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Full text of "Opuscules et traités d'Abou 'l-Walid Merwan Ibn Djanah de Cordoue"

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University  of  Toronto 


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^- 


OPUSCULES  ET  TRAITÉS 

D'ABOLI    L-WALID  MERWAN  IBN  DJANAH 

DE  CORDOUE 


SE  VEND 
CHEZ  JOSEPH   BAER   ET   C" 

18,    r.lIE    DE    L'ANCIEXNE-COMÉDIE 


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OPUSCULES   ET   TRAITÉS 

D'ABOU 'L-WALID  MERWAN  IBN  DJANAH 

DE  GORDOUE 

TEXTE   ARABE   PUBLIÉ  AVEC   UNE   TRADUCTION   FRANÇAISE 

PAR 


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JOSEPH  DERENBOURG 


MEMBRE    DE    L'INSTITUT 


ET 

HARTWIG  DERENBOURG 

PROFESSEUR    À    L'ECOLE    SPECIALE    DES    LANGUES    ORIENTALES 


PARIS 


IMPRIME    PAR    AUTORISATION    DU    GOUVERNEMENT 

A   L'IMPRIMERIE  NATIONALE 


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\  SEP     1  1987 


1891^^ 


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INTRODUCTION. 


La  vie  intellectuelle  des  Juifs  en  Andalousie  sous  la  domi- 
nation musulmane  présente  un  spectacle  aussi  curieux  qu'im- 
posant. Peut-être  à  aucune  époque  de  leur  histoire,  depuis 
qu'ils  avaient  perdu  leur  nationalité,  les  Juifs  n'ont  montré 
à  la  fois  autant  de  vigueur  et  autant  de  souplesse.  Cinquante 
années  de  liberté  religieuse,  d'existence  calme  et  incontestée, 
suffirent  pour  qu'ils  déployassent  des  aptitudes  étonnantes 
dans  les  branches  diverses  qui  occupaient  alors  l'activité 
humaine.  On  voit  tout  à  coup  surgir  parmi  eux  des  diplomates , 
des  financiers,  des  négociants,  en  même  temps  que  des  sa- 
vants, des  philosophes,  des  grammairiens,  des  médecins,  des 
poètes.  Quelques-uns  d'entre  eux,  singulièrement  doués, 
quittent  leurs  comptoirs  pour  administrer  les  revenus  de  l'E- 
tat, et,  après  avoir  dirigé  et  mené  à  bonne  fin  les  transac- 
tions internationales  de  leur  pays,  cherchent  dans  l'étude 
et  la  poésie  la  récréation  de  leur  vie  laborieuse.  Ils  passent 
de  la  chancellerie  au  bel  ham-midrasch  ou  aux  écoles,  et, 
après  avoir  débattu  en  arabe  et  même  en  latin  des  affaires 
diplomatiques  importantes,  ils  enseignent  à  de  nombreux 
élèves  les  différentes  disciplines  de  la  théologie  juive,  exégèse 
biblique,  explication  du  Talmud,  philosophie  religieuse.  On 
sait  le  rang  qu'occupa  le  médecin  Hasdâï  ben  Isaac  ben  Ezra 


II  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 

ibii  Scliaproui  le  Nâsî\  à  la  cour  de  Gordoue,  comme  ministre 
(lu  khalife  Abderame  III  et  de  ses  successeurs;  on  connaît  éga- 
lement les  hautes  fonctions  politiques  que  remplit  plus  tard 
Samuel  ibn  Nagdéla,  le  Nâgîd,  auprès  de  Habous  et  Bâdis, 
les  rois  de  Grenade.   L'un  et  l'autre  ont  pris  la  part  la  plus 

'  Voyez  sur  lui  Notice  sur  Abou-Iousoiif  Hasdai  ibn-Schaproiit ,  etc.,  par  Phi- 
loxènc  Luzzatlo,  Paris,  1852.  Par  un  passage  de  Periz,  Monumenia  Germaniœ 
(intiquœ ,  IV,  871,  cité  par  Luzzalto,  p.  16,  nous  apprenons  qu'il  savait  discuter 
en  latin  les  intérêts  politiques  de  son  pays.  —  Grff'lz,  Geschichte  der  Juden,  2*  éd., 
1871,  t.  V,  p.  839  et  suiv.  ;  p.  A88  et  suiv.  —  Rien,  dans  les  documents,  ne  paraît 
indiquer  que  Hasdàï  ait  été  (];^rammairien  ou  savant  hébraïsant  (voy.  Geiger,  Dns 
Judenthum  und  seine  Geschichle ,  t.  Il,  p.  9/1).  Dans  la  première  moitié  du  x'' siècle, 
la  science  de  la  grammaire  n'était  pas  encore  cultivée  en  Espagne.  —  Le  nom  de 
Schaprout ,  comme  celui  de  Labrât,  et,  en  général,  les  noms  de  famille  se  terminant 
par  un  tét,  paraissent  d'origine  espagnole.  Schaprout  est  peut-être  une  variante 
de  Scliapoiirt  et  une  forme  quelque  peu  altérée  de  vmtit  ou  cu'iJDn,  Saportas  on 
Snsportns,  nom  qui  a  été  longtemps  et  est  encore  porté  par  des  familles  espagnoles; 
l'orthographe  en  est  restée  la  même  parmi  les  Juifs  (unie  ou  uncc).  Labrât.  on 
Librât  [librado)  est  presque  la  traduction  de  o^vn,  bien  que  les  deux  Dounasch 
représentent  certainement  deux  hommes  différents.  Mais  le  nom  de  c:)7  lui-même, 
traduit  par  O'Dnf',  ne  laisse  pas  le  moindre  doute  sur  son  origine.  Que  l'un  se  dise 
Al-Kaïrawânî  et  que  l'autre  se  dise  Al-Bagdâdî,  leurs  noms  montrent  avec  évi- 
dence que  leurs  ancêtres  avaient  vécu,  avant  l'invasion  musulmane,   dans  le 
royaume  des  Visigoths,  et  cpi'à  la  suite  des  persécutions  si  nombreuses  dans  la 
Péninsule  chrétienne,  les  uns  avaient  émigré  en  Orient,  et  les  autres  en  Afrique. 
De  tout  temps,  les  noms  propres  se  sont  transmis  et  propagés  dans  les  familles 
juives,  quand  même,  par  suite  des  circonslances,  elles  étaient  obligées  de  s'expa- 
iHer.  Le  nom  de  Dounasch  se  trouve  une  fois,  pour  le  besoin  du  mètre,  traduit 
parTjj ,  dans  la  pièce  de  vers  placée  à  la  tête  de  la  réponse  d'Ibn  Schèschét  [Liber 
Responsorum ,  ^.  h ,  1. 19).  Vinskev (Lilckoiifé Kadmôniijôt ,  Appendice ,  p.  iGi,  1.  ult.) 
a  eu  tort  de  voir,  dans  ce  mot,  l'indice  de  la  haute  position  qu'occupait  Dounasch, 
et  d'appuyer  par  là  la  fausse  interprétation  du  mot  f^'t:?,  qui  n'est  qu'une  mau- 
vaise  explication  de  JJLiUJl .  L'erreur  se  trouve  déjà,  du   reste,  dans  Juchasin 
(éd.  Philopowski ,  p.  229^).  —  Geiger  [Jûd.  Zeitschrift,  t.  X,  p.  83,  1879)  se 
trompe  également  lorsque,  dans  la  phrase  f^-'t:?  'CD-f?  mco  ■>iirj:ti,  il  réunit  le 
deuxième  mot  au  troisième,  et  voit,  dans  celui-là,  une  répétition  du  quatrième; 

c'est  la  version  hébraïque  de  l'arabe  iswJ  ^là.Jf  JX^I  (j^lcNi-^Jf .  —  Vovez 
encore,  plus  loin,  page  ix,  note  1. 


INTRODUCTION.  m 

vive  et  la  [)lus  active  dans  les  grandes  discussions  grammati- 
cales et  linguistiques  qu'ont  agitées  et  soulevées  leurs  savants 
contemporains.  Car,  dans  ces  temps,  on  se  passionnait  pour 
une  règle  de  grammaire,  pour  l'interprétalion  d'un  verset  de 
la  Bible,  pour  la  correction  d'un  vers  qui  venait  d'être  livré 
au  public.  Dans  les  réunions  tenues  chez  un  membre  influent 
de  la  communauté,  la  discussion  était  animée  et  rude;  sou- 
vent l'indignation  qu'une  prétendue  erreur  faisait  éprouver  aux 
principaux  jouteurs  dans  ces  luttes  littéraires^  menait  à  l'insulte 
et  provoquait  des  haines  qui  n'étaient  pas  toujours  sans  danger 
pour  la  sûreté  des  savants,  qui,  vainqueurs  ou  vaincus,  comp- 
taient des  personnages  influents  parmi  leurs  adversaires. 

Les  liébraïsants  connaissent  le  sort  du  malheureux  Menahêm 
ben  Sarouk,  de  Tortose,  depuis  le  moment  où  les  faveurs  de 
Hasdâï  étaient  allées  trouver  son  antagoniste,  Dounasch  ben 
Labrât.  Appelé  d'abord  à  Gordoue  par  le  puissant  ministre  et 
comblé  longtemps  de  ses  largesses,  l'auteur  du  Mahbérét  se 
vit  tout  à  coup  en  butte  à  de  terribles  persécutions  de  la 
part  de  son  ancien  ami  et  protecteur,  lorsque  celui-ci  se  fut 
rangé  du  côté  de  l'heureux  auteur  des  TescJwuhôt^  ou  Réfu- 
tation du  lexique  de  Menahêm.  Nous  possédons  les  lettres 
touchantes  de  Menahêm  à  Hasdâï,  nous  v  lisons  les  humbles 
supplications  du  grammairien  dépouillé  et  réduit  à  la  plus 
aflVeuse  misère;  nous  savons  aussi  l'accueil  que  lui  fait  enfin 
le  propre  frère  du  ministre;  nous  avons  conservé  également 
la  continuation  des  débats  entre  Menahêm  et  Dounasch  par 
les  disciples  des  deux  chefs  d'école-;  or,  tous  ces  documents, 
qui  nous  font  assister  au  spectacle  d'une  extrême  vivacité  dans 
l'attaque  et  dans  la  défense,  ne  portent  pas  la  moindre  trace 

'  Voyez,  entre  tant  d'autres  exemples,  ci-dessous,  page  3^3  et  suiv. 
^  Liber   Responsorum,    par   S.    G.  Stern.   Vienne,    1S70.    —  Mennhem  heu 
Sanih,  etc.,  par  Siegmund  Gross.  Breslau,  1879. 


IV 


OPUSCULES   D  ABOU'L-WALJD. 


d'une  faute  grave  commise  par  Menabém  et  qui  pourrait  jus- 
tifier jusqu'à  un  certain  point  les  mauvais  traitements  dont 
il  était  la  victime.  Nous  devons  en  conclure  que  Menahêm 
n'avait  été  puni  que  pour  avoir  persisté  dans  ses  opinions 
relatives  à  l'exégèse  et  à  la  grammaire,  après  les  réfutations 
de  Dounasch,  probablement  approuvées  par  Hasdâï.  Car, 
parmi  les  points  en  litige,  on  en  rencontre  à  peine  un  seul 
qui  touche  à  une  croyance  religieuse  M  Hasdâï,  du  reste, 
n'était  pas  grammairien  lui-même,  et  son  acharnement  n'a 
pas  même  l'excuse  de  l'amour-propre  blessé  ^. 

Abou'l-Walîd  avait,  environ  un  demi-siècle  plus  tard ,  sous 
ce  rapport,  affaire  à  plus  forte  partie!  Son  adversaire,  Samuel 
ibn  Nagdéla,  le  Hâdjib  des  rois  de  Grenade,  était  lui-même 
un  grammairien    d'une  certaine    valeur.    La  lutte   est  donc 

r 

engagée  entre  un  simple  savant  et  un  puissant  homme  d'Etat. 
Heureusement  le  pouvoir  de  l'émir  de  Grenade  ne  s'étendait 
pas  au  loin  et  expirait  presque  aux  portes  de  la  ville.  La  discus- 
sion se  borne  donc  à  des  pamphlets  et  à  des  brochures  qu'on 
se  lance  mutuellement!  La  postérité  a  porté  un  jugement  pé- 
remptoire  dans  ce  débat  :  elle  a  conservé  presque  tous  les 
écrits  d'Abou'l-Walîd ,  et  a  laissé  se  perdre  à  peu  près  entière- 
ment les  productions  grammaticales  de  son  adversaire. 

'  Menahém,  p.  170;  Dounasch,  p.  7a.  Cf.  Talmîdè  Men.  p.  3i;Talm.  Doun. 
p.  20.  —  L'explicalion  rationnelle  de  Deul.  vi,  8  {Mahb.  91  a)  n'a.  pas  été  relevée 
par  Dounasch,  et  a  paru  si  peu  suspecte  (voy.  Graetz,  V,  338),  qu'on  la  re- 
trouve chez  R.  Samuel  b.  Méïr  sur  Exode,  xiii,  9.  —  Cependant,  Geiger  {Das 
Judenthnm,  etc.  II,  9 A  et  182)  a  supposé  que  la  disgrâce  de  Menahém  pouvait 
bien  provenir  de  la  découverte  faite  par  Hasdâï  que,  par  vanité,  son  secrétaire 
avait  glissé,  dans  Tacrosliche  de  la  pièce  rythmée,  en  tête  de  la  lettre  de  Hasdâï 
au  roi  des  Chazars,  son  propre  nom  à  la  suite  de  celui  de  son  maîlre  et  prolec- 
teur. (Cf.  S.  D.  Luzzalto,  Kérém  héméd,  VIII,  8().)  —  Menahêm ,  du  reste,  a  mis  son 
nom  jusque  dans  les  exemples  cités  dans  son  lexique,  A'oy.  p.  9,  col.  a,  où  les 
lignes  A  à  7  donnent  les  lettres  owo  après  Talphahel. 

-  Voy.  p.  FI,  note  1 . 


IiMKODUCTlON.  V 

L'admirable  notice  que  Muuk  a  consacrée  à  la  bio(jra[)liie 
(l'Abou'l-Walid  et  à  l'analyse  de  son  œuvre,  ainsi  (ju'à  l'étude 
des  travaux  de  ses  devanciers  ,  a  épuisé  bien  des  questions  (ju'il 
serait  téméraire  de  vouloir  reprendre  à  nouveau  après  qu'un 
tel  maître  les  a  résolues.  ]\lais,  grâce  à  la  publication  qui  a  été 
faite  depuis  de  la  grannnaire  et  du  dictionnaire  d'Abou'l- 
Walîd,  grâce  aussi  a  la  connaissance  que  nous  avons  main- 
tenant de  ses  Opuscules,  nous  sommes  initiés  à  un  grand 
nombre  de  détails  nouveaux  qui  nous  font  pénétrer  plus  avant 
dans  sa  vie  intime  comme  savant  et  comme  auteur.  D'un  autre 
côté,  l'achat  des  manuscrits  du  karaïte  Firkowitscli  par  la 
Bibliothèque  impériale  de  Saint-Pétersbourg ,  et  l'extrême 
complaisance  du  savant  bibliothécaire  de  cet  établissement, 
M.  A.  Harkawy,  nous  ont  mis  en  possession  d'un  certain 
nombre  de  fragments  fort  curieux  qui  contiennent  des  pièces 
importantes  de  la  discussion  engagée  entre  notre  auteur  et 
ses  ardents  adversaires,  et  que  nous  sommes  heureux  de 
pouvoir  mettre  sous  les  yeux  du  lecteur'-.  Nous  avons  aussi  la 
bonne  fortune  de  publier  dans  cette  Introduction  un  fragment 
du  seul  opuscule  d'Abou'l-Walîd  qui  n'ait  pas  encore  été  re- 
trouvé, du  Kitâb  at-Taschwir.  C'est  notre  ami,  M.  Adolphe 
Neubauer, qui,  dans  un  récent  voyage  à  Saint-Pétersbourg,  en 
a  fait  la  découverte  et  cjui  nous  a  communiqué  une  copie  de 
ce  morceau,  copie  qu'il  s'est  empressé  de  faire  a  notre  inten- 
tion; il  nous  a  fourni ,  en  outre ,  un  grand  nombre  de  rensei  - 
gnements,  puisés  dans  le  riche  dépôt  des  manuscrits  hébreux 
d'Oxford,  dont  il  termine  en  ce  moment  même  le  catalogue. 

'  Notice  sur  Abou'l-Walid  Met'wdn  Ibn-Djanâh ,  etc. ,  en  qiuilre  articles,  insérée 
clans  le  Journal  asiatique ,  i85o,  t.  I  et  II;  et  Notes  supplémentaires,  etc.,  Journal 
asiatique,  i85i,  t.  I,  p.  85  et  suiv. 

-  Ces  divers  iVagmenls  ont  été  collationnés  île  nouveau  par  M.  Harkawy  sur 
les  orijrinaux. 


VI  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 

I. 

Abou '1-Walîd  Merwàii  ibn  Djanâh,  nommé  par  ies  auteurs 
hébreux  R.  Yônâh  et  aussi  R.  Mérinos  ^  et  R.  Samuel  Hallévi 
ibn  Nagdéla,  naquirent  tous  deux  a  Cordoue  vers  la  fin  du 
x""  siècle  ^.  Mais  ils  ne  paraissent  pas  avoir  fréquenté  les  mêmes 
maîtres.  Tandis  que  Samuel  restait  dans  sa  ville  natale,  Ibn 
Djanâh  paraît  avoir  passé  une  partie  de  sa  jeunesse  a  Lucéna 
(Alisana),  ville  peu  éloignée  de  Cordoue,  et  n'être  revenu 
que  beaucoup  plus  tard  à  Cordoue.  D'après  Edrisi^,  l'inté- 
rieur de  la  ville  de  Lucéna  était  exclusivement  habité  par  des 
Juifs,  et  Moïse  ben  Ezra  nomme  pour  cette  époque  R.  Isaac 
ben  Gikatila  et  R.  Isaac  ben  Saùl  cdes  deux  coursiers  rivaux  de 
Lucéna,  parmi  lesquels  Ibn  Gikatila  cependant  prend  le  pre- 
mier rang  à  cause  de  sa  supériorité  en  arabe  *.  w  II  ajoute  un 
peu  plus  loin  :  c^A  Lucéna  vivaient  dans  ces  temps  le  chef 
Abou'l-Walîd  ben  Hasdâï,  Abou  Soleïmân  ben  Râschelâh  et 
Abou  Ibrahim  ben  Baroun,  et  en  outre,  Ibn  Abî  Yakwâ,  sur- 
nommé Almotanebbî  (le  faux  prophète)  ^.  w  Or,  les  deux  Isaac 

^  Les  noms  doubles  que  les  Juil's  portaient,  depuis  les  princes  Macchabées, 
sont  souvent  choisis  de  manière  à  ce  que  le  nom  profane  rappelle,  jusqu'à  un 
certain  point,  le  nom  biblique.  C'est  ainsi  que  le  nom  de  jno,  comme  on  écrit 
toujours  pour  o[^>'*^,  représente  celui  de  rsp  lo  ;  et  Mmnos  (t:'"7o),  celui  de 
C3)'  no,     «^jftj  (Jonas)  étant  la  forme  adoptée  en  arabe. 

^  L'année  de  la  naissance  de  Samuel  est  certainement  998.  On  connaît  moins 
celle  d'Ibn  Djanâh.  Mais  M.  Munk  a  démontré  péremptoirement  qu'elle  devait 
tomber  entre  985  et  990  (Journal  asiatique,  i85o,  t.  II,  p.  ho). 

^  Géographie,  éd.  Jaubert,  t.  II,  p.  ^yfi.  - —  Dozy  et  De  Goëje,  Description  de 
r  Afrique  et  de  l'Espagne,  parEdrisi,  Leyde,  1866,  p.  sSa. 

^f^^*^i  ij'«*  '^■^■^  >J-^V   (9-A-*^n   l.<s^X^    (jl^rb'Pp.i  pf^  (j\.  (Ebn  Ezra,  Rhéto- 
rique i$s.>olcs^Jf  cjUS^ms.  d'Oxford.  Hunt.  699;  Neubauer,  179^.) 


liNTHODUCTlOlN.  vit 

et  Bon  llasdàï  soûl  iiieiilioiiiiés  par  Ihii  iJjanali ,  (|iii  uc  [)r(Kliguc 
guère  les  noms  propres  dans  ses  ouvrages.  Pour  Isaae  ben 
Saiil,  nous  lisons  dans  le  Rihnâli  ce  qui  suit  ^  :  ç^  Celle  opinion 
(que  les  noms  de  la  forme  pé^él  peuvent  avoir  à  l'état  cons- 
truit pcal)  a  été  suivie  par  le  poëîe,  c'est-à-dire  par  Mar 
Isaac  ben  Mar  Saiil,  que  sa  mémoire  soit  bénie,  dans  ce  vers  : 

J^e  fond  de  luoii  cœur  [kcrab  libbî)  el  mes  reins  regrettent  doulou- 
reusement mes  délices,  mes  doux  amis. 

v^Kcrah  a  été  employé  connue  état  construit  de  léréb  devant 
un  nom  véritable.  H  m'est  arrivé  avec  ce  vers  une  chose  sin- 
gulière que  je  vais  te  faire  connaître,  parce  que  tout  le  monde 
récitait  ce  vers  en  lisant  scgôr  libhî,  leçon  f[ui  se  trouvait  dans 
la  plupart  des  copies  et  dont  je  m'étais  également  servi  d'après 
une  autorité  étrangère.  Mais  lorsque  je  récitai  ce  vers  dans 
ma  jeunesse  devant  l'auteur,  il  me  corrigea  et  voulut  que 
je  disse  herah.  Cependant,  répliquai-je,  toutes  les  copies  que 
j'ai  vues  portent  segor!  D'où  est  donc  venue  cette  altération?  — 
Il  me  raconta  alors  que  cette  pièce  de  vers ,  à  l'éloge  de  Jacob 
(Guéw)  et  de  ses  fils,  envoyée  par  lui  de  son  pays  (Lucéna) 
à  Cordoue,  était  parvenue  à  celui  qui  était  l'objet  de  l'éloge 
au  moment  où  R.  lehouda  ben  Hanigâ  el  R.  Isaac  ben  llal- 
fôn,  le  poêle,  se  trouvaient  chez  lui.  L'état  construit  l,eral> 
leur  déplut;  ils  trouvèrent  donc  bon  de  le  corriger  en  segôi-, 
ce  qui  altère  le  sens,  et  le  poëme  a  été  copié  à  Cordoue  avec 
ce  changement  et  cette  substitution,  v  —  Plus  loin,  en  citant  un 
autre  vers  tulu  poète,??  sans  doute  du  même  Isaac  ben  Saiil, 
et  en  parlant  également  d'une  maladroite  correction  qu'on  y 
avait  tentée,  Ibn  Djanâli  dit  encore'-  cn^u'il  avait  appris  le 
poëme,  dont  cet  hémistiche    faisait  partie,  de  l'auteur  lui- 

^   Voy.  Rikmâh,  p.   122.  Ce  passage  est  cilé  dans  Muiik  {lonnial  asiaùque , 
i85o,  (.  II,  p.  /12).  Nous  l'avons  ivpélé  ici  à  cause  de  nos  conclusions, 
M\  179,  1.  i5  et  20  {lL^]^y.^  j  AaIc  tsULs). 


VIII  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 

inêine,'?  et  «que  dans  sa  jeunesse  il  l'avait  récité  devant  lui.  » 
Une  autre  fois,  Ibn  Djanâh  reconnaît  que,  ^^ jeune  encore  en 
étudiant  devant  Isaac,»  il  lui  avait  fait  remarquer  une  faute 
de  grammaire  dans  un  vers^  Il  propose  aussi  au  sujet  d'un 
autre  vers  une  correction  très-facile  -.  En  donnant  l'analyse 
grammaticale  de  yaddou  (^Joël^  iv,  3),  proposée  par  le  même 
Isaac  ben  Saûl,  Ibn  Djanâh  la  fait  précéder  des  mots  :  ce  J'étais 
présent  quand  un  des  docteurs  les  plus  versés  dans  la  connais- 
sance de  la  langue,  etc.^??  Enfin  ailleurs,  Ibn  Djanâh  nous 
raconte  que,  jeune  encore,  il  avait  interrogé  le  docteur  sur  le 
sens  de  Ps.  cxliii,  9.  Il  ajoute  qu'Isaac  ben  Saûl,  après  s'être 
consulté,  n'ayant  pu  trouver  le  sens  du  verset,  avait  cessé  de 
réciter  le  soir  le  psaume  parmi  ses  prières  additionnelles, 
comme  il  en  avait  eu  l'habitude  jusque-là  '^. 

Le  nom  d'Isaac  ben  Gikajila  se  présente  très-rarement  sous 
la  plume  d'ibn  Djanâh.  Cependant,  à  l'occasion  de  la  racine  de 
tânîf(^Ps.\\\ui,  1  0),  il  le  nomme  expressément  ctmon  maître^,  j? 

^  Loc.  cit.  p.  10:^,  1.  3o-3a,  Cf.  aussi  p.  i56,  \.  89  et  suiv. ,  et  plus  loin, 
p.  XVII,  note,  la  critique  de  Moïse  ben  Ezra  sur  l'emploi  de  ri)jj,  sans  qu'il  soit 
suivi  de  ju';  puis,  p.  1 58,  1.  17-18,  sur  )?•>  pour  jt'. 

-  Ibid.  p.  177, 1,  1-/1;  cf.  p.  119,1.  20-3/1. 

^  Voy.  plus  loin,  p.  333,  1.  10;  cf.  Kitdb  al-ousoûl,  col.  27G,  1.  O-i  1,  et  Rih- 
mâh,  p.  162 ,  1.  18-28. 

^  Voy.  Kitâh  al-ousoûl,  col.  i36,  1.  29-88;  à  compléter  par  col.  826,  1.  25- 
39;  cf.  encore  ibid.  col.  52 1,  1.  8,  passage  à  corriger  d'après  MikUl  Yôjî,  sur 
Osée,  XI,  9;  col.  58i,  1.  6.  —  Une  explication  originale  d'Isaac  est  citée  par 
R.  Isaac  Hallévi,  dans  son  Rikmâh  (ms.  liébr.  de  Paris,  n°  12/1 5).  Il  considère, 
dans  le  chap.  xvii,  Dni^l!^  {Deut.  xxxii,  17)  comme  un  dénominatif  de  D''"T'i^*^* 
{Lév.  XVII,  7),  et  traduit  :  trVos  ancêtres  ne  les  onl  pas  servis  et  n'en  ont  pas  fait 
des  dieux. w 

^  Plus  loin,  p.  91, 1.  8,  le  mot  IâJjï./o  est  bien  précis.  —  Une  opinion  sur 
sakoun  {h.  xxvi,  iG),  du  même  grammairien,  se  lit  p.  lo/i,  1.  A-io,  où  il  est 
appelé  ^!i^J  I  (cf.  Kamhî,  Miklol,  rac,  ^D').  —  Une  observation  d'Isaac  ben  Gika- 
tila,  sur  la  forme  hybride  de  Plî^N*? ,  qui  commence  comme  un  singulier  et 
finit  comme  un  pluriel,  est  consignée  à  la  marge  du  Kitdb  al-ousoûl,  dans  le 
manuscrit  d'Oxford.  Voy.  col.  658,  note  89, 


1NTK0J)UCT10N.  ii 

En(in,  Abou '1-Walîd  bon  Hasdâï  paraît  avoir  été  un  ami 
plus  âgé,  avec  lequel  il  discutait  certaines  questions  gram- 
maticales. Ainsi  çt avait-il  eu  de  longues  conversations^??  au 
sujet  du  futur  yihhah  avec  Abou 'MValîd,  qui  prétendait  qu'il 
fallait  adopter  pour  cette  forme  une  racine  nâkah.  Ailleurs,  il 
fait  précéder  son  nom  des  titres  :  le  chef  éminent,  le  maître 
parfait  ^. 

Lucéna  devait  également  offrir  des  forces  notables  pour 
l'enseignement  talmudique.  Dans  une  ville  aussi  importante 
il  se  rencontrait  certainement  d'anciens  disciples  de  R.  Moïse 
ben  Hânôk,  le  fondateur  de  ces  études  dans  l'Espagne  musul- 
mane au  x^  siècle,  et  si  nous  ne  connaissons  pas  les  noms  des 
docteurs  qui  au  commencement  du  \f  siècle  furent  à  la  tête  de 
cette  communauté ,  on  ne  saurait  douter  que  des  savants 
comme  R.  Isaac  ben  leliouda  ibn  Giat,  originaire  de  Lucéna, 
et  Isaac  ben  Jacob  al-Fâsî,  qui  lui  succéda,  n'eussent  eu 
des  prédécesseurs  considérables.  Cependant,  Ibn  Djanâh, 
malgré  les  nombreuses  citations  qu'il  fait  de  la  Mischnâh  et 
du  Talmud,  confesse  lui-même  qu'il  ne  peut  pas  prétendre  à 
une  grande  autorité  dans  ces  matières  ^. 

Nous  supposons  donc  qu'Ibn  Djanâh  a  dû  passer  plusieurs 
années  de  son  adolescence  loin  de  Gordoue,  et  que  peut-être, 
lorsqu'il  retourna  dans  sa  ville  natale,  le  maître  principal  de 
R.  Samuel  Hallévi,  le  célèbre  Abou  Zakariyâ  Yaliyâ,  surnommé 
Hayyoudj  *,  autrement  lehouda  ben  David,  était  déjà  mort. 

1  Voy.  Rikmâh,  p.  86,  1.  28-29.  Cet  Abou'l-Walîd  portait,  comme  notre 
grammairien ,  le  nom  de  Yônâh, en  hébreu.  Voy.  Ebn  Ezra ,  Moznaïm,  p.  82  a,  1,  8. 

^  Voy.  ci-dessous,  p.  817,  1.  8.  Il  est  encore  cité  {Kitâb  al-ousoûl,  col.  /i6/i, 
1.  i5)  pour  son  opinion  sur  la  dérivation  du  mot  7'j:. 

^  Voy.  Kitdb  al-ousoûl,  col.  886,  l.  8-A. 

*  Ibn  Djanâh  le  nomme  »s  ttj^  ^y^_5^I  (voy. ci-dessous, p.  1, 1.8;  p.  268, 
1,2);  Moïse  ben  Ezra,  pr  ^■^.  )j-^^  ^Uj[  ^J^  ^j  ^^)-^  jjf;  puis,  ^LO 


X  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 

On  n'a  jamais  cherché  a  déterminer  l'époque  exacte  à  la- 
quelle vivait  Hayyoudj.  Les  anciennes  sources  se  taisent  sur 

^  ft/j2fc  «^,6.wU  «^alii  3U'^*•''^■^l  (^oy.  les  passages  chez  M unk,A^oric<?,  etc., 
dans  le  Journal  asiatique,  i85o,  l,  II,  p.  39);  enfin,  Parclion,  ?7)?>  S  .v>n  nDo 
h"i  {Lexicon,  p.  xxii,  1.  G).  En  comparant  ces  passages,  nous  voyons  que  nulle 
part  le  nom  de  ît  y^  n'est  précédé  de  l'article,  ce  qui  exclut  toute  interpréta- 
tion de  ce  mot  par  un  qualificatif  se  rapportant  à  notre  grammairien.  Nous 
remarquons,  en  outre,  que,  chez  Ibn  Djanàli,  ce  nom  occupe  la  place  de  ^<i>-^; 
que,  dans  la  Rhétorique  de  Moïse  ben  Ezra,  on  dit  une  fois,  là  où  le  nom  de 
Yahyâ  ne  se  lit  pas,  qu'Abou  Zakariyà  «porte  le  sobriquet  de  Hayyoudj  ,55  et  une 
autre  fois,  à  l'endroit  où  il  est  appelé  Yahyâ,  que  «son  œuvre  est  connue  d'après 
son  nom  de  Hayyoudj, ?7  ce  que  confirme  enfin  Parliôn,  en  citant,  parmi  les 
ouvrages  postérieurs  à  celui  de  Menahêm,  «le  livre  de  Hayyoudj  de  R.  Iehouda.?i 
Ajoutons  encore  le  titre  donné  par  M.  Nutt  :  jnp  7)7  *?j  r7)?'  't  "îjPC  7)p':?  "idd 
V'5j  {Two  treatises,  etc.,  p.  120),  et  les  mots  de  R.  Mosé  Haccôhen,  dans  la 
préface  de  ses  Gloses  :  j)'p  r^oor  ofjD  ri3>7»o  7)7  ■'j'53  r7)0'  S  (ibid.  p.  1).  Nous  eu 
concluons  que  ît^^  6sl  l'équivalent  de  ^^-^j  et  nous  pensons  que  nous  avons 
ici  affaire  à  l'un  de  ces  noms  hybrides  comme  il  s'en  forma  facilement  dans  un 
pays  comme  l'Espagne  de  celte  époque,  où  deux  civilisations  et  deux  langues  dis- 
tinctes vivaient,  pendant  des  siècles,  côte  à  côte,  et  se  remplaçaient  même  quel- 
quefois dans  certaines  villes.  Nous  considérons  Hayyoudj  comme  un  diminutif 
de  Yahyâ,  par  l'aphérèse  du  yâ  et  l'addition  de  la  désinence  espagnole  vjjo.  Le 
yôd  est  ainsi  retranché,  dans  Hiél  {l  Rois,  xvi,  3 A),  pour  Yeluél ;  dans  Rou- 
haïm,  qui  est  le  diminutif  de  Yerouhâm,  le  père  du  célèbre  docteur  karaïte  So- 
leïmân.  Pour  la  terminaison  ^^ ,  nous  pouvons  citer  le  nom  géographique  de 
^^^cVj,  en  Andalousie,  de  ^(>^  (Petrus),  qui  a  formé  le  nisbeh  du  célèbre  astro- 
nome Petragius  -—  ^avtX/Jl.  Peut-être  aussi  le  nom  de  Yahyâ  même  a-t-il  été 
adopté  par  «le  père  de  la  gi-ammaire  hébraïque,"  d'après  un  nom  hébreu  f5"n, 
transformé  en  j)''n,  dans  sa  famille,  qui  devait  avoir  vécu  autrefois  dans  l'Espagne 
chrétienne,  s'il  est  vrai,  comme  fassure  le  grossier  Ben  Schêschét,  le  disciple 
de  Dounasch  [Liber  Responsonim ,  t.  II,  p.  82),  que  les  ancêtres  de  lehouda  ben 
David  avaient  professé  pendant  quelque  temps  le  christianisme.  Forcés,  pour 
sauver  leur  vie,  à  ce  Iristo  mensonge,  ses  ancêtres  auraient  pris  la  fuite  et 
seraient  allés  à  Fez,  où,  deux  siècles  plus  lard,  se  rendit  Maïmonide,  pour 
jeter  également  le  masque  de  l'Islam,  que  le  fanatisme  musulman  lui  avait 
imposé.  Une  lettre  fort  intéressante,  adressée  par  R.  Samuel  le  Nâ;;id,  proba- 
blement au  Gà'ôn  R.  Ilâï,  nous  fait  voir  que  les  habitants  du  nord  de  l'Espagne 
étaient  restés  suspects  de  pencher  vers  le  chrislianisine  (Voy.  Zékér  Nathan, 


IJNTUODUCTION.  xi 

ce  point.  Si  cependant,  comme  nous  le  pensons  avec  MM.  Pins- 
kcr,  Geiger  et  Graetz\  Hayyoudj  est  identique  avec  le  leliouda 

Vienne,  1872,  p.  i3^a).  Ces  émigranls  n'oubliaient  jamais  la  mère  patrie  et 
revenaient  dans  la  Pe'ninsule  dès  que  Toccasion  s'en  offrait.  La  manière  de 
nommer  un  livre  très-répandu,  brièvement,  par  le  nom  de  son  auteur,  est  tout  à 
fait  dans  les  habitudes  des  anciens  juifs,  où  Ton  dit  0'j?d  ^dd,  pour  'f>  \nv  'o, 
ou  'c  J'f')::  'd,  etc.  —  On  sait  qu'outre  les  trois  ouvrages  de  Hayyoudj  publiés 
par  M. Dukesen  iShli,  et  par  M. Nutt  en  1870,  Ebn  Ezra  nomme  encore,  dans 
sa  préface  du  Moznaïin,  un  quatrième  livre,  le  rnp"5?  'd  rrLivre  de  parfumerieîn 
On  ne  connaît  pas  le  contenu  de  cet  ouvrage  qui  n'est  cité  nulle  part  ailleurs. 
Cependant,  le  même  Ebn  Ezra,  dans  son  commentaire  sur  Ps.  eu,  26-27, 
s'exprime  ainsi  :  «R.  lehouda  ben  David,  le  premier  grammairien,  qui  était  dans 
le  Magreb,  dit  que  les  généralités  demeurent  éternellement,  tandis  que  les  par- 
ticularités passent.  Il  est  donc  vrai  que  cette  «terre 55  est  le  continent;  «l'ouvrage 
«de  ses  mains,  le  ciel, 55  le  firmament;  ciel  et  terre  demeurent  comme  généralités 
et  passent  quant  à  leurs  particularités.  C'est  là  le  sens  des  mots  «ils  périssent, 5?  et 
du  verset  :  «Le  ciel  sera  anéanti  comme  la  fumée  et  la  terre  dépérira  comme  un 
«vêtement  {Is.  li,  6). 55  II  s'agit  des  choses  particulières,  sortant  du  général,  qui 
se  transforment  et  périssent,  tandis  que  les  généraUtés,  c'est-à-dire  les  limites, 
sont  établies  «d'une  manière  immuable?)  (cf.  Ps.  cîlviii,  6),  et  «la  terre  reste 
«toujours  (Eccl.  I,  [i).r>  Ce  passage,  que  nous  n'avons  rencontré  dans  aucun 
des  ouvrages  imprimés  de  Hayyoudj,  serait-il  emprunté  à  ce  quatrième  livre  qui 
aurait  traité  de  la  philosophie  théologique? 

^  Likhouté  Kadmôniyôt,  appendice,  p.  i65. — Jûdisclie  Zeitschrift,  t. Il,  p.  1  lig\ 
t,  IX,  p.  70.  —  Geschichte  der  Juden,  t.  V,  p.  355.  —  D'après  ce  que  nous  avons 
dit  dans  la  note  précédente,  l'argument  de  M.  Gross  {Menahem  ben  Saruk,  p.  28- 
29)  contre  cette  identité ,  tiré  du  christianisme  professé  par  les  ancêtres  de  lehouda 
ben  David,  perd  sa  force.  L'antagonisme  entre  les  Juifs  savants  du  Magreb  et  ceux 
de  l'Espagne,  dont  parle  M.  Gross,  repose  sur  un  malentendu.  Comment  s'ima- 
giner que  le  courtisan  Dounasch,  qui  voulait  avant  tout  gagner  les  bonnes  grâces 
du  puissant  Hasdâï,  ait  commencé  par  ravaler  les  savants  de  l'Espagne,  de  la  patrie 
de  ce  même  Hasdâï  ?  Lorsque  les  disciples  de  Menahêm ,  en  s'adressant  à  Dou- 
nasch, disent  :  «Tu  traites  les  hommes  savants  et  intelligents  de  l'Espagne  comme 
des  ignorants  et  des  insensés,  etc., 55  ils  insinuent  un  fait  inexact  par  l'exagération 
de  l'altaque  qu'ils  prétendent  avoir  été  dirigée  contre  leur  maître,  et  propre  à  leur 
ramener  Hasdâï,  qui  se  considérait  lui-même  comme  une  des  sommités  scienti- 
fiques de  la  Péninsule.  D'un  autre  côté,  l'accord  entre  la  Réponse  des  disciples 
de  Menahêm  et  le  Kitâb  et-tankît  a  été  remarqué  par  M.  Stern  (  Liber  Responsio- 
num,  1. 1,  p.  53,  note  g;  p.  56,  notes  7  et  9),  bien  que,  dans  sa  préface  (p.  lxxv), 
il  se  refuse,  sans  raisons  suffisantes,  à  reconnaître,  dans  le  champion  de  Mena- 


XII  OPUSCULES  D'ABOU'L-WAIJd. 

ben  David,  qui,  réuni  avec  Isaac  ben  Gikatila,  le  maitre  d'ibn 
Djanâlî ,  et  avec  Isaac  ibn  Kaprôn ,  prit  la  défense  de  Menahêm , 
et  fut  même  le  principal  rédacteur  de  la  Réponse  des  dis- 
ciples de  ce  lexicographe,  il  doit  avoir  été  contemporain  de 
Hasdâï  ibn  Schaprout  dont  la  personne  est  l'objet  de  grands 
éloges  dans  la  pièce  rimée  placée  en  tête  de  la  Réponse. 
Hayyoudj  expose  déjà  dans  ce  travail  les  mêmes  règles  sur  la 
ponctuation  auxquelles  il  a  consacré  son  Kitâb  ct-iankit.  Il  avait 
donc  une  grande  maturité,  et  était  pour  le  moins  âgé  de  trente 
ans  au  moment  de  la  mort  de  Hasdâï,  qui  eut  lieu  en  970. 
Si  nous  avons  ainsi  à  remontera  l'année  ^ko  pour  l'époque 
de  la  naissance  de  Hayyoudj,  nous  ne  serons  pas  loin  de  la 
vérité  en  acceptant  environ  l'année  ioo5  comme  celle  où 
R.  Samuel  Hallévi  put  commencer  à  suivre  ses  leçons.  Quelque 
précoce  que  fût  le  futur  Nâgîd,  il  n'aura  guère  profité  de 
l'enseignement  d'un  tel  maître  avant  l'âge  de  douze  ans. 
Hayyoudj  avait  alors  soixante-cinq  ans,  et  nous  avons  plu- 
sieurs raisons  qui  nous  font  supposer  qu'il  mourut  cinq  ou 
six  ans  plus  tard  (vers  1010).  Les  événements  dont  nous  par- 
lerons tout  à  l'heure  et  qui  ont  eu  pour  conséquence  de  dis- 
perser la  communauté  de  Cordoue,  eurent  lieu  en  101  !2.  On 
nous  dit  que  Samuel  s'enfuit  a  Malaga,  tandis  qu'Ibn  Djanâli 
finit  par  se  fixer  à  Saragosse;  on  aurait  bien  dit  un  mot 
sur  le  lieu  de  refuge  qu'avait  choisi  Hayyoudj ,  s'il  avait  été 
témoin  des  tristes  faits  qui  désolaient  alors  la  capitale  de  l'Es- 
pagne musulmane.  Mais,  ce  qui  plus  est,  pouvons-nous  nous 


hêm,lemême  personnage  que  Hayyoudj.  Celui-ci  n'élait  probablement  pas  encore 
parvenu,  à  l'époque  où  il  rédigeait  la  Réponse,  à  découvrir  la  loi  de  la  trilitéralité 
pour  l'hébreu  et  son  système  des  lettres  faibles  et  des  lettres  géminées;  dans  tous 
les  cas,  il  ne  devait  pas  les  publier  dans  une  œuvre  collective  destinée  à  défendre 
Menahêm  contre  Dounasch,  qui  ne  connaissait  pas  mieux  que  son  adversaire  la 
nature  des  racines  hébraïques. 


INTRODUCTION.  xiir 

ima[]iiici"  ([u'ibii  Djaiiali,  qui  en  loia  élait  certainement  déjà 
depuis  quelques  années  de  retour  de  Lucénaà  Cordoue,  puis- 
qu'il parle  de  cette  dernière  ville  comme  d'un  endroit  où  il 
a  laissé  nombre  d'amis  et  où  il  a  goûté  la  jouissance  d'une  vie 
calme  et  studieuse,  pouvons-nous  nous  imaginer,  disons-nous, 
qu'lbn  Djanâh  n'eut  pas  cherché  à  se  mettre  en  rapport  avec 
un  savant  tel  que  Hayyoudj ,  si,  à  l'époque  de  son  établissement 
dans  sa  ville  natale,  Hayyoudj  n'avait  pas  déjà  cessé  de  vivre? 
Or,  parmi  les  nombreux  passages  où  Ibn  Djanâh  parle  avec 
respect  et  admiration  des  travaux  de  Hayyoudj ,  aucun  ne  fait 
entrevoir  la  moindre  trace  de  rapports  personnels  entre  les 
deux  hommes  qui,  par  leurs  efforts  successifs,  ont  jeté  pour 
plusieurs  siècles  les  bases  solides  de  la  grammaire  hébraïque. 
Les  guerres  civiles  éclatèrent  en  Espagne,  lorsqu'eut  cessé 

A 

le  règne  des  fds  d'Ibn  Abî  y\mir  et  que  les  chefs  berbères  eurent 
pris  le  dessus.  C'est  en  l'an  /io3  de  l'hégire  (  i  o  i  3)  que  la  ville 
de  Cordoue,  ravagée  par  la  peste  et  la  famine,  fut  assiégée 
par  le  prince  Soieïmân  ben  al-Hakam  à  la  tête  des  troupes 
berbères,  qui  y  entrèrent  et  y  portèrent  la  dévastation  et  le 
carnage.  Les  historiens  arabes  racontent  que  pendant  ce  siège 
un  grand  nombre  d'habitants  de  Cordoue  quittèrent  la  ville  et 
s'enfuirent  dans  diverses  directions.  Abraham  ben  David,  le 
chroniqueur  juif ,  nous  dit  également  que  les  Juifs,  qui  de- 
venaient d'ordinaire  les  premières  victimes  de  ces  hordes  indis- 
ciplinées ,  se  portèrent  les  uns  à  Saragosse,  les  autres  à  Tolède 
ou  à  Malaga^ 

Ibn  Djanâh  demeurait  déjà  à  Saragosse,  au  moment  où  il 
termina  son  premier  ouvrage,  les  Notes  et  additions  aux  ou- 
vrages de  Hayyoudj.  c^Mon  attention,  dit-il  dans  la  préface  de 
son  Moustalhik,  a  été  distraite  de  ce  travail  par  l'exil  qui  m'é- 

'  Nous  citons  ici,  presque  littéralement,  les  paroles  «le  M.  Munk  (Journal  asia- 
tique, i8r)o,  t.  II,  p.  89  et  suiv.;  p.  2o3  et  suiv.). 


x[v  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 

tait  imposé  et  par  les  migrations  continuelles  auxquelles  j'é- 
tais obligé  ^  w  II  dit  encore  dans  la  conclusion  de  cet  ouvrage  : 
çt  Mes  efforts  ont  été  proportionnés  à  mes  facultés ,  à  mes  res- 
sources, à  mon  état  actuel  de  préoccupation  et  d'abattement. 
Je  puis,  moi  aussi,  avoir  laissé  de  côté  mainte  chose.  .  .  .  par 
suite  de  ce  que  je  t'ai  raconté  de  mes  noirs  soucis,  de  mes 
sombres  préoccupations  et  de  mes  voyages  continuels,  pour  la 
plupart  forcés  '^.  »  Ce  n'est  donc  qu'après  bien  des  pérégrina- 
tions qu'il  parvint  à  s'établir  dans  sa  nouvelle  résidence.  Et 
dans  un  âge  avancé,  lorsqu'on  composant  sa  grammaire  il 
revient  à  parler  des  événements  funestes  qui  l'ont  éloigné  de 
Gordoue,  on  croit  encore  entendre  les  accents  du  profond 
regret  qu'éveille  en  lui  le  souvenir  de  la  ville  natale  ^. 

Saragosse  était  beaucoup  moins  considérable  que  Cordoue, 
et  assez  éloignée  de  cette  dernière  ville  pour  que  le  wâli  de 
la  ville  Moundhir,  autrefois  l'humble  vassal  de  l'Emir  des 
croyants ,  pût  maintenir  son  indépendance  et  se  railler  du  souve- 
rain qui  occupait  momentanément  le  trône  des  Ommayyades^^ 
Si  l'on  excepte  les  savants  qui,  à  la  suite  des  guerres  civiles, 
s'étaient  peut-être  réfugiés  en  même  temps  qu'Ibn  Djanâh  dans 
ces  contrées,  on  ne  connaît  aucun  juif  du  x''  siècle  qui  ait  tiré 
son  origine  de  Saragosse.  A  Cordoue,  surtout  depuis  Hasdâï  et 
R.  Hânôk,  les  lettres  étaient  florissantes,  les  études  actives,  les 
réunions,  oii  les  problèmes  scientifiques  étaient  discutés  avec 
ardeur  et  souvent  sans  aucune  courtoisie,  nombreuses  et 
bien  fréquentées^.  Nous  avons  déjà  rappelé  les  luttes  violentes 
entre  Menahêm  et  Dounasch,  entre  les  partisans  de  l'un  et  de 


^  Voy.  plus  loin,  p.  3. 

'^  Voy.  p.  2  33  et  236. 

^  Voy.  Rikmâh,  p.  i85,  1.  lo. 

*  Voy.  Dozy,  Hist.  des  Musulmans  d'Espagne,  III,  3^3  et  suiv. 

^  Voy.  Gratz,  Geschiclite  der  Juden,  V,  3h'ô  et  suiv. 


INTRODUCTION.  xv 

raiilre,  où  une  ambition  malsaine  a  eu  certes  sa  part;  mais 
on  ne  peut  nier  (ju'on  sent  jusque  dans  les  débordements  des 
injures  qu'on  se  lance  mutuellement,  l'exubérance  de  la  vie 
intellectuelle.  A  Saragosse ,  au  contraire ,  la  communauté  paraît 
avoir  été  peu  importante,  il  n'y  avait  ni  docteurs  érudits,  ni 
exégètes  ingénieux,  ni  sociétés  vouées  aux  études  bibliques  et 
talmudiques.  Dans  cette  partie  de  l'Espagne,  Tortose,  la  patrie 
de  Menaliém,  et  Tarragone,  nommée  par  Edrisi  la  ville  des 
Juifs  \  avaient,  peut-être  à  cause  de  leur  situation  maritime, 
attiré  les  commerçants  juifs,  qui,  par  leur  connaissance  des 
deux  langues,  de  l'arabe  et  du  latin  ou  de  la  langue  vulgaire, 
devenaient  d'utiles  intermédiaires  entre  les  chrétiens  et  les  mu- 
sulmans. Mais  l'histoire  des  lettres  hébraïques  ignore  Tarra- 
gone, et  Menahêm  dut  aller  à  Cordoue  composer  son  lexique, 
soutenu  par  les  faveurs  de  Hasdâï.  A  Tortose,  lorsque  son 
protecteur  le  délaisse^,  la  populace  saccage  sa  modeste  mai- 
son^. 

Ibn  Djanâh  ne  cesse  pas  de  stigmatiser  l'ignorance  et  l'inin- 
telligence des  gens  que  le  sort  lui  a  donnés  pour  compatriotes  ^. 
Yekoutî^êl  ben  Hassan,  le  protecteur  de  Salomon  ben  Gabirôl, 
avait  été  probablement  parmi  les  immigrants.  Il  était  peut-être 
à  Cordoue  lié  avec  Samuel  Hallévi,  disciple  de  Hayyoudj,  et 
montrait  peu  de  sympathie  à  notre  grammairien  qui  ne  le 
nomme  pas.  Il  fait  l'effet  plutôt  d'un  aimable  et  bienveillant  Mé- 
cène, d'un  homme  du  monde,  riche,  généreux  et  influent,  que 
d'un  savant  et  d'un  érudit  qui  se  serait  mêlé  lui-même  aux 

'  Voy.  Edrisi,  Géographie ,  éd.  de  MM.  Dozy  et  De  Goëje,  p-  191  du  lexte,  et 
p.  281  de  la  traduction.  H  est  curieux  et  instructif  que  Benjamin  de  Tudèle,  qui 
voyageait  dans  la  seconde  moitié  du  xii^  siècle,  commence  par  traverser,  sans  mot 
dire,  Saragosse,  Tortose  et  Tarragone,  et  que  ce  n'est  qu'à  Barcelone  qu'il  peut 
parler,  pour  la  première  fois,  des  docteurs  qu'il  y  a  rencontrés. 

-  Voy.  la  lettre  de  Menahèm,  dans  le  Liber  Resjwnsiomnn. 

^  Voy.  surfout  plus  loin,  p.  3 10  ,  1.  G. 


xM  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 

questions  scientifiques.  Les  éloges  hyperboliques  que  lui  dé- 
cerne un  jeune  poëte  de  seize  ans  tel  (ju'Ii3n  Gabirôl  qui  n'a 
jamais  connu  la  mesure,  ni  lorsqu'il  loue,  ni  quand  il  blâme, 
et  dont  la  sensibilité  était  irritée  par  la  mort  tragique  de  son 
ami,  massacré  par  la  populace,  ne  peuvent  certes  pas  peser, 
dans  la  balance  de  notre  jugement,  contre  le  silence  d'Ibn 
Djanâh  et  en  général  de  tous  les  chroniqueurs  et  historiens 
qui  ne  le  mentionnent  nulle  part  ^ 

Salomon  ben  Gabirôl  lui-même  fustige  Saragosse,  oii,  en- 
fant encore,  les  événements  l'avaient  conduit,  par  une  pièce 
de  vers,  où  l'on  lit  : 

A  qui  parlerai-je,  en  me  réveilianl?  à  qui  conterai-je  ma  douleur? 
S'il  y  avait  un  liomme  compatissant  qui  eût  pitié  de  moi,  me  prît 
par  la  main , 

^  L'identité  de  Yekoutî'êl  avec  l'astronome  Hassan,  que  soutient  Ge\ger{Zeit- 
schrift  der  Deutschen  morgenlàndischen  Gesellschaft ,  iSôg,  t.  XIII,  p.  5i/i-5i6, 
et  Salomo  ben  Gabirôl,  Leipzig,  1867,  p»  38  et  1 18),  ne  paraît  guère  probable 
(Gratz,  Geschichte  derJiiden,  t.  VI,  p.  3^).  On  se  décidera  difficilement  à  recon- 
naître, dans  l'aslronome  dont  les  observations  remontent  à  l'an  97 1,  la  même  per- 
sonne qui  aurait  accueilli  aussi  bien,  en  1087,  où,  en  ce  cas,  il  n'était  pas  loin 
de  quatre-vingt-dix  ans,  un  tout  jeune  homme  tel  que  notre  poêle.  Le  vers  d'Ibn 
Gabirôl  (Dukes,  Schîré  5c/ie/dmo^,  Hanovre,  i858,  p.  28,1.  i),oii  sont  louées 
ria  générosité,  égale  à  la  mer,  la  droiture  et  la  science  dans  la  sainte  loi  de  Dieuw 
de  Yekoutî'él ,  serait  faible,  appliqué  à  un  talmudiste  qui  avait  été  dayyân  ou  juge  à 
Cordoue.  Mais,  fût-il  plus  fort,  cet  éloge  ne  prouverait  rien  dans  la  bouche  d'un 
poëte  qui,  né  en  1 02 1 ,  n'avait  que  dix-huit  ans  lorsque  la  chute  du  wâlî  de  Saragosse 
(1089)  entraîna  la  mort  de  son  prolecteur.  L'élégie  (Dukes,  loc.  cit.  p.  So-3^) 
composée  sur  cet  événement  ne  dépeint  qu'un  homme  politique  dont  la  haute 
situation  servait  de  rempart  à  ses  coreHgionnaires.  Si  l'on  compare  les  différents 
passages  où  il  est  question  de  Hassan  ben  Hassan,  on  est  tenté  de  prendre 
Yekoulî'êl  pour  le  lils  du  célèbre  astronome  qui,  élevépar  son  père,  pouvait  avoir  eu 
des  notions  assez  étendues  de  l'astronomie  pour  que,  grâce  à  sa  grande  fortune,  il 
passât  pour  un  savant  dans  la  bouche  de  ses  adulateurs.  Dans  le  passage  de  Moïse 
ben  Ezra  cité  par  Geiger  {Zeitschr^t  der  Deutschen  morgenlàndischen  Gesellschaft , 
loc.  cit.),  l'éloge  se  rapporte  surtout  à  Ibn  Gabirôl,  bien  qu'il  soit  dit  également 
qu'Ibn  Hassan  offrait  facilement  matière  aux  panégyriques  du  poëte. 


INTRODUCTION.  xvn 

Je  verscrnis  mon  cœur  dans  son  soin,  je  lui  rlirais  uno  partie  de  mon 
cliagrin  ! 

Et  penl-être,  en  parlant  de  ma  douleur,  calmerais-je  un  peu  mou 
trouble  !  .  .  .  . 

Est-ce  peu  de  vivre  au  milieu  d'un  monde  qui  prend  ma  droite  pour 
ma  gauche  ? 

Je  suis  enterré,  mais  non  dans  la  plaine;  rlans  ma  maison  est  mon 
cercueil  ! .  .  .  . 

Ce  monde,  ....  mais  leurs  ancêtres  ne  me'i'itaienl  pas  de  servir  de 
chiens  à  mes  troupeaux. 

Ils  ne  roUjO-issent  jamais,  à  moins  de  se  farder  la  face  avec  du  cramoisi. 

Ils  se  considèrent  comme  des  géants,  ils  m'apparaissent  comme  des 
sauterelles  ' 


^  Voy.  Munk,  Mélanges  de  philosophie  juive  et  arabe ,  Paris,  1809,  p.  lôg.  Lo 
texte  hébreu  se  lit  chez  Dukes  {loc.  cit.  p.  i),  et  a  pour  titre  Plainte  en  quittant 
Saragosse.  Malgré  la  pureté  de  son  langage,  l'art  merveilleux  avec  lequel  il  s'est 
approprié  tous  les  secrets  de  la  poésie  biblique,  et  la  profondeur  de  ses  sentiments, 
Ibn  Gabirôl  n'a  pas  pu  échapper  à  la  critique  de  Moïse  ben  Ezra,  Nous  donnons 
le  curieux  passage  suivant  de  la  Rhétorique,  où  il  est  visé  sans  être  nommé  : 

ci-j  c\.^wiù.jj  ^Îs-L^l  «*...^A~j  U  J[  ^yJU  ^■^^  ^^  (j  ii-»--^"  ci-t  J).^ 

CÎJDD^  D'f))Î30    J,A^   ûSt>   LrL  il-lc  jifca    onOD    ^Lst^il     ■X/^S     ^ybl    (>ii5    JijiSfc^IÎ 

^  l.tf^L  Izi  ol.^.a_A.A-j  J^  vyro  «*>a.:2»1^  q.^  up  j»ù9  3n.s|  cv.S'û  .  .  .  onioc^ 
3^91  c^5o  Lst>^A-C.j  i>-wO  ,>_u/..:^  1^^  ^-^5  itAJs.aJf  (j  L<f  c,LajJ)|  ^v/O 
ôLv-^X-^l   (>.9û    )->r»jj  LJl-iLs    p:'ji  pijj  )''T»j>   iJ LiLs    n->y)  r»j.i      ^• 

D?'b'DD)    D'OC?  '3D)D     (j^C-   *-^^^"  ''^t's.Ai.j    rO>3j  DTj    CKC   J.^^  JjJÛIf    «<^  ^Lst^f 
3?t5   7DD^  OCb^j-:^  ^-Sï>[^-4i^    ;''-^>^f    (j     \j^9    cAJô^^    O^U    iî'DD    n.a£    /j^J^ 

^jt-i»Jf  (jo  qL  LjIsi»  ^/ji.  iLàMl  (j^c  (J>'0^  *^-<^  or'DDD  pnnti  pb  w^3a2>.^j 

rDP_^  orc  ^  ^3r? >*<=-'^-' '  It^*^  siiASvi  rDcrn  ?b  podco  f^TC  jlitsVî  ^_^j^*^j" 
wij  31^1  jsbj  3j-9  «VÀ/o  (>2s.^J  t   (JlN.-'I   D':':do  oSa'»  mib  ^^  O'D'dd  cd:»  J^^^ 


XVIII  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 

Si  nous  ne  devons  pas  attacher  trop  d'Importance  aux  épan- 
chenients  d'une  âme  aussi  meurtrie ,  d'un  esprit  aussi  chagrin 

(jlS^    )r57:  nw  p)vm  'bi^    xj^'  ^  ^cl^f  «j^iixcî  (AjôSL  fh)\  \^x^^   'ddp 

L_>_^-a-'l  tN-^  «».2fc^xi  GyJj^  (_>ji^a  ^:2*>.X  0_J^"'   '''^  itJàiJû  f)b)b  .  «Fais 

allention  à  ce  que  Fusage  établit  au  sujet  de  Temploi  du  singulier  et  du  pluriel,  et 
à  ce  qui  est  attesté  par  ce  qui  se  trouve  dans  TEcriture.  Ainsi  les  grands  poètes 
ont  formé  un  singulier  de  sanwérîm  (  Gen.  xix,  1 1),  ce  qui  est  une  erreur.  Ce  mot 

est  comme  milloiiîm,  kippounm.,  etc On  a  employé  hât,  détaché  de  méat 

qui  doit  l'accompagner  et  dont  il  ne  peut  jamais  être  séparé.  Ces  deux  mots  font 
nn  itba,  comme,  en  arabe,  kabîh  schakîh,  hasan  hasan,  etc.  On  s'est  servi  de 
gabbôt  et  de  bâbôt  seuls,  bien  que  ces  deux  mots  soient  toujours  suivis  de  'ayht 
{Lév.  XIV,  9,  et  Zac.  11,  i3).  Les  poètes  se  sont  permis  de  mettre  au  pluriel  les 
noms  des  luminaires  célestes,  tels  que  schémésch,  y  are' ah,  hîmâh,  en  traitant 
ces  mots  à  l'instar  de  kesîlîm  [haïe ,  xiii,  10),  tandis  que  hesîl  seul  est  ainsi 
employé*  Ils  ont  fait  de  même  pour  les  noms  des  pierres  précieuses,  comme 
léschém,  késéf,  zâhdb,  en  se  fondant  sur  kaspêhém  (Gen.  xlii,  35).  Tout  cela, 
c'est  forcer  la  langue  d'une  façon  qui  n'est  pas  permise,  malgré  les  licences  qu'on 
accorde  à  la  poésie.  Mais  ce  qui  est  essentiellement  aflfreux,  c'est  le  fait  de  celui 
qui  a  conjugué  ces  noms  comme  des  verbes,  et  qui  a  dit  meschouhémét  et  meyon- 
schefâh,  comme  des  dérivés  de  schôhain  et  yâschféh.  Il  a  dit  aussi  «et  une  âme 
perlée,  penmîydh^-) ,{ovmé  d'un  singulier  de  penmîm[Lament.  iv,  7),  qui  n'existe 
pas.  C'est  là  une  finesse  qui  ne  saurait  être  maintenue.  —  Sois  également 
sur  tes  gardes,  afin  de  n'employer  les  mots  que  dans  leurs  vrais  .sens.  Certes, 
les  explications  varient,  et  les  significations  se  remplacent  souvent  les  unes  les 
autres.  Ainsi,  hàtérém  [Ex.  x,  7)  a  le  sens  de  hàlô ,  kî  [Nombres ,  xiv,  i3)  remplace 
àschér,  onlaï  [  Osée,  vin ,  7  et  Nomb.  xxii ,  33  )  prend  le  sens  de  loulê\  Ainsi  l'a  cru  le 
poète  lorsque,  dans  le  poème  Otdaï  dema  ot ,  etc.,  il  emploie  ce  mot  au  lieu  de 
loulê,  et  cependant  oiilai  se  rapporte  à  un  objet  qu'on  espère  ou  que  Ton  craint, 
et  il  en  est  de  même  en  arabe,  où  il  est  rendu  par  la'alla.r,  (Cf.  Kitâb  al-ousoûl, 
col.  26,  l.  15-17.)  Toutes  les  erreurs  reprochées  à  un  poète,  dans  ce  passage, 
visent  Ibn  Gabirôl.  Le  singulier  sanwêr  se  lit  chez  Dukes  [loc.  cit.  p.  i3,  l.  U; 
cf.  Sen.  Sachs,  Vie  de  Salomon  ben  Gabirol,  en  hébreu,  p.  39);  kdt  se  rencontre 
fréquemment  et  jusque  dans  la  phrase  mnémotechnique  qu'Ibn  Gabirôl  a  donnée 
pour  les  lettres  radicales;  bdbâtî,  chez  Dukes,  p.  A7,  1.  16  (voy.  note  3  );  léschém 
se  ht,  au  pluriel  et  avec  suffixe,  chez  Dukes,  p.  ^8,  1.  1  (cf.  note  1,  où  l'on 
voit  que  Moïse  ben  Ezra  était  tombé  dans  la  même  erreur  qu'il  critique  ici);  le 
mol  penîmydh  se  trouve  chez  Dukes,  p.  iG,  l.  16  (cf.  note  ^)  ;  le  vers  ouîai,  etc. 
est  le  commencement  du  n"  1 1,  chez  Dukes,  p.  ^0. 


INTHODUCTION.  x.x 

qu'Jbn  Gabirôl,  le  jugement  porté  par  Ibn  Djanâh  sur  sa  ville 
adoptive  est  loin  d'être  aussi  indiffèrent.  C'était  un  esprit  froid  et 
calme,  et  il  était  si  peu  poëte  qu'il  avoue  lui-même  qu'après 
avoir  essayé  quelques  vers  dans  sa  jeunesse ,  il  avait  répudié  une 
muse  qui  l'avait  toujours  dédaifTné^  ïl  parle  bien  quelque  part 

'  Le  passage  en  qiieslion  se  lit  dans  Rilpndli  (p.  i  85,  I.  p,;')  à  p.  1 86,  1.  8),  et 
a  été  traduit  par  M.  Munk  {Joiirn.  as.,  i85o,  t.  II,  p.  07).  Nous  possédons  une 
observation  malicieuse  de  Moïse  ben  Ezra,  relative  à  un  plagiat  dont  Ibn  Djanâli 
se  plaint  dans  ce  passage.  Après  avoir  soutenu  que  la  poésie  est  un  don  de  la  na- 
ture qui  ne   peut  être  acquis  par  l'étude,   Moïse  continue  :  (J  (jl   (jy  >^f 

y\.^>^[  <\iJlj    (j    >-^-^  Iws^AX)   oWy  f   y   U^  J^    |ft_jiiÀ/e  c>^J   l^    *CUO 

JÙfcl>J^   v<>JiJî   iJs!^:i.   J    «vIa^   «ul5^  ^Jî   (jl^^J^ilî    ^t^S^   (j-ii    C:5l.«;^îy^ 

Xsà\  ^/>  f-^j\  y^^  '0^^  s..^  Jg  X-**v-^  ^^  ^i=3tX-iL  «Ne  vois-tu  pas  que,  chez 
les  musulmans,  les  hommes  distingués  dans  les  sciences,  tels  que  le  prédicateur 
Ibn  al-Mokaffa',  le  secrétaire  'Abd  al-Hamîd,  Asma'î,  Al-Djâhit  et  d'autres  qui  sont 
les  piliers  de  l'éloquence  et  les  maîtres  de  l'art  oratoire ,  sont  incapables  de  faire  des 
vers;  et,  que  chez  nos  coreligionnaires  de  l'Andalousie,  Abou  '1-Walîd  ibn  Djanâh  et 
Abou  Ishâk  ben  Soktâr,  surnommé  Ibn  Yâschousch,  que  leurs  âmes  soient  au  paradis, 
qui  sont  des  maîtres  consommés  dans  la  langue  hébraïque,  sont  hors  d'état  de  nous 
faire  entendre  un  seul  vers  bien  rythmé  !  Il  est  vrai  qu'Abou'l-Walîd  parle,  dans  son 
grand  ouvrage,  des  quelques  strophes  qu'il  avait  composées,  et  que,  par  jalousie, 
on  avait  mises  sur  le  compte  du  poëte  Ibn  Halfôn;  mais  il  aurait  été  plus  con- 
venable, pour  un  homme  de  son  rang,  de  ne  pas  parler  de  cela.  Un  homme  d'une 
valeur  aussi  considérable  et  d'une  réputation  aussi  brillante  ne  cherche  pas  à 
paraître  avec  une  branche  aussi  mince  de  savoir. 55  Pour  les  quatre  célébrités  de 
rislàm,  voyez  Ibn  Khallikan,  Biograpli.,  I,  43i;  II,  178;  128  et  /io5;  pour  Ibn 
Yâschousch,  voyez  Ebn  Ezra  dans  sa  préface  du  Mozna'ùn;  M.  Neubauer,  Notice 
sur  la  lexicographie  hébraïque,  dans  le  Journal  asiatique ,  18G2,  t.  Il,  p.  3/J7,  et 
tirage  à  part,  p.  201;  M.  Steinschneider,  Zeitschrift  der  Deutschen  morgenldn- 
disclten  Gesellschaft,  t.  VIII,  p.  55 1;  t.  IX,  p.  838;  Grœlz,  Geschichte  der  Juden, 
t.  VI,  p.  53,  note  1.  —  M.  Neubauer  nous  communique  quelques  fragments  tirés 


h. 


XX  OPUSCULES  D'ABÛU'L^WALID. 

d'un  habitant  de  Saragosse,  Abou  Soleimân  ben  Tarakâb, 
qu'il  nomme  son  ami  et  dans  la  maison  duquel  eut  lieu  le 

de  la  collection  Firkowitsch,  achetée  par  la  Bibliothèque  impériale  de  Saint-Péters- 
bourg, et  que  notre  savant  ami  croit  appartenir  au  ^^^.j  A/^XJ  f  (_^[.x^{o''ï>n->ti?  'c) 
d'Ibn  Yâschousch;  nous  n'hésitons  pas  à  les  publier  ici,  parce  qu'ils  se  rapportent 
à  Abou'l-Walîd  et  au  Nâgîd.  Les  voici  :  rcj'  ^j   Jlai.jf  x>^  (j|  b"i  7'j:J[  ^£-35 

mi  J^[  (jî  Jlfii  (_>ipo  J^o--"  ^-^  ci  ^^^  ^^r!  (_5*  ^-«J^î  U^'^-^^^  r:jr:p 

(o^Lsi.  ij-'w  I  <vjI^L  jp2:j>  -70  ji'jT  7D6i)  ppj)  O'brf'  l'bf»  )j  l'cn  i)5  )'p:  O'bnDS  'bj"? 
*L^|  l^^3  tj>.AiJiJ|  L^  l^st-U^lù  )nD  rcui  [i'  (j.^A  p-^n  j)'i)D  j)'bj?  ÎP7D  q-^j  *'':>-'y' 

J<>.j   Is-sû-Xié    UC)o   ^^jJ  (jl  ui  cNJ  <^  O"        *5-^^-9  (jy-^J  Q^  (^'^^^  y5^*J') 

Jg^^  K^Lui  (j^c.  t'he  Nâgîd  a  pensé  que  le  troisième  radical,  dans  les 

verbes  'àsâh,  hânâh,  hânâh,  etc.,  est  yod.  Il  se  sépare  en  cela  de  tous  les  auteurs. 
Il  soutient  que  la  vraie  racine  de  ces  mots  est  'usai,  kânaï,  hânaï,  etc.,  et  il  le 
prouve  par  des  exemples,  tels  que  nâtmjou  {Ps.  lxxiii,  2,  et  Nombres,  xxiv,  6), 
hâsâyou  {Deut.  xxxii,  87),  yischlâyou  {Job,  xii,  6),  yirbeyoun  {Deut.  viii,  i3), 
yibkâyoun  [Is.  xxxiii,  7),  et  d'autres  passages  où  le  yôd  se  rencontre;  puis  par 
des  mots  tels  que  pidyôn,  'élyôn,  làllâyôn  [Is.  x,  22),piryô  [Lev.  xxvi,  h  etpassim) 
et  d'autres  semblables,  où  le  troisième  radical  hê  n'a  fait  que  remplacer  le  yôd,  et 
où,  selon  l'avis  du  Nâgîd,  le  vrai  troisième  radical  est  un  yôd.  Il  dit,  à  un 
endroit:  c^  C'est  ce  qui  a  échappé  aux  savants  et  au  vulgaire  ;55  et  ailleurs  :  «Per- 
«  sonne  n'a  su  ce  que  nous  savons.  55  L'auteur  (Ibn  Yâschousch)  dit  :  C'est  là  une 
opinion  si  évidemment  fausse,  qu'on    pourrait  se  dispenser  d'en  expliquer  la 

fausseté;   cependant,    nous  dirons 15  R.  Samuel  est  ici  d'accord  avec  la 

grammaire  moderne.   —  Un  second  fragment  est  le  suivant  :  o-^t^^.*"!  c\5\ 

Â^SiJ    JU,5    iÙfjjCJi  *V;J|    ^    p     (jy    |al.£.3f    ^j^SlU    \ô^i>    pLwûv 

jLjliiil  ^^^  7''J2j[  xsCV^  ['--û-jÎ  -pLjÎ  (J:-.^^  )'7b'0jj]  pL/J|  ^Ij  •'vn  cjU^^î 
d^À^o  (__s<\ô^^  ]^-  Dans  ces  deux  vers,  on  a  mis  un  dâoésch  dans  le  yôd  de  miyyedé 


IJNTUODUCTION.  xm 

débat  vil"  drainai isé  par  notre  antour  dans  le  kiUib  al-Uis~ 
wiy(i^\  il  mentionne  encore  dans  le  même  traité  nn  Samuel 
al-ljazzan  qui  aurait  pris  part  à  ces  discussions'-;  mais  l'un 
et  l'autre  sont  parfaitement  inconnus. 

et  de  miyyelâdâiv ,  pour  le  besoin  du  inèlre.  Pour  le  passage  Daniel,  xii,  a,  cilo 
par  le  Nâgîd,  il  existe  une  différence  entre  Ben  Asclier  et  Ben  Naftali,  —  Le 
troisième  fragment  nous  intéresse  particulièrement  :  ouiED  (jî  J*-ii.3  7'J:Jf  Ul^ 

.-ij^'b^  D'bfîj  r5i5  vt:TO  ^L^q  tj:]|  Jl^^^-wl^  <>Jj][  3>!)f  Di'b  p.  «Le  Nàgîd 
affirme  que  peschôtâh ,  etc.,  sont  des  impératifs;  mais,  bien  qu'il  ait  rempli  des 
feuilles  entières  à  ce  sujet,  il  n'est  pas,  comme  nous,  arrivé  à  la  vraie  analyse  par 
laquelle  il  est  prouvé  que  ce  sont  des  impératifs.  On  doit  s'étonnor  au  plus  baut 
degré  que  Ben  Bal'âm  se  soit,  dans  cette  question ,  rangé  du  côté  d'Abou  '1-Walid, 
en  traitant  le  Nâgîd  d'ignorant.  On  peut  lui  appliquer  le  verset  de  ^06,  xxxvui,  a  : 
«11  obscurcit  la  pensée  par  des  paroles  sans  intelligence.?'  Siu-  colle  discussion 
entre  le  Nâgîd  et  Abou '1-Walid ,  voyez  plus  loin,  p.  xliii.  —  Voici  enfin  un 
dernier  fragment  :  pnrc  qI  ^U^>^|  va^=3U  7m:]L  cwJI  j.ji  3lx>wJ[  ^^\^ 
l^JÎ  ÀJXj   (^:^L^2^  ^   «l^AiJI   îtN^Lsb^  ^-^^^  CJS'*^!    3jtN«^    '^f?  "V'CP  O  •'CDD 

rb^f?)  rbf'  ri-3)D0   UL    ^.^SuJIj.  ";Pour  Scluhncrdh  {Psaumes,  lxxxvi,  2),  le 

schîn  a  une  voyelle  longue  pourvue  d'un  arrêt.  Ainsi,  nous  l'avons  trouvé  dans  des 

copies  reconnues  comme  correctes.  Mais  la  Massore,  Okldli  ive'oklâh •>'  — 

Voy-  encore  Kitâb  al-ousoûl,  col.  1 5^  ,  note  62 ,  où  l'on  cite  Ibn  Yàschousch,  pour 
son  opinion  sur  ivedigoum,  qu'il  prend  pour  un  hifd  à  la  place  de  ivehiddigoum. 
Cette  citation,  que  le  copiste  a  placée  à  la  marge  du  ms.  d'Oxford,  a  fait  dire  à 
M.  Dukes  {Nahal  Içedoumim ,  p.  11)  qu'Abou '1-Walîd  nommait  Ibn  Yàscboiiscli 
dans  son  lexique.  Il  l'a  peut-être  eu  en  vue,  lorsque  ci-dessous,  p.  263,  1.  9.  il  parle 
d'run  homme  qui  mérite  sa  confiance  pour  l'inteUigence  des  conjugaisons;  11  ou 
lorsque  p.  86,  1.  10,  il  cite  crun  contemporain  dont  la  science  lui  inspire  une 
grande  confiance.  î5  II  ne  s'exprimerait  pas  ainsi  s'il  s'agissait  de  ses  maîtres.  —  Ibn 
Yàschousch  est  mort ,  d'après  Ibn  Abî'Oseibi'a,  à  Tolède,  dans  l'année  hhS  de 
l'hégire  (1057),  âgé  de  soixante-quinze  ans.  11  était  donc  contemporain  d'Abou'l- 
Walîd  et  même  probablement  un  peu  plus  âgé  que  lui.  Mais  les  écrits  polémiques 
d'ibn  Djanâh  contre  le  Nagîd  étaient  certes  répandus  depuis  io35  ou  10/io. 

^  Voy.  plus  loin,  au  commencement  du  Kitâb  at-taswiya,  p.  3/i/(. 

^  Voy.  p.  352.  -—  On  n'a  jamais  pu  prendre  au  sérieux  la  [)ensée  de  voir,  dans 
ce  Samuel  Hazzàn,  le  Nâgîd  qui  aurait  rempli  les  fonctions  modestes  de  chantre 
de  synaïfogue  après  s'être  enfui  de  Cordoue  (Geiger,  Jùdische  Zeitschrift  fur  Wis 
senchnft  und  Leben,  1. 11,  p.  i5o). 


Axii  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 

Du  reste,  les  premiers  adversaires  qu'Ibii  Djanâli  rencontra 
à  Saragosse  n'étaient  pas  des  admirateurs  excessifs  de  Hay- 
youdj.  Les  critiques  qu'on  lui  adressait  et  auxquelles  il  répond 
dans  les  deux  traités  qui  suivirent  le  Monstalhik,  portaient 
tout  aussi  bien  sur  son  propre  travail  que  sur  les  ouvrages  de 
Hayyoudj.  A  Saragosse  et  dans  ces  contrées^  il  y  avait  sans 
doute  encore  des  partisans  acharnés  du  système  des  racines  bi- 
litères  et  unilitères,  en  vigueur  parmi  les  grammairiens  de 
l'ancienne  école  ^.  Ici  se  présente  une  question  à  laquelle  il 
convient  que  nous  nous  arrêtions. 

Lorsqu'on  pense  qu'à  l'époque  où  David  ben  Abraham  et 
Menahêm  composèrent  leurs  dictionnaires,  les  grammairiens 
arabes  étaient  déjà  depuis  deux  siècles  en  possession  de  notions 
très-exactes  sur  la  trilitéralité  des  racines  sémitiques,  qu'ils 
avaient  écrit  sur  le  V/m  an-naliw  et  le  V/m  allouga,  sur  la  gram- 
maire et  la  lexicographie,  des  ouvrages  nombreux  et  étendus, 
que  les  juifs  habitant  dans  les  pays  musulmans  lisaient  et 
parlaient  l'arabe  comme  leur  langue  maternelle,  on  peut 
s'étonner  à  juste  titre  qu'on  ait  tant  tardé  d'adapter  et  d'ap- 
pliquer à  l'hébreu  ce  système  si  simple  et  si  rationnel.  Il  est 
impossible  d'attribuer  cette  persévérance  dans  des  idées  suran- 
nées à  un  sentiment  de  répulsion  que  les  juifs  auraient  éprouvé 
contre  tout  emprunt  fait  aux  ennemis  de  leur  religion  en 
vue  d'expliquer  la  langue  sacrée.  Rien  n'est  plus  contraire  à 
l'esprit  des  docteurs  juifs  que  cette  roideur  inintelligente.  Par- 
tout et  en  tout  temps,  les  juifs  se  sont,  avec  une  rare  sou- 

^  Dans  Ewald  et  Dukes,  Beitrâge,  II,  170,  les  critiques  de  ces  grammairiens 
sont  confondues  avec  celles  des  partisans  de  Hayyoudj.  Ce  que  nous  avançons  se  re- 
connaît par  la  lecture  du  Tanbîh  et  du  Tahrîb.  Voy.  p.  250,391,31 1,  contre  les  par- 
tisans des  racines  bilitères;  p.  3i3,  contre  les  gens  de  sa  contrée  rrqui  n'ont  pas 
Ju  ou  qui  n'ont  pas  compris  les  traités  de  Hayyoudj. ?5  Ahou'l-Walîd  désigne 
souvent  parle  mot  a^5  ç^gensw,  ci-dessous,  101,  2;  102,  11;  laf),  2;  i5i. 
9;  178,  i;  208,  8,  etc.,  les  adversaires  qu'il  dédaigne. 


INTHODlir/nOiM.  xxiii 

nicsse  cl  niic  iuerveilleuse  lacililé,  mis  au  couraiil  des  kI('(;<^ 
nu  uulicu  (l(!S(|ucIles  le  sort  les  avait  jclés.  Ils  oui  prohaMo- 
uient  imité  les  Syriens  ])our  la  ponctuation  qu'ils  introdui- 
sirent dans  le  texte  même  de  la  Bihle;  ils  se  sont  approprié 
avec  prestesse  les  pliiloso[)hèmes  des  Grecs  et  se  sont  fait  de 
bonne  heure  une  exégèse  rpii  lut  d'accord  avec  l(;s  principes 
qui  en  découlaient  '.  C'étaient  là  des  hardiesses  autrement 
grandes  (|ue  l'adoption  d'une  conception  liiiguisli([ue.  Du 
reste,  on  comparait  bien  les  mots  hébraïques  avec  les  mots 
araméens  et  arabes,  et  l'on  expliquait  telle  racine  rare  en 
hébreu  parles  racines  congénères  des  langues  sœurs;  lehouda 
ben  Koreisch  avait  consacré  à  la  nécessité  de  cette  méthode 
comparative  sa  lettre  aux  habitants  de  Kaïrowân,  Sa'adiâ  la 
pratiquait  constamment,  et  l'on  invoquait  l'autorité  de  son  nom 
respecté  ainsi  que  celle  d'autres  célèbres  chefs  de  la  captivité 
contre  les  hyperorthodoxes  timorés  qui  avaient  la  conscience 
troublée  par  le  prestige  qu'on  accordait  ainsi  à  l'idiome  du 
Coran,  dont  on  ne  craignait  pas  de  citer  des  versets  entiers'-. 
Il  faut  donc  chercher  ailleurs  la  raison  de  ce  fait  singulier 
qu'on  n'a  pas  encore  expliqué. 

Nous  croyons  la  trouver  dans  l'intuition  qu'on  avait  d'un  idée 
juste  en  elle-même  et  qui  a  été  viciée  seulement  par  l'exagération 
à  laquelle  on  s'est  laissé  entraîner  dans  l'application.  Par  un 


'  Les  soins  pris  par  les  philosophes  et  les  exégèles  jiiiis ,  depuis  Técolc  trAlexaii- 
(Irie  jusqu'à  Sa'adiâ  et  ses  successeurs,  pour  écarter  toutes  les  expressions  arithro- 
popathiques  de  la  Bible,  n'ont  pas  d'autre  orijjinc. 

^  L'anecdote  de  la  servante  de  Rabhi,  dont  le  lai)ga<jc  vulgaire,  savoir  l'ara- 
niéen  palestinien,  servait  à  l'explication  du  mot  biblique,  est  connue.  Le  Risâlei 
de  R.  lehouda  ben  Koreisch  a  été  publié  par  MiM.  Barges  et  1>.  Goldberg,  à  I^aris, 
1807.  —  Sur  Sa'adià,  voy.  plus  loin,  p.  i/ii;  Kitâb  al-ousoùl,  col.  i3o,  I.  8-2 a; 
(1.  ibid.  col.  -jo/i,  1.  28  ctsuiv,;  et  Neubauer,  La  lexicograpltie  hébraïque,  p.  190, 
note  2  du  tirage  à  pari.  Nous  avons  note  un  passage  du  Coran  chez  Abou'l-Walid 
'■"i-rlcssous,  p.  'Aô~, 


Axiv  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 

procédé  purement  empirique,  on  avait  remarqué  que  des  ra- 
cines comme  me,  nne  et  nuv ,  n^  et  nj,  iti  et  pT,  .idî  et 
■jDî,  bn  et  bbî,  bin,  n'^n  et  b^n,  ri"»  et  32::,  et  tant  d'autres, 
pouvaient  se  remplacer  mutuellement,  sans  que  le  sens  fût 
changé;  et,  le  fût-il  légèrement,  on  ne  s'en  apercevait  pas 
moins  de  l'idée  commune  attachée  aux  deux  radicaux  com- 
muns à  chaque  groupe  de  ces  racines  ^.  Puis  les  lettres  faibles 
qui  venaient  dans  certains  cas  s'ajouter  aux  bilitères  avaient 
un  caractère  arbitraire,  par  suite  de  l'orthographe  parfois 
indécise  du  texte  hébreu,  qui  permet  constamment  d'ajouter 
ou  de  supprimer  la  (juiescente.  La  Massore,  en  fixant  la  scriptio 
plena  ou  defectiva  d'un  mot  dans  les  dilTérents  versets,  d'après 
l'autorité  de  copies  considérées  comme  correctes  et  authen- 
tiques, rend,  par  ses  indications  mêmes,  témoignage  de  l'in- 
certitude qui  régnait  à  cet  égard  et  de  la  liberté  qu'accorde  le 
génie  de  la  langue  hébraïque. 

La  trilitéralité  à  laquelle  les  racines  ont  été  hnalement  assu- 
jetties saute  bien  moins  aux  yeux  en  hébreu  qu'en  arabe.  La 
troisième  personne  du  singulier  masculin  du  parfait  ayant 
été  de  bonne  heure  considérée  comme  la  forme  la  plus  simple 
du  verbe,  on  voyait,  en  arabe,  grâce  à  la  voyelle  qui  affecte  le 
dernier  radical ,  dans  Jli  ,jIa=>  ,  ù^^^l.^^  ,  la  représentation  com- 
plète des  trois  radicaux.  En  hébreu,  il  n'y  avait  que  deux  ra- 
dicaux pour  la  même  forme;  dans  "2^ ,  Dp,  n'i,  ^D,  etc.  nulle 
indication  d'un  troisième  radical'-.  Pour  les  racines  n"b,  on 
avait  encore  b^%  ]d  de  n^i%  n:D,  etc.  et  les  futurs  apocopes 
où  le  lié  était  retranché.  On  rencontrait,  en  outre,  en  ara- 
méen  et  surtout  dans  l'araméen  palestinien ,  des  aphérèses 
nombreuses  et  la  réduction  du  mot  poussée  jusqu'aux  plus 

^  Voy.  Renan,  Histoire  dea  langues  sémitiques,  p.  96  et  suiv. 
-  La  différence  entre  les  deux  langues  subsiste,  en  partie  du  moins,  lorsqu'on 
piond  l'infinitif  pour  base  de  la  racine. 


INTUODUCTION.  xxv 

evlrémes  limites  :  IVî/^  disparaît  en  tête  des  mots  dans  nd,  ^d, 
DD,  in,  etc. 

On  peut  soutenir  qu'en  Espagne  la  doctrine  des  racines 
bilitères  et  même  unilitères  n'avait  nui  beaucoup  ni  à  l'exé- 
[jèse,  ni  aux  compositions  hébraïques  que  l'on  y  tentait;  le  génie 
des  langues  sémitiques  exerçait  une  trop  forte  influence.  D'un 
autre  côté,  on  peut  également  affirmer  que  Hayyoudj  n'a  pas 
pu  détruire  le  germe  de  cette  doctrine  au  point  de  bannir 
complètement  le  système  des  racines  à  deux  lettres  du  domaine 
de  la  grammaire  hébraïque;  c'est  qu'il  avait  en  même  temps 
la  conscience  de  l'individualité  de  l'idiome  national.  Me- 
nahêm  prend  un  soin  extrême  pour  conserver  aux  éléments 
de  ses  racines  une  grande  fixité,  et  pour  les  défendre  contre 
les  interprètes  aventureux  qui  admettaient  des  permutations 
risquées  des  lettres  afin  d'expliquer  certains  mots  difficiles, 
r. Pour  eux,  dit-il,  les  vallées  creuses  deviennent  des  plaines, 
les  routes  dangereuses  des  chemins  frayés,  et  on  invente  à 
force  de  se  livrer  à  son  imagination  ^  w  II  distingue  très-bien 
entre  les  lettres  qui  servent  à  agrandir  les  mots  et  qui  ont  l'air 
de  s'y  enraciner  ^,  et  les  lettres  véritablement  serviles.  Son 
style  est  presque  toujours  correct  et  ne  franchit  guère  les 
limites  du  langage  biblique.  Quelquefois  roidc  dans  son  lexique, 
parce  que  l'emploi  de  l'hébreu  pour  traiter  les  questions  scien- 
tifiques est  nouveau,  il  devient  élégant  et  disert  dans  ses  tou- 

'  Mahb.  206,  —  Voy.  aussi  les  observations  de  Menahêm  contre  lehouda  ben 
Koreisch,  p.  i2a,23a,256  eipassim.  —  En  distinguant  les  différents  sens  de 
chaque  racine,  qui  sont  d'autant  plus  nombreux  que  les  lettres  ajoutées  peuvent 
varier  dans  ces  bilitères,  il  fixe,  pour  chaque  variété,  une  signification  spéciale. 
Ainsi,  en  citant  les  exemples  pour  les  quinze  divisions  [r»'p)iw)  de  la  racine  bn,  il 
limite  en  même  temps  les  formes  dont  chaque  division  est  susceptible,  et,  si  hêl 
veut  dire  «murw  ou  «fossén,  et  hàli  ccanneauj)  ou  «bijou??,  il  n'est  pas  permis  de 
confondre  ces  deux  mots,  et  d'attribuer  à  hêl  le  sens  de  hàli,  ni  à  hàli  celui  de  hêl, 

'^  H  se  sert  du  mol  O'C^c:?.  —  Voy.  surtout  Mahh.  p.  1  h. 


XXVI  OPUSCULES  D'ABOU^-WALID. 

chantes  lettres  à  Hasdâï  ibn  Schaproui  ^  Après  Hayyoudj,  Ibn 
Djanâli  maintient  encore  comme  bilitères  les  mots  tels  que 
3:1,  n,  n,  ^lû ,  p]tû,  Dtû,  b'D,  etc.,  qui  se  présentent  bien  avec 
dâgêschy  lorsqu'ils  sont  affectés  d'un  suffixe,  mais  ne  paraissent 
jamais  dans  l'Ecriture  avec  un  dédoublement  du  second  radi- 
cal^; il  appelle  les  racines  géminées  des  bilitères  redoublés^. 
Le  Nâgîd,  à  son  tour,  tout  dévoué  qu'il  est  à  son  maître 
Hayyoudj ,  considère  les  racines  au  second  radical  faible  comme 
des  bilitères.  Nous  le  savions  déjà  par  le  témoignage  d'Ebn 
Ezra  qui  adopte  cette  opinion^;  mais  voici  un  passage  du  Nâ- 
gîd lui-même,  tiré  des  Gloses  de  Schem-Tôb  ben  lehouda 
Ebn  Mayôr  au  commentaire  d'Ebn  Ezra  sur  Gcn.  1 ,  2  o  ^.  A  l'ob- 

'  On  connaît  les  deux  passages  cités  et  blâmés  par  Hayyoudj  dans  rinlioduc- 
tion  de  son  Traité  des  lettres  quiescentes  (D.  p.  1  et  a ,  N.  2  ).  Ils  sont  de  Mena- 
hêm  qui  emploie  serôtô  ()nn5)  dans  le  sens  de  «sa  créalion^') ,  et  lâ'oud  {vy>h)  dans 
celui  de  wse  parer 55.  Mais,  quant  au  premier  mot,  comme  Tobserve  déjà  M.  Stern , 
Liber  Responsorum ,  p.  xxxvii,  l'édition  du  Mahb.  p.  21  «,  1. 1  1 ,  porte  la  forme 
correcte  jr»^'^'.  Pour  le  second  mot,  il  ne  faut  pas  oublier  que  quelques  inter- 
prètes, entre  autres  Menaliêm  et  Hayyoudj  eux-mêmes,  expliquent  ■':nu'»  {Ps. 
cxix,  61)  par  «ils  m'ont  pillé",  et  rien  n'empêche  de  lire  leawwéd  et  de  traduire 
le  vers  critiqué  de  Menaliêm  :  «De  quel  droit  ces  gens  de  rien  s'emparenl-ils  des 
anneaux  et  des  agrafes  ?w 

-  Yoy.  Kitâb  al-ousoûl,  col.  8,  1.  19  etsuiv,;  263,  1.  5  et  suiv. 

■'    b)D3  "3t. 

^  Sdhôt,  éd.  Lippmann,  li'jb. 

^  Cod.  Cambridge  n°  52  du  Cat.  de  M.  Schiller-Szinessy  ;  Cod.  Oxford  Pococke, 
207  (Neub.  228).  Nous  devons  la  communication  de  ce  passage,  ainsi  que  des 
autres  extraits  de  ces  G/oses,  à  M.  Neubauer.  iv  ?"d  po'  ]m  biDD  ^Du-»  t'D'pu'" 
Ti)->r)}f>  '>rit  D'îpj'  cro'jD)  co  jt)  op  r»br:n  o^nr  ?>  riji7)  7'.i:?  hbmt  S  pjh  n  ■•: 
r^iicj  -itb  Di)ji2  n:?  ro  tim:^  j'm?b  obi-':  n:  06  'd  cdc  D'I?  i->iiot)3  d^jC  )t»?j  ri)f)i:i 
jncn  niD^'j  r^D'f'C  ^t3C  pc  hdd  )t»  mh  ■Djs^j  th  bjf?  obirb  "»::•>  f?b  n-pi->  m'^ni  cp 
JJNC  p?f)  J10  •>o  )«D  ):nn  )f))?  cbij^b  ikd  iSb  int  rbor  i-^tntj  iin  jfjirCD  bjf)  r»!? 
r2K)o  r-^D  ^cf?  rbo?  CDJof?  -jf?  d"?  j,id  rcT)  p  c.^  ono  jf))?  ^lor)  f^b  r)7  pi  cjt  i-^nm 
DJ-'D?)  cf?"?:?  c":t  )bf5  if5-?p:  p  bj-'  73bj  r»'r»f?  ■>r>t  f'bf'  mcj  pfj)  ncro  td^'IS  jiSid 
f5)?  pp?  )'bii  z^'ipt  c^D  ^ipr  pj  jC)'?  n:r  ri)  C7jb  cr^t  cf?  ^s  c"5)C  ruf?  crj  pf^c 
b^  p)  )r)p->  pofîj  7>rj'>  5p  n:»  nr^r-»  i")r:f>:'  "îic-"  t:c  p:r  iSbfî  ipj  i^r  n::  70: 
'r)::\n'r  u'i>:f5  p)^  rrb  \-'t  •>:  rij7r  ■7:cr  p::-  p7  br  )nJ>:-'r  pro  iSb  c'^^r  'bf"i  r^7-'r'j'r 


llMUODUCTIOlN.  XXVII 

scrvalion  d'Ebn-Ezra  que  r^lapê  de  yo^ofef  Gsi  redoublé  comme 
le  noun  de  yekonên  (/s.  lxii,  7)55  Ebn  Mayôr  ajoute  :  ç^ C'est 
l'opinion  de  R.  Samuel  han-Nâgîd,  qui  pense  que  kâm,  schâh, 
sâm,  etc.  ont  pour  racines  deux  lettres  sensibles,  tandis  que 
le  wâw  du  milieu  n'est  pas  un  radical,  mais  une  quiescente 
destinée  a  prolonger  la  prononciation.  Cette  quiescente  per- 

7DU""  rt?  oprîj)  jiScd  dddod  jdo  33)C  po  wd  jnnf)  r»f)  Î;dd  JTiiwry  0''?3J''?  mt  p  Îjjj 
r>r7'  "533)  r)J7r  7j:rn  on  cf)"?:  d"dc  cfj-jpD)  07jb  Dpni'h  'ne  oribc  c^cp  )%  b  o 
n)6  D'bD'D  p  hif  cj7r>c  l'ji  ori)  pf?  cjc?  ?bf))  rcu7  bj'D?  jui  obu'b  p:j?  no  >3 
)r??:n  wd  ^dd?  r))'ri)6  'bi^j^  j'iiir»'  d"3C?  rbf5j  f'irc  ^dd?  ri)  t>i?  )r»f7  mien  iiinfî? 
c^jiJ'  77)J'  jj)C  p)D  'D  J17)  7)17)0  D?j  ■Jrpiî  rr)f)  ^ni  pb  D'dd  'r>C3  )3  "^mh  prêt  ■>"' 
0)3  riDC)r>3  p)r)3  *î):lS'  D":cr):)  jj)d  ^rof?'  330  p  '3  D'^dd?  |''3)  )ht>  j'3  tnsr  D  D'bj''D3) 
rb?;?)  TD^j  b  bi'  D)2)"))o  ïptn  hii  pion  ^d^idd  ri)3'W  33)rr3  rD:)D)D.  —  Une  autre  obser- 
vation singulière  du  Nâgîd  se  trouve  dans  ces  Gloses  au  Commentaire  d'Ebn  Ezra 
sur  Gen.  xxxiii,  lo  :  ït»v  M0)3  6:  }if)  ''D  'D  1^  ib  riC"5D3  7'J2r»  bf?)):!:  3*5  "irifit  :^"d 
fjb  )0D  f»rc  DC  •îolS  b"?  f))?)  rrP».  Samuel  han-Nagîd  dit,  dans  la  section  Lék-kkâ 
{Gen.  XIII,  8),  que  al  nâ'  est  de  la  même  racine  que  hoêl  «consens  donc^5  (cf. 
Juges,  XIX,  6),  tandis  que  Ebn  Ezra  y  dit  que  al  est  égal  à  Iô.ji  Evidemment  le 
Nâgîd  n'aime  pas  l'emploi  de  al  comme  adverbe  de  négation,  lorsque  ce  mot 
n'est  pas  suivi  d'un  futur.  Nous  serions  curieux  de  savoir  comment  il  expliquait 
ce  mot  Prov.  xxxi ,  ^ ,  et  ailleurs.  La  citation  de  la  pârâschâh  fait  supposer  un 
Commentaire  du  Nâgîd  sur  le  Pentateuque.  —  Une  troisième  observation  se  lit 
à  l'occasion  du  mot  schaddaï  (  Eœ.  vi ,  2  )  :  bfjpîD'  cf5"53  3)^3  '3  r"D  '7C  b'p3  )P))î3i 
'3  7'j:ri  rt  ctd)  73  7^53  '7n  dt)  dj  77c  titio  bD3r  wr>  7)'?)  '7C  b)p3  D'3")  oo  b)p3 
7'pr>  b)p3  wxiv  '7C  bip)  "jb  n)DJ')r>  7031  )r:3  7'pr>  r'c^'i:  3rio  rD'^j.'  T'"553  '7t  tt)  T>^n 
)bif)  '3  3r>3  p7p7)30  ?:)>  S)  7';Dr  ''D  )?5  7'pn)  jcnio  f5)3'n  7)1:3  )):j5o  fjj'  '702  7)C3  p) 
733:1  b)7J  '7C  on  '3  '?f5)n  '7r  nbo  «Il  en  est  de  même  pour  le  mot  schaddaï  dans 
Ez.  I,  2/1.  —  Commentaire  :  Au  commencement  d'Ezéchiel  (i,  2 A),  on  lit  : 
K  Comme  la  voix  d'eaux  nombreuses ?5  ;  puis  (v.  26  )  :  «  Comme  la  voix  de  Schaddaï ?', 
mot  dans  lequel  le  yod  remplace  la  lettre  double  de  la  racine  schâdad;  puis  on 
lit  (Joh,  XXII,  25)  :  «Ta  matière  précieuse  sera  schaddaÏT) ,  c'est-à-dire,  d'après  le 
Nâgîd,  cfton  or  sera  puissant»,  comme  on  le  voit  par  le  second  hémistiche  du 
verset,  où  se  trouve  héséf,  l'argent.  «La  voix  de  schaddaï??  signifie  donc  la  voix  du 
puissant,  et  le  verset  :  crComme  la  destruction  qui  vient  de  schaddaï??  (/s.  xiii ,  7) 
a  le  sens  :  comme  la  destruction  qui  vient  de  celui  qui  est  fort  et  puissant.  C'est 
là  l'opinion  du  Nâgîd;  mais  le  grammairien  V\.  Yonàh  (Abou'l-Walîd)  écrit  que 
schaddaï  csl ,  d'après  lui,  un  qualificatif  signilianl  'fgrand  d  honoré??.  (Voyez 
Kitâh  al-oiisoûl,  col.  706,  1.  a  1-82.) 


xvviu  OPUSCULES  DABOU'L-WALID. 

iiianente  clans  kâm,  etc.,  ne  provient  pas  d'un  wâw  omis  an 
milieu ,  mais  elle  est  comme  la  quiescente  du  schîn  dans  schâmar, 
sans  qu'il  manque  aucune  lettre.  Le  wâw  qui  est  vraiment 
radical  au  milieu  du  mot  ne  disparaît  jamais;  on  di\i  gâwd 
{Nomh.  XX,  29),  yeschawweou  (^Job,  xxxv,  q),  dâwéli  i^Lam,  v, 
17),  râweh  i^îs.  Lvin,  11);  mais  les  mots  desquels  le  wâw  dis- 
paraît n'ont  pas  cette  lettre  comme  radicale;  ils  n'ont  (pie 
deux  lettres  pour  racine  et  s'appellent, pour  cette  raison,  bili- 
tères.  La  quiescente,  établie  entre  le  /ro/^  qui  a  hâmés  et  le 
mêm  de  hâm,  ne  se  distingue  de  celle  qui  est  placée  dans 
schâmar,  bâhar,  que  par  sa  stabilité  dans  le  premier,  où  le 
futur  a  yâhoûmou,  et  sa  disparition  dans  schâmar,  où  le  futur 
est  yischmerou.  Ces  bilitères  ne  peuvent  pas  former  un  para- 
digme tdourd»  avec  dâgêsch,  puisqu'ils  ne  possèdent  pas  de 
lettre  de  milieu.  Aussi  les  Hébreux  ont-ils  eu  recours  au  re- 
doublement du  dernier  radical ,  et  disent-ils  kânên  (P5.  ix,8), 
et  ici  ye^ofêf.  Cette  circonstance  pourrait  contribuer  a  faire 
confondre  ces  bilitères  avec  les  racines  géminées;  il  faut  donc 
faire  bien  attention  avant  de  se  décider  pour  l'une  ou  l'autre  ra- 
cine. Il  faut  observer  que  koriên,  schôhèh,  ^ôdêd,  sont  des  parfaits; 
mais,  au  participe  actif,  il  existe,  entre  ces  bilitères  et  les 
géminées,  cette  différence  que  sâbab  a  sobêb,  tandis  que  des 
J)ilitères  on  dit  mehônên,  mêkônenâh,  avec  mêm,  par  exenq)le  : 
meschâbêb  (/s.  lvhi,  12),  et,  au  participe  passif,  mekonan,  par 
exemple  :  meromam  i^Néh.  ix,  5).  " 

Quoi  qu'il  en  soit,  quand  on  se  trompait,  on  se  lronq)ait 
donc  en  pleine  connaissance  de  cause.  On  était  au  courant 
du  système  arabe,  mais  on  ne  voulait  pas  s'y  encbaîner.  Il 
en  était  tout  autrement  dans  les  pays  non  musulmans,  où 
nous  voyons  une  avalancbc  de  néologismes  se  précipiter  sur 
l'hébreu  à  la  suite  de  l'enlêtemont  qu'on  mit  à  ne  voir  que 
des  racines  bilitères  dans  tous  les  mots  qui  no  renfermaient 


INTRODUCTION.  xxix 

pas  trois  lettres  solides.  M.  Zunz  a  placé  à  la  fin  de  son  livre 
admirable  sur  la  poésie  synagogale  des  tables  fort  étendues 
de  toutes  ces  nouvelles  formations  dont  les  Kalîr,  les  Yôse 
ben  Yôsé  et  tant  d'autres  faiseurs  de  chants  liturgiques  encom- 
braient la  langue  sacrée  ^  Si  l'ignorance  croissante  de  l'idiome 
classique  est  un  des  facteurs  les  plus  actifs  dans  la  génération 
des  nouvelles  branches  qui  poussent  et  étouffent  finalement 
l'ancien  langage,  l'hébreu  de  cette  époque,  s'il  avait  été  parlé 
par  une  nation  compacte,  établie  dans  une  contrée  du  globe, 
aurait  certainement  produit  une  langue  néo-hébraïque  qui  au- 
rait été  par  rapport  à  l'idiome  de  la  Bible  ce  que  sont  les 
langues  néo-latines  par  rapport  à  l'idiome  de  Gicéron  ^.  Mais 
ces  productions  isolées  d'hommes  pieux,  sans  goût,  qui,  en 
outre,  au  lieu  de  s'abreuver  aux  sources  pures  des  Ecritures, 
allaient  se  désaltérer  aux  eaux  troubles   de   l'agada   et   du 

*  Die  synagogale  Poésie  des  Mittelalters ,  Berlin ,  1 855,  p.  867  el  suiv,  ;  surloul 
Beilage  IX,  p.  878  et  suiv.  —  Die  Ritus  des  synagogalen  Gottesdienstes ,  Berlin, 
1859,  p.  235. 

-  Celte  analogie  qui  se  montre  dans  la  décomposition  de  la  langue  suffirait 
à  elle  seule  pour  nous  décider  à  placer  ces  paitânîm  dans  un  pays  latin.  On  a  déjà 
observé  que  Kalîr  ne  mentionne  jamais  ni  la  race  arabe,  ni  Tislàm.  Depuis  le 
IV*  siècle,  la  rime  remplaçait  de  plus  en  plus  la  prosodie  dans  les  hymnes  de 
l'Eglise.  Pendant  les  guerres  de  l'exarchat  de  Ravenne  et  des  Longobards,  les  souf- 
frances qu'endurèrent  les  juifs  de  l'Italie  méridionale  nous  expliquent  la  profonde 
tristesse  que  respirent  les  poésies  religieuses  du  vif  ou  du  viii"  siècle,  auquel  appar- 
lenaitKalîr.  —  Voy.  Gratz,  Monatschrift ,  1859,  361-870;  Landshuth,  'Amoudà 
'Abôdâ,  p.  28.  Le  principe,  posé  par  M.  Renan  (/oc.  cit.  p.  A29),  «Il  n'y  a  pas  de 
langues  néo-sémitiques , 55  et  expliqué ,  d'une  manière  si  ingénieuse  et  si  éloquente, 
dans  le  troisième  paragraphe  du  premier  chapitre  du  cinquième  livre  de  son 
ouvrage,  a  été  restreint,  dans  son  application ,  par  l'auteur  même.  Le  néo-syriaque, 
par  exemple,  dont  M.  Nœldeke  a  construit  la  grammaire  avec  tant  de  science,  ne 
manque  que  d'un  courant  de  civilisation,  de  génie,  capable  de  le  féconder,  pour 
devenir  aussi  distinct  de  l'ancien  araméen  qu'aucun  idiome  européen  de  la 
langue  latine.  La  transformation  y  semble  même  assez  avancée  pour  qu'il 
n'ait  plus  même  à  craindre  Tinfluence  destructive  des  érudits  qui  voudraient  le 
ramener  à  la  langue  classique  de  la  Peschitô. 


XXX  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 

midrasch ,  écrits  dans  un  mélange  de  mauvais  hébreu ,  d'ara- 
méen  et  de  mots  vulgaires  ramassés  parmi  les  nations  au  mi- 
lieu desquelles  ils  vivaient,  ne  créaient  qu'une  confusion  de 
laquelle  Hayyoudj  pouvait  dire  avec  raison  ç^  qu'elle  renversait 
les  fondements  du  langage,  en  détruisait  les  murs  et  en  dé- 
vastait les  limites  ^w 

Hayyoudj  s'opposa  avec  succès  à  ces  destructeurs  ;  il  établit 
des  règles  fixes  pour  distinguer  les  racines  aux  lettres  faibles  et 
aux  lettres  géminées,  les  énuméra  dans  l'ordre  alphabétique 
en  indiquant  les  formes  et  les  divers  sens  de  chaque  racine \  et 
fraya  ainsi  la  voie  à  une  exégèse  plus  précise  et  moins  ar- 
bitraire. 11  mérita  le  nom  que  la  postérité  lui  a  décerné,  de 
père  des  grammairiens.  Abou'l-Walîd,  dans  son  Kitâb  al- 
Moustalhiky  n'a  fait  que  le  suivre ,  le  corriger  et  le  compléter. 
Il  reconnut,  sans  hésiter,  la  haute  valeur  de  son  prédécesseur, 
tout  ce  qu'il  lui  avait  fallu  de  sagacité  et  de  persévérance  pour 
répandre  la  lumière  sur  ces  questions  obscures,  et  attribua  les 
erreurs  échappées  à  Hayyoudj  c^  à  la  faiblesse  de  notre  nature  et 
à  l'imperfection  de  notre  être,  v  Pas  un  mot  de  blâme  sévère 
contre  le  maître,  partout  plutôt  une  réserve  modeste  alors 
même  qu'il  découvre  les  erreurs  les  plus  manifestes.  Il  limite 
le  champ  de  ses  observations,  et  s'abstient  toutes  les  fois 
qu'Abou  Zakariyâ,  par  une  allusion  quelconque,  a  suppléé  au 
silence  qu'on  aurait  pu  lui  reprocher^.  Aussi,  lorsque  la  mal- 

'  D.  3,  i-h\  N.  3,  i^-i8.  Ce  passage  est  cité  par  Ibn-Djanâh,  ci-dessous, 
p.  271,  7. 

'  Toute  l'introduction  au  Moustalhik  prouve  cette  relation  entre  Tauteur  et  Hay- 
youdj. Voy,  aussi  ci-dessous,  p.  276 , 1.  2-6 ,  et  Kitâb  al-ousoûl,  col.  62/1 ,  1.  22 ,  où 
Abou  U-Walîd  s'accuse  d'inadvertance,  parce  que,  flans  le  Moustalhik,  p.  162, 
1.  /i ,  il  a  signalé  le  ni/ai  de  rbii  comme  manquant,  bien  que  cette  forme  soit  men- 
tionnée dans  l'introduction  de  Hayyoudj  à  la  3*^  partie  de  son  livre;  ce  passage 
N.  60,  U  manque  D.  99,  9;  et,  eu  égard  aux  copies  différentes  des  Traités  de 
Hayyoudj    qui  circulaient  en  Espagne,  il  se  pourrait  bien  qu'Ibn  Djanâh  ne 


INTUODUCTION.  xam 

v(Mllance  se  fut  allaclioe  a  découvrir  tlo  iiouvolles  omissions 
lominises  par  (layyoïidj  et  restées  inaperçues  pour  Ibn 
Djanali,  celui-ci  répondit  rudement  à  ses  adversaires  par  son 
RIsnIai  al-Tanhîky  et  leur  montra  qu'ils  n'avaient  pas  môme  lu 
l'ouvrage  qu'ils  se  permettaient  de  critiquera 

Le  Tanlnh  est  adressé  à  un  ami,  probablement  de  Cordoue, 
qui  était  venu  voir  notre  auteur  à  Saragosse  et  à  qui  celui-ci 
avait  donné  son  Moiistalhik.  En  retournant,  cet  ami  a  été  dé- 
pouillé en  route  de  son  bagage  où  se  trouvait  également  l'exem- 
plaire du  Moiistalhik.  Ibn  Djanâh  s'empresse  d'en  faire  faire 
une  autre  copie  f|u'il  lui  envoie,  accompagnée  du  Traité  de 
l'avertissement.  Sa  réponse  était  si  écrasante  pour  les  critiques 
injustes  de  ses  adversaires  que  personne  ne  voulut  assumer 
la  responsabilité  de  ces  critiques. 

Le  Risâlat  et-Tahrîh  wat-Tashîl  ^iraiié  pour  approcher  et  faci- 
liter ??  avait,  comme  le  titre  l'indique,  pour  but  de  préparer  les 
étudiants  à  l'intelligence  des  principes  posés  par  Hayyoudj  dans 
les  introductions  qui  précèdent  ses  différents  traités.  Il  se  di- 
vise en  cjuatre  parties.  La  première  partie,  la  plus  importante, 
est  consacrée  aux  questions  qu'Abou'l-Walîd  ne  traite  plus 
tard  qu'en  passant,  dans  sa  grammaire.  Nous  n'en  indiquons  ici 
que  sommairement  le  contenu,  nous  réservant  d'y  revenir, 
lorsque  nous  aurons  à  exposer  les  principes  de  phonétique 
suivis  par  notre  auteur.  Après  avoir  expliqué  certaines  expres- 
sions employées  par  Hayyoudj,  Ibn  Djanâh  donne  une  divi- 
sion des  sept  voyelles  en  voyelles  principales  et  voyelles  se- 
condaires, et  la  valeur  ainsi  que  la  prononciation  du  schewâ'^. 
Il  cherche  ensuite  à  déterminer  le  sens  de  la  règle  établie  par 

méritât  pas  le  reproche  qu'il  se  l'ait.  11  se  sert  presque  toujours  pour  Hayyoudj 
du  mot  r^^,  qui  désigne  une  erreur  par  élourderie,  et  non  de  JiJlc ,  qui  indi- 
querait une  faute  par  ignorance. 

'  Voy.  plus  loin,  p,  2/jc)  et  suiv. 

-  P.  2-7/1  et  suiv. 


XXXII  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 

Hayyoudj ,  que  d'ordinaire  trois  voyelles  ne  peuvent  se  trouver 
de  suite  en  hébreu  sans  qu'elles  soient  interrompues  par  une 
quiescente  douce,  un  dâgêscli  ou  un  schéma  quiescent  ^  Ibn 
Djanâh  étudie  le  caractère  du  hê  quiescent,  en  comparant 
cette  lettre  aux  trois  autres  quiescentes,  âléf,  wâw  et  yôcl'^. 
Enfin,  il  établit  la  trilitéralité  des  verbes  au  deuxième  radical 
faible  ^.  Quelques  observations  sur  des  racines  au  premier 
radical  «/^terminent  cette  partie^.  —  Dans  les  trois  autres 
parties,  l'auteur  s'occupe  successivement  de  racines  au  second 
radical  faible,  de  racines  au  troisième  radical  faible  et  de  ra- 
cines géminées^.  Quelques  pages,  placées  à  la  fin,  contiennent 
une  distinction  subtile  entre  le  futur  ayant  le  sens  du  parfait 
et  le  futur  remplaçant  le  parfait  ^. 

Les  écrits  d'Abou'l-Walîd  se  répandirent  rapidement  en 
Espagne"^;  les  copies,  si  nombreuses  qu'elles  fussent,  ne  suffi- 
saient pas  et  on  lui  en  demandait  toujours  de  nouvelles  ^ 
Les  disciples  dévoués  de  Hayyoudj  s'émurent.  Les  hommes 
de  génie  qui  enrichissent  la  science  par  leurs  découvertes  ont 
toujours  des  sectaires  trop  zélés,  qui,  aveuglés  par  leur  ad- 
miration inintelligente,  voient  dans  la  moindre  observation, 
quelque  respectueuse  qu'elle  soit,  une  atteinte  portée  à  la  ré- 
putation de  leur  maître;  ils  prétendent  arrêter  la  science  au 
point  où  celui-ci  l'a  conduite.  A  côté  d'eux  il  se  trouve  heureu- 
sement d'autres  savants,  qui,  s'inspirant  des  vérités  nouvelle- 
ment conquises,  les  apphquent,  les  modifient  s'il  en  est  besoin, 


'  p.  277  et  suiv. 

-  P.  990  et  suiv. 

"  P.  3o7  et  suiv. 

'  P.  309. 

••  P.  3oi  à  338. 

"  P.  338  à  3/jti. 

'  Voy.  plus  loin, 

p.  373 

'   Voy.  plus  loin  , 

p.  2/-17, 

INTRODUCTION.  xxvm 

et  s'en  servent  pour  l'aire  l'aire  de  nouveaux  progrès  à  la  science 
dans  la  voie  même  frayée  par  leurs  prédécesseurs.  Ibn  Djanali 
ne  nomme  nulle  part  celui  ([ui  se  mit  à  la  tête  des  partisans 
à  outrance  de  llayyoudj.  Mais  leliouda  ben  Bafâm^  Moïse 
ben  Ezra^,  Salomon  Parliôn"^,  et  lehouda  ibn  Tibbôn'^  sont 
moins  discrets.  L'adversaire  qui  lançait  les  Hayyoudjites  en 
avant,  tout  en  restant  prudemment  éloigné  de  la  scène,  était 
R.  Samuel  Hallévi,  le  tout-puissant  ministre  du  roi  de  Gre- 
nade, dont  nous  avons' déjà  dit  quelques  mots  au  commen- 
cement de  ce  travail.  En  voyant  l'acharnement  de  la  polé- 
mique engagée  des  deux  côtés,  nous  nous  étions  demandé 
involontairement  si  Ibn  Djanâh  n'eût  pas  subi  le  sort  de  Me- 
nahêm ,  dans  le  cas  où  l'Espagne  arabe ,  au  lieu  d'être  morcelée, 
avait  été  encore  soumise  à  la  même  dynastie,  et  où  le  Hâdjib  de 
Habous  aurait  pu  mettre  la  main  sur  l'humble  grammairien  de 
Saragosse. 

Ibn  Djanâh  nous  raconte  au  début  de  son  quatrième  opus- 
cule, dans  le  Kitâb  at-taswiya,  ou  Livre  du  redressement, 
comme  quoi  il  s'est  rencontré  dans  la  maison  d'un  ami,  et  avec 
un  de  ceux  qui  visitaient  parfois  le  pays  qu'il  habitait^.??  Cet 
étranger,  venu  à  Saragosse ,  a  bien  l'air  d'un  émissaire  envoyé 
par  les  ennemis  de  notre  grammairien.  Il  commence  par  ré- 
pandre des  propos  désobligeants  sur  son  compte;  dans  une 
ville  illettrée,  tout  jugement  rapporté  au  nom  d'un  puissant 

^  Nous  donnons  plus  loin  des  extraits  de  ses  Commentaires  sur  le  Pentateuque 
et  autres  parties  de  la  Bible,  p.  xliii  et  xliv. 

^  On  peut  lire  le  jugement  peu  impartial  que  Moïse  ben  Ezra  porte  en  ces 
discussions,  Steinschneider,  Cat.  Bibl.  BodL,  col.  2/169. 

^  Tjexique,  p.  xxii. 

*  Voy.  Rikmâh,  p.  11,  1.  2-7.  Ce  passage  a  été  cité  et  traduit  par  Munk, 
Journal  asiatique,  i85o,  t.  II,  p.  89,  note.  —  Voyez  aussi  le  fragment  dTbn 
Yâschousch,  donné  ci -dessus,  p.  xx,  note,  et  les  fragments  dTbrahîm  ben  Ba- 
roun ,  donnés  plus  loin ,  p.  xlvi  ,  note, 

^  Voy.  plus  loin,  p.  3/4/1. 


xxxiv  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 

personnage  ne  pouvait  manquer  d'exercer  une  grande  in- 
fluence. Il  se  glisse  ensuite  dans  quelques  maisons  notables, 
entre  autres  celle  de  Samuel  al-Hazzân,  homme,  du  reste,  tout 
à  fait  inconnu,  où  il  expose  une  opinion  contraire  à  Ibn  Dja- 
nâh,  et  bien  qu'il  y  ait  été  réfuté,  il  la  répète  dans  la  séance  qui 
a  lieu  chez  Abou  Soleimân  ben  Tarakâh,  qu'on  ne  connaît  pas 
davantage ^  Là  il  tergiverse:  tantôt  il  avance  une  observation, 
tantôt  il  la  retire  et  prétend  qu'il  ne  se  rappelle  Cjue  confusément 
les  critiques  qu'a  soulevées  le  Moustalhik.  Cependant  Abou  '1- 
Walîd  insiste  et  la  lutte  s'engage;  dans  l'argumentation  il  ar- 
rache à  l'étranger  des  propositions  dont  il  s'irrite  et  s'indigne, 
tant  elles  bravent  le  bon  sens  de  l'honnête  savant.  Dans  le 
Kitâb  at-taswiya,  l'auteur  donne  un  procès-verbal  authentique 
de  la  controverse  tenue  pendant  cette  séance,  et  il  y  ajoute  les 
réponses  qu'il  a  faites  à  d'autres  observations,  contenues  dans 
une  lettre  que  ses  adversaires  avaient  rédigée,  et  sur  lesquelles 
Ibn  Djanâh  avait  voulu  se  recueillir  avant  de  répliquer. 

On  peut  s'étonner  du  vocabulaire  de  mots  injurieux  qu'Ibn 
Djanâh,  dans  son  écrit,  lance  à  la  face  des  partisans  excessifs 
de  Hayyoudj.  Mais  il  y  a  au  fond  de  cette  lutte  plus  qu'une 
simple  discussion  de  grammaire  et  d'exégèse.  Ibn  Djanâh  est 
révolté  de  ce  qu'on  l'accuse,  lui  l'admirateur  le  plus  respec- 
tueux de  Hayyoudj ,  d'un  esprit  de  dénigrement  et  d'un  parti 
pris  de  blâme  contre  le  fondateur  de  l'analyse  grammaticale. 
Il  proteste  contre  l'injustice  de  cette  accusation  en  termes 
aussi  touchants  qu'énergiques  dans  la  préface  de  ce  qua- 
trième traité.  c^Les  savants,  ainsi  s'exprime-t-il ,  se  sont  sans 
cesse  consacrés  à  la  discussion,  et,  doués  d'intelligence,  ils  se 
sont  toujours  livrés  à  la  controverse.  .  .  sans  esprit  de  dispute 
ni  ardeur  de  contradiction.  Ils  pratiquaient,  au  contraire,  ia 
justice  les  uns  envers  les  autres,  ils  se  soumettaient  à  la  vérité 

^  Voy.  ci-dossus,  p.  xx  et  xxi. 


INTRODUCTION.  xxxv 

et  la  soutenaient,  sans  que  la  joie  du  vainqueur  fût  plus  vive 
que  celle  du  vaincu;  car  leur  unique  ambition  à  tous  était  de 
découvrir  et  de  connaître  le  vrai  et  le  juste,  en  dissipant  toutes 
les  obscurités.  C'est  ainsi  que  chez  eux  les  sciences  grandis- 
saient et  que  les  intelligences  s'épuraient.  Notre  devoir  à  nous 
....  est  donc  d'imiter  ces  hommes  et  de  marcher  sur  leurs 
traces,  de  nous  conformer  à  leur  doctrine.  .  .  ^w  On  le  voit, 
la  vérité  seule  l'intéresse  et  l'échauffé,  et  sa  sensibilité  n'éclate 
que  si  la  vérité  est  méconnue  et  trahie. 

La  guerre  ne  s'arrêta  pas.  Le  dernier  traité  d'Ibn  Djanâh 
paraît  l'avoir  enflammée  davantage.  Ici  viennent  se  placer  un 
certain  nombre  d'écrits  anonymes,  dont  les  titres  mêmes 
étaient  restés  inconnus  jusqu'à  ces  derniers  temps.  Ce  sont  les 
(i\i^\  J^jIawj  ^nVaités  des  compagnons  ??,  composés  par  les  amis 
de  R.  Samuel,  ou  plutôt  par  lui-même^,  contre  les  règles  de 
grammaire  d'Ibn  Djanâh  et  contre  un  certain  nombre  de  ses 
interprétations  de  passages  bibliques.  Celui-ci  y  répondit  par 
son  cinquième  et  dernier  opuscule,  leKitâb  at-taschwir  ^'s  Livre  de 
la  remontrances.  Les  traités  du  Nâgîd  et  la  réplique  d'Abou'l- 
Walîd   paraissaient  complètement  perdus,  lorsque,  comme 

^  Voy.  plus  loin,  p.  363. 

'^  Nous  pensons,  avec  M.  Gratz  {Geschichte  d.  Juden^W,  p.  20),  que  ces  écrits 
de  polémique  sont  les  vingt-deux  se/anw ,  dont  parle  Abraham  ben  Ezra  dans  son 
Yesôd  Morâ^  cf.  plus  loin,  p.  xlix.  Le  Kitâb  al~istignâ,  pIà»a.m.^I  c-_5*'X^nommé 
en  hébreu  iz)T7'  'd,  était,  également  selon  Ebn  Ezra  ,  le  plus  considérable  et  le  plus 
important  de  tous  les  ouvrages  de  grammaire.  Mais  on  sait  à  quel  point  les  juge- 
ments d'Ebn  Ezra  sont  sujets  à  caution;  ce  spirituel  et  savant  vagabond  loue  ou 
blâme,  exalte  ou  ravale  le  même  personnage,  selon  le  caprice  du  moment.  On 
connaît  sa  versatilité  à  l'égard  d'Abou'l-Walid,  qu'il  élève  une  fois  aux  nues,  et 
dont,  une  autre  fois,  il  voudrait  condamner  les  ouvrages  au  feu  du  bûcher 
{CL  Kérém  héméd ,  IV,  p.  i36).  —  La  traduction  du  titre,  en  hébreu,  serait 
peut-être  plutôt  rupD^D??  'd  «Livre  de  ce  qui  suffit  à  tout').  Nous  avons  donné 
plus  haut  (p.  XXVII,  note)  quelques  morceaux  qui  paraissent  tirés  d'un  commentaire 
sur  le  Pentateuque.  Probablement  le  premier  fragment  d'Ibn  Yâschousch  (p.  xx, 
note)  lui  est-il  également  emprunté.  Voy.  encore  ci-dessous  p.  xl,  note  1,  et  xlïii. 


xxxvi  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 

nous  l'avons  indiqué  plus  haut  \  une  heureuse  trouvaille  nous  a 
mis  en  possession  du  second  chapitre  du  premier  recueil  des 
Rasâil  et  d'un  fragment  du  Kitâh  at-taschwîr  qui  comprend  la 
fin  de  la  préface  et  le  commencement  de  l'ouvrage.  Nous  pu- 
blions ces  deux  pièces  accompagnées  d'une  traduction  française. 
En  outre,  grâce  aux  nombreuses  citations  qu'Abou '1-Walîd 
fait  de  ce  dernier  opuscule,  le  plus  important  certainement 
de  ceux  qu'il  avait  écrits  contre  les  détracteurs  de  son  Moustal- 
hik,  soit  dans  sa  grammaire,  soit  dans  son  dictionnaire,  nous 
avons  pu  nous  faire  une  idée  exacte  de  la  composition  de  ce 
livre  et  le  reconstituer  dans  ses  parties  essentielles^. 
Le  Kitâh  at-taschwir  était  divisé  en  quatre  parties. 


PREMIERE  PARTIE. 


1°  Des  racines  nD"»  et  noa.  On  verra  plus  loin  ce  paragraphe, 
en  partie ,  dans  le  fragment  A ,  que  nous  mettons  sous  les  yeux  du 
lecteur.  Il  est,  en  outre,  cité  dans  le  Kilâh  al-ousoûl,  col.  198, 
1.  2  3  (^^-iJJî  c-?U5^(j^  J^iJÎ  isJUiî  tl);  col.  282,  1.  20,  et 
col.  /r62,  1.  2/1  (4->USi  îtk^j.^^  ti).  La  question  de  la  cons- 
truction du  nifal  avec  nx,  traitée  dans  le  Moustalhik,  p.  6  et  7, 
y  était  reprise.  Là  se  trouvait  probablement  aussi  la  discus- 
sion sur  isbnn  [Kitâh  al-ousoûl,  col.  23o ,  1.  1 5)  et  sur  Viro"»  p"îD 

1    P.  V. 

^  DansleZ^27a6a^oMsoM/,IbnDjanâlîdit  (col.  1^10, 1.  2  5-2  8;  cf.  col.  8, 1.5)  que, 
partout  où  il  dit  qu'il  a  parlé  d'un  sujet,  (_?lxA-'J|  \cs.'i>  y^  (J  «dans  un  autre 
livre:? ,  il  faut  entendre  par  là  le  Kitâb  at-taschwîr.  Une  fois  [Kitâb  al-ousoûl ,  p.  1  /j8, 
1. 1),  il  explique  ainsi  les  mots  ^Ji\  \o^$>  y^  ^.  Il  en  est  certainement  de  même 
pour  le  Rikmâh,  où  la  version  hébraïque  porte,  dans  ce  cas,  rp  ^Dsp  r>!!)(3.  Voyez 
surtout  p.  93,  1.  11  et  17.  «Dans  ce  livre,  dit-il  encore,  j'ai  raisonné  et  discuté 
les  secrets  du  langage,  au  point  que,  sans  l'avoir  étudié,  on  peut  à  peine  péné- 
trer le  sens  subtil  et  profond  des  deux  ouvrages  d'Abou  Zakariyâ»  (Kitâb  al-ousoûl, 
col.  i/)o,  1,  22-25).  Enfin,  notre  grammairien  ne  termine  presque  jamais  ses 
citations  du  Kitâb  at-taschwîr  sans  ajouter  que  cet  ouvrage  renfermait  des  vérités 
utiles  et  profondes. 


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INTUODUCTION.  wxvii 

(ibid.  col.  26:2 , 1. 128),  dont  il  est  question  dans  le  Kitâh  ai-las- 
iviya,  p.  3/19.  Voyez  aussi  Rihmâh,  p.  ()3,  l.  17. 

2°  De  mn  {^Joh,  m,  3).  C'est  le  sujet  du  fragment  B, 
tiré  des  Rasâïl.  La  réponse  d'Abou'l-Walîd  est  citée  dans  le 
Kitâb  al-ousoûl,  col.  1  8 1 , 1.  11.  L'opinion  du  Nagîd  est  bizarre , 
et  sa  dissertation  sur  les  répétitions  des    mots,  prolixe  ^ 

3°  De  inncT  [Is.  lx,  11).  Noire  auteur  avait  parlé  de  ce 
mot  dans  le  Kitâb  at-taswhja,  p.  3^2,  et  il  y  revient  dans 
le  Rihmàh,  p.  01,  1.  26-27. 

DEUXIÈME  PARTIE. 

Elle  contenait  les  paragraphes  suivants  : 

1  °  De  la  formation  et  de  la  signification  du  nifal.  Ibn  Djanâli 
prouvait  que  le  nifal  ne  dérive  jamais  d'une  forme  lourde,  mais 
([u'il  dérive  toujours  de  la  forme  légère  (^Kitâb  al-ousoûl,  col. 
3i3,l.  25-3i:  ^^^AîiJdî  c_>Ij:j  ^j^  iCxjU'Jl  AiUiî  ^  ;  cf.  Rikmâh, 
p.  93,  1.  11-1  2);  cette  règle  est  appliquée  à  ybn:  i^Prov.  xi, 
8)  et  à  ]isbn''  (Pc.  LX,  7;  Kitâb  al-ousoûl,  col.  2  3o,  1.  6-9), 
peut-être  à  n'y^zn  [Zac.  xi,  i^-,  Kitâb  al-ousoûl,  col.  /i/i6,l.  16 
et  suiv.)  et  à  D^Dn:n  (7^.  lvii,  5;  Kitâb  al-ousoûl,  ibid.  1.  3i), 
où  il  aura  été  parlé  incidemment  de  njDrPi  (^Gen.  xxx,  38; 
Kîtâb  al-ousoûl,  col.  281,  l.  2/1;  cf.  Kitâb  at-taswiya,  p.  354 
et  suiv.);  à  m:^:  (^Zac.  11,  17;  Kitâb  al-ousoûl,  col.  4/12,1.  20), 
mot  dont  il  est  traité  dans  les  autres  opuscules,  et  sur  lequel  re- 
vient encore  la  troisième  partie  du  Kitâb  at-tascJnvir  ^.  Après  avoir 
nié  tout  rapport  entre  le  mj^/ et  la  forme  lourde,  Ibn  Djanâli  pas- 
sait probablement  au  hitpaël,  qui  peut  dériver  de  la  forme  légère 

*  Voy,  ci-dessous,  p.  lxii,  1.  3  et  suiv.,  lxix. 

-  Ibn  Djanàh,  avec  son  tact  habituel,  avait  bien  vu  la  nature  du  nifal,  tandis 
que  D.  Kamhî,  par  un  déplorable  (joût  pour  les  arrangements  symétriques, 
appliqué  aux  formes  grammaticales  et  aux  points-voyelles,  a  fait  reculer  la  science 
pendant  plusieurs  siècles.  Voyez  la  critique  très-sensée  de  ProfiatDuran,  Ma  ose 
£/bV/,  Vienne,  i865,  p.  02  et  suiv. 


xxxviii  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 

et,  plus  souvent,  de  la  forme  lourde  (^Kitâb  al-omoûl,  col.  3/i^, 
1.  1 3-1 7  ;  cf.  ci-dessous,  p.  i8, 1.  lo,  elRikmâh,  p.  9 5, 1.  i  2- 
i5).  11  traitait  également  des  formes  hybrides,  où  le  nifal 
s'était  enté  sur  d'autres  formes,  comme  lbiX:ij  (/s.  lis,  3),  'n'?i: 
(1  Chron.  XX,  8;  Kitàb  al-omoûl,  col.  120,  1.  3-2o),  ou  du 
nitpaël,  comme  noi^T  i^Ez.  xxni,  48  ;  cf.  ci-dessous,  p.  1  q).  Bien 
que  nous  n'ayons  pas  rencontré  de  citation  de  ce  dernier  cas 
rapportée  au  Kitâh  at-taschwîr,  ce  cas  était  certainement  traité 
dans  les  Rasâïl  ar-rifâk.  Ichouda  ben  Bal*^âm,  dans  son  Com- 
mentaire^ sur  Ez.  xxiii,  48,  dit:  Ul}\^  JUAjÎ  n^'^:n  b^  noi:") 

iàj^'  b>\^J]  5ù^S^  fj^  Wî^  JLjsji.jilî  ^jyj  <Xxi  (j^àJî  (j^  kAASi 
j_^ji.j  ^!  J^^-M^JC-wli  bj5i>  ^Jî  Aj  1^2=1  J<A^  /j5o  ^  li  kjii  »^î^ 

.  .(^  Ixtû^x^  AA«*.AÀi  o-jJujJ  JJij  yti  U  5  0s.£.  r.  Wemwwasserou 
est  un  mj«/  qui  diffère  de  ses  pareils  par  la  voyelle  qui  affecte 
le  wâw,  qui  devrait  être  semblable  à  celle  de  wenâkeschou  (/s. 
VIII,  i5),  nô^àdou  (^Ps.  xlviii,  5).  Abou  Zakariyâ  a  cherché  un 
moyen  ingénieux  d'enlever  à  cette  voyelle  du  wâw  ce  qu'elle  a 
d'insolite ,  en  disant  :  t^  Le  wâw  du  hitpaël  peut  être  inséré  dans 
t^ cette  lettre,  puisqu'on  trouve,  dans  notre  langue,  des  nitpaël, 

^  Nous  devons  les  extraits  de  lehouda  ben  Barâm  à  rextrême  obligeance  de 
notre  ami,  M.  Neubauer.  Le  Commentaire  sur  les  Prophètes  et  sur  les  Psaumes 
fait  partie  de  la  collection  Firkovvitsch ,  à  Saint-Pétersbourg;  le  Commentaire  sur 
le  Pentateuque,  ou  plutôt  sur  les  Nombres  et  sur  le  Deuléronome,  se  trouve  à 
la  Bodléienne. 


INTUODUCTION.  xx>tix 

K comme  ivenikkappêr  (^Deut.  xxi ,  8) ,  îiiscfuâwâk (^Prov.  xxvii ,  i  5).  5) 
L'auteur  des  Rasâïl  ar-rifâksi  donc  commis  une  erreur,  lorsqu'il 
prétend  contre  Abou  Zakariyâ  que  celui-ci  prend  weniwwas- 
serou  pour  un  nijal  insolite;  ce  qu'il  n'a  pas  fait,  puisqu'il  dit, 
de  la  manière  la  plus  claire,  que  le  noun  de  ce  mot  est  le  noun 
du  nijal,  et  que  seule  la  voyelle  du  wâw  y  est  insolite,  parce 
qu'elle  ne  ressemble  pas  à  celle  de  ses  semblables.  Cet  auteur 
a  trouvé  facile  de  rapporter  au  nom  d'Abou  Zakariyâ  ce  que 
celui-ci  n'a  pas  dit,  afin  d'affirmer,  pour  sa  propre  personne, 

une  opinion i?  Ibn  Djanâh  avait  adopté  cette  opinion 

de  Hayyoudj,  dans  le  sens  que  lui  donne  lehouda  ben  Barâm, 
dans  le  Moustalhik,  p.  19.  —  A  ce  même  paragraphe  appartient 
sans  doute  l'explication  d'Abou '1-Walîd  mentionnée  dans  le 
Commentaire  de  lehouda  ben  Bafâm  sur  Mich.  11,  4  :  m*^» 

j»>^ÀMJci|  c->lj:S^t|  dlJi  *>^aJjJI  yA.  {^Scliâdod  neschadclounou  est, 
d'après  ce  qu'on  a  dit,  pour  nâschaddoa  mimménnou,  c'est-à- 
dire  çâls  nous  ont  été  violemment  enlevés??.  Le  dernier  mot  a 
été  abrégé  (en  /iom),  comme  wayyilâhàmounî  (Ps.  cix,  3, 
où  nî  est  pour  ''immî  ou  è^),  bischschelâm  (I  Rots,  xix,  21,  pour 
bîschschêl  lâhém^  et  d'autres  exemples.  Le  noun  indique  le  nifal, 
et  il  devrait  y  avoir  nâscliaddou  mimménnou.  L'auteur  des  Ra- 
sâil  ar-rifâk  s'est  trompé  ici;  mais  Abou'l-Walid  l'a  expliqué 
dans  le  Kitâh  at-taschwîr.  v  L'opinion  donnée  par  lehouda  ben 
Barâm  se  lit,  chez  Hayyoudj,  D.  17/1,  6-177,  li;  N.  118, 
i/t-2  1 . 

2"  L'explication  du  passage  Jer.  xxni,  3  3- ^10;  Kitâb  al-ou- 
soûl,  col.  456, 1.  i3  et  suiv.  Contre  son  habitude,  Ibn  Djanâh 
ne  se  contente  pas  de  renvoyer  c^à  la  seconde  partie  du  Kitâh 


XL  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 

at-taschwîr :  »  mais  il  répète  son  interprétation,  parce  qu'il  a  vu 
ce  un  chef  illustre  s'égarer  et  manquer  le  but  dans  l'exégèse  de 
ce  texte,  v  Nous  ne  savons  pas  quel  est  ce  J»aÀ>  (j^aj;  ,  dont 
il  dit  aussi  i^Kitâh  al-omoûl,  col.  62/1 ,  1.  1  5)  qu'il  a  donné  une 
fausse  explication  de  ""S  ibb^nm  (/er.  xxxvni,  19).  On  ne  sau- 
rait dire  davantage  sur  quel  point  de  grammaire  la  discussion 
s'était  engagée  entre  le  Nâgîd  et  Ibn  Djanâli,  au  sujet  de 
ces  versets. 

3"  Ce  paragraphe  traitait  de  la  forme  poual  à  la  place  de 
paoïil.  Abou  Zakariyâ  en  avait  compté  quatre  exemples,  et 
Ibn  Djanâh  ajoutait  un  cinquième  exemple,  limjyouUâd  (^Juges, 
XIII,  8  ;  Moustalliik,  p.  1 5-i  6  ).  Unepremière  contradiction  contre 
cette  adjonction  a  été  réfutée  dans  le  Kitâb  at~taswiya,  p.  35i 
et  35^.  Mais  Abraham  ben  Ezra  (^Sâhot,  éd.  Lippmann,  p.  /i3^) 
nous  a  conservé  l'opinion  opposée  du  Nâgîd,  qui  fait  de  ce 
mot  un  parfait  précédé  d'un  hê  relatif,  comme  nbbnn  hahouUâ- 
lâh  iyEz.  XXVI,  17).  c^Le  parfait,  ajoute-t-il,  remplace  le  futur, 
comme  c'est  l'habitude  dans  les  prophéties  ^  ?5  Ibn  Djanâh  admet 
le  hè  relatif,  mais  seulement  devant  les  vrais  parfaits  (Rihmâh, 
p.  /i3,  1.  18-21),  et  dit  avoir  soutenu  son  analyse  de  ce  mot 
dans  la  seconde  partie  du  Kiiâh  at-taschwîr,  par  des  arguments 

^  R.  Tanhoum,  dans  son  Commentaire  sur  TEcdésiaste  (ms.  Pococke,  820), 
cile  les  deux  opinions  opposées  dlbn  Djanâh  et  du  Nâgîd  :  ljw.É=>;  ^j[  Jl^^ 

(J   IflLiJi   ^ùst-js)   (jl   jj._A.-LJf  (^û^  (_>Uj  j.-?'^'--^  îT^-^  C-i^Y*"^'  <^>-^ 

O"-       j^  C'Dp'   »Ua-«  o'Cp)'  ers    T'Di-^n  (>.Js.j  r^ix-^m  ^yi)     n^pb  c\J>J  'oj>i\i  ••r»h 

bf5)ot  c'7pr?  rbbiro  ")uv  Ja,«  -jtf)  ^}o^  7b)'?  (j  Iglî  qÎ  J^  7'j:d  \bmt  S 
jJ,aJU.u^  ]às>Xi  y'I.'O  Q^s^  ^^  •  Dans  les  Gloses  d'Ebn  Mayor  sur  Ex.  m,  2, 
on  cite  également  cette  opinion  du  Nâgid  (7'W  opra  "33ui  bj^D  1^)?  )  et  celle  de 
R.  Môschéh  Gikatila  au  sujet  de  Prov.  xxv,  19,  telle  qu'elle  est  exposée  par  E.  E. 
Sâhôt,  /i3\  et  Commentaire  sur  j^.r.  m,  2. 


INTRODUCTION.  xli 

solides  et  fort  utiles  pour  la  science  des  formations  (o^;UaAJl  ) , 
Kitâb  al-ousoûl ,  col.  356,  1.  3o  et  suiv.-,  col.  i/i8,  1.  i,  ou  il 

r 

dit  avoir  expliqué  nDi:;:  i^Ez.  xxii,  2/1)  en  même  temps  que 
hayyouUâd  (cf.  D.  Kamliî,  sur  ce  passage);  Kitâb  al-omoûl, 
col.  283,  1.  23-28;  col.  i83,  1.  1-6,  où  il  considère  bmn 
{Js.  xLiv,  20)  aussi  comme  un  qualificatif. 

lx°  Sur  "71  (Ps.  cxLi,  3);  mais  ce  mot  n'était  expliqué  qu'in- 
cidemment (^Kitâb  al-ousoûl,  col.  7^0,  1.  6-8:  aJUX!  ^.i^î  ^j 
j.jj^aJÎ  <^\:àS (j^  iCoUJi),  puisque  l'article  paraît  avoir  été  con- 
sacré au  dàgêsch  du  sâdê,  dans  le  mot  mî^:  (Ps.  cxli,  3;  Kitâb 
al-ousoûl,  col.  169,  1.  i/i;  col.  -^^9,  1.  28  :  i^AjUJî  'A\il,\  i 
j^yi^'*.]\  c-jIjlS^^jw*);  à  celui  de  la  même  lettre,  dans  '!:"'D2:n 
(Ex.  II,  3  ;  Kitâb  al-ousoûl,  col.  6  1 8  , 1.  1  6  ,  et  Rihmâh,  p.  1  /i/l , 
1.  i/i);  à  celui  qui  affecte  le  kof  de  nnp''^  (^Prov.  xxx,  17),  de 
nrip"»  (GeM.  xLix,  10;  Kitâb  al-ousoûl  y  col.  293,  1.  20  :  j.s^\  i 
^j^^;»:iî  cjIjcS^^j^  iotjUJî  A]Ui!)  et  de  "jmnp^n  [Ps.  xlv,  10; 
A;iiaè  al-ousoûl,  col.  296,  1.  18-20);  et  le  rêsck  de  nD''i^Tn 
(I  Sam.  1 ,  6 )  et  de  Dn"'Kin  (^ibid.  x ,  2  /i  ;  II  /?o^s^  vi ,  3  2  ;  Rikmâh, 
p.  i/i/t,  1.  i3  et  suiv.).  lehouda  ben  Bafâm,  dans  son  Com- 
mentaire sur  les  Prophètes,  se  rapporte  à  ce  paragraphe  dans 

ce  qui  suit  :  ^A,^-*i>  J^i..^\^  jj^*a...^  ^^^  iCliL^iH  nD"»!?")!*!  112:^3 

j.jj.ÀijJl  c-^LxS'ti  2^i_5.3  yj  4X5^  nnî  im^DiJ.  ^'^Harreîmâh  est  un 

infinitif  suivi  d'un  hê,  pronom  féminin;  le  rêsck  a  dâgêsch  pour 
faciliter  la  prononciation.  11  en  est  de  même  pour  hassefîno  qui 
est  un  infinitif  avec  dâgêsch  dans  le  sâdê.  Celui  qui  a  considéré 
ce  mot  comme  un  nom,  en  le  considérant  comme  étant  de  la 
même  espèce  que  rejidâtô {Cant.  m,  10),  a  commis  une  erreur 
et  a  été  réfuté  dans  le  Kitâb  at-laschwîr.  v 


xLii  OPUSCULES  D'ABOU 'L-WALID. 

TROISIÈME    PARTIE. 

1°  Des  verbes  qui  expriment  un  ordre  (iJ^^Î  JUii)!),  tels 
que  hâbâh  (^Kitâb  al-ousoûl,  col.  2-78,  1.  8-11;  cf.  Kitâh  at-tas- 
wiya,  p.  357  etsuiv.).  Peut-être  y  était-il  question  aussi  de  has 
[Tanbîh,  p.  261  et  suiv.). 

2°  Des  formes  passives  :  a.  ^ouzzab,  loukkah,  etc.  sont  formés 
aussi  bien  de  la  forme  légère  que  du  piël  [Rikmâli,  p.  9  2,1.  2  1  et 
suiv.  [nm  iddh  rh^n,  1.  28;  no'^Dnn  idd  Nim  nin  -iddh  nbm, 
1.  3i];  cf.  Moustalhik,  p.  33, 1.  1  1  à  p.  34, 1.  1 1;  Tanhih,i^.  260, 
1.  8  et  suiv.);  — b.  touhadi^Lév.  vi,  2)  et  ses  semblables  étaient 
longuement  traités  dans  la  troisième  partie  du  Kitâb  at-taschwîr, 
^en  opposition  avec  celui  qui,  ne  comprenant  pas  le  sens  des 
paroles  d'Abou  Zakariyâ,  voulait  les  rattacher  à  la  forme  lé- 
gère V  (^Kitâb  al-ousoûl,  col.  2 9 3 , 1.  1  /i- 1 8  ;  cf.  Mouslalhih,  p.  3 3 , 
1.  10  à  p.  37,  1.  10).  Sur  np^,  i^^T,  "[n^  etc.,  voy.  Kitâb  «/- 
oî^som/,  col.  357,1.7-22  (vLaJj  (jw«  iK.x.Aj^\^  A.AJlJtJi  AÎLiJLi  «i 
j^,yiMjù\  );sur  11^1,  voy.  Kitâb  al-ousoûl ,  co[.  h 0^ ^\.  20  àp.  /io8, 
1.  10;  passage  étendu,  qu'il  faut  comparer  avec  Moustalhik, 
p.  96,  1.  1  o;  p.  20  5,  1.  1  et  suiv.;  sur  ]n\  etc. ,  voy.  Kitâb  al- 
ousoûl^  col.  /i67,l.  /j-ii;  suryn;*,  voy.  ibid.  col.  /i68,  1.  11. 
Peut-être  était-ce  dans  le  même  paragraphe  qu'étaient  expli- 
qués -)mn  [Gen.  xlix,  li )  et  nmn  (Ps.  lxxix,  1 1  ;  Kitâb  al-ousoûl, 
col.  3  0  0 , 1. 3  0  et  suiv.)  ;  le  premier  passage  est  cité  par  Hayyoudj 
(D.  56,  26;  N.  32,  19),  qui  y  voit  un  passif  du  hifil,  pour 
toutar.  Voy.  Ebn  Ezra,  sur  ce  verset,  qui  donne  deux  exégèses 
de  ce  mot,  dont  l'une  lui  maintiendrait  le  sens  du  hijîl,  et  avait 
été  probablement  adoptée  par  le  Nâgîd. 

3°  Ibn  Djanâh  traitait,  dans  cette  partie,  le  mot  ID:^  ^àmôd 
{Juges,  IV,  20)  qui,  en  sa  qualité  d'infinitif,  reste  invariable 
et  ne  subit  aucun  changement  par  le  genre  ou  le  nombre  {Kitâb 
aUousoûl,  col.  3o/i,  1.  8-i5;  col.  532,  1.  21-28;  cf.  Rih- 
mâk,  p.  88,  1.  3/^1-3 5).   lehouda  ben  Bal'âm,  dans  son  Com- 


INTRODUCTION.  xliu 

mentaire,  dit  :  A)vJL«j*x.^a^  iDi?  n^D^i  *i^^  •••  "^nan  nriD  no:; 

U^pi  J_^j  :>;.Ji  (jw« .  «^y4mof/  (^Jugcs,  iv,  20)  est,  comme  le 
même  mot  (^Ex.  xviii,  28),  un  infinitif.  L'auteur  des  Rasâil 
ar-rifâk  a  commis  à  cet  égard  une  erreur  qui  a  été  réfutée  par 
beaucoup  d'arguments,  qu'il  serait  trop  long  de  mentionner,  j^ 
Ibn  Djanâli  y  reprenait  aussi  les  infinitifs  avec  hê  à  la  fin,  tels 
que  îi^^D,  etc.,  qu'il  avait  déjà  discutés  dans  le  Moustalhik 
(p.  100,  1.  5  et  sniy .) ^le Kîtâb  at-taswiya  (p.  876, 1.  Il  et  suiv.). 
Le  Kitâb  al-ousoûl (^co\.  690,1.  3i,  à  691,1.  2)  cite  le  passage 
suivant  du  Rikmâh  (p.  89,  1.  6-12)  :  c^Nous  avons  parlé  lon- 
guement de  ce  point  dans  un  autre  livre,  c'est-à-dire  dans 
le  Kitâb  at-taschwîr.  v  Cet  infinitif  reste  également  invariable. 

/i°  A  la  fin  de  cette  partie  (J.\  iuJlxJl  ^Uii^i^î  i),  Abou'l- 
Walîd  expliquait  -jD^n  r\wp  [Nombres,  iv,  7),  ^ipn  DN  yb2D 
(ibid,  IV,  20)  et  m2î  nDDDm  (/s.  xxvni,  20;  Kitâb  al-ousoûl, 
col.  96,  1.  80,  à  97,  1.  10;  col.  ^89,  1.  27,  à  liko,  1.  1). 
On  voit  sur  quoi  roulait  la  discussion,  entre  notre  auteur  et  le 
Nâgîd,  par  le  passage  suivant  de  lehouda  ben  Barâm,  dans 
son  Commentaire  sur  le  Pentateuque  :  ô^jj-IâJî  »*Xiù  ^jî  (^jvXj  *xi^ 

e^a-l-o  J^S' JU^    Ci*.M^i^  \uW\  i  V^AJÎ   ^U^  l^  c:,^:^ij 

^^  »1a1\  jJr  ^|>-«  ]nh^l\  JUÎ  (j^  ^^  i  *>^>'^  ^^  i:ît:7  -jd: 

HDDDm    'n  DD-ib:^  1DJ  ^D /<s^3^â  c:^*  ^^Ai.^^-w«.Jî   (lisez  ^i)  Si   i^^^\ 

AAkxjj  jJCaw  l«yAi  ^^iî  c$*^^  nDiD:n.  çtll  est  évident  que  ces 
vases  et  ces  ustensiles  sont  tous  nécessaires  pour  la  table,  et 
ne  sont  pas  là  pour  son  embellissement,  comme  le  dit  l'auteur 
du  Kitâb  at-taschwîr.  R.  Samuel  le  Nâgîd  dérive  le  sens  de 


xLiv  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 

youssak  {^Ex.  xxv,  29)  du  sens  de  hassêk  nésék  (^Nombres,  xxviii , 
7).  Mais  on  n'a  jamais  trouvé,  pour  la  table,  une  pratique  qui 
ait  rapport  à  un  mélange  de  vin.  Ce  mot  est  un  passif  d'une 
forme  lourde,  qui  signifie  appuyer,  comme  le  disent  les  an- 
ciens, c'est-à-dire  couvrir.  Il  dérive  de  nâsak  (/s.  xxix,  10)  et 
de  nesoukâh  {ihid.  xxv,  7),  qui  signifient  tous  deux  cou- 
vrir, envelopper.  ??  Il  y  avait  donc  deux  questions  débattues  dans 
ce  passage  :  une  question  sur  l'utilité  des  vases  qui  couvraient 
la  table,  et  sur  laquelle  lehouda  ben  Barâm  se  déclare  contre 
Ibn  Djanâh,  et  une  autre  sur  la  dérivation  du  mot  youssak, 
que  lehouda  ben  Barâm  décide  en  faveur  de  notre  grammai- 
rien. On  pourrait  supposer,  en  voyant  un  passif  de  hifil  faire 
le  fond  de  la  discussion,  que  ce  paragraphe  terminait  le  para- 
graphe précédent.  Peut-être  la  citation  de  bbinm  (Ps.  ex,  2), 
f f  à  la  fin  de  la  troisième  parties?  (^Kitâb  al-ousoûl,  col.  2i5, 
1.  2/1-27),  se  rapporte -t -elle  à  une  exposition  des  formes 
pôlêl,  sur  lesquelles  le  Nâgîd  paraît  avoir  eu  des  idées 
inexactes,  d'après  un  passage  que  nous  empruntons  au  Com- 
mentaire de   lehouda  ben  Bafâm  sur  les  Psaumes  :  ^l\D  ^2:n 

pb  A-*©!  (jy-^.  (jî  c^  bi^iDnv  ^^j-^\  aKoIav;  ^  ^^)^3  ^  -^^ 
J.jb  ^)^j  ^4>>^  *j^j-^^  miiDrin  mD  »sx^jS^t>  ^^^  ikd^  c^lx^ 


INTRODUCTION.  xlv 

l^j^U  (j*.yJl  Ja^i  ^^  (j^^JuJî  ^  ^^l\ 

Iaj^aa^  ^lif .  ç^  Yitlônân  (^Ps.  xci,  i)  est  redoublé  de  lôu,  yâloun. 
Abou  Zakariya  a  déjà  parlé  de  ce  redoublement  dans  un  cha- 
pitre à  part,  relatif  à  ce  mot  et  à  ses  semblables,  en  tête  de  la 
seconde  partie  de  son  livre  (D.  p.  Gy,  1.  1 8  ;  N.  p.  ào,  1.  9).  J'en 
fais  l'observation,  bien  que  ce  soit  hors  de  doute  et  évident,  à 
cause  de  celui  qui,  en  prétendant  réfuter  celui  qui  est  le  pre- 
mier dans  l'arène  de  cette  science ,  a  commis  l'erreur,  dans  les 
Rasâïl  arrifâh,  de  donner  à  ce  mot,  pour  type,  yitpôêl,  comme 
si  la  racine  était  lânan,  avec  double  noun.  Des  enfants  riraient 
d'une  telle  dérivation.  Si  elle  était  admissible,  elle  le  serait 
tout  aussi  bien  pour  tous  les  exemples  cités  par  le  maître  dans 
ce  chapitre,  et  considérés  par  lui  comme  des  formes  redou- 
blées de  racines  au  second  radical  faible,  tels  que  yehômêm 
(^Mich.  II,  8),  mimmithômemîm  (^Ps.  xvii,  7).  Cet  homme  va  donc 
ici  établir  une  racine  hamam,  et  en  faire  autant  pour  des 
mots  comme  yeschobêb  (Ps.  xxiii,  3),  mitbâsését  (^Ez.  xvi,  6), 
etc.  Aussi  a-t-il  vu  la  mauvaise  voie  oii  il  entrait,  et  en  est-il 
revenu  dans  le  Kitâb  nl-Jwdjdja  ç^  Livre  de  la  démonstration  77  ^ 
Il  avait  mentionné,  en  même  temps  que  yitlônân,  pôr  hitpô- 
rerâh  (/s.  xxiv,  ic)),  sans  en  donner  le  type,  et  avait  laissé 
ainsi  le  doute  subsister  dans  les  âmes.  S'il  avait  donné  l'arc 
à  celui  qui  l'avait  façonné,  il  aurait  frappé  juste ^.  " 

QUATRIÈME   PARTIE. 

Elle  n'est  citée  c[ue  dans  le  Kitâb  al-ousoûl  (col.    867, 
1.    iS-id),  à  côté  de  la  troisième  partie,  et   devait  revenir 

^  Nous  n'avons  rencontré  nulle  part  ce  titre  d'un  ouvrage  du  Nàgîd.  En 
hébreu,  ce  serait  ntimT'  'd, 

^  L'extrait  des  Gloses  d'Ebn  Mayor  que  nous  avons  donné  plus  haut  (p.  xxvr, 
note  5)  montre  que  lehouda  ben  Barâm  a  jugé  trop  sévèrement  le  Nâgîd. 
L'analyse  de  yitlônân  se  rattache  à  l'opinion  du  Nâgîd  sur  la  nature  des  verbes 
au  second  radical  faible  en  général. 


xLvi  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 

sur  les  passifs  des  formes  lourdes,  peut-être  h  la  suite 
d'une  réplique  arrivée  de  Grenade.  On  sait,  par  un  passage 
cité  plus  haut  (p.  xlii),  et  par  Ebn  Ezra  (^Sâhot,  68^), 
que  certains  grammairiens  n'acceptaient  pas  que  les  futurs 
qui  y  sont  cités  pussent  appartenir  à  des  passifs  du  hifil, 
lorsque  cette  forme  ne  se  rencontrait  pas.  D.  Kamliî  [Mik- 
loi,  éd.  Fûrth,  69")  nous  dit  que  c'était  l'opinion  du 
Nâgîd  R.  Samuel,  et  que  ces  passifs  dérivaient  de  la  forme 
légère.  Le  fragment  suivant,  tiré  du  Kitâb  al-mouwâzana, 
d'Ibrahim  ben  Baroun ,  se  rapporte  à  cette  discussion  :  (^^^-^ 

fciûj  ^3  ^^^J<M*}\  u^wkA'i  T^^^Ji  jLs^  vAA.S  J!^  3^j^\é  x^^j  ^  t^<^JÎ 

cîiUiù  ^j^  fjf^^y^yj  xk^s..  ç^  Entre  le  Nâgîd  et  le  savant  Abou'l- 
Walîd,  que  Dieu  leur  soit  miséricordieux,  il  y  a  eu  bien  des 
paroles  sur  le  futur  des  passifs.  Le  Nâgîd  y  a  obtenu  la  palme 
de  la  supériorité.  On  en  trouve  la  quintessence  dans  l'ouvrage 
composé  avec  choix  par  Abou  '1-Faliam ,  et  qui  veut  bien  con- 
naître ce  sujet,  peut  l'y  chercher  ^w 

^   Ce  passage  appartient  à  un  chapitre  ayant  pour  titre:     y^]cJ>-  ^J^  cJ'^^ 

«jjj^il  LgAAÂjl  cj'lsa.j  *^\3  J^^'  (3-^  ^P-^l  '  "Des  particularités  qui 
affectent  le  verbe,  et  de  Tordre  dans  la  formation  des  paradigmes  mentionnés. ?5 
• —  M.  Neubauer  nous  a  communiqué  encore  les  deux  passages  suivants,  copiés 
par  lui  sur  les  feuillets  délachés  de  la  collection  Firkowitsch ,  à  Saint-Pétersbourg, 
et  qu'il  suppose  également  appartenir  au  Kitâb  al-mouwâzana.  En  parlant  des 
verbes  transitifs,  Ibn-Baroun  dit  :   (jo^j]  ^^^  LajL-w  Lj^_-^   cjy»^\  cV»^  ^\ 

p  rno  S  Qi   «^1   itj;-o|    s-^ykJ    IjcN-À-C       u2Jj\  ^^  J^(j^  (j  *J  (j^^  (Y'       ' 

liil_j  J^xsLA  nD?   (jj-^  (jl  (j^   ox'?  ^^7^  hhiv  r>f)  'z>  r*?)?  ^LîLo  «^3  (j^^ 
(AJ'^  j    ^jJ\  l^A_:SÊ>  L^^  AÀAStJ  iÀJ'^  JjJt  y^=>'  tX5  7'wiî  c:>cV^3^ 


INTRODUCTION.  xlvii 

]\ous  ne  savons  pas  dans  quelle  partie  du  Kitâb  al-laschwir 
[bn  Djanâh  avait  parlé,  de  nouveau,  de  iSHiVri  {^Prov.  t,  22), 

L^À/o.  «Chez  les  Arabes,  il  y  a  une  septième  espèce,  où  le  verbe  a  trois  régimes, 
comme  a  lama,  anbaa,  puisqu'on  dit  :  J'ai  fait  connaître  à  Zaid  'Amr,  le  meilleur 
des  hommes.  Nous  n'avons  absolument  rien  de  pareil  dans  notre  texte.  Cependant 
R.  Môschéh  ben  Gikatila,  que  Dieu  lui  soit  miséricordieux,  allègue  que,  dans  cer- 
tains cas,  nos  verbes  peuvent  être  suivis  de  trois  régimes,  et  donne  pour  exemple  : 
Deus  docuit  hraelitas  viam  rectam,  où  rectam  serait  le  troisième  régime.  Je  trouve 
que  le  Nâgîd,  que  Dieu  lui  soit  miséricordieux,  cite  exactement  le  même 
exemple.  Mais  tous  deux  commettent  en  cela  une  méprise,  et  pèchent  contre  la 
langue  en  y  introduisant  ce  qui  ne  s'y  trouve  jamais  employé.  77  —  Voici  l'autre 

passage  :  Ji=aJ  ^I^[  ^^  J^_»_s_i[  l_^fj  ...  ^J^si_i_i[  A^é]  y^':^ 

Q.X)  J^aâIÎ  qÎ  JU  *jli  IsoU  *Ai  Jljîj  Ji  iwiiif  Ij^  ^  UL  <^suo 

ItXib  ^J^  «ul  [  «v^N  Di'b  p  07)?'  'n  ^tajljj  rj'7b. .  .3ir>r))     ):r"Drb . . .  ):r»'i3j??  'd  (Ja/o 

(jJJl   X-jUCi  ^'  «v.^   (J*^5  ^'-^^  cX^-j?*^'   cl  '''•'2-''   fi^-^^\^  o^cvll 

.^l^^^|  «1.0^,  «Sur  les  régimes  des  verbes. .  .  .  Sur  le  régime  indiquant 

le  motif,  tous  ceux  qui  ont  précédé  pataugeaient  aveuglément.  Le  Nâgîd  a  parlé 
des  divers  régimes,  en  disant,  à  la  fm,  qu'il  en  a  expliqué  qui  ne  l'avaient  été 
dans  les  livres  d'aucun  autre  auteur,  et  où  aucun  hébraïsant  n'avait  vu  clair.  En 
effet,  il  a  dit  de  fort  bonnes  choses  à  ce  sujet.  Quant  au  régime  de  la  conco- 
mitance,     Mais,  pour  le  régime  indiquant  le  motif,  rien  ne  l'empêche, 

en  hébreu.  Il  dit  que,  pour  ce  régime,  on  se  sert  presque  toujours  de  l'infinitif, 
en  le  déterminant  par  un  lâméd,  comme  lahàmîténou  {Nombres,  xvi,  i3),  ledé'âh 
{Ex.  II,  fi).  lehouda  ben  Bal'âm,  dans  son  Irschâd,  a  suivi  le  Nâgîd  dans  cette 
matière,  et  l'a  textuellement  copié."  —  Le  régime  de  concomitance  étant  exprimé, 
en  arabe,  par  la  désinence,  ne  pouvait  pas  se  retrouver  en  hébreu.  Peut-être 
celte  impossibilité  était-elle  exprimée  dans  les  mots  indéchiffrables  qui  se  lisaient 
après  e^^.  —  Vlrschâd  est  le  livre  connu,  dans  la  littérature  hébraïque,  sous 
le  nom  de  t>'))'p?  Pin»?.  Ben  Baràm  y  parlait  sans  doute  de  l'emploi  des  lettres 
serviles,  comme  l'a  fait  plus  tard  l'auteur  du  Manuel  du  Lecteur  (édit.  J.  Deren- 
hourg.  Journal  asiatique,  1870,  t.  II,  p.  33o;  tirage  à  part,   p.  22,  1.  5-6). 


xLviii  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 

qu'il  avait  expliqué  (^Moustalhih ,  p.  i Ti,  1.  9  et  suiv. ;  Kiiâb  at- 
taswiya,  p.  369  et  suiv.).  Il  dit  i^Kitâh  al-ousoûl,  col.  28  , 1.  16) 
qu'il  avait,  dans  son  dernier  opuscule,  fourni  des  preuves 
évidentes  que  ce  mot  ne  pouvait  être  qu'une  forme  lourde,  à 
cause  du  schewà  qui  affectait  le  préfixe.  Nous  ignorons  égale- 
ment où  Ibn-Djanâh  avait  parlé,  de  nouveau,  des  formes 
irrégulières  wetoàrô  (/s.  lu,  lA)  et  oujwàlô  (^Jér.  xxii,  i3), 
qu'il  avait  mentionnées,  Moustalhik,  p.  119,  1.  à-b.  Car  nous 
apprenons  par  lehouda  ben  Baram  que  le  Nâgîd  l'avait 
combattu  à  ce  sujet,  dans  les  Rasâïl  ar-rifàh,  et  certes  notre 
grammairien  n'avait  pas  manqué  de  lui  répondre  dans  le  Kkâh 
at-taschwîr.  Il  est  probable  qu'lbn  Djanâli  avait  réuni  dans 
un  endroit  du  Kitâb  at-taschwir  les  différents  exemples  de  per- 
mutation entre  les  voyelles  dont  il  avait  parlé  souvent  dans  le 
Moustalhik,  et  auxquels  il  consacre  un  court  chapitre  du 
Rikmâh,  p.  5o-52,  en  disant  à  la  fin  c^ qu'il  était  superflu  de 
traiter  longuement  ce  sujet  mentionné  déjà  dans  le  Moustalhiff 
et  ailleurs  ("inblîT  =  ^^^^^  )•  "  A  cet  endroit,  il  s'était  également 
occupé  du  mot  m^lDDn  (/os.  xvi,  9),  où  le  hîrék  sous  le  mêm 
remplace  le  schourék  (^Kitâb  al-ousoûl,  col.  84,1.  1  5- 1 7  ;  ^j^ , 
1.  17).  Le  Kitâb  at-taschwîr  est  encore  cité  sans  indication  de 

—  Après  3l-c5..^i,  le  fragment  renferme  encore  quatre  lignes  en  fort  mauvais 
état.  On  voit  seulement  que  Ibn  Baroun  compare  ces  infinitifs,  précédés  de 
lâméd,  aux  futurs  précédés  de  ^J  chez  les  Arabes.  —  Les  rapports  entre  Ibn 
Baroun  et  AbouM-Faham  se  voient  dans  le  passage  suivant  de  Moïse  ben  Ezra  : 

plyt^JL  ^,À.ijll  ^J.■o  iJ^J^^l  (jJ  i^àil   *j|   v/sA ^  1 1  (^^U  sû.^^Ii   .iU-w<^L 

«cNa^j  çj^yi  (jJ  (^*>^'  y  I  '^^.•'^^  ^Uitsiû .  « et  le  maître  célèbre  et 

rinlerprète  considérable  Abou'l-Faham,  fils  d'At-Tabbân,  était  auteur,  poète  et 

prédicateur;  puis  le  respectable  Abou  Ibrahim  ben  Baroun,  son  disciple n 

Le  premier  est  le  Lévi  ben  At-Tabbân  mentionné  par  Ebn  Ezra  dans  son  intro- 
duction du  Moznaïm.  Voyez,  du  reste,  Steinschneider,  Catal  Bodl.  col.  1616.  — 
Si  le  Mouwâzana  était  un  dictionnaire  (Neubauer,  Notice  sur  la  lexicographie 
p.  206),  il  avait,   comme  première  partie,  une  grammaire,  ainsi  que  tous  les 
lexiques  anciens. 


INTRODUCTION.  xlix 

la  partie  du  livre  i^Kilâb  al-omoûl,  col.  /i5'j  ,  1.  4).  Ihii  Djanali 
y  reprenait  sans  doute  la  question  relative  aux  infinitifs  des 
verbes  n"'?,  qu'il  avait  traitée  longuement  dans  le  Takrîb,  p.  Zol\ 
et  suiv.  Nous  avons  déjà  cité,  plus  haut,  un  passage  d'Ibn 
Yâschouscb,  qui  donne  l'opinion  du  Nâgîd  sur  ces  verbes. 
Celui-ci  paraît  avoir  supposé  partout  un  yod  comme  dernier 
radical,  tandis  qu'Ibn  Djanâli  préfère  le  wâw.  Le  livre  spécial 
que,  d'après  Ebn  Ezra  (^Moznaïm,  9 g  v"),  le  Nâgîd  avait  con- 
sacré à  cette  question,  était  donc  une  des  Rasâïl  ar-rifâk,  à 
laquelle  Ibn  Yâschouscb  empruntait  sa  citation. 

Après  avoir  ainsi  réuni  tout  ce  que  nous  avons  pu  rencon- 
trer sur  cette  discussion  entre  le  Nâgîd  et  Abou'l-Walîd, 
nous  donnons  les  deux  fragments  des  écrits  polémiques  qui 
nous  ont  été  conservés. 

A.   Fragment  du  Kitab  at-taschwîr. 

L.^         A.A.3   (^jLf    (ji  ^i    ^.ii    à>    ^ii-i*:>    (J^     {J^^    ^AÂxL    ^^illâii 

i^^Xj?  ^^-JHîîj  [^-^l^^  O^'^Ji'îî^  ^j^î  ^LâÂÎÎ  \jSs.  o.^-*.^  ^aj^aûj 
4\.Â^  (Asfc-Ustj  <x3i   aM  c;ao  jsS  J>iû  ii^i   aSv^xà  cxjrj  U  JJLo  AÂ^ 

'  Les  premières  lignes  de  ce  fragment  sont  en  très-manvais  état;  nous  donnons 
un  far-simile  de  foule  la  première  page.  —  -  Peut-être  «.Ajc*w«son  effort''. 


u.  OPUSCULES  D'ABOU'L-WAIJD. 

^1j«X^J|    (j-«    C-^^    !*X^^    ^^Sy9^  yj^    Ui^    <-^    U   -P^^jl    dlJ^j-và^-l^ 

«*X*j"  ^i   U5^  ^-^.y^   uW^"^   6y^x^   fj\   Uli    l^H*  «^Aiî.^'î   i^î    »ii.3Î 
c^ia-^î  *XAi  î  js..i&   *^^  "IDnJl  ;ic  ^i*-  Ltf  aX  ΫX^3  «Xaxj  {j^y^ 

■î^^^vXJi   ^1^  ^ji^  JUi  ^Lx-ÂJt-^  jUii:5i-^îj  ^Î*X.^^Î   ^î  i^yi  ^  IacijÎ 
/wxIaJî   )t-*j?î^j-^  (SJ*^-^.   ^^  ^y-^->3   (3-Aj  ^   (j^  Juiii  Ix/»  !^^  Î^XÂ*« 

î*x.i^  ^  ^i  (^:^^i  kAxi  ^^àJî  liX-tû  (j^  ^^^  i  J.Â-*Xj  nnDinii 


INTRODUCTION.  un 

:>\iy^^\  pDn  iCx.3  yi^  i:>ÎJvcî  o.-yM.J  "'nî:;ii:;  Dn"»m^n2;i    -)b  nTùi 

i   /O^J^^  J**^^   ^i^_jjç^  *XAj>  ^i  iXxj^       ~)3nil  (j.^  J-i».  U  i  Jviû^ 

Ml 

AawJuJ  j^i.s»  ^  <<)•*•«'  ^-^^^^  W-*  Î<X^  (jw«  wi^sL»  ^^AjJî^  <_>|JaAiî«yi 
(0*-^J  j^i>  Jo  «XÀ^  yl^-ii  ΫX^  ti  iVkx^  ^Imô   «^^  c-^:>UJî  ^l-^ùCiÉ-i 

.ii»x_^iiî  jUA-A-j^i  Là_J  jj^  ^^  nnDUT  ii  ^  ^^-j  ^  ^.ji  ^^ 

^-*l  Jl  o^i>-^  ''^■'^  viLîi)  (j-4  aMÎ  (^  ^)^j  JsAwl^  Jji*î  ^i^  r^-^:'^ 
Uî^  Dvn  ^iD'?  n:  nipn  Dninx  ^:ii<  niSn  n  ^iy^jU-^^-^-^î  ^i 
4MÎ  *.oL£>.^  iC.^:iX^fi  aKj*^  l^ls  J^-A-il^rwi  Ji  3î::  iDix  n:n  sf^^i 

(:5>4  nn^iDn  ^î:;:nv  (^-lâ-j  -î^ji  jn^iv  q^î?  u^  jl?'^?^  ^  ^^  ^^^'^  er-* 

^^^  »  ui  ^f.^  <xÂ^ 

...   et  il  se  serait  mordu  les  doigts  d'avoir  élé  injuste  et  blessant  à 
mon  égard.  Certes,  si  à  mon  tour  je  voulais  lui  chercher  querelle,  je  le 


Liv  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALÎD. 

ferais  souffrir  '.  De  plus  il  s'est  arroge  une  science  qu'il  ne  possède  pas,  et 
a  pre'tendu  à  un  succès  qu'il  n'a  pas  obtenu.  S'imaginant  avoir  remporté  la 
victoire  dans  sa  réfutation ,  et  avoir  triomphé  dans  son  attaque ,  au  point 
d'écarter  dorénavant  les  doutes  et  la  discussion,  il  s'est  accordé  la  cou- 
ronne du  triomphe,  et  il  s'est  ceint  de  l'épée  de  la  puissance  et  de  la 
conquête  dans  des  choses  oii  il  a  été  repoussé  lui-même.  Lorsque  j'eus 
étudié  de  plus  près  le  livre  et  que  je  feus  soumis  à  un  examen  sérieux 
et  à  un  raisonnement  attentif,  je  vis  qu'il  était  rempli  de  vétilles,  farci 
de  bavardages,  bourré  d'erreurs  et  de  fautes.  Alors  je  vous  ai  fait  voir 
et  j'ai  vil  moi-même  ce  que  j'ai  vu  dans  ce  livre.  Eh  bien!  mes  amis, 
puisse  Dieu  prolonger  vos  jours!  vous  ai-je  menti,  en  vous  disant  qu'il 
a  été  la  risée  des  enfants  et  que  les  jeunes  gens  ne  se  sont  même  pas 
moqués  de  la  manière  dont  il  a  mis  à  nu  sa  honte  et  étalé  son  impu- 
deur ?  N'est-ce  pas  le  cas  de  lui  appliquer  le  vers  du  poëte  : 

Jamais  ies  ennemis  n'auront  à  supporter  de  k  part  d'un  ignorant  ce  que  l'ignorant 
devra  supporter  de  ia  part  de  lui-même. 

La  vraie  dignité  n'exigerait-elle  pas  de  le  laisser  sans  réplique,  n'était 
ce  que  vous  savez  de  ce  caractère  étrange,  de  la  réputation  imméritée  qu'il 
brigue  auprès  des  masses?  Vis-à-vis  d'un  homme  ainsi  fait,  il  faut  mettre  en 
évidence  son  erreur,  et  c'est  une  obligation  de  dévoiler  son  ignorance.  Il 
y  a  ,  en  outre ,  la  récompense  à  laquelle  on  peut  prétendre  pour  l'avoir 
détourné  de  son  erreur  s'il  a  l'esprit  juste,  ou  pour  avoir  préservé 
d'autres  savants  du  danger  de  se  laisser  égarer  par  des  mensonges. 

Mû  par  ces  considérations,  je  vais  constater  ses  erreurs  et  rendre 
claires  ses  paroles  ininteUigibles ,  dans  un  exposé  lucide  et  une  argumen- 
tation convaincante.  Je  suis  seulement  embarrassé  qu'il  y  en  ait  tant,  que 
je  sois  obligé  de  dire  comme  la  servante  un  jour  à  son  maître.  Etouffé 
par  des  vomissements,  le  maître  lui  avait  demandé  le  vase;  mais,  tandis 
que  la  servante  cherchait  à  le  lui  présenter,  le  maître  fut  pris  par  un  fort 
dévoiement.  ffO  maître!  s'écria  alors  la  servante,  je  ne  sais  plus  pour 
lequel  de  ces  deux  flux  je  dois  me  dépêcher.  «  Moi  aussi ,  je  ne  sais  par 
quelle  erreur  commencer,  et  quelle  erreur  laisser  de  côté;  car,  si  j'avais 
le  dessein  de  lui  faire  un  crime  de  tout  ce  qu'il  a  dit  et  où  il  s'est  trompé, 
je  parlerais  beaucoup  et  j'écrirais  longuement.  Je  le  réfuterai  donc  par- 
tout où  il  a  prétendu  que  moi  j'étais  dans  le  faux;  parfois  aussi  dans 
les  cas  où  il  a  commis  des  fautes  en  dehors  de  cela.  Mais  il  me  sera  im- 

^  Ou  bien  :  Si  j'avais  lépaiidu  des  caionjuies,  j'on  éprouverais  du  chagrin. 


IINTUODIICTION.  iv 

possible  de  répond le  à  loul;  mes  occupalioiis  m'en  einpèclieiil;  car,  (laiis 
son  Traité,  il  y  a  aulanl  de  fautes  que  de  mots.  Le  sag-c  a  déjà  dit:  ffEn 
faisant  beaucoup  de  paroles,  on  n'évite  pas  le  péché ^i  (Prov.  x,  19). 
Je  ne  lui  rends  pas  ses  calomnies,  par  respect  pour  ma  personne,  et 
parce  que  ma  dignité  m'interdit  de  le  traiter  comme  il  m'a  traité;  mon 
caractère  s'y  oppose  et  ma  religion  me  le  défend.  Mais  il  est  temps  que 
je  commence  à  lui  lancer  mes  foudres  et  que  je  me  dispose  à  lui  porter 
mes  coups.  Dieu,  dont  j'ai  imploré  le  secours,  m'assistera.  Son  prophète  a 
dit  :  frOui,  rÉternel  Dieu  m'aidera;  qui  osera  alors  me  traiter  avec  ini- 
quité? Oui,  tous,  semblables  à  une  étoffe,  ils  pourriront,  etc. 51  (/s.  l,  9). 
11  a  dit  encore  :  rrll  a  transformé  ma  bouche  en  une  épée  tranchante;  à 
l'ombre  de  sa  puissance,  il  m'a  cachée  (ibid.  xlix,  2).  Si  mon  adversaire 
a  l'esprit  juste  et  qu'il  reconnaisse  la  vérité,  il  la  suivra;  car  elle  mérite 
avant  tout  d'être  suivie;  et  alors,  il  remplacera  sa  censure  par  une  appro- 
bation, et  changera  son  blâme  en  éloges.  Mais  s'il  persévère  dans  sou 
erreur,  s'il  persiste  dans  son  ignorance,  nous  ne  nous  en  occuperons 
plus ,  son  ignorance  ayant  été  constatée  et  son  goût  pour  les  disputes 
ne  faisant  plus  doute  pour  tous  ceux  qui  auront  jeté  un  regard  sur 
notre  livre. 

Outre  ce  que  je  viens  de  dire  de  son  manque  de  savoir  et  de  la  mau- 
vaise opinion  qu'il  a  de  moi,  je  me  sens  entraîné  à  le  contredire  par 
le  désir  qu'il  a  eu  de  paraître  notre  égal,  et  par  l'envie  qu'il  porte  à 
notre  intelligence  et  à  notre  bonne  réputation  dans  le  monde.  Car  il  n'y 
a  pas  de  remède  contre  les  atteintes  de  l'envie,  rien  n'en  guérit  les  bles- 
sures. ffLa  jalousie,  dit  le  sage,  est  comme  la  carie  des  os^  {Prov.  xiv, 
3o).  Le  sage  arabe  dit  : 

On  peut  espérer  remettre  toutes  les  inimitiés,  excepté  l'inimitié  qui  a  sa  source  daus 
l'envie. 

Mais  nous ,  nous  disons  avec  le  poète  : 

Qui  a  rame  endolorie  l'apaisera  chez  moi,  car  je  m'engage  à  l'accueillir. 
Est-il  courbé  ,  je  le  redresse,  comme  le  tailleur  de  bois  redresse,  pour  les  llèches,  la 
branche  du  nab'a. 

Parmi  toutes  les  Lettres  des  Compagnons  dont  mon  adversaire  m'a  fou- 
droyé, la  première  de  ces  nobles  lettres  qui  me  soit  parvenue  maintenant 
est  celle  dans  laquelle  il  me  contredit,  au  sujet  de  l'explication  que  j'ai 
donnée ,  an  commencemoni dix  Moust(ilhik ,  \wuv  holdah  (Gen.  xxiv,  hh), 
lwkahtâ(ihid,  xxiv,  1  A  )  o(  tvennknhnt  (  iind.  xx .  16  ),  J'y  avais  dit  que  partout 


Lvi  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 

le  sens  ie  plus  convenable  et  le  plus  exact  est  rr préparer,  mettre  en  pré- 
sence«'.  Il  cherche  à  m'attaquer  avec  toutes  sortes  de  phrases  emmêlées  et 
bien  peignées,  suivies  et  hésitantes.  D'abord,  il  prétend  que  mon  inter- 
prétation de  ces  passages  par  rr  préparer,  mettre  en  présence  n,  est  une 
nouveauté  que  personne  n'avait  encore  soutenue,  qu'elle  est  impossible 
et  inconvenante  au  plus  haut  degré.  Voici  ses  propres  paroles:  rr N'est-ce 
pas  une  abomination  de  traduire  :  rr  C'est  là  la  femme  que  Dieu  a  mise 
en  présence  ?fl  Mais  il  donne  pour  toute  preuve  qu'il  y  a  là  une  abomi- 
nation, l'opinion  de  ses  maîtres,  qu'il  cite,  et  qui  expliquent  ce  mot  par 
ff disposer,  faire  rencontrer n.  Nous  avions  vu,  nous  aussi,  que  quelques 
personnes,  qu'il  avait  rassemblées  contre  nous,  s'étaient  déclarées  pour 
son  exégèse;  mais  nous  n'avions  pas  pu  l'approuver.  Elle  repose  sur  la 
dérivation  de  ces  mots  de  nôkah  {Juges,  xvin,  6),  ce  qui,  à  notre  avis, 
est  inacceptable.  Le  iionn,  dans  nôkah,  fait  partie  de  la  racine,  comme  on 
le  reconnaît  dans  nikhà  ( Ex.  xiv,  2  ) ,  nehôhô  [Is.  lvii  ,  q  )  ;  tandis  que  dans 
les  mots  qui  font  le  sujet  de  cette  discussion,  c'est  le  wâiv,  remplaçant 
un  yod,  qui  est  le  premier  radical ,  comme  dans  hôhîl,  hôhaltî  [Joh,  xxxn, 
11),  nôljàlâh  (Ez.  xix,  5),  avec  la  différence  que  cette  dernière  racine 
n'est  pas  transitive.  L'argumentation  sur  laquelle  le  sens  de  rr  faire  ren- 
contrera était  appuyé  étant  fausse,  ce  sens  l'est  également  ^ 

Outre  cela,  je  le  dis  en  toute  sincérité,  je  ne  vois  aucunement  oii  est 
l'inconvenance  du  sens  que  j'ai  donné.  Car,  lorsqu'on  dit:  que  Dieu  te 
fasse  rencontrer,  on  entend  par  là  :  que  Dieu  te  facilite  telle  chose,  et 
ce  que  Dieu  facilite  à  quelqu'un,  il  le  met  en  sa  présence.  Où.  est 
alors  l'abomination,  lorsqu'on  dit  :  ffDieu  l'a  mise  en  présence 5^  si  cette 
locution  a  le  même  sens  que  ffDieu  lui  a  facilité»?  Mais,  quand  même 
ff  faire  rencontrer»  et  remettre  en  présence??  ne  seraient  pas  deux  locu- 
tions aussi  rapprochées  l'une  de  l'autre ,  comme  vous  le  voyez ,  il  faudrait 
encore  que  ce  prétendu  juge  nous  fît  connaître  où  se  trouve  l'abomi- 
nation dans  notre  phrase  :  ffDieu  l'a  mise  en  présence».  Serait-ce  peut- 
être  parce  qu'il  dit,  dans  ce  chapitre,  où,  pour  réfuter  notre  explication 

'  Pour  l'intelligence  de  la  discussion  entre  Abou 'i-Walîd  et  son  contradicteur, 
il  a  fallu  traduire  ici  vl^2».,^[  plus  littéralement  que  nous  ne  l'avons  fait,  ci- 
dessous,  p.  6,  où  nous  l'avons  rendu  par  r  destiner». 

^  Menahèm  lui-même  place  la  racine  nâkah  à  part,  bien  qu'il  ajoute  ff  qu'il  ne 
sait  pas  si  le  noiin  fait  partie  de  la  racine.»  —  Parmi  les  anciens,  Sa'adiâ  confond 
n:3  avec  n:--,  Gen.  xx,  iG  (cf.  ci-dessous,  p.  6,  note  1,  et  E.bn  Ezra  sur  ce  verset),, 
et  Is.  u  i-^1  où  il  traduit  rn:':)  par  JLjlaAJ . 


INTRODUCTION.  ,.v,r 

de  ff préparer»  et  tf mettre  en  présence»,  il  s'exprime  ainsi  :  ff Préparer» 
et  remettre  en  présence»  sont  deux  sens  différents  :  le  premier  s'emploie 
pour  une  chose  qu'on  a  mise  en  réserve,  alors  que  l'on  commence;  le  se- 
cond s'applique  à  un  objet  qui  est  rapproché ,  que  tu  as  sous  la  main , 
parce  qu'il  est  en  ton  pouvoir?»  Mais  c'est  là  de  l'ergotage;  car  une  chose 
présente  est  le  contraire  d'une  chose  absente;  et,  lorsqu'on  prépare  une 
chose,  on  l'amène  infailliblement  après  qu'elle  était  absente,  et  elle  est 
alors  présente.  Ces  deux  expressions  se  couvrent  donc  tout  à  fait  et 
peuvent  être  prises  l'une  pour  l'autre,  parce  qu'en  rendant  une  chose 
présente,  on  la  rend  présente  pour  un  temps  rapproché,  ou  bien  on  la 
prépare  pour  un  temps  éloigné.  Tout  cela  a  échappé  au  savant  docteur  ! 

Malgré  cela,  mon  contradicteur  a  éprouvé  une  certaine  hésitation;  et, 
après  m'avoir  attaqué  pour  avoir  donné  le  sens  de  rr préparer»  et  remettre 
en  présence»,  il  a  ajouté  :  rr  Cette  interprétation  n'est  pas  tout  à  fait 
erronée ,  mais  elle  est  choquante.  »  Il  était  donc  ébranlé.  II  a  montré 
également  de  l'hésitation,  lorsque,  après  avoir  soutenu  que  rr  préparer» 
et  rr  rendre  présent»  sont  deux  sens  différents,  il  poursuit  :  rrbien  que 
deux  appellations  puissent  être  données  l'une  pour  l'autre,  lorsqu'elles 
sont  voisines  pour  le  sens.  »  C'est  ainsi  que ,  dans  une  même  question , 
il  se  soulève  et  se  calme ,  il  nie  et  affirme  à  la  fois.  Dès  lors  s'égarent  ceux 
qui  n'ont  pas  confiance  en  sa  parole,  mais  ne  connaissent  pas  ses  côtés 
vulnérables,  et  ne  savent  ni  ne  comprennent  l'argumentation;  tandis 
que  lui ,  il  s'esquive  dans  des  phrases  et  se  dérobe  du  milieu  des  choses , 
les  laissant  telles  quelles ,  sans  s'arrêter  ni  s'apphquer  à  aucune. 

Il  a  encore  voulu  repousser  mon  opinion  sur  hokîah^  en  s'exprimant 
ainsi  :  rrNous  trouvons  que  al-i'^dâd  rrpréparer»  se  dit,  en  hébreu,  pour 
hêkîn,  yâkitij  nekônîm  {Ex.  xix,  ii);  mais  nous  n'avons  jamais  ren- 
contré dans  ce  sens  le  mot  hokîah.  »  Eh  bien ,  mes  amis ,  puisse  Dieu  vous 
accorder  le  bonheur,  en  faisant  cette  assertion ,  il  a  commis  deux  erreurs  : 
d'abord  il  s'est  mal  exprimé,  puis  le  fond  de  sa  pensée  est  faux.  Pour 
l'expression,  il  dit  :  nAl-i^dâd  se  dit,  en  hébreu,  pour  hêkîn\y>  en  ren- 
versant les  mots,  il  aurait  dû  dire  :  Rêkîn  se  trouve,  en  hébreu,  pour 
al-i^dâd,  car  al-i^dâd  est  un  mot  arabe  et  non  pas  un  mot  hébreu.  Ceci 
a  échappé  au  docteur!  Le  fond  de  sa  pensée  est  également  faux;  car  si, 
de  ce  que  hêkhi  signifie  rr  préparer»,  il  résultait  que  hokîah  n'a  pas  ce 
sens,  il  faudrait  conclure,  de  même,  que  we^attedâh  {Prov.  xxiv,  27)  et 
wa^âtîdôtêhém  [Is.  x^  i3)  ne  signifient  pas  rrpréparer»,  parce  que  hêkîn 
signifie  rrpréparer».  Ceci  a  encore  échappé  au  docteur  ! 


Lviii  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 

Après  avoir  adopté  l'opinion  de  ses  maîtres,  rendu  hôkîah  par  cf faire 
rencontrer 55,  et  pre'tendu  que  c'était  la  traduction  exacte,  afin  de  s'en 
servir  comme  argument  contre  ma  version ,  il  s'est  conduit  avec  duplicité 
envers  ces  mêmes  maîtres ,  les  a  contredits ,  a  rejeté  leur  opinion ,  et  préféré 
traduire  par  rrque  Dieu  a  instruite  55,  en  donnant  à  hôkîah  le  sens  de 
tôkâhâh  rr instruction 55.  Certes,  on  ne  saurait  se  montrer  plus  hésitant, 
plus  changeant  !  Je  serais  bien  curieux  de  savoir  pourquoi  il  s'est  per- 
mis de  préférer  le  sens  d'rr instruire 55  qui,  pour  tout  homme  intelligent, 
est  mauvais  dans  ce  passage  et  inapplicable  à  wenôkâhaty  tandis  qu'il  ne 
me  serait  pas  permis  à  moi  d'adopter  le  sens  de  rr  préparer,  mettre  en 
présence  55,  bien  qu'il  s'accorde  avec  tous  les  passages.  C'est  bien  là  le 
cours  de  la  nature,  le  penchant  du  caractère! 

Mon  contradicteur  s'est  encore  trompé  en  attribuant  la  demande  d'eau 
faite  par  le  serviteur  d'Abraham ,  à  son  libre  arbitre ,  comme  s'il  l'avait 
formulée  de  son  propre  choix.  La  chose  ne  s'est  pas  passée  ainsi;  le  ser- 
viteur d'Abraham  était  plus  inteUigent  et  plus  confiant  en  Dieu  que  cela. 
Il  remit  son  libre  arbitre  entre  les  mains  de  Dieu ,  en  disant  :  cf  Éternel ,  Dieu 
d'Abraham,  fais  que  je  rencontre  aujourd'hui,  etc. 55  [Gen.  xxiv,  lâ).  Ce 
qui  suit  :  crMe  voici  debout,  etc. 55  (^ihid.  i3)  ne  doit  être  que  l'indice  que 
Dieu  a  exaucé  son  vœu.  C'est  l'opinion  de  R.  Sa^adiâ,  et  c'est  la  bonne  '.  Mais 
le  docteur  a  mal  raisonné,  comme  il  l'a  fait,  en  ce  qu'il  dit  au  sujet  des 
paroles  prononcées  par  Jonathan,  fils  de  Saiil.  D'après  lui,  Jonathan,  en 
disant  :  rr  S'ils  me  parlent  ainsi,  etc.  (I  Sam.  xiv,  9),  mais  s'ils  me  parlent 
ainsi,  etc. 5?  {^ihid.  10),  a  voulu  éprouver  seulement  la  vaillance  ou  la 
lâcheté  des  Phihstins.  Il  ajoute  :  rrCar,  s'ils  avaient  dit:  Piestez  tranquilles 
jusqu'à  ce  que  nous  arrivions  auprès  de  vous  [ihicl.  9),  cela  aurait  été 
une  preuve  de  leur  vaillance;  mais  en  disant  :  Montez  près  de  nous  et 
nous  monterons  [ihid.  10),  ils  auraient  dévoilé  leur  lâcheté. 51  C'est  là 
une  maladresse  et  une  folie  de  la  part  de  celui  qui  émet  une  telle  opi- 
nion, puisqu'il  n'est  pas  permis  de  penser  que  Jonathan  ait  supposé  à 

^  En  effet,  Sa'adiâ  lui-raème  traduit,  dans  Thistoire  d'Éliézer,  r^pr»  (  Gen.  xxiv, 

12)  par  j3^ j  ;  W3D  {ihid.  ih)  par  \.^àÂ3^\t>->-:^  {ihid.  /i^)par  ^-^^^y  Peut-être 
s'est-il  expliqué  mieux  encore  dans  son  Commentaire  que  nous  ne  possédons  pas. 
Car  cette  conduite  d'Eliézer  et  de  Jonathan  a  été  traitée,  par  quelques  docteurs, 
de  pratique  répréhensible  défendue  par  Lév.  xix,  26.  Voy.  Traité  de  Hùlîn,  (fo  b ; 
Maumonide,  Hilkôt' Ahôdat  elîUm,  ch.  xi,  S  6  ;  et  la  Glose  de  Abraham  ben  David, 
et  surtout  1).  Kamliî,  dans  son  Commentaire  sur  1  Sam,  xiv,  q-i  0. 


INTUODUCTION.  ux 

Tavanl-garde  {ibid.  19)  des  Philistins  la  lâcheté  de  le  craindre,  lui,  ac- 
conipag^nd  de  son  e'cuyer.  Mais 


B.  Fragment  des  Rasaïl  ar-rifak. 

^*j  ^xi\  \<y^^  i  J.iw:>î  nm  Jb  mn  v^  i  ■^■^^^5  ^î  jiSjs.5^î 

j^=>'  Uf-jS^ i£j^^  U^  JUi  (•^4^  l«XiûjU5î^  u^jtkii  I*ki5  -llâ^î  ^ 

•^"1'"'  (j^u^  J*-*^*-  ''^^  ibr\']  "inm  c^*-*  ^j^j^^âm-Iî  ^^Î  Jû  ^as  wilii> 

nDiV  nb^bm  12  ibM<  nv  iSiV  J^a.j  «5^-  :i)I  <îuj^£.^  ^^s^  ^î  -5 
n'?^bm  Jb  Ajl^j.Àia5J  g  Xi  nrxi  ca^  ht'DkJI  «^x^û^  "id;  mn 

^jL-ùw*  [13;  mn]  idn  n'p^Sii  3rN  Jj..:^^  Jiï  <^.^  miDDiî ^j-a^^ 
Jy»U  HDî  p  -jS  ib"»  iDX^  ■•nN  nî<  1V2  ivi<  ^''^{n  injc  n^Di"»  Jj-JiJ 
^xvo  i  -)3;  mn  ^J\  ^^i  n'^m  -inm^-A^j-î^î  ^y  -m;  mn  ^^î 
mn  yî  je  ^liû^î^  nDî  p  Y'?  "^^^  '"'"'^"'''  J^  '^"'2;  n'?^  Jis  ^l^'  n'?^ 
^3\<]  mn  nDi2  b:^  nn;  "î-isn  nsiD  l^Xjl'^^  Jy  idj  ib^  ^*^  à>  -12; 
^î  ^^^j  (ji  jy^.  ^  (^«xJî  ^dî:;  nxi  u^iv  n^c  nnm  l-^jî^  [ii'^r  Jlij 
«Xi  *XaJ^Î  jÎ  ^l^j«5fc.î  Jb  J^  Uj5^  jtj  (j^  t<X43  "bm  ^*^  d 
"•D  Kim  cj^  "133  mn  Jo<.»-  U  jî  r.l««jî  (^  J..Aa.ÀJi  î*Xib  ^  ^a- 
Qjs:^*     cK*«.iI  ^1^  u  ô)-xj  ^î  j^»  u  ^^-«  {j^ ^^  ^■>^  i>^yij  nmn 

j^aJ«xJ|    îtXift  oix^^  AxMi  ^r«.*vûwuf  <XaJ^I  j,i  J.4>  U^^  c^j^^-» 


Lx  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALÎD. 

c:>^|  c>-â5  (ji  >i  JyiÀi  iXK-Jjb  ^^^-fcw^  ''<^>-  ^-i^i  ii  (jXji  ^^^J 
^  *^^Jî  S  «jLiXamÎ    b^XÂfi  c5«^^t  <^^J   »*>^  Q^J  »i  U    iCi^jc* 

j&  (^  *y^.Ajîî  dlAjj  (*^^^  wdJi  ^3-^  *N?/î>  (j^  y^^  Jljff  c^U  «Xi 
JJuAi  Ua->î^  ^  f*i  AaâxÎ  L^x.5^:>î  J-^^  ^-^^  i^^oJJi  dlAj;^  -^aJI 

^  IfrAxJ^  JosML  c:aJ|<' n"n:i;3il  ^^t  ô;^  UuS^{mij\^   diJi  <^jJsjb 

^  U  cil  Aj  ji  cs^xiî  (?)  j*XA]t  l*Xi>  Uis-^ài^î  4>o  ^1^  ^i^  xXxi 
cic  2rN  (j^  S^-wL  Jj.JiJî  iJv^  (jj^^  U^  j^  ^^"^^  «J^**^  ^^^-^t» 
jfc^  ^1;-J  ^  JJJvS'iuùjiil  ^j^  \lx^  ^\j.j  yù^  cylxAJÎ  cL^jÎ^  )lail 


INTRODUCTION.  ,.xi 

wu 

J^-j  ^33  "inx  lap"»!  dU«k-5^  i3iî:r>î  Jo^j  j.d>  ^^j^Ji  nnc'^  M* 
'•^dS  "îT':!^!    3pi^^'?  i^jDn  in  J_5^ji-j  Dpi?^'?  1:^1    -)3ipn  ^n^^  isp^i 

1DN1    nDi3  nr:3  n^n  idn^i  dlJiN.5^  iniV  mb^  inxi  di^::;dn  nn^ 

OkJ.x.>   îi>i  Uî^  A^là  ^^  J>-^J^  Jo«.jLÎÎ  <j  y^^^*   "133  mn  IDN* 
A\jejs??  ^î   vJ^aP  tj^  j«XJ>L  sf^  »L»I   dli;u5*  ^^  ow^Ài  IÎ^^SDJ^  -"^idCJ! 

i  ^J^iù^^  S^<y<^  ^  Cî  ^î  n")PdJÎ  i  Î^A_A_5"^jù  J^UJîj.A^_5 

yjjjv-ô  L^A-iî   x^htS^'J  ^    u  l^j  J^ij  i)^  -s^Xsft  iJi^^Jl  ^i)  Aj  UxiaS 

(^^  ^J^Ai  AÂAJo  -i::;DDii  pi>  n^Di^^  ^5j  ^iû  .-niD^Jî  (jUj  li>  Uî 
!*xi&  vilJ!ïJ*xjcA*-!  kji-M-o  1^  î  Jsjûj  kjii  i*x)î  i  :i}\  A^l-ci.^  cuvV^-^î 


Lxii  OPUSCULES  D'ABOUL-WALID. 

^y^  j<vi^  c^-^  ^  ^Ok««^  »:>lj^  (j^?.  ^  i^i>^^î  0.i     ^ii:>  -î^.xi*Xj 
Joyà  A.S  IDkS  rjDDH  HiNDI  f]'7N  nX  2^^1  ^i>>  J^a^j^^àJI  ^-^^  <^ 

b^^  btD  Jlï  /B-S  '•np'?  "lîûDD  f^ii?^  ^i^  J^  iâÀ>!ij.Axj  j^Aj  U  »>m 

''h:!  D''3"'3iDT  nî:?t  ">hy  Dn"»i^^D  «x^»-!^  4^*1^^  lâxMl?  v^US.  TnDî^ 

;^"'K  ^'•N  >i^J>  cKa^  ^x^i  c::U>ij  (jw«  ^j^5o  U  l^Ài  c:>îil^î  ^-ô.^^  pi»* 

l^Â^^j  ]M^:^  p-)î:7i.*   inS  mnci:;»  mnDt^D    nn^  -n^  mi^  "imni^  'pî? 

T\^h^  ^:h^^  \j^A^  D^VSn  □"•:nDn  anx  "ibi^-iT  '?^^C3  lîi^N  '^l'^n  ^bD 
"'^i  '•iD  niyS^  JUi  iCJ;Jb  :>l^  -^..s-  biNX*  nnx  "oSi  □"'bi^n  ^^*^  ""as 


INTRODUCTION.  lxiu 

nNnD3  '7x1::^"'^  n^nbii  "iDx^i     nDKm  inn::^m  n2:-iN  h^dîc  ^2?  '7Dm 
»^*j_5  mnsyn  nnb"'D'7  nn^D  ijbD  idx''t    ap:?'»  ip:;^  iDNn  nb^^n 

j,*xs  (ji  «x*j  -)Dx  n'^'^bm  4>*  u^  J^*-*  *^^^^^  *^^  Jl-jcJ  dh^k 

r:  « Js>  i^is?  j^Jî  Aià^jJi  ^  b^KÂii  yi  ^^^  Vî3p^l?  r^i:^  nnsib  md 
*3^  nriD  'ns  [i^tr/iJ]  bxit!;^  JoUa^  xjii  yop  b^n  2"in  :?*v:ri3  iten  ]^i< 

UAjj  iaJij  iJiii^Jb  i)i  A-^^jl^^î  <Ji  y^AAfc^wÂj  (^jv-Â^iî  *X£=»-i  ^  j^  Jb 
W^  (^  (j^^î^^r!  ^Ji^5"  «:>^^Jb  I^aJI  (j^a.mm.àj    J^b«x>3  (f  bl  *i 

c->iii  Ub  iUxXib  min  (^  r.^1  Uî  mn  niDns  bi?  ^^^-ï  i  J^^ib 
y2iib  :!'ûv     iD  nD^^  ddh  ibrjjLsiî  c^  ibv  v^î  ^V-  tf  jl^s^Uà 


Lxiv  OPUSCULES   D'ABOU'L-WALÎD. 

j.5U.^  nnnn  ni^'^mn  Jou???  ^i  «j-lôUil  i  ^^3  aj  u^     cK-*-^^ 

w 

It:;-!^-!  3dî:;^t  ^^L)m>  cj-*j^^\  ^j^Jî  *1  JyiÂi  «jiôUiî  (j^jJ^^  ^i 

îû")pî:;NT  TinDt:;  nny  ^d  ^mîî''pn  n::!;''Ki  \n2D::r  •':n  inx  nm  nnn 
«i  xinn  DipDn  2du;''1  îiî  (^^5^^  >i  J^ï  /o^  Jb  ii>l5  if:>i|^3i^  J^ 
inm  <^ju:  DnD  nx  inm  (j\^  i^|î!;"'n  dd^*"!  ^^Ujç  u^^  r^-^^^  *^^^ 

w 

A3Î  ^  ^2>  na::;"'^  ^d::;_5  d^d  »;5^  ^  ^L  anD  nx  nnm  é>  (^y^ 
^  (j^-ysî  ^^^  J  î^-^-0  ^^  Jb  ^U  l^j  \j\^  nnD  nx  "inni  ^j^^j^ 

iuUJLr».  4j^  -.^^Wl*   ^   UXa^  iCxMÎ    5*Xiû  ^^  Aj^jj.Aj  <^*XJ|  jlaiî    Ar>-^ 

«X5^  »i^^î  Aj|  m^'^iî  1ûjI.J  (j^  iuLAJi.iI  yî  If  nntirt  ii:;k  npî:;D 
Jb^  piDD^  m  Dn^n::;i  ins^n  ynxn  "•x^::;:  dt;  di  on^n^i  -iî:;^ 
i  î^-x-^-j-ij  n'\>'^]2  bDT  iDib  nDbn  n'^nm  omsi  'pî:;  c^mm  mm 

(3«.»A*..J    ^    SÎ    5^Ji>    X.Ai?_^-«    i«X.iû    {Jf*-*:^    r»^^:»    «^L^^^^il    (j-*   ^■'^■A^ 


INTKODUCTION.  iav 

(j^j  ^p'^'  ih^)  '?Di?  mm  piV  ^3n^  n3n  jLa^î  ^^  Laà-jI  <\.A.i  J^.A.i 
«jLx.A.Awî  (^-s^fi^î  U^  t:;p  nSn  z'vu  iinn  ^^  ii^^AAÀJI  «jUxaw^î 
^b  Mm  Jlï  (j^  »;lxXAwi  i^S-\  U^  nSn*  mn  orn  (j>|j.Ar?  ^^  UAjÎ^jÎ 

l^lJai^  îi>i  iiJijJiiL  a.a.A^  ^^^a>»^j  jj\  a-^vm-À-j  j^.A.j  (ji  ^Ji  (0«-4-Wî 
siXké  U  J»jJ*)vj  "iboND  x'?  Dl  ^D"!  (3.^A-M*J  yî  AaXê  tT^>^  ;j^  «XJij 
iL9j..*.iî  iiIaÀ>Sî  5*X^  iiJiAJi>  ^^  in:!;î<  nX  liy  D1N*  :?i^i  dlJ<x5^ 

yl?  Jlij  (jb  iix^l^aiî  Ujl^^  J^iw<xj|  l^AJiAJij»^  ^J^  iS  "inm  n^^N' 

JJ:^  ji  ^  ^AAj  iii^  UUaAjs-  <^JÎ  nirn^Jî^  nx^sJi^  nb^Dxiî  (^j^j^ 

^i&  n^nM  "'îjn  I^-àJ  (j\  ^y)^xl\  çj^  ^^  D^Di^M  mmi  i?DiiX'?  ynm 
Tinx  DD''  2^Li-iî  ^JL^^  pVn""!  4^.jc^  i  ^^j  yn^i  Ui^  v.ji_^a_ÂJl 
»VjLx-^  f^^.l\  irù'n  "jbD  n"?  Dom  ^^  irjÎJ^A.Awi)î  ^^^  ^j  j^-^ii 

Js.Aii.À.j  bis  0-^  Ulj  anD  nx  "inm  i  aa^û^x^  ^AÂio  Ltf  î*Xiû  ^j.* 


^  Le  mannscrit  a  laissé  ici  uno  place  vide.  Mais  il  paraît  rpie  les  six  mots 
depuis  Uo  n'étaient  (jiruno  iép«?lilion  des  mois  il  ^j.^:^l  l^a,  el  qu'il  ne 
manque  rien. 


Lxvi  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 

fuMTÉs  UKS  Compagnons.  — Premier  traité.  —  Deuxième  mol.  Observations  sur 
ce  qivAboirt-Walîd  a  exposé  dans  le  paragraphe  Hd7HÎh. 

Aboul-VValîd  dit  :  ffAbou  Zakariya  a  mis  ensemble,  avec  la  même  si- 
rfgnificalion,  hôrâh  (Job,  m,  3)  et  watlahar  {Gcn.  xxxviii,  3)  '.w  Puis, 
pour  bien  faire  ressortir  la  grandeur  de  ce  péché  et  la  gravité  de  ce  mé- 
fait, il  poursuit  :  ffje  ne  comprends  pas  comment  il  a  pu  permettre 
ffceia;  car,  comme  on  sait,  watlahar,  qui  précède  wattêléd,  signilie  elle 
redevint  enceinte;  si  donc  hôrâh  avait  le  même  sens,  comment  aurait-on 
fcpu  savoir,  au  point  de  Tannoncer,  quel  sexe  avait  l'enfant  qui  était  en- 
rrcore  dans  le  sein  de  la  femme  enceinte?  On  voit  que,  dans  le  verset  de 
vJob,  le  verbe  âmar  ne  se  rapporte  pas  à  Job,  mais  à  celui  qui  donnait 
cfla  nouvelle,  comme  s'il  y  avait  âmar  hammehassèr ;  seulement  le  sujet 
ffa  été  omis,  ce  qui  est  possible,  parce  que  tout  verbe  suppose  un  agent, 
r  qu'il  soit  exprimé  ou  non -.5:  Après  avoir  fait  grand  étalage  de  ce  qui  se 
trouve  dans  la  Massôrah  et  de  ce  qui  ne  s'y  trouve  pas,  Abou'i-Walîd 
reprend  :  rJob  exprime  la  même  pensée  que  Jérémie,  xx,  i5,  et  j'ajoute 
ffquo  hôrâh  a  un  sens  différent  de  waitahar,  et  que  le  premier  a  le  sens 
ffde  yoidlad.  Job  dit  :  rUn  homme  t'a  été  enfanté,  ^^  comme  Jérémie  :  ffll 
ff t'est  né  un  enfant  mâle."  Ce  sens  de  hôrâh  est  confirmé  par  le  mot 
nhôray  (Gen.  xlix,  'j6),  qui  signifie  :  ceux  qui  m'ont  enfanté.  Enfin, 
ffon  trouve  watlahar  (1  Chr.  iv,  17),  qui  ne  peut  avoir  d'autre  sens  que 
ff  celui  de  wrt/;e/eV/.  Abou  Zakariya  s'est  donc  trompé '.■n  —  Les  frères  " 
dAbou'l-Walîd  disent  que,  dans  ce  paragraphe ,  l'erreur  d'Abou  Zakariya 
qui  met  hôrâh  à  côté  de  hârâtâh  {Gen.  xvi ,  5)  a  été  jugée  avec  matu- 
rité par  Abou 'l-Walîd ,  lorsqu'il  fait  observer  qu'il  aurait  été  impossible 
de  connaître  la  nature  de  la  grossesse,  si  hôrâh  avait  le  même  sens  que 
hârâtâh. 

Nous  allons  à  notre  tour  démontrer  qu'Abou  'l-Walid  ignore  l'usage 

'   Voy.  ci-dessous,  p.  128,  I.  1. 

-  Ihid.  1.  2-1 1 . 

'  /èù/.,  p.  129,  I.  5-1 1. 

'*  Ibn  Djanûh  désigne  souvent,  par  ce  nom,  ses  amis  et  ses  disciples.  —  Nous 
ne  pouvons  pas  savoir  si  cette  opinion  a  été  exprimée  verbalement  ou  s'il  existait  un 
traité  dans  lequel  les  adhérents  d'Abou 'l-Walid  venaient  au  secours  de  leur  maître. 


INTUODUCTIOiN. 


IXVII 


(le  la  langue  et  que  l'argument  auquel  il  se  crani|)onno  est  hien  rail)lo;  il 
devrait  bien  distinguer  le  sens  propre  des  mots  do  leur  sens  (iguré,  ne  [►as 
confondre  le  sens  apparent  des  locutions  avec  leur  sens  caché,  et  recon- 
naître remploi  quune  langue  peut  faire  des  élo'ments  dont  elle  dispose. 
Nous  nous  bornerons  à  tirer  de  ce  paragraphe  la  démonstration  f[ui  doit 
rendre  plus  évidente  son  ignorance  et  sa  mauvaise  méthode  d'inler[)réla- 
tion.  Nous  lui  dirons  donc  :  Si  tu  objectes  qu'on  n'a  pas  pu  reconnaître  le 
sexe  de  l'enfant  pendant  qu'il  était  encore  dans  le  sein  de  cette  femme, 
pour  nous,  le  verset  n'est  pas  pris  au  propre  et  à  la  lettre,  mais  présente 
une  expression  métaphorique  et  figurée ,  destinée  à  frayer  le  chemin  au 
but  que  s'est  proposé  Job,  savoir  de  déplorer  son  sort  sans  avoir  l'inten- 
tion de  maudire  et  d'exécrer  le  jour  de  sa  naissance  comme  l'exigerait  le 
sens  apparent  des  mots.  Autrement  oppose-toi  également  aux  mots  : 
ff  Périsse  le  jour  «,  en  disant  :  comment  Job  a-t-il  pu  parler  ainsi?  le  jour 
ne  peut  pas  périr,  atteint  par  la  malédiction  de  Job,  ni  la  nuit  disparaître 
sous  le  coup  de  ses  imprécations.  Tu  pourras  encore  serrer  de  plus  près 
le  sens  des  mots  :  rcPérisse  le  jour^i,  et  dire  :  S'il  s'agissait  du  jour  même  de 
la  naissance  et  de  la  nuit  même  où  elle  fut  annoncée,  si  Job  formait  un 
vœu  contre  un  temps  écoulé,  contre  une  époque  déjà  passée,  ce  serait 
absurde.  Ou  bien,  Job  veut  parler  de  l'anniversaire  annuel  de  ce  jour  et 
de  cette  nuit,  ce  que  semble  confirmer  le  verset  :  rrQu'aucun  cri  d'allé- 
gresse ne  retentisse  en  ce  jour  p  mais  comment  cet  anniversaire  a-t-il 
mérité  sa  malédiction,  et  l'a-t-elle  atteint  ou  non?  Job  dit  aussi  :  crQue 
cette  nuit  ne  s'unisse  pas  aux  jours  de  l'année,  qu'elle  n'entre  pas  dans  la 
supputation  des  mois.  "  Ce  jour  a-t-il  fui  de  manière  h  disparaître  du 
calendrier,  ou  non,  et,  dans  le  premier  cas,  comment  a-t-il  disparu? 
Ensuite,  comment  Job  s'est-il  permis  de  maudire  le  jour  et  la  nuit  qui 
n'avaient  rien  fait?  Comment  a-t-il  motivé  sa  malédiction  par  les  mots  : 
rc Parce  qu'ils  n'ont  point  fermé  les  portes  du  ventre  qui  me  portait", 
puisque  ni  le  jour  ni  la  nuit  n'avaient  ce  pouvoir?  Enfin,  comment  Job 
savait-il  que  la  nouvelle  avait  été  donnée  pendant  la  nuit?  peut-être  était-ce 
pendant  la  journée.  La  question  contraire  peut  se  faire  au  sujet  du  jour 
pour  la  naissance.  Tels  sont  l'embarras  excessif  et  l'aberration  inquiétante 
qui  proviennent  naturellement  de  l'opinion  que  de  tels  morceaux  aient 
été  dits  dans  le  sens  propre;  et  si  ce  bavard  (?)  nous  a  conduit  h  un  ré- 
sultat aussi  fâcheux,  nous  dirons  que  de  même  que  le  discours  de  Job, 
dans  sa  totalité,  peut  être  pris  au  figuré  et  hors  de  son  sens  littéral,  sans 
qu'on  tienne  compte  de  la  réalité,  de  même  on  ne  s'est  pas  préoccupé  de 


i:. 


.AV. il  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 

savoii'  ce  que  la  femme  enceinte  porlaiL  dans  son  sein.  Ce  que  nous  venons 
(le  (lii'e  su.'  Job  s'applique  à  Jéi'(nnie,  puisqu'il  est  reconnu  que  les  pro- 
phètes maudissent  ce  qui  n'a  jamais  mérite'  la  male'diction.  Ceci  est  clair. 

N'insistons  pas  sur  ce  point,  à  cause  de  son  e'vidence,  et  revenons  à 
l'opinion  d'Abou  '1-Walid  que  le  verbe  chnar  ne  se  rapporte  pas  à  Job, 
mais  à  celui  qui  annonce  la  nouvelle,  puisque  c'est  armé  d'une  telle  ar- 
gumentation qu'il  se  demande  comment  on  a  pu  connaître  le  sexe  de 
l'enfant  dans  le  sein  de  sa  mère.  Nous  lui  ferons  l'obsei'vation  suivante  : 
Si  Job  s'était  sei'vi  du  verbe  bisser  rril  a  annoncée,  on  aui'ait  pu  suppléer 
hammcbnssêr ;  car  p.'esque  toujours,  loi^squ'on  supprime  le  nom  d'agent , 
on  l'indique  en  maintenant  le  verbe  de  la  même  racine.  On  supplée  ainsi 
liaschscJiobcr  di\ns  Jérêmic ,  \ix,  1 1,  pai^ce  que  yischbôr  indique  cet  agent; 
hdhhobcv,  dans  Dent.  \x\îv,  6,  pai'ce  qu'il  y  a  le  verbe  ivnyijikbôr;  ham- 
viaugûl,  dans  Gcn.  x..vi.i,  9,  pai'ce  qu'on  y  lit  waijyaggèd;  hammag- 
gîdim ,  dans  ]  Sam.  wii,  In,  et  II  Sam.  ii,  6,  sous  l'inlluence de'<v«î/?/«^'- 
gidou ;  yôlaillo  dans  l  Piois ,  .,  fi,  à  cause  de  ydieduh;  de  luême  l'agent 
est  suppléé  deiTÎère  wayyô''mér  (1  Sam.  xix,  9.9.)  et  iveWmar  [ibid.  xxiv, 
1 1)  \  11  l'aurait  été  peiMiiis  de  procéder  de  la  même  manière  pour  âmnr 
{Job,  ...,3),  et  do  suppléer  un  agent  indiqué  par  le  verbe;  mais  quant 
à  inle.'caler  ff  celui  qui  annonce  la  nouvelle^ ,  tu  n'y  as  pas  plus  de  droit 
qu'un  autre  n'aurait  à  y  suppléer  à  volonté  l'enchanteur  ou  le  sorcier,  ou 
les  prophètes. 

Il  est  à  remarquer  que  l'ellipse  de  l'agent  ou  d'une  autre  partie  du 
discours  est  fréquente  dans  l'Ecriture;  seulement,  presque  jamais  nous  ne 
la  rencontrons  qu'autant  qu'il  y  a  dans  la  proposition  une  indication  du 
mot  omis.  Puis  nous  ne  nous  décidons  pour  l'ellipse  que  contraints 
par  la  nécessité,  c'est-à-dire  lorsque  nous  ne  trouvons  d'autre  moyen 
d'interprétation  que  l'ellipse.  Ainsi,  pour  watlehal  Dâwid  (II  Saiit.  xin, 
39),  nous  suppléons  ncféschj,  parce  que  nous  y  som.nes  forcés  et  que  le 
genre  féminin  du  verbe  indique  ce  mot".  Mais  nous  nous  décidons  pour 
toute  exégèse  que  nous  découvrons  et  qui  nous  dispense  d'avoir  recours  à 

^  C'est  ce  que  Raschi  appelle  un  n5p  f^^pr:  [Gcn.,  1,1;  xlvih,  1  et  9 ,  et 
passim). 

~  Ainsi  déjà  Jonathan.  —  Ibn  Djanàh  mentionne  également  cette  eUipse  dans 
le  chapitre  xxv  du  Bihmâh  (p.  i5o,  I.  22)  qui  est  consacré  entièrement  à  Tel- 
lipse,  et  présente  une  riche  coHeclion  de  mots  et  de  lettres  retranchées  qu'une 
bonne  exégèse  ordonne  de  rétablir.  La  version  hébraïque  a  même  passé  quelques 
exemples  qu'on  retrouve  clans  l'original  arabe.  Ainsi,  p.  1.^2,  1.  11,  il  manque, 


INTUODlJCTlOiN'.  ,.x,x 

une  ellipso;  cnr  I  ellipse  est  mie  impeiieclioii  (ju'ou  ne  doit  iidinellre  <jiie 
((uaiid  ou  y  est  poussé  pai' la  uécossilé.  Du  resie,  la  couipaiaisou  élablie 
par  Abou  1-VValkl  entre  le  discours  de  Job  et  celui  de  Jéréniie,  où  celui-là 
ne  maudirait  pas  celui  qui  annonce  la  nouvelle,  mais  le  moment  auquel 
la  nouvelle  a  ëié  donnée,  tandis  que  celui-ci  maudirait  la  personne  elle- 
même  qui  ap[)orle  la  nouvelle,  n'existe  que  pour  le  l'ait  de  la  malédic- 
tion, ce  qui  enlève  toute  force  à  rar(*umenlation  tii'ée  de  cette  analo^jie. 

Pour  nous,  qui  savons  que  l'ellipse  est  une  inq)erfection ,  nous  n'avons 
pas  dit  que  dans  le  verset  de  Job  il  y  eût  l'agent  retranclié;  cai*  l'ien 
n'enq3êche  que  le  verbe  âmar  se  rapporte  à  Job,  et  soit  une  répétition  du 
mot  wayyo'mar  qu'on  lit  dans  le  verset  pn'cédent.  Aucune  nécessité  ne 
nous  oblige  donc  à  admettre  une  ellipse. 

Une  telle  répétition  ne  peut  rebuter  personne,  car  la  lépétilion  d(!s 
mots,  soit  dans  le  môme  sens  ou  avec  des  sens  diflerents,  est  un  usage 
répandu,  connu ,  qu'on  admet  généralement.  La  répétition  [)eut  être  utile , 
elle  peut  être  un  moyen  oratoire,  ou  bien  elle  peut  avoir  pour  but  d'aug- 
menter la  clarté,  i"  Elle  est  utile  quand  on  répète  la  proposition  générales 
au  moment  de  l'expliquer.  Exemples  :  le  passage  Juges,  xvn,  3  et  /i,  oii, 
au  moment  de  raconter  les  événements  en  détail,  on  répète  les  mots:  ffll 
rendit  l'argent  à  sa  merci;  et  de  même  ihid.  xx,  35,  où  l'auteur  reprend 

après  pj?c,  le  passa[je  suivant  :  p  r:!:^  [)n  ^JcVaXil  ^3  )f)  )3  0):o  )b  \>fy  T'VT)''  f"?  pi) 
(lisez  )b)  cv.1  ijl^  U  ^1  on^I^IÎ  J.£.  v-^^J^j    '2ct:  JUû  pn  i^csà,  n  m 

L/JO     (Jyi-wa     rjJJD      (Jû^      (jl     «^A:2>.lAa     «^i:^a     )b      ^£.      )0CO      ^-^iJ  I     Y-^-^     \y.iO^ 

4^3  tS^».  c^9^   *-oL^[^  y]p[)j\  As   J^  Vl^rajf  {^  Ô.J1  ^H^A-^-f   ^   (JyJ   U 

^c  ^ac.  yin  cJiv-^5^  î'jD'  f'':îr3  "^ht  wj  1  c)J"5riJf  jLs  cij  j^  xsc-  pljYf  jj.£. 

j.i^l  <j,v.A^  ':>î»3  pn  L-iJl  (l^^  (jD.  Pour  Juges,  xi,  3^,  on  peut  voir  la  Mas- 
sore  sur  Lév.  vni,  8,  où  Ton  a  réuni  six  passages  dans  lesquels  idct:  doit  être 
interprété  par  ?2ct:.  L'exégèse  adoptée  pour  Ez.  xliv,  -2-2,  se  Irouvi;  Talmud 
Kiddouschin,  78^,  et  a  pour  but  d'accorder  la  législation  d'Ezécliiel  avec  celle 
du  Lévilique.  L'autre  sens  de  Eccl.  u ,  a5 ,  se  lit  dans  le  Kitdb  cdoimûl,  col.  h-2i\ , 
I,  15-27,  ^"i'  ^^^*  reste,  ci-dessons,  p.  xciii-xciv. 


L\\ 


OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 


les  faits  en  arrivant  aux  détails.  2"  La  répétition  oratoire  se  fait  tantôt  par 
des  mots  différents  ayant  le  même  sens ,  comme  Deut.  xxxn ,  9  ;  Job,  xxvn , 
3  ;  Psaumes,  cxlvii  ,12,  passages  où  l'on  répète  élégamment  ia  même 
pensée  en  variant  les  mots;  tantôt,  ce  qui  est  non  moins  élégant, 
par  les  mêmes  mots,  comme  Juges,  v,  aS;  Psaumes,  xlvii,  7;  Isaïe , 
XXVI,  i5;  Gen.  xlix,  22.  La  répétition  du  même  mot  est  quelquefois 
une  nécessité  de  la  langue,  comme  Nombres,  iv,  19;  Gen.  xxxii,  17; 
Zacharie,  xii,  12;  Nomb.  xxvui,  21;  ou  bien  un  moyen  de  renforcer 
le  sens,  comme  le  redoublement  du  mot  tôb,  dans  Juges,  xi,  25,  comme 
aussi  le  mol  "àyânm,  écrit  deux  fois,  ibid.  x,  6 ,  mais  en  deux  sens  dif- 
férents. Un  cas  semblable  est  celui  de  JuVâdôm  luVâdôm  [Gen.  xxv,  3o), 
deux  mots  dont  le  second  est  le  qualificatif  du  premier;  ou  ivehanna'^ar 
nâ'^nr  (I  Sam.  i,  26),  où  la  qualification  est  faite  par  un  procédé  diffé- 
rent. Nous  citons  ces  cas  à  l'exclusion  des  autres  cas,  pour  ne  point 
sortir  de  notre  sujet.  3°  Quant  à  la  répétition  d'une  expression  dans  un 
but  de  clarté,  nous  entendons  par  là  qu'on  répète  d'une  phrase  éloignée 
ce  qui  peut  en  rendre  le  sens  plus  clair.  On  trouve  des  exemples  I  Bois, 
vni,  li;  l  Sam.  xvii,  i3  et  iZi;  dans  ces  derniers  versets,  les  mots: 
rrils  suivirent  Saiil«  se  lisent  jusqu'à  trois  fois.  Cette  répétition  dans  un 
but  de  clarté  se  rencontre  surtout  pour  âmar  (voyez  II  Sa?n.  xiv,  à; 
Gen.  xLvi,  2;  Exode,  i,  i5  et  16;  Lévit.  xxi,  1).  Nous  affirmons  donc 
qu'il  en  est  de  même  pour  âmar  (Job,  m ,  3) ,  après  le  mot  wayyô'mar  du 
verset  précédent. 

Abou'l-Walîd  dit  encore  dans  ce  paragraphe  :  frll  ne  peut  venir  dans 
ff l'idée  de  personne  qu'il  faille  lire  wayyihberou  au  lieu  de  wayyikbôr^.n 
C'est  là  une  idée  qui  n'est  jamais  entrée  dans  notre  esprit  et  qui  n'aurait 
jamais  dû  entrer  dans  le  sien;  car  le  texte  porte  bikebourâto,  qui  manque 
dans  toutes  les  copies  du  Moustalhik  parvenues  avec  la  garantie  de  la 
signature  de  l'auteur  ^  Or  il  n'y  a  pas  plus  de  raison  d'attaquer  Abou  '1- 
Walîdpour  le  lapsus,  qu'il  a  commis  à  cette  occasion  dans  le  Moustalhik, 
qu'il  n'y  en  a  de  suivre  son  exemple  dans  la  manière  dont  il  s'en  prend 
à  Abou  Zakariyâ  pour  un  cas  semblable,  afin  d'étabhr  que  nôscha^ 
[Is.  XLV,  17)  avait  patah,  et  nôschâ'^  {Psaumes,  xxxm,  16)  avait 
hâmès^.  Cependant,    dans   une   copie  autographe   d'Abou  Zakariyâ, 

'  Voy.  p.  128,  1.  12. 

'^  Le  mot  se  trouve  dans  le  manuscrit  arabe,  ajouté  probablement  par  une  main 
postérieure  ;  il  manquait  dans  la  copie  sur  laquelle  a  été  faite  la  version  hébraïque. 
^  Voy.  ci-dessous,  p.  56,  note  1» 


I^TKODliCTlON.  lAxi 

que  nous  avons  enlro  les  niuius,  on  lit  :  noschd'^  (/^v.  wxiii,  i  (J  )  ji 
knincs ,  parce  (|uc  c'est  le  [)arLici[)e  du  ni/ai;  mais  nôscha"  (y,v.  \lv,  17) 
a  palah,  parce  que  c'est  le  parfait  du  nifal. 

L'opinion  d'Abou 'l-VValîd  que  hôrâh  a  le  sens  de  youllad,  de  mejne 
que  waltahar  (l  Chron.  iv,  17),  présente  une  e'irang^e  interprétation. 
Car  nous  lui  demanderons  d'abord  s'il  aflirme  que  la  mère  de  Miryâni , 
Schammaï  et  Yischbali,  avait  e'té  grosse  de  ses  enfants,  comme  il  afîirme 
qu'elle  les  a  mis  au  monde,  et  s'il  re'pond  oui,  nous  lui  dirons  :  Pour- 
quoi permets-tu  plutôt  qu'on  rapporte  la  g-éne'alogie  à  la  mère  après 
l'enfantement  qu'après  la  grossesse?  S'il  répond  :  parce  que  je  n'ai  pas 
trouvé  d'exemple  où  ce  rapport  entre  les  mères  et  les  fils  soit  exprimé 
autrement  que  par  l'enfantement,  nous  lui  citerons  Osée,  h,  7,  où  hôm- 
lâm  ff celle  qui  en  était  enceinte w  établit  bien  cette  relation  à  la  suite  de 
la  grossesse,  et  Genèse,  xlix,  96,  où  horaï  désigne  père  et  mère.  Kn 
effet,  la  mère  est  la  hôrâh  fd'enceintei  au  propre,  tandis  que  pour  hi 
père  ce  mot  n'est  employé  qu'au  figuré,  comme  yolêd  {Prou.  \xni,  g/i)  et 
tjelâdékâ  [ibid.  92).  Ce  qui  confirme  encore  davantage  l'usage  d'établir  la 
généalogie  du  fils  d'après  la  mère,  c'est  l'emploi  de  ieholélehcm ,  Ls.  li,  9 , 
et  le  sens  de  ce  mot  ne  peut  être  mis  en  doute ,  si  l'on  compare  Ijôlê/ 
{Job,  xxxix,  1).  Il  n'y  a  donc  rien  qui  empêche  de  fixer  la  généalogie 
d'après  la  mère  à  la  suite  de  la  grossesse. 

Cependant,  si  Abou'l-Walîd  nie  encore  et  veut  faire  le  fin  pour  dis- 
cuter que  hârdh  dans  Osée,  n,  7,  et  dans  les  autres  exemples  que  nous 
avons  cités,  puisse  avoir  un  autre  sens  que  celui  de  yâlad,  nous  allons  le 
pourchasser  dans  ces  prétentions  et  tourner  la  discussion  d'un  autre  côté. 
iNous  lui  dirons  :  Le  sens  des  verbes  schdkah  erse  coucher w  et  yâschan 
ffs'endormim  qui  se  suivent  (1  Rois,  xix,  5;  Psaumes,  m,  6;  Job,  m, 
1 3  ;  I  Sam.  xxvi ,  7  ) ,  n'est-il  pas  aussi  connu  que  celui  de  hârdh  et 
yâlad,  qui  signifient  concevoir  et  enfanter?  S'il  répond  oui,  nous  repren- 
drons :  Eh  bien,  wayyischkab  [Gen.  xxvni,  1 1)  doit  impliquer  également 
le  sens  de  ivayyîschan,  puisqu'il  est  dit  après:  rret  il  eut  un  songe;"  or 
l'on  ne  rêve  qu'après  s'être  endormi.  Donc,  de  même  que  le  prenner 
des  deux  verbes  a  suffi  pour  exprimer  les  deux  sens,  il  doit  on  être  d<^ 
même  pour  waltahar  à  l'égard  de  watlêléd.  S'il  nous  réplique  qu{î.  dans 
ie  passage  de  la  Genèse,  le  rêve  qui  est  raconté  était  une  indication  suf- 
fisante que  le  coucher  avait  été  suivi  du  sommeil,  nous  ferons  observer 
à  notre  tour  que,  dans  le  verset  des  Chroniques,  les  noms  des  enfants, 
Miryàm,  Schanminï  ol  Yischhah.  monlren!  fout  aussi  bien  que  la  ?;ros- 


Lxxii  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 

sesse  a  été  suivie  de  l'enfantement,  car  il  n'y  a  pas  de  différence  entre 
les  deux  problèmes. 

Nous  irons  encore  plus  loin  pour  décider  Abou'l-Walîd  à  reconnaître 
la  justesse  de  ce  que  nous  venons  de  dire,  et  nous  chercherons  à  dé- 
montrer combien  son  opinion  est  défectueuse  et  sa  déduction  fautive. 
Supposons  qu'en  effet  les  Hébreux  n'établissent  pas  la  généalogie  d'après 
la  grossesse,  qu'est-ce  qui  empêche  que  hârâtâh  [Gen.  xvi,  k)  ne  soit 
pris  au  propre,  et  que  wattahar  (1  Chron.  iv,  17)  ne  soit  pris  au  figuré? 
Si  Abou  '1-Walîd  nous  demande  un  exemple  qui  ferait  voir  clairement 
cette  espèce  d'expression  (igurée  que  Ton  adopte  pour  hârâh,  nous 
lui  présenterons  le  mot  schâlâh  qui,  au  propre,  comme  tout  le  monde  le 
sait,  signifie  boire  toute  chose  liquide ,  qui  coule,  comme  l'indique  Lévit. 
XI,  3^,  exactement  comme  yâlacl  veut  dire  au  propre  enfanter.  Or  nous 
savons  que  le  sang  l'ait  proprement  partie  des  objets  potables,  comme  le 
démontrent  les  versets  Ezéch.  xxxix,  17,  18,  19;  puis  la  parole  de  nos 
anciens  :  Le  mot  mayyim  n'indiquerait  que  l'eau ,  mais  d'où  conclure  que 
la  loi  s'apphque  également  au  vin,  à  la  rosée,  à  l'huile,  au  sang,  au  miel 
des  abeilles,  au  lait?  C'est  pourquoi  le  texte  ajoute  :  et  toute  boisson  \  Les 
docteurs  donnent  encoi'e  sur  d'autres  matières  qui  peuvent  être  bues  des 
développements  qu'il  ne  convient  pas  de  citer  ici ,  où  nous  voulons  seule- 
ment faire  voir  que  le  mot  clàm  ffsang«  est  au  propre  considéré  comme 
une  chose  potable.  Cependant  on  applique  au  sang  le  verbe  âkal  rr  manger  « 
Lévit.  VII,  26.  Ailleurs,  Beut.  xiv,  '28,  ce  verbe  est  aussi  employé  au 
ligure.  Pourquoi  alors  ne  pas  supposer  que  wattahar,  dans  le  passage 
des  Chroniques,  est  pris  dans  un  sens  figuré,  ce  qui  ferait  tomber  toute 
la  critique  qu'Abou'I-Walîd  a  dirigée  contre  Abou  Zakariyâ  dans  ce 
paragraphe?  Le  mot  hârâh,  dans  son  sens  réel,  est  aussi  appliqué  mé- 
taphoriquement à  l'injustice  [Ps.  vu,  i5);  une  métaphore  éloquente, 
avec  le  verbe  hârâh,  se  lit  encore  haïe,  xxxni,  11;  enfin,  un  emploi 
fort  beau  du  sens  figuré  de  cette  racine  a  été  fait  par  nos  anciens, 
lorsqu'ils  disent  :  Aujourd'hui  le  monde  a  été  conçu  ^,  et  le  verset  Jé- 
rémie,  xx,  17,  n'est  pas  moins  admirable.  Mais,  par  Dieu,  si  Abou'l- 
Walîd  avait  pris  pour  tâche  d'ajouter  à  l'œuvre  d'Abou  Zakariyâ  le 
sens  figuré  de  chaque  mot,  toutes  les  fois  que  celui-ci  l'avait  omis  ^, 
il  aurait  également  dû  ajouter  le  verbe  âkal,    appliqué  au  sang  !  li 

'  Sifrâ  sur  Schemînî,  viii,  1;  cf.  Misclmâh  Mahschîrîn,  vi,  l\. 

-  Rituel  de  la  fête  de  Rôsch  Haschschânâh. 

'  Nous  avons  traduit  comme  s'il  y  avail  ^[.hJ^  [^[^;Ls^J|. 


INTRODUCTION.  imii 

aurait  dû  en  faire  autant  pour  yâdif,  qui  au  propre  signifie  savoir,  et 
qui  au  figuré  est  employd  (  Gen.  iv,  26)  dans  le  sens  d'avoir  commerce  avec 
une  femme  ;  et  aussi  de  même  pour  le  verbe  hô^  { Gen.  xxxviii  ,18)  qui , 
au  propre,  signifie  entrer,  et  qui  au  figuré  est  appliqué  aux  relations 
avec  une  femme.  Si  Abou  '1-Walîd  nous  répond  que  pour  lui  watlahar  dans 
le  livre  des  Chroniques,  comparé  à  wattahar  watlcléd,  représente  un  sens 
propre  nouveau ,  nous  lui  dirons  d'établir  la  différence  qui  existe  entre  ces 
deux  sens  de  hârâh  et  les  deux  sens  de  âkal,  de  hô'  et  de  yâdé  que  nous 
avons  cités.  Une  fois  en  train  de  censurer  Abou  Zakariyâ  sous  ce  rapport, 
que  ne  Ta-t-il  pas  censuré  sur  tous  les  faits  semblables  pour  faire  ses  addi- 
tions? Ainsi,  dans  le  paragraphe  hâsâh,  Abou  Zakariyâ  mentionne  mahà- 
sîtâh  [Lévit.  VI,  i3)  et  liàsî  [Eœode^  xxvi,  12)  à  côté  de  wayyahas  (Gen. 
xxxiii,  1)  et  wattâhâs  [Dan.  xi,  A),  et  cependant,  dans  les  premiers 
exemples,  le  sens  est  la  moitié,  et  dans  les  autres  hâsâh  a,  comme  hillêk, 
le  sens  de  distribuer.  Abou  Zakariyâ  a  encore  placé  yâsôb  (I  Rois,  vu, 
28),  qui  signifie  tourner,  à  côté  de  wehêsêb  [Ezra,  vi,  22),  qui  signifie 
changer,  renverser,  mais  non  faire  tourner  dans  un  cercle.  C'est  ainsi 
qu'Abou  Zakariyâ  s'est  comporté  à  l'égard  de  bien  des  cas  oii  il  a  suivi 
la  même  voie  que  ^our  wattahar.  Pour  nous,  nous  déclarons  excellente 
la  voie  suivie  par  Abou  Zakariyâ;  nous  plaçons  les  \ersets  qui  se  sont 
présentés  à  son  esprit  ici  et  ailleurs  à  leur  endroit,  qu'ils  soient  au  figuré 
ou  au  propre,  et  nous  n'aimons  pas  être  traités  avec  perfidie. 


IL 

Abou '1-Walîd  approchait  déjà  de  la  vieillesse  \  lorsqu'il  put 
enfin  mettre  la  main  au  grand  ouvrage  que,  depuis  longtemps, 
il  avait  projeté^.  C'est  son  Kitâb  at-Tanhîh  ou  t^ Livre  de  la 
Recherche  minutieuse  ^ 55 ,  divisé  en  deux  parties,  dont  la  pre- 


'  Préface  du  Rikmâh,  dans  l'édition  hébraïque,  p.  xi,  1.  27.  Cf.  le  texte  arabe, 
Journ.  asiat.,  i85o,  II,  p.  878,  1.  ult.,  et  la  traduction  française  de  M.  Munk, 
ibid.,  p.  /u5. 

^  Plus  loin,  p.  358,  871  et  876.  Peut-être  fait-il  déjà  allusion  à  son  projet 
de  faire  un  lexique  complet,  p.  18,  1.  10. 

^  Ibn  Djanâli  explique  ainsi  lui-même  ce  litre  (Journ.  asiat.,  ibid.,  p.  079, 
1.  17),  en  le  donnant  comme  Téquivalent  du  mol  p)7p7. 


Lxxiv  OPUSCULES  D  ABOU'L-WALID. 

mière,  le  Kitâb  al-Louma,  ou  ce  Livre  des  parterres  fleuris  ^)5, 
est  un  traité  de  grammaire  hébraïque,  et  la  seconde,  le 
Kitâb  al-Ousoûl,  ou  «Livre  des  racines w,  est  un  dictionnaire 
complet  du  langage  biblique.  Il  laissait,  dans  ce  travail,  bien 
loin  derrière  lui  tous  les  ouvrages  qui  avaient  paru  anté- 
rieurement sur  la  même  matière.  Sans  parler  de  la  supé- 
riorité de  son  dictionnaire  sur  les  lexiques  de  Menahêm,  de 
David  ben  Abraham  ^  et  d'autres  auteurs  dont  des  fragments 
nous  ont  été  conservés,  la  grammaire  n'avait  jamais  été  étu- 
diée d'une  manière  aussi  large  et  indépendamment  du  dic- 
tionnaire •^.  Chez  Hayyoudj  lui-même,  la  grammaire  sert 
seulement  d'introduction  aux  Traités  des  verbes  aux  lettres 
faibles  et  des  verbes  aux  racines  géminées;  Ibn  Djanâh  lui 
consacre  le  premier  toute  la  place  que  mérite  cette  science. 
L'analyse  que  nous  avons  donnée  du  Kitâb  at-taschwîr  a 
démontré  que  déjà,  dans  le  dernier  de  ses  opuscules,  certes 
le  plus  important  et  le  plus  considérable,  notre  auteur  avait 
discuté  les  questions  de  grammaire  les  plus  compliquées  qu'on 
soulevait  à  son  époque^.  En  recueillant  divers  fragments  de 
ses  adversaires  auxquels  il  répondait,  nous  avons  pu  recon- 
naître et  apprécier  sa  supériorité,  non-seulement  sur  ses  con- 
temporains, mais  aussi  sur  un  grand  nombre  des  grammairiens 
qui  lui  ont  succédé.  C'est  que  toutes  les  facultés  de  sa  rare 
intelligence,  tous  les  efforts  de  son  esprit  fin  et  analytique 
sont  concentrés  à  cette  heure  sur  la  connaissance  exacte  et  rai- 
sonnée  des  textes  sacrés,  afin  de  les  expliquer  conformément 

'   Loc.   cit.   p.    38 1    :    (jjS^J   f-^l^-*  L^5  (j')^^  O"*  ^^^-^  ^^j-i^  U^>^-» 

-  Pinsker,  Likhoutê  Kadmôniyôt,  p.  117  et  suiv.  ;  A.  Neubaucr,  Joiirn.  asiat. 
1861,  II,  p.  /i65  et  siiiv.  ;  tirage  à  part,  p.  25  et  suiv, 

•^  li  en  est  ainsi  encore  chez  Salomon  Parhôn,  l'abiéviateur  d'ibn  Djanâli. 
*  L'auleur  liii-mènjc  le  dit  dans  la  prél'ace  du  RH/indh  ,  xiii,  I.  j8-'j3. 


INTRODUCTION.  iaxv 

aux  règles  d'une  exégèse  rigoureuse  et  rationnelle  ^  Ibii  Dja- 
nâh  est  arrivé  maintenant  à  cette  maturité  où,  détaché  des 
afFaires  de  ce  monde  et  indifférent  aux  misères  dont  il  s'était 
tant  plaint  autrefois,  il  n'a  d'autre  souci  que  celui  de  ses 
chères  études  et  ne  conçoit  d'autre  crainte  que  celle  de  voir 
ses  méditations  trouhlées  de  nouveau  par  des  attaques  impor- 
tunes et  de  haineuses  insinuations^. 

La  philosophie  et  la  médecine  étaient,  dans  l'Espagne 
arabe,  le  complément  indispensable  de  toute  carrière  savante. 
Mais  Abou  'l-Walîd  ne  paraît  guère  avoir  pratiqué  la  médecine 
que  comme  gagne-pain.  Le  Traité  des  médicaments  simples,  ou 
Kitâb  at-Talkhis,  qu'Ibn  Abî  'Oseibi'a  cite  de  lui,  était,  comme  le 
titre  l'indique  suffisamment,  un  simple  manuel  sans  impor- 
tance^. Pour  les  opinions  philosophiques  qu'on  rapporte  en 
son  nom,  elles  semblent  tirées  de  sa  grammaire  et  de  son 
lexique^.  Quoi  qu'il  en  soit,  Ibn  Djanâh  est  avant  tout  gram- 
mairien, exégète  et  lexicographe. 

^  Voir  les  divers  passages  de  la  préface  citée. 

^  Ibn  Djanâh  parle  de  son  éloignement  de  Cordoue  sans  amertume  et  comme 
d'un  fait  historique,  RikmâJi ,  p.  i85.  —  Son  mépris  pour  les  grandeurs  et  les 
faveurs  des  grands  se  voit  dans  un  passage  curieux  du  Kildb  al-ousoûl  (col.  98, 
1.  2/1),  où  il  dit  :  cf Cette  explication  du  mot  tébél  (Lév.  xx,  12),  je  la  dois  à  la 
grâce  et  à  la  bonté  divines,  en  même  temps  qu'au  travail  soutenu  et  à  l'applica- 
tion constante  que  je  mets  jours  et  nuits  à  mes  recherches  et  à  mes  éludes,  au 
point  que  je  dépense  pour  de  l'huile  le  double  de  ce  que  d'autres  dépensent  pour 
du  vin. fi  On  pense  involontairement  à  l'opulent  chambellan  du  roi  de  Grenade, 
son  adversaire. 

^  Voy.  cependant  JoMrn.  asiat.  i85o,  II,  A5,  note  1.  Ebn  Ezra,  Moznaïm, 
iS%  l'appelle  t^n7>  r:n  S  «R.  Yonàh,  le  médecin»;  l'explication  donnée  à  cet 
endroit  pour  I  Rois,  ix,  6,  se  lit  Rihndh,  169,  21,  et  196,  26.  —  Quoi  qu'il 
en  soit,  Ibn  Djanâh  ne  parle  de  son  Traité  des  médicaments  nulle  part  dans  ses 
ouvrages. 

*  M.  Munk  cite  [ibid,  note  2  )  le  passage  d'ibn  Abî  'Oseibi'a ,  où  il  est  dit 
qu'cfibn  Djanâh  s'est  occupé  avec  soin  de  l'art  de  la  logique.»  Notre  auteur  revient 
deux  fois  à  parler  du  rapport  intime  qui  existe  entre  les  catégories  de  la  qualité  ot 
de  la  quantité;  il  ajoute  que  les  Hébreux,  les  Arabes  et  les  Ioniens  appliquent. 


Lxxvi  OPUSCULES  D'ABOU'L-VVALID. 

Dès  le  deuxième  siècle  de  l'hégire,  les  niusulinans  culti- 
vaient avec  succès  la  grammaire  de  leur  langue,  et  celte 
science,  ainsi  que  l'art  de  bien  dire,  était  tenue  en  grand 
honneur  à  la  cour  policée  de  Cordoue.  L'esprit  subtil  des 
Arabes  excellait  dans  ce  genre  d'études  hautement  apprécié 
comme  un  moyen  d'interpréter  le  Coran  et  de  comprendre 
les  anciennes  poésies.  Abou  '1-Walîd  prit  les  Arabes  pour 
maîtres,  et  acquit  une  profonde  connaissance  de  leur  littéra- 
ture et  des  grands  ouvrages  dans  lesquels  avaient  été  exposés 
minutieusement  les  principes  de  leur  langue.  Dans  ses  Opus- 
cules comme  dans  son  Livre  de  Recherches,  il  cite  souvent  les 
procédés  de  la  langue  arabe  pour  expliquer  ceux  de  la  langue 

par  extension  et  improprement,  les  mots  ayant  le  sens  de  grand  et  de/ori  aussi 
à  ce  qui  est  considérable  par  le  nombre  {Kildb  al-ousoiH,  col.  laA,  1.  iD-i^; 
col.  5/ii  ,  1.  3i-col.  5^2,  1.  h).  Mais  il  ne  cite  pas,  à  ce  sujet,  un  traité  de 
logique  qu'il  aurait  composé.  Dans  sa  Notice  sur  Saadiâ,  p.  85,  note  (dans  la 
Bible  de  M.  Cahen,  en  tête  d'Isaïe;  tirage  à  part,  p.  i3;  cf.  Journ.  asiat.  ibid. 
p.  ^6),  Munk  cite  la  glose  marginale  d'un  manuscrit  où  Ibn  Djanâli  est  nommé 
parmi  ceux  qui  se  sont  déclarés  contre  l'élcrnilé  de  la  matière.  Il  le  fait  [Rikmâh, 
p.  i88,  1.  2)  sans  renvoyer  à  un  autre  endroit  où  il  se  serait  exprimé,  à  ce 
sujet,  plus  explicitement.  La  môme  pensée  d'opposition  contre  la  philosophie. 
d'Aristote  se  trouve  dans  le  passage  du  Rikmdh,  p.  iGo,  1.  09 -p.  161,  I.  36, 
traduit,  sur  la  version  hébraïque,  par  Munk,  ibid.  p.  /i5  et  suiv.  Voici  une  partie 

du  texte  arabe  inédit  :   fà^-^y-^  iL-i^û-il  i_>  'A  ^— 'ît;  Jlà,XAiV|  jj.£.  aj  «à./«  Url 

(jjisJî  LUlî  iL'<iX<^  «U^(j.ii  l.gj  Oj^^f  Jj-^"^!;  ci^UIf  le  jf  «X/siisXx» 

l^i       i5(>jl3     Yft      i5t>.jV,Jfc    vjlj     ^;ùlj     i_>3tA/0    QAÛ/Ul    i_J^Ô.,A    Q.Jt\iJ    0>-^S>,A    tVJf 

U  ^LiijVf^  «Ul  ^^M»Xu,«!^[  rjSl  tNÀxi  cJ>yoV[  qI^Ts rj-)r  .i?b)  JU 

Y  Lo  Ci'vJ'^  '■>yi  'jis  »cS-A_j  jLs    L^i  ^.JcsJlj  LUjnVL   'istjtjJ^]  «^j  cJ>yA\ 

^9^5    (J-^   t_NA^.a./0  ^aC   ^^S    LàA3    l^i^^ÀiL    ^ÀJ;    ^ii    3    l^l.uJ\.^lj 

Ibn  Djanàli  parle  de  l'immortalité  de  l'ànie,  Ousoûl,  col.  108  et  suivantes,  où  il 
rommcnlc  Ecdésiastc ,  m,  j8-21  d'une  manièro  fort  originale.  Voy.  ci-dessous, 
p.  cxii  et  suiv. 


ÏNTHODUCTION.  .xvvii 

liébraï(|ue,  iiiiilaiil  cii  cola  le  Gaon  Sa'adia  qui,  un  siècle  auna- 
ravanl,  avait  déjà  suivi  la  même  méthode,  et  dont  la  réputation 
incontestée  devait  garantir  notre  auteur  contre  la  susceptibilité 
ombrageuse  des  hyperortbodoxes  qui  auraient  pu  lui  reprocher 
de  telles  comparaisons  comme  indignes  de  la  langue  sacrée  ^ 
Dans  la  version  hébraïque  du  Rihmâh,  les  passages  des 
grammairiens  arabes  sont  quelquefois  supprimés  ou  abrégés, 
comme  inutiles  au  lecteur  juif  dépourvu  de  la  connais- 
sance de  l'arabe.  Nous  en  donnons  un  exemple  curieux,  le 
seul  où  le  célèbre  Sîbawaihi  soit  expressément  nommé.  En 
parlant  des  lettres  radicales  omises,  Ibn  Djanâh  continue  : 

<\,t6Ji   tl   y3V^^^»**wJ   *XJiJ   /fri^ji    (J^=>-   î<Xi6   (^j^  yÀ^:i\   /jj^iXif?  «Xjj^ 

A.^/^1XM     4X^3 )^    -o»^-Jr.J^A^AW   /e»<^À,&    (ilJis    C^i^    \^'\J9    iC^AAW    J^l    vJ^Xj 

kii  ï^LxJL  \^y.i^.M^^  ^t?^j  (jî  ^>  b  (jî  >yî  2^^.ji.j  çtLes  Arabes 

retranchent  encore  davantage ,  au  point  de  se  contenter  de  la 
première  lettre  d'un  mot  au  lieu  du  mot  entier.  C'est  ce  que 
rapporte  leur  Sîbawaihi  qui  cite  d'un  Arabe  le  vers  suivant  : 
c^Nous  rendons  pour  le  bien  beaucoup  de  bien,  mais  pour  le 
c^  mal,  nous  donnons  le  ...  55  Pour  le  dernier  mot ,  faschscharran 
(le  mal),  il  mettait  le  fâ.  et  Je  ne  veux  pas  le  mal,  à  moins 

et  que  tu  ne  le ?5  Au  lieu  de  tourîda  (veuilles),  il  ne 

prononçait  cpe  le  ta^jj.  Toute  la  citation  de  Sîbawaihi  manque 
dans  l'édition  du  Rikmâh  (p.  lôy,  1.  3o)^. 

'  Voyez  ci-dessous,  p.  tio  el  i4i. 

^  Ce  passage  se  lit  dans  le  Kitâb,  ms.  ar.  de  la  Bibl.  nat. ,  siippl.  ar.  n"  1 155, 
fol.  3i  1  r°.  Au  lieu  de  lNjJ  ,  on  y  lit  cNJsJ  ,  et  pour  <>JsJ",  on  y  lit  À^'. 

^  Il  faut  y  lire  orr'Jj'O.  —  Nous  ajoutons  ici  encore  quelques  autres  passages 
omis  dans  la  version  hébraïque  : 

P.  33,  1.  37  et  suiv.,  après  om^b  :  fj^sb  J  àJ\  l^j\  cJvS-iî  J-r^O^-i  lS3\ 


Lxxviii  OPUSCULES  D  ABOU'L-WALID. 

Cependant,  malgré  les  rapports  intimes  et  nombreux  qui 
existent  entre  l'arabe  et  l'hébreu,  Ibn  Djanâli  pouvait  plutôt 

<j  ^-^.  Li^c_>Jc3^-'''-J  ^j^^,  «Ui^î  (jl^  ^J^\  t>.5^  i^'^so  jlà  ij^Il 
»M   0-5    l-(r  c>-^li3    ^lib  ^^[  v!)i:^^   i^^  i$f^>oI  e^îj)j     (lisez  oO(jOlj)  o>j3 

JLs^Î  CNJÎj   Jî^f   W  L'^.-:^j./0   S^}-^    ^ih 

JftUf  îcv^^  J^^-y^  f^y  ^^  «U^y  cilJc%l3  IjUIVÎ  i?t>î£>  <j  U  cj/^^ 
l/-ijî  U  i^A^^sbj  T^\y  (^*<  3^7?^-*Jf  -^-^  ci  ^^^^^^  Arabes  emploient 
quelquefois  le  hâ  dans  ce  sens.  Un  Arabe  âgé  que  sa  famille  effrayait  par  le  loup, 
comme  on  le  fait  pour  les  enfants,  dit  :  c^ C'est  pour  ce  qu'on  (bimà)  ne  m'ef- 
«frayail  pas  (autrefois)  par  le  loup.??  Bimâ  donne  à  ces  paroles  le  sens:  Cela 
m'arrive  maintenant  en  échange  de  ce  que  j'étais  lorsque  le  loup  ne  m'inspirait 
aucune  terreur.  —  Une  femme,  voyant  un  aveugle  qu'on  guidait,  dit  :  cf C'est 
«pour  ce  que  {bimâ)  je  l'avais  connu  voyant  bien.??  Bimâ  signifiait,  dans  la 
bouche  de  cette  femme  :  C'est  un  échange  de  ce  que  je  l'avais  connu  voyant 
bien.  —  Un  poète  arabe,  en  s'adressant  à  une  habitation  délaissée,  dit  : 

Certes,  si  je  te  vois  déserte,  c'est  en  échange  de  ce  que  je  t'ai  vue  peuplée. 

f:  C'est-à-dire  l'un  des  deux  états  a  remplacé  l'autre.  —  Dans  ouhideméschék 
{Amos,  m,  12),  les  Hébreux  ont  ajouté  au  hét  un  dâlét,  comme  les  Arabes 
ajoutent  ma  dans  ces  mots,  puisque  le  dâlét  a,  en  syriaque,  le  sens  de  àschér, 
qui,  à  son  tour,  a  également  celui  du  ma  arabe.  C'est  pourquoi  nous  traduisons 
le  passage  d'Amôs  :  au  lieu  d'être  attaché  à  son  lit  de  repos.  )?  —  Sur  le  premier 
exemple  donné  par  Ibn  Djanâh,  voy.  Freytag,  Prov.  ar.  Il,  p.  /l  17.  —  Le  pas- 
sage Amos,  m,  12 ,  est  également  cité  par  Tanlioum,  Commentaire  sur  Habalwiik, 
pubhé  par  Munk,  p.  99-101.  —  Enfin,  pour  le  sensqu'Ibn  Djanâh  attribue  à 
méschéh,  on  peut  voir  Oiisoûl,  col.  896,  1.  17-20. 

P.  5o,  i.  32,  après  •3'!ii?>  :    f^^  (>j;   C-Sv^  q.^  o-i-^  uj^  ^^  (Aj'^^ 

Aijl^ôVf  J^kî  ^^  c_5ûi-C^  (lisez  (j\.xl-^i[)  ^js.J.^l[  \jO^.  L'auteur  veut  dire 
que  i^y^  reste  sans  nounalion,  que  Zeïd  y  soit  annexé  comme  agent  ou  comme 
régime.  {Yoy.  Kitâb,  éd.  H.  Deronbourg ,  I ,  p.  \«.)  —  Une  omission  à  la  fin  du  cha- 


INTRODUCTION.  lxkix 

mettre  à  [)i'ofit  la  méthode  que  lui  enseignaient  ses  maîtres, 
que  les  règles  minutieuses  qu'ils  avaient  établies.  Quiconque 
est  quelque  peu  au  courant  de  la  grammaire  arabe  sait  quelle 
place  importante  y  occupe  la  connaissance  des  cas  ou  des 
inflexions  finales  dont  sont  susceptibles  les  noms,  les  adjectifs, 
les  pronoms  et  les  verbes,  en  un  mot,  toutes  les  parties  du 
discours  sujettes  à  la  déclinaison  et  à  la  conjugaison.  Or,  l'hé- 
breu ne  possède  que  des  rudiments  rares  de  désinences;  à 
part  quelques  adverbes  pourvus  d'une  sorte  de  mimation  ^,  et 
certaines  formes  du  verbe  qui  ont,  à  côté  du  futur  simple,  un 
futur  abrégé,  rien  n'y  rappelle  les  cas  et  modes  arabes,  sur 
lesquels  les  grammairiens  musulmans  ont  écrit  tant  de  chapitres 
pleins  de  finesses  et  de  subtiles  distinctions.  D'un  autre  côté, 
le  système  des  points-voyelles  et  des  accents,  d'une  extrême 
simplicité  en  arabe,  est  très-varié  et  fort  compliqué  en  hébreu. 
Les  Arabes,  dont  la  langue  était  vivante,  se  sont  contentés  de 
marquer  les  trois  voyelles  principales,  plutôt  pour  les  besoins 
de  leur  grammaire  que  pour  ceux  de  la  prononciation,  en  se 
fiant,  pour  les  nuances,  aux  transformations  naturelles  que 
l'organe  fait  subir  à  chaque  son  dans  l'usage  d'un  idiome 
parlé.  Par  contre,  les  Juifs,  dont  la  langue  n'était  plus  qu'une 
langue  savante,  se  sont  efTorcés  à  reproduire  pour  la  vue, 
conformément  à  une  tradition  scrupuleusement  conservée, 
l'immense  gamme  des  sons  avec  lesquels  leur  langue  était 
prononcée,  et  à  inventer,  en  outre,  l'interponction  la  plus 
étendue  que  l'on  connaisse,  destinée  à  indiquer  dans  le  verset 
non-seulement  les  moindres  coupes,  mais  aussi  les  liaisons 

pitre  XXVII  du  Rikmdh,  se  rapportant  à  l'e'/îf  final  des  formes  telles  que  LaX.é=3  , 
a  été  signalée  dans  le  Manuel  du  Lecteur,  p.  233  {Journal asiatique ,  1870,  t.  Il, 
p.  oui), —  Voy,  encore  ci-dessous,  p.  383. 

'   Rihnâh ,  p.  26,  l.  35.  Cl.  Mimk,  Journal  asiatique,  i85o,  t.  Il,  p.  229, 
note  j . 


Lxxx  OPUSCULES  D  ABOU'L-WALÎD. 

intimes  des  mots  d'une  proposition.  Une  notable  partie  de  la 
grammaire  hébraïque  est  consacrée  a  régler  l'emploi  de  ces 
signes  dont  la  plupart  n'ont  aucun  équivalent  dans  la  gram- 
maire arabe. 

La  phonétique  hébraïque  se  distingue  en  outre  essentielle- 
ment de  celle  des  Arabes.  Hayyoudj  avait  déjà  établi  les  quatre 
lois  suivantes  qui  en  déterminent  le  caractère  particulier  : 

1°  Toute  lettre  est  mue  par  une  des  sept  voyelles  nommées 
roisj  ou  bien  elle  est  en  repos  ou  quiescente  n'étant  mue 
par  aucune  de  ces  voyelles.  Une  lettre  pourvue  d'un  schewâ, 
au  commencement  d'un  mot  ou  d'une  syllabe,  est  toujours 
prononcée  avec  l'une  des  sept  voyelles,  déterminée  soit  par  la 
voyelle  qui  affecte  la  lettre  suivante,  soit  par  la  nature  de  la 
lettre  elle-même. 

2°  Aucun  mot  ne  peut  commencer  par  une  quiescente  ni 
se  terminer  par  une  lettre  vocalisée. 

S''  Deux  lettres  en  repos  ne  peuvent  se  rencontrer  de  suite, 
ni  au  milieu,  ni  à  la  fin  d'un  mot.  Au  milieu,  la  seconde 
lettre,  pourvue  d'un  schewâ,  est  traitée  comme  si  elle  était  au 
commencement  du  mot;  à  la  fin,  elle  se  joint  au  mot  suivant, 
à  l'exception  du  cas  où  le  mot,  finissant  par  deux  schewâ,  est 
placé  à  la  fin  d'une  proposition. 

/i"  Trois  lettres  pourvues  de  voyelles  ne  peuvent  se  suivre 
dans  un  mot  sans  être  interrompues  par  un  repos,  à  moins 
que  le  mot  ne  renferme  une  gutturale  ou  une  lettre  géminée. 

Hayyoudj  dit  expressément  en  tête  des  trois  dernières  lois 
qu'elles  sont  particulièrement  suivies  par  cdes  Hébreux,  ??  pour 
indiquer  que  la  phonétique  hébraïque  se  distingue  par  ces 
lois.  Peut-être  Hayyoudj  ne  l'a-t-il  pas  dit  pour  la  première 
règle  parce  que,  comme  Abou'l-Walîd,  il  reconnaissait  trois 
voyelles  primitives,  celles  des  Arabes,  et  quatre  autres  voyelles 
secondaires,  et  que,  par  conséquent,  la  notation  plus  précise 


liNTaoniJCTION.  Lxxx. 

(les  Hébreux  ne  consliUiail  pas  pour  lui  uuo  (li(f(;renc("  n'ellr 
entre  les  deux  phonétiques  ^ 

Abou '1-Walî(l  ne  mentionne  |)as  la  deuxième  loi  dans  ses 

'  Abou'i-Walid  donne  comme  voyelles  principales  schourék,  hirék  et  palnlj 
(ci-dessous,  p.  "-vS),  en  subordonnant  hôlétn  cl  hdmés  à  sclioiirék ,  ségùl  ii  jxUalj 
et  sert'  à  hiréh.  11  considère,  en  effet,  le  holém  comme  une  voyelle;  qui  ne  se  dis- 
tingue guère  du  schnuréh  (voy.  ci-dessous,  p.  2-'^^)  et  passim),  et  comprend  sou- 
vent les  deux  signes  sous  le  nom  commun  du  damma  arabe.  Il  indique  des  per- 
mutations entre  le  hùlém  ou  le  schourék  et  hdmôfi  (ci-dessous,  p.  826;  lîikmdh, 
5o,  i(),  2^1  et  passim).  Notre  hdmés  kâtoiif  est  encore  identique  avec  le  schourék 
dans  ]g  poual  et  le  hofcd  (ci-dessous,  p.  35),  et  le  nom  ommdn  (Cant.  vu,  «) 
est  placé  par  Ibn-Djanûli  sons  le  paradigme  ;;oMfl/  {Rikmdh,  Ga,  10  et  16;  cf. 
ci-dessous,  p.  35 1,  note  1).  En  réunissant  ces  faits,  on  ne  peut  pas  douter  quTbn 
Djanàii  adoptait,  en  principe  du  moins,  la  prononciation  des  habitants  de  Tibé- 
riade,  de  l'Egypte  et  de  l'Afrique,  qui,  selon  Ebn  Ezra,  rrsavent  seuls  prononcer 
le  kâmés,  en  fermant  la  bouche  et  sans  l'ouvrir,  comme  pour  le  patakii  [Sahôt, 
36,1.  5-7).  Il  pouvait  ainsi  traiter  de  kdmés  gddol  certains  Jcâmés  qui,  en  effet, 
ne  le  sont  pas  (voy.  ci-dessous,  p.  197,  note  1  et  passim).  Les  rapports  entre 
ségol  et  patah,  puis  entre  scré  et  hirék,  n'ont  pas  besoin  d'être  appuyés  par  des 
exemples.  —  Cette  division  des  voyelles  en  trois  groupes  et  les  règles  de  la  pro- 
nonciation données  pour  le  schewd  mobile  réduisent  à  un  minimum  la  différence 
entre  deux  formes  correspondantes  de  l'hébreu  et  de  l'arabe.  Prenons,  par 
exemple,  kâliboun  et  kùtéh;  Va  long  et  le  holém  présentent  au  fond  les  deux 
prononciations  dialectiques  du  kdmés,  à  un  degré  plus  élevé  qu'entre  l'a  non 
suivi  d'une  quiescente  et  le  kdmés  dans  jj-^'^  ^^  ^■^''^  {''^ttéh).  Le  hirék  a  fait 
place  au  séro,  parce  qu'en  hébreu  le  dernier  radical  ferme  la  syllabe.  Si  l'élal 
construit  w  et  le  pluriel  0^37  se  prononcent  dàbar  et  dàhârim,  la  différence 
entre  ces  formes  et  dâhdr  n'est  plus  que  graduelle,  et  la  voyelle  elle-même  ne 
change  pas.  —  La  Massore  ne  mentionne  jamais  que  deux  noms  de  voyelles,  le 
kdmés  et  le  patah ,  en  les  subdivisant  en  k.  gâdôl  (t)  et  k.  kdton  (..),  et  en  p.  gd- 
dôl  (-)  et  p.  kdfôn  (.,);  les  quatre  autres  voyelles  sont  désignées  par  'f?,  if>  et  -w 
ou  p.  On  ne  saurait  supposer  que  les  autres  noms  aient  été  ignorés,  puisqu'ils  se 
trouvent  déjà  chez  Sa'adiâ  [Manuel  du  Lecteur,  p.  207  ;  Journal  asiatique,  1  870  , 
II,  p.  5i5)  et  que  Hayyoudj,  qui  donne  les  sept  noms,  soit  dans  ses  Traités,  soit 
dans  la  partie  grammaticale  du  Séfér  hannikkoud  (D.  902,  22,  N.  i3i,  18),  se 
conforme  à  l'usage  des  Massorètes  quand  il  énumère  les  divers  signes  employés  par 
les  ponctualeurs.  Mais  celte  nomenclature  n'est  possible  qu'en  prononçant  le  kd- 
més à  bouche  ouverte,  comme  les  orientaux,  et  il  est  regrettable  qu'Ibn-Djanàh 
ait  greffé  cette  division  sur  celle  qu'il  établit  lui-même.  Ce  mélange  de  deux 
systèmes  opposés  a  créé  mainte  confusion  dans  sa  grammaire. 


LxxMi  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALIl). 

Opuscules,  mais  il  l'applique  et  la  rappelle,  comme  une  règle 
convenue,  dans  sa  grammaire^.  Ebn  Ezra  rapporte,  au  nom 
de  R.  Môschéh  Hakkôhên,  en  l'approuvant,  que  ce  grammai- 
rien avait  raillé  Hayyoudj  cul'avoir  posé  pour  l'hébreu  une 
règle  qui  est  la  condition  inévitable  de  tout  langage.  55  Cepen- 
dant Hayyoudj  avait  fort  bien  jugé.  Il  avait  eu  en  vue  le 
nombre  considérable  de  mots  arabes  qui  commencent  par 
wesla  et  qui,  pour  être  prononcés,  doivent  s'appuyer  sur  la 
fin  du  mot  qui  les  précède;  rien  de  pareil  ne  se  rencontre  en 
hébreu.  D'autre  part,  l'hébreu  ne  possède  aucun  mot  finis- 
sant, comme  J^ ,  par  une  voyelle  qui  n'est  pas  suivie  par 
une  quiescente  exprimée  ou  sous-entendue,  ou  par  une  con- 
sonne en  repos  ^. 

On  comprend  moins  bien  la  troisième  loi  de  Hayyoudj, 
qu'lbn  Djanâh  modifie  tacitement,  en  considérant  les  deux 
schewâ  à  la  fin  d'un  mot  comme  quiescents ,  quelle  que  soit  la 
place  qu'occupe  ce  mot  dans  le  verset  ^. 

Mais  alors,  c'est  la  loi  contraire  c[ui  est  vraie,  c'est-à-dire 
que  deux  lettres  en  repos  peuvent  se  rencontrer  à  la  fin  du 
mot  en  hébreu.  Dans  tous  les  cas,  et  Hayyoudj  doit  en  con- 
venir, une  syllabe  peut  se  terminer  par  une  quiescente  écrite 
ou  sous-entendue,  suivie  d'une  lettre  en  repos,  c'est-à-dire 
pourvue  d'un  schewâ  quiesceni ,  par  exemple  mN*(o/),  i^l  {àâ- 

^  Rihnâh,  p.  lAi,  ].  8-9,  et  p.  167,  1.  19,  où  il  faut  lire  b)'  pour  n:)';  io 
texte  arabe  porte  :  ^  <^L..  <  ftxXxj  Va  l.<^  |(>Xa^  l^  J. 

^  Hayyoudj  énonce  cette  loi  dans  l'introduction  de  son  premier  Traité  (D.  /i ,  /i  ; 
N.  4,  29)  et  dans  son  Livre  de  la  ponctuation  (D.  202,  2/1;  N.  i3i,  19).  La  cri- 
tique de  R.  Môschéh  ne  se  trouve  pas  dans  ses  Gloses;  elle  est  citée  par  Ebn  Ezra 
{Sâhôt,  6  rt,  lA). 

^  Ci-dessous,  p.  275,  1.  Zi  et  5,  où,  dans  deux  exemples,  les  deux  schewâ  ne 
sont  pas  en  pause.  Voir  Hayyoudj,  D.  p.  6,  1.  2  et  suiv.;  N.  p.  5.  1.  36  et  suiv. ; 
p.  182,1.  7  et  suiv.;  le  passage  D.p.  aoo,l.  8;  N.  p.  i3o,  1,  8,  paraît  cependant 
supposer  âmart,  sans  que  le  scheivd  sous  le  tnw  soil  mobile. 


IMTPiODUCTIOfV.  lAvxiii 

bdr),  ce  qui,  e\coj)l(5  a  la  fin  des  vers,  serait  impossible  en 
arabe.  Aussi  trouvons-nous  cette  loi  ainsi  fixëe  par  les  dis- 
ciples de  Menahem  dans  leur  Réponse  à  Dounasch,  et  l'on  a 
ddjà  vu  que  Hayyoudj  en  était  pro])ablement  le  principal  ré- 
dacteur', et  plus  tard  par  R.  lebouda  Hallévi,  l'auteur  du 
Koiizan,  qui  considère  l'indépendance  complète  du  mot  hé- 
braïque, ne  se  rattachant  par  aucun  lien  ni  au  mot  qui  le 
précède,  ni  à  celui  qui  le  suit,  comme  un  grand  avantage 
de  la  langue  sacrée,  et  comme  la  cause  «que  cent  personnes 
peuvent  réciter  un  verset  comme  un  seul  homme,  s'arrétant 
ou  continuant  leur  lecture  ensemble  et  au  même  moment'-.  55 

'  Voy.  piiis  haut,  p.  xi,  note  i,  et  la  note  suivante. 

-  Voy.  Journal  asiatique,  i8G5,  II,  p.  26/4  et  suiv.  —  Voici,  d'après  le  ma- 
nuscrit d'O^tford,  les  passages  du  Kouzarî  où  R.  Ichouda  Hallévi  expose  son  opi- 
nion sur  les  avantages  de  la  phonétique  hébraïque,  II,  S  78-78  : 

^JiÀif  (jY  ï.jûÀ.A/0  j^À-^  iUst.CM.yo  ^.i/s-di  os*3  3  ^^^  c$;V^  u^^     ^^ 

iLU*â~5     /Jo^ay.J     ^^■^J]    yM.a.yO     >s.^[nI    \^\S=i.J    ^^StX\    JiA^Jl^    «ftiuX  [    icN^J 

Ljt>3j_A^  ii-àJ«.AJ  c:>A^û  \^<j\  UxàJ  «.o^  o--^^  \^\  y\  ijs^itNll  iLA^^s.)] 
o^_st_]î  j  V^  ^TssJf  J  Ai:;:^)  ^î  L  cil] 3  cj»^AX£f  cns  c^^j^-^-  J^    vv 

rfvXAJ     (J^J    l^/w3     je-ô--^.    J^    ^jy.i==?Lw    (JN.J    l.gO     *^    ^jb    s./.^    Jls       VA 

-^âÀjf  ^"  jjUil  Jj^a.:^^  iiidi  Ciljt>J  (J-^-^J  JSj^LaJf  Je  LIa^JL  iCÀiVI 
jnbDjfa  b">bnjf  p's.Ji/ji  (jVÀ-^wJf   ^j-JcN^  yÀ  s.a^ii    .^<^y^    tX-nJi.J    U   J^'5 


Lxxxiv  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 

La  quatrième  loi  est  critiquée  par  Abou'l-Walîd  dans  le 
Kitâb  at-talrîb  (p.  280),  où  il  cite  des  exemples  de  mots  ne 

Jj_ûJÎ   (j    U^S^^Î   qJC!  \yj:i^    [il    rfL^llî    oV^J    V   ^oO[    updII   c^r^Y^   (J 

S  78.  Le  Khazar  :  Vous  avez  raison  de  repousser  un  avantage  qui  n'est  que 
pour  l'oreille  à  côté  «l'un  autre  qui  influe  sur  le  sens;  le  mètre  flatte  Touie,  mais 
la  ponctuation  soutient  le  sens.  Cependant  je  vous  vois,  vous  autres  juifs,  recher- 
cher le  mérite  du  vers,  en  imitant  les  autres  nations  et  en  introduisant  leur  pro- 
sodie dans  l'hébreu.  —  S  7/i.  Le  Hàbdr  :  C'est  que  nous  nous  chargeons  d'une 
peine  ingrate  et  contraire  à  notre  génie  en  foisant  l'abandon  dudit  avantage;  nous 
allons  encore  plus  loin  et  nous  gâtons  la  nature  de  notre  langue  qui  était  faite  pour 
l'union  des  fidèles  et  que  nous  réduisons  à  mettre  le  désordre  parmi  eux.  —  S  76. 
Le  Khnzar  :  Comment  cela?  —  S  76.  Le  Hâbâr  :  N'as-tu  pas  remarqué  que  cent 
personnes  peuvent  réciter  un  verset,  comme  un  seul  homme,  s'arrêlantou  conti- 
nuant leur  lecture  ensemble  et  comme  un  seul  homme?  —  S  77.  Le  Khazar  :  En 
effet,  j'ai  observé  cela  et  je  n'ai  rien  vu  de  pareil  ni  chez  les  Persans,  ni  chez  les 
Arabes.  C'est  même  impossible,  lorsqu'on  récite  de  la  poésie.  Mais  explique-moi 
comment  votre  langue  a  obtenu  cet  avantage,  et  comment  la  prosodie  le  lui  a  fait 
perdre?  —  S  78.  Le  Hâbâr  :  C'est  qu'on  y  réunit  deux  repos,  mais  on  n'y  réunit 
jamais  trois  voyelles,  à  moins  qu'il  n'y  ait  des  circonstances  particulières.  Puis 
chaque  mot  finit  par  un  repos.  Ce  sont  ces  lois  qui  ont  fait  gagner  à  notre  récita- 
lion  l'avantage  de  l'ensemble  et  de  l'animation.  La  mémoire  a  été  ainsi  facilitée 
et  l'intelligence  du  sens  a  plus  aisément  pénétré  dans  nos  âmes,  La  première  perte 
que  le  mètre  nous  ait  fait  subir  est  la  loi  de  ces  deux  repos;  ensuite,  il  a 
bouleversé  l'accent  tonique  :  plus  de  distinction  entre  oldâJb  et  âkelâh,  entre 
omrô  et  âmerou  dans  la  lecture  accentuée,  entre  oWV  et  âmar,  et  sc/ia6ii  devient 
l'égal  de  weschahtî,  bien  que  ces  deux  mots  diff'èrent  entre  eux,  l'un  étant  un  par- 
fait et  l'autre  un  fiitur.  Nous  avions  cependant  assez  de  latitude  en  entrant  dans 
la  voie  du  piout,  qui  ne  gâte  pas  le  langage  tout  en  se  servant  de  la  rime;  mais 
en  allant  jusqu'à  la  composition  métrique,  nous  avons  éprouvé  le  même  sort  que 
nos  ancêtres,  lorsque  le  Psalmiste  dit  d'eux:  «Ils  se  mêlèrent  aux  nations  et 
ffils  apprirent  à  imiter  leurs  actions  {Ps.  cvi,  35).55 

Ce  texte  arabe  prouve  que  Pinsker  [Likk.  Kadni.  p.  65,  1.  16;  cf.  Stern, 
Liber  Respons.  I,  p.  38,  note)  a  eu  tort  de  changer  le  texte  du  S  78.  Quant  aux 
exemples  cités  dans  ce  paragraphe,  ils  sont,  dans  le  manuscrit  d'Oxford,  sans 
voyelles.  Les  deux  premiers  nous  semblent  représenter  le  cas  où  le  schéma  mobile 
est  confondu  avec  le  schéma  quiescent,  et  les  deux  derniers,  celui  où  l'on  ne  dis- 
tinguo pas  entre  milk'él  et  millera.  Mettait-on  un  hhnés  sous  le  premier  radical 


INTHODUGTION.  lxxxv 

renfermanl  ni  gutturales,  ni  lettr(3s  géminées,  et  qui  néan- 
moins présentent  trois  voyelles  do  suite.  Cependant,  dans  le 
Rihmâh  (p.  ()8, 1.  18),  il  reconnaît  que,  dans  ces  mots,  l'une  des 
trois  voyelles  n'est  pas  obligatoire,  tandis  qu'elle  est  forcément 
donnée  a  une  lettre  gutturale  ou  à  la  première  des  lettres 
géminées.  En  examinant,  en  général,  le  commentaire  d'Ibn 
Djanâli  sur  les  règles  posées  par  Hayyoudj,  on  serait  presque 
amené  à  se  demander  si  notre  auteur,  tout  en  les  adoptant, 
s'est  bien  rendu  compte  de  toute  la  portée  de  ces  lois;  car 
cette  quatrième  loi  est  également  caractéristique  pour  la  pho- 
nétique  hébraïque,  où  des  formes  comme  ^xï,  gL^ii ,  ^^I^, 
etc.  sont  impossibles.  lebouda  Hallévi  cite  également  cette 
loi  comme  fondamentale  pour  la  différence  entre  la  formation 
des  mots  hébreux  et  celle  des  mots  arabes. 

En  dehors  de  ces  lois,  Hayyoudj  avait  parlé  de  la  double 
nature  des  six  muettes  n  D  D  1  :i  n  en  hébreu,  phénomène  in- 
connu des  Arabes.  Puis  il  s'étend  longuement  sur  la  quatrième 
quiescente  hê,  qui  porte  le  nombre  des  quiescentes  en  hébreu 
à  quatre,  toutefois  avec  cette  différence  que  le  hê  est  une  lettre 
douce  qui  ne  sert  jamais  à  la  prolongation.  11  paraît  qu^on 
avait  contesté  cette  assertion  de  Hayyoudj,  et  Abou'l-Walîd 
démontre,  par  de  nombreuses  citations,  quelle  était  la  vraie 
opinion  du  grammairien  au  sujet  de  cette  lettre  (Ci-dessous, 
p.  290  et  suiv.). 

de  'njC?  J.  Derenl)ourg  [Orientalia,  Amsterdam,  18/16,  II,  p.  106  et  suiv.  et 
Wissenschaftl.  Zeitsch.fûrjûd.  Theol.  V,  p.  ^109)  et  Geiger  [ibid.  et  Kérém  Ilémed, 
IX,  p.  6h  et  suiv.)  se  sont  déclarés  pour  cette  ponctuation;  J.  D.  Luzzatto  ilUhmah, 
p.  -2oh  et  suiv.)  a  émis  des  doutes  à  ce  sujet,  et  Ton  comprend,  en  effet,  difljcile- 
ment  comment  ce  hâmés  a  pu  disparaître  aussi  complètement  de  tous  les  manus- 
crits de  la  Bible.  —  La  critique  élevée  par  R.  Ichouda  Hallévi  conire  l'inlroduc- 
tion  des  mètres  arabes  dans  la  poésie  hébraïque  se  trouve  déjà  dans  les  Réponses 
des  disciples  de  Menahém  à  Dounascli  (Ster)i,  /.  c.  p.  21-39),  ^^  Y  ^^^  soutenue 
par  les  mêmes  raisons. 


LxxxM  OPUSCULES  D'ABOU'L-VVALID. 

C'est  un  grand  mérite  de  Hayyoudj  et  d'Ibn  Djanâli  d'avoir 
ainsi  reconnu  et  formulé  les  principes  linguistiques  de  la 
langue  sacrée.  Cette  indigence  de  voyelles,  par  rapport  à 
l'arabe,  doit  remonter  à  l'époque  la  plus  ancienne  de  la  litté- 
rature hébraïque,  puisqu'elle  en  explique  seule,  ce  nous 
semble,  un  phénomène  étonnant,  savoir  l'absence  de  tout  mètre 
et  de  toute  prosodie.  En  considérant  la  nature  éminemment 
poétique  des  Hébreux,  le  génie  inspiré  de  leurs  prophètes 
et  de  leurs  poètes,  les  dispositions  heureuses  qu'ils  paraissent 
avoir  possédées  pour  le  chant  et  la  mélodie,  dispositions  attes- 
tées par  le  grand  nombre  d'instruments  de  musique  qui  sont 

r 

mentionnés  dans  l'Ecriture,  on  est  en  droit  de  se  demander 
comment  il  se  fait  qu'un  peuple  si  admirablement  doué  ait  pu 
ignorer  complètement  la  prosodie,  tandis  qu'un  autre  peuple 
delà  même  race,  les  Arabes,  beaucoup  moins  poétique,  et 
dont  le  chant  s'inspire  à  des  sources  moins  élevées  et  moins 
pures,  possède  une  métrique  complète  et  compliquée,  des 
rythmes  riches  et  variés  qu'on  a  pu  rapprocher  des  mètres 
grecs.  11  n'y  a  que  la  pauvreté  des  voyelles  et  l'abondance  des 
consonnes  se  heurtant  rudement  l'une  contre  l'autre  qui,  à  une 
époque  anté-historique,  aient  pu  mettre  les  Israélites  hors  d'état 
d'ajouter  le  charme  de  la  mesure  aux  qualités  admirables  de 
leur  poésie.  Cette  rareté  des  voyelles,  observée  par  Hayyoudj 
et  Ibn  Djanâh,  doit  être  de  beaucoup  antérieure  au  temps 
où  l'on  commença  à  écrire  en  hébreu.  Car,  une  fois  la  pro- 
sodie établie  dans  un  idiome,  elle  devient  le  moyen  le  plus 
sûr  d'en  garantir  le  vocalisme  contre  toute  usure,  puisque 
chaque  voyelle  perdue  briserait  le  moule  dans  lequel  le  vers 
est  jeté;  et  il  paraît  certain  que  l'arabe  a  ainsi,  grâce  à  la  me- 
sure de  ses  vers,  résisté  à  travers  les  siècles  aux  atteintes  que 
la  vivacité  de  la  parole  parlée  porte  d'ordinaire  au  langage. 
Nous  pensons  de  même  que,  si  l'hébreu  avait  jamais  possédé 


INTKODUCTlOiN.  lxxxvii 

une  vocalisation  aussi  riche  que  l'arabe,  il  s'y  serait  produit 
une  prosodie  qui,  à  son  tour,  lui  aurait  conservé  son  abon- 
dance de  voyelles  ^ 

La  grammaire  de  Hayyoudj,  nous  l'avons  déjà  dit,  ne  dé- 
passe pas  le  mot  et  ses  accidents;  le  principal  objet  en  est 
l'établissement  de  la  trditéralité  des  racines,  grâce  aux  traces 
([u'une  lettre  faible  ou  double  peut  avoir  laissées  dans  les  dif- 
férentes formes  des  verbes.  Le  Rikmâh  d'Ibn  Djanâli  a  des  visées 
j)lus  élevées  :  il  embrasse  tout  le  domaine  de  la  science  gram- 
maticale, aussi  bien  l'étude  du  mot  en  lui-même  que  celle  des 
rapports  entre  les  mots  dans  la  proposition  et  entre  les  pro- 
positions dans  le  discours.  M.  Munk,  dans  sa  Notice ,  a  donné 
une  analyse  succincte,  mais  suffisante,  des  quarante-six  cha- 
pitres de  l'ouvrage  d'Ibn  Djanâli-.  Nous  nous  contentons  d'y 
renvoyer  le  lecteur.  L'édition  de  la  version  hébraïque,  quelque 
imparfaite  qu'elle  soit,  qui  a  paru  depuis,  a  rendu  ce  livre 
accessible  aux  hébraïsants^.  Certaines  parties  de  la  grammaire 
y  sont  traitées  avec  une  telle  supériorité,  que  M.  Munk  a  pu 
dire,  entre  autres,  du  chapitre  vi  (p.  12  a  Zi/i  de  l'édition) 
ççque  les  observations  d'Ibn  Djanâh  sur  les  lettres  serviles  sont 
encore  ce  qu'on  a  écrit  de  mieux  sur  cette  matière,  et  f[ue 

^  On  a  vu,  dans  la  note  précédente,  les  eflbrls  faits  au  x^  siède,  afin  de  plier 
l'Jiébreu  à  la  prosodie  arabe.  Les  poêles  qui  en  avaient  risqué  les  premiers  es- 
sais chan^jeaient  le  système  de  poncluation,  afin  de  se  mettre  d'accord  avec  la 
«jrammaire  arabe.  Ils  remplaçaient  lihbêt  (rinb)  par  îibbot,  mê'ôz  (pi'o)  par  meoz, 
sellât  [r>t)  par  scliat;  ils  faisaient  disparaître  le  Aa/e/' dans  les  mots  comme  bahà- 
nâhâh  ou  weliaëlôJiîm;  dans  un  vers  cité  {Rep.  d.  discip.  p.  22  ) ,  ils  paraissent  avoir 
obtenu  un  mètre  hhafîj,  en  ponctuant 'e?zrt?/a('2ui)  et  limeyouda'aya  (u^vt'cb) ,  exac- 
tement comme  on  peut  donner  en  arabe,  dans  ce  cas,  un  fatha  au  yâ  du  suffixe; 
dans  un  autre  vers,  pour  obtenir  un  hezedj ,  ils  fisaient  àschér  yâsare  sofim  [izb 
O'Da  ni').  En  voyant  ce  bouleversement  de  toute  la  phonétique  hébraïque,  on 
comprend  les  plaintes  amères  que  ces  procédés  provoquaient  (Stern,  ihid.). 

"-  Journal  asiatique,  18 50,  II,  p.  226-2^^1. 

^  Sefcr  llarihma,  publié  par  B.  Goldberfj,  Franclort-sur-le-Mcin,  iS.")!),  in-8°. 


Lxxxvui  OPUSCULES  D  ABOU  L-WALID. 

notre  auteur,  sous  ce  rapport,  n'a  été  surpassé  ni  atteint  par 
aucun  des  modernes  ^  w  —  Le  chapitre  xi  (p.  55  à  -ya),  qui 
traite  des  formes  variées  des  noms,  est  également  très-curieux, 
autant  par  l'abondance  des  exemples  cités  que  par  la  simpli- 
fication qu'il  introduit  dans  cette  grande  variété  de  formes, 
en  subordonnant  des  paradigmes  différents  en  apparence  à 
une  forme  principale,  vocalisée  différemment,  selon  la  nature 
des  lettres  qui  composent  la  racine  2.  —  Le  résumé  général  des 
règles  de  la  conjugaison,  que  donne  le  chapitre  xiv  (p.  -yy 
à  97),  renferme,  malgré  sa  concision,  une  théorie  complète 
des  transformations  que  subit  le  verbe  hébreu;  Ibn  Djanâh  y 
traite  lepiël  et  le  hifil  en  même  temps  que  lepilpêl  et  le  rare poe/, 
fixe  l'emploi  du  nifal  et  du  hitpaël^,  s'étend  sur  les  formes  que 
peut  prendre  le  nom  d'action  ou  masdar,  en  comparant  sou- 
vent le  verbe  arabe  et  les  théories  des  grammairiens  qui  s'en 
sont  occu[)és.  —  Le  cha[)itre  xvii  (p.  109-1 18)  expose  l'em- 
ploi des  suffixes  dans  les  verbes  et  les  noms.  Ibn  Djanâh  suit 
ici  ses  maîtres,  les  grammairiens  arabes,  en  distinguant  entre 
les  propositions  dans  lesquelles  l'agent  exprimé  précède  la  troi- 
sième personne  des  verbes  (^biiu  "•:nN*),  et  celles  où  l'agent  la 
suit  ("jb^n  "iDx).  Mais  Profiat  Duran  nomme  déjà  celte  dis- 
tinction une  subtilité  inutile;  et,  en  effet,  il  est  rare  qu'en 
hébreu  le  verbe,  quand  môme  il  précède  son  sujet,  ne  s'ac- 
corde pas  avec  lui.  En  général,  toute  la  théorie  concernant  Yin- 

'  Journal  asiatique ^  loc.  cit.  p.  228. —  On  conçoit  facilement  de  quelle  impor- 
tance pour  l'exégèse  doit  être  une  étude  approfondie  des  lettres  serviles,  lorsqu'on 
y  comprend  non-seulement  les  suffixes  et  préfixes,  mais  aussi  toutes  les  parti- 
cules, prépositions  ou  conjonctions,  qui,  n'ayant  qu'une  lettre,  s'ajoutent  aux 
mots. 

-  Ainsi,  le  paradigme 2;éi'e7  comprend  en  même  temps  kémah,  liêschéb ,  mésalj  , 
simldh,  salmâh,  gîd,  sis,  'ir  (pi.  'àydrim),  héhéh,  pcti,  lU'vd,  ard  (nom  propre, 
Nomb.  XXVI,  60). 

'  CiCS  sujets  avaient  été  traités  dans  le  Taschivîr.  Voy.  ri-dessus,  p.  xxxvji  cl 
suiv.  ;  liilptidh  ,  p.  97,  1.  i5  et  suiv. 


INTRODUCTION.  lxxmv 

rhoniifi^^  IcKaaXI,  en  licbrcu  ID  bmDn)  et  Yagent  (J^^UJl,  en 
hébreu  '7riDn)  est,  dans  la  (grammaire  do  la  langue  sacrée, 
une  vraie  supcrfétation  ^  —  On  trouve,  dans  le  chapitre  xix 
(p.  12 0-1  3/1),  les  changements  que  subissent  les  noms  par 
suite  de  leur  annexion  à  un  suffixe  ou  à  un  autre  nom.  Les 
lois  d'après  lesquelles  les  voyelles  restent  immuables  ou  se 
transforment  n'ont  rien  d'analogue  en  arabe,  puisque  dans 
cette  langue  Vulàja  n'affecte  en  rien  le  vocalisme  du  nom  dé- 
terminé'^. Cependant,  Ibn  Djanâh  trouve  encore  moyen  d'ex- 
pliquer, à  notre  avis  mal  à  propos,  une  anomalie  en  hébreu 
par  une  anomalie  en  arabe.  Dans  plusieurs  passages,  comme 
II  Rois,  m,  /i  ;  Ez,  xxii,  18;  xl,  38,  et  ailleurs,  celui  des 
deux  noms  qui  devrait  être  à  l'état  construit  a  néanmoins 
conservé  la  terminaison  îm;  notre  auteur  pense  que  le  mêm 
a  été  rétabli  après  coup,  ^^ comme  les  Arabes  rétablissent 
le  »  d'un  nom  féminin  après  l'avoir  retranché  sous  l'influence 
d'une  interjection  ^.  -n  Une  influence  fâcheuse  de  la  grammaire 
arabe  se  fait  également  sentir  dans  le  chapitre  xxii  (p.  \ko- 
1/17)  qui  traite  de  Yidgâm  ou  de  l'insertion  des  lettres. 
^Lorsque,  dit  Ibn  Djanâh,  aux  deux  extrémités  de  deux  mots 
que  l'accent  ne  sépare  pas,  se  trouvent  deux  lettres  semblables, 

^  Les  termes  techniques  concernant  ces  catégories  n'ont  pas  pénétré  clans  les 
grammaires  écrites  après  Abou  H-Walid.  —  Voici  un  passage  du  Rihmâh  où  ces 
termes  abondent  (  1 5,  1 5-27  )  :  Le  /amerf s^ajoule  à  Tinchoatif  dans  ont!:)  [h.  xxxii , 
1) ,  j'Cprb  ( I  Sam.  XV,  22  )  ;  à  l'énonciatif  de  i'inchoalif,  dans  obcjf'b  (I  Cliron.  m , 
2  ) ,  r)jcr:i3  {ib.  xxi ,  1 2  ),  •j'ijcb  ( JcV.  xxx ,12);  à  l'agent,  à  cause  de  sa  ressemblance 
avec  rinchoatif,  dans  "737  bb  {Deut.  xxiv,  5),  D'^hn^  et  ronirt  {Gen.  i,  i5).  Ibn 
Djanâli  traduit  ce  dernier  verset  :  «Il  paraîtra  des  luminaires  au  firmament  pour 
éclairer  la  terre,  et  (par  suite)  il  y  aura  des  indices  (journaliers),  des  sai- 
sons, etc.  57 

■^  Voy.  cependant  ci-dessus,  p.  lxxxi,  note  1. 

'*  Rihmâh,  129,  10-12.  Ibn  Djanâh  veut  pailcr  des  ("ormes  comme  £^À  ^:^  , 
AJs>  Ij  ,  où  l'on  peut  rétablir  le  ?  rclianché,  en  conservant  à  celle  lettre 
\ofafha,   iCj^/>\  U  ,    A^J?  Ij  . 


xc  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 

dont  l'une  termine  le  premier  mot  et  l'autre  commence  le  mot 
suivant,  la  seconde  lettre  peut  s'assimiler  a  la  première, 
puisque  le  premier  mot  doit  finir  par  une  quiescente,  et 
le  second  mot  aussi  sûrement  commencer  par  une  lettre 
affectée  d'une  voyelle.  On  lit  donc  |13  ]2 ,  comme  s'il  y 
avait  ]123  hinnoim;  ...  p^l!J  yn%  comme  un  mot  p^'i^n'';  '7îXT 
ib,  comme  l'v'îN'i,  etc.  ^...  Il  en  est  de  même  lorsque  les  deux 
lettres,  sans  être  semblables,  appartiennent  au  même  organe; 
on  lira  donc  ^b  p^i  comme  ^Vn^i,  n^D:  ^x  comme  nte^N,  yDn"» 
iDaî  comme  isJîDn^  Enfin,  dans  un  même  mot,  on  prononcera 
nîû3i?m  comme  n^rm.  55  Notre  auteur  ajoute  :  cçj*ai  dit  que 
cette  prononciation  est  possible,  sans  rien  décider  à  ce  sujet, 
parce  que,  jusqu'à  ce  jour,  je  n'ai  point  rencontré  de  lecteur 
capable  dont  la  tradition  m'inspire  une  confiance  absolue,  w 
Gomme  argument  en  faveur  de  ces  cas  d'insertion,  il  allègue 
la  prescription  des  docteurs  de  séparer  avec  soin  les  deux 
lettres  semblables  pour  la  lecture  obligatoire  du  schéma,  et  de 
ne  pas  confondre  en  un  seul  mot  deux  mots  comme  "p^b  b^, 
prescription  qui  semblerait  impliquer  l'habitude  de  ces  assimi- 
lations. Nous  pensons  que  ces  absorptions  des  lettres  sont  tout 
à  fait  contraires  au  génie  de  la  langue  hébraïque,  oîi,  comme 
l'ont  si  bien  dit  Hayyoudj  et  lehouda  Hallévi,  chaque  mot, 
nous  ajouterions  volontiers  chaque  lettre,  maintient  autant 
que  possible  son  indépendance  et  son  existence  propre^.  Sans 
doute,  dans  la  vivacité  de  la  conversation,  toute  langue  connaît 
de  ces  suppressions  involontaires,  où  les  consonnes  s'entre- 
choquent et  se  détruisent;  pour  faciliter  la  prononciation,  on 
numge  une  partie  du  mot,  ce  qui  est  le  vrai  sens  du  mot  (•ti^'i>i , 
fort  bien  rendu  en  hébreu  par  n:?^3n.  On  comprend  que  les 
docteurs  aient  recommandé  aux  fidèles  de  se  mettre  en  garde 

^  Voyez,  entre  autres,  Minhal  Schai,  sur  ces  passages. 
"  Ci-tlessus,  p.  Lwxiii. 


INTUODUGTIO^.  xci 

c'ondo  ce  penchant  naturel  d'avaler  les  syllahes  pour  un  L(;\te 
récité  deux  ou  trois  fois  par  jour,  et  auquel  on  voulait  néan- 
moins garantir  une  lecture  exacte  et  solennelle.  Une  partie  de 
ces  suppressions  et  assimilations  des  lettres,  dues,  a  l'origine, 
à  la  précipitation  de  la  parole,  finit  par  se  fixer  régulièrement 
dans  les  langues,  et  Vidgdm  arabe  n'est  au  fond  qu'un  com- 
promis entre  l'orthographe,  qui  a  conservé  intacts  tous  les 
éléments  du  mot,  et  la  prononciation  prise  sur  le  fait  et  régu- 
larisée par  des  lois.  L'hébreu  ne  connaît  pas  ces  compromis; 
les  lettres  qui  ne  se  lisent  pas  ne  s'écrivent  pas  davantage;  on 
élimine  ce  qu'on  ne  prononce  pas,  et  hingisch,  devenu  higgîsch, 
s'écrit  *^^}n;  mitdabhêr,  transformé  en  middahhêr,  s'écrit  "imD, 
et  ainsi  de  suite.  Aussi  concluons-nous  que  la  lecture  correcte 
de  l'hébreu  est  celle  qui,  sans  se  laisser  séduire  par  les  dia- 
lectes ou  idiomes  congénères,  respecte  et  maintient  toutes  les 
lettres  du  texte. 

L'analyse  exacte  et  scientifique  des  formes  grammaticales  a 
donné  a  l'exégèse  d'Ibn  Djanâli  une  sûreté  qu'aucun  de  ses 
jn^édécesseurs  n'a  connue  au  même  degré,  et  qui  n'a  été  dé- 
passée par  aucun  des  interprèles  juifs  qui  lui  ont  succédé.  Il 
suffit,  pour  s'en  convaincre,  de  consulter  non-seulement  les 
versions  de  Sa^adiâ,  mais  de  comparer  encore  les  commen- 
taires d'Ebn  Ezra  et  de  David  Kamhî^  Toutes  les  parties  du 

^  ]\ous  donnons  ici,  au  hasard,  quelques  exemples  de  l'exégèse  originale  d'Ibn 
Djanàli  :  Il  Iradnit  [Ps.  xlix,  i6-i5)  :  «Certes  leur  croyance  (de  vivre  élernelle- 
ment)  est  une  sottise  de  leur  part;  mais  en  suivant  (les  animaux),  ils  iront  à  la 
mort  comme  eux;  comme  les  brebis  que  conduit  la  mort,  ils  sont  vaincus  sans 
détour  ni  répit  chaque  matin,  et  leurs  formes,  la  mort  les  use  par  une  décision 
céleste  [Ousoûl,  co\.  33,  5-ig;  cf.  687,  g-io;  56A,  i2-i3;73a,  ;2/i-a7).w  — 
Jér.  X,  1 7  :  «Amène  plus  bas  que  la  terre  ton  abaissement,  toi  qui  es  assise  dans 
une  forteresse  (col.  Gi,  i3-25).75  —  Ps.  lxxxvih,  17  :  «Je  suis  faible  et  mou- 
rant; depuis  ma  jennesse,  j'ai  supporté  des  terreurs  à  tout  moment  (col.  05, 1.  9, 
en  comparant  (jUl  ;  et  5()G,  1,  en  citant  ^a5).7^  —  Ps.  lxxxiii,  \h  :  «Mon 
Dieu,  place-les  comme  l'ordure  devant  un  vent  d'orage  (i3r),  22)."  Ce  passage 


xcii  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 

Kitâb  al-Loumd  contiennent  comme  exemples  un  grand  nombre 
de  versets  présentant  des  difficidtés  qui  sont  résolues  avec 
tact  et  indépendance.  Mais  la  partie  la  plus  curieuse  et  la  plus 
intéressante  de  l'ouvrage  est  formée  par  les  chapitres  xxv  à 
XXXIV  (p.  1  5 0-2  1  8),  consacrés  aux  figures  oratoires,  ou  formes 
exceptionnelles  du  langage,  destinées  à  donner  plus  d'éclat,  de 
vivacité  ou  d'énergie  au  discours,  telles  que  l'ellipse,  le  pléo- 
nasme, la  transposition,  l'expression  impropre,  les  mots  irré- 
guliers, etc.  etc.  c^  11  y  a  a  peine  un  chapitre  de  l'Ecriture,  dit 
avec  raison  M.  Kirchheim,  dans  l'introduction  qu'il  a  placée 

esl  intéressant  parce  que  l'auteur  y  parle  d'une  fausse  interprétation  ancienne,  qui 
expliquait  bjbj  par  rf  roue??  (voy.  le  Targomn),  et  il  ajoute  :  rcLa  preuve  que  cette 
erreur  remonte  Lien  haut,  c'est  que  l'auteur  de  la  version  chrétienne  a  traduit 
ainsi  et  s'est  trompé  à  cet  endroit  comme  à  hien  d'autres  passages.»  En  effet, 
Jérôme  dit  :  pone  eas  ut  rotam.  La  Vulgate  est  encore  citée,  col.  i55,  I.  i5,  à 
l'occasion  du  mot  ron  {h.  xxi ,  1 1) ,  qu'Ibn  Djanàli  traduit  :  «la  nation  mourante ^î  , 
en  rapportant  la  prophétie  à  Rome;  il  remarque  :  «Comme  l'auteur  de  la  version 
chrétienne  connaissait  ce  mystère  qui  s'appliquait  à  ses  coreligionnaires,  il  a 
laissé  le  mot  doumâli,  toi  quel,  sans  traduction. 55  —  Joé'l,  i,  17  :  «Ils  sont  dessé- 
chés, les  grains  répandus  pour  la  semence  sous  la  terre  labourée  (586,  27; 
cf.  1/16,  3o,  et  5oi ,  8).77  C'est  une  exégèse,  remarque  Ibn  Djanâh,  «que  per- 
sonne avant  nous  n'a  aperçue,  et  que  nous  devons  à  l'assistance  et  à  la  grâce  de 
Dieu. 77  C'est  une  légèreté  d'Ebn  Ezra,  lorsqu'il  attribue  à  notre  auteur  l'explica- 
tion de  tjii  par  le  mot  néo-hébraïque  cd^',  explication  que  le  Kitâb  al-ousoûl 
abandonne  pour  celle  de  la  comparaison  avec  /  j^^-c-  •  —  Sam.  xiv,  1 6  :  «Voici  que 
le  camp  était  secoué  et  brisé  coup  sur  coup  (comme  s'il  y  avait  oib?)  7)b?  i^iv;  175, 
aS-aS;  cf.  3G6,  3i,  et  Rikmâh,  188,  21).»  —  Ps.  lxxiii,  10  :  «C'est  pourquoi 
le  peuple  de  Dieu  est  de  nouveau  troublé,  et  il  verse  des  larmes  abondantes;  c'est- 
à-dire  l'aspect  du  bonheur  et  du  calme  qui  régnent  parmi  les  impies  trouble  la 
foi  des  justes  (175,  38,3176,  23  ;  cf.  Rikmâh,  1 88 ,  2  2  ).  57  —  Ps.  lxh  ,  ti  :  «  Jus- 
qucs  h  quand  déverserez-vous  contre  les  hommes  vos  calomnies. . . ,  comme  un  mur 
violemment  secoué?  (181,  20,  à  182,  21).»  Abou'l-Walîd  compare  c>^5  et  le 
proverbe  cité,  Freytag,  Prov.  I,  689;  puis,  pour  le  sens  général  du  verset,  Ts. 
xxv ,  li.  —  Beaucoup  de  ces  interprétations  ont  passé  dans  les  commenlaires  d'Ebn 
E.^ra  et  de  Kamhî,  sans  qu'elles  y  soient  accompagnées  de  la  rigoureuse  analyse 
de  noire  auteur;  bien  d'autres  apparaissent  comme  des  nouveautés  dans  les  com- 
mentaires modernes. 


INTIiODUCTION.  xcm 

en  léto  (le  celle  partie  du  Rikmàii,  dont  un  passu^je  ne  reçoive 
une  lumière  inattendue  des  principes  et  des  bases  posés  dans 
ces  pages  instructives  ^  ?5  Les  meilleures  explications  d'Ebn 
Ezra,  dans  ses  commentaires,  sont  puisées  à  cette  source,  et 
Profiat  Duran  reconnaît  fort  bien  r^  qu'il  y  a  bien  peu  de  nou- 
veau dans  les  ouvrages  de  ce  grammairien  '^.  55 

M.  Munk  a  déjà  accompagné  les  titres  de  ces  cbapitres  de 
quelques  exemples  de  leur  riche  contenu.  Nous  ne  pouvons  pas 
nous  dispenser  d'en  donner  un  nombre  plus  considérable,  pour 
mieux  faire  ressortir  le  rare  mérite  d'Ibn  Djanâh  : 

1°  UelUpse(^^).  i5o-i68).  —  Après  le  verbe  nu:,  il  faut  sup- 
pléer bip ,  Is.  xLii ,  2 ,  et  Job,  XXI ,  1 1  ;  pi* ,  Prov.  ix ,  1  2  ;  nDW ,  Nâh. 
I,  5.  On  a  oublié  le  verbe  "j^nriD,  I  Chron.  xvii,  5 ,  qui  est  écrit 
II  Sam.  VII,  -y  ^;  xin  ou  liV"),  II  Chron.  x,  1 6,  qui  se  lit  Ii?o/s,xii, 
1 6  ;  13^,  II  Chron.  x,  5 ,  qu'on  voit  I  Rois,  xii,  5  ;  IDN ,  Is.  v,  cj  ; 
I3n,  Jîig.  V,  9;  le  nom  c*Da,  II  Sam.  xni,  89,  et  xxiv,  11. 
Il  manque  î^*\s*  devant  p^lDi ,  Gen.  xv,  2  ;  devant  n:ni:n ,  Jug. 
vu,  21;  devant  niriji^i,  l  Rois,  ii,  26^;  ^3iV  devant  pnirx, 
I  Chron.  IV,  12;  ^riN*  devant  D^h:^,  II  Sam.  xxi,  1  () ,  qui  est 
écrit  I  Chron.  xx,  5.  Le  passage  ditficile  à'Osée,  viii,  6,  est 
traduit  conformément  aux  accents  et  en  sous-entendant  D'i^y  : 
^Car  (cette  idole)  provient  (du  conseil)  d'Israël  et  de  lui 
(le  roi).  55  nh^D  est  pour  'd  iy^',Lév.  xix ,  1 3  ^.  Souvent,  il  faut 
sous-entendre  dn*,  Ex.  iv,  2  3  ;  Jug.  vi ,  1 3  ;  RiUh,  11,  9  ;  II  Sam. 
XIX,  8;  Is.  XXX,  20;  Ecd.  ix,  16.  Dans  ces  deux  derniers  ver- 
sets, il  faut  l'ajouter  au  wâw  et  traduire  bien  que.  La  préposi- 

'  Ri]cmâh,Y>.  169,1.  12. 

-  Maàsê  Efod,  p.  AA,  1.  12-1 3. 

^  Ibn  Djanâh  nomme  crordinairc  les  livres  de  Samuel  et  des  Rois  «la  première 
recensions  (r^JCtSi?  iSno:?),  les  Chroniques  «la  seconde  recensions'  (r^iCr»  ':?).  Il 
complète  et  corrigée  ainsi  les  denx  textes  Tun  par  Taiilre. 

''  Ce  mot  a  paschtd,  et  est  ainsi  séparé  de  lék,  qni  suit. 

^  Bihnâh,  i5i,  aS,  où  il  faut  lire  :  'o  "jï^co  opt?  xfjDi  '6  'n  'd  "^x  pb'  f^b. 


xciv  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 

tion  ^D  étant  employée  pour  la  comparaison,  il  faut  souvent 
deviner,  par  le  contexte,  l'adjectif  absent;  ainsi  Midi,  vu,  li  : 
«le  plus  juste  est  pire  qu'une  haie  d'épines.??  Une  ellipse  plus 
forte  est  adoptée  par  l'auteur  dans  le  verset  Deut.  xx ,  19,  où 
il  supplée  dî:^"»  et  traduit  :  ^  tu  ne  dois  pas  abattre  l'arbre  frui- 
tier, comme  l'habitant  de  la  ville  abandonne  l'arbre,  en  subis- 
sant le  siège  de  ta  part.  ??  Il  suppose  ab  DiX,  Prow.  xiv,  7,  et  tra- 
duit :  ç^ Eloigne-toi  de  l'ignorant;  autrement ,  tu  négliges  les 
recommandations  des  sages  ^??  La  négation  exprimée  dans  le 
premier  membre  de  la  phrase  doit  être  souvent  suppléée  dans 
le  second^.  Ibn  Djanâh  applique  cette  règle  à  Deut.  xxxii,  3i; 
XXXIII,  6;  Prov.  xxx,  3.  Il  ajoute  même  N*S,  où  aucune  néga- 
tion ne  se  trouve,  Lév.  xxv,  33,  d'accord  avec  la  Vulgate^.  La 
suppression  d'une  lettre  rend  quelquefois  le  mot  méconnais- 
sable, et  il  considère  \s*,  Joh^  xxii,  3o,  comme  l'équivalent 
de  ::;\y;  nDn,  ibid.  xxix,  6,  =  nxDn;  Z'y,  ibid.  ix,  9,  =  c?^i?; 
niiD ^  Amos , Yui .,  8,=  iN*''D;  D2,  Lam.  11,  18,  =  nD3;  inn.  Osée, 
IV,  18,  =  TDiiK  ^.  —  Un  grand  nombre  de  lettres  retranchées, 
mentionnées  dans  le  chapitre  des  ellipses,  appartiennent  sim- 
plement à  la  grammaire,  et  nous  ne  citerons  cju'une  explica- 
tion à'Eccl.  XII,  12  (p.  161),  et  (VEzra,  i,  G  i^ibid.Y- 

2"  Pléonasme  (p.  168-175). —  Le  même  mot  ou  la  même 

^  loc.  cîL  10^,  26.  Le  texte  arabe  porlc  :  c>-^-^-^   Cs'^^  ^U  J^'^  1^^  ^J 

^  îhid.  i55,  2  2.  La  version  hébraïque  a  "))f)j  el  ^f^Do,  à  la  place  de  àj 
et  ^À^  ! 

"*  Celte  correction  hardie  a  été  blâmée  par  Profiat  Duran,  /.  c.  p.  i5i,  1.  2/1. 

*  Voy.  Oiisoûl,  col.  20,  2/1-3 0. 

^  Nous  avons  donné  quelques  passages  duch.  xxv  qui  manquent  dans  la  version 
hébraïque,  ci-dessus,  p.  lxviii,  note  2  et  ailleurs.  En  voici  encore  un  qui  devrait  être 
inséré,  p.  i5(),  1.  82  :  L  crj  J^Vî^  03  Ac.]jj5  J  Aà-o  À^]]  L-Sj^js^  cV-3'^ 
Îyli3  À^]\  Î^IsJU;!  ^\ji\  t\.U£  [^3Î;  lil  AÀiCTl  cb  I^Lii.A3  ori;  ^U  1^3 tN^ 
)»r'D  ir^r'br  )r:r':D  )r;?'bf5   J.^VL   irî'-bji^  )r':D^  'r^'-bf'j  TO'D    (j    I^aà^o  L.<r    »:!:  r>r:v 


rniHODlfCTION.  xcN 

phrase  sont  ropëtcs  alln  de  donner  plus  de  l'orcc  au  discours 
MlxA^sb,  Ynjb),  comme  Jérémie,  x,  qF),  et  ailleurs.  Pour  la 
même  raison,  on  met  le  pluriel  à  la  place  du  singulier,  Is. 
XIII,  10^;  kmos,  m,  i5;  Ex.  xii,  /la;  Léi\  xxiii,  28;  Ez.  xlvi, 
-y;  Vs.  cxLix,  2;  /o^^  xxxv,  10.  On  ajoute  le  pronom  séparé 
pour  la  personne  exprimée  déjà  par  un  suffixe,  non-seulement 
auprès  du  verbe,  où  ce  suffixe  indique  le  sujet,  mais  aussi 
derrière  les  infinitifs  et  les  noms,  où  le  suffixe  marque  le 
régime,  II  Sam.  xix,  1;  Ncli,  v,  12^.  —  Ibn  Djanâli  traite 
comme  pléonasmes  toute  lettre  et  chaque  moi  superflus  ou 

La'S  cj^Ul^lli  JUîVÎ  Jfi  cil) 3  jL^X-wt  ^j,  ftNcïi.1  jj.^*  ^IaÙJ  Uj  ii.v'Db^ 
tXi)  D?r»f)  liODC  rc?  D'p'75  DTDf'   <v.ij9   cilii  ^^  tjr^-' «-^J  U  icNs^  (T"^    .     ^-^  cX-'' 

^  Le  texte  hébraïque  (168,  29)  est  fortement  abrégé.  Voici  Toriginal  arabe  de 
ce  passage  :  ^"  «x_j3L.:>w^  3  5-^^  «^jJa-iuf  (j  j-*«  JU^^v^iu  c_i j^*'^  ^  j-*j 
<i>^à^^  (jliuiil  t_>i2.iJl  ^  ci^  cJ^lljsit  (jîj^9siJf  ^^  rrj'D  JliwJf  (_s-^û-J[ 
ro'D   (j^_I_a_-iC  /oj-5^  (J^-^■^^•'Î  cl  '^€^^-^-'  i^^^  F'^"*  '"'"'^'  ^'^'-'  -■■"-  '^'-^^  J''^ 

«Le  A'e.9î7  est  l'étoile  connue  sous  le  nom  de  Canopus,  qui  se  trouve  au  pôle  aus- 
tral, et  on  face  de  lui,  au  pôle  boréal,  le  Mrnâh  ou. Jerhedân  (|3  et  7  de  la  Petite 
Ourse).  Le'7lsc/i(r0urse)est  également  au  pôle  boréal.  C'est  pourquoi  Job  (ix,  9) 
fait  suivre  les  noms  des  trois  constellations  des  mots  r^et  les  chambres  du  sud?), 
parce  qu'elles  sont  situées  dans  les  deux  pôles.  D'autres  prennent  kîmâli  pour  les 
Pléiades,  et  expliquent  les  mots  hadré  têmân  par  la  circonstance  que  ces  étoiles 
sont  sur  l'inclinaison  australe.  En  mettant  kesîl  au  pluriel,  Isaïe  a  donné  plus  de 
force  et  d'ampleur  à  cette  expression,  en  comprenant  dans  ce  mot  les  astres  qui 
l'avoisinent. ^1  Voyez,  sur  ces  constellations,  M.  A.  Stern,  dans  le  Jûd.  Zeitsch.  III, 
2  58  et  suiv. 

^  Rikmâh,  169,  29  et  suiv.  «Quelques interprètes,  égarés  par  v.  3  à  5,  don- 
naient à  D'jT  le  sens  de  ribbttâ  {Ps.  xliv,  i3)  et  en  faisaient  l'énonciaiif  de  ):r):f?, 
qu'ils  considéraient  comme  l'inchoatif;  ils  traduisaient  :  «Nous  vendons  à  un  prix 
élevé  nos  fds  et  nos  fdles,  etc.w  Mais  ceci  est  impossible.  Seulement  quelques 
familles,  tombées  dans  la  plus  profonde  misère,  et  chargées  d'un  grand  nombre 
d'enfants,  disaient,  dans  leur  pauvreté  extrême  :  «Nous  avons  beaucoup  d'enfants, 
allons  en  vendre  une  partie  pour  nous  procurer  de  la  nourriture.?) 


xcvi  '     OPUSCULES   D'AIiOU'L-WALlD. 

employés  mal  à  propos.  Il  regarde  le  premier  yod,  dans  i'i^'; 

(Ps.    CXXXVIII,    6),   3^10^''.   [Job,    XXIV,    21),   V''^"!    [Is.    XYI,     7)  ', 

comme  un  redoublement  du  signe  de  la  troisième  personne; 
le  mêm,  dans  "^jDD,  etc.,  comme  un  redoublement  de  la  pré- 
position ]1D.  Le  mêm  est  également  répété  dans  "'P^p  et  ^p'iD  ,  de 
D''D,  pluriel  incomplet  d'un  singulier  inusité  "«D;  car  le  mêm  du 
pluriel  disparaîtrait  à  l'état  construit  et  avec  le  suffixe.  La  pré- 
position lâméd  devant  bêt  i^Ex,  xx,  20),  ou  |D  i^ibld.  ix,  18),  ne 
sert  à  rien.  La  négation  xb  n'a  aucune  raison  d'être  dans  Jêr. 
XLix,  26,  et  Job,  XIV,  16;  il  en  est  de  même  pour  ix,  I  Sam. 

XX,  10;  pour  biS',  ibid.  i3  et  ailleurs;  pour  "li?,  Jos,  xvii,  \h. 
La  terminaison  du  pluriel  pour  les  féminins  ol  est  suivie  de 
suffixes  qui  contiennent  le  yod  appartenant  au  pluriel  des 
masculins;  exemples  :  "jj^rniD ,  "j\"n:îr,  n\m:n,  etc.  etc.,  à  côté 
de  "^niDD^. 

3°  Substitution  d'un  mot  à  un  autre  (p.  i-yy-ic)!).  —  Elle 
comprend  tous  les  genres  de  métonymies.  □:?  cq)cuple55  (E.r. 

XXI ,  8)et  113  K nation  w  (  Gen.  xx ,  /i )  remplacent  :^*\s*  ç^ homme  -i^  ^ ; 
D^D  c^eau)?  (I  Sam,  xxv,  1 1)  est  pour  ]'»"'  ctvin??,  parce  que  les 

'  Pour  b'b'f)  {Jér.  xlviii,  3i)  et  ib'ij'r»  {Js.  lxv,  i/i  ),  ALou  '1-Walîd  suppose  deux 
formes  soudées  Tuno  à  l'autre;  ainsi  'âyèlîl  signifierait  :  rje  ferai  qu'il  pousse  des 
gémissements  55,  Voir  Rihnâh,  i  -yo ,  i.  31-171,  1.  3. 

-  Rihnâh,  1 76, 1.  2  5.  Le  texte  arabe  ajoute  :    ^\yJo)i\  (^  '\->n)2r)  J'-i-j  L» 

7^  y    <j     U^^Lj^    î^f^    I^Vf  ^:2*f    (j!^  U    Q..^=il    5^-6^    lT^-^Î    -"W    '^'-^^r^V:' 

aXs^  (_>-^-^  ^^'^'^^  "Et  il  n'îi  P^s  dit  makkôtékâ,  comme  c'est  l'usage.  Souvent 
un  raot  reprend  sa  forme  primitive,  en  abandonnant  l'usage  constant.  D'autn; 
part,  on  trouve  welaàhôtêhém  {Osée,  11,  3),  avec  yod,  bien  qu'il  s'agisse  d'un 
singulier,  parce  que  la  terminaison  ot  se  trouvant  à  la  fin  du  mot,  on  l'a  traité 
comme  un  pluriel,  w 

•"'  Pour  le  second  passage,  Ebn  Ezra  appelle  Ii)n  DjanAli  «  songe-creux  n  à  cause 
de  cette  inlerprétation;  au  premier  passage,  il  altribne  celte  exégèse  à  R.  Sa'adià, 
qui  traduit  xs^'il]     ^«.aI. 


INTriODljCTlON..  xcvii 

deux  mois  si<;iiili(Mil  une  boisson  ';  dhî  -.^ow  (^Zac,  iv,  i»^), 
j)Our  ]12V  «Imile55,  a  cause  de  la  pun^té  des  deux  ol)jels;  n^w 
«  péclié  55  (^Uv.  V,  7  ),  pour  pip  ^^ sacrifice  ??  ;  noD  ce pâque  v  (^Deul. 
\\i,  9)  et  :in  cefete?^  [Ps.  cxviii,  9/S),  pour  les  victimes  qu'on 
sacrifiait  en  ces  jours;  Vlro'cr,  ville  de  la  Moabitide,  est  employé, 
Is,  XVII,  2,  à  la  place  des  villes  du  pays  deDamiis'-;  le  nom  de 
Jacob  (JcV.  xxxm,  2())  est  substitué  à  celui  d'Aron,  puisque 
le  contexte  démontre  qu'à  côté  de  la  race  royale  de  David,  il 
doit  être  question  des  l'amilles  sacerdotales;  Mîkal  est  nommée 
à  la  place  de  sa  sœur  Mérab  (^llSam.  xxi,  8),  et  Absalon  pour 
son  frère  Salomon  (I  Rois,  11,  28)  ^.  "in'i  (^Is.  xlii,  i())  rem- 
place c;"im;  inruX  (I  Clir.  vu,  i5),  ini:\s*;  ii^it  [Nomh.  xxiv,  7), 
i^nîT;  c'd:  (ylmo5,  VI,  8,  et  Ps.  XXIV,  4),  or;  Dîîy  (£^2;.  xxiv.  5), 
V^';  pD  (/s.  XXI,  5),  ^nSii;  *;  p!îD  (Il  5^^.  xiii,  8),  ncp;  "lîjrn 
(Zr^c.  XI,  i3),  i!îiNn;  ^iDn^D  n^3  (Il  CAr.  xxxv,  21),  mpD 
^ncn^D  ^  ;  ^:d  bi?  (  A^om/>.  m ,  4 ) ,  -"^nn ^' ;  D3n  ( Prov.  xxiv,  2  8 ) ,  ipu;  '^. 

'  Dans  le  Midrasch  Samuel,  R.  Aïbè  dit  également  que,  dans  riiistoire  de 
David  et  Nâl)àl,  il  faut  toujours  entendre  vin  à  la  place  dV«M.  —  Rikmâh,  177, 
19,  il  faut  lire  cijP  pour  d^dp.  Le  texte  arabe  porte  :  Va  a_j  /f-i^J  V  pLif 
<Vj  ^J<r  cravecTeau,  on  n'est  ni  avare  ni  généreux??. 

^  Ainsi  Sa'adià  :  ■jj-'nj'i  JIa^  lit'ls.9   C:5^s.aJû  .  Voy.  Las.  i85o,  II,  p.  287,  n.  1. 

''  Un  poëte,  sans  doute  Isaac  ben  Saiil  (voy.  ci-dessus,  p.  vu),  avait  imité  cette 
singulière  substitution  de  noms  en  parlant  de  la  chevelure  d'Adoniyàh  (r':7f'  nro), 
au  lieu  de  la  chevelure  d'Absalon.  Un  critique  avait  ajouté  nf?  c:du  frère  d'Adô- 
niyâh??,  ce  qui  détruisait  le  mètre.  Ibn  Djanâli,  pour  marquer  l'absurdité  de  cette 
correction,  dit  :  asaàJ[  Ji.i  ^  ^^^L  vJ>^  >^-C'  ^  ^iJI  jiî>û,  ce  qui  est, 
malgré  la  bizarrerie  de  la  comparaison,  bien  rendu  par  la  version  hébraïque, 
179, 1.  21.  Voyez  ihià.  note  3. 

'^  Voy.  Ousoûl,  col.  39^1, 1.  i5-26,  et  col.  616,  1.  27-80. 

'-'  Ibn  Djanâh  compare  le  c^y^  jl ^  des  Arabes,  RiJpnâh,  180,  lû. 

^  Ibid.  181,  28.  En  arabe  :  (jJ^ii  ^]^s  (J.c  lAV^  qIs^.  Voy.  Journ.  asiat. 
i85o,  II,  289,  pour  ce  passage,  et  Rihmdh,  182,  6-i3. 

'  Cet  exemple  manque  dans  la  version  hébraïque,  Rikmâh,  182,  t6  :  vr»  bf? 
(Ps.  XXXVIII,  90)  "îpc  'fcn  )ji)  Llb  l^T  {Ex.  xx,  16)  ipc  ii->  {^st^  7.1^3  o:n  vj-» 
wjL  (II  Sam.  XXV,  -^i)  •■r'-jcr  ^pr  76  «kU.**  (/6?V/.  lxix,  5)  ddp  •'f':r  ^j,VA.tf^ 
(Ps.  lxix,  5)  tpz  ••-yh. 


xcviii  OPUSCULES   D'ABOlj  L-WALia 

—  Parmi  les  verbes,  t^iv  c' brûler  ?5  preiiil  le  sens  de  londre 
(&.  XXXII,  î2o);  ]n*iû  cunoudrc^,  celui  de  broyer;  DDi  ccélrc 
silencieux  w,  celui  de  s'arrêter  (/os.  x,  i  3,  et  I  Sam.  xiv,  i  5); 
niSnc^voirji,  celui  de  chercher  (ibid.  \vi,  17);  b:-"'!  si^fjnifie  «il 
s'arrêta»  [\l  Sam.  xv,  2/4);  ■jb"'"'  ^i^  restai?  (7!^^-.  xvii,  10); 
"iDxm  (II  iSrtm.  XIV,  /i  init.)  remplace  xnm  ç^elle  vint??  ^;  121 
[ilnd.  19),  :?Du'  et  (le  roi)  a  entendu  ??;  □M'^xn  b^  •••  3np:T 
(jE'j?.  xxii,  7),  □^-^'7^:^  •••  ^DCai.  Ibn  Djanâh  fait  entrer  dans 
ce  cliapitre  les  cas  oii  les  actions  des  sens  de  l'homme  sont 
confondues;  ou  le  général  est  mis  pour  le  particulier  ou  le 
particulier  j)our  le  général,  le  tout  pour  la  partie  ou  la  partie 
pour  le  tout;  où  certains  nombres,  comme  sept,  dix,  cent, 
mille,  sont  employés  improprement  pour  désigner  une  grande 
quantité;  où  les  deux  genres  sont  intervertis,  parce  que,  tout 
en  écrivant  un  nom  masculin,  i'auleur  a  pensé  à  un  féminin, 
et  vice  versa;  où  le  pluriel  et  le  singulier,  le  parfait  et  le  futur 
se  remplacent  mutuellement.  Il  y  traite  également  d'autres 
licences  grammaticales,  comme  l'emploi  irrégulier  des  formes 
et  des  modes,  surtout  de  l'infinitif  qui  prend  souvent  la  place 
d'un  temps  déterminé,  ou  la  substitution  d'une  personne  à 
une  autre-.  A  la  fin,  sont  résumés  les  anthropomorphismes. 


^  Ainsi  les  Septante,  ei  Jonathan  chez  Kamhî  et  La^^jarde. 

^  Voici  un  exemple  pour  chacun  des  cas  donnés  dans  le  texte  :  rf?"?  prend  le 
sens  d'entendre  [Jér.  11,  3o);  soleil  et  lune  sont  places  pour  le  ciel  [Eccl.  i,  9,  et 
Ps.  Lxxii,  7);  rc")D  «ongle 77  pour  bêle  à  ongles  [Ex.  x,  96);  pour  les  nombres,  on 
peut  comparer  Lév.  xxvi,  2 1  ;  Job ,  xix,  3  ;  Eccl.  vi ,  3  ;  Ps.  xci ,  7  ;  ):3'>cn  se  rapporte 
à  r>n\t  {Ex.  xxii,  25),  parce  qu'on  a  pensé  à  7Jj;  r'?r>  a  pour  sujet  opo?  [Jér.  li, 
62),  comme  s'il  y  avait  pf)?.  Pour  le  pluriel  qui  remplace  le  singulier,  uous 
citons  un  passage  omis  dans  la  version  hébraïque,  et  qui  devrait  se  trouver  dans 
Bikmâh,  187,  i.  7,  après  le  mot  rcr  :  dus».  J la  )tiv^  th  O'CD'nr:?  od^d  irpD  rbf?  aXX^^ 

4^Lx.5r.i!  (j   «_5*  L^î  (Ji.'J\  (jû  ^/JUJÎ  i^kJ]  (j   <ij  La  tv.A-ci  J.C    f55o2 
ffll  en  est  de  même  de  nimmou  [Ezra,  11,  G2)  (jui  est  \)onv  ni msâ\  leçon  qui 


NTHOnUCTION. 


\(;i\ 


les  mdiapliores  vl  les  expressions  lif^un'es  (jui  nhondent  dans 
ri^^crilure. 

/i"  Des  mois  irrciptiiers  (p.  i  (j  5-?i  o  5).  —  Sous  ce  litre ,  l'auteur 
réunit  beaucoup  de  noms  et  de  ver])es  qui  sont  formés  contre 
toute  analop'ie.  On  a  ainsi  employé  h  pluriel  des  infinitifs 
IMTjDn  {^Ez.  xv[,  3i),  DD^inTriD  (?AîV/.  vi,  8);  on  a  ajouté  un 
suflixe  a  □n^inncD  [ihid.  vin,  iG);  on  a  mis  Mmés  sous  le  hê 
de  npnm  (ihid.  xxiv,  io)',  de  i:2n  (Jér.  xli\,  8),  de  iDu^m 
(/o/;,  XXI,  5)'-,  de  nsDDMT  (/i:.  xxxu,  ic));  on  a  également 
])lacé  hhnés  sous  le  premier  radical  des  impératifs  *2C*D 
(£"2.  xxxiT,  20),  ^"(b'J  (^Sephan.  in,  i/i),  ^mp  {Michér,  i,  iG), 
^mn  (/.s\  xLiv,  22),  'a^n  (/f/r.  11,  i'?)^;  et  de  même  sous  le 
second  radical  d'un  certain  nombre  de  troisièmes  personnes 
du  masculin  singulier  du  parfait  au  haï,  et  de  noms  à  l'état 
construit  oii  l'on  s'attendrait  à  un  patah''.  Les  mots  suivants 

se  trouve  dans  la  seconde  copie  {Nch.  vu,  G/i).  En  effet,  ce  verbe  se  rapporte 
à  kotdbdm,  cl  a  été  senlemenl  mis  d'accord  avec  hnmmihjahàsîm ,  parce  qu'il  se 
trouve  placé  à  côté  do  ce  mol. 77  tin  (II5rtm.  xx,  6) est  pour  f>ijo->;  c^b  {Gen.  xli,  1), 
pour  c^n;  rmt  {Deut.  i,  il)),  pour  rr:r;  )3C  {Jrr.  xxiii,  lA),  pour  Tinfinitil' j'C; 
rjrr  (/)cM^xxx,  3),  pourrjr:;7Dr  (L<?i'.xiii,  3),  pour  7*:?:;  jnp-»  (//>îV/.  vu,  2.5), 
pour  3-)p';  crnj  (/s.  xxxiii,  a),  ponr  oj-'Ht;  '^«33  {Ez.  xlih,  3),  pour  )f>33. 

^  Bikmdh,  19IJ,  iT).  Ibn  Djanàli  a  trouvé  ce  mot  ainsi  écrit  dans  une  copie 
faite  en  Palestine;  mais  il  y  avait  ;;rtia/*  dans  sa  copie  babylonienne.  La  leçon 
avec  hdmés  ne  se  trouve  pas  dans  nos  manuscrits.  Voy.  Minhat  Schnï,  ad  1. 

-  Minhat  Schaï,  ad  1.    . 

^  Vxihndh,  196,  87  à  197,  h.  ll)n  Djanâli  prouvait  à  des  adversaires,  par  deux 
massoros,  que  ce  mot  est  bien  \\x\  impératif  du  hal  [horhou),  et  point  du  2??él 
[hdrcbou], 

''  Cette  voyelle  a  sa  raison  dans  nne  prononciation  emphatique  ou  prégnante. 
De  là  tous  les  hm('s  des  troisièmes  personnes  du  parfait  employées  comme  noms 
propres,  tels  que  Ndtdn,  Schdfdt,  etc.  (voy.  J.  Derenbourg,  Not.  épigrapk.  p.  1 1 0). 
Ainsi,  dans  iiv  {Osée,  vi,  1),  on  appuie  sur  la  dernière  syllabe  pour  faire  ressortir 
les  deux  radicaux  que  ce  mot  a  en  commun  avec  jd^dt),  de  même  qu'on  lit  en- 
suite 7'' ,  pour  rr,  afin  d'établir  un  autre  jeu  de  mots  avec  iDCjn').  On  pourrait 
induire  de  là  que  le  /.(//  sans  ddfvsch  se  prononçait,  dans  les  contrées  <lu  Nord, 
à  peu  près  comme  le  lièl. 


c  OPUSCULES  D'ABOU'L-VVALll). 

résistent  à  toute  analyse  exacte  :  DDiN^JÛs  (  Gen.  xxxii  ,20),  pour 
ddnïîdd;  -xniD  (ILSW.  m,  26),  pour  >X'aD;  DD'^rnî.nrm  [Jér, 
XXV,  34),  pour  DD^nri^Dm  ^  nnb^nn  (^Osce,  xi,  3),  pour  \nb:"in^. 
Il  y  a  d'autres  mots  qui  ont  été  divisés  en  deux  :  cnrù'NTiD  (^Ez. 
xxviï,  6)  doit  être  réuni  en  DmD\xn2,  pluriel  de  "ir^wn  [h. 
xLi,  19);  nD:?-bD  [Eccl  v,  i5),  en  n'oyb:);  nvi<-bz'2  [ibid.  viii, 
17),  en  "T^xyc'D ,  signifiant  c^ parce  que?^  comme  '•Dbc'n  ç^à 
cause  de  quiw  (Jon.  i,  8)^.  Ibn  Djanâh  combat  encore,  dans 
ce  chapitre,  l'opinion  de  certains  grammairiens,  qui  soute- 
naient qu'une  quiescente  ne  pouvait  jamais  être  supposée 
après  une  consonne  pourvue  de  patali  ou  ségôl,  et  prouve  que 
ces  deux  voyelles,  aussi  bien  que  les  cinq  autres,  font  supposer 
des  quiescentes ^.  —  Dans  un  court  chapitre  qui  suit,  notre 
auteur  distingue  entre  les  formes  irrégulières  qui  s'écartent 
de  l'analogie,  comme  :û>hi:îri  (/s.  xxxi,  5),  mis  à  la  place  de 

^  Rikmâh,  199,  19-28.  Notro  auteur  traduit:  «et  je  vous  broyerai  et  vous 
tomberez  comme  des  vases  précieux55.  C'est  rexplicatiou  à  laquelle  s'arrêtent 
Hitzig  et  Graf.  Dans  ïOusoûl,  col.  566,  1.  25-27,  ^^^  Djanâh  renvoie,  pour  ce 
verset,  à  ce  qu'il  a  dit  dans  la  grammaire.  La  glose  du  ms.  R  note  7  a  néanmoins 
^Jost3^^5  !  Les  nombreuses  gloses  de  ce  ms.  sont  donc  d'une  main  étrangère. 

^  D'autres  formes,  irrégulières  en  apparence, sont  expliquées:  Ainsi  r:t7r ( /iow</_ 
daschnâh,Is.xxxi\,6) ,  après  quelques  hésitations,  est  considéré  comme  un  hotpâel, 
et  comme  égala  houtdaschnâh ;  pour  l'assimilation  du  tâw,  ibu  Djanâh  compare 
houkkahbês  {Lév.  xiii,  55),  et  pour  la  suppression  du  dâgêsch  dans  le  second 
radical,  holpâkedou  {Nomb.  i,  18).  Voy.  Rikmâh,  200,  02  à  201,  9.  Ebn  Ezra 
n'a  pas  accepté  cette  analyse,  mais  elle  est  approuvée  par  tous  les  exégètes  mo- 
dernes, bien  entendu  sans  que  notre  auteur  soit  cité.  Pour  d'autres  formes, 
Ibn  Djanâh  adopte  une  interversion  des  voyelles,  par  analogie  avec  l'interver- 
sion des  consonnes  dans  jCd  et  tjD,  rboc  et  rcbc;  ainsi  D^j;Df5  (Zac.  vu,  lA)  est 
pour  D"5.i''Df5  (cf.  cependant  Rikmâli,  201,  25,  où  il  faut  lire  "jnf',  et  Ousoûl,  ^427, 
16);  7:n'  (Is.  XXX,  19),  pour  ^dd^;  DD"5prb  {Lév.xwi,  i5),  pour  D3"5Drb;  rwnrD  {ibid. 
xxvii,  A3),   pour  ?ccr3. 

^  Rikmâh,  200,  5,  et  suiv.  Dans  le  texte,  il  faut  lire  :  1.  7,  •^cf'bcj  en  un  mot; 
i.  8,  "îcfj  pour  nef));  1.  1  2 ,  'W  pour  >d. 

"^  Rikmâh,  201,  35  à  202,  26.  L'expression  bi'»  bc:,  qui  se  rencontre  très-sou- 
vent dans  ce  passage,  est  la  traduction  de  ^c  «Sa,  et  signifie  rprécéderw. 


INTRODUCTION.  ci 

^''blDn  ,  et  celles  où  l'usage  établi  est  contraire  à  la  règle 
et  qui  y  rentrent  exceptionnellement.  Ainsi  le  futur  du 
verbe  ^n:  est  d'ordinaire  |r)%  bien  que  les  autres  verbes  au  pre- 
mier radical  noiin  n'aient  jamais  .scVe  pour  le  second  radical; 
cependant  on  trouve  jn:  {Jif(j^'  xvi,  5). 

5°  La  transposition  (^[).  207-2  12).  —  Elle  a  lieu  pour  les  lettres 
d'un  mot  (métatbèse)  ou  pour  les  membres  d'une  proposition  (hy- 
pallage).  Ibn  Djanâh  traite  comme  des  métatbèses  les  variétés  que 
présentent  les  racines  à  lettres  faibles,  comme  n:  et  13\  mtû  et  nîO\ 
Dn  et  m^  [Ps.  xxxv,  1),  n^  et  in  i^Juges,  xix,  1 1)  \  nî3  et  îi3, 
iiDi  et  "^n,  nîin  et  y^n  (£'^.  xiii,  lo)^,  n:D  et  jid(P5.  lxxxviii, 
16).  —  Comme  exemples  d'un  déplacement  des  mots  dans  une 
pbrase,  contrairement  à  ce  qu'exigerait  le  sens,  Abou'l-Walîd 
cite  des  passages  où  la  préposition  nécessaire  pour  indiquer 
les  rapports  d'un  nom  avec  le  verbe  est  mise  devant  un  autre 
nom  qui  en  est  le  régime  ou  le  sujet.  Ainsi  il  traduit,  Ps.  civ,  6  : 
«les  montagnes  s'élevèrent  au-dessus  des  eaux??  (cf.  ihid. 
cxxxiv,  6);  ibid.  lxxx,  6  :  «tu  les  abreuves  de  larmes  à  pleine 
mesure??,  comme  s'il  y  avait  ^'h^i  nu*Di;  Job,  xvi,  i5  :  ç^j'ai 
mis  de  la  poussière  sur  ma  tête??,  en  expliquant  par  Vj  iDi? 
^:np  ^.  La  préposition  est  transposée,  sans  qu'il  y  ait  un  verbe 
exprimé,  dans  Wïi^'2  "iDi  (^Lév.  xvii,  i/t),  tandis  qu'il  devrait 
y  avoir  1D"D  W^j  ç^son  âme  est  dans  son  sang??.  11  y  a  égale- 
ment déplacement  lorsque  le  verbe  est  rapporté  à  un  sujet 
qui  ne  lui  convient  pas;  ainsi  yiD  çtse  mouvoir??  est  dit  de 
l'eau,  tandis  qu'il  ne  peut  se  dire  que  de  l'animal  (Gen.  1,20, 
2  1  ;  Ex,  vn ,  2  8  ;  Ps,  cv,  3  0  ). 

.  ^  Rikmdh,  209,  17  :  te  à  moins  que  dans  rdd  il  n'y  ait  aphérèse  du  yàd.v  Cl. 
ibid.  167,  35. 

-  Dans  le  sens  de  «division,  séparation^'.  Voy.  cependant  Ousoûl,  928,  26,  où 
Tauleur  considère  pn  =  fin  ,  dans  le  sens  de  ;Lè . 
^  Rihnâh,  210,  1  î  -2A  ;  Ousoûl,  522  ,  1  7  et  suiv. 


m  OPUSCULES  D'ABOU  L-VVALID. 

G°  UinlerDersion(^.  2  i  2-a  1 8). — Elle  a  lieu  lorsque  la  suite  na- 
turelle des  mots  ou  l'ordre  logique  des  idées  est  renversé  ^ .  Ainsi , 
h.  XXVI,  1 1,  le  complément  est  placé  entre  le  sujet  et  le  verbe; 
Ex.  XIV,  21,  on  dit  :  cûl  mit  la  mer  à  sec  et  les  eaux  se  fen- 
dirent 5? ,  et  on  intervertit  l'ordre  logique ,  en  plaçant  l'effet  avant 
la  cause;  Gen.  1,7,  les  mots  cul  fut  ainsi  57  devraient  se  trouver 
en  tête  du  verset;  ilnd.  xxii,  1  3 ,  il  faut  traduire  :  c?  Abraham 
leva  les  yeux  après  cela  et  vit??,  comme  si  "inx  se  lisait  après 
vyj\  I  Sam.  xiv,  35,  le  sens  du  second  membre  est  :  ^c  cet  autel 
fut  le  premier  que  Saûl  bâtit  pour  l'Eternel  55;  car  un  autre 
autel  avait  déjà  été  élevé  à  Mikmâsch  pour  retenir  les  Phi- 
listins («7»<V/.  XIII,  ()-i  1),  tandis  que  ce  dernier  devait  empêcher 
le  peuple  de  manger  les  victimes  avec  le  sang.  —  H  y  »  en- 
core interversion  lorsque,  dans  une  suite  de  propositions,  une 
proposition,  au  lieu  de  se  rattacher  à  celle  qui  la  précède  im- 
médiatement, doit  être  rapportée  à  une  proposition  éloignée. 
Ainsi  «les  trois  choses??  (^Ex.  xxi,  1 1)  ne  visent  pas  les  objets 
mentionnés  au  verset  1  0 ,  mais  les  cas  exposés  dans  les  ver- 
sets 8  et  (),  d'après  les(juels  le  maître  peut  épouser  l'esclave, 
ou  la  destiner  à  son  fils,  ou  pourvoir  à  son  affranchissement. 
Une  parenthèse  est  adoptée  par  notre  auteur,  ihid.  vi,  3-5; 
il  l'explique  de  la  manière  suivante  :  En  apparaissant  aux  pa- 
triarches, et  en  leur  promettant  de  leur  donner  le  pays  de 
Canaan,  ttje  ne  me  suis  pas  fait  connaître  à  eux,  en  jurant 
par  le  Dieu  puissant  et  par  mon  nom  de  Jéhova??,  comme  je 
le  fais  à  toi,  à  qui  j'apparais  face  à  face  ^.  Tout  le  verset,  Deut. 
V,  5,  jusqu'à  l'avant-dernier  mot  forme  parenthèse,  et  "iDN*^ 

^  Le  premier  exemple  est  tiré  de  Ps.  cxxxviii,  7,  où  Ibn  Djanâli  traduit  ^f?  par 
«aussi?),  comme  si  ce  mot  était  placé  avant  br,  contrairement  aux  versions  an- 
ciennes et  aux  exégètes,  qui  le  rendent  par  «ncz"'  (Targ.),  ou  par  cr colère ^5  (Sep- 
tante, Syrien,  Jérôme). 

-'  liilmâh ,  o'i,  S- 17,  et  «17,  5- 10. 


INTUODIJCTION.  cm 

se  lio  au  V.  :i.  Ps.  \L\,  f),  les  mots  c^ puissent  les  nations  être 
la  rançon w,  coupent  la  proposition,  comme  cela  se  fait  en 
arabe  ^  Ce  désordre  se  voit  surtout  pour  les  suffixes,  qui  se 
rapportent  souvent  à  un  nom  éloi[][në  :  nmx  [Ez.  xii,  i3)  ne 
se  rapporte  pas  a  Babylone,  mais  à  Jérusalem;  D^J^iV  (Jer.  li  ,  5) 
vise  la  terre  de  Babylone;  DrL^m  [Ps.  xliv,  'j)  veut  dire  c^et 
tu  les  as  établis ?5,  savoir  les  ancêtres,  bien  que  le  nom  qui 
précède  soit  □^"!3  cdes  nations??;  inpim  (II  Sam.  xi,  2,5)  doit 
être  rendu  et  et  encourage  Joab??.  La  mémo  confusion  règne 
pour  les  préfixes,  où  la  personne  indiquée  par  le  pronom  varie 
d'une  pro[)Osition  à  l'autre  et  ne  peut  être  reconnue  (jue  par 
le  contexte.  1  Sam.  xv,  ay,  la  proposition  ^tel  Samuel  s'en  re- 
tourna pour  s'en  aller-?,  est  suivie  par  celle-ci  :  ^cet  il  saisit  le 
pan  de  son  manteau  qui  se  décbira??,  où  crib?  désigne  Saiil 
qui  cliercbait  à  retenir  Samuel  '.  Ibn  Djanâli  termine  ce  para- 
graphe par  une  réflexion  au  sujet  du  démonstratif  nî,  riN?,  (jui 

*  Rilpndh,  f2 1  G ,  32-36 ,  compare  îs.  xliii  ,  'i.  —  Lifjno  35  :  rComnie  (lisent  les 
Arabes:  Doucement!  que  tous  ces  {jons  soient  une  rançon  pour  loi.?'  Voici  le 
texte  arabe  de  ce  passa^je  :  j»  «v.À^aj  \i^.j>yyo  ^^kllf  loV^  3[  'i.i)  -j'in  ^tLs  «vIa^^ 

Zy_A..x^JS^   Vmr^  o-'mi  c^^9  ..i^v^cî  \ô.^^  ^.^LxlL  cUiLsv.:2^L>  V[  «Ua/o'^ivj 

"^^s^lî^sVf   Cil]  ^[jJ    ^^^ 

La  citation  forme  un  demi-vers  arabe  du  mètre  basit,  du  poëte  Nàbiga  (H.  De- 
renbonrg,  Dîwân  de  Ndbiga,  p.  70 ,  1.  G  ;  Ahlwardt,  Silta,  p.  8).  Les  mots  «  comme 
disent  les  Arabes  ?5  montrent  qu'lbn  Djanâli  n'a  pas  emprunté  ce  demi-vers  au 
diwan,  mais  aux  grammairiens  arabes  qui  le  citent  tous.  Voy.  Moufassal,  p.  ()5, 
1.  19,  et  le  Commentaire  sur  le  Moufassal  (Vlhn  Ya'iscb,  p.  53^.  11  en  est  proba- 
blement ainsi  des  autres  vers  cités  par  notre  auteur. 

-  Ibn  Djanâli  ajoute  très-judicieusement  (Rikindh,  21  5,  28-82)  :  trSi  le  pro- 
nom, comme  cPaucuns  le  prétendent,  se  rapportait  à  Samuel,  qui  aurait  agi 
comme  Aliîyâh  agissait  plus  tard  en  face  de  Jéroboam  (I  Rois,  xi,  3o),  on  lirait 
i^vi'pv  «et  il  le  décliiraw,  tandis  que  le  nifal  jnp'i  indique  que  le  manteau  se  dé- 
chira sans  intention  de  la  part  de  celui  qui  le  saisit. w  Les  Septanle,  qui  ajoulent 
le  nom  de  Saûl  dans  le  texte,  traduisent  néanmoins  par  les  mêmes  mots  que  I  Rois , 
XI,  3o,  comme  s'il  y  avait  jpjnp--). 


civ  OPUSCULES  D'ABOU'L-VVALID. 

se  rapporte  tantôt  à  ce  qui  précède,  tantôt  a  ce  qai  suit.  Il 
explique,  à  cette  occasion,  le  verset  1 2  du  chapitre  m  de 
VExode  d'une  manière  originale.  Dieu  dit  a  Moïse  :  c^Ne  crains 
pas  de  te  trouver  en  présence  du  roi  d'Egypte,  car  je  serai  avec 
toi,  et  te  donnerai  force  et  courage,  et  ce  qui  doit  te  le  prouver, 
cest  que  je  t'envoie^:')  c'est-a-dire ,  puisque  je  t'ai  confié  cette 
mission,  je  te  dois  l'assistance  nécessaire  pour  la  remplir.  Les 
mots  çç quand  tu  feras  sortir  ce  peuple,  etc.  55  forment  une  pro- 
position détachée,  et  n'ont  rien  à  faire  avec  le  signe  que  Dieu 
donne  au  prophète;  car,  d'abord.  Moïse  n'a  jamais  douté  que 
sa  mission  lui  vînt  de  Dieu,  puis,  s'il  avait  conçu  des  doutes  à 
cet  égard,  la  preuve  par  un  fait  futur  n'aurait  pas  suffi  pour 
les  dissiper^. 

Les  onze  derniers  chapitres  de  la  grammaire  ont  pour  objet  : 
l'interrogation  et  les  particules  interrogatives,  en  particulier 
la  particule  hc,  susceptible  de  ponctuations  diverses;  les  noms 
déterminés,  tels  que  les  noms  propres  et  les  noms  communs 
affectés  de  l'article,  et  les  noms  indéterminés;  le  masculin  et 
le  féminin,  la  formation  de  ce  dernier  genre  dans  les  noms, 
les  pronoms  et  les  verbes,  l'emploi  du  masculin  pour  le  fémi- 
nin, et  vice  versa,  et  d'un  même  mot  pour  les  deux  genres, 
enfin  l'application  du  genre  féminin,  lorsqu'on  sous-enlend 
une  nation  ou  une  certaine  manière  d'être;  les  particularités 
des  noms  de  nombre  et  leur  svntaxe. 

'  Rikmâh,  218,  6-2  1 .  —  Par  la  preipière  raison,  Ibn  Djanâli  réfuie  l'opinion 

(leSa'adiâ,  qui  ti'aduil  :  il  [iL  (Aj  cJ^»^'^^  ^J  ^J  î  »  j^s^j  dst.^  (Jj"^^  ^' 
«je  serai  avec  loi,  ce  qui  est  une  preuve  que  je  Tai  envoyé,  et  quand,  elc.?:i,  et 
de  [\.  lehouda  Hallévi  [Kouzarî,  iv,  3) ,  qui  est  d'accord  avec  Sa'adià ,  lorsqu'il  dit: 

T))f>?  ib  rp  iny>  r'rf?  o  ^^JL>   \c^  Javo  rno]  ^jlj>^  J*^^  p'^^'-^  (jl^tX5^ 

(jLCo  J5  (J  (j)y^^\  ^]  iA\^^y/i  ^\  oû^i  (dans  la  version  hébraïque,  il 
laiil  lire  :  t)v  't  '3Df5  '2  ri)f?r)  pjpr ).  Par  la  seconde  raison,  noire  auteur  s'op- 
pose à  l'interprétation  de  tous  les  exégètes  qui,  dejtuis  Ebn  Ezra  jusqu'à  Knobel , 
cherchent  la  preuve  ou  le  signe  dans  le  second  mend)rc  du  verset. 


iNTi;oi)i(/n()[\.  nv 

On  le  voit,  aucun  [)iicaomèno  do  la  lan{ju(î  n'échappe  à 
raltcnlioii  d'ibn  Djanâli.  Mais  nous  avons  insisté  volontiers 
sur  les  chapitres  où  noire  grammairien  couvre  du  nom  de 
ti<]ures  de  rhétoricpie  les  hardiesses  inconscientes  d'une  exéjjèsc 
que  les  champions  les  plus  téméraires  de  la  critique  moderne 
ne  désavoueraient  [)as. 

Nous  ne  devons  pas  passer  sous  silence  un  dernier  trait 
particulier  de  la  libre  exégèse  d'Ibn  Djanâh.  Nous  voulons 
parler  du  peu  d'attention  qu'il  paraît  accorder  aux  accents 
lorscju'ils  gênent  son  interprétation.  Nous  ne  citerons  que  deux 
exemples  :  haïe,  i,  5,  il  traduit  :  «Plus  vous  êtes  frappés  et 
plus  vous  persistez  dans  la  révolte^?  \  ïbn  Djanâh  reporte  donc 
au  second  membre  de  phrase  le  mot  Tii?,  que  les  accents  rat- 
tachent au  premier.  —  Ibicl.  ^ ,  il  traduit  :  c^En  peu  de  temps, 
nous  aurions  été  comme  Sodom,  etc.'^w.  Ici  encore,  :û2?dd  est 
lié,  contrairement  à  l'accentuation,  avec  les  mots  suivants. 

Le  bon  sens,  l'esprit  d'analyse  rigoureuse,  la  connaissance 
profonde  de  l'hébreu  et  des  langues  congénères  qui  régnent 
dans  le  Louma,  se  retrouvent  dans  la  seconde  partie  du  Kitâh 
at-TanUli,  dans  le  Kitâh  al-Omoûl,  ou  Livre  des  Racines.  Ici 
encore,  les  prédécesseurs  lui  apprennent  bien  peu  de  chose, 
les  lexicographes  de  son  pays,  Menahém  et  Dounascli,  ne 
peuvent  que  bien  rarement  être  mis  à  profit,  les  travaux  des 
Karaïtes  n'avaient  guère  pénétré  en  Espagne^,   Hayyoudj, 

^  Ousoûl ,  525,  37.  —  Ebn  Ezra  suit  cVabord  la  même  opinion  et,  à  quelques 
lignes  de  distance,  il  adopte  une  autre  exégèse,  sans  avoir  l'air  de  se  douter  de  la 
contradiction  dans  laquelle  il  s'engage. 

-  Rikmâh,  99,  'j/j  :  c)70d  ^nj)  po  O'T.  Ici,  Ebn  Ezra  recommande,  «comme 
un  principe  important,  qu'il  faut  suivre  la  voie  indiquée  par  les  accents;  77  il  a 
probablement  l'intention  de  critiquer  Ibn  Djanali.  On  citerait  cependant  bien  des 
exemples  où  Ebn  Ezra  viole  lui-même  son  principe. 

•^  Neubauer,  Journal  asiatique,  1862,  II,  p.  200,  Notice  sur  la  lexicographie 
hébraïque,  p.  18/1,  note  A  ,  cite  la  noie  marginale  d'un  manuscrit  d'OxIord  (Bodl. 
(iod.  Hunt.  i55)  où  Ibn  Djanàli  combat  la  lausse  inlerprélaliou  iVKzcch.  xviii,  6, 


CM  OPUSCULES   D'ABOU'L-WALID. 

cilo  à  tout  propos,  ne  s'était  pas  occupé  des  racines  saines;  et, 
bien  cjuil  divise  les  racines  faibles  et  les  racines  ^jéminées  dont 
il  s'occupe  d'après  leurs  sens  différents,  il  ne  donne  presc|ue 
jamais  l'explication  du  mot  en  arabe,  et  rarement  il  s'arrête  à 
des  passages  difficiles  de  l'Ecriture  où  ces  racines  se  rencon- 
trent. Le  Hawi,  ou  Recueil  des  racines  de  Hayyâ  Gâôn,  est 
resté  inconnu  à  Ibn  Djanâh;  mais  il  cite  les  explications  tal- 
mudiques  de  ce  docteur  et  de  Scherîrâ  Gàôn,  le  père  de 
Hayyâ,  parce  qu'il  aime  à  mettre  en  lumière  le  sens  des  ra- 
cines rares  par  l'usage  qu'en  ont  fait  souvent  les  docteurs  dans 
la  Misclmâhei  dans  les  autres  ouvrages  rabbiniques^  Dans  celte 
voie,  il  avait  été  précédé  par  lehouda  ben  Koreiscli  et  Sa'adiâ 
Gâôn.  Le  premier  lui  avait  appris,  en  outre,  à  se  servir  du 

par  'Anàii  cl  sa  secte,  et  particulièrement  par  Ben  Zita.  Notre  auteur  connaissait 
peut-être  ces  passages  par  les  écrits  de  polémique  contre  les  Karaïles,  composés 
par  Sa'adià. 

-  En  réunissant  tous  les  passages  où  Scherîrâ  est  cité,  on  voit  qu'Ibn  Djanàli 
n'avait  entre  les  mains  qu'un  commentaire  du  Gâôn  où  étaient  expliqués  les  mots 
difficiles  du  Traité  de  Sabbat.  Voici  ces  passages  :  col.  57,  1.  3o;  col.  (jO,  1.  5-() 
[Sabbat,  766);  col-  129,  1.  'ih-^^]  {Sabbat,  i56);  coi.  i5a,  1.  ag-So  (m.  De- 
cliôrot,  VII,  1,  probablement  expliqué  à  l'occasion  de  Sabbat,  110  b,  d'après  la 
variante  (Wirucli,».  v.fe^Dp);  col.  i58,L  3o;  col.  220,  1.  3o  {Sabbat,  ior)rt,- 
cf.  Aruch,  nr:f5  3);  col.  28 A,  1.  3i  {Sabbat,  1106);  col.  32(),  1.  32  {Gitlîn,  Gijb, 
probablement  à  l'occasion  de  Sabbat,  7/1  6);  col.  /191,  1.  9-1 1  (7-7-*"  cJ  Orî  I )5 
*Ul  ï.'A:^\  b"j  \)b>  fjTX  )2'j"5b  r)3C  7)»br>  ^x»  fopb;  c'est  Sabbat,  12a);  col.  617, 1. 7 
{Sabbat,  55  &);  col.  5 Ai,  1.  1/1-18  {nr,  IjUJI  y^^i-j  (J  j'f'.i  pt^c  jiJ  c>rîNj' 
Sabbat,  1 23  6) ;  col.  557,  1.  7  et  suiv.  ÇOuhsin ,  m ,  2  ).  Peut-être  faut-il  lire  •>(>?  31, 
dont  le  commentaire  sur  la  sixième  section  de  la  Mischndh  est  cité  par  Abou'l- 
Walid.  L'édition  imprimée  de  ce  Commentaire  (Berlin,  i85G)  est  certainement 
incomplète  (cf.  col.  16/1,  1.  3-8,  où  fjTX  jT  paraît  également  devoir  être  rem- 
placé par  'f?r  jt);  col.  718,  1.  10-12  (m.  Sabbat,  v,  1).  —  Il  faut  en  excepter 
cependant  deux  endroits,  où  Scherîrâ  donne  le  sens  de  deux  mots  qui  se  trouvent 
dans  le  chapitre  vu  du  Traité  do  Giljjn  (col.  71,  1.  5-7,  et  col.  1G8,  1.  9).  Mais, 
eu  égard  à  toutes  les  autres  citations,  on  est  en  droit  de  supposer  que  les  deux 
iiiOts,  appartenant  aux  pages  de  Gil{in  qui  s'occupent  de  médecine,  ont  été 
expliqués  à  l'occasion  des  pages  analogues  qui  se  lisent  dans  le  Traité  de  Sabbat, 
fol.  1096  et  suiv.  (cf.  U,  Nissim,  Claris  tahnudica ,  éd.  fioldenlhal,  Wien,  18A7, 


INTHODliCTlON.  ,:v,i 

turmnim  on  de  l.i  version  nraméenne',  cl  Sjuulia,  sans  parler 
(le  l'c^ExpIicalioii  des  soixanle-di\  mols??'^,  lui  rounnl  ses 
versions  arabes  d'un  ^jrand  nombre  de  livres  bibli(]ues,  versions 
(jiii  reposent  souvent  sur  une  tradition  aulbenli(jue,  puisée 
auprès  des  maîtres  cpi'il  avait  fréquentés  et  dont  il  avait  suivi 
les  leçons  en  Syrie  et  particulièrement  à  Jérusalem  ^.  Mais  si 
Abou'l-Walid  s'est  approprié  la  métbode  suivie  par  lebouda  et 
Sa'^adia,  s'il  s'est  autorisé  de  leur  exemple  pour  se  permettre 
l'interprétation  du  sacré  par  le  profane,  s'il  respeclo  pieuse- 
ment rexéîT:èse  transmise  par  la  boucbe  des  anciens,  il  élar^rit 

A6  a,  1.  iiU.).  On  peut  conclure  de  là  que  Sclierîrà  n'a  pas  écrit  d'autre  commen- 
taire. —  Quant  aux  citations  de  Hayyà,  elles  semblent  tirées  en  partie  de  ses 
commentaires  de  la  section  de  Tahàrôt.  D'autres  citations  se  rapportent  également 
au  Traité  de  Sahhat,  comme  col.  G96  , 1.  iG-20  [Sahhal,  87  />),  et  col.  0()(),  1.  h 
(Snhbat,  77  h).  Il  est  parlé  (col.  77,  1.  Q'j)  de  ctn-'D  de  11,  Hayyà,  pour  im  mot 
tiré  de  m.  Bésâ,  11,  1  (cf.  cependant  KéUin,  \iv,  3).  —  Ces  Commentaires  pa- 
raissent avoir  été  écrits  dans  un  mélange  d'hébreu  et  d'araméen  avec  de  l'arabe, 
comme  le  Miftéah  ou  Clavis,  de  R.  Nissim. 

^  R.  lehouda  ben  Koreisch,  Epislola,  éd.  Barges  et  Goldberg,  Paris,  1857. 

'  Ces  soixante-dix  mots  ont  été  publiés  en  même  temps  par  M.  Dukes,  Zcit- 
schrlftjûr  die  Kiinde  des  Morgenlandes ,  V,  ii5-i36,  et  J.  Derenbourg,  Wisscn- 
schajïl.  Zeitsch.  filr  jûd.  Tlœologie ,  V,  3 1 7-3  2  h . 

^  Il  est  certain  que  Sa'adiâ  a  traduit  et  en  partie  commenté  le  Pentateuque, 
Isaïe,  les  Psaumes,  les  Proverbes  et  Job.  Ce  sont  les  seules  versions  de  livres  de 
l'Ecriture  dont  les  différentes  bibliothèques  de  l'Europe  possèdent  des  copies,  et 
ce  sont  aussi  les  seules  que  nomme  l'auteui-  du  Kitdb  al-Jlhrist  {éd.  Fluegel,  p.  y\^-> 
\.  10;  cf.  de  Sacy,  Chrest. arabe,  I,  p.  307).  Son  séjour  en  Syrie  est  attesté  jtar  l'his- 
torien arabe  Mas'oudi,  qui  était  son  contemporain  et  qui  l'avait  vu  à  Jérusalem 
(passage  du  Tanhîh,  publié  par  S.  de  Sacy,  Notices  et  Extraits ,  VIII ,  p.  1 G7  et  suiv.) , 
et  parait  confirmé  par  lui-même  dans  son  Commentaire  sur  le  livre  de  lesîrdh  (ms. 
de  la  Bodléienne,  à  la  fin  de  l'introduction),  et  par  le  Commentaire  sur  les  Chro- 
niques, publié  par  M.  Kirchheim  (187/1),  p.  36, 1.  /i-5.  Ce  n'est  qu'en  Palestine 
que  Sa'adià  a  pu  encore  trouver  le  texte  hébreu,  perdu  depuis,  du  Livre  des 
Jubilés  et  du  Middât  Ilakâmim  t? Mesures  ou  règles  des  docteurs^.  Là  aussi, 
il  a  pu  voir  l'original  hébreu,  également  perdu  depuis,  du  premier  livre  des 
Macchabées.  (Voirie  journal  Uakhavmel ,  1'*  annc'c,  W'ilna,  1871,  p.  GA;  cf. 
aussi  Jiidische  Zeitsch.  X,  26^1.) 


cviii  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 

singulièrement  le  champ  de  la  méthode  comparative  par  une 
connaissance  plus  étendue  et  plus  sûre  des  langues  congénères. 

M.  Neubaiier,  dans  sa  Notice  sur  la  lexicographie  hébraïque, 
a  donné  un  extrait  de  la  préface  qu'Ibn  Djanali  a  placée  en 
tête  de  son  dictionnaire,  et  l'a  fait  suivre  d'un  certain  nombre 
d'exemples  tirés  de  cet  ouvrage  ^.  Depuis,  le  savant  bibliothé- 
caire de  le  Bodléienne  a  publié  le  texte  arabe  tout  entier  du 
Kitâb  al-ousoûl^.  Aussi,  serons-nous  très-sobres  pour  les  articles 
que  nous  faisons  entrer  dans  cette  introduction. 

Les  particules  n'ayant  qu'une  lettre  et  qui  s'attachent  à  la 
racine  étaient  traitées  de  main  de  maître  dans  le  sixième  cha- 
pitre de  la  grammaire;  ies  particules  qui  forment  un  mot  à 
part  ont  été  réservées,  par  notre  auteur,  pour  le  dictionnaire. 
Quelques  exemples  montreront  de  nouveau  à  quel  point  l'exé- 
gèse d'Ibn  Djanâh  est  originale,  vraie  souvent,  ingénieuse 
toujours. 

Voici  l'article  M(^ .   ^t  Cette    particule  signifie  proprement 

une  des  deux  choses  (ou) Cependant,  par  extension,  elle 

prend  le  sens  de  la  conjonction  wâw,  Lév.  iv,  28;  xxvi,  /n; 
—  celui  de  im  conditionnel,  comme  le  premier  des  deux  i^v, 
Ex.  xxi,  3i  et  36;  II  Sam.  xvni,  i3,  où  la  proposition  qui 
répond  à  la  condition  commence  par  la  conjonction  wâw,  sans 
que  cette  lettre,  ce  qui  est  fort  rare,  soit  attachée,  dans  ce 
membre  du  verset,  à  un  verbe  au  parfait ^^;  —  celui  de  sinon, 
Mal.  II,  17,  qu'il  faut  expliquer  :  et  Si  ce  n'est  pas,  comment 
concilier  cela  (cette  impunité  du  méchant)  avec  le  Dieu  de  la 
justice  équitable?  7'  —  celui  du  fractionnement  d'un  tout,  sens 

^  Journal  asiatique,  i8Ga,  II,  p.  218  et  suiv.;  tirage  à  part,  p.  172-201. 
-  The  book  of  hebrcw  roots,  Oxford,  Clarendon  press,  1873-1875. 
-*  Ousoùl,  col,  3/1,  1.  \[\  et  suiv. 

'*  V^oy.  Riliindh ,  22,  i/i;  cf.  Ewald,  Lehrbiirh  der  hebraisclœii  Sprache  [iS'jo), 
p.  859.^ 


iNTiiODiurriON.  cix 

dans  lequel  la  particule  doit  être  répétée,  comme  U|  o.w  arahe, 
Lév.  Y,  n  :  ç^Si  un  homme  touche  à  (piehjue  chose  d'imj)ur,  soit 
à  tel  objet,  soit  a  tel  autre  objet  w  ;  et  non  pas  k  ou  à  tel  objet  ?? , 
puisque  c^à  quelque  chose  d'impur  w  est  le  sens  général  qu'on 
divise  ensuite.  55 

Pour  TN,  il  donne  d'abord  le  sens  de  5i>i  c^ alors?),  devant  le 
verbe  au  parfait  et  au  futur;  on  ajoute  yôd^  "'ïN;  on  le  fait 
précéder  de  mêm^  et  quelquefois  de  |D,  et  on  a  ïND  et  ïw\  ]12, 
dans  le  sens  de  *X-«  et  *Xa^  ^t  depuis  jj.  Les  versets  Ps.  xl,  -7-8, 
signifient  :  c^Tu  ne  nous  avais  pas  demandé  des  sacrifices  et  tu 
ne  m'avais  pas  déchiré  les  oreilles  par  une  telle  exigence, 
lorsque  je  montrai  mon  empressement  d'accomplir  tous  les 
préceptes  du  culte  que  tu  m'ordonnerais  ^  ??  —  Juges,  v,  2  1  -2  2  , 
veut  dire  :  c^Dans  le  wâcli  de  Kischôn,  je  les  écrasai,  en  les 
foulant  avec  violence,  lorsque  les  chevaux  avaient  les  sabots 
usés  par  la  course  vertigineuse  de  la  fuite,  et  précipitaient  les 
cavaliers  à  terre ^.w  —  în*  a  aussi  le  sens  de  U^j>  c^ autrefois, 
auparavant,  jadis 55;  II  Sam.  11,  27,  est  traduit  ainsi  :  t^Si  tu 
n'avais  pas  parlé,  le  peuple  n'aurait  pas  cessé  de  les  poursuivre 
dès  avant  le  matin  ".  ?; 

Nous  résumons  encore  farticle  iD.  Cette  particule  est  appli- 
quée de  plusieurs  façons.  Elle  signifie,  malgré  cette  circons- 
tance ou  malgré  cette  manière  d'être,  par  exemple,  E^.xxxiv,^  : 
^Puisse  Dieu  marcher  parmi  nous,  bien  que  ce  peuple  soit  opi- 
niâtre;?? fopiniâtreté  ne  pouvait  pas  être  une  raison  pour 
que  Dieu  accordât  son  pardon  à  Israël  (cf.  ibid.  xxxii,  ());  — 
îbid.  XIX,  5  :  f^Vous  serez,  parmi  les  peuples,  ma  propriété 
élue,  bien  que  toute  la   terre  m'appartienne;??  —  Geu.  viii, 

'   Ousoiil,  29,  «7  :  tf Lorsque,  à  la  stalion  de  la  montagne  du  Sinai,  le  peuple 
dlsraël  dit  :  Tout  ce  que  Dieu  dira,  nous  le  ferons  el  nous  récoulerons. 55 
■^  Voir  Ousoîil,  170,  28,  et  18,  3??. 
■*  Comp.  Bikmàh ,  155,01. 


Gx  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 

'2  1  :  «Je  ne  maudirai  plus  la  terre  a  cause  de  l'Iiounne,  bien 
que  le  penchant  du  cœur  humain  soit  mauvais  dès  sa  jeu- 
nesse; w  la  méchanceté  ne  pouvait  pas  être  la  cause  de  la  pro- 
messe divine  de  ne  plus  maudire  la  terre;  —  Jos.  xvii,  18  : 
^<:Tu  extermineras  le  Cananéen,  bien  qu'il  possède  des  chariots 
de  fer,  qu'il  soit  puissant;  j^  —  Gm.  iv,  a  /i  :  ^Dien  que  Caïn  su- 
bisse un  châtiment  sextuple,  Lémék  sera  puni  soixante-dix-sept 
fois; 7?  —  Dan.  ix,  9  :  ^^Dieu  est  miséricordieux  et  pardonne, 
bien  que  nous  nous  soyons  révoltés  contre  lui.  75 —  ^D  a  le  sens 
de  c^par  rapport  àw,  [I  Chron.  xxii,  G  :  t^W  ^^uént par  rapport 
aux  blessures  (cf.  II  Rois,  viii,  aç))^;'?  —  Jér.  xi,  i5  :  ^Par 
rapport  â  ta  méchanceté  d'autrefois,  tu  ressentiras  les  affres 
de  la  mort,  v  —  "id  signifie  en  outre  ^^  de  même  v ,  Osée,  xi ,  10: 
«Ainsi  il  rugit;  w  —  «lorsque  57,  Job,  vu,  1  3  ;  ^t  Lorsque  je  di- 
sais: Mon  lit  me  calmera  et  ma  couche  emportera  ma  plainte; 
tu  m'as  brisé  par  des  rêves  terrifiants,  tu  m'as  assailli  avec  des 
visions  émouvantes.  ??  —  Il  est  mis  pour  le  pronom  relatif, 
Nomb.  XIV,  1 3  :  «  Desquels  tu  les  a  tirés;  55  —  il  devient  adverbe 
de  lieu,  Is.  xxx,  21  :  «Que  vous  alliez  a  droite  ou  a  gauche;?? 

—  il  signifie  «parce  que??,  Gcn.  m,  1  à  :  i^Parce  que  tu  as  fait 
ceci;??  —  il  est  interrogatif,  Is.  xxix,  1  G  :  fc L'œuvre  dit-elle  a 
son  créateur???  et  dnns  ce  cas,  ^D  peut  être  précédé  du  lié  in- 
terrogatif,  et  devenir  ""DH,  de  même  que  les  Arabes  disent  tKi>î  ; 

—  il  signifie  «  de  même  que  ?? ,  h.  liv,  (j  ;  —  «  parce  que  ?? ,  Prov. 
XVI,  2 G  :  «L'àme  du  malheureux  prépare  son  propre  mal- 
heur, 'parce  que  son  ])ropre  langage  le  charge  -;  ??  —  «puisqu'il 
en  était  ainsi??  (ii  commençant  une  phrase  incidente),  I  Sam. 
XXII,  22  :  «J'ai  su  en  ce  jour,  puisque  Dô'êg  l'Idiiméen  y  était, 
qu'il  ferait  son  ra])porl  l\  Saûl;??  —  «certes??  (Jji),?Air/.  xxv. 

Sur  c^:rî ,  voy.  Bihndh,  1.^)9,  35;  aoo,  9. 
2   Oiimûl,  hh,  1^-20.  Il  fuiif,  1.   iG  et  21,  l^  pour  l/,  cl  I.  fî.'>,  a(lo[)lcr  la 
locon  du  niniiuscrit  de  l^ouen. 


INTlîODUGTlON.  cxi 

î2  5  :  c^  Certes,  toi  est  son  nom ,  Ici  il  (3sl;  ??  O.sc'^s  ^'^  9  •  ^^  Certes, 
ils  connncltcnt  des  actions  abominables ';  55  A'.  \iv,  f)  :  ç^()ac 
vous  nicprisicz  le  conseil  de  Fbumblc,  eerlcs  Dieu  le  proté[je;?? 
—  rcen  vérité,  sans  douter  Ex.  wiii,  33  :  '^^Sans  doute,  ceci 
deviendrait  un  piéf];e  pour  toi;??  et  avec  hê  (^-n),  6W.  xxvn, 
36  :  r^Sans  doute,  on  lui  a  donné  le  nom  de  Jacob;??  II  Smn. 
xxni  :  ^^  Il  était  sans  doute  honoré  ^;  ??  —  ç^  afin  que  ??  ("'D  =  (J) , 
Ps.  XVI,  8  :  ^^Afin  que  je  ne  sois  pas  ébranlé  de  ma  droite  ^;?? 
l  Roisy  vin,  35  :  ^^Âfii  que  tu  les  exauces;??  —  c^si??,  Ruth,  1, 
l 'j  :  t^Si  je  disais;??  —  r. jusqu'à  ce  que,  pour  que??  (/p^), 
Ps.  en,  5  :  ^^  Jusqu'à  ce  que  ]  Rie  oublié  de  prendre  ma  nourri- 
ture;?? ce  qui  implique  souvent  un  témoignage  de  dédain,  Eœ. 
m,  1  i  :  fîQui  suis-je,  pour  (pie  j'aille???  —  ç^  pour  cela??  (td]is.J), 
Osée,  vu,  ili  :  c^ C'est  pourquoi  ils  gémiront.??  —  La  fin  de 
l'article  est  consacrée  à  la  particule  composée  DX  ^D. 

Nous  aurons  accompli  notre  tache  de  faire  connaître  les 
qualités  rares  d'Abou'l-Walîd,  lorsque  nous  aurons  mis  sous 
les  yeux  des  hébraïsants  encore  trois  articles  du  Livre  des  Ra- 
cines qui  traitent,  l'un  d'un  verbe  complet,  l'autre  d'un  verbe 
incomplet  ou  à  radicaux  faibles,  et  le  troisième  d'une  racine 


gemmée. 


1°  Bâra''.  —  G  en.  i,  1;  h.  xlf,  qg;  G  en.  v,  9;  ihid.  vi,  7; 
Nomb.  XVI,  3o;  Is.  xlii,  5;  ibid.  xliii,  1;  Ps.  lt,  la;  Gen.v,  1; 
—  nifal  :  Ps.cu,  i(j;  Ez.  xxi,  35;  Ex.  xxxiv,  1  0  ;  Ps.  civ,  3o; 
Ez.  xxviii,  i5;  Gen.  11,  4;  —  ce  mot  est  de  la  même  famille 
que  l'arabe  |^j,  qui  signifie  ^'\\  a  créé??.  Un  autre  sens,  celui 
de  c^ choisir,  élire??,  se  trouve  Jos.  xvii,  i5,  iS;  Ez.  xxi,  9/1. 

^  Sur  les  antres  parties  du  verset,  voyez  RiJpnâh,  i53,  21  ;  Omoûl,  799,  19. 

-  Dans  la  citation  [OuroûI,  817,  1 5)  il  y  a  confusion  entre  v.  19  et  v.  20; 
puis,  1  Chron.  xi,  25,  on  a  mis  ):?pour':?.  Voir,  sur  ce  hé,  Uikindit,,h?y,  10-iA. 

^  Voy.  Ebn  Ezra .  ad  loc. 

''  Oiisoûl,  107,  27  à  111,  33.  —  Les  exemples  qui  se  Ironvenl  en  tè(e  de 
rarlicic  donnent,  comme  toujours,  ditTérentes  formes  du  verbe. 


cm  OPUSCULES  DABOU'L  WALID. 

Abou  Zakariyâ  pense  que  herou  (ï  Sam.  wii,  8)  vient  de  cette 
racine,  dont  on  a  fait  tomber  Vâléf])our  l'allégera  II  aurait 
mieux  valu  dire  que  Yâléf  de  bânf  s'est  changé  en  hê,  et  qu'on 
a  eu  ainsi  hcrou  sur  le  modèle  de  "àsou,  bënou.  A  mon  avis,  il 
faut  rattacher  à  cette  racine  et  à  ce  deuxième  sens  lehârâm 
i^Eccl.  m,  18),  hiirâm  étant  primitivement  heraâm,  dont  on 
a  changé  Vâléf  en  hê,  de  telle  sorte  qu'il  a  fini  par  ressembler 
à  raâm,  \lsâm;  le  lâméd  a  pris  le  sens  de  ^al,  comme  cela  a 
lieu  I  Sam.  xxiii,  20;  II  Sam.  xvni,  11;  Prov.  ix,  i4  (cf.  le 
second  hémistiche^).  Le  sens  de  la  phrase  est:  ^^ Parce  cjue 
Dieu  les  a  choisis  et  élus  entre  toutes  les  créatures.  11  II  fau- 
drait, il  est  vrai,  encore  dscJiér  avant  *"«/,  comme  Dcut.  xxxii, 
0  1,  mais  ce  mot  est  souvent  retranché,  comme  nous  l'avons 
fait  observer  dans  le  Louma^,  et  '«/  est  remplacé  par  lâméd  ^. 
Voici  la  pensée  que  le  sage  a  voulu  exprimer  dans  ce  passage  ^  : 
Après  avoir  décrit  le  soin  extrême  qu'il  a  donné  à  la  sagesse, 
le  grand  prix  cju'il  y  attache  et  le  degré  élevé  qu'il  y  a  atteint, 
Salomon  s'étonne  que,  malgré  le  haut  rang  qu'il  occupe,  il 
puisse  être  soumis  au  même  accident  que  l'ignorant,  savoir  à 
la  mort.  C'est  là  ce  qu'il  dit  Eccl.  11,  16-17.  A  peine  a-t-il 
terminé  sa  déclaration,  qu'il  trouve  détestable  et  affligeante 
cette  parité  de  l'homme  instruit  et  de  l'homme  ignorant  de- 
vant la  mort,  que  Salomon  se  met  à  s'étonner  d'un  autre 
point,  plus  blessant  pour  son  âme,  plus  douloureux  pour  son 
cœur,  et  qui  lui  inspire  un  plus  grand  dégoût  pour  la  vie, 
c'est  l'égalité  devant  la  mort  entre  l'homme  et  l'animal.  c^Je 
me  suis  laissé  aller,  dit-il,  à  l'étonnement  au  sujet  de  l'homme, 

'  N.  71,3-7. 

^  Voyez  Rikmâh,  20,  i.  —  Omoûl,  10 (S,  if»,  il  y  a  confusion  entre  v.  3 
et  V.  \h. 

'  Cf.  p:r3  (II  Chr.  I,  '4);  Uilpndh,  153,  37. 

^  Ihn  Djanûli  est  quoique-  peu  prolixe  dans  sou  interprétation;  nous  avons 
cherché  à  ohn-j^er  aufant  que  nous  avons  pu. 


INTKOnilCTIOiN.  ,;mii 

(ino  Dieu  a  choisi  et  élu  parmi  los  êtres  vivants,  destincvs  à 
mourir,  et  dont,  après  réflexion ,  on  reconnaît  que  le  sort  est  le 
même  que  celui  des  animaux  [ihuL  m ,  18);  »  en  eiïet,  l'homme 
est  un  accident  et  l'animal  est  un  accident,  et  un  même  acci- 
dent les  atteint  tous  les  deux,  puisque  celui-ci  meurt  comme 
celui-là,  et  le  même  souflle  est  en  eux  sans  que  l'homme  ait 
un  avantage  sur  l'animal  (v.  i());  car  tout  vient  de  la  ])oussière 
et  tout  y  retourne. ....  Mais  ce  souffle  est  le  souffle  de  la  vie, 
qui  est  commun  à  l'homme  et  à  l'animal  privé  de  raison  et  qui 
périt  lorsque  meurent  l'un  et  l'autre.  L'âme  raisonnable,  au 
contraire,  appartient  à  l'homme  seul  parmi  les  êtres  voués  à 
la  mort,  et  elle  continue  son  existence  lorsque  l'homme  a  dis- 
paru    Les  hommes    instruits,  poursuit  Salomon,   savent 

que  l'âme  raisonnable,  légère,  pure  et  d'une  substance  fine, 
monte  et  s'élève  vers  son  élément,  tandis  que  le  souffle  de  la 
vie  dans  l'animal,  lourd,  épais  et  grossier,  descend  vers  son 

élément  et  périt  avec  le  corps  (m,  21) 5)  Cette  explication 

est  d'accord  avec  la  raison ,  d'après  les  affirmations  des  philo- 
sophes habiles,  et  avec  la  tradition  des  prophètes;  car  cette 
pensée  n'a  jamais  cessé  d'être  connue  parmi  les  nôtres;  elle 
était  répandue  et  adoptée  par  tous.  Car  si  Abigaïl  dit  à  David 
(I  Sam.  XXV,  29)  :  ç^  Que  l'âme  de  mon  seigneur  soit  enveloppée 
dans  le  faisceau  des  vivants  avec  l'Eternel ,  ton  Dieu  !  5?  elle  a 
entendu  parler  de  la  vie  éternelle,  et  aborder  David  par  une 
pensée  connue ,  consentie  et  acceptée.  (  Cf.  Eccl.  xn .  y .  )  —  Le  hê 
du  mot  haolâh  ce  qui  monter  (ni,  91)  est  l'article  qui  déter- 
mine et  affirme;  c'est  pourquoi  il  a  kâmès,  comme  Ez,  xx,  82; 
Gen.  XXXIX,  1  7,  et  tel  qu'est  toujours  vocalisé  le  hê  de  l'article, 
quand  il  précède  un  ^ayin,  excepté  dans  le  mot  haiwerîm 
(Il  Sam.  v,  6)  ^  Si  le  verset  devait  exprimer  un  doute,  le  hê 

'    Hikmâli ,  101,  I.  ç)-i3. 


cxiv  OPUSCULES  D'ABOU'L-VVALID. 

aurait  patah,  d'après  l'habitude  constante  du  langage.  Bien  que 
le  hè  de  haijyôrédét  «qui  descend??  i^Eccl.  m,  21)  aii  patah, 
le  dâgêsch  dans  le  yâd  est  encore  un  indice  que  le  hê  est 
l'article,  d'après  ce  qui  arrive  dans  la  plupart  des  cas,  bien 
qu'il  y  ait  quelques  endroits  où  le  dâgêsch  se  met  également 
apvès  le  hê  interrogatif  (^Lév.  x,  1  9  ;  Nomh.  xni,  1 9  ;  Joh,  xxni, 
6)  ^  Nous  avons  traduit  :  «  L'homme  est  un  accident,  etc.  w  en 
considérant  mikréh  comme  étant  à  l'état  absolu,  parce  que  le 
rêsch  a  ségol,  et  qu'à  l'état  construit,  cette  lettre  exigerait  sêrê. . . 
L'homme  a  été  considéré  comme  un  accident,  bien  que  les 
individus  soient  des  substances  premières,  parce  qu'il  se  dé- 
fait, se  disjoint  et  s'en  va.  Puis,  l'animal  a  été  mis  en  rapport 
9vec  l'élément  de  la  terre,  bien  qu'il  soit  composé  des  quatre 
éléments,  parce  que  la  terre  en  est  l'élément  le  plus  visible, 
le  plus  épais  et  le  plus  corporel ,  et  parce  que  cet  élément  n'est 
pas  séparé  des  autres  éléments.  Le  chef  de  l'Académie  (Sa'a- 
diâ),  le  Fayyoumite,  n'attribue  pas  le  verset  EccL  ix,  2  :  «  C'est 
la  même  chose  pour  tous,  le  même  sort  est  réservé  au  juste 
et  au  méchant,??  à  Salomon  lui-même;  mais  il  le  considère 
comme  l'opinion  des  ignorants  qui  prétendent  qu'il  n'y  a  pas 
de  différence  entre  le  pieux  et  l'impie,  bien  que  cette  diffé- 
rence soit  grande ,  comme  le  dit  le  prophète  Maléaki  (m ,  1  8  )  ^, 
Cependant,  dans  ce  verset  aussi,  il  peut  s'agir  de  la  mort, 
sans  que  cela  soit  contraire  à  la  foi.  -^  Mais  revenons  à  lebâ- 
râm.  C'est  le  seul  exemple,  en  hébreu,  où  le  himéd  se  place 
devant  un  parfait^.  —  Oubârê'  (^Ez.  xxni,  /i-y)  signifie  «tailler 
{(Sj^)")  couper??.  —  Ban    (Jug.  in,   l'y),,  heriim  (I  Rois,  v, 

'   Rikmâh  ,921,2 8-3  2  ;  cl.  1  Vi ,  17-19. 

-  L'explication  d'Eccl.  m,  21,  par  Sa'adià  ,  se  \ii  Emonnôt [éd.  d'Amsterdam), 
'^1  c?  à  82  a.  Nous  n'y  avons  pas  trouvé  son  opinion  sur  EccL  ix,  2  ,  citée  par  notrf? 
auteur. 

^  Voyez  p.  cxii,  ligne  5  et  suiv. 


INTRODUCTION.  cxv 

3),  heriâh  [Ez.  \x\iv,  3),  heriol  [(jeu.  xm,  B).  Dans  hiryâh 
(Ez.  XXXIV,  9o),  Vâh'l  a  éU\  retranche',  on  hum  In  troisiomo 
radical  âléfs.  été  clian[i;é  en  Ac,  sans  cependanl,  prendre  un 
dâgêsch,  comme  "amyyâh^.  —  Benâh  (^Hab.  i,  16)  est  le  ([ua- 
lifîcatif  de  maàkâlô;  le  hê  est  paragogique,  comme  dans  d'autres 
mots  cités  dans  le  Loûmd-^.  —  Le  sens  de  hân  se  retrouve  dans 
lehabriàkém  (I  Sam.  11,  29),  qui  admet  deux  explications  :  on 
peut  prendre  le  suffixe  pour  un  complément  direct,  et  tra- 
duire «pour  vous  engraisser 57,  ou  bien  pour  un  complément 
d'annexion,  le  verbe  étant  intransitif,  comme  hihri  dans  le 
langage  des  docteurs^,  et  traduire  par  rç votre  engraisse- 
ment ??. 

2"  "Out^.  —  "Awetâh  f^Est.  I,  16);  leawwêt  (Lam,  m,  36). 
Cette  racine  a  été  mentionnée  dans  le  Traité  des  Racines  aux 
lettres  douces^,  et  complétée  par  nous  dans  le  Moustalkik^. 
""Awetâk  peut  avoir  pour  racine  ^âwâk,  en  comparant  "âsetâk 
ou  ^âwaty  comme  kortâh  (II  Sam.  m,  12)^.  —  Abou  Zakariyâ 
a  fait  entrer  dans  cette  racine  la  ont  (/s.  l,  /t);  nous  croyons 
devoir  le  dériver  de  la  racine  géminée  \îtat,  comme  labour 
(^Eccl.  IX,  1),  qui  a  la  même  origine  que  bârour  i^Job,  xxxiii,  5). 
A  mon  avis,  ^êt  (^Eccl.  viii,  5)  signifie  endroit,  science  75,  comme 
l'indique  le  moi  misckpât  ç^jugement??,  qui  l'accompagne.  Le 
même  sens  se  retrouve  I  Clir.  xii,  32,  où  laitthn  signifie  les 
traditions  et  le  droit,  comme  on  le  voit  par  la  suite,  où  il  est 

^  Bikmâh,  167,  16:  Biryâh,  pour  benâh,  avec  suppression  du  7j6d  de  pro- 
longation et  changement  de  Wllefen  yod.  C'est  la  seconde  des  deux  analyses,  avec 
une  légère  différence  pour  expliquer  l'absence  du  ddgesch. 

-  Rikmdh,  89,  20  et  suiv.  et  surtout  1.  hi. 

'  Lév^,  Neuhebr.  und  chald.  Wôrterbuch,  I,  2  G  A,  col.  a. 

^  Ousoûl,  5i3,  7  à  5i/i,  17. 

^  D.  86,  15-17,  où  il  faut  lire  p;^?  r)!33j;  N.  5i,  3-2-36. 

^  Ci-dessous,  p.  109. 

'  Rikmdh,  p.  85,  1.  t^o. 


cxvi  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 

(lil  :  «pour  savoir  ce  qu'on  fait  en  Israël w.  L'homme  ''ittî  i^Lév. 
\vi,  3i)  est  également  un  homme  au  courant  des  traditions, 
un  jurisconsuhe  qui  sait  ce  qu'on  doit  faire  avec  le  bouc  émis- 
saire; V/^ï  est  donc  un  dérivé  de  ''et.  —  Partant  de  cette  donnée, 
le  verset  h,  l  ,  4 ,  serait  l\  expliquer  :  «  afin  de  donner  l'intel- 
ligence des  choses  à  celui  qui  est  pauvre  d'esprit,  faible  de 
connaissance,  ignorant 57.  —  En  effet,  si  ''et  était  d'une  racine 
au  second  radical  faible,  le  pluriel  \ttîm  n'aurait  pas  de  dâ- 
gêsch.  Il  est  vrai  que  la  lettre  quiescente  douce  pourrait  être 
absorbée  par  le  dâgêsch,  dans  le  tâw  de  ''itthn  et  "itti,  comme 
cela  a  lieu  pour  sîs,  au  pluriel  sissim  (I  Rois,  vi,  18);  mais, 
pour  ce  dernier  mot ,  l'origine  d'une  racine  à  la  seconde  lettre 
faible  n'est  pas  douteuse,  tandis  que  ^èt,  tout  en  pouvant  être 
comme  hên  d'une  racine  au  second  radical  faible,  est  en  réa- 
lité comme  hês,  lêb,  etc.  d'une  racine  géminée,  puisqu'il  a, 
comme  ces  derniers  mots,  dâgêsch  au  pluriel  et  lorsqu'il  est 
suivi  d'un  suffixe.  Comme  il  y  a,  en  outre,  pour  ht  oui  un  mo- 
dèle, labour,  qui  est  d'une  racine  géminée,  ce  qui  enlève  toute 
force  à  une  démonstration  pour  que  laout  soit  d'une  racine 
iiu  second  radical  faible,  il  n'y  a  plus  aucune  raison  pour  que 
nous  ne  reconnaissions  pas  dans  le  dâgêsch  de  lakiîm  l'ab- 
sorption d'une  des  deux  lettres  géminées.  — ""Ittîm  a  encore  ce 
sens,  Est.  I,  1 3 ,  où  il  s'agit  de  légistes  qui  possèdent  la  tradi- 
tion et  les  jugements,  et  Dan.  xi,  6,  qu'il  faut  traduire  :  «et 
il  la  fortifie  par  des  avis  justes  et  des  conseils  sages  w.  —  Mon 
opinion  sur  laout  se  confirme  par  l'arabe,  où  l'on  dit  c:^^:^ 
J^iiJL  b!^3  «j'ai  fait  pour  quelqu'un  succéder  une  parole  à 
l'autre  5?,  c'est-à-dire  je  lui  ai  dit  une  parole  après  l'autre,  ou 
ç^je  l'ai  fait  boire  successivement  55.  Notre  verset  peut  donc  être 
traduit  :  «Afin  de  dire  à  l'ignorant  un  mot  après  l'autre ??, 
c'est-à-dire  de  lui  faire  comprendre  et  de  lui  enseigner  une 
chose  après  l'autre;  car  on  ne  peut  ni  instruire,  ni  faire  com- 


INTUODUCTIOIN.  (.wu 

nrcntlrc  les  choses  d'un  seul  coup,  mais  il   faut  aller  dou- 
cement et  avec  ordre  '. 

3°  Sâlar'.  —  WayyâsôUou  i^Job,  xix,  l'j)  emprunte   son 
sens  a  sillon  (U'oncoî?  i^Ez.  xxvin,  a 4),  de  la  même  manière 
dont  j'ai  expliqué  sôrêr  {Lam.  m,  ii)^.  D'autres  mettent  ce 
mot  en  rapport  avec  solelâh  (11  Sam.  xx,  i5)  et  pensent  qu'il 
s'agit  de  l'élévation  d'une  barrière  a  pointes  de  fer,  comme  des 
épines.  —  Sôllou  hammesillâh  (/s.  lxii,   lo)  et  seloulâh  (^Jér. 
xviii ,  1 5  )  sont  mentionnés  dans  le  Traité  des  racines  géminées^. 
—  A  cette  racine  appartiennent  encore  solelâh  (^Ez.  xxi,  27) 
et  solelot  [Jér.  xxxii,  ^k).  —  Nous  avons  encore  ajouté,  dans 
le  Moustalhik^^^  un  autre  sens,  celui  de  sôllou  (P5.  lxviii,  5), 
auquel  nous  avons  également  rapporté  mistôlêl  (^Ex.  ix,  7),  en 
leur  assignant  le  sens  de  gloire  et  de  fierté.  —  Salseléhâ  (^Prov. 
IV,  8)  peut  aussi  signifier  ^exalte-la,  glorifie-la w ,  ainsi  ([ue 
silsoul  (^Kiddouschîn ,  78''),  dans  le  langage  des  docteurs.  — 
Nous  avons  encore  admis  la  possibilité  que  mistôlêl  présente 
un  troisième  sens  de  la  racine  sôlêl,  et  soit  synonyme  de  mit- 
hazzêk,  de  mahzîk  (^Ex.  ix,  2).  Puis  nous  avons  rattaché  à  ce 
sens  mesillôt  (II  Clir,  ix,  1 1)  et  salseléhâ  i^Prov.  iv,  8),  avec  des 
explications  qu'il  est  superflu  de  répéter,  |)uisqu'on  peut  les 
chercher  dans  l'ouvrage  cité.  Nous  donnons  ce  même  sens  à 
mesillôt  (Ps.  Lxxxiv,   6),   et  traduisons  le  verset  :  te  Heureux 
l'homme  qui  trouve  un  appui  en  toi,  dont  le  cœur  cherche  en 

1  Lechaidéeu  traduit  nu-»!:  par  fjDbfbb,  et  Sa'adià  par  ^sui  ;  ces  deux  versions 
s'accordent  avec  le  sens  donné  par  Ibn  Djanàh.  Voir  aussi  Dounasch,  p.  79. 

2  Omoûl,(Lo\.  /i83,2  0  à  lx%k,  i5. 

^  Dans  la  citation  de  Joh ,  il  y  a  confusion  entre  xix,  la  et  xxx,  ly,  comme 
cela  arrive  souvent  à  Ibn  Djanàli,  citant  de  mémoire.  D'après  cette  opinion,  il 
faut  traduire  :  (dis  couvrent  de  ronces  ma  route ".  Pour  s<Wér,  on  peut  voir  ci- 
dessous,  p.  9^,  1.  5,  et  Ousoiil,  col.  ^177,  29. 

'•  D.  lOO,  96;  N.  Il  A,  11. 

^  Ci-dessous,  ao5,  1  1  etsuiv. 


cxviii  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALÎD. 

toi  sa  force  et  son  bonheur  certain,  w  —  Dans  le  Mouslalhik^ 
nous  avons  traduit  mesillôt  (II  Chr.  ix,  1 1)  par  t^supportsw. 
Il  ne  me  paraît  pas  impossible  maintenant  qu'il  faille  entendre 
par  ce  mot  les  bois  de  la  toiture,  c'est-à-dire  les  poutres  trans- 
versales; car  les  Arabes  nomment  ces  pièces  de  bois  rawâfid. 
Or  nous  avons  dit,  dans  le  Moustalhik,  que  le  sens  de  mesillôt 
devait  être  ^^ appui w  (rafcl)  et  t^force??;  seulement,  nous  l'y 
avons  expliqué  par  ^supports  pour  retenir w,  tandis  que  nous 
considérons  comme  possible  qu'il  s'agisse  des  poutres  transver- 
sales, nommées  djawaiz.  Nous  donnons  le  même  sens  au  mot 
mis  ad  (I  Rois,  x,  12). 


m. 


Il  nous  reste  à  faire  connaître  les  sources  qui  ont  servi  à 
cette  publication.  On  ne  connaît  qu'un  seul  manuscrit  des 
quatre  opuscules  d'Abou'l-Walîd,  celui  de  la  Bodléienne  à 
Oxford.  Nous  disposions  d'abord  d'une  copie  de  ce  manuscrit 
que  M.  Neubauer  s'était  faite  pour  son  usage  et  qu'il  nous  a 
gracieusement  abandonnée.  Plus  tard,  pendant  le  cours  de 
l'impression,  les  curateurs  de  la  Bibliothèque  nous  ont  confié, 
pendant  un  certain  temps,  le  manuscrit  lui-même ^ 

Nous  en  empruntons  la  description  au  nouveau  catalogue 
que  prépare  M.  Neubauer.  Len"  1  /i53  (Pococke  i3/i,  Uri  1  58) 
est  écrit  sur  papier  oriental  en  caractères  hébreux  palestiniens, 
au  Caire,  par  Joseph  ben  Salomo;  il  fut  terminé  en  i3i6.  Il 
contient  d'abord  les  traités  connus  de  Hayyoudj,  puis  les 
opuscules  d'Ibn  Djanah  dans  l'ordre  suivant  :  a,  c-^j^yixJî  <^\JkS 
J.A.e^xii^    (fol.    iiyv'');    h,    (^^'A^\  l^VjS  [{o\.    166  r°); 

'  De  là  viennent  quelques-unes  des  additions  et  coireclions  qui  se  trouvent  à 
la  fin  de  ce  vuhuiie.  Un  certain  nombre  de  mois,  que  nous  avions  intercalés  dans 
le  texie  par  conjecture,  se  sont  trouvés  ensuite  dans  le  manuscrit. 


INTUODIJGTIOIN.  cmx 

r,  AAA^Ji  c_»lJL$"(fol.  *j/i2  r");  J,  i^j^-M-o:3î  c^Ia-S'^I'oI.  i  5^  r")  '. 
Cet  ordre  est  arbitraire  et  ne  répond  pas  aux  époques  exactes 
dans  lesquelles  les  travaux  de  notre  grammairien  se  sont  suc- 
cédé. Nous  avons  adopté,  dans  noire  édition,  l'ordre  que 
donne  Abou'l-Walîd  lui-même  dans  la  préface  de  sa  gram- 
maire'-, et  dont  l'exactitude  est  en  outre  attestée  par  les  cita- 
tions que  fait  l'auteur  dans  tout  nouveau  travail  des  travaux 
qui  l'ont  précédé  ^. 

Le  manuscrit ,  qui  est  fort  bien  conservé ,  a  cependant  souf- 
fert aux  derniers  feuillets,  et  certaines  parties  étaient  devenues 
tout  à  fait  illisibles.  Nous  avons  pu  heureusement  les  rétablir 
d'après  un  manuscrit  du  Kitâb  at-taswiya  qui  s'est  trouvé  ré- 
cemment dans  la  collection  Firkowitsch,  que  nous  avons  déjà 
eu  l'occasion  de  mentionner  plusieurs  fois.  M.  Harkawy  nous 
a  fourni  une  collation  complète  de  ce  traité*. 

Nous  avons  déjà  dit  que  le  n"  i/i53  de  la  Bodléienne  ren- 
ferme, au  commencement,  les  traités  de  Hayyoudj.  Un  second 
exemplaire  de  ces  mêmes  traités  se  trouve  en  tête  du  n°  i  /i52 
(Pococke  99,  Uri  ^69 ).  L'original  arabe  de  l'œuvre  gramma- 
ticale de  Hayyoudj  est  encore  inédit  ^,  et  on  peut  le  regretter, 

^  Le  copiste  et  les  propriétaires  successifs  du  manuscrit  paraissent  avoir  appar- 
tenu, à  la  communauté  karaïte  du  Caire. 

-  Rikmâh,xiu,  16-17, 

^  Ainsi  le  Moustalhik  est  cité  dans  le  Tmibtk,  p.  2/19,  aSo,  'iSi,  etc.;  dans 
le  Kitdb  at-Takrîb,  p.  33 1,  1.  9;  dans  le  Tastviya,  p.  3A9,  35o  ci passim.  — 
Le  Moustalhik  et  le  Tanbîh  sont  mentionnés  dans  le  Tastviya,  p.  377,  et  le  Tak- 
rîb,  dans  le  même  traité,  p.  368, 

*  Ce  manuscrit  contient  également  des  fragments  du  cV/naàaJi  u^m^s  (voit 
ci-dessous,  p.  2/17  et  suiv,);  nous  Tavons  cité  sous  Tinitiale  P;  el  le  manuscrit 
de  la  Bodléienne  sous  la  lettre  0, 

^  Il  faut  cependant  excepter  le  Ji/vjuxii  c__>UC  ou  iip'io  'd,  que  M,  Nuit 
(  voy,  p.  cxx,  n,  9.  )  a  publié  en  arabe  à  la  suite  de  la  version  hébraïque.  En  comparant 
l'original  arabe  avec  la  traduction,  et  en  ayant  égard  à  la  souscription  qui  se  lit  à 
la  fin  de  celle-ci,  dans  l'édition  de  Dukes  et  dans  celle  de  Nutl,  on  est  amené  à 
penser  :  1°  que  l'original  de  Hayyoudj  se  terminait  aux  mots  jt-j?  r»tyi  (N.  1  :'.6,  33; 


cxx  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 

malgré  la  publication,  faite  en  i8/i/i,  de  la  version  hébraïque 
d'Abraham  ebn  Ezra,  par  M.  Dukes\  et  plus  tard,  en  1870, 
de  la  version  de  Môschéh  Hakkôhên  ibn  Gikatila ,  par  M.  Nutt -. 
Ebn  Ezra  avait  consciencieusement  maintenu  le  texte  de 
Hayyoudj  ^,  mais  le  manuscrit  dont  s'est  servi  M.  Dukes  pour 
son  édition  était  incorrect  et  incomplet^.  Môschéh  Hakkôhên, 
de  Cordoue,  qui  avait,  comme  autrefois  Ibn  Djanâh,  émigré 
à  Saragosse,  passa  une  grande  partie  de  sa  vie  à  écrire  des 
gloses  sur  les  ouvrages  de  ses  prédécesseurs  ^.  Pour  les  Traités 
de  Hayyoudj ,  il  lui  est  arrivé  tantôt  de  fondre  ses  observations 
avec  le  texte  qu'il  traduisait,  tantôt  de  changer  complètement 
ce  texte  et  de  substituer  sa  propre  opinion  à  celle  du  maître 
de  Cordoue^.  Il  s'en  est  suivi  que  les  critiques  d'Abou'l-Walîd 

D.  191,  i3,  doit  èlre  corrigé,  comme  l'a  remarqué  M.  Steinsclineider,  Catal. 
Bibl.  Bodl.  col.  ]  3o5);  3°  que  tout  ce  qui  suit,  dans  les  deux  éditions,  jusqu'à  la 
fm  du  traité,  sont  des  additions  ou  gloses  de  R.  Môschéh  Hakkôhên  sur  les  diffé- 
rentes parties  du  Traité  de  Hayyoudj ,  gloses  extraites  prohablemcnt  en  partie 
d'autres  ouvrages  sur  la  ponctuation  et  l'accentuation,  et  qui,  à  cause  de  leur 
plus  grande  étendue,  ont  trouvé  place  à  la  suite  de  ce  Traité;  3°,  que  de  ce  Kitâb 
at-taiiMf,  nous  ne  possédons  que  la  traduction  d'Ehn  Ezra,  qui  traduisait  égale- 
ment les  gloses  arabes  de  R.  Môschéh  Hakkôhên. 

^  Grammatische  Werke  des  R.  lelmda  Cliayyovg,  etc.,  par  Léopold  Dukes;  il 
forme  le  troisième  fascicule  des  Beitràge,  etc.,  publiés  par  Evvald  et  Dukes.  — 
Cette  version  est  indiquée  dans  nos  notes  par  la  lettre  D. 

-  Two  treatises  on  verhs  conlaining  feeble  and  double  letlers,  by  R.  lehuda 
Hayug,  etc.,  by  John  W.  Nutt.  —  Cette  version  est  indiquée  par  la  lettre  N. 

•^  Voy.  cependant  note  6. 

''  Une  lacune  très-grande  se  trouve  p.  i  lo-i  1 1,  où  il  manque,  entre  ttj>  et 
r:n,  tout  ce  qui  se  lit  dans  N.  depuis  p.  70,  I.  i  j  ,  jusqu'à  p.  78 ,  I.  a8. 

^  f^MjJ5jMj\  /  ^jrJ?s.ii[,  Moïse  ebn  Ezra,  cité  par  M.  Steinschneider,  Calai. 
Bibl.  Bodl.  col.  iSiç).  —  Les  versions  de  R.  Môschéh  paraissent  avoir  été  écrites 
comme  gloses  de  celles  de  Sa'adiâ.  On  peut  l'affirmer  pour  le  livre  de  Job;  voir 
ms.  de  la  Bodléienne,  Hunt.  n°5i  1;  Neubauer,  n"  laô. 

"  Voyez  les  notes,  p.  1  A,  /ii,  /la,  Sa,  55 ,  58,  (37,  87,  98,  1 46,  201,  009, 
3i3,  3i8,  33o.  —  P.  55,  7 G  et  98,  Ebn  Ezra  a  les  uiêmes  changements,  ce 
qui  parait  indiquer  un  texte  de  Hayyoudj  différent  de  celui  dont  disposait  Ibn 
Djanâh.  —  On  usait,  avant  ([ue  rimprimorie  mulliphàt  le  nombre  d'exemplaires 


mTUODliCTION.  cxM 

sont  (levomios  souvent  sans  objet.  Puis,  sans  parler  des  copies 
(|ue  llayyoudj  avait  fait  faire  lui-même  de  ses  ouvrages,  et 
dans  lesquelles  l'auteur  introduisait  des  corrections  et  des 
additions  \  nous  avons  pu  voir  déjà  plus  haut  que  les  parti- 
sans à  outrance  de  Hayyoudj ,  afin  de  mieux  s'attaquer  à  Ibn 
Djanâh,  avaient  pratiqué,  à  leur  tour,  des  changements  arbi- 
traires dans  les  nouvelles  copies  des  Traités  qu'ils  mettaient 
en  circulation^.  Pour  nous,  l'original  arabe  nous  a  été  d'une 
grande  utilité;  il  nous  a  permis  de  rétablir  le  texte  dans  les 
nombreux  passages  de  Hayyoudj  cités  dans  les  Opuscules  et 
de  justifier  les  observations  qui  y  sont  déposées. 

de  chaque  ouvrage,  d'une  grande  liberté  envers  les  copies  manuscrites  des  anciens 
auteurs.  On  y  faisait  les  changements  qu'on  croyait  nécessaires  dans  l'intérêt  de 
la  vérité,  sans  se  laisser  détourner  par  la  pensée  qu'on  prêtait  ainsi  à  autrui  ses 
propres  opinions.  Les  délicatesses  de  la  critique  moderne  étaient  inconnues  aux 
hommes  dont  le  seul  soin  était  de  ne  pas  conserver,  dans  leur  petite  bibliothèque, 
les  erreurs  qui  auraient  pu  égarer  un  lecteur  moins  avisé  qu'eux.  Étaient-ils 
assez  consciencieux  pour  placer  leurs  changements  à  la  marge,  d'autres  copistes  se 
chargeaient  de  les  faire  entrer  dans  le  texte  même  et  d'y  effacer  la  leçon  authen- 
tique. De  là  il  arrive  qu'on  cherche  souvent  en  vain,  chez  les  anciens  auteurs, 
les  interprétations  citées  en  leur  nom.  Voici  deux  exemples  d'altération  évidente 
qui  se  rencontrent  dans  la  version  du  premier  chapitre  d'Isaie  par  Sa'adiâ: 
Vers.  1 1,  on  s'attend  à  trouver  pour  D'iSno,  en  arabe  ^A«uvi| ,  puisque  Ebn  Ezra 
dit  que  le  Gâôn  explique  ce  mot  par  D'f""53,  en  comparant  m.  Sabbat,  xxiv,  3; 
mais  l'édition  de  la  version  et  le  ms.  de  Paris  portent  tous  les  deux  .w^\jdl, 
bien  que  la  graisse  du  buffle  fût  interdite  et  impropre  au  sacrifice.  Vers,  29, 
Sa'adiâ  avait  évidemment  traduit  cb't?  par  ,  iCIa^  puisque  Dounasch  l'avait  cri- 
tiqué pour  cette  version,  qu'Ebn  Ezra  {Sefat  Yétér,  n°  A6)  cherchait  à  défendre; 
or  l'édition  et  le  ms.  ont  ^Ja-Aif. 

^  Voy.lanote  suivante,  et  p. 56,  note  2.  Cf.  aussi  p.  1/16,  s.  v.  ?t,  — Il  y  avait 
également  des  copies  différentes  du  Moiistalhik,  et  la  copie  que  nous  avons  sous 
les  yeux  n'était  pas  la  dernière.  Voy.  ci-dessous,  p.  170,  note  1,  et  p.  2^1, 
note  1.  —  La  version  hébraïque,  au  contraire,  paraît  avoir  été  faite  sur  une  copie 
moins  complète  que  la  nôtre.  Ainsi  il  manque,  p.  1 6,  depuis  cXSa  (  1.  8)  jusqu'à  b)bc 
(1.  12);  p.  59,  1. 1-4;  p.  7/1,  l.  12  à  p.  75,  1.  5;  p.  170,  1.  /i-6;  p.  189,  1.  2-7; 
p.  2o3 , 1.  h-6  ;  p.  2 1 1 , 1.  1 0  à  p.  2 1 2  ,  i.  1 . 

-  Ci-dessus,  p.  lxiii,  10-ii;  lxx,  1.  ult. 


cxxii  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 

Nos  Opuscules  ont  eu ,  comme  les  Traites  de  Hayyoudj ,  l'hon- 
neur d'être  traduits  en  hébreu.  Nous  en  sommes  certains  pour 
le  Moustalhik,  qui  porte  en  hébreu  le  titre  de  iimnn  nDD^  On 
trouve  des  traces  d'une  version  du  Tanhih,  en  hébreu  r\ivnr\  d, 
du  Takrîb  ivat-lashîl,  en  hébreu  Trû^M"!  nTripH  D,  et  du  Kitâb 
nt-taswiya,  nxTîTnn  'D  ^.  Nous  ne  saurions  l'affirmer  pour  le 
cinquième  écrit,  le  Kitâh  at-taschwîr,  dont  le  titre  a  été  traduit 
par  nD^^nn  d  ^.  Nous  nous  sommes  procuré  une  copie  de  la 
traduction  du  Moustalhik,  qui  se  trouve  parmi  les  manuscrits 
de  la  Casanata,  à  Rome,  où  elle  est  notée  I,  vi,  lo.  On  lit,  à 
la  fin  du  Traité,  les  trois  vers  suivants  : 

"jb^na-'  "Tin.  -m  aibii^'i  obis?     wh^  nnmirV  p  iNppn  iDxn 
^  ^.^^  PD^I  in'?   nnn   Dn>     nxîDnDr^  ms^i^^pn  ■i::;NSN*n 

Souviens-toi,  lecteur,  de  celui  qui  a  traduit  ce  (livre)  dans  la  langue 
des  Juifs,  afin  d'augmenter  ton  intelligence. 

^  Plus  correctement  j'Cwr  'o,  Yoy.  M.  Steinschneider,  Calai.  Bibl.  Bodl. 
col.  1^19. 

-  Pour  le  Tanhih  et  le  Taswiya,  on  peut  lire  Hist.  littéraire  de  la  France, 
t.  XXVII,  p.  592.  «Le  manuscrit  de  Tolède,  99,  h'6,  y  est-il  dit,  commence  par 
un  feuillet  transposé,  où  on  lit:  Moi ,  Salomon  ben  Joseph  ben  Ayyoub  Hassefardi , 
j'ai  traduit  le  Kitâb  et-tanbih  et  le  Kilâb  et-taswiya  d'ibn  Djanâh  à  Béziers  en 
l'année  5oi/i  (i25/i).w  —  Buxtorf,  Biblioth.  rabbinica  (éd.  1708),  p.  180,  parle 
d'une  traduction  hébraïque  du  Tahrîb,  par  Jacob  Romans  de  Constantinople. 
Voyez  cependant  M.  Steinschneider,  /.  c. 

^  La  traduction  hébraïque  du  Kitâb  al-Ousoûl  renferme  des  titres  différenis  : 
elle  donne,  pour  le  Moustalhik,  le  titre  de  r>D3')'r'  'd  w livre  du  Suppléments,  et 
pour  le  Taschwîr,  celui  de  WD^r  'd  fflivre  de  la  Remontrancew;  Ousoûl,  col.  28  , 
note  6. 

''  Nous  lisons  ainsi  au  lieu  de  jC?  que  porte  notre  copie. 

•''  Notre  copie  a  7'n. 

^'  Chaque  hémistiche  se  compose  de  trois  mouslaf'ilonn ,  on  hicn,  d'après  la 
torminologie  de  la  métrique  hébraïque,  ir>-')  rDj-'or»  ■>T)t. 


lîNTIlODUCTIOr^.  (;vv,„ 

En  le  lisuiil,  tu  diras:  rrOm",  paix  (^(.ernellc  à  '()lja(lyjili;«  al  de  gdné- 
ralion  en  j<»en<'ralion,  il  t'accordera  la  paix. 

Dien,  qui  a  daigné  faire  nn  tel  l)ien,  continuera  à  réjouir  ton  caîur, 
et  le  donnei'a  la  joie. 

Le  traducteur  s'appelait  donc  Obadyàli.  Il  vivait  avant  la 
seconde  moitié  du  xiv'"  siècle,  puisque  l^'ofiat  Duran.  qui  écri- 
vait sa  grammaire  vers  i/ioo,  cite  un  passage  du  Mouslalh'ik , 
d'après  noire  version,  et  paraît  même  croire  que  l'hébreu  était 
l'original  d'ibn  Djanâh  ^  Etait-il  identique  avec  'Obadyah  ben 
David  ben  'Obadyâh  qui  composa,  vers  i325,  un  (Commen- 
taire sur  le  Traité  de  la  fixation  des  néoménies  ^  ?  On  ne  saurait 
le  dire.  On  serait  disposé  à  le  croire  plus  ancien,  quand  on 
regarde  sa  terminologie  grammaticale,  qui  présente  des  parti- 
cularités qu'on  ne  retrouve  plus  après  lehouda  et  Samuel  ibn 
ïibbon,  ni  après  les  Kamhî,  père  et  fils,  qui,  dans  le  xiif  siècle , 
avaient  créé  et  établi  définitivement  le  langage  scientifique  de 
l'hébreu  moderne  \  Quoi  qu'il  en  soit,  la  version  de  'Obadyâh 

'  Maâse  éfôd,  p.  5o,  et  ci-dessous ,  p.  ai  5,  note  i.  Il  faut  lire,  dans  le  texte 
de  Profiat,  jjp  pour  330,  et  n)po  pour  oipo.  —  Le  passage  cité  ibid.  p.  63  ,  conîme 
tiré  du  ?jcr?  d,  appartient  au  traité  des  racines  aux  lettres  faibles  de  Hayyoudj , 
et  y  a  été  reproduit  d'après  la  version  de  R.  Môschéh  ibn  Gikatila,  dont  la  Glose 
a  été  confondue  avec  le  texte  de  Hayyoudj.  Voy.  N.  p.  22 ,  1.  23-27.  —  Enfin  Pro- 
fiat nomme,  p.  116,  un  grammairien,  [\.  Mêïr  ben  David,  son  contemporain, 
comme  auteur  d'un  ouvrage  intitulé  rjcor  wcr  o  ^r Anticritique»,  et  ayant  pour 
objet  de  réfuter  certaines  opinions  exposées  par  Ibn  Djanâb  dans  le  Moustalhih. 
Voy.  Stein Schneider,  ibid.  col.  1696. 

'^  C'est  le  commentaire  qui  accompagne,  dans  nos  c'ditions  du  grand  code  de 
Maïmonide,  les  C7)nr  nnp  rsisbr. 

^  Le  mot  c^li.*<a,j|  (p.  i3,  1.  H  cl  9;  p.  1/1,  1.  1  et  passim)  est  traduit  par 
O'J'^J''?;  ^^i^f  (p.  26,  1.  5),  ocr  )h  ?70?  frc  p:.!'?);  Uj.^û  (p.  Bi,  I.  9),  z^m  dc 
TDD  ('3av;  ^i.^  (p.  6k,  1.  ,5),  p^j*»,  etc.  Middâh,  proprement  mesure,  signifie, 
dans  le  Targoum  et  la  Mischnâb,  atlribut,  qualité;  voy.  Lévy,  Cludd.  Wôrlerbuch , 
11,  p.  9;  'inyan  a  déjà,  dans  V Ecclésiaste ,  v,  10,  le  sens  d'événement,  accident, 
et  signifie,  dans  le  langage  néo-hébraïque,  tout  ce  qui  conslitue  et  spécialise  une 
substance  ou  un  objet,  le  ?-)pK  (   y^v^-).  pî>r  rapport  au  c5j'  (^sb^a*).  Le  mol  if^ir^ 


(.XXIV  OPUSCULES   D'ABOU  L-WALÏL). 

nous  a  été  d'une  grande  utilité,  et  nous  a  souvent  servi  a  fixer 
et  à  améliorer  le  texte  arabe  ^ 

ou  'ifi)r>Z'  DC,  dont  on  se  sert  depuis  ELn  Ezra,  lui  est  inconnu.  —  Le  mot  Jl^î, 
dans  le  sens  de  «racine??,  est  rendu  par  ipj'»;  le  terme  usité  de  ne  ne  se  ren- 
contre que  dans  les  passages  où  il  est  ajouté  au  texte,  par  exemple  pour  /«Jj-i? 
ià-UÎ  (p.  '^1 A  ,  1.  5),  la  version  a  o'CX)  copjib  p)7p7r»  iii.  —  L'infinitif,  ou  N(>.a^[, 
est  traduit  par  j)jc  (p-  21,  1.  9;  p.  y  3,  1.  6;  p.  ûo  ,  1.  i ,  etc.);  d'autres  fois  (p.  12, 
1.  Il)  par  )Pi)0)  bS'D?  "^pn  ti?t  jHo?,  ou  bien  (p.  Aq,  i.  6)  bi-'D?  Tpo  fiiZ't  jIjdd, 
(p.  57,  1.  7)  crnipH)  cbiiD?  '3)3Dj  (p.  76,  1.  3),  "îipo)  3)33.  L'autcur  ayant, 
comme  on  le  voit,  connu  le  mot  iipo,  si  propre  à  traduire  le  -.o-^'-a^  des  Arabes, 
on  se  rend  difficilement  compte  du  nouveau  terme  qu'il  a  inventé.  Les  formes 
comme  sibboûh  se  rattachent  d'ordinaire  au  pièl,  et  on  pourrait  penser  à  II  Sam. 
XIV,  2  0,  où  333  signifie  «  remanier,  changer??.  L'infinitif  serait  donc ,  selon  'Obadyâh , 
la  forme  qui  est  remaniée  dans  la  conjugaison  dont  elle  est  la  base.  Cependant  le 
sens  ordinaire  de  ce  mot,  dans  l'hébreu  moderne,  est  «circuit?? ,  et  de  là  ob)^:»  3)3d 
«  tour  du  monde  ^1 ,  litre  du  voyage  entrepris  au  xii'  siècle  par  R.  Petahiâ.  L'infi- 
nitif aurait-il  été  nommé  ainsi  parce  que,  en  sa  qualité  de  fondement  et  base 
du  mot,  il  fait  le  tour  du  verbe?  Peut-être  faut-il  penser  plutôt  à  r3t5  cause,  l'in- 
finitif étant  la  base,  la  cause  du  verbe.  —  Nous  avons  rencontré  ailleurs ,  pour 
masdar,  la  traduction  également  difficile  de  vn)ï)f>  (J.  Derenbourg,  Manuel  du 
lecteur,  p.  20,  note  i  o).  —  «^  est  rendu  par  tj-)  ou  p3p;  à^j)  ^j  par  r)TDD 
)n37;  J.ws^  ^J<^^  (p.  62,  1.  7)  par  f?co  )f?'Crb).  —  Souvent  le  Iraductur  amplifie 
le  texte,  p.  e.  p,  63,  1.  8  :  bi?  irDir»  ,mj-»n3  pinji»  f?)ri:  )2':j'  bi?  C7f?  p)b^?)  pj?5'  r»b 
')D)  .'■'n)2)7î  '3'r)23  ir?)^'  j'-pj:)!?  ■>d"573  ibir)  .mf?i:n. 
'  (if.  p.  ia3<'ti2/i,  1/11,176,207. 


r 

«^'^À^L^Ii  dij  ^î  ^^î  vv>^-^5  (A-«*^^  v»^A^  ^^i  W-?^  ^^^^  ^^ 


OPUSCULES   ET  TRAITES 

D'ABOU  'L-WALID  MERWAN  IBN-DJANAH 

DE  GORDOUE. 

1. 

KIT/VB  AL-MOUSTALHIK. 

Mon  frère  bien-aimë,  mon  ami  intime,  que  Dieu  veuille  éclairer 
pour  toi  ce  qui  est  obscur  et  le  dévoiler  ce  qui  est  cache;  depuis 
bien  des  années,  nous  étions  encore  dans  notre  pays,  j'ai  sans 
cesse  été  préoccupé  de  remplir  les  lacunes  partout  oui  le  maître 
excellent,  le  chef  parfait,  Aboû  Zakariyâ  Hayyoûdj  (que  Dieu  soit 


2  OPUSCULES  D'IBN  DJANAH. 

v.jLa.ï^XjI^  ^r^-^  iubs^l  -N-o^^j  ^i^  (J^\  (J^Iâ>-^I  ^j.»  1«X>  |>-*i*-'^ 

»<XjUjI   ççs-làs.  (j^  dlii>  ii   U  l^J  ^;Jv>s•^•^^  ^3   liûwSi>  c:>:>_^l3  ^KJ^\xS  (^^ 
i^\^i>^  C:J^~-W^  ^-^A^"'*"  (S"^^  CiJlS-^'^'*'^^  (>-">*^-^  U"^-?  i^^ÂÂii  cK?^^^ 

^  Version  hébraïque  :  Z'hf>  )'"?db  ':c  cf^^j  r:r>r  6)?  's.  Dukes,  3,   1 1  ;  Nuit,  3, 
28.  —  -  On  attendrait  ^. 


miséricordieux  pour  lui  et  fasse  briiier  son  visage),  a  néglig-é 
de  donner  au  complet  ies  verbes  aux  lettres  douces  et  les  verbes 
géminés.  [Car  malgré  la  condition  qu'il  s'était  imposée  dans  l'in- 
troduction de  ses  deux  ouvrages]  de  citer  la  totalité  de  ces  verbes, 
d'en  rattacher  chaque  espèce  à  son  genre,  et  chaque  exemple 
à  son  espèce,  Aboû  Zakariyâ  a  passé  bien  des  racines  dont  il 
aurait  dû  faire  mention,  et  expliquer  tant  les  formes  obscures 
que  les  sens  difficiles  à  saisir;  puis  il  a  laissé  de  côté  bon  nombre 
d'espèces  et  oublié  une  foule  d'exemples.  Je  ne  veux  aucunement 
pour  cela  ni  lui  infliger  un  blâme,  ni  lui  adresser  un  reproche; 
les  forces  humaines  sont  limitées,  Dieu  seul  est  parfait,  accompli 
et  sans  égal.  J'avais  aussi  conçu  des  doutes  sur  de  nombreux 
points  traités  dans  les  deux  ouvrages  d'Aboù  Zakariyâ,  que  je 
désirais  exposer  et  éclaircir;  car  il  y  ^  grande  utilité  et  gros  pro- 
fit à  ces  discussions,  ces  deux  classes,  savoir  les  racines  aux 
lettres  douces  et  les  racines  géminées  étant  ce  qu'il  y  a  de  plus 


KITAB  AL-MOUSTALIIIK.  3 

d\,]S  (^s-  (J^l^AAh.i  Aao^Î^   }Laj\j.axI\   iXjiXîi   ^  ^   (jà5l  ^j^   (jjvXiii 
<5vAi»  5j*Xi  ^3>\.>^  ^ÀJI  IJsJÛ  J,  J«>^-îi  i«^-tf>  i^^J;  i«Xiû  ^i^  Jl 

w 


obscur  et  de  plus  difficile  dans  la  langue  hébraïque.  Mais  j'ai 
été  arrêté  jusqu'à  ce  jour  par  l'importance  de  cet  homme  dans 
celte  matière,  par  son  éclatante  valeur,  par  son  autorité;  personne 
avant  lui  n'avait  traité  ce  sujet,  et  depuis  personne  ne  l'a  dé- 
passé; nous  avions  envers  lui  des  obligations  réelles  de  nous  avoir 
lait  faire  des  progrès  dans  cette  science,  d'en  avoir  élucidé  les 
parties  obscures  et  de  les  avoir  mises  à  notre  portée.  En  outre , 
mon  attention  a  été  distraite  de  ce  travail  par  i'exil  qui  m'était 
imposé,  et  par  les  migrations  continuelles  auxquelles  j'étais  obligé^. 
Mais  tu  insistais,  puisse  Dieu  augmenter  tes  forces;  et  d'autres, 
une  réunion  d'amis  habitués  aux  recherches  et  aux  études,  insis- 
taient à  leur  tour;  il  fallait  me  décider  à  vous  satisfaire  et  à  vous 
accorder  ce  que  vous  désiriez.  Je  cherche  donc,  dans  la  mesure  de 
mes  forces  et  dans  les  limites  de  mes  facultés,  à  compléter  les  ra- 
cines des  verbes,  les  espèces  et  les  exemples  qu'Aboû  Zakariyâ  a 
passés,  dans  ce  livre  que  je  nomme  pour  cela  MoustaJhik  rr(jni 

'  Voyez  rintroduction, 

1 . 


h  OPUSCULES  1)  IJ3N  DJANAH. 

oLaS^  A.a.A.^  0.xkJl_5  J.i5«-^i   ^j^  j^jsi-^i    *ilJi  (J-*  (jgii  J,  <!^l  jtwi; 
jj^  A_a_jLx_J   J,   U   x,_A_:jT  t^s*^  L^_A^  Jl.x.i^î    5*X-i&   (^a^JiL^!5i 

A_Â_^  2sLà.^*_j'  L^  ^.iû  l-xî  b:5_^.i  aaA^  b:>ij  ^î^  (:>'^3  <i3_j,Ci;KJî 

9  ^ 

^  Vers,  liébr.  :  od^jp  nr»^  nnfi?  ht>  o'jrf?  c?'»:!:);  il  faut  ajouter  en  tête  :  r>r:f>h  jn 
jJDiDf'  OJ"»,  d'après  R.  Serahia  Hallévy  (préface  du  Hammâôr) ,  qui  cile  ce  passage 
en  entier. 


cherche  à  compléter,  77  et  011  j'ai  noté  les  points  qui  m'avaient  paru 
douteux  dans  les  deux  traites  mentionne's.  Dieu  sait  que  je  n'ai 
aucune  intention  de  prendre  à  parti  cet  homme  ni  de  m'attaquer  à 
lui  :  n'est-il  pas  comme  la  mer  où  nous  puisons?  N'est-ce  pas  lui 
qui  fait  jaillir  la  flamme  qui  nous  éclaire?  Peut-on  l'atteindre  à  la 
course?  Peut-on  fendre  sa  poussière?  Nous  imitons  seulement  ce 
philosophe  qui,  en  réfutant  Platon,  dit  :  ce  II  y  a  lutte  entre  la  vérité 
et  [Platon;  tous  deux  me  sont  chers,  mais  la  vérité]  m'est  plus 
chère.  17  Cet  homme  illustre  a  une  excellente  excuse;  il  a  dû 
faire  de  grands  efforts  et  travailler  heaucoup  à  un  sujet  nou- 
veau, et,  sans  aucun  doute,  s'il  avait  vécu  assez  longtemps,  il 
aurait  ajouté  lui-même  tous  ces  verbes  et  résolu  tous  les  doutes 
que  ses  deux  traités  ont  laissés  subsister.  Notre  critique  n'est  que 
le  résultat  de  l'instruction  que  nous  avons  reçue  de  lui,  et  des 
enseignements  que  nous  avons  tirés  de  ses  deux  ouvrages.  Nous- 
même ,  nous  ne  prc'lendons  pas  être  infaillible  ni  exempt  d'erreurs, 


I 


KITAB  AL-MOUSTALHIK.  5 

(XxÀxli^   ^o»-fti    ««XjliJî    (J3-^âJ  (N^!^  O^*':»  tS  j5   l^J    ^i    4^ji    &y:s^^j\ 
l^^  ^As»-)  ii^  Uil-Ci  ij.3i>  liû^J  *kj  ^  u  Jlxi^î  ij^  fj\  h^s-\     ^'j\ 

■ot-l-A^ii   p^Ji  ^  Liû^.Sj^.^  ^^  ^^.41  p^Ji  v^^^^  CJ^  V^ 
is]LA_ii  i  y^-5"i>  -sXjiJLi  ^^ip.  Jl.xÀ3^î  t_»L  i  n'^Din  Ji  ^jjl^l^ 


car  îa  nature  humaine  est  sujette  aux  erreurs,  surtout  chez  ceux 
qui,  comme  moi,  ont  l'âme  préoccupée  par  l'exil,  et  dont  la  si- 
tuation est  en  tout  point  contraire  à  celle  qu'à  décrite  Jérémie, 
(xLviii,  1 1),  quand  il  dit  :  te Moah  est  tranquille  depuis  son  enfance , 
il  repose  avec  calme  sur  sa  lie,  il  n'a  point  été  versé  d'un  vase  à 
l'autre,  il  n'est  point  allé  dans  l'exila 77 

En  dehors  de  ce  que  j'ai  d'ailleurs  fait  entrer  dans  cet  ouvrage, 
j'ai  rattaché  toute  explication  qui  m'a  paru  pouvoir  être  ajoutée 
aux  explications  qu'Aboû  Zakariyâ  avait  données  dans  les  divers 
paragraphes  de  son  traité;  j'ai  cru  me  rendre  ainsi  plus  utile  et 
offrir  au  lecteur  de  plus  grands  avantages. 

Il  y  a  des  verbes  qu'ALoû  Zakariyâ  ne  cite  pas  d'une  manière 
satisfaisante,  ni  à  l'endroit  convenable;  il  y  touche  seulement  en 
passant  et  les  comprend  dans  des  articles  destinés  à  d'autres  verbes , 
ou  bien,  il  en  parle  dans  un  des  chapitres  consacrés  aux  observa- 
lions  générales,  sans  y  revenir  dans  le  corps  de  l'ouvrage.  Ainsi, 
dans  le  chapitre  général  du  ni/ai,  qui,  dans  le  [)remier  livre  du 
Iraité  des  lettres  douces,  précède  le  tableau  des  verbes  au  premier 

'    Le  lexle  ne  pré.s(3nlt'  que  le  commencement  du  veiset. 


6  OPUSCULES  D'IBN  DJANAH. 

WK  W  *  *" 

^  02^7  ^^  ^iî^  ■•mni:;:  (jU  oDriND  \2j'?nn  l-Aiï-ji3  »^^iï»"'  °^^  ^^ 

'  D.  Ao,  19;  N.  9  1,  35. 


radical  yod,  il  cite  woW-i  [Job,  xxiii,  7),  et  weniwwâkehâh  [Js.  i, 
18);  mais  ii  ne  mentionne  pas  cette  racine  à  son  endroit,  là  oii, 
dans  le  premier  livre  de  ce  traité,  il  range  les  verbes  au  premier 
radical  yod,  d'après  l'ordre  alphabétique.  Cependant,  ce  mot  se 
rencontre  souvent  dans  l'Ecriture  et  présente  encore  un  second 
sens,  ainsi  hokahtâ  [Gen.  xxiv,  i/i)  ;  hokfah  {ihid.  hk)-,  wenokâliat 
(Gen.  XX,  16)  ou  hokiahy  signifie  partout  rr préparer,  destiner.  17 
Dans  le  premier  passage,  hokahtâ  veut  dire  :  rr  c'est  la  femme  que 
tu  as  préparée  et  destinée  pourïsaacp?  le  deniier  signifie  :  arquant 
au  tout,  elle  l'a  préparé  et  disposé, i?  c'est-à-dire,  elle  a  préparé 
et  disposé  tout  ce  qu'il  lui  avait  ordonné  en  fait  de  vêtements  : 
ce  nifal  est  donc  transitif^;  il  a  pour  régime  kol,  comme  nischhartî 
(Ez.  VI,  9),  hêhâïsou  [Nomb.  xxxi,  3),  dont  le  premier  a  pour 
régime  libbâm,  comme  on  le  voit  par  le  contexte  du  verset,  où  le 

'  Sa'adia  :  (Ajl^p^  J\.)\  î-j.s^^  «et  tout  cela  est  devant  toi. 75  Les  polyglottes 
porloiit ,  par  erreur,  (JxJ  ^l/CSk.  (  Voy.  E.  Ezra  ad  h.  l.  et  Sa'ad.  Ejcod.  \iv.,  2.) 


KIÏAB  AL-MOUSTALIjlK.  7 

nxT  "-inxiD  "iD  iDiX  naiîn  qd"?  nx  Tnn'a:  -)î*;n*  aii'  ini:;:  -iu;n 

w  î 


cœur  brisé  est  la  cause  du  souvenir,  et  dont  le  dernier  se  rapporte 
à  ànâschîm,  ce  qui  est  prouvé  par  le  mot  mê'iltekéin.  Un  autre 
exemple  est  tinnâschênî  [Is.  xliv,  21)  où  le  verbe  est  en  rapport 
direct  avec  son  suffixe.  Aboû  Zakariyâ  lui-même  prend  yitJjU 
{id.  XL,  i5)  pour  un  ni/ai,  et  cependant  il  a  pour  complément 
iyyîm.  Je  ne  me  suis  pas  imposé  l'obligation  d'ajouter  des  verbes 
pareils;  j'ajoute  seulement  ceux  qu'Aboû  Zakariyâ  ne  mentionne 
pas  du  tout. 

L'auteur  cite  aussi  certains  verbes  ailleurs  qu'à  leur  place,  en 
disant  :  rcTel  ou  tel  mot  n'est  pas  de  cette  racine, i-»  mais  sans 
indiquer  de  quelle  autre  racine  il  les  dérive.  Toules  les  fois  qu'il 
en  est  ainsi,  j'ai  cru  devoir  mentionner  le  verbe  à  l'endroit  qui 
lui  convient,  afin  de  ne  laisser  aucun  doute  sur  son  origine  ni  sur 
sa  dérivation. 

Aboû  Zakariyâ  ne  s'est  pas  attaché  aux  exemples  qu'il  a  cités 
de  noms  dont  il  n'y  a  pas  de  verbes,  mais  tout  spécialement  aux 
verbes.  De  mou  colé,  je  ne  me  soucie  pas  davantage  de  réparer 


8  OPUSCULES  D'IBN  DJANAIi. 

C->LaJj    ji    ^«Asi    Lit j„_S  js..j  ^    A»j    iU^isJ    5jl.iwî    (^;J^AAiî    c:>î^j>    ^j^ 
^^  <->LjC_WÎ  î«X-iû   i-f\^j\  CJiXij^     ik\h  liû^J tXj   ^jc>y<ajs?t   ^•<é?%-îi   tS 

'  D.  manque;  N.  80,  7.  —  ''  1).  i25,  i4;  N.  88,  ili,  -—  ^  D.   1G9,  i5; 
N.  ii5,  i5. 


les  omissions  qu'il  a  faites  de  noms  renfermant  une  lettre  faible 
ou  deux  lettres  semblables,  tant  qu'ils  ne  présentent  pas  des  élé- 
ments de  conjugaison;  mais  dès  que  la  racine  présente  un  verbe 
et  une  conjugaison,  je  complète  ce  que  Tauteur  a  négligé,  puis- 
que telle  est  la  métbode  qu  il  suit  lui-même  dans  ses  deux  ouvrages. 
11  s'est  oublié  néanmoins  dans  de  nombreux  passages,  où  il  fait 
figurer  des  noms  dont  il  n'y  a  pas  de  verbe,  par  exemple  teriyyâh 
(Is.  I,  6),  maswéh  {Ex.  xxxiv,  35),  sein  ah  [Ez.  xxiv,  7),  etc. 

Dans  le  traité  des  lettres  douces,  Aboû  Zakariyâ  toucbe  parfois 
légèrement  à  certaines  choses  concernant  les  verbes  géminés,  sur 
lesquelles  il  ne  revient  pas  du  tout  dans  le  traité  qui  est  consacré 
à  ces  verbes.  J'ajoute  ces  choses  à  leur  place,  puisque  l'auteur 
les  a  négligées  à  l'endroit  qui  leur  était  naturellement  assigné. 

Je  conserve  dans  ce  livre  l'ordre  suivi  dans  les  deux  traités 
d'x'Vboû  Zakariyâ.  Je  traite  les  racines  aux  lettres  douces  avant  les 
lacines  géminées;  pour  les  lettres  douces,  je  commence  par  les 


\ 


KITAB  AL-MOUSTALIIIK.  9 

w  w 

^  jli  :^-c>i  (^5^Jii  AK.ii-*>^  ^  l-tf  l4-»**3l^  U^  3N'^_5  :j(e7^  r|Xî^* 


verbes  qui  ont  pour  premier  radical  àléj^  je  continue  par  ceux  qui 
ont  \j6à  pour  premier  radical ,  puis  viennent  ceux  qui  ont  une 
lettre  douce  pour  deuxième  radical,  et  enfin,  les  verbes  qui  ont 
une  lettre  douce  pour  troisième  radical.  Pour  les  racines  qui 
commencent  par  àlèj^  je  n'en  ajoute  que  lorsque,  dans  l'un  des 
sens,  elles  présentent  une  irrégularité.  Quant  à  celles  dont  le  pre- 
mier radical  est  î/oV/,  je  les  ajoute,  que  les  formes  (trouvées)  soient 
irrégulières,  ou  bien  qu'elles  doivent  l'être  dans  la  conjugaison, 
alors  même  qu'on  ne  les  rencontre  pas  dans  l'Ecriture.  Les  racines 
et  les  sens  des  verbes  au  deuxième  radical  doux  n'ont  été  ajoutés 
qu'autant  qu'on  y  trouvait  un  adoucissement.  Mais  je  ne  me  suis 
pas  inquiété  des  verbes  qui  suivent  la  voie  des  verbes  sains  et 
présentent  leui'  second  radical  sans  le  soumettre  à  aucun  adou- 
cissement, comme  schaaf,  schcVag ,  schaab ,  etc.  bien  qu'Aboû  Zaka- 
riyâ  en  ait  mentionné  quelques-uns.  Parmi  les  racines  qui  se  ter- 
minent en  âléf,  je  ne  cite  que  celles  dans  lesquelles  celte  lettre  se 
change  particulièrement  en  hé.  Je  conqilète  cependant  les  sens  et 


10  OPUSCULES  D'IBN  DJANAH. 

jiAÀ>^  JoUîàJî  4MÎ  dl^*  l^fil^    2^U^  (_^  LJo:^^  jl  AJùj-L  jiJs 

c;:jl_A«A_x_Ji    »\Jk.x^  Jlxiî   (j^  XjLftUà^  l^î   l^i  Jj-*;?  yi  ^  J.jUJ 
iî  (jvAJJLî   ci>î^i>  Jlxiî  ^j^  iCifilAi^  l^î  l^Ai  IaîîjÎ  Jyij  ^î  r-^*-^^ 

ii-oj-A^i^  <XAÂj  i^AÂA^  l^I  l^X  l^Aâ  JUj  ^Î  Uàji  \jI>^  -«^L  l^'î-t^b 

3^^î     L^.3    bj-5i    ^î     5^>jJî    5 <ki6    ^ja-i    ^^    C>.^aJ    l^JÎ^    l^J 


les  formes  des  verbes  qui  ont  yod  ou  diéf  comme  premier  radical, 
que  ces  lettres  se  trouvent  faibles  ou  non.  Je  place  à  la  fin  les 
racines  géminées,  suivant  en  cela  la  mélbode  d'Aboû  Zakariyâ  et 
imitant  son  exemple. 

Sacbe,  que  Dieu  te  fasse  connaître  les  vertus  et  f éloigne  des 
vices,  que  parmi  les  verbes  négligés  par  Aboû  Zakariyâ,  j'en  ai 
rencontré  qui  sont  difficiles  à  classer,  qu'on  peut  prendre  pour 
des  racines  au  deuxième  radical  faible,  qu'on  a  redoublées,  ou 
bien,  pour  des  redoublements  de  racines  aux  deux  dernières 
lettres  semblables;  car  l'analogie  pourrait  fournir  des  exemples  à 
l'appui  de  l'une  aussi  bien  que  de  l'autre  de  ces  deux  hypothèses. 
Quelques-uns  de  ces  verbes  permettraient  même  qu'on  les  consi- 
dérât comme  des  dérivés  de  racines  au  troisième  radical  faible , 
ou  de  racines  ayant  ?/oV/ pour  premier  radical;  et,  en  dernier  lieu, 
on  pourrait  les  regarder  tous  comme  des  formes  particulières,  qui 
ne  rentrent  dans  aucune  des  catégories  que  nous  venons  de  men- 
tionner. Ayant  fait  cette  remarque,  j'ai  cru  devoir  assigner  à  ces 


KITAIÎ  AL-Î\10USTALII1K.  H 

jc-fci^t  <->La_JXÎ  Î4k.iûj..j^î  ^  Ll,  lg.j  :ijÀ\  jji  cxjÎj  l^A^  ^ii>  ^ 
^  (j^Là_=s-^î  ^i  ^^^  l_^_A-3  LxàJiJl  «^UjU  (^vt*wij  ^fwww.j  ^^  liûU 

(jo-jcj  ^^^  iXï  ji  ^1^  (ji_5  î«XiÛ  UjIa-J  4^  l^î  Uiji  (j.^  Uxiûi^ 
:5_j.-waAii  (j;^>*Jî  (^  'î^J  ^Jix'j  «yiiiLo  dUi>  ti  jiJ  J.iU5^  Ui^i  -U*i^l 
»  JsJÛ  yt  J^b  HDl  d)^Ji>  JIa^  ^:àJ^Jî_5  ty^^^  LT^^  ^^*^  '^  ''^^^ 
^î_^.jî     iLxJ;i    If^'À^^    (J^^=?-    ^Âjf    ^g    ï^liÛ    /i%^   Jii    Ij^LXJ*    (^Jî    <\Jt^Mî 

-i::;nd  n^-n  ^iJUJl^  -^dn*  Ti^D-n  jIaJî^  vd^^  r'?i<  ni2i  xb  Uos^i 
>^î  -j^  ^121  Sx  nDin  Nîbi  ni^Din  Sxi  DDri  nb^'^  j-j|;.-îi^  ^n^DT 

t).-«-À_J)  ^j-iû^    bvSi    (^*X-)î    liè*^i*-î    (jJV^u^i    ^€W-ÀÀJ   J^«yî   ^^-^^^    U^ 


verbes  un  chapitre  particulier  à  la  fin  de  mon  ouvrage,  où  je  les 
ai  réunis  sans  me  laisser  aller  à  aucune  décision  au  sujet  de  la 
racine  à  laquelle  ils  appartiennent.  Que  les  hommes  d'étude 
cherchent  à  découvrir  l'origine  de  ces  verbes  et  à  ôter  le  voile  qui 
les  cache  encore. 

Avant  de  commencer  à  compléter  ce  qui  est  relatif  à  ces  verbes, 
je  veux  expliquer  ce  qu'Aboû  Zakariyâ  entend  par  les  mots  genre 
(racine),  espèce  (sens)  et  individus  (exemple)  qu'il  emploie  dans 
son  travail  et  que  nous  avons  adoptés  aussi  dans  cet  ouvrage ,  bien 
quAboû  Zakariyâ  désigne  quelquefois  aussi  les  divisions  par  le 
nom  d'espèce.  Je  prends  un  exemple  qui  fera  comprendre  le  but 
que  nous  nous  sommes  proposé  par  l'emploi  de  ces  trois  mots  : 
la  racine  dâmâk  qui  s'écrit  dâlét,  mém,  hè,  c'est  le  genre;  il  ren- 
ferme quatre  espèces,  représentées  :  i°  par  ddmâh  [Ez.  xxxi,  8); 
2"  par  dâmîtl  [Osée  iv,  5);  3°  par  dimmilî  [Nomb.  xxxiii,  56),  et 
A"  tidméijndh  (Jér.  xiv,  17),  lidméh  [Lam.  m ,  A ç) ) ,  dômi (  Vs.  lxxxiii  , 


12  OPUSCULES  D'IBN  DJANAlï. 

yixxil    Ç^^J^-^^^   j^â4^  j.^î    ^jw«  AÂAAAj  ej2>^i   u  ÎJs^J  v^AAiw  *Xa»-i^ 

^l^ïî^  U3.UI5  Jew.j  ^  4p.Ji  JUi^iJÎ^  JlxXi^iJÎ^  Jlxij^ilî^  (^J^xiiî^ 
j^^_À_^^.^jjvX.AaJLî  Ui^  ^l.isr«y|   ^^J^:sl  i<j^\.==»   i^AJiAii  jUi^^î 


2).  La  première  espèce  a  deux  divisions;  Tune  ia  forme  légère 
dans  le  passage  cite,  à  savoir  :  Ez.  xxxi,  8,  et  Taulre ,  la  forme 
lourde,  dans  àdamméh  [Lam.  11,  i3);  ia  deuxième  espèce  a  aussi 
deux  divisions,  la  forme  légère  déjà  mentionnée,  à  savoir  Oséew, 
5,  et  la  forme  lourde  dans  dimmâh  (II  Sam.  xxi,  5);  la  troisième 
espèce  ne  se  subdivise  pas  et  n'a  que  la  forme  lourde,  sans  la  forme 
légère,  comme  dans  l'exemple  cité;  la  (jualrième,  enfin,  n'a 
qu'une  forme  légère.  C'est  là  ce  que  j'ai  voulu  expliquer  au  sujet 
du  genre  et  de  l'espèce,  mots  si  souvent  répétés  dans  cet  ouvrage. 
Les  individus  compris  dans  les  espèces  sont  les  formes  qu'on 
obtient  par  la  dérivation,  telles  que  les  futurs,  les  noms,  les  qua- 
lificatifs, rimpéralif,  les  participes  actif  et  passif,  le  nifai,  le 
hitpaël,  le  passif;  les  divisions  des  formes  lourdes  sont  également 
comprises  parmi  les  individus.  L'infinitif  [masdar)  a  selon  moi 
le  rang  du  genre  le  plus  élevé,  et  il  est  par  sa  nature  plus  ancien 
que  les  verbes;  en  d'autres  termes,  le  verbe  disparaîtrait  si  le  mffs- 


KITAIi    \L-MOlJSTAM!Ifs.  13 

J».XjlJi^     J*.X.À.JÎ     c.l«i.JjL  j«XxaJLÎ     ^^J-P.     Q*v^AJ^  J  <XAiîii     tUj^L     %.X'Jy^ 

jj.-*  lâjîXj  4^xii  ÎJs.iû  ^^  ji.3  c:^Ai  Ijfi^  j«XA:a^  J.a5  ^jl^  *Xi^ 
j.aS'  ^\i  j^3\^  «oUAaJÎ^  -c^l.çw^ii  Ivi^  J^As>>yi  ô>"»^^  l^iwAAxi  aK^I- 
(jà_x-j   c:A.ji.r^X.A«l    l^j   ji   ^î   L^.a51   ti  (j^lAJiil   iî^Ê^i^j   l^j^A'fi 


6?rtr  disparaissait,  mais  le  contraire  n'aurait  pas  iicu,  car  le  verbe 
dérive  et  relève  (sâdir)  du  masdar,  qui  est  le  nom  du  verbe;  on  ne 
saurait  dire  daraba  au  parfait,  avant  d'avoir  auparavant  Finfinitif 
darboun,  et  hatala  au  parfait  suppose  rinfinitif  katloim.  Je  me 
sers  d'un  exemple  tiré  de  l'arabe,  parce  que  tu  le  saisiras  plus 
promptement;  mais  tu  pourras  reconnaître  le  même  fait  en  hébreu. 
Je  complète  les  genres  et  les  espèces  avec  tous  les  soins  pos- 
sibles; mais,  pour  les  individus,  je  ne  cite  complètement  que  le 
nifal,  le  hitpaëî  et  les  passifs,  parce  que  leur  conjugaison  varie 
avec  les  racines.  Je  ne  me  suis  pas  préoccupé  des  noms,  des  qua- 
lificatifs ni  des  impératifs  à  cause  de  la  grande  diversité  qu'offrent 
leurs  formes;  pour  réunir  et  citer  des  types  aussi  différents,  il  au- 
rait fallu  plus  de  temps  que  nous  n'en  avons  maintenant.  Peut- 
être  le  ferons-nous  à  un  autre  moment.  Je  ne  fais  pas  plus  d'efforts 
pour  les  futurs,  qui  sont  aussi  nombreux  et  suivent  presque  tou- 
jours régulièrement  l'analogie.  En  revanche  ,  j'ai  ajouté  quelque- 


U  OPUSCULES  D'IBN  DJANAH. 

dLji>  j^  UaA&  wva%<^  ^^  l^AAàJiAj  <.^lk^  ^^L*.iliaj  !5Xi  <x.Aii  ^<S<j 
(j^.i>-  i«Xiû^    Iâ^^  (j-4  f»«XJLj  Ltfvi  5lÂ)k,ol  (5«>Ji  Jwo^  U^  i^AoiU^ 

v^^"  NDr^  A'X.l\  cx^'  ^3Dj  ^DD  IDnNn  *j>j  J^^i  (jî    TID  IDrlNP  i 

'  D.  .'^1,  9;  N.  i5,  h.  —  "^  D.  3i,  i/i,  où  il  faut  corriger  jv^r»  pour  mr)'. 
N.  i5,  g  a  une  rédaction  différente.  Voyez  Tlntroduclion. 


fois  des  qualificatifs  ou  des  noms,  bien  qu'ils  ne  se  conjuguent 
pas ,  non  pas  que  j'aie  été'  obligé  de  les  citer,  mais  pour  mon 
plaisir  et  par  mon  libre  choix;  quelquefois  même,  par  suite 
d'une  circonstance  qui  m'y  poussait.  Seulement,  qu'on  ne  me 
demande  pas  d'être  complet  sur  ce  point,  et  qu'on  ne  me  reproche 
pas  en  cela  une  contradiction  avec  le  principe  que  j'ai  posé  plus 
haut. 

Mais  il  est  temps  que  je  commence  à  parler  de  tout  ce  que  j'ai 
promis  de  mentionner  dans  cet  ouvrage.  Je  prie  Dieu  de  me  pré- 
server de  l'erreur  et  de  me  délivrer  du  péché. 

DES  VERBES  QUI  ONT  ALÉf   POUR  PREMIER  RADICAL. 

A 

Ahab.  Aboû  Zakariyâ  a  passé  une  forme,  savoir  :  le  nifal, 
hanneëhâhhn  (H  Sam.  1,  9  3).  Il  ajoute  que  te'éhàbou  [Prov.  1,22) 
est  pour  léliàhou,  avec  ségôl  sous    le    tdiv  et  schewâ   sous  ïâléf, 


kITVI»)    VL-VIOUSTALIIIK.  15 

XA.i  ^<X.À.C  \Ahj\  ^j{=^ ^  jj[=^   AAi  ^i^i_j  mn"»  IDuW^  J->^  oii^i 

A-A_i  nîiiî  (j^^-j  (j^^  TiiN'  r-nxn  '?n*  <x3j  ^^  :^AJij  ^Xxi  (j^^STj  ^ji 

^.ji^^î^  minja  iîx:  JU-àj^^I  l4*Xs»^l  (j>-*a-^  *.à^  J^x^i  ^  "itn* 

^sn  bDxn  Dn3  ^Dx:!  JUij^i^l  ^^-iû^  i*Xa-î^  l-eiis^  ^â^  Ussji  J^à^I^j 
^-^,_lâJ  v^J:iiî  :ii^J^  jnr  p^n  ^d  ^-3)  <^  'pdn^  '"pDxn  nNi  itci 

b:^^z  ^aâj  j^  ^^Ic^-  bii^D  <joÎ    ^.aà  Jlj?5  box  i::^x  njorn  ç^UJi  i  jsj^ 

'   D.  32,  7;N.  if),  3A.-2  D.  33,  2A;  N.  17,  1.  —   •''  D.  34,  0  et  sniv. 
N.  17,  10  et  siiiv. 


comme  \jeschemou  (  P^,  xxxiv,  28),  yéhredou  [Ez.  xxvi,  18).  Cost 
possible.  Cependant,  à  mon  avis,  il  se  pourrait  aussi  que  ce  mot 
fût  une  forme  lourde,  comme  teahârou  [Gen.  xxiv,  56),  de  ma- 
nière que  le  sêrê  remplaçât  le  pâtah.  Je  regarde  celte  explication 
comme  préférable;  car  elle  ne  suppose  qu'une  irrégularité  au  lieu 
de  deux. 

Azar.  Aboû  Zakariyâ    a    passé  deux  formes,  le  nifal  :  iwzâr 
[Ps.  Lxv,  7),  et  le  hitpaéï  :  hifazzâr  (ihid.  xciii,  1). 

Ahal.  Aboû  Zakariyâ  a  passé  la  division  de  la  forme  lourde  : 
Ez.  III,  2  et  3;  puis  le  nifal  [Ex.  xxii ,  5;  Nomb.  xii,  12;  Lév. 
VII,  18).  Hê'âkôî  yê'âkcl,  dans  ce  dernier  passage,  est  la  même 
forme  que  hinnâtôn  yinnâtên  [Jér.  xxxii,  li) ,  et  n'était  Vâléf,  on  y 
verrait  le  ddgèsch  indiquer  l'insertion  du  noim  du  nifal,  comme 
dans  hinnâtôn  ijinnâtén.  Après  avoir  cité  dans  ce  paragraphe  oukkâl 
[Ex.  ni,  2)  qu'il  prend  pour  un  paonl  ayani  adopté  le  modèle  de 


16  OPUSCULES  D'IBN  DJANAll. 

bi  j^«x.>^  ^-^  cjL;:.fiî  \j^s^  J-^^^j  r^^^  (j-^  u^J?/^  *^^  x^pD^i 
^^  i=lr=-  hvj^  ^jU  l'^rn  li?:^  ni:;y:  hd  <^^  iLwww«U^  iCiâÂ]  »<xxj 
fj\  j^vw..*^  ^nn  ■n'?''n  J^-i.^  n^M  ^j^Xj  ^î  aL^I  (j\(j  ^i^iD  ic^Âj 

A^^AiaxAi  ci>*X^^   Js.i^    5*Xj»-^   4XJ   iClolr»->^î    ii  J*^  Jî  j.a^j   UiûUû 

l-jfl^  h)bv  (jK.-«  ^^^  □n:?'!  bbw  n^b^a  ^^  iCxoL^  'uî  c^i^A^i 

•  D.  3/i,  iG;  N.  17,  20. 


ponçai,  Aboû  Zakariyâ  ajoute  :  ffll  en  est  de  même  du  mot  louhkâh 
(II  Rois,  II,  10),  où  la  forme  est  prouvée  par  le  himés  du  kof;  du 
mot  mou^âdét  [Prov.  xxv,  19),  de  youkâschîm  [Ecc.  ix,  12),  qui  est 
un  pe'^oulîm  se  montrant  sous  le  paradigme  de  pouâlim;  je  ne 
connais  pas  de  cinquième  exemple  dans  la  Bible.  ^^  Merwân  ben 
Djanâh,  Tauteur  de  cet  ouvrage,  dit  :  J'ai  cependant  trouvé  un 
cinquième  mot,  savoir  :  hayyoullâd  [Juges,  xiii ,  8)  qui  est  un 
pa^aul  sous  la  forme  de  pou^âl;  car  au  fond,  il  faudrait  hayyâloud, 
comme  I  Rois,  m,  26.  Peut-être,  en  cherchant  bien,  trouverait- 
on  encore  quelque  autre  exemple;  mais  je  n'ai  pas  eu  l'intention 
de  mettre  l'écrivain  en  défaut,  puisqu'il  appartient  à  Dieu  seul  de 
tout  embrasser.  En  effet  quelques-uns  citent,  comme  sixième 
exemple,  oumôrât  [Is.  xviii,  7)  pour  mârout,  et  j'ai  ajouté  moi- 
même  un  septième  exemple,  schôlâl  [Micha  i,  8)  à  la  place  de 
schâlouL  Mon  seul  but  était  de  te  faire  retenir  hayyoullâd.  On 
a  aussi  soulenu  que  moifâdét  (Prnv.  xxv,   19)  est  un  qualificatif 


KITAB   AI.-,M()USTALIIIK.  17 

c_^Là-^  'u^.51>  ^o^AxiS  iôUî^i  »  jviû  J.x:^'  dLJJvS'^  Snin  d^  iijj 


(le  re^'-cY,  d'après  la  forme  de  houtai  {haïe,  xliv,  ao);  et  tous  ces 
mots  qui  viennent  d'être  cités  pourraient  être  pris  pour  des  qua- 
lificatifs de  la  forme  âmân  {Cantique,  vu,  li). 

Alaf.  Aboû  Zakariyà  ne  le  cite  pas.  Il  se  trouve  dans  Prov. 
XXII,  25;  et  la  forme  lourde,  d'après  le  paradigme  de  schibbar, 
yeschabbér,  se  rencontre  dans  Job,  xv,  o,  etxxxiii,  33,  oii  l'on  a 
laissé  subsister  à  la  fois  VâUfde  la  première  personne  et  celui  du 
premier  radical.  Ailleurs  {ibid.  xxxv,  i  i)  on  a  supprimé  le  pre- 
mier radical  et  fait  remonter  la  voyelle  à  la  lettre  précédente;  car 
maJfénou,  dans  ce  passage,  est  pour  me'alfênou  avec  âlif;  on  a 
supprimé  l^âléf  ei  l'on  a  reporté  la  voyelle  au  mèm,  pour  qu'elle 
indiquât  la  forme  primitive.  Le  sens  de  maifénou  est  prouvé  par  la 
seconde  partie  du  verset.  —  Cette  racine  présente  un  autre  sens 
que  celui  dont  nous  nous  sommes  occupé,  dans  ma'âlîfôt  {Ps. 
cxLiv,  1  3  ) ,  qui  est  tiré  du  mot  âléf  r  troupeau  v  (I  Sam.  xvii ,  1 8 ). 
Si  un  adversaire  infatué  nous  reprochait  d'avoir  cité  cette  racine, 
et  nous  disait  :  D'après  les  conditions  que  tu  t'es  imposées  dans 


18  OPUSCULES  D  IBN    DJANAH. 

^  ^^^  (S^^^  {j^^4^  î«Xiû^  <\.ç5^i  jjoxj  i  >\j^îi  J>X:c^^t  c^^>_5 
o*Xs.-  <\À^  Jj^^î  çu_^Àii  J.i».:>  Wî^  ^^^y^  *X5^i  ^  j!:^\ji:^i  Aki^Jv 

Dp:?''b  "IDX"»  nDX:  ^ià^  JUÀJ^iii    l^Jssi-i   (J>k^^  -J^Â^  J.ÀÀÎ      ")DX 
'   n.  3'i,  oa:  \.  17,  '^5.  — '-  D.  35,  8:  N.  17,  35. 


l'introduction  de  cet  ouvrage,  tu  ne  devais  rechercher,  parmi  les 
racines  qui  ont  âléf  pour  premier  radical,  que  celles  qui  pré- 
sentent un  affaiblissement  dans  une  de  leurs  formes,  tandis 
([uâlaf  ne  présente  d'affaiblissement  ni  dans  l'un  ni  dans  l'autre 
de  ses  deux  sens,  et  que,  dans  le  premier,  on  trouve  seulement  le 
premier  radical  retranché  :  nous  répliquerions  et  nous  dirions  que 
le  retranchement  d'une  lettre  est  un  affaiblissement,  et  qu'après 
tout  nous  suivons  en  cela  la  voie  d'Aboû  Zakariyâ  lui-même  à  la 

A 

racine  Azar. 

Amar.  Aboû  Zakariyâ  a  passé  deux  formes,  le  nifaï  [Nomh. 
xxiii,  98)  et  le  hitpaël  [Psaumes,  xciv,  h). 

Ascif.  Aboû  Zakariyâ  a  passé  la  division  de  la  forme  lourde,  Nomb. 
X,  25,  et  le  hitpaël  [Deut.  xxxiii,  5),  —  Remarque  que,  dans  la 
plupart  des  cas,  le  hitpaël  vient  de  la  forme  lourde  et  le  nifal  de 
la  forme  légère.  Le  nifal  el  le  hitpaël  se  trouvent  rependant  réunis 


KITVii    Ai.-MOIJSTALIIIK.  lî) 

mnc:  a^ni:  nt:\s*i  Din  unb  '^D^:•;  □''u  :n  "^:  nci:i  l^-^L-  c^l^S'^ 

IDDil  /M-5/  J^JCiJi  J.xÀJi^    <Jl.^J(.il   J.XÀAÎ    (J\5j,Xâm.^    JUaJ^I^    Jl*ÀJ^i 

^i  p^jS^jD  npsn^i  npDnn  dIJ*x.5^  Uà^  aninDt^^D  ""^i?  iiS^n^T 
l-Ai-^î  iL^  A_jl  mnc'j^  ~idd:i  "!":cui  (s^^  c:>l.^5"ci>UAJî  »  j^ic» 

1   I).  Ao,  16-18;  N.  9  1,  -^S-^o. 


dans  certains  mots,  comme  xveniwwasserou  [Ez.  xxiii,  -^8),  wenih- 
kappêr  {Deut.  xxi,  8),  nischtâwâh  (^Prov.  xxvii,  1  5);  et  Aboû  Zaka- 
riyà  dit  que  le  premier  de  ces  mots  est  pour  wenilwasserou ,  et  le 
deuxième  pour  wenitkappêr.  Merwân  dit  :  La  réunion  des  deux 
formes  dans  ces  exemples  prouve  que  le  nifal  et  le  hitpaël  peuvent 
se  rencontrer  dans  une  même  l'orme  légère  ou  lourde  iwenikkappér 
est  à  l'origine  une  forme  lourde,  comme  l'indique  le  dâgésch  de 
kippêr;  nischtâwâh,  au  contraire,  est  primitivement  une  forme  lé- 
gère, puisqu'il  n'a  pas  de  dâgesch.  Cette  manière  de  voir  serait 
confirmée  par  des  exemples  du  hilpaël  Nomh.  i,  18;  ihid.  1,^7; 
Juges,  XX,  1  F) ,  dans  lesquels  le  dâgésch  manque.  Mais  Je  nifal  ne 
s'ajoute  jamais  à  une  forme  lourde  autre  que  le  hitpaé'L  On  pourrait 
du  reste  aussi  soutenir  que  ces  hitpaël  sans  dâgesch  sont  des  formes 
insolites  qui,  dans  l'origine,  devaient  être  pourvues  du  dâgesch. 
De  même  il  est  permis  de  voir  une  forme  insolite  dans  la  réunion 
du  nifal  el  clu  hitparl  dans  les  (rois  mois  mentionnés  ci-dessus. 


20  OPUSCliLES    l)  IblN    DJAiNAII. 

Li:)bhv  ï^CvS'i  ^-^^  Ak.5:U  Jcw.^  ^  l*x.~^i_5  {^a.^  \j^\  aâ^  J-à^I^ 
-j^  U  i  ô^j.*ii  A^^H  y^  Jii?  il-ci  ^b  riDDN*    v'''■^^'  ^*^  <i  ^^3 

l.4fvi^  n'?DN  '71DN*  nn:î  "n^î  niD*;!;  ^idc?  JJi-*  n'^i^D  ^^5^^  ^î  ^^^i 
n'^ir  n:;DC'i?D*^'  J^i^  n''7i*D  L^Ji  »:>\jy^  ^^Sij  ^j\  bvDj.^'^\  3,  ^j^' 

A-j  Jj^j  ^^  jj^3  îj^ifc  n%\*3  ^îtd: '7N'  nDip  yDu;"!  nriwN  3"ip  y^^ 
riDDiV  j.Aft  n'^2;!:  bii-'D  (is  i!^W5  ^^^  »i>l^  xiàÂJ  ^^5^  ^  if^^^  ^^ 

i  Jaû  ^^  i^^X^iJi   ^  I^Aa^  c^;-^^   AlôÀi   SJnxj   bt  c:^<X>_j   *Xi^  "i^ 

»x^*j  Wv^^  ^<y-^-*  :il-wa]î  i>i  j^^jc^i  Ui_j  ■]i>n  NM  ^2  m!»:  1-»^jÎ  ^y^^^ 

'  D.  35,  13-19;  ^-  1^'  '-'^- 


—  Aboû  Zakariya  a  encore  négli^fé  dans  cette  racine  une  forme 
passive  haie,  xxxiii,  h.  —  Dans  \i\  même  j)aragraphe,  il  dit  : 
"Esfâh  [Nomh.  xi ,  16)  est  une  forme  insolite,  car  le  paradigme 
des  impératifs  pe'^ô(,  augmentés  du  hê  (pie  les  Hébreux  peuvent 
ajouter  à  ce  mode,  devient  jt>oVrt/i ;  exemples  :  schemôr,  schomrâh; 
^ekôr,  zohrâh;  et  celui  des  impératifs  j!?eV//,  augmentés  du  hê,  de- 
vient fi^làh;  exemples  :  schemn\  sclmn^âli;  schelah,  schilhâh.  De 
même  quVs/a/i  est  une  anomalie  parmi  les  formes  j»e^ô/,  de  même 
on  trouve  un  impératif  insolite  de  pe\d;  c'est  korbâh  [Ps.  lxix,  19) 
de  kemb  [Deut.  v,  2/1).^  Aboû  Zakariya  ne  s'est  évidemment  pas 
rappelé  d'autre  mot  qui  s'écarte  de  la  forme  régulière  pe'ôl 
i[uésfâk.  J'ai  trouvé  cependant  après  lui  un  autre  mot  qui  s'écarte 
de  la  forme  généralement  employée  :  c'est  nisserâh  (Ps.  cxli,  3), 
de  nesôr  (ibid.  xxxiv ,  1  /»  ) ,  (pii  devrait  être  îiosrâh  comme  schomrâh 
H  qui  est  devenu  une  exception  comme  ésfâh;  de  même  imseréhii 


KITAB    AL-MOI'STALIIIK.  :>l 

Aj  ^.kJLJi  *Xa^  aaaâmwj  ^î  î^j-wli*-  i>î  <>i>A^  :>UaJî  l^j :> «X-ii^i  i:^D>;n 
^j.b  J^*3^  -c^IjLÎI  ioiia-  jt^  ^"f>'**'  ^  *-*^  ?r  /r-=*^^  v**^*  ^"^  c^*^*^^  Cijv-**^'^ 
^fc-X-X-jS?  j«^.i   A.J   (j-iâ-J  ^  i^j.x^   u''D!>»n  (j^-*-^^  ^^   ^l-cai!!^  U^Ii) 

J.JCÀJ  j*x-»â_^^i£)  Jo  ]^Dîîn  "î*:;  nb^"'  nS";  Ajjjy»^^  a^x^ij  aaï  ^i^^i 

"^Di'D  jJ..x.À«JL  JocàJÎ  _j*X.3«-   aKa^^  JyïiJLl    wAh^aî?   ^i^â^  ^^^-^^^  c^-^*^' 
4^  a^jLaJ  -j^Î^Jî  js  :>l^^^!  ».x^  <ji  <XAi  i_^Ai&5  li  (O-frJ^  "D'^^nn 
'   Vers.  hébi".  :  "jjPj)  rrfj  jf'Jii'»  incD  '7irr  'd!:. 

[Prov.  IV,  i3).  Dans  ces  deux  exeiriples,  le  sâdê  os(  pourvu 
d'un  dâgêsch,  pour  que  la  langue  s'y  arrête  et  le  prononce  facile- 
ment sans  le  confondre  avec  un  sîn,  ce  que  pourrait  amener  le 
voisinage  du  résch.  Car  la  langue  prononce  difficilement  ,mJe  avant 
rêsch,  et  Ton  a  préféré  placer  dans  la  première  lettre  un  dâgêsch, 
pour  que  la  langue  y  appuie  fortement.  On  a  ainsi  introduit  le 
dâgêsck  dans  certaines  lettres  dont  la  prononciation  se  rapproche 
de  celle  d'autres  lettres  pour  éviter  toute  confusion  et  dans  l'in- 
térêt de  la  clarté.  Tel  est,  dans  hasscjïnô  (Exode,  ii,  3),  le  sâdé, 
qu'on  a  cherché  à  rendre  plus  distinct  en  y  plaçant  un  dâgêsck, 
de  peur  que  la  prononciation  ne  le  confondît  avec  le  «m,  lettre 
qui  se  prononce  presque  de  même,  surtout  que  le  sâdê  est  suivi 
d'un  j)ê  sans  dâgêsvh.  Le  hê  àa  ce  mot  n'es!  pas  un  article,  bien 
(|u'on  ail  soutenu  cette  opinion,  en  considérant  le  wâw  comme 
lettre  explétive  vl  en  lisant  ha.mfm;  mais  liassefhw  est  l'iniinitil 
do  la  forme  lourde  cl  le  irdir  un  sutlixe  indi(piaiil  le  régime, 
lin  oxeniplo  loiit  à   IjiiI   analogue   osl  lianriniàli  (1  Sani.  i,  0);  ce 


22  OPUSCULES  D'IBIN   l)J  ANAH. 

i>i  A_A-.^  ôLjiJ!  i^:>cK.^j  n"iiapn:i  nci::  ^--^-r»^  ^^-^^^  j^^j^-*-^'  c)*-»*] 

^DN"'  inX  DDTuS*   -IDN:  JUàj^^I    l^^Xrs-i   (l.^'^^is^  ^^-^  J-À^^      "IDN 

nc*pD  Jl-Aajj^l  i  "nn"'  tidn*  a^^U  ^j  ^  \^  y^'i>\^  noN'n  anNi 

'    D.  H6,  i;j;  N.  i;5,  3/4.  —  ^-  1).  37,  '?5;  ^.  19,  -^5. 


mot  est  aussi  un  inlinitif  de  la  forme  lourde;  l'on  a  donné  un 
dâgêsch  aa  rêsch,  parce  qu'on  a  cru  ainsi  appuyer  fortement  sur 
cette  lettre  qui,  à  cause  de  son  ronflement,  cause  des  diffi- 
cultés à  la  langue.  On  a  encore  placé  un  dâgésch  dans  le  kôf  an 
ounetakkenouhou  (Juges, w  ,82)  pour  que  le  kôf  ne  soit  pas  confondu 
avec  un  kâf.  On  ne  peut  pas  donner  d'explication  grammaticale 
de  ces  dâgéschs;  ils  fortiiient  la  lettre ,  et,  marqués  par  les  uns,  ils 
ne  le  sont  point,  je  pense,  par  d'autres. 

Asar.  Aboû  Zakariyâ  a  passé  deux  formes  :  le  ni/ai  (Gen.  xlii, 
19  et  16)  et  un  passif  qui  se  présente  deux  fois  dans  haïe,  xxii, 
3.  au  milieu  de  la  proposition  et  en  pause. 

Asal.  Aboû  Zakariyâ  a  passé  le  nifal  [Ez.  xlii,  6). 

Asar.  Racine  complètement  oubliée.  Voyez  cependant  le  parfait 
(11  Rois,  XX,  17),  puis  le  futur  yô'sar,  avec  a/e/" adouci  et  holém 
sur  le  i/od,  d'après  le  paradigme  yô'mar;  enfin,  Néh.  xin,  i3,  où 
wâ'oserdh  =  wâ'ômeràh,  primitivement  wâ'é'sevâh  =  wâ  éschmei^dh , 


klTAB   AL-iMUUSTAIJHK.  :>3 

S^'i\  (j\(5  J^xàJÎ  s^\s^^  ^'<KJi  uJtJ^i  (j^  <naAaà^  j)!^^^  ^Xa^  o«.J^1 

□'7nj  "DniN"»  DDi^  v-A_jj^Ji  i^  Tnn^i  ^-j)  js  idin^i  nncDD  din"' 
"i"^  iD^i:;^"!  n-iKD  3"in^  \nmp  3"ip  i^-3j  ^^  \n2iN  dix  J..a.j«.s  J«.^^i 

^>Ai  JUj  (ji  j^^  *>^^3  -J*.^^-^  ii^^^xAî  UJÎ  <ji  l^A.->j.r>-  Î^Ajij^  v_ÀJ^i 

»*x_^  ^  \-xS^ ij\^  n^"^N'n  <^-^i  L»iî.jî  J..A.jiJî^d-i  ^€w^  cj-»  ^j^ 


niainlient  rfl/<5/' de  ia  preuiièie  personne,  tandis  que  ïdhjfdii  pre- 
mier radicai  esl  changé  en  ^vâw;  puis  le  participe  ôsêr  =  ômér,  au 
pluriel  haôserîm  (^Amos,  m,  10),  puis  le  nom  ôsâr;  enfin,  ie  ni/'al 
yé'âsér  (haïe,  xxii,  t8). 

Arab.  Racine  omise.  Cependant  voyez  Deul.  xix,  11;  Lam.  iv, 
1 9  ;  Josué,  VIII,  /i ,  9  ;  puis  le  futur  yenoh  [Ps.  x,  9) ,  wayyé'érehou 
(Juges,  IX,  3/1),  comme  wayyéljéredou  (Gen.  xlii,  128),  et  en 
pause  :  yeër6hou(Prov.  I,  18)  avec  holém;  rimpératif,  Jnges,  i\, 
32  ;  l'infinitif  be'orbâm  (Osée,  vu,  6)  ôe  ârob  =scJuîmôr.  11  y  avait 
aussi  dans  l'origine  une  forme  lourde,  érêb,  érabti  =  hêrêb, 
kérabtî,  et  aussi  yeârêb,  me'ârêb,  d'où  me'ârebhn  (Juges,  ix ,  2  5), 
dont  le  résch  devrait  avoir  un  dâgésch.  —  Saclie  (|ue  wayyâréb 
(1  Sam.  XV,  5)  dérive  de  celte  forme  lourde  :  c'était  à  l'origine 
wayye'âréb  sur  le  modèle  de  wayyegârésch  (Gen.  m,  2/1  ),  wayyebâréh 
(Gen.  II,  3);  seulement,  une  fois  l'rt/e/ tombé,  on  a,  pour  rappeler 
cette  lettre,  reporté  sa  voyelle  au  yod.  Mais  wayyâréb  pourrai! 
aussi  pi'ovenir  d'une  aiiti'e  division  de  la  forme  lourde,  de  hr'ertb  , 


1^^  OPUSCULES  D'IBN   DJANAH. 

^^La-Jî  lj5^.r^^  oiJ^î  iy^U  "D^^n  ^dn^i  i<j)  <^  nriD^j  ndi^v  v^^Î 
^■)^T  ^^S^UÎ^  ^oyDpJt  ^-A-i  <Lâ.a.>SÎ  ô;)j.il  r.*>JiAj  ^  SÎ  yDpJL 

^^i  (j-*Ujii  Di^n  3n"^T  J.A^  "^n:^ 

^-A.xJLî  JLx^^î  ^:r  i  '^  «^5l>  ^lî  nDN*  «i  ^A-o  U  ,_^  or  ^ua') 


3 


D.  37,  1.  ult. ;  N.  19,  126.  —  ^  Vers,  liébr.  csf'  ')  (1  «Sam.  xxvii,  19).  — 
D.  j 09,  1/1  ;  N.  69,  16.  —  ^  D.  87,  22;  N.  19,  29. 


bien  que  nous  n'en  trouvions  aucun  exemple;  wayyâréb  seraii 
alors  comme  wayyasél  [Nomb.  xi,  25),  qu'Aboû  Zakariyà  a  cité; 
c'est-à-dire  que  la  forme  primitive  aurait  dû  être  wayyaârêb 
comme  wayyaàmén  {Ex.  iv,  3i);  seulement,  après  avoir  adouci 
Yâléf,  il  a  fallu  donner  au  yod  un  kâmés,  parce  que  les  lettres 
douces  ne  peuvent  être  précédées  que  de  cette  voyelle.  Quant  à 
une  assimilation  de  ce  wayydréb  au  wayyâréb  qui  se  lit  Ex.  xvii, 
2,  ce  serait  un  raisonnement  différente 

Atâh.  Cette  racine  aurait  dû  être  mentionnée  également  ici 
avec  les  verbes  au  premier  radical  faible,  bien  qu'Aboû  Zakariyà 
Tait  mentionnée  parmi  les  verbes  au  troisième  radical  doux;  car 
le  premier  radical  se  trouve  adouci  Micha,  iv,  8,  et  adouci  et 
retranché  à  la  fois  Deut.  xxxin ,  3  1 .  Aboû  Zakariyà  a  lui-même 
agi  ainsi  pour  o/aA ,  qu'il  a  noté  parmi  les  verbes  au  premier  ra- 

^  Vers.  hébr.  .  .nor  6130)  rr-  f>'r.  Voy,  Kamhi,  ?ui  I  Sum.  xv,  0:  la  version  dp 
Jonathan,  qu'il  rapporte  p\  qui  diffère  (\p  relie  de  nos  édifions,  paraît  mettre  (ÔIf 
a  coie.  les  deux  opmionr>. 


KITAB   AL-M()USTALIIIK.  ^if) 

c^u:5\]i  XK-Ajclt  jUi^î  iOvijT  ^  ^  [j^j\  »j^h  *^^  J:^A^^  ci)UUJi 

'  D.  io(),  5;  N.  69,  6.  —  2  D.  3i  et  107;  N.  i/i  0167.  —  -^  D.  '17  ot  160; 
N.  26  el  1  10. 


dical  faibie,  et  qu'il  a  répété  parmi  ies  verbes  au  troisième  radical 
faible ,  parce  que  sa  dernière  lettre  est  une  douce  ;  pour  âbâh , 
qu'il  a  également  cité  aux  deux  endroits;  pour  yâlal,  qu'on  lit 
parmi  les  racines  ayant  yod  pour  lettre  douce,  à  cause  du  premier 
radical,  et  qu'on  relit  parmi  les  racines  géminées,  à  cause  des 
deux  lettres  semblables.  Cette  critique  ne  porte  que  sur  une  né- 
gligence et  sur  un  oubli;  et  je  n'en  parle  que  pour  te  donner  l'é- 
veil et  pour  t'inviter  à  être  minutieux  dans  tes  rechercbes.  Aboii 
Zakariyà  a  commis,  encore  ailleurs  qu'à  la  racine  âtâh,  ce  genre 
de  négligence. 

DES  VERBES  QUI  ONT  iOD   POUR  PREMIER  RADICAL. 

Yaab.  Racine  oubliée.  Elle  existe  Ps.  cxix ,  1  3  1 .  Le  futur  serait , 
d  après  1  analogie  yiah,  comme  ytbasch,  yirasch ,  ou  bien,  yè'oh 
sur  le  modèle  de  yeôtou  ((reri.  xxxiv,  ti^). 


L>(;  OPUSCULES  D'IBN   D.IANAI1. 

□'•dp'?'!  Q^D-ID"?  »^3'^j  ^  2y 

N*?  "î^Drnb  i-Tn  "?{<  i?j\v    HD  ni';"»  xb  \s-1p3  nnrp  »^5'*kj  ^  :;r 
tUJi  J^  ^^*x>î  iiÀijj^  ^^^  JUjixAw^  -«^UJi  d''d:^ 'i^?;*'"!  !^3^"' N^i  f]:?^^ 

«il_*Jt  ^^  □'?niL  ly.X.Aj&  U  U^,*«wî^  iCÂAJ  î^l_5  -«^UJî  <-^Ajij  S^^TDn 

nnnm  i  5_^xâ^  ^^^^^  JoUJî  ^l- 

'  Vers.  hébr.  cite  à  la  place  :  'j  rjM'  ■>2.  —  -  1).  43 ,  3  ;  N.  a  A ,  i . 

ïâgab.  Oublié.  Voyez  U  Rois,  xxv,  12. 

Vâga\  Racine  omise.  Elle  se  trouve  Ps.  lxix,  /i  ;  Josiié ,  x\iv, 
i3;  /o/>,  IX,  29;  Prov.  xxiii,  Zi;  haïe,  \l,  28;  /eV.  li,  58  {weyî- 
ge^ou)\  où  le  yod  est  pour  le  futur,  et  a  métég ,  pour  rappeler  le 
yôd  adouci,  qui  représente  le  premier  radical;  enlin  Isaïe,  xl,  3i, 
où  yîgâ^ou  est  en  pause.  Le  qualificatif  se  lit  Dent,  xxv,  18;  le 
nom  Isaïe,  xlv,  ili;  Deut.  xxviii,  33.  A  la  forme  lourde,  quand 
elle  est  hifll,  le  yôd  est  changé  en  wâw  doux  précédé  d'un  hôlém 
comme  c'est  l'habitude  dans  les  formes  hôdfa,  yôdta  (voir  Isaïe 
xLiii,  2  3  et  2 4).  L'autre  forme  lourde  se  rencontre  Josué,  vu,  3 

Yâda^.   Aboû   Zakariyâ  a   passé  la   division  piël  de  la  forme 
lourde  [Job ,  xxxviii,  12)  et  le  hitpaël  [Gen.  xlv,  1;  Nomb.  xii,  6) 
Dans  ces  deux  exemples,  le  yôd  du  premier  radical  est  changé 
en  ivâw,  comme  dans  wehitwaddâh  (Lév.  v,  5). 

'  C'est  bien  le  passage  de  Jéréniie  et  non  celui  de  llabakouk  (n,  i3)  (pie 
Pauteura  en  vue.  Ce  dernier  s'écrit  avec  deux  j/w/.  (Voyez  Kamhî  cl  la  niassore 
uiar^jinale,  od  Jéréniie,  /.  c.) 


kITAB   AI.-MOUSTALIIIK.  !27 

l*K_i6  mD"»!  Jwi~«  Jl.xji.JÎ  ^^.3  T)i*  ^n"»^"!  Uî^  ii:?  "  J>^^  u^  ^W^ 
AÀ^  ^kil^  JUiiA^i/l  s^[j  ^\  ^\  i^y  Sn^"»!  J^a^o  JUxii  ni?  '?rPT  ^ji 

'?3:i  J.xàJL  J.xÂJi  _5*X-«i-  A^A^^j  (^j*Xj*X^  (^î?-*'^»  ^l^-=^>^  ^iûl^S' 

^j^aJî  <xâ^  ô*x^  n^i?  '^sjD  cj^  A.j^  ^33:1  (^*XÂfi  <îui  J^^^i  n^i?D 

'  D.  Vi ,  7-1 6  :  J\.  2^ ,  29-35. — -  La  vers.  hébr.  ajoute  T'^vp  r3'r».  Voy.Hayyoudj. 


Vâzam.  Oubiié.  Voyez  Gen.  xi,  6. 

VàhaL  Aboû  Zakariyà  dit  :  ffDans  wayyâhél  (Gen.  viii,  10),  le 
yod  de  la  troisième  personne  a  été  inséré  dans  le  yôd  du  premier 
radical,  d'après  ce  que  j'ai  expliqué  ])Ouy  wayyahbeschéhou  (Nah. 
I,  à);  il  devrait  y  avoir  yeyâhél;  mais  après  que  Ton  a  ajouté  la 
conjonction  wâw  pourvu  d'un  patah,  le  premier  ?/o<l  devient  quies- 
cent,  et  est  ensuite  inséré  dans  le  second.  Ce  yôd  n'a  l'accent 
(|u'à  cause  de  ^6d.  Quant  à  wayyiyyâhél  (Gen.  viii,  12),  c'est  un 
nifal  comme  wayyikkârét.  Voici  une  réponse  pour  celui  qui  adres- 
serait une  question  au  sujet  de  ces  deux  mots.  77  —  Merwân  dit  : 
Puisqu'il  faut  absolument  placer  wayyâhél  dans  cette  racine,  je 
préférerais  le  prendre  pour  un  nifal  aussi  bien  que  wayijiyyâhél ; 
seulement  le  yod  du  futur  aurait  été  retranché  dans  celui-là, 
parce  qu'on  n'aime  pas  la  rencontre  de  deux  yod  pourvus  de  dâ- 
gêsch.  Un  cas  exactement  semblable  se  trouve  haïe,  lxiv,  5,  où 
wannâbél,  de  la  même  racine  que  kinbôl  (ihid.  xxxiv,  /i),  est  pour 
wanninnâhéf,  et  a  perdu  le  premier  wrmw,  le  nounàu  fulnr,  à  cause 


28  OPUSCULES  D'IBN  DJAMAll. 

^  LAia->i  J^jiJî  I*k;à  J.Ajf  Jy>î  tj' J>^-5  iiiaJ»LJî  J^o^i  ^jy    ^^ 
nbi^D  b'2^'i  (j^-^  J.AA-*  Joc^t  ^U  JUaa^^I  ^\j  Jt  aa,5^j>-  i^Xij^ 

'  D.  lilx,  A;  N.  aZi,  25. 


de  la  rencontre  des  deux  noim  pourvus  de  dâgésch;  ie  /crJmcfs  a  éh' 
maintenu  tei  qu'ii  était  primitivement  dans  wanninnâbéL  Mais  le 
noun  retranché  pourrait  aussi  être  le  premier  radical,  dont  on 
aurait  reporté  la  voyelle  au  préfixe  pour  rappeler  la  lettre  tombée  ; 
on  pourrait  alors  en  dire  autant  de  wayyâhél,  c'est-à-dire  qu'on 
aurait  retranché  le  yod  de  la  racine  et  qu'on  en  aurait  fait  re- 
monter la  voyelle  au  yod  du  futur.  Si,  pour  chercher  une  dif- 
ficulté, on  demandait  pourquoi  wannâbél  et  wayyâhél  ont  l'accent 
à  la  pénultième,  nous  citerions  Gen.  vi,  6;  vu,  23;  II  Sam.  ii, 
17;  Nomb.  XXV,  3;  Gen.  xlix,  3 i^;  Exode,  xvii,  8,  et  un  grand 
nombre  d'autres  exemples  qui  sont  lous  mille^êl. 

Yàham.  Aboû  Zakariyâ  dit  dans  ce  para^^^raphe  que  hannêhâmhn 
ilsaïe,  Lvii,  5)  est  un  nifal  et  que  le  premier  radical  a  été  adouci 
entre  le  noun  et  le  hét.  Je  napprouve  ])as  cette  opinion ,  parce  que 
des  verbes  au  premier  radical  //oWont,  au  ni/ni ,  pour  la  pluparl  le 


KITAli    AL-MOIISTALIIIK.  i>9 

1.^.3  «^LaJI  j*l5-:>i  ^  As^^'^  jjojv»  <5^^^  iSm:^  iX'*:  J.^^  nSniL 
^\<  U  ^^\  <_^A^l  i*Xi£>  Jlxiiî  (jw«  ^\j  ^^  nnb  3!i:  J.i>  »*x*j 

(jv_ft  dJV-i»^  JLx.ÀJiii   (j^  (^j\_j  iJ-«^lj  c:a.j>^   U»  -«^L  \jif-\i  jUi^î    (^^ 
«Lil  4^  iL^*>v.À.^  J.xiîî  ^\i  g  ^1  ^UJi  ^_^j  fj\  J.^'^i  l*Xi5  ^j^ 

ÎJviô  ^  jU=*i^  DnnDï^'D  h'j  m'i^t\^^  S^*^^\  j-^^S^  f]Dr  ^D^D^i?  n'?^ 
m'7n  D^D")  D^D  hv  n:DV;i'  p:3'?D  irnrv  d^ind  n::ipD  (j^"  vUJî 

t^       Laû-jÎ    >1>I_5    W-?:-^   o>.^i>   (^*XJ5    -X^^I    (^   (j\JCxJo    (;^  iC^Sw*  j2 

•  l).  /i(),  A;  N.  25,  26.   -  ''  D.  /i6,  8  ot  suiv.;  N.  25,  28  elsuiv.  —  ^  D.  /iG, 
21  :  N.  26,  2. 


tjùd  changé  en  wâw  précédé  d'un  hôlém,  comme  nôschâ\  nôra  ;  ou 
bien,  dans  un  petit  nombre,  le  yôd  est  inséré  par  un  dagêsck  dans 
la  lettre  suivante,  comme  dans  nissâb  [haïe,  m,  i3);  mais  il  n'y 
a  aucun  exemple  d'un  nifal  dans  cette  classe  de  verbes,  savoir 
dans  les  verbes  qui  ont  yôd  pour  premier  radical,  où  cette  lettre 
ait  été  adoucie  entre  le  noun  du  nifal  et  le  deuxième  radical, 
comme  le  prétend  Aboû  Zakariyâ  au  sujet  de  hannêhâmîm.  Aussi 
je  pense  que,  si  ce  mot  est  en  effet  de  cette  racine,  il  faut  expli- 
quer l'absence  du  premier  radical  par  l'insertion  du  yôd  dans  le 
liêt,  d'après  le  modèle  de  nissâbîm  (I  Rois,  v,  7);  seulement  le 
dâgésch  ne  se  fait  pas  sentir  dans  le  hét. 

Yâlad.  Aboû  Zakariyâ  a  passé  deux  formes  :  le  passif  [Gm. 
xLVi,  27;  L,  28),  et  le  hitpaël  [Nomb.  i,  18).  Aboû  Zakariyâ  traite 
dans  ce  paragraphe  des  mois  mehounant  (/erm.  xxii,  aS),  yôschabt 
[ibid.),  schôkant  (ihid.  li,  i3),  weyôladt  [Gen.  xvi,  11)  qu'il  consi- 
dère coinme  des  composés  de  deux  formes,  qu'il  explique  ensuite; 


;50  OPUSCULES   D  IBN    DJANAII. 

4_^-^  ij^  ii_A-j^^  ii-A.^U  ^U*i  (j^-Lj  jjl  m'?^^  DDC/v^  n::vc* 

L^_^^  ^^-^-i  jj^^^  bî^  ^n:?ir  D^iir^n  nxi  ]:nnN  ''tDDiî:?^'?  ^iîûdic' 

nJDiiî;  ^^-j  kSj^s»'^  n^iipD  cj-«  <x_a_jLaJî  (j^iî  ic.5^^  l^kJuwî 

ajUI  ^i^j  ^^i  i^l:>  *xi^    c._5.Àil  îiXiti  ^1  Jiii^  -)c"'  n"?  n  '7DM1  ALfcli 
'   1).  /i8,  '?^;N.  ^7,  19.  — -^  D.  A8,  7;  N.  ;^7,  6.  — -^  D.  ^18,  9;  N.  97,  T). 


ou  bien,  pour  les  trois  derniers  mots,  comme  des  féminins  du  par- 
fait de  la  forme  j?ô^e7;  exemples  :  limeschôjïî  [Job  ,i\,  1 5  ) ,  et  yôdaUî 
(l  Sam.  XXI,  3).  J'admettrais  volontiers  pour  tous  ces  mots  la  possi- 
bilité qu'Aboû  Zakariyâ  lui-même  a  admise  pour  tôsf  [Prov.  xxx, 
6),  où  il  explique  la  suppression  de  la  voyelle  du  sâméh  par  le 
désir  de  rendre  la  prononciation  plus  lé^][ère  et  plus  coulante. 
Je  dirai  donc  qu'on  a  supprimé  les  voyelles  du  second  noun  de 
mekounant,  du  nomi  de  schôkant,  du  dâlét  de  yôladt  et  du  bêt  de 
jfôschabt  pour  alléger  et  faciliter  la  prononciation ,  et  qu'il  a  paru 
encore  plus  aisé  de  mettre  patah  sous  les  lettres  qui  précèdent  à 
la  place  du  ségôl  quelles  devraient  avoir.  Voici  l'explication  que 
je  crois  la  plus  acceptable. 

Yâsad.  Abou  Zakariyâ  a  passé,  dans  le  premier  des  deux  sens 
de  cette  racine,  la  forme  passive  [Ezra ,  111,  f>).  Puis  il  dil  :  rOn 
trouve  le  nom  nvecun?rr/?r  doux  (haïr,  xxviii,  i()  ),  où  le  premier 


klTAH   AL-MOUSTALIIIK.  :M 

c^[s  ^L^Jv-jii  (^.-»**iJi  i>4XAi^il  j^^3  C^'  ^■^■''^  <J^«^i  IDlir  "IDIO 
^j^  J^^  ^À^  i^^.j  U^i  îi?  mD"»  cKaAaJÎ^  JU  /o^"  J^xto  l^Ai  JwxJtJi 
^  U  iJv.iû^  v«XAjii^  ^j^  JyxJut  »<XÀ^  :>*XiJLî  1D1D  (ji  ^^xl  jjî>[]â 

d*:d  ::;nd  b^i2 
^&\^  rr^  N'71  f]!^^^  n'?  iCjj  (ic  "jc^^  î^'?  mx  1V2  '^i?  ^*>^j  ^  "jd^ 

'  n.  tA,  ai-'îîî;  N.  12,  34-35. 


mousâd ,  sans  dâgêsch ,  est  un  nom ,  et  le  second  ,  moussâd ,  av ec  dâgèsch 
dans  le  sâmék  par  suite  de  Finsertion  du  premier  radical,  est  un 
participe  passif. •)?  Il  ajoute  :  rrLa  forme  lourde  se  trouve  Psaumes, 
VIII,  3.W  Par  ses  paroles,  on  pourrait  supposer  qu'il  a  commis 
l'erreur  de  prendre  moussâd  avec  dâgêsch  pour  un  participe  passif 
de  la  forme  légère,  ce  qui  est  impossible;  puisque  Aboû  Zakariyâ 
lui-même,  dans  l'introduction  de  son  Traité  des  lettres  douces,  dit 
que  la  forme  légère  a  été  ainsi  nommée  parce  que  les  participes, 
actif  et  passif,  restent  sans  mêm,  tandis  que  le  hifîl  est  appelé 
forme  lourde,  parce  que  ses  deux  participes,  actif  et  passif,  pren- 
nent la  lettre  mêm.  Or  moussâd  avec  dâgêsch  a  un  mêm;  il  est  donc 
une  forme  lourde  du  paradigme  hifîl  :  conjugué  régulièrement, 
ce  mot  donnerait  houssad  au  parfait,  youssad  au  futur  et  moussâd 
au  participe,  tout  comme  houssab  [Nah.  ii,  8),  youssab  et  moussâh 
(Juges ,  i\ ,  f)  )  forme  semblable  à  moussai  (  Zak.  m ,  a  )  et  mouggâscft 
[Mal.  I,  11),  dont  les  racines  ne  renferment  pas  de  lettre  douce. 
Yâsak.  Omis.  Il  y  a  cependant  ?/?s«X"  [Exode,  xx\,  82),  d'après 
le  modèle  de  yfafeï  yîgâ^  [fsnïe,  \l,  9.8).   Sache,   0  mon   ami, 


3:2  OPUSCILKS  D'IBN   DJANAll. 

■jDr  (S—^^.  ID^"*  kV"?  C:;^^^  u^  ^^^  C:^-^-?  «X-^^-î^j  l^Ux^  ii  "TIDD 
ym"»1  (j-#  tkA-Ji-A-Jj  iC-AJLj  ^  (:j>-*ii  J*AX>o  Ak-fili  JÎÉw-j  ^  U  ^^Lcî 
JôL«_*«  A^-ftli  ^ç»*..^,  ^  -U  aKjiU^  J^^J'  (^^^  JJCx^  ^  c^<^5  "ID"*"! 
□tr^l   A.AJ  -X-^^i   ^b  piNS  Dt!?"'^  <J^\  ^J^^J.M*.$\J  J^aJÙ  '^x1\ 

S-A^  pnxD  nv^^^  ijy^.  e)^  *^^^^  "^^  1°^^  ^^'^  ti^  3^  ^^^  ^-5  j*-^^ 
^^^.-MMw5l^  ^jû  ^^J^l\  inNiD  î:?^nd  nnt:;D  p  Usïj\  J^sî^  r^D^?  di^^vt 

^2  nnuD  nDîi  J^a-^  f\-l\  c^^'  yDp-j  nni:;D  ^ji  ^n'iû'û  bv  id^'û 

»  D.  97,  tj;  N.  r)7.  :U. 


que  î/isa/j  peut  présenter  un  mot  ou  un(3  racine  à  part;  ou  bien, 
être  une  métatlièse  de  sok  [Daniel,  x,  3)  puisque  tous  deux  ont  le 
même  sens,  ou  bien,  yîsâk  serait  le  passif  de  la  forme  lourde  d'un 
verbe  au  second  radical  doux,  et  aurait  le  sens  de  yousak,  comme 
wayyâsék  (II  Sam.  xii ,  20),  qui  est  aussi  la  forme  lourde  d'un 
verbe  au  second  radical  doux.  Un  autre  exemple  d'un  passif  de 
cette  forme,  qui  présente  un  i  à  la  place  d'un  ou,  se  rencontre 
Gen.  L,  96,  où  wayyîsém  est  pour  wayyousâm.  Si  Aboû  Zakariyâ 
avait  pensé  à  yîsâk,  il  n'aurait  pas  regardé  comme  inacceptable 
de  comparer  wayyîsém  à  wayyousâm  (Gen.  xxiv,  33).  J'ajouterai 
que  mischhat  (haïe,  lu,  iZi)  est  aussi  un  passif,  malgré  le  hirék 
du  mém;  il  devrait  avoir  schourék,  comme  mouschkah  (Il  Rois,  iv, 
32),  ou  kâmés  comme  moschhat  (Mal  i,  lû)  et  moschhâtâm  (Lev. 
XXII,  2  5),  puisque  toute  autre  explication  est  impossible.  Dans  ce 
dernier  T>'Tssage .  mosckhat/im  diffpre  de   moschhatom   (E.rodc,   \l. 


kITAB   AL-MOllSTALIIIK, 

.1 


SÎ  l-4.Â^j  iCi^jLJi  ^i  miDDJi  »-^=»-l-o  (^-w^^i  «XiJ^  J.^i  A  A3  ^Vi^ 
ojJàJ^  U  iriKiD  trwD  Dnvi2  ]Dj^^x:j^  ^w^b  ^'ins  ]nn  l^xi  Jli 

/C^jU-O     fyS- J.AS'^    (J*,Ujt  j-IslÂ-*    0.5i    <X>mÀ-« 
'.  3 

aK-sU  Jpw.^  ^  (^<^J5  J.xi]î  i>\  h'^y'Dn  ^jj^  (^  c^^5  J^xxil]  J.>tiJi 

^  Ajouté   d'après  ia  version   héhraïqiio.   —  -   0.    A8,   i  T)  ;   N.   97,    i3,   — 
^   [).  At),  1 Ç!  ;  N.  '^7,  wf).  —  '   Voyez  Bihmâh,  99,  91-35, 


i/i);  car,  dans  ie  premier,  le  mm  est  lellre  fornialive,  comme 
ÔRïis  moîikeiâr  moîiggâsck  [Mal.  i,  11),  et  la  racine  est  scliâhat , 
tandis  que  le  second  vient  de  mâschah,  où  le  mém  fait  partie  de 
la  racine.  Aussi,  l'auteur  du  Mas67^àh  les  a-t-il  bien  distingués 
par  la  note  suivante  :  '^Mot  qui  se  pre'sente  deux  fois,  mais  en 
deux  sens  différents.  ?•)  Le  verset  d'ïsaïe  signifie  :  ff  Son  aspect  n'est 
plus  celui  d'un  homme,  et  il  en  a  perdu  les  attributs. ^^ 

Vâsnf.  Aboû  Zrskariyâ  a  passé  une  forme  :  le  nifal{Prov.  xi,  9/1). 

Ycfad.  Aboû  Zakariyâ  a  passé,  dans  le  premier  de  ses  deux 
sens,  le  passif  de  ia  forme  lourde  qui,  d'après  l'analogie,  serait 
koii^ad,  moy^âd,  et  dont  on  trouve  moiiâdim  [Jér.  xxiv,  1)  sur  le 
modèle  de  hammonsaîm  [Ez.  xiv,  '2^).  Apprends  que  ces  formes 
n'appartiennent  qu'au  passif  du  hifîl;  car  les  passifs,  qu'ils  dé- 
rivent de  la  forme  légère  ou  de  la  forme  lourde,  n'ont  presque  tod- 


3/4  OPUSCULES  1)  IBN  DJANATj. 

n^DÎ^'  n'?  HDW  dlivkS^  C:5?rÀAAiw  [^3îr^]  -j^3N  U'^:  vj-*  ^  (^J'>^î 

L-»ii-ji^  ot-A-i-iw  np*?  ij^  nVSp  anD  npbi  \.-A^-ji^  U^^^  3Dîr  (j- 

^^*X_^  t^  J^AJLA.>M^J15^    DDilN  "ne;NT  (j^  y-lND  ID^NI  "i:^'3n  hU22 

^^   t5*^^i     ^-^-ï?^     J^AAxÎÎ     ^.j^    U         U^3    ^-^ôUI     Ô     l^yji^^JCiwi^  JUiX^^I 

'  Ainsi  dans  ]a  version  iiébraïque.  —  ^  Nous  n'avons  pas  trouvé  ce  passage 
clans  les  traités  de  Hayyoudj.  Ibn  Djanâh,  de  son  côté,  loin  de  combattre  l'opi- 
nion énoncée  ici,  que  le  pou  al  sert  égalennent  comme  passif  du  kal  et  du  piéh 
l'adopte  franchement  {Rikmâh,  Q'î  ,  ".  i  et  suiv.). 


jours  qu  un  son  foncé  pour  le  premier  radical,  kinsi ,  nouUâsch  et 
""oiizzâb  (haïe,  xxxii ,  ik)  viennent  de  la  forme  légère  nâtasch 
(I  Sam.  X,  9)  [et  '^âzab];  schoukkabt  [Jér.  m,  2),  de  la  forme  lé- 
gère schâkab;  weloukhah  [ibid.  xxix,  93),  de  lâkah;  zounnâh  [Ez. 
XVI,  34),  de  zânâh;  rou^ou  [Job,  \xxiii,  21),  de  raâh;  '^oubbad 
[Dent.  XXI,  3),  de  ^âbad.  Le  passif,  dérivant  du  piël,  ressemble 
tout  à  fait  à  celui  qui  dérive  de  la  forme  légère  :  bouschschâlâh 
[Lév.  VI,  91)  vient  de  bischschèl  (voy.  I  Sam.  11,  \Z)\wé'ouschschar 
[Ps.  xLi,  3)  de  ive'ischscherou  [Mal.  m,  19).  Le  futur,  dans  les 
deux  cas,  est  yenouUasch,  ye^ouzzab,  yeloukkah,  yebouschschal ,  d'a- 
près le  modèle  de  yenougga^ou  [Ps.  lxxiii  ,  5)  et  schéyyedoubbar 
[Cant.  VIII,  8).  Aboû  Zakariyâ  dit  de  même,  que  le  futur  de 
zounnâh  [Ez.  xvi,  3/i)  est  yezounnéh,  comme  celui  de  rou'ou  [Job, 
xxxiii,  91),  yéroiiéh;  et  les  passifs  des  deux  formes  se  ressemblent 


klTAl]  AL-MOlJSTALHlk.  35 

p-)u;Jl^  yDpJi  ^l;  pic'Ji  (jK-^  yop-j  m::.!  (j^  (ji^  nn:ro  ni:n 
\.*à^\^  yDpj  Nii^*  ^m^  ^^7  \-ibn3n  p  dlJJ^S^  yDp^l?  Dn"iD  ^nDSc'n 
w^'z')  h'2  cnn^  m:^  n^ù'^  JUji^^^^iJ  (jj.^  ^^c  axS^^*-  ^Ij<L)1^  A^Jl 

an^D  i'^d'?  13^1  Uijî  l<y.X.A.^^  -j^n:n^  cw  r'?!?  nnsb  yiTJ  iD^nn 

s- 

\T\^  ^31  li^  n:  np^  i  o-'\.-^Ail  y^^  ^îjnn  ^"^  "i:in  nS  n:m  ,^  is^^^-^Ui 

'  Ainsi  dans  lo  texte  arabe,  qui  est  troué  à  cet  endroit. 


au  futur  aussi  bien  qu'au  parfait.  iMais  au  passif  du  kijlï,  on  prend 
ia  forme  houf^al  comme  housak  {Ps.  xlv,  3),  welioukah  [Job,  xxxiii , 
19),  d'après  ie  modèle  de  houschlak,  fiokrat  [Joël,  i -.  9),  où  le 
kâmés  remplace  le  schourék,  parce  que,  presque  partout,  ces  deux 
vovelles  sont  identiques ,  comme  (également  le  passif  hosclilaktî 
[Ps.  XXII,  11)  et  aussi  honhaïtî  [Job,  vu,  3)  avec  kâraés,  et  scho- 
(ledâli  [Nah.  m,  7),  oii  le  kâmés  lient  lieu  du  schourék.  Au  futur 
de  cette  forme,  on  retranche  le  hê  et  l'on  rejette  la  voyelle  sur 
les  préfixes;  exemples  :  youscidak,  yokrat,  yâhôram^  [Ezra,  x,  8), 
où,  comme  d'habitude,  Fo  du  yod  a  été  reporté  sur  la  lettre  guttu 
raie;  yousak,  youkah;  de  même,  youssak  [Ex.  xxv,  99),  de  wehis- 
sikou  [Jér.  xxxii,  29);  touttekou  [Ez.  xxii,  22),  de  hittikoii  (11  Rois, 
XXII,  9),  et  de  lehantîk  [Ez.  xxii,  20);  puis  wayyovggad  [Ex. 
XIV,  5),  de  houggad  (I  Rois,  x,  7),  et,  d'après  cette  analogie, 
yoîdfkah  [Gen.  xviii,  h),  youttan  [Lév.  xi,  38),  etc.  La  forme  pri- 

'  Telle  est  la  fausse  prononciation  d'Ibn  Djanâh  {Rilpnâh.  101,  9/1  et  suiv.), 
de  flayyoudj  (D.  60,  i3;  N.  38,  32  ),  et  aujourd'hui  encore  des  juifs  de  POrienl. 

3. 


•"^^^  OPUSCULKS  I)  IHN   DJANAil 

inn^  piTP  n-::.-!^  -,y^M^  L^-A_i  J..^,>JÎ^  L^.>.^5  U  J^  ^^  d^l^ 

□^mDID  D^-riD  D^p'JD   ^i5^  nr^D  -i'ID  pîîD  b^i^DH  A.AJ..J  ^^  ^jci 

n:  ihD  "rj^nD  p^^nD  W^i  J.^^  ^iî^  D^r'Vù'r:  d:*c7û  "l'pc'i:  didd  iCi)  ^^ 
l^i^J.  ,n^DD  :,'>2;p^  i*^2:pn  (^^  ^i^  ^JvJi  n  ir^'pnD  io)  ^  n^D'yùMr:) 

N2î:v  inr  np'b^  ^n^^  np^  i  J^^^J1  ^^..C  ^\  c^^XjI  U  J^f^L-  Jb; 


imtive  avait  tjehouschlak  ,   tjvlioulmit^   j/choumh-,  yelwussak   axec  dâ- 
gesch  dans  lo  sin,  teltouttekou  iwec  dâgésch  dans  le  tâw,  parce  que 
ces  derniers  verbes  ont  pour  premier  radical  un  noun  qui  a  été 
inséré;  ijotikkah  est  de  même  pour  yehoulkah,  el  youttan  pour  ye- 
hoîinlan;  seulement  le  hê  en  a  été  retranché  et  la  voyelle  foncée 
(lu  hé  a  été  portée  sur  le  yôd;  de  plus,  le  lâméd  a  été  inséré  par 
un  dâgcsck  dans  le  ïfôf,  et  le  noun,  par  le  même  procédé,  dans  le 
tàw.  Le  participe  passif  de  cette  forme,  c'est-à-dire  du   hifîl,  est 
donc  mousâk,  mon' ad,  moukâli ,   au    pluriel   momâkîm,  mou'âdîm, 
moukâhîm,  comme  mokrât,  mouschlâk  (II  Sam.  x.\,  Qi),  mouschkâb 
(II  /?o/.s,  IV,  39.),mouschlâkîm  [Jér.  xiv,  16),  d'une  forme  primitive 
mehoiisâk,  mchou'âd,  mehoukah,  mehouschlâkim ,  sur  le  modèle  de 
me/ioukesâ'6t  {Ez.  xlvi,  ^9)  qui  dérive  de  A^A:s^'«,  yaksfa  (Lév.  xiv, 
/il);  seulement  le  hé  a  été  retranché  et  la  voyelle  en  a  été  re- 
portée sur  le  noun.  L'exemple  (VEz.  xlvi,  22,  prouve  que  partout 
youfal  et  7noufâl  proviennent   de  yehoufal  et   mehouf'âl.   Mais 
qu  est-ce  qui  empêche,  pourrait-on  nous  objecter,  de  considérer 
comme  l'orme  primitive  de  youkkah  H  youllan  plutôt  yelonkkah  et 


l 


KITAH  AL-MOUSTAfJjlK.  37 

jcUJl   Je    l^X.^j.r*.    5yiJi_5   l<yÀ^  U^^-^b   f^^^   1^^^    ^IaJI    i»^^' 

je  jj\^  U^  ;2i^  DDipm  aD:N*i:  nDins  iDnn  an!:?::  ■jSd'?  13"'')  b*\.s^^ 

^^  L^l^  n-:D  n^DNii  UJliâi  mrj  ^n^D  n^m  Uji^x^^j  l-gy^^A^i  'tv 
lâ-ji-r»-!-  -)3-^  ")3w'  i^-jj  <^  m:  (j^  aIIjs:  ^  ^.^.i  m^D  Ui^  n!/nn 


yenoulUiu,  dans  lesquels  on  aurait  retranché  le  /a^m'Y/  el  le  nouu , 
et  rejeté  la  voyelle  sur  le  yod?  Nous  répondrions  qu'en  grammaire 
il  laul  juger  les  formes  rares  d'après  les  cas  plus  fréquents, 
el,  après  avoir  cité  tant  d'exemples  de  cette  forme  qui  appar- 
tiennent au  hifil,  nous  soutenons  que  ces  deux  mots  appartiennent 
aussi  au  hiJ'U.  Ce  qui  doit  du  reste  donner  plus  de  force  à 
notre  opinion  au  sujet  de  youkkah  et  de  youttariy  cest  le  mot 
mouddàk  [haïe,  xni,  iZ(),qui  dilfère  du  mot  mehouddàh  [ibid. 
vin,  22),  parce  que  les  formes  dont  ils  dérivent  diffèrent;  moud- 
dàh  vient  de  wekiddiah  (II  Sam.  \v,  i/i),  et  menouddâh  est  évi- 
demment de  niddalj ,  d'a[)rès  le  [)ai'adigme  de  schihbér  et  dibbcr. 
Retiens  cette  règle  que  j'ai  expliquée  en  attendant;  car  je  prévois 
que  tu  en  auras  besoin  en  diderents  passages  de  ce  livre. 

Yaaz.  Racine  oubliée.  Il  y  a  nô^dz  (haïe,  xxxiii.  19),  comme 
noschcl^  (Ps.  xxMii,  iti).  D'autres  prétendent  '  qiuî  le  iioun  de  ce 
mot  (îst  [)r(Mnier  ladic'al   et  remplace  un  hintéd,    de    manièie  (jue 

'    Sa';i.lia  lia.liiil  :  ii£^llf    p»iJ  î.,  (  \  o\ .   Il>ii   K/.im  .  <ul  I,.  I.) 


38  OPUSCULES  [)'IBi\  DJANAH. 

ÂjtJ  \^.j\  Uiji  JUj^  ni^Jî  ^K^  ycpiî  ^ji^  Tin'?  j**^  (j^  -^^r»  y^3 
Y^pj  îi'u^  nnDj  iDiV  (jK  ^jî^  nriy  "dx  i<-ij  ^^  î::"ib  ^_ju^  i 

(^  j^x.x^  î]i*"lD  (j5^  <^>-«-iî  i<Xi&3  J^^«yî  î  JnJû  ^j^  ni'in  ri^lD  ij^ 
"îp'iS  DlKl  iCjj  (^  r^\   r|!;i3  ^l^^  "in»^^  "Pi*  D3*^*D  pinD  n^NII  i^J) 

'    D.  .'19,  Kj;  N.   -iS,  9.  —  -^    I).  .jo,    1  ;  i\'.    a8,  3.  —  ''    D.  62,  •?  ;  N.   28, 


noVîz  serait  pour  /6V2,  bien  qu'il  y  ait  de  plus  kâmés  au  lieu  de  sêré. 
On  a  également  dif  que  nô'^âz  est  une  variante,  dans  le  sens  (K* 
lô^êz  et  sur  le  modèle  de  ôbad  {Deut.  xxxii,  98),  malgré  le  patah 
qu'a  celui-ci  et  le  kâmés  qu'a  celui-là.  C'est  par  suite  de  cette  ponc- 
tuation que  je  préfère  l'opinion  que  j'ai  émise  la  première. 

Ycraf.  Aboû  Zakariyâ  n'a  mentionné  qu'un  sens  de  cette  racine, 
savoir  :  Isaï'e,  xl,  3o,  et  il  en  a  passé  une  autre  :  lo'àfot  (Nomb. 
xxiii^  22  ;  Ps.  xcv,  /i)  à  l'état  construit,  comme  tôse'ôt  [Prov. 
IV,  28)  et  to^cy'ot  [Job,  XXII,  25),  comme  tosaot  [Ps.  lxviii,  21), 
à  Tétat  absolu.  Je  pense,  que  mou'àf  btaf  [Dan.  ix,  21),  appar- 
tiennent à  cette  racine  et  à  ce  sens;  mou'af  est  alors  un  participe 
passif,  comme  mousàk,  moiischhîb ,  et  bfâf  est  un  nom  sur  le  mo- 
dèle de  bîMr  [Ps.  xlix,  i3). 

Yâ^as.  Aboû  Zakariyâ  a  passé  le  hitpaël[Ps.  lxxxhi,  /i),  où  le 
deuxième  radical  devrait  avoir  un  dàgêsch.  11  dit  dans  cet  article  : 
rr L'impératif  présente  la  forme  insolite  "om.so//  [Is.  viii,  10).   au 


KITAB  AL-MOUSTALHIK.  39 

'"[pI>^  ^Wh  j^-^^  2^*"^  ^^"^  ô*xji  TTiDr  mDî  <^js  <^  iiirj^  ^  (j^ 
nnxbn  onn  hîd  mD2;n  N'S  on  itûiDir^  J-.a.j;  if  obnJî  (jlC«  ])T^^i 
w::  A-A.i  .JL^^Ji  ^ji  n}n  ic?:  i  J^-*^  wilsJ<x'S^  uhrill  ç^^  piv^ 
^"m  aj  eir-^^  (ij:?*^^  J^ajç^  n:n  rc?:  S^-^  u-*  ^^b  u^*-^^  '^'*''*  o^-=^ 
i<-,Kj^  X^VxJà  LfUi.iI  ^j.*  a^y  -;d::  i:;i:  (j^  (j^^^  ^j*^^  ^^  "ic" 
dLij^jT  ^\<  îilî  iî:;:  ii-ij  ^^  ^js^Â^  lîîi^i  HD-i  nc'n  -^'d^  2>i3,_i-j 

'  Ainsi  vers.  hébr.  et  ie  texte  de  Hayyoïidj.  —  -  Vers,  liébr. 


lieu  de^àsou  ou  ya^àsou.v  Mais  je  ne  sais  ce  qui  a  empêché  Aboû 
Zakariyâ  d'attribuer  cet  impératif  à  une  autre  racine  qui  aurait 
pour  deuxième  radical  une  lettre  l'aible,  par  métathèse  de^a^fls, 
ce  qui  ferait  disparaître  l'anomalie.  11  y  aurait  encore  une  autre 
manière  acceptable  de  justifier  cette  forme,  ce  serait  de  dire  que 
^ousou  est  pour  ye'^ousou,  d'après  le  modèle  de  zekôrou  (Nék.  iv,  8) 
et  de  ""àmodou  [Nahoum,  ii ,  9),  que  le  premier  radical,  savoir 
le  yôd  a  été  retranché  et  le  hôlém  remplacé  par  un  schourék , 
comme  cela  a  lieu  dans  yischpoulou  [Ex.  xviii,  26),  ta^ïbourî  {Ruth , 
11,  8),  tittoiim  (Ez.  XXIV,  11).  J'expliquerais  de  la  même  façon 
gôscliou  [Jos.  m,  9)  en  le  prenant  pour  negôschou  avec  le  noiin  re- 
tranché, t.e  grammairien  ^  qui  a  dérivé  ce  dernier  mot  d'une  racine 
au  deuxième  radical  faible,  et  qui  l'a  réuni  avec  goitsch  [Job,  vu, 
5)  manque  de  sens  ;  car  gousch,  dans  ce  passage,  désigne  une  es- 
pèce de  reptile,  comme  l'indique  l'autre  membre  de  phrase. 
'Ousouiisl  donc  formé  comme  ^6sc/<om  ,  et  ne  présente  aucune  irré- 
gularité. 


1 


Menalieni ,  Mahberel ,  p.  60;  Lihlxoule  liadniàniôt ,  p.  17V 


^0  OPUSCULES  DMBN  DJANAIl. 

(J-.  '7D''^  h^D^  (j^    ^  *X.fi^i_5  Dîi^^  TÎJ"'  (jî^  3^2Jn  <j^  ^XaJU-w^  ^^ 

AK_x-j:-ilî  CJ-*  rit:^^  n''D''^  3i:;\5  s'iu^  vilJ^xS^  s^\^^  Ri\^\  Jlx3>^i 

^    U  ^-tf>j     îtX-a*-!^     LaO-J^    c,yj<l\    \ÙsJS>    tj^Jj»    S*^^^    Os-Si-îj    (J^J«Jî 

nnbyn  nnb:!  D'im  '?''i'Dn  i^j)  ^^  c^*x^5  S^^^  (j^  ^(\£.\i  ^j 

nn'72  D*im  i^jj  (^  i'îîn  AK.^b  |<\*^.j  ^  U_5  -jan  bM^v  n:?"'2JNT  d^ï:^ 
i?2:"'  ^i  J^Ai  «xi^  D^DiS  i;^:'»  nD")  i*2:^  ynnn  <xa^  JsAJiA-M^il^  nn'prn 
iT^s  Sd  "i:id  ioj  (^  JLaJï-a.^^  c^ww»*aJ_5  J.xiîî  -«^b  -«^IaJî^  jjoU  J.x5 

'    1).  5u,  l'l;N.  20,   16. 


Yàsah.  Aboû  Zakariyà  prend  yasséb  [Deul.  xwii,  8)  pour  u» 
infinitif.  Mais  je  pense  que  ce  mot  peut  être  le  futur  de  hissîb,  el 
que  yassîb  et  yassêb  ne  font  qu'un,  comme,  parmi  les  verbes  sans 
lettres  douces,  yappîl  et  yappêl;  comme  y aschtb  eiyâschéb ,  yâmît  et 
yâmêt  parmi  les  verbes  au  deuxième  radical  faible.  Aboù  Zakariyà 
a  passé  aussi  un  exemple,  savoir  :  le  passif  du  hifil  [Nah.  11,  8). 

Yâsa.  Oublié  complètement.  (Cependant  la  forme  lourde  est 
usitée  avec  le  premier  radical  inséré  par  un  dâgêsch  dans  le  sâdé, 
comme  dans  hissîb.  Tels  sont  :  yassiu  (  (s.  lviiî,  o)  sur  le  modèle 
de  yassîb  [Jos.  vi,  26)  et  assfâli  [Ps.  rxxxix,  8);  puis  le  passif 
houssa\  sur  le  paradigme  de  wehoussab  (Nah.  11,  8),  au  futur 
yousso"  [Is.  XIV,  1  1;  Est.  iv,  3).  On  a  pris  ce  dernier  mot  pour  un 
parfait,  et  le  yod,  non  pas  pour  le  préfixe  du  futur,  mais  pour  le 
premier  radical  sur  le  modèle  de  souggar  (Is.  xxiv,  1  o)  '.  Les  deux 
opinions  sont  également  bonnes  et  admissibles.  On  rencontre  aussi 

C'est  l'opiniOR  a  iaquellp  Ibn  hiir*  sV.^t  arrête. 


klTAIi  AL-lMOLSTALIIIK.  ti\ 

>">:r  A-jj  ^^c  n'?i?  ^y-'H'»  |-w^i^  ij-^^^s^-  j-jL>  eJv-Jyiii  ^)6'^  nidd 

J^-x.A-«   <\JÎ   ^ri2J>  i  JUù  tji  ji^^  *Xi^  "':?12i^  '7:?"T'mDT  DX  ^inDT 

n:innnn  i'^îîm  <^xJLî  t*x_^^  J..^^i  i*X-iû  ^j^^  v-X^ii^  J^xi  ^^^ 
^LaJJ  (ijvj  (JV.J  J..X-À.JÎ  ^li  (jî^  JUiXAw!^  ujUJ^Î  AJI   dlii  ^î_j 


'  D.  5i,  i3;  N.  29,  5.  —  -  I).  .")!,  i/i;dans  N.  29,  5,  011  a  remplacé  notre 
exemple  par  D'Kf'b  »p5v  (II  i?oî,s-,  iv,  60),  en  ajoutant  :  tajue  le  )p5')  de  I  Rois, 
xviii,  36,  ne  devrait  pas  r\o\v  gaya,  parce  qu'il  est  comme  tztr:  {Ex.  xi ,  2i).5î 
L'observation  d'Ibn-Djanâh  n'aurait  plus  aucun  fondement ,  et  cependant  la  di- 
vergence est  encore  mentionnée  par  D.  Kamhi ,  Lexique,  rad.  p5>.  Ce  changement 
provient  donc  d'un  nouvel  éditeur,  ou  plutôt  on  a  loiidu  dans  le  texte  une  glose 
de  R.  Mosé  Hakkohen. 


ie  nom  yesou^î  (Gen.  xlix  ,  /i;  cf.  Ps.  lxiii,  7)  d'après  meroudt 
(Lam.  m,  19);  cependant  ce  mot  pourrait  bien  être  le  participe 
passif  de  la  forme  légère.  Pour  la  racine  et  le  sens,  il  faut  encore 
citer  ici  hayyâsfa  (l  Bois,  vi,  6)  et  hammamï^  i^ls.  xxviii,  20),  oii 
le  premier  radical  est  inséré  dans  le  deuxième,  comme  dans 
madda   et  massa  h. 

Yâsak.  Aboû  Zakariyâ  ny  mentionne  qu'un  sens,  celui  de 
weyàsak  [Lév.  11,  1),  puis  il  ajoute:  rrWeyisekou  (I  Rois,  xviii, 
3/1)  avec  le  yod  pourvu  d'un  arrêt  {métég).ii  On  connaît  l'habitude 
de  notre  auteur;  quand  il  dit  d'un  verbe  au  premier  radical  yod 
que  cette  lettre  a  un  arrêt ,  il  entend  par  là  (jue  c'est  un  futur  et 
(}ue  l'arrél  est  placé  sou!^  le  yod  pour  faire  reconnaître  ce  temps; 
le    preniiei    radical,  son  doux   pulrr   le   |>i'eli\o  ol    Iri    lellre  siii- 


Zj2  opuscules  D'IBiN  DJANAH. 

^i   2<»i^.i  ij^jy^^  dUi_5  i^UJi^  -«"W^^  U^"*^^-?  Oti^î  ^§^  JLjJUaw^ 

^U  J.xJiJCA%.^  Jjw  Tpîî"'!  ^fiî  iiî  ^^XÂ^  y^i  <_?i^xaJI   *.*£>_ji^^  ^^di 
"Ipîi''")  «i  -«'W-î^  (jî  3-J  J^  iUjj^  tXjijjj^Ji  ^yij  J^jji^  \kf.k£.  JJCiî 

'  D.  56  ,  3;  N.  3o,  25.  L'observation  ne  se  trouve  pas  pour  les  trois  autres 
racines.  —  -  D.  Zi5,  6;  N.  35,  3.  —  ^  D.  5-2;  7  jN.  29,  23.—  ^  D.  53,  9: 
N.  3o,  8.  Depuis    v/o^  jusqu'à  <_)la-.a,J|  manque  chez  ce  dernier. 


vante,  est  alors  indiqué  par  cet  arrêt,  comme  Aboû  Zakarivâ  le 
constate  également  pour  yêredou,  yêschebou,  etc.  Il  en  dit  autant 
de  wayyîfebou  [Gen.  xxxiv,  18),  weyikesou  [Hab.  11,  7),  et  ne  parle 
en  général  de  Farrêt  qu'à  propos  des  lettres  ajoutées  pour  le  futur, 
Vâléf,  ie  noun,  le  yod  et  le  tâw.  C'est  ce  qui  résulte  de  ses  paroles 
dans  la  première  section  de  son  livre  sur  les  lettres  douces ,  dans 
un  passage  oii  il  traite  des  verbes  qui  ont  pour  premier  radical  yod 
et  de  ceux  qui  ont  pour  premier  radical  «/^  :  ffDans  wayyîreou 
[Ex.  XXXIV,  3o),  wetîreou  [Jér.  li,  /i6),  rjireou  [Ps.  xxxiii,  8), 
les  lettres  complémentaires  doivent  avoir  un  arrêt,  et  quiconque 
ne  Ly  met  pas  ignore  ce  qui  est  vrai  et  juste.  ^^  D'après  Aboû  Zaka- 
riyâ,  weyisehou  est  donc  un  futur.  On  pourrait  cependant  arguer 
conlre  nous  des  mots  :  'f  Les  lettres  complémentaires  doivent  avoir 
un  arrêt, ??  que  si  l'auteur,  comme  je  le  pense,  avait  voulu  dire 
que  le  yod  de  weyisekou  était  ajouté  comme  marque  du  futur, 
Abou  Zakariyâ  se  sérail  servi  de  l'expression  :  trAvec  la  lettre  coni- 


KITAB  AI.-MOUSTALIllK.  A,! 

vXJlfcvJi  >ifc,i^>:^  5<X.=5»i^  idàxkj  o>.=*-î  iiS^^Ji  04Xi&  ^^  ii^UxJi 
J^j_5  <>ij  Uil?^^!  (^J^JI^  «*Xjij.]î  J<àj  y^^  J.j«jiJl  j^l*^  iCÀSLw  j^l» 
SnJ  VDp^  ^-^  ^*X-Jî  iri^j  i  Jlï^  lbl*D^1  <x.3)3   ^jî  Jl^^  AÂ^  ^LJ^ 

"iDN^i  D"'2::?n  bri  n'^ii^n  ^7^  ipiî^i  d"'D  d^d  n:?3")N  "ix'?d  Jyù  »^)-j  ^^ 

^  1).  52,  6;  N.  29,  tis.  —  -  1).  38,  28  et  saiv.;  N.  20,  17  et  suiv. 


plëmeniaire  pourvue  d'un  arrêt,'?  tandis  que  les  mots  rr  avecieî/oV/, 
etc.??  prouvent  qu'il  a  regardé  cette  lettre  comme  Taisant  partie  de 
la  racine  et  nullement  comme  lettre  comple'menlaire.  A  cela  nous 
re'pondons  qu'Aboû  Zakariyâ  a  employé  (dans  la  règle  générale) 
le  terme  ffles  lettres  complémentaires, 7?  parce  qu(!  les  exemples 
cités  présentaient  deux  yôd  et  un  tâw  et  qu'aucun  autre  ternie 
n'aurait  pu  s'appliquer  à  la  fois  à  ces  trois  lettres.  (Dans  le  para- 
graphe yâkas)  Aboû  Zakariyâ  dit  que  dans  wcyikemi  [Hah.  11,  7)  le 
[jod  a  un  arrêt  destiné  à  indiquer  le  yod  quiescent  du  premier  ra- 
dical qui  suit  le  préfixe,  et  il  ne  dit  pas  cria  lettre  complémen- 
taire,75  comme  on  nous  l'oppose.  Aboû  Zakariyâ  dit  encore  (à  un 
autre  endroit)  :  crLa  preuve  que  wayyèdé'ou  [Gen.  m,  7)  avec  sêrê 
est  un  futur  du  modèle  de  wayyife^alou  consiste  dans  l'arrêt  dont 
le  yôd  est  pourvu,  tandis  que  weyâde^ou  avec  kâmés  est  de  la  forme 
wefâ'^alou.i')  Donc  weyisekou  est  pour  Aboû  Zakariyâ  un  (ulur,  ce 
que  je  ne  saurais  approuver;  car,  dans  le  passage,  il  n'y  a  pas 
[dace  [)oui'  un   ludir,  mais  pour  un  impératif,  comme  on  ic  voit 


Ixk  OPUSCULES  D  IBN  DJANAII. 

^jt.)  <^  À^Àxj  c^y^ûjf^  j.^\  jAilî  vahz'^^  w'^z'  nCN^i  ^yù'^^  i:r 

iiji    \j:\  ^^  (j^^  j-^^  "îpîJ^I  cjî  c^  5*^  (J-*  t^y^  U^^^  i:)^-  ^^ 
Lci   J^   «j^^Ai?    siUi>   Ji    »^*Xj   ^i    ^iî    iCxMt    t>:?;^  Cj^  ^-'J    ^^  ^' 

U\^  dL-Ji  ^j-*  J^Jùiil  U  j!5\jCftî  (^aa:>3  (^.XaJLI  cjjî^ii   ^^^j  (i5>^' 

C^D  13  pî:"»  C:i  J.-»o^i  ^^  i^\.>  j.^^1^     l*kiô   J^xj   2)^^  i^i   »sXAaxj 
^.S,  \i   ^JCLm'i    \j^\    b^'ss.  ipi»^-;  ^"^ ^9  Di'"?  pîJ  ^kA3:5il  J.AP  (^c^ 
'   D.  ôi,  i5;  N.  2(),  9. 


par  toute  la  teneur  du  verset  :  fc Remplissez  quatre  cruches,  etc." 
C'est  toute  une  suite  d'impératifs,  et  il  n'y  a  pas  de  preuve  plus 
concluante  pour  faire  de  weyisekou  éfj^alement  un  impératif.  Si  en 
outre  Aboù  Zakariyâ,  tout  en  étant  de  notre  avis,  avait  voulu 
nous  faire  savoir  que  le  yod  a  un  arrêt,  c'est  là  un  sujet  qu'il  se 
serait  dispensé  de  traiter;  car  il  n'est  pas  habitué  à  nous  indiquer 
les  mouvements  des  accents  quand  ils  n'ont  pas  une  raison  gram- 
maticale, à  moins  qu'une  nécessité  particulière  ne  l'y  oblige.  Sa 
méthode  consiste  plutôt  à  diriger  notre  attention  sur  les  phéno- 
mènes provenant  du  point  qu'il  traite,  c est-à-dire  des  lettres 
douces  et  des  racines  géminées,  et  à  faire  comprendre  les  irrégu- 
larités qui  en  résultent,  mais  certes  pas  à  nous  faire  remarquei- 
que  le  yod  de  weyisekou  a  un  arrêt.  Une  autre  preuve  qu'Aboû  Za- 
kariyâ n'a  pas  songé  à  faire  de  ce  mot  un  impératif,  cest  qu  il 
di'  ensuite  :  rr L'impératif  conserve  toutes  les  lettres  de  la  racine, 
comme  dans  yesôk  [Ez.  \\i\\  3),  on  110  les  conserve  pas  comme 
dans  saL   (Il   Bois,  iv,   /m).'i  (lertos.  si  Abou  Zakariyâ    a\ail   pris 


KITAIi  AL-MOllSTALHIK.  /i5 

(j>_j  ^^.3  'i  j>l  J.-o^î  ^^  Aji  Ia^jI  ^y  ^^^  Dn^  13  p!;^  ari  ^^ 

Lj^^  -l^:»!  ^-^■'V^  *U:>L  jî  AÀ^  J.AJiA^ii  ^î  Uj).*J  ^-Ju  D'iD  p2JN 

^4Xxfr  i*k^  JJ>^  A-«^«j  2*iiL«otXAvi  <\A5  :>lxi:^^î  ]jsJ>  ijuXft  ^^3? 

uVnp  ôlj  v^AÏ^A-S^  ID^D  (if\^  Ulmj^kS^ \j^\  ^^  ^i^  ipîî^T  i  Axl\ 

3^31»  1-^3  'nnU''  1^^-La.^^  j.-x>i  L$  ^^^.ASi  d^dcd  Dnrm  cj-*  dis 

j^*X.il   OtA.J>yJi    Uî^    yliv^i    C-^lr^i   LUâaawÎ    (j^   AÀJf  iUAîî    ^UxaL 
'    I).  51,  i^i;  N.  99,  8. 


weijuekou  j)oiir  un  impératif,  il  se  serait  passé  de  citer  yesôk,  et  il 
n'aurait  pas  ajouté  que  ce  mot  conserve  les  lettres  de  la  racine, 
puisqu'il  n'y  a  pas  de  difïérence  entre  yesoh  et  weyisehou.  Une  der- 
nière preuve  enfin  que  notre  auteur  a  pris  weyisehou  pour  un 
futur,  ce  sont  ses  paroles,  après  qu'il  a  donné  cet  exemple  :  crOn 
rencontre  aussi  le  futur  avec  insertion  du  yod  dans  le  mdê; 
exemple  :  émih  (Is.  xliv,  3)p^  ce  qui  veut  dire  que  le  futur 
se  trouve  avec  et  sans  insertion,  pensée  qui  est  confirmée  par 
l'emploi  du  mot  rr aussi. ^  ïl  y  ^  donc,  je  crois,  erreur  et  négligence 
de  la  part  du  maître,  et  c'est  l'arrêt  du  yôd  qui  l'a  trompé.  Cepen- 
dant cet  arrêt  sous  le  premier  radical,  même  à  l'impératif,  se 
trouve  pareillement  sous  le  mém  de  mischekou  [Ex.  xii,  21),  sous 
le  kôf  de  kire'ou  dans  le  verset  qui  commence  par  wattiktôb  (  i  Rois  , 
XXI,  9),  qui  sont  tous  deux  des  impératifs,  sous  le  schîn  de  l'im- 
pératif 5cA«Aac^oM  [Job,  VI,  22),  etc.  etc.  Ces  arrêts  ne  proviennent 
pas  de  la  nature  du  langage,  mais  ils  sont  des  inventions  de  ceux 
qui  ont  placé  les  accents;  les  arrêts,  au  contraire,  qui  proviennent 


.Jti 


/i6  OPUSCULES  D'IBN  DJANAH. 

J^*.À.Ji  i^lj  ^  ^«xJî  »*Xjtj  <^*xil  ^^j^ïU^ii  ^^  Jî:>  yb  <^*xJi  n 

â<.jj^  A^.i  Jb^  "i^bi*  pîJ"' ivb  n^^i?  pîî^T  ^  4^^î  ot^Àil  J.xÀJij.A5- 
(^\yM:Ll\s  np2J"!D  p"'iîr  p^2:in  J-AJiS  J^«  cKo^î  i^  Jli?  aj.-  dddm  -j'7îrn 
^kxjc«  ^^  ii  J^jul\  -cwjdî  î«Xibj^A5i-  »i  p!.nn  Jl^ii  (j^  Ul  liî 

'  D.  53,  16;  i\.  3o,  1  A.  —  '^  1).  51,  17-19;  IV.  29,  10-1  ri. 


de  la  nature  même  du  langage ,  tels  que  celui  du  yod  de  weyireoa 
[h.  Lix,  19),  indiquent  le  premier  radical  quiescent  qui  suit  cette 
lettre.  —  Y esôk ,  yisekou ,  tous  deux  des  impératifs,  ont  la  forme  de 
schemôr,  schimerou;  le  premier  radical  yod  est  également  conservé 
dans  yerou  {Ps.  xxxiv,  10),  qui,  d'après  Aboû  Zakariyâ,  est  à  la 
[)lace  de  yiré'ou  sur  le  modèle  de  schimerou,  imerou,  et  dans  yerâ- 
schâh  [Deut.  xxxiii,  28 ),  oii  le  Ae  est  ajouté  à  l'impératif,  et  qui, 
sans  aucun  doute,  au  pluriel  aurait  yireschou  comme  schimerou  el 
imerou.  Aboû  Zakariyâ  place,  dans  ce  sens,  housak  (Ps.  xlv,  3) 
parmi  les  exemples  de  la  forme  légère  comme  Lév.  11 ,  1  ;  Nomb. 
V,  i5,  et  dit  que  ce  mot  a  la  forme  de  houschlak,  houschkab. 
Puis  il  poursuit  :  ^cDans  cette  racine  il  y  a  aussi  la  forme  lourde 
hosîk,  yôsîk,  dont  môsékét  (Il  Rois  ,  iv,  5).  •>•>  A  la  vérité,  housak  aurait 
dû  être  rangé  parmi  les  exemples  de  la  forme  lourde  dont  il  dé- 
rive; car.  comme  je  l'ai  fail  remarquer  dans  lo  paiagi'aphe  ya^ad . 


KITAH  AL-MOUSTAMIIK.  M 

l-j-jLo  aKxIî  "j<VA.j  ^  u  ^i  ^L  L-jÎ-î^U  45V.JÎ  JUii)l  ^i  tvU  l!^£»- 
]n  pîîiri  Mî-^r!  (jî  ^^^  ^^^-^ï?  ^  !^Aij  jî  ^J^  {xaàs^  -^ÀAii  StXiû  ^ 

j\   L.^  JkA^  <^î  JUà^i    5  JsJÛ  je  -ï^U^il  J^i   (jw*  *1  UAi  UaÀ^ 
'    I).  /m,  îA;  IV.  99,  n;^. 


ce  modèle  n'appartient  qu'à  cette  forme.  C'est  donc  encore  une 
erreur  qu'Aboû  Zakariyâ  a  commise.  On  pourrait,  afin  de  nous 
prouver  que  housak  vient  d'une  forme  légère ,  nous  citer  les  pa- 
roles suivantes  d'Aboû  Zakariyâ,  qui  dit  :  fcLes  verbes  au  premier 
radical  yod  changent  au  passif  cette  lettre  en  wâw  précédé  du  son 
ou;  car  chaque  passif  a  toujours  sa  première  lettre  pourvue  du 
son  ou;  exemple  :  hourad  (Gen.  xxxix,  1),  tourad  [Is.  xiv.  i5), 
mousê't  (Gen.  xxxviii,  25),  hammousaîm  [Ez.  xiv,  22),  mouda^at 
(Is.  XII,  5).'»  Comme  cette  règle  est  donnée  d'une  manière  géne;- 
rale  pour  les  passifs  de  tous  les  verbes  au  premier  radical  yod  qui 
sont  ainsi  formés,  qu'ils  soient  de  la  forme  légère  ou  lourde,  rien 
ne  s'opposerait  à  ce  que  housak  fût  une  forme  légère.  A  cela  nous 
répliquerons  :  le  lié,  dont  les  verbes  cités  par  Aboû  Zakariyâ  sont 
pourvus,  prouve  qu'ils  appartiennent  au  hifîl,  qui  est  une  forme 
lourde,  et  Aboû  Zakariyâ  lui-même  ne  prétend  pas,  comme  on 
voudrait  le  faire  croire,  que  ce  paradigme  puisse  se  rapporter 
également  à  la  forme  légère  ol   à  la  forme  lourde.  Notre  auteur 


48  OPUSCULES  D'IBiN  DJANAH. 

^    l^]     2<^liwi>i    dlJS    ^   JyJ^ij^j    iLold*.    JovAaAS    S^XxS    ,^    J.J    oG5 

l'7t  ^j^  Ak_fil^  ^-j  ^  u  l4^  ç^Dr  ^D12  h^  Mb^    □^lîJD^  l*?  ib"» 


considèro  au  contraire  ce  paradigme  comme  particulièrement 
affecté  à  fa  forme  lourde,  et  ce  qui  le  prouve,  c'est  qu'il  assigne 
à  hoiimk  la  forme  lourde  du  hifil.  Nous  avons  donné  la  preuve 
de  l'emploi  spécial  de  ce  passif  à  cette  forme  lourde  dans  le  para- 
graphe ycï'ad.  Nous  ajoutons  ceci  :  Pour  les  passifs  de  la  forme 
légère  des  verbes  au  premier  radical  yod,  on  ne  se  sert  pas  du  hê; 
ainsi  youllad  (  Gen.  xlvi  ,27),  youlledou  [ibid.  l  ,  2  3  )  sont  les  passifs 
de  la  forme  légère  yâlad,  comme  youssârou  (Ps.  cxxxix,  16)  est  le 
passif  de  la  forme  légère  yâsar;  car  il  est  impossible  que  youllad 
et  youlledou  soient  passifs  de  la  forme  lourde  hammeyallédét  (Gen. 
xxxviii,  28),  puisque  celle-ci  (qui  fait  accoucher)  doit  être  dis- 
tinguée de  la  yôlrdét  (qui  enfante).  L'acte  de  la  meyallédèt  ne  va 
pas  au  delà  de  celle  qui  accouche,  pour  se  porter  à  l'enfant; 
youllad  ai  youlledou  se  rapportent  au  contraire  (comme  passifs)  à  la 
yolédét^.  Qu'on  compare,  pour  en  être  convaincu,  wattêUd'^al  birkai 
[Gen.  XXX,  3)  avec  ^expression  youlledou  "al  hirké  Yôsef  [ibid.  l, 

'   En  d'autres  termes,  le  passif  du  piel  se  rapporterait  à  ia  femme  qui  a  été  ac- 
(ouchée,  et  non  à  Tentant  qui  a  été  mis  an  monde. 


KIT\P)   AL-.\I()l  STALIIIK.  /i9 

DN  Ip!?"*!    p''2i^  p"»!.*;!  ^i^^   *^À.A-t  J,  J-xiil   ^U  A>a^  /o-^^i   J^-^ajI  ij-* 

inpï^s  d^î:^   "jbon  opi:^  ^^.-i-^i  \<y^^  .^j.Aa.-j^  ^i^jUcc^  (^Tv^^^Ji 
nx  np!;^  j'Xa^'^  bii^D  Uyj)^^  n^nn  h^dd  pi2:^"î  px  'DD  pr^^  in'? 

ANw^li  -<w^  ^  U^-i^^iii^  r|cr  ^2~in  Sr  n'?^  J^^  n^î^  c^d^  ^.iû^ 

'    0.  oi.  1-;  N.  9Ç),  10.  f.a  leçon  do  D.  psf  nianv.iisp. 


';!3).  li  résulte  de  notre  raisonnement  qu'Aboù  Zakariyà  a  commis 
une  négligence  en  plaçant;  hoiimk  parmi  les  exemples  de  la  forme 
légère.  —  Abou  Zakariyà  a  en  outre,  dans  ce  sens,  passé  une 
partie  de  la  forme  lourde,  où  le  premier  radical  a  été  insér(' 
dans  le  deuxième  :  Wfujyas.sikou  (Il  Sam,,  xv,  2A);  wayyassikoKni 
(Jos.  vil ,  5>  3  ) ,  d'après  ie  paradigme  de  wayiiambnn  (  Lam.  m ,  1  3  ) . 
Enfin,  Aboù  Zakariyà  a  fait  entrer  dans  ce  sens  le  verset  yesouktm 
hisoukàto  { 1  Rois,  vu,  ')/i) .  qui  est  sans  doute  d'un  autre  sens,  bien 
que  les  deux  sens  se  rapprochent  '.  Voici  les  différentes  formes 
qu'on  trouve  de  ce  dernier  sens  :  yemkâm  [ibid.  vu,  'ifJ  );  yesoiikîm 
bîsoiikâtô,  yâsnuk  et  tvryâsouk  (Job,  xli,  16),  de  la  forme ^rfoî/i; 
l'infinitif  làsékét  (Ex.  xxxviii,  2  7)" comme  lârédét,  et  le  passif  du 
hifîl  :  mousâk  (\  Hois,  vfi,  23),  comme  moiischlâk,  moiischkâb. 

Yâsnr.  Aboû  Zakariyà  a  passé  deux  formes  ;  le  passif  de  la  forme 
légère  youssârou  (  Ps.  cxxxi\ ,  16),  comme  youUedou  (  Gen.  l  ,  9  3  )  et 

'    Xovfz  Kitdh  al-ûiisoti) ,  roi,  502,   'i  6. 


50  OPI]S(:ULES   D  IHi\-l)J ANAIl. 

r\^2r\  n"m'  ^^^i  (j>j^î  JocxXî  ^j^  xji  yhv  ni^r  i  J<Ai  cKi^  -nin 


le  passif  (le  ia  forme  lourde  yousar  [h.  liv,  17),  comme  tour  ad 
{ibid.  \iv,  i5).  Vousar  est  regardé  par  d'aulres  comme  dérivé 
d'un   verbe  au   second  radical    faible^,   celui   dont  est  tiré  sourat 

(Ez.   \LIII,    1  1). 

Yâkad.  Aboû  Zakariyâ  a  oublié  le  passif  de  h  forme  lourde 
toukad  [Lév.  vi,  2  ). 

Yârat.  Oublié  complètement.  Voyez  tjàrat  (Nomb.  xxii,  82). 
D'après  Fanalogie,  le  futur  serait  ytrat,  comme  yîrasch  ou  yérêt, 
comme  yéréd.  Le  mot  yirfmî  (Jo/>,  xvi,  1  1)  doit  être  cité  ici  pour  la 
racine  et  pour  le  sens.  On  dit  que  le  yod  devrait  y  avoir  un  arrêt 
(métég)  pour  indiquer  le  premier  radical  (omis);  mais  qu'on  l'a 
supprimé  pour  alléger  le  mot.  On  pounait  aussi  supposer  que  le 
yod,  premier  radical,  aurait  dû  être  inséré  dans  le  rcscli  du  yirténî 
[)ar  un  dâgêsch,  comme  on  l'a  fait  pour  le  yôd  de  yâsar  dans  le 
.^âdê  de  yisserêhou  {Is.  xliv,  12),  mais  que  le  résch  n'a  pas  permis 
le  dâgésch.  A  mon  avis,  il  faudrait  appliquer  la  même  inlerpré- 
lation  à  weyissermr  (ihid.  vin,   11)  et  le  prendre  pour  un  futur  de 


KITAB    AL-MOl  STAMIIK.  51 

b  nnDJi  (j\^»  'î^-^*  ^"lyii  (j^--?  J^-*^'  o^^  J^  ^^  ^j'ic^'i  ti  J.Ai 
14^  ti^  ^jS^it  '?i3n  i^  m!:r  idn  ^"i:i  ^d  i  ^lïiii  ^jK^  nnDJî  (jl^' 

niXT  dU*k$^  pn^  n^n^^  J-a^  l.«v-i  j_j5^^  (ji  j>-^^  Q^n  ioj  ^^  pn"» 


i/a.sai\  dans  lo({Uol  le  pri^iiiicr  radical  aurait  etc'  inspr('  dans  le 
deuxième,  comme  dans  ymeréhou.  On  en  lait  ordinairement  un 
parfait  d'une  forme  lourde,  on  le  sêré  remplace  le  patah,  comme 
ailleurs  \e  pâtah  tient  lieu  du  sêrê;  exemples  :  ôbad  {Dent,  xxxii , 
'j8),  yabdîlanî  (As.  i.vi,  3),  etc.'  Yirténî  est  suivi  d'un  complé- 
ment direct,  landis  que  yarat  {Nomb.  xxii ,  39  )  n'en  a  pas,  de 
même  ([ue  natah  est  sans  régime  (./ér.  xiv,  8)  et  se  trouve  avec- 
régime  {Ex.  XXXIH,   7). 

)àrak.  Aboû  Zakarivà  ne  mentionne  qu'un  sens,  weyàrekàli 
Deut.  XXV,  9),  et  en  passe  un  autre,  savoir  le  nom  leyéràkoii 
{.Ter.  XXX,  6),  comme  schibbnron,  zikkdron;  l'adjectif  !/«rrtÂ?  (1  Rois. 
XXI,  2),  comme  hâkâm.  Ce  dernier  peut  être  aussi  un  nom, 
comme  dans  Piov.  xv,  17.  )  ârok  {Job.  xxxix,  8)  est  un  nom  de 
la  forme  srhâJom.  ou  bien  un  qualificatif  de  la  forme  de  kârôh, 
rahùk,;  la  chose  qualifiée  serait  alors  retranchée,  et  ce  serait 
comme  s'il  avait  dit  :  makom  yârôh.  On  rencontre  de  cette  racine 

'    Voir  \o  Kitàh  al-(nisoul ,  col.  tiH~  ,  '.>.'2-^[  :  Sa'aflia  :  i^j.vj   3L. 


.'I  . 


52  OPl  SCTILES   l)"IHN-l)J  AN  A  H. 

^  n*^'^^^^^  N^^  ri^  X.3j  ^  J<.xxl\  ^Ij  [  ô*>^=^l  rrc^  J<AXii^l\^ 
Ut^i^U  J^£^\  ^j^  yDp  *dn  (ji  ^i  "j^  n*c^  ^:  :;-"!  *^*n  bnn  ai'b  p^:  io) 
"]D-ip3  -intr^i  f^^\^  ^2Z'^  '"n  '>"î  \X2i  ^j  ^^  .-nDr:"!  ^hît  e^3^S^ 

*   D.  5/1,  i(».  (Ihoz  N.  1^0,  ^2  ,  les  deux  derniers  mois  sont  remplacés  p.ir  y: 

):)  fp.  ce  ([là  rend  l'observation  de  notre  auteur  superflue,  l^e  changement  est 

probahlement  du  traducteur.  —  '^   D.  r)5,  5-('>  ;  N.  81 ,  1  G.  — -^   Vers.  Iiébr.  :  v^?j. 


aussi  la  (ormo  redouhlée  yeralfrakkôt  [Lév.  xiv,  37  ),  comme  ddam- 
damnwt  (?è.).— Aboû  Zakariyâ  ajoute  dans  ce  paragraphe  :  ff  Mais 
yâroJf  ( Lpv.  XV,  8 ) ,  wârôh  ( /«.  i^ ,  6  ) ,  rmikln  [Job ,  vu ,  19),  ro/r  (//n'c^. 
x\x,  1  o)  viennent  d'une  autre  racine ;•>■'  mais  il  n'explique  pas  de 
quelle  racine.  Le  dâgrsch  dans  le  Lof  (de  roulM)  prouve  que  c'est 
d  une  racine  gémine'e. 

Yâschah.  Aboû  Zakariyâ  a  cilc'  dans  ce  paragraj)he  wchou- 
schahU'm  (Is.  v,  8)  parnn  les  exemples  de  la  l'orme  légère,  bien 
que  ce  mot  appartienne  à  la  forme  loui^de.  (.ela  est  prouvé  d'une 
manière  évidente  pour  quiconque  se  rappelle  mes  observations 
dans  les  paragraphes  yâ'^ad  e(  yàsak. 

l  aschah.  Racine  omise.  Les  transformations  qu'elle  subit  d'après 
l'analogie  sont  yâschah,  au  parfait,  comme  ynda" ;  yêschah ,  au 
futur,  comme  yêda\  yêsê'  avec  omission  du  [)remier  radical;  à 
I  impératif,  schah ,  comme  sah  (ÏI  Boi.s,  iv,  Ai),  7'âsch  (Deut.  11, 
2/i).  qui  a  un  kâmés  à  cause  de  la  pause,  et  weda'^  {Job,  xi,  6); 
au  féminin,  schehî  [Is.  Li.'i3),  sui'  le  modèh*  de  sel,  de^u  redx. 


KITAH    \L  MUliSTALIlIK.  o.*', 

^^jUaj^I  _j.^  λXjû  vilA^fi  jy^  ^5^3-  UJ  ^AiajU<i_5  ^^Islkj"  n-)2!;:i 

\sn  S-^-^  nni^*  ^^^  (j^^Tj  ^î  ^nv  i  j^^  (Sy^^^  f^'^'^^  ^^  ^^^  ^ 
ID"»  iuij  (^  o*X-iL?  n^^  i^JiiJ  J^J»r>  HjD''  njcn  ajj  ^^^  nuz'^  nnVD 

"'non  vi  ^UaJI  ^ji  Jl^  ,j^  w».-^4K^  ^^  ^nwn  ^x  "j^:D"'7rr  c^iiNîoni 

'   Vers,  liébr.  :  ikv  ?-î3  r:^r'. 


schehi;  le  nom  vsl  wei/éschehàkâ  (Micha ,  vi ,  lA),  connue  iveyèsche- 
^àkà  (Ps.  Lxxxv,  8).  Le  sens  du  verset  est  :  Ta  misère,  ton  abais- 
sement est  dans  ton  être,  c'est-à-dire  se  monire  sur  loi,  se  dis- 
tingue en  loi,  s'eni[iare  de  loi  sans  te  lâcher;  de  même,  le 
verset  d'Isaïe  veut  dire  :  Eh  bien,  abaisse-toi  et  humilie-toi  de- 
vant nous,  pour  que  nous  passions  sur  toi.  C'est  là  l'opinion  quî; 
j'adopte  sur  ces  deux  mots.  Un  autre  grammairien  ^  j)réfère  dériver 
sc/iehî  de  schâhâh,  comme  rc^î  de  raâh,  'ast  de  ^àsàh,  et  prendre 
weyéschehàkâ  pour  un  futur  du  hifîL  II  poursuit  :  ffOn  d\lijéschah, 
en  retranchant  le  hc,  comme  y  éfén  {Juges,  xv,  /i),  et  en  y  ajoulant 
hi  sulfixe  on  a  conservé  la  forme  apocopée,  conmie  avant  l'addi- 
lion,  et  l'on  a  prononcé  w;e^eW«p//«/.:rt ,  au  lieu  de  weyascitehàkâ  avec 
nu  pata/i  pour  le  yot/.  "  Puis  il  compare  U'itilji  {.Jcr.  xviii,  93),  en 
suivant  l'opinion  que  le  yod  à  la  tin  de  ce  mot  remplace  le  hé, 
troisième  radical,  et  comme  c'était  Irmah  avant  qu'on  y  eut  placé 

'    Nous  ne  savons  (iiiol  l'sl  le  granunaiiicu  dont  llm  Djanàli  cile  ici  lexlueile- 
rn*Mil  les  paroles.  Parnu  les  po.sl.i'iit'nis.  1!.  .In'.'|»|i  Kionln  a(lo[il(' cetU'  o|.ijiiun. 


54  OIMiSCl  I.KS   1)!B>-I)J  ANAH. 

^nDn  (ji   Jj»~A-j^   tii.Ji>  J.Ai  A^yÀs-  ^1^  U  (_^  l^J_^j^:>   <X~p  ^AÏ  ûDD 

1^  non  nnD^  nni:n  <^i.^t  J<-a.a^-  J.x3  ^j^  yii>_j.iwU  ^-cn  non  \v^ 
^Ui>  ^i   ^f^^-i  1'"^  n*^^  "^^^^  '~'^"''  '"'^'^'^  ^n'?!.^  3"^n  ni"!^  n^in  \y\\i 

^jD  4^-^^   (jv.AjS^.iI  /jv.jUû  iC^slàw^   Ldxj    ^-^AiJS)  c;y\^=I  jiyccL 

^yjJiS  <-AAiû3  ^'viTi  -jib^  -nîî     ne;:  v^^  i  Jy^^  ^^  ^^'^^  ^  aKaa^ 
''C'n  ^-A.^  »<i\  ikj^  Àyi»  TtDn  JU,^  1^^  (^J  (^^^-^^  l^x^^  jl^^ 

^   I).  1:^5,  6;  N.88.  A. 


le  v^oà.  on  H  conseivé  la  même  forme  apiès  que  le  \j6d  a  été' 
ajouté;  iémlâ  el  /maA  (yY^'/i.  xiii.  i/j)  sont  donc  tous  les  deux  de 
la  lornie  lourde,  comme  lèrèh  (Ps.  lxxi,  "2  1)  el  t/réf  [Josur,  x,  G). 
Il  allègue  en  dernier  lieu  les  permutations  qui  ont  lieu  entre  les 
voyelles  et  particulièrement  entre  le  srgol  et  le  patah.  Selon  moi, 
cette  opinion  ne  s'éloigne  pas  de  la  vérité  quant  à  l'analogie, 
mais  elle  ne  s'accorde  [)as  avec  le  sens;  car  il  convient  que 
xveyéschehàhA  ne  soit  pas  un  verbe,  mais  un  nom;  et  cela  doit  être 
('vident  pour  quiconque  se  rappelle  le  verset.  Je  soutiens  donc 
[ue  schehî  el  weyéschehàkâ  sont  de  la  racine  ynschah.  Aboù  Zakariyâ 
egarde  /m/«  comme  une  forme  légère,  puisqu'il  lui  compare  téschî 
(Dent.  \Kxii,  i8).  En  eflét,  il  dit  dans  le  paragraphe  yiflWi«/i  : 
"Dans  téschi  le  nowi  est  omis  et  remplacé  par  une  quiescente 
douce ,  comme  dans  témhî.  n  Cette  comparaison  avec  téschî  prouve 
qu'Abon  Zakariyâ  prend  l'un  e(  Tautre  pour  des  formes  légères'. 

'    \  oy.  Ilihnnh  .  ô;). ,  i-y-iç);   i  o 'i  ,  2-'i:  901.    'A'^.  et  siiiv. 


KITAP)   AL-MOUSTALIHK.  55 

nir  I  -^^r  -ntn  ^_3j  ^^  -'t'Dn  *j'û*r"!   pDn  i'?  la^^w  iî^wd  is"^ 

■^    

i  ci>j-55  vKï  ^ijj;-*  Ji;?    '^UJî  v^^jjj.^  nbi>  Dzv  "tW^)   ]v^D  n'ûb 

Hj^jj»^  ^Ia^\  (jI   «X)vj  Ijfl   ^jl  f-l-Kj]  ^'i^^  ^^i  ^1  AAiû js.^  p^Jt  c^L» 

iL5^-s^î  iNîin  ii*"î^i  J^.^  i  J_^aj  >i^  p-iniL»  Uî^  n!:3L>  Uî  i^^,j;^ 
dSu'  D^JV  ui-?^i  i  LA-iûl^  *i^.ji«9  ^UJî  iiÀij.^  1^1  Vm3  yDpj  -«^UIî 

'   D.  53,   i/i  ;  N.  H  1 ,  -il.  Dans  les  deux  versions,  les  deux  derniers  mots  onl  (  i^AjJ  ibi 


disparu,  et  l'exemple  i^i  oo  est  placé  après  celui  de  •>r>^f;  c'est  une  rectification  l  :  »y<^^ 
où  Ton  a  tenu  compte  des  observations  de  notre  auteur.  L'original  arabe  de  r;.  "t^f. 
Hayyoudj  est  d'accord  avec  notre  texte.  „  y»vA.^^  v'h£^ 

ïâschal.  ,\boù  Zakariyà  no  mentioiiue  pas  cette  racine.  Nous 
nen  possédons  du  reste  que  la  forme  iourde,  forme  dans  laquelle 
le  yod  se  change  en  un  wàw  doux  précédé  d'un  holém  :  yoschîl 
(Es.    IV,  11)   et  wmjyoschét  (ibid.  v,   2),   comme   wayyôréd   (Ps. 

LXWJII,    1  6). 

ïâschên.  Aboii  Zakariyà  donne  comme  exemple  du  parlai! 
yâschantî  (Job,  m,  t3);  puis  il  dit  :  ^'Wayyîschân  (Gen.  xli,  5), 
tîschan  (Ps.  xliv,  '2/1),  el  weyàschenou  (Jér.  li,  39),  dont  le  yod 
est  pourvu  d'un  arrêt.  75  D'après  ce  que  nous  avons  exposé  dans  le 
paragraphe  yâsak,  on  sait  que  l'auteur  entend  par  ces  mots  :  wdont 
le  yod  est  pourvu  d'un  arrêt,  ^i  que  le  yod  est  le  préfixe  du  futur 
suivi  d'une  quiescente  douce  qui  est  le  premier  radical;  ce  yod 
est  alors  pourvu  d'un  wVeou  d'un  hirék;  car  il  ne  dirait  pas  d'une 
forme  comme  iveynsc'nu  ou  wpyàdcov,  où  le  yod  a  un  kàmrs  ^  que 


56  OPUSCULES  D4BN-DJAi\All. 

*. 

(^  '?)"i:i  yop  j.iû^  p'irp  -«^LaJî  j^^SC^  /n]  Aji^i  ^  J-^i^  o«.i^^  ajI 

^-<i?ULi  Joçii)  s^Si  j^xj  'n  ]*^»\-i 

(j5^  yDp  HM-.D  n"'^  A«^.*  miDDii^j  yop  S^n  mn  t^i:  ^j\i  <XxiJL 
]^nns:  'd  r*ù;i:  A_A-i  J^a.s  isj  nniDDiî  i  ^I^  ^Ui^  nnc  'nn  ^^^^j 
b*x.>.^  iJ^vCiû  ',13  i^on:  biiiz"'  '.13  ixn:  Dr-jiDD  ^D  bi^i"^^  y^'^a 

'  D.  55  ,  2 3,  A'.  3i,  3 a.  —  -  Vers.  hëbr.  :  -!3J"'  brc:,  ce  qui  s'accorde  avec  les 
deux  traductions  D.  et  N.  Mais  voici  le  lexfc  arabe  de  Hayyoudj  :  y^p  n  '3  '2  '?  'f^ 
JLstiil  4.JJ  nno  'j  ':  '  jLsii.À^  <\.-i^.  Le  texte  a  donc  été  corrigé. 


cette  lettre  a  un  arrêt.  Il  re'sulte  donc  de  ce  qu'ii  dit  que  le  yôd 
[Jér.  Li,  89)  a  un  arrêt,  qu'Aboû  Zakariyâ  y  a  lu  iveijisclienou  avec 
hirék.  Mais  c'est  voeyâschenou  avec  knmés ,  com nie  wezâkerou  ( Ez.  vi ,  9  ) . 
Notre  opinion,  d'après  laquelle  l'auteur  aurait  pourvu  le  yôd  d'un 
hirék  comme  préfixe  du  futur,  est  confirmée  par  la  place  qu'il  a 
donnée  à  cet  exemple  à  la  suite  des  autres  futurs  [Gen.  xli,  5  et 
Ps.  xLiv,  2/1),  qu'il  mentionne  après  le  parfait. 

lâscho!'.  Alioù  Zakariyâ  dit  dans  ce  paragraphe  que  Ps.  xxxiii, 
16,  on  lit  noscha\  avec  patah,  parce  que  c'est  le  parfait  du  nifal, 
tandis  que,  Is.  xlv,  17,  il  y  a  nôscha  avec  kâmés,  parce  que  c'est 
un  participe  du  nifal.  Mais  c'est  le  contraire  :  le  passage  des 
Psaumes  a  un  kâmés  et  le  Masôrâh  annote  :  rrseul  exemple  avec 
Jfâmés;i->  et  celui  à'Isaïe  a  un  patah  et  le  Masorâh  remarque  encore 
clairement  :  "Il  y  a  deux  exemples  de  ce  mot  a\ec patah,  Deut. 
XXXIII,  29.  et  Is.  XLV,  1  -.^  Du  reste,  nous  avons  trouvé  ces  deux 
mots  érnts  de  cette  façon  dans  tous  les  exemplaires  corrects  de  la 


KITAB    \L-M0USTALII1K.  57 

i  jviû  fj^  U_;^  miDDiî  à  b*XÀ^  LU.5"^5  yû^  nVDN")  h'pdn  nmoD 

4^  -«^LxJl  :>ij^j  tXS^j    -«^L  I^jUU  45JÎ  Jlx^^)î  (_^  JlJ?:  -^^A^  ^-^^  p^ 

ni*i  m")  n^i:;  JLi-^i  idia5l.MJî  ^UJî  ^^^  Lô^^s  Jljwiiî  »Ju&j:>l^a^ 

<j^  u^^^j^^  «^ULxJi  »  jsjù  (j^^^  (j^  c^*^^-^  j>^^  (j^j?^  J^  2^'' 

U  i_5   m'?iD  i^j  n'7n'!n  i  -«^Uiî   »:>lyj  ^jî  Joli  Jlï  ^b  l^Ai  ^jUaii 
'  1).  39,  2/4;  N.  ai,  8. 


Bible,  et  la  leçon  est  ainsi  fixée  dans  \e  Masôràh  Oklah  xve'oklàh\ 
qui,  selon  moi,  est  le  plus  exact  que  nous  possédions.  Peut- 
être  cette  erreur  dans  le  livre  d'Aboû  Zakariyà  vient -elle  du 
copiste. 

Aboû  Zakariyà,  dans  la  première  section  du  Traité  des  Jettres 
douces,  à  la  fin  du  chapitre  dans  lequel  il  parle  d'une  manière 
générale  des  verbes  qui  ont  yod  pour  premier  radical,  dit  ce  qui 
suit  :  ffDans  les  infinitifs  de  ces  verbes,  on  ajoute  quelquefois  un 
tâw  en  remplacement  du  yod  tombé;  ainsi  :  schébét,  rédét,  da'at.T^ 
Il  pense  donc  que  les  tàw  remplacent  les  yôd  qui  sont  premiers 
radicaux  de  yârad,  yâda^,  yâschab.  Pour  moi,  ces  tâiv  ne  tiennent 
la  place  de  rien  qui  manque,  mais  ils  ont  été  simplement  acceptés 
et  agréés  ainsi,  de  même  qu'ils  ont  été  ajoutés  aux  mots  tôhélét 
(  Prov.  xiii ,  1  -J  ) ,  môlédét  (Lev.  xviu,  9  ) ,  etc.  où  rien  n'a  été  retran- 
ché; et  si  l'on  objectait  que,  dans  ces  deux  noms  et  autres  sem- 
blables, le  premier  radical  étant  une  lettre  douce,  le  tâw  poui'i;ii( 

'    \')y.   Dns  Buch   <^>ililri    W  roclilrih  ,  par  l  IPllS'Initl   (^iSH'l  j,  n.    'î^l. 


58  OPUSCULES   DIBN-DJAN AH. 

nD^i?D^  nnu'HD  ^l3  l^^i^     -«^txJi  L^yAi  î^^lj  *Xi^  Kj^^j.^^  i^\j.Ji>[]ô 

J..^jLajI  i^A-ÀJ  ^*XAa^  ^jvxfi  ^  ni?~iD  nx  mbn  k^iî  i*x^  (j^^ 
"i:in  "i3n  ""d  ioj  ^^  ibn  ^La-J!  »iL^  J^  yûj  A*li  j<w.j  ^  4^*>^-îî 
ni'i^  nsî:;  m-i  i  ^j^L»)  ^ji  ^  J-aJ^  \ùs^  nSnn  xS  '7nnm  -j-'id:^'? 

tj*XAa^  ^^^  r^^i  j^  4Xa^  'n  n'?^''  ji  <U^5^  Qo^^j-oi)  l^4<«^i  U_5 
JJJsS^  '^DIN  'jiDM  J.A^  Sl^^  ^  Ai^i:>  <>ui  *IaJÎ^  c^*X"^  Vy^^ 
i:;3^n  ^id^  JJl«  î:;id^  ^^  iO^i^ii  aaà  ^Uiî  ^1  D'ion  nî:;^^  i  Jyî 

'  D.  /i6,  ;2  ;  iN.  25  ,  20.  Ce  dernier  porte  bncr  ce,  correction  du  traducteur. 


bien  y  remplacer  cette  lettre  qui  n'est  pas  apparente;  nous  cite- 
rions yekôlét  (Nomb.  xiv,  i6)  et  yebôscliét  (Gen.  vm,  7)  qui  sont 
deux  infinitifs,  dont  aucune  lettre  n'est  adoucie  ni  omise,  puisque 
le  premier  radical  y  est  apparent  et  vocalise',  et  où  cependant  on 
a  ajouté  le  tâw.  Comparez  encore  mahâschébét  et  ma^àrékét,  forme' 
(îomme  molédét  et  tif'érét,  formé  comme  tôhélét,  où  partout  le  tâw 
a  été  ajouté.  Dans  cette  voie,  houUédét  [Gen.  xl,  20)  est,  selon  moi, 
l'infinitif  du  passif  de  la  forme  lourde;  c'était  avant  l'addition  du 
tâw,  houllèd,  comme  houggéd  [Jos.  ix,  2/1)  et  liohtél  [Ez.  xvi,  /i).  H 
en  résulte  que  le  tâw  dans  rédét,  schébét  et  da^at,  etc.  n'est  pas 
destiné  à  suppléer  quoi  que  ce  soit.  —  Aboû  Zakariyâ  prend  yekôlét 
{)Our  un  nom,  mais  je  crois  qu'il  est  plus  juste  de  le  considérer 
comme  un  infinilif;  le  tâiv  s'est  ajouté  kyâkôl,  qu'on  trouve  Nomb. 
XAîi,  38,  de  même  que  yebôschét  [Gen.  vm,  8)  s'est  formé,  par 
l'addiliou  du  tmv.  de  yâbôsch  [Zar.h.  \i,  17).  Il  en  est  ainsi  des 
mois  peschôulh ,  'oràh  et  hàgoràh  {^Is.  \x\ii,  1  1);  car,  coninie  on  le 


KITAB   AL-MOlJSTALljIK.  59 

viUi>  ^/^  <^  AjL  ^^  U-?^-?  J'-cp^'l  ^^  î^*»^_5 

■  HDnîîD  "mn  -j^DN  PN*  3C"in  c^xl!  (ji^i  ^iL  d'?::^^^  nN  :?-in  'n 

il  ^..=2P^t  îjsjD  :;>DTn  PiDp:  '^n*  i^iij  ^^Ul  I^àAj  ^lâiJ  ^^_jLo 
D*ô*n  yiNH  *û^w  N*ù':n  »-v*j  J^aj  »i^j  ^sJi  <^xJLî  ^i  <^^  '''^t-^  ^ 

'  Jusqu'à   la   iiii    du    paragraphe    manque    dans  la    version   hébraïque.    — 

-  N.  -j'j  ,  1  8  :  D.  /il ,  t  1  est  incomplet.         '  Lis.  -i->ii\  comme  vers.  hébr. 


sait ,  le  lié  et  le  tàw  sont  traités  de  la  même  façon.  Cependant  il 
ne  serait  pas  impossible  qne  le  iâw  de  ces  infinitifs  cités  par  Aboû 
Zakariyâ  fût  mis  à  la  place  de  leur  premier  radical  retranché, 
comme  il  l'a  prétendu;  alors  le  maintien  du  premier  radical  dans 
ffekôlét  et  yebôschét  serait  une  exception.  Peut-être  aussi  ces  deux 
mots  ont-ils  conservé  la  formation  primitive;  tandis  que  l'omission 
du  premier  radical ,  bien  qu'irrégulière ,  a  été  consacrée  par  l'usage. 
Aboû  Zakariyâ  dit  encore  dans  la  première  section  :  trL'impé- 
ralif  de  hôdfa,  hoschfa,  etc.,  est  hoscha"  (Jér.  xxxi,  7),  hôda^  [Ez. 
XVI,  2),  avec  jortfflA  par  l'influence  du '^fl'^m,  hôschêh{Gen.  xlvii,6), 
hôréd  (Ex.  xxxiii,  5),  hôsê'  [ibid.  ni,  10);  quelquefois  le  yod  de 
de  la  racine  reste,  comme  dans  hayesê'  (Gen.  viii,  17),  hayeschar 
(Ps.  V,  9).?^  A  ces  deux  formes  de  fimpératif,  Aboû  Zakariyâ 
aurait  dû  en  ajouter  une  troisième,  qui  ressemble  au  parfait. 
Ainsi,  hoffa  {Ps.  xciv,  i)  est  évidemmenl  un  impératif,  car  le 
sens  n  admet  |)as  de  parlait,  puiscjue  ce  mot  csl  suivi  d'une  série 


00  OPUSCULES   l)  lB^-DJAiNAIl. 

MDi  n:r  y"?  J^_ji_j  »l^j  ^i  ^.^  j.^\  La^l  ijsj6  n^i  [pn^]  p^j"? 
l-Aâ-ji  ^^  :iA.-oi  UfûU  ^Ac>l^  ^x^  :ii  n:?-;  pT  ]i2jb  n^Dim  m:?* 
t-^^Ji  ij^iû  iî^l  ^^*XÀi  ^jU^  U^  nniDN  n^nm  ^^^Ui  iâ^J  <^ 

n'?"'  c_>L  (j^  "-çw.jiJî  I  jsjû  Jî  ajL»  (jw«  ^XaAï  ^J^J^  w*'!^  x^yw^'  *Xjs^ 

^Ji  ^Î^Ji   (jî^   ««XJ^Ij   L^-ii  ^/'IDir  iXIDN  N*bl  _j5^   <X)V   ^i5   OtJiii^ 

'    1).  /17,  o;  \.  26,  9.  —  -  Vers.  hëbr.  ajonle 't-'bcr.  —  '   l).  i3,  yS-i/i,  G, 

N.  la,  6-1  3. 


craulres  impératifs;  cependant  il  présente  la  forme  du  parfait 
(cf.  Deut.  xxxiii,  9).  De  même,  hôkîah  (Prov.  xix,  26)  est  un 
simple  impératif,  comme  le  prouve  le  contexte  qui  ne  permet- 
trait pas  ici  de  parfait;  cependant,  c'est  encore  la  lx)nne  de  ce 
temps  (cf.  Gen.  xxi,  2  5).  Rien  ne  me  parait  interdire  Temploi 
constant  de  cette  troisième  espèce  d'impératifs  dans  tous  ces  verbes. 
Je  ne  soutiens  pas  non  plus  que  cette  forme  ait  échappé  à  Aboù 
Zakariyà,  puisqu'il  la  remarque  dans  le  paragraphe  yâlad,  où  il 
dit  que  l'impératif  du  hiJ'U  est  liôlèd  ou  hôltd.  J'ai  fait  surtout 
cette  observation,  parce  que  dans  son  livre,  la  division  des  formes 
d(;  l'impératif  n'est  pas  complète ,  et  que  peu  de  personnes  rap- 
pellent cette  espèce  par  le  paragraphe  yâlad. 

L'auteui-  lemarque  aussi  au  commencement  de  la  première 
section,  (|iie  Ynléf  (\u\  snil  le  ivdw  dans  liéh((h'l,(m'  (./o.s.  \,  2  V)  el 
àbnu'  [Is.  wviu,  1  •>  )  ('lait  redondant ,  tandis  (jiic  Iv.  ivmr  (|iii   le 


kITAH    AL-MOrSTALMIK.  61 

i^c  J^biXrsi-^  *Xij  !^aJU-wé*^  ^i  ^1^  Ua^îU»  ^♦^^  Joe»  Jo   ^  ^-«y-*"^ 

JLxJ^i  i  ^À^  if  ^t'^^''^  ^^'  ^^  ^"^^-^  ^-^^^  ^^^  ^"^^  *^  '^^ 

'    Vers.  hébr.  [1:3. 


précède  marquait  le  pluriel,  et  qu'il  serait  impossible  que  ïaléf 
remplaçât  ici  le  wâw  du  piuriel  et  que  le  wâiv  fût  redondant.  11 
argumente  ainsi  :  Le  ix)nw  se  trouverait  placé  entre  le  troisième 
radical  et  le  signe  du  pluriel,  si  Vâléf  remplaçait  le  ivmv,  et, 
telle  est  l'opinion  d'Aboû  Zakariyâ,  jamais  aucune  lettre  ne 
doit  séparer  la  racine  de  la  marque  du  pluriel  dans  aucun  verbe, 
qu'il  soit  au  parfait  ou  au  futur.  Nous  trouvons  cependant  le  mot 
tàmenou  [Lament.  m,  29),  où  le  troisième  radical  est  séparé  du 
signe  du  pluriel,  puisque  la  forme  exacte  serait  tammou,  comme 
on  le  reconnaît  par  le  mot  kâlou,  qui  suit  dans  le  même  verset  ^ 
D'après  ce  que  nous  avons  déjà  remarqué,  Aboû  Zakarivîi 
aurait  dû  placer  dans  cette  première  section  les  verbes  au  premier 
radical  yod  qui  ont  à  la  fois  une  lettre  douce  pour  troisième 
radical,  comme  il  l'a  fait  [)Our  les  verbes  au  premier  radical  âléf 
qui  ont  hê  pour  tioisième  radical  et  aussi  pour  la  racine  yâlal. 

'  Il)n  Djanàli  ne  combat  que  l'arjjiimentalion ,  de  niéme  qu'il  prouve  ailleurs 
que  la  romparaisou  des  formes  arabes,  telles  que  \ e.^>:.S,  L^^  f  I).  iA,6:N. 
i -j ,  i3  )  est  fausse.  (  \oY.à  la  fin  de  ce  volume  uu  passaj^e  inédit  da  liikmah  ) 


6^  OPÎISCULKS   I)  IBN-DJANAIl. 

^  □"'ton  nD"i:?  j-^T  ^  d^dn  r'?!;  (^  hd^x  j-:r  ^^  D^:Dn  -ir:^* 

HDD  i^j  t^  j^t    HDD  jJT  «N-ji   'MJ  J^-*ï>  t^^^^  n^^ïû  HDDT  j^T 

^i  ^\^  Uwî  HDD  <x^  ^  ii  J^i  ^.XÀP  0^*?^^  n^:v  J^  aK:?-^ 
□"^jTKn  (i  <-^ki  Ljçî^  wÇS  <xjJi  ^  ^*-^  iuoj,^  yy.Aji;^  !iU>-)  btX^-^j 


DES   VERBES  (Mil   ONT   UNE  LETTRE  DOlîCE  POUR   DEUXIEME  RADICAL. 
'*  .  . 

On.  Racine  oubliée.  Elle  existe  cependant,  Lament.  in,  39; 
Nomb.  XI ,  1 .  Te'ounm  (Ez.  xxiv,  19)  est  pour  te'ounot,  sur  le  mo- 
dèle de  tebounnh;  seulement  le  pluriel  a  reçu  la  forme  du  mas- 
culin, comme  scMnâh,  pluriel  schnnîm;  millâh,  pluriel  millîm  ; 
pinnâh  [Jér.  xxxi,  38),  pluriel  pinnîm  [Zacli.  xiv,  9);  mwA, pluriel 
émîm  [Job,  xx,  -25);  '^àrêmat  [Cant.  vu,  3),  pluriel  '^àrêmîm  (Jér: 
L,  26).  Je  prends  de  même  hamrnakkîm  (JI  Rois,  iv,  i5)  pour 
le  pluriel  de  makkâh  (Is.  1,  6).  On  a  voulu  en  faire  un  pluriel  de 
makkéh,  comme  nialléh^.  Mais  je  préfère  traiter  ce  mot  comme 
schanîm  et  millîm,  puisque  makkéh,  comme  nom,  ne  se  rencontre 
jamais,  tandis  qu  on  trouve  un  grand  nombre  de  féminins  singu- 
liers qui  forment  leurs  pluriels  comme  des  jnasculins.  J'ai  dil 
que  teounîm  est  pour  teounôt,  et  qu'il  lait  supposer  un  singulier 
te'ounâh,  comme  tebounâh,  parce  que,  parmi  les  noms  dérivés  des 

'  Jacob  ben  El'azar  el  R.  Joseph  Kamhi  ont  adopté  celle  opinion  (  voy.  D.  Kamhi , 
Lexique,  rac.  ?2:),  contre  îbn  Djanàh.  (Voy.  aussi  Rikm.  -200,  (J-Jo.  (lonjp. 
ci-dessus,  5.'^ ,  '1.) 


klTAB  AL-MOUSTALIIIK.  03 

i^.xJ\  iOuxli  «^l-^iJi  cj^  Uvwi  j^rs-l  ^  (ji)  n:iDn  xjj  ^^  n:iNr 


racines  au  deuxième  radical  f'ail)le,  il  neii  existe  pas  d'après  le 
modèle  de  teoun:  mais  ceux  qui  commencent  par  un  tâw  finissent 
nécessairement  par  un  hê.  On  a  prétendu  que  le  tâw  de  teounîm 
fait  partie  de  la  racine;  il  n'en  est  rien,  puisque,  dans  la  Bible,  il 
n\  a  nulle  part  de  mot  de  ce  genre,  et  c'est  un  tort  de  vouloir 
prendre  une  racine  qui  n'existe  pas  à  la  place  d'une  racine  qui 
existe.  Qui  plus  est,  l'exégèse  vient  à  l'appui  de  l'opinion  qui 
donne  à  te'ounîm  le  sens  contenu  dans  mit'onenîm.  Ce  dernier  (  Nomb. 
XI,  i)  veut  dire  :  se  plaignant,  car  le  peuple  se  plaignait,  était 
mécontent  de  son  état.  De  même,  le  verset  Lament.  m,  89  a  le 
sens  :  Pourquoi  se  plaint-il  de  son  état,  l'homme  qui  persiste  dans 
ses  péchés,  qui  persévère  dans  son  impiété?  Les  Israélites  avaient 
accusé  comme  injuste  l'arrêt,  cause  des  malheurs  qui  les  frap- 
paient; le  prophète  leur  adresse  alors  ces  paroles  :  Pourquoi  vous 
piaignez-vous  et  accusez-vous  d'injustice  cet  arrêt,  puisque  vous 
vous  obstinez  dans  vos  péchés?  etc.  etc.  Mâh,  dans  ce  passage,  a 
le  sens  de  lâmâh,  comme  le  contexte  l'indique;  il  eu  est  ainsi  de 


64  OPnSCULES  D■IB^-DJANAll. 

^k-«ol  o»^.«^aJ  c^jiNn  i  -^^UJI  ij\  go  *XA3  "î^b:  mi?n  J^  ^  U.»*J.^ 

A^j  If  ^Ij^ii  ^  iiJU^  iC^li  /o»'(^i   (^  tK^-^^^-Jî^  □''D'IÎO  «>i3;  (^  ^ÀiAfi» 

nbmpi  Jlii  /o.-'i'"  mpn  iDxn  i?i^n  din  niDn  piDDJi  J^î  i  i*3^  f._^ 

-j:in  mDi:,*nD  î^iUi  ^î^ii  îy:^l 
jUJî^  ^Dn  rpnn  n'^xn  l^^x^»-!  (j^s^y  Sj^^\  \^^  i  ^5s  -nx 
nNiN^"i_^^^  J^j!^)!  ^yiî  i*x.ô  Uib  Uy  cXà^î^  D3n  ^hdtd  n-'î^n  n"?' 
"-ii^'y  ni?3")N  TiiN  n:îrD-ii  i  d^î  \^  cj^^  ^:-îi*mix  n'?"'"'?!  r\Vln 

'   D.  70,  36:  N.  /i9,  18.  —  ^  Voy.  lehonda  ibn  Koreisch,  26.  où  so  frouve 
également  Z'Tmt  sans  lâméd  :  foutes  nos  éditions  portent  rJTof)!:. 


mâh  {Joh,  m,  12)  qui  est  pour  îâmâh,  comme  le  prouvent  les 
mots  :  maddou^a,  etc.  qui  précèdent.  Enfin  le  ounîm  hélé" àt  signifie  : 
ffElle  est  fatiguée  d  injustice  et  d'impiété  ;^i  voyez  dans  le  même 
sens  Jér.  ix,  k.  \\  est  donc  évident  que  le  tâw  de  teounîm  n'est 
pas  radical.  A  la  même  racine  et  au  même  sens  appartient  ônîm 
(Prov.  XI,  7),  qui  veut  dire,  cries  injustes,  les  impies p^  c'est  un 
qualificatif  sur  le  modèle  de  tobîm.  Le  commencement  du  ver- 
set :  ffSi  un  homme  méchant  meurt,  etc. ,??  prouve  assez  que  le 
mot  oiiîm  de  la  seconde  moitié  signifie  les  injustes,  les  impies,  et 
non  pas  les  forts,  comme  on  l'a  prétendu.  Le  nom  esidwén  [Joh, 
XI,  iZi);  avec  suffixe,  le  wâw  s'adoucit  et  l'on  a  onêk  {Jér.  iv,  1  A). 
Or.  Aboû  Zakariyâ  cite  dans  cette  racine  deux  sens  :  Ps.  xcvii, 
a  et  Mal.  i,  10.  11  en  a  passé  un  troisième,  qui  est  l'opposé  du 
premier  :  E.ic.  xiv,  90  et  Ps.  cxxxix.  1  i .  De  là  dans  la  Mischtrih  : 
Or  arbâ'^dh  nsàr  (  Ppsnhhv  .  init.  ) 


KITAH  AL-MOI'STAIJIIK.  Gf) 

c^«xJi«x-^i  evJ^.]Û  *b  tK  L^  ^^  xxS[^  MNip"?  nNDm  i  ^^Ji 
^IaaaawÎ  riNDm  i  ti^^l  UJ!^  !j.5*x»  ^^ilxJiXAMi  nnNinn  ^i  J^^î  Uii 

nriNIDD  ciAAjb^  /jIa3^-«  jj^lUilA^!  Vj^^IJT  ^JsÀfi  l^  U'-5^'*  "-^       Iajj.^ 

nriNiin  i  l-f^-î'  ij^  ^^^  ^s^^^  li^p^  -^xi^ii  L^liil  ^  <k^W^ 
D")pm  J^-A_*  if  HN'Dn  <^£  *K.i^b  nnxnn  i  ^.^S\  ^^Xj  ^jI  ^^^ 

'   D.  "ja,  8;  N.  /itî,  '.!6-3o.  —  -   Vf^rsion  hébraïque  :  -Jj"  p^t^f^rb,  comrno  s"!!  v 
avait  cjUj   (j.£i  ! 


5o'.  Voici  ce  que  dit  Aboû  Zakariyà  dans  ce  paragraphe  :  ^rEn 
voyant  le  dernier  tâw  de  tâbo'tâh  [Deut.  xxxiii,  16),  avec  kâmés, 
comme  chaque  taw  qui  marque  le  masculin,  en  voyant  ensuite 
le  dernier  tâw  de  wattâbrk  (I  Sam.  xxv,  3/i  )  sans  voyelle  à  la 
façon  de  tout  tâw  qui  indique  le  féminin ,  j'ai  pensé  que  le  pre- 
mier faw  de  tâbo'iâh  était  le  signe  du  futur  masculin,  et  que  celui 
de  wattâbot  était  le  signe  du  futur  féminin,  n  Mon  avis  est  que  tous 
deux  sont  des  futurs  au  féminin,  et  que  ce  genre,  dans  tâbo'tâh, 
sert  à  comprendre  ensemble  les  choses  qui  viennent  d'être  men- 
tionnées. Je  m'explique  :  le  hr  de  tâbo'tâh  a  été  ajouté  à  tâbo't, 
comme  on  a  l'habitude  d'accumuler  les  signes  du  féminin  dans 
yeschouàtâh  (Jon.  11,  10),  le  nijleatâh  (II  Sam.  i,  96),  héhbeâtâh 
{Jos.  VT,  17),  etc.;  on  a  donné  une  voyelle  au  tâw  à  la  fin  de  tâ- 
botâh  pour  éviter  la  rencontre  de  deux  lettres  sans  motion.  Le  hé 
de  ce  mot  peut  aussi  être  une  addition  à  tâb6'âh{\oyez  h.  v,  1  9); 
la  rencontre  de  deux  hê  privés  de  voyelle  a  dû  produire  le  change- 


66  OPUSCULES    1)IBN-DJ  ANAll. 

<Xj   (^iaÂJî  oi.:^J  v_jiJ^Î 

J«-^l3  cDDinD  ronn  hdid:  ]*^rvL' ^^^m  îz:n  c^dis:  -ipD  mr  "î^i^: 
uj-?^  a''ii3:  "îM  en  c^did:  (jj^^  a^toc::*  Q^i:bb  i:id:  iDin:  ^j^i 

'    D.  1  I  o,  !>•.',  ;  N.  70  ,  9. 


ment  du  premier  en  un  frtw  qu'on  a  pourvu  d'un  Jdmés,  comme 
il  doit  en  être  pour  toule  lettre  suivie  d'un  hê  doux;  Vâléf  a  ete' 
ensuite  adouci  pour  faciliter  la  prononciation  '. 

Bouk.  Dans  la  troisième  secLion  de  son  Traité  des  lettres  douces , 
à  l'article  bâkâh,  Aboû  Zakariyâ  dit  :  fr  Quant  à  nâbokou  [Joël,  1. 
18),  neboukîm  {Ex.  xiv,  3),  nâbokâh  (Esth.  m,  i5),  meboukâtàm 
{Mie.  vu,  II),  ils  appartiennent  à  une  autre  racine  et  à  un  autre 
sens.  17  Mais  il  ne  s'explique  pas  sur  la  racine  de  ces  exemples 
et  ne  les  mentionne  pas  à  l'endroit  qui  leur  convient.  Ces  mots 
ont  le  deuxième  radical  faible,  et  le  noua  est  le  signe  du  ni- 
fal.  Ainsi  nâbokou  est  comme  nâkonou  {Prov.  xix,  29);  neboukîm, 
comme  nekonim  {Ex.  xix,  i5);  ticlbokâh,  comme  nnkonâh  (I  Bois, 
II,  ^6).  En  critiquant  Aboû  Zakariyâ  pour  ces  mots  et  autres  sem- 
blables, je  ne  prétends  pas  l'attaquer  comme  je  le  fais  pour  les 
oublis,  et  en  les  mentionnant,  je  ne  veux  pas  dire  que  l'auteur 
ait  commis  une  erreur.  Mon  intention  est  d'augmenter  l'utilité  de 

'   r,os  doux  opinions  sont  n-sumôps  Bihm.  /lît,  1,  011  ii  f;iiit  liro  r)f:>n)  sans  hfi. 


kITAB  AL-MOllST.AIJIlk.  (w 

DIDP  ^  ^^i  ^AÀiL  j-Aja-  i  DDID  n;DD     V^-^^  ^^  ^  cKi*-^î  013 

n!î^  i:-";!:^  Uyjjy  cij^^^;»^  1^^  ^^  spi?  "î^"»  N*im  ij-nr  »>."S1kj  ^  n; 

^  JJî  ^rv>S!  ôj-is-  (j^  Uj_j  l?U.^:^^-w!  ii]^:»:À  i:p-ii  n'?  i:nD^  i^j)  Ja 

'    D.  72  ,  10  ;  \.  h'.),  9.0.  Dans  les  doux  versions,  l'erreur  a  été  réparée  par  les 
traducteurs. 


mon  ouvrage,  en  mettant  à  la  place  qui  lui  convient  chaque 
chose  qu'il  n'y  a  pas  mise;  puis  en  le  comple'tant,  de  peur  que 
tu  ne  conserves  quelque  doute  sur  une  racine.  Car  je  désire 
épargner  à  ton  esprit  les  fatigues  de  la  réflexion. 

Bous.  Moubâs  (Js.  XIV,  19)  est  cité  dans  cet  article  comme  uu 
verbe  d'une  forme  légère,  c'est-à-dire  avec  Prov.  xxvii,  ^;  fs. 
XIV,  2  5.  Mais  c'est  la  forme  lourde  du  liifîl,  comme  on  le  recon- 
naît par  le  mêm  qui  est  ajouté.  Ce  qui  prouve  qu'Aboû  Zakariyà 
s'est  trompé,  c'est  qu'il  dit  ensuite  :  cfEt  la  forme  lourde  est  hù- 
sesou  {Is.  L\iii,  18).  55 

Goîid.  Oublié.  Cependant  on  trouve  yegoudénnou  et  yâgoud  [Gen. 
XLix,  19),  dont  la  racine  peut  avoir  un  radical  faible,  et  qui  seraient 
alors  comme  ycsoudmnou  (Ps.  cxl,  19)  et  yâmud  [Lev.  xvii,  i3). 
Peut-être  aussi  la  racine  est-elle  géminée;  dans  ce  ras,  yegou- 
dénnou  devrait  avoir  un  dâgêsch  dans  le  dâlét,  comme  yesouhhénnoa 
[.1er.  LU ,  *?  1  ) ,  yedouhhémwu  (  h.  xxviii ,  28) ,  et  on  l'aurait  supprimé 
pour  alléger  le  mol.  Il   se   peiil   aussi   que  la  lelfre  douce,    (jiii 


68  OPUSCULES    l)'IBi\-DJ  AIN  Ail. 

Oy-^   /ô»-<,Jl,«..xJ»Uwl    >.A.j    *XAi  ^^AXi)   <Xj^.)    ^j^  ii«Xj   l^AJ  (jr-^   kiû 

J^xUI  ej^  J«Xj  c^U^\ÎI  a.jLaJ!I  JUï:^!  ^  ^iù^  J^^I  J^iXl  ^  Jj^^ 
Joî^l^  c'\y  >:•:!:  m^n  xb  jt^Ji^  \n;  p"?  d:?  c:j>*y  ^Ai^^  -n; 

Tr"^DDD3  inDDXn  4^Uc^  J^a-«  »L^x^  IDinD  IrT^i:!^  _^^if>_5   IaJIj'    {&y 

lyr^n',  pT  by  ^^!  u^^^^^^i-^  -xji  iJi  ^xJLI  liXi^^  J.-o!iJl  i  j^jû  ^^^ 

'     D.  73,   1/1:  N.    /l/l,   ir^. 


es!  lo  deuxième  radical,  jernplace  dans  ces  mois  un  des  deux 
radicaux  semblables.  Comme  il  va  êlre  explique  dans  différenls 
endroits  de  ce  livre,  l'emploi  d'une  lettre  douce  à  la  place  de  l'un 
des  deux  radicaux  semblables  est  très-fréquent  dans  les  verbes  qui 
présentent  une  leltre  douce  pour  deuxième  ou  troisième  radical; 
seulement  le  deuxième  radical  faible  remplace  le  premier  des  deux 
radicaux  semblables,  et  le  troisième  radical  faible  le  deuxième 
de  ces  deux  radicaux.  Le  but  en  tout  cela  est  l'allégement  du  mot. 
(joîir.  Aboû  Zakariyâ  donne  deux  sens  :  Gen.  xxxii,  5 ,  et  Deut. 
1,  17.  H  en  a  négligé  un  troisième,  yegoréhou  [Hah.  i,  i5),  dont 
la  signification  est  déterminée  par  le  passage  suivant  du  verset. 
Pour  la  racine  et  le  sens,  à  part  le  redoublement  du  troisième 
radical,  il  faut  ajouter  yitgorârou  {Osée,  vu,  i/i),  qui  veut  dire  : 
Ils  se  réunissent  pour  manger  et  boire  afin  de  me  contrarier  et 
de  m'exciter.  Le  même  sens  se  trouve  à  peu  près  dans  yagouroti 
(Ps.   Li\,    'i)   :  Ils  se    réunissent   contre   moi.    Le   nom    est    me- 


KITAB  AL-MOUSTAl.lIIk.  ,)  (39 

^^Aiû<x^  ^\^  \j^si>^  f..^>M^\  J^\^\  3,  :>îj-j"  45^1  (^Xi  ^^'^^^  t^Aâi-:>i 
Lû^^.>Li  ÀjJ^^I^  Uyèy  (0-(r-»^  HN'^nD  r\:n  ^j^  ^IaJI  *Xj*x^j  ^ 


l^i^-: 


nD''iDT  i  J.xàJ)  i«x^  (^s.  \^ks'\  ^KÀ^  ,-13X1  ^:^y  aj^^.  ^  dn*" 


gourâh;  voyez  7/ag'.  11,  tg.  Dans  mammegourôt  (Joël,  i,  17),  lo 
premier  mm  a  été  ajouté  à  megourot ,  pluriel  de  megourâh;  car 
le  mêm  prononcé  au  singulier  do  ce  nom  s'y  est  attaché  au  point 
(Favoir  été  considéré  comme  lettre  radicale;  ensuite  on  y  a  ajouté 
un  second  mêm,  comme  on  le  fait  pour  les  noms  qui  n'ont  encore 
subi  aucune  addition  au  commencement,  puis  on  a  donné  un 
(lâgésch  au  mîm,  réputé  radical.  Ainsi  s'est  formé  le  mot  mamme- 
gourôt, avec  un  dàgêsch  dans  le  second  mêm,  comme  on  a  [)lacé 
un  dàgêsch  dans  le  mêm  radical  de  mimmeromîm  [Job,  xxxi,  ti), 
après  l'adjonction  du  mêm  qu'on  ajoute  au  commencement  des 
noms.  On  a  agi  de  même  pour  le  tâw  de  mattelaâli  [Mal.  i,  i3), 
où  le  tâw  est  pourvu  d'un  dàgêsch,  jjarce  que,  pris  j)ar  erreur 
pour  une  lettre  radicale,  il  a  été  traité  comme  tel. 

Dâ^ab.  Racine  passée.  Il  existe  cependant  dà'àbàh  [Ps.  lxxxvih, 
10),  et  avec  adoucissement  du  deuixème  radical,  medîbot  [Lev. 
\xvi,  16).  Je  pens(;  rattacher  à  cette  racine  wela'âdib  (I  Sam.  11, 
.*K]  )  en  regardant  l'àléf  comiwo  une  lettre  redondante,  ainsi  ([iie 


70  OPUSCULES   D'IBN-DJVNAIj. 

(j^^  N^2n  2^u'n  ^j  i^  2^in  cj^    J^àjj^^  Y\Dzi  nx  2"'1n'?i  <^I 
ni^t^yj  piîî  Nj^sn^i  an^DDD  n^z'n^^  ^-jj  <^  D^"ri"7T  ^-^-i  J..^:iiî 

Uj^fc  v^jNli  ^iû^  "  ù^k^  ù>j.s>.  ^^  ifsS.yi^l  w^iûi  nb^D  iniN  N"'D'?  j*!i^ 
•12X1   li   (^-^  j^  45i:.Jî   v^^J^iiî  ^ji    <^^i   ilDNI   (^.^  (j^  'l?^U^  <j\^ 

'  \  ers.  hél3r.  Tr>j'  b'D.  (l'est  une  inadvertance  inconcevable  d'Ibn  Djanâli.  (  Voy. 
\\k\nh  al-oiisoiil ,  «ji,  9-:>o.) —  -  Vers,  hébr.  Ttji  r»t>  «lettre  diirej^ ,  probablement, 
(|ni  ne  produit  pas  de  son. 


dans  dd6sch(Is.  xxviir,  a8)  ei  wehé'ézemhou  {ihid.  xix,  6).  Wela'àdîb 
est  donc  un  futur  (?)  du  hifil  hêdîb,  comme  héschîb,  ïiêbV,  pour  ou- 
iehculib,  sur  le  modèîe  de  oulehâschîb  [(icn.  xlii,  af))  et  de  oulehàbV 
[Dan.  IX,  !2/i),  dont  on  a  retranché  le  hê  en  faisant  remonter  la 
voyelle  sur  le  Imnéd,  de  manière  à  former  welâdib ,  comme  lâbf 
(Jér.  XXXIX,  7).  On  a  ajouté  ensuite  IWUJ,  comme  dans  âdosch, 
weheézenîhou,  cités  déjà,  et  dans  àsof  (Jér.  vin,  i3),  en  adoptant 
l'opinion  d'après  laquelle  ce  mot  serait  de  la  même  racine  que 
àsîfém,  qui  le  suit.  Seulement,  le  hâmés  que  le  îâméd  de  lâdîb 
devrait  avoir  tout  aussi  bien  que  celui  de  lâbf  a  disparu,  parce  que 
cette  voyelle  précède  une  lettre  sèche,  savoir  Vâh'f.Ce  mot  pourrait 
aussi  provenir  d'une  métathèse  de  diVab,  et  alors  ïâh'f,  deuxième 
radical  dans  daâbâh,  serait  devenu  premier  radical  dans  welaàdlb, 
et  tandis  que  le  premier  mot  est  de  la  forme  légère  le  second 
serait  de  la  forme  lourde.  Quant  à  medîbot,  il  vient  d'une  racine 
au  deuxième  radical    faible,  comme  tnr'irdi  ( 7.9.  \x\n,  1  1). 


KITAB  AL-MOUSTALHlk.  71 

'  D.  7/1,7;  N.  hk  ,  0,8.  —  ^  N.  72  ,  3o.  —  3  N.  73 ,  1  •>. 


Doua/j.  Aboù  Zakariyà  cite  dans  cet  articie  doijou  [Ps.  \xxvi, 
i3),  et  nie  dans  la  troisième  section  que  ce  nio(  puisse  venir  de 
dâhàh.  Ceci  prouve  qu'il  a  lu  ce  mot  avec  l'accent  sur  la  pénul- 
tième et  qu'il   l'a  pris  pour  un  parfait  de  la  forme  tohou  (Nomb. 
xxiv,   5),   orou   (I  Sam.   xiv,    99).    Cependant,  dans   une  bible 
e'crile  en  Syrie,  nous  trouvons  l'accent  sur  la  dernière  syllabe; 
d'après  celte  leçon,  ce  serait  un  passif  delà  racine  dâhâh^  comme 
rouou  (Job,  XXXIII,  21)  est  le  passif  de  râ'âh.  Seulement  le  hêt  de 
dohou  empêche  la  présence  du  dâgêsch,  le  hôlém  y  remplace  le 
schourék,  et  le  Jjolém  étant  d'une  prononciation  plus  facile  que  le 
schourék,  ce  mot  a  pris  une  autre  forme  que  les  autres  semblables. 

Douk.  Dans  Farticle  dâkàh,  Aboû  Zakariyà  dit  que  dak  (Ps. 
Lxxiv,  21)  ei  dâkou  bammedokâh  (Nomb.  xi,  8)  ne  peuvent  pas  être 
de  cette  racine.  Mais  il  n'explique  pas  de  quelle  autre  racine  ces 
mots  dérivent.  Ils  dérivent,  je  pense,  d'une  racine  au  second  ra- 
dical faible.  Cependant  il  ne  me  parait  pas  impossible  que  dak^ 
soit  un  qualificatif  abrégé  de  dakàh  .  ronimo  ^le   (h.   xvi.  f»)  de 


72  OPUSCULES  1)"1B.\-DJ  Ai\' AH. 

i^X^n     ^yS^S     ^\     (^UA.^^     V^J^i     J<>i     ij^    "XD     {<3     i     i<Sj     C^ÀÀAii^l^ 

U   J^^  \nj1C'D  pSn  \"1K  l^-^i*   xs^-j*Xr=-_5   ji)   dlji^  HD-i   cj^  fj^J 
ij\^  r\W  ^Ji-Î  t^c  «b*X.>^   Ijfls  ç^bcfii    i   (^xii   i*Xi6  ^j^  «biXs-^j 

w 
<^    <jj-5^    (:Pr-««-^î    J^JCX.^    prcuî    <X.3Î    \"i;i:!;D    ^    J^Jij    (jl    (^'^'^    >«^    (J^ 

yi  <^ji  nV'pnn  n^-i2DD  ^73  <^où  U.iî^-«  Vsitd  -ip^  N^^Jin  dxt  ^^oc^ 

'   D,  76,  95;  N.  /i5,  (i.  --  -  D.  56,  0;  N.  A5,  ^9. 


gaâh,  seulement  la  voyelle  varie  dans  ce  dernier  mot  à  cause  de 
ïâléf.  Il  se  pourrait  alors  que  dak  eût  un  patah,  précisément  parce 
que  la  *racine  n'a  pas  un  second  radical  faible.  Quant  au  mot 
dâkou,  rien  n'empêche  qu'il  vienne  d'une  racine  au  troisième  ra- 
dical faible.  Medokâli  dérive  peut-être  aussi  de  dâkâh;  car  nous 
trouvons  meschougâti  (Job,  m\,  k) ,  qui  pourrait  bien,  il  est  vrai, 
provenir  d'une  l'acineau  second  radical  faible,  si  tous  les  exemples 
de  la  Bible  dans  ce  sens,  ne  se  rattachaient  pas  à  schâgàh.  J'en 
dirai  autant  de  mescho'âh  (Job,  xxxviii,  97). 

Dousch.  Aboû  Zakarivà  a  passé  un  exemple,  savoir  :  le  passif 
de  la  forme  lourde  (Is.  xviii ,  97). 

ZoiL  Aboû  Zakariyà  mentionne  un  sens  Is.  mai,  6.  Alais  ayant 
trouvé  que  zolél  (Jè\  xv,  19)  s'accorde  pour  la  signification  avec 
hizzîlouho  {Lam.  1,  ^),  je  pense  que  la  racine  de  ces  deux  mots 
pourrait  .<u,^si  etrp  la  même,  ^tqu  ily  aurail  im  secondsensàajouter. 


KITAB  AL-MOUSTALHIK.  73 

w 

1^  i<X_^  j-a_jlJ  ^à^  <^5>"'^5  îji*x.AM^  mn^'^^n  mn^Dn  mN"'Dn  iL>jj 

viUs^  JoùJi  -c-U  J,  ■«'l^Ji   *Xj«^  t^^^î  (^J^xàI!  jjl^Aiij  iiJ^Ap^i  j-aS- 

0-^Lmww.j  rr'Dn^  '?''în  Uy*^  J^xiiLî  ^A.^Aiaj  J^^lt  j.a^  Js*àjî  ^î 
j._jL=?-^  rr'Dn  3"':i^n  i^-jj  ci^  L^-«  *Xr»-î_5  J^  (j-«  -^'W^  *^*^  CiJî:'^ 


Je  m'explique  :  le  lâméd  de  2o/e7  est  redoublé,  comme  le  mêm  de 
romêmâh  (Ps.  cxviii,  i6),  et  le  sâdê  de  losesîm  [Osée,  vu,  5);  zolêl 
vient  donc  d'une  racine  au  second  radical  faible.  Quant  à  hizzî- 
louhâ,  il  est  pour  hèiîlouhâ  =  hèbfoiihâ ,  hènutouhà,  hèschîbouhâ  ;  le 
zayin  a  reçu  un  dâgêsch  sans  plus  de  raison  que  le  sâmék  de  hissî- 
toukâ  (Jér.  xxxviii,  22)  qui,  sans  aucun  doute,  est  d'une  racine 
au  second  radical  faible,  comme  on  le  voit  par  wayyâsét  (II  Sam. 
xxiv,  1)  et  qui  aurait  dû  être  hësUoukâ.  Je  suppose  qu'on  a  accordé 
un  dâgêsch  à  ces  deux  mots,  parce  qu'il  est  permis  d'insérer  dans 
le  premier  radical  la  lettre  douce  quiescente,  ajoutée  après  le  hê, 
tant  que  le  verbe  est  sans  suffixe  de  régime;  car  cette  forme  est 
hêzîL  hésît,  avec  une  douce  quiescente  après  le  hê,  selon  le  modèle 
de  héschib ,  hêmlt;  puis  l'on  dit  hizzîl,  hissît  avec  dâgêsch,  en  insé- 
rant la  quiescente  dans  le   premier  radical.  Ainsi  on  a  hissîtou 


74  OPUSCULES  D'IBN-DJANAH. 

^^JLj  (jÎ  4-^^  (ji<  (_^  JJI  (jv>!)  ^^>LJI  typ:>l5  "^nx  n"'DD  t^iii> 
"•jjn  i  i^.A.«.i  dUiX-S^  1)1  nx  non  (j^  a-j^  (j>t^^  <i  j^i^  *>^:> 

n^DHj  b^în  ^j.js:  -jin^on^  m'^nn  îjj;.^?-^  ««xà*  Ϋki6  J^i^jU-  U<3 

i^ULw^Jl  iX-x^  »*x.^l  ^^jÎ_^J  ^U*X3^  ii:>jii\  JUi^^l  c:jÎ:«^1? 
Jlxi^ii  dl-Li  ii.^:^3  »:>;.Àit  jUi^L  l^J  ^^AA-à.j  ^îî  l4Jii  -U*X3^ 


(II  Sam.  XIV,  3i)  à  coté  de  àsîténnâh  [Is,  xxvii,  /i),  massît  [Jér. 
XLiii,  3)  à  côté  de  wayyâsét,  massît  [Et.  xxi,  3),  yallîzou  (Prov. 
IV,  2i)  à  côté  de  ounelozîm  [ibid.  ii,  i5).  Ceci  accordé,  on  a  traité 
hizzîlouhâ  et  hissiloukâ  comme  hizzîl  et  /im«^,  avec  dâgêsch.  De  sî.? 
on  a  fait  de  même  sissîm  (I  Bois,  vi,  i8  el passim),  en  insérant  le 
yod  dans  le  sadê,  et  de  oubezîkot  (/s.  l  ,  1 1 ) ,  zïkkîm  ( Prov.  xxvi ,  1 8  ) , 
en  insérant  le  ?/oi/  dans  le  hof.  Qu'on  ne  me  prêle  pas  en  cela  la 
pensée,  que  hizzîlouhâ  et  hissîtoukâ,  avant  d'avoir  un  dâgêsch, 
avaient  des  lettres  quiescentes  douces;  je  dis  seulement  qu'une 
fois  qu'on  pouvait  donner  un  dâgêsch  au  premier  radical  du 
verbe  sans  suffixe,  en  y  insérant  la  quiescente  ajoutée  après  le  hê, 
on  se  le  permettait  aussi  pour  le  verbe  avec  suffixe,  non  point 
par  l'effet  d'une  insertion ,  mais  par  analogie  avec  la  forme  simple , 
et  en  traitant  le  verbe  auquel  on  ajoutait  les  pronoms  de  régime 
de  la  même  façon  qu'on   lavait  traité  auparavant.   Il  on  (^st  de 


IvITVH  AL-Vl(llJSTALIIlls.  75 

jX_^_j'  i^^jLk^  «X.i  A.Â-«  i_^iûi>  c3>=*-  tj^  5«XAli.Jl  dL\Aj  Aj  Iajoj^xj 
;J7.Aa^  c:^i^i>  Jl^iiJ!  ii  LajÎLj    <îi.3^AxÂj  f^*^^ 

^^Jl)  ji  (jj^-^^  HDD")  Nbl  TCnn  N^T  ^«Xxj  ^^jj  aKaIj  j<^^  ^  U 
a.w^ajIj  *>vji.i  IXDV  Ti'^d'?  Ji*  AJ^  J^AAA^i  ^jcx»  i  aK^U  rfw^  ^ 
W'ïD^  -J^-Ai»  A>-^ii   -j-'D^  ixte  ^D  HMT    i^ij^  lii:)?''  ^^.i  ^=r^^^   1"I3^ 

t->^.AX^_^ib  ^i*k5^  -{112^^  ^A3  <^^_5.Ji_5  aMn  v'?:^  "ne:?  n-^m  î^ili?^ 

'    Depuis  «.J^-f^5  manque  dans  la  vers.  hébr.  —  '^  D.  76,  i  a  ;  N.  /i6 ,  i . 


même  de  certains  dâgêscli  qui  servent  de  compensation;  un  verbe 
sans  suffixe,  ayant  e'té  pourvu  d'un  dagêsch  pour  compenser  une 
lettre  retranchée,  conserve  souvent  ce  dâgêsch,  quand  même  la 
lettre  retranchée  a  été  restituée.  On  trouve  beaucoup  d'exemples 
de  ce  procédé  dans  les  verbes  géminés. 

Zoiir.  Au  premier  des  deux  sens  de  cet  article,  représenté  par 
Juges,  VF,  38,  Aboû  Zakariyâ  a  négligé  un  exemple  :  zorou  [Is. 
1,6),  qui  est  un  passif,  comme  on  le  reconnaît  par  les  deux 
passifs  qui  suivent.  Il  se  pourrait  qu'il  en  fût  de  même  de  bo'ou 
[Jér.  xxvii ,  18),  qui  serait  un  parfait  du  passif,  ayant  le  sens  du 
futur  'ifoubiVou;  cet  emploi  du  parfait  à  la  place  du  futur  est  fré- 
([uent,  comme  zekârânou  (Ps.  cxv,  l'j),  \)0 iir  yizkerênou;  mâk'ou 
(1  Chr.    xvii.    11),  pour  ymlc^nu;   ^(inicdim  (l^i.  xlvii  ,  10),   pour 


76  OPUSCULES  D  IBN-DJANAH. 

J^jL^^  vj'OZ'^  ^^->p5^  î"iT3")^  n^t:::  rji2U  ^y^^^  'HD:?  «I^iii  (ji  ^i 
cK-s^  ij^  y^-^^i^  iNn  li  Jyiii  \àsj!i  c^-Xi  Ui^  i^xra^^A-S^viUi 

"•aD*?")  (j>-*-It  J^Jt-vo  aK^U  xw^  ^  U  nî  n'?  Jsiu^j  □i'^dIX  -^ka^ 
nii'iu  m^*3j  ^jd'^t  i^^in  mx  pî^N-in  J_^-Ji-j  5i^.j  ^î  n'^^in  myD3 
Jl?  ^jU  ^nV'^in  m:?33  ^:^b  ^*^}^  ^n'?'?in  moinn  j^xn  Uix>î  aKa^^j 
"•D  JwAwo  (jbU  ^^  J*-j  A^U  -<w..j  ^  U  yû  j^xi  nî  n^  ^Î  Jol^ 

^3«>  (j^  jUJi  ^3„ÀJt  ^  xXIj  U  Je  D^y::;-)  nT  yû  J<j  nî  n'?  y^ 

'   D.  70,  26  ;  N.  ^12  ,  17. 


ya^àmdou,  qui  est  la  leçon  écrite,  tandis  qu'on  lit  ^âmedou;  schâ- 
me^ou  [Ex.  XV,  ik),  ^onv  yischme'ou ,  etc.  Je  me  suis  cependant 
servi  de  l'expression  :  rril  se  pourrait  17  pour  hô'ou,  parce  que  Tin- 
fmitif  conviendrait  mieux  dans  ce  passage  ;  en  effet ,  il  serait  permis 
de  prendre  ho" ou  pour  l'infinitif  ho'  et  d'expliquer  le  wâw  comme 
un  pronom  suffixe  qui  précède  hakkêlîm^.  Au  passif  2oVom,  d'un 
verbe  au  second  radical  faible,  on  peut  comparer  holâletâ  (Job, 
XV,  7),  comme  on  le  reconnaît  par  le  premier  membre  du  verset , 
etholâletî  (Prov.  viii,  2/1  et  25).  Si  l'on  nous  objectait  que  zoroa 
n'est  pas  un  passif,  mais  un  parfait,  comme  orou  (1  Sam.  xiv,  29), 
en  citant  à  l'appui  les  paroles  même  d'Aboû  Zakariyâ  dans  l'ar- 
ticle or  :  rcj'en  dirai  autant  de  boschou,  zoroii ,  tobou,  qui  sont  des 
parfaits ;t>  nous  répondrions  que  le  zorou  cité  par  Aboû  Zakariyâ 
Ji'est  pas  celui  ô'Is.  1,6,  mais  celui  de  Ps.  lviii,  ^,  qui  se  re- 
trouve clairement  marqué  par  l'auteur  dans  le  second  sens  de  zor. 

^   Voy.  Uikru.  110,  19-22,  où  Ibn  Djanâh  ajoute  quo  hô'oii  est  alors  pour  boàin. 


klTAB  AI.-MOUSTAÏ.HIK.  77 

îtXs-t^  l^oi^  L^l  jIaJÎ  Ç'^y^î  (j-«  cKà^î^    l^jiX^o  (j«^  rr^  5*Xiû 

try 

lin  ^J<^=^^  tnN^  T"'''!"!  "IT1D  ^^   JyvAA'Jî  iCAÀj  ^  A^b  ^{wj  ^ 

jj^.À.Jl  (j^S'a.aà  Uîji  j)^>î  bî^  j^-*-^^  f3^"^^  ^*^"^  CJ-»  •^l^Àjl  -)inK 

c^d:;  ib^n^  rasD  Li5^.i».|  ^lyi  ei^^s-    j*s^à4^  î*Xiû  i ^51  ^in 
b^n^  b'^nn  a.à.^  J^Ji.A.il_5  mîo'?  n^n  '•d  b "tn^  bn  li&<Xj>-î  (^^y  a^ 

•  D.  76,  i8;  N.  /4f),5.  —  ■'  0,76,  18;  N.  /46,  5.  — ^  D.  77,  8,  la,  i5; 
N.66, i5, 18,  ao. 

Le  rïiot  zorou,  dans  /5rti>,  se  rapporte  h  pesa'',  etc.,  et  signifie  :  on 
n'a  pas  pressé  ces  blessures  de  manière  à  en  faire  sortir  le  pus. 
Au  second  sens,  Aboû  Zakariyâ  a  passé  le  passif  de  la  forme 
lourde  (Ps.  lxix,  9).  L'auteur  donne  nâzorou  [h.  i,  h)  pour  un 
nifal  de  ce  second  sens;  mais  le  noun  pourrait  bien  faire  partie 
de  la  racine,  et  ce  mot  serait  alors  le  parfait  du  même  verbe  que 
tveyinnâzêr  (Ez.  xiv,  7).  11  suivrait  alors  le  modèle  de  kâtontî 
(Gen.  xxxii,  11),  yâgortî  (Deut.  ix,  19),  yâMschtî  (Jér.  l,  2^), 
ynholtî  (Juges,  viii ,  3),  yâkSlou  {Ex.  viii,  iU). 

Houl.  Aboû  Zakariyâ  donne  de  cette  racine  trois  sens,  repré- 
sentés par  Joël,  II,  6;  Jér.  xxiii,  19,  et  Prov.  viii,  26.  Il  en  a 
passé  deux  autres  :  d'abord  hâlâh  (Micha,  1,  12),  avec  la  forme 
lourde  wayyâhîJou  {Juges,  ni,  26)  et  peut-être  wayyâhél  {Gen. 
viii ,  10).  Je  ferais  volontiers  entrer  dans  ce  sens  wehitholél  {Ps. 
xxwii.  7),  de  même  que  wehitbonantâ  (ihid.  10)  est  en  rapport 


78  OPUSCULES   D'ir.N-DJANA  II. 

c.^JU  D!.'  "733  ^31-  l'r^n^    imtû  '7^n^  N"?  P  '^r  c^xi\   î  JvJÛ  (jw4  ^T^^^J 

««xJ^ij  <x^  -«^W-îi^  -î^-a^  3-^^  V"'^^  '"'^''•^  î"'"'^  ^^^"^^  ^^^  J^'>^^^^ 
n^n  ^D  CJ-*  c^^^  J^^^  ^y-^^  er»  ij»r^->  y^  (j-^-c  *^J9^  V""^  bnvn  _^^^ 

A.À.^  (j^-j  (jJ  t:j^-ç:^  n''?^!  DD-13  -nn  mn^  r:D  iinK  \n-iin  ^^^ 

'   D.  167,  i/j;  I^.  109.  1.  —  2  D.  77,  19;  N.  /iG,  :î:^ 


avec  hêbîn;  mais  Aboû  Zakariyâ  le  compte  parmi  les  verbes  gé- 
minés. Yâhîl  {Job ,  XX ,  21)  etyahîhu  {Ps.  x,  5)  appioclieiit  de  ce 
sens.  Le  second  sens  oublié  est  celui  de  lâhoul  bammeholot  [Juges, 
XXI,  21),  et  avec  une  forme  lourde  et  le  troisième  radical  re- 
doublé, hammehâlelât  (ibid.  2  3).  Dans  le  premier  des  trois  sens 
qu'il  cite,  Aboû  Zakariyâ  a,  en  outre,  oublié  le  hitpaH  mitholel 
[Job,  XV,  20).  Il  a  passé  dans  le  troisième  sens,  représenté  par 
hâlaltî  [Prov.  viii,  2/1),  une  parlie  de  la  forme  légère  qu'on  re- 
connaît dans  houlî  [Ps.  cxiv,  7),  qui  est  un  qualificatif  suivi  (fnn 
yod  redondant^;  puis  le  passif  de  la  forme  lourde,  hàyou/jal  [Js. 
Lxvi  ,8),  qui  pourrait  bien  entrer  dans  le  premier  sens,  comme 
hàlâh,  qu'on  lit  dans  le  même  verset. 

JJour.  Abou  Zakarivà  ne  donne  qu'un  sens,  [s.  xxiv,  G,  el  en 
passe  un   autre  yéhèwarou  [ibid.   xxix.    22);   hour  [Esth.  1,  (i)  cl 

^   Ainsi  Rasrhi  :  ?")>p>  -i)->)  pt>  l:!:)nrr.  ((<('.  aussi  Ibn  Ezia,  od  h.  I.  ) 


KÎTAB  AL-MOUSTALHIK.  79 

|D^t:"'  ]X''D^  i^j>  c^  |n^n^  mDHD  i^)  r\^n^  n^nn  «^53^  ^  mn 

<^  Jlï  ti)lwàw.x.j^   vilJî.x.j  11:3'?  J<iû^  dl-t^Ii  y!   «^A^ÀJ-^  •^DD"'  Pj^*? 

La-a-av   dl.Jb»-iô  (j^î?  CS^-==^  J^i^J'  j|^J*  '^  *^JÎ  <^"«ï?  ^JÎ^tKCj  <x.t^ 
*  D.  77,  31  ;  N.  ^i(),  25. 


peut-être  aussi  Aon/i'  (/s.  xix,  ^)  ^  liôrîm  [EccL  x,  17)  et  horeihâ 
[Is.  xxxiv,  12),  en  entendant  par  là  les  hommes  blancs,  les  chefs. 
Ce  sens  est  en  lapport  avec  le  syriaque,  où  lâban  est  traduit  par 
hiwâr. 

Housch.  Aboû  Zakariyâ  cite  wehâsch  {Deut.  xxxn,  35),  mais  il 
a  passé  un  autre  sens,  celui  de  yahousch  [Eccl.  11,  9  5). 

Haut.  Oublié.  Cependant  le  hiftl  de  cette  racine  existe  Habar. 
II,  17,  où  yehîtan  est  comme  yebi^an,  yesman\  et  le  noun  se  ra[>- 
porte  à  behémol.  Voici  Texplication  du  verset  :  Après  avoir  dit  au 
roi  de  Babylone  :  Ton  injustice  envers  les  habitants  du  Libanon  te 
couvrira  et  retombera  sur  toi;  il  poursuit,  par  comparaison  :  L'a- 
nimal nuisible  ne  cesse  de  nuire  jusqu'au  moment  où  l'on  se  ras- 
semble et  où  on  Fabat.  Le  prophète  applique  cette  image  au  roi 
de  Babylone  à  cause  delà  violence  de  son  injustice  et  de  sa  haine, 
et  il  lui  dit  :  Tu  ne  cesseras  pas  d'être  injuste,  jusqu'à  ce  que  ton 
injustice  entraîne  ta  perte,  comme  les  dommages  que  cause  la  bête 

'  \\m  Ezra,  ad  h.  l ,  compare  aussi  ces  deux  mots,  qui  110  so  Irouvenf  pns  dans 
l'Kcrilure,  et  ne  sont  que  de  simples  paradiomes. 


80  OPUSCULES   D  IBN-DJANAH. 

AjS^_iû^  XjLx.i  c^A.^  c$*^J*^^  U^^^^  c^"^'   V'^'-^U^    ^  viL5SA.-|^J 

tji  jMÎ^  oitiT"'  Q^i:3  fi^Di  Dnir  D'':?:^;-)  iî:;  ^^^-^  ^^^Ik^  î*Xiû^ 
pTT'  ti  (;jv^i  ô^»*  (j^^j  ^î  (j^-f>^  nnnD  (J^  i^^^^  fnTi"»  <;^*^ 

(J-»  -Nj^i)  p''j^m  A^Ast  <^*NJt  n:D  nx  p:\n")  ^i^  nD^i  sc"""!  «j  J^*^  If 
iSn^T  (j^  A_j^  D^iDnm  ^^K^t  (^iJi  nî:;x")  nx  2tD\m  i^  ^b  ^^p:^-n 
aj^  Sici  Ak«ot  ^^SJ\  DMbx  'il  '7D''i  i  Uaj|  ^â^  1^  iD"'i:^''  nm 

'^D^D  Nim  ^^^  LÀ-^Lwa.^  I*Xj^Î^  l..<w-ï   A^j  »j5i>  ^^à^l]    c^-âJI 
^   D.  78,  17;  N. /J7,  7. 


féroce  la  conduisent  à  sa  perte  et  à  sa  mort.  La  pensée  est  ana- 
logue à  celle  exprimée  Prov.  xxi,  7  et  xi,  3.  Le  sens  de  yehîtan 
peut  aussi  être  rapporté  à  celui  de  mehittdh;  en  ce  cas,  la  lettre 
douce  serait  à  la  place  de  l'un  des  deux  radicaux  semblables  de 
hâtât. 

KouL  Aboû  Zakarjyâ  a  négligé  un  sens,  celui  du  hifil  àkélkâ 
(Ex.  XXXIII,  3),  qui  devrait  être  àkîM  =  âschîbkâ,  et  d'où  l'on 
a  retranché  le  yod,  pour  rendre  la  forme  plus  légère;  comme 
wayyàschéb,  ivayycmét,  waUênék  (I  Sam.  i,  23),  ])0uv  wattênîk ,  de 
wehénikihou  (Ex.  11,  9),  wattéléb  (Il  Rois,  ix,  3o)  pour  wattêfib , 
de  yêtîbou  (Micha,  11,  7);  wayy appel  [G en.  11,  91),  pour  wayyappîl , 
de  hippîl.  Le  même  sens  et  la  même  racine  se  retrouvent  dans 
lehâkîl  (Ez.  XXI,  33).  Dans  le  sens  qu'il  rapporte,  Aboû  Zakariyâ 
a  passé  la  forme  redoublée,  kiïkél  (l\  Sam.  xix,  33),  kalkèl  (Jér. 
XX,  9). 


KITAB  AL-MOUSTALIIIK.  81 

n''JDiD  iDnn  pim  aK..j&13  jcw..j  ^  Î^X-a-l^  \*a.^  aà^  J^à^I    pD 

_^_i6_5  ÎJs-=^t^  l-Aû-is^  0^â4   Î*>^^  u-^  à^*^^  ^^^-^^   CJ-*  cK*^^  "Î1^ 

0^âJî  i  ^i^^Jî  1^.5:>'i5  nuiDn  i^-j)  ci^  m:ibn  ^j^-^-r?  u^  ^'■'^  u^ 
(j%.^Ji  i  i^iî  osjîj  *xj^1î  (^)JÎ  ^^jl-^i»  î^:>U  -jmx  n^DD  t_^3b 

^  D.  78,  20;  N. /17,  9.  —  -  D.  79,  i5;  N.  A7,  27.  —  ^  Deux  fois  seulement 
le  ddgésch  est  précédé  du  w«w,  r53)bp  (£'a?.  xvi,  12)  et  or>:)bn  {Nomb.  xvii,  2  5). 


Â'oMW.  Aboû  Zakariyâ  néglige  le  passif  du  hifîl  (h.  xvi,  5;  Ez. 
XL,  Zi3), 

ZoMw.  Aboû  Zakariyâ  a  négligé  un  exemple  du  second  sens ,  le 
nifal  wmjyillonou  [Ex.  xv,  2^) ,  sur  le  modèle  de  ijlmmotou  [Ps.  cxl, 
11),  yinno^ou  {NoJi.  ni,  12).  Je  pense  que  telounnot  est  de  cette 
racine,  et  que  le  dagêsch  du  noim  vient  de  l'insertion  du  deuxième 
radical  dans  cette  lettre;  telounnot  est  donc  pour  telounot,  formé 
comme  tehounot,  et  le  wâw  a  été  inséré  par  un  dagêsch  dans  le 
noun.  Je  rattache  aussi  mallînim  {Ex.  xvi,  8)  à  cette  racine;  car, 
puisqu'on  peut,  au  singulier,  dire  malltn  pour  mêlîn,  en  insérant 
par  un  dagêsch  dans  le  lâméd  la  douce  quiescente  qui  s'ajoute  après 
le  mêm,  comme  on  Ta  fait  pour  massît  (Jér.  xliii,  3),  on  a  dit  de 
même  au  pluriel  malIinim,  avec  dagêsch,  en  le  formant  sur  le  sin- 
gulier où  le  dagêsch  est  permis.  On  peut  discuter  et  dire  que  mal- 

6 


82  OPUSCULES   D'IliiN   DJANAII. 

J^xx^  Igyj^jS'^î^^  J.^1  (jw^Ia^jÎ^  l^vXs^l  (^  i:b^i^  d^Sd  q^^^à 

'  D.  79,  19;  N. /17,  3'i. 


lînim  et  wayyUonou  ne  dérivent  pas  d'une  racine  au  second  radical 
faible;  mais  ce  qui,  à  mon  avis,  rend  celte  origine  absolument 
nécessaire,  c'est  que  nulle  part  on  ne  rencontre  ni  une  racine  yâ- 
lan,  ni  une  racine  nâlan,  dont  ces  deux  mois  pourraient  venir,  el 
qu'en  outre  l'analogie  permet  cette  dérivation  de  loim,  comme  je 
viens  de  l'expliquer. 

Lotira.  Racine  oubliée.  Voyez  cependant  :  tvelaou  [Obad.  16), 
heWéhà  [Prov.  xxiii,  2)  ;  forme  lourde  yala"  (ihid.  xx,  9  5),  comme 
yarah  [\  Sam.  xxvi,  19),  yâncî"  (TI  Bois,  xxiii,  18);  seulement 
l'accent  de  yàM  est  sous  le  ijod,  l\  cause  du  mot  hodésch  qui  est 
mïïle'èl.  Il  faut  aussi  rapporter  ici  ije^afou  (Job,  xxxix,  3o);  le  pre- 
mier ^ayin  est  le  troisième  radical  redoublé  qu'on  a  mis  en  tête; 
le  paradigme  est  donc  yelaf^alou.  La  vraie  forme  serait  yeWa'oii, 
comme  yekonenou,  yeromemou,  mais  la  réunion  des  deux  '^aym  a 
ssemblé  lourde,  on  en  a  mis  un  en  tête,  et  le  second  radical  a 
disparu  dans  cette  formation. 

Lous.  Du  premier  des  deux  sens  de  cel  arlicle,  représenté  par 


KITAB    \L-MOl)STALillk.  83 

w 

uî^  A>i;:>î^  -:^Ji  jUii  i  A3Î  [.ff^  ij  (^*Ji  ikx*ii  ju*:^  ^p^] 

Ajli  pnS  Dm  J-A^  cij^-^AJLi  i^\^ii  ^«  lj^<x^  uj^^^  ^*^^  ^i^  u^  ^ 
L|..À.^  J.A.A.jiJi  :^l  B^xaÀ^^  iO^A^xx»  mîîiDp  i*)^jî  l^jls  "î^nx  "jDi  ioj 


/Vov.  m,  3/1,  Aboû  Zakariyâ  a  négligé  la  partie  de  la  forme  légère, 
welast/i  (ibid.  i\,  19).  Ou  bien,  aurait-il  cru  pouvoir  se  passer  de 
mentionner  cette  forme,  parce  qu'il  rile  le  qualificatif  [les)  qui 
en  est  dérivé? 

Mouk.  Oublié.  Nous  trouvons  cependant  oumâk  (Lév.  xxv,  /i-y) 
et  y/imouk  {ibid.  35).  Je  rattache  ces  deux  mots  aux  verbes  qui  ont 
le  second  radical  faible,  et  je  ne  place  ni  yamouk,  bien  quil  res- 
semble à  yàrowi  [Prov.  xxix,  6)  de  yaronnou  {h.  lxi,  7),  à  côté 
de  wayyâmokkou  [Ps.  cvi,  43);  ni  oumâk,  bien  qu'il  soit  comme 
wetmn  [Lev.  xxvi,  20),  parmi  les  verbes  géminés;  car  oumâk  a 
kâmés  même  au  milieu  de  la  phrase,  d'après  la  règle  suivie  pour 
les  racines  au  second  radical  faible,  tandis  que  pour  la  forme 
abrégée  les  racines  géminées  prennent  toujours  patah,  comme  we- 
tam,  à  moins  que  le  mot  ne  soit  en  pause  et  à  la  fin  d'une  propo- 
sition. Les  autres  racines,  c'est-à-dire  celles  qui  sont  sur  le  modèle 
de  oumâk,  sont  toujours  pourvues  de  kâmés,  en  pause  ou  hors  de 
[)ause,  à  de  rares  exceptions  près,  comme  la/j  (fs.  xliv,  18)  et  baz 

6. 


Sli  OPUSCULES  D'IBN  DJANAH. 

,]!;,î  :i)î    "«n  "lUN  D"iî<  '•D'»  '"73  i  ji  »j^i^  U  ^^  nî3  (j^  lîjjs.^  U-ôU 

Dairs  "iDD^i  J^A^  *Xis-i  (j^  :i)*Xj  yna  "jlD^  ^DT 

^  N.  77,  5. 


(Zflc.  IV,  1 0) ,  qui  ont  un patah  tout  en  appartenant  à  cette  classe  de 
racines.  Telle  est  la  raison  pour  laquelle  je  regarde  oumâk  comme 
ayant  le  second  radical  faible.  Le  mot  baz  pourrait  bien  être  un 
adjectif  apocope  de  bâzâh,  comme  ^e'  [Is.  xvi,  6),  semblable  à 
dak  [Ps.  Lxxiv,  21),  que  nous  avons  aussi  cru  pouvoir  prendre 
pour  un  qualilicatif  apocope  de  dakâh^.  Ou  bien,  baz  serait  un 
parfait  raccourci  de  bâzâh,  comme  Aboû  Zakariyâ  l'a  admis  pour 
hay  (Gen.  v,  5).  Ma  première  opinion  me  paraît  cependant  préfé- 
rable, parce  que  le  plus  souvent  bouz  est  construit  avec  lâméd  et  bâ- 
zâh sans  lâméd.  On  a  aussi  soutenu  que  oumâk,  ayant  kâmés  au  mi- 
lieu du  discours,  est  une  forme  irrégulière  à  côté  de  wetam,  comme 
tah  et  baz,  qui  ont  patah,  sont  irréguliers  par  rapport  à  la  classe 
de  verbes  à  laquelle  ils  appartiennent.  Peut-être  aussi  la  douce 
quiescente  qui  est  le  second  radical  de  oumâk  et  yâmouk  doit-elle 
remplacer  une  des  deux  lettres  semblables  de  wayyâmokkou. 

^  Voyez  ci-dessus,  p.  71. 


KIÏAB  AL-MOUSTALIIIK.  85 

*xj«j  Jlij  /ckS-  'n?  ibiDn  SiD^  "^idh  Sid:  JUxj:^Î^  ^cjUJ!  \ôsJ>  ^  Jli^ 
i)l.x.Â.JÎ  «Lâ.x^  ^_^5l>  ^j^aJj  ^iDnb  u'''7N'  u'Dî^*n  n"?  dnt  'r\h  ibiiDn 

/*.:&  ^-ji-A-^i  U  ^î   <}U^j.AAAi^t  ^^  >ij.i  i^Xi^  ^122  Cij-«  <-^3^  liî 

J^JLx.^  (j^  iiUÀJÎ  SlD"!  (j^STj  ^i  jlr^î   J^â  y£>^  bl2}  (j^  <\jl  ^DT  ^D 
^i*ki>^  ^4  i^-*^^^  otkxJi  ^i^  !5J1  iblD^l^  blD"»  C:J>J  J<^^  (^xl\ 

^kJ<-^  Jl.x.ÀJi   À.3i   i  :;'C;"1D  □"ÎN*  p^  X'?  (^.^  ^jl.iw  j.A^  "j^DD'^nD 

1  D.  8o,  7;  N.  ^8,  8.  — ^  D.  8o,  8;  N.  /i8,  9.  — 3  D.  80, 12-19;  N.  48, 12-18. 

Moul.  Aboû  Zakariyâ  a  passé  le  Ititpaël  (Ps.  lviii,  8).  Pour  le 
wj/îï/  il  cite  hinimol,  yimmol  [Gen.  xvii,  10  et  1 3)  et  himmolou  [Jér. 
IV,  /i);  puis  il  continue  ainsi  :  ^(  Wayyimmolou  (Gen.  xxxiv,  2/1) 
n'appartient  pas  à  cette  racine,  mais  à  nâmaï;  il  se  pourrait  qu'il 
en  fût  de  même  pour  himmolou  [Jér.  iv,  /i)  et  pour  lehimmol  [Gen. 
XXXIV,  17);  seulement  le  sens  ne  serait  plus  celui  du  nifal,  si  ces 
mots  dérivaient  de  nâmaï. -n  Ce  sont  là  ses  paroles  où  je  n'ai  abrégé 
que  ce  qu'on  pouvait  laisser  de  côté,  sans  que  l'omission  mutilât 
le  sens.  Eh  bien!  je  voudrais  bien  savoir  pourquoi  l'auteur  décide 
que  wayyimmolou  est  de  nâmal,  tandis  qu'il  admet  que  yimmol  est 
le  nifal  de  moul.  Ces  deux  mots  diffèrent-ils  autrement,  que  par  la 
conjonction  wâw  et  le  signe  du  pluriel  qui  se  trouve  au  premier, 
deux  éléments  dont  l'absence  ne  fait  pas  qu'un  mot  change  de 
racine,  pas  plus  que  weyikkonou  (Prov.  xvi,  3),  nifal  d'un  verbe 
au  deuxième  radical  faible,  s'éloigne  de  yikkon  (ihid.  xii,  3).  Je 
ne  prétends  pas  dire  que  wayyimmolou  ne  puisse  venir  de  nâmal, 


S6  OPUSCULES  D'IBN  DJANAH. 

□innii  AS*iL«  ij\  i}ys\i   aaâaJî  o«Xi&  -^t»)^  ci^  ^^^  c^  î  js.^Li  ^j^^^r? 
U  ^  nriD  -«^l-o-il  (jlfi"  U^U  (jl^^J  Aj:i)  UJî  yiDp  ^.j^S' JjeÀJÎ  :i) 

*  D.  8(),  i/i;  N.  /i8,  i/i.  —  ''  l).  35,  8o  o(  suiv.;  N.  i8,  1 1  et  suiv. 


et  je  suis  d'accord  avec  Aboù  Zakariya  pour  adnietlie  ëgalenieut 
qu'il  puisse  être  le  m/aida  oumàl  [Deiil.  xxx,  6).  Seulenienl  Aboû 
Zakariyéi  aurait  dû  d'abord  placer  wayyimmolou  [)arnii  les  nifal  de 
cette  racine,  et  ensuite  faire  ses  réserves  pour  ce  mol,  comme  il 
Fa  fait  pour  himinol,  yimmol  et  d'autres.  Aboû  Zakariya  dit  encore 
dans  cet  article  que  nimmôlhii  {Gen.  xxxiv,  22)  est  le  participe  du 
nifal,  sans  citer  aucun  exemple  à  l'appui,  bien  que  cette  forme 
soit  étrange.  Je  comparerais  volontiers  wenahtom  [Est.  viu,  8) ,  qui 
est  un  participe  du  nifal,  comme  le  prouve  nikUih  ((|ui  le  pré- 
cède); le  lâiv  de  ce  dernier  ayant  kâmés,  ce  mot  est  un  participe 
et  non  le  parfait  du  nifal,  qui,  d'après  ce  qu'expose  déjà  Aboû 
Zakariya  dans  son  Traité  des  lettres  douces ,  serait  niktab  a\ec  pata/j. 
Nahtom  est  donc  un  participe  du  nifal  de  la  forme  7iifdP^  comme 
l'est  nimniolhn  d'après  Aboû  Zakariya.  —  Un  contemporain,  doni 
la  science  m'inspire  une  grande  conliance,  veut  que  le  noun  de 
nimmàlim  soit  le  premier  radical,  et  que  le  mot  soit  un  qualili- 

'   Vny.  Riinndh ,  9;-},  3^-07,  {ii  Kildh  (d-ousoid,  ro),  '1 1  1 ,  I.  t  :2  ''t  suivantes. 


KITAH  AL-MOUSTALfllK.  87 

J../iaJU«  ^J.^^4^^  ^y'i  ^  (Sy^^  iiXifc^  Dmn:!^  DmDC?  ^Jj  (J^c 

annal  mbc;:!  bi<u:  □msN  '?id:  js  i*x_iûL^  c^.A_>  )î  ^i  j^-tî^ 

2 

<^3_j53  ,piM  nDi?  a^D^  ab  ^^  a^iiDyn  nx  ^rcr^Dm  J<^:>^    ^iD 

'  Le  texte  ajoute    w^U  (ms.  (^U),  ce  qui  n'a  pas  de  sens,  et  que  la  version 

hébraïque  n'a  pas.  Voy.  Kitâh  al-ousoul,  2  50,  où  se  lit  encore  une  autre  explica- 
tion. —  2  y)  8 1  j  .  ]\j  n'a  pas  cet  exemple  ;  tout  ce  qu'on  y  lit  depuis  -jf?  appartient 
au  traducteur.  —  ^  Ainsi  la  vers,  hébr.  ;  le  texte  arabe  porte  r)f). 


catif,  comme  schikkorîm,  gibborim.  C'est  en  effet  une  bonne,  une 
excellente  opinion.  Aboû  Zakariyâ  cite  à  Fappui  de  nimmol  {Gen. 
XVII,  26)  les  mots  niscJiol  (I  Sam.  xx,  6),  weniscliWah  (Est.  ni, 
i3)  et  wenahtom  [ibid.  viii,  8)^;  mais  nimmol  est  un  parfait  du 
nifal,  tandis  que,  parmi  les  exemples,  les  deux  premiers  sont  des 
infinitifs,  et  le  troisième,  comme  nous  venons  de  le  dire,  est  un 
participe. 

Mouk.  Voyez  le  hij'îl  (Ps.  lxxiii,  8). 

Mousch.  Aboû  Zakariyâ  place  Juges,  xvi ,  2 G,  à  côté  d'Ex,  xiii, 
22.  Je  préfère  prendre  wahâmîschênî  dans  un  sens  différent;  car, 
Aboû  Zakariyâ  aurait  raison ,  si  ce  verbe  était  construit  avec  él, 
et  Ton  traduirait  :  Laisse-moi  aller  vers  les  colonnes,  tandis  que 
le  mot  et,  qui  précède  hâ^ammoudlm,  étant  ordinairement  placé 

'  Ibn  Gikatilla  a,  eu  effet,  renqjlacé  ces  exeuqjles  par  -iim':)  (1  Cliron.  v,  20). 
M.  -'kS,  if). 


88  OPUSCULES  D'IBN  DJANAH. 

^*x.j  J^xjiJI  ^^  ^^î  ^yJi  i^kiû  i  (^J  o>j-^  (j^  Ujj  "jî^DN"! 

nx  orirT»!  px^:n  nD'?!  nniiX  h^dk  n"»:!-!  dni  »j.-5j^  ^  ni: 
yû^^^î  Uy  jUii^  3ir  ^D  b^n  yû>j  ijs^^î^  Uy  ^àx>^51>  "nu 


3 


•  D.  8i,3;  N.  /i8,  26.  —  ^  D.  81,  11;  N. /19,  i.  — -^  D.  81,  i5;N. /.9,3. 


devant  le  complément  direct,  on  devra  traduire  :  Laisse-moi  tou- 
cher les  colonnes.  Sans  être  de  la  même  racine  que  mischschaschtâ 
(Gen.  XXXI,  87),  puisqu'il  a  le  second  radical  faible,  il  en  aurait 
la  signification.  Au  même  sens  appartiennent  encore  weyâmêsch 
[Ex.  X,  21),  auquel  il  faut  comparer  yemascheschou  (Job,  xii,  25) 
et  la  forme  légère  wa'âmouschkâ  [Gen.  xxvii,  21).  Peut-être  aussi 
la  lettre  douce ,  c'est-à-dire  le  second  radical ,  dans  ce  sens ,  rem- 
place-t-elle  une  des  deux  lettres  semblables  de  mâschasch. 

Moût.  Aboû  Zakariyà  oublie  le  passif  hoiimtou  (11  Sam.  xxi,  9), 
puis  :  I  Sam.  xi,  i3  ;  xix,  1 1;  Il  Rois,  xi,  2. 

Nou\  Racine  oubliée  qui  se  trouve  Nomb.  xxx,  6;  xxxii,  7; 
XIV,  3/i;  Job,  XXXIII,  10. 

Noub.  Aboû  Zakariyà  donne  un  sens,  Ps.  lxii,  1 1,  et  en  passe 
un  autre,  Prov.  x,  3i;  /s.  lvii,  19. 

]\oud.  Un  sens  evSt  donné,  Gen.  iv,  12;  mais  un  second  sens 


KITAB  AL-MOUSTALHIK.  89 

(jî  jy^_^  ^i2:b^  ^nb^i  pD"»  ^j  ci^  JUÀiî  iDi:r  p:>  ^j.'S'Jsj  ^  ]i: 

n3>  cjL  jj  ji   AKi*-^î  *X5j  pjD  HM"'  <}^ÂmX)  (jj.5o 

nv^'^  -«^L>  i^  n:ai  cj-*  y^^  p")^V  nDi^n  pi^  -«^l>  If /jv-IaXI  ci»î^i> 
inn  (jw«  _5._^^  pncv  nî  '^d  nx  m'?'!  itîc*  cj-*  3-^^  P'îî^-?  ci^"in2j 

1  D.  82,  8;  N.  ^9,  16. 


est  négligé,  Jér.  xlviii,  17;  Is.  li,  29;  /er.  xvi,  5;  je  pense  que 
mitnodêd  (ihid.  xxxi,  18)  rentre  aussi  dans  cette  signification. 

Noun.  Racine  oubliée.  Cependant,  il  y  a  le  nifal  yinnoun  [Ps. 
Lxxii,  17)  comme  yikkoun;  puis  ouUenînî  [Gen.  xxi,  28),  et  peut- 
être  mânon  [Prov.  xxix,  21)  qu'Aboû  Zakariyâ  a  placé  dans  le 
paragraphe  de  yânâh. 

Nous.  Aboû  Zakariyâ  cite  dans  cette  racine  Is.  xxx,  16.  Mais 
nânous  pourrait  bien  être  de  nâsas  et  dans  le  sens  de  mitnosesot 
(Zac.  IX,  16),  qui  a  la  signification  de  ce  briller,  chercher  à  s'é- 
lever, w  d'où  nés  {Jér.  iv,  6);  tout  en  étant  ainsi  d'un  verbe  gé- 
miné, nânous  a  un  schourek,  comme  yâroun  (Prov.  xxix,  6),  de 
renânâh;  yâschoud  (Ps.  xci,  6),  de  schodéd  (Jér.  xv,  8);  ivelâbour 
[Eccl.  IX,  1),  de  bârour  [Job,  xxxiii,  3).  Cette  explication  me  pa- 
raît meilleure,  car  le  sens  de  fuir  rendrait  la  phrase  languissante, 
et  il  n'y  aurait  pas  de  raison  pour  dire  :  ff  Pourquoi  fuirez-vous ,  77 
à  des  gens  qui,  d'après  Aboû  Zakariyâ,  ne  demanderaient  pas 


90  OPUSCULES  D'IBN   DJANAIl. 

-,j^\_aJ  U)ii  ^^y£\  A.A.*  fil  jLaJI  ^xl\  i  J^^i  dijj  mo  br  i^lA3 

j^^.A^Ji^  ^Ua^^Î  45-^f^**^  x^^V"^!  -L-.ÏÎ  (jw*  ^JiJî  îvkiû^  pDTjn 

(^Lii-A-ii^l    î<X-i6  J^AX»^   îtXrs-   ^jww>iSrs.M^^  ^UIaJÎ^   -C-UkiiL   <XÀ^  ^i£>^ 

nx  \-nDm  L^^jÎ^  ^d-d  pnD  a^  I-a^i-jÎ^j  ni?-)  n'^Si*  Mvn  ]^2'cn2 
i*x_i5  ipi?ri  pipri  t->^.ji_5  ^îrSDnn  nDi?  mD:?S  n^nn  i>^^}^  dmid 

*i:p*CM2  pi'îTin  nn:i  nman  han'a^  ^Mp  'n  idx  hd  ^d  Jb  »i^-3 

^^-A-A-k-î  î^\^  *.-|^3)  J^-JiJ)    i*Xiû  i  ^j.xJî   'JT  3D-):  Sp  Si?T  pDljD 

<^àJÎ     a.^    JUj  j.Aâ^    J>-^tj    i>î*X.^AW^Î^    cKa^    C_?ft.^J>     vAXaJI^    (Jlxil 


mieux,  et  auraient  déjà  dit  :  ff Fuyons  à  cheval.-/)  Ce  second  sens, 
au  contraire,  est  plein  d'énergie  et  est  surtout  conforme  au  con- 
texte; le  premier  membre  mous  sauterons  à  chevalin  se  lie  au  se- 
cond, rrnous  monterons  sur  des  coursiers  légers.  ii  Le  mot  ndnous 
pourrait  donc  être  remplacé  par  îia'àléli;  mais,  sous  le  rapport  de 
l'élégance  du  style,  il  y  a  une  grande  différence  entre  le  choix  des 
deux  mots,  et  le  premier,  suivi  de  tenousoum  vaut  mieux.  Cette 
figure  s'appelle  en  rhétorique  la  paronomasie  [ischtikâk  et  tadjms)  ; 
elle  est  recherchée  par  les  prédicateurs  et  les  orateurs.  On  en 
trouve  des  exemples,  Jér.  xlviii,  2;  ibid.-^  Ez.  xxv,  16;  Mie.  1,10; 
Seph.  II,  II.  C'est  là  mon  opinion,  bien  que  le  premier  sens,  en 
dépit  de  sa  faiblesse  et  de  sa  laideur,  ne  soit  pas  impossible.  Voici 
la  pensée  exprimée  dans  les  versets  1 5  et  16  :  Le  peuple  cher- 
chait les  grandeurs,  il  voulait  s'enorgueillir  en  montant  à  cheval 
e(  chercher  son   poini  d'appui  panai   les  habitants  de  l'Kgypte; 


KITAB   AL-MOUSTALIIIK.  f)l 

J..x_^  3D-):  bp  '"^i?!  ci::  D1D  '?:?  I^Jiii^  5_^ji  Uo  -ni?  -)DN*:  n"^i  ddi: 
^o^_j  xljUJî  i^j^AxJL  r,i*kjî  DD^Di-^  ibp^  p  ^7^*  pDi:n  p  'j:?  »^y 

'   l).  812.  iG;  N. /19,  a3.  — 2  D.  8a  ,  19;  N.  /19,  26. 


alors  le  prophète  leur  dit  :  Soumettez-vous  à  Dieu,  soyez  humbles 
et  doux;  ne  vous  fiez  pas  aux  chevaux ,  Dieu  vous  donnera  aide  et 
assistance  contre  vos  ennemis  [Osée,  xiv,  k).  Mais  le  peuple  ne 
voulait  pas;  il  s'écria  :  rr Sautons  à  cheval,  montons  des  coursiers 
légers;  17  et  le  prophète  répliqua  :  fr c'est  pourquoi,  etc. ,-)îen  leur 
annonçant  le  châtiment  qui  devait  les  atteindre.  Si  nânous 
voulait  dire  rr  fuyons,  ^^  cette  fuite,  recherchée  par  le  peuple,  ne 
serait  plus  un  châtiment;  il  faut  donc  rattacher  ce  mot  h  miinosesotK 
Noiif.  Ahoû  Zakariyâ  cite  un  sens,  celui  de  Lév.  viii,  29,  mais 
il  néglige  naftî  [Prov.  vu,  17).  Mon  maître,  le  scheikh  Isaac  hen 
(laktilâh,  reportait  à  ce  dernier  moi  tânîf  (Ps.  lxviii,  10),  et  les 
expliquait  tous  les  deux  dans  le  sens  d'arroser.  Trm?/*  serait  alors 
la  forme  lourde  de  naftî. 

'  Celle  explication  trouva  d'ardenls  adversaires,  cités  plus  loin  dans  \c  Risdlal 
cl-lanhîh.  Voy.  aussi  Kilâb  al-omoul,  ^17,  8-9,  où  Ibn-Djanâh  dit  que  sa  dénions- 
I ration  '/excitait  la  colère  de  ses  envieux  et  réjouissait  ses  amis.j)  On  voit  encore 
des  traces  de  la  vivacité  de  ces  critiques  chez  D.  IÇanihi,  Lexique,  R.  do. 


92  OPUSCULES  D'IBN  DJANAH. 

ibyiDT  ^y  (JvxJi  J.JCx^  D^îi2Ji:n   yî   ^  ^jU^xîî^   □-)   tj^  yS^  ^*XJi 

yis^ab  (Jijjî  a-jL»  ^  (^w  nn"»:  <x-jjj  <^  "^ibrD^-^  t^<>^-îi  yiîi"':'? 

ij^  LiftUi^  iUÀAJî  5*Xiû  <^  (j\<  U  (X^JjT^  nDDn^  D^îiîîib^  D^2îiii:n 

(^jvÀsU  ii  c^U.o  cj^-'^'i^  iO».j«:^il 
ib^n     n'^Di^n  npm  nî''d^  Nt^nn  ^^  p^:^  p^zn  s^.-S'^x.-j  ^  pi: 
p:i  (j^  Lj.AjU  y^5Ç>  (jî  (j.5lç;^  inN^nm  i^j)  (^  inp^am 
nDipiXT  ioj  ^  nen:xi  ^nb  mn^  nD"in  &JS^<^j>.  ^  î^ria 

'  Le  ins.  et  la  vers.  hébr.  insèrent  T)f>. 


Nous.  Aboû  Zakariyâ  place  dans  cette  racine  Cant.  vi,  1 1,  mais 
ii  en  éloigne  la  forme  redoublée  nosesîm  (^Ez.  1,7).  Cependant,  à 
mon  avis,  le  sâdé  redoublé  de  ce  mot  est  pareil  à  la  même  lettre 
redoublée  dans  losesîm  [Osée,  vu,  5),  de  yâlis  [Prov.  m,  34)  et 
titlosâsou  [Is.  xxviii,  22),  et  au  mêm  redoublé  dans  romêmâh  [Ps. 
cxviii,  16),  de  râm,  qui  sont  tous  deux  des  racines  au  second  ra- 
dical faible.  Une  preuve  que  nosesîm  est  de  nous  est  le  mot  lenîsos 
[Is.  I,  3i),  qui  est  de  la  forme  JClol  comme  nîlwah.  Ne  se  rappe- 
lant pas  lenîsos,  Aboû  Zakariyâ  s'est  trompé  et  a  placé  nosesîm 
parmi  les  racines  géminées.  Sache  que  nosesîm,  losesîm,  romêmâh, 
et  les  mots  qui  sont  ainsi  formés  parmi  les  racines  au  second 
radical  faible,  sont  des  qualificatifs  et  non  des  participes. 

Nouh.  Oublié.  Voyez  cependant  le  hifîl  wattenîkêhou  (Ex.  11,  9), 
comme  wattebièhou.  Ce  mot  pourrait  aussi  être  expliqué  comme 
une  métatlièse  de  yânak. 

Nousch.  Manque.  Cependant  waânouschâh  (Ps.  lxi\,  21), 
comme  weWhoumâh  (II  Sam.  xvii,  1). 


K[TAB  AL-MOUSTALIIIK.  n 

c.yJl  !*Xiû  (j^  Uiji  J.À^Î_5    ■jD'i  V^  *i    ^-^^  Aj^5i>  ^JJî   ^>_^J)  (^ 

^_jt_j  /v-jû<x.JÎ  ^-^  dLA.^  c>.jî  LbjîAîJ  \Skj^ j.AMéXi^  /j.iû*xJî  j^voi 

/wJÛ*X>jL>   f^  y*MJi  j>>jXzs^   \^ka  cxjî  ^  j-aXas-  ijt^Ajj.j  c:a.*w.j  ^  J^Jiî» 

"•JDK  "jinn  AAi  Uiji  Jlï  If  <kjIâm>J  /ixlâjïAJî  Js^-w  ^^  nno  «Uw  Lct^ 
iLj^_A_x_Jî  (joLi^^l^  ii.k-A-^.AJî  ^.iûî^4  -^-^  ^^-t?;-:?  DD^nrin  D\S* 
ôL^.^  ntiTDD^  nc'DD  <jî  oLj^^  <^*xà^  di^dà  ii]Lsi  :i)  ^juU-jj^JÎ 

'   D.  8/i,  3;N.  5o,  9.0. 


Souk.  Dans  le  premier  des  deux  sens  donnés,  Aboû  Zakariyâ  a 
passé  la  forme  lourde  wayyâsék  (II  Sam.  xii,  20),  et  peut-être  yîsâk 
(Ex.  XXX,  82)  d'après  ce  que  j'ai  dit  ci-dessus  dans  le  paragraphe 
yâsak.  —  Il  a  encore  négligé  un  autre  mot  de  ce  sens  que  je  veux 
rapporter  à  cause  de  sa  forme  étrange  :  c'est  un  nom  dans  lequel 
on  a  redoublé  le  troisième  radical,  hassôkêk  (Ez.  xxviii,  ik),  que 
je  dérive  de  sôk  [Dan.  x,  3)  et  traduis  par  l'huile.  Le  sens  de  la 
phrase  est  :  Tu  es  un  roi  de  l'onction  avec  l'huile,  c'est-à-dire 
avec  l'huile  dont  on  se  sert  pour  oindre  les  rois  et  les  chefs  lors 
de  leur  installation;  en  d'autres  mots  :  Tu  n'es  pas  un  chef 
insignifiant,  mais  un  roi  puissant,  oint  de  l'huile.  Il  nomme 
ce  roi  Keroub  pour  le  glorifier,  et  il  continue  de  même  :  Tu 
marches  au  milieu  des  pierres  de  feu,  ce  qui  veut  dire,  sans 
doute,  parmi  les  substances  simples,  les  êtres  célestes  et  spiri- 
tuels. Keroub  est  donc  annexé  à  mirnschah^,  et  celui-ci  à  hassôkêk, 

^  Cesl  un  masdar,  ou  infinitif,  d'après  Ibn  Djanâli,  Rihnah,  89,  18-28,  dans 
le  sens  d'un  participe  passif,  Jytibo  v^a^,  comme  dirait  un  grammairien  arabe. 


\)li  OPUSCULES   DlBiN   DJANÂII. 

je  ^::n  -nio  ^Dm  _5.-iû_5  i  j^j»-î^  Uy  (j*^â4  ^*>^^  cj-«  J-*^^    "^id 

Oi-fit--k^2— «  ^.^U  J^x.*  _^iî>^  □n''D  (j-«  (^.Awii.^  -niD    Dn^D2  "]D")"1  DiN 

i^i*D  HciD  ■■'Dnn  nom  ^î^^l?  ^j  >6Î 
'  D.  8;^  19;  N.  ôo,  10. —  2  D.  8A,  8-10;  N.  .")(),  95-^7. 


qui  signifie  Tliuile  pour  oindre;  sokêk  est  pour  so/;;  avec  un  kaf 
redoublé,  comme  schotei  [Jos.  xxiii,  i3)  de  schot  avec  un  têt  re- 
doublé. Le  patah  de  mimschah  prouve  qu'il  est  en  état  d'annexion. 

Sour.  Aboû  Zakariyâ  a  oublié  un  sens,  celui  de  sôrêr  [Lam.  m, 
11)  et  celui  de  sîrîm  [Osée,  ii,  8),  dont  sorêr  dérive;  car,  j'aime 
à  considérer  sorêr  comme  un  parfait  avec  le  troisième  radical  re- 
doublé, comme  kônên  [Is.  li,  i3).  —  Dans  le  premier  des  deux 
sens  qu'il  donne,  Aboû  Zakariyâ  a  omis  le  passif  [Dav.  xii,  1 1  ; 
Isaïe,  XVII,  1). 

Sont.  Aboû  Zakariyâ  dit  dans  ce  paragraphe  :  rr Sache  que  le 
dâgésch  dans  le  tâw  de  hêsattâh  (1  Rois,  xxi,  26)  est  contraire  à  la 
règle,  car  la  forme  régulière  est  hêsat  ou  hésît  pour  le  masculin,  et 
hêsatâh^  ou  hesttâh  pour  le  féminin  sans  dâgésch. v  Cependant  un 

'   Uihmâh,  /ii,  ^^(j,  il  Iniil  ajouter  nprès  ^:lb,  les  mois  )h  Tn^i-:').  —  Nous  avons 


KITAB   AL-.MOUSTALIIIk.  95 

ioujb  iU^X^  nnon  <^  l^^i^^î  ^-|^jI  !i)î  nnon  <^:>pi^  j^'^  ^on 
cA.3l^  ^Jî  ^AjUJî  ^UJi  ^i  J.XÀJ1  j.iJ  ^  4^Ji  J^i)î  ^IaJî  \^^^\  ^'j 

^b  ^  i^i^î:»  i  Jsj5  j,  j^l^Jl  ^b  ib  -jnDnK  nnx^Dj  »<xâ^  Uy.)^^ 


de  nos  contemporains,  dont  le  savoir  mérite  confiance,  vent  que 
ce  dâgcsch  soit  reconnu  comme  ayant  sa  raison  d'être.  Il  dit  qu(î 
hîfal  est  une  des  formes  lourdes  du  verbe  ^  ;  exemples  :  hêsar,  hêfar; 
on  peut  donc  supposer  hêsat  au  masculin,  et  hésntâh  au  féminin. 
Seulement  on  a  ajouté  un  second  signe  du  féminin,  changé  le 
premier,  qui  était  hê,  en  tâw,  ce  qui  donnait  hêsat-tâh  avec  deux 
tâw,  dont  le  premier,  troisième  radical,  a  été  ensuite  inséré  dans 
le  second,  premier  signe  du  féminin,  et  Ton  a  ainsi  obtenu  hêsattdh 
avec  dâgêsch.  Ce  même  grammairien  poursuit  :  ff  Un  exemple  sem- 
blable est  héhheatâh  (Jos.  vi,  17)^;  le  parfait  masculin  est  héhhà\ 
fém.  hehheâh,  auquel  on  a  ajouté,  comme  dans  hésattâh,  une  se- 
conde marque  du  féminin;  le  hê  de  hehheâh  a  été  changé  en  tâw^ 
et  Ton  a  obtenu  hehbe'atâh.  Un  autre  exemple  est  nifleatâh  (Il  Sam. 

ponctué  liésatâh,  bien  qu'il  eût  été  plus  correct  d'écrire  hésétâh,  et  d'admettre, 
selon  Ibn  Djanàl),  un  changement  de  Vé  en  a,  à  la  suite  du  dâge'sch  inséré  dans 
le  lâw.  Mais  notre  auteur  aurait  alors  indiqué  cette  transformation. 

^  Celte  opinion ,  approuvée  ici ,  révoquée  en  doute  ,  plus  loin ,  dans  le  traité  At- 
tahrîb  ivai-taahîl ,  vers  la  fin,  est  définitivement  rejetée,  Rikmâh ,  /io,  3G. 

'  Avec  yuUih  sous  VMéf.  (  Voy.  Minhat  Sdiaï,  ad  h.  1.  ) 


96  OPUSCULES  D'IBN  DJANAH. 


^  «XAi?^       /ViM^.^V.WM^'^ 


^jU^j^j  (j>j«Ji  JjCx^  c^«>^Â*  c3;.iL  î*ki>  un2  îûi^^l   »;5"*>o  >6Î  îû^r 

UJ  w 

A_3lj  ^L^  Lû^U  y\^  U  ^_)À*^  :iiî  'n  li?"»"!  m  r|i?^T  2^^)  npii  J^ 
îû^:?  ^^w-x_^  ^j-4  ann  ^lûr^i  ^^.x-^  <-^J-3  Lfj^  (:5^-«^i  J^xx>  _^iû^  nnc 

du 

A_A-i ^^-.l-À-j  (ji  ^--^^  t^*>^-îî   .T^IÛ^^D  nMN  iVCh^  c^*^  CJ-*   f^î 


I,  26),  où  le  Ae  s'est  ajouté  au  tàw  féminin  qu'on  rencontre  dans 
niJlât(Ps.  cxviii,  ^Z).y>  Eh  bien,  cette  explication  me  paraît  bonne. 
*"//.  Racine  oubliée.  Cependant  wayyâ^at  {l  Sam.  xxv,  ik)  me 
paraît  venir  d'un  verbe  au  second  radical  faible,  car  le  yod  a  un 
hâmés,  comme,  en  général,  les  préfixes  du  futur  dans  ces  verbes; 
exemples  :  wayyâkom,  wayyâschob,  wayya^af  (II  Sam.  xxi,  i5), 
waijya^ad  (II  Rois,  xvii,  i3).  Quelques  verbes  seulement,  qui  ont 
pour  premier  radical  hêt,  font  exception  et  prennent  pour  les  pré- 
fixes un  patah ,  comme  wattahasch  (^Job ,  xxxi ,  5  ) ,  oii  le  tâw  a  patah , 
malgré  le  second  radical  faible.  Le  sens  de  wayyâ'at  se  rapporte 
peut-être  à  celui  de  ayit,  qui  désigne  un  oiseau;  le  verset  signifie  : 
Il  se  mit  en  colère  contre  eux,  cria  après  eux  et  les  chassa.  Il 
n'en  est  pas  de  même  de  watjya'^at  (I  Sam.  xiv,  82),  qui  est  de 
^'âtâh,  comme  ke^oteyâh  [Cant.  1,7),  qui  peut  signifier  :  penchée, 
baissée.  On  le  reconnaît  par  le  patah  qu'a  le  yod,  comme  c'est  fha- 
bitude  dans  cette  classe  de  verbes;  exem\Àes  :wayya''as,wayya''an, 


KITAP,   AL-MOUSTALIÏIK.  97 

A-jls  ^[.*a.jLj^\^  ujuï^J^  ^  ^\  s)é  cjUJI  :>^IoÎ  îJsjfc  ^^_J  nii*  n:i? 

D''jin"'7  ^w'd:  nc^i;  ^3  l^Os^-î  tlyî  ci^XS  ^j^â4  i<>^-^  i  j^^   ^"'i-' 

lj_^^j>  (jî  <^<x^  <r>-*^^^  12  y:^:;  r]^i'nn  4^*^  (j^  ns^i?  "in^*  nî:;i? 
î*x_r»-l^  L5i_j.3  nnDi*  ynx   nD^r  "iniir  ntri»  (j^STj  ^ji  dlJi^  (:j?r^y 

nnD:/*  y")N  4^-x_^  j^.^  -j^ri?  ^l'^mn  ^.x-*  (j^X?^  ^sn*  it^D  2*]yj 

-p-^^-AJi-j^   r^-^Aj  5yA-M*Àj  (^JOÎ   riTiP   1p3D   HDj^n  ^^"^  (J-*  -^j^   <^-frî 

*.AJt^.j  »l.À.x.^^  ^:nn  ^ddi>3  ^nssir  ï^di:;  ^.^^^  JsxÀii  ^^i  Ul^Ij^^^ 

i  D.  85,  18;  N   5i,  1/1.  —2  D.  85,  22;  N.  5i,  18. 


waitdad  (Os.  11,  i5),  qui  dérive  de  ^âsâlt,  ^ânâh,  '^âdâh.  Tous  ces 
verbes  suivent  cette  règle,  excepté  en  pause  et  à  la  fin  du  dis- 
cours, où  Ton  met  un  hmnés. 

^Ouf.  Ahoù  Zakariyâ  cite  trois  sens,  représentes  par/ereWe,  iv, 
3i  ;  Prov.  xxiii,  5  ,  et  Ps.  xci,  5  ;  il  admet  que  ^efâtâh  [Job,  x,  22); 
et  'êfâh  [Amos,  iv,  1  3)  puissent  se  rattacher  au  second  de  ces  trois 
sens.  Il  me  paraît  plus  probable  que  ces  deux  mots  ont  une  signi- 
fication particulière  et  qu'ils  de'signent  Tobscurité,  comme  on  le 
reconnaît  pour  ^êjah  par  la  comparaison  d'Amos,  v,  8,  et  pour 
^êfàtâh  par  les  mots  qui  suivent  dans  le  même  verset;  tandis  que 
hâtif  îf  [Prov.  XXIII,  5)  aurait  le  sens  oppose',  c'est-à-dire  celui  de 
taoufàh  (Job,  xi,  17) ,  qui  veut  dire  briller,  éclairer.  11  existe  donc 
un  quatrième  sens,  auquel  il  faut  rattacher  la  forme  lourde  au 
troisième  radical  redoublé  be^ofefî  (Ez.  xxxii,  10),  qui  signifie 
briller,  étinceler;  et  de  même,  ke^af'appê  (Job,  xli,  10),  oir  le 


98  OPUSCULES  D'IHN   DJANAH. 

^.^5    liJvAAAJ    A:2^\j    5*.>;-MiiOiA3    %jîJi    ÎJsJÙ 

^^  JUàjÎ   AJÎ  A^^  Jb^  lUlp  pi*DD  nil?j  ^3     î*Xiû  ^  J.iwii  -iii: 

'  D.  86,  10;  N.  f)!,  27.  Les  mots  jCDa  •îif's  ^j;  ^^  manquent  dans  les  deux 
versions;  mais  ils  se  trouvaient  dans  le  texte  original  de  Hayyoudj.  Voyez  Bikmâh, 
6^1,  3i;  MiMôirôfî,  ad  h.  1. 


second  radical  s'est  perdu  à  ia  suite  du  redoublement.  Si  hâta^îf 
et  ^efâtâh,  comme  le  prétend  Aboû  Zakariyâ,  avaient  une  même 
signification,  il  faudrait  expliquer  Je  verset  Prov.  xxiii,  5  :  Sa 
perte  et  sa  disparition  ont  lieu  dans  un  clin  d'oeil.  Mais  ta^oufâh, 
he^ofefî^  ke^af^appê  forment  alors  un  quatrième  sens,  qu'Aboû  Za- 
kariyâ a  passé.  Si  hàtâ^îf  est  reporté  à  ce  quatrième  sens,  le  verset 
veut  dire  :  Ne  jette  qu'un  regard  sur  lui,  et  il  disparaîtra. 

^Our.  Aboû  Zakariyâ  a  placé  dans  cette  racine  le  mot  nê^ôr  [Zac. 
II,  17),  qu'il  prend  pour  un  nifal,  comme  ncVor  [Ps.  lxxvi,  5)  et 
nâkôn.  Il  vaut  mieux  considérer  le  noun  comme  premier  radical, 
et  le  mot  comme  un  parfait^  de  la  forme  kâlôntî  (Gen.  xxxii,  11), 
yâkol  (ihid.  xlv,  1) ,  yàkôschtî  [Jér.  l  ,  2  A  )  ;  schdkôltî  (  Gen.  xliii  ,  1  ^  )  ; 
la  voyelle  du  premier  radical  a  été  changée  sous  l'influence  du 
^ayin,  influence  qu'Aboû  Zakariyâ  a  dû  aussi  reconnaître  pour 

'  Kamhî,  Lexique,  R.  ij-'S,  attribue  faussement  à  noire  auteur  l'opinion  que  ce 
mot  était  un  qualificatif  (^fjp). 


KITAIÎ    AL-MOUSTALHIK.  99 

J<Ai  If  ni?:  J<Ai^  i^NX*^  J<A^  n:;:  ^^î  i  dl^  !^3  mnx  m^D  ny: 
^joA^xit  iJ^jû  ^  rcip  pi'DD  11:?:  ^d  ^^jco^  ncsn  nî^:;'?  i'?:)''  x'?! 

U  ij^^i    nir^j  "iiDn  t^JUà  L^ji  (3.A4ÂJI  il  Ltf»^X^xAAwi^  i<x>îî  »  j^iû 

wwiûi    UiiLÀ^    î«Xj>-i^    lAâi^    (_J^À:ii    SùsjSi    ^    ^AA^Ais-l    t^*>^iî    9-^À^Î 

tjK,A.^i  vJC-^j^  Llj.iaAi?i    t_>*.lajwSaj'  <\j\^i  »*«A>ywwAj  Uî^  5wSi>  «^«X^aS 
'  Babli  Berâkôt ,  fol.  3  a. 


justitiev  son  opinion.  La  racine  wri^ar  signifie  rugir,  crier;  elle 
s'emploie  pour  le  rugissement  du  lion  [Jérémie,  li,  38),  oii  na^à- 
roii  répond  sans  doute  h  yische'agou  pour  le  sens,  et  à  yâkelou 
[Nomb.  IX,  6)  pour  la  forme.  La  pensée  du  verset  de  Zacharie  est 
exactement  celle  qui  est  exprimée  Jérémie,  xxv,  3o.  Les  anciens 
sont  allés  encore  plus  loin  et  ont  employé  cette  racine  pour  le 
braiment  de  Tâne.  Telle  est  mon  opinion  au  sujet  du  mot  tin^ôr, 
sans  que  je  veuille  accuser  d'erreur  Aboû  Zakariyâ  pour  la  place 
qu'il  lui  a  assignée.  Seulement,  je  crois  que  mon  explication 
vaut  mieux.  —  Aboû  Zakariyâ  a  aussi  passé  dans  ce  même  sens 
un  exemple  que  j'y  place,  savoir  la  forme  redoublée,  qui,  par 
suite  de  ce  redoublement,  a  perdu  son  second  radical,  '^ar^'êr 
tita/ar  [Jér.  li,  58).  Le  premier  de  ces  mots  est  un  infinitif, 
comme  kalkêl  [ibid.  xx,  9),  et  Vautre,  un  hitpnël ,  est  l'exemple 
que  je  voulais  mentionner.  Le  sens  est  :  Ils  seront  secoués  et 
ébranlés,  et  le  verset  de  Jérémie  répond  à  celui  d"P]zéchiel,  xxvf. 


100  OPUSCULES   I)'IP,N  DJANATl. 

n^u'i-nn  c^-^i^^y^i  n^m^PD  li-ni'  nnrnn  bin  mon  J^x?  o\jj  i)i 
ly  ^^^  -ly-iyn  n^Dn  bi<  n:D  (^*x_â_^  ^j^-^-^^  ^*^-^  cj-*^  "j^mDin 

Mivjn  DNT  "n^:;n  nx  D^i:in  ib^'^T  ni:?^  r^i?  "t^u*";  n:;  ^3'?t^I^  Uî^ 

Uî  cnmrD  h*j  Lî^DH  p'D"?   ."nri  nî3i:*D  _^-^^  j-i-5  Is-^j  ij^^-4- 


10  —  Il  faut  encore  rapporter  ici  hlCar'^ûr  [Ps.  cii ,  18),  qui  est  le 
redoublement  de  ^ér  [Cant.  v,  ti),  bien  que  la  voyelle  soit  changée, 
et  qui  de'signe  Thomme  qui  consacre  ses  veilles  à  l'étude.  Les 
mots  W,  '^orêr  [haïe ,  x ,  2  6  )  ;  y  ê'^  or  ou  [Joël,  iv,  1  2)  ;  ta^îrou  et  te^oreroii 
[Cant.  II,  7)  appartiennent  à  un  même  sens,  parce  que  tous  ren- 
ferment l'idée  du  mouvement.  —  Aboû  Zakariyâ  a  négligé  un 
autre  sens,  savoir  celui  de  we^orâh  [Is.  xxxii,  11),  et  de  me^'orêhém 
[Hab.  II,  i5);  le  premier  mot  est  un  infinitif  sur  le  modèle  de 
rô^âh  [Is.  XXIV,  19),  infinitif  de  terô^ém  {Ps.  11,  9),  avec  un  hê 
ajouté  comme  dans  peschôtâh  et  hàgôrâh  qui  Faccompagnent; 
me^ôrèhém  est,  selon  moi,  le  pluriel  de  ma^or^  comme  mâkSr,  mâgôr, 
mâlon.  Ma'àrêk  (Nah.  m,  5)  est  d'une  racine  différente,  d'une 
racine  au  dernier  radical  faible,  de  hé^ëràh  {Lév.  xx,  18).  Sans 
suffixe  on  disait  peut-être  ma^ar,  comme  mimma'^nl  [Ex.  xx,  6,  et 
passim),  de  "àlah;  ou  plutôt,  ce  qui  vaut  mieux,  ma^àrék,  comme 


KITAH    \L-\K)USTALIlIlv.  101 

^1^_^J3  p!^\lî  Ua^^  T^^^  mi'n^  c^x^i  :^Ajt.^  Dnmi^D  by^  ni^i 

%..^Jl  jjljj  ITC  i^jj  (^  n>*D  i^il^^'î  S^  ij^3  ^-^^  "jTi'D  i  resi\ 


mcCàséh,  mar^éh,  et  eu  ajoutant  le  prououi  mdârêh,  couime  marêk 
[Gant.  II,  ik).  IJu  autre  grammairieu  a  pris  le  mêm  de  me^ôrêhém 
et  celui  de  ma'ârèh  pour  une  lettre  radicale,  sans  rattacher  ces 
mots  à  une  racine  connue  :  selon  lui  me^orêhém  est  le  pluriel  de 
ma'ar  =  scha'ar.  Ma  méthode,  à  moi,  consiste  à  rapporter  un 
mot  inconnu  à  une  racine  connue  aussi  longtemps  que  l'analogie 
et  l'induction  applique'e  aux  formes  grammaticales  ne  s'y  opposent 
pas;  nous  avons  ainsi  reconnu  le  rapport  entre  me^ôréhém  et  ^ôrâh, 
et  entre  ma^ârêk  et  hé^cnih,  d'après  une  analogie  grammaticale 
exacte.  Les  quatre  mots  ont  la  signification  de  mettre  à  nu,  dé- 
couvrir; seulement,  les  deux  premiers  viennent  d'une  racine  au 
second  radical  faihle,  et  les  deux  autres  d'une  racine  au  troisième 
radical  faible.  Du  reste,  si  le  méni  de  mcCàrèh  était  une  lettre  ra- 
dicale, et  que  ce  mot,  sans  sulfixe,  fût  nui'nr,  comme  scha'^ar,  le 
[)luriel  serait  me^arim,  et,  avec  h^  sullixe  de  la  troisième  personne 


10^  OPUSCULES  D'IBN   DJANAII. 

J»_x-jLJÎ  -s^lj  ^-A«»  LjL^Uij  u-^..?^  «Xi>-i^   (ja^  (j^-*4^  i*^-^  C:^•  j^ 

A_^Â  ^i^Ji  S>ibi?D  iCJj  <^  inND  ViDp   D^jD  ^D  \y\s  J.^^î   î*Xiû  ^ 

w^.i5i  j^jj_5  en:!:  iddn  □''sdid'i  d  c-^i£>  Jvil^  -it^nd  ^:22p  n^2B  Sd  <i 

'  D.  8(),  t5;  N.  5i,  33. 

\ 

rlii  pluriel,  ma'ârêhém,  coimuo  schc^àrîm,  scha^àrêhém  (Ei.  \xi,  'io). 
—  Dans  le  sens  qu'Aboû  Zakariyà  mentionne  dans  cet  article  on 
rencontre  une  forme  qui  redouble  son  premier  radicai  d'une  ma- 
nière étrange,  savoir  î/e"^oWow  (Is.  xv,  5). 

'^Out.  Dans  le  premier  des  deux  sens,  Aboû  Zakariyâ  a  oublié 
le  hitpaël  [Eccl.  xii,  3). 

Paar.  Oublié.  Cependant  on  a  la  forme  lourde  peàràk  (h.  lv, 
5);  futur,  yej'aêr,  cifaêr  [ibid.  lx,  7);  infinitif,  lefaêr  [Ezra,  vu, 
27);  nom,  iifâràh  [Is.  xxviii,  0)  et  tifârét  [Ex.  xxviii,  9);  hitpaël, 
yitpfVér  (Juges,  vu,  2),  hilpaér  [Ex.  \iii,  5).  L'«/^  s'est  adouci 
dans  parour  [Joël,  11,  6)  d'après  le  paradigme  j9a7oM/,  avec  redou- 
bleuient  du  réscli,  comme  dans  scluCârount  [Jér.  xviii,  i3),  de  la 
même  racine  que  haschschô'^drim  [ibid.  xxix,  17);  le  sens  de  Joël, 
II,  6,  ressemble  à  celui  de  Joël.  11,  10.  On  a  voulu  conipaier  ce 
parour  avec  bappàroxir  (1  Sam.  11 ,  1  A  )  ;  c'est  \\\\^  opinion  absurde  et 


KITAB  AL-MOUSTALIIIK.  103 

njD-iNm  n-iND  p]yDD  ■jnnx  indu  iV"? ^.i^i  ^^.j  ij^^^  i*,    JU^^iil 

JL^-x-A_Awi  Uî^  nS  rmxD  nnm  a^D^^'n  ^^y  Sd  u:p  rnD:?D2 
'•^nnD'?  L»^î^  Liûj..M^  ^x»llâ^  ^^^3^  ^^î  iDîjr  pnnxn  nn  -n:!7N  -j'7D 

'   I).  87,/»;  N.  5^,  A. 


une  comparaison  détestable^.  — -  Un  autre  sens  de  la  racine  se 
trouve  dans  tefaêr  [Deut.  xxiv,  20)  ^  pou'râk  [Is.  x,  3 3  ) ,  joo Vofrtw 
[Ez.  XXXI,  5);  ce  dernier  mot  signifie  :  les  branches,  et  lô'  tefaêr  : 
ne  ramasse  pas  les  olives  qui  sont  restées  sur  les  branches  après 
la  cueillette,  de  même  que  de  la  vigne  il  est  dit  W  te^olêl  (Lév.  xix, 
10),  ne  grappille  pas.  Le  sens  àQ.fo'rôt  est  attesté  par  Ez.  xxxi,  6, 
oii  ce  mot  répond  à  se^appotâw;  celui  de  W  tefaêr,  pour  inter- 
dire de  prendre  ce  qui  est  resté  sur  les  ^oVof,  branches,  repose 
sur  un  idiotisme  de  langage,  qui  est  un  des  plus  concis  et  des 
plus  élégants  que  les  Hébreux  emploient.  Ils  disent  de  même 
'^issemo  (Jér.  l,  1^)  pour  casser,  briser  les  os;  libbabtinî  [Cant.  iv, 
9),  tn  m'as  enlevé  mon  cœur  et  mon  intelligence;  wayyezannêb 
[Deut.  xxv,  18)  et  wezinnabtém  [Jos.  x,  19),  pour  attaquer  l'ar- 
rière-garde. 

Pou'ah.  Dans  le  premier  de  ces  deux  sens,  représenté  par  Cant. 

'   DoKitascli ,  p.  00. 


lOli  OPUSCULES  D'IBIN   DJANAH. 

"ihv  ^::  m^^n  yb'j  n^DN*  n^D^  nsn  a^Xs.  ^l.A.jiJl^  J^ji-lil  J<xxl\ 

L-t^-j  J.JL^Î^  '?i\nN'7  \"np^*im  _^-i6^  î*x-=a-)^  Uy  ^ijS^^    pv:^ 
^Ai.Ji  ^1^5  nrj"'  -i"!!:^  ^j)  <ia  ^"îd:?  pis"»  naini  piîî"'  pxi  ^iûj^i*.! 
(j^  ^_.«^4!>  (j^^  cK-*-^  ^■•>^  î^'nS  |"ip2i  i  <xjl:c^j  nb^t^p:  p  pn'j^  'D 

Jj-aJI  i*Xià  î*Xi>-  ^xi  0,A«^^Awi  bi^  pi?!""  n'? 
^^  in^  n3n^2:N  2^z'^  2'>vîi  ^-^j  js  n^5î^  n^iM  «j.-5j^_j  ^  n^î: 

uX^nn^  iD^irn  i  ^;^i^  ^^_5  ^jIaaaàj!  ^^^  ^àj^^jcA!  A^l\  <k^j  a3^5^ 

1  D.  89,  16;  N.  53,  3i. 


11,  17,  Aboù  Zakariyà  a  passé  une  partie  de  la  l'orme  lourde 
Ez.  XXI,  36  ,  et  Cant.  iv,  16. 

Souk.  Aboû  Zakariyà  donne  un  sens  [Isaïe,  xxix,  2),  et  en  né- 
glige un  autre,  yâsouh  (Job,  xxviiu  9,  et  xxix,  6),  comme  yâsoiir, 
yâschoub.  Le  schaikli  Isaak  ben  Gaktilâh  croit  que  sâkoun  [Is.  xxvi , 
16)  est  un  pluriel  du  parfait  de  cette  racine  que  nous  complé- 
tons; le  ?ioun  est  ajouté  comme  dans  yûde^oun  (Deut.  viii,  16), 
J'approuve  fort  cette  opinion  ^ 

SU.  Racine  passée.  Nous  trouvons  le  hifil:  âdténnâh  [Is.  xxvii, 
h),  comme  àschîbémiâh.  Peut-être  hissîtou  (Il  Sam.  xiv,  3i)  vient-il 
aussi  de  cette  racine,  comme  nous  Pavons  expliqué  dans  l'article 
Loun,  c'est-à-dire  que  la  douce  quiescente  qui,  après  le  hé,  doit 
remplacer  la  lettre  omise,  et  qui  est  ajoutée  dans  hêschîbou,  fié- 
bfou,  héhîmou,  se  trouve  ici  insérée  par  un  dagêsch  dans  le  sâdê^^, 

'  Voy.iRi7ema/^, 36,  3.  Sa'adia  traduit égaloijioil  :  U^  IjIaJ    \y^^. — -D'après 


KITAB   AL-MOUSTALIIIK.  105 

LAi-ji   (^^^  jii<kJ   JsJC^l-  in^l'n  ij-*  :>lAaJl   i  ^S-Jv^i  iD^pn_5 

yi  c^  in!i^  CWD  -):?^n  ^rnon  n*im  ^r*  ^-^^--^  ^Lx-ii  n^îîD  in^^jn 


u 


y^_5lj_5  i^L,  Liû^b  ^Jl  Jl-x-iJ^ii  ^J^  ini*^  niîm  n-'îJD  in^^in  (j^Xj 
DiiDi  ^l.^  i  ^S'ù^x^  ^^  vili  J^5^  n^îiD_j  n^'in  ^iû*x»  ^^  ^l^aJi 

•  •-iV      ».!•      ..K         1L«^\         ^1      /^A 


OU  bien  il  y  a  mëtatlièse  de  .siY  (yâmt);  la  lettre  qui,  dans  àfitéu- 
nâh,  était  second  radical,  est  devenue  premier  dans  hissîtou,  qui 
s'est  forme  alors  d'après  hissîbou  (de  yâsab).  Massît  {Ez.  xxi,  3) 
admet  les  deux  mêmes  analyses  que  hissîtou.  Ces  trois  mots,  âsî- 
ténnâh,  hissîtou  et  massît  pourraient  aussi,  comme  wattimit  ils.  ix, 
17)  et  yissattou  [ihicl.  xxxiii,  12),  dériver  d'une  racine  sans  lettre 
l'aible  [nâsat)\  le  dàgêsch,  qu'on  devrait  alors  trouver  dans  le  sâdê 
de  àsîtennâh,  aurait  été  supprimé  pour  alléger  la  forme.  Tous  ces 
mots  ont  peut-être  aussi  yâsat  pour  racine  :  âsîtéîinâh  proviendrait 
alors  d'une  métatlièse  de  yâsat;  dans  hissîtou  et  massît,  le  premier 
radical  aurait  été  inséré  dans  le  sâdê,  comme  dans  hissîbou,  mas- 
sîb;  on  aurait  procédé  de  même  ^omv  wattissat  Qi  yissattou,  comme 
dans  éssâk  [Is.  xliv,  3)  yisserêhou  (ibid.  19).  Mais  quelle  que  soit 
la  racine  de  yissattou,  le  dâgésch  du  tâw  provient  de  la  pause. 

Hayyoudj  (D.  09,  12;  N.  3/i,  lû),  Ibn  Djanâh  (Rikmdh,  78,  27)  et  les  autres 
jjrammairiens  anciens,  IVt  long  dans  des  exemples  comme  yàkoum  [^out  yikivôm) , 
et  Ve  long  dans  hèhun  (pour  hikyîni)  renrerment  des  quiescentes  douces,  âlpj q[ 
jjôd,  destinés  à  compenser  le  second  radical  omis  ou  privé  de  sa  voyelle. 


106  OPUSCULES  DIBN   DJANAH. 

(jU  nN2  DDnnN*  ^j:n  ii-j)  (_^  nii^^  iVi<D    vWî  ^j^^é»  i  Jb  }<ip 

J^A_«  ^\  Jyij  ^1  t^.^^  (jl<  Ijçî^  ii^A^  nN3  i>i  HND  DD^nx  ^::nj 
j«.-jî  3<._j  :>i^î  ^^  yi_5  eA-3_J^  ^U  Jsxi  ^  (^«xJî  -|'^  na^b  -j'?  nrn 
ti  o^j  :^  ^-r»î_^  v«ÀA*A£>  ^x^  viii  Jsm9  nN*3  DDnnx  '•^jn  J^-«  iU^ 

HN'p  N*^1  T*^\S*3  iâÀ>îi   i«XiÛ  iC^liii 
v->.ÀJ^  Aj|^.3  ^  AJi  (_^  ^î^  J<-aJ:>   t*ki£)^  □^Î2DC'*  D^^bb  IjID:  >t^ 

^^3    vilJJs5"(jl<  ^U   ^-l^^i^ilî^    j^ij.^   l$0^5^5    (jv^:^o    ^ÀjSÏ^^ 
•  D.  8ç),  2  1  ;  N.  53 ,  1  7,  qui  n'a  que  Je  mot  ?f)5.  —  -   1).  6() ,  /i  ;  N.  89 ,  11. 


koii  .  Dans  cette  racine,  ALoû  Zakariyà  compare  kaàh  {Lév. 
XVIII,  28)  à  baâh  (I  6'am.  xxv,  19).  S'il  veut  dire  par  là  que  kaâh 
est  un  fe'minin  du  parfait  ayant  ie  sens  du  futur  ',  ia  comparaison 
est  fausse,  puisque  baâh  est  un  qualificatif;  il  aurait  dû  comparer 
bâzâh  (II  Rois,  xix,  21),  qui  est  bien  un  féminin  du  parfait^.  Si, 
au  contraire,  son  intention  avait  été  de  prendre  kaâh  pour  un 
(jualificatif,  comme  baâh,  il  se  serait  arrêté  à  un  sens  peu  accep- 
table, et  îfâ'âh  devrait  être  précédé  de  hî\ 

KouL  Dans  l'introduction  de  la  dernière  section,  au  chapitre 
du  nifal,  Aboû  Zakariyà  place  wenâhottou  [Ez.  vi,  9)  à  coté  de 
nâhonou  [Prov.  xix,  29).  Cela  prouve  d'une  manière  évidente 
qu'il  avait  lu  ce  mot  sans  dâgésch  dans  le  têt.  Nous  le  lisons  avec 
dagésch  et  le  trouvons  ainsi  dans  deux  bibles  correctes.  Tune  de 

'  En  effet ,  les  Chauanéens  eux-mêmes  n'étaient  pas  encore  expuisés. 

-  On  le  voit  par  lâ'àgdh,  qui  suit.  Bâzâh  est,  en  outre,  le  seul  exemple  certain 
de  celte  l'orme  ayant  l'accent  sur  Tultième,  et  qui  puisse  servir  de  modèle  à  kadli. 
L'auteur  àa'Enhahkéré'  rappelle  en  quelques  mots  les  deux  opinions  deHayyoudj 
et  d'Ihn  Djanàh,  (Voy.  aussi  Likkouté  Kadmôv.  p.  70.  ) 


K[TAH   AL-MOUSTALIIIK.  107 

:i)^j  (j^s.  nriLûp:!  i^^^  ^<kii  (^>Si  ^5^L<M^il  ^jX  yî  (j-^^^   jî 

vXjfc-î^   (^x^  ^   (\j\.Aa3Î    Ijji^J  (ji    '•'^^jÎ    (j-^-f^   lîûpjT   (J^-»^  *Xr»-!    Qj~* 

4^5  i'7DD  tûip^  Tù\s*  nîûtûipniXi  Dnîûp:T  "inn  îûipN  <^^J»-^  ^î  ^^^t 
i^îji>  (j^  l^  yi*xit  ^î:?Dj  n*Lûp:  Dn'^jDD  itopai  c^*^  (^*3i  i^^*^  ^^ 

'  D.  66,  i5;  N.  3(,,  23. 


'Irak  et  l'autre  de  Syrie.  li  dérive,  dans  ce  cas,  d'une  racine  gé- 
mi ne'e,  comme  wenâgollou  [haïe,  xxxiv,  h).  Mais,  sans  dâgêsch,  il 
viendrait  de  kout,  comme  Aboû  Zakaiiyâ  le  croit.  A  l'appui  du 
dâgêsch  vient  nâketâh  {Job,  x,  i) ,  que  je  considère  comme  un  nifal 
de  kâtat,  de  même  que  wenâsebâh  [Ez.  xli,  7)  vient  de  sâbab,  et 
wenâbelâh  (Gen.  xi,  7)  de  balai.  —  Ounekototém  (Ez.  xx,  /i3)  dérive, 
selon  Aboû  Zakariyà,  de  houl;  mais  ici  encore,  la  douce  quies- 
cente  qui,  dans  ounekôtôtém,  est  second  radical,  remplace  peut- 
être  une  des  deux  lettres  semblables  de  wenâkôttou.  Il  pourrait  y 
avoir  aussi  deux  racines  dans  le  même  sens  :  âkout  [Ps.  xcv,  10), 
(mnekôtotém,  waétkotàtâh  [Ps.  cxix,  i58),  yàkot  (Job,  vin,  i/i), 
qui,  dérivant  de  kout,  auraient  le  même  sens  que  wenâkoltou  et 
mlkelâh,  qui  ont  kâtat  pour  racine.  Cependant,  si  le  têt  de  wenâ- 
kôttou était  sans  dâgêsch,  alors  nâketâh  viendrait  de  nâkat.  —  Un 
lecteur  me  blâmera  peut-être  de  ce  que  je  mets  en  doute  si,  dans 
Ez.  VI,  (),  le  têt  n  un  dâgêsch  ou  n'en  a  pas.  Qu'il  sache  que  ce 


108  OPUSCULES  DIBN  DJANAH. 

,^j^    X-j\    A.A.i    c_>.Jl_la.Ji-i    vilii)    ji^Xi    P^Stl]   ^    XX^byJi,    (j^^^^3    i^w-ÀJ    ^^ 

otj:wlx2.iî  CJ-*  ^-^  Lcî  -^.^:=5-xiî  ^j_*  S  b  sXÀ:»:^*.!  j.A.Si  ^j!  (_^»XÂi  VL>-^^ 

itXiû  bi>!^J^  ii>  IàjUj  tl  b«XA.ft  (j*.^^»X*./o  uÀxi^xJÎ^  (^iAxii  Ajfî   biS 

jljiJl^  r"?!/'  ypi  l.iû<x.--i  Ayj\  i;j>\s  ^j^à^  i*>^  ^i  P^'^    yip 
''^'\}n  ^1  j.\M*x^^  n:iy^nn  njiD^nn  i^.jj  ^^  aà-o  njri"'pn  ^oU  Joti 

bu 

U5^  (^*ii  J*A»^  VP"^  U^  'J<A*Î  ^jw*  *.jî  fi-^j^  CAis^Jj  yp  ^*^  (j-« 

U5^  (jv^Aii   *K.5^Î   ^ls.*X3^)   dLJi>^  -j2îp   v^»p   vîp  i\é y\^M2l\i   ^A^ 
'    D.  91,  3;  N.  5/1,  -Ji). 


(loule  vient  du  respect  qu'Aboû  Zakariyà  m'inspire  et  du  rang  que 
je  lui  connais  dans  la  science;  autrement,  je  me  serais  prononcé 
catégoriquement  pour  la  racine  hâtât.  Ce  qui  me  l'ait  en  outre 
hésiter  ici  et  ailleurs,  car  avant  tout  je  tiens  à  affirmer  la  vérité, 
c'est  que  les  copies  de  la  Bible  sont  notre  principal  moyen  d'éta- 
blir un  texte  correct,  puisque  les  maîtres  pour  nous  enseigner  et 
nous  instruire  font  défaut  dans  notre  temps  et  dans  ce  pays. 

Kous.  Aboû  Zakariyà  mentionne  trois  sens  :  h.  xviii,  6;  Gen. 
XXVII,  Zi6;  Il  Bois,  iv,  3i.  Il  en  a  passé  un  quatrième,  le  parfait 
hêkîs  {Ez.  vil,  6) ,  et  le  qualificatif /mMïsowwA  {Ex.  xxvi,  /i) ,  d'après 
la  forme  de  hattîkôndh,  hahUônâh.  Le  passage  d'Ezéchiel  veut  dire  : 
Il  est  arrivé  le  terme  qu'il  t'avait  fixé,  la  limite  qu'il  t'avait  déter- 
minée; hêhîs  emprunte  donc  son  sens  à  kês,  sans  être  à  mon  avis 
de  la  même  racine,  car  celui-là  est  de  kous  et  celui-ci  de  kàsas, 
comme  on  le  voit  par  le  dàgéscli  inséré  dans  le  sâdê  dès  qu'on 
ajoute  les  suffixes  :  kisso,  kissl,  kissék.  Le  mot  hakkisônàli ,  qu(î 


KITAIÎ   AL-MOIJSTAIJIIK.  109 

a y^j^jM^i-.jL.i  (^.xX\  ^  jv-^  ^j~*  A-jî  x^.i  {xkï  *xjj  U.J  ^i^  njiîi"'pn 
:>^^rw  ^  j^l\   cU^;;^  ôî^lo'  ujLUJî^  ^^à^Â  (jî  kxj  >yi  AAi^JaJi 

^.x^  ^i  D^^n    '^D  mpi:  ^^  Dm  -ipi  c_jLaJI  î*Xiû  i  ^.ii^^sl    mp 

ID^^  ^D  m^p  ^3D^l  c^x^  CJ-*  nni  Ipl  ,j^  ^Uâj*^  1%   *Xa^î^ 
'  D.  91,  9-10;  N.  r)/4,3r)-36.  —2  p)  ^jg^  j^.  |yj  55^  18.  —  -^  D.  92,  17; 


nous  avons  rattaché  au  même  sens,  signifie  ce  qui  esl  à  l'extré- 
mité, car  le  terme  et  la  limite  d'une  chose,  ce  sont  les  extrémités 
qui  en  sont  les  limites. 

Kotir.  Ahoû  Zakariyâ  a  réuni  wekôr  [Gen.  viii,  22)  avec  mekôr 
[Jér.  II,  i3).  Mais  ce  sont  deux  sens,  et  le  premier  se  rattache  à 
kârâtô  [Ps.  cxlvii,  17)  ^ 

Kousch.  Ouhlié;  cependant  voyez  h.  xxix,  21. 

Boum.  Ahoû  Zakariyâ  dit  dans  ce  paragraphe  :  rr  Sache  que  érô- 
màm  i^ls.  xxxiii,  10)  est  pour  étrômâm,  et  le  résch  devrait  avoir  un 
dàgésch'd  cause  de  Tinsertion  du  tâw.  v  II  ajoute  :  cril  en  est  de  même 
de  yiraddof[Ps.  vu ,  G  ) ,  qui  est  pour  Tjitraddof,  et  où  le  rêsch  devrait 
avoir  un  dâgéscJi,  et  de  ha'iddàrôsch  iddarèsch  [Ez.  xiv,  3),  où, 
selon  moi,  l'^/e/"  indique  la  première  personne,  et  où  le  dâgésch 
du  dâlét  provient  de  l'insertion  du  tàiv.-^  Je  n'approuve  pas  cette 

'  Voyez  Kit.  al-ousoul,  rac.  iip.  Hayyoudj  n'a  pas  celte  racine;  Ibn  Djanàli 
parait  ici  la  rattacher  à  "5)p,  et  ne  la  nomme  pas  plus  loin  parmi  les  racines  oubliées. 


110  OPUSCULES  D'IB^   DJANAH. 

^.J-t^l^Ji     c^l.i\C>l     ij^    ^l.«*.Aîi    ^^    V_>.i-I     OtJl»    ■^'l-Tr^î    Jljs.ji     ^ji     l^î^i 

?]DN^  r|DNn  Sdn^  H>Dxn  nNi  ]n:^  ]r)2n  ^d  ic.j)  <^j*X-^.^  -^mn 
^_3Î  J^i  bî^  iDDnnn  iDDnn^  iDcnn^i  niyn  "iidd  iDin  anix 

'  D.  1)3,  i;N.  55,  35. 


opinion,  qui  est  évidemment  fausse,  si  Ton  veut  bien  l'examiner. 
Je  pense  que  Xûlèf  àQ  haiddârôsch  remplace  un  hê,  et  que  la  forme 
primitive  aurait  été  hahiddarôsch;  mais  il  a  paru  plus  facile  de 
prononcer  un  âléf  au  lieu  du  hê  que  de  réunir  deux  hê  consécu- 
tifs. Ce  mot  est  donc  l'infinitif  du  tiifal,  précédé  d'un  hê  inter- 
rogatif,  et  est  formé  comme  hinnâton  (Jér.  xxxii.  A),  hê'âkdl  [Lév. 
vn,  i8),  hê'asof  [WSam.  xvii,  ii),  et  les  deux  derniers  exemples, 
sans  l'influence  de  ïâléf,  auraient  un  dâgêsch  comme  hinnâton.  — 
Aboû  Zakariyâ  dit  encore  dans  le  même  paragraphe  :  rr  Sache  que 
wayyêrommoii  [Ez.  x,  i5),  yêrommou  [ibid.  j'y),  hêrômmou  [Nomb. 
XVII ,  1  o)  sont  pour  wayyitrômemou ,  yitrômemou  et  hitromemou.  r)  Mais 
ces  mots  me  paraissent  fort  bien  appartenir  à  des  racines  gémi- 
nées, comme  je  l'expliquerai  dans  le  paragraphe  râmam.  J'y  expo- 
serai en  même  temps  sur  êromam  mon  opinion,  qui  diffère  de 
celle  d'Abou  Zakariyâ. 


K[TAIi    AL-MOUSTALIIIK.  111 

n:?T  <^L  i  Jl;?^  v_Ài^il  J.^1  ij^  yDp  ^l^  a.aAj  ^*xJI  jIaJI  (jvjtîl 

1  D.  93,  18;  N.  50,  8.  —  2   F).  i38,3;N.  95,  3. 


Rou'a.  Dans  le  second  sens,  représenté  par  haïe,  xlii,  i3,  el 
Ps.  Lxv,  i/i,  Aboû  Zakariyâ  a  oublié  le  passif  î/eroVf  (/s.  xvi,  10), 
qui  peut  être  le  futur  d'un  verbe,  dont  le  troisième  radical  serait 
l'edoublé,  et  dont  le  sujet  aurait  été  omis  sur  le  modèle  de  yekô- 
nên  [Jes.  lxii,  7),  ycschobêb  (Ps.  xxiii,  3).  Le  ^ayin  devrait  avoir 
un  patah,  à  cause  du  second  "^ayin  qui  le  suit,  mais  il  a  kâmés 
par  suite  de  la  pause.  —  Dans  le  paragraphe  nTàh,  en  traitant 
des  verbes  au  troisième  radical  faible,  Aboû  Zakariyâ  dit  :  ff  Quant 
à  rê^îm  lehhro'e'a  [Prov.  xviii,  2/1),  târfî  rê^a  [Mie.  iv,  9),  ils  ne 
sont  pas  de  cette  racine.  ^^  Mais  il  n'indique  pas  à  quelle  autre 
racine  ces  exemples  se  rattachent.  Je  pense  que  c'est  à  rou^a,  et 
j'ajouterais  même  que  târfî  rê^a  a  la  même  signification  que  yârta 
(Is.  xLii,  i3)  el  herè^oh  [Ex.  xxxii,  17),  où  le  hè  est  un  prononj 
qui  se  rapporle  au  peuple  et  remplace  le  wâw;  et  non  pas  le  sens 
de  rê'^îm  lehitro'ê^a^  comme  Aboû  Zakariyâ  le  prétend.  Le  mot  ri'' a 


112  OPUSCULES  DIBN   DJANAH. 

"îP^înn  ^D  «tX.*-j  2>^3-3  nn!i^  r|x  ^^n^  di'h  :;-)^i  (^x-«  cj-*  ^"i  ^2;nn 

•"iDn  "^N  b:ib:n  yiiT  ^^iû^  <^à^  i>_^£*-Llî  JUà35)L 

i^JULi  otJ^Ji    5«X.^  t^J^iJi   *X.S_.   i:»d:2  I^Xirn  S;-'^*)^^  ^  12KÎ^* 
'  D.  i)(i,  9;  N.  55,  93. 


Ta  induit  en  erreur  et  il  ne  s'est  pas  rappelé  le  passage  de  l'Exode; 
cependant  le  paradigme  rê'a  et  rê%,  pour  la  racine  au  second 
radical  faible,  se  retrouve  dans  rêah  et  rêhà,  zér  et  zéro,  7iér  et 
néro.  Une  preuve  que  dans  le  passage  de  Miclia  cette  racine  a  le 
même  sens  que  dans  Jos.  vi,  20  et  Is.  xlii,  i3  est  la  fin  même 
du  verset  de  Micha. 

Rous.  Dans  le  second  sens,  pour  lequel  est  cité  Juges,  ix,  53, 
Aboû  Zakariyà  a  oublié  la  forme  légère,  haïe,  xlii,  /i.  Ou  bien, 
aurait-il  cru  pouvoir  laisser  de  coté  cette  forme,  parce  qu'il  men- 
tionne le  nifal  [EccL  xii,  6)  qui  en  dérive? 

Schaat.  Oublié.  La  racine  se  trouve  Ez.  xxv,  1  5 ,  et  avec  àléf 
adouci  ihid.  xxv,  6  et  xxviii,  26.  Le  mot  haschschatîm,  dans  ce 
dernier  passage,  ne  doit  pas  être  comparé  au  même  mol  qu'on 
rencontre  ibid.  xxvii,  2 G.  Celui-ci  se  rattache  au  mot  mâschot  (ibifJ. 
XXVII,  29),  aviron  et  signifie  les  rameurs;  l'autre  est  homogène  à 
un  mot  syriaque  qui  a  le  sens  de  insulter,  mépriser.  En  effet,  le 


KITAB  AL-MOUSÏAMIIK.  ]]:\ 

^J^  iDy  îDNu'i  r^i'  îDM  mjnrij  jUAr^^Ji^  ^îj^))^!  sUx^^  al»^-»*^.^ 

1~)DD   Jw_A_^  j..A^S5    1-/-X  l^Aâ   J.-o^)_5   liûiXxj    ^Jî    <\AAAiI   ô».-»-^î 

r:3  (i?i:^  ^-'i^i  :^-A_A_i  i)î  4X.^.j  :iJ  oui^iî  ^î  ^5  nm  iO)  ^^  \ya 

l*X-£5  '7lî<î^»   (j_^Xj  (ji  (^S^jÇ   ^i  ^1  ^^î^  b^iVS  l^NU^  blNu*     ('7iVi:;'i 


tnrgoum  de  wayyibéz  (Gen.  xxv,  36)  est  weschat,  et  haschschatîm 
ôtam  {Ez.  xxviiT,  27)  veut  dire  :  Ceux  qui  les  insultent. 

Schaal.  Racine  passée.  En  voici  des  exemples:  Gen.  xuu,  7; 
Exode,  xni,  i/i;  Juges,  \iu,  2/1;  ibid.  xiii,  6,  où  sche'iltthou  a 
/iîVeX  sous  IVl/p/et  ressemble  h  yelidtîhou  [Nomb.  xi,  12),  yelidttkâ 
{Ps.  II,  7);  I  Sam.  VIII,  10;  î6ic/.  i,  28.  L'impératif  est  sche'al, 
scha'àlou  {Ps.  cxxii,  6)  avec  patah  sous  le  schîn,  de  même  que 
tci'àmou  (ibid.  xxxiv,  9),  rahâkou  [Ez.  xi,  i5),  qui  sont  aussi  deux 
impératifs,  ont  le  premier  radical  pourvu  de  patah.  Le  patah  qui 
affecte  ces  lettres  et  d'aulres  semblables  provient  des  lettres  gut- 
turales qui  les  suivent;  la  forme  primitive  est  partout  avec  hirék, 
comme  schimrou,  schim^ou,  imrou.  Le  nifal  se  rencontre  Néh.  xiii, 
6;  I  Sam.  xx,  28.  La  forme  lourde  est  wescJuéhu  [Ps.  cix,  10), 
comme  dibbêr,  à  l'exception  cependant  du  dâgcsch,  que  Vâléf  ne 
prend  que  rarement,  ou  hïen^ schaôl y eschaàlou  (Il  Sam.  xx,  1  S).  Ce 
mot  scha  61,  qui  n'a  ni  la  forme  de  dabbér  (ibid.),  ni  celle  de  mâ'én 


lU  OPUSCULES  D'IBN-DJANAH. 

nx  "|"i3  'm  ^vX-Aû...-*  AJii  DDnx  "jn^  'j")D''T  *>^-i-^  jfc^*  ^Xj^XAi^xii  ^i 
»*Xi5  î^^.ii.A».i  *xi^  n:*LDp  nnx  n^xîr  ^rw^î^  ^t^yÀJî  ^j.^^aaS'^^ 

(^Ai.Ji  ^^y^^  vJti^i  iy^U  otiiJi  c:^^'  h:iD^  Nnt^j  cjvii'^5  c>.^" 


(£'^.  XXII,  16),  pourrait  être  attribue  à  la  Ibrme  Je'gère.  Il  peut 
aussi  être  un  infinitif  de  la  forme  lourde,  weschi'êhu;  dans  ce  cas 
il  devrait  avoir  un  dâgêsch  dans  le  deuxième  radical,  et  serait 
comme  yassôr  [Ps.  cxviii,  18),  qui  est  aussi  un  infinitif  de  la 
forme  lourde;  mais  Vâléf  n'admet  pas  facilement  de  dâgésch.  Un 
exemple  pareil  d'un  infinitif  de  la  forme  lourde,  qui  est  ainsi 
vocalisé  et  qui  est  sans  son  dâgésch,  est  wayyebârék  bârok  (Jos. 
xxiv,  10),  qui  est  l'infinitif  de  bêrak  [Gcn.  xxiv,  1).  Cherche  à 
comprendre  et  à  retenir  cette  rare  particularité  de  la  langue,  car 
elle  fait  partie  des  mystères  que  bien  des  hommes  intelligents 
ignorent.  —  Le  nom  est  sche'èlâh  (I  Rois,  11,  20),  et  schêlâtek 
(I  Sam.  I,  17),  en  supprimant  l'^î/e/" dans  l'écriture  et  dans  la  pro- 
nonciation à  la  fois,  et  en  reportant  la  voyelle  sur  le  schm;  ou 
bien,  sans  que  cette  voyelle  soit  reportée  de  ïMéf  sur  le  schîn, 
puisqu'on  trouve  scheëlulî  (Job,  vi ,  8).  Schêlâtek  serait  alors  pour 
scheëlâlêk,  et  après  avoir  adouci  ïâléf,  on  aurait  donné  au  schîn  un 


KITAB  AL-MOIISTALIIIK.  115 

VDp  twi  ^-JÎJDpJi  ^-^  <\.JLaJîI  cj5j5^^  f»*^^'*^?»  ^  ^^  iiÂAAîl  olJ^J| 
liXiû  (j^  c^^i  5Ujc*j.i^i  <^jco  J.-c>iii  i_5    n!î  ^iû_5  ]îop  Uî^  '?n:i 

□^:dd  ")Nîr:  JLx-À_j:i)Î3  ^jbU  J^*j  ]îûpn  "ikî:;  »j.5j^j  ^  -in::; 
(^.^Jî  ^  LXS^:*-  îyiiî^  u>.^:i)l  «*Xi5  îy*x&-  Uj  Ks^j\  ^1  nîjj 

^  iiîL  al-omoul,  col.  695  :  ^c    <^^. 


sêrê,  à  cause  de  la  douce  quiesceiite  qui  se  trouve  entre  cette  lettre 
et  le  lâméd,  savoir  VâléJ' adouci;  ces  lettres  douces  ne  peuvent  être 
précédées  que  par  un  grand  kâmés  ou  un  petit  hhnés,  c'est-à-dire 
un  sêrê.  —  Il  existe  de  cette  racine  un  autre  sens  qui  se  rapproche 
du  premier  :  le  hifîl,  I  Sam.  1,  28;  Ex.  xii,  36,  et  la  forme 
légère,  1  Sam.  i,  28  ^  Je  rattacherais  volontiers  à  cette  significa- 
tion I  Sam.  n,  20,  que  j'expliquerais  :  Il  le  hénit  pour  le  remer- 
cier du  présent  (pi'il  lui  avait  fait,  c'est-à-dire  du  fils  qu'il  lui 
avait  donné. 

Schaar.  Racine  passée.  Voyez  cependant  le  parhiit  I  Sam.  xvi , 
1 1  ;  le  ni/aï,  Lev.  xxv,  62;  Nomb.  xi,  26;  Jér.  xxi,  7.  Le  nom  est 
sche'èrît;  et  en  supprimant  Vâléf,  et  en  rejetant  la  voyelle  sur  le 
schîn,  schérît{l  Chr.  xii,  38).  La  forme  lourde  se  trouve  Ex.  x,  12. 

Soîi\  Omis.  Voyez  Ps.  lxxxix,  10;  Job,  xx,  6. 

'  Ce  sons  est  celui  de  i_n$^5.  donner.  Voy.  Kit.  nl-omcnd,  col.  OqT). 

8. 


116  OPUSCULES   D'IBN-DJANAII. 

cj>^_li^  ià%^J\  (jl  ^j  J^Àjî^  ^-ir^-ni  <-^^  ^^^jî  »j.a^àj  (jKi  nn^îj'_5 

nnc;  ^d  i  JUj  ^î  ^^ST^  *xi^   p'?  pnî  ^^^^  ^^^  p::;^^'  ^^^  L^U  js.5" 
Jw^!i/|  yî^  Tnnt:^  rnnn  <^^i  cij^-^it  c^î^s  <j^  aj\  nn^2  mD  Sk 

rJD^  Dl^/ri  JsA.^  pnN'D  D^ir-»"»!  ^_5.S^j  ^î     cjUJI    i*ki5  ^j^Sjî  m^ 
1  D.  97,  2;  N.  57,  32. 


Schouah.  Passé.  Cependant  schahâh  [Prov.  11,  18)  est,  à  mon 
avis,  du  sens  de  schouhah  et  schîhâh  (fosse),  et  le  verset  veut 
dire,  au  figuré  :  Cette  femme  a  creusé  sa  maison  et  lui  a  donné 
une  issue  vers  la  ruine  et  la  mort.  On  peut  encore  rattacher  à 
cette  racine  bischehoiito  [Prov.  xxviii,  10),  où  le  wâw  et  le  tâw 
sont  ajoutés,  comme  dans  eijâloutî  [Ps.  xxii,  20),  gêrout  {Jér.  xli, 
17),  ^cdout  [Ps.  XIX,  8);  seulement,  dans  schchout,  le  second  ra- 
dical a  disparu  comme  dans  seson  [Ps.  cxix,  111)  et  zeddn  [Jér. 
XLix,  16).  Il  se  pourrait  que  schàhâh  fût  d'une  racine  géminée, 
comme  Job,  ix,  i3,  et  que  le  hêt  dût  avoir  primitivement  un 
dâgêsch,  comme  hattâh  [Jér.  xiv,  Zi);  mais  je  préfère  le  rapporter 
à  schouhah.  Il  n'est  pas  impossible  de  dériver  schehoui  de  la  racine 
schahâh,  et  de  le  comparer  à  rcout  [Eccl.  v,  10). 

Soum.  Aboû  Zakariyâ  nie  que  wayyîsém  [Gen.  l,  26)  puisse 
être  pour  waijyousâm  [ibid.  xxiv,  33).  A  mon  avis,  cela  est  admis- 
sible. Voyez  le  paragraphe  yâsak  (ci-dessus,  p.  02). 


KITAlî  AL-MOUSTALIIIK.  117 

:?CM  T'^'i^T  Uî^    cjjU^MI  /lV.x-jt.li  Jlx3^ii  (j^  n:;c*  v^  i  J^  >'i*c; 

jLaJÎ^    n'?  IV  IZ'ii  l4*X-ra*î  CJM^*-*  J^J^^\   î<Xi£>  d  jS^i     lier 

n-nî:;m  ci^3b  c^*-*^  'Jii'  /«s-'i;  pî:;^  ■j^d'?  ne^m    nnp  nSt  ^:mîy^c 

'  D.  1^10,  12;  N.  97,  i3.  —  -  D.  i/io,  i/i;  N.  97,  1^.  —  "^  D.  97,  i3; 
N.  58,  10.  —  "  D.  97,  âi;  N.  58,  i5. 


Schou'a.  Dans  le  paragraphe  schaâh  du  chapitre  des  verbes  au 
Iroisième  radical  faible,  Abou  Zakariyâ  dit  :  (^ Hâscha  (Is.  vi,  10 
et  Ps.  XXXIX,  i/i)  n'est  pas  de  cette  racine; ^  mais  il  n'indique 
pas  de  quelle  autre  racine  ce  mot  dérive.  Je  crois  qu'il  vient,  dans 
les  deux  passages,  de  schou^a,  d'après  la  forme  de  hâschab  [Ez, 
XXI,  3^),  et,  bien  qu'Aboû  Zakariyâ  les  cite  avec  deux  sens  dif 
férents,  je  pense  que  tous  deux  ont  la  même  signification.  Le 
verset  d'isaïe  veut  dire  :  Et  obscurcis  sa  vue;  la  racine  est  congé- 
nère à  une  racine  syriacjue,  puisque  ivetâh  [Lév.  xiv,  ^9)  est  tra- 
duit dans  le  targoum  [)ar  wîschoua,  et  c'est  connue  si  le  prophète 
avait  dit  wé^ênâw  {ou  ah,  comme  Isaïe,  xliv,  18.  Le  passage  des 
Psaumes  signifie  :  Abaisse  ton  regard;  c'est-à-dire  soulage-moi. 

Schour.  Aboû  Zakariyâ  cite  pour  le  premier  des  deux  sens  qu'il 
indi(|ue  Ps.  vu,  1  ;  pour  le  second  Nomb.  xxiv,  17,  et  h.  lvii,  9 
Il  ajoute  :  ffUn  troisième  sens  se  trouve  dans  outescliouràh  [[  Sani- 


118  OPUSCULES  D'IBN-DJANAH. 

<N.:oili&  (^l»jc:  |D^d  Y^^'^  ''"it^^m  aa-o  0^^  ^^  *^-«^:>  U  aj^x^û  <xj 
«iXiû^A^  n'T!t:;D3'i  hp^D2yi>^  *<xÂ^  jUiî  ^^^.ÂJÎ  i  j5jv  ^  -ne; 

w 

n-ni:?  nion  nt:;!  *i^ï  i  i-nii:;  ^î  ^.ijc-sj  l\^  MxM  yfs^  (j-«-»^î^:> 
^^  J.J»xil^  nDViO  i^j;  ^  <^xiî  îiXiû^  J.^^1  l*Xi6  ^j^  ntoni  iU^ 

^  D.  97,  26;  N.  58,  18.  —  "^  Vers.  hébr.  :  me  )ra  onuT  or. 


IX,  7). 75  11  ne  me  paraît  cependant  pas  impossible  que  ce  mot  se 
rattache  au  second  sens,  savoir  à  àschourénnou ,  et  désigne  le  sa- 
laire dû  au  prophète  pour  sa  fc  vision  ^  et  pour  le  conseil  qu'il  allait 
donner^.  Si,  au  contraire,  teschourâh  a  un  sens  particulier,  comme 
le  prétend  Aboû  Zakariyâ,  et  qu'il  signifie  cadeau;  alors  wat- 
lâschourî  [Is.  lvii,  9)  peut  aussi  être  traduit  :  Tu  as  fait  un  ca- 
deau, un  présent.  Dans  aucun  des  deux  mots,  le  tâw  ne  fait 
partie  de  la  racine  ^. 

Sour.  Pour  le  second  sens,  Ahoû  Zakariyâ  ne  cite  que  mesourâli 
[Lév.  XIX,  35).  Il  aurait  mieux  fait  de  donner  un  exemple  qui 
indiquât  un  verbe,  puisqu'il  ne  s'attache  dans  ce  livre  qu'aux 
verbes.  Je  pense  que  sorâh  [haïe,  xxviii,  26),  égal  à  tobâh,  et 
qualificatif  de  hittâh,  est  de  celte  racine  et  de  ce  sens.  Les  mois 
qui  suivent  le  prouvent,  puisque  tous  renferment  l'idée  d'une 
mesure. 

'  Mot  à  rnol  :  El  pour  le  rf  regard?^  (|iril  allait  jeter  sur  leur  alï'aire.  —  -  Ihn 
Djanàh  complète  sa  critique  Kitdh  al-ousnul ,  col.  711,!.  y 5  et  suiv. 


KITAH  AL-MOUSTALHIK.  119 

^  □DND  rrr^i  mD\xnD  ^yc  Dwn^  Dwnn  »^*xj  ^  axn 

n^Dîi  ■'DN*n  4?-^  ^  ;^i.il  oj-^  <Ji  V^P^^  JUxji^j  yDpJ5  Ji  obnil 

J^^^t  i*x.i&  (^.Wi  J.ii^:>  *xi^  n''3!i  ^DiVn  i^il^  syl-oî  U^  □'•pin'^ 
VyiiSys^  i^Ui^  D^DiN'n  v^lî  iy^î  5y^j  (jî  (^-c^  cDin  î^iUi 

1  D.  6i,â3;  N.  36,6. 

Taani.  Aboù  Zakariyâ  passe  celte  racine.  Il  y  a  cependant  le 
hifU,  Cant.  iv,  2.  Puis  on  rencontre  la  forme  to'àmîm,  Ex.  xxvi, 
âZi,  qui  est  un  nom  ou  un  qualificatil',  comme  on  le  reconnaît 
par  le  changement  du  holém  en  kâmés  et  la  répétition  de  ce  kâmés 
sous  la  lettre  gutturale,  lorsque  le  mol  est  en  ëtat  d'annexion; 
ainsi  on  dit  ta  ômê  [Cant.  vu,  Zi),  comme  ûhôlê^  [Ps.  lxxxiii,  7). 
Cependant  il  y  a  aussi  des  exceptions  à  cette  règle,  et  l'on  dit 
wetd'àro  [h.  lu,  i/i),  oupo^àlo  [Jér.  xxii,  i3)  avec  holém,  tandis 
que  ces  deux  mots  devraient  suivre  l'exemple  de  pa'ôlékâ  [Ps. 
Lxxvii,  i3)-.  Quant  à  ie^omîm  [Gen.  xxxviii,  27),  cette  forme  est 
sans  doute  un  qualificatif,  comme  kërohîm,  rehàktm.  A  l'état  d'an- 
nexion, on  a  ta  ômê  [Cant.  vu,  h).  La  lacine  a  été  adoucie  dans 
tdmîm  [Gen.  xxv,  26),  où  ['(Uéfa  été  retranché,  ou  bien,  adouci; 
dans  le  dernier  cas,  sa  voyelle  est  remonté  sur  le  tâw  pour  indi- 
quer Vàléf,  et  le  mot  est  ainsi  devenu  tomim. 

*  Sur  relie  prononrialion  voy.  ci-dessiis,  p.  85,  noie  1.  —  ^  Voy,  Bihn.  126, 
7-13. 


120  OPUSCULES  D'IBN-DJANAH. 

(^J^xÀ^  Din^  31D  J-x.^  Din  ne.*  ;id  :^3î:;^  rD'iic  «^U^çxJî  i^x*it 

(^<x_A^  ^-•((^-'^  ^""^  ^b  '"'^"1"'  '"i^^^*  "i^riD''  y-)N3  mo")  nmoi  n''?:^ 
jj  jî  c-^iû*kx»^  nbnj  3iîû^  p-):^v  mn  ^1<  ^\^  mîû  iCjj  ^  n:i;i  ici^ 

'  D.  62,  7  et  suiv.;  N.  36,  18-20,  où  l'exemple  nio  manque.  — -  D.  to8, 
/i;  N.  C8,  16. 

Dans  rintroduction  de  la  seconde  section,  Aboû  Zakariyâ  cite, 
parmi  les  participes  passifs  des  verbes  au  second  radical  faible, 
les  mots  soug  [Prov.  xiv,  1/1)  et  houm  [Gen.  xxx,  Sa)  à  côté  de 
sougâh  [Gant,  vu,  3).  Mais  soug  est,  à  mon  avis,  un  participe 
actif,  comme  wesourâh  (Is.  xlix,  21),  wesouraï  [Jér.  xvii,  i3),  dou- 
mâh  [Ps.  xciv,  17).  Puis  houm  est  un  qualificatif  de  séh,  sur  le 
modèle  de  tob,  bien  que  l'un  ait  un  schourék  et  Tautre  un  holém. 
Aboû  Zakariyâ  regarde  sourâh  et  doumâh,  comme  des  qualifica- 
tifs; ce  qui  est  possible  pour  ces  mois  aussi  bien  que  pour  soug. 
Mais  houm  est  certainement  un  qualificatif,  comme  le  prouvent 
les  mots  uâkod  et  iâlou  qui  précèdent  et  qui  sont  autant  d'épi- 
tbètes  du  mot  séh.  Dans  aucun  cas,  il  n'y  a  de  raison  pour  que 
houm  soit  un  participe  passif. 

DES  VERBES  QUI  ONT  UNE   LETTRE   DOUCE  POUR  TROISIEME  RADICAL. 

/t 

Awah.  Dans  le  premier  des  deux  sens  de  cetle  racine,  Aboû 


KIT/Vli  AL-MOUSTALIIIK.  1^21 

1211D2  mxn  nxn^T  □■'iNnDn  arn  nx  mxn  mxnn  JLx.;L»:ii5  ^^iû^ 
4XAXJ  J^Jiî^  J^^^î  i*x-tf>  u-«  DD^iNnm  (T,i  J.Aï_5    nxn  v^^  <i  ^^^ 

<^_x_^  ^i  d)^Ji>  j^_A-=^.j^  obii?  Di^D:  mxn  ni'  ^*x.a.s.  e^JUJi 

îfc.A^  liû^^^vi».  ^^ajjî^  J^4*'  *^l?^^  «XxjÎ  c:a.xAj  ^Î  ^jl  (^-«^bi  «^1^^ 
'  D.  1^2,  10-1 3;  N.  98,  A-8.  Tous  les  deux  ont  on  télé  dp  au  lieu  de  rf^r». 


Zakariyù  a  passé  le  hitpaël,  qui  se  trouve  Prov.  xxi ,  26;  Nomb. 
XI,  34;  P*.  cvi,  1/1.  —  Dans  l'arl.  taâh,  il  s'exprime  ainsi  :  frOn 
dit  que  wehifawwîtém  [Nomb,  xxxiv,  10)  est  de  celte  racine,  mais 
ceia  est  tout  à  fait  invraiseniLlable,  car  je  n'ai  trouvé  nulle  part 
dans  rÉcriture  une  forme  wehifUdîtém.  Il  vient  donc  d'une  autre 
racine.'?  Ce  sont  là  ses  paroles,  mais  il  ne  dit  pas  de  quelle  autre 
racine.  Je  crois  que  c'est  le  hitpaël  de  âwâh,  dans  un  troisième 
sens,  qu'on  retrouve  aussi  dans  taâwat  (Gcn.  xlix,  26).  Je  m'ex- 
plique :  weJiifawwîtém  signifie  :  Vous  limiterez,  et  le  passage  de 
la  Genèse  veut  dire  :  Les  bénédictions  de  ton  père  dépassent  en 
grandeur  et  en  magnificence  celles  de  mes  ancêtres,  au  point 
d'atteindre  les  limites  les  plus  éloignées  et  les  points  extrêmes 
des  montagnes  par  leur  hauteur  et  leur  élévation.  C'est  un  sens 
figuré  que  la  langue  hébraïque  permet  comme  les  autres  langues. 
Le  singulier  aurait  été  hifawwîtâ,  comme  hifannità  (I  Bois,  11, 
ii\) ,  hiirappilâ  [Prov.  xxiv,  10). 


122  OPUSCULES  D'IBN-DJANAH. 

px  Sd 


5 


mîDnb  nîn^  nîsn  _^iû^  J^aaaJI  Jo^iii  jq^ï  I^jÎ  <?ou  J^â^î^j  D^^Di^n 

tj.wJC-S'nau  u^  ninx  ^1^:12  i^-jj  ,^2  ntosN'  ^rr'iDD  ^^^^.  yù  .1*03 
Aj|  lA<ijî  aa3  Jo^jj  ^jfj^  v_ji.i^i  c^i^i  f^S'  ^j^-^  ^-^^  «^  a1^:>  ^^"i 


4 


^^^  m;''  1:1"'  ^\  -):'•  xb  ("113  yû_5  î «x^l^  Uy  aju  J.Â^i    n-i:i 

'   D.  108,  i2;N.  68,  a8.  — '^  D.  109,  5;  N.  69,  6.  —  ^  D.  1 10,  7;  N.  69, 
3/1.  —4  N.  72,Zi. 


.4?irt/i.  Aboû  Zakariyâ  a  passe  le  passif  ?/e'ow?me7i  [Prov.  xii,  21). 

7i/«/i.  Il  a  passé  le  nifal,  Lév.  vi,  10;  xx.111,  17. 

Bâzàh.  Il  a  passé  le  ?i?/a/,  7^s.  xy,  A;  iMa/.  11,  9.  Puis  une  partie 
de  la  forme  lourde  khabzot  [Esth.  i,  17),  comme  leharbot. 

Bâtâh.  Piacine  omise.  Cependant  bùtéh  [Prov.  xii,  18)  est  écrit 
avec  hé,  ce  qui  prouve  qu'il  ne  dérive  pas  d'un  verbe  avec  âlej'. 
Il  se  pourrait  aussi  qu'il  dérivât  d'un  tel  verbe,  comme  korê\  et 
([ue  le  hé  fût  écrit  à  la  place  d'un  âléf. 

Gâhâh.  Passé.  Voyez  yighéh  [Osée,  v,  i3),  et  peut-être  aussi 
géhâh  [Prov.  xvii,  22)^ 

Gàrâli.  Aboû  Zakariyâ  a  passé  un  sens,  celui  do  gcràh  16'  yiggcir 
[Lév.  XI,  -y);  ce  dernier  mol  est  pour  yiggâréli;  c'est,  par  consé- 

'   Vov.  Kildb  (d-ousoul,  coi.  126. 


KlTyllî  AL-MOUSTALillK.  V2:\ 

4X^A.A-&-    ^^^^    Cl5>^^i^    v_j>i^i    (jw«   b^Xj    (ji    yuiaÀ^i    tJ^^-^  tK«v^' 

uim  aKav*^  JUxil  ^iû^  ^m:::;  b^  miN  i^j-iUi  Jl*xj|  ^j  Axl]  xsi-:>l; 

□"IIN*  ti  f^-X\   (jî  o,-^_i  v_À.A.Sli  J^.*À^  J5  ^^«XxiCj  ^  Jlx^i^l   (jl 
'    D.  1G6  ,  26  ;  N.  1 13,  2.  —  ^  Ajouté  d'après  la  version  hébraïque. 


quent,  un  ni/ai,  comme  yiggàl  pour  yiggdléh,  et  gcrâh  a  la  forme 
de  kêrâh  (II  Rois,  vi,  2  3).  Ces  deux  mots  peuvent  aussi  venir  de 
gârar  :  gérâh  aurait  alors  la  forme  de  sibbâh,  mais  sans  dâgésch, 
à  cause  du  rêsch,  et  yiggâr  celle  de  yissar,  à  l'exception  du  kâmés 
qu'a  le  premier  par  suite  de  la  pause. 

Dâgàh.  Passé.  Voyez  pourtant  Gen.  xlviii,  16. 

Dâdàli.  Aboû  Zakariyâ  nie  que  éddaddéh  [Is.  xxxviii,  i5)  soit 
d'une  racine  géminée,  mais  sans  indiquer  une  autre  origine.  Je 
pense  qu'il  vient  bien  de  dâdah,  dont  il  est  le  hitpaël,  pour  étdad- 
déh;  seulement  le  ukv  a  été  inséré  dans  le  dàlét^.  Il  en  est  de 
même  du  mot  éddaddém  [Ps.  xlii,  5),  qui  est  primitivement  étdad- 
dém,  et  le  înêm  y  est  suffixe  pluriel  du  régime.  A  l'objection  que 
le  Ititpaël  ne  se  construit  pas  activement,  et  que  le  mém  de  éddad- 

'  Kildb  al-ousoul,  col.  i53,  1.  t/i  ;  sens  :  ^c,mJ\^  %3  0^\\.  C'est  aussi  le  sens  de 
^cvssl  dans  la  version  de  Sa'adiâ,  donnée  par  Evvald,  Bcilrnirp,  f,  p.  3/i.(Voy.  Schro- 
ter.  Krilik  des  Dunasch,  n"  i5.) 


12/1  OPUSCULES   D'IBN-DJANAH. 

yi?  ^bD  "'?Di  d^î:?  nv:^'D  ^dt  -ny  ^'^d  "pdt  m  ^di  aKa^^  j^/,X«t  nb;nn 
iN'Lûnnn  3~iû_5  J.x.AJî  ^yj^-j  I^j  Jj-xix)  l^X  <^U^i>(î  «J^^i  iNL^ninn 
JL;kj:.*î  jtXxa^  c5*^"^-*  ^^  ^*^^'i  i"!^  ^^DH  nnx  ^3i>  c|a^^  ^^-^ï^^ 
^^K.-A_^^  ^-A-Xc  DDDH  9-^^j-i  ^i  Jj.xjLo  !?;3n  nx  ^y»j  aKaU  j<w.:>  >J 
L<y.A.i    (jvjl^l  :>Î*Xa^I  JUxiî  l^î  (^  JsxJ^]î_5  iriK  DDDn  Ia^jÎ 

^   Vers.  hébr.  :  'ç^jT',  ce  qui  vaut  mieux.  —  -   Vers.  hél)r.  :  o'^pj'').  —  ^  Depuis 
JûS  !^  jusqu'ici  manque  dans  la  version  hébraïque. 


dêm  ne  peut  donc  pas  être  un  suffixe,  je  réponds,  en  citant  comme 
hitpaé'l  construit  activement,  hitgaUeho  [Nomb.  vi,  19),  où  nizro 
est  évidemment  le  régime  auquel  se  rapporte  l'action  exprimée 
par  hitgaïlah;  puis  tithaltaoïi  (ihid.  xxxi,  20),  où  toutes  les  choses 
mentionnées  dans  le  verset  sont  le  régime  de  l'action  indiquée 
par  ce  verbe;  de  même  houkhahbês  (Lév.  xiii,  55)  et  le  même  mot 
{ibid.  56)  sont,  à  mon  avis,  des  infinitifs  du  passif  du  hilpaël; 
tous  deux  sont  suivis  de  leurs  régimes  directs,  et  le  dàgêsch  du 
kaf^  prouve  que  c'est  du  hitpaël  pour  hotkabbès,  où  l'on  a  inséré 
le  tâw  dans  le  kaf.  Tous  ces  exemples  présentent  des  cas,  où  le 
hitpaël  est  incontestablement  un  verbe  actifs.  Ou  bien,  pour  hit- 
gaUeho surtout ,  quelque  homme  obstiné  voudrait-il  maintenir  l'er- 
reur, malgré  l'évidence?  On  pourrait  aussi  citer  comme  hitpaël 

^  D'après  la  vers.  hébr.  :  «Du  bêt.^y  —  '^  Voy.  d'autres  exemples  Rikmdh,  96, 
8-10.  —  Dounasch  {Critique  de  Menahèm,  p.  ^^  ;  Kritik  des  Dunascli,  \f  i5)  sup- 
pose la  racine  dôm,  avec  redoublement  du  dâlét.  Pour  la  forme,  il  cite  également 
éssâiér,  et  Dounasch  pourrait  bien  èlre  compris  sous  le  mot  j»<^S;  voy.  p.  10.*), 
note  1.  — -  D.  Kamhi  {Miklôl,  86,  G)  persiste  à  considérer  le  hilpael  comme 
neutre  sans  admettre  aucune  exception. 


KITAB  AL-MOLfSTALJlIK.  1^5 

v]iir\^  <^-A-9  cK-o^l  ^i    ^j  j\  ^b  "^dd:  d^wV  r|-ni  U^jî  ^j^xaXî 

^5  ^  *x_A_j  l^jL^Ji^-j  (jlx^îî  "inox  -«^b^  n^DX  -«^L  iUi^^j  iCAjUiJ 
JLxjLjî  -iddn^  iddn*^  (jv.J^-«.à.S  l^li  ^î^  n"nN  JJ:^  JU^iî  dun 

^1^  Ljfj^  jrbi?^  nDiN*  Tiiaîr  Sd  n-nx  ^j^^j  onb  b^^'n  □'^i:.*^  i 
^  2?Di  nm^  nma  Jl^Aj^î  ^^^^  îvXr^^î^  l^ai^  aâ^  J^à^î  ^-im 

'  D.  92,  t8;  N.  55,  26.— '^N.  72,  28. 


suivi  d'un  régime  le  mot  yiraddof  [Ps.  vu,  6)  qu'Aboû  Zakariyâ 
lui-même  croit  être  pour  yitraddof.  Des  gens  qui  ignorent  la  con- 
jugaison prétendent  qiiéddaddêm  a  la  forme  (ïékkâhéd  [Lév.  x,  3), 
éssâtér  (Gen.  iv,  1 4) ,  en  regardant  le  méni  comme  radical.  Mais  l'er- 
reur se  reconnaît  nécessairement  par  le  dagésch  du  second  dâlét, 
tandis  que  le  bêt  de  ékkâbcd  et  le  tâw  de  éssâtér,  qui  lui  sont  assi- 
milés, n'en  ont  pas.  Il  est  donc  clair  que  éddaddêm  est  un  hitpaél, 
comme  éddaddéh  =  éddamméh  [Is.  xiv,  i/i),  et  que  le  viiéni  indique 
le  régime,  tandis  qu ékkâbéd  et  éssâtér  sont  au  ni/ai.  Ce  régime 
peut  être  indirect  comme  celui  de  bischschelâm  (I  Rois,  xix,  91), 
c'est-à-dire  que  le  mém  peut  prendre  le  sens  de  lâhém,  comme 
dans  l'exemple  cité,  ou  bien  il  peut  exprimer  un  véritable  régime 
direct. 

Dâhâh.  Aboû  Zakariyâ  a  passé  le  ujfal  yiddâhéh  [Prov.  xiv,  82), 
comme  yimmâhch  [Deut.  xxv,  6),  au  ])luricl  yiddahou  [Jér.  xxiii, 
1  2),  (jui  devrait  avoir  kâmés  et  être  miUera'^,  comme  yimmâhou  [Ps. 


î^()  OPUSCULES  D'IBN-DJANAII. 

ô^^  <i^  b^'b^^^  nnc  ^l==-  ^âîT  u^^n  nsDD  inD^  iO)  ^  i^-iSd  bM^ 

^  DiD"»  '7î<")^^  '•m:  4^-x-^  i  4^-s-î  ^t^  «jlî  J^xJ  ciT*  ^^A->^^-« 

b^2b  ^arr^m  nm 

n^Dn  n'?"!  n^D-n  ba^  -ib  ^d-  ijnn  '^xi  i^b  ^dt  '7n  dm^n  _^^^  WJ; 

:^*X_j  -jb  ^Dl  ^7^  3>  f^  ^■'û  c^*>J5   (^iîl  Oj.  (j^5o  yi   (j-^-f^  "•'? 

DDT   (^A^  <Xsi-)   (j^ 

'  N.  73, 19.  —  '  N.  73, 39. 


Lxix,  29);  mais  il  a  |>afrt/i  et  Taccent  à  la  pénultième,  contrai- 
rement à  riiabitude  et  à  Tusage  consacre.  Quant  à  l'opinion  qui 
voudrait  prendre  ce  mot  pour  un  futur  de  nâdah^  et  lui  attribuer 
la  signification  de  nidhê  [Ps.  cxlvii,  2),  elle  ne  conviendrait  pas 
pour  le  sens,  qui  doit  être  celui  de  lidhot  (ihid.  cxl,  5)  et  de  dâhôh 
dehîtanî  [ibid.  cxviii,  i3). 

Dâmâh.  ALoû  Zakariyâ  a  passé,  au  premier  sens,  le  hitpacl 
cddamméh  [Is.  xiv,  i/i),  pour  étdamméh;  si  c'était  un  nifal,  le 
daïét  devrait  avoir  un  kâmés  et  le  mêm  rester  sans  dagêsch,  comme 
we^'ibbânéh  (^Gen.  xxx,  3).  —  Aboù  Zakariyâ  a  encore  négligé  un 
quatrième  sens  :  Ps.  lxxxiii,  2;  h.  lxii,  y;  Jérémie,  xiv,  17;  Ps. 
XXII,  3.  H  se  pourrait  aussi  que  la  lettre  douce,  troisième  radical 
de  dômî,  eût  été  substituée  à  l'une  des  deux  lettres  semblables  de 
dâmam. 

Hâg'âli.  Aboû  Zakariyâ  rapporte  un  sens,  celui  de  Ps.  lxxvii, 


KITAB  AL-MOUSTALIllK.  127 

mn  J^i-^l  jl  (ji  ^^ij  r]DDD  D^3^D  i3n  njH''  n:n  y^^ ^.iwî  Uy 

^jî  J^^  'jlï  nboDn  p  n:in  -lerxD  nr  v^  i  j--"^^  U  <x3Î^  f]DDD 
*L-r,Ji  ^cA.j  c^JJ^.Ji  (J^xl\  1  *Xiû  ^^^  u^-^Âiw  J.X3  îi'j'pn  iFiTiD  n:in 
os.j\^  Uj^  «-:>U>!Î  i  yA.=^  ^ST^  Jyii  i*x^  (j-î;"-*  ^^  ^^-^^  cj^  <J^^'> 
inn3  n:n^  ii^idd  "•^i:  n:nn  -)::?nd  <^-*î  *^-=^î^  4^^^  i  (:jh-^-*-i 

1   D.  ii/i,  ii;  N.  8o,  ai.  —  2  ]V.  7Z1,  5. 


i3,  et  en  néglige  une  partie  de  la  l'orme  lourde,  qui  devrait  être 
hahgéh,  yahgéh,  sur  le  modèle  de  harbéh,  yarbéli,  et  dont  il  existe 
wehammahgîm  (/s.  yiii,  19),  comme  marhlm  (Ex.  xxxvi,  5)^  — 
Aboû  Zakariyâ  a,  de  plus,  passé  un  sens,  savoir  celui  de  hàgo 
(Prov.  XXV,  II).  Il  a  joint  hâgâh  [Is.  xxvii,  8)  à  wehâgîtî  (Ps.  lxxvii, 
1 3);  mais  je  pense  qu'il  faut  le  rattacher  à  hâgd  [Prov.  xxv,  /i ).  Il 
dit",  d'un  autre  côté,  dans  le  paragraphe  î/%«/4,  après  avoir  cité 
liogâh  (II  Sam.  xx,  i3)  :  r Hâgâh  est  regardé  par  quelques-uns 
comme  la  forme  légère  du  même  sens ,  où  le  premier  hê  a  rem- 
placé un  ynd.v  Un  tel  changement  est  parfaitement  admissible  : 
il  peut  y  avoir  deux  racines  différentes  ayant  un  même  sens, 
hogâh,  noiigê  [Seph.  111,  18),  et  hâgâh,  hâgo. 

Hâyâh.  Dans  le  premier  des  deux  sens  manque  la  forme  du 
7iifal,  Deut.  xxvii,  9;  Juges,  xix,  3o. 

^   \o\i.  Rihndh,  71,  17,   18. 


Jâ8  OPUSCULES  D'IBN-DJANAH. 

^J\  (j.-5w«i  oi.Ai  <xÀ«/o  -)D3  mn  ^1^  (jl;  J^Aja-  ^3i  ■i'7m  "inm  4^.*^ 
io-iDxiî  5  J^iû^  -)D3  mn  -)DN  n'?^'?n'!  in  i"'7in  dt»  "I2X^  J^A:>  «ÎjJ 

-)2jrn  ^br  nx  -i3'^»^  tù'xd  l-^iiji^  nnpnD  ï^ninn  omn^  dn  j-jvXaaJI 
Nîi?  pD  imnpD  in}<  •op'»')  \.-Aii_jî^  c;^k  "isî!^^  ii^nd  *.^  jojJïaJî 

A_A_)i    i_5.-*.J    -^'(^i    aKaÏ    (J-vwA^     jsi     c^lî    l^p"'';    Js;«ÀJt^    (J5^*X^  J^^UJî 

'  N.  75,5-6. 


Hârâh.  Aboû  Zakariyà  a  mis  ensemble,  avec  la  même  signifi- 
cation, horah  (Job,  m,  3)  et  watiahar  [Gen.  xxxviii,  3).  Je  ne  com- 
prends pas  comment  il  a  pu  se  permettre  cela;  car,  comme  on 
sait,  wattahar,  qui  précède  wattêléd,  signifie  elle  devint  enceinte; 
si  donc  horâh  avait  le  même  sens,  comment  aurait-on  pu  savoir, 
au  point  de  l'annoncer,  quel  sexe  avait  Fenfant,  qui  était  encore 
dans  le  sein  de  la  femme  enceinte?  On  voit  que,  dans  le  verset 
de  Job,  le  verbe  amar  ne  se  rapporte  pas  à  Job,  mais  à  celui  qui 
donnait  la  nouvelle,  comme  s'il  y  avait  âmar  hammebassêr ;  seule- 
ment le  sujet  a  été  omis,  ce  qui  est  possible,  parce  que  tout  verbe 
suppose  nécessairement  un  agent,  qu'il  soit  exprimé  ou  non.  Ainsi 
yahârosch  (Amos ,  vi,  12)  suppose  hahorêsch;  yischbor  [Jér.  xix,  11) 
fait  sous-entendre  îsch;  wayyihbor  (II  Rois,  xxi,  26)  n'a  pas  non 
plus  d'agent,  le  verbe  se  trouvant  seul  sans  que  rien  le  précède, 
à  quoi  le  pronom  puisse  se  rapporter,  et  il  ne  peut  venir  à  l'idée 


KIT\li    \L-]VI0USTALI1IK.  129 

MD   iHiV   IDp^l   j^*^^i>   h^'^   ^   (ù^  c5^^'   '^^  liè^^)   NipDii    li 

inx  J^Jij  »^.^=^  n^Dn^  J_^aJ  ^jIa^.^  id:  r\^n  -)DX  n'^^Si  •  3*\x  Jl?^ 

<i  -iDJi  mn  (j^  J_^-il;  -IDÎ  p  "1^  l"?"»  -ICN"?  ^3N  DN  "lî^n  "luW   u'^NH 

^^  ^U^JI^  iDî  p-jb  ib^  n^DT"  Ji^  if  id:  -^^  Jiii  ^jKà  -'^^  ^x^ 

bi^    nD3  yDN*  riDID  c-jUX-îTi  J^ï  -132  l"?^  c^Jt-«  iS  "13:  m.l  (jl    dliis 

p?^^jjl  (j^  IJv^i  nbm  c^x^  d  :^i  (j^^Tj  ^i  j_^ 

1  ]N.  75,8. 


de  personne  qu'il  l'aille  lire  wayyikberou  au  lieu  de  wayijikbor,  car 
il  y  a  dans  FÉcriturc  deux  exemples  de  ce  mot  :  celui  dont  nous 
nous  occupons  et  un  autre,  Dcut.  xxxiv,  6^  que  le  Massôrâh  réunit 
en  ces  termes  :  :r  Wayijikbdr  otd  deux  fois.  Dent,  xxxiv,  G ,  et  II  Rois, 
XXI,  26.17  Je  crois  donc  ([ue  Job  exprime  la  même  pensée  que 
Jérémie,  xx,  i5,  que  hnrâli  a  le  sens  de  yonUad,  et  que  l'un  dit  : 
ffUn  homme  t'a  été  enrauté,')^  comme  l'autre  dit  :  tril  t'est  né  un 
enfant  mâlep^  le  sens  de  hdrâh  est  confirmé  par  le  mot  hàray  (Gen. 
xLix,  26),  qui  signifie  :  Ceux  qui  m'ont  enfanté.  Enfin,  on  trouve 
wattahar  (I  Cliron.  iv,  17),  qui  ne  peut  avoir  d'autre  sens  que 
celui  de  wattêléd.  Aboû  Zakariyâ  s'est  donc  trompé. 

Zâhâh.  Aboû  Zakariyâ  a  négligé  un  exemple,  le  hit/paël  hiz- 
zakkou  [Is.  i,  16),  qui  remplace  peut-être  hitzakkou,  et  où  alors 
le  zayin  aurait  eu  un  ddgêsch,  parce  que  le  tdw  y  aurait  été  inséré. 
Je  présente  cette  explication  comme  possible,  sans  la  donner 
comme  certaine,  par  condescendance  pour  l'opinion   «i^énérale, 

'  D'après  le  Kildb  al-omoal,  76,  ^î  1 ,  l'agent  dans  ce  verset  est  exprimé;  c'est 
Moïse,  nKMitionné  dans  le  verset  5,  et  (jni  s'est  crensé  sa  lond)e  iui-nièiiie. 


130  OPUSCULES  D'II5N-1)JANAH. 

iCcV^4^  4>^iû*Xi  ^^wo  ii^Lwi^  x.iai  waS-  (^j^  ^I^^^L  J^J^Jî  î«Xiû  o».Ai 
v_A_^  ^.iû  A-^Ji   ^^wlÀj  cKajST^   AKAiait_j   Aa*  S^XAa^Î  ^^^^-Î^   (jl?  <>y-» 

tj   l^.Â.^  <_^.A^^  j.AÀAaJî   0^^.=»-   I^aaÀj  ^   iî   :5lAâ.])^  (J?r-*«^^   7^  r^ 
(^jv^î^  i)lAaJl^  C:5^-***îî  (j^  ^yÀ,[x^  JUxi^l  ^b  ^1^  (J}r-û>-î5  ^^-==^^ 

Jî:>  tsK-îi    *X»x-j  (^Jî  JLxJC-i^i   «b  (j^  i^^y^-^ri  ij^  U^'^  ^i^  *b 
pinîja  nD  Î^Ljij   :5UtaJb  ^Uai^l  J^^^aJ  ^iJs  l^Â^  i^^iiXjî  /o^b 


bien  que  ma  conviclion,  ma  préfe'ienco  et  ie  penchant  de  mon 
âme  lui  soient  contraires.  Je  vais  ici  exposer  clairement  ma  pensée; 
écoute  donc  et  suis  attentivement  la  chaîne  de  mon  argumenta- 
tion. Comme  le  zayin  se  prononce  par  le  même  organe  cjue  le  sâ- 
mék  et  le  sâdê,  ces  trois  lettres  étant  des  sifflantes,  et  se  rappro- 
chant aussi  du  schîn  pour  rémission,  et  que,  d'autre  part,  le  tmx^ 
du  hitpaël  se  place  après  le  sâmék,  le  sMê  et  le  schîn,  quand  ces 
lettres  sont  premiers  radicaux,  le  zayin  doit  également  précéder 
le  tâw  du  hitpaël;  puis,  comme  le  tâw  du  hitpacl,  après  un  zayin, 
lui  donne  le  son  d'un  samék,  la  langue  ne  pouvant  pas  émettre 
un  zayin  quiescent  suivi  d'un  Unv,  il  a  fallu,  après  le  zayin,  chan- 
ger ce  t/iw  en  dâlét  pour  faciliter  la  prononciation,  comme  on  Ta 
changé,  dans  le  même  but,  en  [et  après  sudé;  aulrement  nistaddûh 
(Gen.  XLiv,  i  G),  ivayyislayyâroii  (Jos.  ix,  li) ,  hislayyadnou  [ibid.  i  a), 
sonneraient  comme  nisladdak ,  ivayyistayynrnu,  hislayyadnou,  le  sddê 


KITAB    \L-M011STA[JIIK.  131 

ii>^l.k.A.A«i  ^  i>\  Tmx  i:-î\nDn  n\ic^"i  pino:  (j^S^j  (jK*  iâÀ>Si  d 

^LaJÎ  J..A.S  ^|>-Jl»  ^^.k-ÂJî  /o-^àST^  ^^  c^b"^^  *^*^  <S  -^'^^^^î  ^i)/^^ 
■ï^l-AJi   Î_^«Xa.j  ^Î   î^ij   IDnDH   (j^^^^î?  Î^Jl^J  ^ÀA^  (*^J^  o-jl^  l^ji) 

piîû!îa  i  i^^Â-Ac»  1?  pI-L  <XAi  jtlxii  (j^  i_5.J*Xjî  ^^  iDiîn  jIaûj  ^1^ 
^^!  Jl.x_;L.ài)î  s^b  ^^  l.jfî^  iD^LÛîJn  y^j  (jKi  b'wo  (^V>J^  :>UJ 

se  transformant  on  samék  h  cause  de  la  difficulté  qu'éprouve  la 
langue  à  faire  sentir  un  sâdê  quiescent,  suivi  d'un  tâw^.  De  ces 
deux  prémisses  :  i°  que  le  taw  du  hitpacl  doit  se  mettre  après  le 
zayin,  et  2°  que  cette  lettre  doit,  dès  lors,  se  changer  en  dâlét, 
nous  concluons  que  le  véritable  hitpaè'l  de  zâkah  est  hizzakkou. 
Voici  comment  :  le  tâw  placé  après  le  zayin  empêchant  cette  lettre 
d'être  prononcée  autrement  qu'un  sâmék,  on  aurait  obtenu  his- 
takkou;  il  a  donc  paru  bon  de  changer  le  tâw  en  dâlét,  ce  qui  a 
produit  liizdakkou;  car  si,  en  suivant  l'exemple  de  nistaddâk,  on 
avait  substitué  un  têt  au  tâw,  le  zayin  aurait  pris  le  son  d'un  sâdê, 
et  on  aurait  obtenu  Jmtakkou.  En  outre,  il  convenait  mieux  de 
soumettre  à  un  changement  le  tâw  du  hitpacl,  lettre  étrangère  à 
la  racine,  que  le  premier  radical  qui  y  est  primitif.  Puis  le  dâlét 
lui-même  a  été  changé  en  zayin,  l'un  des  deux  zayin  a  été  inséré 
dans  l'autre,  et  on  est  ainsi  arrivé  à  hizzakkou.  La  permutation 

'   Co  raisonnement,  à  part  son  application  à  hizzakkou,  se  lit  dojà,Talinîdê  Me- 
nahêni  ,p.  n'j-ho. —  Pour  la  prononciation  spécialodu  schîn  ,voy.  Rikmnh  ,  G,  i  'i ,  i  5. 


132  OPUSCULES  I)  1  BN-DJ ANAIj. 

x_^-,wî    iLç^  (jw«  jL*JCâ«^l   ^  U^l>"*"   <-:'^>-*^l?  '^^■^>J*"   (i  ^^   -Vï^ï^J^ 

^J)    AÀAAAJ   J,    «-La-S?    ^    Ô5j"*'^  JJ-â-'^'^  J*^"^-^    Ç'^'^    y^-^j'    >-^j    C:/^ 


du  tâw  du  hitpaël  en  (/«/ef  après  le  zayin,  et  en  /e,f  après  le  s«f/e, 
est  commune  à  l'hébreu,  au  syriaque  et  à  l'arabe.  En  arabe,  on 
dit  bien  de  sam'i^a,  à  la  huitième  forme,  istama'a  et  moustami'oiin, 
mais  on  dit  de  sabnra,  istabara  et  mouslahir'oim;  de  zadjara,  izda- 
djara  et  mouzdadjiroun;  ce  procédé  est  généralement  connu  et  n'a 
pas  besoin  de  preuve,  puisqu'il  appartient  au  langage  répandu  et 
usité.  Pour  le  syriaque,  nous  citons  yistaba^  (^Dan.  iv,  3o)  de  la 
même  racine  que  rnesabe^în  [ibid.  22),  et  où  le  têt  remplace  le  tâw 
du  hitpaël;  hizdammmtoun  [ibid.  11 ,  9  ) ,  de  la  même  racine  que  zimna 
[ibid.  m,  7,  et  passim)^  où  le  dâlét  remplace  le  tâw.  En  hébreu, 
nous  avons  expliqué  le  mot  nistaddâk;  mais,  pour  le  hitpaël  d'une 
racine  qui  a  zayi^i  pour  premier  radical,  il  n'y  a  dans  l'Ecriture 
aucun  autre  exemple ^  à  part  hizzakkou  et  hizdammintoim.  Si  ce  der- 
nier est  syriaque,  la  racine  n'en  existe  pas  moins  en  hébreu, 
puisque  nous  rencontrons  zem^îîi  [Neh.  11,  6),  bizemannchém  [Ësth. 
IX,  3i),  (îl  même  le  verbe  mczoummânhn  [Ezrn,  x,  i/i);  le  hitjmël 


KITAT)    AI.-MOIJSTALIIIK.  133 

ÎOT  ^j^  J^-«>^3^1?  d^jDîd  □\ni?'?  i^JUi  :^xà  \kA>  \^y^xji^\^  nn'':Dî3 

i(_*_^L  A_A-à  -s^iiX.X.3^1    UIàS  JoÎ^^I    *XÀ£  J^^xX^^^^  (^Vj  aKx»  -«^lî 

i^Jb  ^\y.i  ^\   ÎJv.::^^^  ^X.:^   niDDJî   i  l^l»i   Cl5^^3 Îj-Axi i  J^:;-  Uiji 
^  Talmiid  de  Babylone,  Berâkut,  ^db.  —  -  SanJwdrîn,  li-ia.  —  '  Ibid.  3o  fl. 


serait  donc,  sans  aucun  doulc,  le  même  en  syriaque  et  en  lie'breu, 
la  prononciation  étant  identique  dans  les  deux  langues.  Le  hitpaël 
avec  dâlét,  après  le  zayin,  est  fréquent  dans  le  langage  de  nos  an- 
ciens, p.  e.  nizdammên,  nizdakkên,  nizdakkéli,  tous  ces  mots  sont 
du  pur  he'breu.  Mais  quand  même  nous  n'aurions  pas  rencontré 
chez  nos  anciens  le  hitpaël  de  zâman,  m  celui  des  autres  racines 
qui  ont  zayin  pour  premier  radicjd,  il  nous  sérail  encore  permis 
d'imiter  en  cela  la  langue  syriaque,  qui  est  une  sœur  jumelle  de 
la  langue  hébraïque  et  qui  lui  ressemble  pour  la  plupart  de  ses 
racines.  Remarquez  dans  les  deux  langues  l'emploi  presque  par- 
tout semblable  clu  kâmés  et  du  pataJj ,  l'accord  pour  la  vocalisation 
des  lettres  âléf,  hêt,  hé,  'ayin,  enfin  pour  la  disposition  du  hitpaël, 
où  le  tâw  est  placé  après  le  schhi,  le  sâmék  et  le  sâdë,  lorsqu'ils 
sont  premiers  radicaux,  puis  changé  en  têt  après  le  sâdè.  Observez 
aussi  que  les  Hébreux  mettent  les  deux  idiomes  sur  le  mémo  [)ied 


lU  OPUSCULES  D'IBN-DJANAH. 

'î  p  -)3  HDT  HD  p:?i  n^n'*?  -j^dd";  b^  Ia^^î  î^^Ji?^  x:î:"''?  bz  /o^-Î^aj 
Si?  □mDXT  -jiDi?  rn2  ^2  nDi?  hd  po^Di  ;^nnD  hd  'm  piJDp  ['ni 
1-112  pnnD  'm  pîîDp  i"»"^!-!  ni2y  nD  nV  -)Dn^t  ]n::?n  nDi  Si?  nn 
î*x_iû  J.A^^  jij.AxJî  J^i.*x^  (\,[>j-*^^^  î^i^:>U  isDn  HD  ^D  ^nxron 

i<X_i5  J.^î  0.«i  i^.Â.j\AX^  oU^i  ti  (jvaxWÎ  4^  î*Xr=»-  yju^  i^Ujii» 
ijw«  jj^X-isïT  ^  (^jVAJÎ^xJÎ   ^l^i»-  (j^  ioijlkJLi   5«Xiû  byiS^   ^^Uj^i 


dans  le  Massôrâb.  Ils  disent  :  ^^Gebar  se  trouve  trois  fois,  Ps.  xviii, 
96;  Dan.  II,  25,  et  v,  1 1  p^  ils  mêlent  ainsi  Thébreu  avec  le  sy- 
riaque, à  cause  du  rapport  qui  existe  entre  l'une  et  l'autre  langue. 
A  l'article  Birkayim,  ils  remarquent  :  crDans  tous  ses  emplois,  ce 
mot  a  un  dàgêsch  dans  le  kaf,  excepté  dans  deux  passages  :  Juges, 
vu,  6,  et  Dan.  vi,  1 1.75  Par  leurs  mots  :  rrDans  tous  ses  emplois,  17 
on  voit  bien  qu'ils  conside'raient  les  deux  langues  comme  n'en 
faisant  qu'une.  Ils  observent  encore  :  rr  Avant  tout  mot,  commen- 
çant par  hêt  ou  ^ayin,  on  dit  méh  et  ouméh.  à  l'exception  de  sept 
exemples,  dont  cinq  avec  kâmés  et  deux  avec  patah;  il  y  a  kâmés 
dans  Gen.  xxxi,  82;  II  Rois,  viii,  i3;  Mal.  11,  iZi;  Ezra,  vi,  9,  et 
Dan.  IV,  82  ;  les  deux  exemples  i\\ec  patah  sont  Gen.  xxxi,  36,  et 
Job,  XXI,  21.75  Ici  encore  le  syriaque  est  cité  à  côté  de  l'hébreu. 
L'accord  des  deux  idiomes  est  très-fréquent  dans  diverses  classes 
de  mots,  et  c'est  par  suite  de  cet  accord  et  de  ces  rapports  mul- 
tiples que  les  Hébreux  distingués  tenaient  à  savoir  le  syriaque, 
comme  on  s'en  aperçoit  par  la  façon  dont,  dans  Daniel  et  Ezra, 
ils  le  mêlent  conslamnienl  avec  l'bébreu,  sans  aucune  nécessité, 


KITAH  yVL-MOUSTALllIK.  135 

"Oîn  3>  Ji-J  \Jij.Sbt  ^*xJl  i«Xiû_5  (0*4-*-<  Ul>w^:s^.Awi  J.J  5j»^Ai>  wuii 
*-«  jlxJCiiiî  ^{f  (j^  jjy*XAAi   %.AiaAa-«  ^^i  vaIia^Î  vaas>  ^j^  jlxXà^l 

(jw«  Jl.x.A.3^1  ti  Ll^■l^^■^^  piïoîj:  i  ^^ajj^axJî  ^â^  i^  Alo  :>Uail 

»  Peut-être  faut-il  :  Ja:^^  >!if. 

et  seulement  parce  que  cela  leur  plaisait.  —  Ce  que  j'ai  dit  sur  le 
chaugemeut  du  dâlét  en  zayin  et  sur  Tinsertion  de  Fun  des  deux 
zayin  dans  Tautre,  au  sujet  du  mot  hizzakkou,  est  admis  et  ap- 
pliqué aussi  ailleurs  quen  hébreu.  Je  citerai,  à  cette  occasion,  des 
exemples  pris  de  la  langue  usuelle,  de  l'arabe,  non  pas  en  vue 
d'emprunter  à  cet  idiome  un  ar^jument  pour  l'hébreu,  mais  parce 
que  je  sais  que  beaucoup  d'Hébreux  n'ont  jamais  entendu,  ni  ne 
connaissent  une  pareille  opinion,  et  quiconque  entend  émettre 
une  idée  nouvelle,  est  porté  à  la  rejeter  au  premier  abord  et  à 
la  déclarer  fausse  et  absurde.  Aussi  ai-je  voulu  rendre  mon  opi- 
nion sur  hizzakkou  plus  claire  et  plus  évidente,  en  renvoyant  aux 
pratiques  des  Arabes  dans  leur  langage.  J'ajoute  :  ils  disent  d'abord 
à  la  huitième  forme  de  sami^a,  istama^a  et  moustami^oim;  de  sabara, 
istahara  et  motistabiroun ,  en  changeant  après  le  sâd  le  ta  en  la, 
connue  font  les  lh*breux  pour  nisladdâk;  puis  de  zâna,  izdâna  et 


l.'JG  OPUSCULES  D'IHN-DJANAH. 

(_^.-%w.JÎ  <Xj«Xa«;*à*j  ^.tfv^^  î^jJLiJ  ^O'ia-^l  ^^  /jvjs,A^i  ^^*Xj3».i  L.5:>i 

^■>-^^   J'>3    ^'-^j-*   J^-^    (J^     ^^■^*^-'5^     i>lAa.jî     <X J  <XAi»AJ     >JL^^    ifciUi 

!^il.A.i  ^j..^i)î   ^  (jj^olyiî   (^-K;s»î  î_^5iîj  l-C^fv-o  <Xr>i_5  J^  CJ^  l?b 

u 


inoiizdmiouti ,  et  de  zadjara,  izdadjara  et  mouzdadjiroun,  en  chau- 
[jeant  le  f«  suivi  du  zr/?/  en  dàl,  encore  comme  les  Hébreux  pour 
nizdammên,  hizdamminloun ,  nizdahkéh,  7iizdakkên,  et  poui*  tout  ce 
qui  est  analogue.  Mais  lorsque  les  Arabes  suivent  notre  proce'dé  à 
nous  pour  former  hizzakkou,  ils  changent  encore  le  ta  de  mousla- 
mi'^oun  en  sin  et  insèrent  ensuite  un  des  deux  stn  dans  l'autre;  ils 
disent  ainsi  moussami^oun,  avec  un  taschdid  sur  le  sîn;  ils  font  de 
même  du  ta  de  moiislahiroim  un  sad,  et,  après  avoir  inséré  l'un 
des  deux  sâd  dans  l'autre,  ils  foi'ment  moiissabiroim ,  avec  taschdid 
sur  le  sâd;  ils  suivent  le  même  procédé  à  l'égard  du  diU  de  mouz- 
dànoim  et  de  mouzdadjiroun ,  qui  deviennent  moiizzânoun  et  mouz- 
zadjiroim.  Considère  ces  exenq)les,  qui  te  feront  paraître  mon  opi- 
nion plus  acceptable.  Peut  être  le  syriaque  lui-même  se  modèle-t-il 
sur  le  hizzakkou  hébreu,  et  hizdammintoun  est-il  la  forme  écrite  et 
uon  la  forme  lue;  en  d'autres  termes,  on  aura  changé  le  dâlét 
en  zayhi,  inséré  celte  lettre  dans  l'autre  zayin,  et  on  aura  ainsi 
lu  hizzanuniuloun ,  (oui  en  conservani  Panhe  forme  comme  forme 


KITAT)   AL-MOIJSTALIIIK.  i:J7 

^^.i  j..^l.^  j^J  (^XSî  c>j«i^  ^i  s^ilij^i  n::ûtDini:?m  i  (^j^^ia^î 

c3,    ^V^    5*k-i5  *X_5»-i  A^.x_i  -s^li  0..5lj  ^  IJJ  Ia^ïj!  <x^   A.}ùS^ 

ï^b   ^    aKjC-3    -^^l;    <X-A.i    (•<XJij    ^S..2».i^    CJ5T"=*-    ô  5).:=i.  _^J  Vaw    J^j    xxj^^) 

^•sXjiAj  n'i^n^"!  JsA.5  If  3îJ\im  ^a*  aj>^Jî  ^^^  J^xà1\  ^\s  ^s^  (^j^^^Ji 
^i  î^^^iû  jv-j  (jî  xs^.U^  o«.^î  ^i>  (j^3  (j«^^  JUxj-^iî  ^b  js  Aa)] 


écrite.  —  Celle  règle  que  le  idw  du  hilpaël  suil  le  premier  radi- 
cal, lorsque  la  racine  commence  par  un  scJiîn,  un  sdmék,  un  zayhi 
ou  un  sâdé,  esl  toujours  suivie  en  hébreu,  à  l'excepliou  d'un  seul 
mol  où  le  tclw  précède  le  premier  radical  schhi;  c'est  wehitscho- 
tatnâh  [Jér.  xlix,  3);  le  concours  du  taw  avec  deux  têt  aurait 
rendu  ce  mol  trop  dur  à  prononcer,  si  Ton  avait  dit  hiscJUofabiâli, 
car  la  lettre  douce  ne  forme  pas  une  séparation  assez  solide.  On 
trouve  aussi  une  exception  dans  un  hitpaël,  où  le  premier  ra- 
dical, sans  être  une  de  ces  quatre  lettres,  précède  néanmoins  le 
lâw,  et  se  ratlaclie,  par  conséquent,  au  hitpaël  des  verbes  qui 
commencent  par  sâmék,  schîn,  zmjin  ou  sàdè;  ce  mot  est  œatti'iassab 
[Ex.  II,  /i),  car  la  lettre  douce  qui  se  trouve  entre  les  deux  tâiv 
esl  bien  le  premier  radical,  et  le  mot  aurait  dû  être  wattilijassêb , 
comnu)  on  dit  wai/yilyasséb .  si  l'on  n'avait  pas  avancé  et  adouci  \v. 
yàiL  En  elfel,  les  Hébreux  ainieni  à  introduire  dans  la  plupart  de 


138  OPUSCULES  DIBN-DJANAH. 

r:^i'D  TOT  N^   CJ-«  <^«^^    (jv^-^-i^   c:jÎ^J>   (j^^UàjÎ    IDÎH   ^j^STj   ^\  j\ 

ijSb>  li  jî  ^l?  n  ^'^D  \x::;3  nnn  JX<»  '^^rte  ^U.  J^^  î'")'?^  ^^^ 

^i  i;_^L4:^  ^î_^-j  c^AAji  iii_5  -)-)3ri  DDin  33Dn  J-o^i^  nsn  mn 
i"an  *xJLI  ^^^s\-*M^  (j>_j*x-AM.-.j  iDin  mon  Î^-Jii?  e^^jUJI  *=l>çj 

J^l3  m^n  ^DDin  ^nnon  msn  iDDin  iDnon  J.-»^i)l^  n^n  *xii 
nsn  iDin  i^-ij  je  ''^irbD  ^jI-JT-idî  JUàjI  (j-«  î^^i  idîh  (j^^-Î  -j^^ 

^  D.  i5i,  23-27  '  '^^  ^^'^i  9~i^- 


leurs  mois  un  allégement  des  lettres  douces.  —  D'après  Aboû 
Zakariyâ  lui-même,  hizzakkou  ne  saurait  être  le  nifal  de  zâkak 
et  appartenir  à  la  même  racine  que  zakkou  (Job,  xv,  i5),  parce 
que  hizzakkou  a  Taccent  sur  la  dernière  syllabe,  au  lieu  de  l'avoir 
sur  Tavant-dernière,  comme  hibbârou  [Is.  lu  ,  1 1).  Voici  ce  qu'Aboû 
Zakariyâ  dit  dans  l'introduction  de  son  traite  des  racines  gémi- 
nées, en  parlant  des  njfal  de  cette  classe,  qui  suivent  la  conju- 
gaison de  nâbar  :  r L'impératif  du  nifal  est,  d'après  la  règle  exacte, 
hissabj  hiddam,  hibbar,  pour  hissâhêb,  hiddâmém,  hibbàrér,  suivis 
du  wâw,  qui  marque  le  pluriel ,  ou  du  yod,  qui  est  le  signe  du  fémi- 
nin; ces  mots  deviennent  ;  hissabbou,  Idddammou,  avec  deux  dâirésch 
et  une  quiescente  })rolongée  (par  l'accent)  hibbârou,  où  le  second 
dâgêsch  manque  à  cause  du  rêsch;  puis  hissabbî,  hiddammî,  égale- 
ment avec  deux  dâgêsch  et  une  quiescente  prolongée,  et  hibbârî; 
toutes  ces  formes  sont  pour  Jdssâbebou,  hiddâmemou,  hibbârerou, 
Mssâbebt,  etc. •j^  Donc,  si  hizzakkou  était  l'impératif  du  ni/ai  do 
zâkak,  il  devrait  être  mille^êl ,  comnw  Jnddammoii ,  hibbârou,  puisque 


KITAB   AI.-MOUSTALIIIK.  139 

JLjc_À-3i   ^j^^  (J>-^-^^  ^^^^  Jlxi^i  JUiiî   (j^  j.^:i}\   ^y^.   i*x5^i£> 

13T  -^l.>^  u^'^K  Ujnnnn  dlJJsS^  bU^s^-Awi  *il^i  *Xjj^Âi.AJî  J^^i 


c  est  la  règle  des  mfal  des  verbes  géminés  et  de  ceux  qui  n'ont 
pas  de  lettres  faibles,  comme  hischschâmerou  [Ex.  xix,  19),  him- 
mâletî  (ZacL  11,  11),  d'être  mille'êl  à  l'impératif,  au  pluriel  du 
masculin  et  au  féminin  du  singulier.  La  vérité  de  cette  règle 
donnée  par  Aboû  Zakariyâ  est  prouvée  par  tous  les  futurs  du  ni/ai 
des  verbes  géminés  que  nous  rencontrons  dans  l'Ecriture,  qui 
ont  aussi  tous  deux  dâgêsch  et  une  quiescente  de  prolongation; 
exemples  :  Jér.  xxxi,  37;  ibid.  l,  3o;  ibid.  li,  6;  haïe,  xxx,  16; 
Osée,  VII,  7;  Jér.  xxiii,  k  (dans  ces  deux  derniers,  un  dâgêsch 
seulement,  à  cause  du  hêt)  ;  Juges,  xv,  ik;  Lév.  xxvi,  39  ;  Ez.  i,  9  ; 
EccL  XII,  II,  où,  par  suite  du  hêt,  il  n'y  a  qu'un  dâgêsch.  —  Hiz- 
zakkou  ne  peut  pas  être  davantage  le  hitpaël  de  zâkak,  parce  que, 
dans  ce  cas,  les  deux  lettres  semblables  seraient  apparentes,  la 
première  d'entre  elles  étant  même  liabituellement  pourvue  d'un 
dâgêsch,  comme  Jér.  iv,  2,  h  moins  (ju'on  no  l'ail  supprime;  pour 


im  OPUSCULES  D'IBN-DJANAH. 

n'?  n^DN  i'sbin*^\x  Tn:in''T  p"înî:;N  Tir^Di  Sbinn^  ^sî^^  iut:;Nnm 
k_5  •'p:n  i^i?n  i*?:.-!  S'X^  v*^P  <^1>"^'^  U^ii^w  ôI^Î  (j^^u^-^-^  ''^^ 


allqjer  le  mol,  comme  dans  Gcn.  xlii,  21.  li  exisle,  il  est  vrai, 
pour  cette  classe  de  verbes,  une  forme  sans  da(jêscJ( ,  par  exemple 
Is.  XLYi,  8;  Os.  VII,  8;  Ps.  lxxiii,  21  ;  I  Rois,  xviii,  28;  Ps.  lxxvi, 
6;  mais,  dans  Tune  comme  dans  l'autre  formation,  les  deux 
lettres  semblables  doivent  être  apparentes.  —  Enfin  hizzakkou  ne 
peut  pas  être  un  ni/ai  de  zàkâh,  car  alors  le  kaf  n  mirait  pas  de 
dàgésch,  et  le  zayin  serait  pourvu  d'un  kâmés,  comme  higgalou  [Is. 
XLix,  9);  hè^àlou  [Nombres,  xvi,  2/1);  hinnâkî  [ib.  v,  19).  Il  doit 
donc  être  absolument  le  hitpaël  de  zâkah,  comme  je  l'ai  expliqué, 
à  moins  que  le  hê,  troisième  radical  de  zâkâh,  ne  remplace  le  kaf 
de  zâkak,  racine  de  zakkou  [Lam.  iv,  7).  Mes  observations  sur  hiz- 
zakkou n'ont  été  présentées  par  personne  des  Hébreux  avant  moi, 
et  j'espère  que  les  liommcs  modestes  et  liumbles  qui  verront  mon 
opinion  et  ma  comparaison  des  procédés  en  usage  dans  la  langue 
arabe  ne  me  les  reprocberont  pas,  car  je  n'ai  point  invoqué  le 
lémoignagc  de  la  langue  arabe  pour  fixer  nia  manière  de  voir 


KITAH   AL-MOUSTAMIIK.  l/rl 

IaX_JÛ     ^_A_^       c.l_.€NW     î^^l_>l.X.J     ^     ^^AJÎwA^j!      4jw«     ivAJiJb     (j)     jjw«     viXJ 

'  Ce  mot  a  été  ajouté  d'après  la  vers,  hélir.  —  -  Le  passage  du  Commentaire 
de  R.  Sa'adià  est  cité  Journ.  asiat.  1870,  II,  p.  5i5  et  suiv,  (Manuel  du  lecteur, 

p.  207  et  suiv.)  —  2  N.  75,  27.  —  ^  N.  77,  3.  —  "  N.  77,  ^-8. 


d'après  elle,  ni  parce  que  riiébreu  aurait  besoin  du  secours  de 
Tarabe,  mais  seulement,  comme  je  l'ai  déjà  dit,  par  la  raison 
que,  la  plupart  des  Hébreux  n'ayant  encore  entendu  rien  de  sem- 
blable, j'avais  à  craindre  qu'ils  ne  fussent  disposés  de  prime 
abord  à  rejeter  mon  opinion.  Je  leur  montre,  du  reste,  que 
R.  Sa%idia,  dans  son  commentaire  sur  le  Si'fér  ycstrâh,  à  l'endroit 
où  il  parle  des  babitants  de  Tibériade,  qui  prononcent  djîm  le  ijod 
pourvu  d'un  dâgésch,  mentionne  aussi  le  même  usage  cbez  les 
Arabes,  et  invoque  le  ténioigna(je  de  ce  qu'ils  ont  avancé  à  ce  sujet. 

Zârâh.  Aboû  Zakariyà  a  passé,  dans  le  premier  des  deux  sens, 
le  7iif(d,  Ez.  XXXVI,  19. 

Hchjâh.  Aboû  Zakariyà  ne  cite  qu'un  sens,  Jér.  xxxviii,  in.  Il 
ajoute  :  crOn  rencontre. aussi  cette  racine  sans  hê  à  cause  de  son 
emploi  fréquent;  hay  (Gen.  v,  5),  wiiliat/  (Lév.  xviii,  5),  qui  de- 
vraient être  hmjâli,  ivahayah;  puis  wâ/jayah  [Ex.  i,  iC)  pour  wâ- 


l/i2  OPUSCULES  D'IBN-DJANAH. 

^-.5S    i^-IJT   2i^|^.ji  (^.Zfyi  l«X*j    *j^^>   *^*^-*';>   ^^   ^ftJ»  (ja.3  î<Xi& 

^A-«  *XjiX.^jJI  A.A.3  J.*o^lj  iT^m  Uî_j  HDD")  N^i  nD'^Dn  n^î:;  cj-* 
nïi?n  d  ^.j  1^  Ul-À-^i^^i  A^.3  viiJi  J^j  ^  nnm  Dj::;Dn  n^^^n 


hmjetâh,  où  Ton  a  négligé  au  féminin  le  troisième  radical,  comme 
on  avait  déjà  eu  Thabitude  de  le  retrancher  au  masculin. 77  Ce 
sont  là  ses  paroles,  et  cette  opinion  n'est  pas  tellement  inadmis- 
sible qu'il  faille  la  rejeter  absolument.  Mais  je  n'en  trouve  pas 
moins  fort  bien  de  rattacher  ces  mots  à  une  racine  géminée  Myay; 
les  deux  premiers  exemples  seraient  alors,  d'après  la  forme  de 
tam  [Lament.  iv,  22),  de  temîmâh  [Lev.  xxv,  3o),  et  celle  de  rak 
(II  Rois,  XXII,  19)  de  roukkekâh  {/s.  i,  6);  dans  wâhayâh,  on  a 
supprimé  le  dâgêsch  que  ce  mot  devait  avoir  à  l'égal  de  wâhâuûh 
(Jér.  xLviii,  1),  pour  l'alléger  comme  dans  hê^czâh  [Prov.  vu,  i3) 
de  ^izzoïiz  [Ps.  xxiv,  8)  et  de  we^ëzouzo  [ihid.  lxxviii,  A),  qui  devrait 
avoir  un  dâgêsch  dans  le  zayin,  comme  hêhcUâh  [Juges,  xx,  /lo). 
Il  est  vrai  que  le  hê,  qui  est  troisième  radical  de  hâyâh,  peut  rem- 
placer une  des  deux  lettres  semblables  de  hoyay.  —  Abou  Za- 
kariyà  a  négligé  dans  ce  paragraphe  un  autre  sens,  qui  se  ren- 
contre Il  liais,  viii,  8;  7s.  xxwni,  21  ;  Josué,  v,  8;  [)eiit-être  aussi 


KlTAIi    \L-MOUSTy\MIIK.  1A3 

Dnnn  n  n^îD  nx  nd"i^i  I^^jÎ^  nbî^'n^  mDn'?  n^nx  nn'71* 
Jwoill  I  J^iû  ^j^  *x.AjcAj  n:nj  no  Ui^  c_jU1î  i.Xiû  i  Jlï    n:n 
J_A»Î  ^î  (jw*  (JV.AJ  ^^  rT'an:  nwb:  i<ij  jjs  n^n:  ^^^Tj  ^  ^\  ^^Ij 
<_^  Dj^n:  A-AJ  Ars-_jJî  ^^5o^  pn  (j-*  (j^Xj  ^î  ^C^  (J-V^  *^^  ^ 

njDD  ij  nsîT^  <i_5  mS"'  i  a>j  o^_A_jt  (^*xJî  y^l.A.i.]t  ^  J^^iil 

1  D.  111,  ^1;  N.  78,  3o. 


£"^7.  1,19,  d'après  le  Targoum.  Ychmjyéh  (1  Chron.  xi,  8)  a,  sans 
aucun  doute,  le  même  sens,  et  signifie  relever  et  fortifier  une 
construction,  comme  le  démontre  l'emploi  analogue  cjue  FEcri- 
ture  fait  du  mot  aroukah  remède  (II  Chr.  xxiv,  i3,  et  Néh.  iv, 
1)  et  du  verbe  wayycrappê'  il  guérit  (I  Pwis,  xviii,  3o). 

Hânah.  Aboû  Zakariyâ  dit  :  ^( N chant  (Jér.  xxii,  28)  ne  peut  pas 
être  de  celte  racine,  car  il  faudrait  yiihnêt,  comme  nirêt  [h.  xlvii, 
i3),  nihmh  [Jér.  xxxi,  l\).y>  Aboû  Zakariyâ  n'ajoute  pas  à  cjuelle 
autre  racine  ce  mot  se  rattacbe.  Il  pourrait  bien,  comme  je  l'expli- 
querai plus  bas,  venir  de  Juhian,  et  être  pour  néhnant.  Mais  rien 
ne  s'oppose  à  ce  que  nchant  soit  bien  réellement  pour  néhnêl,  type, 
nirik  et  nihnêt;  seulement,  à  l'exemple  de  ce  que  j'ai  dit  précé- 
demment (p.  3o)  sur  yôladt  [Gen.  xvi ,  11),  yoschabt  (Jér.  xxii, 
23),  schokanl  (ihid.  li,  i3),  le  nowi  peut  avoir  perdu  sa  voyelle, 
pour  alléger  le  mot,  et  le  hêt  avoir  reçu  un  palah ,  parce  (|ue  cette 


Ihli  OPUSCULES  D'IBN-DJANAÏl. 

i)*x_j  n3n:  J-^i  »i  r»^  t$  C5^-Î5  i<.>..A.^i  ^l^Jî  (jj).^j  ^i  c^s  (jvAiii 
-nn  v^  à>  >i^  (O-j  Jl«Àj^    nn^  mDîJ^m  ^VkI\  \^  3>  Ji^  rnn 

i  1*^  ^  (^*>^J5  *W-^*5  tj^^î?  u'  C:^^"^^  1^  Dnn:n  bj  _^^  JUij^jiî 

-nn  é>  ^^  _^^  (S"^^  ^[^^^  CJ-*  ^"^i  'lin 

nnnn  <\Ai  Jl-  jIaJî  ^^.Âiî^  itrxn  b^*  nnn  .mx  n^bm  ^2  iL'^x  nnnM 

'  Cet,  exemple  manque  chez  N.  Dans D.  1 1 2 ,  -20 ,  on  doit,  d'accord  avec  le  texte 
arabe  de  Hayyoudj,  rétablir  b'»D2  pj  nn',  et  biffer  les  additions  de  Téditeur;  l.  29 , 
il  fant  effacer  ces  mêmes  trois  mots  qui  y  sont  répétés.  —  ^  D.  1  59,  i5;  N.  1  09, 
87.  — •'  D.  1  1 3,  8-1  2  ;  N.  79,  3o  et  suiv.,  est  corri{jé  dans  le  sens  d'Ibn  Djanâli. 

prononciation  aura  paru  plus  facile.  Tout  on  étant  de  la  racine 
luhiali,  le  mot  peut  avoir  le  sens  de  niJjnant,  de  luhian,  et  le  hé 
tenir  lieu  du  Jioun^. 

Hârah.  Aboû  Zakariyâ  prend  ici  ycharou  [Ez.  xxiv,  10)  pour  le 
nifal  de  cette  racine;  ensuite,  dans  le  para(];i^aphe  hârar,  il  dit 
que  ce  mot  pourrait  être  le  njfal  de  cette  racine  et  que  le  résch 
aurait  alors  dû  avoii"  un  dâgésch  à  la  place  de  deux  lettres  sem- 
blables. Mais  il  a  passé  le  véritable  nijal,  qui  est  incontestablement 
de  hârâh,  Is.  xli ,  1 1.  Le  lié  peut  aussi,  en  ce  cas,  être  à  la  place 
du  résch  de  hârar. 

Hâtâh.  Aboû  Zakariyâ  cite  deux  sens  de  cette  racine  :  l'un,  à 
la  forme  légère,  Prov.  vi,  27,  et  x\v,  29;  fautre  au  hi/'il,  ya/jUiâ 

'  Voy.  Menalièm,  p.  10  ";  Dounascb,  ]).  ()/i  ;  Talmidè  Menalièu),  p.  f\9.:  Talmîd 
Dounasrli,  p.  87. 


w« 


KITAB   AL-MOUSÏALIIIK.  Ui5 

*^DDD  mi*3  nnn  ^^^^  ■jpu;''  pD^  JU>j  ^  ^7.1x0  -nc^i  "inn^  Ti^nn 

^^  *._À_^  wv.:^^jcil  y^'^  jî^  ^i^i  (j^j  ^*>^^  otAÀiw  nnnn  aJ^a^î 

/' 

-l/jijî  J^*^  ji^  nnn  J-a^  Uaàïw  -jnn^  J«*^  ^î  c-j-*  ^-x-*^  U  ^^î 
yn^  ^A^_5  D^D  1  uvh  non"'  pt:'?  ^'î^d  njrp  xb  pDra  nDn^  i  aAa-*^ 

(ji  J^sî  tîiJJ^-S'-j^n^  n2în  (j^  JLa_j  jjÎ  j*.-:^  i$^  "înn^  iCj)  ^ 
^^-5lj  (ji  ■jnn''  i  J^-^^i  (j\(5  |^3D3  m:?j  nnn  nnn  ^j^  "jnn^ 

^  D.  112,  10;  N.  79,  5, 


(P5.  LU,  7),  type  ynfrekâ  [Gen.  xxviii,  3),  yaschhnkâ.  11  ajoute  : 
rtTêhat  [Prov.  xvii,  10)  pour  tihtéh  est  la  Ibririe  légère  de  ce  der- 
nier sens.^  Je  suis  fort  étonné  et  je  comprends  difficilement  ce 
qui  a  pu  empêcher  Aboû  Zakariyâ  de  prendre  yahtekâ,  tout  aussi 
bien  que  tèhat,  pour  une  forme  léjjère,  mais  oii  le  yod  a  patah, 
à  cause  du  hêt,  comme  dans  hàyahtéh  (Prov.  vi,  27),  qu'il  donne 
lui-même  pour  une  foruie  légère,  et  comme  Job,  xxxix,  21, 
Ezéch.  XLiv,  18  et  iv,  17,  et  Gen.  xxxiii,  1,  011  le  mot  wayyahas, 
d'après  Aboû  Zakariyâ,  est  pour  wayyihas  avec  hirék  sous  le  yod. 
Certes,  personne  ne  doute  qu'ayant  besoin  de  construire  ce  mot 
avec  le  suffixe  de  la  seconde  personne,  on  n'eût  dit  ynhsekâ,  tout 
comme  yahtekâ,  et  de  même  que  celui-là  viendrait  de  hâsâh, 
nous  soutiendrons  que  ynlitekà  est  une  forme  légère  comme  tê- 
hat  de  Mtàh,  bien  que  yahtekâ  soit  pour  yiJjtekâ,  type  hàyirsekâ 
[Mal  1,8),  hàyikrekà  [Nomh.  xi,  9  3).  Outre  l'évidence  qui  ré- 
sulte de  notre  argumentation,  cette  o|)inion  se  recommande  en- 


10 


1^6  OPUSCULES  D'IBN  DJANAH. 

A^iji^  O;»^   ^-^^   4^*-*  ^^   '••«y-*-*^  ^\*  ^  *X.=*-i_5   ç,y  1$  jî  l^^^5ï> 

(jw«  ajî  ^^  ^^jw*^.js^.^.^  J^s  Ajçi  J-^:&  jsjjj    ^iic^n  TnN  oTiji^^Si 

'  Celte  citation  manque  dans  le  texte  arabe  et  dans  les  versions  de  Hayyoudj. 


core  par  l'absence  complète  du  hijîl  d'où  yaljtekd  pourrait  déri- 
ver. 11  est  encore  bon  de  remarcjuer  que  les  deux  sens  mentionnés 
par  Aboû  Zakariyâ  n'en  font  qu'un  et  ne  présentent  aucune  ditfé- 
rence,  puisque  tous  deux  sont  :  emporter,  faire  cesser. 

Tâmâh.  Passé.  Voyez  cependant  le  nifal  nitmînou  [Job,  xviii,  3) 
-=  weniglînou  (1  Sam.  xiv,  8). 

Yârâh.  Dans  une  des  nombreuses  copies  du  traité  d'Aboû  Zaka- 
riyâ, nous  avons  trouvé  wannîrâm  (Nomb.  xxi,  3o),  cité  dans  ce 
paragraphe.  On  y  émet  l'opinion  juste  que  wannîrâm  est  de  cette 
racine,  et  l'on  ajoute  :  rr Cependant  il  pourrait  dériver  de  râmam.r) 
Je  soutiens  que  cela  est  tout  à  fait  impossible,  et  cette  supposi- 
tion n'a  pas  besoin  d'être  mise  à  néant  par  des  preuves  pour 
quiconque  possède  quelque  connaissance  des  lettres  douces  et 
des  verbes  géminés.  Aussi  je  pense  que  cette  remarque  n'est  pas 
d'Aboû  Zakariyâ,  mais  sans  aucun  doute  de  quelqu'un  qui,  en 
étudiant  ce  traité,  a  mis  son  propre  avis,  en  noie,  à  la  marge 


KITAB  AL-MOUSTALlllK.  \M 

J»-ï   ^j^   5*X_*_j  ^JÎ>^   ^Ai   ^OCjÎj   ti;*xiî    c^U^I    J«Xiû   ^J^Xj   ^    HjhM 
l-g-jL^   jjj^^   (O-xi  AJCi^  *XÀJ^  ^j^Jj\.jiJÎ  J^£>\    (jAXj  ^>X^Î   (j-4  c:a.jI^ 

U^Js-rs!  i/lxÀjî  ^x>^  anD  ^îihià  5]dî<  vW^^  ^^^^  j  J^i*-^^  hdd 


d'un  exemplaire;  puis  un  copiste  ignorant  a  l'ait  entrer  la  note  de 
la  marge  dans  le  corps  du  livre  que  j'avais  sous  les  yeux,  en  la 
mettant  sur  le  compte  de  l'auteur.  Ibn  Noûmî  m'a  raconte  qu'en 
Egypte  il  avait  vu  du  Traite  des  lettres  douces  des  copies  qui  con- 
tenaient des  choses  fausses  qu'on  y  avait  ajoutées,  en  les  attribuant 
à  l'auteur,  tandis  qu'elles  provenaient  de  quelque  Andalousien. 
Je  l'avais  déjà  bien  reconnu.  Il  me  fit  voir  des  passages  de  cette 
nature  recueillis  pour  son  propre  usage,  lorsqu'il  les  avait  juges 
faux.  C'était  le  cas  pour  wannîrâm,  d'autant  plus  que  cette  re- 
marque se  trouve  dans  un  seul  exemplaire,  et  que  les  théories 
d'Aboû  Zakariyâ  sur  les  verbes  géminés  la  démentent  et  couvrent 
de  honte  celui  qui  voudrait  la  lui  attribuer.  Je  n'aurais  pas  fait 
cette  observation  dans  mon  livre,  si  je  n'avais  pas  craint  que  l'on 
ne  fit  de  nombreuses  copies  de  cet  exemplaire,  et  que  l'erreur  ne 
se  répandit  et  ne  fût  imputée  à  l'auteur'. 

Kâfàh.  Aboù  Zakariyâ  mentionne  dans  ce  paragraphe  ikkaJ[Mic. 

'  Rikm.  28,  1  6  :  Et  lorsque  nous  tirions  sur  eux,  ils  étaient  perdus. 

10. 


IZicS  OPUSCULES  D'IBN  DJANAH. 

Jyi  bî^  nb^n  Ak^i  <^*xii  -jnnr  b^n  J^  hddk  aAa=>I  ^i    Jl^^  *>â^ 

nnS  ^^j^.fi  dlii>3  ^_^>^   D^DTDD  '^àJ   Cj-«  CiTr^^l'  c:>i^i   (j^  A3^5   ^I 

yi  ^C^î  ^_A«*JLi  JUi:iJi  4j-«  JUàj:^î  ti  :>i^]o^i  i>l  yDp  (j5o  ^^5 

ynm  i"?  nxi^  ^b  nîri?n^  c'rn  iilJ*xJS}  p2:iDp  nb^n^  "'^^n  (ji 
^1  ^oL_A_ft  joti  ti  <y^^.  ^■clî  ^«  ilv£«Iiii  5*Xi&  ^s-  *x^  ^lî  :?d")nS 

'   D.  1 18,  1  9-i/i;  N.  88,  1/1-1  G,  —  '^  N.  lof),  8-9.  Dans  D.  le  passago  est 
tronqué. 

VI,  6),  el  dit  que  c'est  un  nifal  abrégé  de  ikkaféh,  comme  tiggâl 
(Is.  XLVii,  3)  de  tiggâléh.  Je  préfère  le  rattacher  à  kâfaf,  de  ke- 
foufhn  {Ps.  cxLvi,  8),  à  cause  du  patah  au  lieu  du  kâmés.  C'est 
une  règle  généralement  suivie  dans  le  ni/ai  des  verbes  au  troi- 
sième radical  faible,  que  le  premier  radical  prend  kâmés,  que  la 
forme  soit  apocopée  ou  complète;  on  voit  cela  aux  mots  tiggâl, 
têWs  (Esther,  v,  6  et  passim),  à  côté  de  tiggâléh  et  de  tê'âséh,  puis 
Exode,  xni,  7;  Dan.  xi,  k.  Les  verbes  qui  ont  hêt  pour  second  ou 
troisième  radical  font  seuls  exception,  comme  ijiddahou  {Jér.  xxiii, 
12),  yimmah  (Ps.  cix,  i3)^  Les  racines  géminées,  au  contraire, 
ont  toujours  patah,  excepté  en  pause,  où  il  y  a  kâmés.  Pour  cette 
raison,  mon  opinion  sur  ikkaf  est  plus  conforme  à  la  règle.  Aboû 
Zakariyâ,  dans  son  traité  des  verbes  géminés,  établit  lui-même 
cette  différence  entre  yissab  de  sâhah,  yimmak  de  mâkak,  yimmas 
de  mâsas ,  etc.  et  tiggâl,  wayyikkâr  (Nomh.  xxiii ,  /i  ) ,  de gâlâh,  kârâh , 

'   Voy.  ci-dessus,  p.  ia5,  126. 


KITAB  AL-MOUSTALHIK.  l/i9 

jl>  U:^_5  (^  à  ^-f^^^  J^-*^^  ^-^  ^  c^"^*^  ""S-  n^  -^^^  cj^  ^■'^  ^^^  i 

niD  anb  mD"»!  jLa.Jî^  nnD  d^jîx  ^^>i  (^^y  ^aà^S^s    hid 

pmi    D")DD  "Tnai    DDN'D  TIDD  D^D  D^T  Li-ib  l-Aj-J  J._A.^i^  îlbMi 
1  D.  118,  i5;  N.  83,  17. 


que  les  uns  avaient /^«frtA  seulement  au  miiieu  de  la  proposition, 
tandis  que  les  autres  prennent  kâmés,  aussi  bien  au  milieu  qu'à 
la  fin  de  la  proposition.  Je  ne  sais  donc  pas  ce  qui  a  fait  com- 
mettre cette  erreur  à  Aboû  Zakariyà,  à  moins  qu'il  n'ait,  comme 
je  le  suppose,  lu  ikkàf  a\ec  kihnés.  Quelques-uns  ont  mis  ikkaf  an 
rapport  avec  kaf,  la  main,  et  ont  traduit  :  Que  lui  apporterai-je 
dans  ma  main.  C'est  possible,  mais  peu  acceptable.  Il  se  peut, 
du  reste,  que  le  lie  de  kafdh,  dans  yikpéh  [Prov.  xxi,  lA),  tienne 
lieu  d'unpê,  troisième  radical  de  kâfaf  [Ps.  lvii,  7). 

Kàrâh.  Aboû  Zakariyà  donne  deux  sens,  l'un,  kârîtâ  [Ps.  xl,  7), 
et  l'autre,  wayyikréfi.  .  .  kèrah  (II  Rois,  vi,  'j3).  Mais  il  en  a  passé 
un  troisième,  tikrou  {Dcut.  11,  G),  mikrâni  (Nombr.  xx,  if))  et  mi- 
kràli  (Prov.  xxxi,  10).  Dans  ce  troisième  sens,  le  nom,  sans  être 
annexé  à  un  pronom,  peut  être  mikrâh,  type  miknàk  [Gen.  xxiii, 
18);  annexé  au  suffixe  de  la  troisième  personne  du  masculin  plu- 
riel ou  au  sullixe  de  la  Iroisième  personne  du  féminin  singulier, 


150  OPUSCULES  D'IBN  DJANAH. 

naD  ^--(^  «X-À^  '3-^'^^  onriD  ^^5o  ^t  aa*  <\>-^Ji  ^jl^  dhd  nrn'? 

n!::  nnbi'  »^.^  ns:  iC.X.^  4Xa^  î^Jlijj  nniD  aaà  ^^.^^iî^  mD  yiND 
*Xja.|_^Jî  j..A.^.Aàj  Dt^r  DDity  i^Xo  JvÂ^  \mx3\  1^)1^^  nDî::  ^>yî^ 

(j\^  *X_3Î  DIDD  i  Jj-iî  (j^  j^-??^     IDDIU;  ^.^-^î^  HDlî^*  lir-'K  t^jlxJi 

^-•^  <jl  5yl^î  l^i  nniD  n:DD  n:pD  iCj)  <^  hidd  iiiUj^î  J^ 


le  mot  est  devenu  mikrâni  et  mikrâh,  parce  que,  avant  de  le  mettre 
en  état  d'annexion,  on  a  supprimé  du  nom  le  signe  du  féminin, 
comme  souvent  dans  ce  cas^  Ainsi  péhâh,  avec  le  suffixe  de  la 
troisième  personne  du  pluriel,  devient  pe7mm  [Néh.v^  i/i)  pour 
péhàtâtn ;  pinndh ,  avec  le  suffixe  de  la  troisième  personne  du  fémi- 
nin, donne  pinnah  (Prov.  vu,  8)  ])Our  pinnâtâh;  middâh  devient 
middâh  [Job,  xi,  9)  pour  middâtâh;  nissah,  avec  suffixe,  nissdh 
{Gen.  XL,  10)  pour  nissâtâh;  sokat  [Juges,  ix,  Zi8),  avec  le  suffixe 
de  la  troisième  personne  du  masculin  singulier,  forme  soko  (ibid. 
/19)  à  la  place  de  sokâto.  Mais  il  se  peut  aussi  que  mïkrâm,  avant 
l'annexion,  ait  été  mikréh,  sur  le  modèle  de  miknéh,  mibnéh,  midhéh; 
puis,  en  ajoutant  le  suffixe  du  pluriel,  on  aurait  retranché  le  hê, 
troisième  radical,  comme  rodêh  [Is.  xiv,  6)  devient,  avec  le  suffixe 
du  pluriel  rodêm  [Ps.  lxviii,  28);  liammaâléh  (Jos,  xxiv,  17),  de  la 
même  manière,  par  la  suppression  du  hé,  hamma^àlém  [Is.  lxiii, 

'  Rihnâli,  159,  33. 


KITAB  AL-MOUSTALMIK.  151 

i^_3*x.i:^  c^.jUil  *x>î^i  ^AH*Aij  naii?  \yy^^  \i^  DV2  Dbyi2r\  n\v 
t  jv_iû  ^  -^Mi  J.jLjcJli  (j-*  a"'^^  uj^  ■'^"^^  ^^'  '^^'"^  ^-^"^^^"'  ^^^^ 

^_;t_^  4^   DHiXD  non   (ji    vilJis   (jâfcAikj^   j^^JC^il    t_^l   î 4kiû   (j^ 

pbnD  nuN  n^DNiDn  nn  dn*  dj'î  J.-a-ï  If  Ixaoi  ^i^^î  *s  S^^^^ 

»4X-ib  yî  (j^y^j^  DDND  "non  dhdd  Tin:!  (j-«  hidd  d^j^jdd  pmi 

^xMÎ   »*Xii>  ^3^3  ^OvÂ^  jl>^  lipn  <^x-«  ii  TlDn  (ji  o^&  l^i  bî 
*  Vers.  hébr.  :  di->v  'h  'j'tpr  dj7?3. 


1 1);  "osêh,  avec  le  suffixe  de  ]a  troisième  personne  singulier  mas- 
culin, ha'oso  [Job,  xl,  19).  Mikrâm  serait  alors  formé  sur  le  mo- 
dèle de  minUm  [ibid.  xv,  29),  qui  dérive,  comme  je  l'expliquerai 
à  son  endroit,  de  la  même  racine  que  kannelotekâ  [Is.  xxxiii,  1) ,  et 
c'est,  à  mon  avis,  l'analyse  préférable.  Je  rattache  à  ce  sens  du 
verbe  kârâh,  waékkeréhâ  [Osée,  m,  2).  Je  m'explique  :  tikrou  [Deut. 
11,  6)  ayant  le  même  sens  que  tiknou  (vous  achèterez),  waékkeréhâ 
équivaut  à  wâ'éknéhâ,  car  kânâh  qui  a,  en  général,  le  sens  de 
acheter,  acquérir,  s'emploie  aussi  dans  le  sens  d'épouser  [Ruth, 
IV,  10).  Le  dâgésch  du  kaf  est  une  irrégularité,  comme  dans  yik- 
kerêk  (I  Sam.  xxviii,  10).  On  a  nié  que  mikrâh  (Prov.  xxxi,  10) 
pût  avoir  la  même  racine  que  mikrâm  et  tikrou,  on  a  soutenu 
que  kârâh  ne  se  disait  que  de  l'achat  de  l'eau,  et  l'on  a  regardé  le 
mêm  de  mikrâh  comme  une  lettre  radicale.  Mais  je  crois  que, 
puisque  kârâh  a  le  même  sens  que  kânâh,  il  s'applique  à  toute 


152  OPUSCULES  DMBN  DJANAH. 

^^,w•  ik.jyX.S)  <N*ii<xiî  tK  Uiî^X^  0.^j  y^  ^\^  J^aJÎ   i*Xiû^  -)^3n  iuJ 

Ia^ij!  isi^ju  lAyUi  c-jI-^wJcSTj  i^Uxiî  yû  Lei  p^ni:  ?|ddd  moD  '^i?  *i^j> 

(j%j:^-ÂJi    ^-si-î    ^j^  J^^î^     D^bl  ï^ODS  m^p'?   4^xiî    i*XiD  J.a^  ^^ 

nbr  nb::  i^j)  ci^  nni^*  2;^;")'?  mo'' 
j\=r  U^_5  r:^!-'  niNi  dn  "«r  aj)  «^  o^nDi^'  mi'?')  ^JS'ù^^_  ^  nîb 
u>-^^  T^""^'^  "'^'^^  "^^^  t:^*  (:j>-j«-î*  J-A.j«-^  D^nDii*  mîbi  (j^-^-j  ^^ 


chose  achetée,  tout  comme  hânâh  qui  s'emploie  même  pour  en- 
fanter, Gen.  IV,  1.  Les  mêmes  personnes  ont  voulu  faire  dériver 
waékkeréhâ  de  hikkk;  bien  que  cette  opinion  ne  soit  pas  complè- 
tement à  rejeter,  je  n'en  préfère  pas  moins  le  rapporter  à  tikrou, 
d'abord  à  cause  des  mots  rrpour  quinze  pièces  d'argents  qui 
suivent;  ensuite,  parce  que  nous  ne  rencontrons  nulle  part  hikkîr 
dans  le  sens  d'épouser;  enfin,  par  la  raison  que  kârâh,  comme 
équivalent  de  kânâh,  se  dit  de  tout  ce  qu'on  achète,  de  tout  ce 
qu'on  acquiert,  par  exemple,  eau,  femme,  enfant  ou  quoi  que  ce 
soit.  11  ne  me  parait  donc  pas  impossible  que  mikrâm  (Amos,  11, 
6)  ait  aussi  la  signification  d'acheter  et  acquérir,  et  réponde  à 
liknôt,  que  le  même  prophète  emploie  {ibid.  viii,  6)  dans  le  même 
sens.  —  Aboû  Zakariyâ  a  passé  dans  le  premier  sens  qu'il  men- 
tionne, le  7iifal,  yikkâréh  (Ps.  xciv,  i3),  type  yiggâléh. 

Lâzâh.  Racine  omise.  Cependant,  on  trouve  oulczout  {Prov.  iv, 
ali)  comme  re'out  (EccL  v,  10).  Lezoïit  pourrait  aussi  venir  d'une 


KITAB  AL-MOUSTALHIK.  IT);] 

jLAxXi  p"?  p-î  cj-*^  ^d'?  pî^*::;  ij^  [^A^ùS u^n^^a  mî"?!  cj^  iCA^Î:> 
jX^^  ^^^5^1  AAi  (joli»-  *xi  nV^  mn  ,j\  ^^^3  ^j-^*^.-?  >«^  *~''?^ 

*i   (^-^r?  ^   (J^^-?3   T^"'   u^  ^^"^   aX.x>   (jiaXA.3   (j^i*.Uil    <\Xi   ^ 

A-A-J     ji^-A-il    vJ^-J    C:^:>;i     J^-iiJ^     c;>\_A.J^I    iJ^AM.«i!     dlÀÎi    ÀA^J^xii 

^L^Sw>Uwî   \js.^  ^l;cS  j<X,o  t^   ov-Â^AïU  «Xs  c:a.â5  li  0.AÎ  <>uCj^Aâ.i 


racine  louz,  comme  Prov.  m,  31,  et  le  wâw,  ainsi  que  h  tâw, 
auraient  été  ajoutés  comme  dans  èyâloiitî  [Ps.  xxii,  20),  ^èdout 
(ihid.  XIX,  8),  begêrout  [Jér.  xli,  17),  qui  ont  des  racines  au  se- 
cond radical  faible;  seulement,  dans  lezoïit,  le  second  radical  a 
disparu,  comme  dans  seson  [Ps.  cxix,  111),  zedon  (Obad.  3),  et, 
comme  je  l'ai  déjà  dit  dans  le  paragraphe  schouah  (p.  116),  au 
sujet  de  bischehoutô  [Prov.  xxviii,  10). 

Lâlâh.  Racine  passée.  Pour  le  mot  lâlat  (I  Sam.  iv.  19),  les 
anciens  interprètes  ont  pataugé,  et  les  modernes  ont  cherché  en 
vain  une  solution;  les  uns  ont  considéré  yâlad  comme  un  élément 
de  ce  mot,  les  autres  n  ont  trouvé  aucune  issue.  Une  telle  lutte  a 
dû  nécessairement  se  produire,  car  lâlat  est  difficile  à  expliquer 
et  malaisé  à  comprendre.  Aussi  aurais-je  voulu  ne  pas  en  parler; 
mais  ayant  promis,  dans  l'introduction  de  cet  ouvrage,  d'ajouter 
tout  ce  qu'il  me  serait  possible  de  réunir  et  de  ramasser  parmi  les 
faits  qu'Aboû  Zakariyà  a  omis,  j'ai  cru  devoir  mentionner  aussi 
ce  mot,  rassembler  tout  ce  qui  s'est  présenté  à  mon  esprit.  Gepen- 


15/1  OPUSCULES  D'IBN  DJANAH. 

Ui  A^^î  ci>!^S*  iXfi»-t  ^j^  >^^  ^  ^^^  CJ^  Jy^l?  jUa**.)U  |j**Ua3I  (jw« 

1*1 

^1  n*^ir  ••i^i?"^  DJ-^:;  |nx  qk  i^-'D  xb";  mDt!;T  i^JL-  If  ^l^Jî  cj-«  ^«>^^ 
iCâUc>i)î  aa3  o»4y  U  yDpii  «.Â^  kJÏAw  ^^*xJî  *j-^^^  ''^"'^'7  J^^^  p^^ 


dant,  je  déclare  de  suite  que  je  n'ai  aucune  opinion  arrêtée  et 
que  je  ne  possède  aucune  preuve  décisive  pour  en  déterminer  la 
racine.  J'indique  seulement  différentes  manières  de  voir,  sans  me 
prononcer  plutôt  pour  une  racine  que  pour  une  autre.  J'exposerai 
donc  ces  explications ,  en  m'engageant  seulement  à  ne  m'éloigner 
dans  aucune  explication  de  ce  que  permettent  l'analyse  et  l'in- 
duction. Je  dis  donc  que  lâlat  n'admet  que  les  trois  explications 
suivantes  :  il  vient  d'une  racine  au  troisième  radical  faible,  ou  il 
vient  d'une  racine  géminée ,  ou  c'est  un  nom  qui  n'est  pas  dérivé 
d'un  verbe.  Dans  le  premier  cas,  il  y  a  deux  possibilités:  Ou 
bien  lâlat,  qualificatif  de  hârâh,  est  pour  lâlâh,  comme  dâwâh, 
bâlâh,  avec  le  hé  remplacé  par  un  tâw,  comme  dans  ouschekourat 
[h.  Li,  21),  schenat  [Ps.  cxxxii.  Zi),  me'at  [EccL  viii,  12);  car 
tous  ces  tâw  tiennent  lieu  de  hé.  Le  second  lâméd  a  patah,  à  cause 
de  l'intention  qu'on  avait  d'annexer  ce  mot,  comme  cela  est  arrivé 
pour  schenat  et  aulres  qui  ont  perdu  le  kâmés,  parce  qu'on  y  avait 


KITAH  AL-MOUSTALIIIK.  155 

nîiirn  j>  aKJc*  ^i  c^^N-ii  ij^.^  *^^^^  Ua^U  !^Ai  (j^^:?  (j'  ^'^ 

^.Ui  c::»i3i>  (j^  u^  u^-5   nn22-)m  nniy:^!  nîiim  n:y:?i  i  a>->^5 
u>  ^  ms^nnD  S^^t  mji  avD  n^sinn  iC-jj  ^is  iz:Di?  n^Djnm 

1  D.  122,  i8;N.86,  ih. 


supposé  une  annexion.  Ou  bien,  lâîat  pourrait  être  le  féminin 
d'un  parfait  et  suivre,  comme  modèle,  wehirsât  [Lev.  xxvi,  3/i) 
et  we^âsât  {ibid.  xxv,  21),  de  sorte  que  la  forme  primitive  serait 
lâletâh,  de  même  que,  dans  les  exemples  cités,  elle  est  wehirsetâh, 
we^âsetâh.  Dans  le  second  cas,  lâlat  serait  un  nom,  comme  lamas 
[Lament.  1,1),  lâbaz.  Dans  le  troisième  enfin,  ce  mot  ressemble- 
rait à  Icfad.  Voici  tout  ce  que  je  puis  dire  de  lâlat. 

Nâbâh.  Passé.  Le  verbe  est  conjugué  comme  les  verbes  ayant 
«/^  pour  dernier  radical,  à  l'exception  du  hitpaël,  I  Sam.  x,  6, 
type  hitrappîtâ  [Prov.  xxiv,  10),  et  I  Sam.  x,  i3,  type  hitgallot, 
qui  se  conjuguent  comme  les  racines  au  troisième  radical  hé. 

Nâwâh.  Aboû  Zakariyâ  a  passé  le  hifil,  Ex.  xv,  2 ,  où  we'anwêhou 
suit  la  forme  de  wearbêhou  [Is.  li,  9). 

Nâlâh.  Passé.  De  cette  racine  dérive  kannelotkâ  {h.  xxxni,  1), 


156  OPUSCULES  D'IBN  DJANAH. 

i^br  miD'?  J^-A_^^  maD  ^a^i?  nnDb  JwiL«  \xà:^  ^^5^j  ^î  -^^^^^ 
-i-'d^m'?  Ak_^l  c5*>^^i  "jbDn  n^n  nx  ")^Di?b  "-^l^-iî  ô*^-^^  «i  n^*iD 
Jolij  Jii  ^l?  I^Xa^^a.5^  N^nn*?  A^î  <^JJî  h^dd  iniN  N"'3b  I^^jÎ^ 

^  D.  12-2,  5;  N.  86,  5.  —  -^  On  s'attend  à  cAiô^Ç 


qui  est  un  hifîl  de  la  forme  ijamréh  [Jos.  i,  i8),  ayant  à  Tinfinitif 
hanUt,  type  hamrot,  d'où  lamrot  (Is.  m,  8).  Or,  Aboû  Zakariyâ  dit  : 
cfLe  patali  du  /a^ned!  dans  lamrot  prouve  que  c'est  un  hifîl  pour  le- 
liamrot;v  de  même,  moi  je  dis  que  kannelôtkâ  est  pour  kefianlotkâ, 
dont  le  modèle  se  trouve  dans  kehaznol  (II  Chr.  xxi,  i3),  kehafnoto 
(I  iSam.  X,  9),  keha^àlôt  [Ez.  xxvi,  3).  De  plus,  le  dâgésch  du  wotm 
est  irrégulier,  à  l'égal  du  dâgêsch  irrégulier  dans  le  mêm  de  oube- 
hammerôtâm  [Job,  xvii,  a),  qui  devrait  rester  sans  dâgêsch,  comme 
lamrot  (7s.  m,  8,  et  Ps.  lxxviii,  17),  où  le  hê  est  supprimé,  aussi 
bien  que  11  Sam.  xix,  19,  Jér.  xxxix,  7,  et  ailleurs.  Ces  exemples, 
dira-t-on,  ne  présentent  le  retranchement  du  hê  qu'après  lâméd, 
de  telle  sorte  qu'il  n'y  aurait  point  parité  absolue  entre  kannelôtkâ 
et  lamrot.  Mais  nous  ferons  remarquer  qu'on  le  rencontre  après 
bêt,  dans  bagloto  [Jér.  xxvii.  90),  évidemment  pour  beliagloto,  ou- 


KITAIi    \L-V10USTALI!IK.  157 

cj^^   HTn  DrnD  J^*^  DrnD  »^=^yV\^  Ninn  dvd  i^JliJ  k^Jî  i*Xiûj,Ai^ 
•»nnii  A-jj  ci^^--^^  n^:D  yn^b  niD^  n^t  <^x.1î  îjuû^  J^ap^^^î  i*kiû 

w 

j)   /fr»^  U»  (^   Uli^^-w)  iaJUvli  <Xj<Xam.aJ|   aK.«oÎ^   (^aa4Î   cjji^i    (j^ 

'  Celte  citation  ne  se  lit  ni  dans  Toriginal  arabe,  ni  dans  les  deux  versions. 
On  remarque  au  contraire  que  61:2,  dans  ce  verset,  est  une  forme  lourde.  —  -  Ce 
mot  manque  dans  la  vers,  hébraïque,  et  ne  se  lit  pas  dans  ce  passage  de  la  Bible. 


Mkkâschlô  {Prov.  xxiv,  17),  qui  ne  s'explique  que  par  oubehikkâ- 
schlo;  et  nous  trouvons  le  hê  également  omis  après  kaf,  dans  un 
cas  tout  différent,  dans  kayyom  pour  kehayyôm.  —  A  la  même  ra- 
cine et  au  même  sens  appartient  minlâm  [Joh,  xv,  29),  comme 
mikrâm  (Nomb.  xx,  19)  de  tikrou  (Dent.  11,  6),  voyez  kârâh.  Voici 
connnent  je  m'explique  le  rapport  qui  existe  entre  minlâm  et  kan- 
nelôtkâ  :  en  comparant  les  deux  membres  du  verset,  Isaïe,  xxxni, 
1,  on  ne  doute  pas  que  kannelôtkâ  n'ait  un  sens  analogue  à  celui 
de  kaliàtîmekâ  qui,  comme  kehâtèm  (Dan.  viii,  28) ,  vient  de  tâmam, 
avec  suppression  du  dâgésch  pour  alléger  le  mot,  comme  le  croit 
ALoû  Zakariyâ  (r.  tâmam).  Le  verset  de  Job  est  donc  à  traduire  : 
Leur  perfection  et  la  réalisation  de  leurs  projets  ne  sera  pas 
atteinte  dans  le  monde;  en  d'autres  mots,  ils  seront  exterminés 
et  leur  pouvoir  ne  durera  pas. 

Nâsâh.  Aboû  Zakariyâ   dit  :  ^r Nissé'   (Il  Sam.  v,    12)  est  pour 


158  OPUSCULES  D'IBN  DJANAH. 

^  JjlLa-j  (jl  (^-^.-^sp.  Ljfl  J^.Ji.Jî  \^sb^  jpL^Jî  ^^^  cxaa5  Uf^^\ 

iDi^biD  nbyiD'"?  Di<z'2  "«d  ^-^û  c^*xJ5  a^D^-I  nm  d  ^'î^  <^os.Ji  laji>!î 

«iA,^3LAJî   iC^Up  AXJi:^  JUàjÎ   Nî!?a  ^î  _^i^  nXDjj  Aa*  A>-^ii   (jU 

^j.^  yjSi  Py]\  Î*ki5  j^  <XAÂii    «uS'i)  j.*xjim  'n  <ji  sxSUjjv**^ 

^U  Hj^îîn  "j^")i?  ^.-iû^j  Itx'^ij  IaJIj  U3.J  I4)  i^^^"^"^  *«xiij  ^Jî  ic.^*^Àiî 

'  D.  193,91;  N.  87,  9. 


ninsè\  et  âléf  in  été  écrit  à  la  place  de  hê.-n  Cette  explication  peut 
s'appliquer  au  passage  des  Chroniques  où  il  y  a  nissê't  (I  Clir. 
XIV,  2)  pour  ninsê't;  mais  si  nissê'  était  un  nifal,  mamlaktô,  qui 
est  un  féminin,  exigerait  à  la  fin  du  verbe  la  marque  du  féminin. 
Nous  prenons  donc  nissê'  pour  un  parfait  de  la  forme  mille''  [Ex. 
xxxv,  35),  et  le  pronom  qu'il  renferme  se  rapporte  au  mot  Dieu, 
qui  précède.  Cette  erreur  a  déjà  été  remarquée  par  un  de  mes 
contemporains,  un  homme  d'une  science  solide. 

Nâsâh.  Dans  toutes  les  copies,  nous  avons  trouvé  pour  cette 
l'acine  deux  sens  indiqués,  d'abord  Lam.  iv,  i5,  puis  Nomb.  xxvi, 
9.  Dans  une  seule,  la  même  dont  j'ai  déjà  parlé  plus  haut  (racine 
râmâh)^  nous  rencontrons  encore  un  troisième  sens,  savoir  tissénâh 
(Jér.  IV,  7).  Que  ce  soit  Aboû  Zakariyâ  qui  ait  fait  ajouter  ce  troi- 
sième sens  à  son  livre  après  l'avoir  publié,  ou  que  ce  soit  l'addi- 
tion d'un  autre,  en  tout  cas  la  division  de  l'article  iiâsâh  en  ces 


KITAB  AL-MOlJSTALfllK.  159 

n3î:;m  i^j  i^^  nrîin  (j\i  ^^^^  \^Lm^Jlj\  ^iyi  ciA^AJl  «<ki£i  <jl 

c;a.A5  Ljç^  ^i  J^î^  -)"tyn  nn:^:"!  iijj  j^  nnîia:  aî^^î  u^^^^  c^*^î 
j^iJ  viU*Xj  c*x^  ilj  ^â^A^  ij^  yK^iil  <^  nn^jj  i  Jyiiî  î*Xiû 

yjii  <^*xJî  u^-*"^^^  JUij^'  in!î3  i  «^i^UâJi  (jykW  112^  (j^  nDc;: 


frois  sens  est  une  division  exacte,  car  tissénâh  a  pour  type  tvetis- 
sénâh  [Jér.  ix,  17),  de  nâsàh;  j'ajouterai  même,  dans  ce  sens,  le 
nifal  nissîm  [Is.  xxxvii,  26) ,  où  le  noun  est  le  signe  de  cette  forme, 
le  noun  du  premier  radical  se  trouvant  inséré  par  un  dâgésch  dans 
le  sâdê,  et  où  le  yod  marque  le  pluriel,  tandis  que  le  troisième 
radical  a  disparu;  nissîm  est  donc  pour  ninnâsîm,  type,  nischmarîm. 
Nissetâh  [Jér.  ix,  11)  dérive  peut-être  de  la  même  racine  dans  le 
même  sens,  pour  ninsetâh,  type  nibnetâh  [ibid.  xxxi,  38).  J'ai 
dit  peut-être,  sans  décider  ni  trancher  la  question,  parce  que 
j'ai  vu  que  les  Hébreux  mettent  quelquefois  à  la  place  du  hé  de 
nâsâh  un  tâw,  et  traitent  cette  dernière  lettre  comme  si  elle  n'était 
pas  seulement  le  produit  d'une  permutation;  ainsi  nissetouh  (ibid. 
II,  1  5)  vient  de  nâsat,  type  nischmerou;  le  noun  visible  est  le  signe 
du  nifal,  le  noun  du  premier  radical  étant  inséré  dans  le  second 
radical  sâdê,  et  le  tâw  qui  tient  lieu  du  hê  est  le  troisième  radical. 


160  OPUSCULES  DIBN  DJANAH. 

nni*Ji  A^çi  Ar>-_^Jî  ^^i.^  nnîij  r")!-*  cj-«  u-?*^-  u^  ^^^  (j^^.  ^^  -^^ 
imDD  [nnii:^]  nnij:  in:?  c^^î  u^^"^  ^i*>^-£^  u^^^j  mDc;:  iO)  ^^ 
^  J-j  '-■«v^*  [*y  (Ty^;?  ^  '^i^*^  (j-«  ^^  li^N  p  n^îîD  '•jan  <^wc«  ^^ 

")3i?  ^bnD  DÎT^  ^bnD  Uyr^i  2^^^  dUi  ^  J.Ai*xJi_5 

N*^  jLajî^  hdiîû  \n^i:;:  l^*x^î  (j>^y  u^^-^  ^*^-^  <i^)^  ^  nc': 

'  D.  195,  3;  N.  88,  3. 


C'est  pourquoi  j'ai  déclaré  seulement  que  nissetâh  venait  peut-être 
de  nâsâh,  car  il  peut  tout  aussi  bien  dériver  de  la  même  racine 
que  nisselouh  et  être  pour  ninsetâh,  type  nischmerâh.  Ni  nissetâh, 
ni  nissetouh  ne  sont  en  rapport  avec  massît  {Ez.  xxi,  3),  qui,  en 
dépit  de  l'opinion  contraire \  présente  un  autre  sens  et  une  autre 
racine,  mais  ils  ont  le  sens  de  tissénâh  et  de  nissîm  qui  renferment 
l'idée  d'être  vide  et  désert.  Le  contexte  le  prouve,  du  reste,  dans 
les  deux  passages,  par  les  mots  :  sans  habitant  (Jér.  ii,  i5),  et  : 
sans  passant  [ibid.  ix,  ii). 

Nâschâh.  Aboû  Zakariyâ  fournit  deux  sens  :  l'un,  Lam.  ni,  17, 
et  l'autre,  Jér.  xv,  10.  Il  en  passe  un  troisième,  où  le  hê,  troi- 
sième radical,  remplace  âléf;  c'est  lehaschschôt  (Il  Rois,  xix,  2  5), 
si  on  lit  ce  mot  avec  patah  dans  le  hé  et  dâgésch  dans  le  schîn'^. 
C'est  alors  un  hifîl,  forme  de  îehattôt,  et  dérivé  de  la  même  racine 

^  Cette  opinion  se  trouve  encore  cliez  D.  Kaniliî,  nous  ne  savons  d'après  (piel 
ancien  iexicograplie.  —  -  On  peut  voir  les  (.lifférenles  manières  de  lire  ce  mot  riiez 
]\6rzi,  Minljat  Schaï,  ad  h.  i.  (Voy.  ci-après,  p.  171.) 


KIT  Ali   AL    MOIJSTALMIK.  IGI 

^*xJI  (j>Ài.J!  »s  J*ÀJi  ^'éj^iû  ^ùJ\  (jyJî  ^^^U  mt:bnD  i^jj  (k 
L&j^^i.i^  J.^:i)i  v^l  îy^'i  xs^i^i  m  nx  nn^nb  i^jj  ^  mîTin'"? 

^î  DDi^ii  ni?Dn  inNir  xbn  riNX*  ^3)  ^_^  v^i^î  jL^-lii  aa*  ^^y^^^ 
D^^w  i"n5^  Tnu'?2  i^-iU^  lÀJijî  DNu*  ot^i  iy^l  1^  »y^i  /<s«jS 

'   D.  12G,  13,  qui  est  (raccord  avec  l'original  arabe.   N.  8f),  3,  a  confondu 
les  deux  sens  en  un  seid.  —  -  D.  i  26,  i^a;  N.  89,  5. 


que  kmaschschouôt  {Ps.  lxxiv,  3)  pour  Icmanschoii'ot,  type  mah- 
loiimôt;  le  îioun  est  inséré  par  dâffésch  dans  le  s^/<«»,  second  radi- 
cal, comme  cela  s'est  fait  pour  macldoiihîm  (Lam.  11,  1/1),  mahbou^a 
{Eccl.  xir,  6).  LehaschscJiôt  est  donc  pour  lekanschot,  comme  Jehn- 
hrôt  (11  Sam.  m,  35):  IVî/^ radical  a  e'Ié  adouci  et  cliangd  en  hê, 
car  la  forme  complète  et  parfaite  serait  lehansclte^ôt.  Dans  cette 
racine,  IVî/e/ s'adoucit  quelquefois  sans  permutalion,  exemple  : 
haschsclœt  [Lament.  m,  /17),  qui  devrait  avoir  un  a/e/"  prononcé, 
comme  se'èto  [Job,  xiii,  11):  mais  cette  lettre  a  été  adoucie,  de 
même  que  dans  missêto  [ibid.  xli,  17). 

^Awâli.  Dans  le  second  sens,  il  manque  le  mfai ,  Ps.  xxxviii,  7; 
Prov.  xn,  8. 

^Atàh.  Dans  le  premier  des  deux  sens,  il  manque  le  hifîlhé'ctîlâ 


1 1 


162  OPUSCULES  D  IBN   DJANAH. 

nîûi*^  niDr  Ak,fili  'Jcwj^  l*Xj*.î^  UaisÈ^  t^A^Î   i*Kib  ^^^  Lwiji  J.Àiî^ 

^ib^  JLjciJ^!  jIJlJI^j  nbyn  ^:z'n  iDn  n^ci  yû^  J^JiAiî  ^^^  aK^U 

A.A.X^  O^-UJ^^Î^  JUxi^î    ciA-iLi:]!^   D^DDD  ib^n    in^ynDI    p^?.!  nSi^JT 

<K.j)  ^^  ôj*x.^^jÛ5  nbi^n^  ^-oi  i:nD2  '^^^n^  ^nt  nbrn^  nb^nn 
nai\x  v^ii  ^IxÀji^j  t^À  t^*>^^5  .<jjiJI  ji  J'^^ji  Ui^  >\.AiiS*  t^î  î*Xiû 

'  D.  126,  iA;  N.  89,  8.  —  '^  N.  89,  29.  —  »  N.  89,  25. 

(Ps.  Lxxxix,  /i6),  modèle  hé^èlkâ  (ibid.  xxx,  /i);  puis  ie  passif 
me^outtâh  (^Ez.  xxi,  20),  modèle  megoullâh  [Prov.  xxvii,  5). 

^74M^.  Dans  le  premier  des  deux  sens,  Aboû  Zakariyâ  a  passé 
trois  formes;  le  passif  du  hifîl,  Juges,  vi,  8;  le  nifal,  Nomb.  ix, 
9  1,  22,  et  XVI ,  2  /i ,  elle  hitpaël  yifal  [Jérémie ,  li  ,  3  )  pour  yifalléh , 
abrégé  comme  yitgal  [Gen.  ix,  21)  pour  yitgalléh. 

^Anàh.  Aboû  Zakariyâ  a  passé,  dans  le  premier  sens,  le  ni/aï, 
Ez.  XIV,  7,  et  ibid.  xiv,  /i,  qui  emprunte  son  sens  à  we^ânîtâ  (Dent. 
XXVI,  5);  le  futur  est  yê^ânéh  [Job,  xi,  2).  —  Aboû  Zakariyâ  fait 
de  iCànêh  [ibid,  xxxii,  l'y)  et  de  ma^ânéh  [Micha,  m,  7)  des  hifîl. 
Il  paraît  plus  juste  de  les  prendre  pour  des  formes  légères,  puis- 
qu'on ne  rencontre  pas  de  forme  lourde  dans  ce  sens.  Aboû  Za- 
kariyâ a  été  induit  en  erreur  par  \e  patah;  mais  cette  voyelle,  qui 
affecte  Vâléfde  a^ànéh,  se  reirouve  aussi  dans  ^ve'ahdelàh  [Job,  xvi, 


KITAB   AL-MOUSTALfllK.  K;:} 

^  prvoî  ^-4-i  dm'^x  narD  pK  ^D  Ul^  j.Ar^  ô^il  J.>t  ^j.*  JJi>^ 

aDn  ioj  Jû  iiÀAo  y^^  "iND  r:i?  y^^  J^>y5  ç.yj^\  cj^  ^^  JJ^)  ^y 

o^  J*x^  vDi  â>  3^^^y  'i"'3T  n:i:;^  iptr  jiir^b  rai?  J^^  d^ddh  i^jj, 
cjr-.^-^?L^Jt  yi  VDi^  r::?  â>  Jtx?  ^^i  j^  *xi^   ndi  dkt  ^ii 

^  N.  89,  98.  —  -  Ibn-Djanàh  cite  toujours  le  ketih.  ^ 


6),  forme  légère  de  hâdal;  dans  a^àléh  [Jér.  xlvi,  8),  forme  légère 
de  '^âlâh,  et  cela  à  cause  de  la  lettre  gutturale  qui  suit  Vâléf;  quant 
à  ma^ànêh,  c'est  un  nom  comme  ma^àséh  et  ma^àtêh  [Is.  lxi,  3).  — 
Dans  le  troisième  sens  manquent  deux  formes,  le  Tpsss'iï  '^ounnêtî 
[Ps.  cxix,  71)  et  te^ounnéh  [Lev.  xxiii,  29),  puis  le  hitpaël,  I  Rois, 
II,  26.  —  A  cette  racine  on  pourrait  rattacher  un  quatrième  sens 
qui  se  rapproche  du  premier;  c'est  le  mot  ^ânâiv  (Nomb.  xii,  3), 
qualificatif  de  la  forme  hâkâm,  et  où  le  wâw  remplace  le  troisième 
radical  hê,  comme  Aboû  Zakariyâ  lui-même  explique  himtahàwê 
[Gen.  XXI,  16),  schâlawtî  (Job,  m,  25),  schâléw  [ibid.  xvi,  12),  de 
schâlâh.  Le  pluriel  de  ^ânâw  est  ^ànâwîm,  type  hàkâmîm.  A  ^Anâw 
peut  être  comparé  dakkâw  {Prov.  xxvi,  28),  oii  le  wâw  remplace 
i'âléfde  dakka  [h.  lvii,  i5).  Il  se  peut  que  les  douces  quiescentes 
placées  devant  les  xvâw  de  ^anâiv  et  dakMw  représentent  le  troi- 
sième radical,  et  que  les  wâxv  y  soient  explétifs,  comme  le  wâw 


1 1 


16/1  OPUSCULES  D  IBN  DJANAH. 


.••  .      3 

inn  nriM  m:nn  i  J^^aj  <^*>^^5  jL^^^JJ  ^^^  ^js-i-s  annir  ns: 

1  N.  90,  3.  —  -  N.  90,  25.—  "  N.  91,  16.  —  ''  N.  91,  33-3A. 


de  inekaUelnwnî  (Jér.  xv,  10);  cette  lettre,  dans  ces  trois  mots,  ne 
servirait  alors  qu'à  renforcer  la  formel 

^Arâh.  Dans  le  second  sens  manque  le  hitpaël  [Lament.  iv,  21). 

Pâlàh.    Le    ni/ai    manque;   weniflînou   [Ex.   xxxiii,  16),    type 
xvenigJînou  (1  Sam.  xiv,  8). 

Patah.  Au  premier  sens,  Aboû  Zakariyâ  a  passé  le  passif  î/e/bîiï- 
téh  [Ez.  XIV,  9). 

Sâdâh.  Aboû  Zakariyâ  place  nisdou  {Zeph.  m,  6)  à  côte'  de  sâdâh 
(Ex.  XXI ,  1 3  ) ,  sodéli  (I  Sam.  xxiv,  1  2)  et  sediyyâh  (Nomh.  xxxv,  2 0) , 
comme  s'ils  avaient  le  même  sens.  Mais,  à  mon  avis,  ce  sont  deux 
sens;  car  nisdou  a  une  signification  en  rapport  avec  le  syriaque, 
et  tohou  [Gen.  1,2)  est  rendu  dans  le  Targoum  par  sâdija,  le  verset 
de  Zephania  répond  donc  à  celui  â'Isaïe,  xxxiv,  1 1.  En  outre,  wa- 

'   Voy.  Rikmâli ,  -^Ji,  36-37- 


KITAH   /VL-MOUSTAIJIIK.  IGf) 

J^-^  jy^-  ^^  anni?  iDa:  nnny  M'a:  (^x^  (jK*  nbr  p"!!:^';  xinN* 
(jl3  n^iîin  m!:  iN"?  icwt  nnnp'?  ^::;d:  nx  mîi  ^  Hji^-xJ]  »«x.iû 

y")N*m  cKaï  If  Dc;r  |\xd  irw  ^bsD  Dnnr  tîî::  J^i  "iiîj:  d  ^^*x^ 
^^  M'a:  (s^x^^  ^i  (^  (jt-iû^-^^1  ^\i  j^jii  3u;di  id^d  nnnnx  hds;: 

»jj^>l5  D^'^DH  ^X   DD^Ti  n^D^l   i^JliJ  /cs^il  ^i   0«.i«!i^i  c^^î^i   iiiij^Io 

riTie/'l  iiJj  <iû  ■«'l^^i   c:>i^i   c5^^ 

^:'2h  TniN:pD  î^ii?  -«^L^-iî   c:>l^i  (Sy^  ^^J"^^   ^^-^  '^jà'à  ^î   UlI)^\ 


hâschimmôtt  et  weschâmemou  (Lev.  xxvi,  82)  soiiL  aussi  traduits 
dans  le  Targoum  par  weésdè  et  wisâdoim;  nisdou  est  donc  égal  à 
nâschammou.  Cette  signification  ne  peut  s'appliquer  aux  trois 
autres  exemples,  qui  présentent  le  sens  :  se  proposer,  projeter, 
avoir  Tintention.  Mon  opinion  est  confirmée ,  d'une  manière  cer- 
taine ,  par  une  comparaison  du  verset  de  Zepliania  avec  Zach.  vu ,  1  /i . 

Sihnâh.  Passé.  Toute  la  conjugaison  de  cette  racine  se  fait 
comme  celle  des  verbes  se  terminant  par  âléf.  Cependant,  on 
trouve  wesâmît  [Buth,  11,  9)  comme  weschâtît,  qui  a  la  forme  d'un 
verbe  ayant  hé  pour  troisième  radical. 

Kânâh.  Racine  oubliée.  Elle  se  conjugue  comme  les  verbes, 
finissant  en  dléf,  excepté  quelques  exemples  qui  sont  formés  comme 
si  le  troisième  radical  était  hè.  —  De  ce  nombre  est  hekamwto  (11 
Sam.  XXI,  2),  type  smvwoto  [Lev.  vu,  38),  bien  que  \àléj'^  soit 
écrit  comme  Aboû  Zakariyà  fa  signalé  dans  hato'to  (Ez.  xxxiii, 


166  OPUSCULES  D'IBN  DJANAH. 

La.j\  ^>  J^aaJI  (j^j.i»-i  f^^  ^^âJî  \<ysjî>  ^^    iriKton  ors  i  j5 

(^  x^apDn  (jUT  v_iJi)I  i^)^i>  (jw«  ^oî  ^)^  nmDn  iO)  ^^  n:pDn 

cijî^i  ^j>^  -îLjî  napDn  i  J^i  Ijfj^  c^*U^  ^Jî  >x.^lj  ^^^5^  npt!;c 
J^s-i  1^  vnnî^iND  nn  nsid  i^^-ii^  *xjii  ^L^  L^x5^  ^^  ^î^  ^i>l 
(jw«  ^^^  yiKn  N::;"n  J<-a-^  If  v^J^Î  c:jÎ^s  ^j^^^  yi^n  NSim 

jJ^  IIDX  impl  4^-fti  -«^L«-Î5  «^^^^  (j-«  ''^^   D^N*  Nipm  i  S^  <Xi 
1  D.  120,  i8;  N.  85,  9. 


12).  Ensuite  le  hifîl  de  ce  sens,  hammaknéh  [Ez.  viii,  3),  type 
hammarbéh,  qui  est  aussi  traité  comme  un  verbe  terminant  en  hê; 
car  avec  âléf,  ce  serait  hammaknî\  comme  masgf  [Job,  xii,  'i3), 
ma/?r  [Juges,  xni  ,19).  D'autres  prennent  hammaknéh  pour  un  nom 
de  la  forme  de  maschkéh;  mais  il  convient  mieux  pour  le  sens  que 
ce  soit  un  participe.  On  a  aussi  dit  que  hammaknéh,  bien  qu'écrit 
avec  hè,  provient  d'une  racine  se  terminant  par  âléf,  de  même  qu'on 
trouve  mosê'  [Ps.  cxxxv,  7),  wattôsê'  [Gen.  i,  12),  qui  ont  âléf  ])our 
troisième  radical,  puis  tadsdw  [ibid.  11),  wattakrê'  [Jér.  xxxii, 
23) ,  dont  les  racines  se  terminent  également  en  âléf^.  D'un  autre 
côté,  on  a  mis  wattakré'  en  rapport  avec  wekârâhou  [Gen.  xliv, 
29)  ^,  qui  finit  en  hè,  et  si  nous  avions  trouvé  moyen  de  rattacher 
de  même  tadschê'  à  une  racine  en  hê,  nous  le  dirions.  Quant  à 
môsé'  et  tosé',  qu'on  a  aussi  considérés  comme  ayant  hê  dans  l'ori- 

^  Seulement  le  séré  remplace  le  ségol  sous  l'influence  de  Vâléf.  —  '^  D.  182, 
10,  et  N.  108,  21  de  la  tiaduclion  anglaise,  citent  par  erreur  Gen.  xliv,  29,  à 
la  place  de  xlii,  38. 


KITAR   AL-^OUSÏALIIIK.  167 

JUj  ^\  liX-iû  (j^  \j^.^  (jî  j^A-xXj  N!:^c'  n3:iî:'D  4^*:'  4X^Ai.AAwt^ 

^*x_JI  -jbDn  nN  mcroJ  o^-*  ^  N2:rJ  (jo;-^  (j^Xj  ^ji>jt>^ 

j-i^^  t-5i^.j  J^i_5  D^b;")  nîjpD  yû^  iJs^^i^  Uy  ^^Aij.5l>    nîîp 
j^^JIj  n^an  nx  mîîpn  nnx  j*x.*<aJl!^  lîjpn  i^ii  id^'h  nx  _^-^_5 

1  D.  i3i,  i3;N.  92,  :3i. 


gine,  en  invoquant  le  témoignage  de  schéyôsâ'  [Eccl.  x,  5),  il  vaut 
certes  mieux  les  ranger  parmi  les  verbes  en  âléf  et  expliquer  yôsa 
par  yose'âh,  où  Y  âléf  de  la  racine,  après  s'être  adouci,  a  rejeté  sa 
voyelle  sur  le  sâdê,  puis  a  disparu,  et  où  Y  âléf  visible  est  à  la 
place  du  hê.  Il  se  peut  aussi  qu'il  soit  arrivé  à  yom  ce  qui  est  ar- 
rivé à  meschârat  (I  Rois,  i,  i5);  le  signe  du  féminin  a  été  sup- 
primé et  le  troisième  radical  privé  de  sa  voyelle,  qu'on  fait  re- 
monter vers  le  second.  On  en  a  fait  ainsi  pour  we^âsât  [Lév.  xxv, 
21),  wehirsat  [ibid.  xxvi,  3 A). 

Kâsâh.  Aboû  Zakariyâ  cite  un  sens  [Prov.  xxvi,  6)  et  en  passe 
un  autre,  savoir  hiksou  [Lév.  xiv,  lii)  et  l'infmitif /iz7i:sof  [ibid.  û3), 
avec  i  sous  le  hê,  à  la  place  du  patah,  puisque  c'est  la  forme  de 
hak'ôt  [Ez.  XIII,  22).  Cet  emploi  du  hirék  pour  patah  est  fréquent, 
surtout  à  l'inlinitif,  exemples  :  hissîl  et  himlU  [h.  xxxi,  5),  qui 
devraient  R\o\r patah,  comme  haschlîk  et  harhîk;  ni'és  (Il  Sam.  xii, 


168  OPUSCULES  D'IBN   DJANAH. 

U_5  oLJiJi  mSDpJ  "j")p^  ^Xj  ^  ii    J^A«j   dLJi^j  otiiî  c:>5^X^Î 

^D"»  iDD^*;  (j^  »x_ii  ^^..^sLw  Is^Xm^S'  [slx^Lks,]  oUii  (j^  miJDpiî 

r(^\  «*X^  i^kJïAwî  "aaï  Jl»  DWîûn  IDn^  JviLo  y^STj  ^ji  ^^i  *>^^i 
'  1).  182,  5;N.93,  3.  — -^  1).  178,5;  N.  120,  6. 


ili)  qui,  à  cause  de  Yâléf,  devait  avoir  Jcâniés,  comme  ma  en  [Ex. 
XXII,  16);  hischmîdô  [Dcut.  xxviii,  /i8),  où  le  hirék  est  pour  patah. 
liciràh.  Aboû  Zakariyà  dit  dans  cet  article  :  frOn  prend  yikkerêk 
(I  Sam.  xxviii,  10)  pour  un  ni/ai,  et  on  explique  ainsi  le  dâgêsch 
du  kof;  cela  me  parait  étrange,  puisque  le  kof  na  pas  de  kâmés. 
Je  ne  crois  donc  pas  qu'il  vienne  de  cette  racine. 77  Pour  moi, 
non-seulement  je  ne  trouve  pas  cela  étrange,  quil  vienne  de 
cette  racine,  mais  encore  ce  mot  peut  très-bien  être  un  ni/ai,  et 
si  le  kâmés  du  kof  àe  yikkerêk  a  disparu,  on  trouve  également  un 
exemple  de  la  disparition  de  la  voyelle  de  prolongation  dans 
wayijittemou  [Deut.  xxxiv,  8),  qui,  d'après  Aboû  Zakariyà  lui- 
même,  est  le  HJfal  d'un  verbe  géminé,  et  devrait  être  yittammou, 
comme  Ps.  civ,  35,  car  Aboû  Zakariyà  dit  :  cfLe  dâgêsch  du  mêm 
et  la  voyelle  de  prolongation  ont  disparu  pour  alléger  le  mot."»'  11 
ne  me  parait  donc  pas  improbable  qu'on  ait  enlevé  de  même  la 
voyelle  de  prolongation  dans  yikkerêk,  pour  alléger  le  mot,  bien 


k[TAH   AL-MOUSTALIIIK.  169 

jî   <\A3  ^51  U  ^_^  pHN  Dn^l   (j^  ^3^  IDI^  ^aà  (j^lAJliJ  ^^^j  \n2ii' 

LbiXAJLfr 
0>j.  i*Xib^  n^N^ai  nN"nD  ""in  ^^^  î^x^*-!^  Uy  xi^  J^i^î    nxi 

1  D.  ]5^,  9.3;  N.  107,  11.  —  -^  D.  182,  16;  N.  98,  i3.  —  '  D.  i3a,  22; 

N.  93,  i3. 


que  ce  soit  ici  un  Mmés,  et  dans  yittemou  un  patah.  On  a  de  même 
supprimé  le  hôlém  de  prolongation  dans  yiddemou  (Job,  xxix,  21) 
qui,  d'après  l'analogie  de  wayyiddôm  [Lev.  x,  89),  serait  yiddô- 
mou;  Aboû  Zakariyâ  est  ici  également  du  même  avis  (art.  dâmam). 
D'un  autre  côté,  yikkerêk  peut  être  le  futur  du  kal,  avec  un  dâ- 
gêsch  irrégulier,  comme  on  l'a  soutenu  pour  le  dâgésch  du  kaf  dans 
waékkeréh  (Os.  m,  2),  qui  n'a  aucune  raison  d'être,  puisque  ce 
mot  vient  de  la  même  racine  que  tikrou.  Voyez  ce  que  nous  avons 
dit  ci-dessus  à  rarlicle  kârâh  (p.  i5i). 

Kâschâh.  Manque  la  forme  nikschéh  [Is.  vni,  21),  qui  désigne 
un  homme  dans  un  état  ditîicile  et  gêné. 

Raah.  Aboû  Zakariyâ  a  passé  un  sens,  celui  de  more'âh  [Seplt. 
in,  1),  le  passif  du  hifîl-,  le  troisième  radical  y  est  retranché,  car 
le  hê  est  le  sisne  du  féminin.  Il  devrait  v  avoir  un  schoiirék,  comme 
dans  nwuglék,  féminin  monglâh,  dont  hammouglim  [Jér.   xl,   1). 


170  OPUSCULES  D'IBN  DJANAH. 


4 


IS")^  V22  ^^^  JhvAaJI  JjùJI   rf\*A5  Aa/o  J^i)i   c.^ÀJI  ^j^  Jm\     nS") 

'  La  version  hébraïque  n'a  pas  la  fin  de  cet  article,  depuis  Aài.L.  Le  Kitâb 
al-ousoul  (col.  656,  l.  9-1 3),  qui  cite  ce  passage  ajoute  :  ^-^\^  GyLÂjb  UAs* 
)r»fy  iDtT:)  )7J0j  pr»'»')  A.JJ9  «jù^  ^jo  «Nous  disions  dans  le  Moustalhik  que  kir'ôtô 
(II  i?oîs,  XXIII,  29)  a  peut-être  ce  sens. 55  Cette  addition  manque  dans  nos  exem- 
plaires. Le  troisième  sens  est  :  se  disputer,  entrer  en  discussion. —  ^  D.  1  38,  6; 
N.  95,  5.  — 3  D.  i38,  i3;N.  95,  11.—''  D.  i38,  i9;N.95,  17. 


Quant  à  motire'âtô  {Lév.  i,  16),  c'est  également  un  nom  dérivé 
de  la  forme  lourde,  comme  mouMâr  [Mal.  i,  11),  nom  qui  vient 
de  hiktir.  Dans  le  même  sens,  on  rencontre  le  nom  sans  mêm,  rô'î 
(Nah.  m,  6).  —  Aboû  Zakariyâ  a  aussi  passé  dans  cette  racine 
le  hitpaël,  Gen.  xlii,  1  ;  11  Rois,  xiv,  8  et  1 1  ;  le  hitpaël  constitue 
peut-être  un  troisième  sens  de  cette  racine. 

R(\fâh.  Dans  le  premier  sens  manque  le  hitpaël,  Prov.  xxiv,  10; 
XVIII,  9.  Dans  le  troisième,  Aboû  Zakariyâ  a  passé  un  hal  au  troi- 
sième radical  hê,  tirpénâh  [Job,  v,  1 8) ,  type  tibkénah  [Job,  xxvii ,  1  5 ). 

Râsâh.  Au  premier  sens  manque  le  piël.  Job,  xx,  10,  et  le  hit- 
paël, 1  Sam.  XXIX,  /i. 


KITAH   AL-MOUSTALHIK.  171 

^jJî  JoJCiJî  JotiJi  ^  (>  aaa^uJî  J^^i  iiXiû  (j^  Jà^l  'nxu 

MU 

1- 

(j^r^^  ^^^=>\y.Mt  ^ji  %.^=r^  n)i<vnb  ujiJî  iy^î  /o-^jî  -X"^*  J^ii 
(^_^JI  Jî  l^.A-53.^  i_^3^  oii:^l  î^^kjuvU  ^UJi^  ^iyl^  oti^i^î^ 

ifsXKsyA  jj  sb^Ss  «xï^  (j^  5JI5  JjM  {Û-*  y^  <y^.  cK*^^^  i<Xiû 
1  D.  189,  10;  N.  95, 3i. 


Schaâh.  Aboû  Zakariyâ  a  oublié  d'appeler,  dans  cette  racine, 
l'attention  sur  lehascîiôt  [Is.  xxxvii,  25),  qui  est  évidemment  l'in- 
finitif du  hifîl,  car  une  forme  semblable  ne  peut  appartenir  qu'au 
hjfîl,  de  même  que  harbôt  est  l'infinitif  de  hirbâh,  et  hak'ôt  (Ez. 
xni,  22)  de  hik'âh.  —  Quant  à  lahschôt  (Il  Rois,  xix,  2  5),  d'après 
ceux  qui  lisent  ce  mot  ayec  patah  sous  le  lâméd,  et  avec  hê  quies- 
cent,  il  a  la  forme  de  la^ànôt.  Mieux  vaut  cependant  supposer 
qu'après  l'adoucissement  de  Vâléf,  quatre  lettres  sans  voyelles, 
schîn,  âléf,  wâw  et  tâw,  s'ëtant  rencontrées,  YcUéfa^  été  supprimé, 
et  la  voyelle  de  cette  lettre,  pour  en  conserver  la  trace,  remontée 
au  schîn;  la  prononciation  de  ce  mot  a  encore  paru  difficile,  et, 
pour  l'alléger,  on  a  rendu  le  hê  quiescent,  et  l'on  en  a  reporté 
la  voyelle  au  lâméd.  Mais  si  on  lit  lehaschschot  avec  patah  sous  le 
hê  et  dâgêsch  dans  le  schîn,  ce  mot  n'est  plus  de  cette  racine, 
mais  de  nâschâh.  (Voyez  plus  haut  cette  racine,  p.  160). 


172  OPUSCULES  D  IBN  DJANAH. 

j_^i  l-iCÎ  JUi  ^^l^î   i*X^3  jliwaJCJ^Î   ci^^vjl^   y^^siJJLi   A.J   (SJ^. 
i  j^^3    ^4*^3   ^^AÀ    AAAÂ^iiî    ^j    AAkist*   ^^jJî    ^Ikil  J»X^    ^i    pniSC^ 

>!ii  4^-x-Jli  iJ^iô  (jls^-^^î  ^5^3  J^^i  (j^^  ^^\.iwj.^i  I^jÎ  JyiJî 
^)~A_^  j..ji-î  ^^Lx.^  i  TiDD  nr^n  y^^  ^^^  ^^^"  ^-?  "^"^^  <^^^^:î 

»  D.  i38,  i;N.  96,  8. 


Schâgâh.  Aboii  Zakariyâ  place  tischgéh  [Prov.  v,  19)  dans  le 
premier  de  ses  deux  sens,  à  côté  de  schâgîtî  (Job,  vi,  2/1).  C'est 
une  interprétation  qui  me  parait  on  ne  peut  plus  mauvaise,  et 
tischgéh  ne  saurait  avoir  le  sens  de  schâgîtî,  car  ce  dernier  signifie 
pêcher,  négliger,  comme  schâgag  [Lév.  v,  18),  avec  lequel  on 
peut,  à  la  rigueur,  confondre  schâgâh,  en  considérant  le  hé  comme 
remplaçant  le  second  gimél  de  cette  racine;  mais  je  voudrais  savoir 
comment  le  sage  (Salomon)  aurait  recommandé  le  péché.  Une 
des  personnes  avec  lesquelles  je  me  réunis  pour  me  livrer  avec 
elles  à  l'élude  et  aux  recherches,  a  voulu  défendre  cette  opinion 
et  dire  que  le  sage  recommande  de  faire  avec  elle  (la  femme  légi- 
time) et  pour  elle  ce  qui  serait  péché  avec  une  étrangère.  Cette 
opinion  ne  s'écarte  pas  de  la  première,  et  en  général,  ce  sens  ne 
mène  à  rien  et  est  inadmissible.  Il  est  donc  préférable  d'expliquer 
tischgéh  autrement  que  schâgîtî  et  de  lui  donner,  ou  la  signification 
de  s'amuser,  se  réjouir,  ou  bien  celle  de  s'occuper.  On  a  déjà 


KITAH   AL-MOUSTALHIK.  17:5 

J.^..^  nWD  DD^T    '^i^  ^ji-«  l^Dn  nWD  ^^^t  (ji   <Xxaj  U  [jj,]o^ 

(^-tM^t  T'DD  n3e?n  <^*^  i  -Jù^"5"^i  :)Jî  U^:r  (^aàxU 
%.^  Jl*Ai^i  tl'-^o^i  i<Xiû  ^j^  J^^xÀ'^i  Uj.A.5^5^  5p*Xj  ^  nni!^ 

mnmirn  i^lJLi  i^WTi  ^j^jù  ^j^  ^^<y^}\  Oj^  ç^j^  *jt?-^b  V^P-^^ 
l-jf^,^  pKtir^  y^DN  t^wit>*x^  ^^  ioUl^^  mnniirn  i  -«^Wb  nnDiirs 


interprété  schigâyon  (Ps.  vu,  i)  par  chant,  réjouissance.  Il  n'est 
donc  pas  impossible  que  tischgéh  ait  le  même  sens  ^  Quant  à  ù'scA- 
géh  [Prov.  V,  9o),  il  permet  les  deux  sens;  seulement  il  est  préfé- 
rable qu'il  ait  là  aussi  le  sens  qu'il  a  dans  le  verset  précédent. 

Schâhah.  Racine  passée.  Elle  est  Irès-usitée  au  Jiitpaël,  avec 
redoublement  du  troisième  radical;  seulement,  la  réunion  des 
deux  lettres  sans  voyelles  étant  impossible,  on  a  changé  la  pre- 
mière, le  troisième  radical  primitif,  en  un  wâw  pourvu  d'un  kâ- 
més,  et  l'on  a  traité  cette  lettre  comme  si  elle  faisait  partie  du  corps 
de  mot.  Ainsi,  dans  hischtahàwâh  [Ez.  xlvi,  9),  le  wâw  provient 
d'une  permutation  avec  le  hê  de  schâhah ,  comme  le  wâw  de  schâ- 
lawtî  [Job,  III,  26)  du  hê  de  schâlâh  et  le  wâw  de  hédwâh  du  hê 
de  hîdclâh,  qui  serait  le  parfait  de  tehaddêhou  [Ps.  xxi,  7);  le  hê  de 
hischtahàwâh  serait  donc  l'elFet  d'un  redoublement,  comme  oumlal, 
scha'ànân.  Peut-être  aussi  le  hê  est-il  explétif,  comme  dans  schifrâh 

'  Voy.  kitàb  al-oitsoul ,  col.  7o3,  note  88. 


\1U  OPUSCULES  DiBN  DJANAH. 

DDDHD  p"l    ir^D  -)^în  n:DD-lD^  J._i'-x»  ^l^Jl   i^^X^  ^^aJL   i^xîî 

i^Liû  (jw«  iLA_X_ji_A_^  ^i^Ji  ^juj  <^i  -«^UJî  ^n^inn^n  N*3^2i  idn^t 
Q^DK  inn::;^'!  n^  mnnu^  -i::^^  -ji^^ip  ''?D^n  bi<  mnn-^N  mnniyn 

K3C*-J^  A_^   ov^"  î<3k!/V  tjj.-^-î>  t;^^  ô*>^=^  *>»J«J  **^  ^=r^^  {j^3 
v_jci».5   (0»-k^jl?  ^^^î  J-S»  ^  '^?j^  ij^  ^^^j  (fr-ftj^  >^^  ^^^^^  os-^  lAàji 


(/oè,  xxvï,  i3),  ou  yedaschschenéh  [Ps.  xx,  /i)^  Quelle  que  soit, 
du  reste,  celle  des  deux  explications  à  laquelle  on  voudra  s'ar- 
rêter pour  cette  lettre  ajoutée,  on  aura  toujours  fait  d'un  trilitère 
un  quadrilitère,  comme  yekarseménnâh  [Ps.  lxxx,  i/i),  et  mehous- 
pâs  (^Ex.  XVI,  ilx).  Pour  hischtahàwétî  (II  Sam.  xvi,  Zi),  le  yod  qui 
suit  le  wâw  remplace  le  hé  de  hischtahàwâh ,  éschtahâwéh  (Ps.  v,  8), 
yischtahâwéh  (II  iSflm.  xv,  82).  Dans  wayyischtahou  [Gen.  xix,  d), 
le  troisième  radical  redoublé  est  supprime',  selon  la  méthode 
qu'on  suit  dans  wayyïkén  [ibid.  xxxiii,  19);  seulement,  le  wâw 
qui  termine  ce  mot  est  en  réalité  le  hê  de  schâhâh.  Complet,  le 
mot  serait  wayyischtahàwéh ,  et  abrégé,  il  aurait  un  scheba  sous 
le  hét  et  un  autre  sous  le  wâw;  pour  faciliter  la  prononciation,  on 
a  mis  le  son  ou  devant  le  wâw,  comme  on  a  fait  pour  yehou'  [Eccl. 
XI,  3),  qui  est  pour  yihwé'  avec  ségol  sous  le  wâw;  seulement,  le 
troisième  radical  ayant  été  supprimé,  il  est  resté  yêhw  =  yést(Prov. 
VII,  9  5),  qui  était  difïicile  à  prononcer,  et  a  motivé  le  schourék  pour 

'   Pour  ce  inot,  Ibn  Djanâh  a  abandonné  celte  analyse,  Rikmâh,  81,  1-10. 


KITAB   AI.-MOUSTALHIK.  175 

»4X-=^t_5  iilâÀJ  i  ^1  Jj^iJi  i^lj^X^  ^J^Ji  (^-àJl   -iXJÏAJ-  U*X^  ^ 

ij^^    Jl-^Jt  ^^  Ti^innrî/nD  /-w^i^j  -^î  ^joib  hî^-in  -j^  mnnî:;n'7 
je  nn:!;n  cj-*  ^^^  ninî*?"»  ^D^a  nbi  n;Ni  ^xlî  ij^jû^  J.^VÎ  i*Xi5 

'  D.  189,  i3;  N.  96,3/1. 


le  Ae,  car  le  schourék  est  par  rapport  au  wâw  ce  qu'est  le  hirék  à 
l'égard  du  yod  et  le  jyaf«/i  pour  Vâléf.  Au  pluriel,  on  emploie 
wayyischtahàwou  [Gen.  xlii,  6),  en  laissant  tomber  le  troisième  ra- 
dical redoublé;  autrement  ce  sevaii wayyischtahweyou,ty])e  wayyit- 
paHelou,  eu  égard  au  tâw  du  hitpaél,  qui  ne  précède  le  schîn,  lors- 
qu'il est  premier  radical,  qu'en  un  seul  mot,  savoir  wehitschôiatnâh 
(Jér.  XLix,  3).  Le  féminin  wattischta/iàwénâ  [Gen.  xxxiii,  6)  est 
complet  et  a  pour  modèle  wattitpaHalnâ .  L'infinitif  lehischtahàwot 
(ihid.  XXXVII,  10)  n'a  pas  le  troisième  radical,  et  le  nom  behisch- 
tahâwâyâtî  (11  Rois,  v,  18)  est  complet.  —  Pour  la  racine  et  le 
sens  entre  ici  le  hifîl  yaschhénnâh  [Prov.  xii,  2  5)  comme  anhénnàh 
(Job,  XXXI,  18).  Peut-être  faut-il  reporter  à  cette  racine  aussi,  et 
presque  au  même  sens,  schehout,  sur  la  forme  de  résout.  (Voy. 
p.  1 16.) 

Schânûh.  Dans  le  premier  des  deux  sens  on  a  négligé  le  hitpaè'l, 
l  Bois,  XIV,  2. 


176  OPUSCULES  D'IBN  DJANAÏl. 

Qj^  i^j\  <x>^  J^.5i  bt^  3Î  Jyi  (jaj  i«Xi6  UIjL^v-w^  nro:  nnpN  cir* 

□  IM  ■'D  î^ilJ  *XAi  l^a^j   l^Aâxj  JIJJ.AXJ  vi^W^  bj^rs-^   <X5  i>\3  (j^X« 

b^->  yl  L^j  <x.>^î^  'n  nnx  nxi:  j^r3  p^  nt:;^  □D^b^^  nxia  'n 
l-Ai-îi  J<x-À-;-«  'n  nnN  nx"):  1>»^Î  ^i^s^  J.xàà^  liî  ^^i  J.xàJî  ^y>^ 

^  D.  1^0,  iA-18;  N.  97,  16-18.  —  -  Ajoutez  Jl^<^[,  d'après  la  vers.  hébr. 


Schaâh.  Aboû  Zakariyâ  dit  :  rrDe  cette  racine  n'est  aucunement 
weéscli^àh  [Ps.  cxix,  117),  qui  ressemble  à  weéhhàh  [Gen.  xvni, 
5),  nis^âh  [ibid.  xxxiii,  12),  et  que  je  suppose  dériver  de  nâscha'^ 
ou  de  lâscha";  le  premier  radical,  pour  alle'ger  le  mot,  n'a  pas  été 
inséré  dans  le  schîn,  comme  on  a  supprimé,  pour  la  même  raison, 
le  dâgésch  dans  ékhâh  et  nis^âh.v  Voilà  les  paroles  d'Aboû  Zakariyâ. 
Quant  à  moi,  je  soutiens  que  iveésàuUi  est,  sans  aucun  doute, 
de  la  racine  scha'âh,  puisque  nous  ne  rencontrons  en  hébreu, 
nulle  part,  ni  nâscha'',  ni  lâscha^  comme  verbes.  Mais  nous  voyons 
souvent  un  échange  entre  les  voyelles  :  ainsi,  nir\îh  {Lév.  ix,  4, 
et  Nomb.  XIV,  i/i)  est  pour  niréh,  car  la  forme  du  hâmés  étant  le 
parfait  et  celle  du  ségol  le  participe  du  nifal,  le  contexte  des  deux 
versets  n'admet  que  cette  dernière  forme,  puisque,  dans  l'un  et 
dans  l'autre,  il  s'agit  d'un  fait  qui  ne  s'est  pas  encore  produit,  et 
niràh  ne  peut  certes  s'appliquer  qu'à  une  action  accomplie.  Do 


KIT\n   AL-MOUSTALÏIIK.  177 

L^j^Si  <^i^  IblÀJ^I   «<Xiî>  i  yDpJî  J^i-:>  iS^i  ^X^î  ^xiî  îvXiû  ^^ 

^7:^-^  ni?c\s*i  (jy-^-?.  (j^  ^Aï  ^<.ri-_^)5  ^1^^  ^^jKx)  i^dd  ypnD  rnxwi 

^bi?D  "jDD  -p"n  ^^d'"?  ")c;m  La^-jÎ^  sb^-Si  *x.ô  U  ^^  ^LÛ^^cm  moD 

pmn   r]-in  H'N  ididd  pinn  nbxi:?  pDi?n   -pn^  'n  bi*  "jy^*n  J.-a--« 

nriD-j  L-|^J^  cnnDC  ^2^ya^  ^d  'n  ••a'?''-^^  h'^D^  "•^n-'^ri  ^^j^-dh 
ij\  ^_5l^-i  -;nûn  ypni  n:;uNi  ^j^^.-*  Uî^  n!:.»  ^j^^j  ^i  -^^^^^î^ 


même  tiJdâli  (I  /?o/5,  xvii,  i/i)  devrait  être  tlklé/i,  parce  que  cest 
un  verbe  qui  se  termine  en  hc  et  ne  s'emploie  jamais  avec  âléfàans 
ce  sens.  Donc,  de  même  que,  dans  ces  mots,  le  Minés  a  pu 
prendre  la  place  du  sé^M,  ce  qui  ne  me  parait  pas  douteux,  il  en 
a  été  ainsi  'pouvive'ésch'^âh,  qui  est  \)Ouv  we'éscli^éh  avec  ségoï,  comme 
we'érséh  [Eag^yai,  i,  8).  Nous  avons  déjà  cité  des  exemples  où 
des  voyelles  se  remplacent  mutuellement,  comuie  hml  et  himlît 
i^Is.  XXXI,  5);  en  voici  d'autres  :  hayschar  [Ps.  v,  q),  liar/jak  (^Job, 
xni,  2i),  hanfad  [Ps.  lxix,  2/1),  où  il  devrait  y  avoir  sêrê,  comme 
dans  haschlék  [Ps.  lv,  28),  ha^àmêh  [h.  vu,  11),  hahàzék  i^Prov.  iv, 
i3),  harhêh  [ihid.  v,  8).  Voyez  encore,  dans  le  même  genre,  obad 
[Deut.  xxxii,  28),  hëJdnanî  (I  Bois,  n,  2/1),  wayyôscJdhanî  [ibid.)^ 
yabdilanî  [Is.  lvi,  3),  yasbianî  [Job,  ix,  18),  où  partout  le  patah 
remplace  le  sèré.  Le  sens  de  weéscliâh  peut  être  celui  de  V Exode  ^ 
V,  9,  qui  est  cité  pour  la  seconde  des  quatre  significations  men- 


178  OPUSCULES  D'IBN  DJANAII. 

^b^^J  di^3  Dn*c*  n^n:  JUàj^Î  ^^  \ù<s^]^  l^^^  \k^  Sis-]  ''nbn 
N^^C'V  □''■)n:  <J^-A_i  J..^ii!  (j^5^  yî  (^o^Àii  ^jtAj  U^  "'nnxa  nriN 

^  D.  1^0,  7;  N.  97,  10.  —  -'  ]).  i4o,  18;  N.  97,  19.  —  ^  D.  jAq,  i5; 
N.  98,  11.  —  "  D.  152,  7;  N.  io5,  98.  —  ^  D.  i52,  11;  N,  io5,  33. 

lionnées  par  Aboû  Zakariyà,  ou  bien  il  offre  peut-être  un  cin- 
quième sens  ^ 

Schûfah.  Aboû  Zakai'iya  a  passé  le  nifal  nischpéh  [Is.  xiii,  2), 
comme  nispék  [Prov.  xiii,  2  3).  Il  emprunte,  à  mon  avis,  son  sens 
au  mot  scliefdyîm,  et  le  verset  répond  pour  le  sens  à  Is.  xl,  9. 

Tàlâh.  Aboû  Zakariyà  a  passé  le  ni/aï ^  Lament.  v,  12. 

DES  VERBES   GEMINES. 

Arar.  Aboû  Zakariyà  a  oublié  le  passif  du  hifîl,  Nomb.  xxn,  G. 
Il  a,  en  outre,  nié  que  ncûrîm  [Mal.  in,  9)  soit  de  cette  racine. 
Cependant,  je  ne  suis  pas  éloigné  d'y  voir  dans  Torigine  la  forme 
ncarrîm  avec  schcha  sous  le  noun  et  cMgcsch  dans  le  résch,  ty))e 

^  C'est  le  sens  do  se  réjouir,  se  délecter  (sa^jf^  ^fi>.x]^î),  qu'Ibn  Djanàli, 
Kitâb  al-ousoul,  col.  786,  737,  donne  comme  explication  à  notre  passa^je.  Il  dé- 
signe, par  inadvertance,  ce  sens  comme  le  quatrième,  et  en  ajonte  un  cinquième; 
rrj*7CD)  (/s.  xLi ,  20),  qu'il  dit  avoir  passé  dans  le  Monstalhih ,  et  qu'il  explique 
par  Taraméen  •>Tr'th)  [Gon.  xxxvii,  to),  raconter,  s'entretenir.  Sa'adia  en  fait  au- 
tant en  traduisant  J^l^J^.  (Voy.  Gesenius,  (jminwiit.  ad.  li.  I.) 


KITAH    AL-MOUSÏALIUK.  170 

rrriiiîiN*  ^n*  s'ti  .xK^U  ^ç^j  ^  U^iû^  itXi»-!^  Ia^^sî^  aâ-o  J^^^   tt^ 

iiX-s.*!^  Lwa.i^  (Jv*^a4I   ^*X.^  ^iyt  Cj-«  Jj^^  f^-j'^   (J-*  J^-*^^  "V^3 

n:iî  n^m  "ni:)  td  m:nn  JUjcjiiî  ^^^^^  î<Xi=-5j)  K^nJ^  ^yJî  î  Js^ 

^î  ir^^r  '?b3nnb  Q-s  V'pjnD  ^-A.^  JL^-xi^î^  □■'Did  n^biiiD  Mbbi; 

i  D.  i52,  21  ;  N.  loG,  7.  —^  D.  i53,  3;  N.  106,  11.—  '  D.  i53,  99,; 
N.  106,  26.  —  ''  D.  i5/i,  3;  N.  io6,3o.  —  5  D.  G9,  10;  N.  /ii ,  5. 

nemallfim  [Ez.  xxxiii,  10);  seulement,  après  avoir  allégé  le  rêsch, 
on  a  donne  un  sérê  au  7ioun  h  cause  de  Yâléf. 

Bdzaz.  Il  manque  le  ])assif,  Jér.  l,  87. 

/>^/7ft/.  Dans  le  premier  de  ses  sens,  Aboû  Zakariyà  a  omis  le 
Jilipaël,  Osée,  vu,  8. 

Gâdad.  Aboû  Zakariyà  donne  le  sens,  Ps.  xciv,  ^1,  et  en  passe 
le  hilpaël,  Micha,  iv,  lA;  Jér.  v,  7.  Il  omet  un  second  sens  du  hii- 
jiaël,  Jér.  xvi,  6;  I  Rois,  xviii,  28;  Je'r.  xli,  5,  et  XLvni,  87  '. 

(j^//rt/.  Aboû  Zakariyà  a  laissé  de  côté  une  partie  de  la  forme 
lourde  du  modèle  de  gôk'l,  Is.  ix,  /i,  et  le  hitpaël  de  cette  même 
forme,  II  Sam.  xx,  1  2  ;  Gcn.  xlhi,  18.  Il  y  a  bien  fait  allusion  au 
commencement  du  second  livre  de  son  traité  des  lettres  douces, 

'  On  peut  s'élonncr  qiio  ni  ici  ni  dans  le  Kit.  nl-ousoul,  Ihn  Djaiiàli  ne  cilo 
Deut.  \iv,  1. 

1  2  . 


J80  OPUSCULES  D'IBN  DJANAH. 

^iJî   \ Jsib  :>\Ji>:^i  U^v).j  u^-ii^^  -^^^-î^  t^^j^  ovAi^is  i?  (^jv^A^i  «oi^S 

mais  ce  n'était  pas  une  raison  suflîsante  pour  ne  pas  les  ajouter  ici , 
puisqu'il  ne  ies  y  avait  mentionnés  qu'accidentellement  et  hors  de 
leur  place.  Aboû  Zakariyâ  a  aussi  néglif^é  la  forme  redoublée  we- 
frilgnltîkâ  [Jér.  li,  26),  avec  son  hitpacl  hitgalgâlou  [Job,  xxx,  i/i); 
car,  dans  cette  forme,  le  troisième  radical  est  retranché  et  les 
deux  autres  radicaux  sont  redoublés.  On  nous  opposera  peut-être 
que  les  deux  mots  ne  sont  pas,  comme  je  le  crois,  redoublés  de 
gâlal,  mais  une  racine  particulière,  et  Ton  voudra  apporter  comme 
preuve,  que  d'après  nous-même  le  troisième  radical  aurait  dis- 
paru, et  ensuite  qu'Aboû  Zakariyâ  ne  mentionne  ni  cet  exemple, 
ni  d'autres  semblables  que  je  considère  comme  des  formes  redou- 
blées des  racines  géminées.  Nous  répondons  :  l'oubli  d'Aboû  Za- 
kariyâ pour  ce  modèle  et  d'autres  analogues  n'a  rien  d'extraor- 
dinaire de  sa  part,  puisqu'il  a  passé  tant  de  racines,  tant  de  sens 
et  de  formes  que  nous  avons  ajoutés  après  lui.  Il  se  peut  aussi 
qu'Aboû  Zakariyâ  lui-même  ait  pensé,  comme  notre  contradicteur, 
que  ces  mots  ne  dérivent  pas  de  racines  géminées.  Mais  il  n'eu 


KITAH   AL-MOlJSTALlllK.  T81 

«X_:i|    ^_^   bl.>Û*.j    aKx.:*:'    fj\    c^.^j    U   Ui^    U^J"^    <XvA&   (*^^   (J^'^-î    ^^ 

^_^i  c:^u:ii  cy^Xj  oy-il  i  ^^^î  l-^à  iSSin^  Dit;:/*  mm  ib'rnnn 

résulte  pas  pour  nous  ToLligation  d'accepter  cette  opinion,  qu'il 
n  appuie  d'aucune  preuve.  Si  l'on  voulait  prendre,  comme  preuve 
en  faveur  de  la  critique  qu'on  a  dirigée  contre  nous,  notre  asser- 
tion, que  le  troisième  radical  a  disparu  en  même  temps  que  le 
redoublement  avait  lieu,  nous  répliquerions  que  cette  disparition 
du  troisième  radical  dans  ces  verbes  et  ce  redoublement  n'ont  rien 
d'étrange,  parce  que  l'identité  du  troisième  radical  avec  le  second 
en  a  facilité  la  suppression  dans  la  plus  grande  partie  des  formes 
du  parfait,  ainsi  que  dans  ces  formes  redoublées.  On  peut 
aussi  supposer  que  hitgal^àioxi  est  pour  hitgalleloii ,  avec  tlàgèsch 
dans  le  premier  lâméd,  type  yitliaUâlou  [Ps.  xlix,  7);  que  la  réu- 
nion dans  le  mot  des  trois  lâméd,  savoir,  celui  qui  a  dâgcsch  et 
compte  pour  deux,  et  celui  du  troisième  radical,  a  déterminé  le 
cbangement  de  l'une  de  ces  lettres  en  gimél,  et  que,  parmi  les 
lettres,  on  a  choisi  de  préférence  le  gimél,  parce  qu'il  faisait  déjà 
partie  du  mol.  De  la  même  façon,  ivegilgaUlkâ  aurait  pour  origine 
wegillalUkà ,  sur  le  modèle  de  hiUaliikà  [Ps.  cxix,  166),  en  suivant 


I8i>  OPUSCULES  DIBN   DJ/VNAfj. 

J^JL.^  J,  J<^XAA«A^  \jlr=-  ^U'J!  Jj-aJI  i^Xiûj  i^;^:irinj  \^xx^  U  aj 

U'Jb  liiji 

'  D.  i5/i,  1  a;  N.  107,  1.  —  -  D.  i5i ,  21  ;  N.  107,  10. 

le  luéma  procédé  employé  pour  hitgaïgalou.  Celte  seconde  expli- 
cation est  admissible,  appliquée  aux  verbes  de  celte  nature  en  de- 
hors de  riiébreu  \  et  me  paraît  meilleure  et  préférable;  je  le 
pense  aussi  pour  tous  les  redoublements  de  cetie  espèce  cjui  se 
relient  aux  verbes  géminés.  Du  reste,  d'après  Tune  et  Fautre  de& 
deux  analyses  que  j'ai  données  pour  IdtPdJij'dlou ,  ni  lui,  ni  ses 
pareils  ne  se  détachent  de  leurs  racines  géminées,  et  la  vérité  de 
notre  raisonnement  est  prouvée  par  l'accord  entre  la  dérivation  et 
les  sens. 

Gârar.  Dans  le  second  sens  de  cette  racine  manque  le  hitapël 
de  la  l'orme  lourde,  Jér.  xxx,  58.  Peut-être  présente- t-il  un  troi- 
sième sens  -. 

Dâmam.  Dans  le  premier  de  ses  deux  sens,  Aboû  Zakaiùyà  a 
passé  une  section  de  la  forme  lourde  ayant  le  type  j^oé'/:  domamli 
{Ps.  cxxxi,  2).  Je  préfère  donner  à  ce  mot  un  troisième  sens.  — 

'   ï)o  Siicy,  Gr.  av.  I,  S  h'jt).  — -  {-cliii  do  séjonnicr.  (KaiDlii,  LcxvjHe,  s.  v.^ 


KITAB  AL-MOUSTALIIIK.  ISl) 

in^:  pi  nv2'cr^  hddd  i''?^:!  J'^i-o  <^  <^*xJî  Jlxij^i  (j^  c-^^>kaAî  »^"5l> 

v_jLA.À..:i:^j  pXD  "itD"!^  î^^^ii?  <Xï  xs^ji  ^î  -i^^â^l  (j/^UXii^  ^^^^^  y^ 
JΫxJl  iJvX^  ^^  ^y^y^^  •^■^^  ^^^  l_5.kJi^i^  C^j^^'î  *^-«'«  liûJ^^^  jtf\i^ 

D3  ij\i  J*,J«X.5'^iX.A.j&  L-^.A.\.j  tXia-1^  ^Jt^  li  5<XÂfi  pN*D  IDl^^ 

^^«X_À_5;  L-ti2.ji  \y^y  ^^^'^^^   ç^aûJÎ   ^j-*  ID'T'j  JUijj)î    ^jw«  Jvs^l^i 

'  D.  1/19,  i3-i(),  où  le  texte  est  incorrect:  N.  io3,  1O-19. 

Aboû  Zakariyà,  dans  riiitroducUoii  de  son  traité  des  verbes  gé- 
minés, en  mentionnant  l'espèce  du  nijai  qui  a  pour  type  nâgôHou 
(Is.  XXXIV,  A),  nâgozzou  [Naît,  i,  12),  s'exprime  ainsi  :  r^A  cette 
espèce  du  nifnl  appartient,  à  mon  avis,  tiddommî  i^Jér.  xlviii,  2); 
car  c'est  la  forme  régulière  et  exacle.  Mais  on  trouve  aussi  yidde- 
mou  [Ex.  XV,  16),  où  le  mêm  a  perdu  son  dâgésch  et  compte  néan- 
moins pour  deux  mêm,  et  où  le  wâtv  de  prolongation  a  disparu; 
on  s'est  fié  sur  le  dagêsch  du  dalét  c|ui  indique  le  nif'al.ri  Marwân 
dit  :  Il  paraîtrait,  d'après  ces  paroles,  qu'Aboû  Zakariyà  a  pris 
tiddommî  et  yiddcmou  dans  le  même  sens  :  ce  n'est  pas  mon  avis. 
Le  premier  doit  cire  placé  à  côté  de  wenâdammou  [Jér.  xxv,  87)  et 
yiddammou  (ih.  l,  3o),  comme  on  le  voit  par  les  mots  qui  le  suivent 
dans  le  verset.  Le  mieux  est  de  le  comparer  à  yiddammou,  avec 
la  dilTérence  que  tiddommî  est  de  la  première,  et  celui-ci  de  la 
seconde  espèce  du  nifal.  Selon  moi,  tiddommî  pourrait  être  aussi 
un  Futur  de  la  l'orme  léj<jère,  comme  Aboû  Zakariyà  Ta  admis  lui- 
même  pour  yisHol)  (1  Sam.  v,  (S),  (|u  il  considère  comme  le  futur 


18/1  OPUSCULES  IVIBN   DJANAH. 

j\^=r  ^-f^^^ (^^-^^  -Ui^L  >Din  (i  Ijt^lj  D",-^  4^^  kiLJî  j.i;i{ 

'  !).  1G6,  i5;  N.  110,  3/1.  1).  iGG,  l'i,  il  faulliro  r»j  pour  ci,  et  supprimer 
Taddilion  tlo  l'éditeur.  —  -  D.  iTjD,  i5;  N.  107,  !îg.  — -'  D.  i55,  i5;  N.  107, 
29.  —  '^  D.  69,  8;  N,  /il,  3.  —  •'  Ainsi  dans  la  version  hébraïque,  D.  155, 
19  et  N.  107,  3a,  et  dans  l'original  arabe  qui  ajoute  encore  '!)??  après  lijrri. 
(jliez  N.  il  manque  rinfinilif  )i;?j,  auquel  se  rapporte  la  criti([ue  d'ibn  Djanàli. 
Parmi  les  exemples  donnés  par  Hayyoudj ,  nous  avons  cherché  en  vain  ibrn  brr 
el  'b?r;  ils  se  trouvaient  peut-être  dans  ([uelque  composilion  néohébraïque. 

de  la  forme  légère  (rac.  silbab)-,  le  dàgêsch  du  diUél  serait  alors 
par  compensalioii,  bien  que  Tune  des  deux  lettres  semblables  qui 
a  disparu  dans  yidiUm  soit  revenue  dans  tiddommî  par  rinsertion. 
J'expliquerai  comment  cela  est  possible  dans  l'ailicle  sckâmam. 

HdIaL  Dans  le  premier  des  deux  sens  manque  le  Jtifpaël,  Jér. 
IX,  23 ,  Ps.  xcvii,  7  ;  dans  le  second,  une  partie  de  la  forme  lourde 
holél,  yeliolêl  [EccL  vu,  7)  et  le  h'dpaël  ivaijydholcl  (I  Sam.  xxi,  i/i). 
Cependant  Aboû  Zakariyâ  fait  allusion  à  celle  dernière  section 
dans  l'introduction  du  second  livre  de  son  Irailé  des  lettres  douces. 
—  A  la  fin  de  cet  article,  Aboû  Zakariyâ  donne  comme  troisième 
sens  le  ki/'il,  et  cite  yâhêl  [Job,  xxxi,  2G),  tdltél  (ibid.  xli,  10),  yd- 
lièlou  [Is.  xiii,  10)  et  enfin  bchillo  (Job,  xxix,  3).  Ce  qui  conli'ibue 
parliculièremenl  à  faiie  su])poser  ([ne  Tauleur  considère  bchillo 


KITAB   AL-MOUST/VIJMK.  185 

5tX_if)  (j^  ^y-f:^  LJ^-^3  ^^-^^  (iy^rt  y^i  \>^'sX:^  j,  AK.i»-:5)  i>)  aXaAà'j) 

^l_^Jî^  p];:n  bnn  ^xàj  ^^  ^-d^  (^*xJi  mî2;:^b  nbnn  ioj  ^^^  c^^j^'-^-? 

31  n 

"jn3  nx  Sbnn  "^n*  "jni/»D"^  ib^ni  i-mn^  Sbn  ^3  ^^-^^^  2^L^.j<.;:^i^.3 
0Î  (^-51^3  HDDn  nuN  ^jj  ti^  nV^m  n:iT  nU/W*  vdn*  ^^^îî^  iV^nm 

'  I).  i57,  i;  N.  io8,  ^7-  —  -  D.  167,  9;  N.  108,  3A. 


comme  appartenant  à  celte  forme  lonrcle,  c'est  qit'il  le  place 
j)armi  les  exemples  en  [général,  sans  le  distinguer  des  autres  mots 
qu'il  a  réunis  sous  ce  troisième  sens.  Mais,  à  mon  avis,  il  n'en 
est  pas  ainsi  :  hehïllo  est  l'infinilit'  de  la  forme  légère,  d'après  la 
forme  de  oukefilho  (^Néh.  viii,  5),  heftffo  [Nomh.  xxxv,  19),  nijlâm 
[Jér.  XLix,  21),  hilhêh  (ihid.  xlyui,  7);  si  hehïllo  était  un  kifil,  il 
faudrait  behahillo  avec  deux  /«',  connue  hahillchn  (^Gen.  xi.  G),  de 
hèhèl  [Nomb.  xvii,  11).  Le  ivchv  de  behillà  est  un  suffixe  qui  se  rap- 
porte au  sujet,  et  neVo  en  est  le  complément. 

HddacL  Le  passif  du  hifîl  manque,  Ez.  xxi,  iG. 

Hâlal.  Aboû  Zakariyà  donne  dans  cette  racine  cinq  sens,  et 
en  a  oul)lié  un  sixième  qui  est  d'un  emploi  fréquent  Mai  n,  1  1  ; 
Ez.  xxviii.  7;  Lév.  XIX,  :î(y,  I  Citron,  v,  1  ;  puis  hàlâlàli  [Léo.  x\i, 
7),  type, //«/.Y/w/r/A  (1!  Sam.  xfv,  9.).,  el  peut-èlre  /ji'ilM  (/ï:.  \\i. 


186  OPUSCULES  D'IBN  DJANAH. 

"  jU]i_5  nniw*  iDcr:  dît:  J'^a^  (i^  0^  ^  l^j^^i  ^Jy^^  nr^Dp^ 
je  (jl^U  pr^^.^  "  uiîji^Sl)^  D^Du^n  "iDDD  ib:):!  JU^  <^  y^^j  L» 
^j^.àJ)  j^^Sli!  t-^AiJî  f  Jv.iû  ul^  ^:,'D  iinn  CD:  JIa^  <jî  Q^:  Jt-^-* 

(jî  0.$^^  *  "nn:  a^-«3!_j  Qi-nn  pc*'  cj^  ôJvJLx^Î^j  linj  in:  iS'^^^ 
ii>  U  ^._;i-JL5  (j3^^.j^  JUij^i  i^j^  c^^Jî  î^k^  (J-»  n:n:  hd  (jjj-^j 

'  D.  1^19,  '20  et  suiv, ;  N.    100,  t25  et  suiv.  L'exemple  cité  ici  ne  s'y  trouve 
pas.  —  -  D.  ]/i8,  aO  et  suiv.;  N.  103,  3a  et  suiv.  —  •*  D.  1  5o,  10  ;  N.  lo/i ,  1. 

3o).  Je  regarde  nihàl  (ibid.  xxv,  3),  comme  le  riifal  de  ce  sens, 
pour  nihhUK  Aboû  Zakariyâ,  il  est  vrai,  ne  mentionne  pas  cette 
espèce  de  ?ufal ,  où  le  noun  a  Jjirék,  pour  les  racines  géminées;  car 
il  n'en  énumère  que  deux  espèces,  qui  ont.  Tune  comme  l'autre, 
l'àmés  pour  le  noiiu  :  ce  sont  les  formes  nâschammou  [Joël,  1,  17) 
et  nâgoWm  (haïe,  xxxiv,  h),  et,  comme  exception  à  la  première, 
nâmès  (Ps.  xxii,  i5);  mais  il  passe  complètement  toute  esj)èce  qui 
prendrait  hircl/  pour  le  noim,  et,  à  ce  que  je  présume,  elle  ne 
serait  pas  j)our  lui  un  ni/ai  Cependant,  je  ne  saurais  faire  de  7iihâl 
autre  chose  qu'un  ni/ai  de  ce  sens  que  nous  avons  ajouté,  à  cause 
de  la  façon  dont  il  cadre  ainsi  avec  les  mots  qui  suivent  dans  le 
verset.  Je  pense  ([ue  niljar  {Ps.  lxix,  /i),  pour  nihrar,  est  un  njfaî 
send)lable,  dans  le  même  sens  que  hàrcrtm  [Jér.  xvn,  6).  Peut- 
èlre  en  est-il  ainsi  de  même  pour  nvhanl  {Jér.  xxn ,  23),  égal  nth- 

'   Ou  pliilol  iu-hliU  ;  (le  uièuic  plus  it^iu  iiehrar,  iiehiuinl ,  couiuie  nchchah. 


KITy\P)    /\L-\!()USTAL111K.  187 

<x_A-i  J-A3i)i  p  nbn:i  aKI.^^  'i'7'7n:i  aK.a3Î  □n^cnpD  -l'^rùT  n::n: 

s\.j„jt.^  v_jUaô  ^  dlJj>  li  dl:^^  ipbn  nTiT]'^  nN*  'n  bn:"!  <^.«î  jy 
Ui^  J^-A^i  ^A.i  (j^àJI  ^5  Jlîj  tj")"!;  in:  li  di.)<X3  J<xs  Ijîj^  l^;^^^» 

<J^i   (^.Ajl-lî  t;i>î^<X]  JlxÀJ^iii   ^j^  (-::A.Jli'  c^^aj»   Lgji   l^^  l^-*;.^  Jj^JOÎ^ 


îirtnt  et  le  sens  serait  :  Quel  avait  donc  été  ton  bonheur,  pour  ([iie 
la  douleur  que  tu  éprouves  t'ait  atliré  tant  de  coinmiséralionî 
expression  forte  pour  dire,  que  ces  grandes  souffrances  avaient 
excité  la  pitié  de  bien  des  personnes.  Ensuite  wenihàlou  (Ez.  vu, 
'j/i)  ])0\i r  wenihlelou ,  ativenihaU  {ibid.  xxii,  iG)  pour  ivenlhlaH,  si- 
tonifiant  :  Tu  seras  méprisée  et  avilie  dans  ta  personne.  Lu  in- 
terprète en  forçant  les  sens  a  expliqué  n'ihùl  et  nihàlou,  comme 
des  nifal  de  la  racine  nàhal  [Zach.  11,  iG),  et  s'y  est  obstiné 
malpi'é  la  faiblesse  du  sens  qu'on  obtient  ainsi  dans  les  deux 
passages,  et  il  en  a  fait  autant  pour  le  noun  de  nihm\  qu'il  a 
pris  pour  une  lettie  radicale.  Mais,  pour  ivenihalt,  personne  n'a 
pu  s'empêcher  de  reconnaître  dans  ce  uiot  le  ni/ai  de  ce  sixième 
sens  (jue  nous  avons  ajouté  à  cette  racine;  il  vaut  donc  mieux  et 
il  est  préférable  pour  le  sens  de  traiter  (ie  la  même  manière  tous 
ces  mots  ayant  le  noiin  pourvu  d'un  /jirék  et  de  voir  dans  ces 
ex(>mples  une  troisième  espèce  du  ni/a!  pour  les  verbt^s  géminés. 
On  peut  expliquer  également  ainsi  iu/jat  {^MaL  ii,  5)  pour  ui/jUd , 


188  OPUSCULES  D'IBN  DJANAH. 

^^ù<'a>-  jj^_5  ^^x^iî  ^^.Jî  i  j^ià  ^j^  ^l^  ^^^5  nijîb  bnn  ""d  Ui^ 
non  2^y^  j^  nr^DpJi  j^UJî  i  -^-^^i  ^^  ddh  i^j)  <^  bnn  <^î 

^-iû  j <X_-ei_Jli    dlJi^  -^V^^  cx-^   l^i  niÎJ   ôIjUxO  ^i  -^l-fr-^î    *'^l»j':' 

If  ijj^xii^  ^!<  ^\^  Snn  ^"i'?^'^  (jî  jfcw^î^  D^Dx  nn^  bw^  -\v  iC3)  ^^ 

i  (^5o  ^  (jî^  n'?2'i  bnn  J<a^  -«^^3i  m!:Dp  aa^  <xj>-_^iî  ^jl^j  r|3:n 
(jliXJl  îo^^Dm  niDD  S^iMi  p:;  i  ^.^-A-is^k^  A^i  l_j.Aiôi>  ^M  sU^^ 


dont  ?/6'A«t  (/s.  vil,  8),  tchàt{Deut.  1,  21)  al  yêhattou  (Jér.  xxui,  /i) 
seraient  ie  l'utiir.  —  Lo  mot  téhêl  (Lév.  xxi,  9)  est  sans  aucun 
doute  aussi  de  ce  sens  ajouté,  mais  il  comporte  deux  explications. 
H  peut  être  le  futur  de  la  forme  lourde  haljêl,  type,  hasêb,  de  sorte 
que  régulièrement  il  faudrait  tdhêl  avec  Minés,  comme  tâsêb,  tâgèn; 
cette  explication  s'appuierait  sur  l'emploi  dans  ce  sens  d'un  infi- 
nitif de  la  forme  lourde,  avec  un  lié  pourvu  d'un  sêré  :  cet  infinitif 
est  héhél  [Ez.  xx,  9).  Ou  l)ien  téhél  est  un  7iifal  pour  téhal  avec 
patah  sous  le  hét,  comme  yéhal  [h.  xlvui,  11),  yéhai  [ihid.  vu,  8). 
Il  est  l)on  de  remarquer  que  héhél  [Ez.  xx ,  9),  que  nous  venons 
de  citer  comme  infinitif,  a  la  forme  d'un  parfait  de  la  forme 
lourde  de  ces  mêmes  verbes,  comme  héhél  [Nomb.  xvn,  11),  et 
devrait  avoir  hâmés,  comme  hâhél  (I  Sam.  ni,  12),  bien  que  ce 
dernier  soit  dans  un  autre  sens.  Mais  on  a  suivi  la  voie  des  types 
hisîl  et  himlit  [Is.  xxxi,  5),  qui  sont  aussi  des  infinitifs  ayant  la 
forme  de  parfait;  il  en  es!  encorf^  ainsi  de  lehédak  (Il  Clir.  xxxiv. 


KITAB   AL-MOllSTArJIIK.  189 

^j^  aK_&U  ^-j  ^  ^  J^Jî_5  n"iDn  n"iDn  i^-jj  js  bbnn  ^^\  ^^^ 

j.<xjij'  *xï^  ibn^i  n*Dc;  ^S  ib  V'pinnm  'n"?  dt;  "^iû  ^j^Àii  ÎJ^-if»  i j5 
yA^h  V'^n^i  Ul^  (^*^î  JsAX^  (j^^T?  (j^  j^""^  ''^■^^  "''^  '?bTnnm  à>  ^^iy 
V^n^i  ^b  1Î3DD  ^bT\^^  J-Jl^^^û^  sjls  ^UJI^  J^Jij  ^U  ^j^  ^*xa^ 

•  Depuis  I^jÎ  f  jli>«  jusqu'ici  manque  dans  la  version  hébraïque.  L'exemple 
que  nous  avons  ajouté  manque  dans  notre  texte,  —  '  D.  1 07,  i  /i  ;  N.  1  09,  1 . 

7)  qui,  comme  infinitif,  devrait  être  lehadck,  comme  Ex.  xxx,  36, 
mais  qui  a  également  la  forme  d'un  parfait.  —  Lehêhallo  [Lev.  xxi, 
/i),  qui  entre  dans  notre  sens  ajoute,  devrait  aussi  être  khahillà, 
comme  on  trouve,  dans  un  sens  différent,  hahillâm  [Gen.  xi,  7)  '. 
Cependant,  il  peut  être  un  nifaï  selon  le  modèle  de  îéliisch- 
schâmdâm  {Ps.  xcii,  8);  il  pourrait  en  être  ainsi  encore  de  héhél 
[Ez.  XX,  9),  qui  serait  abrégé  de  héhâïél,  type  hikkarèt  [Nomh.  xv, 
3i).  Le  passif  de  cette  forme  ajoutée  est  hamehouUM  [Ez.  xxxvi, 
'i3).  —  Pour  l'un  des  cinq  sens  rapportés  par  Aboû  Zakariyâ 
dans  cette  racine,  il  cite  Ps.  xxxvii,  7,  et  M,  xxix,  21.  Mais  nous 
avons  d(^à  dit  ci-dessus  (p.  77)  ([im  weltitholèl  peut  dériver  d'une 
l'acine  houl.  Quant  à  ivayyihêllou,  ce  mot  est,  à  mon  avis,  le  par- 
fait d'une  forme  lourde  de  yâhal,  comme  iveyihàJou  [Job,  xxix, 
2  3,  et  Ez.  xni,  6),  à  la  différence  que  le  hét  a  un  sm>  en  pause. 
Aboû  Zakariyâ  n'a  été  trompé  que  par  le  ddfjêsch  du  lâméd;  mais 

'   Dans  ce  cas  le  sudixo  aurait  un  sens  réfléchi. 


190  OPUSCULES  D'IBN   DJANAIl. 

nnc:  n*D2:2  □jVù:'?  nu^D  cd) JsS^  c^iïjj.]^  o^jvX^:JL  VjT^z  y:Mrj2 

1  D.  157,  11  ;  N.  108,  36.  —2  D.  167,  i9;N.  109.  9. 


le  dàgesch  est  FelTet  de  la  pause,  et  on  remploie  fréquemment 
en  pause  dans  des  mois  qui  en  sont  ordinairement  dépourvus. 
Exemples  :  hâdelou.  .  .  hàdêUou  [Juges,  v,  7),  où  ce  dernier  a  un  dâ- 
gêsch  dans  le  hlméd  et  un  sêrê  sous  le  dâlét,  à  cause  de  la  pause; 
nâtânnou  [Ez.  xxvii,  19),  morâttâh  [ihid.  xxi,  i5  et  16),  nàscluUlàh 
(7s.  xLi,  17)  et  bien  d'autres  mots  ont  dâgésch  en  pause.  —  Dans 
le  second  des  cinq  sens  mentionnés  par  Aboû  Zakariyâ  manque 
le  passif  de  la  forme  lourde  houhal  [Gen.  iv,  26).  —  Dans  le  cin- 
quième sens  est  oubliée  la  forme  légère  keholeUm  (Ps.  lxxxvii,  7). 
Peut-être  pourrait-on  rattacher  à  ce  sens  hammehoklot  [Juges,  xxi, 
23),  qui  en  serait  la  forme  lourde.  Quant  à  hlhoiil  [Juges,  xxi, 
21),  bien  que  Fanalogie  permît  de  le  dériver  de  hâlal,  comme 
weluhour  [Eccl.  ix,  1),  il  vaut  mieux  le  prendre  comme  dérivé  de 
houl,  parce  que  mehôlàt  (qui  l'accompngne)  est  de  celte  racine.  Ce 
dernier  ne  peul  pas  être  de  haJal,  d'abord  parce  qu'il  faudrait, 


KlTAll   AF.-MOUSTALIIIK.  191 

U^Ia^^  (j>«]i  J.AX^  □■'bbin:  Dno*T  (j_^5^j  ^i  ^j^à&  jj^:  ^làSu, 
:>]x^-«  s'^n  c^^î  J-^Ji^*  rsw-i  ^3np2  bbn  >2S^%  li&j.^i  ^^.Jî  tl_Jj^i) 


dans  ce  cas,  dire  mchiUdt,  type,  mes'ihhàt,  comme  on  Irouve  ce 
mot  dans  un  sens  diffërenl,  75.  11,  19;  ensuite,  parce  que  iiieholot 
est  le  pluriel  de  mâhol,  qui,  à  Tétat  construit,  se  change  en  mcijol 
i^Jér,  XXXI,  /i),  comme  makor  en  îxe/.or  {^ihid.  11,  i3),  ce  qui  prouve 
qu'il  appartient  à  une  racine  au  second  radical  faible.  Si  dmIjoI 
venait  d'un  verbe  géminé,  comme  mâ'^ck,  il  resterait  invariable 
à  l'élat  construit,  comme  celui-ci,  Is.  xxx,  3,  Jérémie,  xvi,  19. 
Làijoul  étant,  à  mon  avis,  de  la  même  racine  que  meJjoIxk,  dérive 
donc  de  Ijonl.  —  Il  est  permis  de  faire  venir  aussi  hammeljoklot  de 
Ijoid  redoublé,  et  même  JicJjolelîm  pourrait  en  êlre,  comme  lose- 
sm.  —  Enfin,  on  pourrait  ajouter  au  premier  des  cinq  sens 
qu'Aboû  Zakariyâ  a  donnés,  et  pour  lequel  il  a  cité  Ps.  cix,  59, 
une  forme  lourde,  savoir  la  racine  honUnl  avec  dagêsch  dans  le  M- 
méd;  car  mehoidelc  [Ez.  xxx  11,  96)  se  raltacbe  bien  à  ce  sens  et 
point  à  celui  de  hdlcl  [M(d.  11,  11).  Le  [)i(Mnier  Imitéd  da  mc/joiiJelc 
déviait  avoir  un  dùp^csch. 


192  OPUSCULES  D  IBN   DJANAÏJ. 

Ti^Dn  ^D  bi<  ^:ii:u'  (^t^-^  c^.-:^'^  ^2n  -^Dn  ^d  ^'ct:  mou  c^^  o».:^' 
(j%-j  ''^^j  *>Jy  ^J^JÎ  ynnnD  I  i^D"inD  à  co^  ^  V^P^'  ^^^  (^^ 

'  D.  158,  i5;  N.  109,  1 9.  (Cr.  Kamliî,  Miklol,  p.  1A7  i.) 

îjànnn.  En  mentionnant  la  forme  lourde  de  cette  racine,  Aboû 
Zakarivâ  dit  :  ^^Hânenènî  ^  (Ps.  ix ,  \k)  devrait  avoir  un  dàgcsch  dans 
le  premier  noun,  mais  on  Fa  supprime  pour  alléger  le  mot.?^ 
Marwân  dit  :  Mais  un  de  nos  contemporains  le  prend  pour  une 
forme  le'gère,  type  schâmerénî  [ihùL  xvi,  1),  et  cherche  à  le  prouver 
par  le  humés  du  h(k  et  le  ga^yâh  dont  il  est  pourvu,  exactement 
comme  le  schîn  de  schâmerâh  [ibid.  lxxxvi,  2)  et  celui  de  schâmerénî 
(ihid.  XVI,  1).  Cette  analyse  n'a  rien  d'improhahle;  cependant,  on 
peut  arguer  en  faveur  cVAboû  Zakariyâ  et  soutenir  que  le  hamés 
s'est  produit  sous  le  héi  à  la  suite  de  l'allégement  du  noun  et  par 
le  gdyâh.  Le  noun  ayant  été  privé  de  dâgésch  et  le  hét  prolongé, 
il  est  résulté  entre  le  hét  et  le  tioun  une  quiescente  douce,  repré- 
sentée par  le  humés,  comme  il  est  arrivé  pour  mehûresayik  [Is. 
XLix,  l'y),  où,  entre  le  hé  et  le  résch,  s'est  produite  une  quies- 
cente douce,  savoir  le  humés,  par  suite  de  la  suppression  du  du- 
gésch  dans  le  résch  et  du  gu'^yuh,  et  encore  pour  meusefiiiv  [ibid. 

'   Itm  Djaiiàii  suppose  celle  orlliogia[)lH';  mais  à  la  vérité  Hayyondj  lisait  patali. 


KIT/Vr.  AL-MOUSTALIIIK.  193 

Ot-^_À_isr  J._^l   ^j^  rjfy,.^.l\^  U>^1^\  \(^i]  (^*xil  yDpii  ^^^  (^i 

^^*>K^X-s-  dlJi>  j^^'^  j^-^  (^-*  f**^-*-^  *^*3  '^Â^  rijrij  mD  ;j_^j  njn 

rij^Dj    aKa^Î    ^^>-r!    (j5   c^   pn    (j-4    (J^^ï?    (J^    ^r?^    (l)    "^^ 

"ipnn  nDD2  jn^  ^D  pm^  pmn  ^-a_à_^  (j^l-AjLiî^  J..A.jLAJi  -xxa^  ^^ 

L§^  l^à  A^^Jî  (^,li  D^pn  Xj2  pm  -jpn  ^d  yix  noiD  ipinn  [^l^^ 
-|pn  yî  ^J^  v^_À_>;âî.  Aji  :s]l  Y^D  ;nDD^  "jî!;d  "jpn  ^^j^^  j«^j*xxi.;:J5 

'  D.  1  59 ,  G  ;  N.  109,81.  —  -  Ajouté  d'après  la  version  hébraïque. 


Lxii,  9),  OÙ  la  quiescente  douce  qui  est  kmnés  s'est  placée  entre 
Yâléf  et  le  sâmék  par  suite  de  l'allégement  de  cette  dernière 
lettre  et  du  ga'yâh.  Telle  est  du  moins  la  leçon  de  l'exemplaire 
de  Syrie,  et,  en  effet,  le  sâméJe  devrait  avoir  un  dagcscli,  le 
mot  étant  à  la  forme  lourde,  bien  que  ce  ne  soit  pas  là  une  con- 
dition imposée  à  tout  mot  qui  a  perdu  son  dâgésch  ^  —  Aboû  Za- 
kariyâ,  dans  l'article  hanâh,  regarde  comme  improbable  que 
nêliant  [Jér.  xxii,  28 )  soit  de  cette  racine;  nous  avons  avancé  ci- 
dessus  (p.  i/i3)  que  cela  nous  paraît  admissible  et  que  ce  mot 
peut  aussi  venir  de  hânan  et  être  pour  îilhnant. 

Hàkalf.  Aboû  Zakariyâ  a  passé  une  forme,  savoir  le  passif  de 
la  forme  lourde,  iveyouhâkou  [Job,  xix,  23),  qui  devrait  avoir  dâ- 
gésch, et  qu'on  a  allégé  comme  hehoiikà  (Proy.  vni,  29),  hohekâ 
[Lév.  X ,  1 3  ) ,  Ijokekém  [Ex.  v,  1  /i) ,  c[ui  tous  devraient  avoir  dâgcsch; 
car,  à  part  cet  allégement,  hohehl  est  du  type  de  hé^ozzehà  [Ps. 
XXI,  2).  Cependant,  ces  mots  ne  peuvent  pas  appartenir  à  une 
racine  au  second  radical  faible,  car  alors  hokekâ  et  hokekém  au- 

'   Voyez  S.  Bfer,  Liber  Ji'saiœ  (Lips.  187;?),  p.  81. 

]3 


19/1  OPUSCULES  D  IBN  DJANAll. 

"jnDNi  pikV  r\b*ù'  "j~!"n"!  -jnn  J^-a_^  □'?nj  bLfi  (jvxJi  ^.Ux-o  DDpn^ 

ij\  (^S-X^  (:5?--*-î5  J^^^i^^A^si  ^j.iûj  î<Xiû  J.;c.i  CDD!»  Dl^D  iH 
yj>  ç^<y^.l\  (J^.^1  (J5^:ii  CJ^^r!   ij^    4^  ClJVï^î    J-A^^   "îpnDj   Ipn'''!  (JJ).5<J 

ppn   (j-4   (JvA^'il    *Xj=»"Î    ,^^   ^*Xj    l-C^V'   ClJ^r^^ 

Î^-^X^  Î^*X^  "Î^D^DI  llpDnn  U^Uax»  1  J^ia-Î^  {s.y  AÀ^  JsÀ^Î  "hb^ 
iiw_j  .X_3^  '^D  ^_^*XÂ^    Uijî  ^^^-^^    î«Xiù   (jw«^   aK^U  -CW.J  ^  U  ^^_5 

Js_il  y\<.j  5^A_.wwu-i.j  t^*xJi  nm:î  bpD  n^n  bo  ^;^_5  j^w»Aiii  Jl 

1  D.  159,  18;  N.  110,  /i.  —  ^  0.  161  ,  i;N.  110,  3/4. 


raient  holém,  comme  hodekâ  [Ps.  xlv,  /i),  oVe/i-^/  ({//zV/.  xliii,  3), 
somekém  (/s.  lviii,  3),  et  îa  plus  grande  partie  des  mots  qui  ont 
le  second  radical  faible.  Cependant  weyouhâhou  et  behouhâ  pour- 
raient dériver  de  houk;  seulement,  la  lettre  douce  qui  forme  le 
second  radical  tiendrait  alors  lieu  de  Tune  des  deux  lettres  sem- 
blables de  hâlak. 

Hâtât.  Il  manque  une  partie  de  la  forme  lourde,  M,  vu,  iZi. 

Kàlal.  Aboû  Zakariyâ  a  laissé  de  côté  une  espèce,  la  forme  re- 
doublée hotpâkedou  wekoïkelou  (I  Rois.,  xx,  27),  ce  qui  signifie  : 
Ils  ont  été  comptés  et  complétés;  c'est  un  passif.  Le  mot  kol  entre, 
selon  moi,  dans  ce  sens,  puisqu'il  indique  la  collectivité;  on  re- 
connaît cette  origine  par  le  dâgésch  qu'il  prend  aussitôt  qu'il  se 
joint  à  un  suffixe.  Kol  a  la  forme  de  kol  dans  Jér.  m,  9,  verset 
qui  signifie  :  L'acte  le  moins  grave  et  le  moins  vil  de  son  incon- 
duite consiste  d'agir  comme  suit;  kol  peut  aussi  être  comparé 
pour  la  forme  à  'o7  [Dcut.  xxvni,  hS). 


KITAB  AL-MOUSTALIIIK.  195 

^^  n*^*n:n  î:'n:  nnn  i^AÂj  ^^^  ^j^J  -i:?c'  n^'»  {j^^j-^  ^^    "^^^î:;  td^ 
V^p"»  nrc  nxD  p  y-)N3  □np''7n 'pSpn  ^j  <^2  nnD^  ^IS^aâ^  u^-?^ 

Din  n^DN*  HDCX  irDNi  ii-j;  <^  ^1:13  ^i;  innDT  ^-f£>  LjcI  nDn:n  c»na 

2Cn  i<j)  (^  nDH  <^w£i  ^l^iî    »i>lj)j  (S^^^  (^AJi^Jî   ^j^  c$>-=»-î   UsiA^ 

-j^c?^  ii-jj  ^^  nnD"'  ^Lfi'fl^J)  js  A==^  yl^  dd^  pDD  "?!*  dd^  ioj^ 
yU^AJi  -*xaj  U  ^^  ■n^in''  ibir^in^  nn^Trp  l.s>fô  J.^iii  ^i  ^i  ajL 

*  D.  iGi ,  i5-i7  ;  N.  î  1 1 ,  10-1  â. 


Kàtat.  Aboû  Zakariyâ  s'exprime  ainsi  :  rrLa  forme  lourde  est 
wekiltat  (II  i?oî5,  xviii,  /i)  et  le  passif  youkkat  (/s.  xxiv,  12),  oii 
une  seule  des  deux  lettres  semblables  est  restée,  et  où  le  dâgêsch 
du  A'fl/"  compense  celle  qui  manque,  i^  Mais  yotikkat  n'est  pas  de  la 
même  forme  que  kittat,  car  alors  on  dirait  yekoiittat,  comme  tekoid- 
lal  [Job,  XXIV,  18),  yekoullM  [Is.  lxv,  20),  yerounnàn  [ihid,  xvi,  10); 
car  le  passif  de  la  forme  kittat  ne  peut  être  au  passé  que  wekoutte- 
tou  (II  Chr.  XV,  6),  comme  we'oiissefou  (Is.  xxiv,  29),  ouhoiazâzou 
(Jér.  L,  87);  ce  dernier,  il  est  vrai,  dérive  d'une  forme  légère.  Le 
futur  serait  donc,  sans  doute,  yekoiittat,  type  tekoidïal,  comme 
je  viens  de  le  dire.  Aussi  youkkat,  qui,  couiplet,  serait  ijouMat, 
type  yoiiscldak,  est-il  de  l'autre  forme  lourde,  du  hifîl  hckét,  type 
hêsêb,  et  ressemble  à  youssûb  [h.  xxym,  27)  et  à  youddad  [Job,  xx, 
8),  qui  est  pour  youndad,  comme  je  l'expliquerai  à  la  racine  7iâ- 
dad  (p.  20/1).  La  forme  primitive  était  yehoiiklat,  yehouscJdak ,  ye- 


10 


196  OPUSCULES  D'IBN  DJANAII. 

4X_j*x_^_j-  J..ji.r^  j^ï^    A.A.i  I^jÎ  Jlrj  nn^b:?  "irc?N  "jb^  -^  -^m 

îvX.d.13   Uaidî^     Liijî    ^^Uii  ^^ÂjÎ  0^  JvA^i    Ji^kS^  D^Dî!;  M12^  DN 

^:5Jîj  mpD-  -jD^  y^:  JIxàj:^)!  l^*xe.-î  {^^aisï^  «u^  j^Ai-!  -jdd 

'  D,  166,  5;  N.  ti3,  aC.  —  ^  d    j^g^  5.  n.  m,  as.  —  ''  D.  168,  1,  où 
il  faut  lire  p2J');  N.  111,  26. 


hoimdad,  comme  nous  l'avons  prouvé  dans  Tarticle  yaad{]):  36). 
Aboû  Zakariyâ  lui-même  (rac.  sâhah)  place  youssâb  à  côte  de  hésêb 
[Esra,  VI,  22)  et  ajoute  que  le  dàgêsch  du  sâmék  est  en  compen- 
sation de  la  lettre  qui  manque,  cr comme  dans  youkkat.n  II  est 
donc  prouvé  que,  selon  lui  aussi,  yoiikkal  ne  vient  pas  plus  de 
wekittat  que  youssâb  ne  dérive  de  sabbêb  (II  Sam.  xiv,  20),  et  que 
yoiikkat  vient  de  hékêt,  comme  youssâb  de  hêséb.  Le  rapport  qu'Aboû 
Zakariyâ  a  établi  entre  yoiikkat  et  wekittat  est  tout  simplement  le 
résultat  d'une  inadvertance. 

Mâdad.  Il  manque,  dans  le  premier  des  deux  sens,  le  nifal, 
Jér.  XXXI,  87,  et  dans  le  second,  le  nifal  également.  Osée,  11,  1  ^ 

Mâkak.  Aboû  Zakariyâ  a  passé  le  nifal  ijimmak  [Eccl.  x,  18)  et 

'  La  différence  entre  les  deux  sens  consiste  en  ce  que  le  premier  sens  est  : 
mesurer  la  superficie,  et  le  second  :  mesurer  la  capacité.  Ibn  Djanâli  {Kit.  ol-on- 
soul,  col.  86/1,  1,  7    dit  avec  raison  que  ces  deux  sens  n'en  font  qu'un. 


K\Ti\n  AL-MOUSTALllIK.  197 

m:"':  mic-*  \^^^  ^^  <x.i^î^  ^.^i^-ilî  ja^jI  i  piv^^^  yiûpib  bn:) 
I^âX-awI^  bU^^Awî  c^[$\  <ys.jô^jj;^  \PjXi  pno'il  ^j'^^^  Ia^ijÎ  yopj 

A_;L.^  Î^A^^^i  c^*>^^t  iJlxiil  (jl^  (jî^  ^Dl  •'D''  IDD^I  li  l_^*À^  i^riUi 
'   Il  manque  ici  X/si   *.a».J[. 


le  passif  de  la  forme  lourde  weJioummekoa  [Job,  xxiv,  9/1),  qui  de- 
vrait avoir  patah  sous  le  mêm  et  dâgêsch  dans  le  âjo/*,  à  cause  de 
l'insertion  de  l'une  des  deux  lettres  semblables,  comme  hâsch- 
schammâh  [Lév.  xxvi,  34).  Ce  dernier  a,  il  est  vrai,  un  grand 
kâmés^-^  mais  cette  voyelle  se  confond  presque  partout  avec  le 
schourék,  comme  schâddedcih  [Nah.  m,  7),  où  le  kâniés  tient  aussi 
lieu  d'un  schouréh.  En  supprimant,  dans  ivehoummehoii ,  le  dâgêsch 
du  kaf  et  la  voyelle  du  mêm,  pour  alléger  le  mot,  on  a  agi  comme 
dans  îvayyiUemou  [Dcut.  xxxiv,  8),  qui,  tout  en  étant  un  nifal,  a 
perdu  la  voyelle  du  tâw  et  le  dâgêsch  du  mêm.  —  Notez  que  le 
dâgêsch  du  mêm  dans  wehoummekou,  et  celui  du  schîn  dans  hâsch- 
schammâh,  ne  se  placent  au  singulier  de  ces  deux  mots  avant 
qu'aucun  suflixe  y  ait  été  joint,  que  par  compensation;  car  le 
singulier  de  l'un  devait  être  houmkak,  et  celui  de  l'autre  housch- 
mam,  type,  houschlak,  et,  après  avoir  supprimé  l'une  des  deux 

'  La  vers.  hébr.  a  supprimé  le  mol  bu.  Nous  avons  déjà  vu  plus  haut  (p.  35, 
n.  1  ;  1 18 ,  n.  1)  la  confusion  que  fait  souvent  Ibn  Djanàli  entre  d  et  0.  Voy.  en- 
core plus  loin,  p.  -.n  ^1 ,  où  lo  [câméH  est  également  suivi  du  ddgéscli. 


198  OPUSCULES  D'IBN  DJANAIi. 

~12j  Du':  i43j  ^^  t^^^î   JIaÂj^Î   (j^  4_f^^]i    ^   Hjli^  (S*^^^   U^^^-*'5 

^Aj?U  jlxàî   (jw4  ^AJix^w^  jlxil   L-JÎ  ^^ULi  jlxij^î  <î^Ai  J*,«»jOC-w*o 

"•p^  iD"!    "îDrP  □''7D    nrp  "|>X    2pi?^  "IDD  "71^  J.A^  (J>^A^  •^î^i>  ôUji^ 


lettres  semblables,  on  a  placé  dans  chacun  de  ces  deux,  mots  un 
dctgêsch  comme  compensation.  Quand  ensuite  on  a  ajouté  les  suf- 
fixes, le  dâgêsch  est  resté  à  sa  place,  bien  que  l'une  des  lettres 
géminées,  tombée  dans  hâschschom,  fût  revenue  dans  Mschscham- 
mâh  sous  forme  d'insertion,  de  même  que  le  dagêsch  de  compen- 
sation dans  youkkat  a  été  conservé  après  faddilion  du  suffixe  dans 
youkkattou  [Jér.  xlvi,  5),  quoique  la  lettre  tombée  fût  rentrée  dans 
!e  mot  par  l'insertion.  —  Notez  encore  qu'en  disant  que  yimmak 
est  un  futur  du  njfal,  j'ai  suivi  seulement  favis  d'Aboû  Zakariyâ 
et  la  règle  qu'il  a  établie  pour  l'espèce  de  7ilf(d  dont  nâscham^ 
nâhar  sont  le  type.  Mais  n'ayant  trouvé  le  parlait  du  nijal  ni  de 
yimmak  y  ni  d'un  grand  nombre  de  racines  géminées  de  ce  type,  il 
nous  est  permis,  pour  tous  ces  futurs  de  verbes  dont  le  parfait 
du  nifal  n'est  pas  employé,  de  les  considérer  comme  appartenant 
a  des  parfaits  de  la  forme  légère;  ainsi  nous  pouvons  prendre 
yiddal  [Is.  xvii,  Zi),  yéhâm  [EccL  iv,  i  i),  yêhammou  (Osée,  vu,  7), 


KITAR  /\L-MOUSTy\LIlIK.  199 

i->.-^'  NDO*-j  p")^  cr^n^  V'?-;^  (j^-^^"  u^  ^^  ^^  cK-o^l  ^i^  "jn^ 

*Xjj  <îoi  Jyiî   jiJ*x5^  ^JCjtLi^  i^lM^li  Jlw^l  vS  ijfX^JtAAvi  if  (^5v.)>Ali 

*x_ji_i  S^^D"»  nwîon  iDD^  u3r-^-:?i  '^1^3''  n^^"^  °^''''  u^-^-^^  ''*"^^"' 
^biN*  J^^  n3i:;^_5  nnîL*^^  1^^^  ■ji:''^  J.-^*  i^JUi>'^i  (j^xj  ^S  ^^Uj«a^ 
n:*c;  nn:  (j^  J..A.ji.x.A*^w«  J.*i  ajU  ^:^rD  ^d2V  iim  mND^  'n  pn^ 

'  Ici  et  plus  bas  manque  dans  ]a  citation  le  mot  Tbf?.  Cet  oubli  est  d'autant  plus 
surprenant  que  !^)tzi  'rbf?  'r  est  une  manière  de  nommer  Dieu,  affectionnée  par- 
liculièrement  par  'Amôs. 

yêrak  [Jér.  li,  /i6)  pour  les  futurs  de  dâlal,  hâmam,  râkak,  de 
sorte  qu'ils  seraient  pour  yidlal,  yihmam,  ylrhah,  avec  scheba  sous 
le  premier  radical,  à  l'instar  de  yéhenan  [Amos,  v,  i5),  et  le  dâ- 
gêsch  qui  se  trouve  dans  le  premier  radical  compenserait  Tune 
des  deux  lettres  semblables.  Pour  ces  verbes,  comme  pour  les 
verbes  sains  et  les  verbes  faibles,  on  emploie  des  futurs,  yifal 
et  yi/oP;  yittammou  [Ps.  civ,  35 ,  et  Nomb.  xiv,  35)  peut  donc  aussi 
être  futur  de  la  forme  légère  tâmam,  et  le  même  raisonnement 
qui  sert  à  expliquer  la  conservation  du  dâgésch  dans  le  kaf  de 
youkkattou  s'applique  au  dâgésch  qu'on  maintient  dans  le  tâw  de 
yiHammou;  ce  dernier  mot  aurait  le  futur  en  a,  de  même  que 
ivayyiUom  {^Gen.  xlvii,  i5)  présente  le  futur  en  o.  Ces  deux  formes 
se  trouvent  réunies  dans  certains  verbes,  comme  on  dit  yischscJwk 
[Eccl.  x,  1 1)  et  yischschâk  (Prov.  xxiii,  32),  yischbot  et  yischbat  (cf. 
Geîi.  II,  2  et  Lév.  xxvi,  3Zi).  —  A  yéhènan  ressemble  wattiddad 
{Gen.  xxxi,  /lo),  futur  de  uadedâh  [Esther,  vi,  i).  Au  futur  du 

'   Voyez  Rikmâh  ,  p.  8A  ,  I.  6  et  suiv. 


200  OPUSCULES  DIBN   DJANAH. 

"n:m  TjC  "nm  i  J.-«?^i^  dd:  J^aa^^m.^  yû  ^*xiî  cirn  ds"?  dd^i 

'71''  ti  J-^'^î  ^^  *.-JÎ  LâJ.ï  U  ^_^^  pn"»  iij)  ti-G  ^^.Àil   ov^"  N3CV 

^tyi^  *UI^  JÎ<xJi  c>.^"  NDcv  p"i>3  DCrp^  V'?--'  (j_^j  ^\  -n^_5  cn^^j 
"nDD  bi^T  â  c^-î5  »*X-Ai.Jî  j-A.^  \n:c;  nm  S  d>-^^  «Jv*i.Ji  ^jî  «^iî 

ij^  (^*XÂ^  <xj'^     Dn''N  ÎN*  ^^5o^   (jà j^xj  j^jçj  ôl^^  -NAAàUî  Jlxi-i^î 

^  Ajoutez  L^Ayo.  La  vers,  hébr.  porte  c?)rc. 

nifal,  il  faudrait  dire  ivallinnad,  en  conservant  le  premier  radical 
comme  dans  ivayimmas  {Jos.  vu,  5),  futur  de  numés  [Ps.  xxii,  i5); 
mais  waUiddad  est  pour  watt'mdad  avec  scheba  sous  le  ?ioî<?i,  d'après 
le  modèle  de  yéhènan,  et  semblable  au  schehâ\  qui  devrait  être  placé 
sous  le  premier  radical  de  yidlal,  yihmam,  yirkak,  s'ils  n'avaieril 
pas  été  changés  en  yiddal,  yéhâm  eiyêrak.  Seulement,  il  y  a  une 
différence  entre  la  signification  du  dâgêsch  dans  wattiddad  et  celle 
de  ce  signe  dans  yiddal;  le  dâgêsch  dans  celui-ci,  comme  nous 
l'avons  dit,  est  par  compensation;  celui  du  dàlét  dans  wattiddad 
vient  de  l'insertion  du  premier  radical  dans  cette  lettre.  —  Il  se 
peut  également  que  wa'êhal  [G en.  xvi,  5),  wattékal  [ihid.  Zi),  yêmar 
{Is.  xxiv,  9)  soient  aussi  des  futurs  de  parfaits  de  la  forme  légère, 
mais  sans  dâgêsch  de  compensation.  J'expliquerai  aussi  êtam  [Ps. 
XIX,  lA),  de  la  racine  tâm  [M,  i,  1),  en  considérant  le  yod  comme 
lettre  explétive,  tel  qu'on  le  rencontre  dans  la  scriptura plena.  Les 
trois  verbes  cités  seraient  donc  pour  êl/lal ,  tiklal  et  yimrar,  siii'  le 
modèle  de  yé/jënnn. 


KITAIÎ  AL-MOUSTALIJIK.  301 

^3  Js5"  J.>.>_5  jî    SjS'ij   (^*Xi^    ^^àJI    i    v-ÂAÀi.-    ^i   CJ-»   ^A^iSÎ^    ^j^C 

9 

nrw^^L  ^1  A_Â_)f  o«..A.À.iI  J.*.àJL  ij*.*^  i<Xi£i  i  y^5i>  (^*)v.3î  ^y^\ 
u*d:  mD  ■'D  iiiD  nn  iCjj  ^^  id  aâ^  Ul^xA  ^.«?llî^  aà^  iiÀA^Jî^ 
3<_^_^Jl^  rr^in  ^mri  ^a-^^j  ^jbU  *.jî  ^jc  cKaJ:>  '72;bD  aj^-j  Drn  ^d 

»  D.  i63,  9;  N.  111,  33.  —  ^  D.  i63,  9/1;  N.  ii-j,  i/i.  — ^  D.  i6/i,  G; 
dans  N.  cet  exemple  a  été  supprimé ,  mais  il  se  lit  dans  Toriginal  arabe. 


MâlaL  II  manque  on  sens,  celui  de  molêl  (Prov.  vi,  1  3).  Peut- 
être  aussi  ce  mot  est-il  la  forme  léjjère  du  sens  mentionne  par 
Aboû  Zakariyâ,  mais  pris  au  figuré. 

Mdrar.  Aboû  Zakariyâ  a  passé  le  sens  de  tamrourîm  [Jcr.  vi,  26), 
type  tahnounîm,  dont  on  rencontre  le  hitpacl  de  la  forme  redou- 
blée wayyitmarmar  [Dan.  viii,  7).  On  peut  aussi  dire  pour  ce  mot 
ce  qui  a  été  dit  sur  wegilgaltîkâ  (art.  gâlal).  —  Dans  le  sens 
qu'il  donne,  Aboû  Zakariyâ  cite  le  nom  et  le  qualificatif,  mais  il 
passe  la  forme  légère  dont  le  parfait  est  mar,  comme  hat  [Jér.  l, 
2),  mâràh  (I  Sam.  xxx,  6),  avec  l'accent  sur  la  pénultième,  comme 
hâruh  (^Joh,  xxx,  3o),  ce  qui  prouve  que  ce  mot  est  un  parfait. 
Dans  les  deux  verbes,  le  rèsch  devrait  avoir  dagêsch,  comme  haliàh 
[Jér.  XIV,  h).  —  Aboû  Zakariyâ  a,  en  outre,  confondu  avec  le 
sens  de  màrim  [Ex.  xv,  20),  celui  de  merorot  [Job,  xiii,  26),  qui  en 


202  OPUSCULES  D'IBN  DJANAII. 

"•D    ^-«-x»    ^^    ft,A.^.:4   cK-*-^  j5    (J^    ^î    ^^^=î    Ô^i*.    ^^iis    Uj\^    ^-«V-^î 


diffère,  et  ([ui  signifie,  selon  moi,  se  révolter,  s'opposer,  comme 
le  montre  le  contexte,  car  il  n'y  a  aucun  moyen  d'expliquer  le 
verset  par  le  sens  d'amertume.  11  en  est  de  môme  du  mot  mémér 
[Prov.  xvH,  2  5),  oii  il  est  dit  que  (un  fils  sot)  est  une  contra- 
riété, une  révolte  pour  sa  mère,  en  d'autres  termes,  une  cause 
de  contrariété  pour  elle.  J'expliquerai  encore  dans  ce  sens  morat 
rouah  (Gen.  xxvi,  35)  en  traduisant  :  Les  deux  femmes  (d'Ésaû) 
étaient  en  opposition  avec  son  avis  (l'avis  d'Isaac).  Mais  Aboû 
Zakariyâ  a  réuni  tous  ces  mots  sous  le  sens  de  mârîm.  Selon  moi, 
al  tatnmér  ho  [Ex.  xxni,  21)  doit  aussi  être  traduit  par  :  Ne  t'oppose 
pas  à  lui;  c'est  une  forme  lourde  comme  weyailêm  (II  Piois,  xxii, 
Zi),  wayyassêb  i^Ex.  xni,  i8),  et  le  dâgêsck  est  par  compensation. 
A  mon  avis,  le  nifal  du  même  sens  se  trouve  Jér.  xlvhi,  11,  où 
nâmâr  veut  dire  que  (l'odeur)  n'était  ni  changée,  ni  altérée,  ni 
transformée,  type  nâsab,  nâkal;  et  si  le  mém  a  ici,  à  la  troisième 
personne  du  parfait,  kâmés  à  la  place  de  j^atah,  c'est  par  suite  de 
la  pause,  comme  wemhnâs  (^Ex.  \vi,  21),  où  le  mêm  a  lamés  au 
lieu  de.  patah  en  pause.  —  Le  mot  yémar  [fs.  \\i\,  9)  peut  être 


KITAB  AL-MOUSTALHIK.  203 

Jlxjç.^  Tn:i  yi  JI  j*^.i  t-^i£>i>  «xi^  "nvj)  nn"iî  îi/di:;  '^^id  <x3j  ^^ 

c:^<X_^j)  ^_S  jî^_4^  cj^  <r^rî^  J^JiJî   îikiûj   *!;^MÎ   \_Às:Ui»  (j^x^î 

1  Depuis  ;  a^»  manque  dans  la  vers.  hébr.  —  -  D.  i6/i,  17;  N.  119,  3i. 

le  futur  de  ce  nifal,  avec  suppression  du  dâgêsch,  mais  il  a[)par- 
tieiit  au  sens  indique  par  Aboû  Zakariya.  —  Le  hê  de  mârâh  (l 
Rois,  XIII,  26)  me  parait  mis  à  la  place  de  Fun  des  deux  rcsch  de 
mârar,  et  le  sens  être  celui  que  nous  avons  donné  pour  tammér  et 
inémér.  —  Moral  pourrait  être  de  ce  mârâh  qui  procède  de  hitnrou 
(Ps.  Gvi,  33),  et  avoir  la  forme  de  to^âh  [h.  xxxii,  6)\  avec  cette 
différence  que  Faccent  de  moral  a  passe  sur  la  pe'nultième,  sous 
rintlucnce  du  voisinage  du  mot  rouah. 

Nâdad.  Aboû  Zakariya  a  passé  dans  le  premier  des  deux  sens 
la  forme  lourde  de  la  bovine  po'^ al,  we}iodad  [Nah,  m,  17).  On  a 
pensé  que  ce  mot  venait  de  noud,  avec  redoublement  du  troisième 
radical.  Celte  opinion  me  paraît  presque  admissible.  Cependant, 
j'ai  trouvé  tous  les  parfaits  des  verbes  au  second  radical  faible, 
où  le  troisième  était  redoublé,  avec  ce  troisième  radical  pourvu 
du  sèrê;  exemples  :  boschcsch  (^Ex.  xxxii,  1),  hônên  [h.  li,  i3), 
Ulrcr  {ihid.  x,  26)  et  les  formes  lourdes  des  verbes  géminés,  qui 

'   Moral  est  à  Tétai  construit  de  celle  forme. 


20/1  OPUSCULES  D'IBN  DJANAH. 

JvA^  nriDj  jul!  (^  cs^xli  (^Axi!  i^\^t>  çj^  J^aaaJI  <^<xr>-^j  ")"ni*i 
cit  "nui  i  t^u*.-i-3  c:^JU  iJv-^i-i  ^h  V^i^")t:^K  '':r^"'7  nnn  DDm 
A.A.i  ^iàlkiij  n!:^  îrn:i  piri  c:»*^^^  jî  ^î  (^^^iî  ^]^t>  ^j^  A3i 

j»s»._A_A_i  (jv_AJ[.4Î  c:^î^i>  (jw4  <î^jî  IâJ  ^  ^lî  (^xii  JôLxyo  ^1^  ^-^j"* 
(j\.x.Ji  ÂXaxJL!  <jî  C:5>^1^  c:*!^^  (jS.  ""njl  ^^!  ô;.^  î  j^^i  ^r^-? 
ii^    S^-ô-J   j-Iû^î  (..:a^-wvJ^  mJT  JJ;^  (:5v.«^i   ^X^^iî  ji  *X^  ^^Crs» 

I  •  '*' 

pnn:  -n^i  ^_^.AJi  i*x^  ^j  J^i^^î^  niîiî  ^^  (^xli  J^xxii  :>l^:5) 
uKjJciiî^j  'Jlï  ^j  ^^Àil  J.xÀii  j.As^  ^  ^&\  ^:dd  m:  ^d  ^^  nb^b 

1  D.  i66,i8;N.  lia,  Si.  — -  D.  i6/i,  19;  N.  112,  35. 


avaient  cette  forme  afTectée  de  patah,  comme  weromam  (Ps.  lxvi, 
17).  '^olal  [Lam.  i,  12);  cela  m'a  fait  pencher  à  voir  dans  wenodad 
un  dérivé  de  nâdad.  Cependant,  j'ai  rencontré  avec  séré  we^onên 
(II  Rois,  XXI,  6),  qui  paraît  bien  être  de  ^ànan,  car  les  deux  lettres 
semblables  se  retrouvent  dans  tous  les  exemples  de  ce  mot,  bien 
qu'il  puisse  être  néanmoins  de  W?i.  Mais  fût-il  même  prouvé  que 
^dnên  vient  de  ^lînan,  il  n'en  résulterait  pas  que  wenodad  dût  passer 
de  la  racine  nudad  à  la  racine  noud;  pour  cela,  il  faudrait  trouver 
un  verbe  au  deuxième  radical  faible  [a\ecpatah)^  comme  wenodad. 
Je  ne  veux  pas  conclure  de  cette  démonstration  qu'une  forme 
avec  patah  soit  impossible  dans  les  racines  au  second  radical 
faible,  puisque  le  sêrê  et  le  potah  se  remplacent  souvent  l'un 
l'autre;  seulement,  j'ai  préféré  une  telle  manière  de  voir,  parce 
que,  dans  les  verbes  au  second. radical  faible,  le  sêrê  est  la  règle 
généralement  suivie.  —  Aboû  Zakariyâ  place  iveyouddad  (Job,  xx, 
8)  à  coté  de  nâdedou  {Os.  \ii,  i3),  c'est-à-dire  dans  la  forme 


KITAIi  AL-MOIISTAIJIIK.  205 

n'?^'?  jrTnD  -"^i  J.iw<x-:>  ^\  (^\^.j^.\]  ^^^  in-:^  hiDio^  \-Tn:n  -i:n 

i^Jlï^  Ji.xJt  ^i  -n^i^  ^j^  (j^Jl  î^5il?  "j^t/r  i^Din  <^3)  js  -n:r 

^^«xJ!  J^AitAji  ^i  otAÀiii  i^AÂJ  (j^  Ak^U  ^swvj  ^  U>  1^::>KÎ  ^j_j  "■("''; 
mn  cK-A-i  If  DD"!  "ID^^n   DD^Vc;  fjDNT  iijj  (^  TiJl  JUi  "^i^D  iijj  ^^ 

ioj  (^  l>^r'^   *^'^^^  j-^*J   "Îj'î"'  cN>*'^'***"*^3   *^^ '^'*^^' J"^*^  "I3Tn   'J^À^ 

"•jijn  Sx  u^  (^x}\  Jju^  "(:d  \npD  (j^o 

'   Ajouté  d'après  la  vers.  hébr.  —  ^  D.  166,  26;  N.  1 1/1,  1 1. 


légère,  et  cite  ensuite,  comme  exemple  de  la  forme  lourde,  Job, 
XVIII,  18.  Il  aurait  été  plus  juste  de  ranger  wayijotiddad  dans  cette 
dernière  catégorie,  dont  ce  mot  est  pris,  puisque  le  type  primitif 
est  houndad,  youndad,  comme  houschlak,  yoiischlak;  on  a  inséré  le 
noun  dans  le  ddlét  et  Ton  a  dit  wmjyouddad.  Le  passif  de  la  forme 
légère  ou  du  piël  aurait  été  wenouddad,  comme  we'oussaji^ls.  xxxiii, 
6),  weschoiippak  (^Zeph.  i,  17),  oubouzzazou  [Jér.  l,  87)  et  wekout- 
tetou  (Il  Chron.  xv,  6).  —  Moimûd  (II  Sam.  xxiii,  6)  pourrait  être  de 
cette  racine,  sans  cependant  suivre  l'analogie  de  weyoïiddad,  puis- 
qu'il est  d'un  parfait  hounad  et  d'un  futur  younad  sans  dagésch, 
comme  youdâk  [haïe,  xxviii,  28);  le  participe  passif  de  ce  sens, 
mounad,  suivrait  alors  le  type  mousab  [Ez.  xli,  7).  Il  peut  enfin 
aussi  être  de  îiotid,  comme  tenidénî  [Ps.  xxxvi,  12). 

Salai.  Aboû  Zakariyâ  ne  mentionne  qu'un  sens,  Is.  lxii,  10,  et 
en  néglige  un  autre,  celui  de  sollou  [Ps.  lxviii,  5),  louer,  glori- 


20G  OPUSCULES  D'IBN   DJANAH. 

Jlxjciiiij,  j-aaS^Jî^  *XA:s^x.ii_5  ^*xli  »U«^^  m3-):;3  ddi'?  ibo  y^^ 

n'PDDn  'i'7D  ibcJ  U;Jb  l^^y  ^^^C  ^\  ^^  ^*xa=-  l^^j^^i^^  l^r=-_5 
pînnD  Jl^  ^-j^  t^^-^  l^.--^^-^  Hy-Aj^xj  y3^r>3  m3")i?D  ^di"?  i'^d^^ 
□3  piîHD  i-u**  nbî^*b  nriN'  |kd  nx  ^2  Jiij  U  <^  'crh'^'  M'pnb  ""Dys 


fier,  exaiter.  Le  hitpaël  misiolêl  {Ex.  ix,  17)  a  celte  signification, 
s'enorgueillir  à  leur  égard,  s'exalter,  tirer  de  la  gloire  pour  soi 
de  leur  capiivilé,  en  d'autres  mots  :  (Pharaon)  faisait  accroire  à 
son  peuple  qu'il  était  assez  puissant  pour  faire  opposition  à  la 
volonté  du  Créateur  de  délivrer  les  Israélites,  afin  d'augmenter 
ainsi  son  autorité  auprès  de  son  peuple.  Le  type  du  mot  est  mit- 
po^êl,  comme  mitgolèl  (II  Sam.  xx,  19);  seulement,  le  tâw  du  hit- 
paël ne  se  place  pas  avant  le  sâmék,  lorsque  cette  lettre  est  pre- 
mier radical.  11  y  a  une  autre  explication  non  moins  bonne  de 
misiolêl,  qui  présenterait  alors  un  troisième  sens  après  celui  à' haïe, 
Lxii,  10,  et  celui  de  Ps.  lxviii,  5;  il  signifierait  :  Tu  retiens  mon 
peuple,  comme  si  l'auteur  avait  employé  mUhazzêk,  ainsi  que 
dans  Ex.  ix,  2,  et  dans  II  Sam.  m,  6,  qui  est  à  traduire  :  Abnêr 
retenait  la  famille  de  Saûl.  Misiolêl  se  rattacherait  ainsi  à  mesilldl 
(II  Chr.  i\,  11),  qui  signifie,  selon  moi,  des  supports  pour  re- 
lenii",  explication  dont  la  justesse  est  prouvée  par  le  mot  mis^ad , 


KITAIJ   AL-MOUSTAI.IIIK.  207 

dUi.   ^t   wJt-o^J!    b^l.:>-_5   î^.=^î^   l.A-^  D^Dj'^Nii    (j^  ^À-<o  \ji\   ^J^ 

^.x.^3  mbcD  (J^.M.^  ^^  "i:;dd  ^xi  vili*x5'^ii>  i!i  iX^^Î^  Lç^i 

i^y  (j^  &y^  4Xij  ni?DD  (^x^  ^i    ^5-  vXJj^  I^DD  c^«-«  _^i2>  m^DD 

□wX  ^1"!  v^v  bi*  lii^-'D^  'n  "iii^D^  îrsDT  □dd'?  nroT  nir^iNT  ^:ni*D 
î  j^^l^i  »yij)  ^i;  bî  m'^DD  <^xi  ^:~i?D^  'n  pcn  ^b^n  niûD  nmDN» 

i  JlJi_^  ^.'i^  -:;dd  ^y~A.i.  mboD  J««^  (jL>  »^^  dl^lsi  ^Jb^  Uà 
'   Ainsi  avec  raison  dans  la  vers.  hébr.  Le  texte  arabe  porte  d'ot  ••lyi. 


employé  dans  le  premier  livre  des  Rois  (x,  12).  Comme  on  n'a 
fait  du  Lois  d'Algoumîm  qu'une  chose,  et  que  cette  chose  est 
dési[}née  en  deux  endroits  différents  par  deux  mots  distincts,  ces 
deux  mois  doivent,  sans  doute,  se  rapporter  au  même  objet,  et 
mis^âd  et  mesillôt  avoir  le  même  sens.  Or,  on  sait  que  mis^âd  signifie 
appui  et  force,  comme  on  le  reconnaît  par  les  passages,  Ps.  cxix, 
117;  Gen.  XVIII,  5;  Ps.  xx,  3;  ibid.  xli,  4;  ibid.  xciv,  18;  cehii 
de  mesillôt  doit  donc  aussi  être  appui  et  force.  C'est  là  la  démons- 
tration la  plus  évidente  que  mistolêl  signifie  retenant,  et  je  choisis 
de  préférence  cette  interprétation.  Quant  à  algoumîm  et  ahnou- 
gîm  (employés  l'un  dans  les  Chroniques,  et  l'autre  au  récit  des 
livres  des  Rois),  ils  désignent  la  même  chose,  comme  simlâh  et 
salmâli,  kébés  et  Jiéséb,  et  ne  te  laisse  pas  égarer  à  vouloir  voir  dans 
mis'^àd  et  mesdlot  deux  objets  différents  ^  —  On  a  aussi  rattaclié 

'  L'explication  par  Js-àfav  ou  (__^ii^JI  c-s^iis»  "bois  qui  soulionl  le  toit^i  est 
donnée  aussi  Kil.  al-omovl ,  col.  '18/1,  1.  10. 


208  OPUSCULES  D'IlîN  DJANAlj. 

mirn^i  iJDp  i^niXT  ^â-«  JUxiiJÎ_5  n  q^i^^-  mi^D  -nn»^  n:D"'?NT 
'pnn  iijj  je  r^DS  i?î:;T  d^k  îi?n  J.AJCiJî  ^xxW  ^i  xx^  Joi^-i    tti' 

1  D.  167,7;  N.  11/1,  17. 

mistdlél  au  premier  sens  et  atlribué  à  he'ammî  le  sens  de  V/i  'amm? 
en  traduisant  :  Tu  marches  sur  eux  et  tu  les  foules  aux  pieds. 
Cette  opinion  est  aussi  admissible,  mais  j'incline  davantage  à  re- 
porter mistolêl  à  mesillot.  —  A  ce  même  sens,  mais  sous  une  forme 
redoublée,  appartient,  selon  moi,  salseléhâ  [Prov.  iv,  8),  c'est-à- 
dire  retiens-la  (la  sagesse),  et  le  second  membre  du  verset  vient 
à  Tappui  de  cette  opinion.  La  forme  du  mot  s'explique  par  sal- 
hlêha  avec  dâgésch  dans  le  premier  laméd,  où  l'on  a  ensuite  rem- 
placé le  dâgésch  par  le  sâmék,  comme  nous  l'avons  dit  pour  hii- 
galgelou  (p.  180). 

\idad.  Oublié.  On  rencontre  surtout  la  forme  lourde,  Ps.  cxlvi, 
9,  et  cxLVii,  7,  et  le  hitpaël,  ibid.  xx,  9. 

^Azaz.  Aboû  Zakariyâ  a  passé  une  section  de  la  forme  lourde 
hé'^éz  [Prov.  xxi,  29),  type,  hêliêl  [No?nb.  xvii,  19)  et  héséb  [Ezra, 
VI,  22);  au  féminin,  hê^êzâh  [Prov.  vu,  i3),  qui  devrait  avoir 
dâgésch  comme  héhêUâh  [Juges,  xx,  /lo),  mais  qui  a  été  allégé. 
Celte  manière  d'alléger  les  racines  géminées  est  fréquente,  comme 


KITAB   AL-MOUSTALIIIK.  209 

'  D.  167,  i5;  N.  117,  ao.  — ^  D.  1G8,  7;  N.  117,  3o. 


wenâbozâh  (I  5«>Ji.  xiv,  36)  et  cVautres  exemples  cités  ou  non  dans 
ce  livre. 

^Alal.  Dans  le  troisième  sens,  celui  de  Lam.  i,  22,  manque  le 
hitpaël,  Ps.  cxLi,  k.  Quant  à  hifallalii  (Ex.  x,  2),  c'est  un  hilpaël 
d'une  autre  partie  de  la  forme  lourde,  savoir  de  Hllél,  type  cUbbér. 

\Anan.  Aboù  Zakariyà  donne  le  sens  de  Gen.  ix,  ik,  mais  il 
passe  celui  de  '^onenîm  [Is.  n,  6),  ^onenâfi  [ihid.  lvii,  3)  et  la  forme 
lourde  '^onên  (II  Rois,  xxi,  6),  ie^onênou  [Léo.  xix,  26),  me^onenîm 
[Micha,  V,  1 1).  On  a  aussi  dit  que  les  mots  offrant  ce  sens  étaient 
dérivés  de  '^oun  avec  redoublement  du  troisième  radical,  à  cause 
du  sire.  (Voyez  l'article  tiâdad,  p.  20/1). 

Pàlal.  Aboû  Zakariyà  place  dans  cette  racine  ivenijlal  (Ez.  xxviii, 
23)  à  côté  de  biJUlim  (Ex.  xxi,  22),  ce  que  je  ne  saurais  approuver. 
Ce  dernier  mot  a  le  sens  de  ju(jes,  arbitres,  qui  ne  paraît  pas 
applicable  à  wenijlal,  à  moins  de   traduire  :  Le   carnage  et  le 


210  OPUSCULES  D'IHN   DJANAH. 

""^d:  (j^  '7bD:i  u^"^  V*?^'  ^-3j  <^  bbn  y^-^j^  p^^^:»)!  ^-I^  aà^î 

'7tex  f»y^\  iU^Uiiiî  iCAjjf:^AJî  JUi^i  tj.»  aKa^^  DSDn_5  'pDID^  ^D^D^ 

iXS^Î^i».!  Uy  Joi^!_5  ^^'^D  n''n2:  yû3  î*Xr^î^  Uy  i^xijSl»    nwa 
U^^  n^:  iiN*  ^'j:?  hî:  dhd  *^_5  ub^y  mirn:)  ini:;  J^  a'^nD  ^m  à^j^ 

»  D.  169,  15;  N.  ii5,  i5. 


meurtre  y  deviendront  les  arbitres,  de  donner  au  qualificatif  Ar//^/7 
la  valeur  d'un  nom  abstrait  et  de  le  conside'rer  comme  appartenant 
au  type  schâlâl.  Mais  il  vaut  mieux  dériver  nifial  de  nafal,  de  sorte 
que  notre  verset  réponde  pour  le  sens  à  Ez.  vi,  7,  et  xxx,  h.  Je 
m'explique  une  telle  dérivation  par  le  redoublement  du  troisième 
radical,  ce  qui  a  lieu  quand  on  veut  donner  à  un  trilitère  la 
forme  d'un  quadrilitère ,  tel  que  kirsêm,  kilkêl,  hirhêl  et  hispés. 
C'est  ainsi  qu'on  a  redoublé  le  troisième  radical  dans  oumlal  [Nah. 
1,  Zi),  scha'ârourit  [Jér.  xvni,  i3),  qui  viennent  évidemment  des 
trilitères  àmoulûh  [Ez.  xvi,  3o),  haschscho^ârîm  i^Jér.  xxix,  17),  par 
le  redoublement  du  troisième  radical.  —  11  manque  encore  chez 
Aboû  Zakariyâ,  dans  le  sens  de  bijlîlîm,  le  hitpaël  yitpallél  (I  Sam. 
n,  25). 

Sâhah.  Aboû  Zakariyâ  cite  seulement  un  sens,  celui  de  sein  ah 
[Ez.  XXIV,  7),  et  passe  un  autre  sens  mieux  constaté  sahou  [La- 
ment.  iv,  7),  type  schahou  [Hah.  m,  6),  d'où  dérive  sah  [haïe, 


KITAB  AL-MOUSTALIIIK.  211 

c-A.x4\M   w  I^jIÀ-o^  Lg.Ai)VAj  ij^^y^  n!J  c>.A.«w_5   jj^.fUA.JI  y^^  ^JÎ    ^iû 

IâÀ>!I  aj  ^xj  mn!J  ■^Di'?  (^*>^^  l^t  ^^àJî  î*kiû  ^j^j  \.£,WJ  nizn 

c>>kjc^j«XA^i^_5-£î>^  plNe?  ^jî  <^jJ  ^I  ï]Nî:;t  niDc;  man  nDt:;n  i^jj 
îij^Ài^  ylÊ'mnî:  cj^  -«^lil  ^1^  ^^^  mDi:;  ^^ 

j.A.M*ij  ^  ^y^^^  (j^r^i^î  >^^  Jr^-^«*i5  iij.AM^x'j^  b""*?^  n^m  ^_^*-î  I*^^ 

^  D.  169,  i6  et  2o;  N.  1  iT),  1  0  el  i8. 


XVIII,  /i),  qui,  comme  Farabe  ad-dihhou,  désigne  le  soleil,  ainsi 
nommé  à  cause  de  sa  blancheur  et  de  sa  pure  clarté,  de  même 
qu'il  est  nommé  Ijamniâh,  à  cause  de  l'action  (calorique)  qu'il 
exerce.  Dans  ce  sens,  il  faut  ranger  aussi  le  mot  sahot  [Is.  xxxii, 
U)  qui  signifie  la  parole  exprimée  avec  une  prononciation  pure 
et  une  parfaite  clarté.  Sahot  peut  être  un  pluriel  féminin  de  la 
forme  gannot,  sârot,  ou  bien,  c'est  un  infinitif  comme  hannot  [Ps. 
Lxxvii,  10)  et  comme  schammot  (Ez.  xxxvi,  3),  qui  est  un  infinitif 
comme  scha(jf,  auquel  il  est  lié  par  la  copule;  seulement,  à  cause 
du  hèt,  sahot  est  l'esté  sans  dâgêsch. 

Salai.  Aboû  Zakariyâ  donne  deux  sens  de  cette  racine,  silelê 
[Jér.  VI,  k)  et  sâlàlou  [Ex.  xv,  10).  11  en  a  passé  un  troisième, 
sàlelou  {^Hah.  m,  16),  tesillénâh  (ï  Sam.  m,  11),  comme  wattehil- 
léndh  [Gen.  xli,  5/i)  et  le  nifal  tissalnâh  (Il  Rois,  xxi,  10)  comme 
timmahiâh  [Zach.  xiv,  12).  De  là  le  mol  selîl  [Juges,  vu,  i3),  qui, 
comme  l'arabe  salîloun,  signifie  bourdonnement.  On  a  produit 
bien  des  absurdités  pour  expliquer  ce  mot,  mais  le  passage  de 


212  OPUSCIJLKS  D'IRN   DJANAH. 

\nDu*  ^bb1i  bi'pb  ^^ï  (^j*-^  ^-^^  i^  J<.aJ*xjî^  J.^.^S  ^\jS^jSi  b^'^:; 

jJjS'i.J:  Sjj^  (^S-^  ^y^\  i  JsJù  (J^  j^   ^^^  CJ-*  t^^A^i  j^5^  jî^ 

^^Lsî   A;iAb^   j^  A^y^  (j^  ij^-^.^   ^-^   <J^   '''■^^  ^^   ^■''^■*-^  ^   ''^■^^   ci*-^ 
i^«i  *X3_5  tAiî.jî   l^AaJiAj  ^   Aili  bj."ji>  if  À  -j^  j.a^  dllS   yl^  ^î_5 

aJÎ  a«^  -xàIô)  ^_^«xJî_5  (^^i  ^*)y^^  i-À:*^  ti  J^xâII  i<Xiî>  ^M  Udji 

J<AJj^  n")Di:?D  lV^22  C^^î   à^i   ^^À>î  S^Si>  J^À^  Ji;?^     »;*kxi  dUi> 
*  Depuis  (O^ii^  manque  dans   la  vers.  hébr.  Voyez  le   Kxlâh  at-laswiya,  à 


la  fin 


Habakouk  prouve  que  selîl  a  bien  ce  sens.  —  Je  suis  fortement 
étonné  qu'Aboû  Zakariyà  ait  laissé  de  côté  ce  sens,  et  d'autres 
sens  d'un  emploi  fréquent,  et  mentionné  silelê,  en  faisant  des  ef- 
forts pour  citer  presque  tout  ce  qu'on  trouve  de  ce  sens,  sans  tou- 
tefois en  citer  aucun  verbe;  il  n'avait  pas  besoin  de  citer  un  nom 
qui  n'a  pas  de  verbe,  puisqu'il  ne  promettait,  dans  l'introduction 
de  ce  traité,  que  l'ensemble  des  verbes  géminés.  Et  cependant, 
non-seulement  il  ne  les  cite  pas  tous,  mais,  au  contraire,  il  nous 
fournit  ce  qu'il  ne  s'était  pas  proposé  en  écrivant  son  ouvrage,  à 
savoir,  les  noms  qui  n'ont  point  de  verbes;  puis,  en  mentionnant 
ces  noms,  sans  y  avoir  été  obligé,  il  ne  les  donne  pas  en  entier 
non  plus.  Il  a  agi  de  même  dans  son  Traité  des  lettres  douces.  Je 
présume  qu'Aboû  Zakariyà  était  préoccupé  par  la  nouveauté  de 
son  entreprise  et  par  l'importance  de  son  œuvre,  et  qu'il  peut  y 
trouver  son  excuse.  —  Dans  le  second  sens,  Aboû  Zakariyà  ajoute  : 


KITAli   AL-MOUSTALHIK,  213 

^Uiwi  M  Ltlr^A^Î  bî^  u^iL>"*  J^    □7u"n''  ^i:^v  ihh"^  "i*ù\\d  -xà^  ^i 

□^D  -nîj  J..iUJî^  D^D  "iiî:  ^d  ^^^  U-Jb  U_^j  J^à^Î^  nnn:;  mb:S 
nri:  ^N*  prvo^î^  □n"'?D*c.'3  nm^i  n"'"'nn  "iniîD  mn^:  J^-xjLU^j  vD^r 
nn-i'iDi  D^^^pnDi  •'n-mi:  -ni!:  JwxJij  ^yii  î*Xi5  i^  mp: 
^l^j.^  Jb  pp  ^^\  j.^\  J^^\i  ^h  "t^i'pi  Ui^  c-jUJî  î^xiû  4^  Jl:?  2np 

/ji   (j\..A-3|^AJiJt    iiilfi  (jw«_j   m  Dp  DD  ^U.>^ib   «XA^Ai»  J<Ai^    *Xs».î^î 

*  D.  1 19,  21  ;  N.  1 15,  ]  8.  — --  D,  1C9,  a  t  ;  N.  1 15,  a  i.  —  ^  D.  170, 
12  ;  N,  1 15  ,  27. 

ff  Quelques-uns  placent  ici  le  sâklou  de  lYe/i.  xiii,  19.77  Marwan 
(lit  :  Je  preTérerais  lui  attribuer  le  sens  de  silelê  et  expliquer  ainsi  : 
Lorsque  les  portes  jetèrent  de  l'ombre,  c'est-à-dire  le  soir,  quand 
le  soleil  baissa  et  que  les  portes  furent  dans  l'ombre,  j'ordonnai 
de  les  fermer. 

Sdrar.  Aboû  Zakariyà  donne  deux  sens,  celui  de  Nomb.  xxv,  1 7, 
et  celui  de  Lév.  xviii,  18.  Il  en  a  négligé  un  troisième,  sârar 
{Prov.  xxx,  /i);  participe  soVer  [Job,  xxvi ,  8);  participe  passif 
serourah  (I  Sam.  xxv,  29),  serourot  [Ex.  xii,  3/i);  nom  seror  [Hag. 
1,6);  enfin,  la  forme  lourde  oumesorarîm  [Jos.  ix,  /i). 

Kàbab.  Aboû  Zakariyà  dit  :  rcMais  wekobnd  [Nomb.  xxin,  i3)  a 
une  autre  racine,  savoir  hâban.i-,  Marwân  dit  :  Quant  à  moi,  je 
no  le  détache  pas  de  hâbab  et  voici  comment  je  l'explique.  A  l'im- 
pératif singulier  des  verbes  géminés,  on  relrancbe  une  des  deux 
lettres  semblables,  et,  avant  d'y  ajouter  un  suffixe,  on  dit  •■  sob, 


2ia  OPUSCULES  D'IBN   DJANAII. 

l^ j  « i Ij)  «^ ^^j^*^ ^^j^ Ia^XI^  ^[x»^\  ^ \^ ]  i  |;.aa5'  q^j^ j î  l_^Xiw  j^ j 

cK-A-^  hM:i  yDpj  isp  ^.A.i^  ^^^5  J>^^  J^ï  'M-»  ''^^î  (j^  "'''? 
L^_i  npn  "iDD  S:?*  J<-jL.^  p^v^  inp  ^î  -j-iî3  n:  d^di:?  idd  m'^o 

i^  pDip^  pN13^  ]MrC!^  ^...»-4^  i  u^V^-^  -^^  u^-^^^  ^^  ^  ^^^-^ 


kob,  dom;  puis,  cest  une  habitude  chez  les  Hébreux  de  placer 
souvent,  à  la  fin  des  verbes,  des  infinitifs  et  des  qualificatifs,  un 
noun  explétif.  En  ajoutant  au  mot  kob  un  tel  noun,  et  ensuite  le  suf- 
fixe de  la  troisième  personne,  on  a  wehohno;  sans  le  noun,  on  au- 
rait eu  hâhhô  avec  grand  hâmés,  comme  sâllouhâ  [Jér.  l,  26), 
gâzzî  [ibid.  vu ,  29)  ^  ou  koubbd  avec  schourék,  comme  houkkâh  [Is. 
XXX,  8).  Mais,  avec  le  noun  explétif,  la  prononciation  du  dâgêsch 
dans  le  bêt  devenant  difficile,  on  a  allégé  le  mot,  et  c'est  comme  si 
le  lîoun  compensait  ce  dâgêsch.  Voici  des  exemples  du  noun  explétif: 
au  parfait  yf^c/e^0M?i  (^Deut.  viii,  16),  yisserannî  [Ps.  cxviii,  18),  où 
le  dâgêsch  dans  le  noun  vient  d'un  noun  explétif  qui  y  a  été  inséré; 
dânannî  [Gen.  xxx,  6),  qui  est  dans  le  même  cas;  tamnou  pour 
tammou  [Lam.  m,  22),  où  le  noun  a  été  ajouté  après  que  le  mêni 
eut  été  privé  du  dâgêsch  qu'il  devait  avoir.  Au  futur,  ce  noun  est 
si  répandu  et  si  connu  qu'il  n'a  pas  besoin  d'être  démontré;  ainsi, 
au  pluriel,  yeschouboun ,  yebo'oun,  yekoumoun;  au  singulier,  yekab- 

'  Nous  suivons  toujours  la  prononciation  de  notre  auteur. 


KITAP)  AL-MOUSTALIIIK.  215 

"]")De;N*  i^-Jj  cic  "jpn^N   A-^.i  ^.>-_^Ji  l3pnX  D^D  ^D  Uiji^  ^::i3D'' 

j^LaJî  i  J<.xjLJ1  -t^li  ^^  4^Jî  (jyJl  î_^5ili  i^iM  p  ipn:n  cj^  ^ji) 

THiTi^  ^--*^-t?^^  "]jpnN*  i^il-Jiô  i^-AJi_A->»M_U  Jlx-i^î  <^  L^Jiljj 

3-)n  riDD  \mbiD  pnN2  J^-i  j:>l.^a.I.i  ^  ^:>il>>  Ui^  ir:?  pi:;\XD 
m"i^  ns^V  ^j  c^  n:n^  ul?-*-^^  *^k?  «-^-î^  ^"^  Ai>-_^^î  d^i^nh  |1"ik 

uv  ]r)r)h  Î^JLji_i  pin  J.«iJî  (^s-  g  ^Ji  ^^Uî  c^^^'  ^^Jî  ^:Diî 

^  Lisez  'r  rmj.  Voy.  ce  passage  cité  d'après  notre  vers,  hébr. ,  Ma  usé  Efod,  p.  &o. 


dânenî  (Ps.  l,  28),  tebûràkannî  [Gen.  xxvii,  19)  qui,  comme  le 
premier  exemple,  devrait  êlre  tehâràkânenî ,  si  le  noun  exple'tif 
n'avait  pas  été  inséré  par  un  dcigèsch  dans  l'autre  iioun;  éttchénekâ 
[Jér.  xxn,  2/1)  pour  éntehêkâ,  type  éschmerckâ  de  la  racine  nâtak, 
Juges,  XX,  3i  ;  le  premier  radical  noun  a  été  inséré,  comme  d'ha- 
bitude, dans  le  second  radical  titw,  et  un  nouîi  ajouté  comme  c'est 
permis  au  futur;  puis  yisserénehou  [Dcut.  xxxii,  10).  A  l'infinitif: 
be'âhhîi  [Est.  vm,  6),  we'ahdân  [ib.  ix,  5).  Le  noun  explétif  dans 
l'infinitif  se  trouve  aussi  dans  leùttên  (I  Rois,  vi,  19);  sans  ce  noun, 
ce  serait  lâténét  =  lâschéhét,  Mrédét,  et,  avec  la  voyelle  changée, 
lâta'at,  lakahat;  avec  noun,  la  prononciation  étant  devenue  diffi- 
cile, le  lâméd  prend  scheba,  le  noun  troisième  radical  est  inséré 
dans  le  second  tàw,  c'est-à-dire  le  tâw  ajouté  pour  l'infinitif,  et 
le  tâiv  second  radical  change  son  ségol  en  hirék,  ce  qui  donne 


216  OPUSCULES  D4BN  DJANAH. 

>i  UXï  Dr\b  î^^xXawÎ  Wi  J»j  Djp'?  i^-W^A^j.^  ^^^  Joli  Jb  fj\i 

(^  ij«x_*A_^  l-xi-jl  (j^^j^  J.xàJ)  j*^  ^pd^  J,  ^^àJî  ^^^j  yî  ^-^j^ 
c'^nJî  t_5J*XjÎ3  ^^yjî  î^j^ij.*  id:?  aaj  -xr=-^Jl  1:0:;  121^  n^i  "i:n2îd^ 

J^^^  *X.5^     u3pT  4^fil^^^^î  J,  ^^J'-^yj  {J-*  Q^J*-_^AM*>j  !^i  ^^-^J' 


letitu'n.  Il  est  vrai  qu'ion  n'emploie  pas  lâténéè,  mais  ?«té'f;  mais  ce 
dernier  est  sans  contredit  abrégé  de  lâtéuét,  à  cause  de  l'usage 
fréquent  de  ce  mot,  ce  qui  est  attesté  par  le  d/igésch  placé  dans  le 
second  Unv  à  cause  de  l'insertion  du  noun  dès  qu'on  ajoute  un 
suffixe  y  II  Sam.  iv,  10;  Deut.  xxvi,  19;  Jér.  x,  i3.  Pourtant  le 
noun  de  letittén  pourrait  être  le  troisième  radical,  le  premier  tâw 
serait  alors  explétif  pour  Pinfinitif,  comme  dans  laschhês  i^Ex. 
xxvni,  /i),  le  second  tâw  serait  deuxième  radical  et  aurait  dâgésch^ 
parce  que  le  premier  radical  y  serait  inséré.  Le  noun  est  explétif 
dans  les  qualificatifs  comme  rahàmànnjyot  [Lam.  iv,  10),  et  même 
dans  les  particules,  Osée,  xii,  5 ,  oû'^mmânou  est  pour ^/mmo,  car  le 
7Î0UU  a  été  ajouté  et  le  hdléni  changé  en  schourék  pour  que  le  mot 
ait  une  forme  habituelle.  Je  n'ai  pas  cité  tous  ces  noun  explétifs 
parce  que  j'y  étais  obligé,  mais  pour  les  faire  connaître  à  fond  et 
aussi  pour  en  montrer  Pemploi  étendu,  afin  qu'on  ne  trouve  pas 
étrange  Paddition  du  noim  à  Pimpératif  wehobno.  Ce  mot  admet 


KITAB  AL-MOUSTALIIIK.  217 

j^LaJÎ   Î^xii5.  i:pn^  N'S    i:3D"'  cKa^  pluV  l^J^^^   (j^Xl\   <Kj*XÀiKj^ 

<^l_il   CA^À-ST-Avi^   (jv_Jj-J   -U^  O-^lî^   U^-*"^^    O^-àÀi^   -c-li..   mî'Dp^ 
^.j*«o  (^  Aj*Js.^_5^  JUAjiiî  ^A,^  ^À^  UjL»  ^3   »j.5<Xj  ^   ÎO'Jp 

□nsîD  nn  npnai  d'ù*  ^à2:^  n^j'ûb  n^o:"!  -^j)  t^c 


encore  une  autre  analyse  :  le  noua  et  le  ivâw  peuvent  être  le  sut- 
fixe  du  régime,  et  la  forme  primitive  de  wekolmo  serait  wekahhènnou , 
avec  dâgêscli  et  sêrê  pour  le  bét,  et  avec  dagésch  et  schourék  pour  le 
?«oî*?i,  comme  yesouhbênnou  [Jér.  lu,  21),  yedouhJcénnou  [Is.  xxviii, 
28)^;  le  bét  ayant  été  privé  de  son  dagésch  et  de  sa  voyelle,  il 
fallait  alléger  aussi  le  noun,  puisque,  autrement,  il  n'aurait  pas 
pu  être  prononcé  après  le  bét  sans  voyelle;  ensuite,  on  a  changé 
le  schourék  en  holém.  On  a  suivi  presque  le  même  procédé  à  l'égard 
de  yâhnekâ  (Gen.  xliii,  29),  car,  d'après  Aboû  Zakariyâ,  le  noun 
de  ce  mot  devrait  avoir  dagésch  et  le  hét  kâmés  yehannekâ;  mais  le 
noun  a  été  allégé  et  remplace  les  deux  noun  (de  hanan)^  le  hét  a 
perdu  sa  voyelle,  et  cette  voyelle  s'est  portée  sur  le  yod. 

KàtaL  Manque.  Nous  n'en  trouvons  que  le  nifal  sous  deux 
formes  :  l'une,  Ez.  vi,  9,  wcnâkdflou,  d'après  nùgolloa  [h.  xxxiv, 
/i),  et  l'autre,  naketâh  {Job,  x,  1),  sur  la  forme  de  wenâsebàh  [Ez. 
XLi,  '7),  ivenâbelâh  [Gen.  xi,  'y),  wenâbekâh  [Is.  xix,  3)-. 

'  Ces  deux  mois  ont  sénol  dans  nos  éditions.  —  -  Voy.  ci-dessus,  [).  106. 


218  OPUSCULES  D'IBN  ÛJANAII. 

J.AJijJi    J^\     X^^    \lbp    |n  ^^    AÀ^    J^ilî     ç.yX}\     <j^    J^XS-]        b'PP 

JLx.A.à^î^  Diîînn  bpbp  y^^  U^Uii^  UwJj   rn  □''''7p  ysî>^  ^â^  jUJÎ 
^yjJ\  ;^  J<x^\y  ynN*2  anpbn  ^'^pn  bbp^  njt:;  nxD  p  ^^U  ^j 

L^TI  DDip"»  »j5jo  ^  DDp 
*X_i  j\  c^î;_j  ^DD  ""rD:  ^*pn  |D  c:>*K>^  ^  j'^  ^^"^*>^^  yè  ^^I-'p 

^  D.  170  ,  i5;  N.  1  iG,  18.  —  ^  N.  1  iG,  21  ;  D.  donne  comme  exemple  Joh, 
XXIV,  18,  qu'Ibn  Djanâh  lui-même  paraît  avoir  eu  sous  les  yeux,  Kitâh  al-ousoul, 
col.  G35,  1.  2.-3  D.  171,  5;  N.  iiG,  22.  —  ^  D.  171,  7;  N.  116,  22.— 
^  D.  52,  3;  N.  29,  20. 


Kâlal.  Au  premier  sens,  représenté  par  Joh,  xl,  A,  manque 
une  forme  lourde,  héhal  (Zs.  viii,  28),  infinitif  ?eyM  [ibicL  xxiii, 
9).  Au  second  sens,  celui  de  Lam.  iv,  19,  a  été  oubliée  la  forme 
redoublée  kilkal  i^Ez.  xxi,  26),  hitpaël  hitkalkâlou  [Jér.  iv,  2/1), 
forme  qu'on  peut  expliquer  comme  hiigalgâlou  (voyez  p.  180). 
Au  troisième  sens,  pour  lequel  il  cite  Dent,  xxx,  1,  Aboû  Zaka- 
riyâ  a  négligé  le  ])assiï  y ekouUâl  [Is.  lxv,  20)  et  tehouUal  [Job,  xxiv, 
18).  Enfin,  dans  le  quatrième  sens,  pour  lequel  on  donne  Ez.  i, 
7,  il  existe  une  forme  redoublée  kilkal  (^EccL  x,  10),  qu'on  peut 
aussi  analyser  comme  hiigalgâlou. 

Kâsas.  Manque.  Tl  se  trouve  cependant  Ez.  xvii,  9. 

Ka'a^.  Passé.  Lorsque  j'ai  trouvé  tèha''  (Jér.  vi,  8),  et  vu  qu'Aboû 
Zakariyâ,  dans  le  premier  livre  de  son  Traité  des  lettres  douces. 


KITAB   AL-MOUSTALIIIK.  219 

iL-Â-A-i     i^!^    pLuJI     AaÀ    t^^Âj    4^*X]i    JsaJÏaJÎ    JoçxJl    !i)i    Js^^i    î  J^iÛ 

■•^d:  ypn  p  (jj^-^-j  ijî  t^vv^-^  '^'^  ^*c;d3  n:;p:  iund  n^bi»D  ^'«î/d: 
Jljôjî  Ajî  bpm  i  jlï  cj^  ^^'^^  ç^  nms:  bpm  J.xx>  ^^^^:  2;pm 

CJ-*  ^î  J^*^  ^^;;^  ô;.^ili  »«Xiù  ^  ù^ixxj  U  J^i  î*k^i  iIddjT  nt:? 
c:>î^i>  (jw«  i::;^:  rpm  (j^^-^-:?  qÎ  ^LJi^  (jj^-^-^î  ^x,=^  l^^  nu: 

^  La  vers.  hébr.  porte  plus  complètement  :  ïiiïn  iipm  jnbo  iproc  •>v  hi->  ^f». 
Nous  avons  partout  ajouté  le  wdiv  qui  manquait  dans  Tarabe  et  clans  la  version, 
— '^  D.  125,  /i;  N.  88,  h. 


article  yciha\  s'exprime  ainsi  :  crNous  n'avons  rencontre  de  cette 
racine  que  ia  forme  lourde,  où  le  yod  est  changé  en  wâw  quies- 
cent,  II  Sam.  xxi,  6;  ib.  xxi,  9,  et  Nomb.  xxv,  Ix^-o  sans  mentionner 
téha'^,  j'ai  reconnu  avec  certitude  que,  d'après  notre  auteur,  ce 
dernier  mot  ne  dérive  pas  de  yâka^.  En  lisant  ensuite  Ez.  xxui, 
18,  wattêka^,  et  un  peu  plus  loin  nâke''âh,\e  me  suis  dit  :  Peut-être 
téka''  et  wattéka",  bien  que  ce  dernier  ait  l'accent  à  la  pénultième, 
ont-ils  pour  type  waitêkal  [Gen.  xvi,  /t),  selon  l'opinion  qui  fait  de 
wattékal  un  nifal,  et  nâke'^âh  a-t-il  la  forme  de  (l'espèce  du  ni/ai, 
représentée  par)  Is.  xix,  3,  Gen.  xi,  7,  et  Ez.  xli,  7.  Et  je  pense 
que  c'est  là  ce  qui  convient  le  mieux  pour  ces  mots.  On  a  dit 
que  nâke'âh  provient  de  nâha'  avec  premier  radical  noun,  et 
que,  dans  waUêka%  cette  lettre  est  tombée  sans  être  insérée,  par 
suite  d'un  allégement,  comme  Aboû  Zakariyâ  l'admet  pour  téschî 
{Deut.  xxxii,  18),  qu'il  dérive  de  nâschàh.  On  en  a  aussi  voulu 
faire  deux  racines,  de  façon  à  ce  que  ivaltêhi^  fût  de  yàka^,  type 


•220  OPUSCULES  D'IBN  DJANAII. 

Lx_^  ^Aï^  (jy^î  «L^î^i  (j^  ni?p:  o^^"-?  '"'"^"'  ^^'^*  "'"^*'^"'  ^^  ^-^^ 

l^LiÂJ  S^J^^J  l^ljijc^  ^[jUjy 

^_jj_ii^-^  ii-x->5i  »*X-iû^  npnDn  ""7^*  iît^d  nnî  hd^ît  Jy^s  If' ^ii^^AA-Ji 

Jlï  A-3!<.i  ]^D'i2  p-m  D^nD  ^i^ipT  nnm  u^pi^i  ci^-in  ^jU  jl^^ 

nnïn  nx  niiDnn  S^n  D^nnDn  b:/*  i^pi^i 

IDDI  i<-3;  ^^_5  nC*n  "'7i*  IDDn   tj-*  ^  tS'^Ji  DDD  ii3jj  ^^  -j-)D  (j^j 
^  D.  i7t2 ,  7  ;  N.  1 17,  3.  —  -  D.  i7'2,  lA  ;  N.  1 17,  9. 

waltêrad  [Jér.  xiii,  ly),  et  nûMàh  de  iinka^ ;  on  les  aurait  em- 
ployées à  la  fois  (dans  le  même  verset,  Ez.  xxiii,  18),  parce  que 
les  sens  s'accordent  et  que  la  prononciation  des  deux  mots  est 
presque  la  même. 

Rddad.  Aboû  Zakariyâ  a  laissé  de  côté  une  partie  de  la  forme 
lourde  hèréd,  type  hêsêb  ou  hérad,  type  hêkal,  dont  le  futur  est 
ivayyâréd  (I  Rois,  vi,  82),  qui  signilie  :  Il  étendit.  Le  sens  du  ver- 
set est  :  Il  étendit  l'or  sur  les  sculptures,  comme  il  est  dit  ver- 
set 35,  oii  Ton  emploie  wesippâh.  Cette  racine  s'accorde  avec  le 
syriaque,  puisque  wayijerakhe^ou  [Ex.  xxxix,  3)  est  rendu  dans 
le  ïargoum  par  weradîdou,  et  rikkou^ê  [Nomb.  xvii,  3)  par  redîdîn; 
wayyàréd  est  donc  dans  le  sens  de  wayyerakka^. 

Rcikah.  Aboû  Zakariyâ  dit  :  crJe  ne  pense  pas  que  luorék  [Léo. 
XXVI,  36)  soit  de  cette  racine. 77  II  en  est  assurément,  selon  moi. 
(^e  mot  peut  être  pour  mérék^,  type  mékés  [Nomb.  xxxi,  ^28),  de  tâ- 
kossou  [Ex.  XII,  /i),  et  mémér  [Prov.  xvii,  25),  de  merôrot  [Job,  xiii, 

'   Voy.  Rikmdh ,  3(),  87. 


KITAP»    AL-MOUSTALIIIK.  221 

•^iD  i  Jw- o^iit  (jl  ^1  nmD  "''?y  DHDn  ■'d  tj-«^.-tf>  c5*i^i  im'?!'''? 

<^.t^\i  (jà.jyxXj\    (j^  U^  J"''" 

<^  lark:?^  nnn  cDm  J<->JLi*Ji^  idi  "'d  d^ddid  cwt  njci^  _^^^  ^.i^î 
iCÀ^Ui^  (^.xJî  iC^A*^  DDnn  □Dn"'  aDm  ^^î  c^^^î  i^jUxil  »  Jsjû 

^  D.  iGi,  5;  N.  1 1 1,  2.  —  ^  D.  i()'i ,  7;  N.  112,21.  —  '*  D.  1  72 ,  i5; 
N.  117,  2A. 

26);  seulement,  mérék  est  primitivement  mirkak,  comme  Aboû 
Zakariya  dit  de  mékés  que  la  forme  primitive  en  est  miksas,  et  de 
mémér  qu'il  est  pour  mimrar.  On  sait  que,  pour  l'abréger,  on  com- 
pense souvent  un  mot  tout  aussi  bien  par  des  quiescentes  douces 
que  par  des  dâgcsch,  comme  Aboû  Zakariya  l'expose  dans  ses  deux 
traite's.  Donc  la  quiescente  douce  qui  se  trouve  entre  le  mêm  et 
le  rêsch  de  mdrék  peut  y  être  en  compensation  du  kaf  tombé, 
puisque,  d'après  ce  que  nous  venons  de  dire,  morék  serait  pour 
mirkak.  Mais  cette  compensation  de  ce  qui  a  été  retranché  n'est 
pas  une  condition  obligatoire  pour  chaque  mot  qu'on  a  abrégé, 
et  bien  souvent  on  s'abstient  de  compenser.  Sache-le. 

Bûmam.  Aboû  Zakariya  cite  bien  un  sens,  celui  de  Joh,  xxi,  9 G, 
mais  il  en  passe  un  autre,  celui  de  râmmou  (Job,  xxii,  12);  à  la 
forme  lourde,  rômam  [Ps.  lxvi,  ly),  type  'olal  [Lament.  i,  12), 
au  fulur,  yernmnn  [Os.   xi,  7),  ieromêm  [Job,  xvn,   h).  Ces  trois 


222  OPUSCULES  D'IBN  DJANAH. 

in")"lD^1  iC-j;  ^^  i*X_^_^  ^U  Jocj  tû^'D  1D")  ^4:î  j.A.-«»>^  J^xiîl 

jj^x.A-/oj^^  I4JÎ  (^aJ  lôUJ^î  5  jsjû  dU  j..*^!  yi  ^^î  *X5^  mm 
t^-î  ti  c^-j  xJixi  1311:7^  nnn  aDm  j-a-^^àj  ^ji  JyiU  c^Xs  u  ^ 

^^  ^Àj?^  u  I.X..A.  ■»  -4    □DIT'  N*V  "irT'^-wwJU^  j^^  AXf^Iâs  jî  ^î 

^^L- X.J  ^.^XJÎ    JÎ    ^lAAJiJI    J'^fiJs.Aâ    ^^ili^^    <1^^^^.    (J^^J-À-«    t^^Jï 


derniers  mois  ne  dérivent  pas  de  roum  avec  le  troisième  radical 
redoublé,  comme  àromimkâ  [Ps.  xxx,  9),  wîromemouhou  {ihid.  cvii, 
82);  car  ces  deux  mots  sont  transitifs,  tandis  que  les  trois  précé- 
dents ne  le  sont  pas.  Une  autre  preuve,  c'est  l'existence  du  parfait 
rômmou  [Job,  xxiv,  2 A),  type  wârôbhou  [Gen.  xlix,  28),  oIj,  par 
suite  de  l'addition  du  suffixe  pluriel,  on  a  mis  un  dagêsch  dans 
le  mêm.  Je  vais  donner  l'explication  des  trois  versets  où  ces  mots 
se  trouvent,  pour  qu'on  voie  que,  comme  je  l'ai  dit,  le  verbe  y  est 
intransitif.  Ainsi  Ps.  lxvi,  17,  veut  dire  :  Il  est  exalté  et  (jlorifié 
sous  ma  langue,  c'est-à-dire  je  l'exalte  avec  ma  langue.  Le  pas- 
sage à' Os.  XI,  7,  signifie  :  Tous  ensemble  ils  ne  montent  ni  ne 
s'élèvent,  et  le  verset  tout  entier  doit  être  traduit  :  Mon  peuple 
s'opiniàtre  à  lutter  contre  moi,  à  me  contrarier;  les  prophètes 
l'appellent  vers  la  hauteur,  c'est-à-dire  vers  l'obéissance  de  Dieu, 
qui  est  le  degré  le  plus  élevé,  mais  tous  ensemble  ils  ne  mon- 
tent ni  ne  s'élèvenl.  Nous  avons  rendu  ^al  par  hauteur,  comme 
mê\U  (P5.  L,  6),  d'après  l'usage  fréquent  que  font  les  Hébreux  des 


KITAB   AL-MOUSTALIjIK.  223 

n3m  i^y^i  pin  mîXD  .-n^'nDi  v"*"^^*  ^*^"'  ^f^'^^*""  cs^*^  (^i\^  <s-xVi 

□"•DiiDn  iD-)^T  Dmx  "iDn^  □ii"'  dti:  (j>_X_a_1\  «^î^ï  i  jl  »^k_Aw 
lôULJiiî  &ù>J>  ^  (^:>\ÀJi&\  l*>uû  nxîn  m:^n  "jinD  iDin  nin  j.^^\t, 

«:>4X.à««  ibîa  Dnn  D^Dî:;n  iddd  ibj:T  nni^i  m::  pi  c:;»*x>^  U    ^i 

.«Is  jv_j*x»^_A_j  'jî^  bp  ÎP  J*.A.jiJCw«^lî^  *??:  'j::  î3J  ^-=^i  cr^j^^î 

j.-i*»Î3iJÎ   c:>i)«X-Hi   L^_A-)-Ao^   ^li  <îui  JUxi^î   ^^j  -»l^*Xji)  JotiJî 
'  D.  1/18,  26  et  suiv, ;  N.  loa,  32  et  suiv. 


noms  abrégés  de  racines  au  troisième  radical  faible,  comme  tâw 
(^Ez.  IX,  4),  saiv  [Is.  xxviii,  lo),  kaw  {ihiiL).  Le  verset  de  Joh^ 
XXIV,  2/t,  doit  être  traduit  :  Ils  s'élèvent  un  peu,  puis  ils  dispa- 
raissent et  périssent,  et  on  ne  les  trouve  plus.  La  même  pensée 
est  exprimée  Ps.  xxxvii,  35  et  36.  —  Le  nifal  de  ce  sens,  d'après 
la  règle  établie  par  Aboû  Zakariyâ  pour  les  racines  géminées,  est 
nârom,  yêrom;  ainsi  yêi^ommou  [Ez.  x,  17),  ivayycrommou  {ihid.  i5), 
impératif /ierommoM  [Nomh.  xvii,  10).  Mon  opinion  au  sujet  de  ces 
mots  se  fonde  sur  Favis  d'viboû  Zakariyâ,  dans  le  chapitre  du  7iifal 
des  verbes  géminés;  il  s'y  exprime  ainsi  :  tr  Ayant  trouvé  nâgozzou 
{^Nah.  i,  12),  wenâgoUou  [Is.  xxxiv,  Zi),  nâzoUou  {ihid.  lxiv,  2)  avec 
dâgésch,  j'ai  su  que  ces  mots  étaient  des  tiifal  des  verbes  géminés, 
et  que  le  singulier  sans  suffixe  devait  en  être  régulièrement  nogoz^ 
nâgol,  nâzol.  Le  futur  est  yiggoz,  yiggol,  yizzôl  avec  dâgésch  dans 
le  premier  radical,  à  cause  de  l'insertion  du  noun  qui  marque 
le  nifal;  avec  les  suffixes,  la  lettre  finale  prend  aussi  dâgésch, 


2-26  OPUSCULES  D4BN  DJANAH. 

ibîH  ib^n  lîJH  JsAAA.ii_5  "^în  b:in  î3n^-«^î^  i*??^  ibr  iîp  Jyj-  ^1^  ^ 
iD"!n  nniN*  iDn^  n^snDmDi^T  c^  M  é\ù^  fj^xs  4j.ï  ^  Î^Xiû 
ciji^jS  ^j^  iJLx-À-j5  Liô4X^"  ib;n  ibr  '?:)''  i  ^^^  ^^^.^  J^ajè:  -jinD 

^î  J^-iî  o— w-wJ^  □n"'  D"l  4^-^i  (j?rJ<^5  J^x^  J^xj  (j^  JUaàÎ  l^ji 
Ijolj  □")  <^x^  d  CD")  b*X>^  U  bî  J^ïî  ^5i  j^SL-s*  ^xS-  AAi  A^Ui 
^  iî_5  (j^l_AJiJl  vilJi  (j^  ^A^  ^  iî  DD-!  ^  lôUJ:i)l   »  Js^  J^:r 

iO^-JC-x-iî  JLx_i^)i  (^  oJ^l-Aâii  -^Mî  pli^ii  c^^STji  Ul.jS' ^\i  Jlï 
^  D.  7^,  19  (incorrect);  N.  65,  2. 


parce  que  raddilion  du  suffixe  fait  reparaître  la  lettre  sem- 
blable tombée,  mais  le  d/igésch  qui  suivait  les  préfixes  n'en  reste 
pas  moins.  On  dit  donc  yiggozzou,  yiggollou,  ijizzollou.  L'impé- 
ratif est  higgoz,  higgol,  hizzol,  au  pluriel  higgozzou,  higgoUou,  hiz- 
zoUou.-o  Voilà  textuellement  les  paroles  d'Aboû  Zakariyâ.  En  ap- 
pliquant, que  Dieu  te  guide,  à  wayyérômmou,  yêrommou,  hérotmnou, 
le  jugement  qu'il  porte  sur  les  formes  dérivées  de  gâlaU  lu  vois 
que  ce  sont  des  nifal  de  râmam.  Cependant  Aboû  Zakariyâ,  dans 
le  second  chapitre  de  son  Traité  des  lettres  douces,  les  prend  pour 
des  hitpaël  de  roum.  Je  ne  veux  pas  soutenir  que  cela  soit  impos- 
sible, mais  puisque  la  racine  râmam  se  rencontre  avec  le  sens  de 
roîim,  nous  avons  cru  devoir  y  ranger  ces  mots,  d'abord  parce  que 
l'analogie  ne  le  défend  pas,  ensuite  parce  qu'on  n'emploie  pas 
l'insertion  par  dâgésch  du  troisième  radical  redoublé  dans  les 
verbes  au  second  radical  faible.  Cependant,  on  pourrait  nous  op- 
poser le  mot  tiddommî  [Jér.  xlviii,  2),  qu'Aboû  Zakariyâ  place 


KITAB  AL-MOUSTALHIK.  225 

■j\  ^î  À  UAi  ^S'^ycnn  ^DDinn  aKa^Î  ^\  aaà  S^^  dm  -jinn  nDi3 

^iaXil   <jû  ^  ^K.^^i  J./-A^  (^  2^ii?  J.J   AAi  i^iyi   5*>^^J   (^i^j^r?  ^ 

^î^  »*X_^-&  ''^-^  <^!^-^'  5*^^  v^*^  ^^  Jj^j  U^  iCiâÀAîi   »*k^J 
c:>î^i>  <_>LaJ>    (j^  JL«-i-j^l   c_>L   i  ii^y^i  \iS.^  j^  A^  «iUjC^I 

'   D.  169,  i3;  N.  io3,  i6. 


dans  la  racine  doiim  à  côté  de  kedoummah  [Ez.  xxvii,  32),  en  ajou- 
tant que  la  forme  primitive  serait  titdomemî,  type  titpoHelî.  Nous 
répondons  qu  Aboû  Zakariyâ  n'a  pas  donné  cette  opinion  comme 
décisive,  mais  seulement  comme  possible,  ainsi  qu'il  est  écrit 
dans  le  second  chapitre  du  Traité  des  iettres  douces,  à  l'endroit 
où  il  mentionne  ce  mot.  Mais  ce  qui  prouve  encore  davantage  que 
lui-même  considérait  cette  opinion  comme  faible,  et  qu'il  pensait 
à  cet  égard  autrement,  ce  sont  ses  paroles  dans  le  chapitre  du 
nifal  du  Traité  des  verbes  géminés;  car,  en  donnant  l'espèce  du 
ni/ai  qui  a  ncigollou  pour  type,  Aboû  Zakariyâ  ajoute  :  ff  Je  pense 
que  tiddommî  est  de  celte  espèce,  car  c'est  la  vraie  explication  et 
la  règle. "n  Ces  derniers  mots,  rr c'est  la  vraie  explication  et  la 
règle, •«  montrent  bien  que  c'est  l'avis  auquel  il  s'est  arrêté,  à 
l'exclusion  de  l'autre,  et  je  pense  que  la  raison  déterminante 
pour  lui  a  été  celle  que  j'ai  mentionnée,  à  savoir  que  les  lettres 
ainsi  redoublées  ne  s'insèrent  pas.  Si  l'on  revenait  encore  à  la 

i5 


OPUSCULES  iriBN-DJANAIJ. 

t^    4^1    (J^-ÀJ!    i   iU^l-»iîii    y^^ÀÎÎ    ij^2>li    (jl.w^i    (^    U5;l4lôl    J^iS 

J^  t^^  ^*x_£»*î  (jî*xJî  ^D"in^  iD")n  cKJl^  (j^-^-^^j  e^-AjUil  iu:^v.^ 

^Jiub  nnn  nDm  (j^  ^'Ijcciî  mrn  -jinD  iDin  D^snDn  idi^i  nniN* 

i^L>-^  o^jj^,-^-,:Ji  *[pi  i  Jwo^i  y^o^  J<^^i  î  Js.^  (j^  :i)lxi3Î 


charge  pour  nous  citer  tekonénnâh  [Ez.  xxxii,  16)  comme  exemple 
d'une  insertion  dans  un  verbe  au  deuxième  radical  l'aible  et  au 
troisième  radicai  redoublé,  nous  répliquerions  :  dans  ce  dernier 
mot,  il  se  trouvait  trois  noun  réunis,  le  noun  troisième  radical,  le 
noun  du  redoublement  et  un  noun  qui  marque  le  féminin;  il  était 
donc  difficile  de  les  prononcer  sans  insérer  le  7ioun  du  redouble- 
ment dans  celui  qui  désigne  le  féminin;  il  n'en  est  pas  de  même 
pour  hêrommou  et  tiddommî,  où  Tune  des  deux  lettres  géminées  est 
insérée  dans  l'autre.  Notez  que  yêrommou,  wmjycrommou  et  hê- 
rommou ne  peuvent  pas  être  non  plus  des  hitpaël  de  romam,  car 
le  hitpaël  des  racines  géminées,  n'importe  à  laquelle  des  deux 
espèces  elles  appartiennent,  doit  absolument  montrer  les  deux 
radicaux  semblables  sans  insertion.  Voyez  ci-dessus,  à  la  racine 
zâkâh  (p.  129).  —  A  mon  avis,  êrômâm  [Is.  xxxiii,  10)  est  un 
nifal  de  cette  racine,  oii  le  rêsch  devrait  avoir  un  dâgêsch,  et  où 
la  racine  restée  complète  présente  les  deux  radicaux  semblables. 


KITAB  AL-MOUSTALHIK.  227 

sbi  i:îU'  dm^n*"?  "ir:Tn  J^^:^\  ^^  ^1=*  J^a^aJI^  Jli  ^  in^  pn  d^x 

A^î  ^^^  î^"'î^  pnnD  pnnn  *à^  JUxi^^il^  pn^  pn  ^Xj;  (j^UjiJi^j 

J^i  D^N*  pc;'?  pm  4^x^j.Ai.  ^  ji^D  pnnD 
P")  iDC'n  Nî"?  3în  p")^  ^Di  3._iû^  î^-^î^  Lii^-i  A-À^  J^ÀÂ\  ^pp-i 

(^5^.^Xi   c^î^i  (j^  <X3Î   js:  J*Xj  ipi  ôli  iitXJCAiî^ 

'  1).  17-). ,  17;  N.  117,  27.  —  -  D.  172,  21  ;  N.  117,  29.  —  ^  D.  170, 
A  ;  N.  1 18  ,  1 .  —  '  D.  5^1 ,  1 0-1 1  ;  N.  3o ,  32-3/1.  Voy.  ci-dessus,  j).  53 ,  note  1 . 


Rânan.  Il  manque  le  passif  yerounnân  [Is.  xvi ,10),  el,  d'un  autre 
côté,  mitronên  [Ps.  lxxviii,  65)  est  placé  avec  la  forme  légère  we- 
târon  [Is.  xxxv,  6),  beron  [Job,  xxxviii,  7).  Aboû  Zakariyâ  ajoute  : 
rcLa  forme  lourde  (du  hifd)  régulière  se  trouve  Ps.  lxxxi,  2;  Job, 
xxTx,  i3,  et  l'autre  (du  pié'l)  /eV.  xxxi,  12.77  Je  pense  que  mitro- 
nên est  une  troisième  espèce  de  la  forme  lourde  et  présente  le 
hitpaël  de  ronén;  car,  de  werinnenou  [ibid,)^  on  dirait  mitrannên, 
type  mithallêl  [Prov.  xxv,  lU).  Je  crois  aussi  qu'il  est  préférable 
de  donner  à  mitronên  un  autre  sens  qu'à  wetâron  ^ 

Râhak.  Aboû  Zakariyâ  a  passé  un  sens  qui  se  trouve  Lév.  xv. 
8;  Job,  XXX,  10,  et  vu,  19.  Il  a  bien  remarqué  ces  mots  dans 
son  Traité  des  letti'es  douces,  mais  il  ne  leur  attribue  pas  de  ra- 
cine. Cependant,  le  dâgêsch  dans  le  kof  de  roukhî  prouve  la  racine 
ràkak. 

^  Mitronên  n'est  pas  cité  dans  le  Kitâb  al-ousoul;  mais  on  peut  voir  Kamhi, 
Lexique ,  s.  v. 

to, 


228  OPUSCULES   D'IBN-DJANAH. 

ii-j)  ^^  -ntirn  Î^JIjCÎ  dxid  'nv  (j^  J^àx^î  î^j:»!;!  _jJ  ^^ji/  2K1?j 
j^vkJî  J^Jii'JI  iUAA:>  ij-*  TD'in  Uî  y"iND  DHpbn  V^pn  hd  i3"i^*c*  ar^ 
iC-j)  (^  iivr\  nî:;n  a-a-à  J<-^:i)l  Tan  lv^î^^  ^^-^î  -«^^î  ^^l?>^ 

i:^^  nD^  2D^  pDD  i:^  ^A^5  -j^^i^^n  "jbi:^n 

Js«x_>.^  Aj^  p-)î!;t')  DD^  ;j_^  (jî  (^-c^  HDDc;  -iDxb  □De;e7  i^î: 

^  D.  173,  12;  N.  118,  9.  — 2  D.  175,6;  N.  118,  ad.  — 3  D.  175,  19  et 
et  suiv.  ;  N.  1 1 8  ,  3o  et  suiv. 


Schâdad.  Aboû  Zakariyâ  a  laissé  de  côte  le  \)aissïï schouddad  [Jér. 
XLViii,  i5)  et  tousclischad  [Is.  xxxiii,  1)  pour  touschdad,  type  tou~ 
schlak,  où  le  dagésch  du  schin  doit  compenser  Tune  des  lettres 
semblables  qui  est  tombée.  Bien  entendu,  touschschad  nest  pas 
de  la  même  forme  que  schouddad,  car  le  futur  de  ce  passif  serait 
teschouddad,  comme  schéyycdoubbar  i^Cant.  viii,  8),  tekouUal  (Job, 
XXIV,  18),  mais  du  passif  de  la  forme  lourde,  avec  hê  préfixe, 
Jiouschschad  pour  houschdad,  etc.  type,  houschlak,  etc.  comme  tjous- 
sab  et  youkkat. 

Schâhah.  Il  manque  une  section  de  la  forme  lourde,  héschah 
[Is.  XXV,  12),  et  le  hitpaëlde  la  forme  lourde  du  type  po^cl,  tischto- 
hàhî  [Ps.  XLii,  G). 

Schâmam.  Aboû  Zakariyâ  cite  de  cette  racine  Job,  xvii,  9;  Jér. 
11,  12;  Lam.  V,  18;  Ez.  XXXV,  12;  puis  il  s'exprime  ainsi  :  ^^Yisch- 


KITAIÎ  AL-MOUSTALIIIK.  229 

iî^Uil  ^  DDic;n  (^^  Jii  JJJs.5^  2^^J9  jjaj  I*Xiû  nDTî^'nn  aj^  .xa^ 

«o-pL^    5iX.ri-î^    RAîiJlI   ^    ^\    ^jV-CiJl    (j^   5vi^U^   Xkî  JlxXi^i    -^0' 
(^-A!î   ijijy.s»'   t_>u.j    ii  j'    ^-^   ^XX^wi    <X5_5   c:a,a5^s*.^  cxlài^   iJji>U 

*«Â.^  l^^  ^i  iisjû  jL^I  u^  ■^^l\  S^^\  dUJ^J^  DDit:?nn  DDrûM 
(jvAj  (jî  3uift  t^^-^jJ  nrtOtOVû'nm  J^a^o  îsl^  «Jsjî^  ^jl^^^^i  XXi^j, 

»  D.  92,  lO;  N.  55,  23.  —  '^  D.  5i,2;  i\.  28,  82. 


schôm  [Jér.  xix,  8)  peut  être  de  la  même  racine  et  le  lUgêsch  du 
scMn  compenser  la  lettre  qui  manque;  mais,  dans  tischschomém 
[EccL  vil,  16),  le  dagésch  du  scJiîn  provient  de  ce  que  ce  mot  est 
pour  titschomêm.-n  Dans  le  second  livre  de  son  Traité  des  lettres 
douces,  article  roimi,  il  dit  également  que  tischschomém  est  pour 
titschomém.  Marwân  dil  :  Cependant,  d'après  la  règle  générale- 
ment suivie  en  hébreu  pour  les  verbes  dont  le  premier  radical  est 
schhi,  le  tthv  du  hitpacl  doit  être  placé  après  le  scJiin,  l\  l'excep- 
tion d'un  seul  mot  qui,  à  cause  de  sa  singularité,  est  retenu  et 
cité,  et  qu'Aboû  Zakaiiyà  lui-même  donne  comme  exception  dans 
son  Traité  des  lettres  douces,  à  savoir  wehitschôlaUiâh;  comment 
alors  l'auteur  a-t-il  pu  dire  que  la  forme  primitive  de  tischscJtomém 
est  titschomém,  et  attribuer  à  cette  cause  le  dagésch  du  schîn?  C'est, 
à  mon  avis,  une  inadvertance  et  un  oubli  de  sa  part,  car,  s'il  avait 
considéré  ce  mot  comme  irrégiilier  à  l'instar  de  wehitschotatnâh ,  il 
aurait  dû  le  dire  clairement.  Mais  ce  qui  prouve  qu'il  n'y  a  rien 
d'exact  dans  ce  que  prétend  Aboû  Zakariya ,  c'est  que  nous  avons 


230  OPUSCULES   DIBN-DJANAH. 

(^j\-^Jl    tXj«Xwii.Xj   QDTljn  ij.JUi  ^j.is.-!i)î   4^   (JV.ÂAÂM.JÎ   (_^<X£».i  ^^--^^î 
1   D.  176,  l;N.  ll8,32. 


des  exemples  du  hitpaè'l  régulier  de  scluhnam,  où,  d'après  ce  qui 
est  juste  et  nécessaire,  le  schîu  précède  le  tâw  :  yiscfitomém  [Ps. 
cxLiii,  /i),  waéschiomém  [Dan.  viii,  27).  Je  pense  que  tischschomém 
peut  être  expliqué  régulièrement  de  deux  manières  :  le  daifésch 
peut  être  signe  de  compensation,  comme  dans  Jér.  xix,  8;  Deut. 
IX,  21;  Nomb.  xxiii,  8;  Gm.  xlvii,  18;  Nah.  m,  7  ;  ou  bien  le  mot, 
comme  je  l'ai  dit  pour  hizzakkou  (art.  zâkâh).,  est  pour  tischtomêm, 
forme  régulière  du  hitpaêl,  dans  laquelle  le  tâw  suit  le  premier 
radical  parce  que  c'est  un  schîn;  seulement,  après  avoir  changé  le 
tâw  en  &chîn,  on  a  inséré  l'un  des  deux  schîn  dans  l'autre,  ce  qui 
donne  tischschomém  avec  dâgcsch  dans  le  schîn.  On  objectera  :  Com- 
ment peut-on  admettre  que  le  dâgésch  de  tischschomém  soit  signe 
de  compensation,  puisqu'il  ne  manque  rien  dans  ce  mot  que  le 
dâgésch  puisse  compenser?  Si  Aboû  Zakariyâ  a  dit  du  dâgésch 
de  yischschom  qu'il  sert  à  compense)',  c'est  que  le  troisième  radical 


KITAB  AL-MOUSTALIIIK.  231 

□  CM  &  oi.-j\^  ^^î  »*X_^J5  ^_j-jiji  DDIC'n  ^y^^'h  ^^'^  ^^^  ^y^^ 
La-iL^w^l  J»Ji.li   ^3>j^   i<*l4:î   ^'^J  S^A^s^  U  xs^' kil-wy^JJ  JsaJLÎ   ^^ 

^  D.  1  G 1,  17-20;  N.  1 1 1,  1 1-1  3. 


manque;  mais  tischschomém  est  complet,  rien  n'y  manque,  et  le 
(lagêsch  doit  donc  y  être  pour  une  autre  raison.  Je  réponds  :  Une  fois 
que  le  dàgésch  est  placé  dans  yischschom  et  tischschom  en  compen- 
sation d'une  lettre  qui  manque,  on  laisse  ce  si^jne  à  sa  place  après 
avoir  complété  la  forme,  comme  dans  tischschomém,  Lien  que  la 
portion  absente  ait  été  restituée.  Aboû  Zakariyâ  dit  lui-même  : 
fcDans  yoiikkat  [Is.  xxvi,  12) ,  on  a  mis  dans  le  kafie  dâgêsch  des- 
tiné à  compenser  celle  des  lettres  semblables  qui  manque,  dâ- 
gêsch qu'on  a  conservé  dans  tjoukkattou  [Mich.  1,7),  bien  qu'après 
l'addition  du  wâw  pour  le  pluriel  on  ait  restitué  la  lettre  tombée 
en  l'insérant,  comme  c'est  l'babitude.^?  —  fcOn  a  encore  fait  de 
même  pour  wayyasséb  [Ex.  xni,  18)  :  le  dâgêsch  doit  y  compenser 
la  lettre  absente;  puis,  après  l'addition  du  wâw  pour  le  pluriel  et 
la  restitution  par  l'insertion  de  l'une  des  lettres  semblables  tom- 
bée, on  n'en  a  pas  moins  conservé  le  dâgêsch,  qui,  dans  wayyassêh, 
n'était  qu'un  si[][ue  de  compensation;  et  l'on  a  dit  wayyassêbou  (I 


232  OPUSCULES  D'IBN-DJANAH. 

"^^  •  9 

ti  Jji  (^\j  î*Xiû     Ia^j^rj  ool^  <^Jî    iJ*X^Jî  l^aÀj^  l^-XJL*  ^IaaAâJI 

2^  Lâ-X_5  DiM  riiV  □^"^b^*  non  b^^-^  i^^  iirtr  dd^  b*x=>^  If  nc'n 
Du""  bi^>-_^_j  iJ^jJLÎb  »b*Xr^^  iXii  J.xAJb  u'^n  *x^'  ^  l^S^^ji 
ab^K-s-'^j^  Aj^S'c^^-^j  (jA-U^Jl  ^î  U\Aw  ^  p]iyî:;NT  dc'n  bi^^-^^ 

'  L.  i65,  22-25;  N,  ii3,  20-2^j.  'r  est  pour  htmf  T^f?.  — '^  D.  176,  /i-6; 
N.  118,  35  et  suiv. 

iSflîw.  V,  S).  11  Un  exemple  est  encore  fourni  par  hoschschammâh 
(Lév.  XXVI,  3Zi);  rie  dâgésch  du  sc/im  compensait,  d'après  Aboû 
Zakariyà,  ce  cjui  e'tait  omis  dans  Jioschscham;  puis,  après  avoir 
ajouté  la  marque  du  féminin,  on  a  donné  un  dagésch  au  mêm 
pour  rétablir  par  Tinsertion  la  lettre  qui  manquait,  mais  le  dâ- 
gésch de  compensation  est  également  resté.  7^  C'est  l'avis  d'Âboû  Za- 
kariyà pour  tous  ces  mots  et  pour  tous  ceux  qui  leur  ressemblent. 
Je  soutiens  de  même  que  le  dâgésch  de  tischschomém ,  qui  devait 
suppléer  à  la  lettre  qui  manquait  dans  tischschôm,  a  été  conservé 
tel  qu'il  était,  malgré  la  restitution  de  cette  lettre.  Il  est  vrai  que 
nous  ne  rencontrons  pas  le  mot  tischschôm,  comme  on  trouve 
yoiikkat  et  ivayijasséb;  mais  s'il  ne  se  présente  pas  en  fait,  il 
n'existe  pas  moins  en  puissance,  par  yischschom  et  éschschom  (/ç. 
XLii,  lA),  surtout  que  le  raisonnement  nécessite  une  forme  tisch- 
chom  et  nous  la  fait  découvrir  dans  tischschotném ,  comme  Aboû  Za- 
kariyà lui-même  a  supposé  hoschscham,  après  avoir  trouvé  hosch- 


I 


KITAB  AL-MOUSTALIIIK.  i233 

n'^:in^  joib  -jnn^'  b^D  ^î  l(j  DDnx  i  dU  ci^Si  If^X^l^cDiirn^ 


]î 


scJiammâh.  Ou  peut  aussi  prendre  yischschôm  et  tischschomém  pour 
des  m/a/,  en  leur  appliquant  ce  qu'Aboû  Zakariyâ  dit  de  yiggoz, 
yiggôl  et  de  tiddômmî;  seulement  yischschôm  serait  le  mot  abrégé, 
et  tischschomém  \q  mot  complet,  comme  nous  l'avons  dit  pour  érô- 
mém  (p.  226,  fin)  et  comme  tiggâl  (/s.  xlvh,  3),  qui  est  abrégé, 
se  trouve  ainsi  que  tiggâléh  {Ez.  xvi,  36),  qui  est  complet.  On 
pourrait  nous  faire  remarquer  que  le  iiifal  de  schâmam  ne  suit 
pas  ce  modèle,  c'est-à-dire,  nest  pas  nâschom^  pour  que  le  futur 
en  so'ii  yischschôm ,  tischschomém,  mais  qu'il  suit  l'autre  modèle  we- 
nâschammou  [Jér.  iv,  9),  nâschammâh  (^ihid.  xii,  11),  selon  la  forme 
de  wenâdammou  (ihid.  xxv,  37),  et  le  futur  devrait  donc  être  ijisch- 
scham  ou  yischschâmém ,  comme  yiddammou  [Jér.  l,  3o),  tiddammou 
[ihid.  Li,  6).  Nous  répondons  que,  tout  en  ne  trouvant  pas  le  par- 
fait de  celte  forme  du  nifal,  il  ne  nous  est  pas  moins  démontré 
par  le  futur;  ainsi  dôhér  [Ex.  vi,  29)  suffit  pour  démontrer  l'exis- 
tence du  parfait  de  la  forme  légère,  bien  qu'on  n'en  rencontre 
aucun  exemple;  puis  tiddômmî,  qu'Aboû  Zakariyâ  prend  pour  un 


23/1  OPUSCULES  D'IBN-DJANAH. 

^^j  ^î  (^^£-^  DDiîTD  n3t:;xi  tiddic   ddvc;  <^^Xi:  u^UJii!^  b:?iD 

î<x.-i!-î^  L^a-js^  ipî:;'>  n^i?3_^.^^  aâ^  J^^i  o^àJî  ^j^  Joi^î  ^ppt:; 
i  J^_5^A-A_i  J^-i^  mnnnn  |Tpî*?pnt;^  JLxxi:^!  ^^.iûj  Iji^Iaïa^ 

jî  dlii^^Sj^j  ^^  Q^pt:;  i^  rpr^ 
J.ÀPÎ^  TincM  d:  Vj'^bif  n"inc;n  ^d^^^  î*Xaw)_5  Uy  ^^Si   -nt:' 
mirrcn  i  «iX-ÂiJt  -nt:;Dn  bi:n^  dn  n-i:i!:2  lu^)  y^sSi^^  j^^\  l-^y 

1   D.  176,  91  ;  N.  1 19,  1^.  —  ^   D.  177,  3;  N.  1 19,  19. 


futur  du  ?ii/rt?,  exigerait  aussi  la  supposition  d'une  forme  niddôm 
pour  le  parfait,  bien  que  nous  ne  la  rencontrions  pas,  car  tiddômmî 
ne  pourrait  pas  être  le  futur  de  wenâdammou  [Jér.  xxv,  87),  mais 
bien  le  futur  de  nâdôm.  —  Aboû  Zakariyâ  a  passé,  dans  cette  ra- 
cine, une  forme  lourde  du  typepoV/  qui,  d'après  l'analogie,  serait 
schômêm,  schômamtî,  meschomêm  (^Ezra,  ix,  3).  Peut-être  lischschô- 
mêm  serait-il  le  nifal  de  cette  forme. 

Schâkak.  Aboû  Zakariyâ  néglige  dans  le  premier  sens,  repré- 
senté par  yâschôyhou  [Joël,  11,  9),  le  hitpaël  d'une  forme  redou- 
blée, yischtahchelxoun  [Nah.  11,  5),  que  j'explique  comme  hitgal- 
galou.  Une  des  deux  lettres  semblables  de  yâschôhlfou  a  été  changée 
en  lettre  douce  dans  schôhkv  [Cant  v,  i5)  et  schokayim  [Prov. 
xxvi,  7).  Aboû  Zakariyâ  ne  mentionne  pas  ces  exemples. 

Sàrar.  Aboû  Zakariyâ  cite  un  sens,  celui  de  Nomh.  xvi,  i3,  et 
en  passe  un  autre,  celui  de  wayyâsar  (I  Chr.  xx,  3)  et  de  ham- 
massôr  (/s.  x,  i5);  le  dernier  mot  me  parait  avoir  un  dàgésch  en 


KITAB  AL-iVIOUSTALIIIK.  i>35 

b)'2D  (^*x.>Lfc  aV-a^^  .x-s^Î^  l^^i  ubuj  iwû^  p"ii:v  'pV'^dd  (j1< 

A_j;,  (^  bibDD  îiîiTD  in^D  l-|^X  l-|^j  J<-oiiî^  n^Dn  i  Sj^^^IâS' 

bNI  2^^-ï  i  -niîD  j.-A_x-A-5^  D'^^n   D^D  -npD  /o-êJ^^  <i  TIPDj-axj^ 

:>i*XA^Î  (j^yxl\  «oi^i  /j^  ïii?D  (ji  ^J-^5^i  ^Uj-Ji^  nb^n^  -n!îD 


compensation  de  îa  lettre  qui  manque,  et  être  pour  masror,  sur 
la  forme  de  masloid  (h.  x\xv,  8),  qui  est  le  même  type,  bien  que 
celui-ci  ait  schourék  et  l'autre  holém.  Je  range  sous  cette  même 
(orme  mabhoul  [Gen.  vi,  17),  que  je  dérive  de  balldlî  (Ps.  xcii,  11), 
belouldh  (Le'y.  11,  5,  et  vu,  l'y),  puis  mcToz  (Is.  xxx,  3),  que  je 
dérive  de  Hzzouz  (Ps.  xxiv,  8)  et  qui,  sans  le  ^ayin,  aurait  ddgcsch 
comme  hammassor.  La  forme  [)rimitive  de  tous  ces  mots  est  mas- 
ror, mctzoz,  mahloul,  comme  masloul  et  makloulîm  [Ez.  xxvii,  ik). 
On  reconnaît  que  nufoz  vient  de  âzaz ,  parce  qu'il  reste  immuable 
à  l'élat  d'annexion;  car  s'il  avait  pour  racine  'omz,  comme  on  l'a 
prétendu,  il  changerait  tout  aussi  bien  que  mci^on,  à  l'état  d'an- 
nexion me'ôn  [Nah.  11,  12);  màhôr,  qui  change  en  ynehor  [Jér.  11, 
i3);  mnsôr,  qui  devient  mesor  (^Ez.  iv,  7).  Une  preuve  plus  con- 
cluante encore  pour  l'origine  de  mcCôz,  de  ''âzaz,  est  le  dagcsch  que 
prend  le  zayin,  lorsqu'on  ajoute  des  sulïixes,  Is.  xvii,  9;  Jér.  xvi, 
19.  A  mon  avis,  le  Inméd  de  mabboul  prendrait  aussi  bien  dâgêsch 


236  OPUSCULES  D'IBN-DJ ANAH. 

i  J.xi  If  ^^^x)î  -nc*D  C:5>^^  ^^IDD  -^'j  i  <-:>wl^  ^1  «^^i^iî  i^Jij^^ 

^î  «jv^Ji  l^  cx>Jij  ^ji*xJî  pix  nx  inD"''!  i^  ^T^y  n^b'^DD  '?d') 
(j^  (.^A»->»,ï^    (j^j^xxM  *.A.«ûAiaib  <xjCA*wp  t^•^^  ^-«v^-*  *>s«>-)»  Jo  jj  cxjb 

ppîT  (J-*  <^«XÂ-^  Ajii  D^3;  pîi'DD  (^^A^î  cijî^ji  i  l>^ji   ^3^1    î  j^i£> 
p"^bnD  iC-Jj  (^3  ^D^  SbDD  i<-3j  <^  ipîl^DD  (j^i^-J  u^    '^^"^  A-^^l^ 

AK-i».i>)  viL.jOv_5_5  yL^aji.Âjl  (j^  ^^»._xJilM  ^_^*xâ.£  aaï  ii^x^Ji^ 

C-jIaJÎ  î*Xi6  ^  2^i  ^ili*.:>î   ^  j\  ijsjS-  ^5o  ^   ^3i  \y^j^   r^^rt  ^^yi 
1   D.  17G,  21  ;  N.  119,  i/i. 


que  le  i«i/m  de  ma^oz,  si  Ton  y  joijfjnait  des  suffixes  pronominaux, 
et  l'on  suivrait  encore  ce  procédé  pour  ^nassor,  si  le  rêsch  admettait  un 
dûgêsch.  Le  cUgêsch  du  hêt  dans  mahboiil  et  celui  du  sîn  dans  massor, 
qui  ont  pour  but  la  compensation,  subsisteraient,  comme  youk- 
hattou  [Micha,  i,  7)  et  wayyasscMou  (T  ^Sam.  v,  8)  conservent  tous 
deux  le  chigcsch  qui,  avant  l'addition  du  suffixe,  compensait  la 
lettre  absente.  De  ce  type,  appartenant  aux  racines  géminées,  se 
rapprocbe  kemaschschak  (Is.  xxxni,  A),  que  je  dérive  de  schâ- 
kak.  Il  devrait  y  avoir  kemischkak ,  type  iniklal  [Ps.  l,  2),  et  mahâ- 
MIô  [Prov.  xxvii,  91);  seulement,  le  schîn  a  un  dàgêsch  de  com- 
pensation pour  la  lettre  qui  manque.  Aussi  Aboû  Zakariyâ  le 
cite-t-il  dans  la  racine  schâkak.  Cependant,  on  a  nié  cette  origine, 
sans  nous  donner  aucune  explication  plausible  :  on  prétend 
qu'Aboû  Zakariyâ  ne  s'était  pas  proposé  de  rattacher  maschschak  à 
cette  racine,  et  qu'il  ne  l'avait  cité  qu'à  cause  de  schokck  qui  le 
suit.  Pour  celte  raison,  je  veux  expliquer  le  passage  pour  bien 


KITAB  AL-MOUSTAF.IIIK.  237 

JK.Aà.j^£:>>JL>d  éLiMjô\Â^  2«ib   Sva-ww^Âj  (^*XjÎ   nppT^  V^D^T  aKa^^  J^xÀÂ^ 

^i)i  xs  4 x^-cvi^-j  d  J^-o!5JI  îiXiû^  ï]^:?  ^îjL  nppii:;  <J^^^  nppTcr 


établir  que  maschschak  vient  de  schâhak.  11  s'agit  de  Fennemi  qui 
a  été  mentionné  auparavant,  et  auquel  se  rapporte  le  premier 
verset;  (le  prophète)  s'adresse  à  cet  ennemi  et  lui  dit  :  Votre  dé- 
pouille sera  entassée  comme  s'entassent  les  petites  sauterelles, 
c'est-à-dire  en  aussi  grande  quantité;  puis  il  dit  d'eux  :  Comme 
sont  foulées  les  sauterelles,  ils  v  seront  foulés,  c'est-à-dire  dans 
cet  endroit.  Nous  apprenons,  par  cette  dernière  phrase,  la  fai- 
blesse de  l'ennemi,  qui  n'a  pas  la  force  de  se  défendre.  Le  mot 
schôkék  a  bien  la  forme  d'un  participe  actif,  mais  il  a  le  sens  d'un 
participe  passif  ou  d'un  participe  d'un  nifal,  comme  schokêkâh  [Is. 
XXIX,  8),  qui  veut  dire  que  son  cœur  est  oppressé,  brisé,  et  là  le 
contexte  prouve  bien  la  vérité  de  la  signification  que  nous  don- 
nons à  ce  mot,  placé  parallèlement  à  ^àycf,  qui  sert  primitive- 
ment à  dénommer  la  terre  stérile  qu'aucune  pluie  n'a  atteinte.  La 
dérivation  de  maschschak  de  schâkak,  que  nous  adoptons,  doit  être 
évidente  pour  tout  homme  le  moins  du  monde  intelligent.  Quant 
au  changement  que  fait  l'orateur  en  passant  de  la  seconde  per- 


238  (3PUSCULES  D'IBN-DJANAH. 

J_^5l?  .-n:!D3  -ii:'^  i^  mtrDn  i  «jSS  ^  j.^  ^xï  u  Jli^i  Jt  *xSU 
iDK  riDXi  «i  jî  ^y^  cr-j^  inî^Dn  mî^Dn  i  «J^^^ii  ^î  <jy  yî 

JwJûx-<«  b\^  yi^  A-Â-*  Uiîjî  nî^n  nx  "iî^i  •T'bN*  "id^t  cUa^I^j  ■jn'^d 

'  D.  i6i,  i3;  N.  ii8,  8. 


sonne  empioyée  dans  la  première  moitié  du  verset,  à  la  troisième 
personne  employée  dans  la  seconde  moitié,  c'est  une  figure  de 
rhétorique  appelée  iltifât.  Je  me  suis  laissé  entraîner  loin  de 
mon  attaque  obstinée  contre  ceux  qui  ont  nié  que  hammassor 
dérivât  de  sârar,  comme  je  le  rapporterai  encore;  je  vais  donc 
maintenant  revenir  et  compléter  ma  pensée  sur  ce  mot  et  sur 
wayyâsar.  En  disant  que  hammassor  est  pour  hammasror,  je  suis 
d'accord  avec  l'opinion  qu'exprime  Aboû  Zakariyâ  au  sujet  de 
waékkot  [Deut.  ix,  21)  pour  waéktot.  On  devrait  prononcer  îi^aî/- 
yâsêr,  avec  kâmés  pour  le  sîn,  type  wayyâsêh^;  mais  le  rêsch  est 
un  empêchement,  comme  il  l'est  pour  wayyâsar  [Osée,  xii,  5), 
puis  pour  wayyâsar  [Juges,  iv,  18),  wayyâzar  [ibid.  vi,  38),  ces 
deux  derniers  des  verbes  au  second  radical  faible.  Telle  est  ma 
pensée,  puisse  Dieu  t'indiquer  le  droit  chemin,  sur  hammassor  et 
hammahboul.  Un  auteur  a  placé  hammassor  à  côté  de  mousar  [Dent. 

'  îbn  Djanâli  entend  ici  le  petit  kâmés,  ou  sérè. 


KIÏAB  AL-MOUSTALIIIK.  2;i9 

loC)  cxJÎ^  D^Dw*  "'''7n:T  CJ-»  bnDH  J<*^_j  ^INDDj   a3>j^  A^i  JwxÀjI 

^i  (Jî   4MI   dUi'^  J^-i  c_^l.:^^Jî  ^^^  îLj\kS'  ^Alb»^  (^\éj\  U'^'Û^  "^^DjI 

^^r  in::; 

'   D.  17,  9-1 1  ;  N.  1  1 Ç),  26-27. 


XI,  2)  et  Fa  expliqué  par  un  fouet  ou  quelque  autre  objet  qui  sert 
à  corriger,  en  attribuant  le  dàgêsch  du  sîn  à  l'insertion  du  pre- 
mier radical  et  en  lui  donnant  pour  type  maheoh.  Le  même  a 
dérivé  mabhoul  de  yiihlè  [Job,  xxxviii,  87).  Toutefois,  le  mot  massor 
étant  parallèie  au  mot  garzén,  il  s'agit  sans  doute  d'un  instru- 
ment analogue  à  la  hache,  et  le  contexte  s'accorde  avec  cette 
interprétation.  Quant  à  7iibliK  ce  sont  des  outres,  et  le  mot  dé- 
signe, au  figuré,  les  nuages.  Adopte  celle  des  deux  opinions  qui 
se  recommande  le  plus  à  ton  intelligence. 

Schutat.  Manque.  Cependant  schattoii  ÇPs.  lxxiii,  9,  et  xlix,  i5) 
paraît  être  d'une  racine  géminée.  Peut-être  aussi  le  dàgêsch  sert-il 
à  l'insertion  dans  le  tâw  d'une  quiescente  douce,  qui  est  second 
radical  dans  schâtou  (Ps.  m,  7). 

Tâlal.  Après  avoir  cité  tel  [Deut.  xiii,  17),  tillâm  [Jos.  xi,  i3), 
tillàh  [Jér.  xxx,  18)  et  tâloul  [Ez.  xvii,  22),  Aboû  Zakariyâ  ajoute  : 


2/jO  opuscules  D  IBN-DJANAH. 

Xf;i  A'àI]^  aK-oI^  nn'?'?''  4^*-«  o-«  ^j;UIî^  yi^-«^5  (_^  c^*^-*^  ^^ 
iLjL-jko  aK-a-^^  niNîîiri  niDb  ^î  •*'W5  c:^!^^»  (^  Aki^^  iu^A^i  j-a*- 
b^Jl-^  J^j  /c>-^  ^^  UX-^Î^  ^^Àj  ti  *XAAil_5  nî:;inD  i^dvd 

^  D.  178,  7;  N.  120,  1 1. 

rrll  se  pourrait  que  wetolâlênou  (Ps.  cxxxvii,  3)  fût  rattaché  d'une 
manière  quelconque  au  sens  de  ces  mots.  77  Pour  moi,  je  jure  par 
Dieu  que  je  ne  sais  de  quelle  manière  wetolâlênou  pourrait  avoir 
la  signification  de  tél.  Aussi,  je  ne  pense  pas  du  tout  qu  il  soit  de 
cette  racine;  mais,  à  juger  d'après  ce  qui  est  possible  et  probable, 
je  pense  qu'il  est  de  la  racine  et  du  sens  de  yilelâtâh  (Is.  xv,  8); 
le  tâw  est  une  lettre  accessoire,  comme  dans  le  nom  tosaot  [Ps. 
Lxviii,  21)  et  l'adjectif  toschâh  (Lév.  xxv,  ko),  qui  dérivent  tous 
deux  de  racines  au  premier  radical  yod.  Je  traduis  :  Notre  gémis- 
sement est  une  joie  pour  eux.  Le  Psalmiste  dit  :  Ils  nous  deman- 
dent des  chants,  alors  que  nos  gémissements  sont  une  joie  pour 
eux,  comme  on  sait  que  les  malheurs  d'une  nation  font  plaisir 
à  d'autres,  qui  sont  leurs  ennemis. 

Tùmam.  Il  manque,  dans  le  second  sens  de  ce  chapitre,  une 
forme,  à  savoir  le  hilpaè'l  ùttammâm  [Ps.  xviii,  26)  avec  dâgêsch 
dans  le  second  tâw  pour  titiammmn  avec  deux  tâw  consécutifs, 
comme  tithallâl  [Is.  xli,  16),  tithaddar  [Prov.  xxv,  6);  seulement. 


KITAB   AL-MOUSTALIIIK.  2/il 


C-Jb 


le  tâw  du  hitpaël  a  été  inséré  dans  le  ffltr  qui  est  premier  radical; 
de  là  le  dâgésch.  Aboû  Zakariyâ  ne  cite  dans  ce  sens  aucun  verbe 
et  ne  réunit  que  des  noms  et  des  qualificatifs,  bien  qu'il  ne  se 
soit  proposé  dans  cet  ouvrage  que  de  s'occuper  des  verbes.  J'ai 
trouvé  une  forme  lourde  qui  serait,  au  parfait,  hêtêm,  type  héséb 
ou  hêlam,  type  hêkal,  au  futur  tattém  [Job,  xxn,  3),  avec  dagésch 
dans  le  iâw  par  compensation  d'après  le  modèle  de  wayijassêh 
[Ex.  XIII,  i8). 

DES  VERBES   D'UNE   ORIGINE   OBSCURE. 

Wetitetihâ  [h.  xiv,  2  3).  11  me  paraît  le  plus  probable,  sans 
que  je  veuille  rien  décider,  que  ce  mot  est  un  verbe  indépendant. 
Cependant,  on  l'a  rapprocbé  de  Ht,  ce  qui  n'est  pas  impossible 
d'après  l'analogie  '. 

WeJcilkaltî  [Gcn.  xlv,  ii),  otdekalkcl  [Piuth,  iv,  i5).  Ils  peuvent 
élre  le  redoublement  d'une  racine  au  second  radical  faible,  sur 

^  Voy.  Kitdb  al-ousnul ,  col.  370,  où  ll)n  Djanàli  prétend  avoir  dil  ici,  an 
conlraire,  que  celte  dérivation  est  impossible. 

iG 


2/i2  OPUSCULES  D'IBN-DJANAH. 

d^d'^di  i  u^-A.*  U  J^  AAi  Jliu  ^î  j^  ^xSj  D^T  niM  n"'?n'7nDD 

^ÎÎDÎîn  "jmDN*    D^^-iDn"!  O^DÎÎDÎîDn 

y^îj\T  :?^2i^  iDXT  ri:;!  □■'m^  v)i^  (^\  ^l»  «jU  J..*-»  ^j^  u3-^  u^ 


le  type  metaltélekâ  [Is.  xxii,  17),  ou  bien  aussi  le  redoublement 
d'un  verbe  ge'miné,  comme  saïseléhâ  [Prov.  iv,  8).  Peut-être  aussi 
dérivent-ils  d'une  racine  à  part. 

Karkar.  Voy.  Il  Sam.  vi,  16. 

Kemitlahléha  [Prov.  xxvi,  18).  A  ce  mot  on  peut  appliquer  tout 
ce  que  j'ai  dit  au  sujet  de  wekilkaïtî.  Probablement  il  est  en  rap- 
port avec  wattélah  [Gen.  xlvii,  i3). 

Wayyitmahmah  [Gen.  xix,  16).  Parfait,  ibid.  xliii,  10;  infinitif, 
Ex.  XII,  39. 

Wesiksaktî  [Is.  xix,  2),  yesaksêk  [ibid.  ix,  10). 

Hammesafsefîm  (/s.  viii,  19),  tesafsêj (ibid.  xxix,  k). 

Sa^àsouHm  (II  Chr.  m,  10).  On  peut  lui  appliquer  toutes  les 
explications  de  kemitlahléha.  Peut-être  aussi  ce  mot  a-t-il  yod  pour 
premier  radical;  voyez  Est.  iv,  3;  h.  lviii,  5;  I  Rois,  vi,  6,  comme 
seèsaîm  (Is.  xxii,  2/1),  qui,  à  mon  avis,  dérive  de  yasâ\ 


KITAB   AL-MOUSTALIIIK.  2û3 

-ip  ipipD  r)U  ^:2  bD  "ip-ipi 
'7in  ^k.^\s  -5u<v^  ^  U^  "'i:;d:  ^:fuyv^  '^^'^^f^  "jmin  p:r  rc;ye;i 
a}^^-=».î  U  J^  J-^j?  :?::;:?nî^'K  "jTipnn  JUoiil^  )vvj:^vd  0^212 

nbnbr\i2D 
^wyùD  "î2;d:  uv2  jvm 
J..^^t  VN"'3:3  D^2?ni?nDi  JU.aj^î^  rn^^nDD  r:^i^n  ^D^^m  :?Dyn 

^   <ÎUd   ^^L«   :>l^A>i    *Xj«j    viiJi  (J^  j5    tc^ji      t^)"^^    (J-r!*^**  (jy^^^ 

'  Le  texte  est  corrompu.  Nous  proposons  et  traduisons  (jltxJi  e?.':'*^-' ^^  • 


Wekarhar  [Nomb.  xxiv,  17);  mekarhar  [Is.  xxii,  5). 

Weschi'àscha^  (/s.  xi,  8).  Voy.  aussi  P*.  cxix,  77,  et  xciv,  19;  on 
trouve  le  passif,  Is.  lxvi,  12,  et  le  hitpaël,  Ps.  cxix,  16.  Pour  la 
racine,  on  peut  admettre  tout  ce  qui  est  permis  pour  kemitlahléha. 

Sigsêg.  Voy.  Ts.  XVII  ,11. 

Ti'^ta^  se  trouve  Gen.  xxvii,  1  2;  hitpaël,  II  Qr.  xxxvi,  16,  où  le 
taw  du  hitpaël  est  inséré  dans  le  premier  radical.  Pour  cette  racine 
sont  encore  admissibles  toutes  les  explications  qu'on  peut  donner 
pour  kemitlahléha. 

Marwân  dit  :  Voici,  que  Dieu  te  comble  de  bonbeur  et  de  féli- 
cité, ce  que  j'ai  recueilli  et  ajouté  de  ce  que  j'ai  trouvé  épars  dans 
l'Ecriture,  et  comment  j'ai  complété  les  deux  catégories  de  racines 
étudiées  par  Aboû  Zakariyâ.  Mes  elForts  ont  été  proportionnés  à 
mes  facultés,  à  mes  ressources,  à  mon  état  actuel  de  préoccupation 
et  d'abattement.  Je  puis,  moi  aussi,  avoir  laissé  de  côté  mainte 

lO. 


^hh  OPUSCULES  D'IBN-DJ ANAH. 

ijaxj  IaàjI  0.^  Ià;<a^  «Xi  (j^5j  ^i  f^vv^s-^  JÎ^j-ô-^Î  t~J\yk2.^\^  jUJi 
j^vX.^  ^  l^ÂSi  ^Xii  l^ji^oc^î  ^  l^li^î  ^i  Iftl^ji  c^<X>^  ^U 

dlJiXj^  l.i5^A^>î  Jî  JlÀ^^Ui  ^i  «*x^'  jlibjî  j.U.'Ti^^U^ 

îtX_i^J♦X««?     tj     L^.J     C>i.Ioj.A^Î     ^JÎ     »^^yMéS\     ^     AJCJLsLaawI      u  j.A^ 

r»jjj.J  <^*>Jî  «^"^Àj  l^iis  >XaAjJ  l^Â^  c:^*X.>-^  ^  >"»  (jpl-s^^î  Uî_5  i  jsJÛ 
*XJiJ^  iil^JC^I^  l.is:q.j  dlil  ^  jî  4X5 î  k^^  UûUa^I^  «j.xS' liû^xasi- 
J-5^  c:?!^^  jljf  lôbLî^i  5*x^.]  ^:r  i  ^:ri  'î^'J*^  NnpDJi  <^i^^ 


chose  que  j'aurais  désiré  ajouter,  nou  pas  à  dessein  de  ma  part, 
mais  par  suite  de  ce  que  je  t'ai  raconté  de  mes  noirs  soucis,  de 
mes  sombi'es  préoccupations  et  de  mes  voyages  continuels,  pour 
la  plupart  forcés.  Cependant,  si  tu  rencontres  des  sens  ou  des 
exemples  que  je  n'aie  pas  ajoutés,  cherche-les  dans  les  introduc- 
tions des  deux  traités  d'Aboû  Zakariya.  Tu  trouveras  alors  qu'il  y 
a  touché  à  la  plupart  de  ces  mots,  et  j'ai  cru  dès  lors  superflu  de 
les  ajouter.  Pour  les  racines,  j'espère  bien  que  tu  n'en  rencon- 
treras pas  en  dehors  de  celles  que  j'ai  ajoutées,  bien  entendu,  en 
suivant  la  condition  que  j'ai  posée  dans  la  préface  de  cet  ouvrage. 
J'ose  espérer  que,  pour  les  sens  aussi,  tu  n'en  découvriras  pas 
d'autres  que  ceux  que  j'ai  cités.  Tu  j)ourras  bien  trouver  de  rares 
exemples  qui,  à  cause  de  leur  grand  nombre  et  de  leur  res- 
semblance mutuelle,  échappent  à  celui  qui  désire  les  embrasser 
tous.  Dieu  sait  que  ni  la  bonne  volonté,  ni  l'efl'ort  sérieux  pour  toi 
ne  m'ont  fait  défaut.  Pour  rassembler  ces  mots,  j'ai  relu  avec  soin 
huit  fois  l'Ecriture  entière;  ceci  prouve  assez  de  soin  et  d'ardeur. 


KITAB    AL-MOUSTALHIK.  2/i5 

^^  Otx-AJ  JUi^i    [•Ivyw.ïi^   ^j^olr^^l    Uî^    [£.^j   (jv»^^  y^<h    c.  1^3*^1 
/jl_X_*«   ^_^   <X.À>5   cj5wi*-A-kv    -Jiilj    viXÂi£>i>    ^^ÀJ    J\„^î^    <JXMéXi    (XJ'I^Jij 


Aussi  mon  livre  renferme-t-il  dans  son  ensemble  cinquante  et 
([uelques  racines  qu'Aboû  Zakariyâ  n'a  ni  mentionne'es  ni  même 
effleurées.  Si  je  m'étais  borné  à  faire  entrer  ces  racines  dans  mon 
ouvrage,  j'aurais  déjà  fait  une  œuvre  très-utile.  Mais  il  y  a  encore 
environ  cinquante  sens  et  plus  de  cent  exemples  et  sections  de 
verbes;  puis,  une  vingtaine  d'explications  admissibles  que  j'ai  ajou- 
tées à  celles  qu'Aboû  Zakariyâ  a  déclarées  possibles  ;  enfin ,  une  qua- 
rantaine de  questions  que  j'ai  soulevées  contre  lui,  sans  compter 
d'autres  développements  utiles  qui  n'entrent  pas  dans  ce  compte. 
Si  je  n'avais  pas  désiré  t'accorder  l'objet  de  tes  vœux,  et  si  je 
n'avais  pas  eu  à  cœur  de  me  préoccuper  surtout  de  ce  que  tu 
aimes,  les  accidents  qui  me  frappent  auraient  pu  m'empécber  de 
terminer  ce  travail  et  me  détourner  de  le  rendre  aussi  complet. 
Maintenant,  adonne-toi  à  la  lecture  de  ce  livre  et  applique  ton 
esprit  à  l'étudier,  car,  grâce  à  lui,  tu  t'élèveras  jusqu'à  la  solu- 
tion de  questions  importantes  et  l'éclaircissement  de  mystères  dé- 
licats, ce  qui,  de  jour  en  jour,  doit  augmenter  ton  envie  de  le 


2Zi6  OPUSCULES  D'IBIN-DJANAH. 


connaître  et  ta  joie  de  le  posséder.  Je  prie  Dieu  qu  il  veuille  f  aider 
par  son  assistance  et  prolonger  tes  jours  par  sa  toute-puissance. 


UISALAT  AT-TANBIH.  V-\l 

jIaI^  m  >j^î  v.>jj.^il  *x>.^l^    t^ji^î  I^jÎ  liioljo  j:>j^  \JL  ^î 

j-^^i^î    ^-^  j.«i^bl  ^   J^J^.X.£,  ^>.^.ks.  éAXj  J^AiT^   ^-|.j   »M    dljUo3 
'  Peut-être  manque-t-il  ici  (^J-JsaJÎ. 


II. 

RISÂLAT  AT-TAINBIH  (TRAITÉ  DE  L'AVERTISSEMENT) 

ADRESSE    PAR    ABOÛ  'l-WALÎD    MARWAN    BEN    DJANAII  A  UN   DE    SES  AMIS. 

Mon  seigneur  noble  et  instruit,  puisse  Dieu  t'accorder  toutes 
les  joies,  te  donner  tous  les  bonheurs  et  te  re'véler  tous  les  secrets! 
J'ai  reçu  la  lettre  dans  laquelle  tu  me  demandes  de  fenvoyer  le 
Moustal/jilf,  qui,  à  ce  que  tu  crois,  t'a  été  enlevé  en  route  avec 
bien  d'autres  choses  dont  tu  as  été  dépouillé.  Tu  ajoutes  qu'une 
série  de  sociétés,  nos  amis  parmi  les  hommes  de  lettres,  puisse 
Dieu  les  conserver!  attendent  ce  livre,  et  je  ne  doute  point  que 
c'est  par  suite  de  l'éloge  que  tu  leur  en  as  fait  et  du  bien  que  tu 
leur  en  as  dit.  J'ai  donc  immédiatement  donné  l'ordre  de  faire 
une  copie  et  de  te  l'envoyer,  empressé  de  satisfaire  à  ton  désir  et 


2/t8  OPUSCULES  DIBN-DJANAH. 

j,iV5  c-^.»*^Â.i(_5  iC-A^Jl-il  iCJiiî^  i^A^i^î  i^A^Î  (j^  Uâaj  4XîI   »îv>i 

*>w-i  ^.^.jLiî  ^_5<>^-)   r*X>kiis._5  <_>:>^î  J.iû^  iC^xa^  ^î  viJlJbî  <\jî_j 
«^  J-4-4^  (0-6"^  (^^V  ^^^J-^^   U^  L^*-^^  "^W'^  (j^UjÎ   (jw«  iC^i>w.Ci  ^î 


d'accomplir  ton  vœu,  plein  de  zèle  pour  te  contenter  et  pour  exé- 
cuter tes  commandements.  J'ai  eu  égard  à  la  sincère  amitié,  à 
l'affection  pure  et  aux  rapports  littéraires  que  Dieu  a  l'ait  naître 
entre  nous;  ces  rapports  rapprochent  plus  les  hommes  que  toute 
autre  parenté  et  les  attachent  entre  eux  par  les  liens  les  plus  so- 
lides. Ainsi  dit  le  poêle  : 

Si  nous  différons  do  race,  les  lettres  nous  réunissent  et  remplacent  pour  nous 
le  père. 

Que  Dieu  te  conserve  comme  un  soutien  pour  les  hommes 
instruits  et  un  appui  pour  la  société  intelligente.  A  peine  étais-tu 
parti  qu'on  entendit  des  murmures  et  des  chuchotements  aux- 
quels, présent,  tu  n'aurais  attaché  aucune  importance.  C'est  qu'une 
tourbe  ignorante  et  une  masse  de  gens  vils,  ignares  et  pleins 
d'envie  du  rang  élevé  et  de  la  haute  réputation  que  mon  ouvrage 
m'a  valus,  ont  composé  un  livre  dont  le  style  manque  de  précision 
et  dont  le  fond  est  sans  valeur.  Ils  ont  cherché  à  ajouter  des  verbes 
C[ue,  d'après  leur  avis,  j'aurais  négligés,  et  que,  selon  eux,  j'aurais 
dû  ajouter  aux  verbes  donnés  dans  les  deux  ouvrages  d'Aboû  Za- 


RISALAT  AT-TAiMUli.  î>/i9 

l^-«^L>-  U^  n^D  [1N3]  ""S:?  "i^KD  ^N^  "in^D  r'^i?  f^^x  ''d  J<:i^  v^5 

^  >K^\:>  ^^:sKX£.^\  «^^^-^j  U  >>Ji  uàJ5  l^jî-«^l5  ^Jî  JU»^)Î  (j-*Ia^Î 
U^î  «5^  J.AXJ  ^  l^i  l^^jl>  U3  ^ULâÀAîî  ybliû^  -x^îyi  ^jà^ 
□unTnD  J.-A-i  -<^L  1-^^11?  ^^iî  JLx-i^î  cj-*  »_^a.ss^-x.awÎ  [U]  UÎ^ 


kariyà  et  dans  le  Moustalhih.  Ils  ont  conçu  une  haute  idée  de  leur 
travail,  en  exaltent  la  valeur  et  le  tiennent  en  grand  honneur, 
comme  si  j'étais  un  homme  qu'on  abat  avec  des  cailloux  ou  qu'on 
terrifie  avec  un  bâton.  Que  cela  ne  te  trouble  point,  ils  n'ont  ob- 
tenu ni  succès,  ni  victoire. 

Ils  ont  ajouté  aux  verbes  qui  ont  pour  premier  radical  Mcf 
âkaf[Prov.  xvi,  26),  té'tar  [Psaum.  lxix,  16)  et  des  exemples  ana- 
logues. Ils  n'ont  pas  compris  ce  que  j'ai  dit  dans  l'introduction 
du  Moustalhik  :  rr Parmi  les  racines  qui  commencent  par  âléf,  je 
n'ajoute  que  celles  qui,  dans  l'un  des  sens,  présentent  une  irré- 
gularité. 77  Or  ni  ces  deux  mots,  ni  leurs  pareils,  n'ofï'rent  aucune 
irrégularité  au  premier  radical. 

Pour  les  verbes  au  piemier  radical  yod,  ils  ajoutent  beJiityahsam 
(I  Chron.  v,  7),  mityahâdîm  (^Est.  viii,  17),  sans  faire  attention  à  ce 
que  j'ai  dit  dans  la  même  préface  :  ce  Quant  aux  racines  dont  le  pre- 
mier radical  est  yo(/,je  ne  les  ajoute  que  si  les  formes  sont  irrégu- 
lières, ou  bien  doivent  l'être  dans  la  conjugaison ,  alors  même  qu'on 


250  OPUSCULES  D'IBN-DJANAH. 

^..jLiû  }LA.x.i^  "^S-x-A  N~)pDJî   ti   <^=r->->  ^  O^  ub   ^j-^^^  3>  ^ 
cJ^  ^^-*  Îj5;*>-J  x*î^  i?i:j  ""D  jND  J^  *X)tîî  ô;.£»-î   *X^I  I^jUa^ 

;N*t:^^  f]iXD*  J<-Aw«  A^-A-^j^^lô  i  ^ImkJî  ^^^  l^Â^  <^>  U  Uî_j 

^  P.  9,1.  6.  — 2  Ibid.  1.  10. 


ne  les  rencontre  pas  dans  l'Écriture,  w  Eh  bien,  les  deux  mots  cités 
n'entraînent  point  d'irre'gularitë. 

Ils  ajoutent  aux  verbes  dont  le  second  radical  est  une  des  lettres 
faibles  mê^'ên  [Ex.  vu,  16  et  passim),  gawa^  [Nomb.  xx,  29),  sans 
comprendre  mes  paroles  en  tête  du  Moiistalhik  :  crLes  racines  et 
les  sens  des  verbes  au  deuxième  radical  faible  n'ont  été  ajoutés 
qu'autant  qu'on  y  trouvait  un  adoucissement;  mais  je  ne  me  suis 
pas  inquiété  des  verbes  qui  suivent  la  voie  des  verbes  sains  et 
présentent  leur  second  radical  sans  le  soumettre  à  aucun  adoucis- 
sement, comme  schaaf]  schaag,  schaab.v 

Ils  ont  recherché  tous  les  verbes  qui  ont  âléf  pour  troisième 
radical,  parce  qu'ils  n'ont  pas  saisi  le  sens  de  mes  paroles  dans 
la  même  introduction,  où  je  dis  :  rr Parmi  les  racines  qui  se  ter- 
minent en  âléf,  je  ne  cite  que  celles  dans  lesquelles  cette  lettre  a 
la  propriété  de  se  changer  en  hê.v 

Voilà  la  route  que  ces  gens  ont  suivie  pour  les  racines  et  les 
sens.  Pour  les  exemples,  ils  se  sont  mis  à  la  piste  de  tous  les  noms 


RISALAT  AT-TANBIH.  ^251 

L^j  ^j^^li  Lç^>-*o  5».-aJO    iuo)*.«  tl   IfKMàÀJ  j^v»a3   Aj)   ^)  AajULj 

li^wi^  IâaS^  tf«X^  (j-«  ^^•*^5^   5*X-«  tji  lg,AAÂjt  ot^X^i*.!  j.ji>^  Uûw»<a.i=- 
'  P.  7,  1.  1 1  et  suiv.  —  -  P.  1  3 ,  i.  8  et  suiv. 


faibles  et  des  noms  se  rattachant  à  des  racines  géminées  dont  il 
n'existe  ni  verbe  ni  forme  conjuguée.  Ils  n'ont  pas  voulu  faire 
attention  à  ce  que  j'ai  dit  dans  ma  préface  :  fcDe  mon  côté,  je  ne 
me  soucie  pas  de  réparer  les  omissions  qu'Aboû  Zakariyâ  a  faites 
de  noms  renfermant  une  lettre  faible  ou  deux  lettres  semblables, 
tant  qu'ils  ne  présentent  pas  des  éléments  de  conjugaison;  mais, 
dès  que  la  racine  présente  un  verbe  et  une  conjugaison,  je  com- 
plète ce  que  l'auteur  a  négligé,  puisque  telle  est  la  méthode  qu'il 
suit  lui-même  dans  ses  deux  ouvrages.  11  s'est  oublié  néanmoins 
dans  de  nombreux  passages  où  il  fait  figurer  des  noms  dont  il 
n'y  a  pas  de  verbe,  par  exemple  teriyijâh,  maswéh,  sehîah.v  Plus 
loin  :  ff  Je  ne  me  suis  pas  préoccupé  des  noms,  des  qualificatifs 
ni  des  impératifs,  à  cause  de  la  grande  diversité  qu'offrent  leurs 
formes;  pour  réunir  et  citer  des  types  aussi  différents,  il  aurait 
fallu  plus  de  temps  que  nous  n'en  avons  maintenant.  Peut-être 
le  ferons-nous  à  un  autre  moment.  Je  ne  fais  pas  plus  d'etforts 


^52  OPUSCULES  D'Um-DJANAH. 

l-jfj  ji  ^i  Liû^.A.5l  ti  (j**W-*-^î  :>r^lo>(^  X^jyX^  »^^^Àx^l\  J(Jo^li 

JJi  ^j\^  Uj^j  si)sJ*xJ  ^^  îjLx^i^  bl-^^^î  ^Ê^Lib^S'i  c-*.^:Ji  j^ 

t^   UaA^  <^AM»a£'  ^^   l^AxaJCC^  «»^]lia^  ^aJILî.j  !^  -XAJi  ^iXj   ij^^y^l 

ij^  La^-jI  îjj^.ii.A.^î^    D^n::;D  ^p>ni?  dShd  ^'71d;  nriD::;  ^""^^  ^d  dni 


1> 


pour  les  futurs  qui  sont  aussi  nombreux  et  suivent  presque  tou- 
jours régulièrement  i'anaiogie.  En  revanche,  j'ai  ajouté  quelque- 
fois des  qualificatifs  et  des  noms,  Lien  qu'ils  ne  se  conjuguent 
pas,  non  pas  que  j'aie  été  obligé  de  les  citer,  mais  pour  mon 
plaisir  et  par  mon  libre  choix,  quelquefois  même  par  suite  d'une 
circonstance  qui  m'y  obligeait.  Seulement,  qu'on  ne  me  demande 
pas  d'être  complet  sur  ce  point  et  qu'on  ne  me  reproche  pas  en 
cela  une  contradiction  avec  le  principe  que  j'ai  posé  plus  haut,  i-) 
Malheur  aux  gens  qui  lisent  des  passages  aussi  clairs  et  aussi  nets 
sans  les  comprendre!  C'est  d'eux  qu'il  est  dit  :  A  qui  peut-on 
enseigner  la  science,  à  qui  peut-on  faire  la  leçon?  Est-ce  à  des 
enfants  à  peine  sevrés,  qu'on  vient  d'ôter  de  la  mamelle?  [Isate, 

XXVIII,  9). 

Ils  ont  aussi  recherché  parmi  les  exemples  que  j'ai  passés  sous 
silence  ceux  auxquels  Aboû  Zakariyâ  a  fait  allusion  dans  les  cha- 
pitres placés  en  tête  de  ses  deux  ouvrages.  Tel  est  le  mot  yikkànou 
[Jérémie,  xxxii,  i5),  nifal  de  hhiâh,  etc.  L'intelligence  du  Moiis- 
talhik  aurait  appris  à  ce  monde  qu(;  j'ai  dirigé  l'altenlion  sur  de 


lus  AL  AT   AT-TANBIll.  :253 

Uî^  ^o»Ai  civS^s-  cjUîfî   î iXiû^i^t  ^  î^kiô  (j^  c::^*XX^Î   *X5  ÎSÎ    jii> 

L»  /j»„^À-X.j   /iLa-<.aJ)    a-<.aAs  (JjJCaw)^   (^^vIoIaàmJ)    w'^^ÀXawI    jS)   /e»-r-J) 
/j^<Xx  dlj  js.J    iO^S  (^XiXi   cyi^i   c«>Ia.5^  (^^i  ^>>"=*"   cju.J  ^j  J.Ai 
'  P.  aA/i ,  L  6  et  sniv.  —  -  Ibid.  1.  9  et  suiv. 


pareils  exemples,  en  disant  à  la  fin  de  ce  livre  :  rc Si  tu  rencontres 
des  sens  ou  des  exemples  que  je  n'aie  pas  ajoutés,  cherche-les  dans 
les  introductions  des  deux  traités  d'Aboû  Zakariyâc  Tu  trouveras 
alors  qu'il  y  a  touché  à  la  plupart  de  ces  mots,  et  j'ai  cru  dès  lors 
superflu  de  les  ajouter.  7?  Je  poursuis  :  Quand  même  ils  découvri- 
raient quelques  exemples  auxquels  ALoû  Zakariyâ  n'avait  pas  fait 
allusion  et  que  je  n'aurais  pas  ajoutés  non  plus,  je  ne  devrais 
encourir  aucun  blâme,  puisque  je  m'en  suis  excusé  à  la  fin  de 
mon  livre,  en  disant  :  rcTu  pourras  bien  trouver  quelquefois  des 
exemples  qui,  à  cause  de  leur  grand  nombre  et  de  leur  ressem- 
blance mutuelle,  échappent  à  celui  qui  désire  les  embrasser 
tous.  Il  Mais  ces  gens  n'ont  rien  compris  aux  deux  traités  d'Aboû 
Zakariyâ  et  bien  moins  encore  au  Mouslallnk,  dont  la  lecture  doit, 
dans  l'ordre,  succéder  à  celle  des  deux  premiers  ouvrages;  car,  si 
ces  hommes  trompés  par  les  démons  et  dominés  par  le  mensonge, 
avaient  eu  l'intelligence  de  ce  qui  est  dit  dans  le  Livre  des  lettres 
douces  et  dans  le  Livre  des  racines  géminées,  s'ils  avaient  ensuite 


25/1  OPUSCULES  DIBN-DJANAH. 

j_<»Ja^  v-iujuî^  J^îji^  J.AAW  dUtXj  JXjC-j^jli  aaXc  <xjc5os.w  U»  (jÀ«j  ^ 
^  D,  99,  9;  N.  60,  /i.  —  ^  Ci-dessus,  p.  5, 1,  6  et  suiv. 


tendu  ]a  main  après  le  Moustalhik  pour  s'en  approprier  le  con- 
tenu, ils  se  seraient  peut-être  guéris  de  cette  manie  de  maltraiter 
et  de  porter  le  trouble  partout.  On  peut  leur  appliquer  ce  qui  a 
ëte'  dit  de  quelqu'un  : 

11  touche  à  tout  et  ne  fait  rien  de  bon;  il  ne  croît  pas  en  savoir,  il  ne  croît 
qu'en  erreur. 

Eh  bien ,  Aboû  Zakariyâ  a  fait  allusion  à  la  forme  yihhhiou  dans 
la  préface  du  troisième  chapitre  de  son  Livre  des  lettres  douces, 
où  il  dit  :  fcLe  nifal  est  nibnâh,  niknah,  au  futur  yibbânéh,  yikkâ- 
néh;r)  et  dans  la  préface  du  Moustalhik,  je  me  suis  engagé  à  ne 
pas  mentionner  les  mots  auxquels  Aboû  Zakariyâ  avait  touché. 

Je  vais  t'étonner,  toi  l'homme  instruit  et  sensé,  par  les  passages 
où  ces  gens  sont  venus  en  aide  à  Aboû  Zakariyâ  contre  certaines 
difficultés  que  j'ai  soulevées  contre  lui.  C'est  là  que  s'est  déchiré 
le  voile  de  leurs  vices,  que  s'est  dissous  le  tissu  odieux  de  leurs 
machinations,  et  qu'ils  se  sont  rendus  ridicules  et  risibles,  puis- 
qu'ils n'ont  pas  compris  les  paroles  d'Aboû  Zakariyâ. 


RISAI.AT  AT-TANIUH.  255 

i^i^Ii  i  J.-^:iii  QDnnx  J^-i-^  ddiin  nnr  ^î  jMî^    on  v^  «i 
j,Lp<x_j:i/  J^*xJî  ij*x-.^;)  c^-Iol^  <^Js-À-&  î:;-nN  ^j  uxî^î  t;-nx 

*L^Î  »i'j>j  i:;"niXn  oLÎt  iJÎ  (^XM  ô^^*^  c-^UlS^^^  Aisi^j  J^  4J 
dl_Âi.-j  yî  (j-^-"Ç:  J^"^^  JUàjî  _j^iû3  :^lx;:Ài  *c^iH  iy^is-  /«s^JÎ  ^î 

^  Voy.  ci-dessus,  p.  109,  110. 


Lorsque  Thomme  n'a  plus  ses  testicules  (qu'il  est  châtré),  c'est  son  langafje 
qui  atteste  l'état  de  ses  parties  honteuses. 

Aboû  Zakariyâ,  dans  le  second  chapitre  de  son  Traite  des  lettres 
douces,  au  paragraphe  roum,  dit  :  fr Sache  que  éromam  (/s.  xxxiii, 
10)  est  pour  étromâm,  et  le  rêsch  devrait  avoir  un  dagésch  à  cause 
de  rinsertion  du  tâw.  •>■>  11  ajoute  :  rrll  en  est  de  même  pour  yiraddof 
[Ps.  VII,  6),  qui  est  pour  ijitraddof,  et  oii  le  rêsch  devrait  avoir  un 
dagésch,  et  de  haiddârosch  iddârêsch  [Ez.  xiv,  3),  oii,  selon  moi, 
IVî/^y  indique  la  première  personne,  et  oii  le  dagésch  du  dâlét  pro- 
vient de  rinsertion  du  tfkv.-n  A  cela  j'ai  fait  observer  dans  le  Mous- 
talhik,  rrque  Xalèf  àa  ha'iddàrosch  remplace  un  hé,  et  que  la  forme 
primitive  aurait  élé  hahiddàrosch ,  formé  comme  hinnaton  (Jérémie, 
XXXII,  li).v  Ces  pauvres  gens  ont  prétendu  qu'Aboû  Zakariyâ  a 
entendu  parler  de  yàléf  de  iddârêsch  et  non  pas  de  celui  de  ha'id- 
dârosch.  Cependant,  on  n'ignore  pas  que  toutes  les  copies  du  Traité 
des  lettres  douces  portent  ha' iddârêsch,  avec  l'addition  du  hê.  Ils 
font  ainsi  iViddârosch  un  hiipaël  à  la  place  d'un  wj/*a/.  Mais,  dans 


256  OPUSCULES  D'IBN-DJANAH. 

!5J  tri-N  otJî^  Sj^  AA3  viLii^j  (jî  ^5r^  làx}  i  :i)î  _j,^Ul  ÎJ^iû  ids-xl 

ÎJs-i^  (jw«  ^^^U     (^^  ^  ^LcCJÎ  ^^^^  JlxXi^i   ii  ^^jS-  AJCxÂj  jj.y 

dlJi  i   i^j=iC.-=i-ij  -!^î  JoCx-^  Ajl   <XAi  Î^Jli?_5  D^D")3  p^Dl  p'iD"' Nlbl 
•'D  (j\  5j);*X_j  ^  fi'-Y^^   ^^  ^3%J"  ^^5^  O^^î  <->~2^  D^^îûiî   ^^J 

•  D.  87,  16-18;  N.  59,  i3-ii. 


ce  cas,  personne  au  monde  aurait-il  pu  clouter  que  Vâléf  de  iddâ- 
rôsch  fût  la  marque  de  la  première  personne,  pour  qu'Aboû  Za- 
kariyà  eût  eu  besoin  de  déclarer:  rr Selon  moi,  l'a/e/" indique  la 
première  personne.  ■)■)  Une  observation  semblable  ne  se  fait  que 
pour  un  mot  pour  lequel  le  doute  est  possible;  il  ne  Test  pas 
pour  Xâléf  àe  iddimhch,  qu'on  prenne  cette  forme  pour  un  ni/ai 
ou  pour  un  hitpaël.  Aboû  Zakariyâ  n'a  donc  eu  en  vue  que  ha'id- 
dârosch  qui,  s'il  est  un  hitpaël,  comme  Aboû  Zakariyâ  le  croit, 
présenterait,  en  effet,  une  forme  étrange. 

Je  suis  surpris  davantage  encore  de  les  voir  combattre  l'opinion 
d'Aboû  Zakariyâ  au  sujet  de  pâkou  [Is.  xxviii,  7),  qu'il  considère 
comme  un  verbe  au  second  radical  faible,  de  même  que  yâfîk 
(Jérémie,  x,  A),  oiifik  [Nah.  11,  11).  Ils  prennent  j3«Jom  pour  un 
verbe  au  troisième  radical  faible,  en  s'appuyant  sur  l'accent  qui 
se  trouve  sous  le  kdf.  Cette  erreur  provient  de  ce  qu'ils  ignorent 
que  snmou  (^Gen.  xl,  i5),  tàrou  [Nomh.  xui,  82),  tâhou  [Ez.  xxii, 
28),  nn^^oii  [Isaïc,  xxix,  9)^  namou  [Ps.   lxxvi,   6),  ramon  (ihid. 


inSALAT  AT-TAiMillI.  257 

g^  inte^-^^^-e--^--*-^  (j-  ^^j-'!^^  W-^  '-2'^'  1^:1  xV.  Dn:u;  id: 

î^îj    Li    "Î^J    Î_^-J)    U   <.^.v-i.^    çj^^         3?")7D    «è^    (^^«.ji    ^^Vax^    <mLo^^ 
pDi:n  p  b^'  /0.^3  ^î   J^ï  4p.*^   dlJis   (jl   UA^aj  i^Jli^j   (J^>j   Î^-J^iû 

U^    L^  P^jiJî  J.Ai^  <^\j^\  t_>XJiJl  yi  dl^l  U  U^  ÎJsjù  ^\^  ^'^ 
iLA-Aji-xJ)   ^La.àJ)^  ii^JiJûÂli  c:jU>«Xjiii  ^;j^  aXaAa^i  U»  )ù.<yÀj  ^ 

'   Ci-dessus,  p.  i  o().  —  -  P.  ()i,  un  pou  changé.  —  •*  P.  i3o  et  suiv. 


cxxxi,  i),  et  d'autres  mois  semblables,  ont  également  faccent  sur 
la  dernière  syllabe,  bien  qu'ils  dérivent  de  racines  au  second  ra- 
dical faible,  et  que  kaâh  {Lév.  xviii,  28),  bâzâh  (JI  Bois,  xix,  21), 
tous  deux  féminins  du  parfait  et  dérivés  de  racines  au  second  ra- 
dical faible,  ont  aussi  l'accent  sur  la  dernière  syllabe. 

Voici  encore  une  opinion  étonnante  qu'ils  ont  émise  :  j'ai  dé- 
taché de  nosnânous  (II  Sam.  xviii,  3)  la  forme  nânous  (/s.  xxx,  16), 
en  disant  :  r Si  ce  dernier  voulait  dire  :  Fuyons,  Dieu,  en  répon- 
dant à  ceux  qui  choisissaient  la  fuite  :  C'est  pourquoi  vous  fuirez, 
ne  leur  infligerait  pas  de  punition. •)!  En  voyant  cette  argumenta- 
lion,  nos  adversaires  ont  soutenu  que  le  châtiment  de  la  fuite 
consistait  en  ce  qu'ils  devaient  se  sauver  à  pied;  c'est  là,  ajou- 
tent-ils en  voulant  être  spirituels,  le  sens  de  la  parole  de  Dieu  : 
C'est  pourquoi  vous  fuirez.  Si  cela  était  vrai,  certes,  une  mala- 
die mortelle  devrait  avoir  atteint  tous  les  chevaux  de  ce  monde. 

Us  n'ont  rien  compris  non  plus  aux  prémisses  logiques,  aux  con- 
clusions rationnelles  ni  aux  preuves  matérielles  que  j'ai  données 
dans  mon  argumentation  poui*  prouver  que  hizznkkou  [Is.  i,  16) 


î  - 


J<.tjijiA^,  fj]  j^^.  UuS  I^Jl*^  J^aJî  ÎJvjii  ç-I^Ji  Ti^  j^ji^i  -)!;i:  -nDn 

'    P.  98. 


est  pour  hizdakkou.  Aussi  diseiil-ils  (oui  court  cl  avec  i'autoritë 
de  juges,  que  la  forme  primitive  ne  peut  être  que  hitzakkou.  Nous 
excuserions  leur  ignorance  et  leur  peu  de  savoir  s'ils  ne  faisaient 
pas  les  insolents  et  ne  visaient  pas  à  l'esprit. 

Ils  ont  encore  traite  d'erreur  mon  opinion  que  nê^or  [Zach.  11, 
17)  est  de  la  même  racine  que  mfàrou  [Jérémie,  li,  38),  qui  a 
le  sens  de  schaâgou.  Ces  misérables  se  sont  attaques  à  un  point, 
à  l'endroit  où  je  dis  :  rcLes  anciens  sont  allés  encore  plus  loin  et 
ont  employé  cette  racine  pour  le  braiment  de  l'âne  {Berâkot, 
fol.  3  a),r>  Les  sots  ont  trouvé  mes  paroles  honteuses.  Comment,  ont- 
ils  dit,  serait-il  permis  d'attribuer  le  braiment  au  Créateur?  Mais, 
leur  a  répondu  un  de  mes  disciples,  comment  attribuer  à  Dieu  le 
rugissement,  comme  dans  Jérémie,  xxv,  3o,  puisque  c'est  là  le 
sens  primitif  et  propre  de  ncfârou  (ihid.  li,  38)?  Les  anciens  ne 
l'ont  appliqué  au  braiment  que  par  extension;  seulement,  vous 
n'aviez  pas  compris  le  sens  du  mot  rrextensiom^  appliqué  aux  ra- 
cines, et  ainsi  vous  ne  le  comprendrez  pas  davantage. 


niS  \L  AT  AT   TA  Mil  II.  259 

^_X_j_5  nnu;:  ^<D!i^  a:vc;S  d^d  int^':T  cj-*  n-iDi'  ^33  ^  ajI  ^^j^^^r» 

rn^  D^nn  ^iy»  y^^  \^x^  ^-^jj^Ji  iU^Î  ^jl^i  Jsa*  ^1  l^^slj^i  J.Ai 

*M  ... 


Leur  suprême  science  s'est  montrée  en  dérivant  nâschetâh  [Jér. 
Li,  3o)  de  nâschah,  tyi)e  asetûh,  sans  se  douter  que  le  type  est 
^àheràh,  comme  on  le  voit  par  wenischsclietou  [Is.  xix,  5)  et  nâschât- 
tâh  (ihid.  xLi,  17).  Dans  leur  désir  d'ajouter  toujours,  ils  ont  rat- 
taché nâschîm  à  nâschâh  et  bânîm  à  bmiâh  :  ce  sont  là  4e  malheu- 
reuses extravagances  que  la  langue  se  dégoûte  de  mentionner  et 
que  les  pages  se  refusent  à  tolérer. 

Dans  leur  folie,  ils  ont  prétendu  que  yischschal [Deut.  xxviii,  lio) 
est  un  ni/ai  de  schâlal,  d'après  le  type  yissab,  de  sâbab.  C'est  l'expli- 
cation la  plus  absurde,  car  le  sens  du  verset  est  que  le  peuple  sera 
privé  d'olives,  parce  que  les  fruits  se  disperseront,  se  détache- 
ront et  tomberont  avant  d'être  mûrs,  en  d'autres  termes,  avant 
l'époque  de  la  cueillette.  Ce  sont  les  paroles  de  l'Ecriture  :  Tu 
auras  des  oliviers  sur  tout  ton  territoire,  mais  tu  ne  t'oindras  pas 
avec  leur  huile,  parce  que  tes  olives  se  disperseront.  Yischschal  est 
le  futur  de  wenaschal  {ibid.  xix,  5),  passage  dans  lequel  le  verbe 
est  intransitif  et  qui  signifie  :  Et  le  fer  s'est  détaché  et  est  tombé 
du  bois.  Yischschd  dérive  donc  de  nàschal,  comme  ww/yiddar  [Gen. 

17- 


^GO  OPUSCULES  DMBN  DJANAII. 

")~:  ij^  3pr^  ni^l  J^-*  ^71^':  (j-*  '?C"'  (jj^^  :>_^xii  (j^*  tXj4XiI  ia^^w» 

(jî  JJi  3Tr  "1^:;  pDn  d'î::  iidin*  ^d  ^.Aji.il  (%;^  jiJi>  ^  ^}JLo^  hyD 

J._x_i  j;j^  i>^i».U  iJOÎ    ^^Jii?^  C^ir'^'^  -^l/"^  n^ù'^  li   (^Aîaiu^  Î^aAI^ 

vu 

'  P.  3:-i-.Vi. 


xxviii,  2o)  de  nâdar.  Sans  aucun  doule,  c'esl  wenaschal  [Deut.  vu, 
i),  qui  est  transitif,  qui  les  a  e'ioigués  de  ratlacher  à  la  même 
racine  l'intransitif  yischschal;  mais  ils  n'avaient  pas  remarqué  we- 
naschal [ihid.  XIX,  5),  qui  est  e'^alement  inlransitil". 

Au  paragraphe  ya'ad,  je  dis  :  rrLe  passif  dérivé  de  la  forme 
légère  ressemble  à  celui  qui  se  rattache  à  la  forme  lourde  du 
piël.  Ainsi  nouUàsch  et  ^ouzzâh  [Is.  xxxii,  i6)  viennent  de  la  forme 
légère  natascli  et  '^âzab,  tandis  que  bouschschâldh  [Lév.  vi,  9i)  et 
we  ouschschar  [Ps.  xli,  3)  viennent  de  hebaschschèl  (\  Sam.  ii,  i3)  el 
de  me'aschscfierîm  [Mal.  m,  i5),qui  sont  tous  deux  des  formes 
lourdes,  -o  En  voyant  cela ,  quelques-uns  de  ces  ignorants  ont  cherché 
à  me  contredire  pour  boiisclischàlàh,  qu'ils  dérivent  d'une  forme 
légère,  en  citant  à  l'appui  hâschal  [Joël,  iv,  i  3),  oubàschèl  [Ex.  xii, 
9),  beschelâh  [Nomb.  vi,  19),  qui  sont  des  formes  légères^.  Mais 
ils  n'ont  pas  su  que  les  exemples  qu'ils  citent  comme  preuves  et 

'   I^es  deux  derniers  exemples  ne  sont  pas  des  verbes. 


lus  VI. AT  AT-TVNHIll.  2r>l 

^jl   "i")-)  Jji^    ^->*^-î>^   i  <XÀii>.x>  j.AiP  IDn  ylîî  -^UJi   J.Xx^  J^xi   (j^  i^^i 


comme  arguments  sont  in  transitifs,  tandis  que  hoiischschâlàh  est  ia 
troisième  personne  du  féminin  du  passif.  Si  ce  mot  de'rivait  d'un 
pà^àliili  intransitif,  connue  ils  le  prétendent,  tout  en  étant  à  la 
troisième  personne  du  féminin  du  passif,  il  serait  à  la  fois  transitif 
et  intransitif,  ce  qui  serait  une  contradiction  impossible  ^ 

Ces  ignorants  ont  encore  ajouté  has  [Zach.  ii,  17)  et  hassou 
[^'éh.  VIII,  11),  et  conclu  contre  moi,  par  le  dûgêsch  placé  dans 
le  sùmék  du  dernier  mot,  que  l'un  et  l'autre  ont  une  racine  gé- 
minée; ils  ont  donc  considéré  hassou  comme  un  impératif  pluriel 
de  hâsas.  Ces  pauvres  esprits  ne  savent  pas  que  hâsas  ferait,  dans 
ce  cas,  hmsou,  comme  sdbbou  [Ps.  xlviii,  i3)  de  sâbab  et  dàmmou 
(I  Sam.  XIV,  9)  de  dâniam.  Comme  impératif  d'un  verbe  au  second 
radical  faible,  ce  serait  housou  sans  dàgéscli,  type  schoubou,  kou- 
mou^  ou  hosou,  type  bo'ou;  comme  impératif  d'un  verix'  au  pre- 
mier radical  faible,  ce  serait  hâsou,  également  sans  dagcsch,  type 
redou,  schebou,  ou  hàsou,  avec  a  long  sous  le  lié  et  sans  dàgèscli, 

'  Le  texte  est  apparemment  incorrect.  Mais  l'argument  (î'Ibn  Djanàli  est  juste 
pt  revient  à  cetle  simple  vérité,  (pi'im  verhc  inti'ansilifne  peni  pas  former  un  passif. 


:26^  OPUSCULES  irilîN  J)JANAH. 

iXn^V  ^^^'  ^*^^  ^?j-^  i^-U'Â^Avl  li  (O-^jIj  nn^  u^^^  ti;*^"^^  c^t'N* 

^^i;  l^jUw  icn  ^jl^  U»i  r^:;:)  IjP  <>iJ3  <^  Uà^  ^^lîT^l^  J^i  (j-« 
^_x_il^  î^àJSj  i^^X^i  Tcn  (^x^  (ji  viiJi^  vis-^JJ  (jw^  W-^-*  ^. 

Ji    S<Xjj.j  4_^«xii    <;^*-l^  j-^  en  J^Aj   ^^AJÎj.AxJ5    O^*^;0^  t^*^^ 


dans  le  sâmék,  type  /w^oit  (Ps.  xxix,  i),  de  la  racine  yâhab.  Car, 
trouvant  la  ponctuation  avec  scheha"  et  patah  d'une  prononciation 
trop  difficile,  on  a  formé  hàhou  d'après  le  singulier  hab,  type  da^, 
de  même  qu'on  a  fait  pour  le  féminin  singulier  hàhî  {Ruth,  m, 
i5).  Comme  impératif  d'un  verbe  au  troisième  radical  faible,  on 
obtiendrait  hàsou,  d'après  les  types  '^àsou,  benou.  Enfin,  comme 
impératif  d'une  racine  saine  (avec  notm  pour  premier  radical),  ce 
mot  serait  sans  dàgesch  et  suivrait  le  type  tenou,  geschou.  Puisque 
hassoii  ne  suit  l'analogie  d'aucun  verbe,  il  m'est  permis  de  sou- 
tenir que  lias  est  un  mot  indéclinable  qui  ne  dérive  pas  d'un  verbe, 
et  que,  dans  hàssou,  on  a  ajouté  le  pronom  du  pluriel,  comme  on 
le  joint  aux  verbes,  parce  que  hassou,  tenant  lieu  d'un  verbe,  est 
traité  comme  tel,  et  renferme  la  notion  d'exciter.  Car  hassou  signi- 
fie :  Taisez-vous  et  abstenez-vous.  En  effet,  les  Hébreux  expriment 
par  le  mot  has  le  même  sens,  pour  lequel  les  Arabes  emploient 
sah,  qui  veut  dire  :  Tais-toi  et  abstiens-toi.  Le  dûgèsch  dans  le 
samék  de  hassou  pont  bien  provenir  de  ce  que  la  pbrase  présente 


insÀLAT  AT-TAiMillI.  2i\:\ 

j_A_p  iiJâ-Àj  on  ^ji  js  Dn^T  l_^JLj  /0..J  on  (j^\j\jJsxl\  Jii>   If  A^ 

orT'i  ion  on  «i  (^*>o^^  f^-=^-îi  ^  i»x^â  J.*AJi  ^jw«  xijui^^  ^^  iiij.Aâ.A^ 
*-ji  on  i^  Jiij^  p*""!  c^i^^i  A-jj  t^  UAÀiw  :^a;:av.^  >\xi  on^i  ^j^^ 

'  Ci-dessus,  p.  190. 

une  séparation,  une  coupe  à  ce  mot;  le  zâkéfesi  un  accent  qui,  en 
bien  des  endroits,  indique  une  séparation,  et  en  pause  on  ajoute 
souvent  un  dâgésch,  comme  je  l'ai  dit  dans  le  Moustalhik.  Quant  à 
ivaytjahas  [Nomb.  xni,  3o),  il  signifie  à  mon  avis  :  Il  dit  has;  en 
arabe,  on  le  traduit  par  sahsaka,  savoir  :  Il  dit  au  peuple  sah 
(silence)!  C'est  un  accord  admirable  entre  l'hébreu  et  l'arabe,  car 
les  Arabes  pensent  que  sah  est  un  mot  indéclinable  qui  ne  dérive 
d'aucun  verbe,  et  ils  em[)loient  sahsahtou  dans  le  sens  de  j'ai  dit  sah, 
de  même  que  les  Hébreux  se  servent  de  has,  puis  de  wayijahas, 
bien  que  has  soit  indéclinable  et  ne  dérive  d'aucun  verbe.  Telle 
est,  à  mon  avis,  la  vérité  sur  has,  hassou  et  wayijahas.  Cependant 
un  homme  qui  mérite  ma  confiance  pour  l'intelligence  des  conju- 
gaisons a  eu  l'idée  ingénieuse  que  wayyahas  est  le  futur  de  la  forme 
légère  (d'un  verbe  hdsah)^  d'après  le  type  de  wayya'^as,  wayya'^aii, 
et  que  has  vient  de  la  forme  lourde  de  la  même  racine,  comme 
saw;  alors  hassou  serait  le  pluriel  de  l'impératif,  qui  devrait,  il  est 
vrai,  avoir  son  accent  sur  fultirme,  mais  qui  l'a  sur  la  pénultième, 


26/1  OPUSCULES  D  IBN  DJANAll. 

ni*  m»  JoL«  i  !iil  j.^^)5  (j^  <_^>^Ji  îiXiû  JJl^  ti  dlii>  ^X:^  ^^ 

'  Peiit-èlro  faut-il  iire  ^^^ —  "*  P-  •-^•^• 


à  cause  de  la  pause,  comme  kdlou  [Ps.  xxxvii,  20)  prend  son  accent 
sur  la  pénuilième  sous  Finfliience  du  sof-pâsouk.  Cette  explication 
aussi  est  régulière,  bien  que  nous  rencontrions  seulement  quel- 
ques verbes  ayant  au  parfait  l'accent  sur  Pultième  ou  la  pénultième , 
tels  que  kàlou,  schattou  [ihid.  lxxiii,  9 ,  et  xlix,  1 5),  etc.  et  que  nous 
ne  trouvions  rien  de  semblable  pour  l'impératif,  excepté  dans  des 
mots  comme  ^àrou  [ibid.  cxxxvii,  7),  où  le  mille^êl  s'explique  par 
l'impossibilité  d'y  mettre  le  ddgésch,  et  puis  dans  àrâh  [Nomb.  xxii, 
6)  et  kàbâii  [ibid.  1 1)^.  L'explication  peut  donc  élre  admise;  mais 
l'opinion  de  ceux  qui  se  couvrent  de  honte  en  soutenant  que  has, 
kassou  et  waijijahas  appartiennent  à  une  racine  géminée,  est  inad- 
missible, parce  que  kassou  n'a  pas  la  forme  de  sdbbou. 

Les  mêmes  sots  nient  que  waijyàréb  (1  Sam.  xv,  5)  dérive  de 
ârab,  parce  qu'ils  ne  voient  pas  dans  ce  mot  l'a/^ écrit,  comme  il 
l'est  dans  wayijiVsél  (Nomb.  xi,  26),  de  la  lacine  dsaL  Ils  n'ont 

'  Sur  la  forme  étrange  de  ces  deux  mots,  voy.  Olshausen ,  Lehrbuch ,  p.  /igô. 
Pour  Paccenhiation ,  ils  sont  mal  choisis,  puisque,  liés  par  mnkhêf  î\  l! ,  ils  n'ont 
pas  d'accent,  n>ais  ont  régulièrement  mélog  sous  la  pénultième. 


RISAI.AT   AT-TANHIH.  265 

^1  pî^iJi  ";;^^5jî^    u^l\  jaxj  yû^  "^nx  ^j^  ^^nr  Dîy  '^n^  nSt  ^i 

nii'^  (^-^5  C:j>-j^-î5  J^xx^  Jjti  ^j^  U^l^àju  linirnn  "li?"):;    osAxrs- 

JJL«  ^«XftUiAii  î*Xiû  tl'ji^-^  v_>.ifrlAàXj  U  |vAA.S  (j^-xJi   ^XxXi  JUi^i 

JLxiiii  »  j^.i^>  i  J^.)i.j  (ji  ji)  ^Uv  Uî^  "j^i'îi'îD   ^:2:d2:d^i  u^did^i 

^   p.  99-100. 


donc  pas  les  sens  assez  fins  pour  s'apercevoir  que  la  prononciation 
l'ait  connaître  Toniission  de  Xàléf;  ils  n'ont  pas  remarqué  non  plus 
que  yahêl  [Is.  xni,  20),  de  dhal,  est  également  sans  âléf. 

Ces  gens  inintelligents  me  reprochent  d'avoir  pris  'ar'^ér  tifar'ar 
[Jérémie,  li,  58)  pour  la  forme  redoublée  d'un  verbe  au  second 
radical  faible,  c'est-à-dire  de  la  même  racine  que  ijê^orou  [Joël,  iv, 
19),  ta  trou  et  té^orerou  [Cant.  11,  7).  Je  dis  à  cette  occasion  :  rrLe 
verset  de  Jéremie  :  (Les  murs)  seront  secoués  et  ébranlés,  répond  à 
Ez.  XXVI ,  1 0. 17  Ils  rattachent  ^ar^ér  tifar^ar  à  ^àrou  [Ps.  cxxxvii,  7), 
poussés  à  me  contredire  par  la  sottise  qui  ne  leur  a  pas  permis 
de  reconnaître  le  grand  nombre  de  verbes  au  second  radical 
faible  qui  adoptent  un  tel  redoublement,  tels  que  niefaltélkâ  taltélâh 
{Is.  XXII,  17),  wattithallial  (Est.  iv,  li),  wehalhàUh  [}sah.  11,  11), 
leharhar  [Prov.  xxvi,  ^  \) .,  waijefarperènî  [Job,  xvi,  12),  wayefaspe^ 
séni  [ibicL),  meza^ze^ékâ  [Hah.  11,  7).  Aboû  Zakariyà  a  pu  reconnaître 
ces  verbes  comme  des  formes  redoublées  de  racines  au  second  ra- 
dical faible,  car,  en  même  temps  qu'il  leur  trouvait  ainsi  une  dé- 
rivation, il  reconnaissait  l'iMnjdoi  fréquent  d'un  semblable  redou- 


266  OPUSCULES  D'IBN  DJANAH. 

cij^xs-'^y^^AS'^I^j  Ssls  i_5  yn:?nDD  re;:?nt;K  "jTipn^  nbn'^nDD 

c.Ls^Jt   «^ii^jLû  J^^-rs»  ^^  ^-fÂj   ^^OCawJLÎ    t_^Lo  j«X,o  t}y^  Akiû^ 

'   li  faut  lire  l. 

bleiiient  pour  ce  genre  de  verbes,  tandis  qu'un  tel  redoubiement 
est  fort  rare  pour  les  verbes  au  troisième  radical  faible.  J'ai  men- 

r 

lionne  tout  ce  que  j'en  ai  rencontré  dans  l'Ecriture  à  la  fin  du 
Moustalhik,  où  je  les  ai  re'unis  avec  les  verbes  d'une  origine  obs- 
cure, tels  que  kemitlahlélia  [Prov.  xxvi,  18),  éschta^âschâ^  [Ps.  cxix, 
16),  himta^tê'^a  [Gen.  xxvii,  12).  Il  y  avait  pour  ces  mots  un  grave 
sujet  de  réilexion,  car  s'il  m'avait  été  possible  de  les  rattacher  dé- 
cidément à  des  racines  au  second  radical  faible, je  l'aurais  fait 
volontiers,  à  cause  de  l'emploi  fréquent  du  redoublement  pour 
les  verbes  de  ce  genre. 

Voici,  mon  seigneui',  ce  qui  m'est  parvenu  au  sujet  de  la  guerre 
(jue  ces  gens  me  font.  J'ai  voulu  t'en  instruire  et  t'en  informel-, 
pour  que  tu  voies  avec  surprise  leur  ignorance  et  leur  peu  de 
pénétration.  Ce  traité  servira,  en  outre,  aux  jeunes  gens  qui,  au 
moment  où  une  fausse  opinion  pourrait  commencer  à  se  former 
dans  leur  esprit,  n'auraient  pas  encore  reçu  les  chapitres  de  l'In- 
troduction de  mon  Moustalhik;  il  éveillera  leur  altention  sur  la 
stupidité  de  ces  misérables  et  leur  profonde  négligence.  Je  te  lais 


RISALAT  AT-TANBIH.  207 

^i   >o-w^À-^  Ir^i-  jl5^5   (j^jo   ci'    *J>>^^  ^Uaa^^I   (-jIxXj  -o^y^US 

A-A_^  ^ii  (j^^^L^Ji  "y^il^^î  ^^A*i^-i.jL  jj**Uil  ^*  /o*-^*^^  ^-fc^ 
cjUËI  J.Ji  x)-«J  î^aaJ  (j^U)I  (jij.>>  »^*Xj^_j   ^;^>  »^î  yi^^:» 

'  Z>tw«w  rfe  Nâbiga,  i,  ;î6.  —  -  Lisez  plutôt  :  0^^■^^■ê^  i^jlj.  —  "'  Le  ms. 
porte  au-dessus  de  ce  mut  uu  équivalent  héJjreu  :  pD5  t^grilFe.^i 

savoir  que  ces  sots  ont  surnommé  leur  ouvrage  ^ Livre  du  com- 
plément {al-istîfâ),v  en  l'attribuant  h  quelque  imbécile,  de  peur 
que,  s'ils  en  assumaient  la  responsabilité,  ils  ne  fissent  tomber 
sur  eux  la  réfutation  et  qu'ils  ne  se  rendissent  ridicules.  Ils  savent 
bien  aussi  qu'en  m'emparant  de  cette  affaire,  certes  je  les  dépasse 
Comme  prend  la  tèle  le  cheval  de  race,  lorsqu'il  touche  au  but  de  la  carrière. 

Or,  en  apprenant  qu'on  les  connaissait,  ces  jadoteurs,  ces 
bavards  insipides,  eux  et  pas  d'autres,  et  en  voyant  tous  ceux 
qui  avaient  encore  un  souffle  de  vie  éclater  de  rire  sur  l'igno- 
rance qu'ils  avaient  montrée,  ils  ont  caché  ce  livre,  comme  la 
chatte  cache  ses  excréments,  et  ils  ont  renié  l'ouvrage,  que  le 
monde  intitule  pour  eux  rr  Livre  de  la  cachotterie  (rt/-/5f//.7//<^/).  ^  Voici 
quelle  est  chez  nous  la  plus  haute  science  d'un  savant,  l'intelligence 
extrême  d'un  lettré  :  C'est  une  génération,  pure  à  ses  yeux,  et  qui 
ne  s'est  pas  lavée  de  ses  souillures  [Prov.  xxx,  12).  Puisse  Dieu, 
par  sa  grâce  et  sa  miséricorde,  nous  préserver,  ainsi  que  toi,  des 
opinions  qui  égarpnt  et  des  passions  qui  avilissent! 


268  OPUSCULES  D'IBN  DJANAH. 


vil«^^_^_j    /fr^Jl    JjljCO    J^»^î    /«Hj-^î    jA^'i^    I^jÎ     l,    dlJ    ^Î     t^^ 

t. 


III. 

R  I  s  Â  L  AT  AT  TA  K  R  î  B  WA  TTA  S  H  î  L. 

Traite  à  rusage  des  commençants,  où  est  mis  à  leiu"  portée  ce  qni  était 
éloigné,  et  rendu  facile  pour  eux  ce  qui  était  difficile  dans  les  deux 
livres  d'Aboù  Zakariyâ  llayyoudj ,  par  Aboû  'l-Walîd  Marwân  hen  Dja- 
nali,  de  Cordoue.  Ce  traité  a  été  composé  dans  la  ville  de  Sarragosse. 

Puisse  Dieu  te  faire  parvenir,  o  doux  et  noble  ami,  aux  de- 
grés les  plus  éminenis  de  la  connaissance,  t'assigner  le  rang  le 
plus  élevé  de  la  science,  le  faire  atteindre  ce  qu'il  agrée  et  te  faire 
servir  à  ce  qui  est  en  honneur  auprès  de  lui.  Tu  m'as  demandé 
d'écrire  un  livre  pour  mettre  à  la  portée  du  commençant  ce  que, 
peut-être,  il  serait  incapable  de  saisir,  et  pour  faciliter  à  l'étudiant 
l'intelligence  des  passages  qu'il  pourrait  trouver  difficiles  dans  les 
deux  ouvrages  d'Aboû  Zakariyâ  Hayyoûdj,  son  Traité  des  lettres 


HISALAT  AT-TAkKIB  VVAT-TASIIIL.  269 

iv_A-i^  \.X.£-  Jo  u    V.A.-&  A^JI   Ls.j[j^^^  c^jjvXaj  ^AaXÎ  cyUiï   <_>LxJS« 

w 

'    1).  3;  N.  3.  I.a  citiilion  n'est  pas  litléralo;  elle  le  devienl  p.  a-yo,  \.  h.  Les 
mss.  arabes  de  Hayyoudj  portent,  1.  7,  ilrskl. 


douces  el  son  Traité  des  racines  gémine'es.  Je  me  suis  mis  à  la  be- 
sogne avec  empressement  et  sans  hésiter,  tant  je  désire  ce  qui  t'est 
agréabie,  tant  j'ai  à  cœur  de  t'accorder  ce  qui  est  à  ta  convenance  ! 
Je  prie  Dieu,  dans  sa  grâce,  de  me  diriger  par  son  inspiration, 
ici  et  ailleurs,  vers  le  chemin  droit,  et  de  me  conduire,  par  son 
assistance,  dans  la  voie  de  la  vérité. 

Aboû  Zakariya  a  fait  connaître  en  tête  de  son  Traité  des  lettres 
douces  le  motif  qui  l'a  engagé  à  le  publier.  11  dit  :  cr  Ce  qui  m'y 
a  décidé,  c'est  que  les  hommes  ignorent  les  règles  de  la  conju- 
gaison des  verbes  faibles  et  se  trompent  au  sujet  de  leurs  racines. 
D'après  eux,  la  racine  de  hàm^  yâkoum  serait  k6J\  mém  seulement, 
et  ils  ne  tiennent  pas  compte  de  la  lettre  faible  quiescente  inter- 
médiaire, pour  laquelle  on  a  même  écrit  un  âléf  dans  wekam 
{Osée,  X,  i/i),  et  qui  est  le  deuxième  radical  du  verbe.  De  même 
la  racine  de  schâtâh  serait  schîn,  tâw  seulement,  et  ils  n'ont  pas 
égard  au  hé,  qui  est  le  troisième  radical  dans  schàtàh  et  qui  se 
change  en  i/od  dans  schdtîtî.  La  racine  de  watujféhou  (I  Sam,  xxvni. 


270  OPUSCULES  D'IRN  DJANAH. 

•^■•^in  ^i^  iji_5  nDiX  v^i  ^  kx\Xf^  inD'm  ^i^  ^jt  o-?^*-  ^^  ^^ 
îilî  ^\jjSj^j\  JiiJ    yv.^î  <-'^^j"'=*"  v^-^  ^-^^-î^"  <J5  *lfti»  l^-wwjlr»- 

^ij  ^!^i  ]oU-*«L  insm  .idn*  t,M  JUj  (ji  )^^  ^kaà  kii  n*^  nni,;^ 
Dip^  np  cj-  J^-:>  ul'  '"'^'-'  \i''c?D  ^i  uiT  \ni:;D  ^^•'DTn  (j^  JlJb 
v^iv  ^nu?i^  'on''  um^  en  (j^^  hdp"'  \n^Dp  nop  ^^i  D^pr  ^nDp^  np"» 


2/i)  serait  un  p  seulement,  et  celle  de  hdhîsch,  bét,  schin,  et  ils  ne 
voient  pas  que  le  wâw,  dans  wattofêhou,  remplace  \'(Uéf  de  /ifâh,  et 
le  wâw  de  hobîsch,  le  i/o^  de  ynbcsch.v  L'ignorance  sur  ce  point  et 
sur  ce  qui  touche  cette  catégorie  de  verbes,  et  ce  qui  s'y  rattache, 
a  donc  provoqué  la  composition  du  Traité  des  lettres  douces. 

Aboû  Zakariyâ  poursuit  :  ^rEt  lorsque  l'on  soutient  que  la  ra- 
cine de  wattdfêhou  ne  consiste  que  dans  le  pê,  celle  de  hobîsch  dans 
bâsch,  celle  de  yâhoum  dans  kam,  celle  de  yddousch  dans  dâsch, 
et  de  même  celle  de  schàtàh  dans  schàt,  on  est  alors  autorisé  à 
former  arbitrairement  de  afàh  wattiféhou,  en  laissant  tomber  le 
wâw,  de  hobîsch  baschtî  ou  bàschîtî,  de  kâm  yâkamtî  ou  kàmîtî,  de 
dâsch  yadaschtî  ou  dâschîtî,  enfin  de  schàtâh  schâi  ou  yàschat.'>: 

Commentaire.  —  L'idée  que  ces  hommes  se  font  de  la  racine 
légitime  seule  cette  conclusion,  parce  qu'à  leurs  yeux  ces  lettres 
qui  sont  premiers,  deuxièmes  ou  troisièmes  radicaux,  ne  sont  que 


IU8ÀLAT  AT-TAkKIH  WAT-TASINI.  271 

A-jl  (^^î  2^  ôj>^-*-li  A-JLj^Po  ^^  ^r-^  u^^l?  -xjyL?  *>Xj  I^à^ 
:i)^  lyiD^  \nc'3  i^'^Din  o^  :ii^  nDp  :5J_5  ap^  Qip^  ap  ^  jLa-j  :^ 

aÂaP  5Vx.i  ^=r->?  (^  C3;«^   »J^lj  c^*xJi  JoàJl  ^]!^^  Uûji^^î  *>^4aj^ 
«■^b  X-*.i  ^^-j-J  (j>J  ij)j-s»^  ^^^  c$«^-îî  JoùJl^  (jlÇj  Oj-»-  ^-^^  ^î 

'   D.  -S,  i-Z.;  N.  -A,  i/i-i8. 


des  lettres  complémentaires  n'appartenant  pas  à  la  racine  :  aussi 
peuvent-ils,  d'après  ia  règle  de  leur  grammaire,  les  placer  où  ils 
veulent,  puisqu'ils  ne  les  regardent  pas  comme  radicales  dans  les 
mots  où  elles  se  trouvent.  Mais,  si  chaque  élément  est  rétabli  à 
sa  place,  ramené  à  son  origine  et  remis  dans  la  voie  de  l'analogie, 
alors  chaque  lettre  sera  astreinte  à  sa  loi  particulière  et  ne  quit- 
tera plus  sa  route  habituelle;  c'est-à-dire  on  ne  formera  plus  de 
kàm  ni  yâkam  ni  kâmâh,  de  hobîsch  ni  baschtî  ni  bâschîtî,  de  schâtâh 
ni  schât  ni  yâschat, 

Aboû  Zakariya.  —  S'il  en  était  ainsi,  les  fondements  du  lan- 
gage seraient  renversés,  ses  limites  dévastées,  ses  murs  détruits, 
car  alors  le  verbe  dont  le  premier  radical  est  une  lettre  faible  de- 
viendrait un  verbe  dont  le  deuxième  ou  le  troisième  radical  serait 
une  lettre  faible;  une  confusion  analogue  se  produirait  dans  les 
verbes  dont  le  deuxième  ou  le  troisième  radical  est  une  lettre 
faible. 


272  '  OPUSCULES  D'IBN  DJANAH. 

«^b^^JvJi  *^'^Din  J^^i  (j\  Ji^  (j^  J_5.j  0>^  pj^Aj  U»  (jvJ  c3j-=»"  «-^lî 

■♦ne* 2  ^.Â.^  JUj  ^i    kii  V2  H/D""   (^^  <JUixÂi5  ^I^^Ji  _^iû^   (^J  O)-^»- 

(^jvj  ôv-s^   A-0^  ^5   S-^lj  "^jt.»  S=r'y?.  (^^  ô)">-  ^ÀA^  (5*^J1  JouJî 
^i   TOp"»  Dp^  iaJi.3  Dp  mp^  J.-oi  (ji  Jli  (j^  Jy>  ^  Ia^jÎ   j^Aj  U 

^>jo  (^  ^-^^^  ''^^  c^*xJî  eXxÀJi  viiJ<x5^  *i_^ij  iiji^  ^n^Dp  nDp 
nnîj*  J^.oi  (ji  Jii?  (j-«  J_^ï  y*  f»jj"^j  U  (jj  ô^-^"  AÂAA  ^i  s-^li  !;^*i 

^^   ^_x_iL  J^-isT  ^î  ^-=?-jî   ^  c^i^-'**'  (j-^*-^^'   (**!^A^i   («llâj_5   ^xaxl\ 
(£^  (O-^Âj  yi   c>^|^^   (J^^^    ^-"^^  ^-^-^   ^-^"^^   :>_^-waÀiî   QOjjiJL   <.^^k£û<Xj 
»   D.  3,  i3-i();  N.  3,  3o-33. 


Commentaire.  —  Par  les  mots  :  Le  verbe  dont  le  premier  ra- 
dical est  une  lettre  faible,  etc.  il  entend  la  conclusion  résultant 
de  l'opinion  que  la  racine  de  hobîsch,  dont  le  premier  radical  est 
une  lettre  faible,  un  wâw  mis  à  la  place  du  yod  de  yàbèsck,  es! 
tout  simplement  bàsch,  conclusion  qui  permettrait  de  diie  hnschtî, 
dont  le  deuxième  radical  serait  une  lettre  faible  au  lieu  du  pre- 
mier, ou  baschîtî,  où  le  troisième  radical  deviendrait  à  son  tour 
une  lettre  faible.  Une  conclusion  analogue  pourrait  èlre  tirée  dans 
les  deux  autres  cas. 

A  BOL  Zakariya.  —  Je  n'ai  eu  Fintention,  dans  cet  exposé,  ni 
d'employer  des  expressions  belles  et  éloquentes,  ni  d'écrire  des 
phrases  bien  agencées;  j'espère  seulement  n'avoir  pas  trahi  ma 
pensée,  ni  manqué  le  but  que  je  me  suis  proposé.  Ce  que  je  désire 
et  ambitionne,  c'est  qu'on  me  comprenne  et  qu'on  saisisse  ma  peu- 


lUSÀLAT  AT-T\i>i;îl'.  W  \T-TasII  If.  -Il:) 

jiAj^  l^Àl=^^  Ci5^-Mî  o_5j.j>-  <_jIa.j  ;4m.3  cXi  1^  \yJ^^  '-^l;^  viiJ«Xj 
^xli  /j^«X.w,KÀAi  x;^<waJUÎ  J.J1J0I  (j^jJj-^J  /o-g.*  ^i^3>j\  «Xa4>«  ^^  iClâÀASI 
(*'^^)(5CJî  ^AÀ^^  J^Jiiî   i?SAa.i  a5^j  (J-*  j!   (j^jtJvA^l  Jy*-^^  ^^^"^  '^'^ 

t. 
^   ^ji-A-Jb"  c:A.À-«.Aiij   Iv  jj.Aà^  ^_t,  Jli?  Aj\^  ii,Ai>b   jj-Aïar»-   U^   2>3^ 

^*._Aiî_j»-   (^*XJi    (j-W   (^-aJLI    -'^il   -llàj_j    -^A^iJi    *^^4^  lâÀAîl    (;j.^ 


sée,  quelles  que  soient  les  paroles  dont  j'aie  pu  (aire  usage,  quel 
que  soit  le  style  dans  lequel  j'aie  écrit. 

CoMsiEiNTAiRE.  —  J'ai  été  entraîné  à  parler  de  ce  paragraphe, 
bien  que  le  sens  en  soit  facile  à  saisir  et  à  pénétrer,  parce  que  j'ai 
vu  s'y  glisser,  dans  la  plupart  des  copies,  un  mot  mal  orthogra- 
phié et  en  altérant  complètement  la  portée,  et  celte  même  faute 
se  retrouve  dans  presque  toutes  les  copies  du  Traité  des  lettres 
faibles  que  j'ai  eu  l'occasion  de  voir.  Au  lieu  du  mot  aldjayyid, 
ils  transcrivent  algair^,  ce  qui  fait  contre-sens.  L'auteur  a  simple- 
ment voulu  s'excuser  de  renoncer  au  beau  langage  et  au  style 
choisi,  car  son  but  est  uniquement  d'expliquer  clairement  son 
opinion,  quelles  que  soient  les  paroles  dont  il  ait  pu  faire  usage. 
Le  mot  ma  qui  se  trouve  en  tête  est  négatif.  Le  sens  est  :  Dans 
l'ouvrage  que  j'ai  conçu,  je  n'ai  eu  l'intention,  ni  d'employer  des 
expressions  belles  et  éloquentes,  ni  d'écrire  des  phrases  bien  agen- 
cées, et  j'espère  que  mon  langage,  bien  que  dépourvu  de  qualités 

'  En  caractères  hébreux,  TJibf)  cl  T>>^f>  se  conrondent  facilement.  Cependant 
les  mss.  portent  (luelquefois  pour  le  dernier  7"jbf5. 

i8 


•27A  OPUSCULES   D'IBX   DJANAH. 

4jw«  <^jlx.J  j^  %.aIc>\    l^i   AaA^   r^l-J^^   >^3   ^rî*^   Amolli j   /w^ww-s*.    <>.xj   ^L 
*i  J«.è  J^-S»-^^    ^-^   ij^Ii-^X.^  [^3yf.^^   aÀax^   A.j^^aJI   iU^XiHj   JJlja^ 

tA»    ^Ji     ,^A.Ml^Ji     |».A*r^Sfc-    (^^    ^_^A-«»:i».     vX^iisJlij     c.-JCifc.l     l.=^3     /<fS,LàxJ)    i^LciÀjî 

Jl-  ->_i-  ii_3^i^  <\3j.„=w  L-|^.À,X.j^  c^d'?!:  ni*3i:'  ^^-i*-l5  J<-i^^  *^àjs 

'  D.  3,  r?7:  \.  V  ^/i.  —2  Ms.  ar.  de  Hayyoudj  :  ^^.J?  î<J,sb.— ^  1).  ;^ , 
3o;N.  ^,36. 

supérieures,  ne  trahira  pas  ma  pensée  et  m'aidera  à  l'exposer  avec 
clarté  selon  mon  désir.  Aussi  Aboû  Zakariyâ  ajoute-t-il  :  ff  Et  peut- 
être  celui  qui  étudie  mon  livre  m'accordera-t-il  ma  grâce  sur  ce 
point  ou  sur  toute  erreur  qu'il  remarquera.  ■)i  C'est  d'un  homme 
bien  élevé;  car  on  ne  saurait  guère  avoir  langage  plus  pur,  ni 
phrases  mieux  agencées!  On  ne  peut  donc  lui  faire  un  crime  des 
erreurs  qu'on  peut  rencontrer  dans  son  livre,  car  l'être  humain 
est  faible,  et  sa  nature  incapable  de  perfection.  H  faut  au  con- 
traire le  combler  d'éloges  pour  ce  qu'il  a  créé,  et  lui  être  gran- 
dement ref'onnaissant  d'avoir  si  hien  devancé  tous  les  autres. 
C'est  lui  qui  est  notre  bienfaiteur  et  nous  rend  ses  obligés. 

Arot  Z/vkariyÀ.  —  Une  lettre  mup  est  une  lettre  [)rononcée 
avec  l'une  des  sept  voyelles  que  les  hommes  rie  s'Plst  appellent 
les  sept  rois.  Après  les  avoir  énumérées,  il  poursuit  :  Une  lettre  en 
repos  est  une  lettre  pronc»ncée  sans  aucune  de  ccfi  sept  voyelles. 
Puis  l'auteur  s'arrête  court. 

CoiVIME^TAlRR.  —  Lc  commeuçaut  doit  savoir  que  la  lettre  en 
repos  est  celle  qui  est  pourvue  du  schebu  \m\\  c  est-à-dire  le  schehà , 


UISALAT  AT-TAKinr,  VVAT-TASII  IL.  275 

pL  c>._js^^  33u;^1  (:5?r--i  cx.:^"_5   DDI^I  -tij    cx.rs£:'  ^*xJi    XD:!;i$   J.a^ 
Uî^   ]2b  ]N2i  rX  pîT'^l  ôiiJ^  (J?--^  <->.^^   Dp:?^D  -"l^"!  Jî^^   ^ij  cjv^3 

jiJi>_j  nnsJt^  pnnJî^  p"ii:;JI  ^^^  I^a^  «^^.^s  e^l<j..=^  î^aa^JI  »4Xiû 
iC_5^j-j»-  **^-J^j)  i^A-iJl  ^^  l^^Akj  Qoj>yî  (jw«  iixÀj^lî  jUJî   i<LS\..:i 


dont  le  son  n'est  incliné  vers  celui  d'aucune  voyelle.  Ln  tel  scheba' 
ne  se  trouve  jamais  au  commencement  d'un  mot,  mais  toujours  au 
milieu  ou  à  la  fin,  comme  le  schebn'  sous  le  rêscli  de  wayyirkah,  etc. 
ou  les  deux  scheba  sous  le  bét  et  le  kafde  wayyéhk  {Gen.  xxix,  1 1), 
sous  le  rescli  et  le  clMét  de  weyérd  (^Nombres,  xxiv,  19),  sous  le 
schm  et  le  kôf  de  ivayyaschk  [Gen.  xxix,  10).  Mais  le  schebà'  place' 
au  commencement  du  mot  est  mû,  comme  l'ont  expliqué  les  gram- 
mairiens les  plus  éminents  et  le  plus  aulorisé  parmi  eux  ^  Aboû 
Zakariyâ,  en  tête  du  premier  chapitre  du  Traité  des  lettres  douces. 
Parmi  les  sept  voyelles,  il  v  en  a  Irois  primitives,  le  schourék^ 
le  hirék  et  le  patah.  Celles-ci  répondeni  aux  trois  mouvements  na- 
turels qui  existent  dans  le  monde  :  celui  qui  part  du  centre,  celui 
qui  V  aboutit  et  celui  qui  tourne  autour.  Le  mouvement  qui  part 
du  centre  est  celui  du  feu  s'élevant,  par  sa  nature,  de  la  terre 
dans  la  direclion  du  ciel  :  c'est  là  le  mouvenjent  du  schourék  dans 

'    Le  ms.   a    ;  'i   rjb  ?^d  cr^^pr)).  b^;ui(]r;i-t-il  Irnnscrirn    AA^aJ'^    et  traduire 
Et  A.  Z.  leur  ressemlile  sous  ce  rapport? 

18. 


276  OPUSCULES  D'fHN  DJANAH. 

nriD^l  ii5^^  g  «*Xiûj  o^j^'  J^j,^  ^ ^x-n^^JII  dlU]î  <\.5^X  ^^^i 
nns  (j^  fr*'"'*  Î'^^P  '^^'^'  -^^  ^^'^'^^  bi:iDJi_5  yDpJî  ^^i  aSnJl^j  D^nJJ 


le  langage,  car  l'organe  qui  le  produit  élève  le  son  vers  le  haut. 
Le  mouvement  qui  aboutit  au  centre  est  celui  de  la  pierre  lancée 
en  Tair,  et  qui,  contrairement  à  sa  nature,  s'élève  par  suite  d'un 
«effort  violent;  puis,  lorsqu'elle  est  arrivée  au  point  extrême  où 
expire  la  force  motrice,  elle  tombe  en  bas  conformément  à  sa  na- 
ture. Tel  est  le  mouvement  du  hirék  dans  le  langage,  car  l'organe 
qui  le  produit  pousse  le  son  vers  le  bas.  Le  mouvement  autour 
du  centre  ressemble  au  mouvement  du  ciel,  qui  tourne  autour 
de  la  terre.  Le  patah  a  ce  mouvement  dans  le  langage,  car  l'or- 
gane qui  le  produit  lui  imprime  un  mouvement  de  rotation.  Ces 
trois  voyelles  sont  les  mères  de  toutes  les  voyelles  et  sont  seules 
primitives;  les  autres  en  sont  les  filles  et  en  dérivent.  En  d'autres 
termes,  le  holém  et  le  kâmés  dérivent  tous  deux  du  schourék,  puisque 
le  damma  est  par  rapport  à  eux  trois  comme  le  genre  par  rapport 
aux  espèces;  seulement,  il  y  a  une  gradation  :  le  schourék  est  au- 
dessus  du  holém,  et  celui-ci  au-dessus  du  knmés.  Le  ségol  ou  patah 
kàlon  dérive  du  patah  gàdol,  puisque  le  ségàl ,  dans  la  prononcia- 


RISÂLAT  AT-TAKUIP)  WAT-TASIliL.  277 

^j^   c.j^k^K^  n'i-î^    ^i^   ^J"^^    5^-^   <SJ=^    ^^   C?'"^"  Dy'''?^*  Cp'Pip 

^^(j  P"^nJi^  ^^  HiiD-ii  ^/^  Ci5>^  kJ^^^A^  i^=ry'^  (j^  ctUi>_5  pnnil 
d:?dd  nom  Jsa<«  iCi^j^^i  iiXAAA-»*».ii  JUiM  ^  »r^  30jj^^^  p-^nil 

\jy>t^:    "^   (j>AJij«l*ii    j^i    -î^-^S^^   v-ÀAj^    Ai^xj    ^1    V^    ^^      j^    <-^^ 

>  D.  6,  8-io;  N.  6,  5-7. 


tioii,  incline  veis  \e  patah,  comme  on  le  reconnaît  dans  kàlkém, 
àlékém,  ^àlékém  et  autres  mots  du  même  genre.  Quant  au  sèré, 
il  dérive  du  hirék,  car  son  émission  est  intermédiaire  entie  celle 
du  patah  et  celle  du  hirék;  selon  moi,  elle  se  rapproche  davantage 
de  celle  du  hirék ,  car,  dans  bien  des  cas ,  le  sêré  est  employé  à  la  place 
du  hirék,  et  comme  lui  dans  les  verbes  au  fulur  apocope,  comme 
dans  wattékah  [Job,  xvii,  7),  wattélah  [Gen.  xlvii,  i3),  wattéta^ 
(ibid.  xxi,  i/i),  etc.  Si  Ton  veut  soutenir  que  le  sêré  dérive  à  la 
fois  du  hirék  et  du  patah,  entre  lesquels  il  tient  le  milieu,  ce 
n'est  pas  impossible,  et  cela  mérite  réflexion. 

Abou  Zakariyà.  —  Il  faut  savoir  et  retenir  que  les  Hébreux 
n'ont  jamais  trois  lettres  de  suite  vocalisées  dans  un  mot  qui  ne 
renferme  ni  gutturale  ni  lettre  géminée. 

CoM-MEXTAiRE.  —  Aboù  Zakariyà  veut  dire  qu  il  ne  peut  y  avoir 
trois  voyelles  de  suite  dans  un  mot  qui  ne  renferme  ni  gutturale  ni 
lettre  géminée,  mais  qu'on  peut  en  trouver  trois  réunies  dans  tout 


^78  OPUSCULES  D'IBN   DJANAH. 

3ka1\  LI^P  :^J  U  ^5  l^Jé'  J.J  U^->  c_>yiiî  c:j?r-^^^  ^j^5  u-*^  y"u"n"ti 

^yr^-i  ^^^.ii  i^X^  ^i  aKxJÎ   5*kiû  J.5i   i>î_5  p»'^À^J|   -ILàj  Iâj   xkJÏÂj 
1  Ms.  c^^ÀJl. 


autie  mot.  En  recherchant  les  mois  renlermant  une  guUuraie  ou 
une  lettre  géminée,  dans  lesquels  trois  voyelles  se  suivent,  j'ai 
trouvé  que  la  plupart  d'entre  eux ,  tous  même  si  ma  mémoire  ne  me 
trompe  pas,  contiennent  sclieha  et  pata/i,  sclieha  et  ségol  ou  scheha 
initial.  Il  n'y  a  pas  d'exception  à  cette  règle.  Exemples  de  mots 
renfermant  une  gutturale  :  waé^ëmod  ^âlâw  waàmotetehou  (Il  Sam. 
I,  lo).  Dans  waé^èmod,  trois  voyelles  se  suivent,  dont  l'une  est  le 
scheha  et  ségol  sous  le  '^ayin;  il  en  est  de  même  pour  waàmotetehou, 
oii  le  waw  a  patah,  Vâléf  scheha  eipatah  et  le  mêm  hdlém.  —  Le  patah 
du  waw  est  dû  à  une  cause  inconnue  à  tous  ceux  de  nos  devanciers 
dont  les  ouvrages  nous  sont  parvenus.  Je  l'ai  découverte  à  force 
de  recherches,  d'études  et  d'efforts  persévérants  pour  m'expliquer 
€e  c{ui  m'était  resté  obscur.  Je  te  ferai  connaître  cette  cause  à  la 
fin  de  mon  traité;  j'aurais  craint,  autrement,  de  rompre  la  suite 
de  mon  exposition,  puisqu'ici  il  n'en  a  été  question  qu'incidem- 


i{is\L\r  AT-T\k!;ir.  wat-tashil.  279 

j^_ji_3  nnnc*'?  'n  i:n'7î^'^"i  A^-i-^^  nbu^  »Sy.si  ,.\ii^  nnD^  n'sîTj 
*xi^  «^lil  cxjsi''  nns^  N*3u'  Uijs„s^î  c_>l^^^  jjjî  nnn::''?  *i  cxJiy 

ol^Ji  i  viiJ^  JLa.^  Lvi^    (^-^^i^  (jî  (j^  yX^z>\  jî^Aj^Jî  j*'^Ji 

i  c>w_Jl_^-j  l^Sîj    D>Sx>*  THDD^  J^-Aà  (^^A.A.il   c-l^i    tj^  idlM^iî  j-^i- 

nb"?^  ^^Sd  ^^'^^  ^_A_^_5  nnD^  ndc*  Liû|<x_5^î  ^^j.^^  e^^xs  iS'pîi 
L-^-A--*  ^K^s^  j.j;i  AAi  osJî^j-  annîin  raz"o^  ddv  n'^Sp  □'•^nn 
(j%--i^— 'î  cx.:^'  nns^  Nni:*^  U-Î5  c^:^  nriDib  ^i)j^  aj  iJsjCA^  n3ù^' 

•   D.  5,  )  1  ;  N.  5,  i5. 


ment,  vl  cependant  je  suis  trop  désireux  de  t'être  utile  pour  ne  pas 
y  revenir.  —  Autres  exemples  :  leschahàtdli  [Gen.  xix,  1 3)  renferme 
quatre  voyelles  consécutives,  dont  un  schebâ'  elpatah  sous  le  hét,  el 
]e  scheb(r  initial  qui,  on  le  sait,  est  mû,  de  sorte  que  ie  làméd  em- 
prunte sa  voyelle  au  schîn  qui  le  suit;  dans  mahàlarél{Gen.  v,  i  â)  une 
des  trois  voyelles  consécutives  est  encore  scheba  eipatah.  De  tels  cas 
sont  trop  fréquents  en  hébreu  pour  qu'on  puisse  les  énumérer. 
Exemples  de  mots  renfermant  une  lettre  géminée  :  silâJà  [Job,  xl, 
2^),  avec  trois  voyelles  de  suite,  dont  l'une  est  scheba  ei patali ; gi- 
lâlaij  [Néh.  xii,  36);  milâlay  [ibid.);  jiilàlat  [Zach.  \i,  3);  kilàlat 
(Jiig.  IX,  5^);  jjemaschàschou  [Job,  v,  i/j),  où  se  suivent  quatre 
voyelles,  dont  scheha  inilial,  mû  par  un pata/j ,  sous  le  yod,  scheba 
et  patah  sous  le  svhiti;  Idnânou  (Ezéchiel,  xxxi,  6),  avec  trois 
voyelles,   dont   l'une   esl   scheba     cl  patah.    Telle    es!    la    pensée 


:280  OPUSCULES  D'IBN  DJANAH. 

■*-LÀ.aJ)    (^jw^^  i/*"n"n"î«f  (J-*  A-iL.^^,   iJwç.A-j    c^^^o  c;:^<Xr>-»   <Xjj»  (jvXaJLI 
"•jN'I   ^i_j.~i  l-^AwO  l.Aii.ji   ^-?;5^   e:>l^.i>.  c:^!^"   ^-TtAÎ  CAX^:>.i   (^j^AilLî 


d'A])oû  Zakariyâ  dans  les  paroles  que  nous  avons  expliquées  et 
où  se  trouve  implicitement  exprime'e  l'idée  que  les  Hébreux  ad- 
mettent trois  voyelles  consécutives  dans  les  mots  qui  renferment 
une  gutturale  ou  une  lettre  géminée,  comme  les  exemples  cités 
en  fournissent  la  preuve  ^ 

Le  point  oii,  à  mon  avis,  il  s'est  trompé  sans  aucun  doute,  c'est 
lorsqu'il  nie  que  trois  voyelles  puissent  être  réunies  dans  un  mot 
ne  renfermant  ni  gutturale  ni  lettre  géminée.  Or,  j'ai  trouvé  de 
nombreux  mots  de  ce  genre,  où  trois  et  même  quatre  voyelles 
se  suivent.  Exemples  :  kiràbat  (Ps.  lxxiii,  28),  avec  trois  voyelles, 
dont  l'une  est  scheha  et  patah  sous  le  rêsch;  ketimàrdt  [Cantique, 
m,  6)^,  avec  quatre  voyelles,  dont  scheha  Qi  patah  sous  le  mêm; 
laschschafannîm  [Ps.  civ,  18),  où  l'une  des  trois  voyelles  est  schebtV 
ei  patah  sous  le  schîn;  welischàkênay  [Ps.  xxxi,  12),  avec  quatre 
voyelles,  dont  un  scheha'  initial  sous  le  wâw,  mû  par  un  patah  et  un 

^  Voy.  Rtkmdk,  p.  98.  —  ^  Cet  exemple  est  mal  ctioisi,  car,  comme  la  mas- 
sore  Tattesle,  il  faut  1111  ynd  après  le  tdw  (cf.  Minhat  Schai  sur  Joël,  m,  o  ). 
Partout  (u'i  flans  ce  mot  le  yôd  maii((ue,  le  inp'm  a  ddgêsch. 


i 


RISÂLAÏ  AT-TAKHIB  WAT-TASIIIL.  281 

nriD^  NDu'^    ^i^i  c^^  nnD^L  ^J.^  aj  ijsjùc«  n3*0'  ^^à-*  c^l^^^-^»- 

Liûi*x.=.*l  cjI^^  i±>>LS  \\i  cxiîyj  id'pî:^'!  m:  ôUJî  o.^'  nnD^ 

1_aJI  wîîDn  xbi  ■'ti/'pDm  ••^llaJ^  c-<.^  nns^  xnî:;  Uij^is^î  ^^j.s>^ 
-"^Jî  .i  Li^i  \ô^^^  à^^  ij>:^^^  "jnbi  "):dt  nnD^  ii2V^  kSy^ 

A.A-N»*w.^  iiJj..^.lî  ô^il  vilJi  i4.5^«i  4^^_^  l-l^jls:-  U^  c:>L^Ji 

'  D.  5,  1 1-12;  N.  5,  17-18. 


scheha  ei  patah  sous  le  schîn;  oukârâb  [ibid.  lv,  22);  nidàrou  [ibid. 
i.xxvi,  1  2);  oulàsiyyon  [Ps.  lxxovu,  5);  routafasch  [Job,  xxxiii,  26); 
outàboukschî  [Ez.  xxvi,  ^i)-,ousàgor{Is.  xxvi ,  1 0).  Beaucoup  d'autres 
exemples  encore  se  trouvenl  dans  la  langue  hébraïque,  etjenesais 
[»as  comment  ils  ont  pu  échapper  à  Aboû  Zakariyà;  moi  aussi,  j'ai 
omis  d'exprimer  à  ce  sujet  mes  doutes  contre  lui  dans  le  Moustalhik. 
On  ne  saurait  objecter  et  dire  que  l'arrêt^  précédant  la  consonne 
affectée  du  schebâ'  et  du  patah  dans  chacun  de  ces  mots  et  autres 
semblables  produit  cette  vocalisation.  Mais  qu'importe  si  cet  effet 
est  produit,  oui  ou  non,  par  l'arrêt;  ce  qu'il  suffit  de  lemarquer, 
c'est  que  les  voyelles  se  suivent  et  qu'Aboû  Zakariyà  n'a  statué 
aucune   exception  résultant  de  l'arrêt.   Ce  qui   plus   est,   nous 


(-^ 


s  o  tt  placer  un  ivakfv  ou  un  météi>. 


282  OIUISCIILES   L)  IBN    DJANAH. 

:>_^>-^.«  ^Av.À3  Ulaï^aI]  \jsji  j\  l^î  l^rv^  i)_5  ID^JI  m:  (:5vj^  IDÎTD 
iCÀJj^iî   OJ)^^   «jsjiû  «Xxj   ^î  tiy^J  (j\   La^jÎ    -Xjlx^S  ij^'fJ^f     <XAii=>-i3 

iND  ^:De;'7i  f.^_5  id"?  3ipi  ^5^3  idi:;d  p(\--«^  id^ci  ma  (j^-3  ^^.^l 

i«Xi5  ocx^wàJ  o»«-*i3J  ^^Lx^^  ci"=*'  (S^  *— ^-^J^   *^^  c3^   M"*^^   '^  3  ^*^'ê-> 

U^  <5^'*'^-^^   ««X-r-J  J.jUii   f»>^3  Uiù  Ail:^  <-^j[;  '*^V^  li^  O^y^^ 

avons  renconlré  des  mois  où  la  présence  de  i'arrét  n'empêche 
pas  que  la  consonne  suivante  soit  dépourvue  de  voyelle;  par 
exemple,  yir^'at  [Prov.  viii,  i3),  mischkou  {Exode,  xii,  21),  hirou 
(I  Rois,  XXI,  9),  etc.  Cependant  il  n'y  a  pas  de  différence  entre 
mischkou  et  nidàrou.  En  outre,  cet  arrêt  lui-même  se  rencontre 
tout  aussi  bien  avant  la  consonne  vocalisée  dans  les  mots  qui  ont 
une  gutturale  ou  deux  lettres  géminées,  et  y  suit  donc  la  même 
règle  que  dans  les  autres  mots.  Ainsi  tombe  l'objection.  On  ne 
peut  pas  non  plus  soutenir  qu'après  ces  consonnes  pourvues  de 
l'arrêt,  savoir  le  noun  do  nidàrou,  le  mèryi  de  mischkou,  le  wàw  de 
oûkàrah,  le  lûm  de  welischàkênay,  etc.  il  faille  sous-entendre  des 
quiescentes  de  prolongation,  puisque  nulle  part  les  lettres  de  pro- 
longation ne  sont  placées  après  le  premier  radical  de  l'impératif, 
ni  après  le  wâw  copule,  ni  après  le  Mméd  préposition.  En  don- 
nant ces  explica lions,  je  n'ai  cru  révéler  rien  de  caché  ni  dire 
rien  d'ingénieux,  vu  la  faiblesse  de  l'objeclion  et  de  son  auteur; 
mais  j'ai  voulu  en  parler  ici,  parce  (jue  j'ai  été  contredil  par  des 


iLJt.. 
U. 


HISÂLAT  AT-TAKlUn  VV  VT-TASll  i  !..  ^283 

ij.Jl  4Mi  v^La-à.;^  rfc^-s^b    ^"^^  U'^'^^'**'  c-3>.'^^^^  ^i^^  2;"n"n"kV 

j^j.-^.j  L^j  c:^)^.A^  <;5vj|  (^L^Jl  J»A^  J,  (jvXAJLi  UaJ!  y-«^  i?"n"n"N 

^jj^x^j  ^^  □^^'Pi:;  Dn3"l  D'^DDH  J^A^  d  c^l^j»-  «:>^XS  ^^^   ^^  ^5 
k.iïl  (i  LX-jb  ^J5jo   ^'  i»^   aKa»  t^<xJt   yDpJî   'î^'aXs  JiJ^Jî  ^^îl^iL 

^iL-wysJt  j^lj-j^Ji  ^Vj^^Ji  ^yiJLS  ^\  Ai^h  (jà*j  «l^ï  î^«XiûU;  _^_5 


personnes  peu  versées  dans  cette  science.  Du  reste,  pour  être  con- 
séquent, il  faudrait  que  notre  adversaire  supposât  également  des 
lettres  quiescentes  après  les  consonnes  pourvues  (Farrêt  dans  les 
mots  renfermant  une  gutturale  ou  une  lettre  géminée  ^ 

Sache,  ô  mon  ami  2,  que  des  gens  parmi  ceux  qui  prétendent 
posséder  la  science  du  langage  ne  se  sont  pas  aperçus  des  trois 
voyelles  consécutives  dans  les  mots  ne  renfermant  ni  gutturale  ni 
géminée  que  j'ai  cités  comme  exemples,  et  s'imaginent  néanmoins 
qu'il  y  a  trois  voyelles  de  suite  dans  des  mots  tels  que  hàkâmîni, 
dehârîm,  schelâlhn.  Mais  ils  oublient  la  quiescente  indicjuée  par  le 
kâmés,  parce  qu'ils  ne  la  voient  pas  fixée  par  l'écriture.  Certes, 
s'ils  avaient  jamais  assisté  à  la  récitation  faite  par  un  lecteur  ha- 
bile de  l'Orient,  doué  par  la  nature  d'une  voix  jusle  et  pleine,  ils 
auraient  distingué  la  quiescente  dans  la  prononciation,  quand 
bien  même  elle  n'est  pas  apparente  dans  l'écriture.  De  même,  ils 
ont  cru  que  trois  voyelles  se  suivent  clans  des  mots  comme  sche- 

'  Cependant  la  vraie  explication  du  passage  de  llayyoudj  c.sl  donnée  par 
W.  Mosé  Makkôhèn  dans  ses  additions,  N.  «  ,  7- 1  ft.  —  '^  Liltéralenicnt  :  Que  Dieu 
lasse  éviler  le  mal  et  le  dirifje  dans  la  hormc  voie! 


28Zi  OPUSCULES  D'IBN   DJANAH. 

VM 

j^.3^  jîûp  yDp  ^^v^ii  aKa-ï  (^jJî  n2:Jl  ^^^^  Ji*xJi  ^y^^l-y^Ji  <ji 
i  j^jI  ^jlxjij  ^  ]:ûp  yDp_j  bn;  yDp  (ji    kAJiÀAii  i  ^v^^-"^  i  «J  j^  J^ 

^^^j^   i^«X^lj  ^^<Xaxj  ^   (^'(r'^^   1^*Xj:*-Î   (^^rs^_j  (j^  W^v**  i<Xi6 

-?>i>lisrl^  ioiAxii^l  i^A^!i)î  Ks^^^hX'i\  i  c:^lx>îl  cjI.^?Î  xx3j.ls  \y}^£- 

nnw*p  (j>-^  i  l^Xx-i  jIJJsS^  <^^^y5  i  (^-*^W^  (^*Xfi»»i  i3-S:>5^ 
'  D.  179,  6;N.  i33,  2. 

kénim,  hàbérîm,  sans  tenir  compte  de  la  quiescenLe  indiquée  par 
le  séré.  Or  Aboû  Zakariyâ  lui-même,  dans  son  livre  sur  la  ponc- 
tuation, dit  :  Le  kâmés  gâdol  et  le  kàmés  kàtàn  [sêrê)  précèdent 
toujours  une  quiescente  douce,  qu'elle  soit  apparente  dans  l'écri- 
ture ou  non.  Nos  contradicteurs  prétendent  aussi  que  trois  voyelles 
se  rencontrent  dans  yahbéschét,  kascfischébét ,  dallékét,  etc.  Ils  com- 
mettent en  cela  une  double  erreur.  Leur  première  erreur  consiste 
en  ce  qu'ils  ne  tiennent  pas  compte  du  dàgêsch  et  disent  qu'il  ne 
provient  pas  de  l'insertion  d'une  consonne  sans  voyelle,  puisqu'on 
ne  trouve,  ajoutent-ils,  aucun  exemple  analogue  d'une  lettre  in- 
sérée dans  ces  mots  pourvus  du  dàgêsch,  car  yâbèsch  {haïe,  xv,  6), 
hikschabtî  {Jér.  viii,  6),  wedâlekou  [Obad.  18)  sont  sans  dàgêsch. 
Par  ma  vie,  s'ils  connaissaient  à  fond  la  méthode  des  lexico- 
graphes, quand  ils  découpent  les  divers  exemples  et  établissent 
les  différents  paradigmes,  ils  sauraient  que  les  lexicographes  ont 
redoublé  le  bêt  de  yabbéschêt  et  inséré  l'un  des  deux  bêt  dans 
l'autre,  et  qu'ils  ont  lait  de  même  [)our  le  schîn  de  kaschschébéi , 


RI  SALAT  AT-TAkRlB  WAT-TASIIU.  285 

l^XS'Lw  U^  ipn^j  npm  oi^^  ^în  <^|3^  i^N^  "i^ir^  -)3i  ^L^  D'pbi  r.^^ 

A-^-X.^  ^^y-î'  ^'(r'*^*T>  ti^  os-A-^sixJî  i-|^A^i*j  i  ^ii>  aX^  0^  Uj^ 

(^_X_a_jC  L^Â.^  -«^,^   i?,   (C^v  ^   ^^   Lr«  <\if*XÀ-«  0.:^3i^Aw  I^^a^Î 

n3-!2î^  n^nij^îj^  ['^l-*^^]  np*?-^  rw2^^  Divp  (:j-^  J^3  o>r^^l  s<y^Jî> 
^^  ij^  ripSi^  nî:r3^^  nnirp  i  iC5<xUi  ^^si^^-M-.)!  V)'^  npiD  ^\j^  ^L^ 

LIaaw^     Vy^^     '•■(r'^O^-'^     Jt-lsU-*    wSA*^Âj!     C->l;iS®!     lw^A.irVw*.J    ^\j"=^^     \'J>'%J> 


le  Wm  de  daHékk,  les  ArV  do  dibber,  schihher  et  'ibbêd,  le  2:«iî/m  de 
mew  (£'cc/.  xii,  9),  le  kof  de  hïkkêr  [ib.)ei  de  tikhên  (ib.),  etc. 
Souvent  ces  dâgèsch  sont  l'elTef,  soit  d'mi  rentorcement,  soit  d'une 
simple  convention.  Comment  ont-ils  conclu  que,  dans  ces  mots 
avec  dâgêsch  et  autres  semblables,  il  n'y  a  pas  de  quiescente  in- 
sérée, de  ce  que,  dans  aucune  forme,  les  deux  lettres  semblables 
ne  sont  écrites  séparément,  et  de  ce  que  toute  la  conjugaison  ne 
présente  de  lettre  insérée  dans  aucun  de  ces  mots? 

Y  a-t-il  donc  une  différence  entre  kaschschébét ,  yabbéscliét,  dal- 
lékét,  et  le  sâdè  et  le  rêsch  dans  sâra^at  et  sârébét,  ainsi  que  le  bét 
et  le  rêsch  dans  barékét,  eu  égard  aux  quiescentes  insérées  dans  les 
trois  premiers  exemples?  Certes,  si  kaschschébét,  pour  sa  divi- 
sion en  syllabes,  n'était  pas  conforme  à  l'exemple  de  tinschémét, 
c'est-à-dire  si  l'un  et  l'autre  n'étaient  pas  composés  de  trois  par- 
ties, que  les  ashâb  an-nasb^  nomment  des  coupes  et  que  les  Arabes 

'  Nous  n'avons  trouvé  nulle  part  ce  terme.  D'après  un  passage,  tiré  de  la  Rhé- 
torique de  Mosé  ben  Ezra,  il  serait  Téquivaient  de  q  û/oIj*JÎ.  Voici  ce  passage  : 

1\  J^^^l^f^  «JjLjLiî  (J^;vj^J^^^  ^^^  J^;  ^[j'^^lj  ^^U^V|^  (jîy^[^ 

«Mais  lorsque  pendant  la  captivih'  on  s'appliquait  à  composer  des  pièces  devers 


i8(î  ()FlfS(UILKS  D'IBN   DJANAH. 

")Dw  J^-A.^  i  i^AA^il  JljM^i  c:^!-*^!*  <Xjt^  i^ÀA^J!  0.^3^*wwii  ^^^b  ^ 
cjj.AàJi  îjs-iû  c:>UU  *Xx^  iiÂAJj.A^  (j-^sUaw  Uiaji  ^^^^j  ")3D^  "Î3N_5 
Js^^!  ^i  I^jÎ  Jj^j&i^  liû^^i^^   "îSiVj   "iSD^   "iDu'   ^AiCiJi  JUi^î    (j^ 

np'?"^  nu'3^^  nnc'p  JI-a-.,«  ,^  <x_jj^.^.x.ii  np"i3^  nsn^i^  n:?*)!?  i 

iCSf^X-Â.^  Ut^       (J^    y^'^^^  ^"^   C^^   -xàaJ j.A*Ji   /j..^5^^^!   ^jw«  (  Y^*.^ 


appellent  des  cordes K  alors  il  ne  faudrait  pas,  en  lace  du  noun  sans 
voyelle  de  tinschémét,  une  quiescente  insérée  dans  le  schîn  de  kasch- 
schébét.  Je  m'explique  plus  clairement  :  d'abord,  de  même  qu'on 
ajoute  des  quiescentes  douces  après  les  premiers  radicaux  des 
verbes  dans  leur  forme  légère,  comme  schùmar,  âbad,  schâhar,  de 
même  on  ajoute,  en  les  insérant,  des  quiescentes  qui  ne  sont 
pas  douces,  après  les  premiers  radicaux  de  ces  mêmes  verbes  dans 
leur  forme  lourde,  comme  schimmêr,  schibbér,  ibbêd.  Ensuite  la 
forme  primitive  de  sàra^at,  sârébét,  barékét  exigerait  un  dâgésch, 
d'après  l'exemple  de  kaschschébét ,  etc.;  mais,  comme  le  rcsch  n'ad- 
met pas  le  dâgêsch,def^  quiescentes  douces  ont  remplacé  les  quies- 
centes non  douces  qui  devaient  être  insérées  dans  les  rêsch.  La 
même  chose  arrive  pour  les  lellres  déterminantes,  lorsqu'elles 
précèdent  des  gutturales  :  les  quiescentes  douces  sont  substituées 
aux  quiescentes  non  douces,  qui  seraient  insérées  dans  les  lettres 

«et  à  y  ot)server  la  mesure.  !a  rime,  les  cordes  el  les  pieux,  ces  derniers  nom- 
wmés  par  les  tonions  coupes  [rofiai]  el  pieds,  etc. 55  Voyez  aussi  Scliiaparelii , 
VocabuUsta  in  arabica  (Firenze,  1  87  i),  p.  rtSo,  !-  !u 
'   S.  de  Sacy,  Gr.  ar.  11.  619. 


HISÂLAT  AT-TAKIMIi  VVAT-TASHIL.  287 


suivantes,  si  elles  n'étaienl  pas  des  gutturales,  (^est  un  fait  cons- 
tant et  démontré  pour  les  hommes  intelligents,  que  toute  lettre 
avec  dngêsch  est  à  la  place  de  deux  lettres.  Si  nos  adversaires  per- 
sistent dans  leur  opinion,  il  n'y  a  de  recours  qu'en  Dieu  contre 
leur  ignorance.  La  thèse  que  je  viens  de  poser,  que  toute  lettre 
avec  dagésch  est  à  la  place  de  deux  lettres,  est  confirmée  par  la  lec- 
ture avec  une  motion  de  tout  scheha  placé  sous  une  lettre  ayant 
dàgêsch ,  comme  dahbàrou  ( Genèse ,  l ,  U),  gaddàlou  ( Psaumes ,  xxxiv, 
U),  etc.,  de  même  qu'on  a  l'habitude  de  prononcer  avec  une  mo- 
tion le  second  de  deux  scheha  qui  se  rencontrent,  comme  cela 
est  noté  dans  le  Livre  des  sons  et  dans  d'autres  ouvrages.  Aussi 
est-il  attesté  que  le  bêt  de  dahhnrov  renferme  une  lettre  sans  voyelle 
qui,  pour  cette  raison,  est  affeclée  d'un  fatah  à  côté  du  schebâ\ 
comme  le  tâw  de  yittànon  (Exnde.  \\\,  i3,  et  passim)  et  le  ddlét 
lU^  yiddàbénnnu  {ibid.  xxv,  si),  où  y)ersonne  ne  met  en  doute  qi^il 
v  ait  une  quiescente  insérée,  représentant  le  premier  radical  dii 
verbe.  On  dira  peut-être  :  Si  toute  lettre  avec  dâgesch  est  à  là 
place  de  deux  lettres  don(  la  première  est  sans  voyelle,  comment 


288  OPUSCULES   WIW^    DJANAH. 

(ja^  J.aaS  jUJ^_5  yD2  "ix'^Di  njc;^  n^i"'  pnDD  .-n:?3  nnn  d^-i7K 
V^^^-aâJ!  o<-i^!  ^i  ^  J.^J<xJ!_5  D^inn  mirr  ^d  intr^  nsi^  JX« 

*  D,  8,  9  2  et  SLiiv.;  N.  8.  27  d  suiv. 


expliquer  que  des  mots  commencent  par  une  lettre  ayant  dâgésch, 
comme  berê'scMt  [Gen.  i,  1);  gad  de  lou  [Psaumes,  xxxiv,  A);  dor 
(ïbid.  cxLY,  /i),  etc.  puisque  Aboû  Zakariyâ  soutient  que  les  Hé- 
breux ne  commencent  aucun  mot  par  une  lettre  sans  voyelle? 
Nous  répondrons  que  de  tels  dâgésch  sont  seulement  regardés 
comme  des  dâgésch  légers;  aussi  ne  croit-on  pas  qu'ils  renferment 
une  lettre  sans  voyelle  insérée;  le  véritable  dâgésch  est  celui  de 
yedabbér,  yeschabhér,  etc.  C'est  ce  qu'Aboû  Zakariyâ  a  éclairci  en 
tête  de  la  première  section  de  son  Livre  sur  les  lettres  douces,  011 
il  est  dit  :  Les  lettres  bét,  gmél,  dâlét,  kaf,  pé,  tuvo  admettent  en 
hébreu  deux  prononciations  :  l'une  légère  (6/<,  gh  ,dh,  etc.)-,  l'autre 
lourde  [b,  g,  d).  Cette  dernière,  à  son  tour,  peut  être  de  deux 
espèces  :  espèce  légère  dans  beré\schit,  téhât  [Prov.  xvii,  10), 
yirbéh,  yischgéh,  bâtékâ  [Exode,  x,  9);  espèce  complètement  lourde 
dans  yedabbér,  yeschabbér,  habbattîm  [Ez.  xlv,  1  d).  La  preuve  que  le 
dâgésch  lourd  dans  bâtékâ  est  de  l'espèce  légère  est  fournie  par  le 


insÀLAT  AT-TAKHIH  W  AT-TASII  II,.  iW 

>*"n"n"N*  o^->-î   y<a_x_j  J^A.i   (^J   ^^sUw  (_^<i  Î__^AA.5    ^Aj  <Xi  ^711; 

ô^j^^— =»►  c-jLjc-j  (^,-«  <i^^^  A]Ui!  jiX^  tj  ji  jUii  Iaïî.))  ^^^^  c^^i^ 
^^  Jt?  i>!  J^ii^  (^^^  <-^^j-=^  -*^i*XJCji  i^xs^j'j  j^*xii  c_?UJ!  »i  (ijOo^ 

^^   iâ-i-^i    li    l^J    (J>^-r>   ^-^    <j-=^    4^^*    C^^-J'    ^J^       ClTï^^    ^^^^*" 

3-ri>  n'^i^D"^  i  /o-^"^^  (ij-*  j^aJ\  ^^_^i^^     A^itlj  □'•D'pt:  ni?D^*3i  <x^L 
(^4^^  i£j"**^^3  (:J^■^■5i^  -^W'^  (j>j  (^<^-J^  (j:-^^  ^^3  1-(mJij  J^jyx^  ^ï 

■    n.   l8i,    19;N.  V,  G.  —2    D.   7.  !•;  \.  6,  ".9. 


/rames  qui  le  précède.  Sache  que  ie  patah  précède  souvent  une 
quiescente  douce  devant  les  gutturales  qui  suivent  les  lettres  de 
la  détermination,  comme  aussi  dans  d'autres  exemples  tels  que 
scha^ar,  nahal,  etc.  ainsi  qu'Aboû  Zakariyâ  Ta  expliqué  dans  son 
Livre  sur  la  ponctuation. 

Telle  est  également  l'opinion  qu'Aboû  Zakariyâ  a  voulu  expri- 
mer, entre  autres,  dans  l'introduction  à  la  première  section  de 
son  Livre  sur  les  lettres  faibles,  puisqu'il  dit  dans  le  chapitre  inti- 
tulé :  Origine  des  lettres  douces  et  des  lettres  de  prolongation  : 
ffLes  lettres  douces  s'adoucissent  quelquefois  au  point  de  dispa- 
raître, sans  rester  le  moins  du  monde  sensibles  dans  l'expression, 
excepté  par  le  son  de  la  voyelle  précédente,  damma,  fatlia,  ou 
ime  quelconque  des  sept  voyelles.  ^^ 

La  seconde  erreur  de  nos  adversaires,  c'est  qu'ils  ne  se  sont 
pas  aperçus  de  la  quiescente  douce  qui  est  enire  ie  hêt  et  le  scMn 
de  yahhéschét.  Par  ma  vie,  cetle  fois  ils  sont  excusables,  car,  lors- 
qu'on s'est  trompé  pour  ce  (fui  saute  aux  veux,  on  a  d'autant  plus 

M) 


290  OPUSCULES  D'IBN   DJANAH. 

i>^*k_^  j^   (^-i    *XJj  y-)N'  ^jj  <^  D^  ^iS>  t5*xJ^   J^^^  -^4^  o*X£^ 

ji  ^  ^xL  *X«>  ^i  Jli     ^"T'K  ^^_5   c^aX-S  ù^l\^   (^)^\  o^^;-»-   j^   J*^ 
1    D.  l83;  N.  V,  7.—  2    I).  6,  l;^;  N.  (),  l(i. 


le  droit  de  se  tromper  pour  ce  (pii  est  moins  visible.  Ces  gens 
n'ont  pas  remarqué  la  quiescente  douce  de  debârîm,  hahèrîm  et 
autres  semblables,  bien  qu'elle  soit  indiquée  par  le  kâmés  et  le 
sêrè;  ils  n'ont  pas  non  plus  reconnu  la  lettre  quiescente  insérée 
dans  le  hêt  de  yabhéschét.  Donc,  leur  reprocber  de  n'avoir  pas  vu 
la  quiescente  qui  est  entre  le  hêt  et  le  schîn  de  yabhéschét,  ce  serait 
leur  faire  injustice.  En  effet,  il  faudrait  sous  le  bét  un  sêrê  h  cause 
de  la  quiescente  douce  qui  suit;  le  ségol  du  hêt  est  une  irrégula- 
rité qui  se  trouve  dans  ce  mot  et  dans  tous  ceux  de  même  forme , 
comme  dans  érés  et  la  plupart  des  mots  semblables,  le  premier 
radical  a  reçu  un  ségôl  à  la  place  d'un  sêré.  Pour  la  prosodie,  si 
l'on  retrancbe  d'abord  la  syllabe  initiale  yah,  ce  qui  reste  de  yab- 
héschét a  la  même  mesure  que  érés.  Aboû  Zakariya  a  mentionné 
l'irrégularité  des  mots  tels  que  érés  et  autres  analogues  dans  son 
Livre  sur  la  ponctuation. 

Aboû  Zakariya.  —  Les  lettres  douces  et  de  prolongation  sont 
au  nombre  de  trois  :  àlcj]  ivâ'w,  yod. 


insiLAT  AT-rAkiiir,  wat-tasiiil.  i>î)i 

^ji)  ^^^   l^*^  wStXj  yl   jj^i  Ojr-s*-^   <NaAaJ!   »<Xiû  ^  c*-*^^-^^   ijs-iû 

DDn^  im_5  -iDK^  -iDcr  i  ^Ji  ^..^ji^^f  ii  J^A^j^  -niy^  •lû'''7D  l»^ 

•  D.  7,  5  cl  suiv. ;  N.  6,  3A;  7,'i-2.  —  -  Ajouté  d'après  l'original  arabe  de 
Hayyoudj.  — ^  D.  7,  7  el  sniv.  ;  N.  7,  16  et  suiv. 


Commentaire.  —  On  a  reproche  celte  phrase  à  Aboû  Zakariyâ,  en 
lui  attribuant  l'opinion  que  le  /le  n'est  pas  une  des  lettres  douces, 
puisqu'il  s'est  borné  à  mentionner  Vâléf,  le  yod  et  le  wàw.  Cepen- 
dant, il  s'est  borné  dans  le  passage  cité  à  ces  trois  lettres  parce 
qu'elles  participent  de  la  douceur  et  de  la  prolongation,  tandis  que 
le  hê,  tout  en  étant  une  lettre  douce,  ne  sert  jamais  à  la  prolon- 
gation; aussi  ne  l'a-t-il  pas  mentionné.  Si  on  objecte  que  le  hè 
est  employé  quelquefois  pour  la  prolongation,  parce  qu'il  est 
ajouté  à  la  fin  des  verbes  et  des  noms,  c'est  une  fausse  objection, 
car  on  n'appelle  lettre  de  prolongation  que  les  lettres  ajoutées  au 
milieu  et  non  à  la  fin  des  mots.  Aussi  Aboû  Zakariyâ,  dans  l'in- 
troduction à  cette  première  section,  a-t-il  donné  comme  exemples 
le  wâw  de  gibbor,  schikkor,  le  yod  de  pâlît  et  sârîd,  et  les  quies- 
centes  renfermées  dans  schmnar,  âmar,  etc.  sans  dire  que  le  hé  de 
élekâh  [Jér.  v,  5),  méredâli  {Gen.  slvi,  'à)  serve  à  la  [)rolongatiori. 

Abou  Zakariyâ.  —  On  écrit  souveni  un   hè  à  la  place  d'unt' 


^92  OPUSCULES   I)'IB.\    DJAXAH. 

(jî    <K.^^(    j^J    (^s>^   l<Xr^    wdJi>  ^a5^  4XAi  ^U^wVi_5    -'^À^CJi  ^iwi_ji 

^^  1^^^   A-À.^  fV"-^^  J_^-itîi    \ùs.£>   J.  jl   (i^   l-*^:?!    (j-*^  ^^  y^^   J^ 
l.^^^.i  Iv  ^jl^  !i>i    '^kx)^\   otJ^l    ^^   iCÀA>Ji   U^J1_5   ^^yi\   !«XJ6^^   ti 

^..o)^  dX.Ji>  vi^j  CiJV'*'*  "J'^   A^J^  wj«Xj^   AAaaJ»)  (j^  «XÀf   AÂi^  v_ÀwCa-< 
t-^-^-jcÀMjJi  J.A.J    O^ii  vii.Ji>  j,  c_jl^Aw*i(l  ^j^  jj:$kj  ^^  d)-x.«rw  j^l^  ti5 

'    Le  ms.  porte  c■)rb^l. 


lettre  douce,  particulièrement  à  Li  fin  des  mots  et  des  noms.  Les 
cas  où  le  hê est  écrit  pour  IVÎ/e/doux,  à  la  fin  des  mots  et  des  noms, 
sont  tellement  fréquents  que,  où  Lun  s'imagine  que  IVJ/p/ doux  est 
radical,  l'autre  prétend  que  le  hè  doux  fait  partie  de  la  racine. 
Commentaire.  —  Ici  encore  on  a  critiqué  Aboû  Zakariyâ,  et  on 
a  conclu  de  ce  passage  et  d'un  autre  où  il  dit  :  ^Le  hê  doux  est 
au  fond  un  Méf  àoiw^  lorsqu'il  est  précédé  d'un  kûmés^ri  qu'Aboû 
Zakariyâ  ne  regarde  pas  le  hè  comme  une  lettre  douce,  et  qu'à 
ses  yeux,  dans  hânah.  V/.sr/A,  elc.  le  /?/'  remplace  un  Méf,  comme 
celui  de  karn'  et  bnra\  Par  ma  vie,  hieii  loin  que  cette  conclu- 
sion découle  de  ses  paroles  et  doive  lui  êire  attribuée,  elle  doit 
élre  repoussée  par  quiconque  lui  fait  justice  e(  réfléchit  sur  son 
langage.  Je  vais  te  l'expliquer;  écoute-moi  et  prête  une  oreille  at- 
tentive, et  ne  te  plains  pas  si  je  m'étends  sur  ce  sujet,  car  on  est 
souvent  induit  en  erreur,  et  grand  est  le  dommage  qui  en  résulte. 


RISÀLAT  AT-TAKHIH  WAT-TASHiL.  :>93 

iVnp  ^J^  cKavo  5cXà^  l^jlj  v^ii  (jl^^  '.^^mS %s^^  I^jL  ti^  nxij 

^i   J^^>-^  ^j^aJ  Aji  Jyij  _j,iî>_5   dlJi>   vXjj.j  oiaS^  W:''^3  NÎJD^j  N")3^ 

i  a^aJ  Liî»  i^i  J^j»j  yi^i».ii_5  >!iii  j».-o^i  »i  -kÀA-  otJi  i^ji  J^jij 

HDinD  niiDn  n'pnx  n'pD  J^a..«  i  ^a^àJI  ^i^  ^.ks^^  i  <^a53  ^l^Ji 
^^  ^.^i  l^Ji  (jl  Ui>i  nn^j:     n?î!/"i:  n*"?  Dni»     npDir  idn'? 


1).    i3,  8;  N.    M,  -i-j. 


Par  les  mots  :  Oh  écrit  souvent  un  /<e,  etc.  Aboû  Zakariyà  n'a 
certes  pas  voulu  dire  que  le  hè  de  bànâli,  \Uâh,  etc.  est  écrit  à  la 
place  d'un  âléf,  comme  ïâléf  de  kâra,  hàr(}\  etc.  Car  aurait- ii 
ajouté  :  Q\x  l'un  s'imagine  que  IVl/e/' doux  est  radical,  etc.  et  re- 
connu par  là  que,  dans  certains  exemples,  le  hè  est  une  lettre 
douce,  et  qu'il  fait  donc  partie  des  lettres  douces?  Au  contraire, 
par  les  mots  :  On  écrit  souvent  un  hè,  etc.  Aboû  Zakariyà  a  fait 
entendre  ce  qu'il  a  exposé  dans  le  chapitre  intitulé  :  Des  lettres 
éhéœî  exprimées,  où  il  dit  :  ff  Le  hè  remplace  le  iv(\w  du  suffixe  dans 
koîiUdh  ( II  Sam.  11,9),  âhôloh  ( Gen,  ix ,  2  1  ) ,  hàmonoh  [Ez.  xxxi  ,18), 
betokôh  [ïb.  xlviii,  21),  wehizhîroh  (U  Rois,  vi,  10),  et  aussi  le 
wâw  du  pluriel  dans  schouppekouh  (Ps.  Lxxni,  2),  schamèmouh[Ez. 
XXXV,  12),  noschdbouh  (Jér.  xxn ,  6) ,  nissàtouh  (ibid.  11 ,  1  5 ). -^  Aboû 
Zakariyà  nous  apprend  ainsi  (|ur  le  hè  peni  élre  mis  au  lieu  du 


29Zt  OPUSCULES  D'IBN  DJANAH. 

Iw^Ji  i^xS^j  *x.ï^    t-^UJ!  î*Xiû  ^^  [j^p]  Jli^  (^j  o;.=>*  t^  <s-^\  ^i^i 

^is-  l<x>  dlJis  j.a5"*ka5  i^Uw^M^  ^'^ÀsCJl  ^ô..îjî  i  iiÂA>!i  v_àJ^I 

cjL  ii  jî  »^5i>  u  (^  ^^^^.^  ^^  piiîi  r^3  ND'n^  ^^ajU5^  pI^j^ 
np  oi.iL  t^x5^j  ^  ub  t^*^^*  ^-*^^  5^-^  J-aU^  kil  i  ''"T'n"N  (j^ 

'  D.  i3,  7;  N.  11,  ao.  —  ^'  D.  1:2,  -2;  N.  10,  :53. 


w^/w,  qui  est  une  lettre  douce.  Notre  auteur  ajoute  dans  le  même 
chapitre  :  r  Le  hè  est  c|uelfjuefois  substitué  au  wàw  dans  hànoh 
(I  Rois ^  VI II,  i3),  raoh  {Ex.  m,  7),  schâtoh  [Jér.  xlix,  12),  *^«5o/^ 
(Prov.  XXIII,  5).  11  Nous  apprenons  donc  qu'ici  encore  le  hé  est 
mis  à  la  place  d'un  wàw  doux,  qui  est  le  troisième  radical  du 
verbe,  et  ce  troisième  radical  n'est  un  wâw  qu'à  cause  du  holem 
qui  le  précède.  J'y  reviendrai  plus  longuement  après  avoir  traité 
la  question  que  j'ai  abordée.  C'est  donc  là  le  sens  de  la  phrase  : 
ffOn  écrit  souvent  un  hé,r)  etc.  Quant  à  l'autre  phrase  :  ^Les 
cas  où  le  hé  est  écrit  pour  l'a/e/"  doux,ii  etc.  elle  se  rapporte  à 
la  double  orthographe  de  âna  [Ps.  cxviii,  2  5),  yerouscha  (II  Rois, 
XV,  33) ,  avec  Méf  ou  hé,  comme  Aboû  Zakariyâ  le  rappelle  dans  le 
chapitre  des  lettres  éhéwî  exprimées.  Je  considère  de  même, 
bien  qu'ils  ne  soient  jamais  écrits  avec  âléf,  màh  et  autres  mots 


RISALAT  AT-TAKIUH  WAT-TASIliL  ^295 

^\  i!..AXAs\  ^i  lyJl  ^\  <^  Ia)  J.J:>  ^  U  Sj-A^^  blID  yDpJ  ;s*xJl 
^)  U  aXJL^  <JÎ^  i*X.iû  <jlj  v-xJ^l  lâÂASI  isl  <xàJ  otii  ^i^-«  owaa.S' 

Jyij^  ''^■îî  c:jÎ^^  (J-*  Aji  ikxd  ijà.Xi  J^Aj  ^i  Jj. *!.;=»-  wAXÀ  Jlxiv^l  (j^ 
HjD  (J-*  J^.Aji.A.>M>*-ii    ^î    tilJi^  -^'V^^    «-^i^ji»    OUj.-»AxJ   »,^\J^   Ul)^\ 

n!:d  (jw,  J..AjLA.^.ii^  J^l\  (jv-s:  o»>^"  '?3Dj  hn")^  n:p''  ni^"»  ^L^ 
Lr«  %nVi?D  (jli  t-k^i^  J^xÀii  (jv^  t^j^  '?'n;  v^P^  î<"'P"'  ^'<^^"'  ^'^^^ 
nnb:?D^  ^fT'jp  "•iT'îri?  M^^n  JIa-«  ^^  iLÂ-J  ^L  L<-Ji  ^jij  ajL^  n:3 

(ji    *X-d-ii  (j^^.i  Aji  (^  Aj  J*Xa^j  U  i*X^à  \niXnp_5  "TXÎJD  JIa^ 


semblables  qui  ont  un  hâmés  gâdol,  sans  que  rien  indique  que 
le  hé  y  soit  radical  ou  remplace  un  âléf  doux,  puisqu'on  prononce 
un  âléf.  C'est  à  de  tels  exemples  et  à  d'autres  dont  on  ignore  1  éty- 
mologie  qu  Aboû  Zakariyà  se  réfère,  en  disant  :  rOù  l'un  s'ima- 
gine,^ etc.  Car,  pour  les  verbes  dont  on  connaît  l'étymologie  et 
la  conjugaison,  il  est  impossible  que  les  uns  les  rangent  parmi 
les  racines  avec  hé  et  les  autres  parmi  les  racines  avec  âléf,  et  que 
les  uns  et  les  autres  veuillent  avoir  raison,  puisque  ces  deux  espèces 
de  racines  diffèrent  dans  la  conjugaison  :  ainsi,  le  futur  des  verbes 
comme  bànâh  est  yibnéh,  avec  un  ségol  sous  le  deuxième  radical, 
tandis  que  celui  des  verbes  comme  mâsa  est  yimsa  avec  hâmés 
sous  le  deuxième  radical  ;  la  première  personne  du  singulier  du 
parfait  de  hânâh  se  foime  en  changeant  le  hé  en  yod  doux,  comme 
bânîtî;  celle  de  mâsâ\  en  maintenant  le  troisième  radical  sans 
aucun  changement,  comme  mâ.sâ'tt.  C'est  ce  qui  le  démontre  l'im- 


:2%  OPUSCULES   DIHN    DJAÎNAH. 

Lv    lia-!s^»    «^r^j-r?    '^3       k^iAi?'-')    ^î,    i^ÀAJ  i^il    l^JI    AjIj^    HjD    "-^   (i   J^-*r? 

^j.^  c-jL  li  .^i_^_'i  (_jv.-A!5  o^-=*-î  e»-*  2i^Â-s-  -«'l^jî  (jî  ti  jî  (j-«  ^^^ 

bî  Iâ.AJ!l  i  l^iùji  Ijfij  J^^^î   »S  '^J^î  J.AS.  lw^jî_5  (jvWi  <^3J^ 
«:>U  tj^^  j.*ÀJi  -^  Iv^l  n'^n  n'ù*i'  n:p  n:3  cXa^  (^  ci).^  ^y**^ 

j*:ii  '^•fr--i  (j5  U-|-.it>  i^A.i  ^n^"'7n  M^e^i?  M-'ap  ^rriin  \^\xi  l-^Uï  U 

'    1).   1  1  ,  1  1  ;  N.  1  0 ,  90.  —  -   I).  ()9 ,  2  ;  N.  58 ,  11. 


possibilité  de  soutenir  que  ie  hê  de  bânâh  soit  pour  «/e/'doux  ra- 
dical. Et  on  voit  encore  plus  clairement  qu'Aboû  Zakariyâ,  comme 
nous  l'avons  exposé  plus  haut,  met  le  hê  au  nombre  des  lettres 
douces,  lorsqu'il  dit,  dans  le  chapitre  des  lettres  éhéwî  expri- 
mées :  fc La  prononciation  de  Wiléf  et  du  hê  doux  en  hébreu  est 
identique,  sans  qu'il  y  ait  la  moindre  différence,  et  cela  surtout 
à  la  fin  des  mots  et  des  noms,  lorsque  ces  lettres  sont  précédées 
d'un  liâmes.  V  II  a  donc  affirmé  nettement  que  le  hê  fait  partie 
des  lettres  douces,  c{u'il  ne  se  confond  pas  avec  un  a/^  radical , 
et  qu'il  ne  concorde  avec  lui  dans  la  prononciation  qu'après  un 
kdmés.  Aboù  Zakariyâ  dit  encore  au  commencement  de  la  troisième 
section  :  fcDans  les  verbes  comme  bânâh,  hânâh,  dont  le  troisième 
radical  est  une  lettre  douce,  le  hê  est  troisième  radical,  et  les 
Hébreux,  à  la  première  personne  du  sinj^ulier  du  parfait,  chan- 
o^ent  ie  hê  en  yod  quiescent  précédé  d'un  hirék,  et  disent  bânilî, 
kânitî.r,  Le  hè  peut  donc  être  troisième  radical.   Aboû  Zakariyâ 


RISAlAT  AT-TAKKin  WAT-TASll  i[..  ii97 

Là^  Uaji   (jv^  ^l^p  ^r^r  ""nD  ""UD  «y£>Uô  L  J^xAii   ^  l-^j^Xjij^ 

nni3  ni3  cj-*  î^iLi-i  b  L^^à^  Î^J*Xji  /o.>^àw  1-*^.*^  *!^î  i^^-k^^j 
^5*xJl  (jv>!i  ^^^s\^l\  (j^  a]<Xa^  lx)î  nriNn  nx")  cj-«_j  n^as  J^o^î^ 

y5  bJl^  UJ5  (jvj  ^J^:i\^\  d:?  ^*^n"i  iSn*»"!    nnx  v'^  ^  ^.^"^  ^^^^ 

'    D.  ()(),  7;  N.  58,  -io.  —  -  L).   K.i,  3;  N.  62,  5.  ~  ••  N.  69,  -io.  D.  es» 
incomplet,  mais  N.  aussi  n'a  pas  les  mois  :  j2.iJ-  ^ï   L^Jf  jj^^  ^i(>A/o. 


ajoute  :  crLe  participe  actif  est  bànéli,  konéh,  dont  le  troisième  ra- 
dical est  un  hê,  qui  est  clian(}é  au  participe  passif  eu  yod  pro- 
noncé, comme  bânouy,  pâdouy.-n  Là  aussi  le  hê  est  évidemment 
troisième  radical.  Une  autre  preuve  que  le  hê,  aux  yeux  d'Aboû 
Zakariyà,  est  dans  ces  verbes  une  lettre  radicale  et  non  pas  une 
permutation  de  Vàlêf,  cest  qu  il  dit  au  sujet  de  ces  verbes  :  fcDans 
le  parfait,  à  la  troisième  personne  du  féminin  singulier,  le  troi- 
sième radical  ne  tombe  pas,  mais  est  remplacé  par  un  tâw;  on  dit 
de  bânâh  bânetâh  pour  bâueyâh,  de  râWh  râ'âtâh,  où  le  tâw  tient 
lieu  de  la  quiescente  douce  qui  est  troisième  radical.  77  Ne  sais-tu 
pas  que  le  Uîw  peut  remplacer  le  hê,  mais  non  YcUéf?  Ce  qui  peut 
encore  servir  à  démontrer  que  le  hê  occupe,  pour  Ab  )ii  Zakariyà, 
une  place  à  part  parmi  les  lettres  douces,  ce  sont  les  passages 
suivants  :  1°  Racine  àlâh  :  ce  Dans  ivayyêtê'  (Deutéronome,  xxxiii, 
31),  la  quiescente  entre  le  yod  et  le  tâw  est  le  premier  radical,  et 
Vâléf  \e  troisième,  à  la  place  d'un  hê  exprimé. r)  Or,  si  le  hê  de 


298  OPUSCULES  D'IBN  DJANAH. 

A-ji  ND"»!  OtJî  3,  JU3  oUi  (j^  ii]*XA^  «iXÀ^  *^<yjl^^  nap^  .1:3  l^ 

i:?  v\2ii  2VD  i*^Dn^  mi  ^KDT  riiXT  iiX3i  n""?  iNDi  yDH  'm  la^m^ij^D 

^Js«i^  A.A.3  ^Ji)î  ^1  J.Ai  ^î   i)|   oLÎ.yî   ci>i^i>   (jo    yiwi  J^^li  NDT 

^U^\    Cji^i    (j^   !^\.«<o)  jLo    (Jy-S^    \^X^    ^J^^    ^-•.XJC.wî^    l-rji    (jw« 

ci^i^i)  (j-«  irm:u*D  ndid  (ji  c:a.)>j»  UÎ^j    vW^  Î*>^^  i  JIj  /o-j  l^^A^ 

Ojj^J^iî  ^=^Sf^'^  i^  '?:1Dj  iVDID  JUi  l^Ji  c:>î^i>  ,j^  CJ^^^  ''^^  Oii^l 

'j^DD  ^sn    nnn  v'^  ^^  *l^-^  ^*^-^  J<.a-^^  otJ^I^A^  cj^-MI  o^-^i 

^  N.  78,  1  ;  l'article  manque  chez  D.  —  -  N.  70,  9.  —  ^  N.  76,  1. 


/>rtwà/t  et  de  hanàh  était,  à  ses  yeux,  permulé  d'un  âléf,  il  aurait 
dit,  au  sujet  de  YAléf  de  wayète  ,  que  le  mot  a  repris  sa  forme 
primitive,  el  il  n'aurait  pas  dit  qu'il  est  permuté  d'un  hê.  2"  Ra- 
cine dàkâh  :  Après  avoir  mentionné  yidkéh  [Ps.  x,  10),  iDenidkéh 
{ib.  Li,  19),  dikkîtânou  (ib.  xliv,  20),  il  ajoute  :  crMais  medoukka 
(Is.  Lin,  5),  dakke'6  [ib.  10),  doukke^ou  (Jér.  xliv,  10),  dakke'ê (Ps. 
XXXIV,  19),  dakka  [ib.  xc,  3),  appartiennent  à  une  autre  racine,  à 
moins  qu'on  ne  soutienne  que  Vàléfy  est  à  la  place  du  hê,  et  que, 
par  suite  de  son  emploi  fréquent,  il  est  devenu  radical. •j^  Ne  vois- 
tu  pas  que,  dans  ce  verbe,  Aboû  Zakariyâ  prend  le  hê  pour  une 
lettre  radicale,  à  laquelle  Vâléf  se  substitue?  3°  Même  racine  :  rr  J'ai 
atïirmé  que  medoukk(V  a  un  r//e/'radical ,  parce  que ,  avec  hê,  on  dirait 
régulièrement  medoukké\  quand  même  ce  serait  écrit  avec  âléf.^^ 
Il  n'y  a  pas  de  preuve  plus  forte  que  celle-ci.  li°  Racine  hàbcîh. 


RISAlAT  AT-TAKHin  WAT-TASHIL.  :299 

xinn"»"!  XDn:  i\in  r\2n  ^ax^^nn  m^  ^!:d  (ji  Jii?^  iî:/'  ^v^n  dut  i?j-) 
I4JÎ  ij^  c>.J*x-)i  ^J^)i  ^Ji^  J<-io^l  ivXiû  (j^  DWDnDn  bDiD  mxn 
L^.A-fc  ^Xiwî::»  o«.i^î^  ^A^t  l^ii  J.*>  ^A3  I4J  Jl^xAAw:iil  <^^^^ 

nb"iT  riN^^D  yiNm  hiûiD  a^Du;  ix'^d  qd^'?:?  p  ^r  Jli>  cj-*  ^-^•^^^ 
^:dd  i^Dni  N'^jDn  x"?  |N!î  nN^DDD  jX!:  n^dod  11:  dn'^d  n^i:  ^jin 

cji^i  (ijv-j^  oLJ^Î  cyiji>  (^J  J^AAÀi  \^^\  <^\^i>  w^iû«X^   Î4Xiû^ 
•   D.  117,  i5;  N.  8d,  3i.  — 2  D.  1 19 ,  28;  N.  84 ,  8. 


U  cite  d'abord  hâbî  (Is.  xxvi,  20),  hébyon  (Hab.  m,  4);  puis  il 
dit  :  rfA  la  même  racine  appartiennent  héhbfânî  (Is.  xlix  ,  2), 
nehba  (I  Sam.  x,  2'.^),  wayyithabbê''  [Genèse,  m,  8),  hammahâbo'îm 
([  iS«m.  XXIII,  28);  seulement,  Yâléf  a  été  substitué  au  hê  et  est 
devenu  d'un  usage  fréquent.  i^  11  a  fait  du  hé  la  lettre  primitive ,  qu'a 
remplacée  un  âléf.  5°  Racine  kâlâh  :  frDans  le  troisième  sens,  cette 
racine  se  présente  sous  deux  formes,  avec  hê  et  dléf,  parce  que 
ces  deux  lettres  peuvent  permuter  entre  elles,  comme  je  te  l'ai 
enseigné;  on  rencontre  cette  racine  avec  hê  dans  kàlîti  (Ps.  cxix, 
101),  kelîtinî  (1  Sam.  xxv,  33),  yikléh  [Gen.  xxiii,  6),  et  peut-être 
aussi  dans  kâlou  (I  Sam.  vi,  10),  et  on  la  renconîre  avec  âléf 
dans  kâle'ou  [Hagg.  i ,  10),  kâle'àh  (ibid.) ,  kelaém  [Nomh.  xi,  28) , 
mimmiklâ  [Habakouk,  m,  17),  mimmikle^ôt  [Ps.  lxxvhi,  70),  tiklâ' 
(ibid.  XL,  12).''  Aboû  Zakariyà  distingue  donc  encore  les  racines 
avec  âléf  de  celles  avec  hê.  6"  Racine  mâlâh  :  rcElle  est  employée 
avec  âléf  et  avec  hê;  le  plus  rarement  avec  hê,  comme  dans  ma- 


300  OPUSCULES   D'IBN   DJANAH. 

ocj^-^j^  i?^D^  rc:  n*^x    n'îî:^:''  xier:  "{ni?  i^wb  aw:  □nD'7D  nx 

t-»;5\^.ji  J..AÙ  ^;^LxJî  iCxMî  ^^^  5l_^-*w  JUj  «y^  [  «jHV^]  j^.^  ^  U 
rn:^  ibi:  i  î^i,?  i'"?^^  rT»  ^l»^  ^dk^^  idn*"»  d  ^^\^  h^a  idn  ^^i 

AÀJsWi   ^\^^^  2rC!^^  Dlp^  i  î^î^  3ir^  Dp  »i  (^*>Jî   (:5vWi   ^j-^sUJlj 

'   D.   i3a,  (j;  \.  93,  10.  ~-  -  D.   12/»,   1;  N.  87,  i3.  —  ^  D.  10,  a3; 
N.  10,3.  —  '*  Ajouté  d'après  les  mss.  de  Hayyoudj. 


r 

lou  [Ezéchiel,  xwiii,  16);  le  plus  souvent  avec  âléf,  comme  dans 
mâle'  (Deutéronome,  xxxiii,  23),  mâle'ou  (haïe,  xxi,  3).w  II  a  de 
nouveau  mis  d'un  côté  le  hé,  et  de  Tautre  Y àléf  comme  radical. 
Aboû  Zakariyà  a  fait  le  même  raisonnement  pour  hâta  et  kâi'â\ 
7°  Racine  nâsâ'  :  ^r  Cette  racine  se  conjugue  aussi  de  deux  ma- 
nières  :  avec  hé  dans  wenâsou  (Ez.  xxxix,  26),  nâsou  (Ps.  cxxxix, 
ao),  nâso'  yinnâsou  (Jér.  x,  5),  nesomj  (Ps.  xxxu,  1);  avec  âléf 
dans nâsâ'tî,  éssâ\  wayyissâ\  nesâ'  (Ps.  \ ,  1  9). n  II  y  a  de  nombreux 
exemples  semblables  dans  le  Livre  des  lettres  douces,  mais  il  ne 
m'est  pas  loisible  de  les  énumérer  tous.  Aboû  Zakariyâ  a  dit  dans 
le  chapitre  des  lettres  éhéwî  prononce'es  :  rr  L'orthographe  est  inva- 
riable, parce  que  c'est  l'usage  commun,  lorsque  ïâléfde  âmar  et 
de  âhal  se  change  en  wâw  dans  yô'mar  et  yohal,  le  yod  de  yâda'^ 
et  yâlad  en  wâw  dans  noda"^  et  nolad,  la  quiescente  douce  ren- 
fermée dans  kâm  et  schâb  en  wâw  dans  yâkoum  et  yâschoub,  le  hé 


HISALAT  AT-TAkRlB  VVAT-TASHÎL.  :i01 

^  <->».3K  45JI  ^i_^Ji  4^*1  Di:;^  Dp  ^\^^  ^T»  L^  ^dn  olIî  ^^  ^^>^jî 

^ Jlï  1^  k-il  ^  l-iû  ^^  ^Jl  nx-)^  ntyr  3,  c^-lî  i^^5  ^:iil3  J^jij 

^^—«û^  ^^-Jj^  Là..ajLJ  ,i  (jjv*^^  '-^^.,^=*"5     laAJiÂAJI   tt,  <îoU.^   ^  A3^i  *] 

^^^  »*X-jLfc  ^L^.J5  U-?^^  'ff*'^^  ^'*"*  ^*^-^^  WL»  ^^-?  ^'-^^^^  v^J^Î 

(^.A!l  cj>>">-i  ^^ 

'  Il  y  a  ici  nno  lacune;  aussi  n'avons-nous  pas  traduit  ces  cinq  mots.  Il  se 
trouvait  peut-être  ceci  :  Bien  qu'il  ail  été  dit  que  la  ([uiescente  douce  renfermée 
dans  hâm  était  un  âléj.  En  efTet,  Hayyoudj  cite  ailleurs  of^p)  (Oaée,  x,  1^).  — 
-  D.  1  1,  /i  ;  N.  1  0 ,  1  3.  —  '  !,e  texte  arabe  de  Hayyoudj  porte  :  crH  ^  [su] 
ZyA^  '.^  5  (j(>J[. --''   D.  179,  19;  N.  i^a,  10, 


doux  de  ^âsâh  et  raàh  en  yod  dans  ^âsîsî  et  ra^'etz.  7?  I]  a  donc  parlé 
de  toutes  les  quatre  lettres  douces,  savoir  Vâléf  de  âkaï,  le  yod 
de  yâda",  le  wâw  de  Mm  etschâb,  c'est-à-dire  le  wâw  qui  se  trou- 
vait dans  l'origine  entre  le  kof  et  le  mêm,  .  .  .et  \e  hê  doux  qui  est 
dans  '^âsâh.  Si,  pour  Aboû  Zakariyâ,  ce  dernier  hê  était  écrit  pour 
un  âléf,  il  n  aurait  pas  manqué  de  dire  :  Vâléf  doux  dans  "âsâh  et 
raâh,  pour  lequel  on  écrit  un  hé,  aussi  bien  qu'il  dit  plus  loin  : 
ff  Le  wâw  de  rô'sch,  pour  lequel  on  a  écrit  un  âléf,  se  change  en  âléf 
doux  dans  râ'schîm.y>  Ce  qui  dégage  définitivement  Aboû  Zakariyâ 
de  tout  soupçon,  en  dehors  de  ioul  ce  que  je  viens  de  mention- 
ner, ce  sont  ses  paroles  dans  son  Livre  de  la  [)onctualion  :  rrLes 
lettres  douces,  dans  notre  langue,  sont  au  nomf)re  de  quatre  : 
âléf,  wâw,  yod  et  hé.^  Il  déclare  donc  nettement  qu'à  ses  yeux  le 
hé  fait  partie  des  lettres  douces. 


302  OPUSCULES   D'IBiN   DJANAH. 

"l'PN  "l*?!")  I4.il  (:5>^J  -«^^->  *>^i  "j^"^  ^-J4;-^J'  u^  ^"^^  (J^-?  ^l*>^-^j^*^ 
UiJ^\  ^xj  \2h^  -]"^N  i  <^*xJi  (^1  ^^^l-«^Ji  ^ji  ^î  IDb^  1%-i  -|D:/» 
"jDr  "î'7N  "fjn  (j^SIj  ^Î  (:J-^  *>-*  ^j^  JyiÀi  "|S"i  i  l^ii  _^^  ^^Jl^ 

iLxJ!î  f-^îî^  (i    .Vjia-*^   ^-^î^l  o-'^-^iî   ^^-f^-*"*  (i^  j^^  '^^   dla^Aol 


Abou  Zakariyâ.  —  Seulement  le  Ae  n'est  jamais  doux  ni  faible 
dans  la  conjugaison  des  verbes,  comme  le  sont  Vâléf,  le  wâw  et 
le  ijôd. 

Commentaire.  —  Aboû  Zakariyâ  veut  dire  que  le  hê  n'est  jamais 
doux  au  commencement  ni  au  milieu  des  verbes \  comme  le  sont 
Vâléf,  le  wâw  et  le  yod.  Cela  est  prouve  par  ce  qu'il  dit  ensuite  : 
ffSi  l'on  objecte  que  hâlak  se  conjugue  en  faisant  du  hê  une  lettre 
douce  dans  êlêk  {Juges,  iv,  9),  yélekou  [Jér.  xxxvii,  9),  c'est-à-dire 
que  la  quiescente  douce  contenue  dans  ces  deux  mots  après  Vâléf 
et  le  yod  est  le  hê  du  mot  hâlâk,  dont  ils  sont  accompagnés,  nous 
répondrons  qu'il  y  a  peut-être  là  deux  racines,  hâlak  racine  de 
hâlôk,  et  yâlak  racine  de  êlêk,  yêlekou,  et  qu'on  se  sert  des  deux  ra- 
cines, parce  qu  elles  se  ressemblent  et  qu'en  même  temps  leur  sens 
est  identique. •w  Cette  observation,  0  mon  ami,  repose  sur  un  rai- 
sonnement sain  et  est  généralement  appliquée  dans  toute  la  langue. 

*  Dans  N.,  cette  observation,  faite  également  par  I^  Mosé  ïia]<kôtièn,  n'est  pas 
(lélacliée  du  corps  «le  l'oiivra^je  de  HayYO'idj. 


lUSÀLAT    \T-T\KlUli  W AT-TASIIIL.  'M):\ 

jl  :>\j\  LjCÎ^  iU^Jî!  otJ^i  ^  iCÀA>îi  l^î  (jî  ^i^iJ  (^AJi  0;-=»-i  cj-* 
Ià_iJîl  i  V'V'n"x  (j^  <-^lj  i  <^-«-i^   ^*>^-6-î  »j^^  ^^^  <iû  cK^-î^-îî^ 

'   D.  10,  (i;  N.  9  ,  î^.  —  -  I).  1 1,  1 1  ;  \.  1  () ,  r^f).  —  ^  Ce  passage  est  corrigé 
d'après  l'arabe  de  Hayyoudj. 

Abou  Zakariya.  —  Le  hê  doux  est  râléf  doux,  quand  le  hê  doux 
est  précédé  d'un  kâmés. 

Commentaire.  —  On  s'est  attaché  également  à  ce  paragraphe 
pour  en  conclure  qu'Aboû  Zakariya  ne  met  pas  le  hê  au  nombre 
des  lettres  douces.  Cependant  Aboû  Zakariya  a  seulement  voulu 
dire  que  le  hê  doux  est  Yâïéf  doux  pour  la  prononciation  et  non 
au  point  de  vue  de  la  racine.  Une  preuve  de  cela,  c'est  qu'il  fait 
une  telle  observation  dans  le  chapitre  des  lettres  éhéwî  pronon- 
cées, et  une  autre  preuve,  ce  sont  les  mots  suivants  qui  se 
trouvent  dans  le  chapitre  des  lettres  éhéwî  exprimées  :  rrLa  pro- 
nonciation de  Vàkf  et  du  hê  doux  en  hébreu  est  identique,  sans 
qu'il  y  ait  la  moindre  différence,  et  cela  surtout  à  la  fin  des  mots 
et  des  noms,  lorsque  ces  lettres  sont  précédées  d'un  kâmés.  Aussi 
écrit-on  âléf,  où  la  forme  usitée  serait  hê,  par  exemple  weschinna 
(II  Rois,  XXV,  99),  où  l'on  devrait  écrire  un  hê,  puisqu'il  est  de 
la  même  racine  que  meschannéh  [Job,  xiv,  20).^-' 


30/1  OPtfSClLKS  J)•|H^    1).IANAH. 

a3*X>uO  bOj<Xxail   ^l>   *Xj>^     (JsMi   <-^>)-*^  c_?Ia5^(j-«  iCiJUJî   ^iU^i 

lil  ^i_^i3  iii.J*x-5^^^\<  ii>l?  m:p  m^y  mNn  m^D  J._a_-«  -^I  (^ 

p^  (^  4^5  ^^*  (:5>-^^  Joi-iJi  (^^.fi  ^^  <^Ji  y^Ji  cjv^  ,^^  *>^ 
'  D.  i3.  7:  N.  11,  90.  —  ^  D.  101.  (,:  N.  60,,  18. 


Abou  ZakariyÀ.  — Le  hê  est  quelquefois  écrit  à  ia  place  du  wâw 
dans  />«wo^  (I  /?ois,  viii,  18),  raoh  {Exode,  m,  -y),  schâtoh  (Jér. 
XLix,  12),  *^asoA  (Prov.  \xiii,  5)  et  beaucoup  d'autres  semblables. 

CoMRiENTAiRE.  —  Ou  soupçouoe  Aboû  Zakariyâ  d'avoir  voulu 
dire  que  ce  hê  est  écrit  à  la  place  du  wâw  de  prolongation,  tandis 
que  le  troisième  radical  serait  tombé,  .le  ne  pense  pas  qu'une 
telle  opinion  puisse  lui  être  impulée,  puisque  Aboû  Zakariyâ  a 
dit  dans  la  troisième  section  du  Livre  des  lettres  douces  :  rrOn 
rencontre  quelquefois  l'infinitif  avec  Uhv  substitué  au  troisième 
radical,  comme  hpnàl.  re'of .  ^àsôl,  hen6t.->-'  Il  eu  résulte  donc  que, 
dans  ces  exemples,  le  wùw  esf  à  ses  veux  un  wâw  de  prolongation; 
d'où  il  suit  que,  dans  râ'nh,  hânoh,  efc  ie  hê  est  le  troisième 
radical  écrit  à  la  place  fliin  wâw,  et  que  ce  wâtv  est  identique  au 
hê  du  parfait  hânâh.  Car,  après  avoir  placé  dans  l'intérieur  de  l'in- 
iinitif  du  parfait  hânâh  un  wâw  de  prolongation,  savoir  entre  le 
second  radical  iioun  et  le  troisième  radical  hê,  le  hê  doux,  n'offrant 


RISALAT  AT-TAKRilJ  WAT-TASHÎL.  305 

AxXft  iOli>   iC,twk^î^   x-ôlj.lî  yA.^3i   ^   b^syXMJ^  WÀ,  ^j^  ki-wU  4X11 


plus  aucun  son  perceptible,  a  été  changé  en  wàw^  parce  (|u'il  est  voi- 
sin d'un  wàw  de  prolongation  doux,  précédé  par  le  hoUm.  Lorsque 
Aboû  Zakariyâ  soutient  que  le  hê  dans  hànoh  est  écrit  à  la  place 
d'un  wàw^  il  est  donc  dans  le  vrai,  et  il  a  en  vue  le  wàw  substitué  au 
Iroisième  radical;  quant  au  wàw  de  prolongation,  il  a  été  rayé  de 
l'écriture,  comme  il  l'est  presque  partout,  tandis  qu'il  est  indiqué 
par  le  hôlém.  Mais  le  tâw  de  ^âsot,  re'ot  et  d'autres  mots  semblables 
est  resté  immuable,  parce  que  c'est  une  lettre  solide,  sur  laquelle 
le  mot  peut  s'appuyer  et  qu'on  change  rarement.  La  preuve  qu'on 
change  le  hê  en  wàw  à  la  suite  du  voisinage  du  wàw  de  prolongation , 
c'est  que,  parmi  ces  infinitifs,  quelques-uns  sont  écrits  seulement 
avec  wàw  sans  hê;  le  wâw  est  dans  ce  cas,  sans  aucun  doute,  le 
troisième  radical,  et  le  wàw  de  prolongation  est  à  l'état  latent  entre 
celui-ci  et  le  second  radical,  comme  dans  bànoh  il  était  à  l'état 
latent  entre  le  noun  et  le  hê.  On  a  pu  laisser  tomber  le  wàw  de 
prolongation  dans  de  tels  infinitifs,  comme  on  l'a  supprimé  dans 
les  infinitifs  des  verbes  sains;  en  effet,  on  supprime  plus  facile- 
ment une  lettre  complémentaire  qu'une  lettre  radicale.  J'en  dirai 


20 


;J06  OPUSCULES  D'IBN   DJANAH. 

j^UJi^  ^t:nn  JIa^  <^  v^J^Î  c:>î^i  ^^^  aj!  >^nn  txdt  ysn  'm  l^ji 
h^  ^j^  *>v_Xî  ^u  k.A.^3  *X.li  L  Ajj_jls^  -pL  w^AajI  JoçiJi  -i)  AjçÀ 

Jl*  ^i^    ^^^b  n'^rn  Js^-*  n^nn  (jl<3  l^Jl  c:^Ui>  ^j^  ^bnn  ^jl  ^J^ 

^î_^   ii.jyiSX\  j:>\*^l^  Cj^   CJ^-kiîJî   liXiÛ  <^   iJ^iûUâJ^   cul^i^JS    ^5   Joli 
Ul  ^î^  DVC/*"!  iXIÎÎ")  Ui^     ^.aJ  k-ï   ^5o  ^  ^^  <i'    *'^ll>"î^   Cj5>.=*- 


autant  de  hahàtî  [Jér.  xxxii,  35),  écrit  avec  yod  sans  a/^:  le  i/odf  y 
est  ëcril  à  la  place  du  Iroisième  radical  ûléf,  par  suite  du  voisinage 
d'un  yod  de  prolongation ,  qui  a  e'té  supprimé  dans  Técriture  pour 
alléger  le  mot.  H  en  est  de  même  de  héhëlî  [Is.  lui,  i o),  qui  vient 
d'un  verbe  avec  âléf  comme  hahàtî,  et  oii  le  yod  remplace  le  troi- 
sième radical,  à  cause  du  voisinage  du  yod  de  prolongation  qu'on 
a  supprimé  dans  l'écriture.  Or,  le  yod  de  prolongation  pouvait 
plus  facilement  tomber  que  le  troisième  radical,  parce  que  le 
premier  yod  est  complémentaire  el  que  le  second  est  radical.  Si 
héhëlî  était  une  racine  avec  hé,  on  aurait  dit  héhëlâh  comme  hé^ëlâh. 
Si  l'on  prétend  que  les  wâw  exprimés  dans  les  mfînitifs  de  ce 
genre,  qui  sont  écrits  avec  wâw  sans  hé,  comme  hâko  [Lam.  i, 
2)  et  autres,  sont  des  wâw  de  prolongation,  et  que  le  troisième 
radical  est  tombé,  on  commet  une  erreur;  en  effet,  jamais  ces 
infinitifs  ne  sont  écrits  avec  l'orthographe  pleine,  c'est-à-dire  avec 
wâw  et  hé.  Il  serait  vraiment  étrange  que  la  lettre  radicale  eût  été 
supprimée  et  qu'on  eût  introduit  une  lettre  complémentaire  à  une 
place  qu'elle  n'occupe  jamais.  Quant  à  râso'  [Ez.  1,  1  A)  avec  ivâw, 


HISÂr.AT  AT-TAkHir»  VV\T-TASHÎL.  m 

oî_jî^-ji  (ji  Jb  (j-*  Jji-i  <^-J  iaJi-*«wj  U^  "TT'jD  îIjD  i  ^\^\  ^-^y^ 

^  D.  107,  2/1,  incorrect;  N.  68,  8.  Le  passage  a  été  complété  d'après  Je  texte 
arabe.  —  ^  D.  t6,  i3;lN.  12,  -ï^.  —  ^  Les  deux  versions  portent  nrn'rufjo,  mais 
le  texte  arabe  de  Hayyoudj  a  «v^Ia^i  ou  cv.ji^A^.  Voy.  plus  loin,  p.  1^56,  n.  i. 

une  fois  \àUf  substitué  au  Ae,  il  est  traité  comme  un  verbe  sain. 
Du  reste,  Aboû  Zakariyâ  a  exposé  nettement  le  sens  de  ses  pa- 
roles :  rrLe  hê  est  quelquefois  écrit,  elcn,  et  réduit  à  néant  l'opi- 
nion d'après  laquelle  les  wàw  de  ces  infinitifs  seraient  des  wàw 
de  prolongation,  tandis  que  les  troisièmes  radicaux  auraient  été 
supprimés.  Car  il  dit  dans  la  troisième  section,  à  la  racine  àhàla  : 
ff  A  l'infinitif,  le  troisième  radical  est  tantôt  changé  en  un  wàw 
prononcé,  qu'on  écrità  volonté  avec  hê  ou  waw,  âhôh  et  âhô,  tantôt 
en  un  tâw,  comme  âbot.-n  C'est  là  une  confirmation  manifeste  de 
notre  argumentation  pour  Abou  Zakariyâ,  et  ceux  qui  se  sont  oc- 
cupés de  son  livre,  ne  font  ni  bien  étudié,  ni  compris. 

Abou  Zakariyâ.  —  Aucun  verbe  n'a  moins  de  trois  lettres,  à 
moins  que  l'une  de  ses  lettres  n'ait  été  supprimée  ou  retranchée; 
on  dit  alors  que  le  verbe  est  défectueux  ou  incomplet,  que  telle 
est  sa  racine;  enfin  on  ajoute  des  preuves  et  une  démonstiation. 


20 


308  OPUSCULES  D'IBN   DJANAH. 

j^AJtJ  U   SjjL^  ov.s*-Î    io^XS   4j-«  J-âi   (^  J^xh   0.x j  ^   Ijç5  ^1  Jb 
4X-3    aX.X.X-XÎ  Jlxi^^    (ji  ^^j  ^1      A.A3  J^Ai»-!!i5    ^oià*^  CJ»^**-!    ^S>X.j 

|n  np  L^À_^  Jlji,A«s  ic.lL*M,Jl  JL^j^^l  Uî^  0^^  l<Xiû  «.»  c:^Xa] 
\yl.».^^  0>j.=!-^  <\j!^"  J^xà3î  J^*o^  J^ïi  U^*^  ^^  ci^i  Iaûj!  /fri^-^ 

IN*    ""r    cK-A-«    /^J%_Jj— =*-    (i^    l-^-À.^    iJi^ÀÀilî     j^i^     <-^A)"=*"    J^^i     J^^ 

□:  p-) 


Commentaire.  —  Le  verbe  ne  peu(  déjà  avoir  moins  de  trois 
lettres,  à  cause  des  suppressions  et  des  retranchements  nombreux 
qu'il  subit,  et  si  ces  accidents  lui  arrivaient  sans  qu'il  eût  au 
moins  trois  lettres,  la  racine  en  serait  trop  affaiblie.  Ne  vois-tu 
pas  que  les  verbes  faibles  sont  envahis  par  tant  de  suppressions 
et  de  retranchements  que,  sous  leur  influence,  il  ne  reste  parfois 
qu'une  seule  lettre,  comme  wmjyêt  [Isaïe,  v,  26)  ;  yak  [Osée,  yi,  1); 
wayyiz  (II  Rois,  ix,  33)?  Si  ces  verbes  n'avaient  été  que  bilitères, 
ils  auraient  disparu  entièrement,  y  compris  cette  lettre.  Pour  ce 
qui  est  des  verbes  sains  ',  on  dit  kah,  tên;  ils  perdent  une  lettre 
et  en  gardent  deux.  Or,  si  leur  parfait  n'avait  que  deux  lettres, 
l'impératif  n'en  conserverait  qu'une,  ce  que  la  prononciation  n'ad- 
met pas.  C'est  ce  qui  a  engagé  les  Hébreux  à  ne  jamais  donner 
au  verbe  moins  de  trois  lettres,  non  plus  ([u'aux  particules  déta- 
chées moins  de  deux  lettres,  par  exemple  M,  ak,  rak,  gam. 

'  On  sait  que  les  anciens  grammairiens  nomment  ainsi  également  les  verbes 
ayant  noun  ou  Inmpfl  pour  premier  radical. 


HISALA'r  AT-TAKi;iH  WAT-TASllll..  309 

J^x_jLii^  vnnD  vni<^  î^nND  Jw.x.Ji.A.Ji  J.j«-Àiî^    înx  v^  <^  J^^ 

rfwj  ^  U  iLxJ^  ^UÀx^  ^\jç^\  l^)é  &ù^^  n:Dn  DIpD  Dmi  mp!2")D 

i>_^i^U  j^j-^vJî  r<u.i  ^*Xj;^  Ajlj  ^JD  lîOpD  Ig-Ai-o^  J^JÏAJÎ  (j>^  A^U 

^:>îji  _^i   Ailî  o^Js-:^  ô^-o^  A.ÂAâj    dUiwj   j^>J_5   TIÛpil  -î^aÂj   ^j-* 

*  D.  33,  5,  a  incorrectement  7'Diio  (II  C/<r.  xviii,  3/i);  dans  N.  i6,  i7,leg1os- 
sateura  supprimé  le  second  exemple,  d'accord  avec  Ibn  Djanâh. — ^Lems.  a  Ijfc^U. 

Aboû  Zakariya  dit  à  la  racine  âhaz  :  rrLa  forme  lourde  en  est 
heëhîz,  yaàhîz,  maàïiîz;  au  participe  passif  maôhâz,  maôhâzîm 
(Il  Chron.  IX,  i8),  comme  mcfomàd  (I  Rois,  xxii,  35)  et  maômûd 
[Ps.  Lxix,  3),  qui  est  le  participe  passif  de  he'ëmîd.r) 

Commentaire.  —  A  mon  avis,  Aboû  Zakariyâ  n'a  pas  ajouté 
ici  le  second  ma'ômâd^,  qui  n'est  pas  un  participe  passif,  mais  un 
nom  de  lieu  comme  mou'âf  [h.  viii,  23),  qui  ressemble  aussi  à 
un  participe  passif  de  la  forme  lourde  et  qui  est  cependant  un 
nom ,  aussi  bien  que  moschhâtâm  (Lév.  xxii  ,25),  dérivé  de  hoschhat, 
moussâb  (Is.  xxix,3),  mousâkôt  [Zach.  iv,  2)  et  hammounnâh  [Ez. 
XLi,  1 1).  Ce  sont  tous  des  noms  semblables  à  des  passifs  de  la  forme 
lourde.  Il  en  est  de  même  de  mouktâr  mouggâsch  [Maléachi,  i,  11), 
que  je  regarde  comme  un  nom  de  l'encens,  tiré  de  hoktar,  et 
qui  ne  saurait  être  pris  pour  Fépitbète  d'un  objet  qualifié  sous- 
entendu.  Car  s'il  en  était  ainsi,  on  n'aurait  pas  ajouté  moug- 
gâsch, car  on  sait  qu'il  n'y  a  jamais  encensement  sans  oifrande, 

'   Voyez  Rikmdh,  101,  33  et  suiv. 


2 


310  OPUSCULES   D'IBN   DJANAH. 

QDnîc  mo^b  îi^^K  no"»^  ii^wd  nuDnx  ^niD"»*!  n^  ^jid"'  id^  J^aaaJî^ 

^  Le  ms.  a  »(jk.s£>^-  —  ^   D.  68,  a5;  N.  27,  23. 


Aussi,  malgré  ie  grand  nombre  des  exemples,  ne  trouve-t-on 
jamais  wehiggîsch  ni  wehiggîschâm  après  wehiktîr  ou  ivehihîrâm , 
parce  que  le  sens  des  deux  premiers  est  contenu  dans  les  deux 
derniers.  Donc  mouhtâr  mouggâsch  signifie  un  encens  approché  de 
l'autel,  comme  s'il  y  avait  heiorét  mouggéschét ,  tandis  que  si  mouktàr 
était  un  participe  passif,  nous  aurions  l'équivalent  de  helôrét 
mouktérét  mouggéschét,  ce  qui  serait  un  pléonasme  qui  n'aurait 
pas  de  sens.  Un  autre  nom  du  même  paradigme,  bien  qu'il  ne 
soit  pas  dérivé  d'un  verbe,  est  mourâlo  {Lév.  i,  16).  La  preuve 
qu'Aboû  Zakariyâ  n'a  cité  que  maômâd  (I  Rois,  xxii,  35)  seul, 
c'est  qu'il  ajoute  fcqui  est  le  participe  passif.  7?  S'il  avait  cité  les 
deux  exemples,  il  aurait  dit  :  qui  sont  des  participes  passifs.  Le 
second  exemple  est  donc  l'addition  d'un  lecteur  qui,  par  sa  cor- 
rection, n'a  pas  amélioré  le  livre. 

Aboû  Zakariyâ  à  la  racine  yâsnr  :  crLa  forme  lourde  est  yassor 


RISÂLAT  AT-TAKIUB  VVAT-ÏASII IL.  311 

j^j^a^^  TID"'  ^î   J^J>lj  tjiJ«Xj   AÀj^^Xj  <ji    ^^Ji^  (^i>lÀiiJlj  (^«X^AJLi^j 

làÀAJÎ  ii^^j^  J.aàaAÎ  j^xa^^iû  (^*>^Ji  "iD^b  mDim  ibnn  JliLo  ^^ 
-no^  J^^^  bxiî:;^  ni?  dt  imh  ^iv  ny  i^in  J^m^  v:>Î  ^-««lo'^isi  J^iû 

1-4- ji  1.4-A.i  i^^ii?^  cjUajJï  i^JC*^  ^Ixii  »i)UA^I  j\  (^  -.yjj.5ol 


yisserannî  [Ps.   cxviii,   18),  weyissarti  [Lév.   xxvi,   28),  tjeyassêr 
(Deut.  VIII,  5),  leyasseràh  [Lév.  \xvi,  18),  yissor  (Job,  xl,  a).?^ 

CoMftiENTAiRE.  —  Aboû  Zakarïya  n'a  pas  (jxpliqué  comment  yis- 
sor est  de  la  forme  lourde,  et  celui  qui  commence  avec  un  homme 
encore  nouveau  dans  Tëtude  doit  le  lui  enseigner.  Je  dirai  donc 
que  yissor  est  un  infinitif  de  la  forme  lourde  qui  devrait  avoir  un 
patah  sous  le  yôd,  comme  yassôr,  mais  qui  est  devenu  semblable 
à  yissôd  (Il  Chr.  xxxi,  7),  également  un  infinitif  de  la  forme 
lourde.  Le  sens  du  passage  de  Job  est  donc  :  Est-il  moral  de  lutter 
avec  Dieu?  Hàrôb  est  employé  ici  comme  dans  Juges,  xi,  -2  5.  Jje 
premier  radical  de  yissor  est  aussi  comme  celui  de  m  es  (II  Sam. 
XII,  ilx),  où  il  faudrait  naês,  comme  ma  en  [Ex.  xxii,  16). 

DEUXIÈME   SECTION. 

On  a  désapprouvé  Aboû  Zakariyâ  d'avoir  reconnu  des  verbes 
avec  une  lettre  faible  comme  deuxième  radical,  et  on  a  soutenu 
que   ce    sont  des  verbes    bilitères  où  les  quiesceiites    intermé- 


312  OPUSCULES  D'IBN   DJANAH. 

mD  <xJi*X.=»_5  ^.^.i  (jv^i  Jj:;i^  j^^j  J^i  "i^Ti  DD  (ji  (^    ji   <^j 

w 

D"'p  <N.ji*X=>'^j   (J^i'*^^  JJCx^  Dp  (j\  (_^  JvXaawI^  (^xîi  j.^llâJl  D'^TIl 

[^iej]  pi'?  'n  iT'nv  1^1  iV"?  r"'  <i^^  ^"""^  ^^^  :t^'vm^  D^ion  î:;i  (^^  n-)m 
JocÀii  (jv^^Jô  ^J\  JUi^i  oj^^j  ^j^lï^  îû^'^  ^:nj  iDpbT  nyn  m:^u 

y^     (JJLJ\     (J\-Jtj!      ^>lxlti     JIX3^\      JjUw     ^     W-^    (J.^*A^i     U     (jàxj     tj 

'   Voy.  D.  57,  17  et  suiv.;  N.  33,  7  et  suiv. 


diaires,  loin  d'être  radicales,  servent  de  lettres  de  prolongation. 
Ces  gens,  mon  ami,  ne  méritent  pas  d'être  réfutés;  mais  je 
n'en  veux  pas  moins  rapporter  ici  quelques  passages  où  Aboû 
Zakariyâ  fait  connaître  la  désapprobation  dont  il  frappe  de  telles 
assertions,  —  il  le  fait  au  commencement  de  cette  deuxième  sec- 
tion, —  et  mettre  en  garde  ceux  qui  pourraient  tomber  dans  la 
même  erreur.  Ainsi  Aboû  Zakariyâ,  pour  montrer  que  met  (II  Sam. 
XII,  18)  est  un  verbe  tiilitère,  cite  mâwét  [Prov.  xviii,  21),  où  le 
deuxième  radical  est  apparent;  de  même  pour  kâm  il  cite  kiyyam 
( Esther,  IX ,  3  2) ,  lekaipjêm  ( Ez.  xiii ,  6  )  ;  pour  sâdou  ( Lam.  iv,  1 8 )  say- 
yâdîm  [Jè\  xvi,  16),  hassâd  sayid  [Gen.  xxvii,  33);  pour  weMs 
(Is.  xviii,  6)  kayis  [Ps.  lxxiv,  17);  pour  dâsch  (I  Chron.  xxi,  20) 
dayisch  [Léo.  xxvi,  5);  pour  dânou  [Jér.  v,  28)  ledayyân  (I  Sam. 
XXIV,  16);  enfin  pour  schâtou  [Nomb.  xi,  8)  schayit  [haïe,  xxxiii, 
21).  Aboû  Zakariyâ  a  conclu  de  ces  verbes  où  le  deuxième  radical 
est  visible  dans  quelques  exemples,  aux  autres  verbes  dont  le 
deuxième  radical  est  faible  et  n'est  jamais  sensible,  parce   que 


RISÂLAT  AT-TAKUIH  WAT-TASllIL.  3i;{ 

c:^A-A-j  ç»^)^  0.^  Là^  Jo)i  «Xij   «Xr*.i^  J^**^  ^-V^>*^"  ti  «--^^^^«xJL!^ 
^yi  M    ji-^^A£»i  ^^_^^5  o^5»-i  iC)!5AJ?  Jlxi^î  Jj.Ai>i  J^iî  (J^^  -î^* 

jLJ*k_5^  aK-oÎ  ^^  dUi>  J^J  ^5^1  i;.5^  ^^J^^  f^  mîJDp 

^  D.  5o,  2  ;  N.  3/i,  3.  L'observation  sur  yb  a  été  supprimée  dans  N. 


les  uns  et  les  autres  ont  une  même  origine  et  suivent  la  même 
conjugaison.  Nous-même,  nous  avons  déjà  expliqué  plus  haut 
pourquoi  les  racines  des  verbes  n'ont  jamais  moins  de  (rois  lettres. 
Les  adversaires  d'Aboû  Zakariyâ  ont  donc  lu  son  ouvrage  sans  le 
comprendre,  ou  bien  ils  ne  l'ont  jamais  lu  et  se  sont  cependant 
permis  de  le  désapprouver.  Quoi  qu'il  en  soit,  il  faut  leur  accor- 
der notre  pitié,  bien  que  cet  esprit  de  dénigrement  contre  les  sa- 
vants, sans  qu'on  connaisse  leurs  œuvres,  soit  répandu  parmi  les 
gens  de  notre  contrée.  Je  prie  Dieu  de  t'épargner  ce  malheur  et 
de  te  sauver  de  leurs  errements. 

Aboû  Zakariyâ.  —  rr  Considère  que  la  racine  de  mèi^  employée 
comme  parfait  ou  comme  nom,  est  mfWïavec  seVe,  comme  \àjês^ 
yâbêsch,  qui  sont  également  noms  et  parfaits.  Seulement,  le  wâw 
étant  lombé,  on  a  supprimé  le  kâmés  du  mém  et  on  lui  a  donné 
la  voyelle  du  ivâw  pour  qu'elle  rappelât  la  forme  primitive.  Il  en 


3U  OPUSCULES  D'IBN   DJAJNAH. 

liniN  d^:d  p^  ir^j  iî^  pn  JJ*x_S^  y^'?  AK«*©i  ^1^  yS  i  u^l>^3^ 

yUf  v>^.À.il  àsX^  j^*ju.î  ^^  î^^i^^  jî  Ai  c^*^i  y>^  yi?  ^^I-^ 

(jw^-iJ  y^b  yb  J^Api  >i^^  -«^Ui  c:>î^i>  (j^  y^b  ^Asi  (ji  y'?  i  Jii?  If 
Jb  If  yi'?  ^i^i^  {jy^it  (ji  ^^-^  -^'W»^  (j.?^  (ji  [<-^-=^'  ^^  <^  Uv:>- 
JLxi^i  5*Xiù  i  jU^  i)  ^oU]  ^i^i!  c^î^i  ^j^  mD  A)^^i  (ji  riD  i. 


est  de  même  pour  les,  de  la  racine  lâyês,  pour  rej;,  ze^?,  ^eÉ?,  kén, 
au  pluriel  terni  (Gen.  xlii,  ii).'n 

On  lui  a  (ait  un  reproche  d'avoir  dit  que  la  racine  de  les  est 
lâyês,  en  soutenant  qu'il  aurait  dû  donner  comme  racine  lâwês 
avec  wâw,  de  même  que  mâwét  est  donné  comme  racine  de  met; 
car  yâlis  est  une  forme  lourde  avec  yod,  et  c'est  ce  mot  qui  aurait 
égaré  Aboû  Zakariyâ.  On  ajoute  :  Si  la  forme  légère  de  ce  verbe 
était  en  usage,  elle  serait  yâlom  avec  wâw. 

Commentaire.  —  Cette  critique  ne  peut  être  imputée  à  Aboû 
Zakariyâ.  Car,  de  ce  que  pour  lui  la  racine  de  met  est  mâwét,  il  ne 
ressort  pas  nécessairement  que  ce  soit  avec  wâw,  à  l'exclusion  de 
mâyêt  avec  yôd,  comme  l'auteur  a  donné  lâyês  comme  racine  de 
les;  et  aussi  de  ce  que,  pour  iui,  la  racine  de  lés  est  lâyês,  il  ne 
ressort  pas  nécessairement  que  ce  soit  avec  yôd,  à  l'exclusion  de 
lâwês  avec  wâw,  comme  Aboû  Zakariyâ  a  donné  mâwêt  comme  ra- 
cine de  met.  En  effet ,  dans  ces  verbes  dont  le  second  radical  est  faible , 
on  ne  distingue  pas  s'il  est  un  wâw  ou  un  yôd,  parce  que  ces  deux 


RISÂLAT  AT-TAKRiB  WAT-ÏASHIL.  315 

(j)rx}\  RxM  JUi^î  »Jnj£»  o«.AJb  i  is^j^  (j^:   J^  ^^>^^*-  aIUXî 

(^jv_*  *-j5   ^  AaaàXÎI^  Ci5>.-"W^   /j-^sv^I    %^^  \,juj.x3  ^^j  /%M 

JJ*x5"vilii>  isU  ^^  J^  î*>sjt>  L  ^i  î^î^  J.^^1   i   jUjÎ  Î^AMwi  D^p 
'  D.  69,  25;  N.  61,  1^0.  —2  D.  G4,  38;  N.  38,  9. 


lettres  permutent  entre  elles.  C'est  ce  qu'il  a,  d'ailleurs,  affirmé 
clairement  lui-même  à  la  fin  de  l'introduction  de  cette  section, 
en  disant  :  rrMon  but,  en  énumérant  ces  verbes  dont  le  second 
radical  est  doux,  n'a  pas  été  de  distinguer  entre  ceux  qui  ont  un 
wâw  et  ceux  qui  ont  un  yod,  puisque  c'est  impossible  pour  le 
plus  grand  nombre,  à  cause  de  leurs  permutations  fréquentes 
dans  la  conjugaison  et  parce  qu'ils  prennent  l'un  la  ])lace  de  l'autre 
dans  la  formation  des  verbes;  mais  je  me  suis  proposé  de  faire 
connaître  la  place  de  la  quiescente  douce  et  de  montrer  qu'elle 
est  le  second  radical  du  verbe,  wâw  ou  yocL  Car  je  sais  de  science 
certaine  que  la  quiescente  douce  renfermée  dans  kâm  est  le  second 
radical;  mais  je  ne  sais  pas  aussi  sûrement  si  elle  est  primiti- 
vement wâw  ou  yod;  en  d'autres  termes,  si  la  racine  de  kâm  est 
kâwam  ou  kâyam,  et  peu  m'importe  de  fixer  l'un  ou  l'autre.  ■'7 
Voilà  ce  qu'il  dit  textuellement;  il  est  donc  à  l'abri  de  tout  re- 
proche, lorsqu'il  dit  que  la  racine  de  les  est  lâyês. 

Aboû  ZakariyÂ.  —  :f  L'impéralif  de  Ae/rm,  hêschîb,  etc.,  a  sous 


316  OPUSCULES  D'IBN   DJANAH. 

\^^  g  i  jsi^i^  pn^  ]^Dr\  2^n^  d^ilm  Dpn^  D^pn  J^*j  U^x->  j^^^^ 

w 

□nDi:;  iD^pn  «^k^i.^  p-in-iî  ^^:>5^Î3^'iî  c^A^aji  1^1  Uî^  nîj^  p"in.j 

iii  (j^^j'  «^  ii"'3^  i'^^^^  Tu;^:!;  iC^Àj  ^^1  aaâJî  5*Xi5  ^î  ^  ajIoJS 
*xï5  ;nD  nij"»  pix  ^mi  pi^  x^  ^d:i  p    J^-j*-t>  i>î  ^..^L3l  i*x-iû 


'  D.  7/1,  10;  ie  mot  jnfj,  que  l'éditeur  a  biffé,  peut  être  pour  p  ifj,  à  moins 
que  la  leçon  ne  soit  conforme  à  celle  qii'lbn  Djanâh  cite  plus  loin;  N.  hh,  3o. 


îe  hé  un  kâmés  suivi  d'une  quiescente  complémentaire.  Exemples  : 
hâkîm  et  hâkém,  hàschîb  et  hâschéb,  hâkîn  et  hâkên.  C'est  toujours 
Aw'e/i;  ou  sere.  Avec  les  terminaisons,  la  règle  générale  est  l'emploi 
du  hirék,  à  l'exclusion  du  sérê,  comme  hâkîmoii  et  hâkînou  (JeV.  li, 
l'j);  fidstrou,  hâmîtou.  Parfois  on  trouve  l'impératif  de  ces  verbes 
sans  hê,  comme  sîm  [Josué,  viii,  9),  Un  [Juges,  xix,  9),  Mwow  (Ps. 
xciv,  8),  sîsou  wegîlou  (Isaïe,  lxv,  18),  nîrou  (Jér.  iv,  3),  schîtou 
[Ps.  XLViii,  iti),  sîhou  (Juges,  v,  10),  dînou  [Jér.  xxi,  12). w 

La  plupart  de  ceux  qui  ont  étudié  le  livre  d'Aboû  Zakariyà 
ont  adopté  son  opinion  que  ce  paradigme,  le  paradigme  de  sîsou, 
gîlou,  nîrou  ne  peut  provenir  que  de  la  forme  lourde.  A  mon  avis, 
il  pourrait  bien  être  aussi  de  la  forme  légère,  grâce  à  une  per- 
mutation du  wâw  en  yod.  J'ai  trouvé  d'ailleurs  une  solution  ana- 
logue dans  les  paroles  suivantes  d'Aboû  Zakariyà,  à  la  racine 
doun:  t^Dân,  dantî,  yâdôn (Gen.  vi,  3),  Mon,  mâdôn  [Prov.  xv,  18). 
Le  wâw  a  été  alfeclé  d'une  voyelle  et  changé  en  yod  dans  le  subs- 
tantif midyanîm  (Prov.  vi,  t/i),  de  la  forme  mischpàtîm,  et  l'impé- 


RISÀLAT  ATTAKKin  VVAT-TASIIÎL.  317 

J.A.:?:  i^  in^t^*^  iV»"»:!^  tîi/^î:;  i  J^jijc;^  ^t  t^o???  tJjT^i  oUÀil  ^j^ 

j5   5^5 j>  U  (J^*i  J.AJixlî   (j^  Uî^  IJl   ^j^  ^Î^JI  Jl  JsJôî  ^^  oLUil 

L^-.Aîi_*-j  i  «otXrs-^_j  î''i  ^^  p"  j«/9^l^  ^^i  ^ÂJi  ^jàxj  j^  t«x5riû 

c:^*-«w   ^^î   i)|  jî  Jmc»^   (^^y  \S^^t)  p^"^-?^   □'?nj   p"  ^i  pT  j-^iiî^ 

iXjixxj  ^  ^^îo^-MM.a-  ^  *>s^Vi  IjÎ  J^Ufi  i>UA«^l^  J^^UJI  (j^Aj^5 

w 

J^XwS-ii  J^-4-*«  (_^  c:>l.iAx)i    aXajcH   JUi^î   ^^-tt^  3>   îtXiÙ  j^^   ^1^ 

(jvxJi  J.A*^  [(j^j  ^IxÀii  n^n  î^Dm  y-iNH  pun  pi^n  u^j^  'Jy^^ 

'  Ms.  ^1.  —  -  0.  (37,  16  et  i53,  i3;  N.  ko.  8  et  106,  19. 


ratif  est  dîn  ou  don.  v  Dîn  est  donc  pour  lui,  comme  don,  un  impé- 
ratif de  la  forme  légère,  puisqu'il  ne  cite  dans  ce  sens  aucune 
forme  lourde.  Dîn  et  don  sont  donc  considérés  par  Aboû  Zakariyâ 
comme  des  impératifs  de  la  forme  légère;  il  est  donc  obligé  de 
croire  que  sîsou,  gîlou,  schîtou,  etc.,  sont  également  possibles 
comme  impératifs  de  la  forme  légère  et  de  la  forme  lourde  :  de 
la  première  par  la  permutation  de  wâw  avec  yôd,  de  la  seconde 
par  le  changement  qu'a  mentionné  Aboû  Zakariyâ.  Cette  leçon  : 
fr L'impératif  est  dîn  ou  d6n,v  se  trouve  dans  un  certain  nombre 
d'exemplaires.  J'ai  trouvé  dans  d'autres  :  ff  L'impératif  est  don  ou 
doun.n  Le  passage  serait  alors  d'accord  avec  le  principe  posé  par 
Aboû  Zakariyâ.  Cependant  j'ai  entendu  le  chef  éminent,  le  maître 
parfait  Aboû'lwalid  ben  Hasdây  soutenir  que  non-seulement  sîm 
peut  être  l'impératif  de  la  forme  faible,  mais  que  yâsîm  peut  en 
être  le  futur  et  que  cette  permutation  est  applicable  à  tous  les 
verbes  dont  le  deuxième  radical  est  une  lettre  faible. 

Aboû  Zakariyâ  a  prétendu  rr que  hibbôk  tibbôk  [haïe,  xxiv,  3)  et 


318  OPUSCULES  D'IBN  DJANAH. 

*xJli  ^\^i   'p'\>'2.  U^,jMs3  b*X>^   b^    C:J>.'^Aii   «^Î^Ji   C->U3  <i   Uàjî  yû 

□p  iCjj,  ^^  piD^  pD  *XH3f'  ^^  --nn^  nîJi?  nx  ^np^T  D^'ppD  □ippn  i 

^  D.  i53,  i3;  N.  106,  19.  — ^  D.  7.3,  5,  où  se  lit  j'^rc;  N.  ^»6,  3,  porte 
^p'J?^^,  correction  faite  probablement  par  ie  traducteur. 


hibbôz  tibbôz  (ibid.)  peuvent  être  des  nij'al  de  racines  avec  second 
radical  faible.  77  Mais  il  vaut  mieux  les  considérer  comme  des  nifal 
de  racines  géminées,  comme  fa  permis  Aboû  Zakariyâ  lui-même 
dans  son  Livre  des  racines  géminées.  En  effet,  nous  trouvons  bâkak 
conjugué  avec  le  wâw  de  prolongation  dans  beMkoum  bôkekîm{Na- 
houm,  II,  3),  oubakkotî  [Jér.  xix,  7),  mais  nous  n'avons  jamais 
trouvé  bâk  yâbouk,  d'après  le  paradigme  de  kàm,  yâkoum.  De 
même,  il  vaut  mieux  rattacher  hibbôz  tibbôz  à  bâzaz  qu'à  baz 
{Prov.  XIII,  i3).  Ces  mots  proviennent  donc  de  racines  géminées 
et  non  de  racines  avec  un  second  radical  faible. 

Aboû  Zakariyâ  à  la  racine  ^owz  :  rGaz,gaztî,  gaz  (Ps.  xc,  10), 
wayyâgoz  [Nombres,  xi,  3i).  Il  se  pourrait  que  gôzî  [Ps.  lxxï,  6) 
fût  employé  dans  le  même  sens,  -n 

CoMMENTAiBB.  —  Ccs  dcmicrs  mots  ont  fait  supposer  qu'Aboû 
Zakariyâ  ne  considère  pas  gozî  comme  provenant  de  cette  racine. 
Selon  moi,  Aboû  Zakariyâ  n'a  pas  eu  l'intention  qu'on  lui  prête; 


RISALAT  AT-TAKRÎB  WAT-TASHIl.  319 

n-'jD  i\"nn:D  n:)m  th^d  ba  pi^  n^r  n^:i    v^  «i  *^^'^  ^^*  ^^«^ 

Y^'  nbn  mpi?^  nny^  onN  J^a_^  j^xa^j^^a^j^JI  i  *^>^j  Wl^ 
Jî  *xxa^  piî^'i?*  piî!;:?  i^D  '71ÎJ  ib^î^m  Î^Ji*  xs^jî  ^î  x-n:T  ar^c  niDi' 

;jr>Alâi>îî  ji  ^*it  (yjlJui  dlii>  jl^  IjCÎ^  aLsàJ  ^^  ^j^  ^1^  (ji^  ^113 
'   D.  7.3,  8;  N.  A/i ,  G,  où  les  trois  derniers  mots  appartiennent  au  traducteur. 


il  a  voulu  dire  que  gôzî  est  identique  à  gaz  par  le  sens  et  par 
la  racine.  Il  en  donne  bien  la  preuve  en  disant  immédiatement 

r 

après,  à  la  racine  gî'ah  :  ^tYâgiah  [Job,  xl,  28),  wattâgah  [Ez. 
XXXII,  2),  mêgiah  [Juges,  xx,  33).  11  se  peut  que  gôhî  [Psaumes, 
XXII,  10)  soit  aBs^  de  cette  racine.  7?  Or,  gohîesi  de  la  même  forme 
que  gôzî;  si  donc  pour  Aboû  Zakariyà  gôhî  est  d'une  racine  avec 
second  radical  faible,  il  doit  en  être  de  même  de  gôzî.  —  Pour 
ce  qui  concerne  les  paradigmes  de  gozî  et  gôhî,  ce  sont  des  qua- 
lificatifs, de  telle  sorte  que  gôz  et  gô'ah  ressemblent  à  tôb,  bosch 
[Jér.  xLViii,  39),  au  pluriel  bôschîm  [Ez.  xxxii,  3o),  et  la  forme 
primitive  de  ces  qualificatifs  est  comme  celle  de  dyom  (Eab.  \,  7). 
Les  adjectifs  de  la  forme  pà^ôl  ont  rarement  une  signification  ac- 
tive, et  la  plupart  des  exemples  ont  un  sens  intransitif.  Ainsi 
iidô'm,'^dr6tn,'^dk6b  [Jér.  xvii,  9),  ^âbot  [Lév.  xxiii,  /lo),  dyom.  Mais 
dans  Jér.  xxii,  3,  Wschok  (injuste)  se  rapporte  à  gdzouï  (le  vole), 
bien  qu'ils  appartiennent  à  des  racines  différentes,  ce  qui  n'est 


320  OPUSCULES  D'IBN   DJANAH. 

HDnxn  -nn2?3  nnni  33î:;Dn  mi^^nn  cX-a^  Wy-»^  ^^^^^^  iO^Axll  ji  mn 
^\X'j^\j  c^U^AAM^^  jjâj  <x*j  iii  mn  ^D!î:?t  nnî^n:  mm  (j^  y"iN 

1  D.  77,  19;  N.  /16,  s3.  —  2  D.  ir)9,  j5;  N,  110,  3. 


possible  que  parce  que  ie  sens  des  deux  racines  est  presque  le 
même;  en  outre  '^àschôk  est  employé  comme  gozî  et  gôhî. 

Aboû  Zakariy  à  la  racine  hour  :  ff  Wehârâh  [Ez.  xxiv,  11),  hàrâh 
(Job,  XXX,  3o),  hârou  [Is.  xxiv,  6). ^^ 

Commentaire. —  Aboû  Zakariyâ,  dans  son  Livre  sur  les  racines 
géminées,  à  l'article  hârar,  après  avoir  mentionné  hârêrîm  [Jér. 
XVII,  6),  ajoute  :  tfll  se  pourrait  que  hârou  fût  de  la  même  racine, 
et  que  le  rêsch  dût  avoir  primitivement  un  dâgêsch.i-)  [On  a  re- 
proché à  Aboû  Zakariyâ  davoir  maintenu  pourwei^arrt^  et^]  hâràh 
comme  second  radical  une  lettre  faible.  Ils  disent,  au  contraire, 
que  wehârâh  et  hârâh  sont  comme  wâhâttâ  [Jér.  xi,viii,  1)  et  hattâh 
(ibid.  XIV,  /i),  et  que  la  forme  primitive  serait,  dans  tous  deux, 
avec  dâgêsch.  Par  ma  vie,  cette  opinion  mérite  de  ne  pas  être 
rejetée,  et  semble  conforme  à  la  règle.  Cependant,  je  ne  crois 
pas  qu'Aboû  Zakariyâ  ait  fait  une  exception  pour  hârou  par  rap- 
port à  wehârâh  et  hârâh ^  sans  mûre  et  solide  réflexion  et  sans  une 
conviction  réelle  que  ces  deux  derniers  mots  peuvent  dériver 
seulement  d'une  racine  au  deuxième  radical  faible.  Le  motif  pour 

'  Nous  complélons  ainsi  la  lacune  dans  le  lexle  d'Ihn  Djanâh, 


HISÂI.AT  AT-TAKIiili  WAT-TASIIÎL.  321 

132?  ixb  inn  J^-A-^^  D^Dn  V^p  ''d  ".bp  an^i'jD   yi  '•^d  ibp  ^Dn  j-in* 

JwiLo  b^^D  *U*Xj^î  AKi!->.*Xj  (^«x)i  Cij::'^^  cij^^à)  ^jw*  :>^JLi  ^i^^jj-iî 


lequel  Aboû  Zakariyâ  admet  que  hârou  puisse  apparlenif  à  une 
racine  géminée,  c  est  que  ces  verbes  ont  le  pluriel  de  leur  parfait, 
quand  il  n'est  pas  précédé  d'un  wâw,  tanlôt  miUe'^él  dans  kallou 
(Job,  vil,  6;  IX,  o5  ;  II  Sam.  1,28;  Gen.  viii,  1  i)Juittou  [Job,  xxxii, 
1  5;  Is.  xxxvii,  27;  II  Bois,  xix,  26),  tantôt  millera^,  dans  zakkou 
(Lam.  IV,  7),  rabbou  (Ps.  lxix,  5),  rakkou  [ibid.  lv,  22),  dallou 
[Is.  xxxviii,  i/i).  Or,  hârou  étant  millera^,  Aboû  Zakariyâ  n'a  pas 
été  éloigné  de  le  considérer  comme  provenant  d'une  racine  gé- 
minée, bien  qu'il  pût  également  provenir  d'une  racine  au  second 
radical  faible,  comme  nâmou  (Ps.  lxxvi,  6),  târou  (Nombres,  xiii, 
82),  etc.  Quant  au  motif  pour  lequel,  selon  moi,  Aboû  Zakariyâ 
n'admet  pour  wehârâh  qu'une  racine  avec  deuxième  radical  faible, 
c'est  que  les  verbes  géminés  sont  mille^êl  au  féminin  singulier, 
après  qu'a  eu  lieu  l'insertion,  comme  hattâh  (Jér.  xiv,  k),  màrâh 
(I  Sam.  XXX,  6),  qui  de  même  que  hattâh  est  simplement  le  fé- 
minin du  verbe,  et  où  il  faudrait  primitivement  un  dûgcsch^  sem- 

^  Voy.  ci-dessus,  p.  qoi,  1.  8. 


322  OPUSCULES   D'IBN-DJANAH. 

»  j^iù  Aji^xrs-^^  nm  "iD  mD:?"i  did  np:?î  J<ax>  j^^j^x^Ji  ^ky>a\^  aKa^ 
^jl^l^i  ni:îo::'D  nnm  nsiîrn  n^m  i^S:?  nnm  rV^D  iCi^kx^  JUiiil 
Ux.jc«  Ak;«=^  nyîoiî  ti  iC3_^ia*li  Jlxi^î  sJ^^J  Rxl\J^  nr\'^u2  mm 
lj.jLr>  ^jl^  (ji^  nN3  ""^n")"!  i^-jj  t^  yû  si  aKj^  nin  >D2îrT  J-^  /<sS 
D;ic*Dn  nc^''3n  J^JL^  ^-^^j'  cij^-^-ji^-il  «^i^s  (j^  u^^-  u^  ij^U'^J^  <i 

cyi^ji  ^j^  L^-JÎ  l.Aà.ji  l^^  JUj  (ji^  (:j:-J<^î  iO^A.x^  l^jl  y-iX   ^31!?"' 


blable  à  celui  de  râbbâh  [Gen.  xviu,  20)  ;  ces  mêmes  verbes  sont  au 
contraire  millera'^,  lorsqu'ils  sont  précédés  d'un  wâw,  comme  we- 
rabbâh  [Ex.  xxiii,  29;  Is.  vi,  12;  Osée,  ix,  7).  Or,  wehârâh, 
malgré  son  wâw,  diiïère  de  ces  verbes  quant  à  l'accent;  aussi 
Aboû  Zakariyâ  l'a-t-il  regardé  comme  ayant  un  deuxième  radical 
faible ,  puis  il  a  traité  hârâh  sans  wâw  de  la  même  façon ,  par  ana- 
logie avec  bâ'âh[Gen.  xxix ,  9) ,  bien  que  hârâh  puisse  tout  aussi  bien 
dériver  régulièrement  d'une  racine  géminée.  Wehârâh  ressemble 
pour  l'accent  à  wâhâttâh  [Jér.  xlviii,  9),  qui  est  mille'^él,  malgré  son 
wâw,  parce  qu'il  est  en  pause.  Voici  les  arguments  irréfutables 
qu'on  peut  apporter  en  faveur  d'Aboû  Zakariyâ.  Je  ne  m'oppose 
cependant  pas,  mon  ami,  à  ce  qu'on  dérive  wehârâh,  hârâh,  hârou, 
tous  trois  de  racines  au  deuxième  radical  faible,  ou  bien  de  racines 
géminées.  Peut-être  Aboû  Zakariyâ  lui-même  avait-il  la  même 
opinion  pour  toutes  ces  formes,  et  a-t-il  cru  inutile  de  men- 
tionner cette  possibilité  pour  wehârâh  et  hârâh,  après  l'avoir  re- 


RISALAT  AT-TAKRIli  WAT-TASHII..  32:i 

U  ^i  ^-'aS-  ji_Ji>  l-À-^-â  (_^  <\.À-«  ^^:j\  l.^À.^  nn  {jp>  y^_y£f^ 

JoçjUî  -i)  AAâ  «^UJî  (^JJî  DiK  m^*^  cj^  cj^  u^  ^^  (j>r^-=r^ 
(j^  i^i«x_Awo  A_A_i  ^LjcJb  13^12;  tj^  ^\<  yi_5  mn^'  niD::;  ^_j)_^-3 

1  D.  86,]5;N.  5i,3i2.  — 2  D.  196,  lo;  N.  89,  i.  —  "^  D.  87,  7;  N.  52,  6. 


connue  pour  hâroii,  se  fiant  à  notre  intelligence  pour  saisir  sa 
pensée.  Notre  déduction  et  notre  raisonnement  au  sujet  de  wehâ- 
râh  et  hârâh  n'en  sont  pas  moins  ingénieux  et  pleins  de  finesse;  à 
toi  de  le  comprendre. 

Aboû  Zakariya  a  fait  entrer  ""âwetâh  (^Esther,  i,  16)  dans  la 
deuxième  section,  à  côté  de  Wawwêt  [Lam.  m,  36),  et  il  l'a  éga- 
lement fait  entrer  dans  la  troisième  section,  à  côté  de  we^àwînou 
[Dan.  IX,  5).  L'analogie  autorise  à  la  fois  l'un  et  l'autre  :  dans  le 
premier  cas,  oii  le  tâw  est  le  troisième  radical,  ce  serait  d'après 
la  forme  schâmerâh,  '^âberâh;  dans  le  second  cas,  où  le  tâw  rem- 
place le  troisième  radical  hê,  ce  serait  d'après  la  forme  ^âselâh, 
kâletâh  [Ps.  cxix,  81). 

Aboû  Zakariya  rattache  hâpê^ih  bahoiirîm  [haïe,  xlii,  22)  à 
happah  [Ps.  cxxiv,  7). 

Commentaire.  —  A  mon  avis,  il  vaudrait  mieux  le  rattacher  à 
yâpî/jou    [Prov.  xxix,   8),    dont  la  traduction  arabe  est   nafakha 

j  1  . 


'6±U  OPUSCULES   D'IBN-DJANAH. 

^i-jUi   4^jc^  ti  ^Aia.ji    V^«^^   ^-^^  «i  J<.«ocA^^  ^"^^^  TXDnn  D^N^D 

ynn'i"j'?m  '':'»^*  i:^i*DD  nom  14*^  J^i-:>i^  .13  p^i  '^t:  yD"»!  d^dh  ^:d 
bNic*^  nx  bri  "ND  iDi*  nx  iD^i  7i'^Tv^  nD2  dh^"! 

'  D.  99  et  suiv.;  N.  60  et  suiv. 

ff souffler  1-),  et  dont  le  sens  est  r reniera  et  rr repousser. i'>  Le  hêi 
de  bahourîm  serait  alors  préfixe  et  point  radical.  Ce  serait  alors  le 
pluriel  de  hour  (haïe,  xi,  8),  et  bahourîm  ressemblerait  à  haourim 
(ibid.  XXIV,  i5),  dont  le  singulier  est  contenu  dans  meourhasdîm 
[Gen.  XI,  3i).  Hâpeah  bahourîm  signifierait  donc  :  Il  les  a  poussés 
tous  dans  la  tanière;  ce  qui  concorde  avec  la  phrase  suivante  : 
Et  ils  ont  été  enfermés  dans  les  prisons.  Nafakha  est,  en  efTet, 
employé  dans  la  langue  arabe  avec  le  sens  de  cr  renier  ^•)  et  rr  re- 
pousser, -n 

TROISIÈME   SECTION. 

Aboû  Zakariyà  a  mentionné  les  futurs  apocopes  des  verbes  de 
la  forme  légère  :  wayyibén,  wayyikén  (Gen.  xxxiii,  19),  wayyizér 
(Ex.  xxxii,  20),  wayyimés  (^Juges,  vi,  38),  wayyifén  [Ex.  11,  12), 
et  il  y  a  joint  wattêkah  [Job,  xvii,  7),  wattéta''  [Gen.  xxi,  1^),  puis 
il  a  cité  les  futurs  apocopes  des  verbes  de  la  forme  lourde  :  wayyé- 
fén  [Juges,  xv,  /i),  wayyéréb  [Lam.  n,  5),  wayyéfér  [Ps.  cv,  26), 
wayyégél  (II  Bois,  wii,  6). 


UISÂLAT  AT-ÏAKUiB  WAT-TASHtl..  325 

l'nm  ^ry  î^i^DD  nom  (^^  ^^àîî  <^<XaaJLI  Oj.xj  ^  U.y  ^i  Jii» 

^Dm  i^nm  n^m  cj-«  Jl-AJi_A.A«,^ii  ô;.:»»-  ^i  ^-c\p--^j  lir*^'  u^  jfc^*^-^-» 
i^un  "'^iND  bos.;?-^^  DnD")D^  Q'^pnDDj  :;v^  ^^)^d  d^^ind  ji  J^a^^ 

'  D.  io8,  8;  N.  68,  23. 


Commentaire.  —  Plus  d'un  commençant  n'aura  pas  pu  distin- 
guer watlêkah,  ivaUêta"^  de  wayyéfén,  et  se  sera  imaginé,  induit 
en  erreur  par  la  ressemblance  de  la  prononciation,  qu'il  n'y  a 
aucune  différence  entre  les  futurs  apocopes  de  la  forme  légère 
et  ceux  de  la  forme  lourde.  Que  le  commençant  apprenne  donc  à 
faire  cette  distinction  :  le  préfixe  du  futur  de  wattekah,  wattêta^, 
wattêkél  (Ex,  xxxix,  3^2),  wattélah  {Gen.  xlvii,  i3),  wannèfén  [Deut. 
m,  i),  téfén  [Nomb.  xvi,  i5),  waéfén  (Deut.  ix,  i5),  etc.  est,  à 
part  des  exceptions  peu  nombreuses,  vocalisé  avec  un  séré,  tandis 
que  le  préfixe  d'un  futur  comme  wayyéfén  a  pour  voyelle  ségol. 

Aboû  Zakariya  compare  maâwayyîm,  d'où  dérive  ma'àwayyê 
(Ps.  cxL,  9),  à  mamtakkîm  (Cant.  v,  i6).^c  marbaddim  (Prov.  vu, 
16).  Mais  nous  avons  trouvé  maâwâyè  dans  un  exemplaire  cor- 
rect écrit  en  Palestine,  avec  kàmés  sous  le  wâw,  et  nous  avons 
trouvé  la  même  leçon  dans  un  autre  exemplaire  correct;  le  yod 
serait  alors  sans  dàgêsch^. 

'   Voy.  Minhat  Schat  suv  Ps.  cxr, ,  f). 


326  OPUSCULES  D'IBN-DJANAH. 

^U^  ^*xxaJL5^  *lÀJi  (jâib  -^ySij  ^\  nb"in33  ^W  ij^  j^^^    nbx 

du;"»  (j^  ■'Dt:;  ti>  cj-»  n^  k^j"» 

iC.Iâ.À,)Jl  i^AAJiiw  yi   cdJi>^  (jaA=^  Jî  ^^^^^^  Jy^-îi  î*>^  x*î^  J^ 
^^vXJî  ib  ]7\^  ifh  ib^-^Di  (i  iyt;.^  ^  rbn^\  <JÎ  yDp)i  Î^aXï^  fi"^'^^^ 

DIX 
1  D.  109,  1;  N.  69,  3.  — --^  D.  iu8,  i/j;  x^.  68,  3i. 


Aboû  ZakariyÀ,  à  la  racine  a/«/i,  dit  que  ëU  [Joël,  1,8)  pour- 
rait avoir  perdu  son  premier  radical.  Mais  le  commençant  a  be- 
soin qu'on  lui  fournisse  des  exemples;  sache  donc  qu'il  a  dérivé  ëlî 
de  y  a  al,  comme  seî  de  ijàsa,  redî  de  yarad,  schebî  de  yâschab  ^. 

Aboû  ZâkariyÂ,  à  la  racine  ânâh,  dit  :  De  cette  racine  est  to'ànâh 
[Juges,  XIV,  Ix). 

Commentaire.  —  Cette  assertion  a  besoin  d'être  expliquée.  En 
effet,  la  véritable  prononciation  serait  to'nâh  avec  un  hâmés  sous 
le  tâw  et  l'a/e/'sans  voyelle,  comme  betormâh  {Juges,  ix,  3i),  de 
la  racine  râmâh.  Les  Hébreux  reportent  le  plus  souvent  le  kâmés 
de  la  lettre  oii  il  se  trouve  sur  celle  qui  la  suit,  si  celle-là  est  une 
gutturale.  Ils  ont  formé  to'ânâh  contrairement  à  cette  habitude, 
et  ils  ont  changé  le  kâmés  en  holém,  comme  dans  po^àlo  [Jér.  xxii, 
i3),  qui  devrait  être  vocalisé  commQ  p(Côlékâ[Ps,  lxxvii,  i3),et 
encore  dans  io'àro  [Is.  lu,  i/i)^. 

^  Voy.  Kitâb  al-ousoûl ,  6fi,  ih  et  siiiv.  —  ^  Rikmâh,  loi,  I.  38. 


IlISÂLAT  AT-TAKIUB  WAT-TASHIL.  3^7 

]'2i:*,  p^r^  i^ap^  ]'2i  ^jj^  ^\  ^  *l^-i  ii  jî  tic  ^c^j^.s^\  *x.i_5  n:D 

^_A_^   c^Là-^jïj!    à.JLS'^AàJL^  ^^<XÀ-:ft   ^^j'^   t}*A*«i   ^^Ad  jî   Jyi   i}\    j,\ 

I^^Vli^j  ■^'pi^ii'D  "^i^Dii  c:^*  n:iî  "i:!::  y)^  ^î  ^&\^  n:iî  ^:i:î  J^a-«  <^j:^j 

'  N.  70,  a8.  —  ■'  N.  73,  35. 


Racine  hânâh.  —  On  a  contredit  l'opinion  d'Aboû  Zakariyâ 
que  le  paradigme  de  binyân,  ki7iyân,  ^inyân,  minyân  est  piHa^,  et 
on  a  ajouté  :  rNon  ,  il  n'en  est  pas  ainsi;  le  paradigme  est piHân.^^ 
Cependant,  les  deux  explications  me  paraissent  admissibles,  bien 
que  j'incline  vers  l'opinion  d'Aboû  Zakariyâ;  car,  selon  moi,  le 
deuxième  radical  a  été  redoublé,  comme  dans  hàgîgî  [Ps.  v,  2). 
Je  ne  t'ai  fait  part  de  l'objection  que  parce  qu'elle  n'est  pas  re- 
poussée par  l'analogie. 

Aboû  Zakariyâ  à  la  racine  hâgâli  :  rrOn  dit  que  hàgîgî  est  de 
cette  racine  et  que  le  second  gimél  est  le  deuxième  radical,  ré- 
pété comme  dans  kinyân  et  binyân.  ?; 

GojiMENTAiRE.  —  On  a  prétendu  aussi  que  hàgîgî  est  d'une 
racine  géminée,  en  s'appuyant  sur  ce  que  ce  mot  est  semblable  à 
zenounê  [Nahum,  m,  U).  Sache  que  le  paradigme  de  zenounê  est 
pe^ouàlê;  le  troisième  radical  est  tombé,  et  la  forme  véritable  se- 
rait zenouneyé,  de  même  que  hàgîgî  a  pour  paradigme  pé^fàlî 
et  est  mis  à  la  place  de  hàgîgeyî.  D'après  cette  méthode,  le  yod 
placé  entre  les  deux  gimél  de  hàgîgî  est  donc,  comme  le  ^vâw 


328  OPUSCULES  D'IBN-DJANAH. 

DDn  <ji  n^Din  dU  Jv5^ 
f]Dr  ^3:n  (jj^  <^  n''7^inD  n^DiD^  n''Din  ^j^  ^ji  Jj-ii  ^î  dUi^ 

^   N.  7/1,  3i.  Les  mss.  de  Hayyoudj  portent  :  Ia-mJ  O'oi?  (^^aw.^».!. 


de  zenounê,  une  lettre  de  prolongation.  D'après  la  méthode  d'Aboû 
Zakariyâ,  à  laquelle  il  ne  mancjue  pas  d'adhérents,  le  yod  et  le 
wâw  sont  tous  deux  des  troisièmes  radicaux.  Je  n'en  persiste  pas 
moins  dans  mon  opinion,  parce  que  ces  deux  lettres  sont  quies- 
centes  et  ne  sont  pas  vocalisées  comme  le  yod  de  binyân  et  kinyân. 
De  plus,  on  n'a  pas  l'habitude  de  redoubler  le  deuxième  radical 
avant  d'avoir  placé  le  troisième;  on  le  fait  bien  pour  le  premier 
radical  dans  d/e^^oVro m  [haïe,  xv,  5). 

Aboû  Zakariyâ,  à  la  racine  hâmâh,  dit  :  cr Regarde  Jmrmjyâh  [Is. 
xxii,  2)  comme  adjectif  relatif  de  homâh  (1  Bois,  i,  /ii),  de 
même  que  bokiyyâh  [Lam.  i,  16)  de  bokâh.i-) 

CoBiMENTAiRE.  —  Cos  dcux  mots  admettent  une  explication  dif- 
férente qui  leur  convient  mieux  :  à  mon  sens,  le  paradigme  de 
homiyyâh  et  bokiyyâh  est  poHlâh,  comme  yosîf  [Is.  xxix,  lU).  Seu- 
lement, comme  dans  homiyyâh  et  bokiyyâh  se  rencontrent  deux 
yod,  dont  l'un  est  quiescent,  on  a  inséré  le  yod  quiescent  dans  le 
yod  vocalisé.  J'ajoute  :  11  n'y  a  pas  moyen  de  prononcer  ces  mats-, 


RI  SALAT  AÏ-TAKHIB  WAT-TASIIIL.  :]^2[} 

w 

^^^w_fci    L.ç^^    *Xis».|^    Jo     «.ifc.1    ^    (^■^■^J    (^JvÂ:^Iaw    c.L€\i>-^    <X^!5\-Misji^ 

\^:>\s  nb^^D  »-<y.J;^  yi*X.>JÎ  ,1^3*^  îl'^yj  i  K>.^i.x.3  H^DIS^  H^Din 
i  î^kii  J..A-^  (j-^^J  ^^  <Ji5^.:sim  ^UJi   ^^  J^^ÀJi   ^^  i  iCÂ:^lM^Jî 

>i"''7Dnb  pj^DT»  ■'j:in  ii-jj  j>i  b^riD  ^di2^  ^DiH  n^DiD^  n^Din  j-5jv.^ 
ms:  |\s*  ""D  □''"'n  mirn  vX^Î^  ^5  ^^î^    c^U^  l*k^  i  ji  Jiii  n^n 

'  N.  77,  iG,  Les  exemples  n'y  sont  pas  les  mêmes. 

lorsqu'on  laisse  la  forme  complète  et  saine,  parce  qu'il  y  aurait 
réunion  des  deux  quiescentes  douces  à  la  fin  de  chacun  de  ces 
deux  mois  :  ces  deux  quiescentes  seraient  le  yod  complémentaire 
et  le  hé  troisième  radical.  Cette  formation  n'est  possible  qu'au 
féminin,  où  le  troisième  radical  est  vocalisé;  on  traite  homiijijâh  et 
bdknjtjâh  comme  ^àniyijâh  [h.  x,  3o),  schebiyijah  [ibid.  lu,  2), 
dont  le  paradigme  est  pe'^îlâh,  et  on  insère  la  quiescente  dans 
le  troisième  radical,  dans  le  yod  vocalisé;  cette  formation  est,  au 
contraire,  impossible  au  masculin,  parce  que  le  troisième  radical 
y  est  quiescent.  Mais  si  l'on  a  recours  à  une  forme  affaiblie,  ii 
faudra  dire  au  masculin  de  homiijyâh  et  bokiyyâh,  homî  et  bdkî,  pa- 
radigme po'^îl,  comme  yosîf,  avec  un  changement  du  troisième 
radical  en  yod,  parce  qu'il  devrait  être  suivi  d'un  yod  de  prolon- 
gation, qui  a  été  sup])rimé,  comme  dans  Vnii,  ndkî,  dont  le  para- 
digme est  j?rt'^/,  où  le  troisième  radical  a  été  changé  en  yod  et 
où  le  yod  de  prolongation  est  tombé. 

Aboû  ZakariyÀ  dit  à  la  racine  liâyâh  :  rcLe  singulier  de  hayyim 


330  OPUSCULES  D'IBN-DJANAH. 

d  Jlij  /o*."3"  j^l-xJS  ^Xj^Xa^kJcJ  J.^1^  n^n  C'Sj  (jÎ^  *Wî  ^Xj^a^jc)  J^\^ 
(^  ^_ib  W-.A.J.-sL  ns  "^x  ^rr'  ^nm  "n  mx  ^^  Ul^  vW^Î  ^^^ 
Ia^U  Iàà:^  n:n  nrn  ^d  n^^n  J_j.jij  -î^l  (ç^>Ji  c^Jî  i  oj»;.*!^  ''^^•^î 
otxAiS.  11'?  biN  ]n^  ^nm  ^n  din  ^x.^^  UÎ^j  ^^'à  i  ^^i  aaA^  dlSTAi^à 

•  N.  78,  G,  est  évidemment  changé  par  le  Iraductenr.  Les  mss.  de  Hayyoudj 
ajoutent  à  la  fin  de  cette  citation  :  1-sû.slj  li.-viib.  r'D  ls£>(>:^L. 


revivants 7")  (Ex.  iv,  18)  est  hmj  (1  Wois^  x\i,  i5),  et  ie  singulier  de 
haijijîm  r^y'ie-n  [Prov.  xviii,  21)  est  hêfarêh  [Gen.  xui,  i5).  —  Il 
faut  remarquer  que  hayyîm  est  complet,  parce  que  le  yod  a  un 
dâgêsch,  comme  hayyâh  (Gen.  i,  20)  est  complet  pour  le  même 
motiL??  Puis  Aboû  Zakariyâ  ajoute,  dans  le  même  paragraphe  : 
crLe  pluriel  de  hay  rr  vivant??  (Lam.  m,  89)  et  de  (mhay  [Eccl.  yu ,  2) 
est  privé  du  dâgêsch  et  déi'ectueux  d'après  la  règle  usite'e  pour  les 
racines  dont  le  troisième  radical  est  une  lettre  douce;  on  dit  hâyîm, 
et  de  là  hâyôt  [Ex.  1,  19),  qui  est  défectueux  et  sans  dâgêsch. v 
Commentaire.  —  On  a  soulevé  des  difficultés  à  propos  de  ce 
qu'Aboû  Zakariyà  a  dit  :  cfLe  pluriel  de  hay  et  de  hahay  est  privé 
du  dâgêsch  et  défectueux,  on  dit  /uujîm,v  et  on  a  prétendu  que 
cette  assertion  contredit  ses  autres  paroles  :  fcLe  singulier  de 
hayyîm  est  hay.  ??  On  s'est  trompé;  Aboû  Zakariyà  suit  son  principe. 
Pour  lui,  hayyîm  est  complet  et  représente  bien  la  racine  hâyâh, 
parce  que  le  yod  a  un  dâgêsch,  comme  il  La  remarqué  dans  ce 
paragraphe.  La  règle,  il  est  vrai,  aurait  voulu,  si  ce  mot  provient 
de  la  racine  (ju'il  suppose,  une  forme  défectueuse  d'après  l'usage 


RISAlAT  AT-TAKIÎIB  VVAT-TASll  IL.  :VM 

mi  nn  i^-jj  (^  rrri  aKa^^I  ^i  <^^  _^ii:>^  (joïb  <\jî  \as  JIj  rrri  (j-» 
A>_^Jî  ^  ^b  v^ixÀi^  inS  '^N  jn"»  ^nm  ^n  din*  j^  UÎ^  ^^^i  Uî^ 


adopté  pour  les  adjectifs  et  les  participes  de  ces  verbes  au  troisième 
radical  faible,  comme  bâlim  [Jos.  ix,  k)  et  tant  d'autres.  Comme 
Aboû  Zakariyâ  a  regardé  aussi  hay  (I  Rois,  xxi,  i5)  comme  dérivé 
de  hâyâh,  il  a  dit  que  c'est  une  forme  défectueuse,  en  pensant 
qu'à  l'origine  c'était  hâyéh  sur  le  même  pied  que  râwéh  et  dâwéh. 
Donc,  lorsqu'il  dit  :  cfLe  pluriel  de  hay  et  de  hahay  est  privé  du 
dâgêsch  et  défectueux  d'après  la  règle  usitée, 77  c'est  qu'en  effet 
telle  est  la  règle  généralement  appliquée  pour  cette  catégorie  de 
mots,  comme  je  l'ai  dit  pour  bâlîm.  Mais  hayijîm  [Ex.  iv,  18) 
est,  aux  yeux  d'Aboû  Zakariyâ,  une  exception,  bien  que  conforme 
à  la  racine;  car,  bien  souvent,  ce  qui  s'écarte  de  l'usage  général 
devient  conforme  à  la  racine  ^  C'est  là  ce  qu'Aboû  Zakariyâ  a 
voulu  dire,  et  cela  est  très-clair.  J'ai  déjà  exprimé  dans  le  Mous- 
talhik  l'opinion  que  hay  [Gen.  v,  5),  wâhay  (Lév.  xviii,  5) ,  wâhâyâh 
[Ex.  1,16)  proviennent  d'une  racine  géminée.  Je  dirai  de  même 

'  En  d'autres  termes  :  hayijîm,  bien  que  ce  soit  une  forme  irrégulière,  repré- 
sente mieux  la  racine  hâyâh ,  parce  que  le  troisième  radical  hé  y  est  représenté 
par  le  dâgesch ,  que  la  forme  usitée  hâyîm  ,  où  le  hé  a  disparu  sans  laisser  de  Irace. 


332  OPUSCULES  D'IBi^J-DJANAH. 

J.i^  mnnn  ^^^î  u-?^^^  <:^*iî  ^<xi&  cj-*  D"'i^")D3  innn  '^n  (j^i?  (jî 

mnnD  nnx  ^d  D^oiDn  nx  mnnn  -jw  (^  ^^C  ^î  (j^.^  n-):inn 

jjaâb  ^^i   AÂ^   ^1^  fj\:  niUD  o>-£*-i    icx.^!    (j^  J^^î   I  «X.iû^  Î"1ND 

J.iu  J.xaa]î  i^^Âj  (^  T"iN'3  mnnD  D^Dion  nx  mnnn  "j\v  yî  dUî^ 
_5.^i  nnnn  ha  Ui^  n^cn^  J^^  ^ji.*x^^  blfi^l^ro  >^lil  ^\<  ^^i^ 

'  Ci-dessus,  p.  ih-2. —  -  D.  1^7,  3  ;N.  108,  «8.  —  ^  D.  1 12,  26;  N.  79,  19. 


pour  ces  mots  hmjyîm,  Iiay,  wehayyhn,  qu'il  est  plus  juste  de  les 
rattacher  à  une  racine  géminée;  du  reste,  Aboû  Zakariyâ  lui- 
même  les  a  aussi  cités  dans  le  Livre  des  racines  géminées. 

Abou  Zakariyâ  dit  à  la  racine  hârâh,  après  avoir  cité  wayijihar 
el  wayyahar  [Job,  xix,  1 1)  :  «Il  se  pourrait  que  tithar  [Ps.  xxxvii, 
1)  ait  le  même  sens  et  qu'il  soit  pour  tithâréh,  comme  titgâréh;  ou 
bien  qu'il  ait  le  même  sens  que  tetahàréh  (/eV.xii,  5)  et  metahàréh 
(Jér,  xxn,  i5),  dont  ia  racine  est  le  quadrilitère  tahrâh.  S'il 
en  est  ainsi,  la  quatrième  lettre  est  omise  dans  tithar. n 

CofliMENTAiRE.  —  C'cst  là  une  affirmation  que  j'ai  oublié  de 
combattre  dans  mon  Moustaîhik.  En  effet,  tetahàréh  et  metahàréh 
sont  de  la  forme  lourde,  comme  yedaschschenéh  (Ps.  xx,  /i);  dans 
chacun  d'eux,  le  tâw  a  un  patah  comme  le  dâlét  de  yedaschschenéh , 
et  n'était  le  hêt,  ils  auraient,  eux  aussi,  un  dâgêsch^.  Mais  tithar  a 
une  forme  tout  à  fait  différente,  celle  de  titgâr  [Deut.  11,  19);  il 

'   Voyez  cependant  Rikmâh ,  81,  1. 


lUSAI.VÏ  AT-TAKl{iH  WAT-TASIIIL.  'M\:i 

U[  J-jlij]  Jii?  (j\i  y^^\  mnn  cj-»  u^-^"!^  nn^  cj>^  ")jnn  J<a>  mn  cj-» 
■^nnn  bi<  (j^^j^  jî  J^  ^î^nd  nnnnt:  cj-«  nnnn  ^x  (j^j  ^i  *Xxaj 
A-j^  jî  ,^_iû*k_^  (i  j^--^  >^  t»  ÎJ^-iù  l.À.A.3  ^\aaj  mnnD^  U^Ai*. 
j*Xao  ti  Jiij^  mnn  c^\  o^y=*-5  axjjÎ  ^j~»  <xji  aK.^Î  ^^  ^^w  *xï 

J._^:yJÎ  ÎJ^.iû  <j^  ^j^J  bivj  M^  ^ji  ^^î^    vW^  ^^  à  ^^  nv 

1  D.  i/i,  18;  N.  12,   29.-2  D.  iiA,  i5;  N.  80,  27.  —  3  D.  i6q,  iG; 
N,  110,  27. 


est  un  hitpaël  de  hârâh,  comme  tilgâr  de  gârdh,  mais  il  ne  dé- 
rive nuliement  de  tahrâh.  Si  l'on  demande  pourquoi  tithar  ne  peut 
pas  venir  de  metahâréh,  comme  l'a  soutenu  Aboû  Zakariyâ,  et 
être  la  forme  légère,  tandis  que  metahâréh  serait  la  forme  lourde, 
nous  répondrons  :  C'est  ce  que  les  théories  d'Aboû  Zakariyâ  ne 
permettent  pas.  Il  a  jugé  que  la  racine  de  metahâréh  est  le  qua- 
drilitère  tahrâh;  or,  il  a  dit,  dans  l'introduction  de  la  première 
section  :  crTout  verbe  qui  n'est  pas  d'une  racine  trilitère  est  à  la 
forme  lourde.  ^^  Aboû  Zakariyâ  a  donc  commis  une  erreur. 

Abou  Zakariyâ  dit  à  la  racine  ijâdâh  :  cr  Yaddou  [Joël,  iv,  3)  n'est 
pas  de  cette  racine,  puisqu'on  ne  dit  pas  yiddou  avec  hirék,  d'après 
la  formation  régulière.  77  Aussi  Aboû  Zakariyâ  l'a-t-il  placé,  dans  le 
Livre  des  lettres  géminées,  à  la  lettre  yod. 

J'étais  présent  quand  un  des  docteurs  les  plus  versés  dans  la 
connaissance  de  la  langue,  Isaac  lils  de  Saûl,  soutenait  qu'il  se 
pourrait  que  yaddou  vînt  de  yâdâh;  le  yod  de  yaddou,  avec  sa  voca- 


;î34  opuscules  DIBN-DJANAH. 

U-?^-  U^   f^^^  *^^-?   (^jJ*W5    ^:?;«îs^^^  iiUiAAwi^  liljLsri.Awi  JUJUAwiii 

î *x.i6  (j^  *X;«AJ  (j^aJ^  xD'jn  Dr2  min"?    c^Uil  î<Xi£>  ^  Jlr  m^ 

UL  13.1"!  nn  c^-tî  (^Â.Ii^>JÎ  djs^l-i^  dIJ  (^jÎ  ^I  ^^i  ^i  Jiii 
i  ^Î_5.il5  mx"!^  HMi  %Â^  nmn^  Tin  yi  J^-ïli  ^^U^aa^^î  ^^^  l.^ 
Uî^  k-=I  i  ^Liî>  nxi  i  ^t_^iî  (j^  yi_5  HNn  à  .xXJu  Jodii  ..ii  nn 
u^.^  (jK-i  -j'^irD  bD3  M^:m  mn  (j^  aj^  nn  lâ^J  ^^s  J^-^^^i  i:n 

'  Peut-être  faudrait-il  lire:  (j.jpLJf  ciL^ivo  n"  JUs-^î  ^f.  —  ^  D.  116, 
11;  N.  81,  :i9.. 


iisation,  remplacerait  deux  yod  comme  ceux  de  yeyahêl  [Micha,  v, 
6)^.  On  a  laissé  tomber,  ajoutait-il,  le  yod  du  futur  pour  alléger 
la  forme  et  pour  éviter  la  lourdeur  de  deux  yod  vocalises.  Il  se 
pourrait  qu'il  en  fût  ainsi;  Dieu  le  sait. 

Abou  ZakariyÂ,  à  la  racine  yârâh,  cite  lehôrôt  [Lév.  xiv,  57)., 
et  ajoute  :  fc  C'est  dans  un  sens  analogue  qu'on  trouve  hôrô  wehôgô 
[Is.  LIX,  i3).-n 

Commentaire.  —  Je  veux  t'expliquer  ces  deux  mots,  à  cause 
de  leur  obscurité  :  hôrô  et  hôrôt  ont  entre  eux  le  même  rapport 
que  raôh  et  raôt  [Is.  xlii,  20).  Le  wâw  est  troisième  radical 
dans  horô,  comme  dans  raôh,  ou  il  a  été  remplacé  dans  l'écriture 
par  un  hê.  Quant  à  hôgô,  il  a  été  formé  sur  le  modèle  de  hôrô, 
car  il  dérive  de  hâgâh,  ivehâgîtî  [Ps.  lxxvii,  i3),  et  il  aurait  dû 
être  hâgôh,  comme  hârôh  [Job,  xv,  35);  seulement,  on  Ta  rendu 
semblable  à  hôro,  à  cause  du  voisinage,  de  même  que  l'on  a  dit 

^  Yaddou  serait  donc  pour  yeyaddou.  Voyez  ci-dessns,  p.  27.  Voy  aussi  Kitâb 
al-ousonl,  5(76,  6-8. 


KISAI.AT  AT-TAknin  VVAT-TASIIIL.  335 

■jNinD  lâÀ^  t^  "jNDD  J^-«*^  1NDD  nXl  "jXiJlD  PN* 

cxXi^  <Xj*x-à^iL  ibî:  nnm  D^Dk^^n  isdd  ibs:!  "i3i/*"!  iti::  p    cxXi 

'  D.  i5i,  18;  N.  io5,  /i. 


et môsaàkâ we'ét moba ékâ  (II  *Sflm.  m,  26),  où  aussi  le  dernier  mot 
a  ete  modelé  pour  ia  prononciation  ^  sur  le  premier. 

RACIINES    GÉMINÉES. 

Abou  Zakariya,  après  avoir  mentionné  plusieurs  paradigmes  du 
nifal  dans  les  racines  géminées,  poursuit  :  rr Parmi  ces  nifal,  il 
y  en  a  qui  ressemblent  à  ceux  des  racines  au  deuxième  radical 
doux;  mais  considère-les  avec  un  suffixe  et  tu  verras  la  diffé- 
rence, y) 

Commentaire.  —  Aboû  Zakariyâ  veut  dire  :  Nâgôl,  nâgoz,  nâzol 
sont  d'après  le  paradigme  de  nâkon  et  de  nâmot;  mais,  lorsqu'on 
y  ajoute  un  suffixe,  on  a  nâgôzzou  (^Nahum,  i,  12),  nâgoUou  [Is. 
XXXIV,  li),  nâzôUou  {ihid.  lxiv,  2)  avec  dâgésch,  et  nâkonou  [Prov. 
XVII,  29),  nâmolou  [Ps.  xvii,  5)  sans  dâgêsch;  la  différence  de- 
vient évidente.  De  même  yiggôz,  yiggol,  yizzol  ressemblent  à  yik- 
kôn  [Prov.  xii,  3),  yimmot  [h.  xli,   7);  ajoule-t-on  un  suffixe, 

^  En  effet,  le  Ketîb  donne  exactement  7f?)jr:  mebô'àkd. 


336  OPUSCULES   D'IBiN-DJANAII. 

□iTiby  Vl^id"^.  "^•'nnt''nD  i^d^t  c^^As^  <x.j«XAi.xJL  i^^it^  1^,^  in;"^  o^li 

pDn  iCjj  ^^  '?iîn^  îi;n^  bi^n  [^î^]  ^^^^j  o^àJ!  j.^Iii  l-x^A^JI?  n^'^n; 

Jv.j4X.àj:Jl.  ibiTH^  ibijn^  iîi;n  o^^^  J.^^  lib  h'iron  i^ibN*  nxnp'? 

I4ÂAJ  ^^ÀJÎ  j.^Iâi  v^AÀ.:^L  ijiDn^  'nb  i^Dn  cxX^^ 

jî   ^Aj  ^1^  4X5^  j^^IàJî   iùjAia^  jyçJî    »*X.a;^j  ii-^î   5«>sJÛ  ^\  Jb» 
*  D.  ]  61,  21  ;  N.  1 1 1,  1/1. 


on  a,  d'un  côté,  yiggozzou,  yiggoUou,  yizzollou  avec  dagésch;  de 
l'autre,  iveyikkonou  [Prov,  xvi,  3),  yimmolou  (Ps.  cxl,  11)  sans 
clâgésch.  Enfin  higgol,  higgoz,  hizzol  sont  formés  comme  hikkon 
[Ainos,  IV,  12),  himmôl;  dès  qu'il  y  a  suffixe,  on  distingue  entre 
higgozzou,  higgoUou,  hizzoUou  avec  dàgêsch,  et  himniolou  [Jér.  iv,  /i), 
hikkonou  sans  dâgésch. 

Aboû  Zakâriya  dit  à  ia  racine  A:r/frtf  :  Wayyakketoum  [Nomb.  xiv, 
45)  n'est  pas  de  cette  racine. 

Commentaire.  —  La  dérivation  de  ce  mot  est  difficile  et  obs- 
cure, et  Aboû  Zakariyâ  aurait  dû  en  expliquer  l'origine,  ce  qu'il 
n'a  pas  fait:  je  vais  donc  t'exposer  mon  sentiment  à  ce  sujet.  La 
racine  de  wayyakketoum  peut  être  un  verbe  sain  ou  un  verbe  ayant 
yod  pour  premier  radical.  Dans  le  premier  cas,  le  verbe  serait 
nâkat  et  la  forme  primitive  serait  wayyakkîtoum ,  d'après  wayyap- 
pîloum.;  le  yod  aurait  été  supprimé  pour  l'allégement,  comme  dans 
wayyadrekou  [Jér.  ix,   2)  un  hifîl,  comme  l'indique  le  patah  du 


RISAlAT  AT-TAlvRIH  WAT-TASHÎL.  337 

l.^A^Àj  ^,>i*>vJl  dl-Uj  p^^m  cj^  ^  (ji*x>Ji  nDntea  Dnnnx  nDn  □: 
DiDX  PN*  \"nu?i'n  u^^-iû  (^*kJI  -j^dh  i:TDi?>  cj-*  l-^^*>^-=»-  i^j 


?/oV^;  dans  ivayyadbelou  (I  iSam.  xxxî,  2,  et  xiv,  22),  également  un 
hifll  pour  le  même  motif,  et  dans  ya^scherénnou  (I  5flm.  xvii,  26), 
qui  est  de  la  même  forme  que  hé^èschartî  {Gen.  xiv,  28).  Quiconque 
pre'tend  que  ya^scherénnou  est  de  la  forme  légère,  se  trompe, 
car  la  forme  légère  n'est  jamais  employée  activement  dans  ce 
sens,  comme  on  le  voit  par  '^âschartî  [Osée,  xii,  9).  Si,  d'un  autre 
côté,  ivayyakketomn  vient  d'un  verbe  ayant  î/oV/  pour  premier  ra- 
dical, l'analogie  autorise  deux  explications  :  la  forme  primitive 
est  wayyeyakketoum ,  qui  a  été  traitée  comme  wayyaschscherêm  (Il 
Chr.  xxxii,  3o)  et  ivayyahbeschêhou  [Nahum,  i,  h);  ou  bien,  elle 
est  wayyahkîtoum ,  d'après  ivayyassîkoum  (^Jos.  vu,  28),  et  le  yod 
a  été  retranché  pour  l'allégement^.  Quelques  partisans  outrés  de 
l'analogie  ont  pensé  que  ces  mots  n'ont  pas  été  allégés,  mais  qu'ils 
sont  tirés  d'une  forme  hifal,  comme  héfar  (Gen.  xvii,  1^),  hèsar 
[Dent.  XXVIII,  52);  ils  adoptent  alors  un  parfait  de  la  forme  hifal. 
Peut-être  ont-ils  raison  ;  mais  je  n'en  incline  pas  moins  vers  l'opi- 
nion qu'il  y  a  suppression  et  allégement,  parce  que  je  ne  trouve 

^   Voy.  Kitdb  al-oiisoûl,  ^36,  1.  la  et  siiiv. 


338  OPUSCULES  D'IBN-DJANAII. 

ooiXj^   vilJU^   dl)  ^i  J.Cî   <X>r»-^^    c:>ijî   U  ^^  vili  oJii   «Xi 

w 

l_jf  l^Jl  '^   dlJ  J..J^  ci)l.Â.^  4^5 î   JoiXj  l^^Jî  ovs-t;  c^*^-^^  ioU)I 

J.*iiî  Jl^xA^i  {j^yjf^.  c:J^■•■^jU'^*■î5  ^^  Jfc^'^^     dLj*Xj  ^«xjcjÎ  (^j^-^- 

1DNT  1:^1  IDînN'^  DiXlD  ^^W    l'iî^'T'  Q^D!?  ll^D^  V""^  ID^r^SH  ID^DD^ 

*  Dans  ce  passage  {¥jX.  m,  17),  rbjitS  est  un  vrai  futur;  il  faut  le  remplacer 

par  onioc  CDr^f^  ?bj'f)  *?r:6')  {Juges,  11,  1). 


que  peu  d'exemples  du  /ii/'^/,  comme  héfar  et  Aes«r,  et  que  j'aime 
mieux  les  classer  parmi  les  exceptions  que  d'en  faire  une  classe  à 
part  de  formes  verbales. 

J'ai  mené  à  bonne  fin  le  commentaire  que  je  m'étais  proposé 
de  te  donner;  puisse  Dieu  mener  à  bonne  fin  tes  espérances!  J'ai 
atteint  le  but  que  je  m'étais  fixé;  puisse  Dieu  te  faire  atteindre  ce 
que  tu  souhaites!  Il  me  reste  maintenant  à  te  payer  la  dette  que 
j'ai  contractée  (p.  278),  et  à  t'exposer  la  cause  du patah  sous  le 
wâiv  de  iva'àmotetêhou  (II  Sam.  i,  10).  Le  moment  en  est  venu. 

Les  Hébreux  autorisent  l'emploi  du  futur  à  la  place  du  parfait, 
que  ce  futur  soit  précédé  ou  non  du  wâw.  Les  exemples  où  il  est 
ainsi  employé  sans  wâw  sont  trop  nombreux  pour  que  nous  ayons 
besoin  de  les  rappeler;  citons  seulement  yekasijoumou  [Ex.  xv, 
5),  tiblâ'^êmo  [ibid.  12),  yirgâzoun  (ibid.  ik),  yo'hâzêmo  [ibid. 
i5),  (Càléh  [Juges,  II,  1),  etc.  Les  exemples  oii  le  futur  est  em- 


UISÂLAT   AT-TAKUil]  WAT-TASIltl..  ^39 

□^DuT  "i^DND  miNT    a^irr  nSi3:i  n^oNi  ^.a^Uî  (j^  ^^  t^^^-îi 
r-iu;in3  -niiDi  "iDii?  H'î"in  -^31  nnx  Du'p  ^d  \ni?iD  s*x.x.j  Jlï  ^.3- 

\-n3y3  npNi  ""ENn  "^D  ■]'?  |nx  oni::  v^nS  imNi  ^sxn  n^i::?  didnt 

3^^  J^A_^  nnDJl?  Sy-J^  »^.«^  (ji«xJi  nriD-iî^  n^îtJÎ  j-«  ns'^v 
□rn  NDN]  "innnDNT  vb^  iDyN]  ^i^  S-'^-^  V^P-^^  -?^^^^  ^4^^  u^^ 

Ô5j..s^   (J-*  ^-^-^  y^j-^ï?  (j^^  wX^-»  c^  ^-^^  ^^j   tP  Isj-^i  <^  "p  T'JîXj 


ployé  avec  ivàw  à  la  place  du  parfait  sont  également  nombreux  : 
comme  weW^îdâli  [Is.  viii,  2);  tve'âsir  {ihid.  x,  i3),  wé'ond  [ibid.); 
comme  we'aschmî^êm  [ibid.  XLViii,  3),  précédé  du  parfait  yâse'ou 
et  suivi  de  midda'tî,  etc.  [ibid.  A),  juscjuà  waagpid,  oii  le  ivûw  a 
kâmés,  ainsi  que  Texige  le  parfait,  et  JiischmaHîkâ  [ibid.  5);  comme 
weédrelîêm  [ibid.  lxhi,  3),  we'érmescm  [ibid.),  wexjêz  [ibid.),  weabbtt 
[ibid.  5),  weéschtomèm  [ibid.),  ive'âbous  [ibid.  6),  we'orîd  [ibid.); 
comme  weéhah[Osée,  xiii,  1 1  ).  Tous  ces  futurs  remplacent  des  par- 
faits. Lorsque  le  préfixe  du  futur  a  scJieba  gI patah,  il  est  impossible 
de  prononcer  le  wâw  qui  le  précède  avec  scheba,  et  il  reçoit  comme 
voyelle  un  patah;  ainsi  wa'àmôtetélioii  (Il  Sam.  i,  10),  qui  est  un 
futur  mis  à  la  place  du  parfait,  et  qui,  s'il  était  un  parfait,  au- 
rait kâmés  sous  le  wâw,  comme  dans  ivâ'é^èmôd  [ibid.),  wâ\ibô^ 
[Gen.  xxiy,  ^2),  ivâ^iggtd  [h.  xlviii,  5),  d'après  la  règle  com- 
mune à  tout  wâw  précédant  un  parfait  avec  le  préfixe  du  futur 


3/(0  OPUSCULES  D'IBN-DJANAH. 

^^m  (^5vj  (i^^xl\  ^  3ÎJ.JÎ  «*Xi&  JsA>>  i  m!iDp3î^  oLÎÎ  JUjiXAw^iil 

j-^c?^.^  «i  J.AiLA.M-«*  ^j^ji  ^ji^î  ^Àj  inn")Xi  inD-iDNT  rn^np  inx  ^d 
□nn  ^DN  'in^'i  (jbU  -x-j^i)  yDp  DîînDNi  dVdxj  inD"iN"i  tK-A^  ^.Ai?Uî 
^U  A-j^i)  yDp  ]\xi  Ti:h  mpN]  (>a-^  Js.Aji.A.-«*««  ^^j:^  nnD  nb^Ni 
l^X  iC=*.y:Àii  o>î^i^)î  54X43  ^)<aax^^  <\3i)  nriD  dVlO  ""d  "^dî^*  mpKi 
^b^^  c^-^^  ^^j--^  f.*XA.xXi  e^^î^jij-iî  J<A^  NDt:;j  l^Ai  J.^:^!  ^j^ 
^-5'  L^J-A-^  \.^j.^^  i^nxD  "imNT  D^Di?  nbiD:i  i^dni  ""b  m^^^wT 


«/^.  Ce  \iàmk  distingue  précisément  le  parfait  du  futur  :  ainsi 
waàbâràliêhou  [Gen.  xxvii,  33)  a  hâmés  sous  le  wâw,  parce  qu'il 
est  un  parfait,  tandis  que  waâhârehêJiou  [h.  li,  2)  a  patah  sous  le 
wâw,  parce  que,  comme  wearhêhou,  qui  le  suit,  il  est  un  futur  à  la 
place  du  parfait;  de  même  waâhallêm  (II  Sam.  xxii,  89)  a  hâmés 
comme  parfait,  et  wa'àkallêm  [Ex.  xxxii,  10)  a  patah  comme 
simple  futur;  enfin  wâ'àkawwéh  [Ps.  lxix ,  21)  a  kâmés  comme 
parfait,  wa'àhawwéh  (ihid.  lu,  11)  ^ patah  en  sa  qualité  de  futur. 
Tous  ces  wâw  qui  oni  patah  avaient  à  l'origine  schebâ\  comme  ceux 
de  we'âHdâh,  we'âsîr,  weorîd  et  autres  que  nous  avons  mentionnés 
plus  haut.  Mais  il  est  d'usage  en  hébreu  de  substituer  un  patah 
au  schebâ'  sous  le  wâw  de  la  copule,  toutes  les  fois  qu'il  exprime 
le  futur  et  qu'il  est  suivi  de  l'a /é/"  préfixe  ayant  schebâ'  et  patah, 
puisqu'il  n'est  pas  possible  de  faire  entendre  le  schebâ'  sous  le 
wâw,  en  même  temps  que  le  schebâ'  et  patah  qui  vient  après;  il 


RISALAT  yVT-TAKRlB  WAT-TASllÎL.  Ui 

«ol^U_JÎ  (j^  (j\<  U^  -jDîi;  mpxT    D^DN*!  Dm  >dx  nn^i     inn-ixi 
^^Uî  J^xàJI  JJi>  ^jc«  ^1^5  nnD_5  ndu;j  -x5^^  v-àJI  ^^  ioëi^Jl 

□b^NT     inDnnN]  Ninn  Diton  ^^t^  J-iL^  v^P^^  4^-=^  ^^^-^^  dLJ *k3 

cjLX-j    t-^jswLo  j!^V.Xil   Uî^     C^J^Xî   ^"i^-^  c^î^i^   vjl-w  JJi»  X3Î-^J 

D^DNi  (j^-j^  nnDJl*  inDnsNT  (:^^^  yDpJL  iriDinxi  (^j^-j  ^^.xJî 
mîo  ^D  "jDD  mpxi  cijv-jj  n:b  mpNi  (j^.-:>^  d^dkt  cjv-j^  cîJnDX"! 


en  est  de  même  du  wâw  de  waàmôtetèliou,  waàbârekêhou,  ivaâ- 
kallém,  wa'àkawwéh.  Les  wâw  qui  précèdent  un  «/^pourvu  d'un 
sclieba  et  patah,  dans  les  verbes  qui  ont  le  sens  du  parfait,  ont 
liâmes  pour  voyelle,  comme  wâ'àbârâkêhou,  wâ'àhallém,  waàkaw- 
wéh.  Les  exemples  où  le  wâw  a  pataJi  au  lieu  de  schebâ'  lorsqu'il 
est  suivi  d'un  âléf  avec  schebâ'  et  patah  sont  très-fre'quents  dans 
l'Ecriture  :  on  peut  encore  citer  waàschakrêm  (7s.  lxiii,  6),  qui 
a  un  patah  et  qui  devrait  avoir  un  schebâ'  comme  tous  les  autres 
wâw  de  ce  passage.  —  Cependant,  Fauteur  du  Livre  des  sons  a 
expliqué  le  patah  du  wâw  dans  wa'àmôtetéhou  par  le  mensonge  de 
celui  qui  prétendait  avoir  tué  Saûl,  tandis  que  Saûl  s'était  tué 
lui-même.  C'est  là  une  aberration  digne  d'un  pulmonaire.  Pour 
moi,  je  m'étonne  qu'il  n'ait  pas  été  conduit  à  la  tbéorie  que  nous 
avons  mentionnée,  lui  qui  avait  si  bien  établi  la  division  entre 
iva\ïbârekêhou ,  iva'àkallém,  wa'àkawwéh  et  ivâ'àbâràkéhou,  wâ'àkal- 
lém ,  îvâ'àkawwch .  entre  le  parfait  et  le  futur.  Seulement,  il  ignorait 


Vi'2  OPUSCULES  D'IBN-DJANAH. 

^^  ^Jà-S^  *XJi)^   y^Kb  in\XT     '>b  «-n^rN"!  ^î^  J^  i^'lVJ  ^^s  ^i 

(^jv-x-'^i'U  {jS.^h  (^jv-j  j^^cyj^J  XaJïXa**^  "innnDkVi  i^^  ^j^IâJI  (jaxj 
^^i — =.►  A_.A-i  ^^SL^L-^  J.-;t-^_5  -)îan  npxT  r'V:?  idi?ni  ^^-^i 

CxÂJVi»-   dUJvJ^  ^Ai?Ui   7-^y^  «i  ^aAa>»m.«  J^«i  ^  1^3^  N'DH/J  (J^»'^^' 


que  ces  wàw  avec  jt?rtfrtA  auraient  dû  avoir  scW^f  comme  we'a^îduh, 
we'6rîd{Is.L\ui,G)A\  a  paru  difficiie  à  quelqu'un  d'admettre  que 
waâmôtetêliou  soit  un  futur,  à  cause  des  deux  parfaits  entre  les- 
quels il  se  trouve,  waé'^ëmod  el  waékhah.  Mon  contradicteur  me 
fit  ainsi  la  guerre  jusqu'à  ce  qu'il  fût  vaincu  par  de  nombreuses 
citations  empruntées  à  l'Ecriture.  Sache  que  le  patah  sous  lewâw 
de  waàkassêk  (Ez.  xvi,  lo)  provient  de  la  même  cause  que  le 
patah  sous  le  waw  de  wa'àinotetêhou,  du  scheba  qui  devrait  indi- 
quer le  futur  remplaçant  le  parfait;  aussi  ce  wâw  a-t-il  seul  patah, 
tandis  que  tous' les  autres  wâiv  de  celle  parschâh  ont  hâmés,  parce 
qu'ils  expriment  des  parfaits;  mais  wa'àkassék  est  un  futur,  dont 
le  wâw  a  été  traité  comme  celui  de  wa'àmotetêhou;  la  Mâsore  dit  : 
rrll  n'y  a  dans  le  passage  aucun  autre  patah. 11  Je  ne  m'explique 
l'omission  de  wa'àkassêk  dans  le  Livre  des  sons  que  par  l'impos- 
sibilité de  donner  ici  la  même  raison  que  pour  wa^ïmotetêhon. 


KITAB  AT-TASVVIYA.  :}^i3 


t->\i_X_J      *_Ai?)j5     r-V-À-rS-     /w_J     (J5^— ^     *X.xJfc.Jl     ^^i     uJ^JÇÀÀâ.j'     C->i_^.A2.]) 
\^y,.Jii    ^     <>oîfc.ÀJÎ      X^kS)^     -^IjCÂji     ^aÂIt^     Q.jL.jiJ5     v^xJb*    ^^    \mSj.S^^ 


IV. 

KIÏÂB  AT-TASWIYA. 

Livre  intitulé  :  Le  redressement,  en  re'ponse  aux  objections  souleve'es 
par  ignorance  contre  certains  points  traite's  dans  le  Moustalliik,  par 
Aboù  '1-Walîd  Marwân  Ibn  Djanali,  l'auteur  du  MoustaUitJc. 

Puisse,  ô  mes  amis,  Dieu  nous  servir  à  moi  et  à  vous  de  refuge 
contre  les  opinions  fausses  et  nous  défendre  contre  la  honte  des 
erreurs;  puisse-t-il  nous  ranger  au  nombre  de  ceux  qui  s'éprennent 
de  la  vérité,  la  recherchent  et  la  conquièrent!  Puisse  Dieu  me 
protéger  pour  que  je  n'aie  jamais  à  vous  regretter! 

Les  savants  se  sont  sans  cesse  consacrés  à  la  discussion,  et, 
doués  d'intelligence,  ils  se  sont  toujours  livrés  à  la  controverse, 
parce  qu'ils  voulaient  avant  tout  féconder  les  intelligences,  et  qu'ils 
s'appliquaient  à  réunir  les  prémisses,  à  en  tirer  les  conclusions 


3hli         •  OPUSCULES  D4BN-DJANAH. 

j^y—MH    (j^    Ai_ki_iCL>    /0>ig~^   <_*^jIxJ)  J^>«*W    (JO    U»j    Aj  jU.5j/)^    t3"^    <i' 

^.tl  ii-c  vKi  i^jl^axil  l^JCjl»  IâaA^  fc-^r^-i fcJÎ   /yJi  j-^V^  ^^*^  /0'4^%-^'^*'^ 

HD  la^a^D  niri:  i:"^  mn^a  *jDîri:  po.-SliI  Jli  l.jf.  J^^;ïJÎj  ^-^xiû^Xjf 

L.À-A_jvX.A^  <X.X£  i*Xiû  ujt)i.u(  c_>IaÂj  (j-«  o<^*^  f^  (J^^^  f*«'  *^^-^ 


et  à  en  montrer  ies  applications,  sans  esprit  de  dispute  ni  ardeur 
de  contradiction.  Ils  pratiquaient,  au  contraire,  la  justice  les  uns 
envers  les  autres,  ils  se  soumettaient  à  la  vérité'  et  la  soute- 
naient, sans  que  la  joie  du  vainqueur  fût  plus  vive  que  celle  du 
vaincu  ;  car  leur  unique  ambition  à  tous  était  de  découvrir  et  de 
connaître  le  vrai  et  le  juste,  en  dissipant  toutes  les  obscurités. 
C'est  ainsi  que,  chez  eux,  les  sciences  grandissaient  et  que  les 
intelligences  s'épuraient.  Notre  devoir  à  nous,  ô  société  d'élite,  so- 
ciété vouée  aux  lettres  et  à  l'étude,  est  donc  d'imiter  ces  hommes, 
de  marcher  sur  leurs  traces,  de  nous  conformer  à  leur  doctrine 
et  d'agir  selon  la  parole  du  sage  :  rr  Choisissons-nous  ce  qui  est 
juste  et  reconnaissons  entre  nous  ce  qui  est  bon?7  [Job,  xxxiv,  Ix). 
Puisse  Dieu  nous  accorder  son  appui  et  nous  diriger  par  sa  grâce  ! 
Je  me  suis  rencontré  il  y  a  quelque  temps  déjà,  chez  notre 
cher  ami  Aboû  Solaimân  ben  Tarâka,  avec  un  de  ceux  qui  visitent 
parfois  celte  contrée.  11  a  prétendu  que  dans  son  pays  on  aurait 
contesté  plusieurs  des  points  que  j'ai  établis  dans  le  Moustalhik  el 


KITÂB   AT-TASWIYA.  345 

jja-j^fi  j^.ajcÀ.aJ|^   LJtjj.AiiXJi    (^^\   ,fc^*JÎ    ^3-*"*  U^  (J"*"^^   i«Xit   ylî 


qu'on  aurait  voulu  réunir  dans  un  livre  ces  objections,  si  Dieu 
ne  m'avait  favorise  et  épargne'.  Puis,  lorsque  j'ai  insisté  pour  avoir 
des  éclaircissements,  il  a  prétendu  se  rappeler  seulement  quelques 
observations  qu'il  m'a  fait  connaître  en  propres  termes,  en  me 
montrant  son  approbation  pour  elles  et  la  préférence  qu'il  leur 
donnait  sur  mon  opinion.  Lorsque  j'ai  ensuite  demandé  une  dé- 
monstration en  règle  pour  le  détourner  de  l'erreur  de  ses  compa- 
triotes, il  n'a  montré  que  de  l'obstination.  J'ai  cru  alors  qu'a- 
bandonner cette  affaire,  sans  me  défendre,  serait  honteux  et 
blâmable  pour  plusieurs  raisons.  D'abord,  je  ne  devais  ni  laisser 
ces  gens  dans  leur  erreur,  ni  tolérer  que  leur  parole  fit  des  prosé- 
lytes parmi  les  ignorants.  Car  cette  science  particulière,  c'est-à- 
dire  la  conjugaison  et  la  formation  des  verbes,  est  fort  obscure 
pour  les  hommes  d'une  instruction  solide,  qui  y  ont  voué  leur  vie , 
à  plus  forte  raison  pour  ceux  qui  s'en  forment  une  opinion  sans 
y  être  préparés  par  des  connaissances  premières  qui  les  y  préparent , 
et  surtout  leur  en  facilitent  la  route.  Mais  on  ne  peut  en  prendre 
possession,  en  dehors  de  ce  que  nous  avons  déjà  mentionné,  que 
par  un  bon  raisonnement,  ce  dont  peu  de  personnes  sont  favo- 


3/i6  OPUSCULES  D'IBN-DJANAH. 

ii  a..^.Âa3  -^J^î^  je*^A*i  iO-^^;-^^  (j^^^^  ^-6"*"*j  (j**-^-?^^   dlj.b  t^  ^^ 
J^  Ia^aJCc^  l^M^\is2  ^^  AaA*  ^^jy^  AA^Ioli^.      sX.»«.iI  A;^:C3^  J^4^ 

«M 


risées.  Puis,  il  y  en  a  parmi  ces  hommes  auxquels  je  conteste 
tout  jugement  sur  mon  intelli<>ence,  bien  que  je  ne  prétende  pas 
être  infaillible  ni  être  à  Tabri  de  toute  erreur;  mais  on  s'était 
en  outre  vanté,  d'après  des  nouvelles  qui  me  sont  parvenues, 
d'avoir  remporté  la  victoire  sur  moi  dans  cette  séance.  Je  devais, 
en  second  lieu,  leur  rendre  l'équivalent  de  ce  qu'ils  m'avaient  fait 
et  flétrir  leurs  agissements;  car  ils  touchaient  à  une  science  où  ils 
ne  pouvaient  rien  faire  de  bon  et  s'attaquaient  à  des  questions 
pour  lesquelles  ils  n'étaient  pas  préparés.  C'est  là  le  fruit  de  l'igno- 
rance et  le  résultat  de  l'envie. 

Je  remis  à  mon  adversaire  un  compte  rendu  de  toute  notre 
séance ,  où  je  relatai  littéralement  ses  objections  et  mes  réponses ,  en 
faisant  des  efforts  pour  qu'on  ne  pût  me  reprocher  ni  altération, 
ni  substitution.  Puis,  à  la  suite,  je  répondis  aux  autres  critiques 
qu'il  avait  cru  devoir  m'adresser  alors,  et  que,  le  jour  de  la  séance, 
j'avais  laissées  sans  réplique.  Je  l'avais  adjuré  ce  jour-là  de  réunir 
rapidement  toutes  les  critiques  dans  un  écrit  qui  me  serait  en- 
voyé. L'engagement  en  avait  été  pris,  et  lorsque  mon  mémoire  lui 
[)arvinl,  il    remit  la  réponse  à  un   autre  jour,  prélendant  n'en 


KITAB  AT-TASWIYA.  :i/i7 

"yt  Ajb:."5"tj  j*NjûIj»-_5  :>j.Jî  î«xd>  Js^  (j-«j.jii.^  Ajî  Ji5;(jL  ji)i> 

K^TiDJI  niDiX  DM^Nn  KSn  IDiV  A.A.i  J^xJ  (j-«  JJu  aKJU  jKj^î  <jt 

3:5  0^»-^_A_J  :>ijl  Ajl^  Jji  <x^  ^1^  i^:>j  M^^  «^^l;  c5^^*"  ^^-a^»***'^-^^ 
*  Voir  Talmud  de  Bahylone,  Makkôt,  ib  a. 


avoir  encore  rien  iu.  Ces  lenteurs  trahissaient  une  nonclialance 
injurieuse  à  mon  égard,  bien  qu'il  s'excusât,  en  disant  qu'il  recu- 
lait devant  l'envoi  de  la  réfutation,  et  en  m'affirmant  dans  sa  lettre 
qu'il  ne  m'avait  encore  rien  fait  connaître  des  véritables  argu- 
ments. rrJe  n'ai,  dit-il,  cité  que  de  simples  observations. ^^  Je  ne 
doutai  plus,  dès  lors,  qu'il  n'eut  lu  mon  mémoire,  et  que,  ne 
voyant  aucun  moyen  de  l'attaquer,  il  n'eût  eu  recours  à  cette  né- 
gation. C'est  bien  d'un  tel  personnage  que  Râbâ'  a  dit:  fcPar 
Dieu,  il  l'a  dit  et  je  l'ai  appris  de  lui,  mais  pourquoi  en  est-il 
revenu?  pour  une  difficulté  qu'on  a  soulevée. ^7  Dieu  le  sait,  et  le 
président  de  la  séance,  dont  le  témoignage  approbatif  ou  négatif 
ne  sera  contesté  par  personne,  témoignera  de  la  complète  véracité 
de  mon  mémoire  et  confirmera  que  je  n'y  rapporte  que  les  cri- 
tiques qui  m'ont  été  adressées  et  les  réponses  que  j'y  ai  faites. 

Parmi  les  moyens  mis  en  œuvre  pour  me  faire  garder  le  silence, 
il  y  avait  ces  mots  dans  la  lettre  de  mon  adversaire  :  rr  Mieux  vaut 
remettre  ta  réplique  sur  ces  quelques  observations  pour  le  mo- 
ment où  l'arrivcra  leur  réfutation  tout  entière. '?  Il  voulait  donc  me 


us  OPUSCULES  D'IBN-DJANAH. 

y      .  y  .  i,.  w  ^         ? 


faire  peur  avec  cette  réfutation!  Pour  mon  coniple,  je  ne  vois  à 
un  tel  retard  aucun  avantage,  et  j'aime  mieux  répondre  aux  ob- 
servations qu'il  a  rapportées  au  nom  de  ces  gens;  s'ils  les  con- 
firment, c'est  bien;  s'ils  lui  donnent  un  démenti  et  font  valoir 
d'autres  arguments  et  objections,  ou  j'y  répliquerai  de  nouveau,  ou 
j'en  reconnaîtrai  la  justesse.  Mais  par  ma  vie,  en  m'excitant  à  re- 
mettre la  réplique  sur  ces  quelques  observations  pour  le  moment 
oii  arrivera  la  réfutation  tout  entière,  il  s'est  mis  en  contradiction 
avec  lui-même,  puisqu'il  avait  soutenu  ce  n'avoir  encore  fait  con- 
naître aucun  véritable  argument. w  Car,  dans  les  premiers  mots,  se 
trouve  forcément  l'affirmation  que  ces  quelques  observations  de- 
mandent une  réplique,  seulement  qu'il  vaut  mieux  la  remettre;  en 
affirmant  la  nécessité  d'une  réplique,  on  a  affirmé  que  des  critiques 
avaient  été  faites.  La  lettre  est  de  l'écriture  authentique  de  notre 
adversaire.  Quant  à  ses  menaces,  j'y  réponds  par  le  vers  du  poëte  : 

Ne  me  menace  point!  Certes,  en  cas  de  rencontre,  j'ai  avec  moi  une  épée  dont 
les  coups  mettent  tout  en  pièces. 

Je  commence  donc  par  tout  ce  que  renfermait  la  lettre  que  je 
lui  adressais. 


KITAB   AT-TASWIYA.  :WJ 

w  1 

^:c*jn  n'"?  '7N")c;''  J^^  n^iïn  oin'?  nx  \-n3D'a  iun*  J-a^^  nnDii  ^d 

l-À-iû  L^j:>l^I   ç^s.  ^XAA*K^  bî   ^_j^J  D^lI/iN*  DDDND  lîîbnn  cKa^^ 
J.AXX»  Jo^i  tj^  Jljûjî  Aji  '^ViO^  plD  D^\y  ]n  i  "«j  jî  J^-*J  u^^liiJC^i^ 

^  Ci-dessus,  p.  6.  —  ^  D.  78,  1/1;  N.  h^,  Si  —  ^  P.  7. 


Dans  l'Introduction  du  Moustalhik,  j'ai  cité  quelques  exemples 
de  7îifal  suivis  d'un  régime  direct,  comme  wenokâhat  [Gen.  xx,  16), 
nischbartî  (Ez.  yi,  9),  tinnâschénî  [Is.  xliv,  21),  héhâlesou  (Nomb. 
XXXI,  3),  en  les  accompagnant  d'explications  qu'il  est  superflu  de 
répéter  ici.  Je  me  suis  prévalu  de  l'opinion  d'Aboû  Zakariyâ  lui- 
même,  qui  prend  ^Jitt6l  (/s.  xl,  i5)  pour  le  nifal  d'un  verbe  au 
second  radical  faible;  j'ajoutais  :  Si  yittol  est  un  7iifal,  comme  Aboû 
Zakariyâ  le  dit,  ce  iiifal  a  njyîm  pour  complément  direct.  Mon  con- 
tradicteur dans  cette  réunion  me  rapporta ,  au  nom  de  ces  gens , 
qu'à  leur  avis  Tjittol  est  intransitif,  et  que  le  sens  du  verset  est  : 
(Les  îles  sont)  comme  la  poussière  qui  se  lève.  Après  l'avoir  con- 
traint à  s'expliquer,  j'inscrivis  son  opinion,  et  sur  sa  demande  : 
Quelle  nécessité  j'éprouvais  de  noter  ses  paroles,  je  lui  répondis 
que  je  voulais  conserver  par  devers  moi  de  pareilles  choses.  Puis 
je  lui  dis  :  Selon  Aboû  Zakariyâ,  yiltol  n'a  jamais  le  sens  de  se 
lever,  mais  celui  de  lancer;  en  même  temps,  je  lui  recherchai 
tous  les  passages  que  je  me  rappelai  sur  le  moment,,  où  cette  ra- 


350  OPUSCULES  D'IBN-DJ ANAH. 

^iiXu*  aM  bi<  nbrû  nn  h^'ûn  'm  J^iL^  iCji.>îi  «*x.i5  ^^^  o».i^Jî 

^  Jî  ^jf^  t5*>^'îî  (jûÀjiJî  îtkiù  u  <^j.xaI:  c>.a]  Là  ^jfj.ii  j^r"^^  "-^ 

^  Ci-dessus,  p.  15-17. 

cine  se  rencontre ,  tels  que  hêtîl  [Jonas ,  i ,  ^  ) ,  wahàtîlounî  (ihid.  1 2) , 
wayyâtîlou  [ihid.  5),  etc.  qui  tous  signifient  jeter,  lancer,  et  non 
pas  se  lever.  Le  sens  du  verset  est  donc,  ajoutai-je,  il  les  atteindra 
et  les  jettera  comme  des  atomes,  ou  plutôt,  si  tu  veux,  comme  la 
poussière.  Du  reste,  Aboû  Zakariyâ  a  admis  pour  \jitt6l  la  possi- 
bilité' d'une  autre  racine,  savoir  natal,  et  alors  le  verset  signifie- 
rait: il  les  enlèvera,  comme  on  enlève  les  atomes,  tant  il  méprise 
les  habitants  des  îles  et  tant  il  en  fait  peu  de  cas.  Mais  d'après 
l'une  et  faulre  de  ces  deux  explications,  ^(?/o7  a  toujours  pour  com- 
plément direct  iyyîm.ei  renferme  un  pronom  qui  se  rapporte  à  Dieu 
mentionné  précédemment.  Lorsque  la  vérité  fut  manifeste,  mon 
interlocuteur  s'embarrassa  et  sa  parole  devint  hésitante.  rrCc  n'est 
pas,  dit-il,  comme  la  poussière  qui  se  lève,  mais  comme  la  pous- 
sière qui  est  lancée.  ^^  Je  voudrais  bien  savoir  quel  est  ce  gibier  sur 
lequel  la  poussière  sert  de  projectile,  une  gazelle  ou  une  brebis! 
Après  lui  avoir  ainsi  coupé  la  parole,  je  f  ai  laissé  et  je  me  suis  tu. 
J'ai  rapporté  dans  le  Mouslalhik  ce  que  dit  Aboû  Zakariyâ  au 


KlTAIi   AT-ÏASWIYA.  351 

n^Ni  J-A-^  nb^i  <^ju:  -j^jU  ibvn  -)i?:b  nn^*:  hd  j^  icIâi^Si  dlAj^ 
]DN*  "^T*  iij;  (^  i^\xj^  IaojI  y^5i  (jî  toL^Jî  5 4X^2»  4^  «^j^>3  ""nn 

(j^  (jî^  Jl-A-ji-A-Av^î  5l.jLx^  yi^  nnîîDn  ib  ib^  tc^  J^^  aK^U 

V"iiVD  icwi  -):dd  Si.*  n^Di  n"'?bp  dhd  npbi  "id:;d  ddi  -jDiri  J^ 

J.A3  4X_.5  i^'lj  4^>-îvi      !^Awot  ii).)i>  (j^  ^^"^  iCij.*JS  (s^^\  ^^-^^^ 

sujet  de  ouhMl  [Exode,  m,  2),  de  loukhâh  (II  /?oï5,  ii,  10),  de 
mou^âdét  (^Prov.  xxv,  19)  et  de  youkâschhn  (^Eccïés.  ix,  1 2) ,  des pe'^ou- 
lîm ,  se  montrant  sous  le  paradigme  J^?ow^</^m,  et  à  côté  desquels  Aboû 
Zakariyâ  ne  se  rappelle  pas  de  cinquième  exemple  dans  TEcri- 
ture.  Puis  j'ai  dit  que  j'avais  cependant  trouvé  un  cinquième  mot, 
hayyouUâd  [Juges,  xiii,  8),  qui  est  un  paoul  sous  la  forme  du 
pou^al;  car,  au  fond,  il  a  le  sens  de  hayyûloud,  comme  I  Rois,  m, 
26.  J'ai  aussi  admis  pour  tous  ces  mots  la  possibilité  qu'ils  soient 
des  qualificatifs  de  la  forme  ommân^  (Ca7itique, y  11,  ^) , houtal [Isaïe , 
XLiv,  20).  Mon  adversaire  m'a  annoncé  que,  selon  l'avis  de  son 
monde,  hayyoïdldd  est  un  passif,  comme  youllad  [Genèse,  xlvi, 
27),  ayant  le  sens  d'un  futur,  tout  en  étant  au  parfait.  Je  lui  ob- 
jectai :  Ceci  n'est  possible  que  lorsque  le  verbe  est  précédé  de  la 
conjonction  ivâw,  comme  weschouppak  [Zeph.  i,  17),  weïoiikkah  [Jér. 
XXIX,  22),  ivesouggerou  [Is.  xxiv,  22),  ive'ouschschar  [Ps.  xli,  3), 
parce  que  la  conjonction  wâw,  placée  devant  un  parfait,  lui  donne 
le  sens  du  futur;  mais,  dans  hayyoïdlâd,  le  hê  de  l'article  ne  saurait 

^  Voy .  Rilpnâh,  6  2,  i  o  et  i  A .  L'auteur  ne  distingue  pas  entre  hôlem  et  hîmés  luîtouf. 


352  OPUSCULES  D'IBN-DJANAH. 

^^^  ^^  S^  *^*^  f*^^'  (ij^-  y^^  "^3  idî:;  -ii:?n  m^  -irr  n^  yiN^i 

2^^  CJ^  -wKiÙ  U  (^   <i^  \Â\   DD  "jDu'  "lu*N*  ^^j-S  yî  c^S^  ^j:>2>Lj 
ôUaji^l  jU  n2  "jDu'  l'^'N  J-Ai  J.J  jdi  ^4>Jî  ^î^ià  *Xi  AJÎ  :i)î  nîîl 

3<.À^  ^  {♦xjj.Aifci.l  Uf  ,_^Xo  "îbm  "li/'jn  ^  »^ji  À  i£y=!>-  »S\  J.i>-^iî 
nQi:?D  yi    ;3.:iA^JLi  i  oJï^    »^:s2  llôUn  J^Si  Uî  a3î^  a.^.^. 

^  Ci-dessus,  p.  loo. 


jamais  produire  le  même  effet.  Mon  interlocuteur  revint  à  la  charge 
en  me  citant  schouppak  [Nomb.  xxxv,  33),  qui  est  sans  wâw,  et 
où  cependant  il  s'agit  du  sang  qui  n'est  pas  encore  verse'.  Je  ré- 
pliquai :  Le  mot  scJiouppak  se  rapporte  seulement  à  ce  qui  pré- 
cède :  Vous  ne  prendrez  pas  de  rançon  pour  la  personne  d'un  as- 
sassin, qui  est  un  criminel  méritant  la  mort;  donc  il  mourra. 
On  nomme  assassin  celui-là  seulement  qui  a  déjà  versé  le  sang, 
et  c'est  à  lui  que  se  rapportent  les  mots  :  Pour  le  sang  qui  a  été 
versé  [schouppak).  Mon  adversaire  refusa  de  céder.  Sachez,  mes 
amis,  que  Mar  Samuel,  le  Hâzân,  m'a  raconté  que  cet  homme  a 
eu  avec  lui,  au  sujet  de  hayyoullâd,  la  même  aventure  que  celle 
dont  je  viens  de  vous  parler;  que  ce  monde  avait  repoussé  mon 
interprétation,  en  soutenant  que  ce  mot  était  le  parfait  d'un  pas- 
sif. Quoi  qu'il  en  soit,  n'y  a-t-il  pas  là  un  démenti  à  ce  qu'il  affir- 
mait, cet  homme,  de  ne  m'avoir  exposé  aucun  argument  et  de 
ne  m'avoir  rapporté  que  de  simples  observations? 

J'ai  dit  dans  le  Moustalhik  que  peschotâh,  ^orah  et  hâgorâh  [Is. 
XXXII,  11)  sont  des  infinitifs  employés  pour  l'impératif  féminin 


Kl  TA  15   AT-TASWIYA.  353 

c:jI.^JI    5*k.iÛ   (jî   /©.^Â^  <J   JUi   ciA.3j.lt^  ^jSjsJLt^   ^A^i*-^    <Xiwî^)i 

bnxn  nnD  iD^/o-^^y  ti^SjsJLi  <X;>.Î^Î^Î  IîàJ^  ciA.jJI!  js.r>-î_^l 
-nDN  J^Jl^  ^LjUi  mîJDpj  b'iyï)  ^j^  ^^  ^1  a^xxk^  S\xs^\  j:>\*a^ 

<X£  r^^-^Xî   *>s«^^.Jl  ^-^J'  ^■^^"  ^^    ^5   1$<Xa^>^^  >\.^  J.^ j «Xàû^ 


du  pluriel,  car  rinfiiiilir  peut  remplacer  l'impératif  au  singulier 
comme  au  pluriel,  au  masculin  comme  au  féminin.  Mon  adver- 
saire me  fit  remarquer  que  les  hommes  de  son  pays  considèrent 
ces  mots  d'Isaïe  comme  des  impératifs  au  masculin  singulier,  rem- 
plaçant l'impératif  féminin  pluriel,  de  même  qu'à  l'impératif  on 
emploie  également  le  singulier  masculin  pour  le  singulier  fémi- 
nin, comme  *'«mo^(/M^e5,  IV,  2o),  hahûh  (Gen.  xxxviii,  i6).  —  Mais 
'^âmod,  dis-je,  est  aussi  un  infinitif,  tenant  lieu  d'un  impératif 
féminin  singulier!  —  C'est  impossible,  reprit- il,  car  mes  com- 
patriotes se  refusent  à  admettre,  pour  l'infinitif  du  verbe  à  la 
forme  légère,  d'autre  type  que  celui  de pcfol,  avec  kâmés  au  pre- 
mier radical,  comme  âmor  [Nomb.  vi,  23),  schâmor  [Dent,  v,  12). 
—  Et  que  diras-tu,  répliquai-je,  de  ''ànwd  [Eœodc,  xviii,  23); 
est-ce  un  impératif  ou  un  infinitif?  Il  rougit,  surpris;  mais  aus- 
sitôt il  reprit  courage,  comme  un  homme  téméraire  qui,  mis  en 
fuite,  tente  une  nouvelle  attaque  où  il  montre  son  impuissance  et 
sa  faiblesse.  11  dit  :  Si  '«moV/  (Ex.  xviii,  21)  est  un  infinitif,  cela 
n'ompêcbe  pas  que  'âmôd  [Jug.  iv,  20)  soit  un  impératif,  connue 


20 


354  OPUSCULES  D'IBN-DJANAH. 

-jH-A-Ji  t^.iûi  ^ikii^jL^  ^^U^  [y^i(  X13X  iS*:  nDfl  i   (ji   a]   o».Xi^l 

dlÂ^    (^^-^^    îvX-^     LiJUw.J    yl<    Ijf    dlAiJjtî  id^lÀ^  (JW4  ^î    U  ^_j.J^   aaJI 

j^_jL>-  ^-A_i  ^^jj  yî  JlJUfû  cxA^  idî:;k''  J^a^  oiJ^i  t^^  ndî:;^ 
yî  t^  TIN*  nnxn  i<-j)  (ja  ^^.Jij  t^Xx-i  {j^y'-;>.  ^î  (^«xâ^  Ia^jI  vjI=s-^ 

_5i  ^rp  ji   brp  iiJj  (^  _^^  c5<^il  Jy^JCi)!  JsKxl\   Qj^  Jj<ÀXmJ,\   «X>i 

'  Le  ms.  0.  a  h^s.Mj„;  mais  il  faut  h^H^j  ou  is-i^j  ,  comme  le  ms.  P.  — 
-  Voy.  p.  357. —  ^  Ci-dessus,  p.  i/i-i5.  ■ —  ''  D,  /43,  90,  incorrect;  N.  a/i,  90. 
Le  passage  est  corrige  d'après  foriginai  arabe  de  Hayyoudj. 


hâbâh.  —  [Je  répliquai  :  Hâbâh]  a  un  sens  cîifTe'rent  de  celui  qu'on 
lui  attribue;  si  je  ne  voyais  pas  ton  obstination,  je  te  ferais  con- 
naître des  arguments  qui,  si  tu  avais  le  sentiment  de  la  justice, 
te  feraient  abandonner  ton  opinion.  Mais  je  ne  suis  pas  disposé 
à  te  les  enseigner  dans  cette  séance. 

J'ai  donné  dans  le  Moiistalhik  l'avis  d'Aboû  Zakariyâ  sur  te'êhà- 
hou  [Prov.  I,  29),  que  ce  mot  est  pour  té'hcïbou  avec  ségol  sous  le 
tâw  et  scheba  sous  Vâléf,  comme  ijeschâmou  [Ps.  xxxiv,  28).  Puis 
j'ai  ajouté  :  cr C'est  possible.  Cependant,  à  mon  avis,  il  se  pour- 
rait aussi  que  ce  fût  une  forme  lourde,  comme  te'ahàrou  [Gen. 
XXIV,  56),  de  manière  que  le  sêrê  remplaçât  ]e  patah.-n  Mon  inter- 
locuteur dit  :  Mes  partisans  nient  cette  possibilité  en  s'appuyant 
contre  toi  sur  ces  paroles  d'Aboû  Zakariyâ  au  paragraphe  yâham: 
ff  Sache  que,  pour  la  forme  lourde  du  verbe,  qu'elle  suive  le  type 
•picl,  piah  pêêl  ou  péal,  que  le  second  radical  ait  un  dâgêsch  ou 
qu'il  n'en  ait  pas,  nous  n'avons  jamais  trouvé  au  futur  le  premier 


KlïAli   AT-TASWIYA.  355 

viLJ«xA_i  2^_^   C^*"*  ^-^   ^   cx^JLi  J«.:>-i   Ua^^   ^jI>U   c-^UJi    tîlii» 

<-x_^'  N^C'-J  IDn^^T  aK-oÎ   ^j^  dlJi  LjcI  Jiï  ■l'71»D">"!  ^3;^  yî  Jyu 
L^.j  l'7rD^l  yj_5  (_^  .^AjUii  J^lJî  c:>^^'  pnnj^  <j_j^î  ^IJî 


radical  autrement  ponctué  qu'avec  patah,  ou  avec  /;;«me5  long  sans 
dâgêsch  au  second  radical.  C'est  pourquoi  j'ai  soutenu  que  wayyé- 
liëmou  [Genèse,  xxx,  89)  et  wayyêhamnâh  [ibid.^S)  viennent  d'une 
forme  légère. 77  Si  donc,  poursuivit-il  en  leur  nom,  te'èhàbou  était 
une  forme  lourde,  comme  tu  le  prétends,  Valéfùe  te'chàhoudeYrait 
être  pourvu  d'un  patah.  —  En  l'entendant  citer  le  paragraphe 
yâham,  je  me  suis  élancé  comme  un  serpent,  convaincu  que  j'étais 
qu'il  éfait  dans  l'erreur  pour  ce  passage.  Vous  avez  donc  compris, 
dis-je,  ce  qu'Aboû  Zakariyâ  affirme  à  la  fin  de  ce  paragraphe?  — 
Oui  !  répondit-il ,  bouillonnant  de  colère.  —  Mais  quel  est  donc  le 
sens  de  ces  paroles  d'Ahoû  Zakariyâ  :  :f  C'est  pourquoi  j'ai  soutenu 
que  wayyéJjëmou  et  wayyêhamnâh  viennent  d'une  forme  légère, 
parce  que  le  yod,  pourvu  du  dag-êsch,  et  qui  est  le  premier  radical , 
n'a  ni  patah  ni  kâmés  long? '7  De  quel  yôd  dans  wayyéhëmou  Aboû 
Zakariyâ  a-t-il  voulu  parler?  —  Du  yod  de  wayyéhëmou,  répondit-il. 

—  Mais ,  repris-je,  comment  Aboû  Zakariyâ  l'a-t-il  entendu ,  lorsqu'il 
dit  que  wayyéhëmou  esl  de  la  forme  du  pluriel  de  la  3"  personne? 

—  Que  la  forme  primilive  SGrî\it  wayyeyihemou ,  avec  scheba  sous 
le  premier  yôd  et  hirék  sous  le  second  yôd,  paradigme  wayifipà- 

a3. 


356  OPUSCULES  D'IBN-DJANAII. 

*LaJÎ  c:a^^'  p"in^_j  <j^^î   AJi  o^"  NDt^V  IDn^^l  y^J   (jî  <^*i 
cuw^Mwwj*  L^  (^^^*.Aail  iOçAMif  Vj'^  AxAii^^  ^j'^^liw^   l^jp  (-XAAAaj^ 

^<^i»-,ilî   ca:^  liû|<X£»-î   (^jVA-^JÎ   c:a^a.5^   dlji   <iî   c^tXAâ  l^xLlï^ 
(j^  'JVjî^  U  <jî   liai»-   l4!«Xj=»-î    <XA.w   (j-«     ^^-^-^  tP  (j-«  ^^^>j-=*-^^ 

oXw  î*xi&  ii]  j^:^]  J^  lJfc.3  ^^lil  Jv>î  (J.4  dl]i>  Uî  Jlï^  »*xjL>  jî 

^  Sur  ii^^,  voy.  ci-dessus ,  p»  807,  n.  3,  —  -  Ce  mot  manque  dans  0. 


lou.  —  Je  venais  là  d'entendre  une  opinion  dont  je  n'aurais  cru 
capable  aucun  homme  sensé,  qu'il  pût  exister  une  forme  wayyeyi- 
hàmou  d'un  paradigme  wayyif^àlou!  Aussi,  Dieu  îe  sait,  fus-je 
pris  de  pitié  pour  lui;  je  me  sentis  abattu,  je  suai  à  grosses  gouttes 
et  je  tombai  en  syncope  comme  un  épileptique.  Lorsque  je  revins  à 
moi,  je  relevai  la  tête  et  lui  dis  :  0  mon  ami,  wayyeyihàmou  avec 
deux  yod  ne  pourrait  pas  avoir  pour  type  wayyif^alou!  Sans  faire 
attention,  il  m'engagea  à  écrire  les  deux  mots  et  à  les  décomposer. 
Je  m'empressai  de  le  faire;  j'écrivis  les  deux  mots  l'un  sous  l'autre, 
je  tirai  de  chaque  lettre  de  l'un  des  deux  mots  une  ligne  vers  la 
lettre  qui  lui  répondait  dans  l'autre,  et  je  fis  ainsi  voir  la  diffé- 
rence entre  les  voyelles.  Mon  interlocuteur  ne  prêtait  que  diffici- 
lement attention  à  ce  que  je  faisais,  excepté  au  moment  où  sa 
ruine  était  consommée,  il  dit  :  Ceci  provient  seulement  du  hét. 
—  Arrivé  à  ce  point,  il  se  tul  de  honte. 

Ceci  forme  l'ensemble  des  réponses  que  je  lui  ai  faites  dans 


lUTAIÎ   AT-TASVVIYA.  357 

A«j»jî   (S^^^   V'^^   U^^    3  v.*.^  •<*   ^   ^   cxAi^   cUAiAjij  i^Aj^lrsi   (S"^^J 
llâl-ÀJl  *^  i>jçî    Lçi   <xji   >i^jj  ti  *XiÊ>l=»-  (^a5^j  *Xiûl^  y^XsSri   t_;»j3 

J^U..ii  dlXj-^  aj^^  *î*x;ol  l*Xi5_5  ^  iyG  L!>l^  -f^l.>  «xjiJ  «:>j.^ 
(j^-=*r  ^  ^^î  Jlxi^i  (j^  "j^'^iX  N13N  xa  n-^n  J^^  -j^br  ^^^  nnDîODn 

)t_jLj  4X.i  J^x-ÀJI   5*X.i5j   IxaIJT   Îj^^U   ».^^Î    (j-«  J^xÀJi    ^jUjÎ    (j^j^j 

s- 

'  Coran,  xviii,  78.  —  -  0.  ajoute,  comme  explication ,  le  mot  arabe  ^f. 

cette  réunion.  Je  ne  répondis  pas  ce  jour-là  aux  autres  critiques 
suivies  d'arguments  dont  mon  interlocuteur  me  fit  part;  son  obsti- 
nation m'inspirait  de  la  répugnance.  Je  le  jure  en  toute  sincérité 
par  Dieu,  je  refusai  de  céder  quand  il  me  demanda  de  répondre, 
en  lui  disant,  devant  le  président  de  la  réunion  :  Ma  réponse 
n'est  pas  prête  en  ce  moment,  et  je  veux  y  réfléchir.  Mais  com- 
ment persiste-t-il  à  soutenir  qu'il  ne  m'a  rapporté  que  de  simples 
observations?  C'est  là,  certes,  un  mensonge!  Je  commence  donc 
ma  réponse  aux  questions  auxquelles  je  n'avais  pas  répondu  alors. 
Mon  interlocuteur  dit  que  ses  compatriotes  considèrent  hâbâh 
[Gen.  xxxviii,  16)  comme  un  impératif  masculin  employé  pour 
l'impératif  féminin.  Il  n'en  est  rien,  car  pour  l'impératif  féminin 
on  se  servirait  de  hàhî  (Ruth,  m,  i5).  Mais  hâbâh  fait  partie  de 
verbes  par  lesquels  on  ne  s'adresse  pas  plus  à  un  autre  qui  reçoit 
l'ordre  qu'à  soi-même,  verbes  exprimant  la  résolution  et  qui 
ont  pour  unique  but  d'engager  à  l'action  d'une  manière  générale. 
Ces  verbes  gardent  alors  la  même  forme  pour  le  masculin  et  le 


358  OPUSCULES  D'IBN-DJANAH. 

Dn^b'j  n^r:"i  n'o^p  nnDUD  .idosn  n:  hd^  ■j^'?vS  nidn*  n:  nnn  nDDnn: 

^.^:i)l  IJv-iû  ^  Uj  ^;?:î  "]^'7K  N13N*  n:  HDn  <^*i^>o:)iI  (j^^îjj.-oUî 

J^j^  ioi.)JÎ   J,  AÂ^Jb  c>.53i  (^^^'Ji  (j^^J^^Î   <i  l?v  W  •^^'*^   ^;»^^^ 


féminin,  pour  le  singulier  et  le  pluriel.  Voyez  hâbâh,  Exode,  i, 
10,  et  le  même  mot,  Gen.  xxxviii,  j6;  lekâh,  Ecclésiaste,  ii,  i; 
Ifoumâh,  Juges,  xviii,  9.  Ils  expriment  un  appel  général  et  sont 
employés  comme  les  mots  arabes  sir  bina,  koum  bina,  uf^al  bina, 
où  le  verbe  ne  s'adresse  pas  plus  à  celui  qui  reçoit  Tordre  qu'à 
celui  qui  le  donne.  Le  sens  de  hâbâh  [Gen.  xxxviii,  16)  est  donc  : 
Réunissons-nous  pour  cette  affaire!  allons] 

J'admets  pour  ces  verbes  encore  la  possibilité  d'y  voir  des  infi- 
nitifs ayant  la  forme  d'impératifs  et  employés  pour  donner  des 
ordres  au  singulier  et  au  pluriel,  au  masculin  et  au  féminin.  Ainsi 
redah  dans  mêredâh  [Gen.  xlvi,  3),  où  il  est  infinitif,  a  la  même 
forme  que  redâh  [ibid.  xlv,  9),  où  il  est  impératif;  tenâh  [Ps.  viii, 
2)  est  infinitif  avec  la  même  prononciation  que  tenâh  [Gen.  xxx, 
26),  où  il  est  impératif.  C'est  que  les  infinitifs  se  présentent 
sous  un  grand  nombre  de  types,  auxquels  je  consacrerai  un  clia- 
pitre  particulier^  dans  le  livre  sur  le  langage  que  je  suis  décidé  à 
composer  avec  l'aide  de  Dieu. 

'   Voy.  Rikinâh,  88,  ^h;  91,  Sh. 


KITAB  AT-TASVVIYA.  :î5î) 

oLJÎ   c>._i^   nyJi   (ji   JJJÎ  ^   *.j^   J   ^j^-i    ^y^  u*"!i^^   l>.^Ajto 
TINip  <x_A._x>  S^-i^mi   J.^.Ji.iJi   3nî<  o^"  <^*XJÎ   "i-iïjJî  ^iû  l3nN*n 

oL_i^5  -«x.jL>  innxn  (j_^5rj  ^i  t^.^  ^jl^  ^jt    (_:-Jjj  ^xi  J.j  ^dhxd'? 
{^Aàjci  j^xxj  *^\^j.  biX^^  u  (^  nn^iî  (j^^^  ^i  '•lîjJi  î^^  (jij 

'   Voy.  ci-tlessus,  p.  35A.  —  -  Ci-dessus,  p.  i5. 


Mes  adversaires,  à  ce  que  prétend  mon  interlocuteur,  ont  tire 
un  argument  contre  moi  de  la  règle  posée  par  Aboû  Zakariyà  : 
fcPour  la  forme  lourde  du  verbe,  qu'elle  suive  le  type  de pi'él  ou 
pi^al,  ou  pê^él  ou  pê'^al,  nous  n'avons  jamais  trouvé  de  futur  où  le 
premier  radical  ait  été  autrement  ponctué  qu'avec  patah  ou  kâ- 
més.-n  Ils  en  ont  conclu  que  te'êhàbou  [Prov.  i,  22)  devrait  avoir 
patah  sous  Yâléf,  s'il  appartenait  à  une  forme  lourde.  Cet  argu- 
ment ne  s'applique  pas  à  moi,  qui  n'ai  jamais  dit  que  le  sêrê  placé 
sous  l'âléfàe  teêhàhou  fût  de  la  même  nature  que  cette  voyelle 
sous  la  forme  lourde  èhàb  {Prov.  viii,  17),  d'où  vient  lame'ahàbay 
[Lament.  i,  19).  Bien  au  contraire,  j'ai  dit  que  l'aie/' de  té'èhàbou 
aurait  dû  être  affecté  d'un  patah,  et  que  le  sêrè  en  tenait  lieu, 
d'après  ce  que  nous  savons  de  la  permutation  des  voyelles  les  unes 
avec  les  autres.  Déjà  j'avais  affirmé  :  rcQuà  mon  avis,  il  se  pour- 
rait que  ce  mot  fût  une  forme  lourde  comme  teahàrou  (Gen.  xxiv, 
56), 77  paroles  qui  renferment  virtuellement  la  pensée  qu'il  aurait 
fallu  te'ahàboîi,  sur  le  type  do  teahàrou;  mais  non-seulement  ils 


360  OPUSCULES  D'IBN-DJANAH. 

^_À_j  iDnxn  (j|^X.j  yi  ^,1^  A^.;^î^  ^i  J_^5  y!<^  <\jî  ^ÀJI  y\^ 

1$  4^iî  *W5  c:^5*X3Î  lÀAÂiw  y^xà  ijy^-3  ^xî  Uî  (^jv^i^iî   ^<Xwù^  ^iû   iî 

^  D.  56,  i/i  ;  N.  32 ,  /i.  Les  mots  ajoutés  proviennent  des  mss.  de  Hayyoudj. 

n'ont  prêté  aucune  attention  à  ces  mots,  ils  ne  se  sont  pas  aperçus 
davantage  des  paroles  bien  plus  claires  que  j'y  ai  ajoutées  :  crDe 
manière  que  le  sêrê  remplaçât  le  patah.->^  Ces  derniers  mots  ne 
sont-ils  pas  évidemment  l'équivalent  de  ceci  :  il  aurait  fallu 
te'aliàbou  avec  patah  sous  Vâléf? 

Pour  celui  qui  veut  serrer  de  plus  près  cette  question,  il  y  a 
encore  une  autre  observation  intéressante  à  faire,  et  je  la  ferai, 
bien  que  je  n'y  sois  pas  forcé.  La  défense  de  laisser,  dans  la  forme 
lourde  des  types  pi^êl,  pi^al,  pê'^êl  ou  pê'^al,  au  premier  radical  du 
futur,  la  même  voyelle  qu'il  a  au  parfait,  n'est  pas  maintenue 
rigoureusement  par  Aboû  Zakariyâ  lui-même.  Aboû  Zakariyâ  ad- 
met, au  contraire,  cette  possibilité.  Voici  ses  paroles  au  para- 
graphe yâschar  :  r  Wmjyischschmmâh  (I  Sam.  vi,  12),  avec  dàgésch 
dans  le  schîn,  admet  deux  analyses  :  ou  bien  c'est  une  forme 
légère,  où  le  premier  radical  yod  a  été  inséré  dans  le  schîn  qui, 
par  suite,  a  reçu  un  dâgesch,  d'après  le  procédé  suivi  pour  éssok 
{haïe,  XLiv,  3),  essorhâ  [Jérémie,  i,  5);  ou  bien  c'est  une  forme 


KITAH   AT-TASWIYA.  3GI 

^^«Âw«  J.-X.ÀJÎ  ^U  (jjXj  ^  (jÎ^  J^.aà.aJ|  ^j-«  !^aax^^  Aj^j  ninc'"*! 

0.-ft  ^^.^jLy«^  bi  jl  ^î  J^i^ii  ^^\JL)  DHX  v^î  o^"  ^^*xii  nî^iî 

^jj^    /©.^y„yuiAwî    aXjJ    t^    /ô-6"^*-9    /©.4aA^  (Sy^^   '*^^>-^    çfXXiwft  IjCÎ   /jW 

lourde  du  paradigme  wmjijefa^alnâh,  qui  exige  un  dâgêsch  daus  le 
schîn,  tandis  que  le  yod  du  futur  a  été  inséré  dans  le  yod  premier 
radical,  pourvu  d'un  dâgêsch  pour  cette  raison.  Cependant,  la 
première  analyse  est  plus  solide,  parce  que  ce  premier  paradigme 
ne  se  rencontre  jamais  avec  hirék  pour  le  premier  radical,  mais 
avec  patah.v  Aboû  Zakariyâ  a  donc,  comme  vous  voyez,  reconnu 
que  wayyischscharnàh  peut  être  un  futur  de  la  forme  lourde,  bien 
que  le  premier  radical  n'ait  ni  patah,  ni  grand  kâmés,  mais  hirék, 
c'est-à-dire  la  même  voyelle  au  futur  que  ce  radical  a  au  parfait. 
11  s'ensuit  que  les  preuves  tirées  par  mes  adversaires  des  paroles 
d'Aboû  Zakariyâ,  au  paragraphe  yâham,  n'ont  rien  d'absolu  ni 
de  concluant,  puisqu'il  cite  plus  loin  une  autre  opinion  comme 
acceptable.  Il  serait  donc  aussi  permis  de  considérer  le  sérê  placé 
sous  Vâléf  de  teèhàhou  comme  étant  de  la  même  nature  que  la 
voyelle  qui  se  trouve  au  parfait  de  la  forme  lourde  êhâh;  mais 
je  puis  me  passer  de  cette  explication,  et  d'ailleurs  j'ai  nette- 
ment déclaré  que  le  sêrê^  dans  ce  mot,  remplace  un  patah.  Je  ne 
vous  ai  parlé  de  ceci  que  pour  apprécier  équitablement  leur  ma- 


XJ 


362  OPUSCULES  D'IBN-DJANAH. 

'  La  8"  forme  manque  dans  les  lexiques.  —  -  Ci-dessus,  p.  a 3. 


nière  d'agir,  et  pour  vous  montrer  combien  ils  savent  peu  appuyer 
leurs  opinions,  et  comme  ils  comprennent  mal  les  questions.  Je 
veux  aussi  leur  démontrer  qu'ils  ressemblent  à  des  hommes  qui  se 
réjouissent  de  se  promener  dans  le  désert.  Si  cet  homme  en- 
dormi a  été  incapable  de  saisir  le  sens  du  passage  d'Aboû  Zaka- 
riyâ  lorsqu'il  dit,  au  paragraphe  yâham  :  fr Parce  que  le  yod, 
pourvu  de  dâgésch,  étant  premier  radical,  n'a  (dans  wayyéhë- 
mou)  ni  patah  ni  grand  hàmés^fi  ce  n'est  pas  mon  affaire  de  le  lui 
expliquer.  Je  me  suis  proposé,  dans  ce  traité,  seulement  de  vous 
arrêter  aux  points  de  mon  Moustalhik  pour  lesquels  j'ai  été  con- 
tredit et  de  vous  en  donner  l'explication,  bien  que  mes  paroles 
dans  ce  livre  soient  claires  pour  quiconque  les  lit  attentivement. 
J'ai  soutenu  dans  le  Moustalhik  que  wayyâréb  (l  Sam.  xv,  5) 
est  de  la  même  racine  que  weârah  [Deut.  xix,  ii).  J'y  ai  dit  : 
fc  C'était  à  l'origine  watjye'àréb,  sur  le  modèle  de  wayyegâréscfi , 
wayyebûrék;  seulement,  rrt7(^'une  fois  tombé,  on  a,  pour  rappeler 
cette  lettre,  reporté  sa  voyelle  au  yôd.->^  J'admets  ensuite  une  se- 
conde analyse  :  n  Ce  mol  pourrait  aussi  provenir  d'une  autre  divi- 
sion de  la  forme  lourde,  de  manière  à  ce  que  ce  fût  à  l'origine 


KITÂB   AT-TASWIYA.  363 

If  v_ji-i^i   î^-jillî  arn  ]DN''T  iùi)  <ic  mN"'"!  Ak-ol   j^jXl)  jj^^  J-oi)i 

j^xjI»  (jv..xJI  J<a.x^  _j.iû  c^«^-îî  □i'*n  DT'T  J<'L9j.£a^\  tj^W  (i^  ^'^r!^ 
(j^  A-jî  5^-^^^  ^-ô-^  (j^j'lî  ^-^  ^-?  "'^  ^'i^^i  LT-*  ^^  ^ye  t*^^^ 

DIX  (j-«  ^3^J  ji^.r=*  i^^k^J  yi   y^:>  S^^  *i  n3''"lD  i<*i  iw  J<^^ 


wayyaâréb,  comme  wayya'àmén  [Exode,  iv,  3i);  seulement,  une 
fois  Yâléf  adouci,  comme  dans  wayyasél  [Nomb.  xi,  25),  on  a 
cessé  même  de  l'écrire. ^7  J'ajoutai  enfin  que,  d'après  une  analyse 
différente,  notre  mot  pourrait  bien,  comme  wayyâréh  [Exode, 
XVII,  2),  venir  d'une  racine  au  second  radical  faible.  —  Mes  ad- 
versaires, d'après  leur  représentant,  nient,  sans  aucune  preuve, 
la  dérivation  de  we'ârah;  ils  affirment  que  wayyâréh  a  la  même  ra- 
cine que  merîbâh,  parce  que  l'emploi  de  la  racine  rîb  dans  le  sens 
de  faire  la  guerre  est  fréquent;  mon  interlocuteur  me  cite  ensuite, 
pour  démontrer  la  possibilité  de  ce  sens,  des  exemples  qu'il  pré- 
tend avoir  entendu  produire  à  ses  compatriotes,  comme  si  je 
n'avais  pas  dit  moi-même  que,  d'après  une  autre  analyse,  notre 
mot  pourrait  avoir  la  même  origine  que  wayyâréh  [Exode,  xvn, 
2),  ou  comme  si  je  n'avais  jamais  entendu  la  racine  rîh  dans 
le  sens  de  faire  la  guerre.  Seulement,  ils  n'ont  pas  démontré 
l'impossibilité  de  l'analyse  par  ârah.  Ils  ont  bien  dit  que  VâleJ' 
n'avait  pas  été  maintenu  dans  waijynréh,  comme  il  l'a  été  dans 
wayyâ'sél;  c'est  ce  qu'il  est  superflu  de  prouver;  car  on  peul  né- 
gliger, dans  l'écriture,  les  lettres  quiescentes  douces;  comparez 


364  OPUSCULES  D'IBN-DJANAH. 

î'iTN  ii  ^^^  SlN^  aK^Î  <^*xil  Dî^'  bn^  N*bl  cj-*  ^^^^  î^kJi^l  i^ 

aLoÎ  ^*xJi  nmon  n"^3D  "'d  cj-*^  ]^înn  ^^i  c5«^-îî  DDTiunn  i:: 
O^^-x-^  î*x-i^^  moNDn  aK-*o1  ^*xJi  nnnn  mocn  ^j^^  omoNn 

jOA^a^Ji  Jî  Uy^w  ^  ^^j  Uàj^j*  <ji  Uj  (jXj  ki  bnan  DT»!  *i^ï  ^i^ 
(j)^3  ^  cs^-^  bilîî  Joii  nnx  ij^  Aj^  U5_5  bnj3  ^si^i  ^^^i  I^jI^^ 

^  Ci-dessus,  p.  27  et  suiv.  Le  ms.  porte  JwAix^iî. 


yahél  [Is.  xiii,  20)  pour  yahêl;  àzîn  {Job,  xxxii,  11)  pour  azîn; 
hâsourîm  [Eccl.  iv,  lU)  pour  haàsourîm;  bemâsorét  [Et.  xx,  87) 
pour  bemâsorét.  Ce  sont  là  des  choses  connues  qui  n  ont  pas 
besoin  d'être  appuyées.  Mais  je  dois  ajouter  que  tout  homme  in- 
telligent reconnaîtra  l'avantage  qu'il  y  a  d'adopter  plutôt  pour 
wayyâréb  la  racine  ârab  que  celle  de  merîbâh.  Avec  cette  dernière 
dérivation,  ce  mot  ne  nous  apprendrait  rien  de  plus  que  l'explo- 
sion de  la  guerre,  ce  que  nous  savions  déjà  parfaitement,  sans 
qu'on  eût  besoin  d'ajouter  quoi  que  ce  soit.  Cette  addition  était 
donc  superflue,  et  surtout  celle  de  bannâhal,  dans  la  vallée.  Mais 
en  adoptant,  comme  origine,  la  racine  ârab,  l'Écriture  nous  ren- 
seigne sur  une  circonstance  qu'autrement  nous  ne  connaîtrions 
pas,  savoir,  sur  l'embuscade  cjui  est  un  acte  de  guerre;  car  on 
ne  se  met  en  embuscade  que  pour  se  battre,  et  il  convenait,  dès 
lors,  de  désigner  l'endroit  où  cette  embuscade  avait  lieu,  c'est-à- 
dire  dans  la  vallée.  C'est  là  une  argumentation  décisive. 

J'ai  cité,  dans  le  Moustalhik,  l'opinion  d'Aboû  Zakariya  que 


Kl  TAU    AT-TASVVIVA.  305 

ON..A.jLff  j^-jL:^  J^^^^î  î*Xiûj.x^  (j^  l^y  '^n^i  U-^^u^  vi)U^  cxXxs 
^5  c^\xi\  ^j^  ^Kii  ^i>  j-^s-  ^  aj  AXij.5  U  ^  VM  ly  ib^n"»!  cj-« 

w 

,,\-o^i   î<Xiû   (j^  cK-X-:^   fj\    ^J^  tX^   ^.Xj  ^   ^î   ^î   a.a.3  ov.-U  3Î 

i  Î^XaaaawÎ  ^^jî  «!^l  mi?  b^">^^  JXo  (j-m*.^!  ^Ui3Î  aj^â  brr»  o^â^ 

JsxiJt  ^li  ^^  ^Ji  A\l\  (j^Xi  (jî  Uî^  J-^^^^  ^'^  *i  JlxiXAg^t  -ï^l» 
''?3:d  (j^  ^^xii.^  -x-jb  i:Sd  n^i?D  bi:)  t^i^iî  î<Xi6  ^^  oJs  aKa^^ 
(jv-»>-^^  c$*^-^î  î^kJLAwlj  n'^i^D  b2:J^  aaj  J.^^Î  ^i^  ]D3D  r\b%* 

wmjyâhél  [Gen.  viii,  10)  est  pour  wayyeyâhél,  que  le  premier  yod 
a  été  inséré  dans  le  second  qui,  par  suite,  a  reçu  un  dàgésch, 
comme  on  l'a  fait  dans  wayyabbeschêhou  [Nah.  1 ,  /i)  et  wayyascherêm 
(II  Chron.  XXXII,  3o).  J'ai  fait  observer,  au  même  endroit,  que  way- 
yâhél  pouvait  être  d'une  autre  racine,  celle  de  wayyâhîlou  (Juges, 
III,  26),  à  laquelle  je  l'ai  rattaché  ailleurs  (rac.  hol).  Cependant 
j'ai  ajouté  :  rr  S'il  faut  absolument  placer  wayyâhél  dans  la  racine 
yâhal,  je  préférerais  le  prendre  pour  un  nifal  aussi  bien  que 
wayyiyâhél  [Gen.  viii,  1 2)  ;  seulement  le  yod  du  futur  ou  le  yod  du 
premier  radical^  aurait  été  retranché  dans  celui-là,  parce  qu'on 
n'aime  pas  la  rencontre  de  deux  yod  pourvus  de  dagcsch.->i  Je 
continuai  :  rcUn  cas  semblable  se  trouve  Is.  lxiv,  5,  oia  wannâbél, 
de  la  même  racine  que  kinbol  (ibid.  xxxiv,  /i),  est  pour  wanninnâbél 
et  a  perdu  l'un  des  deux  noun,  à  cause  de  la  difficulté  qu'on  éprou- 
vait à  les  prononcer  (tous  deux  pourvus  de  dâgêsch).-!i  Cet  homme 
m'informe,  au  nom  de  ses  compatriotes,  qu'ils  n'admettent  rien 

'   Ci-dessus,  p.  27,  1.  i3,  Tailleur  se  décide  pour  le  ytkl  du  lulur. 


366  OPUSCULES  D'IBN-DJANAIL 

^\  ^^jOftJ  ç.l.^>i  (J^-^^  (^-^J'  f-^-«^^'  C:5?r^  b*XÀA  (^wi  ^  U^lxJLÎ) 
^jvj^^âJî  ti  iiî?;W-  CJ^rÀi^î  ^^*X5*.Î    c>.laAAwî   I4J  <^iî    ^^xiî    ^Ij  0J^L» 

^  Voy.  D.  87,  2-7;  N.  19,  /i-io. 


de  semblable;  ils  disent  :  ^rNous  n'avons  jamais  vu  do  verbe  dans 
lequel  on  retrancbe  le  préfixe  du  futur,  excepté  dans  le  cas  où  se 
rencontrent  deux  àléf,  comme  dans  ivâ'abbédkâ  [Ez.  xxviii,  1 6),  où 
Vâléf  du  premier  radical  a  ëlë  conservé  et  où  VâUf  du  futur  a  élé 
retranché.  17  Eli  bien,  pour  nous  qui  sommes  partisans  de  l'analo- 
gie, il  n'y  a  aucune  différence  entre  la  rencontre  de  deux  âléf,  de 
deux  noun  ou  de  deux  yod,  puisque  la  raison  qui  fait  supprimer 
l'un  des  deux  âléf  est  applicable  à  deux  noun  et  h  deux  yod.  Cette 
raison  consiste  dans  la  difficulté  de  prononcer  de  suite  deux 
lettres  semblables,  surtout  si  toutes  deux  elles  sont  pourvues  de 
ddgésch.  Ainsi,  dans  wa^scMr  [Zach.  xi,  5),  r<'f/p/ ayant  été  retran- 
ché, on  en  a  reporté  la  voyelle  au  wâw,  car  la  forme  primitive 
était  wa'a^schîr,  sur  le  type  de  we'ahrîb  [haïe,  xxxvii,  26).  On  a 
bien,  il  est  vrai,  maintenu  r«/^  dans  l'écriture,  mais  cela  ne 
prouve  rien;  ce  maintien  est  sans  importance,  car  on  se  guide 
d'après  la  prononciation  et  non  pas  d'après  l'écriture.  Jl  se  trouve 
à  bien  des  endroits  un  grand  nombre  de  lettres  douces  redon- 


KITAIÎ   AT-TASVVIYA.  ;JG7 

Uij  kii  i  l.i6^A-jij5  Lii.AJîî  4j^  m  :?-)?  nx  n^i^iVi  (j^  Li^^kJi.Awî^ 
^^*>o  cxa^-ulJ  »o^ii  wdXjj  -idn'?  ■^:nNi  ^j^  ^-^^  UlH\^  ^\y\\  (^j 

'   D.  3o,  ir);N.  a,  29. 


dantes  qui  n'ont  aucune  raison  d'être.  D'un  autre  côté,  celui 
qui  entend  le  mot  wa^schîr  hors  du  contexte  peut  s'imaginer 
que  la  voyelle  du  wâw  n'est  pas  reportée  d'une  autre  lettre; 
ïâléf  écrit  reste  donc  sans  utilité  pour  celui  qui  l'entend  sans  le 
voir.  Du  reste,  dans  wâ'abbédkâ,  ïaléj  du  futur  n'est  ni  écrit  ni 
prononcé,  et  rien  dans  la  prononciation  ne  l'indique.  Dans  wà'^an- 
néh  [IRois,  xi,  89),  Yâléfnest  pas  non  plus  prononcé,  mais  il 
est  maintenu  dans  l'écriture.  ALoû  Zakariyâ  a  beau  affirmer  que 
Vâléfàe  la  première  personne,  dans  waabbédkâ,  est  conservé  dans 
la  prononciation  et  représenté  par  la  lettre  quiescente  douce,  telle 
qu'elle  se  trouve  aussi  entre  le  wâw  et  r«/^(au  même  verset,  Ez. 
XXVIII,  16)  dans  waâhallélkâ,  cette  prolongation  n'a  pas  plus 
d'importance  que  celle  qui  se  rencontre  entre  Yâléfei  le  wâw  du 
mot  wâ'étténkâ  [ibid.  18),  où  elle  n'a  aucun  rapport  avec  une 
lettre  douce,  mais  provient  seulement  de  ce  que  Vâléf  se  refuse 
à  recevoir  un  dâgésch.  Si  on  allègue  le  kâmés  du  wâw,  il  ne  prouve 
rien,  car  il  ne  provient  pas  d'une  quiescente  douce  qui  suit,  mais 


3G8  OPUSCULES  D'IBN-DJANAH. 

iCi^kxii  ^\xM  6<ks£>  ^  yDpiî  ^^  ^Ai?Uî  je  aJ:^)  jJ  yû  Uî^  ^i 

^^  -i^îr:?Ni  ^Jîj  n:yxi  uÀ-)i  i_^.X.jiJLj:^î  yà  }>j!^  ^U  anDioit 

^  Ci-dessus,  p.  333,  1.  1 1,  et  33^i ,  note. 

de  ce  que  le  verbe  a  un  sens  de  parfait.  Le  kâmés,  dans  ces 
verbes  pourvus  du  wâw,  forme  la  distinction  entre  le  parfait  et 
le  futur,  comme  cela  ressort  avec  évidence  des  règles  des  scribes^. 
Si  Ton  demande  pourquoi  on  a  éprouve  des  difficultés  pour  pro- 
noncer lV//^de  wa"'annéh  et  celui  de  iva^escMr,  tandis  qu'on  pro- 
nonce bien  Vâléf  dans  des  formes  analogues  d'autres  verbes,  nous 
répondrons  qu'il  est  évident  pour  tous  ceux  qui  veulent  se 
rendre  un  compte  exact  de  ce  qui  a  lieu,  qu'à  un  endroit  on 
considère  comme  difficile  la  prononciation  qu'ailleurs  on  pra- 
tique communément. 

D'après  ce  que  prétend  mon  contradicteur,  ses  compatriotes 
nient  aussi  que  wannâbél  (Is.  lxiv,  5)  soit  de  la  même  racine  que 
kinhôl  (ibid.  xxxiv,  k);  ils  donnent  à  cette  occasion  la  raison  pour 
laquelle  le  préfixe  du  futur  a  été  supprimé  dans  wa^annéh,  wa'^es- 
chîr  et  dans  waabbédkâ.  J'ai  déjà  raconté  dans  mon  traité  At-takrîb 
que  j'étais  présent  lorsque  feu  notre  maître  Mar  Lsaac  ben  Mar 
Saûl  expliquait  le  mot  yaddou  [Joël,  iv,  3)  par  un  yeyaddou 
primitif  avec  deux  yod  dont  le  premier,  le  préfixe  du  futur,  aurait 

'  Voy.  ci-dessus,  p.  338  et  suiv. 


KITAB   AT-TASWIYA.  369 

iUwviiJî  ^K^  Lç^j  »j-Mi*Si  ij\  c>.Xi^  pnxn  □i:?''"'!  aj  <-^j-'i^  "d^i  J^a^ 
nni:;D  y_^5o  ^\  ^Ai  <îe>-^ii  ^jî^  Wy^A^  inx^D  î:;\vd  nn^'D  p  ^jî^ 

'  Ci-dessus,  p.  3i  et  suiv. 


été  retranché.  Nous  Tavons  vu  de  même  affirmer  que,  dans  la 
section  de  Ha'âzînou,  yassêb  (Deutéron.  xxxii,  8)  est  pour  yeyas- 
sêb,  avec  deux  yod.  Quand  donc  mon  adversaire  m'eut  commu- 
niqué Topinion  de  son  monde,  que  wannàhél  n'a  pas  la  même 
racine  que  kinbol,  et  que  je  lui  eus  demandé  de  quelle  racine  ils 
dérivaient  ce  mot,  il  me  répondit  :  D'un  verbe  qui  a  un  radical 
faible.  Sans  doute,  il  pensait  au  type  wannâschéb  [Gen.  xliii,  21). 
Mais,  par  ma  vie,  la  raison  répugne  à  une  semblable  analyse,  et 
l'analogie  grammaticale  se  refuse  de  l'admettre;  car,  détacher 
wannàhél  de  hinhol  et  le  rattacher  à  une  racine  inconnue  et  introu- 
vable est  une  faute  grave. 

J'ai  affirmé  dans  mon  traité  (du  Moustalhik)  que  yîsâk  (Exode , 
XXX ,  82)  est  formé  d'après  le  modèle  de  yfafei  tjîgâ"  (/saie,  xl,  28). 
Puis,  j'ai  admis  aussi  qu'il  pût  être  le  passif  d'un  verbe  au  second 
radical  faible ,  comme  waijyâsék{ll  Sam.  xii ,  20 ) ,  en  le  comparant  à 
ivayyîsém  (Gen.  l,  26).  J'ajoutais  que,  dans  yîsâk,  comme  dans 
wayyîsém,  le  hirék  remplace  un  schourék,  et  qu'il  en  est  de  même  de 
mischhat  [haïe,  lu,  i^),qui  doit  être  expliqué  par  moiischhat,  type 
mouschkab  [WBois,  iv,  82).  Enfin,  je  déclarais  qu'Aboû  Zakariyà 

2^ 


370  OPUSCULES  D'IBN  DJANAÏI. 

4J  jî  43^aXjL)  <ji  0^-jI»  ^  (*^-*-^^  u^  S^j^^  J^j^  v:d'?  a'^'n  J«^ 

inx-iD  '^""j^D  nnî2;D  p  i  L^-jÎ  i^VxJî  »*x^.j  i^i-x^î^  ><sAiiJl  ^j^ 

!I^iî  ilDDH  □"  pîJ"'*  <xj)  (^  UjlS  ;5A.xi  ^3^5^  ^^  j.x^  ^k^lj  ^«wo  ^ 


n'a  pas  frappé  juste  en  niant  l'égalité  entre  nmyyîsém  et  waytjousâm 
(Gew. XXIV,  3 3). Mon  interlocuteur  me  dit  que,  chez  lui,  on  ne  refuse 
pas  de  suivre  Aboû  Zakariyâ  au  sujet  de  wayyîsém,  mais  qu'on 
n'admet  pas,  comme  je  l'ai  fait,  que  yîsâk  soit  ])our  y oiisak.  On 
s'appuie  sur  les  paroles  d'Aboû  Zakariyâ  à  l'occasion  de  wmjyîsém, 
que  tout  verbe  au  passif  doit  nécessairement  avoir  pour  voyelle 
un  kâmés  ou  un  schoiiréh.  Aussi,  pour  la  même  raison,  prennent- 
ils  mischhat  pour  uq  qualificatif. 

Pour  ma  part,  mes  amis,  je  ne  suis  aveuglément  ni  Aboû  Zaka- 
riyâ ni  aucun  autre,  dès  que  le  contraire  de  leur  opinion  m'est 
démontré.  Il  est  bon,  il  convient  que  yîsâk  ait  le  sens  de  yousak; 
il  vaut  également  mieux  que  wayyîsém  soit  un  passif  qu'un  verbe 
neutre  ^  du  type  wayyisék  [l  Rois ,  xxii  ,35),  car  le  passif  seul  s'adapte 
au  sens;  l'argument  d'Aboû  Zakariyâ,  que  la  voie  passive  doit 
toujours  se  présenter  avec  kâtnés  ou  schoiirék,  ne  peut  pas  empê- 
cher les  voyelles  de  permuter  entre  elles,  comme  je  l'ai  souvent 


^  31  i  doil  signifier  :  qui  se  concentre  en  lui-même. 


KITÂB  AT-TASWIYA.  371 

□"'jjnx-iî^j  D^'^^DD-Ji  (^  ^si^  ^si>  nii^p  i^y^  xs^JÎ  qK^  ».x»  j.^^\ 

N"ipn  nvDn  i^^ni^  '13t  n:nn  yinn  niDDn  l^-ilï  if  cuijlî  «x^lji^JI  ^^ 
ii?Dn  ifh  133  nn::?  UTixîom  'n  niDu'nD  bns  bi*  nDp  ^d  hdp  r:^:?i 
D"'îrn  Nî\"i  p]N  n^^vï)  T-\^T\^^^  niD^n  -nir  '''71?  mr^î  m:3  m:;}< 

'   Le  verbe  ne  se  (ronve  que  dans  le  ms.  P. 


exposé  dans  le  Moustalhik,  et  comme  je  fexpliquerai  encore,  avec 
l'aide  de  Dieu,  dans  le  livre  sur  la  langue  hébraïque  dont  je  vais 
commencer  la  rédaction  ^  Mais  voici  un  exemple  frappant  :  kihbâ- 
sâh  [Michée,  i,  7)  ne  peut  être  qu'un  passif,  avec  un  hirék  à  ia 
place  du  schourék;  car  kibbâsâh  a  pour  sujet  les  sculptures,  les 
dons  de  prostitution  et  les  idoles,  mentionnés  dans  le  verset.  Si 
pourtant  le  verbe  est  au  féminin  singulier,  c'est  que  Ténonciatif 
se  met  souvent  au  féminin  singulier,  alors  que  le  sujet  est  au  plu- 
riel féminin,  et  qu'il  exprime  des  objets  inanimés  au  pluriel^. 
Comparez  tikra  [Prov.  i,  21),  ayant  pour  sujet  Ao^mof  [ibid.  20); 
we^ênâw  kumâh  (I  Sam.  iv,  i5);  puis  Jérémie,  lt,  29;  Isate,  lix, 
1  2  ;  P^.  XXXVII ,  3 1  ;  Geu.  xlix  ,22;  Juges  ,¥,29,  et  d'autres  exemples 
réservés  à  l'ouvrage  que  je  composerai,  si  Dieu  me  vient  en  aide. 
A  la  vérité,  kibbâsâh  est  pour  koubbâsou,  type  houllâlou  [Ps.  lxxviii 

'   Voy.  nihnâh,  cliap.  vnr  (p.  5o-52).  —  -  Ihùl.  p.  92(),  1.  29-83. 

24. 


372  OPUSCULES  D'IBN   DJANAH. 

i:hi2  nx  ^^  i  <_>l^i^  DijnnJl  ^l^i  ^xJii^  mw^  n:iî  pnx  ivi 
A_jj  i  Js.a*i  dUo  J^  p-iDDn^  xmi^n  ^n'pD  r^abi  T::;3DnN  xn-'aî 
J^Ji-j  ^î  ^$_5  D^32î:^iî^  D^ajnNJi^  d"''7^ddJî  ^^s■  W2:)r)n  JIj  Uî 
Jw.xjLiî  ^i  ^^  ^Liû^.AJî  -b  *xii3  p-iDDn^  xmi^îû  ^nb^  n^nbi  I-^â^- 

iïli  /e.».Aii-«M  t^^-u*  A-Xm»  iXJi^   v^MjSi    (j^   &JuLC  >^^  aK^U  «Cwo  ^  (^«^^^ 

0Î  dUi>^  iU^ail  :>lJUfii  çj^  t>^^^^  (j"--^***^  -J^^*  c^!^^^  ^*^^  .^Ua^I^ 
Sj-x^Aj^  C*^X  HNnDD  nUVD  THNnD  ]D  -^^U  |<wo  ^  U  AJÎ  ^^  »;.r!<>^' 

i^î^-o  c*"'N  riNiDD  ^i^^^  ^îjocj^I  ^.s-  nnî:;D  0^  ^J^^*  «*XjUJÎ 

^  Ci-dessus, p.  33,1.5.  —  ^  Le  mot  ^^Sû  est  impropre;  seulement cf^of^in»  est, 
d'après  la  traduction  d'Ibn  Djanâh ,  Téquivalent  do  ftn.  La  suppression  de  l'antécé- 
dent dans  le  rapport  d'annexion,  lorsqu'il  était  déjà  exprimé  dans  un  rapport  pré- 
cédent, est  également  usitée  en  arabe  et  dans  les  langues  classiques.  —  On  appelle 
sila  une  préposition  avec  le  nom  qui  en  dépend ,  par  rapport  au  verbe  qui  la  régit. 


62),  de  même  qu'à  la  suite,  dans  le  verset  de  Miche'e,  on  lit  yâ- 
schouhou.  ha  \ers\on  chaldéenne  traduit  d'une  manière  heureuse  et 
juste  :  rc  Car  des  dons  de  prostitution  ils  ont  été  réunis  {itkanschou) , 
et  à  des  temples  d'idolâtres  ils  vont  être  livrés. i?  Evidemment, 
ithanschou  est  dit  des  sculptures  et  des  dons  de  prostitution,  les 
mêmes  qui  rr  doivent  être  livrés  aux  temples  des  idolâtres,  w  II  est 
donc  pleinement  démontré  qu'au  passif  l'emploi  du  hirék  n'est 
point  impossible,  et  qu'il  y  remplace  le  kamés  ou  le  schourék;  il 
s'ensuit  que  rien  n'empêche  mischhat  d'être  un  passif,  ce  qui  me 
paraît  bien  préférable  à  l'opinion  qui  veut  en  faire  un  qualificatif. 
Mischhat  est  donc  pour  moschhat,  et,  comme  je  l'ai  dit  dans  le 
Moustalhik,  le  verset  signifie  :  rr Lorsque  son  aspect  s'était  altéré, 
et  n'était  plus  celui  d'un  homme.  17  De  cette  façon  seulement,  le 
sens  est  complet,  mischhat  étant  l'énonciatif  de  l'inchoatif,  mim- 


klTAB  AT-TASWIYA.  373 

Jwfûi^  ajLxJjI  «:>L*«w  4Mi  a5onjc»vÎ  î«Xw^3  UsïjÎ  >i  0^  LoJsJù 
DDr  i^Dn  y-iiri:'  "inriD*  /o.-Aiî.Jl  ^jK^  <^*XÀi  liû^^S^^Ji  'ijyuSX\ 


marêh  îsch  rempiissant  les  fonctions  d'un  sila  par  rapport  à 
mischhat  et  terminant  ainsi  Ténonciatif;  mais  si  mischhal  était  un 
qualificatif,  la  proposition  serait  incomplète,  puisqu'elle  manque- 
rait d'énonciatif,  la  construction  du  verset  ne  pouvant  pas  différer 
d'après  l'autre  interprétation  de  ce  qu'elle  est  d'après  la  nôtre. 
Voici,  mes  amis,  que  Dieu  vous  accorde  le  bonheur  qu'il  réserve 
à  ses  fidèles  croyants,  des  raisonnements  délicats,  qu'on  ne  saisit 
qu'en  déployant  de  la  persévérance,  de  l'application  et  de  la  ré- 
flexion. 

J'avais  joint  à  ces  mots,  dans  lesquels  le  liirék  remplace  le  schou- 
rék,  oufittehou  (haïe,  lx,  1 1)  \  que  je  considérais  comme  un  passif 
pour  oufouttehou.  Je  trouvai  plus  tard  une  autre  analyse,  sans  qu'on 
eût  à  recourir  au  schourék  comme  voyelle  primitive,  et  j'avais 
l'intention  de  l'exposer  séparément,  tout  en  considérant  la  pre- 
mière comme  préférable  et  meilleure.  L'exemple  a  donc  été  sup- 
primé dans  les  copies  du  Mouslalhik,  et  quelque  nombreuses 
qu'elles  soient  à  Saragosse,  il  ne  se  trouve  dans  aucune.  Mais  je 

^  Voy.  Rikmâli ,  5i,  26-27. 


37/1  OPUSCULES  D'IBN  DJANAH. 

"133  "'JD  innDi  i^iXÂfi  »j.j«^aj  ^J\  'é]\^  Uâ  -j-inDin  id:  "«jn  1:21  ^^ 
Uj-j  Ui:>  am?D'>î  hd:  ^^d  ^à  (j^  ^^  ''^j^  ^^^  uî^^^xJiJî  i*Xi5 


ne  l'ai  retranché  de  mon  livre  qu'après  qu'il  était  déjà  parti  pour 
la  contrée  de  ces  gens. 

Leurs  objections  se  portèrent  donc  aussi  sur  l'interprétation  du 
verset  /s.  lx,  11,  sur  lequel  ils  ont  débité  des  choses  bien  éton- 
nantes. D'après  ce  que  nous  rapporte  notre  contradicteur,  ils  rat- 
tachent ce  verset  au  verset  10,  où  il  est  dit  :  Et  ces  fils  d'étrangers 
bâtiront  tes  murs,  de  sorte  que,  pour  eux,  le  sens  du  verset  1 1 
serait  sans  aucun  doute  :  Et  les  fils  d'étrangers  ouvriront  cons- 
tamment tes  portes;  jour  et  nuit  elles  ne  seront  pas  fermées.  Je 
me  demande  comment  ils  ont  pu  admettre  une  semblable  exégèse. 
Ne  savaient-ils  pas  que,  dans  le  cas  où  les  étrangers  ouvriraient 
les  portes  constamment,  un  jour  après  l'autre  et  une  nuit  après 
l'autre,  les  mots  :  elles  ne  seront  pas  fermées  n'auraient  aucun 
sens,  puisqu'ils  ne  pourraient  les  ouvrir  un  jour  qu'après  les 
avoir  déjà  fermées  le  même  jour?  Or  il  dit  :  Elles  ne  seront  pas 
fermées.  S'ils  voulaient  nous  faire  entendre  que  les  étrangers  ne 
devaient  les  ouvrir  qu'une  fois,  mais  pour  toujours,  je  voudrais 
bien  qu'ils  nous  fissent  connaître  celui  qui  avait  fermé  d'abord 


KITÂB  AT-TASWIVA.  375 

p 
l.dfî_5   v.j.^^\^i   <X*j  -^Àj  l-r,jî   ^s»-^Xa^  (J^i  4^-«'«  (j^-^'^^  ^Mj  ^3 

^<XJl    jlJ^-iî    <\>_^Ji    Ui^         iCs-^XÀ^    ^AJ    ^-1^3    ;3-^^    '^    ^-f^-^^    4^x-L^ 


les  portes,  pour  que  les  étrangers  eussent  à  les  ouvrir!  11  faut 
bien  qu'une  porte  soit  ouverte  ou  l'ermëe,  puisque  ce  sont  des 
contraires  entre  lesquels  il  n'y  a  point  de  milieu;  les  étrangers 
peuvent  seulement  ouvrir  les  portes  après  quelles  ont  été  closes; 
il  est  indispensable  qu'une  porte  soit  dans  l'un  ou  dans  l'autre  de 
ces  deux  états.  Je  voudrais  aussi  être  renseigné  sur  le  genre  d'avan- 
tage que  nous  aurions  tiré  de  ce  qu'une  fois,  pour  toujours,  les 
portes  auraient  été  ouvertes  par  les  étrangers  I  C'est  là,  par  ma 
vie,  une  interprétation  qu'aucun  homme  raisonnable  n'approu- 
vera. L'opinion  acceptable  est  donc  de  donner  à  oujlUehou  la  valeur 
d'un  passif,^  comme  wesouggerou  (7s.  xxiv,  92),  et  d'expliquer  le 
hiréJf  comme  dans  les  autres  exemples  déjà  mentionnés.  Le  sens 
du  verset  est  alors  :  les  portes  resteront  constamment  ouvertes  et 
ne  seront  pas  fermées;  ceci  ne  veut  pas  dire  qu'on  les  ait  ouvertes 
après  qu'elles  avaient  été  fermées,  mais  qu'on  ne  les  fermait  pas, 
<]u'elles  ne  cessaient  pas  d'être  ouvertes.  —  Quant  à  la  seconde 
analyse,  d'après  laquelle  j'expliquais  oify/ffe/io^(  sans  adopter  le  schoa- 


376  OPUSCULES  D'IBN  DJANAH. 

(a)-5  ^  (^*^5  ni:?i  n:ût;D  J<.i*.^  ci5>-*-^^  Jolx-«  Dnm:;D  '7^  lo^nn 

niDÎ^D  JJiL^  Ci5>-«-^^  J^iLx-*  AjjS'jOiUJi   î  J\-£&  aJ^j   -^JiJl  jy5S'  lo 

^^^j^^yàSj9  &j.\mJlj^  ni?  n:?  (j-*  p^i  J^xjc*  a.jî  /o^^âa  Jb»  Jo  ni^ji 
[n-iyi]  niûc^D  Jl  D.T'myD  iC-iLôî  (j^-aJI  ^îjJLî  l*x-ds  »i  x»..frU*^^ 

'  Ci-dessus,  p.  loo. 


réJf,  je  ne  crois  pas  devoir  la  rapporter  dans  mon  livre,  puisque  je 
considère  le  sens  que  j'avais  préconise  d'abord,  de  prendre  oufit- 
tehou  pour  un  passif,  comme  meilleur  et  préférable.  Mais  j'assi- 
gnerai à  cette  autre  explication  une  place  dans  le  livre  que  je 
suis  en  train  de  rédiger,  s'il  plaît  à  Dieu  ^ 

J'ai  dit  dans  le  Moustalhik,  que  me^oréhém  [Habak.  11,  i5)  est 
dérivé  d'une  racine  au  second  radical  faible,  de  même  que  we'^o- 
râh  (Isaïe,  xxxn,  11),  ayant  pour  type  rô^âh  [ihid,  xxiv,  19); 
j'ajoutais  :  t^Mé^orêhém  est  le  pluriel  de  ma^ôr  =  mâkor,  mâlon.-n 
Mes  adversaires,  d'après  ce  que  prétend  leur  rapporteur,  ne 
veulent  pas  admettre  que  ce  mot  soit,  comme  ^ôrâh,  dérivé  d'une 
racine  au  second  radical  faible,  mais  soutiennent  que  me^orêhém 
vient  d'une  racine  au  troisième  radical  faible,  comme  ^ârou  {Ps. 
cxxxvii,  7),  signifie  :  Ceux  qui  sont  à  découvert  parmi  eux, 
et  devrait  avoir  un  dâgesch  dans  le  rêschy  parce  qu'il  vient  d'une 
forme  lourde.  Je  voudrais  bien  savoir  ce  qui  les  a  engagés  dans 

'  Cette  explication  a  été  donnée  par  l'auteur  à  la  fin  de  la  première  partie  du 
Kitdb  at-taschwir.  Voy.  Kitâh  al-ousoûl,  590,  35  et  notre  Introduction. 


KITAb  AT-TASWIYA.  377 

•iDi:^  t]KT  "jnDn  hddd  in:?-)  npcrD  ^n  J^-j  v^^^  OJir^  ^'  ^^^ 

4^lj«-/o  ^U  tii-jj^-ft  (^i  vilJi  *xjÎ^  Uaji  owjî  v>^^  Si:?m  nriN  dj 
(J-*  ^-^Nf^^-ft  f»b  U  ^t?  ^  (j^^  iDîn  uni  é>^  Dia:  did  ^y  i  <J>» 

^  P.  90  et  1 29.  —  -  P.  257. 


cette  lutte  !  Ne  vaut-il  pas  mieux  mettre  me'^ôrehém  en  rapport  avec 
^ôrâh,  et,  quand  même  on  donnerait  à  cette  racine  le  sens  de 
de'couvrir,  regarder  ce  mot  comme  désignant  leurs  parties  hon- 
teuses ?  Que  ne  voient-ils  le  sens  du  verset  entier,  où  il  est  dit  : 
Malheur  à  celui  qui  enivrera  son  prochain . . .  pour  lui  faire  décou- 
vrir ses  parties  honteuses?  C'est  donc  en  excitant  à  Tivresse  qu'il  a 
produit  cet  effet  ;  aussi  le  châtiment ,  dont  il  est  menacé ,  est  de  suhir 
à  son  tour  un  sort  analogue.  Bois  aussi  toi,  dit  le  prophète,  et  montre 
également  tes  parties!  Mais  que  peut  signifier  la  version  :  Ceux  qui 
sont  à  découvert  parmi  eux?  De  qui  prétend-on  parler?  Certes, 
abandonner  la  route  frayée  pour  chevaucher  dans  des  sentiers  oii 
les  serpents  sont  à  craindre,  ce  nest  pas  prendre  le  bon  chemin. 

Mes  contradicteurs,  toujours  d'après  la  même  source,  rejettent 
mon  explication  de  nânous  [Is.  xxx,  16)  et  celle  de  hizzakkou  (ihid. 
J,  16).  Pour  ceux  auxquels  mes  démonstrations,  faites  sur  ces 
deux  mots  dans  le  Moustalhik  et  dans  le  Tanbih ,  n'ont  pas  suffi , 
il  faut  désespérer  de  les  contenter,  et  nous  pouvons  passer  outre. 

J'ai  rattaché  selil  (Juges,  vu,  i3)  à  tesillémUi  (I  Sam.  m,  11), 


378  OPUSCULES  D'IBN  DJANAH. 

(j\.j^  xX^j  ^w-À-Ji  Lv^  j.xx^\  yA^  (^xXd  ^iî>  *-Àa5   i^Jbj  <^5vj  *^ 
^^  i<X_iB  (j-«^A.,^3Î  ^i^-îî^  v^juImJCJ!   (j^  (j-^-^-^^  ^^'^  >*•=*-  C:JV^^ 

(\^  <x.3lJi,A.^l^  UaàIs  <î^i*.^  ^^j^  ij)v$<3i   /o»-frJ^   /fr^'J'  iiAi»  ^LaîïL  a^aAj^ 
^^  <xi^j«3  ^  (^Xh.l\  j  kS- j.s»^]  (^x^  ij^^Jt  ^j\  i^vw-Sj  Î^J^^  n;j"»7ÎJP 


et  je  Y  ai  explique'  par  le  craquement  (en  arabe  salîloun)  et  le  bruit 
causés  par  le  pain  d'orge.  D'après  mon  interlocuteur,  ses  compa- 
triotes m'ont  cherché  querelle  à  ce  sujel,  en  disant:  Mais  quelle 
sorte  de  bruit  l^it  donc  un  pain  d'orge,  et  comment  distinguer 
entre  ce  bruit  et  le  bruit  que  produirait  un  pain  de  froment?  Il 
n'y  a  pas  de  plus  coupable  chicane ,  comme  si  j'avais  voulu  établir 
une  différence  entre  ces  deux  espèces  de  bruits  !  Le  sens  du  verset 
est  :  Le  rêveur  raconte  qu'il  a  vu  un  pain  d'orge  rouler  en  bas 
et  faire  le  tour  du  camp,  jusqu'au  moment  où,  arrivé  à  l'une 
des  tentes,  il  la  renversa;  ce  mouvement  produisit  un  bruit,  un 
craquement.  Si  quelqu'un  me  demande  de  lui  expliquer  quelle  en 
était  la  nature, il  fait  fausse  route  et  s'engage  dans  une  mauvaise 
voie,  car  le  rêveur  ne  savait  pas  distinguer  le  bruit;  il  dit  seule- 
ment qu'il  a  été  effrayé  par  un  bruit  lorsque  ce  pain,  en  roulant 
en  bas,  renversait  une  tente.  Mes  adversaires  attribuent  à  salil  un 
autre  sens  que  celui  de  bruit,  sens  que  nous  ne  reconnaissons 
pas.  Ils  le  prennent  pour  le  nom  d'un  corps  fabriqué  avec  ce  pain 


KITÂB  AT-TASWIYA.  379 

î*X_iû  <J1  c^v-S^-^  l.jfî^  («-(r'*'*  cjt^C^JI  c:>:>jî  *xjijj  C^>^  i  ^^ 

A-i^jij  Llkiw  c^^-^l)  (j^  ^*^-^  j,U.j  j«X^  ii  ^J/^  C^-J^  ^^^^ 

(^xi\  AMi^  IjÎ^-=?-  f^  JJ5^  ^U-«  r.lJU  JJf  b:>4Xi:i  JsJi*  blo 


iCj»AA*iAji      cA/ 


'  Sur  un  bout  de  papier,  ou  a  ajouté  au  ms.  0  la  version  hébraïque  suivante 
de  ce  vers  : 

\wm  )Ti)f)  ^nrS  ^hii^       jiD'DC  ':D)cb  jjc  d^) 


et  auquel  on  aurait  attribué  ie  tournoiement.  Voilà  une  solution 
absurde  ! 

Voilà,  puisse  Dieu  faire  durer  notre  amitié  fraternelle  et  le 
lien  solide  qui  nous  unit,  voilà  comment  j'ai  répondu  à  l'ensemble 
des  objections  que  mon  adversaire  prétend  avoir  ijardées  dans  sa 
mémoire.  Comment  après  cela  aurais-je  pu  le  bien  traiter?  Dieu 
sait  que  je  n'avais  pas  pour  but  de  démontrer  l'ignorance  de  tout 
ce  monde;  ce  n'est  ni  dans  mon  caractère,  ni  dans  ma  nature.  Je 
voulais  même,  pendant  quelque  temps,  me  renfermer  dans  un 
silence  complet,  et  je  n'ai  été  poussé  à  faire  ce  que  j'ai  fait  que 
par  les  raisons  que  j'ai  exposées  au  commencement  de  ce  travail. 
Si  l'on  renouvelle  l'attaque,  je  donnerai  de  nouvelles  explications; 
sur  toutes  les  questions,  je  suis  prêt  à  parler;  sur  toutes  les  objec- 
tions, à  répondre,  Dieu  aidant. 

Si  le  scorpion  revient  à  la  charge  contre  nous,  nous  reviendrons  à  la  charge 
contre  lui  et  nous  lui  ferons  sentir  noire  chaussure. 


ADDITIONS   ET   CORRECTIONS. 


p.  1 , 1. 1 .  Le  titre  complet  est  ainsi  conçu  dans  le  manuscrit  :  àAx^  f  c>>Ur* 
3I  SL>lSJ  o^J  U  (j.ii  eXr^^  cjîj-^^  (J^\  iJ)f^  c:)Î5->  J^^  j 

(pi?  inDC^j)-  «Livre  intitulé  l'Annotateur  sur  les  verbes  aux  lettres  douces  et 
aux  lettres  géminées,  tels  qu'ils  ont  été  établis  dans  les  deux  ouvrages  d'Abou 
Zakariyâ  Hayyoudj,  livre  dont  l'auteur  est  Marwân  ben  Djanâh,  de  Cordoue 
(que  son  âme  soit  au  Paradis). 75  —  L.  3  :  ^f^i. 

P.  2,1.  1-2.  Les  mots  ajoutés  par  conjecture  entre  parenthèses  doivent  être 
remplacés  par  les  suivants  qui  se  lisent  dans  le  ms.  :  (j'sO-^  çj  ^^■*^'  aJL? 
^iXtf  c:)lj3  c->Ui^  (jvllf  Ojiy^  cj'^^^cf  «UjU^ 

P.  3,  lU:  l5yii. 

P.  4,  1.  5:  Il  faut  lire,  à  la  place  des  mots  ajoutés  :  Ul  l^^o  /.^..Ls^f^ 
(3^  Of  ^1  jj^tX^-  C'est  ainsi  que  nous  avons  traduit,  en  suivant  R.  Zerahyâ 
Hallévi. 

P.  5 , 1.  /i  :  ms.  »  ^L)  :  ;  mieux  :  «O-iL  ;  »y  U».  ;  —  1.  6  :  JU  L  ;  —  1.  7  :  Jj. 
P.  6,1.  3  :  Jùyil*— L  7  :  OJ^U. 

P.  7,  1.  2  :  t>,ai  ;  —  1.  A  :  ^iti^JD  ;  —  traduction,  1.  5  :  qui,  dans  ce  cas,  a 
pour 

P.  8 ,  i.  3.  Le  ms.  porte  ni^f^D. 

P.  1 3, 1.6:     joAX^j- 

p.  iA,l.  5:  c>À4^". 

P.  16,  1.  9  :  jûli^,  pour  (^IC»;  —  1.  10  :  PID'JN;  —  ibid.  jiUyo, 

P.  20,  1.  8  :  wijo  ;  —  ihid.  le  ms.  porte  :  7^3^   7li?D. 

P.  2i,L6:  \jAsi.;  —  l']  :  [yUi^  ;  —  1.  8 , 1.  ;»U.  ^^^;— i.  10:  113^3. 


382  OPUSCULES  D'ABOU  L-WALÎD. 

P.  2/4 ,  1,  8  :  Q^  est  ajoiilé  à  la  marge  du  ms. 

P,  28,  1.  1  :  (jy,  pour  ^Js£.  ;  —  traduction,  1.  1  :  le  kâmés  a  été  maintenu 

sur  le  noim  radical,  comme  il  devait  l'être  dans ;  —  1.  2  :  yiDp  ;  —  ibid. 

^jSZi  i^-^,  (llïn  Djanâh  omet  la  conjonction  ^jj);  —  1.  7  :  ïLii^l. 

P.  29,1.8:  fj^. 

P.  3i,  1.  2:  biffez  A. 

P.  33, 1.  1 .  Les  mots  placés  entre  parenthèses  se  lisent  dans  le  ms.;  seulement, 
(jU,  pour  Q^;  —  1.  5  :  vaÀ/«. 

P.  35,1.7:  3^^f  Ji.  J.iil. 

P.  36,  1.  1  :  l^.gAiil;  —  1.  10  :   ^1  (J>c.  (A^^yi. 

P.  38,  1.  9:  fo^f^. 

P.  39 , 1.  1 .  Le  ms.  a  les  mots  mis  entre  parenthèses.  —  Ibid.  ksiXa  ,  pour  »  [xsu>  ; 
—  1.  A  :  x^9    ^^!3\   ^jf  ;  —  ibid.  A::^^  Aj]  sont  dans  le  ms. 

P.  Ao,  1.  1.  Ailleurs,  il  est  dit  que  32i''  est  pour  Dlî"''',  comme  1""'  pour  "n''\ 

P.Ai,i.6:  ipîJ^T. 

P.  A2,  note  h.  L'original  arabe  est  d'accord  avec  D. 

P.  AA,  1.  A  et  6  :  le  ms.  porte  PiNÎJlD,  comme  p.  8,  1.  3;  —  1.  6  :  <v^[n;  — 
i.  8  :  l^Xw  ^ ,  pour  lx>;>^. 

P.  45,  1.  9.  Vers.  hébr.  TND  n^TH  DHIDDI,  comme  si  le  traducteur  avait 

lu     fcVa.  y^^^cAi^  JLA/0^. 

p.  46, 1.  /i.  La  version  hébr.  ajoute  après  ^Ij  ,  D^D*l'?l  Ti  TN  X1^.  H  fau- 
drait, dans  la  traduction,  1.  5:  pluriel  àeyero'  (Prov.,  m,  7),  et  qui,  etc. 

P.  /i 7,  1.  8  :  u\,  pour  ^j> . 

p.  A8,l.  io:">D-13. 

P.  52  , 1.  3.  Vers.  hébr.  à  la  fin  :  ''p")^;  —  1.  8.  Le  mot  mis  entre  parenthèses 
est  à  remplacer  par  ^jAj;  et,  dans  la  traduction,  1.  lA,  il  faut  lire  ^adoucisse- 
ment?7,  pour  rromission».  —  Note  1,  il  faut  mettre  «certainement»,  pour  rpro- 
bablement» ,  car  l'original  arabe  est  d'accord  avec  le  texte  d'ibn  Djanâh. 

P.  53,   1.   1.   )Sy^MJû\. 

P.  56,  note  1.  Voy.  Introduction,  p.  cxx. 


ADDITIONS  ET  COKIiKCTfONS.  ;58;5 

V.  (')(),  1.  :i  :  p3^  est  dans  le  ms. 

P.  Cl,  1.  5.  Voir  Rikindh  ,  p.  i  7/1 ,  I.  1  1-19;  voici  le  passage  qu'on  lit  à  co  sujet 
dans  le  Rikmâh,  à  la  fin  du  cbap.  xxv:  t\..j^^.^iij  V  U  Iz.^  ^j    Q^tXJvJ  0^5 

I 

i5cv.2^lj  i$L\-=^îj  cj>3cv.c  ^.j  pnp  nSt  piniDi  p^-iD  'n  |D  in  n-nouif 
cijLvjÎ)  c:>li.lL  -iN**v:;iVaT   îi^^Knn  Sd   u^:i'^y  n^sxo  miNi  i^oUrjLji^o^ 

i.iJ  (j^  (J,]V[    Oljj^  Ij^2^  1^3  f  I^aS  U^^j^Î  J''''  c^t^Lyf  »o.è 
cjwsJî  iisJ  (J  IsX^Jl  A^  t>so  i^jf  (3-'"^'  iù^  )y^  yC'A  Jj^'  i^^-^j  c_j>*-'î 

L^Jv_A_J     L^_Jjk._C   Lg-J    <^-AA^'    (jl    L^^    31    ^^i.ÀJ[   ûL    (JΫ:Jj  jl*jf    C:dAj' 

Oc-a._j  <__^JIj  h-^)^  Uvii    IftAAj    ^^  co  ''r^Jj.sf  ^'^  ^y^^iu\  (^J^j  (j^jjssJI 

Jl-st_il|     Qi    ^j-iir!^    (_$NLfi.jf  i2J.àJ    q[   ^^/O  V5*â»   L«s2iÀ/8   cS:^U    Jb    0^s.j   JJ\ 
Cj^_^3   U    J_c    jL-saiil   liJî   Uj^Aj   î^^fj^   i^ia.:^   (J    I^Ia5    L^    xlj-<a.ilif 

I 


384  OPUSCULES  D'ABOU  L-WALÎD. 

Jlja.   j    A-il    (j^^^  iJ<.sJ\  f^  ^yS"    (j  jî^î   î^^î;  U^^dlxib  Uj^l^ 

i^^yo^  v^  •  La  partie  massorétique  de  ce  passage  a  été  déjà  donnée,  Manuel 
du  lecteur,  p.  9  33.  —  Pour  i'explication  de  ïâléj  à  la  fin  des  deux  pluriels  du 
parfait,  Ibn  Djanâh  repousse  l'analogie  du  verbe  arabe,  invoquée  par  Hayyoudj, 
en  démontrant  qu'en  arabe  même  cette  lettre  n'a  été  ajoutée  à  la  fin  du  pluriel 
du  parfait  que  bien  tard  par  des  copistes  qui  voulaient  ainsi  établir  une  sépara- 
tion entre  le  wâw  se  trouvant  à  la  fin  de  cette  forme  et  le  mot  suivant,  afin  qu'on 
ne  le  lût  pas  avec  ce  mot,  en  le  prenant  pour  le  wâw  conjonctif.  Ainsi,  û^s»  55-».^ 
aurait  pu  être  confondu  avec  5^555  "t^^-  ^'  ^^^  ^^^^  "l"^  ^^^^^  confusion  n'était  à 
craindre  que  dans  les  cas,  comme  <^<ySO->  où  le  wâw  est  détaché  de  la  leltre  pré- 
cédente; mais  on  a  voulu  établir  la  même  orthographe  pour  tous  les  pluriels.  — 
Les  mots  LJa5  f  oux»  ne  sont  pas  clairs  :  faut-il  traduire  «comme  forme  vulgaires  ? 

P.  6/i,  1.  10.  Après  J.Vî,  la  vers.  hébr.  ajoute  :  D"inn  '72JX  |'':3D  . 

P.  67,  1.  2-3.  Les  six  derniers  mots  du  paragraphe  sont  traduits  à  la  marge 
en  hébreu  :  rDcno  r>i^->)i->)  Dij^o  7b  n'^rb  '>r>\f»z'i .  —  Note  1 ,  ajoutez  :  «  elle  existe  éga- 
lement dans  l'original  arabe 55. 

P.  70,  note  1.  Cependant  ces  infinitifs,  précédés  de  lâméd,  répondent  à  des 
futurs  arabes.  Voy.  Introduction,  p.  xlvii,  note. 

P.  71,  L  1  :^|j. 

P.  72 ,  1.  6.  Le  ms.  a  ,  *»^,  pour  ï  . 

P.  77,  12:^1^2. 

P.  83,  1.  2  :  peut-être  ^,5\jtX.u.f  (?).  —  h.  U  :  (jf^su\  iJ-valL  . 

P.  90,  1.  1  :  Uu«  «^,  pour  U:^. 

P.  98,  1.  6.  Après  i^^vjtj  ,  il  faut  ajouter  :  ^<r  (jf  «^Ui  (jjJl  cA-LLf  *-> 
^^IjtJ  (jjfcjJL  .  —  Dans  la  traduction,  1.  8,  après  rr c'est-à-dire 57 ,  mettez  «le  roi 
qui  habituellement  est  oint  avec  l'huile,  etc.n. 

P.  96,  1.  j  G  :  J^^<i-> . 

P.  97,  1.  12.  Le  ms.  porte  ici  et  p.  98,  1.  ^,  ''Di^Di^S;  cette  leçon  se  trouve 
également  dans  la  version  hébraïque  et  dans  le  Kitâb  al-ousoûl,  col.  5i  1,  1.  17. 
L'auteur  avait  donc  en  vue  Job,  m,  9;  et  le  mot  'l''j"'i?1,  qu'on  ht  dans  notre 
texte,  provient  d'une  confusion  entre  le  passage  que  nous  venons  de  citer  et 
ibid.  XLi,  10. 


ADDITIONS   ET  GOHHEGTIONS.  385 

P.  ()8,  I.  3  :  ""DDiya  ;  —  I.  G  :  ms.  I  jo»  ^a>;  mais  vors.  Uôhv.  DîD. 

P.   101,  1.  3  :  U*tN^^**J  ,  pour  l.^s'^^ c\a.*«o  ;  version  liôbraïquo  :  IDDO"*  ;  — 

1.  9  :  pfyC^^Î,  pour  s>\s^] . 

P.  102,  1.  19  :  «^sL.  Ibn  Djanâh  emploio  oralement  la  racine  «-0.9,  pour 
«Jài ,  plus  loin ,  p.  1 35 , 1.  8. 

P.  io6, 1.  6.  Après  [t>.s£>,  ajoutez  :  ocSii/Jî  (jj5o  (^"vsw  Ki,-)  >1<^I  ^^  vJ^vaII 
\dJ>  (^c  .  —  Dans  la  traduction,  1.  8,  il  faut  lire:  rçpeu  acceptable;  et,  pour 
maintenir  ce  sens,  il  faudrait  nécessairement  suppléer  le  mot  hi\  de  manière 
que  la  phrase  eût  la  valeur  de  In   kaâk.  v 

P.  109,  1.  10  :  tinTXn  (J .  Telle  est  également  la  leçon  de  l'original  arabe 
de  Hayyoudj. 

P.  1  i3, 1.  ta  :  |vj^*^/o,  pour  I^tNst^,  et  p.  1 1  ^i ,  traduction,  1.  i  :  crpourrait 
èlre  rinfinitif  de  la  forme  légère ?7. 

P.  1 17,  1.  3  :  l/î>,  pour  û-st»  • 

P.  118,  1.  1  :  A.^v.isk,  pour  t\.jk^;  —  traduction,  1.  9  :  «rattache  particulière- 
mentw;  —  1.  7  :  ^ ,  pour  3 . 

P.  123,1.  M.  Les  trois  mots  biffés  doivent  être  remplacés  par  «u^  ^j  ;  vers. 
hébr.  TlDKD. 

P.  13^,  1.  6.  Après  inX,  ajoutez:  iriN  j^  ^-^J  *>^-g*  ^i  J  astàlli ,  ce  qui 
se  trouve  aussi  dans  la  version  hébraïque.  —  Note  1  :  Dans  le  ms.  on  voit  qu'il  y 
avait  d'abord  ]''NXD^K,  qu'on  a  corrigé  ensuite  en  ]^DXD7X. 

P.  125,  1.  3  :  lJ2.ii-û;  —  1.  ^  :  L.gjLvfaJ  ^^qui  lui  correspondent 5?  ;  —  1.  7, 
voy.  Kitâh  al-oiisoûl,  col.  -'iSi,  l.  if). 

P.  128,1.  6:  ^•of; —  1.  5:  n-l^Dxif;  —  1.  9  :  "II^ND. 

P.  129,  1.  3  :  3VX  Jj-^^  ;  —  '•  ^'-  Après  "13^,  on  lit,  dans  le  ms.  de  Saint- 
Pétersbourg,  cité  Introduction,  p. lix,  1.  i/i:  (jf  \J\^\  T^m  "inm  y^^  y^\  ^^^ 
TD3  mn.  —  Note  1  :  Cf.  aussi  BiJpnâlb,  p.  i85. 

P.  i3i,  traduction,  1.  5:  hizdakkou. 

P.  i33,  1.  10:  (j.c-,pour  ^.'O  . 

P.  i33,  1.  8.  Voy.  ci-dessus,  Addil.  p.  10  s  1.  i-j. 


2;) 


aSG  OPUSCULES  D'ABOU'l.-VVALlD. 

P.  i3y,  1.  7.  Le  loxto  arabe  et  la  version  hébraïque  porleiit  jD,  à  la  [>lace 
de  ^N;  —  1.  ti.  Après  çj ,  ajoutez  :  ^£.  |3cN-^^-*  (j^-SZj  (jI  J*V[  JI_a-Ii 
L^  Nj^iiJî  ^^  o'^^î  JaJsI  [il  (jLj  s^  JUx^Vf  ^j./0  C-Jv-^if  Ît3^  s^=>^^ 
J  'V^b.yî^  lîrnp  Dîirs  iVSinn  j  y%^.  Dans  la  traduction,  i.  i3,  etp.  lAo, 
.  I  :  cf .  .  .  apparentes 51  ;  car  la  première  lettre  devant  avoir  dâgêsch ,  comme  l'exige 
cette  forme  du  hitpaél,  la  seconde  doit  nécessairement  reparaître,  comme  elle  se 
monire  dans  hithallelou  {Psaumes ,  cv,  3),  où,  dans  le  premier  lâméd,  le  dâgêsch 
n'a  été  supprimé  que  pour  alléger  le  mot,  comme  dans  behithanenô  (  Gen.  xlii ,21), 
tandis  que  ce  dâgésch  est  maintenu  dans  yithallâlou  (Jcr.  iv,  2  );75  —  1. 1  2  :  J«Vf- 

P.  1  60,  1.  1  1  :  ^À^xif  . 

P.  1/11,1.3.  Après  ((job,  ajoutez  :  [t\îb  J,Xa>  Ja9  0^^  Uxàl  y\£.  (J  Jl^>s^x). 

—  Traduction,  1.  5  :  «Je  leur  montre  donc  que  ces  procédés  sont  employés  dans 
d'autres  langues  que  l'hébreu.  R.,  etc.?) 

P.  ih'S  ,  1.  5.  Vov.  aussi îi  p.   1  80,  1.  1  1   et  suiv.  —  1,  1  0  :  nW^J  ;  —  1.  1 1  : 

p.  16/4,1.  8:  ^jJî. 

P.  t/l8,  1.  11  :  L^ibU-if^. 

P.  i5i,  1.  9  :  ^4^^l.4i;j  .  ^ 

P.  i52,  1.  2  :  «vjI. 

P.  i53,  trad. ,  1.  11  :  Un  tel  embarras. 

M* 

P.  1 5/1 ,1.2:  l^-^stAJ  ;  —  ibid.  (AslSj^  ;  —  1.  y  :  ï  j^ ,  pour  fcssb  . 
P.  i58,  l.  5  :  <v.>ydL  . 

P.  iGi,i.3:in3:Dn  ^i?  D^miiDi  U^;^^  J'-oVi  in2Dn  by  j^  D^miDT . 

—  Traduction,  1.  h,  ajoutez  :  «dont  les  formes  primitives  sont  mandonhîm  et 
manbou'a^u 

P.  1G2,  9.  Voy.  Ousoûl,  col.  53G,  1.  18-20. 

p.  iG5,  1.  5  :,^^^/J[,  pour(_|^Ail .  La  môme  correction  doit  être  faite  dans  le 
Kitâb  al-onsoûl  (col.  ^99,  1.  32),  d'accoixl  avec  les  deux  rass.  du  Lexique 
(voy.  ibid.  note  /i/i  ). 

V.  tG7, 1.  C.  Voy.  Rikmdh,  p.  2  3u,  1,  1-5. 


I 


ADDITIONS  ET  CORUECTIOiNS.  387 

P.  iC8,  l.  1.  Le  ms.  et  la  version  liébraïquo  citent  :  OmN  □"i^P^H  {Jo». 

M,    16). 

P.  169,  '^-  L'auteur  s'arrête  à  celle  dernière  opinion,  lîikmdh,  p.  i/i3, 1.  27 
et  suiv. 

P.  17/1,  1.  1.  Ajoutez  (j,  après  ^k^;  —  1.  6  :  «x.l^L;  —  K  9  :  La5i3  . 

P.  175,  1.  1  :  if;  —  ibid.  (j\  L?;  —  1.  a  :  ^>/>,  pour  (Ji£.  ;  —  I.  8  :  nn^n. 

P.   176,  1.  1  1  :    (jl  . 

P.  i83,1.5:  u:. 

P.  i85J.  5  :  S"in  ^^. 

p.  187, 1.  1   :  ^>^.b .■?>.. 

P.  19ÎÎ,  trad.,1.  9:  Cependant,  pour  suivre  le  raisonnement  d'A.  Z.,  il  aurait 
fallu  dire  que,  etc. 

P.  193,  1.   8.  Les  mots  mis  entre  parenthèses  doivent  être  remplacés  par 
ceux-ci  :  o^.û>-^^'  C^j^'  ^■f  lilij^f  c^y^  (^liÎJI. 

P.  ig5,  1.  1.  Après  cjUH,  ajoutez  Jl^KaJL. 

I   *" 
P.  ao/(,  1.  5  :  ^■<ï7>^- 

P.  îio5,  Ik:  ^jj\, 

P.  2 13  ,  trad. ,  1.  3  :  étaient  à  l'ombre. 

P.  216,  1.  '(  :  j,_jjC. 

P.  218,  LA  :  ib:b:inn  . 

p.  y  19,  1.  10.  L'arabe  porte  VpD  |D;  la  version  hébraïque,  i-'pm. 

P.  29  4,  1.  10  :  (^tLâ.Ail  . 

P.  236,  L6:  pj>^lDD,eibbm2. 

P.  237,  l.  6:  Une  autre  explication  se  lit  Ousoûl,  col.  7A2,  1.  29-32;  — 
L  1 1  :   ii-wl^- 

P.  239,1.  5:  jlsj. 

9.0. 


388  OPUSCULES  D'ABOU 'L-WALID. 

P.  alio,  1.  2  :  I5^:^j[;  —  1.  U.  Le  texte  et  la  traduction  suivent  la  leçon  île 
la  version  hébraïque;  mais  le  ms.  de  l'original  arabe  porte  n^^"*,  ce  qui  est 
moins  bien;  —  trad.,  1.  17  :  1 5  pour  iG. 

P.  a/is,  1.  2  :  Q_^-;  — 1.5  :  ^D^D^Dl . 

P.  2^3,  note  1.  Biffez  q [(>.][;  peut-être  faut-il  mettre  tout  simplement  dans 
le  texte  L^jf  pour  l<«^j[. 

P.  2/1 5,  1.  iG  de  la  trad.  :  «et  jusqu'à??. 

P.  2/17,  1.  6.  Il  faut  lire,  avec  le  ms.  if^'^-,  au  lieu  de  /*-J^ ,  et  traduire  : 
çf  .  .  .  que  les  réunions  de  nos  amis.  .  .  sont  désireuses  d'avoir  ce  livre??. 

P.  2/19 , 1.  1 .  Mieux  vaut  ^.^J 1 ,  bien  que  le  point  sur  le  hâf  paraisse  effacé  ;  — 
1.  li.  Supprimer  les  parenthèses;  ici,  et  1.  8,  les  mois  se  lisent  dans  le  ms. 

P.  25o ,  1.3.  Le  ms.  porte  DND ,  pour  |ND  . 

P.  25i,  1.  .5:  nhy^.  Voy.  p.  8,  1.3;  p.  /i6,  I.  !i  et  G. 

P.  20/1,  1.  1  :  *.j^i.Xj«;  —  1.  2  :  i^J^^If .  —  Trad.  1.  3  :  «...  et  de  répri- 
mander??. 

P.  256,  1.  3.  Le  mot  /j[  n'est  pas  dans  le  ms.  Cette  conjonction  est  Irès- 
souvent  omise  devant  l'imparfait,  lorsqu'il  est  précédé  de  i_>.f^. ,  ij^-<sr->  )^-^.' 
et  d'autres  verbes  auxiliaires  de  cette  nature.  Nous  l'avons  quelquefois  suppléée 
à  tort. 

P.  262,  1.  3:   ^J[;  —  1.  7:  JUjV. 

P.  275,  1.  7  de  la  trad.  Remplacez  le  mot  fcgrammairiens??  par  celui  de 
«scribes??. 

P.  278,  1.  12  :  «i3vC  •  —  Trad.,  1.  h  :  contiennent  au  milieu.  Ibn  Djanâb 
ne  compte  pas  le  schewd'  et  kdmés ,  parce  qu'il  considère  le  kâmés  c[ui  précède  cette 
voyelle  composée  comme  un  kâmés  long  qui  renferme  une  quiescente.  Voy.  Rihnâh, 
p.  101. 

P.  282,  L8:  l^ÀA^I. 

P.  290,  Ih  :  3f. 

P.  29^,  trad.  1.  6  :  trn'est  ici??.  Voy.  p.  3o/i ,  1.  8.  Le  raisonnement  un  peu 
diffus  d'Ibn  Djanâh  se  résume  ainsi  :  hânoh,  avec  hé,  présente  une  orthographe 
irrégulière;  il  devrait  y  avoir  un  tvâiv,  comme  cela  a  lieu,  en  effet,  dans  bâkâ 
[Lam.  I,  2).  Mais  ni  le  ivoiv ,  lorsqu'il  est  écrit,  ni  le  hé,  quand  il  le  remplace. 


I 


ADDITIONS   KT   (;()IU11^:(;T10NS.  ;i81) 

ne  sont  des  lolti'os  de  [)rolon{jation  du  livlriii  ;  ils  représoiileiil.  le  lie  du  lioisièiiic 
radical,  qui  s'est  clian{jé,  eflcclivonicnl  ou  virUielIcment,  eu  ivàiv,  dans  rinfi- 
nilil",  comme  il  est  devenu  yod  dans  le  pailail.  (il",  aussi  p.  IVMi ,  I.  H. 

P.  3oo,l.  0:  i'e^D  ^V^:. 

P.  3oi,  note  3  :  ovac   ^^  . 

P.  3o(),  1. 1  :  ^Esnn. 

p.  307,  noie  3.    Voici  un  troisième  exemple:  Rikniâli,\).  161,  1.  ti'.\  est  ainsi 
cité   par  Moïse   cbn   Ezra  :   c^l^A^iJu  r.-l^o.3 jf[  ^y>  (j  J^jf  «v-^vAxi     ^j^  U 

.•.pi:;D  2Z'i*  psV  br  J>wo  i'DC  i^^'^î'  J  Jl-<2.j'^l  j  ^jUaII- 

p.  3.S,  I.  X):  fo.ib. 


TABLE   ALPHABET! oui: 


DES    U AGI NE S 


INEXPLIQUEES    DANS    LES    OPUSCULES    IVAIÎOU  4.-\VALin. 


DHiX 

,  i/i. 

113 

,  7B. 

nnn, 

120. 

mx 

,  1  a  0 . 

^b; 

'  '79- 

"nn 

78, 3 20. 

px 

,  62. 

m3 

,  122. 

'^*in. 

79- 

-IIN 

66. 

1-); 

182. 

mn. 

79- 

-)ÎN' 

i5. 

n^n. 

1  /i  1 ,  3  2  9 

'?DN 

iT). 

DN- 

,  6y. 

bbn. 

i85. 

^hii 

'7- 

nn 

123. 

njn, 

i/«3. 

^DN 

18. 

mi 

12  3. 

pn. 

192. 

naN 

122,026. 

mi 

71- 

ppn. 

193. 

f]DN* 

18. 

T" 

7»- 

mn, 

1/16,332 

-)DX 

92, 

ïrn 

72. 

lin. 

3  20. 

HDN 

122. 

nm 

120. 

nnn, 

1/1/1. 

ViN 

2  2. 

nDi 

Il,  1 

26. 

nnn. 

19/1. 

n-)N 

23. 

DDI 

182, 

226. 

TIN 

178. 

NlSiXÎÛ, 

2/11. 

nnx 

26. 

iijn 

1 26, 
127. 

327. 

nDî2, 

1/16. 

NID 

65. 

^bn 

18/1. 

3N\ 

20. 

T3, 

66. 

iiDn, 

328. 

^N\ 

326. 

D13, 

67. 

on, 

261. 

d:)\ 

26. 

nn, 

122. 

r\ir\, 

128. 

jL/X 

f,'- 

:;:\ 

26. 

nn, 

179, 018. 

m\ 

333. 

n*LÛ3, 

i55. 

^lî, 

72. 

i?n\ 

26. 

■^'^n, 

ii{).9.'s:). 

HDÎ, 

129, 

257. 

Dn\ 

357. 

PP3 

317. 

n:î 

327. 

n-iî, 

l'.i. 

nr, 

27. 

""j , 

170- 

Sn\ 

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'OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 


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263. 

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172. 

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175 

,  236. 


TABLE 


DES    PASSAGES    DE    LA    BIBLE 


KXPLIQLIKS    DANS   LES   OPUSCULES   D  ABOU 'L-WALID. 


GENESK. 


VIII,  10,  p.  27, 1.  a. 

XVI,  11,  p.  29,1  9. 

XX,  16,  p.  6, 1.5; p.  9^,  1.1 2; p.  369,1.  2. 

XXIV,  16,  p.  6,  1.  h. 

XXIV,  6  6  ,  p.  6 ,  i.  i  ;  p.  1 9  2  , 1.  2 . 

XLix,  26,  p.  121,  1.  6;  p.  129,  i.  6. 

L,  26,  p.  82,  1.  6. 


EXODE. 


I,  19,   p.   ih9.,  1.   12. 

II,  3,  p.  21, 1.  6. 

IX,  17,   p.  206,  i.  2. 
XXIII,  2  1,   p.  202,  1.  5. 

XXVI,  /i,  p.  109,  1.  1. 

XXX,  32,  p.  3 1, 1.  10;  p.  369, 1.  6. 

LÉVITIQUE. 

XVIII,  28,  p.  106,  1.  1;  p.  257,  1.  2. 
XXI,  A,   p.   189,  I.  2. 

XXVI,  3/i,  p.  282, 1.  1. 


NOMBRliS. 


XI,  1,  p.  63,  I.  (>. 
XI,  16,  p.  20,  1.  ti. 


XIV,  /i5,  p.  336,  i.  6. 

XX,  19,  p.  169,  l  8. 

XXI,  3o,  p.  1A6, 1.  5. 
XXIII,  i3,  p.  2i3, 1.  9. 

XXXI,  3,  p.  6,  i.  9;  p.  369, 1.  3. 
XXXIV,  10,  p.  121,  i.  2. 


DEUTERONOME. 


XXI,  8,  p.  19,  L  1. 

XXIV,  20,  p.  io3,  L  2. 
XXVIII,  60,  p.  259,  1.  5, 

XXXII,  8,  p.  369, 1.  1. 

XXXIII,  16,  p.  65,  1.  1. 


JUGES. 


VII,  i3,  p.  211 , 1.  10;  p.  377,  i.  10. 
XIII,  8,  p.  t6,  I.  5:  p.  35i,  1.  6. 
XVI,  26,  p.  87,  i.  6. 

XX,  32,   p.  22,1.  2. 


SAMUEL. 


I,  6,   p.  21,  1.  1  1. 

II,  25,    p.  210,  1.  9. 

IV,  19,  p.  j  53, 1.  5. 
VI,  12,  p.  060,  1.  8. 
IX,  7,  p.  1  17, 1.  11. 


396 


OPUSCULES  D'ABOU'L-WALID. 


XV,  5,  p.  93,  1.  8  ;  p.  96/1 ,1.9;  p.  362 

1.7. 

XXV,  1^,  p.  96,  1.  3. 
XXX,  6,  p.  201, 1.  8. 

II   SAMUEL. 

j,  10 ,  p.  338,  i.  5. 

III ,  6,  p.  206, 1.  9. 
XX,  18,  p.  1 1 3, 1.  1 1. 

1   ROIS. 

VI,  32 ,  p.  220, 1.  5. 
xiii,  26,  p.  20 3, 1.  2. 

XVIII,  3/1 ,  p.  ^  1,  i.  6. 
XX,  27,  p.  19A,  1.  6. 

II    ROIS. 

IV,  iT),  p.  62, 1.  C. 

XIX,  25,  p.  160 ,  l.  9. 

ISAÏE. 

I,  6,  p.  77,  i.  1. 
VI,  10,  p.  1 1  7,  1.  1. 
VIII,  11,  p.  5o,  1.  11. 
VIII,  23,  p.  009,  1.  5. 
X,  i5,  p.  206, 1.  11. 
XVIII,  U,  p.  210,  1.  1 1. 
XXIV,  12 ,  p.  195, 1.  3. 

XXVI,  16  ,  p.  1  oA  ,  1.  5. 

XXVIII,   7,   p.   2.')fi,  1.  7. 

XXVIII,  2  5,  p.  118,  1.  7. 

XXIX,  8,  p.  237,  i.  7. 

XXX,  16,  p.  89,  1.  5;  p.  257,  1.  3. 
XXXII,  A ,  p.  211,1.  h. 

XXXII,  10,  p.  1  09,  1,  7. 

XXXII,  11,  p.  100,  i.  6  ;  p.  3.") 2  ,  1.  9. 
xxxiu,  1,  p.  i55,  1.  12. 

XXXIII,  h ,  p.  236,  I.  5. 


XXXIII,  19,  p.  27,  i.  1 1. 

XXXVII,  26,  p.  159, 1.  3. 

XXXVIII,  10,  p.  12  3, 1.  6. 

XL,  i5,  p.  7,  i.  5;  p.  3/19,  1.  ''1. 

XLiv,  21,  p.  7, 1.  2  ;  p.  3^9, 1.  2. 

LU,  16,  p.  32 , 1.  8;  p.  119,1./!. 

LVII,  5  ,  p.  28, 1.  9. 

Lvii,  9,  p.  1 18, 1.  3. 

Lix,  i3,  p.  33/1, 1.  6. 

Lx,  11,  p.  373, 1.  5. 

Lxiv,  5,  p.  27, 1.  8;  p.  365, 1,  9. 

JÉRÉMIE. 

H,  i5 ,  p.  1 59, 1.  10. 

III,  9,  p.  19/1,  l.  9. 

VI,  8,  p.  218, 1.  10. 

IX,  11,  p.  159,  i.  6. 

XV,  19,  p.  72  ,  I.  1  1  . 

XVIII ,  9.'! ,  p.  53  ,  l.  9. 

XXII,  3  ,  p.  3j  9,1.  10. 

XXII,  i3,  p.  1 1 9,  1.  5. 

XXII,  23,  p.  99,  1.  9;  p.  iA3,  1.  5; 

p.  186,  I.  1  1;  p.  193, 1,  à. 
XXII,  96,  p.  2  i5, 1.  3. 
XXVII,  18,  p.  75, 1.9. 
xLviii,  2 ,  p.  i83, 1.  5. 
L,  17,  p.  io3, 1.  8. 
Li,  i3,  p.  99, 1.  9. 
Li,  38,  p.  92 ,  1.  2  ;  p.  208,  1.  3. 
Li,  39,  p.  55, 1.  6. 
Li,  58,  p.  26,1.  3;  p.  99,1. 9;  j>-  265.,  1.3. 

ÉZÉCHIKL. 

VI,  9,  p.  6,  1.9;  p.  3/49,1.  2. 

VII,  6,  p.  108,  1.  6. 

XIV,  3,  p.  109, 1.  9;  p.  2  55,  1.  9. 

XXI,  3/1  ,    j).   1  1  7,  1.   2. 

XXII,  1  6 ,  p.  J  87,  1.  3. 

XXIII,  1  8,  p.  9  1  /| ,  1.  9. 
XXIII,  /|8 ,  p.  19,1.  1. 


TABLE  DES   PASSAC.ES   DE   LA  BIBLE. 


:VM 


vxiv,  lu,  p.  i/i/i ,  I.  Zi. 

XXIV,  If?,    p.  ()!>  ,  1.   9. 

XXV,  3,  p.  i85, 1.  19. 

XXVII,  99,    p.   119,1.  9. 

xxvin,  ili ,  p.  9^,  1.  li. 

XXVIII,  98,  p.  909, 1.  1  o. 
XXXII,  16,  p.  996,  l.  1. 


ZEPilAMA. 


III,  1,   p.  169,1.9. 

III,  0,  p.  16/1, 1.  9. 


ZAOIIARIK. 


OSEE. 


II,  17,  p.  98, 1.  G. 


III,  9,   p.  if)!,  1.  (5. 

VII,  i/i ,  p.  G8, 1.  9. 

XI,  -y,   p.  999  ,  1.  6. 

XII,  5,  p.  916,1.  9. 


MALEACHI. 


I,  1  1,   p.  909,  1.  9. 

II,  5,  p.  187, 1.  1 1. 


JOËL. 


PSAUMES. 


I,  17,   p.  69,  1.  1. 

II,  6,    p.    109  ,  1.   11. 

IV,  3,  p.  333, 1.  8;  p.  368, 1.  9. 


AMOS. 


IV,  i3,  p.  97,1.  5. 

V,  10,  p.  199,1.  9. 


MICHA. 


I,  7,  p.  371, 1.  3. 
VI,  6,  p.  i^J7, 1.  11. 

VI,  li  ,    p.  59,  1.  10. 


NAIIIJM. 


III,  5,   p.   100,  1.   10. 

m,  17,  p.  9o3, 1.  8. 


HABAKOIJK. 


I,  i5,  p.  68,1.  8. 

II,  1.5,  p.  100,  1.  9;  j).  376, 1.  5. 
II,  17,  p.  79,  1.  5. 


XIX,  l4  ,   p.  9  00,  1.  9. 

XX,  6,  p.  17/1, 1.  1. 
xLii,  5,  p.  19  3, 1.  s. 

XLIX,  /4  ,   p.  68,  1.   1  1;  p.   186,  I.   10. 
LXVI,    17,   p.  9  9  9,  1.  5. 

Lxviii,  5,  p.  906,  l.  1. 
Lxviii,  10,  p.  91, 1.  g. 
Lxix,  3,  p.  309, 1.  ti. 
Lxxi,  6,  p.  3 18, 1.  8. 

cil,   18,   p.   100,  1.  9. 

cxiv,  7,  p.  78,1.  8. 
cxix,  117,  p.  176, 1.  1. 
cxxiv,  7,  p.  39/1, 1.  1  . 
CXXXVII,  3,  p.  9^0,1.  1. 
CXLI,  3,   p.  9  0,1.   10. 

PROVERBES. 

1,9 9, p.  1/1, 1.9; p.  35^,1.  ^i;p.  359,1.3. 
II,  18,  p.  116,1.  1. 
IV,  8,  p.  908, 1.  /j. 
XI,  7,  p.  C^f\,  1.  /i. 

XVI!,   25,    p.   9  02,1,   9. 

xxvii,  1 5  ,  p.  19,  I.  1 . 
XXXI,  10 ,  [».  1  '19,  I.  9, 


398 


OPUSCULES  D  ABOU'L-WALÎD. 


JOB. 


ECCLESIASTE. 


III,  3,  p.  128, 1.  1. 

VI,  2^,    p.   172,1.   2. 

VII,  5,  p.  39, 1.  8. 

X,22,   p.  97,  1.  /l. 

XI,  i7,p.  97,1.9. 

XIII,  26,   p.  201,  \.  12. 

XV,  29,  p.  167, 1.3. 

XVI,  1 1,  p.  5o,  1.  5. 

XVII,  2 ,  p.  i56, 1.  6. 

XXIV,  2  4,  p.  2  23  ,1.  1. 

XXVI,  i3,  p.  173,  I.  1 1. 
XXIX,  3,  p.  18/i,  1.  10. 
XXXV,  11,  p.  17, 1.  0. 
XL,  2,  p.  3 1 1, 1.  2. 

LAMENTATIONS. 

I,  8,   p.  72,  1.   11. 

III,  22,   p.  21/1,  i.  9. 

111,  39,   p.  63,1.7;  p.  C/l,l.  2. 


X,  5,  p.  107,  1.  i. 

X,  18,  p.  198, 1.  6. 

XI,  3,  p.  17/1, 1.  9, 


DANIEL. 


IX,  2  1,  p.  38,  1.  7. 


NKIIEMIE. 


XIII,  19,   p.  2  1  3,  1.  1. 

I   CHROiNIQUES. 

XI,  8,   p.  lZ|3,  1.   1. 

XIV,  2  ,   p.  l58,  l.  2. 

Il   CIIRONIOUES. 
IX,   1  1,   p.  206,  1.   10. 


TABLE   DES   MATIÈRES. 


INTRODUCTION. 

Les  Juifs  en  Andalousie  au  x*"  siècle.  —  Le  médecin  Hasdâi  ibn 
Scliaprout  à  la  cour  d'Abdérame  III.  —  Origine  probable  de  sa 
Famille  ainsi  que  d'autres  savants  dans  le  royaume  des  Visigoths. 
—  Intérêt  qu'inspire  Tétude  de  la  grammaire;  Menahêm  et 
Dounasch 


I'a{jes. 


I    a    V, 


I.   Naissance  d'Abou  '1-Walîd  à  Cordoue.  —  Son  éducation  à  Lucéna. 

—  Ses  maîtres  :  Isaac  ben  Saùl,  Isaac  ben  Gikatila  et  AbouM- 
Walîd  ben  Hasdâi.  —  Importance  de  Lucéna.  —  Abou  '1-Walîd 
n'était  pas  l'élève  de  Hayyoudj.  —  Epoque  de  ce  grammairien  et 
origine  probable  de  son  nom.  —  Son  identité  avec  lehouda  ben 
David,  le  défenseur  de  Menalièm.  —  Séjour  d'Abou '1-Walîd  à 
Cordoue  et  son  émigration  à  Saragosse.  —  Infériorité  de  cette 
ville,  stigmatisée  par  Salomon  ben  Gabirôl.  —  Yekoutiel  n'était 
qu'un  amateur.  —  Critique  de  Moïse  ben  Ezra  contre  les  poésies 
de  Ben  Gabirôl.  —  Premier  travail  d'Abou'l-Walîd,le  AfoMsfa/^i;^. 

—  Pourquoi  les  grammairiens  juifs  ont  découvert  si  tard  la  trili- 
téralilé  des  racines.  —  Ce  qui  a  séduit  David  ben  Abraham, 
Menaliém ,  et  encore  Samuel  Hallévi,  en  faveur  de  la  bilitéralité. 

—  Différence  cependant  entre  les  juifs  habitant  des  pays  musul- 
mans et  les  autres  juifs.  —  Adversaires  d'Abou '1-Walid.  —  Son 
Tanbîh.  —  Le  Kitdb  at-tahrîb.  —  Le  Kitdb  at-taswiya.  —  Les 
adversaires  sont  inspirés  par  Samuel  Hallévi,  à  Grenade.  —  Les 
Rasâïl  ar-rifâk,  composés  à  son  instigation;  réponses  d'Abou '1- 
Walîd,  dans  le  Kitâb  at-taschivîr.  —  Reconstitution  de  cet  ouvrage 
perdu.  —  Fragment  de  cet  ouvrage.  —  Fragment  des  Rasâïl  ar- 

rifdk V!  à  lxmii. 

H.  Le  Tankih,  grammaire  et  lexique  d'Abou '1-Walîd.  —  Ce  qu'il 
faut  penser  des  travaux  de  médecine  et  de  philosophie  de  notre 
auteur.  —  Pour  la  grammaire,  il  prend  pour  modèles  les  Arabes 
dont  il  connaît  les  travaux.  —  Cependant  le  principal  sujet  de 


424061 

iOO  OPUSCULES  D'ABOU'L-WALÎD. 

Pages . 
la  grammaire  dans  l'hébreu  et  l'arabe  n'est  pas  le  même.  —  Les 

points  qui  distinguent  la  phonétique  hébraïque  de  celle  des 
Arabes,  d'après Hayyoudj  et  Ibn  Djanâli.  —  Opinion  de  R.  lehouda 
Hallévi  à  ce  sujet.  —  Pourquoi  la  poésie  biblique  ne  connaît 
pas  la  prosodie  des  Arabes.  —  Importance  de  la  grammaire 
d'Abou '1-Walîd.  —  Certaines  erreurs  dans  ses  lois  de  pronon- 
ciation. —  Analyse  rigoureuse  des  mots  et  des  propositions.  — 
Les  figures  oratoires  :  i°  l'ellipse;  2°  le  pléonasme;  3°  la  substi- 
tution d'un  mot  à  un  autre  ;  /i°  les  mots  irréguliers  ;  5°  la  trans- 
position, et  6°  l'interversion.  —  Abou'l-Walîd  ne  se  laisse  pas 
enchaîner  par  l'accentuation.  —  Méthode  de  son  dictionnaire. — 
Il  profite  du  targoum  et  de  l'arabe.  —  Les  commentaires  de 
R.  Scherîrâ  et  de  R.  Hayyâ.  —  Le  premier  a  expliqué  les  mots 
difficiles  du  traité  de  Sabbat.  —  Un  certain  nombre  d'articles  du 
dictionnaire,  relatifs  aux  particules  et  à  d'autres  racines,  sont 
cités  comme  exemples  de  l'exégèse  originale  d'Abou  '1-Walîd .  .  .  iaxiu  à  cxviii. 

III.  Manuscrits  qui  ont  servi  à  cette  publication,  —  Collection  Fir- 
kowitsch.  —  Les  deux  versions  hébraïques  des  ouvrages  de 
Hayyoudj;  caractère  particulier  de  celle  de  R.  Môschéh  Hakkôhên. 
—  Différences  dans  les  copies  des  livres  de  Hayyoudj  et  d'Abou '1- 
Walîd.  —  Version  hébraïque  du  Moustalhik,  par  'Obadyâh.  .  .  .  cxviii  à  cxxiv. 


OPUSCULES   D'ABOU'L-WALID. 

I.  Le  Mousialhik 1  à  9A6. 

IL  Le  Risâlat  at-tanhîh 2^7  à  267. 

III.  Le  Kitâb  at-taknb  wat-tashîl 268  à  3^2. 

IV.  Le  Kitâb  at-taswiya 343  à  379. 


Additions  et  corrections 38 1  à  389. 

'Table  alphabétique  des  racines  expliquées Sgi  à  393. 

Table  des  passages  de  la  Bible  expliqués 396  à  398. 

Table  des  matières 399  et  ^100. 


I 


PJ  4557  .127  1880  IMS 
Ibn  Janah,  Jonah, 
Opuscules  et  traites  d'Abou 
'1-Walid  Merwan  Ibn  D janah 


d