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The Branner Geological Librar>'
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MÉMOIRES , ^, i j
PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS '
À L'ACADÉMIE DES SCIENCES DE L'INSTITUT DE FRANCE.
EXTRAIT DU TOME XXX.
MISSION D'ANDALOUSIE.
ÉTUDE GÉOLOGIQUE
DE LA SERRANIA DE RONDA,
PAR
MM. MICHEL LÉVY ET BERGERON.
• • % • ••• • • •• ••■ • ••• • • • • •
PARIS.
IMPRIMERIE NATIONALE.
M DCCC LXXXVIII.
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209G75
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ÉTUDE GÉOLOGIQUE
DE LA SERRANIA DE RONDA.
DESCRIPTION GÉNÉRALE.
La serrania de Ronda se relie intimement avec l'axe monta-
gneux qui , longeant la côte de TAndalousie , se termine vers Test
par le massif de la sierra Nevada.
La région accidentée qui s'étend entre Marbella et Ronda pré-
sente d'abord ime série de reliefs très abrupts le long de la Médi-
terranée, constitués par la série des terrains cristallophylliens et
archéens; puis à cette première chaîne de montagnes sont adossés
des faites jurassiques et crétacés. Cette disposition remarquable est
tout à fait analogue à celle que l'on trouve au droit de la sierra
Tejeda et de la sierra Nevada, à l'est.
La chaîne des terrains anciens prend le nom de sierra Ber-
meja au nord d'Estepona, celui de sierra de Mijas au nord de
Marbella; plus à l'est, de l'autre côté de la plaine de Malaga, elle
correspond à la sierra Almijara. Les montagnes jiu*assiques et cré-
tacées qui s'étendent au sud de Ronda foraient la serrania de Ronda
et vont rejoindre à Chorro la sierra de Abdalajis.
Nous allons d'abord énumérer sommairement les différents ter-
rains que nous avons eu occasion d'étudier, ainsi que les traits
principaux de leur agencement stratigraphique ; nous reviendrons
ensuite en détail sur chacun d'eux. «
a.
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172 MISSION DANDALOUSIE.
L A ia base apparaît une formation gneissique en relation avec
de nombreux filons de gramdite tourmalinifère , dans laquelle le
type acide alterne avec des amphibolites et des intercalations de
dolomies blanches très cristallines à minéraux métamorphiques; ces
dolomies nous ont paru affecter la forme lenticulaire , et leur dé-
veloppement, parfois énorme, donne à la région un de ses aspects
caractéristiques. Nous croyons avoir retrouvé là un représentant
de l'étage du monte Leone dans la coupe classique du Simplon,
étage qui se développe au sommet des gneiss et micaschistes de la
Suisse.
II. Puis viennent des schistes chloriteux et sériciteux, encore
très cristallins, dans lesquels les filons de gramdite pénètrent, en
se dépouillant de leurs feldspaths et en s'enrichissant en andalou-
site. Ces schistes se chargent parfois de nombreux minéraux acces-
soires, tels que grenat, tourmaline, andalousite, disthène, silli-
manite, staurotide, etc.
m. Ils passent par gradations insensibles à des schistes argileux
moins cristallins, toujours sériciteux et chloriteux, dans lesquels
nous avons rencontré des conglomérats et, en plusieiu^s endroits,
des intercalations de dolomie noirâtre. Cet étage nous parait re-
présenter, tout au moins en partie, les schistes de Saint-Lô. Tout
récemment, les membres de la Commission de la carte géologique
espagnole y ont signalé, près de Chorro, des empreintes de Ne-
reites cambriensis.
Tout cet ensemble de terrain cristallophyllien est percé par des
filons N. E. de diorite et par des filons et des dykes, parfois
énormes, de norite et de Iherzolite , passant à la serpentine. La gra-
nulite en filons minces traverse tout cet ensemble.
IV. On passe brusquement ensuite à divers termes souvent
épars, représentant le permien moyen et le trias. Ce sont, de bas
en haut, des conglon^rats, des grès, puis des marnes irisées ac-
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MISSION D'ANDALOUSIE. 173
compagnées d'un cortège de gypse et de diabases à structure ophi*
tique.
y. Le jurassique inférieiu*, peu développé, paraît représenté de
bas en haut :
a. Par des marnes grises avec intercalation de bancs calcaires
etdolomitiques;
6. Par des calcaires blancs à fines oolithes.
Le jiirassique supérieur présente des marbres gris et roses, es-
quilleux.
VI. Au-dessus du tithonique se développe un puissant étage de
marnes plissées et refoidées par les pressions latérales, que, dès
1876, M. de Oinieta a rapporté au néocomien.
VII. Dans le terrain nummulitique , on distingue une partie in-
férieiu*e composée d'alternances de marnes et de calcaires, et une
partie supérieure constituée par de puissants grès jaunes.
Vin. Le miocène marin commence par des molasses fossili-
fères et se termine par des con^omérats très puissants.
IX. Enfin des marnes argileuses et sableuses, très coquillières,
représentent le pliocène inférieur (bizcornil de San Pedro de ^•
cantara) et moyen.
L'agencement de ces différents terrains présente un contraste
marcjué , si Ton compare entre eux les deux versants de la serrania
de Ronda. La crête principale est sensiblement dirigée N. Ë. Sur
le versant S. E. , les terrains cristallins dominent et présentent au
moins deux plis anticlinaux principaux, entre Marbella et la sierra
Gialda. L'un de ces plis anticlinaux, celui de la sierra de Mijas, est
de beaucoup le plus important et se propage au loin vers la sierra
Nevada. Le régime de ce versant comporte de grandes failles, dans
lesquelles sont versés des lambeaux de trias et parfois de jurassique.
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174 MISSION D'ANDALOUSIE.
Il existe une première discordance entre le permien et les terraîns
anciens.
Tout au contraire , le versant N. 0. est couvert par les plis de
refoulement du jurassique et du crétacé. Sur cet ensemble, les
bords du bassin nummulitique empiètent irrégulièrement : ce ter-
rain est souvent très plissé et redressé verticalement; mais on le
trouve en discordance complète avec le jurassique et même avec •
le néocomien ; aussi pénètre-t-il dans les cols les plus élevés. On le
voit reposer indistinctement sur toutes les formations précédentes
et constituer des îlots étages, même sur les schistes anciens du
versant méridional.
Une troisième grande discordance se manifeste entre le nummu-
litique et le miocène marin de Ronda. Ce dernier terrain, qui se
montre à des altitudes de i ,200 mètres, est parfois faille et même
versé de 3o^ sur l'horizon; mais on ny rencontre plus les plis
de refoulement des terrains précédents. Il présente aussi des lam-
beaux étages par gradins sur le versant méridional (Âlora); mais
ses grands bassins s'étendent au pied septentrional des sierras ju-
rassiques.
La bande de pliocène longe le rivage de la Méditerranée; elle
a subi, elle aussi, des mouvements d'exhaussement. Ainsi le biz*
comil, aux environs de San Pedro de Alcantara, atteint des alti-
tudes de 76 mètres et le pliocène des environs de Malaga monte
jusqu'à io5 mètres.
En résumé , la serranla de Ronda a subi des mouvements éner-
giques, avec refoidements et pressions latérales, jusqu'après le
dépôt du nummulitique; puis la mer miocène a dû la recouvrir
en majeure partie, et des soidèvements à allure plus lente ont en-
suite commencé , qui paraissent s'être continués jusqu'à la période
quaternaire exclusivement^.
La région qui sépare le versant méridional du septentrional est
(') Nous ne parlons que de la partie Geikie,MawetBusk,ont prouvé que les
de la côte par nous explorée jusqu*à oscillations ont continué durant Tépoque
Estepona. Les travaux de Ramsay et quaternaire aux abords de Gibraltar.
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MISSION D'ANDALOUSIE. 175
constituée par un ensemble de plis presque verticaux, accompa-
gnés de grandes failles.
Le nummulitique y apparaît en contact, au sud, avec les schistes
cambriens, au nord, avec les marnes néocomiennes. Ce grand ac-
cident court N.-E. du col du Farro à Cborro et se trouve ainsi
parallèle aux principaux plis et aux dykes de Iherzolithe de la
serrania. Mais, à partir de Cborro vers Test, cette zone de failles
et de refoulement maximum s'infléchit dans la direction E.-O. et
rejoint ainsi la sierra Tejeda.
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PREMIÈRE PARTIE.
ROCHES GRISTALLOPHYLLIENNES, ARGHÉENNES ET GAMBRIENNES.
CHAPITRE PREMIER.
GNEISS ET MICASCHISTES.
ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE.
Les plus anciennes assises de cette série sont rares en Andalousie
et n'apparaissent que dans la serrania de Ronda. Elles débutent par
des gneiss riches en cordiérite et se terminent à leur partie supé-
rieure par une alternance de gneiss et de micaschistes à mica noir,
dans lesquels s'intercalent des amphibolites et des bancs de dolomie
souvent extrêmement puissante. L'abondance extraordinaire de la
dolomie et des calcaires cristallins constitue le trait caractéristique
de la série cristaUophyllienne de l'Andalousie. Les cipolins de Saint-
Béat dans les Pyrénées, de la route du Simplon dans les Alpes, ap-
partiennent au même niveau, mais sont incomparablement moins
développés.
Les gneiss à cordiérite constituent une bande ininterrompue
E. N. E. de Benalmadena à Marbella. On les retrouve aux environs
d'Istan sur le chemin de la casa de la Sepidtura.
La majeure partie des sierras d'Ojen et Blanca est composée
par de grandes masses de dolomie cristalline, alternant avec la
partie supérieure des gneiss et avec des traînées d'amphibolite. L'âge
de ces dolomies a été l'objet de nombreuses discussions; certains
auteurs en ont fait des calcaires jurassiques métamorphisés. Il
était donc important de trancher définitivement la question; à ce
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MISSION D'ANDALOUSIE.
177
point de vue, les coupes que nous avons relevées entre Benalma-
dena et Fuengirola, et entre Marbella et Ojen, ne laissent aucun
doute; et nous nous rangeons absolument à Topinion exprimée par
M. Macpherson et adoptée par M. Gonzalo y Tarin.
La route de Torremolinos à Benalmadena suit longtemps le
pliocène plus ou moins argileux, recouvert par un limon superfi-
ciel et par des brèches calcaires quaternaires; puis elle rejoint,
sous ce manteau de terrain récent, des gneiss granulitiques dont
la schistosité a une direction N. io5°E. Dans ces gneiss apparais-
sent des masses et aussi des couches minces de doiomie. Le coup
de marteau y développe ime odeiu* fétide; le plongement moyen
paraît être de 80° vers le sud.
C'est surtout à la descente de Garbajal que Ton peut observer des
blocs de doiomie contenant des délits interstratifiés de gneiss.
De Marbella à Ojen, le long de la route à voitures, on peut re-
lever une belle coupe de ces diverses formations. Jusqu'à une alti-
tude d'environ 60 mètres, on trouve le pliocène inférieur qui a
reçu le nom de bizcornil. H repose sur des schistes plongeant de
35® vers le sud, puis qui deviennent horizontaux et qui plongent
enfin de 3o® vers le nord. Ces schistes micacés a|tement avec des
Fig. 1. — Coupe de Marbella à Ojen.
1. ÂmpbiboUte.
a. Gneisi.
3. JDolomie.
4. Gneiss avec amphibolite.
5. Amphibolite.
6. Gneiss à cordiérite.
7. Cambrien.
8. BizcornH (|Jiocène).
9. Dyke de serpentine.
F. FaiUe.
quartzites et même quelques bancs de conglomérats. Nous les rap
portons avec doute au cambrien. On les voit se redresser brus-
WVRiaERtl RATIOIIAIK.
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178 MISSION DANDALOUSIE.
quement, devenir verticaux , et buter par faille contre les gneiss
à cordiérite qui ont pour direction N. 4o°E. (^) et qui plongent vers
lest Ces derniers contiennent « au voisinage de la mine de fer de
Marbella, de nombreuses intercalations damphibolites très minces
et de dolomies très puissantes.
Entre la mine de fer de Marbella et Ojen, la route croise, au
moins trois fois, le contact entre les gneiss, les amphibolites et les
bancs puissants de dolomie dont les assises constituent à Touest
les crêtes de la sierra d'Ojen. Ces dolomies ne forment pas des
masses ininterrompues, et Ion en voit des intercalations dans les
gneiss, le long de la coupe que présente la route.
Un troisième exemple, tout aussi concluant, nous a été fourni
par la coupe qu'on peut relever au lieu dit ios Penones, sur la rive
droite du rio Alfraguara, près Tolox. La dolomie cristalline y al*
terne avec des gneiss granulitiques.
Entre Tolox et Yunquera, la dolomie afiSeure sous les schistes
à minéraux; mais elle n est plus accompagnée de gneiss, et nous la
citons seulement poiu* mémoire.
« ÉTUDE PÉTROGRAPHIQUE.
Gneiss à cordiérite. — A la jonction des chemins dlstan à Monda
et à Tolox, nous avons recueilli des échantillons de gneiss qui al-
ternent avec des leptynites et qui présentent un bon type de gneiss
à cordiérite encore intacte. On y voit l'association caractéristique
des gneiss : mica noir (très chargé ici d'aiguilles et de cristaux de
rutile), orthose, oligoclase et quartz. (Voir pi. XL, fig. 2.)
Le mica noir, en lamelles déchiquetées et orientées, a ses mem-
branes disloquées par les autres minéraux, dont la structure est
essentiellement grenue. C'est au milieu de ces derniers quejse trou-
^'^ Nous comptons ici les directions , du nord vers Test Par exemple , N. A5* £.
rapportées au méridien vrai , en donnant correspond à la direction N. E. - S. 0.
Tangle quelles font avec le méridien, et N. i35*E. à la direction N.O.-S.E.
compté dans les deux premiers cadrans
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MISSION D'ANDALOUSIE. 179
vent les grains à peu près intacts de cordiérite; elle forme des sec-
tions rectangulaires, allongées suivant Tarète mm et d'autres sec-
tions hexagonales, ou tout au moins ovales, dans fe sens transversal,
On peut donc aflfirmer l'existence des faces m, g^ et p, et probable-
ment celle des faces g^, qui explique Tarrondissement des sections
transversales. H n'y a pas de clivage net, mais bien des cassures
très irrégulières et comme chevelues, qui n'apparaissent qu'entre
les niçois croisés et sont remplies d'une matière jaimâtre isotrope.
Les propriétés optiques concordent bien avec celles de la cordiérite.
La zone d'allongement mm est toujotu^ négative et s'éteint constam-
ment à o**. La bissectrice aiguë, négative, des deux axes optiques
très écartés se montre perpendiculaire aux sections transversales.
La réfringence est celle du baume de Canada (i,53); toutes les
cassures, tous les accidents des sections disparaissent en lumière
naturelle , et les sections du minéral semblent avoir subi un polis-
sage parfait. La biréfringence maximum est un peu inférieure à
celle du quartz; elle atteint 0,008.
Tous ces caractères concordent parfaitement avec ceux de la
cordiérite, et la comparaison avec la cordiérite de Mittweida con-
firme l'analogie frappante des deux roches. Mais il faut bien re-
* marquer que la plupart des propriétés optiques de Tortbose, dans
la zone ph^ et dans les sections transversales, pourraient s'appli-
quer à la précédente description. Nous basons la différence de dia-
gnostic sur l'absence des clivages et de la macle de Caiisbad, sur
l'apparence des cassures , et enfin sur un certain nombre de carac-
tères plus précis dont il nous reste à parier.
La cordiérite d'Jstan est fréquemment épigénisée en sillimanite
à cristaux aiguillés, très allongés, présentant lem*s cassures trans-
versales habituelles et la biréfringence 0,022. Elle contient de
jolies inclusions de fer oxydulé et d'un spinelle vert en octaèdres
(pléonaste); quelquefois, mais plus rarement, il y a encore un
spinelle brun (fer chromé oupicotite).
On y trouve en outre de nombreux petits cristaux de zircon,
qui d'ailleurs parsèment tous les éléments du gneiss d'Istan. Dans
3;
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180 MISSION D'ANDALOUSIE.
les plages de cordiérite, le zircon se montre parfois entouré d'une
auréole polychroïque dans les teintes jaune-citron. Lorsque le plan
principal du seul'nicol conservé coïncide avec la direction de Taxe
de plus grande élasticité (laquelle correspond à la direction du plus
petit indice de réfraction /ip'^^ de la cordiérite), Tauréole atteint
son maximum de coloration jaune vif; elle est jaim*e pâle suivant
n„^ et 71^. Ce fait est d'autant plus intéressant à constater qu'il est
extrêmement rare que la cordiérite conserve, en plaques minces,
même une trace de son polychroîsme.
Lorsque, de la croisée des chemins d'Istan à Monda et Tolox, on
se dirige vers la casa de la Sepultiu^a, on traverse une région de
gneiss montrant à l'œil nu des traces vertes cireuses qui rappellent
la pinite. Le microscope y décèle l'existence de la cordiérite, plus
ou moins altérée et transformée en un magma colloïde, dans lequel
se développent la séricite, le talc et la limonite. C'est la séricite
qui est la plus abondante et Ton peut en induire que lanalyse de
ces produits de décomposition donnerait une teneur en potasse
qui serait appréciable ; ils appartiennent donc vraisemblablement
au groupe de la pinite et de la gigantolite. Il est à remarquer que
ces produits d'altération laissent subsister intactes les inclusions de
la cordiérite et notamment la sillimanite.
Les gneiss à cordiérite sont très développés dans la région qui
s étend entre Benalmadena, Marbella et Istan. Nous en avons étudié
en plaques minces des échantillons provenant d'un grand nombre
de localités. La cordiérite se montre indistinctement dans les gneiss,
dans les leptynites et dans les micaschistes à mica noir de l'étage
cristallopbyUien inférieur. Nous avons trouvé de la cordiérite en-
core intacte dans les gneiss et micaschistes de Marbella, au-des-
sous de la dolomie d'Ojen (n^ 3 et 5 de la coupe de la page 177).
La sillimanite y est particulièrement abondante. Dans les mica-
schistes de la même coupe on constate l'existence de la tourmaline ,
^^^ n,T ^WL* ^p sont les trois indices correspondre en direction avec les trois
principaux de réfraction , en commen- axes principaux d'élasticité optique (en
çant par le plus grand. Nous les faisons commençant par le plus petit).
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MISSION D'ANDALOUSIE. 181
et quand la cordiérite est transformée en pinite, généralement le
mica noir est partiellement épigénisé en chlorite.
Sur le chemin dlstan à la casa de la Sepultura , on monte très
longtemps dans des gneiss granulitiques constamment chargés de
sillimanite et de pinite. Ces gneiss deviennent grenatifères à la Se-
pultura même, au contact des masses de Iherzolite.
Mais on retrouve encore, beaucoup plus au nord, la même sé-
rie. Lorsque de Tolox on remonte vers l'ouest le rio Alfraguara,
on quitte à la sortie de la ville les schistes micacés cambriens, et
l'on rencontre d'abord des blocs d'un véritable granité gneissique ,
empâtant des fragments schisteux. C'est d'ailletœs le seul point de
la région où le granité à mica noir semble affleiu-er, et nous en
donnons ici la description à cause de son passage au gneiss, plutôt
que d'en faire un chapitre spéciaJ. Les plaques minces montrent
les éléments habituels du granité : mica noir en débris, oligoclase,
orthose, quartz ; mais il s'y ajoute les éléments disloqués des
gneiss voisins : petits débris de quartz et de feldspath et traînées
membraneuses de mica noir. L'association des éléments en grand&
cristaux du granité avec les petits éléments des minéraux du gneiss
s'y fait par superposition : les cristaux du granité sont intacts et con-
tiennent les débris disloqués et irrégulièremÊUt répartis du gneiss ;
c'est un type de mélange analogue à celui que l'un de nous a décrit,
dans le granité des environs de Saint-Léon (Allier) , au contact des
schistes micacés.
Puis on arrive, près du lieu dit los Penones, à des gneiss à cor-
diérite francs alternant avec des dolomies cristallines. Ces gneiss
contiennent de petits grenats ; il convient de remarquer qu'ils sont
ici, comme à la Sepultura, au voisinage des grandes masses de
Iherzolite. La cordiérite, aussi caractérisée qu'à Istan, contient des
inclusions de zircon, de pléonaste et de picotite. Elle est en partie
épigénisée en sillimanite et en mica blanc.
Amphibolites. — La seide région où nous ayons touché les
intercalations d'amphibolite dans les gneiss et micaschistes s'étend
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182 MISSION DANDALOUSIE.
entre Marbélla et Istan, en passant par Ojen. L'amphiboiite s y
présente en bancs nombreux, de faible ptiissance, alternant tantôt
avec des roches silicatées, tantôt avec des dolomies. Le dévelop-
pement de minéraux métamorphiques qui se produisent dans cette
dernière roche, et que nous aurons occasion d'étudier plus loin,
nous a démontré que les bancs de dolomie métamorphisée, char-
gés de silicates, passent latéralement à des amphibolites propre-
ment dites.
Amphibolites des gneiss et micaschistes. — Le type pétrographique
le plus fréquent consiste dans une association de fer oxydulé,
de sphène, de hornblende, de labrador et de quartz. Le fer oxy-
dulé, le fer titane et une partie du sphène sont en débris, et jouent
le rôle de cristaux anciens ou de première consolidation. L'amphi-
bole a visiblement formé un réseau continu de cristaux plus ou
moins orientés , jouant, au point de vue de la structure de la roche ,
le rôle que les membranes de mica noir jouent dans les gneiss. Le
labrador et le quartz sont à Tétat grenu et leurs cristaux sont
également développés dans tous les sens. Lem* consolidation est
postérieure à celle de tous les autres minéraux, qu'ils empâtent ou
qu'ils disloquent. EnGn ime partie du sphène s'est disposée à Tétat
d'enduit (leucoxène) autour des cristaux de fer titane. Les types
de pareilles amphibolites abondent aux abords de la mine de fer
de Marbélla.
Les cristaux brisés de sphène y sont d'un biim très pâle , dépour-
vus de polychroïsme et de clivages apparents ; ils affectent parfois
la forme en fuseau avec faces o^ et ei^ développées; mais le plus
souvent leurs plages sont à contours irréguliers.
L'amphibole allongée suivant l'arête mm est sensiblement poly-
cbroïque ; ses couleurs sont : suivant n^ vert-émeraude , suivant n«
vert-jaunâtre, suivant zip jaune-verdâtre pâle. On peut distinguer
facilement que le polychroïsme est très variable dans une même
plage. Dans les faces jS Taxe Jig fait un angle d'environ 1 5° avec
l'arête mm.
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MISSION D*ANDALOUSIE. 183
Le labrador et le quartz s^associent entre eux. Le labrador a été
déterminé par l'angle maximum des extinctions de deux lamelles
hémitropes suivant la loi de Talbite, dans la zone symétrique de
la macle et perpendiculaire à g^. Cet angle atteint 65®.
Les ampbibolites sont susceptibles de passer à un deuxième type ^
plus basique que le précédent, dont nous avons également recueilli
des échantillons aux abords de la mine de fer de Marbella. A
Tamphibole s'associe un peu de pyroxène, au sphène un peu de
rutile. Le labrador y est remplacé par de Tanorthite et le quartz
disparait. La structure est d ailleurs la même. Les teintes de poly*
chroïsme de l'amphibole sont les mêmes; cependant suivant n^ la
couleur est le vert-bleuâtre. Les petits grains de sphène empâtés
dans l'amphibole changent cette couleur autoiu* d'eux et la font
virer vers le jaune. L'anorthite est nettement reconnaissable à sa
biréfringence (0,01 3) et à l'angle d'extinction maximum de la
même zone que précédemment; cet angle atteint 90°. Le pyro-
xène, assez rare, est d'un brun pâle, dépourvu de polychroïsme ;
Taxe Ug fait, dans le plan de symétrie g^^ un angle de 38° avec
Tarète mm.
Un troisième type d'amphibolite, qui sert, à proprement parler,
de gangue au fer ondulé de la mine de Marbella, consiste dans
l'association simple d'amphibole et de fer oxydulé. Chose remar-
quable, l'amphibole s'y montre décolorée et peu polychroïque ;
elle est cependant plus biréfringente que l'amphibole verte des
roches précédentes; sa biréfringence atteint 0,029 à o,o3. Son ex-
tinction dans le plan de symétrie g^ se fait parallèlement à l'arête h}g^.
Elle est très fibreuse suivant les clivages faciles mm. La bissectrice^
aiguë est négative, perpendicidaire à A^ et l'angle 2V des axes op-
tiques est toujours très grand.
Amphibolites dans la dolomie. — Le long de la montée d'Ojen
au Juanar, on découvre dans les masses puissantes de dolomie des
intercalations d'amphibolite identique à celle que l'on rencontre
dans les gneiss et micaschistes ou tout au moins à leur type le plus
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184 MISSION D'ANDALOUSIE.
basique. Les unes sont presque exclusivement composées de horn-
blende vert pâle; les autres contiennent de Tamphibole, du rutile,
de Tanorthite, du sphène. L'anorthite est maclée suivant les lois
de Talbite et du péricline. Le sphène se présente sous im aspect
spécial; il constitue des cristaux en débris dans les autres éléments,
mais il forme aussi des filonnets qui remplissent les fissures de la
roche.
Silicates métamorphiques développés dans les dolomies. — Près du
point le plus élevé de la montée qui , entre Ojen et Istan , traverse
ïa dolomie cristalline (dolomie qui par places se délite en sable
composé de rhomboèdres primitifs), on trouve im petit plateau
nommé los Llanos de Juanar, où nous avons recueilh des dolomies
métamorphiques remarquables, rappelant à plus d'un titre Tasso-
ciatlon minéralogique de Pargas. Les silicates, les titanates et les
alimiinates développés se trouvent parfois en grains isolés dans
un excès de dolomie; mais le plus souvent ils constituent un tissu
serré, à la façon des amphibolites, où toute trace de carbonate a
disparu.
L'association la plus complète comporte de la pyrite, du fer
titane , du rutile , du sphène , de la pargasite , deux variétés de chon-
drodite (humite et clino-humite), du spinelle vert (pléonaste), de
Tanorthite et du talc. (Voir pi. XLII, fig. i et 3.)
Nous avons énuméré ces divers minéraux dans Tordre habituel
de leur consolidation, en commençant par les plus anciens. Ces
derniers (pyrite, fer titane, rutile, sphène) sont les seuls qui
comportent des contours cristallins nettement définis dans tous
les sens et des cristaux parfois brisés; les autres sont en plages
enchevêtrées.
La pyrite de fer (très finement grenue et en cristaux indétermi-
nables) et le fer titane sont en grains irréguhers, souvent entou-
rés, la première de limonite, le second de sphène.
Le sphène présente parfois les faces er et o^; il n est pas ma-
clé; sa biréfringence et sa réfringence sont, comme toujours, très
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, MISSION D'ANDALOUSIE. 185
grandes (^). Il est très légèrement polychroïque; suivant n^ il montre
ime teinte bnm-rosâtre , suivant rip ime teinte brun-verdâtre. Le plus
souvent il se présente en débris dont les cassures sont irrégulières;
il n'y a pas trace de clivage facile. H renferme des inclusions li-
quides à bulles mobiles et des pores à gaz.
Le rutile se présente en débris assez volumineux et en très pe-
tits cristaux à faces nettes; dans les débris volumineux, les clivages
de la zone du prisme mh^ sont bien marqués, ainsi que le poly-
chroïsme; suivant n^ (indice extraordinaire) la couleur est jaune-
brun, suivant n^ (indice ordinaire) elle est jaune franc. Les petits
cristaux sont environ trois fois plus longs que lai^ges; ils présentent
les formes m, A^ 6^ et fréquemment la macle suivant b^ en genou
La pargasite forme des cristaux allongés suivant la zone du
prisme, sans pointement déterminé. Les clivages faciles mm
peuvent être mesurés au goniomètre à quelques minutes près; ils
donnent Tangue de i a^® 1 1' de Tamphibole. Le minérd présente
à la loupe une couleur variant du gris-brun au gris-rosé. Au mi-
croscope, les clivages faciles sont très marqués, très rectilignes,
très régulièrement espacés. Il y a, en outre, des cassures transver-
sales irrégulières. Les prismes sont parfois très allongés; quelques-
uns ont quinze à vingt fois leur largem*. Les sections transversales
décèlisnt les faces mm et des indices de la face g^. Tantôt les
baguettes de pargasite sont accolées entre elles, tantôt elles se
groupent en macles multiples suivant h}.
Les propriétés optiques sont très nettes et confirment la déter-
mination de la pargasite. Le plan des axes optiques est situé dans
le plan de symétrie g^, bissecteur de l'angle obtus des clivages mm.
La bissectrice aiguë positive Jig fait un ang^e de i8° à 21°
avec Tarète h}g^. L'angle 2 V des axes optiques est de 58** à 60**.
^*) La biréfringence maximum Ug—n, qui se produisent en plaque même très
est supérieure à o, 1 a dans le sphène , et mince ; de là provient Terreur accré-
1 absence habituelle de couleurs doit dltée que le sphène est faiblement biré-
être rapportée à Tordre élevé de celles fringent.
à
larMMKBIl liTIORAtt.
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180 MISSION D ANDALOUSIE.
La biréfringence maximum n^ — np de la face g^ atteint o,oa3.
Dans les sections perpendiculaires à la bissectrice n^, la biréfrin-
gence njn — np ne dépasse pas 0,006. Cette notion confirme que la
bissectrice est positive et que l'angle des axes ne dépasse pas 60.
Le polychroïsme est sensible, mais très faible; on peut con-
stater suivant n^ une couleur rosée, suivant Rp et r„i des teintes
grises.
La réfringence moyenne, appréciée par le relief, parait consi-
dérable; elle est très inférieure à celle du pléonaste et légèrement
inférieure à celle de la chondrodite voisine. On peut en inférer
qu'elle est voisine de i,65.
Les inclusions affectent assez fréquemment la forme de cris-
taux négatifs allongés suivant les arêtes du prisme; mais elles sont
presque toutes oblitérées par des produits secondaires.
Chondrodite. — Les deux variétés de chondrodite que pré-
sentent les roches du Juanar se rapportent à la humite et à la
clino-humite de M. des Cloizeaux.
La humite est formée d'un agrégat de grains verdâtres à cassure
saccharoîde. La clino-humite présente le même état, mais elle est
colorée en jaune-roux.
Au microscope, la humite se montre entièrement incolore, en
grains irréguliers, moulant nettement les minéraux précédents.
Son apparence chagrinée, sa biréfringence maximum très forte
(n^ — 7ip = o,o34 à 0,0 36), ses cassures irrégulières en forme d'al-
véoles pénétrées de produits serpentineux, rappellent entièrement
les propriétés du péridot.
En lumière convergente, la bissectrice aiguë est positive, et en
supposant au minéral un indice de réfraction moyen n^» i,64>
l'angle des axes optiques est 2V= 72°.
Le trait caractéristique de ce minéral est de contenir fréquem-
ment des facules irrégulières d'une couleur jaune d'or, qui, vues
entre les niçois croisés, se montrent composées de lamelles hémi-
tropes. Quand on rencontre ime de ces plages complexes, telles
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MISSION D'ANDALOUSIE.
187
Fig. 2.
Section g^ de la diao-booiite,
fc* de la bnmite.
que le minerai incolore ait sa bissectrice positive n^ perpendicu*
ladre à la section, cette dernière est également perpendiculaire à
la bissectrice aiguë positive des cristaux jaunes; seulement le plan
des axes optiques du minéral incolore est exactement parallèle à la
face d'association des lamelles hémitropes du minéral jaune, tandis
que, dans ce dernier, le plan des axes optiques fait un angle de
9® à 12° avec la même trace. Dès lors,
et puisque les autres propriétés ne per-
mettent d'hésiter qu'entre le péridot et
les chondrodites, on peut affirmer que le
minéral jaune appartient à la clino-humite ,
telle que M. desCloizeaux Ta défmie, et
augurer avec certitude que le minéral
incolore qui lui est associé doit être
rapporté à la humite.La face d'association
des macles de la clino-humite devra donc
être considérée comme étant la face p com-
mune à tous les cristaux associés; les sections perpendiculaires aux
bissectrices aiguës n^ sont parallèles à g^ dans la clino-humite , à h^
dans la humite. Le plan des axes optiques est donc p poiu* la hu-
mite, qui est ortborhombique; il se trouve oblique de 9° à 12°
sur la face p poiu* la clino-humite, qui est monoclinique.
On sait que dans la troisième variété de chondrodite ou chon-
drodite proprement dite , qui est également monoclinique, le plan
des axes optiques, d'après MM. des Cloizeaux et Sjôgren, fait im
angle de 29"" avec la même face p.
La clino-humite du Juanar est fortement polychroïque. Sui-
vant 7ip on constate une belle coloration jaune d'or foncé, suivant
n^ et n^ une coloration jaune-brunâtre très pâle. Ces résultats sont
conformes à ceux que M. Sjôgren a annoncés pour la chondrodite
de Kafveltorp. La biréfringence de la clino-humite parait légère
ment inférieure à celle de la humite.
Maintenant que nous pouvons avoir une notion sur l'orienta-
tion des sections, il est aisé de constater que les cassures les moins
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188 MISSION D'ANDALOUSIE.
irréguliëres ont une tendance nette à s'orienter suivant les traces
du plan/}. Elles respectent en général les plages de clino-humite,
qui sont beaucoup moins fendillées que celles de la humite.
Les inclusions de la humite sont surtout composées de pores à
gaz, en partie oblitérés; quelques-unes sont en forme de cristaux
négatifs à contours rectangulaires. (VoirpL XLII, (ig. i et 2.)
Le spinelle forme des grains vert-émeraude foncé , visibles à la
loupe et parfois très abondants. En plaques minces, ce pléonaste se
montre d'un vert-émeraude clair; il est cubique et ne présente au-
cune anomalie optique. Son principal intérêt consiste en la façon
dont ses plages, le plus souvent dénuées de contours cristallins,
moulent les baguettes de pai^asite et les grains irréguliers de chon-
drodite. 11 est certainement, en partie, de consolidation posté-
rieure aux minéraux précédemment énumérés, et il forme même
de petits filonnets qui les traversent. Mais, d'autre part, on trouve
quelques grains de pléonaste isolés, en inclusions dans la chon-
drodite et la pai^asite. Les clivages a^ sont assez nettement mar-
qués et isolent des parallélogrammes assez réguliers.
La réfringence est un peu supérieure à celle de la chondrodite
et de la pargasite, mais le relief de ce minéral est bien inférieur à
celui du sphène. Les inclusions sont assez rares; quelques-unes
d'entre elles sont liquides avec bulles mobiles.
h'anorthite ne se présente qu'assez rarement dans les échantil-
lons recueillis au Juanar; elle est en cristaux d'un blanc nacré,
surchargés d'inclusions des minéraux précédents. Au microscope,
on constate qu'elle présente la macle de l'albite et parfois celle
du péricline. Le clivage g^ se décèle par des traces fines et nettes.
Dans la zone ^e symétrie des macles, les sections perpendiculaires
à g^ permettent de constater, entre les séries de lamelles hémi-
tropes, un angle d'extinction maximum de 90^; suivant les faces />,
l'angle double d'extinction est de 72°; en lumière convergente,
on aperçoit la trace d'un axe optique avec la barre noire, disposée
comme l'a indiqué M. Max Schuster. La biréfringence maximum
atteint 0,01 3.
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MISSION D'ANDALOUSIE. 189
Le talc constitue de nombreuses lamelles nacrées qui moulent
tous les autres minéraux. Sa réfringence est faible et il se distingue,
ainsi que Tanorthite, par Tabsence de relief au milieu des miné-
raux très réfringents qui lentourent. Sa biréfringence est assez va-
riable et sensiblement plus faible que celle du talc de Sibérie. Il
présente deux axes très peu écartés autoiu* d une bissectrice néga-
tive, sensiblement perpendiculaire au clivage facile />. Nous avons
pu constater par le procédé microcbimique Behrens (alun de cae-
sium) qu'il ne contient pas d'alumine. Ce n'est donc pas du mica
blanc uniaxe ni de l'bydrotalcite; ce ne peut être non plus de la
brucite, car elle est positive. Tous ces minéraux, difficiles à dis«
tinguer entre eux, ont été signalés dans les calcaires cristallins.
Il nous reste à mentionner, avec doute, quelques minéraux ac-
cessoires, d'une détermination difficile à cause de leur rareté, qui
apparaissent çà et là dans les roches du Juanar : ce sont la woUas-
tonite et l'idocrase.
La wollastonite paraît former quelques prismes allongés sui-
vant ph^^ au contact de grains de dolomie encore conservés.
L'idocrase serait en inclusions, principalement dans la parga-
site; elle y constituerait de petits prismes quadratiques trois fois
plus longs que larges. Ce minéral se montre très réfringent et très
peu biréfringent; il ne présente aucime cassure ni aucune inclu-
sion.
En résumé , les bancs métamorphiques intercalés dans la dolomie
du Juanar rappellent en bien des points le gisement de Pargas;
ils offirent un exemple de la diffiision de la chondrodite , qui appa-
raît dans un grand nombre de calcaires cristallins, et dont nos
études micrographiques ont décelé récemment la présence dans
plusieurs localités où elle n'était pas soupçonnée (le Chipai dans
les Vosges, etc.).
Au Juanar, les minéraux dominants sont le pléonaste , la parga-
site et la chondrodite. La humite incolore y est plus abondante
que la clino-humite jaune. Cependant quelques-uns de nos échan-
tillons montrent une association exclusive de cette dernière espèce
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190 MISSION D'ANDALOUSIE.
avec la pargasite, alors en prismes très allongés. Il est inutile d'in-
sister sur la nécessité de corroborer par de nouvelles études la pré-
sence du péridot dans les roches stratiformes associées au gneiss.
Il peut être facilement confondu avec la chondrodite, et l'exemple
du Juanar prouve que cette dernière espèce n'est pas toujours en
grains isolés dans les cipolins, mais qu'elle peut faire partie d'asso-
ciations minérales dans lesquelles la calcite ou la dolomie ont en-
tièrement disparu.
Dolomie minéralisée à Feutrée (ÏOjen. — Sur la route de Mar-
bella à Ojen, immédiatement avant le pont de cette dernière loca-
lité, la dolomie se chaîne de minéraux; mais, à l'inverse de la venue
du Juanar, ils sont clairsemés en grains arrondis dans la dolomie
en excès. Nous y avons constaté des prismes assez rares de trémo-
lite à bissectrice négative, allongés suivant mm; de la humite, inco-
lore, en cristaux arrondis; du pléonaste vert paie, en petits octa-
èdres, et des lamelles abondantes de talc.
La dolomie de Benaimadena contient des octaèdres de picotite
brun pâle; celle que Ton rencontre au sud de Yunquera est talci-
fère.
CHAPITRE n.
VIGASGHISTES k MINÉRÂUl^.
lÎTUDE STRATIGRAPmQUE.
Au-dessus des gneiss à cordiérite , on trouve dans la serrania de
Ronda un système de schistes à mica noir et à mica blanc dans
lesquels des filonnets de granulite injectent une grande abondance
d'andalousite. M. Macpherson les a décrits avec grand soin dans
son travail sxu* cette région.
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MISSION D'ANDALOUaE. 191
Il existe une tramée dé" micaschistes à minéraux à mi-cote,
entre Marbella et Benaimadena, dont la coi^e suivante, relevée
à la descente de Benaimadena vers Fuengirola, donne une idée
suffisamment exacte.
Fig. 3. — Coupe entre Benaimadena et Torre Blanca.
N.E.
BenalniiicicDa
RdlU .
1. Dolomie.
a. Gneiss a cordiérite.
3. Micaschistes à minëranx.
à. Cambrien.
5. Phtanilc.
6. Grès et conglomérats rouges du
permicn moyen.
7. Marnes et grès triasiqaes.
8. Brèche calcaire quaternaire.
9. Serpentine à bronxite.
10. Quartz en filonncts dans la serpentine.
1 1. Filon de dolomie ferrifère.
1 2. Filon de granulitc.
i3. Diorite en filons N. E.
1 6. Quarts à aodalousite. •
Lorsque de Benaimadena on se dirige par la descente de Car-
bajal vers Torre Blanca, on quitte rapidement la brèche calcaire
quaternaire sur laquelle est assis le village, pom* entrer dans des
alternances de dolomie et de gneiss. Puis on croise un dyke de
serpentine riche en bronzite, coupé lui-même par des (ilonnets
de quartz; au-dessous de ce dyke se développent des schistes à mi-
néraux. Ceux-ci ont une direction N. 65® E., im plongement sud
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192
MISSION D'ANDALOUSIE.
variable mais très marqué. Ces schistes sont percés par des filons
de granulite. On y rencontre également de nombreux filons minces
de diorite, ayant une direction N.E. , ainsi que des veines de quartz
chargé d'andalousite. C'est un type absolument analogue à celui
des schistes qui se développent aux abords d'Almunecar, le long
de la côte entre Motril et Vêlez M alaga. A environ 1 1 o mètres
d'altitude, ces schistes prennent une direction N. 85^E. Puis on
voit reposer sur eux les schistes archéens qui descendent jusqu'au
bord de la mer et contre lesquels vient buter par faille un lambeau
de permien et de trias.
Les mêmes micaschistes paraissent entre Istan et Monda, où ils
constituent égdement la transition entre les gneiss à cordiérite et
Fig. 4.
1. GneÎM etdolomies.
a. MicAscbistes.
3. Schûtei cambriens.
h» Permien moyen.
5. Terrain joratsiquc.
6. Crétacé (marnes néooonuennes).
7. Terrain nummulitiqne. >
8. Miocène moyen ( helvétien ).
9. Dykes de serpentine.
F. Failles.
les schistes micacés archéens ; seulement leur plongement moyen
se fait vers le nord, et ils forment le flanc septentrional du grand
pli anticlinal dont la sierra d'Ojen et le col du Juanar occupent
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MISSION DANDALOUSIE. 193
Taxe. Ce pli avait été déjà observé par M. de Orueta et M. Mac-
pherson. Il s'adosse au nord à un pli synclinal de moindre dimen-
sion qui fait reparaître les mêmes schistes à minéraux entre Tolox
et Yunquera.
Ainsi Ton peut se représenter les terrains anciens de la sierra
de Ronda comme formant deux plis anticlinaux, séparés par im pli
synclinal.
Le pli anticlinal du sud, qui longe le rivage, est de beaucoup le
plus important, et nous pensons que son axe se prolonge sous la
Méditerranée, jusqu^aux environs d'Almimecar. Mais le plus ancien
des terrains cristdlophylliens, constitué ici par les gneiss à cor-
diérite, n*apparait que dans la sierra de Ronda ; à Âlmunecar, Taxe
du grand pli anticlinal serait précisément occupé par les schistes à
minéraux.
Quant au second pli anticlinal, dont Taxe passerait par Yun-
quera, il disparaît rapidement vers le N. E. et sa prolongation paraît
cachée sous le bassin nummulitique qui s^étend au nord de Col-
menar.
itVDE PéTROGRAPHIQUE.
Les schistes à minéraux recueillis dans la sierra de Ronda sont
essentiellement composés de quartz grenu, de mica noir, de mica
blanc et d'andalousite. On y rencontre accessoirement le zircon, la
tourmaline et un peu de sillimanite. C'est aux environs d'Âlmunecar
et de Nerja que nous avons recueilli les plus beaux échantillons de
cette série.
On peut y distinguer deux types principaux : Tun acide, lautre
basique.
1® Type acide. — A environ deux lieues à Test d'Almunecar, sur
la route neuve, les schistes à minéraux contiennent du rutile, de la
staurotide, du disthène, du quartz, de Tandalousite, du mica noir
et du mica blanc. Tous ces minéraux sont énumérés dans Tordre
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194 MISSION D ANDALOUSIE.
de leur consolidation la plus habituelle. Accessoirement, on y ren*
contre de l'apatite, du grenat, de la tourmaline, de la chlorite et
du graphite.
Ces schistes sont percés, en outre, par des filonnets de quartz
accompagnés d'andalousite et de talc.
Le rutile est en petits prismes allongés, généralement inclus dans
Vandalousite.
La staurotide est visiblement didoquée et moidée par du quartz.
Parfois elle concentre des impuretés charbonneuses (graphite);
parfois aussi elle se montre relativement très pure. Celle qui appa-
raît à Test d'AImunecar se montre en prismes très allongés suivant
l'arête mm. Les sections longitudinales sont le plus souvent rectan-
gulaires et ne montrent que le profd des faces m ou g^ et p. Les
sections transversales montrent les faces m et j^ Le clivage g^ n'est
marqué que par quelques fines cassures, surtout visibles dans les
sections transversales. Il y a de nombreuses cassures irrégulières,
parallèles à p, qui divisent les cristaux en tronçons souvent rejetés
les uns par rapport aux autres. La réfinngence est considérable et
bien supérieure à celle de Tandalousie , de sorte que le relief de la
staurotide est voisin de celui du disthène. Le plan des axes opti-
ques est perpendiculaire au clivage jf^; la bissectrice aiguë, positive,
est parallèle à Tarète d'allongement mm. Si l'on suppose un indice
de réfraction moyen de i ,76, l'angle d*écartement vrai des axes op-
tiques ne dépasse pas 70**. La biréfringence maximum n'est pas
considérable; elle atteint seulement 0,012. Nous avons d'ailleurs
vérifié que, dans des staurotides d'autres provenances, elle ne dé-
passait pas 0,01 5.
Le polychroïsme donne suivant rig une teinte jaune doré, tout à
fait analogue à celle de la clino-humite ; suivant Up la couleur est
jaune pâle, suivant rij^ elle est brun-jaunâti-e pâle.
La staurotide d'AImunecar n'est pas mâclée.
Le disthène, déjà signalé par Scharenberg, est plus rare que les
autres minéraux. Il se présente en prismes très allongés suivant
l'arête mt et généralement cassés à leurs extrémités. Les divages
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MISSION D'ANDALOUSIE. 195
suivant m et t sont aussi marqués que ceux des micas; il existe en
outre des cassures interrompues, très fines, rectilignes et très mul-
tipliées suivant p. Il est très rare que ces cassures traversent tout un
cristal. A Toeil, le disthène est d'un beau bleu tacheté de blanc-
bleuâtre ; en plaques minces, il est complètement incolore.
Les macles suivant la face m sont nombreuses. Au point de vue
optique, il est impossible de distinguer, en plaques minces, la macle
par rotation autour de Tarète mt de celle qui équivaut à une ro-
tation autour de Tarète mp. Dans les deux cas, les cristaux juxta-
posés s'éteignent, dans la zone de symétrie de la macle, à o^; au
contraire, dans la zone d'allongement ml^ Textinction oscille entre
^un minimum de o^ et un maximum de 3o°. Quant à la macle sui-
vant m , avec axe de rotation perpendiculaire à cette face , comme
ce dernier coïncide avec Taxe d'élasticité tz^, elle ne change pas
Torientation de Tellipsoïde optique.
Les sections suivant les faces m du disthène d'Almunecar pré-
sentent souvent une disposition zonaire des plus marquées et l'axe n^
fait avec l'arête mt des angles variant de 28^ à 22^, dans un même
cristal. Les zones se succèdent sans grand ordre, de Textérieur à
l'intérieur du cristal. Cependant l'angle d^extinction est plus grand
au centre qu'à la périphérie.
La bissectrice aiguë, négative, est perpendiculaire à la face m.
D'après M. des Cloizeaux, l'indice de réfraction moyen est 1,72 ;
il coïncide bien avec le relief considérable que présente le disthène;
L'écartement réel des axes optiques est grand et voisin de 80®
dans le disthène d'Almunecar. La biréfringence atteint 0,02 1 ; elle
est beaucoup plus forte que celle de la staurotide et de l'anda-
lousite.
Les inclusions liquides à bulles mobiles y sont nombreuses et
de grande taille, tandis que la staurotide ne contient que quelques
pores à gaz.
Le quartz présente une structiu*e grenue ; il est assez riche en
inclusions à bulles mobiles de petite taille*
Vandalousite est extrêmement abondante dans les schistes de la
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196 MISSION D ANDALOUSIE.
seirania de Ronda et d'Almunecar. Elle y constitue des prismes
allongés suivant Tarète mm et ne présente en général que les faces
m et/). Les clivages m sont marqués par des stries très fines, très
rectilignes et en réseau très serré.
La faible réfringence moyenne de Tandalousite (i,64) lui
donne un relief intermédiaire entre celui des feldspaths et celui de
Tamphibole. La biréfringence maximum (0,01 1) est à peine supé-
rieure à celle du quartz. Dans les sections transversales, le plan
des axes optiques bissecte Fangle des clivages faciles. La bissectrice
aiguë est négative et perpendiculaire à la face p^ dans laquelle les
clivages sont à an^e droit. L'écartement réel des axes optiques
atteint ici 80''. Le polychroîsme est très variable dans une seule*
et même plage. Le plus souvent il est à peine sensible, mais par
places on constate suivant Up une belle couleur rose-chair, suivant
n„i et rig une couleiu* blanc-verdâtre.
Dans les sections h} perpendiculaires à la normale optique posi-
tive (n^) , on constate souvent Texistence d*anomalies optiques qui
empêchent une seule et même plage de s'éteindre simultanément
dans toute son étendue, et qui rappellent certaines extinctions de
quartz calcédonieux. L'angle compris entre les extinctions extrêmes
ne dépasse pas quelques degrés, et les divers individus cristallins
sont allongés et juxtaposés suivant larète h}g^. Les macles suivant m ,
signalées par M. JeremeiefiP, ne peuvent expliquer ces apparences,
car les faces h^ des différents individus juxtaposés restent sensible^
ment parallèles entre elles.
L'andalousite des schistes que nous étudions est criblée d'inclu-
sions en général oblitérées par des produits secondaires opaques.
Le mica noir, à un axe négatif, est, au moins en partie, de con-
solidation récente; il s^accole à la staïu^otide, dont il moule certains
cristaux, et il pénètre dans les fissures de l'andalousite; il moule
même certains grains de quartz. Son allure rappelle beaucoup celle
des micas noirs dans les schistes micacés. U contient de très petits
cristaux de zircon, autour desquels se développent des auréoles
polychroîques de grandes dimensions.
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MISSION D'ANDALOUSIE. 197
Le mica blanc est de la muscovite authentique, car il présente
2V» 4o^ autour d*une bissectrice négative; ses propriétés optiques
permettent donc de le distinguer des lamelles de tâJc que Ton ren-
contre dans les filonnets de quartz avec andalousite, dont il nous
reste encore à parler.
Nous considérons ces filonnets de quartz comme une modifi-
cation fi'équente des filons de granulite, dans leur traversée des
schistes à minéraux. Nous en avons rencontré près d'Almunecar,
ainsi qu'à la descente de Carbajd.
Hs contiennent des quartz bipyramidés limpides ressemblant au
quartz goutte d*eau, des rosettes de pennine, d'autres rosettes de
talc et du fer oxydulé. La pennine est à un axe négatif; sa biré-
fringence est très faible (0,002). Le talc présente ime biréfrin-
gence considérable (o,o36), analogue à celle du mica blanc. Ses
deux axes optiques sont assez rapprochés autour d'une bissectrice
aiguë négative. Sa biréfringence et Técartement relatif de ses axes
optiques ne permettent pas de l'identifier au talc des dolomies.
2^ Type basique. — Les micaschistes à minéraux contiennent
des niveaux basiques riches en grenats et en amphibole et passant
aux éclogites. Ces schistes sont siutout développés dans la sierra
Nevada , mais ils se présentent aussi entre Almunecar et Nerja.
Les schistes basiques de Nerja contiennent du fer oxydulé, du
zircon, de la tourmaline , du sphène, de l'épidote, de l'amphibole,
du grenat, du mica noir, du quartz et du mica blanc. Ces miné-
raux sont énoncés dans leur ordre de consolidation en commen-
çant par les plus anciens. (Voir pi. XLI, fig. a.)
L'épidote se présente en cristaux isolés très allongés suivant ph^;
le clivage transversal est très marqué. Ses cristaux sont souvent
cassés, et l'on ne peut les considérer conune secondaires dans
Tacception ordinaire du mot; ces minéraux, en efiet, sont tous
métamorphiques.
\J amphibole constitue des traînées parallèles à la schistosité, et
ses cristaux sont très allongés suivant l'arête mut. Les sections trans-
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198 MISSION DÂNDALOUSIE.
versales, à contours peu distincts, ne montrent pas le profil de la
face g^. Les sections suivant la zone d'aUongement se terminent
par im épanouissement de fibres longitudinales.
Le plan des axes optiques est dans g^ et la normale optique n^
fait un angle de 1 3® avec l'arête h}g^. L'écartement réel des axes
autour de Up est d'environ 70^, en supposant à lamphibole un
indice moyen de i,6A« Le polychroisme très marqué donne sui-
vant Ug une couleur bleu marin; suivant n^ une couleur vert-bou-
teille; suivant rip une couleur jaune-verdâtre pâle. La couleur con-
statée suivant n^ fait immédiatement penser que Ton a affaire
à im mélange de hornblende ordinaire et de glaucophane. Cette
hypothèse est confu^mée par l'existence d'un clivage transversal
très marqué et très régulier qui s'ajoute au clivage ordinaire mm.
La présence de ce clivage transversal ;i'a été signalée que dans les
actinotcs et dans les glaucophanes.
Les sections d'amphibole sont entourées d'une couronne de
petits feuillets de mica noir, orienté dans tous les sens. Elles con-
tiennent, en inclusions, des traînées de fer oxydulé et des prismes
d'épidote alignés suivant l'arête mm de l'amphibole.
CHAPITRE m,
SCHISTES ARCHÉENS ET GAMBRIENS.
JÊTUDE STRATIGRAPHIQUE.
Il est extrêmement difiBcile, en Andalousie, de constater s'il
existe une différence de stratification notable entre les schistes
à minéraux que nous avons décrits précédemment et les schistes
archéens et cambriens dans lesquels apparaissent les premières
roches élastiques nettes, parfois composées des débris des roches
préexistantes.
Nous avons touché le contact de ces deux systèmes en quatre
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MISSION D'ANDALOUSIE. 199
points : à la descente de Carbajai, entre Marbella et Ojen, sur le
chemin dlstan à Monda, et enfin au nord de Yunquera.
i*' A la descente de Carbajal, le contact est masqué par les
éboulis. Les schistes à minéraux présentent une direction moyenne
N. 85**E., avec un pendage variable vers le sud. (Voir figure 4i
p. 192.)
Les schistes cambriens ont une direction moyenne N. i20^E.,
avec un plongement de 80** vers le S. 0, Ils se composent de schistes
ai^leux, parfois chloriteux, avec intercalations de bancs peu épais
de phtanite noire; des filons de dolomie ferrifère, ayant une di-
rection N. 0. , les traversent dans leur ensemble.
A la sortie de Fuengirola vers Touest, on retrouve ces mêmes
schistes plus micacés et traversés par des filons de quartz de peg-
matite. Leur direction oscille entre N. 1 20**E. et N. 76® E.
2** A la sortie de Marbella vers Ojen, on trouve sous le biz-
comil un lambeau étroit de quartzite et de schistes micacés, con-
tenant par places des bancs bréchiformes. Les schistes contiennent
quelques empreintes indéterminables qui sont peut-être d'origine
organique. Leur contact avec les gneiss à cordiérite se fait brus-
quement et par suite d'une faille ayant une direction E.-O. La
figure 1, page 1 77, rend compte de cette disposition.
3^ Svx le chemin d'Istan à Monda, les schistes micacés, d'ail-r
leurs beaucoup plus métamorphiques que ceux des coupes précér
dentés, paraissent reposer sans discordance sur les schistes à miné-
raux et remplir le pli synclinal dont on traverse successivement les
deux pendages entre Monda et Istan.
4** Au nord de Yunquera , on voit succéder brusquement à la
dolomie métamorphique , que nous avons rapportée à Tétage des
gneiss, de nombreuses alternances de schistes micacés et de cal-
caire noirâtre, très différent des dolomies et marbré de veines
blanches de calcite. Le contact parait avoir lieu par faille : la dolo-
mie a une direction N. Sô^'E. et un plongement vers le nord. On
trouve, au contraire, avant le puerto de las Abejas,qiie les schistes
et les calcaires noirs ont fréqueinment une direction N. N. 0. avec
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200 MISSION DANDALOUSIE.
un plongement variable. Puis, lorsqu'on s'approche de Tarroyo del
Jôbera, la direction E.-O. reparaît avec im plongement nord.
La coupe théorique ci-jointe relie ces diveres observations entre
elles; on y voit que les schistes archéens et cambriens de la ser-
rania de Ronda forment un manteau sur la partie sud du grand pli
anticlinal de la côte, qu'ils pénètrent dans le golfe formé par le pli
synclinal qui sépare Ojen deTolox et qu'ils reposent de nouveau sur
le flanc nord du petit ph anticlinal de Yunquera. ( Voir fig. 4 * p- 1 92 •]
Ces diverses zones de schistes anciens se suivent vers Test et nous
en avons étudié le développement au nord, contre la faille de la
station d*El Chorro; dans la partie médiane, entre Malaga, Alora
et Colmenar; dans la zone méridionale, entre Motril et Salobrena.
1^ Sur le flanc sud de la sierra de Abdalajis, le contact entre les
schistes anciens et le jurassique se trouve le plus souvent masqué
par des lambeaux de terrain nummuUtique et de miocène marin.
Cependant, à la station d'El Chorro, le contact par faille nous parait
évident. Il se produit un peu au nord de la station, à la sortie du
tunnel n^ 12 (tunnel del Viadutto). Puis les tunnels, n^ i3 et i4
sont tout entiers dans les schistes. Plus loin les schistes disparaissent
sous des lambeaux des terrains nummuhtique et permien. C'est
près de cette locahté d'El Chorro que les ingénieurs espagnols at-
tachés au service de la carte géologique nous ont dit avoir trouvé
le Nereites cambriensis dans ces mêmes schistes.
A la station même d'El Chorro, les schistes très feuilletés, noirs,
ont ime direction N.-S. et un plongement de 70** vers l'ouest. Puis
ils s'infléchissent, et à la sortie du tunnel n^ 1 4 (tunnel de la Pin*
tada) on les voit plonger de 5o^ vers le sud. Ils contiennent en ce
point des calcaires noirs veinés de blanc et des bancs d une lepty-
nite gréseuse, très chargée de mica noir.
Ce plongement général vers le sud du lambeau de schistes d'El
Chorro nous induit à penser que l'axe du lambeau anticlinal de
Yunquera vient se heiuter contre la grande faille qui va de Burgo
à El Chorro, un peu avant cette dernière locahté. On serait donc
déjà dans l'épanouissement de la partie médiane des schistes de la
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MISSION D'ANDALOUSIE. 201
serrania de Ronda et sur le bord septentrional du pli synclinal que
nous y avons signdé.
3^ La coupe de la route de Malaga à Colmenar confirme cette
hypothèse; car, aux abords de Malaga, les schistes plongent en
moyenne vers le nord , tandis que , près de Colmenar, le plongement
moyen s'établit vers le sud. Près d*Àlora, le plongement est égale-
ment celui qui convient au pli synclinal que nous étudions; il est
dirigé vers le S. 0.
Le type dominant de ces roches de la région de Malaga est dé-
tritique et se compose d arkoses anciennes ou même de brèches
provenant du remaniement de schistes argileux. On y trouve inter-
calés des bancs de calcaire noir veiné de blanc, comme ceux d'El
Chorro et du nord de Yunquera.
Le faciès métamorphique se traduit par la présence de schistes
micacés et même par des injections de roches feldspathiques. On
en trouve une région assez étendue à i o kilomètres à Test d'A-
lora.
3^ Nous ayons déjà signalé, au chapitre précédent, l'extension
vers Test de Taxe du grand pli anticlinal de la côte et rapporté au
bombement produit par cet axe lapparition des schistes à miné-
raux, entre Âlmunecar et Malaga. Si cette hypothèse se vérifie,
les schistes archéens des environs de Fuengirola ont pour prolon-
gement naturel, vers Test, ceux de Motril et de Salobrena.
A Salobrena la direction générale des schistes est N. N. E. et leur
pendage se fait vers fest. Ces schistes se composent de variétés un
peu basiques, contenant des grenats et de lamphibole; ils sont
percés de filons de quartz avec mica blanc (granulite éventée).
Us paraissent accompagnés de calcaires cristalhns noirs et blancs,
souvent recouverts par une brèche quaternaire.
ÉTUDE PÉTROGRAPHIQUE.
Le type pétrographique dominant des schistes archéens et peut-
être cambriens, que nous avons étudiés, rentre dans la catégorie
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202 MISSION D ANDALOUSIE.
des sdûstes quartzeiu à ciineiit sériciteux et diioriteux. On y
trouve intercalés des bancs conglomératiques (giauwacke) et même
des grès fekbpathiques (arkoses anciennes). En un point (montée
de Carbajai] nous avons trouré quelques bancs de phtanite noire
compacte intercalés dans les schistes.
Le développement des phénomènes métamorphiques y produit
fréquemment la transformation de ces roches dastiques en schistes
micacés dans lesquels la biotite joue le rôle de ciment* Nous avons
déjà signalé que ces schistes micacés peuvent passer à de vérita-
bles ieptynites, par injection d*une roche feid^thiqne (environs
d'Alora).
L'intercabiîon de bancs calcaires se traduit par la production
de schistes amphiboliques rappelant entièrement les cornes vertes
du plateau CentraL
1"^ Schistes (foartzeax à cinmnt chlariteax et séridteux. •«- Ils se
composent de débris nettement élastiques de quartz, cimentés
par de la chlorite et de la sériche. Les petits cristaux de tourma-
line y sont rares, mais on trouve en abondance des aigaîlles de
rutile. On y voit fréquemment des graûns d'un p^;ment charbons
neux, accompagnés de fer oxydulé et surtout de fer otigîste.
3^ Les bancs d'arLose ancienne sont plus intéressants et phis
rares. Ils con^rennent des débris de quartz, ^dorthose, doligo^
clase, de mica noir, de zircou et de sdiistes plus anciens* Le ci*
ment est chloriteux et sériciteux; il s'y développe pr places de
larges lamelles de muscovite. Nous en avons trouvé des lambeaux
près d'El Chorro entre le quatorzième et le quinzième tunnel sur
la ligne de Bobadilla à Maiaga, près la venta de Santa Clara
(route de Maiaga à Colmenar), et à la descente de Carbajai, pès
de Benalmadena.
3^ Dans cette dernière localité ou trouve également des phta-
nites, composées presque exclusivement de silice compacte. A 4a
lumière naturelle , On voit apparaître des formes ovales plus trans-
parentes que le fond de la roche; le tout est impr^é de caloé^
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MISSION DANDALOUSIE. 203
dome'trèa fine et d*opâle, et percé de nombreux filonnets de cfd-^
cédoine en plus gros grains.
4° Le premier stade de métamorphisme développe dans les
flehistes, aux dépens du ciment sériciteux et chloriteux, du mica
noîr secondaire. Cest un mode de métamorphisme trop étudié et
trop connu pour que nous décrivions plus longuemeut ces schistes
micacés. M. Macpherson y a ^gnalé la chiastolitei dans la ser*
rania de Ronda.
5^ L étude des roches de contact des sdbistes quartzeux avec
les hancs de calcaire intercalés a été jusqu'à présent moins appro*
fondie. Tantôt on constate un mélange intime de grains de quartz
et de calcite (route de Coimeoar, avant la venta de la Ërradura) ;
tantôt on observe des alternances de bancs de quartz grenu et de
calcite. Au contact se développe Tépidote en prismes allongés sui-*
vaut Tarête ph^, ainsi que de petits prismes raccourcis de tourmaline
(Aimunecar).
6^ Ces mêmes roches de contact sont susceptibles de présen-
ter un type plus profondément métamorphique (Salobrena, pont
d*Almnnecar). Il consiste en bandes alternantes de schistes mi*
cacés, à ciment de mica noir, et de schistes amphiboliques. Les
schistes micacés présentent des grains de quartz bipyramidés,
moulés par de la hiotite. Gomme minéraux accessoires, on y voit
des cristaux de tourmaline, des aiguilles de rutile, du fer oxydulé,
des cristaux de staurotide entourés en couronnes par des grains
d'épidote.
Les bandes basiques contiennent du sphène, de l'amphibole,
et parfois du pyroxène , beaucoup d'épidote. Elles rappellent tout
à fait certaines cornes vertes du plateau Central de la France.
7^ L'injection des roches granitiques dans les schistes micacés
parait assez rare, et ce fait est en relation avec la rareté relative des
filons de granuhte et l'absence presque complète d'éruptions de
granité. Cependant nous pouvons signaler l'existence de leptynite
feldspathique intercalée dans les schistes à i o kilomètres à l'est
d'Alora. Elles contiennent du quartz, de l'oligodase, de l'orthose,
6.
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20ii MISSION DANDALOUSIE.
du mica noir et quelques grenats criblés de pores à gaz. D*autres
variétés passent aux leptynites amphiboliques et admettent le
sphène, lamphibole, le labrador et le quartz.
8^ Lorsqu'on descend de la Sepultura à Tolox, on franchit, en
vue de cette ville, le contact entre Ténorme dyke de Iherzolite ser-
pentineuse de la sierra Bermeja et les schistes archéens sériciteux
sur lesquels sont bâties les premières maisons de Tolox. A pre-
mière vue, les schistes semblent reposer sur la serpentine; mais on
ne tarde pas à se convaincre que la roche éruptive en a empâté
des blocs de toutes les dimensions, en y développant des agrégats
de mica noir, des filonnets de chrysotile et du talc.
En résumé, il n'a pas échappé au lecteur de ce chapitre qu'il ne
parait pas possible, dans 1 état actuel des études sur l'Andalousie,
de séparer l'ensemble que nous avons désigné sous le nom d'ar-
chéen et de cambrien. L'existence de roches détritiques (conglo-
mérats , arkoses, grès) sépare nettement cette série de la précédente ,
qui présente im cachet franchement et uniquement métamorphique.
Si la présence de quelques fossiles nettement cambriens se con-
firme, il n'en restera pas moins la difficulté de constater une dis-
cordance nette entre les schistes à minéraux et certains schistes
micacés. Nous ne croyons donc pas devoir insister ici sur la ques-
tion de la limite à établir entre les schistes archéens et cambriens,
non plus que sur celle de savoir si le silurien ou le dévonien n'ont
pas de représentant dans la grande région schisteuse qui s'étend
entre Malaga et Colmenar.
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DEUXIÈME PARTIE.
ROCHES ÉRCPTIVES.
CHAPITRE PREMIER.
NORITBS, LHBRZOLITES ET SERPENTINES.
ETUDE STRATIGRAPHIQUE.
La serrania de Ronda est certainement une des régions où les
roches anciennes, riches en péridot, se présentent en très grandes
masses. M. Macpherson a rendu un service signalé à la science en
donnant des descriptions approfondies de quelques-uns des inté<-
ressauts gisements de la serrania de Ronda. Nous renvoyons, à ce
point de vile , au résumé bibliographique qui donne un extrait suc-
cinct des travaux de M. Macpherson.
On trouvera plus loin Tétude pétrographique d'un certain nombre
de ces roches. Elles constituent dans leur ensemble une grande ve-
nue de norites souvent riches en anorthite et toujours en péridot.
La Iherzolite n en est qu un cas particulier et la serpentine un pro-
duit de décomposition de la norite.
Au point de vue stratigraphique , deux faits principaux nous pa-
raissent fixer, d'une façon relative, Tâge de ces éruptions.
La norite perce enfilons minces tous les schistes anciens, y com-
pris les schistes cambriens détritiques. Sur les bords de ses grands
dykes, elle en empâte des fragments anguleux. Elle est au con-
traire percée par quelques filons de quartz et de pegmatite gra-
phique qui nous paraissent être les représentants de la granulite.
Aucun des faits que nous avons constatés ne permet d'appuyer
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206 MISSION D ANDALOUSIE.
ridée plusieurs fois émise que la serpentine de la serrania de Ronda
constituerait des enclaves stratiformes dans les terrains cristallo-
phylliens; aucun fait, non plus, ne corrobore Tidée opposée que
cette roche éruptive serait d'un âge relativement très jeune et au-
rait influencé et percé les terrains jurassique et crétacé de la ser-
rania de Ronda.
D'une manière générale, la norite constitue trois grands dykes
elliptiques dont les axes seraient allongés dans la direction E.N.E.
(sierras Bermeja, de Mijas et de Garatraca). La sierra Bermeja a
son grand axe grossièrement dirigé suivant l'axe du pli synclinal
de Tolox; les sierras de Mijas et de Garatraca semblent coïncider
avec les deux axes anticlinaux de la région.
Nous avons croisé de nombreux filons minces de norite, passant
à la Iherzolite et à la serpentine.
I ° Au<les«ous de BeiMimadena (voir coupe p. 1 9 1 ) , un dyke de
«erpentine à grands cristaux de bronxite traverse les gneiss à leur
conlact avec les schistes à andalousite. La serpentine s*y montre
percée de filonnets de quartz,
^^ A la mine de fer de Marbella, un dyke de serpentine traverse
les gneiss» les ampbibolites et les dolomies de l'étage crîstallophyl-
lien inférieur. (Voir coupe p. 177.)
Sur le chemin d'Istan à Monda, de nombreux filons de norite et
de serpentine se montrent dans les gneiss à cordiérite.
A la sortie de Tolox, le long du rio Alfraguara, plusieurs filons
de Iherzolite traversent les schistes archéens. A leur contact jail^
lissent des soiu^ces riches en sels de magnésie.
Enfin nous avons croisé un assez gros dyke de serpentine entre
Tolox et Yunquera. Il englobe un massif de dolomie cristsdline.
Par décomposition, la serpentine prend des teintes rousses qui
colorent de nuances chaudes les chaînes de montagnes qu'elle
compose (sierra Bermeja}. Le contraste que celles^i présentent
avec les montagnes d'un blanc éclatant composées par les dolomies
(sierra Blanca) n'est pas un des moindres attraits de cette région
si admirablement pittoresque.
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UDSIOIf D*ANDALOUSIE. 20?
^TUDE PétR06RAPHIQU£«
Le type le plus complet des norites de la serrania de Honda,
dont on peut recueiflir de beaux échantillons, notamment au lieu
dît los Penones, sur la rive droite du ruisseau AUragttara prés
Tolox, comprend les minéraux suivants : pléonasfe et plus souvent
picotîte, péridot, anorthite, diallage vert dit pyroxène chromifère,
enstatite maclée avec le diallage, bronzite, mica noir. Ces miné-
raux ont été énumérés dans Tordre habituel de leur consolida-
tion. (Voir pi. XL, fig. 1, et pi. XLI,fig. 1.)
1 ^ SpineUes.^-^Lai pîcotite préddinine de beaucoup sur le pléo-
naste dans les roches de cette série; ette est en plages irréguliëres
d*tm brun foncéi parfois associée au fer chromé. Les clivages de
Toctaèdre y sont manpiés d'une façon irssez irrégulière et le re-
lief est pki3 considérable qoe celui du pléonaste. On sait en effet
que rindice de réfraction des spinetted varie de 1,71 (pléonaste) à
^,09 (fer chromé). Le plus souvent, la picotite est bien transpa-
rente dans tios jaques mince»i et on peut constater avec précision
Tabsence de toute anomalie optique. La picotite est extrêmement
pauvte en inclusions; tout au plus y décoavre4on parfois qûdques
grains de péridot.
Le pléonaste se présente également en plages irrégulières, d un
vertrboiiteilie foncé par transparence ^ beaucoup moins translucide
que celui des dolomies métamorphiques. Ses grains sont trop pe-
tits et trop rares pour qtie nom ayons pu constater s'il y a ou non
mélange avec la her^ite; mais sa cotikur et son Opacité font
penser à ce dernier spineile. H contient quelques pores à gaz de
forme octaédrique, qm laissent à peine passer la liunière en leur
centre. Les cassures^ correspondant aux clivages de loctaèdre sont
parfois remplies d'une matière noire opaque.
fi y a psofois association , dans la même rodie,r du ler chromé
et de la picotite, d'une part, et du pléonaste ou de la hercytiite,
d'autre part
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SOS
MISSION DANDALOUSIE.
2^ Le péridot est en grains d'un vert jaunâtre, visibles à Tœil
nu. Il se montre complètement incolore au microscope; il constitue
des mosaïques sans forme extérieure cristalline. Ses cassures sont
très irrégulières; quelques-unes , plus rectilignes, semblent jalonner
les faces p etg^. La direction de la face p est cependant nettement
indiquée, car elle sert de face d'association à des groupements
par pénétration qui rappellent ceux des substances à anomalies
optiques.
En efiPet, dans les sections de biréfringence maximum, par con-
p. g séquent parallèles à rig Up (sections h}) ,
^ on voit que les grains de péridot se
groupent en bandes à peu près pa-
rallèles les unes aux autres, juxtapo-
\i
V
\
P* sées suivant une face perpendiculaire à
^■'— «ç la
Section h^
section; ces bandes sont rectilignes
et donnent, de part et d'autre de la
ligne de jonction, des extinctions dont
les angles atteignent jusqu'à 3*^. La
face d'association a sa trace toujours
dirigée suivant la direction négative [up) des sections h}.
Ce fait est très général dans toutes les roches à péridot de la
serrania de Ronda et constitue un caractère distinctif avec les pé-
Fig. 6. ridots des roches volcaniques. On peut vé-
rifier que la face d'association est bien p :
dans les sections g^ perpendictdaires à la
normale optique négative n^, les anomalies
optiques et les ombres moirées qui en ré-
sultent sont encore bien visibles. La trace
des faces d'association est perpendiculaire
au plan des axes optiques ^^ et coïncide avec
la direction négative de la section {um).
Au contraire, dans les sections perpendiculaires à la bissectrice
positive (sections p), les anomalies optiques s'effacent et ne sont
plus jalonnées que par de très larges bandes à extinctions roulantes.
\î
y
Section g^
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MISSION DANDALOUSIE. 209
La biréfringence maximum est très élevée; elle atteint 0,0399.
Le plan des axes optiques est parallèle à h} et la bissectrice aiguë,
positive, est perpendiculaire kp. Langue des axes optiques est très
grand; il atteint au moins 86*^.
La biréfiîngence n^ — 71,^^ c'est-à-dire la biréfringence d'ime sec-
tion parallèle à g^^ a été trouvée égale à 0,02 1 1 ; par différence, on
trouve donc que la biréfringence fin^ — Up est égale à 0,0188. En
supposant à Tindice moyen une valeur n^ » 1 1 6 7 8 ( des Cloizeaux ) ,
on aura
w^—1,699, «««1,678, Hp— 1,660.
La grosseur des grains de péridot et leur abondance relative
sont très variables; cependant, le plus souvent, le péridot joue, avec
Tanorthite, le rôle de magma grenu, remplissant les intervalles
entre les grands cristaux de pyroxène et de bronzite , bien que le
péridot et Tanorthite soient nettement antérieurs à la consolidation
de ces derniers minéraux.
Les inclusions du péridot sont rares; cependant on peut affirmer
qu'il contient quelques inclusions liquides à bulle mobile. Nous
parlerons plus loin de sa transformation en serpentine.
3^ Uanorthite se présente également en grains à terminaisons in-
distinctes, intimement associés aux grains de péridot. Elle offîre fré-
quemment les deux macles de 1 albite et du péricline. Dans la zone
de symétrie perpendiculaire à jf\ les extinctions, comprises entre
les deux séries de lamelles hémitropes, atteignent un angle de 90^.
Assez souvent une des séries de lamelles hémitropes suivant la
loi de Talbite porte seule la trace de la made du péricline; c'est
un fait déjà si^[ialé dans les gabbros de Norvège.
On distingue facilement Tanorthite à sa faible réfringence, qui
fait ressortir sur elle tous les autres minéraux. La biréfringence
atteint un maximum de 0,012. Une attaque de quelques heures
dans lacide chlorhydrique à 60"^ transforme cett#anorthite en silice
gélatineuse.
7
nvanuaii >Atio>AU.
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210 MISSION DANDALOUSIE.
4^ Le Hallage présente un haut intérêt. Il est du type des py-
rosènes dits cturomifères et se montre à ia loupe d un joli vert-
émeraude. Au microscope, ces grains simiiient de grands cristaux
dont le trait dominant est d'être régulièrement maclés avec des la-
melles d'enstatite. Dans plusieurs cristaux, on compte plus de vingt
lamelles hémitropes d'enstatite, La face d association est h} pour
ie diallage et g^ pour Tenstatite. On peut dire qu'en moyenne les
lamelles de diallage sont cinq fois plus épaisses que celles d'en
statite.
La détermination et la distinction des deux minéraux peuvent
être basées sur toutes leurs propriétés optiques, qui se confirment
mutuellement.
Caractères du diallage. ^ — Le diallage est d'une couTeur biiuv
rosé très pâle, par transparence; le polychroîsme n'est pas sen*
sible. Les clivages m sont très marqués, et du type habituel à ceux
du pyroxène, c'est-à-dire en traits interrompus. Il existe des cas-
sures très rectilignes suivant A^ mais ces cassures se confondent
avec les plans de macle. Enfin, dans certaines plages, on constate
suivant g^ un fin striage très rectiligne.
Le plan des axes optiques est paradlèle à g^, La bissectrice ai-
guë n^, positive, fait dans l'angle obtus pk^ un angle de 4o^ avec
l'arête h^g^. L'angle des axes est petit et ne parait guère dépas-
ser 5o**.
La biréfringence maximum n^ — * Up atteint 0,0 3 5 1 . Dans une sec-
tion de la zone pk^ exactement perpendiculaire à la bissectrice aiguë
positive , la biréfringence Wm — 'ip a pu être relevée avec précision ;
elle n'atteint que o,oo35, ce qui confirme le faible écartement des
axes optiques. Si l'on admet pour n^^ une valeur moyenne de 1,68,
on aura donc
«^-«=1,7016, 7i,n*=i,68, iip— 1,6765.
Caractères de renstatite. — L'enstatite maclée avec le diallage
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MISSION D'ANDALOUSIE.
211
est encore plus incolore que lui ; ^e a très sensiblement le même
indice de réfraction moyen , de sorte que ses lameUes ne se dis-
tinguent en lumière naturelle que par les cassures transverssdes
qu elles présentent fréquemment, et parles solutions de continuité,
simulant un clivage facile, qui suivent les faces h} du diallage, ap-
pliquées sur g^ de Tenstatite; c'est précisément dans la face g^ que
se trouvent les axes optiques de lenstatite. La bissectrice aiguë rig
est positive et perpendiculaire à la face p. L'angle des axes est
très grand et atteint environ 85®. La biréfringence est faible ; son
maximum n^
/i^ne
pas 0,01 1.
Caractères de Vassociation des deux minéraux. — Comme nous
Tavons déjà dit, la face g^ de l'enstatite est appliquée sur la face h}
du diallage. Nous avons successivement trouvé des teemples des
trois sections suivantes, rapportées au diallage :
Fig. 7.
Section g^, — Les lamelles de Tenstatite sont perpendicidaires
à la section; elles présentent leur minimum d'épaisseur et ont des
bords nets et rectilignes.
Le diallage est à son maximum de biréfringence. En plaques
de o""",o3 d'épaisseur, le diallage atteint ainsi le
vert de second ordre, tandis que l'enstatite, qui
est coupée suivant sa section A^ reste dans les
gris de premier ordre. Le diallage est parallèle
au plan de ses axes optiques et la direction po-
sitive de sa section s'éteint à 4o® de la ligne des
macles. Les lamelles d'enstatite s'éteignent sui-
vant leur longueur, et en lumière convergente
elles se montrent perpendiculaires à leur nor-
male optique négative n^. Le plan des axes op-
tiques de l'enstatite est d'ailleurs parallèle à la
ligne de macle, et Ton peut constater que Tangue aV est très
grand.
Section g^ da diallage.
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212
MISSION D'ANDALOUSIE.
Fig. 8.
Section h^ da Hallage. — Les sections h> du diallage s etei*
gnent suivant les traces des divages faciles. On y distingue nette-
ment de fins striages parallèles à ^\ des cassures plus grossières et
plus interrompues, parallèles à m. Les couleurs de biréfringence
atteignent les rouges de premier ordre et Ton voit en lumière con-
vergente que la section, perpendiculaire au plan
des axes optiques, est située entre la normale
optique n^ et un des axes.
Les lameUes madées d'enstatite sont rares,
très laides, à bords irréguliers et comme frangés.
5* On voit nettement que la section est sensible-
ment parallèle à leur plan de jonction. Elles
présentent leur maximum de biréfringence , qui
"t \ , . .. ^ ^ en plaques de o™",o3 reste dans le jaune-orangé
Section h» du diaAge. -. > ^ \ . r--i
de premier ordre. Leur extinction se fait simul-
tanément avec celle du diallage et elles sont positives parallèlement
aux traces des clivages faciles de ce dernier minerai.
Section de la zone ph} da diallage, perpendiculaire à sa bissectrice
aiguë positive n^. — Le diallage polarise dans les gris de premier
ordre. Le plan de ses axes optiques est
parallèle au fin striage ^^
L'enstatite, en lamelles sensiblement
obliques à la section et présentant sur
g» leur bord des phénomènes de superpo-
sition, montre la trace du plan de ses
axes optiques perpendiculaire au plan
des axes optiques du diallage ; l'on voit
^ nettement que la section est perpendi-
culaire au plan principal d'élasticité n'^n'^ de lenstatite, et qu'elle
se trouve située entre la trace de la bissectrice aiguë positive et celle
de l'axe d'élasticité moyenne.
La section est bien perpendiculaire à un plan d'élasticité prin-
cipal ; car la barre noire , une fois rectiligne , passe par le centre
Fig. g.
>
liiiii un liiii lin
*-^-*n.
lui iii \ lii
lui Un ih llll
-,
,Ht^|.: 1
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MISSION DANDALOUSIE. 213
du champ. Cette section est située entre rl^ et n'^, car lorsqu'on
incurve la barre noire au moyen d'une légère rotation, on peut con-
stater que le plan des axes optiques
lui est perpendicidaire.
Toutes ces apparences démontrent
que Tenstatite est madée avec le di-
allage de façon que la face h} du dial-
lage est appliquée sur la face g^ de
\ , lenstatite, en même temps que la
^^.^.>^ ^,J..^^^1^z: .^ face h} de Tenstatite est pardlèie à
A^Vî"'!*'^ la face jf^ du diallage.
\ !
I \i 5® La ironzite se présente en grands
! i| cristaux prêtant à la roche un carac-
tère porphyroïde, mais jouant en réa-
lité le rôle des grands cristaux du granité , c'est-à-dire de consoli-
dation postérieure aux éléments grenus qui l'entourent. Elle a une
couleur brune, et le clivage ^^ parfait, ofire des reflets bronzés qui
rappellent ceux des minéraux micacés.
Au microscope , les traces de ce clivage parfait sont régulièrement
espacées et très rectilignes. Ce minéral contient de fines lamelles
d'un corps beaucoup moins réfringent et beaucoup plus biréfrin*
gent que la bronzite.
Caractères de la bronzite. — Les clivages m sont parfois bien
marqués sur les sectioos p ; ils présentent des cassures beaucoup
plus grossières et beaucoup plus interrompues que le clivage g^.
Ce dernier est parallèle au- plan des axes optiques. La bissectrice
aiguë est positive (ti^) ; l'angle des axes optiques est très grand,
nous l'estimons à 85^ La biréfringence maximum atteint o,oi 17.
Caractères des lamelles minces très biréfringentes maclies suivant g^
avec la bronzite. — Dans les sections h^ de la bronzite, ces lamelles
» s'éteignent sensiblement à 45^ de la trace g^ et atteignent un maxi-
mum de biréfringence qui dépasse certainement 0,03 5.
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21& MISSION D'ANDALOUSIE.
Dans les sections p de la bronzite , elles sont moins biréfringentes
et leur extinction est également moins oblique.
Dans les sections jfS leur extrême minceur les fait passer in-
aperçues.
Cette minceur empêche d'étudier plus à fond les propriétés
optiques de ces lamelles. Nous avons attaqué des plaques de norite
par Tacide chlorhydrique. On constate aisément que le péridot et
Tanorthite se transforment en silice gélatineuse, que les macles de
diailage et de bronzite restent intactes, enfin que la bronzite est
également inattaquée, tandis que les lamelles très biréfringentes
maclées avec elle sont transformées en majeure partie en une ma-
tière amorphe.
Ces diverses propriétés font penser au talc, mais Thypothèse
s'accorde mal avec les extinctions très obliques de la substance
dans les sections p et h^ de la bronzite.
Les cristaux de bronzite portent souvent la trace d'efforts méca*
niques considérables; les clivages g^ sont courbés à la faconde ceux
des substances micacées élastiques.
6^ Le mica noir se présente en petites lamelles brunes, poly-
chroïques, très minces, à contours irréguliers ; ilestprincipsdement
associé au diailage. C'est un produit secondaire, qui a été souvent
Sijgndé dans ces conditions de gisement.
Les différentes variétés de norites et de Iherzolites de la serrania
de Honda sont toutes groupées autotu* de ce type , qui est le plus
complet, et en dérivent par la diminution ou même l'absence d'un
des quatre éléments principaux : péridot, diailage, bronzite ou an-
ortbite.
Les variétés riches en péridot sont d'un vert pâle ; celles dans
lesquelles le diailage est prédominant prennent une belle teinte
émeraude. Enfin les variétés les plus conmiunes sont brunâtres et
doivent leiu* couleur à l'abondance de la bronzite.
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MISSION D ANDALOUSIE. 215
SERPENTINES.
La décomposition de toutes ces roches amène la production de
ia serpentine. M. Macpherson a déjà indiqué qu'en bien des points
on recueille en place des échantillons de passage qui ne permettent
de conserver aucun doute sur Torigine secondaire de cette roche.
Nous avons personnellement constaté l'exactitude de cette obser-
vation au col de la Mujer entre la Sepultiu^a et Tolox, sur la rive
droite du rîo Alfraguara et en bien d'autres points.
Les divers stades de décomposition que nous avons pu constater
sont les suivants: ie spinelie et la bronzite restent intacts, le pé-
ridot et le pyroxène voient leurs cassures augmenter et s'élargir.
Les cassures du péridot constituent des alvéoleis irrégulières, géné-
ralement arrondies; celles du pyroxène sont planes et suivent la
direction des quatre clivages principaux m^m^g^j h}. Ces cassures se
remplissent de produits serpentineux , les uns colloïdes, les autres
composés de fibres biréfringentes que nous étudierons plus loin.
La bronzite elle-même peut être fortement attaquée, mais
alors elle se transforme en tdc. Nous avons vu de beaux exemples
de cette épigénie dans le dyke de serpentine de la mine de Mar-
bella et le long du rio Airraguara.
Lorsque la décomposition est plus profonde, la bronzite est fré-
quemment épigénisée en bastite ; les serpentines du col de la Mujer
entre la Sepultura et Tolox nous en ont présenté des exemples
intéressants. Les sections prennent une teinte verdâtre uniforme et
deviennent très finement fibreuses, parallèlement à far ête h^g^. La
section p, perpendiculaire à la normale optique positive n^, est la
plus caractéristique ; le plan des axes optiques s y montre perpen-
diculaire à la direction du divage facile g^. La bissectrice aiguë,
perpendiculaire à g\ parait toujours négative; mais l'angle des
axes optiques est très variable. La biréfringence est également très
variable et a pour maximum une valeur égale à cdle de Tensta-
tite. On n y voit pas de polychroïsme sensible. Enfin des lamelles
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216 BflSSION D ANDALOUSIE.
allongées de fer oligiste sont couchées dans g^ parallèlement à
Tarète h^g^.
Le reste de la roche est composé de cellules remplies d'ime
matière fibreuse à fibres toujours négatives, faiblement biréfrin-
gentes (maximum 0,009). Par places, on peut constater lexistence
de deux axes optiques dont le plan est parallèle à rallongement des
fibres et dont la bissectrice aiguë positive leur est perpendiculaire.
Une autre substance fibreuse, beaucoup plus biréfringente, se
montre en filonnets traversant la précédente; ses fibres sont tou-
jours positives suivant leur longueur et sa biréfiîngence dépasse
o,o3.
Ainsi, en résumé, la décomposition des norites et des Iherzo-
lites laisse intacts toujours les spinelies et souvent la bronzite.
Quant au péridot et au diaUage , ils se transforment intégralement
en produits serpentineux, les uns colloïdes, les autres faiblement
biréfringents à fibres négatives, ou fortement biréfiîngents à fibres
positives.
Quelques échantillons de norite, recueillis au milieu de la ser-
pentine du col de la Mujer, contiennent des grains d anorthite. Ces
grains sont en générad pénétrés et entourés par des veinules de
chlorite d'un vert-émeraude pâle. Nous n'avons pas remarqué qu'il
s y produisît une transformation en calcite. La chlorite appartient
aux espèces très faiblement biréfringentes, mais douées d'une forte
dispersion et elle polarise dans un bleu-indigo foncé, faisant partie
des teintes grises du premier ordre de Newton.
M. Noguès a bien voulu nous communiquer une série de roches
similaires qu'il a recueillies dans la sierra de Peiiaflor près Séville
et qui percent également les schistes archéens et cambriens.
Il est intéressant de comparer ces roches avec la série plus ba-
sique de la serrania de Ronda; elles sont essentiellement composées
de gabbros et de diabases à structure 0|^itique. Le type dominant
est riche en anorthite, en augite, en fer titane, et très pauvre en
péridot. La transformation secondaire du pyroxène y développe
les phénomènes de l'ouralitisation (amphibole). Le mica noie.
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MISSION D'ANDALOUSIE. 217
Tépidote, la*calcite et la chlorite épigénisent également Télément
bisilicaté.
Dans les calcaires métamorphiques de la sierra de Penaflor, qui
nous paraissent un peu plus récents que ceux de la serrania de
Ronda, nous avons constaté le développement des minéraux sui-
vants: sphène, rutile, mica brun, amphibole labrador, chlorite et
parfois belle wemérite à sections mp, à im axe optique négatif. La
biréfringence de ce dernier minérd ne dépasse pas 0,0 1 4 1 c'est-
à-dire celle du dipyre.
Phénomènes de. contact des norites et des serpentines avec les gneiss
et les schistes encaissants, — Nous avons été frappés du faible méta-
morphisme de contact développé par les norites à leur voisinage ;
cependant nous devons. signaler que le grenat est fréquent dans les
gneiss limitrophes, notamment au voisinage de la Sepultura.
Au contact des filons de norite qui percent les gneiss entre
Istan et Monda, nous avons recueilli quelques échantillons de lep^
tynite contenant quartz, oligoclase et labrador grenus, mica noir
rare, et dans lesquels un minérad rhombique, présentant un divage
facile parallèle au plan des axes, se développe en grains inégaux
constituant des cristaux polysynthétiques postérieurs à tous les
autres éléments de la roche. L'allongement, très marqué, est parais
lèle au clivage facile ; la bissectrice aiguë négative est perpendicu-
laire à cet allongement. L'écartement des axes ne dépasse pas 5o^.
Le minéral est brunâtre, d une réfringence très marquée, sans po-
lychroisme sensiUe. Sa biréfringence atteint 0,01 5. Les sections
transversales et longitudinales sont sensiblement rectangulaires.
Tout semble donc indiquer qu'on a a£Faire à un minéral rhombique
de la famîUe de ThypersUiène, bien, que la réfringence et la biré-
fringence soient un peu fortes pour qe corps.
S
IVPRIVCtlK ■ATlOVâhl
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218 UISSION D'ANDALOUSffi;
Il-
;. :C|IAPITRE U.
DfOBITfeS.
Aux environs de Maiaga et deBenalmadena^ôn tritmve de nom-
breux filons milices de diorite, dirigés généralement N. N. Ë. Ils
percent indistinctement les schistes eristàUophyfliens, archéens et
cambriens.
Bien que nous ayons tendance à penser que la serpentine leur
est antérieure , aucun fait ne nous permet d affirmer cette anté-
riorité. Mais, aux environs de Benalmadena, nous avons vu un des
filons de diorite nettement percé par un fildn de pegmatite à tour-
maline ; là granulite leur est donc postérieure.
Le type pétrographique de ces roches est très net : ce sont des
diorites ayant parfois une tendance à passer aux po'rphyrites. Le
type le plus basique, que nous avons recueilli à la montée de Car-
bajal, près Benalmadena, ainsi que sur la route de Golmenar, au
nord de la venta del Voticario, présente lassociation suivante :
Cristaux de première consolidation : sphène^ d'un brun très paie
en petits cristaux brisés; anorthite présentant les macles de l'ai-
bite et du péricline.
Cristaux de deuxième consolidation : labrador en cristaux allongés
suivant pg^j présentant les macles de lalbite et parfois de Baveno;
hornblende verte, en prismes allongés suivant Tarète mm.
D autres variétés de diorite sont andésitiqxies ; d'autres ' enfin
(hacienda de la Concepcion, près Maiaga) admettent de l-orthose
et du quartz grenu que nous croyons secondaire.
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MISSION DANDALOUSIE. 210
CHAPITRE m.
6RANDLITB
M. Macpherson a déjà signalé et décrit, d'une façon appro-
fondie, les belles granulites à tourmaline et à grenat qui se mon-
trent à las Chapas de Marbella.
Tout le système de gneiss à cordiérite, que nous avons étudié
plus haut, se montre traversé par de nombreux filonn^s de gra-
nulite qui y développe fréquemment des bandes de gneiss granu^
litique , lorsqu'elle s'injecte parallëlement à la schistpsité. Les e|i*-
virons de Benalmadena,ceux de la Sepultura et du puerto Blanco
sont ricbes en gneiss granulitique. Le mica blanc s y montre alors
abondant et épigénise en partie le mica noir d'ancienne consolidation.
Nous avons déjà décrit des filonnets de quartz à andalousite,
à talc et à chlorite, qui percent les schistes à minéraux. Parfois
le feldspath y apparaît et la roche se transforme en pegoiatite. Il
semble donc bien prouvé que ces fiions sont le prolongement,
dans les schistes à minéraux , des granulites de la région.
Nous rappellerons également ici que la granulite est postérieure
à la diorite et à la serpentine. Nous. avons cité les localités où les
filons de granulite percent ces diverses roches.
Au point de vue pétrographique, on peut résumer ainsi qu'il
suit la constitution des granulites de la serrania de Ronda :
Éléments de première consolidation : mica noir, oligodasci or-
those;
Éléments de deuxième consolidation : quartz graniditique , mica
blanc ;
Minéraux accessoires : tourmaline , grenat ,, andalousite.
S.
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220 MISSION D ANDALOUSIE.
CHAPITRE IV.
MELAPHTRES (SPILITKS), PORPHYRITES ET DIARASES
À STRUCTURE OPHITIQUE.
irVDE STRATIGRAPHIQUE.
La trainée tiiaskpie qui s'élend de Gobantes au delà d'Ante-
quera contLent de nombreux épanchements de roches à structure
ophitique, qui se présentent, les unes sous forme de coulées
minces, les autres en mamelons arrondis.
Nous avons étudié personnellement le gisement du val de Yeso,
entre Gobantes et Bobadilla, et nous devons à MM. Marcel Ber-
trand et Kilian une nombreuse collection des roches de cette
série, qu'ils ont recueillies aux environs d'Antequera et de Loja.
Le gisement stratigraphique de cette série ophitique en fait in-
contestablement des roches triasiques dont l'éruption a eu lieu
lors de Tépoque des marnes irisées.
ÂTUDE PÉTROGRAPHIQUE.
Au point de vue pétrographique, bien quelles présentent
tous les pa3sages entre elles, On peut les ranger en trois catégo-
ries distinctes : les diabases, les porphyrites et les mélaphyres
(jspilîtes)! =
1** Diabases. — Les deux éléments dominants de toute la. série
des diabases sont : un feldspath triclinique, allongé suivant l'arête
pg^ et moulé par de grandes plages d'augite. Le feldspath dominant
est tantôt le labrador, tantôt Toligociase.
Il y a toujours du fer titane entouré de sphëne secondaire.
Le pyroxène a subi le plus souvent une transformation secon-
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MISSION DANDALOUSE. 221
daire qui Ta épigénisé en amphibole, en chlorite, en épidote et en
calcite.
Tous ces phénomènes ont été maintes fois décrits, et nous n'in-
sistons pas sur cette série qui rappelle entièrement les ophites des
Pyrénées.
Les variétés, andésitiques présentent parfois du quartz grenu
secondaire.
Dans les variétés labradoriques, le pyroxène est parfois trans-
foifmé en mica noir. Les diabases labradoriques dominent au val
de Yeso près Gobantes, à la butte de las Perdrices près Antequera ,
en face des Ënamorados. Les diabases andésitiques sont dévelop-
pées À Priego près Garealucy, et dans la sierra Ëlvira.
a^ Porpkyrites. --r^Le passage ; des diabased aux porphyrites se
fait par la diminution de taille des cristaux de feldspath , qui de-
viennent de vrais microlithes allongés suivant pg^, par la segmen-
tation, des grands cristaux de pyroxène, enfin par Tapparition d'une
pâte vitreuse amorphe. w
Le fer oxydulé et le fer titane s'y développent en arborisations
très fines y et surtout de secotiode consolidation.
Ces xoches sont parfois vacuolaire3i elles vacuoles sont princi-
palement rempiles de calcédoine et de chlorite.
Il est remarquable que le pyroxène bien développé soit rare
dans les porphyrites. friancbeâ de cette, série. Les éléments de ce
bisilicate senû>leiit constituer le magoia' vitreux en excès, qu'un
refroidissement brusque aurait empêché de s'individualiaeD.
Les microUthes de feldspath sont tantôt de Toligoclasçytaptôt
du labrador. . . ^ .» . .
Les porphyrites andésitiques» dominent entre la.venta. del Xr4r
buco et Salmas, à la butte d' Antequera, où d'ailleurs elles sont as-
sociées à de véritables diabases ophitiques.
Les porphyrites labradoriques existent à la venta de las Bragas.
3* Mélaphyres {spilites). — Parfois les porphyrites précédentes
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222 BEESSION D'ANDALOUSIE.
admettent parmi les cristaux de première consolidation le péridot,
le plus souvent épigénisé en partie en fer oligiste.
Lorsque les microlithes de feldspath sont encore reconnais-
sablés, ils présentent les extinctions du labrador et sont maclès
suivant la loi de Talbite, et parfois suivant ceUe de Baveno.
: Le fer oiigiste est toujours abondant dans ces roches, qui. sont
le plus souvent vacuolaires. Les vacuoles sont remplies de chlorite,
de càlcite ou de calcédoine.
Ce sont donc de véritables spilites, tout à fait analc^es à cdles
d€S Alpes.
Les spilites ont été rencontrées à Tarroyo d'Aatequera, contre
les dolomies, à l'ouest d'Antequëra, à la sierra de Villanueva del
Rosario et à Villa Carretera, à Test d'Antequera.
Nous en avons trouvé des débris non roulés au Ricon de la
Victoria, près Torre del Mar.
Présence de la glaucophane dans les produits d'ouraliiisation. —
Le seul fait nouveau que nous ait présenté toute cette série de
diabases et de porphyrites est la présence de la glaucophane bien
caractérisée dans les produits d'ouralitisation du pyroxène.
Une porphyrite andésitique de la butte d'Antequem, une dia-
base andésitique de la butte de las Perdrices, montrent de petits
cristaux secondaires de glaucophane présentant le polycbroïsme
suivant : dans la direction n^ la coloration est bleu marin, dans
k direction n,; elle est bleu- violacé, dans la direction n^ elle est
jaune-verdâtre.
11 est probable qu'une partie de l'augite primordiale est asso-
ciée par voie d'isomorphisme àTachmite, qui a fourni Télément
sodifère nécessaire à la production de la glaucophane.
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MISSION D'ANDALOUSIE. 223'
CHAPITRE V.
M. Kiiian a constaté, dans le lias supérieur de Montiliana,
ilaxiatençe. d'une, Y;^ue pphitîqiie identique à la. venue trîasikju/ei.
Elle comporte des porphyrites andésitiques et des diabases labra-
doriques à sy*ucture opbitique.
U est remarquable que, tant dans la série triasique que dans la
série liasiqiité^, le pyroxèiie ne passé' jamais, à notre connaissance,
au <liallage. On sait que ce passage est fréquent dans la venue si-
milaire deâ Pyrénées.
. r»'
, » » • . ' ' ■ ■ ■ ,' '
....... . i i '. i .{ l. . IjM •
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TROISIÈME PARTIE.
TERRAINS SÉDIMENTAIRES POSTÉRIEURS AU TERRAIN GAMRRIEN.
Si Ton se reporte à la carte qui accompagne le présent mémoire,
on verra que les terrains sédimentaîres autres que Tarchéen, le
cambrien et le nummulitique sont relativement peu développés
dans la serrania de Ronda.
La série paléozoîque n'est représentée que par le terrain per-
mien ; tous les autres termes, à part le cambrien dont nous nous
sommes déjà occupés, nous ont semblé ne pas exister dans la ser-
rania de Ronda.
Le plus généralement, le terrain permien et le trias ne se ren-
contrent qu à Tétat de lambeaux isolés et jalonnant souvent des
failles.
Les terrains jurassiques et crétacés forment une grande bande
ayant une direction N. E.-S. 0.
Les dépôts nummulitiques couvrent une surface assez étendue ;
ils sont complètement indépendants de tous les autres terrains.
Le terrain miocène n apparaît qu au nord et au nord-ouest de la
serrania de Ronda.
Enfin les dépôts pliocènes sont cantonnés le long des côtes de
la Méditerranée.
Nous allons étudier chacun de ces terrains, indiquer ses rela-
tions avec ceux qui le précèdent et exposer la succession des phé-
nomènes qui ont donné à la région sa constitution et son relief
actuels.
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MISSION D'ANDALOUSIE. 225
CHAPITRE PREMIER.
TERRAIN PERMIEN.
L'eicistence du terrain permien en Espagne a été longtemps mise
en doute : Tabsence de tout fossile dans les dépôts qui le représentent
explique Thésitation des différents auteurs à faire, de lensemble
des grès rouges de la région, des dépôts permiens. De Vemeuilf^J,
même après les travaux d'Ansted^^^ sur Malaga et de M. Jacquot^*'
sur la province de Cuenca, n admettait qu'avec réserve la présence
de ce terrain dans le sud de TEspagne.
Ce manque absolu de fossiles nous aurait aussi laissés dans
le même doute, si nous n'avions eu souvent l'occasion d étudier le
pennien soit en France , soit en Saxe. Nous avons toujours remar-
qué que certains grès et conglomérats rouges sont caractéristiques
de l'étage moyen du terrain permien ; leur coloration rouge très
foncée, la nature de leurs éléments presque toujours empruntés
aux rocbes avoisinantes et généralement peu roulés, les distinguent
du grès bigarré , dont les éléments sont plus roulés et formés le plus
souvent de cailloux blancs provenant de la fragmentation de quartz
laiteux ; ce sont les seuls éléments qui aient résisté au charriage
par les eaux.
La discordance qui existe entre ces dépôts et les grès franche-
ment triasiques qui les recouvrent peut encore venir à l'appui de
la distinction que nous faisons dans l'ensemble des grès de l'Anda-
lousie, jusqu'à présent réputés triasiques.
L'étage inférieiur du terrain permien nous a paru manquer dans
la région que nous avons explorée. C'est toujours le permien moyen
^^^ DeVerneuil et Cofiomb, Expii' (Journal of the Geolog. Society, iSb'j,
cation 9ommaire de la carte géologique de p. 585).
VEspagne, 2* édition, 186g. ^^^ Jacquot, E9gmsse géologique de la
^'^ Ansled, On the geology of Malaga serrania de Cuenca, Espagne [Ann, des
and the southem part ofAndalasia, in-d* nûnes, 6* série, t. IX, p. Sgi).
9
* IMFIiaïail SiTtOIAU.
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226 MISSION DANDALOUSIE.
que nous avons vu reposer directement et en stratification discor-
dante sur les schistes anciens.
Voici la sériée faits que nous avons été à même d'observer.
Un lambeau ae ce terrain apparaît entre Tolox et Yunquera ,
avant la descente vers le rio Grande. D repose sur les schistes
cambriens fortement versés vers le sud, tandis qu'il plonge lui-
même vers le nord. La coupe donne en cet endroit , de haut en
bas:
i** Grès rouges micacés, fins;
2^ Conglomérat à éléments anguleux (schistes, quartzites,
grès);
3® Grès verts fins et micacés.
Lorsqu'on descend vers le rio Grande, on suit les afflem^ements
depermien qui plongent de plus en plus vers le nord et sont versés
vers la faille qui limite ce lambeau.
Toutes les fois que nous avons rencontré le pennien, nous avons
pu reconnaître cette composition; et ce sont ces grès rouges
micacés et ces conglomérats qui nous ont permis d'en admettre
Texistence. Entre Malaga et Colmenar, les grès rouges micacés
sont recouverts par le jurassique, en discordance de stratification.
On les retrouve encore entre Benahnadena et Marbelia. (Voir la
coupe, fig. 4 9 p- 193.) Dans les environs de Malaga, nous avons
reconnu l'exactitude de la coupe donnée par Ânsted.
n est à remarquer que l'étage moyen du terrain pennien se
montre dans une région où n'apparaît aucun autre terme de la série
paléozoîque, tandis qu'au contraire il se voit le plus souvent re-
couvert par le terrain triasique, mais en discordance de stratifica-
tion. C'est là un £adt générai qui s'observe en beaucoup de régions
et qui explique l'errexur commise par certains auteurs, qui font
rentrer les g^ rouges dans le trias. En réalité, l'étage des grès
rouges appartient par sa flore et par sa faune aux terrains paléo-
zoîques, mais sa distribution géographique et ses caractères pétro-
logiques semblent le rapprocher du trias.
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MISSION D'ANDALOUSIE. 227
CHAPITRE n.
TERRAIN TRIASIQUE.
Les grès bigarrés sont, ainsi que nous venons de le dire, en dis-
cordance de stratification avec les grès et conglomérats permiens.
Les couches les plus inférieures sont constituées par des grès vio-
lacés pâles et des poudingues à cailloux de quartz blanc.
En deux points {vu de Yeso et près du tunnel n^ 8 de la ligne
de chemin de fer entre Gobantes et £1 Chorro), des bancs de cal-
caire dolomitique paraissent s'intercaler à la base des marnes iri-
sées. Mais nous n avons pu relever de coupe assez complète pour
affirmer que ces calcaires reposent sur les grès bigarrés et par suite
qu'ils correspondent au muschelkalk.
Les marnes irisées contiennent des gypses blancs, noirs et rouges
au voisinage des niveaux où Tophite s'est épanchée.
Au val de Yeso, probablement par suite de l'existence d'un ph
anticlinal, on voit un calcaire noir veiné de blanc, à stratifica*-
tien presque verticale, apparaître au milieu des marnes irisées gyp-
sifères. Près du tunnel n*' 8 de la ligne du chemin de fer de Go-
bantes à El Chorro, MM. Bertrand et Kilian ont trouvé, dans un
cdcaire noir analogue, des Myophoria vestita Alb., caractéristiques
du keuper.
Le trias semble avoir eu, ainsi que le permien, une très grande
extension dans le sud de l'Espagne; si, actuellement, nous n'en
retrouvons que de loin en loin des lambeaux de faible étendue,
c'est que les puissantes érosions qui ont creusé toute la serrania
de Ronda ont fait disparaître la plus grande partie de ces dépôts,
qui, d'après la position des témoins que nous avons rencontrés,
devaient recouvrir presque toute la région correspondant à la ser-
rania de Ronda.
La discordance de stratification que nous avons signalée entre
le trias et le permien indique que les mouvements du sol ont
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228 MISSION D'ANDALOUSIE.
recommencé à se produire à la fin de Tépoque permienne, mais
ils ont continué après le trias. Nous en avons la preuve dans ce fait
que, près de Colmenar, le calcaire jurassique blanc repose directe-
ment et en stratification discordante sur les grès rouges du per-
mien.
CHAPITRE m.
TERRAIN JURASSIQUE.
Nous n'avons vu le contact du trias et du jurassique que près du
tunnel n^ 8 de la ligne du chemin de fer de Bobadilla à Malaga;
mais, en ce point, les couches ont subi de tels mouvements de
compression et présentent de tels plissements qu'il est bien diffi-
cile de reconnaître s'il y a concordance de stratification entre les
deux terrains.
Dans la partie de la serrania de Ronda où nous avons traversé
les étages jurassiques , il nous a été impossible de reconnaître à
quels niveaux géologiques nous avions affaire , par suite de l'absence
de fossiles. Ce n'est que par la comparaison avec la coupe que
fournit la ligne de chemin de fer entre Gobantes et El Chorro que
nous attribuons à la partie supérieiu*e du jurassique et au titho-
nique les couches qui constituent les dépôts les plus élevés de la
bande calcaire qui, faisant suite à la sierra d'Antequera, s'infléchit
vers le sud-ouest et s'avance jusque près de Gibraltar.
Au cortijo del Valle, nous avons reconnu dans les calcaires
jurassiques la série suivante : des calcaires cristallins blancs, repo-
sant sur des calcah^es marneux gris. Les premiers pourraient appar-
tenir au tithonique, les seconds au terrain jurassique supérieur.
Cet ensemble forme un pli antichnal dont le sommet correspondrait
au puerto de Lifar. D'après TsJlure des couches (voir coupe géné-
rale , p. 192, fig. 4) , il est facile de reconnaître que toute la région
comprise entre le puerto del Faro et le puerto de Lifar forme un
grand pli synclinal dans lequel se rencontre le terrain crétacé. La
lèvre méridionale de ce pli ne s'est montrée à nous que sur un
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MISSION D'ANDALOUSIE- 229
espace très étroit; elle est prise en écharpe par la grande faille qui
limite du N.E. au S. 0. la bande jurassique.
Si les niveaux du jurassique inférieur que l'on trouve à Test, du
côté d'Antequera et de Grenade, ainsi qu'au tajo de Gaétan, exis-
tent dans la serrania de Ronda, c'est plutôt siu* les bords de la
bande jurassique], signalée comme formant un pU synclinal, qu*on
pourra les rencontrer, puisque Taxe est constitué par le tithonique
et le jurassique supérieur.
CHAPITRE IV.
TERRAIN CRÉTACÉ.
Dans la serrania de Ronda, le terrain néocomien représente seul
le terrain crétacé. Il est constitué par des marnes roses et blanches
que M. de Orueta a rapportées avec raison, dès 1 876 , à ce dernier
terrain. Nous n'y avons trouvé aucun fossile , mais MM. Bertrand
et Kilian, du côté d'Antequera, y ont rencontré une faune franche-
ment néocomienne.
Ce terrain forme une bande qui suit la direction de la grande
chaîne jurassique. Il est extrêmement plissé et porte les traces de
compressions très énergiques de la part des roches encaissantes. Au
puerto del Faro, ces marnes plongent vers le nord; à la dernière
montée vers le col de la Mujer, elles plongent vers le sud et forment
ainsi im grand pli synclinal ayant la même direction que celui du
calcaire jurassique; mais les couches y sont affectées de plissements
bien plus nombreux.
Il est probable que les grands mouvements qui ont ployé et
relevé les couches jurassiques et crétacées ont eu lieu lors de la
formation de la grande faille qui limite du N. E. au S. 0. la bande
jurassique. On ne peut préciser l'époque à laquelle ces phénomènes
se sont passés. Us sont postérieiu*s au néocomien, ainsi qu'il ressort
de ce que nous venons de dire, et antérieurs au terrain nummu-
litique.
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230 MISSION DANDALOUSm.
CHAPITRE V.
TBRRAIN NUMMULITIQUE.
Dorant la période crétacée, ii ne s'est déposé dans la serrania de
Ronda aucun autre sédiment que ces marnes néocomiennes. Mais,
lors de Tépoque niunmulitique, la mer pénétra de tous cotés dans
im grand nombre de golfes formés soit par des plis synclinaux,
soit par des vallées correspondant à des failles. Par suite de cet aflPais-
sement, la région de la vallée du Guadalcpiivir communiquait libre-
ment avec la plaine de Malaga, et la serrania de Ronda formait
alors une île ou peut-être une presqu'île du continent africain, dont
on peut suivre les contours sur une carte géologique générale.
Voici les quelques faits que nous avons pu observer dans la ser-
rania de Ronda.
A Estepona apparaissent , sur le bord de la Méditerranée, des
grès jaunes, avec fragments de dents et d'écaillés de poissons, dont
nous n'avons pu évaluer l'épaissetu*; ils sont recouverts par des
sables pliocènes. Entre Estepona et MarbeHa affleurent le long de
la route, sous ces mêmes sables pliocènes, des marnes et des grès
qui sans doute appartiennent à la même série géologique que les
grès d'Estepona.
Au delà de l'arroyo de Jobera, sur les schistes que nous rappor-
tons au cambrien et en discordance avec eux, apparaissent des grès
jaunâtres et rougeâtres, qui appartiennent au terrain nummulitique.
Ces dépôts forment l'extrémité d'un lambeau qui, venant du N. E. ,
suit la grande bande de terrains secondaires dont nous avons déjà
parlé ; la mer nummulitique a pu pénétrer aussi avant dans l'inté-
rieur de la serrania de Ronda, grâce à une vallée qui correspon-
dait à la grande faille qui limite du N. E. au 8. 0. cette bande de
terrains secondaires. Puis cette faille a rejoué postérieurement à
l'époque nummulitique, et des marnes roses et blanches du terrain
néocomien ont été amenées au contact des dépôts nummulitiques.
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MISSION DANDALOUSIE. 231
A la descente du pu^rto de Li£aur, comme <kns tout le bassin de
Ronda, on voit la série suivante : à la base et en stratification dis*
cordante avec les calcaires jurassiques, ce sont des grès jaunâtres,
puis des marnes rouges et vertes, enfin des calcaires blancs à al-
véolines. Toutes ces assises pénètrent dans les nombreuses anfi*ac-
tuosités des dépôts jurassiques; parfois ces derniers forment des
falaises abruptes au pied desquelles s'étend toute la série que nous
venons d'énumérer. Dans les environs de Ronda, les dépôts nummu-
litiques plongent sons un angle assez grand vers Touest et sont
recouverts par les assises à peu près horizontales du miocène
moyen.
La série que nous avons reconnue dans le bassin de Ronda et
sur la côte de la Méditerranée est la même que celle relevée par
MM. Bertrand et Kilian dans les environs de Malaga. D après les
fossiles que nos confrères ont recueillis dans cette dernière région,
ce serait à Tépoque de Téocène moyen qu'il faudi:ait ra]]porter ces
dépôts niunmulitiques.
La discordance de stratification que nous avons signalée entre
ces derniers et les assises miocènes indique un mouvement du sol
entre les deux époques. Ce mouvement est particulièrement inté*
ressaut, puisqu'il a amené le retrait de la mer de toute la partie
méridionale de TAndalousie.
CHAPITRE VL
TERRAIN MIOGÂNE.
Après la période nununulitique, il y eut un mmvel exhausse-
ment du soi, puis un nouvd affaissement à l'époque helvétiame ;
mais alors, tandis que la mer miocène pénétrait en Espagne par
la vallée du Guadalquivir et sVvançait dans les différents golfes oà
s'étaient déposés antérieurem^it les grès et les marnes nummuli-
tiques, la partie méridionale de TAndalouâe était complètement
exhaussée.
Les sédiments miocènes qui entourent la partie septentrion^e
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232 MISSION DANDALOUSIE.
de la serrania de Honda renferment la faune helvétienne. De Ver-
neuil a rapporté de la plaine de Honda quelques fossiles qui sont
déposés à TEcole des mines et que M. DouviUé a bien voulu nous
conununiquer. Nous y avons reconnu les espèces suivantes :
Pecten Rollei Hôm.
Pecten prascahriatculus var. Talarentis Kilian.
Pecten Réussi Hôm.
Ces mêmes fossiles ont été rencontrés dans Thelvétien de la
partie septentrionale de la province de Malaga par MM. Bertrand et
Kilian. Le faciès lithologique est d'ailleurs le même à Honda qu*à
Âlhama : le tajo de Honda est une coupure dans un conglomérat
de plus de 3 GO mètres d'épaisseur; ces conglomérats sont sem-
blables à ceux d' Alhama et appartiennent encore à Thelvétien; au-
dessous se voient des sables, dont nous n avons pu apprécier l'épais-
seur, également semblables à ceux d'Alhama et renfermant la faune
de rhelvétien.
Ces dépôts de la plaine de Honda, bien que situés à une altitude
de 747 mètres, dépendent encore de l'ancien golfe miocène qui
s'étendait dans la région correspondant à la vallée du Guadal-
quivir et pénétrait jusque dans les environs de Grenade. Nous
avons rencontré encore d'autres lambeaux helvétiens, près de Go-
bantes et d'Mora, à une altitude de 3 00 mètres environ.
La mer qui a déposé ces sédiments a laissé ses traces au nord
de Gibraltar; Smith, en effet, signale dans cette région la présence
de rhelvétien.
n semble donc que la mer miocène ait contourné la serrania
de Honda sans y pénétrer. Nous ne pouvons en reconnaître les
traces qu'au nord et à l'ouest de ce massif, tandis que la partie
méridionale est occupée imiquement par les dépots nummulitiques
et pliocènes. Le miocène ne se voit plus que sur les côtes d'Afiîque
et, plus à l'est, en E^agne ; l'ile ou la presqu'île dont nous avons
signalé l'existence lors de l'époque nummulitique subsistait donc
eiyx>re lors de l'époque du miocène moyen.
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MISSION D ANDALOUSIE, 233
CHAPITRE VIT.
TERRAIN PLIOCÈNE.
De nouvelles oscillations, qui se sont produites avant la période
pliocène, ont donné à l'Andalousie, à peu de différence près, sa
configuration actuelle. En effet, les dépôts pliocènes ne se rencon-
trent que sur les côtes de la Méditerranée ; il est vrai que parfois
ces lambeaux se trouvent à des altitudes qui peuvent atteindre
1 DO mètres au-dessus de la mer.
Au lieu dit los Tejares, faubourg de Malaga, on exploite comme
terre à poterie des marnes bleues d'ime épaisseur de i5 à 30 mè-
tres. Elles présentent le même faciès minéralogique et la même
faune que les marnes subapemiines de tout le bassin occidental de
la Méditerranée actuelle.
Cette ressemblance avec les dépôts classiques du pliocène infé-
rieur frappa Scharenberg, qui, dès i854, assimila les marnes de
los Tejares aux marnes subapennines. U donna la liste suivante des
espèces qu'il y avait trouvées :
Balanus.
Fusas,
Plearotoma cf. cataphracta Bronn.
Naiica Josephina Bronn.
Pecten cristatas Gold.
Pecten scàbrellus Lamk.
Pecten huriigalensis Lamk.
Pinna.
Arca diluvii Lamk.
Turhinolia duodecim-costoia Bronn.
Flahellum caneatam Gold.
Malheureusement cet auteur ne sépara pas ces marnes bleues
des sables jaimes susjacents, et qui appartiennent au pliocène
10
UiriUUUI lATIOIAU.
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2M
MISSION D'ANDALOUSIE.
moven; aussi, dans la liste quil donne , y a-t-il un mélange des
e^ces des deux niveaux.
Trois ans plus tard, Ansted publia, dans son étude sur les envi-
rons de Malaga , la liste des espèces recueillies par de Vemeuil
dans ces mêmes marnes de los Tejares. Nous la reproduisons
d'après Tauteur anglais :
Vermetas arenarius Linn.
Dentaliam elephantinam Brocc.
Conus qiUediluvianus Brocc.
Natica.
Scalaria claihra Brocc.
Rostellaria pes yraculi Brocc.
Triton apenninicum Lamk.
Triton iubcinctam Lamk.
Ranella gigantea Lamk.
Murex hrevispina Brocc.
Marexfatulosas Brocc.
Fusas longirosler Brocc.
Pleurotoma hrevirostrum Sow.
Pleurotoma cataphracta Brocc.
Pleurotoma tarricula Brocc.
Pleurotoma dimidiata Brocc.
Pleurotoma rotata Brocc.
Turritella vermicularis Brocc.
Turritella subangulata Brocc.
Mitra scrobicalata Brocc.
Buccinum semistriatum Brocc.
Columhella nassoides Bellardi.
Cassidaria.
Turbo sp. nov.
Pectunculus gljcimeris Lamk.
Venus umbonaria Lamk.
Ostrea navicularis Brocc.
Nucula placentina Lamk.
Àrca diluviana Brocc.
Leda.
Non» mùtvh retrouvé à TÉcole des mines, dans la collection de
k
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MISSION D ANDALOUSIE. 235
Verneuil, les fossiles cités par Ansted. D après les corrections que
portent les cartons, le Dentalium elephantinum devrait être raj^rté
au Dentaliam hexangulam; le Natica indéterminé serait le Natica
canrena Brocc. et le Cassidaria également indéterminé correspond
drait au Cassidaria echinophora Linn. Quant au Turbo, ce n est pas
une espèce nouvelle , mais le Turbo fanbriatus Borson. Nous avons
fait figiu*er cet exemplaire , mis gracieusement à notre disposition
par M. Douvillé, parce que c'est le plus beau type que nous ayons
encore vu de cette espèce.
Ansted donne également ime liste des foraminifères trouvés
dans ces marnes bleues et déterminés par Rupert Jones et
Parker :
Lagena salcaia Walker (2 variétés).
Nodosarina Baphanus Lian. (6 variétés).
Nodosarina dentalina Lamk. (7 variétés).
Vaginala hadenensis d'Orb.
Frondicalaria planata Defrance.
Cristellaria Calcar Linn. var. Cassis Fichtei et Moil. (i5 variétés).
Orbulina aniversa d'Orb.
Ghhigerina halloides d'Orb.
Rotalia (PlanorbuUna)farcta Fichtei et Moil. (6 variétés).
Rotalia repanda Fichtei et MoQ. (3 variétés).
Rotalia Beccarii Linn. (1 variété).
Rotalia trochidiformis Lamk.
Nonionina tpharoides d'Orb.
Nonionina asterisans Fichtei et MoU. (2 variétés).
Sphœrodina halloides d'Orb.
Pofystomella crispa Linn. (i variété).
Amphistegina valgaris d'Orb.
Bulimina obtusa d'Orb. (4 variétés).
Dvigerina pygmœa diOrh. (2 variétés).
Vemeailina tricarinata d'Orb. (4 variétés).
Textularia agglutinans d'Orb. (3 variétés).
Miliola seminalam Linn. (4 variétés).
Lituola nautiloidea Lamk. ( 1 variété).
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236 MISSION D'ANDALOUSIE.
M. de Orueta, en 1 875 , reprit Tétude de ce gisement et arriva à
la conclusion que c^était là un dépôt qu il fallait rapporter au mio*
cène supérieur. L'étude de la faune de los Tejares lui permit de
dresser la liste suivante :
Pleurotoma intorta Bell.
Pleurotoma contigaa Brocc. (variété de P. tarricula).
Murex angulosat Brocc. ou Fusus angalosus Sism.
Tarritella terebra,
Turritella acatangulaia.
Scalaria lamellosa Brocc.
Mitra tiriatula Brocc.
Colambella subulata Bellardi.
Cancellaria calcarata Brocc.
Cancellaria spinulosa Brocc.
Ringicula buccinea Deshayes.
Ranella marginata Defrance.
Scaphander parisiensis d'Orb.
Tiphis pwigens Soland.
PecUn plearonectes Lamk.
Cyiherea ragosa Bronn.
Nous n avons cité que les espèces portant des noms spécifiques.
Pour établir Tâge du dépôt des marnes bleues de los Tejares, M. de
Orueta relève le nombre des espèces pliocènes , miocènes et éocènes
recueillies par de Vememl et par lui dans ce même gisement. Il
arrive aux résultats suivants: sur 26 espèces déterminées par de
Vemeuil (^' il y en a :
1 ou 4 p- 100 caractéristiques du pliocène;
2 ou 8 p. 100 caractéristiques du miocène et du pliocène;
3 ou 8 p. 100 ne se trouvant pas dans le Prodrome de d^Orbigny;
20 ou 80 p. 100 appartenant à Tétage helvétien.
^^) M. de Orueta s*est servi de la liste qui appartiennent tous deux aux couches
donnée par Ansted que nous avons re- supérieures des marnes bleues, c*est-à-
produite plus haut ; mais il a supprimé dire au pliocène moyen , ainsi que trois
Venus umbonaria, Pectanctdiu glycimeris, coquilles sans nom spécifique.
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MISSION D'ANDALOUSIE. 237
Parmi les 16 espèces qu'il a déterminées lui-même, il y en a :
1 ou 6,25 p. 100 caractéristiques du pliocène;
1 ou 6,25 p. 100 caractéristiques de l'éocène inférieur? {Scapkander
parisiensis) ;
1 ou 6,25 p. 100 caractéristiques de Téocène supérieur [Tiphis
pungens) ^
i3 ou 8i,35 p. 100 caractéristiques de Thelvétien.
Nous avons préféré, pour déterminer l'âge de ce gisement, ne
nous servir que des fossiles que nous avions recueillis nous-mêmes
et dont le gisement ne pouvait être ainsi contesté. Puis, parmi les
espèces reconnues, nous avons cherché celles qui sont vraiment
caractéristiques d'un niveau, c'est-à-dire celles qui se font remar-
quer par des formes ou des dimensions spéciales à l'étage considéré
ou encore par un plus grand développement numérique. Nous
sommes arrivés ainsi à une conclusion différente de celle de M. de
Orueta et conforme à celle de Scharenberg et d'Ansted.
Les débris de poissons que nous avons rapportés de los Tejares
n'ont pu nous fournir de renseignements siu* l'âge de ces marnes,
M. le professeur Bassani, de l'université de Naples, qui a bien
voulu se charger de la détermination spécifique de cette faune
ichthyologique, y a reconnu une seule espèce :
Oxyrhina pUcatilis Ag,
du pliocène de Castell' Arquato. Les autres espèces telles que
Lamna caspidata Ag.
Sphyma prisca Ag.
Oxyrhina crassa Ag.
Otodus cf, Lawleyi Bassani
se rencontrent surtout dans le miocène moyen. Mais il faut re-
marquer, ainsi que nous l'écrivait le professeur Bassani, que cer-
tains poissons des étages helvétien et tortonien ont vécu aussi dans
le pliocène inférieur et moyen.
Voici la liste des espèces de mollusques que nous y avons ren-
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238
MISSION D ANDALOUSIE.
contrées; nous avons cru intéressant d^indiquer les différents ni-
veaux auxquels elles avaient été déjà trouvées f^^.
CoDiu Brocchii Bronn
-— antidilovianus Bnig. .
Pleurotoma rotata Brocc ....
— tarricnla Brocc
— dimidiaU Brocc
— AUionii Bell
— cataphracta Brocc. . . .
— intorta Brocc
Mitra scrobiculata Brocc ....
Fusas longiroster Brocc
— Puschi Hôm
Triton nodiferam Lamk ....
lUnella marginata Martini. • •
Gassidaria echinophora Linn.
Cbenopiis Uttiogerianus Risso
Tnrritella snbangulata Brocc .
Xeoophora crispa Rônig
Natica belicina Brocc
— Companyoni Font. . .
Turbo fimbriatas Bors
Arca dHovii Lamk
Plenronectia cristata Bronn. . .
Pecteo scabrellas Lamk
fUbabdocidaris nov. sp
flâbeilain Ruîagense nov. sp.
c
ecc
cco
ce
ce
r
ce
c
ce
r
r
r
ce
r
r
c
c
c
ecc
ce
moGBifs.
puociifs
BAI in.
PUO-
ciiis
»BPTBI-
TBIOIAL,
AU».
iiqa«.
I
*' Four plus de détails, nous renvoyons à Tétude paiéontologique qui suit ce
r|pÉpit#«. f Voir p* a5op}
V
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MISSION D'ANDALOUSIE. 239
Ce tableau montre que , sur vingt-trois espèces déjà dénommées ,
il n y en a que trois qui ne soient pas citées dans le miocène supé-
rieur : c'est le Fusas Paschi, qui se rencontre cependant dans le
miocène inférieur; le Xenophora crispa, qui ne semble pas être an-
térieur à l'époque pliocène et dont le maximum de développement
correspond au pliocène moyen; enfin le Natica Companyoni, qui n'a
été distingué que dernièrement par M, Fontannes du Natica mille-'
panctata, avec lequel il a pu être confondu au milieu des fossiles
miocènes.
De ces trois espèces, il ny a donc que le Xenophora crispa qui
soit caractéristic[ue du pliocène. La présence seule de ce dernier
fossile ne su£Qrait pas, selon nous, pour faire rentrer les dépôts de
los Tejares dans le pliocène inférieiu*, car il peut se trouver un
jour ou l'autre dans les dépôts miocènes. Ce qui nous a décidés,
c'est Texistence à M alaga de variétés bien spéciales au terrain plio-
cène, quoique dérivant d espèces que Ton rencontre dans le mio-
cène supérieur. C'est ainsi que nous avons recueilli les formes
des Mitra scrobiculata, Arca diluvii,Plearonectia cmtata, caractéris-
tiques du pliocène. De plus, les Plearotoma rotata, PL iarricala,
PL dimidiata, PL Allionii, PL intorta, Chenopus Uttingerianus sont
très abondants, ainsi qu'on l'a toujours constaté dans les marnes
bleues du pbocène inférieur.
Enfin, comme dernier argument en faveur de notre classifi-
cation, nous dirons que sur ces marnes bleues de los Tejares
reposent, en stratification concordante, des sables jaunes riches
en Pecten et qui appartiennent au pliocène moyen.
Ces sables ne se voient pas partout à los Tejares; ils ont dû être
enlevés par érosion en beaucoup de points. Parfois même, les
eaux ayant produit ces érosions ont remanié le pliocène moyen
et elles y ont amené des espèces quaternaires, ce qui pourrait
expliquer certains mélanges d'espèces signalés par plusieurs au-
teurs.
Cet étage moyen du terrain pliocène n'atteint, dans la plaine
de Malaga, qu'une faible altitude, tandis que siu* la côte de la
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240 MISSION D'ANDALOUSIE.
Méditerranée, au Palo et près de Vêlez Malaga, on le rencontre à
plus de 1 oo mètres au-dessus du niveau de la mer.
MM. Bertrand et Kilian ayant fait une étude spéciale de Tétage
moyen du pliocène, nous renvoyons à leur travail pour ce qui con-
cerne les sables à Pecten de los Tejares.
A peu de distance à Fouest de ces dépôts présentant les carac-^
tères minéralogiques et paléontologiques des deux étages inférieurs
du pliocène, on voit, reposant sur des grès nummulitiques, des
sables marneux dits bizcomil dans le pays. Ils forment une grande
bande de plusieurs kilomètres de large, qui s'étend à Fouest de
Fuengirola jusqu'à Estepona et dont l'altitude atteint jusqu'à
76 mètres au-dessus du niveau de la mer. La faune qu'on y ren-
contre présente de telles affinités avec la faune actuelle, que nous
l'avions rapportée tout d'abord à l'époque quaternaire (^). Mais une
étude plus approfondie nous a permis de reconnaître que nous
avions affaire à un de ces curieux dépôts, tels qu'on en a déjà si-
gnalé plusieurs dans la partie orientale de la Méditerranée, et que
l'on rapporte au terrain pliocène. On y trouve un mélange d'es-
pèces fossiles, franchement pliocènes, et d'espèces vivantes. Mais
le fait qui présente le plus d'intérêt, c'est que plusieurs de ces der-
nières vivent aujourd'hui dans les parties profondes de la Médi-
terranée , ou bien encore elles appartiennent à la faune de l'océan
Atlantique.
Voici la liste des espèces que nous avons recueillies dans ces
sables, près de San Pedro de Alcantara. Nous avons indiqué dans le
tableau suivant toutes les régions et tous les niveaux géologiques
dans lesquels elles ont été citées'^'.
^^^ Comptes renias de VAcaiémie des sciences, séance du ao ayril i885.
^*^ Pour plus de détails sur ïc^oUusques , nous renvoyons à Tétude paléontolo-
gique. (Voirp. a8i.)
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e charger de la détermina-
I ^ 29 espèces dont nous don*-
f __ ' ogie). Mais Tétude des fora-
j ecours dans la détermiilation
t . - i peu de confiance qu'on peut
J iques des anciens auteurs.
Pedro de Alcantara, les Litho-
Cleodora pyramidaU LLn.
BuHaacuminataBnig précédent (voir p. 2^2), OU Voit
MargineUaaurislqMinsBricr^.. liante-huit CSpècCS de mollusqUCS,
Cerithium scabmm OGii eux qui u'out été rencontrées que
Vermetus intortos Btobb
Calyptnea chineosb Lina
Natica hdicina Broa 3spèces sout counucs et peuvent se
Trochus magoj Linn. ntc. Douzc ne Semblent pas dépasser
— patolns Tir. p Br^cr.
Eumargariu CoadEr mm. fc
— Fischeri nor. ^ . .
Rimula capolifonim IVt- ^''^ ^''^^•
Tectura virginea lUkr . ' ' ^ BrOCC.
Acroreia dnbia 001. ip. '* PecchioH.
lense Font.
Dentaliam delphiacLv var. Coiiesiana Cocconi.
— entale »ar. Tir- BrOCC.
Loxoporos Dit» Oi • mea Bell.
liell.
Ostrea la»eflo« . ^ .^^ .^^^ -^ ^
Pecten simâisLa i. , ,, .,.
-^ rgentea Manti.
, cardiiformis Wood.
— opermJiT •/
— Mat,.!,. ateGmeJio.
Lima subaun-
LiiDca»tri2,i rnières se trouvent une espèce douteuse, Crassa-
Arcaietrij 'v^^' ^^ ^^^^ autrcs, Dentaliam delphinense Font.,
— !, tmeaBell. et Yoldia Genei Bell., encore peu connues
— ' prochent assez d'autres types pour qu'il puisse y avoir
Plesiar j. i.,
Pç^,„, *^ avec ces derniers; leur extension est donc peut-être
Lini' ^ qu'il ne semble. Quoi qu'il en soit à cet égard, les
s espèces sont franchement fossiles; elles ne dépassent
. — . 1 1 .
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242
MISSION D'ANDALOUSIE.
Leda coosanguinea Bell
— Bdlardii nov. sp
— Heberti nov. sp
Yoldia GeneiBell
Cardium multicostatum Bit>c(
— Munieri nov. sp
Lucina borealis Linu
Gonilia bipartita Pkilippi
Cryptodon sinuosum Donovan
Montacnta bidentata Montagu
— donacina Wood
Kellyella abyssicola Sars
Astarte triangularis Montagu
Turquetia fragilis Gk, Vélain
Crassatella tenuistria? Nyst
Pecchiolia argentea Mariti
Gardita corbis Philippi
Verticordia cardiiformis Wood
Venus ovata Pennant
— [dicata Gmelin
Teilina balaustina Linn. . . . é
Syndosmya alba Wood
Gorbula gibba Olivi
Gorbula ? hispanica nov. sp
Saxicava arcttca Linn
Digitaria digitaria Linn
Poromya granulata Nyst et Westendorp.
Terebratula Philippii Seg
r
cec
ce
rr
r
r
r
CGC
r
rr
rr
rr
rr
rr
c
r
ce
rr
ccc
r
r
ccc
ccc
r
ce
ccc
ce
MIO-
CÈRB.
PLIOCENE
MioiTKnAMÉBV.
Sap4ri«ar.
PLIO-
CÈNE
do
Nord.
VIVANTES.
AlUn-
tiqve.
A cette liste nous ajouterons, pour mémoire, deux espèces de
Lunulites très communes et une espèce de Flabellum assez abon-
dante* mais dont les exemplaires sont très mal conservés.
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MISSION D'ANDALOUSIE. 243
M. Schlumberger, qui a bien voulu se charger de la détermina-
tion de nos foraminifères, y a reconnu 29 espèces dont nous don^
nous la liste plus loin [\oir Paléontologie). Mais l'étude des fora-
minifères ne peut être d'un grand secours dans la détermination
de Tàge des gisements, par suite du peu de confiance qu'on peut
avoir dans les déterminations spécifiques des anciens auteurs.
Enfin, dans ces sables de San Pedro de Alcantara, les Litho-
tamnium sont très abondants.
Si Ion se reporte au tableau précédent (voir p. 2^2), on voit
que, dans ce gisement, siu* cinquante-huit espèces de mollusques,
il y en a dix de nouvelles et deux qui n'ont été rencontrées que
dans l'océan Indien.
Les quarante -six autres espèces sont connues et peuvent se
grouper de la manière suivante. Douze ne semblent pas dépasser
le pliocène supérieiu* :
Marginella auris leporis Brocc.
Trochas patalus var. fi Brocc.
Rimala capuliformis Pecchioli.
Dentalium delphinense Font.
Ostrea lamellosa var. Coriesiana Cocconi.
Limea strigilata Brocc.
Leda consanguinea Bell.
Yoldia Genei Bell.
Crassatella tenuistria Nyst.
Pecchiolia argentea Mariti.
Verticordia cardiiformis Wood.
Venus plicata Gmelio.
Parmi ces dernières se trouvent une espèce douteuse, Crassa-
tella tenuistria Nyst, et trois autres, Dentalium delphinense Font.,
Leda consanguinea Bell, et Yoldia Genei Bell. , encore peu connues
et qui se rapprochent assez d'autres types pour qu'il puisse y avoir
eu confusion avec ces derniers; leur extension est donc peut-être
plus grande qu'il ne semble. Quoi qu'il en soit à cet égard, les
huit autres espèces sont franchement fossiles; elles ne dépassent
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244 MISSION D'ANDALOUSIE.
pas le pliocène inférieur, sauf le Verticordia cardiiformisW ood^ qui
a peut-être été trouvé dans le pliocène supérieur de Sicile.
Les trente-quatre espèces qui restent sont vivantes, mais toutes
ont été déjà recueillies dans les dépôts pliocènes. U y en a sept qui
semblent habiter de préférence l'océan Atlantique :
Trochus magas Lamk.
Pecten similis Laskey.
Pecten opercularis Linn.
Lima sahauriculata Moatagu.
Modiola phaseolina Phiiippi (rare dans la Méditerranée).
Arca lactea Linn.
Cryptodon smaojamDonovan [douteux dans la Méditerranée).
Ti'ois autres ne se rencontrent plus que dans la Méditerranée :
Vermetas intortas Bronn.
Gonilia bipartita Phiiippi.
Corbula gibba Olivi.
Cette prédominance de la faune de l'Atlantique sur celle de la
Méditerranée nous parait tout particulièrement intéressante.
D'après les dragages qui ont été exécutés durant ces dernières
années tant dans la Méditerranée que dans l'Atlantique, le gisement
de San Pedro comprendrait quinze espèces de mer profonde,
c'est-à-dire, d'après les conventions le plus généralement admises,
vivant à une profondeui* de plus de ôoo mètres :
Cleodora pyramidata Linn.
Calyptrœa chinensis Linn.
Pecten fenestraias Forbes.
Lima subauriculata Montagu.
Arca tetragona Poli.
Arca lactea Linn.
Plesiarca pectunculoides Scac.
Lucina borealis Linn.
Gonilia bipartita Phiiippi.
Kelfyella abyssicola M. Sars.
Astarte triangularis Montagu.
Venus ovata Pennant.
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MISSIOiN D ANDALOUSIE. 245
Saxicava arctica Linn.
Digitaria digitaria Lion.
Poromya granulata Nyst et Westendorp.
En comparant la liste des espèces vivantes recueillies, d'après
M. Hidalgo (^\ sur les côtes d'Espagne entre Carthagène et Cadix,
avec celle des mollusques rapportés de San Pedro , nous avons re-
levé dix-huit espèces communes :
*Cafyptrœa chinensis Linn.
* Trochus magus Linn.
Teciara virginea Muller.
Dentalium entale var. tarentinum Lamk.
* Pecien similis Laskey.
* Pecien opercularis Linn.
* * Lima sàbaariculata Montagu.
* Ama tetragona Poli.
• * Arca lactea Linn.
* Plesiarca pectanculoides Scac.
* Lucina horealis Linn.
* Astarte triangalaris Montagu.
* Venas ovata Pennant.
Tellina balaustina Linn.
Syndosmya alba Wood.
Corhula gibba Olivi.
^Saxicava arctica Linn.
* Digitaria digitaria Linn.
Parmi ces dix-huit espèces, il y en a dix (celles marquées
d'un*) qui sont de mer profonde et cinq (celles marquées d'un *)
qui habitent de préférence l'Atlantique. Il y a donc entre la faune
actuelle des côtes de l'Andalousie et celle de San Pedro de très
grandes analogies. Par suite , il est permis d'admettre qu'à l'époque
pliocène les conditions biologiques étaient les mêmes que ceUes
que nous observons aujourd'hui dans cette région et qu'il y avait
déjà communication entre la Méditerranée et l'Atlantique lorsque
se sont déposés les sables de San Pedro.
^^^ Journal de conchyliologie, t. V.
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246 MFSSION D'ANDALOUSIE.
Ce mélange d'espèces pliocènes et d'espèces de mers profondes
a été reconnu depuis longtemps par Phillppi dans les environs de
Palerme. Le marquis de Monterosato a repris l'étude de ces dépôts
et en particulier des gisements de Monte Pellegrino et de Ficarazzi.
Il a donné une liste plus complète des espèces qu'on y rencontre.
Nous y avons reconnu vingt et une espèces communes à la Sicile
et à l'Andalousie :
* Cleodora pyramidata Lion.
Cerithium scabram Olivi.
Vermelas iniortus BrooD.
* Calypirœa chinensis Linn.
Trochas magus Linn.
Tectara virginea Mulier.
Pecten similis Laskey.
* Pecten fenestratus Forbes.
Pecten opercularis Linn.
* Lima sabauricalata Montagu.
Modiola phaseolina Philippi.
* Plesiarca pectancaloides Scac.
* Lucina borealis Linn.
* Gonilia hipartita Philippi.
Cardita corbis Philippi.
* Venus ovata Pennant.
Tellina balaustina Linn.
Corbula gibba Olivi.
* Saxicava arctica Linn.
*Digitaria digitaria Linn.
* Poromya granalata Nyst et Westendorp.
Les espèces marquées du signe * sont celles de mer profonde ;
elles sont au nombre de onze. Ce fait est important à noter, car il
montre que les dépôts de San Pedro de Alcantara et des environs de
Palerme ont dû s'effectuer dans les mêmes conditions. Mais en Si-
cile la proportion des espèces éteintes et émigrées est de i 8 p. i oo ,
tandis qu'à San Pedro cette proportion atteint 4 2 p. 100.
A Tarente, où des dépôts de même nature ont été étudiés par
Philippi et par M. Kobelt, la proportion est à peine de 3 p. 100;
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MISSION D'ANDALOUSIE. 247
a Cos, elle est de 8 p. loo; à Chypre, suivant les gisements, elle
varie de 9 à 1 7 p. 1 oo; à Rhodes, elle atteint 1 7 p. 1 00 W. Dans
cette dernière localité, qui esl la plus éloignée de l'Andalousie, se
retrouvent encore dix-neuf des espèces de San Pedro , parmi les-
quelles dix sont caractéristiques des mers profondes.
Il semble donc qu'il y ait eu, à cette époque, uniformité dans
leis conditions de dépôt, depuis le détroit de Gibraltar jusqu'à l'ex-
trémité orientale de la Méditerranée.
On a beaucoup discuté sur l'âge de ces sédiments. A Palerme ,
on les verrait reposant sur les deux niveaux de l'astien. Le grand
nombre de formes vivant actuellement dans la Méditerranée aurait
pu faire ranger ces dépôts dans le quartemaire; mais comme,
d'autre part, la faune pliocène y est encore très abondante, on en
a fait du pliocène supérieur. La présence de nombreuses espèces
provenant du niveau inférieur, rencontrées à San Pedro, tendrait
à vieillir les dépôts des environs de Marbella , qui d'ailleurs re-
posent sur des grès nummulitiques sans intercalation d'aucun autre
sédiment. 11 semble donc plus rationnel d'admettre qu'à San Pedro
de Alcantara on a affaire à im faciès de mer profonde correspondant
aux étages inférieur et moyen qui se voient à Malaga, tandis que
plus à l'est il représenterait la partie supérieure du pliocène. Dans
ce cas, il faudrait admettre que le fond de la Méditerranée a subi
progressivement un afifaissement de l'ouest à l'est, durant toute la
période pliocène; c'est d'ailleurs ime hypothèse déjà émise par
MM. Toumouër et Fischer.
Quel que soit l'âge de ces dépôts, il reste à expliquer le mélange
des faunes. Ce que l'on sait de l'habitat des différents organismes
animaux semble indiquer que ce sont les conditions de température ,
jJus que de profondeiu*, qui président à la distribution des espèces :
celles-ci ne descendent que pour trouver des eaux moins chaudes.
Dès lors, l'apparition d'e^èees de mer profonde ou d'eau froide , au
milieu d'une faune vivant d'ordinaire à une température relative-
^'^ P. Fischer, Paléontologie des terrains tertiaires de l'île de Rhodes (Mémoires de
la Société géoloyiqae, 3* série, t. I, a* parlîe, p. ii).
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248 MISSION D'ANDALOUSIE.
ment élevée, ne peut s'expliquer que par un mélange mécanique,
c'est-à-dire par un apport dû à un courant sous-marin.
La prédominance, dans le gisement de San Pedro, d'espèces vi-
vant actuellement dans l'Atlantique, et le très grand nombre de ces
dernières dans les autres gisements déjà cités sembleraient indi-
quer l'existence d'un coiœant sous-marin venant de l'Océan.
Le coiu'ant qui vient actuellement de l'Atlantique dans la Médi-
terranée se faisant à peine sentir au delà des côtes de l'Andalousie
et du Maroc, il faut admettre qu'à l'époque pliocène il était beau-
coup plus puissant. Les accidents géologiques que l'on observe
dans la région de Gibraltar expliquent d'ailleurs dans quelles cir-
constances un pareil courant aura pu se produire.
En effet, le long des côtes d'Algérie, les sondages accusent une
augmentation brusque de profondeur; celle-ci passe, sans transi-
tion, de 5o à 4oo mètres et plus. En traçant une ligne qui longe
ces côtes et en la prolongeant vers le N. 0. , on reconnaît qu'elle
limite la côte nord de la Sicile et passe par Tarente. Entre la Sicile
et l'Italie elle rencontre les principaux centres éruptifs de cette ré-
gion. C'est encore parallèlement à cette direction que sont alignés
les différents terrains de la partie septentrionale de l'Algérie ^^K On
peut donc la considérer comme étant la direction d'une ligne de
fracture. De plus, la plupart des gisements pliocènes du bassin
occidental de la Méditerranée, caractérisés par un mélange de
faunes, sont alignés suivant cette direction et la jalonnent.
D'autre part, les sondages indiquent une dépression passant par
le détroit de Gibraltar et longeant la côte de l'Andalousie; elle est
parallèle aux côtes de l'Algérie. Enfin la sierra Blanca, qui limite au
sud la serraniade Ronda, est également parallèle à cette direction.
Il semble donc que l'on ait affaire dans toute cette région à un sys-
tème de failles parallèles. Ce sont ces failles qui ont dû jouer lors
de la période pliocène. Les dislocations qui ont eu lieu alors ont
amené un abaissement du seuil de Gibraltar, ce qui a permis aux
t'^ Suess, Dos Antlitz der Erde, p. 296.
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MISSION D'ANDALOUSIE. 249
eaux de l'Océan d'entrer plus facilement dans la Méditerranée. Par
suite de cette augmentation de profondeur du détroit, il a dû se
produire des courants violents qui entraînaient vers Test les espèces
de l'Atlantique et même celles qui avaient été entraînées déjà dans
cet océan par des courants venant des régions polaires. C'est ainsi
que peut s'expliquer la présence de certaines espèces boréales
jusque dans les dépôts pliocènes du bassin oriental de la Méditer-
ranée.
Les lambeaux pliocènes que Ton rencontre soit en Espagne, soit
en Sicile, montrent que la direction suivie par ces courants était
bien la même que celle des failles que nous avons signalées plus
haut. Ces dépôts n'ont été portés à lem* altitude actuelle de plus
de 1 oo mètres au-dessus de la mer qu'à la fin de l'époque plio-
cène. Pendant la période quaternaire, cette partie occidentale de
la Méditerranée a subi une série d'oscillations dont le réstdtat final
a été de donner au détroit de Gibraltar sa configuration actuelle.
Les phénomènes éruptifs ont modifié à un tel point le relief
sous-marin du bassin oriental de la Méditerranée , qu'il est impos-
sible de faire aucune hypothèse sur la marche des courants dans
cette région, bien que les dépôts pliocènes de Cos, Chypre et
Rhodes aient dû s'efiFectuer dans les mêmes conditions que ceux
du bassin occidental de la Mérliterranée.
12
larmiitiu ■AtioviLi.
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QUATRIÈME PARTIE.
PALÉONTOLOGIE.
Nous D avons pas la prétention de faire ici une étude paléon-
tolc^ique approfondie des différentes espèces de fossiles pliocènes
recueillis par nous dans les environs de Malaga et de San Pedro
de Alcantara ; mais nous avons pensé qu*il pourrait être utile de
publier quelques remarques que notre travail de détermination
nous a permis de faire.
Pour éviter d'allonger le présent mémoire, nous ne citons que
les diagnoses d'espèces ou de genres peu connus, nous ne don-
nons également qu'une courte synonymie, suffisante pour bien
préciser le type auquel nous avons eu affaire ; mais nous avons eu
ie soin de toujours renvoyer aux ouvrages où l'on pourra trouver
la synonymie complète et la diagnose de chaque espèce.
Nous indiquons le plus souvent quel est le type auquel nous
rapportons nos exemplaires, c'est-à-dire la figure dont ils se rappro-
chent le plus. Au cas où l'on voudrait comparer entre elles les dif-
férentes formes d'une même espèce , on saurait quelles sont celles
qui se rencontrent en Andalousie.
Les rapports qui existent entre les faunes miocène et pliocène,
d'ime part, ainsi qu'entre les faunes pliocène et actuelle, d'autre
part, présentant un grand intérêt, nous avons cherché à donner tous
les- niveaux géologiques, ainsi que toutes les localités où ont été
trouvées les espèces fossiles ou vivantes. Bien souvent nous n'avons
trouvé, comme renseignements, dans les ouvrages consultés (^) que
des citations de localités et non d'étages ; nous avons dû recher-
^*^ Ce sont, pour la plupart, les ouvrages auxquels nous renvoyons pour la syno-
nymie.
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MISSION D'ANDALOUSIE. 251
cher alors à quel niveau géologique, dans la localité indiquée, se
trouvait l'espèce en question. Nos recherches ont été assez difficiles ;
et bien souvent, crainte d'erreurs, nous nous sommes abstenus de
reproduire ces citations.
Parmi les exemplaires que nous avons rapportés» il y en a plu-
sieurs appartenant à des espèces ou à des genres, fossiles aussi bien
que vivants, qui sont peu connus; leurs faibles dimensions compli-
quaient encore notre travail. MM. Munier-Chalmas et P. Fischer
ont bien voulu nous guider dans les longues recherches que nous
avons dû faire pour arriver à la détermination de ces espèces dou-
teuses ; nous tenons à leur* en exprimer ici toute notre gratitude.
FOSSILES PLIOCENES
DE LOS TEJARES, PRÉS HALAGA.
VERTÉBRÉS.
Nous ne pouvons mieux faire que de reproduire ici les rensei-
gnements que M. Bassani, le savant professeur de Najdes, nous a
envoyés sur les espèces de poissons dont nous lui avions commu-
niqué des dents.
Les espèces bien déterminables sont les suivantes :
Lamna cuapidata Âg.
Espèce très commune dans le miocène moyen.
Sph3n:iia prisca Ag.
Fréquent dans le miocène moyen.
Oz3rrhina craaaa Ag.
Cité par Agassiz dans les dépôts tertiaires de la vallée du Rhin.
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252 MISSION D'ANDALOUSIE.
Oxyrhina pHnatillit Ag.
Espèce du calcaire de Castell' Arquato.
Otodus cf. La^?«rlegi Bass.
Rencontré dans le miocène de la Vénétie , dans l'helvétien de la
Sardaigne et dans les faluns de la Bretagne.
INVERTÉBRÉS.
GASTÉROPODES.
Genre CONUS.
CSonus Broochii Bronn. — Pi. XXI, (ig. i a, 6.
1831. Coniu Brocchii Bronn, Italiens tertiàr Gehilde and der orgeuiische
Einschlasse, p. 12, n* 7.
Synonymie et diagnose: Nyst, Coquilles et polypiers fossiles de
Belgique, p. 585.
Bronn a distingué cette espèce du Conus deperditas Bruguière,
auquel Brocchi le rapportait [Conch. foss. subap., t. II, p. 292,
n° 1 o, pi. III, fig. 2) ; c'est Nyst qui le premier l'a figurée sous son
nom définitif de Conus Brocchii [op. cit. , p. 585 , pi. XLIII, fig. 17).
Il en donne une excellente description, mais la figure n'est pas
tout à fait exacte ; la gouttière , qui est très accusée chez les indi-
vidus jeunes, est à peine marquée sur le dessin. C'est pour cela
que nous avons ciii devoir représenter de nouveau le Conus
Brocchii.
Il semblerait, d'après la figure donnée par M. Fontannes [Les
Mollusques pliocènes de la vallée du Rhône et du Roussillon, t. I,
pi. Vni, fig. 8, p. 149)1 que la gouttière diminue de profondeur
avec l'âge, car celle-ci est peu marquée dans les exemplaires de
grande taille , surtout dans les derniers lours de spire.
Dimensions: longueur, 34 millim. ; largeur, 18 millim.
Gisements. — Cette espèce apparaîtrait, d'après Seguenza [Form.
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MISSION D ANDALOUSIE. 253
terz. Reggio)^ dans raquitanien, et passerait dans Thelvétien et le
tortonien d'après Foresti {Catalogo dei Mollaschi fossili pliocenici
délie colline Bolognesi). D'après Nyst, on la trouverait à Vliermael
(rare) et au Bolderberg près de Hasselt, dans le crag de Belgique.
En Italie, on la rencontre, d'après Brocchi, Cocconi et Foresti, dans
tout le pliocène inférieur et moyen des environs d'Asti et de Bo-
logne. On ne peut accorder aux indications précédentes qu'une
importance relative, car plusieurs auteurs ont assimilé le Conus Broc--
chii au Conus Dujardini Desh. , bien que ce soient deux espèces dis-
tinctes. M. Fontannes a trouvé le Conus Brocchii, mais très rare,
dans les ai^iles sableuses des environs de Perpignan et dans les
marnes à Cer. vulgatum de Saint-Ariès, près Bollène (Vaucluse).
Cette espèce serait également très rare dans les marnes bleues
pliocènes de Biot, d'après Depontaillier. Nous n'en avons trouvé
que deux exemplaires, bien conservés d'ailleurs, et dont les dimen-
sions se rapprochent beaucoup de celles des exemplaires de Nyst
et de Brocchi.
CSonuB antidiluvifiaiuB Bniguière.
Conus antidilavianus Bruguière, Comm. Bonon., II, pars II, p. 296,
fig. 1 (d'après Brocchi).
1792. Conus antidiluvianus Bruguière, Encyclop. méthod., Bist nat, des Vers,
t. I, p. 687, pi. 3^7, fig. 6 (d'après Hôrnes).
Synonymie et diagnose: Hôrnes, Wien. tert. Bech\, 1. 1, p. 38,
Ce nom a été donné à des coquilles qu'il faut rapporter à des
espèces distinctes les unes des autres; aussi croyons-nous utile
d'indiquer que notre exemplaire est conforme à la figure et à la
description données par Brocchi {Conch.Jbss. subap., pi. H, fig. 2 ,
p. 39 1 ). La seule différence qu'il présente avec l'exemplaire figuré
et décrit par Hôrnes [op. cit., pi. V, fig. 2) consiste dans la pré-
sence d'un bourrelet plus marqué, dans notre exemplaire, sur le
bord inférieur externe de la bouche. D'après Brocchi, l'espèce a
été créée par Bruguière sur un mauvais exemplaire ; cet auteur en
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25a MISSION DANDALOUSIE.
aurait donné une mauvaise figure et une bonne description. C^est
donc à la figure donnée par Brocchi qu'il faut se reporter pour
avoir le type de l'espèce.
Dimensions: longueur, 64 millim. ; largeur, 3 5 millim.
Gisements. — Etant donné le grand nombre d'espèces qui ont
été confondues sous le nom de Conas antidiluvianus, il est bien dif-
ficile d'admettre que les localités citées par les différents auteurs
aient toutes présenté les exemplaires conformes au type figuré
par Brocchi. C'est donc sous toutes réserves que nous indiquons
les étages dans lesquels cette espèce a été trouvée. Seguenza la
signale dans l'aquitanien; d'après Homes, Michelotti l'aurait
trouvée dans l'argile bleue de Tortone; Grateloup l'aurait ren-
contrée à Saubrigues près Dax. Cette espèce a fait sûrement son
apparition dans le bassin méditerranéen à la fin du miocène.
Cependant elle est plutôt pliocène ; Brocchi la cite dans les Crète
Sanesi , dans les environs de Bologne et de Plaisance ; Ponzi la
signale dans le niveau inférieur de Monte Mario. D'après Depon-
taillier, le Conus antidiluvianas serait très commun à Biot dans les
marnes bleues du pliocène inférieur, et très rare à Cannes dans
les sables jaunes du pliocène moyen.
Cette espèce n'a pas encore été citée dans les gisements pliocènes
des régions septentrionales de l'Europe ; elle n'a pas été non plus
trouvée parmi les coquilles vivantes. Il semble donc probable que
le Conus antidilavianas est cantonné dans les étages inférieurs du
terrain pliocène de la Méditerranée.
Genre PLEUROTOMA.
Plaurotoma rotata Brocchi.
1814. Murex (Pleurotoma) rotatus Brocchi, Conch, foss. suhap., p. 434,
pi. IX. fig. 2.
1821. Pleurotoma rotata Borson, Oritt, piem., pai-t. Il, p. 77.
Synonymie et diagnose : Bellardi, / Mollaschi dei terreni ter-
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MISSION D'ANDALOUSIE. 255
ziarii, t. U, p, 1 3. — Fontaanes, Les Mollusques pliocènes de la vallée
du Rhône et du Roassillon, t. I, p. 4o.
Cette espèce présente un très grand nombre de variétés au dire
de Bellardi , qui pense cpie Ton peut les grouper autour de six types
principaux, distincts du vrai type du Pleurotoma rotata. La plus
ancienne variété apparaîtrait dès le miocène moyen et aucime ne
dépasserait le pliocène inférieur. Ces variétés, d'ailleurs, présente-
raient des caractères assez constants pour qu'on puisse reconnaître
à chacune d'elles un âge bien défini. Nos exemplaires sont con-
formes au type du Pleurotoma rotata figuré par Bellardi [op, cit.,
t. II, pi. I, fig. 2 , p. 1 3), ainsi qu'à l'exemplaire figuré par M. Fon-
tannes [op. cit., t. I, pi. IV, fig. 5, p. 4o).
Dimensions: longueur, 3a millim. ; largeur, 12 miUim.
Gisements. — Bellardi prétend que le vrai type de l'espèce en
question se rencontre déjà dans le miocène moyen de Turin et
dans le miocène supérieur de Stazzano et de Santa Agata. Mais, par
son abondance, il caractériserait, dans la région méditerranéenne,
les dépôts argileux de la base du pliocène. Cocconi cite également
cette espèce dans le miocène et le pliocène. Foresti Ta trouvée
dans les deux niveaux pliocènes des environs de Bologne. Elle
a été signalée par Depontaillier comme très conmiune dans les
marnes bleues du pliocène inférieur de Biot et comme très rare
dans les sables jaimes du pliocène moyen de Cannes; par Brocchi
dans la province de Plaisance, dans les Crète Sanesi et en Piémont;
enfin par M. Fontannes comme très rare dans tes argiles à Pecten
Comitatus de Bourg-Saint- Andéol (Ârdèche).
Cette espèce ne parait pas se trouver dans les dépôts pliocènes
du nord de l'Europe.
Pleurotoma tarrioala Brocchi.
1814. Murex turricula Brocchi, Conch. foss, suhap., p. 435, pi. IX, fig. 20.
1826. Pleurotoma turricula Defrance, Dict, se. naf., vol. XLI, p. 890.
Synonymie et diagnose : Nyst, op. cit., p. 620. — Bellardi,
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256 MISSION D ANDALOUSIE.
op. cit., t. II, p. 39. — Pereira da Costa, Gastéropodes des dépôts
tertiaires du Portugal, p. aSo. — Fontannes, op. cit., t. I, p. 4^1.
Les nombreux exemplaires que nous avons rapportés de Maiaga
sont conformes au type figuré et décrit par Beliardi [op. cit., pi. I,
fig. 2 5); ils sont de petite taille et se rapprochent de Texempiaire
représenté par Homes [Wien. tert. Beck., 1. 1, pi. XXXVIU, fig. 1 ,
p. 620) ; cependant cette dernière coquille porte des granulations
bien plus marquées qu'elles ne le sont dans nos exemplaires.
Dimensions : longueur, 38 millim. ; largeur, 1 3 miilim.
Gisements. — D après Homes et Foresti, on trouverait cette
espèce : dans le miocène moyen, à Saint-Gall en Suisse, à Turin ;
dans le miocène supérieur, à Baden, où elle serait très firéquente,
à Tortone. Pereira da Costa [op. cit., p. a3o) la cite à Cacelia
en Portugal à ce même niveau. C'est une espèce qui se ren-
contre surtout dans le pliocène. D'après Beliardi (op. cit.) y le
type appartient aux deux niveaux inférieurs du pliocène. En
Piémont et en Ligurie, elle est localisée dans le pUocène; c'est
aussi le cas pour le sud-est de la France, comme le fait re-
marquer M. Fontannes. Les localités où on la rencontre dans les
dépôts pliocènes sont les suivantes : en Italie, dans les coUines
de Sienne, les environs d'Asti, à Castell' Arcpialo (Cocconi), àBu-
cheri et Sortino en Sicile; à Biot, elle est très commune dans le
pliocène inférieur; à Cannes, elle est commune dans le pliocène
moyen, d'après Depontaiilier ; on la rencontre également dans les
argiles sableuses des vallées du Tech et de la Tet (P\Ténées-Orien-
taJes) , d'après M. Fontannes. Cette espèce a été trouvée dans les
dépôts pliocènes du nord del'Eiu'ope. Nyst la cite (op. cit., p. 2 5o)
à Anvers, au Bolderberg ; Wood (op. cit., p. 53) dans le red crag
de Sutton et de Bawdsey.
D'après Homes, le Pleurotoma turricula vivrait encore dans les
mers arctiques , sur les côtes du Groenland et du nord de l'Europe.
WeinkauQ* (Mittelsmeere, t. II, p. 121) l'indique comme vivant
également dans la Méditerranée; mais nous ne pouvons guère nous
rapporter à son dire , car il assimile l'espèce en question au P/ea-
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MISSION D'ANDALOUSIE. 257
rotoma crispata Jan. fl y a donc quelque doute sur Texistence du
Pleurotoma iwrricula dans la Méditerranée.
Pleurotoma (Suroula) dimidiata Brocchi.
1814. Murex dimidiatus Brocchi, Conch.foss. subap,, p. d3i , pi. VIII, fig. 18.
1821. Pleurotoma dimidiata Borson, Oritt, piem., part. II, p. 78.
Synonymie et diagnose : Homes, Wien. tert.Beck., 1. 1, p. 36o.
— Bellardi, op. cit., t. U, p. 58. — Fontannes, op. cit., t. I,
p- 44.
Les stries longitudinales de nos exemplaires sont plus nom-
breuses et plus fines que celles de l'individu figuré par M. Fon-
tannes [op. cit., t. I, p. 44 1 pi- IV, %• 8); nos exemplaires se
rapportent bien à la troisième variété de cette espèce citée par
Bellardi [op. cit., t. Il, p. 58) et qui appartient au pliocène infé-
rieur.
Dimensions : 36 millim. ; largeiu*, i3 millim.
Gisements. — D'après Homes (op. cit., p. 36o), cette espèce
se rencontrerait dans le miocène supérieur du bassin de Vienne, où
elle serait fréquente, ainsi qu'à Saubrigues. Mais c'est surtout dans
les dépôts pliocènes qu'elle est conmiime ; Homes la cite à Monte
Pulciano, en Toscane; à Cutro, en Calabre; à Reggio, à Sienne,
à Martignone, à Bologne. D'après Bellardi {op. cit., p. 60), le
Pleurotoma dimidiata se voit dans le pliocène inférieur de Castel-
nuovo, près d'Asti; à Viale, près Montafia; à Vezza, près Alba; à
Monte Capriolo, près Bra; à Borzoli, près Sestri; à Savone, à Vin-
timiglia où il serait très commun ; il serait, au contraire, rare dans
le pliocène moyen de Volpedo, près Voghera. D'après Cocconi
[Enam. sistem., p. 54)i ce fossile se rencontrerait dans tous les dé-
pôts pliocènes des provinces de Parme et de Plaisance. Ponzi le cite
dans le niveau inférieur de Monte Mario. Il est commun dans le
pliocène inférieur de Biot et dans le pliocène moyen de Cannes
(Depontaillier) ; M. Fontannes l'a signalé dans les marnes à Cer.
vulgatum deBoUène (Vaucluse), dans les argiles à Pecten Comitatus
i3
MPIIXIMC lATIOIAU.
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258 MISSION DANDALOUSIE.
de Bouchet (Drôme) et dans les ai^es sableuses de Milias (P^é^
nées-Orientales). Nyst et Wood ne le signalent pas dans les dépôts
pliocènes de TEurope septentrionale.
Pleurotoma (DriUift) AlUonli Bellardi.
1877. DrilUa Aïlionii Bellardi, / Molluschi dei ierreni terziarii, t. II, p. 91,
pi. m, fig. 17.
Synonymie et diagnose : Bellardi, op. cit. , p. 9 1 • — Fontannes,
op. cit., 1. 1, p. 45-
Nos plus grands exemplaires sont dans un très mauvais état;
leurs caractères sont cependant assez visibles pour qu'il n y ait pas
de doute possible sur le nom spécificpie à leur attribuer. D'ailleurs,
nos exemplaires jeunes, qui sont bien conservés, présentent tous
les caractères des types figurés par Bellardi et par M. Fontannes
{op. cit., pi. IV, fig. 9, p. 45) ; les côtes longitudinales sont plus
accusées dans nos exemplaires que dans celui figuré par ce dernier
auteur.
On ne peut tenir compte des dimensions de nos plus grands
exemplaires, vu le mauvais état dans lequel ils se trouvent.
Gisements. — D'après M. Fontannes, cette espèce apparaîtrait
dans le miocène moyen du Bordelais au milieu des marnes à Car-
âitaJouajkneti; de même, dans le bassin de Vienne. Bellardi la cite,
mais rare, dans le miocène supérieur de Tortone et de Stazzano.
Dès le début du pliocène, cette espèce acquiert un très grand dé-
veloppement numérique. Bellardi la cite dans le pliocène inférieur
de Casteinuovo, d'Asti, de Vezza près Alba, etc. En France, De-
pontaiUier la cite comme très commune à Biot ; par contre, M. Fon-
tannes [op. cit. y p. 45) signale son absence dans le Roussillon;
elle est encore assez rare dans le bassin du Rhône : on ne l'a ren-
contrée que dans les marnes et faluns à Cer. vulgatum des environs
de BoUène (Vaucluse) et dans les argiles à Pecten Comitatas de
Bouchet (Drôme) et de Bourg*Saint-Andéol (Ardèche).
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MISSION D'ANDALOUSIE. 259
Pleurotoma (DdUobotoma) oataphracta Brocchi.
1814. Murex (Pleurotoma) cataphractas Brocchi, Conch. foss. subap. , p. A27,
pi. Vin, fig. 16.
1821. Plearotoma caiaphracta Bors., Oritt piem., t. II, p. 76.
Synonymie et diagnose : Bellardi, op. cit., t. II, p. 2 3o. —
Hôrnes, op. cit., 1. 1, p. 379. — Pereira da Costa, Gastéropodes
des dépôts tertiaires da Portagal, p. 2 lii. — Fontannes, Les Mol^
lasqaes* pliocènes , etc., p. sôg.
Les nomhreux exemplaires provenant de M alaga sont confonnes
à la figure 206 de la planche Vil de l'ouvrage de Bellardi. Les stries
longitudinales correspondent mieux à celles de la figure 20 c, mais
les tubercules sont beaucoup plus saillants que dans cette dernière
espèce; aussi est-ce à la figure 20 6 que nous croyons devoir rap-
porter nos exemplaires. C'est la même espèce que celle figurée
sous ce nom par M. Fontannes [op. cit., pi. XII, fig. 32-33,
p. 269).
Le Pleurotoma cataphracta varie beaucoup avec les étages dans
lesquels on le trouve , mais certaines formes sont caractéristiques
de certains étages. D après les descriptions, nos exemplaires sont
conformes au type pliocène.
Dimensions: longueur, 55 millim.; largeur, 22 millim.
Gisements. — On rencontrerait cette espèce dès le miocène in-
férieur à Dego, Carcare, Cassinelie où elle n est pas rare, au dire
de Bellardi [op. cit., p. 2 33). Cocconi ia cite également dans cet
étage. Bellardi la dit commune dans le miocène moyen de Turin.
C'est à ce même niveau que Dujardin l'aurait trouvée en Tou-
raine. Le miocène supérieur d'Italie, d'après Cocconi, de Cacella
(Portugal), d'après Pereira da Costa, et du bassin de Vienne,
d après Hôrnes, en fournirait de nombreux exemplaires. Bellardi
a reconnu cette espèce dans le pliocène inférieur de Castelnuovo,
d'Asti, au Pino d'Asti, à Vezza près Alba, et en beaucoup d autres
localités; Depontaillier la cite à Biot, où elle aérait très commune;
i3.
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260 MISSION D ANDALOUSIE.
elle serait assez commune dans les environs de Perpignan, d'après
M. Fontannes. Elle se retrouve encore dans le pliocène moyen
de Volpedo près Voghera, de Masserano, mais rare au dire de
Bellardi. Brocchi etCocconi la citent dans tout le pliocène. Foresti
la rencontrée dans les deux niveaux inférieurs du pliocène des en-
virons de Bologne.
Philippi signale le Pleurotoma cataphracta comme vivant encore
sur les côtes de la Méditerranée et notamment en Sicile. D après
Homes, Reeve aurait rencontré cette espèce vivante dans TLade
occidentale.
Pleorotoma (Pseadotoma) intorta Brocchi.
181&. Murex (Plearoioma) intortus Brocchi, Conch. foss, sahap., p. ^27^
pI.Vffl,fig. 17.
1821. Pleurotoma intorta Bors., OriU. piem., t. II, p. 76.
Synonymie et diagnose : Nyst, op. cit., p. ôog. — Wood, Crag
Mollasca, Palœontological Soc, t. I, p. 53. — Homes, op. cit.,
p. 33i. — Bellardi, op. cit., p. 21 4.
Nous n'avons pu recueillir qu'un exemplaire de cette espèce, et
il est mal conservé. Il a été roulé et son sommet a perdu ses orne-
ments; mais ceux-ci se voient encore très distinctement sur le reste
de la coquille.
Dimensions : longueiu*, 38 millim. ; largeur, 1 6 millim.
Gisements. — D'après Homes, cette espèce apparaît dans le mio-
cène moyen; on la trouverait à ce niveau en France, à Léognan,
à Saucats, à Dax; en Italie, à la Supei^a. Cocconi la cite dans le
miocène supérieur. Mais son maximum de développement corres-
pond à l'époque pliocène. Bellardi la signale comme abondante
dans le pliocène inférieur des environs d'Asti ; d'après Foresti et
Cocconi, elle se rencontre dans les deux niveaux inférieiu^s du
pliocène. M. Deperet la cite à Millas (Pyrénées-Orientales) ; Wood
dans le crag de Sutton , et Nyst à Struyvenberg près Anvers.
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MISSION DANDALOUSIE. 261
Genre MITRA.
Mitra scrobloulata Brocchi.
1814. Volnta scrobiculata Brocchi, Conch. foss. suhap., p. 817, pi. IV,
fig. 3.
1830. Mitra serobiculata Deshayes, Encyclopédie méthodique, Vers, t. II,
p. 468.
Synonymie et diagnose: Homes, Wien. tert. Beck., p. 100. —
Pereira da Costa, op. cit., p. 68. — Fontannes, op. cit., p. 84-
Les exemplaires recueillis à Malaga se rapportent au type figuré
par Brocchi et non à la variété figurée par M. Fontannes [op. cit.,
pi. VI, fig. 6, p. 84). L'espèce typique est un des fossiles les plus
communs du pliocène de la Méditerranée; cependant, d'après
M. Fontannes, elle est très rare dans le Roussillon.
Dimensions: loi^ueur, 52 millim.; largeur, i4inillim.
Gisements. — Hôrnes cite le Mitra serobiculata dès le miocène
moyen, à Garry, ainsi qu'à Dax et dans le Bordelais; mais c'est
surtout dans le miocène supérieur qu'on Ta signalé : en France,
à Saubrigues; en Italie, à Piacenza, àTortone; enfin à Baden, où
il est rare. Pereira da Costa l'a rencontré dans ce même étage à
Praia do Covalinho et à Cacella. Les exemplaires provenant des
dépôts miocènes seraient im peu différents du type figuré par
Brocchi, type qui, du reste, est caractéristique du pliocène. Cepen-
dant la variété miocène se rencontrerait encore, d'après M. Fon-
tannes, dans le pliocène inférieur des duchés de Plaisance et de
Parme, du Bolonais, etc. Ce serait celle du Roussillon à laquelle
M. Fontannes a cru pouvoir donner le nom de Mitra serobiculata
Massoii Font Brocchi a recueiUi le type de l'espèce dans le plio-
cène inférieur du duché de Plaisance, dans les Crète Sanesi;
Cocconi l'a rencontré dans ce même étage à Drolo et à Luga-
gnano ; Depontaillier le dit très commun à Biot dans le pliocène
inférieur. Il ne se rencontre pas dans les gisements de l'Europe
septentrionale.
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262 MISSION D'ANDALOUSIE.
Gbniib FUSUS.
Fusus longirôstar Broochi. — R XXI, fig. 2 a, b.
1814. Murex {onjfiro^terBrocchi, Conch.foss. subap., p. ^18, pi. VIII, fig. 7.
1820. FvLSus longiroster Defrance, Dictionnaire des sciences naturelles, t. XVIII,
p. 54o.
Synonymie etdiagnose: Homes, op, ciï,t, I, p. 293. — Fon-
tannes, op. cit., t. I, p. ]4-
Defrance a signalé depuis longtemps la grande variabilité de cette
espèce. M. Fontannes a été à même de la constater ea comparant
les exemplaires qu'il avait trouvés dans les environs de Perpignan
à ceux du pliocène dltalie ou des côtes de Provence. Nous avons
pu également reconnaître des différences très sensibles parmi les
exemplaires que de Verneuil a rapportés de los Tejares, ainsi que
parmi ceux que nous avons trouvés dans cette même localité. Mais
il est important de noter que cette espèce présente ses plus grandes
variations avec 1 âge. Hôrnes était déjà arrivé à la même conclusion
en comparant des exemplaires provenant du miocène, aussi bien
que du pliocène. D'une manière générale, les tubercules se déve-
loppent dans le sens longitudinal. Ce fait, très sensible dans tous
les exemplaires que nous avons pu étudier, est frappant surtout
dans le plus grand de ceux que nous avons rapportés de Malaga.
C'est pour cela que nous avons cru devoir le faire figurer.
Homes a figuré [op. cit. , 1. 1, pi. XXXII, fig. 5 , 6 , 7) des exem-
plaires constituant deux variétés dont Tune (fig. 6) se rapproche
beaucoup des formes trouvées généralement danslepfiocène; mais
les tubercules y sont beaucoup plus allongés, dans le sens trans-
versal, que cela na lieu chez ces dernières. Bellardi, dans son ou-
vrage / Molhschi dei terreni terziarii del Piemonte e délia Liguria
(parte I, p. 1 35 , pi. X, fig. 6) , a pris la forme de Fusus longiroster
représentée par Hôrnes (fig. 5, op. cit.) comme type d'une nou-
velle espèce à laquelle il a donné le nom de Fusus œquistriatas.
Cette distinction est des mieux fondées : il suffit de comparer les
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MISSION D'ANDALOUSIE. 263
sommets des deux coquilles pour reconnaître des différences très
sensibles.
Dimensions : les plus grands exemplaires atteignent une longueur
de io5 millim. et une largeur de 35 millim.
Gisements. — D'après Homes et Foresti , on rencontrerait cette
espèce dans le miocène moyen de Dax , de Montpellier et du Pié-
mont, et dans le miocène supérieur de Saubrigues, de Tortone et
du bassin de Vienne. C'est dans l'étage pliocène inférieur que
cette espèce présente son maximum de développement. Brocchi la
signale dans le duché de Plaisance et dans les Crète Sanesi ; Homes
en signale des exemplaires de Castell' Arquato et de Palerme, sans
indiquer à quel niveau ils ont été trouvés dans cette localité.
Depontaillier la cite comme très commune à Biot dans les argiles
bleues du pliocène inférieur. D'après M. Fontannes, elle serait
rare dans les sables argileux de Millas (Pyrénées-Orientales).
Fusas Puschi Andr.
1830. Lathira Puschi Andr. Jejowski, Notice sar quelques fossiles de Volhynie,
Bull de Moscou, t. II, p. gS, pi. IV, fig. 2.
1856. Fusus Puschi Hôrnes, Wien. tert. Beck., t. H, p. 282, pi. XXXI, fig. 6.
Synonymie et diagnose: Homes, op. cit, p. 282» — Bellardi,
op. cit., p* 196.
Nos exemplaires ont tous les caractères de ceux figurés par
Homes ; mais cependant le canal est plus long que dans ces der-
niers. Il en résulte pour nos exemplaires une forme plus élancée.
L'espèce figurée sous ce nom par Bellardi [op. cit., pi. XUI, fig. 1 7 )
mérite d*étre considérée, ainsi que le fait cet auteur, comme une
variété ; peut-être même devraiton en faire une espèce distincte.
Dimensions : longueur, 54 millim. ; largeur, 24 millim.
Gisements. — Cette espèce, jusqu'ici, n'avait été signalée que
dans le miocène moyen. Homes la dit commune à Grund , rare à
Steinabrûnn, Gainfahren, etc. Elle a été rencontrée encore dans
cet étage à la Supei^a.
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264 MISSION D ANDALOUSIE.
Genre TRITON.
Triton nodifenim Lamarck.
I8I4. Murex gyrinoides Brocchi, Conch.foss. suhap., p. Aoi, pi. IX, fig. g.
1822. Triton nodifemm Lamarck, Histoire nat. des animaux sans vertèbres,
t. Vn,p. 179.
Synonymie et diagnose : Hôrnes, op. cit, 1. 1, p. aoi . — Wein-
kauff, Mitlelsmeere, t. H, p. 75, — Fontannes, Les Mollusques
pliocènes, etc., t. I, p. 26.
Le seul exemplaire que nous ayons recueilli à los Tejares est
dans un très mauvais état; la partie apicale présente cependant
tous les caractères du Triton nodifemm. C'est une espèce dont l'or-
nementation est assez variable : notre exemplaire porte des tuber-
cules plus forts que ceux des exemplaires provenant duRoussillon;
il se rapprocherait surtout du type figuré par Hôrnes [op. cit.,
pi. XIX, fig. 2).
Cette espèce est citée par tous les auteurs comme étant une de
celles qui présentent une très grande taille ; Tétat de notre exem-
plaire ne nous permet pas d^apprécier ses dimensions.
Gisements. — C'est très rarement que l'on rencontre cette es-
pèce dans le miocène moyen. Hôrnes la signale à la Superga, en
Italie; à Dax, en France; Bellardi la cite encore à ce niveau en
Italie. Hôrnes Ta signalée, mais rare, dans le miocène supérieur
du bassin de Vienne. Dans le pliocène, le Triton nodifemm prend
un tel développement numérique qu'on peut, avec M. Fontannes,
le considérer comme caractéristique de ce terrain; il est signalé
par Bellardi et Cocconi dans de nombreux gisements appartenant
au pliocène inférieur d'Italie. M. Fontannes l'a trouvé dans les
marnes à Cer. vulgatum des environs de Bollène (Vaucluse) et de
Saint-Restitut (Drôme) , mais il y est toujours rare. Par contre , cette
espèce est assez commune dans les argiles sableuses de Millas et
de Banyuls (Pyrénées-Orientales). D'après Philippi, Seguenza et
M onterosato , on la trouverait dans le pliocène supérieur de Sicile
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MISSION D ANDALOUSIE. 265
et de Tarente; d'après M. Fischer, elle serait rare dans ce même
niveau à Rhodes.
Enfin, c'est une espèce qui a persisté jusqu'à nos jours. Weinkaufi*
la cite vivante à des profondeurs variant de 4 à loo brasses sur
les côtes de l'Espagne (commune à Gibraltar) , des iles Baléares, de
la Provence, du Piémont, de la Corse, de laSardaigne, de Naples,
de la Sicile, de la Dalmatie , de l'archipel grec, de la Morée et de
l'Algérie. Elle existerait également dans l'océan Atlantique sur les
côtes de la France, de l'Espagne et du Portugal, des iles Madère
et Canaries, enfin sur les côtes du Sénégal. ^
Genre RANELLA.
RaneUa marginata Martini.
1777. Baccinam marginaiam Martini, Neaes systematisches Conchylien Cabi-
net, t. m, pi. CXX, fig. iioi-iioa.
181&. Baccinam marginaiam Brocchi, Conch. fou. sabap., p. 33 a, pi. IV,
ûg. 17.
1822. Ranella lœvigata Lamarck, HisL nat des animaax sans vertèbres, t. VU,
p. i54.
1823. Ranella marginata A. Brongniart, Mémoire sar les terrains sapériears
da Vicentin, p. 65, pi. VI, fig. 7.
Synonymie et diagnose : Homes, op. cit., p. 2 14» — Bellardi,
/ Molluschi, etc., p. 2 43. — Pereira da Costa, Gastéropodes, etc.,
p. 162. — Fontannes, op. cit., p. 89.
Nous n'avons trouvé qu'un exemplaire du Ranella marginata. Sa
spire est très courte , beaucoup plus courte que celle des exem-
plaires du Roussillon, mais les autres caractères sont les mêmes.
C'est d'ailleurs une espèce qui varie suivant les localités où on
la rencontre; d'xme manière générale, au dire de M. Fontannes,
c est la longueur relative de la spire qui est l'élément le plus va-
riable.
Dimensions: longueur, 3o millim. ; largeur, i4 millim.
Gisements. — On a constaté l'apparition de cette espèce dans
a
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2M MISSION D ANDALOUSIE.
le miocène moyen k ia Supei^a, où elle esl très commune d'après
Bellardi; à Dax, en France, d'après Hôrnes. Elle passe dans le mio-
cène supérieur : en Italie, elle y est fréquente (Bellardi) , mais elle
est rare dans le bassin de Vienne , d'après Homes. Ce dernier au-
teiir la cite encore à Saubrigues. Pereira da Costa Ta trouvée à
Cacella et à Mutella. Mais c'est le pliocène qu'elle caractérise par
son abondance; elle est très commime à Asti, d'après Bellardi;
Cooconi la cite à Castell' Arquato, à Lugagnano, enfin à Tabiano
où elle est très abondante. Foresti la signale dans les deux étages
^nférieiu*s du pliocène de Bologne. En France, elle est rare à Biot
dans le pliocène inférieur, mais, d'après Depontaillier, elle est très
commune au moulin de l'Abadie, près Cannes, dans le pliocène
moyen. M. Fontannes la rencontrée dans les coucbes à Cer. val-
gatum de BoUène (Vaucluse) et de Saint-Restitut (Drôme), où elle
est très rare, mais elle est commune dans les sables ai^ileux de
Millas et de Banyuls (Pyrénées-Orientales).
Cette espèce vit encore dans l'Atlantique sur les côtes d*Afrique;
M. Fischer l'a rencontrée aux îles du Cap -Vert, lors de l'expédi-
tion du Travailleur.
GBNftB CASSIDARIA.
Gaaaidaria eohiiiophoni Linné.
1766. Baocinam échirwphûrum Linné^ Systema Natarm, éd. X, p. 735 ; éd. XII,
p. 1198.
181 k. BvLCcinum ecAinophoram Brocdii, ConcKfoss, $uk^,^ p. 626.
1837. Qusidaria echinophora Pusch., Polens Palœontologie, p. i36« pL XI,
fig. 10.
1822. Galeodea echinophora Fontannes, Les Mollasqaes pliocènes de la vallée
du lOiÔneetdu RomsiUon, 1. 1, p. 100, pi. VII, fig. 1.
Synonymie et diagnose : Brocchi, op. cit. y p. 3q6. — Homes,
iVien. iert. Beck., p. i83. — Pereira da Costa, op. cit., p, i33.
— Fontannes, op. cit., p. loo.
Nos exemplaires sont conformes à ceux figurés par M. Fon-
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MISSION D'ANDALOUSIE. 267
tannes; cependant Les tubercules y sont peut-être moins épais que
sur les exemplaires provenant du Roussillon. D'ailleurs , cette es-
pèce semble susceptible de présenter d assez grandes différences
dans les détails de romementation de la cocpiille. MM. Cocconi et
Fontannes font remarquer que la différence entre les exemplaires
fossiles et les exemplaires vivants réside dans la présence d'un labre
plus épais chez les premiers. Les variations que présente cette
espèce ont été cause que plusieurs auteurs ont cru devoir faire de
nouvelles espèces avec de simples variétés. C'est pourquoi, en 1 863,
Tiberi a publié dans le Journal de conchyliologie (p. i5o) un tra-
vail dans lequel il démontre que quatre espèces de Cassiiaria ne
doivent être considérées que comme quatre variétés du Cassidaria
eckinophora.
Dimensions: longueur, 48 millim.; largeur, 3o miltim.
Gisements. — Le Cassidaria echinophora semble très rare dans
le miocène supérieur: Homes le cite k Baden, Pereira da Costa
à Cacella. Il est très commun dans le pliocène infériem*. Brocchi
l'a signalé dans les Crète Sanesi, à Asti; Cocconi, dans les envi-
rons de Lugagnano, à Campile; Ponzi, dans le niveau inférieur de
Monte Mario. En France, Depontaillier la trouvé très rarement
à Biot; M. Fontannes Ta recueilli dans les marnes à Cer. vulgatam
des environs de BoUène (Vaucluse), dans les mamçs à Os cocklear
de Saint-Restitut (Drome), dans les argiles à Pecten Comitatas de
Bouchet (Drome) et dans les argiles à Nassa semisiriata de Hor-
pieux (Isère). C'est toujours une espèce rare. Marcel de Serres
l'avait déjà signalée dans les environs de Perpignan. M. de Monte-
rosato k cite dans les localités de Monte Pellegnno et de Ficarazzi.
Homes la signale également à Rhodes.
Le Cassidaria echinophora vit dans l'Adriatique et dans la Médi-
terranée, ainsi que Broccbi l'avait déjà publié en i8i4* Wein-
kauff dit que cette espèce se rencontre vivante à une profondeur
variant de ^ k 6 brasses sur les côtes de la France, de l'Italie, de la
Corse , de Naples , de la Sicile , de Malte , de Ravenne , de la Vénétie ,
de Trieste, de Zara, de la Morée, de l'archipel grec, de l'Algérie.
i4.
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268 MISSION D'ANDALOUSIE.
C'est une espèce qui, vivante aussi bien que fossile, semble can-
tonnée dans le bassin de la Méditerranée.
Gbnrb CHENOPUS.
CbenopuB Uttingorianiis Risso.
1826. Chenopas Uttingerianus Risso, Hist. nat des environs de Nice, t. IV,
p. 335.
Synonymie et diagnose : Fontannes, op. cit., 1. 1, p. i55.
Les tubercules qui ornent les crêtes de nos exemplaires sont un
peu usés, mais cependant il est facile de reconnaître que ces der-
niers sont semblables aux Chenopas Uttingerianus, figurés comme
provenant des marnes subapennines dltalie ou du Roussillon.
Dimensions : le sommet du plus grand des exemplaires prove-
nant de los Tejares manque; sa largeur est de 1 7 millim.
Gisements. — Homes confond cette espèce, sous le nom de Che-
nopas pes gracali que lui a donné Bronn, avec une espèce distincte
qui porte le nom de Chenopas pes pelecani; nous ne pouvons donc
tenir compte des renseignements qu'il donne sur son apparition.
D après M. Fontannes , on la rencontrerait dès le miocène supérieur;
mais, dans le bassin de Vienne, les exemplaires différeraient un
peu de ceux du pliocène et pourraient être considérés comme
intermédiaires entre le Chenopas pes pelecani et le Chenopas Uttin--
gerianas. Cocconi et Pereira da Costa confondent également ces
deux espèces, de sorte qu'il faut laisser de côté leiu's observations.
D semble que le Chenopas Uttingerianas atteigne son maximum de
développement dans le pliocène. M. Fontannes Ta rencontré dans
les marnes à Cer. valgatam de Saint-Restitut, de Nyons, de Bollène,
dans les argiles à Pecten Comitatas de Bouchet (Drôme), dans les
argiles de Millas et de Banyuls, enfin dans les marnes ai^ileuses
à Ncusa semistriata de Horpieux (Isère).
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MISSION D'ANDALOUSIE. 269
Genre TURRITELLA.
Tnrritella sobangulata Brocclu.
1814. Turbo subangulaias Brocchi, Conch,foss. sabap., t. II, p. 374 1 pi. VI,
fig. 16.
1853. Turritella sabangalata Eichwald, Lethœa Rossica, p. 279, pi. X,
fig. 3 2.
Synonymie et diagnose : Homes, op. cit., p. /p8. — Fontannes,
Les Mollusques pliocènes, etc., p. 196.
Nos deux exemplaires sont semblables à la figure du Turbo acu-
tangulatus donnée par Brocchi [loc. cit., pi. VI, fig. 10), qui n'est
d'ailleurs qu'une variété de son Turbo subangulatus , ainsi que l'a
fait remarquer M. Fontannes. La carène ne se trouve pas exacte-
ment au milieu du tour de spire, elle se rapproche im peu plus
de la partie supérieure. C'est xme forme très voisine du Turritella
strobeliana de Cocconi [op. cit., p. 192).
Dimensions: longueur, 35 millim.; largeur, 10 millim.
Gisements. — Ce serait le Turritella subangalata var. spirata
correspondant au Turbo spiratus de Brocchi qu'on rencontrerait
dans le miocène moyen de Touraine. Mais le type de Turritella
subangulata se rencontre sûrement dans le miocène supérieur; d'a-
près Homes, il serait rare dans le bassin de Vienne, mais en Italie
on le trouverait abondanunent à ce niveau, par exemple à Tor-
tone. M. Fontaimes ne l'a rencontré à aucun niveau du groupe de
Visan , bien que ce soit une espèce qui apparaisse à cette époque
dans tout le bassin méditerranéen. Dans le pliocène, elle a une
distribution plus générale; en effet, Brocchi cite le type du Tur-
ritella subangulata et la variété acutangulata à la base du pliocène
dans les Crète Sanesi; Ponzi le signale à ce même niveau à Monte
Mario; Foresti le cite dans le pliocène moyen des environs de
Bologne. Depontaillier le dit excessivement commim à Biot, à la
Théoulière et à Villeneuve-Loubet, dans les argiles bleues du plio-
cène inférieur; conunun à Cannes, dans le pliocène moyen. M. Fon-
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270 MISSION DANDALOUSIE.
tannes le cite comme très commun dans les marnes argileuses à
Nassa semistriata et dans les faluns à Cer. vulgatum de Horpieux
(Isère), de Fay-d'Albon, de Pensas, d'Erré, de Saint-Restitut, de
Bouchet, deNyons (Drôme), de BoUène (Vaucluse), de Saint-Lau-
rent-du-Pape , de Boiu'g-Saint-Andéol (Ardèche), de Saint-Chris-
tophe (Bouches-du-Rbône). Cette espèce manque ou est très rare
dans le Roussillon.
Cocconi la cite vivante sur les côtes de Tunisie, mais M. Fon-
tannes pense que c'est une nouvelle variété qui vit dans ces pa-
rages, et non le Tarritella subangalata typique.
Gbnri XENOPHORA.
Xenophora crispa KôDÎg.
1825. Phorus crispas Kôoig, Icônes fossilium sectiles, fol. Loodini, d"" 58.
1836. Trochus crispus Pbilippi, £iiam. MolL Siciliœ, t. I, p. i83« pi. X,
fig. 26.
1873. Xenophora crispa Cocconi, Enum, sist, dei MoHuschi mioc, e plioc. , etc. ,
p. 198.
Synonymie et diagnose: Fontannes, op. cit., 1. 1, p. ao^.
Bien que nous n ayons trouvé qu'un seul exemplaire de cette
espèce, elle est si souvent citée de la localité de los Tejares qu efle
peut être considérée comme y étant assez fréquente; les caractères
sont constants et elle ne présente que des variations individuelles.
Sa taille est souvent très grande.
Dimensions: longueur, i35 millim.; largeur, 1 10 miliim.
Gisements. — C'est une espèce bien caractéristique du terrain
pliocène. Brocchi la cite dans le pliocène inférieur; Foresti dans
ce niveau à Monte Mario; Depontaillier signale dans les marnes
de Biot de très nombreux exemplaires, qu'il rapporte, il est vrai
avec doute , à cette espèce. Cocconi dit qu elle serait plutôt carac-
téristique des sables du niveau moyen. M. Fontannes Ta rencon-
trée dans les argiles sableuses de Millas et de Banyuls, mais elle y
serait rare. M. de Monterosato la signale à Monte Pdlegrino et
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MISSION DANDALOUSEEL 271
à Ficarazzi dans le pliocène supérieur. M. Fischer la cite dans ce
niveau à Rhodes.
Philippi la trouvée vivante àPanormi; Jeffi^eys Ta recueillie à
bord du Porcupine^ à Rasel Âmoush; il la cite encore vivante dans
le golfe de Gascogne (de Folin), dans la Méditerranée, sur les
cotes de Sardaigne et d* Algérie, enfin dans TAtlantique, aux lies
du Cap-Vert (expédition de la Gazelle)^ et sur la côte d'Afiîque
(Ta/ûman), à une profondeur variant de ^7 à 486 brasses.
GniaB NATIGA.
Natica hélicina Brocchi.
1814. Ntriia A^bctna Brocchi, Conch.fass. sabap., p. 297, pi. I, fig. lo.
1856. Natica hélicina Homes, Wien. tert. Beck,, p. 525, pi. XL VII, fig. 6, 7
(pro parle).
Synonymie et diagnose : Weinkau£F, Mittelsmeere , p. a^g- —
Fontannes, op. cit., t. I, p. 1 15.
Nos exemplaires difi^rent aussi bien de ceux d'Italie que de ceux
du Roussillon ou de la vallée du Rhône. Mais c'est une espèce si
variable, même dans im seul gisement, que nous ne croyons pas
devoir en faire une variété du Natica hélicina.
Les bouches de tous nos exemplaires étant cassées, nous ne
pouvons donner leurs dimensions.
Gisements. — D après Homes, le Natica hélicina apparaît dans
le miocène moyen de Touraine, de Suisse, de la Supei^, mais il
serait plus abondant dans le miocène supérieur : ce même auteiu*
le cite en plusieurs points du bassin de Vienne. Mais c est dans le
pliocène qu'il prend sa plus grande extension. Brocchi le signale
dans fétage inférieur; Gocconi le cite en Italie dans les deux ni-
veaux inférieurs; Foresli le cite dans le pliocène inférieur de Monte
Mario et dans les deux étages inférieurs du pliocène de Bologne.
En Provence, d'après Depontaillier, il se rencontrerait dans le
fJiocène inférieur; Fontannes Ta recueilli dans les ai^es sableuses
de Banyids, de Neffiach (Pyrénées-Orientales), dans les marnes et
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272 MISSION D'ANDALOUSIE.
faluns à Cer. vulgatam de BoUène, de Vaison (Vaucluse), de Nyons,
de Saint-Restitut, d'Eurre (Drôme), dans les argiles à Pecte/i Co-
miiatas de Bouchet (Drôme), de Bourg-Saint-Andéol (Ardèche).
WeinkauflF l'indique du pliocène d'Algérie; Wood le cite dans
le crag de Sutlon et de Bridlington, en Angleterre; WeinkaufiF,
dans le pliocène de Belgique. Cette espèce passe dans le pliocène
supérieur de Rhodes (Fischer), de Cos (Tournouër), de Chypre
(Gaudry) et de Sicile (Monterosato), ainsi que dans la formation
glaciaire de la Clyde. Pour M. Fontannes, il faudrait rapporter
les exemplaires provenant du quaternaire à des formes voisines,
mais non au Natica helicina typique.
Cette espèce vit dans la Méditerranée , sur les côtes de Tltalie ,
d'après Brocchi, Philippi et Cocconi; sur les côtes de la France et
de TEspagne, d'après WeinkauflF. Enfin, d'après ce dernier auteur,
elle se trouverait fréquemment dans Tocéan Atlantique, sur les
côtes de la Norvège, de TAn^eterre, de la France et de TEspagne.
Natica Gompanyoni FoDtannes.
1871. Natica neglecta Mayer, Couches à congeriesdu bassin da Rhône, p. l2.
1876. Natica neglecta Fontannes, Les terrains tertiaires du hatU comtat Ve-
naissin, p. 76.
1882. Natica Companyoni Fontannes, Les Mollusques pliocènes de la vallée da
Rhône et da Roussillon, 1. 1, p. 11 3, pi. VII, fig. 9.
Synonymie et diagnose: Fontannes, Les MoUasqaes pliocènes, etc.,
1. 1, p. 1 13.
Les exemplaires que nous rapportons à cette espèce sont assez
mal conservés; cependant on peut les identifier à l'espèce de
M. Fontannes. fls se rapprochent assez du Natica millepunctaia,
figuré par Hôrnes {op. cit., pi. XLVII, fig. 12); cependant cette
dernière espèce a ime forme un peu plus dilatée que n est celle de
nos exemplaires. Ceux-ci ne portent aucun ornement autre que les
stries d'accroissement, ce qui pourrait, au premier abord, les rap-
procher encore plus du type (iguré par M. Fontannes, mais il est
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MISSION D'ANDALOUSIE. 273
vrai que les ponctuations qui caractérisent le Natica millepunctata
vivant ne sont dues qu'à des taches pigmentaires qui peuvent
disparaître par la décomposition de la matière organique. Il faut
donc ne s'en rapporter qu'à la forme , et alors le Natica Companyoni
pourrait bien ne plus être qu'une variété du Natica millepunctata.
M- Fontannes fait remarquer que c'est surtout avec le Natica mille-
punctata du bassin de Vienne que son type a le plus d'affinités.
Nos exemplaires ne présentant pas la bouche complète , nous ne
pouvons donner leurs dimensions.
Gisements. — N'ayant pas eu sous les yeux les différents exem-
plaires de Natica millepunctata cités par les auteurs qui se sont oc-
cupés du miocène et du pliocène, nous ne pouvons savoir quels
sont ceux qu'il faudrait rapporter au Natica Companyoni, et par
suite nous ne pouvons indiquer quels sont ses gisements. M- Fon-
tannes a rencontré cette espèce dans les argiles sableuses des val-
lées du Tech et de la Tet (Pyrénées-Orientales), où elle est com-
mune, dans les marnes à Cer. vulgatam des environs de Bollène,
de Visan (Vaucluse) et de Saint-Restitut (Drôme), où elle est assez
rare.
Genre TURBO.
Turbo fimbriatus Borson, — PI. XXI, fig. 3 a, 6. c.
1821. Trochus fimhrialus Borson, Mem, Ace. de Torino, t. XXVI, p. 33 1,
pi. II, fig. 3.
1831. Turbo fimhriatas Bronn, ItaL tert. Geh,, p. 56.
Diagnose : « Testa conico-depressa; anfractubus subincavatis,
arcuatim eleganter striatis; margine inferiori spinoso, spinis dis-
tantibus fimbriatis; altero granoso; basis margine incavata, spina-
rum duplici série donata. »
Cette espèce étant très souvent confondue avec le Turbo luber-
culatus ou le Tarbo rugosas, nous avons pensé qu'il serait utile de
reproduire la diagnose telle que Borson la donna en 1821. De
plus, la figure que cet auteur en dessina lui-même étant à peine
10
mpaimui lATiomut.
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274 MISSION D ANDALOUSIE.
suffisante pour permettre de reconnaître les caractères de son es-
pèce, nous avons fait figurer un des exeni]dair^ rapportés de los
Tejares par de Vemeuil; il appartient à la collection de TÉcole
des mines et nous en devons communication à M. Douvillé.
Borson n'a trouvé que trois exemplaires de cette espèce, et en
mauvais état. Ils présentaient entre eux quelques différences pro-
venant du nombre des séries de granulations ornant la coquille.
L'exemplaire que nous avons fait figurer porte deux séries de gra-
nulations; nous avons trouvé d'autres exemjdaires nen portant
qu'une; ce sont là des différences sans importance, telles que celles
signalées par Borson.
Dimensions: hauteur, 2 3 millim»; largeur, 3 A millim.
Gisements. — - Seguenza le signale dans le tortonien. L'espèce
a été créée par Borson pour des exemplaires provenant des marnes
bleues d'Asti.
LAMELLIBRANCHES.
Genre ARCA.
Arca dUnvli Lamarck.
1819. Arca dilavii Lamarck, Histoire naturelle des animaax sans vertèbres,
t. VI, p. 45.
Synonymie et diagnose : Brocchi, op. cit., p. 477- — Bronn,
Lethœa geognostica, t. III, p. 378. — Nyst, Coquilles et polypiers
fossiles de la Belgique, p. 2 55. — Weinkauff, op. cit., t. I, p. 1 98.
— Homes, op. cit., p. 333. — Fontannes, op. cit., t. D, p. i64.
Cette espèce présente un si grand nombre de formes qu'il est
impossible de trouver des caractères assez constants pour créer
des variétés. Les dimensions sont les éléments les plus variables.
En comparant les différentes figures qui ont été données de cette
espèce, nous avons pu constater quà los Tejares c'étaient les
types extrêmes qui prédominaient, le type globuleux et le type
allongé.
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MISSION D'ANDALOUSIE. 275
M. FonUnnes attire 1 attention sur ce fait que dans la charnière
de cette espèce, vers le milieu, au point de divergence des séries
de dents antérieures et postérieures, se trouvent deux dents plus
épaisses et plus saillantes que les autres; les intervalles qui leur
correspondent sont naturellement plus laides et plus profonds
que ceux correspondant aux autres dents. C'est là une sorte de
retour vers la disposition la plus générale des dents cardinales des
dimyaires. Au point de vue théorique, c'est im fait de première
importance, si Ton admet, avec M. Munier-Chalmas, que toutes
les dents des polyodontées ne sont que des dents adventives; ce
seraient probablement les deux dents cardinales qui reparaîtraient,
alors qu^elles ont complètement disparu dans les autres espèces
d'ylnca. Les exceptions dans cette famille permettront seules de
reconnaître s'il n'y a pas lieu de considérer le groupe des poly-
odontées comme une réunion de types anormaux, plutôt que
comme une famille naturelle.
Dimensions : l'exemplaire de la plus grande taille mesure
35 millim. pour le diamèti*e antéro-postérieur et 2 2 miUim. pour
la hauteur.
Gisements. — C'est une espèce (jui apparaît dans le miocène
moyen : Homes la cite à la Superga, à Bordeaux, au cap Cou-
ronne près des Martigues, à Saint-Gall. Ses gisements sont nom-
breux dans le miocène supérieur. Homes la signale dans ce niveau ,
à Martignone et Pradalbino, près Bologne, et à Saubrigues; elle
est très fréquente dans le bassin de Vienne , dans le leithakalk et
dans les argiles de Baden. Mais c'est une espèce caractéristique
du terrain pliocène; Brocchi la signale dans le pliocène inférieur
du duché de Plaisance, dans les Crète Sanesi, etc.; Foresti dans le
pliocène inférieur de Bologne; Ponzi dans le niveau inférieur de
Monte Mario; Cocconi l'a rencontrée dans les deux étages infé-
rieurs du pliocène; Depontaillier la dit excessivement commune à
Biot, mais très rare à Cannes dans les sables supérieurs aux marnes
de Biot. Nyst l'a rarement rencontrée à Anvers. Enfin M. Fon-
tannes l'a trouvée dans un grand nombre de localités : dans les
i5.
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276 MISSION D ANDALOUSIE.
marnes et faluus à Cerithium vulgalamde ilsère, de Saint-Reslitut,
de Nyons, de Bollène, d'Orange, de Saint-Laurent-du-Pape, de
Bourg-Sainl-Andéol, de Théziers, ainsi que dans les ai^iles sa-
bleuses de Banyuls. Dans toute cette région, M. Fontannes a
trouvé que le type miocène se distingue nettement du type plio-
cène par sa forme plus globuleuse; la différence est assez grande
pour que cet auteur ait distingué le type miocène sous un nouveau
nom spécifique. Les exemplaires provenant de los Tejares sont, en
effet, de formes plus élancées que ceux figurés comme représen-
tant les types miocènes. M. de Monterosato a trouvé cette espèce
dans le pliocène supérieur, à Monte Pellegrino et Ficarazzi. On le
connaît à Tarente et à Rhodes (Fischer) dans ce même étage.
D'après Brocchi, cette espèce existerait encore sous le nom
d'Arca aniiquata dans locéan Indien, en Amérique, dans la Médi-
terranée. Weinkauff la signale sous son vrai nom sur les côtes
d'Espagne, du midi de la France, du Piémont, de la Corse, de
Naples, de Tarente, de Sicile, de Malte, de Morée, de l'archipel
grec, de l'Algérie et de la Tunisie, dans l'océan Atlantique sur les
côtes de Madère, enfin dans la mer Rouge. S'il faut en croire
M. Fontannes, ce serait une forme voisine [Arca Polii Mayer) que
l'on rencontrerait dans toutes ces régions. Cependant M. Fischer
laurait draguée entre Oran et Gibraltar à une profondeur variant
entre 4oo et 900 mètres.
Genre PLEURGNECTIA Swainson i84o.
Pleuronectia cristata Bronn.
1814. Ostrea pleuronectes ^Tociàiï ^ Conclu foss. subap,, p. 573.
1826. Pecten pleuronecies Risso, Hist nat. de Nice et des Alpes-Maritimes,
t. IV, p. 3oo.
1831. Pecten cristatus Bronn, ItaL tert. Gehilde, p. 116.
S)Tionymie et diagnose : Hôrnes, Wien. tert. Beck., t. II, p. 4i 9.
— Fontannes, Les Mollusques pliocènes, etc., t. II, p. 1 93.
Nos exemplaires sont en tous points conformes au type figuré
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MISSION D'ANDALOUSIE. 277
par M. Fontannes [op. cit., t. II, pi. XUI, p. 198). Leiirs dimen-
sions, assez variables, dépendent à coup sûr de leur âge. Us se dis-
tinguent très nettement des formes miocènes du bassin de Vienne
que Homes a figurées sous le nom de Pecten crisiatus, et que
M. Fontannes croit devoir séparer de l'espèce pliocène sous le nom
de Pleuronectia badensis. Bien que nos exemplaires ne soient pas
parfaitement conservés, il est très facile de voir que leur hauteur
dépasse leur largeur, ce qui n'a pas lieu pour l'espèce de Baden.
Dimensions : longueur du diamètre antéro-postérieiu-, 76 millim. ;
largeur, 7 7 millim.
Gisements. — Pour l'étude des gisements, il est plus sage de
suivre M. Fontannes dans la séparation qu'il fait des formes plio-
cènes et miocènes. Il n'y a d'ailleiu's que Cocconi , Homes et Se-
guenza qui citent cette espèce dans le terrain miocène. En réalité,
elle est caractéristique du pliocène méditerranéen. Brocchi la si-
gnale dans les dépôts du pliocène inférieur de la vallée d'Andona
près Asti , à Casteli'Arquato , dans les Crète Sanesi , en Toscane , etc.;
Cocconi au même niveau, à Dioio, Montezago, Variatico, etc.;
Ponzi dans le niveau inférieur de Monte Mario; Foresti dans les
deux étages inférieurs du pliocène de Bologne. D'après Philippi, ce
serait une espèce fréquente dans le pliocène supérieur de Sicile.
D'après Depontaillier, elle serait très commune dans les marnes de
Biot, mais rare dans les sables de Cannes. M. Fontannes l'a ren-
contrée dans les marnes kNassa semistriata, à Cer. vulgatum de Saint-
Restitut, des Granges-Gontardes, de Nyons, Saint-Ariès, Gigondas,
Vacqueyras, Orange, Fournes, Meynes, Tresque, Combe (Gard).
Dans toute cette région, elle serait assez rare, mais elle est très rare
dans les argiles sableuses de Millas (Pyrénées-Orientales). M. Fon-
tannes fait remarquer que c'est ime espèce assez répandue dans
les argiles pliocènes de l'Italie, tandis qu'elle est rare dans le sud
de la France; la raison de cette diflFérence serait que, dans la pre-
mière région, les dépôts sont encore plus littoraux que dans la
seconde, le Pleuronectia cristata étant encore plus littorad que les
Pecten.
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278 MISSION D'ANDALOUSIE.
Brocchi, citant ropioion de Linné, en ferait une espèce vivant
encore dans 1 océan Indien.
Gehbb PECTEN.
Pecten aoabrellus Lamarck.
1814. Ostrea duhia Brocchi, Conch.foss. suhap., p. SyS, pi. XVI, fig. i6.
1819. Pecten scabrellas Lamarck, Hist nat des animaux sans vertèbres,
t. VI, p. i83.
Synonymie et diagnose : Homes (pars), op. cit., t. II, p. 4 1 4-
— Fontamies, op. cit., t. H, p. 187.
Notre exemplaire présente tous les caractères de Tespèce.
Quoique de petites dimensions, il montre dix-huit côtes à Tinté-
rieur de la coquille , mais les deux extrêmes sont très peu accusées.
Lies côtes ont une section anguleuse sur le bord des valves; les
stries d'accroissement sont légèrement infléchies, celles des côtes
vers le crochet, celles des intervalles entre les côtes, vers le bord
de la Yfiive. Ces stries s'arrêtent à une certaine distance du crochet.
Nous n avons recueilli qu'un exemplaire de la valve droite, qui est
conforme à celle du Pecten scabrellas figuré par M. Fontannes [op.
cit., t. II, p. 187, pi. XII, fig. 2, 3).
Dimensions : diam. umbono-mai^nal, 28 millim»; diam. antéro-
postérieur, Q7 miUim.
Gisements. — Cette espèce se rencontre, d'après Seguenza, dans
les étages helvétien et tortonien. Peut-être l'a-t-il confondue, ainsi
que Homes l'a fait, avec le Pecten Malvinœ. Brocchi la signale
dans le pliocène inférieur du duché de Plaisance et de la vallée
d'Andona. Cocconi la cite dans le pliocène inférieur de Castell'Âr-
quato, dans le Thiorzo, à Lugagnano et à Cazzola dans le duché
de Parme. Depontaillier la dit très commune dans le pliocène
inférieur de Biot et dans le pliocène moyen de Cannes. Wood,
confondant le Pecten scabrellas et le Pecten dubias, le cite sous ce
dernier nom dans le coralline crag et le red crag de Sutton. M. Fon-
tamies l'a trouvé dans des argiles sableuses et des sables jaunes
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MISSION D'ANDALOUSIE. 279
qu'il caractérise à MiUas et à Banyuls. Peut-être Philippi l'a-t-ii
trouvé dans le pliocène supérieur de Reggîo.
On ne peut accorder une entière confiance à ces indications de
gisements. En effet, de nombreux auteurs ont groupé sous le nom
de Pecten scabreUus un très grand nombre de formes qui pourraient
constituer des variétés, peut-être même des espèces distinctes.
OURSINS.
• Genre RHABDOCIDARIS.
Rhabdooiâaris nov. sp.
«
Nous avons trouvé dans les marnes bleues de los Tejares un
radiole d oursin qui n'aj^artient à aucune espèce vivante ou
fossile. Le test étant inconnu, il est impossiUe de déterminer avec
exactitude le genre auquel il faut rapporter cette espèce. Cepen-
dant, les radioles de Rhabdocidaris présentant plus souvent que les
radioles de Cidaris le même mode de crénelure du bouton que
l'on observe sur notre exemplaire, c'est au genre Rhabdocidaris
que nous croyons pouvoir rapporter, jusqu'à nouvel ordre , l'espèce
en question.
Ce radiole, qui d'ailleurs est cassé, atteint une longueur de
38 millimètres. Il a une forme allonfi^ée. Sa
Fig. 11. , . . ^
section est circulaire près de la collerette,
et son diamètre est de â millimètres ; à une
distance de 20 millimètres de la collerette,
sa section devient subcarrée; elle est de
I il ÊB^^k. ^ nûllimètres de côté, arrondie aux angles,
J II ^mI^ ^^ ^^^ garde cette section rectangulaire jus-
W ■ qu'au point où elle, est rompue. Sa surface
' " est couverte de petites côtes longitudinales ,
très fines, lisses, passant de la partie cylin-
drique sur la partie prismatique, sans changer
de dimensions ni de forme.
m
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280 MISSION D ANDALOUSIE.
On observe quatre rangées d'épines qui correspondent aux arêtes
de la partie prismatique. Les côtes fines qui couvrent la surface du
radiole se prolongent jusqu'à l'extrémité de ces épines. Celles-ci ,
situées seulement sur les arêtes, sont de faibles dimensions; elles
sont inégalement espacées sur une même arête; elles alternent
dune arête à l'autre sans se correspondre, et les épines inférieures
sont un peu moins développées que les épines supérieures.
Au point où le radiole s'élai^it poiu* former la collerette, les
côtes fines s'atténuent et la collerette devient lisse ; elle est courte,
oblique par rapport à Taxe du radiole et finutée par un bourrelet
apparent. Son diamètre est de 6°*°*, 5.
Le bouton a une hauteur de 3 millimètres ; la facette articulaire
semble séparée du reste du bouton par une bande lisse. Cette
facette a un diamètre de 4 millimètres et est constituée par une
série de petites crénelures allongées radialement, au nombre de
dix , plus laides vers l'axe que vers l'extérieur.
CORALLIAIRES.
Gbnbe FLABELLUM.
Flabéllnm malagense nov. sp.
Polypiei* subpédicellé, droit, fortement comprimé surtout in-
férieurement, cunéiforme. Les faces de compression présentent
des côtes légèrement saillantes ; les bords latéraux sont garnis de
crêtes prononcées. Calice ellip-
tique : grand axe long de 2 3 mil-
limètres, petit axe de 1 7 milli-
mètres. Six cloisons primaires
égales et de position symétri-
que; six cloisons secondaires
égales et de position symétrique ;
douze cloisons tertiaires égales,
un peu plus faibles que celles des deux premiers cycles; vingt-quatre
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MISSION D'ANDALOUSIE. 281
cloisons quaternaires inégales, les huit premières antérieures et les
deia dernières postérieures étant plus grandes que les autres <*'.
Pseudo-columelle allongée suivant le grand axe et formée par
des trabécules constituant un tissu subspongieux.
FOSSILES PLIOCÈIVES
DE SAN PEDRO DE ALCANTARA.
INVERTÉBRÉS-
PTÉR0P0DE8.
Genre CLEODORA.
CStoodora pyramidata Linné.
1790. Clio pyramidata Linné, Systema Naturœ, éd. Xm, p. 3i&8.
1842. Cleodora pyramidata Gantraine, Malac, Médit, p. 3o, pi. I, fig. g.
Synonymie et diagnose : Bellardi, IMoHuschi dei terreni terziarii
del Piemonte e délia Ligaria, t.I, p. 3o. — Weinkauff, Conchylien
des Mittelsmeeres, t. II, p. 436.
Les exemplaires de cette espèce sont très nombreux à San Pe*
dro de Âlcantara. On peut les diviser en cpatre groupes princi-
paux correspondant à quelcpes variations dans les détails, bien que
tous les exemplaires se rapportent, dans leur ensemble, au Cleo-
dora pyramidata figuré par Souieyet {Voyage de la Bonite, pi. VI,
fig. 17-25).
a. Forme absolument identique à celle figurée par Souieyet.
^. Forme très voisine de la précédente , mais dans son ensemble
elle parait plus trapue. Le pli médian est d'un diamètre plus grand
que dans la forme a. La face dorsale n'est pas carénée.
^'^ L*orientation du Fîabellum est faite suivant le grand axe; ce mode d'orientation
résuite d observations faites par M. Munier-Chalmas sur les TurbinoUa»
i6
mPIIVCMI SATIOXALt.
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282 MISSION D'ANDALOUSIE.
y. Même pli médian que dans ia forme précédi^nte, mais la face
ventrale est concave.
h. La face ventrale est convexe et le pli médian est de dimen-
sions plus grandes que dans les autres fonnes.
Les espèces fossiles du genre Cleodora sont assez rares dans le
pliocène. Wood en cite une seule, le Cleodora infandibalam dans
le crag d'Angleterre.
Tous nos exemplaires sont trop mal conservés pour que leurs
dimensions aient quelque signification.
Gisements. — D après Bellardi, cette espèce apparaîtrait dans
le miocène supérieur de Mondovi , où elle serait fréquente ; dans le
même niveau géologique, on la rencontrerait, mais rare, à Vezza
près Alba,dans des sables quartzeux. Elle semble bien plutôt ap-
partenir au pliocène. Bellardi et Bronn la citent dans le pliocène
inférieur des collines de TÂstésan. Ponzi la signale comme très
abondante à Monte Mario , dans le niveau inférieur. Depontaillier,
sans donner aucun nom spécifique , dit que le genre Cleodora est
assez rare dans le pliocène moyen de Cannes. Le Cleodora pyromi^
data a été trouvé dans le pliocène supérieur de Ficarazzi (de Monte-
rosato) et de Rhodes (Fischer).
Le Cleodora pyramidata est cité vivant en un très grand nombre
de points; d'après Souleyet, il se rencontrerait même dans toutes
les mers. Cantraine et Philippi le citent vivant à Messine ; d'après
Forbes, il existerait dans l'archipel grec; Philippi l'indique comme
vivant dans l'océan Atlantique et dans toute la Méditeiranée. M. de
Monterosato le signale conmie une espèce des grandes profondeurs
de la Méditerranée.
Genre HYALEA.
Le seid exemplaire que nous puissions rapporter avec certitude
à ce genre est dans un trop mauvais état pour qu'il soit possible de
le déterminer spécifiquement. Nous n'avons , en eflFet, que la face
postérieure de la coquille.
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MISSION D'ANDALOUSIE. 283
Ce genre Hyalea apparaît dans le miocène moyen. Philippi ,
Bellardi et WeinkauflF citent des espèces provenant du miocène
moyen et du pliocène. Il est à noter que Depontaillier cite ce
genre comme excessivement rare dans les marnes de Biot.
GASTÉROPODES.
Genre BULLA.
Bulla acuminata Brug.
1789. Bnlla acuminata Brugaière, Encyclopédie méthodiqae, t. I, p. 876,
pi. XXI, fig. 70-c.
1868. Volvula acuminata Weinkauff, Mittehmeere, t. Il, p. 202.
Synonymie et diagnose : Brocchi, Conch.foss. subap., p. 276.
— Philippi, Enwn. Moll. Siciliœ, t. I, p. 122. — Nyst, Coquilles
et polypiers fossiles de la Belgique, p. 467. — Wood, Crag Moll.,
t. I,p. 174.
Cette petite espèce est très constante de forme , quelle que soit
la région où elle ait été trouvée.
Dimensions. Parmi les nombreux exemplaires que nous avons
recueillis , le plus grand atteint les dimensions suivantes : longueur,
4 millim. ; largeur, i™°',5.
Gisements. — Il ne semble pas que le Bulla acuminata ait apparu
avant le pliocène ; cependant Nyst le cite comme ayant été trouvé
dans le miocène moyen à Dax. Il se verrait dans le pliocène des
Crète Sanesi, d'après Brocchi; dans le coralline crag de Sutton,
d'après Wood; dans les sables glauconieux d'Anvers, d'après Nyst.
Les exemplaires provenant de Palerme et cités par Philippi appar-
tiennent au pliocène supérieur.
Enfin c'est une espèce vivant actuellement dans la Méditerranée
(Philippi, Nyst) ; Weinkauff la signale spécialement sur les côtes de
Sardaigne, de Sicile, d'IUyrie, d'Algérie. Elle se rencontre égale-
ment dans l'Atlantique sur les côtes de la Norvège et de la Grande-
Bretagne.
16.
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284 MISSION D'ANDALOUSIE.
Genre MARGINELLA.
Harginella auria Iqsoris Brocchi. — R XXI, fig. d a, h.
1814. Volttta auris leporis Brocchi, op. cit., pi. IV, fig. 2 a, 6, p. 320.
Marginella aaris leporis Broccbi, ihid.
Le seul exemplaire de cette espèce trouvé à San Pedro de Alcan-
tara est en tous points conforme à Tespèce de Brocchi. Mais la
figure qu'en a donnée ce dernier auteur ne nous ayant pas paru
suffisamment exacte , notamment en ce qui concerne la forme de
la bouche, nous avons pensé qu'il convenait de la faire figurer à
nouveau. Bien que Brocchi lui ait donné le nom de Volata, il re-
connaît que les caractères génériques la rattache au genre Margi-
nella de Lamarck.
D'Orbigny cite le Volata auris leporis dans son 26*^ étage (falu-
nien) et renvoie à Grateloup comme au créateur de cette espèce.
C'est une erreur : Grateloup, dans sa Conchyliologie fossile des terrains
tertiaires du bassin de l'Adoar {environs de Dax), donne une figure
(pi. XXXVin ou pi. n des Volutes, fig. 20) qui sous ce nom repré-
sente ime Volute ou une Marginelle dont le bord serait cassé,
D'ailleiu'S elle ne ressemble pas à notre échantillon ; elle est bien
plus large. D'autre part, Grateloup, poiu* cette espèce, renvoie à
Sowerby [Min. Conch., pi. XC, fig. 3). L'espèce figurée par l'au-
teur anglais porte le nom de Volata magorum, appartient au London-
clay et n a aucun rapport avec l'exemplaire recueilli à San Pedro.
Dimensions : longueur, 5o millim. ; largeur, 2 1 millim.
Gisements. — Cette espèce semble être rare : elle n'est citée
qu'en Italie, dans le pliocène, par Brocchi et par Cocconi.
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MISSION D'ANDALOUSIE. 285
Genre CERITHIUM.
Geritliiiim soabmm Olivi.
1792. Murex scaher Oli\i^ Zoologia airiatica, p. i53.
1792. Cerithiam lima Brugaière, Encyclopédie méthodique, 1. 1, p. ^95.
1856. Cerithiam scahmm Bronn, Leihœa geognostica, t. VI, p. 5ii, pl.XLI,
ûg. 10.
Synonymie etdiagnose: WeinkaufiF, op. cit., t. II, p. i6i. —
Homes, Wien. tert. Beck., t, I, p. 4io. — Fontannes, Les Mol-
lusques pliocènes, etc., t. I, p. 1 66.
Notre unique exemplaire présente la même ornementation que
celle que Ton peut observer chez l'individu jeune de M. Fontannes.
L avant-dernier tour de spire porte des tubercules bien moins sail-
lants que ceux des autres tours. Les tubercules sont disposés sm*
quatre rangées.
M. Fontannes a remarqué que cette espèce était constante de
forme dans les marnes et les falims de Saint-Âriès, tandis que dans
le Roussillon, non seulement sa forme, mais encore son ornemen-
tation sont variables ; certains exemplaires deviennent identiques
au type vivant actuellement. La forme de Saint-Ariès rappellerait,
d après M. Fontannes, les formes vivant actuellement dans les eaux
saumàtres du Languedoc. Notre exemplaire étant brisé, et la partie
antérieure, qui seule permet de distinguer les variétés, faisant dé-
faut, nous ne savons de quelle forme il faut le rapprocher. Cepen-
dant, de toutes les figures données pour cette espèce, ce sont celles
représentant des exemplaires provenant du miocène supérieur qui
rappellent le plus la forme de San Pedro.
Dimensions : longueur, 2°™,5 ; largeur, i millim.
Gisements. — Son apparition dans le miocène moyen est incon-
testable dans la partie méridionale de TEurope, mais cette espèce
ne se développe que dans Jie miocène supérieur, puis traverse le
pliocène , le quaternaire , et vit encore actuellement. Dans le miocène
moyen, Hôrnes cite comme régions où cette espèce est le plus
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286 MISSION D ANDALOUSIE.
ai)ondante : SieÎDabrûim, le Bordelais, la Touraine, les collines des
environs de Turin. Da Costa la signale dans le miocène supérieur
à Cacella et à Mutella. Diaprés M. Fontannes, elle se rencontre-
rait également à Monte Gibbio. Le Ceriikium scrabnun est très com-
mun dans le pliocène et semble propre aux formations littorales.
A Cannes, dans le pliocène moyen, DepontailUer en a trouvé un
très grand nombre d'exemplaires ; il n^est pas moins abondant dans
le pliocène inférieur en Italie, à CasteU^Arquato, Pise, Bologne
(Foresti), Modène et Sienne. M. Fontannes la recueilli dans les
marnes et faluns à Cer. vulgalum des environs de Bollène ( Vaucluse) ,
à Saint-Restitut (Drome), où il est très conunun, dans les marnes
à Nassa semisiriata de Saint*Laurent-du-Pape (Ardèche), dans les
ai^es sableuses de Millas et de Banyuls, où il est rare. Il se ren-
contre dans le pliocène supérieur de Monte Pellegrino et Ficarazzi
(Monterosato), Cos, Chypre et Rhodes (Fischer). On le cite en-
core dans le quaternaire de Biot (Depontaillier) et de Suède
(WeinkaufiF).
Comme espèce vivante, elle a une très grande extension. Wein-
kauff la cite dans la Méditerranée, sur les côtes d'Espagne et des
lies Baléares, du sud de la France, du Piémont, de la Corse,
de Naples, de Tarente, de la Sicile, d'Ancône, de la Vénétie, de
Trieste, dePirano, de la Tunisie et de l'Algérie. Dans l'Atlantique,
elle se rencontrerait encore, d'après le même auteur, sur les côtes
de la Norvège, de Kiel, de la Grande-Bretagne, de la France,
du Portugal, du Maroc, de Madère, des Canaries et des Açores.
D'après Bruguière , elle vivrait également sur les côtes de la Guade-
loupe. D'après Weinkauff, le Cerithium scabram vivant se rencon-
trerait entre et i 80 brasses de profondeur.
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MfSSION D'ANDALOUSIE. 287
Genre VERMETUS.
VermettUB intortus Bronn.
1837. Vermetas mtortas Bronn, LeAœageog., p. &33, pi. XXXVI, fig. 18 a,
6, c.
1838. Serpula intorta Lamarck, Histoire des animaux sans vertèbres, édition
Deshayes, t. V, p. 623.
1848. Vermetas intortus Wood, Monogr. ofthe Crag Mollusca, 1. 1, p. ii3,
pi. Xn, fig. 8.
Synonymie et diagnose : Wood, op. cit., 1. 1, p. 1 1 3. — Fon-
tannes, op. cit., 1. 1, p. 201.
Cette espèce est très commune à San Pedro de Aicantara. Nos
exemplaires sont conformes aux descriptions et aux figures données
par les diflFérents auteius. Un des principaux cararactères de cette
coquille consiste dans leffacement des ornements à mesure que
ranimai se développe; il s observe très nettement sur nos exem-
plaires. C'est une forme très constante ; il ne semble y avoir des
variations que dans la taille ; nos exemplaires ont les dimensions
de ceux figurés par Bronn, Wood et Fontannes. Cette espèce a de
nombreuses analogies avec plusieurs autres ; aiissi semble-t-il exister
une certaine confusion dans les différentes synonymies qui en ont
été données. Sans vouloir discuter cette synonymie, nous nous en
rapporterons aux figures données par les trois auteurs précédents
et qui concordent entre elles.
Dimensions. Nos exemplaires ne sont pas entiers ; ils ont tous
été brisés à leurs extrémités, nous ne pouvons donc en donner la
longueur. Le plus grand diamètre que présente l'exemplaire ayant
atteint le maximum de développement est de 3 millimètres.
Gisements. — Dès le miocène moyen, cette espèce se rencontre
dans le bassin de Vienne à Gainfahren, Steinabrûnn; partout elle
est communtey au dire de Homes. Mayer la cite en Suisse (Luceme
et Saint-Gall) à ce même niveau ; elle se rencontrerait encore en
France dans les faluns de Touraine, de Bordeaux et de Dax. Les
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288 MISSION D*ANDALOUSIE.
gisements dans le pliocène sont nombreux : on la rencontrée dans
les marnes subapennines dltalie, à Asti, Castell'Arquato, Modène,
Bologne, Sienne, Palerme; en France, à Biot et à la Théoulière
(Depontaillier). Elle se rencontre également dans Tétage moyen du
pliocène. Wood la cite dans le cor. crag de Ramsholt et de Sutton,
ainsi que dans le red crag de Sutton , de Bromswell et de Brightwell;
M. Fontannes la trouvée dans les marnes à Nassa semistriata de
Saint-Restitut (Drôme), dans les marnes etfaluns à Cer. vulgatmn
de BoUène (Vaucluse), dans les argiles sableuses de Millas (Pyré-
néesOrientales). Elle aurait été trouvée également dans le pliocène
d'Algérie, d'après Weinkauff. Philippi a cité dans le pliocène supé-
rieur de Sicile le Vermetas sabcancellatus , qui pourrait bien être le
Vermetas intortus.
Cette espèce vit encore dans la Méditerranée sur les côtes du
Piémont, de la Corse, de Naples, de la Sicile, de Flstrie, de Tar-
chipel grec et de l'Algérie . Ainsi que le fait remarquer M. Fon-
tannes, elle semble avoir disparu de TAtlantique, tandis qu'elle
existait à l'époque pliocène sur les côtes d'An^eterre.
Genre CALYPTRiEA.
CalyptnsBL ohinmsiw Linné var. mnricata Brocchi.
1758. Patella chinensis Liane, Systema Natarœ, éd. X, p. 781.
1814. Patella muricaia Brocchi, Conch.foss. $uhap.,t. II, p. 254* pi. I9 fig' a*
1814. Patella sinensis Brocchi, ibid., p. 256.
1856. Calypirœa chinensis Hôrnes, Wien. tert, Beck,, p. 632, pi. L,
fig. 17-18.
1861. Calyptrœa muricaia Companyo, Histoire natarelle des Pyrénées-Orien-
tales, p. 379.
Synonymie et diagnose : Weinkaufif, Mittelsmeere, t. II, p. 333.
— Homes, op. cit., t. I, p. 632. — Cocconi, Enum. sût dei
Molluschi mioc. e plioc, etc., p. 199. — Fontannes, op. cit., t. I,
p. 2o5.
Dans tous nos exemplaires, la lame spirale interne, qui carac-
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MISSION D'ANDALOUSIE. 289
térisele genre» est très bien conservée; les granulations de la sur-
face externe sont peu nombreuses ; elles n'occupent qu'un ou deux
tours, au plus, de la coquille. Le fait s'explique facilement, nos
exemplaires provenant tous d'individus jeunes. Tous les caractères,
d*ailleurs, sont conformes à la description que donne M. Fontannes.
A l'exemple de Wood et de M. Fontannes, nous pensons qu'il
faut considérer le Calyptrœa muricata de Brocchi comme ime variété
du Cal. sinensis; ils ne se distinguent l'un de l'autre que par les gra-
nulations, qui sont plus nombreuses dans le vrai Cal. sinensis que
dans le Cal. muricata. Brocchi admet que ce sont deux variétés
dont les caractères proviennent de la différence des milieux dans
lesquels elles vivent.
Dimensions : hauteur, a millim. ; largeur, 5 millim.
Gisements. — Cette espèce est déjà abondante dans le miocène
moyen : en France, elle a été rencontrée en Toiu'aine, à Salles et à
Cestas près Bordeaux, à Saint-Paul près Dax, à Léognan, à Saucats,
à Mérignac; en Italie, à Turin; en Suisse. On la connaît dans le
miocène supérieur du bassin de Vienne. Dans le pliocène, elle se
rencontre très fréquemment : en Italie , Brocchi la cite à Asti , Bronn
à Castell'Arquato , Cocconi la signale dans les deux étages inférieurs,
Foresti dans l'étage moyen de Bologne et à Monte Mario, Homes à
Modène et à Sienne. Sur les côtes de Provence , elle a été trouvée
dans les deux étages inférieiu^s. M. Fontannes a recueilli cette
espèce dans les marnes à Cer. valgatam des environs de BoUène
(Vaucluse), où elle est rare, dans les argiles sableuses de Millas et
de Banyuls (Pyrénées -Orientales), où elle est assez rare. Nyst l'a
trouvée à Anvers, Wood dans le coralline crag de Suttou, de Ged-
grave, de Ramsholt, dans le red crag de différentes localités. Enfin
elle se rencontre en plusieurs points de l'Algérie. Philippi et M. de
Monterosato la citent dans le pliocène supérieur de Tarente et de
Sicile, Hôrnes et M. Fischer dans celui de Rhodes, Tournouër dans
celui de Cos.
On la connaît vivante dans la Méditerranée, à Algésiras, à Gi-
braltar, à Malaga, à Carthagène (d'après M. Hidalgo), sur les côtes
^7
III»BllltaiC HATIOIALa
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290 MISSION DANDALOCSIE.
des îles Baléares, du sud de la France, du Piémont, de la Corse,
de Naples, de la Sicile, de la Dalmatie, de la Vénétie, de Tar-
chipel grec, de la Morée, de la Tunisie et de l'Azérie. Dans
i*océan Atlantique, on la rencontre depuis la côte méridionale de
la Grande-Bretagne jusqu'à la côte de Guinée. En Espagne, elle
est commune à Cadix et à Trafalgar (Hidalgo). M. Fischer la
recueillie à une profondeur de 4oo à 900 mètres entre Oran et
Gibraltar.
Genre NATICA.
Matioa hfJidna Brocchi.
Voir les fossiles de les Tejares, près Malaga, p. 271.
L'exemplaire de San Pedro de Aicantara est un individu jeune ne
présentant d'ailleurs aucune particularité digne d'être signalée. Sa
coloration n'est pas celle des exemplaires recueillis à los Tejares,
mais cette différence provient sans doute de ce que la pyrite des
marnes de cette dernière localité a pu pénétrer dans les coquilles
et leiu* donner une coloration brune; tandis qu*à San Pedro, le
dépôt étant sableux, notre exemplaire ne s*est imprégné d'aucune
substance colorante.
Genre TROCHUS.
TroohtuB magns Linné.
. 1766. Trochus magus Linné, Systema Natarm, éd. XII, p. 1228, n* 7.
Sjnonymie et diagnose : Weinkauff, op. cit., t. II, p. 3 80. —
Fontannes , Les Mollusques pliocènes , etc. , 1. 1 , p. s s 1 , pi. XI , fig. 2 5 .
Tous nos exemplaires sont mal conservés; cependant ce qui
reste du test ne laisse aucun doute sur Tassimilation à faire de
l'espèce étudiée avec le Trochus magus.
Dimensions : elles sont approximativement : largeur, 1 4 millim. ;
hauteur, 1 o millim.
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MISSION D'ANDALOUSIE. 291
Gisements. — Bien que Homes la cite comme synonyme du
Trochas fanulum Gmei., dans le miocène supérieur, cette espèce
ne semble pas apparaître avant le pliocène. Brocchi la cite dans les
Crète Sanesi, du pliocène inférieur, mais Cocconi la signale dans
les deux niveaux inférieurs du pliocène, de même Foresti dans le
pliocène de Bologne ; d'après ce dernier auteur, elle se rencontre-
rait à Monte Mario. Depontaillier l'a trouvée, mais très rare, dans
l'étage moyen de Cannes. Elle se rencontre encore dans le pliocène
supérieiu* d'Isckia, de Tarente (Philippi), de Sicile (Monterosato),
de Rhodes (Fischer), dans le glaciaire d'Irlande et de Norvège.
Elle vit actuellement siu* toutes les côtes de la Méditerranée : le
Porcupine l'a recueillie au Cabo de Gâta , sur le banc de l'Aventure.
M. Hidalgo la signale à Malaga et à Gibraltar où elle est commime.
On la trouve encore dans l'Atlantique, aux Shetland, sur les côtes
du sud-ouest de la Suède, siu* les côtes de la Grande-Bretagne, de
la France, de l'Espagne (à Trafalgar, d'après Mac Andrew), des
Canaries, de Madère, des Açores et du Sénégal. La profondeur
à laquelle on l'a rencontrée varie, d'après Weinkaufif, de 4 à
4o brasses.
Trochua patuluB Brocchi var. /3.
1814. Trochus patalus Broccbit Conch.foss. sahap., p. 356, pi. V, fig. ig.
Synonymie et diagnose*: Hôrnes, Wien. tert. BecL, 1. 1, p. 458.
— Cocconi, Enum. sût dei MoHuschi, etc., p. 221.
Les deux exemplaires que nous avons rapportés sont conformes
à la description que donne Brocchi de la variété |3.
Dimensions : largeur, 22 millim. ; hauteur, 1 6 millim.
Gisements. — Le type de l'espèce apparaîtrait déjà dans le mio-
cène supérieur du bassin de Vienne, d'après Homes; mais la va-
riété |S de Brocchi semble bien cantonnée dans le pliocène. Brocchi ,
Foresti et Cocconi en citent de nombreux gisements dans le pliocène
inférieur d'Italie. Depontaillier a trouvé cette espèce commune à
Cannes, dans l'étage moyen.
17-
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292 MISSION D'ANDALOUSIE.
Genre EUMARGARUA Fischer 1885.
Cesl le genre Margarita créé par Leach en 1 8 1 9 , mais le même
auteur avait déjà employé en 1 8 1 4 ce nom pour un genre nouveau
de bivalve ; c'est cette raison qui a conduit M. Fischer à proposer
de transformer ce nom en celui d'Eamargarita. Ce genre est plus
spécialement un genre de haute mer et de régions septentrio-
nales.
Eamargarita Gtiadne nov. sp. — PI. XXI, fig. 5 a, 6, c.
Coquille peu élevée subcirculaire. Test brillant, mince, avec
épiderme mince. Péristome mince, tranchant; bord columellaire
droit, sans pli, faisant à la partie supérieure un angle qui repré-
sente une petite gouttière en rapport avec les plis qui contournent
Tombilic. Ombilic large et profond à paroi interne verticale, fai-
sant im angle presque droit avec le dernier tour^ Nucleus très
petit, lisse. Les deux preniiers tours de spire présentent des stries
longitudinales assez fortes ; les suivants portent près de la suture
une partie peu saillante, en forme de ruban, présentant des plis
transversaux beaucoup plus saillants à leur début que près de l'ou-
verture . Le reste de la surface du test est orné seulement de très
fines stries d'accroissement. Dernier tour très grand, anguleux,
présentant, du côté externe, quelques. stries longitudinales peu
profondes, et, près de l'ombilic, une série de plis rayonnants très
rapprochés, terminés par une partie saillante et séparés par un
petit sillon longitudinal. Ces plis forment comme une série de tu-
bercules allongés qui bordent l'ombilic. Spire composée de quatre
tours croissant rapidement. L'opercule manque. C'est ime espèce
assez abondante.
Dimensions: diamètre, 6°™,5; hauteur, 4 millim.
Eamargarita Fiacheri nov. sp. — PI. XXI, fig. 6 a, b, c.
Coquille peu élevée, subcirculaire. Test brillant, mince, avec
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MISSION D'ANDALOUSIE. 293
épiderme mince. Ouverture subtrigone. Péristome mince, tran-
chant. Bord columeliaire droit, faisant un angle très accusé avec
le bord libre et présentant à sa jonction avec ce dernier un indice
de gouttière à peine accusé. Ombilic profond, à parois verticales.
Nucleus lisse, petit. Les deux premiers toturs de spire présentent
des stries longitudinales, coupées par des stries transversales qui
disparaissent complètement sur les autres tours. Dernier tour de
spire subanguleux, présentant à sa partie inférieure des stries
d'accroissement à peine visibles, et quelques stries longitudinales
près de la ligne de suture et près de sa partie anguleuse. Partie
supérieiu*e offrant les mêmes stries longitudinales im peu plus accu-
sées et un espace presque lisse situé sur l.e pourtoiu* de lombilic ;
stries d'accroissement peu accusées. Spire composée de trois toiu^s
et demi à quatre tours, rappelant d'ime manière générale la forme
des Solariam. L'opercule manque. Nous ne possédons qu'un seul
exemplaire.
Dimensions : diamètre, 3°™,75; hauteur, 3 millim.
Genre BIMULA.
Rimula (CSranopsis) oapullfonniB Pecchioli. — PI. XXI, 6g. 7 a, 6, c.
186ft. Rimula capuliformis Peccbioli, Descrizione di alcuni nuovi fouili délie
argile suhappennine toscane, pL IV, fig. 35-38, vol. VI. Atti délia
Société italiana di scienze natarali, Milaoo.
1885. Cranopsis capuliformis Fischer, Manuel de conchyliologie, p. 862.
Cette espèce étant très rare, nous avons cru intéressant de la
faire figurer de nouveau et de reproduire la diagnose qu'en donne
Pecchioli :
« Testa ovata, tenui, parum depressa, vertice postico, recurvo ;
latere antico convexo, postico depresso; costis longitudinalibus
rotundatis, altemis minoribus, granulosis; rimapraelonga, ambitu
denticulato. »
L'auteur complète ainsi sa diagnose : • Le sommet est très in-
curvé et situé à un peu plus de 3 millimètres du bord. La fissure
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I
29Ù MISSION D ANDALOUSIE.
[rinia) est a&sez loDgue et occupe le milieu de la face aniérieure;
elle commeoce au sominet. Cette fissure est garnie intérieurement
d*iine callosité assez grosse. Les deux bourrelets de cette callosité se
prc^ongent en s'amincissant le long des deux lèvres de la fissure
médiane ; au delà de celle-ci , ces bourrelets se réunissent et se
terminent en pointe au bord de la coquille. La surface est ornée de
petites côtes longitudinales arrondies, entre lesquelles s'en trouvent
d'autres plus petites. Toutes sont granulées à cause de la présence
de stries circulaires qui les traversent. Les bords sont fins et dé-
coupés de dentelures alternativement plus grandes et plus petites,
suivant les côtes de la surface. > «
Peccbioli n'en a trouvé qu'un seul exemplaire; nous en avons
recueilli deux dans les sables argileux de San Pedro de Alcantara.
Ils sont très bien conservés et présentent tous les caractères du
Dimensions : longueur, 1 2 millim. ; largeur, 1 o millim. ; bau^
teur, 7 millim.
Gisement, — Le Rimula capaliformis n était connu que dans le
pliocène inférieur d'Oruario.
Genre TECTURA.
Teotora virginea Muller.
1773. Patella virginea Muller, ZooL Dan,, p. i3, pi. XII, fig. 4i 5.
184^1. Acmœa virginea Thorpe, Brit Mar, Conch., pi. XXXL
18^8. Tectura virginea Wood, Mollusca from the crag; Gasteropoda, p. 16 l,
pi. XVfll, fig. 6.
Synonymie et diagnose: Nyst, op. cit., p. S^g. — Wood, op.
cit., p. iGi.
Les exemplaires que nous avons recueillis à San Pedro appar-
tiennent à des individus jeunes. La plus grande coquille a une lon-
gueur de 4 millim., une largeur de 2°*°*,5o et une hauteur de
1 "*",5o. Tous les exemplaires appartiennent à la variété a de Wood ,
figurée pi. XVill, fig. 6.
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MISSION D'ANDALOUSIE, 295
Gisements. — Cette espèce est citée par Cocconl comme rare
dans les sables jaunes du pliocène moyen de Castell' Arquato.
Wood la signale dans le red crag de Sutton, de Bawdsey et de
Brightwell; Nyst dans le pliocène d'Anvers, sous le nom de Pa-
iella œqaalis; M. de Mcmterosato la renconti^c dans le pliocène
supérieur de Monte Pellegrino; M. Fischer la signale dans le même
niveau à Rhodes* D'après Weinkau£P, elle se rencontrerait dans
les formations glaciaires de la Norvège. Le même auteur dit
qu'elle a été trouvée dans le terrain quaternaire de Messine et de
Nice.
Le Teciura virginea vit encore dans un grand nombre de régions;
dans la Méditerranée, il a été rencontré si» les côtes d'Espagne,
notamment à Gibraltar où il est commun, d'après M. Hidalgo;
sur les côtes du sud de la France, de la Corse, de la Sicile, de la
Dalmatie, de l'archipel grec et de T Algérie. Dans Tocéan Atlan-
tique, on le connaît sur les côtes d'Islande, de la Grande-Bretagne,
du Danemark, de la France, de l'Espagne (Trafsdgar, d'après Mac
Andrew), du Portugal, des îles Canaries et Açores.
Genre ACROREIA Cossmann i885.
1882. Genre Nacblla Cossmann {non Schumacher), Journal de conchylio-
logie, 3* série, t. XXII, p. ii8.
Ce genre, créé par M. Cossmann pour une espèce [Acroreia
Bajleï) provenant d'Hérouval et appartenant à la partie supérieiu^e
des sables de Cuise, est encore assez peu connu pour qu'il soit
intéressant d'en reproduire la diagnose :
«Coquille mince, pointue, oblongue, étroite, élevée, dont le
sommet aigu est excentré du côté postérieur. Dépression posté-
rieure et aplatie, rayonnant du sommet vers le contour et limitée
par deux angles obtus dont l'un est situé presque exactement dans
l'axe longitudinal de la coquille, tandis que l'autre diverge du côté
gauche en se courbant légèrement, ce qui fait que la dépression
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296 MISSION D'ANDALOUSIE.
n'est pas médiane mais latérale. Base formant un ovale mi «peu
acuminé en arrière et dont les borda ne sont pas situés dans le
même plan.
Le genre Acroreia n'étant connu que par une e^èce, il nest
pas possible de savoir exactement les caractères propres au genre
et ceux propres à l'espèce; nous admettrons donc jusqu'à nouvel
ordre que les différences que nous allons signaler sont caractéris-
tiques de l'espèce pliocène.
Acroreia dubia nov. sp. — PI. XXII, fig. i a, 6, c.
Nous avons recueilli à San Pedro une coquiHe de très petite di-
mension qui oQre avec le genre Acroreia un certain nombre de ca-
ractères communs. Bien que la forme générale soit la même , il y
a quelques différences qu'il importe de noter. D'abord la base n'est
pas régidièrement ovalaire, la partie antérieure et la partie posté-
rieure sont coupées plus carrément que dans Tespèce éocène. De
plus, la coquille ne porte aucune dépression postérieure sensible,
cependant il semble que, sur le bord postérieur, il y ait une légère
inflexion.
SGAPHOPODES.
Genre DENTALIUM.
Dentalium délphinimmi Fontannes.
1871. Dentaliam inœqaale Mayer, Couches à congiries du bassin da Rhône.
1882. Dentalium delphinense Fontannes, Les Mollusques pliocènes, etc., 1. 1,
p. 227, pi. XII, fig. 3 à 5.
Synonymie et diagnose : Fontannes, op. cit., 1. 1, p. 237.
M. Fontannes donne de cette espèce une diagnose que je crois
utile de reproduire , cette espèce étant encore peu connue :
« Coquille conique, courbée, épaisse, brillante, hexagonale à
l'extrémité postérieiu-e , arrondie en avant; test s amincissant sensi-
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MISSION D*ANDALOUSI£. 297
blement d'arrière en avant. Les six côtes initiales deviennent de
plus en plus saillantes vers la courbure, puis elles s atténuent et
disparaissent à Textrémité antérieure. Costules secondaires iné-
gales, au nombre de six environ, s'interposant successivement dans
les interstices; la première qui apparaît occupe généralement le
centre et acquiert promptement une épaisseur égale à celle des
côtes principales. Entre-croisement de ces lignes saillantes avec des
lignes transverses, seulement perceptibles à la loupe, peu distinctes
sur les côtes. Stries d'accroissement de plus en plus rapprochées
et accentuées. Ouverture à bords minces et tranchants. »
Nos deux exemplaires, dont la taille est d'ailleurs très petite,
présentent la plupart des caractères de l'espèce de M. Fontannes.
Cependant il n'y a généralement que cinq costules entre deux
grosses côtes initiales; de plus, les extrémités de nos deux exem-
plaires ayant été brisées, nous n'avons pu vérifier l'existence de
certains caractères. Nous avons cru pouvoir néanmoins les rap-
porter à cette espèce, à cause du très grand nombre de caractères
communs.
Gisements. — Cette forme, ou plus probablement la forme ex-
trêmement voisine le D. inœqaale Bronn, apparaît dans le miocène
supérieur de l'Italie. Poiu* Cocconi, ce serait une espèce franche-
ment pliocène. Il est probable qu'il y a eu quelque confusion entre
le D. inœqaale et le D. delphinense. Ce dernier, au dire de M. Fon-
tannes, est tout à fait caractéristique des dépôts marins du groupe
de Saint-Ariès. Cet auteur a rencontré cette espèce dans les marnes
à Nassa semistriaia de Horpieux (Isère), de Fay-d'Albon (Drôme),
de Saint-Laurent-du-Pape (Ardèche), de Théziers (Gard); dans
les marnes et faluns à Cer. vulgatam d'Eurre, de Saint-Restitut, de
Nyons (Drôme), de Visan, de Bollène (Vaucluse). C'est une es-
pèce très commune dans tout ce bassin, tandis qu'elle est très rare
dans les argiles de Millas (Pyrénées-Orientales).
i8
nVBUUUI lATIORltR.
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208 MISSION D'ANDALOUSIE.
DMitalimn «ntâle var. tarantlniiiii Lamarck.
1766. DentaliamenialislÀnnéy SystemaNaturœ, p. i263.
1818. Dentaliam tarentinum Lamarck, Hist. des animaux sans vertèbres,
p. 345.
Synonymie et diagnose : Wood, op. cit. , 1. 1 , p. 189. — Hôrnes,
Wien. terl. Beck., t. I, p, 658.
Le Dentaliam tarentinum Lamarck peut être considéré, ainsi
que Deshayes ia déjà dit, coname une simple variété de Dentaliam
entdle. Ce serait la présence des stries longitudinales qui permet-
trait de le distinguer du type, mais il ne semble pas cependant
qu'il y ait là autre chose qu'un caractère individuel. L'exemplaire
que nous avons recueilli à San Pedro de Alcantara^ bien qu'ayant
été usé par le frottement, présente des stries longitudinales, peu
apparentes il est vrai.
Dimensions: longueur, 25 millim.; laigeur, 3°™,5.
Gisements. — H est fort probable que Nyst [Coquilles et poly-
piers fossiles de la Belgique, p. 345), qui cite cette espèce comme
ayant été trouvée à Grignon^ l'a confondue avec le D.pseudo-entale
de Deshayes. Le D» entale n'apparaît en réalité que dans le miocène
moyen du bassin de Vienne et du Bordelais. Homes, qui le cite à
ce niveau, en a donné une figure qui présente tous les caractères
de l'exemplaire que nous avons recueilli en Andalousie. C'est tou-
jours une espèce rare dans le miocène. Elle est plus abondante
dans le pliocène. Cocconi la cite dans le pliocène inférieur des en-
virons d'Asti; Depontaillier, au même niveau, à Biot; M. Fontannes
la dit très rare dans les argiles de Millas et de Banyuls; Wood l'a
rencontrée en Angleterre dans le crag de BricBington; Nyst la si-
gnale dans les sables d'Anvers. D'après Philippi, il est probable que
le D. entale se rencontre également dans le pliocène supérieur de
Sicile.
C'est une espèce qui vit actuellement dans un grand nombre de
régions : d'après Weinkauff et Wood, elle se verrait dans l'océan
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MISSION D ANDALOUSIE. 299
Atlantique sur les côtes d'Angleterre et d'Irlande, dans la zone des
laminaires; sur celles de la France et de TEspagne. Dans la Médi-
terranée , elle est assez abondante à une profondeur de 8 à 4o brasses
sur les côtes d'Espagne (à Gibraltar, à Carthagène, d'après Mac
Andrew et Jefireys), sur celles des îles Baléares, de la France, de
la Corse, à Naples, en Sicile, dans l'Adriaticjue , enfin siu* les côtes
d'Algérie.
Genrb SIPHONODENTALIUM M. Sam.
SOU5-6BNRB LOXOPORUS Jefi&eys.
LozoporuB Divœ Ch. Vélaio. — H. XXU, fig. 2.
1877. Gaia$ Dîwb Ch. Vélain, BêmarqueB au sujet d# lafaun0 de$ ik$ Saint-
Poulet Amsterdam, p. 128, pi V» fig. i, 9.
A Saint-Paul, c'est une espèce très rare. A San Pedro, nous n'en
avons recueilli que deux exemplaires.
Cette espèce étant peu connue, je pense qu'il sera intéressant
d'en reproduire la diagnose donnée par M. Vélain :
«Coquille mince, blanche, transparente, allongée, médiocre^
ment arquée, légèrement renflée près du tiers supérieur, surface
lisse et brillante, montrant, à un grossissement suffisant, quelques
stries d'accroissement inégalement espacées; ouverture antérieiu'e
parfaitement circulaire, non oblique, contractée, à bord mince et
tranchant; ouverture postériem*e assez large, simple, oblique, en-
tière, sans lobes ni fissures latérales. »
Dimensions : hauteur, 4"^t5; diamètre supérieur, o"°*,75; dia-
mètre inférieur, o°^,2 5. Ce sont à peu près les dimensions des
exemplaires rapportés de l'île Saint-Paul par M. Vélain.
18.
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300 MISSION D'ANDALOUSIE.
LAMELLIBRANCHES.
Genre OSTREA.
Ottrea lamellnua var. CSortaeiaiia Cocconî.
1814. Ostrea lamellosa Brocchi, Conch.foss, suhap., t. II, p. 564*
1873. Ostrea Cortesiana Gocconi, Enumerazione sistematica dei MoUaschi mio-
cenici e pUocenici dette provincie ii Parma e di Piacenza, p. ibày
pLXI,fig. 6,7. 8.
Synonymie et diagnose : Cocconi, op. cit., p. 354- — Fon-
tannes, op. cit., t. II, p. q2 2.
Les caractères que Cocconi a attribués à son espèce, YOstrea
Cortesiana, ne semblent pas être assez importants pour permettre
d'isoler ie type qu il décrit du grand groupe de YOstrea lamellosa.
C'est d'ailleurs une espèce des plus variables, autour de laquelle
on peut grouper un grand nombre de variétés, et, parmi celles-ci,
il nous semble qu'il faut ranger l'espèce de Cocconi. Les exem-
plaires provenant de San Pedro de Alcantara sont tous jeunes;
ils présentent tous les caractères de YOstrea lamellosa et ceux de
la variété Ostrea Cortesiana. C'est une espèce très commime à San
Pedro.
Dimensions : diamètre antéro-postérieur, 90 millim.; diamètre
umbono-marginal, 1 15 millim.
Gisements. — D'après M. Fontannes, cette espèce daterait pro-
bablement du miocène; elle aurait atteint son maximum de déve-
loppement lors du pliocène supérieur; actuellement, elle serait
représentée par YOstrea Cyrnusi des eaux saumâtres de la Corse.
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MISSION D'ANDALOUSIE. 301
Genre PECTEN.
Pecten similis Laskey.
1811. Peclen similis Laskey, Afcm. Wemerian Society, 1. 1, p. 887, pi. VID,
fig. 8.
Synonymie et diagnose: WeinkanflF, Mittelsmeere , t. I, p. 266.
— Wood, Crag Mollasca, t. II, p. 26.
Les exemplaires provenant de TAndalousie sont conformes à la
figure donnée par Wood [op. cit., t. II, pi. V, fig. 4 ^)« La va-
riété figurée (fig. 4 a) par cet auteur, et qui porte des ornements
en chevrons, ne se rencontre pas à San Pedro. Cette espèce vivante
présente également de grandes variations.
Dimensions: diamètre antéro-postérieur, 4"™, 6; diamètre um-
bono-marginal, 4 millim.
Gisements. — Seguenza signale cette espèce dans Thelvétien; elle
traverserait le tortonien et le pliocène. Wood Ta trouvée dans le
coralline crag de Sutton. M. de Monterosato la signale dans le plio-
cène supérieiu* de Monte Pellegrino et de Ficarazzi; M. Fischer la
cite à Rhodes, dans ce même niveau.
Wood la cite vivante sur les côtes d'Angleterre. Le Porcupine en
a recueilli des exemplaires dans la baie de Galway, dans la haie de
Vigo et aux caps Espichel et Saint-Vincent. Dans la Méditerranée,
M. Hidalgo cite comme localités Conejera et Gibraltar. Le Porcu-
pine a encore trouvé cette espèce dans la rade de Carthagène et
sur le banc de l'Aventure. JefiFreys la signale encore dans la mer
Adriatique, aux îles Madère, à la Jamaïque, dans la mer de Corée.
D'après M. de Monterosato, elle vivrait dans la Méditerranée.
Weinkauff cite encore beaucoup d'autres localités où elle aurait
été rencontrée, mais la synonymie qu'il donne de cette espèce
nous fait craindi^e quelque confiision; nous nous abstiendrons donc
de 'reproduire les noms de ces localités. Malgré nos recherches,
nous n'avons pu savoir quelles étaient les variétés qui avaient été
trouvées par les différents auteurs qui citent cette espèce.
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302 MISSION D ANDALOUSIE.
Pecten fenestratua Forbes. — PI. XXII, fig. 3 a, h, c, d, e.
1843. Pecten fenestratus Fùrbes^ Rep. Brit, Assoc., p. i46, 192.
1855. Pecten inœquiscalpUu Tiherî , Test, médit, nov.
1855. Pecten Philippii Acton, Ricerche conchiliologiche, fig. i a.
1857. Pecten Actoni V. Martens, Malacologische Blàtter, pi. m, fig. i, 3.
Synonymie et diagnose : WeinkauflF, op. cit., 1. 1, p. 264-
La différence d'ornementation des deux valves a conduit quel-
ques auteurs qui les avaient trouvées isolées à en faire deux es-
pèces distinctes. C'est ainsi que Forbes avait fait de la valve droite
le Pecten concentricus , tandis qu'il dénonunait la gauche P.fenes-
tratas. De son côté, Philippi avait déjà donné le nom de P. anti"
quatas à la valve droite. C'est Tiberi qui le premier a reconnu que
c'étaient les deux valves d'ime même espèce. Pour attirer l'attention
sm* cette différence, nous avons fait figurer chacune des valves
avec le détail de son mode d'ornementation à une plus grande
échelle. Les figures 3 c, (2, 6 représentent la valve droite ou in-
férieure; les figures 3 a, 6 correspondent à la valve gauche ou
supérieure. Cette espèce appartient au sous-genre Plearonectia.
Dimensions : diamètre antéro-postérieiu*, 6 millim.; diamètre
umbono-marginal, 6 millim.
Gisements. — Cette espèce n'a jamais été signalée fossile que
dans le pliocène supérieur de Ficarazzi, par M. de Monterosato,
et de Rhodes, par Homes.
C*est une espèce vivante des plus répandues : on la connaît dans
le golfe de Naples, où Acton l'aurait trouvée à une profondeur
de 1 60 mètres. Tiberi fa rencontrée sur les côtes de Sardaigne.
M. de Monterosato^'^ Ta signalée parmi les espèces de la zone pro-
fonde de la Méditerranée. M. Fischer l'a draguée dans le golfe de
Gascogne, entre i5o et ySo mètres, et dans le golfe du Lion,
entre 445 et i,645 mètres. C'est xme espèce caractéristique des
mers profondes.
'^) Conehighe dellaiuma degïi abissi; in Bail Soc. malac. It., t. VI, lâSo.
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MISSION D ANDALOUSIE. 303
Peoten opercolaris Linné.
1766. Ostrea opercularis Linné, Sysiema Natarœ, éd. XII, p. iiàj,
1782. Pecten opercularis Chemnitz, Conch. Cab., t. VII, p. 34 1, pi. LXVII,
fig. 646.
Synonymie et diagnose : WeinkanfF, op. cit., t. I, p. 2 5a. —
Cocconi, Enum. sistem. dei MoHuschi miocenici e pliocenici, etc.,
p. 335. — Wood, op. cit., t. II, p. 35. — Nyst, Coquilles et poly-
piers fossiles de la Belgique, p. 291.
Nous n'avons recueilli que des exemplaires jeunes. Les carac-
tères des variétés ne sont pas encore assez accusés poiu* qu'il soit
possible de rapporter ces exemplaires à telle ou telle d'entre elles.
Dimensions : le plus grand exemplaire a les dimensions sui-
vantes : diamètre antéro-postérieur, 2 1 millim.; diamètre umbono-
marginal, 20 millim. Cet exemplaire porte dix-huit côtes.
Gisements. — C'est une espèce dont l'apparition a lieu dans le
miocène et dont le développement niunérique s'est continué jus-
qu'à l'époque actuelle. Deshayes [Dictionnaire enc. méth.; Vers,
t. in, p. 723) cite le P. opercularis conmie très variable. Mais il est
à remarquer que, si les formes pliocènes et actuelles diffèrent, on
trouve cependant tous les passages entre elles. Goldfuss [Petre^
facta Germ., t. II, p. 62) signale la présence de cette espèce à
Ortenburg en Bavière dans le miocène moyen. Homes ( Wien. tert.
Beck. , p. 4 1 4 1 pi* LXIV, fig. 5 ) a représenté , sous le nom de Pecten
Malvinœ,de grands exemplaires de Pecten opercularis; cette espèce
serait fi:*équente dans le miocène supérieur du bassin de Vienne.
Cocconi la cite également dans le miocène supérieur d'Italie. Mais
c'est dans le pliocène qu'elle devient très commune : dans le plio-
cène inférieur et moyen d'Italie, de France, d'Angleterre et de
Belgique, on en trouve de nombreux exemplaires. Dans le plio-
cène supérieur d'Italie, elle est encore plus commune. M. de Mon-
terosato la signale à Monte Pellegrino et Ficarazzi; M. Fischer, à
Rhodes.
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304 MISSION D'ANDALOUSIE.
ActueHement, on rencontre très fréquemment le Pecten opercu-
laris dans l'océan Atlantique , depuis les côtes de la Norvège jus-
qu'aux Açores (M. Hidalgo le cite à Cadix et Trafalgar). Dans la
Méditerranée, Weinkauffle signale sur toutes les côtes; M. Hidalgo
le dit très commun à Gibraltar et à Algésiras. C'est certainement
une des espèces les plus répandues. Diaprés Jeflfreys [Mollasca of
Porcupine, etc.), on la trouverait à une profondeur variant de 5 à
2o5 brasses.
Pecten lllacphersoni Dov.sp. — Pi.XXII,iig. 4a, 6, c.
Coquille subéqmlatérale, légèrement oblique, assez fortement
convexe, ayant son maximum de largeiu: un peu au-dessus du tiers
supérieur. Surface externe marquée de côtes rayonnantes assez
larges, saillantes, séparées par des intervalles un peu plus étroits
que les côtes. Côtes légèrement inégales entre elles, sauf près des
côtés où l'inégalité est très sensible; lisses près du sommet et jus-
qu'à un tiers de leur longueur, elles sont divisées en deux par un
sillon étroit. Parfois quelques côtes, sans position fixe, ne pré-
sentent aucun sillon; d'autres fois, mais très rarement, tendance
à la formation d'un second sillon sur une des grosses côtes. Les
intervalles entre deux grosses côtes portent quelquefois une côte
atténuée. Lamelles d'accroissement très fines, très serrées sur tout
le test, ne se voyant bien que dans les sillons par suite de l'usure
produite sur les côtes.
Bord cardinal rectiligne, ayant 3 2°^, 5. Crochets peu proémi-
nents, ne dépassant pas le bord cardinal. Oreillettes inégales, l'an-
térieure étant Ja plus développée. L'oreillette postériem-e porte
deux plis, tandis que l'antérieure ne présente que l'indice de plis
à peine marqués; sur toutes deux, stries transversales très fines.
Denticules cardinaux au nombre de trois sur l'oreillette antérieure,
au nombre de deux sur l'oreillette postérieure. Ces denticules sont
inégaux. Fossette ligamentaire triangulaire.
Bord inférieur très arqué, marqué en dedans de côtes aplaties
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MISSION DANDALOUSIE. 905
correspondant aux interstices de la surface externe; plus saillantes
sur le bord, ces côtes s'atténuent graduellement et disparaissent
vers le tiers supérieur de la hauteur. Ces côtes se rétrécissent vers
leur partie terminale, où chacune déciles présente une légère dé-
pression. C'est là un caractère commun aux deux valves.
La valve gauche que nous avons fait figurer appartient à un
autre individu que celui d'où provient la valve droite. Elle a les
mêmes ornements que la valve convexe, mais elle est plate, légè-
rement concave à la partie antérieure, avec traces de côtes jus-
qu'au sommet. Ces côtes portent im sillon, mais parfois ce sillon
divise Tune d'elles de telle sorte qu'il semble qu'il y ait deux grosses
côtes juxtaposées. Dans l'intervalle entre deux de ces dernières on
en voit de petites.
Les côtes des deux valves, plus ou moins différenciées selon les
exemplaires étudiés, se serrent beaucoup les unes contre les autres
en se rapprochant du bord cardinal. Elles sont au nombre de vingt ,
dont deux latérales antérieures et deux latérales postérieures diffé-
renciées.
Les stries d'accroissement ont toujours la même disposition
dans les deux valves.
Impression musculaire différenciée : Fantérieure est subcircu-
laire, la postérieiu*e est semi-lunaire et contiguê à l'antérieure.
Dimensions : diamètre antéro-postérieur, 55 millim.; diamètre
umbono-marginal, 5i millim.
C'est ime espèce commune à San Pedro.
Gbnbb lima.
Uma autenrioulata Montagu.
1808. Pecten sabaaricalata Montagu, Test. Brit. sup., p. 63 , pi. XXIX, fig. 2.
1822. Lima suhauricalata Turton, Brit, Biv., p. 218.
Synonymie et diagnose : Wood, Crag Mollasca, p. Ay. — Nyst,
op. cit, p. 281.
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306 MISSION D'ANDALOUSIE.
Nos exemplaires sont conformes aux figures données par les dif-
férents auteurs; cependant les côtes y sont plus fines que dws
ceux qui ont été figurés jusqu'ici . Dans la plupart des auteurs italiens
et dans Nyst, cette espèce est appelée Lima nivea Renieri. Cest un
synonyme de Lima sabauricalata.
Dimensions : diamètre antéro^postérieur, a millim.; diamètre
umbono-marginal, A millim.
Gisements. — C'est une espèce qui ferait son apparition dès
rhelvétien , au dire de Seguenza. Brocohi et Philippi la citent dans
le pliocène supérieur d'Italie; Nyst la signale dans le crag d'An-
vers; Wood dans celui de Sutton et de Ramsholt.
L^espèce vivante a été rencontrée dans l'océan Atlantique de-
puis le Groenland jusqu'aux îles Canaries. M. Hidalgo la signale à
Trafalgar. Dans la Méditerranée, on raiu*ait trouvée, d'après Wein-
kauff, sur les côtes d'Espagne (Conejera et Gibraltar), mais très
rare, ainsi que sur celles des Baléares, de France, de Sardaigne,
de Naples, de Sicile, de Malte, de l'archipel grec, de la Tunisie
et de l'Algérie. D'après M. Hidalgo, elle vivrait sur les côtes d'Es-
pagne à une profondeur de 35 brasses. M. Fischer l'a draguée
dans le golfe du Lion entre 5oo et 1,700 mètres.
Gknrb lime a.
Limea Btiigilata Brocchi.
1814. Ostrea strigilata Brocchi, ConcA. fo$$. subap., t. Il, p. 571, pi. XIV,
fig. i5.
1824. Lima strigilata Risso, Hist nat, de Nice et des Alpes-Maritimes, t. IV,
p. 3o6.
Synonymie et diagnose : Homes, op. cit., p. 892.
Le seul exemplaire recueilli à San Pedro porte des côtes beau-
coup plus fines que ne sont celles des exemplaires figurés. Les
stries d'accroissement forment avec les côtes un fin quadrillage. La
charnière y est droite ; les ailes sont très peu développées. Notre
exemplaire se rapproche surtout de la figure donnée par Brocchi.
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MISSION D'ANDALOUSIE. 307
Dimensions : diamètre antéro-postérienr, 3"^,5; diamètre um-
bono-marginal, 5 millim.
Gisements. — Homes cite cette espèce dans le miocène supérieur
du bassin de Vienne, Seguenza dans l'helvétien. Elle est abondante
dans le pliocène inférieur d'Italie. D'après Cocconi, on la ren-
contrerait également dans les sables jaunes du pliocène moyen.
A Bologne, Foresti l'aurait trouvée dans l'étage moyei». Elle a
été signalée dans le pliocène supérieur de Rhodes.
C'est une espèce' qui semble être éteinte actuellement.
Gbnrb MODIOLA.
Modiola phaaeoUna Philippi.
18&ft. Modiola phaseolina Philippi , £num. Mollasc. SiciL » t. II, p. 5 1, pi. XV,
fig. i4.
Diagnose : Philippi , op. cit., t. II, p. ôi.
Nous avons trouvé plusieurs vaives de cette espèce, qui semble
être généralement rare. Le plus grand exemplaire a les dimensions
suivantes : diamètre antéro-postérieur, 2°^, 5; diamètre umhono'*
marginal, 3*^,5. Cet exemplaire a une forme plus dilatée que
celle des fossiles figurés par Wood; les dents s'y montrent sur le
bord postérieiu».
Gisements. — Le Modiola phaseolina apparaît dans le pKocène
inférieur d'halie. Il se rencontre à tous les niveaux du pliocène.
M. de Monterosato le signale à Monte Pellegrino et à Ficarazzi;
M. Fischer à Rhodes; Wood dans le coralline crug de Sutton et
de Ramsholt.
On le trouve vivant dans TAttantique, sur les côtes d'Islande,
de Norvège, de la Grande-Bretagne et de France. Dans la Médi*
terranée, c'est une espèce très rare. Weinkauff ne la cite guère
que sur les côtes de Provence.
*9-
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308 MISSION D'ANDALOUSIE.
Gbnrb ARCA.
Aroa tetragona Poli.
1795. Arca tetragona Poli, Test. Sic, t. II, p. iSy, pi. XXV, fig. 12, i3.
Synonymie et diagnose : Wood, op. cit., p. 76. — WeinkaufF,
Miltelsmeere , p. 1 92. — Fontannes, Les Mollusques pliocènes, etc.,
p. i5i.«
Notre exemplaire, qui provient d'un individu jeune, se rap-
proche beaucoup de la forme figurée par Wood [op. cit., pi. X,
fig. 1 c). C'est une espèce assez variable.
Dimensions : diamètre antéro -postérieur, 4 millim.; diamètre
umbono-marginal, i"",5.
Gisements. — Cette espèce fait son apparition dans le mio-
cène moyen , mais elle n'atteint son extension maxima que dans
le pliocène. Cocconi la cite dans les deux étages inférieurs du plio-
cène de l'Italie; Ponzi dans le niveau supérieur de Monte Mario;
Wood la signale dans le coralline crag de Sutton, de Ramshoit
et de Sudbourn, et dans le red crag de Sutton. M. Fontannes Ta
recueillie dans les marnes et faluns à Cer. valgatum des environs
de Saint-Restitut (Drôme), de Saint-Ariès (Vaucluse); dans les
marnes à Nctssa semistriata des environs de Théziers (Gard). Ce
serait une espèce rare dans les argiles sableuses de Millas (Pyré-
nées-Orientales).
A l'époque actuelle, on la trouve à une profondeur variant de
3o à 45 brasses dans les mers du Nord; on la connaît sur les côtes
de Suède, de Norvège, dans l'Adantique, depuis les côtes d'An-
gleterre jusqu'aux Açores, Dans la Méditerranée, elle se rencontre
à Gibraltar, sm* les côtes d'Espagne, de la Provence, de la Corse,
de la Sardaigne, de l'Italie méridionale, de Malte, de Pantellaria.
On la trouve encore dans l'Adriatique, l'archipel grec (Forbes
l'aurait draguée à une profondeur de 80 brasses) , sur les côtes de
la Tunisie et de l'Algérie. M. Fischer l'a draguée à bord du Tra-
vailleur, entre 5oo et 1,700 mètres.
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MISSION D'ANDALOUSIE. 309
Arca laotea Linné.
1766. Arca lactea Linné, Sysiema Naiurœ, éd. XII, p. i]4i-
1879. Barbatia lactea Fon tannes, MolL plioc. de la vallée du Rhône et du
Roussillon, t II, p. i55, pL IX, fig. 9.
Synonymie et diagnose : Wood, op. cit., p. 78. — Weinkauff,
op. cit., t. II, p. 196. — Homes, IVien. tert. Beck., t. H, p. 336.
— Fontannes, op. cit., p. i55.
Les deux exemplaires de cette espèce que nous avons rapportés
d'Andalousie ont une forme un peu plus acuminée que celle de
Texemplaire figuré par M. Fontannes ; ils se rapprochent beaucoup
de la figure donnée par Wood [op. cit., pi. X, fig. 2).
Dimensions : diamètre antéro -postérieur, 6 millim.; diamètre
umbono-margioal,^ 3 miUim.
Gisements. — Le peu de variations que présente cette espèce
permet d'avoir avec certitude Tépoque de son apparition : c'est
dans le miocène moyen quon la rencontre pour la première fois,
à la Superga près Txu'in, en Touraine, çn Suisse. M. Fontannes Ta
également trouvée dans les sables à Nassa Michaudi et dans les
marnes à Cardita Jouanneti du Dauphiné. Homes la cite comme
étant conmiune dans le miocène supérieur du bassin de Vienne.
Enfin, dans le pliocène d'Italie, elle se voit partout dans les deux
étages inférieurs. M. Fontannes l'a recueillie dans les marnes à Os--
trea cochlear de Saint-Restitut (Drôme), dans les marnes et faluns
à Cer. valgatum des environs de Boilène, de Saint-Ariès (Vaucluse),
dans les marnes à Nassa semistriata de Saint-Laiu*ent-du-Pape (Ar-
dèche). Efle est très rare dans les argiles sableuses de MiUas (Py-
rénées-Orientales). Il en est de même dans les argiles de Biot.
Wood la cite dans le coralline crag de Sutton, dans le red crag
de Sutton et de Walton on the Naze. Elle a été trouvée dans le
pliocène supérieur de Chypre et de Rhodes (Homes). Elle passe
dans le quaternaire de Biot.
Enfin, actuellement, on la trouve dans l'Atlantique, depuis
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310 MISSION D ANDALOUSIE.
l'Angleterre jusqu'au Sénégal, et dans toute la Méditerranée. M. Hi-
dalgo la cite très commune à Gibraltar, à une profondeur variant
de 6 à 1 5 brasses. M. Fischer Ta draguée dans le golfe du Lion
entre 5oo et 1,700 mètres; elle existe enfin dans la mer Rouge.
C'est une espèce de mers profondes, qui vit en générai dans des
coquilles épaisses ou des massifs de coraux, car c'est ime coquille
perforante.
Arca Foaqoei nov. sp. — PI. XXII, fig. 6 a, b.
Coquille transverse, subquadrangulaire, arrondie en avant, sub-
tronquée en arrière, divisée en deux parties inégales par un angle
aigu près du crochet, puis arrondi, qui relie les crochets à l'angle
inféro-postérieiu-. Surface externe couverte de costules rayon-
nantes, arrondies, nombreuses, visibles surtout dans la partie
postérieure. Toutes ces costules sont traversées par d'autres, con-
centriques, arrondies, mais s'atténuant dans la région postérieure,
tandis qu'elles prédominent sur le reste de la coquille.
Bord cardinal rectiligne, étroit; charnière composée de nom-
breuses dents devenant plus fortes et plus obliques du centre aux
extrémités. Crochets très petits, très recourbés, obliques. Area liga-
mentaire très réduite.
Bord antérieur court, arrondi. Bord postériem* allongé, oblique,
subrectiligne. Bord marginal uni, un peu oblique par rapport au
bord cardinal, faisant un angle aigu avec le bord postérieur. Im-
pressions musculaires grandes, nettement délimitées, bordées en
dedans par un pli étroit, saillant. Intérieur de la coquille lisse.
Cette espèce rappelle beaucoup une Arche figurée par Wood et
qu'il rapporte à tort à ÏArca p^ctunculoides.
Dimensions : diamètre antéro- postérieur, 7 millim.; diamètre
umbono-marginaJ , 5 miilim.
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MISSION D'ANDALOUSIE. 311
Sous^VNBE PLESIARGA nov. gen.
Parmi les espèces qui appartiennent au genre Arca, il en est
quelques-unes, telles que Arca pectunculoides Scdicchi ^ Arca Frielei
Jeffreys, qui ne présentent de dents qu'aux deux extrémités de la
charnière. C'est un groupe d'Arches si distinct des autres que nous
croyons devoir le séparer sous le nom générique de Plesiarca. Le
type de ce sous-genre esiï Arca pectancaloides Scacchi.
Plesiarca pectuncaloides Scacchi. — PI. XXII, fig. 7 a, h.
163{i. Arca pectanculoides Scacchi, Ann» Civ. dette due SiciL, t. VI, p. 82.
Synonymie et diagnose : WeinkauÉF, op. cit., t. I, p. 82. —
Wood, op. cit., p. 79.
Les très nombreux exemplaires que nous avons rapportés d'An-
dalousie sont tous conformes à la description et à la figure donnée
par Philippi {op. cit., pi. XV, fig. 8). Wood désigne sous le nom
d^Arca pectanculoides une petite espèce dont il donne deux figures
(pL X, fig. 3 a et 6} qui correspondent pour lui à deux variétés;
mais le seul exemplaire auquel il faille conserver le nom de Plesi-
arca pectanculoides est représenté fig. 3 a. La variété correspondant
à la figure 3 6 appartient au groupe des Barbatia.
Dimensions : diamètre antéro-postérieur, !î"^,6; diamètre um-
bono-marginal, 2 millim.
Gisements. — D'après Seguenza, le Plesiarca peclmcaloides ap-
paraîtrait dans le tortonien et se rencontrerait dans tous les ni-
veaux du terrain pliocène. Wood cite les deux variétés qu'il figure
comme provenant du coralline crag de Sutton. Nyst a trouvé cette
espèce dans le crag d'Anvers, mais rare. Philippi dit qu'elle a été
trouvée fossile par Scacchi, près de Gravina, en Apufie. M. de
Monterosato la signale dans le pliocène supérieur de Monte Pelle-
grino et .de Ficarazzi; M. Fischer l'a reconnue à Rhodes dans ce
même niveau.
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312 MISSION D'ANDALOUSIE.
C^est une espèce qui vit actuellement dans les eaux profondes.
D'après Weinkauff, elle aurait été trouvée à Gibraltar, à Naples et
dans Tarchipel grec, à de grandes profondeurs. Dans TAtlantique,
on la connaît au niveau de l'Ecosse, de Tlriande, de la Norvège,
vivant loin des côtes. Jeffrey s (On the MoUasca of Lightning and
Porcupine expédition, 1868-1870; Proceedings of the Zoolog. Soc.
of London, p. 672) Ta trouvée dans la Méditerranée au niveau
de Carthagène, de Bizerte, du banc de l'Aventure. Il la cite dans
l'océan Atlantique au niveau de Sétubal et de Lerwick, depuis le
détroit de Davis jusqu'au Saint-Laurent (expédition du Valorous),
au Spitzbei^, aux îles Loffoden (expédition du Challenger), La
profondeur à laquelle on la trouve varie de ao à 1,170 brasses.
M. Fischer a dragué l'espèce typique dans le golfe du Lion entre
5oo et 1,700 mètres.
GBNaB PECÏUNCULUS.
Peotoxicalua Oruetœ nov. sp. — PI. XXII, fig. 5 a, 6, c.
Coquille lisse , présentant des indices de côtes rayonnantes assez
larges, séparées par des sillons peu profonds; lignes d accroisse-
ment irrégulièrement espacées et souvent assez nettement indi-
quées. Côté antérieur arrondi, ne présentant que des indices à
peine visibles des côtes rayonnantes. Côté postérieur subanguleux,
séparé en deux pailies inégales par ime saÛlie du test qui part des
crochets et qui est suivie par une dépression assez marquée.
Bord cardinal anguleux, épais. Sxu'face ligamentaire triangulaire,
sans ornement; le sommet de ce triangle ne correspond pas au
milieu de la base, mais il se trouve un peu en arrière. Crochets
étroits, recourbés, proéminents. Lame cardinale épaisse; bord in-
terne de forme anguleuse, dont le sommet se trouve également
en arrière du crochet. Dents fines, non anguleuses, au nombre
de vingt en avant, de dix-huit en arrière; très atténuées à mesure
qu'elles se rapprochent du sommet de l'angle formé par le bord
interne de la lame cardinale, et interrompues en ce point.
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MISSION DANDALOUSIE; 313
Bord inférieur subang^uleux en arrière, profondément crénelé.
Crénelures au nombre de cinquante à cinquante-cinq, s'atténuant
vers les extrémités du bord cardinal.
Impressions musculaires développées et saillantes sur leur bord
interne; l'impression du muscle postérieur porte une crête du
côté interne.
Par sa forme, le Pectancalas Oruetœ se rapproche beaucoup du
Pectanculus violacesceM, qui vit actuellement dans la Méditerranée,
mais ces deux espèces se distinguent Tune de lautre par leur
charnière. Dans le P. violacescens, les dents sont peu nombreuses,
mais grosses, et portées sur un bord cardinal épais; de plus, elles
ont une forme anguleuse. Dans le P. Oruetœ, les dents sont nom-
breuses, droites et petites. Les caractères tirés de la charnière
sont constants pour chacime de ces deux espèces, bien que toutes
deux soient variables de forme.
La forme générale du P. Oruetœ rappelle encore celle du Pec-
tunculus infiatus Brocchi var. Ruxinensis Fontaimes; mais la char-
nière de l'espèce de San Pedro est beaucoup moins épaisse que
celle de l'exemplaire figuré par M. Fontannes; l'espace ligamen-
taire y est aussi moins haut. Les impressions musculaires sont plus
saillantes dans l'espèce d'Andalousie.
Dimensions: diamètre antéro-postérieur, 58 millim.; diamètre
umbono-marginal, 58 millim.; épaisseur, A a millim.
Gbnrb LIMOPSIS.
Umopsis anomala Eichwald.
1830. Pectanculus anomalus Eichwald, Naturhùtorische Skizze von Lithauen»
Voïhynien, etc., p. an.
1836. Pectanculus fygmmas Philippi, Enumeratio MoUuscorum Siciliœ, t. I,
j). 63, pi. V, fig. 5; t. n, p. 45.
1847. Limopsis pygmœa Sismonda, Syn. meth. Ped. foss., p. i5.
Synonymie et diagnose : Wood, CragMoUusca, t. II, p. 7 1 . —
Homes, Wien. tert. Beck., t. H, p. 3 1 a.
90
(«fUBtUI «ATIOIAU.
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S14 MISSION DANDALOUSK.
Diaprés Homes, il faudrait considérer le Limopsis pygmœa Phi-
lippi comme synonyme de L. anomala Eichwald. Ce dernier auteur
n'ayant pas fait figurer son espèce, il faut s'en rapporter à la figure
donnée par Homes, qui est d'ailleurs, en tous points, conforme i
ia description et à la figure données par Philippi pour son Limopsis
pjgmœa.
Les exemplaires provenant de San Pedro ne présentent de dif-
férences avec les exemplaires figurés que dans les dimensions, qoi
sont inférieures.
Dimensions : diamètre antéro-postérieur, k millim.; diamètre
umbono-mai^nal, 4 mîUim.
Gisements. — C'est une espèce qui apparaît dans le miocène
moyen de la Touraine. Homes indique de nombreuses localités du
miocène supérieur où elle a été rencontrée. Mais elle est surtout
abondante dans le pliocène d'Italie : Foresti la signale dans les deux
étages inférieurs de Bologne. Elle se rencontre encore dans les
environs de Nice (Depontaillier). Wood la cite dans le coralline crag
de Sutton; M. Fischer l'a signalée dans le pliocène supérieur de
Rhodes*
Gbnbb LEDA,
Ijeda omfl«n a »ln<w Bellardi. — PI. XXII, 6g. 8 a, h.
1875. Leda consangainea Beliardi, Monografia délie NucuUdi irovati Jinora
nei terreni terziarii del Piemonte e délia Liguria, p- i9« fig> i i*
Bellardi distingue cette espèce de la Ledacommutata de Philippi,
par les caractères suivants : « La coquille est plus petite et plus dé-
licate, moins convexe; les côtes longitudinales concentriques sont
plus petites et plus nombreuses ; la partie postérieure delà coquille
est notablement plus étroite, plus longue et plus aiguë, la lunule
est comme lisse et carénée. » Nos exemplaires sont en tous points
conformes à la figure et à la description que donne Bellardi.
Dimensions : diamètre antéro-postérieur, 4 millim.; diamètre
umbono-margind, a mil]im«
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MISSION DANDALOUSIE. 315
Gisements. — ^ C*est une espèce caractéristique du pliocène infé-
rieur, mais rare, au dire de Beflardi. Elle se trouve au Castelnuovo
d*Âsti et à Zinola, près Savone.
Leda BèUardii nov. sp. —PI. XXID, 6g. i a, h.
1875. Leda Hôrnesi Bellardi, Monografia, etc., p. ig, fig. 8 a, b.
Dans sa Monografia dette Naculidi, Bellardi, passant en revue les
différentes espèces de Nucules appartenant à la sous-famille des
Leda, remarque que l'espèce figurée par Hôrnes [op. cit., p. Sog,
pi. XXXVin^ fig. lo) sous le nom de Leda clavata n'est pas con-
forme au type désigné par Calcara sous ce même nom [Mem. sop.
aie. conch.foss. rinvenute netta cont. d'AltavUla, ^S4t^, p. 33, pi. I,
fig. lo). 11 distingue donc l'espèce figurée par Hôrnes sous le nom
de Leda Hôrnesi et il en donne une figure (fig. 8 a, 6). Mais celle-ci
diffère de celle donnée par Hôraes et correspond à une espèce que
nous avons trouvée à San Pedro de Âlcantara et à laquelle nous pro-
posons de donner le nom de Leda Bellardii.
Le vrai Leda clavata Calcara est propre au pliocène inférieur
et doit être distingué du Nmula [Leda] cuspidata Philippi. Mais
ces deux espèces appartiennent au même groupe que le Leda Bel-
lardii. Elles ont toutes une forme arquée, des stries concentriques et
deux carènes ornant le rostre et présentant des stries transversales
qui ne sont autre chose que le prolongement des stries d'accroisse-
ment.
Le Leda Bellardii offre les caractères suivants :
Coquille allongée, arquée, test presque lisse couvert de stries
d'accroissement à peine visibles. Bord antérieur court, bord posté-
rieur allongé, très acuminé, présentant un sillon assez profond par-
tant du crochet et bordé par une partie du test faisant légèrement
saillie. Lunule étroite, très allongée, subsemilunaire, séparée du
sillon postérieur par une côte très nette. La lunule va presque jus-
qu'à l'extrémité du rostre. Le côté postérieur présente une petite
crête saillante, submédiane, très développée à sa base et qui dis*-
90.
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316 MISSION DANDALOUSIEL
parait progressivement en se rapprochant du crochet. Denticules
cardinaux antérieurs au nombre de dix, postérieurs au nombre
de dix-neuf.
Dans ie Leda Bellardii comme dans le Leda Hômesi, le cuilleron
est oblique et passe sous la charnière.
Dimensions : diamèti*e antéro-postérieujc, g™">5; diamètre um-
bono-maipnal , A miUim.
Leda HèberU nov. sp. — PI. XXIII, fig. 2 a, b.
Coquille subtrigone, transverse, bombée, subéquilatérale , ar-
rondie en avant, acuminée et rostrée à la partie postérieure. Sur-
face externe lisse vers le crochet, présentant vers le bord marginal
des plis d'accroissement régulièrement espacés qui suivent les con-«
tours de la coquille.
Bord cardinal étroit, anguleux, sensiblement rectiligne des deux
côtés. Charnière composée de dents fines au nombre de onze envi-
ron de chaque côté, s*atténuant un peu vers Tangle cardinal où se
trouve une fossette ligamentaire subtriangulaire. Crochet très petit,
à peine obhque, un peu antérieur, donnant naissance à impli situé
sur la partie postérieure.
Impressions musculaires peu visibles.
Nous n*avons trouvé qu'une vadve droite.
Dimensions : diamètre antéro-postérieur, 3"^,5; diamètre um-
bono-mai^inal, 2 millim.
Genre YOLOIA.
Toldla Genei Bellardi. — PI. XXIII , fig. 3 a, 6.
1875. Yoldia Genei Bellardi, Monografia délie Nucaliii trovatifinora nei ter-
rent terziarii del Piemonte e délia lAguria, p. ik , fig. ai.
D'après Bellardi, cette espèce présente des caractères Communs
au Yoldia niiida Brocchi et au Yoldia affinis Bell.
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MISSION DANDALOUSIE. 317
Dimensions : diamètre antéro -postérieur, 7 millim. ; diamètre
umbono-marginal, 5 mSlim.
Gisements. — Bellardi ne cite cette espèce que dans ie miocène
moyen des environs de Turin à Villa Forzano. C'est une espèce
très rare dans |a localité miocène ; elle semble être aussi très rare
à San Pedro. Nous n en avons recueilli que deux exemplaires.
Gbnrb CARDIUM.
Gardinm multioostatnm Brocchi.
1814. Cardiam malticostatum Brocchi, Conch.foa. suhap., p. 5o6, pi. XIII,
fig. 2.
Synonymie et diagnose : Hôrnes, Wien. tert. BecL, p. 179. —
Fontannes, Les Mollasques pliocènes, etc., t. II, p. 87.
Notre unique exemplaire est en tous points conforme à l'espèce
décrite et figurée par Brocchi. Le grand nombre de côtes, les tuber-
cules entre les côtes et rien qu'aux deux extrémités de la charnière,
sont des caractères très sensibles sur cet exemplaire.
Les bords de notre exemplaire étant cassés, nous ne pouvons dire
quelles étaient ses dimensions.
• Gisements. — Cette espèce apparaîtrait, d'après Mayer, dans le
miocène inférieur ; elle se rencontre dans le miocène moyen de la
Touraine, du bassin du Rhône, de la Suisse. Dans le miocène
supérieur, elle est assez rare : Homes la cite dans le bassin de
Vienne. Elle se rencontre également dans le pliocène inférieur, mais
elle caractérise par son abondance le pliocène moyen d'Italie. Ponzi
la cite dans le niveau supérieur de Monte Mario et Foresti dans le
pliocène moyen de Bologne. Dans le pliocène supérieur, M. Fischer
la signale à Rhodes. En France, M. Fontannes la signale dans les
marnes et faluns à Cer. vulgatam des environs de Saint-Restitut,de
Nyons (Drôme), de Saint-Ariès (Vauduse) et dans les argiles sa-
bleuses deMillas et de Banyuls où elle est très rare. M. Fontannes
fait remarquer que le Cardiam malticostatam, bien qu'occupant une
aire assez, étendue, est cependant localisé dans plusieurs régions
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318 MISSION DANDALOUSIE.
du bassin méditerranéen ; ià où il se rencontre dans le miocène, il
manque dans le pliocène, et réciproquement.
Gardlun Ibnleri nov. sp. — PI. XXDI, fig. d a, b.
Coquille subquadrangulaire. Bord de la partie antérieure arrondi.
Surface couverte de stries fines circonscrivant de petites bandes
transversales correspondant à ime crénelure marginale ; la surface
médiane et antérieure des valves est brillante. Partie postérieure
subanguleuse, lai^e, présentant un sillon peu profond, mais bien
indiqué ; les stries qui ornent la surface de la partie antérieure y
deviennent plus épaisses et se transforment en côtes fines qui ten-
dent à disparaître près du bord cai*dinal. Elles sont séparées par
des sillons dans lesquels se trouvent de petites squames légèrement
creuses qui peuvent se détruire facilement et qui ne laissent alors
apercevoir que leur base.
Bord cardinal légèrement convexe, partie antérieure un peu
relevée sur le crochet. Bord marginal très finement crénelé.
Crochet saillant, submédian, fortement recourbé sur lui-même.
Charnière composée de deux dents cardinales réunies ensemble,
la postérieure étant plus saillante que l'autre sur la valve droite
(la seule que nous ayons trouvée). Dents latérales triangulaires
proéminentes.
Impressions musculaires très faiblement marquées. Impression
palléale assez éloignée du bord de la coquille.
Dimensions : diamètre antéro-postérieur, 1 1 millim. ; diamètre
umbono-marginal, 1 1 millim.
Gbnrb LUQNA.
Lucina borealifl Linné.
1766. Venus boredis Linné, Systema Natarm, éd. XII, p. i iH.
18&6. Lucina horealis Lovén, Index MoUuscorum Scandinavim, p. 38,
n* 279-
Synonymie et diagnose : Wood, Crag MoUusca, t. II , p. 1 3g. *< —
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MISSION D'ANDALOUSIE. 319
Hôrnes, Wien. tert. Beck., p. 229. — Fontannes, Les Mollasques
pKocênes, etc., t. Il, p. 107.
Le seul exemplaire recueilli en Andalousie provient d un individu
jeune. La valve droite, ainsi que le fait remarquer M. Fontannes,
porte une dent latérale antérieure acuminée. C est de la forme
figurée par Homes [loc. cit. , pi. XXXIII, fig. 4 a, c) que notre exem-
plaire se rapproche le plus : c*est la forme tronquée à la partie
antérieure.
Dimensions : diamètre antéro-postérieur, 6°^, 5 ; diamètre umr
bono-mai^inal, 5 millim.
Gisements. — C'est une espèce qui apparaîtrait dans le miocène
moyen de Touraine, de Turin, de Suisse. Elle est rare dans le
miocène supérieur du bassin de Vienne. C'est dans le pliocène
quelle est le plus abondante; on la rencontre dans les deux étages
inférieiurs, surtout dans le moyen. M. Fontannes la cite dans les
marnes à Cer. vulgatum de Saint-Arîès (Vaucluse), dans les marnes
à Nassa semistriata de Théziers (Gard), enfin dans les ailles
sableuses de Millas (Pyrénées-Orientales). Wood la dit très abon-
dante dans le cor. crag d'Angleterre. On la connaît dans le pliocène
supériexu* de Rhodes (Fischer) et de Sicile (Monterosato). D'après
Homes, les exemplaires de cette espèce seraient toujours en petit
nombre dans les localités où on les trouve.
L'espèce vivante se trouve sur les côtes d'Islande, des îles Féroë,
de Norvège, d'Angleterre, de Hollande, de France, d'Espagne
(très rare, selon M. Hidalgo) et de l'Amérique du Nord à une pro-
fondeur qui peut atteindre 176 brasses. Dans la Méditerranée le
Lucina borealis est en décroissance ; c'est une espèce que l'on ren-
contre rarement siu* les côtes du Piémont, de la Corse, de la Sicile
et de l'Algérie. Le Porcupine l'a recueillie au Capo-de Gâta et sur
le banc de l'Aventure. M. Fischer l'a recueillie entre Oran et Gi-
braltar, à une profondeur variant de 4 00 à 900 mètres.
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520 MISSION D'ANDALOUSIE.
Gbkbb GONILIA Stolîzka 1870.
Ce genre a été créé spécialement pour Tespèce à laquelle Phi-
lippi a donné le nom de Lucina bipartita. La diagnose de Stolizka
est la suivante :
« Shell orbicular, small, hinge with three distinct cardinal teeth
in each valve, surface with angular striœ, no epidermis. » [Memoirs
ofthe Geological Survey ofindia. Cretaceousfauna of Southern India,
p. 278.)
Gonilia bipartita Philippi. — PI. XXm, fig. 5 a, 6.
1836. Lucina? hipartita Pbilippi, Enumeratio MoUuscorum Sieilim, t. I,
p. 32 1 pi. ni, fig. 21.
Philippi a créé cette espèce sur une seule valve trouvée par lui à
Panormi ; il la rapporte avec doute au genre Lucina : c'était la valve
gauche , qui ne porte que deux dents cardinales. Cette espèce est
très commime à San Pedro de Alcantara.
Dimensions: diamètre antéro-postérieur, 3"™, 7 5 ; diamètre-um-
bono-marginal, 3 millim.
Gisements. — M. de Monterosato Ta trouvée à Monte Pellegrino
et M. Fischer à Rhodes, dans le pliocène supérieur.
M. Fischer Ta draguée entre Oran et Gibraltar à une profondeur
variant entre 4oo et 900 mètres.
Gbnrb CRYPTODON.
CSryptodon slntioBum Donovan.
1801. Venus sinuosa Donovan, Natural History of Brit, shells, pi. XLII,
fig. a.
1822. Cryptodon m Turton, Conchylia Insularum Britannicarum,
p. lai, pi. VI , fig. 9 et 10.
1850. Cryptodon sinuoscm Wood, MoUusca from the crag, t. II« p. i34»
pi. XII, fig. 20.
Synonymie et diagnose : Weinkauff, Mittelsmeere, p. 171. —
Wood, op. crt.,p. i34.
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MISSION DANDALOUSBB. 321
Quoique de dimensions bien inférieures à celles des exemplaires
figurés par Wood, les coquilles recueillies à San Pedro présentent
tous les caractères de Tespèce.
Dimensions : diamètre antéro-postérieur, 3 millim. ; diamètre
umbono-marginal, 3 millim.
Gisements. — Sous le nom de Lucinasinaosa, Homes [op.cit,
p. a 44) figure une espèce très différente de celle en question. Il
ne semble pas que le Cryptodon sinuosum apparaisse avant Tépoque
pliocène. Wood le cite dans le cor. crag de Sutton. D'autres espèces
provenant du pliocène d'Italie ou de la Belgique ont été confondues
avec le Cryptodon sinaosam. Nous avons comparé les figures de ces
différentes espèces, et nous ne pensons pas qu'il faille conserver
toute la synonymie de Weinkauff.
C'est une espèce qui atteint son maximum de développement à
l'époque actuelle. Weinkauff la cite sur les côtes du Spitzbei^, de
la Grande-Bretagne, à des profondeurs variant de 3 à 87 brasses;
elle se trouve encore sur les côtes de France, de Portugal et des
Canaries* Le même auteur la signale dans la Méditerranée sur les
côtes de Provence, du Piémont, de la Corse, de la Sicile, de la
Dalmatie, de l'archipel grec, à une profondeur variant de 55 à
95 brasses. Sur les côtes d'Algérie, on la rencontrerait, selon Wein-
kauff , à une profondeur de 1 brasses et sur des fonds sableux.
Gbhrb MONTACUTA.
Montacata bidentata Montagu. — PI. XXUI, fig. 6 a, 6.
1803. Mya hidentata Montagu, Test. Brit., p. 44> pl- XXVI, fig. 5.
1822. Montacata hidentata Turton, Brit. Biv, , p. 60.
Synonymie et diagnose : Wood, op. cit., t. II, p. 1 36.
Nous n'avons trouvé qu'ime vsdve gauche de cette petite espèce «
qui est excessivement rare. C'est pour cela que nous avons jugé
intéressant de la faire figurer et d'en publier la diagnose d'après
Wood:
«Testa minuta, oblongo-ovata, inaequilaterali, lœvigata, tenui;
ai
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S22 MISSION DANDAL0U8IE.
poslice abbreviata, obtuse angulata, antice producta, rotundata,
vit attenuata, margine veotraii et dorsali ieviter arcuatis; dentibus
duobus in utraque valva ; fovea ligamenti média sub uoibone de-
missa. »
Dimensions : diamètre antéro-postérieur, 3"^»5; diamètre nm-
booo-mai]ginai, l'^fS.
Gisements. — Cette espèce est connue dans le pliocène d'An-
gleterre : dans le cor. crag de Sutton et de Gedgnve et dans le
red crag de Walton on the Naze. Seguenia ia cite dans le pliocène
supérieur d'Italie; cest une espèce très rare dans ce terrain. Wein-
kauff la signale dans le quaternaire d'Irlande.
Elle est également rare à 1 epo<|ue actuelle. On la cite dans
TAdantique sur les côtes de Norvège, de la Grande-Bretagne, de
France , d'Espagne et de TAmérique du Nord. Dans la Méditerranée ,
eBe a été rencontrée à une profondeur variant entre 4 ^t 35 brasses
sur les côtes du Piémont, de la Sicile, de l'Algérie, et dans la mer
Adriatique. M. Hidalgo la signale, mais rare, àVigo, k une profon-
deur de 4 brasses.
M cm t aoata donaoina var. ogrUndrloa Wood.
18M). Montaeuta donacina var. (7/111 Aica Wood ^ Cat of crag thelb. Ann.
and Mag. Nat. Hist.
Synonymie et diagnose : Wood, Crag MoUasca, t. II, p. i3i.
Nous avons trouvé à San Pedro un exemplaire semblable à celui
que Wood a figuré sous ce nom. Le savant conchyliologue anglais
hésitait s'il devait rapporter cette espèce au genre' Montaeuta ou
au genre Kelfya. C'est Jefireys qui l'a rangée définitivement parmi
les Montacata.
Dimensions: diamètre antéro-postérieur, 3"", 5; diamètre um-
bono-marginalt i"*,â.
Gisements. — Wood a trouvé cette espèce dans le cor. crag,d€
Satton*
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MISSION DANDALOUSKL S23
Jeffireys cite (MoUusca of Porcupine expédition) cette même es-
pèce vivante à FidiDouth, aux Shedand et à Alger (Joly).
6bkrb KELLYELLA m. San.
Kèllyélla alyywUxda M. San. — PI. XXHI, fig. 7 a, 6.
Nous n*avons trouvé qu'une valve de cette espèce , la valve gauche.
D'après Seguenza [Le formazione terziarie nella provincia il Reggio
[Calabria], i880), le Kellyella miliaris Philippi serait la forme
jeune du Kelfyella ahyssicola Sars. Nous pensons, d après les figures,
que ce sont deux espèces distinctes ; en effet notre exemplaire, qui
provient d*un individu jeime, est bien plus voisin de Tespèce de
Sars que de celle de Philippi.
Dimensions : diamètre antéro-postérieur, 1 millim. ; diamètre
umbono-marginai, 1 millim.
Gisements. — D après Seguenza, cette espèce apparaîtrait dans
le tortonien et se rencontrerait dans tout le pliocène.
M. de Monterosato la cite vivante et abondante dans toute
la Méditerranée et à des profondeurs très différentes. M. Sars
Ta trouvée dans les mers de Norvège à ime profondeur variant de
4o à 65o brasses; c'est dans les mers du Nord quelle est le plus
abondante.
GniaB ASTARTE.
Astarta triangnlarto Monti^.
1803. Mëeùm triangularis Moataga, Test BriL, p. 99, pL IHt fig. 5.
1822. Goodalia triangalarU Turton, Brit Biv., p. 77, t. VI « fig. i4.
1853. Astarte triangalaris Wood, MoUasca from the crag, t II, p. 173,
pi. XVffl, fig. 10.
Synonymie et dîagnose : Wood, op. ciL, p. 173»
Nous n'avons rapporté quW seul exemplaire de cette espèce^
d'ailleurs assez mal conservé. Bien qu'il sort de très, petite taifle,
en Texanmiaiit à un asseï fort grossiasemeiit^ on peut lecoonaitre
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324 fiOSSION DANDALOUSIE.
qu'il est bien conforme aux descriptions et aux figures données pai*
Jeffreys {Britùh Conckology, t. V, pi. XXXVII, fig- 5), Wood {op.
cit., p. 173) et Homes {Wien. tert. Beck., p. a8a, pL XXXVII,
fig- 0- . .
Dimensions : diamètre antéro- postérieur, 3 millim. ; diamètre
umbono-marginal, i™",5.
Gisements. — Homes dit que YAstarte triangularis est très commun
dans le miocène supérieur du bassin de Vienne. Il se rencontre
dans le pliocène d'Italie, dans le cor. crag de Sutton, dans le red
crag de Walton on the Naze, enfin dans les sables de la Clyde qui
appartiennent au quaternaire.
L'espèce vivante a été recueillie aux Shetland, aux Hébrides, à
Guemesey, sur les côtes de la Grande-Bretagne, surtout de l'Ecosse
( W^einkauff) , sur les côtes d'Espagne (Hidalgo) et des îles Canaries
(Homes). On l'a trouvée, mais rare, à Gibraltar, à une profondeur
de 8 brasses (Hidalgo) ; dans la Méditerranée à Âlgésiras, à Cartha-
gène, dans la rade de Bizerte, sur le banc de l'Aventure (Jeffreys,
MoUasca of Porcupine expédition) , et sur les côtes de l'archipel
grec. M. Fischer l'a draguée dans le golfe du Lion entre 5oo et
1,700 mètres.
Genre TURQUETIA Ch. Vékin 1876.
Ce genre étant peu connu, nous croyons utile d'en reproduire la
diagnose :
«Coquille mince, transverse, équivalve et très inéquilatérale ;
crochets peu saillants; côté antérieiu* bien développé ; côté postérieur
très court et subtronqué; charnière étroite et peu développée; valve
droite présentant : i^ une seule dent cardinale rudimentaire et
arrondie; 2^ une cavité ligamentaire interne allongée, très étroite,
creusée dans l'épaisseur du bord postérieur et située au-dessous de
la dent cardinsde; valve gauche portant: 1^ une seule dent car-
dinale très courte, en avant de laquelle se montre ime dépression
plus ou moins profonde destinée à loger la dent cardinale de la
valve opposée ; a^ une cavité ligamentaire semblable à la précédente ;
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BOSSION DANDALOUSIE. 325
Ugament interne étroit et allongé; deux impressions musculaires
médiocres à peine visibles ; impression palléale simple et très peu
accusée. »
Tnrqaetia fragilis Ch. Véhin. — Pi. XXIH, fig. Sa,b.
1876. Turquetia fragilis Gh. Vélain, C. R. Ac. des se. Séance du 2b juillet
i876.
1878. Turqaetia fragilis Cb. Vélain, Remarques aa sujet de la faune des (les
Saint-Paul et Amsterdam, p. i35, pi. V, fig. lô-iy.
Voici la diagnose de cette espèce donnée par M. Vélain :
«Coquille blanche ou légèrement jaunâtre, assez convexe, très
inéquilatérale ; côté antérieur allongé et assez régulièrement ar-
rondi ; côté postérieur très court, présentant deux plis transverses
peu accusés correspondant aux deux légères sinuosités du bord
postérieur ; surface présentant des stries d'accroissement inégale-
ment marquées et en général peu accusées. Les autres caractère^
conformes à ceux de la description générique. »
Nous n'avons trouvé qu'une seule valve de cette espèce. C'est la
valve droite de l'espèce décrite par M. Vélain ; mais elle provient
d'un individu très jeune et de formes moins élancées que l'exem-
plaire figuré par cet auteur.
Dimensions : diamètre antéro-postérieur, i"™,5; diamètre um-
bono-marginal, i millim.
D'après M. Vélain, cette espèce est très abondante dans les
sables de File Saint-Paul à une profondeur de 45 à 65 mètres. Il
en a trouvé quelques valves sur la côte de l'ile Amsterdam.
Genre CRASSATELLA.
GraoBatélla tantdstria ? var. A Nyst
1843. Crassatella tÊnuistria var. A Nyst, Description des coquilles et des
polypiers fossiles des terrains tertiaires de la Belgique, p. 86, pi. IV,
fig. 4 Uy 6.
Synonymie et diagnose: Nyst, op. cit., p. 86.
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326 MISSION D'ANDALODSnS.
En conqparant cette petite espèce à eefles déjà figurées, nous ne
pouvons la rapprodier que de Tespèce à laquée Nyst (op. ciL,
pi. IV, fig. 4) a donné le nom de Crassatella tenaistria yar. A.
Sa forme est cependant plus arrondie, ses côtes concentriques sont
plus grosses que dans rexemplairê figuré par Nyst; mais il est pos-
sible que nous ayons afiaire à des individus jeunes ne présentant
pas encore tous leurs caractères. Nous lui attribuons donc avec
doute le nom de Cr. tenuistria.
Dimensions : diamètre antéro-postérieur, 4 mfflim. ; diamètre
umbono-marginal, 3 milUm.
Gmeb I^CGHIOUA MeDeghim.
PeochidUa argrentea Mariti»
1797. Chôma argenUa Ifariti, Odeporie», 1 1, p. 3%ài genre 3li, n* i5.
1816. Cluuna? arietina Broochi, Conck. fw. »àbap., p. 668, pi. XVI«
fig. i3.
1851. PecchioUa argentea Meneghini, Considerazioni salla geoL 9tratigr, ielia
Toseana, p. i8o.
Synonymie et diagnose : Homes, Wien. tert. Beck., t. H, p. 1 68,
pi. XX, fig. ^.
M. Meneghini {Osserv. strat e paleont. geol. Toscana, p. i8o)
a décrit sous le nom générique de PecchioUa des exemplaires qui
lui avaient été communiqués par Pecchioli. H les considère comme
plus voisins des genres Caprotina et Requienia que du genre Chôma
et rétablit également le premier nom spécifique donné parMariti.
Bayan, qui dans son travail Sur la présence du genre PecchioUa dans
les assises supérieures du lias^^^ donne les renseignements précé-
dents, considère ce genre comme distinct des autres genres de
Rudistes* Il dit encore que ce genre est le plus généralement
admis; cependant Queastedt [Handb. der Petrefad.^ a^ édition,
^^> Études faites dans la collection de TÉcole des mines sur des fossiles nouveaux ou
peu connus, Lithogr. in-4*i 3* fascicale, p. 187.
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MISSION DANDALOUSIE. St7
i864« p« 633) en fit, avec Lamarck, un Isocardia (Anim. 5. verL,
t VI, 1 8 t^f p. 3 1 ) ; mais, dès 1 847f £• Sîsmonda (5/]i. meih. an,
imert. Ped., 2^ édition, p. 18) avait déjà démontré qu'il n'y avait
aucun raf^ort entre les PecckioUa et les Isocardia. D'autre part,
Wood admit qu'il y avait identité entre ce genre Pecckiolia et son
genre Vertieordia; mais M. Stolizka (Pal. Indka; Pdecypoda^
1871, p. aaS) a Ooit voir avec raison que le genre Vertieordia
était bien distinct du j»emier par la présence, sur chaque valve,
d'une denit qui fait défaut chea les PecckioUa.
Nous n'avons trouvé que deux exemplaires représentant tous
deux la valve droite d'un PecckioUa argentea. Bs sont en tous pomts
conformes aux figures de cette espèce données par les différents
auteurs.
Dimensions : diamètre antéro-postérieur, 3 1 raillim. ; diamètre
umbonoHmarginal, 3i millim.
Gisements. — * D'après Homes, cette espèce apparaîtrait dans
ie miocène supérieur, mais serait très rare dans le bassin de Vienne
et à Tortone. C'est dans le pliocène qu'elle est le plus rq>andue,
bien qu'elle y soit encore rare. Cocconi la dit rare à Castell' Âr-
quato, moins rare à Tabiano; Depontaillier la cite comme exces-
sivement rare à Biot. Elle ne semble pas avoir dépassé le pliocène
inférieiu*.
Gsnaa GARDITA.
Gardita corliia Philippi.
1836. Cardita corbis Philippi, Enum. MoU. Sic., 1. 1, p. 55, pi. IV, fig. ig.
Synonymie etdiagnose: Nyst, op. cit., p. 216. — Wood, Crag
MolUsca, p. a68.
Dans nos exemplaires , le crocbet est moins pointu , moins écarté
de la coquille que dans i'exenqdaire figuré par Wood. C'est une
e^èce asses abondante à San Pedrou
Dimensîras : diamètre antéro-postérieur, . 6 miflim. ; diamètee
umbono^nurginal, 5*^,5.
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328 MISSION DANDALOUSnS.
Gisements. — Peut-être ie Cardita corbis apparait-il dans ie mio-
cène moyen de Touraine. Nyst Ta trouvé dans les sables noirs
d'Anvers, où il est très rare; lauteur nen cite qu^un exemplaire
ayant a millimètres de long sur i millimètre de large. Wood cite
cette espèce dans le cor. crag de Sutton et dans le red crag de
Walton on the Naze. Les exemplaires figurés par cet auteur ont
des dimensions plus grandes que ceux de San Pedro ; ces derniers
étaient eux-mêmes plus grands que les exemplaires provenant de
la Belgique. Philippi a trouvé cette espèce à Panormi, dans le
pliocène supérieur, mais elle y serait très rare ; Seguenza laurait
recueillie à Messine dans ce même terrain.
Cette espèce est encore actuellement assez rare. Scacchi Taurait
trouvée sur les côtes de Naples (Weinkauff). Philippi la signale
sur les côtes de Sicile ; elle a été draguée par 35 brasses de pro-
fondeur au niveau de Timis par Mac Andrew. Le Porcupitie Ta
recueillie sur le banc de TAventxu'e. D'Orbigny l'aurait trouvée aux
iles Canaries; Jefireys la cite dans le golfe de Gascogne (de Folin
et exp. du Travaillear).
Gbnrb VERTICORDIA.
Vertloordia cardiiformiB Wood.
ISftft. Vtrticoriia cardiiformisWùod^ m. s.
1850. Hippagui verticordiusWwyd^ MolLfrom the crag, t. II, p. idQtpl.XII,
fig. i8.
1873. Verticordia cardiiformis Wood, Sapplem. MolLfrom the crag, p. i3o.
Synonymie et diagnose : Wood, Sapplem. MolLfrom the crag,
p. i3o.
Wood, en i85o, lors de la publication du deuxième volume
des Mollasques du crag d! Angleterre, disait qu^il avait reconnu que
son genre Verticordia était le même que celui auquel Isaac Lea
avait donné le nom diHippagas; en conséquence, il désignait
l'espèce créée par lui sous le nom de Hippagas verticordius et il
la figure sous ce dernier nom [op. cit., p. lÂQ^ f^* XO, fig. i8).
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MISSION DANDALOUSIE. 329
Mais en 1873, dans le Supplément à son ouvrage sur le crag, il
dit (p. i3o) qu'en examinant ime coquille vivante peu différente
de l'espèce pliocène, il reconnut qu'il faUait reprendre l'ancien nom
générique de Verticordia pour un groupe de bivalves bien distincts
des Hippagus. Voici d'ailleurs les caractères que Wood attribue à
son genre :
« Shell subcircidar, equivalved, subequilateral, closed , nacreous ;
omamented with radiating costae or strise ; umbo suspiral or in-
curved; hinge narrow, v^th an obtuse tooth in the right valve, and
a dépression in the left for its réception, lunule small, deepseated,
heart shaped ; adductor musdes more or less ovate ; palleal line
simple or without inflexion; connexus cartilaginous, with avery
^ght extension outside the dorsal margin ; an ossicle in the hinge
of the L'ving shell. »
Le seul exemplaire recueilli par nous est très usé ; cependant il
est encore possible d'y reconnaître les principaux caractères de
l'espèce de Wood.
Le mauvais état de la coquille ne nous permet pas d'en donner
les dimensions.
Gisements. — Wood la cite dans le coralline crag de Sutton.
L'espèce décrite par Philippi sous le nom d'Hippagus acaticostatus
(op. cit., t. Il, p. 42 , pi. XIV, lig. 18) serait la même que celle de
Wood ou sinon en serait très voisine au dire de ce dernier auteur.
Nous serions plus portés à en faire une espèce distincte.
Genre VENUS.
Venns ovata Pennant.
1777. VenuM ovata Pennant, BritUh Zoology, 4* édition, t. IV, p. 206,
pi. XCV, Gg. 3.
Synonymie et diagnose : Wood, Crag Mollasca, t. II, p. 3 1 3. —
Homes, op. cit., t. II, p. 1 89. — Fontatines, Les Mollusques plio^
cènes, etc., t. Il, p. 63.
ai
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330 MISSIOiN D* ANDALOUSIE.
Nos nombreux exemplaires provienneut tous d'individus jemies.
Bien que ce soit une espèce très variable, au dire de Wood, nos
coquilles présentent toutes le même mode d ornementation ; les
seules différences que nous ayons pu constater ne vont pas au delà,
de ce qui constitue des différences individuelles. Les côtes sont
plus ou moins grosses, parfois même quelques-unes prennent un
sillon médian. D'autres fois, ce sillon s accentue au point que Ton
croit avoir affaire à deux côtes distinctes; les stries d'accroissement
sont encore plus ou moins marquées, mais ce sont là des carac-
tères qui n ont rien de constant et qui varient sur un même indi-
vidu.
Wood a figuré {loc, cit, pi. XIV) deux variétés qui, d ailleurs,
n ont pas été trouvées dans la même localité. La forme que nous
avons rencontrée en Andalousie correspond à la variété à grosses
côtes. C'est celle qui vit encore sur les côtes d'Angleterre (Jeffreys,
British Conchology, t. V, pL XXXIX, %• 0* ^'^^^ surtout avec la
figure donnée par Homes {Wien. tert. BecL, pi. XV, fig. 12,
p. 139) que nos exemplaires ont le plus d'anaiogie. Ce dernier
auteur indique dans la synonymie de cette espèce le Venus spadicea
de Renieri, figuré par Nyst {Coquilles et polypiers fossiles de la Bel-
gique, pi. XI, fig. 3), mais l'espèce de Renieri doit rester distincte.
Brocchi avait donné au Venus ovata le nom de Venus radiata; c'est
encore sous ce dernier nom que Philippi le cite; mais la figure
qui se trouve dans l'ouvrage de Brocchi {Conch* foss, subap.,
pi. XIV, fig. 3) correspond bien au Venus ovata Pennant, et le
nom de Venus radiata Brocc. doit tomber en synonymie.
Dimensions : les plus grands exemplaires ont les dimensions
suivantes: diamètre antéro-postérieur, 9 miliim. ; diamètre umbono-
marginal, 7"",5.
Gisements. — M. Fontannes donne avec doute l'époque aqui-
tanienne comme étant celle de l'apparition de cette espèce, mais
Homes la signale dans le miocène moyen de To«raine, de Dax, de
Suisse, de Grand, Steioaln^nn, Gainfahren où elle est conimuoe.
Dans le pliocène, sa présence a été constatée eo mitii^tes localités.
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MISSION DANDALOUSIE. 331
Brocchien a figuré un exemplaire provenant de la vallée d'Andona;
Cocconi signale deiu variétés au Riorzo dans les sables jaunes du
pliocène moyen. M. Fontannes a reconnu la coexistence des deux
formes citées par Wood dans la France méridionale ; il les signale
dans les faluns à Cer. valgatum et dans les marnes à Nassa semi-
striata d'Eurre, de Saint-Restitut, de Nyons (Drôme), de Bollène
(Vaucluse) , de Théziers (Gard). Dans les argiles sableuses de Millas
et de Banyuls, elle est très commune. M. Fontannes fait remarquer
que le Venas ovata n apparaît dans la vallée du Rhôae que dans les
formations littorales du pliocène inférieur. Depontaillier Ta trouvé
très commun à Biot dans le pliocène inférieur, commun à Cannes
dans le pliocène moyen. Wood a signalé la variété à côtes fines
dans le coralline crag de Gedgrave et Tautre dans le red crag de
Satton. D après Weinkauff, on aurait rencontré le Venus ovata dans
le pliocène supérieur en Sicile, en Galabre, dans Tile de Cépha-
lonie, dans Tile de Rhodes et en Morée.
Wood le signale vivant sur les côtes d'Angleterre et de Scandi-
navie ; Weinkauff le cite dans TAtlantique sur les côtes de France,
M. Hidalgo sur les côtes d'Espagne et de Portugal depuis les
Asturies jusqu'à Cadix et Trafalgar^ Desfaayes sur la côte ouest
du Maroc. Dans la Méditerranée, cette espèce abonde siu* les côtes
d'Espagne, de Gibraltar, de Capo de Gâta, de Gartbagène, des
îles Bsdéares, sur le banc de l'Aventure, sur les côtes de France,
de Corse, de Sardaigne et de Sicile, dans la mer Adriatique et
l'archipel ^ec, sur les côtes de Tunisie et d'Algérie. Cette e^èce
vivante aurait été péchée à des profondeurs assez variables : à
i5 brasses, selon M. Hidalgo; de oà i,o83, selon Jefireys. Wein-
kauff l'aurait trouvée à une profondeur de 4o brasses. Mac An-
drew donne comme profondeur habituelle 35 brasses; Forbes et
Hanley indiquent une profondeur de i oo brasses ; Jeffreys, d après
Bechey, l'aurait péchée à i45 brasses. La plus grande profondeur
à laquelle on l'ait rencontrée est celle de a,ooo mètres, d'après
M. Milne Edwards, entre Cagliari et Bône. M. Fontannes a remarqué
que le Venas ovata fossile ne se trouvait que dans des formations
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332 MISSION D'ANDALOUSIE.
de rivage, particulièrement dans des dépôts plus ou moins sableux.
B y aiu^ait là deux faits en contradiction qui mériteraient d'être
vérifiés.
Venus pUoata Gmelin.
1790. Venus pUcata Gmelin, Linnœi SystemaNatarœ, éd. XIII, p. 3276.
Synonymie et diagnose : Homes, op. cit., t. U, p. i83.— Fon-
tannes. Les Mpllusques pliocènes , etc., t. II, p. 52.
Le seul individu rapporté de San Pedro est très voisin de la
figure que Homes donne de cette espèce , mais il difière de la forme
figurée par M. Fontannes par la présence de côtes fines entre les
grosses côtes. Mais il est un caractère constant, quelle que soit la
provenance des individus, c'est la présence de lamelles formant
une saillie anguleuse , subépineuse , de moins en moins accentuée
siu* la partie inférieure des valves. Notre imique exemplaire pi*o-
venant dun individu jeune, il se peut que tous les caractères
spécifiques ne s'y trouvent pas représentés ; nous n'osons donc pas
le rapporter à une variété plutôt qu'à une autre; en tout cas, il
laisse voir tous les caractères généraux qui distinguent le Venas
plicata des autres espèces de ce genre.
Dimensions : diamètre antéro-postérieur, 7 millim» ; diamètre
umbono-marginal, 6 miilim.
Gisements. — En faisant abstraction des variétés plus ou moins
nombreuses que l'on pourrait grouper autour de la forme typique,
on peut dire que cette espèce apparaît dès le miocène moyen.
Homes la cite en Suisse dans l'helvétien, à ce même niveau à
Grund, Gainfahren, etc., dans le bassin de Vienne, dans les
faluns de Dax et de Léognan. Il la signale également dans le mio-
cène supérieur. Broccbi indique de nombreuses localités où elle
a été trouvée dans le pliocène inférieur. Cocconi lui attribue une
grande extension verticale : il dit qu'on la connaît dans les trois
étages pliocènes. D'après lui, la forme figurée par Brocchi, et qui
constitue une variété, est caractéristique du pliocène. M. Fontannes
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MISSION D'ANDALOUSIE. 333
a très rarement rencontré 4e Venus plicala dans le. pliocène de la
vallée du Rhône et du Roussillon. Il le signade dans les marnes et
faluns à Cer. valgatam des environs de Chabeuil, de Nyons (Drôme),
de BoUène, de Visan-les-Bordeaux (Vaucluse), ainsi que dans les
aigiles sableuses de Millas (Pyrénées-Orientales). Parle petit nombre
d*auteurs qui citent le Venas plicata, il semble bien que ce soit une
e^èce rare. Les étages où on en connaît le plus d'exemplaires sont
le miocène moyen et supérieur et le pliocène inférieur.
Cependant c'est une espèce qui vit actuellement dans la mer des
Indes et sur les côtes du Sénégal. M. Fontannes, qui a comparé
entre eux les types fossiles et les types vivants, trouve que les modi-
fications qui se sont produites dans cette espèce ont toujours été
en s'accentuant dans le même sens; c'est ainsi qu'en se rappro-
chant de la période actuelle les lamelles deviennent plus espacées
et plus régulières ; le sinus paUéal devient phis large.
Gbkhb TELLINA.
TéUina balanstina Linoé.
1767. Tellina halaastina Linné, SystemaNatarœ, éd. XII, p. iiig.
Synonymie et diagnose : Wood, Crag Mollasca, t. Il, p. 227.
Biçn que nos deux exemplaires soient plus petits que ceux
figurés par Wood, les caractères qu'on peut y reconnaître sont les
mêmes. C'est le même mode d'ornementation que celui de la fi-
gure 4 c2 de la planche XXI. L'un de ces deux exemplaires, le
plus grand, a été roulé et a perdu, en partie, les lamelles sail-
lantes qui correspondent aux stries d'accroissement.
Dimensions : diamètre antéro-postérieur, 1 5 millim. ; diamètre
umbono-marginal, 1 1 millim.
Gisements. — Cette espèce apparaît seulement dans le pliocène.
Wood la cite dans le coralline crag de Sutton. Philippi la signale
également dans le pliocène d'Italie, surtout en Sicile. Elle appar-
tient dans cette dernière région au pliocène supérieur.
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334 MISSION DANDALOUSIE.
Gomme espèce vivante, elle nest^as moins rare que comme
espèce fossile. Wood dît que le Teliina balaastina est localisé sur
les côtes d'Espagne, de France, du Piémont, de la Corse, de
Naples, de la Sicile, de Tarente, de la Morée, de Tarchipel grec,
de TAlgérie, dans la mer Adriatique. M. Hidalgo le cite sur les
côtes d'Espagne à Rosas, Carthagène et Gibraltar. G est une es*-
pèce rare, qui aurait été trouvée à une profondeur de 20 brasses.
D après WeinkaufF, die se rencontrerait entre 6 et 5o brasses. Lé
Porcapine en a recueilli des exemplaires au Gapo de Gâta. Je£Preys
cite, comme gisements dans TAdantique, les côtes d'Angleterre,
des Shetland, de Guemesey, le golfe de Biscaye, les côtes du
Maroc, les iles Madère et Canaries; d'après lui, la profondeur à
laquelle on a trouvé le Teliina balaastina serait de 2 à 1 3o brasses.
Weinkauff cite encore cette espèce sur les côtes d'Islande.
Genre SYNDOSMYA.
SsrncUMBiiya alba Wood.
1802. Mactra alba Wood, Transact. Soc. Linn., t. VI, pi. XVI, fig. g.
1848. Syniosmya alba Deshayes, Traité élémentaire de conchyliologie, p. 353,
pi. Vm bis. fig. 6-8.
Synonymie et diagnose : WeinkauflF, Mittelsmeere, 1. 1, p. ô 1 . —
Wood, op. cit., t. n, p. 287. — Fontannes, op. ci/., t. II, p. 44.
C'est une espèce abondante à San Pedro; elle y présente ime
forme très voisine de celle de l'exemplaire provenant de Grund et
figuré par Homes; elle est plus arrondie en avant et plus sinueuse
en arrière que l'exemplaire figuré par Brocchi.
Dimensions : les plus grands exemplaires présentent les dimen-
sions suivantes : diamètre antéro-postérieur, i5 millim.; diamètre
umbono-marginal , 9 millim.
Gisements. — Foresti le cite dans les deux étages inférieurs de
Bologne. D'après Depontaillier, ce serait une espèce commune
dans les marnes bleues du pliocène inférieur de Biot. M. Fon-
tannes donne comme gisements les marnes à Cer. vulgaiam de Mi-
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MISSION D'ANDALOUSIE. 335
rabel (Drôme) , de Saint-Ariès (Vauduse), les marnes à Pecten Co-
mitatas de Boui^'-Saint*«Andéol (Ardèche), les marnes à Nassa
semistriata de Saint*Restitut (Drome), les argiles sableuses de
Millas. Cest toujours une espèce rare. Wood Ta trouvée dans le
cor. crag de Sutton, dans le red crag de Sutton, Bawdsey, Wallon
ontheNaze. D'après Seguenca, elle se rencontre à tous les niveaux
du pliocène. Le Syndosmya alba est également une espèce quater*
naire. Wood le cite, sous le nom à^Àbra alba, dans les sables de
la Clyde; Depontaillier Ta reconnu dans le quaternaire de Biot.
Enfin, c'est une espèce vivant encore dans Tocéan Atlantique
depuis les côtes d'Angleterre jusqu'à celles du Maroc. M. Hiddgo
la dit conunune sur les côtes des Asturies et à Cadix; elle vivrait
à une profondeur de lo brasses. Dans la Méditerranée, on la si^
gnale dans les lagunes des côtes, notamment à Fusaro (Philippi).
Gbnbb CORBULA.
Gorbula gibba Olivi.
1792, Têllina gihH OUvi, Zaologia aâriatica, p. ici.
1818. Corbula nacbiuLamarck, An, sans v$rt., t. V, p. 496, n"* 6.
1854. Corhalagmahvonïi^LeihmaqeQgnostica, t. III, p. ^idv pl« XXXVII,
fig- 7-
Synonymie et diagnose : Bronn, op* cit, p. Ai 4* ^^ Nyst,
Coquilles et polypiers fossiles de la Belgique, p. 65. — Wood, op.
cil,, t. n, p. ?74- — ' Homes, Wien. tert. Beck., t. II, p. 34. -^^
Weinkauff, op. cit., 1. 1, p. 26.1 — Fontannes, Les Mollusques plio-
cènes, etc., t U, p. 16.
Las exemplaires que nous avons recueillis en Andalousie sont
conformes au type figuré par Nyst {op. cit., pi. III, fig. 3) et par
M» Fontannes [op. cit., pL I, fig. ) 6-i 9). Les différents auteurs qui
ont donné la synonymie du Corbula gibba y ont rapporté plusieurs
espèces qui semUent n'en être que des variétés. Cest, en effet,
ime forme assez variable, ainsi que M. Fontannes a pu le constater
dans les différents gisements du pliocène du midi de la France.
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336 MISSION D'ANDALOUSIE.
Cette espèce, comme toutes lesCorbules, présente des différences
assez sensibles entre ses deux valves. Philippi {Enum. MolL utrias-
qae Siciliœ, t. I, p. 16) fait très bien ressortir ces différences : la
valve droite est plus gibbeuse, avec des saillies transversales beau-
coup plus fortes; la gaucbe a des stries plus ténues et porte souvent
quelques lignes rayonnantes. Reeve a remarqué que la forme pro-
venant de la Méditerranée est moins rostrée que celle de TAdan-
tique. En comparant nos exemplaires aux 6gures données par
Reeve [ConchoL iconicay t. II, pi. II, fîg. 10 a) et par M. Hidalgo
{Moluscos marinos de Espana, Portugal y las Baléares, pi. XXVI,
fig. 6,7), nous avons vérifié que nous avions recueilli le type médi-
terranéen.
Dimensions : diamètre antéro*post. , 6"*, 5; diamètre umbono-
marginal, 5"*", 5.
Gisements. — Son apparition daterait de Taquitanien diaprés
Seguenza; cependant cette espèce n'est citée que dans des dépôts
appartenant au moins au miocène moyen : ce sont les faluns de Dax
et de la Touraine, les faluns de la Suisse et de Tiu*in. Homes la
cite dans le miocène supérieiu* du bassin de Vienne (Weinkauff).
Mais c'est une espèce abondante surtout dans le pliocène; d'après
Seguenza, elle se rencontrerait dans tous les étages. Brocchi la cite
sous son nom primitif de Tellina gibba dans le pliocène inférieur
des environs d'Asti ; Gocconi la dit très abondante à Castell' Arquato ;
Foresti la signale dans les deux étages inférieurs de Bologne; d'a-
près Depontaillier, elle serait très commune dans le pliocène infé-
rieur de Biot et dans le pliocène moyen de Cannes. M. Fontannes
l'a recueillie dans les marnes kNassasemistriata du Péage*de-Rous-
sillon, de Horpieux (Isère), de Hauterives, de Fay-d'Albon, de
Marsas, de Chabeuil, d'Eurre, de Saint-Restitut, de Nyons (Drôme),
de Bollène, de Bouchet, de Saint-Saturnin (Vaucluse), d'Andance
(Ardèche), de Saint- Christophe (Bouches-du-Rhône), dans les
argiles sableuses de Millas et de Banyuls (Pyrénées-Orientales).
C'est une espèce très commime. Bayle l'aurait trouvée dans le plio-
cène d'Algérie; Philippi et Monterosato la citent dans le pliocène
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MISSION DANDALOUSIE. 337
supérieur de Sicile et de Tarente. Elle se rencontrerait également
dans le pliocène supérieur de Cos, de Chypre et de Rhodes (Fi-
scher) , ainsi que dans le q[uatemaire de Norvège.
L'espèce vivante a été recueillie à différentes profondeurs dans
la Méditerranée, sur les côtes de la Provence, du Piémont, de la
Corse, de la Sardaigne, de la Sicile, de Malte, de Pantellaria, des
Baléares; elle est fréquente dans Tarchipel grec et dans T Adria-
tique. M. Hidalgo la dit commune sur les côtes d'Espagne (Ma-
lagd, Gibraltar, Cadix) et sur les côtes de locéan Adantique. Dans
TAdantique, elle remonterait jusqu'aux côtes de Norvège et des-
cendrait jusqu'au Maroc et aux iles Canaries.
Ckxrbola? hispenica nov. sp. — PI. XXIII, fig. 9 a, (, c, d.
Cette petite espèce appartient au groupe des Corbala; elle se
rapproche beaucoup des Erodona (anciens Lasara) par la forme
de son apophyse ligamentaire. Comme il semble que nos exem-
plaires proviennent d'individus jeunes, nous n'osons pas créer un
nouveau genre pour eux.
Diagnose : Coquille lisse, brillante, inéquilatérale, inéquivalve,
la valve droite plus grande que la valve gauche. Ligament interne.
Valve droite présentant une cavité ligamentaire située près du cro-
chet et délimitée en avant par une dent cardinale antérieure peu
accusée. Bord antérieur présentant un sillon assez allongé qui part
du crochet. Bord cardinsd postérieur présentant la même disposi-
tion. Un sillon circummarginal assez rapproché du bord indique
que la valve opposée est plus petite. Vdive gauche présentant un
ligament interne situé sur une apophyse cardinsde, dressée, sail-
lante et disposée comme chez le Corbula gallica. Bord cardinal pos-
térieur présentant un denticule arrondi et nettement délimité.
Cavité cardinale triangulaire destinée à recevoir la dent triangu-
laire de la valve opposée. Bord postérieur l^èrement réfléchi de
manière à présenter un sillon extérieur qui le sépare du reste de
la surface du test. Impression palléale anguleuse du côté postérieur.
a3
iUrtlUrKIB KATIOVALt.
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338 MISSION DANDALOUSIE.
Les deux valves figurées n appartiennent pas au même individu;
nous avons trouvé plusieurs valves droites de dimensions bien in-
férieures à celles du seul exemplaire de valve gauche que nous
avons recueilli.
Dimensions : le plus grand exemplaire recueilli est une valve
gauche présentant les dimensions suivantes : diamètre antéro-pos^
teneur, 3 miUim.; diamètre umbono-margind, a"^,5. Les quatre
autres exemplaires qui correspondent à des valves droites ont des
dimensions beaucoup plus petites; mais, comme elles ne corres-
pondent pas à la valve gauche, il n'y a aucun intérêt à donner
leurs dimensions.
Genre SAXICAVA.
SazicaTa arotica Linné.
1766. Mja arctica Linné, Systema Naturœ, éd. XII, p. 1 1 13.
1836. Saxicava arctica Philippi, Enum. Molïusc. Sic, t. I, p. 20, pi. HI,
fig. 3.
Synonymie et diagnose : Nyst, op. cit., p. gS. — Wood, Crag
Mollasca, t. II, p. 287. — Weinkauff, Mittelsmeere, t. I, p. ao.
— Homes, op. cit, t. H, p. a4. — Cocconi, Enam. sisiem^» p- 267.
C'est une espèce présentant un grand polymorphisme. De tous
les exemplaires figurés par les différents auteurs sous le nom de
Saxicava arctica, il ny a que celui représenté par Nyst [op. cit.,
p. 95, pL m, fig. i5) auquel nous puissions assimiler nos exem^
plaires. Us semblent n avoir rien de commun avec ceux du bassin
de Vienne figurés par Homes. Cette espèce est commune à San
Pedro.
Dimensions : diamètre antéro-postérietu*, 4""» 5; diamètre um-
bono-marginal, a miUim.
Gisements. — M. Fontannes dit que cette espèce apparaît dans
le tongrien. Les localités citées par Homes sembleraient indiquer
son apparition dans Thelvétien : il la signale en effet à Gainfahren,
Steinabrûnn, Grand et Turin. Le Saxicava arctica passe dans le
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MISSION D'ANDALOUSIE. 339
miocène supérieur. Mais c est une espèce caractéristique siu^tout
du pliocène : Seguenza la signale en Italie dans tout ce terrain.
Wood la cite dans le cor. crag et le red crag de Sutton; Nyst dans
le crag noir d'Anvers. Dans le bassin méditerranéen, c'est une es-
pèce qui se rencontre, sous un grand nombre de variétés, dans le
pliocène inférieur d'Asti. Foresti Ta trouvée dans le pliocène
tnoyen de Bologne; il la cite à Monte Mario, ainsi que dans un
grand nombre de localités d'Italie. DepontaiUier la dit assez rare
dans le pliocène inférieur de Biot, et très rare dans l'étage moyen
de Cannes. M. Fontannes la cite dans les marnes à Nassa semi-
slriata des environs de Théziers (Gard), de Saint-Laurent-du-Pape
(Ardèche), où elle est commune, dans les marnes et faluns à Cer.
vulgatum de Saint-Restitut (Drôme), de Visan (Vaucluse), où elle
est rare; il l'a trouvée soit dans des galets, soit dans des coquilles
d'huîtres et de spondyles. M. de Monterosato Ta signalée dans le
pliocène supérieur de Monte Pellegrino et de Ficarazzi; Hâmesl'a
citée dans ce niveau à Rhodes.
Cette espèce vivante a été recueillie dans TAtiantique depuis les
côtes du Groenland jusqu'au cap de Bonne-Espérance. C'est dans
les mers du Nord qu'efle est le plus abondante. Dans la Méditer-
ranée, on l'a recueillie sur tout le littoral. M. Hidalgo la cite no-
tamment à Carthagène et à Gibraltar. M. Fischer l'a recueillie à une
profondeur variant de 4oo à 900 mètres entre Oran et Gibraltar.
33.
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340 MISSION D'ANDALOUSIE.
Gburb DIGITARIA Wood.
Digitaria digitaria Linné. — PI. XXIU, fig. loa.h.
1767. Tellina digitaria Linné, SystemaNatarœ, éd. XII, p. 1120, n*^ 71.
1818. Lucina digiialis Lamarck, Anim. s. vertèbres, t. V, p. 544-
1853. Astarte digitaria Wood, 7^0 Crag Mollasca, t. II, Bivalves, p. 190,
pi. XVn, fig. 8 a, (, c.
Digitaria valgaris Wood, The Crag MoUasca, t. H, Bivalves, p. igo.
1858. Woodia digitaria Deshayes, Anim, s, vertèbres da bassin de Paris, 1 1,
p. 790.
1873. Woodia digitaria Wood, Suppl to The Crag Mollasca, p. 1ÂO9 pi* X,
6g. 8 a.
Synonymie et diagnose : Wood, op. cit., t. H, p, 1 90. — Wein-
kauff, op. cit. y 1. 1, p. 1 26.
Cette espèce a reçu plusieurs nonis génériques qui sembieraient
la rattacher à des groupes de bivalves bien différents les uns des
autres. Cela tient à ce que certains de ses caractères lui sont com-
muns avec plusieurs genres, bien que d autres caractères la dis-
tinguent très nettement de ces mêmes genres. Wood Tavait d'abord
rapprochée des Astarte; mais, frappé de Tensemble de ses carac-
tères, il avait cru pouvoir lui donner dans sa collection le nom de
Digitaria valgaris, et il en faisait un groupe à part. Cette espèce a
été distinguée par Deshayes [Anim. s. vertèbres da bassin de Paris,
1. 1, p- 790) sous le nom de Woodia digitaria; mais, Tauteur an-
glais ayant la priorité, il faut conserver à cette espèce le nom gé-
nérique de Digitaria.
Les caractères du genre reposant sur la structure de la chai^
nière, nous avons cru devoir la faire figurer et la décrire de nou-
veau après Wood.
Valve gauche : deux dents cardinales également divei^entes, sé-
parées par une fossette bien développée, subtrigone. Dent cardi-
nale antérieure un peu plus développée que la postérieure. Dent
latérale antérieure simple, saillante, assez allongée, séparée du
bord par une fossette peu profonde. Deux dents latérales posté-
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MISSION D'ANDALOUSIE. 3AI
rieurest Tinteme assez développée, Texteme moins développée,
visible surtout chez les exemplaires de grande taille.
Valve droite : deux dents cardinales, la postérieure médiane,
trigone, très grande, lantérieure peu développée, allongée, sur-
baissée, presque rudimentaire et submarginale. Deux dents laté-
rales antérieures, séparées par une fossette assez longue et pro-
fonde , Texteme étant presque confondue avec le bord de la coquille.
Dent latérale postérieure assez saillante, nettement séparée du bord
postérieur.
La présence d^une grosse dent cardinde a fait rapporter cette es*
pèce au genre Astarte; mais la grosse dent des Astarie est simple,
sans ornement, très saillante; celle des Digitaria présente une dé-
pression triangulaire centrée et ne se dresse pas en avant de la
charnière. Dans les Digitaria, les deux dents latérales ont sensible-
ment la même forme et la même disposition; elles sont indépen-
dantes des dents cardinales; dans les Astarte, la dent latérale an-
térieure fait suite aux dents cardinsdes; la dent latérale postérieure
est indépendante.
Les dents latérales des Lucina et des Digitaria permettraient, à
elles seules, de distinguer ces deux genres : en effet, chez les Lu-
cina, la dent latérale antérieure est beaucoup plus courte que la
dent latérde postérieure; chez les Digitaria, elles sont sensible-
ment égales et de même forme; chez les premières, la dent laté-
rale postérieure fait suite aux dents cardinales; chez les Digitaria,
elle est indépendante. Bien que caractéristiques du genre, les dents
latérales des Digitaria ont échappé à la plupart des auteurs.
Cest une espèce toujours de petite taille. Les exemplaires que
nous avons recueillis étant un peu usés, nous avons fait figurer un
type d'ailleurs identique aux nôtres, mais mieux conservé et per-
mettant de voir tous les caractères importants. Ces exemplaires
figurés proviennent du pliocène de Douerah; ils ont été commu-
niqués à la Sorbonne par M. Hagenmuller.
Dimensions : diamètre antéro-postérieur, 4 miUim.; diamètre
umbono-marginal, 3"^, 5.
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342 MISSION DANDALOUSIE.
Gisements. — • Bastérot aurait trouvé ie Lucina digitàlis Lamarck
dans les faluns de Bordeaux; mais Deshayes, qui rapporte le fait,
pense qu*ii doit y avoir une erreur et qu'il s'agit sans doute d'une
autre espèce.
Le Digitaria digiUuia Linné semble n'apparaître que dans le plio-
cène. Wood le cite en Angleterre dans le coralline crag et dans le
red crag de Walter et de Sutton« M. de Monterosato l'a trouvé à
Monte Pellegnno et à Ficarazzi; M. Fiseher Ta signalé à Rhodes.
Wood l'a recueilli dans le glaciaire de Hopton.
Cette espèce vit encore; mais, d'après Wood, dans les exem-
plaires vivants, la charnière serait un peu plus épaisse que dans
les exemplaires fossiles. D'après M« Hidalgo, elle se trouve dans
l'Atlantique, sur les côtes d'Espagne. Le Porcupine l'a draguée
dans ces mêmes régions. JeflTreys la signale sur les côtes de Cor-
nouailles. Dans la Méditerranée, M. Hiddgo et Jeffi*eys (d'après les
dragages du Porcupine) la citent sous le nom de Woodia digitaria à
Gibraltar, aux îles Baléares, au banc de l'Aventure, dans la rade de
Bizerte et dans l'Adriatique .Weinkau£P la signale dans les gisements
méditerranéens à une profondeur variant de i o à 4o brasses. Jef-
freys indique comme termes extrêmes i o et 600 brasses.
Gbnkb POROMYA.
Poromya grannlata Nyat et Westendorp.
1830. Corbala granatata Nyst et Westendorp, NoaveïUs recherches tar les
coquilles foesiks i Anvers, p. 6, pi, III, fig. 3.
1867. Poromya granulata Weiokaoff, Die Conchjlien des Mittelimeeres» 1. 1,
p. 3o.
Synonymie et diagnose : Nyst, Coquilles et polypiers fossiles de
la Belgique, p. 7 1 . — WeinkaufiF, op. cit., t. I, p. 3o. —Wood,
Crag Mollasca, t. U, p. 260.
Nous avons recueilli plusieurs exemplaires de cette espèce;
mais tous sont fort mal conservés à cause de la fragilité du test.
Un seul cependant nous a présenté la charnière avec la dent
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MISSION DANDALOUSIE. 343
caractéristique; le test est finement granulé et présente la forme
générale de Texemplaire figuré par Nyst [Coq. et polyp., etc.,
pL n, fig- 6).
Aucun de nos exemplaires n^étant complet, nous ne pouvons
donner de dimensions exactes.
Gisements. — Cest une espèce rare dans le pliocène; Wood la
cite dans le coralline crag de Ramsholt, de Suttonet de Gedgrave;
Nyst la reconnue dans le crag d'Anvers. M. de Monterosato la cite
dans le pliocène supérieur à Monte Pellegrino et à Ficarazzi.
Comme espèce vivante, elle est très répandue; d'après Forbes,
elle vit à de grandes profondeurs sur les côtes des Cydades et de
TAsie Mineure; il laiurait draguée à i5o brasses dans l'archipel
grec. JefiBreys la trouvée près de Tile de Skyo à 5o brasses. Enfin
elle se rencontrerait sur les côtes de Norvège, du nord de TÉcosse,
et dans TAdantique jusqu'à Madère. M. Fischer Ta draguée à bord
du Travailleur, entre Gbran et Gibraltar, à une profondeur variant
entre 4oo et goo mètres.
BRAGHIOPODBS.
GiNBB TEREBRATULA.
Terabratnla Phllippli Seguenza.
1871. T^^mtala Pkilippii Segoenza, Stadii paleontologici $tti Brachiopodi
terziarii delF Italia méridionale. Bulletino malacologico Italiano,
anno nr. — Extrait, p. 54* pK IV, fig. 8.
Cette espèce appartient au groupe de Térébratules que Ton a
longtemps confondues sous le nom de Terebratula ampalla. Notre
exemplaire, qui provient d*un individu jeune, diffère un peu du
type figuré par Seiguenza : il a une forme moins dilatée, et les
deux arêtes dorsales y sont moins accusées.
Dimensions: longueur, 26 miliim.; largeur, 22 millim.; épais-
seiu:, 12 millim.
Gisements. — Seguenza a trouvé le type de son espèce dans le
pliocène inférieur de la Galabre.
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344 MISSION D'ANDALOUSIE.
RADIOLAIRES.
M. Schlumberger, dont la compétence est si grande en ce qui
concerne les Foraminifères, a reconnu parmi ceux que nous avons
rapportés les espèces suivantes :
Spirolociillna bactonoBBis ? d'Oii).
1846. D'Orbigny, Foraminifères du hassin de Vienne, p. 370, pi. XVI,
fig. i3-i5. — Rare à San Pedro.
Spirolocolina canalicolata d'Orb.
Ibid., p. 269, pi. XVI, fig. 10-12. — Rare.
Spirolooiilixia exoavata d*Orb.
Ihid., p. 271, pi. XVI, fig. 19-21. — Assez rare.
BUoonlina lunnla d*Orb.
Ibid., p. 26Â1 pl> XV, fig. 22-24. — Commun.
Biloonllna splinra d'Orb.
Ibid., p. 66, pi. Vin, fig. i3-i6. — M. Brady Ta figuré de nouveau dans
Report on the se, resalts of ihe exploring voy. ofH, M. Challenger,
p. i4, pi. n, fig. 4. — Rare.
Bilocalina n. sp.
Du groupe de Bihcttlina buhides, — Très rare.
TriloonUna of . angnlarlB d'Orb.
^825. D'Orbigny, Ann. des se. nat., p. i33, — Très rare.
Qaincnieloculina Badiiana d^Orb.
1846. D'Orbiguy, Foraminifères da biusin de Vienne, p. 289, pi. XVIII,
fig. 10-12. — Très commun.
AdelOBlna pulohella d'Orb.
Ibid., p. 3o3, pL XX, fig. 25-3o. — Très commuo.
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MiSSiON D- ANDALOUSIE.
345
Orbulina universa d'Orb.
Foraminifères da bassin de Vienne, p. 22, pi. 1, fig. 1. — Rare.
Dentalina elegana d*Orb.
Ibid., p. 45» pi. I, fig. 52-56, — Très rare.
Dentalina guttifera d'Orb.
Ibid., p. 499 pi- II, fig. 11-14. — Très rare.
Dentalina obliqua Linné.
M. Brady a reproduit celte espèce [Report on the se. resalts. . . of Challenger,
p. 5i3, pi. LXIV, fig. 20-22). — Rare.
Nodoearia bacillum Defr.
1830. Defrance, Dictionnaire des se. nat, Planches - Zoologie , pi. XIlI,fig. à-
— D'Orbigny l'a figuré de nouveau dans son travail sur les Fora-
minifères du bassin de Vienne, p. 4o, pl.I, fig. 4o-49. — Très rare.
CSristéllaria ariminensis d^Orb.
1846. Foraminifères du bassin de Vienne, p. 95, pi. IV, fig. 8, 9. — Très
rare.
CSriatellaTia oaloar d'Orb.
Ibid., p. 99, pi. IV, fig. 18-20. — Commun.
Gristèllaria cassis Ficht et Moll.
1803. Testacea microscopica, etc., p. 95, pi. XVII, fig. a-l. — Commun.
CSristéllaria oultrata d'Orb.
Robulina cultrata, Foraminifères da bassin de Vienne, p. 96, pi. IV, fig. 10-1 3.
— Très commun.
Gristèllaria eohinata d'Orb.
Robulina echinata, ibid., p. 100, pi. IV, fig. 21, 22. — Commun.
UIPIII»!» RATIOHALI.
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346 MISSION DANDALOUSiB.
Robulixia inomata d'Orb.
Foraminifires du bassin de Vienne, p. 102, pL IV, fig. 25, 26. — Très com-
mun.
Polystomella crispa Lamk.
1822. Lamarck, Animaux sans vertèbres, t. VII, p. 625. — D'Orbîgny (op.
cit.) fa figuré p. 126, pi. VI, fig. 9-1 4; Biady l'a reproduit de
nouveau [Report on the se. results. . . of Challenger, p. 736,pi. CX,
fig" 6» 7)- — Très common.
Amphistegina Jooooni d*Qrb.
Annales des sciences naturelles, t VII. -^ CommoD.
Rotalina pleurotomata Schiumberger.
1846. Rotalina Partschiana d'Orbigny, Foraminifères du bassin de Vienne,
p. i53, pi. VII, fig. 28-30, et pi. Vffl, fig. 1-3.
188&. Rotalina pleurotomata Schiumberger, Note sur quelques Foraminifères
nouveaux ou peu connus du golfe de Gascogne (campagne du Tra-
vailleur, 1880]; Feuille des Jeunes Naturalistes, p. 27, pi. III,
fig. 5.
Cette espèce présente des caractères spéciaux dus à la position
de son ouverture, qui varie avec Tâge de fanimal. Elle apparaît
dans le miocène et vit encore. Les exemplaires vivants sont de
plus petite taille que les fossiles. — Rare.
Rotalina SdhraUwnii d Orb.
1846. Foraminifères du bassin de Vienne, p. i54t pi. VDd, fig. 4-6. — Rare.
RotallBa sp.
Très commun.
Planispirina contraria d'Orb.
1846. Biloculina confnina d'Orbigny, op. cit., p. 266, pi. XVI, fig. d-6.
1 880. Planispirina contraria Brady, Report on the se. resuUs . . . of Challenger,
p. 195, pi. XI, fig. 10, 11.
M. Steinmann a montré [Neues Jahrbuch, 1881, t. I, p. 3i)
qu'il conviendrait de créer pour cette espèce un nouveau genre
auquel il a proposé de donner le nom de Nummoloculina. — Très
rare.
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MISSION DANDALOUSIE. 347
BuUixnina psrrala d*Orb.
1846. Foraminifères du bassin de Vienne, p. i84, pi. XI, fig. 9, lo. —
Commun.
? €hittuUiia problema d'Orb.
/6irf., p. 224, pi. Xn,fig. 2628. —Très rare.
Ghilostomélla ovoidea Reuss.
1869. Denksch. v. A. k. Akad. Wiss. Wien, 1. 1, p. 38o, pi. XLIlI,Qg. 12 a,c.
— M. Brady Ta fait figurer de nouveau dans Report on the se. ro-
sults.., of Challenger, p. 436, pi. LV, fig. i2-23. — Rare.
2'4.
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348 MISSION D ANDALOUSIE.
CINQUIÈME PARTIE.
NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE RELATIVE À LA SERRANIA DE ROND A.
Dans cette notice bibliographique, nous n'analyserons que les ou-
vrages ayant trait à la région située entre Malaga et les contreforts
occidentaux de la serrania de Ronda.
1841. Francisco de Sales Garcia. Sohre las minas de fundicion de hierro
de Marbella. (Anales de minas, t. IL]
Cette étude, faite uniquement au point de vue industriel, ne
renferme aucun renseignement relatif à la géologie ou à la miné-
ralogie.
1842. Haussmann. Deber dos Gehirgssystem der Sierra Nevada und das Gehirge
um Jaen,
Dans ce travail approfondi sur la sierra Nevada, Haussmann re-
connaît que cette chaîne de montagnes est constituée par un grand
pli anticlinal , dont la partie centrale , qui apparaît par suite de dé-
nudations, est formée par des micaschistes à grenat, tandis que
les deux versants sont formés de schistes talqueux, chloriteux et
argileux. U met en évidence ce trait caractéristique pour toute la
chaîne de montagnes de la région méridionale de FAndalousie , de
présenter sur le versant S. un plongement beaucoup plus rapide
que sur le versant N.
Sur la série de schistes précédemment citée reposent, à Ma-
laga, de même qu*à Benalmadena, à Fuengirola et à Marbella, des
schistes noirs avec grauwacke et dolomie, siu* l'âge desquels l'auteur
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MISSION D'ANDALOUSIE. 349
ne se prononce pas. Il a cependant une tendance à rapporter la do-
lomie et le calcaire qui accompagnent les schistes noirs au terrain
cambrien, tandis qu'il ferait de la grauwacke un dépôt dévonien.
Bien qu'il n'ait pas étudié la sierra de Mijas, il signale qu'il a
rencontré dans les derniers contreforts de cette chaîne un calcaire
gris-bleu contenant des prismes de grammatite blanche (tré-
molite).
Haussmann rapporte au keuper les grès et les marnes de la
partie S. 0. de la sierra Nevada.
Les dépôts tertiaires sont signalés par lui à Malaga, ainsi quà
Vêlez Malaga; mais il n'en indique pas l'étage géologique.
L'auteur a observé le long de la côte de nombreuses terrasses
formées de brèches et de tufs quaternaires (Benalmadena, etc.).
C'est, du reste, ainsi qu'il le remarque, un fait général siu* toutes
les côtes de la Méditerranée.
18&6. Amalio Maestre. Ogevada geognostica y minera sobre el litoral del
Mediterraneo desde el cabo de Polos hasta el estrecho de Gibraltar,
(Revista minera de Madrid.)
La serpentine aiu^ait produit de puissants effets métamorphiques ;
elle aurait relevé toutes les couches de la sierra qui passe par
Garatraca et Yunquera et qui fait suite à la sierra Tejeda ; et c'est
encore elle qui aurait transformé les marnes crétacées en dolomies
cristallines dans les sierras de Almijara, de Tejeda, de Yunquera,
de Mijas et de Marbella. L'auteur pense que tous les massifs de
serpentine , depuis ceux de la sierra Nevada jusqu'à ceux de la
sierra Bermeja, sont de la même époque.
Maestre a reconnu que les dépôts tertiaires étaient constitués
en partie par des couches d'eau douce et en partie par des sé-
diments marins. Les premiers occupent le pied de la sierra de
Mijas et sont recouverts par les seconds. C'est ce faciès marin
que présentent les autres dépôts tertiaires de la plaine du Gua-
dalhorce , des environs de Malaga et de la côte entre Marbella et le
rioVerde.
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350 MISSION DANDALOUSIE.
18A9. Schimper. Sur la géologie, lu hotaniqme et la zoologie da midi de
r Espagne. (Journal V Institut, p. 189.)
L'auteur considère comme siluriens les schistes des environs de
Q constate, comme ses prédécesseurs, Texistence du trias dans
cette même région, mais il lui attribue une trop grande extension.
Le tertiaire commencerait par un calcaire miliaire siu* lequel se
verraient, près de Malaga, des dépôts marins comprenant deux
étages : des argiles bleues, compactes, à la base, puis des marnes
avec nombreux bivalves et fragments de végétaux à la partie supé-
rieure. L'auteur ne dit pas à quels étages géologiques il rapporte
ces dépôts.
1850. EsquerradelBayo. On tfteG^o/oj^o/^Spam. (Quarteriy Journal, vol. VI,
p. 4o6.)
D après ce travail, la côte de Gibraltar à Carthagène serait con-
stituée par des roches appartenant toutes à la période paiéozoîque.
Pour la première fois, il y est fait mention de fossiles très rares
dans les schistes et les calcaires. L'auteur ne donne aucun nom de
genre ni d'espèce ; il ne précise pas non plus à quels étages cor-
respondent ces différents dépôts.
L'auteur n'indique pas davantage l'âge des dépôts tertiaires ma-
rins de la côte.
1850. De Collegno. Notes d'an voyage en Espagne et en Portugal, en 1869,
(BuH. Soc. géoi.de France, a' série, t. VII, p. 344.)
Ce n'est qu'un résumé très succinct des travaux antérieurs.
1858. Esquerra dei Bayo. Ensayo de una descripcion gênerai de la estractara
geolàgica del teireno de Espana en la Peninsula. [Memorias de
la Real Academia de ciencias de Madrid, 1. 1, parte 2*.)
La serpentine de la sierra Bermeja n'aurait, d'après cet auteur,
aucune relation avec la serpentine de la sierra Nevada.
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MISSION DANDALOUSIE. 351
Quelques ingénieurs espagnols penseraient, au dire d'Ësquerra
del Bayo, que les éruptions de serpentine sont postérieures au ter-
rain crétacé ; celui-ci aurait été complètement métamorphisé et les
calcaires auraient été transformés en marbre et même en dolomie.
D'autres géologues admettraient que les éruptions de serpentine
ont disloqué les dépôts de tertiaire marin de la région. L auteur
croit que les faits recueillis jusqu'à Tépoque à laquelle il écrit ne
sont pas assez nombreux pour qii on puisse attribuer à la serpentine
un âge bien précis.
Les mines de Marbella seraient ouvertes dans une masse de fer
magnétique qui aurait traversé et dii^oqué les schistes talqueux,
les micaschistes et les schistes amphiboliques.
1851. Antonio Linera. Resena geognostica y minera de la provincia de Ma-
laga. (Revista minera, t. II, p. 161.}
Les schistes anciens des environs de Malaga ne seraient pas
formés d'éléments différents, mais ce serait à leur degré d'alté-
ration plus ou moins avancé qu'il faudrait attribuer leiurs diffé-
rences d'aspect et de coloration. Ces schistes, qui en plusieurs
points se montrent charbonneux, auraient été disloqués et relevés
lors des éruptions de diorite et d'autres roches à amphibole et pyro-
xène qui auraient métamorphisé les calcaires anciens accompa-
gnant les schistes.
Ces mêmes schistes se retrouvent dans les sierras de Mijas et
de Ojen; mais, dans cette région, ils sont traversés par des filons de
quartz ayant une direction N. E. - S. 0. L'auteur a remarqué, que
certains de ces filons, en traversant les schistes, leur donnaient
l'aspect de vrais gneiss, avec cristaux de peroxyde de fer et de gre-
nat présentant la forme dodécaédrique.
Il semble que l'auteur rapporte au terrain silurien ces schistes et
la grauwacke qui les recouvre.
La serpentine aurait métamorphisé les schistes taiqueux etleiu*
aurait donné un caractère crbtallin; elle aurait exercé également,
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352 MISSION D'ANDALOUSIE.
sur les calcaires paléozoïques, une certaine action par suite de la-
quelle toute trace de fossile aurait disparu. Cette serpentine, qui
en plusieurs points recouvre les schistes micacés, aurait été tra-
versée par des filons de quartz.
L'auteur signale la discordance qui existe entre les dépôts num-
mulitiques et les schistes anciens. H a reconnu Teiistence du ter-
rain tertiaire supérieiu* dans la vallée du Guadalhorce ; il a observé
un niveau d'eau douce sous les marnes marines de los Tejares
près Malaga. Enfin, il signale des dépôts pliocènes sur les côtes de
la Méditerranée, notamment dans les environs dTstepona, où ap-
paraissent, sous des sables coquilliers, des couches d'eau douce.
1852. De Verneoil et Coilomb. Coup i*œil sur la constitution géologique de
quelques provinces de F Espagne. (BuU. Soc. géol. de France, 2' sé-
rie, t. X, p. 6i.)
Les roches schisteuses autres que le gneiss et les micaschistes
appartiendraient aux terrains silurien, dévonien et carbonifère,
sans que les auteurs indiquent les raisons sur lesquelles ils s'appuient
pour faire ces distinctions.
A l'époque miocène, la serrania de Ronda et la sierra Nevada
auraient formé une île ou une presqu'île ; la mer aurait pénétré
en Andalousie par le golfe du Guadalquivir et se serait avancée
ainsi jusqu'à Grenade. Ce seraient les calcaires rouges ammoniti-
fères de la sierra d'Antequera qui, en se prolongeant jusqu'à Gi-
braltar, formeraient la serrania de Ronda.
Les auteurs ont constaté qu'il y avait discordance entre les
dépôts paléozoïques et triasiques , entre le trias et le terrain juras-
sique, entre le terrain nummulitique et le terrain miocène , enfin
entre ce dernier terrain et le terrain pliocène.
1853. De Verneuil. Notice sur la structure géologique de [Espagne.
Ce travail ne renferme aucune donnée nouvelle sur la région
cpie nous avons étudiée ; c'est un résumé des travaux antérieurs.
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MISSION D'ANDALOUSIE. 353
1854. Scharenberg. Bemerkangen âber die geognostischen Verhàltnisse der
Sàdkàste von Andalasien. (Zeitschr. der Deutachen geol. GescIL,
p. 578.)
Les grès et les marnes avec gypse des environs de Malaga ap-
partiendraient au trias. D'après l'auteur, ce dernier terrain aurait
formé couronne autour de la sierra Nevada; il en aurait été de
même pour le tertiaire. Cette dernière opinion est une erreur
qui provient de ce que Scharenberg a confondu le pliocène des
côtes avec les dépôts miocènes de la vallée du Guadalquivir et
d'AIhama.
Les dépôts pliocènes de los Tejares, près Malaga, ont été étudiés
avec très grand soin par l'auteur, qui donne une liste des fossiles
qu'il y a trouvés (voir plus haut, p. 3 33). Il identifie ces dépôts
aux marnes subapennines et note la discordance de stratification
qui existe entre les ai^iles de Malaga et le tertiaire d'eau douce
sous-jacent. Il fait remarquer que les terrains tertiaires se sont
déposés dans des bassins distincts les uns des autres, qui ont été
formés par des ramifications dirigées vers le sud et partant de
la chaîne de montagnes qui constitue la sierra Nevada et la ser-
rania de Ronda.
Pour l'auteur, il y aurait encore, au milieu du bassin de Malaga,
des dépôts postérieurs au tertiaire; on verrait aussi à l'embou-
chure du Guadalhorce des traces des incursions récentes de la
mer. Des brèches calcaires et des tufs de formation actuelle s'ob-
servent sur les bords de la mer.
Scharenbei^ ne se prononce pas sur l'exhaussement de la partie
occidentale de la Méditerranée ; poiu* lui , l'étude de cette question
n'était pas suffisamment avancée.
1855. De Verneuil, Coliomb et de Lorière. Note sur les progrès de la géo-
logie en Espagne pendant tannée i85i. (Caen.)
Cette note ne signale aucun fait nouveau relatif à la géologie de
la région qui nous occupe.
ai
nirsimul iatioialb.
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354 UISSION DANDALOUSIE.
1857. De Verneuil et CoUœnb. Géohgie du $mi-eft de FEsfHyne. Résumé
iwceinet d'une exeunion eu Murde ei tur la frontière t Andalousie.
Dans cette étude, il n'y a aucun fait nouveau; mais les auteurs
y exposent leur opinion que les grès, les marnes rouges et les
calcaires du trias peuvent, par métamorphisme , se transformer en
schistes satinés, en schistes siliceux, en quartzites et en calcaires
magnésiens ou saccharoïdes.
1857. Ansted. On ihe Geology ofMalaga and ihe southem part of Andalusia.
(Quart. Journ. of the Geol. Society, p. 585.)
Dans ce travail, de beaucoup supérieur à tous ceux qui Tout
précédé, lauteur fait ressortir les points essentiels de la strati-
graphie des environs de Malaga; il étudie avec soin la position
respective et la constitution des schistes micacés, des schistes
chl(M*iteax et des schistes argileux. Ces derniers, qui finissent par
prédominer, paraissent être moins anciens que les deux autres es*
pëces de schistes; enfin les grauwackes sont encore moins an-
ciennes. Aucune trace de fossiles n'a permis à l'auteur de déter-
miner l'âge de ces différentes couches; mais, pour lui, c'est à la
période la plus ancienne qu'il faut les rapporter. Ansted est beau-
coup plus réservé en ce qui concerne l'âge des calcaires qui se ren-
contrent en lambeaux sur les schistes métamorphiques ; il n'ose
les rapporter à aucun terrain.
La seule roche éruptive citée par l'auteur comme traversant cette
série de schistes est la serpentine; le plus bel exemple qu'il en
donne est celui de la sierra Bermeja.
Dans les environs immédiats de Malaga se voit un calcaire noir
magnésien que l'auteur rapporte au permien. U est accompagné
de grès et conglomérats rouges caractéristiques de ce dernier ter-
rain; mais on n'y a jamais trouvé de fossiles qui pussent fixer sa
position dans la série géologique.
Toute une série de grès et de marnes avec gypse appartient au
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MISSION DANDALOUSIE. 355
trias. Des fragments oie végétaux ont permis de déterminer leur
âge avec certitude.
Pour Ansted, la dolomie blanche de'la sierra de Mijas, ainsi que
celle qui se rencontre dans les environs de Marbella, n'est autre
que le calcaire jurassique qui se voit à Gibraltar, mais métamor-
phisé par la serpentine.
Les dépôts nummulitiques des environs de Malaga ont souvent
Taspect de marbres ooiithiques; cela tient à la prédominance des
alvéolines dans ces calcaires. Ces marbres et les autres calcaires
nummulitiques reposent quelquefois sur les schistes anciens; mais,
le plus généralement, c'est sur le terrain jurassique qu'on les ob-
serve.
Le niveau inférieur des dépôts pliocènes est formé par les
argiles bleues qui apparaissent dans les environs immédiats de
Malaga, en particulier à los Tejares. Ces argiles sont très fossili^
féres, et Fauteur donne une liste de toutes les espèces qu'il y a
trouvées. (Voir plus haut, p. 2 34.) Dessus reposent des marnes
plus ou moins sableuses, selon les localités, très riches en fos-
siles; mais ce sont d'autres espèces que celles des argiles bleues.
Près de Malaga, on a rencontré dans ces derniers dépôts des osse-
ments de mammifères terrestres, des coquilles d'eau douce, etc.
Les dépôts pliocènes sont très nombreux le long de la côte de la
Méditerranée; ils sont isolés les uns des autres, mais autrefois ils
devaient former une vraie bordure.
On voit encore des tufs calcaires couvrant les terrains tertiaires
et secondaires ; ils renferment quelques coquilles marines. L'aki-
tude maxima qu'atteignent ces tufs est de 4o pieds ( i 2 mètres en-
viron) au-dessus du niveau de la mer. Parfois des graviers marins
reposent dessus. Pour Ansted, il ne semble pas douteux que les
rivages n'aient été exhaussés en certains points, et ce mouvement
ascensionnel aurait atteint 4o pieds.
25.
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356 MISSION D'ANDALOUSIE.
I86&. De Verneuil et Collomb» Carte géologique de V Espagne et du Portugal.
(Paris.)
Celte carte donne une idée assez exacte de la constitution géo-
logique de la région que nous avons étudiée. Entre Fuengirola,
M arbella et Âlayate apparaissent les terrains métamorphiques que
traversent des pointements de serpentine et de diorite. Le Irias
des environs de Malaga y est figuré, ainsi que la bande jurassique
qui fait suite à la sierra de Âbdalajis; enfin les bassins tertiaires
de Malaga et de Ronda, ainsi que le lambeau pliocène de Marbella,
sont signalés, mais les auteurs n'ont malheureusement pas dis-
tingué les uns des autres ces dépôts tertiaires d'âges diOerents et
ils les ont tous représentés sous la même couleur et sous la même
lettre.
1868. De Verneuil et Coliomb. Carte géologique de F Espagne et du Portugal.
(2* édition.)
Dans cette seconde édition, la carte de la région qui nous inté-
resse n a subi aucune modification.
1869. De Verneuil et CoUomb. Explication de la Carte géologique de l'Es-
pagne. (2* édition.)
Les terrains anciens n*ont pas fourni aux auteurs les matériaux
nécessaires à une nouvelle classification ; cependant ils mentionnent
pour la première fois, dans leurs travaux, la présence du terrain
permien; mais il est vrai que c'est plutôt pour exprimer quelque
doute relativement à son existence. L'absence de fossiles ne permet
pas d'affirmer sa présence en Andalousie ; par contre , le grès des
Vosges se verrait à la base du trias. Il est probable que ce sont les
conglomérats rouges du permien moyen que les auteiu*s ont rap-
portés à ce niveau.
De Verneuil et Coliomb indiquent des pointements d'ophite et
de diorite au milieu du trias.
La grande bande jurassique qui s'étend de Murcie jusqu'à la
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MISSION D'ANDALOUSIE. 357
serrania de Ronda attire tout particulièrement l'attention de ces au-
teurs. Ils notent aussi, comme un fait très important, que le terrain
nummulitique se trouve toujours à une certaine distance des côtes ,
tandis que le miocène et le pliocène se rencontrent, au contraire,
dans le voisinage de celles-ci.
1874. J. Macphersoo. Memoria tobre la estraciara de la serrania de Ronda.
C est le premier travail ayant trait exclusivement à la serrania
de Ronda; et il a, pour ainsi dire, épuisé la question.
L'étude de M. Macpherson se divise en trois parties : dans la
première , Tauteur fait une description orographique et géologique
de la serrania de Ronda; dans la seconde, il traite des roches qui
constituent ce massif; enfin, dans la troisième, il expose les diffé-
rents accidents qui ont donné à cette région son relief actuel. Ce
travail est si important que nous croyons devoir y renvoyer le
iecteiu-, l'analyse que nous en donnons étant forcément très suc-
cincte.
Dans notre travail, nous avons exposé les principales relations
qui existent entre la configuration du sol et sa constitution géolo-
gique. Nos observations ayant été d'accord avec celles de M. Mac-
pherson, pour éviter une répétition, nous n'analyserons pas la pre-
mière partie, d ailleurs la moins importante, de son étude.
Voici les principaux faits relatés dans la deuxième partie :
Le centre de la serrania de Ronda est constitué par une masse
de serpentine , se chargeant tantôt de diallage , tantôt de mica noir.
La structure en est parfois schisteuse ; peut-être en est-il ainsi par
suite des dislocations postérieures à l'époque tertiaire; d'ailleurs,
c'est une roche fréquemment altérée. Il semble aussi qu'il y ait une
certaine relation entre cette serpentine et les émanations métalli-
fères de la région.
Dans la sierra Parota, l'auteur a trouvé, enclavés dans la serpen-
tine , des fragments non altérés d'une roche présentant de grandes
analogies avec la dunite de la Nouvelle-Zélande ; il en conclut que
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SM MISSION D'ANDALOUSIE.
c'est la roche fondamentale d*où la serpentine provient par méta-
morphisme.
Toutes les roches autres que la serpentine constituant trois
groupes : le premier est formé de roches gneissiques et granitiques ;
le second comprend des schistes micacés, des alternances de schistes
argileux et de calcaires paléozoïques ; enfin le troisième groupe cor^
respond à une série de calcaires et de dolomies jurassiques avec
grès triasiques subordonnés. Les deux premiers groupes sont inti-
mement liés entre eux, et le premier repose presque toujours sur
les bords du massif de serpentine. Ce contact s'observe sur une
bande de terrains anciens parallèle à la sierra Blanca, au S. 0. d'Is-
tan et dans la région dite las Chapas de MarbeUa , qui se trouve
dans le voisinage de la masse de serpentine constituant la sierra
de la Alpujata. En approchant de la serpentine, les éléments de
ces roches sont altérés, surtout le mica, et elles sont remplies de
petits cristaux verts. Les gneiss sont parfois amphiboliques; parfois
aussi ils se chargent de grenat.
Les terrains paléozoïques forment une bande s'étendant tout le
long de la côte, depuis Estepona jusque dans la j^ine de Malaga,
en longeant le versant méridional de la sierra de Mijas ou Blanca.
On y reconnaît des schistes micacés et talqueux, puis des schistes
satinés très épais, fréquemment maclifères, alternant quelquefois
avec des calcaires noirs ou bleus. Par analogie avec la série paléo*
zoîque de la sierra Morena, M. Macpherson est porté à en faire
des dépôts siluriens. Tous ces dépôts sont traversés par des filons
de quartz affectant toutes les directions, mais plus spécialement
celle O.N.O.-E.S.Ë. Au sud de la sierra de Mijas, cette série est
traversée par des filons de diorite dont le plus puissant apparaît au
sud de Benalmadena.
Le troisième groupe commence par le trias, qui présente à sa
base, en stratification discordante avec les terrains paléozoïques,
un conglomérat d(Hit les éléments constitutifs proviennent des dé-
pôts sous^jacents ; puis ce sont des grès assez épais, n ayant jamais
qu'une faible extension. Ce trias forme une bande idHant du rio
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MISSION DANDALOUSIE. 359
Yerde à Toire-Ladrones; on en voit encore des lambeaux sur les
dépôts paléoKOÏques de la plaine de Mdaga; là on y a trouTé
quelcpies végétaux, notamment ÏEqaùetum colm/tnare. L'épaisseur
moyenne des grès du trias est de 3o mètres. Sur ces grès reposent
des marnes schisteuses de couleiu's vives, au milieu desquelles on
rencontre des calcaires caverneux de couleur blanche et contenant
du gypse.
De la position relative des difiFérents terrains, l'auteur conclut
qu il y a eu un premier exhaussement du sol avant la période tria-
sique; à partir de cette dernière époque, la région commence à
s'a£Paisser ; la mer y fut d'abord peu profonde (conglomérat du trias) ;
puis, à mesure que la mer gagna en profondeur, les sédiments pasn
sèrent des sables aux marnes et des marnes aux calcaires. Avec ces
calcaires commence la période jurassique ; ils correspondent à des
sédiments de mer profonde et leur épaisseur donne une idée de
la longue durée pendant laquelle ils se sont déposés. On peut y
faire deux divisions, dontl'ime représente le bas; la deuxième est
constituée par des marnes et des calcaires très schisteux dans les-
quels on n'a trouvé aucun fossile qui permit de déterminer leur
âge. Toute cette série jurassique est, partout où on la rencontre,
extrêmement puissante, et présente une extension considérable.
Ëlb forme la grande bande qui s'étend de la vallée de Burgo jusqu'à
celle du Guadiaro.
La serpentine, à son contact immédiat, aurait transformé les
calcaires jurassiques en dolomie saccharoïde; d'ailleurs, en f^-
sieurs points, les actions métamorphiques se seraient fait sentir à
de très grandes distances de la roche éruptive.
Sur les dépôts jurassiques apparaît la série tertiaire, dans laquefle
on peut faire deux divisions. Le groupe inférieur, qui représente
une partie du terrain éocène , est en discordance complète avec les
dépôts supérieurs, qui appartiennent aux terrains miocène et plio-
cène. Les premiers ont été profondément disloqués, tandis que les
seconds se rencontrent, jusqu'à une altitude de 1,000 mètres au-
dessus de la mer, presque toujours horizontaux.
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360 MISSION D'ANDALOUSIE.
Le groupe inférieur, qui forme une bande longeant la serpen-
tine, est constitué par des sables jaunes et par des calcaires renfer-
mant de nombreuses nmnmulites.
La présence de dépôts nummulitiques sur la serpentine, à une
altitude de i,3oo mètres, d'un côté du massif, tandis qu'ils se
trouvent au niveau de la mer sur l'autre versant, indique que, de-
puis Téiuption de la serpentine , cette masse a subi de grandes dis-
locations.
Sur le terrain nummulitique , disloqué et pincé dans de grandes
failles, reposent des calcaires, des argiles et des conglomérats du
groupe supérieur qui se relient aux dépôts de la plaine de Malaga.
Ces différences dans la nature des sédiments indiquent de nom-
breuses oscillations durant la fin de la période tertiaire. Depuis
l'époque pliocène, la structure de la serrania de Ronda ne semble
pas avoir subi de changement notable.
Les principaux accidents que M. Macpherson signale dans la
dernière partie de son travail sont les suivants :
Une grande faille dirigée O.S.O. -E.N.E. semble avoir joué
un rôle des plus importants dans la structure de la région étu-
diée. C'est elle qui, dans la vallée de Burgo, met les schistes mi-
cacés en contact avec le terrain jurassique ; elle limite à l'est le
grand massif jurassique qui borde la serrania de Ronda.
La sierra Blanquilla est due à une série de failles, tandis que
les sierras de la Nieve et de Tolox correspondent à un grand pli
synclinal.
De l'étude des différentes régions qui constituent la serrania de
Ronda, M. Macpherson croit pouvoir concliu^e que la serpentine
est venue au jour à une époque comprise entre la fin de la période
jurassique et le commencement de la période tertiaire. Ce sont les
phénomènes dont cette éruption a été accompagnée qui ont exercé
la plus grande influence sur le rehef actuel de la partie que nous
avons étudiée.
La plaine de Malaga doit sa forme semi-circidaire à la bifurca-
tion que présente vers l'est la masse de serpentine, ainsi qu'à ime
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MISSION DANDALOUSIE. 361
série de failles échelonnées dans la partie méridionale de cette
même plaine et qui datent de Téruption de cette roche.
A Tépoque des dépôts nummuhtiques, le sol de la serrania de
Ronda s'affaissa et les sierras jurassiques commencèrent à se des-
siner sous forme d'îlots. Durant l'époque miocène, la mer continua
son action destructive sm* les calcaires jurassiques et produisit ainsi
de nouvelles modifications dans le relief du sol.
La dislocation postnummulitique parait s'être produite sans
avoir donné lieu à un changement de direction dans l'allure des
couches; elle doit correspondre à la réouverture des failles qui
s'étaient produites lors de l'éruption de la serpentine. De ce mou-
vement du sol résulta une différence marquée dans la nature des
sédiments des horizons inférieurs et supérieurs du terrain tertiaire.
Les premiers, en effet, semblent correspondre à des dépôts de
mers relativement profondes, tandis qu'à l'époque miocène ils de-
viennent littoraux.
A la fin de la période tertiaire, de nombreuses oscillations se
produisirent dans la plaine de Malaga ; de là est résultée une série
de dépôts marins et lacustres. Ces oscillations aboutirent au retrait
graduel des eaux et, lors de l'époque pliocène, la mer n'occupa
plus que les bords de la serrania actuelle.
Ces soulèvements sont dus à une action latérale exercée sur un
massif s'appuyant sur une roche résistante, qui était la serpentine;
il en est résidté des plissements parallèles entre eux, dont l'ampli-
tude va en diminuant jusqu'à la vallée du Guadalquivir, tandis que ,
là où se produisit la plus grande résistance , eut lieu un mouve-
ment ascensionnel de toute une partie du pays à plus de i ,000 mè-
tres au-dessus de la mer.
En résumé, la serrania de Ronda comprend trois régions. Au
centre, c'est un massif de serpentine c[ui a exercé une influence
prépondérante sur toute cette partie de l'Andalousie, en agissant
directement ou indirectement sur les terrains stratifiés qui la bor-
dent. La seconde région est formée par le massif jurassique soulevé
lors de l'éruption de la serpentine et démantelé postérieurement
a6
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362 MISSION D'ANDALOUSIE.
par les mers tertiaires; ee massif est coupé eft trançons qm consti*
tuent autant de sierras entre lesquelles ont pénétré les dépôts éo-
cènes et miocènes. Enfin k troisième région desceild vers la plaine
du Guadalquivir, et elle est constituée par des ooUine9presqueexdu-
sivement tertiaires*
1874. Domingo de Orueta. Los harro$ de hs Tejares. (Ai^aji de la Sociedad
malaguena de ciencias fisicas y natarales.)
L'autein* faii une monographie complète du gisement de los
Tejares, près Malaga. Il y reconnaît, soute dés alluvions moderrtes,
les deux niveaux déjà cités par Ansted. A la partie supérieure, ce
sont des sables et des graviers ayant une épaisseur variable par suite
de déiludations; le maximum est d'environ 9 mètres. Ces sables
passent inférieurement aux marnes vertes qui ont rendu célèbre ce
gisement. H y a concordance de stratification entre ces deux dépôts.
L assise supérieure présente des amas de fossiles, constitués
tantôt par des débris d^animaux terrestres, tantôt par des animaux
marins; ces derniers sont surtout des mollusques parmi lesquels
les 'bivalves prédominent.
M. ae Orueta ne partage pas f opinion d*Ansted, pour qui le ni-
veau supérieur correspondrait à un dépôt d*estuaire ; il admettrait
plutôt que ce faciès provient d*oscillations du sol dans le voisinage
de Tembôuchutlé d'un fleuve.
Dank tettè assise se voient deux zôneis; peu étendues, renfermant
deà fragnients de calcaire oolithique, de grauvvacke, et surtout des
restes' de mollusques. L'auteur pense que ces débris proviennent
de dépôts antérieurs, qui auraient été démantelés, puis transportés
par un fleuve. C'est pour lui la seule manière d'expliquer l'aspect
ancien de là faune qui accompagne ces conglomérats.
Les marnes vertes du niveau inférieur renferment une faune pu-
rement marine; lés fossiles y forment dès groupe^ isolés, composés
d'exemplaires d'une même espèce. On y rencontre aussi quelques
cônes et des' morbeaux de bois de conifères, ce qui indiquerait
l'existence d'iJh rivage à proximité.
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MISSION lyANDALOOSIE. 363
Ces marnes renfermeDluo trèftgiraiid nombre deibramiiùfères;
1 étude de oes derni^s a oondiùt Garpenter à les assimiler à des
espèces caraicténstiqitôs.d^ dépôts miooènes du iMissin de Viemie.
Les fossiles recueillis par de Veroeuii, dans ces mémea couches
de los Tejares, ont présenté i M« de Orueta une proportion de
80 p. 1 00 d'espèce» appartenant au miocène supérieur.; les fossiles
que iuÎHtnème y a trouvés lui ont donné une proportion de 8 1 , 2 5
pi. 100. De plus, ^lielques-uns. d entre euisont caractéristiques du
miocène supérieur. L auteur se cnoit donc enidroit de dire que,
contrairement à ropînion généralement. admise, les marnes vertes
de los Tejares appartiennent au miocène supérieur. (Voir p.. a 36.)
Ce n'est pas seulement une différence dans la constitution pé-
trologique des deux niveaux de: cette localité qui permet de les
distinguer 9 c'est encore, et surtout, leur, iaune respective. Dans
les mameSfi id% gastéropodes* prédominent; les types auxquels on
peut les ^rapporter sont, pour la plupart, éteints., ou vivent encore
actuellement dans ies mers ^tropicales; dans le niveau supérieur,
on trouve .surtout des. espèces vivant dans la Méditerranée ou des
espèces caractéristiques danéo-pliocène de Païenne ; les rares frag-
ments de vertébrés qui y ont été.renoontrés appartenaient à cette
dernière période. Auasi M. de Orueta n'hésite-tnl pas à classer ce
niveau supérieur dans le pliocène.
1875. Maq>bersoii« Brèves apnnies acerca del origen peridatico de la setpen-
tina de la serrania de Ronda. (Anales de la Sociedad espanola de
Historia natural, t. IV, p. 1.)
L auteur fait une éUide oo€iq)lète des. roches qui constituent le
grand massif serpentineux de la searrania de Ronda. Il passe. en re-
vue les' caractères physiques et minéraiogiques de- cette serpentine.
C'est une roche analogue à la dunite de la Nouvelle-Zélande, si-
gnalée par M. de Hochstetter dans des gisements analogues.
Depuis quelques années, on a démontré l'origine péridotique de
la majeure partie des serpentines. M. Macpherson tire une nouvelle
preuve, à l'appui de cette théorie, de la composition chimique , qui
36.
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364 MISSION D'ANDALOUSIE.
conduit à admettre que la serpentine est due à une simple hydra-
tation du péridot. Mais c est le microscope qui permet le mieux
de constater ce métamorphisme et de s'en rendre compte. On voit,
dans les roches de la serrania de Ronda, le péridot et la matière
serpentineuse juxtaposés sans qu'il y ait passage de Tun à l'autre;
mais la serpentine renferme des cristaux de spinelle chromifère
et de picotite qui forment des inclusions fréquentes dansl'olivine;
de plus, la matière serpentineuse présente , au milieu de ses ramifi-
cations, une substance noire et opaque qui semble être du fer ma-
gnétique et qui provient de la décompositon du péridot. La trans-
formation du péridot en serpentine a dû se faire sous Tinfluence
d'un agent étranger, qui aura pu pénétrer jusqu'au cœur de la
roche par les fissures qui s'y étaient produites.
L'auteur distingue deux sortes de serpentine. Dans l'une, la ma-
tière serpentineuse forme de grandes traînées ayant une direction
sensiblement constante ; dans l'autre , on constate la présence de
ramifications de cette même matière. La seconde correspondrait à
un état plus avancé d'altération, celui dans lequel de petites rami-
fications transversales sont venues relier entre elles les grandes
traînées. A la limite , on arrive à la structure concentrique. La ser-
pentinisation totale d'une roche serait donc due à des actions suc-
cessives et non simultanées.
Les actions de métamorphisme seraient très sensibles dans le
voisinage des serpentines. Les schistes anciens, pénétrés par ces
roches, présenteraient de grandes bandes d'enstatite; dans le gra-
nité, en contact, le mica deviendrait vert, ou bien encore toute la
roche serait imprégnée d'une substance verte très riche en ma-
gnésie ; enfin les calcaires secondaires auraient été modifiés et se
seraient transformés graduellement en dolomies saccharoîdes qui
forment de si grandes masses dans la région étudiée. Depuis,
M. Macpherson a changé d'opinion. (Voir p. 3 7 a.)
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MISSION IVANDALOUSDE. 365
1875. Domingo de Orueta. Botqaejo geolégico de la parte Sud Oeste de la
provincia de Malaga, (Actas de la Sociedad malaguena de ciencias
fisicas y naturales.)
Les gneiss et les micaschistes ne se rencontrent que dans las
Chapas de Marbella, où ils sont traversés par' des dykes de gra-
nité et de diorite.
Les schistes talcpieux, qui forment le soubassement de la sierra
de Tolox, sont très probablement des schistes primitifs. Ce sont
les mêmes qui, avec des schistes micacés, constituent la base du
versant méridional de la sierra de Abdaiajis. Ils ont une direction
N. E.-S. 0. , qui est, du reste, celle de la plupart des accidents de
cette région.
Les dolomies saccharoîdes, qui ont été ployées lors de Térup*
tion de la serpentine, forment, en partie, la sierra de Tolox et
les chaînes qui en partent; elles forment également, en partie, les
sierras de Marbella et de Coin. Cette dernière, aussi bien que
les sierras de Guaro et de Tolox, est constituée en grande partie
par un pointement de terrains anciens au milieu des dépôts ter-
tiaires.
Le trias, peu développé d'ailleurs, n existe qu'à Tétat de lam-
beaux, jalonnés suivant une direction E. S.E. ; c'est la direction
d'une grande faille qui va de l'extrémité de la sierra del Real del
Duque jusqu'au sud de las Chapas de Marbella et un peu à l'ouest
de Torre-Ladrones.
Les terrains jurassiques sont très développés et forment plu-
sieurs chaînes de montagnes. La cordillère de Caparain, qui sépare
le bassin du rio Turon de la plaine de Malaga , est constituée par
des calcaires jurassiques de différentes époques. Cette chaîne , qui
se prolonge vers le N.E., est interrompue, au niveau deCaratraca,
par une vallée dans laquelle apparaissent les dépôts nummulitiques.
Mais, plus au nord, elle forme un massif que coupe la ligne du
chemin de fer de Bobadilla à Malaga , dans la partie de son par-
cours où elle est parallèle au tajo de Gaétan. Là se trouvent,
d'après les nombreux fossiles qui y ont été rencontrés, des dépôts
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366 MISSION^ D ANDALOUSIE.
jurateiquë^ et lithoniques. (Voir le travaii de ' MM. Bertrand et
Kilian.) Ce $ont encore les calcaires jurassiques qui constituent la
chaîne de Canete , ainsi que les montagnes de Teba et de Pena-
rubia. Certaines roches doloHÛtîqaes situées au S. Ë. de los Reaies
appartiennent très probablement aux terrains jurassîqnes^ elles
recouvrent immédiatement le trias.
Le terrain crétacé ne serait représenté que par des marnes
biaoches et roses, qui se rencontrent dans la sierra de Caisarabo-
nda, dans les YaUées du rio Turon et du Guadiaro. des .marnes
forment * une grande bande ayant une direction N. E.-(S. O. et
couvrent ime grande surface dans la région considérée.
La serpentine aurait traversé le jurassique et le crétacé « en sou-
levant ei ien ployant ces dépots, de chaque coté du massif qu elle
constitue. U en résulte que le jurassique , le crétaoé et la serpentine
ont la même direction. G est pour M. de Orueta la preuve de la
postériorité de la serpentine aux dépots siecondaires. D'autre part^
la roche éruptive étant parfois recouverte par les dépôts tertiaires,
M. de Orueta place son apparition avant la période' tertiaire.
La mer nummulitique a pénétré au milieu des vallées creusées
dans les marnes crétacées des sierras de Guevas et de Ganete, et
dani celles de la vallée du Guadiaro. Ses dépôts apparaissent en-
core «u pied de la sierra Blanquilla et >de la sierra de la Gîalda
sur les bords de la Méditerranée; près d'Estepona, ils sont re-
couverts par le tertiaire supérieur.
Les dépôts miocènes forment la plaine fertiie qui entoure la ville
deRonda. M. de Orueta fait remarquer qu'à lo ou i n kilomètres
N;N.O. de Ronda, ils atteignent une altitude de 1,0:21 mètres.
Par contre , les dépôts du tertiaire supérieur apparaissent en un
certain nombre de points siu* la eôte de la Méditerranée; leur dis-
position montre que les contours de la ma* pliocène di£Eiéiiaient
peu de ceux de la Méditerranée actuelle. Les grands mouvements
du sol semblent donc s être produits encore à Tépoque miocène;
depuis, la régioh sud* ouest de rAndalousie na éprouvé que de
faibleS' oscillations.
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lOSSCON D'ANDALOGSE. 367
1876. Francisco Madrid d^Avila. Pozo artesiano de laplaza de la Victoria de
Malaga. (Boletia de la ComiaioD d^I I9#p9 geplégico de E^afia.)
Cet artide B'est ^e le résumé des travaux, antérieurs sur la
constitution du sol des environs de Malaga ; il renferme quelques
renseignements nouveaux sur l'épaisseur des marnes bleues du ter-
rain pliocène de los Tejares.
1877. Domingo de Orueta. Bosquejo geolâgico de la région septentrionale de la
provincia de Malaga, (Boletin de la Gomision del mapa geol<^co
de Espana.)
C'est surtout oae étude sur les régions d'Arohidonay d'Ante^
quera et de Campillos; cependant 1 auteur expose, incidemment^
son opinion sur les dépôts que traverse le rio Campanillas, dép6^
»tué& à 1 2 kilomètres est de Makga. On y trouve une série de
roches rappdiant, par leurs caractères minéralogiques^ le nem nd
sandstane d'Anglet^re.' Cette analogie ne suffirait pas pour fixer
Tàge de ces dépôts ; mais ils sont compris entre des roches jura^
siques et des calcaires magnésiens appartenant très probablement
au terrain permien. On y a rencontré, dans les environs de Malaga,
de nombreux firagments d^Equisetum colwnnare ^ si cette série ne
correspond pas k tout le trias ^ il est, en tout cas, fort prohaMe
que le keuper y est bien représenté.
M. de Orueta assimile, avec raison, les terrains anciens des en-*
virons de Colmenar à ceux des environs de Malaga.
Puis 1 auteur montre les relations qui existent entre les princir*
paux accidents géologiques de la région du S. 0. de la province
de Malaga et ceux de la région septentrionale de cette même
province. Là encore les massifs de serpentine ont influé sur la di-*
rection des failles et des plissements.
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368 MISSION D'ANDALOUSIE.
1879. MacphersoD. Descripcion de algunas rocas que $e encaentran en la ser-
rania de Ronda. (Anales de la Soc. esp. de Hist. nat, t. VIU.)
L'auteur signale dans les environs dlstan des gneiss granitoïdes
percés par des filons de granulite à grains fins. La roche stratifiée
est très riche en feldspath; on y reconnaît Tandalousite, le mica
noir en fi^agments avec petits cristaux dapatite, le mica blanc et la
sillimanite ; ce dernier minéral est cité avec doute.
Dans le massif de las Chapas de Marbella, les gneiss sont moins
granitoïdes que dans la région précédente, fls renferment une
grande quantité de mica noir; le feldspath y forme de grands cris-
taux, mais Tandalousite ne s y rencontre plus. C'est dans cette
même région que M. Macpherson a cité un granité tourmalinifère
qui n est autre qu'une granulite. Cette roche éruptive est constituée
par de l'orthose associé à du quartz à structure pegmatoîde ; quel-
quefois on y trouve un feldspath triclinique. Les autres éléments
constitutifs sont le mica blanc, le mica noir, la tourmaline en
grande abondance et l'andalousite. Près de Fuengirola se rencontre
une granulite analogue, mais qui renferme en plus du grenat al*
mandin.
A la source du rio de Fuengirola, sur le chemin de las Chapas
de Marbella à Mijas, existent des roches gneissiformes renfermant
de beaux grenats almandins, de l'andalousite, du graphite, de l'hé-
matite rouge, de petits firagments de spinelle ferrifère, du rutile,
quelques rares cristaux mal définis de feldspath, peut-être aussi
quelques cristaux de zircon.
Les schistes qui se trouvent en contact avec les dolomies du
cerro del Alcohol sont traversés par des filons de diabase. Cette
dernière roche est constituée par de grands cristaux de labrador
et des fragments de pyroxène en partie transformé en amphibole,
en actinote et en chlorite.
Les norites des environs d'Istan présentent de grands cristaux
de feldspath plagioclase, de l'enstatite en partie chloritisée ou
serpentinisée et du fer magnétique ; mais on n'y voit pas d'olivine.
M. Macpherson, ainsi qu'il l'a déjà exposé dans im travail pré-
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MISSION DANDALOUSIE. 369
cédemment analysé (voir p. 363), attribue la formation des massifs
de serpentine à la décomposition de péridotites dont on trouve
encore quelques fragments empâtés dans la masse de serpentine
qui s étend de Tolox à Manilba.
Ces péridotites se rapportent à trois types :
1® Celles dans lesquelles le péridot prédomine; elles corres-
pondent à la dunite de la Nouvelle-Zélande, décrite par Hoch-
stetter;
2® Celles dans lesquelles sont associés le diopside chromifère,
lenstatite et le péridot ; c'est le type Iherzolite ;
3^ Enfin, celles dans lesquelles se rencontrent le pyroxëne et le
péridot avec grandes plages de pléonaste.
La dunite de couleur gris- vert contient, outre le péridot, de
petits grains de picotite. Au microscope, on y reconnaît des grains
de péridot, dont le diamètre varie de i/io à 5/i ooo de millimètre.
Les plus gros cristaux de péridot atteignent i millimètre de dia-
mètre. Dans les gros fragments de péridot on observe un striage
longitudinal dû très probablement à une macle. Il y a encore dans
cette roche quelques grains que Tauteur rapporte avec doute à un
feldspath basique.
Les Iherzolites ont une coloration vert clair qui est due à la cou-
leur vert-émeraude du diopside chromifère. Ce minéral présente
une macle bien nette qui lui donne une structure fibreuse. Au
microscope, il est légèrement dichroîque. Le péridot y est plus
brillant que dans les Iherzolites de Lherz ; Tenstatite s y montre
avec une macle dominante et une structure fibreuse.
Dans la troisième sorte de péridotite d'où dérivent les serpen-
tines, le péridot se rencontre en gros et en petits grains comme
dans la dimite. Le pyroxène y est rhombique. On y trouve encore
de l'enstatite et des grains noirs opaques qu'on peut rapporter au
fer chromé.
Des schistes micacés inférieurs aux dolomies blanches a£9eiu*ent,
au point nommé los Llanos de Juanar, par suite de la rupture
de la clef de voûte d'un ph antichnal. Au milieu de ces schistes
2?
uivftiaiftii ■ATiexiu.
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370 MISSION D'ANDALOUSIE.
et cofrespondant à l'axe du pli antidâial, se voient des bancs- d en-
statite de couleur blanc-rosàtre , onctueuse au toucher et desiruc*
tur e fibreuse. On y reconnaît encore d'innombrdblea cristaux de
rutile et un minéral isotrope de contours irréguliers qu'il faut rap-
porter très probablement au grenat. Le gisement de minéraux pa-
rait être celui des amphibolites à pargasîte et à humite que nous
avons étudié au même endroit; il est vraisemblable que M. Mac*
pherson a attribué à Tenstatite les cristaux de pargasite.
Dans les environs de Real del Duque, les schistes à chiastohte
sont bien développés.
1879. Fed. de Botella y de Hornos. Mapa geolôgico de Espanay Portugal
(Madrid.)
La masse de serpentine de la sierra Bermeja se di^ngue très
bien sur cette carte. L'auteur a figuré, avec raison, dans le n^ssif
qui nous intéresse, de nombreux lambeaux de grès permiens, qu'il
rapporte d'ailleurs aux grès bigarrés. La distinction entre le plio-
cène de Marbella et le miocène de Ronda est établie très nettement.
1881. Macpherson. Relacion entre la$ formas orogràficoi y la constitution,
geolôgica de la serrania de Ronda,
La serrania de Ronda est de forme trapézoïdale. Ce qui la dis-
tingue des autres régions de l'Andalousie, c'est la présence, en son
centre, d'une grande masse de serpentine, le long de laquelle
s^alignent tous les accidents de ce massif montagneux, suivant deux
directions faisant entre ettes un angle aigu. Un autre caractère est
tiré de ce fait que le versant méridional est à pente beaucoup plus
rapide que le versant septentrionaL
Toute la serrania de Ronda peut être considérée comme for*
mée de trois régions* La première est montagneuse et constituée ,
d'une part, par im massif jurassique , et, de l'autre, par les terrains
anciens avec la serpentine. Entre ces deux massifs existe une dé-
pression qui prend le nom de vallée du Guadiaro , dans sa partie
méridionale, et celui de vallée du Turon, dans sa partie seplen-
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MISSION DANDALOUSIE. 371
trionale ; cette dépression est ^iUoimée de plis et de fractures dont
Fâge correspond à l'apparition des roches péridoti<{ues. Le massif
jurassique présente les crêtes les fdus élevées; il se termine au
tajo de Gaétan et sépare de la vallée du Genal le massif monta-
gneux de la seirania de Ronda. Les schistes «nciens constituent un
pli colossal qui a reçu le nom de sierra de la Nieve, tandis que la
serpentine forme une chaîne moins élevée dont les inflexions sont
suivies par tous les sédiments qui constituent cette première région.
Cest entre la côte et la masse «de serpentine tpie se dresse le
massif dolomitique de la sierra Blanca. Contre cette chaîne, qui
correspond à un grand pli anticlinal, viennent buter par failles des
gneiss et des roches granitiques.
Les contre£(Mrts partant de cette première région et descendant
vers la Méditerranée forment la deuxième région. Elle est consti-
tuée par de la serpentine ou des dépôts stratifiés que les eaux ont
ravinés dans une direction sensiUement perpendiculaire à celle de
la chaîne principsde.
Au nord de Marbella, à partir du dernier de ces oontreforts, îl
y a une succession de sierras échelonnées parallèlement à Tune
ou à Tautre des deux directions principales de montagnes ; elles
enserrent entre elles, comme dans une enceinte semi-circulaire, la
plaine de Malaga. C'est la troisième région nattu*elle de la serrania
de Ronda. •
L'auteur passe ensuite à Texamen de chaque région, au point
de vue de la relation qui existe entre sa constitution géologique et
son orographie. Nous ne le suivrons pas dans cette étude; nous
nous contenterons d'exposer les conclusions auxquelles il arrive.
Après un examen minutieux des deux premières régions, il conclut
<jue 4es formes orographiques dépendent, non seulement de Tac-
tion constante de désagrégation qu'exerce l'atmosphère, mais en-
core de la disposition et surtout de la différence de constitution des
matériaux soumis à cette action.
Quant à la forme de la plaine de Malaga, elle résulte de la ma-
nière dont les roches péridotiques sont venues au jour ; c^es-ci ,
>7-
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372 MISSION DANDALOUSIE.
en effet, ont apparu par suite de dislocations présentant les deux
directions qui ont donné lieu à cette forme semi-circulaire.
Le facteur principal qui agit dans la formation des reliefs du
sol est la constitution géologique des sédiments qui le composent.
Ce fait est très frappant pour les dépôts miocènes de la plaine de
Ronda. Ceux-ci sont constitués par des matériaux détritiques qui
présentent, suivant leur composition, une résistance plus ou moins
grande à l'action des eaux courantes ; de là résulte une différence
très sensible dans les reliefs d une région dont les sédiments sont
de même âge géologique.
M. Macpherson insiste encore sur certains faits fort intéressants,
en partie cités par M. de Orueta dans Touvrage analysé p. 365, et re-
latifs à lallure très différente de ce même terrain miocène, suivant
les points où on Tétudie.
A Ronda et au tajo de Gaétan, les couches helvétiennes sont à
une altitude d'environ 700 mètres et sensiblement horizontales,
tandis que , dans les vallées du Guadalete et du Guadalquivir, à une
altitude bien moindre, les mêmes dépôts sont fortement plissés.
1883. Macpherson. Sucesion estratigrdfica de los terrenos arcaicos. (Anales de
la Sociedad espanola de Historia natural, t. XII. Madrid.)
Nous avons pensé qu il serait intéressant ,de reproduire ici la
classification établie par M. Macpherson, car elle résulte de ses
études en Andalousie et notamment dans la serrania de Ronda.
L'auteur établit dans le terrain primitif quatre grandes divisions
qui sont les suivantes :
1^ Granité gneissique et gneiss glanduleux;
2® Gneiss micacé et micaschistes. Cette division comprend le
gneiss granitoîde et la leptynite, les micaschistes à glaucophane et
des quartzites ;
3*^ Micaschistes comprenant les talcites, les schistes micacés et
les phyUites;
4"* Quartzites.
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MISSION D ANDALOUSIE. 373
À la partie supérieure des niveaux i et 3 , se rencontrent les
amphibolites et les dolomies dont il a été question déjà plusieurs
fois. Ce sont ces dolomies que fauteur avait rangées antérieure-
ment dans le jurassique.
Cet ordre est celui que M. Macpherson a reconnu dans tout le
sud de TEspagne; mais cette série n'est pas visible partout aussi
complète que nous venons de Ténoncer.
1885. Michel Lévy et J. Bergeron. Sur la constitution géologique de la ser-
rania de Ronda. (Comptes rendus Ac. des se, séance du 20 avril.)
•
1886. Michel Lévy et J. Bergeron. iSar les roches cristallophylliennes et ar-
chiennes de T Andalousie occidentale. (Comptes rendus Ac. des se.,
séances des i5 et 22 mars.}.
#
1886. S. Calderon. Aperçu général du relief et régions géologiques de F Es-
pagne, (Annuaire géologique universel du D' Dagincourt, t. U,
p. i55. Paris.)
L'auteur donne une excellente analyse des travaux qui ont paru
sur TAndalousie, mais il ne signale aucun fait nouveau.
1886. T. Taramelli e Gr. Mercalli. 1 Terremoti Andahsi. (Reale Accademia
dei Lincei, anno ccuixiiii.)
Dans leur étude de la serrania de Ronda , les auteurs ont donné
une analyse des travaux de MM. Macpherson et de Orueta, sans y
ajouter aucune observation personnelle. Cependant, à propos des
serpentines, MM. Taramelli et Mercalli (pnt remarquer que leur
allure semblerait indiquer que ce sont des roches injectées. La bi-
furcation que présente vers l'est cette masse serpentineuse, et
qui correspond aux deux directions principales des accidents de la
serrania de Ronda, ne serait due qu'à la rencontre de deux plis,
dont Tun serait dirigé N. E. et l'autre S. E. E. , plis par lesquels la
serpentine serait venue au jour.
Contrairement à l'opinion de M. «Macpherson, les. savants ita-
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S7& MISanK O'ANDALOOSœ.
liens fi^âdmettest pas que k seipeatine soît un prodiût 4'alté'
nlîon d'une roohe à péridot; dans ce cas, en effet, il devrait y
avoir passage du péridot encore intact à ia serpentine, ce qui neet
pas; de plus, dans les calcaires saccharoïdes -en contact avec la
ser|ientise, on trouve de Tolivine. Ce mîaéral aurait donc été in-
troduit par une roche qui, é côté, devait altérer un puissant massif
d'olivine ; s'il y a eu des phénomènes de métamorphisme, il faut
les considérer comme synchroniques de l'éruption de la roche ou
immédiatement subséquents. Quant à Tiofluènce de la serpentine
sur les accidents généraux, les auteurs italiens semblent peu portés
,à y croire.
1§67. J. Macpberson. Saee$ion êstratigràfiea dt les terrenos areaicos de Es-
pana, (Anales de la Sociedad espanola âe Historia nafural, t. XVI.
Madrid.) •
Dans ce travail, qui fait suite à celui qui a paru sous le même
titre en i883, M. Macpherson a étudié spécialement la série pri-
mitive de l'Andalousie.
fl y reconnaît les types suivants :
Gneiss gtanduleax, dont im gisement se rencontre à las Chapas
de MarbeUa.
Gneiss micacés à orthose ou à plagioclase prédominant, suivant
les localités; avec intercalation de calcaire saccharoïde dans la
sierra BlanquiHa , au novd de Yuncpera. Cest dans cotte série de
gneiss que rentrent les irariétés à andalousite (environs d'Istan),
à tcordiérite ou à minéraux pinitoîdes qui proviennent de cette
dernière espèce par altération (eavdrons de Ynnquera^ d'Igualc^a,
puerto de la Robla, Real ded Duque, etc.). M. Macpherson con-
firme ainsi la découverte que nous avons faite des gneiss k <^ordié-
rite de la région.
Schistes amphiboli^s. Ces schistes, très développés dans las
Ohapas de MarbeUa, sont riches en grenat almandin, en andalou*
site et en pléonaste.
Schistes pyroxéiùtfues. Ils* sont constitués par une association
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MISSION D'ANDALOUSIE. 375
d'amphibole, de pyroxëne et de feldspath plagioclase. Ils se voient
dans les environs de Coin.
Calcaires cristallins très riches en minéraux dus à des actions
métamorphiques. Entre Marbella et Ojen, ils sont très développés
et renferment surtout du péridot (^) et du spinelle.
Micaschistes, schistes micacés et charbonneux, A las Cbapas de
Marbella, ces schistes sont remplis de grenat et d'andalousite.
D'ailleurs , les schistes à staurotide , à distbène (environs dlgualeja) ,
à andalousite et à fibrolite , sont très abondants dans toute la ser-
rania de Ronda.
En Andalousie, il y a toujours passage des micaschistes aux
schistes micacés et aux schistes charbonneux.
^^^ Nous n avons pas constaté ia pré* ia ciino-humite y sont abondantes; les
sence du péridot dans les doiomies difficultés de diagnostic entre ces mi-
entre Marbella et Ojen; par contre, on néraux et le péridot expliquent peut>ètre
a vil que la humite, la chondrodite et la détermination de M. Macpberson.
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TABLE DES MATIÈRES.
P«ges.
Description générale i<yi
PREMIÈRE PARTIE."- ROCHES CRISTALLOPHYLLIENNES,
ARCHÉENNES ET CAHBRIENNES.
CHAPITRE PREMIER.
GNEISS ET MICASCHISTES.
Étude 'stratigraphique 1 76
Étude pétrographique 178
Gneiss à cordiérite 178
Amphibolites 181
AmphiboUtes des gneiss et micaschistes 18a
Amphibolites dans la dolomie i83
SUicates métamorphiques développés dans les dolomies « • 18A
Dolomie minéralisée igo
CHAPITRE II.
MICASCHISTES X MINERAUX.
Étude stratigraphique 190
Etude pétrographique. , . , , igS
Type acide 198
Type basique « 197
CHAPITRE III.
SCHISTES ARCHÉENS ET CAMBRIENS.
Étude stratigraphique 198
Étude pétrographique • aoi
a8
iiu mi
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378 TABLE DES MATIÈRES.
DEUXIÈME PARTIE. - ROCHES ÉRUPTIVES.
CHAPITRE PREMIER.
NORITES, LUERZOLITES ET SERPENTINES.
Etude stratigrapliique 3o5
Étude pélrograpfaique 307
Norites et Iherzolites 207
Serpentines a 1 5
Phénomènes de contact des norites et serpentines avec les gneiss et les
schistes encaissants 317
CHAPITRE II.
OlORITES,
Diorites •. a 18
CHAPITRE III.
GRANULITE.
Granuiite 319
CHAPITRE IV.
MELAPHYRES (SPILITES), PORPHYRITES ET DI ARASES X STRUCTURE OPHITIQUE.
Etude stratigraphique 330
Etude pétrographique aao
Diabases ' 3ao
Porphyrites aai
Mélaphyres (spiiites) aai
CHAPITRE V.
VENUE OPHITIQUE DE MONTILLANA.
Veoue ophitique de Montiilana. aaS
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TABLE DES MATIÈRES. 379
TROISIÈME PARTIE. — TERRAINS SÉDIMENTAIRES POSTÉRIEURS
AU TERRAIN GAHBRIEN.
CHAPITRE PREMIER.
Page*.
Terrain permien aaB
CHAPITRE II.
Terrain triasique *. 227
CHAPITRE III.
Terrain jurassique aa8
CHAPITRE IV.
Terrain crétacé 229
CHAPITRE V.
Terrain nammuHtique 280
CHAPITRE VI.
Terrain miocène 25 1
CHAPITRE VIL
Terrain pliocène 233
QUATRIÈME PARTIE. - PALÉONTOLOGIE.
FOSSILES PLIOCENES DE LOS TEJARES, PRES MALAGA.
VERTÈBRES.
Poissons :
Lamna cuspidata 261
Sphyrna prisca 25^1
Oxyrhina crassa 261
Oxyrhina plicatilis 262
Otodus cf. Lawleyi 25a
28.
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380 TABLE DES MATIÈRES.
INVERTÉBRÉS.
Gastéropodes :
Page*.
Conus Brocchii a5a
Conus antidiluvianus aSS
Pleurotoma rotata 254
Pleurotoma turricula 355
Pleurotoma (Surcula) dîinidîat» a57
Pleurotoma (Drillia) Allionii - 258
Pleurotoma (Dolichotoma) cataphracta 269
Pleurotoma (Pseudotoma) intorta 360
Mitra scrobiculata 261
Pusus longiroster 26a
Pusus Puschi a63
Triton hodiferum a64
Ranella margiiiata a65
Cassidaria echinophora , a66
Chenopus Uttingerianus a68
Turritella subangulata 26g
Xenophora crispa ; 270
Natica helicioa 271
Natica Companyoni 272
Turbo fimbriatus 278
Lamellibranches :
Arca diluvii 27^
Pleuronectia cristata 276
Pecten scabrellus 278
Oursins :
Rhabdocidaris n. sp 279
Coralliaires :
Plabellum malagense 280
FOSSILES PLIOGÈiNES DE SAN PEDRO DE ALGAINTARA.
INVERTÉBRÉS.
Ptéropodes :
Cleodora pyramidata 281
Hyalea (Genre) 282
Gastéropodes :
Bulla acuminata 283
Marginella auris leporis 284
Gerithium scabrum 285
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TABLE DES MATIERES. 381
Pagei.
Vermetus intortus 287
Caljptraea chinensis, var. muricata . 288
Natica helicina 390
Trochus magus 290
Trochus patulus 391
Eumargarita Cuadrae 292.
Eumargarita Fischeri • 292
Rimula (Cranopsis) capuliformis 298
Tectura virginea 294
Acroreia dubîa 296
Scaphopodes :
I>entalîum delphinense 296
Dentaiium entaie, var. tarentinum 298
LoKoporus Dlv» 299
Lamellibranches :
Ostrea iameliosa, var. Cortesiana 3oo
Pecten similis 3oi
Pecten fenestratus 3o2
Pecten opercularis 3o3
Pecten Macphersoni 3o4
Lima subauriculata 3o5
Limea strigilata 3o6
Modiola phaseolina 307
Arca tetragona 3o8
Arca lactea 309
Arca Fouquei 3io
Piesiarca pectunculoides 3ii
Pectunculus Oruetae 3 1 2
Limopsis anomala 3i3
Leda consanguinea 3 1 d
Leda Bellardii 3 1 5
Leda Heberli 3i6
Yoldia Genei 3i 6
Cardium muiticostatum 317
Cardinal Munieri 3i8
Lucina boreaiis 3i 8
Gonilia bipartita 320
Cryptodon sinuosum 320
Montacula bidentata 32 1
Montacuta donacina, var. cyiindrica 32 2
Kellyella abyssicola 323
Astarle triangularis 323
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382 TABLE DES MATIÈRES.
Turquelia fragilîs 3a5
Crassatella tenuistria 3a5
Pecchiolia argentea 326
Cardita corbis 327
Verticordia cardiiformis 3a8
Venus ovata Sag
Venus pL'cata 33a
Teliina balaustina 333
Syndosmya alba 334
Corbula gibba 335
Corbula ? hispanica 337
Saxicava arctica 338
Digitaria digitaria 34o
Poromya granulata 342
Brachiopodes :
Terebratula Philippîi 343
Radiolaires :
Spirolocuiina badenensis 344
Spirolocuiina canaliculata 344
Spirolocuiina excavata 344
Biioculina iunula 344
Biioculina spbsra 344
Biioculina n. sp 344
Trîloculina cf. anguiaris 344
Quinqueloculina Buchiana 344
Adelosina pulchelia 344
Orbulina universa 345
Dentalina elegans 345
Dentalina guttifera 345
Dentalina obliqua 345
Nodosaria baciUum 345
Cristellaria ariminensis 315
Cristellaria calcar 345
Cristellaria cassis 345
Gristdlaria cultrata 345
Gristellaria echinata 345
Robulina inomata 346
Polystomella crispa 346
Amphistegina Jessoni 346
Rotalina pleurotomata 346
Rotalina Schreibersii 346
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TABLE DES MATIERES. 383
Rotalina sp 346
Pianispiriaa contraria 346
BuUimina pyrula M'j
? Guttuliaa problema 347
Ghilostomella ovoidea 347
CINQUIEME PARTIE. - NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE RELATIVE
À LA SERRANIA DE RONDA.
Notice 348
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Mission d'Aiiflalousie PI, II
CARTE GEOLOGIQUE DE L.
ÉPROUVÉE PAR LE TREMBLEME.
par ]Vr.* MICHEL- LÉVY, BERTRAND ,B
I^E
A lluoLoTus\
L-l*^ , k Marnes et Gypse. I ^ \Nnntmiihfi/jiu>.
\ tL iPliocène^ L-iË5 \ Caillou tis' tortoniens. L -^ -ACnJfn,*!».
\ Calcaire d'eazL douce. ki^i^Ssâ^ltliocène^. f/feloélienj.^. ., h , \ A./nrHiJcxjnuA,
Digitizecf by VL ^
Grnat cTtex, L .H'^threr*, rue. âU llAlthê/ cU' VEpèe., If. .
Kil 10 5
Eclie
10
VRTIE DE L'ANDALOUSIE
TERRE DU 25 DECEMBRE 186^
SOFFRET , KILIAN et BERGERON.
Jifission d'Andalousie.
^ ^ ^' R R A y E E
IDE
■ Trias.
^'^rnierv.
■^HH Camhrien .
\ ^ 1 ^ Micaschùyies.
A inpTxiJholites'.
>Ooôoe
30
l^^^^^itized by dOOQ IC
50K]1.
Irnp. Manrocq Jhris.
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PLANCHE XXI.
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PLANCHE XXI.
Fig. 1. a, 6 GonuB Brooohii Brono. — Loc. los Tcjares, p. 252.
2. a^ b Fusils longlrostsr Brocchi. — Loc. los Tcjares, p. 262.
3. a, 6, c. . . . Turbo flnUitiAtvs BmsOD* *— Loc. los Tejares, p. 273.
4. a, 6 Karglnella anris leporis Brocchi. — Loc. San Peciro de Alcan-
tara, p. 28^.
5. a, 6, c. . . . BumargaritaCSuadnsDov.sp. — Loc.SanPedrodcAtcaiitara,p. 292.
6. a, 6, c. . . . Eumargarita Fisoheri nov. sp. — Loc. San Pedro de Alcantara,
p. 292.
7. a, 6, c. . . . Rimnla capuliformis Pecchioli. — Loc. San Pedro de Alcantara,
p. 293.
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M M. Michel Lévy et Berger on.
PL. XXI.
Mission, en Andalousie.
3*
Bcssmc et lilK par AiTioul
Faune pliocène
Irai) Uecc^ucl tr. à Paris .
Digitized by LnOOQiC
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PLANCHE XXII,
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PLANCHE XXII.
Fig. 1. a, 6, c Aoror«ia dobia nov. sp. — Loc. San Pedro de Alcantara, p. 296.
2 IioxopomsDivnCh. Vélain. — Loc. San Pedro de Alcantara, p. 299.
3 PeoUnfenestratusForbes.— Loc. San Pedro de Aicantara, p. 3o2.
a, 6 Valve gauche.
c, d, e Valve droite.
4. a^ b^ c Ptoten llaophemoni nov. sp. — Loc. San Pedro de Alcantara,
p. io^.
5. a^ h^ c PftotimoiiliuiOraetflBnov.sp. — Loc.SanPedrodeAlcantara,p. 3i2.
6. a, 6 Aroa Fonquei nov. sp. — Loc. San Pedro de Alcantara, p. 3io.
7. a, 6 PlMlaroa paotimoaloidtos Scacchi. — Loc. San Pedro de Alcantara,
p. 3ii.
8. a, 6 LodaconsangaineaBeUardi. — Loc.SanPedrodeAicantara,p.3iil.
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MM.Micliel Levy et Berqeron
PL.XXII.
Mission en Andalousie.
Dessme elKlK.par Arnoul.
Imp .Becoue-t f^ a Paris .
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û-g a Paris . T
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Faune pliocène.
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PLANCHE XXIII.
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PLANCHE XXin.
Fig. 1. a^ h lieda Bellardil nov. sp. — Loc. San Pedro de Alcantara, p. 3i5.
2. a^ b lieda Heberti nov. sp. — Loc. San Pedro de Alcantara, p. 3i6.
3. a, 6 Yoldia Chenal Beiiardî. — Loc. San Pedro de Alcantara, p. 3i6.
4. ay b Gardiom Hnniari nov. sp. — Loc. San Pedro de Alcantara, p. 3i8.
5. a, 6 Qonilia bipartita Philippi. — Loc. San Pedro de Alcantara^p. 32o.
6. a, fr Hontaoata bidantata Montagu. — Loc. San Pedro de Alcantara,
p. 321.
7. a^ b KellyaUa abyaaloola Sars. — Loc. San Pedro de Alcantara, p. 323.
8. a, 6 Tnrqaatia firagills Ch. Vélain. — Loc. San Pedro de Aicantara,
p. 325.
9 Goibnla.^ bispanica nov. sp. — Loc. San Pedro de Aicantara, p. 337.
a^ b Valve droite.
c, d....*. .. Valve gauche.
10. Qyb Digitaria digitaria Linné. — Loc. San Pedro de Aicantara, p. 34o.
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MM.Micael j.é^/y etBergeron
PL.XXIII.
Mission en Andalousie.
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Dcssirto etlitK par Amoul,
Faune pliocène.
Imp-Bocquolfr à Pans.
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PLANCHE XL.
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PLANCHE XL.
Fig. 1. NORITE AMORTHIQUE A PÉRIDOT DB PASSAGE A ImA SERPENTINE.
Col de la Hnjer «ntre la Sapvltvra et Toloz. (Voir p. 207 et 2 15.)
GrossisiemeQt = 3o diamètres. Lumière polarisée. Niçois croisés.
Cette roche fait partie d'un dyke puissant de Norites, Lherzoiites et Serpen-
tines associées.
I. Spinelle-picotite (27).
II. Péridot {23} partiellement transformé en advéoles serpentineuses. Anor-
thite (8) entourée et pénétrée par des veinules de Chlorite. Pyroxène (20]
partiellement transformé en Serpentine. Bronzite (32) partiellement trans-
formée en Talc et en Bastite.
Fig. 2. GNEISS A CX>RDIÉRITE.
Jonction des chemina dlatan à Monda et à Toloz. (Voir p. 178.)
Grossissement = 3o diamètres. Lumière polarisée. Niçois croisés.
Cette roche constitue une très vaste trainée entre Benalmadena, Marbella et
Istan.
Mica noir (19). Cordiérite (i5) avec Siilimanite. Oligociase (6). Orthose (3).
Quartz (i).
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PL. M.
MM. Michel Lévy et Bergeron.
Mission en Andalousie.
E. JacqucTnm.ad nat.hnxôt ïith
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PL. XL,
MM. Michel Lévy et Bergeron
\iis3ioii en Anddlo'isie
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PLANCHE XLl.
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PLANCHE XLI.
Fig. 1. NORITE ANORTHIQUE À PÊRIDOT.
Los Pafiones, rive droite de rAlfragnera, près Toloz. (Voir p. 207.)
Grossissement = 3o diamètres. Lumière pdarisée. Niçois croisés. -
Cette roche est en dykes éruptifs puissants perçant tous les terrains au moins
jusqu'au cambrien inclusivement.
I. Spineile-pléonaste (ay).
II. Péridot (33). Anorthite (8). Diallage (ao) maclé avec Enstatite (aa').
Bronzite (aa^).
Fig. 2. AKPHmOLITE.
Entre Almnflecer et Nerja. (Voir p. 197.)
Grossissement s= 3o diamètres. Lumière polarisée. Niçois croisés dans la moitié supérieure
de la figure. Un seul nicol à section principale borisontale dans la moitié inférieore de
la figure.
Cette roche stratiforme est intercalée dans les Micaschistes à minéraux.
Épidote (35). Tourmaline (aÂ). Amphibole (a 1). Petits cristaux de Mica noir
(19) mêlés à du Fer oxydulé (39) et en couronne autour de TAmphibole.
Quartz (1). Muscovite (a).
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PL.XUlJ
MM. Michel Lévy ot Ber^eron.
Mission en Andaicusie.
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PL.XLI.
MM Michel I.e\'j et Bepgepon Mission en Andalousie.
E. Jaccucmin, ad nat Fifix pi Lith
ftnp Edouard Bry Pans
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PLANCHE XLII.
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PLANCHE XLII.
Fig. 1. DOI.OMIE MËTAKORPmQUE.
I1O8 Uanos de Jnanar, entre Ojen et Istan. (Voir p. iSti.)
(jrossissement --= 3o diamètres. Lumière polarisée. Niçois croisés.
Celte foche apparaît en banc ^ince ^u ^ilieu des masses de doiomie intercalée
dans les Gneiss de la Ronda.
Sphène (i4). Pargasite (ai) avec petits cristaux de Rutile. Humite {53).Pléo-
naste (27).
Fig. 2. DOLOMIE MÉTAMORPHIQUE.
Los Uanos de Juanar, entre OJen et Istan. (Voir p. i8il.]
Grossissement == 3o diamètres. Lumière polarisée. Niçois croisés dans la moitié supérieure
de la 6gure. Un seul nicol à section principale verticale dans la partie inférieure de la
figure.
Doiomie (Ag). Rutile (So). Pargasite (21). Humite (53) et Clinohumite (53)
par place jaunes et polychroïques. Pléonaste (27).
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E. Jacquemin.ad.nai.Pinx et lith.
Iinp.Edouard Bry, Pari^d by VriOOQ IC
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PL.XLU.
MM. Michel Lévy et Bercjeron.
Mission en Andalousie.
E.Jaccjuemin,ad. nat.Pinx et lith.
Imp. Edouard Bry^g^p^ed by VnOOQ IC
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