Digitized by the Internet Archive
in 2011 with funding from
University of Toronto
http://www.archive.org/details/opusculesettraitOOibnj
^-
OPUSCULES ET TRAITÉS
D'ABOLI L-WALID MERWAN IBN DJANAH
DE CORDOUE
SE VEND
CHEZ JOSEPH BAER ET C"
18, r.lIE DE L'ANCIEXNE-COMÉDIE
Js — >L*u/
"jj
(^./^..A.
OPUSCULES ET TRAITÉS
D'ABOU 'L-WALID MERWAN IBN DJANAH
DE GORDOUE
TEXTE ARABE PUBLIÉ AVEC UNE TRADUCTION FRANÇAISE
PAR
»^
rMun nm
JOSEPH DERENBOURG
MEMBRE DE L'INSTITUT
ET
HARTWIG DERENBOURG
PROFESSEUR À L'ECOLE SPECIALE DES LANGUES ORIENTALES
PARIS
IMPRIME PAR AUTORISATION DU GOUVERNEMENT
A L'IMPRIMERIE NATIONALE
M DCCC LXXX
o
\<^'
.(i^Gt» o« '•'•d/«ei,3/
/^
L
\ SEP 1 1987
1891^^
^RY
s\"""' ri (?->''- '
INTRODUCTION.
La vie intellectuelle des Juifs en Andalousie sous la domi-
nation musulmane présente un spectacle aussi curieux qu'im-
posant. Peut-être à aucune époque de leur histoire, depuis
qu'ils avaient perdu leur nationalité, les Juifs n'ont montré
à la fois autant de vigueur et autant de souplesse. Cinquante
années de liberté religieuse, d'existence calme et incontestée,
suffirent pour qu'ils déployassent des aptitudes étonnantes
dans les branches diverses qui occupaient alors l'activité
humaine. On voit tout à coup surgir parmi eux des diplomates ,
des financiers, des négociants, en même temps que des sa-
vants, des philosophes, des grammairiens, des médecins, des
poètes. Quelques-uns d'entre eux, singulièrement doués,
quittent leurs comptoirs pour administrer les revenus de l'E-
tat, et, après avoir dirigé et mené à bonne fin les transac-
tions internationales de leur pays, cherchent dans l'étude
et la poésie la récréation de leur vie laborieuse. Ils passent
de la chancellerie au bel ham-midrasch ou aux écoles, et,
après avoir débattu en arabe et même en latin des affaires
diplomatiques importantes, ils enseignent à de nombreux
élèves les différentes disciplines de la théologie juive, exégèse
biblique, explication du Talmud, philosophie religieuse. On
sait le rang qu'occupa le médecin Hasdâï ben Isaac ben Ezra
II OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
ibii Scliaproui le Nâsî\ à la cour de Gordoue, comme ministre
(lu khalife Abderame III et de ses successeurs; on connaît éga-
lement les hautes fonctions politiques que remplit plus tard
Samuel ibn Nagdéla, le Nâgîd, auprès de Habous et Bâdis,
les rois de Grenade. L'un et l'autre ont pris la part la plus
' Voyez sur lui Notice sur Abou-Iousoiif Hasdai ibn-Schaproiit , etc., par Phi-
loxènc Luzzatlo, Paris, 1852. Par un passage de Periz, Monumenia Germaniœ
(intiquœ , IV, 871, cité par Luzzalto, p. 16, nous apprenons qu'il savait discuter
en latin les intérêts politiques de son pays. — Grff'lz, Geschichte der Juden, 2* éd.,
1871, t. V, p. 839 et suiv. ; p. A88 et suiv. — Rien, dans les documents, ne paraît
indiquer que Hasdàï ait été (];^rammairien ou savant hébraïsant (voy. Geiger, Dns
Judenthum und seine Geschichle , t. Il, p. 9/1). Dans la première moitié du x'' siècle,
la science de la grammaire n'était pas encore cultivée en Espagne. — Le nom de
Schaprout , comme celui de Labrât, et, en général, les noms de famille se terminant
par un tét, paraissent d'origine espagnole. Schaprout est peut-être une variante
de Scliapoiirt et une forme quelque peu altérée de vmtit ou cu'iJDn, Saportas on
Snsportns, nom qui a été longtemps et est encore porté par des familles espagnoles;
l'orthographe en est restée la même parmi les Juifs (unie ou uncc). Labrât. on
Librât [librado) est presque la traduction de o^vn, bien que les deux Dounasch
représentent certainement deux hommes différents. Mais le nom de c:)7 lui-même,
traduit par O'Dnf', ne laisse pas le moindre doute sur son origine. Que l'un se dise
Al-Kaïrawânî et que l'autre se dise Al-Bagdâdî, leurs noms montrent avec évi-
dence que leurs ancêtres avaient vécu, avant l'invasion musulmane, dans le
royaume des Visigoths, et cpi'à la suite des persécutions si nombreuses dans la
Péninsule chrétienne, les uns avaient émigré en Orient, et les autres en Afrique.
De tout temps, les noms propres se sont transmis et propagés dans les familles
juives, quand même, par suite des circonslances, elles étaient obligées de s'expa-
iHer. Le nom de Dounasch se trouve une fois, pour le besoin du mètre, traduit
parTjj , dans la pièce de vers placée à la tête de la réponse d'Ibn Schèschét [Liber
Responsorum , ^. h , 1. 19). Vinskev (Lilckoiifé Kadmôniijôt , Appendice , p. iGi, 1. ult.)
a eu tort de voir, dans ce mot, l'indice de la haute position qu'occupait Dounasch,
et d'appuyer par là la fausse interprétation du mot f^'t:?, qui n'est qu'une mau-
vaise explication de JJLiUJl . L'erreur se trouve déjà, du reste, dans Juchasin
(éd. Philopowski , p. 229^). — Geiger [Jûd. Zeitschrift, t. X, p. 83, 1879) se
trompe également lorsque, dans la phrase f^-'t:? 'CD-f? mco ■>iirj:ti, il réunit le
deuxième mot au troisième, et voit, dans celui-là, une répétition du quatrième;
c'est la version hébraïque de l'arabe iswJ ^là.Jf JX^I (j^lcNi-^Jf . — Vovez
encore, plus loin, page ix, note 1.
INTRODUCTION. m
vive et la [)lus active dans les grandes discussions grammati-
cales et linguistiques qu'ont agitées et soulevées leurs savants
contemporains. Car, dans ces temps, on se passionnait pour
une règle de grammaire, pour l'interprétalion d'un verset de
la Bible, pour la correction d'un vers qui venait d'être livré
au public. Dans les réunions tenues chez un membre influent
de la communauté, la discussion était animée et rude; sou-
vent l'indignation qu'une prétendue erreur faisait éprouver aux
principaux jouteurs dans ces luttes littéraires^ menait à l'insulte
et provoquait des haines qui n'étaient pas toujours sans danger
pour la sûreté des savants, qui, vainqueurs ou vaincus, comp-
taient des personnages influents parmi leurs adversaires.
Les liébraïsants connaissent le sort du malheureux Menahêm
ben Sarouk, de Tortose, depuis le moment où les faveurs de
Hasdâï étaient allées trouver son antagoniste, Dounasch ben
Labrât. Appelé d'abord à Gordoue par le puissant ministre et
comblé longtemps de ses largesses, l'auteur du Mahbérét se
vit tout à coup en butte à de terribles persécutions de la
part de son ancien ami et protecteur, lorsque celui-ci se fut
rangé du côté de l'heureux auteur des TescJwuhôt^ ou Réfu-
tation du lexique de Menahêm. Nous possédons les lettres
touchantes de Menahêm à Hasdâï, nous v lisons les humbles
supplications du grammairien dépouillé et réduit à la plus
aflVeuse misère; nous savons aussi l'accueil que lui fait enfin
le propre frère du ministre; nous avons conservé également
la continuation des débats entre Menahêm et Dounasch par
les disciples des deux chefs d'école-; or, tous ces documents,
qui nous font assister au spectacle d'une extrême vivacité dans
l'attaque et dans la défense, ne portent pas la moindre trace
' Voyez, entre tant d'autres exemples, ci-dessous, page 3^3 et suiv.
^ Liber Responsorum, par S. G. Stern. Vienne, 1S70. — Mennhem heu
Sanih, etc., par Siegmund Gross. Breslau, 1879.
IV
OPUSCULES D ABOU'L-WALJD.
d'une faute grave commise par Menabém et qui pourrait jus-
tifier jusqu'à un certain point les mauvais traitements dont
il était la victime. Nous devons en conclure que Menahêm
n'avait été puni que pour avoir persisté dans ses opinions
relatives à l'exégèse et à la grammaire, après les réfutations
de Dounasch, probablement approuvées par Hasdâï. Car,
parmi les points en litige, on en rencontre à peine un seul
qui touche à une croyance religieuse M Hasdâï, du reste,
n'était pas grammairien lui-même, et son acharnement n'a
pas même l'excuse de l'amour-propre blessé ^.
Abou'l-Walîd avait, environ un demi-siècle plus tard , sous
ce rapport, affaire à plus forte partie! Son adversaire, Samuel
ibn Nagdéla, le Hâdjib des rois de Grenade, était lui-même
un grammairien d'une certaine valeur. La lutte est donc
r
engagée entre un simple savant et un puissant homme d'Etat.
Heureusement le pouvoir de l'émir de Grenade ne s'étendait
pas au loin et expirait presque aux portes de la ville. La discus-
sion se borne donc à des pamphlets et à des brochures qu'on
se lance mutuellement! La postérité a porté un jugement pé-
remptoire dans ce débat : elle a conservé presque tous les
écrits d'Abou'l-Walîd , et a laissé se perdre à peu près entière-
ment les productions grammaticales de son adversaire.
' Menahém, p. 170; Dounasch, p. 7a. Cf. Talmîdè Men. p. 3i;Talm. Doun.
p. 20. — L'explicalion rationnelle de Deul. vi, 8 {Mahb. 91 a) n'a. pas été relevée
par Dounasch, et a paru si peu suspecte (voy. Graetz, V, 338), qu'on la re-
trouve chez R. Samuel b. Méïr sur Exode, xiii, 9. — Cependant, Geiger {Das
Judenthnm, etc. II, 9 A et 182) a supposé que la disgrâce de Menahém pouvait
bien provenir de la découverte faite par Hasdâï que, par vanité, son secrétaire
avait glissé, dans Tacrosliche de la pièce rythmée, en tête de la lettre de Hasdâï
au roi des Chazars, son propre nom à la suite de celui de son maîlre et prolec-
teur. (Cf. S. D. Luzzalto, Kérém héméd, VIII, 8().) — Menahêm , du reste, a mis son
nom jusque dans les exemples cités dans son lexique, A'oy. p. 9, col. a, où les
lignes A à 7 donnent les lettres owo après Talphahel.
- Voy. p. FI, note 1 .
IiMKODUCTlON. V
L'admirable notice que Muuk a consacrée à la bio(jra[)liie
(l'Abou'l-Walid et à l'analyse de son œuvre, ainsi (ju'à l'étude
des travaux de ses devanciers , a épuisé bien des questions (ju'il
serait téméraire de vouloir reprendre à nouveau après qu'un
tel maître les a résolues. ]\lais, grâce à la publication qui a été
faite depuis de la grannnaire et du dictionnaire d'Abou'l-
Walîd, grâce aussi a la connaissance que nous avons main-
tenant de ses Opuscules, nous sommes initiés à un grand
nombre de détails nouveaux qui nous font pénétrer plus avant
dans sa vie intime comme savant et comme auteur. D'un autre
côté, l'achat des manuscrits du karaïte Firkowitscli par la
Bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg , et l'extrême
complaisance du savant bibliothécaire de cet établissement,
M. A. Harkawy, nous ont mis en possession d'un certain
nombre de fragments fort curieux qui contiennent des pièces
importantes de la discussion engagée entre notre auteur et
ses ardents adversaires, et que nous sommes heureux de
pouvoir mettre sous les yeux du lecteur'-. Nous avons aussi la
bonne fortune de publier dans cette Introduction un fragment
du seul opuscule d'Abou'l-Walîd qui n'ait pas encore été re-
trouvé, du Kitâb at-Taschwir. C'est notre ami, M. Adolphe
Neubauer, qui, dans un récent voyage à Saint-Pétersbourg, en
a fait la découverte et cjui nous a communiqué une copie de
ce morceau, copie qu'il s'est empressé de faire a notre inten-
tion; il nous a fourni , en outre , un grand nombre de rensei -
gnements, puisés dans le riche dépôt des manuscrits hébreux
d'Oxford, dont il termine en ce moment même le catalogue.
' Notice sur Abou'l-Walid Met'wdn Ibn-Djanâh , etc. , en qiuilre articles, insérée
clans le Journal asiatique , i85o, t. I et II; et Notes supplémentaires, etc., Journal
asiatique, i85i, t. I, p. 85 et suiv.
- Ces divers iVagmenls ont été collationnés île nouveau par M. Harkawy sur
les orijrinaux.
VI OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
I.
Abou '1-Walîd Merwàii ibn Djanâh, nommé par ies auteurs
hébreux R. Yônâh et aussi R. Mérinos ^ et R. Samuel Hallévi
ibn Nagdéla, naquirent tous deux a Cordoue vers la fin du
x"" siècle ^. Mais ils ne paraissent pas avoir fréquenté les mêmes
maîtres. Tandis que Samuel restait dans sa ville natale, Ibn
Djanâh paraît avoir passé une partie de sa jeunesse a Lucéna
(Alisana), ville peu éloignée de Cordoue, et n'être revenu
que beaucoup plus tard à Cordoue. D'après Edrisi^, l'inté-
rieur de la ville de Lucéna était exclusivement habité par des
Juifs, et Moïse ben Ezra nomme pour cette époque R. Isaac
ben Gikatila et R. Isaac ben Saùl cdes deux coursiers rivaux de
Lucéna, parmi lesquels Ibn Gikatila cependant prend le pre-
mier rang à cause de sa supériorité en arabe *. w II ajoute un
peu plus loin : c^A Lucéna vivaient dans ces temps le chef
Abou'l-Walîd ben Hasdâï, Abou Soleïmân ben Râschelâh et
Abou Ibrahim ben Baroun, et en outre, Ibn Abî Yakwâ, sur-
nommé Almotanebbî (le faux prophète) ^. w Or, les deux Isaac
^ Les noms doubles que les Juil's portaient, depuis les princes Macchabées,
sont souvent choisis de manière à ce que le nom profane rappelle, jusqu'à un
certain point, le nom biblique. C'est ainsi que le nom de jno, comme on écrit
toujours pour o[^>'*^, représente celui de rsp lo ; et Mmnos (t:'"7o), celui de
C3)' no, «^jftj (Jonas) étant la forme adoptée en arabe.
^ L'année de la naissance de Samuel est certainement 998. On connaît moins
celle d'Ibn Djanâh. Mais M. Munk a démontré péremptoirement qu'elle devait
tomber entre 985 et 990 (Journal asiatique, i85o, t. II, p. ho).
^ Géographie, éd. Jaubert, t. II, p. ^yfi. - — Dozy et De Goëje, Description de
r Afrique et de l'Espagne, parEdrisi, Leyde, 1866, p. sSa.
^f^^*^i ij'«* '^■^■^ >J-^V (9-A-*^n l.<s^X^ (jl^rb'Pp.i pf^ (j\. (Ebn Ezra, Rhéto-
rique i$s.>olcs^Jf cjUS^ms. d'Oxford. Hunt. 699; Neubauer, 179^.)
liNTHODUCTlOlN. vit
et Bon llasdàï soûl iiieiilioiiiiés par Ihii iJjanali , (|iii uc [)r(Kliguc
guère les noms propres dans ses ouvrages. Pour Isaae ben
Saiil, nous lisons dans le Rihnâli ce qui suit ^ : ç^ Celle opinion
(que les noms de la forme pé^él peuvent avoir à l'état cons-
truit pcal) a été suivie par le poëîe, c'est-à-dire par Mar
Isaac ben Mar Saiil, que sa mémoire soit bénie, dans ce vers :
J^e fond de luoii cœur [kcrab libbî) el mes reins regrettent doulou-
reusement mes délices, mes doux amis.
v^Kcrah a été employé connue état construit de léréb devant
un nom véritable. H m'est arrivé avec ce vers une chose sin-
gulière que je vais te faire connaître, parce que tout le monde
récitait ce vers en lisant scgôr libhî, leçon f[ui se trouvait dans
la plupart des copies et dont je m'étais également servi d'après
une autorité étrangère. Mais lorsque je récitai ce vers dans
ma jeunesse devant l'auteur, il me corrigea et voulut que
je disse herah. Cependant, répliquai-je, toutes les copies que
j'ai vues portent segor! D'où est donc venue cette altération? —
Il me raconta alors que cette pièce de vers , à l'éloge de Jacob
(Guéw) et de ses fils, envoyée par lui de son pays (Lucéna)
à Cordoue, était parvenue à celui qui était l'objet de l'éloge
au moment où R. lehouda ben Hanigâ el R. Isaac ben llal-
fôn, le poêle, se trouvaient chez lui. L'état construit l,eral>
leur déplut; ils trouvèrent donc bon de le corriger en segôi-,
ce qui altère le sens, et le poëme a été copié à Cordoue avec
ce changement et cette substitution, v — Plus loin, en citant un
autre vers tulu poète,?? sans doute du même Isaac ben Saiil,
et en parlant également d'une maladroite correction qu'on y
avait tentée, Ibn Djanâli dit encore'- cn^u'il avait appris le
poëme, dont cet hémistiche faisait partie, de l'auteur lui-
^ Voy. Rikmâh, p. 122. Ce passage est cilé dans Muiik {lonnial asiaùque ,
i85o, (. II, p. /12). Nous l'avons ivpélé ici à cause de nos conclusions,
M\ 179, 1. i5 et 20 {lL^]^y.^ j AaIc tsULs).
VIII OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
inêine,'? et «que dans sa jeunesse il l'avait récité devant lui. »
Une autre fois, Ibn Djanâh reconnaît que, ^^ jeune encore en
étudiant devant Isaac,» il lui avait fait remarquer une faute
de grammaire dans un vers^ Il propose aussi au sujet d'un
autre vers une correction très-facile -. En donnant l'analyse
grammaticale de yaddou (^Joël^ iv, 3), proposée par le même
Isaac ben Saûl, Ibn Djanâh la fait précéder des mots : ce J'étais
présent quand un des docteurs les plus versés dans la connais-
sance de la langue, etc.^?? Enfin ailleurs, Ibn Djanâh nous
raconte que, jeune encore, il avait interrogé le docteur sur le
sens de Ps. cxliii, 9. Il ajoute qu'Isaac ben Saûl, après s'être
consulté, n'ayant pu trouver le sens du verset, avait cessé de
réciter le soir le psaume parmi ses prières additionnelles,
comme il en avait eu l'habitude jusque-là '^.
Le nom d'Isaac ben Gikajila se présente très-rarement sous
la plume d'ibn Djanâh. Cependant, à l'occasion de la racine de
tânîf(^Ps.\\\ui, 1 0), il le nomme expressément ctmon maître^, j?
^ Loc. cit. p. 10:^, 1. 3o-3a, Cf. aussi p. i56, \. 89 et suiv. , et plus loin,
p. XVII, note, la critique de Moïse ben Ezra sur l'emploi de ri)jj, sans qu'il soit
suivi de ju'; puis, p. 1 58, 1. 17-18, sur )?•> pour jt'.
- Ibid. p. 177, 1, 1-/1; cf. p. 119,1. 20-3/1.
^ Voy. plus loin, p. 333, 1. 10; cf. Kitdb al-ousoûl, col. 27G, 1. O-i 1, et Rih-
mâh, p. 162 , 1. 18-28.
^ Voy. Kitâh al-ousoûl, col. i36, 1. 29-88; à compléter par col. 826, 1. 25-
39; cf. encore ibid. col. 52 1, 1. 8, passage à corriger d'après MikUl Yôjî, sur
Osée, XI, 9; col. 58i, 1. 6. — Une explication originale d'Isaac est citée par
R. Isaac Hallévi, dans son Rikmâh (ms. liébr. de Paris, n° 12/1 5). Il considère,
dans le chap. xvii, Dni^l!^ {Deut. xxxii, 17) comme un dénominatif de D''"T'i^*^*
{Lév. XVII, 7), et traduit : trVos ancêtres ne les onl pas servis et n'en ont pas fait
des dieux. w
^ Plus loin, p. 91, 1. 8, le mot IâJjï./o est bien précis. — Une opinion sur
sakoun {h. xxvi, iG), du même grammairien, se lit p. lo/i, 1. A-io, où il est
appelé ^!i^J I (cf. Kamhî, Miklol, rac, ^D'). — Une observation d'Isaac ben Gika-
tila, sur la forme hybride de Plî^N*? , qui commence comme un singulier et
finit comme un pluriel, est consignée à la marge du Kitdb al-ousoûl, dans le
manuscrit d'Oxford. Voy. col. 658, note 89,
1NTK0J)UCT10N. ii
En(in, Abou '1-Walîd bon Hasdâï paraît avoir été un ami
plus âgé, avec lequel il discutait certaines questions gram-
maticales. Ainsi çt avait-il eu de longues conversations^?? au
sujet du futur yihhah avec Abou 'MValîd, qui prétendait qu'il
fallait adopter pour cette forme une racine nâkah. Ailleurs, il
fait précéder son nom des titres : le chef éminent, le maître
parfait ^.
Lucéna devait également offrir des forces notables pour
l'enseignement talmudique. Dans une ville aussi importante
il se rencontrait certainement d'anciens disciples de R. Moïse
ben Hânôk, le fondateur de ces études dans l'Espagne musul-
mane au x^ siècle, et si nous ne connaissons pas les noms des
docteurs qui au commencement du \f siècle furent à la tête de
cette communauté , on ne saurait douter que des savants
comme R. Isaac ben leliouda ibn Giat, originaire de Lucéna,
et Isaac ben Jacob al-Fâsî, qui lui succéda, n'eussent eu
des prédécesseurs considérables. Cependant, Ibn Djanâh,
malgré les nombreuses citations qu'il fait de la Mischnâh et
du Talmud, confesse lui-même qu'il ne peut pas prétendre à
une grande autorité dans ces matières ^.
Nous supposons donc qu'Ibn Djanâh a dû passer plusieurs
années de son adolescence loin de Gordoue, et que peut-être,
lorsqu'il retourna dans sa ville natale, le maître principal de
R. Samuel Hallévi, le célèbre Abou Zakariyâ Yaliyâ, surnommé
Hayyoudj *, autrement lehouda ben David, était déjà mort.
1 Voy. Rikmâh, p. 86, 1. 28-29. Cet Abou'l-Walîd portait, comme notre
grammairien , le nom de Yônâh, en hébreu. Voy. Ebn Ezra , Moznaïm, p. 82 a, 1, 8.
^ Voy. ci-dessous, p. 817, 1. 8. Il est encore cité {Kitâb al-ousoûl, col. /i6/i,
1. i5) pour son opinion sur la dérivation du mot 7'j:.
^ Voy. Kitdb al-ousoûl, col. 886, l. 8-A.
* Ibn Djanâh le nomme »s ttj^ ^y^_5^I (voy. ci-dessous, p. 1, 1.8; p. 268,
1,2); Moïse ben Ezra, pr ^■^. )j-^^ ^Uj[ ^J^ ^j ^^)-^ jjf; puis, ^LO
X OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
On n'a jamais cherché a déterminer l'époque exacte à la-
quelle vivait Hayyoudj. Les anciennes sources se taisent sur
^ ft/j2fc «^,6.wU «^alii 3U'^*•''^■^l (^oy. les passages chez M unk,A^oric<?, etc.,
dans le Journal asiatique, i85o, l, II, p. 39); enfin, Parclion, ?7)?> S .v>n nDo
h"i {Lexicon, p. xxii, 1. G). En comparant ces passages, nous voyons que nulle
part le nom de ît y^ n'est précédé de l'article, ce qui exclut toute interpréta-
tion de ce mot par un qualificatif se rapportant à notre grammairien. Nous
remarquons, en outre, que, chez Ibn Djanàli, ce nom occupe la place de ^<i>-^;
que, dans la Rhétorique de Moïse ben Ezra, on dit une fois, là où le nom de
Yahyâ ne se lit pas, qu'Abou Zakariyà «porte le sobriquet de Hayyoudj ,55 et une
autre fois, à l'endroit où il est appelé Yahyâ, que «son œuvre est connue d'après
son nom de Hayyoudj, ?7 ce que confirme enfin Parliôn, en citant, parmi les
ouvrages postérieurs à celui de Menahêm, «le livre de Hayyoudj de R. Iehouda.?i
Ajoutons encore le titre donné par M. Nutt : jnp 7)7 *?j r7)?' 't "îjPC 7)p':? "idd
V'5j {Two treatises, etc., p. 120), et les mots de R. Mosé Haccôhen, dans la
préface de ses Gloses : j)'p r^oor ofjD ri3>7»o 7)7 ■'j'53 r7)0' S (ibid. p. 1). Nous eu
concluons que ît^^ 6sl l'équivalent de ^^-^j et nous pensons que nous avons
ici affaire à l'un de ces noms hybrides comme il s'en forma facilement dans un
pays comme l'Espagne de celte époque, où deux civilisations et deux langues dis-
tinctes vivaient, pendant des siècles, côte à côte, et se remplaçaient même quel-
quefois dans certaines villes. Nous considérons Hayyoudj comme un diminutif
de Yahyâ, par l'aphérèse du yâ et l'addition de la désinence espagnole vjjo. Le
yôd est ainsi retranché, dans Hiél {l Rois, xvi, 3 A), pour Yeluél ; dans Rou-
haïm, qui est le diminutif de Yerouhâm, le père du célèbre docteur karaïte So-
leïmân. Pour la terminaison ^^ , nous pouvons citer le nom géographique de
^^^cVj, en Andalousie, de ^(>^ (Petrus), qui a formé le nisbeh du célèbre astro-
nome Petragius -— ^avtX/Jl. Peut-être aussi le nom de Yahyâ même a-t-il été
adopté par «le père de la gi-ammaire hébraïque," d'après un nom hébreu f5"n,
transformé en j)''n, dans sa famille, qui devait avoir vécu autrefois dans l'Espagne
chrétienne, s'il est vrai, comme fassure le grossier Ben Schêschét, le disciple
de Dounasch [Liber Responsonim , t. II, p. 82), que les ancêtres de lehouda ben
David avaient professé pendant quelque temps le christianisme. Forcés, pour
sauver leur vie, à ce Iristo mensonge, ses ancêtres auraient pris la fuite et
seraient allés à Fez, où, deux siècles plus lard, se rendit Maïmonide, pour
jeter également le masque de l'Islam, que le fanatisme musulman lui avait
imposé. Une lettre fort intéressante, adressée par R. Samuel le Nâ;;id, proba-
blement au Gà'ôn R. Ilâï, nous fait voir que les habitants du nord de l'Espagne
étaient restés suspects de pencher vers le chrislianisine (Voy. Zékér Nathan,
IJNTUODUCTION. xi
ce point. Si cependant, comme nous le pensons avec MM. Pins-
kcr, Geiger et Graetz\ Hayyoudj est identique avec le leliouda
Vienne, 1872, p. i3^a). Ces émigranls n'oubliaient jamais la mère patrie et
revenaient dans la Pe'ninsule dès que Toccasion s'en offrait. La manière de
nommer un livre très-répandu, brièvement, par le nom de son auteur, est tout à
fait dans les habitudes des anciens juifs, où Ton dit 0'j?d ^dd, pour 'f> \nv 'o,
ou 'c J'f'):: 'd, etc. — On sait qu'outre les trois ouvrages de Hayyoudj publiés
par M. Dukesen iShli, et par M. Nutt en 1870, Ebn Ezra nomme encore, dans
sa préface du Moznaïin, un quatrième livre, le rnp"5? 'd rrLivre de parfumerieîn
On ne connaît pas le contenu de cet ouvrage qui n'est cité nulle part ailleurs.
Cependant, le même Ebn Ezra, dans son commentaire sur Ps. eu, 26-27,
s'exprime ainsi : «R. lehouda ben David, le premier grammairien, qui était dans
le Magreb, dit que les généralités demeurent éternellement, tandis que les par-
ticularités passent. Il est donc vrai que cette «terre 55 est le continent; «l'ouvrage
«de ses mains, le ciel, 55 le firmament; ciel et terre demeurent comme généralités
et passent quant à leurs particularités. C'est là le sens des mots «ils périssent, 5? et
du verset : «Le ciel sera anéanti comme la fumée et la terre dépérira comme un
«vêtement {Is. li, 6). 55 II s'agit des choses particulières, sortant du général, qui
se transforment et périssent, tandis que les généraUtés, c'est-à-dire les limites,
sont établies «d'une manière immuable?) (cf. Ps. cîlviii, 6), et «la terre reste
«toujours (Eccl. I, [i).r> Ce passage, que nous n'avons rencontré dans aucun
des ouvrages imprimés de Hayyoudj, serait-il emprunté à ce quatrième livre qui
aurait traité de la philosophie théologique?
^ Likhouté Kadmôniyôt, appendice, p. i65. — Jûdisclie Zeitschrift, t. Il, p. 1 lig\
t, IX, p. 70. — Geschichte der Juden, t. V, p. 355. — D'après ce que nous avons
dit dans la note précédente, l'argument de M. Gross {Menahem ben Saruk, p. 28-
29) contre cette identité , tiré du christianisme professé par les ancêtres de lehouda
ben David, perd sa force. L'antagonisme entre les Juifs savants du Magreb et ceux
de l'Espagne, dont parle M. Gross, repose sur un malentendu. Comment s'ima-
giner que le courtisan Dounasch, qui voulait avant tout gagner les bonnes grâces
du puissant Hasdâï, ait commencé par ravaler les savants de l'Espagne, de la patrie
de ce même Hasdâï ? Lorsque les disciples de Menahêm , en s'adressant à Dou-
nasch, disent : «Tu traites les hommes savants et intelligents de l'Espagne comme
des ignorants et des insensés, etc., 55 ils insinuent un fait inexact par l'exagération
de l'altaque qu'ils prétendent avoir été dirigée contre leur maître, et propre à leur
ramener Hasdâï, qui se considérait lui-même comme une des sommités scienti-
fiques de la Péninsule. D'un autre côté, l'accord entre la Réponse des disciples
de Menahêm et le Kitâb et-tankît a été remarqué par M. Stern ( Liber Responsio-
num, 1. 1, p. 53, note g; p. 56, notes 7 et 9), bien que, dans sa préface (p. lxxv),
il se refuse, sans raisons suffisantes, à reconnaître, dans le champion de Mena-
XII OPUSCULES D'ABOU'L-WAIJd.
ben David, qui, réuni avec Isaac ben Gikatila, le maitre d'ibn
Djanâlî , et avec Isaac ibn Kaprôn , prit la défense de Menahêm ,
et fut même le principal rédacteur de la Réponse des dis-
ciples de ce lexicographe, il doit avoir été contemporain de
Hasdâï ibn Schaprout dont la personne est l'objet de grands
éloges dans la pièce rimée placée en tête de la Réponse.
Hayyoudj expose déjà dans ce travail les mêmes règles sur la
ponctuation auxquelles il a consacré son Kitâb ct-iankit. Il avait
donc une grande maturité, et était pour le moins âgé de trente
ans au moment de la mort de Hasdâï, qui eut lieu en 970.
Si nous avons ainsi à remontera l'année ^ko pour l'époque
de la naissance de Hayyoudj, nous ne serons pas loin de la
vérité en acceptant environ l'année ioo5 comme celle où
R. Samuel Hallévi put commencer à suivre ses leçons. Quelque
précoce que fût le futur Nâgîd, il n'aura guère profité de
l'enseignement d'un tel maître avant l'âge de douze ans.
Hayyoudj avait alors soixante-cinq ans, et nous avons plu-
sieurs raisons qui nous font supposer qu'il mourut cinq ou
six ans plus tard (vers 1010). Les événements dont nous par-
lerons tout à l'heure et qui ont eu pour conséquence de dis-
perser la communauté de Cordoue, eurent lieu en 101 !2. On
nous dit que Samuel s'enfuit a Malaga, tandis qu'Ibn Djanâli
finit par se fixer à Saragosse; on aurait bien dit un mot
sur le lieu de refuge qu'avait choisi Hayyoudj , s'il avait été
témoin des tristes faits qui désolaient alors la capitale de l'Es-
pagne musulmane. Mais, ce qui plus est, pouvons-nous nous
hêm,lemême personnage que Hayyoudj. Celui-ci n'élait probablement pas encore
parvenu, à l'époque où il rédigeait la Réponse, à découvrir la loi de la trilitéralité
pour l'hébreu et son système des lettres faibles et des lettres géminées; dans tous
les cas, il ne devait pas les publier dans une œuvre collective destinée à défendre
Menahêm contre Dounasch, qui ne connaissait pas mieux que son adversaire la
nature des racines hébraïques.
INTRODUCTION. xiir
ima[]iiici" ([u'ibii Djaiiali, qui en loia élait certainement déjà
depuis quelques années de retour de Lucénaà Cordoue, puis-
qu'il parle de cette dernière ville comme d'un endroit où il
a laissé nombre d'amis et où il a goûté la jouissance d'une vie
calme et studieuse, pouvons-nous nous imaginer, disons-nous,
qu'lbn Djanâh n'eut pas cherché à se mettre en rapport avec
un savant tel que Hayyoudj , si, à l'époque de son établissement
dans sa ville natale, Hayyoudj n'avait pas déjà cessé de vivre?
Or, parmi les nombreux passages où Ibn Djanâh parle avec
respect et admiration des travaux de Hayyoudj , aucun ne fait
entrevoir la moindre trace de rapports personnels entre les
deux hommes qui, par leurs efforts successifs, ont jeté pour
plusieurs siècles les bases solides de la grammaire hébraïque.
Les guerres civiles éclatèrent en Espagne, lorsqu'eut cessé
A
le règne des fds d'Ibn Abî y\mir et que les chefs berbères eurent
pris le dessus. C'est en l'an /io3 de l'hégire ( i o i 3) que la ville
de Cordoue, ravagée par la peste et la famine, fut assiégée
par le prince Soieïmân ben al-Hakam à la tête des troupes
berbères, qui y entrèrent et y portèrent la dévastation et le
carnage. Les historiens arabes racontent que pendant ce siège
un grand nombre d'habitants de Cordoue quittèrent la ville et
s'enfuirent dans diverses directions. Abraham ben David, le
chroniqueur juif , nous dit également que les Juifs, qui de-
venaient d'ordinaire les premières victimes de ces hordes indis-
ciplinées , se portèrent les uns à Saragosse, les autres à Tolède
ou à Malaga^
Ibn Djanâh demeurait déjà à Saragosse, au moment où il
termina son premier ouvrage, les Notes et additions aux ou-
vrages de Hayyoudj. c^Mon attention, dit-il dans la préface de
son Moustalhik, a été distraite de ce travail par l'exil qui m'é-
' Nous citons ici, presque littéralement, les paroles «le M. Munk (Journal asia-
tique, i8r)o, t. II, p. 89 et suiv.; p. 2o3 et suiv.).
x[v OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
tait imposé et par les migrations continuelles auxquelles j'é-
tais obligé ^ w II dit encore dans la conclusion de cet ouvrage :
çt Mes efforts ont été proportionnés à mes facultés , à mes res-
sources, à mon état actuel de préoccupation et d'abattement.
Je puis, moi aussi, avoir laissé de côté mainte chose. . . . par
suite de ce que je t'ai raconté de mes noirs soucis, de mes
sombres préoccupations et de mes voyages continuels, pour la
plupart forcés '^. » Ce n'est donc qu'après bien des pérégrina-
tions qu'il parvint à s'établir dans sa nouvelle résidence. Et
dans un âge avancé, lorsqu'on composant sa grammaire il
revient à parler des événements funestes qui l'ont éloigné de
Gordoue, on croit encore entendre les accents du profond
regret qu'éveille en lui le souvenir de la ville natale ^.
Saragosse était beaucoup moins considérable que Cordoue,
et assez éloignée de cette dernière ville pour que le wâli de
la ville Moundhir, autrefois l'humble vassal de l'Emir des
croyants , pût maintenir son indépendance et se railler du souve-
rain qui occupait momentanément le trône des Ommayyades^^
Si l'on excepte les savants qui, à la suite des guerres civiles,
s'étaient peut-être réfugiés en même temps qu'Ibn Djanâh dans
ces contrées, on ne connaît aucun juif du x'' siècle qui ait tiré
son origine de Saragosse. A Cordoue, surtout depuis Hasdâï et
R. Hânôk, les lettres étaient florissantes, les études actives, les
réunions, oii les problèmes scientifiques étaient discutés avec
ardeur et souvent sans aucune courtoisie, nombreuses et
bien fréquentées^. Nous avons déjà rappelé les luttes violentes
entre Menahêm et Dounasch, entre les partisans de l'un et de
^ Voy. plus loin, p. 3.
'^ Voy. p. 2 33 et 236.
^ Voy. Rikmâh, p. i85, 1. lo.
* Voy. Dozy, Hist. des Musulmans d'Espagne, III, 3^3 et suiv.
^ Voy. Gratz, Geschiclite der Juden, V, 3h'ô et suiv.
INTRODUCTION. xv
raiilre, où une ambition malsaine a eu certes sa part; mais
on ne peut nier (ju'on sent jusque dans les débordements des
injures qu'on se lance mutuellement, l'exubérance de la vie
intellectuelle. A Saragosse , au contraire , la communauté paraît
avoir été peu importante, il n'y avait ni docteurs érudits, ni
exégètes ingénieux, ni sociétés vouées aux études bibliques et
talmudiques. Dans cette partie de l'Espagne, Tortose, la patrie
de Menaliém, et Tarragone, nommée par Edrisi la ville des
Juifs \ avaient, peut-être à cause de leur situation maritime,
attiré les commerçants juifs, qui, par leur connaissance des
deux langues, de l'arabe et du latin ou de la langue vulgaire,
devenaient d'utiles intermédiaires entre les chrétiens et les mu-
sulmans. Mais l'histoire des lettres hébraïques ignore Tarra-
gone, et Menahêm dut aller à Cordoue composer son lexique,
soutenu par les faveurs de Hasdâï. A Tortose, lorsque son
protecteur le délaisse^, la populace saccage sa modeste mai-
son^.
Ibn Djanâh ne cesse pas de stigmatiser l'ignorance et l'inin-
telligence des gens que le sort lui a donnés pour compatriotes ^.
Yekoutî^êl ben Hassan, le protecteur de Salomon ben Gabirôl,
avait été probablement parmi les immigrants. Il était peut-être
à Cordoue lié avec Samuel Hallévi, disciple de Hayyoudj, et
montrait peu de sympathie à notre grammairien qui ne le
nomme pas. Il fait l'effet plutôt d'un aimable et bienveillant Mé-
cène, d'un homme du monde, riche, généreux et influent, que
d'un savant et d'un érudit qui se serait mêlé lui-même aux
' Voy. Edrisi, Géographie , éd. de MM. Dozy et De Goëje, p- 191 du lexte, et
p. 281 de la traduction. H est curieux et instructif que Benjamin de Tudèle, qui
voyageait dans la seconde moitié du xii^ siècle, commence par traverser, sans mot
dire, Saragosse, Tortose et Tarragone, et que ce n'est qu'à Barcelone qu'il peut
parler, pour la première fois, des docteurs qu'il y a rencontrés.
- Voy. la lettre de Menahèm, dans le Liber Resjwnsiomnn.
^ Voy. surfout plus loin, p. 3 10 , 1. G.
xM OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
questions scientifiques. Les éloges hyperboliques que lui dé-
cerne un jeune poëte de seize ans tel (ju'Ii3n Gabirôl qui n'a
jamais connu la mesure, ni lorsqu'il loue, ni quand il blâme,
et dont la sensibilité était irritée par la mort tragique de son
ami, massacré par la populace, ne peuvent certes pas peser,
dans la balance de notre jugement, contre le silence d'Ibn
Djanâh et en général de tous les chroniqueurs et historiens
qui ne le mentionnent nulle part ^
Salomon ben Gabirôl lui-même fustige Saragosse, oii, en-
fant encore, les événements l'avaient conduit, par une pièce
de vers, où l'on lit :
A qui parlerai-je, en me réveilianl? à qui conterai-je ma douleur?
S'il y avait un liomme compatissant qui eût pitié de moi, me prît
par la main ,
^ L'identité de Yekoutî'êl avec l'astronome Hassan, que soutient Ge\ger{Zeit-
schrift der Deutschen morgenlàndischen Gesellschaft , iSôg, t. XIII, p. 5i/i-5i6,
et Salomo ben Gabirôl, Leipzig, 1867, p» 38 et 1 18), ne paraît guère probable
(Gratz, Geschichte derJiiden, t. VI, p. 3^). On se décidera difficilement à recon-
naître, dans l'aslronome dont les observations remontent à l'an 97 1, la même per-
sonne qui aurait accueilli aussi bien, en 1087, où, en ce cas, il n'était pas loin
de quatre-vingt-dix ans, un tout jeune homme tel que notre poêle. Le vers d'Ibn
Gabirôl (Dukes, Schîré 5c/ie/dmo^, Hanovre, i858, p. 28,1. i),oii sont louées
ria générosité, égale à la mer, la droiture et la science dans la sainte loi de Dieuw
de Yekoutî'él , serait faible, appliqué à un talmudiste qui avait été dayyân ou juge à
Cordoue. Mais, fût-il plus fort, cet éloge ne prouverait rien dans la bouche d'un
poëte qui, né en 1 02 1 , n'avait que dix-huit ans lorsque la chute du wâlî de Saragosse
(1089) entraîna la mort de son prolecteur. L'élégie (Dukes, loc. cit. p. So-3^)
composée sur cet événement ne dépeint qu'un homme politique dont la haute
situation servait de rempart à ses coreHgionnaires. Si l'on compare les différents
passages où il est question de Hassan ben Hassan, on est tenté de prendre
Yekoulî'êl pour le lils du célèbre astronome qui, élevépar son père, pouvait avoir eu
des notions assez étendues de l'astronomie pour que, grâce à sa grande fortune, il
passât pour un savant dans la bouche de ses adulateurs. Dans le passage de Moïse
ben Ezra cité par Geiger {Zeitschr^t der Deutschen morgenlàndischen Gesellschaft ,
loc. cit.), l'éloge se rapporte surtout à Ibn Gabirôl, bien qu'il soit dit également
qu'Ibn Hassan offrait facilement matière aux panégyriques du poëte.
INTRODUCTION. xvn
Je verscrnis mon cœur dans son soin, je lui rlirais uno partie de mon
cliagrin !
Et penl-être, en parlant de ma douleur, calmerais-je un peu mou
trouble ! . . . .
Est-ce peu de vivre au milieu d'un monde qui prend ma droite pour
ma gauche ?
Je suis enterré, mais non dans la plaine; rlans ma maison est mon
cercueil ! . . . .
Ce monde, .... mais leurs ancêtres ne me'i'itaienl pas de servir de
chiens à mes troupeaux.
Ils ne roUjO-issent jamais, à moins de se farder la face avec du cramoisi.
Ils se considèrent comme des géants, ils m'apparaissent comme des
sauterelles '
^ Voy. Munk, Mélanges de philosophie juive et arabe , Paris, 1809, p. lôg. Lo
texte hébreu se lit chez Dukes {loc. cit. p. i), et a pour titre Plainte en quittant
Saragosse. Malgré la pureté de son langage, l'art merveilleux avec lequel il s'est
approprié tous les secrets de la poésie biblique, et la profondeur de ses sentiments,
Ibn Gabirôl n'a pas pu échapper à la critique de Moïse ben Ezra, Nous donnons
le curieux passage suivant de la Rhétorique, où il est visé sans être nommé :
ci-j c\.^wiù.jj ^Îs-L^l «*...^A~j U J[ ^yJU ^■^^ ^^ (j ii-»--^" ci-t J).^
CÎJDD^ D'f))Î30 J,A^ ûSt> LrL il-lc jifca onOD ^Lst^il ■X/^S ^ybl (>ii5 JijiSfc^IÎ
^ l.tf^L Izi ol.^.a_A.A-j J^ vyro «*>a.:2»1^ q.^ up j»ù9 3n.s| cv.S'û . . . onioc^
3^91 c^5o Lst>^A-C.j i>-wO ,>_u/..:^ 1^^ ^-^5 itAJs.aJf (j L<f c,LajJ)| ^v/O
ôLv-^X-^l (>.9û )->r»jj LJl-iLs p:'ji pijj )''T»j> iJ LiLs n->y) r»j.i ^•
D?'b'DD) D'OC? '3D)D (j^C- *-^^^" ''^t's.Ai.j rO>3j DTj CKC J.^^ JjJÛIf «<^ ^Lst^f
3?t5 7DD^ OCb^j-:^ ^-Sï>[^-4i^ ;''-^>^f (j \j^9 cAJô^^ O^U iî'DD n.a£ /j^J^
^jt-i»Jf (jo qL LjIsi» ^/ji. iLàMl (j^c (J>'0^ *^-<^ or'DDD pnnti pb w^3a2>.^j
rDP_^ orc ^ ^3r? >*<=-'^-' ' It^*^ siiASvi rDcrn ?b podco f^TC jlitsVî ^_^j^*^j"
wij 31^1 jsbj 3j-9 «VÀ/o (>2s.^J t (JlN.-'I D':':do oSa'» mib ^^ O'D'dd cd:» J^^^
XVIII OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
Si nous ne devons pas attacher trop d'Importance aux épan-
chenients d'une âme aussi meurtrie , d'un esprit aussi chagrin
(jlS^ )r57: nw p)vm 'bi^ xj^' ^ ^cl^f «j^iixcî (AjôSL fh)\ \^x^^ 'ddp
L_>_^-a-'l tN-^ «».2fc^xi GyJj^ (_>ji^a ^:2*>.X 0_J^"' '''^ itJàiJû f)b)b . «Fais
allention à ce que Fusage établit au sujet de Temploi du singulier et du pluriel, et
à ce qui est attesté par ce qui se trouve dans TEcriture. Ainsi les grands poètes
ont formé un singulier de sanwérîm ( Gen. xix, 1 1), ce qui est une erreur. Ce mot
est comme milloiiîm, kippounm., etc On a employé hât, détaché de méat
qui doit l'accompagner et dont il ne peut jamais être séparé. Ces deux mots font
nn itba, comme, en arabe, kabîh schakîh, hasan hasan, etc. On s'est servi de
gabbôt et de bâbôt seuls, bien que ces deux mots soient toujours suivis de 'ayht
{Lév. XIV, 9, et Zac. 11, i3). Les poètes se sont permis de mettre au pluriel les
noms des luminaires célestes, tels que schémésch, y are' ah, hîmâh, en traitant
ces mots à l'instar de kesîlîm [haïe , xiii, 10), tandis que hesîl seul est ainsi
employé* Ils ont fait de même pour les noms des pierres précieuses, comme
léschém, késéf, zâhdb, en se fondant sur kaspêhém (Gen. xlii, 35). Tout cela,
c'est forcer la langue d'une façon qui n'est pas permise, malgré les licences qu'on
accorde à la poésie. Mais ce qui est essentiellement aflfreux, c'est le fait de celui
qui a conjugué ces noms comme des verbes, et qui a dit meschouhémét et meyon-
schefâh, comme des dérivés de schôhain et yâschféh. Il a dit aussi «et une âme
perlée, penmîydh^-) ,{ovmé d'un singulier de penmîm[Lament. iv, 7), qui n'existe
pas. C'est là une finesse qui ne saurait être maintenue. — Sois également
sur tes gardes, afin de n'employer les mots que dans leurs vrais .sens. Certes,
les explications varient, et les significations se remplacent souvent les unes les
autres. Ainsi, hàtérém [Ex. x, 7) a le sens de hàlô , kî [Nombres , xiv, i3) remplace
àschér, onlaï [ Osée, vin , 7 et Nomb. xxii , 33 ) prend le sens de loulê\ Ainsi l'a cru le
poète lorsque, dans le poème Otdaï dema ot , etc., il emploie ce mot au lieu de
loulê, et cependant oiilai se rapporte à un objet qu'on espère ou que Ton craint,
et il en est de même en arabe, où il est rendu par la'alla.r, (Cf. Kitâb al-ousoûl,
col. 26, l. 15-17.) Toutes les erreurs reprochées à un poète, dans ce passage,
visent Ibn Gabirôl. Le singulier sanwêr se lit chez Dukes [loc. cit. p. i3, l. U;
cf. Sen. Sachs, Vie de Salomon ben Gabirol, en hébreu, p. 39); kdt se rencontre
fréquemment et jusque dans la phrase mnémotechnique qu'Ibn Gabirôl a donnée
pour les lettres radicales; bdbâtî, chez Dukes, p. A7, 1. 16 (voy. note 3 ); léschém
se ht, au pluriel et avec suffixe, chez Dukes, p. ^8, 1. 1 (cf. note 1, où l'on
voit que Moïse ben Ezra était tombé dans la même erreur qu'il critique ici); le
mol penîmydh se trouve chez Dukes, p. iG, l. 16 (cf. note ^) ; le vers ouîai, etc.
est le commencement du n" 1 1, chez Dukes, p. ^0.
INTHODUCTION. x.x
qu'Jbn Gabirôl, le jugement porté par Ibn Djanâh sur sa ville
adoptive est loin d'être aussi indiffèrent. C'était un esprit froid et
calme, et il était si peu poëte qu'il avoue lui-même qu'après
avoir essayé quelques vers dans sa jeunesse , il avait répudié une
muse qui l'avait toujours dédaifTné^ ïl parle bien quelque part
' Le passage en qiieslion se lit dans Rilpndli (p. i 85, I. p,;') à p. 1 86, 1. 8), et
a été traduit par M. Munk {Joiirn. as., i85o, t. II, p. 07). Nous possédons une
observation malicieuse de Moïse ben Ezra, relative à un plagiat dont Ibn Djanâli
se plaint dans ce passage. Après avoir soutenu que la poésie est un don de la na-
ture qui ne peut être acquis par l'étude, Moïse continue : (J (jl (jy >^f
y\.^>^[ <\iJlj (j >-^-^ Iws^AX) oWy f y U^ J^ |ft_jiiÀ/e c>^J l^ *CUO
JÙfcl>J^ v<>JiJî iJs!^:i. J «vIa^ «ul5^ ^Jî (jl^^J^ilî ^t^S^ (j-ii C:5l.«;^îy^
Xsà\ ^/> f-^j\ y^^ '0^^ s..^ Jg X-**v-^ ^^ ^i=3tX-iL «Ne vois-tu pas que, chez
les musulmans, les hommes distingués dans les sciences, tels que le prédicateur
Ibn al-Mokaffa', le secrétaire 'Abd al-Hamîd, Asma'î, Al-Djâhit et d'autres qui sont
les piliers de l'éloquence et les maîtres de l'art oratoire , sont incapables de faire des
vers; et, que chez nos coreligionnaires de l'Andalousie, Abou '1-Walîd ibn Djanâh et
Abou Ishâk ben Soktâr, surnommé Ibn Yâschousch, que leurs âmes soient au paradis,
qui sont des maîtres consommés dans la langue hébraïque, sont hors d'état de nous
faire entendre un seul vers bien rythmé ! Il est vrai qu'Abou'l-Walîd parle, dans son
grand ouvrage, des quelques strophes qu'il avait composées, et que, par jalousie,
on avait mises sur le compte du poëte Ibn Halfôn; mais il aurait été plus con-
venable, pour un homme de son rang, de ne pas parler de cela. Un homme d'une
valeur aussi considérable et d'une réputation aussi brillante ne cherche pas à
paraître avec une branche aussi mince de savoir. 55 Pour les quatre célébrités de
rislàm, voyez Ibn Khallikan, Biograpli., I, 43i; II, 178; 128 et /io5; pour Ibn
Yâschousch, voyez Ebn Ezra dans sa préface du Mozna'ùn; M. Neubauer, Notice
sur la lexicographie hébraïque, dans le Journal asiatique , 18G2, t. Il, p. 3/J7, et
tirage à part, p. 201; M. Steinschneider, Zeitschrift der Deutschen morgenldn-
disclten Gesellschaft, t. VIII, p. 55 1; t. IX, p. 838; Grœlz, Geschichte der Juden,
t. VI, p. 53, note 1. — M. Neubauer nous communique quelques fragments tirés
h.
XX OPUSCULES D'ABÛU'L^WALID.
d'un habitant de Saragosse, Abou Soleimân ben Tarakâb,
qu'il nomme son ami et dans la maison duquel eut lieu le
de la collection Firkowitsch, achetée par la Bibliothèque impériale de Saint-Péters-
bourg, et que notre savant ami croit appartenir au ^^^.j A/^XJ f (_^[.x^{o''ï>n->ti? 'c)
d'Ibn Yâschousch; nous n'hésitons pas à les publier ici, parce qu'ils se rapportent
à Abou'l-Walîd et au Nâgîd. Les voici : rcj' ^j Jlai.jf x>^ (j| b"i 7'j:J[ ^£-35
mi J^[ (jî Jlfii (_>ipo J^o--" ^-^ ci ^^^ ^^r! (_5* ^-«J^î U^'^-^^^ r:jr:p
(o^Lsi. ij-'w I <vjI^L jp2:j> -70 ji'jT 7D6i) ppj) O'brf' l'bf» )j l'cn i)5 )'p: O'bnDS 'bj"?
*L^| l^^3 tj>.AiJiJ| L^ l^st-U^lù )nD rcui [i' (j.^A p-^n j)'i)D j)'bj? ÎP7D q-^j *'':>-'y'
J<>.j Is-sû-Xié UC)o ^^jJ (jl ui cNJ <^ O" *5-^^-9 (jy-^J Q^ (^'^^^ y5^*J')
Jg^^ K^Lui (j^c. t'he Nâgîd a pensé que le troisième radical, dans les
verbes 'àsâh, hânâh, hânâh, etc., est yod. Il se sépare en cela de tous les auteurs.
Il soutient que la vraie racine de ces mots est 'usai, kânaï, hânaï, etc., et il le
prouve par des exemples, tels que nâtmjou {Ps. lxxiii, 2, et Nombres, xxiv, 6),
hâsâyou {Deut. xxxii, 87), yischlâyou {Job, xii, 6), yirbeyoun {Deut. viii, i3),
yibkâyoun [Is. xxxiii, 7), et d'autres passages où le yôd se rencontre; puis par
des mots tels que pidyôn, 'élyôn, làllâyôn [Is. x, 22),piryô [Lev. xxvi, h etpassim)
et d'autres semblables, où le troisième radical hê n'a fait que remplacer le yôd, et
où, selon l'avis du Nâgîd, le vrai troisième radical est un yôd. Il dit, à un
endroit: c^ C'est ce qui a échappé aux savants et au vulgaire ;55 et ailleurs : «Per-
« sonne n'a su ce que nous savons. 55 L'auteur (Ibn Yâschousch) dit : C'est là une
opinion si évidemment fausse, qu'on pourrait se dispenser d'en expliquer la
fausseté; cependant, nous dirons 15 R. Samuel est ici d'accord avec la
grammaire moderne. — Un second fragment est le suivant : o-^t^^.*"! c\5\
Â^SiJ JU,5 iÙfjjCJi *V;J| ^ p (jy |al.£.3f ^j^SlU \ô^i> pLwûv
jLjliiil ^^^ 7''J2j[ xsCV^ ['--û-jÎ -pLjÎ (J:-.^^ )'7b'0jj] pL/J| ^Ij •'vn cjU^^î
d^À^o (__s<\ô^^ ]^- Dans ces deux vers, on a mis un dâoésch dans le yôd de miyyedé
IJNTUODUCTION. xm
débat vil" drainai isé par notre antour dans le kiUib al-Uis~
wiy(i^\ il mentionne encore dans le même traité nn Samuel
al-ljazzan qui aurait pris part à ces discussions'-; mais l'un
et l'autre sont parfaitement inconnus.
et de miyyelâdâiv , pour le besoin du inèlre. Pour le passage Daniel, xii, a, cilo
par le Nâgîd, il existe une différence entre Ben Asclier et Ben Naftali, — Le
troisième fragment nous intéresse particulièrement : ouiED (jî J*-ii.3 7'J:Jf Ul^
.-ij^'b^ D'bfîj r5i5 vt:TO ^L^q tj:]| Jl^^^-wl^ <>Jj][ 3>!)f Di'b p. «Le Nàgîd
affirme que peschôtâh , etc., sont des impératifs; mais, bien qu'il ait rempli des
feuilles entières à ce sujet, il n'est pas, comme nous, arrivé à la vraie analyse par
laquelle il est prouvé que ce sont des impératifs. On doit s'étonnor au plus baut
degré que Ben Bal'âm se soit, dans cette question , rangé du côté d'Abou '1-Walid,
en traitant le Nâgîd d'ignorant. On peut lui appliquer le verset de ^06, xxxvui, a :
«11 obscurcit la pensée par des paroles sans intelligence.?' Siu- colle discussion
entre le Nâgîd et Abou '1-Walid , voyez plus loin, p. xliii. — Voici enfin un
dernier fragment : pnrc qI ^U^>^| va^=3U 7m:]L cwJI j.ji 3lx>wJ[ ^^\^
l^JÎ ÀJXj (^:^L^2^ ^ «l^AiJI îtN^Lsb^ ^-^^^ CJS'*^! 3jtN«^ '^f? "V'CP O •'CDD
rb^f?) rbf' ri-3)D0 UL ^.^SuJIj. ";Pour Scluhncrdh {Psaumes, lxxxvi, 2), le
schîn a une voyelle longue pourvue d'un arrêt. Ainsi, nous l'avons trouvé dans des
copies reconnues comme correctes. Mais la Massore, Okldli ive'oklâh •>' —
Voy- encore Kitâb al-ousoûl, col. 1 5^ , note 62 , où l'on cite Ibn Yàschousch, pour
son opinion sur ivedigoum, qu'il prend pour un hifd à la place de ivehiddigoum.
Cette citation, que le copiste a placée à la marge du ms. d'Oxford, a fait dire à
M. Dukes {Nahal Içedoumim , p. 11) qu'Abou '1-Walîd nommait Ibn Yàscboiiscli
dans son lexique. Il l'a peut-être eu en vue, lorsque ci-dessous, p. 263, 1. 9. il parle
d'run homme qui mérite sa confiance pour l'inteUigence des conjugaisons; 11 ou
lorsque p. 86, 1. 10, il cite crun contemporain dont la science lui inspire une
grande confiance. î5 II ne s'exprimerait pas ainsi s'il s'agissait de ses maîtres. — Ibn
Yàschousch est mort , d'après Ibn Abî'Oseibi'a, à Tolède, dans l'année hhS de
l'hégire (1057), âgé de soixante-quinze ans. 11 était donc contemporain d'Abou'l-
Walîd et même probablement un peu plus âgé que lui. Mais les écrits polémiques
d'ibn Djanâh contre le Nagîd étaient certes répandus depuis io35 ou 10/io.
^ Voy. plus loin, au commencement du Kitâb at-taswiya, p. 3/i/(.
^ Voy. p. 352. -— On n'a jamais pu prendre au sérieux la [)ensée de voir, dans
ce Samuel Hazzàn, le Nâgîd qui aurait rempli les fonctions modestes de chantre
de synaïfogue après s'être enfui de Cordoue (Geiger, Jùdische Zeitschrift fur Wis
senchnft und Leben, 1. 11, p. i5o).
Axii OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
Du reste, les premiers adversaires qu'Ibii Djanâli rencontra
à Saragosse n'étaient pas des admirateurs excessifs de Hay-
youdj. Les critiques qu'on lui adressait et auxquelles il répond
dans les deux traités qui suivirent le Monstalhik, portaient
tout aussi bien sur son propre travail que sur les ouvrages de
Hayyoudj. A Saragosse et dans ces contrées^ il y avait sans
doute encore des partisans acharnés du système des racines bi-
litères et unilitères, en vigueur parmi les grammairiens de
l'ancienne école ^. Ici se présente une question à laquelle il
convient que nous nous arrêtions.
Lorsqu'on pense qu'à l'époque où David ben Abraham et
Menahêm composèrent leurs dictionnaires, les grammairiens
arabes étaient déjà depuis deux siècles en possession de notions
très-exactes sur la trilitéralité des racines sémitiques, qu'ils
avaient écrit sur le V/m an-naliw et le V/m allouga, sur la gram-
maire et la lexicographie, des ouvrages nombreux et étendus,
que les juifs habitant dans les pays musulmans lisaient et
parlaient l'arabe comme leur langue maternelle, on peut
s'étonner à juste titre qu'on ait tant tardé d'adapter et d'ap-
pliquer à l'hébreu ce système si simple et si rationnel. Il est
impossible d'attribuer cette persévérance dans des idées suran-
nées à un sentiment de répulsion que les juifs auraient éprouvé
contre tout emprunt fait aux ennemis de leur religion en
vue d'expliquer la langue sacrée. Rien n'est plus contraire à
l'esprit des docteurs juifs que cette roideur inintelligente. Par-
tout et en tout temps, les juifs se sont, avec une rare sou-
^ Dans Ewald et Dukes, Beitrâge, II, 170, les critiques de ces grammairiens
sont confondues avec celles des partisans de Hayyoudj. Ce que nous avançons se re-
connaît par la lecture du Tanbîh et du Tahrîb. Voy. p. 250,391,31 1, contre les par-
tisans des racines bilitères; p. 3i3, contre les gens de sa contrée rrqui n'ont pas
Ju ou qui n'ont pas compris les traités de Hayyoudj. ?5 Ahou'l-Walîd désigne
souvent parle mot a^5 ç^gensw, ci-dessous, 101, 2; 102, 11; laf), 2; i5i.
9; 178, i; 208, 8, etc., les adversaires qu'il dédaigne.
INTHODlir/nOiM. xxiii
nicsse cl niic iuerveilleuse lacililé, mis au couraiil des kI('(;<^
nu uulicu (l(!S(|ucIles le sort les avait jclés. Ils oui prohaMo-
uient imité les Syriens ])our la ponctuation qu'ils introdui-
sirent dans le texte même de la Bihle; ils se sont approprié
avec prestesse les pliiloso[)hèmes des Grecs et se sont fait de
bonne heure une exégèse rpii lut d'accord avec l(;s principes
qui en découlaient '. C'étaient là des hardiesses autrement
grandes (|ue l'adoption d'une conception liiiguisli([ue. Du
reste, on comparait bien les mots hébraïques avec les mots
araméens et arabes, et l'on expliquait telle racine rare en
hébreu parles racines congénères des langues sœurs; lehouda
ben Koreisch avait consacré à la nécessité de cette méthode
comparative sa lettre aux habitants de Kaïrowân, Sa'adiâ la
pratiquait constamment, et l'on invoquait l'autorité de son nom
respecté ainsi que celle d'autres célèbres chefs de la captivité
contre les hyperorthodoxes timorés qui avaient la conscience
troublée par le prestige qu'on accordait ainsi à l'idiome du
Coran, dont on ne craignait pas de citer des versets entiers'-.
Il faut donc chercher ailleurs la raison de ce fait singulier
qu'on n'a pas encore expliqué.
Nous croyons la trouver dans l'intuition qu'on avait d'un idée
juste en elle-même et qui a été viciée seulement par l'exagération
à laquelle on s'est laissé entraîner dans l'application. Par un
' Les soins pris par les philosophes et les exégèles jiiiis , depuis Técolc trAlexaii-
(Irie jusqu'à Sa'adiâ et ses successeurs, pour écarter toutes les expressions arithro-
popathiques de la Bible, n'ont pas d'autre orijjinc.
^ L'anecdote de la servante de Rabhi, dont le lai)ga<jc vulgaire, savoir l'ara-
niéen palestinien, servait à l'explication du mot biblique, est connue. Le Risâlei
de R. lehouda ben Koreisch a été publié par MiM. Barges et 1>. Goldberg, à I^aris,
1807. — Sur Sa'adià, voy. plus loin, p. i/ii; Kitâb al-ousoùl, col. i3o, I. 8-2 a;
(1. ibid. col. -jo/i, 1. 28 ctsuiv,; et Neubauer, La lexicograpltie hébraïque, p. 190,
note 2 du tirage à pari. Nous avons note un passage du Coran chez Abou'l-Walid
'■"i-rlcssous, p. 'Aô~,
Axiv OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
procédé purement empirique, on avait remarqué que des ra-
cines comme me, nne et nuv , n^ et nj, iti et pT, .idî et
■jDî, bn et bbî, bin, n'^n et b^n, ri"» et 32::, et tant d'autres,
pouvaient se remplacer mutuellement, sans que le sens fût
changé; et, le fût-il légèrement, on ne s'en apercevait pas
moins de l'idée commune attachée aux deux radicaux com-
muns à chaque groupe de ces racines ^. Puis les lettres faibles
qui venaient dans certains cas s'ajouter aux bilitères avaient
un caractère arbitraire, par suite de l'orthographe parfois
indécise du texte hébreu, qui permet constamment d'ajouter
ou de supprimer la (juiescente. La Massore, en fixant la scriptio
plena ou defectiva d'un mot dans les dilTérents versets, d'après
l'autorité de copies considérées comme correctes et authen-
tiques, rend, par ses indications mêmes, témoignage de l'in-
certitude qui régnait à cet égard et de la liberté qu'accorde le
génie de la langue hébraïque.
La trilitéralité à laquelle les racines ont été hnalement assu-
jetties saute bien moins aux yeux en hébreu qu'en arabe. La
troisième personne du singulier masculin du parfait ayant
été de bonne heure considérée comme la forme la plus simple
du verbe, on voyait, en arabe, grâce à la voyelle qui affecte le
dernier radical , dans Jli ,jIa=> , ù^^^l.^^ , la représentation com-
plète des trois radicaux. En hébreu, il n'y avait que deux ra-
dicaux pour la même forme; dans "2^ , Dp, n'i, ^D, etc. nulle
indication d'un troisième radical'-. Pour les racines n"b, on
avait encore b^% ]d de n^i% n:D, etc. et les futurs apocopes
où le lié était retranché. On rencontrait, en outre, en ara-
méen et surtout dans l'araméen palestinien , des aphérèses
nombreuses et la réduction du mot poussée jusqu'aux plus
^ Voy. Renan, Histoire dea langues sémitiques, p. 96 et suiv.
- La différence entre les deux langues subsiste, en partie du moins, lorsqu'on
piond l'infinitif pour base de la racine.
INTUODUCTION. xxv
evlrémes limites : IVî/^ disparaît en tête des mots dans nd, ^d,
DD, in, etc.
On peut soutenir qu'en Espagne la doctrine des racines
bilitères et même unilitères n'avait nui beaucoup ni à l'exé-
[jèse, ni aux compositions hébraïques que l'on y tentait; le génie
des langues sémitiques exerçait une trop forte influence. D'un
autre côté, on peut également affirmer que Hayyoudj n'a pas
pu détruire le germe de cette doctrine au point de bannir
complètement le système des racines à deux lettres du domaine
de la grammaire hébraïque; c'est qu'il avait en même temps
la conscience de l'individualité de l'idiome national. Me-
nahêm prend un soin extrême pour conserver aux éléments
de ses racines une grande fixité, et pour les défendre contre
les interprètes aventureux qui admettaient des permutations
risquées des lettres afin d'expliquer certains mots difficiles,
r. Pour eux, dit-il, les vallées creuses deviennent des plaines,
les routes dangereuses des chemins frayés, et on invente à
force de se livrer à son imagination ^ w II distingue très-bien
entre les lettres qui servent à agrandir les mots et qui ont l'air
de s'y enraciner ^, et les lettres véritablement serviles. Son
style est presque toujours correct et ne franchit guère les
limites du langage biblique. Quelquefois roidc dans son lexique,
parce que l'emploi de l'hébreu pour traiter les questions scien-
tifiques est nouveau, il devient élégant et disert dans ses tou-
' Mahb. 206, — Voy. aussi les observations de Menahêm contre lehouda ben
Koreisch, p. i2a,23a,256 eipassim. — En distinguant les différents sens de
chaque racine, qui sont d'autant plus nombreux que les lettres ajoutées peuvent
varier dans ces bilitères, il fixe, pour chaque variété, une signification spéciale.
Ainsi, en citant les exemples pour les quinze divisions [r»'p)iw) de la racine bn, il
limite en même temps les formes dont chaque division est susceptible, et, si hêl
veut dire «murw ou «fossén, et hàli ccanneauj) ou «bijou??, il n'est pas permis de
confondre ces deux mots, et d'attribuer à hêl le sens de hàli, ni à hàli celui de hêl,
'^ H se sert du mol O'C^c:?. — Voy. surtout Mahh. p. 1 h.
XXVI OPUSCULES D'ABOU^-WALID.
chantes lettres à Hasdâï ibn Schaproui ^ Après Hayyoudj, Ibn
Djanâli maintient encore comme bilitères les mots tels que
3:1, n, n, ^lû , p]tû, Dtû, b'D, etc., qui se présentent bien avec
dâgêschy lorsqu'ils sont affectés d'un suffixe, mais ne paraissent
jamais dans l'Ecriture avec un dédoublement du second radi-
cal^; il appelle les racines géminées des bilitères redoublés^.
Le Nâgîd, à son tour, tout dévoué qu'il est à son maître
Hayyoudj , considère les racines au second radical faible comme
des bilitères. Nous le savions déjà par le témoignage d'Ebn
Ezra qui adopte cette opinion^; mais voici un passage du Nâ-
gîd lui-même, tiré des Gloses de Schem-Tôb ben lehouda
Ebn Mayôr au commentaire d'Ebn Ezra sur Gcn. 1 , 2 o ^. A l'ob-
' On connaît les deux passages cités et blâmés par Hayyoudj dans rinlioduc-
tion de son Traité des lettres quiescentes (D. p. 1 et a , N. 2 ). Ils sont de Mena-
hêm qui emploie serôtô ()nn5) dans le sens de «sa créalion^') , et lâ'oud {vy>h) dans
celui de wse parer 55. Mais, quant au premier mot, comme Tobserve déjà M. Stern ,
Liber Responsorum , p. xxxvii, l'édition du Mahb. p. 21 «, 1. 1 1 , porte la forme
correcte jr»^'^'. Pour le second mot, il ne faut pas oublier que quelques inter-
prètes, entre autres Menaliêm et Hayyoudj eux-mêmes, expliquent ■':nu'» {Ps.
cxix, 61) par «ils m'ont pillé", et rien n'empêche de lire leawwéd et de traduire
le vers critiqué de Menaliêm : «De quel droit ces gens de rien s'emparenl-ils des
anneaux et des agrafes ?w
- Yoy. Kitâb al-ousoûl, col. 8, 1. 19 etsuiv,; 263, 1. 5 et suiv.
■' b)D3 "3t.
^ Sdhôt, éd. Lippmann, li'jb.
^ Cod. Cambridge n° 52 du Cat. de M. Schiller-Szinessy ; Cod. Oxford Pococke,
207 (Neub. 228). Nous devons la communication de ce passage, ainsi que des
autres extraits de ces G/oses, à M. Neubauer. iv ?"d po' ]m biDD ^Du-» t'D'pu'"
Ti)->r)}f> '>rit D'îpj' cro'jD) co jt) op r»br:n o^nr ?> riji7) 7'.i:? hbmt S pjh n ■•:
r^iicj -itb Di)ji2 n:? ro tim:^ j'm?b obi-': n: 06 'd cdc D'I? i->iiot)3 d^jC )t»?j ri)f)i:i
jncn niD^'j r^D'f'C ^t3C pc hdd )t» mh ■Djs^j th bjf? obirb "»::•> f?b n-pi-> m'^ni cp
JJNC p?f) J10 •>o )«D ):nn )f))? cbij^b ikd iSb int rbor i-^tntj iin jfjirCD bjf) r»!?
r2K)o r-^D ^cf? rbo? CDJof? -jf? d"? j,id rcT) p c.^ ono jf))? ^lor) f^b r)7 pi cjt i-^nm
DJ-'D?) cf?"?:? c":t )bf5 if5-?p: p bj-' 73bj r»'r»f? ■>r>t f'bf' mcj pfj) ncro td^'IS jiSid
f5)? pp? )'bii z^'ipt c^D ^ipr pj jC)'? n:r ri) C7jb cr^t cf? ^s c"5)C ruf? crj pf^c
b^ p) )r)p-> pofîj 7>rj'> 5p n:» nr^r-» i")r:f>:' "îic-" t:c p:r iSbfî ipj i^r n:: 70:
'r)::\n'r u'i>:f5 p)^ rrb \-'t •>: rij7r ■7:cr p::- p7 br )nJ>:-'r pro iSb c'^^r 'bf"i r^7-'r'j'r
llMUODUCTIOlN. XXVII
scrvalion d'Ebn-Ezra que r^lapê de yo^ofef Gsi redoublé comme
le noun de yekonên (/s. lxii, 7)55 Ebn Mayôr ajoute : ç^ C'est
l'opinion de R. Samuel han-Nâgîd, qui pense que kâm, schâh,
sâm, etc. ont pour racines deux lettres sensibles, tandis que
le wâw du milieu n'est pas un radical, mais une quiescente
destinée a prolonger la prononciation. Cette quiescente per-
7DU"" rt? oprîj) jiScd dddod jdo 33)C po wd jnnf) r»f) Î;dd JTiiwry 0''?3J''? mt p Îjjj
r>r7' "533) r)J7r 7j:rn on cf)"?: d"dc cfj-jpD) 07jb Dpni'h 'ne oribc c^cp )% b o
n)6 D'bD'D p hif cj7r>c l'ji ori) pf? cjc? ?bf)) rcu7 bj'D? jui obu'b p:j? no >3
)r??:n wd ^dd? r))'ri)6 'bi^j^ j'iiir»' d"3C? rbf5j f'irc ^dd? ri) t>i? )r»f7 mien iiinfî?
c^jiJ' 77)J' jj)C p)D 'D J17) 7)17)0 D?j ■Jrpiî rr)f) ^ni pb D'dd 'r>C3 )3 "^mh prêt ■>"'
0)3 riDC)r>3 p)r)3 *î):lS' D":cr):) jj)d ^rof?' 330 p '3 D'^dd? |''3) )ht> j'3 tnsr D D'bj''D3)
rb?;?) TD^j b bi' D)2)"))o ïptn hii pion ^d^idd ri)3'W 33)rr3 rD:)D)D. — Une autre obser-
vation singulière du Nâgîd se trouve dans ces Gloses au Commentaire d'Ebn Ezra
sur Gen. xxxiii, lo : ït»v M0)3 6: }if) ''D 'D 1^ ib riC"5D3 7'J2r» bf?)):!: 3*5 "irifit :^"d
fjb )0D f»rc DC •îolS b"? f))?) rrP». Samuel han-Nagîd dit, dans la section Lék-kkâ
{Gen. XIII, 8), que al nâ' est de la même racine que hoêl «consens donc^5 (cf.
Juges, XIX, 6), tandis que Ebn Ezra y dit que al est égal à Iô.ji Evidemment le
Nâgîd n'aime pas l'emploi de al comme adverbe de négation, lorsque ce mot
n'est pas suivi d'un futur. Nous serions curieux de savoir comment il expliquait
ce mot Prov. xxxi , ^ , et ailleurs. La citation de la pârâschâh fait supposer un
Commentaire du Nâgîd sur le Pentateuque. — Une troisième observation se lit
à l'occasion du mot schaddaï ( Eœ. vi , 2 ) : bfjpîD' cf5"53 3)^3 '3 r"D '7C b'p3 )P))î3i
'3 7'j:ri rt ctd) 73 7^53 '7n dt) dj 77c titio bD3r wr> 7)'?) '7C b)p3 D'3") oo b)p3
7'pr> b)p3 wxiv '7C bip) "jb n)DJ')r> 7031 )r:3 7'pr> r'c^'i: 3rio rD'^j.' T'"553 '7t tt) T>^n
)bif) '3 3r>3 p7p7)30 ?:)> S) 7';Dr ''D )?5 7'pn) jcnio f5)3'n 7)1:3 )):j5o fjj' '702 7)C3 p)
733:1 b)7J '7C on '3 '?f5)n '7r nbo «Il en est de même pour le mot schaddaï dans
Ez. I, 2/1. — Commentaire : Au commencement d'Ezéchiel (i, 2 A), on lit :
K Comme la voix d'eaux nombreuses ?5 ; puis (v. 26 ) : « Comme la voix de Schaddaï ?',
mot dans lequel le yod remplace la lettre double de la racine schâdad; puis on
lit (Joh, XXII, 25) : «Ta matière précieuse sera schaddaÏT) , c'est-à-dire, d'après le
Nâgîd, cfton or sera puissant», comme on le voit par le second hémistiche du
verset, où se trouve héséf, l'argent. «La voix de schaddaï?? signifie donc la voix du
puissant, et le verset : crComme la destruction qui vient de schaddaï?? (/s. xiii , 7)
a le sens : comme la destruction qui vient de celui qui est fort et puissant. C'est
là l'opinion du Nâgîd; mais le grammairien V\. Yonàh (Abou'l-Walîd) écrit que
schaddaï csl , d'après lui, un qualificatif signilianl 'fgrand d honoré??. (Voyez
Kitâh al-oiisoûl, col. 706, 1. a 1-82.)
xvviu OPUSCULES DABOU'L-WALID.
iiianente clans kâm, etc., ne provient pas d'un wâw omis an
milieu , mais elle est comme la quiescente du schîn dans schâmar,
sans qu'il manque aucune lettre. Le wâw qui est vraiment
radical au milieu du mot ne disparaît jamais; on di\i gâwd
{Nomh. XX, 29), yeschawweou (^Job, xxxv, q), dâwéli i^Lam, v,
17), râweh i^îs. Lvin, 11); mais les mots desquels le wâw dis-
paraît n'ont pas cette lettre comme radicale; ils n'ont (pie
deux lettres pour racine et s'appellent, pour cette raison, bili-
tères. La quiescente, établie entre le /ro/^ qui a hâmés et le
mêm de hâm, ne se distingue de celle qui est placée dans
schâmar, bâhar, que par sa stabilité dans le premier, où le
futur a yâhoûmou, et sa disparition dans schâmar, où le futur
est yischmerou. Ces bilitères ne peuvent pas former un para-
digme tdourd» avec dâgêsch, puisqu'ils ne possèdent pas de
lettre de milieu. Aussi les Hébreux ont-ils eu recours au re-
doublement du dernier radical , et disent-ils kânên (P5. ix,8),
et ici ye^ofêf. Cette circonstance pourrait contribuer a faire
confondre ces bilitères avec les racines géminées; il faut donc
faire bien attention avant de se décider pour l'une ou l'autre ra-
cine. Il faut observer que koriên, schôhèh, ^ôdêd, sont des parfaits;
mais, au participe actif, il existe, entre ces bilitères et les
géminées, cette différence que sâbab a sobêb, tandis que des
J)ilitères on dit mehônên, mêkônenâh, avec mêm, par exenq)le :
meschâbêb (/s. lvhi, 12), et, au participe passif, mekonan, par
exemple : meromam i^Néh. ix, 5). "
Quoi qu'il en soit, quand on se trompait, on se lronq)ait
donc en pleine connaissance de cause. On était au courant
du système arabe, mais on ne voulait pas s'y encbaîner. Il
en était tout autrement dans les pays non musulmans, où
nous voyons une avalancbc de néologismes se précipiter sur
l'hébreu à la suite de l'enlêtemont qu'on mit à ne voir que
des racines bilitères dans tous les mots qui no renfermaient
INTRODUCTION. xxix
pas trois lettres solides. M. Zunz a placé à la fin de son livre
admirable sur la poésie synagogale des tables fort étendues
de toutes ces nouvelles formations dont les Kalîr, les Yôse
ben Yôsé et tant d'autres faiseurs de chants liturgiques encom-
braient la langue sacrée ^ Si l'ignorance croissante de l'idiome
classique est un des facteurs les plus actifs dans la génération
des nouvelles branches qui poussent et étouffent finalement
l'ancien langage, l'hébreu de cette époque, s'il avait été parlé
par une nation compacte, établie dans une contrée du globe,
aurait certainement produit une langue néo-hébraïque qui au-
rait été par rapport à l'idiome de la Bible ce que sont les
langues néo-latines par rapport à l'idiome de Gicéron ^. Mais
ces productions isolées d'hommes pieux, sans goût, qui, en
outre, au lieu de s'abreuver aux sources pures des Ecritures,
allaient se désaltérer aux eaux troubles de l'agada et du
* Die synagogale Poésie des Mittelalters , Berlin , 1 855, p. 867 el suiv, ; surloul
Beilage IX, p. 878 et suiv. — Die Ritus des synagogalen Gottesdienstes , Berlin,
1859, p. 235.
- Celte analogie qui se montre dans la décomposition de la langue suffirait
à elle seule pour nous décider à placer ces paitânîm dans un pays latin. On a déjà
observé que Kalîr ne mentionne jamais ni la race arabe, ni Tislàm. Depuis le
IV* siècle, la rime remplaçait de plus en plus la prosodie dans les hymnes de
l'Eglise. Pendant les guerres de l'exarchat de Ravenne et des Longobards, les souf-
frances qu'endurèrent les juifs de l'Italie méridionale nous expliquent la profonde
tristesse que respirent les poésies religieuses du vif ou du viii" siècle, auquel appar-
lenaitKalîr. — Voy. Gratz, Monatschrift , 1859, 361-870; Landshuth, 'Amoudà
'Abôdâ, p. 28. Le principe, posé par M. Renan (/oc. cit. p. A29), «Il n'y a pas de
langues néo-sémitiques , 55 et expliqué , d'une manière si ingénieuse et si éloquente,
dans le troisième paragraphe du premier chapitre du cinquième livre de son
ouvrage, a été restreint, dans son application , par l'auteur même. Le néo-syriaque,
par exemple, dont M. Nœldeke a construit la grammaire avec tant de science, ne
manque que d'un courant de civilisation, de génie, capable de le féconder, pour
devenir aussi distinct de l'ancien araméen qu'aucun idiome européen de la
langue latine. La transformation y semble même assez avancée pour qu'il
n'ait plus même à craindre Tinfluence destructive des érudits qui voudraient le
ramener à la langue classique de la Peschitô.
XXX OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
midrasch , écrits dans un mélange de mauvais hébreu , d'ara-
méen et de mots vulgaires ramassés parmi les nations au mi-
lieu desquelles ils vivaient, ne créaient qu'une confusion de
laquelle Hayyoudj pouvait dire avec raison ç^ qu'elle renversait
les fondements du langage, en détruisait les murs et en dé-
vastait les limites ^w
Hayyoudj s'opposa avec succès à ces destructeurs ; il établit
des règles fixes pour distinguer les racines aux lettres faibles et
aux lettres géminées, les énuméra dans l'ordre alphabétique
en indiquant les formes et les divers sens de chaque racine \ et
fraya ainsi la voie à une exégèse plus précise et moins ar-
bitraire. 11 mérita le nom que la postérité lui a décerné, de
père des grammairiens. Abou'l-Walîd, dans son Kitâb al-
Moustalhiky n'a fait que le suivre , le corriger et le compléter.
Il reconnut, sans hésiter, la haute valeur de son prédécesseur,
tout ce qu'il lui avait fallu de sagacité et de persévérance pour
répandre la lumière sur ces questions obscures, et attribua les
erreurs échappées à Hayyoudj c^ à la faiblesse de notre nature et
à l'imperfection de notre être, v Pas un mot de blâme sévère
contre le maître, partout plutôt une réserve modeste alors
même qu'il découvre les erreurs les plus manifestes. Il limite
le champ de ses observations, et s'abstient toutes les fois
qu'Abou Zakariyâ, par une allusion quelconque, a suppléé au
silence qu'on aurait pu lui reprocher^. Aussi, lorsque la mal-
' D. 3, i-h\ N. 3, i^-i8. Ce passage est cité par Ibn-Djanâh, ci-dessous,
p. 271, 7.
' Toute l'introduction au Moustalhik prouve cette relation entre Tauteur et Hay-
youdj. Voy, aussi ci-dessous, p. 276 , 1. 2-6 , et Kitâb al-ousoûl, col. 62/1 , 1. 22 , où
Abou U-Walîd s'accuse d'inadvertance, parce que, flans le Moustalhik, p. 162,
1. /i , il a signalé le ni/ai de rbii comme manquant, bien que cette forme soit men-
tionnée dans l'introduction de Hayyoudj à la 3*^ partie de son livre; ce passage
N. 60, U manque D. 99, 9; et, eu égard aux copies différentes des Traités de
Hayyoudj qui circulaient en Espagne, il se pourrait bien qu'Ibn Djanâh ne
INTUODUCTION. xam
v(Mllance se fut allaclioe a découvrir tlo iiouvolles omissions
lominises par (layyoïidj et restées inaperçues pour Ibn
Djanali, celui-ci répondit rudement à ses adversaires par son
RIsnIai al-Tanhîky et leur montra qu'ils n'avaient pas môme lu
l'ouvrage qu'ils se permettaient de critiquera
Le Tanlnh est adressé à un ami, probablement de Cordoue,
qui était venu voir notre auteur à Saragosse et à qui celui-ci
avait donné son Moiistalhik. En retournant, cet ami a été dé-
pouillé en route de son bagage où se trouvait également l'exem-
plaire du Moiistalhik. Ibn Djanâh s'empresse d'en faire faire
une autre copie f|u'il lui envoie, accompagnée du Traité de
l'avertissement. Sa réponse était si écrasante pour les critiques
injustes de ses adversaires que personne ne voulut assumer
la responsabilité de ces critiques.
Le Risâlat et-Tahrîh wat-Tashîl ^iraiié pour approcher et faci-
liter ?? avait, comme le titre l'indique, pour but de préparer les
étudiants à l'intelligence des principes posés par Hayyoudj dans
les introductions qui précèdent ses différents traités. Il se di-
vise en cjuatre parties. La première partie, la plus importante,
est consacrée aux questions qu'Abou'l-Walîd ne traite plus
tard qu'en passant, dans sa grammaire. Nous n'en indiquons ici
que sommairement le contenu, nous réservant d'y revenir,
lorsque nous aurons à exposer les principes de phonétique
suivis par notre auteur. Après avoir expliqué certaines expres-
sions employées par Hayyoudj, Ibn Djanâh donne une divi-
sion des sept voyelles en voyelles principales et voyelles se-
condaires, et la valeur ainsi que la prononciation du schewâ'^.
Il cherche ensuite à déterminer le sens de la règle établie par
méritât pas le reproche qu'il se l'ait. 11 se sert presque toujours pour Hayyoudj
du mot r^^, qui désigne une erreur par élourderie, et non de JiJlc , qui indi-
querait une faute par ignorance.
' Voy. plus loin, p, 2/jc) et suiv.
- P. 2-7/1 et suiv.
XXXII OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
Hayyoudj , que d'ordinaire trois voyelles ne peuvent se trouver
de suite en hébreu sans qu'elles soient interrompues par une
quiescente douce, un dâgêscli ou un schéma quiescent ^ Ibn
Djanâh étudie le caractère du hê quiescent, en comparant
cette lettre aux trois autres quiescentes, âléf, wâw et yôcl'^.
Enfin, il établit la trilitéralité des verbes au deuxième radical
faible ^. Quelques observations sur des racines au premier
radical «/^terminent cette partie^. — Dans les trois autres
parties, l'auteur s'occupe successivement de racines au second
radical faible, de racines au troisième radical faible et de ra-
cines géminées^. Quelques pages, placées à la fin, contiennent
une distinction subtile entre le futur ayant le sens du parfait
et le futur remplaçant le parfait ^.
Les écrits d'Abou'l-Walîd se répandirent rapidement en
Espagne"^; les copies, si nombreuses qu'elles fussent, ne suffi-
saient pas et on lui en demandait toujours de nouvelles ^
Les disciples dévoués de Hayyoudj s'émurent. Les hommes
de génie qui enrichissent la science par leurs découvertes ont
toujours des sectaires trop zélés, qui, aveuglés par leur ad-
miration inintelligente, voient dans la moindre observation,
quelque respectueuse qu'elle soit, une atteinte portée à la ré-
putation de leur maître; ils prétendent arrêter la science au
point où celui-ci l'a conduite. A côté d'eux il se trouve heureu-
sement d'autres savants, qui, s'inspirant des vérités nouvelle-
ment conquises, les apphquent, les modifient s'il en est besoin,
' p. 277 et suiv.
- P. 990 et suiv.
" P. 3o7 et suiv.
' P. 309.
•• P. 3oi à 338.
" P. 338 à 3/jti.
' Voy. plus loin,
p. 373
' Voy. plus loin ,
p. 2/-17,
INTRODUCTION. xxvm
et s'en servent pour l'aire l'aire de nouveaux progrès à la science
dans la voie même frayée par leurs prédécesseurs. Ibn Djanali
ne nomme nulle part celui ([ui se mit à la tête des partisans
à outrance de llayyoudj. Mais leliouda ben Bafâm^ Moïse
ben Ezra^, Salomon Parliôn"^, et lehouda ibn Tibbôn'^ sont
moins discrets. L'adversaire qui lançait les Hayyoudjites en
avant, tout en restant prudemment éloigné de la scène, était
R. Samuel Hallévi, le tout-puissant ministre du roi de Gre-
nade, dont nous avons' déjà dit quelques mots au commen-
cement de ce travail. En voyant l'acharnement de la polé-
mique engagée des deux côtés, nous nous étions demandé
involontairement si Ibn Djanâh n'eût pas subi le sort de Me-
nahêm , dans le cas où l'Espagne arabe , au lieu d'être morcelée,
avait été encore soumise à la même dynastie, et où le Hâdjib de
Habous aurait pu mettre la main sur l'humble grammairien de
Saragosse.
Ibn Djanâh nous raconte au début de son quatrième opus-
cule, dans le Kitâb at-taswiya, ou Livre du redressement,
comme quoi il s'est rencontré dans la maison d'un ami, et avec
un de ceux qui visitaient parfois le pays qu'il habitait^.?? Cet
étranger, venu à Saragosse , a bien l'air d'un émissaire envoyé
par les ennemis de notre grammairien. Il commence par ré-
pandre des propos désobligeants sur son compte; dans une
ville illettrée, tout jugement rapporté au nom d'un puissant
^ Nous donnons plus loin des extraits de ses Commentaires sur le Pentateuque
et autres parties de la Bible, p. xliii et xliv.
^ On peut lire le jugement peu impartial que Moïse ben Ezra porte en ces
discussions, Steinschneider, Cat. Bibl. BodL, col. 2/169.
^ Tjexique, p. xxii.
* Voy. Rikmâh, p. 11, 1. 2-7. Ce passage a été cité et traduit par Munk,
Journal asiatique, i85o, t. II, p. 89, note. — Voyez aussi le fragment dTbn
Yâschousch, donné ci -dessus, p. xx, note, et les fragments dTbrahîm ben Ba-
roun , donnés plus loin , p. xlvi , note,
^ Voy. plus loin, p. 3/4/1.
xxxiv OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
personnage ne pouvait manquer d'exercer une grande in-
fluence. Il se glisse ensuite dans quelques maisons notables,
entre autres celle de Samuel al-Hazzân, homme, du reste, tout
à fait inconnu, où il expose une opinion contraire à Ibn Dja-
nâh, et bien qu'il y ait été réfuté, il la répète dans la séance qui
a lieu chez Abou Soleimân ben Tarakâh, qu'on ne connaît pas
davantage ^ Là il tergiverse: tantôt il avance une observation,
tantôt il la retire et prétend qu'il ne se rappelle Cjue confusément
les critiques qu'a soulevées le Moustalhik. Cependant Abou '1-
Walîd insiste et la lutte s'engage; dans l'argumentation il ar-
rache à l'étranger des propositions dont il s'irrite et s'indigne,
tant elles bravent le bon sens de l'honnête savant. Dans le
Kitâb at-taswiya, l'auteur donne un procès-verbal authentique
de la controverse tenue pendant cette séance, et il y ajoute les
réponses qu'il a faites à d'autres observations, contenues dans
une lettre que ses adversaires avaient rédigée, et sur lesquelles
Ibn Djanâh avait voulu se recueillir avant de répliquer.
On peut s'étonner du vocabulaire de mots injurieux qu'Ibn
Djanâh, dans son écrit, lance à la face des partisans excessifs
de Hayyoudj. Mais il y a au fond de cette lutte plus qu'une
simple discussion de grammaire et d'exégèse. Ibn Djanâh est
révolté de ce qu'on l'accuse, lui l'admirateur le plus respec-
tueux de Hayyoudj , d'un esprit de dénigrement et d'un parti
pris de blâme contre le fondateur de l'analyse grammaticale.
Il proteste contre l'injustice de cette accusation en termes
aussi touchants qu'énergiques dans la préface de ce qua-
trième traité. c^Les savants, ainsi s'exprime-t-il , se sont sans
cesse consacrés à la discussion, et, doués d'intelligence, ils se
sont toujours livrés à la controverse. . . sans esprit de dispute
ni ardeur de contradiction. Ils pratiquaient, au contraire, ia
justice les uns envers les autres, ils se soumettaient à la vérité
^ Voy. ci-dossus, p. xx et xxi.
INTRODUCTION. xxxv
et la soutenaient, sans que la joie du vainqueur fût plus vive
que celle du vaincu; car leur unique ambition à tous était de
découvrir et de connaître le vrai et le juste, en dissipant toutes
les obscurités. C'est ainsi que chez eux les sciences grandis-
saient et que les intelligences s'épuraient. Notre devoir à nous
.... est donc d'imiter ces hommes et de marcher sur leurs
traces, de nous conformer à leur doctrine. . . ^w On le voit,
la vérité seule l'intéresse et l'échauffé, et sa sensibilité n'éclate
que si la vérité est méconnue et trahie.
La guerre ne s'arrêta pas. Le dernier traité d'Ibn Djanâh
paraît l'avoir enflammée davantage. Ici viennent se placer un
certain nombre d'écrits anonymes, dont les titres mêmes
étaient restés inconnus jusqu'à ces derniers temps. Ce sont les
(i\i^\ J^jIawj ^nVaités des compagnons ??, composés par les amis
de R. Samuel, ou plutôt par lui-même^, contre les règles de
grammaire d'Ibn Djanâh et contre un certain nombre de ses
interprétations de passages bibliques. Celui-ci y répondit par
son cinquième et dernier opuscule, leKitâb at-taschwir ^'s Livre de
la remontrances. Les traités du Nâgîd et la réplique d'Abou'l-
Walîd paraissaient complètement perdus, lorsque, comme
^ Voy. plus loin, p. 363.
'^ Nous pensons, avec M. Gratz {Geschichte d. Juden^W, p. 20), que ces écrits
de polémique sont les vingt-deux se/anw , dont parle Abraham ben Ezra dans son
Yesôd Morâ^ cf. plus loin, p. xlix. Le Kitâb al~istignâ, pIà»a.m.^I c-_5*'X^nommé
en hébreu iz)T7' 'd, était, également selon Ebn Ezra , le plus considérable et le plus
important de tous les ouvrages de grammaire. Mais on sait à quel point les juge-
ments d'Ebn Ezra sont sujets à caution; ce spirituel et savant vagabond loue ou
blâme, exalte ou ravale le même personnage, selon le caprice du moment. On
connaît sa versatilité à l'égard d'Abou'l-Walid, qu'il élève une fois aux nues, et
dont, une autre fois, il voudrait condamner les ouvrages au feu du bûcher
{CL Kérém héméd , IV, p. i36). — La traduction du titre, en hébreu, serait
peut-être plutôt rupD^D?? 'd «Livre de ce qui suffit à tout'). Nous avons donné
plus haut (p. XXVII, note) quelques morceaux qui paraissent tirés d'un commentaire
sur le Pentateuque. Probablement le premier fragment d'Ibn Yâschousch (p. xx,
note) lui est-il également emprunté. Voy. encore ci-dessous p. xl, note 1, et xlïii.
xxxvi OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
nous l'avons indiqué plus haut \ une heureuse trouvaille nous a
mis en possession du second chapitre du premier recueil des
Rasâil et d'un fragment du Kitâh at-taschwîr qui comprend la
fin de la préface et le commencement de l'ouvrage. Nous pu-
blions ces deux pièces accompagnées d'une traduction française.
En outre, grâce aux nombreuses citations qu'Abou '1-Walîd
fait de ce dernier opuscule, le plus important certainement
de ceux qu'il avait écrits contre les détracteurs de son Moustal-
hik, soit dans sa grammaire, soit dans son dictionnaire, nous
avons pu nous faire une idée exacte de la composition de ce
livre et le reconstituer dans ses parties essentielles^.
Le Kitâh at-taschwir était divisé en quatre parties.
PREMIERE PARTIE.
1° Des racines nD"» et noa. On verra plus loin ce paragraphe,
en partie , dans le fragment A , que nous mettons sous les yeux du
lecteur. Il est, en outre, cité dans le Kilâh al-ousoûl, col. 198,
1. 2 3 (^^-iJJî c-?U5^(j^ J^iJÎ isJUiî tl); col. 282, 1. 20, et
col. /r62, 1. 2/1 (4->USi îtk^j.^^ ti). La question de la cons-
truction du nifal avec nx, traitée dans le Moustalhik, p. 6 et 7,
y était reprise. Là se trouvait probablement aussi la discus-
sion sur isbnn [Kitâh al-ousoûl, col. 23o , 1. 1 5) et sur Viro"» p"îD
1 P. V.
^ DansleZ^27a6a^oMsoM/,IbnDjanâlîdit (col. 1^10, 1. 2 5-2 8; cf. col. 8, 1.5) que,
partout où il dit qu'il a parlé d'un sujet, (_?lxA-'J| \cs.'i> y^ (J «dans un autre
livre:? , il faut entendre par là le Kitâb at-taschwîr. Une fois [Kitâb al-ousoûl , p. 1 /j8,
1. 1), il explique ainsi les mots ^Ji\ \o^$> y^ ^. Il en est certainement de même
pour le Rikmâh, où la version hébraïque porte, dans ce cas, rp ^Dsp r>!!)(3. Voyez
surtout p. 93, 1. 11 et 17. «Dans ce livre, dit-il encore, j'ai raisonné et discuté
les secrets du langage, au point que, sans l'avoir étudié, on peut à peine péné-
trer le sens subtil et profond des deux ouvrages d'Abou Zakariyâ» (Kitâb al-ousoûl,
col. i/)o, 1, 22-25). Enfin, notre grammairien ne termine presque jamais ses
citations du Kitâb at-taschwîr sans ajouter que cet ouvrage renfermait des vérités
utiles et profondes.
'Xi
<
Q
va
%
o
<
Q
>
-^ â 1* iî: £ C\ P "(^
•*v -.* A € js. as
^ "^ i ^ ml '^
i
INTUODUCTION. wxvii
(ibid. col. 26:2 , 1. 128), dont il est question dans le Kitâh ai-las-
iviya, p. 3/19. Voyez aussi Rihmâh, p. ()3, l. 17.
2° De mn {^Joh, m, 3). C'est le sujet du fragment B,
tiré des Rasâïl. La réponse d'Abou'l-Walîd est citée dans le
Kitâb al-ousoûl, col. 1 8 1 , 1. 11. L'opinion du Nagîd est bizarre ,
et sa dissertation sur les répétitions des mots, prolixe ^
3° De inncT [Is. lx, 11). Noire auteur avait parlé de ce
mot dans le Kitâb at-taswhja, p. 3^2, et il y revient dans
le Rihmàh, p. 01, 1. 26-27.
DEUXIÈME PARTIE.
Elle contenait les paragraphes suivants :
1 ° De la formation et de la signification du nifal. Ibn Djanâli
prouvait que le nifal ne dérive jamais d'une forme lourde, mais
([u'il dérive toujours de la forme légère (^Kitâb al-ousoûl, col.
3i3,l. 25-3i: ^^^AîiJdî c_>Ij:j ^j^ iCxjU'Jl AiUiî ^ ; cf. Rikmâh,
p. 93, 1. 11-1 2); cette règle est appliquée à ybn: i^Prov. xi,
8) et à ]isbn'' (Pc. LX, 7; Kitâb al-ousoûl, col. 2 3o, 1. 6-9),
peut-être à n'y^zn [Zac. xi, i^-, Kitâb al-ousoûl, col. /i/i6,l. 16
et suiv.) et à D^Dn:n (7^. lvii, 5; Kitâb al-ousoûl, ibid. 1. 3i),
où il aura été parlé incidemment de njDrPi (^Gen. xxx, 38;
Kîtâb al-ousoûl, col. 281, l. 2/1; cf. Kitâb at-taswiya, p. 354
et suiv.); à m:^: (^Zac. 11, 17; Kitâb al-ousoûl, col. 4/12,1. 20),
mot dont il est traité dans les autres opuscules, et sur lequel re-
vient encore la troisième partie du Kitâb at-tascJnvir ^. Après avoir
nié tout rapport entre le mj^/ et la forme lourde, Ibn Djanâli pas-
sait probablement au hitpaël, qui peut dériver de la forme légère
* Voy, ci-dessous, p. lxii, 1. 3 et suiv., lxix.
- Ibn Djanàh, avec son tact habituel, avait bien vu la nature du nifal, tandis
que D. Kamhî, par un déplorable (joût pour les arrangements symétriques,
appliqué aux formes grammaticales et aux points-voyelles, a fait reculer la science
pendant plusieurs siècles. Voyez la critique très-sensée de ProfiatDuran, Ma ose
£/bV/, Vienne, i865, p. 02 et suiv.
xxxviii OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
et, plus souvent, de la forme lourde (^Kitâb al-omoûl, col. 3/i^,
1. 1 3-1 7 ; cf. ci-dessous, p. i8, 1. lo, elRikmâh, p. 9 5, 1. i 2-
i5). 11 traitait également des formes hybrides, où le nifal
s'était enté sur d'autres formes, comme lbiX:ij (/s. lis, 3), 'n'?i:
(1 Chron. XX, 8; Kitàb al-omoûl, col. 120, 1. 3-2o), ou du
nitpaël, comme noi^T i^Ez. xxni, 48 ; cf. ci-dessous, p. 1 q). Bien
que nous n'ayons pas rencontré de citation de ce dernier cas
rapportée au Kitâh at-taschwîr, ce cas était certainement traité
dans les Rasâïl ar-rifâk. Ichouda ben Bal*^âm, dans son Com-
mentaire^ sur Ez. xxiii, 48, dit: Ul}\^ JUAjÎ n^'^:n b^ noi:")
iàj^' b>\^J] 5ù^S^ fj^ Wî^ JLjsji.jilî ^jyj <Xxi (j^àJî (j^ kAASi
j_^ji.j ^! J^^-M^JC-wli bj5i> ^Jî Aj 1^2=1 J<A^ /j5o ^ li kjii »^î^
. .(^ Ixtû^x^ AA«*.AÀi o-jJujJ JJij yti U 5 0s.£. r. Wemwwasserou
est un mj«/ qui diffère de ses pareils par la voyelle qui affecte
le wâw, qui devrait être semblable à celle de wenâkeschou (/s.
VIII, i5), nô^àdou (^Ps. xlviii, 5). Abou Zakariyâ a cherché un
moyen ingénieux d'enlever à cette voyelle du wâw ce qu'elle a
d'insolite , en disant : t^ Le wâw du hitpaël peut être inséré dans
t^ cette lettre, puisqu'on trouve, dans notre langue, des nitpaël,
^ Nous devons les extraits de lehouda ben Barâm à rextrême obligeance de
notre ami, M. Neubauer. Le Commentaire sur les Prophètes et sur les Psaumes
fait partie de la collection Firkovvitsch , à Saint-Pétersbourg; le Commentaire sur
le Pentateuque, ou plutôt sur les Nombres et sur le Deuléronome, se trouve à
la Bodléienne.
INTUODUCTION. xx>tix
K comme ivenikkappêr (^Deut. xxi , 8) , îiiscfuâwâk (^Prov. xxvii , i 5). 5)
L'auteur des Rasâïl ar-rifâksi donc commis une erreur, lorsqu'il
prétend contre Abou Zakariyâ que celui-ci prend weniwwas-
serou pour un nijal insolite; ce qu'il n'a pas fait, puisqu'il dit,
de la manière la plus claire, que le noun de ce mot est le noun
du nijal, et que seule la voyelle du wâw y est insolite, parce
qu'elle ne ressemble pas à celle de ses semblables. Cet auteur
a trouvé facile de rapporter au nom d'Abou Zakariyâ ce que
celui-ci n'a pas dit, afin d'affirmer, pour sa propre personne,
une opinion i? Ibn Djanâh avait adopté cette opinion
de Hayyoudj, dans le sens que lui donne lehouda ben Barâm,
dans le Moustalhik, p. 19. — A ce même paragraphe appartient
sans doute l'explication d'Abou '1-Walîd mentionnée dans le
Commentaire de lehouda ben Bafâm sur Mich. 11, 4 : m*^»
j»>^ÀMJci| c->lj:S^t| dlJi *>^aJjJI yA. {^Scliâdod neschadclounou est,
d'après ce qu'on a dit, pour nâschaddoa mimménnou, c'est-à-
dire çâls nous ont été violemment enlevés??. Le dernier mot a
été abrégé (en /iom), comme wayyilâhàmounî (Ps. cix, 3,
où nî est pour ''immî ou è^), bischschelâm (I Rots, xix, 21, pour
bîschschêl lâhém^ et d'autres exemples. Le noun indique le nifal,
et il devrait y avoir nâscliaddou mimménnou. L'auteur des Ra-
sâil ar-rifâk s'est trompé ici; mais Abou'l-Walid l'a expliqué
dans le Kitâh at-taschwîr. v L'opinion donnée par lehouda ben
Barâm se lit, chez Hayyoudj, D. 17/1, 6-177, li; N. 118,
i/t-2 1 .
2" L'explication du passage Jer. xxni, 3 3- ^10; Kitâb al-ou-
soûl, col. 456, 1. i3 et suiv. Contre son habitude, Ibn Djanâh
ne se contente pas de renvoyer c^à la seconde partie du Kitâh
XL OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
at-taschwîr : » mais il répète son interprétation, parce qu'il a vu
ce un chef illustre s'égarer et manquer le but dans l'exégèse de
ce texte, v Nous ne savons pas quel est ce J»aÀ> (j^aj; , dont
il dit aussi i^Kitâh al-omoûl, col. 62/1 , 1. 1 5) qu'il a donné une
fausse explication de ""S ibb^nm (/er. xxxvni, 19). On ne sau-
rait dire davantage sur quel point de grammaire la discussion
s'était engagée entre le Nâgîd et Ibn Djanâli, au sujet de
ces versets.
3" Ce paragraphe traitait de la forme poual à la place de
paoïil. Abou Zakariyâ en avait compté quatre exemples, et
Ibn Djanâh ajoutait un cinquième exemple, limjyouUâd (^Juges,
XIII, 8 ; Moustalliik, p. 1 5-i 6 ). Unepremière contradiction contre
cette adjonction a été réfutée dans le Kitâb at~taswiya, p. 35i
et 35^. Mais Abraham ben Ezra (^Sâhot, éd. Lippmann, p. /i3^)
nous a conservé l'opinion opposée du Nâgîd, qui fait de ce
mot un parfait précédé d'un hê relatif, comme nbbnn hahouUâ-
lâh iyEz. XXVI, 17). c^Le parfait, ajoute-t-il, remplace le futur,
comme c'est l'habitude dans les prophéties ^ ?5 Ibn Djanâh admet
le hè relatif, mais seulement devant les vrais parfaits (Rihmâh,
p. /i3, 1. 18-21), et dit avoir soutenu son analyse de ce mot
dans la seconde partie du Kiiâh at-taschwîr, par des arguments
^ R. Tanhoum, dans son Commentaire sur TEcdésiaste (ms. Pococke, 820),
cile les deux opinions opposées dlbn Djanâh et du Nâgîd : ljw.É=>; ^j[ Jl^^
(J IflLiJi ^ùst-js) (jl jj._A.-LJf (^û^ (_>Uj j.-?'^'--^ îT^-^ C-i^Y*"^' <^>-^
O"- j^ C'Dp' »Ua-« o'Cp)' ers T'Di-^n (>.Js.j r^ix-^m ^yi) n^pb c\J>J 'oj>i\i ••r»h
bf5)ot c'7pr? rbbiro ")uv Ja,« -jtf) ^}o^ 7b)'? (j Iglî qÎ J^ 7'j:d \bmt S
jJ,aJU.u^ ]às>Xi y'I.'O Q^s^ ^^ • Dans les Gloses d'Ebn Mayor sur Ex. m, 2,
on cite également cette opinion du Nâgid (7'W opra "33ui bj^D 1^)? ) et celle de
R. Môschéh Gikatila au sujet de Prov. xxv, 19, telle qu'elle est exposée par E. E.
Sâhôt, /i3\ et Commentaire sur j^.r. m, 2.
INTRODUCTION. xli
solides et fort utiles pour la science des formations (o^;UaAJl ) ,
Kitâb al-ousoûl , col. 356, 1. 3o et suiv.-, col. i/i8, 1. i, ou il
r
dit avoir expliqué nDi:;: i^Ez. xxii, 2/1) en même temps que
hayyouUâd (cf. D. Kamliî, sur ce passage); Kitâb al-omoûl,
col. 283, 1. 23-28; col. i83, 1. 1-6, où il considère bmn
{Js. xLiv, 20) aussi comme un qualificatif.
lx° Sur "71 (Ps. cxLi, 3); mais ce mot n'était expliqué qu'in-
cidemment (^Kitâb al-ousoûl, col. 7^0, 1. 6-8: aJUX! ^.i^î ^j
j.jj^aJÎ <^\:àS (j^ iCoUJi), puisque l'article paraît avoir été con-
sacré au dàgêsch du sâdê, dans le mot mî^: (Ps. cxli, 3; Kitâb
al-ousoûl, col. 169, 1. i/i; col. -^^9, 1. 28 : i^AjUJî 'A\il,\ i
j^yi^'*.]\ c-jIjlS^^jw*); à celui de la même lettre, dans '!:"'D2:n
(Ex. II, 3 ; Kitâb al-ousoûl, col. 6 1 8 , 1. 1 6 , et Rihmâh, p. 1 /i/l ,
1. i/i); à celui qui affecte le kof de nnp''^ (^Prov. xxx, 17), de
nrip"» (GeM. xLix, 10; Kitâb al-ousoûl y col. 293, 1. 20 : j.s^\ i
^j^^;»:iî cjIjcS^^j^ iotjUJî A]Ui!) et de "jmnp^n [Ps. xlv, 10;
A;iiaè al-ousoûl, col. 296, 1. 18-20); et le rêsck de nD''i^Tn
(I Sam. 1 , 6 ) et de Dn"'Kin (^ibid. x , 2 /i ; II /?o^s^ vi , 3 2 ; Rikmâh,
p. i/i/t, 1. i3 et suiv.). lehouda ben Bafâm, dans son Com-
mentaire sur les Prophètes, se rapporte à ce paragraphe dans
ce qui suit : ^A,^-*i> J^i..^\^ jj^*a...^ ^^^ iCliL^iH nD"»!?")!*! 112:^3
j.jj.ÀijJl c-^LxS'ti 2^i_5.3 yj 4X5^ nnî im^DiJ. ^'^Harreîmâh est un
infinitif suivi d'un hê, pronom féminin; le rêsck a dâgêsch pour
faciliter la prononciation. 11 en est de même pour hassefîno qui
est un infinitif avec dâgêsch dans le sâdê. Celui qui a considéré
ce mot comme un nom, en le considérant comme étant de la
même espèce que rejidâtô {Cant. m, 10), a commis une erreur
et a été réfuté dans le Kitâb at-laschwîr. v
xLii OPUSCULES D'ABOU 'L-WALID.
TROISIÈME PARTIE.
1° Des verbes qui expriment un ordre (iJ^^Î JUii)!), tels
que hâbâh (^Kitâb al-ousoûl, col. 2-78, 1. 8-11; cf. Kitâh at-tas-
wiya, p. 357 etsuiv.). Peut-être y était-il question aussi de has
[Tanbîh, p. 261 et suiv.).
2° Des formes passives : a. ^ouzzab, loukkah, etc. sont formés
aussi bien de la forme légère que du piël [Rikmâli, p. 9 2,1. 2 1 et
suiv. [nm iddh rh^n, 1. 28; no'^Dnn idd Nim nin -iddh nbm,
1. 3i]; cf. Moustalhik, p. 33, 1. 1 1 à p. 34, 1. 1 1; Tanhih,i^. 260,
1. 8 et suiv.); — b. touhadi^Lév. vi, 2) et ses semblables étaient
longuement traités dans la troisième partie du Kitâb at-taschwîr,
^en opposition avec celui qui, ne comprenant pas le sens des
paroles d'Abou Zakariyâ, voulait les rattacher à la forme lé-
gère V (^Kitâb al-ousoûl, col. 2 9 3 , 1. 1 /i- 1 8 ; cf. Mouslalhih, p. 3 3 ,
1. 10 à p. 37, 1. 10). Sur np^, i^^T, "[n^ etc., voy. Kitâb «/-
oî^som/, col. 357,1.7-22 (vLaJj (jw« iK.x.Aj^\^ A.AJlJtJi AÎLiJLi «i
j^,yiMjù\ );sur 11^1, voy. Kitâb al-ousoûl , co[. h 0^ ^\. 20 àp. /io8,
1. 10; passage étendu, qu'il faut comparer avec Moustalhik,
p. 96, 1. 1 o; p. 20 5, 1. 1 et suiv.; sur ]n\ etc. , voy. Kitâb al-
ousoûl^ col. /i67,l. /j-ii; suryn;*, voy. ibid. col. /i68, 1. 11.
Peut-être était-ce dans le même paragraphe qu'étaient expli-
qués -)mn [Gen. xlix, li ) et nmn (Ps. lxxix, 1 1 ; Kitâb al-ousoûl,
col. 3 0 0 , 1. 3 0 et suiv.) ; le premier passage est cité par Hayyoudj
(D. 56, 26; N. 32, 19), qui y voit un passif du hifil, pour
toutar. Voy. Ebn Ezra, sur ce verset, qui donne deux exégèses
de ce mot, dont l'une lui maintiendrait le sens du hijîl, et avait
été probablement adoptée par le Nâgîd.
3° Ibn Djanâh traitait, dans cette partie, le mot ID:^ ^àmôd
{Juges, IV, 20) qui, en sa qualité d'infinitif, reste invariable
et ne subit aucun changement par le genre ou le nombre {Kitâb
aUousoûl, col. 3o/i, 1. 8-i5; col. 532, 1. 21-28; cf. Rih-
mâk, p. 88, 1. 3/^1-3 5). lehouda ben Bal'âm, dans son Com-
INTRODUCTION. xliu
mentaire, dit : A)vJL«j*x.^a^ iDi? n^D^i *i^^ ••• "^nan nriD no:;
U^pi J_^j :>;.Ji (jw« . «^y4mof/ (^Jugcs, iv, 20) est, comme le
même mot (^Ex. xviii, 28), un infinitif. L'auteur des Rasâil
ar-rifâk a commis à cet égard une erreur qui a été réfutée par
beaucoup d'arguments, qu'il serait trop long de mentionner, j^
Ibn Djanâli y reprenait aussi les infinitifs avec hê à la fin, tels
que îi^^D, etc., qu'il avait déjà discutés dans le Moustalhik
(p. 100, 1. 5 et sniy .) ^le Kîtâb at-taswiya (p. 876, 1. Il et suiv.).
Le Kitâb al-ousoûl (^co\. 690,1. 3i, à 691,1. 2) cite le passage
suivant du Rikmâh (p. 89, 1. 6-12) : c^Nous avons parlé lon-
guement de ce point dans un autre livre, c'est-à-dire dans
le Kitâb at-taschwîr. v Cet infinitif reste également invariable.
/i° A la fin de cette partie (J.\ iuJlxJl ^Uii^i^î i), Abou'l-
Walîd expliquait -jD^n r\wp [Nombres, iv, 7), ^ipn DN yb2D
(ibid, IV, 20) et m2î nDDDm (/s. xxvni, 20; Kitâb al-ousoûl,
col. 96, 1. 80, à 97, 1. 10; col. ^89, 1. 27, à liko, 1. 1).
On voit sur quoi roulait la discussion, entre notre auteur et le
Nâgîd, par le passage suivant de lehouda ben Barâm, dans
son Commentaire sur le Pentateuque : ô^jj-IâJî »*Xiù ^jî (^jvXj *xi^
e^a-l-o J^S' JU^ Ci*.M^i^ \uW\ i V^AJÎ ^U^ l^ c:,^:^ij
^^ »1a1\ jJr ^|>-« ]nh^l\ JUÎ (j^ ^^ i *>^>'^ ^^ i:ît:7 -jd:
HDDDm 'n DD-ib:^ 1DJ ^D /<s^3^â c:^* ^^Ai.^^-w«.Jî (lisez ^i) Si i^^^\
AAkxjj jJCaw l«yAi ^^iî c$*^^ nDiD:n. çtll est évident que ces
vases et ces ustensiles sont tous nécessaires pour la table, et
ne sont pas là pour son embellissement, comme le dit l'auteur
du Kitâb at-taschwîr. R. Samuel le Nâgîd dérive le sens de
xLiv OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
youssak {^Ex. xxv, 29) du sens de hassêk nésék (^Nombres, xxviii ,
7). Mais on n'a jamais trouvé, pour la table, une pratique qui
ait rapport à un mélange de vin. Ce mot est un passif d'une
forme lourde, qui signifie appuyer, comme le disent les an-
ciens, c'est-à-dire couvrir. Il dérive de nâsak (/s. xxix, 10) et
de nesoukâh {ihid. xxv, 7), qui signifient tous deux cou-
vrir, envelopper. ?? Il y avait donc deux questions débattues dans
ce passage : une question sur l'utilité des vases qui couvraient
la table, et sur laquelle lehouda ben Barâm se déclare contre
Ibn Djanâh, et une autre sur la dérivation du mot youssak,
que lehouda ben Barâm décide en faveur de notre grammai-
rien. On pourrait supposer, en voyant un passif de hifil faire
le fond de la discussion, que ce paragraphe terminait le para-
graphe précédent. Peut-être la citation de bbinm (Ps. ex, 2),
f f à la fin de la troisième parties? (^Kitâb al-ousoûl, col. 2i5,
1. 2/1-27), se rapporte -t -elle à une exposition des formes
pôlêl, sur lesquelles le Nâgîd paraît avoir eu des idées
inexactes, d'après un passage que nous empruntons au Com-
mentaire de lehouda ben Bafâm sur les Psaumes : ^l\D ^2:n
pb A-*©! (jy-^. (jî c^ bi^iDnv ^^j-^\ aKoIav; ^ ^^)^3 ^ -^^
J.jb ^)^j ^4>>^ *j^j-^^ miiDrin mD »sx^jS^t> ^^^ ikd^ c^lx^
INTRODUCTION. xlv
l^j^U (j*.yJl Ja^i ^^ (j^^JuJî ^ ^^l\
Iaj^aa^ ^lif . ç^ Yitlônân (^Ps. xci, i) est redoublé de lôu, yâloun.
Abou Zakariya a déjà parlé de ce redoublement dans un cha-
pitre à part, relatif à ce mot et à ses semblables, en tête de la
seconde partie de son livre (D. p. Gy, 1. 1 8 ; N. p. ào, 1. 9). J'en
fais l'observation, bien que ce soit hors de doute et évident, à
cause de celui qui, en prétendant réfuter celui qui est le pre-
mier dans l'arène de cette science , a commis l'erreur, dans les
Rasâïl arrifâh, de donner à ce mot, pour type, yitpôêl, comme
si la racine était lânan, avec double noun. Des enfants riraient
d'une telle dérivation. Si elle était admissible, elle le serait
tout aussi bien pour tous les exemples cités par le maître dans
ce chapitre, et considérés par lui comme des formes redou-
blées de racines au second radical faible, tels que yehômêm
(^Mich. II, 8), mimmithômemîm (^Ps. xvii, 7). Cet homme va donc
ici établir une racine hamam, et en faire autant pour des
mots comme yeschobêb (Ps. xxiii, 3), mitbâsését (^Ez. xvi, 6),
etc. Aussi a-t-il vu la mauvaise voie oii il entrait, et en est-il
revenu dans le Kitâb nl-Jwdjdja ç^ Livre de la démonstration 77 ^
Il avait mentionné, en même temps que yitlônân, pôr hitpô-
rerâh (/s. xxiv, ic)), sans en donner le type, et avait laissé
ainsi le doute subsister dans les âmes. S'il avait donné l'arc
à celui qui l'avait façonné, il aurait frappé juste ^. "
QUATRIÈME PARTIE.
Elle n'est citée c[ue dans le Kitâb al-ousoûl (col. 867,
1. iS-id), à côté de la troisième partie, et devait revenir
^ Nous n'avons rencontré nulle part ce titre d'un ouvrage du Nàgîd. En
hébreu, ce serait ntimT' 'd,
^ L'extrait des Gloses d'Ebn Mayor que nous avons donné plus haut (p. xxvr,
note 5) montre que lehouda ben Barâm a jugé trop sévèrement le Nâgîd.
L'analyse de yitlônân se rattache à l'opinion du Nâgîd sur la nature des verbes
au second radical faible en général.
xLvi OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
sur les passifs des formes lourdes, peut-être h la suite
d'une réplique arrivée de Grenade. On sait, par un passage
cité plus haut (p. xlii), et par Ebn Ezra (^Sâhot, 68^),
que certains grammairiens n'acceptaient pas que les futurs
qui y sont cités pussent appartenir à des passifs du hifil,
lorsque cette forme ne se rencontrait pas. D. Kamliî [Mik-
loi, éd. Fûrth, 69") nous dit que c'était l'opinion du
Nâgîd R. Samuel, et que ces passifs dérivaient de la forme
légère. Le fragment suivant, tiré du Kitâb al-mouwâzana,
d'Ibrahim ben Baroun , se rapporte à cette discussion : (^^^-^
fciûj ^3 ^^^J<M*}\ u^wkA'i T^^^Ji jLs^ vAA.S J!^ 3^j^\é x^^j ^ t^<^JÎ
cîiUiù ^j^ fjf^^y^yj xk^s.. ç^ Entre le Nâgîd et le savant Abou'l-
Walîd, que Dieu leur soit miséricordieux, il y a eu bien des
paroles sur le futur des passifs. Le Nâgîd y a obtenu la palme
de la supériorité. On en trouve la quintessence dans l'ouvrage
composé avec choix par Abou '1-Faliam , et qui veut bien con-
naître ce sujet, peut l'y chercher ^w
^ Ce passage appartient à un chapitre ayant pour titre: y^]cJ>- ^J^ cJ'^^
«jjj^il LgAAÂjl cj'lsa.j *^\3 J^^' (3-^ ^P-^l ' "Des particularités qui
affectent le verbe, et de Tordre dans la formation des paradigmes mentionnés. ?5
• — M. Neubauer nous a communiqué encore les deux passages suivants, copiés
par lui sur les feuillets délachés de la collection Firkowitsch , à Saint-Pétersbourg,
et qu'il suppose également appartenir au Kitâb al-mouwâzana. En parlant des
verbes transitifs, Ibn-Baroun dit : (jo^j] ^^^ LajL-w Lj^_-^ cjy»^\ cV»^ ^\
p rno S Qi «^1 itj;-o| s-^ykJ IjcN-À-C u2Jj\ ^^ J^(j^ (j *J (j^^ (Y' '
liil_j J^xsLA nD? (jj-^ (jl (j^ ox'? ^^7^ hhiv r>f) 'z> r*?)? ^LîLo «^3 (j^^
(AJ'^ j ^jJ\ l^A_:SÊ> L^^ AÀAStJ iÀJ'^ JjJt y^=>' tX5 7'wiî c:>cV^3^
INTRODUCTION. xlvii
]\ous ne savons pas dans quelle partie du Kitâb al-laschwir
[bn Djanâh avait parlé, de nouveau, de iSHiVri {^Prov. t, 22),
L^À/o. «Chez les Arabes, il y a une septième espèce, où le verbe a trois régimes,
comme a lama, anbaa, puisqu'on dit : J'ai fait connaître à Zaid 'Amr, le meilleur
des hommes. Nous n'avons absolument rien de pareil dans notre texte. Cependant
R. Môschéh ben Gikatila, que Dieu lui soit miséricordieux, allègue que, dans cer-
tains cas, nos verbes peuvent être suivis de trois régimes, et donne pour exemple :
Deus docuit hraelitas viam rectam, où rectam serait le troisième régime. Je trouve
que le Nâgîd, que Dieu lui soit miséricordieux, cite exactement le même
exemple. Mais tous deux commettent en cela une méprise, et pèchent contre la
langue en y introduisant ce qui ne s'y trouve jamais employé. 77 — Voici l'autre
passage : Ji=aJ ^I^[ ^^ J^_»_s_i[ l_^fj ... ^J^si_i_i[ A^é] y^':^
Q.X) J^aâIÎ qÎ JU *jli IsoU *Ai Jljîj Ji iwiiif Ij^ ^ UL <^suo
ItXib ^J^ «ul [ «v^N Di'b p 07)?' 'n ^tajljj rj'7b. . .3ir>r)) ):r"Drb . . . ):r»'i3j?? 'd (Ja/o
(jJJl X-jUCi ^' «v.^ (J*^5 ^'-^^ cX^-j?*^' cl '''•'2-'' fi^-^^\^ o^cvll
.^l^^^| «1.0^, «Sur les régimes des verbes. . . . Sur le régime indiquant
le motif, tous ceux qui ont précédé pataugeaient aveuglément. Le Nâgîd a parlé
des divers régimes, en disant, à la fm, qu'il en a expliqué qui ne l'avaient été
dans les livres d'aucun autre auteur, et où aucun hébraïsant n'avait vu clair. En
effet, il a dit de fort bonnes choses à ce sujet. Quant au régime de la conco-
mitance, Mais, pour le régime indiquant le motif, rien ne l'empêche,
en hébreu. Il dit que, pour ce régime, on se sert presque toujours de l'infinitif,
en le déterminant par un lâméd, comme lahàmîténou {Nombres, xvi, i3), ledé'âh
{Ex. II, fi). lehouda ben Bal'âm, dans son Irschâd, a suivi le Nâgîd dans cette
matière, et l'a textuellement copié." — Le régime de concomitance étant exprimé,
en arabe, par la désinence, ne pouvait pas se retrouver en hébreu. Peut-être
celte impossibilité était-elle exprimée dans les mots indéchiffrables qui se lisaient
après e^^. — Vlrschâd est le livre connu, dans la littérature hébraïque, sous
le nom de t>'))'p? Pin»?. Ben Baràm y parlait sans doute de l'emploi des lettres
serviles, comme l'a fait plus tard l'auteur du Manuel du Lecteur (édit. J. Deren-
hourg. Journal asiatique, 1870, t. II, p. 33o; tirage à part, p. 22, 1. 5-6).
xLviii OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
qu'il avait expliqué (^Moustalhih , p. i Ti, 1. 9 et suiv. ; Kiiâb at-
taswiya, p. 369 et suiv.). Il dit i^Kitâh al-ousoûl, col. 28 , 1. 16)
qu'il avait, dans son dernier opuscule, fourni des preuves
évidentes que ce mot ne pouvait être qu'une forme lourde, à
cause du schewà qui affectait le préfixe. Nous ignorons égale-
ment où Ibn-Djanâh avait parlé, de nouveau, des formes
irrégulières wetoàrô (/s. lu, lA) et oujwàlô (^Jér. xxii, i3),
qu'il avait mentionnées, Moustalhik, p. 119, 1. à-b. Car nous
apprenons par lehouda ben Baram que le Nâgîd l'avait
combattu à ce sujet, dans les Rasâïl ar-rifàh, et certes notre
grammairien n'avait pas manqué de lui répondre dans le Kkâh
at-taschwîr. Il est probable qu'lbn Djanâli avait réuni dans
un endroit du Kitâb at-taschwir les différents exemples de per-
mutation entre les voyelles dont il avait parlé souvent dans le
Moustalhik, et auxquels il consacre un court chapitre du
Rikmâh, p. 5o-52, en disant à la fin c^ qu'il était superflu de
traiter longuement ce sujet mentionné déjà dans le Moustalhiff
et ailleurs ("inblîT = ^^^^^ )• " A cet endroit, il s'était également
occupé du mot m^lDDn (/os. xvi, 9), où le hîrék sous le mêm
remplace le schourék (^Kitâb al-ousoûl, col. 84,1. 1 5- 1 7 ; ^j^ ,
1. 17). Le Kitâb at-taschwîr est encore cité sans indication de
— Après 3l-c5..^i, le fragment renferme encore quatre lignes en fort mauvais
état. On voit seulement que Ibn Baroun compare ces infinitifs, précédés de
lâméd, aux futurs précédés de ^J chez les Arabes. — Les rapports entre Ibn
Baroun et AbouM-Faham se voient dans le passage suivant de Moïse ben Ezra :
plyt^JL ^,À.ijll ^J.■o iJ^J^^l (jJ i^àil *j| v/sA ^ 1 1 (^^U sû.^^Ii .iU-w<^L
«cNa^j çj^yi (jJ (^*>^' y I '^^.•'^^ ^Uitsiû . « et le maître célèbre et
rinlerprète considérable Abou'l-Faham, fils d'At-Tabbân, était auteur, poète et
prédicateur; puis le respectable Abou Ibrahim ben Baroun, son disciple n
Le premier est le Lévi ben At-Tabbân mentionné par Ebn Ezra dans son intro-
duction du Moznaïm. Voyez, du reste, Steinschneider, Catal Bodl. col. 1616. —
Si le Mouwâzana était un dictionnaire (Neubauer, Notice sur la lexicographie
p. 206), il avait, comme première partie, une grammaire, ainsi que tous les
lexiques anciens.
INTRODUCTION. xlix
la partie du livre i^Kilâb al-omoûl, col. /i5'j , 1. 4). Ihii Djanali
y reprenait sans doute la question relative aux infinitifs des
verbes n"'?, qu'il avait traitée longuement dans le Takrîb, p. Zol\
et suiv. Nous avons déjà cité, plus haut, un passage d'Ibn
Yâschouscb, qui donne l'opinion du Nâgîd sur ces verbes.
Celui-ci paraît avoir supposé partout un yod comme dernier
radical, tandis qu'Ibn Djanâli préfère le wâw. Le livre spécial
que, d'après Ebn Ezra (^Moznaïm, 9 g v"), le Nâgîd avait con-
sacré à cette question, était donc une des Rasâïl ar-rifâk, à
laquelle Ibn Yâschouscb empruntait sa citation.
Après avoir ainsi réuni tout ce que nous avons pu rencon-
trer sur cette discussion entre le Nâgîd et Abou'l-Walîd,
nous donnons les deux fragments des écrits polémiques qui
nous ont été conservés.
A. Fragment du Kitab at-taschwîr.
L.^ A.A.3 (^jLf (ji ^i ^.ii à> ^ii-i*:> (J^ {J^^ ^AÂxL ^^illâii
i^^Xj? ^^-JHîîj [^-^l^^ O^'^Ji'îî^ ^j^î ^LâÂÎÎ \jSs. o.^-*.^ ^aj^aûj
4\.Â^ (Asfc-Ustj <x3i aM c;ao jsS J>iû ii^i aSv^xà cxjrj U JJLo AÂ^
' Les premières lignes de ce fragment sont en très-manvais état; nous donnons
un far-simile de foule la première page. — - Peut-être «.Ajc*w«son effort''.
u. OPUSCULES D'ABOU'L-WAIJD.
^1j«X^J| (j-« C-^^ !*X^^ ^^Sy9^ yj^ Ui^ <-^ U -P^^jl dlJ^j-và^-l^
«*X*j" ^i U5^ ^-^.y^ uW^"^ 6y^x^ fj\ Uli l^H* «^Aiî.^'î i^î »ii.3Î
c^ia-^î *XAi î js..i& *^^ "IDnJl ;ic ^i*- Ltf aX ΫX^3 «Xaxj {j^y^
■î^^^vXJi ^1^ ^ji^ JUi ^Lx-ÂJt-^ jUii:5i-^îj ^Î*X.^^Î ^î i^yi ^ IacijÎ
/wxIaJî )t-*j?î^j-^ (SJ*^-^. ^^ ^y-^->3 (3-Aj ^ (j^ Juiii Ix/» !^^ Î^XÂ*«
î*x.i^ ^ ^i (^:^^i kAxi ^^àJî liX-tû (j^ ^^^ i J.Â-*Xj nnDinii
INTRODUCTION. un
:>\iy^^\ pDn iCx.3 yi^ i:>ÎJvcî o.-yM.J "'nî:;ii:; Dn"»m^n2;i -)b nTùi
i /O^J^^ J**^^ ^i^_jjç^ *XAj> ^i iXxj^ ~)3nil (j.^ J-i». U i Jviû^
Ml
AawJuJ j^i.s» ^ <<)•*•«' ^-^^^^ W-* Î<X^ (jw« wi^sL» ^^AjJî^ <_>|JaAiî«yi
(0*-^J j^i> Jo «XÀ^ yl^-ii ΫX^ ti iVkx^ ^Imô «^^ c-^:>UJî ^l-^ùCiÉ-i
.ii»x_^iiî jUA-A-j^i Là_J jj^ ^^ nnDUT ii ^ ^^-j ^ ^.ji ^^
^-*l Jl o^i>-^ ''^■'^ viLîi) (j-4 aMÎ (^ ^)^j JsAwl^ Jji*î ^i^ r^-^:'^
Uî^ Dvn ^iD'? n: nipn Dninx ^:ii< niSn n ^iy^jU-^^-^-^î ^i
4MÎ *.oL£>.^ iC.^:iX^fi aKj*^ l^ls J^-A-il^rwi Ji 3î:: iDix n:n sf^^i
(:5>4 nn^iDn ^î:;:nv (^-lâ-j -î^ji jn^iv q^î? u^ jl?'^?^ ^ ^^ ^^^'^ er-*
^^^ » ui ^f.^ <xÂ^
... et il se serait mordu les doigts d'avoir élé injuste et blessant à
mon égard. Certes, si à mon tour je voulais lui chercher querelle, je le
Liv OPUSCULES D'ABOU'L-WALÎD.
ferais souffrir '. De plus il s'est arroge une science qu'il ne possède pas, et
a pre'tendu à un succès qu'il n'a pas obtenu. S'imaginant avoir remporté la
victoire dans sa réfutation , et avoir triomphé dans son attaque , au point
d'écarter dorénavant les doutes et la discussion, il s'est accordé la cou-
ronne du triomphe, et il s'est ceint de l'épée de la puissance et de la
conquête dans des choses oii il a été repoussé lui-même. Lorsque j'eus
étudié de plus près le livre et que je feus soumis à un examen sérieux
et à un raisonnement attentif, je vis qu'il était rempli de vétilles, farci
de bavardages, bourré d'erreurs et de fautes. Alors je vous ai fait voir
et j'ai vil moi-même ce que j'ai vu dans ce livre. Eh bien! mes amis,
puisse Dieu prolonger vos jours! vous ai-je menti, en vous disant qu'il
a été la risée des enfants et que les jeunes gens ne se sont même pas
moqués de la manière dont il a mis à nu sa honte et étalé son impu-
deur ? N'est-ce pas le cas de lui appliquer le vers du poëte :
Jamais ies ennemis n'auront à supporter de k part d'un ignorant ce que l'ignorant
devra supporter de ia part de lui-même.
La vraie dignité n'exigerait-elle pas de le laisser sans réplique, n'était
ce que vous savez de ce caractère étrange, de la réputation imméritée qu'il
brigue auprès des masses? Vis-à-vis d'un homme ainsi fait, il faut mettre en
évidence son erreur, et c'est une obligation de dévoiler son ignorance. Il
y a , en outre , la récompense à laquelle on peut prétendre pour l'avoir
détourné de son erreur s'il a l'esprit juste, ou pour avoir préservé
d'autres savants du danger de se laisser égarer par des mensonges.
Mû par ces considérations, je vais constater ses erreurs et rendre
claires ses paroles ininteUigibles , dans un exposé lucide et une argumen-
tation convaincante. Je suis seulement embarrassé qu'il y en ait tant, que
je sois obligé de dire comme la servante un jour à son maître. Etouffé
par des vomissements, le maître lui avait demandé le vase; mais, tandis
que la servante cherchait à le lui présenter, le maître fut pris par un fort
dévoiement. ffO maître! s'écria alors la servante, je ne sais plus pour
lequel de ces deux flux je dois me dépêcher. « Moi aussi , je ne sais par
quelle erreur commencer, et quelle erreur laisser de côté; car, si j'avais
le dessein de lui faire un crime de tout ce qu'il a dit et où il s'est trompé,
je parlerais beaucoup et j'écrirais longuement. Je le réfuterai donc par-
tout où il a prétendu que moi j'étais dans le faux; parfois aussi dans
les cas où il a commis des fautes en dehors de cela. Mais il me sera im-
^ Ou bien : Si j'avais lépaiidu des caionjuies, j'on éprouverais du chagrin.
IINTUODIICTION. iv
possible de répond le à loul; mes occupalioiis m'en einpèclieiil; car, (laiis
son Traité, il y a aulanl de fautes que de mots. Le sag-c a déjà dit: ffEn
faisant beaucoup de paroles, on n'évite pas le péché ^i (Prov. x, 19).
Je ne lui rends pas ses calomnies, par respect pour ma personne, et
parce que ma dignité m'interdit de le traiter comme il m'a traité; mon
caractère s'y oppose et ma religion me le défend. Mais il est temps que
je commence à lui lancer mes foudres et que je me dispose à lui porter
mes coups. Dieu, dont j'ai imploré le secours, m'assistera. Son prophète a
dit : frOui, rÉternel Dieu m'aidera; qui osera alors me traiter avec ini-
quité? Oui, tous, semblables à une étoffe, ils pourriront, etc. 51 (/s. l, 9).
11 a dit encore : rrll a transformé ma bouche en une épée tranchante; à
l'ombre de sa puissance, il m'a cachée (ibid. xlix, 2). Si mon adversaire
a l'esprit juste et qu'il reconnaisse la vérité, il la suivra; car elle mérite
avant tout d'être suivie; et alors, il remplacera sa censure par une appro-
bation, et changera son blâme en éloges. Mais s'il persévère dans sou
erreur, s'il persiste dans son ignorance, nous ne nous en occuperons
plus , son ignorance ayant été constatée et son goût pour les disputes
ne faisant plus doute pour tous ceux qui auront jeté un regard sur
notre livre.
Outre ce que je viens de dire de son manque de savoir et de la mau-
vaise opinion qu'il a de moi, je me sens entraîné à le contredire par
le désir qu'il a eu de paraître notre égal, et par l'envie qu'il porte à
notre intelligence et à notre bonne réputation dans le monde. Car il n'y
a pas de remède contre les atteintes de l'envie, rien n'en guérit les bles-
sures. ffLa jalousie, dit le sage, est comme la carie des os^ {Prov. xiv,
3o). Le sage arabe dit :
On peut espérer remettre toutes les inimitiés, excepté l'inimitié qui a sa source daus
l'envie.
Mais nous , nous disons avec le poète :
Qui a rame endolorie l'apaisera chez moi, car je m'engage à l'accueillir.
Est-il courbé , je le redresse, comme le tailleur de bois redresse, pour les llèches, la
branche du nab'a.
Parmi toutes les Lettres des Compagnons dont mon adversaire m'a fou-
droyé, la première de ces nobles lettres qui me soit parvenue maintenant
est celle dans laquelle il me contredit, au sujet de l'explication que j'ai
donnée , an commencemoni dix Moust(ilhik , \wuv holdah (Gen. xxiv, hh),
lwkahtâ(ihid, xxiv, 1 A ) o( tvennknhnt ( iind. xx . 16 ), J'y avais dit que partout
Lvi OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
le sens ie plus convenable et le plus exact est rr préparer, mettre en pré-
sence«'. Il cherche à m'attaquer avec toutes sortes de phrases emmêlées et
bien peignées, suivies et hésitantes. D'abord, il prétend que mon inter-
prétation de ces passages par rr préparer, mettre en présence n, est une
nouveauté que personne n'avait encore soutenue, qu'elle est impossible
et inconvenante au plus haut degré. Voici ses propres paroles: rr N'est-ce
pas une abomination de traduire : rr C'est là la femme que Dieu a mise
en présence ?fl Mais il donne pour toute preuve qu'il y a là une abomi-
nation, l'opinion de ses maîtres, qu'il cite, et qui expliquent ce mot par
ff disposer, faire rencontrer n. Nous avions vu, nous aussi, que quelques
personnes, qu'il avait rassemblées contre nous, s'étaient déclarées pour
son exégèse; mais nous n'avions pas pu l'approuver. Elle repose sur la
dérivation de ces mots de nôkah {Juges, xvin, 6), ce qui, à notre avis,
est inacceptable. Le iionn, dans nôkah, fait partie de la racine, comme on
le reconnaît dans nikhà ( Ex. xiv, 2 ) , nehôhô [Is. lvii , q ) ; tandis que dans
les mots qui font le sujet de cette discussion, c'est le wâiv, remplaçant
un yod, qui est le premier radical , comme dans hôhîl, hôhaltî [Joh, xxxn,
11), nôljàlâh (Ez. xix, 5), avec la différence que cette dernière racine
n'est pas transitive. L'argumentation sur laquelle le sens de rr faire ren-
contrera était appuyé étant fausse, ce sens l'est également ^
Outre cela, je le dis en toute sincérité, je ne vois aucunement oii est
l'inconvenance du sens que j'ai donné. Car, lorsqu'on dit: que Dieu te
fasse rencontrer, on entend par là : que Dieu te facilite telle chose, et
ce que Dieu facilite à quelqu'un, il le met en sa présence. Où. est
alors l'abomination, lorsqu'on dit : ffDieu l'a mise en présence 5^ si cette
locution a le même sens que ffDieu lui a facilité»? Mais, quand même
ff faire rencontrer» et remettre en présence?? ne seraient pas deux locu-
tions aussi rapprochées l'une de l'autre , comme vous le voyez , il faudrait
encore que ce prétendu juge nous fît connaître où se trouve l'abomi-
nation dans notre phrase : ffDieu l'a mise en présence». Serait-ce peut-
être parce qu'il dit, dans ce chapitre, où, pour réfuter notre explication
' Pour l'intelligence de la discussion entre Abou 'i-Walîd et son contradicteur,
il a fallu traduire ici vl^2».,^[ plus littéralement que nous ne l'avons fait, ci-
dessous, p. 6, où nous l'avons rendu par r destiner».
^ Menahèm lui-même place la racine nâkah à part, bien qu'il ajoute ff qu'il ne
sait pas si le noiin fait partie de la racine.» — Parmi les anciens, Sa'adiâ confond
n:3 avec n:--, Gen. xx, iG (cf. ci-dessous, p. 6, note 1, et E.bn Ezra sur ce verset),,
et Is. u i-^1 où il traduit rn:':) par JLjlaAJ .
INTRODUCTION. ,.v,r
de ff préparer» et tf mettre en présence», il s'exprime ainsi : ff Préparer»
et remettre en présence» sont deux sens différents : le premier s'emploie
pour une chose qu'on a mise en réserve, alors que l'on commence; le se-
cond s'applique à un objet qui est rapproché , que tu as sous la main ,
parce qu'il est en ton pouvoir?» Mais c'est là de l'ergotage; car une chose
présente est le contraire d'une chose absente; et, lorsqu'on prépare une
chose, on l'amène infailliblement après qu'elle était absente, et elle est
alors présente. Ces deux expressions se couvrent donc tout à fait et
peuvent être prises l'une pour l'autre, parce qu'en rendant une chose
présente, on la rend présente pour un temps rapproché, ou bien on la
prépare pour un temps éloigné. Tout cela a échappé au savant docteur !
Malgré cela, mon contradicteur a éprouvé une certaine hésitation; et,
après m'avoir attaqué pour avoir donné le sens de rr préparer» et remettre
en présence», il a ajouté : rr Cette interprétation n'est pas tout à fait
erronée , mais elle est choquante. » Il était donc ébranlé. II a montré
également de l'hésitation, lorsque, après avoir soutenu que rr préparer»
et rr rendre présent» sont deux sens différents, il poursuit : rrbien que
deux appellations puissent être données l'une pour l'autre, lorsqu'elles
sont voisines pour le sens. » C'est ainsi que , dans une même question ,
il se soulève et se calme , il nie et affirme à la fois. Dès lors s'égarent ceux
qui n'ont pas confiance en sa parole, mais ne connaissent pas ses côtés
vulnérables, et ne savent ni ne comprennent l'argumentation; tandis
que lui , il s'esquive dans des phrases et se dérobe du milieu des choses ,
les laissant telles quelles , sans s'arrêter ni s'apphquer à aucune.
Il a encore voulu repousser mon opinion sur hokîah^ en s'exprimant
ainsi : rrNous trouvons que al-i'^dâd rrpréparer» se dit, en hébreu, pour
hêkîn, yâkitij nekônîm {Ex. xix, ii); mais nous n'avons jamais ren-
contré dans ce sens le mot hokîah. » Eh bien , mes amis , puisse Dieu vous
accorder le bonheur, en faisant cette assertion , il a commis deux erreurs :
d'abord il s'est mal exprimé, puis le fond de sa pensée est faux. Pour
l'expression, il dit : nAl-i^dâd se dit, en hébreu, pour hêkîn\y> en ren-
versant les mots, il aurait dû dire : Rêkîn se trouve, en hébreu, pour
al-i^dâd, car al-i^dâd est un mot arabe et non pas un mot hébreu. Ceci
a échappé au docteur! Le fond de sa pensée est également faux; car si,
de ce que hêkhi signifie rr préparer», il résultait que hokîah n'a pas ce
sens, il faudrait conclure, de même, que we^attedâh {Prov. xxiv, 27) et
wa^âtîdôtêhém [Is. x^ i3) ne signifient pas rrpréparer», parce que hêkîn
signifie rrpréparer». Ceci a encore échappé au docteur !
Lviii OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
Après avoir adopté l'opinion de ses maîtres, rendu hôkîah par cf faire
rencontrer 55, et pre'tendu que c'était la traduction exacte, afin de s'en
servir comme argument contre ma version , il s'est conduit avec duplicité
envers ces mêmes maîtres , les a contredits , a rejeté leur opinion , et préféré
traduire par rrque Dieu a instruite 55, en donnant à hôkîah le sens de
tôkâhâh rr instruction 55. Certes, on ne saurait se montrer plus hésitant,
plus changeant ! Je serais bien curieux de savoir pourquoi il s'est per-
mis de préférer le sens d'rr instruire 55 qui, pour tout homme intelligent,
est mauvais dans ce passage et inapplicable à wenôkâhaty tandis qu'il ne
me serait pas permis à moi d'adopter le sens de rr préparer, mettre en
présence 55, bien qu'il s'accorde avec tous les passages. C'est bien là le
cours de la nature, le penchant du caractère!
Mon contradicteur s'est encore trompé en attribuant la demande d'eau
faite par le serviteur d'Abraham , à son libre arbitre , comme s'il l'avait
formulée de son propre choix. La chose ne s'est pas passée ainsi; le ser-
viteur d'Abraham était plus inteUigent et plus confiant en Dieu que cela.
Il remit son libre arbitre entre les mains de Dieu , en disant : cf Éternel , Dieu
d'Abraham, fais que je rencontre aujourd'hui, etc. 55 [Gen. xxiv, lâ). Ce
qui suit : crMe voici debout, etc. 55 (^ihid. i3) ne doit être que l'indice que
Dieu a exaucé son vœu. C'est l'opinion de R. Sa^adiâ, et c'est la bonne '. Mais
le docteur a mal raisonné, comme il l'a fait, en ce qu'il dit au sujet des
paroles prononcées par Jonathan, fils de Saiil. D'après lui, Jonathan, en
disant : rr S'ils me parlent ainsi, etc. (I Sam. xiv, 9), mais s'ils me parlent
ainsi, etc. 5? {^ihid. 10), a voulu éprouver seulement la vaillance ou la
lâcheté des Phihstins. Il ajoute : rrCar, s'ils avaient dit: Piestez tranquilles
jusqu'à ce que nous arrivions auprès de vous [ihicl. 9), cela aurait été
une preuve de leur vaillance; mais en disant : Montez près de nous et
nous monterons [ihid. 10), ils auraient dévoilé leur lâcheté. 51 C'est là
une maladresse et une folie de la part de celui qui émet une telle opi-
nion, puisqu'il n'est pas permis de penser que Jonathan ait supposé à
^ En effet, Sa'adiâ lui-raème traduit, dans Thistoire d'Éliézer, r^pr» ( Gen. xxiv,
12) par j3^ j ; W3D {ihid. ih) par \.^àÂ3^\t>->-:^ {ihid. /i^)par ^-^^^y Peut-être
s'est-il expliqué mieux encore dans son Commentaire que nous ne possédons pas.
Car cette conduite d'Eliézer et de Jonathan a été traitée, par quelques docteurs,
de pratique répréhensible défendue par Lév. xix, 26. Voy. Traité de Hùlîn, (fo b ;
Maumonide, Hilkôt' Ahôdat elîUm, ch. xi, S 6 ; et la Glose de Abraham ben David,
et surtout 1). Kamliî, dans son Commentaire sur 1 Sam, xiv, q-i 0.
INTUODUCTION. ux
Tavanl-garde {ibid. 19) des Philistins la lâcheté de le craindre, lui, ac-
conipag^nd de son e'cuyer. Mais
B. Fragment des Rasaïl ar-rifak.
^*j ^xi\ \<y^^ i J.iw:>î nm Jb mn v^ i ■^■^^^5 ^î jiSjs.5^î
j^=>' Uf-jS^ i£j^^ U^ JUi (•^4^ l«XiûjU5î^ u^jtkii I*ki5 -llâ^î ^
•^"1'"' (j^u^ J*-*^*- ''^^ ibr\'] "inm c^*-* ^j^j^^âm-Iî ^^Î Jû ^as wilii>
nDiV nb^bm 12 ibM< nv iSiV J^a.j «5^- :i)I <îuj^£.^ ^^s^ ^î -5
n'?^bm Jb Ajl^j.Àia5J g Xi nrxi ca^ ht'DkJI «^x^û^ "id; mn
^jL-ùw* [13; mn] idn n'p^Sii 3rN Jj..:^^ Jiï <^.^ miDDiî ^j-a^^
Jy»U HDî p -jS ib"» iDX^ ■•nN nî< 1V2 ivi< ^''^{n injc n^Di"» Jj-JiJ
^xvo i -)3; mn ^J\ ^^i n'^m -inm^-A^j-î^î ^y -m; mn ^^î
mn yî je ^liû^î^ nDî p Y'? "^^^ '"'"'^"''' J^ '^"'2; n'?^ Jis ^l^' n'?^
^3\<] mn nDi2 b:^ nn; "î-isn nsiD l^Xjl'^^ Jy idj ib^ ^*^ à> -12;
^î ^^^j (ji jy^. ^ (^«xJî ^dî:; nxi u^iv n^c nnm l-^jî^ [ii'^r Jlij
«Xi *XaJ^Î jÎ ^l^j«5fc.î Jb J^ Uj5^ jtj (j^ t<X43 "bm ^*^ d
"•D Kim cj^ "133 mn Jo<.»- U jî r.l««jî (^ J..Aa.ÀJi î*Xib ^ ^a-
Qjs:^* cK*«.iI ^1^ u ô)-xj ^î j^» u ^^-« {j^ ^^ ^■>^ i>^yij nmn
j^aJ«xJ| îtXift oix^^ AxMi ^r«.*vûwuf <XaJ^I j,i J.4> U^^ c^j^^-»
Lx OPUSCULES D'ABOU'L-WALÎD.
c:>^| c>-â5 (ji >i JyiÀi iXK-Jjb ^^^-fcw^ ''<^>- ^-i^i ii (jXji ^^^J
^ *^^Jî S «jLiXamÎ b^XÂfi c5«^^t <^^J »*>^ Q^J »i U iCi^jc*
j& (^ *y^.Ajîî dlAjj (*^^^ wdJi ^3-^ *N?/î> (j^ y^^ Jljff c^U «Xi
JJuAi Ua->î^ ^ f*i AaâxÎ L^x.5^:>î J-^^ ^-^^ i^^oJJi dlAj;^ -^aJI
^ IfrAxJ^ JosML c:aJ|<' n"n:i;3il ^^t ô;^ UuS^{mij\^ diJi <^jJsjb
^ U cil Aj ji cs^xiî (?) j*XA]t l*Xi> Uis-^ài^î 4>o ^1^ ^i^ xXxiÂ
cic 2rN (j^ S^-wL Jj.JiJî iJv^ (jj^^ U^ j^ ^^"^^ «J^**^ ^^^-^t»
jfc^ ^1;-J ^ JJJvS'iuùjiil ^j^ \lx^ ^\j.j yù^ cylxAJÎ cL^jÎ^ )lail
INTRODUCTION. ,.xi
wu
J^-j ^33 "inx lap"»! dU«k-5^ i3iî:r>î Jo^j j.d> ^^j^Ji nnc'^ M*
'•^dS "îT':!^! 3pi^^'? i^jDn in J_5^ji-j Dpi?^'? 1:^1 -)3ipn ^n^^ isp^i
1DN1 nDi3 nr:3 n^n idn^i dlJiN.5^ iniV mb^ inxi di^::;dn nn^
OkJ.x.> îi>i Uî^ A^là ^^ J>-^J^ Jo«.jLÎÎ <j y^^^* "133 mn IDN*
A\jejs?? ^î vJ^aP tj^ j«XJ>L sf^ »L»I dli;u5* ^^ ow^Ài IÎ^^SDJ^ -"^idCJ!
i ^J^iù^^ S^<y<^ ^ Cî ^î n")PdJÎ i Î^A_A_5"^jù J^UJîj.A^_5
yjjjv-ô L^A-iî x^htS^'J ^ u l^j J^ij i)^ -s^Xsft iJi^^Jl ^i) Aj UxiaS
(^^ ^J^Ai AÂAJo -i::;DDii pi> n^Di^^ ^5j ^iû .-niD^Jî (jUj li> Uî
!*xi& vilJ!ïJ*xjcA*-! kji-M-o 1^ î Jsjûj kjii i*x)î i :i}\ A^l-ci.^ cuvV^-^î
Lxii OPUSCULES D'ABOUL-WALID.
^y^ j<vi^ c^-^ ^ ^Ok««^ »:>lj^ (j^?. ^ i^i>^^î 0.i ^ii:> -î^.xi*Xj
Joyà A.S IDkS rjDDH HiNDI f]'7N nX 2^^1 ^i>> J^a^j^^àJI ^-^^ <^
b^^ btD Jlï /B-S '•np'? "lîûDD f^ii?^ ^i^ J^ iâÀ>!ij.Axj j^Aj U »>m
''h:! D''3"'3iDT nî:?t ">hy Dn"»i^^D «x^»-!^ 4^*1^^ lâxMl? v^US. TnDî^
;^"'K ^'•N >i^J> cKa^ ^x^i c::U>ij (jw« ^j^5o U l^Ài c:>îil^î ^-ô.^^ pi»*
l^Â^^j ]M^:^ p-)î:7i.* inS mnci:;» mnDt^D nn^ -n^ mi^ "imni^ 'pî?
T\^h^ ^:h^^ \j^A^ D^VSn □"•:nDn anx "ibi^-iT '?^^C3 lîi^N '^l'^n ^bD
"'^i '•iD niyS^ JUi iCJ;Jb :>l^ -^..s- biNX* nnx "oSi □"'bi^n ^^*^ ""as
INTRODUCTION. lxiu
nNnD3 '7x1::^"'^ n^nbii "iDx^i nDKm inn::^m n2:-iN h^dîc ^2? '7Dm
»^*j_5 mnsyn nnb"'D'7 nn^D ijbD idx''t ap:?'» ip:;^ iDNn nb^^n
j,*xs (ji «x*j -)Dx n'^'^bm 4>* u^ J^*-* *^^^^^ *^^ Jl-jcJ dh^k
r: « Js> i^is? j^Jî Aià^jJi ^ b^KÂii yi ^^^ Vî3p^l? r^i:^ nnsib md
*3^ nriD 'ns [i^tr/iJ] bxit!;^ JoUa^ xjii yop b^n 2"in :?*v:ri3 iten ]^i<
UAjj iaJij iJiii^Jb i)i A-^^jl^^î <Ji y^AAfc^wÂj (^jv-Â^iî *X£=»-i ^ j^ Jb
W^ (^ (j^^î^^r! ^Ji^5" «:>^^Jb I^aJI (j^a.mm.àj J^b«x>3 (f bl *i
c->iii Ub iUxXib min (^ r.^1 Uî mn niDns bi? ^^^-ï i J^^ib
y2iib :!'ûv iD nD^^ ddh ibrjjLsiî c^ ibv v^î ^V- tf jl^s^Uà
Lxiv OPUSCULES D'ABOU'L-WALÎD.
j.5U.^ nnnn ni^'^mn Jou??? ^i «j-lôUil i ^^3 aj u^ cK-*-^^
w
It:;-!^-! 3dî:;^t ^^L)m> cj-*j^^\ ^j^Jî *1 JyiÂi «jiôUiî (j^jJ^^ ^i
îû")pî:;NT TinDt:; nny ^d ^mîî''pn n::!;''Ki \n2D::r •':n inx nm nnn
«i xinn DipDn 2du;''1 îiî (^^5^^ >i J^ï /o^ Jb ii>l5 if:>i|^3i^ J^
inm <^ju: DnD nx inm (j\^ i^|î!;"'n dd^*"! ^^Ujç u^^ r^-^^^ *^^^
w
A3Î ^ ^2> na::;"'^ ^d::;_5 d^d »;5^ ^ ^L anD nx nnm é> (^y^
^ (j^-ysî ^^^ J î^-^-0 ^^ Jb ^U l^j \j\^ nnD nx "inni ^j^^j^
iuUJLr». 4j^ -.^^Wl* ^ UXa^ iCxMÎ 5*Xiû ^^ Aj^jj.Aj <^*XJ| jlaiî Ar>-^
«X5^ »i^^î Aj| m^'^iî 1ûjI.J (j^ iuLAJi.iI yî If nntirt ii:;k npî:;D
Jb^ piDD^ m Dn^n::;i ins^n ynxn "•x^::;: dt; di on^n^i -iî:;^
i î^-x-^-j-ij n'\>'^]2 bDT iDib nDbn n'^nm omsi 'pî:; c^mm mm
(3«.»A*..J ^ SÎ 5^Ji> X.Ai?_^-« i«X.iû {Jf*-*:^ r»^^:» «^L^^^^il (j-* ^■'^■A^
INTKODUCTION. iav
(j^j ^p'^' ih^) '?Di? mm piV ^3n^ n3n jLa^î ^^ Laà-jI <\.A.i J^.A.i
«jLx.A.Awî (^-s^fi^î U^ t:;p nSn z'vu iinn ^^ ii^^AAÀJI «jUxaw^î
^b Mm Jlï (j^ »;lxXAwi i^S-\ U^ nSn* mn orn (j>|j.Ar? ^^ UAjÎ^jÎ
l^lJai^ îi>i iiJijJiiL a.a.A^ ^^^a>»^j jj\ a-^vm-À-j j^.A.j (ji ^Ji (0«-4-Wî
siXké U J»jJ*)vj "iboND x'? Dl ^D"! (3.^A-M*J yî AaXê tT^>^ ;j^ «XJij
iL9j..*.iî iiIaÀ>Sî 5*X^ iiJiAJi> ^^ in:!;î< nX liy D1N* :?i^i dlJ<x5^
yl? Jlij (jb iix^l^aiî Ujl^^ J^iw<xj| l^AJiAJij»^ ^J^ iS "inm n^^N'
JJ:^ ji ^ ^AAj iii^ UUaAjs- <^JÎ nirn^Jî^ nx^sJi^ nb^Dxiî (^j^j^
^i& n^nM "'îjn I^-àJ (j\ ^y)^xl\ çj^ ^^ D^Di^M mmi i?DiiX'? ynm
Tinx DD'' 2^Li-iî ^JL^^ pVn""! 4^.jc^ i ^^j yn^i Ui^ v.ji_^a_ÂJl
»VjLx-^ f^^.l\ irù'n "jbD n"? Dom ^^ irjÎJ^A.Awi)î ^^^ ^j j^-^ii
Js.Aii.À.j bis 0-^ Ulj anD nx "inm i aa^û^x^ ^AÂio Ltf î*Xiû ^j.*
^ Le mannscrit a laissé ici uno place vide. Mais il paraît rpie les six mots
depuis Uo n'étaient (jiruno iép«?lilion des mois il ^j.^:^l l^a, el qu'il ne
manque rien.
Lxvi OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
fuMTÉs UKS Compagnons. — Premier traité. — Deuxième mol. Observations sur
ce qivAboirt-Walîd a exposé dans le paragraphe Hd7HÎh.
Aboul-VValîd dit : ffAbou Zakariya a mis ensemble, avec la même si-
rfgnificalion, hôrâh (Job, m, 3) et watlahar {Gcn. xxxviii, 3) '.w Puis,
pour bien faire ressortir la grandeur de ce péché et la gravité de ce mé-
fait, il poursuit : ffje ne comprends pas comment il a pu permettre
ffceia; car, comme on sait, watlahar, qui précède wattêléd, signilie elle
redevint enceinte; si donc hôrâh avait le même sens, comment aurait-on
fcpu savoir, au point de Tannoncer, quel sexe avait l'enfant qui était en-
rrcore dans le sein de la femme enceinte? On voit que, dans le verset de
vJob, le verbe âmar ne se rapporte pas à Job, mais à celui qui donnait
cfla nouvelle, comme s'il y avait âmar hammehassèr ; seulement le sujet
ffa été omis, ce qui est possible, parce que tout verbe suppose un agent,
r qu'il soit exprimé ou non -.5: Après avoir fait grand étalage de ce qui se
trouve dans la Massôrah et de ce qui ne s'y trouve pas, Abou'i-Walîd
reprend : rJob exprime la même pensée que Jérémie, xx, i5, et j'ajoute
ffquo hôrâh a un sens différent de waitahar, et que le premier a le sens
ffde yoidlad. Job dit : rUn homme t'a été enfanté, ^^ comme Jérémie : ffll
ff t'est né un enfant mâle." Ce sens de hôrâh est confirmé par le mot
nhôray (Gen. xlix, 'j6), qui signifie : ceux qui m'ont enfanté. Enfin,
ffon trouve watlahar (1 Chr. iv, 17), qui ne peut avoir d'autre sens que
ff celui de wrt/;e/eV/. Abou Zakariya s'est donc trompé '.■n — Les frères "
dAbou'l-Walîd disent que, dans ce paragraphe , l'erreur d'Abou Zakariya
qui met hôrâh à côté de hârâtâh {Gen. xvi , 5) a été jugée avec matu-
rité par Abou 'l-Walîd , lorsqu'il fait observer qu'il aurait été impossible
de connaître la nature de la grossesse, si hôrâh avait le même sens que
hârâtâh.
Nous allons à notre tour démontrer qu'Abou 'l-Walid ignore l'usage
' Voy. ci-dessous, p. 128, I. 1.
- Ihid. 1. 2-1 1 .
' /èù/., p. 129, I. 5-1 1.
'* Ibn Djanûh désigne souvent, par ce nom, ses amis et ses disciples. — Nous
ne pouvons pas savoir si cette opinion a été exprimée verbalement ou s'il existait un
traité dans lequel les adhérents d'Abou 'l-Walid venaient au secours de leur maître.
INTUODUCTIOiN.
IXVII
(le la langue et que l'argument auquel il se crani|)onno est hien rail)lo; il
devrait bien distinguer le sens propre des mots do leur sens (iguré, ne [►as
confondre le sens apparent des locutions avec leur sens caché, et recon-
naître remploi quune langue peut faire des élo'ments dont elle dispose.
Nous nous bornerons à tirer de ce paragraphe la démonstration f[ui doit
rendre plus évidente son ignorance et sa mauvaise méthode d'inler[)réla-
tion. Nous lui dirons donc : Si tu objectes qu'on n'a pas pu reconnaître le
sexe de l'enfant pendant qu'il était encore dans le sein de cette femme,
pour nous, le verset n'est pas pris au propre et à la lettre, mais présente
une expression métaphorique et figurée , destinée à frayer le chemin au
but que s'est proposé Job, savoir de déplorer son sort sans avoir l'inten-
tion de maudire et d'exécrer le jour de sa naissance comme l'exigerait le
sens apparent des mots. Autrement oppose-toi également aux mots :
ff Périsse le jour «, en disant : comment Job a-t-il pu parler ainsi? le jour
ne peut pas périr, atteint par la malédiction de Job, ni la nuit disparaître
sous le coup de ses imprécations. Tu pourras encore serrer de plus près
le sens des mots : rcPérisse le jour^i, et dire : S'il s'agissait du jour même de
la naissance et de la nuit même où elle fut annoncée, si Job formait un
vœu contre un temps écoulé, contre une époque déjà passée, ce serait
absurde. Ou bien, Job veut parler de l'anniversaire annuel de ce jour et
de cette nuit, ce que semble confirmer le verset : rrQu'aucun cri d'allé-
gresse ne retentisse en ce jour p mais comment cet anniversaire a-t-il
mérité sa malédiction, et l'a-t-elle atteint ou non? Job dit aussi : crQue
cette nuit ne s'unisse pas aux jours de l'année, qu'elle n'entre pas dans la
supputation des mois. " Ce jour a-t-il fui de manière h disparaître du
calendrier, ou non, et, dans le premier cas, comment a-t-il disparu?
Ensuite, comment Job s'est-il permis de maudire le jour et la nuit qui
n'avaient rien fait? Comment a-t-il motivé sa malédiction par les mots :
rc Parce qu'ils n'ont point fermé les portes du ventre qui me portait",
puisque ni le jour ni la nuit n'avaient ce pouvoir? Enfin, comment Job
savait-il que la nouvelle avait été donnée pendant la nuit? peut-être était-ce
pendant la journée. La question contraire peut se faire au sujet du jour
pour la naissance. Tels sont l'embarras excessif et l'aberration inquiétante
qui proviennent naturellement de l'opinion que de tels morceaux aient
été dits dans le sens propre; et si ce bavard (?) nous a conduit h un ré-
sultat aussi fâcheux, nous dirons que de même que le discours de Job,
dans sa totalité, peut être pris au figuré et hors de son sens littéral, sans
qu'on tienne compte de la réalité, de même on ne s'est pas préoccupé de
i:.
.AV. il OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
savoii' ce que la femme enceinte porlaiL dans son sein. Ce que nous venons
(le (lii'e su.' Job s'applique à Jéi'(nnie, puisqu'il est reconnu que les pro-
phètes maudissent ce qui n'a jamais mérite' la male'diction. Ceci est clair.
N'insistons pas sur ce point, à cause de son e'vidence, et revenons à
l'opinion d'Abou '1-Walid que le verbe chnar ne se rapporte pas à Job,
mais à celui qui annonce la nouvelle, puisque c'est armé d'une telle ar-
gumentation qu'il se demande comment on a pu connaître le sexe de
l'enfant dans le sein de sa mère. Nous lui ferons l'obsei'vation suivante :
Si Job s'était sei'vi du verbe bisser rril a annoncée, on aui'ait pu suppléer
hammcbnssêr ; car p.'esque toujours, loi^squ'on supprime le nom d'agent ,
on l'indique en maintenant le verbe de la même racine. On supplée ainsi
liaschscJiobcr di\ns Jérêmic , \ix, 1 1, pai^ce que yischbôr indique cet agent;
hdhhobcv, dans Dent. \x\îv, 6, pai'ce qu'il y a le verbe ivnyijikbôr; ham-
viaugûl, dans Gcn. x..vi.i, 9, pai'ce qu'on y lit waijyaggèd; hammag-
gîdim , dans ] Sam. wii, In, et II Sam. ii, 6, sous l'inlluence de'<v«î/?/«^'-
gidou ; yôlaillo dans l Piois , ., fi, à cause de ydieduh; de luême l'agent
est suppléé deiTÎère wayyô''mér (1 Sam. xix, 9.9.) et iveWmar [ibid. xxiv,
1 1) \ 11 l'aurait été peiMiiis de procéder de la même manière pour âmnr
{Job, ...,3), et do suppléer un agent indiqué par le verbe; mais quant
à inle.'caler ff celui qui annonce la nouvelle^ , tu n'y as pas plus de droit
qu'un autre n'aurait à y suppléer à volonté l'enchanteur ou le sorcier, ou
les prophètes.
Il est à remarquer que l'ellipse de l'agent ou d'une autre partie du
discours est fréquente dans l'Ecriture; seulement, presque jamais nous ne
la rencontrons qu'autant qu'il y a dans la proposition une indication du
mot omis. Puis nous ne nous décidons pour l'ellipse que contraints
par la nécessité, c'est-à-dire lorsque nous ne trouvons d'autre moyen
d'interprétation que l'ellipse. Ainsi, pour watlehal Dâwid (II Saiit. xin,
39), nous suppléons ncféschj, parce que nous y som.nes forcés et que le
genre féminin du verbe indique ce mot". Mais nous nous décidons pour
toute exégèse que nous découvrons et qui nous dispense d'avoir recours à
^ C'est ce que Raschi appelle un n5p f^^pr: [Gcn., 1,1; xlvih, 1 et 9 , et
passim).
~ Ainsi déjà Jonathan. — Ibn Djanàh mentionne également cette eUipse dans
le chapitre xxv du Bihmâh (p. i5o, I. 22) qui est consacré entièrement à Tel-
lipse, et présente une riche coHeclion de mots et de lettres retranchées qu'une
bonne exégèse ordonne de rétablir. La version hébraïque a même passé quelques
exemples qu'on retrouve clans l'original arabe. Ainsi, p. 1.^2, 1. 11, il manque,
INTUODlJCTlOiN'. ,.x,x
une ellipso; cnr I ellipse est mie impeiieclioii (ju'ou ne doit iidinellre <jiie
((uaiid ou y est poussé pai' la uécossilé. Du resie, la couipaiaisou élablie
par Abou 1-VValkl entre le discours de Job et celui de Jéréniie, où celui-là
ne maudirait pas celui qui annonce la nouvelle, mais le moment auquel
la nouvelle a ëié donnée, tandis que celui-ci maudirait la personne elle-
même qui ap[)orle la nouvelle, n'existe que pour le l'ait de la malédic-
tion, ce qui enlève toute force à rar(*umenlation tii'ée de cette analo^jie.
Pour nous, qui savons que l'ellipse est une inq)erfection , nous n'avons
pas dit que dans le verset de Job il y eût l'agent retranclié; cai* l'ien
n'enq3êche que le verbe âmar se rapporte à Job, et soit une répétition du
mot wayyo'mar qu'on lit dans le verset pn'cédent. Aucune nécessité ne
nous oblige donc à admettre une ellipse.
Une telle répétition ne peut rebuter personne, car la lépétilion d(!s
mots, soit dans le môme sens ou avec des sens diflerents, est un usage
répandu, connu , qu'on admet généralement. La répétition [)eut être utile ,
elle peut être un moyen oratoire, ou bien elle peut avoir pour but d'aug-
menter la clarté, i" Elle est utile quand on répète la proposition générales
au moment de l'expliquer. Exemples : le passage Juges, xvn, 3 et /i, oii,
au moment de raconter les événements en détail, on répète les mots: ffll
rendit l'argent à sa merci; et de même ihid. xx, 35, où l'auteur reprend
après pj?c, le passa[je suivant : p r:!:^ [)n ^JcVaXil ^3 )f) )3 0):o )b \>fy T'VT)'' f"? pi)
(lisez )b) cv.1 ijl^ U ^1 on^I^IÎ J.£. v-^^J^j '2ct: JUû pn i^csà, n m
L/JO (Jyi-wa rjJJD (Jû^ (jl «^A:2>.lAa «^i:^a )b ^£. )0CO ^-^iJ I Y-^-^ \y.iO^
4^3 tS^». c^9^ *-oL^[^ y]p[)j\ As J^ Vl^rajf {^ Ô.J1 ^H^A-^-f ^ (JyJ U
^c ^ac. yin cJiv-^5^ î'jD' f'':îr3 "^ht wj 1 c)J"5riJf jLs cij j^ xsc- pljYf jj.£.
j.i^l <j,v.A^ ':>î»3 pn L-iJl (l^^ (jD. Pour Juges, xi, 3^, on peut voir la Mas-
sore sur Lév. vni, 8, où Ton a réuni six passages dans lesquels idct: doit être
interprété par ?2ct:. L'exégèse adoptée pour Ez. xliv, -2-2, se Irouvi; Talmud
Kiddouschin, 78^, et a pour but d'accorder la législation d'Ezécliiel avec celle
du Lévilique. L'autre sens de Eccl. u , a5 , se lit dans le Kitdb cdoimûl, col. h-2i\ ,
I, 15-27, ^"i' ^^^* reste, ci-dessons, p. xciii-xciv.
L\\
OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
les faits en arrivant aux détails. 2" La répétition oratoire se fait tantôt par
des mots différents ayant le même sens , comme Deut. xxxn , 9 ; Job, xxvn ,
3 ; Psaumes, cxlvii ,12, passages où l'on répète élégamment ia même
pensée en variant les mots; tantôt, ce qui est non moins élégant,
par les mêmes mots, comme Juges, v, aS; Psaumes, xlvii, 7; Isaïe ,
XXVI, i5; Gen. xlix, 22. La répétition du même mot est quelquefois
une nécessité de la langue, comme Nombres, iv, 19; Gen. xxxii, 17;
Zacharie, xii, 12; Nomb. xxvui, 21; ou bien un moyen de renforcer
le sens, comme le redoublement du mot tôb, dans Juges, xi, 25, comme
aussi le mol "àyânm, écrit deux fois, ibid. x, 6 , mais en deux sens dif-
férents. Un cas semblable est celui de JuVâdôm luVâdôm [Gen. xxv, 3o),
deux mots dont le second est le qualificatif du premier; ou ivehanna'^ar
nâ'^nr (I Sam. i, 26), où la qualification est faite par un procédé diffé-
rent. Nous citons ces cas à l'exclusion des autres cas, pour ne point
sortir de notre sujet. 3° Quant à la répétition d'une expression dans un
but de clarté, nous entendons par là qu'on répète d'une phrase éloignée
ce qui peut en rendre le sens plus clair. On trouve des exemples I Bois,
vni, li; l Sam. xvii, i3 et iZi; dans ces derniers versets, les mots:
rrils suivirent Saiil« se lisent jusqu'à trois fois. Cette répétition dans un
but de clarté se rencontre surtout pour âmar (voyez II Sa?n. xiv, à;
Gen. xLvi, 2; Exode, i, i5 et 16; Lévit. xxi, 1). Nous affirmons donc
qu'il en est de même pour âmar (Job, m , 3) , après le mot wayyô'mar du
verset précédent.
Abou'l-Walîd dit encore dans ce paragraphe : frll ne peut venir dans
ff l'idée de personne qu'il faille lire wayyihberou au lieu de wayyikbôr^.n
C'est là une idée qui n'est jamais entrée dans notre esprit et qui n'aurait
jamais dû entrer dans le sien; car le texte porte bikebourâto, qui manque
dans toutes les copies du Moustalhik parvenues avec la garantie de la
signature de l'auteur ^ Or il n'y a pas plus de raison d'attaquer Abou '1-
Walîdpour le lapsus, qu'il a commis à cette occasion dans le Moustalhik,
qu'il n'y en a de suivre son exemple dans la manière dont il s'en prend
à Abou Zakariyâ pour un cas semblable, afin d'étabhr que nôscha^
[Is. XLV, 17) avait patah, et nôschâ'^ {Psaumes, xxxm, 16) avait
hâmès^. Cependant, dans une copie autographe d'Abou Zakariyâ,
' Voy. p. 128, 1. 12.
'^ Le mot se trouve dans le manuscrit arabe, ajouté probablement par une main
postérieure ; il manquait dans la copie sur laquelle a été faite la version hébraïque.
^ Voy. ci-dessous, p. 56, note 1»
I^TKODliCTlON. lAxi
que nous avons enlro les niuius, on lit : noschd'^ (/^v. wxiii, i (J ) ji
knincs , parce (|uc c'est le [)arLici[)e du ni/ai; mais nôscha" (y,v. \lv, 17)
a palah, parce que c'est le parfait du nifal.
L'opinion d'Abou 'l-VValîd que hôrâh a le sens de youllad, de mejne
que waltahar (l Chron. iv, 17), présente une e'irang^e interprétation.
Car nous lui demanderons d'abord s'il aflirme que la mère de Miryâni ,
Schammaï et Yischbali, avait e'té grosse de ses enfants, comme il afîirme
qu'elle les a mis au monde, et s'il re'pond oui, nous lui dirons : Pour-
quoi permets-tu plutôt qu'on rapporte la g-éne'alogie à la mère après
l'enfantement qu'après la grossesse? S'il répond : parce que je n'ai pas
trouvé d'exemple où ce rapport entre les mères et les fils soit exprimé
autrement que par l'enfantement, nous lui citerons Osée, h, 7, où hôm-
lâm ff celle qui en était enceinte w établit bien cette relation à la suite de
la grossesse, et Genèse, xlix, 96, où horaï désigne père et mère. Kn
effet, la mère est la hôrâh fd'enceintei au propre, tandis que pour hi
père ce mot n'est employé qu'au figuré, comme yolêd {Prou. \xni, g/i) et
tjelâdékâ [ibid. 92). Ce qui confirme encore davantage l'usage d'établir la
généalogie du fils d'après la mère, c'est l'emploi de ieholélehcm , Ls. li, 9 ,
et le sens de ce mot ne peut être mis en doute , si l'on compare Ijôlê/
{Job, xxxix, 1). Il n'y a donc rien qui empêche de fixer la généalogie
d'après la mère à la suite de la grossesse.
Cependant, si Abou'l-Walîd nie encore et veut faire le fin pour dis-
cuter que hârdh dans Osée, n, 7, et dans les autres exemples que nous
avons cités, puisse avoir un autre sens que celui de yâlad, nous allons le
pourchasser dans ces prétentions et tourner la discussion d'un autre côté.
iNous lui dirons : Le sens des verbes schdkah erse coucher w et yâschan
ffs'endormim qui se suivent (1 Rois, xix, 5; Psaumes, m, 6; Job, m,
1 3 ; I Sam. xxvi , 7 ) , n'est-il pas aussi connu que celui de hârdh et
yâlad, qui signifient concevoir et enfanter? S'il répond oui, nous repren-
drons : Eh bien, wayyischkab [Gen. xxvni, 1 1) doit impliquer également
le sens de ivayyîschan, puisqu'il est dit après: rret il eut un songe;" or
l'on ne rêve qu'après s'être endormi. Donc, de même que le prenner
des deux verbes a suffi pour exprimer les deux sens, il doit on être d<^
même pour waltahar à l'égard de watlêléd. S'il nous réplique qu{î. dans
ie passage de la Genèse, le rêve qui est raconté était une indication suf-
fisante que le coucher avait été suivi du sommeil, nous ferons observer
à notre tour que, dans le verset des Chroniques, les noms des enfants,
Miryàm, Schanminï ol Yischhah. monlren! fout aussi bien que la ?;ros-
Lxxii OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
sesse a été suivie de l'enfantement, car il n'y a pas de différence entre
les deux problèmes.
Nous irons encore plus loin pour décider Abou'l-Walîd à reconnaître
la justesse de ce que nous venons de dire, et nous chercherons à dé-
montrer combien son opinion est défectueuse et sa déduction fautive.
Supposons qu'en effet les Hébreux n'établissent pas la généalogie d'après
la grossesse, qu'est-ce qui empêche que hârâtâh [Gen. xvi, k) ne soit
pris au propre, et que wattahar (1 Chron. iv, 17) ne soit pris au figuré?
Si Abou '1-Walîd nous demande un exemple qui ferait voir clairement
cette espèce d'expression (igurée que Ton adopte pour hârâh, nous
lui présenterons le mot schâlâh qui, au propre, comme tout le monde le
sait, signifie boire toute chose liquide , qui coule, comme l'indique Lévit.
XI, 3^, exactement comme yâlacl veut dire au propre enfanter. Or nous
savons que le sang l'ait proprement partie des objets potables, comme le
démontrent les versets Ezéch. xxxix, 17, 18, 19; puis la parole de nos
anciens : Le mot mayyim n'indiquerait que l'eau , mais d'où conclure que
la loi s'apphque également au vin, à la rosée, à l'huile, au sang, au miel
des abeilles, au lait? C'est pourquoi le texte ajoute : et toute boisson \ Les
docteurs donnent encoi'e sur d'autres matières qui peuvent être bues des
développements qu'il ne convient pas de citer ici , où nous voulons seule-
ment faire voir que le mot clàm ffsang« est au propre considéré comme
une chose potable. Cependant on applique au sang le verbe âkal rr manger «
Lévit. VII, 26. Ailleurs, Beut. xiv, '28, ce verbe est aussi employé au
ligure. Pourquoi alors ne pas supposer que wattahar, dans le passage
des Chroniques, est pris dans un sens figuré, ce qui ferait tomber toute
la critique qu'Abou'I-Walîd a dirigée contre Abou Zakariyâ dans ce
paragraphe? Le mot hârâh, dans son sens réel, est aussi appliqué mé-
taphoriquement à l'injustice [Ps. vu, i5); une métaphore éloquente,
avec le verbe hârâh, se lit encore haïe, xxxni, 11; enfin, un emploi
fort beau du sens figuré de cette racine a été fait par nos anciens,
lorsqu'ils disent : Aujourd'hui le monde a été conçu ^, et le verset Jé-
rémie, xx, 17, n'est pas moins admirable. Mais, par Dieu, si Abou'l-
Walîd avait pris pour tâche d'ajouter à l'œuvre d'Abou Zakariyâ le
sens figuré de chaque mot, toutes les fois que celui-ci l'avait omis ^,
il aurait également dû ajouter le verbe âkal, appliqué au sang ! li
' Sifrâ sur Schemînî, viii, 1; cf. Misclmâh Mahschîrîn, vi, l\.
- Rituel de la fête de Rôsch Haschschânâh.
' Nous avons traduit comme s'il y avail ^[.hJ^ [^[^;Ls^J|.
INTRODUCTION. imii
aurait dû en faire autant pour yâdif, qui au propre signifie savoir, et
qui au figuré est employd ( Gen. iv, 26) dans le sens d'avoir commerce avec
une femme ; et aussi de même pour le verbe hô^ { Gen. xxxviii ,18) qui ,
au propre, signifie entrer, et qui au figuré est appliqué aux relations
avec une femme. Si Abou '1-Walîd nous répond que pour lui watlahar dans
le livre des Chroniques, comparé à wattahar watlcléd, représente un sens
propre nouveau , nous lui dirons d'établir la différence qui existe entre ces
deux sens de hârâh et les deux sens de âkal, de hô' et de yâdé que nous
avons cités. Une fois en train de censurer Abou Zakariyâ sous ce rapport,
que ne Ta-t-il pas censuré sur tous les faits semblables pour faire ses addi-
tions? Ainsi, dans le paragraphe hâsâh, Abou Zakariyâ mentionne mahà-
sîtâh [Lévit. VI, i3) et liàsî [Eœode^ xxvi, 12) à côté de wayyahas (Gen.
xxxiii, 1) et wattâhâs [Dan. xi, A), et cependant, dans les premiers
exemples, le sens est la moitié, et dans les autres hâsâh a, comme hillêk,
le sens de distribuer. Abou Zakariyâ a encore placé yâsôb (I Rois, vu,
28), qui signifie tourner, à côté de wehêsêb [Ezra, vi, 22), qui signifie
changer, renverser, mais non faire tourner dans un cercle. C'est ainsi
qu'Abou Zakariyâ s'est comporté à l'égard de bien des cas oii il a suivi
la même voie que ^our wattahar. Pour nous, nous déclarons excellente
la voie suivie par Abou Zakariyâ; nous plaçons les \ersets qui se sont
présentés à son esprit ici et ailleurs à leur endroit, qu'ils soient au figuré
ou au propre, et nous n'aimons pas être traités avec perfidie.
IL
Abou '1-Walîd approchait déjà de la vieillesse \ lorsqu'il put
enfin mettre la main au grand ouvrage que, depuis longtemps,
il avait projeté^. C'est son Kitâb at-Tanhîh ou t^ Livre de la
Recherche minutieuse ^ 55 , divisé en deux parties, dont la pre-
' Préface du Rikmâh, dans l'édition hébraïque, p. xi, 1. 27. Cf. le texte arabe,
Journ. asiat., i85o, II, p. 878, 1. ult., et la traduction française de M. Munk,
ibid., p. /u5.
^ Plus loin, p. 358, 871 et 876. Peut-être fait-il déjà allusion à son projet
de faire un lexique complet, p. 18, 1. 10.
^ Ibn Djanâli explique ainsi lui-même ce litre (Journ. asiat., ibid., p. 079,
1. 17), en le donnant comme Téquivalent du mol p)7p7.
Lxxiv OPUSCULES D ABOU'L-WALID.
mière, le Kitâb al-Louma, ou ce Livre des parterres fleuris ^)5,
est un traité de grammaire hébraïque, et la seconde, le
Kitâb al-Ousoûl, ou «Livre des racines w, est un dictionnaire
complet du langage biblique. Il laissait, dans ce travail, bien
loin derrière lui tous les ouvrages qui avaient paru anté-
rieurement sur la même matière. Sans parler de la supé-
riorité de son dictionnaire sur les lexiques de Menahêm, de
David ben Abraham ^ et d'autres auteurs dont des fragments
nous ont été conservés, la grammaire n'avait jamais été étu-
diée d'une manière aussi large et indépendamment du dic-
tionnaire •^. Chez Hayyoudj lui-même, la grammaire sert
seulement d'introduction aux Traités des verbes aux lettres
faibles et des verbes aux racines géminées; Ibn Djanâh lui
consacre le premier toute la place que mérite cette science.
L'analyse que nous avons donnée du Kitâb at-taschwîr a
démontré que déjà, dans le dernier de ses opuscules, certes
le plus important et le plus considérable, notre auteur avait
discuté les questions de grammaire les plus compliquées qu'on
soulevait à son époque^. En recueillant divers fragments de
ses adversaires auxquels il répondait, nous avons pu recon-
naître et apprécier sa supériorité, non-seulement sur ses con-
temporains, mais aussi sur un grand nombre des grammairiens
qui lui ont succédé. C'est que toutes les facultés de sa rare
intelligence, tous les efforts de son esprit fin et analytique
sont concentrés à cette heure sur la connaissance exacte et rai-
sonnée des textes sacrés, afin de les expliquer conformément
' Loc. cit. p. 38 1 : (jjS^J f-^l^-* L^5 (j')^^ O"* ^^^-^ ^^j-i^ U^>^-»
- Pinsker, Likhoutê Kadmôniyôt, p. 117 et suiv. ; A. Neubaucr, Joiirn. asiat.
1861, II, p. /i65 et siiiv. ; tirage à part, p. 25 et suiv,
•^ li en est ainsi encore chez Salomon Parhôn, l'abiéviateur d'ibn Djanâli.
* L'auleur liii-mènjc le dit dans la prél'ace du RH/indh , xiii, I. j8-'j3.
INTRODUCTION. iaxv
aux règles d'une exégèse rigoureuse et rationnelle ^ Ibii Dja-
nâh est arrivé maintenant à cette maturité où, détaché des
afFaires de ce monde et indifférent aux misères dont il s'était
tant plaint autrefois, il n'a d'autre souci que celui de ses
chères études et ne conçoit d'autre crainte que celle de voir
ses méditations trouhlées de nouveau par des attaques impor-
tunes et de haineuses insinuations^.
La philosophie et la médecine étaient, dans l'Espagne
arabe, le complément indispensable de toute carrière savante.
Mais Abou 'l-Walîd ne paraît guère avoir pratiqué la médecine
que comme gagne-pain. Le Traité des médicaments simples, ou
Kitâb at-Talkhis, qu'Ibn Abî 'Oseibi'a cite de lui, était, comme le
titre l'indique suffisamment, un simple manuel sans impor-
tance^. Pour les opinions philosophiques qu'on rapporte en
son nom, elles semblent tirées de sa grammaire et de son
lexique^. Quoi qu'il en soit, Ibn Djanâh est avant tout gram-
mairien, exégète et lexicographe.
^ Voir les divers passages de la préface citée.
^ Ibn Djanâh parle de son éloignement de Cordoue sans amertume et comme
d'un fait historique, RikmâJi , p. i85. — Son mépris pour les grandeurs et les
faveurs des grands se voit dans un passage curieux du Kildb al-ousoûl (col. 98,
1. 2/1), où il dit : cf Cette explication du mot tébél (Lév. xx, 12), je la dois à la
grâce et à la bonté divines, en même temps qu'au travail soutenu et à l'applica-
tion constante que je mets jours et nuits à mes recherches et à mes éludes, au
point que je dépense pour de l'huile le double de ce que d'autres dépensent pour
du vin. fi On pense involontairement à l'opulent chambellan du roi de Grenade,
son adversaire.
^ Voy. cependant JoMrn. asiat. i85o, II, A5, note 1. Ebn Ezra, Moznaïm,
iS% l'appelle t^n7> r:n S «R. Yonàh, le médecin»; l'explication donnée à cet
endroit pour I Rois, ix, 6, se lit Rihndh, 169, 21, et 196, 26. — Quoi qu'il
en soit, Ibn Djanâh ne parle de son Traité des médicaments nulle part dans ses
ouvrages.
* M. Munk cite [ibid, note 2 ) le passage d'ibn Abî 'Oseibi'a , où il est dit
qu'cfibn Djanâh s'est occupé avec soin de l'art de la logique.» Notre auteur revient
deux fois à parler du rapport intime qui existe entre les catégories de la qualité ot
de la quantité; il ajoute que les Hébreux, les Arabes et les Ioniens appliquent.
Lxxvi OPUSCULES D'ABOU'L-VVALID.
Dès le deuxième siècle de l'hégire, les niusulinans culti-
vaient avec succès la grammaire de leur langue, et celte
science, ainsi que l'art de bien dire, était tenue en grand
honneur à la cour policée de Cordoue. L'esprit subtil des
Arabes excellait dans ce genre d'études hautement apprécié
comme un moyen d'interpréter le Coran et de comprendre
les anciennes poésies. Abou '1-Walîd prit les Arabes pour
maîtres, et acquit une profonde connaissance de leur littéra-
ture et des grands ouvrages dans lesquels avaient été exposés
minutieusement les principes de leur langue. Dans ses Opus-
cules comme dans son Livre de Recherches, il cite souvent les
procédés de la langue arabe pour expliquer ceux de la langue
par extension et improprement, les mots ayant le sens de grand et de/ori aussi
à ce qui est considérable par le nombre {Kildb al-ousoiH, col. laA, 1. iD-i^;
col. 5/ii , 1. 3i-col. 5^2, 1. h). Mais il ne cite pas, à ce sujet, un traité de
logique qu'il aurait composé. Dans sa Notice sur Saadiâ, p. 85, note (dans la
Bible de M. Cahen, en tête d'Isaïe; tirage à part, p. i3; cf. Journ. asiat. ibid.
p. ^6), Munk cite la glose marginale d'un manuscrit où Ibn Djanâli est nommé
parmi ceux qui se sont déclarés contre l'élcrnilé de la matière. Il le fait [Rikmâh,
p. i88, 1. 2) sans renvoyer à un autre endroit où il se serait exprimé, à ce
sujet, plus explicitement. La môme pensée d'opposition contre la philosophie.
d'Aristote se trouve dans le passage du Rikmdh, p. iGo, 1. 09 -p. 161, I. 36,
traduit, sur la version hébraïque, par Munk, ibid. p. /i5 et suiv. Voici une partie
du texte arabe inédit : fà^-^y-^ iL-i^û-il i_> 'A ^— 'ît; Jlà,XAiV| jj.£. aj «à./« Url
(jjisJî LUlî iL'<iX<^ «U^(j.ii l.gj Oj^^f Jj-^"^!; ci^UIf le jf «X/siisXx»
l^i i5(>jl3 Yft i5t>.jV,Jfc vjlj ^;ùlj i_>3tA/0 QAÛ/Ul i_J^Ô.,A Q.Jt\iJ 0>-^S>,A tVJf
U ^LiijVf^ «Ul ^^M»Xu,«!^[ rjSl tNÀxi cJ>yoV[ qI^Ts rj-)r .i?b) JU
Y Lo Ci'vJ'^ '■>yi 'jis »cS-A_j jLs L^i ^.JcsJlj LUjnVL 'istjtjJ^] «^j cJ>yA\
^9^5 (J-^ t_NA^.a./0 ^aC ^^S LàA3 l^i^^ÀiL ^ÀJ; ^ii 3 l^l.uJ\.^lj
Ibn Djanàli parle de l'immortalité de l'ànie, Ousoûl, col. 108 et suivantes, où il
rommcnlc Ecdésiastc , m, j8-21 d'une manièro fort originale. Voy. ci-dessous,
p. cxii et suiv.
ÏNTHODUCTION. .xvvii
liébraï(|ue, iiiiilaiil cii cola le Gaon Sa'adia qui, un siècle auna-
ravanl, avait déjà suivi la même méthode, et dont la réputation
incontestée devait garantir notre auteur contre la susceptibilité
ombrageuse des hyperortbodoxes qui auraient pu lui reprocher
de telles comparaisons comme indignes de la langue sacrée ^
Dans la version hébraïque du Rihmâh, les passages des
grammairiens arabes sont quelquefois supprimés ou abrégés,
comme inutiles au lecteur juif dépourvu de la connais-
sance de l'arabe. Nous en donnons un exemple curieux, le
seul où le célèbre Sîbawaihi soit expressément nommé. En
parlant des lettres radicales omises, Ibn Djanâh continue :
<\,t6Ji tl y3V^^^»**wJ *XJiJ /fri^ji (J^=>- î<Xi6 (^j^ yÀ^:i\ /jj^iXif? «Xjj^
A.^/^1XM 4X^3 )^ -o»^-Jr.J^A^AW /e»<^À,& (ilJis C^i^ \^'\J9 iC^AAW J^l vJ^Xj
kii ï^LxJL \^y.i^.M^^ ^t?^j (jî ^> b (jî >yî 2^^.ji.j çtLes Arabes
retranchent encore davantage , au point de se contenter de la
première lettre d'un mot au lieu du mot entier. C'est ce que
rapporte leur Sîbawaihi qui cite d'un Arabe le vers suivant :
c^Nous rendons pour le bien beaucoup de bien, mais pour le
c^ mal, nous donnons le ... 55 Pour le dernier mot , faschscharran
(le mal), il mettait le fâ. et Je ne veux pas le mal, à moins
et que tu ne le ?5 Au lieu de tourîda (veuilles), il ne
prononçait cpe le ta^jj. Toute la citation de Sîbawaihi manque
dans l'édition du Rikmâh (p. lôy, 1. 3o)^.
' Voyez ci-dessous, p. tio el i4i.
^ Ce passage se lit dans le Kitâb, ms. ar. de la Bibl. nat. , siippl. ar. n" 1 155,
fol. 3i 1 r°. Au lieu de lNjJ , on y lit cNJsJ , et pour <>JsJ", on y lit À^'.
^ Il faut y lire orr'Jj'O. — Nous ajoutons ici encore quelques autres passages
omis dans la version hébraïque :
P. 33, 1. 37 et suiv., après om^b : fj^sb J àJ\ l^j\ cJvS-iî J-r^O^-i lS3\
Lxxviii OPUSCULES D ABOU'L-WALID.
Cependant, malgré les rapports intimes et nombreux qui
existent entre l'arabe et l'hébreu, Ibn Djanâli pouvait plutôt
<j ^-^. Li^c_>Jc3^-'''-J ^j^^, «Ui^î (jl^ ^J^\ t>.5^ i^'^so jlà ij^Il
»M 0-5 l-(r c>-^li3 ^lib ^^[ v!)i:^^ i^^ i$f^>oI e^îj)j (lisez oO(jOlj) o>j3
JLs^Î CNJÎj Jî^f W L'^.-:^j./0 S^}-^ ^ih
JftUf îcv^^ J^^-y^ f^y ^^ «U^y cilJc%l3 IjUIVÎ i?t>î£> <j U cj/^^
l/-ijî U i^A^^sbj T^\y (^*< 3^7?^-*Jf -^-^ ci ^^^^^^ Arabes emploient
quelquefois le hâ dans ce sens. Un Arabe âgé que sa famille effrayait par le loup,
comme on le fait pour les enfants, dit : c^ C'est pour ce qu'on (bimà) ne m'ef-
«frayail pas (autrefois) par le loup.?? Bimâ donne à ces paroles le sens: Cela
m'arrive maintenant en échange de ce que j'étais lorsque le loup ne m'inspirait
aucune terreur. — Une femme, voyant un aveugle qu'on guidait, dit : cf C'est
«pour ce que {bimâ) je l'avais connu voyant bien.?? Bimâ signifiait, dans la
bouche de cette femme : C'est un échange de ce que je l'avais connu voyant
bien. — Un poète arabe, en s'adressant à une habitation délaissée, dit :
Certes, si je te vois déserte, c'est en échange de ce que je t'ai vue peuplée.
f: C'est-à-dire l'un des deux états a remplacé l'autre. — Dans ouhideméschék
{Amos, m, 12), les Hébreux ont ajouté au hét un dâlét, comme les Arabes
ajoutent ma dans ces mots, puisque le dâlét a, en syriaque, le sens de àschér,
qui, à son tour, a également celui du ma arabe. C'est pourquoi nous traduisons
le passage d'Amôs : au lieu d'être attaché à son lit de repos. )? — Sur le premier
exemple donné par Ibn Djanâh, voy. Freytag, Prov. ar. Il, p. /l 17. — Le pas-
sage Amos, m, 12 , est également cité par Tanlioum, Commentaire sur Habalwiik,
pubhé par Munk, p. 99-101. — Enfin, pour le sensqu'Ibn Djanâh attribue à
méschéh, on peut voir Oiisoûl, col. 896, 1. 17-20.
P. 5o, i. 32, après •3'!ii?> : f^^ (>j; C-Sv^ q.^ o-i-^ uj^ ^^ (Aj'^^
Aijl^ôVf J^kî ^^ c_5ûi-C^ (lisez (j\.xl-^i[) ^js.J.^l[ \jO^. L'auteur veut dire
que i^y^ reste sans nounalion, que Zeïd y soit annexé comme agent ou comme
régime. {Yoy. Kitâb, éd. H. Deronbourg , I , p. \«.) — Une omission à la fin du cha-
INTRODUCTION. lxkix
mettre à [)i'ofit la méthode que lui enseignaient ses maîtres,
que les règles minutieuses qu'ils avaient établies. Quiconque
est quelque peu au courant de la grammaire arabe sait quelle
place importante y occupe la connaissance des cas ou des
inflexions finales dont sont susceptibles les noms, les adjectifs,
les pronoms et les verbes, en un mot, toutes les parties du
discours sujettes à la déclinaison et à la conjugaison. Or, l'hé-
breu ne possède que des rudiments rares de désinences; à
part quelques adverbes pourvus d'une sorte de mimation ^, et
certaines formes du verbe qui ont, à côté du futur simple, un
futur abrégé, rien n'y rappelle les cas et modes arabes, sur
lesquels les grammairiens musulmans ont écrit tant de chapitres
pleins de finesses et de subtiles distinctions. D'un autre côté,
le système des points-voyelles et des accents, d'une extrême
simplicité en arabe, est très-varié et fort compliqué en hébreu.
Les Arabes, dont la langue était vivante, se sont contentés de
marquer les trois voyelles principales, plutôt pour les besoins
de leur grammaire que pour ceux de la prononciation, en se
fiant, pour les nuances, aux transformations naturelles que
l'organe fait subir à chaque son dans l'usage d'un idiome
parlé. Par contre, les Juifs, dont la langue n'était plus qu'une
langue savante, se sont efTorcés à reproduire pour la vue,
conformément à une tradition scrupuleusement conservée,
l'immense gamme des sons avec lesquels leur langue était
prononcée, et à inventer, en outre, l'interponction la plus
étendue que l'on connaisse, destinée à indiquer dans le verset
non-seulement les moindres coupes, mais aussi les liaisons
pitre XXVII du Rikmdh, se rapportant à l'e'/îf final des formes telles que LaX.é=3 ,
a été signalée dans le Manuel du Lecteur, p. 233 {Journal asiatique , 1870, t. Il,
p. oui), — Voy, encore ci-dessous, p. 383.
' Rihnâh , p. 26, l. 35. Cl. Mimk, Journal asiatique, i85o, t. Il, p. 229,
note j .
Lxxx OPUSCULES D ABOU'L-WALÎD.
intimes des mots d'une proposition. Une notable partie de la
grammaire hébraïque est consacrée a régler l'emploi de ces
signes dont la plupart n'ont aucun équivalent dans la gram-
maire arabe.
La phonétique hébraïque se distingue en outre essentielle-
ment de celle des Arabes. Hayyoudj avait déjà établi les quatre
lois suivantes qui en déterminent le caractère particulier :
1° Toute lettre est mue par une des sept voyelles nommées
roisj ou bien elle est en repos ou quiescente n'étant mue
par aucune de ces voyelles. Une lettre pourvue d'un schewâ,
au commencement d'un mot ou d'une syllabe, est toujours
prononcée avec l'une des sept voyelles, déterminée soit par la
voyelle qui affecte la lettre suivante, soit par la nature de la
lettre elle-même.
2° Aucun mot ne peut commencer par une quiescente ni
se terminer par une lettre vocalisée.
S'' Deux lettres en repos ne peuvent se rencontrer de suite,
ni au milieu, ni à la fin d'un mot. Au milieu, la seconde
lettre, pourvue d'un schewâ, est traitée comme si elle était au
commencement du mot; à la fin, elle se joint au mot suivant,
à l'exception du cas où le mot, finissant par deux schewâ, est
placé à la fin d'une proposition.
/i" Trois lettres pourvues de voyelles ne peuvent se suivre
dans un mot sans être interrompues par un repos, à moins
que le mot ne renferme une gutturale ou une lettre géminée.
Hayyoudj dit expressément en tête des trois dernières lois
qu'elles sont particulièrement suivies par cdes Hébreux, ?? pour
indiquer que la phonétique hébraïque se distingue par ces
lois. Peut-être Hayyoudj ne l'a-t-il pas dit pour la première
règle parce que, comme Abou'l-Walîd, il reconnaissait trois
voyelles primitives, celles des Arabes, et quatre autres voyelles
secondaires, et que, par conséquent, la notation plus précise
liNTaoniJCTION. Lxxx.
(les Hébreux ne consliUiail pas pour lui uuo (li(f(;renc(" n'ellr
entre les deux phonétiques ^
Abou '1-Walî(l ne mentionne |)as la deuxième loi dans ses
' Abou'i-Walid donne comme voyelles principales schourék, hirék et palnlj
(ci-dessous, p. "-vS), en subordonnant hôlétn cl hdmés à sclioiirék , ségùl ii jxUalj
et sert' à hiréh. 11 considère, en effet, le holém comme une voyelle; qui ne se dis-
tingue guère du schnuréh (voy. ci-dessous, p. 2-'^^) et passim), et comprend sou-
vent les deux signes sous le nom commun du damma arabe. Il indique des per-
mutations entre le hùlém ou le schourék et hdmôfi (ci-dessous, p. 826; lîikmdh,
5o, i(), 2^1 et passim). Notre hdmés kâtoiif est encore identique avec le schourék
dans ]g poual et le hofcd (ci-dessous, p. 35), et le nom ommdn (Cant. vu, «)
est placé par Ibn-Djanûli sons le paradigme ;;oMfl/ {Rikmdh, Ga, 10 et 16; cf.
ci-dessous, p. 35 1, note 1). En réunissant ces faits, on ne peut pas douter quTbn
Djanàii adoptait, en principe du moins, la prononciation des habitants de Tibé-
riade, de l'Egypte et de l'Afrique, qui, selon Ebn Ezra, rrsavent seuls prononcer
le kâmés, en fermant la bouche et sans l'ouvrir, comme pour le patakii [Sahôt,
36,1. 5-7). Il pouvait ainsi traiter de kdmés gddol certains Jcâmés qui, en effet,
ne le sont pas (voy. ci-dessous, p. 197, note 1 et passim). Les rapports entre
ségol et patah, puis entre scré et hirék, n'ont pas besoin d'être appuyés par des
exemples. — Cette division des voyelles en trois groupes et les règles de la pro-
nonciation données pour le schewd mobile réduisent à un minimum la différence
entre deux formes correspondantes de l'hébreu et de l'arabe. Prenons, par
exemple, kâliboun et kùtéh; Va long et le holém présentent au fond les deux
prononciations dialectiques du kdmés, à un degré plus élevé qu'entre l'a non
suivi d'une quiescente et le kdmés dans jj-^'^ ^^ ^■^''^ {''^ttéh). Le hirék a fait
place au séro, parce qu'en hébreu le dernier radical ferme la syllabe. Si l'élal
construit w et le pluriel 0^37 se prononcent dàbar et dàhârim, la différence
entre ces formes et dâhdr n'est plus que graduelle, et la voyelle elle-même ne
change pas. — La Massore ne mentionne jamais que deux noms de voyelles, le
kdmés et le patah , en les subdivisant en k. gâdôl (t) et k. kdton (..), et en p. gd-
dôl (-) et p. kdfôn (.,); les quatre autres voyelles sont désignées par 'f?, if> et -w
ou p. On ne saurait supposer que les autres noms aient été ignorés, puisqu'ils se
trouvent déjà chez Sa'adiâ [Manuel du Lecteur, p. 207 ; Journal asiatique, 1 870 ,
II, p. 5i5) et que Hayyoudj, qui donne les sept noms, soit dans ses Traités, soit
dans la partie grammaticale du Séfér hannikkoud (D. 902, 22, N. i3i, 18), se
conforme à l'usage des Massorètes quand il énumère les divers signes employés par
les ponctualeurs. Mais celte nomenclature n'est possible qu'en prononçant le kd-
més à bouche ouverte, comme les orientaux, et il est regrettable qu'Ibn-Djanàh
ait greffé cette division sur celle qu'il établit lui-même. Ce mélange de deux
systèmes opposés a créé mainte confusion dans sa grammaire.
LxxMi OPUSCULES D'ABOU'L-WALIl).
Opuscules, mais il l'applique et la rappelle, comme une règle
convenue, dans sa grammaire^. Ebn Ezra rapporte, au nom
de R. Môschéh Hakkôhên, en l'approuvant, que ce grammai-
rien avait raillé Hayyoudj cul'avoir posé pour l'hébreu une
règle qui est la condition inévitable de tout langage. 55 Cepen-
dant Hayyoudj avait fort bien jugé. Il avait eu en vue le
nombre considérable de mots arabes qui commencent par
wesla et qui, pour être prononcés, doivent s'appuyer sur la
fin du mot qui les précède; rien de pareil ne se rencontre en
hébreu. D'autre part, l'hébreu ne possède aucun mot finis-
sant, comme J^ , par une voyelle qui n'est pas suivie par
une quiescente exprimée ou sous-entendue, ou par une con-
sonne en repos ^.
On comprend moins bien la troisième loi de Hayyoudj,
qu'lbn Djanâh modifie tacitement, en considérant les deux
schewâ à la fin d'un mot comme quiescents , quelle que soit la
place qu'occupe ce mot dans le verset ^.
Mais alors, c'est la loi contraire c[ui est vraie, c'est-à-dire
que deux lettres en repos peuvent se rencontrer à la fin du
mot en hébreu. Dans tous les cas, et Hayyoudj doit en con-
venir, une syllabe peut se terminer par une quiescente écrite
ou sous-entendue, suivie d'une lettre en repos, c'est-à-dire
pourvue d'un schewâ quiesceni , par exemple mN*(o/), i^l {àâ-
^ Rihnâh, p. lAi, ]. 8-9, et p. 167, 1. 19, où il faut lire b)' pour n:)'; io
texte arabe porte : ^ <^L.. < ftxXxj Va l.<^ |(>Xa^ l^ J.
^ Hayyoudj énonce cette loi dans l'introduction de son premier Traité (D. /i , /i ;
N. 4, 29) et dans son Livre de la ponctuation (D. 202, 2/1; N. i3i, 19). La cri-
tique de R. Môschéh ne se trouve pas dans ses Gloses; elle est citée par Ebn Ezra
{Sâhôt, 6 rt, lA).
^ Ci-dessous, p. 275, 1. Zi et 5, où, dans deux exemples, les deux schewâ ne
sont pas en pause. Voir Hayyoudj, D. p. 6, 1. 2 et suiv.; N. p. 5. 1. 36 et suiv. ;
p. 182,1. 7 et suiv.; le passage D.p. aoo,l. 8; N. p. i3o, 1, 8, paraît cependant
supposer âmart, sans que le scheivd sous le tnw soil mobile.
IMTPiODUCTIOfV. lAvxiii
bdr), ce qui, e\coj)l(5 a la fin des vers, serait impossible en
arabe. Aussi trouvons-nous cette loi ainsi fixëe par les dis-
ciples de Menahem dans leur Réponse à Dounasch, et l'on a
ddjà vu que Hayyoudj en était pro])ablement le principal ré-
dacteur', et plus tard par R. lebouda Hallévi, l'auteur du
Koiizan, qui considère l'indépendance complète du mot hé-
braïque, ne se rattachant par aucun lien ni au mot qui le
précède, ni à celui qui le suit, comme un grand avantage
de la langue sacrée, et comme la cause «que cent personnes
peuvent réciter un verset comme un seul homme, s'arrétant
ou continuant leur lecture ensemble et au même moment'-. 55
' Voy. piiis haut, p. xi, note i, et la note suivante.
- Voy. Journal asiatique, i8G5, II, p. 26/4 et suiv. — Voici, d'après le ma-
nuscrit d'O^tford, les passages du Kouzarî où R. Ichouda Hallévi expose son opi-
nion sur les avantages de la phonétique hébraïque, II, S 78-78 :
^JiÀif (jY ï.jûÀ.A/0 j^À-^ iUst.CM.yo ^.i/s-di os*3 3 ^^^ c$;V^ u^^ ^^
iLU*â~5 /Jo^ay.J ^^■^J] yM.a.yO >s.^[nI \^\S=i.J ^^StX\ JiA^Jl^ «ftiuX [ icN^J
Ljt>3j_A^ ii-àJ«.AJ c:>A^û \^<j\ UxàJ «.o^ o--^^ \^\ y\ ijs^itNll iLA^^s.)]
o^_st_]î j V^ ^TssJf J Ai:;:^) ^î L cil] 3 cj»^AX£f cns c^^j^-^- J^ vv
rfvXAJ (J^J l^/w3 je-ô--^. J^ ^jy.i==?Lw (JN.J l.gO *^ ^jb s./.^ Jls VA
-^âÀjf ^" jjUil Jj^a.:^^ iiidi Ciljt>J (J-^-^J JSj^LaJf Je LIa^JL iCÀiVI
jnbDjfa b">bnjf p's.Ji/ji (jVÀ-^wJf ^j-JcN^ yÀ s.a^ii .^<^y^ tX-nJi.J U J^'5
Lxxxiv OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
La quatrième loi est critiquée par Abou'l-Walîd dans le
Kitâb at-talrîb (p. 280), où il cite des exemples de mots ne
Jj_ûJÎ (j U^S^^Î qJC! \yj:i^ [il rfL^llî oV^J V ^oO[ updII c^r^Y^ (J
S 78. Le Khazar : Vous avez raison de repousser un avantage qui n'est que
pour l'oreille à côté «l'un autre qui influe sur le sens; le mètre flatte Touie, mais
la ponctuation soutient le sens. Cependant je vous vois, vous autres juifs, recher-
cher le mérite du vers, en imitant les autres nations et en introduisant leur pro-
sodie dans l'hébreu. — S 7/i. Le Hàbdr : C'est que nous nous chargeons d'une
peine ingrate et contraire à notre génie en foisant l'abandon dudit avantage; nous
allons encore plus loin et nous gâtons la nature de notre langue qui était faite pour
l'union des fidèles et que nous réduisons à mettre le désordre parmi eux. — S 76.
Le Khnzar : Comment cela? — S 76. Le Hâbâr : N'as-tu pas remarqué que cent
personnes peuvent réciter un verset, comme un seul homme, s'arrêlantou conti-
nuant leur lecture ensemble et comme un seul homme? — S 77. Le Khazar : En
effet, j'ai observé cela et je n'ai rien vu de pareil ni chez les Persans, ni chez les
Arabes. C'est même impossible, lorsqu'on récite de la poésie. Mais explique-moi
comment votre langue a obtenu cet avantage, et comment la prosodie le lui a fait
perdre? — S 78. Le Hâbâr : C'est qu'on y réunit deux repos, mais on n'y réunit
jamais trois voyelles, à moins qu'il n'y ait des circonstances particulières. Puis
chaque mot finit par un repos. Ce sont ces lois qui ont fait gagner à notre récita-
lion l'avantage de l'ensemble et de l'animation. La mémoire a été ainsi facilitée
et l'intelligence du sens a plus aisément pénétré dans nos âmes, La première perte
que le mètre nous ait fait subir est la loi de ces deux repos; ensuite, il a
bouleversé l'accent tonique : plus de distinction entre oldâJb et âkelâh, entre
omrô et âmerou dans la lecture accentuée, entre oWV et âmar, et sc/ia6ii devient
l'égal de weschahtî, bien que ces deux mots diff'èrent entre eux, l'un étant un par-
fait et l'autre un fiitur. Nous avions cependant assez de latitude en entrant dans
la voie du piout, qui ne gâte pas le langage tout en se servant de la rime; mais
en allant jusqu'à la composition métrique, nous avons éprouvé le même sort que
nos ancêtres, lorsque le Psalmiste dit d'eux: «Ils se mêlèrent aux nations et
ffils apprirent à imiter leurs actions {Ps. cvi, 35).55
Ce texte arabe prouve que Pinsker [Likk. Kadni. p. 65, 1. 16; cf. Stern,
Liber Respons. I, p. 38, note) a eu tort de changer le texte du S 78. Quant aux
exemples cités dans ce paragraphe, ils sont, dans le manuscrit d'Oxford, sans
voyelles. Les deux premiers nous semblent représenter le cas où le schéma mobile
est confondu avec le schéma quiescent, et les deux derniers, celui où l'on ne dis-
tinguo pas entre milk'él et millera. Mettait-on un hhnés sous le premier radical
INTHODUGTION. lxxxv
renfermanl ni gutturales, ni lettr(3s géminées, et qui néan-
moins présentent trois voyelles do suite. Cependant, dans le
Rihmâh (p. ()8, 1. 18), il reconnaît que, dans ces mots, l'une des
trois voyelles n'est pas obligatoire, tandis qu'elle est forcément
donnée a une lettre gutturale ou à la première des lettres
géminées. En examinant, en général, le commentaire d'Ibn
Djanâli sur les règles posées par Hayyoudj, on serait presque
amené à se demander si notre auteur, tout en les adoptant,
s'est bien rendu compte de toute la portée de ces lois; car
cette quatrième loi est également caractéristique pour la pho-
nétique hébraïque, où des formes comme ^xï, gL^ii , ^^I^,
etc. sont impossibles. lebouda Hallévi cite également cette
loi comme fondamentale pour la différence entre la formation
des mots hébreux et celle des mots arabes.
En dehors de ces lois, Hayyoudj avait parlé de la double
nature des six muettes n D D 1 :i n en hébreu, phénomène in-
connu des Arabes. Puis il s'étend longuement sur la quatrième
quiescente hê, qui porte le nombre des quiescentes en hébreu
à quatre, toutefois avec cette différence que le hê est une lettre
douce qui ne sert jamais à la prolongation. 11 paraît qu^on
avait contesté cette assertion de Hayyoudj, et Abou'l-Walîd
démontre, par de nombreuses citations, quelle était la vraie
opinion du grammairien au sujet de cette lettre (Ci-dessous,
p. 290 et suiv.).
de 'njC? J. Derenl)ourg [Orientalia, Amsterdam, 18/16, II, p. 106 et suiv. et
Wissenschaftl. Zeitsch.fûrjûd. Theol. V, p. ^109) et Geiger [ibid. et Kérém Ilémed,
IX, p. 6h et suiv.) se sont déclarés pour cette ponctuation; J. D. Luzzatto ilUhmah,
p. -2oh et suiv.) a émis des doutes à ce sujet, et Ton comprend, en effet, difljcile-
ment comment ce hâmés a pu disparaître aussi complètement de tous les manus-
crits de la Bible. — La critique élevée par R. Ichouda Hallévi conire l'inlroduc-
tion des mètres arabes dans la poésie hébraïque se trouve déjà dans les Réponses
des disciples de Menahém à Dounascli (Ster)i, /. c. p. 21-39), ^^ Y ^^^ soutenue
par les mêmes raisons.
LxxxM OPUSCULES D'ABOU'L-VVALID.
C'est un grand mérite de Hayyoudj et d'Ibn Djanâli d'avoir
ainsi reconnu et formulé les principes linguistiques de la
langue sacrée. Cette indigence de voyelles, par rapport à
l'arabe, doit remonter à l'époque la plus ancienne de la litté-
rature hébraïque, puisqu'elle en explique seule, ce nous
semble, un phénomène étonnant, savoir l'absence de tout mètre
et de toute prosodie. En considérant la nature éminemment
poétique des Hébreux, le génie inspiré de leurs prophètes
et de leurs poètes, les dispositions heureuses qu'ils paraissent
avoir possédées pour le chant et la mélodie, dispositions attes-
tées par le grand nombre d'instruments de musique qui sont
r
mentionnés dans l'Ecriture, on est en droit de se demander
comment il se fait qu'un peuple si admirablement doué ait pu
ignorer complètement la prosodie, tandis qu'un autre peuple
delà même race, les Arabes, beaucoup moins poétique, et
dont le chant s'inspire à des sources moins élevées et moins
pures, possède une métrique complète et compliquée, des
rythmes riches et variés qu'on a pu rapprocher des mètres
grecs. 11 n'y a que la pauvreté des voyelles et l'abondance des
consonnes se heurtant rudement l'une contre l'autre qui, à une
époque anté-historique, aient pu mettre les Israélites hors d'état
d'ajouter le charme de la mesure aux qualités admirables de
leur poésie. Cette rareté des voyelles, observée par Hayyoudj
et Ibn Djanâh, doit être de beaucoup antérieure au temps
où l'on commença à écrire en hébreu. Car, une fois la pro-
sodie établie dans un idiome, elle devient le moyen le plus
sûr d'en garantir le vocalisme contre toute usure, puisque
chaque voyelle perdue briserait le moule dans lequel le vers
est jeté; et il paraît certain que l'arabe a ainsi, grâce à la me-
sure de ses vers, résisté à travers les siècles aux atteintes que
la vivacité de la parole parlée porte d'ordinaire au langage.
Nous pensons de même que, si l'hébreu avait jamais possédé
INTKODUCTlOiN. lxxxvii
une vocalisation aussi riche que l'arabe, il s'y serait produit
une prosodie qui, à son tour, lui aurait conservé son abon-
dance de voyelles ^
La grammaire de Hayyoudj, nous l'avons déjà dit, ne dé-
passe pas le mot et ses accidents; le principal objet en est
l'établissement de la trditéralité des racines, grâce aux traces
([u'une lettre faible ou double peut avoir laissées dans les dif-
férentes formes des verbes. Le Rikmâh d'Ibn Djanâli a des visées
j)lus élevées : il embrasse tout le domaine de la science gram-
maticale, aussi bien l'étude du mot en lui-même que celle des
rapports entre les mots dans la proposition et entre les pro-
positions dans le discours. M. Munk, dans sa Notice , a donné
une analyse succincte, mais suffisante, des quarante-six cha-
pitres de l'ouvrage d'Ibn Djanâli-. Nous nous contentons d'y
renvoyer le lecteur. L'édition de la version hébraïque, quelque
imparfaite qu'elle soit, qui a paru depuis, a rendu ce livre
accessible aux hébraïsants^. Certaines parties de la grammaire
y sont traitées avec une telle supériorité, que M. Munk a pu
dire, entre autres, du chapitre vi (p. 12 a Zi/i de l'édition)
ççque les observations d'Ibn Djanâh sur les lettres serviles sont
encore ce qu'on a écrit de mieux sur cette matière, et f[ue
^ On a vu, dans la note précédente, les eflbrls faits au x^ siède, afin de plier
l'Jiébreu à la prosodie arabe. Les poêles qui en avaient risqué les premiers es-
sais chan^jeaient le système de poncluation, afin de se mettre d'accord avec la
«jrammaire arabe. Ils remplaçaient lihbêt (rinb) par îibbot, mê'ôz (pi'o) par meoz,
sellât [r>t) par scliat; ils faisaient disparaître le Aa/e/' dans les mots comme bahà-
nâhâh ou weliaëlôJiîm; dans un vers cité {Rep. d. discip. p. 22 ) , ils paraissent avoir
obtenu un mètre hhafîj, en ponctuant 'e?zrt?/a('2ui) et limeyouda'aya (u^vt'cb) , exac-
tement comme on peut donner en arabe, dans ce cas, un fatha au yâ du suffixe;
dans un autre vers, pour obtenir un hezedj , ils fisaient àschér yâsare sofim [izb
O'Da ni'). En voyant ce bouleversement de toute la phonétique hébraïque, on
comprend les plaintes amères que ces procédés provoquaient (Stern, ihid.).
"- Journal asiatique, 18 50, II, p. 226-2^^1.
^ Sefcr llarihma, publié par B. Goldberfj, Franclort-sur-le-Mcin, iS.")!), in-8°.
Lxxxvui OPUSCULES D ABOU L-WALID.
notre auteur, sous ce rapport, n'a été surpassé ni atteint par
aucun des modernes ^ w — Le chapitre xi (p. 55 à -ya), qui
traite des formes variées des noms, est également très-curieux,
autant par l'abondance des exemples cités que par la simpli-
fication qu'il introduit dans cette grande variété de formes,
en subordonnant des paradigmes différents en apparence à
une forme principale, vocalisée différemment, selon la nature
des lettres qui composent la racine 2. — Le résumé général des
règles de la conjugaison, que donne le chapitre xiv (p. -yy
à 97), renferme, malgré sa concision, une théorie complète
des transformations que subit le verbe hébreu; Ibn Djanâh y
traite lepiël et le hifil en même temps que lepilpêl et le rare poe/,
fixe l'emploi du nifal et du hitpaël^, s'étend sur les formes que
peut prendre le nom d'action ou masdar, en comparant sou-
vent le verbe arabe et les théories des grammairiens qui s'en
sont occu[)és. — Le cha[)itre xvii (p. 109-1 18) expose l'em-
ploi des suffixes dans les verbes et les noms. Ibn Djanâh suit
ici ses maîtres, les grammairiens arabes, en distinguant entre
les propositions dans lesquelles l'agent exprimé précède la troi-
sième personne des verbes (^biiu "•:nN*), et celles où l'agent la
suit ("jb^n "iDx). Mais Profiat Duran nomme déjà celte dis-
tinction une subtilité inutile; et, en effet, il est rare qu'en
hébreu le verbe, quand môme il précède son sujet, ne s'ac-
corde pas avec lui. En général, toute la théorie concernant Yin-
' Journal asiatique ^ loc. cit. p. 228. — On conçoit facilement de quelle impor-
tance pour l'exégèse doit être une étude approfondie des lettres serviles, lorsqu'on
y comprend non-seulement les suffixes et préfixes, mais aussi toutes les parti-
cules, prépositions ou conjonctions, qui, n'ayant qu'une lettre, s'ajoutent aux
mots.
- Ainsi, le paradigme 2;éi'e7 comprend en même temps kémah, liêschéb , mésalj ,
simldh, salmâh, gîd, sis, 'ir (pi. 'àydrim), héhéh, pcti, lU'vd, ard (nom propre,
Nomb. XXVI, 60).
' CiCS sujets avaient été traités dans le Taschivîr. Voy. ri-dessus, p. xxxvji cl
suiv. ; liilptidh , p. 97, 1. i5 et suiv.
INTRODUCTION. lxxmv
rhoniifi^^ IcKaaXI, en licbrcu ID bmDn) et Yagent (J^^UJl, en
hébreu '7riDn) est, dans la (grammaire do la langue sacrée,
une vraie supcrfétation ^ — On trouve, dans le chapitre xix
(p. 12 0-1 3/1), les changements que subissent les noms par
suite de leur annexion à un suffixe ou à un autre nom. Les
lois d'après lesquelles les voyelles restent immuables ou se
transforment n'ont rien d'analogue en arabe, puisque dans
cette langue Vulàja n'affecte en rien le vocalisme du nom dé-
terminé'^. Cependant, Ibn Djanâh trouve encore moyen d'ex-
pliquer, à notre avis mal à propos, une anomalie en hébreu
par une anomalie en arabe. Dans plusieurs passages, comme
II Rois, m, /i ; Ez, xxii, 18; xl, 38, et ailleurs, celui des
deux noms qui devrait être à l'état construit a néanmoins
conservé la terminaison îm; notre auteur pense que le mêm
a été rétabli après coup, ^^ comme les Arabes rétablissent
le » d'un nom féminin après l'avoir retranché sous l'influence
d'une interjection ^. -n Une influence fâcheuse de la grammaire
arabe se fait également sentir dans le chapitre xxii (p. \ko-
1/17) qui traite de Yidgâm ou de l'insertion des lettres.
^Lorsque, dit Ibn Djanâh, aux deux extrémités de deux mots
que l'accent ne sépare pas, se trouvent deux lettres semblables,
^ Les termes techniques concernant ces catégories n'ont pas pénétré clans les
grammaires écrites après Abou H-Walid. — Voici un passage du Rihmâh où ces
termes abondent ( 1 5, 1 5-27 ) : Le /amerf s^ajoule à Tinchoatif dans ont!:) [h. xxxii ,
1) , j'Cprb ( I Sam. XV, 22 ) ; à l'énonciatif de i'inchoalif, dans obcjf'b (I Cliron. m ,
2 ) , r)jcr:i3 {ib. xxi , 1 2 ), •j'ijcb ( JcV. xxx ,12); à l'agent, à cause de sa ressemblance
avec rinchoatif, dans "737 bb {Deut. xxiv, 5), D'^hn^ et ronirt {Gen. i, i5). Ibn
Djanâli traduit ce dernier verset : «Il paraîtra des luminaires au firmament pour
éclairer la terre, et (par suite) il y aura des indices (journaliers), des sai-
sons, etc. 57
■^ Voy. cependant ci-dessus, p. lxxxi, note 1.
'* Rihmâh, 129, 10-12. Ibn Djanâh veut pailcr des ("ormes comme £^À ^:^ ,
AJs> Ij , où l'on peut rétablir le ? rclianché, en conservant à celle lettre
\ofafha, iCj^/>\ U , A^J? Ij .
xc OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
dont l'une termine le premier mot et l'autre commence le mot
suivant, la seconde lettre peut s'assimiler a la première,
puisque le premier mot doit finir par une quiescente, et
le second mot aussi sûrement commencer par une lettre
affectée d'une voyelle. On lit donc |13 ]2 , comme s'il y
avait ]123 hinnoim; ... p^l!J yn% comme un mot p^'i^n''; '7îXT
ib, comme l'v'îN'i, etc. ^... Il en est de même lorsque les deux
lettres, sans être semblables, appartiennent au même organe;
on lira donc ^b p^i comme ^Vn^i, n^D: ^x comme nte^N, yDn"»
iDaî comme isJîDn^ Enfin, dans un même mot, on prononcera
nîû3i?m comme n^rm. 55 Notre auteur ajoute : cçj*ai dit que
cette prononciation est possible, sans rien décider à ce sujet,
parce que, jusqu'à ce jour, je n'ai point rencontré de lecteur
capable dont la tradition m'inspire une confiance absolue, w
Gomme argument en faveur de ces cas d'insertion, il allègue
la prescription des docteurs de séparer avec soin les deux
lettres semblables pour la lecture obligatoire du schéma, et de
ne pas confondre en un seul mot deux mots comme "p^b b^,
prescription qui semblerait impliquer l'habitude de ces assimi-
lations. Nous pensons que ces absorptions des lettres sont tout
à fait contraires au génie de la langue hébraïque, oîi, comme
l'ont si bien dit Hayyoudj et lehouda Hallévi, chaque mot,
nous ajouterions volontiers chaque lettre, maintient autant
que possible son indépendance et son existence propre^. Sans
doute, dans la vivacité de la conversation, toute langue connaît
de ces suppressions involontaires, où les consonnes s'entre-
choquent et se détruisent; pour faciliter la prononciation, on
numge une partie du mot, ce qui est le vrai sens du mot (•ti^'i>i ,
fort bien rendu en hébreu par n:?^3n. On comprend que les
docteurs aient recommandé aux fidèles de se mettre en garde
^ Voyez, entre autres, Minhal Schai, sur ces passages.
" Ci-tlessus, p. Lwxiii.
INTUODUGTIO^. xci
c'ondo ce penchant naturel d'avaler les syllahes pour un L(;\te
récité deux ou trois fois par jour, et auquel on voulait néan-
moins garantir une lecture exacte et solennelle. Une partie de
ces suppressions et assimilations des lettres, dues, a l'origine,
à la précipitation de la parole, finit par se fixer régulièrement
dans les langues, et Vidgdm arabe n'est au fond qu'un com-
promis entre l'orthographe, qui a conservé intacts tous les
éléments du mot, et la prononciation prise sur le fait et régu-
larisée par des lois. L'hébreu ne connaît pas ces compromis;
les lettres qui ne se lisent pas ne s'écrivent pas davantage; on
élimine ce qu'on ne prononce pas, et hingisch, devenu higgîsch,
s'écrit *^^}n; mitdabhêr, transformé en middahhêr, s'écrit "imD,
et ainsi de suite. Aussi concluons-nous que la lecture correcte
de l'hébreu est celle qui, sans se laisser séduire par les dia-
lectes ou idiomes congénères, respecte et maintient toutes les
lettres du texte.
L'analyse exacte et scientifique des formes grammaticales a
donné a l'exégèse d'Ibn Djanâli une sûreté qu'aucun de ses
jn^édécesseurs n'a connue au même degré, et qui n'a été dé-
passée par aucun des interprèles juifs qui lui ont succédé. Il
suffit, pour s'en convaincre, de consulter non-seulement les
versions de Sa^adiâ, mais de comparer encore les commen-
taires d'Ebn Ezra et de David Kamhî^ Toutes les parties du
^ ]\ous donnons ici, au hasard, quelques exemples de l'exégèse originale d'Ibn
Djanàli : Il Iradnit [Ps. xlix, i6-i5) : «Certes leur croyance (de vivre élernelle-
ment) est une sottise de leur part; mais en suivant (les animaux), ils iront à la
mort comme eux; comme les brebis que conduit la mort, ils sont vaincus sans
détour ni répit chaque matin, et leurs formes, la mort les use par une décision
céleste [Ousoûl, co\. 33, 5-ig; cf. 687, g-io; 56A, i2-i3;73a, ;2/i-a7).w —
Jér. X, 1 7 : «Amène plus bas que la terre ton abaissement, toi qui es assise dans
une forteresse (col. Gi, i3-25).75 — Ps. lxxxvih, 17 : «Je suis faible et mou-
rant; depuis ma jennesse, j'ai supporté des terreurs à tout moment (col. 05, 1. 9,
en comparant (jUl ; et 5()G, 1, en citant ^a5).7^ — Ps. lxxxiii, \h : «Mon
Dieu, place-les comme l'ordure devant un vent d'orage (i3r), 22)." Ce passage
xcii OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
Kitâb al-Loumd contiennent comme exemples un grand nombre
de versets présentant des difficidtés qui sont résolues avec
tact et indépendance. Mais la partie la plus curieuse et la plus
intéressante de l'ouvrage est formée par les chapitres xxv à
XXXIV (p. 1 5 0-2 1 8), consacrés aux figures oratoires, ou formes
exceptionnelles du langage, destinées à donner plus d'éclat, de
vivacité ou d'énergie au discours, telles que l'ellipse, le pléo-
nasme, la transposition, l'expression impropre, les mots irré-
guliers, etc. etc. c^ 11 y a a peine un chapitre de l'Ecriture, dit
avec raison M. Kirchheim, dans l'introduction qu'il a placée
esl intéressant parce que l'auteur y parle d'une fausse interprétation ancienne, qui
expliquait bjbj par rf roue?? (voy. le Targomn), et il ajoute : rcLa preuve que cette
erreur remonte Lien haut, c'est que l'auteur de la version chrétienne a traduit
ainsi et s'est trompé à cet endroit comme à hien d'autres passages.» En effet,
Jérôme dit : pone eas ut rotam. La Vulgate est encore citée, col. i55, I. i5, à
l'occasion du mot ron {h. xxi , 1 1) , qu'Ibn Djanàli traduit : «la nation mourante ^î ,
en rapportant la prophétie à Rome; il remarque : «Comme l'auteur de la version
chrétienne connaissait ce mystère qui s'appliquait à ses coreligionnaires, il a
laissé le mot doumâli, toi quel, sans traduction. 55 — Joé'l, i, 17 : «Ils sont dessé-
chés, les grains répandus pour la semence sous la terre labourée (586, 27;
cf. 1/16, 3o, et 5oi , 8).77 C'est une exégèse, remarque Ibn Djanâh, «que per-
sonne avant nous n'a aperçue, et que nous devons à l'assistance et à la grâce de
Dieu. 77 C'est une légèreté d'Ebn Ezra, lorsqu'il attribue à notre auteur l'explica-
tion de tjii par le mot néo-hébraïque cd^', explication que le Kitâb al-ousoûl
abandonne pour celle de la comparaison avec / j^^-c- • — Sam. xiv, 1 6 : «Voici que
le camp était secoué et brisé coup sur coup (comme s'il y avait oib?) 7)b? i^iv; 175,
aS-aS; cf. 3G6, 3i, et Rikmâh, 188, 21).» — Ps. lxxiii, 10 : «C'est pourquoi
le peuple de Dieu est de nouveau troublé, et il verse des larmes abondantes; c'est-
à-dire l'aspect du bonheur et du calme qui régnent parmi les impies trouble la
foi des justes (175, 38,3176, 23 ; cf. Rikmâh, 1 88 , 2 2 ). 57 — Ps. lxh , ti : « Jus-
qucs h quand déverserez-vous contre les hommes vos calomnies. . . , comme un mur
violemment secoué? (181, 20, à 182, 21).» Abou'l-Walîd compare c>^5 et le
proverbe cité, Freytag, Prov. I, 689; puis, pour le sens général du verset, Ts.
xxv , li. — Beaucoup de ces interprétations ont passé dans les commenlaires d'Ebn
E.^ra et de Kamhî, sans qu'elles y soient accompagnées de la rigoureuse analyse
de noire auteur; bien d'autres apparaissent comme des nouveautés dans les com-
mentaires modernes.
INTIiODUCTION. xcm
en léto (le celle partie du Rikmàii, dont un passu^je ne reçoive
une lumière inattendue des principes et des bases posés dans
ces pages instructives ^ ?5 Les meilleures explications d'Ebn
Ezra, dans ses commentaires, sont puisées à cette source, et
Profiat Duran reconnaît fort bien r^ qu'il y a bien peu de nou-
veau dans les ouvrages de ce grammairien '^. 55
M. Munk a déjà accompagné les titres de ces cbapitres de
quelques exemples de leur riche contenu. Nous ne pouvons pas
nous dispenser d'en donner un nombre plus considérable, pour
mieux faire ressortir le rare mérite d'Ibn Djanâh :
1° UelUpse(^^). i5o-i68). — Après le verbe nu:, il faut sup-
pléer bip , Is. xLii , 2 , et Job, XXI , 1 1 ; pi* , Prov. ix , 1 2 ; nDW , Nâh.
I, 5. On a oublié le verbe "j^nriD, I Chron. xvii, 5 , qui est écrit
II Sam. VII, -y ^; xin ou liV"), II Chron. x, 1 6, qui se lit Ii?o/s,xii,
1 6 ; 13^, II Chron. x, 5 , qu'on voit I Rois, xii, 5 ; IDN , Is. v, cj ;
I3n, Jîig. V, 9; le nom c*Da, II Sam. xni, 89, et xxiv, 11.
Il manque î^*\s* devant p^lDi , Gen. xv, 2 ; devant n:ni:n , Jug.
vu, 21; devant niriji^i, l Rois, ii, 26^; ^3iV devant pnirx,
I Chron. IV, 12; ^riN* devant D^h:^, II Sam. xxi, 1 () , qui est
écrit I Chron. xx, 5. Le passage ditficile à'Osée, viii, 6, est
traduit conformément aux accents et en sous-entendant D'i^y :
^Car (cette idole) provient (du conseil) d'Israël et de lui
(le roi). 55 nh^D est pour 'd iy^',Lév. xix , 1 3 ^. Souvent, il faut
sous-entendre dn*, Ex. iv, 2 3 ; Jug. vi , 1 3 ; RiUh, 11, 9 ; II Sam.
XIX, 8; Is. XXX, 20; Ecd. ix, 16. Dans ces deux derniers ver-
sets, il faut l'ajouter au wâw et traduire bien que. La préposi-
' Ri]cmâh,Y>. 169,1. 12.
- Maàsê Efod, p. AA, 1. 12-1 3.
^ Ibn Djanâh nomme crordinairc les livres de Samuel et des Rois «la première
recensions (r^JCtSi? iSno:?), les Chroniques «la seconde recensions' (r^iCr» ':?). Il
complète et corrigée ainsi les denx textes Tun par Taiilre.
'' Ce mot a paschtd, et est ainsi séparé de lék, qni suit.
^ Bihnâh, i5i, aS, où il faut lire : 'o "jï^co opt? xfjDi '6 'n 'd "^x pb' f^b.
xciv OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
tion ^D étant employée pour la comparaison, il faut souvent
deviner, par le contexte, l'adjectif absent; ainsi Midi, vu, li :
«le plus juste est pire qu'une haie d'épines.?? Une ellipse plus
forte est adoptée par l'auteur dans le verset Deut. xx , 19, où
il supplée dî:^"» et traduit : ^ tu ne dois pas abattre l'arbre frui-
tier, comme l'habitant de la ville abandonne l'arbre, en subis-
sant le siège de ta part. ?? Il suppose ab DiX, Prow. xiv, 7, et tra-
duit : ç^ Eloigne-toi de l'ignorant; autrement , tu négliges les
recommandations des sages ^?? La négation exprimée dans le
premier membre de la phrase doit être souvent suppléée dans
le second^. Ibn Djanâh applique cette règle à Deut. xxxii, 3i;
XXXIII, 6; Prov. xxx, 3. Il ajoute même N*S, où aucune néga-
tion ne se trouve, Lév. xxv, 33, d'accord avec la Vulgate^. La
suppression d'une lettre rend quelquefois le mot méconnais-
sable, et il considère \s*, Joh^ xxii, 3o, comme l'équivalent
de ::;\y; nDn, ibid. xxix, 6, = nxDn; Z'y, ibid. ix, 9, = c?^i?;
niiD ^ Amos , Yui ., 8,= iN*''D; D2, Lam. 11, 18, = nD3; inn. Osée,
IV, 18, = TDiiK ^. — Un grand nombre de lettres retranchées,
mentionnées dans le chapitre des ellipses, appartiennent sim-
plement à la grammaire, et nous ne citerons cju'une explica-
tion à'Eccl. XII, 12 (p. 161), et (VEzra, i, G i^ibid.Y-
2" Pléonasme (p. 168-175). — Le même mot ou la même
^ loc. cîL 10^, 26. Le texte arabe porlc : c>-^-^-^ Cs'^^ ^U J^'^ 1^^ ^J
^ îhid. i55, 2 2. La version hébraïque a "))f)j el ^f^Do, à la place de àj
et ^À^ !
"* Celte correction hardie a été blâmée par Profiat Duran, /. c. p. i5i, 1. 2/1.
* Voy. Oiisoûl, col. 20, 2/1-3 0.
^ Nous avons donné quelques passages duch. xxv qui manquent dans la version
hébraïque, ci-dessus, p. lxviii, note 2 et ailleurs. En voici encore un qui devrait être
inséré, p. i5(), 1. 82 : L crj J^Vî^ 03 Ac.]jj5 J Aà-o À^]] L-Sj^js^ cV-3'^
Îyli3 À^]\ Î^IsJU;! ^\ji\ t\.U£ [^3Î; lil AÀiCTl cb I^Lii.A3 ori; ^U 1^3 tN^
)»r'D ir^r'br )r:r':D )r;?'bf5 J.^VL irî'-bji^ )r':D^ 'r^'-bf'j TO'D (j I^aà^o L.<r »:!: r>r:v
rniHODlfCTION. xcN
phrase sont ropëtcs alln de donner plus de l'orcc au discours
MlxA^sb, Ynjb), comme Jérémie, x, qF), et ailleurs. Pour la
même raison, on met le pluriel à la place du singulier, Is.
XIII, 10^; kmos, m, i5; Ex. xii, /la; Léi\ xxiii, 28; Ez. xlvi,
-y; Vs. cxLix, 2; /o^^ xxxv, 10. On ajoute le pronom séparé
pour la personne exprimée déjà par un suffixe, non-seulement
auprès du verbe, où ce suffixe indique le sujet, mais aussi
derrière les infinitifs et les noms, où le suffixe marque le
régime, II Sam. xix, 1; Ncli, v, 12^. — Ibn Djanâli traite
comme pléonasmes toute lettre et chaque moi superflus ou
La'S cj^Ul^lli JUîVÎ Jfi cil) 3 jL^X-wt ^j, ftNcïi.1 jj.^* ^IaÙJ Uj ii.v'Db^
tXi) D?r»f) liODC rc? D'p'75 DTDf' <v.ij9 cilii ^^ tjr^-' «-^J U icNs^ (T"^ . ^-^ cX-''
^ Le texte hébraïque (168, 29) est fortement abrégé. Voici Toriginal arabe de
ce passage : ^" «x_j3L.:>w^ 3 5-^^ «^jJa-iuf (j j-*« JU^^v^iu c_i j^*'^ ^ j-*j
<i>^à^^ (jliuiil t_>i2.iJl ^ ci^ cJ^lljsit (jîj^9siJf ^^ rrj'D JliwJf (_s-^û-J[
ro'D (j^_I_a_-iC /oj-5^ (J^-^■^^•'Î cl '^€^^-^-' i^^^ F'^"* '"'"'^' ^'^'-' -■■"- '^'-^^ J''^
«Le A'e.9î7 est l'étoile connue sous le nom de Canopus, qui se trouve au pôle aus-
tral, et on face de lui, au pôle boréal, le Mrnâh ou. Jerhedân (|3 et 7 de la Petite
Ourse). Le'7lsc/i(r0urse)est également au pôle boréal. C'est pourquoi Job (ix, 9)
fait suivre les noms des trois constellations des mots r^et les chambres du sud?),
parce qu'elles sont situées dans les deux pôles. D'autres prennent kîmâli pour les
Pléiades, et expliquent les mots hadré têmân par la circonstance que ces étoiles
sont sur l'inclinaison australe. En mettant kesîl au pluriel, Isaïe a donné plus de
force et d'ampleur à cette expression, en comprenant dans ce mot les astres qui
l'avoisinent. ^1 Voyez, sur ces constellations, M. A. Stern, dans le Jûd. Zeitsch. III,
2 58 et suiv.
^ Rikmâh, 169, 29 et suiv. «Quelques interprètes, égarés par v. 3 à 5, don-
naient à D'jT le sens de ribbttâ {Ps. xliv, i3) et en faisaient l'énonciaiif de ):r):f?,
qu'ils considéraient comme l'inchoatif; ils traduisaient : «Nous vendons à un prix
élevé nos fds et nos fdles, etc.w Mais ceci est impossible. Seulement quelques
familles, tombées dans la plus profonde misère, et chargées d'un grand nombre
d'enfants, disaient, dans leur pauvreté extrême : «Nous avons beaucoup d'enfants,
allons en vendre une partie pour nous procurer de la nourriture.?)
xcvi ' OPUSCULES D'AIiOU'L-WALlD.
employés mal à propos. Il regarde le premier yod, dans i'i^';
(Ps. CXXXVIII, 6), 3^10^''. [Job, XXIV, 21), V''^"! [Is. XYI, 7) ',
comme un redoublement du signe de la troisième personne;
le mêm, dans "^jDD, etc., comme un redoublement de la pré-
position ]1D. Le mêm est également répété dans "'P^p et ^p'iD , de
D''D, pluriel incomplet d'un singulier inusité "«D; car le mêm du
pluriel disparaîtrait à l'état construit et avec le suffixe. La pré-
position lâméd devant bêt i^Ex, xx, 20), ou |D i^ibld. ix, 18), ne
sert à rien. La négation xb n'a aucune raison d'être dans Jêr.
XLix, 26, et Job, XIV, 16; il en est de même pour ix, I Sam.
XX, 10; pour biS', ibid. i3 et ailleurs; pour "li?, Jos, xvii, \h.
La terminaison du pluriel pour les féminins ol est suivie de
suffixes qui contiennent le yod appartenant au pluriel des
masculins; exemples : "jj^rniD , "j\"n:îr, n\m:n, etc. etc., à côté
de "^niDD^.
3° Substitution d'un mot à un autre (p. i-yy-ic)!). — Elle
comprend tous les genres de métonymies. □:? cq)cuple55 (E.r.
XXI , 8)et 113 K nation w ( Gen. xx , /i ) remplacent :^*\s* ç^ homme -i^ ^ ;
D^D c^eau)? (I Sam, xxv, 1 1) est pour ]'»"' ctvin??, parce que les
' Pour b'b'f) {Jér. xlviii, 3i) et ib'ij'r» {Js. lxv, i/i ), ALou '1-Walîd suppose deux
formes soudées Tuno à l'autre; ainsi 'âyèlîl signifierait : rje ferai qu'il pousse des
gémissements 55, Voir Rihnâh, i -yo , i. 31-171, 1. 3.
- Rihnâh, 1 76, 1. 2 5. Le texte arabe ajoute : ^\yJo)i\ (^ '\->n)2r) J'-i-j L»
7^ y <j U^^Lj^ î^f^ I^Vf ^:2*f (j!^ U Q..^=il 5^-6^ lT^-^Î -"W '^'-^^r^V:'
aXs^ (_>-^-^ ^^'^'^^ "Et il n'îi P^s dit makkôtékâ, comme c'est l'usage. Souvent
un raot reprend sa forme primitive, en abandonnant l'usage constant. D'autn;
part, on trouve welaàhôtêhém {Osée, 11, 3), avec yod, bien qu'il s'agisse d'un
singulier, parce que la terminaison ot se trouvant à la fin du mot, on l'a traité
comme un pluriel, w
•"' Pour le second passage, Ebn Ezra appelle Ii)n DjanAli « songe-creux n à cause
de cette inlerprétation; au premier passage, il altribne celte exégèse à R. Sa'adià,
qui traduit xs^'il] ^«.aI.
INTriODljCTlON.. xcvii
deux mois si<;iiili(Mil une boisson '; dhî -.^ow (^Zac, iv, i»^),
j)Our ]12V «Imile55, a cause de la pun^té des deux ol)jels; n^w
« péclié 55 (^Uv. V, 7 ), pour pip ^^ sacrifice ?? ; noD ce pâque v (^Deul.
\\i, 9) et :in cefete?^ [Ps. cxviii, 9/S), pour les victimes qu'on
sacrifiait en ces jours; Vlro'cr, ville de la Moabitide, est employé,
Is, XVII, 2, à la place des villes du pays deDamiis'-; le nom de
Jacob (JcV. xxxm, 2()) est substitué à celui d'Aron, puisque
le contexte démontre qu'à côté de la race royale de David, il
doit être question des l'amilles sacerdotales; Mîkal est nommée
à la place de sa sœur Mérab (^llSam. xxi, 8), et Absalon pour
son frère Salomon (I Rois, 11, 28) ^. "in'i (^Is. xlii, i()) rem-
place c;"im; inruX (I Clir. vu, i5), ini:\s*; ii^it [Nomh. xxiv, 7),
i^nîT; c'd: (ylmo5, VI, 8, et Ps. XXIV, 4), or; Dîîy (£^2;. xxiv. 5),
V^'; pD (/s. XXI, 5), ^nSii; *; p!îD (Il 5^^. xiii, 8), ncp; "lîjrn
(Zr^c. XI, i3), i!îiNn; ^iDn^D n^3 (Il CAr. xxxv, 21), mpD
^ncn^D ^ ; ^:d bi? ( A^om/>. m , 4 ) , -"^nn ^' ; D3n ( Prov. xxiv, 2 8 ) , ipu; '^.
' Dans le Midrasch Samuel, R. Aïbè dit également que, dans riiistoire de
David et Nâl)àl, il faut toujours entendre vin à la place dV«M. — Rikmâh, 177,
19, il faut lire cijP pour d^dp. Le texte arabe porte : Va a_j /f-i^J V pLif
<Vj ^J<r cravecTeau, on n'est ni avare ni généreux??.
^ Ainsi Sa'adià : ■jj-'nj'i JIa^ lit'ls.9 C:5^s.aJû . Voy. Las. i85o, II, p. 287, n. 1.
'' Un poëte, sans doute Isaac ben Saiil (voy. ci-dessus, p. vu), avait imité cette
singulière substitution de noms en parlant de la chevelure d'Adoniyàh (r':7f' nro),
au lieu de la chevelure d'Absalon. Un critique avait ajouté nf? c:du frère d'Adô-
niyâh??, ce qui détruisait le mètre. Ibn Djanâli, pour marquer l'absurdité de cette
correction, dit : asaàJ[ Ji.i ^ ^^^L vJ>^ >^-C' ^ ^iJI jiî>û, ce qui est,
malgré la bizarrerie de la comparaison, bien rendu par la version hébraïque,
179, 1. 21. Voyez ihià. note 3.
'^ Voy. Ousoûl, col. 39^1, 1. i5-26, et col. 616, 1. 27-80.
'-' Ibn Djanâh compare le c^y^ jl ^ des Arabes, RiJpnâh, 180, lû.
^ Ibid. 181, 28. En arabe : (jJ^ii ^]^s (J.c lAV^ qIs^. Voy. Journ. asiat.
i85o, II, 289, pour ce passage, et Rihmdh, 182, 6-i3.
' Cet exemple manque dans la version hébraïque, Rikmâh, 182, t6 : vr» bf?
(Ps. XXXVIII, 90) "îpc 'fcn )ji) Llb l^T {Ex. xx, 16) ipc ii-> {^st^ 7.1^3 o:n vj-»
wjL (II Sam. XXV, -^i) •■r'-jcr ^pr 76 «kU.** (/6?V/. lxix, 5) ddp •'f':r ^j,VA.tf^
(Ps. lxix, 5) tpz ••-yh.
xcviii OPUSCULES D'ABOlj L-WALia
— Parmi les verbes, t^iv c' brûler ?5 preiiil le sens de londre
(&. XXXII, î2o); ]n*iû cunoudrc^, celui de broyer; DDi ccélrc
silencieux w, celui de s'arrêter (/os. x, i 3, et I Sam. xiv, i 5);
niSnc^voirji, celui de chercher (ibid. \vi, 17); b:-"'! si^fjnifie «il
s'arrêta» [\l Sam. xv, 2/4); ■jb"'"' ^i^ restai? (7!^^-. xvii, 10);
"iDxm (II iSrtm. XIV, /i init.) remplace xnm ç^elle vint?? ^; 121
[ilnd. 19), :?Du' et (le roi) a entendu ??; □M'^xn b^ ••• 3np:T
(jE'j?. xxii, 7), □^-^'7^:^ ••• ^DCai. Ibn Djanâh fait entrer dans
ce cliapitre les cas oii les actions des sens de l'homme sont
confondues; ou le général est mis pour le particulier ou le
particulier j)our le général, le tout pour la partie ou la partie
pour le tout; où certains nombres, comme sept, dix, cent,
mille, sont employés improprement pour désigner une grande
quantité; où les deux genres sont intervertis, parce que, tout
en écrivant un nom masculin, i'auleur a pensé à un féminin,
et vice versa; où le pluriel et le singulier, le parfait et le futur
se remplacent mutuellement. Il y traite également d'autres
licences grammaticales, comme l'emploi irrégulier des formes
et des modes, surtout de l'infinitif qui prend souvent la place
d'un temps déterminé, ou la substitution d'une personne à
une autre-. A la fin, sont résumés les anthropomorphismes.
^ Ainsi les Septante, ei Jonathan chez Kamhî et La^^jarde.
^ Voici un exemple pour chacun des cas donnés dans le texte : rf?"? prend le
sens d'entendre [Jér. 11, 3o); soleil et lune sont places pour le ciel [Eccl. i, 9, et
Ps. Lxxii, 7); rc")D «ongle 77 pour bêle à ongles [Ex. x, 96); pour les nombres, on
peut comparer Lév. xxvi, 2 1 ; Job , xix, 3 ; Eccl. vi , 3 ; Ps. xci , 7 ; ):3'>cn se rapporte
à r>n\t {Ex. xxii, 25), parce qu'on a pensé à 7Jj; r'?r> a pour sujet opo? [Jér. li,
62), comme s'il y avait pf)?. Pour le pluriel qui remplace le singulier, uous
citons un passage omis dans la version hébraïque, et qui devrait se trouver dans
Bikmâh, 187, i. 7, après le mot rcr : dus». J la )tiv^ th O'CD'nr:? od^d irpD rbf? aXX^^
4^Lx.5r.i! (j «_5* L^î (Ji.'J\ (jû ^/JUJÎ i^kJ] (j <ij La tv.A-ci J.C f55o2
ffll en est de même de nimmou [Ezra, 11, G2) (jui est \)onv ni msâ\ leçon qui
NTHOnUCTION.
\(;i\
les mdiapliores vl les expressions lif^un'es (jui nhondent dans
ri^^crilure.
/i" Des mois irrciptiiers (p. i (j 5-?i o 5). — Sous ce litre , l'auteur
réunit beaucoup de noms et de ver])es qui sont formés contre
toute analop'ie. On a ainsi employé h pluriel des infinitifs
IMTjDn {^Ez. xv[, 3i), DD^inTriD (?AîV/. vi, 8); on a ajouté un
suflixe a □n^inncD [ihid. vin, iG); on a mis Mmés sous le hê
de npnm (ihid. xxiv, io)', de i:2n (Jér. xli\, 8), de iDu^m
(/o/;, XXI, 5)'-, de nsDDMT (/i:. xxxu, ic)); on a également
])lacé hhnés sous le premier radical des impératifs *2C*D
(£"2. xxxiT, 20), ^"(b'J (^Sephan. in, i/i), ^mp {Michér, i, iG),
^mn (/.s\ xLiv, 22), 'a^n (/f/r. 11, i'?)^; et de même sous le
second radical d'un certain nombre de troisièmes personnes
du masculin singulier du parfait au haï, et de noms à l'état
construit oii l'on s'attendrait à un patah''. Les mots suivants
se trouve dans la seconde copie {Nch. vu, G/i). En effet, ce verbe se rapporte
à kotdbdm, cl a été senlemenl mis d'accord avec hnmmihjahàsîm , parce qu'il se
trouve placé à côté do ce mol. 77 tin (II5rtm. xx, 6) est pour f>ijo->; c^b {Gen. xli, 1),
pour c^n; rmt {Deut. i, il)), pour rr:r; )3C {Jrr. xxiii, lA), pour Tinfinitil' j'C;
rjrr (/)cM^xxx, 3), pourrjr:;7Dr (L<?i'.xiii, 3), pour 7*:?:; jnp-» (//>îV/. vu, 2.5),
pour 3-)p'; crnj (/s. xxxiii, a), ponr oj-'Ht; '^«33 {Ez. xlih, 3), pour )f>33.
^ Bikmdh, 19IJ, iT). Ibn Djanàli a trouvé ce mot ainsi écrit dans une copie
faite en Palestine; mais il y avait ;;rtia/* dans sa copie babylonienne. La leçon
avec hdmés ne se trouve pas dans nos manuscrits. Voy. Minhat Schnï, ad 1.
- Minhat Schaï, ad 1. .
^ Vxihndh, 196, 87 à 197, h. ll)n Djanâli prouvait à des adversaires, par deux
massoros, que ce mot est bien \\x\ impératif du hal [horhou), et point du 2??él
[hdrcbou],
'' Cette voyelle a sa raison dans nne prononciation emphatique ou prégnante.
De là tous les hm('s des troisièmes personnes du parfait employées comme noms
propres, tels que Ndtdn, Schdfdt, etc. (voy. J. Derenbourg, Not. épigrapk. p. 1 1 0).
Ainsi, dans iiv {Osée, vi, 1), on appuie sur la dernière syllabe pour faire ressortir
les deux radicaux que ce mot a en commun avec jd^dt), de même qu'on lit en-
suite 7'' , pour rr, afin d'établir un autre jeu de mots avec iDCjn'). On pourrait
induire de là que le /.(// sans ddfvsch se prononçait, dans les contrées <lu Nord,
à peu près comme le lièl.
c OPUSCULES D'ABOU'L-VVALll).
résistent à toute analyse exacte : DDiN^JÛs ( Gen. xxxii ,20), pour
ddnïîdd; -xniD (ILSW. m, 26), pour >X'aD; DD'^rnî.nrm [Jér,
XXV, 34), pour DD^nri^Dm ^ nnb^nn (^Osce, xi, 3), pour \nb:"in^.
Il y a d'autres mots qui ont été divisés en deux : cnrù'NTiD (^Ez.
xxviï, 6) doit être réuni en DmD\xn2, pluriel de "ir^wn [h.
xLi, 19); nD:?-bD [Eccl v, i5), en n'oyb:); nvi<-bz'2 [ibid. viii,
17), en "T^xyc'D , signifiant c^ parce que?^ comme '•Dbc'n ç^à
cause de quiw (Jon. i, 8)^. Ibn Djanâh combat encore, dans
ce chapitre, l'opinion de certains grammairiens, qui soute-
naient qu'une quiescente ne pouvait jamais être supposée
après une consonne pourvue de patali ou ségôl, et prouve que
ces deux voyelles, aussi bien que les cinq autres, font supposer
des quiescentes ^. — Dans un court chapitre qui suit, notre
auteur distingue entre les formes irrégulières qui s'écartent
de l'analogie, comme :û>hi:îri (/s. xxxi, 5), mis à la place de
^ Rikmâh, 199, 19-28. Notro auteur traduit: «et je vous broyerai et vous
tomberez comme des vases précieux55. C'est rexplicatiou à laquelle s'arrêtent
Hitzig et Graf. Dans ïOusoûl, col. 566, 1. 25-27, ^^^ Djanâh renvoie, pour ce
verset, à ce qu'il a dit dans la grammaire. La glose du ms. R note 7 a néanmoins
^Jost3^^5 ! Les nombreuses gloses de ce ms. sont donc d'une main étrangère.
^ D'autres formes, irrégulières en apparence, sont expliquées: Ainsi r:t7r ( /iow</_
daschnâh,Is.xxxi\,6) , après quelques hésitations, est considéré comme un hotpâel,
et comme égala houtdaschnâh ; pour l'assimilation du tâw, ibu Djanâh compare
houkkahbês {Lév. xiii, 55), et pour la suppression du dâgêsch dans le second
radical, holpâkedou {Nomb. i, 18). Voy. Rikmâh, 200, 02 à 201, 9. Ebn Ezra
n'a pas accepté cette analyse, mais elle est approuvée par tous les exégètes mo-
dernes, bien entendu sans que notre auteur soit cité. Pour d'autres formes,
Ibn Djanâh adopte une interversion des voyelles, par analogie avec l'interver-
sion des consonnes dans jCd et tjD, rboc et rcbc; ainsi D^j;Df5 (Zac. vu, lA) est
pour D"5.i''Df5 (cf. cependant Rikmâli, 201, 25, où il faut lire "jnf', et Ousoûl, ^427,
16); 7:n' (Is. XXX, 19), pour ^dd^; DD"5prb {Lév.xwi, i5), pour D3"5Drb; rwnrD {ibid.
xxvii, A3), pour ?ccr3.
^ Rikmâh, 200, 5, et suiv. Dans le texte, il faut lire : 1. 7, •^cf'bcj en un mot;
i. 8, "îcfj pour nef)); 1. 1 2 , 'W pour >d.
"^ Rikmâh, 201, 35 à 202, 26. L'expression bi'» bc:, qui se rencontre très-sou-
vent dans ce passage, est la traduction de ^c «Sa, et signifie rprécéderw.
INTRODUCTION. ci
^''blDn , et celles où l'usage établi est contraire à la règle
et qui y rentrent exceptionnellement. Ainsi le futur du
verbe ^n: est d'ordinaire |r)% bien que les autres verbes au pre-
mier radical noiin n'aient jamais .scVe pour le second radical;
cependant on trouve jn: {Jif(j^' xvi, 5).
5° La transposition (^[). 207-2 12). — Elle a lieu pour les lettres
d'un mot (métatbèse) ou pour les membres d'une proposition (hy-
pallage). Ibn Djanâh traite comme des métatbèses les variétés que
présentent les racines à lettres faibles, comme n: et 13\ mtû et nîO\
Dn et m^ [Ps. xxxv, 1), n^ et in i^Juges, xix, 1 1) \ nî3 et îi3,
iiDi et "^n, nîin et y^n (£'^. xiii, lo)^, n:D et jid(P5. lxxxviii,
16). — Comme exemples d'un déplacement des mots dans une
pbrase, contrairement à ce qu'exigerait le sens, Abou'l-Walîd
cite des passages où la préposition nécessaire pour indiquer
les rapports d'un nom avec le verbe est mise devant un autre
nom qui en est le régime ou le sujet. Ainsi il traduit, Ps. civ, 6 :
«les montagnes s'élevèrent au-dessus des eaux?? (cf. ihid.
cxxxiv, 6); ibid. lxxx, 6 : «tu les abreuves de larmes à pleine
mesure??, comme s'il y avait ^'h^i nu*Di; Job, xvi, i5 : ç^j'ai
mis de la poussière sur ma tête??, en expliquant par Vj iDi?
^:np ^. La préposition est transposée, sans qu'il y ait un verbe
exprimé, dans Wïi^'2 "iDi (^Lév. xvii, i/t), tandis qu'il devrait
y avoir 1D"D W^j ç^son âme est dans son sang??. 11 y a égale-
ment déplacement lorsque le verbe est rapporté à un sujet
qui ne lui convient pas; ainsi yiD çtse mouvoir?? est dit de
l'eau, tandis qu'il ne peut se dire que de l'animal (Gen. 1,20,
2 1 ; Ex, vn , 2 8 ; Ps, cv, 3 0 ).
. ^ Rikmdh, 209, 17 : te à moins que dans rdd il n'y ait aphérèse du yàd.v Cl.
ibid. 167, 35.
- Dans le sens de «division, séparation^'. Voy. cependant Ousoûl, 928, 26, où
Tauleur considère pn = fin , dans le sens de ;Lè .
^ Rihnâh, 210, 1 î -2A ; Ousoûl, 522 , 1 7 et suiv.
m OPUSCULES D'ABOU L-VVALID.
G° UinlerDersion(^. 2 i 2-a 1 8). — Elle a lieu lorsque la suite na-
turelle des mots ou l'ordre logique des idées est renversé ^ . Ainsi ,
h. XXVI, 1 1, le complément est placé entre le sujet et le verbe;
Ex. XIV, 21, on dit : cûl mit la mer à sec et les eaux se fen-
dirent 5? , et on intervertit l'ordre logique , en plaçant l'effet avant
la cause; Gen. 1,7, les mots cul fut ainsi 57 devraient se trouver
en tête du verset; ilnd. xxii, 1 3 , il faut traduire : c? Abraham
leva les yeux après cela et vit??, comme si "inx se lisait après
vyj\ I Sam. xiv, 35, le sens du second membre est : ^c cet autel
fut le premier que Saûl bâtit pour l'Eternel 55; car un autre
autel avait déjà été élevé à Mikmâsch pour retenir les Phi-
listins («7»<V/. XIII, ()-i 1), tandis que ce dernier devait empêcher
le peuple de manger les victimes avec le sang. — H y » en-
core interversion lorsque, dans une suite de propositions, une
proposition, au lieu de se rattacher à celle qui la précède im-
médiatement, doit être rapportée à une proposition éloignée.
Ainsi «les trois choses?? (^Ex. xxi, 1 1) ne visent pas les objets
mentionnés au verset 1 0 , mais les cas exposés dans les ver-
sets 8 et (), d'après les(juels le maître peut épouser l'esclave,
ou la destiner à son fils, ou pourvoir à son affranchissement.
Une parenthèse est adoptée par notre auteur, ihid. vi, 3-5;
il l'explique de la manière suivante : En apparaissant aux pa-
triarches, et en leur promettant de leur donner le pays de
Canaan, ttje ne me suis pas fait connaître à eux, en jurant
par le Dieu puissant et par mon nom de Jéhova??, comme je
le fais à toi, à qui j'apparais face à face ^. Tout le verset, Deut.
V, 5, jusqu'à l'avant-dernier mot forme parenthèse, et "iDN*^
^ Le premier exemple est tiré de Ps. cxxxviii, 7, où Ibn Djanâli traduit ^f? par
«aussi?), comme si ce mot était placé avant br, contrairement aux versions an-
ciennes et aux exégètes, qui le rendent par «ncz"' (Targ.), ou par cr colère ^5 (Sep-
tante, Syrien, Jérôme).
-' liilmâh , o'i, S- 17, et «17, 5- 10.
INTUODIJCTION. cm
se lio au V. :i. Ps. \L\, f), les mots c^ puissent les nations être
la rançon w, coupent la proposition, comme cela se fait en
arabe ^ Ce désordre se voit surtout pour les suffixes, qui se
rapportent souvent à un nom éloi[][në : nmx [Ez. xii, i3) ne
se rapporte pas a Babylone, mais à Jérusalem; D^J^iV (Jer. li , 5)
vise la terre de Babylone; DrL^m [Ps. xliv, 'j) veut dire c^et
tu les as établis ?5, savoir les ancêtres, bien que le nom qui
précède soit □^"!3 cdes nations??; inpim (II Sam. xi, 2,5) doit
être rendu et et encourage Joab??. La mémo confusion règne
pour les préfixes, où la personne indiquée par le pronom varie
d'une pro[)Osition à l'autre et ne peut être reconnue (jue par
le contexte. 1 Sam. xv, ay, la proposition ^tel Samuel s'en re-
tourna pour s'en aller-?, est suivie par celle-ci : ^cet il saisit le
pan de son manteau qui se décbira??, où crib? désigne Saiil
qui cliercbait à retenir Samuel '. Ibn Djanâli termine ce para-
graphe par une réflexion au sujet du démonstratif nî, riN?, (jui
* Rilpndh, f2 1 G , 32-36 , compare îs. xliii , 'i. — Lifjno 35 : rComnie (lisent les
Arabes: Doucement! que tous ces {jons soient une rançon pour loi.?' Voici le
texte arabe de ce passa^je : j» «v.À^aj \i^.j>yyo ^^kllf loV^ 3[ 'i.i) -j'in ^tLs «vIa^^
Zy_A..x^JS^ Vmr^ o-'mi c^^9 ..i^v^cî \ô.^^ ^.^LxlL cUiLsv.:2^L> V[ «Ua/o'^ivj
"^^s^lî^sVf Cil] ^[jJ ^^^
La citation forme un demi-vers arabe du mètre basit, du poëte Nàbiga (H. De-
renbonrg, Dîwân de Ndbiga, p. 70 , 1. G ; Ahlwardt, Silta, p. 8). Les mots « comme
disent les Arabes ?5 montrent qu'lbn Djanâli n'a pas emprunté ce demi-vers au
diwan, mais aux grammairiens arabes qui le citent tous. Voy. Moufassal, p. ()5,
1. 19, et le Commentaire sur le Moufassal (Vlhn Ya'iscb, p. 53^. 11 en est proba-
blement ainsi des autres vers cités par notre auteur.
- Ibn Djanâli ajoute très-judicieusement (Rikindh, 21 5, 28-82) : trSi le pro-
nom, comme cPaucuns le prétendent, se rapportait à Samuel, qui aurait agi
comme Aliîyâh agissait plus tard en face de Jéroboam (I Rois, xi, 3o), on lirait
i^vi'pv «et il le décliiraw, tandis que le nifal jnp'i indique que le manteau se dé-
chira sans intention de la part de celui qui le saisit. w Les Septanle, qui ajoulent
le nom de Saûl dans le texte, traduisent néanmoins par les mêmes mots que I Rois ,
XI, 3o, comme s'il y avait jpjnp--).
civ OPUSCULES D'ABOU'L-VVALID.
se rapporte tantôt à ce qui précède, tantôt a ce qai suit. Il
explique, à cette occasion, le verset 1 2 du chapitre m de
VExode d'une manière originale. Dieu dit a Moïse : c^Ne crains
pas de te trouver en présence du roi d'Egypte, car je serai avec
toi, et te donnerai force et courage, et ce qui doit te le prouver,
cest que je t'envoie^:') c'est-a-dire , puisque je t'ai confié cette
mission, je te dois l'assistance nécessaire pour la remplir. Les
mots çç quand tu feras sortir ce peuple, etc. 55 forment une pro-
position détachée, et n'ont rien à faire avec le signe que Dieu
donne au prophète; car, d'abord. Moïse n'a jamais douté que
sa mission lui vînt de Dieu, puis, s'il avait conçu des doutes à
cet égard, la preuve par un fait futur n'aurait pas suffi pour
les dissiper^.
Les onze derniers chapitres de la grammaire ont pour objet :
l'interrogation et les particules interrogatives, en particulier
la particule hc, susceptible de ponctuations diverses; les noms
déterminés, tels que les noms propres et les noms communs
affectés de l'article, et les noms indéterminés; le masculin et
le féminin, la formation de ce dernier genre dans les noms,
les pronoms et les verbes, l'emploi du masculin pour le fémi-
nin, et vice versa, et d'un même mot pour les deux genres,
enfin l'application du genre féminin, lorsqu'on sous-enlend
une nation ou une certaine manière d'être; les particularités
des noms de nombre et leur svntaxe.
' Rikmâh, 218, 6-2 1 . — Par la preipière raison, Ibn Djanâli réfuie l'opinion
(leSa'adiâ, qui ti'aduil : il [iL (Aj cJ^»^'^^ ^J ^J î » j^s^j dst.^ (Jj"^^ ^'
«je serai avec loi, ce qui est une preuve que je Tai envoyé, et quand, elc.?:i, et
de [\. lehouda Hallévi [Kouzarî, iv, 3) , qui est d'accord avec Sa'adià , lorsqu'il dit:
T))f>? ib rp iny> r'rf? o ^^JL> \c^ Javo rno] ^jlj>^ J*^^ p'^^'-^ (jl^tX5^
(jLCo J5 (J (j)y^^\ ^] iA\^^y/i ^\ oû^i (dans la version hébraïque, il
laiil lire : t)v 't '3Df5 '2 ri)f?r) pjpr ). Par la seconde raison, noire auteur s'op-
pose à l'interprétation de tous les exégètes qui, dejtuis Ebn Ezra jusqu'à Knobel ,
cherchent la preuve ou le signe dans le second mend)rc du verset.
iNTi;oi)i(/n()[\. nv
On le voit, aucun [)iicaomèno do la lan{ju(î n'échappe à
raltcnlioii d'ibn Djanâli. Mais nous avons insisté volontiers
sur les chapitres où noire grammairien couvre du nom de
ti<]ures de rhétoricpie les hardiesses inconscientes d'une exéjjèsc
que les champions les plus téméraires de la critique moderne
ne désavoueraient [)as.
Nous ne devons pas passer sous silence un dernier trait
particulier de la libre exégèse d'Ibn Djanâh. Nous voulons
parler du peu d'attention qu'il paraît accorder aux accents
lorscju'ils gênent son interprétation. Nous ne citerons que deux
exemples : haïe, i, 5, il traduit : «Plus vous êtes frappés et
plus vous persistez dans la révolte^? \ ïbn Djanâh reporte donc
au second membre de phrase le mot Tii?, que les accents rat-
tachent au premier. — Ibicl. ^ , il traduit : c^En peu de temps,
nous aurions été comme Sodom, etc.'^w. Ici encore, :û2?dd est
lié, contrairement à l'accentuation, avec les mots suivants.
Le bon sens, l'esprit d'analyse rigoureuse, la connaissance
profonde de l'hébreu et des langues congénères qui régnent
dans le Louma, se retrouvent dans la seconde partie du Kitâh
at-TanUli, dans le Kitâh al-Omoûl, ou Livre des Racines. Ici
encore, les prédécesseurs lui apprennent bien peu de chose,
les lexicographes de son pays, Menahém et Dounascli, ne
peuvent que bien rarement être mis à profit, les travaux des
Karaïtes n'avaient guère pénétré en Espagne^, Hayyoudj,
^ Ousoûl , 525, 37. — Ebn Ezra suit cVabord la même opinion et, à quelques
lignes de distance, il adopte une autre exégèse, sans avoir l'air de se douter de la
contradiction dans laquelle il s'engage.
- Rikmâh, 99, 'j/j : c)70d ^nj) po O'T. Ici, Ebn Ezra recommande, «comme
un principe important, qu'il faut suivre la voie indiquée par les accents; 77 il a
probablement l'intention de critiquer Ibn Djanali. On citerait cependant bien des
exemples où Ebn Ezra viole lui-même son principe.
•^ Neubauer, Journal asiatique, 1862, II, p. 200, Notice sur la lexicographie
hébraïque, p. 18/1, note A , cite la noie marginale d'un manuscrit d'OxIord (Bodl.
(iod. Hunt. i55) où Ibn Djanàli combat la lausse inlerprélaliou iVKzcch. xviii, 6,
CM OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
cilo à tout propos, ne s'était pas occupé des racines saines; et,
bien cjuil divise les racines faibles et les racines ^jéminées dont
il s'occupe d'après leurs sens différents, il ne donne presc|ue
jamais l'explication du mot en arabe, et rarement il s'arrête à
des passages difficiles de l'Ecriture où ces racines se rencon-
trent. Le Hawi, ou Recueil des racines de Hayyâ Gâôn, est
resté inconnu à Ibn Djanâh; mais il cite les explications tal-
mudiques de ce docteur et de Scherîrâ Gàôn, le père de
Hayyâ, parce qu'il aime à mettre en lumière le sens des ra-
cines rares par l'usage qu'en ont fait souvent les docteurs dans
la Misclmâhei dans les autres ouvrages rabbiniques^ Dans celte
voie, il avait été précédé par lehouda ben Koreiscli et Sa'adiâ
Gâôn. Le premier lui avait appris, en outre, à se servir du
par 'Anàii cl sa secte, et particulièrement par Ben Zita. Notre auteur connaissait
peut-être ces passages par les écrits de polémique contre les Karaïles, composés
par Sa'adià.
- En réunissant tous les passages où Scherîrâ est cité, on voit qu'Ibn Djanàli
n'avait entre les mains qu'un commentaire du Gâôn où étaient expliqués les mots
difficiles du Traité de Sabbat. Voici ces passages : col. 57, 1. 3o; col. (jO, 1. 5-()
[Sabbat, 766); col- 129, 1. 'ih-^^] {Sabbat, i56); coi. i5a, 1. ag-So (m. De-
cliôrot, VII, 1, probablement expliqué à l'occasion de Sabbat, 110 b, d'après la
variante (Wirucli,». v.fe^Dp); col. i58,L 3o; col. 220, 1. 3o {Sabbat, ior)rt,-
cf. Aruch, nr:f5 3); col. 28 A, 1. 3i {Sabbat, 1106); col. 32(), 1. 32 {Gitlîn, Gijb,
probablement à l'occasion de Sabbat, 7/1 6); col. /191, 1. 9-1 1 (7-7-*" cJ Orî I )5
*Ul ï.'A:^\ b"j \)b> fjTX )2'j"5b r)3C 7)»br> ^x» fopb; c'est Sabbat, 12a); col. 617, 1. 7
{Sabbat, 55 &); col. 5 Ai, 1. 1/1-18 {nr, IjUJI y^^i-j (J j'f'.i pt^c jiJ c>rîNj'
Sabbat, 1 23 6) ; col. 557, 1. 7 et suiv. ÇOuhsin , m , 2 ). Peut-être faut-il lire •>(>? 31,
dont le commentaire sur la sixième section de la Mischndh est cité par Abou'l-
Walid. L'édition imprimée de ce Commentaire (Berlin, i85G) est certainement
incomplète (cf. col. 16/1, 1. 3-8, où fjTX jT paraît également devoir être rem-
placé par 'f?r jt); col. 718, 1. 10-12 (m. Sabbat, v, 1). — Il faut en excepter
cependant deux endroits, où Scherîrâ donne le sens de deux mots qui se trouvent
dans le chapitre vu du Traité do Giljjn (col. 71, 1. 5-7, et col. 1G8, 1. 9). Mais,
eu égard à toutes les autres citations, on est en droit de supposer que les deux
iiiOts, appartenant aux pages de Gil{in qui s'occupent de médecine, ont été
expliqués à l'occasion des pages analogues qui se lisent dans le Traité de Sabbat,
fol. 1096 et suiv. (cf. U, Nissim, Claris tahnudica , éd. fioldenlhal, Wien, 18A7,
INTHODliCTlON. ,:v,i
turmnim on de l.i version nraméenne', cl Sjuulia, sans parler
(le l'c^ExpIicalioii des soixanle-di\ mols??'^, lui rounnl ses
versions arabes d'un ^jrand nombre de livres bibli(]ues, versions
(jiii reposent souvent sur une tradition aulbenli(jue, puisée
auprès des maîtres cpi'il avait fréquentés et dont il avait suivi
les leçons en Syrie et particulièrement à Jérusalem ^. Mais si
Abou'l-Walid s'est approprié la métbode suivie par lebouda et
Sa'^adia, s'il s'est autorisé de leur exemple pour se permettre
l'interprétation du sacré par le profane, s'il respeclo pieuse-
ment rexéîT:èse transmise par la boucbe des anciens, il élar^rit
A6 a, 1. iiU.). On peut conclure de là que Sclierîrà n'a pas écrit d'autre commen-
taire. — Quant aux citations de Hayyà, elles semblent tirées en partie de ses
commentaires de la section de Tahàrôt. D'autres citations se rapportent également
au Traité de Sahhat, comme col. G96 , 1. iG-20 [Sahhal, 87 />), et col. 0()(), 1. h
(Snhbat, 77 h). Il est parlé (col. 77, 1. Q'j) de ctn-'D de 11, Hayyà, pour im mot
tiré de m. Bésâ, 11, 1 (cf. cependant KéUin, \iv, 3). — Ces Commentaires pa-
raissent avoir été écrits dans un mélange d'hébreu et d'araméen avec de l'arabe,
comme le Miftéah ou Clavis, de R. Nissim.
^ R. lehouda ben Koreisch, Epislola, éd. Barges et Goldberg, Paris, 1857.
' Ces soixante-dix mots ont été publiés en même temps par M. Dukes, Zcit-
schrlftjûr die Kiinde des Morgenlandes , V, ii5-i36, et J. Derenbourg, Wisscn-
schajïl. Zeitsch. filr jûd. Tlœologie , V, 3 1 7-3 2 h .
^ Il est certain que Sa'adiâ a traduit et en partie commenté le Pentateuque,
Isaïe, les Psaumes, les Proverbes et Job. Ce sont les seules versions de livres de
l'Ecriture dont les différentes bibliothèques de l'Europe possèdent des copies, et
ce sont aussi les seules que nomme l'auteui- du Kitdb al-Jlhrist {éd. Fluegel, p. y\^->
\. 10; cf. de Sacy, Chrest. arabe, I, p. 307). Son séjour en Syrie est attesté jtar l'his-
torien arabe Mas'oudi, qui était son contemporain et qui l'avait vu à Jérusalem
(passage du Tanhîh, publié par S. de Sacy, Notices et Extraits , VIII , p. 1 G7 et suiv.) ,
et parait confirmé par lui-même dans son Commentaire sur le livre de lesîrdh (ms.
de la Bodléienne, à la fin de l'introduction), et par le Commentaire sur les Chro-
niques, publié par M. Kirchheim (187/1), p. 36, 1. /i-5. Ce n'est qu'en Palestine
que Sa'adià a pu encore trouver le texte hébreu, perdu depuis, du Livre des
Jubilés et du Middât Ilakâmim t? Mesures ou règles des docteurs^. Là aussi,
il a pu voir l'original hébreu, également perdu depuis, du premier livre des
Macchabées. (Voirie journal Uakhavmel , 1'* annc'c, W'ilna, 1871, p. GA; cf.
aussi Jiidische Zeitsch. X, 26^1.)
cviii OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
singulièrement le champ de la méthode comparative par une
connaissance plus étendue et plus sûre des langues congénères.
M. Neubaiier, dans sa Notice sur la lexicographie hébraïque,
a donné un extrait de la préface qu'Ibn Djanali a placée en
tête de son dictionnaire, et l'a fait suivre d'un certain nombre
d'exemples tirés de cet ouvrage ^. Depuis, le savant bibliothé-
caire de le Bodléienne a publié le texte arabe tout entier du
Kitâb al-ousoûl^. Aussi, serons-nous très-sobres pour les articles
que nous faisons entrer dans cette introduction.
Les particules n'ayant qu'une lettre et qui s'attachent à la
racine étaient traitées de main de maître dans le sixième cha-
pitre de la grammaire; ies particules qui forment un mot à
part ont été réservées, par notre auteur, pour le dictionnaire.
Quelques exemples montreront de nouveau à quel point l'exé-
gèse d'Ibn Djanâh est originale, vraie souvent, ingénieuse
toujours.
Voici l'article M(^ . ^t Cette particule signifie proprement
une des deux choses (ou) Cependant, par extension, elle
prend le sens de la conjonction wâw, Lév. iv, 28; xxvi, /n;
— celui de im conditionnel, comme le premier des deux i^v,
Ex. xxi, 3i et 36; II Sam. xvni, i3, où la proposition qui
répond à la condition commence par la conjonction wâw, sans
que cette lettre, ce qui est fort rare, soit attachée, dans ce
membre du verset, à un verbe au parfait ^^; — celui de sinon,
Mal. II, 17, qu'il faut expliquer : et Si ce n'est pas, comment
concilier cela (cette impunité du méchant) avec le Dieu de la
justice équitable? 7' — celui du fractionnement d'un tout, sens
^ Journal asiatique, i8Ga, II, p. 218 et suiv.; tirage à part, p. 172-201.
- The book of hebrcw roots, Oxford, Clarendon press, 1873-1875.
-* Ousoùl, col, 3/1, 1. \[\ et suiv.
'* V^oy. Riliindh , 22, i/i; cf. Ewald, Lehrbiirh der hebraisclœii Sprache [iS'jo),
p. 859.^
iNTiiODiurriON. cix
dans lequel la particule doit être répétée, comme U| o.w arahe,
Lév. Y, n : ç^Si un homme touche à (piehjue chose d'imj)ur, soit
à tel objet, soit a tel autre objet w ; et non pas k ou à tel objet ?? ,
puisque c^à quelque chose d'impur w est le sens général qu'on
divise ensuite. 55
Pour TN, il donne d'abord le sens de 5i>i c^ alors?), devant le
verbe au parfait et au futur; on ajoute yôd^ "'ïN; on le fait
précéder de mêm^ et quelquefois de |D, et on a ïND et ïw\ ]12,
dans le sens de *X-« et *Xa^ ^t depuis jj. Les versets Ps. xl, -7-8,
signifient : c^Tu ne nous avais pas demandé des sacrifices et tu
ne m'avais pas déchiré les oreilles par une telle exigence,
lorsque je montrai mon empressement d'accomplir tous les
préceptes du culte que tu m'ordonnerais ^ ?? — Juges, v, 2 1 -2 2 ,
veut dire : c^Dans le wâcli de Kischôn, je les écrasai, en les
foulant avec violence, lorsque les chevaux avaient les sabots
usés par la course vertigineuse de la fuite, et précipitaient les
cavaliers à terre ^.w — în* a aussi le sens de U^j> c^ autrefois,
auparavant, jadis 55; II Sam. 11, 27, est traduit ainsi : t^Si tu
n'avais pas parlé, le peuple n'aurait pas cessé de les poursuivre
dès avant le matin ". ?;
Nous résumons encore farticle iD. Cette particule est appli-
quée de plusieurs façons. Elle signifie, malgré cette circons-
tance ou malgré cette manière d'être, par exemple, E^.xxxiv,^ :
^Puisse Dieu marcher parmi nous, bien que ce peuple soit opi-
niâtre;?? fopiniâtreté ne pouvait pas être une raison pour
que Dieu accordât son pardon à Israël (cf. ibid. xxxii, ()); —
îbid. XIX, 5 : f^Vous serez, parmi les peuples, ma propriété
élue, bien que toute la terre m'appartienne;?? — Geu. viii,
' Ousoiil, 29, «7 : tf Lorsque, à la stalion de la montagne du Sinai, le peuple
dlsraël dit : Tout ce que Dieu dira, nous le ferons el nous récoulerons. 55
■^ Voir Ousoîil, 170, 28, et 18, 3??.
■* Comp. Bikmàh , 155,01.
Gx OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
'2 1 : «Je ne maudirai plus la terre a cause de l'Iiounne, bien
que le penchant du cœur humain soit mauvais dès sa jeu-
nesse; w la méchanceté ne pouvait pas être la cause de la pro-
messe divine de ne plus maudire la terre; — Jos. xvii, 18 :
^<:Tu extermineras le Cananéen, bien qu'il possède des chariots
de fer, qu'il soit puissant; j^ — Gm. iv, a /i : ^Dien que Caïn su-
bisse un châtiment sextuple, Lémék sera puni soixante-dix-sept
fois; 7? — Dan. ix, 9 : ^^Dieu est miséricordieux et pardonne,
bien que nous nous soyons révoltés contre lui. 75 — ^D a le sens
de c^par rapport àw, [I Chron. xxii, G : t^W ^^uént par rapport
aux blessures (cf. II Rois, viii, aç))^;'? — Jér. xi, i5 : ^Par
rapport â ta méchanceté d'autrefois, tu ressentiras les affres
de la mort, v — "id signifie en outre ^^ de même v , Osée, xi , 10:
«Ainsi il rugit; w — «lorsque 57, Job, vu, 1 3 ; ^t Lorsque je di-
sais: Mon lit me calmera et ma couche emportera ma plainte;
tu m'as brisé par des rêves terrifiants, tu m'as assailli avec des
visions émouvantes. ?? — Il est mis pour le pronom relatif,
Nomb. XIV, 1 3 : « Desquels tu les a tirés; 55 — il devient adverbe
de lieu, Is. xxx, 21 : «Que vous alliez a droite ou a gauche;??
— il signifie «parce que??, Gcn. m, 1 à : i^Parce que tu as fait
ceci;?? — il est interrogatif, Is. xxix, 1 G : fc L'œuvre dit-elle a
son créateur??? et dnns ce cas, ^D peut être précédé du lié in-
terrogatif, et devenir ""DH, de même que les Arabes disent tKi>î ;
— il signifie « de même que ?? , h. liv, (j ; — « parce que ?? , Prov.
XVI, 2 G : «L'àme du malheureux prépare son propre mal-
heur, 'parce que son ])ropre langage le charge -; ?? — «puisqu'il
en était ainsi?? (ii commençant une phrase incidente), I Sam.
XXII, 22 : «J'ai su en ce jour, puisque Dô'êg l'Idiiméen y était,
qu'il ferait son ra])porl l\ Saûl;?? — «certes?? (Jji),?Air/. xxv.
Sur c^:rî , voy. Bihndh, 1.^)9, 35; aoo, 9.
2 Oiimûl, hh, 1^-20. Il fuiif, 1. iG et 21, l^ pour l/, cl I. fî.'>, a(lo[)lcr la
locon du niniiuscrit de l^ouen.
INTlîODUGTlON. cxi
î2 5 : c^ Certes, toi est son nom , Ici il (3sl; ?? O.sc'^s ^'^ 9 • ^^ Certes,
ils connncltcnt des actions abominables '; 55 A'. \iv, f) : ç^()ac
vous nicprisicz le conseil de Fbumblc, eerlcs Dieu le proté[je;??
— rcen vérité, sans douter Ex. wiii, 33 : '^^Sans doute, ceci
deviendrait un piéf];e pour toi;?? et avec hê (^-n), 6W. xxvn,
36 : r^Sans doute, on lui a donné le nom de Jacob;?? II Smn.
xxni : ^^ Il était sans doute honoré ^; ?? — ç^ afin que ?? ("'D = (J) ,
Ps. XVI, 8 : ^^Afin que je ne sois pas ébranlé de ma droite ^;??
l Roisy vin, 35 : ^^Âfii que tu les exauces;?? — c^si??, Ruth, 1,
l 'j : t^Si je disais;?? — r. jusqu'à ce que, pour que?? (/p^),
Ps. en, 5 : ^^ Jusqu'à ce que ] Rie oublié de prendre ma nourri-
ture;?? ce qui implique souvent un témoignage de dédain, Eœ.
m, 1 i : fîQui suis-je, pour (pie j'aille??? — ç^ pour cela?? (td]is.J),
Osée, vu, ili : c^ C'est pourquoi ils gémiront.?? — La fin de
l'article est consacrée à la particule composée DX ^D.
Nous aurons accompli notre tache de faire connaître les
qualités rares d'Abou'l-Walîd, lorsque nous aurons mis sous
les yeux des hébraïsants encore trois articles du Livre des Ra-
cines qui traitent, l'un d'un verbe complet, l'autre d'un verbe
incomplet ou à radicaux faibles, et le troisième d'une racine
gemmée.
1° Bâra''. — G en. i, 1; h. xlf, qg; G en. v, 9; ihid. vi, 7;
Nomb. XVI, 3o; Is. xlii, 5; ibid. xliii, 1; Ps. lt, la; Gen.v, 1;
— nifal : Ps.cu, i(j; Ez. xxi, 35; Ex. xxxiv, 1 0 ; Ps. civ, 3o;
Ez. xxviii, i5; Gen. 11, 4; — ce mot est de la même famille
que l'arabe |^j, qui signifie ^'\\ a créé??. Un autre sens, celui
de c^ choisir, élire??, se trouve Jos. xvii, i5, iS; Ez. xxi, 9/1.
^ Sur les antres parties du verset, voyez RiJpnâh, i53, 21 ; Omoûl, 799, 19.
- Dans la citation [OuroûI, 817, 1 5) il y a confusion entre v. 19 et v. 20;
puis, 1 Chron. xi, 25, on a mis ):?pour':?. Voir, sur ce hé, Uikindit,,h?y, 10-iA.
^ Voy. Ebn Ezra . ad loc.
'' Oiisoûl, 107, 27 à 111, 33. — Les exemples qui se Ironvenl en tè(e de
rarlicic donnent, comme toujours, ditTérentes formes du verbe.
cm OPUSCULES DABOU'L WALID.
Abou Zakariyâ pense que herou (ï Sam. wii, 8) vient de cette
racine, dont on a fait tomber Vâléf])our l'allégera II aurait
mieux valu dire que Yâléf de bânf s'est changé en hê, et qu'on
a eu ainsi hcrou sur le modèle de "àsou, bënou. A mon avis, il
faut rattacher à cette racine et à ce deuxième sens lehârâm
i^Eccl. m, 18), hiirâm étant primitivement heraâm, dont on
a changé Vâléf en hê, de telle sorte qu'il a fini par ressembler
à raâm, \lsâm; le lâméd a pris le sens de ^al, comme cela a
lieu I Sam. xxiii, 20; II Sam. xvni, 11; Prov. ix, i4 (cf. le
second hémistiche^). Le sens de la phrase est: ^^ Parce cjue
Dieu les a choisis et élus entre toutes les créatures. 11 II fau-
drait, il est vrai, encore dscJiér avant *"«/, comme Dcut. xxxii,
0 1, mais ce mot est souvent retranché, comme nous l'avons
fait observer dans le Louma^, et '«/ est remplacé par lâméd ^.
Voici la pensée que le sage a voulu exprimer dans ce passage ^ :
Après avoir décrit le soin extrême qu'il a donné à la sagesse,
le grand prix cju'il y attache et le degré élevé qu'il y a atteint,
Salomon s'étonne que, malgré le haut rang qu'il occupe, il
puisse être soumis au même accident que l'ignorant, savoir à
la mort. C'est là ce qu'il dit Eccl. 11, 16-17. A peine a-t-il
terminé sa déclaration, qu'il trouve détestable et affligeante
cette parité de l'homme instruit et de l'homme ignorant de-
vant la mort, que Salomon se met à s'étonner d'un autre
point, plus blessant pour son âme, plus douloureux pour son
cœur, et qui lui inspire un plus grand dégoût pour la vie,
c'est l'égalité devant la mort entre l'homme et l'animal. c^Je
me suis laissé aller, dit-il, à l'étonnement au sujet de l'homme,
' N. 71,3-7.
^ Voyez Rikmâh, 20, i. — Omoûl, 10 (S, if», il y a confusion entre v. 3
et V. \h.
' Cf. p:r3 (II Chr. I, '4); Uilpndh, 153, 37.
^ Ihn Djanûli est quoique- peu prolixe dans sou interprétation; nous avons
cherché à ohn-j^er aufant que nous avons pu.
INTKOnilCTIOiN. ,;mii
(ino Dieu a choisi et élu parmi los êtres vivants, destincvs à
mourir, et dont, après réflexion , on reconnaît que le sort est le
même que celui des animaux [ihuL m , 18); » en eiïet, l'homme
est un accident et l'animal est un accident, et un même acci-
dent les atteint tous les deux, puisque celui-ci meurt comme
celui-là, et le même souflle est en eux sans que l'homme ait
un avantage sur l'animal (v. i()); car tout vient de la ])oussière
et tout y retourne. .... Mais ce souffle est le souffle de la vie,
qui est commun à l'homme et à l'animal privé de raison et qui
périt lorsque meurent l'un et l'autre. L'âme raisonnable, au
contraire, appartient à l'homme seul parmi les êtres voués à
la mort, et elle continue son existence lorsque l'homme a dis-
paru Les hommes instruits, poursuit Salomon, savent
que l'âme raisonnable, légère, pure et d'une substance fine,
monte et s'élève vers son élément, tandis que le souffle de la
vie dans l'animal, lourd, épais et grossier, descend vers son
élément et périt avec le corps (m, 21) 5) Cette explication
est d'accord avec la raison , d'après les affirmations des philo-
sophes habiles, et avec la tradition des prophètes; car cette
pensée n'a jamais cessé d'être connue parmi les nôtres; elle
était répandue et adoptée par tous. Car si Abigaïl dit à David
(I Sam. XXV, 29) : ç^ Que l'âme de mon seigneur soit enveloppée
dans le faisceau des vivants avec l'Eternel , ton Dieu ! 5? elle a
entendu parler de la vie éternelle, et aborder David par une
pensée connue , consentie et acceptée. ( Cf. Eccl. xn . y . ) — Le hê
du mot haolâh ce qui monter (ni, 91) est l'article qui déter-
mine et affirme; c'est pourquoi il a kâmès, comme Ez, xx, 82;
Gen. XXXIX, 1 7, et tel qu'est toujours vocalisé le hê de l'article,
quand il précède un ^ayin, excepté dans le mot haiwerîm
(Il Sam. v, 6) ^ Si le verset devait exprimer un doute, le hê
' Hikmâli , 101, I. ç)-i3.
cxiv OPUSCULES D'ABOU'L-VVALID.
aurait patah, d'après l'habitude constante du langage. Bien que
le hè de haijyôrédét «qui descend?? i^Eccl. m, 21) aii patah,
le dâgêsch dans le yâd est encore un indice que le hê est
l'article, d'après ce qui arrive dans la plupart des cas, bien
qu'il y ait quelques endroits où le dâgêsch se met également
apvès le hê interrogatif (^Lév. x, 1 9 ; Nomh. xni, 1 9 ; Joh, xxni,
6) ^ Nous avons traduit : « L'homme est un accident, etc. w en
considérant mikréh comme étant à l'état absolu, parce que le
rêsch a ségol, et qu'à l'état construit, cette lettre exigerait sêrê. . .
L'homme a été considéré comme un accident, bien que les
individus soient des substances premières, parce qu'il se dé-
fait, se disjoint et s'en va. Puis, l'animal a été mis en rapport
9vec l'élément de la terre, bien qu'il soit composé des quatre
éléments, parce que la terre en est l'élément le plus visible,
le plus épais et le plus corporel , et parce que cet élément n'est
pas séparé des autres éléments. Le chef de l'Académie (Sa'a-
diâ), le Fayyoumite, n'attribue pas le verset EccL ix, 2 : « C'est
la même chose pour tous, le même sort est réservé au juste
et au méchant,?? à Salomon lui-même; mais il le considère
comme l'opinion des ignorants qui prétendent qu'il n'y a pas
de différence entre le pieux et l'impie, bien que cette diffé-
rence soit grande , comme le dit le prophète Maléaki (m , 1 8 ) ^,
Cependant, dans ce verset aussi, il peut s'agir de la mort,
sans que cela soit contraire à la foi. -^ Mais revenons à lebâ-
râm. C'est le seul exemple, en hébreu, où le himéd se place
devant un parfait^. — Oubârê' (^Ez. xxni, /i-y) signifie «tailler
{(Sj^)") couper??. — Ban (Jug. in, l'y),, heriim (I Rois, v,
' Rikmâh ,921,2 8-3 2 ; cl. 1 Vi , 17-19.
- L'explication d'Eccl. m, 21, par Sa'adià , se \ii Emonnôt [éd. d'Amsterdam),
'^1 c? à 82 a. Nous n'y avons pas trouvé son opinion sur EccL ix, 2 , citée par notrf?
auteur.
^ Voyez p. cxii, ligne 5 et suiv.
INTRODUCTION. cxv
3), heriâh [Ez. \x\iv, 3), heriol [(jeu. xm, B). Dans hiryâh
(Ez. XXXIV, 9o), Vâh'l a éU\ retranche', on hum In troisiomo
radical âléfs. été clian[i;é en Ac, sans cependanl, prendre un
dâgêsch, comme "amyyâh^. — Benâh (^Hab. i, 16) est le ([ua-
lifîcatif de maàkâlô; le hê est paragogique, comme dans d'autres
mots cités dans le Loûmd-^. — Le sens de hân se retrouve dans
lehabriàkém (I Sam. 11, 29), qui admet deux explications : on
peut prendre le suffixe pour un complément direct, et tra-
duire «pour vous engraisser 57, ou bien pour un complément
d'annexion, le verbe étant intransitif, comme hihri dans le
langage des docteurs^, et traduire par rç votre engraisse-
ment ??.
2" "Out^. — "Awetâh f^Est. I, 16); leawwêt (Lam, m, 36).
Cette racine a été mentionnée dans le Traité des Racines aux
lettres douces^, et complétée par nous dans le Moustalkik^.
""Awetâk peut avoir pour racine ^âwâk, en comparant "âsetâk
ou ^âwaty comme kortâh (II Sam. m, 12)^. — Abou Zakariyâ
a fait entrer dans cette racine la ont (/s. l, /t); nous croyons
devoir le dériver de la racine géminée \îtat, comme labour
(^Eccl. IX, 1), qui a la même origine que bârour i^Job, xxxiii, 5).
A mon avis, ^êt (^Eccl. viii, 5) signifie endroit, science 75, comme
l'indique le moi misckpât ç^jugement??, qui l'accompagne. Le
même sens se retrouve I Clir. xii, 32, où laitthn signifie les
traditions et le droit, comme on le voit par la suite, où il est
^ Bikmâh, 167, 16: Biryâh, pour benâh, avec suppression du 7j6d de pro-
longation et changement de Wllefen yod. C'est la seconde des deux analyses, avec
une légère différence pour expliquer l'absence du ddgesch.
- Rikmdh, 89, 20 et suiv. et surtout 1. hi.
' Lév^, Neuhebr. und chald. Wôrterbuch, I, 2 G A, col. a.
^ Ousoûl, 5i3, 7 à 5i/i, 17.
^ D. 86, 15-17, où il faut lire p;^? r)!33j; N. 5i, 3-2-36.
^ Ci-dessous, p. 109.
' Rikmdh, p. 85, 1. t^o.
cxvi OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
(lil : «pour savoir ce qu'on fait en Israël w. L'homme ''ittî i^Lév.
\vi, 3i) est également un homme au courant des traditions,
un jurisconsuhe qui sait ce qu'on doit faire avec le bouc émis-
saire; V/^ï est donc un dérivé de ''et. — Partant de cette donnée,
le verset h, l , 4 , serait l\ expliquer : « afin de donner l'intel-
ligence des choses à celui qui est pauvre d'esprit, faible de
connaissance, ignorant 57. — En effet, si ''et était d'une racine
au second radical faible, le pluriel \ttîm n'aurait pas de dâ-
gêsch. Il est vrai que la lettre quiescente douce pourrait être
absorbée par le dâgêsch, dans le tâw de ''itthn et "itti, comme
cela a lieu pour sîs, au pluriel sissim (I Rois, vi, 18); mais,
pour ce dernier mot , l'origine d'une racine à la seconde lettre
faible n'est pas douteuse, tandis que ^èt, tout en pouvant être
comme hên d'une racine au second radical faible, est en réa-
lité comme hês, lêb, etc. d'une racine géminée, puisqu'il a,
comme ces derniers mots, dâgêsch au pluriel et lorsqu'il est
suivi d'un suffixe. Comme il y a, en outre, pour ht oui un mo-
dèle, labour, qui est d'une racine géminée, ce qui enlève toute
force à une démonstration pour que laout soit d'une racine
iiu second radical faible, il n'y a plus aucune raison pour que
nous ne reconnaissions pas dans le dâgêsch de lakiîm l'ab-
sorption d'une des deux lettres géminées. — ""Ittîm a encore ce
sens, Est. I, 1 3 , où il s'agit de légistes qui possèdent la tradi-
tion et les jugements, et Dan. xi, 6, qu'il faut traduire : «et
il la fortifie par des avis justes et des conseils sages w. — Mon
opinion sur laout se confirme par l'arabe, où l'on dit c:^^:^
J^iiJL b!^3 «j'ai fait pour quelqu'un succéder une parole à
l'autre 5?, c'est-à-dire je lui ai dit une parole après l'autre, ou
ç^je l'ai fait boire successivement 55. Notre verset peut donc être
traduit : «Afin de dire à l'ignorant un mot après l'autre ??,
c'est-à-dire de lui faire comprendre et de lui enseigner une
chose après l'autre; car on ne peut ni instruire, ni faire com-
INTUODUCTIOIN. (.wu
nrcntlrc les choses d'un seul coup, mais il faut aller dou-
cement et avec ordre '.
3° Sâlar'. — WayyâsôUou i^Job, xix, l'j) emprunte son
sens a sillon (U'oncoî? i^Ez. xxvin, a 4), de la même manière
dont j'ai expliqué sôrêr {Lam. m, ii)^. D'autres mettent ce
mot en rapport avec solelâh (11 Sam. xx, i5) et pensent qu'il
s'agit de l'élévation d'une barrière a pointes de fer, comme des
épines. — Sôllou hammesillâh (/s. lxii, lo) et seloulâh (^Jér.
xviii , 1 5 ) sont mentionnés dans le Traité des racines géminées^.
— A cette racine appartiennent encore solelâh (^Ez. xxi, 27)
et solelot [Jér. xxxii, ^k). — Nous avons encore ajouté, dans
le Moustalhik^^^ un autre sens, celui de sôllou (P5. lxviii, 5),
auquel nous avons également rapporté mistôlêl (^Ex. ix, 7), en
leur assignant le sens de gloire et de fierté. — Salseléhâ (^Prov.
IV, 8) peut aussi signifier ^exalte-la, glorifie-la w , ainsi ([ue
silsoul (^Kiddouschîn , 78''), dans le langage des docteurs. —
Nous avons encore admis la possibilité que mistôlêl présente
un troisième sens de la racine sôlêl, et soit synonyme de mit-
hazzêk, de mahzîk (^Ex. ix, 2). Puis nous avons rattaché à ce
sens mesillôt (II Clir, ix, 1 1) et salseléhâ i^Prov. iv, 8), avec des
explications qu'il est superflu de répéter, |)uisqu'on peut les
chercher dans l'ouvrage cité. Nous donnons ce même sens à
mesillôt (Ps. Lxxxiv, 6), et traduisons le verset : te Heureux
l'homme qui trouve un appui en toi, dont le cœur cherche en
1 Lechaidéeu traduit nu-»!: par fjDbfbb, et Sa'adià par ^sui ; ces deux versions
s'accordent avec le sens donné par Ibn Djanàh. Voir aussi Dounasch, p. 79.
2 Omoûl,(Lo\. /i83,2 0 à lx%k, i5.
^ Dans la citation de Joh , il y a confusion entre xix, la et xxx, ly, comme
cela arrive souvent à Ibn Djanàli, citant de mémoire. D'après cette opinion, il
faut traduire : (dis couvrent de ronces ma route ". Pour s<Wér, on peut voir ci-
dessous, p. 9^, 1. 5, et Ousoiil, col. ^177, 29.
'• D. lOO, 96; N. Il A, 11.
^ Ci-dessous, ao5, 1 1 etsuiv.
cxviii OPUSCULES D'ABOU'L-WALÎD.
toi sa force et son bonheur certain, w — Dans le Mouslalhik^
nous avons traduit mesillôt (II Chr. ix, 1 1) par t^supportsw.
Il ne me paraît pas impossible maintenant qu'il faille entendre
par ce mot les bois de la toiture, c'est-à-dire les poutres trans-
versales; car les Arabes nomment ces pièces de bois rawâfid.
Or nous avons dit, dans le Moustalhik, que le sens de mesillôt
devait être ^^ appui w (rafcl) et t^force??; seulement, nous l'y
avons expliqué par ^supports pour retenir w, tandis que nous
considérons comme possible qu'il s'agisse des poutres transver-
sales, nommées djawaiz. Nous donnons le même sens au mot
mis ad (I Rois, x, 12).
m.
Il nous reste à faire connaître les sources qui ont servi à
cette publication. On ne connaît qu'un seul manuscrit des
quatre opuscules d'Abou'l-Walîd, celui de la Bodléienne à
Oxford. Nous disposions d'abord d'une copie de ce manuscrit
que M. Neubauer s'était faite pour son usage et qu'il nous a
gracieusement abandonnée. Plus tard, pendant le cours de
l'impression, les curateurs de la Bibliothèque nous ont confié,
pendant un certain temps, le manuscrit lui-même ^
Nous en empruntons la description au nouveau catalogue
que prépare M. Neubauer. Len" 1 /i53 (Pococke i3/i, Uri 1 58)
est écrit sur papier oriental en caractères hébreux palestiniens,
au Caire, par Joseph ben Salomo; il fut terminé en i3i6. Il
contient d'abord les traités connus de Hayyoudj, puis les
opuscules d'Ibn Djanah dans l'ordre suivant : a, c-^j^yixJî <^\JkS
J.A.e^xii^ (fol. iiyv''); h, (^^'A^\ l^VjS [{o\. 166 r°);
' De là viennent quelques-unes des additions et coireclions qui se trouvent à
la fin de ce vuhuiie. Un certain nombre de mois, que nous avions intercalés dans
le texie par conjecture, se sont trouvés ensuite dans le manuscrit.
INTUODIJGTIOIN. cmx
r, AAA^Ji c_»lJL$"(fol. *j/i2 r"); J, i^j^-M-o:3î c^Ia-S'^I'oI. i 5^ r") '.
Cet ordre est arbitraire et ne répond pas aux époques exactes
dans lesquelles les travaux de notre grammairien se sont suc-
cédé. Nous avons adopté, dans noire édition, l'ordre que
donne Abou'l-Walîd lui-même dans la préface de sa gram-
maire'-, et dont l'exactitude est en outre attestée par les cita-
tions que fait l'auteur dans tout nouveau travail des travaux
qui l'ont précédé ^.
Le manuscrit , qui est fort bien conservé , a cependant souf-
fert aux derniers feuillets, et certaines parties étaient devenues
tout à fait illisibles. Nous avons pu heureusement les rétablir
d'après un manuscrit du Kitâb at-taswiya qui s'est trouvé ré-
cemment dans la collection Firkowitsch, que nous avons déjà
eu l'occasion de mentionner plusieurs fois. M. Harkawy nous
a fourni une collation complète de ce traité*.
Nous avons déjà dit que le n" i/i53 de la Bodléienne ren-
ferme, au commencement, les traités de Hayyoudj. Un second
exemplaire de ces mêmes traités se trouve en tête du n° i /i52
(Pococke 99, Uri ^69 ). L'original arabe de l'œuvre gramma-
ticale de Hayyoudj est encore inédit ^, et on peut le regretter,
^ Le copiste et les propriétaires successifs du manuscrit paraissent avoir appar-
tenu, à la communauté karaïte du Caire.
- Rikmâh,xiu, 16-17,
^ Ainsi le Moustalhik est cité dans le Tmibtk, p. 2/19, aSo, 'iSi, etc.; dans
le Kitdb at-Takrîb, p. 33 1, 1. 9; dans le Tastviya, p. 3A9, 35o ci passim. —
Le Moustalhik et le Tanbîh sont mentionnés dans le Tastviya, p. 377, et le Tak-
rîb, dans le même traité, p. 368,
* Ce manuscrit contient également des fragments du cV/naàaJi u^m^s (voit
ci-dessous, p. 2/17 et suiv,); nous Tavons cité sous Tinitiale P; el le manuscrit
de la Bodléienne sous la lettre 0,
^ Il faut cependant excepter le Ji/vjuxii c__>UC ou iip'io 'd, que M, Nuit
( voy, p. cxx, n, 9. ) a publié en arabe à la suite de la version hébraïque. En comparant
l'original arabe avec la traduction, et en ayant égard à la souscription qui se lit à
la fin de celle-ci, dans l'édition de Dukes et dans celle de Nutl, on est amené à
penser : 1° que l'original de Hayyoudj se terminait aux mots jt-j? r»tyi (N. 1 :'.6, 33;
cxx OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
malgré la publication, faite en i8/i/i, de la version hébraïque
d'Abraham ebn Ezra, par M. Dukes\ et plus tard, en 1870,
de la version de Môschéh Hakkôhên ibn Gikatila , par M. Nutt -.
Ebn Ezra avait consciencieusement maintenu le texte de
Hayyoudj ^, mais le manuscrit dont s'est servi M. Dukes pour
son édition était incorrect et incomplet^. Môschéh Hakkôhên,
de Cordoue, qui avait, comme autrefois Ibn Djanâh, émigré
à Saragosse, passa une grande partie de sa vie à écrire des
gloses sur les ouvrages de ses prédécesseurs ^. Pour les Traités
de Hayyoudj , il lui est arrivé tantôt de fondre ses observations
avec le texte qu'il traduisait, tantôt de changer complètement
ce texte et de substituer sa propre opinion à celle du maître
de Cordoue^. Il s'en est suivi que les critiques d'Abou'l-Walîd
D. 191, i3, doit èlre corrigé, comme l'a remarqué M. Steinsclineider, Catal.
Bibl. Bodl. col. ] 3o5); 3° que tout ce qui suit, dans les deux éditions, jusqu'à la
fm du traité, sont des additions ou gloses de R. Môschéh Hakkôhên sur les diffé-
rentes parties du Traité de Hayyoudj , gloses extraites prohablemcnt en partie
d'autres ouvrages sur la ponctuation et l'accentuation, et qui, à cause de leur
plus grande étendue, ont trouvé place à la suite de ce Traité; 3°, que de ce Kitâb
at-taiiMf, nous ne possédons que la traduction d'Ehn Ezra, qui traduisait égale-
ment les gloses arabes de R. Môschéh Hakkôhên.
^ Grammatische Werke des R. lelmda Cliayyovg, etc., par Léopold Dukes; il
forme le troisième fascicule des Beitràge, etc., publiés par Evvald et Dukes. —
Cette version est indiquée dans nos notes par la lettre D.
- Two treatises on verhs conlaining feeble and double letlers, by R. lehuda
Hayug, etc., by John W. Nutt. — Cette version est indiquée par la lettre N.
•^ Voy. cependant note 6.
'' Une lacune très-grande se trouve p. i lo-i 1 1, où il manque, entre ttj> et
r:n, tout ce qui se lit dans N. depuis p. 70, I. i j , jusqu'à p. 78 , I. a8.
^ f^MjJ5jMj\ / ^jrJ?s.ii[, Moïse ebn Ezra, cité par M. Steinschneider, Calai.
Bibl. Bodl. col. iSiç). — Les versions de R. Môschéh paraissent avoir été écrites
comme gloses de celles de Sa'adiâ. On peut l'affirmer pour le livre de Job; voir
ms. de la Bodléienne, Hunt. n°5i 1; Neubauer, n" laô.
" Voyez les notes, p. 1 A, /ii, /la, Sa, 55 , 58, (37, 87, 98, 1 46, 201, 009,
3i3, 3i8, 33o. — P. 55, 7 G et 98, Ebn Ezra a les uiêmes changements, ce
qui parait indiquer un texte de Hayyoudj différent de celui dont disposait Ibn
Djanâh. — On usait, avant ([ue rimprimorie mulliphàt le nombre d'exemplaires
mTUODliCTION. cxM
sont (levomios souvent sans objet. Puis, sans parler des copies
(|ue llayyoudj avait fait faire lui-même de ses ouvrages, et
dans lesquelles l'auteur introduisait des corrections et des
additions \ nous avons pu voir déjà plus haut que les parti-
sans à outrance de Hayyoudj , afin de mieux s'attaquer à Ibn
Djanâh, avaient pratiqué, à leur tour, des changements arbi-
traires dans les nouvelles copies des Traités qu'ils mettaient
en circulation^. Pour nous, l'original arabe nous a été d'une
grande utilité; il nous a permis de rétablir le texte dans les
nombreux passages de Hayyoudj cités dans les Opuscules et
de justifier les observations qui y sont déposées.
de chaque ouvrage, d'une grande liberté envers les copies manuscrites des anciens
auteurs. On y faisait les changements qu'on croyait nécessaires dans l'intérêt de
la vérité, sans se laisser détourner par la pensée qu'on prêtait ainsi à autrui ses
propres opinions. Les délicatesses de la critique moderne étaient inconnues aux
hommes dont le seul soin était de ne pas conserver, dans leur petite bibliothèque,
les erreurs qui auraient pu égarer un lecteur moins avisé qu'eux. Étaient-ils
assez consciencieux pour placer leurs changements à la marge, d'autres copistes se
chargeaient de les faire entrer dans le texte même et d'y effacer la leçon authen-
tique. De là il arrive qu'on cherche souvent en vain, chez les anciens auteurs,
les interprétations citées en leur nom. Voici deux exemples d'altération évidente
qui se rencontrent dans la version du premier chapitre d'Isaie par Sa'adiâ:
Vers. 1 1, on s'attend à trouver pour D'iSno, en arabe ^A«uvi| , puisque Ebn Ezra
dit que le Gâôn explique ce mot par D'f""53, en comparant m. Sabbat, xxiv, 3;
mais l'édition de la version et le ms. de Paris portent tous les deux .w^\jdl,
bien que la graisse du buffle fût interdite et impropre au sacrifice. Vers, 29,
Sa'adiâ avait évidemment traduit cb't? par , iCIa^ puisque Dounasch l'avait cri-
tiqué pour cette version, qu'Ebn Ezra {Sefat Yétér, n° A6) cherchait à défendre;
or l'édition et le ms. ont ^Ja-Aif.
^ Voy.lanote suivante, et p. 56, note 2. Cf. aussi p. 1/16, s. v. ?t, — Il y avait
également des copies différentes du Moiistalhik, et la copie que nous avons sous
les yeux n'était pas la dernière. Voy. ci-dessous, p. 170, note 1, et p. 2^1,
note 1. — La version hébraïque, au contraire, paraît avoir été faite sur une copie
moins complète que la nôtre. Ainsi il manque, p. 1 6, depuis cXSa ( 1. 8) jusqu'à b)bc
(1. 12); p. 59, 1. 1-4; p. 7/1, l. 12 à p. 75, 1. 5; p. 170, 1. /i-6; p. 189, 1. 2-7;
p. 2o3 , 1. h-6 ; p. 2 1 1 , 1. 1 0 à p. 2 1 2 , i. 1 .
- Ci-dessus, p. lxiii, 10-ii; lxx, 1. ult.
cxxii OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
Nos Opuscules ont eu , comme les Traites de Hayyoudj , l'hon-
neur d'être traduits en hébreu. Nous en sommes certains pour
le Moustalhik, qui porte en hébreu le titre de iimnn nDD^ On
trouve des traces d'une version du Tanhih, en hébreu r\ivnr\ d,
du Takrîb ivat-lashîl, en hébreu Trû^M"! nTripH D, et du Kitâb
nt-taswiya, nxTîTnn 'D ^. Nous ne saurions l'affirmer pour le
cinquième écrit, le Kitâh at-taschwîr, dont le titre a été traduit
par nD^^nn d ^. Nous nous sommes procuré une copie de la
traduction du Moustalhik, qui se trouve parmi les manuscrits
de la Casanata, à Rome, où elle est notée I, vi, lo. On lit, à
la fin du Traité, les trois vers suivants :
"jb^na-' "Tin. -m aibii^'i obis? wh^ nnmirV p iNppn iDxn
^ ^.^^ PD^I in'? nnn Dn> nxîDnDr^ ms^i^^pn ■i::;NSN*n
Souviens-toi, lecteur, de celui qui a traduit ce (livre) dans la langue
des Juifs, afin d'augmenter ton intelligence.
^ Plus correctement j'Cwr 'o, Yoy. M. Steinschneider, Calai. Bibl. Bodl.
col. 1^19.
- Pour le Tanhih et le Taswiya, on peut lire Hist. littéraire de la France,
t. XXVII, p. 592. «Le manuscrit de Tolède, 99, h'6, y est-il dit, commence par
un feuillet transposé, où on lit: Moi , Salomon ben Joseph ben Ayyoub Hassefardi ,
j'ai traduit le Kitâb et-tanbih et le Kilâb et-taswiya d'ibn Djanâh à Béziers en
l'année 5oi/i (i25/i).w — Buxtorf, Biblioth. rabbinica (éd. 1708), p. 180, parle
d'une traduction hébraïque du Tahrîb, par Jacob Romans de Constantinople.
Voyez cependant M. Steinschneider, /. c.
^ La traduction hébraïque du Kitâb al-Ousoûl renferme des titres différenis :
elle donne, pour le Moustalhik, le titre de r>D3')'r' 'd w livre du Suppléments, et
pour le Taschwîr, celui de WD^r 'd fflivre de la Remontrancew; Ousoûl, col. 28 ,
note 6.
'' Nous lisons ainsi au lieu de jC? que porte notre copie.
•'' Notre copie a 7'n.
^' Chaque hémistiche se compose de trois mouslaf'ilonn , on hicn, d'après la
torminologie de la métrique hébraïque, ir>-') rDj-'or» ■>T)t.
lîNTIlODUCTIOr^. (;vv,„
En le lisuiil, tu diras: rrOm", paix (^(.ernellc à '()lja(lyjili;« al de gdné-
ralion en j<»en<'ralion, il t'accordera la paix.
Dien, qui a daigné faire nn tel l)ien, continuera à réjouir ton caîur,
et le donnei'a la joie.
Le traducteur s'appelait donc Obadyàli. Il vivait avant la
seconde moitié du xiv'" siècle, puisque l^'ofiat Duran. qui écri-
vait sa grammaire vers i/ioo, cite un passage du Mouslalh'ik ,
d'après noire version, et paraît même croire que l'hébreu était
l'original d'ibn Djanâh ^ Etait-il identique avec 'Obadyah ben
David ben 'Obadyâh qui composa, vers i325, un (Commen-
taire sur le Traité de la fixation des néoménies ^ ? On ne saurait
le dire. On serait disposé à le croire plus ancien, quand on
regarde sa terminologie grammaticale, qui présente des parti-
cularités qu'on ne retrouve plus après lehouda et Samuel ibn
ïibbon, ni après les Kamhî, père et fils, qui, dans le xiif siècle ,
avaient créé et établi définitivement le langage scientifique de
l'hébreu moderne \ Quoi qu'il en soit, la version de 'Obadyâh
' Maâse éfôd, p. 5o, et ci-dessous , p. ai 5, note i. Il faut lire, dans le texte
de Profiat, jjp pour 330, et n)po pour oipo. — Le passage cité ibid. p. 63 , conîme
tiré du ?jcr? d, appartient au traité des racines aux lettres faibles de Hayyoudj ,
et y a été reproduit d'après la version de R. Môschéh ibn Gikatila, dont la Glose
a été confondue avec le texte de Hayyoudj. Voy. N. p. 22 , 1. 23-27. — Enfin Pro-
fiat nomme, p. 116, un grammairien, [\. Mêïr ben David, son contemporain,
comme auteur d'un ouvrage intitulé rjcor wcr o ^r Anticritique», et ayant pour
objet de réfuter certaines opinions exposées par Ibn Djanâb dans le Moustalhih.
Voy. Stein Schneider, ibid. col. 1696.
'^ C'est le commentaire qui accompagne, dans nos c'ditions du grand code de
Maïmonide, les C7)nr nnp rsisbr.
^ Le mot c^li.*<a,j| (p. i3, 1. H cl 9; p. 1/1, 1. 1 et passim) est traduit par
O'J'^J''?; ^^i^f (p. 26, 1. 5), ocr )h ?70? frc p:.!'?); Uj.^û (p. Bi, I. 9), z^m dc
TDD ('3av; ^i.^ (p. 6k, 1. ,5), p^j*», etc. Middâh, proprement mesure, signifie,
dans le Targoum et la Mischnâb, atlribut, qualité; voy. Lévy, Cludd. Wôrlerbuch ,
11, p. 9; 'inyan a déjà, dans V Ecclésiaste , v, 10, le sens d'événement, accident,
et signifie, dans le langage néo-hébraïque, tout ce qui conslitue et spécialise une
substance ou un objet, le ?-)pK ( y^v^-). pî>r rapport au c5j' (^sb^a*). Le mol if^ir^
(.XXIV OPUSCULES D'ABOU L-WALÏL).
nous a été d'une grande utilité, et nous a souvent servi a fixer
et à améliorer le texte arabe ^
ou 'ifi)r>Z' DC, dont on se sert depuis ELn Ezra, lui est inconnu. — Le mot Jl^î,
dans le sens de «racine??, est rendu par ipj'»; le terme usité de ne ne se ren-
contre que dans les passages où il est ajouté au texte, par exemple pour /«Jj-i?
ià-UÎ (p. '^1 A , 1. 5), la version a o'CX) copjib p)7p7r» iii. — L'infinitif, ou N(>.a^[,
est traduit par j)jc (p- 21, 1. 9; p. y 3, 1. 6; p. ûo , 1. i , etc.); d'autres fois (p. 12,
1. Il) par )Pi)0) bS'D? "^pn ti?t jHo?, ou bien (p. Aq, i. 6) bi-'D? Tpo fiiZ't jIjdd,
(p. 57, 1. 7) crnipH) cbiiD? '3)3Dj (p. 76, 1. 3), "îipo) 3)33. L'autcur ayant,
comme on le voit, connu le mot iipo, si propre à traduire le -.o-^'-a^ des Arabes,
on se rend difficilement compte du nouveau terme qu'il a inventé. Les formes
comme sibboûh se rattachent d'ordinaire au pièl, et on pourrait penser à II Sam.
XIV, 2 0, où 333 signifie « remanier, changer??. L'infinitif serait donc , selon 'Obadyâh ,
la forme qui est remaniée dans la conjugaison dont elle est la base. Cependant le
sens ordinaire de ce mot, dans l'hébreu moderne, est «circuit?? , et de là ob)^:» 3)3d
« tour du monde ^1 , litre du voyage entrepris au xii' siècle par R. Petahiâ. L'infi-
nitif aurait-il été nommé ainsi parce que, en sa qualité de fondement et base
du mot, il fait le tour du verbe? Peut-être faut-il penser plutôt à r3t5 cause, l'in-
finitif étant la base, la cause du verbe. — Nous avons rencontré ailleurs , pour
masdar, la traduction également difficile de vn)ï)f> (J. Derenbourg, Manuel du
lecteur, p. 20, note i o). — «^ est rendu par tj-) ou p3p; à^j) ^j par r)TDD
)n37; J.ws^ ^J<^^ (p. 62, 1. 7) par f?co )f?'Crb). — Souvent le Iraductur amplifie
le texte, p. e. p, 63, 1. 8 : bi? irDir» ,mj-»n3 pinji» f?)ri: )2':j' bi? C7f? p)b^?) pj?5' r»b
')D) .'■'n)2)7î '3'r)23 ir?)^' j'-pj:)!? ■>d"573 ibir) .mf?i:n.
' (if. p. ia3<'ti2/i, 1/11,176,207.
r
«^'^À^L^Ii dij ^î ^^î vv>^-^5 (A-«*^^ v»^A^ ^^i W-?^ ^^^^ ^^
OPUSCULES ET TRAITES
D'ABOU 'L-WALID MERWAN IBN-DJANAH
DE GORDOUE.
1.
KIT/VB AL-MOUSTALHIK.
Mon frère bien-aimë, mon ami intime, que Dieu veuille éclairer
pour toi ce qui est obscur et le dévoiler ce qui est cache; depuis
bien des années, nous étions encore dans notre pays, j'ai sans
cesse été préoccupé de remplir les lacunes partout oui le maître
excellent, le chef parfait, Aboû Zakariyâ Hayyoûdj (que Dieu soit
2 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
v.jLa.ï^XjI^ ^r^-^ iubs^l -N-o^^j ^i^ (J^\ (J^Iâ>-^I ^j.» 1«X> |>-*i*-'^
»<XjUjI ççs-làs. (j^ dlii> ii U l^J ^;Jv>s•^•^^ ^3 liûwSi> c:>:>_^l3 ^KJ^\xS (^^
i^\^i>^ C:J^~-W^ ^-^A^"'*" (S"^^ CiJlS-^'^'*'^^ (>-">*^-^ U"^-? i^^ÂÂii cK?^^^
^ Version hébraïque : Z'hf> )'"?db ':c cf^^j r:r>r 6)? 's. Dukes, 3, 1 1 ; Nuit, 3,
28. — - On attendrait ^.
miséricordieux pour lui et fasse briiier son visage), a néglig-é
de donner au complet ies verbes aux lettres douces et les verbes
géminés. [Car malgré la condition qu'il s'était imposée dans l'in-
troduction de ses deux ouvrages] de citer la totalité de ces verbes,
d'en rattacher chaque espèce à son genre, et chaque exemple
à son espèce, Aboû Zakariyâ a passé bien des racines dont il
aurait dû faire mention, et expliquer tant les formes obscures
que les sens difficiles à saisir; puis il a laissé de côté bon nombre
d'espèces et oublié une foule d'exemples. Je ne veux aucunement
pour cela ni lui infliger un blâme, ni lui adresser un reproche;
les forces humaines sont limitées, Dieu seul est parfait, accompli
et sans égal. J'avais aussi conçu des doutes sur de nombreux
points traités dans les deux ouvrages d'Aboù Zakariyâ, que je
désirais exposer et éclaircir; car il y ^ grande utilité et gros pro-
fit à ces discussions, ces deux classes, savoir les racines aux
lettres douces et les racines géminées étant ce qu'il y a de plus
KITAB AL-MOUSTALIIIK. 3
d\,]S (^s- (J^l^AAh.i Aao^Î^ }Laj\j.axI\ iXjiXîi ^ ^ (jà5l ^j^ (jjvXiii
<5vAi» 5j*Xi ^3>\.>^ ^ÀJI IJsJÛ J, J«>^-îi i«^-tf> i^^J; i«Xiû ^i^ Jl
w
obscur et de plus difficile dans la langue hébraïque. Mais j'ai
été arrêté jusqu'à ce jour par l'importance de cet homme dans
celte matière, par son éclatante valeur, par son autorité; personne
avant lui n'avait traité ce sujet, et depuis personne ne l'a dé-
passé; nous avions envers lui des obligations réelles de nous avoir
lait faire des progrès dans cette science, d'en avoir élucidé les
parties obscures et de les avoir mises à notre portée. En outre ,
mon attention a été distraite de ce travail par i'exil qui m'était
imposé, et par les migrations continuelles auxquelles j'étais obligé^.
Mais tu insistais, puisse Dieu augmenter tes forces; et d'autres,
une réunion d'amis habitués aux recherches et aux études, insis-
taient à leur tour; il fallait me décider à vous satisfaire et à vous
accorder ce que vous désiriez. Je cherche donc, dans la mesure de
mes forces et dans les limites de mes facultés, à compléter les ra-
cines des verbes, les espèces et les exemples qu'Aboû Zakariyâ a
passés, dans ce livre que je nomme pour cela MoustaJhik rr(jni
' Voyez rintroduction,
1 .
h OPUSCULES 1) IJ3N DJANAH.
oLaS^ A.a.A.^ 0.xkJl_5 J.i5«-^i ^j^ j^jsi-^i *ilJi (J-* (jgii J, <!^l jtwi;
jj^ A_a_jLx_J J, U x,_A_:jT t^s*^ L^_A^ Jl.x.i^î 5*X-i& (^a^JiL^!5i
A_Â_^ 2sLà.^*_j' L^ ^.iû l-xî b:5_^.i aaA^ b:>ij ^î^ (:>'^3 <i3_j,Ci;KJî
9 ^
^ Vers, liébr. : od^jp nr»^ nnfi? ht> o'jrf? c?'»:!:); il faut ajouter en tête : r>r:f>h jn
jJDiDf' OJ"», d'après R. Serahia Hallévy (préface du Hammâôr) , qui cile ce passage
en entier.
cherche à compléter, 77 et 011 j'ai noté les points qui m'avaient paru
douteux dans les deux traites mentionne's. Dieu sait que je n'ai
aucune intention de prendre à parti cet homme ni de m'attaquer à
lui : n'est-il pas comme la mer où nous puisons? N'est-ce pas lui
qui fait jaillir la flamme qui nous éclaire? Peut-on l'atteindre à la
course? Peut-on fendre sa poussière? Nous imitons seulement ce
philosophe qui, en réfutant Platon, dit : ce II y a lutte entre la vérité
et [Platon; tous deux me sont chers, mais la vérité] m'est plus
chère. 17 Cet homme illustre a une excellente excuse; il a dû
faire de grands efforts et travailler heaucoup à un sujet nou-
veau, et, sans aucun doute, s'il avait vécu assez longtemps, il
aurait ajouté lui-même tous ces verbes et résolu tous les doutes
que ses deux traités ont laissés subsister. Notre critique n'est que
le résultat de l'instruction que nous avons reçue de lui, et des
enseignements que nous avons tirés de ses deux ouvrages. Nous-
même , nous ne prc'lendons pas être infaillible ni exempt d'erreurs,
I
KITAB AL-MOUSTALHIK. 5
(XxÀxli^ ^o»-fti ««XjliJî (J3-^âJ (N^!^ O^*':» tS j5 l^J ^i 4^ji &y:s^^j\
l^^ ^As»-) ii^ Uil-Ci ij.3i> liû^J *kj ^ u Jlxi^î ij^ fj\ h^s-\ ^'j\
■ot-l-A^ii p^Ji ^ Liû^.Sj^.^ ^^ ^^.41 p^Ji v^^^^ CJ^ V^
is]LA_ii i y^-5"i> -sXjiJLi ^^ip. Jl.xÀ3^î t_»L i n'^Din Ji ^jjl^l^
car îa nature humaine est sujette aux erreurs, surtout chez ceux
qui, comme moi, ont l'âme préoccupée par l'exil, et dont la si-
tuation est en tout point contraire à celle qu'à décrite Jérémie,
(xLviii, 1 1), quand il dit : te Moah est tranquille depuis son enfance ,
il repose avec calme sur sa lie, il n'a point été versé d'un vase à
l'autre, il n'est point allé dans l'exila 77
En dehors de ce que j'ai d'ailleurs fait entrer dans cet ouvrage,
j'ai rattaché toute explication qui m'a paru pouvoir être ajoutée
aux explications qu'Aboû Zakariyâ avait données dans les divers
paragraphes de son traité; j'ai cru me rendre ainsi plus utile et
offrir au lecteur de plus grands avantages.
Il y a des verbes qu'ALoû Zakariyâ ne cite pas d'une manière
satisfaisante, ni à l'endroit convenable; il y touche seulement en
passant et les comprend dans des articles destinés à d'autres verbes ,
ou bien, il en parle dans un des chapitres consacrés aux observa-
lions générales, sans y revenir dans le corps de l'ouvrage. Ainsi,
dans le chapitre général du ni/ai, qui, dans le [)remier livre du
Iraité des lettres douces, précède le tableau des verbes au premier
' Le lexle ne pré.s(3nlt' que le commencement du veiset.
6 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
WK W * *"
^ 02^7 ^^ ^iî^ ■•mni:;: (jU oDriND \2j'?nn l-Aiï-ji3 »^^iï»"' °^^ ^^
' D. Ao, 19; N. 9 1, 35.
radical yod, il cite woW-i [Job, xxiii, 7), et weniwwâkehâh [Js. i,
18); mais ii ne mentionne pas cette racine à son endroit, là oii,
dans le premier livre de ce traité, il range les verbes au premier
radical yod, d'après l'ordre alphabétique. Cependant, ce mot se
rencontre souvent dans l'Ecriture et présente encore un second
sens, ainsi hokahtâ [Gen. xxiv, i/i) ; hokfah {ihid. hk)-, wenokâliat
(Gen. XX, 16) ou hokiahy signifie partout rr préparer, destiner. 17
Dans le premier passage, hokahtâ veut dire : rr c'est la femme que
tu as préparée et destinée pourïsaacp? le deniier signifie : arquant
au tout, elle l'a préparé et disposé, i? c'est-à-dire, elle a préparé
et disposé tout ce qu'il lui avait ordonné en fait de vêtements :
ce nifal est donc transitif^; il a pour régime kol, comme nischhartî
(Ez. VI, 9), hêhâïsou [Nomb. xxxi, 3), dont le premier a pour
régime libbâm, comme on le voit par le contexte du verset, où le
' Sa'adia : (Ajl^p^ J\.)\ î-j.s^^ «et tout cela est devant toi. 75 Les polyglottes
porloiit , par erreur, (JxJ ^l/CSk. ( Voy. E. Ezra ad h. l. et Sa'ad. Ejcod. \iv., 2.)
KIÏAB AL-MOUSTALIjlK. 7
nxT "-inxiD "iD iDiX naiîn qd"? nx Tnn'a: -)î*;n* aii' ini:;: -iu;n
w î
cœur brisé est la cause du souvenir, et dont le dernier se rapporte
à ànâschîm, ce qui est prouvé par le mot mê'iltekéin. Un autre
exemple est tinnâschênî [Is. xliv, 21) où le verbe est en rapport
direct avec son suffixe. Aboû Zakariyâ lui-même prend yitJjU
{id. XL, i5) pour un ni/ai, et cependant il a pour complément
iyyîm. Je ne me suis pas imposé l'obligation d'ajouter des verbes
pareils; j'ajoute seulement ceux qu'Aboû Zakariyâ ne mentionne
pas du tout.
L'auteur cite aussi certains verbes ailleurs qu'à leur place, en
disant : rcTel ou tel mot n'est pas de cette racine, i-» mais sans
indiquer de quelle autre racine il les dérive. Toules les fois qu'il
en est ainsi, j'ai cru devoir mentionner le verbe à l'endroit qui
lui convient, afin de ne laisser aucun doute sur son origine ni sur
sa dérivation.
Aboû Zakariyâ ne s'est pas attaché aux exemples qu'il a cités
de noms dont il n'y a pas de verbes, mais tout spécialement aux
verbes. De mou colé, je ne me soucie pas davantage de réparer
8 OPUSCULES D'IBN DJANAIi.
C->LaJj ji ^«Asi Lit j„_S js..j ^ A»j iU^isJ 5jl.iwî (^;J^AAiî c:>î^j> ^j^
^^ <->LjC_WÎ î«X-iû i-f\^j\ CJiXij^ ik\h liû^J tXj ^jc>y<ajs?t ^•<é?%-îi tS
' D. manque; N. 80, 7. — '' 1). i25, i4; N. 88, ili, -— ^ D. 1G9, i5;
N. ii5, i5.
les omissions qu'il a faites de noms renfermant une lettre faible
ou deux lettres semblables, tant qu'ils ne présentent pas des élé-
ments de conjugaison; mais dès que la racine présente un verbe
et une conjugaison, je complète ce que Tauteur a négligé, puis-
que telle est la métbode qu il suit lui-même dans ses deux ouvrages.
11 s'est oublié néanmoins dans de nombreux passages, où il fait
figurer des noms dont il n'y a pas de verbe, par exemple teriyyâh
(Is. I, 6), maswéh {Ex. xxxiv, 35), sein ah [Ez. xxiv, 7), etc.
Dans le traité des lettres douces, Aboû Zakariyâ toucbe parfois
légèrement à certaines choses concernant les verbes géminés, sur
lesquelles il ne revient pas du tout dans le traité qui est consacré
à ces verbes. J'ajoute ces choses à leur place, puisque l'auteur
les a négligées à l'endroit qui leur était naturellement assigné.
Je conserve dans ce livre l'ordre suivi dans les deux traités
d'x'Vboû Zakariyâ. Je traite les racines aux lettres douces avant les
lacines géminées; pour les lettres douces, je commence par les
\
KITAB AL-MOUSTALIIIK. 9
w w
^ jli :^-c>i (^5^Jii AK.ii-*>^ ^ l-tf l4-»**3l^ U^ 3N'^_5 :j(e7^ r|Xî^*
verbes qui ont pour premier radical àléj^ je continue par ceux qui
ont \j6à pour premier radical , puis viennent ceux qui ont une
lettre douce pour deuxième radical, et enfin, les verbes qui ont
une lettre douce pour troisième radical. Pour les racines qui
commencent par àlèj^ je n'en ajoute que lorsque, dans l'un des
sens, elles présentent une irrégularité. Quant à celles dont le pre-
mier radical est î/oV/, je les ajoute, que les formes (trouvées) soient
irrégulières, ou bien qu'elles doivent l'être dans la conjugaison,
alors même qu'on ne les rencontre pas dans l'Ecriture. Les racines
et les sens des verbes au deuxième radical doux n'ont été ajoutés
qu'autant qu'on y trouvait un adoucissement. Mais je ne me suis
pas inquiété des verbes qui suivent la voie des verbes sains et
présentent leui' second radical sans le soumettre à aucun adou-
cissement, comme schaaf, schcVag , schaab , etc. bien qu'Aboû Zaka-
riyâ en ait mentionné quelques-uns. Parmi les racines qui se ter-
minent en âléf, je ne cite que celles dans lesquelles celte lettre se
change particulièrement en hé. Je conqilète cependant les sens et
10 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
jiAÀ>^ JoUîàJî 4MÎ dl^* l^fil^ 2^U^ (_^ LJo:^^ jl AJùj-L jiJs
c;:jl_A«A_x_Ji »\Jk.x^ Jlxiî (j^ XjLftUà^ l^î l^i Jj-*;? yi ^ J.jUJ
iî (jvAJJLî ci>î^i> Jlxiî ^j^ iCifilAi^ l^î l^Ai IaîîjÎ Jyij ^î r-^*-^^
ii-oj-A^i^ <XAÂj i^AÂA^ l^I l^X l^Aâ JUj ^Î Uàji \jI>^ -«^L l^'î-t^b
3^^î L^.3 bj-5i ^î 5^>jJî 5 <ki6 ^ja-i ^^ C>.^aJ l^JÎ^ l^J
les formes des verbes qui ont yod ou diéf comme premier radical,
que ces lettres se trouvent faibles ou non. Je place à la fin les
racines géminées, suivant en cela la mélbode d'Aboû Zakariyâ et
imitant son exemple.
Sacbe, que Dieu te fasse connaître les vertus et f éloigne des
vices, que parmi les verbes négligés par Aboû Zakariyâ, j'en ai
rencontré qui sont difficiles à classer, qu'on peut prendre pour
des racines au deuxième radical faible, qu'on a redoublées, ou
bien, pour des redoublements de racines aux deux dernières
lettres semblables; car l'analogie pourrait fournir des exemples à
l'appui de l'une aussi bien que de l'autre de ces deux hypothèses.
Quelques-uns de ces verbes permettraient même qu'on les consi-
dérât comme des dérivés de racines au troisième radical faible ,
ou de racines ayant ?/oV/ pour premier radical; et, en dernier lieu,
on pourrait les regarder tous comme des formes particulières, qui
ne rentrent dans aucune des catégories que nous venons de men-
tionner. Ayant fait cette remarque, j'ai cru devoir assigner à ces
KITAIÎ AL-Î\10USTALII1K. H
jc-fci^t <->La_JXÎ Î4k.iûj..j^î ^ Ll, lg.j :ijÀ\ jji cxjÎj l^A^ ^ii> ^
^ (j^Là_=s-^î ^i ^^^ l_^_A-3 LxàJiJl «^UjU (^vt*wij ^fwww.j ^^ liûU
(jo-jcj ^^^ iXï ji ^1^ (ji_5 î«XiÛ UjIa-J 4^ l^î Uiji (j.^ Uxiûi^
:5_j.-waAii (j;^>*Jî (^ 'î^J ^Jix'j «yiiiLo dUi> ti jiJ J.iU5^ Ui^i -U*i^l
» JsJÛ yt J^b HDl d)^Ji> JIa^ ^:àJ^Jî_5 ty^^^ LT^^ ^^*^ '^ ''^^^
^î_^.jî iLxJ;i If^'À^^ (J^^=?- ^Âjf ^g ï^liÛ /i%^ Jii Ij^LXJ* (^Jî <\Jt^Mî
-i::;nd n^-n ^iJUJl^ -^dn* Ti^D-n jIaJî^ vd^^ r'?i< ni2i xb Uos^i
>^î -j^ ^121 Sx nDin Nîbi ni^Din Sxi DDri nb^'^ j-j|;.-îi^ ^n^DT
t).-«-À_J) ^j-iû^ bvSi (^*X-)î liè*^i*-î (jJV^u^i ^€W-ÀÀJ J^«yî ^^-^^^ U^
verbes un chapitre particulier à la fin de mon ouvrage, où je les
ai réunis sans me laisser aller à aucune décision au sujet de la
racine à laquelle ils appartiennent. Que les hommes d'étude
cherchent à découvrir l'origine de ces verbes et à ôter le voile qui
les cache encore.
Avant de commencer à compléter ce qui est relatif à ces verbes,
je veux expliquer ce qu'Aboû Zakariyâ entend par les mots genre
(racine), espèce (sens) et individus (exemple) qu'il emploie dans
son travail et que nous avons adoptés aussi dans cet ouvrage , bien
quAboû Zakariyâ désigne quelquefois aussi les divisions par le
nom d'espèce. Je prends un exemple qui fera comprendre le but
que nous nous sommes proposé par l'emploi de ces trois mots :
la racine dâmâk qui s'écrit dâlét, mém, hè, c'est le genre; il ren-
ferme quatre espèces, représentées : i° par ddmâh [Ez. xxxi, 8);
2" par dâmîtl [Osée iv, 5); 3° par dimmilî [Nomb. xxxiii, 56), et
A" tidméijndh (Jér. xiv, 17), lidméh [Lam. m , A ç) ) , dômi ( Vs. lxxxiii ,
12 OPUSCULES D'IBN DJANAlï.
yixxil Ç^^J^-^^^ j^â4^ j.^î ^jw« AÂAAAj ej2>^i u ÎJs^J v^AAiw *Xa»-i^
^l^ïî^ U3.UI5 Jew.j ^ 4p.Ji JUi^iJÎ^ JlxXi^iJÎ^ Jlxij^ilî^ (^J^xiiî^
j^^_À_^^.^jjvX.AaJLî Ui^ ^l.isr«y| ^^J^:sl i<j^\.==» i^AJiAii jUi^^î
2). La première espèce a deux divisions; Tune ia forme légère
dans le passage cite, à savoir : Ez. xxxi, 8, et Taulre , la forme
lourde, dans àdamméh [Lam. 11, i3); ia deuxième espèce a aussi
deux divisions, la forme légère déjà mentionnée, à savoir Oséew,
5, et la forme lourde dans dimmâh (II Sam. xxi, 5); la troisième
espèce ne se subdivise pas et n'a que la forme lourde, sans la forme
légère, comme dans l'exemple cité; la (jualrième, enfin, n'a
qu'une forme légère. C'est là ce que j'ai voulu expliquer au sujet
du genre et de l'espèce, mots si souvent répétés dans cet ouvrage.
Les individus compris dans les espèces sont les formes qu'on
obtient par la dérivation, telles que les futurs, les noms, les qua-
lificatifs, rimpéralif, les participes actif et passif, le nifai, le
hitpaël, le passif; les divisions des formes lourdes sont également
comprises parmi les individus. L'infinitif [masdar) a selon moi
le rang du genre le plus élevé, et il est par sa nature plus ancien
que les verbes; en d'autres termes, le verbe disparaîtrait si le mffs-
KITAIi \L-MOlJSTAM!Ifs. 13
J».XjlJi^ J*.X.À.JÎ c.l«i.JjL j«XxaJLÎ ^^J-P. Q*v^AJ^ J <XAiîii tUj^L %.X'Jy^
jj.-* lâjîXj 4^xii ÎJs.iû ^^ ji.3 c:^Ai Ijfi^ j«XA:a^ J.a5 ^jl^ *Xi^
j.aS' ^\i j^3\^ «oUAaJÎ^ -c^l.çw^ii Ivi^ J^As>>yi ô>"»^^ l^iwAAxi aK^I-
(jà_x-j c:A.ji.r^X.A«l l^j ji ^î L^.a51 ti (j^lAJiil iî^Ê^i^j l^j^A'fi
6?rtr disparaissait, mais le contraire n'aurait pas iicu, car le verbe
dérive et relève (sâdir) du masdar, qui est le nom du verbe; on ne
saurait dire daraba au parfait, avant d'avoir auparavant Finfinitif
darboun, et hatala au parfait suppose rinfinitif katloim. Je me
sers d'un exemple tiré de l'arabe, parce que tu le saisiras plus
promptement; mais tu pourras reconnaître le même fait en hébreu.
Je complète les genres et les espèces avec tous les soins pos-
sibles; mais, pour les individus, je ne cite complètement que le
nifal, le hitpaëî et les passifs, parce que leur conjugaison varie
avec les racines. Je ne me suis pas préoccupé des noms, des qua-
lificatifs ni des impératifs à cause de la grande diversité qu'offrent
leurs formes; pour réunir et citer des types aussi différents, il au-
rait fallu plus de temps que nous n'en avons maintenant. Peut-
être le ferons-nous à un autre moment. Je ne fais pas plus d'efforts
pour les futurs, qui sont aussi nombreux et suivent presque tou-
jours régulièrement l'analogie. En revanche , j'ai ajouté quelque-
U OPUSCULES D'IBN DJANAH.
dLji> j^ UaA& wva%<^ ^^ l^AAàJiAj <.^lk^ ^^L*.iliaj !5Xi <x.Aii ^<S<j
(j^.i>- i«Xiû^ Iâ^^ (j-4 f»«XJLj Ltfvi 5lÂ)k,ol (5«>Ji Jwo^ U^ i^AoiU^
v^^" NDr^ A'X.l\ cx^' ^3Dj ^DD IDnNn *j>j J^^i (jî TID IDrlNP i
' D. .'^1, 9; N. i5, h. — "^ D. 3i, i/i, où il faut corriger jv^r» pour mr)'.
N. i5, g a une rédaction différente. Voyez Tlntroduclion.
fois des qualificatifs ou des noms, bien qu'ils ne se conjuguent
pas , non pas que j'aie été' obligé de les citer, mais pour mon
plaisir et par mon libre choix; quelquefois même, par suite
d'une circonstance qui m'y poussait. Seulement, qu'on ne me
demande pas d'être complet sur ce point, et qu'on ne me reproche
pas en cela une contradiction avec le principe que j'ai posé plus
haut.
Mais il est temps que je commence à parler de tout ce que j'ai
promis de mentionner dans cet ouvrage. Je prie Dieu de me pré-
server de l'erreur et de me délivrer du péché.
DES VERBES QUI ONT ALÉf POUR PREMIER RADICAL.
A
Ahab. Aboû Zakariyâ a passé une forme, savoir : le nifal,
hanneëhâhhn (H Sam. 1, 9 3). Il ajoute que te'éhàbou [Prov. 1,22)
est pour léliàhou, avec ségôl sous le tdiv et schewâ sous ïâléf,
kITVI») VL-VIOUSTALIIIK. 15
XA.i ^<X.À.C \Ahj\ ^j{=^ ^ jj[=^ AAi ^i^i_j mn"» IDuW^ J->^ oii^i
A-A_i nîiiî (j^^-j (j^^ TiiN' r-nxn '?n* <x3j ^^ :^AJij ^Xxi (j^^STj ^ji
^.ji^^î^ minja iîx: JU-àj^^I l4*Xs»^l (j>-*a-^ *.à^ J^x^i ^ "itn*
^sn bDxn Dn3 ^Dx:! JUij^i^l ^^-iû^ i*Xa-î^ l-eiis^ ^â^ Ussji J^à^I^j
^-^,_lâJ v^J:iiî :ii^J^ jnr p^n ^d ^-3) <^ 'pdn^ '"pDxn nNi itci
b:^^z ^aâj j^ ^^Ic^- bii^D <joÎ ^.aà Jlj?5 box i::^x njorn ç^UJi i jsj^
' D. 32, 7;N. if), 3A.-2 D. 33, 2A; N. 17, 1. — •'' D. 34, 0 et sniv.
N. 17, 10 et siiiv.
comme \jeschemou ( P^, xxxiv, 28), yéhredou [Ez. xxvi, 18). Cost
possible. Cependant, à mon avis, il se pourrait aussi que ce mot
fût une forme lourde, comme teahârou [Gen. xxiv, 56), de ma-
nière que le sêrê remplaçât le pâtah. Je regarde celte explication
comme préférable; car elle ne suppose qu'une irrégularité au lieu
de deux.
Azar. Aboû Zakariyâ a passé deux formes, le nifal : iwzâr
[Ps. Lxv, 7), et le hitpaéï : hifazzâr (ihid. xciii, 1).
Ahal. Aboû Zakariyâ a passé la division de la forme lourde :
Ez. III, 2 et 3; puis le nifal [Ex. xxii , 5; Nomb. xii, 12; Lév.
VII, 18). Hê'âkôî yê'âkcl, dans ce dernier passage, est la même
forme que hinnâtôn yinnâtên [Jér. xxxii, li) , et n'était Vâléf, on y
verrait le ddgèsch indiquer l'insertion du noim du nifal, comme
dans hinnâtôn ijinnâtén. Après avoir cité dans ce paragraphe oukkâl
[Ex. ni, 2) qu'il prend pour un paonl ayani adopté le modèle de
16 OPUSCULES D'IBN DJANAll.
bi j^«x.>^ ^-^ cjL;:.fiî \j^s^ J-^^^j r^^^ (j-^ u^J?/^ *^^ x^pD^i
^^ i=lr=- hvj^ ^jU l'^rn li?:^ ni:;y: hd <^^ iLwww«U^ iCiâÂ] »<xxj
fj\ j^vw..*^ ^nn ■n'?''n J^-i.^ n^M ^j^Xj ^î aL^I (j\(j ^i^iD ic^Âj
A^^AiaxAi ci>*X^^ Js.i^ 5*Xj»-^ 4XJ iClolr»->^î ii J*^ Jî j.a^j UiûUû
l-jfl^ h)bv (jK.-« ^^^ □n:?'! bbw n^b^a ^^ iCxoL^ 'uî c^i^A^i
• D. 3/i, iG; N. 17, 20.
ponçai, Aboû Zakariyâ ajoute : ffll en est de même du mot louhkâh
(II Rois, II, 10), où la forme est prouvée par le himés du kof; du
mot mou^âdét [Prov. xxv, 19), de youkâschîm [Ecc. ix, 12), qui est
un pe'^oulîm se montrant sous le paradigme de pouâlim; je ne
connais pas de cinquième exemple dans la Bible. ^^ Merwân ben
Djanâh, Tauteur de cet ouvrage, dit : J'ai cependant trouvé un
cinquième mot, savoir : hayyoullâd [Juges, xiii , 8) qui est un
pa^aul sous la forme de pou^âl; car au fond, il faudrait hayyâloud,
comme I Rois, m, 26. Peut-être, en cherchant bien, trouverait-
on encore quelque autre exemple; mais je n'ai pas eu l'intention
de mettre l'écrivain en défaut, puisqu'il appartient à Dieu seul de
tout embrasser. En effet quelques-uns citent, comme sixième
exemple, oumôrât [Is. xviii, 7) pour mârout, et j'ai ajouté moi-
même un septième exemple, schôlâl [Micha i, 8) à la place de
schâlouL Mon seul but était de te faire retenir hayyoullâd. On
a aussi soulenu que moifâdét (Prnv. xxv, 19) est un qualificatif
KITAB AI.-,M()USTALIIIK. 17
c_^Là-^ 'u^.51> ^o^AxiS iôUî^i » jviû J.x:^' dLJJvS'^ Snin d^ iijj
(le re^'-cY, d'après la forme de houtai {haïe, xliv, ao); et tous ces
mots qui viennent d'être cités pourraient être pris pour des qua-
lificatifs de la forme âmân {Cantique, vu, li).
Alaf. Aboû Zakariyà ne le cite pas. Il se trouve dans Prov.
XXII, 25; et la forme lourde, d'après le paradigme de schibbar,
yeschabbér, se rencontre dans Job, xv, o, etxxxiii, 33, oii l'on a
laissé subsister à la fois VâUfde la première personne et celui du
premier radical. Ailleurs {ibid. xxxv, i i) on a supprimé le pre-
mier radical et fait remonter la voyelle à la lettre précédente; car
maJfénou, dans ce passage, est pour me'alfênou avec âlif; on a
supprimé l^âléf ei l'on a reporté la voyelle au mèm, pour qu'elle
indiquât la forme primitive. Le sens de maifénou est prouvé par la
seconde partie du verset. — Cette racine présente un autre sens
que celui dont nous nous sommes occupé, dans ma'âlîfôt {Ps.
cxLiv, 1 3 ) , qui est tiré du mot âléf r troupeau v (I Sam. xvii , 1 8 ).
Si un adversaire infatué nous reprochait d'avoir cité cette racine,
et nous disait : D'après les conditions que tu t'es imposées dans
18 OPUSCULES D IBN DJANAH.
^ ^^^ (S^^^ {j^^4^ î«Xiû^ <\.ç5^i jjoxj i >\j^îi J>X:c^^t c^^>_5
o*Xs.- <\À^ Jj^^î çu_^Àii J.i».:> Wî^ ^^^y^ *X5^i ^ j!:^\ji:^i Aki^Jv
Dp:?''b "IDX"» nDX: ^ià^ JUÀJ^iii l^Jssi-i (J>k^^ -J^Â^ J.ÀÀÎ ")DX
' n. 3'i, oa: \. 17, '^5. — '- D. 35, 8: N. 17, 35.
l'introduction de cet ouvrage, tu ne devais rechercher, parmi les
racines qui ont âléf pour premier radical, que celles qui pré-
sentent un affaiblissement dans une de leurs formes, tandis
([uâlaf ne présente d'affaiblissement ni dans l'un ni dans l'autre
de ses deux sens, et que, dans le premier, on trouve seulement le
premier radical retranché : nous répliquerions et nous dirions que
le retranchement d'une lettre est un affaiblissement, et qu'après
tout nous suivons en cela la voie d'Aboû Zakariyâ lui-même à la
A
racine Azar.
Amar. Aboû Zakariyâ a passé deux formes, le nifaï [Nomh.
xxiii, 98) et le hitpaël [Psaumes, xciv, h).
Ascif. Aboû Zakariyâ a passé la division de la forme lourde, Nomb.
X, 25, et le hitpaël [Deut. xxxiii, 5), — Remarque que, dans la
plupart des cas, le hitpaël vient de la forme lourde et le nifal de
la forme légère. Le nifal el le hitpaël se trouvent rependant réunis
KITVii Ai.-MOIJSTALIIIK. lî)
mnc: a^ni: nt:\s*i Din unb '^D^:•; □''u :n "^: nci:i l^-^L- c^l^S'^
IDDil /M-5/ J^JCiJi J.xÀJi^ <Jl.^J(.il J.XÀAÎ (J\5j,Xâm.^ JUaJ^I^ Jl*ÀJ^i
^i p^jS^jD npsn^i npDnn dIJ*x.5^ Uà^ aninDt^^D ""^i? iiS^n^T
l-Ai-^î iL^ A_jl mnc'j^ ~idd:i "!":cui (s^^ c:>l.^5"ci>UAJî » j^ic»
1 I). Ao, 16-18; N. 9 1, -^S-^o.
dans certains mots, comme xveniwwasserou [Ez. xxiii, -^8), wenih-
kappêr {Deut. xxi, 8), nischtâwâh (^Prov. xxvii, 1 5); et Aboû Zaka-
riyà dit que le premier de ces mots est pour wenilwasserou , et le
deuxième pour wenitkappêr. Merwân dit : La réunion des deux
formes dans ces exemples prouve que le nifal et le hitpaël peuvent
se rencontrer dans une même l'orme légère ou lourde iwenikkappér
est à l'origine une forme lourde, comme l'indique le dâgésch de
kippêr; nischtâwâh, au contraire, est primitivement une forme lé-
gère, puisqu'il n'a pas de dâgesch. Cette manière de voir serait
confirmée par des exemples du hilpaël Nomh. i, 18; ihid. 1,^7;
Juges, XX, 1 F) , dans lesquels le dâgésch manque. Mais Je nifal ne
s'ajoute jamais à une forme lourde autre que le hitpaé'L On pourrait
du reste aussi soutenir que ces hitpaël sans dâgesch sont des formes
insolites qui, dans l'origine, devaient être pourvues du dâgesch.
De même il est permis de voir une forme insolite dans la réunion
du nifal el clu hitparl dans les (rois mois mentionnés ci-dessus.
20 OPUSCliLES l) IblN DJAiNAII.
Li:)bhv ï^CvS'i ^-^^ Ak.5:U Jcw.^ ^ l*x.~^i_5 {^a.^ \j^\ aâ^ J-à^I^
-j^ U i ô^j.*ii A^^H y^ Jii? il-ci ^b riDDN* v'''■^^' ^*^ <i ^^3
l.4fvi^ n'?DN '71DN* nn:î "n^î niD*;!; ^idc? JJi-* n'^i^D ^^5^^ ^î ^^^i
n'^ir n:;DC'i?D*^' J^i^ n''7i*D L^Ji »:>\jy^ ^^Sij ^j\ bvDj.^'^\ 3, ^j^'
A-j Jj^j ^^ jj^3 îj^ifc n%\*3 ^îtd: '7N' nDip yDu;"! nriwN 3"ip y^^
riDDiV j.Aft n'^2;!: bii-'D (is i!^W5 ^^^ »i>l^ xiàÂJ ^^5^ ^ if^^^ ^^
i Jaû ^^ i^^X^iJi ^ I^Aa^ c^;-^^ AlôÀi SJnxj bt c:^<X>_j *Xi^ "i^
»x^*j Wv^^ ^<y-^-* :il-wa]î i>i j^^jc^i Ui_j ■]i>n NM ^2 m!»: 1-»^jÎ ^y^^^
' D. 35, 13-19; ^- 1^' '-'^-
— Aboû Zakariya a encore négli^fé dans cette racine une forme
passive haie, xxxiii, h. — Dans \i\ même j)aragraphe, il dit :
"Esfâh [Nomh. xi , 16) est une forme insolite, car le paradigme
des impératifs pe'^ô(, augmentés du hê (pie les Hébreux peuvent
ajouter à ce mode, devient jt>oVrt/i ; exemples : schemôr, schomrâh;
^ekôr, zohrâh; et celui des impératifs j!?eV//, augmentés du hê, de-
vient fi^làh; exemples : schemn\ sclmn^âli; schelah, schilhâh. De
même quVs/a/i est une anomalie parmi les formes j»e^ô/, de même
on trouve un impératif insolite de pe\d; c'est korbâh [Ps. lxix, 19)
de kemb [Deut. v, 2/1).^ Aboû Zakariya ne s'est évidemment pas
rappelé d'autre mot qui s'écarte de la forme régulière pe'ôl
i[uésfâk. J'ai trouvé cependant après lui un autre mot qui s'écarte
de la forme généralement employée : c'est nisserâh (Ps. cxli, 3),
de nesôr (ibid. xxxiv , 1 /» ) , (pii devrait être îiosrâh comme schomrâh
H qui est devenu une exception comme ésfâh; de même imseréhii
KITAB AL-MOI'STALIIIK. :>l
Aj ^.kJLJi *Xa^ aaaâmwj ^î î^j-wli*- i>î <>i>A^ :>UaJî l^j :> «X-ii^i i:^D>;n
^j.b J^*3^ -c^IjLÎI ioiia- jt^ ^"f>'**' ^ *-*^ ?r /r-=*^^ v**^* ^"^ c^*^*^^ Cijv-**^'^
^fc-X-X-jS? j«^.i A.J (j-iâ-J ^ i^j.x^ u''D!>»n (j^-*-^^ ^^ ^l-cai!!^ U^Ii)
J.JCÀJ j*x-»â_^^i£) Jo ]^Dîîn "î*:; nb^"' nS"; Ajjjy»^^ a^x^ij aaï ^i^^i
"^Di'D jJ..x.À«JL JocàJÎ _j*X.3«- aKa^^ JyïiJLl wAh^aî? ^i^â^ ^^^-^^^ c^-^*^'
4^ a^jLaJ -j^Î^Jî js :>l^^^! ».x^ <ji <XAi i_^Ai&5 li (O-frJ^ "D'^^nn
' Vers. hébi". : "jjPj) rrfj jf'Jii'» incD '7irr 'd!:.
[Prov. IV, i3). Dans ces deux exeiriples, le sâdê os( pourvu
d'un dâgêsch, pour que la langue s'y arrête et le prononce facile-
ment sans le confondre avec un sîn, ce que pourrait amener le
voisinage du résch. Car la langue prononce difficilement ,mJe avant
rêsch, et Ton a préféré placer dans la première lettre un dâgêsch,
pour que la langue y appuie fortement. On a ainsi introduit le
dâgêsck dans certaines lettres dont la prononciation se rapproche
de celle d'autres lettres pour éviter toute confusion et dans l'in-
térêt de la clarté. Tel est, dans hasscjïnô (Exode, ii, 3), le sâdé,
qu'on a cherché à rendre plus distinct en y plaçant un dâgêsck,
de peur que la prononciation ne le confondît avec le «m, lettre
qui se prononce presque de même, surtout que le sâdê est suivi
d'un j)ê sans dâgêsvh. Le hê àa ce mot n'es! pas un article, bien
(|u'on ail soutenu cette opinion, en considérant le wâw comme
lettre explétive vl en lisant ha.mfm; mais liassefhw est l'iniinitil
do la forme lourde cl le irdir un sutlixe indi(piaiil le régime,
lin oxeniplo loiit à IjiiI analogue osl lianriniàli (1 Sani. i, 0); ce
22 OPUSCULES D'IBIN l)J ANAH.
i>i A_A-.^ ôLjiJ! i^:>cK.^j n"iiapn:i nci:: ^--^-r»^ ^^-^^^ j^^j^-*-^' c)*-»*]
^DN"' inX DDTuS* -IDN: JUàj^^I l^^Xrs-i (l.^'^^is^ ^^-^ J-À^^ "IDN
nc*pD Jl-Aajj^l i "nn"' tidn* a^^U ^j ^ \^ y^'i>\^ noN'n anNi
' D. H6, i;j; N. i;5, 3/4. — ^- 1). 37, '?5; ^. 19, -^5.
mot est aussi un inlinitif de la forme lourde; l'on a donné un
dâgêsch aa rêsch, parce qu'on a cru ainsi appuyer fortement sur
cette lettre qui, à cause de son ronflement, cause des diffi-
cultés à la langue. On a encore placé un dâgésch dans le kôf an
ounetakkenouhou (Juges, w ,82) pour que le kôf ne soit pas confondu
avec un kâf. On ne peut pas donner d'explication grammaticale
de ces dâgéschs; ils fortiiient la lettre , et, marqués par les uns, ils
ne le sont point, je pense, par d'autres.
Asar. Aboû Zakariyâ a passé deux formes : le ni/ai (Gen. xlii,
19 et 16) et un passif qui se présente deux fois dans haïe, xxii,
3. au milieu de la proposition et en pause.
Asal. Aboû Zakariyâ a passé le nifal [Ez. xlii, 6).
Asar. Racine complètement oubliée. Voyez cependant le parfait
(11 Rois, XX, 17), puis le futur yô'sar, avec a/e/" adouci et holém
sur le i/od, d'après le paradigme yô'mar; enfin, Néh. xin, i3, où
wâ'oserdh = wâ'ômeràh, primitivement wâ'é'sevâh = wâ éschmei^dh ,
klTAB AL-iMUUSTAIJHK. :>3
S^'i\ (j\(5 J^xàJÎ s^\s^^ ^'<KJi uJtJ^i (j^ <naAaà^ j)!^^^ ^Xa^ o«.J^1
□'7nj "DniN"» DDi^ v-A_jj^Ji i^ Tnn^i ^-j) js idin^i nncDD din"'
"i"^ iD^i:;^"! n-iKD 3"in^ \nmp 3"ip i^-3j ^^ \n2iN dix J..a.j«.s J«.^^i
^>Ai JUj (ji j^^ *>^^3 -J*.^^-^ ii^^^xAî UJÎ <ji l^A.->j.r>- Î^Ajij^ v_ÀJ^i
»*x_^ ^ \-xS^ ij\^ n^"^N'n <^-^i L»iî.jî J..A.jiJî^d-i ^€w^ cj-» ^j^
niainlient rfl/<5/' de ia preuiièie personne, tandis que ïdhjfdii pre-
mier radicai esl changé en ^vâw; puis le participe ôsêr = ômér, au
pluriel haôserîm (^Amos, m, 10), puis le nom ôsâr; enfin, ie ni/'al
yé'âsér (haïe, xxii, t8).
Arab. Racine omise. Cependant voyez Deul. xix, 11; Lam. iv,
1 9 ; Josué, VIII, /i , 9 ; puis le futur yenoh [Ps. x, 9) , wayyé'érehou
(Juges, IX, 3/1), comme wayyéljéredou (Gen. xlii, 128), et en
pause : yeër6hou(Prov. I, 18) avec holém; rimpératif, Jnges, i\,
32 ; l'infinitif be'orbâm (Osée, vu, 6) ôe ârob =scJuîmôr. 11 y avait
aussi dans l'origine une forme lourde, érêb, érabti = hêrêb,
kérabtî, et aussi yeârêb, me'ârêb, d'où me'ârebhn (Juges, ix , 2 5),
dont le résch devrait avoir un dâgésch. — Saclie (|ue wayyâréb
(1 Sam. XV, 5) dérive de celte forme lourde : c'était à l'origine
wayye'âréb sur le modèle de wayyegârésch (Gen. m, 2/1 ), wayyebâréh
(Gen. II, 3); seulement, une fois l'rt/e/ tombé, on a, pour rappeler
cette lettre, reporté sa voyelle au yod. Mais wayyâréb pourrai!
aussi pi'ovenir d'une aiiti'e division de la forme lourde, de hr'ertb ,
1^^ OPUSCULES D'IBN DJANAH.
^^La-Jî lj5^.r^^ oiJ^î iy^U "D^^n ^dn^i i<j) <^ nriD^j ndi^v v^^Î
^■)^T ^^S^UÎ^ ^oyDpJt ^-A-i <Lâ.a.>SÎ ô;)j.il r.*>JiAj ^ SÎ yDpJL
^^i (j-*Ujii Di^n 3n"^T J.A^ "^n:^
^-A.xJLî JLx^^î ^:r i '^ «^5l> ^lî nDN* «i ^A-o U ,_^ or ^ua')
3
D. 37, 1. ult. ; N. 19, 126. — ^ Vers, liébr. csf' ') (1 «Sam. xxvii, 19). —
D. j 09, 1/1 ; N. 69, 16. — ^ D. 87, 22; N. 19, 29.
bien que nous n'en trouvions aucun exemple; wayyâréb seraii
alors comme wayyasél [Nomb. xi, 25), qu'Aboû Zakariyà a cité;
c'est-à-dire que la forme primitive aurait dû être wayyaârêb
comme wayyaàmén {Ex. iv, 3i); seulement, après avoir adouci
Yâléf, il a fallu donner au yod un kâmés, parce que les lettres
douces ne peuvent être précédées que de cette voyelle. Quant à
une assimilation de ce wayydréb au wayyâréb qui se lit Ex. xvii,
2, ce serait un raisonnement différente
Atâh. Cette racine aurait dû être mentionnée également ici
avec les verbes au premier radical faible, bien qu'Aboû Zakariyà
Tait mentionnée parmi les verbes au troisième radical doux; car
le premier radical se trouve adouci Micha, iv, 8, et adouci et
retranché à la fois Deut. xxxin , 3 1 . Aboû Zakariyà a lui-même
agi ainsi pour o/aA , qu'il a noté parmi les verbes au premier ra-
^ Vers. hébr. . .nor 6130) rr- f>'r. Voy, Kamhi, ?ui I Sum. xv, 0: la version dp
Jonathan, qu'il rapporte p\ qui diffère (\p relie de nos édifions, paraît mettre (ÔIf
a coie. les deux opmionr>.
KITAB AL-M()USTALIIIK. ^if)
c^u:5\]i XK-Ajclt jUi^î iOvijT ^ ^ [j^j\ »j^h *^^ J:^A^^ ci)UUJi
' D. io(), 5; N. 69, 6. — 2 D. 3i et 107; N. i/i 0167. — -^ D. '17 ot 160;
N. 26 el 1 10.
dical faibie, et qu'il a répété parmi ies verbes au troisième radical
faible , parce que sa dernière lettre est une douce ; pour âbâh ,
qu'il a également cité aux deux endroits; pour yâlal, qu'on lit
parmi les racines ayant yod pour lettre douce, à cause du premier
radical, et qu'on relit parmi les racines géminées, à cause des
deux lettres semblables. Cette critique ne porte que sur une né-
gligence et sur un oubli; et je n'en parle que pour te donner l'é-
veil et pour t'inviter à être minutieux dans tes rechercbes. Aboii
Zakariyà a commis, encore ailleurs qu'à la racine âtâh, ce genre
de négligence.
DES VERBES QUI ONT iOD POUR PREMIER RADICAL.
Yaab. Racine oubliée. Elle existe Ps. cxix , 1 3 1 . Le futur serait ,
d après 1 analogie yiah, comme ytbasch, yirasch , ou bien, yè'oh
sur le modèle de yeôtou ((reri. xxxiv, ti^).
L>(; OPUSCULES D'IBN D.IANAI1.
□'•dp'?'! Q^D-ID"? »^3'^j ^ 2y
N*? "î^Drnb i-Tn "?{< i?j\v HD ni';"» xb \s-1p3 nnrp »^5'*kj ^ :;r
tUJi J^ ^^*x>î iiÀijj^ ^^^ JUjixAw^ -«^UJi d''d:^ 'i^?;*'"! !^3^"' N^i f]:?^^
«il_*Jt ^^ □'?niL ly.X.Aj& U U^,*«wî^ iCÂAJ î^l_5 -«^UJî <-^Ajij S^^TDn
nnnm i 5_^xâ^ ^^^^^ JoUJî ^l-
' Vers. hébr. cite à la place : 'j rjM' ■>2. — - 1). 43 , 3 ; N. a A , i .
ïâgab. Oublié. Voyez U Rois, xxv, 12.
Vâga\ Racine omise. Elle se trouve Ps. lxix, /i ; Josiié , x\iv,
i3; /o/>, IX, 29; Prov. xxiii, Zi; haïe, \l, 28; /eV. li, 58 {weyî-
ge^ou)\ où le yod est pour le futur, et a métég , pour rappeler le
yôd adouci, qui représente le premier radical; enlin Isaïe, xl, 3i,
où yîgâ^ou est en pause. Le qualificatif se lit Dent, xxv, 18; le
nom Isaïe, xlv, ili; Deut. xxviii, 33. A la forme lourde, quand
elle est hifll, le yôd est changé en wâw doux précédé d'un hôlém
comme c'est l'habitude dans les formes hôdfa, yôdta (voir Isaïe
xLiii, 2 3 et 2 4). L'autre forme lourde se rencontre Josué, vu, 3
Yâda^. Aboû Zakariyâ a passé la division piël de la forme
lourde [Job , xxxviii, 12) et le hitpaël [Gen. xlv, 1; Nomb. xii, 6)
Dans ces deux exemples, le yôd du premier radical est changé
en ivâw, comme dans wehitwaddâh (Lév. v, 5).
' C'est bien le passage de Jéréniie et non celui de llabakouk (n, i3) (pie
Pauteura en vue. Ce dernier s'écrit avec deux j/w/. (Voyez Kamhî cl la niassore
uiar^jinale, od Jéréniie, /. c.)
kITAB AI.-MOUSTALIIIK. !27
l*K_i6 mD"»! Jwi~« Jl.xji.JÎ ^^.3 T)i* ^n"»^"! Uî^ ii:? " J>^^ u^ ^W^
AÀ^ ^kil^ JUiiA^i/l s^[j ^\ ^\ i^y Sn^"»! J^a^o JUxii ni? '?rPT ^ji
'?3:i J.xàJL J.xÂJi _5*X-«i- A^A^^j (^j*Xj*X^ (^î?-*'^» ^l^-=^>^ ^iûl^S'
^j^aJî <xâ^ ô*x^ n^i? '^sjD cj^ A.j^ ^33:1 (^*XÂfi <îui J^^^i n^i?D
' D. Vi , 7-1 6 : J\. 2^ , 29-35. — - La vers. hébr. ajoute T'^vp r3'r». Voy.Hayyoudj.
Vâzam. Oubiié. Voyez Gen. xi, 6.
VàhaL Aboû Zakariyà dit : ffDans wayyâhél (Gen. viii, 10), le
yod de la troisième personne a été inséré dans le yôd du premier
radical, d'après ce que j'ai expliqué ])Ouy wayyahbeschéhou (Nah.
I, à); il devrait y avoir yeyâhél; mais après que Ton a ajouté la
conjonction wâw pourvu d'un patah, le premier ?/o<l devient quies-
cent, et est ensuite inséré dans le second. Ce yôd n'a l'accent
(|u'à cause de ^6d. Quant à wayyiyyâhél (Gen. viii, 12), c'est un
nifal comme wayyikkârét. Voici une réponse pour celui qui adres-
serait une question au sujet de ces deux mots. 77 — Merwân dit :
Puisqu'il faut absolument placer wayyâhél dans cette racine, je
préférerais le prendre pour un nifal aussi bien que wayijiyyâhél ;
seulement le yod du futur aurait été retranché dans celui-là,
parce qu'on n'aime pas la rencontre de deux yod pourvus de dâ-
gêsch. Un cas exactement semblable se trouve haïe, lxiv, 5, où
wannâbél, de la même racine que kinbôl (ihid. xxxiv, /i), est pour
wanninnâhéf, et a perdu le premier wrmw, le nounàu fulnr, à cause
28 OPUSCULES D'IBN DJAMAll.
^ LAia->i J^jiJî I*k;à J.Ajf Jy>î tj' J>^-5 iiiaJ»LJî J^o^i ^jy ^^
nbi^D b'2^'i (j^-^ J.AA-* Joc^t ^U JUaa^^I ^\j Jt aa,5^j>- i^Xij^
' D. lilx, A; N. aZi, 25.
de la rencontre des deux noim pourvus de dâgésch; ie /crJmcfs a éh'
maintenu tei qu'ii était primitivement dans wanninnâbéL Mais le
noun retranché pourrait aussi être le premier radical, dont on
aurait reporté la voyelle au préfixe pour rappeler la lettre tombée ;
on pourrait alors en dire autant de wayyâhél, c'est-à-dire qu'on
aurait retranché le yod de la racine et qu'on en aurait fait re-
monter la voyelle au yod du futur. Si, pour chercher une dif-
ficulté, on demandait pourquoi wannâbél et wayyâhél ont l'accent
à la pénultième, nous citerions Gen. vi, 6; vu, 23; II Sam. ii,
17; Nomb. XXV, 3; Gen. xlix, 3 i^; Exode, xvii, 8, et un grand
nombre d'autres exemples qui sont lous mille^êl.
Yàham. Aboû Zakariyâ dit dans ce para^^^raphe que hannêhâmhn
ilsaïe, Lvii, 5) est un nifal et que le premier radical a été adouci
entre le noun et le hét. Je napprouve ])as cette opinion , parce que
des verbes au premier radical //oWont, au ni/ni , pour la pluparl le
KITAli AL-MOIISTALIIIK. i>9
1.^.3 «^LaJI j*l5-:>i ^ As^^'^ jjojv» <5^^^ iSm:^ iX'*: J.^^ nSniL
^\< U ^^\ <_^A^l i*Xi£> Jlxiiî (jw« ^\j ^^ nnb 3!i: J.i> »*x*j
(jv_ft dJV-i»^ JLx.ÀJiii (j^ (^j\_j iJ-«^lj c:a.j>^ U» -«^L \jif-\i jUi^î (^^
«Lil 4^ iL^*>v.À.^ J.xiîî ^\i g ^1 ^UJi ^_^j fj\ J.^'^i l*Xi5 ^j^
ÎJviô ^ jU=*i^ DnnDï^'D h'j m'i^t\^^ S^*^^\ j-^^S^ f]Dr ^D^D^i? n'?^
m'7n D^D") D^D hv n:DV;i' p:3'?D irnrv d^ind n::ipD (j^" vUJî
t^ Laû-jÎ >1>I_5 W-?:-^ o>.^i> (^*XJ5 -X^^I (^ (j\JCxJo (;^ iC^Sw* j2
• l). /i(), A; N. 25, 26. - '' D. /i6, 8 ot suiv.; N. 25, 28 elsuiv. — ^ D. /iG,
21 : N. 26, 2.
tjùd changé en wâw précédé d'un hôlém, comme nôschâ\ nôra ; ou
bien, dans un petit nombre, le yôd est inséré par un dagêsck dans
la lettre suivante, comme dans nissâb [haïe, m, i3); mais il n'y
a aucun exemple d'un nifal dans cette classe de verbes, savoir
dans les verbes qui ont yôd pour premier radical, où cette lettre
ait été adoucie entre le noun du nifal et le deuxième radical,
comme le prétend Aboû Zakariyâ au sujet de hannêhâmîm. Aussi
je pense que, si ce mot est en effet de cette racine, il faut expli-
quer l'absence du premier radical par l'insertion du yôd dans le
liêt, d'après le modèle de nissâbîm (I Rois, v, 7); seulement le
dâgésch ne se fait pas sentir dans le hét.
Yâlad. Aboû Zakariyâ a passé deux formes : le passif [Gm.
xLVi, 27; L, 28), et le hitpaël [Nomb. i, 18). Aboû Zakariyâ traite
dans ce paragraphe des mois mehounant (/erm. xxii, aS), yôschabt
[ibid.), schôkant (ihid. li, i3), weyôladt [Gen. xvi, 11) qu'il consi-
dère coinme des composés de deux formes, qu'il explique ensuite;
;50 OPUSCULES D IBN DJANAII.
4_^-^ ij^ ii_A-j^^ ii-A.^U ^U*i (j^-Lj jjl m'?^^ DDC/v^ n::vc*
L^_^^ ^^-^-i jj^^^ bî^ ^n:?ir D^iir^n nxi ]:nnN ''tDDiî:?^'? ^iîûdic'
nJDiiî; ^^-j kSj^s»'^ n^iipD cj-« <x_a_jLaJî (j^iî ic.5^^ l^kJuwî
ajUI ^i^j ^^i i^l:> *xi^ c._5.Àil îiXiti ^1 Jiii^ -)c"' n"? n '7DM1 ALfcli
' 1). /i8, '?^;N. ^7, 19. — -^ D. A8, 7; N. ;^7, 6. — -^ D. ^18, 9; N. 97, T).
ou bien, pour les trois derniers mots, comme des féminins du par-
fait de la forme j?ô^e7; exemples : limeschôjïî [Job ,i\, 1 5 ) , et yôdaUî
(l Sam. XXI, 3). J'admettrais volontiers pour tous ces mots la possi-
bilité qu'Aboû Zakariyâ lui-même a admise pour tôsf [Prov. xxx,
6), où il explique la suppression de la voyelle du sâméh par le
désir de rendre la prononciation plus lé^][ère et plus coulante.
Je dirai donc qu'on a supprimé les voyelles du second noun de
mekounant, du nomi de schôkant, du dâlét de yôladt et du bêt de
jfôschabt pour alléger et faciliter la prononciation , et qu'il a paru
encore plus aisé de mettre patah sous les lettres qui précèdent à
la place du ségôl quelles devraient avoir. Voici l'explication que
je crois la plus acceptable.
Yâsad. Abou Zakariyâ a passé, dans le premier des deux sens
de cette racine, la forme passive [Ezra , 111, f>). Puis il dil : rOn
trouve le nom nvecun?rr/?r doux (haïr, xxviii, i() ), où le premier
klTAH AL-MOUSTALIIIK. :M
c^[s ^L^Jv-jii (^.-»**iJi i>4XAi^il j^^3 C^' ^■^■''^ <J^«^i IDlir "IDIO
^j^ J^^ ^À^ i^^.j U^i îi? mD"» cKaAaJÎ^ JU /o^" J^xto l^Ai JwxJtJi
^ U iJv.iû^ v«XAjii^ ^j^ JyxJut »<XÀ^ :>*XiJLî 1D1D (ji ^^xl jjî>[]â
d*:d ::;nd b^i2
^&\^ rr^ N'71 f]!^^^ n'? iCjj (ic "jc^^ î^'? mx 1V2 '^i? ^*>^j ^ "jd^
' n. tA, ai-'îîî; N. 12, 34-35.
mousâd , sans dâgêsch , est un nom , et le second , moussâd , av ec dâgèsch
dans le sâmék par suite de Finsertion du premier radical, est un
participe passif. •)? Il ajoute : rrLa forme lourde se trouve Psaumes,
VIII, 3.W Par ses paroles, on pourrait supposer qu'il a commis
l'erreur de prendre moussâd avec dâgêsch pour un participe passif
de la forme légère, ce qui est impossible; puisque Aboû Zakariyâ
lui-même, dans l'introduction de son Traité des lettres douces, dit
que la forme légère a été ainsi nommée parce que les participes,
actif et passif, restent sans mêm, tandis que le hifîl est appelé
forme lourde, parce que ses deux participes, actif et passif, pren-
nent la lettre mêm. Or moussâd avec dâgêsch a un mêm; il est donc
une forme lourde du paradigme hifîl : conjugué régulièrement,
ce mot donnerait houssad au parfait, youssad au futur et moussâd
au participe, tout comme houssab [Nah. ii, 8), youssab et moussâh
(Juges , i\ , f) ) forme semblable à moussai ( Zak. m , a ) et mouggâscft
[Mal. I, 11), dont les racines ne renferment pas de lettre douce.
Yâsak. Omis. Il y a cependant ?/?s«X" [Exode, xx\, 82), d'après
le modèle de yfafeï yîgâ^ [fsnïe, \l, 9.8). Sache, 0 mon ami,
3:2 OPUSCILKS D'IBN DJANAll.
■jDr (S—^^. ID^"* kV"? C:;^^^ u^ ^^^ C:^-^-? «X-^^-î^j l^Ux^ ii "TIDD
ym"»1 (j-# tkA-Ji-A-Jj iC-AJLj ^ (:j>-*ii J*AX>o Ak-fili JÎÉw-j ^ U ^^Lcî
JôL«_*« A^-ftli ^ç»*..^, ^ -U aKjiU^ J^^J' (^^^ JJCx^ ^ c^<^5 "ID"*"!
□tr^l A.AJ -X-^^i ^b piNS Dt!?"'^ <J^\ ^J^^J.M*.$\J J^aJÙ '^x1\
S-A^ pnxD nv^^^ ijy^. e)^ *^^^^ "^^ 1°^^ ^^'^ ti^ 3^ ^^^ ^-5 j*-^^
^^^.-MMw5l^ ^jû ^^J^l\ inNiD î:?^nd nnt:;D p Usïj\ J^sî^ r^D^? di^^vt
^2 nnuD nDîi J^a-^ f\-l\ c^^' yDp-j nni:;D ^ji ^n'iû'û bv id^'û
» D. 97, tj; N. r)7. :U.
que î/isa/j peut présenter un mot ou un(3 racine à part; ou bien,
être une métatlièse de sok [Daniel, x, 3) puisque tous deux ont le
même sens, ou bien, yîsâk serait le passif de la forme lourde d'un
verbe au second radical doux, et aurait le sens de yousak, comme
wayyâsék (II Sam. xii , 20), qui est aussi la forme lourde d'un
verbe au second radical doux. Un autre exemple d'un passif de
cette forme, qui présente un i à la place d'un ou, se rencontre
Gen. L, 96, où wayyîsém est pour wayyousâm. Si Aboû Zakariyâ
avait pensé à yîsâk, il n'aurait pas regardé comme inacceptable
de comparer wayyîsém à wayyousâm (Gen. xxiv, 33). J'ajouterai
que mischhat (haïe, lu, iZi) est aussi un passif, malgré le hirék
du mém; il devrait avoir schourék, comme mouschkah (Il Rois, iv,
32), ou kâmés comme moschhat (Mal i, lû) et moschhâtâm (Lev.
XXII, 2 5), puisque toute autre explication est impossible. Dans ce
dernier T>'Tssage . mosckhat/im diffpre de moschhatom (E.rodc, \l.
kITAB AL-MOllSTALIIIK,
.1
SÎ l-4.Â^j iCi^jLJi ^i miDDJi »-^=»-l-o (^-w^^i «XiJ^ J.^i A A3 ^Vi^
ojJàJ^ U iriKiD trwD Dnvi2 ]Dj^^x:j^ ^w^b ^'ins ]nn l^xi Jli
/C^jU-O fyS- J.AS'^ (J*,Ujt j-IslÂ-* 0.5i <X>mÀ-«
'. 3
aK-sU Jpw.^ ^ (^<^J5 J.xi]î i>\ h'^y'Dn ^jj^ (^ c^^5 J^xxil] J.>tiJi
^ Ajouté d'après ia version héhraïqiio. — - 0. A8, i T) ; N. 97, i3, —
^ [). At), 1 Ç! ; N. '^7, wf). — ' Voyez Bihmâh, 99, 91-35,
i/i); car, dans ie premier, le mm est lellre fornialive, comme
ÔRïis moîikeiâr moîiggâsck [Mal. i, 11), et la racine est scliâhat ,
tandis que le second vient de mâschah, où le mém fait partie de
la racine. Aussi, l'auteur du Mas67^àh les a-t-il bien distingués
par la note suivante : '^Mot qui se pre'sente deux fois, mais en
deux sens différents. ?•) Le verset d'ïsaïe signifie : ff Son aspect n'est
plus celui d'un homme, et il en a perdu les attributs. ^^
Vâsnf. Aboû Zrskariyâ a passé une forme : le nifal{Prov. xi, 9/1).
Ycfad. Aboû Zakariyâ a passé, dans le premier de ses deux
sens, le passif de ia forme lourde qui, d'après l'analogie, serait
koii^ad, moy^âd, et dont on trouve moiiâdim [Jér. xxiv, 1) sur le
modèle de hammonsaîm [Ez. xiv, '2^). Apprends que ces formes
n'appartiennent qu'au passif du hifîl; car les passifs, qu'ils dé-
rivent de la forme légère ou de la forme lourde, n'ont presque tod-
3/4 OPUSCULES 1) IBN DJANATj.
n^DÎ^' n'? HDW dlivkS^ C:5?rÀAAiw [^3îr^] -j^3N U'^: vj-* ^ (^J'>^î
L-»ii-ji^ ot-A-i-iw np*? ij^ nVSp anD npbi \.-A^-ji^ U^^^ 3Dîr (j-
^^*X_^ t^ J^AJLA.>M^J15^ DDilN "ne;NT (j^ y-lND ID^NI "i:^'3n hU22
^^ t5*^^i ^-^-ï?^ J^AAxÎÎ ^.j^ U U^3 ^-^ôUI Ô l^yji^^JCiwi^ JUiX^^I
' Ainsi dans ]a version iiébraïque. — ^ Nous n'avons pas trouvé ce passage
clans les traités de Hayyoudj. Ibn Djanâh, de son côté, loin de combattre l'opi-
nion énoncée ici, que le pou al sert égalennent comme passif du kal et du piéh
l'adopte franchement {Rikmâh, Q'î , ". i et suiv.).
jours qu un son foncé pour le premier radical, kinsi , nouUâsch et
""oiizzâb (haïe, xxxii , ik) viennent de la forme légère nâtasch
(I Sam. X, 9) [et '^âzab]; schoukkabt [Jér. m, 2), de la forme lé-
gère schâkab; weloukhah [ibid. xxix, 93), de lâkah; zounnâh [Ez.
XVI, 34), de zânâh; rou^ou [Job, \xxiii, 21), de raâh; '^oubbad
[Dent. XXI, 3), de ^âbad. Le passif, dérivant du piël, ressemble
tout à fait à celui qui dérive de la forme légère : bouschschâlâh
[Lév. VI, 91) vient de bischschèl (voy. I Sam. 11, \Z)\wé'ouschschar
[Ps. xLi, 3) de ive'ischscherou [Mal. m, 19). Le futur, dans les
deux cas, est yenouUasch, ye^ouzzab, yeloukkah, yebouschschal , d'a-
près le modèle de yenougga^ou [Ps. lxxiii , 5) et schéyyedoubbar
[Cant. VIII, 8). Aboû Zakariyâ dit de même, que le futur de
zounnâh [Ez. xvi, 3/i) est yezounnéh, comme celui de rou'ou [Job,
xxxiii, 91), yéroiiéh; et les passifs des deux formes se ressemblent
klTAl] AL-MOlJSTALHlk. 35
p-)u;Jl^ yDpJi ^l; pic'Ji (jK-^ yop-j m::.! (j^ (ji^ nn:ro ni:n
\.*à^\^ yDpj Nii^* ^m^ ^^7 \-ibn3n p dlJJ^S^ yDp^l? Dn"iD ^nDSc'n
w^'z') h'2 cnn^ m:^ n^ù'^ JUji^^^^iJ (jj.^ ^^c axS^^*- ^Ij<L)1^ A^Jl
an^D i'^d'? 13^1 Uijî l<y.X.A.^^ -j^n:n^ cw r'?!? nnsb yiTJ iD^nn
s-
\T\^ ^31 li^ n: np^ i o-'\.-^Ail y^^ ^îjnn ^"^ "i:in nS n:m ,^ is^^^-^Ui
' Ainsi dans lo texte arabe, qui est troué à cet endroit.
au futur aussi bien qu'au parfait. iMais au passif du kijlï, on prend
ia forme houf^al comme housak {Ps. xlv, 3), welioukah [Job, xxxiii ,
19), d'après ie modèle de houschlak, fiokrat [Joël, i -. 9), où le
kâmés remplace le schourék, parce que, presque partout, ces deux
vovelles sont identiques , comme (également le passif hosclilaktî
[Ps. XXII, 11) et aussi honhaïtî [Job, vu, 3) avec kâraés, et scho-
(ledâli [Nah. m, 7), oii le kâmés lient lieu du schourék. Au futur
de cette forme, on retranche le hê et l'on rejette la voyelle sur
les préfixes; exemples : youscidak, yokrat, yâhôram^ [Ezra, x, 8),
où, comme d'habitude, Fo du yod a été reporté sur la lettre guttu
raie; yousak, youkah; de même, youssak [Ex. xxv, 99), de wehis-
sikou [Jér. xxxii, 29); touttekou [Ez. xxii, 22), de hittikoii (11 Rois,
XXII, 9), et de lehantîk [Ez. xxii, 20); puis wayyovggad [Ex.
XIV, 5), de houggad (I Rois, x, 7), et, d'après cette analogie,
yoîdfkah [Gen. xviii, h), youttan [Lév. xi, 38), etc. La forme pri-
' Telle est la fausse prononciation d'Ibn Djanâh {Rilpnâh. 101, 9/1 et suiv.),
de flayyoudj (D. 60, i3; N. 38, 32 ), et aujourd'hui encore des juifs de POrienl.
3.
•"^^^ OPUSCULKS I) IHN DJANAil
inn^ piTP n-::.-!^ -,y^M^ L^-A_i J..^,>JÎ^ L^.>.^5 U J^ ^^ d^l^
□^mDID D^-riD D^p'JD ^i5^ nr^D -i'ID pîîD b^i^DH A.AJ..J ^^ ^jci
n: ihD "rj^nD p^^nD W^i J.^^ ^iî^ D^r'Vù'r: d:*c7û "l'pc'i: didd iCi) ^^
l^i^J. ,n^DD :,'>2;p^ i*^2:pn (^^ ^i^ ^JvJi n ir^'pnD io) ^ n^D'yùMr:)
N2î:v inr np'b^ ^n^^ np^ i J^^^J1 ^^..C ^\ c^^XjI U J^f^L- Jb;
imtive avait tjehouschlak , tjvlioulmit^ j/choumh-, yelwussak axec dâ-
gesch dans lo sin, teltouttekou iwec dâgésch dans le tâw, parce que
ces derniers verbes ont pour premier radical un noun qui a été
inséré; ijotikkah est de même pour yehoulkah, el youttan pour ye-
hoîinlan; seulement le hê en a été retranché et la voyelle foncée
(lu hé a été portée sur le yôd; de plus, le lâméd a été inséré par
un dâgcsck dans le ïfôf, et le noun, par le même procédé, dans le
tàw. Le participe passif de cette forme, c'est-à-dire du hifîl, est
donc mousâk, mon' ad, moukâli , au pluriel momâkîm, mou'âdîm,
moukâhîm, comme mokrât, mouschlâk (II Sam. x.\, Qi), mouschkâb
(II /?o/.s, IV, 39.),mouschlâkîm [Jér. xiv, 16), d'une forme primitive
mehoiisâk, mchou'âd, mehoukah, mehouschlâkim , sur le modèle de
me/ioukesâ'6t {Ez. xlvi, ^9) qui dérive de A^A:s^'«, yaksfa (Lév. xiv,
/il); seulement le hé a été retranché et la voyelle en a été re-
portée sur le noun. L'exemple (VEz. xlvi, 22, prouve que partout
youfal et 7noufâl proviennent de yehoufal et mehouf'âl. Mais
qu est-ce qui empêche, pourrait-on nous objecter, de considérer
comme l'orme primitive de youkkah H youllan plutôt yelonkkah et
l
KITAH AL-MOUSTAfJjlK. 37
jcUJl Je l^X.^j.r*. 5yiJi_5 l<yÀ^ U^^-^b f^^^ 1^^^ ^IaJI i»^^'
je jj\^ U^ ;2i^ DDipm aD:N*i: nDins iDnn an!:?:: ■jSd'? 13"'') b*\.s^^
^^ L^l^ n-:D n^DNii UJliâi mrj ^n^D n^m Uji^x^^j l-gy^^A^i 'tv
lâ-ji-r»-!- -)3-^ ")3w' i^-jj <^ m: (j^ aIIjs: ^ ^.^.i m^D Ui^ n!/nn
yenoulUiu, dans lesquels on aurait retranché le /a^m'Y/ el le nouu ,
et rejeté la voyelle sur le yod? Nous répondrions qu'en grammaire
il laul juger les formes rares d'après les cas plus fréquents,
el, après avoir cité tant d'exemples de cette forme qui appar-
tiennent au hifil, nous soutenons que ces deux mots appartiennent
aussi au hiJ'U. Ce qui doit du reste donner plus de force à
notre opinion au sujet de youkkah et de youttariy cest le mot
mouddàk [haïe, xni, iZ(),qui dilfère du mot mehouddàh [ibid.
vin, 22), parce que les formes dont ils dérivent diffèrent; moud-
dàh vient de wekiddiah (II Sam. \v, i/i), et menouddâh est évi-
demment de niddalj , d'a[)rès le [)ai'adigme de schihbér et dibbcr.
Retiens cette règle que j'ai expliquée en attendant; car je prévois
que tu en auras besoin en diderents passages de ce livre.
Yaaz. Racine oubliée. Il y a nô^dz (haïe, xxxiii. 19), comme
noschcl^ (Ps. xxMii, iti). D'autres prétendent ' qiuî le iioun de ce
mot (îst [)r(Mnier ladic'al et remplace un hintéd, de manièie (jue
' Sa';i.lia lia.liiil : ii£^llf p»iJ î., ( \ o\ . Il>ii K/.im . <ul I,. I.)
38 OPUSCULES [)'IBi\ DJANAH.
ÂjtJ \^.j\ Uiji JUj^ ni^Jî ^K^ ycpiî ^ji^ Tin'? j**^ (j^ -^^r» y^3
Y^pj îi'u^ nnDj iDiV (jK ^jî^ nriy "dx i<-ij ^^ î::"ib ^_ju^ i
(^ j^x.x^ î]i*"lD (j5^ <^>-«-iî i<Xi&3 J^^«yî î JnJû ^j^ ni'in ri^lD ij^
"îp'iS DlKl iCjj (^ r^\ r|!;i3 ^l^^ "in»^^ "Pi* D3*^*D pinD n^NII i^J)
' D. .'19, Kj; N. -iS, 9. — -^ I). .jo, 1 ; i\'. a8, 3. — '' D. 62, •? ; N. 28,
noVîz serait pour /6V2, bien qu'il y ait de plus kâmés au lieu de sêré.
On a également dif que nô'^âz est une variante, dans le sens (K*
lô^êz et sur le modèle de ôbad {Deut. xxxii, 98), malgré le patah
qu'a celui-ci et le kâmés qu'a celui-là. C'est par suite de cette ponc-
tuation que je préfère l'opinion que j'ai émise la première.
Ycraf. Aboû Zakariyâ n'a mentionné qu'un sens de cette racine,
savoir : Isaï'e, xl, 3o, et il en a passé une autre : lo'àfot (Nomb.
xxiii^ 22 ; Ps. xcv, /i) à l'état construit, comme tôse'ôt [Prov.
IV, 28) et to^cy'ot [Job, XXII, 25), comme tosaot [Ps. lxviii, 21),
à Tétat absolu. Je pense, que mou'àf btaf [Dan. ix, 21), appar-
tiennent à cette racine et à ce sens; mou'af est alors un participe
passif, comme mousàk, moiischhîb , et bfâf est un nom sur le mo-
dèle de bîMr [Ps. xlix, i3).
Yâ^as. Aboû Zakariyâ a passé le hitpaël[Ps. lxxxhi, /i), où le
deuxième radical devrait avoir un dàgêsch. 11 dit dans cet article :
rr L'impératif présente la forme insolite "om.so// [Is. viii, 10). au
KITAB AL-MOUSTALHIK. 39
'"[pI>^ ^Wh j^-^^ 2^*"^ ^^"^ ô*xji TTiDr mDî <^js <^ iiirj^ ^ (j^
nnxbn onn hîd mD2;n N'S on itûiDir^ J-.a.j; if obnJî (jlC« ])T^^i
w:: A-A.i .JL^^Ji ^ji n}n ic?: i J^-*^ wilsJ<x'S^ uhrill ç^^ piv^
^"m aj eir-^^ (ij:?*^^ J^ajç^ n:n rc?: S^-^ u-* ^^b u^*-^^ '^'*''* o^-=^
i<-,Kj^ X^VxJà LfUi.iI ^j.* a^y -;d:: i:;i: (j^ (j^^^ ^j*^^ ^^ "ic"
dLij^jT ^\< îilî iî:;: ii-ij ^^ ^js^Â^ lîîi^i HD-i nc'n -^'d^ 2>i3,_i-j
' Ainsi vers. hébr. et ie texte de Hayyoïidj. — - Vers, liébr.
lieu de^àsou ou ya^àsou.v Mais je ne sais ce qui a empêché Aboû
Zakariyâ d'attribuer cet impératif à une autre racine qui aurait
pour deuxième radical une lettre l'aible, par métathèse de^a^fls,
ce qui ferait disparaître l'anomalie. 11 y aurait encore une autre
manière acceptable de justifier cette forme, ce serait de dire que
^ousou est pour ye'^ousou, d'après le modèle de zekôrou (Nék. iv, 8)
et de ""àmodou [Nahoum, ii , 9), que le premier radical, savoir
le yôd a été retranché et le hôlém remplacé par un schourék ,
comme cela a lieu dans yischpoulou [Ex. xviii, 26), ta^ïbourî {Ruth ,
11, 8), tittoiim (Ez. XXIV, 11). J'expliquerais de la même façon
gôscliou [Jos. m, 9) en le prenant pour negôschou avec le noiin re-
tranché, t.e grammairien ^ qui a dérivé ce dernier mot d'une racine
au deuxième radical faible, et qui l'a réuni avec goitsch [Job, vu,
5) manque de sens ; car gousch, dans ce passage, désigne une es-
pèce de reptile, comme l'indique l'autre membre de phrase.
'Ousouiisl donc formé comme ^6sc/<om , et ne présente aucune irré-
gularité.
1
Menalieni , Mahberel , p. 60; Lihlxoule liadniàniôt , p. 17V
^0 OPUSCULES DMBN DJANAIl.
(J-. '7D''^ h^D^ (j^ ^ *X.fi^i_5 Dîi^^ TÎJ"' (jî^ 3^2Jn <j^ ^XaJU-w^ ^^
AK_x-j:-ilî CJ-* rit:^^ n''D''^ 3i:;\5 s'iu^ vilJ^xS^ s^\^^ Ri\^\ Jlx3>^i
^ U ^-tf>j îtX-a*-!^ LaO-J^ c,yj<l\ \ÙsJS> tj^Jj» S*^^^ Os-Si-îj (J^J«Jî
nnbyn nnb:! D'im '?''i'Dn i^j) ^^ c^*x^5 S^^^ (j^ ^(\£.\i ^j
nn'72 D*im i^jj (^ i'îîn AK.^b |<\*^.j ^ U_5 -jan bM^v n:?"'2JNT d^ï:^
i?2:"' ^i J^Ai «xi^ D^DiS i;^:'» nD") i*2:^ ynnn <xa^ JsAJiA-M^il^ nn'prn
iT^s Sd "i:id ioj (^ JLaJï-a.^^ c^ww»*aJ_5 J.xiîî -«^b -«^IaJî^ jjoU J.x5
' 1). 5u, l'l;N. 20, 16.
Yàsah. Aboû Zakariyà prend yasséb [Deul. xwii, 8) pour u»
infinitif. Mais je pense que ce mot peut être le futur de hissîb, el
que yassîb et yassêb ne font qu'un, comme, parmi les verbes sans
lettres douces, yappîl et yappêl; comme y aschtb eiyâschéb , yâmît et
yâmêt parmi les verbes au deuxième radical faible. Aboù Zakariyà
a passé aussi un exemple, savoir : le passif du hifil [Nah. 11, 8).
Yâsa. Oublié complètement. (Cependant la forme lourde est
usitée avec le premier radical inséré par un dâgêsch dans le sâdé,
comme dans hissîb. Tels sont : yassiu ( (s. lviiî, o) sur le modèle
de yassîb [Jos. vi, 26) et assfâli [Ps. rxxxix, 8); puis le passif
houssa\ sur le paradigme de wehoussab (Nah. 11, 8), au futur
yousso" [Is. XIV, 1 1; Est. iv, 3). On a pris ce dernier mot pour un
parfait, et le yod, non pas pour le préfixe du futur, mais pour le
premier radical sur le modèle de souggar (Is. xxiv, 1 o) '. Les deux
opinions sont également bonnes et admissibles. On rencontre aussi
C'est l'opiniOR a iaquellp Ibn hiir* sV.^t arrête.
klTAIi AL-lMOLSTALIIIK. ti\
>">:r A-jj ^^c n'?i? ^y-'H'» |-w^i^ ij-^^^s^- j-jL> eJv-Jyiii ^)6'^ nidd
J^-x.A-« <\JÎ ^ri2J> i JUù tji ji^^ *Xi^ "':?12i^ '7:?"T'mDT DX ^inDT
n:innnn i'^îîm <^xJLî t*x_^^ J..^^i i*X-iû ^j^^ v-X^ii^ J^xi ^^^
^LaJJ (ijvj (JV.J J..X-À.JÎ ^li (jî^ JUiXAw!^ ujUJ^Î AJI dlii ^î_j
' D. 5i, i3; N. 29, 5. — - I). .")!, i/i;dans N. 29, 5, 011 a remplacé notre
exemple par D'Kf'b »p5v (II i?oî,s-, iv, 60), en ajoutant : tajue le )p5') de I Rois,
xviii, 36, ne devrait pas r\o\v gaya, parce qu'il est comme tztr: {Ex. xi , 2i).5î
L'observation d'Ibn-Djanâh n'aurait plus aucun fondement , et cependant la di-
vergence est encore mentionnée par D. Kamhi , Lexique, rad. p5>. Ce changement
provient donc d'un nouvel éditeur, ou plutôt on a loiidu dans le texte une glose
de R. Mosé Hakkohen.
ie nom yesou^î (Gen. xlix , /i; cf. Ps. lxiii, 7) d'après meroudt
(Lam. m, 19); cependant ce mot pourrait bien être le participe
passif de la forme légère. Pour la racine et le sens, il faut encore
citer ici hayyâsfa (l Bois, vi, 6) et hammamï^ i^ls. xxviii, 20), oii
le premier radical est inséré dans le deuxième, comme dans
madda et massa h.
Yâsak. Aboû Zakariyâ ny mentionne qu'un sens, celui de
weyàsak [Lév. 11, 1), puis il ajoute: rrWeyisekou (I Rois, xviii,
3/1) avec le yod pourvu d'un arrêt {métég).ii On connaît l'habitude
de notre auteur; quand il dit d'un verbe au premier radical yod
que cette lettre a un arrêt , il entend par là (jue c'est un futur et
(}ue l'arrél est placé sou!^ le yod pour faire reconnaître ce temps;
le preniiei radical, son doux pulrr le |>i'eli\o ol Iri lellre siii-
Zj2 opuscules D'IBiN DJANAH.
^i 2<»i^.i ij^jy^^ dUi_5 i^UJi^ -«"W^^ U^"*^^-? Oti^î ^§^ JLjJUaw^
^U J.xJiJCA%.^ Jjw Tpîî"'! ^fiî iiî ^^XÂ^ y^i <_?i^xaJI *.*£>_ji^^ ^^di
"Ipîi''") «i -«'W-î^ (jî 3-J J^ iUjj^ tXjijjj^Ji ^yij J^jji^ \kf.k£. JJCiî
' D. 56 , 3; N. 3o, 25. L'observation ne se trouve pas pour les trois autres
racines. — - D. Zi5, 6; N. 35, 3. — ^ D. 5-2; 7 jN. 29, 23.— ^ D. 53, 9:
N. 3o, 8. Depuis v/o^ jusqu'à <_)la-.a,J| manque chez ce dernier.
vante, est alors indiqué par cet arrêt, comme Aboû Zakarivâ le
constate également pour yêredou, yêschebou, etc. Il en dit autant
de wayyîfebou [Gen. xxxiv, 18), weyikesou [Hab. 11, 7), et ne parle
en général de Farrêt qu'à propos des lettres ajoutées pour le futur,
Vâléf, ie noun, le yod et le tâw. C'est ce qui résulte de ses paroles
dans la première section de son livre sur les lettres douces , dans
un passage oii il traite des verbes qui ont pour premier radical yod
et de ceux qui ont pour premier radical «/^ : ffDans wayyîreou
[Ex. XXXIV, 3o), wetîreou [Jér. li, /i6), rjireou [Ps. xxxiii, 8),
les lettres complémentaires doivent avoir un arrêt, et quiconque
ne Ly met pas ignore ce qui est vrai et juste. ^^ D'après Aboû Zaka-
riyâ, weyisehou est donc un futur. On pourrait cependant arguer
conlre nous des mots : 'f Les lettres complémentaires doivent avoir
un arrêt, ?? que si l'auteur, comme je le pense, avait voulu dire
que le yod de weyisekou était ajouté comme marque du futur,
Abou Zakariyâ se sérail servi de l'expression : trAvec la lettre coni-
KITAB AI.-MOUSTALIllK. A,!
vXJlfcvJi >ifc,i^>:^ 5<X.=5»i^ idàxkj o>.=*-î iiS^^Ji 04Xi& ^^ ii^UxJi
J^j_5 <>ij Uil?^^! (^J^JI^ «*Xjij.]î J<àj y^^ J.j«jiJl j^l*^ iCÀSLw j^l»
SnJ VDp^ ^-^ ^*X-Jî iri^j i Jlï^ lbl*D^1 <x.3)3 ^jî Jl^^ AÂ^ ^LJ^
"iDN^i D"'2::?n bri n'^ii^n ^7^ ipiî^i d"'D d^d n:?3")N "ix'?d Jyù »^)-j ^^
^ 1). 52, 6; N. 29, tis. — - 1). 38, 28 et saiv.; N. 20, 17 et suiv.
plëmeniaire pourvue d'un arrêt,'? tandis que les mots rr avecieî/oV/,
etc.?? prouvent qu'il a regardé cette lettre comme Taisant partie de
la racine et nullement comme lettre comple'menlaire. A cela nous
re'pondons qu'Aboû Zakariyâ a employé (dans la règle générale)
le terme ffles lettres complémentaires, 7? parce qu(! les exemples
cités présentaient deux yôd et un tâw et qu'aucun autre ternie
n'aurait pu s'appliquer à la fois à ces trois lettres. (Dans le para-
graphe yâkas) Aboû Zakariyâ dit que dans wcyikemi [Hah. 11, 7) le
[jod a un arrêt destiné à indiquer le yod quiescent du premier ra-
dical qui suit le préfixe, et il ne dit pas cria lettre complémen-
taire,75 comme on nous l'oppose. Aboû Zakariyâ dit encore (à un
autre endroit) : crLa preuve que wayyèdé'ou [Gen. m, 7) avec sêrê
est un futur du modèle de wayyife^alou consiste dans l'arrêt dont
le yôd est pourvu, tandis que weyâde^ou avec kâmés est de la forme
wefâ'^alou.i') Donc weyisekou est pour Aboû Zakariyâ un (ulur, ce
que je ne saurais approuver; car, dans le passage, il n'y a pas
[dace [)oui' un ludir, mais pour un impératif, comme on ic voit
Ixk OPUSCULES D IBN DJANAII.
^jt.) <^ À^Àxj c^y^ûjf^ j.^\ jAilî vahz'^^ w'^z' nCN^i ^yù'^^ i:r
iiji \j:\ ^^ (j^^ j-^^ "îpîJ^I cjî c^ 5*^ (J-* t^y^ U^^^ i:)^- ^^
Lci J^ «j^^Ai? siUi> Ji »^*Xj ^i ^iî iCxMt t>:?;^ Cj^ ^-'J ^^ ^'
U\^ dL-Ji ^j-* J^Jùiil U j!5\jCftî (^aa:>3 (^.XaJLI cjjî^ii ^^^j (i5>^'
C^D 13 pî:"» C:i J.-»o^i ^^ i^\.> j.^^1^ l*kiô J^xj 2)^^ i^i »sXAaxj
^.S, \i ^JCLm'i \j^\ b^'ss. ipi»^-; ^"^ ^9 Di'"? pîJ ^kA3:5il J.AP (^c^
' D. ôi, i5; N. 2(), 9.
par toute la teneur du verset : fc Remplissez quatre cruches, etc."
C'est toute une suite d'impératifs, et il n'y a pas de preuve plus
concluante pour faire de weyisekou éfj^alement un impératif. Si en
outre Aboù Zakariyâ, tout en étant de notre avis, avait voulu
nous faire savoir que le yod a un arrêt, c'est là un sujet qu'il se
serait dispensé de traiter; car il n'est pas habitué à nous indiquer
les mouvements des accents quand ils n'ont pas une raison gram-
maticale, à moins qu'une nécessité particulière ne l'y oblige. Sa
méthode consiste plutôt à diriger notre attention sur les phéno-
mènes provenant du point qu'il traite, c est-à-dire des lettres
douces et des racines géminées, et à faire comprendre les irrégu-
larités qui en résultent, mais certes pas à nous faire remarquei-
que le yod de weyisekou a un arrêt. Une autre preuve qu'Aboû Za-
kariyâ n'a pas songé à faire de ce mot un impératif, cest qu il
di' ensuite : rr L'impératif conserve toutes les lettres de la racine,
comme dans yesôk [Ez. \\i\\ 3), on 110 les conserve pas comme
dans saL (Il Bois, iv, /m).'i (lertos. si Abou Zakariyâ a\ail pris
KITAIi AL-MOllSTALHIK. /i5
(j>_j ^^.3 'i j>l J.-o^î ^^ Aji Ia^jI ^y ^^^ Dn^ 13 p!;^ ari ^^
Lj^^ -l^:»! ^-^■'V^ *U:>L jî AÀ^ J.AJiA^ii ^î Uj).*J ^-Ju D'iD p2JN
^4Xxfr i*k^ JJ>^ A-«^«j 2*iiL«otXAvi <\A5 :>lxi:^^î ]jsJ> ijuXft ^^3?
uVnp ôlj v^AÏ^A-S^ ID^D (if\^ Ulmj^kS^ \j^\ ^^ ^i^ ipîî^T i Axl\
3^31» 1-^3 'nnU'' 1^^-La.^^ j.-x>i L$ ^^^.ASi d^dcd Dnrm cj-* dis
j^*X.il OtA.J>yJi Uî^ yliv^i C-^lr^i LUâaawÎ (j^ AÀJf iUAîî ^UxaL
' I). 51, i^i; N. 99, 8.
weijuekou j)oiir un impératif, il se serait passé de citer yesôk, et il
n'aurait pas ajouté que ce mot conserve les lettres de la racine,
puisqu'il n'y a pas de difïérence entre yesoh et weyisehou. Une der-
nière preuve enfin que notre auteur a pris weyisehou pour un
futur, ce sont ses paroles, après qu'il a donné cet exemple : crOn
rencontre aussi le futur avec insertion du yod dans le mdê;
exemple : émih (Is. xliv, 3)p^ ce qui veut dire que le futur
se trouve avec et sans insertion, pensée qui est confirmée par
l'emploi du mot rr aussi. ^ ïl y ^ donc, je crois, erreur et négligence
de la part du maître, et c'est l'arrêt du yôd qui l'a trompé. Cepen-
dant cet arrêt sous le premier radical, même à l'impératif, se
trouve pareillement sous le mém de mischekou [Ex. xii, 21), sous
le kôf de kire'ou dans le verset qui commence par wattiktôb ( i Rois ,
XXI, 9), qui sont tous deux des impératifs, sous le schîn de l'im-
pératif 5cA«Aac^oM [Job, VI, 22), etc. etc. Ces arrêts ne proviennent
pas de la nature du langage, mais ils sont des inventions de ceux
qui ont placé les accents; les arrêts, au contraire, qui proviennent
.Jti
/i6 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
J^*.À.Ji i^lj ^ ^«xJî »*Xjtj <^*xil ^^j^ïU^ii ^^ Jî:> yb <^*xJi n
â<.jj^ A^.i Jb^ "i^bi* pîJ"' ivb n^^i? pîî^T ^ 4^^î ot^Àil J.xÀJij.A5-
(^\yM:Ll\s np2J"!D p"'iîr p^2:in J-AJiS J^« cKo^î i^ Jli? aj.- dddm -j'7îrn
^kxjc« ^^ ii J^jul\ -cwjdî î«Xibj^A5i- »i p!.nn Jl^ii (j^ Ul liî
' D. 53, 16; i\. 3o, 1 A. — '^ 1). 51, 17-19; IV. 29, 10-1 ri.
de la nature même du langage , tels que celui du yod de weyireoa
[h. Lix, 19), indiquent le premier radical quiescent qui suit cette
lettre. — Y esôk , yisekou , tous deux des impératifs, ont la forme de
schemôr, schimerou; le premier radical yod est également conservé
dans yerou {Ps. xxxiv, 10), qui, d'après Aboû Zakariyâ, est à la
[)lace de yiré'ou sur le modèle de schimerou, imerou, et dans yerâ-
schâh [Deut. xxxiii, 28 ), oii le Ae est ajouté à l'impératif, et qui,
sans aucun doute, au pluriel aurait yireschou comme schimerou el
imerou. Aboû Zakariyâ place, dans ce sens, housak (Ps. xlv, 3)
parmi les exemples de la forme légère comme Lév. 11 , 1 ; Nomb.
V, i5, et dit que ce mot a la forme de houschlak, houschkab.
Puis il poursuit : ^cDans cette racine il y a aussi la forme lourde
hosîk, yôsîk, dont môsékét (Il Rois , iv, 5). •>•> A la vérité, housak aurait
dû être rangé parmi les exemples de la forme lourde dont il dé-
rive; car. comme je l'ai fail remarquer dans lo paiagi'aphe ya^ad .
KITAH AL-MOUSTAMIIK. M
l-j-jLo aKxIî "j<VA.j ^ u ^i ^L L-jÎ-î^U 45V.JÎ JUii)l ^i tvU l!^£»-
]n pîîiri Mî-^r! (jî ^^^ ^^^-^ï? ^ !^Aij jî ^J^ {xaàs^ -^ÀAii StXiû ^
j\ L.^ JkA^ <^î JUà^i 5 JsJÛ je -ï^U^il J^i (jw* *1 UAi UaÀ^
' I). /m, îA; IV. 99, n;^.
ce modèle n'appartient qu'à cette forme. C'est donc encore une
erreur qu'Aboû Zakariyâ a commise. On pourrait, afin de nous
prouver que housak vient d'une forme légère , nous citer les pa-
roles suivantes d'Aboû Zakariyâ, qui dit : fcLes verbes au premier
radical yod changent au passif cette lettre en wâw précédé du son
ou; car chaque passif a toujours sa première lettre pourvue du
son ou; exemple : hourad (Gen. xxxix, 1), tourad [Is. xiv. i5),
mousê't (Gen. xxxviii, 25), hammousaîm [Ez. xiv, 22), mouda^at
(Is. XII, 5).'» Comme cette règle est donnée d'une manière géne;-
rale pour les passifs de tous les verbes au premier radical yod qui
sont ainsi formés, qu'ils soient de la forme légère ou lourde, rien
ne s'opposerait à ce que housak fût une forme légère. A cela nous
répliquerons : le lié, dont les verbes cités par Aboû Zakariyâ sont
pourvus, prouve qu'ils appartiennent au hifîl, qui est une forme
lourde, et Aboû Zakariyâ lui-même ne prétend pas, comme on
voudrait le faire croire, que ce paradigme puisse se rapporter
également à la forme légère ol à la forme lourde. Notre auteur
48 OPUSCULES D'IBiN DJANAH.
^ l^] 2<^liwi>i dlJS ^ JyJ^ij^j iLold*. JovAaAS S^XxS ,^ J.J oG5
l'7t ^j^ Ak_fil^ ^-j ^ u l4^ ç^Dr ^D12 h^ Mb^ □^lîJD^ l*? ib"»
considèro au contraire ce paradigme comme particulièrement
affecté à fa forme lourde, et ce qui le prouve, c'est qu'il assigne
à hoiimk la forme lourde du hifil. Nous avons donné la preuve
de l'emploi spécial de ce passif à cette forme lourde dans le para-
graphe ycï'ad. Nous ajoutons ceci : Pour les passifs de la forme
légère des verbes au premier radical yod, on ne se sert pas du hê;
ainsi youllad ( Gen. xlvi ,27), youlledou [ibid. l , 2 3 ) sont les passifs
de la forme légère yâlad, comme youssârou (Ps. cxxxix, 16) est le
passif de la forme légère yâsar; car il est impossible que youllad
et youlledou soient passifs de la forme lourde hammeyallédét (Gen.
xxxviii, 28), puisque celle-ci (qui fait accoucher) doit être dis-
tinguée de la yôlrdét (qui enfante). L'acte de la meyallédèt ne va
pas au delà de celle qui accouche, pour se porter à l'enfant;
youllad ai youlledou se rapportent au contraire (comme passifs) à la
yolédét^. Qu'on compare, pour en être convaincu, wattêUd'^al birkai
[Gen. XXX, 3) avec ^expression youlledou "al hirké Yôsef [ibid. l,
' En d'autres termes, le passif du piel se rapporterait à ia femme qui a été ac-
(ouchée, et non à Tentant qui a été mis an monde.
KIT\P) AL-.\I()l STALIIIK. /i9
DN Ip!?"*! p''2i^ p"»!.*;! ^i^^ *^À.A-t J, J-xiil ^U A>a^ /o-^^i J^-^ajI ij-*
inpï^s d^î:^ "jbon opi:^ ^^.-i-^i \<y^^ .^j.Aa.-j^ ^i^jUcc^ (^Tv^^^Ji
nx np!;^ j'Xa^'^ bii^D Uyj)^^ n^nn h^dd pi2:^"î px 'DD pr^^ in'?
ANw^li -<w^ ^ U^-i^^iii^ r|cr ^2~in Sr n'?^ J^^ n^î^ c^d^ ^.iû^
' 0. oi. 1-; N. 9Ç), 10. f.a leçon do D. psf nianv.iisp.
';!3). li résulte de notre raisonnement qu'Aboù Zakariyà a commis
une négligence en plaçant; hoiimk parmi les exemples de la forme
légère. — Abou Zakariyà a en outre, dans ce sens, passé une
partie de la forme lourde, où le premier radical a été insér('
dans le deuxième : Wfujyas.sikou (Il Sam,, xv, 2A); wayyassikoKni
(Jos. vil , 5> 3 ) , d'après ie paradigme de wayiiambnn ( Lam. m , 1 3 ) .
Enfin, Aboù Zakariyà a fait entrer dans ce sens le verset yesouktm
hisoukàto { 1 Rois, vu, ')/i) . qui est sans doute d'un autre sens, bien
que les deux sens se rapprochent '. Voici les différentes formes
qu'on trouve de ce dernier sens : yemkâm [ibid. vu, 'ifJ ); yesoiikîm
bîsoiikâtô, yâsnuk et tvryâsouk (Job, xli, 16), de la forme ^rfoî/i;
l'infinitif làsékét (Ex. xxxviii, 2 7)" comme lârédét, et le passif du
hifîl : mousâk (\ Hois, vfi, 23), comme moiischlâk, moiischkâb.
Yâsnr. Aboû Zakariyà a passé deux formes ; le passif de la forme
légère youssârou ( Ps. cxxxi\ , 16), comme youUedou ( Gen. l , 9 3 ) et
' Xovfz Kitdh al-ûiisoti) , roi, 502, 'i 6.
50 OPI]S(:ULES D IHi\-l)J ANAIl.
r\^2r\ n"m' ^^^i (j>j^î JocxXî ^j^ xji yhv ni^r i J<Ai cKi^ -nin
le passif (le ia forme lourde yousar [h. liv, 17), comme tour ad
{ibid. \iv, i5). Vousar est regardé par d'aulres comme dérivé
d'un verbe au second radical faible^, celui dont est tiré sourat
(Ez. \LIII, 1 1).
Yâkad. Aboû Zakariyâ a oublié le passif de h forme lourde
toukad [Lév. vi, 2 ).
Yârat. Oublié complètement. Voyez tjàrat (Nomb. xxii, 82).
D'après Fanalogie, le futur serait ytrat, comme yîrasch ou yérêt,
comme yéréd. Le mot yirfmî (Jo/>, xvi, 1 1) doit être cité ici pour la
racine et pour le sens. On dit que le yod devrait y avoir un arrêt
(métég) pour indiquer le premier radical (omis); mais qu'on l'a
supprimé pour alléger le mot. On pounait aussi supposer que le
yod, premier radical, aurait dû être inséré dans le rcscli du yirténî
[)ar un dâgêsch, comme on l'a fait pour le yôd de yâsar dans le
.^âdê de yisserêhou {Is. xliv, 12), mais que le résch n'a pas permis
le dâgésch. A mon avis, il faudrait appliquer la même inlerpré-
lation à weyissermr (ihid. vin, 11) et le prendre pour un futur de
KITAB AL-MOl STAMIIK. 51
b nnDJi (j\^» 'î^-^* ^"lyii (j^--? J^-*^' o^^ J^ ^^ ^j'ic^'i ti J.Ai
14^ ti^ ^jS^it '?i3n i^ m!:r idn ^"i:i ^d i ^lïiii ^jK^ nnDJî (jl^'
niXT dU*k$^ pn^ n^n^^ J-a^ l.«v-i j_j5^^ (ji j>-^^ Q^n ioj ^^ pn"»
i/a.sai\ dans lo({Uol le pri^iiiicr radical aurait etc' inspr(' dans le
deuxième, comme dans ymeréhou. On en lait ordinairement un
parfait d'une forme lourde, on le sêré remplace le patah, comme
ailleurs \e pâtah tient lieu du sêrê; exemples : ôbad {Dent, xxxii ,
'j8), yabdîlanî (As. i.vi, 3), etc.' Yirténî est suivi d'un complé-
ment direct, landis que yarat {Nomb. xxii , 39 ) n'en a pas, de
même ([ue natah est sans régime (./ér. xiv, 8) et se trouve avec-
régime {Ex. XXXIH, 7).
)àrak. Aboû Zakarivà ne mentionne qu'un sens, weyàrekàli
Deut. XXV, 9), et en passe un autre, savoir le nom leyéràkoii
{.Ter. XXX, 6), comme schibbnron, zikkdron; l'adjectif !/«rrtÂ? (1 Rois.
XXI, 2), comme hâkâm. Ce dernier peut être aussi un nom,
comme dans Piov. xv, 17. ) ârok {Job. xxxix, 8) est un nom de
la forme srhâJom. ou bien un qualificatif de la forme de kârôh,
rahùk,; la chose qualifiée serait alors retranchée, et ce serait
comme s'il avait dit : makom yârôh. On rencontre de cette racine
' Voir \o Kitàh al-(nisoul , col. tiH~ , '.>.'2-^[ : Sa'aflia : i^j.vj 3L.
.'I .
52 OPl SCTILES l)"IHN-l)J AN A H.
^ n*^'^^^^^ N^^ ri^ X.3j ^ J<.xxl\ ^Ij [ ô*>^=^l rrc^ J<AXii^l\^
Ut^i^U J^£^\ ^j^ yDp *dn (ji ^i "j^ n*c^ ^: :;-"! *^*n bnn ai'b p^: io)
"]D-ip3 -intr^i f^^\^ ^2Z'^ '"n '>"î \X2i ^j ^^ .-nDr:"! ^hît e^3^S^
* D. 5/1, i(». (Ihoz N. 1^0, ^2 , les deux derniers mois sont remplacés p.ir y:
):) fp. ce ([là rend l'observation de notre auteur superflue, l^e changement est
probahlement du traducteur. — '^ D. r)5, 5-('> ; N. 81 , 1 G. — -^ Vers. Iiébr. : v^?j.
aussi la (ormo redouhlée yeralfrakkôt [Lév. xiv, 37 ), comme ddam-
damnwt (?è.).— Aboû Zakariyâ ajoute dans ce paragraphe : ff Mais
yâroJf ( Lpv. XV, 8 ) , wârôh ( /«. i^ , 6 ) , rmikln [Job , vu , 19), ro/r (//n'c^.
x\x, 1 o) viennent d'une autre racine ;•>■' mais il n'explique pas de
quelle racine. Le dâgrsch dans le Lof (de roulM) prouve que c'est
d une racine gémine'e.
Yâschah. Aboû Zakariyâ a cilc' dans ce paragraj)he wchou-
schahU'm (Is. v, 8) parnn les exemples de la l'orme légère, bien
que ce mot appartienne à la forme loui^de. (.ela est prouvé d'une
manière évidente pour quiconque se rappelle mes observations
dans les paragraphes yâ'^ad e( yàsak.
l aschah. Racine omise. Les transformations qu'elle subit d'après
l'analogie sont yâschah, au parfait, comme ynda" ; yêschah , au
futur, comme yêda\ yêsê' avec omission du [)remier radical; à
I impératif, schah , comme sah (ÏI Boi.s, iv, Ai), 7'âsch (Deut. 11,
2/i). qui a un kâmés à cause de la pause, et weda'^ {Job, xi, 6);
au féminin, schehî [Is. Li.'i3), sui' le modèh* de sel, de^u redx.
KITAH \L MUliSTALIlIK. o.*',
^^jUaj^I _j.^ λXjû vilA^fi jy^ ^5^3- UJ ^AiajU<i_5 ^^Islkj" n-)2!;:i
\sn S-^-^ nni^* ^^^ (j^^Tj ^î ^nv i j^^ (Sy^^^ f^'^'^^ ^^ ^^^ ^
ID"» iuij (^ o*X-iL? n^^ i^JiiJ J^J»r> HjD'' njcn ajj ^^^ nuz'^ nnVD
"'non vi ^UaJI ^ji Jl^ ,j^ w».-^4K^ ^^ ^nwn ^x "j^:D"'7rr c^iiNîoni
' Vers, liébr. : ikv ?-î3 r:^r'.
schehi; le nom vsl wei/éschehàkâ (Micha , vi , lA), connue iveyèsche-
^àkà (Ps. Lxxxv, 8). Le sens du verset est : Ta misère, ton abais-
sement est dans ton être, c'est-à-dire se monire sur loi, se dis-
tingue en loi, s'eni[iare de loi sans te lâcher; de même, le
verset d'Isaïe veut dire : Eh bien, abaisse-toi et humilie-toi de-
vant nous, pour que nous passions sur toi. C'est là l'opinion quî;
j'adopte sur ces deux mots. Un autre grammairien ^ j)réfère dériver
sc/iehî de schâhâh, comme rc^î de raâh, 'ast de ^àsàh, et prendre
weyéschehàkâ pour un futur du hifîL II poursuit : ffOn d\lijéschah,
en retranchant le hc, comme y éfén {Juges, xv, /i), et en y ajoulant
hi sulfixe on a conservé la forme apocopée, conmie avant l'addi-
lion, et l'on a prononcé w;e^eW«p//«/.:rt , au lieu de weyascitehàkâ avec
nu pata/i pour le yot/. " Puis il compare U'itilji {.Jcr. xviii, 93), en
suivant l'opinion que le yod à la tin de ce mot remplace le hé,
troisième radical, et comme c'était Irmah avant qu'on y eut placé
' Nous ne savons (iiiol l'sl le granunaiiicu dont llm Djanàli cile ici lexlueile-
rn*Mil les paroles. Parnu les po.sl.i'iit'nis. 1!. .In'.'|»|i Kionln a(lo[il(' cetU' o|.ijiiun.
54 OIMiSCl I.KS 1)!B>-I)J ANAH.
^nDn (ji Jj»~A-j^ tii.Ji> J.Ai A^yÀs- ^1^ U (_^ l^J_^j^:> <X~p ^AÏ ûDD
1^ non nnD^ nni:n <^i.^t J<-a.a^- J.x3 ^j^ yii>_j.iwU ^-cn non \v^
^Ui> ^i ^f^^-i 1'"^ n*^^ "^^^^ '~'^"'' '"'^'^'^ ^n'?!.^ 3"^n ni"!^ n^in \y\\i
^jD 4^-^^ (jv.AjS^.iI /jv.jUû iC^slàw^ Ldxj ^-^AiJS) c;y\^=I jiyccL
^yjJiS <-AAiû3 ^'viTi -jib^ -nîî ne;: v^^ i Jy^^ ^^ ^^'^^ ^ aKaa^
''C'n ^-A.^ »<i\ ikj^ Àyi» TtDn JU,^ 1^^ (^J (^^^-^^ l^x^^ jl^^
^ I). 1:^5, 6; N.88. A.
le v^oà. on H conseivé la même forme apiès que le \j6d a été'
ajouté; iémlâ el /maA (yY^'/i. xiii. i/j) sont donc tous les deux de
la lornie lourde, comme lèrèh (Ps. lxxi, "2 1) el t/réf [Josur, x, G).
Il allègue en dernier lieu les permutations qui ont lieu entre les
voyelles et particulièrement entre le srgol et le patah. Selon moi,
cette opinion ne s'éloigne pas de la vérité quant à l'analogie,
mais elle ne s'accorde [)as avec le sens; car il convient que
xveyéschehàhA ne soit pas un verbe, mais un nom; et cela doit être
('vident pour quiconque se rappelle le verset. Je soutiens donc
[ue schehî el weyéschehàkâ sont de la racine ynschah. Aboù Zakariyâ
egarde /m/« comme une forme légère, puisqu'il lui compare téschî
(Dent. \Kxii, i8). En eflét, il dit dans le paragraphe yiflWi«/i :
"Dans téschi le nowi est omis et remplacé par une quiescente
douce , comme dans témhî. n Cette comparaison avec téschî prouve
qu'Abon Zakariyâ prend l'un e( Tautre pour des formes légères'.
' \ oy. Ilihnnh . ô;). , i-y-iç); i o 'i , 2-'i: 901. 'A'^. et siiiv.
KITAP) AL-MOUSTALIHK. 55
nir I -^^r -ntn ^_3j ^^ -'t'Dn *j'û*r"! pDn i'? la^^w iî^wd is"^
■^
i ci>j-55 vKï ^ijj;-* Ji;? '^UJî v^^jjj.^ nbi> Dzv "tW^) ]v^D n'ûb
Hj^jj»^ ^Ia^\ (jI «X)vj Ijfl ^jl f-l-Kj] ^'i^^ ^^i ^1 AAiû js.^ p^Jt c^L»
iL5^-s^î iNîin ii*"î^i J^.^ i J_^aj >i^ p-iniL» Uî^ n!:3L> Uî i^^,j;^
dSu' D^JV ui-?^i i LA-iûl^ *i^.ji«9 ^UJî iiÀij.^ 1^1 Vm3 yDpj -«^UIî
' D. 53, i/i ; N. H 1 , -il. Dans les deux versions, les deux derniers mots onl ( i^AjJ ibi
disparu, et l'exemple i^i oo est placé après celui de •>r>^f; c'est une rectification l : »y<^^
où Ton a tenu compte des observations de notre auteur. L'original arabe de r;. "t^f.
Hayyoudj est d'accord avec notre texte. „ y»vA.^^ v'h£^
ïâschal. ,\boù Zakariyà no mentioiiue pas cette racine. Nous
nen possédons du reste que la forme iourde, forme dans laquelle
le yod se change en un wàw doux précédé d'un holém : yoschîl
(Es. IV, 11) et wmjyoschét (ibid. v, 2), comme wayyôréd (Ps.
LXWJII, 1 6).
ïâschên. Aboii Zakariyà donne comme exemple du parlai!
yâschantî (Job, m, t3); puis il dit : ^'Wayyîschân (Gen. xli, 5),
tîschan (Ps. xliv, '2/1), el weyàschenou (Jér. li, 39), dont le yod
est pourvu d'un arrêt. 75 D'après ce que nous avons exposé dans le
paragraphe yâsak, on sait que l'auteur entend par ces mots : wdont
le yod est pourvu d'un arrêt, ^i que le yod est le préfixe du futur
suivi d'une quiescente douce qui est le premier radical; ce yod
est alors pourvu d'un wVeou d'un hirék; car il ne dirait pas d'une
forme comme iveynsc'nu ou wpyàdcov, où le yod a un kàmrs ^ que
56 OPUSCULES D4BN-DJAi\All.
*.
(^ '?)"i:i yop j.iû^ p'irp -«^LaJî j^^SC^ /n] Aji^i ^ J-^i^ o«.i^^ ajI
^-<i?ULi Joçii) s^Si j^xj 'n ]*^»\-i
(j5^ yDp HM-.D n"'^ A«^.* miDDii^j yop S^n mn t^i: ^j\i <XxiJL
]^nns: 'd r*ù;i: A_A-i J^a.s isj nniDDiî i ^I^ ^Ui^ nnc 'nn ^^^^j
b*x.>.^ iJ^vCiû ',13 i^on: biiiz"' '.13 ixn: Dr-jiDD ^D bi^i"^^ y^'^a
' D. 55 , 2 3, A'. 3i, 3 a. — - Vers. hëbr. : -!3J"' brc:, ce qui s'accorde avec les
deux traductions D. et N. Mais voici le lexfc arabe de Hayyoudj : y^p n '3 '2 '? 'f^
JLstiil 4.JJ nno 'j ': ' jLsii.À^ <\.-i^. Le texte a donc été corrigé.
cette lettre a un arrêt. Il re'sulte donc de ce qu'ii dit que le yôd
[Jér. Li, 89) a un arrêt, qu'Aboû Zakariyâ y a lu iveijisclienou avec
hirék. Mais c'est voeyâschenou avec knmés , com nie wezâkerou ( Ez. vi , 9 ) .
Notre opinion, d'après laquelle l'auteur aurait pourvu le yôd d'un
hirék comme préfixe du futur, est confirmée par la place qu'il a
donnée à cet exemple à la suite des autres futurs [Gen. xli, 5 et
Ps. xLiv, 2/1), qu'il mentionne après le parfait.
lâscho!'. Alioù Zakariyâ dit dans ce paragraphe que Ps. xxxiii,
16, on lit noscha\ avec patah, parce que c'est le parfait du nifal,
tandis que, Is. xlv, 17, il y a nôscha avec kâmés, parce que c'est
un participe du nifal. Mais c'est le contraire : le passage des
Psaumes a un kâmés et le Masôrâh annote : rrseul exemple avec
Jfâmés;i-> et celui à'Isaïe a un patah et le Masorâh remarque encore
clairement : "Il y a deux exemples de ce mot a\ec patah, Deut.
XXXIII, 29. et Is. XLV, 1 -.^ Du reste, nous avons trouvé ces deux
mots érnts de cette façon dans tous les exemplaires corrects de la
KITAB \L-M0USTALII1K. 57
i jviû fj^ U_;^ miDDiî à b*XÀ^ LU.5"^5 yû^ nVDN") h'pdn nmoD
4^ -«^LxJl :>ij^j tXS^j -«^L I^jUU 45JÎ Jlx^^)î (_^ JlJ?: -^^A^ ^-^^ p^
ni*i m") n^i:; JLi-^i idia5l.MJî ^UJî ^^^ Lô^^s Jljwiiî »Ju&j:>l^a^
<j^ u^^^j^^ «^ULxJi » jsjù (j^^^ (j^ c^*^^-^ j>^^ (j^j?^ J^ 2^''
U i_5 m'?iD i^j n'7n'!n i -«^Uiî »:>lyj ^jî Joli Jlï ^b l^Ai ^jUaii
' 1). 39, 2/4; N. ai, 8.
Bible, et la leçon est ainsi fixée dans \e Masôràh Oklah xve'oklàh\
qui, selon moi, est le plus exact que nous possédions. Peut-
être cette erreur dans le livre d'Aboû Zakariyà vient -elle du
copiste.
Aboû Zakariyà, dans la première section du Traité des Jettres
douces, à la fin du chapitre dans lequel il parle d'une manière
générale des verbes qui ont yod pour premier radical, dit ce qui
suit : ffDans les infinitifs de ces verbes, on ajoute quelquefois un
tâw en remplacement du yod tombé; ainsi : schébét, rédét, da'at.T^
Il pense donc que les tàw remplacent les yôd qui sont premiers
radicaux de yârad, yâda^, yâschab. Pour moi, ces tâiv ne tiennent
la place de rien qui manque, mais ils ont été simplement acceptés
et agréés ainsi, de même qu'ils ont été ajoutés aux mots tôhélét
( Prov. xiii , 1 -J ) , môlédét (Lev. xviu, 9 ) , etc. où rien n'a été retran-
ché; et si l'on objectait que, dans ces deux noms et autres sem-
blables, le premier radical étant une lettre douce, le tâw poui'i;ii(
' \')y. Dns Buch <^>ililri W roclilrih , par l IPllS'Initl (^iSH'l j, n. 'î^l.
58 OPUSCULES DIBN-DJAN AH.
nD^i?D^ nnu'HD ^l3 l^^i^ -«^txJi L^yAi î^^lj *Xi^ Kj^^j.^^ i^\j.Ji>[]ô
J..^jLajI i^A-ÀJ ^*XAa^ ^jvxfi ^ ni?~iD nx mbn k^iî i*x^ (j^^
"i:in "i3n ""d ioj ^^ ibn ^La-J! »iL^ J^ yûj A*li j<w.j ^ 4^*>^-îî
ni'i^ nsî:; m-i i ^j^L») ^ji ^ J-aJ^ \ùs^ nSnn xS '7nnm -j-'id:^'?
tj*XAa^ ^^^ r^^i j^ 4Xa^ 'n n'?^'' ji <U^5^ Qo^^j-oi) l^4<«^i U_5
JJJsS^ '^DIN 'jiDM J.A^ Sl^^ ^ Ai^i:> <>ui *IaJÎ^ c^*X"^ Vy^^
i:;3^n ^id^ JJl« î:;id^ ^^ iO^i^ii aaà ^Uiî ^1 D'ion nî:;^^ i Jyî
' D. /i6, ;2 ; iN. 25 , 20. Ce dernier porte bncr ce, correction du traducteur.
bien y remplacer cette lettre qui n'est pas apparente; nous cite-
rions yekôlét (Nomb. xiv, i6) et yebôscliét (Gen. vm, 7) qui sont
deux infinitifs, dont aucune lettre n'est adoucie ni omise, puisque
le premier radical y est apparent et vocalise', et où cependant on
a ajouté le tâw. Comparez encore mahâschébét et ma^àrékét, forme'
(îomme molédét et tif'érét, formé comme tôhélét, où partout le tâw
a été ajouté. Dans cette voie, houUédét [Gen. xl, 20) est, selon moi,
l'infinitif du passif de la forme lourde; c'était avant l'addition du
tâw, houllèd, comme houggéd [Jos. ix, 2/1) et liohtél [Ez. xvi, /i). H
en résulte que le tâw dans rédét, schébét et da^at, etc. n'est pas
destiné à suppléer quoi que ce soit. — Aboû Zakariyâ prend yekôlét
{)Our un nom, mais je crois qu'il est plus juste de le considérer
comme un infinilif; le tâiv s'est ajouté kyâkôl, qu'on trouve Nomb.
XAîi, 38, de même que yebôschét [Gen. vm, 8) s'est formé, par
l'addiliou du tmv. de yâbôsch [Zar.h. \i, 17). Il en est ainsi des
mois peschôulh , 'oràh et hàgoràh {^Is. \x\ii, 1 1); car, coninie on le
KITAB AL-MOlJSTALljIK. 59
viUi> ^/^ <^ AjL ^^ U-?^-? J'-cp^'l ^^ î^*»^_5
■ HDnîîD "mn -j^DN PN* 3C"in c^xl! (ji^i ^iL d'?::^^^ nN :?-in 'n
il ^..=2P^t îjsjD :;>DTn PiDp: '^n* i^iij ^^Ul I^àAj ^lâiJ ^^_jLo
D*ô*n yiNH *û^w N*ù':n »-v*j J^aj »i^j ^sJi <^xJLî ^i <^^ '''^t-^ ^
' Jusqu'à la iiii du paragraphe manque dans la version hébraïque. —
- N. -j'j , 1 8 : D. /il , t 1 est incomplet. ' Lis. -i->ii\ comme vers. hébr.
sait , le lié et le tàw sont traités de la même façon. Cependant il
ne serait pas impossible qne le iâw de ces infinitifs cités par Aboû
Zakariyâ fût mis à la place de leur premier radical retranché,
comme il l'a prétendu; alors le maintien du premier radical dans
ffekôlét et yebôschét serait une exception. Peut-être aussi ces deux
mots ont-ils conservé la formation primitive; tandis que l'omission
du premier radical , bien qu'irrégulière , a été consacrée par l'usage.
Aboû Zakariyâ dit encore dans la première section : trL'impé-
ralif de hôdfa, hoschfa, etc., est hoscha" (Jér. xxxi, 7), hôda^ [Ez.
XVI, 2), avec jortfflA par l'influence du '^fl'^m, hôschêh{Gen. xlvii,6),
hôréd (Ex. xxxiii, 5), hôsê' [ibid. ni, 10); quelquefois le yod de
de la racine reste, comme dans hayesê' (Gen. viii, 17), hayeschar
(Ps. V, 9).?^ A ces deux formes de fimpératif, Aboû Zakariyâ
aurait dû en ajouter une troisième, qui ressemble au parfait.
Ainsi, hoffa {Ps. xciv, i) est évidemmenl un impératif, car le
sens n admet |)as de parlait, puiscjue ce mot csl suivi d'une série
00 OPUSCULES l) lB^-DJAiNAIl.
MDi n:r y"? J^_ji_j »l^j ^i ^.^ j.^\ La^l ijsj6 n^i [pn^] p^j"?
l-Aâ-ji ^^ :iA.-oi UfûU ^Ac>l^ ^x^ :ii n:?-; pT ]i2jb n^Dim m:?*
t-^^Ji ij^iû iî^l ^^*XÀi ^jU^ U^ nniDN n^nm ^^^Ui iâ^J <^
n'?"' c_>L (j^ "-çw.jiJî I jsjû Jî ajL» (jw« ^XaAï ^J^J^ w*'!^ x^yw^' *Xjs^
^Ji ^Î^Ji (jî^ ««XJ^Ij L^-ii ^/'IDir iXIDN N*bl _j5^ <X)V ^i5 OtJiii^
' 1). /17, o; \. 26, 9. — - Vers. hëbr. ajonle 't-'bcr. — ' l). i3, yS-i/i, G,
N. la, 6-1 3.
craulres impératifs; cependant il présente la forme du parfait
(cf. Deut. xxxiii, 9). De même, hôkîah (Prov. xix, 26) est un
simple impératif, comme le prouve le contexte qui ne permet-
trait pas ici de parfait; cependant, c'est encore la lx)nne de ce
temps (cf. Gen. xxi, 2 5). Rien ne me parait interdire Temploi
constant de cette troisième espèce d'impératifs dans tous ces verbes.
Je ne soutiens pas non plus que cette forme ait échappé à Aboù
Zakariyà, puisqu'il la remarque dans le paragraphe yâlad, où il
dit que l'impératif du hiJ'U est liôlèd ou hôltd. J'ai fait surtout
cette observation, parce que dans son livre, la division des formes
d(; l'impératif n'est pas complète , et que peu de personnes rap-
pellent cette espèce par le paragraphe yâlad.
L'auteui- lemarque aussi au commencement de la première
section, (|iie Ynléf (\u\ snil le ivdw dans liéh((h'l,(m' (./o.s. \, 2 V) el
àbnu' [Is. wviu, 1 •> ) ('lait redondant , tandis (jiic Iv. ivmr (|iii le
kITAH AL-MOrSTALMIK. 61
i^c J^biXrsi-^ *Xij !^aJU-wé*^ ^i ^1^ Ua^îU» ^♦^^ Joe» Jo ^ ^-«y-*"^
JLxJ^i i ^À^ if ^t'^^''^ ^^' ^^ ^"^^-^ ^-^^^ ^^^ ^"^^ *^ '^^
' Vers. hébr. [1:3.
précède marquait le pluriel, et qu'il serait impossible que ïaléf
remplaçât ici le wâw du piuriel et que le wâiv fût redondant. 11
argumente ainsi : Le ix)nw se trouverait placé entre le troisième
radical et le signe du pluriel, si Vâléf remplaçait le ivmv, et,
telle est l'opinion d'Aboû Zakariyâ, jamais aucune lettre ne
doit séparer la racine de la marque du pluriel dans aucun verbe,
qu'il soit au parfait ou au futur. Nous trouvons cependant le mot
tàmenou [Lament. m, 29), où le troisième radical est séparé du
signe du pluriel, puisque la forme exacte serait tammou, comme
on le reconnaît par le mot kâlou, qui suit dans le même verset ^
D'après ce que nous avons déjà remarqué, Aboû Zakarivîi
aurait dû placer dans cette première section les verbes au premier
radical yod qui ont à la fois une lettre douce pour troisième
radical, comme il l'a fait [)Our les verbes au premier radical âléf
qui ont hê pour tioisième radical et aussi pour la racine yâlal.
' Il)n Djanàli ne combat que l'arjjiimentalion , de niéme qu'il prouve ailleurs
que la romparaisou des formes arabes, telles que \ e.^>:.S, L^^ f I). iA,6:N.
i -j , i3 ) est fausse. ( \oY.à la fin de ce volume uu passaj^e inédit da liikmah )
6^ OPÎISCULKS I) IBN-DJANAIl.
^ □"'ton nD"i:? j-^T ^ d^dn r'?!; (^ hd^x j-:r ^^ D^:Dn -ir:^*
HDD i^j t^ j^t HDD jJT «N-ji 'MJ J^-*ï> t^^^^ n^^ïû HDDT j^T
^i ^\^ Uwî HDD <x^ ^ ii J^i ^.XÀP 0^*?^^ n^:v J^ aK:?-^
□"^jTKn (i <-^ki Ljçî^ wÇS <xjJi ^ ^*-^ iuoj,^ yy.Aji;^ !iU>-) btX^-^j
DES VERBES (Mil ONT UNE LETTRE DOlîCE POUR DEUXIEME RADICAL.
'* . .
On. Racine oubliée. Elle existe cependant, Lament. in, 39;
Nomb. XI , 1 . Te'ounm (Ez. xxiv, 19) est pour te'ounot, sur le mo-
dèle de tebounnh; seulement le pluriel a reçu la forme du mas-
culin, comme scMnâh, pluriel schnnîm; millâh, pluriel millîm ;
pinnâh [Jér. xxxi, 38), pluriel pinnîm [Zacli. xiv, 9); mwA, pluriel
émîm [Job, xx, -25); '^àrêmat [Cant. vu, 3), pluriel '^àrêmîm (Jér:
L, 26). Je prends de même hamrnakkîm (JI Rois, iv, i5) pour
le pluriel de makkâh (Is. 1, 6). On a voulu en faire un pluriel de
makkéh, comme nialléh^. Mais je préfère traiter ce mot comme
schanîm et millîm, puisque makkéh, comme nom, ne se rencontre
jamais, tandis qu on trouve un grand nombre de féminins singu-
liers qui forment leurs pluriels comme des jnasculins. J'ai dil
que teounîm est pour teounôt, et qu'il lait supposer un singulier
te'ounâh, comme tebounâh, parce que, parmi les noms dérivés des
' Jacob ben El'azar el R. Joseph Kamhi ont adopté celle opinion ( voy. D. Kamhi ,
Lexique, rac. ?2:), contre îbn Djanàh. (Voy. aussi Rikm. -200, (J-Jo. (lonjp.
ci-dessus, 5.'^ , '1.)
klTAB AL-MOUSTALIIIK. 03
i^.xJ\ iOuxli «^l-^iJi cj^ Uvwi j^rs-l ^ (ji) n:iDn xjj ^^ n:iNr
racines au deuxième radical f'ail)le, il neii existe pas d'après le
modèle de teoun: mais ceux qui commencent par un tâw finissent
nécessairement par un hê. On a prétendu que le tâw de teounîm
fait partie de la racine; il n'en est rien, puisque, dans la Bible, il
n\ a nulle part de mot de ce genre, et c'est un tort de vouloir
prendre une racine qui n'existe pas à la place d'une racine qui
existe. Qui plus est, l'exégèse vient à l'appui de l'opinion qui
donne à te'ounîm le sens contenu dans mit'onenîm. Ce dernier ( Nomb.
XI, i) veut dire : se plaignant, car le peuple se plaignait, était
mécontent de son état. De même, le verset Lament. m, 89 a le
sens : Pourquoi se plaint-il de son état, l'homme qui persiste dans
ses péchés, qui persévère dans son impiété? Les Israélites avaient
accusé comme injuste l'arrêt, cause des malheurs qui les frap-
paient; le prophète leur adresse alors ces paroles : Pourquoi vous
piaignez-vous et accusez-vous d'injustice cet arrêt, puisque vous
vous obstinez dans vos péchés? etc. etc. Mâh, dans ce passage, a
le sens de lâmâh, comme le contexte l'indique; il eu est ainsi de
64 OPnSCULES D■IB^-DJANAll.
^k-«ol o»^.«^aJ c^jiNn i -^^UJI ij\ go *XA3 "î^b: mi?n J^ ^ U.»*J.^
A^j If ^Ij^ii ^ iiJU^ iC^li /o»'(^i (^ tK^-^^^-Jî^ □''D'IÎO «>i3; (^ ^ÀiAfi»
nbmpi Jlii /o.-'i'" mpn iDxn i?i^n din niDn piDDJi J^î i i*3^ f._^
-j:in mDi:,*nD î^iUi ^î^ii îy:^l
jUJî^ ^Dn rpnn n'^xn l^^x^»-! (j^s^y Sj^^\ \^^ i ^5s -nx
nNiN^"i_^^^ J^j!^)! ^yiî i*x.ô Uib Uy cXà^î^ D3n ^hdtd n-'î^n n"?'
"-ii^'y ni?3")N TiiN n:îrD-ii i d^î \^ cj^^ ^:-îi*mix n'?"'"'?! r\Vln
' D. 70, 36: N. /i9, 18. — ^ Voy. lehonda ibn Koreisch, 26. où so frouve
également Z'Tmt sans lâméd : foutes nos éditions portent rJTof)!:.
mâh {Joh, m, 12) qui est pour îâmâh, comme le prouvent les
mots : maddou^a, etc. qui précèdent. Enfin le ounîm hélé" àt signifie :
ffElle est fatiguée d injustice et d'impiété ;^i voyez dans le même
sens Jér. ix, k. \\ est donc évident que le tâw de teounîm n'est
pas radical. A la même racine et au même sens appartient ônîm
(Prov. XI, 7), qui veut dire, cries injustes, les impies p^ c'est un
qualificatif sur le modèle de tobîm. Le commencement du ver-
set : ffSi un homme méchant meurt, etc. ,?? prouve assez que le
mot oiiîm de la seconde moitié signifie les injustes, les impies, et
non pas les forts, comme on l'a prétendu. Le nom esidwén [Joh,
XI, iZi); avec suffixe, le wâw s'adoucit et l'on a onêk {Jér. iv, 1 A).
Or. Aboû Zakariyâ cite dans cette racine deux sens : Ps. xcvii,
a et Mal. i, 10. 11 en a passé un troisième, qui est l'opposé du
premier : E.ic. xiv, 90 et Ps. cxxxix. 1 i . De là dans la Mischtrih :
Or arbâ'^dh nsàr ( Ppsnhhv . init. )
KITAH AL-MOI'STAIJIIK. Gf)
c^«xJi«x-^i evJ^.]Û *b tK L^ ^^ xxS[^ MNip"? nNDm i ^^Ji
^IaaaawÎ riNDm i ti^^l UJ!^ !j.5*x» ^^ilxJiXAMi nnNinn ^i J^^î Uii
nriNIDD ciAAjb^ /jIa3^-« jj^lUilA^! Vj^^IJT ^JsÀfi l^ U'-5^'* "-^ Iajj.^
nriNiin i l-f^-î' ij^ ^^^ ^s^^^ li^p^ -^xi^ii L^liil ^ <k^W^
D")pm J^-A_* if HN'Dn <^£ *K.i^b nnxnn i ^.^S\ ^^Xj ^jI ^^^
' D. "ja, 8; N. /itî, '.!6-3o. — - Vf^rsion hébraïque : -Jj" p^t^f^rb, comrno s"!! v
avait cjUj (j.£i !
5o'. Voici ce que dit Aboû Zakariyà dans ce paragraphe : ^rEn
voyant le dernier tâw de tâbo'tâh [Deut. xxxiii, 16), avec kâmés,
comme chaque taw qui marque le masculin, en voyant ensuite
le dernier tâw de wattâbrk (I Sam. xxv, 3/i ) sans voyelle à la
façon de tout tâw qui indique le féminin , j'ai pensé que le pre-
mier faw de tâbo'iâh était le signe du futur masculin, et que celui
de wattâbot était le signe du futur féminin, n Mon avis est que tous
deux sont des futurs au féminin, et que ce genre, dans tâbo'tâh,
sert à comprendre ensemble les choses qui viennent d'être men-
tionnées. Je m'explique : le hr de tâbo'tâh a été ajouté à tâbo't,
comme on a l'habitude d'accumuler les signes du féminin dans
yeschouàtâh (Jon. 11, 10), le nijleatâh (II Sam. i, 96), héhbeâtâh
{Jos. VT, 17), etc.; on a donné une voyelle au tâw à la fin de tâ-
botâh pour éviter la rencontre de deux lettres sans motion. Le hé
de ce mot peut aussi être une addition à tâb6'âh{\oyez h. v, 1 9);
la rencontre de deux hê privés de voyelle a dû produire le change-
66 OPUSCULES 1)IBN-DJ ANAll.
<Xj (^iaÂJî oi.:^J v_jiJ^Î
J«-^l3 cDDinD ronn hdid: ]*^rvL' ^^^m îz:n c^dis: -ipD mr "î^i^:
uj-?^ a''ii3: "îM en c^did: (jj^^ a^toc::* Q^i:bb i:id: iDin: ^j^i
' D. 1 I o, !>•.', ; N. 70 , 9.
ment du premier en un frtw qu'on a pourvu d'un Jdmés, comme
il doit en être pour toule lettre suivie d'un hê doux; Vâléf a ete'
ensuite adouci pour faciliter la prononciation '.
Bouk. Dans la troisième secLion de son Traité des lettres douces ,
à l'article bâkâh, Aboû Zakariyâ dit : fr Quant à nâbokou [Joël, 1.
18), neboukîm {Ex. xiv, 3), nâbokâh (Esth. m, i5), meboukâtàm
{Mie. vu, II), ils appartiennent à une autre racine et à un autre
sens. 17 Mais il ne s'explique pas sur la racine de ces exemples
et ne les mentionne pas à l'endroit qui leur convient. Ces mots
ont le deuxième radical faible, et le noua est le signe du ni-
fal. Ainsi nâbokou est comme nâkonou {Prov. xix, 29); neboukîm,
comme nekonim {Ex. xix, i5); ticlbokâh, comme nnkonâh (I Bois,
II, ^6). En critiquant Aboû Zakariyâ pour ces mots et autres sem-
blables, je ne prétends pas l'attaquer comme je le fais pour les
oublis, et en les mentionnant, je ne veux pas dire que l'auteur
ait commis une erreur. Mon intention est d'augmenter l'utilité de
' r,os doux opinions sont n-sumôps Bihm. /lît, 1, 011 ii f;iiit liro r)f:>n) sans hfi.
kITAB AL-MOllST.AIJIlk. (w
DIDP ^ ^^i ^AÀiL j-Aja- i DDID n;DD V^-^^ ^^ ^ cKi*-^î 013
n!î^ i:-";!:^ Uyjjy cij^^^;»^ 1^^ ^^ spi? "î^"» N*im ij-nr »>."S1kj ^ n;
^ JJî ^rv>S! ôj-is- (j^ Uj_j l?U.^:^^-w! ii]^:»:À i:p-ii n'? i:nD^ i^j) Ja
' D. 72 , 10 ; \. h'.), 9.0. Dans les doux versions, l'erreur a été réparée par les
traducteurs.
mon ouvrage, en mettant à la place qui lui convient chaque
chose qu'il n'y a pas mise; puis en le comple'tant, de peur que
tu ne conserves quelque doute sur une racine. Car je désire
épargner à ton esprit les fatigues de la réflexion.
Bous. Moubâs (Js. XIV, 19) est cité dans cet article comme uu
verbe d'une forme légère, c'est-à-dire avec Prov. xxvii, ^; fs.
XIV, 2 5. Mais c'est la forme lourde du liifîl, comme on le recon-
naît par le mêm qui est ajouté. Ce qui prouve qu'Aboû Zakariyà
s'est trompé, c'est qu'il dit ensuite : cfEt la forme lourde est hù-
sesou {Is. L\iii, 18). 55
Goîid. Oublié. Cependant on trouve yegoudénnou et yâgoud [Gen.
XLix, 19), dont la racine peut avoir un radical faible, et qui seraient
alors comme ycsoudmnou (Ps. cxl, 19) et yâmud [Lev. xvii, i3).
Peut-être aussi la racine est-elle géminée; dans ce ras, yegou-
dénnou devrait avoir un dâgêsch dans le dâlét, comme yesouhhénnoa
[.1er. LU , *? 1 ) , yedouhhémwu ( h. xxviii , 28) , et on l'aurait supprimé
pour alléger le mol. Il se peiil aussi que la lelfre douce, (jiii
68 OPUSCULES l)'IBi\-DJ AIN Ail.
Oy-^ /ô»-<,Jl,«..xJ»Uwl >.A.j *XAi ^^AXi) <Xj^.) ^j^ ii«Xj l^AJ (jr-^ kiû
J^xUI ej^ J«Xj c^U^\ÎI a.jLaJ!I JUï:^! ^ ^iù^ J^^I J^iXl ^ Jj^^
Joî^l^ c'\y >:•:!: m^n xb jt^Ji^ \n; p"? d:? c:j>*y ^Ai^^ -n;
Tr"^DDD3 inDDXn 4^Uc^ J^a-« »L^x^ IDinD IrT^i:!^ _^^if>_5 IaJIj' {&y
lyr^n', pT by ^^! u^^^^^^i-^ -xji iJi ^xJLI liXi^^ J.-o!iJl i j^jû ^^^
' D. 73, 1/1: N. /l/l, ir^.
es! lo deuxième radical, jernplace dans ces mois un des deux
radicaux semblables. Comme il va êlre explique dans différenls
endroits de ce livre, l'emploi d'une lettre douce à la place de l'un
des deux radicaux semblables est très-fréquent dans les verbes qui
présentent une leltre douce pour deuxième ou troisième radical;
seulement le deuxième radical faible remplace le premier des deux
radicaux semblables, et le troisième radical faible le deuxième
de ces deux radicaux. Le but en tout cela est l'allégement du mot.
(joîir. Aboû Zakariyâ donne deux sens : Gen. xxxii, 5 , et Deut.
1, 17. H en a négligé un troisième, yegoréhou [Hah. i, i5), dont
la signification est déterminée par le passage suivant du verset.
Pour la racine et le sens, à part le redoublement du troisième
radical, il faut ajouter yitgorârou {Osée, vu, i/i), qui veut dire :
Ils se réunissent pour manger et boire afin de me contrarier et
de m'exciter. Le même sens se trouve à peu près dans yagouroti
(Ps. Li\, 'i) : Ils se réunissent contre moi. Le nom est me-
KITAB AL-MOUSTAl.lIIk. ,) (39
^^Aiû<x^ ^\^ \j^si>^ f..^>M^\ J^\^\ 3, :>îj-j" 45^1 (^Xi ^^'^^^ t^Aâi-:>i
Lû^^.>Li ÀjJ^^I^ Uyèy (0-(r-»^ HN'^nD r\:n ^j^ ^IaJI *Xj*x^j ^
l^i^-:
nD''iDT i J.xàJ) i«x^ (^s. \^ks'\ ^KÀ^ ,-13X1 ^:^y aj^^. ^ dn*"
gourâh; voyez 7/ag'. 11, tg. Dans mammegourôt (Joël, i, 17), lo
premier mm a été ajouté à megourot , pluriel de megourâh; car
le mêm prononcé au singulier do ce nom s'y est attaché au point
(Favoir été considéré comme lettre radicale; ensuite on y a ajouté
un second mêm, comme on le fait pour les noms qui n'ont encore
subi aucune addition au commencement, puis on a donné un
(lâgésch au mîm, réputé radical. Ainsi s'est formé le mot mamme-
gourôt, avec un dàgêsch dans le second mêm, comme on a [)lacé
un dàgêsch dans le mêm radical de mimmeromîm [Job, xxxi, ti),
après l'adjonction du mêm qu'on ajoute au commencement des
noms. On a agi de même pour le tâw de mattelaâli [Mal. i, i3),
où le tâw est pourvu d'un dàgêsch, jjarce que, pris j)ar erreur
pour une lettre radicale, il a été traité comme tel.
Dâ^ab. Racine passée. Il existe cependant dà'àbàh [Ps. lxxxvih,
10), et avec adoucissement du deuixème radical, medîbot [Lev.
\xvi, 16). Je pens(; rattacher à cette racine wela'âdib (I Sam. 11,
.*K] ) en regardant l'àléf comiwo une lettre redondante, ainsi ([iie
70 OPUSCULES D'IBN-DJVNAIj.
(j^^ N^2n 2^u'n ^j i^ 2^in cj^ J^àjj^^ Y\Dzi nx 2"'1n'?i <^I
ni^t^yj piîî Nj^sn^i an^DDD n^z'n^^ ^-jj <^ D^"ri"7T ^-^-i J..^:iiî
Uj^fc v^jNli ^iû^ " ù^k^ ù>j.s>. ^^ ifsS.yi^l w^iûi nb^D iniN N"'D'? j*!i^
•12X1 li (^-^ j^ 45i:.Jî v^^J^iiî ^ji <^^i ilDNI (^.^ (j^ 'l?^U^ <j\^
' \ ers. hél3r. Tr>j' b'D. (l'est une inadvertance inconcevable d'Ibn Djanâli. ( Voy.
\\k\nh al-oiisoiil , «ji, 9-:>o.) — - Vers, hébr. Ttji r»t> «lettre diirej^ , probablement,
(|ni ne produit pas de son.
dans dd6sch(Is. xxviir, a8) ei wehé'ézemhou {ihid. xix, 6). Wela'àdîb
est donc un futur (?) du hifil hêdîb, comme héschîb, ïiêbV, pour ou-
iehculib, sur le modèîe de oulehâschîb [(icn. xlii, af)) et de oulehàbV
[Dan. IX, !2/i), dont on a retranché le hê en faisant remonter la
voyelle sur le Imnéd, de manière à former welâdib , comme lâbf
(Jér. XXXIX, 7). On a ajouté ensuite IWUJ, comme dans âdosch,
weheézenîhou, cités déjà, et dans àsof (Jér. vin, i3), en adoptant
l'opinion d'après laquelle ce mot serait de la même racine que
àsîfém, qui le suit. Seulement, le hâmés que le îâméd de lâdîb
devrait avoir tout aussi bien que celui de lâbf a disparu, parce que
cette voyelle précède une lettre sèche, savoir Vâh'f.Ce mot pourrait
aussi provenir d'une métathèse de diVab, et alors ïâh'f, deuxième
radical dans daâbâh, serait devenu premier radical dans welaàdlb,
et tandis que le premier mot est de la forme légère le second
serait de la forme lourde. Quant à medîbot, il vient d'une racine
au deuxième radical faible, comme tnr'irdi ( 7.9. \x\n, 1 1).
KITAB AL-MOUSTALHlk. 71
' D. 7/1,7; N. hk , 0,8. — ^ N. 72 , 3o. — 3 N. 73 , 1 •>.
Doua/j. Aboù Zakariyà cite dans cet articie doijou [Ps. \xxvi,
i3), et nie dans la troisième section que ce nio( puisse venir de
dâhàh. Ceci prouve qu'il a lu ce mot avec l'accent sur la pénul-
tième et qu'il l'a pris pour un parfait de la forme tohou (Nomb.
xxiv, 5), orou (I Sam. xiv, 99). Cependant, dans une bible
e'crile en Syrie, nous trouvons l'accent sur la dernière syllabe;
d'après celte leçon, ce serait un passif delà racine dâhâh^ comme
rouou (Job, XXXIII, 21) est le passif de râ'âh. Seulement le hêt de
dohou empêche la présence du dâgêsch, le hôlém y remplace le
schourék, et le Jjolém étant d'une prononciation plus facile que le
schourék, ce mot a pris une autre forme que les autres semblables.
Douk. Dans Farticle dâkàh, Aboû Zakariyà dit que dak (Ps.
Lxxiv, 21) ei dâkou bammedokâh (Nomb. xi, 8) ne peuvent pas être
de cette racine. Mais il n'explique pas de quelle autre racine ces
mots dérivent. Ils dérivent, je pense, d'une racine au second ra-
dical faible. Cependant il ne me parait pas impossible que dak^
soit un qualificatif abrégé de dakàh . ronimo ^le (h. xvi. f») de
72 OPUSCULES 1)"1B.\-DJ Ai\' AH.
i^X^n ^yS^S ^\ (^UA.^^ V^J^i J<>i ij^ "XD {<3 i i<Sj C^ÀÀAii^l^
U J^^ \nj1C'D pSn \"1K l^-^i* xs^-j*Xr=-_5 ji) dlji^ HD-i cj^ fj^J
ij\^ r\W ^Ji-Î t^c «b*X.>^ Ijfls ç^bcfii i (^xii i*Xi6 ^j^ «biXs-^j
w
<^ <jj-5^ (:Pr-««-^î J^JCX.^ prcuî <X.3Î \"i;i:!;D ^ J^Jij (jl (^'^'^ >«^ (J^
yi <^ji nV'pnn n^-i2DD ^73 <^où U.iî^-« Vsitd -ip^ N^^Jin dxt ^^oc^
' D, 76, 95; N. /i5, (i. -- - D. 56, 0; N. A5, ^9.
gaâh, seulement la voyelle varie dans ce dernier mot à cause de
ïâléf. Il se pourrait alors que dak eût un patah, précisément parce
que la *racine n'a pas un second radical faible. Quant au mot
dâkou, rien n'empêche qu'il vienne d'une racine au troisième ra-
dical faible. Medokâli dérive peut-être aussi de dâkâh; car nous
trouvons meschougâti (Job, m\, k) , qui pourrait bien, il est vrai,
provenir d'une l'acineau second radical faible, si tous les exemples
de la Bible dans ce sens, ne se rattachaient pas à schâgàh. J'en
dirai autant de mescho'âh (Job, xxxviii, 97).
Dousch. Aboû Zakarivà a passé un exemple, savoir : le passif
de la forme lourde (Is. xviii , 97).
ZoiL Aboû Zakariyà mentionne un sens Is. mai, 6. Alais ayant
trouvé que zolél (Jè\ xv, 19) s'accorde pour la signification avec
hizzîlouho {Lam. 1, ^), je pense que la racine de ces deux mots
pourrait .<u,^si etrp la même, ^tqu ily aurail im secondsensàajouter.
KITAB AL-MOUSTALHIK. 73
w
1^ i<X_^ j-a_jlJ ^à^ <^5>"'^5 îji*x.AM^ mn^'^^n mn^Dn mN"'Dn iL>jj
viUs^ JoùJi -c-U J, ■«'l^Ji *Xj«^ t^^^î (^J^xàI! jjl^Aiij iiJ^Ap^i j-aS-
0-^Lmww.j rr'Dn^ '?''în Uy*^ J^xiiLî ^A.^Aiaj J^^lt j.a^ Js*àjî ^î
j._jL=?-^ rr'Dn 3"':i^n i^-jj ci^ L^-« *Xr»-î_5 J^ (j-« -^'W^ *^*^ CiJî:'^
Je m'explique : le lâméd de 2o/e7 est redoublé, comme le mêm de
romêmâh (Ps. cxviii, i6), et le sâdê de losesîm [Osée, vu, 5); zolêl
vient donc d'une racine au second radical faible. Quant à hizzî-
louhâ, il est pour hèiîlouhâ = hèbfoiihâ , hènutouhà, hèschîbouhâ ; le
zayin a reçu un dâgêsch sans plus de raison que le sâmék de hissî-
toukâ (Jér. xxxviii, 22) qui, sans aucun doute, est d'une racine
au second radical faible, comme on le voit par wayyâsét (II Sam.
xxiv, 1) et qui aurait dû être hësUoukâ. Je suppose qu'on a accordé
un dâgêsch à ces deux mots, parce qu'il est permis d'insérer dans
le premier radical la lettre douce quiescente, ajoutée après le hê,
tant que le verbe est sans suffixe de régime; car cette forme est
hêzîL hésît, avec une douce quiescente après le hê, selon le modèle
de héschib , hêmlt; puis l'on dit hizzîl, hissît avec dâgêsch, en insé-
rant la quiescente dans le premier radical. Ainsi on a hissîtou
74 OPUSCULES D'IBN-DJANAH.
^^JLj (jÎ 4-^^ (ji< (_^ JJI (jv>!) ^^>LJI typ:>l5 "^nx n"'DD t^iii>
"•jjn i i^.A.«.i dUiX-S^ 1)1 nx non (j^ a-j^ (j>t^^ <i j^i^ *>^:>
n^DHj b^în ^j.js: -jin^on^ m'^nn îjj;.^?-^ ««xà* Ϋki6 J^i^jU- U<3
i^ULw^Jl iX-x^ »*x.^l ^^jÎ_^J ^U*X3^ ii:>jii\ JUi^^l c:jÎ:«^1?
Jlxi^ii dl-Li ii.^:^3 »:>;.Àit jUi^L l^J ^^AA-à.j ^îî l4Jii -U*X3^
(II Sam. XIV, 3i) à coté de àsîténnâh [Is, xxvii, /i), massît [Jér.
XLiii, 3) à côté de wayyâsét, massît [Et. xxi, 3), yallîzou (Prov.
IV, 2i) à côté de ounelozîm [ibid. ii, i5). Ceci accordé, on a traité
hizzîlouhâ et hissiloukâ comme hizzîl et /im«^, avec dâgêsch. De sî.?
on a fait de même sissîm (I Bois, vi, i8 el passim), en insérant le
yod dans le sadê, et de oubezîkot (/s. l , 1 1 ) , zïkkîm ( Prov. xxvi , 1 8 ) ,
en insérant le ?/oi/ dans le hof. Qu'on ne me prêle pas en cela la
pensée, que hizzîlouhâ et hissîtoukâ, avant d'avoir un dâgêsch,
avaient des lettres quiescentes douces; je dis seulement qu'une
fois qu'on pouvait donner un dâgêsch au premier radical du
verbe sans suffixe, en y insérant la quiescente ajoutée après le hê,
on se le permettait aussi pour le verbe avec suffixe, non point
par l'effet d'une insertion , mais par analogie avec la forme simple ,
et en traitant le verbe auquel on ajoutait les pronoms de régime
de la même façon qu'on lavait traité auparavant. Il on (^st de
IvITVH AL-Vl(llJSTALIIlls. 75
jX_^_j' i^^jLk^ «X.i A.Â-« i_^iûi> c3>=*- tj^ 5«XAli.Jl dL\Aj Aj Iajoj^xj
;J7.Aa^ c:^i^i> Jl^iiJ! ii LajÎLj <îi.3^AxÂj f^*^^
^^Jl) ji (jj^-^^ HDD") Nbl TCnn N^T ^«Xxj ^^jj aKaIj j<^^ ^ U
a.w^ajIj *>vji.i IXDV Ti'^d'? Ji* AJ^ J^AAA^i ^jcx» i aK^U rfw^ ^
W'ïD^ -J^-Ai» A>-^ii -j-'D^ ixte ^D HMT i^ij^ lii:)?'' ^^.i ^=r^^^ 1"I3^
t->^.AX^_^ib ^i*k5^ -{112^^ ^A3 <^^_5.Ji_5 aMn v'?:^ "ne:? n-^m î^ili?^
' Depuis «.J^-f^5 manque dans la vers. hébr. — '^ D. 76, i a ; N. /i6 , i .
même de certains dâgêscli qui servent de compensation; un verbe
sans suffixe, ayant e'té pourvu d'un dagêsch pour compenser une
lettre retranchée, conserve souvent ce dâgêsch, quand même la
lettre retranchée a été restituée. On trouve beaucoup d'exemples
de ce procédé dans les verbes géminés.
Zoiir. Au premier des deux sens de cet article, représenté par
Juges, VF, 38, Aboû Zakariyâ a négligé un exemple : zorou [Is.
1,6), qui est un passif, comme on le reconnaît par les deux
passifs qui suivent. Il se pourrait qu'il en fût de même de bo'ou
[Jér. xxvii , 18), qui serait un parfait du passif, ayant le sens du
futur 'ifoubiVou; cet emploi du parfait à la place du futur est fré-
([uent, comme zekârânou (Ps. cxv, l'j), \)0 iir yizkerênou; mâk'ou
(1 Chr. xvii. 11), pour ymlc^nu; ^(inicdim (l^i. xlvii , 10), pour
76 OPUSCULES D IBN-DJANAH.
J^jL^^ vj'OZ'^ ^^->p5^ î"iT3")^ n^t::: rji2U ^y^^^ 'HD:? «I^iii (ji ^i
cK-s^ ij^ y^-^^i^ iNn li Jyiii \àsj!i c^-Xi Ui^ i^xra^^A-S^viUi
"•aD*?") (j>-*-It J^Jt-vo aK^U xw^ ^ U nî n'? Jsiu^j □i'^dIX -^ka^
nii'iu m^*3j ^jd'^t i^^in mx pî^N-in J_^-Ji-j 5i^.j ^î n'^^in myD3
Jl? ^jU ^nV'^in m:?33 ^:^b ^*^}^ ^n'?'?in moinn j^xn Uix>î aKa^^j
"•D JwAwo (jbU ^^ J*-j A^U -<w..j ^ U yû j^xi nî n^ ^Î Jol^
^3«> (j^ jUJi ^3„ÀJt ^ xXIj U Je D^y::;-) nT yû J<j nî n'? y^
' D. 70, 26 ; N. ^12 , 17.
ya^àmdou, qui est la leçon écrite, tandis qu'on lit ^âmedou; schâ-
me^ou [Ex. XV, ik), ^onv yischme'ou , etc. Je me suis cependant
servi de l'expression : rril se pourrait 17 pour hô'ou, parce que Tin-
fmitif conviendrait mieux dans ce passage ; en effet , il serait permis
de prendre ho" ou pour l'infinitif ho' et d'expliquer le wâw comme
un pronom suffixe qui précède hakkêlîm^. Au passif 2oVom, d'un
verbe au second radical faible, on peut comparer holâletâ (Job,
XV, 7), comme on le reconnaît par le premier membre du verset ,
etholâletî (Prov. viii, 2/1 et 25). Si l'on nous objectait que zoroa
n'est pas un passif, mais un parfait, comme orou (1 Sam. xiv, 29),
en citant à l'appui les paroles même d'Aboû Zakariyâ dans l'ar-
ticle or : rcj'en dirai autant de boschou, zoroii , tobou, qui sont des
parfaits ;t> nous répondrions que le zorou cité par Aboû Zakariyâ
Ji'est pas celui ô'Is. 1,6, mais celui de Ps. lviii, ^, qui se re-
trouve clairement marqué par l'auteur dans le second sens de zor.
^ Voy. Uikru. 110, 19-22, où Ibn Djanâh ajoute quo hô'oii est alors pour boàin.
klTAB AI.-MOUSTAÏ.HIK. 77
îtXs-t^ l^oi^ L^l jIaJÎ Ç'^y^î (j-« cKà^î^ l^jiX^o (j«^ rr^ 5*Xiû
try
lin ^J<^=^^ tnN^ T"'''!"! "IT1D ^^ JyvAA'Jî iCAÀj ^ A^b ^{wj ^
jj^.À.Jl (j^S'a.aà Uîji j)^>î bî^ j^-*-^^ f3^"^^ ^*^"^ CJ-» •^l^Àjl -)inK
c^d:; ib^n^ rasD Li5^.i».| ^lyi ei^^s- j*s^à4^ î*Xiû i ^51 ^in
b^n^ b'^nn a.à.^ J^Ji.A.il_5 mîo'? n^n '•d b "tn^ bn li&<Xj>-î (^^y a^
• D. 76, i8; N. /4f),5. — ■' 0,76, 18; N. /46, 5. — ^ D. 77, 8, la, i5;
N.66, i5, 18, ao.
Le rïiot zorou, dans /5rti>, se rapporte h pesa'', etc., et signifie : on
n'a pas pressé ces blessures de manière à en faire sortir le pus.
Au second sens, Aboû Zakariyâ a passé le passif de la forme
lourde (Ps. lxix, 9). L'auteur donne nâzorou [h. i, h) pour un
nifal de ce second sens; mais le noun pourrait bien faire partie
de la racine, et ce mot serait alors le parfait du même verbe que
tveyinnâzêr (Ez. xiv, 7). 11 suivrait alors le modèle de kâtontî
(Gen. xxxii, 11), yâgortî (Deut. ix, 19), yâMschtî (Jér. l, 2^),
ynholtî (Juges, viii , 3), yâkSlou {Ex. viii, iU).
Houl. Aboû Zakariyâ donne de cette racine trois sens, repré-
sentés par Joël, II, 6; Jér. xxiii, 19, et Prov. viii, 26. Il en a
passé deux autres : d'abord hâlâh (Micha, 1, 12), avec la forme
lourde wayyâhîJou {Juges, ni, 26) et peut-être wayyâhél {Gen.
viii , 10). Je ferais volontiers entrer dans ce sens wehitholél {Ps.
xxwii. 7), de même que wehitbonantâ (ihid. 10) est en rapport
78 OPUSCULES D'ir.N-DJANA II.
c.^JU D!.' "733 ^31- l'r^n^ imtû '7^n^ N"? P '^r c^xi\ î JvJÛ (jw4 ^T^^^J
««xJ^ij <x^ -«^W-îi^ -î^-a^ 3-^^ V"'^^ '"'^''•^ î"'"'^ ^^^"^^ ^^^ J^'>^^^^
n^n ^D CJ-* c^^^ J^^^ ^y-^^ er» ij»r^-> y^ (j-^-c *^J9^ V""^ bnvn _^^^
A.À.^ (j^-j (jJ t:j^-ç:^ n''?^! DD-13 -nn mn^ r:D iinK \n-iin ^^^
' D. 167, i/j; I^. 109. 1. — 2 D. 77, 19; N. /iG, :î:^
avec hêbîn; mais Aboû Zakariyâ le compte parmi les verbes gé-
minés. Yâhîl {Job , XX , 21) etyahîhu {Ps. x, 5) appioclieiit de ce
sens. Le second sens oublié est celui de lâhoul bammeholot [Juges,
XXI, 21), et avec une forme lourde et le troisième radical re-
doublé, hammehâlelât (ibid. 2 3). Dans le premier des trois sens
qu'il cite, Aboû Zakariyâ a, en outre, oublié le hitpaH mitholel
[Job, XV, 20). Il a passé dans le troisième sens, représenté par
hâlaltî [Prov. viii, 2/1), une parlie de la forme légère qu'on re-
connaît dans houlî [Ps. cxiv, 7), qui est un qualificatif suivi (fnn
yod redondant^; puis le passif de la forme lourde, hàyou/jal [Js.
Lxvi ,8), qui pourrait bien entrer dans le premier sens, comme
hàlâh, qu'on lit dans le même verset.
JJour. Abou Zakarivà ne donne qu'un sens, [s. xxiv, G, el en
passe un autre yéhèwarou [ibid. xxix. 22); hour [Esth. 1, (i) cl
^ Ainsi Rasrhi : ?")>p> -i)->) pt> l:!:)nrr. ((<('. aussi Ibn Ezia, od h. I. )
KÎTAB AL-MOUSTALHIK. 79
|D^t:"' ]X''D^ i^j> c^ |n^n^ mDHD i^) r\^n^ n^nn «^53^ ^ mn
<^ Jlï ti)lwàw.x.j^ vilJî.x.j 11:3'? J<iû^ dl-t^Ii y! «^A^ÀJ-^ •^DD"' Pj^*?
La-a-av dl.Jb»-iô (j^î? CS^-==^ J^i^J' j|^J* '^ *^JÎ <^"«ï? ^JÎ^tKCj <x.t^
* D. 77, 31 ; N. ^i(), 25.
peut-être aussi Aon/i' (/s. xix, ^) ^ liôrîm [EccL x, 17) et horeihâ
[Is. xxxiv, 12), en entendant par là les hommes blancs, les chefs.
Ce sens est en lapport avec le syriaque, où lâban est traduit par
hiwâr.
Housch. Aboû Zakariyâ cite wehâsch {Deut. xxxn, 35), mais il
a passé un autre sens, celui de yahousch [Eccl. 11, 9 5).
Haut. Oublié. Cependant le hiftl de cette racine existe Habar.
II, 17, où yehîtan est comme yebi^an, yesman\ et le noun se ra[>-
porte à behémol. Voici Texplication du verset : Après avoir dit au
roi de Babylone : Ton injustice envers les habitants du Libanon te
couvrira et retombera sur toi; il poursuit, par comparaison : L'a-
nimal nuisible ne cesse de nuire jusqu'au moment où l'on se ras-
semble et où on Fabat. Le prophète applique cette image au roi
de Babylone à cause delà violence de son injustice et de sa haine,
et il lui dit : Tu ne cesseras pas d'être injuste, jusqu'à ce que ton
injustice entraîne ta perte, comme les dommages que cause la bête
' \\m Ezra, ad h. l , compare aussi ces deux mots, qui 110 so Irouvenf pns dans
l'Kcrilure, et ne sont que de simples paradiomes.
80 OPUSCULES D IBN-DJANAH.
AjS^_iû^ XjLx.i c^A.^ c$*^J*^^ U^^^^ c^"^' V'^'-^U^ ^ viL5SA.-|^J
tji jMÎ^ oitiT"' Q^i:3 fi^Di Dnir D'':?:^;-) iî:; ^^^-^ ^^^Ik^ î*Xiû^
pTT' ti (;jv^i ô^»* (j^^j ^î (j^-f>^ nnnD (J^ i^^^^ fnTi"» <;^*^
(J-» -Nj^i) p''j^m A^Ast <^*NJt n:D nx p:\n") ^i^ nD^i sc"""! «j J^*^ If
iSn^T (j^ A_j^ D^iDnm ^^K^t (^iJi nî:;x") nx 2tD\m i^ ^b ^^p:^-n
aj^ Sici Ak«ot ^^SJ\ DMbx 'il '7D''i i Uaj| ^â^ 1^ iD"'i:^'' nm
'^D^D Nim ^^^ LÀ-^Lwa.^ I*Xj^Î^ l..<w-ï A^j »j5i> ^^à^l] c^-âJI
^ D. 78, 17; N. /J7, 7.
féroce la conduisent à sa perte et à sa mort. La pensée est ana-
logue à celle exprimée Prov. xxi, 7 et xi, 3. Le sens de yehîtan
peut aussi être rapporté à celui de mehittdh; en ce cas, la lettre
douce serait à la place de l'un des deux radicaux semblables de
hâtât.
KouL Aboû Zakarjyâ a négligé un sens, celui du hifil àkélkâ
(Ex. XXXIII, 3), qui devrait être àkîM = âschîbkâ, et d'où l'on
a retranché le yod, pour rendre la forme plus légère; comme
wayyàschéb, ivayycmét, waUênék (I Sam. i, 23), ])0uv wattênîk , de
wehénikihou (Ex. 11, 9), wattéléb (Il Rois, ix, 3o) pour wattêfib ,
de yêtîbou (Micha, 11, 7); wayy appel [G en. 11, 91), pour wayyappîl ,
de hippîl. Le même sens et la même racine se retrouvent dans
lehâkîl (Ez. XXI, 33). Dans le sens qu'il rapporte, Aboû Zakariyâ
a passé la forme redoublée, kiïkél (l\ Sam. xix, 33), kalkèl (Jér.
XX, 9).
KITAB AL-MOUSTALIIIK. 81
n''JDiD iDnn pim aK..j&13 jcw..j ^ Î^X-a-l^ \*a.^ aà^ J^à^I pD
_^_i6_5 ÎJs-=^t^ l-Aû-is^ 0^â4 Î*>^^ u-^ à^*^^ ^^^-^^ CJ-* cK*^^ "Î1^
0^âJî i ^i^^Jî 1^.5:>'i5 nuiDn i^-j) ci^ m:ibn ^j^-^-r? u^ ^'■'^ u^
(j%.^Ji i i^iî osjîj *xj^1î (^)JÎ ^^jl-^i» î^:>U -jmx n^DD t_^3b
^ D. 78, 20; N. /17, 9. — - D. 79, i5; N. A7, 27. — ^ Deux fois seulement
le ddgésch est précédé du w«w, r53)bp (£'a?. xvi, 12) et or>:)bn {Nomb. xvii, 2 5).
Â'oMW. Aboû Zakariyâ néglige le passif du hifîl (h. xvi, 5; Ez.
XL, Zi3),
ZoMw. Aboû Zakariyâ a négligé un exemple du second sens , le
nifal wmjyillonou [Ex. xv, 2^) , sur le modèle de ijlmmotou [Ps. cxl,
11), yinno^ou {NoJi. ni, 12). Je pense que telounnot est de cette
racine, et que le dagêsch du noim vient de l'insertion du deuxième
radical dans cette lettre; telounnot est donc pour telounot, formé
comme tehounot, et le wâw a été inséré par un dagêsch dans le
noun. Je rattache aussi mallînim {Ex. xvi, 8) à cette racine; car,
puisqu'on peut, au singulier, dire malltn pour mêlîn, en insérant
par un dagêsch dans le lâméd la douce quiescente qui s'ajoute après
le mêm, comme on Ta fait pour massît (Jér. xliii, 3), on a dit de
même au pluriel malIinim, avec dagêsch, en le formant sur le sin-
gulier où le dagêsch est permis. On peut discuter et dire que mal-
6
82 OPUSCULES D'IliiN DJANAII.
J^xx^ Igyj^jS'^î^^ J.^1 (jw^Ia^jÎ^ l^vXs^l (^ i:b^i^ d^Sd q^^^à
' D. 79, 19; N. /17, 3'i.
lînim et wayyUonou ne dérivent pas d'une racine au second radical
faible; mais ce qui, à mon avis, rend celte origine absolument
nécessaire, c'est que nulle part on ne rencontre ni une racine yâ-
lan, ni une racine nâlan, dont ces deux mois pourraient venir, el
qu'en outre l'analogie permet cette dérivation de loim, comme je
viens de l'expliquer.
Lotira. Racine oubliée. Voyez cependant : tvelaou [Obad. 16),
heWéhà [Prov. xxiii, 2) ; forme lourde yala" (ihid. xx, 9 5), comme
yarah [\ Sam. xxvi, 19), yâncî" (TI Bois, xxiii, 18); seulement
l'accent de yàM est sous le ijod, l\ cause du mot hodésch qui est
mïïle'èl. Il faut aussi rapporter ici ije^afou (Job, xxxix, 3o); le pre-
mier ^ayin est le troisième radical redoublé qu'on a mis en tête;
le paradigme est donc yelaf^alou. La vraie forme serait yeWa'oii,
comme yekonenou, yeromemou, mais la réunion des deux '^aym a
ssemblé lourde, on en a mis un en tête, et le second radical a
disparu dans cette formation.
Lous. Du premier des deux sens de cel arlicle, représenté par
KITAB \L-MOl)STALillk. 83
w
uî^ A>i;:>î^ -:^Ji jUii i A3Î [.ff^ ij (^*Ji ikx*ii ju*:^ ^p^]
Ajli pnS Dm J-A^ cij^-^AJLi i^\^ii ^« lj^<x^ uj^^^ ^*^^ ^i^ u^ ^
L|..À.^ J.A.A.jiJi :^l B^xaÀ^^ iO^A^xx» mîîiDp i*)^jî l^jls "î^nx "jDi ioj
/Vov. m, 3/1, Aboû Zakariyâ a négligé la partie de la forme légère,
welast/i (ibid. i\, 19). Ou bien, aurait-il cru pouvoir se passer de
mentionner cette forme, parce qu'il rile le qualificatif [les) qui
en est dérivé?
Mouk. Oublié. Nous trouvons cependant oumâk (Lév. xxv, /i-y)
et y/imouk {ibid. 35). Je rattache ces deux mots aux verbes qui ont
le second radical faible, et je ne place ni yamouk, bien quil res-
semble à yàrowi [Prov. xxix, 6) de yaronnou {h. lxi, 7), à côté
de wayyâmokkou [Ps. cvi, 43); ni oumâk, bien qu'il soit comme
wetmn [Lev. xxvi, 20), parmi les verbes géminés; car oumâk a
kâmés même au milieu de la phrase, d'après la règle suivie pour
les racines au second radical faible, tandis que pour la forme
abrégée les racines géminées prennent toujours patah, comme we-
tam, à moins que le mot ne soit en pause et à la fin d'une propo-
sition. Les autres racines, c'est-à-dire celles qui sont sur le modèle
de oumâk, sont toujours pourvues de kâmés, en pause ou hors de
[)ause, à de rares exceptions près, comme la/j (fs. xliv, 18) et baz
6.
Sli OPUSCULES D'IBN DJANAH.
,]!;,î :i)î "«n "lUN D"iî< '•D'» '"73 i ji »j^i^ U ^^ nî3 (j^ lîjjs.^ U-ôU
Dairs "iDD^i J^A^ *Xis-i (j^ :i)*Xj yna "jlD^ ^DT
^ N. 77, 5.
(Zflc. IV, 1 0) , qui ont un patah tout en appartenant à cette classe de
racines. Telle est la raison pour laquelle je regarde oumâk comme
ayant le second radical faible. Le mot baz pourrait bien être un
adjectif apocope de bâzâh, comme ^e' [Is. xvi, 6), semblable à
dak [Ps. Lxxiv, 21), que nous avons aussi cru pouvoir prendre
pour un qualilicatif apocope de dakâh^. Ou bien, baz serait un
parfait raccourci de bâzâh, comme Aboû Zakariyâ l'a admis pour
hay (Gen. v, 5). Ma première opinion me paraît cependant préfé-
rable, parce que le plus souvent bouz est construit avec lâméd et bâ-
zâh sans lâméd. On a aussi soutenu que oumâk, ayant kâmés au mi-
lieu du discours, est une forme irrégulière à côté de wetam, comme
tah et baz, qui ont patah, sont irréguliers par rapport à la classe
de verbes à laquelle ils appartiennent. Peut-être aussi la douce
quiescente qui est le second radical de oumâk et yâmouk doit-elle
remplacer une des deux lettres semblables de wayyâmokkou.
^ Voyez ci-dessus, p. 71.
KIÏAB AL-MOUSTALIIIK. 85
*xj«j Jlij /ckS- 'n? ibiDn SiD^ "^idh Sid: JUxj:^Î^ ^cjUJ! \ôsJ> ^ Jli^
i)l.x.Â.JÎ «Lâ.x^ ^_^5l> ^j^aJj ^iDnb u'''7N' u'Dî^*n n"? dnt 'r\h ibiiDn
/*.:& ^-ji-A-^i U ^î <}U^j.AAAi^t ^^ >ij.i i^Xi^ ^122 Cij-« <-^3^ liî
J^JLx.^ (j^ iiUÀJÎ SlD"! (j^STj ^i jlr^î J^â y£>^ bl2} (j^ <\jl ^DT ^D
^i*ki>^ ^4 i^-*^^^ otkxJi ^i^ !5J1 iblD^l^ blD"» C:J>J J<^^ (^xl\
^kJ<-^ Jl.x.ÀJi À.3i i :;'C;"1D □"ÎN* p^ X'? (^.^ ^jl.iw j.A^ "j^DD'^nD
1 D. 8o, 7; N. ^8, 8. — ^ D. 8o, 8; N. /i8, 9. — 3 D. 80, 12-19; N. 48, 12-18.
Moul. Aboû Zakariyâ a passé le Ititpaël (Ps. lviii, 8). Pour le
wj/îï/ il cite hinimol, yimmol [Gen. xvii, 10 et 1 3) et himmolou [Jér.
IV, /i); puis il continue ainsi : ^( Wayyimmolou (Gen. xxxiv, 2/1)
n'appartient pas à cette racine, mais à nâmaï; il se pourrait qu'il
en fût de même pour himmolou [Jér. iv, /i) et pour lehimmol [Gen.
XXXIV, 17); seulement le sens ne serait plus celui du nifal, si ces
mots dérivaient de nâmaï. -n Ce sont là ses paroles où je n'ai abrégé
que ce qu'on pouvait laisser de côté, sans que l'omission mutilât
le sens. Eh bien! je voudrais bien savoir pourquoi l'auteur décide
que wayyimmolou est de nâmal, tandis qu'il admet que yimmol est
le nifal de moul. Ces deux mots diffèrent-ils autrement, que par la
conjonction wâw et le signe du pluriel qui se trouve au premier,
deux éléments dont l'absence ne fait pas qu'un mot change de
racine, pas plus que weyikkonou (Prov. xvi, 3), nifal d'un verbe
au deuxième radical faible, s'éloigne de yikkon (ihid. xii, 3). Je
ne prétends pas dire que wayyimmolou ne puisse venir de nâmal,
S6 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
□innii AS*iL« ij\ i}ys\i aaâaJî o«Xi& -^t»)^ ci^ ^^^ c^ î js.^Li ^j^^^r?
U ^ nriD -«^l-o-il (jlfi" U^U (jl^^J Aj:i) UJî yiDp ^.j^S' JjeÀJÎ :i)
* D. 8(), i/i; N. /i8, i/i. — '' l). 35, 8o o( suiv.; N. i8, 1 1 et suiv.
et je suis d'accord avec Aboù Zakariya pour adnietlie ëgalenieut
qu'il puisse être le m/aida oumàl [Deiil. xxx, 6). Seulenienl Aboû
Zakariyéi aurait dû d'abord placer wayyimmolou [)arnii les nifal de
cette racine, et ensuite faire ses réserves pour ce mol, comme il
Fa fait pour himinol, yimmol et d'autres. Aboû Zakariya dit encore
dans cet article que nimmôlhii {Gen. xxxiv, 22) est le participe du
nifal, sans citer aucun exemple à l'appui, bien que cette forme
soit étrange. Je comparerais volontiers wenahtom [Est. viu, 8) , qui
est un participe du nifal, comme le prouve nikUih ((|ui le pré-
cède); le lâiv de ce dernier ayant kâmés, ce mot est un participe
et non le parfait du nifal, qui, d'après ce qu'expose déjà Aboû
Zakariya dans son Traité des lettres douces , serait niktab a\ec pata/j.
Nahtom est donc un participe du nifal de la forme 7iifdP^ comme
l'est nimniolhn d'après Aboû Zakariya. — Un contemporain, doni
la science m'inspire une grande conliance, veut que le noun de
nimmàlim soit le premier radical, et que le mot soit un qualili-
' Vny. Riinndh , 9;-}, 3^-07, {ii Kildh (d-ousoid, ro), '1 1 1 , I. t :2 ''t suivantes.
KITAH AL-MOUSTALfllK. 87
J../iaJU« ^J.^^4^^ ^y'i ^ (Sy^^ iiXifc^ Dmn:!^ DmDC? ^Jj (J^c
annal mbc;:! bi<u: □msN '?id: js i*x_iûL^ c^.A_> )î ^i j^-tî^
2
<^3_j53 ,piM nDi? a^D^ ab ^^ a^iiDyn nx ^rcr^Dm J<^:>^ ^iD
' Le texte ajoute w^U (ms. (^U), ce qui n'a pas de sens, et que la version
hébraïque n'a pas. Voy. Kitâh al-ousoul, 2 50, où se lit encore une autre explica-
tion. — 2 y) 8 1 j . ]\j n'a pas cet exemple ; tout ce qu'on y lit depuis -jf? appartient
au traducteur. — ^ Ainsi la vers, hébr. ; le texte arabe porte r)f).
catif, comme schikkorîm, gibborim. C'est en effet une bonne, une
excellente opinion. Aboû Zakariyâ cite à Fappui de nimmol {Gen.
XVII, 26) les mots niscJiol (I Sam. xx, 6), weniscliWah (Est. ni,
i3) et wenahtom [ibid. viii, 8)^; mais nimmol est un parfait du
nifal, tandis que, parmi les exemples, les deux premiers sont des
infinitifs, et le troisième, comme nous venons de le dire, est un
participe.
Mouk. Voyez le hij'îl (Ps. lxxiii, 8).
Mousch. Aboû Zakariyâ place Juges, xvi , 2 G, à côté d'Ex, xiii,
22. Je préfère prendre wahâmîschênî dans un sens différent; car,
Aboû Zakariyâ aurait raison , si ce verbe était construit avec él,
et Ton traduirait : Laisse-moi aller vers les colonnes, tandis que
le mot et, qui précède hâ^ammoudlm, étant ordinairement placé
' Ibn Gikatilla a, eu effet, renqjlacé ces exeuqjles par -iim':) (1 Cliron. v, 20).
M. -'kS, if).
88 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
^*x.j J^xjiJI ^^ ^^î ^yJi i^kiû i (^J o>j-^ (j^ Ujj "jî^DN"!
nx orirT»! px^:n nD'?! nniiX h^dk n"»:!-! dni »j.-5j^ ^ ni:
yû^^^î Uy jUii^ 3ir ^D b^n yû>j ijs^^î^ Uy ^àx>^51> "nu
3
• D. 8i,3; N. /i8, 26. — ^ D. 81, 11; N. /19, i. — -^ D. 81, i5;N. /.9,3.
devant le complément direct, on devra traduire : Laisse-moi tou-
cher les colonnes. Sans être de la même racine que mischschaschtâ
(Gen. XXXI, 87), puisqu'il a le second radical faible, il en aurait
la signification. Au même sens appartiennent encore weyâmêsch
[Ex. X, 21), auquel il faut comparer yemascheschou (Job, xii, 25)
et la forme légère wa'âmouschkâ [Gen. xxvii, 21). Peut-être aussi
la lettre douce , c'est-à-dire le second radical , dans ce sens , rem-
place-t-elle une des deux lettres semblables de mâschasch.
Moût. Aboû Zakariyà oublie le passif hoiimtou (11 Sam. xxi, 9),
puis : I Sam. xi, i3 ; xix, 1 1; Il Rois, xi, 2.
Nou\ Racine oubliée qui se trouve Nomb. xxx, 6; xxxii, 7;
XIV, 3/i; Job, XXXIII, 10.
Noub. Aboû Zakariyà donne un sens, Ps. lxii, 1 1, et en passe
un autre, Prov. x, 3i; /s. lvii, 19.
]\oud. Un sens evSt donné, Gen. iv, 12; mais un second sens
KITAB AL-MOUSTALHIK. 89
(jî jy^_^ ^i2:b^ ^nb^i pD"» ^j ci^ JUÀiî iDi:r p:> ^j.'S'Jsj ^ ]i:
n3> cjL jj ji AKi*-^î *X5j pjD HM"' <}^ÂmX) (jj.5o
nv^'^ -«^L> i^ n:ai cj-* y^^ p")^V nDi^n pi^ -«^l> If /jv-IaXI ci»î^i>
inn (jw« _5._^^ pncv nî '^d nx m'?'! itîc* cj-* 3-^^ P'îî^-? ci^"in2j
1 D. 82, 8; N. ^9, 16.
est négligé, Jér. xlviii, 17; Is. li, 29; /er. xvi, 5; je pense que
mitnodêd (ihid. xxxi, 18) rentre aussi dans cette signification.
Noun. Racine oubliée. Cependant, il y a le nifal yinnoun [Ps.
Lxxii, 17) comme yikkoun; puis ouUenînî [Gen. xxi, 28), et peut-
être mânon [Prov. xxix, 21) qu'Aboû Zakariyâ a placé dans le
paragraphe de yânâh.
Nous. Aboû Zakariyâ cite dans cette racine Is. xxx, 16. Mais
nânous pourrait bien être de nâsas et dans le sens de mitnosesot
(Zac. IX, 16), qui a la signification de ce briller, chercher à s'é-
lever, w d'où nés {Jér. iv, 6); tout en étant ainsi d'un verbe gé-
miné, nânous a un schourek, comme yâroun (Prov. xxix, 6), de
renânâh; yâschoud (Ps. xci, 6), de schodéd (Jér. xv, 8); ivelâbour
[Eccl. IX, 1), de bârour [Job, xxxiii, 3). Cette explication me pa-
raît meilleure, car le sens de fuir rendrait la phrase languissante,
et il n'y aurait pas de raison pour dire : ff Pourquoi fuirez-vous , 77
à des gens qui, d'après Aboû Zakariyâ, ne demanderaient pas
90 OPUSCULES D'IBN DJANAIl.
-,j^\_aJ U)ii ^^y£\ A.A.* fil jLaJI ^xl\ i J^^i dijj mo br i^lA3
j^^.A^Ji^ ^Ua^^Î 45-^f^**^ x^^V"^! -L-.ÏÎ (jw* ^JiJî îvkiû^ pDTjn
(^Lii-A-ii^l î<X-i6 J^AX»^ îtXrs- ^jww>iSrs.M^^ ^UIaJÎ^ -C-UkiiL <XÀ^ ^i£>^
nx \-nDm L^^jÎ^ ^d-d pnD a^ I-a^i-jÎ^j ni?-) n'^Si* Mvn ]^2'cn2
i*x_i5 ipi?ri pipri t->^.ji_5 ^îrSDnn nDi? mD:?S n^nn i>^^}^ dmid
*i:p*CM2 pi'îTin nn:i nman han'a^ ^Mp 'n idx hd ^d Jb »i^-3
^^-A-A-k-î î^\^ *.-|^3) J^-JiJ) i*Xiû i ^j.xJî 'JT 3D-): Sp Si?T pDljD
<^àJÎ a.^ JUj j.Aâ^ J>-^tj i>î*X.^AW^Î^ cKa^ C_?ft.^J> vAXaJI^ (Jlxil
mieux, et auraient déjà dit : ff Fuyons à cheval.-/) Ce second sens,
au contraire, est plein d'énergie et est surtout conforme au con-
texte; le premier membre mous sauterons à chevalin se lie au se-
cond, rrnous monterons sur des coursiers légers. ii Le mot ndnous
pourrait donc être remplacé par îia'àléli; mais, sous le rapport de
l'élégance du style, il y a une grande différence entre le choix des
deux mots, et le premier, suivi de tenousoum vaut mieux. Cette
figure s'appelle en rhétorique la paronomasie [ischtikâk et tadjms) ;
elle est recherchée par les prédicateurs et les orateurs. On en
trouve des exemples, Jér. xlviii, 2; ibid.-^ Ez. xxv, 16; Mie. 1,10;
Seph. II, II. C'est là mon opinion, bien que le premier sens, en
dépit de sa faiblesse et de sa laideur, ne soit pas impossible. Voici
la pensée exprimée dans les versets 1 5 et 16 : Le peuple cher-
chait les grandeurs, il voulait s'enorgueillir en montant à cheval
e( chercher son poini d'appui panai les habitants de l'Kgypte;
KITAB AL-MOUSTALIIIK. f)l
J..x_^ 3D-): bp '"^i?! ci:: D1D '?:? I^Jiii^ 5_^ji Uo -ni? -)DN*: n"^i ddi:
^o^_j xljUJî i^j^AxJL r,i*kjî DD^Di-^ ibp^ p ^7^* pDi:n p 'j:? »^y
' l). 812. iG; N. /19, a3. — 2 D. 8a , 19; N. /19, 26.
alors le prophète leur dit : Soumettez-vous à Dieu, soyez humbles
et doux; ne vous fiez pas aux chevaux , Dieu vous donnera aide et
assistance contre vos ennemis [Osée, xiv, k). Mais le peuple ne
voulait pas; il s'écria : rr Sautons à cheval, montons des coursiers
légers; 17 et le prophète répliqua : fr c'est pourquoi, etc. ,-)îen leur
annonçant le châtiment qui devait les atteindre. Si nânous
voulait dire rr fuyons, ^^ cette fuite, recherchée par le peuple, ne
serait plus un châtiment; il faut donc rattacher ce mot h miinosesotK
Noiif. Ahoû Zakariyâ cite un sens, celui de Lév. viii, 29, mais
il néglige naftî [Prov. vu, 17). Mon maître, le scheikh Isaac hen
(laktilâh, reportait à ce dernier moi tânîf (Ps. lxviii, 10), et les
expliquait tous les deux dans le sens d'arroser. Trm?/* serait alors
la forme lourde de naftî.
' Celle explication trouva d'ardenls adversaires, cités plus loin dans \c Risdlal
cl-lanhîh. Voy. aussi Kilâb al-omoul, ^17, 8-9, où Ibn-Djanâh dit que sa dénions-
I ration '/excitait la colère de ses envieux et réjouissait ses amis.j) On voit encore
des traces de la vivacité de ces critiques chez D. IÇanihi, Lexique, R. do.
92 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
ibyiDT ^y (JvxJi J.JCx^ D^îi2Ji:n yî ^ ^jU^xîî^ □-) tj^ yS^ ^*XJi
yis^ab (Jijjî a-jL» ^ (^w nn"»: <x-jjj <^ "^ibrD^-^ t^<>^-îi yiîi"':'?
ij^ LiftUi^ iUÀAJî 5*Xiû <^ (j\< U (X^JjT^ nDDn^ D^îiîîib^ D^2îiii:n
(^jvÀsU ii c^U.o cj^-'^'i^ iO».j«:^il
ib^n n'^Di^n npm nî''d^ Nt^nn ^^ p^:^ p^zn s^.-S'^x.-j ^ pi:
p:i (j^ Lj.AjU y^5Ç> (jî (j.5lç;^ inN^nm i^j) (^ inp^am
nDipiXT ioj ^ nen:xi ^nb mn^ nD"in &JS^<^j>. ^ î^ria
' Le ins. et la vers. hébr. insèrent T)f>.
Nous. Aboû Zakariyâ place dans cette racine Cant. vi, 1 1, mais
ii en éloigne la forme redoublée nosesîm (^Ez. 1,7). Cependant, à
mon avis, le sâdé redoublé de ce mot est pareil à la même lettre
redoublée dans losesîm [Osée, vu, 5), de yâlis [Prov. m, 34) et
titlosâsou [Is. xxviii, 22), et au mêm redoublé dans romêmâh [Ps.
cxviii, 16), de râm, qui sont tous deux des racines au second ra-
dical faible. Une preuve que nosesîm est de nous est le mot lenîsos
[Is. I, 3i), qui est de la forme JClol comme nîlwah. Ne se rappe-
lant pas lenîsos, Aboû Zakariyâ s'est trompé et a placé nosesîm
parmi les racines géminées. Sache que nosesîm, losesîm, romêmâh,
et les mots qui sont ainsi formés parmi les racines au second
radical faible, sont des qualificatifs et non des participes.
Nouh. Oublié. Voyez cependant le hifîl wattenîkêhou (Ex. 11, 9),
comme wattebièhou. Ce mot pourrait aussi être expliqué comme
une métatlièse de yânak.
Nousch. Manque. Cependant waânouschâh (Ps. lxi\, 21),
comme weWhoumâh (II Sam. xvii, 1).
K[TAB AL-MOUSTALIIIK. n
c.yJl !*Xiû (j^ Uiji J.À^Î_5 ■jD'i V^ *i ^-^^ Aj^5i> ^JJî ^>_^J) (^
^_jt_j /v-jû<x.JÎ ^-^ dLA.^ c>.jî LbjîAîJ \Skj^ j.AMéXi^ /j.iû*xJî j^voi
/wJÛ*X>jL> f^ y*MJi j>>jXzs^ \^ka cxjî ^ j-aXas- ijt^Ajj.j c:a.*w.j ^ J^Jiî»
"•JDK "jinn AAi Uiji Jlï If <kjIâm>J /ixlâjïAJî Js^-w ^^ nno «Uw Lct^
iLj^_A_x_Jî (joLi^^l^ ii.k-A-^.AJî ^.iûî^4 -^-^ ^^-t?;-:? DD^nrin D\S*
ôL^.^ ntiTDD^ nc'DD <jî oLj^^ <^*xà^ di^dà ii]Lsi :i) ^juU-jj^JÎ
' D. 8/i, 3;N. 5o, 9.0.
Souk. Dans le premier des deux sens donnés, Aboû Zakariyâ a
passé la forme lourde wayyâsék (II Sam. xii, 20), et peut-être yîsâk
(Ex. XXX, 82) d'après ce que j'ai dit ci-dessus dans le paragraphe
yâsak. — Il a encore négligé un autre mot de ce sens que je veux
rapporter à cause de sa forme étrange : c'est un nom dans lequel
on a redoublé le troisième radical, hassôkêk (Ez. xxviii, ik), que
je dérive de sôk [Dan. x, 3) et traduis par l'huile. Le sens de la
phrase est : Tu es un roi de l'onction avec l'huile, c'est-à-dire
avec l'huile dont on se sert pour oindre les rois et les chefs lors
de leur installation; en d'autres mots : Tu n'es pas un chef
insignifiant, mais un roi puissant, oint de l'huile. Il nomme
ce roi Keroub pour le glorifier, et il continue de même : Tu
marches au milieu des pierres de feu, ce qui veut dire, sans
doute, parmi les substances simples, les êtres célestes et spiri-
tuels. Keroub est donc annexé à mirnschah^, et celui-ci à hassôkêk,
^ Cesl un masdar, ou infinitif, d'après Ibn Djanâli, Rihnah, 89, 18-28, dans
le sens d'un participe passif, Jytibo v^a^, comme dirait un grammairien arabe.
\)li OPUSCULES DlBiN DJANÂII.
je ^::n -nio ^Dm _5.-iû_5 i j^j»-î^ Uy (j*^â4 ^*>^^ cj-« J-*^^ "^id
Oi-fit--k^2— « ^.^U J^x.* _^iî>^ □n''D (j-« (^.Awii.^ -niD Dn^D2 "]D")"1 DiN
i^i*D HciD ■■'Dnn nom ^î^^l? ^j >6Î
' D. 8;^ 19; N. ôo, 10. — 2 D. 8A, 8-10; N. .")(), 95-^7.
qui signifie Tliuile pour oindre; sokêk est pour so/;; avec un kaf
redoublé, comme schotei [Jos. xxiii, i3) de schot avec un têt re-
doublé. Le patah de mimschah prouve qu'il est en état d'annexion.
Sour. Aboû Zakariyâ a oublié un sens, celui de sôrêr [Lam. m,
11) et celui de sîrîm [Osée, ii, 8), dont sorêr dérive; car, j'aime
à considérer sorêr comme un parfait avec le troisième radical re-
doublé, comme kônên [Is. li, i3). — Dans le premier des deux
sens qu'il donne, Aboû Zakariyâ a omis le passif [Dav. xii, 1 1 ;
Isaïe, XVII, 1).
Sont. Aboû Zakariyâ dit dans ce paragraphe : rr Sache que le
dâgésch dans le tâw de hêsattâh (1 Rois, xxi, 26) est contraire à la
règle, car la forme régulière est hêsat ou hésît pour le masculin, et
hêsatâh^ ou hesttâh pour le féminin sans dâgésch. v Cependant un
' Uihmâh, /ii, ^^(j, il Iniil ajouter nprès ^:lb, les mois )h Tn^i-:'). — Nous avons
KITAB AL-.MOUSTALIIIk. 95
ioujb iU^X^ nnon <^ l^^i^^î ^-|^jI !i)î nnon <^:>pi^ j^'^ ^on
cA.3l^ ^Jî ^AjUJî ^UJi ^i J.XÀJ1 j.iJ ^ 4^Ji J^i)î ^IaJî \^^^\ ^'j
^b ^ i^i^î:» i Jsj5 j, j^l^Jl ^b ib -jnDnK nnx^Dj »<xâ^ Uy.)^^
de nos contemporains, dont le savoir mérite confiance, vent que
ce dâgcsch soit reconnu comme ayant sa raison d'être. Il dit qu(î
hîfal est une des formes lourdes du verbe ^ ; exemples : hêsar, hêfar;
on peut donc supposer hêsat au masculin, et hésntâh au féminin.
Seulement on a ajouté un second signe du féminin, changé le
premier, qui était hê, en tâw, ce qui donnait hêsat-tâh avec deux
tâw, dont le premier, troisième radical, a été ensuite inséré dans
le second, premier signe du féminin, et Ton a ainsi obtenu hêsattdh
avec dâgêsch. Ce même grammairien poursuit : ff Un exemple sem-
blable est héhheatâh (Jos. vi, 17)^; le parfait masculin est héhhà\
fém. hehheâh, auquel on a ajouté, comme dans hésattâh, une se-
conde marque du féminin; le hê de hehheâh a été changé en tâw^
et Ton a obtenu hehbe'atâh. Un autre exemple est nifleatâh (Il Sam.
ponctué liésatâh, bien qu'il eût été plus correct d'écrire hésétâh, et d'admettre,
selon Ibn Djanàl), un changement de Vé en a, à la suite du dâge'sch inséré dans
le lâw. Mais notre auteur aurait alors indiqué cette transformation.
^ Celte opinion , approuvée ici , révoquée en doute , plus loin , dans le traité At-
tahrîb ivai-taahîl , vers la fin, est définitivement rejetée, Rikmâh , /io, 3G.
' Avec yuUih sous VMéf. ( Voy. Minhat Sdiaï, ad h. 1. )
96 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
^ «XAi?^ /ViM^.^V.WM^'^
^jU^j^j (j>j«Ji JjCx^ c^«>^Â* c3;.iL î*ki> un2 îûi^^l »;5"*>o >6Î îû^r
UJ w
A_3lj ^L^ Lû^U y\^ U ^_)À*^ :iiî 'n li?"»"! m r|i?^T 2^^) npii J^
îû^:? ^^w-x_^ ^j-4 ann ^lûr^i ^^.x-^ <-^J-3 Lfj^ (:5^-«^i J^xx> _^iû^ nnc
du
A_A-i ^^-.l-À-j (ji ^--^^ t^*>^-îî .T^IÛ^^D nMN iVCh^ c^*^ CJ-* f^î
I, 26), où le Ae s'est ajouté au tàw féminin qu'on rencontre dans
niJlât(Ps. cxviii, ^Z).y> Eh bien, cette explication me paraît bonne.
*"//. Racine oubliée. Cependant wayyâ^at {l Sam. xxv, ik) me
paraît venir d'un verbe au second radical faible, car le yod a un
hâmés, comme, en général, les préfixes du futur dans ces verbes;
exemples : wayyâkom, wayyâschob, wayya^af (II Sam. xxi, i5),
waijya^ad (II Rois, xvii, i3). Quelques verbes seulement, qui ont
pour premier radical hêt, font exception et prennent pour les pré-
fixes un patah , comme wattahasch (^Job , xxxi , 5 ) , oii le tâw a patah ,
malgré le second radical faible. Le sens de wayyâ'at se rapporte
peut-être à celui de ayit, qui désigne un oiseau; le verset signifie :
Il se mit en colère contre eux, cria après eux et les chassa. Il
n'en est pas de même de watjya'^at (I Sam. xiv, 82), qui est de
^'âtâh, comme ke^oteyâh [Cant. 1,7), qui peut signifier : penchée,
baissée. On le reconnaît par le patah qu'a le yod, comme c'est fha-
bitude dans cette classe de verbes; exem\Àes :wayya''as,wayya''an,
KITAP, AL-MOUSTALIÏIK. 97
A-jls ^[.*a.jLj^\^ ujuï^J^ ^ ^\ s)é cjUJI :>^IoÎ îJsjfc ^^_J nii* n:i?
D''jin"'7 ^w'd: nc^i; ^3 l^Os^-î tlyî ci^XS ^j^â4 i<>^-^ i j^^ ^"'i-'
lj_^^j> (jî <^<x^ <r>-*^^^ 12 y:^:; r]^i'nn 4^*^ (j^ ns^i? "in^* nî:;i?
î*x_r»-l^ L5i_j.3 nnDi* ynx nD^r "iniir ntri» (j^STj ^ji dlJi^ (:j?r^y
nnD:/* y")N 4^-x_^ j^.^ -j^ri? ^l'^mn ^.x-* (j^X?^ ^sn* it^D 2*]yj
-p-^^-AJi-j^ r^-^Aj 5yA-M*Àj (^JOÎ riTiP 1p3D HDj^n ^^"^ (J-* -^j^ <^-frî
*.AJt^.j »l.À.x.^^ ^:nn ^ddi>3 ^nssir ï^di:; ^.^^^ JsxÀii ^^i Ul^Ij^^^
i D. 85, 18; N 5i, 1/1. —2 D. 85, 22; N. 5i, 18.
waitdad (Os. 11, i5), qui dérive de ^âsâlt, ^ânâh, '^âdâh. Tous ces
verbes suivent cette règle, excepté en pause et à la fin du dis-
cours, où Ton met un hmnés.
^Ouf. Ahoù Zakariyâ cite trois sens, représentes par/ereWe, iv,
3i ; Prov. xxiii, 5 , et Ps. xci, 5 ; il admet que ^efâtâh [Job, x, 22);
et 'êfâh [Amos, iv, 1 3) puissent se rattacher au second de ces trois
sens. Il me paraît plus probable que ces deux mots ont une signi-
fication particulière et qu'ils de'signent Tobscurité, comme on le
reconnaît pour ^êjah par la comparaison d'Amos, v, 8, et pour
^êfàtâh par les mots qui suivent dans le même verset; tandis que
hâtif îf [Prov. XXIII, 5) aurait le sens oppose', c'est-à-dire celui de
taoufàh (Job, xi, 17) , qui veut dire briller, éclairer. 11 existe donc
un quatrième sens, auquel il faut rattacher la forme lourde au
troisième radical redoublé be^ofefî (Ez. xxxii, 10), qui signifie
briller, étinceler; et de même, ke^af'appê (Job, xli, 10), oir le
98 OPUSCULES D'IHN DJANAH.
^.^5 liJvAAAJ A:2^\j 5*.>;-MiiOiA3 %jîJi ÎJsJÙ
^^ JUàjÎ AJÎ A^^ Jb^ lUlp pi*DD nil?j ^3 î*Xiû ^ J.iwii -iii:
' D. 86, 10; N. f)!, 27. Les mots jCDa •îif's ^j; ^^ manquent dans les deux
versions; mais ils se trouvaient dans le texte original de Hayyoudj. Voyez Bikmâh,
6^1, 3i; MiMôirôfî, ad h. 1.
second radical s'est perdu à ia suite du redoublement. Si hâta^îf
et ^efâtâh, comme le prétend Aboû Zakariyâ, avaient une même
signification, il faudrait expliquer Je verset Prov. xxiii, 5 : Sa
perte et sa disparition ont lieu dans un clin d'oeil. Mais ta^oufâh,
he^ofefî^ ke^af^appê forment alors un quatrième sens, qu'Aboû Za-
kariyâ a passé. Si hàtâ^îf est reporté à ce quatrième sens, le verset
veut dire : Ne jette qu'un regard sur lui, et il disparaîtra.
^Our. Aboû Zakariyâ a placé dans cette racine le mot nê^ôr [Zac.
II, 17), qu'il prend pour un nifal, comme ncVor [Ps. lxxvi, 5) et
nâkôn. Il vaut mieux considérer le noun comme premier radical,
et le mot comme un parfait^ de la forme kâlôntî (Gen. xxxii, 11),
yâkol (ihid. xlv, 1) , yàkôschtî [Jér. l , 2 A ) ; schdkôltî ( Gen. xliii , 1 ^ ) ;
la voyelle du premier radical a été changée sous l'influence du
^ayin, influence qu'Aboû Zakariyâ a dû aussi reconnaître pour
' Kamhî, Lexique, R. ij-'S, attribue faussement à noire auteur l'opinion que ce
mot était un qualificatif (^fjp).
KITAIÎ AL-MOUSTALHIK. 99
J<Ai If ni?: J<Ai^ i^NX*^ J<A^ n:;: ^^î i dl^ !^3 mnx m^D ny:
^joA^xit iJ^jû ^ rcip pi'DD 11:?: ^d ^^jco^ ncsn nî^:;'? i'?:)'' x'?!
U ij^^i nir^j "iiDn t^JUà L^ji (3.A4ÂJI il Ltf»^X^xAAwi^ i<x>îî » j^iû
wwiûi UiiLÀ^ î«Xj>-i^ lAâi^ (_J^À:ii SùsjSi ^ ^AA^Ais-l t^*>^iî 9-^À^Î
tjK,A.^i vJC-^j^ Llj.iaAi?i t_>*.lajwSaj' <\j\^i »*«A>ywwAj Uî^ 5wSi> «^«X^aS
' Babli Berâkôt , fol. 3 a.
justitiev son opinion. La racine wri^ar signifie rugir, crier; elle
s'emploie pour le rugissement du lion [Jérémie, li, 38), oii na^à-
roii répond sans doute h yische'agou pour le sens, et à yâkelou
[Nomb. IX, 6) pour la forme. La pensée du verset de Zacharie est
exactement celle qui est exprimée Jérémie, xxv, 3o. Les anciens
sont allés encore plus loin et ont employé cette racine pour le
braiment de Tâne. Telle est mon opinion au sujet du mot tin^ôr,
sans que je veuille accuser d'erreur Aboû Zakariyâ pour la place
qu'il lui a assignée. Seulement, je crois que mon explication
vaut mieux. — Aboû Zakariyâ a aussi passé dans ce même sens
un exemple que j'y place, savoir la forme redoublée, qui, par
suite de ce redoublement, a perdu son second radical, '^ar^'êr
tita/ar [Jér. li, 58). Le premier de ces mots est un infinitif,
comme kalkêl [ibid. xx, 9), et Vautre, un hitpnël , est l'exemple
que je voulais mentionner. Le sens est : Ils seront secoués et
ébranlés, et le verset de Jérémie répond à celui d"P]zéchiel, xxvf.
100 OPUSCULES I)'IP,N DJANATl.
n^u'i-nn c^-^i^^y^i n^m^PD li-ni' nnrnn bin mon J^x? o\jj i)i
ly ^^^ -ly-iyn n^Dn bi< n:D (^*x_â_^ ^j^-^-^^ ^*^-^ cj-*^ "j^mDin
Mivjn DNT "n^:;n nx D^i:in ib^'^T ni:?^ r^i? "t^u*"; n:; ^3'?t^I^ Uî^
Uî cnmrD h*j Lî^DH p'D"? ."nri nî3i:*D _^-^^ j-i-5 Is-^j ij^^-4-
10 — Il faut encore rapporter ici hlCar'^ûr [Ps. cii , 18), qui est le
redoublement de ^ér [Cant. v, ti), bien que la voyelle soit changée,
et qui de'signe Thomme qui consacre ses veilles à l'étude. Les
mots W, '^orêr [haïe , x , 2 6 ) ; y ê'^ or ou [Joël, iv, 1 2) ; ta^îrou et te^oreroii
[Cant. II, 7) appartiennent à un même sens, parce que tous ren-
ferment l'idée du mouvement. — Aboû Zakariyâ a négligé un
autre sens, savoir celui de we^orâh [Is. xxxii, 11), et de me^'orêhém
[Hab. II, i5); le premier mot est un infinitif sur le modèle de
rô^âh [Is. XXIV, 19), infinitif de terô^ém {Ps. 11, 9), avec un hê
ajouté comme dans peschôtâh et hàgôrâh qui Faccompagnent;
me^ôrèhém est, selon moi, le pluriel de ma^or^ comme mâkSr, mâgôr,
mâlon. Ma'àrêk (Nah. m, 5) est d'une racine différente, d'une
racine au dernier radical faible, de hé^ëràh {Lév. xx, 18). Sans
suffixe on disait peut-être ma^ar, comme mimma'^nl [Ex. xx, 6, et
passim), de "àlah; ou plutôt, ce qui vaut mieux, ma^àrék, comme
KITAH \L-\K)USTALIlIlv. 101
^1^_^J3 p!^\lî Ua^^ T^^^ mi'n^ c^x^i :^Ajt.^ Dnmi^D by^ ni^i
%..^Jl jjljj ITC i^jj (^ n>*D i^il^^'î S^ ij^3 ^-^^ "jTi'D i resi\
mcCàséh, mar^éh, et eu ajoutant le prououi mdârêh, couime marêk
[Gant. II, ik). IJu autre grammairieu a pris le mêm de me^ôrêhém
et celui de ma'ârèh pour une lettre radicale, sans rattacher ces
mots à une racine connue : selon lui me^orêhém est le pluriel de
ma'ar = scha'ar. Ma méthode, à moi, consiste à rapporter un
mot inconnu à une racine connue aussi longtemps que l'analogie
et l'induction applique'e aux formes grammaticales ne s'y opposent
pas; nous avons ainsi reconnu le rapport entre me^ôréhém et ^ôrâh,
et entre ma^ârêk et hé^cnih, d'après une analogie grammaticale
exacte. Les quatre mots ont la signification de mettre à nu, dé-
couvrir; seulement, les deux premiers viennent d'une racine au
second radical faihle, et les deux autres d'une racine au troisième
radical faible. Du reste, si le méni de mcCàrèh était une lettre ra-
dicale, et que ce mot, sans sulfixe, fût nui'nr, comme scha'^ar, le
[)luriel serait me^arim, et, avec h^ sullixe de la troisième personne
10^ OPUSCULES D'IBN DJANAII.
J»_x-jLJÎ -s^lj ^-A«» LjL^Uij u-^..?^ «Xi>-i^ (ja^ (j^-*4^ i*^-^ C:^• j^
A_^Â ^i^Ji S>ibi?D iCJj <^ inND ViDp D^jD ^D \y\s J.^^î î*Xiû ^
w^.i5i j^jj_5 en:!: iddn □''sdid'i d c-^i£> Jvil^ -it^nd ^:22p n^2B Sd <i
' D. 8(), t5; N. 5i, 33.
\
rlii pluriel, ma'ârêhém, coimuo schc^àrîm, scha^àrêhém (Ei. \xi, 'io).
— Dans le sens qu'Aboû Zakariyà mentionne dans cet article on
rencontre une forme qui redouble son premier radicai d'une ma-
nière étrange, savoir î/e"^oWow (Is. xv, 5).
'^Out. Dans le premier des deux sens, Aboû Zakariyâ a oublié
le hitpaël [Eccl. xii, 3).
Paar. Oublié. Cependant on a la forme lourde peàràk (h. lv,
5); futur, yej'aêr, cifaêr [ibid. lx, 7); infinitif, lefaêr [Ezra, vu,
27); nom, iifâràh [Is. xxviii, 0) et tifârét [Ex. xxviii, 9); hitpaël,
yitpfVér (Juges, vu, 2), hilpaér [Ex. \iii, 5). L'«/^ s'est adouci
dans parour [Joël, 11, 6) d'après le paradigme j9a7oM/, avec redou-
bleuient du réscli, comme dans scluCârount [Jér. xviii, i3), de la
même racine que haschschô'^drim [ibid. xxix, 17); le sens de Joël,
II, 6, ressemble à celui de Joël. 11, 10. On a voulu conipaier ce
parour avec bappàroxir (1 Sam. 11 , 1 A ) ; c'est \\\\^ opinion absurde et
KITAB AL-MOUSTALIIIK. 103
njD-iNm n-iND p]yDD ■jnnx indu iV"? ^.i^i ^^.j ij^^^ i*, JU^^iil
JL^-x-A_Awi Uî^ nS rmxD nnm a^D^^'n ^^y Sd u:p rnD:?D2
'•^nnD'? L»^î^ Liûj..M^ ^x»llâ^ ^^^3^ ^^î iDîjr pnnxn nn -n:!7N -j'7D
' I). 87,/»; N. 5^, A.
une comparaison détestable^. — - Un autre sens de la racine se
trouve dans tefaêr [Deut. xxiv, 20) ^ pou'râk [Is. x, 3 3 ) , joo Vofrtw
[Ez. XXXI, 5); ce dernier mot signifie : les branches, et lô' tefaêr :
ne ramasse pas les olives qui sont restées sur les branches après
la cueillette, de même que de la vigne il est dit W te^olêl (Lév. xix,
10), ne grappille pas. Le sens àQ.fo'rôt est attesté par Ez. xxxi, 6,
oii ce mot répond à se^appotâw; celui de W tefaêr, pour inter-
dire de prendre ce qui est resté sur les ^oVof, branches, repose
sur un idiotisme de langage, qui est un des plus concis et des
plus élégants que les Hébreux emploient. Ils disent de même
'^issemo (Jér. l, 1^) pour casser, briser les os; libbabtinî [Cant. iv,
9), tn m'as enlevé mon cœur et mon intelligence; wayyezannêb
[Deut. xxv, 18) et wezinnabtém [Jos. x, 19), pour attaquer l'ar-
rière-garde.
Pou'ah. Dans le premier de ces deux sens, représenté par Cant.
' DoKitascli , p. 00.
lOli OPUSCULES D'IBIN DJANAH.
"ihv ^:: m^^n yb'j n^DN* n^D^ nsn a^Xs. ^l.A.jiJl^ J^ji-lil J<xxl\
L-t^-j J.JL^Î^ '?i\nN'7 \"np^*im _^-i6^ î*x-=a-)^ Uy ^ijS^^ pv:^
^Ai.Ji ^1^5 nrj"' -i"!!:^ ^j) <ia ^"îd:? pis"» naini piîî"' pxi ^iûj^i*.!
(j^ ^_.«^4!> (j^^ cK-*-^ ^■•>^ î^'nS |"ip2i i <xjl:c^j nb^t^p: p pn'j^ 'D
Jj-aJI i*Xià î*Xi>- ^xi 0,A«^^Awi bi^ pi?!"" n'?
^^ in^ n3n^2:N 2^z'^ 2'>vîi ^-^j js n^5î^ n^iM «j.-5j^_j ^ n^î:
uX^nn^ iD^irn i ^;^i^ ^^_5 ^jIaaaàj! ^^^ ^àj^^jcA! A^l\ <k^j a3^5^
1 D. 89, 16; N. 53, 3i.
11, 17, Aboù Zakariyà a passé une partie de la l'orme lourde
Ez. XXI, 36 , et Cant. iv, 16.
Souk. Aboû Zakariyà donne un sens [Isaïe, xxix, 2), et en né-
glige un autre, yâsouh (Job, xxviiu 9, et xxix, 6), comme yâsoiir,
yâschoub. Le schaikli Isaak ben Gaktilâh croit que sâkoun [Is. xxvi ,
16) est un pluriel du parfait de cette racine que nous complé-
tons; le ?ioun est ajouté comme dans yûde^oun (Deut. viii, 16),
J'approuve fort cette opinion ^
SU. Racine passée. Nous trouvons le hifil: âdténnâh [Is. xxvii,
h), comme àschîbémiâh. Peut-être hissîtou (Il Sam. xiv, 3i) vient-il
aussi de cette racine, comme nous Pavons expliqué dans l'article
Loun, c'est-à-dire que la douce quiescente qui, après le hé, doit
remplacer la lettre omise, et qui est ajoutée dans hêschîbou, fié-
bfou, héhîmou, se trouve ici insérée par un dagêsch dans le sâdê^^,
' Voy.iRi7ema/^, 36, 3. Sa'adia traduit égaloijioil : U^ IjIaJ \y^^. — -D'après
KITAB AL-MOUSTALIIIK. 105
LAi-ji (^^^ jii<kJ JsJC^l- in^l'n ij-* :>lAaJl i ^S-Jv^i iD^pn_5
yi c^ in!i^ CWD -):?^n ^rnon n*im ^r* ^-^^--^ ^Lx-ii n^îîD in^^jn
u
y^_5lj_5 i^L, Liû^b ^Jl Jl-x-iJ^ii ^J^ ini*^ niîm n-'îJD in^^in (j^Xj
DiiDi ^l.^ i ^S'ù^x^ ^^ vili J^5^ n^îiD_j n^'in ^iû*x» ^^ ^l^aJi
• •-iV ».!• ..K 1L«^\ ^1 /^A
OU bien il y a mëtatlièse de .siY (yâmt); la lettre qui, dans àfitéu-
nâh, était second radical, est devenue premier dans hissîtou, qui
s'est forme alors d'après hissîbou (de yâsab). Massît {Ez. xxi, 3)
admet les deux mêmes analyses que hissîtou. Ces trois mots, âsî-
ténnâh, hissîtou et massît pourraient aussi, comme wattimit ils. ix,
17) et yissattou [ihicl. xxxiii, 12), dériver d'une racine sans lettre
l'aible [nâsat)\ le dàgêsch, qu'on devrait alors trouver dans le sâdê
de àsîtennâh, aurait été supprimé pour alléger la forme. Tous ces
mots ont peut-être aussi yâsat pour racine : âsîtéîinâh proviendrait
alors d'une métatlièse de yâsat; dans hissîtou et massît, le premier
radical aurait été inséré dans le sâdê, comme dans hissîbou, mas-
sîb; on aurait procédé de même ^omv wattissat Qi yissattou, comme
dans éssâk [Is. xliv, 3) yisserêhou (ibid. 19). Mais quelle que soit
la racine de yissattou, le dâgésch du tâw provient de la pause.
Hayyoudj (D. 09, 12; N. 3/i, lû), Ibn Djanâh (Rikmdh, 78, 27) et les autres
jjrammairiens anciens, IVt long dans des exemples comme yàkoum [^out yikivôm) ,
et Ve long dans hèhun (pour hikyîni) renrerment des quiescentes douces, âlpj q[
jjôd, destinés à compenser le second radical omis ou privé de sa voyelle.
106 OPUSCULES DIBN DJANAH.
(jU nN2 DDnnN* ^j:n ii-j) (_^ nii^^ iVi<D vWî ^j^^é» i Jb }<ip
J^A_« ^\ Jyij ^1 t^.^^ (jl< Ijçî^ ii^A^ nN3 i>i HND DD^nx ^::nj
j«.-jî 3<._j :>i^î ^^ yi_5 eA-3_J^ ^U Jsxi ^ (^«xJî -|'^ na^b -j'? nrn
ti o^j :^ ^-r»î_^ v«ÀA*A£> ^x^ viii Jsm9 nN*3 DDnnx '•^jn J^-« iU^
HN'p N*^1 T*^\S*3 iâÀ>îi i«XiÛ iC^liii
v->.ÀJ^ Aj|^.3 ^ AJi (_^ ^î^ J<-aJ:> t*ki£)^ □^Î2DC'* D^^bb IjID: >t^
^^3 vilJJs5"(jl< ^U ^-l^^i^ilî^ j^ij.^ l$0^5^5 (jv^:^o ^ÀjSÏ^^
• D. 8ç), 2 1 ; N. 53 , 1 7, qui n'a que Je mot ?f)5. — - 1). 6() , /i ; N. 89 , 11.
koii . Dans cette racine, ALoû Zakariyà compare kaàh {Lév.
XVIII, 28) à baâh (I 6'am. xxv, 19). S'il veut dire par là que kaâh
est un fe'minin du parfait ayant ie sens du futur ', ia comparaison
est fausse, puisque baâh est un qualificatif; il aurait dû comparer
bâzâh (II Rois, xix, 21), qui est bien un féminin du parfait^. Si,
au contraire, son intention avait été de prendre kaâh pour un
(jualificatif, comme baâh, il se serait arrêté à un sens peu accep-
table, et îfâ'âh devrait être précédé de hî\
KouL Dans l'introduction de la dernière section, au chapitre
du nifal, Aboû Zakariyà place wenâhottou [Ez. vi, 9) à coté de
nâhonou [Prov. xix, 29). Cela prouve d'une manière évidente
qu'il avait lu ce mot sans dâgésch dans le têt. Nous le lisons avec
dagésch et le trouvons ainsi dans deux bibles correctes. Tune de
' En effet , les Chauanéens eux-mêmes n'étaient pas encore expuisés.
- On le voit par lâ'àgdh, qui suit. Bâzâh est, en outre, le seul exemple certain
de celte l'orme ayant l'accent sur Tultième, et qui puisse servir de modèle à kadli.
L'auteur àa'Enhahkéré' rappelle en quelques mots les deux opinions deHayyoudj
et d'Ihn Djanàh, (Voy. aussi Likkouté Kadmôv. p. 70. )
K[TAH AL-MOUSTALIIIK. 107
:i)^j (j^s. nriLûp:! i^^^ ^<kii (^>Si ^5^L<M^il ^jX yî (j-^^^ jî
vXjfc-î^ (^x^ ^ (\j\.Aa3Î Ijji^J (ji '•'^^jÎ (j-^-f^ lîûpjT (J^-»^ *Xr»-! Qj~*
4^5 i'7DD tûip^ Tù\s* nîûtûipniXi Dnîûp:T "inn îûipN <^^J»-^ ^î ^^^t
i^îji> (j^ l^ yi*xit ^î:?Dj n*Lûp: Dn'^jDD itopai c^*^ (^*3i i^^*^ ^^
' D. 66, i5; N. 3(,, 23.
'Irak et l'autre de Syrie. li dérive, dans ce cas, d'une racine gé-
mi ne'e, comme wenâgollou [haïe, xxxiv, h). Mais, sans dâgêsch, il
viendrait de kout, comme Aboû Zakaiiyâ le croit. A l'appui du
dâgêsch vient nâketâh {Job, x, i) , que je considère comme un nifal
de kâtat, de même que wenâsebâh [Ez. xli, 7) vient de sâbab, et
wenâbelâh (Gen. xi, 7) de balai. — Ounekototém (Ez. xx, /i3) dérive,
selon Aboû Zakariyà, de houl; mais ici encore, la douce quies-
cente qui, dans ounekôtôtém, est second radical, remplace peut-
être une des deux lettres semblables de wenâkôttou. Il pourrait y
avoir aussi deux racines dans le même sens : âkout [Ps. xcv, 10),
(mnekôtotém, waétkotàtâh [Ps. cxix, i58), yàkot (Job, vin, i/i),
qui, dérivant de kout, auraient le même sens que wenâkoltou et
mlkelâh, qui ont kâtat pour racine. Cependant, si le têt de wenâ-
kôttou était sans dâgêsch, alors nâketâh viendrait de nâkat. — Un
lecteur me blâmera peut-être de ce que je mets en doute si, dans
Ez. VI, (), le têt n un dâgêsch ou n'en a pas. Qu'il sache que ce
108 OPUSCULES DIBN DJANAH.
,^j^ X-j\ A.A.i c_>.Jl_la.Ji-i vilii) ji^Xi P^Stl] ^ XX^byJi, (j^^^^3 i^w-ÀJ ^^
otj:wlx2.iî CJ-* ^-^ Lcî -^.^:=5-xiî ^j_* S b sXÀ:»:^*.! j.A.Si ^j! (_^»XÂi VL>-^^
itXiû bi>!^J^ ii> IàjUj tl b«XA.ft (j*.^^»X*./o uÀxi^xJÎ^ (^iAxii Ajfî biS
jljiJl^ r"?!/' ypi l.iû<x.--i Ayj\ i;j>\s ^j^à^ i*>^ ^i P^'^ yip
''^'\}n ^1 j.\M*x^^ n:iy^nn njiD^nn i^.jj ^^ aà-o njri"'pn ^oU Joti
bu
U5^ (^*ii J*A»^ VP"^ U^ 'J<A*Î ^jw* *.jî fi-^j^ CAis^Jj yp ^*^ (j-«
U5^ (jv^Aii *K.5^Î ^ls.*X3^) dLJi>^ -j2îp v^»p vîp i\é y\^M2l\i ^A^
' D. 91, 3; N. 5/1, -Ji).
(loule vient du respect qu'Aboû Zakariyà m'inspire et du rang que
je lui connais dans la science; autrement, je me serais prononcé
catégoriquement pour la racine hâtât. Ce qui me l'ait en outre
hésiter ici et ailleurs, car avant tout je tiens à affirmer la vérité,
c'est que les copies de la Bible sont notre principal moyen d'éta-
blir un texte correct, puisque les maîtres pour nous enseigner et
nous instruire font défaut dans notre temps et dans ce pays.
Kous. Aboû Zakariyà mentionne trois sens : h. xviii, 6; Gen.
XXVII, Zi6; Il Bois, iv, 3i. Il en a passé un quatrième, le parfait
hêkîs {Ez. vil, 6) , et le qualificatif /mMïsowwA {Ex. xxvi, /i) , d'après
la forme de hattîkôndh, hahUônâh. Le passage d'Ezéchiel veut dire :
Il est arrivé le terme qu'il t'avait fixé, la limite qu'il t'avait déter-
minée; hêhîs emprunte donc son sens à kês, sans être à mon avis
de la même racine, car celui-là est de kous et celui-ci de kàsas,
comme on le voit par le dàgéscli inséré dans le sâdê dès qu'on
ajoute les suffixes : kisso, kissl, kissék. Le mot hakkisônàli , qu(î
KITAIÎ AL-MOIJSTAIJIIK. 109
a y^j^jM^i-.jL.i (^.xX\ ^ jv-^ ^j~* A-jî x^.i {xkï *xjj U.J ^i^ njiîi"'pn
:>^^rw ^ j^l\ cU^;;^ ôî^lo' ujLUJî^ ^^à^Â (jî kxj >yi AAi^JaJi
^.x^ ^i D^^n '^D mpi: ^^ Dm -ipi c_jLaJI î*Xiû i ^.ii^^sl mp
ID^^ ^D m^p ^3D^l c^x^ CJ-* nni Ipl ,j^ ^Uâj*^ 1% *Xa^î^
' D. 91, 9-10; N. r)/4,3r)-36. —2 p) ^jg^ j^. |yj 55^ 18. — -^ D. 92, 17;
nous avons rattaché au même sens, signifie ce qui esl à l'extré-
mité, car le terme et la limite d'une chose, ce sont les extrémités
qui en sont les limites.
Kotir. Ahoû Zakariyâ a réuni wekôr [Gen. viii, 22) avec mekôr
[Jér. II, i3). Mais ce sont deux sens, et le premier se rattache à
kârâtô [Ps. cxlvii, 17) ^
Kousch. Ouhlié; cependant voyez h. xxix, 21.
Boum. Ahoû Zakariyâ dit dans ce paragraphe : rr Sache que érô-
màm i^ls. xxxiii, 10) est pour étrômâm, et le résch devrait avoir un
dàgésch'd cause de Tinsertion du tâw. v II ajoute : cril en est de même
de yiraddof[Ps. vu , G ) , qui est pour Tjitraddof, et où le rêsch devrait
avoir un dâgéscJi, et de ha'iddàrôsch iddarèsch [Ez. xiv, 3), où,
selon moi, l'^/e/" indique la première personne, et où le dâgésch
du dâlét provient de l'insertion du tàiv.-^ Je n'approuve pas cette
' Voyez Kit. al-ousoul, rac. iip. Hayyoudj n'a pas celte racine; Ibn Djanàli
parait ici la rattacher à "5)p, et ne la nomme pas plus loin parmi les racines oubliées.
110 OPUSCULES D'IB^ DJANAH.
^.J-t^l^Ji c^l.i\C>l ij^ ^l.«*.Aîi ^^ V_>.i-I OtJl» ■^'l-Tr^î Jljs.ji ^ji l^î^i
?]DN^ r|DNn Sdn^ H>Dxn nNi ]n:^ ]r)2n ^d ic.j) <^j*X-^.^ -^mn
^_3Î J^i bî^ iDDnnn iDDnn^ iDcnn^i niyn "iidd iDin anix
' D. 1)3, i;N. 55, 35.
opinion, qui est évidemment fausse, si Ton veut bien l'examiner.
Je pense que Xûlèf àQ haiddârôsch remplace un hê, et que la forme
primitive aurait été hahiddarôsch; mais il a paru plus facile de
prononcer un âléf au lieu du hê que de réunir deux hê consécu-
tifs. Ce mot est donc l'infinitif du tiifal, précédé d'un hê inter-
rogatif, et est formé comme hinnâton (Jér. xxxii. A), hê'âkdl [Lév.
vn, i8), hê'asof [WSam. xvii, ii), et les deux derniers exemples,
sans l'influence de ïâléf, auraient un dâgêsch comme hinnâton. —
Aboû Zakariyâ dit encore dans le même paragraphe : rr Sache que
wayyêrommoii [Ez. x, i5), yêrommou [ibid. j'y), hêrômmou [Nomb.
XVII , 1 o) sont pour wayyitrômemou , yitrômemou et hitromemou. r) Mais
ces mots me paraissent fort bien appartenir à des racines gémi-
nées, comme je l'expliquerai dans le paragraphe râmam. J'y expo-
serai en même temps sur êromam mon opinion, qui diffère de
celle d'Abou Zakariyâ.
K[TAIi AL-MOUSTALIIIK. 111
n:?T <^L i Jl;?^ v_Ài^il J.^1 ij^ yDp ^l^ a.aAj ^*xJI jIaJI (jvjtîl
1 D. 93, 18; N. 50, 8. — 2 F). i38,3;N. 95, 3.
Rou'a. Dans le second sens, représenté par haïe, xlii, i3, el
Ps. Lxv, i/i, Aboû Zakariyâ a oublié le passif î/eroVf (/s. xvi, 10),
qui peut être le futur d'un verbe, dont le troisième radical serait
l'edoublé, et dont le sujet aurait été omis sur le modèle de yekô-
nên [Jes. lxii, 7), ycschobêb (Ps. xxiii, 3). Le ^ayin devrait avoir
un patah, à cause du second "^ayin qui le suit, mais il a kâmés
par suite de la pause. — Dans le paragraphe nTàh, en traitant
des verbes au troisième radical faible, Aboû Zakariyâ dit : ff Quant
à rê^îm lehhro'e'a [Prov. xviii, 2/1), târfî rê^a [Mie. iv, 9), ils ne
sont pas de cette racine. ^^ Mais il n'indique pas à quelle autre
racine ces exemples se rattachent. Je pense que c'est à rou^a, et
j'ajouterais même que târfî rê^a a la même signification que yârta
(Is. xLii, i3) el herè^oh [Ex. xxxii, 17), où le hè est un prononj
qui se rapporle au peuple et remplace le wâw; et non pas le sens
de rê'^îm lehitro'ê^a^ comme Aboû Zakariyâ le prétend. Le mot ri'' a
112 OPUSCULES DIBN DJANAH.
"îP^înn ^D «tX.*-j 2>^3-3 nn!i^ r|x ^^n^ di'h :;-)^i (^x-« cj-* ^"i ^2;nn
•"iDn "^N b:ib:n yiiT ^^iû^ <^à^ i>_^£*-Llî JUà35)L
i^JULi otJ^Ji 5«X.^ t^J^iJi *X.S_. i:»d:2 I^Xirn S;-'^*)^^ ^ 12KÎ^*
' D. i)(i, 9; N. 55, 93.
Ta induit en erreur et il ne s'est pas rappelé le passage de l'Exode;
cependant le paradigme rê'a et rê%, pour la racine au second
radical faible, se retrouve dans rêah et rêhà, zér et zéro, 7iér et
néro. Une preuve que dans le passage de Miclia cette racine a le
même sens que dans Jos. vi, 20 et Is. xlii, i3 est la fin même
du verset de Micha.
Rous. Dans le second sens, pour lequel est cité Juges, ix, 53,
Aboû Zakariyà a oublié la forme légère, haïe, xlii, /i. Ou bien,
aurait-il cru pouvoir laisser de coté cette forme, parce qu'il men-
tionne le nifal [EccL xii, 6) qui en dérive?
Schaat. Oublié. La racine se trouve Ez. xxv, 1 5 , et avec àléf
adouci ihid. xxv, 6 et xxviii, 26. Le mot haschschatîm, dans ce
dernier passage, ne doit pas être comparé au même mol qu'on
rencontre ibid. xxvii, 2 G. Celui-ci se rattache au mot mâschot (ibifJ.
XXVII, 29), aviron et signifie les rameurs; l'autre est homogène à
un mot syriaque qui a le sens de insulter, mépriser. En effet, le
KITAB AL-MOUSÏAMIIK. ]]:\
^J^ iDy îDNu'i r^i' îDM mjnrij jUAr^^Ji^ ^îj^))^! sUx^^ al»^-»*^.^
1~)DD Jw_A_^ j..A^S5 1-/-X l^Aâ J.-o^)_5 liûiXxj ^Jî <\AAAiI ô».-»-^î
r:3 (i?i:^ ^-'i^i :^-A_A_i i)î 4X.^.j :iJ oui^iî ^î ^5 nm iO) ^^ \ya
l*X-£5 '7lî<î^» (j_^Xj (ji (^S^jÇ ^i ^1 ^^î^ b^iVS l^NU^ blNu* ('7iVi:;'i
tnrgoum de wayyibéz (Gen. xxv, 36) est weschat, et haschschatîm
ôtam {Ez. xxviiT, 27) veut dire : Ceux qui les insultent.
Schaal. Racine passée. En voici des exemples: Gen. xuu, 7;
Exode, xni, i/i; Juges, \iu, 2/1; ibid. xiii, 6, où sche'iltthou a
/iîVeX sous IVl/p/et ressemble h yelidtîhou [Nomb. xi, 12), yelidttkâ
{Ps. II, 7); I Sam. VIII, 10; î6ic/. i, 28. L'impératif est sche'al,
scha'àlou {Ps. cxxii, 6) avec patah sous le schîn, de même que
tci'àmou (ibid. xxxiv, 9), rahâkou [Ez. xi, i5), qui sont aussi deux
impératifs, ont le premier radical pourvu de patah. Le patah qui
affecte ces lettres et d'aulres semblables provient des lettres gut-
turales qui les suivent; la forme primitive est partout avec hirék,
comme schimrou, schim^ou, imrou. Le nifal se rencontre Néh. xiii,
6; I Sam. xx, 28. La forme lourde est wescJuéhu [Ps. cix, 10),
comme dibbêr, à l'exception cependant du dâgcsch, que Vâléf ne
prend que rarement, ou hïen^ schaôl y eschaàlou (Il Sam. xx, 1 S). Ce
mot scha 61, qui n'a ni la forme de dabbér (ibid.), ni celle de mâ'én
lU OPUSCULES D'IBN-DJANAH.
nx "|"i3 'm ^vX-Aû...-* AJii DDnx "jn^ 'j")D''T *>^-i-^ jfc^* ^Xj^XAi^xii ^i
»*Xi5 î^^.ii.A».i *xi^ n:*LDp nnx n^xîr ^rw^î^ ^t^yÀJî ^j.^^aaS'^^
(^Ai.Ji ^^y^^ vJti^i iy^U otiiJi c:^^' h:iD^ Nnt^j cjvii'^5 c>.^"
(£'^. XXII, 16), pourrait être attribue à la Ibrme Je'gère. Il peut
aussi être un infinitif de la forme lourde, weschi'êhu; dans ce cas
il devrait avoir un dâgêsch dans le deuxième radical, et serait
comme yassôr [Ps. cxviii, 18), qui est aussi un infinitif de la
forme lourde; mais Vâléf n'admet pas facilement de dâgésch. Un
exemple pareil d'un infinitif de la forme lourde, qui est ainsi
vocalisé et qui est sans son dâgésch, est wayyebârék bârok (Jos.
xxiv, 10), qui est l'infinitif de bêrak [Gcn. xxiv, 1). Cherche à
comprendre et à retenir cette rare particularité de la langue, car
elle fait partie des mystères que bien des hommes intelligents
ignorent. — Le nom est sche'èlâh (I Rois, 11, 20), et schêlâtek
(I Sam. I, 17), en supprimant l'^î/e/" dans l'écriture et dans la pro-
nonciation à la fois, et en reportant la voyelle sur le schm; ou
bien, sans que cette voyelle soit reportée de ïMéf sur le schîn,
puisqu'on trouve scheëlulî (Job, vi , 8). Schêlâtek serait alors pour
scheëlâlêk, et après avoir adouci ïâléf, on aurait donné au schîn un
KITAB AL-MOIISTALIIIK. 115
VDp twi ^-JÎJDpJi ^-^ <\.JLaJîI cj5j5^^ f»*^^'*^?» ^ ^^ iiÂAAîl olJ^J|
liXiû (j^ c^^i 5Ujc*j.i^i <^jco J.-c>iii i_5 n!î ^iû_5 ]îop Uî^ '?n:i
□^:dd ")Nîr: JLx-À_j:i)Î3 ^jbU J^*j ]îûpn "ikî:; »j.5j^j ^ -in::;
(^.^Jî ^ LXS^:*- îyiiî^ u>.^:i)l «*Xi5 îy*x&- Uj Ks^j\ ^1 nîjj
^ iiîL al-omoul, col. 695 : ^c <^^.
sêrê, à cause de la douce quiesceiite qui se trouve entre cette lettre
et le lâméd, savoir VâléJ' adouci; ces lettres douces ne peuvent être
précédées que par un grand kâmés ou un petit hhnés, c'est-à-dire
un sêrê. — Il existe de cette racine un autre sens qui se rapproche
du premier : le hifîl, I Sam. 1, 28; Ex. xii, 36, et la forme
légère, 1 Sam. i, 28 ^ Je rattacherais volontiers à cette significa-
tion I Sam. n, 20, que j'expliquerais : Il le hénit pour le remer-
cier du présent (pi'il lui avait fait, c'est-à-dire du fils qu'il lui
avait donné.
Schaar. Racine passée. Voyez cependant le parhiit I Sam. xvi ,
1 1 ; le ni/aï, Lev. xxv, 62; Nomb. xi, 26; Jér. xxi, 7. Le nom est
sche'èrît; et en supprimant Vâléf, et en rejetant la voyelle sur le
schîn, schérît{l Chr. xii, 38). La forme lourde se trouve Ex. x, 12.
Soîi\ Omis. Voyez Ps. lxxxix, 10; Job, xx, 6.
' Ce sons est celui de i_n$^5. donner. Voy. Kit. nl-omcnd, col. OqT).
8.
116 OPUSCULES D'IBN-DJANAII.
cj>^_li^ ià%^J\ (jl ^j J^Àjî^ ^-ir^-ni <-^^ ^^^jî »j.a^àj (jKi nn^îj'_5
nnc; ^d i JUj ^î ^^ST^ *xi^ p'? pnî ^^^^ ^^^ p::;^^' ^^^ L^U js.5"
Jw^!i/| yî^ Tnnt:^ rnnn <^^i cij^-^it c^î^s <j^ aj\ nn^2 mD Sk
rJD^ Dl^/ri JsA.^ pnN'D D^ir-»"»! ^_5.S^j ^î cjUJI i*ki5 ^j^Sjî m^
1 D. 97, 2; N. 57, 32.
Schouah. Passé. Cependant schahâh [Prov. 11, 18) est, à mon
avis, du sens de schouhah et schîhâh (fosse), et le verset veut
dire, au figuré : Cette femme a creusé sa maison et lui a donné
une issue vers la ruine et la mort. On peut encore rattacher à
cette racine bischehoiito [Prov. xxviii, 10), où le wâw et le tâw
sont ajoutés, comme dans eijâloutî [Ps. xxii, 20), gêrout {Jér. xli,
17), ^cdout [Ps. XIX, 8); seulement, dans schchout, le second ra-
dical a disparu comme dans seson [Ps. cxix, 111) et zeddn [Jér.
XLix, 16). Il se pourrait que schàhâh fût d'une racine géminée,
comme Job, ix, i3, et que le hêt dût avoir primitivement un
dâgêsch, comme hattâh [Jér. xiv, Zi); mais je préfère le rapporter
à schouhah. Il n'est pas impossible de dériver schehoui de la racine
schahâh, et de le comparer à rcout [Eccl. v, 10).
Soum. Aboû Zakariyâ nie que wayyîsém [Gen. l, 26) puisse
être pour waijyousâm [ibid. xxiv, 33). A mon avis, cela est admis-
sible. Voyez le paragraphe yâsak (ci-dessus, p. 02).
KITAlî AL-MOUSTALIIIK. 117
:?CM T'^'i^T Uî^ cjjU^MI /lV.x-jt.li Jlx3^ii (j^ n:;c* v^ i J^ >'i*c;
jLaJÎ^ n'? IV IZ'ii l4*X-ra*î CJM^*-* J^J^^\ î<Xi£> d jS^i lier
n-nî:;m ci^3b c^*-*^ 'Jii' /«s-'i; pî:;^ ■j^d'? ne^m nnp nSt ^:mîy^c
' D. 1^10, 12; N. 97, i3. — - D. i/io, i/i; N. 97, 1^. — "^ D. 97, i3;
N. 58, 10. — " D. 97, âi; N. 58, i5.
Schou'a. Dans le paragraphe schaâh du chapitre des verbes au
Iroisième radical faible, Abou Zakariyâ dit : (^ Hâscha (Is. vi, 10
et Ps. XXXIX, i/i) n'est pas de cette racine; ^ mais il n'indique
pas de quelle autre racine ce mot dérive. Je crois qu'il vient, dans
les deux passages, de schou^a, d'après la forme de hâschab [Ez,
XXI, 3^), et, bien qu'Aboû Zakariyâ les cite avec deux sens dif
férents, je pense que tous deux ont la même signification. Le
verset d'isaïe veut dire : Et obscurcis sa vue; la racine est congé-
nère à une racine syriacjue, puisque ivetâh [Lév. xiv, ^9) est tra-
duit dans le targoum [)ar wîschoua, et c'est connue si le prophète
avait dit wé^ênâw {ou ah, comme Isaïe, xliv, 18. Le passage des
Psaumes signifie : Abaisse ton regard; c'est-à-dire soulage-moi.
Schour. Aboû Zakariyâ cite pour le premier des deux sens qu'il
indi(|ue Ps. vu, 1 ; pour le second Nomb. xxiv, 17, et h. lvii, 9
Il ajoute : ffUn troisième sens se trouve dans outescliouràh [[ Sani-
118 OPUSCULES D'IBN-DJANAH.
<N.:oili& (^l»jc: |D^d Y^^'^ ''"it^^m aa-o 0^^ ^^ *^-«^:> U aj^x^û <xj
«iXiû^A^ n'T!t:;D3'i hp^D2yi>^ *<xÂ^ jUiî ^^^.ÂJÎ i j5jv ^ -ne;
w
n-ni:? nion nt:;! *i^ï i i-nii:; ^î ^.ijc-sj l\^ MxM yfs^ (j-«-»^î^:>
^^ J.J»xil^ nDViO i^j; ^ <^xiî îiXiû^ J.^^1 l*Xi6 ^j^ ntoni iU^
^ D. 97, 26; N. 58, 18. — "^ Vers. hébr. : me )ra onuT or.
IX, 7). 75 11 ne me paraît cependant pas impossible que ce mot se
rattache au second sens, savoir à àschourénnou , et désigne le sa-
laire dû au prophète pour sa fc vision ^ et pour le conseil qu'il allait
donner^. Si, au contraire, teschourâh a un sens particulier, comme
le prétend Aboû Zakariyâ, et qu'il signifie cadeau; alors wat-
lâschourî [Is. lvii, 9) peut aussi être traduit : Tu as fait un ca-
deau, un présent. Dans aucun des deux mots, le tâw ne fait
partie de la racine ^.
Sour. Pour le second sens, Ahoû Zakariyâ ne cite que mesourâli
[Lév. XIX, 35). Il aurait mieux fait de donner un exemple qui
indiquât un verbe, puisqu'il ne s'attache dans ce livre qu'aux
verbes. Je pense que sorâh [haïe, xxviii, 26), égal à tobâh, et
qualificatif de hittâh, est de celte racine et de ce sens. Les mois
qui suivent le prouvent, puisque tous renferment l'idée d'une
mesure.
' Mot à rnol : El pour le rf regard?^ (|iril allait jeter sur leur alï'aire. — - Ihn
Djanàh complète sa critique Kitdh al-ousnul , col. 711,!. y 5 et suiv.
KITAH AL-MOUSTALHIK. 119
^ □DND rrr^i mD\xnD ^yc Dwn^ Dwnn »^*xj ^ axn
n^Dîi ■'DN*n 4?-^ ^ ;^i.il oj-^ <Ji V^P^^ JUxji^j yDpJ5 Ji obnil
J^^^t i*x.i& (^.Wi J.ii^:> *xi^ n''3!i ^DiVn i^il^ syl-oî U^ □'•pin'^
VyiiSys^ i^Ui^ D^DiN'n v^lî iy^î 5y^j (jî (^-c^ cDin î^iUi
1 D. 6i,â3; N. 36,6.
Taani. Aboù Zakariyâ passe celte racine. Il y a cependant le
hifU, Cant. iv, 2. Puis on rencontre la forme to'àmîm, Ex. xxvi,
âZi, qui est un nom ou un qualificatil', comme on le reconnaît
par le changement du holém en kâmés et la répétition de ce kâmés
sous la lettre gutturale, lorsque le mol est en ëtat d'annexion;
ainsi on dit ta ômê [Cant. vu, Zi), comme ûhôlê^ [Ps. lxxxiii, 7).
Cependant il y a aussi des exceptions à cette règle, et l'on dit
wetd'àro [h. lu, i/i), oupo^àlo [Jér. xxii, i3) avec holém, tandis
que ces deux mots devraient suivre l'exemple de pa'ôlékâ [Ps.
Lxxvii, i3)-. Quant à ie^omîm [Gen. xxxviii, 27), cette forme est
sans doute un qualificatif, comme kërohîm, rehàktm. A l'état d'an-
nexion, on a ta ômê [Cant. vu, h). La lacine a été adoucie dans
tdmîm [Gen. xxv, 26), où ['(Uéfa été retranché, ou bien, adouci;
dans le dernier cas, sa voyelle est remonté sur le tâw pour indi-
quer Vàléf, et le mot est ainsi devenu tomim.
* Sur relie prononrialion voy. ci-dessiis, p. 85, noie 1. — ^ Voy, Bihn. 126,
7-13.
120 OPUSCULES D'IBN-DJANAH.
(^J^xÀ^ Din^ 31D J-x.^ Din ne.* ;id :^3î:;^ rD'iic «^U^çxJî i^x*it
(^<x_A^ ^-•((^-'^ ^""^ ^b '"'^"1"' '"i^^^* "i^riD'' y-)N3 mo") nmoi n''?:^
jj jî c-^iû*kx»^ nbnj 3iîû^ p-):^v mn ^1< ^\^ mîû iCjj ^ n:i;i ici^
' D. 62, 7 et suiv.; N. 36, 18-20, où l'exemple nio manque. — - D. to8,
/i; N. C8, 16.
Dans rintroduction de la seconde section, Aboû Zakariyâ cite,
parmi les participes passifs des verbes au second radical faible,
les mots soug [Prov. xiv, 1/1) et houm [Gen. xxx, Sa) à côté de
sougâh [Gant, vu, 3). Mais soug est, à mon avis, un participe
actif, comme wesourâh (Is. xlix, 21), wesouraï [Jér. xvii, i3), dou-
mâh [Ps. xciv, 17). Puis houm est un qualificatif de séh, sur le
modèle de tob, bien que l'un ait un schourék et Tautre un holém.
Aboû Zakariyâ regarde sourâh et doumâh, comme des qualifica-
tifs; ce qui est possible pour ces mois aussi bien que pour soug.
Mais houm est certainement un qualificatif, comme le prouvent
les mots uâkod et iâlou qui précèdent et qui sont autant d'épi-
tbètes du mot séh. Dans aucun cas, il n'y a de raison pour que
houm soit un participe passif.
DES VERBES QUI ONT UNE LETTRE DOUCE POUR TROISIEME RADICAL.
/t
Awah. Dans le premier des deux sens de cetle racine, Aboû
KIT/Vli AL-MOUSTALIIIK. 1^21
1211D2 mxn nxn^T □■'iNnDn arn nx mxn mxnn JLx.;L»:ii5 ^^iû^
4XAXJ J^Jiî^ J^^^î i*x-tf> u-« DD^iNnm (T,i J.Aï_5 nxn v^^ <i ^^^
<^_x_^ ^i d)^Ji> j^_A-=^.j^ obii? Di^D: mxn ni' ^*x.a.s. e^JUJi
îfc.A^ liû^^^vi». ^^ajjî^ J^4*' *^l?^^ «XxjÎ c:a.xAj ^Î ^jl (^-«^bi «^1^^
' D. 1^2, 10-1 3; N. 98, A-8. Tous les deux ont on télé dp au lieu de rf^r».
Zakariyù a passé le hitpaël, qui se trouve Prov. xxi , 26; Nomb.
XI, 34; P*. cvi, 1/1. — Dans l'arl. taâh, il s'exprime ainsi : frOn
dit que wehifawwîtém [Nomb, xxxiv, 10) est de celte racine, mais
ceia est tout à fait invraiseniLlable, car je n'ai trouvé nulle part
dans rÉcriture une forme wehifUdîtém. Il vient donc d'une autre
racine.'? Ce sont là ses paroles, mais il ne dit pas de quelle autre
racine. Je crois que c'est le hitpaël de âwâh, dans un troisième
sens, qu'on retrouve aussi dans taâwat (Gcn. xlix, 26). Je m'ex-
plique : weJiifawwîtém signifie : Vous limiterez, et le passage de
la Genèse veut dire : Les bénédictions de ton père dépassent en
grandeur et en magnificence celles de mes ancêtres, au point
d'atteindre les limites les plus éloignées et les points extrêmes
des montagnes par leur hauteur et leur élévation. C'est un sens
figuré que la langue hébraïque permet comme les autres langues.
Le singulier aurait été hifawwîtâ, comme hifannità (I Bois, 11,
ii\) , hiirappilâ [Prov. xxiv, 10).
122 OPUSCULES D'IBN-DJANAH.
px Sd
5
mîDnb nîn^ nîsn _^iû^ J^aaaJI Jo^iii jq^ï I^jÎ <?ou J^â^î^j D^^Di^n
tj.wJC-S'nau u^ ninx ^1^:12 i^-jj ,^2 ntosN' ^rr'iDD ^^^^. yù .1*03
Aj| lA<ijî aa3 Jo^jj ^jfj^ v_ji.i^i c^i^i f^S' ^j^-^ ^-^^ «^ a1^:> ^^"i
4
^^^ m;'' 1:1"' ^\ -):'• xb ("113 yû_5 î «x^l^ Uy aju J.Â^i n-i:i
' D. 108, i2;N. 68, a8. — '^ D. 109, 5; N. 69, 6. — ^ D. 1 10, 7; N. 69,
3/1. —4 N. 72,Zi.
.4?irt/i. Aboû Zakariyâ a passe le passif ?/e'ow?me7i [Prov. xii, 21).
7i/«/i. Il a passé le nifal, Lév. vi, 10; xx.111, 17.
Bâzàh. Il a passé le ?i?/a/, 7^s. xy, A; iMa/. 11, 9. Puis une partie
de la forme lourde khabzot [Esth. i, 17), comme leharbot.
Bâtâh. Piacine omise. Cependant bùtéh [Prov. xii, 18) est écrit
avec hé, ce qui prouve qu'il ne dérive pas d'un verbe avec âlej'.
Il se pourrait aussi qu'il dérivât d'un tel verbe, comme korê\ et
([ue le hé fût écrit à la place d'un âléf.
Gâhâh. Passé. Voyez yighéh [Osée, v, i3), et peut-être aussi
géhâh [Prov. xvii, 22)^
Gàrâli. Aboû Zakariyâ a passé un sens, celui do gcràh 16' yiggcir
[Lév. XI, -y); ce dernier mol est pour yiggâréli; c'est, par consé-
' Vov. Kildb (d-ousoul, coi. 126.
KlTyllî AL-MOUSTALillK. V2:\
4X^A.A-&- ^^^^ Cl5>^^i^ v_j>i^i (jw« b^Xj (ji yuiaÀ^i tJ^^-^ tK«v^'
uim aKav*^ JUxil ^iû^ ^m:::; b^ miN i^j-iUi Jl*xj| ^j Axl] xsi-:>l;
□"IIN* ti f^-X\ (jî o,-^_i v_À.A.Sli J^.*À^ J5 ^^«XxiCj ^ Jlx^i^l (jl
' D. 1G6 , 26 ; N. 1 13, 2. — ^ Ajouté d'après la version hébraïque.
quent, un ni/ai, comme yiggàl pour yiggdléh, et gcrâh a la forme
de kêrâh (II Rois, vi, 2 3). Ces deux mots peuvent aussi venir de
gârar : gérâh aurait alors la forme de sibbâh, mais sans dâgésch,
à cause du rêsch, et yiggâr celle de yissar, à l'exception du kâmés
qu'a le premier par suite de la pause.
Dâgàh. Passé. Voyez pourtant Gen. xlviii, 16.
Dâdàli. Aboû Zakariyâ nie que éddaddéh [Is. xxxviii, i5) soit
d'une racine géminée, mais sans indiquer une autre origine. Je
pense qu'il vient bien de dâdah, dont il est le hitpaël, pour étdad-
déh; seulement le ukv a été inséré dans le dàlét^. Il en est de
même du mot éddaddém [Ps. xlii, 5), qui est primitivement étdad-
dém, et le înêm y est suffixe pluriel du régime. A l'objection que
le Ititpaël ne se construit pas activement, et que le mém de éddad-
' Kildb al-ousoul, col. i53, 1. t/i ; sens : ^c,mJ\^ %3 0^\\. C'est aussi le sens de
^cvssl dans la version de Sa'adiâ, donnée par Evvald, Bcilrnirp, f, p. 3/i.(Voy. Schro-
ter. Krilik des Dunasch, n" i5.)
12/1 OPUSCULES D'IBN-DJANAH.
yi? ^bD "'?Di d^î:? nv:^'D ^dt -ny ^'^d "pdt m ^di aKa^^ j^/,X«t nb;nn
iN'Lûnnn 3~iû_5 J.x.AJî ^yj^-j I^j Jj-xix) l^X <^U^i>(î «J^^i iNL^ninn
JL;kj:.*î jtXxa^ c5*^"^-* ^^ ^*^^'i i"!^ ^^DH nnx ^3i> c|a^^ ^^-^ï^^
^^K.-A_^^ ^-A-Xc DDDH 9-^^j-i ^i Jj.xjLo !?;3n nx ^y»j aKaU j<w.:> >J
L<y.A.i (jvjl^l :>Î*Xa^I JUxiî l^î (^ JsxJ^]î_5 iriK DDDn Ia^jÎ
^ Vers. hébr. : 'ç^jT', ce qui vaut mieux. — - Vers. hél)r. : o'^pj''). — ^ Depuis
JûS !^ jusqu'ici manque dans la version hébraïque.
dêm ne peut donc pas être un suffixe, je réponds, en citant comme
hitpaé'l construit activement, hitgaUeho [Nomb. vi, 19), où nizro
est évidemment le régime auquel se rapporte l'action exprimée
par hitgaïlah; puis tithaltaoïi (ihid. xxxi, 20), où toutes les choses
mentionnées dans le verset sont le régime de l'action indiquée
par ce verbe; de même houkhahbês (Lév. xiii, 55) et le même mot
{ibid. 56) sont, à mon avis, des infinitifs du passif du hilpaël;
tous deux sont suivis de leurs régimes directs, et le dàgêsch du
kaf^ prouve que c'est du hitpaël pour hotkabbès, où l'on a inséré
le tâw dans le kaf. Tous ces exemples présentent des cas, où le
hitpaël est incontestablement un verbe actifs. Ou bien, pour hit-
gaUeho surtout , quelque homme obstiné voudrait-il maintenir l'er-
reur, malgré l'évidence? On pourrait aussi citer comme hitpaël
^ D'après la vers. hébr. : «Du bêt.^y — '^ Voy. d'autres exemples Rikmdh, 96,
8-10. — Dounasch {Critique de Menahèm, p. ^^ ; Kritik des Dunascli, \f i5) sup-
pose la racine dôm, avec redoublement du dâlét. Pour la forme, il cite également
éssâiér, et Dounasch pourrait bien èlre compris sous le mot j»<^S; voy. p. 10.*),
note 1. — - D. Kamhi {Miklôl, 86, G) persiste à considérer le hilpael comme
neutre sans admettre aucune exception.
KITAB AL-MOLfSTALJlIK. 1^5
v]iir\^ <^-A-9 cK-o^l ^i ^j j\ ^b "^dd: d^wV r|-ni U^jî ^j^xaXî
^5 ^ *x_A_j l^jL^Ji^-j (jlx^îî "inox -«^b^ n^DX -«^L iUi^^j iCAjUiJ
JLxjLjî -iddn^ iddn*^ (jv.J^-«.à.S l^li ^î^ n"nN JJ:^ JU^iî dun
^1^ Ljfj^ jrbi?^ nDiN* Tiiaîr Sd n-nx ^j^^j onb b^^'n □'^i:.*^ i
^ 2?Di nm^ nma Jl^Aj^î ^^^^ îvXr^^î^ l^ai^ aâ^ J^à^î ^-im
' D. 92, t8; N. 55, 26.— '^N. 72, 28.
suivi d'un régime le mot yiraddof [Ps. vu, 6) qu'Aboû Zakariyâ
lui-même croit être pour yitraddof. Des gens qui ignorent la con-
jugaison prétendent qiiéddaddêm a la forme (ïékkâhéd [Lév. x, 3),
éssâtér (Gen. iv, 1 4) , en regardant le méni comme radical. Mais l'er-
reur se reconnaît nécessairement par le dagésch du second dâlét,
tandis que le bêt de ékkâbcd et le tâw de éssâtér, qui lui sont assi-
milés, n'en ont pas. Il est donc clair que éddaddêm est un hitpaél,
comme éddaddéh = éddamméh [Is. xiv, i/i), et que le viiéni indique
le régime, tandis qu ékkâbéd et éssâtér sont au ni/ai. Ce régime
peut être indirect comme celui de bischschelâm (I Rois, xix, 91),
c'est-à-dire que le mém peut prendre le sens de lâhém, comme
dans l'exemple cité, ou bien il peut exprimer un véritable régime
direct.
Dâhâh. Aboû Zakariyâ a passé le ujfal yiddâhéh [Prov. xiv, 82),
comme yimmâhch [Deut. xxv, 6), au ])luricl yiddahou [Jér. xxiii,
1 2), (jui devrait avoir kâmés et être miUera'^, comme yimmâhou [Ps.
î^() OPUSCULES D'IBN-DJANAII.
ô^^ <i^ b^'b^^^ nnc ^l==- ^âîT u^^n nsDD inD^ iO) ^ i^-iSd bM^
^ DiD"» '7î<")^^ '•m: 4^-x-^ i 4^-s-î ^t^ «jlî J^xJ ciT* ^^A->^^-«
b^2b ^arr^m nm
n^Dn n'?"! n^D-n ba^ -ib ^d- ijnn '^xi i^b ^dt '7n dm^n _^^^ WJ;
:^*X_j -jb ^Dl ^7^ 3> f^ ^■'û c^*>J5 (^iîl Oj. (j^5o yi (j-^-f^ "•'?
DDT (^A^ <Xsi-) (j^
' N. 73, 19. — ' N. 73, 39.
Lxix, 29); mais il a |>afrt/i et Taccent à la pénultième, contrai-
rement à riiabitude et à Tusage consacre. Quant à l'opinion qui
voudrait prendre ce mot pour un futur de nâdah^ et lui attribuer
la signification de nidhê [Ps. cxlvii, 2), elle ne conviendrait pas
pour le sens, qui doit être celui de lidhot (ihid. cxl, 5) et de dâhôh
dehîtanî [ibid. cxviii, i3).
Dâmâh. ALoû Zakariyâ a passé, au premier sens, le hitpacl
cddamméh [Is. xiv, i/i), pour étdamméh; si c'était un nifal, le
daïét devrait avoir un kâmés et le mêm rester sans dagêsch, comme
we^'ibbânéh (^Gen. xxx, 3). — Aboù Zakariyâ a encore négligé un
quatrième sens : Ps. lxxxiii, 2; h. lxii, y; Jérémie, xiv, 17; Ps.
XXII, 3. H se pourrait aussi que la lettre douce, troisième radical
de dômî, eût été substituée à l'une des deux lettres semblables de
dâmam.
Hâg'âli. Aboû Zakariyâ rapporte un sens, celui de Ps. lxxvii,
KITAB AL-MOUSTALIllK. 127
mn J^i-^l jl (ji ^^ij r]DDD D^3^D i3n njH'' n:n y^^ ^.iwî Uy
^jî J^^ 'jlï nboDn p n:in -lerxD nr v^ i j--"^^ U <x3Î^ f]DDD
*L-r,Ji ^cA.j c^JJ^.Ji (J^xl\ 1 *Xiû ^^^ u^-^Âiw J.X3 îi'j'pn iFiTiD n:in
os.j\^ Uj^ «-:>U>!Î i yA.=^ ^ST^ Jyii i*x^ (j-î;"-* ^^ ^^-^^ cj^ <J^^'>
inn3 n:n^ ii^idd "•^i: n:nn -)::?nd <^-*î *^-=^î^ 4^^^ i (:jh-^-*-i
1 D. ii/i, ii; N. 8o, ai. — 2 ]V. 7Z1, 5.
i3, et en néglige une partie de la l'orme lourde, qui devrait être
hahgéh, yahgéh, sur le modèle de harbéh, yarbéli, et dont il existe
wehammahgîm (/s. yiii, 19), comme marhlm (Ex. xxxvi, 5)^ —
Aboû Zakariyâ a, de plus, passé un sens, savoir celui de hàgo
(Prov. XXV, II). Il a joint hâgâh [Is. xxvii, 8) à wehâgîtî (Ps. lxxvii,
1 3); mais je pense qu'il faut le rattacher à hâgd [Prov. xxv, /i ). Il
dit", d'un autre côté, dans le paragraphe î/%«/4, après avoir cité
liogâh (II Sam. xx, i3) : r Hâgâh est regardé par quelques-uns
comme la forme légère du même sens , où le premier hê a rem-
placé un ynd.v Un tel changement est parfaitement admissible :
il peut y avoir deux racines différentes ayant un même sens,
hogâh, noiigê [Seph. 111, 18), et hâgâh, hâgo.
Hâyâh. Dans le premier des deux sens manque la forme du
7iifal, Deut. xxvii, 9; Juges, xix, 3o.
^ \o\i. Rihndh, 71, 17, 18.
Jâ8 OPUSCULES D'IBN-DJANAH.
^J\ (j.-5w«i oi.Ai <xÀ«/o -)D3 mn ^1^ (jl; J^Aja- ^3i ■i'7m "inm 4^.*^
io-iDxiî 5 J^iû^ -)D3 mn -)DN n'?^'?n'! in i"'7in dt» "I2X^ J^A:> «ÎjJ
-)2jrn ^br nx -i3'^»^ tù'xd l-^iiji^ nnpnD ï^ninn omn^ dn j-jvXaaJI
Nîi? pD imnpD in}< •op'»') \.-Aii_jî^ c;^k "isî!^^ ii^nd *.^ jojJïaJî
A_A_)i i_5.-*.J -^'(^i aKaÏ (J-vwA^ jsi c^lî l^p"''; Js;«ÀJt^ (J5^*X^ J^^UJî
' N. 75,5-6.
Hârâh. Aboû Zakariyà a mis ensemble, avec la même signifi-
cation, horah (Job, m, 3) et watiahar [Gen. xxxviii, 3). Je ne com-
prends pas comment il a pu se permettre cela; car, comme on
sait, wattahar, qui précède wattêléd, signifie elle devint enceinte;
si donc horâh avait le même sens, comment aurait-on pu savoir,
au point de l'annoncer, quel sexe avait Fenfant, qui était encore
dans le sein de la femme enceinte? On voit que, dans le verset
de Job, le verbe amar ne se rapporte pas à Job, mais à celui qui
donnait la nouvelle, comme s'il y avait âmar hammebassêr ; seule-
ment le sujet a été omis, ce qui est possible, parce que tout verbe
suppose nécessairement un agent, qu'il soit exprimé ou non. Ainsi
yahârosch (Amos , vi, 12) suppose hahorêsch; yischbor [Jér. xix, 11)
fait sous-entendre îsch; wayyihbor (II Rois, xxi, 26) n'a pas non
plus d'agent, le verbe se trouvant seul sans que rien le précède,
à quoi le pronom puisse se rapporter, et il ne peut venir à l'idée
KIT\li \L-]VI0USTALI1IK. 129
MD iHiV IDp^l j^*^^i> h^'^ ^ (ù^ c5^^' '^^ liè^^) NipDii li
inx J^Jij »^.^=^ n^Dn^ J_^aJ ^jIa^.^ id: r\^n -)DX n'^^Si • 3*\x Jl?^
<i -iDJi mn (j^ J_^-il; -IDÎ p "1^ l"?"» -ICN"? ^3N DN "lî^n "luW u'^NH
^^ ^U^JI^ iDî p-jb ib^ n^DT" Ji^ if id: -^^ Jiii ^jKà -'^^ ^x^
bi^ nD3 yDN* riDID c-jUX-îTi J^ï -132 l"?^ c^Jt-« iS "13: m.l (jl dliis
p?^^jjl (j^ IJv^i nbm c^x^ d :^i (j^^Tj ^i j_^
1 ]N. 75,8.
de personne qu'il l'aille lire wayyikberou au lieu de wayijikbor, car
il y a dans FÉcriturc deux exemples de ce mot : celui dont nous
nous occupons et un autre, Dcut. xxxiv, 6^ que le Massôrâh réunit
en ces termes : :r Wayijikbdr otd deux fois. Dent, xxxiv, G , et II Rois,
XXI, 26.17 Je crois donc ([ue Job exprime la même pensée que
Jérémie, xx, i5, que hnrâli a le sens de yonUad, et que l'un dit :
ffUn homme t'a été enrauté,')^ comme l'autre dit : tril t'est né un
enfant mâlep^ le sens de hdrâh est confirmé par le mot hàray (Gen.
xLix, 26), qui signifie : Ceux qui m'ont enfanté. Enfin, on trouve
wattahar (I Cliron. iv, 17), qui ne peut avoir d'autre sens que
celui de wattêléd. Aboû Zakariyâ s'est donc trompé.
Zâhâh. Aboû Zakariyâ a négligé un exemple, le hit/paël hiz-
zakkou [Is. i, 16), qui remplace peut-être hitzakkou, et où alors
le zayin aurait eu un ddgêsch, parce que le tdw y aurait été inséré.
Je présente cette explication comme possible, sans la donner
comme certaine, par condescendance pour l'opinion «i^énérale,
' D'après le Kildb al-omoal, 76, ^î 1 , l'agent dans ce verset est exprimé; c'est
Moïse, nKMitionné dans le verset 5, et (jni s'est crensé sa lond)e iui-nièiiie.
130 OPUSCULES D'II5N-1)JANAH.
iCcV^4^ 4>^iû*Xi ^^wo ii^Lwi^ x.iai waS- (^j^ ^I^^^L J^J^Jî î«Xiû o».Ai
v_A_^ ^.iû A-^Ji ^^wlÀj cKajST^ AKAiait_j Aa* S^XAa^Î ^^^^-Î^ (jl? <>y-»
tj l^.Â.^ <_^.A^^ j.AÀAaJî 0^^.=»- I^aaÀj ^ iî :5lAâ.])^ (J?r-*«^^ 7^ r^
(^jv^î^ i)lAaJl^ C:5^-***îî (j^ ^yÀ,[x^ JUxi^l ^b ^1^ (J}r-û>-î5 ^^-==^^
Jî:> tsK-îi *X»x-j (^Jî JLxJC-i^i «b (j^ i^^y^-^ri ij^ U^'^ ^i^ *b
pinîja nD Î^Ljij :5UtaJb ^Uai^l J^^^aJ ^iJs l^Â^ i^^iiXjî /o^b
bien que ma conviclion, ma préfe'ienco et ie penchant de mon
âme lui soient contraires. Je vais ici exposer clairement ma pensée;
écoute donc et suis attentivement la chaîne de mon argumenta-
tion. Comme le zayin se prononce par le même organe cjue le sâ-
mék et le sâdê, ces trois lettres étant des sifflantes, et se rappro-
chant aussi du schîn pour rémission, et que, d'autre part, le tmx^
du hitpaël se place après le sâmék, le sMê et le schîn, quand ces
lettres sont premiers radicaux, le zayin doit également précéder
le tâw du hitpaël; puis, comme le tâw du hitpacl, après un zayin,
lui donne le son d'un samék, la langue ne pouvant pas émettre
un zayin quiescent suivi d'un Unv, il a fallu, après le zayin, chan-
ger ce t/iw en dâlét pour faciliter la prononciation, comme on Ta
changé, dans le même but, en [et après sudé; aulrement nistaddûh
(Gen. XLiv, i G), ivayyislayyâroii (Jos. ix, li) , hislayyadnou [ibid. i a),
sonneraient comme nisladdak , ivayyistayynrnu, hislayyadnou, le sddê
KITAB \L-M011STA[JIIK. 131
ii>^l.k.A.A«i ^ i>\ Tmx i:-î\nDn n\ic^"i pino: (j^S^j (jK* iâÀ>Si d
^LaJÎ J..A.S ^|>-Jl» ^^.k-ÂJî /o-^àST^ ^^ c^b"^^ *^*^ <S -^'^^^^î ^i)/^^
■ï^l-AJi Î_^«Xa.j ^Î î^ij IDnDH (j^^^^î? Î^Jl^J ^ÀA^ (*^J^ o-jl^ l^ji)
piîû!îa i i^^Â-Ac» 1? pI-L <XAi jtlxii (j^ i_5.J*Xjî ^^ iDiîn jIaûj ^1^
^^! Jl.x_;L.ài)î s^b ^^ l.jfî^ iD^LÛîJn y^j (jKi b'wo (^V>J^ :>UJ
se transformant on samék h cause de la difficulté qu'éprouve la
langue à faire sentir un sâdê quiescent, suivi d'un tâw^. De ces
deux prémisses : i° que le taw du hitpacl doit se mettre après le
zayin, et 2° que cette lettre doit, dès lors, se changer en dâlét,
nous concluons que le véritable hitpaè'l de zâkah est hizzakkou.
Voici comment : le tâw placé après le zayin empêchant cette lettre
d'être prononcée autrement qu'un sâmék, on aurait obtenu his-
takkou; il a donc paru bon de changer le tâw en dâlét, ce qui a
produit liizdakkou; car si, en suivant l'exemple de nistaddâk, on
avait substitué un têt au tâw, le zayin aurait pris le son d'un sâdê,
et on aurait obtenu Jmtakkou. En outre, il convenait mieux de
soumettre à un changement le tâw du hitpacl, lettre étrangère à
la racine, que le premier radical qui y est primitif. Puis le dâlét
lui-même a été changé en zayin, l'un des deux zayin a été inséré
dans l'autre, et on est ainsi arrivé à hizzakkou. La permutation
' Co raisonnement, à part son application à hizzakkou, se lit dojà,Talinîdê Me-
nahêni ,p. n'j-ho. — Pour la prononciation spécialodu schîn ,voy. Rikmnh , G, i 'i , i 5.
132 OPUSCULES I) 1 BN-DJ ANAIj.
x_^-,wî iLç^ (jw« jL*JCâ«^l ^ U^l>"*" <-:'^>-*^l? '^^■^>J*" (i ^^ -Vï^ï^J^
^J) AÀAAAJ J, «-La-S? ^ Ô5j"*'^ JJ-â-'^'^ J*^"^-^ Ç'^'^ y^-^j' >-^j C:/^
du tâw du hitpaël en (/«/ef après le zayin, et en /e,f après le s«f/e,
est commune à l'hébreu, au syriaque et à l'arabe. En arabe, on
dit bien de sam'i^a, à la huitième forme, istama'a et moustami'oiin,
mais on dit de sabnra, istabara et mouslahir'oim; de zadjara, izda-
djara et mouzdadjiroun; ce procédé est généralement connu et n'a
pas besoin de preuve, puisqu'il appartient au langage répandu et
usité. Pour le syriaque, nous citons yistaba^ (^Dan. iv, 3o) de la
même racine que rnesabe^în [ibid. 22), et où le têt remplace le tâw
du hitpaël; hizdammmtoun [ibid. 11 , 9 ) , de la même racine que zimna
[ibid. m, 7, et passim)^ où le dâlét remplace le tâw. En hébreu,
nous avons expliqué le mot nistaddâk; mais, pour le hitpaël d'une
racine qui a zayi^i pour premier radical, il n'y a dans l'Ecriture
aucun autre exemple ^ à part hizzakkou et hizdammintoim. Si ce der-
nier est syriaque, la racine n'en existe pas moins en hébreu,
puisque nous rencontrons zem^îîi [Neh. 11, 6), bizemannchém [Ësth.
IX, 3i), (îl même le verbe mczoummânhn [Ezrn, x, i/i); le hitjmël
KITAT) AI.-MOIJSTALIIIK. 133
ÎOT ^j^ J^-«>^3^1? d^jDîd □\ni?'? i^JUi :^xà \kA> \^y^xji^\^ nn'':Dî3
i(_*_^L A_A-à -s^iiX.X.3^1 UIàS JoÎ^^I *XÀ£ J^^xX^^^^ (^Vj aKx» -«^lî
i^Jb ^\y.i ^\ ÎJv.::^^^ ^X.:^ niDDJî i l^l»i Cl5^^3 Îj-Axi i J^:;- Uiji
^ Talmiid de Babylone, Berâkut, ^db. — - SanJwdrîn, li-ia. — ' Ibid. 3o fl.
serait donc, sans aucun doulc, le même en syriaque et en lie'breu,
la prononciation étant identique dans les deux langues. Le hitpaël
avec dâlét, après le zayin, est fréquent dans le langage de nos an-
ciens, p. e. nizdammên, nizdakkên, nizdakkéli, tous ces mots sont
du pur he'breu. Mais quand même nous n'aurions pas rencontré
chez nos anciens le hitpaël de zâman, m celui des autres racines
qui ont zayin pour premier radicjd, il nous sérail encore permis
d'imiter en cela la langue syriaque, qui est une sœur jumelle de
la langue hébraïque et qui lui ressemble pour la plupart de ses
racines. Remarquez dans les deux langues l'emploi presque par-
tout semblable clu kâmés et du pataJj , l'accord pour la vocalisation
des lettres âléf, hêt, hé, 'ayin, enfin pour la disposition du hitpaël,
où le tâw est placé après le schhi, le sâmék et le sâdë, lorsqu'ils
sont premiers radicaux, puis changé en têt après le sâdè. Observez
aussi que les Hébreux mettent les deux idiomes sur le mémo [)ied
lU OPUSCULES D'IBN-DJANAH.
'î p -)3 HDT HD p:?i n^n'*? -j^dd"; b^ Ia^^î î^^Ji?^ x:î:"''? bz /o^-Î^aj
Si? □mDXT -jiDi? rn2 ^2 nDi? hd po^Di ;^nnD hd 'm piJDp ['ni
1-112 pnnD 'm pîîDp i"»"^!-! ni2y nD nV -)Dn^t ]n::?n nDi Si? nn
î*x_iû J.A^^ jij.AxJî J^i.*x^ (\,[>j-*^^^ î^i^:>U isDn HD ^D ^nxron
i<X_i5 J.^î 0.«i i^.Â.j\AX^ oU^i ti (jvaxWÎ 4^ î*Xr=»- yju^ i^Ujii»
ijw« jj^X-isïT ^ (^jVAJÎ^xJÎ ^l^i»- (j^ ioijlkJLi 5«Xiû byiS^ ^^Uj^i
dans le Massôrâb. Ils disent : ^^Gebar se trouve trois fois, Ps. xviii,
96; Dan. II, 25, et v, 1 1 p^ ils mêlent ainsi Thébreu avec le sy-
riaque, à cause du rapport qui existe entre l'une et l'autre langue.
A l'article Birkayim, ils remarquent : crDans tous ses emplois, ce
mot a un dàgêsch dans le kaf, excepté dans deux passages : Juges,
vu, 6, et Dan. vi, 1 1.75 Par leurs mots : rrDans tous ses emplois, 17
on voit bien qu'ils conside'raient les deux langues comme n'en
faisant qu'une. Ils observent encore : rr Avant tout mot, commen-
çant par hêt ou ^ayin, on dit méh et ouméh. à l'exception de sept
exemples, dont cinq avec kâmés et deux avec patah; il y a kâmés
dans Gen. xxxi, 82; II Rois, viii, i3; Mal. 11, iZi; Ezra, vi, 9, et
Dan. IV, 82 ; les deux exemples i\\ec patah sont Gen. xxxi, 36, et
Job, XXI, 21.75 Ici encore le syriaque est cité à côté de l'hébreu.
L'accord des deux idiomes est très-fréquent dans diverses classes
de mots, et c'est par suite de cet accord et de ces rapports mul-
tiples que les Hébreux distingués tenaient à savoir le syriaque,
comme on s'en aperçoit par la façon dont, dans Daniel et Ezra,
ils le mêlent conslamnienl avec l'bébreu, sans aucune nécessité,
KITAH yVL-MOUSTALllIK. 135
"Oîn 3> Ji-J \Jij.Sbt ^*xJl i«Xiû_5 (0*4-*-< Ul>w^:s^.Awi J.J 5j»^Ai> wuii
*-« jlxJCiiiî ^{f (j^ jjy*XAAi %.AiaAa-« ^^i vaIia^Î vaas> ^j^ jlxXà^l
(jw« Jl.x.A.3^1 ti Ll^■l^^■^^ piïoîj: i ^^ajj^axJî ^â^ i^ Alo :>Uail
» Peut-être faut-il : Ja:^^ >!if.
et seulement parce que cela leur plaisait. — Ce que j'ai dit sur le
chaugemeut du dâlét en zayin et sur Tinsertion de Fun des deux
zayin dans Tautre, au sujet du mot hizzakkou, est admis et ap-
pliqué aussi ailleurs quen hébreu. Je citerai, à cette occasion, des
exemples pris de la langue usuelle, de l'arabe, non pas en vue
d'emprunter à cet idiome un ar^jument pour l'hébreu, mais parce
que je sais que beaucoup d'Hébreux n'ont jamais entendu, ni ne
connaissent une pareille opinion, et quiconque entend émettre
une idée nouvelle, est porté à la rejeter au premier abord et à
la déclarer fausse et absurde. Aussi ai-je voulu rendre mon opi-
nion sur hizzakkou plus claire et plus évidente, en renvoyant aux
pratiques des Arabes dans leur langage. J'ajoute : ils disent d'abord
à la huitième forme de sami^a, istama^a et moustami^oim; de sabara,
istahara et motistabiroun , en changeant après le sâd le ta en la,
connue font les lh*breux pour nisladdâk; puis de zâna, izdâna et
l.'JG OPUSCULES D'IHN-DJANAH.
(_^.-%w.JÎ <Xj«Xa«;*à*j ^.tfv^^ î^jJLiJ ^O'ia-^l ^^ /jvjs,A^i ^^*Xj3».i L.5:>i
^■>-^^ J'>3 ^'-^j-* J^-^ (J^ ^^■^*^-'5^ i>lAa.jî <X J <XAi»AJ >JL^^ ifciUi
!^il.A.i ^j..^i)î ^ (jj^olyiî (^-K;s»î î_^5iîj l-C^fv-o <Xr>i_5 J^ CJ^ l?b
u
inoiizdmiouti , et de zadjara, izdadjara et mouzdadjiroun, en chau-
[jeant le f« suivi du zr/?/ en dàl, encore comme les Hébreux pour
nizdammên, hizdamminloun , nizdahkéh, 7iizdakkên, et poui* tout ce
qui est analogue. Mais lorsque les Arabes suivent notre proce'dé à
nous pour former hizzakkou, ils changent encore le ta de mousla-
mi'^oun en sin et insèrent ensuite un des deux stn dans l'autre; ils
disent ainsi moussami^oun, avec un taschdid sur le sîn; ils font de
même du ta de moiislahiroim un sad, et, après avoir inséré l'un
des deux sâd dans l'autre, ils foi'ment moiissabiroim , avec taschdid
sur le sâd; ils suivent le même procédé à l'égard du diU de mouz-
dànoim et de mouzdadjiroun , qui deviennent moiizzânoun et mouz-
zadjiroim. Considère ces exenq)les, qui te feront paraître mon opi-
nion plus acceptable. Peut être le syriaque lui-même se modèle-t-il
sur le hizzakkou hébreu, et hizdammintoun est-il la forme écrite et
uon la forme lue; en d'autres termes, on aura changé le dâlét
en zayhi, inséré celte lettre dans l'autre zayin, et on aura ainsi
lu hizzanuniuloun , (oui en conservani Panhe forme comme forme
KITAT) AL-MOIJSTALIIIK. i:J7
^^.i j..^l.^ j^J (^XSî c>j«i^ ^i s^ilij^i n::ûtDini:?m i (^j^^ia^î
c3, ^V^ 5*k-i5 *X_5»-i A^.x_i -s^li 0..5lj ^ IJJ Ia^ïj! <x^ A.}ùS^
ï^b ^ aKjC-3 -^^l; <X-A.i (•<XJij ^S..2».i^ CJ5T"=*- ô 5).:=i. _^J Vaw J^j xxj^^)
^•sXjiAj n'i^n^"! JsA.5 If 3îJ\im ^a* aj>^Jî ^^^ J^xà1\ ^\s ^s^ (^j^^^Ji
^i î^^^iû jv-j (jî xs^.U^ o«.^î ^i> (j^3 (j«^^ JUxj-^iî ^b js Aa)]
écrite. — Celle règle que le idw du hilpaël suil le premier radi-
cal, lorsque la racine commence par un scJiîn, un sdmék, un zayhi
ou un sâdé, esl toujours suivie en hébreu, à l'excepliou d'un seul
mol où le tclw précède le premier radical schhi; c'est wehitscho-
tatnâh [Jér. xlix, 3); le concours du taw avec deux têt aurait
rendu ce mol trop dur à prononcer, si Ton avait dit hiscJUofabiâli,
car la lettre douce ne forme pas une séparation assez solide. On
trouve aussi une exception dans un hitpaël, où le premier ra-
dical, sans être une de ces quatre lettres, précède néanmoins le
lâw, et se ratlaclie, par conséquent, au hitpaël des verbes qui
commencent par sâmék, schîn, zmjin ou sàdè; ce mot est œatti'iassab
[Ex. II, /i), car la lettre douce qui se trouve entre les deux tâiv
esl bien le premier radical, et le mot aurait dû être wattilijassêb ,
comnu) on dit wai/yilyasséb . si l'on n'avait pas avancé et adouci \v.
yàiL En elfel, les Hébreux ainieni à introduire dans la plupart de
138 OPUSCULES DIBN-DJANAH.
r:^i'D TOT N^ CJ-« <^«^^ (jv^-^-i^ c:jÎ^J> (j^^UàjÎ IDÎH ^j^STj ^\ j\
ijSb> li jî ^l? n ^'^D \x::;3 nnn JX<» '^^rte ^U. J^^ î'")'?^ ^^^
^i i;_^L4:^ ^î_^-j c^AAji iii_5 -)-)3ri DDin 33Dn J-o^i^ nsn mn
i"an *xJLI ^^^s\-*M^ (j>_j*x-AM.-.j iDin mon Î^-Jii? e^^jUJI *=l>çj
J^l3 m^n ^DDin ^nnon msn iDDin iDnon J.-»^i)l^ n^n *xii
nsn iDin i^-ij je ''^irbD ^jI-JT-idî JUàjI (j-« î^^i idîh (j^^-Î -j^^
^ D. i5i, 23-27 ' '^^ ^^'^i 9~i^-
leurs mois un allégement des lettres douces. — D'après Aboû
Zakariyâ lui-même, hizzakkou ne saurait être le nifal de zâkak
et appartenir à la même racine que zakkou (Job, xv, i5), parce
que hizzakkou a Taccent sur la dernière syllabe, au lieu de l'avoir
sur Tavant-dernière, comme hibbârou [Is. lu , 1 1). Voici ce qu'Aboû
Zakariyâ dit dans l'introduction de son traite des racines gémi-
nées, en parlant des njfal de cette classe, qui suivent la conju-
gaison de nâbar : r L'impératif du nifal est, d'après la règle exacte,
hissabj hiddam, hibbar, pour hissâhêb, hiddâmém, hibbàrér, suivis
du wâw, qui marque le pluriel , ou du yod, qui est le signe du fémi-
nin; ces mots deviennent ; hissabbou, Idddammou, avec deux dâirésch
et une quiescente })rolongée (par l'accent) hibbârou, où le second
dâgêsch manque à cause du rêsch; puis hissabbî, hiddammî, égale-
ment avec deux dâgêsch et une quiescente prolongée, et hibbârî;
toutes ces formes sont pour Jdssâbebou, hiddâmemou, hibbârerou,
Mssâbebt, etc. •j^ Donc, si hizzakkou était l'impératif du ni/ai do
zâkak, il devrait être mille^êl , comnw Jnddammoii , hibbârou, puisque
KITAB AI.-MOUSTALIIIK. 139
JLjc_À-3i ^j^^ (J>-^-^^ ^^^^ Jlxi^i JUiiî (j^ j.^:i}\ ^y^. i*x5^i£>
13T -^l.>^ u^'^K Ujnnnn dlJJsS^ bU^s^-Awi *il^i *Xjj^Âi.AJî J^^i
c est la règle des mfal des verbes géminés et de ceux qui n'ont
pas de lettres faibles, comme hischschâmerou [Ex. xix, 19), him-
mâletî (ZacL 11, 11), d'être mille'êl à l'impératif, au pluriel du
masculin et au féminin du singulier. La vérité de cette règle
donnée par Aboû Zakariyâ est prouvée par tous les futurs du ni/ai
des verbes géminés que nous rencontrons dans l'Ecriture, qui
ont aussi tous deux dâgêsch et une quiescente de prolongation;
exemples : Jér. xxxi, 37; ibid. l, 3o; ibid. li, 6; haïe, xxx, 16;
Osée, VII, 7; Jér. xxiii, k (dans ces deux derniers, un dâgêsch
seulement, à cause du hêt) ; Juges, xv, ik; Lév. xxvi, 39 ; Ez. i, 9 ;
EccL XII, II, où, par suite du hêt, il n'y a qu'un dâgêsch. — Hiz-
zakkou ne peut pas être davantage le hitpaël de zâkak, parce que,
dans ce cas, les deux lettres semblables seraient apparentes, la
première d'entre elles étant même liabituellement pourvue d'un
dâgêsch, comme Jér. iv, 2, h moins (ju'on no l'ail supprime; pour
im OPUSCULES D'IBN-DJANAH.
n'? n^DN i'sbin*^\x Tn:in''T p"înî:;N Tir^Di Sbinn^ ^sî^^ iut:;Nnm
k_5 •'p:n i^i?n i*?:.-! S'X^ v*^P <^1>"^'^ U^ii^w ôI^Î (j^^u^-^-^ ''^^
allqjer le mol, comme dans Gcn. xlii, 21. li exisle, il est vrai,
pour cette classe de verbes, une forme sans da(jêscJ( , par exemple
Is. XLYi, 8; Os. VII, 8; Ps. lxxiii, 21 ; I Rois, xviii, 28; Ps. lxxvi,
6; mais, dans Tune comme dans l'autre formation, les deux
lettres semblables doivent être apparentes. — Enfin hizzakkou ne
peut pas être un ni/ai de zàkâh, car alors le kaf n mirait pas de
dàgésch, et le zayin serait pourvu d'un kâmés, comme higgalou [Is.
XLix, 9); hè^àlou [Nombres, xvi, 2/1); hinnâkî [ib. v, 19). Il doit
donc être absolument le hitpaël de zâkah, comme je l'ai expliqué,
à moins que le hê, troisième radical de zâkâh, ne remplace le kaf
de zâkak, racine de zakkou [Lam. iv, 7). Mes observations sur hiz-
zakkou n'ont été présentées par personne des Hébreux avant moi,
et j'espère que les liommcs modestes et liumbles qui verront mon
opinion et ma comparaison des procédés en usage dans la langue
arabe ne me les reprocberont pas, car je n'ai point invoqué le
lémoignagc de la langue arabe pour fixer nia manière de voir
KITAH AL-MOUSTAMIIK. l/rl
IaX_JÛ ^_A_^ c.l_.€NW î^^l_>l.X.J ^ ^^AJÎwA^j! 4jw« ivAJiJb (j) jjw« viXJ
' Ce mot a été ajouté d'après la vers, hélir. — - Le passage du Commentaire
de R. Sa'adià est cité Journ. asiat. 1870, II, p. 5i5 et suiv, (Manuel du lecteur,
p. 207 et suiv.) — 2 N. 75, 27. — ^ N. 77, 3. — " N. 77, ^-8.
d'après elle, ni parce que riiébreu aurait besoin du secours de
Tarabe, mais seulement, comme je l'ai déjà dit, par la raison
que, la plupart des Hébreux n'ayant encore entendu rien de sem-
blable, j'avais à craindre qu'ils ne fussent disposés de prime
abord à rejeter mon opinion. Je leur montre, du reste, que
R. Sa%idia, dans son commentaire sur le Si'fér ycstrâh, à l'endroit
où il parle des babitants de Tibériade, qui prononcent djîm le ijod
pourvu d'un dâgésch, mentionne aussi le même usage cbez les
Arabes, et invoque le ténioigna(je de ce qu'ils ont avancé à ce sujet.
Zârâh. Aboû Zakariyà a passé, dans le premier des deux sens,
le 7iif(d, Ez. XXXVI, 19.
Hchjâh. Aboû Zakariyà ne cite qu'un sens, Jér. xxxviii, in. Il
ajoute : crOn rencontre. aussi cette racine sans hê à cause de son
emploi fréquent; hay (Gen. v, 5), wiiliat/ (Lév. xviii, 5), qui de-
vraient être hmjâli, ivahayah; puis wâ/jayah [Ex. i, iC) pour wâ-
l/i2 OPUSCULES D'IBN-DJANAH.
^-.5S i^-IJT 2i^|^.ji (^.Zfyi l«X*j *j^^> *^*^-*';> ^^ ^ftJ» (ja.3 î<Xi&
^A-« *XjiX.^jJI A.A.3 J.*o^lj iT^m Uî_j HDD") N^i nD'^Dn n^î:; cj-*
nïi?n d ^.j 1^ Ul-À-^i^^i A^.3 viiJi J^j ^ nnm Dj::;Dn n^^^n
hmjetâh, où Ton a négligé au féminin le troisième radical, comme
on avait déjà eu Thabitude de le retrancher au masculin. 77 Ce
sont là ses paroles, et cette opinion n'est pas tellement inadmis-
sible qu'il faille la rejeter absolument. Mais je n'en trouve pas
moins fort bien de rattacher ces mots à une racine géminée Myay;
les deux premiers exemples seraient alors, d'après la forme de
tam [Lament. iv, 22), de temîmâh [Lev. xxv, 3o), et celle de rak
(II Rois, XXII, 19) de roukkekâh {/s. i, 6); dans wâhayâh, on a
supprimé le dâgêsch que ce mot devait avoir à l'égal de wâhâuûh
(Jér. xLviii, 1), pour l'alléger comme dans hê^czâh [Prov. vu, i3)
de ^izzoïiz [Ps. xxiv, 8) et de we^ëzouzo [ihid. lxxviii, A), qui devrait
avoir un dâgêsch dans le zayin, comme hêhcUâh [Juges, xx, /lo).
Il est vrai que le hê, qui est troisième radical de hâyâh, peut rem-
placer une des deux lettres semblables de hoyay. — Abou Za-
kariyà a négligé dans ce paragraphe un autre sens, qui se ren-
contre Il liais, viii, 8; 7s. xxwni, 21 ; Josué, v, 8; [)eiit-être aussi
KlTAIi \L-MOUSTy\MIIK. 1A3
Dnnn n n^îD nx nd"i^i I^^jÎ^ nbî^'n^ mDn'? n^nx nn'71*
Jwoill I J^iû ^j^ *x.AjcAj n:nj no Ui^ c_jU1î i.Xiû i Jlï n:n
J_A»Î ^î (jw* (JV.AJ ^^ rT'an: nwb: i<ij jjs n^n: ^^^Tj ^ ^\ ^^Ij
<_^ Dj^n: A-AJ Ars-_jJî ^^5o^ pn (j-* (j^Xj ^î ^C^ (J-V^ *^^ ^
njDD ij nsîT^ <i_5 mS"' i a>j o^_A_jt (^*xJî y^l.A.i.]t ^ J^^iil
1 D. 111, ^1; N. 78, 3o.
£"^7. 1,19, d'après le Targoum. Ychmjyéh (1 Chron. xi, 8) a, sans
aucun doute, le même sens, et signifie relever et fortifier une
construction, comme le démontre l'emploi analogue cjue FEcri-
ture fait du mot aroukah remède (II Chr. xxiv, i3, et Néh. iv,
1) et du verbe wayycrappê' il guérit (I Pwis, xviii, 3o).
Hânah. Aboû Zakariyâ dit : ^( N chant (Jér. xxii, 28) ne peut pas
être de celte racine, car il faudrait yiihnêt, comme nirêt [h. xlvii,
i3), nihmh [Jér. xxxi, l\).y> Aboû Zakariyâ n'ajoute pas à cjuelle
autre racine ce mot se rattacbe. Il pourrait bien, comme je l'expli-
querai plus bas, venir de Juhian, et être pour néhnant. Mais rien
ne s'oppose à ce que nchant soit bien réellement pour néhnêl, type,
nirik et nihnêt; seulement, à l'exemple de ce que j'ai dit précé-
demment (p. 3o) sur yôladt [Gen. xvi , 11), yoschabt (Jér. xxii,
23), schokanl (ihid. li, i3), le nowi peut avoir perdu sa voyelle,
pour alléger le mot, et le hêt avoir reçu un palah , parce (|ue cette
Ihli OPUSCULES D'IBN-DJANAÏl.
i)*x_j n3n: J-^i »i r»^ t$ C5^-Î5 i<.>..A.^i ^l^Jî (jj).^j ^i c^s (jvAiii
-nn v^ à> >i^ (O-j Jl«Àj^ nn^ mDîJ^m ^VkI\ \^ 3> Ji^ rnn
i 1*^ ^ (^*>^J5 *W-^*5 tj^^î? u' C:^^"^^ 1^ Dnn:n bj _^^ JUij^jiî
-nn é> ^^ _^^ (S"^^ ^[^^^ CJ-* ^"^i 'lin
nnnn <\Ai Jl- jIaJî ^^.Âiî^ itrxn b^* nnn .mx n^bm ^2 iL'^x nnnM
' Cet, exemple manque chez N. Dans D. 1 1 2 , -20 , on doit, d'accord avec le texte
arabe de Hayyoudj, rétablir b'»D2 pj nn', et biffer les additions de Téditeur; l. 29 ,
il fant effacer ces mêmes trois mots qui y sont répétés. — ^ D. 1 59, i5; N. 1 09,
87. — •' D. 1 1 3, 8-1 2 ; N. 79, 3o et suiv., est corri{jé dans le sens d'Ibn Djanâli.
prononciation aura paru plus facile. Tout on étant de la racine
luhiali, le mot peut avoir le sens de niJjnant, de luhian, et le hé
tenir lieu du Jioun^.
Hârah. Aboû Zakariyâ prend ici ycharou [Ez. xxiv, 10) pour le
nifal de cette racine; ensuite, dans le para(];i^aphe hârar, il dit
que ce mot pourrait être le njfal de cette racine et que le résch
aurait alors dû avoii" un dâgésch à la place de deux lettres sem-
blables. Mais il a passé le véritable nijal, qui est incontestablement
de hârâh, Is. xli , 1 1. Le lié peut aussi, en ce cas, être à la place
du résch de hârar.
Hâtâh. Aboû Zakariyâ cite deux sens de cette racine : l'un, à
la forme légère, Prov. vi, 27, et x\v, 29; fautre au hi/'il, ya/jUiâ
' Voy. Menalièm, p. 10 "; Dounascb, ]). ()/i ; Talmidè Menalièu), p. f\9.: Talmîd
Dounasrli, p. 87.
w«
KITAB AL-MOUSÏALIIIK. Ui5
*^DDD mi*3 nnn ^^^^ ■jpu;'' pD^ JU>j ^ ^7.1x0 -nc^i "inn^ Ti^nn
^^ *._À_^ wv.:^^jcil y^'^ jî^ ^i^i (j^j ^*>^^ otAÀiw nnnn aJ^a^î
/'
-l/jijî J^*^ ji^ nnn J-a^ Uaàïw -jnn^ J«*^ ^î c-j-* ^-x-*^ U ^^î
yn^ ^A^_5 D^D 1 uvh non"' pt:'? ^'î^d njrp xb pDra nDn^ i aAa-*^
(ji J^sî tîiJJ^-S'-j^n^ n2în (j^ JLa_j jjÎ j*.-:^ i$^ "înn^ iCj) ^
^^-5lj (ji ■jnn'' i J^-^^i (j\(5 |^3D3 m:?j nnn nnn ^j^ "jnn^
^ D. 112, 10; N. 79, 5,
(P5. LU, 7), type ynfrekâ [Gen. xxviii, 3), yaschhnkâ. 11 ajoute :
rtTêhat [Prov. xvii, 10) pour tihtéh est la Ibririe légère de ce der-
nier sens.^ Je suis fort étonné et je comprends difficilement ce
qui a pu empêcher Aboû Zakariyâ de prendre yahtekâ, tout aussi
bien que tèhat, pour une forme léjjère, mais oii le yod a patah,
à cause du hêt, comme dans hàyahtéh (Prov. vi, 27), qu'il donne
lui-même pour une foruie légère, et comme Job, xxxix, 21,
Ezéch. XLiv, 18 et iv, 17, et Gen. xxxiii, 1, 011 le mot wayyahas,
d'après Aboû Zakariyâ, est pour wayyihas avec hirék sous le yod.
Certes, personne ne doute qu'ayant besoin de construire ce mot
avec le suffixe de la seconde personne, on n'eût dit ynhsekâ, tout
comme yahtekâ, et de même que celui-là viendrait de hâsâh,
nous soutiendrons que ynlitekà est une forme légère comme tê-
hat de Mtàh, bien que yahtekâ soit pour yiJjtekâ, type hàyirsekâ
[Mal 1,8), hàyikrekà [Nomh. xi, 9 3). Outre l'évidence qui ré-
sulte de notre argumentation, cette o|)inion se recommande en-
10
1^6 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
A^iji^ O;»^ ^-^^ 4^*-* ^^ '••«y-*-*^ ^\* ^ *X.=*-i_5 ç,y 1$ jî l^^^5ï>
(jw« ajî ^^ ^^jw*^.js^.^.^ J^s Ajçi J-^:& jsjjj ^iic^n TnN oTiji^^Si
' Celte citation manque dans le texte arabe et dans les versions de Hayyoudj.
core par l'absence complète du hijîl d'où yaljtekd pourrait déri-
ver. 11 est encore bon de remarcjuer que les deux sens mentionnés
par Aboû Zakariyâ n'en font qu'un et ne présentent aucune ditfé-
rence, puisque tous deux sont : emporter, faire cesser.
Tâmâh. Passé. Voyez cependant le nifal nitmînou [Job, xviii, 3)
-= weniglînou (1 Sam. xiv, 8).
Yârâh. Dans une des nombreuses copies du traité d'Aboû Zaka-
riyâ, nous avons trouvé wannîrâm (Nomb. xxi, 3o), cité dans ce
paragraphe. On y émet l'opinion juste que wannîrâm est de cette
racine, et l'on ajoute : rr Cependant il pourrait dériver de râmam.r)
Je soutiens que cela est tout à fait impossible, et cette supposi-
tion n'a pas besoin d'être mise à néant par des preuves pour
quiconque possède quelque connaissance des lettres douces et
des verbes géminés. Aussi je pense que cette remarque n'est pas
d'Aboû Zakariyâ, mais sans aucun doute de quelqu'un qui, en
étudiant ce traité, a mis son propre avis, en noie, à la marge
KITAB AL-MOUSTALlllK. \M
J»-ï ^j^ 5*X_*_j ^JÎ>^ ^Ai ^OCjÎj ti;*xiî c^U^I J«Xiû ^J^Xj ^ HjhM
l-g-jL^ jjj^^ (O-xi AJCi^ *XÀJ^ ^j^Jj\.jiJÎ J^£>\ (jAXj ^>X^Î (j-4 c:a.jI^
U^Js-rs! i/lxÀjî ^x>^ anD ^îihià 5]dî< vW^^ ^^^^ j J^i*-^^ hdd
d'un exemplaire; puis un copiste ignorant a l'ait entrer la note de
la marge dans le corps du livre que j'avais sous les yeux, en la
mettant sur le compte de l'auteur. Ibn Noûmî m'a raconte qu'en
Egypte il avait vu du Traite des lettres douces des copies qui con-
tenaient des choses fausses qu'on y avait ajoutées, en les attribuant
à l'auteur, tandis qu'elles provenaient de quelque Andalousien.
Je l'avais déjà bien reconnu. Il me fit voir des passages de cette
nature recueillis pour son propre usage, lorsqu'il les avait juges
faux. C'était le cas pour wannîrâm, d'autant plus que cette re-
marque se trouve dans un seul exemplaire, et que les théories
d'Aboû Zakariyâ sur les verbes géminés la démentent et couvrent
de honte celui qui voudrait la lui attribuer. Je n'aurais pas fait
cette observation dans mon livre, si je n'avais pas craint que l'on
ne fit de nombreuses copies de cet exemplaire, et que l'erreur ne
se répandit et ne fût imputée à l'auteur'.
Kâfàh. Aboù Zakariyâ mentionne dans ce paragraphe ikkaJ[Mic.
' Rikm. 28, 1 6 : Et lorsque nous tirions sur eux, ils étaient perdus.
10.
IZicS OPUSCULES D'IBN DJANAH.
Jyi bî^ nb^n Ak^i <^*xii -jnnr b^n J^ hddk aAa=>I ^i Jl^^ *>â^
nnS ^^j^.fi dlii>3 ^_^>^ D^DTDD '^àJ Cj-« CiTr^^l' c:>i^i (j^ A3^5 ^I
yi ^C^î ^_A«*JLi JUi:iJi 4j-« JUàj:^î ti :>i^]o^i i>l yDp (j5o ^^5
ynm i"? nxi^ ^b nîri?n^ c'rn iilJ*xJS} p2:iDp nb^n^ "'^^n (ji
^1 ^oL_A_ft joti ti <y^^. ^■clî ^« ilv£«Iiii 5*Xi& ^s- *x^ ^lî :?d")nS
' D. 1 18, 1 9-i/i; N. 88, 1/1-1 G, — '^ N. lof), 8-9. Dans D. le passago est
tronqué.
VI, 6), el dit que c'est un nifal abrégé de ikkaféh, comme tiggâl
(Is. XLVii, 3) de tiggâléh. Je préfère le rattacher à kâfaf, de ke-
foufhn {Ps. cxLvi, 8), à cause du patah au lieu du kâmés. C'est
une règle généralement suivie dans le ni/ai des verbes au troi-
sième radical faible, que le premier radical prend kâmés, que la
forme soit apocopée ou complète; on voit cela aux mots tiggâl,
têWs (Esther, v, 6 et passim), à côté de tiggâléh et de tê'âséh, puis
Exode, xni, 7; Dan. xi, k. Les verbes qui ont hêt pour second ou
troisième radical font seuls exception, comme ijiddahou {Jér. xxiii,
12), yimmah (Ps. cix, i3)^ Les racines géminées, au contraire,
ont toujours patah, excepté en pause, où il y a kâmés. Pour cette
raison, mon opinion sur ikkaf est plus conforme à la règle. Aboû
Zakariyâ, dans son traité des verbes géminés, établit lui-même
cette différence entre yissab de sâhah, yimmak de mâkak, yimmas
de mâsas , etc. et tiggâl, wayyikkâr (Nomh. xxiii , /i ) , de gâlâh, kârâh ,
' Voy. ci-dessus, p. ia5, 126.
KITAB AL-MOUSTALHIK. l/i9
jl> U:^_5 (^ à ^-f^^^ J^-*^^ ^-^ ^ c^"^*^ ""S- n^ -^^^ cj^ ^■'^ ^^^ i
niD anb mD"»! jLa.Jî^ nnD d^jîx ^^>i (^^y ^aà^S^s hid
pmi D")DD "Tnai DDN'D TIDD D^D D^T Li-ib l-Aj-J J._A.^i^ îlbMi
1 D. 118, i5; N. 83, 17.
que les uns avaient /^«frtA seulement au miiieu de la proposition,
tandis que les autres prennent kâmés, aussi bien au milieu qu'à
la fin de la proposition. Je ne sais donc pas ce qui a fait com-
mettre cette erreur à Aboû Zakariyà, à moins qu'il n'ait, comme
je le suppose, lu ikkàf a\ec kihnés. Quelques-uns ont mis ikkaf an
rapport avec kaf, la main, et ont traduit : Que lui apporterai-je
dans ma main. C'est possible, mais peu acceptable. Il se peut,
du reste, que le lie de kafdh, dans yikpéh [Prov. xxi, lA), tienne
lieu d'unpê, troisième radical de kâfaf [Ps. lvii, 7).
Kàrâh. Aboû Zakariyà donne deux sens, l'un, kârîtâ [Ps. xl, 7),
et l'autre, wayyikréfi. . . kèrah (II Rois, vi, 'j3). Mais il en a passé
un troisième, tikrou {Dcut. 11, G), mikrâni (Nombr. xx, if)) et mi-
kràli (Prov. xxxi, 10). Dans ce troisième sens, le nom, sans être
annexé à un pronom, peut être mikrâh, type miknàk [Gen. xxiii,
18); annexé au suffixe de la troisième personne du masculin plu-
riel ou au sullixe de la Iroisième personne du féminin singulier,
150 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
naD ^--(^ «X-À^ '3-^'^^ onriD ^^5o ^t aa* <\>-^Ji ^jl^ dhd nrn'?
n!:: nnbi' »^.^ ns: iC.X.^ 4Xa^ î^Jlijj nniD aaà ^^.^^iî^ mD yiND
*Xja.|_^Jî j..A.^.Aàj Dt^r DDity i^Xo JvÂ^ \mx3\ 1^)1^^ nDî:: ^>yî^
(j\^ *X_3Î DIDD i Jj-iî (j^ j^-??^ IDDIU; ^.^-^î^ HDlî^* lir-'K t^jlxJi
^-•^ <jl 5yl^î l^i nniD n:DD n:pD iCj) <^ hidd iiiUj^î J^
le mot est devenu mikrâni et mikrâh, parce que, avant de le mettre
en état d'annexion, on a supprimé du nom le signe du féminin,
comme souvent dans ce cas^ Ainsi péhâh, avec le suffixe de la
troisième personne du pluriel, devient pe7mm [Néh.v^ i/i) pour
péhàtâtn ; pinndh , avec le suffixe de la troisième personne du fémi-
nin, donne pinnah (Prov. vu, 8) ])Our pinnâtâh; middâh devient
middâh [Job, xi, 9) pour middâtâh; nissah, avec suffixe, nissdh
{Gen. XL, 10) pour nissâtâh; sokat [Juges, ix, Zi8), avec le suffixe
de la troisième personne du masculin singulier, forme soko (ibid.
/19) à la place de sokâto. Mais il se peut aussi que mïkrâm, avant
l'annexion, ait été mikréh, sur le modèle de miknéh, mibnéh, midhéh;
puis, en ajoutant le suffixe du pluriel, on aurait retranché le hê,
troisième radical, comme rodêh [Is. xiv, 6) devient, avec le suffixe
du pluriel rodêm [Ps. lxviii, 28); liammaâléh (Jos, xxiv, 17), de la
même manière, par la suppression du hé, hamma^àlém [Is. lxiii,
' Rihnâli, 159, 33.
KITAB AL-MOUSTALMIK. 151
i^_3*x.i:^ c^.jUil *x>î^i ^AH*Aij naii? \yy^^ \i^ DV2 Dbyi2r\ n\v
t jv_iû ^ -^Mi J.jLjcJli (j-* a"'^^ uj^ ■'^"^^ ^^' '^^'"^ ^-^"^^^"' ^^^^
^_;t_^ 4^ DHiXD non (ji vilJis (jâfcAikj^ j^^JC^il t_^l î 4kiû (j^
pbnD nuN n^DNiDn nn dn* dj'î J.-a-ï If Ixaoi ^i^^î *s S^^^^
»4X-ib yî (j^y^j^ DDND "non dhdd Tin:! (j-« hidd d^j^jdd pmi
^xMÎ »*Xii> ^3^3 ^OvÂ^ jl>^ lipn <^x-« ii TlDn (ji o^& l^i bî
* Vers. hébr. : di->v 'h 'j'tpr dj7?3.
1 1); "osêh, avec le suffixe de ]a troisième personne singulier mas-
culin, ha'oso [Job, xl, 19). Mikrâm serait alors formé sur le mo-
dèle de minUm [ibid. xv, 29), qui dérive, comme je l'expliquerai
à son endroit, de la même racine que kannelotekâ [Is. xxxiii, 1) , et
c'est, à mon avis, l'analyse préférable. Je rattache à ce sens du
verbe kârâh, waékkeréhâ [Osée, m, 2). Je m'explique : tikrou [Deut.
11, 6) ayant le même sens que tiknou (vous achèterez), waékkeréhâ
équivaut à wâ'éknéhâ, car kânâh qui a, en général, le sens de
acheter, acquérir, s'emploie aussi dans le sens d'épouser [Ruth,
IV, 10). Le dâgésch du kaf est une irrégularité, comme dans yik-
kerêk (I Sam. xxviii, 10). On a nié que mikrâh (Prov. xxxi, 10)
pût avoir la même racine que mikrâm et tikrou, on a soutenu
que kârâh ne se disait que de l'achat de l'eau, et l'on a regardé le
mêm de mikrâh comme une lettre radicale. Mais je crois que,
puisque kârâh a le même sens que kânâh, il s'applique à toute
152 OPUSCULES DMBN DJANAH.
^^,w• ik.jyX.S) <N*ii<xiî tK Uiî^X^ 0.^j y^ ^\^ J^aJÎ i*Xiû^ -)^3n iuJ
Ia^ij! isi^ju lAyUi c-jI-^wJcSTj i^Uxiî yû Lei p^ni: ?|ddd moD '^i? *i^j>
(j%j:^-ÂJi ^-si-î ^j^ J^^î^ D^bl ï^ODS m^p'? 4^xiî i*XiD J.a^ ^^
nbr nb:: i^j) ci^ nni^* 2;^;")'? mo''
j\=r U^_5 r:^!-' niNi dn "«r aj) «^ o^nDi^' mi'?') ^JS'ù^^_ ^ nîb
u>-^^ T^""^'^ "'^'^^ "^^^ t:^* (:j>-j«-î* J-A.j«-^ D^nDii* mîbi (j^-^-j ^^
chose achetée, tout comme hânâh qui s'emploie même pour en-
fanter, Gen. IV, 1. Les mêmes personnes ont voulu faire dériver
waékkeréhâ de hikkk; bien que cette opinion ne soit pas complè-
tement à rejeter, je n'en préfère pas moins le rapporter à tikrou,
d'abord à cause des mots rrpour quinze pièces d'argents qui
suivent; ensuite, parce que nous ne rencontrons nulle part hikkîr
dans le sens d'épouser; enfin, par la raison que kârâh, comme
équivalent de kânâh, se dit de tout ce qu'on achète, de tout ce
qu'on acquiert, par exemple, eau, femme, enfant ou quoi que ce
soit. 11 ne me parait donc pas impossible que mikrâm (Amos, 11,
6) ait aussi la signification d'acheter et acquérir, et réponde à
liknôt, que le même prophète emploie {ibid. viii, 6) dans le même
sens. — Aboû Zakariyâ a passé dans le premier sens qu'il men-
tionne, le 7iifal, yikkâréh (Ps. xciv, i3), type yiggâléh.
Lâzâh. Racine omise. Cependant, on trouve oulczout {Prov. iv,
ali) comme re'out (EccL v, 10). Lezoïit pourrait aussi venir d'une
KITAB AL-MOUSTALHIK. IT);]
jLAxXi p"? p-î cj-*^ ^d'? pî^*::; ij^ [^A^ùS u^n^^a mî"?! cj^ iCA^Î:>
jX^^ ^^^5^1 AAi (joli»- *xi nV^ mn ,j\ ^^^3 ^j-^*^.-? >«^ *~''?^
*i (^-^r? ^ (J^^-?3 T^"' u^ ^^"^ aX.x> (jiaXA.3 (j^i*.Uil <\Xi ^
A-A-J ji^-A-il vJ^-J C:^:>;i J^-iiJ^ c;>\_A.J^I iJ^AM.«i! dlÀÎi ÀA^J^xii
^L^Sw>Uwî \js.^ ^l;cS j<X,o t^ ov-Â^AïU «Xs c:a.â5 li 0.AÎ <>uCj^Aâ.i
racine louz, comme Prov. m, 31, et le wâw, ainsi que h tâw,
auraient été ajoutés comme dans èyâloiitî [Ps. xxii, 20), ^èdout
(ihid. XIX, 8), begêrout [Jér. xli, 17), qui ont des racines au se-
cond radical faible; seulement, dans lezoïit, le second radical a
disparu, comme dans seson [Ps. cxix, 111), zedon (Obad. 3), et,
comme je l'ai déjà dit dans le paragraphe schouah (p. 116), au
sujet de bischehoutô [Prov. xxviii, 10).
Lâlâh. Racine passée. Pour le mot lâlat (I Sam. iv. 19), les
anciens interprètes ont pataugé, et les modernes ont cherché en
vain une solution; les uns ont considéré yâlad comme un élément
de ce mot, les autres n ont trouvé aucune issue. Une telle lutte a
dû nécessairement se produire, car lâlat est difficile à expliquer
et malaisé à comprendre. Aussi aurais-je voulu ne pas en parler;
mais ayant promis, dans l'introduction de cet ouvrage, d'ajouter
tout ce qu'il me serait possible de réunir et de ramasser parmi les
faits qu'Aboû Zakariyà a omis, j'ai cru devoir mentionner aussi
ce mot, rassembler tout ce qui s'est présenté à mon esprit. Gepen-
15/1 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
Ui A^^î ci>!^S* iXfi»-t ^j^ >^^ ^ ^^^ CJ^ Jy^l? jUa**.)U |j**Ua3I (jw«
1*1
^1 n*^ir ••i^i?"^ DJ-^:; |nx qk i^-'D xb"; mDt!;T i^JL- If ^l^Jî cj-« ^«>^^
iCâUc>i)î aa3 o»4y U yDpii «.Â^ kJÏAw ^^*xJî *j-^^^ ''^"'^'7 J^^^ p^^
dant, je déclare de suite que je n'ai aucune opinion arrêtée et
que je ne possède aucune preuve décisive pour en déterminer la
racine. J'indique seulement différentes manières de voir, sans me
prononcer plutôt pour une racine que pour une autre. J'exposerai
donc ces explications , en m'engageant seulement à ne m'éloigner
dans aucune explication de ce que permettent l'analyse et l'in-
duction. Je dis donc que lâlat n'admet que les trois explications
suivantes : il vient d'une racine au troisième radical faible, ou il
vient d'une racine géminée , ou c'est un nom qui n'est pas dérivé
d'un verbe. Dans le premier cas, il y a deux possibilités: Ou
bien lâlat, qualificatif de hârâh, est pour lâlâh, comme dâwâh,
bâlâh, avec le hé remplacé par un tâw, comme dans ouschekourat
[h. Li, 21), schenat [Ps. cxxxii. Zi), me'at [EccL viii, 12); car
tous ces tâw tiennent lieu de hé. Le second lâméd a patah, à cause
de l'intention qu'on avait d'annexer ce mot, comme cela est arrivé
pour schenat et aulres qui ont perdu le kâmés, parce qu'on y avait
KITAH AL-MOUSTALIIIK. 155
nîiirn j> aKJc* ^i c^^N-ii ij^.^ *^^^^ Ua^U !^Ai (j^^:? (j' ^'^
^.Ui c::»i3i> (j^ u^ u^-5 nn22-)m nniy:^! nîiim n:y:?i i a>->^5
u> ^ ms^nnD S^^t mji avD n^sinn iC-jj ^is iz:Di? n^Djnm
1 D. 122, i8;N.86, ih.
supposé une annexion. Ou bien, lâîat pourrait être le féminin
d'un parfait et suivre, comme modèle, wehirsât [Lev. xxvi, 3/i)
et we^âsât {ibid. xxv, 21), de sorte que la forme primitive serait
lâletâh, de même que, dans les exemples cités, elle est wehirsetâh,
we^âsetâh. Dans le second cas, lâlat serait un nom, comme lamas
[Lament. 1,1), lâbaz. Dans le troisième enfin, ce mot ressemble-
rait à Icfad. Voici tout ce que je puis dire de lâlat.
Nâbâh. Passé. Le verbe est conjugué comme les verbes ayant
«/^ pour dernier radical, à l'exception du hitpaël, I Sam. x, 6,
type hitrappîtâ [Prov. xxiv, 10), et I Sam. x, i3, type hitgallot,
qui se conjuguent comme les racines au troisième radical hé.
Nâwâh. Aboû Zakariyâ a passé le hifil, Ex. xv, 2 , où we'anwêhou
suit la forme de wearbêhou [Is. li, 9).
Nâlâh. Passé. De cette racine dérive kannelotkâ {h. xxxni, 1),
156 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
i^br miD'? J^-A_^^ maD ^a^i? nnDb JwiL« \xà:^ ^^5^j ^î -^^^^^
-i-'d^m'? Ak_^l c5*>^^i "jbDn n^n nx ")^Di?b "-^l^-iî ô*^-^^ «i n^*iD
Jolij Jii ^l? I^Xa^^a.5^ N^nn*? A^î <^JJî h^dd iniN N"'3b I^^jÎ^
^ D. 12-2, 5; N. 86, 5. — -^ On s'attend à cAiô^Ç
qui est un hifîl de la forme ijamréh [Jos. i, i8), ayant à Tinfinitif
hanUt, type hamrot, d'où lamrot (Is. m, 8). Or, Aboû Zakariyâ dit :
cfLe patali du /a^ned! dans lamrot prouve que c'est un hifîl pour le-
liamrot;v de même, moi je dis que kannelôtkâ est pour kefianlotkâ,
dont le modèle se trouve dans kehaznol (II Chr. xxi, i3), kehafnoto
(I iSam. X, 9), keha^àlôt [Ez. xxvi, 3). De plus, le dâgésch du wotm
est irrégulier, à l'égal du dâgêsch irrégulier dans le mêm de oube-
hammerôtâm [Job, xvii, a), qui devrait rester sans dâgêsch, comme
lamrot (7s. m, 8, et Ps. lxxviii, 17), où le hê est supprimé, aussi
bien que 11 Sam. xix, 19, Jér. xxxix, 7, et ailleurs. Ces exemples,
dira-t-on, ne présentent le retranchement du hê qu'après lâméd,
de telle sorte qu'il n'y aurait point parité absolue entre kannelôtkâ
et lamrot. Mais nous ferons remarquer qu'on le rencontre après
bêt, dans bagloto [Jér. xxvii. 90), évidemment pour beliagloto, ou-
KITAIi \L-V10USTALI!IK. 157
cj^^ HTn DrnD J^*^ DrnD »^=^yV\^ Ninn dvd i^JliJ k^Jî i*Xiûj,Ai^
•»nnii A-jj ci^^--^^ n^:D yn^b niD^ n^t <^x.1î îjuû^ J^ap^^^î i*kiû
w
j) /fr»^ U» (^ Uli^^-w) iaJUvli <Xj<Xam.aJ| aK.«oÎ^ (^aa4Î cjji^i (j^
' Celte citation ne se lit ni dans Toriginal arabe, ni dans les deux versions.
On remarque au contraire que 61:2, dans ce verset, est une forme lourde. — - Ce
mot manque dans la vers, hébraïque, et ne se lit pas dans ce passage de la Bible.
Mkkâschlô {Prov. xxiv, 17), qui ne s'explique que par oubehikkâ-
schlo; et nous trouvons le hê également omis après kaf, dans un
cas tout différent, dans kayyom pour kehayyôm. — A la même ra-
cine et au même sens appartient minlâm [Joh, xv, 29), comme
mikrâm (Nomb. xx, 19) de tikrou (Dent. 11, 6), voyez kârâh. Voici
connnent je m'explique le rapport qui existe entre minlâm et kan-
nelôtkâ : en comparant les deux membres du verset, Isaïe, xxxni,
1, on ne doute pas que kannelôtkâ n'ait un sens analogue à celui
de kaliàtîmekâ qui, comme kehâtèm (Dan. viii, 28) , vient de tâmam,
avec suppression du dâgésch pour alléger le mot, comme le croit
ALoû Zakariyâ (r. tâmam). Le verset de Job est donc à traduire :
Leur perfection et la réalisation de leurs projets ne sera pas
atteinte dans le monde; en d'autres mots, ils seront exterminés
et leur pouvoir ne durera pas.
Nâsâh. Aboû Zakariyâ dit : ^r Nissé' (Il Sam. v, 12) est pour
158 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
^ JjlLa-j (jl (^-^.-^sp. Ljfl J^.Ji.Jî \^sb^ jpL^Jî ^^^ cxaa5 Uf^^\
iDi^biD nbyiD'"? Di<z'2 "«d ^-^û c^*xJ5 a^D^-I nm d ^'î^ <^os.Ji laji>!î
«iA,^3LAJî iC^Up AXJi:^ JUàjÎ Nî!?a ^î _^i^ nXDjj Aa* A>-^ii (jU
^j.^ yjSi Py]\ Î*ki5 j^ <XAÂii «uS'i) j.*xjim 'n <ji sxSUjjv**^
^U Hj^îîn "j^")i? ^.-iû^j Itx'^ij IaJIj U3.J I4) i^^^"^"^ *«xiij ^Jî ic.^*^Àiî
' D. 193,91; N. 87, 9.
ninsè\ et âléf in été écrit à la place de hê.-n Cette explication peut
s'appliquer au passage des Chroniques où il y a nissê't (I Clir.
XIV, 2) pour ninsê't; mais si nissê' était un nifal, mamlaktô, qui
est un féminin, exigerait à la fin du verbe la marque du féminin.
Nous prenons donc nissê' pour un parfait de la forme mille'' [Ex.
xxxv, 35), et le pronom qu'il renferme se rapporte au mot Dieu,
qui précède. Cette erreur a déjà été remarquée par un de mes
contemporains, un homme d'une science solide.
Nâsâh. Dans toutes les copies, nous avons trouvé pour cette
l'acine deux sens indiqués, d'abord Lam. iv, i5, puis Nomb. xxvi,
9. Dans une seule, la même dont j'ai déjà parlé plus haut (racine
râmâh)^ nous rencontrons encore un troisième sens, savoir tissénâh
(Jér. IV, 7). Que ce soit Aboû Zakariyâ qui ait fait ajouter ce troi-
sième sens à son livre après l'avoir publié, ou que ce soit l'addi-
tion d'un autre, en tout cas la division de l'article iiâsâh en ces
KITAB AL-MOlJSTALfllK. 159
n3î:;m i^j i^^ nrîin (j\i ^^^^ \^Lm^Jlj\ ^iyi ciA^AJl «<ki£i <jl
c;a.A5 Ljç^ ^i J^î^ -)"tyn nn:^:"! iijj j^ nnîia: aî^^î u^^^^ c^*^î
j^iJ viU*Xj c*x^ ilj ^â^A^ ij^ yK^iil <^ nn^jj i Jyiiî î*Xiû
yjii <^*xJî u^-*"^^^ JUij^' in!î3 i «^i^UâJi (jykW 112^ (j^ nDc;:
frois sens est une division exacte, car tissénâh a pour type tvetis-
sénâh [Jér. ix, 17), de nâsàh; j'ajouterai même, dans ce sens, le
nifal nissîm [Is. xxxvii, 26) , où le noun est le signe de cette forme,
le noun du premier radical se trouvant inséré par un dâgésch dans
le sâdê, et où le yod marque le pluriel, tandis que le troisième
radical a disparu; nissîm est donc pour ninnâsîm, type, nischmarîm.
Nissetâh [Jér. ix, 11) dérive peut-être de la même racine dans le
même sens, pour ninsetâh, type nibnetâh [ibid. xxxi, 38). J'ai
dit peut-être, sans décider ni trancher la question, parce que
j'ai vu que les Hébreux mettent quelquefois à la place du hé de
nâsâh un tâw, et traitent cette dernière lettre comme si elle n'était
pas seulement le produit d'une permutation; ainsi nissetouh (ibid.
II, 1 5) vient de nâsat, type nischmerou; le noun visible est le signe
du nifal, le noun du premier radical étant inséré dans le second
radical sâdê, et le tâw qui tient lieu du hê est le troisième radical.
160 OPUSCULES DIBN DJANAH.
nni*Ji A^çi Ar>-_^Jî ^^i.^ nnîij r")!-* cj-« u-?*^- u^ ^^^ (j^^. ^^ -^^
imDD [nnii:^] nnij: in:? c^^î u^^"^ ^i*>^-£^ u^^^j mDc;: iO) ^^
^ J-j '-■«v^* [*y (Ty^;? ^ '^i^*^ (j-« ^^ li^N p n^îîD '•jan <^wc« ^^
")3i? ^bnD DÎT^ ^bnD Uyr^i 2^^^ dUi ^ J.Ai*xJi_5
N*^ jLajî^ hdiîû \n^i:;: l^*x^î (j>^y u^^-^ ^*^-^ <i^)^ ^ nc':
' D. 195, 3; N. 88, 3.
C'est pourquoi j'ai déclaré seulement que nissetâh venait peut-être
de nâsâh, car il peut tout aussi bien dériver de la même racine
que nisselouh et être pour ninsetâh, type nischmerâh. Ni nissetâh,
ni nissetouh ne sont en rapport avec massît {Ez. xxi, 3), qui, en
dépit de l'opinion contraire \ présente un autre sens et une autre
racine, mais ils ont le sens de tissénâh et de nissîm qui renferment
l'idée d'être vide et désert. Le contexte le prouve, du reste, dans
les deux passages, par les mots : sans habitant (Jér. ii, i5), et :
sans passant [ibid. ix, ii).
Nâschâh. Aboû Zakariyâ fournit deux sens : l'un, Lam. ni, 17,
et l'autre, Jér. xv, 10. Il en passe un troisième, où le hê, troi-
sième radical, remplace âléf; c'est lehaschschôt (Il Rois, xix, 2 5),
si on lit ce mot avec patah dans le hé et dâgésch dans le schîn'^.
C'est alors un hifîl, forme de îehattôt, et dérivé de la même racine
^ Cette opinion se trouve encore cliez D. Kaniliî, nous ne savons d'après (piel
ancien iexicograplie. — - On peut voir les (.lifférenles manières de lire ce mot riiez
]\6rzi, Minljat Schaï, ad h. i. (Voy. ci-après, p. 171.)
KIT Ali AL MOIJSTALMIK. IGI
^*xJI (j>Ài.J! »s J*ÀJi ^'éj^iû ^ùJ\ (jyJî ^^^U mt:bnD i^jj (k
L&j^^i.i^ J.^:i)i v^l îy^'i xs^i^i m nx nn^nb i^jj ^ mîTin'"?
^î DDi^ii ni?Dn inNir xbn riNX* ^3) ^_^ v^i^î jL^-lii aa* ^^y^^^
D^^w i"n5^ Tnu'?2 i^-iU^ lÀJijî DNu* ot^i iy^l 1^ »y^i /<s«jS
' D. 12G, 13, qui est (raccord avec l'original arabe. N. 8f), 3, a confondu
les deux sens en un seid. — - D. i 26, i^a; N. 89, 5.
que kmaschschouôt {Ps. lxxiv, 3) pour Icmanschoii'ot, type mah-
loiimôt; le îioun est inséré par dâffésch dans le s^/<«», second radi-
cal, comme cela s'est fait pour macldoiihîm (Lam. 11, 1/1), mahbou^a
{Eccl. xir, 6). LehaschscJiôt est donc pour lekanschot, comme Jehn-
hrôt (11 Sam. m, 35): IVî/^ radical a e'Ié adouci et cliangd en hê,
car la forme complète et parfaite serait lehansclte^ôt. Dans cette
racine, IVî/e/ s'adoucit quelquefois sans permutalion, exemple :
haschsclœt [Lament. m, /17), qui devrait avoir un a/e/" prononcé,
comme se'èto [Job, xiii, 11): mais cette lettre a été adoucie, de
même que dans missêto [ibid. xli, 17).
^Awâli. Dans le second sens, il manque le mfai , Ps. xxxviii, 7;
Prov. xn, 8.
^Atàh. Dans le premier des deux sens, il manque le hifîlhé'ctîlâ
1 1
162 OPUSCULES D IBN DJANAH.
nîûi*^ niDr Ak,fili 'Jcwj^ l*Xj*.î^ UaisÈ^ t^A^Î i*Kib ^^^ Lwiji J.Àiî^
^ib^ JLjciJ^! jIJlJI^j nbyn ^:z'n iDn n^ci yû^ J^JiAiî ^^^ aK^U
A.A.X^ O^-UJ^^Î^ JUxi^î ciA-iLi:]!^ D^DDD ib^n in^ynDI p^?.! nSi^JT
<K.j) ^^ ôj*x.^^jÛ5 nbi^n^ ^-oi i:nD2 '^^^n^ ^nt nbrn^ nb^nn
nai\x v^ii ^IxÀji^j t^À t^*>^^5 .<jjiJI ji J'^^ji Ui^ >\.AiiS* t^î î*Xiû
' D. 126, iA; N. 89, 8. — '^ N. 89, 29. — » N. 89, 25.
(Ps. Lxxxix, /i6), modèle hé^èlkâ (ibid. xxx, /i); puis ie passif
me^outtâh (^Ez. xxi, 20), modèle megoullâh [Prov. xxvii, 5).
^74M^. Dans le premier des deux sens, Aboû Zakariyâ a passé
trois formes; le passif du hifîl, Juges, vi, 8; le nifal, Nomb. ix,
9 1, 22, et XVI , 2 /i , elle hitpaël yifal [Jérémie , li , 3 ) pour yifalléh ,
abrégé comme yitgal [Gen. ix, 21) pour yitgalléh.
^Anàh. Aboû Zakariyâ a passé, dans le premier sens, le ni/aï,
Ez. XIV, 7, et ibid. xiv, /i, qui emprunte son sens à we^ânîtâ (Dent.
XXVI, 5); le futur est yê^ânéh [Job, xi, 2). — Aboû Zakariyâ fait
de iCànêh [ibid, xxxii, l'y) et de ma^ânéh [Micha, m, 7) des hifîl.
Il paraît plus juste de les prendre pour des formes légères, puis-
qu'on ne rencontre pas de forme lourde dans ce sens. Aboû Za-
kariyâ a été induit en erreur par \e patah; mais cette voyelle, qui
affecte Vâléfde a^ànéh, se reirouve aussi dans ^ve'ahdelàh [Job, xvi,
KITAB AL-MOUSTALfllK. K;:}
^ prvoî ^-4-i dm'^x narD pK ^D Ul^ j.Ar^ ô^il J.>t ^j.* JJi>^
aDn ioj Jû iiÀAo y^^ "iND r:i? y^^ J^>y5 ç.yj^\ cj^ ^^ JJ^) ^y
o^ J*x^ vDi â> 3^^^y 'i"'3T n:i:;^ iptr jiir^b rai? J^^ d^ddh i^jj,
cjr-.^-^?L^Jt yi VDi^ r::? â> Jtx? ^^i j^ *xi^ ndi dkt ^ii
^ N. 89, 98. — - Ibn-Djanàh cite toujours le ketih. ^
6), forme légère de hâdal; dans a^àléh [Jér. xlvi, 8), forme légère
de '^âlâh, et cela à cause de la lettre gutturale qui suit Vâléf; quant
à ma^ànêh, c'est un nom comme ma^àséh et ma^àtêh [Is. lxi, 3). —
Dans le troisième sens manquent deux formes, le Tpsss'iï '^ounnêtî
[Ps. cxix, 71) et te^ounnéh [Lev. xxiii, 29), puis le hitpaël, I Rois,
II, 26. — A cette racine on pourrait rattacher un quatrième sens
qui se rapproche du premier; c'est le mot ^ânâiv (Nomb. xii, 3),
qualificatif de la forme hâkâm, et où le wâw remplace le troisième
radical hê, comme Aboû Zakariyâ lui-même explique himtahàwê
[Gen. XXI, 16), schâlawtî (Job, m, 25), schâléw [ibid. xvi, 12), de
schâlâh. Le pluriel de ^ânâw est ^ànâwîm, type hàkâmîm. A ^Anâw
peut être comparé dakkâw {Prov. xxvi, 28), oii le wâw remplace
i'âléfde dakka [h. lvii, i5). Il se peut que les douces quiescentes
placées devant les xvâw de ^anâiv et dakMw représentent le troi-
sième radical, et que les wâxv y soient explétifs, comme le wâw
1 1
16/1 OPUSCULES D IBN DJANAH.
.•• . 3
inn nriM m:nn i J^^aj <^*>^^5 jL^^^JJ ^^^ ^js-i-s annir ns:
1 N. 90, 3. — - N. 90, 25.— " N. 91, 16. — '' N. 91, 33-3A.
de inekaUelnwnî (Jér. xv, 10); cette lettre, dans ces trois mots, ne
servirait alors qu'à renforcer la formel
^Arâh. Dans le second sens manque le hitpaël [Lament. iv, 21).
Pâlàh. Le ni/ai manque; weniflînou [Ex. xxxiii, 16), type
xvenigJînou (1 Sam. xiv, 8).
Patah. Au premier sens, Aboû Zakariyâ a passé le passif î/e/bîiï-
téh [Ez. XIV, 9).
Sâdâh. Aboû Zakariyâ place nisdou {Zeph. m, 6) à côte' de sâdâh
(Ex. XXI , 1 3 ) , sodéli (I Sam. xxiv, 1 2) et sediyyâh (Nomh. xxxv, 2 0) ,
comme s'ils avaient le même sens. Mais, à mon avis, ce sont deux
sens; car nisdou a une signification en rapport avec le syriaque,
et tohou [Gen. 1,2) est rendu dans le Targoum par sâdija, le verset
de Zephania répond donc à celui â'Isaïe, xxxiv, 1 1. En outre, wa-
' Voy. Rikmâli , -^Ji, 36-37-
KITAH /VL-MOUSTAIJIIK. IGf)
J^-^ jy^- ^^ anni? iDa: nnny M'a: (^x^ (jK* nbr p"!!:^'; xinN*
(jl3 n^iîin m!: iN"? icwt nnnp'? ^::;d: nx mîi ^ Hji^-xJ] »«x.iû
y")N*m cKaï If Dc;r |\xd irw ^bsD Dnnr tîî:: J^i "iiîj: d ^^*x^
^^ M'a: (s^x^^ ^i (^ (jt-iû^-^^1 ^\i j^jii 3u;di id^d nnnnx hds;:
»jj^>l5 D^'^DH ^X DD^Ti n^D^l i^JliJ /cs^il ^i 0«.i«!i^i c^^î^i iiiij^Io
riTie/'l iiJj <iû ■«'l^^i c:>i^i c5^^
^:'2h TniN:pD î^ii? -«^L^-iî c:>l^i (Sy^ ^^J"^^ ^^-^ '^jà'à ^î UlI)^\
hâschimmôtt et weschâmemou (Lev. xxvi, 82) soiiL aussi traduits
dans le Targoum par weésdè et wisâdoim; nisdou est donc égal à
nâschammou. Cette signification ne peut s'appliquer aux trois
autres exemples, qui présentent le sens : se proposer, projeter,
avoir Tintention. Mon opinion est confirmée , d'une manière cer-
taine , par une comparaison du verset de Zepliania avec Zach. vu , 1 /i .
Sihnâh. Passé. Toute la conjugaison de cette racine se fait
comme celle des verbes se terminant par âléf. Cependant, on
trouve wesâmît [Buth, 11, 9) comme weschâtît, qui a la forme d'un
verbe ayant hé pour troisième radical.
Kânâh. Racine oubliée. Elle se conjugue comme les verbes,
finissant en dléf, excepté quelques exemples qui sont formés comme
si le troisième radical était hè. — De ce nombre est hekamwto (11
Sam. XXI, 2), type smvwoto [Lev. vu, 38), bien que \àléj'^ soit
écrit comme Aboû Zakariyà fa signalé dans hato'to (Ez. xxxiii,
166 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
La.j\ ^> J^aaJI (j^j.i»-i f^^ ^^âJî \<ysjî> ^^ iriKton ors i j5
(^ x^apDn (jUT v_iJi)I i^)^i> (jw« ^oî ^)^ nmDn iO) ^^ n:pDn
cijî^i ^j>^ -îLjî napDn i J^i Ijfj^ c^*U^ ^Jî >x.^lj ^^^5^ npt!;c
J^s-i 1^ vnnî^iND nn nsid i^^-ii^ *xjii ^L^ L^x5^ ^^ ^î^ ^i>l
(jw« ^^^ yiKn N::;"n J<-a-^ If v^J^Î c:jÎ^s ^j^^^ yi^n NSim
jJ^ IIDX impl 4^-fti -«^L«-Î5 «^^^^ (j-« ''^^ D^N* Nipm i S^ <Xi
1 D. 120, i8; N. 85, 9.
12). Ensuite le hifîl de ce sens, hammaknéh [Ez. viii, 3), type
hammarbéh, qui est aussi traité comme un verbe terminant en hê;
car avec âléf, ce serait hammaknî\ comme masgf [Job, xii, 'i3),
ma/?r [Juges, xni ,19). D'autres prennent hammaknéh pour un nom
de la forme de maschkéh; mais il convient mieux pour le sens que
ce soit un participe. On a aussi dit que hammaknéh, bien qu'écrit
avec hè, provient d'une racine se terminant par âléf, de même qu'on
trouve mosê' [Ps. cxxxv, 7), wattôsê' [Gen. i, 12), qui ont âléf ])our
troisième radical, puis tadsdw [ibid. 11), wattakrê' [Jér. xxxii,
23) , dont les racines se terminent également en âléf^. D'un autre
côté, on a mis wattakré' en rapport avec wekârâhou [Gen. xliv,
29) ^, qui finit en hè, et si nous avions trouvé moyen de rattacher
de même tadschê' à une racine en hê, nous le dirions. Quant à
môsé' et tosé', qu'on a aussi considérés comme ayant hê dans l'ori-
^ Seulement le séré remplace le ségol sous l'influence de Vâléf. — '^ D. 182,
10, et N. 108, 21 de la tiaduclion anglaise, citent par erreur Gen. xliv, 29, à
la place de xlii, 38.
KITAR AL-^OUSÏALIIIK. 167
JUj ^\ liX-iû (j^ \j^.^ (jî j^A-xXj N!:^c' n3:iî:'D 4^*:' 4X^Ai.AAwt^
^*x_JI -jbDn nN mcroJ o^-* ^ N2:rJ (jo;-^ (j^Xj ^ji>jt>^
j-i^^ t-5i^.j J^i_5 D^b;") nîjpD yû^ iJs^^i^ Uy ^^Aij.5l> nîîp
j^^JIj n^an nx mîîpn nnx j*x.*<aJl!^ lîjpn i^ii id^'h nx _^-^_5
1 D. i3i, i3;N. 92, :3i.
gine, en invoquant le témoignage de schéyôsâ' [Eccl. x, 5), il vaut
certes mieux les ranger parmi les verbes en âléf et expliquer yôsa
par yose'âh, où Y âléf de la racine, après s'être adouci, a rejeté sa
voyelle sur le sâdê, puis a disparu, et où Y âléf visible est à la
place du hê. Il se peut aussi qu'il soit arrivé à yom ce qui est ar-
rivé à meschârat (I Rois, i, i5); le signe du féminin a été sup-
primé et le troisième radical privé de sa voyelle, qu'on fait re-
monter vers le second. On en a fait ainsi pour we^âsât [Lév. xxv,
21), wehirsat [ibid. xxvi, 3 A).
Kâsâh. Aboû Zakariyâ cite un sens [Prov. xxvi, 6) et en passe
un autre, savoir hiksou [Lév. xiv, lii) et l'infmitif /iz7i:sof [ibid. û3),
avec i sous le hê, à la place du patah, puisque c'est la forme de
hak'ôt [Ez. XIII, 22). Cet emploi du hirék pour patah est fréquent,
surtout à l'inlinitif, exemples : hissîl et himlU [h. xxxi, 5), qui
devraient R\o\r patah, comme haschlîk et harhîk; ni'és (Il Sam. xii,
168 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
U_5 oLJiJi mSDpJ "j")p^ ^Xj ^ ii J^A«j dLJi^j otiiî c:>5^X^Î
^D"» iDD^*; (j^ »x_ii ^^..^sLw Is^Xm^S' [slx^Lks,] oUii (j^ miJDpiî
r(^\ «*X^ i^kJïAwî "aaï Jl» DWîûn IDn^ JviLo y^STj ^ji ^^i *>^^i
' 1). 182, 5;N.93, 3. — -^ 1). 178,5; N. 120, 6.
ili) qui, à cause de Yâléf, devait avoir Jcâniés, comme ma en [Ex.
XXII, 16); hischmîdô [Dcut. xxviii, /i8), où le hirék est pour patah.
liciràh. Aboû Zakariyà dit dans cet article : frOn prend yikkerêk
(I Sam. xxviii, 10) pour un ni/ai, et on explique ainsi le dâgêsch
du kof; cela me parait étrange, puisque le kof na pas de kâmés.
Je ne crois donc pas qu'il vienne de cette racine. 77 Pour moi,
non-seulement je ne trouve pas cela étrange, quil vienne de
cette racine, mais encore ce mot peut très-bien être un ni/ai, et
si le kâmés du kof àe yikkerêk a disparu, on trouve également un
exemple de la disparition de la voyelle de prolongation dans
wayijittemou [Deut. xxxiv, 8), qui, d'après Aboû Zakariyà lui-
même, est le HJfal d'un verbe géminé, et devrait être yittammou,
comme Ps. civ, 35, car Aboû Zakariyà dit : cfLe dâgêsch du mêm
et la voyelle de prolongation ont disparu pour alléger le mot."»' 11
ne me parait donc pas improbable qu'on ait enlevé de même la
voyelle de prolongation dans yikkerêk, pour alléger le mot, bien
k[TAH AL-MOUSTALIIIK. 169
jî <\A3 ^51 U ^_^ pHN Dn^l (j^ ^3^ IDI^ ^aà (j^lAJliJ ^^^j \n2ii'
LbiXAJLfr
0>j. i*Xib^ n^N^ai nN"nD ""in ^^^ î^x^*-!^ Uy xi^ J^i^î nxi
1 D. ]5^, 9.3; N. 107, 11. — -^ D. 182, 16; N. 98, i3. — ' D. i3a, 22;
N. 93, i3.
que ce soit ici un Mmés, et dans yittemou un patah. On a de même
supprimé le hôlém de prolongation dans yiddemou (Job, xxix, 21)
qui, d'après l'analogie de wayyiddôm [Lev. x, 89), serait yiddô-
mou; Aboû Zakariyâ est ici également du même avis (art. dâmam).
D'un autre côté, yikkerêk peut être le futur du kal, avec un dâ-
gêsch irrégulier, comme on l'a soutenu pour le dâgésch du kaf dans
waékkeréh (Os. m, 2), qui n'a aucune raison d'être, puisque ce
mot vient de la même racine que tikrou. Voyez ce que nous avons
dit ci-dessus à rarlicle kârâh (p. i5i).
Kâschâh. Manque la forme nikschéh [Is. vni, 21), qui désigne
un homme dans un état ditîicile et gêné.
Raah. Aboû Zakariyâ a passé un sens, celui de more'âh [Seplt.
in, 1), le passif du hifîl-, le troisième radical y est retranché, car
le hê est le sisne du féminin. Il devrait v avoir un schoiirék, comme
dans nwuglék, féminin monglâh, dont hammouglim [Jér. xl, 1).
170 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
4
IS")^ V22 ^^^ JhvAaJI JjùJI rf\*A5 Aa/o J^i)i c.^ÀJI ^j^ Jm\ nS")
' La version hébraïque n'a pas la fin de cet article, depuis Aài.L. Le Kitâb
al-ousoul (col. 656, l. 9-1 3), qui cite ce passage ajoute : ^-^\^ GyLÂjb UAs*
)r»fy iDtT:) )7J0j pr»'»') A.JJ9 «jù^ ^jo «Nous disions dans le Moustalhik que kir'ôtô
(II i?oîs, XXIII, 29) a peut-être ce sens. 55 Cette addition manque dans nos exem-
plaires. Le troisième sens est : se disputer, entrer en discussion. — ^ D. 1 38, 6;
N. 95, 5. — 3 D. i38, i3;N. 95, 11.—'' D. i38, i9;N.95, 17.
Quant à motire'âtô {Lév. i, 16), c'est également un nom dérivé
de la forme lourde, comme mouMâr [Mal. i, 11), nom qui vient
de hiktir. Dans le même sens, on rencontre le nom sans mêm, rô'î
(Nah. m, 6). — Aboû Zakariyâ a aussi passé dans cette racine
le hitpaël, Gen. xlii, 1 ; 11 Rois, xiv, 8 et 1 1 ; le hitpaël constitue
peut-être un troisième sens de cette racine.
R(\fâh. Dans le premier sens manque le hitpaël, Prov. xxiv, 10;
XVIII, 9. Dans le troisième, Aboû Zakariyâ a passé un hal au troi-
sième radical hê, tirpénâh [Job, v, 1 8) , type tibkénah [Job, xxvii , 1 5 ).
Râsâh. Au premier sens manque le piël. Job, xx, 10, et le hit-
paël, 1 Sam. XXIX, /i.
KITAH AL-MOUSTALHIK. 171
^jJî JoJCiJî JotiJi ^ (> aaa^uJî J^^i iiXiû (j^ Jà^l 'nxu
MU
1-
(j^r^^ ^^^=>\y.Mt ^ji %.^=r^ n)i<vnb ujiJî iy^î /o-^jî -X"^* J^ii
(^_^JI Jî l^.A-53.^ i_^3^ oii:^l î^^kjuvU ^UJi^ ^iyl^ oti^i^î^
ifsXKsyA jj sb^Ss «xï^ (j^ 5JI5 JjM {Û-* y^ <y^. cK*^^^ i<Xiû
1 D. 189, 10; N. 95, 3i.
Schaâh. Aboû Zakariyâ a oublié d'appeler, dans cette racine,
l'attention sur lehascîiôt [Is. xxxvii, 25), qui est évidemment l'in-
finitif du hifîl, car une forme semblable ne peut appartenir qu'au
hjfîl, de même que harbôt est l'infinitif de hirbâh, et hak'ôt (Ez.
xni, 22) de hik'âh. — Quant à lahschôt (Il Rois, xix, 2 5), d'après
ceux qui lisent ce mot ayec patah sous le lâméd, et avec hê quies-
cent, il a la forme de la^ànôt. Mieux vaut cependant supposer
qu'après l'adoucissement de Vâléf, quatre lettres sans voyelles,
schîn, âléf, wâw et tâw, s'ëtant rencontrées, YcUéfa^ été supprimé,
et la voyelle de cette lettre, pour en conserver la trace, remontée
au schîn; la prononciation de ce mot a encore paru difficile, et,
pour l'alléger, on a rendu le hê quiescent, et l'on en a reporté
la voyelle au lâméd. Mais si on lit lehaschschot avec patah sous le
hê et dâgêsch dans le schîn, ce mot n'est plus de cette racine,
mais de nâschâh. (Voyez plus haut cette racine, p. 160).
172 OPUSCULES D IBN DJANAH.
j_^i l-iCÎ JUi ^^l^î i*X^3 jliwaJCJ^Î ci^^vjl^ y^^siJJLi A.J (SJ^.
i j^^3 ^4*^3 ^^AÀ AAAÂ^iiî ^j AAkist* ^^jJî ^Ikil J»X^ ^i pniSC^
>!ii 4^-x-Jli iJ^iô (jls^-^^î ^5^3 J^^i (j^^ ^^\.iwj.^i I^jÎ JyiJî
^)~A_^ j..ji-î ^^Lx.^ i TiDD nr^n y^^ ^^^ ^^^" ^-? "^"^^ <^^^^:î
» D. i38, i;N. 96, 8.
Schâgâh. Aboii Zakariyâ place tischgéh [Prov. v, 19) dans le
premier de ses deux sens, à côté de schâgîtî (Job, vi, 2/1). C'est
une interprétation qui me parait on ne peut plus mauvaise, et
tischgéh ne saurait avoir le sens de schâgîtî, car ce dernier signifie
pêcher, négliger, comme schâgag [Lév. v, 18), avec lequel on
peut, à la rigueur, confondre schâgâh, en considérant le hé comme
remplaçant le second gimél de cette racine; mais je voudrais savoir
comment le sage (Salomon) aurait recommandé le péché. Une
des personnes avec lesquelles je me réunis pour me livrer avec
elles à l'élude et aux recherches, a voulu défendre cette opinion
et dire que le sage recommande de faire avec elle (la femme légi-
time) et pour elle ce qui serait péché avec une étrangère. Cette
opinion ne s'écarte pas de la première, et en général, ce sens ne
mène à rien et est inadmissible. Il est donc préférable d'expliquer
tischgéh autrement que schâgîtî et de lui donner, ou la signification
de s'amuser, se réjouir, ou bien celle de s'occuper. On a déjà
KITAH AL-MOUSTALHIK. 17:5
J.^..^ nWD DD^T '^i^ ^ji-« l^Dn nWD ^^^t (ji <Xxaj U [jj,]o^
(^-tM^t T'DD n3e?n <^*^ i -Jù^"5"^i :)Jî U^:r (^aàxU
%.^ Jl*Ai^i tl'-^o^i i<Xiû ^j^ J^^xÀ'^i Uj.A.5^5^ 5p*Xj ^ nni!^
mnmirn i^lJLi i^WTi ^j^jù ^j^ ^^<y^}\ Oj^ ç^j^ *jt?-^b V^P-^^
l-jf^,^ pKtir^ y^DN t^wit>*x^ ^^ ioUl^^ mnniirn i -«^Wb nnDiirs
interprété schigâyon (Ps. vu, i) par chant, réjouissance. Il n'est
donc pas impossible que tischgéh ait le même sens ^ Quant à ù'scA-
géh [Prov. V, 9o), il permet les deux sens; seulement il est préfé-
rable qu'il ait là aussi le sens qu'il a dans le verset précédent.
Schâhah. Racine passée. Elle est Irès-usitée au Jiitpaël, avec
redoublement du troisième radical; seulement, la réunion des
deux lettres sans voyelles étant impossible, on a changé la pre-
mière, le troisième radical primitif, en un wâw pourvu d'un kâ-
més, et l'on a traité cette lettre comme si elle faisait partie du corps
de mot. Ainsi, dans hischtahàwâh [Ez. xlvi, 9), le wâw provient
d'une permutation avec le hê de schâhah , comme le wâw de schâ-
lawtî [Job, III, 26) du hê de schâlâh et le wâw de hédwâh du hê
de hîdclâh, qui serait le parfait de tehaddêhou [Ps. xxi, 7); le hê de
hischtahàwâh serait donc l'elFet d'un redoublement, comme oumlal,
scha'ànân. Peut-être aussi le hê est-il explétif, comme dans schifrâh
' Voy. kitàb al-oitsoul , col. 7o3, note 88.
\1U OPUSCULES DiBN DJANAH.
DDDHD p"l ir^D -)^în n:DD-lD^ J._i'-x» ^l^Jl i^^X^ ^^aJL i^xîî
i^Liû (jw« iLA_X_ji_A_^ ^i^Ji ^juj <^i -«^UJî ^n^inn^n N*3^2i idn^t
Q^DK inn::;^'! n^ mnnu^ -i::^^ -ji^^ip ''?D^n bi< mnn-^N mnniyn
K3C*-J^ A_^ ov^" î<3k!/V tjj.-^-î> t;^^ ô*>^=^ *>»J«J **^ ^=r^^ {j^3
v_jci».5 (0»-k^jl? ^^^î J-S» ^ '^?j^ ij^ ^^^j (fr-ftj^ >^^ ^^^^^ os-^ lAàji
(/oè, xxvï, i3), ou yedaschschenéh [Ps. xx, /i)^ Quelle que soit,
du reste, celle des deux explications à laquelle on voudra s'ar-
rêter pour cette lettre ajoutée, on aura toujours fait d'un trilitère
un quadrilitère, comme yekarseménnâh [Ps. lxxx, i/i), et mehous-
pâs (^Ex. XVI, ilx). Pour hischtahàwétî (II Sam. xvi, Zi), le yod qui
suit le wâw remplace le hé de hischtahàwâh , éschtahâwéh (Ps. v, 8),
yischtahâwéh (II iSflm. xv, 82). Dans wayyischtahou [Gen. xix, d),
le troisième radical redoublé est supprime', selon la méthode
qu'on suit dans wayyïkén [ibid. xxxiii, 19); seulement, le wâw
qui termine ce mot est en réalité le hê de schâhâh. Complet, le
mot serait wayyischtahàwéh , et abrégé, il aurait un scheba sous
le hét et un autre sous le wâw; pour faciliter la prononciation, on
a mis le son ou devant le wâw, comme on a fait pour yehou' [Eccl.
XI, 3), qui est pour yihwé' avec ségol sous le wâw; seulement, le
troisième radical ayant été supprimé, il est resté yêhw = yést(Prov.
VII, 9 5), qui était difïicile à prononcer, et a motivé le schourék pour
' Pour ce inot, Ibn Djanâh a abandonné celte analyse, Rikmâh, 81, 1-10.
KITAB AI.-MOUSTALHIK. 175
»4X-=^t_5 iilâÀJ i ^1 Jj^iJi i^lj^X^ ^J^Ji (^-àJl -iXJÏAJ- U*X^ ^
ij^^ Jl-^Jt ^^ Ti^innrî/nD /-w^i^j -^î ^joib hî^-in -j^ mnnî:;n'7
je nn:!;n cj-* ^^^ ninî*?"» ^D^a nbi n;Ni ^xlî ij^jû^ J.^VÎ i*Xi5
' D. 189, i3; N. 96,3/1.
le Ae, car le schourék est par rapport au wâw ce qu'est le hirék à
l'égard du yod et le jyaf«/i pour Vâléf. Au pluriel, on emploie
wayyischtahàwou [Gen. xlii, 6), en laissant tomber le troisième ra-
dical redoublé; autrement ce sevaii wayyischtahweyou,ty])e wayyit-
paHelou, eu égard au tâw du hitpaél, qui ne précède le schîn, lors-
qu'il est premier radical, qu'en un seul mot, savoir wehitschôiatnâh
(Jér. XLix, 3). Le féminin wattischta/iàwénâ [Gen. xxxiii, 6) est
complet et a pour modèle wattitpaHalnâ . L'infinitif lehischtahàwot
(ihid. XXXVII, 10) n'a pas le troisième radical, et le nom behisch-
tahâwâyâtî (11 Rois, v, 18) est complet. — Pour la racine et le
sens entre ici le hifîl yaschhénnâh [Prov. xii, 2 5) comme anhénnàh
(Job, XXXI, 18). Peut-être faut-il reporter à cette racine aussi, et
presque au même sens, schehout, sur la forme de résout. (Voy.
p. 1 16.)
Schânûh. Dans le premier des deux sens on a négligé le hitpaè'l,
l Bois, XIV, 2.
176 OPUSCULES D'IBN DJANAÏl.
Qj^ i^j\ <x>^ J^.5i bt^ 3Î Jyi (jaj i«Xi6 UIjL^v-w^ nro: nnpN cir*
□ IM ■'D î^ilJ *XAi l^a^j l^Aâxj JIJJ.AXJ vi^W^ bj^rs-^ <X5 i>\3 (j^X«
b^-> yl L^j <x.>^î^ 'n nnx nxi: j^r3 p^ nt:;^ □D^b^^ nxia 'n
l-Ai-îi J<x-À-;-« 'n nnN nx"): 1>»^Î ^i^s^ J.xàà^ liî ^^i J.xàJî ^y>^
^ D. 1^0, iA-18; N. 97, 16-18. — - Ajoutez Jl^<^[, d'après la vers. hébr.
Schaâh. Aboû Zakariyâ dit : rrDe cette racine n'est aucunement
weéscli^àh [Ps. cxix, 117), qui ressemble à weéhhàh [Gen. xvni,
5), nis^âh [ibid. xxxiii, 12), et que je suppose dériver de nâscha'^
ou de lâscha"; le premier radical, pour alle'ger le mot, n'a pas été
inséré dans le schîn, comme on a supprimé, pour la même raison,
le dâgésch dans ékhâh et nis^âh.v Voilà les paroles d'Aboû Zakariyâ.
Quant à moi, je soutiens que iveésàuUi est, sans aucun doute,
de la racine scha'âh, puisque nous ne rencontrons en hébreu,
nulle part, ni nâscha'', ni lâscha^ comme verbes. Mais nous voyons
souvent un échange entre les voyelles : ainsi, nir\îh {Lév. ix, 4,
et Nomb. XIV, i/i) est pour niréh, car la forme du hâmés étant le
parfait et celle du ségol le participe du nifal, le contexte des deux
versets n'admet que cette dernière forme, puisque, dans l'un et
dans l'autre, il s'agit d'un fait qui ne s'est pas encore produit, et
niràh ne peut certes s'appliquer qu'à une action accomplie. Do
KIT\n AL-MOUSTALÏIIK. 177
L^j^Si <^i^ IblÀJ^I «<Xiî> i yDpJî J^i-:> iS^i ^X^î ^xiî îvXiû ^^
^7:^-^ ni?c\s*i (jy-^-?. (j^ ^Aï ^<.ri-_^)5 ^1^^ ^^jKx) i^dd ypnD rnxwi
^bi?D "jDD -p"n ^^d'"? ")c;m La^-jÎ^ sb^-Si *x.ô U ^^ ^LÛ^^cm moD
pmn r]-in H'N ididd pinn nbxi:? pDi?n -pn^ 'n bi* "jy^*n J.-a--«
nriD-j L-|^J^ cnnDC ^2^ya^ ^d 'n ••a'?''-^^ h'^D^ "•^n-'^ri ^^j^-dh
ij\ ^_5l^-i -;nûn ypni n:;uNi ^j^^.-* Uî^ n!:.» ^j^^j ^i -^^^^^î^
même tiJdâli (I /?o/5, xvii, i/i) devrait être tlklé/i, parce que cest
un verbe qui se termine en hc et ne s'emploie jamais avec âléfàans
ce sens. Donc, de même que, dans ces mots, le Minés a pu
prendre la place du sé^M, ce qui ne me parait pas douteux, il en
a été ainsi 'pouvive'ésch'^âh, qui est \)Ouv we'éscli^éh avec ségoï, comme
we'érséh [Eag^yai, i, 8). Nous avons déjà cité des exemples où
des voyelles se remplacent mutuellement, comuie hml et himlît
i^Is. XXXI, 5); en voici d'autres : hayschar [Ps. v, q), liar/jak (^Job,
xni, 2i), hanfad [Ps. lxix, 2/1), où il devrait y avoir sêrê, comme
dans haschlék [Ps. lv, 28), ha^àmêh [h. vu, 11), hahàzék i^Prov. iv,
i3), harhêh [ihid. v, 8). Voyez encore, dans le même genre, obad
[Deut. xxxii, 28), hëJdnanî (I Bois, n, 2/1), wayyôscJdhanî [ibid.)^
yabdilanî [Is. lvi, 3), yasbianî [Job, ix, 18), où partout le patah
remplace le sèré. Le sens de weéscliâh peut être celui de V Exode ^
V, 9, qui est cité pour la seconde des quatre significations men-
178 OPUSCULES D'IBN DJANAII.
^b^^J di^3 Dn*c* n^n: JUàj^Î ^^ \ù<s^]^ l^^^ \k^ Sis-] ''nbn
N^^C'V □''■)n: <J^-A_i J..^ii! (j^5^ yî (^o^Àii ^jtAj U^ "'nnxa nriN
^ D. 1^0, 7; N. 97, 10. — -' ]). i4o, 18; N. 97, 19. — ^ D. jAq, i5;
N. 98, 11. — " D. 152, 7; N. io5, 98. — ^ D. i52, 11; N, io5, 33.
lionnées par Aboû Zakariyà, ou bien il offre peut-être un cin-
quième sens ^
Schûfah. Aboû Zakai'iya a passé le nifal nischpéh [Is. xiii, 2),
comme nispék [Prov. xiii, 2 3). Il emprunte, à mon avis, son sens
au mot scliefdyîm, et le verset répond pour le sens à Is. xl, 9.
Tàlâh. Aboû Zakariyà a passé le ni/aï ^ Lament. v, 12.
DES VERBES GEMINES.
Arar. Aboû Zakariyà a oublié le passif du hifîl, Nomb. xxn, G.
Il a, en outre, nié que ncûrîm [Mal. in, 9) soit de cette racine.
Cependant, je ne suis pas éloigné d'y voir dans Torigine la forme
ncarrîm avec schcha sous le noun et cMgcsch dans le résch, ty))e
^ C'est le sens do se réjouir, se délecter (sa^jf^ ^fi>.x]^î), qu'Ibn Djanàli,
Kitâb al-ousoul, col. 786, 737, donne comme explication à notre passa^je. Il dé-
signe, par inadvertance, ce sens comme le quatrième, et en ajonte un cinquième;
rrj*7CD) (/s. xLi , 20), qu'il dit avoir passé dans le Monstalhih , et qu'il explique
par Taraméen •>Tr'th) [Gon. xxxvii, to), raconter, s'entretenir. Sa'adia en fait au-
tant en traduisant J^l^J^. (Voy. Gesenius, (jminwiit. ad. li. I.)
KITAH AL-MOUSÏALIUK. 170
rrriiiîiN* ^n* s'ti .xK^U ^ç^j ^ U^iû^ itXi»-!^ Ia^^sî^ aâ-o J^^^ tt^
iiX-s.*!^ Lwa.i^ (Jv*^a4I ^*X.^ ^iyt Cj-« Jj^^ f^-j'^ (J-* J^-*^^ "V^3
n:iî n^m "ni:) td m:nn JUjcjiiî ^^^^^ î<Xi=-5j) K^nJ^ ^yJî î Js^
^î ir^^r '?b3nnb Q-s V'pjnD ^-A.^ JL^-xi^î^ □■'Did n^biiiD Mbbi;
i D. i52, 21 ; N. loG, 7. —^ D. i53, 3; N. 106, 11.— ' D. i53, 99,;
N. 106, 26. — '' D. i5/i, 3; N. io6,3o. — 5 D. G9, 10; N. /ii , 5.
nemallfim [Ez. xxxiii, 10); seulement, après avoir allégé le rêsch,
on a donne un sérê au 7ioun h cause de Yâléf.
Bdzaz. Il manque le ])assif, Jér. l, 87.
/>^/7ft/. Dans le premier de ses sens, Aboû Zakariyà a omis le
Jilipaël, Osée, vu, 8.
Gâdad. Aboû Zakariyà donne le sens, Ps. xciv, ^1, et en passe
le hilpaël, Micha, iv, lA; Jér. v, 7. Il omet un second sens du hii-
jiaël, Jér. xvi, 6; I Rois, xviii, 28; Je'r. xli, 5, et XLvni, 87 '.
(j^//rt/. Aboû Zakariyà a laissé de côté une partie de la forme
lourde du modèle de gôk'l, Is. ix, /i, et le hitpaël de cette même
forme, II Sam. xx, 1 2 ; Gcn. xlhi, 18. Il y a bien fait allusion au
commencement du second livre de son traité des lettres douces,
' On peut s'élonncr qiio ni ici ni dans le Kit. nl-ousoul, Ihn Djaiiàli ne cilo
Deut. \iv, 1.
1 2 .
J80 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
^iJî \ Jsib :>\Ji>:^i U^v).j u^-ii^^ -^^^-î^ t^^j^ ovAi^is i? (^jv^A^i «oi^S
mais ce n'était pas une raison suflîsante pour ne pas les ajouter ici ,
puisqu'il ne ies y avait mentionnés qu'accidentellement et hors de
leur place. Aboû Zakariyâ a aussi néglif^é la forme redoublée we-
frilgnltîkâ [Jér. li, 26), avec son hitpacl hitgalgâlou [Job, xxx, i/i);
car, dans cette forme, le troisième radical est retranché et les
deux autres radicaux sont redoublés. On nous opposera peut-être
que les deux mots ne sont pas, comme je le crois, redoublés de
gâlal, mais une racine particulière, et Ton voudra apporter comme
preuve, que d'après nous-même le troisième radical aurait dis-
paru, et ensuite qu'Aboû Zakariyâ ne mentionne ni cet exemple,
ni d'autres semblables que je considère comme des formes redou-
blées des racines géminées. Nous répondons : l'oubli d'Aboû Za-
kariyâ pour ce modèle et d'autres analogues n'a rien d'extraor-
dinaire de sa part, puisqu'il a passé tant de racines, tant de sens
et de formes que nous avons ajoutés après lui. Il se peut aussi
qu'Aboû Zakariyâ lui-même ait pensé, comme notre contradicteur,
que ces mots ne dérivent pas de racines géminées. Mais il n'eu
KITAH AL-MOlJSTALlllK. T81
«X_:i| ^_^ bl.>Û*.j aKx.:*:' fj\ c^.^j U Ui^ U^J"^ <XvA& (*^^ (J^'^-î ^^
^_^i c:^u:ii cy^Xj oy-il i ^^^î l-^à iSSin^ Dit;:/* mm ib'rnnn
résulte pas pour nous ToLligation d'accepter cette opinion, qu'il
n appuie d'aucune preuve. Si l'on voulait prendre, comme preuve
en faveur de la critique qu'on a dirigée contre nous, notre asser-
tion, que le troisième radical a disparu en même temps que le
redoublement avait lieu, nous répliquerions que cette disparition
du troisième radical dans ces verbes et ce redoublement n'ont rien
d'étrange, parce que l'identité du troisième radical avec le second
en a facilité la suppression dans la plus grande partie des formes
du parfait, ainsi que dans ces formes redoublées. On peut
aussi supposer que hitgal^àioxi est pour hitgalleloii , avec tlàgèsch
dans le premier lâméd, type yitliaUâlou [Ps. xlix, 7); que la réu-
nion dans le mot des trois lâméd, savoir, celui qui a dâgcsch et
compte pour deux, et celui du troisième radical, a déterminé le
cbangement de l'une de ces lettres en gimél, et que, parmi les
lettres, on a choisi de préférence le gimél, parce qu'il faisait déjà
partie du mol. De la même façon, ivegilgaUlkâ aurait pour origine
wegillalUkà , sur le modèle de hiUaliikà [Ps. cxix, 166), en suivant
I8i> OPUSCULES DIBN DJ/VNAfj.
J^JL.^ J, J<^XAA«A^ \jlr=- ^U'J! Jj-aJI i^Xiûj i^;^:irinj \^xx^ U aj
U'Jb liiji
' D. i5/i, 1 a; N. 107, 1. — - D. i5i , 21 ; N. 107, 10.
le luéma procédé employé pour hitgaïgalou. Celte seconde expli-
cation est admissible, appliquée aux verbes de celte nature en de-
hors de riiébreu \ et me paraît meilleure et préférable; je le
pense aussi pour tous les redoublements de cetie espèce cjui se
relient aux verbes géminés. Du reste, d'après Tune et Fautre de&
deux analyses que j'ai données pour IdtPdJij'dlou , ni lui, ni ses
pareils ne se détachent de leurs racines géminées, et la vérité de
notre raisonnement est prouvée par l'accord entre la dérivation et
les sens.
Gârar. Dans le second sens de cette racine manque le hitapël
de la l'orme lourde, Jér. xxx, 58. Peut-être présente- t-il un troi-
sième sens -.
Dâmam. Dans le premier de ses deux sens, Aboû Zakaiùyà a
passé une section de la forme lourde ayant le type j^oé'/: domamli
{Ps. cxxxi, 2). Je préfère donner à ce mot un troisième sens. —
' ï)o Siicy, Gr. av. I, S h'jt). — - {-cliii do séjonnicr. (KaiDlii, LcxvjHe, s. v.^
KITAB AL-MOUSTALIIIK. ISl)
in^: pi nv2'cr^ hddd i''?^:! J'^i-o <^ <^*xJî Jlxij^i (j^ c-^^>kaAî »^"5l>
v_jLA.À..:i:^j pXD "itD"!^ î^^^ii? <Xï xs^ji ^î -i^^â^l (j/^UXii^ ^^^^^ y^
JΫxJl iJvX^ ^^ ^y^y^^ •^■^^ ^^^ l_5.kJi^i^ C^j^^'î *^-«'« liûJ^^^ jtf\i^
D3 ij\i J*,J«X.5'^iX.A.j& L-^.A.\.j tXia-1^ ^Jt^ li 5<XÂfi pN*D IDl^^
^^«X_À_5; L-ti2.ji \y^y ^^^'^^^ ç^aûJÎ ^j-* ID'T'j JUijj)î ^jw« Jvs^l^i
' D. 1/19, i3-i(), où le texte est incorrect: N. io3, 1O-19.
Aboû Zakariyà, dans riiitroducUoii de son traité des verbes gé-
minés, en mentionnant l'espèce du nijai qui a pour type nâgôHou
(Is. XXXIV, A), nâgozzou [Naît, i, 12), s'exprime ainsi : r^A cette
espèce du nifnl appartient, à mon avis, tiddommî i^Jér. xlviii, 2);
car c'est la forme régulière et exacle. Mais on trouve aussi yidde-
mou [Ex. XV, 16), où le mêm a perdu son dâgésch et compte néan-
moins pour deux mêm, et où le wâtv de prolongation a disparu;
on s'est fié sur le dagêsch du dalét c|ui indique le nif'al.ri Marwân
dit : Il paraîtrait, d'après ces paroles, qu'Aboû Zakariyà a pris
tiddommî et yiddcmou dans le même sens : ce n'est pas mon avis.
Le premier doit cire placé à côté de wenâdammou [Jér. xxv, 87) et
yiddammou (ih. l, 3o), comme on le voit par les mots qui le suivent
dans le verset. Le mieux est de le comparer à yiddammou, avec
la dilTérence que tiddommî est de la première, et celui-ci de la
seconde espèce du nifal. Selon moi, tiddommî pourrait être aussi
un Futur de la l'orme léj<jère, comme Aboû Zakariyà Ta admis lui-
même pour yisHol) (1 Sam. v, (S), (|u il considère comme le futur
18/1 OPUSCULES IVIBN DJANAH.
j\^=r ^-f^^^ (^^-^^ -Ui^L >Din (i Ijt^lj D",-^ 4^^ kiLJî j.i;i{
' !). 1G6, i5; N. 110, 3/1. 1). iGG, l'i, il faulliro r»j pour ci, et supprimer
Taddilion tlo l'éditeur. — - D. iTjD, i5; N. 107, !îg. — -' D. i55, i5; N. 107,
29. — '^ D. 69, 8; N, /il, 3. — •' Ainsi dans la version hébraïque, D. 155,
19 et N. 107, 3a, et dans l'original arabe qui ajoute encore '!)?? après lijrri.
(jliez N. il manque rinfinilif )i;?j, auquel se rapporte la criti([ue d'ibn Djanàli.
Parmi les exemples donnés par Hayyoudj , nous avons cherché en vain ibrn brr
el 'b?r; ils se trouvaient peut-être dans ([uelque composilion néohébraïque.
de la forme légère (rac. silbab)-, le dàgêsch du diUél serait alors
par compensalioii, bien que Tune des deux lettres semblables qui
a disparu dans yidiUm soit revenue dans tiddommî par rinsertion.
J'expliquerai comment cela est possible dans l'ailicle sckâmam.
HdIaL Dans le premier des deux sens manque le Jtifpaël, Jér.
IX, 23 , Ps. xcvii, 7 ; dans le second, une partie de la forme lourde
holél, yeliolêl [EccL vu, 7) et le h'dpaël ivaijydholcl (I Sam. xxi, i/i).
Cependant Aboû Zakariyâ fait allusion à celle dernière section
dans l'introduction du second livre de son Irailé des lettres douces.
— A la fin de cet article, Aboû Zakariyâ donne comme troisième
sens le ki/'il, et cite yâhêl [Job, xxxi, 2G), tdltél (ibid. xli, 10), yd-
lièlou [Is. xiii, 10) et enfin bchillo (Job, xxix, 3). Ce qui conli'ibue
parliculièremenl à faiie su])poser ([ne Tauleur considère bchillo
KITAB AL-MOUST/VIJMK. 185
5tX_if) (j^ ^y-f:^ LJ^-^3 ^^-^^ (iy^rt y^i \>^'sX:^ j, AK.i»-:5) i>) aXaAà'j)
^l_^Jî^ p];:n bnn ^xàj ^^ ^-d^ (^*xJi mî2;:^b nbnn ioj ^^^ c^^j^'-^-?
31 n
"jn3 nx Sbnn "^n* "jni/»D"^ ib^ni i-mn^ Sbn ^3 ^^-^^^ 2^L^.j<.;:^i^.3
0Î (^-51^3 HDDn nuN ^jj ti^ nV^m n:iT nU/W* vdn* ^^^îî^ iV^nm
' I). i57, i; N. io8, ^7- — - D. 167, 9; N. 108, 3A.
comme appartenant à celte forme lonrcle, c'est qit'il le place
j)armi les exemples en [général, sans le distinguer des autres mots
qu'il a réunis sous ce troisième sens. Mais, à mon avis, il n'en
est pas ainsi : hehïllo est l'infinilit' de la forme légère, d'après la
forme de oukefilho (^Néh. viii, 5), heftffo [Nomh. xxxv, 19), nijlâm
[Jér. XLix, 21), hilhêh (ihid. xlyui, 7); si hehïllo était un kifil, il
faudrait behahillo avec deux /«', connue hahillchn (^Gen. xi. G), de
hèhèl [Nomb. xvii, 11). Le ivchv de behillà est un suffixe qui se rap-
porte au sujet, et neVo en est le complément.
HddacL Le passif du hifîl manque, Ez. xxi, iG.
Hâlal. Aboû Zakariyà donne dans cette racine cinq sens, et
en a oul)lié un sixième qui est d'un emploi fréquent Mai n, 1 1 ;
Ez. xxviii. 7; Lév. XIX, :î(y, I Citron, v, 1 ; puis hàlâlàli [Léo. x\i,
7), type, //«/.Y/w/r/A (1! Sam. xfv, 9.)., el peut-èlre /ji'ilM (/ï:. \\i.
186 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
" jU]i_5 nniw* iDcr: dît: J'^a^ (i^ 0^ ^ l^j^^i ^Jy^^ nr^Dp^
je (jl^U pr^^.^ " uiîji^Sl)^ D^Du^n "iDDD ib:):! JU^ <^ y^^j L»
^j^.àJ) j^^Sli! t-^AiJî f Jv.iû ul^ ^:,'D iinn CD: JIa^ <jî Q^: Jt-^-*
(jî 0.$^^ * "nn: a^-«3!_j Qi-nn pc*' cj^ ôJvJLx^Î^j linj in: iS'^^^
ii> U ^._;i-JL5 (j3^^.j^ JUij^i i^j^ c^^Jî î^k^ (J-» n:n: hd (jjj-^j
' D. 1^19, '20 et suiv, ; N. 100, t25 et suiv. L'exemple cité ici ne s'y trouve
pas. — - D. ]/i8, aO et suiv.; N. 103, 3a et suiv. — •* D. 1 5o, 10 ; N. lo/i , 1.
3o). Je regarde nihàl (ibid. xxv, 3), comme le riifal de ce sens,
pour nihhUK Aboû Zakariyâ, il est vrai, ne mentionne pas cette
espèce de ?ufal , où le noun a Jjirék, pour les racines géminées; car
il n'en énumère que deux espèces, qui ont. Tune comme l'autre,
l'àmés pour le noiiu : ce sont les formes nâschammou [Joël, 1, 17)
et nâgoWm (haïe, xxxiv, h), et, comme exception à la première,
nâmès (Ps. xxii, i5); mais il passe complètement toute esj)èce qui
prendrait hircl/ pour le noim, et, à ce que je présume, elle ne
serait pas j)our lui un ni/ai Cependant, je ne saurais faire de 7iihâl
autre chose qu'un ni/ai de ce sens que nous avons ajouté, à cause
de la façon dont il cadre ainsi avec les mots qui suivent dans le
verset. Je pense ([ue niljar {Ps. lxix, /i), pour nihrar, est un njfaî
send)lable, dans le même sens que hàrcrtm [Jér. xvn, 6). Peut-
èlre en est-il ainsi de même pour nvhanl {Jér. xxn , 23), égal nth-
' Ou pliilol iu-hliU ; (le uièuic plus it^iu iiehrar, iiehiuinl , couiuie nchchah.
KITy\P) /\L-\!()USTAL111K. 187
<x_A-i J-A3i)i p nbn:i aKI.^^ 'i'7'7n:i aK.a3Î □n^cnpD -l'^rùT n::n:
s\.j„jt.^ v_jUaô ^ dlJj> li dl:^^ ipbn nTiT]'^ nN* 'n bn:"! <^.«î jy
Ui^ J^-A^i ^A.i (j^àJI ^5 Jlîj tj")"!; in: li di.)<X3 J<xs Ijîj^ l^;^^^»
<J^i (^.Ajl-lî t;i>î^<X] JlxÀJ^iii ^j^ (-::A.Jli' c^^aj» Lgji l^^ l^-*;.^ Jj^JOÎ^
îirtnt et le sens serait : Quel avait donc été ton bonheur, pour ([iie
la douleur que tu éprouves t'ait atliré tant de coinmiséralionî
expression forte pour dire, que ces grandes souffrances avaient
excité la pitié de bien des personnes. Ensuite wenihàlou (Ez. vu,
'j/i) ])0\i r wenihlelou , ativenihaU {ibid. xxii, iG) pour ivenlhlaH, si-
tonifiant : Tu seras méprisée et avilie dans ta personne. Lu in-
terprète en forçant les sens a expliqué n'ihùl et nihàlou, comme
des nifal de la racine nàhal [Zach. 11, iG), et s'y est obstiné
malpi'é la faiblesse du sens qu'on obtient ainsi dans les deux
passages, et il en a fait autant pour le noun de nihm\ qu'il a
pris pour une lettie radicale. Mais, pour ivenihalt, personne n'a
pu s'empêcher de reconnaître dans ce uiot le ni/ai de ce sixième
sens (jue nous avons ajouté à cette racine; il vaut donc mieux et
il est préférable pour le sens de traiter (ie la même manière tous
ces mots ayant le noiin pourvu d'un /jirék et de voir dans ces
ex(>mples une troisième espèce du ni/a! pour les verbt^s géminés.
On peut expliquer également ainsi iu/jat {^MaL ii, 5) pour ui/jUd ,
188 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
^^ù<'a>- jj^_5 ^^x^iî ^^.Jî i j^ià ^j^ ^l^ ^^^5 nijîb bnn ""d Ui^
non 2^y^ j^ nr^DpJi j^UJî i -^-^^i ^^ ddh i^j) <^ bnn <^î
^-iû j <X_-ei_Jli dlJi^ -^V^^ cx-^ l^i niÎJ ôIjUxO ^i -^l-fr-^î *'^l»j':'
If ijj^xii^ ^!< ^\^ Snn ^"i'?^'^ (jî jfcw^î^ D^Dx nn^ bw^ -\v iC3) ^^
i (^5o ^ (jî^ n'?2'i bnn J<a^ -«^^3i m!:Dp aa^ <xj>-_^iî ^jl^j r|3:n
(jliXJl îo^^Dm niDD S^iMi p:; i ^.^-A-is^k^ A^i l_j.Aiôi> ^M sU^^
dont ?/6'A«t (/s. vil, 8), tchàt{Deut. 1, 21) al yêhattou (Jér. xxui, /i)
seraient ie l'utiir. — Lo mot téhêl (Lév. xxi, 9) est sans aucun
doute aussi de ce sens ajouté, mais il comporte deux explications.
H peut être le futur de la forme lourde haljêl, type, hasêb, de sorte
que régulièrement il faudrait tdhêl avec Minés, comme tâsêb, tâgèn;
cette explication s'appuierait sur l'emploi dans ce sens d'un infi-
nitif de la forme lourde, avec un lié pourvu d'un sêré : cet infinitif
est héhél [Ez. xx, 9). Ou l)ien téhél est un 7iifal pour téhal avec
patah sous le hét, comme yéhal [h. xlvui, 11), yéhai [ihid. vu, 8).
Il est l)on de remarquer que héhél [Ez. xx , 9), que nous venons
de citer comme infinitif, a la forme d'un parfait de la forme
lourde de ces mêmes verbes, comme héhél [Nomb. xvn, 11), et
devrait avoir hâmés, comme hâhél (I Sam. ni, 12), bien que ce
dernier soit dans un autre sens. Mais on a suivi la voie des types
hisîl et himlit [Is. xxxi, 5), qui sont aussi des infinitifs ayant la
forme de parfait; il en es! encorf^ ainsi de lehédak (Il Clir. xxxiv.
KITAB AL-MOllSTArJIIK. 189
^j^ aK_&U ^-j ^ ^ J^Jî_5 n"iDn n"iDn i^-jj js bbnn ^^\ ^^^
j.<xjij' *xï^ ibn^i n*Dc; ^S ib V'pinnm 'n"? dt; "^iû ^j^Àii ÎJ^-if» i j5
yA^h V'^n^i Ul^ (^*^î JsAX^ (j^^T? (j^ j^""^ ''^■^^ "''^ '?bTnnm à> ^^iy
V^n^i ^b 1Î3DD ^bT\^^ J-Jl^^^û^ sjls ^UJI^ J^Jij ^U ^j^ ^*xa^
• Depuis I^jÎ f jli>« jusqu'ici manque dans la version hébraïque. L'exemple
que nous avons ajouté manque dans notre texte, — ' D. 1 07, i /i ; N. 1 09, 1 .
7) qui, comme infinitif, devrait être lehadck, comme Ex. xxx, 36,
mais qui a également la forme d'un parfait. — Lehêhallo [Lev. xxi,
/i), qui entre dans notre sens ajoute, devrait aussi être khahillà,
comme on trouve, dans un sens différent, hahillâm [Gen. xi, 7) '.
Cependant, il peut être un nifaï selon le modèle de îéliisch-
schâmdâm {Ps. xcii, 8); il pourrait en être ainsi encore de héhél
[Ez. XX, 9), qui serait abrégé de héhâïél, type hikkarèt [Nomh. xv,
3i). Le passif de cette forme ajoutée est hamehouUM [Ez. xxxvi,
'i3). — Pour l'un des cinq sens rapportés par Aboû Zakariyâ
dans cette racine, il cite Ps. xxxvii, 7, et M, xxix, 21. Mais nous
avons d(^à dit ci-dessus (p. 77) ([im weltitholèl peut dériver d'une
l'acine houl. Quant à ivayyihêllou, ce mot est, à mon avis, le par-
fait d'une forme lourde de yâhal, comme iveyihàJou [Job, xxix,
2 3, et Ez. xni, 6), à la différence que le hét a un sm> en pause.
Aboû Zakariyâ n'a été trompé que par le ddfjêsch du lâméd; mais
' Dans ce cas le sudixo aurait un sens réfléchi.
190 OPUSCULES D'IBN DJANAIl.
nnc: n*D2:2 □jVù:'? nu^D cd) JsS^ c^iïjj.]^ o^jvX^:JL VjT^z y:Mrj2
1 D. 157, 11 ; N. 108, 36. —2 D. 167, i9;N. 109. 9.
le dàgesch est FelTet de la pause, et on remploie fréquemment
en pause dans des mois qui en sont ordinairement dépourvus.
Exemples : hâdelou. . . hàdêUou [Juges, v, 7), où ce dernier a un dâ-
gêsch dans le hlméd et un sêrê sous le dâlét, à cause de la pause;
nâtânnou [Ez. xxvii, 19), morâttâh [ihid. xxi, i5 et 16), nàscluUlàh
(7s. xLi, 17) et bien d'autres mots ont dâgésch en pause. — Dans
le second des cinq sens mentionnés par Aboû Zakariyâ manque
le passif de la forme lourde houhal [Gen. iv, 26). — Dans le cin-
quième sens est oubliée la forme légère keholeUm (Ps. lxxxvii, 7).
Peut-être pourrait-on rattacher à ce sens hammehoklot [Juges, xxi,
23), qui en serait la forme lourde. Quant à hlhoiil [Juges, xxi,
21), bien que Fanalogie permît de le dériver de hâlal, comme
weluhour [Eccl. ix, 1), il vaut mieux le prendre comme dérivé de
houl, parce que mehôlàt (qui l'accompngne) est de celte racine. Ce
dernier ne peul pas être de haJal, d'abord parce qu'il faudrait,
KlTAll AF.-MOUSTALIIIK. 191
U^Ia^^ (j>«]i J.AX^ □■'bbin: Dno*T (j_^5^j ^i ^j^à& jj^: ^làSu,
:>]x^-« s'^n c^^î J-^Ji^* rsw-i ^3np2 bbn >2S^% li&j.^i ^^.Jî tl_Jj^i)
dans ce cas, dire mchiUdt, type, mes'ihhàt, comme on Irouve ce
mot dans un sens diffërenl, 75. 11, 19; ensuite, parce que iiieholot
est le pluriel de mâhol, qui, à Tétat construit, se change en mcijol
i^Jér, XXXI, /i), comme makor en îxe/.or {^ihid. 11, i3), ce qui prouve
qu'il appartient à une racine au second radical faible. Si dmIjoI
venait d'un verbe géminé, comme mâ'^ck, il resterait invariable
à l'élat construit, comme celui-ci, Is. xxx, 3, Jérémie, xvi, 19.
Làijoul étant, à mon avis, de la même racine que meJjoIxk, dérive
donc de Ijonl. — Il est permis de faire venir aussi hammeljoklot de
Ijoid redoublé, et même JicJjolelîm pourrait en êlre, comme lose-
sm. — Enfin, on pourrait ajouter au premier des cinq sens
qu'Aboû Zakariyâ a donnés, et pour lequel il a cité Ps. cix, 59,
une forme lourde, savoir la racine honUnl avec dagêsch dans le M-
méd; car mehoidelc [Ez. xxx 11, 96) se raltacbe bien à ce sens et
point à celui de hdlcl [M(d. 11, 11). Le [)i(Mnier Imitéd da mc/joiiJelc
déviait avoir un dùp^csch.
192 OPUSCULES D IBN DJANAÏJ.
Ti^Dn ^D bi< ^:ii:u' (^t^-^ c^.-:^'^ ^2n -^Dn ^d ^'ct: mou c^^ o».:^'
(j%-j ''^^j *>Jy ^J^JÎ ynnnD I i^D"inD à co^ ^ V^P^' ^^^ (^^
' D. 158, i5; N. 109, 1 9. (Cr. Kamliî, Miklol, p. 1A7 i.)
îjànnn. En mentionnant la forme lourde de cette racine, Aboû
Zakarivâ dit : ^^Hânenènî ^ (Ps. ix , \k) devrait avoir un dàgcsch dans
le premier noun, mais on Fa supprime pour alléger le mot.?^
Marwân dit : Mais un de nos contemporains le prend pour une
forme le'gère, type schâmerénî [ihùL xvi, 1), et cherche à le prouver
par le humés du h(k et le ga^yâh dont il est pourvu, exactement
comme le schîn de schâmerâh [ibid. lxxxvi, 2) et celui de schâmerénî
(ihid. XVI, 1). Cette analyse n'a rien d'improhahle; cependant, on
peut arguer en faveur cVAboû Zakariyâ et soutenir que le hamés
s'est produit sous le héi à la suite de l'allégement du noun et par
le gdyâh. Le noun ayant été privé de dâgésch et le hét prolongé,
il est résulté entre le hét et le tioun une quiescente douce, repré-
sentée par le humés, comme il est arrivé pour mehûresayik [Is.
XLix, l'y), où, entre le hé et le résch, s'est produite une quies-
cente douce, savoir le humés, par suite de la suppression du du-
gésch dans le résch et du gu'^yuh, et encore pour meusefiiiv [ibid.
' Itm Djaiiàii suppose celle orlliogia[)lH'; mais à la vérité Hayyondj lisait patali.
KIT/Vr. AL-MOUSTALIIIK. 193
Ot-^_À_isr J._^l ^j^ rjfy,.^.l\^ U>^1^\ \(^i] (^*xil yDpii ^^^ (^i
^^*>K^X-s- dlJi> j^^'^ j^-^ (^-* f**^-*-^ *^*3 '^Â^ rijrij mD ;j_^j njn
rij^Dj aKa^Î ^^>-r! (j5 c^ pn (j-4 (J^^ï? (J^ ^r?^ (l) "^^
"ipnn nDD2 jn^ ^D pm^ pmn ^-a_à_^ (j^l-AjLiî^ J..A.jLAJi -xxa^ ^^
L§^ l^à A^^Jî (^,li D^pn Xj2 pm -jpn ^d yix noiD ipinn [^l^^
-|pn yî ^J^ v^_À_>;âî. Aji :s]l Y^D ;nDD^ "jî!;d "jpn ^^j^^ j«^j*xxi.;:J5
' D. 1 59 , G ; N. 109,81. — - Ajouté d'après la version hébraïque.
Lxii, 9), OÙ la quiescente douce qui est kmnés s'est placée entre
Yâléf et le sâmék par suite de l'allégement de cette dernière
lettre et du ga'yâh. Telle est du moins la leçon de l'exemplaire
de Syrie, et, en effet, le sâméJe devrait avoir un dagcscli, le
mot étant à la forme lourde, bien que ce ne soit pas là une con-
dition imposée à tout mot qui a perdu son dâgésch ^ — Aboû Za-
kariyâ, dans l'article hanâh, regarde comme improbable que
nêliant [Jér. xxii, 28 ) soit de cette racine; nous avons avancé ci-
dessus (p. i/i3) que cela nous paraît admissible et que ce mot
peut aussi venir de hânan et être pour îilhnant.
Hàkalf. Aboû Zakariyâ a passé une forme, savoir le passif de
la forme lourde, iveyouhâkou [Job, xix, 23), qui devrait avoir dâ-
gésch, et qu'on a allégé comme hehoiikà (Proy. vni, 29), hohekâ
[Lév. X , 1 3 ) , Ijokekém [Ex. v, 1 /i) , c[ui tous devraient avoir dâgcsch;
car, à part cet allégement, hohehl est du type de hé^ozzehà [Ps.
XXI, 2). Cependant, ces mots ne peuvent pas appartenir à une
racine au second radical faible, car alors hokekâ et hokekém au-
' Voyez S. Bfer, Liber Ji'saiœ (Lips. 187;?), p. 81.
]3
19/1 OPUSCULES D IBN DJANAll.
"jnDNi pikV r\b*ù' "j~!"n"! -jnn J^-a_^ □'?nj bLfi (jvxJi ^.Ux-o DDpn^
ij\ (^S-X^ (:5?--*-î5 J^^^i^^A^si ^j.iûj î<Xiû J.;c.i CDD!» Dl^D iH
yj> ç^<y^.l\ (J^.^1 (J5^:ii CJ^^r! ij^ 4^ ClJVï^î J-A^^ "îpnDj Ipn'''! (JJ).5<J
ppn (j-4 (JvA^'il *Xj=»"Î ,^^ ^*Xj l-C^V' ClJ^r^^
Î^-^X^ Î^*X^ "Î^D^DI llpDnn U^Uax» 1 J^ia-Î^ {s.y AÀ^ JsÀ^Î "hb^
iiw_j .X_3^ '^D ^_^*XÂ^ Uijî ^^^-^^ î«Xiù (jw«^ aK^U -CW.J ^ U ^^_5
Js_il y\<.j 5^A_.wwu-i.j t^*xJi nm:î bpD n^n bo ^;^_5 j^w»Aiii Jl
1 D. 159, 18; N. 110, /i. — ^ 0. 161 , i;N. 110, 3/4.
raient holém, comme hodekâ [Ps. xlv, /i), oVe/i-^/ ({//zV/. xliii, 3),
somekém (/s. lviii, 3), et îa plus grande partie des mots qui ont
le second radical faible. Cependant weyouhâhou et behouhâ pour-
raient dériver de houk; seulement, la lettre douce qui forme le
second radical tiendrait alors lieu de Tune des deux lettres sem-
blables de hâlak.
Hâtât. Il manque une partie de la forme lourde, M, vu, iZi.
Kàlal. Aboû Zakariyâ a laissé de côté une espèce, la forme re-
doublée hotpâkedou wekoïkelou (I Rois., xx, 27), ce qui signifie :
Ils ont été comptés et complétés; c'est un passif. Le mot kol entre,
selon moi, dans ce sens, puisqu'il indique la collectivité; on re-
connaît cette origine par le dâgésch qu'il prend aussitôt qu'il se
joint à un suffixe. Kol a la forme de kol dans Jér. m, 9, verset
qui signifie : L'acte le moins grave et le moins vil de son incon-
duite consiste d'agir comme suit; kol peut aussi être comparé
pour la forme à 'o7 [Dcut. xxvni, hS).
KITAB AL-MOUSTALIIIK. 195
^^ n*^*n:n î:'n: nnn i^AÂj ^^^ ^j^J -i:?c' n^'» {j^^j-^ ^^ "^^^î:; td^
V^p"» nrc nxD p y-)N3 □np''7n 'pSpn ^j <^2 nnD^ ^IS^aâ^ u^-?^
Din n^DN* HDCX irDNi ii-j; <^ ^1:13 ^i; innDT ^-f£> LjcI nDn:n c»na
2Cn i<j) (^ nDH <^w£i ^l^iî »i>lj)j (S^^^ (^AJi^Jî ^j^ c$>-=»-î UsiA^
-j^c?^ ii-jj ^^ nnD"' ^Lfi'fl^J) js A==^ yl^ dd^ pDD "?!* dd^ ioj^
yU^AJi -*xaj U ^^ ■n^in'' ibir^in^ nn^Trp l.s>fô J.^iii ^i ^i ajL
* D. iGi , i5-i7 ; N. î 1 1 , 10-1 â.
Kàtat. Aboû Zakariyâ s'exprime ainsi : rrLa forme lourde est
wekiltat (II i?oî5, xviii, /i) et le passif youkkat (/s. xxiv, 12), oii
une seule des deux lettres semblables est restée, et où le dâgêsch
du A'fl/" compense celle qui manque, i^ Mais yotikkat n'est pas de la
même forme que kittat, car alors on dirait yekoiittat, comme tekoid-
lal [Job, XXIV, 18), yekoullM [Is. lxv, 20), yerounnàn [ihid, xvi, 10);
car le passif de la forme kittat ne peut être au passé que wekoutte-
tou (II Chr. XV, 6), comme we'oiissefou (Is. xxiv, 29), ouhoiazâzou
(Jér. L, 87); ce dernier, il est vrai, dérive d'une forme légère. Le
futur serait donc, sans doute, yekoiittat, type tekoidïal, comme
je viens de le dire. Aussi youkkat, qui, couiplet, serait ijouMat,
type yoiiscldak, est-il de l'autre forme lourde, du hifîl hckét, type
hêsêb, et ressemble à youssûb [h. xxym, 27) et à youddad [Job, xx,
8), qui est pour youndad, comme je l'expliquerai à la racine 7iâ-
dad (p. 20/1). La forme primitive était yehoiiklat, yehouscJdak , ye-
10
196 OPUSCULES D'IBN DJANAII.
4X_j*x_^_j- J..ji.r^ j^ï^ A.A.i I^jÎ Jlrj nn^b:? "irc?N "jb^ -^ -^m
îvX.d.13 Uaidî^ Liijî ^^Uii ^^ÂjÎ 0^ JvA^i Ji^kS^ D^Dî!; M12^ DN
^:5Jîj mpD- -jD^ y^: JIxàj:^)! l^*xe.-î {^^aisï^ «u^ j^Ai-! -jdd
' D, 166, 5; N. ti3, aC. — ^ d j^g^ 5. n. m, as. — '' D. 168, 1, où
il faut lire p2J'); N. 111, 26.
hoimdad, comme nous l'avons prouvé dans Tarticle yaad{]): 36).
Aboû Zakariyâ lui-même (rac. sâhah) place youssâb à côte de hésêb
[Esra, VI, 22) et ajoute que le dàgêsch du sâmék est en compen-
sation de la lettre qui manque, cr comme dans youkkat.n II est
donc prouvé que, selon lui aussi, yoiikkal ne vient pas plus de
wekittat que youssâb ne dérive de sabbêb (II Sam. xiv, 20), et que
yoiikkat vient de hékêt, comme youssâb de hêséb. Le rapport qu'Aboû
Zakariyâ a établi entre yoiikkat et wekittat est tout simplement le
résultat d'une inadvertance.
Mâdad. Il manque, dans le premier des deux sens, le nifal,
Jér. XXXI, 87, et dans le second, le nifal également. Osée, 11, 1 ^
Mâkak. Aboû Zakariyâ a passé le nifal ijimmak [Eccl. x, 18) et
' La différence entre les deux sens consiste en ce que le premier sens est :
mesurer la superficie, et le second : mesurer la capacité. Ibn Djanâli {Kit. ol-on-
soul, col. 86/1, 1, 7 dit avec raison que ces deux sens n'en font qu'un.
K\Ti\n AL-MOUSTALllIK. 197
m:"': mic-* \^^^ ^^ <x.i^î^ ^.^i^-ilî ja^jI i piv^^^ yiûpib bn:)
I^âX-awI^ bU^^Awî c^[$\ <ys.jô^jj;^ \PjXi pno'il ^j'^^^ Ia^ijÎ yopj
A_;L.^ Î^A^^^i c^*>^^t iJlxiil (jl^ (jî^ ^Dl •'D'' IDD^I li l_^*À^ i^riUi
' Il manque ici X/si *.a».J[.
le passif de la forme lourde weJioummekoa [Job, xxiv, 9/1), qui de-
vrait avoir patah sous le mêm et dâgêsch dans le âjo/*, à cause de
l'insertion de l'une des deux lettres semblables, comme hâsch-
schammâh [Lév. xxvi, 34). Ce dernier a, il est vrai, un grand
kâmés^-^ mais cette voyelle se confond presque partout avec le
schourék, comme schâddedcih [Nah. m, 7), où le kâniés tient aussi
lieu d'un schouréh. En supprimant, dans ivehoummehoii , le dâgêsch
du kaf et la voyelle du mêm, pour alléger le mot, on a agi comme
dans îvayyiUemou [Dcut. xxxiv, 8), qui, tout en étant un nifal, a
perdu la voyelle du tâw et le dâgêsch du mêm. — Notez que le
dâgêsch du mêm dans wehoummekou, et celui du schîn dans hâsch-
schammâh, ne se placent au singulier de ces deux mots avant
qu'aucun suflixe y ait été joint, que par compensation; car le
singulier de l'un devait être houmkak, et celui de l'autre housch-
mam, type, houschlak, et, après avoir supprimé l'une des deux
' La vers. hébr. a supprimé le mol bu. Nous avons déjà vu plus haut (p. 35,
n. 1 ; 1 18 , n. 1) la confusion que fait souvent Ibn Djanàli entre d et 0. Voy. en-
core plus loin, p. -.n ^1 , où lo [câméH est également suivi du ddgéscli.
198 OPUSCULES D'IBN DJANAIi.
~12j Du': i43j ^^ t^^^î JIaÂj^Î (j^ 4_f^^]i ^ Hjli^ (S*^^^ U^^^-*'5
^Aj?U jlxàî (jw4 ^AJix^w^ jlxil L-JÎ ^^ULi jlxij^î <î^Ai J*,«»jOC-w*o
"•p^ iD"! "îDrP □''7D nrp "|>X 2pi?^ "IDD "71^ J.A^ (J>^A^ •^î^i> ôUji^
lettres semblables, on a placé dans chacun de ces deux, mots un
dctgêsch comme compensation. Quand ensuite on a ajouté les suf-
fixes, le dâgêsch est resté à sa place, bien que l'une des lettres
géminées, tombée dans hâschschom, fût revenue dans Mschscham-
mâh sous forme d'insertion, de même que le dagêsch de compen-
sation dans youkkat a été conservé après faddilion du suffixe dans
youkkattou [Jér. xlvi, 5), quoique la lettre tombée fût rentrée dans
!e mot par l'insertion. — Notez encore qu'en disant que yimmak
est un futur du njfal, j'ai suivi seulement favis d'Aboû Zakariyâ
et la règle qu'il a établie pour l'espèce de 7ilf(d dont nâscham^
nâhar sont le type. Mais n'ayant trouvé le parlait du nijal ni de
yimmak y ni d'un grand nombre de racines géminées de ce type, il
nous est permis, pour tous ces futurs de verbes dont le parfait
du nifal n'est pas employé, de les considérer comme appartenant
a des parfaits de la forme légère; ainsi nous pouvons prendre
yiddal [Is. xvii, Zi), yéhâm [EccL iv, i i), yêhammou (Osée, vu, 7),
KITAR /\L-MOUSTy\LIlIK. 199
i->.-^' NDO*-j p")^ cr^n^ V'?-;^ (j^-^^" u^ ^^ ^^ cK-o^l ^i^ "jn^
*Xjj <îoi Jyiî jiJ*x5^ ^JCjtLi^ i^lM^li Jlw^l vS ijfX^JtAAvi if (^5v.)>Ali
*x_ji_i S^^D"» nwîon iDD^ u3r-^-:?i '^1^3'' n^^"^ °^'''' u^-^-^^ ''*"^^"'
^biN* J^^ n3i:;^_5 nnîL*^^ 1^^^ ■ji:''^ J.-^* i^JUi>'^i (j^xj ^S ^^Uj«a^
n:*c; nn: (j^ J..A.ji.x.A*^w« J.*i ajU ^:^rD ^d2V iim mND^ 'n pn^
' Ici et plus bas manque dans ]a citation le mot Tbf?. Cet oubli est d'autant plus
surprenant que !^)tzi 'rbf? 'r est une manière de nommer Dieu, affectionnée par-
liculièrement par 'Amôs.
yêrak [Jér. li, /i6) pour les futurs de dâlal, hâmam, râkak, de
sorte qu'ils seraient pour yidlal, yihmam, ylrhah, avec scheba sous
le premier radical, à l'instar de yéhenan [Amos, v, i5), et le dâ-
gêsch qui se trouve dans le premier radical compenserait Tune
des deux lettres semblables. Pour ces verbes, comme pour les
verbes sains et les verbes faibles, on emploie des futurs, yifal
et yi/oP; yittammou [Ps. civ, 35 , et Nomb. xiv, 35) peut donc aussi
être futur de la forme légère tâmam, et le même raisonnement
qui sert à expliquer la conservation du dâgésch dans le kaf de
youkkattou s'applique au dâgésch qu'on maintient dans le tâw de
yiHammou; ce dernier mot aurait le futur en a, de même que
ivayyiUom {^Gen. xlvii, i5) présente le futur en o. Ces deux formes
se trouvent réunies dans certains verbes, comme on dit yischscJwk
[Eccl. x, 1 1) et yischschâk (Prov. xxiii, 32), yischbot et yischbat (cf.
Geîi. II, 2 et Lév. xxvi, 3Zi). — A yéhènan ressemble wattiddad
{Gen. xxxi, /lo), futur de uadedâh [Esther, vi, i). Au futur du
' Voyez Rikmâh , p. 8A , I. 6 et suiv.
200 OPUSCULES DIBN DJANAH.
"n:m TjC "nm i J.-«?^i^ dd: J^aa^^m.^ yû ^*xiî cirn ds"? dd^i
'71'' ti J-^'^î ^^ *.-JÎ LâJ.ï U ^_^^ pn"» iij) ti-G ^^.Àil ov^" N3CV
^tyi^ *UI^ JÎ<xJi c>.^" NDcv p"i>3 DCrp^ V'?--' (j_^j ^\ -n^_5 cn^^j
"nDD bi^T â c^-î5 »*X-Ai.Jî j-A.^ \n:c; nm S d>-^^ «Jv*i.Ji ^jî «^iî
ij^ (^*XÂ^ <xj'^ Dn''N ÎN* ^^5o^ (jà j^xj j^jçj ôl^^ -NAAàUî Jlxi-i^î
^ Ajoutez L^Ayo. La vers, hébr. porte c?)rc.
nifal, il faudrait dire ivallinnad, en conservant le premier radical
comme dans ivayimmas {Jos. vu, 5), futur de numés [Ps. xxii, i5);
mais waUiddad est pour watt'mdad avec scheba sous le ?ioî<?i, d'après
le modèle de yéhènan, et semblable au schehâ\ qui devrait être placé
sous le premier radical de yidlal, yihmam, yirkak, s'ils n'avaieril
pas été changés en yiddal, yéhâm eiyêrak. Seulement, il y a une
différence entre la signification du dâgêsch dans wattiddad et celle
de ce signe dans yiddal; le dâgêsch dans celui-ci, comme nous
l'avons dit, est par compensation; celui du dàlét dans wattiddad
vient de l'insertion du premier radical dans cette lettre. — Il se
peut également que wa'êhal [G en. xvi, 5), wattékal [ihid. Zi), yêmar
{Is. xxiv, 9) soient aussi des futurs de parfaits de la forme légère,
mais sans dâgêsch de compensation. J'expliquerai aussi êtam [Ps.
XIX, lA), de la racine tâm [M, i, 1), en considérant le yod comme
lettre explétive, tel qu'on le rencontre dans la scriptura plena. Les
trois verbes cités seraient donc pour êl/lal , tiklal et yimrar, siii' le
modèle de yé/jënnn.
KITAIÎ AL-MOUSTALIJIK. 301
^3 Js5" J.>.>_5 jî SjS'ij (^*Xi^ ^^àJI i v-ÂAÀi.- ^i CJ-» ^A^iSÎ^ ^j^C
9
nrw^^L ^1 A_Â_)f o«..A.À.iI J.*.àJL ij*.*^ i<Xi£i i y^5i> (^*)v.3î ^y^\
u*d: mD ■'D iiiD nn iCjj ^^ id aâ^ Ul^xA ^.«?llî^ aà^ iiÀA^Jî^
3<_^_^Jl^ rr^in ^mri ^a-^^j ^jbU *.jî ^jc cKaJ:> '72;bD aj^-j Drn ^d
» D. i63, 9; N. 111, 33. — ^ D. i63, 9/1; N. ii-j, i/i. — ^ D. i6/i, G;
dans N. cet exemple a été supprimé , mais il se lit dans Toriginal arabe.
MâlaL II manque on sens, celui de molêl (Prov. vi, 1 3). Peut-
être aussi ce mot est-il la forme léjjère du sens mentionne par
Aboû Zakariyâ, mais pris au figuré.
Mdrar. Aboû Zakariyâ a passé le sens de tamrourîm [Jcr. vi, 26),
type tahnounîm, dont on rencontre le hitpacl de la forme redou-
blée wayyitmarmar [Dan. viii, 7). On peut aussi dire pour ce mot
ce qui a été dit sur wegilgaltîkâ (art. gâlal). — Dans le sens
qu'il donne, Aboû Zakariyâ cite le nom et le qualificatif, mais il
passe la forme légère dont le parfait est mar, comme hat [Jér. l,
2), mâràh (I Sam. xxx, 6), avec l'accent sur la pénultième, comme
hâruh (^Joh, xxx, 3o), ce qui prouve que ce mot est un parfait.
Dans les deux verbes, le rèsch devrait avoir dagêsch, comme haliàh
[Jér. XIV, h). — Aboû Zakariyâ a, en outre, confondu avec le
sens de màrim [Ex. xv, 20), celui de merorot [Job, xiii, 26), qui en
202 OPUSCULES D'IBN DJANAII.
"•D ^-«-x» ^^ ft,A.^.:4 cK-*-^ j5 (J^ ^î ^^^=î Ô^i*. ^^iis Uj\^ ^-«V-^î
diffère, et ([ui signifie, selon moi, se révolter, s'opposer, comme
le montre le contexte, car il n'y a aucun moyen d'expliquer le
verset par le sens d'amertume. 11 en est de môme du mot mémér
[Prov. xvH, 2 5), oii il est dit que (un fils sot) est une contra-
riété, une révolte pour sa mère, en d'autres termes, une cause
de contrariété pour elle. J'expliquerai encore dans ce sens morat
rouah (Gen. xxvi, 35) en traduisant : Les deux femmes (d'Ésaû)
étaient en opposition avec son avis (l'avis d'Isaac). Mais Aboû
Zakariyâ a réuni tous ces mots sous le sens de mârîm. Selon moi,
al tatnmér ho [Ex. xxni, 21) doit aussi être traduit par : Ne t'oppose
pas à lui; c'est une forme lourde comme weyailêm (II Piois, xxii,
Zi), wayyassêb i^Ex. xni, i8), et le dâgêsck est par compensation.
A mon avis, le nifal du même sens se trouve Jér. xlvhi, 11, où
nâmâr veut dire que (l'odeur) n'était ni changée, ni altérée, ni
transformée, type nâsab, nâkal; et si le mém a ici, à la troisième
personne du parfait, kâmés à la place de j^atah, c'est par suite de
la pause, comme wemhnâs (^Ex. \vi, 21), où le mêm a lamés au
lieu de. patah en pause. — Le mot yémar [fs. \\i\, 9) peut être
KITAB AL-MOUSTALHIK. 203
Jlxjç.^ Tn:i yi JI j*^.i t-^i£>i> «xi^ "nvj) nn"iî îi/di:; '^^id <x3j ^^
c:^<X_^j) ^_S jî^_4^ cj^ <r^rî^ J^JiJî îikiûj *!;^MÎ \_Às:Ui» (j^x^î
1 Depuis ; a^» manque dans la vers. hébr. — - D. i6/i, 17; N. 119, 3i.
le futur de ce nifal, avec suppression du dâgêsch, mais il a[)par-
tieiit au sens indique par Aboû Zakariya. — Le hê de mârâh (l
Rois, XIII, 26) me parait mis à la place de Fun des deux rcsch de
mârar, et le sens être celui que nous avons donné pour tammér et
inémér. — Moral pourrait être de ce mârâh qui procède de hitnrou
(Ps. Gvi, 33), et avoir la forme de to^âh [h. xxxii, 6)\ avec cette
différence que Faccent de moral a passe sur la pe'nultième, sous
rintlucnce du voisinage du mot rouah.
Nâdad. Aboû Zakariya a passé dans le premier des deux sens
la forme lourde de la bovine po'^ al, we}iodad [Nah, m, 17). On a
pensé que ce mot venait de noud, avec redoublement du troisième
radical. Celte opinion me paraît presque admissible. Cependant,
j'ai trouvé tous les parfaits des verbes au second radical faible,
où le troisième était redoublé, avec ce troisième radical pourvu
du sèrê; exemples : boschcsch (^Ex. xxxii, 1), hônên [h. li, i3),
Ulrcr {ihid. x, 26) et les formes lourdes des verbes géminés, qui
' Moral est à Tétai construit de celle forme.
20/1 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
JvA^ nriDj jul! (^ cs^xli (^Axi! i^\^t> çj^ J^aaaJI <^<xr>-^j ")"ni*i
cit "nui i t^u*.-i-3 c:^JU iJv-^i-i ^h V^i^")t:^K '':r^"'7 nnn DDm
A.A.i ^iàlkiij n!:^ îrn:i piri c:»*^^^ jî ^î (^^^iî ^]^t> ^j^ A3i
j»s»._A_A_i (jv_AJ[.4Î c:^î^i> (jw4 <î^jî IâJ ^ ^lî (^xii JôLxyo ^1^ ^-^j"*
(j\.x.Ji ÂXaxJL! <jî C:5>^1^ c:*!^^ (jS. ""njl ^^! ô;.^ î j^^i ^r^-?
ii^ S^-ô-J j-Iû^î (..:a^-wvJ^ mJT JJ;^ (:5v.«^i ^X^^iî ji *X^ ^^Crs»
I • '*'
pnn: -n^i ^_^.AJi i*x^ ^j J^i^^î^ niîiî ^^ (^xli J^xxii :>l^:5)
uKjJciiî^j 'Jlï ^j ^^Àil J.xÀii j.As^ ^ ^&\ ^:dd m: ^d ^^ nb^b
1 D. i66,i8;N. lia, Si. — - D. i6/i, 19; N. 112, 35.
avaient cette forme afTectée de patah, comme weromam (Ps. lxvi,
17). '^olal [Lam. i, 12); cela m'a fait pencher à voir dans wenodad
un dérivé de nâdad. Cependant, j'ai rencontré avec séré we^onên
(II Rois, XXI, 6), qui paraît bien être de ^ànan, car les deux lettres
semblables se retrouvent dans tous les exemples de ce mot, bien
qu'il puisse être néanmoins de W?i. Mais fût-il même prouvé que
^dnên vient de ^lînan, il n'en résulterait pas que wenodad dût passer
de la racine nudad à la racine noud; pour cela, il faudrait trouver
un verbe au deuxième radical faible [a\ecpatah)^ comme wenodad.
Je ne veux pas conclure de cette démonstration qu'une forme
avec patah soit impossible dans les racines au second radical
faible, puisque le sêrê et le potah se remplacent souvent l'un
l'autre; seulement, j'ai préféré une telle manière de voir, parce
que, dans les verbes au second. radical faible, le sêrê est la règle
généralement suivie. — Aboû Zakariyâ place iveyouddad (Job, xx,
8) à coté de nâdedou {Os. \ii, i3), c'est-à-dire dans la forme
KITAIi AL-MOIISTAIJIIK. 205
n'?^'? jrTnD -"^i J.iw<x-:> ^\ (^\^.j^.\] ^^^ in-:^ hiDio^ \-Tn:n -i:n
i^Jlï^ Ji.xJt ^i -n^i^ ^j^ (j^Jl î^5il? "j^t/r i^Din <^3) js -n:r
^^«xJ! J^AitAji ^i otAÀiii i^AÂJ (j^ Ak^U ^swvj ^ U> 1^::>KÎ ^j_j "■("'';
mn cK-A-i If DD"! "ID^^n DD^Vc; fjDNT iijj (^ TiJl JUi "^i^D iijj ^^
ioj (^ l>^r'^ *^'^^^ j-^*J "Îj'î"' cN>*'^'***"*^3 *^^ '^'*^^' J"^*^ "I3Tn 'J^À^
"•jijn Sx u^ (^x}\ Jju^ "(:d \npD (j^o
' Ajouté d'après la vers. hébr. — ^ D. 166, 26; N. 1 1/1, 1 1.
légère, et cite ensuite, comme exemple de la forme lourde, Job,
XVIII, 18. Il aurait été plus juste de ranger wayijotiddad dans cette
dernière catégorie, dont ce mot est pris, puisque le type primitif
est houndad, youndad, comme houschlak, yoiischlak; on a inséré le
noun dans le ddlét et Ton a dit wmjyouddad. Le passif de la forme
légère ou du piël aurait été wenouddad, comme we'oussaji^ls. xxxiii,
6), weschoiippak (^Zeph. i, 17), oubouzzazou [Jér. l, 87) et wekout-
tetou (Il Chron. xv, 6). — Moimûd (II Sam. xxiii, 6) pourrait être de
cette racine, sans cependant suivre l'analogie de weyoïiddad, puis-
qu'il est d'un parfait hounad et d'un futur younad sans dagésch,
comme youdâk [haïe, xxviii, 28); le participe passif de ce sens,
mounad, suivrait alors le type mousab [Ez. xli, 7). Il peut enfin
aussi être de îiotid, comme tenidénî [Ps. xxxvi, 12).
Salai. Aboû Zakariyâ ne mentionne qu'un sens, Is. lxii, 10, et
en néglige un autre, celui de sollou [Ps. lxviii, 5), louer, glori-
20G OPUSCULES D'IBN DJANAH.
Jlxjciiiij, j-aaS^Jî^ *XA:s^x.ii_5 ^*xli »U«^^ m3-):;3 ddi'? ibo y^^
n'PDDn 'i'7D ibcJ U;Jb l^^y ^^^C ^\ ^^ ^*xa=- l^^j^^i^^ l^r=-_5
pînnD Jl^ ^-j^ t^^-^ l^.--^^-^ Hy-Aj^xj y3^r>3 m3")i?D ^di"? i'^d^^
□3 piîHD i-u** nbî^*b nriN' |kd nx ^2 Jiij U <^ 'crh'^' M'pnb ""Dys
fier, exaiter. Le hitpaël misiolêl {Ex. ix, 17) a celte signification,
s'enorgueillir à leur égard, s'exalter, tirer de la gloire pour soi
de leur capiivilé, en d'autres mots : (Pharaon) faisait accroire à
son peuple qu'il était assez puissant pour faire opposition à la
volonté du Créateur de délivrer les Israélites, afin d'augmenter
ainsi son autorité auprès de son peuple. Le type du mot est mit-
po^êl, comme mitgolèl (II Sam. xx, 19); seulement, le tâw du hit-
paël ne se place pas avant le sâmék, lorsque cette lettre est pre-
mier radical. 11 y a une autre explication non moins bonne de
misiolêl, qui présenterait alors un troisième sens après celui à' haïe,
Lxii, 10, et celui de Ps. lxviii, 5; il signifierait : Tu retiens mon
peuple, comme si l'auteur avait employé mUhazzêk, ainsi que
dans Ex. ix, 2, et dans II Sam. m, 6, qui est à traduire : Abnêr
retenait la famille de Saûl. Misiolêl se rattacherait ainsi à mesilldl
(II Chr. i\, 11), qui signifie, selon moi, des supports pour re-
lenii", explication dont la justesse est prouvée par le mot mis^ad ,
KITAIJ AL-MOUSTAI.IIIK. 207
dUi. ^t wJt-o^J! b^l.:>-_5 î^.=^î^ l.A-^ D^Dj'^Nii (j^ ^À-<o \ji\ ^J^
^.x.^3 mbcD (J^.M.^ ^^ "i:;dd ^xi vili*x5'^ii> i!i iX^^Î^ Lç^i
i^y (j^ &y^ 4Xij ni?DD (^x^ ^i ^5- vXJj^ I^DD c^«-« _^i2> m^DD
□wX ^1"! v^v bi* lii^-'D^ 'n "iii^D^ îrsDT □dd'? nroT nir^iNT ^:ni*D
î j^^l^i »yij) ^i; bî m'^DD <^xi ^:~i?D^ 'n pcn ^b^n niûD nmDN»
i JlJi_^ ^.'i^ -:;dd ^y~A.i. mboD J««^ (jL> »^^ dl^lsi ^Jb^ Uà
' Ainsi avec raison dans la vers. hébr. Le texte arabe porte d'ot ••lyi.
employé dans le premier livre des Rois (x, 12). Comme on n'a
fait du Lois d'Algoumîm qu'une chose, et que cette chose est
dési[}née en deux endroits différents par deux mots distincts, ces
deux mois doivent, sans doute, se rapporter au même objet, et
mis^âd et mesillôt avoir le même sens. Or, on sait que mis^âd signifie
appui et force, comme on le reconnaît par les passages, Ps. cxix,
117; Gen. XVIII, 5; Ps. xx, 3; ibid. xli, 4; ibid. xciv, 18; cehii
de mesillôt doit donc aussi être appui et force. C'est là la démons-
tration la plus évidente que mistolêl signifie retenant, et je choisis
de préférence cette interprétation. Quant à algoumîm et ahnou-
gîm (employés l'un dans les Chroniques, et l'autre au récit des
livres des Rois), ils désignent la même chose, comme simlâh et
salmâli, kébés et Jiéséb, et ne te laisse pas égarer à vouloir voir dans
mis'^àd et mesdlot deux objets différents ^ — On a aussi rattaclié
' L'explication par Js-àfav ou (__^ii^JI c-s^iis» "bois qui soulionl le toit^i est
donnée aussi Kil. al-omovl , col. '18/1, 1. 10.
208 OPUSCULES D'IlîN DJANAlj.
mirn^i iJDp i^niXT ^â-« JUxiiJÎ_5 n q^i^^- mi^D -nn»^ n:D"'?NT
'pnn iijj je r^DS i?î:;T d^k îi?n J.AJCiJî ^xxW ^i xx^ Joi^-i tti'
1 D. 167,7; N. 11/1, 17.
mistdlél au premier sens et atlribué à he'ammî le sens de V/i 'amm?
en traduisant : Tu marches sur eux et tu les foules aux pieds.
Cette opinion est aussi admissible, mais j'incline davantage à re-
porter mistolêl à mesillot. — A ce même sens, mais sous une forme
redoublée, appartient, selon moi, salseléhâ [Prov. iv, 8), c'est-à-
dire retiens-la (la sagesse), et le second membre du verset vient
à Tappui de cette opinion. La forme du mot s'explique par sal-
hlêha avec dâgésch dans le premier laméd, où l'on a ensuite rem-
placé le dâgésch par le sâmék, comme nous l'avons dit pour hii-
galgelou (p. 180).
\idad. Oublié. On rencontre surtout la forme lourde, Ps. cxlvi,
9, et cxLVii, 7, et le hitpaël, ibid. xx, 9.
^Azaz. Aboû Zakariyâ a passé une section de la forme lourde
hé'^éz [Prov. xxi, 29), type, hêliêl [No?nb. xvii, 19) et héséb [Ezra,
VI, 22); au féminin, hê^êzâh [Prov. vu, i3), qui devrait avoir
dâgésch comme héhêUâh [Juges, xx, /lo), mais qui a été allégé.
Celte manière d'alléger les racines géminées est fréquente, comme
KITAB AL-MOUSTALIIIK. 209
' D. 167, i5; N. 117, ao. — ^ D. 1G8, 7; N. 117, 3o.
wenâbozâh (I 5«>Ji. xiv, 36) et cVautres exemples cités ou non dans
ce livre.
^Alal. Dans le troisième sens, celui de Lam. i, 22, manque le
hitpaël, Ps. cxLi, k. Quant à hifallalii (Ex. x, 2), c'est un hilpaël
d'une autre partie de la forme lourde, savoir de Hllél, type cUbbér.
\Anan. Aboù Zakariyà donne le sens de Gen. ix, ik, mais il
passe celui de '^onenîm [Is. n, 6), ^onenâfi [ihid. lvii, 3) et la forme
lourde '^onên (II Rois, xxi, 6), ie^onênou [Léo. xix, 26), me^onenîm
[Micha, V, 1 1). On a aussi dit que les mots offrant ce sens étaient
dérivés de '^oun avec redoublement du troisième radical, à cause
du sire. (Voyez l'article tiâdad, p. 20/1).
Pàlal. Aboû Zakariyà place dans cette racine ivenijlal (Ez. xxviii,
23) à côté de biJUlim (Ex. xxi, 22), ce que je ne saurais approuver.
Ce dernier mot a le sens de ju(jes, arbitres, qui ne paraît pas
applicable à wenijlal, à moins de traduire : Le carnage et le
210 OPUSCULES D'IHN DJANAH.
""^d: (j^ '7bD:i u^"^ V*?^' ^-3j <^ bbn y^-^j^ p^^^:»)! ^-I^ aà^î
'7tex f»y^\ iU^Uiiiî iCAjjf:^AJî JUi^i tj.» aKa^^ DSDn_5 'pDID^ ^D^D^
iXS^Î^i».! Uy Joi^!_5 ^^'^D n''n2: yû3 î*Xr^î^ Uy i^xijSl» nwa
U^^ n^: iiN* ^'j:? hî: dhd *^_5 ub^y mirn:) ini:; J^ a'^nD ^m à^j^
» D. 169, 15; N. ii5, i5.
meurtre y deviendront les arbitres, de donner au qualificatif Ar//^/7
la valeur d'un nom abstrait et de le conside'rer comme appartenant
au type schâlâl. Mais il vaut mieux dériver nifial de nafal, de sorte
que notre verset réponde pour le sens à Ez. vi, 7, et xxx, h. Je
m'explique une telle dérivation par le redoublement du troisième
radical, ce qui a lieu quand on veut donner à un trilitère la
forme d'un quadrilitère , tel que kirsêm, kilkêl, hirhêl et hispés.
C'est ainsi qu'on a redoublé le troisième radical dans oumlal [Nah.
1, Zi), scha'ârourit [Jér. xvni, i3), qui viennent évidemment des
trilitères àmoulûh [Ez. xvi, 3o), haschscho^ârîm i^Jér. xxix, 17), par
le redoublement du troisième radical. — 11 manque encore chez
Aboû Zakariyâ, dans le sens de bijlîlîm, le hitpaël yitpallél (I Sam.
n, 25).
Sâhah. Aboû Zakariyâ cite seulement un sens, celui de sein ah
[Ez. XXIV, 7), et passe un autre sens mieux constaté sahou [La-
ment. iv, 7), type schahou [Hah. m, 6), d'où dérive sah [haïe,
KITAB AL-MOUSTALIIIK. 211
c-A.x4\M w I^jIÀ-o^ Lg.Ai)VAj ij^^y^ n!J c>.A.«w_5 jj^.fUA.JI y^^ ^JÎ ^iû
IâÀ>!I aj ^xj mn!J ■^Di'? (^*>^^ l^t ^^àJî î*kiû ^j^j \.£,WJ nizn
c>>kjc^j«XA^i^_5-£î>^ plNe? ^jî <^jJ ^I ï]Nî:;t niDc; man nDt:;n i^jj
îij^Ài^ ylÊ'mnî: cj^ -«^lil ^1^ ^^^ mDi:; ^^
j.A.M*ij ^ ^y^^^ (j^r^i^î >^^ Jr^-^«*i5 iij.AM^x'j^ b""*?^ n^m ^_^*-î I*^^
^ D. 169, i6 et 2o; N. 1 iT), 1 0 el i8.
XVIII, /i), qui, comme Farabe ad-dihhou, désigne le soleil, ainsi
nommé à cause de sa blancheur et de sa pure clarté, de même
qu'il est nommé Ijamniâh, à cause de l'action (calorique) qu'il
exerce. Dans ce sens, il faut ranger aussi le mot sahot [Is. xxxii,
U) qui signifie la parole exprimée avec une prononciation pure
et une parfaite clarté. Sahot peut être un pluriel féminin de la
forme gannot, sârot, ou bien, c'est un infinitif comme hannot [Ps.
Lxxvii, 10) et comme schammot (Ez. xxxvi, 3), qui est un infinitif
comme scha(jf, auquel il est lié par la copule; seulement, à cause
du hèt, sahot est l'esté sans dâgêsch.
Salai. Aboû Zakariyâ donne deux sens de cette racine, silelê
[Jér. VI, k) et sâlàlou [Ex. xv, 10). 11 en a passé un troisième,
sàlelou {^Hah. m, 16), tesillénâh (ï Sam. m, 11), comme wattehil-
léndh [Gen. xli, 5/i) et le nifal tissalnâh (Il Rois, xxi, 10) comme
timmahiâh [Zach. xiv, 12). De là le mol selîl [Juges, vu, i3), qui,
comme l'arabe salîloun, signifie bourdonnement. On a produit
bien des absurdités pour expliquer ce mot, mais le passage de
212 OPUSCIJLKS D'IRN DJANAH.
\nDu* ^bb1i bi'pb ^^ï (^j*-^ ^-^^ i^ J<.aJ*xjî^ J.^.^S ^\jS^jSi b^'^:;
jJjS'i.J: Sjj^ (^S-^ ^y^\ i JsJù (J^ j^ ^^^ CJ-* t^^A^i j^5^ jî^
^^Lsî A;iAb^ j^ A^y^ (j^ ij^-^.^ ^-^ <J^ '''■^^ ^^ ^■''^■*-^ ^ ''^■^^ ci*-^
i^«i *X3_5 tAiî.jî l^AaJiAj ^ Aili bj."ji> if À -j^ j.a^ dllS yl^ ^î_5
aJÎ a«^ -xàIô) ^_^«xJî_5 (^^i ^*)y^^ i-À:*^ ti J^xâII i<Xiî> ^M Udji
J<AJj^ n")Di:?D lV^22 C^^î à^i ^^À>î S^Si> J^À^ Ji;?^ »;*kxi dUi>
* Depuis (O^ii^ manque dans la vers. hébr. Voyez le Kxlâh at-laswiya, à
la fin
Habakouk prouve que selîl a bien ce sens. — Je suis fortement
étonné qu'Aboû Zakariyà ait laissé de côté ce sens, et d'autres
sens d'un emploi fréquent, et mentionné silelê, en faisant des ef-
forts pour citer presque tout ce qu'on trouve de ce sens, sans tou-
tefois en citer aucun verbe; il n'avait pas besoin de citer un nom
qui n'a pas de verbe, puisqu'il ne promettait, dans l'introduction
de ce traité, que l'ensemble des verbes géminés. Et cependant,
non-seulement il ne les cite pas tous, mais, au contraire, il nous
fournit ce qu'il ne s'était pas proposé en écrivant son ouvrage, à
savoir, les noms qui n'ont point de verbes; puis, en mentionnant
ces noms, sans y avoir été obligé, il ne les donne pas en entier
non plus. Il a agi de même dans son Traité des lettres douces. Je
présume qu'Aboû Zakariyà était préoccupé par la nouveauté de
son entreprise et par l'importance de son œuvre, et qu'il peut y
trouver son excuse. — Dans le second sens, Aboû Zakariyà ajoute :
KITAli AL-MOUSTALHIK, 213
^Uiwi M Ltlr^A^Î bî^ u^iL>"* J^ □7u"n'' ^i:^v ihh"^ "i*ù\\d -xà^ ^i
□^D -nîj J..iUJî^ D^D "iiî: ^d ^^^ U-Jb U_^j J^à^Î^ nnn:; mb:S
nri: ^N* prvo^î^ □n"'?D*c.'3 nm^i n"'"'nn "iniîD mn^: J^-xjLU^j vD^r
nn-i'iDi D^^^pnDi •'n-mi: -ni!: JwxJij ^yii î*Xi5 i^ mp:
^l^j.^ Jb pp ^^\ j.^\ J^^\i ^h "t^i'pi Ui^ c-jUJî î^xiû 4^ Jl:? 2np
/ji (j\..A-3|^AJiJt iiilfi (jw«_j m Dp DD ^U.>^ib «XA^Ai» J<Ai^ *Xs».î^î
* D. 1 19, 21 ; N. 1 15, ] 8. — -- D, 1C9, a t ; N. 1 15, a i. — ^ D. 170,
12 ; N, 1 15 , 27.
ff Quelques-uns placent ici le sâklou de lYe/i. xiii, 19.77 Marwan
(lit : Je preTérerais lui attribuer le sens de silelê et expliquer ainsi :
Lorsque les portes jetèrent de l'ombre, c'est-à-dire le soir, quand
le soleil baissa et que les portes furent dans l'ombre, j'ordonnai
de les fermer.
Sdrar. Aboû Zakariyà donne deux sens, celui de Nomb. xxv, 1 7,
et celui de Lév. xviii, 18. Il en a négligé un troisième, sârar
{Prov. xxx, /i); participe soVer [Job, xxvi , 8); participe passif
serourah (I Sam. xxv, 29), serourot [Ex. xii, 3/i); nom seror [Hag.
1,6); enfin, la forme lourde oumesorarîm [Jos. ix, /i).
Kàbab. Aboû Zakariyà dit : rcMais wekobnd [Nomb. xxin, i3) a
une autre racine, savoir hâban.i-, Marwân dit : Quant à moi, je
no le détache pas de hâbab et voici comment je l'explique. A l'im-
pératif singulier des verbes géminés, on relrancbe une des deux
lettres semblables, et, avant d'y ajouter un suffixe, on dit •■ sob,
2ia OPUSCULES D'IBN DJANAII.
l^ j « i Ij) «^ ^^j^*^ ^^j^ Ia^XI^ ^[x»^\ ^ \^ ] i |;.aa5' q^j^ j î l_^Xiw j^ j
cK-A-^ hM:i yDpj isp ^.A.i^ ^^^5 J>^^ J^ï 'M-» ''^^î (j^ "'''?
L^_i npn "iDD S:?* J<-jL.^ p^v^ inp ^î -j-iî3 n: d^di:? idd m'^o
i^ pDip^ pN13^ ]MrC!^ ^...»-4^ i u^V^-^ -^^ u^-^^^ ^^ ^ ^^^-^
kob, dom; puis, cest une habitude chez les Hébreux de placer
souvent, à la fin des verbes, des infinitifs et des qualificatifs, un
noun explétif. En ajoutant au mot kob un tel noun, et ensuite le suf-
fixe de la troisième personne, on a wehohno; sans le noun, on au-
rait eu hâhhô avec grand hâmés, comme sâllouhâ [Jér. l, 26),
gâzzî [ibid. vu , 29) ^ ou koubbd avec schourék, comme houkkâh [Is.
XXX, 8). Mais, avec le noun explétif, la prononciation du dâgêsch
dans le bêt devenant difficile, on a allégé le mot, et c'est comme si
le lîoun compensait ce dâgêsch. Voici des exemples du noun explétif:
au parfait yf^c/e^0M?i (^Deut. viii, 16), yisserannî [Ps. cxviii, 18), où
le dâgêsch dans le noun vient d'un noun explétif qui y a été inséré;
dânannî [Gen. xxx, 6), qui est dans le même cas; tamnou pour
tammou [Lam. m, 22), où le noun a été ajouté après que le mêni
eut été privé du dâgêsch qu'il devait avoir. Au futur, ce noun est
si répandu et si connu qu'il n'a pas besoin d'être démontré; ainsi,
au pluriel, yeschouboun , yebo'oun, yekoumoun; au singulier, yekab-
' Nous suivons toujours la prononciation de notre auteur.
KITAP) AL-MOUSTALIIIK. 215
"]")De;N* i^-Jj cic "jpn^N A-^.i ^.>-_^Ji l3pnX D^D ^D Uiji^ ^::i3D''
j^LaJî i J<.xjLJ1 -t^li ^^ 4^Jî (jyJl î_^5ili i^iM p ipn:n cj^ ^ji)
THiTi^ ^--*^-t?^^ "]jpnN* i^il-Jiô i^-AJi_A->»M_U Jlx-i^î <^ L^Jiljj
3-)n riDD \mbiD pnN2 J^-i j:>l.^a.I.i ^ ^:>il>> Ui^ ir:? pi:;\XD
m"i^ ns^V ^j c^ n:n^ ul?-*-^^ *^k? «-^-î^ ^"^ Ai>-_^^î d^i^nh |1"ik
uv ]r)r)h Î^JLji_i pin J.«iJî (^s- g ^Ji ^^Uî c^^^' ^^Jî ^:Diî
^ Lisez 'r rmj. Voy. ce passage cité d'après notre vers, hébr. , Ma usé Efod, p. &o.
dânenî (Ps. l, 28), tebûràkannî [Gen. xxvii, 19) qui, comme le
premier exemple, devrait êlre tehâràkânenî , si le noun exple'tif
n'avait pas été inséré par un dcigèsch dans l'autre iioun; éttchénekâ
[Jér. xxn, 2/1) pour éntehêkâ, type éschmerckâ de la racine nâtak,
Juges, XX, 3i ; le premier radical noun a été inséré, comme d'ha-
bitude, dans le second radical titw, et un nouîi ajouté comme c'est
permis au futur; puis yisserénehou [Dcut. xxxii, 10). A l'infinitif:
be'âhhîi [Est. vm, 6), we'ahdân [ib. ix, 5). Le noun explétif dans
l'infinitif se trouve aussi dans leùttên (I Rois, vi, 19); sans ce noun,
ce serait lâténét = lâschéhét, Mrédét, et, avec la voyelle changée,
lâta'at, lakahat; avec noun, la prononciation étant devenue diffi-
cile, le lâméd prend scheba, le noun troisième radical est inséré
dans le second tàw, c'est-à-dire le tâw ajouté pour l'infinitif, et
le tâiv second radical change son ségol en hirék, ce qui donne
216 OPUSCULES D4BN DJANAH.
>i UXï Dr\b î^^xXawÎ Wi J»j Djp'? i^-W^A^j.^ ^^^ Joli Jb fj\i
(^ ij«x_*A_^ l-xi-jl (j^^j^ J.xàJ) j*^ ^pd^ J, ^^àJî ^^^j yî ^-^j^
c'^nJî t_5J*XjÎ3 ^^yjî î^j^ij.* id:? aaj -xr=-^Jl 1:0:; 121^ n^i "i:n2îd^
J^^^ *X.5^ u3pT 4^fil^^^^î J, ^^J'-^yj {J-* Q^J*-_^AM*>j !^i ^^-^J'
letitu'n. Il est vrai qu'ion n'emploie pas lâténéè, mais ?«té'f; mais ce
dernier est sans contredit abrégé de lâtéuét, à cause de l'usage
fréquent de ce mot, ce qui est attesté par le d/igésch placé dans le
second Unv à cause de l'insertion du noun dès qu'on ajoute un
suffixe y II Sam. iv, 10; Deut. xxvi, 19; Jér. x, i3. Pourtant le
noun de letittén pourrait être le troisième radical, le premier tâw
serait alors explétif pour Pinfinitif, comme dans laschhês i^Ex.
xxvni, /i), le second tâw serait deuxième radical et aurait dâgésch^
parce que le premier radical y serait inséré. Le noun est explétif
dans les qualificatifs comme rahàmànnjyot [Lam. iv, 10), et même
dans les particules, Osée, xii, 5 , oû'^mmânou est pour ^/mmo, car le
7Î0UU a été ajouté et le hdléni changé en schourék pour que le mot
ait une forme habituelle. Je n'ai pas cité tous ces noun explétifs
parce que j'y étais obligé, mais pour les faire connaître à fond et
aussi pour en montrer Pemploi étendu, afin qu'on ne trouve pas
étrange Paddition du noim à Pimpératif wehobno. Ce mot admet
KITAB AL-MOUSTALIIIK. 217
j^LaJÎ Î^xii5. i:pn^ N'S i:3D"' cKa^ pluV l^J^^^ (j^Xl\ <Kj*XÀiKj^
<^l_il CA^À-ST-Avi^ (jv_Jj-J -U^ O-^lî^ U^-*"^^ O^-àÀi^ -c-li.. mî'Dp^
^.j*«o (^ Aj*Js.^_5^ JUAjiiî ^A,^ ^À^ UjL» ^3 »j.5<Xj ^ ÎO'Jp
□nsîD nn npnai d'ù* ^à2:^ n^j'ûb n^o:"! -^j) t^c
encore une autre analyse : le noua et le ivâw peuvent être le sut-
fixe du régime, et la forme primitive de wekolmo serait wekahhènnou ,
avec dâgêscli et sêrê pour le bét, et avec dagésch et schourék pour le
?«oî*?i, comme yesouhbênnou [Jér. lu, 21), yedouhJcénnou [Is. xxviii,
28)^; le bét ayant été privé de son dagésch et de sa voyelle, il
fallait alléger aussi le noun, puisque, autrement, il n'aurait pas
pu être prononcé après le bét sans voyelle; ensuite, on a changé
le schourék en holém. On a suivi presque le même procédé à l'égard
de yâhnekâ (Gen. xliii, 29), car, d'après Aboû Zakariyâ, le noun
de ce mot devrait avoir dagésch et le hét kâmés yehannekâ; mais le
noun a été allégé et remplace les deux noun (de hanan)^ le hét a
perdu sa voyelle, et cette voyelle s'est portée sur le yod.
KàtaL Manque. Nous n'en trouvons que le nifal sous deux
formes : l'une, Ez. vi, 9, wcnâkdflou, d'après nùgolloa [h. xxxiv,
/i), et l'autre, naketâh {Job, x, 1), sur la forme de wenâsebàh [Ez.
XLi, '7), ivenâbelâh [Gen. xi, 'y), wenâbekâh [Is. xix, 3)-.
' Ces deux mois ont sénol dans nos éditions. — - Voy. ci-dessus, [). 106.
218 OPUSCULES D'IBN ÛJANAII.
J.AJijJi J^\ X^^ \lbp |n ^^ AÀ^ J^ilî ç.yX}\ <j^ J^XS-] b'PP
JLx.A.à^î^ Diîînn bpbp y^^ U^Uii^ UwJj rn □''''7p ysî>^ ^â^ jUJÎ
^yjJ\ ;^ J<x^\y ynN*2 anpbn ^'^pn bbp^ njt:; nxD p ^^U ^j
L^TI DDip"» »j5jo ^ DDp
*X_i j\ c^î;_j ^DD ""rD: ^*pn |D c:>*K>^ ^ j'^ ^^"^*>^^ yè ^^I-'p
^ D. 170 , i5; N. 1 iG, 18. — ^ N. 1 iG, 21 ; D. donne comme exemple Joh,
XXIV, 18, qu'Ibn Djanâh lui-même paraît avoir eu sous les yeux, Kitâh al-ousoul,
col. G35, 1. 2.-3 D. 171, 5; N. iiG, 22. — ^ D. 171, 7; N. 116, 22.—
^ D. 52, 3; N. 29, 20.
Kâlal. Au premier sens, représenté par Joh, xl, A, manque
une forme lourde, héhal (Zs. viii, 28), infinitif ?eyM [ibicL xxiii,
9). Au second sens, celui de Lam. iv, 19, a été oubliée la forme
redoublée kilkal i^Ez. xxi, 26), hitpaël hitkalkâlou [Jér. iv, 2/1),
forme qu'on peut expliquer comme hiigalgâlou (voyez p. 180).
Au troisième sens, pour lequel il cite Dent, xxx, 1, Aboû Zaka-
riyâ a négligé le ])assiï y ekouUâl [Is. lxv, 20) et tehouUal [Job, xxiv,
18). Enfin, dans le quatrième sens, pour lequel on donne Ez. i,
7, il existe une forme redoublée kilkal (^EccL x, 10), qu'on peut
aussi analyser comme hiigalgâlou.
Kâsas. Manque. Tl se trouve cependant Ez. xvii, 9.
Ka'a^. Passé. Lorsque j'ai trouvé tèha'' (Jér. vi, 8), et vu qu'Aboû
Zakariyâ, dans le premier livre de son Traité des lettres douces.
KITAB AL-MOUSTALIIIK. 219
iL-Â-A-i i^!^ pLuJI AaÀ t^^Âj 4^*X]i JsaJÏaJÎ JoçxJl !i)i Js^^i î J^iÛ
■•^d: ypn p (jj^-^-j ijî t^vv^-^ '^'^ ^*c;d3 n:;p: iund n^bi»D ^'«î/d:
Jljôjî Ajî bpm i jlï cj^ ^^'^^ ç^ nms: bpm J.xx> ^^^^: 2;pm
CJ-* ^î J^*^ ^^;;^ ô;.^ili »«Xiù ^ ù^ixxj U J^i î*k^i iIddjT nt:?
c:>î^i> (jw« i::;^: rpm (j^^-^-:? qÎ ^LJi^ (jj^-^-^î ^x,=^ l^^ nu:
^ La vers. hébr. porte plus complètement : ïiiïn iipm jnbo iproc •>v hi-> ^f».
Nous avons partout ajouté le wdiv qui manquait dans Tarabe et clans la version,
— '^ D. 125, /i; N. 88, h.
article yciha\ s'exprime ainsi : crNous n'avons rencontre de cette
racine que ia forme lourde, où le yod est changé en wâw quies-
cent, II Sam. xxi, 6; ib. xxi, 9, et Nomb. xxv, Ix^-o sans mentionner
téha'^, j'ai reconnu avec certitude que, d'après notre auteur, ce
dernier mot ne dérive pas de yâka^. En lisant ensuite Ez. xxui,
18, wattêka^, et un peu plus loin nâke''âh,\e me suis dit : Peut-être
téka'' et wattéka", bien que ce dernier ait l'accent à la pénultième,
ont-ils pour type waitêkal [Gen. xvi, /t), selon l'opinion qui fait de
wattékal un nifal, et nâke'^âh a-t-il la forme de (l'espèce du ni/ai,
représentée par) Is. xix, 3, Gen. xi, 7, et Ez. xli, 7. Et je pense
que c'est là ce qui convient le mieux pour ces mots. On a dit
que nâke'âh provient de nâha' avec premier radical noun, et
que, dans waUêka% cette lettre est tombée sans être insérée, par
suite d'un allégement, comme Aboû Zakariyâ l'admet pour téschî
{Deut. xxxii, 18), qu'il dérive de nâschàh. On en a aussi voulu
faire deux racines, de façon à ce que ivaltêhi^ fût de yàka^, type
•220 OPUSCULES D'IBN DJANAII.
Lx_^ ^Aï^ (jy^î «L^î^i (j^ ni?p: o^^"-? '"'"^"' ^^'^* "'"^*'^"' ^^ ^-^^
l^LiÂJ S^J^^J l^ljijc^ ^[jUjy
^_jj_ii^-^ ii-x->5i »*X-iû^ npnDn ""7^* iît^d nnî hd^ît Jy^s If' ^ii^^AA-Ji
Jlï A-3!<.i ]^D'i2 p-m D^nD ^i^ipT nnm u^pi^i ci^-in ^jU jl^^
nnïn nx niiDnn S^n D^nnDn b:/* i^pi^i
IDDI i<-3; ^^_5 nC*n "'7i* IDDn tj-* ^ tS'^Ji DDD ii3jj ^^ -j-)D (j^j
^ D. i7t2 , 7 ; N. 1 17, 3. — - D. i7'2, lA ; N. 1 17, 9.
waltêrad [Jér. xiii, ly), et nûMàh de iinka^ ; on les aurait em-
ployées à la fois (dans le même verset, Ez. xxiii, 18), parce que
les sens s'accordent et que la prononciation des deux mots est
presque la même.
Rddad. Aboû Zakariyâ a laissé de côté une partie de la forme
lourde hèréd, type hêsêb ou hérad, type hêkal, dont le futur est
ivayyâréd (I Rois, vi, 82), qui signilie : Il étendit. Le sens du ver-
set est : Il étendit l'or sur les sculptures, comme il est dit ver-
set 35, oii Ton emploie wesippâh. Cette racine s'accorde avec le
syriaque, puisque wayijerakhe^ou [Ex. xxxix, 3) est rendu dans
le ïargoum par weradîdou, et rikkou^ê [Nomb. xvii, 3) par redîdîn;
wayyàréd est donc dans le sens de wayyerakka^.
Rcikah. Aboû Zakariyâ dit : crJe ne pense pas que luorék [Léo.
XXVI, 36) soit de cette racine. 77 II en est assurément, selon moi.
(^e mot peut être pour mérék^, type mékés [Nomb. xxxi, ^28), de tâ-
kossou [Ex. XII, /i), et mémér [Prov. xvii, 25), de merôrot [Job, xiii,
' Voy. Rikmdh , 3(), 87.
KITAP» AL-MOUSTALIIIK. 221
•^iD i Jw- o^iit (jl ^1 nmD "''?y DHDn ■'d tj-«^.-tf> c5*i^i im'?!'''?
<^.t^\i (jà.jyxXj\ (j^ U^ J"''"
<^ lark:?^ nnn cDm J<->JLi*Ji^ idi "'d d^ddid cwt njci^ _^^^ ^.i^î
iCÀ^Ui^ (^.xJî iC^A*^ DDnn □Dn"' aDm ^^î c^^^î i^jUxil » Jsjû
^ D. iGi, 5; N. 1 1 1, 2. — ^ D. i()'i , 7; N. 112,21. — '* D. 1 72 , i5;
N. 117, 2A.
26); seulement, mérék est primitivement mirkak, comme Aboû
Zakariya dit de mékés que la forme primitive en est miksas, et de
mémér qu'il est pour mimrar. On sait que, pour l'abréger, on com-
pense souvent un mot tout aussi bien par des quiescentes douces
que par des dâgcsch, comme Aboû Zakariya l'expose dans ses deux
traite's. Donc la quiescente douce qui se trouve entre le mêm et
le rêsch de mdrék peut y être en compensation du kaf tombé,
puisque, d'après ce que nous venons de dire, morék serait pour
mirkak. Mais cette compensation de ce qui a été retranché n'est
pas une condition obligatoire pour chaque mot qu'on a abrégé,
et bien souvent on s'abstient de compenser. Sache-le.
Bûmam. Aboû Zakariya cite bien un sens, celui de Joh, xxi, 9 G,
mais il en passe un autre, celui de râmmou (Job, xxii, 12); à la
forme lourde, rômam [Ps. lxvi, ly), type 'olal [Lament. i, 12),
au fulur, yernmnn [Os. xi, 7), ieromêm [Job, xvn, h). Ces trois
222 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
in")"lD^1 iC-j; ^^ i*X_^_^ ^U Jocj tû^'D 1D") ^4:î j.A.-«»>^ J^xiîl
jj^x.A-/oj^^ I4JÎ (^aJ lôUJ^î 5 jsjû dU j..*^! yi ^^î *X5^ mm
t^-î ti c^-j xJixi 1311:7^ nnn aDm j-a-^^àj ^ji JyiU c^Xs u ^
^^ ^Àj?^ u I.X..A. ■» -4 □DIT' N*V "irT'^-wwJU^ j^^ AXf^Iâs jî ^î
^^L- X.J ^.^XJÎ JÎ ^lAAJiJI J'^fiJs.Aâ ^^ili^^ <1^^^^. (J^^J-À-« t^^Jï
derniers mois ne dérivent pas de roum avec le troisième radical
redoublé, comme àromimkâ [Ps. xxx, 9), wîromemouhou {ihid. cvii,
82); car ces deux mots sont transitifs, tandis que les trois précé-
dents ne le sont pas. Une autre preuve, c'est l'existence du parfait
rômmou [Job, xxiv, 2 A), type wârôbhou [Gen. xlix, 28), oIj, par
suite de l'addition du suffixe pluriel, on a mis un dagêsch dans
le mêm. Je vais donner l'explication des trois versets où ces mots
se trouvent, pour qu'on voie que, comme je l'ai dit, le verbe y est
intransitif. Ainsi Ps. lxvi, 17, veut dire : Il est exalté et (jlorifié
sous ma langue, c'est-à-dire je l'exalte avec ma langue. Le pas-
sage à' Os. XI, 7, signifie : Tous ensemble ils ne montent ni ne
s'élèvent, et le verset tout entier doit être traduit : Mon peuple
s'opiniàtre à lutter contre moi, à me contrarier; les prophètes
l'appellent vers la hauteur, c'est-à-dire vers l'obéissance de Dieu,
qui est le degré le plus élevé, mais tous ensemble ils ne mon-
tent ni ne s'élèvenl. Nous avons rendu ^al par hauteur, comme
mê\U (P5. L, 6), d'après l'usage fréquent que font les Hébreux des
KITAB AL-MOUSTALIjIK. 223
n3m i^y^i pin mîXD .-n^'nDi v"*"^^* ^*^"' ^f^'^^*"" cs^*^ (^i\^ <s-xVi
□"•DiiDn iD-)^T Dmx "iDn^ □ii"' dti: (j>_X_a_1\ «^î^ï i jl »^k_Aw
lôULJiiî &ù>J> ^ (^:>\ÀJi&\ l*>uû nxîn m:^n "jinD iDin nin j.^^\t,
«:>4X.à«« ibîa Dnn D^Dî:;n iddd ibj:T nni^i m:: pi c:;»*x>^ U ^i
.«Is jv_j*x»^_A_j 'jî^ bp ÎP J*.A.jiJCw«^lî^ *??: 'j:: î3J ^-=^i cr^j^^î
j.-i*»Î3iJÎ c:>i)«X-Hi L^_A-)-Ao^ ^li <îui JUxi^î ^^j -»l^*Xji) JotiJî
' D. 1/18, 26 et suiv, ; N. loa, 32 et suiv.
noms abrégés de racines au troisième radical faible, comme tâw
(^Ez. IX, 4), saiv [Is. xxviii, lo), kaw {ihiiL). Le verset de Joh^
XXIV, 2/t, doit être traduit : Ils s'élèvent un peu, puis ils dispa-
raissent et périssent, et on ne les trouve plus. La même pensée
est exprimée Ps. xxxvii, 35 et 36. — Le nifal de ce sens, d'après
la règle établie par Aboû Zakariyâ pour les racines géminées, est
nârom, yêrom; ainsi yêi^ommou [Ez. x, 17), ivayycrommou {ihid. i5),
impératif /ierommoM [Nomh. xvii, 10). Mon opinion au sujet de ces
mots se fonde sur Favis d'viboû Zakariyâ, dans le chapitre du 7iifal
des verbes géminés; il s'y exprime ainsi : tr Ayant trouvé nâgozzou
{^Nah. i, 12), wenâgoUou [Is. xxxiv, Zi), nâzoUou {ihid. lxiv, 2) avec
dâgésch, j'ai su que ces mots étaient des tiifal des verbes géminés,
et que le singulier sans suffixe devait en être régulièrement nogoz^
nâgol, nâzol. Le futur est yiggoz, yiggol, yizzôl avec dâgésch dans
le premier radical, à cause de l'insertion du noun qui marque
le nifal; avec les suffixes, la lettre finale prend aussi dâgésch,
2-26 OPUSCULES D4BN DJANAH.
ibîH ib^n lîJH JsAAA.ii_5 "^în b:in î3n^-«^î^ i*??^ ibr iîp Jyj- ^1^ ^
iD"!n nniN* iDn^ n^snDmDi^T c^ M é\ù^ fj^xs 4j.ï ^ Î^Xiû
ciji^jS ^j^ iJLx-À-j5 Liô4X^" ib;n ibr '?:)'' i ^^^ ^^^.^ J^ajè: -jinD
^î J^-iî o— w-wJ^ □n"' D"l 4^-^i (j?rJ<^5 J^x^ J^xj (j^ JUaàÎ l^ji
Ijolj □") <^x^ d CD") b*X>^ U bî J^ïî ^5i j^SL-s* ^xS- AAi A^Ui
^ iî_5 (j^l_AJiJl vilJi (j^ ^A^ ^ iî DD-! ^ lôUJ:i)l » Js^ J^:r
iO^-JC-x-iî JLx_i^)i (^ oJ^l-Aâii -^Mî pli^ii c^^STji Ul.jS' ^\i Jlï
^ D. 7^, 19 (incorrect); N. 65, 2.
parce que raddilion du suffixe fait reparaître la lettre sem-
blable tombée, mais le d/igésch qui suivait les préfixes n'en reste
pas moins. On dit donc yiggozzou, yiggollou, ijizzollou. L'impé-
ratif est higgoz, higgol, hizzol, au pluriel higgozzou, higgoUou, hiz-
zoUou.-o Voilà textuellement les paroles d'Aboû Zakariyâ. En ap-
pliquant, que Dieu te guide, à wayyérômmou, yêrommou, hérotmnou,
le jugement qu'il porte sur les formes dérivées de gâlaU lu vois
que ce sont des nifal de râmam. Cependant Aboû Zakariyâ, dans
le second chapitre de son Traité des lettres douces, les prend pour
des hitpaël de roum. Je ne veux pas soutenir que cela soit impos-
sible, mais puisque la racine râmam se rencontre avec le sens de
roîim, nous avons cru devoir y ranger ces mots, d'abord parce que
l'analogie ne le défend pas, ensuite parce qu'on n'emploie pas
l'insertion par dâgésch du troisième radical redoublé dans les
verbes au second radical faible. Cependant, on pourrait nous op-
poser le mot tiddommî [Jér. xlviii, 2), qu'Aboû Zakariyâ place
KITAB AL-MOUSTALHIK. 225
■j\ ^î À UAi ^S'^ycnn ^DDinn aKa^Î ^\ aaà S^^ dm -jinn nDi3
^iaXil <jû ^ ^K.^^i J./-A^ (^ 2^ii? J.J AAi i^iyi 5*>^^J (^i^j^r? ^
^î^ »*X_^-& ''^-^ <^!^-^' 5*^^ v^*^ ^^ Jj^j U^ iCiâÀAîi »*k^J
c:>î^i> <_>LaJ> (j^ JL«-i-j^l c_>L i ii^y^i \iS.^ j^ A^ «iUjC^I
' D. 169, i3; N. io3, i6.
dans la racine doiim à côté de kedoummah [Ez. xxvii, 32), en ajou-
tant que la forme primitive serait titdomemî, type titpoHelî. Nous
répondons qu Aboû Zakariyâ n'a pas donné cette opinion comme
décisive, mais seulement comme possible, ainsi qu'il est écrit
dans le second chapitre du Traité des iettres douces, à l'endroit
où il mentionne ce mot. Mais ce qui prouve encore davantage que
lui-même considérait cette opinion comme faible, et qu'il pensait
à cet égard autrement, ce sont ses paroles dans le chapitre du
nifal du Traité des verbes géminés; car, en donnant l'espèce du
ni/ai qui a ncigollou pour type, Aboû Zakariyâ ajoute : ff Je pense
que tiddommî est de celte espèce, car c'est la vraie explication et
la règle. "n Ces derniers mots, rr c'est la vraie explication et la
règle, •« montrent bien que c'est l'avis auquel il s'est arrêté, à
l'exclusion de l'autre, et je pense que la raison déterminante
pour lui a été celle que j'ai mentionnée, à savoir que les lettres
ainsi redoublées ne s'insèrent pas. Si l'on revenait encore à la
i5
OPUSCULES iriBN-DJANAIJ.
t^ 4^1 (J^-ÀJ! i iU^l-»iîii y^^ÀÎÎ ij^2>li (jl.w^i (^ U5;l4lôl J^iS
J^ t^^ ^*x_£»*î (jî*xJî ^D"in^ iD")n cKJl^ (j^-^-^^j e^-AjUil iu:^v.^
^Jiub nnn nDm (j^ ^'Ijcciî mrn -jinD iDin D^snDn idi^i nniN*
i^L>-^ o^jj^,-^-,:Ji *[pi i Jwo^i y^o^ J<^^i î Js.^ (j^ :i)lxi3Î
charge pour nous citer tekonénnâh [Ez. xxxii, 16) comme exemple
d'une insertion dans un verbe au deuxième radical l'aible et au
troisième radicai redoublé, nous répliquerions : dans ce dernier
mot, il se trouvait trois noun réunis, le noun troisième radical, le
noun du redoublement et un noun qui marque le féminin; il était
donc difficile de les prononcer sans insérer le 7ioun du redouble-
ment dans celui qui désigne le féminin; il n'en est pas de même
pour hêrommou et tiddommî, où Tune des deux lettres géminées est
insérée dans l'autre. Notez que yêrommou, wmjycrommou et hê-
rommou ne peuvent pas être non plus des hitpaël de romam, car
le hitpaël des racines géminées, n'importe à laquelle des deux
espèces elles appartiennent, doit absolument montrer les deux
radicaux semblables sans insertion. Voyez ci-dessus, à la racine
zâkâh (p. 129). — A mon avis, êrômâm [Is. xxxiii, 10) est un
nifal de cette racine, oii le rêsch devrait avoir un dâgêsch, et où
la racine restée complète présente les deux radicaux semblables.
KITAB AL-MOUSTALHIK. 227
sbi i:îU' dm^n*"? "ir:Tn J^^:^\ ^^ ^1=* J^a^aJI^ Jli ^ in^ pn d^x
A^î ^^^ î^"'î^ pnnD pnnn *à^ JUxi^^il^ pn^ pn ^Xj; (j^UjiJi^j
J^i D^N* pc;'? pm 4^x^j.Ai. ^ ji^D pnnD
P") iDC'n Nî"? 3în p")^ ^Di 3._iû^ î^-^î^ Lii^-i A-À^ J^ÀÂ\ ^pp-i
(^5^.^Xi c^î^i (j^ <X3Î js: J*Xj ipi ôli iitXJCAiî^
' 1). 17-). , 17; N. 117, 27. — - D. 172, 21 ; N. 117, 29. — ^ D. 170,
A ; N. 1 18 , 1 . — ' D. 5^1 , 1 0-1 1 ; N. 3o , 32-3/1. Voy. ci-dessus, j). 53 , note 1 .
Rânan. Il manque le passif yerounnân [Is. xvi ,10), el, d'un autre
côté, mitronên [Ps. lxxviii, 65) est placé avec la forme légère we-
târon [Is. xxxv, 6), beron [Job, xxxviii, 7). Aboû Zakariyâ ajoute :
rcLa forme lourde (du hifd) régulière se trouve Ps. lxxxi, 2; Job,
xxTx, i3, et l'autre (du pié'l) /eV. xxxi, 12.77 Je pense que mitro-
nên est une troisième espèce de la forme lourde et présente le
hitpaël de ronén; car, de werinnenou [ibid,)^ on dirait mitrannên,
type mithallêl [Prov. xxv, lU). Je crois aussi qu'il est préférable
de donner à mitronên un autre sens qu'à wetâron ^
Râhak. Aboû Zakariyâ a passé un sens qui se trouve Lév. xv.
8; Job, XXX, 10, et vu, 19. Il a bien remarqué ces mots dans
son Traité des letti'es douces, mais il ne leur attribue pas de ra-
cine. Cependant, le dâgêsch dans le kof de roukhî prouve la racine
ràkak.
^ Mitronên n'est pas cité dans le Kitâb al-ousoul; mais on peut voir Kamhi,
Lexique , s. v.
to,
228 OPUSCULES D'IBN-DJANAH.
ii-j) ^^ -ntirn Î^JIjCÎ dxid 'nv (j^ J^àx^î î^j:»!;! _jJ ^^ji/ 2K1?j
j^vkJî J^Jii'JI iUAA:> ij-* TD'in Uî y"iND DHpbn V^pn hd i3"i^*c* ar^
iC-j) (^ iivr\ nî:;n a-a-à J<-^:i)l Tan lv^î^^ ^^-^î -«^^î ^^l?>^
i:^^ nD^ 2D^ pDD i:^ ^A^5 -j^^i^^n "jbi:^n
Js«x_>.^ Aj^ p-)î!;t') DD^ ;j_^ (jî (^-c^ HDDc; -iDxb □De;e7 i^î:
^ D. 173, 12; N. 118, 9. — 2 D. 175,6; N. 118, ad. — 3 D. 175, 19 et
et suiv. ; N. 1 1 8 , 3o et suiv.
Schâdad. Aboû Zakariyâ a laissé de côte le \)aissïï schouddad [Jér.
XLViii, i5) et tousclischad [Is. xxxiii, 1) pour touschdad, type tou~
schlak, où le dagésch du schin doit compenser Tune des lettres
semblables qui est tombée. Bien entendu, touschschad nest pas
de la même forme que schouddad, car le futur de ce passif serait
teschouddad, comme schéyycdoubbar i^Cant. viii, 8), tekouUal (Job,
XXIV, 18), mais du passif de la forme lourde, avec hê préfixe,
Jiouschschad pour houschdad, etc. type, houschlak, etc. comme tjous-
sab et youkkat.
Schâhah. Il manque une section de la forme lourde, héschah
[Is. XXV, 12), et le hitpaëlde la forme lourde du type po^cl, tischto-
hàhî [Ps. XLii, G).
Schâmam. Aboû Zakariyâ cite de cette racine Job, xvii, 9; Jér.
11, 12; Lam. V, 18; Ez. XXXV, 12; puis il s'exprime ainsi : ^^Yisch-
KITAIÎ AL-MOUSTALIIIK. 229
iî^Uil ^ DDic;n (^^ Jii JJJs.5^ 2^^J9 jjaj I*Xiû nDTî^'nn aj^ .xa^
«o-pL^ 5iX.ri-î^ RAîiJlI ^ ^\ ^jV-CiJl (j^ 5vi^U^ Xkî JlxXi^i -^0'
(^-A!î ijijy.s»' t_>u.j ii j' ^-^ ^XX^wi <X5_5 c:a,a5^s*.^ cxlài^ iJji>U
*«Â.^ l^^ ^i iisjû jL^I u^ ■^^l\ S^^\ dUJ^J^ DDit:?nn DDrûM
(jvAj (jî 3uift t^^-^jJ nrtOtOVû'nm J^a^o îsl^ «Jsjî^ ^jl^^^^i XXi^j,
» D. 92, lO; N. 55, 23. — '^ D. 5i,2; i\. 28, 82.
schôm [Jér. xix, 8) peut être de la même racine et le lUgêsch du
scMn compenser la lettre qui manque; mais, dans tischschomém
[EccL vil, 16), le dagésch du scJiîn provient de ce que ce mot est
pour titschomêm.-n Dans le second livre de son Traité des lettres
douces, article roimi, il dit également que tischschomém est pour
titschomém. Marwân dil : Cependant, d'après la règle générale-
ment suivie en hébreu pour les verbes dont le premier radical est
schhi, le tthv du hitpacl doit être placé après le scJiin, l\ l'excep-
tion d'un seul mot qui, à cause de sa singularité, est retenu et
cité, et qu'Aboû Zakaiiyà lui-même donne comme exception dans
son Traité des lettres douces, à savoir wehitschôlaUiâh; comment
alors l'auteur a-t-il pu dire que la forme primitive de tischscJtomém
est titschomém, et attribuer à cette cause le dagésch du schîn? C'est,
à mon avis, une inadvertance et un oubli de sa part, car, s'il avait
considéré ce mot comme irrégiilier à l'instar de wehitschotatnâh , il
aurait dû le dire clairement. Mais ce qui prouve qu'il n'y a rien
d'exact dans ce que prétend Aboû Zakariya , c'est que nous avons
230 OPUSCULES DIBN-DJANAH.
(^j\-^Jl tXj«Xwii.Xj QDTljn ij.JUi ^j.is.-!i)î 4^ (JV.ÂAÂM.JÎ (_^<X£».i ^^--^^î
1 D. 176, l;N. ll8,32.
des exemples du hitpaè'l régulier de scluhnam, où, d'après ce qui
est juste et nécessaire, le schîu précède le tâw : yiscfitomém [Ps.
cxLiii, /i), waéschiomém [Dan. viii, 27). Je pense que tischschomém
peut être expliqué régulièrement de deux manières : le daifésch
peut être signe de compensation, comme dans Jér. xix, 8; Deut.
IX, 21; Nomb. xxiii, 8; Gm. xlvii, 18; Nah. m, 7 ; ou bien le mot,
comme je l'ai dit pour hizzakkou (art. zâkâh)., est pour tischtomêm,
forme régulière du hitpaêl, dans laquelle le tâw suit le premier
radical parce que c'est un schîn; seulement, après avoir changé le
tâw en &chîn, on a inséré l'un des deux schîn dans l'autre, ce qui
donne tischschomém avec dâgcsch dans le schîn. On objectera : Com-
ment peut-on admettre que le dâgésch de tischschomém soit signe
de compensation, puisqu'il ne manque rien dans ce mot que le
dâgésch puisse compenser? Si Aboû Zakariyâ a dit du dâgésch
de yischschom qu'il sert à compense)', c'est que le troisième radical
KITAB AL-MOUSTALIIIK. 231
□ CM & oi.-j\^ ^^î »*X_^J5 ^_j-jiji DDIC'n ^y^^'h ^^'^ ^^^ ^y^^
La-iL^w^l J»Ji.li ^3>j^ i<*l4:î ^'^J S^A^s^ U xs^' kil-wy^JJ JsaJLÎ ^^
^ D. 1 G 1, 17-20; N. 1 1 1, 1 1-1 3.
manque; mais tischschomém est complet, rien n'y manque, et le
(lagêsch doit donc y être pour une autre raison. Je réponds : Une fois
que le dàgésch est placé dans yischschom et tischschom en compen-
sation d'une lettre qui manque, on laisse ce si^jne à sa place après
avoir complété la forme, comme dans tischschomém, Lien que la
portion absente ait été restituée. Aboû Zakariyâ dit lui-même :
fcDans yoiikkat [Is. xxvi, 12) , on a mis dans le kafie dâgêsch des-
tiné à compenser celle des lettres semblables qui manque, dâ-
gêsch qu'on a conservé dans tjoukkattou [Mich. 1,7), bien qu'après
l'addition du wâw pour le pluriel on ait restitué la lettre tombée
en l'insérant, comme c'est l'babitude.^? — fcOn a encore fait de
même pour wayyasséb [Ex. xni, 18) : le dâgêsch doit y compenser
la lettre absente; puis, après l'addition du wâw pour le pluriel et
la restitution par l'insertion de l'une des lettres semblables tom-
bée, on n'en a pas moins conservé le dâgêsch, qui, dans wayyassêh,
n'était qu'un si[][ue de compensation; et l'on a dit wayyassêbou (I
232 OPUSCULES D'IBN-DJANAH.
"^^ • 9
ti Jji (^\j î*Xiû Ia^j^rj ool^ <^Jî iJ*X^Jî l^aÀj^ l^-XJL* ^IaaAâJI
2^ Lâ-X_5 DiM riiV □^"^b^* non b^^-^ i^^ iirtr dd^ b*x=>^ If nc'n
Du"" bi^>-_^_j iJ^jJLÎb »b*Xr^^ iXii J.xAJb u'^n *x^' ^ l^S^^ji
ab^K-s-'^j^ Aj^S'c^^-^j (jA-U^Jl ^î U\Aw ^ p]iyî:;NT dc'n bi^^-^^
' L. i65, 22-25; N, ii3, 20-2^j. 'r est pour htmf T^f?. — '^ D. 176, /i-6;
N. 118, 35 et suiv.
iSflîw. V, S). 11 Un exemple est encore fourni par hoschschammâh
(Lév. XXVI, 3Zi); rie dâgésch du sc/im compensait, d'après Aboû
Zakariyà, ce cjui e'tait omis dans Jioschscham; puis, après avoir
ajouté la marque du féminin, on a donné un dagésch au mêm
pour rétablir par Tinsertion la lettre qui manquait, mais le dâ-
gésch de compensation est également resté. 7^ C'est l'avis d'Âboû Za-
kariyà pour tous ces mots et pour tous ceux qui leur ressemblent.
Je soutiens de même que le dâgésch de tischschomém , qui devait
suppléer à la lettre qui manquait dans tischschôm, a été conservé
tel qu'il était, malgré la restitution de cette lettre. Il est vrai que
nous ne rencontrons pas le mot tischschôm, comme on trouve
yoiikkat et ivayijasséb; mais s'il ne se présente pas en fait, il
n'existe pas moins en puissance, par yischschom et éschschom (/ç.
XLii, lA), surtout que le raisonnement nécessite une forme tisch-
chom et nous la fait découvrir dans tischschotném , comme Aboû Za-
kariyà lui-même a supposé hoschscham, après avoir trouvé hosch-
I
KITAB AL-MOUSTALIIIK. i233
n'^:in^ joib -jnn^' b^D ^î l(j DDnx i dU ci^Si If^X^l^cDiirn^
]î
scJiammâh. Ou peut aussi prendre yischschôm et tischschomém pour
des m/a/, en leur appliquant ce qu'Aboû Zakariyâ dit de yiggoz,
yiggôl et de tiddômmî; seulement yischschôm serait le mot abrégé,
et tischschomém \q mot complet, comme nous l'avons dit pour érô-
mém (p. 226, fin) et comme tiggâl (/s. xlvh, 3), qui est abrégé,
se trouve ainsi que tiggâléh {Ez. xvi, 36), qui est complet. On
pourrait nous faire remarquer que le iiifal de schâmam ne suit
pas ce modèle, c'est-à-dire, nest pas nâschom^ pour que le futur
en so'ii yischschôm , tischschomém, mais qu'il suit l'autre modèle we-
nâschammou [Jér. iv, 9), nâschammâh (^ihid. xii, 11), selon la forme
de wenâdammou (ihid. xxv, 37), et le futur devrait donc être ijisch-
scham ou yischschâmém , comme yiddammou [Jér. l, 3o), tiddammou
[ihid. Li, 6). Nous répondons que, tout en ne trouvant pas le par-
fait de celte forme du nifal, il ne nous est pas moins démontré
par le futur; ainsi dôhér [Ex. vi, 29) suffit pour démontrer l'exis-
tence du parfait de la forme légère, bien qu'on n'en rencontre
aucun exemple; puis tiddômmî, qu'Aboû Zakariyâ prend pour un
23/1 OPUSCULES D'IBN-DJANAH.
^^j ^î (^^£-^ DDiîTD n3t:;xi tiddic ddvc; <^^Xi: u^UJii!^ b:?iD
î<x.-i!-î^ L^a-js^ ipî:;'> n^i?3_^.^^ aâ^ J^^i o^àJî ^j^ Joi^î ^ppt:;
i J^_5^A-A_i J^-i^ mnnnn |Tpî*?pnt;^ JLxxi:^! ^^.iûj Iji^Iaïa^
jî dlii^^Sj^j ^^ Q^pt:; i^ rpr^
J.ÀPÎ^ TincM d: Vj'^bif n"inc;n ^d^^^ î*Xaw)_5 Uy ^^Si -nt:'
mirrcn i «iX-ÂiJt -nt:;Dn bi:n^ dn n-i:i!:2 lu^) y^sSi^^ j^^\ l-^y
1 D. 176, 91 ; N. 1 19, 1^. — ^ D. 177, 3; N. 1 19, 19.
futur du ?ii/rt?, exigerait aussi la supposition d'une forme niddôm
pour le parfait, bien que nous ne la rencontrions pas, car tiddômmî
ne pourrait pas être le futur de wenâdammou [Jér. xxv, 87), mais
bien le futur de nâdôm. — Aboû Zakariyâ a passé, dans cette ra-
cine, une forme lourde du typepoV/ qui, d'après l'analogie, serait
schômêm, schômamtî, meschomêm (^Ezra, ix, 3). Peut-être lischschô-
mêm serait-il le nifal de cette forme.
Schâkak. Aboû Zakariyâ néglige dans le premier sens, repré-
senté par yâschôyhou [Joël, 11, 9), le hitpaël d'une forme redou-
blée, yischtahchelxoun [Nah. 11, 5), que j'explique comme hitgal-
galou. Une des deux lettres semblables de yâschôhlfou a été changée
en lettre douce dans schôhkv [Cant v, i5) et schokayim [Prov.
xxvi, 7). Aboû Zakariyâ ne mentionne pas ces exemples.
Sàrar. Aboû Zakariyâ cite un sens, celui de Nomh. xvi, i3, et
en passe un autre, celui de wayyâsar (I Chr. xx, 3) et de ham-
massôr (/s. x, i5); le dernier mot me parait avoir un dàgésch en
KITAB AL-iVIOUSTALIIIK. i>35
b)'2D (^*x.>Lfc aV-a^^ .x-s^Î^ l^^i ubuj iwû^ p"ii:v 'pV'^dd (j1<
A_j;, (^ bibDD îiîiTD in^D l-|^X l-|^j J<-oiiî^ n^Dn i Sj^^^IâS'
bNI 2^^-ï i -niîD j.-A_x-A-5^ D'^^n D^D -npD /o-êJ^^ <i TIPDj-axj^
:>i*XA^Î (j^yxl\ «oi^i /j^ ïii?D (ji ^J-^5^i ^Uj-Ji^ nb^n^ -n!îD
compensation de îa lettre qui manque, et être pour masror, sur
la forme de masloid (h. x\xv, 8), qui est le même type, bien que
celui-ci ait schourék et l'autre holém. Je range sous cette même
(orme mabhoul [Gen. vi, 17), que je dérive de balldlî (Ps. xcii, 11),
belouldh (Le'y. 11, 5, et vu, l'y), puis mcToz (Is. xxx, 3), que je
dérive de Hzzouz (Ps. xxiv, 8) et qui, sans le ^ayin, aurait ddgcsch
comme hammassor. La forme [)rimitive de tous ces mots est mas-
ror, mctzoz, mahloul, comme masloul et makloulîm [Ez. xxvii, ik).
On reconnaît que nufoz vient de âzaz , parce qu'il reste immuable
à l'élat d'annexion; car s'il avait pour racine 'omz, comme on l'a
prétendu, il changerait tout aussi bien que mci^on, à l'état d'an-
nexion me'ôn [Nah. 11, 12); màhôr, qui change en ynehor [Jér. 11,
i3); mnsôr, qui devient mesor (^Ez. iv, 7). Une preuve plus con-
cluante encore pour l'origine de mcCôz, de ''âzaz, est le dagcsch que
prend le zayin, lorsqu'on ajoute des sulïixes, Is. xvii, 9; Jér. xvi,
19. A mon avis, le Inméd de mabboul prendrait aussi bien dâgêsch
236 OPUSCULES D'IBN-DJ ANAH.
i J.xi If ^^^x)î -nc*D C:5>^^ ^^IDD -^'j i <-:>wl^ ^1 «^^i^iî i^Jij^^
^î «jv^Ji l^ cx>Jij ^ji*xJî pix nx inD"''! i^ ^T^y n^b'^DD '?d')
(j^ (.^A»->»,ï^ (j^j^xxM *.A.«ûAiaib <xjCA*wp t^•^^ ^-«v^-* *>s«>-)» Jo jj cxjb
ppîT (J-* <^«XÂ-^ Ajii D^3; pîi'DD (^^A^î cijî^ji i l>^ji ^3^1 î j^i£>
p"^bnD iC-Jj (^3 ^D^ SbDD i<-3j <^ ipîl^DD (j^i^-J u^ '^^"^ A-^^l^
AK-i».i>) viL.jOv_5_5 yL^aji.Âjl (j^ ^^»._xJilM ^_^*xâ.£ aaï ii^x^Ji^
C-jIaJÎ î*Xi6 ^ 2^i ^ili*.:>î ^ j\ ijsjS- ^5o ^ ^3i \y^j^ r^^rt ^^yi
1 D. 17G, 21 ; N. 119, i/i.
que le i«i/m de ma^oz, si Ton y joijfjnait des suffixes pronominaux,
et l'on suivrait encore ce procédé pour ^nassor, si le rêsch admettait un
dûgêsch. Le cUgêsch du hêt dans mahboiil et celui du sîn dans massor,
qui ont pour but la compensation, subsisteraient, comme youk-
hattou [Micha, i, 7) et wayyasscMou (T ^Sam. v, 8) conservent tous
deux le chigcsch qui, avant l'addition du suffixe, compensait la
lettre absente. De ce type, appartenant aux racines géminées, se
rapprocbe kemaschschak (Is. xxxni, A), que je dérive de schâ-
kak. Il devrait y avoir kemischkak , type iniklal [Ps. l, 2), et mahâ-
MIô [Prov. xxvii, 91); seulement, le schîn a un dàgêsch de com-
pensation pour la lettre qui manque. Aussi Aboû Zakariyâ le
cite-t-il dans la racine schâkak. Cependant, on a nié cette origine,
sans nous donner aucune explication plausible : on prétend
qu'Aboû Zakariyâ ne s'était pas proposé de rattacher maschschak à
cette racine, et qu'il ne l'avait cité qu'à cause de schokck qui le
suit. Pour celte raison, je veux expliquer le passage pour bien
KITAB AL-MOUSTAF.IIIK. 237
JK.Aà.j^£:>>JL>d éLiMjô\Â^ 2«ib Sva-ww^Âj (^*XjÎ nppT^ V^D^T aKa^^ J^xÀÂ^
^i)i xs 4 x^-cvi^-j d J^-o!5JI îiXiû^ ï]^:? ^îjL nppii:; <J^^^ nppTcr
établir que maschschak vient de schâhak. 11 s'agit de Fennemi qui
a été mentionné auparavant, et auquel se rapporte le premier
verset; (le prophète) s'adresse à cet ennemi et lui dit : Votre dé-
pouille sera entassée comme s'entassent les petites sauterelles,
c'est-à-dire en aussi grande quantité; puis il dit d'eux : Comme
sont foulées les sauterelles, ils v seront foulés, c'est-à-dire dans
cet endroit. Nous apprenons, par cette dernière phrase, la fai-
blesse de l'ennemi, qui n'a pas la force de se défendre. Le mot
schôkék a bien la forme d'un participe actif, mais il a le sens d'un
participe passif ou d'un participe d'un nifal, comme schokêkâh [Is.
XXIX, 8), qui veut dire que son cœur est oppressé, brisé, et là le
contexte prouve bien la vérité de la signification que nous don-
nons à ce mot, placé parallèlement à ^àycf, qui sert primitive-
ment à dénommer la terre stérile qu'aucune pluie n'a atteinte. La
dérivation de maschschak de schâkak, que nous adoptons, doit être
évidente pour tout homme le moins du monde intelligent. Quant
au changement que fait l'orateur en passant de la seconde per-
238 (3PUSCULES D'IBN-DJANAH.
J_^5l? .-n:!D3 -ii:'^ i^ mtrDn i «jSS ^ j.^ ^xï u Jli^i Jt *xSU
iDK riDXi «i jî ^y^ cr-j^ inî^Dn mî^Dn i «J^^^ii ^î <jy yî
JwJûx-<« b\^ yi^ A-Â-* Uiîjî nî^n nx "iî^i •T'bN* "id^t cUa^I^j ■jn'^d
' D. i6i, i3; N. ii8, 8.
sonne empioyée dans la première moitié du verset, à la troisième
personne employée dans la seconde moitié, c'est une figure de
rhétorique appelée iltifât. Je me suis laissé entraîner loin de
mon attaque obstinée contre ceux qui ont nié que hammassor
dérivât de sârar, comme je le rapporterai encore; je vais donc
maintenant revenir et compléter ma pensée sur ce mot et sur
wayyâsar. En disant que hammassor est pour hammasror, je suis
d'accord avec l'opinion qu'exprime Aboû Zakariyâ au sujet de
waékkot [Deut. ix, 21) pour waéktot. On devrait prononcer îi^aî/-
yâsêr, avec kâmés pour le sîn, type wayyâsêh^; mais le rêsch est
un empêchement, comme il l'est pour wayyâsar [Osée, xii, 5),
puis pour wayyâsar [Juges, iv, 18), wayyâzar [ibid. vi, 38), ces
deux derniers des verbes au second radical faible. Telle est ma
pensée, puisse Dieu t'indiquer le droit chemin, sur hammassor et
hammahboul. Un auteur a placé hammassor à côté de mousar [Dent.
' îbn Djanâli entend ici le petit kâmés, ou sérè.
KIÏAB AL-MOUSTALIIIK. 2;i9
loC) cxJÎ^ D^Dw* "'''7n:T CJ-» bnDH J<*^_j ^INDDj a3>j^ A^i JwxÀjI
^i (Jî 4MI dUi'^ J^-i c_^l.:^^Jî ^^^ îLj\kS' ^Alb»^ (^\éj\ U'^'Û^ "^^DjI
^^r in::;
' D. 17, 9-1 1 ; N. 1 1 Ç), 26-27.
XI, 2) et Fa expliqué par un fouet ou quelque autre objet qui sert
à corriger, en attribuant le dàgêsch du sîn à l'insertion du pre-
mier radical et en lui donnant pour type maheoh. Le même a
dérivé mabhoul de yiihlè [Job, xxxviii, 87). Toutefois, le mot massor
étant parallèie au mot garzén, il s'agit sans doute d'un instru-
ment analogue à la hache, et le contexte s'accorde avec cette
interprétation. Quant à 7iibliK ce sont des outres, et le mot dé-
signe, au figuré, les nuages. Adopte celle des deux opinions qui
se recommande le plus à ton intelligence.
Schutat. Manque. Cependant schattoii ÇPs. lxxiii, 9, et xlix, i5)
paraît être d'une racine géminée. Peut-être aussi le dàgêsch sert-il
à l'insertion dans le tâw d'une quiescente douce, qui est second
radical dans schâtou (Ps. m, 7).
Tâlal. Après avoir cité tel [Deut. xiii, 17), tillâm [Jos. xi, i3),
tillàh [Jér. xxx, 18) et tâloul [Ez. xvii, 22), Aboû Zakariyâ ajoute :
2/jO opuscules D IBN-DJANAH.
Xf;i A'àI]^ aK-oI^ nn'?'?'' 4^*-« o-« ^j;UIî^ yi^-«^5 (_^ c^*^-*^ ^^
iLjL-jko aK-a-^^ niNîîiri niDb ^î •*'W5 c:^!^^» (^ Aki^^ iu^A^i j-a*-
b^Jl-^ J^j /c>-^ ^^ UX-^Î^ ^^Àj ti *XAAil_5 nî:;inD i^dvd
^ D. 178, 7; N. 120, 1 1.
rrll se pourrait que wetolâlênou (Ps. cxxxvii, 3) fût rattaché d'une
manière quelconque au sens de ces mots. 77 Pour moi, je jure par
Dieu que je ne sais de quelle manière wetolâlênou pourrait avoir
la signification de tél. Aussi, je ne pense pas du tout qu il soit de
cette racine; mais, à juger d'après ce qui est possible et probable,
je pense qu'il est de la racine et du sens de yilelâtâh (Is. xv, 8);
le tâw est une lettre accessoire, comme dans le nom tosaot [Ps.
Lxviii, 21) et l'adjectif toschâh (Lév. xxv, ko), qui dérivent tous
deux de racines au premier radical yod. Je traduis : Notre gémis-
sement est une joie pour eux. Le Psalmiste dit : Ils nous deman-
dent des chants, alors que nos gémissements sont une joie pour
eux, comme on sait que les malheurs d'une nation font plaisir
à d'autres, qui sont leurs ennemis.
Tùmam. Il manque, dans le second sens de ce chapitre, une
forme, à savoir le hilpaè'l ùttammâm [Ps. xviii, 26) avec dâgêsch
dans le second tâw pour titiammmn avec deux tâw consécutifs,
comme tithallâl [Is. xli, 16), tithaddar [Prov. xxv, 6); seulement.
KITAB AL-MOUSTALIIIK. 2/il
C-Jb
le tâw du hitpaël a été inséré dans le ffltr qui est premier radical;
de là le dâgésch. Aboû Zakariyâ ne cite dans ce sens aucun verbe
et ne réunit que des noms et des qualificatifs, bien qu'il ne se
soit proposé dans cet ouvrage que de s'occuper des verbes. J'ai
trouvé une forme lourde qui serait, au parfait, hêtêm, type héséb
ou hêlam, type hêkal, au futur tattém [Job, xxn, 3), avec dagésch
dans le iâw par compensation d'après le modèle de wayijassêh
[Ex. XIII, i8).
DES VERBES D'UNE ORIGINE OBSCURE.
Wetitetihâ [h. xiv, 2 3). 11 me paraît le plus probable, sans
que je veuille rien décider, que ce mot est un verbe indépendant.
Cependant, on l'a rapprocbé de Ht, ce qui n'est pas impossible
d'après l'analogie '.
WeJcilkaltî [Gcn. xlv, ii), otdekalkcl [Piuth, iv, i5). Ils peuvent
élre le redoublement d'une racine au second radical faible, sur
^ Voy. Kitdb al-ousnul , col. 370, où ll)n Djanàli prétend avoir dil ici, an
conlraire, que celte dérivation est impossible.
iG
2/i2 OPUSCULES D'IBN-DJANAH.
d^d'^di i u^-A.* U J^ AAi Jliu ^î j^ ^xSj D^T niM n"'?n'7nDD
^ÎÎDÎîn "jmDN* D^^-iDn"! O^DÎÎDÎîDn
y^îj\T :?^2i^ iDXT ri:;! □■'m^ v)i^ (^\ ^l» «jU J..*-» ^j^ u3-^ u^
le type metaltélekâ [Is. xxii, 17), ou bien aussi le redoublement
d'un verbe ge'miné, comme saïseléhâ [Prov. iv, 8). Peut-être aussi
dérivent-ils d'une racine à part.
Karkar. Voy. Il Sam. vi, 16.
Kemitlahléha [Prov. xxvi, 18). A ce mot on peut appliquer tout
ce que j'ai dit au sujet de wekilkaïtî. Probablement il est en rap-
port avec wattélah [Gen. xlvii, i3).
Wayyitmahmah [Gen. xix, 16). Parfait, ibid. xliii, 10; infinitif,
Ex. XII, 39.
Wesiksaktî [Is. xix, 2), yesaksêk [ibid. ix, 10).
Hammesafsefîm (/s. viii, 19), tesafsêj (ibid. xxix, k).
Sa^àsouHm (II Chr. m, 10). On peut lui appliquer toutes les
explications de kemitlahléha. Peut-être aussi ce mot a-t-il yod pour
premier radical; voyez Est. iv, 3; h. lviii, 5; I Rois, vi, 6, comme
seèsaîm (Is. xxii, 2/1), qui, à mon avis, dérive de yasâ\
KITAB AL-MOUSTALIIIK. 2û3
-ip ipipD r)U ^:2 bD "ip-ipi
'7in ^k.^\s -5u<v^ ^ U^ "'i:;d: ^:fuyv^ '^^'^^f^ "jmin p:r rc;ye;i
a}^^-=».î U J^ J-^j? :?::;:?nî^'K "jTipnn JUoiil^ )vvj:^vd 0^212
nbnbr\i2D
^wyùD "î2;d: uv2 jvm
J..^^t VN"'3:3 D^2?ni?nDi JU.aj^î^ rn^^nDD r:^i^n ^D^^m :?Dyn
^ <ÎUd ^^L« :>l^A>i *Xj«j viiJi (J^ j5 tc^ji t^)"^^ (J-r!*^** (jy^^^
' Le texte est corrompu. Nous proposons et traduisons (jltxJi e?.':'*^-' ^^ •
Wekarhar [Nomb. xxiv, 17); mekarhar [Is. xxii, 5).
Weschi'àscha^ (/s. xi, 8). Voy. aussi P*. cxix, 77, et xciv, 19; on
trouve le passif, Is. lxvi, 12, et le hitpaël, Ps. cxix, 16. Pour la
racine, on peut admettre tout ce qui est permis pour kemitlahléha.
Sigsêg. Voy. Ts. XVII ,11.
Ti'^ta^ se trouve Gen. xxvii, 1 2; hitpaël, II Qr. xxxvi, 16, où le
taw du hitpaël est inséré dans le premier radical. Pour cette racine
sont encore admissibles toutes les explications qu'on peut donner
pour kemitlahléha.
Marwân dit : Voici, que Dieu te comble de bonbeur et de féli-
cité, ce que j'ai recueilli et ajouté de ce que j'ai trouvé épars dans
l'Ecriture, et comment j'ai complété les deux catégories de racines
étudiées par Aboû Zakariyâ. Mes elForts ont été proportionnés à
mes facultés, à mes ressources, à mon état actuel de préoccupation
et d'abattement. Je puis, moi aussi, avoir laissé de côté mainte
lO.
^hh OPUSCULES D'IBN-DJ ANAH.
ijaxj IaàjI 0.^ Ià;<a^ «Xi (j^5j ^i f^vv^s-^ JÎ^j-ô-^Î t~J\yk2.^\^ jUJi
j^vX.^ ^ l^ÂSi ^Xii l^ji^oc^î ^ l^li^î ^i Iftl^ji c^<X>^ ^U
dlJiXj^ l.i5^A^>î Jî JlÀ^^Ui ^i «*x^' jlibjî j.U.'Ti^^U^
îtX_i^J♦X««? tj L^.J C>i.Ioj.A^Î ^JÎ »^^yMéS\ ^ AJCJLsLaawI u j.A^
r»jjj.J <^*>Jî «^"^Àj l^iis >XaAjJ l^Â^ c:^*X.>-^ ^ >"» (jpl-s^^î Uî_5 i jsJÛ
*XJiJ^ iil^JC^I^ l.is:q.j dlil ^ jî 4X5 î k^^ UûUa^I^ «j.xS' liû^xasi-
J-5^ c:?!^^ jljf lôbLî^i 5*x^.] ^:r i ^:ri 'î^'J*^ NnpDJi <^i^^
chose que j'aurais désiré ajouter, nou pas à dessein de ma part,
mais par suite de ce que je t'ai raconté de mes noirs soucis, de
mes sombi'es préoccupations et de mes voyages continuels, pour
la plupart forcés. Cependant, si tu rencontres des sens ou des
exemples que je n'aie pas ajoutés, cherche-les dans les introduc-
tions des deux traités d'Aboû Zakariya. Tu trouveras alors qu'il y
a touché à la plupart de ces mots, et j'ai cru dès lors superflu de
les ajouter. Pour les racines, j'espère bien que tu n'en rencon-
treras pas en dehors de celles que j'ai ajoutées, bien entendu, en
suivant la condition que j'ai posée dans la préface de cet ouvrage.
J'ose espérer que, pour les sens aussi, tu n'en découvriras pas
d'autres que ceux que j'ai cités. Tu j)ourras bien trouver de rares
exemples qui, à cause de leur grand nombre et de leur res-
semblance mutuelle, échappent à celui qui désire les embrasser
tous. Dieu sait que ni la bonne volonté, ni l'efl'ort sérieux pour toi
ne m'ont fait défaut. Pour rassembler ces mots, j'ai relu avec soin
huit fois l'Ecriture entière; ceci prouve assez de soin et d'ardeur.
KITAB AL-MOUSTALHIK. 2/i5
^^ Otx-AJ JUi^i [•Ivyw.ïi^ ^j^olr^^l Uî^ [£.^j (jv»^^ y^<h c. 1^3*^1
/jl_X_*« ^_^ <X.À>5 cj5wi*-A-kv -Jiilj viXÂi£>i> ^^ÀJ J\„^î^ <JXMéXi (XJ'I^Jij
Aussi mon livre renferme-t-il dans son ensemble cinquante et
([uelques racines qu'Aboû Zakariyâ n'a ni mentionne'es ni même
effleurées. Si je m'étais borné à faire entrer ces racines dans mon
ouvrage, j'aurais déjà fait une œuvre très-utile. Mais il y a encore
environ cinquante sens et plus de cent exemples et sections de
verbes; puis, une vingtaine d'explications admissibles que j'ai ajou-
tées à celles qu'Aboû Zakariyâ a déclarées possibles ; enfin , une qua-
rantaine de questions que j'ai soulevées contre lui, sans compter
d'autres développements utiles qui n'entrent pas dans ce compte.
Si je n'avais pas désiré t'accorder l'objet de tes vœux, et si je
n'avais pas eu à cœur de me préoccuper surtout de ce que tu
aimes, les accidents qui me frappent auraient pu m'empécber de
terminer ce travail et me détourner de le rendre aussi complet.
Maintenant, adonne-toi à la lecture de ce livre et applique ton
esprit à l'étudier, car, grâce à lui, tu t'élèveras jusqu'à la solu-
tion de questions importantes et l'éclaircissement de mystères dé-
licats, ce qui, de jour en jour, doit augmenter ton envie de le
2Zi6 OPUSCULES D'IBIN-DJANAH.
connaître et ta joie de le posséder. Je prie Dieu qu il veuille f aider
par son assistance et prolonger tes jours par sa toute-puissance.
UISALAT AT-TANBIH. V-\l
jIaI^ m >j^î v.>jj.^il *x>.^l^ t^ji^î I^jÎ liioljo j:>j^ \JL ^î
j-^^i^î ^-^ j.«i^bl ^ J^J^.X.£, ^>.^.ks. éAXj J^AiT^ ^-|.j »M dljUo3
' Peut-être manque-t-il ici (^J-JsaJÎ.
II.
RISÂLAT AT-TAINBIH (TRAITÉ DE L'AVERTISSEMENT)
ADRESSE PAR ABOÛ 'l-WALÎD MARWAN BEN DJANAII A UN DE SES AMIS.
Mon seigneur noble et instruit, puisse Dieu t'accorder toutes
les joies, te donner tous les bonheurs et te re'véler tous les secrets!
J'ai reçu la lettre dans laquelle tu me demandes de fenvoyer le
Moustal/jilf, qui, à ce que tu crois, t'a été enlevé en route avec
bien d'autres choses dont tu as été dépouillé. Tu ajoutes qu'une
série de sociétés, nos amis parmi les hommes de lettres, puisse
Dieu les conserver! attendent ce livre, et je ne doute point que
c'est par suite de l'éloge que tu leur en as fait et du bien que tu
leur en as dit. J'ai donc immédiatement donné l'ordre de faire
une copie et de te l'envoyer, empressé de satisfaire à ton désir et
2/t8 OPUSCULES DIBN-DJANAH.
j,iV5 c-^.»*^Â.i(_5 iC-A^Jl-il iCJiiî^ i^A^i^î i^A^Î (j^ Uâaj 4XîI »îv>i
*>w-i ^.^.jLiî ^_5<>^-) r*X>kiis._5 <_>:>^î J.iû^ iC^xa^ ^î viJlJbî <\jî_j
«^ J-4-4^ (0-6"^ (^^V ^^^J-^^ U^ L^*-^^ "^W'^ (j^UjÎ (jw« iC^i>w.Ci ^î
d'accomplir ton vœu, plein de zèle pour te contenter et pour exé-
cuter tes commandements. J'ai eu égard à la sincère amitié, à
l'affection pure et aux rapports littéraires que Dieu a l'ait naître
entre nous; ces rapports rapprochent plus les hommes que toute
autre parenté et les attachent entre eux par les liens les plus so-
lides. Ainsi dit le poêle :
Si nous différons do race, les lettres nous réunissent et remplacent pour nous
le père.
Que Dieu te conserve comme un soutien pour les hommes
instruits et un appui pour la société intelligente. A peine étais-tu
parti qu'on entendit des murmures et des chuchotements aux-
quels, présent, tu n'aurais attaché aucune importance. C'est qu'une
tourbe ignorante et une masse de gens vils, ignares et pleins
d'envie du rang élevé et de la haute réputation que mon ouvrage
m'a valus, ont composé un livre dont le style manque de précision
et dont le fond est sans valeur. Ils ont cherché à ajouter des verbes
C[ue, d'après leur avis, j'aurais négligés, et que, selon eux, j'aurais
dû ajouter aux verbes donnés dans les deux ouvrages d'Aboû Za-
RISALAT AT-TAiMUli. î>/i9
l^-«^L>- U^ n^D [1N3] ""S:? "i^KD ^N^ "in^D r'^i? f^^x ''d J<:i^ v^5
^ >K^\:> ^^:sKX£.^\ «^^^-^j U >>Ji uàJ5 l^jî-«^l5 ^Jî JU»^)Î (j-*Ia^Î
U^î «5^ J.AXJ ^ l^i l^^jl> U3 ^ULâÀAîî ybliû^ -x^îyi ^jà^
□unTnD J.-A-i -<^L 1-^^11? ^^iî JLx-i^î cj-* »_^a.ss^-x.awÎ [U] UÎ^
kariyà et dans le Moustalhih. Ils ont conçu une haute idée de leur
travail, en exaltent la valeur et le tiennent en grand honneur,
comme si j'étais un homme qu'on abat avec des cailloux ou qu'on
terrifie avec un bâton. Que cela ne te trouble point, ils n'ont ob-
tenu ni succès, ni victoire.
Ils ont ajouté aux verbes qui ont pour premier radical Mcf
âkaf[Prov. xvi, 26), té'tar [Psaum. lxix, 16) et des exemples ana-
logues. Ils n'ont pas compris ce que j'ai dit dans l'introduction
du Moustalhik : rr Parmi les racines qui commencent par âléf, je
n'ajoute que celles qui, dans l'un des sens, présentent une irré-
gularité. 77 Or ni ces deux mots, ni leurs pareils, n'ofï'rent aucune
irrégularité au premier radical.
Pour les verbes au piemier radical yod, ils ajoutent beJiityahsam
(I Chron. v, 7), mityahâdîm (^Est. viii, 17), sans faire attention à ce
que j'ai dit dans la même préface : ce Quant aux racines dont le pre-
mier radical est yo(/,je ne les ajoute que si les formes sont irrégu-
lières, ou bien doivent l'être dans la conjugaison , alors même qu'on
250 OPUSCULES D'IBN-DJANAH.
^..jLiû }LA.x.i^ "^S-x-A N~)pDJî ti <^=r->-> ^ O^ ub ^j-^^^ 3> ^
cJ^ ^^-* Îj5;*>-J x*î^ i?i:j ""D jND J^ *X)tîî ô;.£»-î *X^I I^jUa^
;N*t:^^ f]iXD* J<-Aw« A^-A-^j^^lô i ^ImkJî ^^^ l^Â^ <^> U Uî_j
^ P. 9,1. 6. — 2 Ibid. 1. 10.
ne les rencontre pas dans l'Écriture, w Eh bien, les deux mots cités
n'entraînent point d'irre'gularitë.
Ils ajoutent aux verbes dont le second radical est une des lettres
faibles mê^'ên [Ex. vu, 16 et passim), gawa^ [Nomb. xx, 29), sans
comprendre mes paroles en tête du Moiistalhik : crLes racines et
les sens des verbes au deuxième radical faible n'ont été ajoutés
qu'autant qu'on y trouvait un adoucissement; mais je ne me suis
pas inquiété des verbes qui suivent la voie des verbes sains et
présentent leur second radical sans le soumettre à aucun adoucis-
sement, comme schaaf] schaag, schaab.v
Ils ont recherché tous les verbes qui ont âléf pour troisième
radical, parce qu'ils n'ont pas saisi le sens de mes paroles dans
la même introduction, où je dis : rr Parmi les racines qui se ter-
minent en âléf, je ne cite que celles dans lesquelles cette lettre a
la propriété de se changer en hê.v
Voilà la route que ces gens ont suivie pour les racines et les
sens. Pour les exemples, ils se sont mis à la piste de tous les noms
RISALAT AT-TANBIH. ^251
L^j ^j^^li Lç^>-*o 5».-aJO iuo)*.« tl IfKMàÀJ j^v»a3 Aj) ^) AajULj
li^wi^ IâaS^ tf«X^ (j-« ^^•*^5^ 5*X-« tji lg,AAÂjt ot^X^i*.! j.ji>^ Uûw»<a.i=-
' P. 7, 1. 1 1 et suiv. — - P. 1 3 , i. 8 et suiv.
faibles et des noms se rattachant à des racines géminées dont il
n'existe ni verbe ni forme conjuguée. Ils n'ont pas voulu faire
attention à ce que j'ai dit dans ma préface : fcDe mon côté, je ne
me soucie pas de réparer les omissions qu'Aboû Zakariyâ a faites
de noms renfermant une lettre faible ou deux lettres semblables,
tant qu'ils ne présentent pas des éléments de conjugaison; mais,
dès que la racine présente un verbe et une conjugaison, je com-
plète ce que l'auteur a négligé, puisque telle est la méthode qu'il
suit lui-même dans ses deux ouvrages. 11 s'est oublié néanmoins
dans de nombreux passages où il fait figurer des noms dont il
n'y a pas de verbe, par exemple teriyijâh, maswéh, sehîah.v Plus
loin : ff Je ne me suis pas préoccupé des noms, des qualificatifs
ni des impératifs, à cause de la grande diversité qu'offrent leurs
formes; pour réunir et citer des types aussi différents, il aurait
fallu plus de temps que nous n'en avons maintenant. Peut-être
le ferons-nous à un autre moment. Je ne fais pas plus d'etforts
^52 OPUSCULES D'Um-DJANAH.
l-jfj ji ^i Liû^.A.5l ti (j**W-*-^î :>r^lo>(^ X^jyX^ »^^^Àx^l\ J(Jo^li
JJi ^j\^ Uj^j si)sJ*xJ ^^ îjLx^i^ bl-^^^î ^Ê^Lib^S'i c-*.^:Ji j^
t^ UaA^ <^AM»a£' ^^ l^AxaJCC^ «»^]lia^ ^aJILî.j !^ -XAJi ^iXj ij^^y^l
ij^ La^-jI îjj^.ii.A.^î^ D^n::;D ^p>ni? dShd ^'71d; nriD::; ^""^^ ^d dni
1>
pour les futurs qui sont aussi nombreux et suivent presque tou-
jours régulièrement i'anaiogie. En revanche, j'ai ajouté quelque-
fois des qualificatifs et des noms, Lien qu'ils ne se conjuguent
pas, non pas que j'aie été obligé de les citer, mais pour mon
plaisir et par mon libre choix, quelquefois même par suite d'une
circonstance qui m'y obligeait. Seulement, qu'on ne me demande
pas d'être complet sur ce point et qu'on ne me reproche pas en
cela une contradiction avec le principe que j'ai posé plus haut, i-)
Malheur aux gens qui lisent des passages aussi clairs et aussi nets
sans les comprendre! C'est d'eux qu'il est dit : A qui peut-on
enseigner la science, à qui peut-on faire la leçon? Est-ce à des
enfants à peine sevrés, qu'on vient d'ôter de la mamelle? [Isate,
XXVIII, 9).
Ils ont aussi recherché parmi les exemples que j'ai passés sous
silence ceux auxquels Aboû Zakariyâ a fait allusion dans les cha-
pitres placés en tête de ses deux ouvrages. Tel est le mot yikkànou
[Jérémie, xxxii, i5), nifal de hhiâh, etc. L'intelligence du Moiis-
talhik aurait appris à ce monde qu(; j'ai dirigé l'altenlion sur de
lus AL AT AT-TANBIll. :253
Uî^ ^o»Ai civS^s- cjUîfî î iXiû^i^t ^ î^kiô (j^ c::^*XX^Î *X5 ÎSÎ jii>
L» /j»„^À-X.j /iLa-<.aJ) a-<.aAs (JjJCaw)^ (^^vIoIaàmJ) w'^^ÀXawI jS) /e»-r-J)
/j^<Xx dlj js.J iO^S (^XiXi cyi^i c«>Ia.5^ (^^i ^>>"=*" cju.J ^j J.Ai
' P. aA/i , L 6 et sniv. — - Ibid. 1. 9 et suiv.
pareils exemples, en disant à la fin de ce livre : rc Si tu rencontres
des sens ou des exemples que je n'aie pas ajoutés, cherche-les dans
les introductions des deux traités d'Aboû Zakariyâc Tu trouveras
alors qu'il y a touché à la plupart de ces mots, et j'ai cru dès lors
superflu de les ajouter. 7? Je poursuis : Quand même ils découvri-
raient quelques exemples auxquels ALoû Zakariyâ n'avait pas fait
allusion et que je n'aurais pas ajoutés non plus, je ne devrais
encourir aucun blâme, puisque je m'en suis excusé à la fin de
mon livre, en disant : rcTu pourras bien trouver quelquefois des
exemples qui, à cause de leur grand nombre et de leur ressem-
blance mutuelle, échappent à celui qui désire les embrasser
tous. Il Mais ces gens n'ont rien compris aux deux traités d'Aboû
Zakariyâ et bien moins encore au Mouslallnk, dont la lecture doit,
dans l'ordre, succéder à celle des deux premiers ouvrages; car, si
ces hommes trompés par les démons et dominés par le mensonge,
avaient eu l'intelligence de ce qui est dit dans le Livre des lettres
douces et dans le Livre des racines géminées, s'ils avaient ensuite
25/1 OPUSCULES DIBN-DJANAH.
j_<»Ja^ v-iujuî^ J^îji^ J.AAW dUtXj JXjC-j^jli aaXc <xjc5os.w U» (jÀ«j ^
^ D, 99, 9; N. 60, /i. — ^ Ci-dessus, p. 5, 1, 6 et suiv.
tendu ]a main après le Moustalhik pour s'en approprier le con-
tenu, ils se seraient peut-être guéris de cette manie de maltraiter
et de porter le trouble partout. On peut leur appliquer ce qui a
ëte' dit de quelqu'un :
11 touche à tout et ne fait rien de bon; il ne croît pas en savoir, il ne croît
qu'en erreur.
Eh bien , Aboû Zakariyâ a fait allusion à la forme yihhhiou dans
la préface du troisième chapitre de son Livre des lettres douces,
où il dit : fcLe nifal est nibnâh, niknah, au futur yibbânéh, yikkâ-
néh;r) et dans la préface du Moustalhik, je me suis engagé à ne
pas mentionner les mots auxquels Aboû Zakariyâ avait touché.
Je vais t'étonner, toi l'homme instruit et sensé, par les passages
où ces gens sont venus en aide à Aboû Zakariyâ contre certaines
difficultés que j'ai soulevées contre lui. C'est là que s'est déchiré
le voile de leurs vices, que s'est dissous le tissu odieux de leurs
machinations, et qu'ils se sont rendus ridicules et risibles, puis-
qu'ils n'ont pas compris les paroles d'Aboû Zakariyâ.
RISAI.AT AT-TANIUH. 255
i^i^Ii i J.-^:iii QDnnx J^-i-^ ddiin nnr ^î jMî^ on v^ «i
j,Lp<x_j:i/ J^*xJî ij*x-.^;) c^-Iol^ <^Js-À-& î:;-nN ^j uxî^î t;-nx
*L^Î »i'j>j i:;"niXn oLÎt iJÎ (^XM ô^^*^ c-^UlS^^^ Aisi^j J^ 4J
dl_Âi.-j yî (j-^-"Ç: J^"^^ JUàjî _j^iû3 :^lx;:Ài *c^iH iy^is- /«s^JÎ ^î
^ Voy. ci-dessus, p. 109, 110.
Lorsque Thomme n'a plus ses testicules (qu'il est châtré), c'est son langafje
qui atteste l'état de ses parties honteuses.
Aboû Zakariyâ, dans le second chapitre de son Traite des lettres
douces, au paragraphe roum, dit : fr Sache que éromam (/s. xxxiii,
10) est pour étromâm, et le rêsch devrait avoir un dagésch à cause
de rinsertion du tâw. •>■> 11 ajoute : rrll en est de même pour yiraddof
[Ps. VII, 6), qui est pour ijitraddof, et oii le rêsch devrait avoir un
dagésch, et de haiddârosch iddârêsch [Ez. xiv, 3), oii, selon moi,
IVî/^y indique la première personne, et oii le dagésch du dâlét pro-
vient de rinsertion du tfkv.-n A cela j'ai fait observer dans le Mous-
talhik, rrque Xalèf àa ha'iddàrosch remplace un hé, et que la forme
primitive aurait élé hahiddàrosch , formé comme hinnaton (Jérémie,
XXXII, li).v Ces pauvres gens ont prétendu qu'Aboû Zakariyâ a
entendu parler de yàléf de iddârêsch et non pas de celui de ha'id-
dârosch. Cependant, on n'ignore pas que toutes les copies du Traité
des lettres douces portent ha' iddârêsch, avec l'addition du hê. Ils
font ainsi iViddârosch un hiipaël à la place d'un wj/*a/. Mais, dans
256 OPUSCULES D'IBN-DJANAH.
!5J tri-N otJî^ Sj^ AA3 viLii^j (jî ^5r^ làx} i :i)î _j,^Ul ÎJ^iû ids-xl
ÎJs-i^ (jw« ^^^U (^^ ^ ^LcCJÎ ^^^^ JlxXi^i ii ^^jS- AJCxÂj jj.y
dlJi i i^j=iC.-=i-ij -!^î JoCx-^ Ajl <XAi Î^Jli?_5 D^D")3 p^Dl p'iD"' Nlbl
•'D (j\ 5j);*X_j ^ fi'-Y^^ ^^ ^3%J" ^^5^ O^^î <->~2^ D^^îûiî ^^J
• D. 87, 16-18; N. 59, i3-ii.
ce cas, personne au monde aurait-il pu clouter que Vâléf de iddâ-
rôsch fût la marque de la première personne, pour qu'Aboû Za-
kariyà eût eu besoin de déclarer: rr Selon moi, l'a/e/" indique la
première personne. ■)■) Une observation semblable ne se fait que
pour un mot pour lequel le doute est possible; il ne Test pas
pour Xâléf àe iddimhch, qu'on prenne cette forme pour un ni/ai
ou pour un hitpaël. Aboû Zakariyâ n'a donc eu en vue que ha'id-
dârosch qui, s'il est un hitpaël, comme Aboû Zakariyâ le croit,
présenterait, en effet, une forme étrange.
Je suis surpris davantage encore de les voir combattre l'opinion
d'Aboû Zakariyâ au sujet de pâkou [Is. xxviii, 7), qu'il considère
comme un verbe au second radical faible, de même que yâfîk
(Jérémie, x, A), oiifik [Nah. 11, 11). Ils prennent j3«Jom pour un
verbe au troisième radical faible, en s'appuyant sur l'accent qui
se trouve sous le kdf. Cette erreur provient de ce qu'ils ignorent
que snmou (^Gen. xl, i5), tàrou [Nomh. xui, 82), tâhou [Ez. xxii,
28), nn^^oii [Isaïc, xxix, 9)^ namou [Ps. lxxvi, 6), ramon (ihid.
inSALAT AT-TAiMillI. 257
g^ inte^-^^^-e--^--*-^ (j- ^^j-'!^^ W-^ '-2'^' 1^:1 xV. Dn:u; id:
î^îj Li "Î^J Î_^-J) U <.^.v-i.^ çj^^ 3?")7D «è^ (^^«.ji ^^Vax^ <mLo^^
pDi:n p b^' /0.^3 ^î J^ï 4p.*^ dlJis (jl UA^aj i^Jli^j (J^>j Î^-J^iû
U^ L^ P^jiJî J.Ai^ <^\j^\ t_>XJiJl yi dl^l U U^ ÎJsjù ^\^ ^'^
iLA-Aji-xJ) ^La.àJ)^ ii^JiJûÂli c:jU>«Xjiii ^;j^ aXaAa^i U» )ù.<yÀj ^
' Ci-dessus, p. i o(). — - P. ()i, un pou changé. — •* P. i3o et suiv.
cxxxi, i), et d'autres mois semblables, ont également faccent sur
la dernière syllabe, bien qu'ils dérivent de racines au second ra-
dical faible, et que kaâh {Lév. xviii, 28), bâzâh (JI Bois, xix, 21),
tous deux féminins du parfait et dérivés de racines au second ra-
dical faible, ont aussi l'accent sur la dernière syllabe.
Voici encore une opinion étonnante qu'ils ont émise : j'ai dé-
taché de nosnânous (II Sam. xviii, 3) la forme nânous (/s. xxx, 16),
en disant : r Si ce dernier voulait dire : Fuyons, Dieu, en répon-
dant à ceux qui choisissaient la fuite : C'est pourquoi vous fuirez,
ne leur infligerait pas de punition. •)! En voyant cette argumenta-
lion, nos adversaires ont soutenu que le châtiment de la fuite
consistait en ce qu'ils devaient se sauver à pied; c'est là, ajou-
tent-ils en voulant être spirituels, le sens de la parole de Dieu :
C'est pourquoi vous fuirez. Si cela était vrai, certes, une mala-
die mortelle devrait avoir atteint tous les chevaux de ce monde.
Us n'ont rien compris non plus aux prémisses logiques, aux con-
clusions rationnelles ni aux preuves matérielles que j'ai données
dans mon argumentation poui* prouver que hizznkkou [Is. i, 16)
î -
J<.tjijiA^, fj] j^^. UuS I^Jl*^ J^aJî ÎJvjii ç-I^Ji Ti^ j^ji^i -)!;i: -nDn
' P. 98.
est pour hizdakkou. Aussi diseiil-ils (oui court cl avec i'autoritë
de juges, que la forme primitive ne peut être que hitzakkou. Nous
excuserions leur ignorance et leur peu de savoir s'ils ne faisaient
pas les insolents et ne visaient pas à l'esprit.
Ils ont encore traite d'erreur mon opinion que nê^or [Zach. 11,
17) est de la même racine que mfàrou [Jérémie, li, 38), qui a
le sens de schaâgou. Ces misérables se sont attaques à un point,
à l'endroit où je dis : rcLes anciens sont allés encore plus loin et
ont employé cette racine pour le braiment de l'âne {Berâkot,
fol. 3 a),r> Les sots ont trouvé mes paroles honteuses. Comment, ont-
ils dit, serait-il permis d'attribuer le braiment au Créateur? Mais,
leur a répondu un de mes disciples, comment attribuer à Dieu le
rugissement, comme dans Jérémie, xxv, 3o, puisque c'est là le
sens primitif et propre de ncfârou (ihid. li, 38)? Les anciens ne
l'ont appliqué au braiment que par extension; seulement, vous
n'aviez pas compris le sens du mot rrextensiom^ appliqué aux ra-
cines, et ainsi vous ne le comprendrez pas davantage.
niS \L AT AT TA Mil II. 259
^_X_j_5 nnu;: ^<D!i^ a:vc;S d^d int^':T cj-* n-iDi' ^33 ^ ajI ^^j^^^r»
rn^ D^nn ^iy» y^^ \^x^ ^-^jj^Ji iU^Î ^jl^i Jsa* ^1 l^^slj^i J.Ai
*M ...
Leur suprême science s'est montrée en dérivant nâschetâh [Jér.
Li, 3o) de nâschah, tyi)e asetûh, sans se douter que le type est
^àheràh, comme on le voit par wenischsclietou [Is. xix, 5) et nâschât-
tâh (ihid. xLi, 17). Dans leur désir d'ajouter toujours, ils ont rat-
taché nâschîm à nâschâh et bânîm à bmiâh : ce sont là 4e malheu-
reuses extravagances que la langue se dégoûte de mentionner et
que les pages se refusent à tolérer.
Dans leur folie, ils ont prétendu que yischschal [Deut. xxviii, lio)
est un ni/ai de schâlal, d'après le type yissab, de sâbab. C'est l'expli-
cation la plus absurde, car le sens du verset est que le peuple sera
privé d'olives, parce que les fruits se disperseront, se détache-
ront et tomberont avant d'être mûrs, en d'autres termes, avant
l'époque de la cueillette. Ce sont les paroles de l'Ecriture : Tu
auras des oliviers sur tout ton territoire, mais tu ne t'oindras pas
avec leur huile, parce que tes olives se disperseront. Yischschal est
le futur de wenaschal {ibid. xix, 5), passage dans lequel le verbe
est intransitif et qui signifie : Et le fer s'est détaché et est tombé
du bois. Yischschd dérive donc de nàschal, comme ww/yiddar [Gen.
17-
^GO OPUSCULES DMBN DJANAII.
")~: ij^ 3pr^ ni^l J^-* ^71^': (j-* '?C"' (jj^^ :>_^xii (j^* tXj4XiI ia^^w»
(jî JJi 3Tr "1^:; pDn d'î:: iidin* ^d ^.Aji.il (%;^ jiJi> ^ ^}JLo^ hyD
J._x_i j;j^ i>^i».U iJOÎ ^^Jii?^ C^ir'^'^ -^l/"^ n^ù'^ li (^Aîaiu^ Î^aAI^
vu
' P. 3:-i-.Vi.
xxviii, 2o) de nâdar. Sans aucun doule, c'esl wenaschal [Deut. vu,
i), qui est transitif, qui les a e'ioigués de ratlacher à la même
racine l'intransitif yischschal; mais ils n'avaient pas remarqué we-
naschal [ihid. XIX, 5), qui est e'^alement inlransitil".
Au paragraphe ya'ad, je dis : rrLe passif dérivé de la forme
légère ressemble à celui qui se rattache à la forme lourde du
piël. Ainsi nouUàsch et ^ouzzâh [Is. xxxii, i6) viennent de la forme
légère natascli et '^âzab, tandis que bouschschâldh [Lév. vi, 9i) et
we ouschschar [Ps. xli, 3) viennent de hebaschschèl (\ Sam. ii, i3) el
de me'aschscfierîm [Mal. m, i5),qui sont tous deux des formes
lourdes, -o En voyant cela , quelques-uns de ces ignorants ont cherché
à me contredire pour boiisclischàlàh, qu'ils dérivent d'une forme
légère, en citant à l'appui hâschal [Joël, iv, i 3), oubàschèl [Ex. xii,
9), beschelâh [Nomb. vi, 19), qui sont des formes légères^. Mais
ils n'ont pas su que les exemples qu'ils citent comme preuves et
' I^es deux derniers exemples ne sont pas des verbes.
lus VI. AT AT-TVNHIll. 2r>l
^jl "i")-) Jji^ ^->*^-î>^ i <XÀii>.x> j.AiP IDn ylîî -^UJi J.Xx^ J^xi (j^ i^^i
comme arguments sont in transitifs, tandis que hoiischschâlàh est ia
troisième personne du féminin du passif. Si ce mot de'rivait d'un
pà^àliili intransitif, connue ils le prétendent, tout en étant à la
troisième personne du féminin du passif, il serait à la fois transitif
et intransitif, ce qui serait une contradiction impossible ^
Ces ignorants ont encore ajouté has [Zach. ii, 17) et hassou
[^'éh. VIII, 11), et conclu contre moi, par le dûgêsch placé dans
le sùmék du dernier mot, que l'un et l'autre ont une racine gé-
minée; ils ont donc considéré hassou comme un impératif pluriel
de hâsas. Ces pauvres esprits ne savent pas que hâsas ferait, dans
ce cas, hmsou, comme sdbbou [Ps. xlviii, i3) de sâbab et dàmmou
(I Sam. XIV, 9) de dâniam. Comme impératif d'un verbe au second
radical faible, ce serait housou sans dàgéscli, type schoubou, kou-
mou^ ou hosou, type bo'ou; comme impératif d'un verix' au pre-
mier radical faible, ce serait hâsou, également sans dagcsch, type
redou, schebou, ou hàsou, avec a long sous le lié et sans dàgèscli,
' Le texte est apparemment incorrect. Mais l'argument (î'Ibn Djanàli est juste
pt revient à cetle simple vérité, (pi'im verhc inti'ansilifne peni pas former un passif.
:26^ OPUSCULES irilîN J)JANAH.
iXn^V ^^^' ^*^^ ^?j-^ i^-U'Â^Avl li (O-^jIj nn^ u^^^ ti;*^"^^ c^t'N*
^^i; l^jUw icn ^jl^ U»i r^:;:) IjP <>iJ3 <^ Uà^ ^^lîT^l^ J^i (j-«
^_x_il^ î^àJSj i^^X^i Tcn (^x^ (ji viiJi^ vis-^JJ (jw^ W-^-* ^.
Ji S<Xjj.j 4_^«xii <;^*-l^ j-^ en J^Aj ^^AJÎj.AxJ5 O^*^;0^ t^*^^
dans le sâmék, type /w^oit (Ps. xxix, i), de la racine yâhab. Car,
trouvant la ponctuation avec scheha" et patah d'une prononciation
trop difficile, on a formé hàhou d'après le singulier hab, type da^,
de même qu'on a fait pour le féminin singulier hàhî {Ruth, m,
i5). Comme impératif d'un verbe au troisième radical faible, on
obtiendrait hàsou, d'après les types '^àsou, benou. Enfin, comme
impératif d'une racine saine (avec notm pour premier radical), ce
mot serait sans dàgesch et suivrait le type tenou, geschou. Puisque
hassoii ne suit l'analogie d'aucun verbe, il m'est permis de sou-
tenir que lias est un mot indéclinable qui ne dérive pas d'un verbe,
et que, dans hàssou, on a ajouté le pronom du pluriel, comme on
le joint aux verbes, parce que hassou, tenant lieu d'un verbe, est
traité comme tel, et renferme la notion d'exciter. Car hassou signi-
fie : Taisez-vous et abstenez-vous. En effet, les Hébreux expriment
par le mot has le même sens, pour lequel les Arabes emploient
sah, qui veut dire : Tais-toi et abstiens-toi. Le dûgèsch dans le
samék de hassou pont bien provenir de ce que la pbrase présente
insÀLAT AT-TAiMillI. 2i\:\
j_A_p iiJâ-Àj on ^ji js Dn^T l_^JLj /0..J on (j^\j\jJsxl\ Jii> If A^
orT'i ion on «i (^*>o^^ f^-=^-îi ^ i»x^â J.*AJi ^jw« xijui^^ ^^ iiij.Aâ.A^
*-ji on i^ Jiij^ p*""! c^i^^i A-jj t^ UAÀiw :^a;:av.^ >\xi on^i ^j^^
' Ci-dessus, p. 190.
une séparation, une coupe à ce mot; le zâkéfesi un accent qui, en
bien des endroits, indique une séparation, et en pause on ajoute
souvent un dâgésch, comme je l'ai dit dans le Moustalhik. Quant à
ivaytjahas [Nomb. xni, 3o), il signifie à mon avis : Il dit has; en
arabe, on le traduit par sahsaka, savoir : Il dit au peuple sah
(silence)! C'est un accord admirable entre l'hébreu et l'arabe, car
les Arabes pensent que sah est un mot indéclinable qui ne dérive
d'aucun verbe, et ils em[)loient sahsahtou dans le sens de j'ai dit sah,
de même que les Hébreux se servent de has, puis de wayijahas,
bien que has soit indéclinable et ne dérive d'aucun verbe. Telle
est, à mon avis, la vérité sur has, hassou et wayijahas. Cependant
un homme qui mérite ma confiance pour l'intelligence des conju-
gaisons a eu l'idée ingénieuse que wayyahas est le futur de la forme
légère (d'un verbe hdsah)^ d'après le type de wayya'^as, wayya'^aii,
et que has vient de la forme lourde de la même racine, comme
saw; alors hassou serait le pluriel de l'impératif, qui devrait, il est
vrai, avoir son accent sur fultirme, mais qui l'a sur la pénultième,
26/1 OPUSCULES D IBN DJANAll.
ni* m» JoL« i !iil j.^^)5 (j^ <_^>^Ji îiXiû JJl^ ti dlii> ^X:^ ^^
' Peiit-èlro faut-il iire ^^^ — "* P- •-^•^•
à cause de la pause, comme kdlou [Ps. xxxvii, 20) prend son accent
sur la pénuilième sous Finfliience du sof-pâsouk. Cette explication
aussi est régulière, bien que nous rencontrions seulement quel-
ques verbes ayant au parfait l'accent sur Pultième ou la pénultième ,
tels que kàlou, schattou [ihid. lxxiii, 9 , et xlix, 1 5), etc. et que nous
ne trouvions rien de semblable pour l'impératif, excepté dans des
mots comme ^àrou [ibid. cxxxvii, 7), où le mille^êl s'explique par
l'impossibilité d'y mettre le ddgésch, et puis dans àrâh [Nomb. xxii,
6) et kàbâii [ibid. 1 1)^. L'explication peut donc élre admise; mais
l'opinion de ceux qui se couvrent de honte en soutenant que has,
kassou et waijijahas appartiennent à une racine géminée, est inad-
missible, parce que kassou n'a pas la forme de sdbbou.
Les mêmes sots nient que waijyàréb (1 Sam. xv, 5) dérive de
ârab, parce qu'ils ne voient pas dans ce mot l'a/^ écrit, comme il
l'est dans wayijiVsél (Nomb. xi, 26), de la lacine dsaL Ils n'ont
' Sur la forme étrange de ces deux mots, voy. Olshausen , Lehrbuch , p. /igô.
Pour Paccenhiation , ils sont mal choisis, puisque, liés par mnkhêf î\ l! , ils n'ont
pas d'accent, n>ais ont régulièrement mélog sous la pénultième.
RISAI.AT AT-TANHIH. 265
^1 pî^iJi ";;^^5jî^ u^l\ jaxj yû^ "^nx ^j^ ^^nr Dîy '^n^ nSt ^i
nii'^ (^-^5 C:j>-j^-î5 J^xx^ Jjti ^j^ U^l^àju linirnn "li?"):; osAxrs-
JJL« ^«XftUiAii î*Xiû tl'ji^-^ v_>.ifrlAàXj U |vAA.S (j^-xJi ^XxXi JUi^i
JLxiiii » j^.i^> i J^.)i.j (ji ji) ^Uv Uî^ "j^i'îi'îD ^:2:d2:d^i u^did^i
^ p. 99-100.
donc pas les sens assez fins pour s'apercevoir que la prononciation
l'ait connaître Toniission de Xàléf; ils n'ont pas remarqué non plus
que yahêl [Is. xni, 20), de dhal, est également sans âléf.
Ces gens inintelligents me reprochent d'avoir pris 'ar'^ér tifar'ar
[Jérémie, li, 58) pour la forme redoublée d'un verbe au second
radical faible, c'est-à-dire de la même racine que ijê^orou [Joël, iv,
19), ta trou et té^orerou [Cant. 11, 7). Je dis à cette occasion : rrLe
verset de Jéremie : (Les murs) seront secoués et ébranlés, répond à
Ez. XXVI , 1 0. 17 Ils rattachent ^ar^ér tifar^ar à ^àrou [Ps. cxxxvii, 7),
poussés à me contredire par la sottise qui ne leur a pas permis
de reconnaître le grand nombre de verbes au second radical
faible qui adoptent un tel redoublement, tels que niefaltélkâ taltélâh
{Is. XXII, 17), wattithallial (Est. iv, li), wehalhàUh [}sah. 11, 11),
leharhar [Prov. xxvi, ^ \) ., waijefarperènî [Job, xvi, 12), wayefaspe^
séni [ibicL), meza^ze^ékâ [Hah. 11, 7). Aboû Zakariyà a pu reconnaître
ces verbes comme des formes redoublées de racines au second ra-
dical faible, car, en même temps qu'il leur trouvait ainsi une dé-
rivation, il reconnaissait l'iMnjdoi fréquent d'un semblable redou-
266 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
cij^xs-'^y^^AS'^I^j Ssls i_5 yn:?nDD re;:?nt;K "jTipn^ nbn'^nDD
c.Ls^Jt «^ii^jLû J^^-rs» ^^ ^-fÂj ^^OCawJLÎ t_^Lo j«X,o t}y^ Akiû^
' li faut lire l.
bleiiient pour ce genre de verbes, tandis qu'un tel redoubiement
est fort rare pour les verbes au troisième radical faible. J'ai men-
r
lionne tout ce que j'en ai rencontré dans l'Ecriture à la fin du
Moustalhik, où je les ai re'unis avec les verbes d'une origine obs-
cure, tels que kemitlahlélia [Prov. xxvi, 18), éschta^âschâ^ [Ps. cxix,
16), himta^tê'^a [Gen. xxvii, 12). Il y avait pour ces mots un grave
sujet de réilexion, car s'il m'avait été possible de les rattacher dé-
cidément à des racines au second radical faible, je l'aurais fait
volontiers, à cause de l'emploi fréquent du redoublement pour
les verbes de ce genre.
Voici, mon seigneui', ce qui m'est parvenu au sujet de la guerre
(jue ces gens me font. J'ai voulu t'en instruire et t'en informel-,
pour que tu voies avec surprise leur ignorance et leur peu de
pénétration. Ce traité servira, en outre, aux jeunes gens qui, au
moment où une fausse opinion pourrait commencer à se former
dans leur esprit, n'auraient pas encore reçu les chapitres de l'In-
troduction de mon Moustalhik; il éveillera leur altention sur la
stupidité de ces misérables et leur profonde négligence. Je te lais
RISALAT AT-TANBIH. 207
^i >o-w^À-^ Ir^i- jl5^5 (j^jo ci' *J>>^^ ^Uaa^^I (-jIxXj -o^y^US
A-A_^ ^ii (j^^^L^Ji "y^il^^î ^^A*i^-i.jL jj**Uil ^* /o*-^*^^ ^-fc^
cjUËI J.Ji x)-«J î^aaJ (j^U)I (jij.>> »^*Xj^_j ^;^> »^î yi^^:»
' Z>tw«w rfe Nâbiga, i, ;î6. — - Lisez plutôt : 0^^■^^■ê^ i^jlj. — "' Le ms.
porte au-dessus de ce mut uu équivalent héJjreu : pD5 t^grilFe.^i
savoir que ces sots ont surnommé leur ouvrage ^ Livre du com-
plément {al-istîfâ),v en l'attribuant h quelque imbécile, de peur
que, s'ils en assumaient la responsabilité, ils ne fissent tomber
sur eux la réfutation et qu'ils ne se rendissent ridicules. Ils savent
bien aussi qu'en m'emparant de cette affaire, certes je les dépasse
Comme prend la tèle le cheval de race, lorsqu'il touche au but de la carrière.
Or, en apprenant qu'on les connaissait, ces jadoteurs, ces
bavards insipides, eux et pas d'autres, et en voyant tous ceux
qui avaient encore un souffle de vie éclater de rire sur l'igno-
rance qu'ils avaient montrée, ils ont caché ce livre, comme la
chatte cache ses excréments, et ils ont renié l'ouvrage, que le
monde intitule pour eux rr Livre de la cachotterie (rt/-/5f//.7//<^/). ^ Voici
quelle est chez nous la plus haute science d'un savant, l'intelligence
extrême d'un lettré : C'est une génération, pure à ses yeux, et qui
ne s'est pas lavée de ses souillures [Prov. xxx, 12). Puisse Dieu,
par sa grâce et sa miséricorde, nous préserver, ainsi que toi, des
opinions qui égarpnt et des passions qui avilissent!
268 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
vil«^^_^_j /fr^Jl JjljCO J^»^î /«Hj-^î jA^'i^ I^jÎ l, dlJ ^Î t^^
t.
III.
R I s  L AT AT TA K R î B WA TTA S H î L.
Traite à rusage des commençants, où est mis à leiu" portée ce qni était
éloigné, et rendu facile pour eux ce qui était difficile dans les deux
livres d'Aboù Zakariyâ llayyoudj , par Aboû 'l-Walîd Marwân hen Dja-
nali, de Cordoue. Ce traité a été composé dans la ville de Sarragosse.
Puisse Dieu te faire parvenir, o doux et noble ami, aux de-
grés les plus éminenis de la connaissance, t'assigner le rang le
plus élevé de la science, le faire atteindre ce qu'il agrée et te faire
servir à ce qui est en honneur auprès de lui. Tu m'as demandé
d'écrire un livre pour mettre à la portée du commençant ce que,
peut-être, il serait incapable de saisir, et pour faciliter à l'étudiant
l'intelligence des passages qu'il pourrait trouver difficiles dans les
deux ouvrages d'Aboû Zakariyâ Hayyoûdj, son Traité des lettres
HISALAT AT-TAkKIB VVAT-TASIIIL. 269
iv_A-i^ \.X.£- Jo u V.A.-& A^JI Ls.j[j^^^ c^jjvXaj ^AaXÎ cyUiï <_>LxJS«
w
' 1). 3; N. 3. I.a citiilion n'est pas litléralo; elle le devienl p. a-yo, \. h. Les
mss. arabes de Hayyoudj portent, 1. 7, ilrskl.
douces el son Traité des racines gémine'es. Je me suis mis à la be-
sogne avec empressement et sans hésiter, tant je désire ce qui t'est
agréabie, tant j'ai à cœur de t'accorder ce qui est à ta convenance !
Je prie Dieu, dans sa grâce, de me diriger par son inspiration,
ici et ailleurs, vers le chemin droit, et de me conduire, par son
assistance, dans la voie de la vérité.
Aboû Zakariya a fait connaître en tête de son Traité des lettres
douces le motif qui l'a engagé à le publier. 11 dit : cr Ce qui m'y
a décidé, c'est que les hommes ignorent les règles de la conju-
gaison des verbes faibles et se trompent au sujet de leurs racines.
D'après eux, la racine de hàm^ yâkoum serait k6J\ mém seulement,
et ils ne tiennent pas compte de la lettre faible quiescente inter-
médiaire, pour laquelle on a même écrit un âléf dans wekam
{Osée, X, i/i), et qui est le deuxième radical du verbe. De même
la racine de schâtâh serait schîn, tâw seulement, et ils n'ont pas
égard au hé, qui est le troisième radical dans schàtàh et qui se
change en i/od dans schdtîtî. La racine de watujféhou (I Sam, xxvni.
270 OPUSCULES D'IRN DJANAH.
•^■•^in ^i^ iji_5 nDiX v^i ^ kx\Xf^ inD'm ^i^ ^jt o-?^*- ^^ ^^
îilî ^\jjSj^j\ JiiJ yv.^î <-'^^j"'=*" v^-^ ^-^^-î^" <J5 *lfti» l^-wwjlr»-
^ij ^!^i ]oU-*«L insm .idn* t,M JUj (ji )^^ ^kaà kii n*^ nni,;^
Dip^ np cj- J^-:> ul' '"'^'-' \i''c?D ^i uiT \ni:;D ^^•'DTn (j^ JlJb
v^iv ^nu?i^ 'on'' um^ en (j^^ hdp"' \n^Dp nop ^^i D^pr ^nDp^ np"»
2/i) serait un p seulement, et celle de hdhîsch, bét, schin, et ils ne
voient pas que le wâw, dans wattofêhou, remplace \'(Uéf de /ifâh, et
le wâw de hobîsch, le i/o^ de ynbcsch.v L'ignorance sur ce point et
sur ce qui touche cette catégorie de verbes, et ce qui s'y rattache,
a donc provoqué la composition du Traité des lettres douces.
Aboû Zakariyâ poursuit : ^rEt lorsque l'on soutient que la ra-
cine de wattdfêhou ne consiste que dans le pê, celle de hobîsch dans
bâsch, celle de yâhoum dans kam, celle de yddousch dans dâsch,
et de même celle de schàtàh dans schàt, on est alors autorisé à
former arbitrairement de afàh wattiféhou, en laissant tomber le
wâw, de hobîsch baschtî ou bàschîtî, de kâm yâkamtî ou kàmîtî, de
dâsch yadaschtî ou dâschîtî, enfin de schàtâh schâi ou yàschat.'>:
Commentaire. — L'idée que ces hommes se font de la racine
légitime seule cette conclusion, parce qu'à leurs yeux ces lettres
qui sont premiers, deuxièmes ou troisièmes radicaux, ne sont que
IU8ÀLAT AT-TAkKIH WAT-TASINI. 271
A-jl (^^î 2^ ôj>^-*-li A-JLj^Po ^^ ^r-^ u^^l? -xjyL? *>Xj I^à^
:i)^ lyiD^ \nc'3 i^'^Din o^ :ii^ nDp :5J_5 ap^ Qip^ ap ^ jLa-j :^
aÂaP 5Vx.i ^=r->? (^ C3;«^ »J^lj c^*xJi JoàJl ^]!^^ Uûji^^î *>^4aj^
«■^b X-*.i ^^-j-J (j>J ij)j-s»^ ^^^ c$«^-îî JoùJl^ (jlÇj Oj-»- ^-^^ ^î
' D. -S, i-Z.; N. -A, i/i-i8.
des lettres complémentaires n'appartenant pas à la racine : aussi
peuvent-ils, d'après ia règle de leur grammaire, les placer où ils
veulent, puisqu'ils ne les regardent pas comme radicales dans les
mots où elles se trouvent. Mais, si chaque élément est rétabli à
sa place, ramené à son origine et remis dans la voie de l'analogie,
alors chaque lettre sera astreinte à sa loi particulière et ne quit-
tera plus sa route habituelle; c'est-à-dire on ne formera plus de
kàm ni yâkam ni kâmâh, de hobîsch ni baschtî ni bâschîtî, de schâtâh
ni schât ni yâschat,
Aboû Zakariya. — S'il en était ainsi, les fondements du lan-
gage seraient renversés, ses limites dévastées, ses murs détruits,
car alors le verbe dont le premier radical est une lettre faible de-
viendrait un verbe dont le deuxième ou le troisième radical serait
une lettre faible; une confusion analogue se produirait dans les
verbes dont le deuxième ou le troisième radical est une lettre
faible.
272 ' OPUSCULES D'IBN DJANAH.
«^b^^JvJi *^'^Din J^^i (j\ Ji^ (j^ J_5.j 0>^ pj^Aj U» (jvJ c3j-=»" «-^lî
■♦ne* 2 ^.Â.^ JUj ^i kii V2 H/D"" (^^ <JUixÂi5 ^I^^Ji _^iû^ (^J O)-^»-
(^jvj ôv-s^ A-0^ ^5 S-^lj "^jt.» S=r'y?. (^^ ô)">- ^ÀA^ (5*^J1 JouJî
^i TOp"» Dp^ iaJi.3 Dp mp^ J.-oi (ji Jli (j^ Jy> ^ Ia^jÎ j^Aj U
^>jo (^ ^-^^^ ''^^ c^*xJî eXxÀJi viiJ<x5^ *i_^ij iiji^ ^n^Dp nDp
nnîj* J^.oi (ji Jii? (j-« J_^ï y* f»jj"^j U (jj ô^-^" AÂAA ^i s-^li !;^*i
^^ ^_x_iL J^-isT ^î ^-=?-jî ^ c^i^-'**' (j-^*-^^' (**!^A^i («llâj_5 ^xaxl\
(£^ (O-^Âj yi c>^|^^ (J^^^ ^-"^^ ^-^-^ ^-^"^^ :>_^-waÀiî QOjjiJL <.^^k£û<Xj
» D. 3, i3-i(); N. 3, 3o-33.
Commentaire. — Par les mots : Le verbe dont le premier ra-
dical est une lettre faible, etc. il entend la conclusion résultant
de l'opinion que la racine de hobîsch, dont le premier radical est
une lettre faible, un wâw mis à la place du yod de yàbèsck, es!
tout simplement bàsch, conclusion qui permettrait de diie hnschtî,
dont le deuxième radical serait une lettre faible au lieu du pre-
mier, ou baschîtî, où le troisième radical deviendrait à son tour
une lettre faible. Une conclusion analogue pourrait èlre tirée dans
les deux autres cas.
A BOL Zakariya. — Je n'ai eu Fintention, dans cet exposé, ni
d'employer des expressions belles et éloquentes, ni d'écrire des
phrases bien agencées; j'espère seulement n'avoir pas trahi ma
pensée, ni manqué le but que je me suis proposé. Ce que je désire
et ambitionne, c'est qu'on me comprenne et qu'on saisisse ma peu-
lUSÀLAT AT-T\i>i;îl'. W \T-TasII If. -Il:)
jiAj^ l^Àl=^^ Ci5^-Mî o_5j.j>- <_jIa.j ;4m.3 cXi 1^ \yJ^^ '-^l;^ viiJ«Xj
^xli /j^«X.w,KÀAi x;^<waJUÎ J.J1J0I (j^jJj-^J /o-g.* ^i^3>j\ «Xa4>« ^^ iClâÀASI
(*'^^)(5CJî ^AÀ^^ J^Jiiî i?SAa.i a5^j (J-* j! (j^jtJvA^l Jy*-^^ ^^^"^ '^'^
t.
^ ^ji-A-Jb" c:A.À-«.Aiij Iv jj.Aà^ ^_t, Jli? Aj\^ ii,Ai>b jj-Aïar»- U^ 2>3^
^*._Aiî_j»- (^*XJi (j-W (^-aJLI -'^il -llàj_j -^A^iJi *^^4^ lâÀAîl (;j.^
sée, quelles que soient les paroles dont j'aie pu (aire usage, quel
que soit le style dans lequel j'aie écrit.
CoMsiEiNTAiRE. — J'ai été entraîné à parler de ce paragraphe,
bien que le sens en soit facile à saisir et à pénétrer, parce que j'ai
vu s'y glisser, dans la plupart des copies, un mot mal orthogra-
phié et en altérant complètement la portée, et celte même faute
se retrouve dans presque toutes les copies du Traité des lettres
faibles que j'ai eu l'occasion de voir. Au lieu du mot aldjayyid,
ils transcrivent algair^, ce qui fait contre-sens. L'auteur a simple-
ment voulu s'excuser de renoncer au beau langage et au style
choisi, car son but est uniquement d'expliquer clairement son
opinion, quelles que soient les paroles dont il ait pu faire usage.
Le mot ma qui se trouve en tête est négatif. Le sens est : Dans
l'ouvrage que j'ai conçu, je n'ai eu l'intention, ni d'employer des
expressions belles et éloquentes, ni d'écrire des phrases bien agen-
cées, et j'espère que mon langage, bien que dépourvu de qualités
' En caractères hébreux, TJibf) cl T>>^f> se conrondent facilement. Cependant
les mss. portent (luelquefois pour le dernier 7"jbf5.
i8
•27A OPUSCULES D'IBX DJANAH.
4jw« <^jlx.J j^ %.aIc>\ l^i AaA^ r^l-J^^ >^3 ^rî*^ Amolli j /w^ww-s*. <>.xj ^L
*i J«.è J^-S»-^^ ^-^ ij^Ii-^X.^ [^3yf.^^ aÀax^ A.j^^aJI iU^XiHj JJlja^
tA» ^Ji ,^A.Ml^Ji |».A*r^Sfc- (^^ ^_^A-«»:i». vX^iisJlij c.-JCifc.l l.=^3 /<fS,LàxJ) i^LciÀjî
Jl- ->_i- ii_3^i^ <\3j.„=w L-|^.À,X.j^ c^d'?!: ni*3i:' ^^-i*-l5 J<-i^^ *^àjs
' D. 3, r?7: \. V ^/i. —2 Ms. ar. de Hayyoudj : ^^.J? î<J,sb.— ^ 1). ;^ ,
3o;N. ^,36.
supérieures, ne trahira pas ma pensée et m'aidera à l'exposer avec
clarté selon mon désir. Aussi Aboû Zakariyâ ajoute-t-il : ff Et peut-
être celui qui étudie mon livre m'accordera-t-il ma grâce sur ce
point ou sur toute erreur qu'il remarquera. ■)i C'est d'un homme
bien élevé; car on ne saurait guère avoir langage plus pur, ni
phrases mieux agencées! On ne peut donc lui faire un crime des
erreurs qu'on peut rencontrer dans son livre, car l'être humain
est faible, et sa nature incapable de perfection. H faut au con-
traire le combler d'éloges pour ce qu'il a créé, et lui être gran-
dement ref'onnaissant d'avoir si hien devancé tous les autres.
C'est lui qui est notre bienfaiteur et nous rend ses obligés.
Arot Z/vkariyÀ. — Une lettre mup est une lettre [)rononcée
avec l'une des sept voyelles que les hommes rie s'Plst appellent
les sept rois. Après les avoir énumérées, il poursuit : Une lettre en
repos est une lettre pronc»ncée sans aucune de ccfi sept voyelles.
Puis l'auteur s'arrête court.
CoiVIME^TAlRR. — Lc commeuçaut doit savoir que la lettre en
repos est celle qui est pourvue du schebu \m\\ c est-à-dire le schehà ,
UISALAT AT-TAKinr, VVAT-TASII IL. 275
pL c>._js^^ 33u;^1 (:5?r--i cx.:^"_5 DDI^I -tij cx.rs£:' ^*xJi XD:!;i$ J.a^
Uî^ ]2b ]N2i rX pîT'^l ôiiJ^ (J?--^ <->.^^ Dp:?^D -"l^"! Jî^^ ^ij cjv^3
jiJi>_j nnsJt^ pnnJî^ p"ii:;JI ^^^ I^a^ «^^.^s e^l<j..=^ î^aa^JI »4Xiû
iC_5^j-j»- **^-J^j) i^A-iJl ^^ l^^Akj Qoj>yî (jw« iixÀj^lî jUJî i<LS\..:i
dont le son n'est incliné vers celui d'aucune voyelle. Ln tel scheba'
ne se trouve jamais au commencement d'un mot, mais toujours au
milieu ou à la fin, comme le schebn' sous le rêscli de wayyirkah, etc.
ou les deux scheba sous le bét et le kafde wayyéhk {Gen. xxix, 1 1),
sous le rescli et le clMét de weyérd (^Nombres, xxiv, 19), sous le
schm et le kôf de ivayyaschk [Gen. xxix, 10). Mais le schebà' place'
au commencement du mot est mû, comme l'ont expliqué les gram-
mairiens les plus éminents et le plus aulorisé parmi eux ^ Aboû
Zakariyâ, en tête du premier chapitre du Traité des lettres douces.
Parmi les sept voyelles, il v en a Irois primitives, le schourék^
le hirék et le patah. Celles-ci répondeni aux trois mouvements na-
turels qui existent dans le monde : celui qui part du centre, celui
qui V aboutit et celui qui tourne autour. Le mouvement qui part
du centre est celui du feu s'élevant, par sa nature, de la terre
dans la direclion du ciel : c'est là le mouvenjent du schourék dans
' Le ms. a ; 'i rjb ?^d cr^^pr)). b^;ui(]r;i-t-il Irnnscrirn AA^aJ'^ et traduire
Et A. Z. leur ressemlile sous ce rapport?
18.
276 OPUSCULES D'fHN DJANAH.
nriD^l ii5^^ g «*Xiûj o^j^' J^j,^ ^ ^x-n^^JII dlU]î <\.5^X ^^^i
nns (j^ fr*'"'* Î'^^P '^^'^' -^^ ^^'^'^^ bi:iDJi_5 yDpJî ^^i aSnJl^j D^nJJ
le langage, car l'organe qui le produit élève le son vers le haut.
Le mouvement qui aboutit au centre est celui de la pierre lancée
en Tair, et qui, contrairement à sa nature, s'élève par suite d'un
«effort violent; puis, lorsqu'elle est arrivée au point extrême où
expire la force motrice, elle tombe en bas conformément à sa na-
ture. Tel est le mouvement du hirék dans le langage, car l'organe
qui le produit pousse le son vers le bas. Le mouvement autour
du centre ressemble au mouvement du ciel, qui tourne autour
de la terre. Le patah a ce mouvement dans le langage, car l'or-
gane qui le produit lui imprime un mouvement de rotation. Ces
trois voyelles sont les mères de toutes les voyelles et sont seules
primitives; les autres en sont les filles et en dérivent. En d'autres
termes, le holém et le kâmés dérivent tous deux du schourék, puisque
le damma est par rapport à eux trois comme le genre par rapport
aux espèces; seulement, il y a une gradation : le schourék est au-
dessus du holém, et celui-ci au-dessus du knmés. Le ségol ou patah
kàlon dérive du patah gàdol, puisque le ségàl , dans la prononcia-
RISÂLAT AT-TAKUIP) WAT-TASIliL. 277
^j^ c.j^k^K^ n'i-î^ ^i^ ^J"^^ 5^-^ <SJ=^ ^^ C?'"^" Dy'''?^* Cp'Pip
^^(j P"^nJi^ ^^ HiiD-ii ^/^ Ci5>^ kJ^^^A^ i^=ry'^ (j^ ctUi>_5 pnnil
d:?dd nom Jsa<« iCi^j^^i iiXAAA-»*».ii JUiM ^ »r^ 30jj^^^ p-^nil
\jy>t^: "^ (j>AJij«l*ii j^i -î^-^S^^ v-ÀAj^ Ai^xj ^1 V^ ^^ j^ <-^^
> D. 6, 8-io; N. 6, 5-7.
tioii, incline veis \e patah, comme on le reconnaît dans kàlkém,
àlékém, ^àlékém et autres mots du même genre. Quant au sèré,
il dérive du hirék, car son émission est intermédiaire entie celle
du patah et celle du hirék; selon moi, elle se rapproche davantage
de celle du hirék , car, dans bien des cas , le sêré est employé à la place
du hirék, et comme lui dans les verbes au fulur apocope, comme
dans wattékah [Job, xvii, 7), wattélah [Gen. xlvii, i3), wattéta^
(ibid. xxi, i/i), etc. Si Ton veut soutenir que le sêré dérive à la
fois du hirék et du patah, entre lesquels il tient le milieu, ce
n'est pas impossible, et cela mérite réflexion.
Abou Zakariyà. — Il faut savoir et retenir que les Hébreux
n'ont jamais trois lettres de suite vocalisées dans un mot qui ne
renferme ni gutturale ni lettre géminée.
CoM-MEXTAiRE. — Aboù Zakariyà veut dire qu il ne peut y avoir
trois voyelles de suite dans un mot qui ne renferme ni gutturale ni
lettre géminée, mais qu'on peut en trouver trois réunies dans tout
^78 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
3ka1\ LI^P :^J U ^5 l^Jé' J.J U^-> c_>yiiî c:j?r-^^^ ^j^5 u-*^ y"u"n"ti
^yr^-i ^^^.ii i^X^ ^i aKxJÎ 5*kiû J.5i i>î_5 p»'^À^J| -ILàj Iâj xkJÏÂj
1 Ms. c^^ÀJl.
autie mot. En recherchant les mois renlermant une guUuraie ou
une lettre géminée, dans lesquels trois voyelles se suivent, j'ai
trouvé que la plupart d'entre eux , tous même si ma mémoire ne me
trompe pas, contiennent sclieha et pata/i, sclieha et ségol ou scheha
initial. Il n'y a pas d'exception à cette règle. Exemples de mots
renfermant une gutturale : waé^ëmod ^âlâw waàmotetehou (Il Sam.
I, lo). Dans waé^èmod, trois voyelles se suivent, dont l'une est le
scheha et ségol sous le '^ayin; il en est de même pour waàmotetehou,
oii le waw a patah, Vâléf scheha eipatah et le mêm hdlém. — Le patah
du waw est dû à une cause inconnue à tous ceux de nos devanciers
dont les ouvrages nous sont parvenus. Je l'ai découverte à force
de recherches, d'études et d'efforts persévérants pour m'expliquer
€e c{ui m'était resté obscur. Je te ferai connaître cette cause à la
fin de mon traité; j'aurais craint, autrement, de rompre la suite
de mon exposition, puisqu'ici il n'en a été question qu'incidem-
i{is\L\r AT-T\k!;ir. wat-tashil. 279
j^_ji_3 nnnc*'? 'n i:n'7î^'^"i A^-i-^^ nbu^ »Sy.si ,.\ii^ nnD^ n'sîTj
*xi^ «^lil cxjsi'' nns^ N*3u' Uijs„s^î c_>l^^^ jjjî nnn::''? *i cxJiy
ol^Ji i viiJ^ JLa.^ Lvi^ (^-^^i^ (jî (j^ yX^z>\ jî^Aj^Jî j*'^Ji
i c>w_Jl_^-j l^Sîj D>Sx>* THDD^ J^-Aà (^^A.A.il c-l^i tj^ idlM^iî j-^i-
nb"?^ ^^Sd ^^'^^ ^_A_^_5 nnD^ ndc* Liû|<x_5^î ^^j.^^ e^^xs iS'pîi
L-^-A--* ^K^s^ j.j;i AAi osJî^j- annîin raz"o^ ddv n'^Sp □'•^nn
(j%--i^— 'î cx.:^' nns^ Nni:*^ U-Î5 c^:^ nriDib ^i)j^ aj iJsjCA^ n3ù^'
• D. 5, ) 1 ; N. 5, i5.
ment, vl cependant je suis trop désireux de t'être utile pour ne pas
y revenir. — Autres exemples : leschahàtdli [Gen. xix, 1 3) renferme
quatre voyelles consécutives, dont un schebâ' elpatah sous le hét, el
]e scheb(r initial qui, on le sait, est mû, de sorte que ie làméd em-
prunte sa voyelle au schîn qui le suit; dans mahàlarél{Gen. v, i â) une
des trois voyelles consécutives est encore scheba eipatah. De tels cas
sont trop fréquents en hébreu pour qu'on puisse les énumérer.
Exemples de mots renfermant une lettre géminée : silâJà [Job, xl,
2^), avec trois voyelles de suite, dont l'une est scheba ei patali ; gi-
lâlaij [Néh. xii, 36); milâlay [ibid.); jiilàlat [Zach. \i, 3); kilàlat
(Jiig. IX, 5^); jjemaschàschou [Job, v, i/j), où se suivent quatre
voyelles, dont scheha inilial, mû par un pata/j , sous le yod, scheba
et patah sous le svhiti; Idnânou (Ezéchiel, xxxi, 6), avec trois
voyelles, dont l'une esl scheba cl patah. Telle es! la pensée
:280 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
■*-LÀ.aJ) (^jw^^ i/*"n"n"î«f (J-* A-iL.^^, iJwç.A-j c^^^o c;:^<Xr>-» <Xjj» (jvXaJLI
"•jN'I ^i_j.~i l-^AwO l.Aii.ji ^-?;5^ e:>l^.i>. c:^!^" ^-TtAÎ CAX^:>.i (^j^AilLî
d'A])oû Zakariyâ dans les paroles que nous avons expliquées et
où se trouve implicitement exprime'e l'idée que les Hébreux ad-
mettent trois voyelles consécutives dans les mots qui renferment
une gutturale ou une lettre géminée, comme les exemples cités
en fournissent la preuve ^
Le point oii, à mon avis, il s'est trompé sans aucun doute, c'est
lorsqu'il nie que trois voyelles puissent être réunies dans un mot
ne renfermant ni gutturale ni lettre géminée. Or, j'ai trouvé de
nombreux mots de ce genre, où trois et même quatre voyelles
se suivent. Exemples : kiràbat (Ps. lxxiii, 28), avec trois voyelles,
dont l'une est scheha et patah sous le rêsch; ketimàrdt [Cantique,
m, 6)^, avec quatre voyelles, dont scheha Qi patah sous le mêm;
laschschafannîm [Ps. civ, 18), où l'une des trois voyelles est schebtV
ei patah sous le schîn; welischàkênay [Ps. xxxi, 12), avec quatre
voyelles, dont un scheha' initial sous le wâw, mû par un patah et un
^ Voy. Rtkmdk, p. 98. — ^ Cet exemple est mal ctioisi, car, comme la mas-
sore Tattesle, il faut 1111 ynd après le tdw (cf. Minhat Schai sur Joël, m, o ).
Partout (u'i flans ce mot le yôd maii((ue, le inp'm a ddgêsch.
i
RISÂLAÏ AT-TAKHIB WAT-TASIIIL. 281
nriD^ NDu'^ ^i^i c^^ nnD^L ^J.^ aj ijsjùc« n3*0' ^^à-* c^l^^^-^»-
Liûi*x.=.*l cjI^^ i±>>LS \\i cxiîyj id'pî:^'! m: ôUJî o.^' nnD^
1_aJI wîîDn xbi ■'ti/'pDm ••^llaJ^ c-<.^ nns^ xnî:; Uij^is^î ^^j.s>^
-"^Jî .i Li^i \ô^^^ à^^ ij>:^^^ "jnbi "):dt nnD^ ii2V^ kSy^
A.A-N»*w.^ iiJj..^.lî ô^il vilJi i4.5^«i 4^^_^ l-l^jls:- U^ c:>L^Ji
' D. 5, 1 1-12; N. 5, 17-18.
scheha ei patah sous le schîn; oukârâb [ibid. lv, 22); nidàrou [ibid.
i.xxvi, 1 2); oulàsiyyon [Ps. lxxovu, 5); routafasch [Job, xxxiii, 26);
outàboukschî [Ez. xxvi, ^i)-,ousàgor{Is. xxvi , 1 0). Beaucoup d'autres
exemples encore se trouvenl dans la langue hébraïque, etjenesais
[»as comment ils ont pu échapper à Aboû Zakariyà; moi aussi, j'ai
omis d'exprimer à ce sujet mes doutes contre lui dans le Moustalhik.
On ne saurait objecter et dire que l'arrêt^ précédant la consonne
affectée du schebâ' et du patah dans chacun de ces mots et autres
semblables produit cette vocalisation. Mais qu'importe si cet effet
est produit, oui ou non, par l'arrêt; ce qu'il suffit de lemarquer,
c'est que les voyelles se suivent et qu'Aboû Zakariyà n'a statué
aucune exception résultant de l'arrêt. Ce qui plus est, nous
(-^
s o tt placer un ivakfv ou un météi>.
282 OIUISCIILES L) IBN DJANAH.
:>_^>-^.« ^Av.À3 Ulaï^aI] \jsji j\ l^î l^rv^ i)_5 ID^JI m: (:5vj^ IDÎTD
iCÀJj^iî OJ)^^ «jsjiû «Xxj ^î tiy^J (j\ La^jÎ -Xjlx^S ij^'fJ^f <XAii=>-i3
iND ^:De;'7i f.^_5 id"? 3ipi ^5^3 idi:;d p(\--«^ id^ci ma (j^-3 ^^.^l
i«Xi5 ocx^wàJ o»«-*i3J ^^Lx^^ ci"=*' (S^ *— ^-^J^ *^^ c3^ M"*^^ '^ 3 ^*^'ê->
U^ <5^'*'^-^^ ««X-r-J J.jUii f»>^3 Uiù Ail:^ <-^j[; '*^V^ li^ O^y^^
avons renconlré des mois où la présence de i'arrét n'empêche
pas que la consonne suivante soit dépourvue de voyelle; par
exemple, yir^'at [Prov. viii, i3), mischkou {Exode, xii, 21), hirou
(I Rois, XXI, 9), etc. Cependant il n'y a pas de différence entre
mischkou et nidàrou. En outre, cet arrêt lui-même se rencontre
tout aussi bien avant la consonne vocalisée dans les mots qui ont
une gutturale ou deux lettres géminées, et y suit donc la même
règle que dans les autres mots. Ainsi tombe l'objection. On ne
peut pas non plus soutenir qu'après ces consonnes pourvues de
l'arrêt, savoir le noun do nidàrou, le mèryi de mischkou, le wàw de
oûkàrah, le lûm de welischàkênay, etc. il faille sous-entendre des
quiescentes de prolongation, puisque nulle part les lettres de pro-
longation ne sont placées après le premier radical de l'impératif,
ni après le wâw copule, ni après le Mméd préposition. En don-
nant ces explica lions, je n'ai cru révéler rien de caché ni dire
rien d'ingénieux, vu la faiblesse de l'objeclion et de son auteur;
mais j'ai voulu en parler ici, parce (jue j'ai été contredil par des
iLJt..
U.
HISÂLAT AT-TAKlUn VV VT-TASll i !.. ^283
ij.Jl 4Mi v^La-à.;^ rfc^-s^b ^"^^ U'^'^^'**' c-3>.'^^^^ ^i^^ 2;"n"n"kV
j^j.-^.j L^j c:^)^.A^ <;5vj| (^L^Jl J»A^ J, (jvXAJLi UaJ! y-«^ i?"n"n"N
^jj^x^j ^^ □^^'Pi:; Dn3"l D'^DDH J^A^ d c^l^j»- «:>^XS ^^^ ^^ ^5
k.iïl (i LX-jb ^J5jo ^' i»^ aKa» t^<xJt yDpJî 'î^'aXs JiJ^Jî ^^îl^iL
^iL-wysJt j^lj-j^Ji ^Vj^^Ji ^yiJLS ^\ Ai^h (jà*j «l^ï î^«XiûU; _^_5
personnes peu versées dans cette science. Du reste, pour être con-
séquent, il faudrait que notre adversaire supposât également des
lettres quiescentes après les consonnes pourvues (Farrêt dans les
mots renfermant une gutturale ou une lettre géminée ^
Sache, ô mon ami 2, que des gens parmi ceux qui prétendent
posséder la science du langage ne se sont pas aperçus des trois
voyelles consécutives dans les mots ne renfermant ni gutturale ni
géminée que j'ai cités comme exemples, et s'imaginent néanmoins
qu'il y a trois voyelles de suite dans des mots tels que hàkâmîni,
dehârîm, schelâlhn. Mais ils oublient la quiescente indicjuée par le
kâmés, parce qu'ils ne la voient pas fixée par l'écriture. Certes,
s'ils avaient jamais assisté à la récitation faite par un lecteur ha-
bile de l'Orient, doué par la nature d'une voix jusle et pleine, ils
auraient distingué la quiescente dans la prononciation, quand
bien même elle n'est pas apparente dans l'écriture. De même, ils
ont cru que trois voyelles se suivent clans des mots comme sche-
' Cependant la vraie explication du passage de llayyoudj c.sl donnée par
W. Mosé Makkôhèn dans ses additions, N. « , 7- 1 ft. — '^ Liltéralenicnt : Que Dieu
lasse éviler le mal et le dirifje dans la hormc voie!
28Zi OPUSCULES D'IBN DJANAH.
VM
j^.3^ jîûp yDp ^^v^ii aKa-ï (^jJî n2:Jl ^^^^ Ji*xJi ^y^^l-y^Ji <ji
i j^jI ^jlxjij ^ ]:ûp yDp_j bn; yDp (ji kAJiÀAii i ^v^^-"^ i «J j^ J^
^^^j^ i^«X^lj ^^<Xaxj ^ (^'(r'^^ 1^*Xj:*-Î (^^rs^_j (j^ W^v** i<Xi6
-?>i>lisrl^ ioiAxii^l i^A^!i)î Ks^^^hX'i\ i c:^lx>îl cjI.^?Î xx3j.ls \y}^£-
nnw*p (j>-^ i l^Xx-i jIJJsS^ <^^^y5 i (^-*^W^ (^*Xfi»»i i3-S:>5^
' D. 179, 6;N. i33, 2.
kénim, hàbérîm, sans tenir compte de la quiescenLe indiquée par
le séré. Or Aboû Zakariyâ lui-même, dans son livre sur la ponc-
tuation, dit : Le kâmés gâdol et le kàmés kàtàn [sêrê) précèdent
toujours une quiescente douce, qu'elle soit apparente dans l'écri-
ture ou non. Nos contradicteurs prétendent aussi que trois voyelles
se rencontrent dans yahbéschét, kascfischébét , dallékét, etc. Ils com-
mettent en cela une double erreur. Leur première erreur consiste
en ce qu'ils ne tiennent pas compte du dàgêsch et disent qu'il ne
provient pas de l'insertion d'une consonne sans voyelle, puisqu'on
ne trouve, ajoutent-ils, aucun exemple analogue d'une lettre in-
sérée dans ces mots pourvus du dàgêsch, car yâbèsch {haïe, xv, 6),
hikschabtî {Jér. viii, 6), wedâlekou [Obad. 18) sont sans dàgêsch.
Par ma vie, s'ils connaissaient à fond la méthode des lexico-
graphes, quand ils découpent les divers exemples et établissent
les différents paradigmes, ils sauraient que les lexicographes ont
redoublé le bêt de yabbéschêt et inséré l'un des deux bêt dans
l'autre, et qu'ils ont lait de même [)our le schîn de kaschschébéi ,
RI SALAT AT-TAkRlB WAT-TASIIU. 285
l^XS'Lw U^ ipn^j npm oi^^ ^în <^|3^ i^N^ "i^ir^ -)3i ^L^ D'pbi r.^^
A-^-X.^ ^^y-î' ^'(r'*^*T> ti^ os-A-^sixJî i-|^A^i*j i ^ii> aX^ 0^ Uj^
(^_X_a_jC L^Â.^ -«^,^ i?, (C^v ^ ^^ Lr« <\if*XÀ-« 0.:^3i^Aw I^^a^Î
n3-!2î^ n^nij^îj^ ['^l-*^^] np*?-^ rw2^^ Divp (:j-^ J^3 o>r^^l s<y^Jî>
^^ ij^ ripSi^ nî:r3^^ nnirp i iC5<xUi ^^si^^-M-.)! V)'^ npiD ^\j^ ^L^
LIaaw^ Vy^^ '•■(r'^O^-'^ Jt-lsU-* wSA*^Âj! C->l;iS®! lw^A.irVw*.J ^\j"=^^ \'J>'%J>
le Wm de daHékk, les ArV do dibber, schihher et 'ibbêd, le 2:«iî/m de
mew (£'cc/. xii, 9), le kof de hïkkêr [ib.)ei de tikhên (ib.), etc.
Souvent ces dâgèsch sont l'elTef, soit d'mi rentorcement, soit d'une
simple convention. Comment ont-ils conclu que, dans ces mots
avec dâgêsch et autres semblables, il n'y a pas de quiescente in-
sérée, de ce que, dans aucune forme, les deux lettres semblables
ne sont écrites séparément, et de ce que toute la conjugaison ne
présente de lettre insérée dans aucun de ces mots?
Y a-t-il donc une différence entre kaschschébét , yabbéscliét, dal-
lékét, et le sâdè et le rêsch dans sâra^at et sârébét, ainsi que le bét
et le rêsch dans barékét, eu égard aux quiescentes insérées dans les
trois premiers exemples? Certes, si kaschschébét, pour sa divi-
sion en syllabes, n'était pas conforme à l'exemple de tinschémét,
c'est-à-dire si l'un et l'autre n'étaient pas composés de trois par-
ties, que les ashâb an-nasb^ nomment des coupes et que les Arabes
' Nous n'avons trouvé nulle part ce terme. D'après un passage, tiré de la Rhé-
torique de Mosé ben Ezra, il serait Téquivaient de q û/oIj*JÎ. Voici ce passage :
1\ J^^^l^f^ «JjLjLiî (J^;vj^J^^^ ^^^ J^; ^[j'^^lj ^^U^V|^ (jîy^[^
«Mais lorsque pendant la captivih' on s'appliquait à composer des pièces devers
i8(î ()FlfS(UILKS D'IBN DJANAH.
")Dw J^-A.^ i i^AA^il JljM^i c:^!-*^!* <Xjt^ i^ÀA^J! 0.^3^*wwii ^^^b ^
cjj.AàJi îjs-iû c:>UU *Xx^ iiÂAJj.A^ (j-^sUaw Uiaji ^^^^j ")3D^ "Î3N_5
Js^^! ^i I^jÎ Jj^j&i^ liû^^i^^ "îSiVj "iSD^ "iDu' ^AiCiJi JUi^î (j^
np'?"^ nu'3^^ nnc'p JI-a-.,« ,^ <x_jj^.^.x.ii np"i3^ nsn^i^ n:?*)!? i
iCSf^X-Â.^ Ut^ (J^ y^'^^^ ^"^ C^^ -xàaJ j.A*Ji /j..^5^^^! ^jw« ( Y^*.^
appellent des cordes K alors il ne faudrait pas, en lace du noun sans
voyelle de tinschémét, une quiescente insérée dans le schîn de kasch-
schébét. Je m'explique plus clairement : d'abord, de même qu'on
ajoute des quiescentes douces après les premiers radicaux des
verbes dans leur forme légère, comme schùmar, âbad, schâhar, de
même on ajoute, en les insérant, des quiescentes qui ne sont
pas douces, après les premiers radicaux de ces mêmes verbes dans
leur forme lourde, comme schimmêr, schibbér, ibbêd. Ensuite la
forme primitive de sàra^at, sârébét, barékét exigerait un dâgésch,
d'après l'exemple de kaschschébét , etc.; mais, comme le rcsch n'ad-
met pas le dâgêsch,def^ quiescentes douces ont remplacé les quies-
centes non douces qui devaient être insérées dans les rêsch. La
même chose arrive pour les lellres déterminantes, lorsqu'elles
précèdent des gutturales : les quiescentes douces sont substituées
aux quiescentes non douces, qui seraient insérées dans les lettres
«et à y ot)server la mesure. !a rime, les cordes el les pieux, ces derniers nom-
wmés par les tonions coupes [rofiai] el pieds, etc. 55 Voyez aussi Scliiaparelii ,
VocabuUsta in arabica (Firenze, 1 87 i), p. rtSo, !- !u
' S. de Sacy, Gr. ar. 11. 619.
HISÂLAT AT-TAKIMIi VVAT-TASHIL. 287
suivantes, si elles n'étaienl pas des gutturales, (^est un fait cons-
tant et démontré pour les hommes intelligents, que toute lettre
avec dngêsch est à la place de deux lettres. Si nos adversaires per-
sistent dans leur opinion, il n'y a de recours qu'en Dieu contre
leur ignorance. La thèse que je viens de poser, que toute lettre
avec dagésch est à la place de deux lettres, est confirmée par la lec-
ture avec une motion de tout scheha placé sous une lettre ayant
dàgêsch , comme dahbàrou ( Genèse , l , U), gaddàlou ( Psaumes , xxxiv,
U), etc., de même qu'on a l'habitude de prononcer avec une mo-
tion le second de deux scheha qui se rencontrent, comme cela
est noté dans le Livre des sons et dans d'autres ouvrages. Aussi
est-il attesté que le bêt de dahhnrov renferme une lettre sans voyelle
qui, pour cette raison, est affeclée d'un fatah à côté du schebâ\
comme le tâw de yittànon (Exnde. \\\, i3, et passim) et le ddlét
lU^ yiddàbénnnu {ibid. xxv, si), où y)ersonne ne met en doute qi^il
v ait une quiescente insérée, représentant le premier radical dii
verbe. On dira peut-être : Si toute lettre avec dâgesch est à là
place de deux lettres don( la première est sans voyelle, comment
288 OPUSCULES WIW^ DJANAH.
(ja^ J.aaS jUJ^_5 yD2 "ix'^Di njc;^ n^i"' pnDD .-n:?3 nnn d^-i7K
V^^^-aâJ! o<-i^! ^i ^ J.^J<xJ!_5 D^inn mirr ^d intr^ nsi^ JX«
* D, 8, 9 2 et SLiiv.; N. 8. 27 d suiv.
expliquer que des mots commencent par une lettre ayant dâgésch,
comme berê'scMt [Gen. i, 1); gad de lou [Psaumes, xxxiv, A); dor
(ïbid. cxLY, /i), etc. puisque Aboû Zakariyâ soutient que les Hé-
breux ne commencent aucun mot par une lettre sans voyelle?
Nous répondrons que de tels dâgésch sont seulement regardés
comme des dâgésch légers; aussi ne croit-on pas qu'ils renferment
une lettre sans voyelle insérée; le véritable dâgésch est celui de
yedabbér, yeschabhér, etc. C'est ce qu'Aboû Zakariyâ a éclairci en
tête de la première section de son Livre sur les lettres douces, 011
il est dit : Les lettres bét, gmél, dâlét, kaf, pé, tuvo admettent en
hébreu deux prononciations : l'une légère (6/<, gh ,dh, etc.)-, l'autre
lourde [b, g, d). Cette dernière, à son tour, peut être de deux
espèces : espèce légère dans beré\schit, téhât [Prov. xvii, 10),
yirbéh, yischgéh, bâtékâ [Exode, x, 9); espèce complètement lourde
dans yedabbér, yeschabbér, habbattîm [Ez. xlv, 1 d). La preuve que le
dâgésch lourd dans bâtékâ est de l'espèce légère est fournie par le
insÀLAT AT-TAKHIH W AT-TASII II,. iW
>*"n"n"N* o^->-î y<a_x_j J^A.i (^J ^^sUw (_^<i Î__^AA.5 ^Aj <Xi ^711;
ô^j^^— =»► c-jLjc-j (^,-« <i^^^ A]Ui! jiX^ tj ji jUii Iaïî.)) ^^^^ c^^i^
^^ Jt? i>! J^ii^ (^^^ <-^^j-=^ -*^i*XJCji i^xs^j'j j^*xii c_?UJ! »i (ijOo^
^^ iâ-i-^i li l^J (J>^-r> ^-^ <j-=^ 4^^* C^^-J' ^J^ ClTï^^ ^^^^*"
3-ri> n'^i^D"^ i /o-^"^^ (ij-* j^aJ\ ^^_^i^^ A^itlj □'•D'pt: ni?D^*3i <x^L
(^4^^ i£j"**^^3 (:J^■^■5i^ -^W'^ (j>j (^<^-J^ (j:-^^ ^^3 1-(mJij J^jyx^ ^ï
■ n. l8i, 19;N. V, G. —2 D. 7. !•; \. 6, ".9.
/rames qui le précède. Sache que ie patah précède souvent une
quiescente douce devant les gutturales qui suivent les lettres de
la détermination, comme aussi dans d'autres exemples tels que
scha^ar, nahal, etc. ainsi qu'Aboû Zakariyâ Ta expliqué dans son
Livre sur la ponctuation.
Telle est également l'opinion qu'Aboû Zakariyâ a voulu expri-
mer, entre autres, dans l'introduction à la première section de
son Livre sur les lettres faibles, puisqu'il dit dans le chapitre inti-
tulé : Origine des lettres douces et des lettres de prolongation :
ffLes lettres douces s'adoucissent quelquefois au point de dispa-
raître, sans rester le moins du monde sensibles dans l'expression,
excepté par le son de la voyelle précédente, damma, fatlia, ou
ime quelconque des sept voyelles. ^^
La seconde erreur de nos adversaires, c'est qu'ils ne se sont
pas aperçus de la quiescente douce qui est enire ie hêt et le scMn
de yahhéschét. Par ma vie, cetle fois ils sont excusables, car, lors-
qu'on s'est trompé pour ce (fui saute aux veux, on a d'autant plus
M)
290 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
i>^*k_^ j^ (^-i *XJj y-)N' ^jj <^ D^ ^iS> t5*xJ^ J^^^ -^4^ o*X£^
ji ^ ^xL *X«> ^i Jli ^"T'K ^^_5 c^aX-S ù^l\^ (^)^\ o^^;-»- j^ J*^
1 D. l83; N. V, 7.— 2 I). 6, l;^; N. (), l(i.
le droit de se tromper pour ce (pii est moins visible. Ces gens
n'ont pas remarqué la quiescente douce de debârîm, hahèrîm et
autres semblables, bien qu'elle soit indiquée par le kâmés et le
sêrè; ils n'ont pas non plus reconnu la lettre quiescente insérée
dans le hêt de yabhéschét. Donc, leur reprocber de n'avoir pas vu
la quiescente qui est entre le hêt et le schîn de yabhéschét, ce serait
leur faire injustice. En effet, il faudrait sous le bét un sêrê h cause
de la quiescente douce qui suit; le ségol du hêt est une irrégula-
rité qui se trouve dans ce mot et dans tous ceux de même forme ,
comme dans érés et la plupart des mots semblables, le premier
radical a reçu un ségôl à la place d'un sêré. Pour la prosodie, si
l'on retrancbe d'abord la syllabe initiale yah, ce qui reste de yab-
héschét a la même mesure que érés. Aboû Zakariya a mentionné
l'irrégularité des mots tels que érés et autres analogues dans son
Livre sur la ponctuation.
Aboû Zakariya. — Les lettres douces et de prolongation sont
au nombre de trois : àlcj] ivâ'w, yod.
insiLAT AT-rAkiiir, wat-tasiiil. i>î)i
^ji) ^^^ l^*^ wStXj yl jj^i Ojr-s*-^ <NaAaJ! »<Xiû ^ c*-*^^-^^ ijs-iû
DDn^ im_5 -iDK^ -iDcr i ^Ji ^..^ji^^f ii J^A^j^ -niy^ •lû'''7D l»^
• D. 7, 5 cl suiv. ; N. 6, 3A; 7,'i-2. — - Ajouté d'après l'original arabe de
Hayyoudj. — ^ D. 7, 7 el sniv. ; N. 7, 16 et suiv.
Commentaire. — On a reproche celte phrase à Aboû Zakariyâ, en
lui attribuant l'opinion que le /le n'est pas une des lettres douces,
puisqu'il s'est borné à mentionner Vâléf, le yod et le wàw. Cepen-
dant, il s'est borné dans le passage cité à ces trois lettres parce
qu'elles participent de la douceur et de la prolongation, tandis que
le hê, tout en étant une lettre douce, ne sert jamais à la prolon-
gation; aussi ne l'a-t-il pas mentionné. Si on objecte que le hè
est employé quelquefois pour la prolongation, parce qu'il est
ajouté à la fin des verbes et des noms, c'est une fausse objection,
car on n'appelle lettre de prolongation que les lettres ajoutées au
milieu et non à la fin des mots. Aussi Aboû Zakariyâ, dans l'in-
troduction à cette première section, a-t-il donné comme exemples
le wâw de gibbor, schikkor, le yod de pâlît et sârîd, et les quies-
centes renfermées dans schmnar, âmar, etc. sans dire que le hé de
élekâh [Jér. v, 5), méredâli {Gen. slvi, 'à) serve à la [)rolongatiori.
Abou Zakariyâ. — On écrit souveni un hè à la place d'unt'
^92 OPUSCULES I)'IB.\ DJAXAH.
(jî <K.^^( j^J (^s>^ l<Xr^ wdJi> ^a5^ 4XAi ^U^wVi_5 -'^À^CJi ^iwi_ji
^^ 1^^^ A-À.^ fV"-^^ J_^-itîi \ùs.£> J. jl (i^ l-*^:?! (j-*^ ^^ y^^ J^
l.^^^.i Iv ^jl^ !i>i '^kx)^\ otJ^l ^^ iCÀA>Ji U^J1_5 ^^yi\ !«XJ6^^ ti
^..o)^ dX.Ji> vi^j CiJV'*'* "J'^ A^J^ wj«Xj^ AAaaJ») (j^ «XÀf AÂi^ v_ÀwCa-<
t-^-^-jcÀMjJi J.A.J O^ii vii.Ji> j, c_jl^Aw*i(l ^j^ jj:$kj ^^ d)-x.«rw j^l^ ti5
' Le ms. porte c■)rb^l.
lettre douce, particulièrement à Li fin des mots et des noms. Les
cas où le hê est écrit pour IVÎ/e/doux, à la fin des mots et des noms,
sont tellement fréquents que, où Lun s'imagine que IVJ/p/ doux est
radical, l'autre prétend que le hè doux fait partie de la racine.
Commentaire. — Ici encore on a critiqué Aboû Zakariyâ, et on
a conclu de ce passage et d'un autre où il dit : ^Le hê doux est
au fond un Méf àoiw^ lorsqu'il est précédé d'un kûmés^ri qu'Aboû
Zakariyâ ne regarde pas le hè comme une lettre douce, et qu'à
ses yeux, dans hânah. V/.sr/A, elc. le /?/' remplace un Méf, comme
celui de karn' et bnra\ Par ma vie, hieii loin que cette conclu-
sion découle de ses paroles et doive lui êire attribuée, elle doit
élre repoussée par quiconque lui fait justice e( réfléchit sur son
langage. Je vais te l'expliquer; écoute-moi et prête une oreille at-
tentive, et ne te plains pas si je m'étends sur ce sujet, car on est
souvent induit en erreur, et grand est le dommage qui en résulte.
RISÀLAT AT-TAKHIH WAT-TASHiL. :>93
iVnp ^J^ cKavo 5cXà^ l^jlj v^ii (jl^^ '.^^mS %s^^ I^jL ti^ nxij
^i J^^>-^ ^j^aJ Aji Jyij _j,iî>_5 dlJi> vXjj.j oiaS^ W:''^3 NÎJD^j N")3^
i a^aJ Liî» i^i J^j»j yi^i».ii_5 >!iii j».-o^i »i -kÀA- otJi i^ji J^jij
HDinD niiDn n'pnx n'pD J^a..« i ^a^àJI ^i^ ^.ks^^ i <^a53 ^l^Ji
^^ ^.^i l^Ji (jl Ui>i nn^j: n?î!/"i: n*"? Dni» npDir idn'?
1). i3, 8; N. M, -i-j.
Par les mots : Oh écrit souvent un /<e, etc. Aboû Zakariyà n'a
certes pas voulu dire que le hè de bànâli, \Uâh, etc. est écrit à la
place d'un âléf, comme ïâléf de kâra, hàr(}\ etc. Car aurait- ii
ajouté : Q\x l'un s'imagine que IVl/e/' doux est radical, etc. et re-
connu par là que, dans certains exemples, le hè est une lettre
douce, et qu'il fait donc partie des lettres douces? Au contraire,
par les mots : On écrit souvent un hè, etc. Aboû Zakariyà a fait
entendre ce qu'il a exposé dans le chapitre intitulé : Des lettres
éhéœî exprimées, où il dit : ff Le hè remplace le iv(\w du suffixe dans
koîiUdh ( II Sam. 11,9), âhôloh ( Gen, ix , 2 1 ) , hàmonoh [Ez. xxxi ,18),
betokôh [ïb. xlviii, 21), wehizhîroh (U Rois, vi, 10), et aussi le
wâw du pluriel dans schouppekouh (Ps. Lxxni, 2), schamèmouh[Ez.
XXXV, 12), noschdbouh (Jér. xxn , 6) , nissàtouh (ibid. 11 , 1 5 ). -^ Aboû
Zakariyà nous apprend ainsi (|ur le hè peni élre mis au lieu du
29Zt OPUSCULES D'IBN DJANAH.
Iw^Ji i^xS^j *x.ï^ t-^UJ! î*Xiû ^^ [j^p] Jli^ (^j o;.=>* t^ <s-^\ ^i^i
^is- l<x> dlJis j.a5"*ka5 i^Uw^M^ ^'^ÀsCJl ^ô..îjî i iiÂA>!i v_àJ^I
cjL ii jî »^5i> u (^ ^^^^.^ ^^ piiîi r^3 ND'n^ ^^ajU5^ pI^j^
np oi.iL t^x5^j ^ ub t^*^^* ^-*^^ 5^-^ J-aU^ kil i ''"T'n"N (j^
' D. i3, 7; N. 11, ao. — ^' D. 1:2, -2; N. 10, :53.
w^/w, qui est une lettre douce. Notre auteur ajoute dans le même
chapitre : r Le hè est c|uelfjuefois substitué au wàw dans hànoh
(I Rois ^ VI II, i3), raoh {Ex. m, 7), schâtoh [Jér. xlix, 12), *^«5o/^
(Prov. XXIII, 5). 11 Nous apprenons donc qu'ici encore le hé est
mis à la place d'un wàw doux, qui est le troisième radical du
verbe, et ce troisième radical n'est un wâw qu'à cause du holem
qui le précède. J'y reviendrai plus longuement après avoir traité
la question que j'ai abordée. C'est donc là le sens de la phrase :
ffOn écrit souvent un hé,r) etc. Quant à l'autre phrase : ^Les
cas où le hé est écrit pour l'a/e/" doux,ii etc. elle se rapporte à
la double orthographe de âna [Ps. cxviii, 2 5), yerouscha (II Rois,
XV, 33) , avec Méf ou hé, comme Aboû Zakariyâ le rappelle dans le
chapitre des lettres éhéwî exprimées. Je considère de même,
bien qu'ils ne soient jamais écrits avec âléf, màh et autres mots
RISALAT AT-TAKIUH WAT-TASIliL ^295
^\ i!..AXAs\ ^i lyJl ^\ <^ Ia) J.J:> ^ U Sj-A^^ blID yDpJ ;s*xJl
^) U aXJL^ <JÎ^ i*X.iû <jlj v-xJ^l lâÂASI isl <xàJ otii ^i^-« owaa.S'
Jyij^ ''^■îî c:jÎ^^ (J-* Aji ikxd ijà.Xi J^Aj ^i Jj. *!.;=»- wAXÀ Jlxiv^l (j^
HjD (J-* J^.Aji.A.>M>*-ii ^î tilJi^ -^'V^^ «-^i^ji» OUj.-»AxJ »,^\J^ Ul)^\
n!:d (jw, J..AjLA.^.ii^ J^l\ (jv-s: o»>^" '?3Dj hn")^ n:p'' ni^"» ^L^
Lr« %nVi?D (jli t-k^i^ J^xÀii (jv^ t^j^ '?'n; v^P^ î<"'P"' ^'<^^"' ^'^^^
nnb:?D^ ^fT'jp "•iT'îri? M^^n JIa-« ^^ iLÂ-J ^L L<-Ji ^jij ajL^ n:3
(ji *X-d-ii (j^^.i Aji (^ Aj J*Xa^j U i*X^à \niXnp_5 "TXÎJD JIa^
semblables qui ont un hâmés gâdol, sans que rien indique que
le hé y soit radical ou remplace un âléf doux, puisqu'on prononce
un âléf. C'est à de tels exemples et à d'autres dont on ignore 1 éty-
mologie qu Aboû Zakariyà se réfère, en disant : rOù l'un s'ima-
gine,^ etc. Car, pour les verbes dont on connaît l'étymologie et
la conjugaison, il est impossible que les uns les rangent parmi
les racines avec hé et les autres parmi les racines avec âléf, et que
les uns et les autres veuillent avoir raison, puisque ces deux espèces
de racines diffèrent dans la conjugaison : ainsi, le futur des verbes
comme bànâh est yibnéh, avec un ségol sous le deuxième radical,
tandis que celui des verbes comme mâsa est yimsa avec hâmés
sous le deuxième radical ; la première personne du singulier du
parfait de hânâh se foime en changeant le hé en yod doux, comme
bânîtî; celle de mâsâ\ en maintenant le troisième radical sans
aucun changement, comme mâ.sâ'tt. C'est ce qui le démontre l'im-
:2% OPUSCULES DIHN DJAÎNAH.
Lv lia-!s^» «^r^j-r? '^3 k^iAi?'-') ^î, i^ÀAJ i^il l^JI AjIj^ HjD "-^ (i J^-*r?
^j.^ c-jL li .^i_^_'i (_jv.-A!5 o^-=*-î e»-* 2i^Â-s- -«'l^jî (jî ti jî (j-« ^^^
bî Iâ.AJ!l i l^iùji Ijfij J^^^î »S '^J^î J.AS. lw^jî_5 (jvWi <^3J^
«:>U tj^^ j.*ÀJi -^ Iv^l n'^n n'ù*i' n:p n:3 cXa^ (^ ci).^ ^y**^
j*:ii '^•fr--i (j5 U-|-.it> i^A.i ^n^"'7n M^e^i? M-'ap ^rriin \^\xi l-^Uï U
' 1). 1 1 , 1 1 ; N. 1 0 , 90. — - I). ()9 , 2 ; N. 58 , 11.
possibilité de soutenir que ie hê de bânâh soit pour «/e/'doux ra-
dical. Et on voit encore plus clairement qu'Aboû Zakariyâ, comme
nous l'avons exposé plus haut, met le hê au nombre des lettres
douces, lorsqu'il dit, dans le chapitre des lettres éhéwî expri-
mées : fc La prononciation de Wiléf et du hê doux en hébreu est
identique, sans qu'il y ait la moindre différence, et cela surtout
à la fin des mots et des noms, lorsque ces lettres sont précédées
d'un liâmes. V II a donc affirmé nettement que le hê fait partie
des lettres douces, c{u'il ne se confond pas avec un a/^ radical ,
et qu'il ne concorde avec lui dans la prononciation qu'après un
kdmés. Aboù Zakariyâ dit encore au commencement de la troisième
section : fcDans les verbes comme bânâh, hânâh, dont le troisième
radical est une lettre douce, le hê est troisième radical, et les
Hébreux, à la première personne du sinj^ulier du parfait, chan-
o^ent ie hê en yod quiescent précédé d'un hirék, et disent bânilî,
kânitî.r, Le hè peut donc être troisième radical. Aboû Zakariyâ
RISAlAT AT-TAKKin WAT-TASll i[.. ii97
Là^ Uaji (jv^ ^l^p ^r^r ""nD ""UD «y£>Uô L J^xAii ^ l-^j^Xjij^
nni3 ni3 cj-* î^iLi-i b L^^à^ Î^J*Xji /o.>^àw 1-*^.*^ *!^î i^^-k^^j
^5*xJl (jv>!i ^^^s\^l\ (j^ a]<Xa^ lx)î nriNn nx") cj-«_j n^as J^o^î^
y5 bJl^ UJ5 (jvj ^J^:i\^\ d:? ^*^n"i iSn*»"! nnx v'^ ^ ^.^"^ ^^^^
' D. ()(), 7; N. 58, -io. — - L). K.i, 3; N. 62, 5. ~ •• N. 69, -io. D. es»
incomplet, mais N. aussi n'a pas les mois : j2.iJ- ^ï L^Jf jj^^ ^i(>A/o.
ajoute : crLe participe actif est bànéli, konéh, dont le troisième ra-
dical est un hê, qui est clian(}é au participe passif eu yod pro-
noncé, comme bânouy, pâdouy.-n Là aussi le hê est évidemment
troisième radical. Une autre preuve que le hê, aux yeux d'Aboû
Zakariyà, est dans ces verbes une lettre radicale et non pas une
permutation de Vàlêf, cest qu il dit au sujet de ces verbes : fcDans
le parfait, à la troisième personne du féminin singulier, le troi-
sième radical ne tombe pas, mais est remplacé par un tâw; on dit
de bânâh bânetâh pour bâueyâh, de râWh râ'âtâh, où le tâw tient
lieu de la quiescente douce qui est troisième radical. 77 Ne sais-tu
pas que le Uîw peut remplacer le hê, mais non YcUéf? Ce qui peut
encore servir à démontrer que le hê occupe, pour Ab )ii Zakariyà,
une place à part parmi les lettres douces, ce sont les passages
suivants : 1° Racine àlâh : ce Dans ivayyêtê' (Deutéronome, xxxiii,
31), la quiescente entre le yod et le tâw est le premier radical, et
Vâléf \e troisième, à la place d'un hê exprimé. r) Or, si le hê de
298 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
A-ji ND"»! OtJî 3, JU3 oUi (j^ ii]*XA^ «iXÀ^ *^<yjl^^ nap^ .1:3 l^
i:? v\2ii 2VD i*^Dn^ mi ^KDT riiXT iiX3i n""? iNDi yDH 'm la^m^ij^D
^Js«i^ A.A.3 ^Ji)î ^1 J.Ai ^î i)| oLÎ.yî ci>i^i> (jo yiwi J^^li NDT
^U^\ Cji^i (j^ !^\.«<o) jLo (Jy-S^ \^X^ ^J^^ ^-•.XJC.wî^ l-rji (jw«
ci^i^i) (j-« irm:u*D ndid (ji c:a.)>j» UÎ^j vW^ Î*>^^ i JIj /o-j l^^A^
Ojj^J^iî ^=^Sf^'^ i^ '?:1Dj iVDID JUi l^Ji c:>î^i> ,j^ CJ^^^ ''^^ Oii^l
'j^DD ^sn nnn v'^ ^^ *l^-^ ^*^-^ J<.a-^^ otJ^I^A^ cj^-MI o^-^i
^ N. 78, 1 ; l'article manque chez D. — - N. 70, 9. — ^ N. 76, 1.
/>rtwà/t et de hanàh était, à ses yeux, permulé d'un âléf, il aurait
dit, au sujet de YAléf de wayète , que le mot a repris sa forme
primitive, el il n'aurait pas dit qu'il est permuté d'un hê. 2" Ra-
cine dàkâh : Après avoir mentionné yidkéh [Ps. x, 10), iDenidkéh
{ib. Li, 19), dikkîtânou (ib. xliv, 20), il ajoute : crMais medoukka
(Is. Lin, 5), dakke'6 [ib. 10), doukke^ou (Jér. xliv, 10), dakke'ê (Ps.
XXXIV, 19), dakka [ib. xc, 3), appartiennent à une autre racine, à
moins qu'on ne soutienne que Vàléfy est à la place du hê, et que,
par suite de son emploi fréquent, il est devenu radical. •j^ Ne vois-
tu pas que, dans ce verbe, Aboû Zakariyâ prend le hê pour une
lettre radicale, à laquelle Vâléf se substitue? 3° Même racine : rr J'ai
atïirmé que medoukk(V a un r//e/'radical , parce que , avec hê, on dirait
régulièrement medoukké\ quand même ce serait écrit avec âléf.^^
Il n'y a pas de preuve plus forte que celle-ci. li° Racine hàbcîh.
RISAlAT AT-TAKHin WAT-TASHIL. :299
xinn"»"! XDn: i\in r\2n ^ax^^nn m^ ^!:d (ji Jii?^ iî:/' ^v^n dut i?j-)
I4JÎ ij^ c>.J*x-)i ^J^)i ^Ji^ J<-io^l ivXiû (j^ DWDnDn bDiD mxn
L^.A-fc ^Xiwî::» o«.i^î^ ^A^t l^ii J.*> ^A3 I4J Jl^xAAw:iil <^^^^
nb"iT riN^^D yiNm hiûiD a^Du; ix'^d qd^'?:? p ^r Jli> cj-* ^-^•^^^
^:dd i^Dni N'^jDn x"? |N!î nN^DDD jX!: n^dod 11: dn'^d n^i: ^jin
cji^i (ijv-j^ oLJ^Î cyiji> (^J J^AAÀi \^^\ <^\^i> w^iû«X^ Î4Xiû^
• D. 117, i5; N. 8d, 3i. — 2 D. 1 19 , 28; N. 84 , 8.
U cite d'abord hâbî (Is. xxvi, 20), hébyon (Hab. m, 4); puis il
dit : rfA la même racine appartiennent héhbfânî (Is. xlix , 2),
nehba (I Sam. x, 2'.^), wayyithabbê'' [Genèse, m, 8), hammahâbo'îm
([ iS«m. XXIII, 28); seulement, Yâléf a été substitué au hê et est
devenu d'un usage fréquent. i^ 11 a fait du hé la lettre primitive , qu'a
remplacée un âléf. 5° Racine kâlâh : frDans le troisième sens, cette
racine se présente sous deux formes, avec hê et dléf, parce que
ces deux lettres peuvent permuter entre elles, comme je te l'ai
enseigné; on rencontre cette racine avec hê dans kàlîti (Ps. cxix,
101), kelîtinî (1 Sam. xxv, 33), yikléh [Gen. xxiii, 6), et peut-être
aussi dans kâlou (I Sam. vi, 10), et on la renconîre avec âléf
dans kâle'ou [Hagg. i , 10), kâle'àh (ibid.) , kelaém [Nomh. xi, 28) ,
mimmiklâ [Habakouk, m, 17), mimmikle^ôt [Ps. lxxvhi, 70), tiklâ'
(ibid. XL, 12).'' Aboû Zakariyà distingue donc encore les racines
avec âléf de celles avec hê. 6" Racine mâlâh : rcElle est employée
avec âléf et avec hê; le plus rarement avec hê, comme dans ma-
300 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
ocj^-^j^ i?^D^ rc: n*^x n'îî:^:'' xier: "{ni? i^wb aw: □nD'7D nx
t-»;5\^.ji J..AÙ ^;^LxJî iCxMî ^^^ 5l_^-*w JUj «y^ [ «jHV^] j^.^ ^ U
rn:^ ibi: i î^i,? i'"?^^ rT» ^l»^ ^dk^^ idn*"» d ^^\^ h^a idn ^^i
AÀJsWi ^\^^^ 2rC!^^ Dlp^ i î^î^ 3ir^ Dp »i (^*>Jî (:5vWi ^j-^sUJlj
' D. i3a, (j; \. 93, 10. ~- - D. 12/», 1; N. 87, i3. — ^ D. 10, a3;
N. 10,3. — '* Ajouté d'après les mss. de Hayyoudj.
r
lou [Ezéchiel, xwiii, 16); le plus souvent avec âléf, comme dans
mâle' (Deutéronome, xxxiii, 23), mâle'ou (haïe, xxi, 3).w II a de
nouveau mis d'un côté le hé, et de Tautre Y àléf comme radical.
Aboû Zakariyà a fait le même raisonnement pour hâta et kâi'â\
7° Racine nâsâ' : ^r Cette racine se conjugue aussi de deux ma-
nières : avec hé dans wenâsou (Ez. xxxix, 26), nâsou (Ps. cxxxix,
ao), nâso' yinnâsou (Jér. x, 5), nesomj (Ps. xxxu, 1); avec âléf
dans nâsâ'tî, éssâ\ wayyissâ\ nesâ' (Ps. \ , 1 9). n II y a de nombreux
exemples semblables dans le Livre des lettres douces, mais il ne
m'est pas loisible de les énumérer tous. Aboû Zakariyâ a dit dans
le chapitre des lettres éhéwî prononce'es : rr L'orthographe est inva-
riable, parce que c'est l'usage commun, lorsque ïâléfde âmar et
de âhal se change en wâw dans yô'mar et yohal, le yod de yâda'^
et yâlad en wâw dans noda"^ et nolad, la quiescente douce ren-
fermée dans kâm et schâb en wâw dans yâkoum et yâschoub, le hé
HISALAT AT-TAkRlB VVAT-TASHÎL. :i01
^ <->».3K 45JI ^i_^Ji 4^*1 Di:;^ Dp ^\^^ ^T» L^ ^dn olIî ^^ ^^>^jî
^ Jlï 1^ k-il ^ l-iû ^^ ^Jl nx-)^ ntyr 3, c^-lî i^^5 ^:iil3 J^jij
^^—«û^ ^^-Jj^ Là..ajLJ ,i (jjv*^^ '-^^.,^=*"5 laAJiÂAJI tt, <îoU.^ ^ A3^i *]
^^^ »*X-jLfc ^L^.J5 U-?^^ 'ff*'^^ ^'*"* ^*^-^^ WL» ^^-? ^'-^^^^ v^J^Î
(^.A!l cj>>">-i ^^
' Il y a ici nno lacune; aussi n'avons-nous pas traduit ces cinq mots. Il se
trouvait peut-être ceci : Bien qu'il ail été dit que la ([uiescente douce renfermée
dans hâm était un âléj. En efTet, Hayyoudj cite ailleurs of^p) (Oaée, x, 1^). —
- D. 1 1, /i ; N. 1 0 , 1 3. — ' !,e texte arabe de Hayyoudj porte : crH ^ [su]
ZyA^ '.^ 5 (j(>J[. --'' D. 179, 19; N. i^a, 10,
doux de ^âsâh et raàh en yod dans ^âsîsî et ra^'etz. 7? I] a donc parlé
de toutes les quatre lettres douces, savoir Vâléf de âkaï, le yod
de yâda", le wâw de Mm etschâb, c'est-à-dire le wâw qui se trou-
vait dans l'origine entre le kof et le mêm, . . .et \e hê doux qui est
dans '^âsâh. Si, pour Aboû Zakariyâ, ce dernier hê était écrit pour
un âléf, il n aurait pas manqué de dire : Vâléf doux dans "âsâh et
raâh, pour lequel on écrit un hé, aussi bien qu'il dit plus loin :
ff Le wâw de rô'sch, pour lequel on a écrit un âléf, se change en âléf
doux dans râ'schîm.y> Ce qui dégage définitivement Aboû Zakariyâ
de tout soupçon, en dehors de ioul ce que je viens de mention-
ner, ce sont ses paroles dans son Livre de la [)onctualion : rrLes
lettres douces, dans notre langue, sont au nomf)re de quatre :
âléf, wâw, yod et hé.^ Il déclare donc nettement qu'à ses yeux le
hé fait partie des lettres douces.
302 OPUSCULES D'IBiN DJANAH.
"l'PN "l*?!") I4.il (:5>^J -«^^-> *>^i "j^"^ ^-J4;-^J' u^ ^"^^ (J^-? ^l*>^-^j^*^
UiJ^\ ^xj \2h^ -]"^N i <^*xJi (^1 ^^^l-«^Ji ^ji ^î IDb^ 1%-i -|D:/»
"jDr "î'7N "fjn (j^SIj ^Î (:J-^ *>-* ^j^ JyiÀi "|S"i i l^ii _^^ ^^Jl^
iLxJ!î f-^îî^ (i .Vjia-*^ ^-^î^l o-'^-^iî ^^-f^-*"* (i^ j^^ '^^ dla^Aol
Abou Zakariyâ. — Seulement le Ae n'est jamais doux ni faible
dans la conjugaison des verbes, comme le sont Vâléf, le wâw et
le ijôd.
Commentaire. — Aboû Zakariyâ veut dire que le hê n'est jamais
doux au commencement ni au milieu des verbes \ comme le sont
Vâléf, le wâw et le yod. Cela est prouve par ce qu'il dit ensuite :
ffSi l'on objecte que hâlak se conjugue en faisant du hê une lettre
douce dans êlêk {Juges, iv, 9), yélekou [Jér. xxxvii, 9), c'est-à-dire
que la quiescente douce contenue dans ces deux mots après Vâléf
et le yod est le hê du mot hâlâk, dont ils sont accompagnés, nous
répondrons qu'il y a peut-être là deux racines, hâlak racine de
hâlôk, et yâlak racine de êlêk, yêlekou, et qu'on se sert des deux ra-
cines, parce qu elles se ressemblent et qu'en même temps leur sens
est identique. •w Cette observation, 0 mon ami, repose sur un rai-
sonnement sain et est généralement appliquée dans toute la langue.
* Dans N., cette observation, faite également par I^ Mosé ïia]<kôtièn, n'est pas
(lélacliée du corps «le l'oiivra^je de HayYO'idj.
lUSÀLAT \T-T\KlUli W AT-TASIIIL. 'M):\
jl :>\j\ LjCÎ^ iU^Jî! otJ^i ^ iCÀA>îi l^î (jî ^i^iJ (^AJi 0;-=»-i cj-*
Ià_iJîl i V'V'n"x (j^ <-^lj i <^-«-i^ ^*>^-6-î »j^^ ^^^ <iû cK^-î^-îî^
' D. 10, (i; N. 9 , î^. — - I). 1 1, 1 1 ; \. 1 () , r^f). — ^ Ce passage est corrigé
d'après l'arabe de Hayyoudj.
Abou Zakariya. — Le hê doux est râléf doux, quand le hê doux
est précédé d'un kâmés.
Commentaire. — On s'est attaché également à ce paragraphe
pour en conclure qu'Aboû Zakariya ne met pas le hê au nombre
des lettres douces. Cependant Aboû Zakariya a seulement voulu
dire que le hê doux est Yâïéf doux pour la prononciation et non
au point de vue de la racine. Une preuve de cela, c'est qu'il fait
une telle observation dans le chapitre des lettres éhéwî pronon-
cées, et une autre preuve, ce sont les mots suivants qui se
trouvent dans le chapitre des lettres éhéwî exprimées : rrLa pro-
nonciation de Vàkf et du hê doux en hébreu est identique, sans
qu'il y ait la moindre différence, et cela surtout à la fin des mots
et des noms, lorsque ces lettres sont précédées d'un kâmés. Aussi
écrit-on âléf, où la forme usitée serait hê, par exemple weschinna
(II Rois, XXV, 99), où l'on devrait écrire un hê, puisqu'il est de
la même racine que meschannéh [Job, xiv, 20).^-'
30/1 OPtfSClLKS J)•|H^ 1).IANAH.
a3*X>uO bOj<Xxail ^l> *Xj>^ (JsMi <-^>)-*^ c_?Ia5^(j-« iCiJUJî ^iU^i
lil ^i_^i3 iii.J*x-5^^^\< ii>l? m:p m^y mNn m^D J._a_-« -^I (^
p^ (^ 4^5 ^^* (:5>-^^ Joi-iJi (^^.fi ^^ <^Ji y^Ji cjv^ ,^^ *>^
' D. i3. 7: N. 11, 90. — ^ D. 101. (,: N. 60,, 18.
Abou ZakariyÀ. — Le hê est quelquefois écrit à ia place du wâw
dans />«wo^ (I /?ois, viii, 18), raoh {Exode, m, -y), schâtoh (Jér.
XLix, 12), *^asoA (Prov. \xiii, 5) et beaucoup d'autres semblables.
CoMRiENTAiRE. — Ou soupçouoe Aboû Zakariyâ d'avoir voulu
dire que ce hê est écrit à la place du wâw de prolongation, tandis
que le troisième radical serait tombé, .le ne pense pas qu'une
telle opinion puisse lui être impulée, puisque Aboû Zakariyâ a
dit dans la troisième section du Livre des lettres douces : rrOn
rencontre quelquefois l'infinitif avec Uhv substitué au troisième
radical, comme hpnàl. re'of . ^àsôl, hen6t.->-' Il eu résulte donc que,
dans ces exemples, le wùw esf à ses veux un wâw de prolongation;
d'où il suit que, dans râ'nh, hânoh, efc ie hê est le troisième
radical écrit à la place fliin wâw, et que ce wâtv est identique au
hê du parfait hânâh. Car, après avoir placé dans l'intérieur de l'in-
iinitif du parfait hânâh un wâw de prolongation, savoir entre le
second radical iioun et le troisième radical hê, le hê doux, n'offrant
RISALAT AT-TAKRilJ WAT-TASHÎL. 305
AxXft iOli> iC,twk^î^ x-ôlj.lî yA.^3i ^ b^syXMJ^ WÀ, ^j^ ki-wU 4X11
plus aucun son perceptible, a été changé en wàw^ parce (|u'il est voi-
sin d'un wàw de prolongation doux, précédé par le hoUm. Lorsque
Aboû Zakariyâ soutient que le hê dans hànoh est écrit à la place
d'un wàw^ il est donc dans le vrai, et il a en vue le wàw substitué au
Iroisième radical; quant au wàw de prolongation, il a été rayé de
l'écriture, comme il l'est presque partout, tandis qu'il est indiqué
par le hôlém. Mais le tâw de ^âsot, re'ot et d'autres mots semblables
est resté immuable, parce que c'est une lettre solide, sur laquelle
le mot peut s'appuyer et qu'on change rarement. La preuve qu'on
change le hê en wàw à la suite du voisinage du wàw de prolongation ,
c'est que, parmi ces infinitifs, quelques-uns sont écrits seulement
avec wàw sans hê; le wâw est dans ce cas, sans aucun doute, le
troisième radical, et le wàw de prolongation est à l'état latent entre
celui-ci et le second radical, comme dans bànoh il était à l'état
latent entre le noun et le hê. On a pu laisser tomber le wàw de
prolongation dans de tels infinitifs, comme on l'a supprimé dans
les infinitifs des verbes sains; en effet, on supprime plus facile-
ment une lettre complémentaire qu'une lettre radicale. J'en dirai
20
;J06 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
j^UJi^ ^t:nn JIa^ <^ v^J^Î c:>î^i ^^^ aj! >^nn txdt ysn 'm l^ji
h^ ^j^ *>v_Xî ^u k.A.^3 *X.li L Ajj_jls^ -pL w^AajI JoçiJi -i) AjçÀ
Jl* ^i^ ^^^b n'^rn Js^-* n^nn (jl<3 l^Jl c:^Ui> ^j^ ^bnn ^jl ^J^
^î_^ ii.jyiSX\ j:>\*^l^ Cj^ CJ^-kiîJî liXiÛ <^ iJ^iûUâJ^ cul^i^JS ^5 Joli
Ul ^î^ DVC/*"! iXIÎÎ") Ui^ ^.aJ k-ï ^5o ^ ^^ <i' *'^ll>"î^ Cj5>.=*-
autant de hahàtî [Jér. xxxii, 35), écrit avec yod sans a/^: le i/odf y
est ëcril à la place du Iroisième radical ûléf, par suite du voisinage
d'un yod de prolongation , qui a e'té supprimé dans Técriture pour
alléger le mot. H en est de même de héhëlî [Is. lui, i o), qui vient
d'un verbe avec âléf comme hahàtî, et oii le yod remplace le troi-
sième radical, à cause du voisinage du yod de prolongation qu'on
a supprimé dans l'écriture. Or, le yod de prolongation pouvait
plus facilement tomber que le troisième radical, parce que le
premier yod est complémentaire el que le second est radical. Si
héhëlî était une racine avec hé, on aurait dit héhëlâh comme hé^ëlâh.
Si l'on prétend que les wâw exprimés dans les mfînitifs de ce
genre, qui sont écrits avec wâw sans hé, comme hâko [Lam. i,
2) et autres, sont des wâw de prolongation, et que le troisième
radical est tombé, on commet une erreur; en effet, jamais ces
infinitifs ne sont écrits avec l'orthographe pleine, c'est-à-dire avec
wâw et hé. Il serait vraiment étrange que la lettre radicale eût été
supprimée et qu'on eût introduit une lettre complémentaire à une
place qu'elle n'occupe jamais. Quant à râso' [Ez. 1, 1 A) avec ivâw,
HISÂr.AT AT-TAkHir» VV\T-TASHÎL. m
oî_jî^-ji (ji Jb (j-* Jji-i <^-J iaJi-*«wj U^ "TT'jD îIjD i ^\^\ ^-^y^
^ D. 107, 2/1, incorrect; N. 68, 8. Le passage a été complété d'après Je texte
arabe. — ^ D. t6, i3;lN. 12, -ï^. — ^ Les deux versions portent nrn'rufjo, mais
le texte arabe de Hayyoudj a «v^Ia^i ou cv.ji^A^. Voy. plus loin, p. 1^56, n. i.
une fois \àUf substitué au Ae, il est traité comme un verbe sain.
Du reste, Aboû Zakariyâ a exposé nettement le sens de ses pa-
roles : rrLe hê est quelquefois écrit, elcn, et réduit à néant l'opi-
nion d'après laquelle les wàw de ces infinitifs seraient des wàw
de prolongation, tandis que les troisièmes radicaux auraient été
supprimés. Car il dit dans la troisième section, à la racine àhàla :
ff A l'infinitif, le troisième radical est tantôt changé en un wàw
prononcé, qu'on écrità volonté avec hê ou waw, âhôh et âhô, tantôt
en un tâw, comme âbot.-n C'est là une confirmation manifeste de
notre argumentation pour Abou Zakariyâ, et ceux qui se sont oc-
cupés de son livre, ne font ni bien étudié, ni compris.
Abou Zakariyâ. — Aucun verbe n'a moins de trois lettres, à
moins que l'une de ses lettres n'ait été supprimée ou retranchée;
on dit alors que le verbe est défectueux ou incomplet, que telle
est sa racine; enfin on ajoute des preuves et une démonstiation.
20
308 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
j^AJtJ U SjjL^ ov.s*-Î io^XS 4j-« J-âi (^ J^xh 0.x j ^ Ijç5 ^1 Jb
4X-3 aX.X.X-XÎ Jlxi^^ (ji ^^j ^1 A.A3 J^Ai»-!!i5 ^oià*^ CJ»^**-! ^S>X.j
|n np L^À_^ Jlji,A«s ic.lL*M,Jl JL^j^^l Uî^ 0^^ l<Xiû «.» c:^Xa]
\yl.».^^ 0>j.=!-^ <\j!^" J^xà3î J^*o^ J^ïi U^*^ ^^ ci^i Iaûj! /fri^-^
IN* ""r cK-A-« /^J%_Jj— =*- (i^ l-^-À.^ iJi^ÀÀilî j^i^ <-^A)"=*" J^^i J^^
□: p-)
Commentaire. — Le verbe ne peu( déjà avoir moins de trois
lettres, à cause des suppressions et des retranchements nombreux
qu'il subit, et si ces accidents lui arrivaient sans qu'il eût au
moins trois lettres, la racine en serait trop affaiblie. Ne vois-tu
pas que les verbes faibles sont envahis par tant de suppressions
et de retranchements que, sous leur influence, il ne reste parfois
qu'une seule lettre, comme wmjyêt [Isaïe, v, 26) ; yak [Osée, yi, 1);
wayyiz (II Rois, ix, 33)? Si ces verbes n'avaient été que bilitères,
ils auraient disparu entièrement, y compris cette lettre. Pour ce
qui est des verbes sains ', on dit kah, tên; ils perdent une lettre
et en gardent deux. Or, si leur parfait n'avait que deux lettres,
l'impératif n'en conserverait qu'une, ce que la prononciation n'ad-
met pas. C'est ce qui a engagé les Hébreux à ne jamais donner
au verbe moins de trois lettres, non plus ([u'aux particules déta-
chées moins de deux lettres, par exemple M, ak, rak, gam.
' On sait que les anciens grammairiens nomment ainsi également les verbes
ayant noun ou Inmpfl pour premier radical.
HISALA'r AT-TAKi;iH WAT-TASllll.. 309
J^x_jLii^ vnnD vni<^ î^nND Jw.x.Ji.A.Ji J.j«-Àiî^ înx v^ <^ J^^
rfwj ^ U iLxJ^ ^UÀx^ ^\jç^\ l^)é &ù^^ n:Dn DIpD Dmi mp!2")D
i>_^i^U j^j-^vJî r<u.i ^*Xj;^ Ajlj ^JD lîOpD Ig-Ai-o^ J^JÏAJÎ (j>^ A^U
^:>îji _^i Ailî o^Js-:^ ô^-o^ A.ÂAâj dUiwj j^>J_5 TIÛpil -î^aÂj ^j-*
* D. 33, 5, a incorrectement 7'Diio (II C/<r. xviii, 3/i); dans N. i6, i7,leg1os-
sateura supprimé le second exemple, d'accord avec Ibn Djanâh. — ^Lems. a Ijfc^U.
Aboû Zakariya dit à la racine âhaz : rrLa forme lourde en est
heëhîz, yaàhîz, maàïiîz; au participe passif maôhâz, maôhâzîm
(Il Chron. IX, i8), comme mcfomàd (I Rois, xxii, 35) et maômûd
[Ps. Lxix, 3), qui est le participe passif de he'ëmîd.r)
Commentaire. — A mon avis, Aboû Zakariyâ n'a pas ajouté
ici le second ma'ômâd^, qui n'est pas un participe passif, mais un
nom de lieu comme mou'âf [h. viii, 23), qui ressemble aussi à
un participe passif de la forme lourde et qui est cependant un
nom , aussi bien que moschhâtâm (Lév. xxii ,25), dérivé de hoschhat,
moussâb (Is. xxix,3), mousâkôt [Zach. iv, 2) et hammounnâh [Ez.
XLi, 1 1). Ce sont tous des noms semblables à des passifs de la forme
lourde. Il en est de même de mouktâr mouggâsch [Maléachi, i, 11),
que je regarde comme un nom de l'encens, tiré de hoktar, et
qui ne saurait être pris pour Fépitbète d'un objet qualifié sous-
entendu. Car s'il en était ainsi, on n'aurait pas ajouté moug-
gâsch, car on sait qu'il n'y a jamais encensement sans oifrande,
' Voyez Rikmdh, 101, 33 et suiv.
2
310 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
QDnîc mo^b îi^^K no"»^ ii^wd nuDnx ^niD"»*! n^ ^jid"' id^ J^aaaJî^
^ Le ms. a »(jk.s£>^- — ^ D. 68, a5; N. 27, 23.
Aussi, malgré ie grand nombre des exemples, ne trouve-t-on
jamais wehiggîsch ni wehiggîschâm après wehiktîr ou ivehihîrâm ,
parce que le sens des deux premiers est contenu dans les deux
derniers. Donc mouhtâr mouggâsch signifie un encens approché de
l'autel, comme s'il y avait heiorét mouggéschét , tandis que si mouktàr
était un participe passif, nous aurions l'équivalent de helôrét
mouktérét mouggéschét, ce qui serait un pléonasme qui n'aurait
pas de sens. Un autre nom du même paradigme, bien qu'il ne
soit pas dérivé d'un verbe, est mourâlo {Lév. i, 16). La preuve
qu'Aboû Zakariyâ n'a cité que maômâd (I Rois, xxii, 35) seul,
c'est qu'il ajoute fcqui est le participe passif. 7? S'il avait cité les
deux exemples, il aurait dit : qui sont des participes passifs. Le
second exemple est donc l'addition d'un lecteur qui, par sa cor-
rection, n'a pas amélioré le livre.
Aboû Zakariyâ à la racine yâsnr : crLa forme lourde est yassor
RISÂLAT AT-TAKIUB VVAT-ÏASII IL. 311
j^j^a^^ TID"' ^î J^J>lj tjiJ«Xj AÀj^^Xj <ji ^^Ji^ (^i>lÀiiJlj (^«X^AJLi^j
làÀAJÎ ii^^j^ J.aàaAÎ j^xa^^iû (^*>^Ji "iD^b mDim ibnn JliLo ^^
-no^ J^^^ bxiî:;^ ni? dt imh ^iv ny i^in J^m^ v:>Î ^-««lo'^isi J^iû
1-4- ji 1.4-A.i i^^ii?^ cjUajJï i^JC*^ ^Ixii »i)UA^I j\ (^ -.yjj.5ol
yisserannî [Ps. cxviii, 18), weyissarti [Lév. xxvi, 28), tjeyassêr
(Deut. VIII, 5), leyasseràh [Lév. \xvi, 18), yissor (Job, xl, a).?^
CoMftiENTAiRE. — Aboû Zakarïya n'a pas (jxpliqué comment yis-
sor est de la forme lourde, et celui qui commence avec un homme
encore nouveau dans Tëtude doit le lui enseigner. Je dirai donc
que yissor est un infinitif de la forme lourde qui devrait avoir un
patah sous le yôd, comme yassôr, mais qui est devenu semblable
à yissôd (Il Chr. xxxi, 7), également un infinitif de la forme
lourde. Le sens du passage de Job est donc : Est-il moral de lutter
avec Dieu? Hàrôb est employé ici comme dans Juges, xi, -2 5. Jje
premier radical de yissor est aussi comme celui de m es (II Sam.
XII, ilx), où il faudrait naês, comme ma en [Ex. xxii, 16).
DEUXIÈME SECTION.
On a désapprouvé Aboû Zakariyâ d'avoir reconnu des verbes
avec une lettre faible comme deuxième radical, et on a soutenu
que ce sont des verbes bilitères où les quiesceiites intermé-
312 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
mD <xJi*X.=»_5 ^.^.i (jv^i Jj:;i^ j^^j J^i "i^Ti DD (ji (^ ji <^j
w
D"'p <N.ji*X=>'^j (J^i'*^^ JJCx^ Dp (j\ (_^ JvXaawI^ (^xîi j.^llâJl D'^TIl
[^iej] pi'? 'n iT'nv 1^1 iV"? r"' <i^^ ^"""^ ^^^ :t^'vm^ D^ion î:;i (^^ n-)m
JocÀii (jv^^Jô ^J\ JUi^i oj^^j ^j^lï^ îû^'^ ^:nj iDpbT nyn m:^u
y^ (JJLJ\ (J\-Jtj! ^>lxlti JIX3^\ JjUw ^ W-^ (J.^*A^i U (jàxj tj
' Voy. D. 57, 17 et suiv.; N. 33, 7 et suiv.
diaires, loin d'être radicales, servent de lettres de prolongation.
Ces gens, mon ami, ne méritent pas d'être réfutés; mais je
n'en veux pas moins rapporter ici quelques passages où Aboû
Zakariyâ fait connaître la désapprobation dont il frappe de telles
assertions, — il le fait au commencement de cette deuxième sec-
tion, — et mettre en garde ceux qui pourraient tomber dans la
même erreur. Ainsi Aboû Zakariyâ, pour montrer que met (II Sam.
XII, 18) est un verbe tiilitère, cite mâwét [Prov. xviii, 21), où le
deuxième radical est apparent; de même pour kâm il cite kiyyam
( Esther, IX , 3 2) , lekaipjêm ( Ez. xiii , 6 ) ; pour sâdou ( Lam. iv, 1 8 ) say-
yâdîm [Jè\ xvi, 16), hassâd sayid [Gen. xxvii, 33); pour weMs
(Is. xviii, 6) kayis [Ps. lxxiv, 17); pour dâsch (I Chron. xxi, 20)
dayisch [Léo. xxvi, 5); pour dânou [Jér. v, 28) ledayyân (I Sam.
XXIV, 16); enfin pour schâtou [Nomb. xi, 8) schayit [haïe, xxxiii,
21). Aboû Zakariyâ a conclu de ces verbes où le deuxième radical
est visible dans quelques exemples, aux autres verbes dont le
deuxième radical est faible et n'est jamais sensible, parce que
RISÂLAT AT-TAKUIH WAT-TASllIL. 3i;{
c:^A-A-j ç»^)^ 0.^ Là^ Jo)i «Xij «Xr*.i^ J^**^ ^-V^>*^" ti «--^^^^«xJL!^
^yi M ji-^^A£»i ^^_^^5 o^5»-i iC)!5AJ? Jlxi^î Jj.Ai>i J^iî (J^^ -î^*
jLJ*k_5^ aK-oÎ ^^ dUi> J^J ^5^1 i;.5^ ^^J^^ f^ mîJDp
^ D. 5o, 2 ; N. 3/i, 3. L'observation sur yb a été supprimée dans N.
les uns et les autres ont une même origine et suivent la même
conjugaison. Nous-même, nous avons déjà expliqué plus haut
pourquoi les racines des verbes n'ont jamais moins de (rois lettres.
Les adversaires d'Aboû Zakariyâ ont donc lu son ouvrage sans le
comprendre, ou bien ils ne l'ont jamais lu et se sont cependant
permis de le désapprouver. Quoi qu'il en soit, il faut leur accor-
der notre pitié, bien que cet esprit de dénigrement contre les sa-
vants, sans qu'on connaisse leurs œuvres, soit répandu parmi les
gens de notre contrée. Je prie Dieu de t'épargner ce malheur et
de te sauver de leurs errements.
Aboû Zakariyâ. — rr Considère que la racine de mèi^ employée
comme parfait ou comme nom, est mfWïavec seVe, comme \àjês^
yâbêsch, qui sont également noms et parfaits. Seulement, le wâw
étant lombé, on a supprimé le kâmés du mém et on lui a donné
la voyelle du ivâw pour qu'elle rappelât la forme primitive. Il en
3U OPUSCULES D'IBN DJAJNAH.
liniN d^:d p^ ir^j iî^ pn JJ*x_S^ y^'? AK«*©i ^1^ yS i u^l>^3^
yUf v>^.À.il àsX^ j^*ju.î ^^ î^^i^^ jî Ai c^*^i y>^ yi? ^^I-^
(jw^-iJ y^b yb J^Api >i^^ -«^Ui c:>î^i> (j^ y^b ^Asi (ji y'? i Jii? If
Jb If yi'? ^i^i^ {jy^it (ji ^^-^ -^'W»^ (j.?^ (ji [<-^-=^' ^^ <^ Uv:>-
JLxi^i 5*Xiù i jU^ i) ^oU] ^i^i! c^î^i ^j^ mD A)^^i (ji riD i.
est de même pour les, de la racine lâyês, pour rej;, ze^?, ^eÉ?, kén,
au pluriel terni (Gen. xlii, ii).'n
On lui a (ait un reproche d'avoir dit que la racine de les est
lâyês, en soutenant qu'il aurait dû donner comme racine lâwês
avec wâw, de même que mâwét est donné comme racine de met;
car yâlis est une forme lourde avec yod, et c'est ce mot qui aurait
égaré Aboû Zakariyâ. On ajoute : Si la forme légère de ce verbe
était en usage, elle serait yâlom avec wâw.
Commentaire. — Cette critique ne peut être imputée à Aboû
Zakariyâ. Car, de ce que pour lui la racine de met est mâwét, il ne
ressort pas nécessairement que ce soit avec wâw, à l'exclusion de
mâyêt avec yôd, comme l'auteur a donné lâyês comme racine de
les; et aussi de ce que, pour iui, la racine de lés est lâyês, il ne
ressort pas nécessairement que ce soit avec yôd, à l'exclusion de
lâwês avec wâw, comme Aboû Zakariyâ a donné mâwêt comme ra-
cine de met. En effet , dans ces verbes dont le second radical est faible ,
on ne distingue pas s'il est un wâw ou un yôd, parce que ces deux
RISÂLAT AT-TAKRiB WAT-ÏASHIL. 315
(j)rx}\ RxM JUi^î »Jnj£» o«.AJb i is^j^ (j^: J^ ^^>^^*- aIUXî
(^jv_* *-j5 ^ AaaàXÎI^ Ci5>.-"W^ /j-^sv^I %^^ \,juj.x3 ^^j /%M
JJ*x5"vilii> isU ^^ J^ î*>sjt> L ^i î^î^ J.^^1 i jUjÎ Î^AMwi D^p
' D. 69, 25; N. 61, 1^0. —2 D. G4, 38; N. 38, 9.
lettres permutent entre elles. C'est ce qu'il a, d'ailleurs, affirmé
clairement lui-même à la fin de l'introduction de cette section,
en disant : rrMon but, en énumérant ces verbes dont le second
radical est doux, n'a pas été de distinguer entre ceux qui ont un
wâw et ceux qui ont un yod, puisque c'est impossible pour le
plus grand nombre, à cause de leurs permutations fréquentes
dans la conjugaison et parce qu'ils prennent l'un la ])lace de l'autre
dans la formation des verbes; mais je me suis proposé de faire
connaître la place de la quiescente douce et de montrer qu'elle
est le second radical du verbe, wâw ou yocL Car je sais de science
certaine que la quiescente douce renfermée dans kâm est le second
radical; mais je ne sais pas aussi sûrement si elle est primiti-
vement wâw ou yod; en d'autres termes, si la racine de kâm est
kâwam ou kâyam, et peu m'importe de fixer l'un ou l'autre. ■'7
Voilà ce qu'il dit textuellement; il est donc à l'abri de tout re-
proche, lorsqu'il dit que la racine de les est lâyês.
Aboû ZakariyÂ. — :f L'impéralif de Ae/rm, hêschîb, etc., a sous
316 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
\^^ g i jsi^i^ pn^ ]^Dr\ 2^n^ d^ilm Dpn^ D^pn J^*j U^x-> j^^^^
w
□nDi:; iD^pn «^k^i.^ p-in-iî ^^:>5^Î3^'iî c^A^aji 1^1 Uî^ nîj^ p"in.j
iii (j^^j' «^ ii"'3^ i'^^^^ Tu;^:!; iC^Àj ^^1 aaâJî 5*Xi5 ^î ^ ajIoJS
*xï5 ;nD nij"» pix ^mi pi^ x^ ^d:i p J^-j*-t> i>î ^..^L3l i*x-iû
' D. 7/1, 10; ie mot jnfj, que l'éditeur a biffé, peut être pour p ifj, à moins
que la leçon ne soit conforme à celle qii'lbn Djanâh cite plus loin; N. hh, 3o.
îe hé un kâmés suivi d'une quiescente complémentaire. Exemples :
hâkîm et hâkém, hàschîb et hâschéb, hâkîn et hâkên. C'est toujours
Aw'e/i; ou sere. Avec les terminaisons, la règle générale est l'emploi
du hirék, à l'exclusion du sérê, comme hâkîmoii et hâkînou (JeV. li,
l'j); fidstrou, hâmîtou. Parfois on trouve l'impératif de ces verbes
sans hê, comme sîm [Josué, viii, 9), Un [Juges, xix, 9), Mwow (Ps.
xciv, 8), sîsou wegîlou (Isaïe, lxv, 18), nîrou (Jér. iv, 3), schîtou
[Ps. XLViii, iti), sîhou (Juges, v, 10), dînou [Jér. xxi, 12). w
La plupart de ceux qui ont étudié le livre d'Aboû Zakariyà
ont adopté son opinion que ce paradigme, le paradigme de sîsou,
gîlou, nîrou ne peut provenir que de la forme lourde. A mon avis,
il pourrait bien être aussi de la forme légère, grâce à une per-
mutation du wâw en yod. J'ai trouvé d'ailleurs une solution ana-
logue dans les paroles suivantes d'Aboû Zakariyà, à la racine
doun: t^Dân, dantî, yâdôn (Gen. vi, 3), Mon, mâdôn [Prov. xv, 18).
Le wâw a été alfeclé d'une voyelle et changé en yod dans le subs-
tantif midyanîm (Prov. vi, t/i), de la forme mischpàtîm, et l'impé-
RISÀLAT ATTAKKin VVAT-TASIIÎL. 317
J.A.:?: i^ in^t^*^ iV»"»:!^ tîi/^î:; i J^jijc;^ ^t t^o??? tJjT^i oUÀil ^j^
j5 5^5 j> U (J^*i J.AJixlî (j^ Uî^ IJl ^j^ ^Î^JI Jl JsJôî ^^ oLUil
L^-.Aîi_*-j i «otXrs-^_j î''i ^^ p" j«/9^l^ ^^i ^ÂJi ^jàxj j^ t«x5riû
c:^*-«w ^^î i)| jî Jmc»^ (^^y \S^^t) p^"^-?^ □'?nj p" ^i pT j-^iiî^
iXjixxj ^ ^^îo^-MM.a- ^ *>s^Vi IjÎ J^Ufi i>UA«^l^ J^^UJI (j^Aj^5
w
J^XwS-ii J^-4-*« (_^ c:>l.iAx)i aXajcH JUi^î ^^-tt^ 3> îtXiÙ j^^ ^1^
(jvxJi J.A*^ [(j^j ^IxÀii n^n î^Dm y-iNH pun pi^n u^j^ 'Jy^^
' Ms. ^1. — - 0. (37, 16 et i53, i3; N. ko. 8 et 106, 19.
ratif est dîn ou don. v Dîn est donc pour lui, comme don, un impé-
ratif de la forme légère, puisqu'il ne cite dans ce sens aucune
forme lourde. Dîn et don sont donc considérés par Aboû Zakariyâ
comme des impératifs de la forme légère; il est donc obligé de
croire que sîsou, gîlou, schîtou, etc., sont également possibles
comme impératifs de la forme légère et de la forme lourde : de
la première par la permutation de wâw avec yôd, de la seconde
par le changement qu'a mentionné Aboû Zakariyâ. Cette leçon :
fr L'impératif est dîn ou d6n,v se trouve dans un certain nombre
d'exemplaires. J'ai trouvé dans d'autres : ff L'impératif est don ou
doun.n Le passage serait alors d'accord avec le principe posé par
Aboû Zakariyâ. Cependant j'ai entendu le chef éminent, le maître
parfait Aboû'lwalid ben Hasdây soutenir que non-seulement sîm
peut être l'impératif de la forme faible, mais que yâsîm peut en
être le futur et que cette permutation est applicable à tous les
verbes dont le deuxième radical est une lettre faible.
Aboû Zakariyâ a prétendu rr que hibbôk tibbôk [haïe, xxiv, 3) et
318 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
*xJli ^\^i 'p'\>'2. U^,jMs3 b*X>^ b^ C:J>.'^Aii «^Î^Ji C->U3 <i Uàjî yû
□p iCjj, ^^ piD^ pD *XH3f' ^^ --nn^ nîJi? nx ^np^T D^'ppD □ippn i
^ D. i53, i3; N. 106, 19. — ^ D. 7.3, 5, où se lit j'^rc; N. ^»6, 3, porte
^p'J?^^, correction faite probablement par ie traducteur.
hibbôz tibbôz (ibid.) peuvent être des nij'al de racines avec second
radical faible. 77 Mais il vaut mieux les considérer comme des nifal
de racines géminées, comme fa permis Aboû Zakariyâ lui-même
dans son Livre des racines géminées. En effet, nous trouvons bâkak
conjugué avec le wâw de prolongation dans beMkoum bôkekîm{Na-
houm, II, 3), oubakkotî [Jér. xix, 7), mais nous n'avons jamais
trouvé bâk yâbouk, d'après le paradigme de kàm, yâkoum. De
même, il vaut mieux rattacher hibbôz tibbôz à bâzaz qu'à baz
{Prov. XIII, i3). Ces mots proviennent donc de racines géminées
et non de racines avec un second radical faible.
Aboû Zakariyâ à la racine ^owz : rGaz,gaztî, gaz (Ps. xc, 10),
wayyâgoz [Nombres, xi, 3i). Il se pourrait que gôzî [Ps. lxxï, 6)
fût employé dans le même sens, -n
CoMMENTAiBB. — Ccs dcmicrs mots ont fait supposer qu'Aboû
Zakariyâ ne considère pas gozî comme provenant de cette racine.
Selon moi, Aboû Zakariyâ n'a pas eu l'intention qu'on lui prête;
RISALAT AT-TAKRÎB WAT-TASHIl. 319
n-'jD i\"nn:D n:)m th^d ba pi^ n^r n^:i v^ «i *^^'^ ^^* ^^«^
Y^' nbn mpi?^ nny^ onN J^a_^ j^xa^j^^a^j^JI i *^>^j Wl^
Jî *xxa^ piî^'i?* piî!;:? i^D '71ÎJ ib^î^m Î^Ji* xs^jî ^î x-n:T ar^c niDi'
;jr>Alâi>îî ji ^*it (yjlJui dlii> jl^ IjCÎ^ aLsàJ ^^ ^j^ ^1^ (ji^ ^113
' D. 7.3, 8; N. A/i , G, où les trois derniers mots appartiennent au traducteur.
il a voulu dire que gôzî est identique à gaz par le sens et par
la racine. Il en donne bien la preuve en disant immédiatement
r
après, à la racine gî'ah : ^tYâgiah [Job, xl, 28), wattâgah [Ez.
XXXII, 2), mêgiah [Juges, xx, 33). 11 se peut que gôhî [Psaumes,
XXII, 10) soit aBs^ de cette racine. 7? Or, gohîesi de la même forme
que gôzî; si donc pour Aboû Zakariyà gôhî est d'une racine avec
second radical faible, il doit en être de même de gôzî. — Pour
ce qui concerne les paradigmes de gozî et gôhî, ce sont des qua-
lificatifs, de telle sorte que gôz et gô'ah ressemblent à tôb, bosch
[Jér. xLViii, 39), au pluriel bôschîm [Ez. xxxii, 3o), et la forme
primitive de ces qualificatifs est comme celle de dyom (Eab. \, 7).
Les adjectifs de la forme pà^ôl ont rarement une signification ac-
tive, et la plupart des exemples ont un sens intransitif. Ainsi
iidô'm,'^dr6tn,'^dk6b [Jér. xvii, 9), ^âbot [Lév. xxiii, /lo), dyom. Mais
dans Jér. xxii, 3, Wschok (injuste) se rapporte à gdzouï (le vole),
bien qu'ils appartiennent à des racines différentes, ce qui n'est
320 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
HDnxn -nn2?3 nnni 33î:;Dn mi^^nn cX-a^ Wy-»^ ^^^^^^ iO^Axll ji mn
^\X'j^\j c^U^AAM^^ jjâj <x*j iii mn ^D!î:?t nnî^n: mm (j^ y"iN
1 D. 77, 19; N. /16, s3. — 2 D. ir)9, j5; N, 110, 3.
possible que parce que ie sens des deux racines est presque le
même; en outre '^àschôk est employé comme gozî et gôhî.
Aboû Zakariy à la racine hour : ff Wehârâh [Ez. xxiv, 11), hàrâh
(Job, XXX, 3o), hârou [Is. xxiv, 6). ^^
Commentaire. — Aboû Zakariyâ, dans son Livre sur les racines
géminées, à l'article hârar, après avoir mentionné hârêrîm [Jér.
XVII, 6), ajoute : tfll se pourrait que hârou fût de la même racine,
et que le rêsch dût avoir primitivement un dâgêsch.i-) [On a re-
proché à Aboû Zakariyâ davoir maintenu pourwei^arrt^ et^] hâràh
comme second radical une lettre faible. Ils disent, au contraire,
que wehârâh et hârâh sont comme wâhâttâ [Jér. xi,viii, 1) et hattâh
(ibid. XIV, /i), et que la forme primitive serait, dans tous deux,
avec dâgêsch. Par ma vie, cette opinion mérite de ne pas être
rejetée, et semble conforme à la règle. Cependant, je ne crois
pas qu'Aboû Zakariyâ ait fait une exception pour hârou par rap-
port à wehârâh et hârâh ^ sans mûre et solide réflexion et sans une
conviction réelle que ces deux derniers mots peuvent dériver
seulement d'une racine au deuxième radical faible. Le motif pour
' Nous complélons ainsi la lacune dans le lexle d'Ihn Djanâh,
HISÂI.AT AT-TAKIiili WAT-TASIIÎL. 321
132? ixb inn J^-A-^^ D^Dn V^p ''d ".bp an^i'jD yi '•^d ibp ^Dn j-in*
JwiLo b^^D *U*Xj^î AKi!->.*Xj (^«x)i Cij::'^^ cij^^à) ^jw* :>^JLi ^i^^jj-iî
lequel Aboû Zakariyâ admet que hârou puisse apparlenif à une
racine géminée, c est que ces verbes ont le pluriel de leur parfait,
quand il n'est pas précédé d'un wâw, tanlôt miUe'^él dans kallou
(Job, vil, 6; IX, o5 ; II Sam. 1,28; Gen. viii, 1 i)Juittou [Job, xxxii,
1 5; Is. xxxvii, 27; II Bois, xix, 26), tantôt millera^, dans zakkou
(Lam. IV, 7), rabbou (Ps. lxix, 5), rakkou [ibid. lv, 22), dallou
[Is. xxxviii, i/i). Or, hârou étant millera^, Aboû Zakariyâ n'a pas
été éloigné de le considérer comme provenant d'une racine gé-
minée, bien qu'il pût également provenir d'une racine au second
radical faible, comme nâmou (Ps. lxxvi, 6), târou (Nombres, xiii,
82), etc. Quant au motif pour lequel, selon moi, Aboû Zakariyâ
n'admet pour wehârâh qu'une racine avec deuxième radical faible,
c'est que les verbes géminés sont mille^êl au féminin singulier,
après qu'a eu lieu l'insertion, comme hattâh (Jér. xiv, k), màrâh
(I Sam. XXX, 6), qui de même que hattâh est simplement le fé-
minin du verbe, et où il faudrait primitivement un dûgcsch^ sem-
^ Voy. ci-dessus, p. qoi, 1. 8.
322 OPUSCULES D'IBN-DJANAH.
» j^iù Aji^xrs-^^ nm "iD mD:?"i did np:?î J<ax> j^^j^x^Ji ^ky>a\^ aKa^
^jl^l^i ni:îo::'D nnm nsiîrn n^m i^S:? nnm rV^D iCi^kx^ JUiiil
Ux.jc« Ak;«=^ nyîoiî ti iC3_^ia*li Jlxi^î sJ^^J Rxl\J^ nr\'^u2 mm
lj.jLr> ^jl^ (ji^ nN3 ""^n")"! i^-jj t^ yû si aKj^ nin >D2îrT J-^ /<sS
D;ic*Dn nc^''3n J^JL^ ^-^^j' cij^-^-ji^-il «^i^s (j^ u^^- u^ ij^U'^J^ <i
cyi^ji ^j^ L^-JÎ l.Aà.ji l^^ JUj (ji^ (:j:-J<^î iO^A.x^ l^jl y-iX ^31!?"'
blable à celui de râbbâh [Gen. xviu, 20) ; ces mêmes verbes sont au
contraire millera'^, lorsqu'ils sont précédés d'un wâw, comme we-
rabbâh [Ex. xxiii, 29; Is. vi, 12; Osée, ix, 7). Or, wehârâh,
malgré son wâw, diiïère de ces verbes quant à l'accent; aussi
Aboû Zakariyâ l'a-t-il regardé comme ayant un deuxième radical
faible , puis il a traité hârâh sans wâw de la même façon , par ana-
logie avec bâ'âh[Gen. xxix , 9) , bien que hârâh puisse tout aussi bien
dériver régulièrement d'une racine géminée. Wehârâh ressemble
pour l'accent à wâhâttâh [Jér. xlviii, 9), qui est mille'^él, malgré son
wâw, parce qu'il est en pause. Voici les arguments irréfutables
qu'on peut apporter en faveur d'Aboû Zakariyâ. Je ne m'oppose
cependant pas, mon ami, à ce qu'on dérive wehârâh, hârâh, hârou,
tous trois de racines au deuxième radical faible, ou bien de racines
géminées. Peut-être Aboû Zakariyâ lui-même avait-il la même
opinion pour toutes ces formes, et a-t-il cru inutile de men-
tionner cette possibilité pour wehârâh et hârâh, après l'avoir re-
RISALAT AT-TAKRIli WAT-TASHII.. 32:i
U ^i ^-'aS- ji_Ji> l-À-^-â (_^ <\.À-« ^^:j\ l.^À.^ nn {jp> y^_y£f^
JoçjUî -i) AAâ «^UJî (^JJî DiK m^*^ cj^ cj^ u^ ^^ (j>r^-=r^
(j^ i^i«x_Awo A_A_i ^LjcJb 13^12; tj^ ^\< yi_5 mn^' niD::; ^_j)_^-3
1 D. 86,]5;N. 5i,3i2. — 2 D. 196, lo; N. 89, i. — "^ D. 87, 7; N. 52, 6.
connue pour hâroii, se fiant à notre intelligence pour saisir sa
pensée. Notre déduction et notre raisonnement au sujet de wehâ-
râh et hârâh n'en sont pas moins ingénieux et pleins de finesse; à
toi de le comprendre.
Aboû Zakariya a fait entrer ""âwetâh (^Esther, i, 16) dans la
deuxième section, à côté de Wawwêt [Lam. m, 36), et il l'a éga-
lement fait entrer dans la troisième section, à côté de we^àwînou
[Dan. IX, 5). L'analogie autorise à la fois l'un et l'autre : dans le
premier cas, oii le tâw est le troisième radical, ce serait d'après
la forme schâmerâh, '^âberâh; dans le second cas, où le tâw rem-
place le troisième radical hê, ce serait d'après la forme ^âselâh,
kâletâh [Ps. cxix, 81).
Aboû Zakariya rattache hâpê^ih bahoiirîm [haïe, xlii, 22) à
happah [Ps. cxxiv, 7).
Commentaire. — A mon avis, il vaudrait mieux le rattacher à
yâpî/jou [Prov. xxix, 8), dont la traduction arabe est nafakha
j 1 .
'6±U OPUSCULES D'IBN-DJANAH.
^i-jUi 4^jc^ ti ^Aia.ji V^«^^ ^-^^ «i J<.«ocA^^ ^"^^^ TXDnn D^N^D
ynn'i"j'?m '':'»^* i:^i*DD nom 14*^ J^i-:>i^ .13 p^i '^t: yD"»! d^dh ^:d
bNic*^ nx bri "ND iDi* nx iD^i 7i'^Tv^ nD2 dh^"!
' D. 99 et suiv.; N. 60 et suiv.
ff souffler 1-), et dont le sens est r reniera et rr repousser. i'> Le hêi
de bahourîm serait alors préfixe et point radical. Ce serait alors le
pluriel de hour (haïe, xi, 8), et bahourîm ressemblerait à haourim
(ibid. XXIV, i5), dont le singulier est contenu dans meourhasdîm
[Gen. XI, 3i). Hâpeah bahourîm signifierait donc : Il les a poussés
tous dans la tanière; ce qui concorde avec la phrase suivante :
Et ils ont été enfermés dans les prisons. Nafakha est, en efTet,
employé dans la langue arabe avec le sens de cr renier ^•) et rr re-
pousser, -n
TROISIÈME SECTION.
Aboû Zakariyà a mentionné les futurs apocopes des verbes de
la forme légère : wayyibén, wayyikén (Gen. xxxiii, 19), wayyizér
(Ex. xxxii, 20), wayyimés (^Juges, vi, 38), wayyifén [Ex. 11, 12),
et il y a joint wattêkah [Job, xvii, 7), wattéta'' [Gen. xxi, 1^), puis
il a cité les futurs apocopes des verbes de la forme lourde : wayyé-
fén [Juges, xv, /i), wayyéréb [Lam. n, 5), wayyéfér [Ps. cv, 26),
wayyégél (II Bois, wii, 6).
UISÂLAT AT-ÏAKUiB WAT-TASHtl.. 325
l'nm ^ry î^i^DD nom (^^ ^^àîî <^<XaaJLI Oj.xj ^ U.y ^i Jii»
^Dm i^nm n^m cj-« Jl-AJi_A.A«,^ii ô;.:»»- ^i ^-c\p--^j lir*^' u^ jfc^*^-^-»
i^un "'^iND bos.;?-^^ DnD")D^ Q'^pnDDj :;v^ ^^)^d d^^ind ji J^a^^
' D. io8, 8; N. 68, 23.
Commentaire. — Plus d'un commençant n'aura pas pu distin-
guer watlêkah, ivaUêta"^ de wayyéfén, et se sera imaginé, induit
en erreur par la ressemblance de la prononciation, qu'il n'y a
aucune différence entre les futurs apocopes de la forme légère
et ceux de la forme lourde. Que le commençant apprenne donc à
faire cette distinction : le préfixe du futur de wattekah, wattêta^,
wattêkél (Ex, xxxix, 3^2), wattélah {Gen. xlvii, i3), wannèfén [Deut.
m, i), téfén [Nomb. xvi, i5), waéfén (Deut. ix, i5), etc. est, à
part des exceptions peu nombreuses, vocalisé avec un séré, tandis
que le préfixe d'un futur comme wayyéfén a pour voyelle ségol.
Aboû Zakariya compare maâwayyîm, d'où dérive ma'àwayyê
(Ps. cxL, 9), à mamtakkîm (Cant. v, i6).^c marbaddim (Prov. vu,
16). Mais nous avons trouvé maâwâyè dans un exemplaire cor-
rect écrit en Palestine, avec kàmés sous le wâw, et nous avons
trouvé la même leçon dans un autre exemplaire correct; le yod
serait alors sans dàgêsch^.
' Voy. Minhat Schat suv Ps. cxr, , f).
326 OPUSCULES D'IBN-DJANAH.
^U^ ^*xxaJL5^ *lÀJi (jâib -^ySij ^\ nb"in33 ^W ij^ j^^^ nbx
du;"» (j^ ■'Dt:; ti> cj-» n^ k^j"»
iC.Iâ.À,)Jl i^AAJiiw yi cdJi>^ (jaA=^ Jî ^^^^^^ Jy^-îi î*>^ x*î^ J^
^^vXJî ib ]7\^ ifh ib^-^Di (i iyt;.^ ^ rbn^\ <JÎ yDp)i Î^aXï^ fi"^'^^^
DIX
1 D. 109, 1; N. 69, 3. — --^ D. iu8, i/j; x^. 68, 3i.
Aboû ZakariyÀ, à la racine a/«/i, dit que ëU [Joël, 1,8) pour-
rait avoir perdu son premier radical. Mais le commençant a be-
soin qu'on lui fournisse des exemples; sache donc qu'il a dérivé ëlî
de y a al, comme seî de ijàsa, redî de yarad, schebî de yâschab ^.
Aboû ZâkariyÂ, à la racine ânâh, dit : De cette racine est to'ànâh
[Juges, XIV, Ix).
Commentaire. — Cette assertion a besoin d'être expliquée. En
effet, la véritable prononciation serait to'nâh avec un hâmés sous
le tâw et l'a/e/'sans voyelle, comme betormâh {Juges, ix, 3i), de
la racine râmâh. Les Hébreux reportent le plus souvent le kâmés
de la lettre oii il se trouve sur celle qui la suit, si celle-là est une
gutturale. Ils ont formé to'ânâh contrairement à cette habitude,
et ils ont changé le kâmés en holém, comme dans po^àlo [Jér. xxii,
i3), qui devrait être vocalisé commQ p(Côlékâ[Ps, lxxvii, i3),et
encore dans io'àro [Is. lu, i/i)^.
^ Voy. Kitâb al-ousoûl , 6fi, ih et siiiv. — ^ Rikmâh, loi, I. 38.
IlISÂLAT AT-TAKIUB WAT-TASHIL. 3^7
]'2i:*, p^r^ i^ap^ ]'2i ^jj^ ^\ ^ *l^-i ii jî tic ^c^j^.s^\ *x.i_5 n:D
^_A_^ c^Là-^jïj! à.JLS'^AàJL^ ^^<XÀ-:ft ^^j'^ t}*A*«i ^^Ad jî Jyi i}\ j,\
I^^Vli^j ■^'pi^ii'D "^i^Dii c:^* n:iî "i:!:: y)^ ^î ^&\^ n:iî ^:i:î J^a-« <^j:^j
' N. 70, a8. — ■' N. 73, 35.
Racine hânâh. — On a contredit l'opinion d'Aboû Zakariyâ
que le paradigme de binyân, ki7iyân, ^inyân, minyân est piHa^, et
on a ajouté : rNon , il n'en est pas ainsi; le paradigme est piHân.^^
Cependant, les deux explications me paraissent admissibles, bien
que j'incline vers l'opinion d'Aboû Zakariyâ; car, selon moi, le
deuxième radical a été redoublé, comme dans hàgîgî [Ps. v, 2).
Je ne t'ai fait part de l'objection que parce qu'elle n'est pas re-
poussée par l'analogie.
Aboû Zakariyâ à la racine hâgâli : rrOn dit que hàgîgî est de
cette racine et que le second gimél est le deuxième radical, ré-
pété comme dans kinyân et binyân. ?;
GojiMENTAiRE. — On a prétendu aussi que hàgîgî est d'une
racine géminée, en s'appuyant sur ce que ce mot est semblable à
zenounê [Nahum, m, U). Sache que le paradigme de zenounê est
pe^ouàlê; le troisième radical est tombé, et la forme véritable se-
rait zenouneyé, de même que hàgîgî a pour paradigme pé^fàlî
et est mis à la place de hàgîgeyî. D'après cette méthode, le yod
placé entre les deux gimél de hàgîgî est donc, comme le ^vâw
328 OPUSCULES D'IBN-DJANAH.
DDn <ji n^Din dU Jv5^
f]Dr ^3:n (jj^ <^ n''7^inD n^DiD^ n''Din ^j^ ^ji Jj-ii ^î dUi^
^ N. 7/1, 3i. Les mss. de Hayyoudj portent : Ia-mJ O'oi? (^^aw.^».!.
de zenounê, une lettre de prolongation. D'après la méthode d'Aboû
Zakariyâ, à laquelle il ne mancjue pas d'adhérents, le yod et le
wâw sont tous deux des troisièmes radicaux. Je n'en persiste pas
moins dans mon opinion, parce que ces deux lettres sont quies-
centes et ne sont pas vocalisées comme le yod de binyân et kinyân.
De plus, on n'a pas l'habitude de redoubler le deuxième radical
avant d'avoir placé le troisième; on le fait bien pour le premier
radical dans d/e^^oVro m [haïe, xv, 5).
Aboû Zakariyâ, à la racine hâmâh, dit : cr Regarde Jmrmjyâh [Is.
xxii, 2) comme adjectif relatif de homâh (1 Bois, i, /ii), de
même que bokiyyâh [Lam. i, 16) de bokâh.i-)
CoBiMENTAiRE. — Cos dcux mots admettent une explication dif-
férente qui leur convient mieux : à mon sens, le paradigme de
homiyyâh et bokiyyâh est poHlâh, comme yosîf [Is. xxix, lU). Seu-
lement, comme dans homiyyâh et bokiyyâh se rencontrent deux
yod, dont l'un est quiescent, on a inséré le yod quiescent dans le
yod vocalisé. J'ajoute : 11 n'y a pas moyen de prononcer ces mats-,
RI SALAT AÏ-TAKHIB WAT-TASIIIL. :]^2[}
w
^^^w_fci L.ç^^ *Xis».|^ Jo «.ifc.1 ^ (^■^■^J (^JvÂ:^Iaw c.L€\i>-^ <X^!5\-Misji^
\^:>\s nb^^D »-<y.J;^ yi*X.>JÎ ,1^3*^ îl'^yj i K>.^i.x.3 H^DIS^ H^Din
i î^kii J..A-^ (j-^^J ^^ <Ji5^.:sim ^UJi ^^ J^^ÀJi ^^ i iCÂ:^lM^Jî
>i"''7Dnb pj^DT» ■'j:in ii-jj j>i b^riD ^di2^ ^DiH n^DiD^ n^Din j-5jv.^
ms: |\s* ""D □''"'n mirn vX^Î^ ^5 ^^î^ c^U^ l*k^ i ji Jiii n^n
' N. 77, iG, Les exemples n'y sont pas les mêmes.
lorsqu'on laisse la forme complète et saine, parce qu'il y aurait
réunion des deux quiescentes douces à la fin de chacun de ces
deux mois : ces deux quiescentes seraient le yod complémentaire
et le hé troisième radical. Cette formation n'est possible qu'au
féminin, où le troisième radical est vocalisé; on traite homiijijâh et
bdknjtjâh comme ^àniyijâh [h. x, 3o), schebiyijah [ibid. lu, 2),
dont le paradigme est pe'^îlâh, et on insère la quiescente dans
le troisième radical, dans le yod vocalisé; cette formation est, au
contraire, impossible au masculin, parce que le troisième radical
y est quiescent. Mais si l'on a recours à une forme affaiblie, ii
faudra dire au masculin de homiijyâh et bokiyyâh, homî et bdkî, pa-
radigme po'^îl, comme yosîf, avec un changement du troisième
radical en yod, parce qu'il devrait être suivi d'un yod de prolon-
gation, qui a été sup])rimé, comme dans Vnii, ndkî, dont le para-
digme est j?rt'^/, où le troisième radical a été changé en yod et
où le yod de prolongation est tombé.
Aboû ZakariyÀ dit à la racine liâyâh : rcLe singulier de hayyim
330 OPUSCULES D'IBN-DJANAH.
d Jlij /o*."3" j^l-xJS ^Xj^Xa^kJcJ J.^1^ n^n C'Sj (jÎ^ *Wî ^Xj^a^jc) J^\^
(^ ^_ib W-.A.J.-sL ns "^x ^rr' ^nm "n mx ^^ Ul^ vW^Î ^^^
Ia^U Iàà:^ n:n nrn ^d n^^n J_j.jij -î^l (ç^>Ji c^Jî i oj»;.*!^ ''^^•^î
otxAiS. 11'? biN ]n^ ^nm ^n din ^x.^^ UÎ^j ^^'à i ^^i aaA^ dlSTAi^à
• N. 78, G, est évidemment changé par le Iraductenr. Les mss. de Hayyoudj
ajoutent à la fin de cette citation : 1-sû.slj li.-viib. r'D ls£>(>:^L.
revivants 7") (Ex. iv, 18) est hmj (1 Wois^ x\i, i5), et ie singulier de
haijijîm r^y'ie-n [Prov. xviii, 21) est hêfarêh [Gen. xui, i5). — Il
faut remarquer que hayyîm est complet, parce que le yod a un
dâgêsch, comme hayyâh (Gen. i, 20) est complet pour le même
motiL?? Puis Aboû Zakariyâ ajoute, dans le même paragraphe :
crLe pluriel de hay rr vivant?? (Lam. m, 89) et de (mhay [Eccl. yu , 2)
est privé du dâgêsch et déi'ectueux d'après la règle usite'e pour les
racines dont le troisième radical est une lettre douce; on dit hâyîm,
et de là hâyôt [Ex. 1, 19), qui est défectueux et sans dâgêsch. v
Commentaire. — On a soulevé des difficultés à propos de ce
qu'Aboû Zakariyà a dit : cfLe pluriel de hay et de hahay est privé
du dâgêsch et défectueux, on dit /uujîm,v et on a prétendu que
cette assertion contredit ses autres paroles : fcLe singulier de
hayyîm est hay. ?? On s'est trompé; Aboû Zakariyà suit son principe.
Pour lui, hayyîm est complet et représente bien la racine hâyâh,
parce que le yod a un dâgêsch, comme il La remarqué dans ce
paragraphe. La règle, il est vrai, aurait voulu, si ce mot provient
de la racine (ju'il suppose, une forme défectueuse d'après l'usage
RISAlAT AT-TAKIÎIB VVAT-TASll IL. :VM
mi nn i^-jj (^ rrri aKa^^I ^i <^^ _^ii:>^ (joïb <\jî \as JIj rrri (j-»
A>_^Jî ^ ^b v^ixÀi^ inS '^N jn"» ^nm ^n din* j^ UÎ^ ^^^i Uî^
adopté pour les adjectifs et les participes de ces verbes au troisième
radical faible, comme bâlim [Jos. ix, k) et tant d'autres. Comme
Aboû Zakariyâ a regardé aussi hay (I Rois, xxi, i5) comme dérivé
de hâyâh, il a dit que c'est une forme défectueuse, en pensant
qu'à l'origine c'était hâyéh sur le même pied que râwéh et dâwéh.
Donc, lorsqu'il dit : cfLe pluriel de hay et de hahay est privé du
dâgêsch et défectueux d'après la règle usitée, 77 c'est qu'en effet
telle est la règle généralement appliquée pour cette catégorie de
mots, comme je l'ai dit pour bâlîm. Mais hayijîm [Ex. iv, 18)
est, aux yeux d'Aboû Zakariyâ, une exception, bien que conforme
à la racine; car, bien souvent, ce qui s'écarte de l'usage général
devient conforme à la racine ^ C'est là ce qu'Aboû Zakariyâ a
voulu dire, et cela est très-clair. J'ai déjà exprimé dans le Mous-
talhik l'opinion que hay [Gen. v, 5), wâhay (Lév. xviii, 5) , wâhâyâh
[Ex. 1,16) proviennent d'une racine géminée. Je dirai de même
' En d'autres termes : hayijîm, bien que ce soit une forme irrégulière, repré-
sente mieux la racine hâyâh , parce que le troisième radical hé y est représenté
par le dâgesch , que la forme usitée hâyîm , où le hé a disparu sans laisser de Irace.
332 OPUSCULES D'IBi^J-DJANAH.
J.i^ mnnn ^^^î u-?^^^ <:^*iî ^<xi& cj-* D"'i^")D3 innn '^n (j^i? (jî
mnnD nnx ^d D^oiDn nx mnnn -jw (^ ^^C ^î (j^.^ n-):inn
jjaâb ^^i AÂ^ ^1^ fj\: niUD o>-£*-i icx.^! (j^ J^^î I «X.iû^ Î"1ND
J.iu J.xaa]î i^^Âj (^ T"iN'3 mnnD D^Dion nx mnnn "j\v yî dUî^
_5.^i nnnn ha Ui^ n^cn^ J^^ ^ji.*x^^ blfi^l^ro >^lil ^\< ^^i^
' Ci-dessus, p. ih-2. — - D. 1^7, 3 ;N. 108, «8. — ^ D. 1 12, 26; N. 79, 19.
pour ces mots hmjyîm, Iiay, wehayyhn, qu'il est plus juste de les
rattacher à une racine géminée; du reste, Aboû Zakariyâ lui-
même les a aussi cités dans le Livre des racines géminées.
Abou Zakariyâ dit à la racine hârâh, après avoir cité wayijihar
el wayyahar [Job, xix, 1 1) : «Il se pourrait que tithar [Ps. xxxvii,
1) ait le même sens et qu'il soit pour tithâréh, comme titgâréh; ou
bien qu'il ait le même sens que tetahàréh (/eV.xii, 5) et metahàréh
(Jér, xxn, i5), dont ia racine est le quadrilitère tahrâh. S'il
en est ainsi, la quatrième lettre est omise dans tithar. n
CofliMENTAiRE. — C'cst là une affirmation que j'ai oublié de
combattre dans mon Moustaîhik. En effet, tetahàréh et metahàréh
sont de la forme lourde, comme yedaschschenéh (Ps. xx, /i); dans
chacun d'eux, le tâw a un patah comme le dâlét de yedaschschenéh ,
et n'était le hêt, ils auraient, eux aussi, un dâgêsch^. Mais tithar a
une forme tout à fait différente, celle de titgâr [Deut. 11, 19); il
' Voyez cependant Rikmâh , 81, 1.
lUSAI.VÏ AT-TAKl{iH WAT-TASIIIL. 'M\:i
U[ J-jlij] Jii? (j\i y^^\ mnn cj-» u^-^"!^ nn^ cj>^ ")jnn J<a> mn cj-»
■^nnn bi< (j^^j^ jî J^ ^î^nd nnnnt: cj-« nnnn ^x (j^j ^i *Xxaj
A-j^ jî ,^_iû*k_^ (i j^--^ >^ t» ÎJ^-iù l.À.A.3 ^\aaj mnnD^ U^Ai*.
j*Xao ti Jiij^ mnn c^\ o^y=*-5 axjjÎ ^j~» <xji aK.^Î ^^ ^^w *xï
J._^:yJÎ ÎJ^.iû <j^ ^j^J bivj M^ ^ji ^^î^ vW^ ^^ à ^^ nv
1 D. i/i, 18; N. 12, 29.-2 D. iiA, i5; N. 80, 27. — 3 D. i6q, iG;
N, 110, 27.
est un hitpaël de hârâh, comme tilgâr de gârdh, mais il ne dé-
rive nuliement de tahrâh. Si l'on demande pourquoi tithar ne peut
pas venir de metahâréh, comme l'a soutenu Aboû Zakariyâ, et
être la forme légère, tandis que metahâréh serait la forme lourde,
nous répondrons : C'est ce que les théories d'Aboû Zakariyâ ne
permettent pas. Il a jugé que la racine de metahâréh est le qua-
drilitère tahrâh; or, il a dit, dans l'introduction de la première
section : crTout verbe qui n'est pas d'une racine trilitère est à la
forme lourde. ^^ Aboû Zakariyâ a donc commis une erreur.
Abou Zakariyâ dit à la racine ijâdâh : cr Yaddou [Joël, iv, 3) n'est
pas de cette racine, puisqu'on ne dit pas yiddou avec hirék, d'après
la formation régulière. 77 Aussi Aboû Zakariyâ l'a-t-il placé, dans le
Livre des lettres géminées, à la lettre yod.
J'étais présent quand un des docteurs les plus versés dans la
connaissance de la langue, Isaac lils de Saûl, soutenait qu'il se
pourrait que yaddou vînt de yâdâh; le yod de yaddou, avec sa voca-
;î34 opuscules DIBN-DJANAH.
U-?^- U^ f^^^ *^^-? (^jJ*W5 ^:?;«îs^^^ iiUiAAwi^ liljLsri.Awi JUJUAwiii
î *x.i6 (j^ *X;«AJ (j^aJ^ xD'jn Dr2 min"? c^Uil î<Xi£> ^ Jlr m^
UL 13.1"! nn c^-tî (^Â.Ii^>JÎ djs^l-i^ dIJ (^jÎ ^I ^^i ^i Jiii
i ^Î_5.il5 mx"!^ HMi %Â^ nmn^ Tin yi J^-ïli ^^U^aa^^î ^^^ l.^
Uî^ k-=I i ^Liî> nxi i ^t_^iî (j^ yi_5 HNn à .xXJu Jodii ..ii nn
u^.^ (jK-i -j'^irD bD3 M^:m mn (j^ aj^ nn lâ^J ^^s J^-^^^i i:n
' Peut-être faudrait-il lire: (j.jpLJf ciL^ivo n" JUs-^î ^f. — ^ D. 116,
11; N. 81, :i9..
iisation, remplacerait deux yod comme ceux de yeyahêl [Micha, v,
6)^. On a laissé tomber, ajoutait-il, le yod du futur pour alléger
la forme et pour éviter la lourdeur de deux yod vocalises. Il se
pourrait qu'il en fût ainsi; Dieu le sait.
Abou ZakariyÂ, à la racine yârâh, cite lehôrôt [Lév. xiv, 57).,
et ajoute : fc C'est dans un sens analogue qu'on trouve hôrô wehôgô
[Is. LIX, i3).-n
Commentaire. — Je veux t'expliquer ces deux mots, à cause
de leur obscurité : hôrô et hôrôt ont entre eux le même rapport
que raôh et raôt [Is. xlii, 20). Le wâw est troisième radical
dans horô, comme dans raôh, ou il a été remplacé dans l'écriture
par un hê. Quant à hôgô, il a été formé sur le modèle de hôrô,
car il dérive de hâgâh, ivehâgîtî [Ps. lxxvii, i3), et il aurait dû
être hâgôh, comme hârôh [Job, xv, 35); seulement, on Ta rendu
semblable à hôro, à cause du voisinage, de même que l'on a dit
^ Yaddou serait donc pour yeyaddou. Voyez ci-dessns, p. 27. Voy aussi Kitâb
al-ousonl, 5(76, 6-8.
KISAI.AT AT-TAknin VVAT-TASIIIL. 335
■jNinD lâÀ^ t^ "jNDD J^-«*^ 1NDD nXl "jXiJlD PN*
cxXi^ <Xj*x-à^iL ibî: nnm D^Dk^^n isdd ibs:! "i3i/*"! iti:: p cxXi
' D. i5i, 18; N. io5, /i.
et môsaàkâ we'ét moba ékâ (II *Sflm. m, 26), où aussi le dernier mot
a ete modelé pour ia prononciation ^ sur le premier.
RACIINES GÉMINÉES.
Abou Zakariya, après avoir mentionné plusieurs paradigmes du
nifal dans les racines géminées, poursuit : rr Parmi ces nifal, il
y en a qui ressemblent à ceux des racines au deuxième radical
doux; mais considère-les avec un suffixe et tu verras la diffé-
rence, y)
Commentaire. — Aboû Zakariyâ veut dire : Nâgôl, nâgoz, nâzol
sont d'après le paradigme de nâkon et de nâmot; mais, lorsqu'on
y ajoute un suffixe, on a nâgôzzou (^Nahum, i, 12), nâgoUou [Is.
XXXIV, li), nâzôUou {ihid. lxiv, 2) avec dâgésch, et nâkonou [Prov.
XVII, 29), nâmolou [Ps. xvii, 5) sans dâgêsch; la différence de-
vient évidente. De même yiggôz, yiggol, yizzol ressemblent à yik-
kôn [Prov. xii, 3), yimmot [h. xli, 7); ajoule-t-on un suffixe,
^ En effet, le Ketîb donne exactement 7f?)jr: mebô'àkd.
336 OPUSCULES D'IBiN-DJANAII.
□iTiby Vl^id"^. "^•'nnt''nD i^d^t c^^As^ <x.j«XAi.xJL i^^it^ 1^,^ in;"^ o^li
pDn iCjj ^^ '?iîn^ îi;n^ bi^n [^î^] ^^^^j o^àJ! j.^Iii l-x^A^JI? n^'^n;
Jv.j4X.àj:Jl. ibiTH^ ibijn^ iîi;n o^^^ J.^^ lib h'iron i^ibN* nxnp'?
I4ÂAJ ^^ÀJÎ j.^Iâi v^AÀ.:^L ijiDn^ 'nb i^Dn cxX^^
jî ^Aj ^1^ 4X5^ j^^IàJî iùjAia^ jyçJî »*X.a;^j ii-^î 5«>sJÛ ^\ Jb»
* D. ] 61, 21 ; N. 1 1 1, 1/1.
on a, d'un côté, yiggozzou, yiggoUou, yizzollou avec dagésch; de
l'autre, iveyikkonou [Prov, xvi, 3), yimmolou (Ps. cxl, 11) sans
clâgésch. Enfin higgol, higgoz, hizzol sont formés comme hikkon
[Ainos, IV, 12), himmôl; dès qu'il y a suffixe, on distingue entre
higgozzou, higgoUou, hizzoUou avec dàgêsch, et himniolou [Jér. iv, /i),
hikkonou sans dâgésch.
Aboû Zakâriya dit à ia racine A:r/frtf : Wayyakketoum [Nomb. xiv,
45) n'est pas de cette racine.
Commentaire. — La dérivation de ce mot est difficile et obs-
cure, et Aboû Zakariyâ aurait dû en expliquer l'origine, ce qu'il
n'a pas fait: je vais donc t'exposer mon sentiment à ce sujet. La
racine de wayyakketoum peut être un verbe sain ou un verbe ayant
yod pour premier radical. Dans le premier cas, le verbe serait
nâkat et la forme primitive serait wayyakkîtoum , d'après wayyap-
pîloum.; le yod aurait été supprimé pour l'allégement, comme dans
wayyadrekou [Jér. ix, 2) un hifîl, comme l'indique le patah du
RISAlAT AT-TAlvRIH WAT-TASHÎL. 337
l.^A^Àj ^,>i*>vJl dl-Uj p^^m cj^ ^ (ji*x>Ji nDntea Dnnnx nDn □:
DiDX PN* \"nu?i'n u^^-iû (^*kJI -j^dh i:TDi?> cj-* l-^^*>^-=»- i^j
?/oV^; dans ivayyadbelou (I iSam. xxxî, 2, et xiv, 22), également un
hifll pour le même motif, et dans ya^scherénnou (I 5flm. xvii, 26),
qui est de la même forme que hé^èschartî {Gen. xiv, 28). Quiconque
pre'tend que ya^scherénnou est de la forme légère, se trompe,
car la forme légère n'est jamais employée activement dans ce
sens, comme on le voit par '^âschartî [Osée, xii, 9). Si, d'un autre
côté, ivayyakketomn vient d'un verbe ayant î/oV/ pour premier ra-
dical, l'analogie autorise deux explications : la forme primitive
est wayyeyakketoum , qui a été traitée comme wayyaschscherêm (Il
Chr. xxxii, 3o) et ivayyahbeschêhou [Nahum, i, h); ou bien, elle
est wayyahkîtoum , d'après ivayyassîkoum (^Jos. vu, 28), et le yod
a été retranché pour l'allégement^. Quelques partisans outrés de
l'analogie ont pensé que ces mots n'ont pas été allégés, mais qu'ils
sont tirés d'une forme hifal, comme héfar (Gen. xvii, 1^), hèsar
[Dent. XXVIII, 52); ils adoptent alors un parfait de la forme hifal.
Peut-être ont-ils raison ; mais je n'en incline pas moins vers l'opi-
nion qu'il y a suppression et allégement, parce que je ne trouve
^ Voy. Kitdb al-oiisoûl, ^36, 1. la et siiiv.
338 OPUSCULES D'IBN-DJANAII.
ooiXj^ vilJU^ dl) ^i J.Cî <X>r»-^^ c:>ijî U ^^ vili oJii «Xi
w
l_jf l^Jl '^ dlJ J..J^ ci)l.Â.^ 4^5 î JoiXj l^^Jî ovs-t; c^*^-^^ ioU)I
J.*iiî Jl^xA^i {j^yjf^. c:J^■•■^jU'^*■î5 ^^ Jfc^'^^ dLj*Xj ^«xjcjÎ (^j^-^-
1DNT 1:^1 IDînN'^ DiXlD ^^W l'iî^'T' Q^D!? ll^D^ V""^ ID^r^SH ID^DD^
* Dans ce passage {¥jX. m, 17), rbjitS est un vrai futur; il faut le remplacer
par onioc CDr^f^ ?bj'f) *?r:6') {Juges, 11, 1).
que peu d'exemples du /ii/'^/, comme héfar et Aes«r, et que j'aime
mieux les classer parmi les exceptions que d'en faire une classe à
part de formes verbales.
J'ai mené à bonne fin le commentaire que je m'étais proposé
de te donner; puisse Dieu mener à bonne fin tes espérances! J'ai
atteint le but que je m'étais fixé; puisse Dieu te faire atteindre ce
que tu souhaites! Il me reste maintenant à te payer la dette que
j'ai contractée (p. 278), et à t'exposer la cause du patah sous le
wâiv de iva'àmotetêhou (II Sam. i, 10). Le moment en est venu.
Les Hébreux autorisent l'emploi du futur à la place du parfait,
que ce futur soit précédé ou non du wâw. Les exemples où il est
ainsi employé sans wâw sont trop nombreux pour que nous ayons
besoin de les rappeler; citons seulement yekasijoumou [Ex. xv,
5), tiblâ'^êmo [ibid. 12), yirgâzoun (ibid. ik), yo'hâzêmo [ibid.
i5), (Càléh [Juges, II, 1), etc. Les exemples oii le futur est em-
UISÂLAT AT-TAKUil] WAT-TASIltl.. ^39
□^DuT "i^DND miNT a^irr nSi3:i n^oNi ^.a^Uî (j^ ^^ t^^^-îi
r-iu;in3 -niiDi "iDii? H'î"in -^31 nnx Du'p ^d \ni?iD s*x.x.j Jlï ^.3-
\-n3y3 npNi ""ENn "^D ■]'? |nx oni:: v^nS imNi ^sxn n^i::? didnt
3^^ J^A_^ nnDJl? Sy-J^ »^.«^ (ji«xJi nriD-iî^ n^îtJÎ j-« ns'^v
□rn NDN] "innnDNT vb^ iDyN] ^i^ S-'^-^ V^P-^^ -?^^^^ ^4^^ u^^
Ô5j..s^ (J-* ^-^-^ y^j-^ï? (j^^ wX^-» c^ ^-^^ ^^j tP Isj-^i <^ "p T'JîXj
ployé avec ivàw à la place du parfait sont également nombreux :
comme weW^îdâli [Is. viii, 2); tve'âsir {ihid. x, i3), wé'ond [ibid.);
comme we'aschmî^êm [ibid. XLViii, 3), précédé du parfait yâse'ou
et suivi de midda'tî, etc. [ibid. A), juscjuà waagpid, oii le ivûw a
kâmés, ainsi que Texige le parfait, et JiischmaHîkâ [ibid. 5); comme
weédrelîêm [ibid. lxhi, 3), we'érmescm [ibid.), wexjêz [ibid.), weabbtt
[ibid. 5), weéschtomèm [ibid.), ive'âbous [ibid. 6), we'orîd [ibid.);
comme weéhah[Osée, xiii, 1 1 ). Tous ces futurs remplacent des par-
faits. Lorsque le préfixe du futur a scJieba gI patah, il est impossible
de prononcer le wâw qui le précède avec scheba, et il reçoit comme
voyelle un patah; ainsi wa'àmôtetélioii (Il Sam. i, 10), qui est un
futur mis à la place du parfait, et qui, s'il était un parfait, au-
rait kâmés sous le wâw, comme dans ivâ'é^èmôd [ibid.), wâ\ibô^
[Gen. xxiy, ^2), ivâ^iggtd [h. xlviii, 5), d'après la règle com-
mune à tout wâw précédant un parfait avec le préfixe du futur
3/(0 OPUSCULES D'IBN-DJANAH.
^^m (^5vj (i^^xl\ ^ 3ÎJ.JÎ «*Xi& JsA>> i m!iDp3î^ oLÎÎ JUjiXAw^iil
j-^c?^.^ «i J.AiLA.M-«* ^j^ji ^ji^î ^Àj inn")Xi inD-iDNT rn^np inx ^d
□nn ^DN 'in^'i (jbU -x-j^i) yDp DîînDNi dVdxj inD"iN"i tK-A^ ^.Ai?Uî
^U A-j^i) yDp ]\xi Ti:h mpN] (>a-^ Js.Aji.A.-«*«« ^^j:^ nnD nb^Ni
l^X iC=*.y:Àii o>î^i^)î 54X43 ^)<aax^^ <\3i) nriD dVlO ""d "^dî^* mpKi
^b^^ c^-^^ ^^j--^ f.*XA.xXi e^^î^jij-iî J<A^ NDt:;j l^Ai J.^:^! ^j^
^-5' L^J-A-^ \.^j.^^ i^nxD "imNT D^Di? nbiD:i i^dni ""b m^^^wT
«/^. Ce \iàmk distingue précisément le parfait du futur : ainsi
waàbâràliêhou [Gen. xxvii, 33) a hâmés sous le wâw, parce qu'il
est un parfait, tandis que waâhârehêJiou [h. li, 2) a patah sous le
wâw, parce que, comme wearhêhou, qui le suit, il est un futur à la
place du parfait; de même waâhallêm (II Sam. xxii, 89) a hâmés
comme parfait, et wa'àkallêm [Ex. xxxii, 10) a patah comme
simple futur; enfin wâ'àkawwéh [Ps. lxix , 21) a kâmés comme
parfait, wa'àhawwéh (ihid. lu, 11) ^ patah en sa qualité de futur.
Tous ces wâw qui oni patah avaient à l'origine schebâ\ comme ceux
de we'âHdâh, we'âsîr, weorîd et autres que nous avons mentionnés
plus haut. Mais il est d'usage en hébreu de substituer un patah
au schebâ' sous le wâw de la copule, toutes les fois qu'il exprime
le futur et qu'il est suivi de l'a /é/" préfixe ayant schebâ' et patah,
puisqu'il n'est pas possible de faire entendre le schebâ' sous le
wâw, en même temps que le schebâ' et patah qui vient après; il
RISALAT yVT-TAKRlB WAT-TASllÎL. Ui
«ol^U_JÎ (j^ (j\< U^ -jDîi; mpxT D^DN*! Dm >dx nn^i inn-ixi
^^Uî J^xàJI JJi> ^jc« ^1^5 nnD_5 ndu;j -x5^^ v-àJI ^^ ioëi^Jl
□b^NT inDnnN] Ninn Diton ^^t^ J-iL^ v^P^^ 4^-=^ ^^^-^^ dLJ *k3
cjLX-j t-^jswLo j!^V.Xil Uî^ C^J^Xî ^"i^-^ c^î^i^ vjl-w JJi» X3Î-^J
D^DNi (j^-j^ nnDJl* inDnsNT (:^^^ yDpJL iriDinxi (^j^-j ^^.xJî
mîo ^D "jDD mpxi cijv-jj n:b mpNi (j^.-:>^ d^dkt cjv-j^ cîJnDX"!
en est de même du wâw de waàmôtetèliou, waàbârekêhou, ivaâ-
kallém, wa'àkawwéh. Les wâw qui précèdent un «/^pourvu d'un
sclieba et patah, dans les verbes qui ont le sens du parfait, ont
liâmes pour voyelle, comme wâ'àbârâkêhou, wâ'àhallém, waàkaw-
wéh. Les exemples où le wâw a pataJi au lieu de schebâ' lorsqu'il
est suivi d'un âléf avec schebâ' et patah sont très-fre'quents dans
l'Ecriture : on peut encore citer waàschakrêm (7s. lxiii, 6), qui
a un patah et qui devrait avoir un schebâ' comme tous les autres
wâw de ce passage. — Cependant, Fauteur du Livre des sons a
expliqué le patah du wâw dans wa'àmôtetéhou par le mensonge de
celui qui prétendait avoir tué Saûl, tandis que Saûl s'était tué
lui-même. C'est là une aberration digne d'un pulmonaire. Pour
moi, je m'étonne qu'il n'ait pas été conduit à la tbéorie que nous
avons mentionnée, lui qui avait si bien établi la division entre
iva\ïbârekêhou , iva'àkallém, wa'àkawwéh et ivâ'àbâràkéhou, wâ'àkal-
lém , îvâ'àkawwch . entre le parfait et le futur. Seulement, il ignorait
Vi'2 OPUSCULES D'IBN-DJANAH.
^^ ^Jà-S^ *XJi)^ y^Kb in\XT '>b «-n^rN"! ^î^ J^ i^'lVJ ^^s ^i
(^jv-x-'^i'U {jS.^h (^jv-j j^^cyj^J XaJïXa**^ "innnDkVi i^^ ^j^IâJI (jaxj
^^i — =.► A_.A-i ^^SL^L-^ J.-;t-^_5 -)îan npxT r'V:? idi?ni ^^-^i
CxÂJVi»- dUJvJ^ ^Ai?Ui 7-^y^ «i ^aAa>»m.« J^«i ^ 1^3^ N'DH/J (J^»'^^'
que ces wàw avec jt?rtfrtA auraient dû avoir scW^f comme we'a^îduh,
we'6rîd{Is.L\ui,G)A\ a paru difficiie à quelqu'un d'admettre que
waâmôtetêliou soit un futur, à cause des deux parfaits entre les-
quels il se trouve, waé'^ëmod el waékhah. Mon contradicteur me
fit ainsi la guerre jusqu'à ce qu'il fût vaincu par de nombreuses
citations empruntées à l'Ecriture. Sache que le patah sous lewâw
de waàkassêk (Ez. xvi, lo) provient de la même cause que le
patah sous le waw de wa'àinotetêhou, du scheba qui devrait indi-
quer le futur remplaçant le parfait; aussi ce wâw a-t-il seul patah,
tandis que tous' les autres wâiv de celle parschâh ont hâmés, parce
qu'ils expriment des parfaits; mais wa'àkassék est un futur, dont
le wâw a été traité comme celui de wa'àmotetêhou; la Mâsore dit :
rrll n'y a dans le passage aucun autre patah. 11 Je ne m'explique
l'omission de wa'àkassêk dans le Livre des sons que par l'impos-
sibilité de donner ici la même raison que pour wa^ïmotetêhon.
KITAB AT-TASVVIYA. :}^i3
t->\i_X_J *_Ai?)j5 r-V-À-rS- /w_J (J5^— ^ *X.xJfc.Jl ^^i uJ^JÇÀÀâ.j' C->i_^.A2.])
\^y,.Jii ^ <>oîfc.ÀJÎ X^kS)^ -^IjCÂji ^aÂIt^ Q.jL.jiJ5 v^xJb* ^^ \mSj.S^^
IV.
KIÏÂB AT-TASWIYA.
Livre intitulé : Le redressement, en re'ponse aux objections souleve'es
par ignorance contre certains points traite's dans le Moustalliik, par
Aboù '1-Walîd Marwân Ibn Djanali, l'auteur du MoustaUitJc.
Puisse, ô mes amis, Dieu nous servir à moi et à vous de refuge
contre les opinions fausses et nous défendre contre la honte des
erreurs; puisse-t-il nous ranger au nombre de ceux qui s'éprennent
de la vérité, la recherchent et la conquièrent! Puisse Dieu me
protéger pour que je n'aie jamais à vous regretter!
Les savants se sont sans cesse consacrés à la discussion, et,
doués d'intelligence, ils se sont toujours livrés à la controverse,
parce qu'ils voulaient avant tout féconder les intelligences, et qu'ils
s'appliquaient à réunir les prémisses, à en tirer les conclusions
3hli • OPUSCULES D4BN-DJANAH.
j^y—MH (j^ Ai_ki_iCL> /0>ig~^ <_*^jIxJ) J^>«*W (JO U»j Aj jU.5j/)^ t3"^ <i'
^.tl ii-c vKi i^jl^axil l^JCjl» IâaA^ fc-^r^-i fcJÎ /yJi j-^V^ ^^*^ /0'4^%-^'^*'^
HD la^a^D niri: i:"^ mn^a *jDîri: po.-SliI Jli l.jf. J^^;ïJÎj ^-^xiû^Xjf
L.À-A_jvX.A^ <X.X£ i*Xiû ujt)i.u( c_>IaÂj (j-« o<^*^ f^ (J^^^ f*«' *^^-^
et à en montrer ies applications, sans esprit de dispute ni ardeur
de contradiction. Ils pratiquaient, au contraire, la justice les uns
envers les autres, ils se soumettaient à la vérité' et la soute-
naient, sans que la joie du vainqueur fût plus vive que celle du
vaincu ; car leur unique ambition à tous était de découvrir et de
connaître le vrai et le juste, en dissipant toutes les obscurités.
C'est ainsi que, chez eux, les sciences grandissaient et que les
intelligences s'épuraient. Notre devoir à nous, ô société d'élite, so-
ciété vouée aux lettres et à l'étude, est donc d'imiter ces hommes,
de marcher sur leurs traces, de nous conformer à leur doctrine
et d'agir selon la parole du sage : rr Choisissons-nous ce qui est
juste et reconnaissons entre nous ce qui est bon?7 [Job, xxxiv, Ix).
Puisse Dieu nous accorder son appui et nous diriger par sa grâce !
Je me suis rencontré il y a quelque temps déjà, chez notre
cher ami Aboû Solaimân ben Tarâka, avec un de ceux qui visitent
parfois celte contrée. 11 a prétendu que dans son pays on aurait
contesté plusieurs des points que j'ai établis dans le Moustalhik el
KITÂB AT-TASWIYA. 345
jja-j^fi j^.ajcÀ.aJ|^ LJtjj.AiiXJi (^^\ ,fc^*JÎ ^3-*"* U^ (J"*"^^ i«Xit ylî
qu'on aurait voulu réunir dans un livre ces objections, si Dieu
ne m'avait favorise et épargne'. Puis, lorsque j'ai insisté pour avoir
des éclaircissements, il a prétendu se rappeler seulement quelques
observations qu'il m'a fait connaître en propres termes, en me
montrant son approbation pour elles et la préférence qu'il leur
donnait sur mon opinion. Lorsque j'ai ensuite demandé une dé-
monstration en règle pour le détourner de l'erreur de ses compa-
triotes, il n'a montré que de l'obstination. J'ai cru alors qu'a-
bandonner cette affaire, sans me défendre, serait honteux et
blâmable pour plusieurs raisons. D'abord, je ne devais ni laisser
ces gens dans leur erreur, ni tolérer que leur parole fit des prosé-
lytes parmi les ignorants. Car cette science particulière, c'est-à-
dire la conjugaison et la formation des verbes, est fort obscure
pour les hommes d'une instruction solide, qui y ont voué leur vie ,
à plus forte raison pour ceux qui s'en forment une opinion sans
y être préparés par des connaissances premières qui les y préparent ,
et surtout leur en facilitent la route. Mais on ne peut en prendre
possession, en dehors de ce que nous avons déjà mentionné, que
par un bon raisonnement, ce dont peu de personnes sont favo-
3/i6 OPUSCULES D'IBN-DJANAH.
ii a..^.Âa3 -^J^î^ je*^A*i iO-^^;-^^ (j^^^^ ^-6"*"*j (j**-^-?^^ dlj.b t^ ^^
J^ Ia^aJCc^ l^M^\is2 ^^ AaA* ^^jy^ AA^Ioli^. sX.»«.iI A;^:C3^ J^4^
«M
risées. Puis, il y en a parmi ces hommes auxquels je conteste
tout jugement sur mon intelli<>ence, bien que je ne prétende pas
être infaillible ni être à Tabri de toute erreur; mais on s'était
en outre vanté, d'après des nouvelles qui me sont parvenues,
d'avoir remporté la victoire sur moi dans cette séance. Je devais,
en second lieu, leur rendre l'équivalent de ce qu'ils m'avaient fait
et flétrir leurs agissements; car ils touchaient à une science où ils
ne pouvaient rien faire de bon et s'attaquaient à des questions
pour lesquelles ils n'étaient pas préparés. C'est là le fruit de l'igno-
rance et le résultat de l'envie.
Je remis à mon adversaire un compte rendu de toute notre
séance , où je relatai littéralement ses objections et mes réponses , en
faisant des efforts pour qu'on ne pût me reprocher ni altération,
ni substitution. Puis, à la suite, je répondis aux autres critiques
qu'il avait cru devoir m'adresser alors, et que, le jour de la séance,
j'avais laissées sans réplique. Je l'avais adjuré ce jour-là de réunir
rapidement toutes les critiques dans un écrit qui me serait en-
voyé. L'engagement en avait été pris, et lorsque mon mémoire lui
[)arvinl, il remit la réponse à un autre jour, prélendant n'en
KITAB AT-TASWIYA. :i/i7
"yt Ajb:."5"tj j*NjûIj»-_5 :>j.Jî î«xd> Js^ (j-«j.jii.^ Ajî Ji5;(jL ji)i>
K^TiDJI niDiX DM^Nn KSn IDiV A.A.i J^xJ (j-« JJu aKJU jKj^î <jt
3:5 0^»-^_A_J :>ijl Ajl^ Jji <x^ ^1^ i^:>j M^^ «^^l; c5^^*" ^^-a^»***'^-^^
* Voir Talmud de Bahylone, Makkôt, ib a.
avoir encore rien iu. Ces lenteurs trahissaient une nonclialance
injurieuse à mon égard, bien qu'il s'excusât, en disant qu'il recu-
lait devant l'envoi de la réfutation, et en m'affirmant dans sa lettre
qu'il ne m'avait encore rien fait connaître des véritables argu-
ments. rrJe n'ai, dit-il, cité que de simples observations. ^^ Je ne
doutai plus, dès lors, qu'il n'eut lu mon mémoire, et que, ne
voyant aucun moyen de l'attaquer, il n'eût eu recours à cette né-
gation. C'est bien d'un tel personnage que Râbâ' a dit: fcPar
Dieu, il l'a dit et je l'ai appris de lui, mais pourquoi en est-il
revenu? pour une difficulté qu'on a soulevée. ^7 Dieu le sait, et le
président de la séance, dont le témoignage approbatif ou négatif
ne sera contesté par personne, témoignera de la complète véracité
de mon mémoire et confirmera que je n'y rapporte que les cri-
tiques qui m'ont été adressées et les réponses que j'y ai faites.
Parmi les moyens mis en œuvre pour me faire garder le silence,
il y avait ces mots dans la lettre de mon adversaire : rr Mieux vaut
remettre ta réplique sur ces quelques observations pour le mo-
ment où l'arrivcra leur réfutation tout entière. '? Il voulait donc me
us OPUSCULES D'IBN-DJANAH.
y . y . i,. w ^ ?
faire peur avec cette réfutation! Pour mon coniple, je ne vois à
un tel retard aucun avantage, et j'aime mieux répondre aux ob-
servations qu'il a rapportées au nom de ces gens; s'ils les con-
firment, c'est bien; s'ils lui donnent un démenti et font valoir
d'autres arguments et objections, ou j'y répliquerai de nouveau, ou
j'en reconnaîtrai la justesse. Mais par ma vie, en m'excitant à re-
mettre la réplique sur ces quelques observations pour le moment
oii arrivera la réfutation tout entière, il s'est mis en contradiction
avec lui-même, puisqu'il avait soutenu ce n'avoir encore fait con-
naître aucun véritable argument. w Car, dans les premiers mots, se
trouve forcément l'affirmation que ces quelques observations de-
mandent une réplique, seulement qu'il vaut mieux la remettre; en
affirmant la nécessité d'une réplique, on a affirmé que des critiques
avaient été faites. La lettre est de l'écriture authentique de notre
adversaire. Quant à ses menaces, j'y réponds par le vers du poëte :
Ne me menace point! Certes, en cas de rencontre, j'ai avec moi une épée dont
les coups mettent tout en pièces.
Je commence donc par tout ce que renfermait la lettre que je
lui adressais.
KITAB AT-TASWIYA. :WJ
w 1
^:c*jn n'"? '7N")c;'' J^^ n^iïn oin'? nx \-n3D'a iun* J-a^^ nnDii ^d
l-À-iû L^j:>l^I ç^s. ^XAA*K^ bî ^_j^J D^lI/iN* DDDND lîîbnn cKa^^
J.AXX» Jo^i tj^ Jljûjî Aji '^ViO^ plD D^\y ]n i "«j jî J^-*J u^^liiJC^i^
^ Ci-dessus, p. 6. — ^ D. 78, 1/1; N. h^, Si — ^ P. 7.
Dans l'Introduction du Moustalhik, j'ai cité quelques exemples
de 7îifal suivis d'un régime direct, comme wenokâhat [Gen. xx, 16),
nischbartî (Ez. yi, 9), tinnâschénî [Is. xliv, 21), héhâlesou (Nomb.
XXXI, 3), en les accompagnant d'explications qu'il est superflu de
répéter ici. Je me suis prévalu de l'opinion d'Aboû Zakariyâ lui-
même, qui prend ^Jitt6l (/s. xl, i5) pour le nifal d'un verbe au
second radical faible; j'ajoutais : Si yittol est un 7iifal, comme Aboû
Zakariyâ le dit, ce iiifal a njyîm pour complément direct. Mon con-
tradicteur dans cette réunion me rapporta , au nom de ces gens ,
qu'à leur avis Tjittol est intransitif, et que le sens du verset est :
(Les îles sont) comme la poussière qui se lève. Après l'avoir con-
traint à s'expliquer, j'inscrivis son opinion, et sur sa demande :
Quelle nécessité j'éprouvais de noter ses paroles, je lui répondis
que je voulais conserver par devers moi de pareilles choses. Puis
je lui dis : Selon Aboû Zakariyâ, yiltol n'a jamais le sens de se
lever, mais celui de lancer; en même temps, je lui recherchai
tous les passages que je me rappelai sur le moment,, où cette ra-
350 OPUSCULES D'IBN-DJ ANAH.
^iiXu* aM bi< nbrû nn h^'ûn 'm J^iL^ iCji.>îi «*x.i5 ^^^ o».i^Jî
^ Jî ^jf^ t5*>^'îî (jûÀjiJî îtkiù u <^j.xaI: c>.a] Là ^jfj.ii j^r"^^ "-^
^ Ci-dessus, p. 15-17.
cine se rencontre , tels que hêtîl [Jonas , i , ^ ) , wahàtîlounî (ihid. 1 2) ,
wayyâtîlou [ihid. 5), etc. qui tous signifient jeter, lancer, et non
pas se lever. Le sens du verset est donc, ajoutai-je, il les atteindra
et les jettera comme des atomes, ou plutôt, si tu veux, comme la
poussière. Du reste, Aboû Zakariyâ a admis pour \jitt6l la possi-
bilité' d'une autre racine, savoir natal, et alors le verset signifie-
rait: il les enlèvera, comme on enlève les atomes, tant il méprise
les habitants des îles et tant il en fait peu de cas. Mais d'après
l'une et faulre de ces deux explications, ^(?/o7 a toujours pour com-
plément direct iyyîm.ei renferme un pronom qui se rapporte à Dieu
mentionné précédemment. Lorsque la vérité fut manifeste, mon
interlocuteur s'embarrassa et sa parole devint hésitante. rrCc n'est
pas, dit-il, comme la poussière qui se lève, mais comme la pous-
sière qui est lancée. ^^ Je voudrais bien savoir quel est ce gibier sur
lequel la poussière sert de projectile, une gazelle ou une brebis!
Après lui avoir ainsi coupé la parole, je f ai laissé et je me suis tu.
J'ai rapporté dans le Mouslalhik ce que dit Aboû Zakariyâ au
KlTAIi AT-ÏASWIYA. 351
n^Ni J-A-^ nb^i <^ju: -j^jU ibvn -)i?:b nn^*: hd j^ icIâi^Si dlAj^
]DN* "^T* iij; (^ i^\xj^ IaojI y^5i (jî toL^Jî 5 4X^2» 4^ «^j^>3 ""nn
(j^ (jî^ Jl-A-ji-A-Av^î 5l.jLx^ yi^ nnîîDn ib ib^ tc^ J^^ aK^U
V"iiVD icwi -):dd Si.* n^Di n"'?bp dhd npbi "id:;d ddi -jDiri J^
J.A3 4X_.5 i^'lj 4^>-îvi !^Awot ii).)i> (j^ ^^"^ iCij.*JS (s^^\ ^^-^^^
sujet de ouhMl [Exode, m, 2), de loukhâh (II /?oï5, ii, 10), de
mou^âdét (^Prov. xxv, 19) et de youkâschhn (^Eccïés. ix, 1 2) , des pe'^ou-
lîm , se montrant sous le paradigme J^?ow^</^m, et à côté desquels Aboû
Zakariyâ ne se rappelle pas de cinquième exemple dans TEcri-
ture. Puis j'ai dit que j'avais cependant trouvé un cinquième mot,
hayyouUâd [Juges, xiii, 8), qui est un paoul sous la forme du
pou^al; car, au fond, il a le sens de hayyûloud, comme I Rois, m,
26. J'ai aussi admis pour tous ces mots la possibilité qu'ils soient
des qualificatifs de la forme ommân^ (Ca7itique, y 11, ^) , houtal [Isaïe ,
XLiv, 20). Mon adversaire m'a annoncé que, selon l'avis de son
monde, hayyoïdldd est un passif, comme youllad [Genèse, xlvi,
27), ayant le sens d'un futur, tout en étant au parfait. Je lui ob-
jectai : Ceci n'est possible que lorsque le verbe est précédé de la
conjonction ivâw, comme weschouppak [Zeph. i, 17), weïoiikkah [Jér.
XXIX, 22), ivesouggerou [Is. xxiv, 22), ive'ouschschar [Ps. xli, 3),
parce que la conjonction wâw, placée devant un parfait, lui donne
le sens du futur; mais, dans hayyoïdlâd, le hê de l'article ne saurait
^ Voy . Rilpnâh, 6 2, i o et i A . L'auteur ne distingue pas entre hôlem et hîmés luîtouf.
352 OPUSCULES D'IBN-DJANAH.
^^^ ^^ S^ *^*^ f*^^' (ij^- y^^ "^3 idî:; -ii:?n m^ -irr n^ yiN^i
2^^ CJ^ -wKiÙ U (^ <i^ \Â\ DD "jDu' "lu*N* ^^j-S yî c^S^ ^j:>2>Lj
ôUaji^l jU n2 "jDu' l'^'N J-Ai J.J jdi ^4>Jî ^î^ià *Xi AJÎ :i)î nîîl
3<.À^ ^ {♦xjj.Aifci.l Uf ,_^Xo "îbm "li/'jn ^ »^ji À i£y=!>- »S\ J.i>-^iî
nQi:?D yi ;3.:iA^JLi i oJï^ »^:s2 llôUn J^Si Uî a3î^ a.^.^.
^ Ci-dessus, p. loo.
jamais produire le même effet. Mon interlocuteur revint à la charge
en me citant schouppak [Nomb. xxxv, 33), qui est sans wâw, et
où cependant il s'agit du sang qui n'est pas encore verse'. Je ré-
pliquai : Le mot scJiouppak se rapporte seulement à ce qui pré-
cède : Vous ne prendrez pas de rançon pour la personne d'un as-
sassin, qui est un criminel méritant la mort; donc il mourra.
On nomme assassin celui-là seulement qui a déjà versé le sang,
et c'est à lui que se rapportent les mots : Pour le sang qui a été
versé [schouppak). Mon adversaire refusa de céder. Sachez, mes
amis, que Mar Samuel, le Hâzân, m'a raconté que cet homme a
eu avec lui, au sujet de hayyoullâd, la même aventure que celle
dont je viens de vous parler; que ce monde avait repoussé mon
interprétation, en soutenant que ce mot était le parfait d'un pas-
sif. Quoi qu'il en soit, n'y a-t-il pas là un démenti à ce qu'il affir-
mait, cet homme, de ne m'avoir exposé aucun argument et de
ne m'avoir rapporté que de simples observations?
J'ai dit dans le Moustalhik que peschotâh, ^orah et hâgorâh [Is.
XXXII, 11) sont des infinitifs employés pour l'impératif féminin
Kl TA 15 AT-TASWIYA. 353
c:jI.^JI 5*k.iÛ (jî /©.^Â^ <J JUi ciA.3j.lt^ ^jSjsJLt^ ^A^i*-^ <Xiwî^)i
bnxn nnD iD^/o-^^y ti^SjsJLi <X;>.Î^Î^Î IîàJ^ ciA.jJI! js.r>-î_^l
-nDN J^Jl^ ^LjUi mîJDpj b'iyï) ^j^ ^^ ^1 a^xxk^ S\xs^\ j:>\*a^
<X£ r^^-^Xî *>s«^^.Jl ^-^J' ^■^^" ^^ ^5 1$<Xa^>^^ >\.^ J.^ j «Xàû^
du pluriel, car rinfiiiilir peut remplacer l'impératif au singulier
comme au pluriel, au masculin comme au féminin. Mon adver-
saire me fit remarquer que les hommes de son pays considèrent
ces mots d'Isaïe comme des impératifs au masculin singulier, rem-
plaçant l'impératif féminin pluriel, de même qu'à l'impératif on
emploie également le singulier masculin pour le singulier fémi-
nin, comme *'«mo^(/M^e5, IV, 2o), hahûh (Gen. xxxviii, i6). — Mais
'^âmod, dis-je, est aussi un infinitif, tenant lieu d'un impératif
féminin singulier! — C'est impossible, reprit- il, car mes com-
patriotes se refusent à admettre, pour l'infinitif du verbe à la
forme légère, d'autre type que celui de pcfol, avec kâmés au pre-
mier radical, comme âmor [Nomb. vi, 23), schâmor [Dent, v, 12).
— Et que diras-tu, répliquai-je, de ''ànwd [Eœodc, xviii, 23);
est-ce un impératif ou un infinitif? Il rougit, surpris; mais aus-
sitôt il reprit courage, comme un homme téméraire qui, mis en
fuite, tente une nouvelle attaque où il montre son impuissance et
sa faiblesse. 11 dit : Si '«moV/ (Ex. xviii, 21) est un infinitif, cela
n'ompêcbe pas que 'âmôd [Jug. iv, 20) soit un impératif, connue
20
354 OPUSCULES D'IBN-DJANAH.
-jH-A-Ji t^.iûi ^ikii^jL^ ^^U^ [y^i( X13X iS*: nDfl i (ji a] o».Xi^l
dlÂ^ (^^-^^ îvX-^ LiJUw.J yl< Ijf dlAiJjtî id^lÀ^ (JW4 ^î U ^_j.J^ aaJI
j^_jL>- ^-A_i ^^jj yî JlJUfû cxA^ idî:;k'' J^a^ oiJ^i t^^ ndî:;^
yî t^ TIN* nnxn i<-j) (ja ^^.Jij t^Xx-i {j^y'-;>. ^î (^«xâ^ Ia^jI vjI=s-^
_5i ^rp ji brp iiJj (^ _^^ c5<^il Jy^JCi)! JsKxl\ Qj^ Jj<ÀXmJ,\ «X>i
' Le ms. 0. a h^s.Mj„; mais il faut h^H^j ou is-i^j , comme le ms. P. —
- Voy. p. 357. — ^ Ci-dessus, p. i/i-i5. ■ — '' D, /43, 90, incorrect; N. a/i, 90.
Le passage est corrige d'après foriginai arabe de Hayyoudj.
hâbâh. — [Je répliquai : Hâbâh] a un sens cîifTe'rent de celui qu'on
lui attribue; si je ne voyais pas ton obstination, je te ferais con-
naître des arguments qui, si tu avais le sentiment de la justice,
te feraient abandonner ton opinion. Mais je ne suis pas disposé
à te les enseigner dans cette séance.
J'ai donné dans le Moiistalhik l'avis d'Aboû Zakariyâ sur te'êhà-
hou [Prov. I, 29), que ce mot est pour té'hcïbou avec ségol sous le
tâw et scheba sous Vâléf, comme ijeschâmou [Ps. xxxiv, 28). Puis
j'ai ajouté : cr C'est possible. Cependant, à mon avis, il se pour-
rait aussi que ce fût une forme lourde, comme te'ahàrou [Gen.
XXIV, 56), de manière que le sêrê remplaçât ]e patah.-n Mon inter-
locuteur dit : Mes partisans nient cette possibilité en s'appuyant
contre toi sur ces paroles d'Aboû Zakariyâ au paragraphe yâham:
ff Sache que, pour la forme lourde du verbe, qu'elle suive le type
•picl, piah pêêl ou péal, que le second radical ait un dâgêsch ou
qu'il n'en ait pas, nous n'avons jamais trouvé au futur le premier
KlïAli AT-TASWIYA. 355
viLJ«xA_i 2^_^ C^*"* ^-^ ^ cx^JLi J«.:>-i Ua^^ ^jI>U c-^UJi tîlii»
<-x_^' N^C'-J IDn^^T aK-oÎ ^j^ dlJi LjcI Jiï ■l'71»D">"! ^3;^ yî Jyu
L^.j l'7rD^l yj_5 (_^ .^AjUii J^lJî c:>^^' pnnj^ <j_j^î ^IJî
radical autrement ponctué qu'avec patah, ou avec /;;«me5 long sans
dâgêsch au second radical. C'est pourquoi j'ai soutenu que wayyé-
liëmou [Genèse, xxx, 89) et wayyêhamnâh [ibid.^S) viennent d'une
forme légère. 77 Si donc, poursuivit-il en leur nom, te'èhàbou était
une forme lourde, comme tu le prétends, Valéfùe te'chàhoudeYrait
être pourvu d'un patah. — En l'entendant citer le paragraphe
yâham, je me suis élancé comme un serpent, convaincu que j'étais
qu'il éfait dans l'erreur pour ce passage. Vous avez donc compris,
dis-je, ce qu'Aboû Zakariyâ affirme à la fin de ce paragraphe? —
Oui ! répondit-il , bouillonnant de colère. — Mais quel est donc le
sens de ces paroles d'Ahoû Zakariyâ : :f C'est pourquoi j'ai soutenu
que wayyéJjëmou et wayyêhamnâh viennent d'une forme légère,
parce que le yod, pourvu du dag-êsch, et qui est le premier radical ,
n'a ni patah ni kâmés long? '7 De quel yôd dans wayyéhëmou Aboû
Zakariyâ a-t-il voulu parler? — Du yod de wayyéhëmou, répondit-il.
— Mais , repris-je, comment Aboû Zakariyâ l'a-t-il entendu , lorsqu'il
dit que wayyéhëmou esl de la forme du pluriel de la 3" personne?
— Que la forme primilive SGrî\it wayyeyihemou , avec scheba sous
le premier yôd et hirék sous le second yôd, paradigme wayifipà-
a3.
356 OPUSCULES D'IBN-DJANAII.
*LaJÎ c:a^^' p"in^_j <j^^î AJi o^" NDt^V IDn^^l y^J (jî <^*i
cuw^Mwwj* L^ (^^^*.Aail iOçAMif Vj'^ AxAii^^ ^j'^^liw^ l^jp (-XAAAaj^
^<^i»-,ilî ca:^ liû|<X£»-î (^jVA-^JÎ c:a^a.5^ dlji <iî c^tXAâ l^xLlï^
(j^ 'JVjî^ U <jî liai»- l4!«Xj=»-î <XA.w (j-« ^^-^-^ tP (j-« ^^^>j-=*-^^
oXw î*xi& ii] j^:^] J^ lJfc.3 ^^lil Jv>î (J.4 dl]i> Uî Jlï^ »*xjL> jî
^ Sur ii^^, voy. ci-dessus , p» 807, n. 3, — - Ce mot manque dans 0.
lou. — Je venais là d'entendre une opinion dont je n'aurais cru
capable aucun homme sensé, qu'il pût exister une forme wayyeyi-
hàmou d'un paradigme wayyif^àlou! Aussi, Dieu îe sait, fus-je
pris de pitié pour lui; je me sentis abattu, je suai à grosses gouttes
et je tombai en syncope comme un épileptique. Lorsque je revins à
moi, je relevai la tête et lui dis : 0 mon ami, wayyeyihàmou avec
deux yod ne pourrait pas avoir pour type wayyif^alou! Sans faire
attention, il m'engagea à écrire les deux mots et à les décomposer.
Je m'empressai de le faire; j'écrivis les deux mots l'un sous l'autre,
je tirai de chaque lettre de l'un des deux mots une ligne vers la
lettre qui lui répondait dans l'autre, et je fis ainsi voir la diffé-
rence entre les voyelles. Mon interlocuteur ne prêtait que diffici-
lement attention à ce que je faisais, excepté au moment où sa
ruine était consommée, il dit : Ceci provient seulement du hét.
— Arrivé à ce point, il se tul de honte.
Ceci forme l'ensemble des réponses que je lui ai faites dans
lUTAIÎ AT-TASVVIYA. 357
A«j»jî (S^^^ V'^^ U^^ 3 v.*.^ •<* ^ ^ cxAi^ cUAiAjij i^Aj^lrsi (S"^^J
llâl-ÀJl *^ i>jçî Lçi <xji >i^jj ti *XiÊ>l=»- (^a5^j *Xiûl^ y^XsSri t_;»j3
J^U..ii dlXj-^ aj^^ *î*x;ol l*Xi5_5 ^ iyG L!>l^ -f^l.> «xjiJ «:>j.^
(j^-=*r ^ ^^î Jlxi^i (j^ "j^'^iX N13N xa n-^n J^^ -j^br ^^^ nnDîODn
)t_jLj 4X.i J^x-ÀJI 5*X.i5j IxaIJT Îj^^U ».^^Î (j-« J^xÀJi ^jUjÎ (j^j^j
s-
' Coran, xviii, 78. — - 0. ajoute, comme explication , le mot arabe ^f.
cette réunion. Je ne répondis pas ce jour-là aux autres critiques
suivies d'arguments dont mon interlocuteur me fit part; son obsti-
nation m'inspirait de la répugnance. Je le jure en toute sincérité
par Dieu, je refusai de céder quand il me demanda de répondre,
en lui disant, devant le président de la réunion : Ma réponse
n'est pas prête en ce moment, et je veux y réfléchir. Mais com-
ment persiste-t-il à soutenir qu'il ne m'a rapporté que de simples
observations? C'est là, certes, un mensonge! Je commence donc
ma réponse aux questions auxquelles je n'avais pas répondu alors.
Mon interlocuteur dit que ses compatriotes considèrent hâbâh
[Gen. xxxviii, 16) comme un impératif masculin employé pour
l'impératif féminin. Il n'en est rien, car pour l'impératif féminin
on se servirait de hàhî (Ruth, m, i5). Mais hâbâh fait partie de
verbes par lesquels on ne s'adresse pas plus à un autre qui reçoit
l'ordre qu'à soi-même, verbes exprimant la résolution et qui
ont pour unique but d'engager à l'action d'une manière générale.
Ces verbes gardent alors la même forme pour le masculin et le
358 OPUSCULES D'IBN-DJANAH.
Dn^b'j n^r:"i n'o^p nnDUD .idosn n: hd^ ■j^'?vS nidn* n: nnn nDDnn:
^.^:i)l IJv-iû ^ Uj ^;?:î "]^'7K N13N* n: HDn <^*i^>o:)iI (j^^îjj.-oUî
J^j^ ioi.)JÎ J, AÂ^Jb c>.53i (^^^'Ji (j^^J^^Î <i l?v W •^^'*^ ^;»^^^
féminin, pour le singulier et le pluriel. Voyez hâbâh, Exode, i,
10, et le même mot, Gen. xxxviii, j6; lekâh, Ecclésiaste, ii, i;
Ifoumâh, Juges, xviii, 9. Ils expriment un appel général et sont
employés comme les mots arabes sir bina, koum bina, uf^al bina,
où le verbe ne s'adresse pas plus à celui qui reçoit Tordre qu'à
celui qui le donne. Le sens de hâbâh [Gen. xxxviii, 16) est donc :
Réunissons-nous pour cette affaire! allons]
J'admets pour ces verbes encore la possibilité d'y voir des infi-
nitifs ayant la forme d'impératifs et employés pour donner des
ordres au singulier et au pluriel, au masculin et au féminin. Ainsi
redah dans mêredâh [Gen. xlvi, 3), où il est infinitif, a la même
forme que redâh [ibid. xlv, 9), où il est impératif; tenâh [Ps. viii,
2) est infinitif avec la même prononciation que tenâh [Gen. xxx,
26), où il est impératif. C'est que les infinitifs se présentent
sous un grand nombre de types, auxquels je consacrerai un clia-
pitre particulier^ dans le livre sur le langage que je suis décidé à
composer avec l'aide de Dieu.
' Voy. Rikinâh, 88, ^h; 91, Sh.
KITAB AT-TASVVIYA. :î5î)
oLJÎ c>._i^ nyJi (ji JJJÎ ^ *.j^ J ^j^-i ^y^ u*"!i^^ l>.^Ajto
TINip <x_A._x> S^-i^mi J.^.Ji.iJi 3nî< o^" <^*XJÎ "i-iïjJî ^iû l3nN*n
oL_i^5 -«x.jL> innxn (j_^5rj ^i t^.^ ^jl^ ^jt (_:-Jjj ^xi J.j ^dhxd'?
{^Aàjci j^xxj *^\^j. biX^^ u (^ nn^iî (j^^^ ^i '•lîjJi î^^ (jij
' Voy. ci-tlessus, p. 35A. — - Ci-dessus, p. i5.
Mes adversaires, à ce que prétend mon interlocuteur, ont tire
un argument contre moi de la règle posée par Aboû Zakariyà :
fcPour la forme lourde du verbe, qu'elle suive le type de pi'él ou
pi^al, ou pê^él ou pê'^al, nous n'avons jamais trouvé de futur où le
premier radical ait été autrement ponctué qu'avec patah ou kâ-
més.-n Ils en ont conclu que te'êhàbou [Prov. i, 22) devrait avoir
patah sous Yâléf, s'il appartenait à une forme lourde. Cet argu-
ment ne s'applique pas à moi, qui n'ai jamais dit que le sêrê placé
sous l'âléfàe teêhàhou fût de la même nature que cette voyelle
sous la forme lourde èhàb {Prov. viii, 17), d'où vient lame'ahàbay
[Lament. i, 19). Bien au contraire, j'ai dit que l'aie/' de té'èhàbou
aurait dû être affecté d'un patah, et que le sêrè en tenait lieu,
d'après ce que nous savons de la permutation des voyelles les unes
avec les autres. Déjà j'avais affirmé : rcQuà mon avis, il se pour-
rait que ce mot fût une forme lourde comme teahàrou (Gen. xxiv,
56), 77 paroles qui renferment virtuellement la pensée qu'il aurait
fallu te'ahàboîi, sur le type do teahàrou; mais non-seulement ils
360 OPUSCULES D'IBN-DJANAH.
^_À_j iDnxn (j|^X.j yi ^,1^ A^.;^î^ ^i J_^5 y!<^ <\jî ^ÀJI y\^
1$ 4^iî *W5 c:^5*X3Î lÀAÂiw y^xà ijy^-3 ^xî Uî (^jv^i^iî ^<Xwù^ ^iû iî
^ D. 56, i/i ; N. 32 , /i. Les mots ajoutés proviennent des mss. de Hayyoudj.
n'ont prêté aucune attention à ces mots, ils ne se sont pas aperçus
davantage des paroles bien plus claires que j'y ai ajoutées : crDe
manière que le sêrê remplaçât le patah.->^ Ces derniers mots ne
sont-ils pas évidemment l'équivalent de ceci : il aurait fallu
te'aliàbou avec patah sous Vâléf?
Pour celui qui veut serrer de plus près cette question, il y a
encore une autre observation intéressante à faire, et je la ferai,
bien que je n'y sois pas forcé. La défense de laisser, dans la forme
lourde des types pi^êl, pi^al, pê'^êl ou pê'^al, au premier radical du
futur, la même voyelle qu'il a au parfait, n'est pas maintenue
rigoureusement par Aboû Zakariyâ lui-même. Aboû Zakariyâ ad-
met, au contraire, cette possibilité. Voici ses paroles au para-
graphe yâschar : r Wmjyischschmmâh (I Sam. vi, 12), avec dàgésch
dans le schîn, admet deux analyses : ou bien c'est une forme
légère, où le premier radical yod a été inséré dans le schîn qui,
par suite, a reçu un dâgesch, d'après le procédé suivi pour éssok
{haïe, XLiv, 3), essorhâ [Jérémie, i, 5); ou bien c'est une forme
KITAH AT-TASWIYA. 3GI
^^«Âw« J.-X.ÀJÎ ^U (jjXj ^ (jÎ^ J^.aà.aJ| ^j-« !^aax^^ Aj^j ninc'"*!
0.-ft ^^.^jLy«^ bi jl ^î J^i^ii ^^\JL) DHX v^î o^" ^^*xii nî^iî
^jj^ /©.^y„yuiAwî aXjJ t^ /ô-6"^*-9 /©.4aA^ (Sy^^ '*^^>-^ çfXXiwft IjCÎ /jW
lourde du paradigme wmjijefa^alnâh, qui exige un dâgêsch daus le
schîn, tandis que le yod du futur a été inséré dans le yod premier
radical, pourvu d'un dâgêsch pour cette raison. Cependant, la
première analyse est plus solide, parce que ce premier paradigme
ne se rencontre jamais avec hirék pour le premier radical, mais
avec patah.v Aboû Zakariyâ a donc, comme vous voyez, reconnu
que wayyischscharnàh peut être un futur de la forme lourde, bien
que le premier radical n'ait ni patah, ni grand kâmés, mais hirék,
c'est-à-dire la même voyelle au futur que ce radical a au parfait.
11 s'ensuit que les preuves tirées par mes adversaires des paroles
d'Aboû Zakariyâ, au paragraphe yâham, n'ont rien d'absolu ni
de concluant, puisqu'il cite plus loin une autre opinion comme
acceptable. Il serait donc aussi permis de considérer le sérê placé
sous Vâléf de teèhàhou comme étant de la même nature que la
voyelle qui se trouve au parfait de la forme lourde êhâh; mais
je puis me passer de cette explication, et d'ailleurs j'ai nette-
ment déclaré que le sêrê^ dans ce mot, remplace un patah. Je ne
vous ai parlé de ceci que pour apprécier équitablement leur ma-
XJ
362 OPUSCULES D'IBN-DJANAH.
' La 8" forme manque dans les lexiques. — - Ci-dessus, p. a 3.
nière d'agir, et pour vous montrer combien ils savent peu appuyer
leurs opinions, et comme ils comprennent mal les questions. Je
veux aussi leur démontrer qu'ils ressemblent à des hommes qui se
réjouissent de se promener dans le désert. Si cet homme en-
dormi a été incapable de saisir le sens du passage d'Aboû Zaka-
riyâ lorsqu'il dit, au paragraphe yâham : fr Parce que le yod,
pourvu de dâgésch, étant premier radical, n'a (dans wayyéhë-
mou) ni patah ni grand hàmés^fi ce n'est pas mon affaire de le lui
expliquer. Je me suis proposé, dans ce traité, seulement de vous
arrêter aux points de mon Moustalhik pour lesquels j'ai été con-
tredit et de vous en donner l'explication, bien que mes paroles
dans ce livre soient claires pour quiconque les lit attentivement.
J'ai soutenu dans le Moustalhik que wayyâréb (l Sam. xv, 5)
est de la même racine que weârah [Deut. xix, ii). J'y ai dit :
fc C'était à l'origine watjye'àréb, sur le modèle de wayyegâréscfi ,
wayyebûrék; seulement, rrt7(^'une fois tombé, on a, pour rappeler
cette lettre, reporté sa voyelle au yôd.->^ J'admets ensuite une se-
conde analyse : n Ce mol pourrait aussi provenir d'une autre divi-
sion de la forme lourde, de manière à ce que ce fût à l'origine
KITÂB AT-TASWIYA. 363
If v_ji-i^i î^-jillî arn ]DN''T iùi) <ic mN"'"! Ak-ol j^jXl) jj^^ J-oi)i
j^xjI» (jv..xJI J<a.x^ _j.iû c^«^-îî □i'*n DT'T J<'L9j.£a^\ tj^W (i^ ^'^r!^
(j^ A-jî 5^-^^^ ^-ô-^ (j^j'lî ^-^ ^-? "'^ ^'i^^i LT-* ^^ ^ye t*^^^
DIX (j-« ^3^J ji^.r=* i^^k^J yi y^:> S^^ *i n3''"lD i<*i iw J<^^
wayyaâréb, comme wayya'àmén [Exode, iv, 3i); seulement, une
fois Yâléf adouci, comme dans wayyasél [Nomb. xi, 25), on a
cessé même de l'écrire. ^7 J'ajoutai enfin que, d'après une analyse
différente, notre mot pourrait bien, comme wayyâréh [Exode,
XVII, 2), venir d'une racine au second radical faible. — Mes ad-
versaires, d'après leur représentant, nient, sans aucune preuve,
la dérivation de we'ârah; ils affirment que wayyâréh a la même ra-
cine que merîbâh, parce que l'emploi de la racine rîb dans le sens
de faire la guerre est fréquent; mon interlocuteur me cite ensuite,
pour démontrer la possibilité de ce sens, des exemples qu'il pré-
tend avoir entendu produire à ses compatriotes, comme si je
n'avais pas dit moi-même que, d'après une autre analyse, notre
mot pourrait avoir la même origine que wayyâréh [Exode, xvn,
2), ou comme si je n'avais jamais entendu la racine rîh dans
le sens de faire la guerre. Seulement, ils n'ont pas démontré
l'impossibilité de l'analyse par ârah. Ils ont bien dit que VâleJ'
n'avait pas été maintenu dans waijynréh, comme il l'a été dans
wayyâ'sél; c'est ce qu'il est superflu de prouver; car on peul né-
gliger, dans l'écriture, les lettres quiescentes douces; comparez
364 OPUSCULES D'IBN-DJANAH.
î'iTN ii ^^^ SlN^ aK^Î <^*xil Dî^' bn^ N*bl cj-* ^^^^ î^kJi^l i^
aLoÎ ^*xJi nmon n"^3D "'d cj-*^ ]^înn ^^i c5«^-îî DDTiunn i::
O^^-x-^ î*x-i^^ moNDn aK-*o1 ^*xJi nnnn mocn ^j^^ omoNn
jOA^a^Ji Jî Uy^w ^ ^^j Uàj^j* <ji Uj (jXj ki bnan DT»! *i^ï ^i^
(j)^3 ^ cs^-^ bilîî Joii nnx ij^ Aj^ U5_5 bnj3 ^si^i ^^^i I^jI^^
^ Ci-dessus, p. 27 et suiv. Le ms. porte JwAix^iî.
yahél [Is. xiii, 20) pour yahêl; àzîn {Job, xxxii, 11) pour azîn;
hâsourîm [Eccl. iv, lU) pour haàsourîm; bemâsorét [Et. xx, 87)
pour bemâsorét. Ce sont là des choses connues qui n ont pas
besoin d'être appuyées. Mais je dois ajouter que tout homme in-
telligent reconnaîtra l'avantage qu'il y a d'adopter plutôt pour
wayyâréb la racine ârab que celle de merîbâh. Avec cette dernière
dérivation, ce mot ne nous apprendrait rien de plus que l'explo-
sion de la guerre, ce que nous savions déjà parfaitement, sans
qu'on eût besoin d'ajouter quoi que ce soit. Cette addition était
donc superflue, et surtout celle de bannâhal, dans la vallée. Mais
en adoptant, comme origine, la racine ârab, l'Écriture nous ren-
seigne sur une circonstance qu'autrement nous ne connaîtrions
pas, savoir, sur l'embuscade cjui est un acte de guerre; car on
ne se met en embuscade que pour se battre, et il convenait, dès
lors, de désigner l'endroit où cette embuscade avait lieu, c'est-à-
dire dans la vallée. C'est là une argumentation décisive.
J'ai cité, dans le Moustalhik, l'opinion d'Aboû Zakariya que
Kl TAU AT-TASVVIVA. 305
ON..A.jLff j^-jL:^ J^^^^î î*Xiûj.x^ (j^ l^y '^n^i U-^^u^ vi)U^ cxXxs
^5 c^\xi\ ^j^ ^Kii ^i> j-^s- ^ aj AXij.5 U ^ VM ly ib^n"»! cj-«
w
,,\-o^i î<Xiû (j^ cK-X-:^ fj\ ^J^ tX^ ^.Xj ^ ^î ^î a.a.3 ov.-U 3Î
i Î^XaaaawÎ ^^jî «!^l mi? b^">^^ JXo (j-m*.^! ^Ui3Î aj^â brr» o^â^
JsxiJt ^li ^^ ^Ji A\l\ (j^Xi (jî Uî^ J-^^^^ ^'^ *i JlxiXAg^t -ï^l»
''?3:d (j^ ^^xii.^ -x-jb i:Sd n^i?D bi:) t^i^iî î<Xi6 ^^ oJs aKa^^
(jv-»>-^^ c$*^-^î î^kJLAwlj n'^i^D b2:J^ aaj J.^^Î ^i^ ]D3D r\b%*
wmjyâhél [Gen. viii, 10) est pour wayyeyâhél, que le premier yod
a été inséré dans le second qui, par suite, a reçu un dàgésch,
comme on l'a fait dans wayyabbeschêhou [Nah. 1 , /i) et wayyascherêm
(II Chron. XXXII, 3o). J'ai fait observer, au même endroit, que way-
yâhél pouvait être d'une autre racine, celle de wayyâhîlou (Juges,
III, 26), à laquelle je l'ai rattaché ailleurs (rac. hol). Cependant
j'ai ajouté : rr S'il faut absolument placer wayyâhél dans la racine
yâhal, je préférerais le prendre pour un nifal aussi bien que
wayyiyâhél [Gen. viii, 1 2) ; seulement le yod du futur ou le yod du
premier radical^ aurait été retranché dans celui-là, parce qu'on
n'aime pas la rencontre de deux yod pourvus de dagcsch.->i Je
continuai : rcUn cas semblable se trouve Is. lxiv, 5, oia wannâbél,
de la même racine que kinbol (ibid. xxxiv, /i), est pour wanninnâbél
et a perdu l'un des deux noun, à cause de la difficulté qu'on éprou-
vait à les prononcer (tous deux pourvus de dâgêsch).-!i Cet homme
m'informe, au nom de ses compatriotes, qu'ils n'admettent rien
' Ci-dessus, p. 27, 1. i3, Tailleur se décide pour le ytkl du lulur.
366 OPUSCULES D'IBN-DJANAIL
^\ ^^jOftJ ç.l.^>i (J^-^^ (^-^J' f-^-«^^' C:5?r^ b*XÀA (^wi ^ U^lxJLÎ)
^jvj^^âJî ti iiî?;W- CJ^rÀi^î ^^*X5*.Î c>.laAAwî I4J <^iî ^^xiî ^Ij 0J^L»
^ Voy. D. 87, 2-7; N. 19, /i-io.
de semblable; ils disent : ^rNous n'avons jamais vu do verbe dans
lequel on retrancbe le préfixe du futur, excepté dans le cas où se
rencontrent deux àléf, comme dans ivâ'abbédkâ [Ez. xxviii, 1 6), où
Vâléf du premier radical a ëlë conservé et où VâUf du futur a élé
retranché. 17 Eli bien, pour nous qui sommes partisans de l'analo-
gie, il n'y a aucune différence entre la rencontre de deux âléf, de
deux noun ou de deux yod, puisque la raison qui fait supprimer
l'un des deux âléf est applicable à deux noun et h deux yod. Cette
raison consiste dans la difficulté de prononcer de suite deux
lettres semblables, surtout si toutes deux elles sont pourvues de
ddgésch. Ainsi, dans wa^scMr [Zach. xi, 5), r<'f/p/ ayant été retran-
ché, on en a reporté la voyelle au wâw, car la forme primitive
était wa'a^schîr, sur le type de we'ahrîb [haïe, xxxvii, 26). On a
bien, il est vrai, maintenu r«/^ dans l'écriture, mais cela ne
prouve rien; ce maintien est sans importance, car on se guide
d'après la prononciation et non pas d'après l'écriture. Jl se trouve
à bien des endroits un grand nombre de lettres douces redon-
KITAIÎ AT-TASVVIYA. ;JG7
Uij kii i l.i6^A-jij5 Lii.AJîî 4j^ m :?-)? nx n^i^iVi (j^ Li^^kJi.Awî^
^^*>o cxa^-ulJ »o^ii wdXjj -idn'? ■^:nNi ^j^ ^-^^ UlH\^ ^\y\\ (^j
' D. 3o, ir);N. a, 29.
dantes qui n'ont aucune raison d'être. D'un autre côté, celui
qui entend le mot wa^schîr hors du contexte peut s'imaginer
que la voyelle du wâw n'est pas reportée d'une autre lettre;
ïâléf écrit reste donc sans utilité pour celui qui l'entend sans le
voir. Du reste, dans wâ'abbédkâ, ïaléj du futur n'est ni écrit ni
prononcé, et rien dans la prononciation ne l'indique. Dans wà'^an-
néh [IRois, xi, 89), Yâléfnest pas non plus prononcé, mais il
est maintenu dans l'écriture. ALoû Zakariyâ a beau affirmer que
Vâléfàe la première personne, dans waabbédkâ, est conservé dans
la prononciation et représenté par la lettre quiescente douce, telle
qu'elle se trouve aussi entre le wâw et r«/^(au même verset, Ez.
XXVIII, 16) dans waâhallélkâ, cette prolongation n'a pas plus
d'importance que celle qui se rencontre entre Yâléfei le wâw du
mot wâ'étténkâ [ibid. 18), où elle n'a aucun rapport avec une
lettre douce, mais provient seulement de ce que Vâléf se refuse
à recevoir un dâgésch. Si on allègue le kâmés du wâw, il ne prouve
rien, car il ne provient pas d'une quiescente douce qui suit, mais
3G8 OPUSCULES D'IBN-DJANAH.
iCi^kxii ^\xM 6<ks£> ^ yDpiî ^^ ^Ai?Uî je aJ:^) jJ yû Uî^ ^i
^^ -i^îr:?Ni ^Jîj n:yxi uÀ-)i i_^.X.jiJLj:^î yà }>j!^ ^U anDioit
^ Ci-dessus, p. 333, 1. 1 1, et 33^i , note.
de ce que le verbe a un sens de parfait. Le kâmés, dans ces
verbes pourvus du wâw, forme la distinction entre le parfait et
le futur, comme cela ressort avec évidence des règles des scribes^.
Si Ton demande pourquoi on a éprouve des difficultés pour pro-
noncer lV//^de wa"'annéh et celui de iva^escMr, tandis qu'on pro-
nonce bien Vâléf dans des formes analogues d'autres verbes, nous
répondrons qu'il est évident pour tous ceux qui veulent se
rendre un compte exact de ce qui a lieu, qu'à un endroit on
considère comme difficile la prononciation qu'ailleurs on pra-
tique communément.
D'après ce que prétend mon contradicteur, ses compatriotes
nient aussi que wannâbél (Is. lxiv, 5) soit de la même racine que
kinhôl (ibid. xxxiv, k); ils donnent à cette occasion la raison pour
laquelle le préfixe du futur a été supprimé dans wa^annéh, wa'^es-
chîr et dans waabbédkâ. J'ai déjà raconté dans mon traité At-takrîb
que j'étais présent lorsque feu notre maître Mar Lsaac ben Mar
Saûl expliquait le mot yaddou [Joël, iv, 3) par un yeyaddou
primitif avec deux yod dont le premier, le préfixe du futur, aurait
' Voy. ci-dessus, p. 338 et suiv.
KITAB AT-TASWIYA. 369
iUwviiJî ^K^ Lç^j »j-Mi*Si ij\ c>.Xi^ pnxn □i:?''"'! aj <-^j-'i^ "d^i J^a^
nni:;D y_^5o ^\ ^Ai <îe>-^ii ^jî^ Wy^A^ inx^D î:;\vd nn^'D p ^jî^
' Ci-dessus, p. 3i et suiv.
été retranché. Nous Tavons vu de même affirmer que, dans la
section de Ha'âzînou, yassêb (Deutéron. xxxii, 8) est pour yeyas-
sêb, avec deux yod. Quand donc mon adversaire m'eut commu-
niqué Topinion de son monde, que wannàhél n'a pas la même
racine que kinbol, et que je lui eus demandé de quelle racine ils
dérivaient ce mot, il me répondit : D'un verbe qui a un radical
faible. Sans doute, il pensait au type wannâschéb [Gen. xliii, 21).
Mais, par ma vie, la raison répugne à une semblable analyse, et
l'analogie grammaticale se refuse de l'admettre; car, détacher
wannàhél de hinhol et le rattacher à une racine inconnue et introu-
vable est une faute grave.
J'ai affirmé dans mon traité (du Moustalhik) que yîsâk (Exode ,
XXX , 82) est formé d'après le modèle de yfafei tjîgâ" (/saie, xl, 28).
Puis, j'ai admis aussi qu'il pût être le passif d'un verbe au second
radical faible , comme waijyâsék{ll Sam. xii , 20 ) , en le comparant à
ivayyîsém (Gen. l, 26). J'ajoutais que, dans yîsâk, comme dans
wayyîsém, le hirék remplace un schourék, et qu'il en est de même de
mischhat [haïe, lu, i^),qui doit être expliqué par moiischhat, type
mouschkab [WBois, iv, 82). Enfin, je déclarais qu'Aboû Zakariyà
2^
370 OPUSCULES D'IBN DJANAÏI.
4J jî 43^aXjL) <ji 0^-jI» ^ (*^-*-^^ u^ S^j^^ J^j^ v:d'? a'^'n J«^
inx-iD '^""j^D nnî2;D p i L^-jÎ i^VxJî »*x^.j i^i-x^î^ ><sAiiJl ^j^
!I^iî ilDDH □" pîJ"'* <xj) (^ UjlS ;5A.xi ^3^5^ ^^ j.x^ ^k^lj ^«wo ^
n'a pas frappé juste en niant l'égalité entre nmyyîsém et waytjousâm
(Gew. XXIV, 3 3). Mon interlocuteur me dit que, chez lui, on ne refuse
pas de suivre Aboû Zakariyâ au sujet de wayyîsém, mais qu'on
n'admet pas, comme je l'ai fait, que yîsâk soit ])our y oiisak. On
s'appuie sur les paroles d'Aboû Zakariyâ à l'occasion de wmjyîsém,
que tout verbe au passif doit nécessairement avoir pour voyelle
un kâmés ou un schoiiréh. Aussi, pour la même raison, prennent-
ils mischhat pour uq qualificatif.
Pour ma part, mes amis, je ne suis aveuglément ni Aboû Zaka-
riyâ ni aucun autre, dès que le contraire de leur opinion m'est
démontré. Il est bon, il convient que yîsâk ait le sens de yousak;
il vaut également mieux que wayyîsém soit un passif qu'un verbe
neutre ^ du type wayyisék [l Rois , xxii ,35), car le passif seul s'adapte
au sens; l'argument d'Aboû Zakariyâ, que la voie passive doit
toujours se présenter avec kâtnés ou schoiirék, ne peut pas empê-
cher les voyelles de permuter entre elles, comme je l'ai souvent
^ 31 i doil signifier : qui se concentre en lui-même.
KITÂB AT-TASWIYA. 371
□"'jjnx-iî^j D^'^^DD-Ji (^ ^si^ ^si> nii^p i^y^ xs^JÎ qK^ ».x» j.^^\
N"ipn nvDn i^^ni^ '13t n:nn yinn niDDn l^-ilï if cuijlî «x^lji^JI ^^
ii?Dn ifh 133 nn::? UTixîom 'n niDu'nD bns bi* nDp ^d hdp r:^:?i
D"'îrn Nî\"i p]N n^^vï) T-\^T\^^^ niD^n -nir '''71? mr^î m:3 m:;}<
' Le verbe ne se (ronve que dans le ms. P.
exposé dans le Moustalhik, et comme je fexpliquerai encore, avec
l'aide de Dieu, dans le livre sur la langue hébraïque dont je vais
commencer la rédaction ^ Mais voici un exemple frappant : kihbâ-
sâh [Michée, i, 7) ne peut être qu'un passif, avec un hirék à ia
place du schourék; car kibbâsâh a pour sujet les sculptures, les
dons de prostitution et les idoles, mentionnés dans le verset. Si
pourtant le verbe est au féminin singulier, c'est que Ténonciatif
se met souvent au féminin singulier, alors que le sujet est au plu-
riel féminin, et qu'il exprime des objets inanimés au pluriel^.
Comparez tikra [Prov. i, 21), ayant pour sujet Ao^mof [ibid. 20);
we^ênâw kumâh (I Sam. iv, i5); puis Jérémie, lt, 29; Isate, lix,
1 2 ; P^. XXXVII , 3 1 ; Geu. xlix ,22; Juges ,¥,29, et d'autres exemples
réservés à l'ouvrage que je composerai, si Dieu me vient en aide.
A la vérité, kibbâsâh est pour koubbâsou, type houllâlou [Ps. lxxviii
' Voy. nihnâh, cliap. vnr (p. 5o-52). — - Ihùl. p. 92(), 1. 29-83.
24.
372 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
i:hi2 nx ^^ i <_>l^i^ DijnnJl ^l^i ^xJii^ mw^ n:iî pnx ivi
A_jj i Js.a*i dUo J^ p-iDDn^ xmi^n ^n'pD r^abi T::;3DnN xn-'aî
J^Ji-j ^î ^$_5 D^32î:^iî^ D^ajnNJi^ d"''7^ddJî ^^s■ W2:)r)n JIj Uî
Jw.xjLiî ^i ^^ ^Liû^.AJî -b *xii3 p-iDDn^ xmi^îû ^nb^ n^nbi I-^â^-
iïli /e.».Aii-«M t^^-u* A-Xm» iXJi^ v^MjSi (j^ &JuLC >^^ aK^U «Cwo ^ (^«^^^
0Î dUi>^ iU^ail :>lJUfii çj^ t>^^^^ (j"--^***^ -J^^* c^!^^^ ^*^^ .^Ua^I^
Sj-x^Aj^ C*^X HNnDD nUVD THNnD ]D -^^U |<wo ^ U AJÎ ^^ »;.r!<>^'
i^î^-o c*"'N riNiDD ^i^^^ ^îjocj^I ^.s- nnî:;D 0^ ^J^^* «*XjUJÎ
^ Ci-dessus, p. 33,1.5. — ^ Le mot ^^Sû est impropre; seulement cf^of^in» est,
d'après la traduction d'Ibn Djanâh , Téquivalent do ftn. La suppression de l'antécé-
dent dans le rapport d'annexion, lorsqu'il était déjà exprimé dans un rapport pré-
cédent, est également usitée en arabe et dans les langues classiques. — On appelle
sila une préposition avec le nom qui en dépend , par rapport au verbe qui la régit.
62), de même qu'à la suite, dans le verset de Miche'e, on lit yâ-
schouhou. ha \ers\on chaldéenne traduit d'une manière heureuse et
juste : rc Car des dons de prostitution ils ont été réunis {itkanschou) ,
et à des temples d'idolâtres ils vont être livrés. i? Evidemment,
ithanschou est dit des sculptures et des dons de prostitution, les
mêmes qui rr doivent être livrés aux temples des idolâtres, w II est
donc pleinement démontré qu'au passif l'emploi du hirék n'est
point impossible, et qu'il y remplace le kamés ou le schourék; il
s'ensuit que rien n'empêche mischhat d'être un passif, ce qui me
paraît bien préférable à l'opinion qui veut en faire un qualificatif.
Mischhat est donc pour moschhat, et, comme je l'ai dit dans le
Moustalhik, le verset signifie : rr Lorsque son aspect s'était altéré,
et n'était plus celui d'un homme. 17 De cette façon seulement, le
sens est complet, mischhat étant l'énonciatif de l'inchoatif, mim-
klTAB AT-TASWIYA. 373
Jwfûi^ ajLxJjI «:>L*«w 4Mi a5onjc»vÎ î«Xw^3 UsïjÎ >i 0^ LoJsJù
DDr i^Dn y-iiri:' "inriD* /o.-Aiî.Jl ^jK^ <^*XÀi liû^^S^^Ji 'ijyuSX\
marêh îsch rempiissant les fonctions d'un sila par rapport à
mischhat et terminant ainsi Ténonciatif; mais si mischhal était un
qualificatif, la proposition serait incomplète, puisqu'elle manque-
rait d'énonciatif, la construction du verset ne pouvant pas différer
d'après l'autre interprétation de ce qu'elle est d'après la nôtre.
Voici, mes amis, que Dieu vous accorde le bonheur qu'il réserve
à ses fidèles croyants, des raisonnements délicats, qu'on ne saisit
qu'en déployant de la persévérance, de l'application et de la ré-
flexion.
J'avais joint à ces mots, dans lesquels le liirék remplace le schou-
rék, oufittehou (haïe, lx, 1 1) \ que je considérais comme un passif
pour oufouttehou. Je trouvai plus tard une autre analyse, sans qu'on
eût à recourir au schourék comme voyelle primitive, et j'avais
l'intention de l'exposer séparément, tout en considérant la pre-
mière comme préférable et meilleure. L'exemple a donc été sup-
primé dans les copies du Mouslalhik, et quelque nombreuses
qu'elles soient à Saragosse, il ne se trouve dans aucune. Mais je
^ Voy. Rikmâli , 5i, 26-27.
37/1 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
"133 "'JD innDi i^iXÂfi »j.j«^aj ^J\ 'é]\^ Uâ -j-inDin id: "«jn 1:21 ^^
Uj-j Ui:> am?D'>î hd: ^^d ^à (j^ ^^ ''^j^ ^^^ uî^^^xJiJî i*Xi5
ne l'ai retranché de mon livre qu'après qu'il était déjà parti pour
la contrée de ces gens.
Leurs objections se portèrent donc aussi sur l'interprétation du
verset /s. lx, 11, sur lequel ils ont débité des choses bien éton-
nantes. D'après ce que nous rapporte notre contradicteur, ils rat-
tachent ce verset au verset 10, où il est dit : Et ces fils d'étrangers
bâtiront tes murs, de sorte que, pour eux, le sens du verset 1 1
serait sans aucun doute : Et les fils d'étrangers ouvriront cons-
tamment tes portes; jour et nuit elles ne seront pas fermées. Je
me demande comment ils ont pu admettre une semblable exégèse.
Ne savaient-ils pas que, dans le cas où les étrangers ouvriraient
les portes constamment, un jour après l'autre et une nuit après
l'autre, les mots : elles ne seront pas fermées n'auraient aucun
sens, puisqu'ils ne pourraient les ouvrir un jour qu'après les
avoir déjà fermées le même jour? Or il dit : Elles ne seront pas
fermées. S'ils voulaient nous faire entendre que les étrangers ne
devaient les ouvrir qu'une fois, mais pour toujours, je voudrais
bien qu'ils nous fissent connaître celui qui avait fermé d'abord
KITÂB AT-TASWIVA. 375
p
l.dfî_5 v.j.^^\^i <X*j -^Àj l-r,jî ^s»-^Xa^ (J^i 4^-«'« (j^-^'^^ ^Mj ^3
^<XJl jlJ^-iî <\>_^Ji Ui^ iCs-^XÀ^ ^AJ ^-1^3 ;3-^^ '^ ^-f^-^^ 4^x-L^
les portes, pour que les étrangers eussent à les ouvrir! 11 faut
bien qu'une porte soit ouverte ou l'ermëe, puisque ce sont des
contraires entre lesquels il n'y a point de milieu; les étrangers
peuvent seulement ouvrir les portes après quelles ont été closes;
il est indispensable qu'une porte soit dans l'un ou dans l'autre de
ces deux états. Je voudrais aussi être renseigné sur le genre d'avan-
tage que nous aurions tiré de ce qu'une fois, pour toujours, les
portes auraient été ouvertes par les étrangers I C'est là, par ma
vie, une interprétation qu'aucun homme raisonnable n'approu-
vera. L'opinion acceptable est donc de donner à oujlUehou la valeur
d'un passif,^ comme wesouggerou (7s. xxiv, 92), et d'expliquer le
hiréJf comme dans les autres exemples déjà mentionnés. Le sens
du verset est alors : les portes resteront constamment ouvertes et
ne seront pas fermées; ceci ne veut pas dire qu'on les ait ouvertes
après qu'elles avaient été fermées, mais qu'on ne les fermait pas,
<]u'elles ne cessaient pas d'être ouvertes. — Quant à la seconde
analyse, d'après laquelle j'expliquais oify/ffe/io^( sans adopter le schoa-
376 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
(a)-5 ^ (^*^5 ni:?i n:ût;D J<.i*.^ ci5>-*-^^ Jolx-« Dnm:;D '7^ lo^nn
niDÎ^D JJiL^ Ci5>-«-^^ J^iLx-* AjjS'jOiUJi î J\-£& aJ^j -^JiJl jy5S' lo
^^^j^^yàSj9 &j.\mJlj^ ni? n:? (j-* p^i J^xjc* a.jî /o^^âa Jb» Jo ni^ji
[n-iyi] niûc^D Jl D.T'myD iC-iLôî (j^-aJI ^îjJLî l*x-ds »i x»..frU*^^
' Ci-dessus, p. loo.
réJf, je ne crois pas devoir la rapporter dans mon livre, puisque je
considère le sens que j'avais préconise d'abord, de prendre oufit-
tehou pour un passif, comme meilleur et préférable. Mais j'assi-
gnerai à cette autre explication une place dans le livre que je
suis en train de rédiger, s'il plaît à Dieu ^
J'ai dit dans le Moustalhik, que me^oréhém [Habak. 11, i5) est
dérivé d'une racine au second radical faible, de même que we'^o-
râh (Isaïe, xxxn, 11), ayant pour type rô^âh [ihid, xxiv, 19);
j'ajoutais : t^Mé^orêhém est le pluriel de ma^ôr = mâkor, mâlon.-n
Mes adversaires, d'après ce que prétend leur rapporteur, ne
veulent pas admettre que ce mot soit, comme ^ôrâh, dérivé d'une
racine au second radical faible, mais soutiennent que me^orêhém
vient d'une racine au troisième radical faible, comme ^ârou {Ps.
cxxxvii, 7), signifie : Ceux qui sont à découvert parmi eux,
et devrait avoir un dâgesch dans le rêschy parce qu'il vient d'une
forme lourde. Je voudrais bien savoir ce qui les a engagés dans
' Cette explication a été donnée par l'auteur à la fin de la première partie du
Kitdb at-taschwir. Voy. Kitâh al-ousoûl, 590, 35 et notre Introduction.
KITAb AT-TASWIYA. 377
•iDi:^ t]KT "jnDn hddd in:?-) npcrD ^n J^-j v^^^ OJir^ ^' ^^^
4^lj«-/o ^U tii-jj^-ft (^i vilJi *xjÎ^ Uaji owjî v>^^ Si:?m nriN dj
(J-* ^-^Nf^^-ft f»b U ^t? ^ (j^^ iDîn uni é>^ Dia: did ^y i <J>»
^ P. 90 et 1 29. — - P. 257.
cette lutte ! Ne vaut-il pas mieux mettre me'^ôrehém en rapport avec
^ôrâh, et, quand même on donnerait à cette racine le sens de
de'couvrir, regarder ce mot comme désignant leurs parties hon-
teuses ? Que ne voient-ils le sens du verset entier, où il est dit :
Malheur à celui qui enivrera son prochain . . . pour lui faire décou-
vrir ses parties honteuses? C'est donc en excitant à Tivresse qu'il a
produit cet effet ; aussi le châtiment , dont il est menacé , est de suhir
à son tour un sort analogue. Bois aussi toi, dit le prophète, et montre
également tes parties! Mais que peut signifier la version : Ceux qui
sont à découvert parmi eux? De qui prétend-on parler? Certes,
abandonner la route frayée pour chevaucher dans des sentiers oii
les serpents sont à craindre, ce nest pas prendre le bon chemin.
Mes contradicteurs, toujours d'après la même source, rejettent
mon explication de nânous [Is. xxx, 16) et celle de hizzakkou (ihid.
J, 16). Pour ceux auxquels mes démonstrations, faites sur ces
deux mots dans le Moustalhik et dans le Tanbih , n'ont pas suffi ,
il faut désespérer de les contenter, et nous pouvons passer outre.
J'ai rattaché selil (Juges, vu, i3) à tesillémUi (I Sam. m, 11),
378 OPUSCULES D'IBN DJANAH.
(j\.j^ xX^j ^w-À-Ji Lv^ j.xx^\ yA^ (^xXd ^iî> *-Àa5 i^Jbj <^5vj *^
^^ i<X_iB (j-«^A.,^3Î ^i^-îî^ v^juImJCJ! (j^ (j-^-^-^^ ^^'^ >*•=*- C:JV^^
(\^ <x.3lJi,A.^l^ UaàIs <î^i*.^ ^^j^ ij)v$<3i /o»-frJ^ /fr^'J' iiAi» ^LaîïL a^aAj^
^^ <xi^j«3 ^ (^Xh.l\ j kS- j.s»^] (^x^ ij^^Jt ^j\ i^vw-Sj Î^J^^ n;j"»7ÎJP
et je Y ai explique' par le craquement (en arabe salîloun) et le bruit
causés par le pain d'orge. D'après mon interlocuteur, ses compa-
triotes m'ont cherché querelle à ce sujel, en disant: Mais quelle
sorte de bruit l^it donc un pain d'orge, et comment distinguer
entre ce bruit et le bruit que produirait un pain de froment? Il
n'y a pas de plus coupable chicane , comme si j'avais voulu établir
une différence entre ces deux espèces de bruits ! Le sens du verset
est : Le rêveur raconte qu'il a vu un pain d'orge rouler en bas
et faire le tour du camp, jusqu'au moment où, arrivé à l'une
des tentes, il la renversa; ce mouvement produisit un bruit, un
craquement. Si quelqu'un me demande de lui expliquer quelle en
était la nature, il fait fausse route et s'engage dans une mauvaise
voie, car le rêveur ne savait pas distinguer le bruit; il dit seule-
ment qu'il a été effrayé par un bruit lorsque ce pain, en roulant
en bas, renversait une tente. Mes adversaires attribuent à salil un
autre sens que celui de bruit, sens que nous ne reconnaissons
pas. Ils le prennent pour le nom d'un corps fabriqué avec ce pain
KITÂB AT-TASWIYA. 379
î*X_iû <J1 c^v-S^-^ l.jfî^ («-(r'*'* cjt^C^JI c:>:>jî *xjijj C^>^ i ^^
A-i^jij Llkiw c^^-^l) (j^ ^*^-^ j,U.j j«X^ ii ^J/^ C^-J^ ^^^^
(^xi\ AMi^ IjÎ^-=?- f^ JJ5^ ^U-« r.lJU JJf b:>4Xi:i JsJi* blo
iCj»AA*iAji cA/
' Sur un bout de papier, ou a ajouté au ms. 0 la version hébraïque suivante
de ce vers :
\wm )Ti)f) ^nrS ^hii^ jiD'DC ':D)cb jjc d^)
et auquel on aurait attribué ie tournoiement. Voilà une solution
absurde !
Voilà, puisse Dieu faire durer notre amitié fraternelle et le
lien solide qui nous unit, voilà comment j'ai répondu à l'ensemble
des objections que mon adversaire prétend avoir ijardées dans sa
mémoire. Comment après cela aurais-je pu le bien traiter? Dieu
sait que je n'avais pas pour but de démontrer l'ignorance de tout
ce monde; ce n'est ni dans mon caractère, ni dans ma nature. Je
voulais même, pendant quelque temps, me renfermer dans un
silence complet, et je n'ai été poussé à faire ce que j'ai fait que
par les raisons que j'ai exposées au commencement de ce travail.
Si l'on renouvelle l'attaque, je donnerai de nouvelles explications;
sur toutes les questions, je suis prêt à parler; sur toutes les objec-
tions, à répondre, Dieu aidant.
Si le scorpion revient à la charge contre nous, nous reviendrons à la charge
contre lui et nous lui ferons sentir noire chaussure.
ADDITIONS ET CORRECTIONS.
p. 1 , 1. 1 . Le titre complet est ainsi conçu dans le manuscrit : àAx^ f c>>Ur*
3I SL>lSJ o^J U (j.ii eXr^^ cjîj-^^ (J^\ iJ)f^ c:)Î5-> J^^ j
(pi? inDC^j)- «Livre intitulé l'Annotateur sur les verbes aux lettres douces et
aux lettres géminées, tels qu'ils ont été établis dans les deux ouvrages d'Abou
Zakariyâ Hayyoudj, livre dont l'auteur est Marwân ben Djanâh, de Cordoue
(que son âme soit au Paradis). 75 — L. 3 : ^f^i.
P. 2,1. 1-2. Les mots ajoutés par conjecture entre parenthèses doivent être
remplacés par les suivants qui se lisent dans le ms. : (j'sO-^ çj ^^■*^' aJL?
^iXtf c:)lj3 c->Ui^ (jvllf Ojiy^ cj'^^^cf «UjU^
P. 3, lU: l5yii.
P. 4, 1. 5: Il faut lire, à la place des mots ajoutés : Ul l^^o /.^..Ls^f^
(3^ Of ^1 jj^tX^- C'est ainsi que nous avons traduit, en suivant R. Zerahyâ
Hallévi.
P. 5 , 1. /i : ms. » ^L) : ; mieux : «O-iL ; »y U». ; — 1. 6 : JU L ; — 1. 7 : Jj.
P. 6,1. 3 : Jùyil*— L 7 : OJ^U.
P. 7, 1. 2 : t>,ai ; — 1. A : ^iti^JD ; — traduction, 1. 5 : qui, dans ce cas, a
pour
P. 8 , i. 3. Le ms. porte ni^f^D.
P. 1 3, 1.6: joAX^j-
p. iA,l. 5: c>À4^".
P. 16, 1. 9 : jûli^, pour (^IC»; — 1. 10 : PID'JN; — ibid. jiUyo,
P. 20, 1. 8 : wijo ; — ihid. le ms. porte : 7^3^ 7li?D.
P. 2i,L6: \jAsi.; — l'] : [yUi^ ; — 1. 8 , 1. ;»U. ^^^;— i. 10: 113^3.
382 OPUSCULES D'ABOU L-WALÎD.
P. 2/4 , 1, 8 : Q^ est ajoiilé à la marge du ms.
P, 28, 1. 1 : (jy, pour ^Js£. ; — traduction, 1. 1 : le kâmés a été maintenu
sur le noim radical, comme il devait l'être dans ; — 1. 2 : yiDp ; — ibid.
^jSZi i^-^, (llïn Djanâh omet la conjonction ^jj); — 1. 7 : ïLii^l.
P. 29,1.8: fj^.
P. 3i, 1. 2: biffez A.
P. 33, 1. 1 . Les mots placés entre parenthèses se lisent dans le ms.; seulement,
(jU, pour Q^; — 1. 5 : vaÀ/«.
P. 35,1.7: 3^^f Ji. J.iil.
P. 36, 1. 1 : l^.gAiil; — 1. 10 : ^1 (J>c. (A^^yi.
P. 38, 1. 9: fo^f^.
P. 39 , 1. 1 . Le ms. a les mots mis entre parenthèses. — Ibid. ksiXa , pour » [xsu> ;
— 1. A : x^9 ^^!3\ ^jf ; — ibid. A::^^ Aj] sont dans le ms.
P. Ao, 1. 1. Ailleurs, il est dit que 32i'' est pour Dlî"''', comme 1""' pour "n''\
P.Ai,i.6: ipîJ^T.
P. A2, note h. L'original arabe est d'accord avec D.
P. AA, 1. A et 6 : le ms. porte PiNÎJlD, comme p. 8, 1. 3; — 1. 6 : <v^[n; —
i. 8 : l^Xw ^ , pour lx>;>^.
P. 45, 1. 9. Vers. hébr. TND n^TH DHIDDI, comme si le traducteur avait
lu fcVa. y^^^cAi^ JLA/0^.
p. 46, 1. /i. La version hébr. ajoute après ^Ij , D^D*l'?l Ti TN X1^. H fau-
drait, dans la traduction, 1. 5: pluriel àeyero' (Prov., m, 7), et qui, etc.
P. /i 7, 1. 8 : u\, pour ^j> .
p. A8,l. io:">D-13.
P. 52 , 1. 3. Vers. hébr. à la fin : ''p")^; — 1. 8. Le mot mis entre parenthèses
est à remplacer par ^jAj; et, dans la traduction, 1. lA, il faut lire ^adoucisse-
ment?7, pour rromission». — Note 1, il faut mettre «certainement», pour rpro-
bablement» , car l'original arabe est d'accord avec le texte d'ibn Djanâh.
P. 53, 1. 1. )Sy^MJû\.
P. 56, note 1. Voy. Introduction, p. cxx.
ADDITIONS ET COKIiKCTfONS. ;58;5
V. (')(), 1. :i : p3^ est dans le ms.
P. Cl, 1. 5. Voir Rikindh , p. i 7/1 , I. 1 1-19; voici le passage qu'on lit à co sujet
dans le Rikmâh, à la fin du cbap. xxv: t\..j^^.^iij V U Iz.^ ^j Q^tXJvJ 0^5
I
i5cv.2^lj i$L\-=^îj cj>3cv.c ^.j pnp nSt piniDi p^-iD 'n |D in n-nouif
cijLvjÎ) c:>li.lL -iN**v:;iVaT îi^^Knn Sd u^:i'^y n^sxo miNi i^oUrjLji^o^
i.iJ (j^ (J,]V[ Oljj^ Ij^2^ 1^3 f I^aS U^^j^Î J'''' c^t^Lyf »o.è
cjwsJî iisJ (J IsX^Jl A^ t>so i^jf (3-'"^' iù^ )y^ yC'A Jj^' i^^-^j c_j>*-'î
L^Jv_A_J L^_Jjk._C Lg-J <^-AA^' (jl L^^ 31 ^^i.ÀJ[ ûL (JΫ:Jj jl*jf C:dAj'
Oc-a._j <__^JIj h-^)^ Uvii IftAAj ^^ co ''r^Jj.sf ^'^ ^y^^iu\ (^J^j (j^jjssJI
Jl-st_il| Qi ^j-iir!^ (_$NLfi.jf i2J.àJ q[ ^^/O V5*â» L«s2iÀ/8 cS:^U Jb 0^s.j JJ\
Cj^_^3 U J_c jL-saiil liJî Uj^Aj î^^fj^ i^ia.:^ (J I^Ia5 L^ xlj-<a.ilif
I
384 OPUSCULES D'ABOU L-WALÎD.
Jlja. j A-il (j^^^ iJ<.sJ\ f^ ^yS" (j jî^î î^^î; U^^dlxib Uj^l^
i^^yo^ v^ • La partie massorétique de ce passage a été déjà donnée, Manuel
du lecteur, p. 9 33. — Pour i'explication de ïâléj à la fin des deux pluriels du
parfait, Ibn Djanâh repousse l'analogie du verbe arabe, invoquée par Hayyoudj,
en démontrant qu'en arabe même cette lettre n'a été ajoutée à la fin du pluriel
du parfait que bien tard par des copistes qui voulaient ainsi établir une sépara-
tion entre le wâw se trouvant à la fin de cette forme et le mot suivant, afin qu'on
ne le lût pas avec ce mot, en le prenant pour le wâw conjonctif. Ainsi, û^s» 55-».^
aurait pu être confondu avec 5^555 "t^^- ^' ^^^ ^^^^ "l"^ ^^^^^ confusion n'était à
craindre que dans les cas, comme <^<ySO-> où le wâw est détaché de la leltre pré-
cédente; mais on a voulu établir la même orthographe pour tous les pluriels. —
Les mots LJa5 f oux» ne sont pas clairs : faut-il traduire «comme forme vulgaires ?
P. 6/i, 1. 10. Après J.Vî, la vers. hébr. ajoute : D"inn '72JX |'':3D .
P. 67, 1. 2-3. Les six derniers mots du paragraphe sont traduits à la marge
en hébreu : rDcno r>i^->)i->) Dij^o 7b n'^rb '>r>\f»z'i . — Note 1 , ajoutez : « elle existe éga-
lement dans l'original arabe 55.
P. 70, note 1. Cependant ces infinitifs, précédés de lâméd, répondent à des
futurs arabes. Voy. Introduction, p. xlvii, note.
P. 71, L 1 :^|j.
P. 72 , 1. 6. Le ms. a , *»^, pour ï .
P. 77, 12:^1^2.
P. 83, 1. 2 : peut-être ^,5\jtX.u.f (?). — h. U : (jf^su\ iJ-valL .
P. 90, 1. 1 : Uu« «^, pour U:^.
P. 98, 1. 6. Après i^^vjtj , il faut ajouter : ^<r (jf «^Ui (jjJl cA-LLf *->
^^IjtJ (jjfcjJL . — Dans la traduction, 1. 8, après rr c'est-à-dire 57 , mettez «le roi
qui habituellement est oint avec l'huile, etc.n.
P. 96, 1. j G : J^^<i-> .
P. 97, 1. 12. Le ms. porte ici et p. 98, 1. ^, ''Di^Di^S; cette leçon se trouve
également dans la version hébraïque et dans le Kitâb al-ousoûl, col. 5i 1, 1. 17.
L'auteur avait donc en vue Job, m, 9; et le mot 'l''j"'i?1, qu'on ht dans notre
texte, provient d'une confusion entre le passage que nous venons de citer et
ibid. XLi, 10.
ADDITIONS ET GOHHEGTIONS. 385
P. ()8, I. 3 : ""DDiya ; — I. G : ms. I jo» ^a>; mais vors. Uôhv. DîD.
P. 101, 1. 3 : U*tN^^**J , pour l.^s'^^ c\a.*«o ; version liôbraïquo : IDDO"* ; —
1. 9 : pfyC^^Î, pour s>\s^] .
P. 102, 1. 19 : «^sL. Ibn Djanâh emploio oralement la racine «-0.9, pour
«Jài , plus loin , p. 1 35 , 1. 8.
P. io6, 1. 6. Après [t>.s£>, ajoutez : ocSii/Jî (jj5o (^"vsw Ki,-) >1<^I ^^ vJ^vaII
\dJ> (^c . — Dans la traduction, 1. 8, il faut lire: rçpeu acceptable; et, pour
maintenir ce sens, il faudrait nécessairement suppléer le mot hi\ de manière
que la phrase eût la valeur de In kaâk. v
P. 109, 1. 10 : tinTXn (J . Telle est également la leçon de l'original arabe
de Hayyoudj.
P. 1 i3, 1. ta : |vj^*^/o, pour I^tNst^, et p. 1 1 ^i , traduction, 1. i : crpourrait
èlre rinfinitif de la forme légère ?7.
P. 1 17, 1. 3 : l/î>, pour û-st» •
P. 118, 1. 1 : A.^v.isk, pour t\.jk^; — traduction, 1. 9 : «rattache particulière-
mentw; — 1. 7 : ^ , pour 3 .
P. 123,1. M. Les trois mots biffés doivent être remplacés par «u^ ^j ; vers.
hébr. TlDKD.
P. 13^, 1. 6. Après inX, ajoutez: iriN j^ ^-^J *>^-g* ^i J astàlli , ce qui
se trouve aussi dans la version hébraïque. — Note 1 : Dans le ms. on voit qu'il y
avait d'abord ]''NXD^K, qu'on a corrigé ensuite en ]^DXD7X.
P. 125, 1. 3 : lJ2.ii-û; — 1. ^ : L.gjLvfaJ ^^qui lui correspondent 5? ; — 1. 7,
voy. Kitâh al-oiisoûl, col. -'iSi, l. if).
P. 128,1. 6: ^•of; — 1. 5: n-l^Dxif; — 1. 9 : "II^ND.
P. 129, 1. 3 : 3VX Jj-^^ ; — '• ^'- Après "13^, on lit, dans le ms. de Saint-
Pétersbourg, cité Introduction, p. lix, 1. i/i: (jf \J\^\ T^m "inm y^^ y^\ ^^^
TD3 mn. — Note 1 : Cf. aussi BiJpnâlb, p. i85.
P. i3i, traduction, 1. 5: hizdakkou.
P. i33, 1. 10: (j.c-,pour ^.'O .
P. i33, 1. 8. Voy. ci-dessus, Addil. p. 10 s 1. i-j.
2;)
aSG OPUSCULES D'ABOU'l.-VVALlD.
P. i3y, 1. 7. Le loxto arabe et la version hébraïque porleiit jD, à la [>lace
de ^N; — 1. ti. Après çj , ajoutez : ^£. |3cN-^^-* (j^-SZj (jI J*V[ JI_a-Ii
L^ Nj^iiJî ^^ o'^^î JaJsI [il (jLj s^ JUx^Vf ^j./0 C-Jv-^if Ît3^ s^=>^^
J 'V^b.yî^ lîrnp Dîirs iVSinn j y%^. Dans la traduction, i. i3, etp. lAo,
. I : cf . . . apparentes 51 ; car la première lettre devant avoir dâgêsch , comme l'exige
cette forme du hitpaél, la seconde doit nécessairement reparaître, comme elle se
monire dans hithallelou {Psaumes , cv, 3), où, dans le premier lâméd, le dâgêsch
n'a été supprimé que pour alléger le mot, comme dans behithanenô ( Gen. xlii ,21),
tandis que ce dâgésch est maintenu dans yithallâlou (Jcr. iv, 2 );75 — 1. 1 2 : J«Vf-
P. 1 60, 1. 1 1 : ^À^xif .
P. 1/11,1.3. Après ((job, ajoutez : [t\îb J,Xa> Ja9 0^^ Uxàl y\£. (J Jl^>s^x).
— Traduction, 1. 5 : «Je leur montre donc que ces procédés sont employés dans
d'autres langues que l'hébreu. R., etc.?)
P. ih'S , 1. 5. Vov. aussi îi p. 1 80, 1. 1 1 et suiv. — 1, 1 0 : nW^J ; — 1. 1 1 :
p. 16/4,1. 8: ^jJî.
P. t/l8, 1. 11 : L^ibU-if^.
P. i5i, 1. 9 : ^4^^l.4i;j . ^
P. i52, 1. 2 : «vjI.
P. i53, trad. , 1. 11 : Un tel embarras.
M*
P. 1 5/1 ,1.2: l^-^stAJ ; — ibid. (AslSj^ ; — 1. y : ï j^ , pour fcssb .
P. i58, l. 5 : <v.>ydL .
P. iGi,i.3:in3:Dn ^i? D^miiDi U^;^^ J'-oVi in2Dn by j^ D^miDT .
— Traduction, 1. h, ajoutez : «dont les formes primitives sont mandonhîm et
manbou'a^u
P. 1G2, 9. Voy. Ousoûl, col. 53G, 1. 18-20.
p. iG5, 1. 5 :,^^^/J[, pour(_|^Ail . La môme correction doit être faite dans le
Kitâb al-onsoûl (col. ^99, 1. 32), d'accoixl avec les deux rass. du Lexique
(voy. ibid. note /i/i ).
V. tG7, 1. C. Voy. Rikmdh, p. 2 3u, 1, 1-5.
I
ADDITIONS ET CORUECTIOiNS. 387
P. iC8, l. 1. Le ms. et la version liébraïquo citent : OmN □"i^P^H {Jo».
M, 16).
P. 169, '^- L'auteur s'arrête à celle dernière opinion, lîikmdh, p. i/i3, 1. 27
et suiv.
P. 17/1, 1. 1. Ajoutez (j, après ^k^; — 1. 6 : «x.l^L; — K 9 : La5i3 .
P. 175, 1. 1 : if; — ibid. (j\ L?; — 1. a : ^>/>, pour (Ji£. ; — I. 8 : nn^n.
P. 176, 1. 1 1 : (jl .
P. i83,1.5: u:.
P. i85J. 5 : S"in ^^.
p. 187, 1. 1 : ^>^.b .■?>..
P. 19ÎÎ, trad.,1. 9: Cependant, pour suivre le raisonnement d'A. Z., il aurait
fallu dire que, etc.
P. 193, 1. 8. Les mots mis entre parenthèses doivent être remplacés par
ceux-ci : o^.û>-^^' C^j^' ^■f lilij^f c^y^ (^liÎJI.
P. ig5, 1. 1. Après cjUH, ajoutez Jl^KaJL.
I *"
P. ao/(, 1. 5 : ^■<ï7>^-
P. îio5, Ik: ^jj\,
P. 2 13 , trad. , 1. 3 : étaient à l'ombre.
P. 216, 1. '( : j,_jjC.
P. 218, LA : ib:b:inn .
p. y 19, 1. 10. L'arabe porte VpD |D; la version hébraïque, i-'pm.
P. 29 4, 1. 10 : (^tLâ.Ail .
P. 236, L6: pj>^lDD,eibbm2.
P. 237, l. 6: Une autre explication se lit Ousoûl, col. 7A2, 1. 29-32; —
L 1 1 : ii-wl^-
P. 239,1. 5: jlsj.
9.0.
388 OPUSCULES D'ABOU 'L-WALID.
P. alio, 1. 2 : I5^:^j[; — 1. U. Le texte et la traduction suivent la leçon île
la version hébraïque; mais le ms. de l'original arabe porte n^^"*, ce qui est
moins bien; — trad., 1. 17 : 1 5 pour iG.
P. a/is, 1. 2 : Q_^-; — 1.5 : ^D^D^Dl .
P. 2^3, note 1. Biffez q [(>.][; peut-être faut-il mettre tout simplement dans
le texte L^jf pour l<«^j[.
P. 2/1 5, 1. iG de la trad. : «et jusqu'à??.
P. 2/17, 1. 6. Il faut lire, avec le ms. if^'^-, au lieu de /*-J^ , et traduire :
çf . . . que les réunions de nos amis. . . sont désireuses d'avoir ce livre??.
P. 2/19 , 1. 1 . Mieux vaut ^.^J 1 , bien que le point sur le hâf paraisse effacé ; —
1. li. Supprimer les parenthèses; ici, et 1. 8, les mois se lisent dans le ms.
P. 25o , 1.3. Le ms. porte DND , pour |ND .
P. 25i, 1. .5: nhy^. Voy. p. 8, 1.3; p. /i6, I. !i et G.
P. 20/1, 1. 1 : *.j^i.Xj«; — 1. 2 : i^J^^If . — Trad. 1. 3 : «... et de répri-
mander??.
P. 256, 1. 3. Le mot /j[ n'est pas dans le ms. Cette conjonction est Irès-
souvent omise devant l'imparfait, lorsqu'il est précédé de i_>.f^. , ij^-<sr-> )^-^.'
et d'autres verbes auxiliaires de cette nature. Nous l'avons quelquefois suppléée
à tort.
P. 262, 1. 3: ^J[; — 1. 7: JUjV.
P. 275, 1. 7 de la trad. Remplacez le mot fcgrammairiens?? par celui de
«scribes??.
P. 278, 1. 12 : «i3vC • — Trad., 1. h : contiennent au milieu. Ibn Djanâb
ne compte pas le schewd' et kdmés , parce qu'il considère le kâmés c[ui précède cette
voyelle composée comme un kâmés long qui renferme une quiescente. Voy. Rihnâh,
p. 101.
P. 282, L8: l^ÀA^I.
P. 290, Ih : 3f.
P. 29^, trad. 1. 6 : trn'est ici??. Voy. p. 3o/i , 1. 8. Le raisonnement un peu
diffus d'Ibn Djanâh se résume ainsi : hânoh, avec hé, présente une orthographe
irrégulière; il devrait y avoir un tvâiv, comme cela a lieu, en effet, dans bâkâ
[Lam. I, 2). Mais ni le ivoiv , lorsqu'il est écrit, ni le hé, quand il le remplace.
I
ADDITIONS KT (;()IU11^:(;T10NS. ;i81)
ne sont des lolti'os de [)rolon{jation du livlriii ; ils représoiileiil. le lie du lioisièiiic
radical, qui s'est clian{jé, eflcclivonicnl ou virUielIcment, eu ivàiv, dans rinfi-
nilil", comme il est devenu yod dans le pailail. (il", aussi p. IVMi , I. H.
P. 3oo,l. 0: i'e^D ^V^:.
P. 3oi, note 3 : ovac ^^ .
P. 3o(), 1. 1 : ^Esnn.
p. 307, noie 3. Voici un troisième exemple: Rikniâli,\). 161, 1. ti'.\ est ainsi
cité par Moïse cbn Ezra : c^l^A^iJu r.-l^o.3 jf[ ^y> (j J^jf «v-^vAxi ^j^ U
.•.pi:;D 2Z'i* psV br J>wo i'DC i^^'^î' J Jl-<2.j'^l j ^jUaII-
p. 3.S, I. X): fo.ib.
TABLE ALPHABET! oui:
DES U AGI NE S
INEXPLIQUEES DANS LES OPUSCULES IVAIÎOU 4.-\VALin.
DHiX
, i/i.
113
, 7B.
nnn,
120.
mx
, 1 a 0 .
^b;
' '79-
"nn
78, 3 20.
px
, 62.
m3
, 122.
'^*in.
79-
-IIN
66.
1-);
182.
mn.
79-
-)ÎN'
i5.
n^n.
1 /i 1 , 3 2 9
'?DN
iT).
DN-
, 6y.
bbn.
i85.
^hii
'7-
nn
123.
njn,
i/«3.
^DN
18.
mi
12 3.
pn.
192.
naN
122,026.
mi
71-
ppn.
193.
f]DN*
18.
T"
7»-
mn,
1/16,332
-)DX
92,
ïrn
72.
lin.
3 20.
HDN
122.
nm
120.
nnn,
1/1/1.
ViN
2 2.
nDi
Il, 1
26.
nnn.
19/1.
n-)N
23.
DDI
182,
226.
TIN
178.
NlSiXÎÛ,
2/11.
nnx
26.
iijn
1 26,
127.
327.
nDî2,
1/16.
NID
65.
^bn
18/1.
3N\
20.
T3,
66.
iiDn,
328.
^N\
326.
D13,
67.
on,
261.
d:)\
26.
nn,
122.
r\ir\,
128.
jL/X
f,'-
:;:\
26.
nn,
179, 018.
m\
333.
n*LÛ3,
i55.
^lî,
72.
i?n\
26.
■^'^n,
ii{).9.'s:).
HDÎ,
129,
257.
Dn\
357.
PP3
317.
n:î
327.
n-iî,
l'.i.
nr,
27.
""j ,
170-
Sn\
27, 365.
nnj,
122.
■nn,
i85.
Dnv
2^,355.
-n:!,
^'7-
^in,
77-
nr\
•1.
392
'OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
lb>
, •i9,/48.
piD
87.
n'py
162.
1D^
, 3o.
^nD
87.
bbi^,
209,
ID^
, 3i.
DM2
88.
n:y
162.
P|D^
, 33.
i:b
19C.
n-)i?
166.
TJ'>
, 33.
bte
901 .
îi?^
37.
-IID
201.
■)ND
102.
r^^t
38.
niD
, io3.
V^^""
38.
n22
i55.
nbs
166.
rjîî^
Ao.
"n^
203,
SbD
209.
2;2J''
ho.
Ni:
88.
nnD
16/1.
pîj"'
/il.
m:
88.
12î\
%.
n:
88.
mîi
16/».
ip>
5o.
m:
i55.
pis
loA.
m^
i/iO.
î^^
89.
my
78, 10/1.
•^"T"
5o.
DU
89.
nns
210.
pn^
5t.
ni:
9»-
bbii
211.
3i:?i
5a.
yi:
91-
hdî:
i65.
nD"»
52.
pi:
92.
rîîrs
2/12.
îûiy^
55.
î:;ii
92.
P|2iD2J
2/12.
îî:^\
55.
Vis:
3/19.
n-iîi
2l3.
i^e;"»
56
nb:.
i55.
hîj:
i58.
D3P
21 3.
■•^iD
80.
nv:
157.
Nip
106.
PD.
81.
nu2
160.
tûip
106.
sAd
aâi .
bv2
259.
yip
108.
bbD
19/1.
nip
109.
HDD
1/17.
22D
23l.
i:?ip
109.
mD
1A9.
31D.
120.
'iûîûp
106, 217
-)D")D
g/jy.
11D
93.
'^^P
218.
nriD
195, 23] .
"no
9^-
n:p
, i65.
mo
73,96.
PP
226.
n'^nb
2/12.
ipDD
, 2/12.
DDp
218.
nV
81.
^7^0
205.
:s?yp
âi8.
nî^
l52.
nîîp
167.
^^b
82.
nr
208.
nip
168.
YV^
82.
my
161, 323.
ij>ip
2^3.
n^b
i5i.
98, 258,265.
102.
nv\)
169.
-ilD
196.
îîi^
, 208,235.
nxT
169.
DDHD
2/12.
n^y
161.
■ni
220.
IID
83.
13 "IV
96.
on
109.
biD
85.
ir^:?
' 97-
:^n
ni .
TABLE DES RACllNES.
;ji)3
vn,
lia.
WW,
2^3
ny^.
17G.
p^
990.
ni:\
228
y^vv.
2/l3.
DDT,
110,221.
i<W,
ti5
HDÎ!;,
178.
pi,
227.
ma,
ti6
pp^^
936,
HDn,
170.
D1U7,
116
■na,
936.
n^ii,
170.
2?ii:r,
117
nni:;.
239.
P?'^^
927.
■nî:;.
117
1*.^,
118
Dxn,
119.
l2Nîr,
119.
nnt:;,
178
V^n,
939.
'7NÎ!;,
ii3.
nniy,
228
DDn,
960.
inî:*,
1 10.
dd:^*.
228
yn:;n,
263.
n:i^',
172.
naa,
175
, 236.
TABLE
DES PASSAGES DE LA BIBLE
KXPLIQLIKS DANS LES OPUSCULES D ABOU 'L-WALID.
GENESK.
VIII, 10, p. 27, 1. a.
XVI, 11, p. 29,1 9.
XX, 16, p. 6, 1.5; p. 9^, 1.1 2; p. 369,1. 2.
XXIV, 16, p. 6, 1. h.
XXIV, 6 6 , p. 6 , i. i ; p. 1 9 2 , 1. 2 .
XLix, 26, p. 121, 1. 6; p. 129, i. 6.
L, 26, p. 82, 1. 6.
EXODE.
I, 19, p. ih9., 1. 12.
II, 3, p. 21, 1. 6.
IX, 17, p. 206, i. 2.
XXIII, 2 1, p. 202, 1. 5.
XXVI, /i, p. 109, 1. 1.
XXX, 32, p. 3 1, 1. 10; p. 369, 1. 6.
LÉVITIQUE.
XVIII, 28, p. 106, 1. 1; p. 257, 1. 2.
XXI, A, p. 189, I. 2.
XXVI, 3/i, p. 282, 1. 1.
NOMBRliS.
XI, 1, p. 63, I. (>.
XI, 16, p. 20, 1. ti.
XIV, /i5, p. 336, i. 6.
XX, 19, p. 169, l 8.
XXI, 3o, p. 1A6, 1. 5.
XXIII, i3, p. 2i3, 1. 9.
XXXI, 3, p. 6, i. 9; p. 369, 1. 3.
XXXIV, 10, p. 121, i. 2.
DEUTERONOME.
XXI, 8, p. 19, L 1.
XXIV, 20, p. io3, L 2.
XXVIII, 60, p. 259, 1. 5,
XXXII, 8, p. 369, 1. 1.
XXXIII, 16, p. 65, 1. 1.
JUGES.
VII, i3, p. 211 , 1. 10; p. 377, i. 10.
XIII, 8, p. t6, I. 5: p. 35i, 1. 6.
XVI, 26, p. 87, i. 6.
XX, 32, p. 22,1. 2.
SAMUEL.
I, 6, p. 21, 1. 1 1.
II, 25, p. 210, 1. 9.
IV, 19, p. j 53, 1. 5.
VI, 12, p. 060, 1. 8.
IX, 7, p. 1 17, 1. 11.
396
OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
XV, 5, p. 93, 1. 8 ; p. 96/1 ,1.9; p. 362
1.7.
XXV, 1^, p. 96, 1. 3.
XXX, 6, p. 201, 1. 8.
II SAMUEL.
j, 10 , p. 338, i. 5.
III , 6, p. 206, 1. 9.
XX, 18, p. 1 1 3, 1. 1 1.
1 ROIS.
VI, 32 , p. 220, 1. 5.
xiii, 26, p. 20 3, 1. 2.
XVIII, 3/1 , p. ^ 1, i. 6.
XX, 27, p. 19A, 1. 6.
II ROIS.
IV, iT), p. 62, 1. C.
XIX, 25, p. 160 , l. 9.
ISAÏE.
I, 6, p. 77, i. 1.
VI, 10, p. 1 1 7, 1. 1.
VIII, 11, p. 5o, 1. 11.
VIII, 23, p. 009, 1. 5.
X, i5, p. 206, 1. 11.
XVIII, U, p. 210, 1. 1 1.
XXIV, 12 , p. 195, 1. 3.
XXVI, 16 , p. 1 oA , 1. 5.
XXVIII, 7, p. 2.')fi, 1. 7.
XXVIII, 2 5, p. 118, 1. 7.
XXIX, 8, p. 237, i. 7.
XXX, 16, p. 89, 1. 5; p. 257, 1. 3.
XXXII, A , p. 211,1. h.
XXXII, 10, p. 1 09, 1, 7.
XXXII, 11, p. 100, i. 6 ; p. 3.") 2 , 1. 9.
xxxiu, 1, p. i55, 1. 12.
XXXIII, h , p. 236, I. 5.
XXXIII, 19, p. 27, i. 1 1.
XXXVII, 26, p. 159, 1. 3.
XXXVIII, 10, p. 12 3, 1. 6.
XL, i5, p. 7, i. 5; p. 3/19, 1. ''1.
XLiv, 21, p. 7, 1. 2 ; p. 3^9, 1. 2.
LU, 16, p. 32 , 1. 8; p. 119,1./!.
LVII, 5 , p. 28, 1. 9.
Lvii, 9, p. 1 18, 1. 3.
Lix, i3, p. 33/1, 1. 6.
Lx, 11, p. 373, 1. 5.
Lxiv, 5, p. 27, 1. 8; p. 365, 1, 9.
JÉRÉMIE.
H, i5 , p. 1 59, 1. 10.
III, 9, p. 19/1, l. 9.
VI, 8, p. 218, 1. 10.
IX, 11, p. 159, i. 6.
XV, 19, p. 72 , I. 1 1 .
XVIII , 9.'! , p. 53 , l. 9.
XXII, 3 , p. 3j 9,1. 10.
XXII, i3, p. 1 1 9, 1. 5.
XXII, 23, p. 99, 1. 9; p. iA3, 1. 5;
p. 186, I. 1 1; p. 193, 1, à.
XXII, 96, p. 2 i5, 1. 3.
XXVII, 18, p. 75, 1.9.
xLviii, 2 , p. i83, 1. 5.
L, 17, p. io3, 1. 8.
Li, i3, p. 99, 1. 9.
Li, 38, p. 92 , 1. 2 ; p. 208, 1. 3.
Li, 39, p. 55, 1. 6.
Li, 58, p. 26,1. 3; p. 99,1. 9; j>- 265., 1.3.
ÉZÉCHIKL.
VI, 9, p. 6, 1.9; p. 3/49,1. 2.
VII, 6, p. 108, 1. 6.
XIV, 3, p. 109, 1. 9; p. 2 55, 1. 9.
XXI, 3/1 , j). 1 1 7, 1. 2.
XXII, 1 6 , p. J 87, 1. 3.
XXIII, 1 8, p. 9 1 /| , 1. 9.
XXIII, /|8 , p. 19,1. 1.
TABLE DES PASSAC.ES DE LA BIBLE.
:VM
vxiv, lu, p. i/i/i , I. Zi.
XXIV, If?, p. ()!> , 1. 9.
XXV, 3, p. i85, 1. 19.
XXVII, 99, p. 119,1. 9.
xxvin, ili , p. 9^, 1. li.
XXVIII, 98, p. 909, 1. 1 o.
XXXII, 16, p. 996, l. 1.
ZEPilAMA.
III, 1, p. 169,1.9.
III, 0, p. 16/1, 1. 9.
ZAOIIARIK.
OSEE.
II, 17, p. 98, 1. G.
III, 9, p. if)!, 1. (5.
VII, i/i , p. G8, 1. 9.
XI, -y, p. 999 , 1. 6.
XII, 5, p. 916,1. 9.
MALEACHI.
I, 1 1, p. 909, 1. 9.
II, 5, p. 187, 1. 1 1.
JOËL.
PSAUMES.
I, 17, p. 69, 1. 1.
II, 6, p. 109 , 1. 11.
IV, 3, p. 333, 1. 8; p. 368, 1. 9.
AMOS.
IV, i3, p. 97,1. 5.
V, 10, p. 199,1. 9.
MICHA.
I, 7, p. 371, 1. 3.
VI, 6, p. i^J7, 1. 11.
VI, li , p. 59, 1. 10.
NAIIIJM.
III, 5, p. 100, 1. 10.
m, 17, p. 9o3, 1. 8.
HABAKOIJK.
I, i5, p. 68,1. 8.
II, 1.5, p. 100, 1. 9; j). 376, 1. 5.
II, 17, p. 79, 1. 5.
XIX, l4 , p. 9 00, 1. 9.
XX, 6, p. 17/1, 1. 1.
xLii, 5, p. 19 3, 1. s.
XLIX, /4 , p. 68, 1. 1 1; p. 186, I. 10.
LXVI, 17, p. 9 9 9, 1. 5.
Lxviii, 5, p. 906, l. 1.
Lxviii, 10, p. 91, 1. g.
Lxix, 3, p. 309, 1. ti.
Lxxi, 6, p. 3 18, 1. 8.
cil, 18, p. 100, 1. 9.
cxiv, 7, p. 78,1. 8.
cxix, 117, p. 176, 1. 1.
cxxiv, 7, p. 39/1, 1. 1 .
CXXXVII, 3, p. 9^0,1. 1.
CXLI, 3, p. 9 0,1. 10.
PROVERBES.
1,9 9, p. 1/1, 1.9; p. 35^,1. ^i;p. 359,1.3.
II, 18, p. 116,1. 1.
IV, 8, p. 908, 1. /j.
XI, 7, p. C^f\, 1. /i.
XVI!, 25, p. 9 02,1, 9.
xxvii, 1 5 , p. 19, I. 1 .
XXXI, 10 , [». 1 '19, I. 9,
398
OPUSCULES D ABOU'L-WALÎD.
JOB.
ECCLESIASTE.
III, 3, p. 128, 1. 1.
VI, 2^, p. 172,1. 2.
VII, 5, p. 39, 1. 8.
X,22, p. 97, 1. /l.
XI, i7,p. 97,1.9.
XIII, 26, p. 201, \. 12.
XV, 29, p. 167, 1.3.
XVI, 1 1, p. 5o, 1. 5.
XVII, 2 , p. i56, 1. 6.
XXIV, 2 4, p. 2 23 ,1. 1.
XXVI, i3, p. 173, I. 1 1.
XXIX, 3, p. 18/i, 1. 10.
XXXV, 11, p. 17, 1. 0.
XL, 2, p. 3 1 1, 1. 2.
LAMENTATIONS.
I, 8, p. 72, 1. 11.
III, 22, p. 21/1, i. 9.
111, 39, p. 63,1.7; p. C/l,l. 2.
X, 5, p. 107, 1. i.
X, 18, p. 198, 1. 6.
XI, 3, p. 17/1, 1. 9,
DANIEL.
IX, 2 1, p. 38, 1. 7.
NKIIEMIE.
XIII, 19, p. 2 1 3, 1. 1.
I CHROiNIQUES.
XI, 8, p. lZ|3, 1. 1.
XIV, 2 , p. l58, l. 2.
Il CIIRONIOUES.
IX, 1 1, p. 206, 1. 10.
TABLE DES MATIÈRES.
INTRODUCTION.
Les Juifs en Andalousie au x*" siècle. — Le médecin Hasdâi ibn
Scliaprout à la cour d'Abdérame III. — Origine probable de sa
Famille ainsi que d'autres savants dans le royaume des Visigoths.
— Intérêt qu'inspire Tétude de la grammaire; Menahêm et
Dounasch
I'a{jes.
I a V,
I. Naissance d'Abou '1-Walîd à Cordoue. — Son éducation à Lucéna.
— Ses maîtres : Isaac ben Saùl, Isaac ben Gikatila et AbouM-
Walîd ben Hasdâi. — Importance de Lucéna. — Abou '1-Walîd
n'était pas l'élève de Hayyoudj. — Epoque de ce grammairien et
origine probable de son nom. — Son identité avec lehouda ben
David, le défenseur de Menalièm. — Séjour d'Abou '1-Walîd à
Cordoue et son émigration à Saragosse. — Infériorité de cette
ville, stigmatisée par Salomon ben Gabirôl. — Yekoutiel n'était
qu'un amateur. — Critique de Moïse ben Ezra contre les poésies
de Ben Gabirôl. — Premier travail d'Abou'l-Walîd,le AfoMsfa/^i;^.
— Pourquoi les grammairiens juifs ont découvert si tard la trili-
téralilé des racines. — Ce qui a séduit David ben Abraham,
Menaliém , et encore Samuel Hallévi, en faveur de la bilitéralité.
— Différence cependant entre les juifs habitant des pays musul-
mans et les autres juifs. — Adversaires d'Abou '1-Walid. — Son
Tanbîh. — Le Kitdb at-tahrîb. — Le Kitdb at-taswiya. — Les
adversaires sont inspirés par Samuel Hallévi, à Grenade. — Les
Rasâïl ar-rifâk, composés à son instigation; réponses d'Abou '1-
Walîd, dans le Kitâb at-taschivîr. — Reconstitution de cet ouvrage
perdu. — Fragment de cet ouvrage. — Fragment des Rasâïl ar-
rifdk V! à lxmii.
H. Le Tankih, grammaire et lexique d'Abou '1-Walîd. — Ce qu'il
faut penser des travaux de médecine et de philosophie de notre
auteur. — Pour la grammaire, il prend pour modèles les Arabes
dont il connaît les travaux. — Cependant le principal sujet de
424061
iOO OPUSCULES D'ABOU'L-WALÎD.
Pages .
la grammaire dans l'hébreu et l'arabe n'est pas le même. — Les
points qui distinguent la phonétique hébraïque de celle des
Arabes, d'après Hayyoudj et Ibn Djanâli. — Opinion de R. lehouda
Hallévi à ce sujet. — Pourquoi la poésie biblique ne connaît
pas la prosodie des Arabes. — Importance de la grammaire
d'Abou '1-Walîd. — Certaines erreurs dans ses lois de pronon-
ciation. — Analyse rigoureuse des mots et des propositions. —
Les figures oratoires : i° l'ellipse; 2° le pléonasme; 3° la substi-
tution d'un mot à un autre ; /i° les mots irréguliers ; 5° la trans-
position, et 6° l'interversion. — Abou'l-Walîd ne se laisse pas
enchaîner par l'accentuation. — Méthode de son dictionnaire. —
Il profite du targoum et de l'arabe. — Les commentaires de
R. Scherîrâ et de R. Hayyâ. — Le premier a expliqué les mots
difficiles du traité de Sabbat. — Un certain nombre d'articles du
dictionnaire, relatifs aux particules et à d'autres racines, sont
cités comme exemples de l'exégèse originale d'Abou '1-Walîd . . . iaxiu à cxviii.
III. Manuscrits qui ont servi à cette publication, — Collection Fir-
kowitsch. — Les deux versions hébraïques des ouvrages de
Hayyoudj; caractère particulier de celle de R. Môschéh Hakkôhên.
— Différences dans les copies des livres de Hayyoudj et d'Abou '1-
Walîd. — Version hébraïque du Moustalhik, par 'Obadyâh. . . . cxviii à cxxiv.
OPUSCULES D'ABOU'L-WALID.
I. Le Mousialhik 1 à 9A6.
IL Le Risâlat at-tanhîh 2^7 à 267.
III. Le Kitâb at-taknb wat-tashîl 268 à 3^2.
IV. Le Kitâb at-taswiya 343 à 379.
Additions et corrections 38 1 à 389.
'Table alphabétique des racines expliquées Sgi à 393.
Table des passages de la Bible expliqués 396 à 398.
Table des matières 399 et ^100.
I
PJ 4557 .127 1880 IMS
Ibn Janah, Jonah,
Opuscules et traites d'Abou
'1-Walid Merwan Ibn D janah
d