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EX LIBRIS
WALTER MUIR
WHITEHILL JUNIOR
DONATED BY
MRS. W. M. WHITEHILL
1979
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WHITE HJU
COLL.
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/C^ of Me..,:^;^
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Or.'r. r\vX^
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HISTOIRE
DE
L'ABBAYE DE SILOS
PAR
D. MARIIS FÉROTIN
BÉNÉDICTIN DE SOLESMES
AVEC 2 PLANS ET 17 PLANCHES HORS TEXTE
PARIS
KRNKST LKRorX, KDITKIH
"28, HIK UO.NAl'AhTE, 28
M DCCC XCVII
Digitized by the Internet Archive
in 2011 with funding from
University of Toronto
4
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http://www.archive.org/details/histoiredelabbaOOfr
HISTOIRE
DE
L'ABBAYE DE SILOS
TOUS DROITS RKSKIIVKS
Baiigé (Maiiie-ul-Luire). — Iiiipriiiieric Daloux.
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HISTOIRE
DE
L'ABBAYE DE SILOS
PAR
D. MARIL'S FEROTIX
IJKNKniCTIN HF SOr.RSMKS
AVEC 2 PLANS ET 17 PLANCHES HORS TEXTE
PAKIS
KRNKST lj;i{()r\, KhlTi:!!;
2H, IMK IIONAI'AHTK, 'iK
M DCCC xcvii
MONACHIS
SAiNCTI DOAIIMCI DE SILOS
FKATIUBVS CARISSIMIS
DD.
AVAM -PROPOS
Lu scjoiir de plusieurs années en Espagne nous a permis
d'étudier à loisir les archives de l'antique abbaye de Silos,
réceniUKMit restaurée par les Bénédictins de la Congréi;ation
de Solesmcs. Dcnx volumes ont vW' le fruit de ces r(H'li(M'clH»s
que nous avons étendues aux principaux déjxMs littéraires
(b- Madrid et des provinces centrales de la Péninsule. Le
j)remier et. à notre avis, le plus im|)orlanl de ces deux ou-
vraj;es renferme le recueil annote'" des chartes de Silos. Il
vient de pai'aître à l'Impiimerie Nationale, sous les auspices
(lu î^ouvernenient français '. — Le second, (|ueiions publions
aujoui'd'hui. en est tout ;i la fois l'inti'oductiou historicpie
et le complément. Nous avons |)U, (U ell'et. y iuti"oduir<'
quebjues textes nouveaux, <pii tout en aidant à mieux com-
prendre les chartes de Silos ne l'entraient j)as dans le cadre
nécessairement i-estreinl que nousa\ionsdù nous im|)osei'.
Il a t'tt'' jjossible. en nnuif liMnps. de (binnei- en noie une
analyse sin cinle de beau(()n|) dacles posicrieur's à I ann(''e
ril2, date dn dei'nief docunieni pid)li(' dans le recueil. De
plus, les rM»ird»i'euses inscriptions (pie lenfeiine le second
ajipeiidice dn pi-e>>enl jiasail sont autant de pejiles cliarles
lapidaires qu il im|40i-lait de ne pas laisseï- dans l'oubli '.
Ajoutons enfin que plusieurs des illustiatifuis ^foiqiees a la
I. Ilrrueil de» charte» de tnhhinjt de mviriKiN tir SiloH lici vciile clii-z Rrtir*l
Sito». f'.ir ; Nulioimlr, IH!!". I.i Miix, <^<lil<-iir. DK* ll'iiiJi|i>irlr, 28. Il ParJN.i
Un folun «II», (II- X-MV-fi^Jl i \n\. ci .i|<HH I a(i|i>iHli<-f U, p. 2H'.)
pagri, ac4!oinpa((n<* rl'ime grinuU- rarto île* :ii(i.
VIII
W \M-I'lîi>l'ns
fm (Iii NoIiiiiH' et ;m\(|ii(>ll('s des cii'coiisl.-mccs iiulôpen-
(lantrs dr iioli'c voloiih' n'oiil poiill |)(M'!liis de (Idiiiici' (oiilc
raiiij)lt'ur ch'siraldc, ne sci'oiil jjas ï^aiis inU'rôl poui- rrliulo
(le la (li|il()inntif|no ospaiiiiolc*.
Les archives de Silos ne son! |)as la seule soui'ce à la(|iielle
iKtiis ayons |)iiise pour recoiistiluer les annales de la vieille
al)l)aye caslillaiie. Nous a\oiis l'ail eoimailre ailleurs, avee
(oui le (h'Iail utM-essaire. les divers textes nianuserils ou
im|)riin(''s (|ui oui (''t('' mis à conlrihulion pour ce li'avail '. Il
est donc inutile d y revenir ici. Les notes (|ui accoin|ta|mienl
à cluupie pai^c le texte de ce volume snlliront lari;(Mneiit . du
reste, à ceux »]ui ii'auiaieiil pas entre les mains notre recueil
de chartes.
Aux m()tirs(|ui nous ont poussi' à nous occuper de Ihis-
toii'e de Silos, r\ dont il a ('d('> (|uestion dans Touvraf;*'
précédeid. il convient (reii ajouter ici un dernier, (pii a con-
(rihu('' pour une honiie part à nous (hMerminer à prendre la
|)lume. Silos poss(Mlail autrefois un ensemhie de manusci'ils
\visii;()thi(|ues (pii reinj)()i'lail sur toute autre collection de
ce genre. Mis aux enchères puhli(|ues à Paris, (pndcjues
années avant l'arrivc'e à Silos (h^s I{(''u<''diclins français, ces
s iperhes manusci'ils sont aujourd'hui \\n des plus |)récieux
trésors de notre UihliotluMpie nationale et du Ih'itish Muséum
de L(Uidres-'. A roccasion de cette vente, et plus encore des
découvertes (pii en furent la suite, le nom de Silos, jus(|ue-
là à peu |»rès ii;n(M'<' en l''rance. lit (piel(|ue hruit dans le mon-
de sa\aiil. heancoup vouliirent coimaitre les origines et les
1, Heriieil ilrs (hurles de Silos, Avant- 2. Sui' les manuscrits de Silos, voy. ci-
l'ropos, p. IX-XVIII. après l'apitcmlice I, p. 257-288.
AVANT-l>H(»r(lS
vicissitudes d'une abbaye qui avait su accumuler et i;arder
si soij^neusement à travers tant de siècles de si vénérables
monuments littéraires. — Deux ou trois auteurs du bon
vieux temps ont, à la vérité, parlé du monastère de Silos ;
mais ils étai<Mit très imparfaitement renseignés. Leurs
ouvrages, d'ailleurs, ont le gros inconvénient de se i)ré-
senter à nous dans une langue qui n'est plus cultivée en
France comme elle le fut jadis, et celui plus grave encore
d'être depuis longtemps à peu près introuvables.
Puissions-nous n'avoir pas trop déçu j'atb^nte de nos amis
en écrivant ce livre. Il n'en est pas d'autre jusqu'à ce jour qui
retrace en notre langue le passé d un monastère espagnol.
Ce titre lui attirera peut-être l'intérêt (|ui s'attache d'ordi-
naire en histoire à un sujet tout nouveau. 1! lui vaudra
certainement (juelque indulgence de la pai'l du lecteur.
II se jx'ut que ce volume renferme» ça et là plus d'un
«létail (pii eut [)U être négligé sans troj) d inconvénient . Ou
voudra bien nous perjuetti-e à ce sujet une brève e.xjdi-
ration. Silos n'est pas dans les conditions de ces abbayes,
autrefois fameuses, mais dont les (b'-br-is joucheiil depuis
un siècle notre terre de l-'caiice. Il reste du niouastèr'e
castillan autre chose (pie (|iie|(|iies pans de uiur's et des
|iarehemiiis poudreux. I ne liuue. parb)is une phrase, qu il
ertt été l)on de ne pas écrir'e d une abbaye devenue uue
lii'crojiob', j»ou\aienl Irouser place dans nu li\i'e consaci'i';
à un irionaslèi'e plein de sese e| de \ie. ( ,e seia Ufdr'e
excuse.
Lu dernier mol pfuir- linic retle courte pi-t-face. L liis-
|f)ire de Silos. ie||e dn nioin- ipie nons avons voulu
W \M-i'l;iti'(i^
rcriro, s'arrrtc en I juiiicc hS.T), ([ui vil la su|)|)r('ssi()ii
dos ordi'cs monasrKjucs en Espagne. Qu('l(|ii('s lignes
nous ont siilli dans ro volunio |)our sii;iial(M' la l'csfan-
l'alion de lanliiinc abbaye en ISSil. Nons ne voidons pas
sn|)|)b''rf' ici à leur bi'ieveh'. Il esl inaiaisi' de par'Iei' des
vivaids. I.eni' inodeslie s'elVaroncbe bien vile de la moindre
l(Hianf;e, sui'lonl si ces vivants sont des amis, plus encore,
des frères, (les frères, ces amis, s'élomiei'aienl de Ironvec
ici leurs noms ; laissons à la postérité le soin de leur
l'aire inie pbuM» dans Tliistoire d(* Silos.
i'-' novembre ISOO.
r PARTIE
Li:s ti:mi>s piumitii s et saint doailmqle
(593-1073)
CHAPITRE PREMIER
Silos depuis son origine jusqu'à sa restauration parle comte
Fernan Gonzalez (593-919)
I. Situation de Silos. — II. Origines de l'abbaye. A-t-elle Récarède pour
fondateur ? — Ilï. Invasion des Arabes en 712. — IV. Étymologies.
I. — Le monastère de Silos est situé au cœur même de l'Espagne,
dans cette partie de la Vieille Castille qui forme la province actuelle
de Burgos. à peu près à égale distance de la célèbre cité de ce nom cl
de la ville d'Osma. Il s'élève vers l'extrémité orientale d'une vallée
étroite et profonde, entourée de trois côtés de montagnes aussi pitto-
resques que sauvages, derniers contreforts des hauts sommets qui
séparerit le bassin de l'Ebre de celui du Duero '. Au fond de celte
vallée d'un as|)ect particulièrement sévère et où n'atteint encore
aucune route carrossable, coule le Mataviejas, appelé autrefois Ura,
mo<leste ruisseau dont les eaux vont se jeter dans TArlanza, à quel-
ques lieues en amont de la petite ville de Lerma '. Le climat y est
sensiblement l<* même (}ue celui du grand plateau central de la
Péninsule, assez rude en général pendant les longs mois d'hiver.
Toutefois, en raison de son altitude (l'abbaye se trouve à 982 mètres
au-dessus du niveau de la mer;, en raison surtout du voisinage des
sierras, sur lesquelles la neige séjouiiu; longtemps encore après
qu'elle a di>*paru [)artouf aillciir>-. Ir fi'oid est plus tenace; cl pins
1. Cette valide a cooirrvé juM|ii'à no* lettréti du pay.s (jiu; sa véritable «irlhogiii-
Jour* ■^tn nom priiiiilir 'le Vntte ileTithlo- |>he pourniil bien avoir été uiitrcrois
dillo, que uou"» lroii*i>n« d<''j.i, au déiMil Mutn-tivrja», ou <■ luc-brcbis «. La rhoHC
du X' «iiTle, dan» la cb.irtc d<; FVruaii est fort di>utcus(;. Il n'eut pas tn-s rare
Gonzalez. Voy. notre Hentnl ilm rhartm cependant de découvrir, entre Silos cl le
de t'ahhti>)e ilf Sitôt, t. I, p. 1. village vr»itiin di> f.arnzo, (|iie|(|uc c.irras<<e
2. f^Mi nfU'if I •Ti^inc du mot Mnlaoif- de menu bétail, i|u un faux uiouvcuntil
joê, '|«ii »if(nihe littéralement • tuc-vieil- ou une peur nubile a pn-cipitt' du li.ml
I ' 'jui ■»<: r«n<<intri- pour la prenmre de» pente* aliruidei daii* la K'TK'" pro-
I 14 un tr«le ilii %\' *i'-i le Hmifil, fonde ou le torrent r"ule *>•% eaux «ur un
p. I, note il. — Nou« (eiion* de i|uelr|ue« lit de roe* (^buuléN.
1
•)
HISTOIRE DE L ABBAYE DE SILOS
àpro à Silos que dans los immenses j)laiiu's (jui s'éleiideiil. veis roiicst,
de Burgos à Salamanque. Par contre, les chaleurs de l'été y sont
beaucoup plus su[>portables. Aussi le climat de Silos n'a-t-il droit
qu'à la première partie du proverbe castillan qui impute à toute la
région huit mois d'hiver — et quatre mois d'enfer [ucho mènes de
inrierno y ciiatro de infienw). Ajoutons que l'air y est presque toute
l'année d'une j)ureté incom[)aiable '.
II. — L'origine de l'abbaye est très incertaine. Ouelques auteurs la
font remonter jusqu'au roi Hécarède, qui l'aurait fondée en TjOS, sept
ans après la conversion de ce monarijue à la foi catholi(|ue; mais
nous ne possédons aucun document ancien qui nous autorise à lui
assigner avec certitude une date aussi reculée. Le seul texte invoqué
par les partisans de cette opinion est un passage des Aimalia Got/iu-
rum, œuvre aujourd'hui perdue d'Alphonse de Carthagène, évéque
de Hiirgos. Voici en etl'et ce que disait le savant prélat du xv* siècle :
« Kn l'année 593, Hécarède, fils de Léovigilde et frère d'Herménégilde
qui souIVril le martyre à Séville, édifia le monastère appelé au-
jourd'hui Saint-Uominique de Silos, lequel fui d'abord consacré à la
bienheureuse vierge Marie et à saint Sébastien, maityr ■ ». Malheu-
reusement cette affirmation est trop dénuée de preuves et tr(qt
1. La notice manuscrite de l'abbé Nc-
breda dit en parlant de Silos : >< Ksta
rodcadd el luj,'ar de {grandes luoutci», altos
y niiiy asperos collados y estcriles pcfias ;
por lo quai es la tierra mny esteril de pan
y tntalnicnle de vino, si bien abondante
de {fanados, yelos, nieves y fiios, bien saiia
por la pureza de los ayrcs » (Gen'tnimo
de Nebreda, Pe el moiiaslrrio de Sanlo
Oomiii(/u de Silos, sus principios y luce-
808, 1578). — D'aprt^s une lettre que nous
t'-rrivait tout réccniinent ijanvier 18931
notre excellent ami 1). Kduardo Lostan,
infféuieur des Ponts et Chaussées de la
prmince de Buigos, on vient i\i' cdiiimen-
rer les premiers travaux d"une route qui,
parlant de Covarrubias pour aboutir à la
Vid, traversera la vallée de Silos, à .3 kilo-
n)étres environ du ninnast^ro.
2. <■ Monastcriuni dirtum hodie Sanctus
Doniinicus Sileusis, rpiod primum fuit in
honorem beatff> .Maria' Virginis et sancti
Sebastiani martyris dedicatum, edificavit
Recarcdus Lcovigildi lilîus et frater Mcr-
menegildi niartyris llispaiensis, anuo u93. »
— Le P. .\inbrosiu (îomez 'El Moi/sen se-
;/Nn'lo. p. lO'i) assure avoir copié ce texte,
dans un vieux manuscrit en parchemin
conservé aux archives de la cathédrale
de Burffos. .Malgré nos recherches, il nous
a été impossible de retrouver l'ouvrage
d'Alphonse de Carthagène. Klorez n'avait
pas été |)lus heureux au siècle dernier, el
il va jusqu'à douter de la véracité du
P. Goniez. Nous ne pouvons partager sou
avis au sujet d'un personnage aussi grave,
dont le livre est dédié à un archevè(|ue
de Burgos, bien placé pour savoir à quoi
s'en tenir sur ce point. ^ Discms toutefois
que le savant auteur de l'histoire littéraire
de la province de Burgos ne mentionne
même pas les Annulia (îot/iontiii dans
l'article très complet qui! a consacré à
l'illustre prélat. (Voy. I). Manuel Martidez,
Aùibarro y Hives, Inlenio de un dicciona-
rio hiogrrifico y bibliogriifico de anlores de
la proviucia de liuryos, .Madrid, 1890.
p. 88-1 i:i.)
DEPUIS SON ORIGINE JUSQU A SA RESTAURATION 3
récente pour mériter quelque crédit. Il n'est pas douteux que
Récarède ait fondé plusieurs monastères ; mais le moine contemporain,
qui nous fait connaître ce détail, ne les a point nommés, et bien que
Silos fut situé au centre du royaume wisigoth, on ne saurait tirer
des renseignements trop discrets de l'annaliste aucun argument
direct eu sa faveur '. Nous ne pouvons non plus nous appuyer sur
un prétendu diplôme d'Alphonse le Grand, cité par l'historien
Calvete et par lequel ce prince aurait donné à Silos, vers la fin du
IX' siècle, le monastère de San Fiutos au diocèse de Ségovie. On
voit en effet clairement, par les extraits qu'il en cite, que cette
charte est d'Alphonse VI, le conquérant de Tolède, et postérieure
de plus de deux cents ans à la date qu'il lui avait assignée ^ — Tout
porte à croire cependant que l'abbaye fut fondée avant l'invasion
musulmane et les mémorables défaites (jui aboutirent à relloiuhement
de l'Espagne chrélienne. Elle existait déjà au commencernent du
X* siècle, c'est-à-dire à l'époque ou Fcrnan (lonzalez recon(jiiit sur les
Maures la vallée de Tabladillo et toute la région environnanle. La
charte de l'année 919. dont il sera bientôt question, ne laisse aucun
doute à ce sujet.
h'autre part, on ne saurait admettre que le monastère ail pris
naissance pendant que les Arabes étaient maîtres du pays. La chose
eût été possible dans le midi de la IN-ninsule, où nous voyons en
effet des communautés religieuses se former et même atteindre un
rrrlaiii degré de prospérité sous les yeux des émirs de Séville et plus
lard de (^or«loue. Ceux-ci. du icsle, les toléraient d'autant plus
volontiers, i|ue b's impôts excc[)tionnels auxwjuels se trouvaient
soumis les Mozarabes ^ étaient pour eux uih' source considérable et
très ansurée de revenus, sans (jue la présence des chrétiens pût
rompromellre sérieusement la sé'curité de leur empiic •. Il m était
tout aulremenl -«ni- Ir-s frontières du nord, toujouis exposées aux
I. • K><li-»iariiiii «-l iiioiiant'-rioriiiii He 4. Sur <•<• ri'^iiiic «le IdltTatire Iri's rr-
rarcflim r^x rmidilor <rl iliLitor effiritur. ■ Inlivc el sur le» uicHiiroa liscnleM i|ui
f'hronieon Joamnu HirlarenniM.AnutVUtTit, pelaient loiiriliMnent mut le» MnznraliPH,
Htpaiiii nniiradn. t. VI. p, 3H">.) m partiiiiljrT mir ceux H»; Curiloue.
1. On trouvera le \x\\r de ci- privi|V-^i- »<iy«'Z Florrz, Kn\taha naffraila, l. X, \tt\n.
>ian« !<• Ilf^uril iteg ehiirlet de tahhayr dr '.\\K et Ruivnutc» «le In 3" édition. I.iro
mioa, t. I, p. ti-t^. surtout II- Memorialf Sanrioruin du pn'^lre
3. Nom doiin^ aux rhr^-ticriii p«pntfiii>lii Kulogc, inorl uinrtyr dr nu fui en 8.'i!).
arnhiiéi, r>«t A-dir*- vlvuiil «ou» In douii Vnjrrz Mi((ne, l'ntroloi/ir ttilitie, I. l'.\\\
nation de« AralN*. roi. 131 -HIN.
* yiSTOlKE UE LABBAVi; DK SILOS
incursions des armc^es clnvlitMinos, et où i'eiiteiitc des Mozcirabes avec
reiinomi du dehors eût été une menace et un danger de tous les
instants. Là. d'ailleurs, le contact continuel des sectateurs de Mahomet
et dos soldats de la croix rendait leur haine réciproque trop vive pour
leur permettre une tolérance, (}ui aurait pu devenir également
funeste aux deux partis. Or, la position de Silos dans une contrée
qui resta pendant près de trois siècles le théâtre des luttes les plus
acharnées entre les chrétiens et les Arabes, était sous ce rapport
particulièrement défavorable. Hien plus, le voisinage immédiat de
la forteresse de Cara/o, un des principaux boulevards de la })uissanco
des émirs sur la frontière du nord, rend tout à fait invraisemblable
cl même impossible la fondation de notre monastère peiulant cette
période. Il faut donc lui donner une origine plus ancienne et le faire
remonter au temj)s des Wisigoths. Nous croyons même que rien ne
s'oppose à l'opinion d'Alphonse de Carthagène, lequel, comme nous
l'avons dit, lui assigne pour fondateur le premier roi catholique delà
monarchie espagnole.
Mais voici à défaut de texte précis un argument tout nouveau, (|ui
sera peut-être décisif aux yeux de nos lecteurs. Dans les fouilles
toutes récentes prali(juées en vue de la restauration du choMir des
religieux, les ouvriers mirent à découvert un large chapiteau dune
facture assez imparfaite, mais (|ui dénote un travail bien antérieur à
l'époque de Fernan (lonzalez. 11 a dû appartenir, croyons-nous, à la
basilique primitive, remaniée et agrandie par saint Dominicjue dans
la seconde moitié du xi* siècle'. — In autre chapiteau du même
genre est conservé aujourd'hui dans un angle de la salle des archives,
à côté du trésor des chartes, au silence desquelles il vient suppléer h
sa manière. Nous croyons que ce double témoignage de l'archéologie
a une grande portée dans la question (jui nous occupe \
111. — Un [)eut se demander maintenant ce que devinrent les
moines de Silos et l'abbaye elle-même au moment de la terrible
invasion, qui en (|uel(jues années soumit toute l'Kspagne à la
domination aiabe. Sur ce point encore nous en sommes réduits à des
conjectures. Mais il est naturel de supposer que, là comme ailleurs,
tout céda et disparut dans cet efTroyable cataclysme. Les religieux
1. Cf rhapiteau c?t resté enfoui sous le 2. On trouvera à la (In de ce volume une
parquet du chœur de lï'gii?c abbatiale. j^ravun- île rc second chapiteau.
DEPl IS SON ORIGINE JL'SQU A SA RESTAIBATIOX
emportant leurs trésors, c'est-à-dire les saintes reliques, les manuscrits
et les vases sacrés, durent s'enfuir à la Iiàte vers le nord et chercher
un asile dans les montagnes '. Peut-être même quelques-uns furent-
ils massacrés par les hordes fanatiques, que poussait en avant la
haine du nom chrétien. Mais il vaut mieux ne pas s'attarder à de
simples hypothèses, quel que soit d'ailleurs le degré de probabilité
qu'elles puissent offrir -,
IV. — L'étymologie du nom de Silos n'est pas moins incertaine que
la date de la fondation du monastère et a donné lieu aux plus
étranges conjectures. Ce nom apparaît pour la première fois au
commencement du x^ siècle dans la charte de Fernan Gonzalez, ol
sous sa forme actuelle : « Inter ambas villas de Si/os ». Dans la suite
nous le voyons se transformer successivement en « Si/is, Quintana de
Sihts, locus dictus Si/us. cenobium Siliense, Xi/ieiise, Exiliense, etc »,
Cette dernière désignation, très usitée au moyen Age. a fait croire un
peu trop naïvement au célèbre jésuite Mariana ^ et à d'autres écrivains,
qu'elle avait été donnée à notre monastère en souvenir de l'exil par
loquel saint Dominique ciul prudent de se soustraire aux injustes
1. Beaucoup du fugitifs trouvèrent ù
celle «'piMiue un abri dans les Pyri-ntes ;
mais le plus grand nombre se cantooua
dans les Asiuries. L'n auteur contenipn-
rain nous apprend que les chrétiens eu-
rent à y supporter la faim et la misère.
Voyer sur t"ut ceci le K. P. Tailhan,
Anonyme de Conloue. chronique riinée des
roU de Tolède el de la conffuêle de l'Es-
pof/ne par les Arabe» 'Paris, Leroux,
188.i , p. 188-193. — <resl avec raison que
l'on a attribué au clergé de l'Eglise gothi-
<|ufr el aux moines réunis par l'invasion
dans ces montagnes la présenrc de n<ini-
br«-u»e« r<-liipi<-» sarrées en A*lurifs, de
m^me que la naissance des innombrables
abbayes «-t pri<-ur«'f. , qui Orent nu
p<-u plus tan! de r«'ite contrée la terr»"
moaatUque par excellence. Voy. Kisco,
r nr,a no'/radn. I. XXXVII. p. 27» et
' ,i • intrs ; Vcp'"S. I /ironi(jiiet de l'ordre ilf
Saml-llencil IradiKtiou française de .Mar-
tin il'-lh^loia , t. III. p. 10 et suivantes :
cf. t. II. p. bH.
t. Au XVII* siArle, les inventeur! de
chroniques voulurent suppléer à
ce silence de l'histoire sur les origines
dune abbaye aussi célèbre que celle do
Silos. Le plus elTronté d'entre eux, don
Anlonii' de .Nobis, |)liis cimnu sous le
nom de .\nloiiio Lupian Za])ata, alla même
jusr|ii'à forger de toutes pièces un Chroni-
con Eriliense. Cet ouvrage, mentionné
par .Nicolas .Viitonio dans sa Bibliol/ieca
llispann Nova (t. I, p. 142, est sans
doute perdu. On ne saurait le regretter.
Dans son C.hronicon Hanherti monachi,
SI mal à propfis publié, défendu et cnui-
menté par le P. Argaiz Poblitcion eclesiiis-
tiai de Espui'iti , imus lrouvon!< déjà la liste
des prétendus premiers abbi-s de Silos.
Cette liste se termine par la mention du
martyre de tous les moines en lii. Inu-
tile de nous arrêter aux inxintioris de
cet imposteur, sur lequel on |ieut con-
sulter I éturle (jue lui i. runsncré 1). J<ise
<(odoy Alràntara, dans scui remar(|uable
travail intitulé : llitluria île los fnlxiiH Cro-
uiconeu, .Madrirl, IKfiH, p. 'i%Ti el suivantex.
Les fraude* du faussaire y sont for! bien
iiiKPs à nu et utigmatioees.
:». Ili»luria de HnptiMa. I. IX, e. lo.
(i iiHiniHF i»i: i.'Anit.vvK nv. sit.os
ressentiments de (iarcîa, roi de Navarre. De là lui serait venu le
surnom de saint Dominique Y Exilé, « Sanctus Dominions Exiliensis ».
Une pareille élymologie ne repose sur aucun fondement sérieux, et il
est de toute évidence que la forme Siliensis. Exiliensis dérive de la
façon du monde la plus naturelle de Silos, nom que portait déjà
l'abbaye plus de cent ans avant sa restauration par le tbaumaturgc
du w" siècle.
Quelques auteuis ont pensé (juo du temps des Maures s'élevait dans
le vallon de Tabladillo une ville appelée Silla, laquelle aurait eu pour
gouverneur, avant la conquête du pays par Fernan Gonzalez, un
certain Silos, oncle du célèbre Alman/.or. Après cela toute recliercbe
était superflue, et le nom du gouverneur s'harmonisait à merveille
avec celui de la ville gouvernée, pour expliquer l'origine de Silos.
Malheureusement les deux noms en question appartiennent au
domaine de la fantaisie et de la légende ; ils n'ont rien de commun
avec l'histoire tant soit peu sérieuse.
D'autres hypothèses ont été mises en avant. Le 1'. Juan de Maiiela
et le chanoine Francisco Tarapha croient que Silos fut ainsi appelé
des terrains pierreux [ex silicibus), (jui d'ailleurs ne sont pas
particuliers à cette humble vallée '. Le 1*. Juan de Castro y voit une
allusion au profond silence de la solitude dans laquelle est situé le
monastère, ou encore à sa position à une courte distance des deux
petits hameaux de Silos que mentionne la charte de 919, ce (jui est
loin de résoudre la question.
Le plus sage est de ne pas hasarder à la légère des étymologies
douteuses. Toutefois, s'il fallait en proposer une sur le nom de Silos,
nous croirions volontiers qu'il faut la chercher dans le voisinage de
quelque souterrain ou silos, destiné à recevoir du grain et autres céréa-
les. L'usage de ces excavations était commun a celle époque en Espa-
gne, comme il l'est encore aujourd'hui dans les pays d'Orient. Ajoutons
qu'ici elles se trouvaient facilitées par la nature du sol, qui se prèle
à merveille à ce genre de travail ^ Le moine anonyme de Silos, qui
1. .Mariota. Hisloria ecrlesiiislica de los naliir ». Cf. Arnold Wion, Lignum rilip,
sanl'is (le l^spanu (15%, Cuenca) dans lu vie secunda pars, p. 399.
de saint Dominique de Silos, au 20 décem- 2. Sons le nom de bodegas (caves), ces
hrr. Vr;iurii'coTi\rn\^hA,I>e origine fie rehiis silos sont encore très nombreux dans la
geslis leguin Hisjninin- (dans le recueil de contrée; mais, comme l'indique leur nou-
i^'Choll, Hispanix illuslralx scriplores varii, velle désigrialion, ils ne servent plus qu'à
t. I, — 16U.T -- p. 556) : « Monasterium recevoir le vin, qui s'y conserve bien
Silensc a frequentibus silicibus cognomi- mieux (lue dans le meilleur des celliers.
bEPI IS SON OKIGINE JISQl' A SA RESTAUX ATION 7
écrivait vers la fin du xi* siècle le Chronicon Silense, semble adopter
celte étymologie. en désignant son abbaye sous le nom de domus
seminis. <( maison de la semence » '. Tenons-nous en à cette interpré-
tation ; c'est la plus simple et la plus naturelle, c'est aussi de toutes
la plus vraisemblable.
On voudra bien nous pardonner les hypothèses qui remplissent
presque entièrement ce premier chapitre. Il n'était pas possible de
les passer toutes sous silence. Peut-être aussi y avait-il quelque
utilité à faire voir ce que plusieurs d'entre elles renferment de pro-
bable. Hâtons-nous de dire que bien d'autres conjectures ont été
émises sur les origines de l'abbaye de Silos ; mais leurs auteurs, d\i
reste profondément oubliés aujourd'hui, ne méritent guère d'être pris
au sérieux. Il en est de même des événements prétendus qui se
seraient succédés pendant \a période qui va de la fondation du
monastère à l'époque de Fernan Gonzalez, et qui relèvent de la pure
fiction -. Le x*" siècle nous offrira encore bien des lacunes : du moins
sera-t-il possible de s'appuyer sur quelques documents d'une incon-
testable autlienticité.
I. Le Chronicon Silense a été publié par
Florez, Espaîia stigrnda. t. XVII, p. 27'J.
Sur l'ideulité de Silos et de « domus seini-
ois », ibid., p. 259. — Dans l'histoire d'Es-
pagne il est fait mention dune forteresse
de Silo», au royaume de Jaen, devant
laquelle le grand-maltre de l'ordre de
Saint-Jac<(ues infligea une sanglante dé-
fait»- au roi maure de (jrenade en I an 133'J.
Ferrera*. W««/.'/eA»/jn Art, ad hune annum.)
On trouve ausi^i Silienne romme nom de
lieu dans un diplôme de 1129, accordé
l>ar Alphonse VU au monastère de Lerex,
diocèse de Santiago ^Paris. Bibl. nat., fonds
Espagnol, nis. 321, Monaslicon hispanicum,
fol. 400i. Mentionnons enfin le hameau de
Villasilos, à quelques kilomètres au nord
de Castrojeriz, dans la province de Burgos.
2. Le Père Castro, d'ordinaire mieux
inspiré, admet quelques-unes de ces fables.
Voy. sou ouvrage : Kl ijlorioso thatiwa-
liirijO espat'iol.
CIIAIUTHK II
Silos depuis Fernan Gonzalez jusqu'à saint Dominique
(909-1041)
I. Le célèbre comte de Castille Fernan Gonzalez, restaurateur et bienfaiteur
de l'abbaye. - II. Les premiers abbés connus de Silos. III. Abderrahman
et Almanzor. IV. Nouvelles ruines.
I. — L'histoire proprcnionl dite de l'abbaye de Silos commence
en l'année 91 i». date de la charte de Fernan Gonzalez, comte de
Castille '. Ici encore les incertiindes sont nombreuses. Tout d'abord,
devons-nous voir dans Fernan (ionzalez le fondateur, le restauratenr,
ou siniplemenl un des bienfaiteurs de Silos ? Mabillon, s'appuyani
sur ces (|uel(jues mots du document : offcrimua fundamentum ipsius
/ori, embrasse la première opinion, bien (ju'avec une certaine
réserve ■. ÎN'ous ne croyons pas pouvoir adopter son avis, que contredit
manifestement rcnsem])lc du privilège. On y voit en elTet (jue l'église
existait déjà à cette époque, ainsi (juc le monastère gouverné par un
abbé et peuplé de religieux vivant sous la règle de saint Benoit. Les
expressions mémos de l'acte de donation ne sauraient sur ce poini
donner lieu au moindre doute ■\
L'abbaye était donc (h'bout et les voûtes de sa basilique retentis-
saient déjà du chaut des canti(jues sacrés, lorsque le comte lit cette
1. l/.ibbayc s'appela tout dabonl Saint-
Srhastipn de Silns ; main, aprc^s la mort
de saint Dominique, c'est-à-dire dès la
lin du XI*" siiVIe, nous voyons ce titre
s'cfTarer peu à peu devant le nom du
hieulieureux abbé, peur disparaître enfin
compiftenient. Toutefois réf.'li?e abbatiale
<|iii l'a Tait confondre ])arfoi9 avec Sanio
Domingo «le la Calzada.
2. Annales ordinis Snncli lienodicH,
tome 111 (ad ann. 919), p. 339 de l'édition de
l-iirques.
:i. " In (|uorum (snnrlonim pnlronuni)
honore basclica fiindata est... Nos Frede-
garda et c<uiserve encore aujourd'hui le nando et Sancia... pro stipendia... mona-
vocable de SaiMt-St'-bastien. — La ville rliornm omnium ibidem degentium. fpii in
ou hurr/iis de Silos suivit les mêmes vicis- altaria bcatitudiiiis vestre et reliiiuias...
situdes que le monastère. Son nom ofli- dcservire coli<liauis diebus videiitur, cunc-
ciel est de i.og jours non pas Silos, mais lorumque obediencium... » etc. (^'oy. le
Santo Uumin;/o dr Silo/i. Des textes anciens Kmieil des chartes de l'ubhaye de Silos,
l'appellent simplement Sonia Domingo, ce t. I. p. î-2.)
DE KERN AN GONZALEZ A SAINT DOMINIOUË 9
importante donation. Mais alors, nous dira- 1- on. de quel droit
possédait-il le terrain, sur lequel était bâti le monastère, et tout le
territoire environnant ? C'est ce que nous allons expliquer, sans
vouloir toutefois, en l'absence de textes positifs, donner un caractère
de certitude absolue à la solution de ce problème.
Au commencement du x" siècle, les Maures étaient encore maîtres
de toute cette partie de la Vieille Castille qui forma plus tard au nord
du Duero la merindad ou district de Santo Domingo de Silos. Leur
domination s'étendait même plus loin du côté du nord-ouest et leur
présence dans la forteresse de Lara était une menace continuelle
pour la cité de Burgos. de fondation toute récente à cette époque,
(^est alors, probablement vers l'an 912 ', que parait pour la première
fois sur la scène le célèbre Fernan Gonzalez, dont l'épée fut pendant
plus d'un demi-siècle la terreur des Arabes, et dont le nom, resté
aussi populaire en Espagne que celui du Cid Campeador, son émule en
courage et en gloire, a donné naissance à tant de récits légendaires. Le
comte de Castille se signala tout d'abord en s'emparant de la citadelle
do Lara et en forçant les Maures à reculer jusque dans les montagnes
de Silos. Il ne tarda pas de les y poursuivre. Mais là il se trouvait en
présenrc de la redoutable forteresse de Carazo. où les ennemis
pouvaient, en attendant des renforts, braver longtemps les assauts de
la petite armée cbrétienne ■. Songer îi s'emparer de vive force d une
pareille position semblait une folie. Peu après cependant, le comte,
servi parles circonstances, s'en rendait maître et y arborait l'étendard
de la croix'. — La prise de Carazo soumettait au vaincjueur toute la
1. Nous DlgDorons pas toutes lc!> dif- il décrit l'état de I abhaye de Silos au
ficultés cbrooolo^'iques que présente l'his- moment où saint l)ominir]ue vint en pren-
toire lie Fernan lionzalez <>u tant de fable* dre po.<isesBion. dit de cette montagne :
»« nit'leot a un peu de vi-rite, et nous ne ,. . , ,,
. ,' ... '■-0 lierra de (,arazn, si iiyestes! cfmlar
pouTOD- avoir la préleoln.n de les re-r,u- ( „^ ^^^ ^.^,^^^^ f,^,,,,,^,, rastellar,
dre dans ce travail, ynelque» hi^tonenn |,.,vie „„ moneMerio, que fuc rico l..gar,
vont niAme jusqu a altribuer la restau- M.m era lan raido. que sr- querie enuar.
ration de Sdos a un autre romte de Cas- (-oiiviciito,
tille du mime nom. mais dont J'existenre ^"'''' '''' mondes u.vn.s visir y l)ueu
•rtMiet proMémaliquc. C'est l'opinion d<- '"" •■">'" """'"«Lrio avie Dios paKamicnto.
L.4e»»UMr //.«/orw de la (osa de Ura. ^'"^" '^' *""'» Domingo de Silos, str.
t. I. p. 3»-50 . lequel narail qu'un lext.- ««''-•««
in'-'<rrert de la charte df F'-rnan Conza- .'J. On peut voir l»- réril po^U(|Uf de
les. 1^ ni^me cbos* <tait arrivée déjà nu la priite de Carazo, dont le souvenir est
P. Moret, l'historien du rojaume de .Navarre encore populaire en terre de Castilli-,
InettUgaeionri hi»l»rirn» de lai nnliglie- dan* un manu«rrit de rKinirial l, II, 8;
dudeM dft reynn dr Snnirrn, p. kt,' . intitul<'- : Corunica de Ffiuati (jonziiln y
t. Le p4<H« B«reeo, dans un passage où noliria de aU/unoi reijn de Canlilla aii\
msioiiu; hi; i, shhayi: hk silos
contréi' (jui s'étend au nord du Duero entre Calatanazor, Gormaz, San
Ksteban et Roa, places foiles (|ui tombèrent à leur tour en son pouvoir,
ri'est à cette épo(iue, croyons-nous, et avant de poursuivre ses
exploits, que Fernan Gon/ale/ releva de ses ruines le monastère de
Silos et lui lit donation d'une partie du territoire qui maintenant
lui appailenait par droit de conciuète. Tout au moins faut-il admettre
que, (luehjues années plus tard, cette u'uvre de restauration était un
lait accompli. Kn etlet, les termes mêmes de l'acte solennel, par le(juel
le comte compléta et consacra en 919 ses premières libéralités, nous
prouvent (\uh celte date l'abbaye était déjà babitée, ainsi (jue nous en
avons fait plu<^ liant la remarcjue '. iMalgré la concision de la charte de
donation, il est possible de déterminer diiiu^ manière assez exacte les
limites du domaine primitif concédé alors au nouveau monastère. Il
lenl'ermait toute la partie de la vallée comprise entre les gorges de
Carazo à l'est, les hauteurs de Penacova au sud, les deux sanctuaires
(altfiria) de Saint-Jacques et de Sainte-Marie à l'ouest, et s'étendait
fulios 124-130). Cette chrouique, composée
dans l'abbaye dWrlan/a à l'aide des docii-
iiients de ses riches archives et plus
encore d'après les traditions locales, ren-
ferme de précieux renseignements ."^ur
l'histoire si obscure du premier comte de
Caslille. .Malheureusement il n'est pas
facile de les dégager des légendes tout à
fait invraisemblables el des circonstances
merveilleuses dont le crédule narrateur a
cru devoir orner les gestes de son héros.
— Le manuscrit comprend f>01 folios et
est divisé en 4 livres : 1. Le^ aucélres de
Fernan Gonzalez, 4.'( chapitres, fol. 1-89 ;
— 2. Feruau Gonzalez, IH chapitres, fol.
89-526 ; — \\. Les descendants de Fernau
Gonzalez, rois de Castille et de Navarre,
26 chapitres, fol. o2G-ii90 : — 4. Rois de
Castille et de Navarre jusqu'aux Ilois
Catholi.iues, 20 chapitres, fol. .igo-eoi. —
Il se termine ainsi : « Ruega por el aulor,
llamado fray Goncalo de Arredondo y
.Mvarado, abbad del monesterio de Sanl
Pedro de Arlanca, aunque indigne, y prior
de Boveda.
Sea loor, gloria y bendicion
.\1 summo bien, al quai plega
Nuestros herrores y fallas perdonar
Y las animas que el crio salvar.
Amen. Fin. Laus Deo ».
Gonzalo de Arredondo avait reçu le titre de
Chroniqueur des Rois Catholiques. Il
écrivit sa Coronira dans les premières
années du xvi« siècle et fut le dernier abbé
pcriiétucl du monasiére d'Arlanza.
1. Cette explication de la présence des
moines dans leur abbaye avant 919 pour-
rail faire croire que Fernan Gonzalez
fonda le nouveau monastère aussitôt
après la conquête de Caruzo ; mais la
phrase suivante du prologue du privilège
montre bien qu'il n'en fut (|ue le restau-
rateur. Vnici en effet comment il s'expri-
me : " Digne iaui sue spci vota in domo
celica mansionum multarum colocat, qui
doiiumi sancte ecclesie restaurât vel in
melius construere provocat... » [Recueil,
p. 1). Peut-être même doit-on voir dans
ces derniers mots une double allusion à la
reslouraliou de 912 et à la donation de
919, qui en est le complément. — Il peut
être utile de remarquer qu'il ne faut pas
attacher trop de valeur aux formules qui
commencent et terminent les actes de
donations. Beaucoup étaient simplement
empruntées à des recueils ou formulaires
composés tout exprès. Toutefois, dans le
cas présent il semble difficile d'y voir
autre chose que l.i constatation d'un fait,
puisque toute allusion à une fondation est
exclue du texte. 11 s'agissait non pas de
fonder, mais bien de restaurer.
DE FEUNAN GONZALEZ A ï^AlM DOMIMQl'E 11
vers le nord jusqu'au sommet de la montagne qui forme aujourd'hui
le monte de Silos.
Nous ne connaissons que fort peu de chose sur l'histoire de l'abbaye
pendant le cours du x* siècle et les premières années du siècle suivant.
Les commencements furent sans doute modestes et n'eurent pas
l'éclat que donna vers le même temps au monastère voisin d'Arlanza
le martvre de ses trois saints ermites Pelage, Arsène et Sylvain '. Il
est toutefois permis de penser que cette période ne fut pas sans
gloire. Environ cent ans après, le souvenir de ces grandeurs passées
se conservait encore vivant à la cour du roi de Gastille et arrachait
au saint moine Licinianus les plaintes amères dont Grimald nous a
transmis l'écho -.
II. — A défaut de plus amples renseignements, nous allons
mentionner les abbés de Saint-Sébastien de Silos dont la mémoire
nous a été conservée, en groupant autour de leurs noms les quelques
notices que nous avons pu recueillir.
La série authentique des abbés commence avec Placenthis dont il
est fait deux fois mention dans le privilège de Fernan Tionzalez. C'est
tout ce que nous savons sur son compte.
Le nom do Gaudontiiis, son successeur, nous apparaît pour la
1. I.e monastère de Saa Fedro dWrIanza les deux inscriptions suivantes que nous
ne«t qu'à douze <>n treize kilomètres au croyons inédites. Elle ('-taicnt fjravées sur
nord-^jue*t <!<• Siloi», de l'autre c<')té de la les |)ili('rs qui séparaient l.i nef du sanc-
moDtaj^oe, dans une situation des plus tuaire :
pittoresque. — Oq ignore la date de sa j, , vuk \i
fondation, mais il existait déjà, croit-on, TWII!
avant l'invasion des Arabes. Il fut restauré SVMSIT INI
par Kernan G'-oz^ilez au commencement riVM
du X* siècle et devint un des plus impor- HA\C OPFHA
tant« de flastille. Les bâtiments claustraux.
de construction relativement r/^cente, i» .;. (iVII.I.KI.MK.Z
•'étaient assez bien con>«ervés jusqu'à n<>« ET OSTKN l'H ipaler] EIVS
jours. Un lerrible incendia allumé par un FEf;KHVNT IIANC
■impie feu de cheminée le 21 mars 189i a OF'KIlA.GVVKlINANiTEl
presque tout r.'duit en cendre. Depuis DO.MO A HUA MNCKN'ITIO'
une vingi^mp d années les volutes de un lillft IN HUA .M '''t^l^
très curieuse église du XI* siècle s'étaient
effondf' 'au portail à pb-iri iCctt»! xccflndc inscription est île la (in
cintre r ■•'•, sa vail'* tour <lii \l' *ii-i'li\ (J. lî/ijuiFifi sfitjratln, {.\\\'\\.
romane et ue* éléffante* chap<dlc* absi- 2' éd., p. 53). Les noms des deux artistes
dnic» du XV' •i<r|., .i.iK'iit encore debout aussi bien que In forme de l'écriture qu'ii>»
fl attiraient plu» d un M»j.i;{eur intelligent emploient dénotent den étrangers.
dam cette merveilleux solitude, bans les 2. Vita beati liominiri, dans VerKnra.
mine* de cett'» égUie nous avons relevé p. H1-1tn.
12
llisrOlUK I>K I. AltItAVE DE SILOS
[jrcnnièrdoisdaiis lasouscriiilionduiie cliarlo accordée par la comtesse
Moma Donna au monastère de San Millau de liembibro le 1" février
î)2iJ'. Dix ans plus tard il confirme un autre privilège de la même
dame en faveur des moniales de Sainte-Marie de Lara -. Nous le
retrouvons ensuite dans trois privilèges donnés à l'abbaye de San
Pedro de (iardefia, les deux premiers en 941 par Fernan Gonzalez,
comte (le Castille^ et le troisième en 943 par Assur Fernandez, comte
de Monzon '. Mais les arcbives de Saint-Domini(jue gardent encore
aujourd'hui un souvenir bien autiement précieux de la même
époque. Nous voulons parler d un beau manuscrit, qui renferme le
comm(>ntaire de l'abbé Smaragde sur la règle de saint lîenoit et que
copia en Tannée 945 le prêtre Jean, moine de Silos, selon toute
apparence. Il en sera (lucstion plus loin dans notre notice sur les
manuscrits de Silos.
L'uni(jue document qui nous parle de Didacus ou Diego '% le troi-
sième abbé connu de Silos, est une cbai'le du monastère d'Albelda dans
la basse Navarre (aujourdbui province de Logrono\ Elle nous \v,
montre assistant en compagnie de l'évêque de Nâjera et de plusieurs
autres abbés à nu anniversaire solennel célébré en 9o0 dans ré2;lise
de Sainte-Fulalie '^ })Our l'àme de Sancbe Abarca, roi de Navarie. Il
est d'autant plus intéressant de recueillir cette petite notice bistoricjue,
(ju'elle n'a pas été mise à prolit par les clironi(|ueurs qui ont publié
la liste des abbés de Silos. Yepes lui-même ', (jui appelle Didacus
f/Z'fl^/ Î'?7/Vv<,s7?, ne se doute pas (juil s'agit dans ce texte d'un abbé de
Silos et ne le mentionne point dans son catalogue de prélats de ce
monastère. Le savant 1*. Moret * traduit les mots « Siliensis abbas » par
1. Cette pièce est iocilite. Les arctii-
ves (le Silos en jios^èdeiit une Cdpie faite
!*ur l'oriffiiial et env<ij(''e d'Arlanza an
1*. Martin Sarmieiito avec plusieurs antres
(li>rninents de relie ahbave. (/-'«/ir/.v des
<irchivrs (le la Coni/réyalion de 6aint-lienoil
de Vnlladnlid, t. I. p. 199.;
2. Yei)es, Coronica (fcneral de la Ordcn
de S(tn lienilo, t. 1, fol. 379 v".
3. 1", Union du iu()ua!«tcre de San .Mi-
guel de Xavilla à l'abbaye de Cardi-fia.
L'abbé de Silos si^ne imniédialenieiit
après l'évrqiie Hasile, avant les autres
prélats et le comte de Castille. (Bergan/.a,
Aniiquedades de Espaùa, t, II, p. 1(82. -
•_'", Sentence contre un habitant de Sau
Torcuato. {Ibid.. p. ;t83, et t. I, p. 210-2H.)
4. Donation |)rè3 de Sacramenia. (Ber-
ganza, t. Il, p. 38S.)
■). On sait (|ue ce nom esl dérivé de
Dirus Jacobiis et répond à relui de San-
tiago, S<(nc(us Jacubus. On trouve fré-
quemment les formes anciennes : Didac,
Didaro, Didag, Didago, Hing, Diago, Dieg.
^ Voyez notre « Index général » du liecueil
des chartes de Silos.)
6. Celte bour^'ade, qui s'élevait près
(les rives de l'Kbre, dans la Rioja, n'existe
plus aujourd'hui.
1. Coronica, t. V. fol. 83, ad ann. 950.
8. Anales del reyno de Savarra, lib. 9,
oap. i, uum. 3.
DE FEKNAN GONZALEZ A SAINT DOMINUJLE
13
abad de Sojo. et un auteur moderne ' par abad de Desojo, monastère
parfaitement inconnu et qui n'a probablement jamais existé -.
Peut-être aussi faut-il reconnaître ce mémo abbé dans le Didaco
abba, qui confirme en 963 une écriture publiée par Berganza, d'après
le cartulaire en caractères wisigothiques de l'abbaye de Carderia^
Après don Diego nous voyons paraître un second abbé du nom de
Gaudentius. Les divers catalogues n'ont pas distingué ce prélat de son
homonyme mentionné plus haut et avec lequel rexistence de l'abbé
Didacus en 950 ne permet plus de le confondre.
En l'année 970 *, Fernan Gonzalez, étant sur le point de mourir.
1 appela auprès de lui pour lui faire part de ses dernières volontés et
s'aider de ses conseils. En cette circonstance, le comte de Castillc lui
lit don dune relique de saint Sébastien, renfermée dans une châsse
d'ivoire^. Nous ne possédons plus cette châsse, mais la relique de
saint Sébastien est encore une des plus précieuses du trésor du
I. (jovanles, Hiojii (dans le Diccionariu
geo'irfific<y hittorico de Eupatia, por la
real academia de la Historia, <1840>. au
mot « Saota Eulalia ■- . Peut-rtre veul-il
parler «le l'abbaye de Si>guela.
i. .Nou« reproduisons ici (d'après Ve-
pes, Coronica, t. V, fol. 43.">) le passage Je
la charte oii se trouve celle notice. C"c?l
l'acte d'unioD du monastère de San l'ru-
'. )•• Laturce à l'abbaye de San .Martin
■. 1 il. .\ou^ n'avons pu rctroiiver
rorigioal aux archives de la collégiale de
Logrofio, ou les di>runi<-nls d'Albolda
fur»*nl plu» tard transportés . " ijuin hec
nostra traditio (|ne facta est era uon-
•1,1 ortuaiteeinia «irlava {950 regni
. ((rincipif («arsiani et Tutc rcginc
■ I -Irm genitricii, nantienda i-rat testibus
\>.Tediris, tunr adfucruot in niarginc
nnininifl Iberi, qui pro eo in Sanrta
Kulalia anivroaho Sanctioui!*, primipiit
prtfati geuitiiri*. ccli-bralo venienles,
td ««t : T"î ' V 'nuis Siijfrn,
«•pi<ropu«, \> l<u»i<i .ibba<,
I>id4rus Sliensis abbno, .Muuio de Snncta
' ' ' 1 Snntit < .' ■ ■ Kiu» HiT-
liiha» »!<• i I >, iicliix'o
Girooenais mona«l«rii Ciruehat «hbaa,
plur<^*<|ue alii ilud'iu ad^l'int'-* nantTunt
■icut pt no«. Ouin''* Lr-criDio* Leia,
Vif lU s^ritM manu mca linvnum feci. >■ Ce
VigiU ^st Mn« donir laulrur du fameux
ri'Ciieil de Conciles et de Décrélales, écrit à
Albelda en 976 et connu sous le uoni de
" Code.x Vifrilaiius ». aujourd'hui à la
bibliothècjue de l'Escurial, (d I 2'.
:{. Anlif/uedades de Espana, \.. II, p. 39!t.
i. Date la plus probable de la mort du
célèbre comte. Cf. .\nnalfs Composttllani.
Chninicon de Cardena, Anales Toledaiios,
dans Florez. Esp. sai/r., t. X.Mll.) On
trouvera dans les Memoriiis dr la real
aradruiiii de lu tlixloriu [l. III, p. 24.'i-
.'M6] une dissertation sur le commencement
de l'indépendance de la Castillc et la
souveraineté de se.'^ premiers comtes.
3. '• !<a historia del conde Fernan (îon-
lalez <(ue esta de marin en .\rlanza, di/.i>
(|ue siutiendose el conde malo y avieii-
dolr sido revelada la hora de su mui<rte,
eiivio a llamar el abad de Arlanza y al
de SiloH, llamado tiaudencio, para que
juntos con el de (Janb-fia les eouiunieasc
la diHpo«iriiin de las rosas de su aima
y estiido. Kl ruridc 'o hizo (al abail
de Silo*) mu'hos favorcs. Uiole el brai ••
de «au Sébastian i|ui' oy tiene la ca«n. ••
^(>fr<'>nimo de Nebreda. S'iticr tiuiinisnilc'^.
L'histoire «11- KtTimn <»onzalez, a liii(U(||e
l'abbé (ièruuimo dr Nebred% emprunte
«•r» r<'ii<i*'igti<-niiMil<t oni celle de (ion/.alo
il'! Arrcdondii, ipji, nouit 1 avomi dit déjà,
abuudc malhciireu«emeut en récits légen-
daire!) d'une (ré« médiocre autorité.
li
HISTOIRE DE L ABBAYE DE SILOS
nionaslère de Silos, l^e dipUnne de !ll!) iiidi(HU' (jne l'abbaye possédait
déjà à celle date des relicjues do ce niarlyr. Peu après la mort de
Fcrnan Gonzalez, l'abbé Gaiidenlius conlirmail un acte oclrové par
son lils le comte (iarci Fernandez et (jue le P. Argai/. a [uiblié
au XVII* siècle d'après l'original alors aux archives de l'abbave
d'Arlanza '.
1. " fiaiKicntiiis abbas SaiH'ti Sebasti-
aiii idDliiiuat ■ J'oblariun eclesidsliai tle
Hspana y notifia île sus primeras honras
en los escritos >/ cfironicoii de Hauberlo.
Madrid, 1G68, p. 4117;.
Qu'on nous pcrnielle, avant de nous
séparer de Fcrnan Gonzalez, de juiblier
ici un diplùinc int'dit, par leipiel le célèbre
coinle dola en 'J2'J l'abbaye de San Qwirce.
La situation de ce monastère ù queli|ues
liciies seulement de Sik)«, la ([ualilé du
donateur, la date et l'intérêt iiitrinsc(|ue
du (locunient, sont des titres surtisanls
pour autoriser cette petite excursion sur
nu terrain (|ui n'est pas tout A fait le
nôtre.
>' In nouiine sanclc et indivjdue Trini-
latis, Patris scilicet inf,'eniti, Filii uni/^eniti,
Spiritus snncti ab utro<|ue procedeulis,
«pii cuu) sit unus Dcus in sul)stancia. tanien
Irinus adoralur in ])ersonis. Ej^o coines
Kirdinandus Gundisalvi et uxor mea San-
cia, licet priniordiuni bonc coffitationis,
i|ue inspirante i)co in mente f;enilur
;.'i^nitur) iusticic uiuneribus dcputctur,
lanien et aipie (ea que) niaiori cumulo et
potiori rrescunt. niaiori croddinnis et am-
pliori reuiuneratiouc ^.dorilicari. (Juod nii'n-
le sagalii (saf^aci) tractantes uoslrorunique
facinoruni ineniores et piacula flaf^'itioruni
nostroruui cleuiosinis cxpiare cupicntes,
et oratiouilius servoruni Dei a peccato-
ruui pnnderibus sublevare desiderantes,-
n(Ui (piod scianius aliquibus sanctos in-
digerc censibus, cuni uoverinius propriis
illos diclatos ditatos operibus in etiiereis
••um Christo regnare sedibus. s(îd pro
lutninaribus ecclesiis (ecclesie) eoruni et
stipendibus clericoruui ibidem servien-
tiuin alque elcuiosinis pauperuni locuin
illuni rrc(|ucntantiuui, ouinipotcnli i)co
cl invictis!»imis ar lriuinphatori))us inar-
tiribus nobisque post Deuui vcnerabilibns
patronis Quirico videlicet et lulite et
sanrto loanni Baptiste, necnon et saucto
Michncli nrcangelo cunctis<pie snnctis
ipioruiu rcliipiie ibidem noscuntiir recon
dite, ipio iu bonnre iliorum basilica csl
fundala in suburbio civitatis (|ue dicilur
.\gosin, otîeriu)us ad integrum, sicuti a
nobis dignoscitur uunc viscpie hinc fuisse
possessum, in ])riniis ipsum in (|uo cadeni
ecclesia sita est locum ; deiude cum om-
nibus adiacputiis vel circiimslipationibus,
luonasteriuui scilicet, cum doniibus. airis
(atriis»', terris, vineis, hortis, molendinis.
fontibus, practis (pratis', paludibus, et
cum silvis arborum, tali defensione dc-
fensatis, ut (piicunu|ue homo ausus fuerit
in silva illa ligna incidcre. quiiique solidos
abbati prefali luouasterii cxsouat cxsol-
val' pro uuaquaque arbore.
" Quod si fpiis|)iain ad scedenda ligua
cum carro et bobus ausus fueril intrare,
abbas predicti monasterii carrum et bobes
non timeat auferre atquc in monastcrio
propie fproprio) hal)ere. Kt si inscisor
lignorum cum iignis usipie in domum
suam fugcrit, et custos silve prosecutus
cum fuerit, furtiva ligna monaslerio red-
dere cogatur et, amissis spoliis, fur in car-
ccre detrudalur, quodadusque quoadus-
que" de unarpiaciue arbore abbati monas-
terii (piin(|U'- solidi ab illo reddantui'. Si
vero iu predicta silva in pascendis gregi-
biis ovium vel procorum (porconnu)
aliquis inventus fuerit, de unociuoquo
grege duos arietcs vel duos porcos abbati
reilat. iu insiq)cr pascendi licentiam non
liabeal. Kt si armenla boum vel grèges
e(|uarum in predicta silva inventa fuerit,
de unoquo(|iie (juadrupcde reddiclo solido
abbati monasterii, licenciam ultcrius non
abeat in ea demorandi. Si qui» vero in
illa, venandi causa, rectia vel laqueos te-
lendcrit aut cum canibus ad venanrJuni
intraverit, vcnationem admitlal, rcclia et
la(|neos perdat, propriusque {sic) exutus
vcstimentis nudus recédât.
" Hic est aulcm prcdicle terminus silve,
queni neuio superbe audeat excédera : Ex
oriciilali |»arle fiuitur terminus loco qui
DE FERNAN GONZALEZ A SAINT DOMINIQUE
I «•
JO
Le souvenir de Belasius son successeur, que Florez, Yepes, Castro
et d'autres historiens appellent à tort Gé/asius, nous a été conservé
dans une charte de 979. par laquelle un certain abbé Sévérus et sa
mère Paterna otTrent à l'abbé de Saint-Sébastien de Silos leur monas-
dicitur VallU- de Baca Muerta. Ex alia
parte similiter flnilur iii via que itur <ie
Cupillo in Agûsin. Ue tertia vero parte
transvertitur terniiiius de Fonte de Santio
Nigro ad Bacaiu .Mortuaiu. De quarta vero
parte determinatur terminus in via que
vadit per Quinlanas.
• Addimo (addo) autena huic donatiuui
inonasterium Sancti Juliaui, quod est
situm iuxta tluviuiii Rivulus de Cahia ab
inhabitantibus dictuiii. ciim discurrentibus
aquis et adiacentibus terminis, scilicet
Ponte de Sanctio Albo usque in ip?(>
eodeiii monasterii). Et subtus moiiasteriuni
uâque ad ecclesiaiii Sancl».- Marie cuncta-
que pertinentia predirlo nionasterio. ron-
cedimus !)eo et prefactis sanrtis jure
perpetuu. In biis ergo duobus munasteriis
qulqiinique pignu» ceperit. dupli<iter red-
dat abbati. quingento.s <>o|id<>s p<-r?i>|vat
comiti.
■ Concfdinius antem viil.im que vocatur
Mflua de (^ a pi lu nef <um uionastiTio
Saocti André ibidem sito, cum omnibus
que ibidem «'idem pertinent. t)anius
etiam aliam villam in «uiilinio de Uarba-
dill«», l'mn nomine vocitatam. Super hec
et Deo et »anrtis supi-rscripti^ dotiationem
d«mus in villa que diritur l'iuffn. rellam
Sancti Homani, ruui fuo moiendino et suo
HfiTK Et damu^ in pa.ireudis armentis
gn-gibu*«|ue vestris tria joca (^raininalia,
quorum unum Varariza ab initiu di<°tum,
allrrum Pornellon ab incolix vuritatuni,
t<-rtium vero Ocf///iri:ii» ab iiiabitanliburt
«■•t uominatum. Et iri r*mnil>UN ofiiiiD
(omnino) termini» predirlp ville lircntiam
vcHtrii
t «ii|iii«i
n'uttre vrn'-ratiorii«
- Hrr oinnia d>-t'-riiiiii.il'i rorii'<-dniiu« ad
honorem Iiim huir «c. j. «i»-. quo que; dli
pf^rp'-liialiU'r permaneant hcn-dltario iur«?.
- Tibi «ut«*m Aduri pre^tulTo pf-ripimiiK
ul huur btrijiii (Ici ad honornn rf^o^*,
iiernon omriibn* m idfm ('.htï%Ui famulan
lîbiM i\Hr tunl n<-ri>*«aria prrbea* Immo
riinrtariim que «uni vcc\rmv ediliraiidi
alque distribuendi possibilitatem (posses-
sionem ?) habeas, ita ut quiète vivas nul-
lamque ab ullo iiiolestiaiu substincas. Et
nos a vobis prediclis, Asure sciiicet pres-
bitero fratribusque ecclesie predicte, iii
conHrmatione huius scripti accepinuis
rodane (rodanum) caballum trecenteis
solidis apreciatuui, quatenus hoc totuui
supra scriptuin atque iudl?solubiliter om-
nibus ibidem famulantibus et Cliristo
vero régi servientibus est conlirmatum.
" No? itaque, iu quantuni valemus, ut
carissimos obsecramus, quatenus vitam
vestraîii ita prudenter agere studeali?.
quo animas vestras Deo utîerenles frnc-
tum bone spei orafionibiis veslrls adi-
pisccndi Del miserirordis nobis miuis-
tretis. Moiiemus autem nos secuturos ner
ne coacti pravo vitio abaricic nunc non.
exigaul oblationeiu, (|uam Deo !'anctis(ju«'
inTra srriptis malum (?) conferre quiquc
audeant de UKUia^terio auferre. Si ((uis
tamen, quod absit, aliqiiis ex liliis ve]
neptis »eu propinijuis aut aiitiua subro-
gata pfTsona iliabolica (itilatioup inisli-
galiia, temtrario iussj ausus fucril anr
noFlram ronnrmatioiiem enervare con-
tra<|uc hoc tiosirum privillcgium ob'v]ias
manus tcudere, vel aliquid huius uostrc
sponl-inci dapni (iloni auferre, sit analcr-
ma marenata in ronspi-clu Dci Patris
omnipotmlix et saiictoriim angclorum. et
iu hoc spculo exorcus sit ab oui rcptu
rhristlanorum. Et dcsrendat super eum
ira <t furor Domiiii et l'aurti Ouirici cl
Manrii .Mii'ha*-lis il sancti Iuliaui omuium-
que Hanctorum. cl «iic/i Icprn percusiiti
rcpcnliuum ac dauinavilc iudicium iuciu'-
ral cl cetera. (lor|)us cjiiH terra non
rccipinl, et excidium Datan et Abiron (|uo.-<
ferra aperlo ore avido vivos aliHorbuit,
cxcipi<tl,ct in «lie iudicii nirhil cum dextriJH
commune hab«'/il. et in hoc neculo vivorum
vi*u carcat et in futuro cuui ludn tradil<u'c
mf<Tno inferiori pcnux luKcnl. Intuper ri
quod iniu<«te auferre nKdituH fuerit, veri-
dira convicluH rationi!, Hnplicjter abbati
predicli monaaicrii rentitnal .ilque Irc-
.f^.m^^tf'
IH
IIIMOIKK 1)1", 1. AHBAVlL l)K SILOS
tère (noatru/n monastcrium) de Saiiii-IJarlhéloniv de (^ara/.o '. Les
doiialLMMs l'avaient reru eux-mêmes peu auparavant du comte de
(lastille (larci Fernande/ et de la comtesse Ava, avec complète
exem|)tion du droit de patronage et de toute redevance ou dépendance.
(iC monastère n'avait |)as sans doute une importance considérable.
La qualité des deux donateurs nous porterait même à y reconnaître un
de ces petits monastères domestiques parfois tort peu édilianls et dont
on ne trouve (jue trop d'exemples en Kspagne durant le coursdu moyen
à^e'. Quoi qu'il en soit, il dut dis[)araitre de bonne heure et nous
nen trouvons plus la moindre trace, à titre de monastère régulier,
dans les documents postérieurs des archives de Silos.
Quebiues mois avant cette curieuse donation, l'abbé Hélasius
assistait comme témoin à lacté solennel pai' letjuel le coinlc de:
(lastillc (larci Fernandez olVrail à Uieu sa fille IJrraca dans Tabbayc
de Covarrubias, qu'il comblait (!n cette circonstance de largesses
vraiment royales (24 novembre D78) '. On nous saura gré- de
rriilas auri lihras cuiiiiti cxolval, el hoc
scriptum ctciualiter inconvussi bille [sic]
|)<Ttnaiu'at.
" Kacta cafta fi'iia i|iiarla, priilie kalcndas
mail, era I) CCCC L.WIl, rcfrnanle rege
gloriosissinio Aldefoiiso in Legioue, iim'
vero comité Ferdinaiulo Giimlisalvpz Cas-
telle comitatuiM ministraiitc.
" Ego auteiii suprascriptiis Fenlinandiis
Ciindisalvi et iixor moa Sancia, qui liane
r.irtaiM fuTi inssinnis et rccensitani audi-
vin)us, maiiibiis propriis signes recinuis,
et corain testibus rdbor.iiilcs, coteris
infrascriptis ad roborandum (radidimns •>.
[Archives paroissiales de CiibiHo delCatnpn,
vu[n'' insérce dans une rral ejeculoria
originale de Philippe II datée de 1552). —
I, authenticité de ce document ne nous
semble pas douteuse et il est instructiT
de la comparer avec lacté (|ui ouvre le
Hecueif des charles de Silos.
1. lieciieil, p. 6. — Le n(Uii de liel'isiiis
n'cf^t (piiinc altération de Blasius. Nous le
retrouvons frc(iuemnient dans les docu-
ments du X' siècle el du xi" sous les formes
rie Belasio. Helosco, Vehisco. IHasco, (au-
jourd hui HIas , d'où lielas(jiiiz, Velasquez,
Vêlez, Vasquez, c.-à-d. Hls de Biaise.
2. Dans sa Hégle uionaslirpie, .saint
l'rwctucux, .Trchevèque de Braga i^mort
vers GIO , s'élève avec beaucoup de force
contre ces singuliers asiles, où l'absence
lie toute discipline entraînait parfois de
graves désordres : <> Soient nonnulli, dit-il,
ob metum gehenna' in suis sibi domibus
uionasteria coinponere, et eum uxori-
bus, (ijiis et servis alcjuc viciuis, cum
sacramenti condilione in unuiii se
copulare. et in suis sibi, ut dixiuius,
villis et noniine niartyrum ecclcsias
consccrare, et eas falso nouiine monas-
tcria nuncupare. Nos tanien hœc non
.iieiiiius monastcria, sed aniniariim per-
dilioiiem et Ecdesia* subversioncm. . .
Suo arbitrio vivunt, nulli seniorum vo-
luut esse subjecli... >• iHi';/id(i monas-
llca communi;,, cap. I ; cf. cap. II. Aligne,
l'alrolof,ie latine, t. L.XXXVII, col. 1111-
1112). N'oyez aussi Yepes, Coronicn ad ann.
1043) et Berganza, Anlifjiledades, t. I,p. 176-
m. — Le même abus s'était présenté chez
les Aiiglo-Saxous, et le V. Bède le signale
en 7'U dans sa lettre à l'évoque d'Yorck
Egbcrt. [Pair, lui., t. XCIV, col. f.63-664.)
3. L'abbaye de Saint-Wme et Saiut-
Damien de Covarrubias était auparavant
habitée par des moines, (|ui en 972 la
cédèrent au comte Garci FernaOdez, à la
demande de ce dernier. On trouvera nu
peu plus loin le texte de cet acte.
DE FERNAN GONZALEZ A SAINT DOMINIQUE
47
donner en note, d'après l'original des archives de la cathédrale
de Hurgos, ce document historique, qui mériterait en raison de
son importance une étude spéciale. L'abbaye de Govarrubias se
trouvant dans le voisinage de Silos, cette charte est tout particuliè-
rement intéressante pour notre monastère, tant au point de vue
géographique qu'en raison des nombreuses signatures, parmi
lesquelles on lit celles de onze abbés et de plusieurs ermites '.
1. Voici ce texte, avec son rude latin
populaire, à travers lequel ou voit percer
déjà les premiers rudiments de la langue
castillane :
« In nomine Ingeniti Prolisque ac Proce-
dentis, unius semper natura Deitatis,
videlicet Patris et Filii, adnectens Spiritus
i>anctus, siinulque conexa Trinitas in
uuilate. Hoc est séries teslamenli, que
patrari volumus ego Garsea F'renandez
cum coniuge propria Ava coniiti«sa. Ex-
tremitate ultimi iudicii diem enixius
decernentes, expedit duratum riientibus
no«tris aliquid preponere, quatenus cum
tuba terribilis mundum concusserit, omne
iubaniine a culpe in Christo mereamur
accipere. Amen.
■< Derrebimu!» iiiunug offere Domino
Ihesu Chri'lo et sanclis eius, id est prolem
filiamque noslram nomine L'rraca. et
elegiriius ipi>ius loci Oiiodbasrnbias sitiim,
qui estât in ripa Ouminis Aslanza ; reli-
quie namque residcntis loci illius sanc-
torum Co!>me et flamiani. et sancti Ciphani
episcopi, et tanclc Kngenie, et sancti
Tome apoHtoli, et sanctoruin lusti el Pas-
Utnn teslium Chri«ti.
• yua quidem ego «iarsea Freiiandez co-
mité et Ava coiiiitiKtia doiianius tilii filia
Doatra l'rraca, in donit Covaitrubia», cum
mil l/'rminii, videlicet : De ftemitario
aiitiquo de .Mamblan usqu'- in valle de
Saoci" Pelro. qui deitcendet de «erra,
«rilicel aqua difK'urrit iim|ij(; in \*\att/Ji.
Et de alla par<. nd K<>ule Tablala u'que
ad illa Cruce ; et de itta (Jnicc ad valle de
TorquelU ; et d<> U T<>rqnela a Mata Dnla-
re« ; el »ie Mata Dalare* a karrrra antiqua
ubiqiKT de«cendet ad SaiHla Eugenia an-
tiqua. iitqiie drac'-h'l'l m Adlnuza. Kl de
«lia par* %allc di: \iri<-lle, ii«qu«.- vcnit al
Scruo ; et de! Srriio iiiqiir diiriirrcl ad
Merrat/rllo d'- .Maiiilda», quantum infra
ronrlijdet.
« Villas que videlicet donamus tibi filia :
— De Ura : Retoiia, Retonda et Cercsolos,
et Quiutaniella de Fiamio (?). — De Tabla-
tiello : Talamanquiella. — De Clunia :
Baniolos. — De Gomiz : Gutierre et Celle-
ruelo de Calbos. — De Barbatello : Barba-
tello de Penia Forella. — De Lara : Mam-
bulas, Latruquiclla... — In Matrigale : villa
de Tosendo. — De Lernia : villa de .Maza...
fos, Kapriata et Val de Rave. — De -Mun-
nio : Cibtatonia. — De Benbibes : Villa de
Huirani. — In Burgos : Sancti .Micalielis et
Cardennuela, in Almelas..., et suo mona?-
terio. — In Quotar : Sancta .Maria. — In
Lenzes : Fonte Omne. — In rio de Lazcto :
XX kasatos et IlII molinos. — In Auka :
Sancti Emiliani. — In rio de Vesga : Sancta
.Maria. — De Cerasio : Sancta .Maria de
Tirgo et Ilaarto. — De Pontecurbo :
.\miugo. — In Annana : Sancti lacobi et
XX eras de ?al. — lu Kastella Vctra :
l'etiellas. — In rio Deserti : Sancti Tirsi.
— De Castro : villa de Veta et Sancti
lurde. — De villa de Didago : ville lusto
et Tabiata, et Sanrti .Michaeli, et Sancta
Columba, et Colmenarcs. — In Fomiizeto :
Sancti Vincenti. — De <trzellione : Sancto-
rum Cosme et Damiani, et Corbiellos, et
Sanrti yuirici, et Sancti Aiidn-e, et iilo
Uustiello cum suas defesas de Ibia, Por-
kera et Sultlerranca. — lu Caorncga : illa
.Mimia rum sun)* monasterins. — lu
Kguna : Cie^sa, et Santi Iuliani de CoUato,
et .Sanrti bdiauni!», el Sanrti Martini, Val
de Oltia ruui suos mouasterioH Sancti
Andrew et Sancti Pétri, Sancta .Maria de
Valle, Sanrli F»îli<i!«, Sanrti Martini, Sanrta
Eulalia, San<-tt lohannis, Sancti Iuliani de
VarroB, Sancti ilomani, Sancta .Maria,
Sanrli .Michaeli, San<ti Vincenti, ...miorigo
et (^aii t'!i, et Snnrli Gipriani.
• l«tai* vill.tH.qni Nunt iam nupra RrriptaH
rum iiuot Mioiiaiitcrioft et «nao adiacenciait
ab oinni intcgnlatc, ruui ingrciHU» et
2
18
HISTOIRE DR LAHUAYE DE SILOS
III, — Avec le septième abbé D. M/ino, nous sortons du x" siècle
(jiii a laissé si peu de traces dans l'histoire de Silos, pour arriver au
xi" siècle, un des plus glorieux pour l'ordre monastique eu général,
cl <\m fut le siècle d'or de notre abbaye. — Avant d'entreprendre
rogrossus, fonte?, montes, pralis, pasciiis,
rihulos, ciiui suis staj^nis. Kt nl)cant illas
villas et histos monasterios taie foro, que
non peetent anubda, neque faciant fossa-
tera, ncque iiiliet in illas saion de re{,'e.
— Et si aliquis petierit iudicinm ad istos
ho]n)ines de histas villas pro ali(|iia
culpa, que de CCC'»' solidos sedeat. (luo
modo (lent Xll homines per delimdare
{.tic). Et si ad belliim exierinl conti-a alios
ominos de alia parte, et ibi occidirint
homines (|uo modo, non peetent homiei-
diiim. VA elcginms tibi XX lectos, et XXX
pannos obtiuos, et mille solidos por vasos
et ccrvitio de mesa, XV almiizallas et XX
alliirares, XV fatcles, et XX plwmazos pal-
li'os. et dncentas baccas. et cenlum equas,
XXX .Mauros et XX .Mauras. — llcc omnia,
que supra anumerabimns, Dco, lilia nos-
tra l'rraka, et loci ipsiiis donanms nl(|nc
roncediiiMis, ut de hodic vcl Icnipore in
tuo iure sit conûrmatnm, ut habeas,
teneas, vindices atquc defendas iure jic-
renni.
« Porro, si (piis aliquis ex nobis, aut
liliis nostris, aut frermanis, seu ali(ina por
subrogata |)ersona, lunic nostrum fide-
lem lestuni donatiouis pro ((uolibet argii-
mentum iu(|uietare voluerit, in primis
ira Uei omnipotentis super eum descendat
et rei)enlimis iudicius inenrrat damna-
bilis ; al) utrisque itribelur luminibus,
omnibus bonis arceat, runctis malis in-
enrrat, et corpus eius non reeipial terra,
nec tiabeat parte cum Chrislo redemptore,
sed rum luda proditore baralrique infer-
ni inferiori, et insuper seeularia damna
rentuni auri libras a parte regale. Et hcr
srripinre tenore picnam in omnibus obti-
neat firmitatem robore.
'< P'acta apiee exaratione, nolum prcdxi-
onis diem, \'lll" kalendas dccembris, era
Ta VU Xa, régnante serenissimo régi
Uanimiro in I.egione et comité (îarsca,
Krenandez lîlium, in Kastclla.
" Fgo (iarsea Frenandez romite et Ava
romitissa, qui hune tcstamenluni (ieri
voluimus et relegendo audivimus, pro-
priis manibus sigillis inpressinius et aliis
roborare premisimus -;-. Garsea Frenandic
confirmans •]-. Ava romitissa, coniux eius,
-;-. — Saurio Garsea eonlirmans -;-. Gun-
desalvo (Iarsea confirmans -•-.
l'reinii-re culoniie : Luridius episcopus
eonlirmans. — Sancio rex eoufirmaus. —
Urraka regina confirmans. — Hege Sce-
meiio confirmans.
Deuxième colonne : F<iituni (îarsea con-
firmans. — Didago Açnuriz confirmans. -
Tellu Ciundisalviz confirmans. — Sancio
Enegoniz confirmans.
Troi.'iième colonne : Tota..., comitissa,
confirmans. — Fronilda comitissa confir-
mans. — Munionis episcopus confirmans.
— Auriolo Aurioliz confirmans. — .Man-
cio .\2nuriz confirmans. — Nuni Obccoz
eoufirmaus. — Xunuo Obecoz confirmans.
— .Vssur Ferandez confirmans.
Quatrième colonne: Albaro Obecoz con-
firmans. — l.ope Garsea confirmans — -
Nufio .Mufiioz confirmans. — Frenando
Armeri Cadiz confirmans. — Munnio Mu-
lallis (sic) confirmans. — .Munnio Moveriz
confirmans. — Munnio Didaz confirmans.
— Scemeno Sancio confirmans. — Garsea
Santio confirmans.
Cinquième colonne : Fanni Fanniz con-
firmans. — Alvaro Lopiz confirmans. —
Lupa Sarracinez confirmans. — Gundi-
salvo .Munnioz confirmans. — Didago
Scemenez eonlirmans. -^ (Jarsea Lopiz
ccmfirmans. — Fortuni Sancio confirmans.
— (ïutier Uoderiz ci>nfirmans.
Si.vicme colonne : Nuuno Nunniz confir-
mans. — Garscza (sic) Telliz confirmans.
— Gundisalvo Didaz confirmans. — Lope
Sanctio confirmans. — Garsea Munnioz
confirmans.
Septième colonne : Transuiirus abba
confirmans. — Garsea abba confirmans.
— .Menendus abba eonlirmans — Johan-
nes abba confirmans. - Sabastianus abba
confirmans. — Iulianus abba confirmans.
Utiiiièmc colonne: .Maurellus abba, f. —
DE FEKNAN GONZALEZ A SAINT DOMINIQUE
45
ce récit, il ne sera pas inutile de jeter un rapide coup d'oeil sur les
causes qui, au temporel comme au spirituel^ mirent le monastère
dans la lamentable situation où le trouva saint Dominique, lorsqu'il
en fut élu abbé, c'est-à-dire cent trente ans environ après sa restau-
ration par le premier comte de Castille.
Bela?ius abba, -f. — Stefanus abba. 7. —
Félix abba, 7 — Pelrus presbiter, 7.
Seuvième colonne : Sisebutus presbiter,
7. — Gaudila presbiter, 7. — Enego pres-
biter, 7. — MartiDus presbiter, f.
Dixième colonne : Tellus heremita. f. —
Zisilia heremita, 7. — Obelooi heremita,
7. — Servus Dei heremita. f. — Tirsus
heremita, f. — Johannes heremita, f .
Onzième coVmne : Flurentius scriba, licet
indi^nu!>, exarabit. — Pontenlius abba
continiiabit, -i- ferit. >-
{Arch. de la cathédrale de Burr/os, tiroir
IX, volume 69, l" partie. — r»ri;.'inal en
parrhemiu ; 0m.70X0m.50. Le texte est en
belles majuscnles wisigothiqnes alternati-
vement noires et roufres : les signatures
en minuscules. On trouvera à la fin de
cet ouvrage le fac-oimile de ce document.)
Yepes a déj.i publié cette pièce dans sa
Coronica f/eneral de la orden de Sun Benilo
(L V, écrit. \XIII), d'après une copie faite
par Juan dWrevalo. bénédictin de Cardefia.
Il ne parait pas toutefois que ce dernier
ait eu l'original sous les yeux. Le texte
donné par Vepes et 'pia rej)ri>duit .Mu-
fioz 'Colercion de fuero» y carias puehla.t,
p. i1 est, dans tous les ras, notablement
différent du nftlre. Le» noms y sont pres-
que mécunnaissables, sans compter que
la ponctu.ilion et les nombreuses fautes
d'impression en dénaturent le sens pres-
que 4 chaque lign^.
— Le comt»- «iarci Femandcz avait, six
ans auparavant (972., rei^ii la ville de
Du I ■ ; (le l'abbé fl des
moi: et Saint- l)amien
de c«?tte même ville. Nous donn<ini, d'nprés
l'original que non* avons sous les yeux,
le texte encore inédit de ce «uriim et
très intéressant docum'>nt.
« In nomine Iriyeniti |>r<>li*qii<- .n- l'roee-
dnnlis uuiu* srniper nalura deilatis. Kko
Belascn abba iinn pariler cum fratribus
mêla, «idelicfl, Marlinus abba, S-rvandus,
priru», Vinrenli, lulianu*, Fortum, l'o-
Icntius, r^uarius, (Hinlncns, S<>nna, vel
omnes fratres a niinimo usque ad maxi-
me : itidem nuilius coarfans inperio neque
alicuius subducens articulo, sed sponta-
nea nobis atiesit voluntati, et facimus tibi
doinno Garsea comité sive domna Ava
cometis?a,.et filiis adque fîliabus vestris,
donationeni atque conramiationeni sive
concessionem ipsius loci Cobasruvias situs
qui extat in ripa fluminis Aslanca, reli-
quie namque residentis loci illins sanc-
toriim Cosnie et Damiani, et sancti
Cipriaui episcopi, et sancte Eugénie vir-
ginis. Quia quidem ego nela«co abba cum
supra nominatis fratribus ad integrum
vobis donamus atque cocccdinius ipsum
locum, recensendo qucm retulimus : Cofas-
nibias rum terminis suis, videlicet, de
valle de Area us((iie ubi descendit in flu-
mine Aslanza, et de alla parte de
seiiiitario antiqiio de .Mamias usf]ue in
valle de Sanlo Pcfrn, qui desccndet de
serra, sicut atqua discurrct usque in
Aslanza. qnanitmn infra conchidct, tam
in montibus quam in campis, cultum et
incultum, valles et collatos, fontes et pra-
tog adr|ue mnljndinos, omnia V(d)is doua-
mus atque concedimus, ut de odie die val
tempore in vestn» iure sit conlirmatuni
adque donatum, ut abeatis, tencatis, vin-
dicetis et dnferidatis iure prrcnni. Et
proinde aciepimus ex vnbis très villas,
videlicet, illa vestra parte in Sancti
Romani, qui est sita in ripa tluiiiinis
.\slan/otie cum suis terminis, exilu et
regressu. et villa de Licinio in ripa nu-
mini' Asian/a piinilil'T rniii miis Icrminis,
et villa quod diront Cornelianns in rivilo
{$ic) l'initello cum suis terminis.
•• l'nrro, si (|uis aliquis de iioIiIh seu
aliqua Hubrogala |)ers<ina hune nostrutn
li<|e|eru textum donationis per i|urdibel
nrf(umeritum inquietare voliierit, repr-u-
liriiis iudicius inrurrat damnabilis, ab
utrisque privetur lumiiiibus, omnibus
bonis arceal, mulis cunctis incurral et
corpus eins non reripint terra, sed rum
luda Iraditore barnliique infern') infcnorl.
2U
HISTOIRE DE L ABBAYE DE SILOS
Fernan Gonzalez avait repoussé les Arabes au sud du Duero; mais
son épée ne put contenir longtemps rennemi au-delà de ses nouvelles
frontières. Dès 921, Abderrahman, calife do ('ordoue, les iVancliil à
l'appel du roi de Saragosse et pénètre juscjue dans la Rioja, où il met
en pleine déroute les armées de Léon et de Navarre dans la funeste
bataille de Val de Juncjuera. Quelques années plus tard, le puissant
calife apparaît à doux reprises dilTérentes sur les bords du Duero ',
et insiipcr damna sccularia CCClas Hbras
aiiroas a parle cmiiilis conferaf, et hec
scriptiire lenoreiu pleiiaiii in omnibus
obtineat lirmitatis roborcm.
•' Farfa apiciltiis oxaralioucm, nolo prc-
lixidnis dii-m, 1111 idiis scbti'inhros {l'ori-
ffinal porte : SBSR), cra rnilcsima X",
rr^rnante serenissiini rpfjis pucro Hane-
miro in Lcgione, atque comité Ciarsea,
Frcdcnandi filium, in Caatella.
" K^'o Dclasro abba cum snpranominatis
fratribns, <|ui hune tcstameiitum (ieri
voluiiuus et rcleffcndo audibimus, pro-
priis manibiis sigillis impress^imiis -;- -|-
atquo aliis roborarc promisinuis.
« Florcnlius 9crij)?it.
Première colonne : Uclasco cpiscopo
confirmans. — Anni Obccoz conlirmans,
f. — Nunnu Obccoz confirmans, f. —
Ansuri Fredenandiz confirmans, f. —
Obec" Miinnioz confirmans, f. — Obcco
Fredenandiz confirmans, f. — Armeuloro
Sarranciniz confirmans, f.
Peit.rième colonne : Sarracino Helascoz
confirmans, f. — Didaco Armenlarcz con-
firmans, t- — Nunnu Munnioz coufirmans,
f. — Itcgila Didaz confirmans, f. — Gar-
cia Lupiz confirmans, f. — Anuaia (iude-
meriz coufirnians, f. — Gundcsalvo Telliz
confirmans, f .
Trnisirine colonne : (îundcsabo Ansuriz
confirmans, f. — Fredenando Munnioz
confirmans, f. — Fredenando Sonnaz
confirnians, f. — Munnio Sonuaz confir-
mans, f. — Fredenando Telliz confir-
mans, f. — Nunnu Didaci confirmans, f.
— Albaro \a\\)\/. C(mfirmans, f. — Obcco
Albarez con(irn)ans. f.
Quatrième colonne : Sonna Fêles confir-
mans, f. — Doiino Hendenii confirmans,
f. — Izani confirmans, f. — .Muunio Itu-
derici confirmans, f. — Fredenando Ar-
meatarfz confirmans, f. — Ciaudila prcs-
bitcr confirmans, f. — Muunio Didac
confirmans, f . — Garcia prcsbilcr, f-
Cinquième colonne : Fredenandus pres-
biter confirmans, f. — Knnecus prcsbiler
ciiufirmans, f. — Obeco Maurcllez con-
firmans, f. — Ermigildo Fredenandiz
confirmans, f. — Teliu Didaz confirmans,
t- — Armentero Flnginis confirmans, f.
— Gelca Ab(d Gamarez confirmans, f.
« Coo ista concessionc (|uod non abeant
labore de casliclio nerpie in fossato, et
non abeant anupda nequeiebet indc con-
paratione neque de muliere ad alius locus,
uisi quod dcserbiant ipsas créditâtes ad
fralres de Baralanica, set sine populatorc. »
{Arcli. de la cathédrale de liur^os, vol.
61),f(d.87. — Original en parchemin, 0 m..")9
XO m. 40, écrit en lettres majuscules et
minuscules wisigothiqucs noires et rouges,
sauf les signatures qui sont eu minuscules
noires. On trouvera <à la fin de cet ouvrage
le fac-similc de ce document.)
1. C'est, croyons-nous, entre ces deux
expéditions d'Alxlerrahman rpie Fernan
(ionzalez gagna sur les .Maures, non loin
de Silos, la bataille de Haciuas, chantée
avec tant d'enthousiasme au comnicnce-
menl ilu Xill" siècle par le moine-iioète
d'.Vrlanza dans son l'oema de Fernan
(ionzalez. (Voy. Amador de los Hios, llis-
forifi crflica de la lileratura esprn'iola,
f. 11. p. ;t37-.'}67.i 11 est assez naturel d'ad-
mettre que le calife, dont l'ambition était
de reconstituer à son profit le vaste
empire des émirs, songea d'abord à s'as-
surer des forteresses frontières. Celle de
Carazo était des plus importantes, et c'est au
pied même du plateau sur le(picl s'élevait
la citadelle, que le comte, assisté des pa-
trons de l'Kspagne catliolii(ue, s.iint Euii-
lien et saint Jac(pies, aurait anéanti l'armée
des infidèles. (Cf. Herganza, t. I, p. 256-257 ;
Sandoval, Los cinco obispos, ad ann. 931)-
DE FERNAN GONZALEZ A SAINT DOMINIQUE
24
renverse plusieurs forteresses chrétiennes et menace d'anéantir le
jeune comté de Castille ; mais les troupes réunies de D. Ramire, roi
de Léon, et de Fernan Gonzalez parviennent à l'arrêter et remportent
sur lui les deux mémorables victoires d'Osma ^933) et de Simancas
(938) '. Ecrasés dans ces sanglantes rencontres, les Maures ne
songèrent plus de longtemps à tenter de nouvelles entreprises, et ne
purent même défendre leurs propres frontières. Ce n'est guère que
quarante ans plus tard (978-979) que nous les voyons reparaître au
nord du Duero sous la conduite d'Orduan, général du calife Hixeni".
Ils pénètrent dans les montagnes de Silos par Osma et San Esteban,
y promènent le fer et le feu et ne cèdent enfin que devant les etforls
combinés de Sanche le Grand, roi de Navarre, et du nouveau comte de
Castille Garci Fernandez. Mais dès l'année suivante, celui qui devait
êtje pendant près de vingt ans le fléau de l'Espagne chrétienne et lui
faire essuyer défaites sur défaites, le terrible Almanzor, se met à la
tète des troupes musulmanes. De la Catalogne au l*ortugal il sème
partout le carnage et la désolation. Barcelone, Simancas, Zamora,
Léon, Coimbre, Viseu, Lamego, Saint-Jacques de Compostelle et un
grand nombre d'autres places fortes tombent successivement en son
pouvoir. Au centre de la Vieille Castille, il s'empare de Gormaz, de
Sepûlveda, d'Osma, de San Esteban et enfin de Clunia à trois lieues à
peine du monastère de Silos '. Le moine anonyme de Silos, qui
écrivait un siècle et demi plus tard, d'après les récits de ceux qui
avaient connu les témoins des événements de cette époque {ut patfrno
relatn didicimus), nous montre Almanzor comme l'instrument de la
vengeance divine irritée contre les chrétiens. Il le dépeint renversant
tout sur son passage : villes, châteaux forts, églises, monastères,
1. En reconoaJMaoce d'un succès si
éclatant, le vainqurMir fit l'-lever sur !«*«
bords du Duer», \)rr* dr; IfDdntit on fut
livrée la t>ataillc de Siuiauca*, le tnonaji-
t^r<' de S.iinlf-.M.irif d'Aniago, que |:i
rt-ine Lrraca donna |»lu« tard a l'abliaji'
d*» Silos. (Voy. notre Uecueil de$ charten
de Cahhayr de Sitôt, \t. 6fi : rf. Klf»rez, Enp.
tinjr., t. .\IV, p. *54 et t. Wll. p. 30.1., Ou
trouvera plus loin une notice sur Ania^o.
2. Dinde i /.o« Arabe* en Kêp'iiia, t. I,
p. 463) mentionne, il 'npr^'s plusieurs <hr<»-
Di({urtir« araboi, une invasion pendant
la/|urllc Alhakrui, ralife de D>rdoue, se
•«rait empari': d<: la furtcresso dr (Iluuia.
3. Cette dernii're forteresse s élevait non
p;i« sur le pliileau mi se voient aujour-
d'hui les ruines de la cilé de Cluniii, mais
k une petite dixtance vers le sud-ouest,
sur un<.' roilinc qui dnniine à pir l'huinlile
village de C.xruîm del Coude et dont le
sf)minet porte encore de superbes rci»leH
de In rnliiulnbln citaflfllr- li.'itie en cet
endroit par le comte l'ernan liouzale/..
— Les nouibreux fragments de marbre
srulpli* et d'itiKcriptiims, enrantri'H pMe-
méle dans ses murailles, prouvent qu'elle
fut ronstruile avec les ilébris arrarhfïs
aux temples et autres monunu-nts de
l'antique ra[iitale du couvriilii» Clunii'nsiH.
00
HISTOIRE DE L .MUIAYF, [)E SILOS
(Icvonaioiit la proit' dos llanimcs, tandis ([ue les liabilanls, (lui n'avaionl
pu écliapper par la fuite, étaient massacrés sans pitié ou réduits ou
esclavage. Aussi, loi'scjue sa puissante armée l'ut pi'es(jue anéantie et
lui-même mortellement blessé dans la fameuse bataille de (]alatana/or,
où luttaient j)our la défense de l'Espagne cbrétienne les forces réunies
de Castille, de Navarre et de Léon, un immense cri de joie s'éleva-i-il
de toutes parts pour remercier le ciel de cette éclatante victoire (998) *,
Dès ce jour, en elTet, l'ère des grandes invasions musulmanes est
close, et malgré la défaite de Herlauga, où le courageux comte Garci
Fernande/- trouva la mort vers l'an iOOîî, il ne semble j)oint que les
califes aient profité de la faiblesse de leurs adversaires pour renouveler
leurs attaques. Les troubles politiques et les discordes intestines ne
tardèrent pas du reste à porter une rude atteinte à leur puissance, et
permirent aux princes chrétiens de se préparer à la revancbedélinitiv<;.
Tout porte à croire cependant que le monastère de Silos ne put jouir
encore d'une pleine sécurité. L'ennemi était pour ainsi dire à ses
portes et occupait toujours, entre autres forteresses, celles de San
Esleban et de Clunia (Corufia del (^onde), d'où il menaçait sans cesse
les j)Iaines et les fertiles vallées du voisinage. La paix succéda enlin à
de si longues iufjuiétudes, lorscjue, vers 1020, le calife de Cordoue
donna ces deux châteaux forts à Sanchc (iarcia, comte de (lastille,
comme gage de l'alliance qu'il venait de contracter avec ce prince ^
1. Le iiioiiu; anonyme de Silos décrit
en (iiiel(iiu's inols l'étiil de TKspagiie chré-
lieiuie à ccllii date : <• Kadem vcro tein-
pestate in Ilispania uinnis divinus culliis
periit, omiiis rlirii^ticolariiiii j^loria deci-
dit ; cunj^esti ecclesianiui Ihesauri fiiiidi-
tus direpli suiit ». Parlant de la mort de
l'auteur de tant de maux, il ajoute : « Post
multas rhri;stianoruin liorriferas slrages,
Aliuanzor a denionio, quod euni viventem
posséderai, interceptus, apud MeliiiaMi
Celim, ma\imatn civitatcin, in infcrno
sepultus est». (Cfironicon Silense, S Tl- dans
Florez, Esp. s(if/r., t. XVII, p. 303 de la
2" t'dition.) L'auteur du Chroiiicon liurr/cn-
se se sert des uirnies mois pour exprimer
le vif isentimcnt dallégresse <|uc produi-
sit en Castille la nouvelle de la mort du
terrible cmiquérant (il la place en l'an
1002) : «' Era .MXL mortuus est Almanzor
et sepultus est in infcrno ». (Voj-. Florez,
Esp. S(tfjr., t. XXIII, p. 308.) — Le lecteur
peut remarquer qu'il n'est pas question
dans ces deux passages d'une di'faile de
l'armée musulmane. Aussi, Dozy ((|ui, avec
la Chronicon liurgeiisc, place la mort d'.M-
manzor en 1002) s'autorise-l-il du silence
des historiens arabes et des clironi((ueur3
contemporains pour nier catégoriquement
la victoire des princes chrétiens. (Voy. lie-
cherches sur l'histoire et la lilléralure de
l'Esp(i;/ne pendant le moyen dge, 3" éd.
t. 1, p. 193). Quoiiju'il en soit, la dispari-
li(ui du héros musulman valait, pour les
résultats, la plus éclatante des victoires.
2. Il cédait en même temps Osnia,
(iormaz cl plusieurs autres places fortes.
La date de ed événement est assez dou-
teuse. La chronique de Cardcùa et les
Annales ('viiijKislelhini la fixent en 101 1,
les Annales de Tolède en 1021, le (Uironi-
con Hiirr/ense en 1023 et enfin l'archevôque
Rodrigue, dans son Uislaria Aralium, en
1013. Dozy {Recherches, t. I, p. 203) croit
DE FERNAN GONZALEZ A SAtNT DOMINIQUE â3
IV. — Mais quêtait devenue l'abbaye au milieu de tant de vicissi-
tudes? Comme nous l'avons déjà dit, les documents contemporains
nous font défaut sur cette période de son histoire ; mais la position de
Silos entre les deux citadelles rivales de Clunia et de Carazo, sa
proximité des chemins par lesquels les armées arabes pénétraient
d'ordinaire sur la terre de Castille, tout porte à croire qu'il n'échappa
point à la ruine commune. Le silence même de ses archives semble
une preuve indirecte des révolutions qu'il eut à subir durant ce siècle
de luttes sans cesse renaissantes. On aurait aimé à entendre sur ce
point le témoignage de l'anonyme de Silos, qui écrivait au commen-
cement du xii* siècle, comme préface à son Histoire d'Alphonse VI,
une brève notice sur les rois ses prédécesseurs. Trop fidèle au plan
qu'il s'était tracé d'avance, il est d'une discrétion désespérante sur des
événements que nous voudrions mieux connaître, et fait à peine
mention du monastère à l'ombre duquel il compose, dans le silence
et la paix, son intéressante chronique.
11 semble hors de doute cependant que l'abbaye, malgré sa
couronne de montagnes, qui, alors comme aujourd'hui, lui formaient
un rempart naturel dilficile à franchir, fut à plusieurs reprises
saccagée par les Maures. Avertis de leur approche, les paisibles
habitants du cloître se hAlaient de chercher un asile assuré derrière
les tours de Carazo. Peut-être aussi allaient-ils s'abriter dans les
nombreuses grottes voisines, à l'entrée desquelles une poignée
d h «mimes déterminés pouvaient tenir tète à une armée tout entière.
Le Ilot passé, ils ne lardaient pas à descendre de leurs retraites, et
après avoir restauré à la hâte leur église et leurs demeures incendiées,
reprenaient les exercices interrompus de leur vie d(î pénitence, de
prière et de travail '.
Il était tout^'fois imposssibic que la discipliiic n''gulièr(' ne re(;ut j>as
de sérieuses atteintes au milieu de ces continuelles alarmes, comme
aussi de l'étal précaire où le monastère se trouvait nécessairement
réduit après chaque désastre, ("est ce qui ressort avec ('-videiice de;
l'état lanientahle où se trouvait l'abbaye <1(» Saint-Sébalirn de Silos,
lorsque saint I)oniitii(|ue vint en prendre le gonverneiiieiil en r.-iiiiiée
iiiAme ilevoir placer In uiorl du roiiitc finnzalvii», qui iiKHiriit prMil-t*<(re viiUiiiic
haiirhe fO l'an 1017. dii f.iiinliiiiiie iiiiiNiiliiinii, fl dont iioiih
1. C/rnl vrai»«rfiitil«>iii<-tit i\ crUr é|Hi(|iie pnrl<T<>im idiit loin. Vny. ci-n|>r<''« rAii|>i'ii-
(|u il faut plorcr Ia iiitMifurG du uiuiii» dire II, liim iifiiiuni, n* 7.
24
UISTOIKE UE L AHBAYE DE SILOti
lOtl. Le résumé qui nous a été conservé de quehjuos cliartes do la
première moitié du onzirme siècle semble même indiquer clairement
que le monastère et l'église de Saint-Sébastien étaient alors à peu
près complètement détruits et abandonnés. D. Muno et son successeur
D. Nufio y prennent en elîet constamment le titre d'abbés de Saint-
Micbel de Silos, monastère situé dans le voisinage immédiat du
précédent et que l'on croit avoir été babité tout d'abord par une
communauté de vierges consacrées à Dieu. Les détails nous manquent
sur ce monastère, dont l'emplacement lui-même n'est que très
imparfaitement connu '. Mais on ne saurait douter que l'église et
l'abbaye de Sainl-Micbel ne fussent distincts à cette époque de
l'abbaye et de la basilique de Saint-Sébastien. Son état, du reste, était
loin d'être llorissant dans les premières années du onzième siècle.
Le moine Grimald est plus explicite encore et revient à plusieurs
reprises sur la triste situation où se trouvait réduite l'abbaye restaurée
cent ans plus tôt par Feinan donzalez '. 11 semble se complaire à
nous la montrer dépouillée de son antique gloire, ruinée par une
longue suite de désastres, et n'bésite pas à attribuer ces maux à la
coupable négligence de ses babitants.
Les abbés D. Muno de Duenos Santos et D. Nuno de Gete^ ce dernier
surtout, purent gouverner le monastère à une époque où la paix et la
1. liecueil (les c/iiirles,i). 8. — Une tra-
dition, iiialheureui^eincnt trop peu ancien-
ne pour être admise sans contrôle, place
ce uionastùrc ;i l'ouest du grand cloître
construit par saint Douiiniijue. Le curieux
édifice à demi ruiné du X« siècle, appelé
encore aujourd'hui i;/U'sia de San Miijuel,
serait un reste de cette abbaye. D'après
cela, Silos eût été à celte épocpie un de
ces monastères doubles alors assez com-
nmns en Espagne et ailleurs. .Mais aucun
texte sérieux ne vient confirmer cette
hyiMîthèse. Plusieurs ont cru (jue l'église
de Saint-.Michel n'était autre (|ue le porti-
que de la basiliiiue de Saint-Sébastien.
Cette opinion est exposée dans les Mémo-
riae Silen.ies (ms. 31 des Archives de Silos).
2. « Qui (.Licinianus monachus), videns
varias cnsus ac desoln liones prefali nio-
nasterii ac rocordans antique illius digni-
tatis ac nobililalis, allligebatur... (orabat) :
Domine... succurrc tua inenarrabili pietate
huic noslro cenobio omni sua f/loria et
décore nndalo... Scbastiane martir glorio-
se... a Dominus impetra, ut donms in
honorein nonùnis tui fundata atquc con-
secrata et niinc pecralis ar jie;/li;/rnliis
inhabitanliam desti itcla ac desolala, deuuo
restauretur et ad pristinum decoreni
revocetur, et pastor in ea bonus consti-
tuatur. » ((îrimaldus, Vila heali Domitiici,
dans Vcrgara, p. .'141). Un ange, s'adressanl
à l'abbé Dominique peu après son arrivée
à Silos, lui dit : « Tertia corona, que est
preciosior, tibi j)rcparatur pro cenobio
Exiliensi, quod es a fundamento edifica-
turus et ad pri?tinum decorem reduclurus,
et pro populo (jucm in eo Deo es adquisi-
turus » (Ibid., p. 346).
.'t. 1). Muno était encore abbé eu 1019.
Peu après, il renoof-a à sa prélature en
faveur de D. Nuûo, qui, selon toute
apparence, n'était alors qu'un enfant et
«jui vécut jus(|u';'i un âge très avancé.
En effet, il confirmait en 1077 et en 1106
deux privilèges accordés par le roi Al-
t)Ë FF.RNAN GONZALEZ A SAINT DOMINIQUE
âr>
sécurité étaient enfin rétablies dans toute l'étendue de la Vieille
('astille. Ils ne surent pas en profiter pour relever la maison de Dieu
et lui rendre sa régularité et sa ferveur première. Aussi la décadence
semblait-elle s'accentuer chaque jour davantage, et rien ne faisait
prévoir un avenir meilleur.
Au milieu de ces ruines, cependant, se trouvait un saint moine
nommé Licinianus, qui jour et nuit suppliait Dieu d'avoir enfin pitié
de ses serviteurs et de leur envoyer un pasteur fidèle et zélé pour sa
gloire. Le ciel ne tarda pas d'exaucer son pieux désir et ses ardcnles
prières, et bientôt, fuyant l'injuste persécution de D. Garcia de
Navarre, arrivait à la cour de Ferdinand le Grand, premier roi do
Castille, celui qui devait être saint Dominique de Silos.
phonse \l au monastère de San Millan.
Nous y trouvon» sa signature {Xunnus
abbas Siliensis) entre celles des abbés
d'Ofia (Johannes abbas Oniensis) et de
V.ilvanera [Ennecus ohbas Vallis Vénerie).
Os documents ont été publiés, d'après les
originaux des archives de San Millan, par
le chanoine Loperraez dans sa précieuse
CoUccion diplomiilica del obispailo de
Ouma (p. 6 et 10. — D. Nuîio fut ense-
veli dans le cloître de Silos, près de la
porte appelée de Snn Mi'juel, par laquelle
on pénétrait du cloître inférieur dans la
Def latérale de l'ancienne église de Saint-
Sébastien. D'après Gerônimo de Nebreda
(Notice manuscrite), on y voyait encore
son tombeau au XV« siècle, à l'endroit
même où on lit aujourd'hui sur les murs
de la nouvelle église les mots :
NVNIVS ABBAS.
Quant il D. Mufio, nous le retrouvons
pour la dernière fois en l'an 1056, date à
laquelle, de concert avec l'abbé D. Nuùo,
il céda à saint Doiiiini(iue la propriété de
Saint-Michel et ses dépendances. Il se peut
cependant qu'il soit encore (|uestion de
lui dans l'acte du 10 mars lom dont nous
publions ailleurs un résumé. t.Voy- notre
Recueil, p. 12-13.)
CllAl'lTHK Jll
Saint Dominique, abbé de Silos (1041-1073)
I. L'historien de saint Dominique. — II. Naissance de Dominique ; ses pre-
mières années. — III. Il revêt l'habit de Saint-Benoît dans l'abbaye de San
Millan. - IV. Il est nommé grand prieur ; sa résistance au roi de Navarre.
— V. Sa retraite en Castille. — Ferdinand le Grand et l'évèque de Burgos
lui confient l'abbaye de Silos. ~ VI. Restauration matérielle et spirituelle.
— VII. Les études à Silos au XI' siècle. — VIII. Influence de saint Domini-
que ; délivrance des Captifs chrétiens. — IX. Souvenirs historiques : Chartes
confirmées par le saint ; ses relations avec les rois de Castille ; translation
des reliques des saints martyrs d'Avila ; le corps de saint Isidore a Léon ;
visite à saint Dominique de la Calzada. — X. Mort de saint Dominique ;
son culte ; églises érigées en son honneur.
I. — Nous (lovons le récit de la vie ot des miracles de saint Domi-
nique à la plume de son disciple le moine (Irimald '. C'est à lui
principalement que nous emj)runtons la courte notice qui va suivre.
Composé peu après la mort du saint abbé, par ordre de son successeur
\. An sujet de l'auteur de cette vie et
de la valeur de son t^ninifjiiage, nous
pouvons tirer du te.xte lui-inrine les con-
clusions suivantes :
1" L'anlcnr se nomme Grimald. — Kn
elTet, dans le ri-cil de la gnérison de son
serviteur Galindus, il met ces paroles
dans la bouche de sairil noniini(inc : ■< Kst
autem [Galindus] fainulus doiiini Gri-
nialdi librnm mee conversationis Tacien-
tis.... Widc... et die domino luo (|iiod
opus quod iucepit perlicial ; ego eniin
Dominions ci restituam mercedem pro-
meritam. » {Vila beali Doininici, dans
Vergara, p. 428.) Tamayo de Sala/ar, qui a
publié dan^ son Murlyrolof/iiim llis/xinicin/t
(t. VI, au 20 df^cembre) le livre premier
de la Viln heati Doininici, se trompe donc,
((uand il affirma riue l'auteur de cet écrit
est anonyme. De son côté, Nicolas Anto-
nio iliihliolh.-rca llispnna vriiis, t. II, p. 4)
a cru devoir diî^linguer ce prétendu ano-
nyme du moine Grinialdus, qu'il dit
avoir composé dans l'abbaye de San
Millan une autre vie de saint Dominitiuc.
Les quelques extraits du livre troisième que
nous venons de citer et un passage du
prologue du second livre (>■ primo ergo
libello pauca de plurimis (jne vivcn? in
corporc gessit indidimus, secundo vero )
ne permettent pas cette distinction et
montrent clairement que les trois livres
sont du même écrivain. D. .Mabillon lui-
même {Acla Sancloruin orditiis sancli
Itenedicli, t. VI, au 20 décembre de l'an
1073) a hésité sur le nom de l'historien de
notre saint, qu'il ne connaissait d'ailleurs
que par le fragment imprimé dans l'ou-
vrage de Tamayo. Sur ce point le doute
n'est désormais plus possible.
2» Grimald fut discijjle de saint Domi-
ni(|ue et moine de Silf>s. — Parlant de la
vision des trois couronnes, qui eut lieu
peu après l'arrivée du saint à Silos, il dit :
SAINT DOMINIQUE, ABBÉ DE SILOS
n
D. Fortunius et sous les yeux des témoins de ses merveilleuses
actions, le récit du moine de Silos présente tous les caractères
désirables de sincérité et de véracité. On aimerait sans doute à y
trouver un style plus simple, plus dégagé d'une pieuse rhétorique,
sous laquelle sont voilés trop souvent des faits dont le seul exposé
eût eu pour nous un tout autre intérêt. C'est ainsi, par exemple, que
nous n'avons presque aucun détail sur les fréquents rapports de notre
saint avec les trois premiers rois de Castille \ Mais l'auteur a soin de
• Quam proniissionem visionis ab eo
(Domiaico) audientes. tune quidem fundi-
tu5 fidem dare negleximus.... de integro
intelligere non potuimus... at nunc, vi-
dentes illiu3 miraculorum insignia.., intel-
ligimus... » [Vita, I. I, c. VII. dans Ver-
gara, p. 347. Il ajoute, au sujet des mira-
cles que le ?aint a opérés pendant ?a vie :
• Gesta miraculorum eius que referimus,
quedam omni populo testante cognovimu?,
quedam refercntibus viris illuslribus ipsius
fauiiliaribus didicimus. quedam vero
DOS ipsi présentes oculis nostris vidi-
mus... • [IbiJ., p. 331). " Testamur quod
de eo inûrnio vidimus. >• {Ibid., p. 356 et
357.) ■ Quod de isto (inârmo) retulimus,
hf»c eum «anrtum fecisse de aiiis quam-
plurimia vidimus. » Jbid.. p. 3t)2., » Ideo,
fratres diluctissimi (monachi Silenses},
beatuin patronuiii no^trum boniinicum...
veneremur, laudeinus... • ilbiii., p. 3Gb.)
Nou» pourrions multiplier leK citations de
ce genre ; mais les prérédente^ siitiisent.
Kllefi prouvent en iuî:me temps que (jri-
niald a été souvent téuMÙn des faits i|iril
raconte, et qu'il s'en rapporte pour les
autres à des attestations très dignes de
foi. L'auteur dit encore à ce propos :
• Omne quod referemus idonei testes, si
n»Tcs>»<; fi ' I si tantutii <:ntsn incre-
vcril, »-T. ■) iure roborabunt, qui
■t«nlei ne preseutes et videotei inlerfue-
runt. Hor eti.'iin l'-ntaiitur (T«'b«.-rrima. que
liomirto donanlc- ouinir|ue populo ti-^taute
oslenduntur, ad eiu« larratinsimum tu-
muliirn rvidenter facta et oiten*A mira-
rula. - Ihiil , p. '•'''■ ^'Mitons enfin qui*
(jrimald écrivait ' nunërs k peine
après la mort de iioimniqur, par ordre
do *■•- ir imtiiédi/it du saint ablié,
•t s'i AUX iiioi(ii-4, dont l<i (dup.irt,
sinon tous étaient à même de contrôler
la vérité de ses récits. — Nous avons relevé
ces quelques preuves pour corriger la
notice que donne de notre auteur le
savant .Nicolas .\ntonio, qui en fait un
moine de San .Millan, et signaler l'inadver-
tance de son annotateur Perez Bayer, qui
le fait vivre au .Mlle siècle {Bihlioth. lùsp.
velus, t. II, p. 0 . Elles aideront aussi à
rectifier l'article que les auteurs de Vllis-
loire littéraire de la France (t. VIII, p. 416-
448 ont consacré ;i Grimald et dans
lequel ils vont jusqu'à dire que cet écri-
vain était français d'origine, moine de
San .Millan, et qu'il n'avait jamais vu
saint l)(imiui(jue. Les Bénédictins de
Saint-Maur ne connaissaient pas encore à
cette date 1747} l'édition de l'o-uvro en-
tière de Grimald, publiée ccpeudunt dix
années auparavant par le P. Vergara. —
Ce dernier s'est trom[)é en attribuant à
Grimald la copie des Ltymologies de
saint Isidore et du Commentaire de l'abbè
Smaragde sur la règle de saint Benoît.
Le premier manuscrit, co|)iè à Silos par
r)rdrc de saint Dominique lui-iiièmc et
terminé le 24 aortt 1072, est l'œuvre du
prêtre Ericf>nus (voy. plus loin, Ap|)endice
I, Ij^s manuscrits de ^ilus, ms. n" 6). Le
second (voy. Ibid., n"» 2) fut exécuté en
'J45 par le pr-'lre Jean.
1. In maiiu''crit des arcbives de Silos
(ms. 39) nous offre quelques fragments
d'une vie plux comiilète de saint Domini-
que. Elle serait l'iruvre, d'après le texte
lui-môme, d'un certain Armengol Itogeriiis,
moine de llipoll en Catalogne, d'où l'nu-
rail apporlfc en CaMtille, au .Wll» siècle,
un gentilhomme de Sègovic. Deux simples
r<-iiiar(|ue* siifllsent à démontrer la faii-iHctè
(le ceitc double assertion. Et d'abord,
l'iutciir, qui (lit avoir vécu longlciiips
avec le saint cl l'avoir accompagné dami
^8
HISTOIRE DG L ABBAVE DE SILOS
nous avertir clans le prologue de son livre ([u'il no relate que la
moindre partie des gestes de son véni^ré pc'^re'. N'oublions pas d'ailleurs
que riiunihle cénobite du onzième siècle écrit pour ré[)ondre à la
dévotion de ses contemporains, de ses frères surtout ^ et non pour
satisfaire notre légitime curiosité. Nous tàcberons dans la mesure du
possible, tout au moins dans la mesure de nos forces, de suppléer
à ce qui manque à son travail, en nous aidant de la tradition et des
documents contemjJoraLns.
II. — Saint Dominique naquit au commencement du onzième siècle
à Canas, petite ville de la Hioja, province qui faisait alors partie du
royaume de Navarre ^ Son bistorien ne nous fait point connaître
tïfx, in c*^ A tft<4 ttJtx
Iiua'Vtcxiu<J ofli-noltt [tu
irucu* <i*. Conruu ix ^«AUi
AdA jooy (3<»Î57 ^) .
ses voyages (première moitié du XI» siècle),
se donne pour le fils de Haymoinl-lJérenger
111, comte de Barcelone, lequel n'était
pas encore né à cette époque. En second
lieu, il retarde l'arrivée de saint Dominique
à Silos jnsipi'eii 10,10, alors (pie des chartes
plus anciennes nous le montrent déjà
comme abbé de ce monastère.
l'ii iloniinicain espagnol, cpii vivait vers
if milieu du Xlll» siècle et se nomme
iiii-raêrae Frater liodericus Cen'atensis, a
consacré une tn^s courte notice à saint
Dominique de Silos dans ses Vilir sancto-
riiin. Nous n'avons pu consulter ce recueil
(|ui n'a pas été imprimé et dont le savant
M. Fita vient de signaler un exemplaire,
conservé à la bibliothèque capitidaire de
Ségovie. (liolelin de la real acndeniia de la
Hislorin, t. IX, p. 314-:nf) et t. XIII, p. 22(ii.
Le V. Florcz en possédait un autre exem-
plaire en 1754. 11 en a même publié le
prtdogue et donné la liste des bienheureux
dont le pieux dominicain a parlé dans sou
opuscule. (Voy. Fierez, Esp. sagr., t. III,
p. .•138-3i0 ; cf. t. II. p. 210-213 de la 2""'
édition. Dans ce dernier passage, Florez
mentionne un troisième exemplaire du
Sdiilornl de frère Hodrigue ; il se trouvait
à cette épu(pie dans la bibliothèque de
l'Université d'AIcala."!
t. '< Quatinus.... gesta patris Dominici...
valeam pauca de pluribus referre. » (Ver-
gara, p. 313.) Un peu plus loin (p. 313), il
revient encore sur la même pensée.
2. « Obsecro pietatem tuam, vcnerande
pater Forlunio abba... et totius sanctissimc
libi subdite congregationis, etc. Ut dura
ea que egit... noveritis, securius euni
laudetis, tutuis eum honoretis, dignius
colatis, et devotius débite obsequia vene-
rationis ei impendatis. » (Vergara, p. 312.)
3. La Hidja fut réunie à la couronne de
(lastille en 1016, après la mort tragicpie
de l'infortuné roi de Navarre D. Sanche de
Penalén. 11 est probable qu'à l'époque qui
nous occupe, cette large et riche vallée
portait le nom qu'elle conserve encore
aujourd'hui. .Nous ne le voyons paraître
cependant pour la première fois qu'à la
fin du .M" siècle, dans le fuero, ou charte
de franchises, accordé en 1099 à la ville
de .Miranda de Ebro par le roi Alphonse VI :
<i Et omnes homines de terra Lucronii
(Logroûo), aut de Nagera, aut de Ilioxa... »
(.Muûoz, Coleccian de Fiieros, t. 1, p. 344.)
Ce nom dérive de Hio Oja ou rivière d'Oja,
modeste cours d'eau qui traverse la partie
occidentale de cette contrée et, après s'être
uni au Tiron, va se jeter dans l'Èbre sous
les nmrs de Haro. — Quelques historiens,
entre autres le célèbre Masdeu {llisloria
cri'licd de Espana, t. X, p. 146), ont voulu
voir dans la Hioja l'ancienne Ruconia ou
pays des Hurones ilont parle saint Isiilore
dans son llisloria de rer/ibus Golhorum
(Voy. M'igne, l'alrologie latine, t. LX-XXIII,
col. 1013-1074) ; mais leur opinion est assez
invraiseujblable et n'a plus guère aujour-
d'hui de sérieux défenseurs. (Cf. Cortes,
Diccionario hisl. geogr. de Espana, t. 3 ;
Govantcs, Diccionario de la Hioja, p. loi ;
Florez, La Cantabria, p. 204.)
SAINT DOMINIQUE, ABBE DE SILOS
29
Tannée de sa naissance ; mais la tradition des deux monastères de
San Millan et de Silos nous apprend qu'il vit le jour en Tan 1000. Il
descendait de parents dont les ancêtres s'étaient depuis lono;temps
fait remarquer par leur foi religieuse et la distinction de leur noblesse.
Jean, son père, et sa mère dont le nom ne nous est pas connu, étaient
demeurés fidèles à ces traditions de famille : mais, à l'époque qui nous
occupe, leur fortune était des plus modestes '. Aussi, dès que Domi-
nique fut sorti de l'enfance, ses parents lui confièrent-ils la garde de
leur troupeau. Grimald se plaît à nous le montrer se préparant ainsi,
à l'exemple des patriarches de l'ancienne loi et des premiers rois
d'Israël, à sa future mission de pasteur des âmes et de guide du peuple
choisi de Dieu ■. Il passa quatre années dans cet humble ministère,
donnant à tous l'exemple de l'obéissance filiale la plus parfaite, et
s'exerçant déjà à cet amour des choses célestes, qui fut l'aspiration
de toute sa vie. Mais Dieu l'appelait à une vocation plus haute ^
Il se sentit bientôt un goût irrésistible pour l'étude des lettres
sacrées, et y fit en peu de temps des progrès si rapides, que l'évèque
1. " Dominicus ex patrc nobili ac religio-
so noœinc Jobanne extitit progenitus. . .,
cuius geoerationis liaea semper floruit
oobilitatis religiositatisque noniia gcoero-
rissima. • Mais Grimald, qui parle ainsi.
De nous dit pas le oom patrunyniiqiie de
rctte famille, si tant c^t qu'elle eût d/-jà un
surnom héréditaire, chose a.«sez peu pro-
bable à celte époque. Quoi qu'il eu Roit,
Berreo, le premier po<^te de la Hioja, qui
vivait un peu piun d'un sièrie après, et
qui n'a gu«'re fait que mettre en vers le
récit d<i moine de Sil"j. nous a[iprend
que notre «^aint .ipp.irteii.TJt à I illuHlre
lignage des Mansos :
Juhan havie nomne el nu padre hourado,
bel linage de Marins un omc sennalado,
Airiador de dere'"li<'. de npnn acnbad'i,
.Non falsarie *u di<:lio por aver ojonedado.
(^Vitla de $anlo Itominyo de Silos, sir. l.i
l'ne branche «le cette noide famille, les
JMani'M de /^fiiga. po««<-d,iii encore au
XVII» el au XVIII» siècle la seigneurie de
flafia* et de (Jinilla*. !»«• rt-Hi- hranehe
sont sortis le« coniles de llerliias, et c'est
a b. Francisco Maiisn de 'Anhiun, premier
«UfiDtc de llcrbias, que le IMrc Ambrosio
Gomez dédiait en 16o3 sa Vida de santo
Dominqo de Silos.
2. Saint Kmilien, envers lequel I)on)inii|iie
professa toujours une lendrc dévotion,
avait été .lussi berger dans sou enfance.
<■ Futunis pastor hominum, nous apprend
son illustre biographe, erat pastor oviuiii
iiiinahatque oves ad intcriora nioiiliuiii et,
ut mos esse solet pastorum, citharam
vehebat secum ■• (Hraiilio, Vita sancti
/Eiiiili/ini, dans Migne, t. LXXX, ctd. 703.)
■i. La tradition locale a gardé le souvenir
d'un prodi^fe opéré par le saiiil adolescent
à celte (•[)oque de sa vie. Au plus fort de
l'été, il aurait, pour désaltérer ses compa-
gnons, fait jaillir une fontaine, que l'on
montre encore aujourd'hui i\ deux cents
pas environ de l'antique prieuré de Santa
.Maria tohre Ctii'mx (■dépendance de San
Millau) et qui porte le nom île Fuente de
Mania Dnininijn. D'après un écrivain,
contemporain des faits qu'il raconte, les
eaux de celle source (guérirent, vers KiiO,
I). l'edro Goiiznle/ del Ciislillo, évè«|iie de
Calahorra, alors cruellement atteint de la
;;iilllli-. Aloliso dcl Gornil, Viiln ilr khhIh
Ihiniinifo. - pour tout le resli-, ce travail,
(W-ril en Ifi'JI, est un simple résumé sans
valeur. !/«•/( de >-/'.<. mx. :ri, f,,|. 20.)
30
HISTOIRE DE L ARUAYE DE SILOS
de Najoni no larda jifuÎTC à lui conférer la dignité du sacerdoce '.
Co|>cndant la sainlelé de son nouvel état ne satisfaisait pas pleinement
la ferveur du jeune prêtre. Il aspirait à quelque chose de plus parfait
encore, et, après avoir passé depuis le jour de son ordination un an et
demi au sein de sa famille, il s'enfuit secrètement et se retira dans le
désert. 11 y vécut pendant dix-huit mois dans la solitude la plus
^)rofonde, ignoré des hommes, nous dit Orimald, et connu de Dieu
seul au service duquel il vaquait sans relâche. Quelles tentations,
poursuit son disciple, quels combats incessants il eut alors à supporter
de la part de l'ennemi du genre humain, de quel éclat brillèrent ses
vertus, son abstinence, ses veilles continuelles et ses jeûnes quoti-
diens, il ne nous a pas été donné de le connaître ; car aucun de ses
familiers n'a jamais pu, même par les plus instantes supplications,
lui en arracher le secret. Une seule chose est hors de doute, conclut
(Irimald : c'est que le bienheureux l)omini(jue entra au désert orné
de vertus cl de mérites, et qu'il en sortit plus vertueux encore et
plus digne de louanges ^
1. Le récit de Griiiiald suppose que le
saint avait rc(u,d(''s sa plus tendre enfance,
une instruction sérieuse, ce qui expli(|ue
coniinent il put, aussitôt après avoir
abandonné le soin du troupeau de son père,
se livrer aux études théolofi;iques [sludiu
divinariiin lillcrari/m) et arriver si vite à
la science reipiise pour la réception des
ordres sacrés. — Nous serions assez porté
à croire (|u';i ces deux épo(|nes de sa vie
il suivit les enseignements de l'école
monastique de Sainte-Marie de Cafias, dont
il devait être plus tard le restaurateur et
le père. (Cf. Berceo, Vida, str. 34-42.)
2. Vergara. p. ;t2.">. — Nous ignorons le
lieu que le saint solitaire choisit pour sa
retraite. Il dut vraiseniblahlement s'abri-
ter dans cpiclque grotte de la Sierra de
San Lorenzo, connue alors sous le nom
de Montes Dislercii, et qui servait d'asile
depuis plus de «piatre siècles A plusieurs
saints ermites. (Voy. Yepes, Cnniuira, t. I,
p. 216 et 2'.>.'t. C'est là aussi fpi'avait vvcxt
le grand saint Kmilien, que saint Domini-
fpie semble avoir pris pins spécialement
pour modèle, llla miiicH .Kmiliiiiii, dans
Migne, I. LX.XX. col. 70.'i.) Le docteur
'l'ejada [llisloria dp Sanlo Itonihit/o dr l(t
Calzada, p. 82j aflirmc que notre bienheu-
reux se retira dans une caverne de la
Sierra de Cameros, près du village de
Laguna, à six ou sept lieues de CaTias. Ce
qui n'est pas douteux, c'est que les habi-
tants de Laguna ont témoigné de tout
temps une particulière dévotion envers
saint I)oniini(|ue de Silos et se sont pla-
cés, depuis un temps immémorial, sous
son patronage. Dès 1283, ils bâtissaient en
son honneur une église qui existe encore
aujourd'hui. A cette date, ils allèrent nn''mc
jus(|u'à prétendre contre toute vraisem-
blance,cpi'ils possédaient le corps du saint
abbé. (Voj'. Pero Marin, Miruculos roman-
zado.i. dans Vergara. p. 152.) La grotte
où il aurait vécu est à une lieue environ
du village, dans la montagne appelée
Ai/domedroso. .Malgré l'aspérité du sentier
qui y conduit, elle est encore le rendez-
vous de nombreux pèlerins, qui ne maii-
(pient pas de visiter aussi un petit sanc-
tuaire construit non loin de cet endroit et
placé sous le vocable de saint Douiinifpie.
Celle chapelle a été restaurée récemment.
(Voy. Barruso, llifrlovia dr sanlo Donihtf/o
de la Calzada, Logrofio, )SiS7, p. 8(> ; cf.
.Madoz, Dircionario groffnifirn de Espafiu,
au mol i< Laguna de los Cameros. ») Cette
tradition est. comme on voit, très respec-
SAINT DOMINIQUE, ABBÉ DE SlhOS
iil
III. — Comme nous Tarons dit, le jeune Dominique ne resta pas
longtemps dans cette retraite. Il sentit le besoin de devenir le disciple
des parfaits serviteurs de Dieu et de s'instruire de leurs enseignements
et de leurs exemples. Du haut des monts Distercii, on il s'était retiré,
il pouvait voir à ses pieds deux célèbres abbayes bénédictines : d'un
côté, Valvanera, connu déjà par son pieux sanctuaire de Notre-Dame ;
de l'autre, Saint-Emilien ou San Millau, l'asile le plus illustre de la
sainteté et de la science à cette époque. C'est vers ce dernier
monastère, peuplé alors d'un nombre considérable de religieux, que
le saint porta ses pas '. Il y reçut peu après l'habit de Saint-lîenoît
des mains du vénérable abbé D. Sanche, et devint bientôt le modèle
de ses frères par sa charité, sa patience et son humilité. Mais c'est
surtout par son obéissance qu'il s'attira l'admiration et l'estime de
tous. Son abbé ne tarda pas à la mettre à une rude épreuve. Après
qu'il eut exercé pendant quelques mois la charge importante de
maître des novices, peut-être celle d'écolàtre ■, D. Sanche lui coulia
table, et on comprend fort bien que Gri-
roabJ ait pu l'ignorer. — En 181", l'église
Je Laguoa rerut de l'abbé de Silos une
relique de la chasuble de saint Dominique.
1. \ la date où Dominique y entra,
l'abbaye était située à quelque distance
au-dessas du monastère arluel, lequel fut
bàli vers lO"».'} par D. Garrja de Navarre
sur l'emplacement qu'occupaient alors
l'hiMellerie et l'infirmerie. En raison de
la position respective des deux édilicef»,
le monaJ>térc primitif, dans leipjel vécut
Paint ^Imilien f 564 et où l'un voit en-
core une très ancienne petite église dans
laquelle le saint confesseur reposa pendant
pré» de cinq siècles, reçut le nom de San
Millan de Sumo c.-à-d. d'en haut', tandis
qu»" le occond fut appelé San .Millan de
YuMO d'en ba«,. Dans une visite faite en
1888 à la curieuM égliw de San .Millan de
Ru«o, nous y avons trouvé un souvenir
de saint U<imini(|ue. ('.c%t une intéreosant*-
peinture lur Ihus, qui décore un des pan-
neaux du rétable de l'autel consair/- à
saïut i)<-noit. ~ l/abbay d<- San .Millan,
sauvée Je la ruine après la *uppr)-s«ion
dr» (irdr«'s rrligiriM. {/r.'i>-<' nu d<'-«<iucmcnt
d'un «impie fr>-r<- miivcr», i-sl aujounlhui
habit/-* |Mr les pères auffustina rér«Jleta
de* mîsiions des Iles PhiUpfiinei.
2. Voici, en effet, ce que nous lisons
dans une description de la magnifique
chasse de saint Hmiiien, travail cxrculé
peu de temps après l'arrivée de Domini-
que à San .Millan, c'est-à-dire vers lO.'iO :
'• Debaxu deslas. figuras (de nifiosi esta
otro monge en pie con un mongezico
nifio a los pies, y ci monge tieuc un
açote en la mano, y esta como enseiiando
al nifio ; y tiene una lelra que dice : l>omi-
niciis iiifaiiliuin ntiif/i.sh'r. Este es aqud
famoso santo Domingo de Silos. Parccc
por esta niemoria, que fue maestro de
novifios en San .Millau, «pie anliguaiucnte
a los nuvicids llaniabaiiios infantes, y
rpie ayiido para la obra dr-sla arca y asi le
piiaieron en ella. ■> (Prudencio de Sandfi-
val, •■ Kuiidacion de los monastcrios » :
Siiii Mitfun, fol. 26, v».) Les p!ai|U('s d'or
et d'argent qui ornaient celte chasse «uit
disparu pendant les guerres de l'indépen-
ilaïKc. On en «onservt; encore qntlqiicn-
iines en ivoire que nous avons pu exa-
miner et i|iii '«ont 1res intérensanlcs. Ci-Wi'
sur laqiellf i-lail gravée I image de Doini
nique n'existait déjà plus en M'M, r|io<|ne
ou lin arclii\ i'tc di- Silri<ift pliitirurs moines
de .San Millau firent un examen détaillé
du reliquaire. (Arch. dr Silos, nis. 21,
fol. A, en marge )
32
HISTOIRE DE L AHHAYE DE SILOS
la mission do restaurer ranti(jiic |)rieiiié de Sainte-Marie de Canas,
qui tombait en ruines et manquait des ressources les' plus néces-
saires '. Cette obédience était doublement pénible à lluimble moine.
D'une part, il allait forcément se retrouver auprès de sa famille, à
hujuelle il croyait avoir dit un éternel adieu. De l'autre, la lâche
qu'on luiconliait, quelque modeste qu'elle fût, lui paraissait au-dessus
de ses forces. 11 n'hésita pas cependant et, grâce à ses incessants
labeurs, il voyait bientôt la maison de Dieu rebâtie se peupler des
nombreux disciples ([n'attirait vers lui l'ascendant de sa sainteté, et
parmi lesquels il eut la joie de compter son père et ses frères. Deux
ans après son arrivée à Canas, le zélé prieur invitait l'évèque de
NAjera, D. Sanche, avec lequel il était lié d'une étroite amitié, à
venir bénir en grande pompe le nouveau monastère et consacrer son
église restaurée. Grimald rapporte un prodige opéré par le bienheu-
reux en cette circonstance, et qui renferme quel<iues détails intéres-
sants. En entrant dans le monastère, le saint évoque ^ fut on ne peut
plus étonné d'y trouver deux femmes. Scandalisé d'une semblable
rencontre en pareil lieu, il manifesta hautement au prieur sa surprise
et son indignation, (.elui-ci le pria humblement de ne point se trou-
bler ; ces femmes étaient sa mère et sa sœur, toutes deux d'une vie
exemplaire, lescjuelles venaient préparer les aliments nécessaires à
l'évèque et à sa suite ^ D. Sanche irrité ne voulut rien entendre,
monta à cheval et partit. .Mais à peine était-il à quelque distance que
sa monture, comme insensible à l'éperon et aux coups, refusa
d'avancer. Le prélat y vit un avertissement du ciel et, comprenant
1. On ignore à quelle date remonte la
fondation du prieuré de Sainte-Marie. Il
fut (InniK" n Sin Millan en l'annexe 'Ml par
Sanclic le 'rrcnibinir, mi do Navarre, et sa
inère Toda. (Sandoval, San Millau, fol. io,
yo.) — En 104", Cafias possédait un autre
monastère i)lacé sous le vocable de saint
.Michel et que le roi D. Garcia de Nâjera
céda éf^alcinenf à l'abbaye fie San Millan.
{Ibid., fol. tifi, v.) A la même «'potiue, on y
voyait aussi un prieuré île Sainl-.Marlin,
dépendant do VaUanera. \Car(ulnire de
Vdlvdiirra , .\lo-.\lh siècle, aujourd'hui
aux .Vrchivc? de ce monastère. i (Juanl à
l'abbaye de Saint-Sauveur, habitée de nos
jours encore par des (Visterriennes, sa
fondatifui à (lanas ne date cjue de l'année
1169. (Voy. Manrique, Cislercietisiian seu
vérins ecclesiaslicoriim annalium a condilo
Cisfercio, t. Il, p. iS'i.)
2. Grimald le (jualifie de <■ episcopus
pcr omnia sanctissimua. » (Verfjara, p. 333.)
3. D'après la tradition, celte sipur de
lJoiiiini(|ue prit dans la suite le voile dans
un monastère de l'ordre de Sainl-Bcnolt.
yuanl à sa mère, elle ne suivit pas
rexcm|)lc de son mari et de ses enfants,
(irimald nous apprend qu'elle resta dans
le siècle malffré les exhortations de son
lils ; mais elle ne survécut pas lon^xlcmps
à celte séparation, et saint Doininique
lui donna, après sa mort, une sépulture
honorable dans l'église du prieuré. (Voy.
Vcrgara, p. 333.)
SAINT DOMINIQUE. ABBÉ DE SILOS
33
rinjuslice de ses soupçons, retourna auprès du prieur, se jeta à ses
pieds et fit la dédicace de l'église de Sainte-Marie '.
IV. — Cependant, dit Grimald, la renommée du bienheureux
Dominique se répandait de toutes parts et jusque dans les régions
lointaines {et etiam ad exteras et longe positas regiones ^). L'abbc
D. Sanche ne voulut pas que l'éclat de tant de vertus demeurât sans
proHt pour les nombreux moines confiés à sa direction et à sa
sollicitude. Il rappela à San Millan l'humble prieur de Gaùas et, de
concert avec sa communauté, lui conféra la charge de prieur du grand
monastère ^ Il suffit d'interroger l'histoire monastique du dixième
et du onzième siècle pour se rendre compte de l'importance de cette
dignité dans une puissante abbaye comme celle de San Millan. Tandis
qu'à l'abbé incombait le soin de visiter et de diriger les nombreuses
églises, celles et prieurés dépendants de sa juridiction au spirituel
comme au temporel \ en même temps que la réception des hôtes de
marque, très nombreux alors dans les grands centres monastiques ;
c'est sur le prévôt ou grand-prieur que reposait à peu près tout entier
le gouvernement intérieur du monastère et le maintien de la discipline
régulière. Il devait, en outre, veiller aux intérêts matériels de la
communauté, et faire en sorte que chacun, assuré du nécessaire et
sans nul souci du lendemain, pût vaquer librement au service divin
et à l'œuvre de sa propre sanctilication. Il est aisé de comprendre le
poids d'un [)areil fardeau dans une abbaye (jui à cette époque ne
renfermait probablement pas moins de deux cents moines ^
1. Sanche devint plus tard évAque de
Calaborra, apn's que \t: roi D. (iarria eut
cbaKsé le» Maure!* de cette place forte
(1045) ; mais il conserva en même teaip!<
•no litre d'év.'^'iue de N.îJ'Tt Voy. VEspinn
iaurada. t. .\.\.\lll. p. JIJ ;i.'J. - yiiaiit .i
ré|(lise bAtie h Cahan par saint Dominique,
<;<>nz«lo de Iterceo noii« dit (pj'elle était
encore debout de ton tenip« (jonzalo
était D^', rers In fln du XII' ùi-cXt, à
Berreo, petite bourgade voisine de Cafin*} :
Yo ftonznlo, que fago e«lo a nu arnor,
Yo la vi, a««i veia la faz dei Criodor !
' Vida lie tanin Itnminqo tir Siloi, »tr.
t. Vitn brnti Itominiri , dan* Vergara,
p. .1.14.
■3. « Abbatis iusoione et totius conventus
fratnim conrordi eieclionc, lircl rtnilcns.
prepositus iiionaslcrii Healissimi Kiuili.tiii
est reguiariter ordinatus... >> (Vergnra,
p.Xi'i . Sailli I)nriiiiii(|iie ^fnil resté environ
quatre années dans le prieuré de Cafias.
4. On peut voir le ralalogiie d»- la
plupart lie een églines et inonasléres dans
Vepes Conmica, t. I, fol. 27G-2*';i. Plu-
sieur* abbé.H de San Millau porléreni le
titre d'évéques, et |iouvaient exercer dano
tout le territoire de leur juridiction len
prérogative» attachée» à cette dignité.
I). Sanclu' fut le plui illuotre de ce* évé-
que«-al)bé*. (('A. .Sandoval. San Milltin,
fol.«lJ fi:i ; Yepe*. t. I. fol. 2'ÎT-27K.i
r>. «»n ne connaît pni le riouilire exact
de* religieux de San .Millan dan» la pre-
:t
3i HISTOIRE i)K l'aiuiayi': de silos
Dans ce nouvel offico. Domini(ino se fil romarquor surtout par une
conduite ploiiu' de prudence et de prévoyante sollicitude. Sans rien
diminuer de ses austérités ordinaires, de ses veilles, de ses jeûnes et
de ses oraisons prolongées, il se montra animé envers tous d'une si
tendre charité, (piil ne tarda pas à devenir l'objet de l'alïection et de
l'estime universelles. Aussi lui fut-il aisé de porter remède aux
quelques abus que l'administration moins vigilante de ses prédéces-
seurs avait laissés se glisser dans les détails de l'observance.
Le grand j)ri(>ur n'eut |)as moins de succès dans la gestion des
affaires temporelles. Il savait quels dangers court une communauté
dont les intérêts sont confiés à des mains inhabiles ou coupables,
et n'ignorait pas que la misère n'est pas moins funeste aux institutions
monastiques que l'excès et l'abus des richesses.
Mais, nous dit Grimald, l'antique ennemi, jaloux du bien qu'opérait
riioinine de Dieu, ne put soulTrir longtemps qu'il exerçât en paix une
iiilltience si salutaire. Il suscita d'abord contre lui (}uel(]ues hommes
pervers, satellites secondaires, dont les artifices pour éloigner de San
Millau le zélé prieur furent inutiles. Déçu de ce côté, l'esprit malin
eut recours à des armes plus puissantes. La Navarre, dont faisaient
alors partie les Provinces basques et la Hioja, (jue notre biographe
appelle Prorincia Naf/(/(irensis, était gouvernée depuis quelques années
par (larcîa de iXâjera, fils aîné de Sanche le Grand. Prince vaillant et
belli(jneux, tour à tour allié et ennemi des petits rois maures ses
voisins, il montra envers les abbayes et les églises de son royaume la
même inconstance que dans les actes de sa vie politi(jue. Aujourd'hui
généreux jus(|u'à la prodigalité, demain rapace jus(iu'au sacrilège,
selon l'état du trésor royal, tout porte à croire que ce fut le besoin de
remplir ses cotTres épuisés par la guerre, (\n'\ le détermina à réclamer
(le l'abbaye de San Millau les riches donations dont ses ancêtres
l'avaient comblée. Les moines avaient |)lus d'une fois accédé à ses
demandes, du moins dans une certaine mesure ' ; mais le monarque
inirrc moitid du XI' sièclr. F.cs chartes de l'un (rentre eux, r.uiteur du céliMire
de cette époque mentionnent dune ui.i- Cddex <■ Vifjiiliiiius » ou <• Al)el(leui»is ». (Voy.
nière générale les « armées de moines » Kwald, lieise nach Spanien, dans le Nei/es
(af/mina mnnachonim), (|ui iiouplaicnt Arcfiiv, t. VI, p. 240.) Eu 997, ce nombre
alors lahbaye. Environ soixaule-dix ans était à peu prés le même. (Voy. 1(> |>ére
plus lot, l'abbaye d'AlbcIda, située dans Moret, Anales de Nuvrn-ra, ad nnn. 997.)
Il même réf^ion, mais (|ui n'eut jamais à 1. C'est ce (|u<; donnent à entendre les
beaucoup prés l'imporlance de la premié- paroles de (Irimald : >• Hex cum, quadam
rc, comptait 200 moines, au témoignage die, ad ceu(djiuni Sancli Kmiliani venisset,
SAINT DOMINIQUE, ABBÉ DE SILOS
3o
ayant réitéré ses exigences^ le grand-prieur s'efforça de lui montrer
l'injustice de sa prétention et s'y opposa avec une invincible fermeté.
Peu habitué à de semblables résistances, D. Garcia entra dans une
violente colère et jura de faire arracher la langue et crever les yeux
au téméraire qui osait s'opposer à ses ordres. Le prieur, peu ému de
ce bruit et de ces menaces, demeura inébranlable '. Vaincu par son
héroïque courage et l'ascendant de sa sainteté, le prince céda pour le
moment. Toutefois, il était trop irrité pour laisser impunie la noble
hardiesse de Dominique. Il manifesta hautement à l'abbé son inten-
tion et sa volonté de voir le grand -prieur déposé de sa charge et
chassé sans retard du monastère.
V. — Le vénérable D. Sanche était mort vers 1034, et le nouvel
évéque-abbé D. Garcia, que Grimald suppose quehiue peu jaloux de
l'admirable constance et de la très sainte vie du serviteur de Dieu -,
n'eut pas le courage de s'opposer à l'ordre tyrannicjue du puissant
monarque. Il priva le fidèle prieur de sa dignité et l'éloigna en lui
confiant le petit prieuré de Très Celdas (les Trois-Cellules\ perdu au
milieu des montagnes, non loin de la rivière de ïobia ^ Quelque
et iecundiim suant jirnvam consiieludinem
de facuUatibiis monoxlerii sibidari requisis-
$et... - iVergara, p. 338'i.
1. Le savant évi'qup de Pampelune,
F'rudenrio de Saudoval , a écrit une
relation a*sez dramatique de cet épij>ode.
Le grand - prieur aurait fait scnihlant
d'acquir'«rer aux voloults du roi ; pui-?
plaçant xur l'autel majeur de l'église tout
l'or et l'arg^'nt du mona^trrp. «-ntre autres
les rirhev ch.isscw de saint Fmilii-n et de
Ken compagnon*, il aurait dit à D. (ïarcia :
« Prince, voilà noi trésors. Prends-le», si
tu o%f* df'pouiller le Seigneur des vases
C4»ns«crés au service de son temple -.
(Yepes, Coronica, t. I, fol. 203.) Ce récit oc
tPpittf sur aucun donmiftit aricir-n et
n'est qu'une intcrpri-tatioii rint/iitiHle di-«
paroles de (^«rimald.
2. !,<• iiK'irn- Ai- Silo» s<>uil)l<; prendre
un malin pliMir a accentuer lette faililcs-
M ; • WiUn»... iam («rrcussus in secreto
rordi* niorlif«To iaculo invidic pro tnm
•dniiratiili vin con't'inlia..., eum et a
gratlu pnoratus iniusto i-t damnaliili
iiidicio drpoaiiil, pI ni) hiihilatione pruprii
monvlerii eipulit ; atlain'-n fraiiduli-nta
astutia Très Celiulai» ad repondiim ei
tradidit >>. Toutefois, la niéinoiri' de i'ahlié
Garcia resta toujours en vénération au|)rès
des moines de San .Millan. Ils lui ont donné
coimiie à son prédécesseur le litre de
bienheureux, et sainte Âuria, qui mourut
recluse à San .Millau de Suso ver? la lin
du onzième siècle, vit en extase les ilcux
prélats dans la gloire du ciel. (Voy. San-
doval, San Millnn, fol. 64. v».)
3. Ce monast'' Te , appelé aussi San
Crinlohat de Tobin, fut donné en lOli à
I). Ferrucio, abbé de San .Millan, par le roi
S'inche le (iraiid. .Mais il était beaucoup
plus ancien. Kn elfit, vingt ans ciiviri'ii
après la mort de saint Kniilicn, vers la
fin du VI* iiiècle, les trois disci[)ics du
grand lliauiiiatur;.;e de la Minja, H.iiiil
<:ythonat, saint Sophrone et saint Géroncc,
se serai<-iit r<tirés dans celle miiitiidi-,
pour y passer les dernières auiiéi.s de leur
vie dans les exercices de la plus austère
pénil'Mice. lu y furent ensevelis dans les
trois cellules nu erniilages (|u'ils s'élaient
construits, et près desquels s'éleva bieiitiM
le monastère qui prit pour ce niolif le
nom de TifM ('eldiin ou Ich Trois-Celliiles.
■M)
HISTOIUE DE L AIUIAYE DE SILOS
pt^niblc quo pût ôiro à notre saint une mesure si manifestement injuste,
il obéit sans murmurer et partit aussitôt. Mais il n'y trouva point le
repos auquel il as[)irait et, six mois plus tard, le ressentiment du roi
de JNavarre venait le poursuivre jusque dans sa nouvelle retraite.
Ciarcfa, qui soulHait encore de la blessure faite à sa cupidité et à son
oro:ueil, exigeait de lui des biens qu'il n'avait pas et des trésors qui
n'étaient plus sous sa garde. Domini(iue comprit qu'il ne lui restait
désormais qu'un moyen de reconquérir la paix, de calmer la colère
du prince et d'échapper à sa vengeance '. Il sortit en hâte du prieuré ;
puis, franchissant les hautes montagnes qui séparent la Rioja de la
Ciastille, il vint chercher un asile dans la cité de Ikirgos. On était
j)robablement vers la tin de l'année 1040 '. Le renom des vertus de
Dominique l'avait précédé dans cette ville, où, nous dit son disciple,
le peuple tout entier le reçut avec les démonstrations de la joie la plus
vive et les transports d'une inexprimable allégresse ^ Ferdinand le
Grand, qui depuis quelques années réunissait sur sa tête les deux
couronnes de Castille et de Léon, résidait alors à liurgos avec toute
sa cour. Il avait entendu parler de la sainteté et de la sagesse
extraordinaire du serviteur de Dieu, et était bien éloigné de partager
contre lui les mesquines rancunes de son frère le roi de Navarre.
Aussi s'empressa-t-il d'accueillir le proscrit dans son palais et de lui
donner des marques de son estime et de sa vénération.
Mais l'humilité du saint moine ne pouvait s'accommoder de tant
Leurs rcliquos furent transf(^r(''cs plus tard
à San Millan, où elles se fronvent encore
anjourdhui. (Voy. le H. P. T. .Miguclla, San
Millan de la Coijolla, 1883, j). 184.) Du
prieure', réduit dans les siècles suivants
on simple erwii/a, il ne reste plus aujour-
d'hui que rpielques misérables ruines entre
les villages de Ledosma et de Pedroso,
sur le chemin qui conduit de N.ijera à
Valvancra. (Voy. Mecolaeta. Ferreras con-
tra Ferrera.i. 1128. p. 121.) Au XVII" siècle,
il était devenu une grange dépendante de
l'abbaye <le Valvanera. {Monastiron hi.ipa-
nirum, ms. 321 du fonds espagnol de la
Bibliothèque nationale, fol. 192, v".)
1. A côte des défauts et des vices du
roi (îarcia, le moine de Silos n'omet pas
de mentionner ses bonnes qualités. Voici
ses paroles : <> Garsea rex obtincbat regnuin
proviucie Naggarensis ; visu certe corpore
decorus, actibus clarus, sermone disertus,
aruiis slreuuus et usu militic bellicosus,
ut testantur freriuentes et nobilcs ac
mcniorabiles ipsius viclorie siqier spur-
cissimam gentem Agarenonim facte, et
insuper restitufio Calagurritanc civitatis »
[Vita, dans Vergara, p. 338).
2. Ferreras {Histoire (/cnêrale d'Espagne,
ad ann. 1053) place les circonstances que
nous venons de rapporter en l'année 10.i3.
L'erreur est manifeste, car, à celte date,
saint Dominique était depuis dix ans abbA
de Silos. Les actes signés par le saint et que
nous signalerons bientôt, ne peuvent laisser
subsister le muindre doute sur ce point.
3. '< \ideres inexplicabili lelicia et
incredibili exultalione Iripudiare omncm
[inpulum, contemplantes eum velut prcci-
osum thesaurum sibi diviniliis missum >■
[Vita. dans Vergara. p. 3 40-343).
SAlNt DOMINIQUE, ABBE DE SlLOS
37
d'honneurs. Il demanda et obtint du roi la permission de se retirer
dans un petit ermitage situé en dehors de la ville, près de l'église do
Saint-André '. Son séjour, cependant, devait y être de courte durée,
et Dieu avait d'autres desseins en guidant les pas de son serviteur
vers la capitale du royaume de Castille.
Nous avons vu plus haut dans quelle situation lamentable se
trouvait au commencement du onzième siècle l'antique abbaye de
Saint-Sébastien de Silos. Il n'est pas besoin d'y revenir. Le l'oi
Ferdinand, qui, au milieu deses exploits militaireset de sesnombreuses
conquêtes, trouvait encore le temps de prendre un soin très particulier
des églises de ses Etats, connaissait le monastère de Silos et déplorait
la triste décadence où il était tombé. L'arrivée du grand-prieur de
San Millan lui parut providentiellement ménagée pour l'œuvre de
restauration qu'il méditait depuis longtemps.
Mais laissons parler ici le biographe contemporain : « Le prince
rassembla autour de lui les comtes et les grands de son royaume, qui
se trouvaient en ce moment à la cour et leur dit : « Vous n'ignorez
« pas, très chers amis, combien illustre a été autrefois le monastère
« de Silos, et à quelle extrémité l'ont réduit les péchés et les négli-
« genccs de ses habitants. Nous devons donc de toutes nos forces
«« aviser aux moyens de pourvoir ce sanctuaire presque désert
<« d'un pasteur capable et d'un maître prudent, qui puisse, avec mon
« assistance et la vfjlre, y faire revivre le service de Dieu et y ramener
m des jours prospères ». Les grands approuvèrent dune voix una-
nime les paroles du roi et le prièrent de ne pas retarder l'exécution
1. Ln monasl'^re d'eroiiles de Saint-
AuKoslin s'éleva dans la suite autour de
celte églite de Saint-Audré appelée depuis
Snn A'juMlin , qui »e trouvait à ."«OO mètres
environ de la ville, au-delà du pnnl
«ctuel de Santa .Maria. Cent là que fut
r»'-néré« à partir du XIII' »iér|e l'iuiaxc si
faïueusc du S/inlo Critlo, placée aujour-
d'hui dan* une dea rhapellei de la cathé-
drale de Iiur((os. Vi>y. Florez, Eup. tmjr.,
t. XXVM, roi. 48 {--,0-,. p. 242 2', 4 de la
2*** édition.; L'eriiiitaf;c de Saiiil-Domini-
qur, plu* connu à partir de la fin du
>• • ' ' !.• /« Mii,,d,ilrnit,
>\ _ de Sil<f» et a
•whiwK.i' \MU\\ik la ftuppre«*ion dea ordre»
r î hieiiliciireux
!.. t l'.rtiitiu que
par la tradition et Griiiiald n'en dit rien,
l/argiitnent qu'oui tiré de celte tradition
quelques historiens (le docte P. Fierez, pjir
exemple , pour faire remonter jusqu'en
l'année lOiO et au-delà le niouaslére de
Kaint-AugUMtni, ne repose sur aucune
balte sidide. (.lUant <i In tradition elle-
ni'-me que nous rappelons, elle e<<t tout
autrement sérieuse. <>n la trouve consi-
gnée par écrit dés la première moitié du
,\lll* sièrle dans Tn-nvre de (ionzalo de
llcrrio. Ilominique s'adresse au roi Fer-
dinand, et le poète lui fait dire :
Kuegote que me dones una ermitania,
Ho sirva al qm- naiicio de la virgrn .Maria.
- i'Iazme, duo el r^y, esto por la fr mia.
(Vlilii lit! miiitii l>iiiiiiiii/ii ilf .S'i/o«,ilr. liù.)
38
insTOinE nr. i, vnuAVK de silos
de son dessein. Toiiclié de cette réponse, le prince poursuivit : « Si la
« chose vous a<çr(ïe, je serais d'avis de conlier ce monastère à la
« sollicitude de I)oniiiu([ue, cet homme j)lein de prudence que Dieu
« nous a envoyé dans sa miséricorde ; et me conhant dans le Seigneur,
« je ne doute pas que sa grande sagesse ne rende hientùt à ce lieu
« vénérahle sa splendeur première ». Tous les assistants applaudirent
à cette pieuse détermination du roi, et le peuple que hï prince lit
informer y joignit aussitôt son consentement et ses acclamations.
I*eu après, de hauts et nobles personnages, envoyés par le prince,
conduisirent solennellement Dominique au monastère de Silos. Ils
informèrent l'évèque du diocèse de tout ce (\uc le roi, les seigneurs
et le peu])Ie îivaii'nt fait, et avec la bénédiction du pontife vX
racclamation de l'assemblée des moines, le saint homme fut préposé
au gouvernement de l'abbaye * ». Grimald ne nous fait point
connaître la date de l'arrivée de Dominique à Silos ; mais cet
événement fut consigné avec soin dans les archives de l'abbaye et. au
treizième siècle, le prieur et les moines pouvaient afiirmer dans une
contestation avec les habitants de Lagnna % (|u'il avait gouverné
l'abbaye de Silos pendant 33 ans ^ moins 35 jours. D'autre part,
1. Grimald, Vila heali Dominici , dans
Verf.'ara, p. .'ili. — La part prise par le
pri'inicr roi du Castille à la restauration
de Silos est en parfaite harmonie avec ce
que nous appriMid un autre disciple de
I)ominii|uc, l'auteur du Cfironivon Silense,
scuirce principale de l'Iiisloire de l'Y'rdi-
nand le Grand. .Nous le voyons, à l'exem-
ple de r.liarleniagne, assister fri'(|ucmnient
aux offices divins, se plaire à mêler sa
voix à celles des serviteurs de Dieu,
n'.ivoir rien tant à C(pur ([ue de relever
et d'orner les églises, de proléj.'er les
clercs, les moines et les vierges consacrées
an ScifjMieur : « Kcclesiam (IVylise de
Saint-Isidore de Léon dans laquelle il
avait- fait transporter de Sévillc le corps
du saint Docteur) mane, vespcre, item
nocturnis horis et sacrificii tempore
inipigre frequcntabal. Inlerdum cuni cle-
ricis vocea modulando, in Dei laude pol-
Icntor exullabat... .Ncque Fernandus,
pins et excellenlissimus princops, tolo
vila" suip curriculo quidquam carius duxit,
quani ut rerjni sui principales erclesi;r
suis donis veleri pollcrcnl auclorilale,
atque omaes per illum non solum quietifi
et defensa', verum etiam suis lahorihus
oroata' et ditata- forent. Aniahat pau po-
res pcregriuos et in eis suscipiendis ma-
giiaui habebat curam. Ad hoc, ubicuni(|ue
christianos. nionachos, cicricos vel nm-
liercs l)(!0 dicatas, in paupcrtatc vivere
compererat, ant per se ut eos cousolare-
lur vonire, sen j)ecuiiiani iniltere crebro
consueverat.... Statuil per unuiu(iuem(|ue
nnnuu) vivons, pro vinculis peccatorum
res(dvcndis Cliuiiacensis co-noliii mona-
chis mille aureos ex proprio a-rario da-
rj. >• [Chronicon monuchi Silensis, § 104,
dans VEspana sar/vada , t. XVII, 2< éd.,
p. 321.)
"2. Miraculos romanzados, dans Ver-
gara, p. 133. (Voy. ci-dessus, p. 30, note 2.)
3. Le copiste a écrit par inadvertance
23 ans an lieu de 33. Il est aisé de voir
que ce n'est là qu'un lapsus calami; car de
l'année 1042 à 1073, c'est-à-dire pendant
l'espace de 31 ans, nous voyons Dntuini-
qne apparaître comme abbé de Silos dans
do nonibrouses chartes d'une authenticité
incontestable.
SAINT DOMl.MQtE. ABBÉ DF. SlLÔâ
39
la date précise de sa mort n'est pas douteuse et arriva le 20 décem-
bre 1073. Il faut donc ea conclure que Dominique prit possession
du siège abbatial le 2i janvier lOil. Le récit de Grimald donne
clairement à entendre que l'évèque vint à Silos en cette circons-
tance ' et y bénit le nouvel abbé selon les rits solennels de la
liturgie mozarabe ou gothique, alors encore en usage dans toutes
les églises d'Espagne '.
L arrivée de Dominique à Silos fut signalée par un événement qui
frappa beaucoup les assistants et prépara les voies au futur réforma-
teur. Au moment où celui-ci, après être descendu de cheval, entrait
dans l'église, le vénérable Licinianus, entouré de la communauté
des frères, chantait la messe solennelle. Après l'évangile, le prêtre
qui ignorait la présence du bienheureux se tourna vers le peuple et.
1. L'évèque de Burgos était à cette date
D. Julian. C'est du moins la conclusion
qu'il est permis de tirer des savantes
recherches du P. Flurez sur les premiers
év</que9 de cette ville. (Voy. VEsp. sayr.,
t. X.WI. p. 182-188.1
2. « (mui pontiljcali benedictione et
tolius congregationis acclaniatione » [Vita,
dans Vergara, p. ."144). Cette cérémonie se
terminait par la tradition de la crosse et
du codex des régies monastiques. Au XI»
fi^cle, l'usage de l'anneau était encore
réservé à peu prés exclusivement aux
黫Vpies. — Le rituel moz.iralie, d'apn's
lequel se fit la bénédiction abbatiale, est
un livre encore inédit. .Nous n'eu con-
naissons que deux manuscrit* : relui de
Madrid, malheureusement mutilé, et celui
»!■ - ■ beaurotip plus riHiiplet, dont
li' 1 a imprimé (|u>-lquf'<( fragmenls.
Nous etpéroni |K>uvoir en publier bientiM
le texte intégrai. Voici, en attendant, le
pansage qui a trait a la bénédiction d'un
abt>^. (Le* rubriques sont en italiques).
• Ijuum t^n^ril hU qui ordiniinitu» etl
abbu, es'iun-ilur primiim de honrxttilir
tile »ice de tancta ref/nlfi ercltmiaMlici
ordinit, tel de ênnctonim jxilrum rer/nla-
rum tentenlitM : et Mir po»lea nd »uh»ei)iien-
diiin et fternpiendurn nrdmeni iicredul. -
(Juum venent epUcf/put ad abhatein ordi-
nanitum, induit enin êlaimniu, pediilrt et
êU' rllug m tacrario, diri-n» tlli : |n noniiin'
Patris et Kilii et Hpirilu* S«nrli Hat tibi
iudumeutum boc in •aoctiflcalionc animi
et corporis fui ; ut de tempore iudicii non
tibi confusiunis damualione, sed expiale
servitulis afTectu, eternam Dominus pro-
tegat libertaleu).
Tune ipse qui connecrandus est abba
Iradet episcopo placitum suiim, la m pro
se qiiain pro subditis, de onestale vite
rer/ularis. — Oratio : Omuipotcns Christe
Domine, a quo est omnis vera paternitas
et lionoruui omnium dignitas, te supplices
impjoramus, ut huic fauiulo tuo illi,
qucm abliatis otlicio nunc prclicimus ovi-
bus tuis in monaslerio sancti Hlius, qui
est in loco discrelo sancti rcgiiiiinis, cl
viscera digneris conccdere pietatis. Hegat
sibi crtdilum grpfrein insl.infi vigilanlia
et vigil.inU constaiilia. .Neminem de maun
élus hostis calidi versntia rapiat, aut vile
spculari* tontalio caiamilosa (\eci\>\;il. Ad
exortationcm cius inidicdicns discal fd)e-
dicntiam, lascivus deserat pctulantiain,
abiriat furiosus insaniani, adprclicndat
inrontinens castimoniam, oninis errans
•cclelur et tencat discipljnnm. SU liic. te
propiljante, omnipoteus Deiis, Miorihu*
placidns, ronversalionc nilidus ri oapil.i-
litatf |ireripuuR ; ut tua in omnilins pro-
tectione munitu*, et de stibditorum nulla-
ti'iiiis artione ronfusiis, qiiiim indt-x ar|-
vineri» UK-tuendiiS, m sani-liirnin Ictclnr
societatc serurus. Amen. Uni rspHritn,
tnidetur ri brirtilum («ic) iib i-pim-iipn l'I
liliriim ref/ittnrtnn, direim ei : Acripf
linrulum ad nuHlenlnlionem tue oncHlissi-
me vile. - Accjpc hune librum regular uni,
40
uisromr di: i, aiuiayk ok silos
au lieu do prononcer la t'oruuile d'usage : Do?niiiussit semper roôisatm ',
il (lit ces mois : Ecce repcwator venit, auxquels les moines répondirent :
Et Dominas tnisit eiim. Le saint sacrilice termint^, les fr^res descen-
direiil au niilicu de la l)asili(|ue pour recevoir le rrparafeitr (juc la
l'rovidence daignait leur envoyer, eldonl la lôte, continue le narrateur,
apparut aux yeux de tous entourée d'une auréole de lumière. (.Irimald
ne rapporte pas celte légende dont le souvenir nous a été conservé
par le moine Pero Marin et |)ar les auli(jucs peintures murales qui
décoraient aulrclbis la cliapelle du saint abhé K
D. Nuno de Gelé s'empressa de remettre entre les mains du nouveau
prélat le gouvernement du monastère ; mais il conserva longtemps
encore son titre d'abbé deSainl-Micbel, tandis que Dominique faisait
revivre celui de Sainl-Sébaslien, véritable patron de Silos '.
VI. — Secondé par les religieux, qui l'accueillirent avec les plus
vives démonstrations de joie [cum tolius comjreijalionis acclamalione) ,
le nouvel abbé se mit aussitôt à l'œuvre. Son premier soin fui de
rétablir la louange divine du jour et de la nuit dans le monastère à
demi ruiné. Il dut, à cette lin, songer tout d'abord h. augmente f
l'assemblée des frères, et à communi(iuer à chacun d'eux la ferveur
cl le zèle dont il se sentait rempli. En même temps (|ue l'édilice
spirituel, il fallait aussi restaurer l'édilice matériel et, malgré toute
sa grande énergie, Dominique eut besoin d'un encouragement d'en
haut pour faire face à tant de besoins à la fois. Dieu le forlilia dans
stiulnns ad tiiam vcl ad subicclorum dis-
poiiciiduiii sauctis^imam vitam.
El sic poslea in online snn stahit.
Dalf/ue pacis oscultan episcojiu et frai ri-
bus omnibus. »
1. Cette ffUMiiule est bien celle (|iic Ton
trouve ilaus les manuscrits de la messe
mo/arahe et daiii? les textes piibiii^'s par
Cisiieros et I>(irenzaua. [\\iy. M'i^^nc, l'atrol.
lui. t. LX.X.W. col. 536.)
2. Ces curieuses fri'S((ues se voyaient
encore au Wlil» .-iiècle, époque où elles
fureut renouvelées. (Archives de Silo.s :
Uorrador, ad ann. 1652, fid. 78 : Libro de
Dc/iusitu, ad ann. tG'i.'i . l'ero .Marin iMira-
ciilos rowaniodos, dans Verfiara) parle
plusieurs fois de ces peintures.
.■$. Di^s ce moment nominiriuc voua un
culte particulier au saint martyr. Parmi
les objets précieux qu'il lui consacra après
avoir restauré sa basilique, nous devons
mentionner un grand calice en argent, rpii
avec sa large patène incrustée de pierres
précieuses, de camées antiques et ornée de
merveilleux filigranes, est uuc des œuvres
d'art les plus remarquables qui nous aient
été conservées de cette époque. (Voy. à la
fin de cet ouvrage les deux gravures (|ui
reproduisent le calice et la patène, qui font
encore partie du trésordeSilos. .\u-dessous
du pied du calice il fit graver une inscrip-
tion dédicatoirc que l'on trouvera plus
loin. 'Appendice 11, Inscriptions, n° 10 . Il
lui ollrit également uuc riche couronne de
même métal, qu'il fit suspendre au-dessus
du maltre-autel, et qui avait à peu près
les mêmes dimensions que la fameuse
couronne votive en or, donnée par le roi
SAINT DO-MINIQCE, ABBÉ DE SlLOS 41
son entreprise par la vision suivante, dont son disciple Grimald, qui
l'avait apprise de la bouche même du saint, nous a transmis le naïf et
minutieux récit. « Une nuit, dit-il, que le serviteur du Christ prenait
son repos après les labeurs d'une rude journée, il se vit transporté
soudain sur le bord d'un fleuve, d'où sortaient deux ruisseaux larges
et profonds ; lun roulait ses eaux aussi rouges que du sang, tandis
que celles du second avaient la blancheur du lait. Un pont de cristal
de la largeur de la main rejoignait les deux rives du fleuve, à l'une
des extrémités duquel se tenaient deux anges vêtus de robes blanches,
nouées au-dessous de la poitrine par une ceinture d'or. L'un deux
portait dans ses mains deux couronnes d'or d'une merveilleuse beauté ;
l'autre n'avait qu'une seule couronne, mais toute ornée de pierres
précieuses et sept fois plus brillante que les deux autres. iMalgré
l'invitation du premier ange, le bienheureux hésitait à traverser un
pont aussi étroit et aussi fragile. Il se décida enfin et se trouva bientôt
auprès des messagers célestes. L'ange lui dit alors : « Le Seigneur
t'envoie la première couronne, parce que, marchant sur ses traces et
obéissant aux préceptes de la perfection, lu as abandonné généreuse-
ment le siècle et renoncé à ses œuvres perverses. Il te donne la
seconde pour avoir édifié l'église de Sainte-Marie (de Ganas), pour la
tendre dévotion que tu professes envers la Mère de Dieu, et aussi pour
la chasteté virginale que tu as su garder depuis ton enfance. (Juant à
la troisième, de toutes la plus précieuse, elle t'est réservée pour le
monastère de Silos, que tu relèveras et rendras à sa beauté première,
Réceswintbe à IV-gli«e de Tolùdc (elle fut siècle de notre ère. (L'arrangement de la
trouvée a Garrazar en 18.58 avec plusieurs chevelure rappelle très exactement le beau
autres couronnes pliin petites du même buste de F.iustine, femme il Atitonin le
genre, et fait aujourd'hui partie du trésor Pieux, trouvé ,i la villa lludridiia , nii-
du mutée de Cluny/. Ottc couronne a jourdhui au Vatican. On peut voir une
disparu, mais on l.i (gardait encore pn*- repréi«cntation exaele de re buste dans
cuuscment au XVII* «ieric. (Iluiz, fol. 2."i. Duruy, Hintoire des Humains, t. V. p. 172.)
»•; Toy. aussi le /{r».ii«7, document n"iKO.r Pour enlever a cette (i-uvre payenne son
Elle était surmontée d'une lète de N'èiius caractère profane, Dijininique la (il sur-
nntiquc. qui d'après la tradition aurait monter d'une colombe en ur^'ent, datis
appartenu a une i lolc honorée encore au Uquelle il plara pluoieurx relii|ue8 de
XI* »H-r\f lur une montagne voisine de sainte Harbe et de saint Biaise, et (pie
l'abf ■ ' dont le bienheureux détruisit Ion voit enrore sur la tète de Vénus.
le • .";. 1^1 tète de l.i d<!-esse n'a pas On trouvera dmis le (jlnumiire mclu^olu-
disparu avec la couronne et constitue ijique de .M. (iay fau mut Colomhi-, un
•uj ■' ' ' ( les plus demiin du XIII" piérie ipii e\|dii|ue fort
cuii .«. Klle est bien luo.ige de relie; I (doiiibe cl de la
en bronae et peut remonter au second couronne.
42
HISTOIRE DF. L ABHAYE DE SILOS
el en récompense du peuple que tu dois y conquérir à Dieu. Suis donc
forme et constant ; tu posséderas ces trois couronnes et régneras sans
lin avec le Ci)rist en notre compagnie ». Cela dit, la vision disparut.
Tout d'abord, poursuit (irimald, nous ne pûmes ajouter foi à cette
a[)parition du saint homme ; mais dans la suite, à la vue des merveilles
sans nombre que le Seigneur opérait par son intercession, nous
com[)iîmes clairement la vérité de cette vision merveilleuse '. »
Ainsi fortifié, Dominique poursuivit avec courage la tâche diilicile
(ju'il avait entreprise. Trente ans plus tard, en allant recevoir au ciel
la couronne promise par l'ange, il avait la consolation de laisser
derrière lui une comnuinauté florissante et un des plus insignes
monastères du royaume de Gastille. Il restaura et agrandit In basili(jue
de Saint-Sébastien, en nu''nie temps qu'il relevait les bâtiments en
ruine de la vieille abbaye '. l ne partie considérable de l'œuvre du
grand abbé est encore debout, après plus de huit siècles, et nous
permet de nous faire une idée assez complète de l'élégance et de la
beaul(' des édifices construits à cette époque. Le cloître, décoré de
nombreuses colonnes, de curieux bas-reliefs et d'admirables chapiteaux,
fait de nos jours l'étonnement des archéologues, et témoigne de
l'habileté peu commune des artistes qui élevèrent un pareil monu-
ment'. L'église était plus belle encore, avec son vaste portique orné
de ligures en pierre, ses trois nefs voûtées et terminées à l'est [)ar
autant de cha[)elles absidiales, sa haute tour surmontée de solides
créneaux, el la su|)erbc coupole qui s'élançait au-dessus du transept*.
1. Vila, dans Vcrgara, p. 346. — En
souvenir de ci-Uo vision, l"al)l)aye de Silos
prit i)lu9 tard pitnr armoiries les trois
courouue.s montrées par les anges à suint
Doinini(|iie.
2. " Qiiam descenter monasleriuin sibi
couimissum, pcne omni re necessaria
deslitiifnm sj)(>li.ilnmf|nc restauraverit ;
qiiam eleganter ecclesiam et omnia uio-
nasterii hahitacula pêne vetustate con-
simipta ac semirula, cum niniio laborc gra-
vi((iie angusHa.... recdificaveril, et prislino
luelioratoque derori restituent.... prcltr-
misimus, vel quia manifeste habetur pre
ornlis, vel quia devifamus prolixe faslidiuni
k'clionis. » Vila. dans N'crgara, p. 3G."J.)
3. Voyez, à l.i fin de ce volume, les
notes explicative* du plan de Silos au
XI 1< siècle.
4. Au témoignage des anciens uioincs
de Silos, témoignage confirmé par un plan
assez imparfait que nous avons retrouvé
aux archives de levéché de Ségovie, cette
église ressemblait beaucoup, (pioi(|uc dans
des proportions un peu moins grandioses,
à la cathédrale primitive de Salaman(|ue,
appelée aujourd'hui /n a«//i7'/« (du Xlh' s.)
ctquiest undesplus merveilleux spécimens
de l'architecture romano- byzantine eu
Kspagne. ,Voy. Street, Gothic Avchileclure
in Spain, rhap. IV, grav. n»' 7 et 8 et pi.
IV, et J. Quadrado, Salamanca, Avila y
Setjovia, 1884, p. 23 et 38.)
Du monument élevé par saint Ormiinique
il ne reste plus que la porte latérale, par
laquelle on descendait du transept méri-
dional dans le cloître inférieur, et une
jolie petite rosace, aujourd'hui mas((uée,
SAINT DOMINIQUE, ABBE DE SILOS
43
Conservée avec soin jusqu'en 1750, elle disparut à cette date pour
faire place à l'église actuelle, édifice irréprochable au point de vue
classique, mais d'une sévérité glaciale, comme la plupart des sanc-
tuaires chrétiens imités des temples païens de la Grèce ou de Rome '.
Quant au monastère proprement dit, malgré les remaniements
successifs qu'il a subis pendant l'espace de huit cents ans, les parties
encore debout suffisent pour nous aider à le reconstituer dans ses
lignes principales à peu près tel qu'il sortit des mains de saint
Dominique. Il serait trop long d'entrer ici dans les détails ; nous nous
contenterons do renvover le lecteur à la fin de ce volume, où il
trouvera le plan de l'abbaye de Silos au douzième siècle et les notes
explicatives qui l'accompagnent. — Mais la restauration dos bâtiments
réguliers ne pouvait suffire, et, pour assurer l'avenir de son œuvre,
Dominique dut se préoccuper de l'accroissement et de la bonne
administration des propriétés de l'abbaye. Ici encore tout porto à
croire qu'il fut puissamment secondé par la munificence du roi de
de Castille et des grands seigneurs ^ Malheureusement les chartes
de donations de cette période ne nous sont parvenues qu'en très petit
de ce m^-ine transept. Admirablement
conservée, la belle architecture de cette
porte, aussi bien que la sobriété et l'élégance
de son oriieaientatiori, ne peuvent que
nou* faire re^iretter davantage la démolition
de la vénérable basilique du XI* siècle.
J. Outre la basilique de Saint-Sébastien,
nous rroyoos devoir attribuer à saint
bominique deux sanctuaires beaucoup
plus modeste», qui sont expressément
iiientiunné4 par le moine Grimald VHn,
dan* Vergara. p. 363 et 425). Le premier,
■ â l'apôtre «ainl f*i<'rre. s'élevait
a iibic distance de l'égli'C abbatiale,
ver* l'eat. et devint dans la suite la rcrunde
paroi«se de Silos. Heconslruit au XIV» et
au XV* sifclc, en partie di'-truit de nos
Jours, il n'est plu* qu'une simple chapelle
dite ermila de San l'edro. — L'autre était
*itu^ a cinq cent» pas environ à l'ouest <lu
monastère, sur re uu'-mr r«>i-hcr où existait
d^jA en 919 une petite chapelle (allure)
érigée, on ne peut dir<- a quelle époque,
en l'honneur de s«int Jacqu<-s. Voy. te
Htrueil dr* charlen de Silo», p. 2.)
2 ' ' ■ >lr faim mI
(Frr'i _ I qij«- k J lit
au mnnast^re : - Il se h&(a, dit (irimald,
de dépécher un messager aux moines
avec la missive suivante : Le roi Ferdinand,
mon seigneur, vous salue avec respect.
Il vous ordonne d'envoyer sur le champ
vos hommes avec des montures {vehiculis)
au maître de son palais, (\u\ vous délivrera
aussitôt soixante mesures [quartellas de
provisions <le toute sorte ». {Vila, dans
Vergara, j). 305.; Il nous parait intéressant
de citer ici trois strophes de l'aniplincation
poétique f)ue (loiizajo de Uerceo a faite de
CL- passage de (jrimald :
.Non avie el l'rior el cimbalo launiijo.
In trotero del rey fo a ellos veuido.
De abbad e de fraires fo nnii bien r<'cebido ;
Dixoles tal mensage que le To bien gradido.
Abbad et sennorcs.el bon rey vos saluda;
Fliit)'ndin vuestra mengna. emluavosayuda,
IlavoM très vent medidan de farina ccrinida,
Kndado que non sr-a mudada uin venduda.
Abbad, embiad luego vuestros azeuiille-
[ros,
Nou sendes reptado de vuestros compan-
[rUTOK,
Los monges ipic madurgan a los gallon
: primi-roH,
Trasayunarnon pui*denrr)niootroHo|ireroM.
'Vida de tu nia homiitj/u de Silu.'(, sir.
45«-458.)
4i iiisToiiŒ DL l'ahbaye de silos
nombre ; olles ne nous pormelleni pas de nous faire une idée exacte
de retendue du domaine nionasli(jui'. Quant à (Irimald, (jui plus que
tout autre était à même de nous fournir des renseignements complets
et 1res précis, il a soin d'avertir de nouveau ses lecteurs qu'il n'écrit
|)as une histoire, mais se propose simplement de relater quelques-unes
des merveilles opérées par son vénéré maître. Il s'adresse d'ailleurs
à ses confn'res les moines de Silos, dont la plupart ont connu le saint
abbé et qui peuvent admirer tous les jours le consolant résultat des
travaux et des fatigues de leur père. Nous pouvons cependant relever
çà et l<à (juebiues détails qui ne manquent pas d'un certain intérêt.
C'est ainsi que nous voyons le bienheureux étendre sa sollicitude aux
petits monastères placés sous la dépendance immédiate de l'abbaye,
parcourir les celles et les granges, encourager les frères préposés à
l'exploitation des terres et veiller à maintenir partout la paix et
l'amour du travail. 11 visitait une fois quelques-unes des propriétés
que l'abbaye possédait non loin des ruines de l'antique cité romaine
de (>lunia, lorsque les nombreux captifs Maures ', occupés à divers
services dans le monastère de Silos, profilant de la négligence de leurs
gardiens, brisèrent pendant la nuit les portes de leur prison
et s'enfuirent à la faveur des ténèbres. A l'approche du jour, ils
étaient d('>jà loin au milieu des montagnes. Craignant d'être aper<;us
et dénoncés par (juehjue chrétien, ils cherchèrent un abii dans une
de ces cavernes dont la contrée abonde et attendirent le retour de la
nuit pour poursuivre leur marche. Mais, nous dit Crimald, le bienheu-
leux Dominique avait été averti de cet événement j)ar une vision
céleste ; il réveilla les frères qui l'accomjjagnaient, récita avec eux
comme d'ordinaire rotfice de nuit, et leur annonça ce qui venait de se
passer. Ktonnés d'une semblable nouvelle et ne sachant comment
leur abbé pouvait en avoir eu connaissance, les frères hésitaient à
ajouter foi h ses paroles, lorsque des messagers d»i [)rieur de Silos ^
arrivèrent en toute hâte et confirmèrent la révélation du bienheureux.
La perte était considérable, en raison des importants services que ces
ca|)tifs rendaient au monastère ; aussi les religieux s'en montraient-ils
très affligés. Seul, Dominique gardait son calme habituel et la joie
1. Grimîil<l lc9 appelle " Saraceni » {Vila mais il l'appelle un homme s<ige et estimé
dans Vorj.',-ira, p. 3G0). de tous : « vir rcrte, prou! liominibus
2. (jrimald ne nous fait pas connaître le visuui fuit, boni lestimoiiii ». {Vila, dans
nom de ce prieur de l'abbaye de Silos ; Vergara, p. 300).
SAINT DOMINIQUE, ABBE DE SILOS
45
sereine qui brillait toujours sur son visage «. Il exhorta ses disciples
à la prière ; puis faisant signe à ses disciples de le suivre, il les guida
tout droit à la caverne où étaient blottis les malheureux fugitifs.
Bientôt tous rentraient à Silos, à la grande joie des religieux.
Ces prisonniers étaient avant tout destinés aux pénibles labeurs de
la campagne'; mais ils durent être aussi d'une grande utilité pour
l'œuvre de reconstruction entreprise à cette époque. Nous croyons
même que plusieurs d'entre eux ne furent pas de simples manœuvres
et eurent une part plus considérable et plus directe aux travaux du
grand cloître, qui dans son architecture, et plus encore dans les
riches détails de son ornementation, porte des traces si visibles de
l'influence arabe. Sans doute, l'étude des monuments mauresques, qui
n'étaient pas rares dans une contrée récemment reconquise, aide à
comprendre cette influence ; elle ne saurait toutefois en donner une
explication pleinement safifaisante ^
La générosité du roi Ferdinand I" avait puissamment secondé les
elTorts de saint Dominique, et rendue possible la restauration complète
et même l'agrandissement du monastère. Sanche II, qui lui succéda
1. • Vir beatus uullo modo est mutâtes a
solito usu sue sobrie alacritatis >• Ibidem.
2. Les es<lave? maures rendaient des
services indispensables pour la culture
des terres et autres rudes corvées de ce
genre, à une époque et dans un pays, où,
particulièrement sur les frontirres, presque
tous les houimes valides étaient appelés à
porter les armes contre les ennemis du
nom chrétien. Aussi, voyons-nnus les
princes donner des captifs arabes aux
monastères qu'ils voulaient favoriser. Le
comte de Caotille fJarri Fernaiulez, en
confiant sa fille (rraca à l'abbaye de
Ofvarrubia*, dans le voisinage de Silos,
offre avec !a rirbe dot de l'infante trente
maures et vingt mauresques. ^Voy. ci-
dessus, p. 30). Les Sarraiitu de Silos
étaient probablement un don de l'ami de
Dominique !<• r..! Ki-rdiuand I" d»- f ji«-
tille.
.1. L'influencf <l«r r>irt arabe est partien-
liéremenl sensible dans le» plére» d'orfè-
vrerie. I>c rallie et la patène de Saint
Dominique, qui. romiiir iir u« l'avons dit.
datent du milieu du .\l* sii-cle, en (lortent
des marque* évidentes. Il ne faut pa*
oublier d'ailleurs que, parmi les milliers
de captifs que le hasard des guerres conti-
nuelles entre maure» et chrétiens arrachait
chaque année f'i leurs foyers, se trouvaient
des personnes de toutes les conditions et
de tous les métiers. I>es artistes n'étaient
probablement pas les premiers à pouvoir
briser leurs chaînes au prix d'une forte
rançon. Aussi bien, les monastères et les
églises avaient-ils tout intérêt à mettre à
profil leur habihlé et leurs talents, au lieu
de les contraindre à de» travaux auxquels
leur éilucation ne les avait pus hnbitiiés.
In certain nombre, du reste, trouvaient
qu'il faisait bon vivre sous le gouvcrne-
iiieiit ilf> fils <le siinl lienolt, et lorsfiuc
la liberté leur était rendue, il n'éliiit pas
rare de les voir s'établir dans le voisinage
à titre de colons. Nous en trouvons encore
à Silos au .XIV" siècle. Voy. dans le
Heriieil lien rhfirtes, l'acte de visite de L't.'t»,
document n" ^Ifi:!.) (;riiiiald nous raconle
les avenluren d'un Jeune maure qui se lit
baptiser et demanda à renier au Kcrvire du
monastère de Silos. Il s'y trouvait encore
au moment où le narrateur écrivait son
livre, I Vita, riaii* Vergara, (>. H'M).}
40 iiisTOinE DE l'abdavi:: de silos
/
en 101')"» sur le tronc de Gastille. continua les bienfaits de son porc.
P;ii- une cliarle datée du If) aviil lOiiT, il fit don à Taljlx'' Dominique
du monastère alors abandonné i\o Sainte-Marie de Mamblas, situé à
l.'J kilomètres à Test de Valladolid et qui dtninl dans la suite un des
prieurés les plus importants de Silos, sous le nom de Santa Maria de
Ducro '. Après la moi'l lragi([ue de ceprinee, vaillant mais ambitieux
et téméraire, sous les murs de Zamora (o octobre 1072\ ses Etats
passèrent aux mains de son frère Alpbonse VI, qu'il avait deux ans
auparavant dépouillé du royaume de Léon par une guerre injuste et
criminelle. Le nouveau roi de Castille, qui dans ses jours de mallieur
avait trouvé un asile à Tabbaye de Sabagun, où il revêtit même (un
peu malgré lui, il est vrai) l'babit bénédictin, se montra plus généreux
encore envers le monastère de Silos. Nous ne devons mentionner eu
ce moment cjue la plus ancienne de ces donations, les antres se
rappoi'tant h. une période postérieure à la mort de Dominiiiuc. f*;ir un
diplôme en date du Ki juillet 1073, il cédait au saint abbé et à ses
successeurs le village de Cobiellas, avec tout son territoire et son
monastère de Saint-Pierre ■. Celte bourgade, dont il ne reste
aujourd'bui aucun vestige, pas plus (jui» du monastère en question,
était situé sur les bords de l'Arandilla, non loin du plateau où s'élevait
jadis la ville forte de Clunia.
VIL — Il nous faudrait à présent dire quelque chose des progrès
(jui se manifestaient dans la vie intérieure de l'abbaye sous l'active
impulsion de son restaurateur. Ici encore le ton un peu déclamatoire
du biographe contemporain rend trop souvent ses belles jiériodes,
fort élégantes pour ré[)0(jue où elles furent écrites, d'une laligante
prolixité et d'un vide désespérant. L'auteur semble même s'interdire,
en dehors du cadre un peu étroit de sa narration, tout détail qui ne
tendrait pas à l'édilicatinn des moines auxquels il s'adresse. On y
voit sculeuKMil, sans pouvoir préciser davantage, que la communauté
était fort nombreuse ', les prescriptions de la règle bénédictine
soigneusement observées et l'ofrice solennel célébré jour et nuit avec
beaucou}) de piété et de zèle ^ Aussi le monastère devint-il bientôt
un des plus fervents et des plus estimés de toute l'Espagne chrétienne.
1. Voy. le Becueil des chartes, p. 15. caterva, rnlk-gium, rongroR.itio. coiiventus
2. Iliiileni. p. 18-20. fr.itnmi •>, elr.
.1. (Iriiiialrl (lit m divers omlmiH pour 4. L.i précieuse collrclion do manuscrit!» li-
di'si{;ni'r les habitauts du nionaslère : lurgiquesdcccttcfpoque, dont il sera quen-
■I Multitudo fralrum. agnioii inonachoruni, lionuu peu plusloin.enestaussiunepreuve.
SAINT DOMINIQUE, ABBE DE SILOS
47
En même temps que rameur de la liturgie sacrée, qui a été à toutes
les époques l'œuvre par excellence du cénobite, plus particulièrement
du moine bénédictin, Dominique lit tleurir à Silos l'étude des saintes
lettres, sans négliger la culture des connaissances humaines '.
Grimald ne nous fait rien connaître, à ce point de vue particulier, de
l'œuvre du grand abbé; mais nous en avons des preuves palpables,
auxquelles son témoignage, pour intéressant qu'il fût. n'aurait pu
suppléer. Nous voulons parler de la riche bibliothèque en écriture
wisigothique rassemblée ou composée par ses soins, et dont une
trentaine de volumes environ ont eu la bonne fortune d'arriver
jusqu'à nous. On trouvera plus loin le catalogue de cette précieuse
collection ', à laquelle il faudrait ajouter la série d'auteurs sacrés et
profanes dont la chronique anonyme du moine de Silos suppose
la présence dans larmarium de l'abbaye ^
Les écrits qui virent le jour à Silos vers la fin du onzième siècle et
au début du douzième sont un indice non moins concluant de l'activité
littéraire qui y régnait alors, et une preuve de plus de l'impulsion
donnée aux études sous le régime du saint restaurateur. Outi-o la
transcription des manuscrits, travail des plus méritoires et qui fut en
grand honneur parmi ses disciples, plusieurs moines plus instruits
ou plus capables se livraient au labeur moins ingrat assurément \
mais non moins difhcile de la composition ■'. Parmi ces derniers, il
1. Personne ne non» objcrtera, croyons-
nous, le style si barbapi des dofuaiCDts
publics rédigés vers le mi^me tempe, ceux
en partirulier que nous publions dans le
ttecueil de rharlea de Si ton. La langue
des actes publics devait Mre entendue de
tout le monde ; aussi, rn F^pat'ne s[n'-cia-
lement, tient-elle d'<>r<Jiiiair<; le milieu
entre le latin savant dont se servaient les
«'nxiils et le latin vulgaire >/ romance,
disent les cattillans; rpie parlait le peuple
et qui a donné naissance à nos idiomes
modernes du midi de l'Kiirope. C"e«t une
vérité «pi il n'est plus besoin de prouver.
L'n simple roup d'iptl. Jeté sur les écrits
sortis de la plume des moines de Silos au
onzième siècle et au douzième, et sur les
rhart's rpii y furent iir<'<s<'-ei 4 celte
ép<M|ue, suflll pour s'en convaincra. — Vojr.
aussi Aiii'idiir d<- toi llins. Ilittoria crdim
de la lilrralitra rtpiinoln. l. Il, • lluslra-
cion II* *, particulièrement a In page .IMS.
2. Voy., à la (in de re volume, rAp(>cn-
dicc I.
3. Voj'ez la page suivante, iinli- .1.
4. Rien n'est curieux comnie les plaintes
naïve'» que lai:^si-iit iiarfois ('•cliapper les
copistes du moyen âge sur les dinirullés
de leur taehe. et la jnic qu'ils manifestent
de l'avoir enlin terniime. On eu verra
quelipics exemples dans notre appendice
sur les manuserils de Silus.
5. Le jilus lialiile et vraisemliialilenK iil
le chef de l'écfile des copistes Silésiens
au XI* siècle semble avoir été le prêtre
F.rieonus,qui lran«crivit les vingt livresdes
^Itymoliigies lie saint Isidore deSi'-ville.Son
nom se trouve au folio 21 ilii inaiiiiscrit :
Ei'icnni prenoileri indn/ni iiiemrnio ■■ . Il
termina «on travail le 24 août lo'<2. •> K\-
> plicit. l)eo grntias. lienedico celi quoque
- regeiii, me qui ail istius libri finem
> veiiire permi'il ineolnmem. Aiio-n. l'.x-
■• plicltus est lili<-r Kthimologiarum sub ira
48
HISTOIUE DF L AlMîAVI-. UE SILOS
convient d'en signaler deux dont les œuvres ont pu (''chapper en partie
aux ravages du temps. (Tes! d'aljord ce même (irimald, que nous
avons nommé si souvent, (>l (jui dans ses écrits fait preuve d'une
instruction littéraire peu ordinaire à celte époque. Les trois livres de
la vie et des miracles de saint Dominicpie forment son principal
ouvrage . Malgré un style trop dépourvu de naturel et de simplicité,
il se distingue néanmoins par une étonnante facilité d'élocution et
une connaissance peu commune de la langue latine. Il a composé en
outre un office complet du môme saint, avec sept hymnes rimées qui
ne mancjuent pas d'un certain élan poéticjue ^
Le second, élevé dès sa plus tendre enfance dans le monastère de
Silos ', est l'un des meilleurs écrivains de son temps, et de beaucoup
le plus remarquable par l'étendue et la variété de son érudition,
comme aussi par sa connaissance de l'anticjuité classique *. Il écrivit
au commencement du xu"" siècle le récit des gestes du roi Alphonse VI,
(ju'il lit précéder d'une longue introduction liistori(|ue sur les princes
ses prédécesseurs. Seule, cette dernière partie de son travail est
arrivée jusqu'à nous. Elle olfre par elle-même un très grand intérêt
et nous fait regretter vivement la perte de l'ouvrage proprement dit,
([ui a échappé jus(|u'à présent à toutes les recherches ^
•> .M» Ca Xa, VIIU kalendas septembres,
>• lune ciirsu Vil", ref,Mi.inte rcx Sancio in
« Casteila et'iu Lepione et iu (iallecia,
" Domiiiico (leiii(|ue abb.ili moiiasterii
<■ Sancli Sabastiani lie Siliis rogcnti. Legeiili
« et possidcnti vila. Amen. » (fol. .385 . —
Ce Jx'iiii manuscrit est aujourd'iini à la
HibliotlÙMHie nationale de Paris.
1. On a souvent confondu ce Grimald,
nidinc de Silos, avec un autre (irimald,
(|ui vivait vers le même temps dans le
monaslùrc de San .Millan de la Cogolla et
qui a écrit le récit de la Translation et
des .Miracles du saint ermite Félix. (N'oy.
rt'-s/). saf/r.. t. XX.XIII, p. 39-58.)
2. On lui attribue éfialenient l'épitaphc
du tombeau primitif rie saint I)i)mini(|ue.
— Tous ces t'crils ont été publiés d'après
les originaux par Vergara dans son Moyies
setfuiKl,) p. SOO-i.lO).
3. C'est bien à Silos que lauleur ilu
Cfironicon Silense puisa ses connaissances
bi<loriques. .\|)rès avoir dit rpril y revêtit
tout jeune encore l'habit religieux (ab
ipso iuvenili flore colla pio Christi iugo
subneclens, apud cennbium, qnod domux
.seiuiiiis nuncupatur, liahitum numaclia-
Icm susccpi),[rauteur ajoute : « L'bi divcrsis
sentcnliissanctorum Patrum.calholicoriun
regum sacris indiccnlibus libris mecum
ipse diu spaliando revolvens, stalui rcs
pestas domini Aldefonsi... carplim prescri-
bere » {('/ironicon Silense,'^ 1, dans Florez,
Esp. sagv., t. XVII, 2» éd., p. 265-266).
4. Voyez le bel éloge (pie fait de l'anonyme
de Silos I). .losé Amador de los Hins, dans
sa grande Hixtoria crilica de la literalnra
rspanola (t. II. p. 163 et suivantes \ Plu-
sieurs historiens ont identifié l'auteur du
Chronicon Silense avec 1). Pedro, évèrjue
de Léon de 1087 à 1112. Aucun argument
sérieux n'autorise cette opinion, comme
l'ont fort bien prouvé le P. Florez {E.ip.
saffi-., t. XVII, p. 266, 2» éd., p. 259), et son
continuateur, le savant P. Risco [Ibid.,
t. XXXV, p. 1.55-15.')).
5. Le P. Berganza a été le premier à la
publier en 1721, tl'après un manuscrit de
Kredcsval, sous le titre de •< Chronicon Mo-
nachi Silensis» {Anlif/.de Hiip.,l. Il, Apend.,
SAINT DOMIMOIE, ABBE DE SILOS
49
YIII. — Cependant, quelque grande que fût la sollicitude do
Dominique pour l'avenir de son abbaye et la formation de ses disciples,
l'activité de son zèle s'exerçait dans des limites beaucoup plus
étendues. Nous devons dire quelques mots de cette action extérieure,
qui nous fera mieux connaître sa physionomie et le cachet particulier
de son influence. Elle se manifesta tout d'abord envers les humbles
populations des alentours, dont il aimait à adoucir les peines et à
secourir la pauvreté. Il se faisait un particulier devoir de leur annon-
cer la parole de Dieu et de se servir en leur faveur, nous dit Grimald,
de la puissance surnaturelle que le ciel lui avait départie dans une si
large mesure. Ecoutons son historien. Dominique parlait un jour
devant l'église de Sainte-Marie de.Monterrubio',à une foule nombreuse
qui était accourue pour l'entendre, lorsqu'on lui présenta un lépreux
couvert d'adreux ulcères. Touché de compassion, le saint abbé entre
dans une chapelle voisine dédiée au bienheureux Martin, revêt les
habits sacerdotaux et célèbre le saint sacrifice pour la guérison de
cet infortuné. Puis il s'approche du lépreux, et après avoir lavé son
corps avec un mélange d'eau et de sel, le renvoie plein de santé et de
vie. On comprend aisément les merveilleux effets que devait produire
la parole de l'abbé de Silos appuyée par de semblables prodiges.
Seccion lU). In peu plus tard (.1763), Florez
la faisait paraître à son tour avec quelques
am<>liorati')iis et une inlf^lli^pnce plus
coiiipl'tc du lente. Voy. r£»/>. *«jr.,touie
XVII. p. 264-330. 2* édil.. p. 262-323.) —
Au sujet des ouvrages que dût consulter
l'anonyme de ^iios pour la composition
de sa chrouique, on peut lire le pa«sn^e
que lui a ennsacrA le P. Tailhau daus son
beau travail un l«'« • bililintlx-ques espa-
gnoles (iu haut moyen à)<e • iSourrour
mélange» tTArchéolorfie, d'Ilulnirr et de
Littérature êik ' ,« w,/r. IHTT, p. 310-
311 . Il aide A t ijrr plus compU-le-
inent le catalogue des nombreux manus-
crits qu*- po««/-dait au XII' «i>r|<- |,i fljlilir»-
tb^que d>r ^ilos. On rinqurrait pourtant
dff •« tromper en prenant trop au pied
de la IrtlT'- r. ' di- r'Tonttitulion.
(lommc lr ri-ii. .{ , . fort bien .M. Paul
Kwald Ifieuei Arehio, IIMI , p. II9„ un
érrivain pouvait consulter d<'* niannsrrits
•jibur* qui- rh'z lui. I)ans les savant*
commentaire* ajoutas a *« grande édition
de V Anonyme de Cordoue (Paris, 1.S85,
in-foi.i, le P. Tailhan revient sur notre
chroniqueur, dont les récits, contraires
parfois à ceux de Icslimable anonyme,
ont assez sou%'cut le tort de lui déplaire.
(Voy. les pages 159. 166, 180, etc.) — Dozy
(liecherrhes sur t'/iist. et la lilt. de IKs/ia-
ipie pendant le inoyrn âge, 3" édit.. t. II,
p. TU"» , pense que U-s chroniques de
Lucas de Tuy et de l'arrhevi^que de 'rl•l^dc
liodrif/ue ne font <|u<' copier l'<iuvr.if;c du
moine de Silos, et nous dédoininagent
jusqu'à un certain puint <ie la [lerte do la
princi|ia!e partie de Itiisloire de ce dernier.
• Le moine de Silos, ajoute le critique
hollaridaii'. iii/-rile une entière conliaiice
quand il parle de* l'-vèiienieul* .iirivi'H
de son temps
1. M'internilii"" de la Sierra, vill.if^c de la
province de Ilurgos, t'iuit' à 20 kilomètres
environ au nord de Sala* de los Infinités,
près de llarliadillo de |o* llerreros. •• Villa,
que mon* Kuliicundii* viilgari lociitione
voeatur •, dit (jrimald Vergara, p. .163. ^
50
HISTOIRE UE L ABBAYE IJK SILOS
Uni' autre fois, on lui amena an monastère un pauvre homme de la
ville (le Salas ', alleiiil depuis longtemps d'une eomplète cécité, cpii
lui faisait é[)rouver les plus cruelles soullVarues. Aj)rès l'avoir accueilli
avec bonté, le bienheureux olfrit pour lui le sacrilice de la messe en
présence de tous les frères. Au moment où les ministres sacrés
prononijaient à haute voix ces paroles de la communion : Goûtez cl
voi/ez comhioi doux est le Seif/neur ', l'aveugle recouvra subitement
la vue et lu' ressentit plus désormais la plus légère douleur.
A cette é|)0(iue d'un caractère essentiellement guerrier, il n'était
pas rare, comme aujourd'hui du reste, de voir la force brutale primer
le droit. Le trait suivant nous montre avec quel zèle I)omitii(pie savait
prendre la défense des opprimés. Dans le bourg de Yécla, situé à deux
kilomètres environ à l'ouest du monastère, près des gorges pittores-
ques qui gardent encore ce nom, vivait un certain (larcia Minio/,
homme pervers et d'une insatiable cupidité. Ce misérable prenait
plaisir à ravager les moissons des habitants du voisinage, sans
épargner les terres de l'abbaye. Tous se plaignaient de ses continuels
l)rigandages ; mais il était assez puissant pour braver des murmures,
dans lesquels il ne voyait qu'un prétexte pour redoubler ses injustices
et ses rapines '. fiC bienheureux l'invita avec douceur à changei- de
conduite, sous peine d'encourir la colère du ciel ; mais Muno/, ne tin!
aucun compte de l'avis du saint homme, et bientôt après on apportait
à Domini(jue, comme preuve d(; ses nouveaux méfaits, une gerbe de
1)1('' ramassée dans un champ ([u'il venait de dévaster. Attristé de tant
de malice et de la misère dans laquelle cette série de crimes jetait les
laboureurs de la contrée, le saint abbé prit une poignée de ces épis et
alla se prosterner devant l'autel du bienheureux martyr Sébastien.
1. <• Exaliensis opirli indificna » (Vcrgnra, les iintes du P. Lcslcy. (Mignc, Valrol. lut.
p. 352). Huiz et Verg.ira semblont n'avoir I. LXXXV, ri)l. î)64-56;).)
pas compris le sens <!» mut K.rdliensis ; .'1. 11 est permis de voirdaiisfiarcia Mnfioz,
mais il n'est pas douteux (|u'il ne doive se non sans )|uel(|ue vraisemblance, un de ces
traduire par Salas (aujourd'hui Salas de châtelains d'humeur essenliellenicnt balail-
los Infantes , de même que mouaslerium Icuse, tels qu'il en fallait alors dans cette
E.rilirnsr se traduit par Silos.
2. « (Quando) ventuni est ad perci-
piendiim corporis et sangninis Domini
sacramentuni , et ininisiris ollicii incho-
antihus comniunionem : tiiislale rt vidrte
ijiinuiiim siinvis est Uominus « Vergara,
rc'gion pour défendre les frontières contre
les incursions des Maures. Lorsqu'ils
n'avaient pas à guerroyer ou à exécuter
quel(|ue razzia en pays infidèle, il leur
arrivait trop souvent de s'en prendre à
leurs voisins et de commettre de véritahUs
l>. ."i.'ii). — Sur cette formule, appelée .-If/ brigandages, contre lesquels la jiislice
acceilenlrs rlans la liturgie mozarabe, royale elle-même était la plupart du
on peut consulter le Missale mi.rlum et temps impuissante.
SAINT DOMINIQUE. ABBÉ DE SILOS
Oj
Dieu écouta les supplications de son serviteur, et sa prière n'était pas
achevée que Muùo/ se voyait soudainement frappé d'une terrible
maladie. Ses serviteurs le portèrent en toute liàte à l'abbaye et le
présentèrent à l'homme de Dieu. Dominique l'avertit que la sentence
de mort portée par le souverain Juge était irrévocable et l'exhorta à la
contrition de ses péchés. Le coupable confessa ses crimes, en reçut
l'absolution et expira après avoir communié au corps et au sang du
Seigneur '. L'abbé de Silos célébra la messe pour le ropos de son
âme et lui lit donner une honorable sépulture.
La prière de Dominique, nous dit Grimald, n'était pas moins
efficace contre les embûches du démon. Une pieuse vierge, appe-
lée Oria, s'était mise dès son enfance sous la conduite du bien-
heureux, avait reçu de ses mains l'habit de la religion et vivait
en qualité de recluse dans une petite cellule attenante à l'église
du monastère. Elle y demeura plusieurs années dans les austé-
rités de la solitude et de la pénitence. Mais, poursuit le moine
chroniqueur, l'antiijue ennemi ne put souffrir plus longtemps une
si sainte vie et un amour si généreux du divin Maître. Tiansformé
en hideux serpent, il elfrayait par sa présence la pauvre recluse,
qui, ne pouvant l'éloigner, lit avertir l'abbé Dominique. Celui-ci se
hâta d'accourir, offrit |)our elle l'Hostie sainte et lui donna le corps
cl le sangduSeigncur.il bénit ensuite de l'eau, en aspergea la cellule
par la petite fenêtre, seule ouverture de cette prison volontaire-,
1. .Nom voyons par cet cxctiipic et
plusieurs autres voy. un peu plus loin celui
de la Tierge Oriaj que les !>itnplt8 fidèles
cdintnuniuictit sous le«deux espèces. CYlail
un usape encore g^-néral au XI* siècle,
On peut consulter sur ce point la disser-
ta' - ! ; docte cardinal Hona. annot^^e et
C' • par Sala Herum liliirijirariim,
lib. II. cap. XVIII. I I et ï).
2. • Par ' ' lin rcllulani
asp^rtit •. O' wl s ouvrir .i
i l'intérieur de lYgtisc dans laquelle
I' ■ ' ■ r la rncuse.
1 , 1 in i>rdinuire
dea r«>Mules habit<^i>s par le« recluses
et dont on trouve de* eiernples a««ez
nonilireui au moyen â^e, Voy. I). l'iolm,
Ij: réelution reli^/iftiêf, dan* le • linlletin
nionutncnlal -, ann<'-e IH79. p. H'J el
suivante* ; pour l'Alleinaffuc, voy. Arniin
Basedow. Ihc Invluseu in Ih'ulsclilaud,
l«9.i). — Sans sortir de l'Espaj^Mie, et pour
ne citer ipie les doctiinents inédits des
archives de .Silos, nous allons mention-
ner quelques pa^sa^es d'où l'on peut
conclure que les personnes pieuses vouées
à ce jfenrc île vie n'étaient |ias rares en
Castille même dans le has moyen àfje.
'Voici d'abord un extrait du testament
•l'on archi|)ri'tre rlAlba de Tonnca, écrit
en l'aimée l.'CJti de l'ère ctpa^iiole ide
J.-C. 1358 '• ... oirosi, niando a l<»s
empnredados et a las <-m|.rtrcd.is rie la villa
<-l de| doniino de AKtodiello (Aslndilio ,
a cadn nno cinco maravedis por Dios et
|ior mi aima ; el quo den a cada uiio
dellos senos pelliites et senas sayas...
Otrosi, niando a los rmparedjidos et empa-
redadas île aqui de Allia si non pellotes et
senas snyas..,- Arrfi.dr Sdu», ni*. l,fol. IKC),
52
HISTOIHE I)K L AHltAYF. I)K SILOS
(>t l'horrible fantôme disparut aussitôt pour ne plus revenir '.
Le but et le caractère de cet ouvrage ne nous permettent de
mentionner qu'un petit nombre des merveilles opérées par I)omini(]ue.
On peut voir dans son biographe le récit de la guérison d'un comte
de Galice du nom de Pedro Pelaez [Petrus Pe/of/ii), avec lequel il
s'était lié autrefois d'une étroite amitié, et qu'il délivra d'une longue
cécité en humectant ses yeux de quelques gouttes d'eau ^ Il rendit
également la santé à un noble personnage de la ville de (lumiel, atteint
d'une épilepsie réputée incurable \ Mais il est un |)rodige que nous
croyons devoir rapporter plus au long, parce qu'il est le premier
anneau d'une série de faits miraculeux qui se continuèrent pendant
plusieurs siècles et donnèrent au nom de saint Dominicjuedc Silos un
éclat sans pareil dans toute l'h^spagnc. Nous voulons parler de la
délivrance des milliers d'esclaves chrétiens, que l'inliM-venlion du
cripic lie l'original qui sp trouve daiis les
archives (les HéïK^dirtiiiesirAll).'! (le Tonnes .
— 1). Diego (le Haro, seigneur ilel Busto,
se recomiiiaiidf dins son testament, dressé
le 1«' février 14GU, aux prières de Ins
emparedadas ou recluses qui vivaient près
de Palencia. ilbid., fol.. 2SS-28!». Sur les
reclus et recluses de Palencia en 1283,
nous regrettons de ne pouvoir reproduire
ici. en raison de sa longueur, le curieux
testament de Pero Diaz Riie«o, ms. VII,
f(d. 207-211. Sur ceux de Vailadolid en
1.(26, Ibid., fol. 310.) — En 149S, D. Alonao
Fernandcz de Cordoba, seigneur d'Aguilar
insère dans sou testament la clause sui-
vante : " E niaiido a fodas las emparedadas
de la ciudad de Ccrdova cou las de
Santa .Maria de las lluerta>, a cada casa
de cmparedamienio un real de plata, por
amoi de Dios, e encomiendoles que ruegen
a Dios por mi anima ■ ^ms. I, fol. 289.) —
Le VU» concile de Tolède (de 6'»6,canonV)
donne déjà des régies pour cvnx. rpii vou-
laient se consacrer à ce genre de vie
a achorétiiiue. Voj'. Tejada, Coleccioti de
c'inones y de todos los cnncilios de la
if/lesin des Espand, t. Il, 1861, p. .T."6-:to7.)
1. La pieuse vierge Oria vécut longtemps
encore. « Le cours de sa vie mortelle étant
Icrmiiu-, ajoute Grimnld, elle s'endormit
li((ireusemeut dans le Seigneur, et son àme
s'envola, nous le croyons, vers les célestes
demeures. » \Vila, dans Vergara, p. X>\.}
On ignore la date précise de sa mort, qui
dut arriver avant l'année 1090, épixpie
probable de celle du moine Grimald. Les
historiens et les liagiograplics lui donnent
le litre de vénérable, quel(iuesuns même
celui de bienheureuse et de sainte ; mais
il ne semble pas (]u'on lui ait jamais
rendu un culte liturgique. On ignore
l'emplacement de son tombeau. Le P. J. de
Castro prétend (pielle avait professé la vie
religieuse à Santa .Maria dcl Parayso près
de Silos, abbaye dont l'existence, comme
monastère de Bénédictines, est tout au
moins fort douteuse. — 11 n'est pas besoin
de réfuter ici la méprise du licencié Pedro
Ziria Ilinojosa. (jui fait de la vénérable
(Iria une religieuse (v'.s'/e/'fi'ew/ie de Sainte-
Marie de Cafias. Vida de las sanlfis de la
ordeii (le San Benilo. .Nous ne connaissons
cet ouvrage (|ue par la citation de Castro,
p. 309.)
2. Vila , dans Vergara, p. 356. — La
fontaine où Domiuique puisa l'eau avec
larpielle il guérit le con)te Pedro Pilaez
jaillit dans le monastère même, à quel-
ques pi:» de l'angle sud-est du cloître et
porte aujourd'hui le nom de Fuenle del
Saiilo.
3. Voici les termes dont se sert (Jrimald
pour (!(' signer cette maladie : " Ilorri-
bilis at(|uc execrabilis inlirmitas (|ue,
iuxta sui opcris elTectum, gutta cadiva
vocalur » (Vergara, p. 357).
SAINT DOMIMQLE. ABBÉ DE SiLOS 53
glorieux thaumaturge arracha aux prisons mauresques. Quelques
personnes du village de Soto * vinrent un jour frapper à la porte du
monastère et demandèrei.t Dominique. Ils lui racontèrent comment
un membre de leur famille avait été emmené en captivité par une
troupe de Sarrazins, et gémissait depuis longtemps sous le poids de ses
chaînes dans les ténèbres d'un infect cachot. On exigeait pour sa
rançon cinq cents pièces d'argent ", somme énorme qu'il leur avait
été impossible de rassembler, même après avoir vendu tous les biens
du malheureux prisonnier. Dominique les consola, les exhorta à la
prière et leur fit donner un cheval, en leur promettant de venir
bientôt à leur aide dune manière plus efficace. En etTet, dès le jour
suivant il célébra le saint sacrifice pour le pauvre esclave et répandit
devant le Seigneur ses plus instantes supplications \ Au moment
même où il priait ainsi avec ferveur, le captif chrétien voyait avec
surprise les portes de son obscure prison s'ouvrir tout à coup, tandis
que ses fers se brisaient et tombaient à ses pieds. Il put sonfuir sans
rencontrer le moindre obstacle. liientùtil était au milieu des siens,
et venait avec eux à Silos remercier son glorieux libérateur.
IX. — Grimald nous a fourni la plupart des faits que nous avons
rapportés jusqu'ici; mais, comme on a j)u le voir, il prévient ses
lecteurs qu'ils ne trouveront pas dans son livre une histoire complète
de son héros. Il ajoute même, après avoir parlé de l'arrivée de
Dominique à Silos, (ju'il taira désormais tout ce qui dans ses actions
n'aurait pas un caractère miraculeux. Nous allons donc essayer de
suppléer dans la mesure de nos forces au silence du biographe, en
nous aiflant des documents contern(>orains, ou des témoignages
postérieurs qui nous ont paru dignes de créance. Ils nous feront
entrevoir l'inlluenro dont jouit saint Dominique à la cour des rois de
Castillc et de Léon, et nous révéleront (juehjue chose de ses relations
avec les Irois grands abbés bénédictins (|iii illustraient alors par l'éclat
1 . • Ex villula qiK- diriiiir SotiM. .. niiinnrum solidi. ■ Le P. Huiz 'fol. 29 v")
flu* liiin : • Villa, r|ijc r»t riIa in tiTritorio |tfiii«c que c\im[\u; soliiiiiii ériuivalail a iiii
CMlri ab y^iiiaelitica ifrulK ronttnicti, durât, ce (|iii fernit riiviron riiii| millo
quod niiiir a chriaticoli» vocatur Cantrum franc.» de- tmlrt* iiiotiiiiiii'.
Stinrli Slrfani .. I)ari» Wrjfnra, p. 402.1 .'J. Il cul reiii.ir(|iinl)lr, dit li; I*. Yc|iih,
i'.'fl aujourrlhui Ir pi;lit l)<iiir(( de SoUi {Coronirn, t. VI, fnj. ^O.*) que le «ninl
(i« Hao Fl«t«)ian. iilu/r sur le* hordi du abb/- opiTa la plu|iarl d«r leii iiiirarli-H par
iMirro, pT- ' f ' ' ifi de lioriiiar.. l'olTraiidc dn Rartilim di; runlrj, >|ui v»t
2. • Kl eu <|uiiig(Mi(i la |>luii |Mii*iiaii(*- de IimiIi* \r» |iiii-r(-N.
u
iiisToiui: bv: l AititAVii dk silos
(le leurs vertus les principaux nionaslores de cette [)ar[ie de rKsj)agiu'
chrétienne.
De nombreuses chartes portent la connrination de Tahhé de Silos
pendant la période (jui s'étend de I()t2 à 1072, La j)luparl de celles
que nous avons pu consulter a[)partenaient à Saint-IMerre de (^ardena,
abbaye qui semble avoir été dès celte époque dans des rapports très
intimes avec notre monastère '. Le nom de Domiuicjue nous y
apparaît à côté de la signature des princes et des personnages les plus
illustres du royaume : de Ferdinand le (Irand, de la reine Sancia, de
Sanchc le Fort, d'Alphonse VI, de la reine Urraque, de l'infanle
Elvire, du fameux Hodriguc Diaz (le Gid Campeador), de saint Alvil
évê(jue de Léon, de saint Ifiigo abbé de Saint-Sauveui- d'Ona, d<'
saint Sisebutus abbé de Cardena, de saint Garcia abbé de Saint-
Pierre d'Arlanza et de beaucoup d'autres encore. Ce serait sortir de
notre sujet que d'analyser ici ces documents. Il suffira d'en donner
au bas de la page une liste chronologique aussi complète qu'il nous a
été possible de le faire ^
1. San Pedro de Cardcfia est situé à
huit kiloiiu''tres à l'est de Uurgos, au fond
d'une petite vallée entourée de collines
nues et iiirultc;». Quelques; parties de la
vieille abbaye sont maintenant en ruines ;
mais l'ensemble de l'édifice dont la vue
est très imposante reste debout et attire
encore quelques visiteurs. Les Escolapios
(relifficux de saint Joseph Calasauz) sy
sdul installés en 1888. — On sait que le
Cid aimait, au retour de ses expéditions, à
se reposer .'i Canlefia, (|ui devint jilus tard
le lieu de sa sépulture. C'est sous les
arceaux du cloître de l'abbaye (sub arcis
inonasierii ipiem vocitant Kurdilif/iia) (pi'il
signa l'acle solennel par lequel il accordait
la ville de Peûaiova aux béii.dirtius de
Silos. (Voy. le liecueil des citai les de l'ab-
Ixn/e de Silos, p. 21-23.)
2. — il" juillet 1043.^ Privilège accordé
à D. (ioniez, évoque (de IJurgos) et à ses
neveux, par Ferdinand l'"", roi de Castille
et de l>éon. La charte est confirmée par :
'< Fr((liuaiidus, nucto divino princcps ;
Snnclia regiua uxor ipsius... Ciprianus
episcopus Legionensis ; Pelrus episcopus
Lucensis (I^ugo ; Mirns ej)iscopus Palen-
tinus... ; Oominicus abba in Car<idigna ;
Auriolfus abba in Arlanza ; Enneco abba
in Onia ; Dominicus abba in [riwnaslerio]
Saiuli Sebasliatii de Silos ; .Marlinus abba
in (monasterio) Sancti Quirici » etc. (Bcr-
gan/a, Anlijjiledades de Espana, t. Il,
p. 424-425.)
— [i^r juillet /O-J 7.) Donation faite à l'ab-
baye de Cardefia par D. Salvador Gonza-
lez : — •' Dutinniciis abba testis » — Nous
trouvons parmi les témoins le nom du Cid
(Huderico Didaz), qui d'après Berganza
avait alors 21 ans. Ce document contredit
l'opinion de .M. .Molina Hodrigo el Cam-
peador, p. '.i et 42o), qui fait naître le Cid
vers lOSO-lO.'iO. iVoy. Berganza, p. 425.)
— {i juillet 1047. Donation du monas-
tère de lliocabia à l'abbaye de Cardena,
confirmée par : <■ Fi('<!inau(lus gralia Dei
rex, Sancia regina, (iomessanus episcopus
(Burgensis).. ., Z>o»«injco abba » etc. {Ibid.
p. 426.)
— [^i9 septembre 104 7.) (Confirmation de
la charte précédente. A côté de la signa-
ture de Dominique, nous voyons celles
de Diego Lainez, père du Cid, du roi, de
la reine, des infantes de Castille, Urraque
et Elvire, etc. {[bid.)
— lis mars 1056.) Donation à l'évèquc
de Burgos D. rnimcz et ;i Cardena. «(larsea
abba hic roborat... ; Dominico abba hic
SAINT bOMlNlQtE. ABBÉ DE SILOS
OU
En l'année lOoi. Ferdinand le Grand honora l'abbé de Silos d'nne
mission particnlièrement diflicile et délicate. Pour un motif de
vengeance personnelle et aussi dans le but d'élargir les frontières de
ses Etals, D. Garcia, roi de Navarre, venait d'entrer en campagne à
la tête d'une puissante armée contre son frère, le roi de Castille et de
Léon. Celui-ci se savait assez fort pour résister avec avantage à cette
attaque ; mais il recula tout d'abord devant le scandale d'une guerre
fratricide et voulut faire parvenir au roi D. Garci'a des paroles de
conciliation. A cette lin, il conlia à l'abbé de Silos et au bienheureux
Ifiigo. abbé d'Ona, le soin de se rendre auprès de son frère et de le
roboral ; Enneco abba hic roborat » etc.
<lbid.. p. 431.)
— (9 février 1057. Donation à saint
Siâebutus, abbé de Cardeûa. « Ennecus
abba roborat testis,... Dominicus abba rob.
lest. » etc. Ibid., p. 431.
— (?î avril lOSi.) •< Se halla la firma de
santo Domingo en un privilégie del rey
dun Fernando 1°, en que da al santo abad
de Arlanza don Garcia el monasterio de
San Ouirce de Vaidefrades, y el de San
Pelayo y otras Iglesias, fecho en la era
de mil y ciento a veuticinco de abril. "
Uuiz. Histoire manuscrite, fol. 18.
— [tl décembre I06S. Privilège octroyé
par Ferdinand V' à l'église de Saint-Jean
plus Uird Saint-Isidore de l.éon. Il fut
accordé la veille de la translation du corps
•le °aint Uidorc dans la nouvelle basilique
t».ali»j en son honneur par le roi. On y voit
les signatures de la famille royale, des
grands de la cour et des nombreux év<'"<pies
et abbés qui furent présents à celle
fdennité. .Nous croyons devoir reproduire
ici tes noms de ces personnages, qui
ftir'Til témoins en cette cirronsLanre d'un
(.. ;'ligc opéré p.ir saint l)<iminii|u>- de Silos
dont oous parlerons bientôt. > Fredennn-
dus rex hoc te«tain'>iiturii ronfirmnt ;
Sanlia r<-gina hoc test.imcntum conf. ;
Lrraca istorum regura lilia... ; Saulius
' ; Ueloirn similiter. . . ;
il.. . . ; (iarcia ultiuius
rorum .. ; domina Maiore, cugoomcnto
Muni'i fh,ii,i,.t_ t'.-niirr' f«i.'i«... ; Xemeiia
•If^'ila r'-;<iiij. «"ror iiiiui. Sut» Cliri4li
nomioe Crescooius, Irieosis episcopus ;
df-ft^ra 'Ihriflti fr«-tus (tomc«anii« f^ln-
corrilAuus epUcopus ; in Uiristi dcxtera
Vistrarius Lucensis episcopus ; divino
umbraculo adiutus Soarius .Menduniensis
episcopus ; gratia Christi protectus Ber-
naidus Palentinus episcopus ; Ordonius
Astoricensis, qui ipsuni ?anctum cinerem
de Sibilia Séville) adduxit... ; Xemenus
epi?copus, successor Aloiti episcopi Legio-
nensis ; Petrus francigeua, episcopus
sedis Podii (Le Puy) : Petrus Pelagii
cornes... ; Petrus Guudisalbiz... ; Ordo-
nius Pelagii armiger... ; Pelagius Pela-
gii... ; Gundisalvus abba...; Ennigus
abba de Ouia... ; Garsia abba de Sauclo
Petro Aslauce ; Sisebulus abba de
Gardénia... ; Dominicus abba de Silus... ;
Aldcretus abba de Gailecia... ; FagiJdus
abba de] Ante Altares (à Gouipostelie)... ;
Urandinaldi abbas Sanianenis... ; Froilauus
atjbas (^otnpostullaniis... ; Marlinus pres-
biler...; Pelagius diaconus ïitouiz...;
Petrus Gundisalviz diaconus...; Ecta
(iundisalviz. . . ; Alphunsns riericus... ;
Petrus teslis ; Vitinandus testis ; Vimara
testis ; Didarus testis. Arias Didari prc-
sens noiarius exlilit, manu sua coiif. ■> —
On petit voir le texte cnmplel de cet
acte rlan» Yepes, Coronicn. t. VI, fol. 4r>l-
462, et dans Itiscn, /•.'«/>. sai/r., t. XX.WI,
p. CL.\.\.\viii-(;.\(;ii.^
— '16 juillet KiC'é ! Donation à l'abbaye
de Cnrdefia. — Dominique signe avec le
roi Ferdinand, l'évèquf Scemenns et les
abbés d'Oûii et d'Arlanza : - l)omiiiicus
abba de Siincli Sebustiani [monasterio). »
Hergnnza, t. II. p. 432 l.'I.J.i
a jutn loi,:, Lettre dallili.ition avec
Oirdefia. " Kximius episc. ; llerualdus
cpisc. ; Enneco abba ; tïnminiru» alihu
conf. » ele. ibid., p. 434}.
56
HISTOIKE DE L ABRAYE DK SILOS
raiiKïuer à la paix par de sagos conseils. Les détails nous l'ool liéfaiil
au sujet de celle ambassade. Nous savons seulemcnl (jne le /Me des
deux abbés vint écbotier devant l'aniniosité et l'aveugle obstination
du roi de Navarre ([ui dans sa colère alla, croit-on, jnscjn'à leur
ordonner avec menaces de sortir aussitôt de son camp '. Peu après,
cet infortuné prince, impatient d'en venir aux mains s'avançait vers
la ca|)itale du royaume de Castille. Mais Ferdinand l'attendait avec
ses troupes à douze kilomètres environ de lînrgos, entre Agés et
Atapuerca. Garcia reçut dès le début de l'action le cbàlimcnt de sa
folle et téméraire entreprise. Blessé mortellemcnl d'un coup de lance,
— [iS février 1066 ) Union du monastère
de San Sjilvador de Villaloncajar à l'abbaye
de Cardefia. <i Kximetniis episc. ; Eiiueco
abba ; Dominicus ubba ; Garsea abba »,
etc. {Ibid., pag. 435.)
— [1066.) Charte par laquelle le roi
1). Saiiclie donne à Tabbaye dArlauza le
prieuré de Boada et les dîmes de Lara
et de Itarbadilld. « Ku ella llrma santo
Domingo. " Jluiz, fol. 18.)
— {S février I06S.) Donation du roi
D. Sanclie à l'évèiiue de Unrgos Siméon.
Confirment : » Sancius llex.. ; Ucrnaldus
episc; Pelrus episc; Gomcssanus episc»;
puis, parmi les abbés : » hominicus abba
in (iiionaslerio) Sancli Sebastiuni. » \ier-
gauza, t. Il, p. 435.;
— [il mars 1068.) Donation du roi don
Sancho à léglise d'.Vuca. Au nombre des
signataires se trouvent : « Hex Sancius ;
Aldefonsus rcx ; Slsebutns abba , Garsea
nbba ; [lomiiucus abba: Ovidius abba de
(iiiia ; \elasius abba ; Jidi.mnes abba ;
Hodrico Didaz (le Cid) », etc. {Hsp. siii/r.,t.
XX\I, p. 450-455.) Dans nue ct>pie du .\lh'
siècle (juc nous avons vue aux archives
de Uurgos (volume 71;, se trouve aussi la
ronlirmation tic Miinio Seyocensis xedis
episcopus l". Cf. Berganza, t. Il, p. 437.)
— (iO avril 1069.) Donation du village
(rilorligiiela au monastère d'Arlanza, faite
par le roi Sanche. Conlirment : ■• Hex
Sanclius ; Uominico abba : Itoderigo Didaz
(le Cid) », etc. {Fonds des .Archives de la
Citn;/rrf/ation de Sainl-Bcnoit de Valtadolid,
t. I, f(d. 2i:t-:21 '», cl litbliolcca nacional tir
Madrid, tus. (,>. 'J6, copie moderne.)
— (:i''< DKir.t 1011 j Privilège du mi D. San-
che à Beruiudo Sandinez : <• Ego Sauctius
Fredelandiz, gratia Dei rex Castelle, uiia
cum uxore Alberta regina ; Aldefonsus
rex in Legione ; Irraca prolis Fredelandi
régis : Gelvira eiusdein régis (ilia ; Siniioii
Burgensis episc. ; .Munio Segocensis episc. ;
Dominicus, Silis abba ; Hoderico Didaz. »
(Berganza, t. Il, p. 437.)
— (.* décembre i01i.\ Donation du roi
Alphonse VI à Tabbaye de Cardefia :
i< Aldefonsus rex ; Sceuienus episcopiis ;
Bernaldus episcopus ; Sisebutus abba in
Caradigna; Dominicus abba in Sancii Scbas-
liani ; Belasius abba iu Sancti Kmiliaui ;
Garscaui abba in Sancti Fetri ; Alvaro
abba in Valvenaria ; Hoderico Didaz. »
(Ibid., p. 439.)
— [S décembre I07i.) Autre privilège du
même roi à la même abbaye : ■< Domini-
cus abba in [inonaslerio) Sancii Sebastiani »
{Ihid., p. 439.)
[Date incerlaine.) Charte accordée au
monastère de Saint-.Martiu d'F^sralada, et
confirmée par les abbés de Silos, de
Cardefia, d'Arlanza, d'Oûa, etc. (Sandoval,
Los cinro obispos, p. 102 ; Cf. Salazar, Casa
de Lara, <■ Pruebas », p. 6.)
I. Le fait ne serait pas douteux, si
l'on pouvait appliquer avec cerlitudi; à
nos deux i)rélats ce que l'auteur du Chro-
nicon Silcnse dit, sans les nommer, des
messagers du roi de Castille : " Garsias
rex ferox et animosus, audila legatione,
luincios e castris, despecta Iratris pietate,
exire imperat; ac statim subinferendo
minas » etc. [Esp. snijr. t. XVII, p. 308-:!09,
2<' éd.) Ou conçoit aisément, du reste, que
l'abbé de Silos ne fut jtas persona <iraUi
auprès du roi de Navairc, pour les uKdifs
exposés au commencement de ce chapitre.
SAINT DOMINIQUE, ABBÉ DE SILOS
57
il fut renversé de son cheval, et quelques instants après, il rendait le
dernier soupir entre les bras de l'abbé d'Ona, saint Inigo '.
Quelques années plus tard, probablement vers 1601, nous voyons
l'abbé de Silos remplir avec plus de succès une mission bien did'érente.
Avila possédait depuis le commencement du quatrième siècle les
corps de saint Vincent et de ses deux sœurs, sainte Christète et sainte
Sabine, qui souffrirent le martyre sous la persécution de Dioctétien -.
La ville ayant été à peu près complètement détruite et abandonnée à
la suite de la conquête de l'Espagne par les Arabes, les précieuses
dépouilles restèrent dans l'oubli sous les décombres de la basilique
qui avait abrité leurs tombeaux. L'éloignemenl définitif des Maures,
que les croisés victorieux refoulaient peu à peu vers le pays d'où ils
étaient venus, ne rendit pas tout d'abord à Avila son ancienne
prospérité. Elle ne se releva guère de ses ruines que vers l'année
1090, date à laquelle le comte Raymond de Bourgogne vint la
repeupler par ordre d'Alphonse VI ^ et la ceindre de la magnifique
couronne de murailles et de tours crénelées que nous admirons encore
aujourd'hui. En lOijl '. les saintes reliques gisaient donc oubliées
1. Le récit de la bataille d'.\tapuerca et
les démarches de Ferdinand pour éviter
cette rencontre sont rapportés avec quel-
ques détails par l'auteur du Chronicon Si-
lente. Nous donnons comme date de cette
bataille l'année lOôl. malgré l'autorité de
Mariana qui la place en i055. Le P. .Moret
h prouvé péremptoirement qu'elle avait
eu lieu le 1" septembre de lère I0'J2
(année de i.-C. I0.*>4 ; cf. Ferreras, ad hune
■nnuni . Ouant au rôle des abbés d'ofia et
de Silos nous le trou von» mentionné pour
U premi^^re fuit dans un très ancien
doniment d'Ofia, imprimé d'abord en
(612 par Dameto dan^ sa viir de saint
Ifiigo, puis en 1015 par Sandoval daus
■oo histoire de Ferdinand le («rand Lo*
einco reyei. p. 22-ii de l'édition de nî>2;,
et enfin par lli nsrhrnius dans le i" volu-
me de mai des Aeta Sanclorum fp. tiO de
I ' Il de Vrniw;. On peut cunsulter
■1 ir ce iuj«tl l<? I'. Florrz. Ki/i. nai/r.,
I. XXVII, p. Z78 et 307.
2. On trouvera «ur r>-« miihIs une Ins
M«ant<* ^lude du P. Van iiccke dan* b-
tome Xll* d'octobre dea Acta Sanriorum
(p. 193-206.; Le doute que le savant bollan-
diste émet sur l'aulheiiticité du chapitre
^lll' de la vie de saint Dominique par
Grimald n'est pas justifié. Il n'aurait pu
hésiter s'il avait eu entre les mains
rcxcellenle édition de Verf,'ara, (|iii re|iro-
duit avec un soin miuulieux l'uriginal du
Xl« siècle, écrit tout entier en caractères
wisigotlii(|ues. Mallieureuscnient le I*. Vaii
Hecke n'a connu (|ue l'édition tronquée de
Tamayo. dont l'autorité est trop souvent
en cfl'il sujette à caution.
3. Voj'. l'historien Sandoval, l.o.s ciuco
reijes, p. 2.j1-254.
4. C'est à cette date, ou peu auparavant,
qu'il convient de placer la translation de
siint Vincent et de ses strurs au monas-
tère d'Arlanza. Kn elTet, la première nicn-
tion ex()r<;sse de la présence îles martyrs
dans l'é^'lise de I abbay m', trouve dans
un privilèf{c du roi Ferdinand, daté du
20 avril (i>t non pas du 20 mai comme
pense Fb»rez. /■.'*/>. «//'/»•., t. ,\XVII, p. lU ;
2* éd., p. 1») de l'année 1062. Cette clinrlc
a été pnblif'e par Vfpf» H'urunirii, t. I,
appendice, fol. :iH A'Jj. Les cliarlcn d'Arlanza
antérieures k celle-ci ne iiommi-nt pas les
trois saints dans la formule solenncllu
r,8
HlSÏOlUK l)i; L AIJHAYE DE SILOS
dans la ville à pou près déserte, lorsque Dieu inspira à fiareia, ahhé
d'Arlanza, et à I)omini(jue, abbé de Silos, la pensée de les transporter
dans un sanctuaire, où les corps des trois martyrs fussent entourés
(riiii culte [lublic et solennel '. \jO roi Ferdinand I'""" s'empressa
d'approuver le dessein des deux abbés et la translation eut lieu avec
la plus grande pom[)e, au milieu d'un nombreux concours de j)iélats
et des princi})aux seigneurs de Léon et de Castille. Les ossements des
martyrs furent déposés dans l'église d'Arlanza, à l'exception du cbef
de saint Vincent (juc le roi donna dans la suite à la basilique de
Saint-Jean de Léon *. Tous les évéques el abbés demandèrent et
obtinrent en celte occasion quebjues fragments des saintes reliques.
L'abbé de Silos plus que tout autre avait droit à celle faveur; mais
soit par zèle pour l'ancienne discipline de l'Kglise (jui ne permettait
j)as facilcmenl le morcellement des dépouilles des martyrs, soit
plutôt, nous dit Clrimald, par une inspiration céleste, il fut le seul à
retourner les mains vides dans son monasiôre. Surpi'is d'être ainsi
frustrés du précieux trésor sur le(|ucl ils comptaient, ses disciples
s'en plaignirent avec tristesse au serviteur de Dieu, (}ui les consola
avec douceur et leui- annon(;a qu'ils n'auraient bientôt rien à envier
aux églises voisines. Douze ans après, ils comprirent la signification
de la propbétie, en voyant les prodiges éclater près du corps de leur
père, et la foule des j)élerins accourir cbaque jour |)Ius nombreuse
autour de son tombeau.
Le 22 décembre de l'année tOG3, Dominique, invité par le roi de
Léon el de ('-aslill(\ prcnail pai'l à une auli'e tèle du même genre, mais
(pli précède d'ordinaire la partie princi-
pale (in dociinient. — On est .siirpri:^ de
voir Ferreras placer la translation en 106.").
1. (Jrinialcl, (|ui i)arle de cet événement,
a surtout (Il vue la pré-diclion (pie fit
Doiniiiiipic 011 cette circonstance. Il se
contente de mentionner la présence du
saint il la translation, sans oxplicpier la
part rpiil y prit ; •< Adfiiit intcr collegas
suos cunctorum deciis vir Domini Domi-
uicus i< Vila, dans Vergara, page 3i3) ;
mais l'inscription de 1137, trouvée en
l.'ni dans la chasse qui renfermait les
Ossements des martyrs, est anlrement
explicite : " In hoc tuiiiiilo iaccnl sauclo-
nim martyriim Viuccnlii, Sabine et Chris-
Iclc fratruni corpora.... (que) Ferdiuandus
rcx.. in hoc Arlacence nionasterinm ordi-
nis sancti Denedicti transtiilit, admonitis
primo ab angelis sanctis Doininico Silensi
et Garsia Arlacensi abliatibus ", etc. On
trouvera dans Yepes {Coiunira, t. ^'l,
f(d. 210 et 478; ce précieux témoiguage,
que nous soupçonnons toutefois être bien
postérieur à l'année 11.37.
2. Il uest pas douteux (pi'une portion
des reliques demeura ou du moins re-
vint bionli'it à Avila. Elles furent enfer-
UK'es vers la fin du XI" ."«ii-cle dans uu
splendide tombeau, sur lequel, dans les
si('clcs suivants, fut bâtie rt'glisc de San
Vicente, ipii est encore debout et compte
parmi les monuments les plus curieux de
l'antique cité.
SAlSt DOMINIQUE; aBBÉ DE SILOS
S9
bien plus solennelle encore que la précédente. Nous voulons parler
de la translation dans la cité de Léon des reliques du grand docteur
des Espagnes, saint Isidore. La sainteté de l'abbé de Silos y éclata
par un fait que les témoins regardèrent comme miraculeux et dont
Luc, évéque de Tuy, nous a conservé le souvenir \ Le roi Ferdinand
faisait alors construire à Léon la somptueuse basilique deSaint-Jean-
Baptisle, près de laquelle il avait choisi sa propre sépulture. Il voulait
l'enrichir des reliques de la vierge martyre sainte Justa, que le roi de
Séville avait promis de lui donner. Dans ce but, il envoya auprès du
monarque musulman le vénérable Alvit, évéque de Léon, et Ordonius,
évèque d'Astorga, accompagnés du comte Munoz et dune escorte
militaire. On ne put retrouver le tombeau de sainte Justa malgré la
promesse de l'émir de Séville ; mais le bienheureux Alvit découvrit
celui de saint Isidore. Il était sur le point de retourner dans sa ville
épiscopale avec les dépouilles du saint docteur lorsqu'il fut surpris
par la mort ■ ; de sorte que l'évêque d'Astorga et sa suite rentrèrent
à Léon avec les corps des deux saints évèques Isidore et Alvit. Le roi,
accompagné de toute sa cour et d'un nombreux cortège de prélats,
vint les recevoir en grande pompe près des remparts de la ville, sur
la petite rivière du Torio '. De là, les reliques de saint Isidore devaient
i. Luc a composé son Hisloria Trans-
lalionis (xaDcli Nidori) .ivant de monter
sur le siège épiscop.il de Tuy, et ù l'épo-
que où il était eiK-ore chanoine de la
c^>lléginle de Saiiit-Lsidore de Léon 11201-
1239 . Il nous prévient lui-nii'-mc qu'il oe
Contente le plus touvent de reproduire le
récit des miracles opérés par .laint Isidore,
tels que ses devanciers les avuieut consi-
gnés p.ir érrit dans le» archive* de son
église collégiale, ce qui ajoute une auto-
rif iiliére à son téiniii(;na;{o. (Voy.
17 , , .. t X.XII, p. 142.,
3. On a ignoré longtemps la date pré-
rite de la lu'irt de «ninl Alvit, qui dViprés
l'inscription de «on tombeau primitif,
découvert en 1866 dans la cathédrale de
l.eon, derri'Tc l'autel de saint lldefthonse,
aurait eu lieu le 3 septembre lOGJ. (Voy.
Fita. Hreueriloê de un rinr/r a Santiago de
(inlirta, 1880. p. Ii8-i.'i0.) Ce qui ne
parait pas douteux, c'est que la transla-
tion se lit M-ub-menl le 22 dérrnibrr de
l'auaée sui«aiile. (Vuy. Iliscu, Kêp. taijr..
t. XXXVI, Appendice, p. CXCI ; et Chronicon
Silen.se, Ihid., t. XVIl, p. 327-318 de la
2« édit.). Toutefois, d'autres témoignages
la placent au 21 ou même au 23 de ce
mois. {Acta sanctoi um, t. I*' d'avril, p. 358,
et Esp. sar/r., t. IX, p. 211.)
3. Le ciinte.xte montre bien <|u'il s'agit
ici du Turio et non pas du Duero, comme
l'ont pensé les lUdlainli'Jtc» {lor. cil.). Le
l)utTo se trouve ;i plu-< «le rpiiii/e lieues
de la ville de Léon. (Cf. Hrer y Dinz-
Jiméhes, l'uliiloijo de lus côilives df l.enn,
1888, p. X.) — yuant aux principaux
personnages présents à celle Imnslalion,
on trouvera leurs tioms ci-dessus (p. .'î.'j),
à la suite de la charte dont nous avons
reproduit la dernière partie. On y remar-
quera la sigfialure de Pierre 'l'elrus fran-
lifjruiij, évéque du l'uy. Nous i^'iioroiis le
motif de la préxence de ce prélat à la
cour du roi de Castille. Les auteurs du
Giillia chrinliiînin t. Il, col. Ci'.)'.!) ne
lignaient même pa« le sitnpie fait de sou
Voyage en Kipagtie.
60
msTOlKE DE L ABBAVE DE SILOS
^'Ire portées a la nouvelle basili(juo, iaiidis que celles du bienheureux
Alvil seraient ensevelies dans la cathédrale de Sainte-Marie. Mais
laissons ici la parole au célèhrc évèquc de Tuy. « On était arrivé,
dit-il, à la porte appelée la Porte de /'Arc, lors(jue un dillérent très
vif éclata parmi la foule au sujet du corps du saint pontife Alvit.
beaucoup voulaient (ju'il fut transporté dans l'église de Sainl-Jean-
Haptisle. Or, à cette très célèbre solennité assistait Dominique, abbé
du monastère de Silos, homme vénérable dont tout le nuinde exaltait
la sainteté et la merveilleuse puissance'. Il désirait vivement nietli'e
un terme à la querelle qui divisait le |)euple, et tous en elfet furent
d'accord pour s'en remettre à sa décision. Après avoir répandu ses
prières en présence du Seigneur, et invo([ué le très saint docteur
Isidore, il commanda de placer sur des chevaux les restes des saints
pontifes renfermés dans deux litières : le corps do l'évècjuc Alvit
serait enseveli là où le conduirait l'une des montures sans être guidée
par personne. En entrant dans la cité, le vénérable Dominique frap[)a
légèrement de son bâton les bêtes chargées de leur pieux fardeau. Un
ange, nous le croyons fermement, continue le narrateur, montra leur
chemin à ces animaux sans raison, car Dieu ne voulait pas (jue l'église
cathédrale (de Sainte-Marie) fut privée de son bienheureux j)asteur.
Aussi le cheval qui portail le corps de saint Alvit se dirigea-t-i! en
droite ligne vers cette même église de Sainte-Marie, tandis que les
autres allaient à la basilicjue de Saint-Jean-Bapliste. »
Le moine de Silos qui a composé un abi'égé de la vie de Ferdinand
le (iraiid, et (jui très probablement fut un des témoins de la translation,
ne parle pas expressément de ce prodige ; mais il y fait une allusion
évidente dans un passage de sa chroni(jue ^
Une tradition moins ancienne, mais ailmise par tous les hagiogra-
phcs à j)artirdu xvi' siècle (c'est malheureusement bien tard) nous
parle d'un voyage (|ue l'abbé do Silos lit dans la Hioja à une époque
qui n'est pas déterminée, dans le but de fortifier le courage de son
1. " Aderat tune huic celeberriiiifE
soleuiuitati vir venerahilis Doiiiinicus,
alibas inoiiasterii de Silos, cuius sanrlitas
grali.irimi eHVrcliatiir a cunclis. >■ iMij,'ne,
Palrol. lai., LXXXI, col. 954.)
2. <• Roati.ssiiui roiifcssoris Isiduri... cnr-
pu!» in hasilica Sani'.li lotiaiiuis Haplistf,
qiiaiii idem sereni.ssimus rex... Leffione
noviter fabricaverat, reposuit. Alvilus
antoiii vencrandus Anlislcs, in eccle^ia
Heale .Marie, oui prefuerat, Deo amiitentc,
lial)else|)iileruni. » {Chronicun Sileiise, dans
l'i:sp. sagr., L XVII, 2» édit. p. 319.) Le
continuateur de Fierez, le savant P. Risco,
voit dans les mots I)eo annuriite une con-
lirmaticiu du récit de Luc de Tuy. [Ihid.,
t. XXXV, p. 94.) Nous nous rangeons
volontiers à l'avis de ce grave historien.
SAINT DOMINIQUE. ABBE DE SILOS
61
homonvme saint Dominique de la Galzada (de la Chaussée) '. Cet
humble serviteur de Dieu, après avoir dcmîandé en vain l'habit de
Saint-Benoit aux abbés de San Millan et de Yalvanera, s'était retiré
dans le désert, où il vécut quelques années, puis sur les bords do la
rivière Oja. près de la route que suivaient d'ordinaire les nombreuses
caravanes de pèlerins accourus de la plupart des contrées de l'Europe
pour vénérer àCompostelle le tombeau de l'apôtre saint Jacques. Cet
eadroit olîrait aux dévots voyageurs un passage difficile et même
dangereux pendant la mauvaise saison. Le saint homme conçut le
dessein d'y porter remède en construisant une puissante chaussée et
en jetant un pont sur la rivière *. Il désirait aussi élever un hôpital
pour y nourrir et y soigner de ses mains les |)élerins les plus nécessi-
teux et les infirmes. Poussé par sa charité, il commença avec courage
ces grands travaux. Mais les difficultés ne lui manquèrent pas dès
le début, et il doutait déjà du succès d'une œuvre si au-dessus de ses
forces, lorsque Dominique de Silos, instruit nous disent les biogra[)hes
par une révélation céleste, se hâta de venir auprès de lui. Consolé et
ranimé par les exhortations du saint abbé, le pieux et vaillant solitaire
poursuivit avec une nouvelle ardeur son entreprise, qu'il eut la joie
de conduire à bonne fin longtem[is avant sa mort (1109.) Autour de
son hôpital et de son église les maisons s'étaient groupées peu à peu.
Elles ne tardèrent pas à former une ville im[)ortanle, (jiii, empruntant
le nom de son fondateur et de son u'uvre priiuipale, s'apj)ela Santo
Domingo de la (>al/ada \ — Vers le commencement de décembre de
l'aimée 1072, saint Domini(jue de Silos aurait, d'après la tradition.
a.ssisté dans l'église de Santa Agueda de Hiirgos, à la fameuse cérémo-
nie du Juramenlo, dans laquelle le roi Alphonse Vi dut jurer soleniKîl-
1. On ia troure mentionnée par Pedro
de la Ve((a tFto$ sanrlorum, Sara^o««e,
1"Ȕlj ; Juan .Malrlonailo l'H.-p tanclorum,
hreoi elefjanti'/'ie nhjlo romjtoiitlir, UxiTfion,
1513); Toinax «Je Trugillo \Thetauru» con-
rionalorum, Harc<'l<>ni", l'8.1, l. Il, roi.
2270^, etc. Touf ce* auteur* afliruD-nt le
fait, mais ne riteul aucun ti^nioignage
érrit plu* anrieu.
2. O pout (le vin((t rini| arrhes oxi*-
tail encore il y a (|u<'li(iie« aiune*, h peu
pré* tel ipril fut ItAlt nti XI* fiérle. —
Ver* la niAnte ^p<»|iir- et pt'mianl la pn--
nii/-re nioiiiA ilu %ut\i- «1111.1111, *nint
Jean d'OrtfKa imitait IVtrmple de *anil
l)oniiiii<|uc, <l()iil il fut ((iipIi|iic Ic-nips lo
disriplc. Il (iinHlniisit [liiisienré linspircs,
de* pont» l't iJoH cliaiisHi'-cs |)oiir ia coiii-
nmdilf ijf^ pi'ii'rins. (Voy. l'A'*/', "«if/i'.,
t. X.WII. iMp. VI ; \tnn. I8.j cl siiiv. de l.i
2" édition. I — l/(''vi''i|iii' l'i'l.ij^i' ilit du roi
Alphonse VI, contmiporain ilc iioh deux
Maint» : « Stiiduil faccn- fuiuies ponlc»
«pli Niint a Lurroiiio {t.tif/ronni uKipic ad
Sanrtiiiii Jandiinii. ■■ J'hrui.iion l'ilii;/ii,
(ivrlentiM rpitropi, daiiH KIorcz, Kitp. mif/r.,
t. XIV. p. m ; -2' éd.. p. *8'J.
'I. N'«iy. T«'Jn«la , llinl'triii tir Stmln
Ihimiinjo dr In i'alinda, in fid., .M<i<liiil.
(;2
IIISTOIUE DE L ARBAYE DE SILOS
Icnicnl.cii |ii'(''S('nc(' (le Uodiigiie le Campeador ol des gcands soigiiours
du royaume, de n'avoii" pi'is aucune j)arl au meiii-lt-e de Sanclie le
l'orl son frère'. Mais passons ; cet éyènenienl louche d(î lro|) près à
la légende pour niéiiter une sérieuse allenlion.
X. — O voyage à la capitale de la (laslille fut vraisemblablement
le dernier de l'abbé de Silos Un an après (20 décembre 1073), il s'cii-
dormuit doucement dans le Seigneur, assisté de ses nombreux disci-
ples [omni muUiludine fratriim, dit l'hagiograplie contemporain) et
de son vénérable ami Ximenus ou Siméon, évèque de Hurgos-. ÎNon
corps fut enseveli dans le cloître du monastère^ près de la porte dite
de San Mitjuel, (jui donnait accès à la partie bassede l'église abbatiale ^
1. C'est du moins ce qu'il est pcrinis
de conclure de deux privilè^'cs accordés
alors par le nouveau roi de Caslillo à
l'abbaye de Saint-Pierre de Cardeûa. ^Voy.
JJorganza, l. I. p. 4iO; t. II. p. 439.) Il va
sans dire que nous ne nous portons prs
parant de l'authenlicité de ce célèbre
sernient si souvent ciianté dans les Ro-
manceros du Cid. poésies d'une ravissante
naïveté, mais d'une bien mince valeur
liisloriquc.
2. Voyez, pour b's détails, l'intéressant
récit de (îriuiald qui fut témoin de cette
mort [VtlHy dans Vcrgara, p. 36S-310).
La cellule où Dominique rendit le dernier
soupir, fut dans la suite convertie en
chapelle, et a été de tout temps visitée
avec respect par les pèlerins. Klle conser-
va son caractère primitif jusqu'en IfilS.
époque où un abbé de Silos eut la malen-
contreuse idée de lui donner, sans toucher
cependant aux anciennes murailles, la
forme usjcz élégante mais troj) banale
(pie nous lui voyons encore aujourdlmi.
{Arch. deSilos^ « Librosde Deposilo », ad au.
Ifi-iJ'i, f» 1.H2 v.) Cette cellule s'appelait au
X\'l« siècle laCiiiiiara dri l'arai/soiSvUmïn
Solire, p. 5) et dans la suite la C'imara
Sa II In.
3. .Nous voudrions pouvoir duuuer ici le
polirait de saint Dominique. Grimald ne
nous l'a pas lais«é. Quebiucs mots jetés
ça et là dans le récit ties apparatious ilu
.•ainl abbé nous permettent cependant de
saisir plus d'un trait de sa physionomie.
Ils nous la représentent sou^' la ligure d'un
» beau vieillard, petit de taille, mais d un
aspect vénérable » ; sur sa tête h demi
chauve brillait une couronne de cheveux
blancs. 11 s'avançait avec gravité dans
son austère costume monaslicpie, en
s'appuyant sur un bâton d'or. « Adest
bcalus Domiuicus... in habitu mouachili,
rcgciis suos gres«us sustentatioiie baculi "
( Vita, dausVergara, p. 390). « Sencx decorus,
veneranda facic, canicie alipie calvicie...
fcrens maïui baculum... •> (Ihid., p. 400j.
— <> Vir... statura pusillus, veneranda
canlcie et calvus. » [Ihid., p. 418 et 'i26.)
Lue nuit Galindus, serviteur de (jrimald,
voit deux h(untues entrer dans l'église où
il dormait : l'un était saint Klienne, " lon-
gissimiis iuvenis pulcerimus » ; l'autre
nomiuiipie, « statura pusill.is. veneranda
canilie et calvus, baculum fercns in maiii-
bus. » (Ihid., p. 428.1 Vnc autre fois le bien-
heureux apparaît près de Carrion : » Vir
statura pusillus... ferens baculum nurciim
in manibus, ac super brachium queiu-
dcm fcrens librum. » [Ihid., p. 435.) —
Au .\l 11" siècle Pcro Marin met les paroles
suivantes dans la l)ouche d'un brave
forgeron, (|ui était venu faire empiète de
fer à Silos. Saint Dominique lui apparaît:
<• Je vis, dit-il, un homme debout, petit
de corps, la figure amaigrie, le nez long,
les yeux saillants et brillants. 11 portait
une riche chape de soie, comme celles
que révèlent les évèques cl les abbés
pour les processions ; elle était très blan-
che, ouverte par devant et traînait bien
la longueur de trois palmes. » [Miiacido.i
SAINT DOMINIQUE. ABBÉ DE SILOS
63
Les prodiges se muUiplièrent rapidement sur son tombeau et la sain-
teté du glorieux thaumaturge, déjà si manifeste pendant sa vie, prit
dès lors un tel éclat, que les évé^ues, le roi et le peuple la procla-
mèrent bient«)t d'une voix unanime. Dès l'année 1076, l'évêque de
Burgos retirait le corps du saint abbé de l'tiumble sépulture oi!i il
l'avait déposé deux ans et demi auparavant, et au milieu de la plus
grande pompe, et des acclamations dune foule innombrable, le trans-
férait dans la basilique de Saint-Sébastien. Il le renferma dans un
sépulcre en pierre, disposé à cette fin dans la nef du côté de l'évan-
gile, sous un édicule en forme de confession, qui fut aussitôt surmonté
d'un autel sous le vocable de Saint Dominique '. C'était le mode le
le plus ordinaire de la canonisation des saints à cette époque. Dès
lors, nous voyons l'abbaye perdre peu à peu son ancien titre de
Saint-Sébastien pour adopter celui de Saint-Dominique qu'il conserve
encore de nos jours ■.
Nous ne pouvons nous arrêter ici sur lesguérisons et les merveilles
chap. LU, dans Vergara, p. 181.) Chose
curieuse, ce portrait répond assez exacte-
uient à la statue de i^aint Dominique
rnlouré de captifs, placée aujourd'hui à
l'entrée de la Comara Santa et qui date
probablement du XI IM siècle. Elle se
trouvait autrefois sous le portique de
l'aucieune église abbatiale. — Nous ne con-
naissons qu'une représentation du i^aint
abbé qui soit ant<rieure .i le grouiie.
C'etl un tableau en émail du XII* siéclf,
plaqué à cette époque sur une cassette
mauresque de 1020 a'tucllemcnt au musée
de Uurgu*. Il semble avoir été exécuté
d'une façon assez sommaire et na rien
qui rappelle un portrait. On y voit le
bienheureux en mitre et en crosse entre
deux anges, avec cette inscription : SA.nTVs
Doai.'vici tir . Voy. à la Hii du volume, un
deiaio de ce tableau .
I. Grimald ne précite pas la date de In
translation. Il dit •eulnment que le corp.t
du «ami rcpo*a «ous le cUAin- « per
quedam annorum curricula. » Saint l)o-
mii. I tom-
b«-.i , ■ ii(|u'cn
1133, date de la M-cond^ translation, ilont
il ««-ra question plu* longuement dans la
•ml''.
ï. I,e plus ancien document daru
lequel apparaît la nouvelle dénomination
est un privilège d'Alphonse VI, daté du 20
août 1076. Voy. le Recueil, p. 24.) Vergara
(Prologue, S 15) donne par erreur à ce
diplôme la date du 19 avril. — Quant au
jour précis de la translaliou, Tamayo
iMarhjrol. Hispan., au 18 août) la place au
18 août et non au 28, conmio dit Ver-
gara.) .Mais la phrase et les deux vers
qu'il altrihue à (iritnalil, el i\\n anirnient
en cfTct (lue cftle .solciinili^ eut lieu en la
ft'lc de sainte Hélène, sont apocryphes et
ne se trouvent [)as dans le texte de la
vie de saiut I)oinini(|uc. (^lueiques églises
l'ont célébrée le 18 mai Vergara, Prol.,
§ 18 , et c'est à celte date (ju'on la fêle
aujourd'hui encore à Tolède dans le mo-
nastère de Santo Domingo ri .iiili;/iin. 1!
semble toutefois plus naturel de s'en
tenir sur ce point à la tradilion de Silos.
Aussi loin qu On peut reuionler, la trans-
lation y fut toujours honorée le r> du
mois de janvier. (Cèrénnuiial île Silos,
Arch. lie Silos, ms. 11 lu ni'inuHcrit de
Silos, aujourd hui à la Hililiotlièqne na
tionale <le Paris Nnov. acq. i.it., n" 2I'.U
et qui dnir* du coumieni-ernent du MM"
si^clf, plaer In messe cl l'hymne de la
trnnsintion entre la fête <le<< Saints Inno-
cent» 28 décembrei cl eelle de saint
Vicloricn ahbè (12 Janvier), pur consé-
quent dnn« les premicrA Jours ilc l'an-
(.i
iiiSTOMU': i)i: I. Aiiiiwi; i>e silos
sans nom])ro upériVs piv? du ioinhenii du grand abbé ol (jiie nous si-
gnalent les chi'oni(|uours de Silos. Il n'est pas possil)le non plus do
iN'tracor les scènes loiiclumles qui se renouvelèrent pendant des
siècles autour de l'aulel du saint, alors que des milliers de ca})lifs
chrétiens, délivrés par son intercession, venaient se prosterner devant
ses reliques et y déposer leurs chaînes coninie autant de lroj)hées à la
gloire de leur libérateur. La tradition estime à plus de douze mille le
nombre des malheureux esclaves ainsi arrachés aux cachots musul-
mans '. Cirimald qui, comme on le sait, écrivait vers 1090, se con-
tiMite d'en citer quelques exemples. Mais le moine I*ero Marin, (\\n
vivait de Silos dans la seconde moitié du XIII' siècle, nous a raconté
d'après le récit des captifs eux-mêmes, la délivrance d'environ
«[ualre cent cinquante chrétiens, pendant la période qui s'étend du
règne de saint FcM'dinand à celui de son petit-fils, Sanchc le Hrave
(t2;{2-1287) -.
A la suite de la translation de 107G dont il vient d'être parlé, la
plupart des églises d'I']spagne ne tardèrent pas à célébrer la fête de
saint Dominique de Silos. Il était tout naturel (jue le monastère de ce
nom fut le premier dans ces hommages liturgiques rendus à son
glorieux restaurateur. Aussi y voyons-nous son culte revêtir plus (jue
partout ailleurs une solennité et une pompe vraiment extraordinaires,
tant à cause du concours incessant des pèlerins, qu'en raison des
nombreuses merveilles qui se renouvelaient sans cesse auprès de ses
relicjues \
Deux fêles furent instituées à Silos en 1 honneur du saint thauma-
turge : celle du Tra/tsitiis au jour aniversaire de sa mort ;20 décembre^,
IK'C. .Malheurcuscmciil, toiilc la paitio liii
calrnilrier <(iii rptiferiiiail les mois de
janvier cl de fcvrior iiiaiu|iie dans notre
niannsrril.
1. ^■e^^'a^a, l'rologuc, g 6.
2. On peut lire dans Vcrgara (pages
r2S-220) ces naïfs récits en vieille pro'se
rastillanc, publiés d'après le manuscrit
original de Pcro Maria. lU sont pleins
de curieux détails sur les nupurs et les
coutumes de ri>i)agne à relie éporpie, et
aussi sur les cruels Iraitements fju'avaient
a euflurer de la part des Maures les escla-
ves clireliens. — Les caplifs d(-livrcs par
l'intcrvcnlion de saint Dominique appor-
taient souvent leurs fers à Silos et les
suspendaient aux murs de léglise abba-
tiale. Bien que la plupart de ces chaînes
aient été distribuées a diverses églises ou
eHij)loyées à daulres usages, il en reste
encore un bon nombre, dont on a décoré
la galerie qui, dans l'église de Silos, sert
comme de vestibule à la nouvelle Capilla
(li'l Sanlo.
:i. Voy. Grimald, Vila, lib. II, c. .10, .'M,
38, 40, 50. .'i2, 60. Lib. III, c. 1. etc. —
L'auteur termine son premier livre le
jour du Trnnsilus du saint : « ... Interces-
sioMc beali patris nostri Dominici, cuiiis
hodic fesliva gaudia felicis ad superna
gaudia Iransitus, fcstivis et sidemnibus
officis celebramus », etc.
SAINT DOMINIQUE^ ABBÉ DI:; SILOS
63
et celle de la Translation le o janvier '. Elles s'y célèbrent encore
avec éclat, surtout depuis la récente restauration de l'abbaye, bien
que la fête du o janvier ail été renvoyée au deuxième dimanclie après
Pâques, en raison de la seconde translation faite au siècle dernier -.
Mais le temps n'est plus, où les rois et les peuples de la catholique
Espagne se pressaient autour du saint tombeau, et Dominique de
Silos, qui fut pendant de longs siècles un des saints les plus popu-
laires de la péninsule, a vu déserter peu à peu les âpres sentiers qui
conduisent à sa demeure '\
Il serait trop long de parler ici avec quelque détail du culte litur-
gique dont notre saint fut l'objet en Espagne, à partir du XT siècle
jusqu'à nos jours. Il suffira de dire qu'il se répandit ra})idement et
devint bientôt général, non seulement dans les monastères bénédictins,
mais encore dans les cathédrales et autres églises tant séculièi-es ([ue
régulières *. Il ne disparut dans un grand nombre qu'au XVI'' ou au
XVII* siècle, lors de la réforme romaine du bréviaire et du missel.
Cependant, à l'occasion de la dernière translation des reliques du saint
I. Les offices coajpo!»cs pour «es deux
solennités sont très probablenieut de
Ijrimald lui-mAmo. On les trouvera dans
Vergara p. 4"<2-460), (jui les a tires du
manuscrit original de la vie du f^aint •iblié.
Nous ne savons jusqu'à quelle époque
le monasl."-re d<' Silo» conserva dans sa
liturgie res office» primitifs ; mais il in-iii-
ble ressortir du procès - verbal dune
délibération du conseil de l'abbé tenue en
163N, qu'ils étaient encore en u'age à
cette date {Archivée de SHom, ms. 64,
■ Ijbro de roiiœjo* », ad ann. I6.'i6.' De nos
Jours, nons ne connaissons ((ii'une seule
égU%e qui les ait garder à peu près tels
qu ou les récitait à Silos vers la fin du
XI* si/;cle. C'est celle de l'abbaye des
Cisterrirnne* auparavant di-s Uénédic-
lioe»; de Saint-Uouiinique de Silus (que le
p«i, ' ' fioinini/o el Arifif/uo)
d.ii — Nous appn-non»
au dernier moment nue les Bént'-dictins
de Silos v litenir de Houie la
fariillé d»- , <•.
i. On trouve dan* VerKara 'p. 112-127)
Ira détails de rell<' dprtiKrc lrnri»lalion,
qui eut lien le l'J avril Mil, il «nr
lai|ue||e n<ius auront a revenir.
.■}. Seule la petite ville de C.ifias, patrie
rie notre bienheureux, est restée fidèle aux
traditions des âges de foi. Tons les ans,
vers la féfe de Saint-Michel de scplenibre,
un ).'r<'upe de quin/.e à treule pèlerins,
quelquefois davantage, traverse Jes hautes
nionla^ties (pii séparent la Kioja de Silos
et vient p.is«er quelques jours près des
reliques de celui qu'ils sont licrs d'appeler
leur saint, iiiieitro xaitlo. Les plus vaillants
font ce long et pénible trajet à pied.
Ceux qui viennent pour la première fois
déposent leurs chaussures, avant de fran-
chir les dernières hauteurs qui abritent
Silos près des lorres de (lara/.o, dans uti
endroit où s'élèvent deux rochers appelés
lan dim llrrmanu.s, et arrivent nii-iiieds au
moua-'tére p.ir des neuticrs nuqilis de
cailloux et à peine praticables. .Nous lisons
dans un manuscrit du .Wh siècle : •■ La
lieota de la dedicacion de San Miguel es
muy solemne,... se dice una misa al allia
muy solemne, y vieneii Ioh de flânas, y
danles l.i c.qiillji, » Libro de la ceremo-
nias y c«i*tumbres, Arch. de SUoh, in«. 42,
fol. 1. Soy. la bulle <lu n m.irx liiJ daiiN
le Itecueil de» c/iai te% df Silim, n" 183.
4. I^s bréviaires et aulrei livres litur-
66
HISTOIUE DE L AlIlt.Wli DR SILOS
abbé en 1733, son nom fui inséré oniciellomcnt au martyrologe ro-
main , el un décret de la congrégation dos Rites, rendu à la demande
de IMiilippc Vetde l'ordre de Sainl-Henoît, étendit de nouveau sa fêle
à tous les domaines du royaume d'Kspagne.
Dès l'année 1085, des églises et des monastères s'élevèrent en l'Iion-
giques du XI l*^ au XVIo sit^de (|ue nous
avons pu consulter aux archives des
calht'drales (ie Tolède, de Hurj^os, de
Ségovie, de Palcncia, de Calahorra, d'0?nia
et de Séville (voy. aussi à la I{ibliothè(|ue
nationale de Paris, fonds latin, manuscrit
uuuiéro 13-J34, fol. 311 verso) ronfcrnient
presque tous l'oflice de saint Doniiniiiuc
de Silos. Il doit vraiseniblahleuienl en
être de niêuie pour la liturgie des autres
diocèses de l'Espagne. — In martyrologe
de Burjjos {Arch. de la ciil/iédralc, tiroir
IX, vol. 73, fol. 133 \°), qui semble de la
lin du Xll" siècle ou du commencement
du X1II«, mais (jui re[)ro(luit un manus-
crit plus ancien ivoy. Martiuez y Sauz,
Hisloria del lempln catedral de liurgos,
1866, p. 302), contient l'éloge suivant du
saint abtié : « Mil kal. ianuarii, in llys-
paniis, uatalis sancli ac beatisîiimi Domi-
nici confessoris, per quem omnipotcns
Deus mirifica et admirauda cothidie ope-
ralur. ■■ Un peu plus loin (fol. 162 v"*,
dans une chronique très abrégée : « Era
.Ma ("XI oliiit saiiclus nom'nirus de Silos. «
(Parmi les manuscrits de la même église,
nous pouvons signaler un sacranicntairc
du XII' siècle (pii provient probablement
de Silos. On y lit, .i la fête de saint Domi-
que : «... beatissimi Dominici, cuius sa-
cratissimum corpus pio amore complec-
timur ".) Plusieurs bréviaires de Tolède
(Xllle et XIV« s.) portent la forniule sui-
vante : « In natale sancti Dominici abbalis
IX facimus lertioncs cum Mil capis. Om-
nia sicut iinius abbatis precipui, prêter
orationem et lectiones. » Un lectionnaire
romain d'Osma, du commencement du
XII" siècle, renferme déjà la fêle du saint.
— Cette fête fut chrimèe dans le diocèse
<le Rnrgos jusqu'en 1443. é|)0(pie où l'évê-
que Alonsr) de Carthagène la supprima
comme telle, ainsi que plusieurs autres
solennités. Il ordonne toutefois à ses
cures " conscien à los pueblos que las
guardeo, si buenamente lo pueden fa/cr,
o a lo menos que oyan la missa mayor en
aquellos dias, exhortando e diziendogelo
por manera de conseio... » 1). Juan
Cabeza de Vaca, dans son synode du
13 septembre 1411, tout en déclarant non
obligatoires un certain nombre de fêtes,
avait maintenu expressément comme de
pr('ceptc celle de saint Dominique de
Silos : M Como las ociosidades e vagares
engendren muchcdunibre de pecados e
seau otrosi ocasion de contienda e errores,
lo quai suele por la mayor parte acaescer
los dias de las liestas, esto por se delec-
tar las gentes en solazes aquellos dias
mas de (|uanto deven ; por cvitar taies
peligros, quisiessemos acortar la muche-
dumlire de fiostas.... Por ende, fazemos
deyuso escrcvir las ficstas que se han de
guardar necessariamenle, e los que las
menos|)reciaren de guardar sean apremia-
dos por su cura. Es a saber la fiesta de
la nircunci«sion.... la fiesta de santo Do-
mingo de Silos... » {Vopildcion de fodas
las constituciones del ohispado de liurqos
anthpiai ;/ niirvas, fechn por mandado del
mut/ reverendo e inaïufico senor el seFior
don frai/ Pasciial, ohi.ino de liiirgos. »
Dnprimé vers l.'iOS, f»- XVlll-XIX et LV v,
Arch. d(' la cathédrale de Hiiri/os, Libro
33, :>inodos y consititcioncs.) — Au XVI"
siècle, la Congrégation bénédictiiu' d'Espa-
gne célébrait la fête de saint l)omiui(pie de
Silos comme solennité de seconde classe
avec octave. « Die XX décembr., Dominici
abbatis, H, in cappis. » Oraison : « Excita
l)ou)ine in ecclesia tua spiritum... ■■. Les
le<;ons du I*""" et du U' nocturne (leçons
l-VIII) renfermaient un abré-gé très suc-
cint de la vie du saint abbé. ■■ Die XXVII
décembr. S. Joannis Octav. S. Dominici
commemoralio. » (Rreviarium monasticum
secuiidum consueludinem ordinis sancti
Benedicti de observautia, congregationis
cœnobii Sancli Benedicti Vallisolelani. Ex
decreto capiluli generalisanni MDXXXVIII.
Excussum apud insigne Sanctonun Mar-
SAINT DOMINIQUE, ABBÉ DE SILOS
67
neur de saint Dominique '. Ces églises furent particulièrement nom-
breuses dans le sud de l'Espagne, principal théâtre des merveilles que
le bienheureux opérait pour la délivrance des prisonniers chrétiens.
Nous n'en connaissons pas le nombre exact ; mais nous croyons qu'il
ne sera pas sans intérêt de donnera la fin de cet ouvrage le catalogue
de celles dont il nous a été possible de savoir quelque chose -.
Quant à la confrérie hermandad de Santo Domingo, établie dans le
monastère de Silos et qui comptait au XV" siècle plus de quarante
cinq mille membres, nous aurons à en parler dans la suite ^
lyrum Facundi et Primitivi cœoobium.
DiiJacus Feruandez de Cordova excudebat.
Anuo M D XLII. ln-4 de CCCI folios : exem-
plaire sur vélin, aux archives de l'abbaye
de San Millan de la Cogolla.
En 1621 la Confrrégation ayant admis
le missel et le bréviaire de Paul V (elle
voulut quatre ans plu? tard, mais en vain,
revenir à ^es ancieus livres, la fête du
saint se vit réduite au rite semidouble.
{Supplemetnenlum in tucem edilum j'ussu
Pra>positi yenernlis. anno 1626.) — En
1650 son office semble avoir été restreint
aux monastères du diocèse de Burgos :
• 20 décembr., S. Duminiri Silensis abbalis,
duplex in mona^terio Silensi, semid. pro
muna^teriis archiepiscopatus. • (Supple-
menltim in lurem editiim jiin.su Hmi.
l'rtrpoxili f/eneraliM Eminaiiuelin Espinosa,
anno IS-iO ) — Peu aprè* cependant 1660},
ni»u8 r».'tr<Mjvon« cet office obligatoire
pour toute laf>)ngr«'Kation. ' Supplément uui
in tucem edituin jiusu Hmi. l'rirpijxili
generaralis Hontiveros, anno 1660. 11 est
bon de noter que le P. Hontiveros était
moine de Silos. i
1. Nous avons vu que l'abbaye de Silos
commença à prendre le nom de saint
Dominique au plus tard en 1076. Toutefois
celle dénomination ne devint à peu près
exclusive qu'à partir de la seconde moitié
du XI 1'^ siècle. Quant à l'église, elle conserva
toujours et garde encore son titre primitil
de Saint-Sébastien.
2. Voyez à la fin de ce volume, lappen-
dice n" III.
3. D'autres confréries furent érigées
dans diverses villes en Ihonncur du même
saint. La cité de Jaen en comptait deux
très importantes, que Gerônimo de Nebre-
da Solice w.v., fol. 29 v") mentionne en
ces termes dans la seconde moitié du
XVI* siècle : < En Jaen ay dos capillas en
dos parroquia» de la ciudad dedicadas a
santo Domingo, y en ellas fundndas dos co-
fradias al mismo muy ricas y principales. »
ir PARTIE
LES GRANDS ABBES DE SILOS
DEPUIS LA MORT DE SAINT DOMINIQUE
jusqu'à la RÉFOKME MONASTIQUE DE BENOÎT XII
0073-1333)
CHAPITRE PREMIER
L'abbé D. Fortunius (1073-1116)
I. Le cardinal Richard à Silos ; dédicace de l'église. — II. Le Cid. — III.
Commencements de la ville de Silos. — IV. Quelques souvenirs historiques
de D. Fortunius. — V. Pèlerinages au tombeau de saint Dominique.
I. — Sans donner une histoire de saint Dominique, dont le récit ne
saurait s'adapter au but forcément restreint de cet ouvrage, nous
avons cru devoir parler assez longuement de ce saint abbé, en qui se
résument les gloires monastiques de Silos. Il nous sera aisé, et trop
souvent nécessaire, détre plus bref sur les prélats qui vinrent après
lui et continuèrent son ti.'uvre.
Le premier, appelé Fortunius ou Forlunio, occupa le siège abbatial
pendant plus de quarante ans. Il continua avec zèle l'œuvre de son vé-
néré prédécesseur, dont il fit écrire la vie et recueillir les miracles
par un disciple même du saint, le moine Grimald '.
En t088 il asssistait au concile tenu a Ilusillos. près de Palencia,
sous la présidence du cardinal Richard, ancien légat du pape saint
(irégoire VII en Espagne, ft dans lequel furent déterminées les linii-
les des deux diocèses d'r)sma et de Hurgos. Don Fortunius. (jue celle!
affaire intéressait particulièrement, à cause de la situation de son mo-
nastère, est nommé «'t signe le [iremier (b-s abbés '\ Paiini les membres
du concile se trouvait l'ierre, archevè(jue dWix, ancien bénédiclin de
l'abbaye de Saint-Victor de Marseille, dont le cardinal Richard liii-
nièmc était abbé '. Fortunius invita les pn'dals fram.-ais, aux(juels se
1. Grimald dit au commencement de ron 2. Noiii avnnR publié ailliurH (/{rc(/>>i7, p.
prologue : •• . . . Otiarrro pietatctn tii.iiii, 41 <'<'l iriipnrlfiiit ilnciiiticiil il'iipri'i l'uri^i-
venerande pater Kortutiio ai>l>H K(ilieii>iii nnl,d<>ht on IrouvcrapliiN loin un Tik- smiiln.
moniuterii, et totiu* tanctiaiuiie tilii nuh- 3. Ilirhard nï-lnnt pai élevé A IVpiitcitpJit
dite c<>i < ... ((iiiiliiin* p>i>iiitii n'i'tJiil fnil ricruniprif^ncr «ii F'iip.i(;nc p/ir
eiplere ' , , mihi iin|ioiii-r'- di^^nati rarrlii'Vi'-(|iif d'Aix, i|iii (irruciiplitmiit à iia
cstU • («Uni Vergara, p. 312,. demande Ict fonclion* de cet ordre.
?2
HlSTOIRF, l)i: I, ARItAYE DE SILOS
joi-iiiii'iMil fiomo/, ('vôqnc de liurgos, vi Haymond Dalmaco, (5vi*»qno
do l{oda (Ml Araiioii ', à venir Taire à Silos la dédicace d(ï la basilique,
reslaiiri'c cl a<;randie })ar saiiil noiiiiniciue. La cérémonie, dont un
docnineni conlenipoi'ain nous a gardé le souvenir, eut lieu le 29 sep-
tcmbre- de celle mi'me année 1088. L'église el l'aulel principal, placé
sous le vocable de saint Sébastien et des saints apôtres IMerre et
André, furent consacrés p:ir l'arcbevèque d "Aix. L'évèque de lîurgos
accomplit les mêmes rits sur les autels de la nef droite dédiés à No-
tre-Dame, à saint Micbel et à saint Jean rKvangéliste, cl Tévéque de
Roda sur ceux de la nef gauclie dédiés à saint Henoîl, à saint Ni-
colas et à saint Dominique \ Le cardinal Ricbard présida celte grande
fonction lilurgi([ue, à la(|uelle, d'après le témoignage d'un des assis-
tants, était accourue une foule innombrable. Elle fut marquée par un
événement qui causa une impression profonde sur toute l'assemblée
qui en fut ténu)in. In captif cbrétien, cbargé de ses entraves, pénétra
dans l'église. Il raconta aux évoques et au peuple comment, fait pri-
sonnier par les Maures, il était sur le point de périr de misère au fond
d'un infect cacbot de Medinaceli, lorsque saint Dominique de Silos
lui était appai'u et avait brisé tous les obstacles qui s'opposaient à sa
fuite. En signe de reconnaissance, il alla aussitôt déposer ses chaînes
sur le tombeau de son libérateur '\ — Deux courtes notices insérées
1. Ou igiuirc les iiiolifs qui aiiicurrent eu
Castille liayniond Dalmace. Peut-être y
avait-il suivi le (•arilinal-léf,'at, auquel il
(levait sa nomination ou tout au uioina
sa confirmation comme evèquc de IJoda.
(Voy. La Canal, Espana sagrada, t. XLVI,
p. 140-140.)
2. Ce jour nest pas ab?olumcnt certain
el le document en question ne le signale
pas; mais une bulle du H mai 1408 {He-
ci/f'il, n" 'ini indique elairemcut ipie telle
était la tradition de l'abbaye de Silos à
celte époq le. Toutefois, au X\l"' siéide et
dans la suite, ou célijbrait la Dédicace au
26 novembre, vraisemblablement pour évi-
ter la rencnnlre rie cette solennité avec la
fête de saint .Micbel.
3. « Anno ab incarnalione l)omini niille-
simi.DCCCVIlIn (//.vec : LXXX VI 11), régnante
reffe Adefonso in T(deto et in repnis suis,
I! crnardo] Ttioleli arehicpiscopo, dcdicata
est erclesia: Altari {sic) Sancti Sebastiani et
Sancli Pétri el Sancli.\ndrc a domnoPctro,
Aiiuensi archiepiscopo ; et in dextera lécha,
Sancte Marie, Sancti Michaelis archangeli
et Sancti loliannis Evangelisle, a domno
Gomessano, Burgensi cpiscopo; et in sinis-
tra theca, Sancti Martini, el Sancti Bene-
dicli, et Sancti Nicolai, et Sancti Domi-
nici, a domno Hainnindo Hodensi episcopo,
consecrata sont, in presenlia domni lU-
cardi cardinalis romani, régente abba For-
tunio, era TCXXVI. ■> (.Note en beaux ca-
ractères wi^^igotliiiiues, écrite vers lafiudu
Xl*^ siècle sur le manuserildesh7y?/ioZo_r/jes
de saint Isidore, aujourd'hui à la Biblio-
thèque nationale de Paris, au f" .'(7 /</,«, v.)
4. Voici le passage de Grimald où il est
(|uestion de la dédicace de l'église: " Kgres-
sus carcerem [Scrvandus captivus]... ad
eenobium Exiliense die dcdicalionis eius-
dem ecclesic... conpedcm deferens pcrvc-
nit : ubi divina concedent(3 Providentia
dominum Ricardum cardinalem apostoli-
cumque Icgalum cum plerisf|ue cpiscopis
el innumera niultitudinc populi ad dedica-
L ABBÉ D. FORTUNIUS
M.)
dans un ancien manuscrit de Silos aujourd liui à la Bibliothèque
nationale de Paris, nous apprennent que l'abbé Fortunius avait fait
consacrer en 1087 par lévèque de Burgos son église de San Ciprian
de Rabanera et. Tannée suivante, celle du prieuré de San Frutos par
D. Bernard, archevêque de Tolède*.
II. — Sous le gouvernement de D. Fortunius, les propriétés de
l'abbaye s'augmentèrent dans des proportions assez notables. Il suffit
pour s'en rendre compte de jeter un coup d'œil sur le Recueil des
chartes de Faôbat/c de Silos, dans lequel cependant nous n'avons pu
recueillir, d'après toute apparence, que la moindre partie des actes
et des privilèges accordés à cette époque. Le plus curieux de ces
documents, par la qualité et le nom des donateurs, est assurément
celui du 12 mai 107G, par lequel le Cid Campeador (Rodrigo Didaz)
et sa femme Chimène offrent au monastère la moitié des bourgades
de Penacova et de Frescinosa et de tout leur territoire -.
Quelques mois plus tard, 20 août 1076, le roi Alphonse YI lui
faisait donation de l'église de San Frutos, qui devint bientôt un des
prieurés les plus importants de l'abbaye de Silos. Un diplôme du
18 juin i 120 nous apprend que ce même roi donna à Silos les villages
de Valnegral et ViUanueva de Jârama, et très [)rol)abIement aussi le
prieuré de San Maitin de Madrid '.
III. — C'est aussi sous l'abbé Fortunius que se constitua définiti-
vement la ville de Silos, appelée aussi à celte époque le bourg de
tionem eccleaie indique connuenti iiive-
nit... • (daoi Verf^ara, p. 386;. — Gonzaio
d»- '■'■ ■ -■'■ ii«i an Xlll« siècle de l.i
d- . - ' d« SiUt^ :
Era por aventura fcnta lien iienoala<la
Kl dia en que fuer la eglenia aagrada.
Avie ni ' ' 1 p"r la i\e»t.\ npit-gada,
La yii -•>* ailiir »<rrip «'oiilada.
L'n eardcnal de Koma, que vino por iegado,
Facie étions concilio, Hicarl rra nomnado :
D.r l.i-! ' '
Ca »iiii l'Io.
[Vida de tanlo liotninrjn de Silo», nir.
M7 et MH.)
I)'4pr>i U iii'-Mi»- /••ruam. !'• r.inlin/il
Ilirhard, de retour h iloinc, aurait f<iit
confirmer par k- pape la canonisation de
saint I)(iniinii|iie :
.Magner «pie era ante |)(pr |)reriosi) eoiiladd,
l)en eiide adelaiile fo nimho nias pnciaiio :
Prcdicolo en Homa don Hicart cl Legado.
Ko por failli» roiii|ilido del l'apa otorgado.
Ihid., flr. 074.]
1. Voy. le lU'tupil des i/inrtes île Silos,
p. Ti, note, et plus loin, notre noliee sur
le prieuré de Sun F"rutos. — D'après un
document de» arehivct de San .Millau de la
Cogiillii, I). KnrliinioN aurait assiste- en
lOKti a la di'dienr-i' «le ri''>{li*e de Santa
Cruz de Ilivaredonda par larehev/que de
T<di'-dc. (Voy. ri-n|irès, p. ■J."), note 2.)
2. nrrueil, p. 21.
.1. Itrciiiil, p. 2.1 et 50.
71
HISTOIHE I)F, L ABBAVE ni) SILOS
Sainl-Domini(/ueK Désireux d'une sécurité et d'une protection, que
ne lui garantissaient pas toujours les mœurs à demi barbares et
rbumeur j^uerrière des grands seigneurs laïques, le [)cuple aimait à
cherclier un asile et à se grouper auprès des abbayes, dont les
prérogatives respectées et le gouvernement paternel étaient pour lui
une puissante sauvegarde, A Silos, comme ailleurs, il faisait bon
vivre à l'abri de la crosse. Aussi, les laboureurs et les artisans,
mettant à profit le privilège royal accordé à D. Fortunius dans les
dernières années du XP siècle, et par lequel il l'autorisait à admettre
de nouveaux colons auprès du monastère, ne tardèrent-ils pas à
accourir en grand nombre ".
La présence continuelle des pieuses caravanes de pèlerins autour
du tombeau de saint Dominique dut contribuer pour une bonne part
au développement et à la prospérité de la nouvelle colonie. Moins de
([uaranle ans après, au moment où Alpbonsc YII lui octroyait son
premier /"î/e/'o ou charte de libertés. Silos était devenu une des villes
fortes les plus importantes de la contrée. Quelques années encore, et
elle donnait sou nom h l'une des mcrindades ou districts principaux
de la Yieille-Castille ^ Il faut très probablement faire remonter
jusqu'à cette épo(iue l'établissement à Silos des familles françaises,
dont les descendants formèrent dans la suite une partie notable de la
population, et obtinrent pour les gouverner un merino ou magistrat
de môme origine \
IV. — Nous avons essayé de relever la liste des })rivilèges royaux et
autres actes solennels, qui portent la conlirmalion de l'abbé Fortunius.
Bien (|ue très incomplète, elle n'en témoigne pas moins à sa manière
de l'autorité et de l'inlluence de noire prélat. Le j)lus ancien de ces
actes est la charte par huiucUe les infantes dona Urraque et dona
1. La ville proprement dite pril nais-
sance sous i"al)l);iliat île saint I)oiiiiiii(]iie
lui-uioine. Ses premiers habitants furent
sans doute les vecinos des deux petits ha-
meaux de Silos que nous a sij^ualés déjà en
919 la charte de Fernan Gonzalez. La plus
ancienne mention du conriliinii de Silos se
trouve dans un acte de 1067 : <> De conci-
lia de Silos, (le miniino usque ad maximo,
l'Uiues liic sont textes. » Jirriieil, p. 18.)
2. Recueil, p. '.m.
3. Sur l'état de la merindad de Silos au
XIV« siècle, voy. le Recueil, p. 4U0-401,note.
4. On sait (pic les Français, générale-
ment désignés en Castilie sous le nom de
Gascons, accoururent en grand nombre
en Kspagiic vers la fin du XI" siècle, à
r;i])pil d'Alphonse VI, qui s'en servit pour
lutter contre le^ Maures et peupler les con-
trées nouvellement reconquises. — l'n
(piartier de Silos porte encore le nom de
liarlxiscones, c'est-à-dire : faubourg des Gas-
cons (barrio de loa Vascones). L'n document
de l'année 1560 nous parle de l'achat, fait
L ABBE D. FORTUMUS
7o
Elvire, filles de Ferdinand I", donnent à Tévêque Siméon la ville de
Gamonal pour y tranférer le siège épiscopal d'Auca (8 juillet 1074) '.
Nous nous contenterons de renvoyer au bas de la page l'énumération
des autres documents, empruntés presque tous aux archives aujour-
d'hui perdues de labbaye de Cardefia '\
C'est sous notre abbé et par ses ordres, que deux moines de Silos
exécutèrent la copie et les illustrations du commentaire de Beatus,
conservé aujourd'hui au Musée Britannique et dont il sera question
plus loin, dans notre appendice sur les manuscrits de Silos. Ce
précieux manuscrit, daté de il09, est le dernier monument qui porte
le nom de Fortunius, lequel cependant, d'après une tradition assez
ancienne rapportée par tous les chroniqueurs de Silos, gouverna
encore l'abbaye pendant plusieurs années. Il mourut vers l'an H 16 et
fut enterré dans la galerie septentrionale du cloître, près de la porte
dite de San Miguel, qui ouvrait sur la nef de l'église \
par un abbé de Silos, d'une maison sise
à la puerta de « Barriu Barbas » (Arch. de
Silos, A. XIV, 26 . Un acte de la première
moitié du XIV' siècle mentionne trois
quartiers de la ville de Silos : le Varrio
Gascones, le Varrio Caslellano et le Varrio
de San Pedro. {Recueil, p. 391.) Silos
possédait pour ce motif <■ deux meriao;; >•
ou juges : un merino franc cl un merino
castillan. Ihid.. p. 12.3 et n" 317.)
1. A côté de la signature de D. Fortu-
nius, se trouvent celles : de Siaehutus abbé
de Cardena', de Ohen/s abbé dCifia . de
Vincentius (abbc d Arlanza,, de liuderico
hidaz (le Cid\ etc. Nous avons retrouvé
rori;:inal de cftte pièce dan» les archives
de la cathédrale de Burgos vol. 29, doc.
2»Tj. Plorcz l'a publiée au tome XXVI' de
VExpaKa $o;/rnda fp. *56>, mais avec
i|u<>lr{ues iuexartitudeH qui pouvaient avec
raison faire douter de «on autbcntii-ité.
(Voy. le Hecuetl, p. 22, note 2.)
2. il" aofit 1016. Union du nionA«tèrc de
ilenettrota a labb.iyc d«- ï;.ir«l< fi.i ; .. For-
tiiniuMahha hic letlU • (Berganza, t. Il, p.
442,. — 17 • 1083. CAiiiTlp de rfstitu-
li<»n en fav- i m^'-nic «l»liayc ; " t'orlu-
niu» nhhn lentit • 'Ihid., p. 441).— (I"mar«
l'i'' n du m ' t Maria
d» I Forluh Ihid.,
p. 444). - • Kn el afio de 1086. U. Kernandfi,
oionge de San Millan. haviendo edificado
el monasterio de Santa Cruz de lUvare-
donda, lo hizo'consagrar por D. Bernardo,
arzfibispo de Toledo, y lo dotô y enrique-
cii't con la iglesia de San .\ntonino y otras
grandes posesiones en ios lugares de Santa
.Maria de Rivaredonda, Zonela, etc.; y todu
ello lo dii'i al nionasterio de San Millan.
Confirman: Bernardo. oltipso [sic) deToledo,
Sancho, obispo de N.ipera, Gomesano,
obispo de Burgos, Fortuiiio, obi^^po de
Alava, Ismuudi, obispo de .\storga, Sébas-
tian, obispo de Léon, Raynuiudo, obispo de
Palcncia, Blas». abad de San iMillan, Oveco.
abad de Ona... Forlnnio abad de Silos,
Garcia, conde de Nagera, etc. [Arcli. de
San Millan, « Bccerro gothico », fol. 74,
<• Bccerro frances », fol. 133. D'après ilo-
mero, Memorias de San Millan », uis. 88
des archives de Silos, XVIII' s.). — (14 fé-
vrier 1090. Union du nionaslère de .^aula
Olalla de C.ibuerniga à l'abbaye dcCardcû.i
par le roi Alphoune VI : « Forluniiis abba
omf. .. (Berganza, p. 452. — (27 avril 1090.)
Donation du village de Cardefia-Xiineno
(lar le xuhne : « Fortunius ahbas rohurat ...
Ihid.. p i.no.i
3. Au «lèrle dernier, kcs oftHeiiienl-t
furent placés dani le mur de la nouvelle
église, derrière la large pierre sur larjuelle
on a reproduit l'inscripliori primilivc :
- Komu^iin ARDAS •. (Daprés len Mrmurim
Sileruei, t. I, UA. 121 \'.)
mSTOinE DE L AliHAVK l>K SILOS
V. — Nous ne pouvons nous séparer tlo 1). Forlunius sans dire un
mot dos pèlerinages qui commencèrent de son temps au tombeau de
saint Dominique de Silos et qui, après plus de huit siècles, n'ont pas
complètement cessé. Le moine Grimald nous en a raconté par son
ordre les épisodes les plus remarquables, (ju'il faut placer entre les
années 1073 et 1090, Ils sont un éclatant témoignage de la foi profonde
dos chrétiens de cette époque et de leur dévotion vraiment extraordi-
naire envers saint Dominique. Nous ne pourrions les raj)polor on
détail sans sortir du cadre que nous nous sommes imposé. 11 sufTira
de dire que la foule des fidèles se succédait sans cesse dans l'église du
monastère et se pressait dans l'humble chapelle qui renfermait le
corps du thaumaturge. Les pèlerins y accourraient non seulement de
toute la Caslille *, mais encore de l'Aragon, de la Navarre, des Provin-
ces Basques [Vasconensis provinciu) et jusque du fond dos Asturies^
— Il on venait mémo des provinces soumises aux musulmans ; mais
c'était alors quelques pauvres captifs clirétions, arrachés à resclavagc
par la miraculeuse intervention de saint Dominique, et qui, avant de
regagner leurs foyers, s'empressaient d'apporter en signe de re-
connaissance leurs chaînes de fer sur le tombeau de leur libérateur^
1. Le fait ([u'uii habitant de Cucllar,
ville qui se trouve cependant à une belle
distance de Siloî!, ne fût jamais venu en
pèlerinage au tombeau du saint, était re-
gardé comme la marque dune négligence
coupable digne d'exciter le courroux cé-
leste. (Voy. \'crgara, p. -418.)
2. Grimald ra[)piirte la guérison d'une
pauvre aveugle de Coruellana. Elle s'était
jointe en rf)ute à une pieuse caravane,
(jui se dirigeait joyeusement vers l'abbaye
de Silos : « turbis populormii ad monas-
terinm Exiliense rum uimia alarritate con-
lluentium se uiiscuit ", etc. ijhnl., p. .'{76.)
3. Il n'est pas sans inlérêl de lire dans
les livres H et III de fîrimald (Vergara,
p. 373-451) le récit de ces pèlerinages et
des nombreuses merveilles qui les accom-
pagnaient. On y remarque r;i et là des
traits de mœurs et des renseignements
fort curieux. Nous nous contenterons de
signaler ici par des renvois diverses parti-
cularités, et de relever quelques noms
géo;;raptiiques de l'Espagne du Xi= siècle:
Préliminaires d'une campagne du roi de
Castille contre les Maures de Grenade
(Vergara, p. 413). — (Châtiment intligé
par le roi à des chrétiens qui avaient atta-
qué des Maures de Guadalajara ses vas-
saux (p. 392). — Forteresses des Maures
défendues par des chiens (p. 441-442). —
Cai)lif .Maure baptisé et devenu serviteur
du monastère (p. 399). — Foules de pèle-
rins venant à Silos (p. 376, 403, 409, 411,
419, 4.")l, etc.); — ils passent la nuit en
prière devant le saint tombeau (p. 419,
423, 430, 449, etc.); — quelquefois dans le
portique de la basilique (p. 449, 411, 414).
— Les moines s'unissent à la foule pour
implorer la guérison des infirmes (p. 413,
405, 426, 427, 430, 451). — La messe matu-
linale célébrée tous les jours sur le corjis
du thaumaturge .p. 449, 402, 403, 409, 411).
— (Uergcs brûlant sur le tombeau (p. 439).
— Hospice à Silos pour les pèlerins (p. 430).
— L'oliice divin du samedi soir obligatoire
pour les simples fidèles (p. 388, 405 ;
Cf. Concile de Coyanza, anu. 1050, can. 6).
— Continence exigée des fidèles à certains
jours de l'année (p. 408). — Portrait de
saint Dominique dans plusieurs appari-
tions (voy. ci-dessus, p. 76). — La plupart
L ABBE D. FORTUMUS
77
Les historiens qui voudraient se faire une idée concrète et quelque
peu précise du sort réservé aux captifs chrétiens dans les cachots de
Cordoue et des autres villes arabes du sud de l'Espagne, devront
parcourir le troisième livre de Grimald et l'œuvre tout entière de
des infirmes guéris par le thaumaturge
sont des aveugles, des boiteux, des muets,
des fiévreux et des possédés. — Noms géo-
graphiques. Quelques-uns sont empruntés
au livre premier) : Abela p. 348 , auj. Avila.
— Agosina, vilula (p. 381 1, Los Ausines ?
— Alaielum,castrinn Sarracenorum j). 389 ,
Aiarcos daprés Berceo ? — Alcozarense
caslrum (p. 380), Alcozar. — Alkala, cas-
Irum p. 441 , Alcala {silum iu.ila civita-
lern anli(]ulssimam que Coittplulo nomina-
lur). — Alkalfilem, caslrum Sarracenorum
(p. 441;. — Andaluz ou Hundaluz, caslrum
p. 430V — Antience caslrum p. 421 ,
.Vtienz-i. — Arabuzo et Arahuzo de Gemiel
p. 413, cf. p. 8i .Arauzo de .Miel. — Iraf/o-
nensis ref/io (p. 108 . — Arniellas, villa in
pago Kaslri Muniensis p. 447), Arenillas.
— Aslangh, uionasteriam Sancli Pétri
p. 348). Arianza. — Axlanzone, villa (p. 436 .
Arlanzon. — Avia, villa, urbs p. 393 et 411),
Rivadavia? — Hurgis, Vurgis, civilas,
urbs p. 422. 421'. Burgos. — Berlanga ou
Verlanga, civilas ^p. 421i. — Bezares. villa
(p. 429). — banniolos, villa (p. 431), Ba-
buelos. — Bocigas ou Vocicas, villa (p.
432 . — Hezerril. villa p. 431). — liekeren.se
kaslrum 'p. 426', Viguera i^cf. biccion.
geogrii/Hri} de la Hioja . — t'aniensis, villa
(p. 314, 331, 333 , (Mafias. — t'aslrocinitnisis
vicus ip. 353;, Caslrocenizn. — Clunia, vi-
rus 'p. 360. 432 . — Corneliana, villula
Cp. SIC), Corneliana en Anturies. — Caslri
Muniensis pagus, terrilorium p. 377, 41 i,
4iO . probableinrnt Ciitlrojeriz ^In positifin
de» deux villaffr-s d'Arcnillao et de Cclndn,
mentionn»-! dans le pnguK, appuie rette
hy|M>(h^a« . — Cobaensis villa (p. 37H ,
Alcoha? — Caslrum t.'oriliennr p. 379;,
Coriel dan* H«;rcc<». — Crleruelo, villa
(p. 381), Cillenielo. — Cosrorrila, viculua
ip. 3R4f, • Cozcorrita cerru en de Tiron •
(Bercro . — Chandada ou l'ianlala, vicus p.
399;. — Canales, villa (p. 394). — Caslrlla,
l« fia*' " t'antrum Sancli Slepliani,
ah )«' " genlr contlrurluui, t/uml
nunc a rhriticolis vocalur... p. 402 , San K*-
Ichau i\r <iorninz. ~ ('iruel'i»,vilUt p. 410 .
— Celala. villa in territorio Muniensis cas-
lri (p. 414, 440), Celada. — Castajo, villa
(p. 414\ — Cuebas, villa (p. 118), Cuevas.
— Cuellar, urbs ^p. 418 . — Castro Vito,
e.r Castro qiiod vocatur Vito, p. 420, 434\
Castrovido. — Cesaraugustana urbs (p.
428), Zarrogoza. — Cliaslellensis pagus
p. 433). — Carionensis civilas (p. 43o ,
Cnrrion. — Compostellu civitus (p. 438\
— Cervere mons p. 439\ Ccrvera. — Cer-
eiso, civitas que sedis regulis hahetur (p.
444), Cerezo. — Exiliense monasterium.
Silos. — ■ Emiliaui Sancli] cenobiiim (p.
326, 335), San .Millau de la CogoUa. —
Exaliense oppidum ip. 3o2), Salas de ios
Iiifaute?. — Eriiguniense oppidum p. 376),
Sdhagun. — Enebrevensis vicus (p. 379 ,
.Nebreda. — Espinosa ou Spinosa (p. 325).
— Francorum fluvium (p. 419*, Hiofranco ?
Futile Amercit, vicus p. 44'j , Fuente Ar-
megil. — Gallecie provincia p. 356\ (Jal-
lice. — (iomiel, villa (p. 3.J7, 449 , Guniiel.
— (lualalfagara, caslrum quod incolit gens
Ismaelilarum sub dilione régis Aldefonsi
(p. 392, 341/, Gundalajara. — Guertezes ler-
ritorium p. 409' ? — Granala caslrum i\).
413 . — Gormaz, villa {i'M\ — llazinus.
Acinas (p. 404). — Hila ou Fila, caslrum
quod incolit gens ('liriiticolarum ip. 302'.
— Irclii, villa non lange a monaslerio
Exiliense posita (p. 3581, village dis|)aru.
— Irunia, nobilis et fauiosn l'ampllonensis
regionis civilas p. 410 , Iruna. — Isc/uir,
civitas ip. 424 . Ezraray? — lusto, villa
p. 14.3), Snnliu.slc? — Kinlanrlla, villa
fdla in territorio de Guertezes (p. 409;. —
iMcronio, villa (p. 4:JI), Logrono. — Imcu-
na ip. 436 , Lngnnn. — l.uzio, vallis (p.
li:t . - M'iuK liubicondiis, villa (363, 440),
.Monli-rrnbio de la Sierra. - Mnmblus, opi-
dum (p. .380). — Mrtliina Gielme, civitas
Sarracenorum p. 3Ki , .Medinaci-li. - Min-
cia, niMtruiii p. ,'iyO;. Moulrninus, villa
(p. 417 . .M<>Mle<iinoR. — Matrice, vieux
p. 421 , M/idriil diin» lu lliojti. Montego,
■i/iittuni (p. l.'IOy, Molilrjii, S'ui/iini. S,\jfrn.
(Itmielln, vicus (p. 3H2). i Hiio dillu.
(Iriua:a, vira» p. 400 , llorinax.i. (htoiu,
mSTOIKE DE LABnAYE DE S1L()S
Pero Marin dont nous aurons à pnrlor un pou plus loin. Nous leur
promclions plus d'une surprise. On est ti-op habitué pcul-étre à
entendre vanteries mœurs douces cl policées des musulniansandalous,
et leur barbare crnauté apparaît ici sous un jour qui pourra sembler
assez nouveau. Sans doute, ils avaient alîaire à des chrétiens qui pré-
féraient la torture à l'apostasie, la plupart du temps même à des
prisonniers de guerre. Encore auraient-ils pu montrer envers ces
malheureux quelque chose de cette humanité que les princes et les
seigneurs castillans leur accordaient parfois dans une si large mesure.
viens (p. 416 ? — Oniensis villa, hirta ce-
iioltitnii S<iU'aloris noslri J.-C. '_p. ilU',
Ofia. — Or'.a, vicus {[>. 436), Hucrt.i. —
Overi t'illa ip. i^S"), Oviedo ? — Olmetiello,
vieux (p. 450, Oliiudillo. —■ Painpiloneusis
rer/io (p. 410). — Palenlia civilns (p. .■)75\
npprlée aiis'^i: Vulenlin Siincli Anluiiiiii (p.
428). — rpittias Albas, viens p. 388), Pe-
halva. — l'orllello,civilas {p. 407', Porlillo.
— Paliella, villa (p. 412 , Padilla. — /V/i-
nacoha, villa (p. 41,") , Pefiacova. — Penna
de Aranda, villa (p. 419), Pefiaraïula. —
Peuiella, villa (p. 421 . Piiiilla. — Peirasa,
villa ip. 422), Pcdraza. — i'avia, villa in-
lerrilorio caslri lickerensis (p. 426'. —
Penna Alha, inrla nlvens Doritint villa
(p. 446), Pcfialva de Diicro. — Piniello.i,
villa (p. 451), IMnillos. — Pradello p. 43!»),
Pradillo. — Qninlanar, villa (p. 451). —
Kipa lUiluntln, ecriesia sancle Marie de
(p. 415), Hivaredonda — linola, viens (p.
423). — Solo, villnla, villa in lerrilorio
caslri Sancli Slefani (p. 354,402). — Soto de
San Esfeban. - Seplem Pnivica et Septem-
publica, nrbs p. 404 , Scpi'ilvcda. — Spel-
lionensis viens (p. 376), Espcjon. — Sanc/a
Maria, villa (p. 483), Santa .Maria de .Mor-
cadillo? — So(/uela, viens si Ins in possessio-
ne Sancli Emiliani el in lerrilorio Naja-
rensi (p. 406\ Sitjucla. — Salas, villa p.
409). — Spinosa, villa (p. 325), Espiuosa de
Cervera. — Sanclns luslus, eastruin Sarra-
eenorwn (p. 432), Sanliiistc. — Sancli
Snlvaloris cenvhium p. 434i,()ùa. — Soeinns,
villa (p. 425'!' — Tahlatellnm, oppidum (p.
374 ,Tabladillo, — Très Cellule (p. 339), San
Crislobal do Tovia. — Tordeaf/onwr, vicus
p. 380), Tordomar. — Turris de Montino-
f/on, urbs (p. 406) ? — Terrazas, villa (p.
420). — Ta;/!/ala, viens (p. 427), Tejada. —
Turris de Sendino (p. 449), Toiresandino.
— Villanova (p. 378), Vilianova de Carazo?
— Villa Forlis, villa (p. 377).— Villa Maior,
viens (p. 403). — Vasconensis provincia (p.
434). — Vaskones, villa in lerrilorio Turris
de Sendino sila (p. 449).
CHAPITRE II
L'Abbaye de SUos au XII^^ siècle III6-II861
I. D. Martin P^ — II. D. Jean l"' ; Silos abbaye ■ nuUius ' ; fueros et dona-
tions — III. D. Martin II ; chartes ; bulle du B. Eugène III. — IV.D. Pierre I' ;
les offices claustraux. — V. D. Paschase ; Alphonse VIII ; les moines de
Silos et les moines d'Arlanza. — VI. Saint Dominique de Guzman.
ï. — Les catalogues des abbés de Silos, dont le plus ancien
remonte à peine au XYT siècle et qui sont tous d'une concision
désespérante, inscrivent le nom de D. Martin à la suite de celui
de D. Forlunius. Toutefois, aucun monument contemporain ne le
mentionne, et son existence nous parait même fort douteuse. En elFet,
Gerônimo de Nebreda, qui le premier nous parle de I). .Martin, se
contente de dire fd'après les deux privilèges que nous avons publiés
ailleurs '), que le roi Alphonse VII lui lit don des villages d'Albura et
d ['rn. Or. dans le premier document, de l'an 1 1 Kk l'abbé de Silos n'est
point mentionné', mais bien le prieur de Santa Maria de Duero. Quant
au second, il est daté de l'ère 1 !{)() I I .'12 de .!.-(!.) et se rapporte non
point à ce problé'matique I). Mailin. mMi-^ ;i iiii abbé du même nom
dont il sera bientrU (juestion.
II. — Il en est tout aiilrr^menl de I). .b-an I'^ .Nous ne savons au
juste en quelle anné<' il monta sur \o siègiï abbatial de Saint-Domi-
rii<jue ; mais il est certain, d'après la bulle de (lélase II, fju'il ro(xu|tait
déjà en 1118. Son abbatial, (|ui se prrdongea plus d'un (|uar( d(î siècle,
fut une ère de grande [)ros(M''rité pour Silos et mérite bien (|ue nous
nous y arrêtions queb|ucs instants.
Un de ses [»remiers actes fui de niellre son monastère sous la
déppiidance immédiate du Siège ApoHt(di(|ue. (l'élail lui nn-nager un
appui, de tous le plus eilicace, contre les empié'iemenis et les violences
I Rerueil dr» rhnrlft tU l'ahhai/r de Sîlof, p 17 rt 80.
80
HISTOIRE DE L ABBAVE DE SILOS
(lu pouvoir séculier, ot lo soustraire en 111(^010 lomps à la juridiction
l'piscopale, dont l'intervention n'était pas sans Iroubler quelciiiefois
la bonne harmonie entre le chef et les membres de la famille
monastique. Par une bulle datée de Saint-Ciilb^s le 7 novembre 1118,
le pape Gélase II, auquel s'était adressé l'abbé de Silos, accueillit
favorablement cette requête, qu'avait appuyée D. lîernard, primat
d'Espagne et archevêque de Tolède '. Il déclara même qu'en raison
1. F/;il)l);iye de Silos fui ferme, en sipnc
de rette parliciiliére d('[iendiiiice, île payer
au Saint-Siège un cens aanucl, (|ue le
[)ape Ciélasc li\a à deux pièces d'or. — Dès
1148, ce cens avait plus que doublé et la
bulle d'Eugène III parle de cinq aurei. Le
lAher Crnsinini lioinanœ Evelesiœ, rédigé
eu 1192 par le < lum'-rier Cencius, plus tard
pape sous le nom d'Ilonorius III, fait
mention d'une redevance de cinq niaravé-
dis (d'on, ce (jui pour cette époque nous
permet d'identifier, comme valeur, celle
dernière inonnaie avec la pièce d'or :
'( Monasterium Sancti Dominici, V mara-
l)ulinos >' .Muratoi'i, AntiqiiUales ilalicip
medli sévi, t. V, p. 889). Deux autres
abbayes biMiédictiiies du diocèse de lîur-
gos sont nommèi's dans ce document,
celle d'Ofia nionastcrium Sancti Salvatoris
C)viensis (lire : Onieusis, unam iinciam
auri\ et celle de Cardena monasterium de
Cardinia, unum marabutinuni^. L'abbaye
de (jumiel, voisine de Silos, mais située
dans le diocèse d'Osma, payait « unum
marabulinnm auri •> [llndetn). — .M. Paul
Fabre publie en ce moment une nouvelle
èdititm du Liher Censiium ; mais la partie
concernant l'Kspagne na pas encore paru.
Les Gesta yj ////) •;•/»• scholaris Albini, dont
la rédaction est anlèrieure do (pielqucs
années an livre des Ceusius (voy. Kabrc,
Élude sur le Lilier Censuuiii de l'Èf/lise
li'iiiKiine, 1802, ]). 10 et ss.) disent de Silos :
« .Monasterium Sancti Dominici juris beati
Pelri est V morabit. » {Pair, lat., t. XCVIII,
col. 483.^
D'après les coMq)tes de l'abbaye dressés
en l.'}38, le cens annuel était alors de 120
maravédis {Ilertieil, p. 383). Mais il faut
ajouter que le maravédis dont il est ici
(|ui'stion, n'a pas à beaucoup près la valeur
du maravédis d'or mentionné plus haut.
Celle valeur était pourtant assez sérieuse
comparée à ce qu'elle devint dans la snile :
car les mêmes comptes nous apprennent
que la crintara de vin (environ 16 litre.») se
payait de deux à trois maravédis. {Ibid.,
p. 396 et 399.)
Les monastères qui an XV"- et au XVI"
siècle s'unirent à la Congrégation de
^'alladolid ne payèrent plus au Saint-Siège
le cens annuel (leurs bénéfices n'étant
jamais vacants). .Mais cette taxe fut
remplacée par le Quindenio, redevance
établie en 1470 par Paul 11 et que i lia(|ue
abbaye devait, envoyer tons les quinze
ans. Ce droit était fixé, pour Saint-Domi-
nique de Silos, à 166 florins d'or. Les
archives de l'abbaye possèdent encore un
grand nombre de reçus délivrés par la
Chambre Apostolique et qui vont de l.'i27
à 1792. En voici un spécimen : « Cuido
.\scanius Sfortia, niiseralione divina Sancti
Kustachii diaconus cardinalis de Sancta
Flora, S. R. E. can)erarius, universis et
singulis présentes lilteras inspecturis sa-
lulem in Domino sempiternam.— Univer-
sitati vestre notuin facimus et atteslamur
per présentes (piod venerabilis Congregatio
Sancti Benedicti Vallis Oleli, cum leneatur
de (|uindecim in quindecim anuos solvere
Camere Apostolicc et sacro collegio RH.
DD. S. R. E. Cardinalium coniune et alla
iura monaslerii Sancti Dominici de Silos...
taxali ad florenos auri de Caméra centum
sexaginta scîx cum duobus tertiis, ralionc;
unionis perpétue cidem Congregationi
factc, in auro de Caméra nonaginta unum
solidos... per manus R. Fratris Didaci de
Lerma, procuratoris dicte Cougregationis,
pro uno (piindcnio... solvi fecit. De quibus
etc. — Dalum Rome, in Caméra .Vpostolica,
die XXVIIl januarii millesimi quingentesi-
mi quadragesimi tertii, etc. {Arch. de
Silos, original tiré du fonds des archives
de la Congrégation de Saint-Henoit de
l'abbaye de silos au XIl" SIÈCLE 81
de la situation de Silos sur les confins encore mal déterminés des
diocèses de lîurgos et d'Osma, l'abbé de Saint-Dominique pourrait
s'adresser à un évèque de son choix pour faire conférer à ses moines
les ordres sacrés et en recevoir le chrême et l'huile sainte. D. Jean fil
dans la suite confirmer ce privilège, d'abord par Honorius II, nous
ne savons en quelle année, puis par Innocent II en 1142 '.
En même temps que son autorité spirituelle, l'abbé de Silos voyait
son influence extérieure s'agrandir et le nombre de ses domaines
s'augmenter dans des proportions jusqu'alors inconnues. En 1119,
Lrraque. reine de Castille, lui donnait San Roman deMoroso. Cet im-
portant prieuré, appelé aussi el prioralo de la Montana^ à cause de sa
situation dans la région montagneuse de la province de Santander,
comprenait neuf églises, plusieurs bourgades et une étendue consi-
dérable de territoire. Elle y ajouta deux ans plus tard la donation
du San Martin de Tormillos, dont le pittoresque clocher roman,
seul reste de cette petite ville, se voit encore, perché sur un roc isolé,
à deux ou trois kilomètres de Iluerta del Rev ".
Son fils Alphonse VII, surnommé V Empereur . lit plus encore, et
les quinze diplômes qui nous sont restés de ce puissant prince, té-
moignent de sa dévotion envers saint Dominique et de sa munificence
vraiment inépuisable envers son monastère. 11 serait trop long d'ana-
lyser ici tous les privilèges qui sont publiés intégralement dans notre
liecueil des chartes de Si/o.s \ Nous nous contenterons de mention-
ner ceux qui nous ont paru les plus dignes d'attention. Le premier
est Tacte solennel du 21 juillet 1 12.'). par lequel le roi accorde à l'abbé
Jean et à ses moines la ville de Tabladillo et h^s treize villages com-
pris dans son a/foz ou district. Dans le second ou caria pm-liln di;
1120, il permet de créer autour du prieuré de San Martin de .Madrid
le faubourg destiné à devenir un jour l'un des princi|)aiix (juarliersde
la capilalr. Le troisième document jus(|u"ici inconnu et qui est très
curieux pour l'histoire du régime municipal au W siècle, renferme
le» /weroif ou libertés communales de la ville de Silos*. Par le qiia-
ValUfloli«J, I. Il, \nice Ifii.i - Kn 1792 .3. Page» 48-90 (ii"* 34, J8, 3'J. 40, H,
l'ahhAjre ■eirrnpla de rt-AW rrdevanrc cri 4t, ♦.'5. ««. 47, 51, 52. ri3, Si, 37, 58).
' * 'lii|ti<- |/i •oiiiiiic 4. Sil(i« fut ri'^fi miccifXHivriiicnl par le»
n.il fl«* l.i .;iir, /'(if/'oji uticiftiM lie Salia^iiii lie lUH.i 'liiililir-K
«Jr redenrion |NT|M'tii«, . B. IV, 6J p.ir !<• IV K««-filiiii.i ilniiit non llintoria df
1 fifriieil. \t. 72-74. Sahiif/un, p. 482; voyez l/i rharlr- du 18
.; l'x'l . p. 43. Juiti llj»i i\r noire Hecueil, p. .'ifi ri Icx
82
HISTOIRE DE L AHBAYE DE SILOS
iriônic daté (lu 2 juin 1137, il donne à Silos la forteresse et la ville
de lluei'la dcl Iley « avec tous ses colons, tant juifs que chrétiens »,
huit hameaux situés sur son territoire et la petite église voisine de
Molinterrado.
La charte des fueros fut octroyée dans la ville de Léon, le jour
même où Alphonse YII, accompagné du roi de Navarre et entouré des
évéques, ahhés, comtes et grands seigneurs de ses États, prenait la
couronne impériale (26 mai 113.^'. Ouehiues semaines après, le
nouvel Empereur venait en personne à Silos, accompagné de l'ar-
chevêque de Tolède, Raymond, des évoques de Palencia et de Burgos
et de plusieurs grands seigneurs de sa cour. Sa présence nous est
attestée par deux privilèges qu'il signa de sa propre main le t" juillet
H 35 dans le chapitre de Saint- Dominique^ et par lesquels il fait dona-
tion aux moines de Silos de la ville d'Aniago,. près de Simancas, et
leur confirme celle du prieuré de Sainte-Marie de Duero.
Alphonse VII do Castillc n'est pas le seul monarque qui favorise
alors l'ahhaye de Saint-Dominique. Son glorieux homonyme, Al-
|)honse le Batailleur^ qui réunit un instant sur sa tête les couronnes
de Léon, de Castille ^ d'Aragon et de i\avarre, avait laissé à Silos,
par une clause de son célèbre testament, signé au mois d'octobre 1131
sous les murs de Bayonne, le château fort et la ville de Sangùesa, à
quelques lieues de Pampelune. Mais on connail le sort des dernières
volontés de ce prince, volontés si sévèrement jugées même par les
écrivains espagnols les plus orthodoxes, et dont l'exécution, en tout
cas, était une pure chimère '.
A coté de ces puissants bienfaiteurs. Silos dût en compter d'autres
plus humbles, mais non moins généreux. Deux noms seulement
nous ont été conservés : celui de Nuno Serracinez de Portillo, qui fit
uotes) : puis par ceux d'Alphonse Vil
(H85)ctenfia par ceux d'Alphonse VllI
(120!)'. — On trouvera quelques détails
curieux sur les fueros deSilos au XiV'siùcle
dans la charte du 30 décembre 1343. {Re-
cueil, n» 377.)
i. On ne saurait douter que D. Jean,
abbé de Silos, n'ait été pré.sent à cette
solennelle réunion.
2. i). Alphonse d'Arapou avait épouse
en IlOfl rorgueilJcusc doua l'rraca, veuve
de Raymond de Bourgogne, fille et héri-
tière d'Alphonse VI, mi de Castille et de
Léon. Ce fut un grand malheur pour
l'Espagne chrétienne, affaiblie par la
guerre scandaleuse et les disputes sans fin
(pii éclatèrent presque aussitôt entre les
deux époux. Leur mariage fut annulé
dans un concile tenu à Palencia en 1114.
3. Voyez ce ((u'en dit D. Vicente de la
l''uenle dans son Historiu eclesiiislica de
Kspana (.Madrid, 1873-1875), t. Il, p. 154.
— On trouvera dans notre llecueil (|). 62)
le passage de ce testament relatif à Silos
et la partie, beaucoup plus importante.
jusqu'iii inédite.
l'abbaye de silos Al Xll" SIÈCLE 83
don au monastère de la ville de Brazuelas non loin d'Olmedo, dans le
territoire de Ségovie (13 décembre 112o). et celui de Pelay Absalon de
Lugo en Galice, lequel, non content de donner tous ses biens,
abandonna le monde et vint s'olîrir lui-même à Saint-Dominique
(H39) *. Mentionnons aussi une charte du 2 septembre 1125. par
laquelle D. Pedro, comte de Lara, cède à l'abbaye les villages d'Ura-
nau et de Ranedo, en échange de quelques terres que Silos possédait
près d'Arlanza et de Tordueles -. En résumé, dix églises et trente
villes, hameaux ou villages étaient venus se ranger sous la crosse de
l'abbé D. Jean, pendant le quart de siècle qui s'étend de 1118 à
i 143. Ces chilîres, et ils sont incomplets, suffisent pour donner une
idée du développement et de la prospérité de Saint-Dominique de Silos
à cette époque de son histoire.
Le dernier document où nous retrouvions le nom de D. Jean est la
bulle d'Innocent II. datée du 30 avril lli2. et (}ni. en déclarant
l'abbaye de Silos exempte de la juridiction épiscopale, la prend de
nouveau sous la protection du Saint-Siège^. Il mourut le 29 avril de
l'année suivante et fut enseveli dans l'angle nord-est du grand cloître.
On grava sur la pierre de son tombeau la simple inscription
suivante, découverte récemment pendant les travaux de restauration
du vieux cloître et dont nous avions pu d'ailleurs retrouver nn
fac-similé aux archives de l'évéché de Ségovie : « oiurr abbas
lOHAXNES in KALLENDAS MAY ERA MCLXXXl ».
III. — 11 (.'Ut pour successeiii- I). Martin, qui vé( ut jusfpi'cn M.'iH.et
•SOUS le régime duquel nous voyons .VIphonse VII continuer de com-
bler le monastère de ses bienfaits. Parmi ces nouvelles possessionsqui
vinrent encore étendre son influence, nous pouvons citer : les églises
de Sainl-dyprieri do (îurma/ cl de Sainl-dypricn de Habanera, avec
leurs dépendances I l'M). ; — la petite bouigade d'Ira dans la pillo-
1. Wifra*-!/, p. .VI cl 72 »•• .n cl 48i. (ireiiii<re, «k- 0. Peilro lionznlcz coiiilc
i. Ihid., p. r,l. — Le comle «Jf l,ara cl (!«• Liir« 'i|iii %mnc. : l>ri f/mlid Lnrensi.i
»<>n rr»Tc iloHrigue («unznle/ furcul !••« rowi7r,, est iLil<'-(; du l'J orluhn' I IJ7 ; lu
p.irti*'iria l«>« plu* dévoiitl'i cic AoUh i rrn- Rccoiiilf, du roi K\\t\\itu»i- VII de Caslilli*,
m. I»«ii npp'» l.i iiiorl An la rciup, iU n- cul du iîl d/ri-iiiliri- ll'IO. iVuy. Ilfr^/iii-
r^vidt'-r'-rit ri.iitrp «on liU Alpli»ri<i>- VII, m, .inlii/iiriliulri ih Hniiiinu, t. Il, p. .'16
qui dut Ir» |i.iiiuir du royaume. cl 455 ; cf. Ihiil.. p. 62, Diirnt ce dcrnirr
•1. Hr ' ,, 12. — liiiix <ii,iri<!(, pninii^fr, jir <nivntil iiiniiii.- dr (I/irdffia
l'unr d> :■«, lautrc rl'ArUn»!, pur- donur a tort li- nom de lii>iiiiriii|iii- à
taicnt l« aiKnatnrc de l'ahlx'- de HIIor. I.a i'nbbt'- de Hilo«.
84
HISTOIRE DE L AHUAYE DE SILOS
rosqno valléo de ce nom. à douze kilomètres au nord-ouest de Silos
(ilo2); — le village dAlcazar de Iluele, au territoire de Cuenca
(ll;)3); — enliu la villa de Mercadillo (!!')"i^ '. Vers l;i même
épo(|ue, le roi D. Sanclie le Désiré, iils d'Alphonse VII, donnait à Silos
ses domaines de Villaseca et une maison située dans le faubourg de
Soria, en échange de ce que le monastère possédait à Fuente Cantos.
Cet acte, le seul que nous ayons de D. Sanche, est daté de Soria le
14 mars H5o et porte, entre autres contirmations, celles du comte de
Barcelone et de Sanche de Navarre-. En l'année H57, I). Martin
recevait encore de Garcia Garciez, seigneur d'Aza ", et de sa femme
Sancia Pedrez le monastère de Saint-Florent ou. Saint-Laurent, situé
sur les bords du Hiaza, entre Torregalindo et Montejo.
Mentionnons aussi la bulle solennelle '\ par la(juelle le bienluMi-
reux pape Kugène III conlirrae à l'abbaye de Silos tous les privilèges
accordés par ses prédécesseurs. Cette bulle est datée de Heims où le
pape présidait alors le concile (9 avril 1148)au(iuel assistait très
probablement l'abbé de Silos".
Outre les privilèges de Silos, deux documents des archives de Co-
varrubias et d'Arlanza nous ont conservé son souvenir et portent sa
conlirmation. L'un est un acte de l'infante dona Sancba, sœur d'Al-
phonse VII, qui permet à l'abbé de Saint-(iôme et de Saint-Damien de
peupler la ville de Covarrubias avec les habitants de quatre villages
voisins (19 avril 1148^"; l'autre une donation faite par Alphonse
lui-mémo à l'abbaye de Saint-Pierre d'Arlanza (31 janvier lUyl) ''.
IV. — Nous ne connaissonsde l'abbé Pierre, successeur de D.Martin
1. Celte bourgade fut appelée dans la
suite Santa Maria de Mercadillo.
2. lirciieil. p. 84.
3. Il ne prend pas ce titre dans lacté
de dnnition et dans plusieurs chartes
royales {Recueil, p. ''>9 et 8.T) ; mais dans
d'autres document', il signe: « Garcia (îar-
cie/ Daza » ou << de Aza >■ [Ibid., p. 82, 87,
89| parmi les grands seigneurs de la cour
d'Aîpliiinse VII. A la mort du roi Sanche
le Ih-siré :tl août 1158), il fut nommé
gouverneur de sou fils D. Alphonse, alors
âgé de trois an'' et qui régna <lans la
suite sous le nom d'.M|)liouse VIII. — Le
monastère de Saint-Florent se trouvait
sur le territoire d'Aza (aujourd'hui Flaza).
i. Heciieil, p. 74 (n» 50.)
.'). Nous ne connaissons pas les noms
des at)hés castillans jirésents au C(mcile de
Heims. .Mais nous savons par une lettre
d'Kngéiie III à Alphonse VIII, qu'il y eu
eut un certain nombre, et le pape en
remercie le roi de Castille. (Voy. .Vlansi,
Concilioruin ampli.tsiina collerlio, t. X.XI.
p. 672, et JaU'é-Wattonbach, llegesla roina-
noritm l'onlifirum, n" 92.">").'l
6. Ces villages étaient : Cilleruelos
{Cerezuelos, d'après le P. Florcz, Esp. sat^r.,
t. XXVI, p. 268). Vnldera, Mecorejuelos
{Mprrerpf/iielos, d'après KIorez et Redonda.
7. Berganza, Antirfiiedades de Espana,
f. II. p. 88-80.
l'abbaye de silos Af Xll* SIÈCLE ' So
qu'une seule charte ; mais c'est la première où il soit directement
question du régime intérieur du monastère, et cette circonstance lui
donne à nos yeux une valeur exceptionnelle. Peu de temps après son
élection, ce prélat crut devoir, sur le conseil de rarchevèque de
Tolède, apporter à certaines coutumes une réglementation plus sé-
vère. Jusque-là, à Silos comme dans la plupart des monastères béné-
dictins, les rentes étaient réparties au gré de l'abbé entre les officiers
claustraux, chargés en son nom de pourvoir aux besoins de la commu-
nauté et de secourir les indigents. D. Pierre pensa qu'il serait mieux
d'assigner à chaque office un revenu particulier, et, du consentement
de son chapitre, dressa dans ce but l'écriture solennelle qui nous
occupe'. Une très large part y est faite à l'aumônier, qui devait
prendre soin des pauvres, des pèlerins et des voyageurs. Vient ensuite
l'infirmier, V operarius qui dirigeait alors « les travaux du cloître » et
autres « édifices », le réfectorier, le camernrius ou chambrier chargé du
vestiaire, et enfin le sacriste. Il est fait mention du cellérier ; mais
aucun re\enu spécial n'est atfecté à son office, ce qui prouve que la
séparation des biens du monastère entre l'abbé et la communauté ou
convenl n'existait pas encore. Quant au grand-prieur (/)/'2or;«a/or), au
sous-prieur [prior minor) et au chantre [cantor ou preccntor) ^Aowi nous
trouvons les noms dans plusieurs documents de cette époque-, ils ne
sont pas mentionnés dans celui-ci, leurs fonctions ne comportant pas
ordinairement des dépenses pécuniaires. C.ette ordonnance, datée du
2i juillet H.*)8, porte la confirmation de Jean, archevêque de Tolède,
et des évèques de Hurgos, d'Osma, de Sigiienza et de Ségovie. Les
abbés de Saint-Pierre d'.Vrlanza et de (iumiel y apposèrent aussi leurs
signatures à titre de témoins \
Les catalogues des abbés de Silos s'acccjrdcnl [xjur placer en t KiO
la mort de D. Pierre ', qui fut remplacé sur le siège abbatial par
IJ. Pascal fMi Pascase.
t. On p«ut voir dam cette nimurc un dont la collation, niisiii bien que la jotii»-
acheminement ver* la iM-paration réalisée lancc, oa'asionni'-rcnt les plus f^ruvcs
plus tard crilr'' In inr-x"- ablinti.ile et la désordrirs.
messe convtnluclU*, r'-nult^it des plus 2. Voy. le Iteciiril ilex chinivs ilc l'ali-
d^sastreus, qui détruisit la notion de l.i bnt/e de Silo», |(. 100, I0;i, li:i, I)'.).
famille tnon'i*(i(|uc, li-llc ipiv lavait vou- 'A. Hminl, p. '.H-'Xi.
lue saint licnoll, et facilita lintroduction 4. Nous tr<iiivons le n<>ru de re pu- at
de U rotumende. Klle amena îles atius au roinnienreineut d'un acte, nialhcureu-
non iii'iin* fun'-«les, en faisant di- rhoeun sfineiit iiironiplel, iiiix'rit mui* un fe:iill<-l
des uQiccsclaustraux un liénéll<-e ordinaire, du roiiiiiirnl.iirc de lie.iluN sur l'Apoia-
86
IIISTOiaE DK I. MiHAVK DK Sll-OS
V. — Lo [tromier soin du iioiiNcl altlx' lut de conliruier la conslilu-
tion de son piiHléccsseur loiiclianl les olHces claiisfraux. Nous lisons on
effet sa signature au bas de cet acte : « l*aschalis nuper abbas faclus
roborat et eonfiruiat. »
Alj)bonso Vlll, ([ui occupait le trône Castille dej)uis 1158 et (|ui
devait porter un jour le titre glorieux d'AIpbonse de las Navas, en
souvenir de la célèbre bataille de ce nom (121 2\ continua sous l'abbé
D. Pascase les traditions de piété de ses ancêtres envers Saint-Domi-
nique de Silos. Non content de prendre l'abbaye et toutes ses dépen-
dances sous sa royale protection par une cliarte solennelle octroyée
pendant le siège de Cuenca (15 février 1177) ', il l'enricbit encore de
nouveaux et importants domaines. Au nombre des principales de ces
donations, dont on trouvera ailleurs le texte-, notons celle du village
de Mamolar et des deux hameaux aujourd'hui disparus de Padules et
de Qnintanii/a {iilO) \ celle de Pinilla de Carazo, appelé depuis
VwnWix de lus Bar ruecos [{ il \), Qi cqWq. du monastère de San Cucu-
fate, non loin de Gumiel del Mercado ({184). Nous verrons bientôt
que ce ne furent j)oinl là les seules largesses de ce valeureux prince.
En 1175, Pascase eut à défendre les intérêts de son abbaye contre
les moines de Saint-Pierre d'Arlanza, qui prétendaient faire recon-
naître un droit, en réclamant la jouissance de certaines dîmes et la
propriété d'une église et de quelques terres situées dans la vallée de
Tabladillo. Les deux parties ne pouvant s'entendre, l'alTaire fut [)ortée
devant Ccrebrunus, archevêque de Tolède. Celui-ci voulut qu'elle fut
examinée sur place et, à cette lin, envoya à Silos son archidiacre
Gonzalve et maître Hupert. Au moment d'en venir à raj)pel des
témoins, on préféra pour le maintien de la paix et de la bonne harmo-
lypsc, copié à Silos en 110!) et conserve
aujourd'hui au Uritisli Muséum (n" IKiOy)
v\ [irdNOuant de Silos : <■ In Dei noniiiie
et iudividue Triuitalis, ego l'etrus, Uei
gratia Sancti Doniinici, iicet indiguus,
nuper faclus abbas, ne forte in posteruni
aliquem » (Le reste u]au(|ue.)
I. Recueil, p. 103. — Celte place forte,
occupée par les .Maures depuis l'époque
de l'invasion arabe et située dans une
positiiin réputée iuipreiiable, résista pen-
dant de longs mois à tous les ellorts des
rnis de Castille et d'Arajjon. Klle ne se
reiulit que le 21 septeuibre 1117. La prise
de Cuenca est un évèucment considérable
dans l'histoire de la reconquête. Aussi ne
faut-il pas s'élonner de voir Alphonse VllI
dater un autre diplùnic accordé à Silos
« de l'an troisième depuis que le sérénis-
sime roi prit Cuenca ». (Ihid., p. 104.)
2. Voy. //>»/., p. 104-i2.j.
:i. Ces hameaux {vUluria) ont si peu
laissé de traces, que leur emplacement
lui-même nous est inconnu. Les gens de
la contrée (|ue nous avons interrogés ne
connaissent, sur le territoire du village
actuel de .Mamolar, aucun lieu-dit qui
rappelle ces deu.\ noms.
l'abbaye de silos au xu' siècle 87
nie entre les deux grandes abbayes voisines, avoir recours à une trans-
action, d'après laquelle Silos s'engageait à payer 200 maravédis à
la partie adverse, qui de son côté renonçait à tous les biens objet du
litige. Cet accord fut signé dans l'église de San Martin de Requexo,
près de Tabladillo. en présence d'Aldéric, archidiacre de Burgos, de
Martin, archidiacre de Palencia, de Dominique, abbé de San Quirce',
et de plusieurs autres témoins.
Cette pièce emprunte son principal intérêt à la contirmation des
membres des deux communautés d'Arlanza et de Silos. On compte
pour la première quarante-cinq signatures, et quarante-six pour la
seconde, y compris quatre conversi et huit infantes ^
VI. — Nous devons rattacher au temps de l'abbé Pascase un évé-
nement qui passa alors bien inaperçu, mais dont les consé(iuences
pour les âges suivants furent considérables. Xous voulons parler de
la naissance de saint Dominique, fondateur des Frères-Prêcheurs,
qui vit le jour dans la petite ville de Caleruega, à quelques lieues
de Silos, vers l'année \ 170. C'est en priant devant le tombeau du
bienheureux abbé Dominitjue, que Jeanne d'Aza obtint du ciel cet
enfant prédestiné, auquel elle donna en témoignage de sa reconnais-
sance le nom du saint thaumaturge. Les archives de l'abbaye de Silos
sont à peu près muettes sur ce second Domiuitiuc dont la gloire devait
éclipser celle du premier. Le seul document authenti(|ue (jui porte son
nom est une charte du l.'i janvier 1201, au bas de laquelle il signe
comme sous-prieur du chapitre de la cathédrale d'Osma : « Ego
Uominicus, Oxomensis suprior » ^
Toutefois, la tradition locale nous apprend qu'il fut reçu toul jeune
fincore à Silos, parmi ces enfants que nous retrouvons presque par-
tout au moyen Age dans les cloîtres bénédictins vA particulièrement
dans notre monastère ^ Il est à regretter (|u'aii( un l(''moign;ige con-
I.Sur rel itd^iye, BÏluf-c sur le chemin i. Il cl rjii.slii)ri de ces enranti, — an
de BiirK«* a Silo», voy. ci Jcisufl, p. li, cl XI» »jécle, daiis la viu de saint Doniiniciue
le Recueil de$ charte* de SUom, p. 99. drt Silos (Vcrgarn, p. 370) ; — au .Ml-, ilnns
2. Herueil. p. î»8, la «tinrlf! du 28 juin llir. iltfcurit, p. 101) ;
3. Ihifi.. p. 117-120 (n'TÎ,. — Lir chapitre - au .Xlll', danit une inRcription du cldllro
rie l'r'Kli»» cathédrale d'Osma Ha'iI h relie (n» 49). danii un acte- de 122i {HcciicU, p.
dalc ronipo«/T de Chanoinen-Méffulicr» de 163 , dan» un autre acte du nioiii de juin
Saillie u. Il ne fut *''-rulari«<; qu'en 1231 ihid, p. IHO, dan» un Irnisii^me de
l'ann' , ir deux hullcii de P.uil III. 1236 {ihid, p. 181 ; - nu .\IV«, dann une
(Voy. Loperracz, KoUccion diplomiilira, piZ-ee de 1338 (p. 380). Lu Homininix Mu-
P- WO.) niouin de l'illuBlre rainille de» Fini>Jii.<as
88
lllSTOlUE DE L ABBAVE DE SILOS
leiîiporain ne vienne c'on'ol)orer cette tradition, que les moines de
Silos regardaient au xvi" siècle comme déjà très ancienne'. On doit
en dire autaFit de l'opinion, également probable, d'après laquelle son
frère, Antonio de Guzman, aurait consacré sa vie au service des
pauvres et des pèlerins dans l'bôpital de Silos, dit de San Anton ou de
la Trinidad et y serait mort en odeur de sainteté ■.
D. l'ascase mourut vers l'année 1186 et fut enseveli comme ses
prédécesseurs dans le grand cloître, entre le tombeau primitif de
saint Dominique et l'angle nord-est de la galerie qui longe l'église
abbatiale. On trouvera plus loin son épitaphe, dont un fac-simile
nous a été conservé et qui est du reste d'une remarquable concision.
Le P. Nebreda nous apprend qu'il fit entourer de murailles la ville
de Silos en l'année 1179 ^ Il s'agit plus probablement d'une restau-
ration ou d'un agrandissement des remparts, dont l'expression de
ba/'f/us Sancli Dotninici, que nous trouvons dans plusieurs cbartes,
suj)pose l'existence dès la première moitié du XII" siècle.
au(|uel son épitaphe donue le Ulre de
flliii.i sancli Doniinici (« Inscriptions »,
W 22), était vraisemblablement un de ces
enfants de l'école monastiiiuu de l'abbaye
(le Silds à la fin du XI!'" siècle. — La charte
de \\~i:\, dont nous avons parlé, porte la
signature de plusieurs infanles de Silos.
L'un d'eux s'apjjcllc luèine l)omini(iue et.
l)ieu (jne ce nom suit fort commun à cette
épo(|ue, nous ne pouvons nous en)pècher
de signaler une coïncidence aussi curieuse.
Le saint avait alors cinq ans, et l'on sait
qu'il n'était pas très rare de trouver dans
les monastères des eufanls d'un Age aussi
tendre. D. .Marténc [Comment, in rcfjulam
S. P. Benedicti, p. 18;)), en cite plusieurs
exemples. (Cf. .Mabillon, Vêlera Analevla,
éd. de MIW, p. l.i.i-l.i.S, et Annales liene-
djV/in/, passim). On .-ittachail une grande
importance à prendre ces enfants pour
témoins d'actes publics, tlonl ils pouvaient
de longues années plus tard attester ainsi
rauthentii'ilé. Ouelques soiifilels liicn
appliqués, la traction de l'oreille ou tout
autre traitement de ce genre, étaient des-
tinés à graver dans leur mémoire le sou-
venir du contrat auquel ils venaient
d'assister. (Cf. Annal, lienedicl., ad ann.
1030; NouD. traité de Diplomatique. i. IV,
p. 78 4 : du Cange, Glossariinn mediœ et
infimii' latinilnlis, aux mots alapa et
ALH1S.)
1. Voy. Yepes, Coronica, IV, fol. 313. —
Le savant Antonio Perez, profès de Silos,
puis archevêque de Tarragone, dit, à
propos de saint Dominique de Guzman,
qu'il appelle alitmnus familix Benediclinx:
« Ferc oriundus ((uo ego (le P. Perez était
né à Silos), nutritus ubi ego, in monaste-
rio Pcilicet antiquissimo... Sancti Doniinici
Silensis, a quo Dominico nomen sumpsit
Domiuici, imo et vitam et esse ; quoniam
Silensis precibus natus est Pra'dicatorum
Dominicus » (Laurea Salmantina, pars, II,
]). 89).
2. Ambrosio Gomez, El Moisen segundo,
p. 329-330.
3. Nebreda, Notice manuscrite. — Nous
n'avons pu découvrir sur quelles preuves
cet auteur appuie son atlirmation.
CHAPITRE m
Confrérie et procès 1186-1242)
I. D. Jean II ; bulle du pape Urbain III ; ■ hermandad - avec les moines de San
Millan. - II. D. Dominique II ; les procès ; les clercs de San Pedro ; le roi
saint Ferdinand et Silos ; arbitrages. — III. D. Martin. — IV. D. Miguel.
I. L'élection de D. Jean Gulierre', (jui succéda à l'abbé Pascase, eut
lieu vraisemblablement vers la fin de 1186. C'est ce qui ressort de la
bulle du 13 janvier de l'année suivante, dans laquelle nous trouvons
le nom du nouveau prélat. Quelques mois plus tard, il recevait à Hur-
gos la coîisécralion abbatiale, comme nous l'apprend un privilège
royal du 10 juin de cette même année 1 187 -.
La bulle par laquelle le pape Urbain III met derechef Silos et tous
ses biens sous la protection du Siège Apostolique, a cela de particulier
qu'elle énumère parmi les dépendances de l'abbaye une bourgade et
plusieurs églises, dont nous n'avons plus les chartes de donation, cl
dont les noms afiparaisscnt ici pour la première fois \
Peu après cette solennelle reconnaissance de ses [)rivilèges et de ses
propriétés, le monastère voyait le roi Alj)honse VIII les augmenter
encore. On trouvera dans notre lU'Ciuùl tous ces documents et (luehjues
autres dont il serait trop long de faire ici l'analyse. Signalons loule-
fois parmi ces derniers une ohKvU^iV hermandad un conlVaternilé entre
Saint-lJ()mini(|ue de Silos et San .Millan de la (!ogoll;i. Il y est statué
que s'il arrive à un moine de Saint-Dominicjuc délie cluissi" de skii
1. Il «igrip de ce «urnotii uuc rhnrlc du
Il novembre IIM, citée iio peu plus loin.
2.herneil, p. III. — Ce»t la prciiiii'Tfr ti>i%,
depuis wiiril li<>iiiini(|ue, qu'il ciil ijuL-ttiou
— d«o* jet (locuuii-rit« rpii nous «ont (lar-
veaua — de la iM-m'-'lirtion d'un nlilt^' d*-
Sil'Mi. L>«A<|ue de Kurgo» était à rette d-ite
l). Martin ou Marin. (Voy. Florez, E$p.
aagr. I. XXVI. p. 2X.1-ÎW2.)
3. Voiri la liste de ces ëglîaci : Saint-
NiiKL'iil d.Mcozdr, .Saiiil-.Marliii «li; San
KHtelian de (jorniax, Saint-Chrixloplic
d'Olnifrlo.Saiiil-SilvoulreirAlh.KlrTormos,
Sainl-I'<'laji<' d»; Salin», Siiiiil-.Mi(li<l de
.Moncinos, Saint Laiircnl de Vuininla, Sainl-
.Martin de Sahirla et Saint- Jean d(; HilvtHtre.
— La liDiirgndc dont la liulli- iioui* ri''vt'-li-
le nom ei*t AriKuix. Kilo ne trouve ,i i|iii-l
i|ucR kilomi!-trcs au nord de In ville d>'
Hua. (Voy. le lleciieil, p. 108.)
00 IIISTOIKE I)K l\\1U1AYË DE SILOS
monastère comme rebelle à son abbé, sans avoir encouru toutefois une
sentence formelle d'excommunication, il devra être reçu à San Millau
et admis à la pai'tlcipation des biens spirituels et temporels de la
communauté, jus(ju'à ce qu'il se réconcilie avec son supérieur et avec
ses frères. Cet engagement était réciproque. De plus, les deux grandes
abbayes se promettaient des secours particuliers pour leurs religieux
défunts. Dès qu'un frère avait rendu le dernier soupir, une lettre ou
un messager spécial en portait la nouvelle, et aussitôt les sulfragesse
multipliaient pour le repos de son àmc. Outre les supplications
[cUimorem), que le couvent adressait au ciel pendant neuf jours, et la
messe chantée à son intention, chaque religieux prêtre était tenu de
dire trois messes basses, que les autres moines remplaçaient par la
récitation de trois psautiers. On faisait encore mémoire du défunt
pendant trente jours à la messe matutinale, et pendant le même espace
de temps son repas était servi au réfectoire et ensuite distribué aux
pauvres. Une dernière clause portrait qu'un anniversaire solennel
serait célébré à perpétuité pour tous les défunts des deux monastères,
le jour qui suivait la fête de saint Luc.
Cet acte, dont nous avons pu retrouver l'original aux archives de
San Millau, porte la signature des sept principaux officiers de cette
célèbre abbaye et de sept autres de l'abbaye de Silos '. Il est daté du
mois de juillet 1190, et fut renouvelé par une seconde écriture passée
en 1230 entre D. Juan Sanchez, abbé de San Millan et D. Martin, abbé
de Saint-Dominique -.
Un diplôme d'Alphonse VIII, roi de (bastille, nous fait connaître la
présence de ce prince à Silos dans le courant de l'année 1 1 90 ^ D'après
le P. Nebreda, il aurait renouvelé plusieurs fois ses visites, attiré par sa
particulière dévotion envers saint Dominique \ et un privilège royal
nous le montre encore à Silos le 12 août 1209 ".
Le tl novembre H96, D. Jean assistait comme témoin à la délimi-
tation des territoires de Palazuelos de la Sierra et de Santa Cruz de
1. Recueil, p. 112-114 (n" 74). Duero {dira Dorium versus Castellam).
2. Jhid., p. 186 (il" 129). Cet acte fut expédié « apud Sanctuiii Do-
3. Recueil, p. 116-117. — Par ce privilège iiiinicum de Silos, era M CCXXVllI ». Le
Alphonse VIII exempte de tout porlazi/o mois et le jnur ne sont pas spécifiés,
(droit d(î péafje) l'abbaye de Silos et ses 4. Notice Dianuscrile.
vassaux dans toute l'étendue de ses Klats. 'i. Charte en faveur de l'abhosse du
Il accorde, en outre, pour les troupeaux monastère de Saint-André d'Arroyo (voy.
du niouasI.'Te le druit de pass.a<,'e dans la noire /fer//*'//, ]). \'M, note 2), datée «apud
partie de ses domaines située au nord du Sauclum Dominicuiii ».
CONFRÉRIE ET PROCÈS 91
Juarros, faite par ordre du roi de Castille '. — C'esl, d'après toute
apparence, à l'abbatial de D. Jean que se rattache le souvenir de la
noble famille des Finojosas, dont les principaux membres choisirent
vers cette époque leurs sépultures dans le cloître de Saint-Dominique.
On trouvera plus loin quelques mots sur ces personnages, dans le
recueil des inscriptions de Silos.
La date de la mort de D. Jean Gutierre ne nous est pas connue, et
pendant l'intervalle de onze années (1202-1213; on ne rencontre dans
les archives du monastère le nom d'aucun abbé de Silos.
II. — Vers la fin du douzième siècle, le monastère semble avoir atteint
au spirituel comme au temporel, son plus haut degré de prospérité.
Sans doute, les siècles suivants ajouteront encore à ses nombreux
domaines et à l'étendue de sa puissance; mais celle-ci cessera d'être
incontestée, et les moines devront lutter sans cesse pour défendre
leurs droits contre les attaques du dehors, en attendant (jue le relâ-
chement de l'antique discipline vienne les priver de leur trésor le plus
précieux, le zèle de l'observance monastique.
Au treizième siècle, la décadence n'est pas sensible. Jamais les rois
de (bastille ne se montrèrent plus dévots envers saint Dominique et ne
comblèrent son monastère d'autant de privilèges. Mais l'ère des pio-
cès est ouverte et ne se fermera pas de silcM. On se demandera peul-
«*'ln; à qui incombe la lourde responsabilité de tant de (luerelles inter-
minables, de tant d'appels en cour de Home, de tant de sentences
plus ou moins contradictoires. Les textes du li/fciicii des chartes de
Silos sont là pour faire à cette question iiiir réponse impartiale. Il
est aisé d'y voir, presrjuc à cha(jiie page, rpie les moines n'épargnèrcnl
rien pour éviter ces disputes, quils voulurent tcjujouis la paix, se
bornant à rester sur la défensive «-t à ne point se laisser dépouillei-
sans résistance. On pourra constalr'r du même eniij» (|iie les abbés
les meilleurs, les plus intelligents el les |(liis saints, le liieiilieii-
reux Itoilrigue dt* (iuzrnan par exemple, furent aussi les plus zélés
à maintenir les droits el les prér(;gatives dont ils avaient la garde.
I. Il loiMrrit nioaî ra<'te iioleiinol drcmë tnojoneii, IcstiKu "> — Cette chart'- i|uc Je
k relt« orr.iuktnu : ■■ Al>li-'i<i loti'iriricii (iu- rroi<i itii'-ilitt; cl ilurit uik* i'ii|iic <*c ti'niivi!
Ucrrc <l<! haiirli n»Miiiii'-i. l'itiK" '• A iiux iir(:liiv<-<< ilt.' SiIhn rii«. '>, fol. lli-ll.'i ,
côUt de •« •iffruitiirt! •« trouve celle du fut conllriui'-c par Raiiil l-'enliiiaiiil « iipiiil
rriTiii" «l<- -ilo» : • (ion/^lo l'rril, i-l um!- l'iili-iitiiirii, Mil* dif ncptcriilirix, rru
riiKi du .^incli liuiiiinict que liucu iu* .M C(i l..\* prima •>.
92
niSTOlUi: l)i: L AHHAYË DE SILOS
Le plti-s ancien de ces démêlés, dont les archives du monastère
aient gardé le souvenir, est celui qui commença vers 1210 entre l'ab-
baye et l'église de San Pedro de Silos. Il devait se prolonger avec des
phases diverses jusqu'en 1818, c'est-à-dire pendant plus de six cents
ans. 11 importe de dire quelques mots de son origine.
On a vu un peu plus haut comment se forma autour du monastère
a petite ville de Silos. Au début du treizième siècle le bitiv/us Sancli
Dominlci entouré de solides remparts, dominé et défendu par un
puissant château fort dont on aperçoit encore les ruines, était devenu
un des centres de population les plus considérables de cette partie
montagneuse de la Vieille Castille '.
L'église abbatiale avait suffi tout d'abord aux besoins spirituels des
habitants. On s'y trouva bientôt à l'étroit, et il fallut songer à établir
une nouvelle paroisse, tant pour faciliter l'administration des sacre-
ments aux fidèles, que pour permettre à la communauté monastique
de vaquer sans entrave, à toute heure du jour, à la célébration solen-
nelle de l'office divin. On choisit dans ce but, nous ne savons au juste
à quelle date, la j)etile église de San Pedro dont il est déjà question
dans la vie de saint l)omini([ue ^ et autour de laquelle se trouvait le
cimetière de la ville \ L'abbé y plaça quelques clercs', tout en ré-
servant à son église de Saint-Sébastien le titre et les prérogatives de
paroisse première et principale. Il permit même, sous certaines réser-
ves, la célébration du saint sacrifice dans un troisième sanctuaire,
situé à l'ouest de la ville et consacré au martyr saint Pelage ^
Comme curés primitifs de ces églises placées de plein droit sous
leur juridiction, les abbés de Silos en percevaient toutes les dîmes, et
1 . l>.i forteresse s'élevait à l'extrême
pointe de la colline rocailleuse au pied de
laquelle s'abrite la ville de Silos. Abondoi)-
ï\(-i.\ de bonne heure, probablement des la
fin du \Vo siècle, ses vieilles murailles
servirent longtemps de carrière. .Vussi,
est-il impossible aujourd'hui, en l'absence
de tout document, de se faire une idée
tant soit peu exacte des dimensions et de
la forme de son ensemble. Quelques pans
de nnirs et un amas de décombres iudi-
(|U('nt toutefois assez nettement l'empla-
cement du donjon ou grosse tour du
château des abbés de Silos.
2. VHa heali Dominici , dans Vergara,
p. 36.}.
'A. << Ecclesia Sancti Pétri, que sila est
in cimiterio Sancti Dominici.» [Recueil des
(•hurles de Silos, p. 6-4.)
■4. La discipline générale de l'Eglise
défendait aux moines les fonctions cu-
rialesi, malgré de nombreux exemples (|ui
semblent établir une pralitiue toute con-
traire.(Voy. Thouiassin, Ancienne et nou-
velle discipline de l'Église touchant les
bénéfices et les béné/iciers, t. Il, p. lOT et
188.)
i5. Cette église se trouvait tout près de la
porte antique dont il restait encore une
partie il y a quehjucs années à peine, et
(pie l'on appelait pour ce motif la Puerta
de San Pelayo.
CONFRÉRIE ET PROCÈS 93
ne laissaient au vicaire perpétuel choisi par eux et à ses clercs qu'une
partie des redevances secondaires, à titre de portion congrue. De cette
situation qui n'avait en soi rien d'anormal, à cette époque surtout,
devaient surgir bientôt des difticultéssans nombre. Soumis à l'abbé, qui
était en même temps leur prélat au spirituel et leurseigneur au tempo-
rel, ces clercs à l'humeur diflicile et querelleuse employèrent tous leurs
efTorts pour secouer cette double autorité. Originaires pour la plupart
de la ville même de Silos, ils trouvaient auprès de leurs parents et de
leurs amis autant de complices intéressés, qui consentaient volontiers
à leur payer les dîmes dues au monastère.
L'appui que leur prétait à l'époque où nous sommes arrivés le célè-
bre Maurice, évêque de Burgos, alors en discussion assez vive avec
l'abbé au sujet de quelques églises, fut non moins efficace. iMalgré
tout, néanmoins, leur prétention fut repoussée.
Condamnés une première fois, en 1218, par les délégués du pape
Elonorius III, les habitants s'engagèrent l'année suivante, en présence
de saint Ferdinand, roi de Castille, à payer désormais les dîmes et à
satisfaire par la somme de mille sous d'or à celles qu'ils avaient
refusées depuis trois ans. L'abbé de Silos parvint également à faire
reconnaître une partie de ses droits contre l'évèque de Hurgos . iNon
content de s*em[)arer de l'église de Saint-Pierre et d'ériger en paroisse
celle de Saint-I*élage, ce prélat, par ailleurs si digne d'éloge, avait
profilé des difficultés du moment pour s'immiscer dans le gouverne-
ment intérieur du monastère, excommunier la communauté ■ ol
pousser ensuite contre elle dans une agression à main armée (jnehiues
hommes de Silos et ses propres serviteurs \ Une sentence d'arbiliage
prononcée le 8 janvier 1222 mit fin à cet état de chose (;l rétablit la
bonne harmonie r-nlre l'évéfjue et les moines. Klle accoidail à Don
.Maurice les dîmes de rjueh|ues-unes des églises, objet du lilige, mais
déclarait qu'aucunt! paroisse ne pourrail élre érigée à Silos sans la
1. Sur l'évAque Maurice, à qui revient :i. La bullr> d'lloniir»u.s III à I). Iludrignc,
la (floire d'aroir érijf/r . de roocert av«T nri-hnvt''que de Tol/?de, qui n<ui8 dévoile
«on ami le r<>i «aint Kcrdinand, la splfin- ron ruricux drlalN '."> d/r<Miil»rp I2l'.ti, ikmis
(Mf ('ath<'-dral<- de liurgo*. on peut ronitiil- donne <-fi inruw (cnipH rmplicalioii du zi'dn
1er V\nrrt, E»p. tttff., t. XXVI, p. 300 .115. que déploya IVfvr-que .Maurice eu celle
2. Voyez, dm» \r Itrriiril p. t i2- 1 U . le eir<on«lnure. Klle eid utile HUrlout Jiour
lejte ije Inrle ^■^ll%r,,^llt\ du 20 noveinlire rain>-rier <■ «a Ju»le valeur liicle t-i >{rave
(SIX. Hur la viojenre de* K''"* Tin^* par en Ini-mr^nie du .'(i (invemlire IJIH. Lch
n Maurice, on (wut lire lii bulle d Mono- /^•v/'quen, inèine lex ineilleurH, n Vlaieri) pan
nu* III ///!//., p. li'i.i pluti luipcri'.'iMix iili.r" <|iii' lie no<< Jiniri*.
94 HISTOIRE DE l'aIIBAYE DE SILOS
volonté oxprossc do l'abbé, excepté celle de San Pedro qui demeurait
sous la juridiction de ce dernier. L'ordination des clercs était en
outre réservée à l'évè^uc diocésriin, auquel ils devaient rendre
compte de leur administration spirituelle '.
Cet accord était sincère de part et d'autre et fut durable. (Juant à la
« paix éternelle » que les clercs et une partie des babitanls de Silos
avaient jurée par ordre du roi ^ elle devait être troublée longtemps
encore. On en jugera en parcourant, dans le Recueil des charlcs de
Silos^ l'analyse ou le texte des pièces de procès qui ont trait à celte
laslidieuse querelle.
Les événements que nous venons de résumer en quelques mots
s'étaient passés presque tous sous le gouvernement de I). Dominique,
deuxième abbé de ce nom. — Il nous reste d'autres souvenirs de
celte époque. Le plus ancien est un acte de vente du 3 mars I2t3, par
lequel l'abbé de Silos cède au célèbre arcbevêque de Tolède, Don
Rodrigue de Uada, pour neuf" cents pièces d'or, la bourgade de Cabanas,
située entre Ocana et Yepes ^ Vient ensuite Tacle de confirmation de
tous les biens du monastère par le pape Ilonorius 111, en vei'tu d'une
bulle du 8 février 121G '. Deux ans plus lard, le saint roi Ferdinand
de Castille inaugurait la série de ses donations, qui en ont fait un des
plus grands bienfaiteurs de l'abbaye de Silos. On trouvera toutes ces
pièces dans notre Recueil et leur nombre ne nous permet même pas de
les énumérer ici \ Un de ses privilèges les plus importants est celui
du 2.J août 1218 par lequel il prend sous sa spéciale protection riiô-
pilal de Saint-Dominique et la noble dame dona Constance, qui venait
s'y dévouer comme recluse au service des pauvres et des infirmes ".
Le P. Argaiz nous apprend que l'abbé de Silos fut choisi en 1222
1. Uecueil (h'.t c/iartes de Silos, p. 152, p. 174-178). — On sait qu'un des fils do saint
(ri" IU2. Ferdinand, l'infant D. Philippe, fut al)l)(^
2. Ibid. , p. 146-148, n" 97). de la collrgiale de Covarrul)ias, non loin
3. Ihid., p. 128-129, (n»* 83-84). de Silos. (Voy. à ce sujet deux pièces très
4. Ihid., p. l.'(2-l,'i.'i, (II" 87.) intéressantes publiées récemment par M.
'6. Saint Kcnliniintl vint certainement Dourel de la Uoncière dans les liegislres
plusieurs fois prier sur le tombeau de d'Alerandre IV, 1"' fascicule, 1895, p. G.*)-
saint Dominique. Opendant nous n'avons fi7 . Les archives de Silos (ms. 5, fol. 110-
Irouvé aucun acte de ce prince daté de III i renferment la copie d'un diplôme
Silos, bien que trois privilèges des arclii- du roi Ferdinand daté de Valladolid
ves de ce monastère nous le montrent le 12 avril 122.1 et par lecjucl il ac-
daus le voisinage. Le 26 septembre 1228 corde à cette collégiale divers domaines
il est à lluerta del hey, ville dépendante situés à l'arquera et à Berlanga de las
des abbés de Silos Hevueil, p. 16.'î-164i. Infantan.
le 29 et le 30 novembre 1233 à Clunia i/^/f/., 6. Sur cet hôpital qui dépendait direc-
CONFRÉRIE ET PROCÈS 9o
par le pape Ilonorius III pour trancher un dilTérent entre l'ovèque
de Calahorra, D. Juan Ferez, et le prieur de Sainte-Marie de Nâjera '.
D. Dominique délégua à cet effet son prieur, qui. d accord avec
l'archidiacre de Briviesca, rendit une sentence en faveur du monas-
tère de Sainte-Marie '.
Le dernier document où nous trouvons le nom de l'ahbé Dominique
est une donation du roi saint Ferdinand, datée de Huerta del Rey,
dans le voisinage de Silos, le 26 septembre 1228. .Nous ignorons
l'époque précise de sa mort et le lieu de sa sépulture.
111. — Dans un acte qui porte la date de la septième année de son
gouvernement, son successeur D. Martin nous apprend lui-même
qu'il monta sur le siège abbatial de Silos en 1229 ^ Il l'occupa
pendant dix ans.
Un de ses premiers soins fut de recouvrer le château fort de Pinilla,
dont le monastère avait été violemment dépossédé ])ar un seigneur
du voisinage, D. Pedro Martinez de Zafes. La querelle dut être assez
vive. Il y eut mort d'homme et une partie de la forteresse fut démolie.
Pour en finir, l'abbé de Saint-Dominique porta ses plaintes devant la
reine liércngère qui résidait alors dans la ville de Tolède. C'est en
présence de cette princesse et de son (ils, linfant don Alphonse, que
les deux parties signèrent un accord ratifié l'année suivante par le
roi saint F'erdinand. Les moines rentraient en libre et pleine posses-
sion de la forteresse : mais ils s'engageaient à payer au détenteur la
somme de t.",0 maravédis 12;{0-12:n) '.
Par une charte du 10 octobre 12.'13, le roi Ferdinand III reconnut et
confirma solennellement les droits seigneuriaux des abbés de Sainl-
l«roent de* abbé* de SiloF. voy. le necueil, — Il sVIcvait i-ulro la Krando funlainp et
p. 139 n" 9i) «'l le» nnU-%. - D»ins Ifs pi(^- li-Ji^lise de Sau l»c(ln>.
ce» d'archivpn il cul appelé «ucctfttui veinent : 1. Argaiz, Sulnlad luurendii. I. Il, dA.
el oitfiilijl ilf la Triiiiil'ifl, San Anton el In .'HK; T<*j'i<la, l-'l Ahra/iiim de lu l{iojfi,\t.'MH.
Madalrn'i . S«->t -ht* il'-iir» ''taipiit lilir»-» i|f 2. I.e prieur de Silns. (lonl il t<"ii/,'it ici,
toute redevance au fiac royal Arch. de élait nan^ Joule re tii^iiu! Hmlrifjuc ipii
Silo», m*. 7K. fol. l'il, et (^ataloKue II, fol. avait juK'", '"n 1217, mu- «inoslion bir-ti
a, tic . Nom uc aavonit au ju«l« à quclk autreiii<-nl ^rave .souli-véc entre le roi de
date il cecaa d'esiiiter ; mai* on lit d>in« le (^«tillc, Niiinl Ferdinand, ut révê(|iii' don
Uhrn de Viêilnn de Hili el iClfi que le MelenduN on .Mendo, au Kujet rie la po.'t-
^hii(:Th\ de la iAnmr^nnUtni ordonna, a Hcii«ion de la ville d'Onnia. i\oy. U<. Itn m-il,
cette dair, d'en terminer la restauration p. I3(-I.'n.;
et d«- tout y di«p'i««r pour la r<'Tepiion 3. Heruril, p. I8t IH.'i.
dea pauvret et d>-» p«lenn» Ihid,, m». Wj. 4. Ihid.. p. Jtii Ifi.'i.
96
HISTOIRE DE L ABBAYE DE SILOS
Domiiiiquo sur la ville de Silos. Il défondit on oiilro, sous les peines
les plus graves, au maioriiuis mai/or ou grand juge de (bastille, ainsi
(lu'aux autres ofliciers royaux, de pénétrer dans les murs de la ville
el d'exercer leur autorité sur les vassaux du monastère, sans y être
expressément requis par l'abbé. Le même jour, il accordait aux reli-
gieux une rente perpétuelle de dix mesures de sel, à prendre, libres
de toute redevance, aux salines royales d'Anana '.
Ces privilèges ne furent pas les seuls accordes par le roi de Castille
pendant le gouvernement de D. Martin 111; mais nous devons nous
contenter de renvoyer pour les autres au texte des documents que
nous avons publiés ailleurs '^
En i23(), D. Martin alTecta au chaulïage des moines infirmes les
revenus de la grange de Dohos Sanclos, qui jusque-là avaient appar-
tenu à la mense abbatiale. Nous avons dit plus haut ([u'il renouvela
en cette même année l'acte d'union spirituelle consenti en H 90 entre
les moines de Silos et ceux de San Millau. Il mourut en 1238, ou dans
les premiers mois de 1239, date à laquelle nous voyons apparaître le
nom de son successeur D. Miguel \
1. Cette rente était encore, au XV!» siècle,
de 235 fanégues et cicmic « de sel blanc et
bon », de 11) céléiniiis la fani-guo. {Arc/i.
de Silos, K.LI.X, 10, acte du l octobre
ioo5.) La liasse E.LIX, 9, nous fait connaî-
tre l'état des '< heras. terrazos, pozos,
pozas, euciles et mueras » que l'abbaye
de Silos possédait dans le val .talé iVAhana.
de 15;}6 à 1591. — Autres détails sur cette
rente, non mentionnés dans notre liectu'il :
" IJnccédnle royale dePbilippe 11, datéedes
bosr/iies de Seyovia le Ici septembre 1567,
ordonne aux •■ administradores » de la
N'icille Oaslille de s'informer s'il était bien
vrai que Silos possédât aux salines d'Ana-
na, avant leur incorporation à la real
hacienda, une rente annuelle de 235 fané-
gues et demie de sel. .\u cas où le fait
serait véritable, le roi veut que ses olli-
ciers dédommagent l'abbaye des retenues
des années précédentes, et qu'à partir du
l*"" janvier 1567. on lui donne tous les ans
196 fanégues et trois célémins <• de la
mesure d'Avila », 80 en sel pour la con-
sommation du monastère et le reste en
argent. Pièce signée : ■■ vo f,i, rky •■. {Arc/i.
lie Silos, E.FJX, 11 et 12, vidimus de
1567 et 1637]. — Par une cédule datée de
Madrid le U août 1607, IMiilippe III re-
nouvela cet ordre royal. Silos devait
toucher 235 fanégues de la mesure de
10 célémins, lesquelles font 196 fanégues
et 3 célémins de la mesure d'Avila de
12 célémins. Ihid., Fonds des arcliives de
la Coiigrég. de Valladolid, t. XII, n" 198.)
— En 1710, l'abbaye ne recevait plus que
60 fanégues. Cédule de la Régente << reyna
gobernadora », dofia .Maria Luisa, ordon-
nant de payer intégralement au monastère
de Silos la rente annuelle de << 60 fané-
gues de sel en grains » (jui lui était duc
par l'État, et laissant aux religieux la
faculté de réclamer l'arriéré des dernières
années au Trésor royal, dès que l'état
des finances se sera amélioré. — Fait à
Madrid, le 2 août 1710. Signé : ■< yo i.a
RF.i.\A .» {Arcli. de Silos, E.LIX, 15, vidimus
de 1710.)
2. Hecueil. p. 170-182 (n" 116, 117, 118,
119, 120, 123).
3. C'est sous l'abbatial de D. .Martin
(en 1232) que, au dire d'un routemjtorain,
saint Dominique de Silos opéra un de ses
plus éclatants miracles, en arrachant en
CONFRERIE ET PROCES
97
IV. — Nous ne savons presque rien de ce prélat, sinon que son
élection ne fut pas confirmée, le siège épiscopal de liurgos étant alors
vacant', et qu'il fit au monastère une donation assez importante, à
charge pour le couvent de célébrer avec une certaine pompe la fête
de saint Nicolas et l'anniversaire de l'abbé D. Dominique, des mains
duquel il avait reçu Thabit religieux.
un seul jour des prisons de Cordoue
154 captifs chrétiens. Lf^s moines de Silos
apprirent le fait de la bouche de saint
Ferdinand, qui le tenait lui-même d'un
témoin oculaire, Mahomat, « adalid » ou
chef militaire de la ville de Cordoue. Cet
officier maure vint visiter en 123 1 le mo-
nastère de Silos, envoyé par le roi de
Ca>lille. — On peut lire ce curieux récit
dans les Miraculos romanzados de Pero
.Marin. (Vergara, p. 129-130.
1. Voici ce que Huiz dit à ce sujet :
« Nu fue confîrmado en la abadia : porque
autes que tubiese ocasion de verse con
el obispo de Burgos, à quien entonces
tocaba el coufirmar los prelados electos
desla casa, Uego la hora de su merle. Y
con aver tenido el oficio mas de très
aùos. nunca tuvo dicha de dar alcanze al
obispo, ya por ser falta de salud suya,
ya por algunas largas ausencias del
obispo. >i - — .\près la mort de 1). .Maurice
loctobre 1238 , la première mention de son
successeur qui nous soit rouiiiie est du
mois d'avril 1241. ,Cf. Fierez, Esp. siujr.,
t. XXVl, p. 316.)
ciiAi»rn{E IV
D. Rodrigue Yenenguez de Guzman (1242-1276)
I. « El abad pleitista ■>. — II. Ses rapports avec le roi de Castille ; Alphonse X
le Savant à Silos. — III. Sainteté de D. Rodrigue.
I. — Parmi les abbés de Silos, aucun n'a laissé après saint Domi-
nique une mémoire aussi vénérée que D. Rodrigue Yenenguez, de
la famille des (luzman, plus connu sous le nom de San Rodrigo^.
11 exerçait la charge de prieur lorsqu'il fui élu abbé en 1242 '\ II gou-
verna le monastère pendant trente-quatre ans, jusqu'au 3 avril 1276,
époque où il renonça à sa dignité pour se préparer dans le silence
de la retraite à paraître devant Dieu. Sa mort arriva quatre ans
après, le 19 septembre 1280. Aucun chroniqueur ne nous a laissé
un récit suivi de ses actions, et nous en sommes réduits à glaner çà et
là dans les cbai'tes du temps et dans les Minicidos romanzados du
moine Pero Marin, son contemporain, les quebjues faits (|ui ont pu
ainsi échapper à Toubli.
Le 8 février 1244, D. Rodrigue obtint du pape Innocent IV pour
son monastère une bulle de protection qui ne nous a pas été conser-
vée, mais dont nous avons pu trouver un résumé aux archives de
1. l.a tradition affirnic qu'il était proche
parent de saint Domini(|uo de (iuznian. Le
fait .semble ai=sez probable, tant à cause
de l'identité de leur nom palronymiriue,
qu'en raison de la situation de Silos, à
qiieli|ues lieues du berceau de I)omini(|ue.
(,Uicl(|ues auteurs (par exemple, Castro,
I>. .'(00) ont voulu plus tard compléter la
tradition et préciser davantage, lis nous
disent, en effet, que l'abbé Rodripiie était
l'oncle du patriarche des Frères Prêcheurs.
.Mais cette affirmation est toute gratuite
et de plus très invraisemblable, l'abbé de
Silos étant mort .'39 ans après son prétendu
neveu. — Quant à son nom de famille
Yenenf/iiez, il nous est connu par un acte
du 21 mars 1275. (Voy. le lieciipil, p. 248.)
2. Ce fait ressort de quelques pièces
des archives <io San Millan, ainsi ((ue
latteslc le savant Placido Itomero, archi-
viste de cette abbaye, dans une lettre
écrite le 28 décembre 1777 au P. Licininno
Saez, archiviste de Silos. Nous avons eu
l'original de cette lettre entre les mains.
D. RODRIGIE YENENGL'EZ DE GIZ.MAN 99
Slmancas. L'année suivante ^12 février 1245), le même pape lui con-
iiait le soin de juger, d'accord avec l'abbé de liujodo. un important
procès intenté à l'abbé et aux moines de San Millau de la Cogolla par
D. Gerùnimo Aznar, évèque de Calahorra. Cette affaire, dans laquelle
il ne s'agissait de rien moins pour les moines de San Millau que
de défendre leur droit de propriété sur vingt-six églises, fut
terminée par une sentence rendue en leur faveur le 11 décembre
i2i6'. — Mais notre abbé dut songer bientôt à la sauvegarde des
intérêts de son propre monastère. Il fallait lutter de nouveau contre
les prétentions sans cesse renaissantes des clercs de San Pedro.
D. Rodrigue essaya d'abord de faire des concessions pour le bien
de la paix et par esprit de charité chrétienne, comme le reconnaît
l'arrangement survenu entre les deux parties le 1" septembre 12r)0.
Cela ne suffit j)as pour mettre fin au différent, et cette fois encore il
fallut recourir à l'autorité du Saint-Siège. On peut voir dans le texte
ou dans le résumé des pièces de notre Recueil le détail de toute
celle affaire, sur la(juelle les documents ne sont, hélas! que trop
abondants -.
L'abbé de Silos eut d'autres procès à soutenir dans l'inlérêt de son
monastère et il le fit toujours avec autant de succès que de modération.
Aussi, son zèle sur ce point lui .i-t-il valu, malgré sa sainteté, le renom
de prélat batailleur. Oiu'l()ucs historiens l'ont même surnommé cl
ahad pleilisla ', ou << l'abbé amateur de piocès ».
H. — Ln des côtés les plus intéressants de la vie de D. llodrigue
est sa liaison très particulière avec le roi de Castillc Alphonse X,
(ils do sainl Ferdinand, plus connu sous le nom d'Alphonse le Savant.
La première visite d .VIphonse à Silos remonte au moisd'avril 1210,
el on la trouve mentionnée dans l'auteur conlemj)orain des Mtracu/os
r orna iizados. (>»! prince était alors âgé de 2i ans et ne devait ceindre
1. I^ «CDÎcnce «î«l i\nUi- iJr la vil|<» rie «f trouve a l' Archivo hislùrko umiitual t\v
.Navarr»-l«-. Voy. le herm-U, p. J»0-l'.»:j.j Madriil. Voy. nuHiii Vlndtrf: de lus duni-
— C'c«t Miiii doul* vert rctle époqui-, menlim de la Vid, p. 156-157.)
«I»!»- I). W'uWnt tf. rl/-reii<li( Ir-o l'r>-llli>lilr^<i 1. Hrrtieil des ihiirte.i de Silos, p. l'.tl-
dii nioii4«liT«- <J<- l'i \i.l. «onlrclc* i-mpi.-- -nH u"« J.'l'.>. IW), li!, U3, 141, UT, 1 4K,
Iffiiirnts cl le» briK«ei<la(('« <!♦• I». P«-rlro 149, l'il, i:;2, 153. 154, l'J«, VJH, 199, 201).
.Niifi^z, «riKnciir «Ir .M«iiil«-jo. La «luirh- .1. •• l'ara (pu- «e vra, ajoute le I». Ccr"
oriKin^le i|r U f,e»</iii»fi de remrmhraiizu iiiiiio <li- .Scjircfla, rjijc v\ ilefciiiliT |o»
(rrnqii/'le i-l ritilrrroKaUHriT dt-i t^'moiiKi , «Ir-rrrhoi de Ion iiiona«lcri(is no iinpidi' la
dreiA^eà rrllc occ«ii<'n |>ar l'altlNl' (icHilo*. «antiilarl » {Sulire mnnum-ritr).
100
HISTOIRE DE L AURAYE DE SILOS
que six ans plus lard la couronne de Castille, Parmi les personnes
de sa suite, nous dit Pero Marin, se trouvait un écuyer de Palencia,
([ui, pour un acte d'indiscipline, avait été condamné à mort. Avant de
pénétrer dans le monastère, le prince l'avait confié, chargé de fers, à
trois monleros ou officiers de sa garde. La maison où fut enfermé le
coupable se trouvait en face de la porte principale de l'église'. L'in-
fortuné Gomez (c'était le nom de l'écuyer), entendant les moines
clianter la messe « malutinale » de saint Dominique, adressa de
ferventes supplications au saint abbé dont il avait ouï conter tant
d'étoniiantes merveilles. Sa prière fut entendue; il sentit ses fers se
détacher d'eux-mêmes, et courut joyeux chercher un asile auprès du
tombeau de son libérateur. Les jnunleros voulaient l'entraîner ; mais
l'abbé Rodrigue intervint auprès de l'infant D, Alphonse et obtint la
grâce du |)auvre condamné-.
En 1253, notre abbé se rendit à Séville, où l'avait appelé Alphonse
le Savant, qui voulait s'aider de ses conseils. Ce prince qui venait de
monter sur le trône de Castille et de Léon, lui offrit à cette occasion
un riche domaine près de Sanlucar. à charge pour le monastère de
célébrer à perpétuité une messe quotidienne pour Tàme de son père,
le roi Ferdinand (22 avril}. Quelques semaines plus tard (0 juin), le
généreux monarque ajoutait à cette donation une j)iopriété, située
près des murs de Séville. au-delà de la porte de Carmona, à l'endroit
où s'éleva peu après le prieuré de Sanio Domingo de Silos ^
L'année suivante fut marquée à Silos par un incendie qui détruisit
un nombre assez considérable de chartes originales de ses archives.
D. Rodrigue se hâta de se rendre auprès du roi, qui renouvela et
confirma tous les documents de quelque importance (6 janvier - 15
octobre 1255). Ces vidimus royaux, aussi importants par les titres
anciens qu'ils nous ont conservés que remarquables par la beauté et
la splendeur de leur exécution, sont encore aujourd'hui un des j)lus
précieux trésors de l'abbaye de Saint-Dominique '.
1. (rétait, nous dit Pero Marin, la ni;ii- 4. Voy. le Recueil des chartes de Silos,
son dun certain Pero Nieto, p. IfiG 193. — Plusieurs de ces diplômes
2. Pero .Marin, Miraciilos romanzados sont particulièrement .solennels. A côté de
(dansVergara,p. 1.30-131). — Lechroniqneur la signature d'Alptionse le Savant, de celles
rapporte au long ce curieux épisode avec des princes de sang royal, des hauts
des détails qui sont évidemment d'un dignitaires de la couronne et des plus
témoin oculaire. grands personnages, tant ecclésiastiques
:i. lleriieil, p. 199-201. que civils, on est tout d'abord quelque peu
.'-.'^^
\0
^e of Med/a
L I p n A
^''onio, Onva
D. hODRlGLT. YENENGtEZ DE (UZMAN
101
Au commencement du mois de novembre de cette même année
i'2oo, Alphonse X fit un second pèlerinage à Silos, dans des cir-
constances politiques assez difficiles'. Lope Diaz de Haro, seigneur
des pays basques, venait de se révolter contre lui à Orduna. D'autre
part, il avait à se plaindre des procédés du roi de Navarre, D. Thi-
baut, et de D. Jaime, roi d'Aragon. Tout annonçait une guerre qui,
dans de telles conditions, pouvait devenir fatale à un prince peu
belliqueux, dont le plus grand tort était de préférer le culte des belles-
lettres au tumulte des champs de bataille. Le pieux monarque voulut,
avant d'entrer en campagne, se mettre sous la protection de saint
Dominique et implorer les prières des moines de Silos. Il arriva au
monastère le cinquième jour de novembre et fut logé « dans le palais
de l'inlirmerie » -. Une nuit, nous dit le chroniqueur contemporain,
surpris d'y trouver parmi les vassaux du
roi de Castilie. " don Gaston, vicomte de
Béarn ■> et " don liuy, vicomte de Limo-
ges «. Mais ce qui étonne bien autrement
c'est la présence, parmi le? confirmadores.
de trois rois Maure? : " Don Atjoatjdille
Abennaçar, roi de Grenade, don Mahomat
.Vbenmahomat Abenhut, roi de .Murcie,
et don Abenmalifut, roi de .Niebla ». dn
trouvera ailleurs quelques mot.» sur la
plupart de ces personnages. (Voy. noire
llerufil, p. 209, . — J'ajouterai ici, au sujet
des trois princes musulmans, la note tn's
intéregaante que .M. iloudas, professeur
d'arabe à l'fccolc des langues vivantes, a
bien voulu me communiquer, à la d<-mande
de M. le sénateur E. de Hoziére. « Don
Aboabdille Ab(>nna<-ar col le prince (|ui:
les Arabes appellent Abou Abdallali .Mo-
hammed ben Yousof ben Naçr ; il portait
les «urnouis d'Ki'b-Chcikh «t d'Ihn Kl-
Ahmar. Après avoir régné sur Ja'-n et
Xér^s '1232 , il s'empara de Grenade (1238)
et en (it la rapilale de non Klats. Kn I2(ri
il se déclara vd'iial du roi Ferdinand lli et,
à diverses reprises, il mit ses armc-s au
service de son suzerain. Alphon«e X, le
-S' '-'■•seur de Ferdinand II mourut en
. icr 1273. (le fut lui qui avait fait
rnmmrncfr les conslnulions du réU-brc
palai* 'lr ' \"MuUrn. Drtn .Mahomat
AI» n .M Aiicnhut t'appelait plu*
csartemenl .Mohsnimed ben .Mahommed
hfti lloud. r ' .... ',,,,,11,. ,|,.(
lluud qui r- ^ • Kn liiO
ou 1241 il chassa Zeys'an ben Mardenich
de .Murcie et resta maître de cette ville
jusqu'en l'année 125!), époque .i laquelle
il mourut. — Don Abenmahfot, roi de
Niebla, e-l Ihri .Mahfnudli, cité incidem-
ment par Ibn Kh.ildoun qui rapporte qu'en
l'année 1261, Alphonse X lui enleva la
ville de Silves et de Talaveyra » (vraisem-
blablement Tdvira).
1. Disons ici, pour expliquer les fré-
quentes visites du roi de Castilie à Silos,
que, en dehors de sa dévotion et de sa
confiance à saint Domiui(|ue, la riche
bibliothèque du monastère pouvait y élre
et y était certainement pour i|ueique chose.
'■ Ce prince, le jtlus éléc,'nnl écrivain et le
plus grand savant de son temps (dit
le P. Tailhau, dans une phrase dont la lin
nous semble bien sévère) aimait pas.-iion-
némenl les livres, les achetait à grand
prix lanf qu'il cul de l'or dans ses caisses,
et le^ em|irinilait quand il se fui ruiné en
entreprises plus insensées les unes que les
autres». {Suiiveaiu nit'lanf/rs d'Arc/i('(>lof/ie,
p.aO'Jy. L'nenote du .Mil' siècle, insirée dans
un manuscrit de Silr>s, nous apprend ((ne le
roi, non content de consulter sur place les
manuscrits de Saint- Dominique, fil des
emprunts de ce genre à riotie nionaslère.
(Voy. oi-dcBSous, Apptndiie /, in.inuserit
n" 2^1. I.a Ci'onifii, uienlioinne eoninie
prêtée au roi, okI itan!< doute I hi-toire
connue sous le nom de Chronirnii Silentr),
1. l'ero Marin (dans Vergara , p. 1.11)
fait alluhjon .i UU nulir fuilnis conligu &
102
IllSrOlKE OE L AlUiAVK UE SILOS
le bienheureux Dominique lui apparut, ranima son courage chanco-
lanf, lui ordonna de traiter ses ennemis « avec une verge de fer », et
lui promit qu'avant trois mois il les verrait tous soumis à son auto-
rité. La promesse du saint ne tarda pas à se réaliser. Les provinces
basques furent les premières à lui jurer fidélité, et quelques jours
après, D. Thibaut venait lui prêter hommage dans la ville de Vitoria.
De là, D. Alphonse diiigea ses troupes vers Soria pour entrer en
Aragon. Avant de les suivre, il revint à Silos, accomj)agné de treize
chevaliers et de treize écuyers, et voulut passer une veillée d'armes
devant le tombeau de saint Dominique '. Le jour suivant, après avoir
entendu la messe à l'autel du saint, il fit appeler D. Rodrigue et lui
dit : « Abbé, Jésus-Christ Notre-Seigneur m'a grandement favorisé par
l'intercession du bienheureux Dominique. Demandez-moi ce qu'il
vous plaira et je vous l'accorderai ». L'abbé prit conseil des religieux
et le pria de lui concéder la may/mîV^a" de Silos. C'était la seule rede-
vance que les rois de Castille et de Léon eussent encore dans celte
ville. D. Alphonse sourit à une pareille demande. « Abbé, lui dit-il,
vous voulez donc que le roi n'ait plus rien à Silos? Eh bien, oui, je
vous l'accorde ». Quel(|ues jours après, le prince arrivait à Soria, où
il ne tarda pas à rccevoii' la visite toute pacifique du roi d'Aragon et
de sa famille. Le 19 février 12')6, il envoyait à l'abbé de Silos le
privilège royal de la marliniega avec le récit authentique des faveurs
(luil venait d'obtenir par l'intercession de saint Dominique '.
celui de rinfirmerie. (Voy. le Recueil, p.
p. 226, noie.)
1. Le roi se trouvait dans le eloitrc
sujjérieur, prés "d'une fenêtre ouverte dans
le mur ('e l'église en fare du tonihean, à
l'endroit même oii se lit aujourd'hui une
inscription qui rappelle ce fait et que nous
publions j)lus loin dans le recueil des
Inscriptions de Silos, Appendice II, n° 30.
2. Impôt que la ville payait au roi vers
la Saiut-.Martiu, ce qui lui valut le nom de
i/iartinief/a. — Coulirmé et renouvelé à
plusieurs reprises, le privilège accordé en
cette circonstance le fut encore par le roi
Pliilip|)e II en l.'iHO. La martiniega n'était
plus à cette date (|ue de 402 maravédis par
an. {Archives de Silos, Catalogue des Ar-
chives, ms. "iS, fol. 222.)
'•i. Il faut lire le récit détaillé de ce
curieux épisode tel que nous le reproduisons
dans une note du Recueil des chartes de
Silos (p. 2261. Il a pour auteur le moine
l'ero .Marin, qui non seulement en fut le
témoin, mais y joua même un certain
rôle. — Outre ce récit, nous connaissons
trois chartes, qui témoignent du séjour <pie
le roi de Castille lit à Silos à cette époque.
l>'une est du 10 noveml)re 1255 {Arc/i. de
Silos, ms. 6, fol. 181-182, <> e.vencion otorgada
à las Iglesias del reino de pagar la moneda
que Icdcbian »,actequi est daté deCovarru-
bias, prés de Silos). Les deux autres furent
octroyées à Silos même, le 18 novembre, à
la demande de l'évèquc d'0?ma. (Loperraez,
Coleccioti diploiD'itica, p. 79, et Descripcion
hislorica del ohispado de Osma, t. I, page
2i.'t;. Le 2 et le 3 novembre, le roi était
encore à Burgos (d'après deux privilèges
accordés à léglise de Cordoue. (Arch. de
Silos, ms. 1, fol. 91-94.)
D. RODKHilt VE.NENGltZ DU GUZMAN
103
11 n'est plus mention des visites du roi à Silos jusqu'en 1274. Il y
arriva le 28 septembre de cette année. Le jour suivant, Téglise étant
remplie' par la foule des fidèles accourus à la solennité de l'archange
saint Michel. D. Alphonse fut témoin de la guérison d'un sourd -muet,
opérée par les méiites de saint Dominique et dont le moine chroni-
queur Pero Marin s'est complu à nous faire le récit-.
Outre les chartes déjà mentionnées, Alphonse le Savant octroya à
notre abbé d'autres privilèges, dont la simple énumération occuperait
ici trop de place. Notons seulement celui du 22 septembre 1272, par
lequel il accordait à Silos une partie des droits royaux de Huerta del
Rey, de Quinlana del Pidio et de Guimara. D. Rodrigue lui cédait
en retour, par un acte du 24 septembre de la môme année, le village
de Raiiuelos, dont le roi voulait doter le monastère de religieuses
Dominicaines, qu'il venait d'établir à Caleruega, sur le berceau même
de saint Dominique de Guzman'.
Comme nous l'avons dit ci-dessus, et comme nous l'apprend l'ins-
cription gravée sur son tombeau, D. Rodrigue renonça à la charge
abbatiale le 3 avril 127(). Il passa dans le recueillement et la retraite
les quelques années qui lui restaient encore à vivre, et le d9 sep-
tembre 1280 il s'endormit dans la paix du Seigneur. Ou l'ensevelit dans
un magnififjue tombeau en pierre, qui fut placé sur un des côtés de
l'escalier dit de las Vlnjenes '.
i. • Yacieodo la eglesia todo lena suso
et yuso • MiraculoH, dans Vergar.i, p. \'iô .
Le% «lerDÏers mots de ce pascage sont une
allusiou aux deux parties de l'église
délenninées par nu*- dilTt-renre de niveau
assez notable.
2. Pero 5larin dan* Vergara, p. 1.15
noua apprend qu'en celte circonstance
• don Alfonso yogo en rorneria a Santo
I>oniing" en e| corillo rie Sant .Nicolac ■•.
Il ajoute <{ue le roi AlpliouHe s'inléresHa
au nourd-niuet si incrveilleuaeinent guéri,
et l'emmena avec lui à Belcaire (Heaiicaire),
ofa l'amtiitieux monarr|.ie, incapable de
gouverner «e« pr'ipr<>RKtalii. allait nollirilir
le pape Grégoire X de placer sur sa ti*-te
la couronne imp^'hale i21T> .
3. I. original de cette deruiV-re pièce c»t
conservé aujourd bui encore aux arcbives
des II • l porti-
le sc< i . ■ ... Voy.
le liecucil, p. 243;, — Le* religieuses prirent
possession de leur monaslcre le 11 juillet
1270, • eslarido hi ///} présente I). Agustin
obispo de Osnia,... ei abad de Cuevas
l(iibia-< e otros religiosos de la ordeii de
los l'redicadiires e de San Beiiito » d'a-
près une charte d'.Mphonse X, citée par
M. Kidel Kila d.ui'» le lUiletin de la reiil
Aiadi-inia île la Uisloria, l. XIII, p. 2:i6i.
4. Kscalier qui conduit du rlnilre infé-
rii'ur au transcpl m»'"ridi<>iial de l'ancienne
<'-glise, danx lefpiel on voyait un autel
di'dié à sainte Irsule et à f>es ciiin|)agn('s.
Le tombeau du bienheureux Itodriguc se
trouvait sur la droite m montant, l/ins-
rrqilion gravi'c sur le chi-vi-t fut dclaclife
plu<i tard et cncastrt^c au milieu du pië-
d<-Htal, qui supporte aujourd'hui le nuuiu-
UM-nl voy. il la lin rluvolnine V .ijiiiriiitin- II,
« ln«criplions de Silos », w 32 , ainsi que la
main intlptt'e ibint il <-><| r.iit iii>-iiiion dann
b-saclesdelouvertiiri- du tombeau i-n 1500.
Otie main en pierre tient le bAton pnstu-
loi
HISTOIIŒ DK L ABBAYE DE SILOS
Sa nK^'inoire resta en grande vénération dans toute la contrée, et
bien qu'il n'ait jamais eu de culte public, la voix populaire ne lui en
a pas moins décerné le titre de saint ou de bienheureux. La plupart
des écrivains qui parlent de notre abbé lui donnent aussi cette quali-
fication, entre autres le célèbre P. Florez et plusieurs historiens mo-
dernes '. On lui attribue plusieurs miracles dont l'un est resté
populaire. Dans un moment de détresse il aurait rempli de vin un
tonneau entièrement vide, en y exprimant trois grappes cueillies dans
une vigne voisine du monastère. S'il faut en croire la tradition, la
branche de vigne chargée de trois grappes de raisin, qui orne encore
le couvercle de son tombeau, y aurait été sculptée en souvenir de ce
fait merveilleux ". — h]n t'îOO, l'abbé D. Gregorio de Santo Domingo
fit ouvrir le sépulcre de son saint prédécesseur. Le corps fut trouvé
intact et sans corruption, et c'est à peu près dans ce même état que
nous le voyons encore aujourd'hui. Jj'abbé de Silos dressa un procès-
verbal de l'invention de ces restes vénérés, dont il fit une ti-anslation
solennelle et qui furent [)lacés dans la chapelle des l'cliques ^ En
1609, D. Rodrigo de Peralla, abbé de Saint-Dominique, ordonna de
dorer le tombeau et de pratiquer sur le devant une ouverture vitrée,
par laquelle on peut voir le buste du bienheureux abbé '.
ral cl, (le temps immémorial, les fulèles
avaient cdutiiine de la baiser dévotement.
1. Flore/, Esp. sa;/r., t. XXVII, col. -i'O-
418 ; 2<^ éd., p. 2.'}:;-239. — Le plus récent
historien <Ic l'Kglise d'Fîspagne. parle eu
ces termes de labbé ilodrifîue : » VA mo-
nacato cnenta todavia (au XIIK" siècle)
entre los l'iltimos abades sautos .i san
Hodrigo, abad del nionasterio de Santo
Domingo de Silos, (pie regiô prudentisi-
mameute por espacio de treinta y cuatro
aîios » (D. Vicente de la Fuente, llislnria
eclesiiislica de Espana, t. IV, 2' éd., 1814,
p. 285 ; cf. p. 206). Un des témoins qui
dépos(^rent en 1361 atlirinc que la crainte
de faire des dépenses excessives cmp("cha
seule les moines de Silos de porter à Home
la causede sa cauonisation. " No fue cano-
nizado.por no tener reuta el monasterio.»
{Archives de Silos, ms. 119, fol. 21 verso.)
2. Les autres faits sont consignés dans
Ruiz {Histoire tnanuscrile, fol. 85-86), dans
Castro (p. 301) et daus Florez {loc. ci/.).
3. Voici un passage du proC('!S-verbal :
<> Dentro deste sepulcro estaba un alaiid
de madera de pino tan frcscayconserbada,
como si nuebamente se ubiera écho, sin
esfar apoiillada ni corrupta. Parescio eslar
elcuerpo deste don Uodrigo, abbad, bestido
con su abito, y un selicio debajo junto a
las carnes, e un cordcl de canamo grueso
ccfiido junto encima del zelicio. Su cuerpo
estaba entero, despues (pie le quitaron cl
abito y cl selizio, sin ninguna fealdad ni
mal olor, cou su color, como si hiiviera
poco que le uvicran metido en el sepulcro,
el pecho alto y la barriga e todo el cuerpo
aunque lo .-^acaron de la caja donde esta-
ba ». {Arch. de Silos, ms. 119, fol. 2.)
•i. Le P. Ruizditàce sujet dans son Histoire
manuscrite (fol. 87) : << Yo me halle pré-
sente en compafiia del dicho j)relado fray
Rodrigo de Peralta, quando se sacô del se-
pulcro el cuerpo, iiara abrir la ventanilla :
y d(ty fee que le piisc sobre sus pies, y
ténia tan firme (oda la composicion y tra-
bazon de los guesos y junturas,que con un
solo dedo de mi mano que le ténia arrima-
do por que no se cayere, se ténia el cuer-
j)!) tan derecho como si estuviera vivo».
CHAPITRE Y
Captifs chrétiens délivrés. — Les Franciscains à Silos
.1276-1335,
I, D. Sanche Ferez de Guzman 1276-1282 ; un miracle. — II. D. Sébastian
de Madrigal. — III. D. Jean III; délivrance de captifs. — IV. D. Fernando
Ibauez ; les Franciscains et l'abbé de Silos : la guerre civile ; bienfaiteurs.
A la suite de la démission de D. Rodrigue. le couvent de Silos
appela à la charge abbatiale D. Sanche Perez de Guzman. que Ton
croit avoir été son neveu '. Nous savons par un acte du H) juillet 1279,
qu'une étroite parenté unissait D. Sanche au vaillant capitaine Fer-
nan Perez de riuzman. adelantndo ou gouverneur du royaume de
Murcic et père de D. Alonso Perez de (luzman el liuent), que ses
exploits contre les Maures et surtout son héroKino défense de la place
forte de Tarifa ont rendu si célèbre -.
1. Le nom palronyiiii'jue île PiTfz !San-
ciuâ l'elrij lui est «loniii- par lanhevt'-ijiie
de Séville daus un ncle de 1277 <{ue l'on
peut voir dan» notre Hecueil des chartes
de SiloM ,p. ItO, noie 2 .
2. Voy. dam le Hecueil (p. 264-266> li
rliarte par la'pi»»lle 1). Sanrhc accfirde le
droit de «épulturc, ilann I t^^l''*'^ nhtialialc
de Silofi, iï l>. K'-rnan l'erez de («uzuian el
A %à feninte, en rappelant le» lien* de
parenté el de parti<-iili/;rc amitié qui les
uni«»aient. Le i*. .Nehreda eut beaucoup
plua précia; maii il oéf^lige de nou» dire
k quell' ' - ■ • ren«ei((no-
Ifient*. . .nrlio l'erez
de tjuzman fue Uu del rapitan 1). Fernando
V'T ' -. . • • . ra
lin, . ha
■u niuKer c«tA enlerrado m el arro dil
coro vajo. Fuc ette tanto aliad primo
.sepiindii (le 1). [-"flix de (Ju/nian, padre do
sant>) Diiinin^'ii de lus Prcdicadorcs. Vue lin
de l>. Alonso Perez de Guzman e/ liueno,
el lie Tarifa, (|iic fue padre d(d primero
ronde de .Nichla, y visavuelo del primero
duipie de .Médina Sidoiiia » (Notice
miiniiHcrile]. — Le ma^,'iiilii|iii' Inmbcnu
de re peisonnage fut plaré soii.s une
arrade metl&nl en commiuiiration la
«•hnpelle de Saint-Sébantien avec relie de
Sninl-.Martin. Il fallut l'ouvrir vers la (in
du Hiécle |iuH4i-, el le rorp», nouH dil un
témoin oculaire « ne hallû enlero y armado
de cavallero, y con la» arma», y veslido
inr.orruplo, y riembrado diilio ihiikIo
(eiciido de armnii del difunlo, i. e. doH cal-
dero* en el inaub-, ffuanle», Iwiyna de la
eNparlii, Korro, del riiixnio modo (pie He vee
relrado en la Inpidaque cubre nuKepuIrro",
[Arclt. de Silo», liatie 117}. Lu IH'JU, deux
1 OC)
IIISTOIIŒ hl-; 1. AlUtAVIi DE SILOS
Pero Marin nous fait connaître plusieurs éclatants miracles, opérés
par saint Dominique sous l'ahbatiat de Sanche de Gu/man, et dont il
dit avoir lui-même été témoin '. L'un des plus curieux est celui dont
fut l'objet Johan Sanchez, jeune homme élevé dans le monastère et
que D. Sanche avait envoyé sur les frontières mauresques avec des
lettres de pouvoir, dans le but d'y recueillir les dons oiïerls à saint
Dominique. Pris par une bande de Maures au sortir de Lorca, il se
vit jeter dans un cachot de la forteresse de Vera, où on le maltraita
cruellement. Son titre à'escribano' lui donnait une certaine impor-
tance. Aussi exigeait-on de lui une forte rançon ^ Mais, dit le chroni-
queur, saint Dominique qu'il invoquait dans son infortune, lui apparut
et le délivra de ses entraves. 11 était de retour l\ Silos au mois de mars
4280, lorsque D. Alphonse, roi de Gastille, vint faire au tombeau du
saint thaumaturge un pèlerinage qui fut probablement le dernier '.
Parmi les malheureux envers lesquels saint Dominique multiplia
ses faveurs à cette époque (127()-i282), nous comptons environ qua-
rante captifs chrétiens délivrés du joug des infidèles. Presque tous
vinrent à Silos déposer leurs fers miraculeusement brisés sur le tom-
beau de leur libérateur. Le chroniqueur contemporain a soin de mar-
quer le jour de leur arrivée, et l'on devine en le lisant qu'il a entendu
de leur bouche le récit de leurs tristes aventures. « Lorsque arrive un
captif délivré par saint Dominique, ajoute Pero Marin, il est d'usage
ici dans le monastère de sonner toutes les cloches; la communauté
entière vient processionnellement auprès du Ctierpo Santo (l'autel
sous lequel reposait le corps du saint) et, pour ce miracle, rend gloire à
Notre-Seigneur Jésus-t^hrisl, à sainte Marie, et à saint Dominique ' ».
ouvriers ont soulevé, en présence et par
ordre du curé de Silos, l'énorme pierre
qui ferme le tombeau. Ils y ont vu le
même corps, encore bien conservé, mais
dépouillé de ses riches vêtements et
enveloppé d'un tissu noir très simple. Ce
tombeau se trouve dans le b.iptiï^tère.
1. Miraculos romanzados (p. 136-152).
2. Ce terme qui signifie d'ordinaire
« écrivain public » ou même >< notaire »,
avait aussi autrefois le sens de « maitre
d'école ", qutl(|u('fi)is de <- lettré >■.
3. « iMui grant algo », dit Pero Marin.
• 4. Alphonse le Savant mourut le 4 avril
1284, après avoir vu son fils, l'ambitieux
D. Sanche, se révolter contre lui et se
faire proclamer régent du royaume
(avril 1282). Abandonné de presque tous
ses sujets, l'infortuné monarque avait
trouvé un refuge à Séville, qui lui était
restée fidèle et d'où il dut implorer le
secours du roi de Maroc. — A l'occasion
du prodige relaté ci-dessus, les habilanls
de Lorca et le roi de Castille firent don a
l'abbaye de Silos du lieu dit los Sunlos.
Voy. le Recueil, p. 267, où on trouvera le
récit de la captivité de Johan Sanchez.
5. Pero .Marin, Miracidos romanzados
(dans Vergara, p. 185). — Comme nous l'a-
vons dit déjà, un grand nombre des chaînes
CAPTIFS CHRÉTIENS DÉLIVRÉS
107
En 1278, D. Sanche renouvela l'antique confrérie qui unissait le
monastère de Silos à Tévêque et au chapitre d'Osnia, et qui remontait
probablement à lépoque de la restauration de cette église dans les
premières années du douzième siècle. Confirmée en lo91 , elle s'est
maintenue pendant plus de sept siècles, c'est-à-dire jusqu'au moment
de la suppression des Ordres religieux en Espagne. On lira avec intérêt
le texte de cette « hermandad » dans le Recueil des chartes de Silos ' .•
Deux années auparavant (^décembie 1276) avait été instituée entre
le chapitre de Sigiienza et le monastère de Silos une autre confrérie,
dont la charte est conçue à peu près dans les mêmes termes, mais qui
ne semble pas avoir atteint l'importance de la précédente. Le souve-
nir en était même perdu depuis des siècles à Silos, lorsque nous
avons eu la bonne fortune, grâce à l'obligeance de M. le doyen de
Sigiienza. d'en retrouver le texte original aux archives capitulaires
de cette église -.
D. Sanche Perez de Guzman obtint du pape Martin IV une bulle
solennelle de protection pour son monastère et ses filiations. Cette
bulle, dont nous n'avons plus qu'une copie authentiqiu' du xv'^ siècle,
porte la date du 11 septembre 1281.
Parmi les privilèges accordés par Al[)honse X, sous ce même abbé,
notons celui du 3 mars 1277, qui permet aux bergers de Silos de faire
pailre leurs troupeaux dans toute l'étendue de ses Etats, sans paver
aucun droit ni aucune redevance au fisc royal.
apport^'C» à Sjlu» par les prisonnier!»
d<^livrc» «ont encore suspendues dan^ la
rhapelle de Saint-Doiiiiniqiir. Leur aulhen-
tirité ne saurait faire l'objet d'un duulc
pour quiconi|ue les a exainini-es avec
<|ue|r{ue attention. Ce qui n'est pas douteux
non plut, c'ctfl que les captifs attribuaient
l<*ur délivrance au saint abbi- di- Silos ;
el ri-lspa^ne chrétienne partageait leur
croyance. Voici eocore (cf. ci-deiiui , p. 6G,
nnte I) iiït les !i : ' i>t Domini-
que en faveur >\- tii-ns, un
nouveau témoigna|(e contemporaifi, téiuoi-
Uf*»W rfiror»' iné'hl, <'r<>yiins - nous, el
qu'il n'est p.m inutiir il<- P'-li-ver : " Ssnctus
Doniinicus Puniarensis ordinia el aldms
d** S}l>>* in liItTrindis ciptivis a niafiihus
Aratiuni pre cctTis sanctis videturKlonain
rep<irtare • 'Fraler Johanncs Kgidii, Fra-
Irum Minorum apud (^moran do< tor
indignus. Liher de prrconiis Hyxpdiiie.
C'est le litre que l'auteur lui-int^uie donne
à son livre. liihUotli. nalioiuile de l'uris,
nouv. acq. lat. 175, fol. 46, v». L'n autre
exemplaire de cet finvrafrc se trouve à
l'Ksrurial, Cod. (,». II. 17. Voy. l'i.lci \;ita.
HoUtin de la reul ncademin de la llinlorio,
t. V. p. rUi. Ce Johannes l',;^idii est de la
(in du Xlll* siècle et emploie les mots
'• nostris temporibus », en parlanl de
l'époque r>u viviti'Mit saint Dominique dc
(iuzman et saint Antoine de l'ailnue. —
L'o autre contemporain, Lucas de Tuy
l'f l2i'J parle à |>eu pit's dans les mêmes
termes de sanil Dominir|ue de Silos ilans
■on Chronicon mundi (apud .Srhott, ///«-
jKiuiie illunlrulit MCriplure» vinii, I. I\'.
p. 2-:i).
1. lUruril, p. 2.'i»-2.'i7.
2. lUrued. p. 250-231.
108 iiiSToiiU': ni: l'aubaye dk silos
Le 2 mai 1282, l'ubbo de Silos assistait îi la solennelle réunion
d'abbés, tenue à Valladolid à la demande de l'infant D. Sanche et
dans un but évidemment politique, mais que ces prélats cberciièrcnt
à faire tourner à l'avantage spirituel et temporel de leurs monas-
tères '. Il mourut peu de temps après, le 18 juin 1282, et fut enseveli
dans le cloître, non loin du cénotapbe qui marque l'emplacement
de la sépulture primitive de saint Dominique -.
II. — On lui donna pour successeur Sébastian de Madrigal, fils de
D. Martin Fernande/, et de doua Maria de Madrigal. — D. Sébastian
était moine de Silos \ lorsqu'il fut élu abbé de Saint-lMerre de Cardeîia
vers 1270. Il gouverna pendant douze ans ce célèbre monastère, et le
moine de Gardena, auteur des Antigi'iedades de Espaha^ s'étend avec
complaisance sur les faits qui signalèrent cette période. N'ayant rien
de nouveau à y ajouter, nous ne saurions mieux faire que de ren-
voyer à ce savant et consciencieux historien '.
A la mort de D. Sanche de Guzman, ses frères de Silos le choisirent
pour abbé, et il semble qu'il ait renoncé volontiers à l'abbaye de Car-
defia pour retourner dans son monastère de profession. Malgré la
courte durée de son abbatial à Silos, 1). Sébastian ol)tint de l'infant
D. Sanche, qui gouvernait alors la Caslille, plusieurs diplômes im-
portants. Par ces privilèges, le prince plaçait sous sa spéciale sauve-
garde l'abbaye el ses nombreux vassaux, et renouvelait toutes les
anciennes libertés et franchises dont elle avait joui (mars-mai 1283) ''.
D. Sel)aslian de Madrigal mourut en 1283, comme nous l'apprend
l'inscription gravée sur la pierre ({ui recouvrait son tombeau ^ Il
reçut la sépulture dans le crMé nord du cloitre, comme la plupart des
abbés de Silos (jiii lavaient précédé.
•
III. — La première charte où nous trouvons mentionné le nom de
Jean 111, son successeur, est du 31 octobre 1284. Son épitaphe nous
apprend la date de sa mort, qui arriva le 14 février 1298. On ne sait
1. On trouvera dans le Recueil (p. 272) 3. Ruiz, Histoire tnariuscrile, fol. 9;},
le procès- verbal de cette assemblée, où verso.
ne figurèrent que Its ahbès des ordres de t. Berganza, Anli</iiedndes de Espana,
Saint-Beuoit, de Prénioutré et de Citeaux t. 11, p. 1G7-176.
des royaumes de Caslille et d<' Lf'on. 5. lienieil. p. 27.J-276.
2. Voy. plus loin l'épilaphe gravée sur 6. Voy. plus loin, Appendice II, « Ins-
son tombeau, Appendicell, «Inscriptions», criptious », n» 34. — 11 ne uous re.ete plus
no 33. . . qu'uu fragment du tombeau de cet abbé.
CAPTIFS CHRÉTIENS DÉLIVRÉS 109
que forl peu de chose sur ce qui se passa pendant ces quatorze années.
Nous devons nous contenter de quelques faits que nous ont transmis
les documents des archives de Silos et les récits de Pero Marin dans
les Miraculos romanzados.
Plusieurs des chartes de D. Sanche le Brave octroyées à cette épo-
que, sont de simples confirmations de privilèges antérieurs. Ces sortes
d'actes, très solennels pour la forme, dont les souverains se sont mon-
trés dordinaire trop généreux, n'apportaient souvent au monaslôre
privi/égié qu'une charge nouvelle ; mais ils avaient l'avantage très
positif d'assurer à la chancellerie royale un revenu, qui n'était pas
sans importance '. Le nouveau roi de Castille ne se contenta point
toutefois de semhlables privilèges. Par divers diplômes, il maintint
les droits des abbés sur la ville de Silos-, favorisa l'extension des
biens du monastère, et mit un frein aux empiétements des grands sei-
gneurs, qui considéraient trop souvent les propriétés monastiques
comme une proie facile, olferle à leur cupidité '.
Jean III parvint à applaiiir, pour un lem[)s du moins, les dillicul-
tés jusque-là sans cesse renouvelées entre les évéques de Burgos et
l'abbaye, au sujet de l'église de San Pedro (1290 *. Le 12 du mois
d'août 1297. il reçut de Boniface VIII une nouvelle bulle de protec-
tion. Deux mois environ plus lard, le même pontife conliait à l'abbé
de Silos le gouvernement du monastère des bénédictines de Iluete, à
la demande des religieuses elles-mêmes '. Nous dirons [)lus loin com-
ment, pendant le cours du xv* siècle, ces moniales furent remplacées
dans leur abbaye par les bénédictins de Silos. — Vers h; même temps,
I). Jean obtenait de nombreuses indulgences en faveur des lidèles
qui venaient visiter l'autel sous le<|uel re|)osait le corps de saint
lJoniini(|ue. Kllc furent octroyées dans trois bull(>s (liiïéicnlfs par un
patriarche latin (b- (^jnslanlinojjlc, li«tis archcvéfjucs cl vingt-six
évoques *. Le texte de ces bulles est un précieux témoignage de la
dévotion des pèlerins accourus auftrès du saint tombeau. Il ol aussi
une nouvelle preuve di^ la croyance du peuple ( hrétien aux conli-
1. Il *« «an* dire que (•«• moyen de nrlobn- 1281, dani le /(>>cf/(>/7, p. 2H3 et 28H.
hatlf iiio.'iriaïc n>«l ]m* |i(irliriiliiT au mi :t. l'riviU-^cdu 2 mam 1283. Ihitl, p. i!8i.
Sanrhe IV d»- Ca^tdli.-. (Ui pnil le voir par i. Urrufil, p. •>'.){).
de noiiibreii««-f rh.irl*-* de «e «enre. que ,•;. Hrcufil, p. :joi.
non* uoua rotitenloiit de riieuliiiiiner dnriN 6. Voy. le Icxd- df* rvn intcrcxioiMH
ntilre lïrcueil. duriiiiK-iilii et ji-n uoli-)» i|iii rarroinpa^iD-iil
2. ChArles du « février 12Hj cl du -»l dai)« l«- l(r, uni, p. -i-ys, :i()2 d .lo.i.
no
inSTOlKli Ul': L MtltAVE DE SILOS
nucis prodiges opérés par la vertu de celui que la leconnaissance de
l'Espagne a si bien surnommé le Rédempteur des captifs.
Jamais, en efTet, ces merveilleuses délivrances ne se mulli plièrent
autant que sous l'abbé Jean III. A aucune autre époque, du moins, nous
ne les voyons consignées avec une lidélité aussi scrupuleuse et avec
des signes aussi évidents d'aulbenticité. Dans l'espace de quatre an-
nées seulement, deux cent cinquante captifs chrétiens environ furent
arrachés à l'esclavage des Maures. Le moine contemporain, qui nous
l'ait connaître le détail de leur histoire ', en compte deux cent trois
pour la seule année 1285. Le plus grand nombre étaient des gens de
guerre, faits prisonniers dans les rencontres incessantes qui avaient
lieu à cette époque entre chrétiens et inlidèlcs sur les frontières du
royaume de Grenade'. Nous trouvons aussi au nombre de ces
malheureux esclaves des prêtres (missacanlanos), des laboureurs, des
marchands cl jusqu'à de simples femmes '.
La plupart venaient des piisons de Grenade, d'autres de Honda,
(rAlgésiras,deMalaga, de Guadix, quelques-uns même de Tanger et de
(leuta. Pero Marin nomme parmi ces derniers Valmocaden ou capi-
taine Domingo liono et ses vingt-huit compagnons, surpris près de
'tarifa par l:i Hotte mauresque pendant une expédition maritime.
Domingo Hono apporta ses fers à Silos le 9 mars 1280 '*.
Quelques-uns de ces récits ont un véritable intérêt pour l'histoire.
C'est ainsi, par exemple^ qu'il est question au chapitre quatre-vingt-
1. l'ero .M.iriti, Mirnndos roinanzados
(<lans Vcrgara, p. lo;{-228).
2. l'ariiii ces sortes do gucrrillcros,
nous iiieulionnerons Ramiro, almocaden
on caijitaine de Matrcra. Ne pouvant
payer sa ranc-on, qui se montait à 60 nia-
ravodis d'argent, il resta dix ans à liouda
dans le pins dur esclavage. Cruellement
maltraité de son maître, (\\i\ voulait faire
de lui nn renégat, le généreux capitaine
Irioniplia de tons les tourments. Le !"■
février 128,") [vif/ilid de Sduln Maria lu
('(iiuU'Iarid ., saint l)oniini(|ue brisa enfui
ses fers et, le 12 avril suivant, liamiro
venait à Silos remeroitr son libérateur.
(Vo}'. Pero .Marin, Miraciilos roinanzados,
dans Vergara, p. 176.)
3. Une de ces femmes chrétiennes,
originaire de Linares, prés de .laen, fut
prise par .Mahoniat Abenniencal, frère du
roi de Grenade. Elle eut deux fils de ce
prince inlidéle. Ayant pu s'échapper, grâce
au secours de saint Dominifpic, elle vint
à Silos avec le plus jeune- de ses enfants,
qu'elle fit baptiser dans l'église abbatiale
le 2sei)t(niibie 128:;. LechroniqucMir nomme
les trois parrains et les trois marraines
qu'on donna en cette circonstance au
petit prince musulman (Miraciilos, p. 214).
— C'est sans doute à cet épisode que
font allusion aujourd'hui encore les ha-
bitants (le Silos, quand ils disent que le
(ils d'un roi maure fut bajjlisé jadis dans
In grande cuve de jiierre du baptistère de
l'église abbatiale de Silos.
4. Il est dit dans ce récit que les marins
espagnols enduisaient de graisse leurs
navires afin (|u'ils courussent pins vite,
" para (|ue corriessen meior >> (Miraciilos,
dans N'ergara, p. 173).
LES FRANCISCAINS A SILOS
I 1 I
septième, d'une expédition de D. Sanche le Brave contre Algésiras,
vers la fin de février 1286, entreprise que nous n'avons vu mention-
née nulle part ailleurs et qui est bien en harmonie avec ce que Ton
connaît des faits et gestes de ce prince '.
D. Jean mourut le 14 février 1298. Son tombeau, orné de la statue
d'un abbé, se trouve près du cénotaphe de saint Dominique dans le
vieux cloître, avec l'inscription que l'on peut voir à la lin de ce volu-
me'. Sur un fragment détaché, encastié aujourd'hui dans le mur de
l'église au-dessus du sépulcre, on lit en outre les mots suivants, qui
veulent témoigner, sans doute, de la noblesse et de la science peu
commune de notre prélat : « nobilts et pallas iohannes abbas » \
IV. — Les dernières années de l'abbé Jean III furent troublées par
des querelles assez vives avec les Frères Mineurs, établis depuis quel-
que temps dans le voisinage de Silos \ Ces religieux auraient voulu
transférer leur couvent dans l'intérieur de la ville; mais l'abbé, qui
avait sans doute de sérieux motifs pour les laisser ailleurs, n'y voulut
jamais consentir. Comme seigneur du lieu, il en avait assurément le
droit. Mais les Franciscains, appuyés par une partie des habitants,
payèrent d'audace. Ne pouvant obtenir la permission, ils décidèrent
de s'en passer et vinrent habiter, dans renceint(> du burgus, un sular
(jui avait appartenu à Pedro Sanche/, ancien chambellan du roi
Sanche IV. Ils y bâtissaient bien tratKjuillemenl le nouveau couvent
elavaient même installé une cloche, comme pour mieux affirmer leur
victoire, lorsque l'abbé donna ordre à ses gens de les en chasser par
la force '. L'argument, cette fois, lui décisif; mais le j)rocédé était
quelque peu violent, et les expulsés portèrent plainte devant leur pro-
1. MiraruloH rmiianiailo». p. 227.
2. Ajipendire II. ■< IdsrripUoos », W* .'l.'i
et .16.
3. L« fiiol l'filltm 'ciiilile f'irt ^tin^'iilit-r
en cet endroit ; inni» il rimait a iiiorvi-illr'
avec nhhoM, et rrla vrai^rtiiltlabicmcnl
aura ■ufti à l'auteur fl<* l'rpilnfihc.
4. Dan» le lieu np|K>!^ <lan4 la nuilc San
roniinc <laiis la plupart de leurs ;;ranil('s
ahbayfs, clitTcliaiciit à se (l<''cliarger ainsi
ilu ministère Ae la prédication et de*
travaux île la vie active.
5. Si le résumé rjue nous avons encore
d'une iinlle de Itonifnce VIII, antérieure à
relie ilu H aortt 1.101. est exact, le» Kf'"
de l'ahlié auraient livré aux llaninieH et
Frnnritro ri ipii nlorn portait le fiorn de détruit le couvent. Il est plaisant d'en-
Suetlra Senora drl l'iirnino. Comme nouii tendre ipielipies braves ffcn» de Silos, ipii
l'avons dit plii< iiaut. on croit (|u il y avait ont ouï |)arler plus ou moiri« va^'iieuieiil
primitivement m cet endroit un mona»W-re de ce conllit ilii Ixui vir-iix teui|)<i, rappel'-r
âr bén^dirlinea. — Le* enfant* de saint le* enroprtazo» ou coups de fmiU, échan-
Krancfti* y furent prohaldeinenl appelée a'" en cette circonstance entre les Frère»
)>4r le» moine* eut iiii'-nie>, ipn. .t Sili'> Miucnrs et les lléin-dicliiifi.
12
HISTOIRE DK L AlUiAYE DE SILOS
toctcur luitnrol, le franciscain Frère Fcrnand, éviMiue de lîurgos-
Celui-ci prit l'ait et cause pour ses confrères. Il exigea de la part des
moines une pronij)te réparation, et ne pouvant l'obtenir^ lanc^a l'in-
terdit contre l'abbaye de Saint-Dominique'.
Ces préliminaires étaient indispensables pour comprendre ce qui va
suivre. Au plus fort de la querelle, l'abbé D. Jean vint à mourir, et
les religieux s'empressèrent de lui donner un successeur dans la per-
sonne de D. Fernando Ibanez, sacrisle de l'abbaye (1298)-. Mais il
fallait, d'après la discipline ecclésiastique alors en vigueur, la con-
lirmation de l'évoque de liurgos'', et on comprendra que celui-ci ne
fut pas disposé à l'accorder dans de telles circonstances.
L'évèquc étant mort à son tour, le 12 novembre de l'année sui-
vante 1299, les moines s'adressèrent au chapitre et, bientôt après, au
nouvel évoque de JJurgos, D. Pedro Rodrigue/ Quijada. Ce prélat
hésitant lui aussi à donner la confirmation désirée, l'abbé élu l'cnonça
à sa dignité entre les mains du pape, qui confia l'élection à Tévêque,
« pour cette fois seulement » (1301). D. l*edro nomma alors ce même
D. Fernando Ibarez, élu depuis plus de trois ans et qui gouverna
pendant près d'un quart de siècle l'abbaye de Silos.
Cependant, la pénible all'aire, cause de tant de retards, n'était pas
terminée. File fut portée devant le grand-juge de Castille, D. Pedro
Lopez de Fontecha', choisi comme arbitre par les deux parties, qui
s'engagèrent à exécuter sa décision sous peine d'une amende de deux
cents marcs d'argent pour celle qui refuserait de s'y sounKittre.
Les Frères Mineurs estimaient à cent mille maravédis de la mon-
naie de l'époque les pertes éprouvées par eux lors de leur expulsion.
C'était beaucoup', et ils durent se contenter de quinze mille maravé-
dis, que les moines furent condamnés à payer en trois annuités le
jour de la fête de saint Mal•tin^ Par ailleurs, les droits de l'abbé sur
1. Voy. dans lo Recueil (p. .'M 2" lahiille
• le Bouiface Vlll du 8 août KtOl.Elle nous
fournit plusieurs détails intéressants.
2. Les trois bénédictins de Silos (|ui
nous ont laissé au XVI'^ et au XV1I« siècle
qucl(|ues notices sur le monastère, nous
(lisent (|u';'i la mort de D. Jean III, le
(«in vent élut D. Andrés de Quiutanar,
alors cellérier. Noua n'avons aucune preuve
de cette assertion, (|ue contredit formelle-
ment la bulle de Boniface Vlll citée un
peu plus haut.
3. Voy. la bulle de Calixte III (1455)
daus le Recueil, n» 497.
4. Lui-même se (jualifie simplement
de << index illustrissimi doiimi Fei'randi
régis»; mais ce prince daus la confirma-
tion du jugement (21 juin 1305) l'appelle
i< mio alcalic e mio notario mayor en
Castiella ».
5. Le maravédis de la monnaie neuve
de D. Ferdinand valait alors dix deniers.
6. Les Franciscains ne se déclarèrent
pleinement satisfaits (|u'en 1313,. comme
LES FRANCISCAINS A SILOS
113
sa ville de Silos étaient pleinement reconnus, et la sentence se bor-
nait à blâmer l'usage peu mesuré qui en avait été fait dans la cir-
constance. Les enfants de saint François furent toutefois autorisés
par un acte du 26 mai 1302 à transporter à leur couvent de Santa
Maria del Paraiso les matériaux de celui qu'ils avaient commencé à
bâtir si imprudemment à l'intérieur de la ville '. L'expérience ne fut
pas recommencée, et la concorde la plus fraternelle régna désormais
entre les Frères Mineurs et les lils de saint Benoit -.
Le roi Ferdinand IV, qui occupa le trône de Castille et de Léon de
129o à 1312. continua les libéralités de ses aïeux envers le monas-
tère et la ville de Silos. Les onze documents qui nous restent de ce
prince et dont aucun n'a été publié jusqu'à ce jour ^ en sont un pré-
cieux témoignage. Ils nous apprennent aussi qu'il fit deux visites à
Saint-Dominique. Comme il nous le dit lui-même, il vint une pre-
mière fois vers la lin de 1311. alors qu'il se rendait à (^alatayud
aiix noces de l'infant D. Pedro son frère, qui épousa le 2o décembre de
cette année doua Maria, fille de Jaime H. roi d'Aragon. La seconde
visite eut lieu peu après son retour en Castille. A cette occasion, et à
la demande de la reine Constance •, il octroya au conseil de Silos un
privilège solennel, par lequel il est interdit au gouverneur de Castille
et à ses gens de pénétrer dans la ville sous n'importe quel prétexte.
Ce privilège est daté de Santo iJomingo de Silos, le 14 janvier 1312,
l'année même qui vit la mort lragi([ue des deux frères Carvajal et la
lin prématurée du malheureux prince qui en fut 1 auteur.
noui l'appreod un acte du 28 février de
cette iD»'iiie aonée. (Hecueil, p. 365.)
1. Hecueil, p. .115.
2. Il y eut pourtant ttirurc «juelque»-
un* de ce» froiiiieni»>uts ini^vitaliles f ntro
b«>n« Toi«in«. Parmi le» doiiinient<i de» ar-
rhivtr* de Silo» qui en ii^u>l^\^u^•u\., iiicti-
lionnon* une lettre de ('«-dro drr Iharra,
provincial de lOrdre d<'« KnTci» .Min'-nrK,
ordf»rr • • ' - " ' • 'MU du rouvent de
f?an I . . .* d«! n<' plu» i;ulr«'r
• n proccMion dan* lenceinte de la ville
»an* MUf ' ' ' "■■ du itc-i|fn<-iir
al»)»"-. — '-■ . cil niK'iiiro
eonvento d« i^an Kranritco de (ilincdo, a
-' ' ' lo rn la
' ^ . , jIo ({cne-
ral. • {^rch. dt Sitôt, A. xxivii, 37, ori-
ginal, »rcim plai|ué avec cette légende :
PROVI.NTIA BEATE MAHIK DE C0.\CKPTI()NE). — Le
ciiiivcnl de .San Francisco a existé, comme
l'.'ibhaye de Saint-Dominique, jusqu'en
1835. l/édilice, dont les solides murs en
liellcs pit-rres de taille sont encore debout,
n'a ah-xiiumcnt rien de r<>mar(|ual)le. Il
vient <l T'Irc acliclc i^cn IH'.t2i par !(•« nou-
veaux bén/rdictius de SiloH, qui espèrent
piMivoir N' rcslaiiriT quelque jour.
3. lu ont iiièiiii- iM'Ii.ippé aux patientes
rerhcrrhe* du savant et consciencieux his-
torien I). Antonio Iteii.'tvideii. (|iii dans mou
grand ouvrage intitule ; MniiondH dr l) .
AVrnf/n//r; /F(lMaO), A voulu rr'-unir tous les
actes ('nitiiu'* de ce prince.
4. Olle princesse •'•lait (il'- ■'■• - inii-
Klisabeth, reine de Portugal
I 1 ï IIISTOIKE Uli LABBAVE DE SILOS
Les troubles qui, malgré l'énergio de la régente Maria de Molina ',
avaient signalé les premières années du règne de I). Ferdinand, se
firent particulièrement sentir à Silos et dans les environs. J'armi les
puissantes familles alors en pleine révolte contre leur souverain, se
signalait celle des Lara, dont les châteaux forts dominaient la contrée
et que son union avec Diego de Haro, seigneur des provinces bas-
ques, rendait encore plus redoutable.
Malgré un si dangereux voisinage, la ville de Silos demeura fidèle
à la cause du roi et, pour se mettre à l'abri d'un coup de main, se hâta
de restaurer ses vieilles murailles. Mais la partie était trop inégale,
et elle dut payer par de durs sacrifices sa résistance aux fauteurs de
la guerre civile, lîien que nous ne connaissions pas dans leurs détails
les conséquences de cette fière et généreuse attitude, les privilèges
accordés par 1). Ferdinand à Silos, à titre de compensation, nous
ap[)rennent que le bourg fut plusieurs fois saccagé. Bon nombre d'ha-
bilants, chassés par la misère, durent même abandonner leur foyei" -.
L'abbaye eut encore de généreux bienfaiteurs à cette époque. Il
convient de mentionner au premier rang D. Lope Diaz de Haro, fils
de ce même Diego de Har-o, dont nous venons de parler. Pour rache-
ter sans doute les torts de son père envers saint Domini(iue, il fit don
à l'abbaye, par un acte du liO janvier 1308, de tout ce qu'il possédai!
sur le territoire de Silos et dans les deux hameaux voisins de Tabla-
dillo et de Pefiacova".
Mentionnons aussi D. Pedro Gonzalez de Koa, grand chambellan
d'Alphonse XI, lequel par une charte de 1'H2 laissa au monastère
toutes ses terres de Quinlana del Pidio '. — Les trois frères Ferrant,
Diego-Alfonso et Sancho Ladron de Hojas firent plus encore. L'abbé
de Silos avait, en 1313, confié aux deux premiers la garde de plusieurs
villes et bourgades dépendantes de Saint-Dominique. En vertu d'une
charte du 2 août 1317, par la(iuclle ils choisissent leurs sépultures
dans l'église al)batiale, ils offrirent aux bénédictins leur seigneurie de
Uueso avec toutes ses dépendances '.
1. Cette reine, uiu- des plus illustres i. IhUl., p. XSH. — Le texte eu est perdu,
qu'ait jamais eu l'Espagne, viut à Silos vers '6. Ibicl., p. 341.— Le domaine de Buesu
i:i08. VoY. la charte du 10 novembre de était voisin d'Kspoja, où s'éleva plus tard
cette année. Hi'ci/cil, |). :t:tO.) un célèbre nioiiastèi'c de liiéronyuiites,
2. Voy. ^iir tf)ut ceci les chartes royales dont l'église encore debout renferme de
du '.) et du 12 mars IIÎOS et celle du 2G juin ma^niiu|ues tombeaux de la Heuaissance.
i:t()f). ilteciieil, p. ;t20, 321 et 325.) Cette é;,'lise, située dans une contrée à peu
3. Hecueil, p. 326. près ignorée et d'un abord assez difficile,
LES FRANCISCAINS A SILOS llo
Terminons cette notice des quelques faits qui ont trait à l'abbatiat
de D. Fernando par la mention de plusieurs documents pontificaux
de la même époque, se rapportant à l'histoire de notre abbaye. Outre
les deux bulles de Boniface VIII alléguées ci-dessus, nous en trouvons
trois de Clément V et une de Jean XXII, qui en octroya encore six
autres dans la suite. Deux des bulles de Clément V sont relatives
aux interminables et fastidieux procès des clercs de l'église de San
Pedro; l'autre est une bulle de protection'. Quant à celle de
Jean XXII, elle accorde une indulgence de cent quarante jours en
faveur des fidèles, qui visiteront l'église priorale de Xuestra Seùora
de Duero, dépendance du monastère de Silos '.
La date précise de la mort de D. Fernando ne nous est point
connue; mais un acte du 20 mars K124 nous apprend que l'abbaye
était alors vacante, et vraisemblablement depuis fort peu de temps '.
était à l'époque où nous l'avons visitée 1. Recueil, p. 331-333.
1886 dans un état d'abandon vraiment 2. Ibid., p. 340.
déplorable. 3. Ibid., p. 344-345.
IIP PARTIE
^ ^
SILOS DEPUIS LA BULLE « BENEDICTINE »
jusqu'à son (MON A l.\ COMiKÉGATlON DE SAlNT-BENOÎT DE VALLADOLII)
(1335-1512)
CHAPITRE PREMIER
D. Jean IV et la réforme bénédictine 1325-1349^
I. D. Jean IV; décadence de l'Ordre bénédictin. - II. La bulle ■ bénédictine >•;
l'abbé de Silos est chargé de l'exécution de la bulle en Castille. — III. La
visite ; état détaillé de l'abbaye de Silos en 1338. — IV. Les • défenseurs •>
laïques des propriétés du monastère.
I. — On a beaucoup écrit, el parfois avec peu de mesure, sur le
relàchemenl des moines au treizième siècle et au siècle suivant. Des
historiens, d'ailleurs très bien intentionnés, semblent s'être complu à
nous en tracer un tableau chargé des plus sombres couleurs, et ont
laissé aller leur plume à des exagérations vraiment surprenantes. Ils
paraissent avoir oublié e.i cette occasion que quelques canons de
conciles ou quelques lettres pontilicales blâmant des abus restreints,
ne donnent point le droit de conclure à un désordre universel.
Toutefois, il faut bien en convenir, l'antique ferveur avait diminué,
ladiscipline primitive s'était adoucieetla sèvcdu vieil arbre bénédictin
avait perdu de sa vigueur. Des cloîtres qui abritaient encore les fils
de saint Denoit, ne sortaient plus ces essaims d'aptMres, de docteurs
et de p(mlifes, (jui furent pendant des siècles la gloire la plus pure et
la plus grande force de l'Eglise. Le onzième et bi douzième siècle
avaient vu I apogée des ordres monastifjues. Dès le treizième siècle, la
décadence est évidente, el malgré la Icnlalivc du concile. de Latran
121."» el de plusieurs autres, elle n»' l'ail «juc s'accentuer de jour en
jour. Quelques-unes des notions fondamentales de la vie religieuse,
telle que l'a voulue saint Itenoit, s'oblitèrent peu à pm ; piu-^icnrs
même ont à peu près complètement disparu, (l'est aiii>i, pai' cxciiiplr,
que les oilices elaiistraux tendent à devenir prescjue partout de simples
prébendes : atteinte grave, portée; n(»n j»as seuletneul à la jiauvreli'
religieuse. mai<> plus t>ricore h l'aulurité de raid»'-, et par là-mème à
la vie de famille, base eflHontietle de toute institution mnnasli(|ue.
D autre part, les éluder sacré«'s ne sont plus cultivé-es avec le uièuie
120
HISTOIRE DE L ABBAYE DE SILOS
zèle qu'autrefois, et Tou voit en môme temps l'influence sociale des
moines céder devant celle des ordres mendiants, nouveaux encore et
tout remplis de l'esprit de leurs saints fondateurs '.
C'est dans ces circonstances que le pape Benoît XII, ancien abbé
de Fonfroide au diocèse de Narbonne, tenta de rappeler l'Ordre
bénédictin à ses glorieuses traditions. 11 commeiu'a pai* la réforme
cistercienne qui lui tenait plus à cœur, et pour laquelle il écrivit le
12 juillet 133o la Constitution Fn/f/fiis siciit Stella.
II. — Dès Tannée suivante (20 juin 1336), il publiail la célèbre
Constitution connue sous le nom de bulle bénédictine, qu'il adressa à
tous les moines noirs, c'est-à-dire à l'Ordre bénédictin proprement
dit ". Nous n'avons pas à nous occuper ici des résultats généraux des
travaux du pape pour la réforme; ce serait sortir des limites de ce
travail et nous aventurer sur un terrain encore trop peu connu.
Nous rentrons pleinement dans notre sujet en disant ici en quelques
mots ce que produisit la bulle bénédictine sur les monastères de
(iastille et en faisant connaître le rôle que joua l'abbé de Silos dans
cette importante affaire. C'est en elfet au nouvel abbé de Saint-
Dominique, D. Jean (juatrième de ce nom, que IJenoît XII confia
l'exécution de cette délicate tentative dans la province de Tolède '.
Il lui adjoignit, comme collaborateur, l'abbé de Saint-Pierre de Car-
dena, D. Joban del (]ampo.
Par une bulle du 13 décembre 1330, il cbargc les deux prélats de
convoquer en chapitre tous les abbés de la province, d'y donner
communication de la Constitution pontificale touchant la réforme, et
de faire ensuite en personne la visite de chacune des abbayes. La
réunion solennelle ordonnée j)ar In pape eut lieu l'année suivante
dans le monastère de Saint-Jean de Hurgos, qui dépendait encore à
cette époque de l'abbaye française de Cluny. On ne sait malheureu-
1. Celte époque uo fut pourtant pas
sans gloire, pour l'ordre raonasli(iue. Les
saints et les lettrés y sont encore uom-
brcux. Voy. sur tout cela : IJiicelin, Anna-
liinii Henedic/inorum, pars lia, p. 18-79 ;
Ziegelbauer, Hisloria rei lilteruriie Oïdinis
sanrli lienrdicli, passim, cl Vllisloire lillé-
raire de la France, t. .\\1\', p. "li-oQ et
p. .'JOS-aiO.
2. BtiUariitm romanum, édition de Turin
(1859), t. IV, p. 348-387. — Le 5 décembre
1340, Benoît XI 1 publia une « déclaration »
sur certains chapitres de la huile de
1336. Voy. le texte de ce document dans
le Bullaire {Ihid., p. 462), et dans le Miscel-
laiiea de Bahize (édit. de Mausi, Lacques,
1761-1764, t. IV, p. 24).
3. On trouvera dans le Recueil des char-
tes de Silos {p. 372-376) le texte de la lettre
pontificale adressée à l'abbé de Silos.
n. tEAN IV ET LA RÉFORME BÉNÉDICTINE
\2{
sèment rien de ce qui y fat décidé, les actes de cette assemblée ayant
échappé jusquici à toutes les recherches.
III. — A la suite du chapitre provincial, les abbés de Silos et de
Cardeiia procédèrent à la visite régulière ordonnée par le pape. Ils
commencèrent par Saint-Jean de Hurgos, le 8 du mois de mars 1338,
et parcoururent successivement les divers monastères de la pro-
vince '. Les actes dressés au cours de ces visites renferment les
comptes détaillés de vingt-neuf abbayes ou prieurés-, ^sous en avons
trouvé une copie authentique dans les riches archives de la Congré-
gation de Saint-Benoit de Valladolid, aujourd'hui à labbbaye de Silos.
Ces documents, qui nous donnent l'état des recettes et des dépenses
de chaque monastère, sont dun grand intérêt pour l'histoire de la
propriété monastique à cette époque. Ils nous fournissent aussi des
renseignements, qu'on trouverait difficilement ailleurs, sur les usages
et les coutumes des abbayes bénédictines de la péninsule au XIV
siècle. On en jugera par les actes de la visite de Silos, que nous
avons cru devoir publier intégralement dans notre Recueil, malgré
leur extrême longueur ^
La communauté se composait, au 21 avril 1338, de l'abbé et de
trente moines. Les revenus de tous les biens du monastère étaient
répartis entre la mensc abbatiale et les divers officiers, dont voici la
liste, d'après l'ordre qui leur est assigné dans le document lui-même :
le cellérier, le majordome, l'hospitalier \ le cuisinier ', le chani-
brier. l'infirmier, le sacristc et le sous-prieur ".
1. I.c liiiiir'» il-' t-l;ii<'iit ;i Ohurëiien. où
il» troiivVTent il nioiric^, iid convers et
il lerTiteurs ; le I5« à ()7ta Ttî moines) ;
|»ru apr»'» \ Snntfi Mniin de HornUlos jp
prieur fl un faciiilnT. ; le 20, a Sun luH
de Carrion 2U moine*; ; le 2i, à Sahai/un
Sfint Farfunt, .'Il moin)-» ; le 21 avril, à
Silo* ; le Ik, à Arlnnza (20 moincN/ ; le 2r>,
• Cardehn liK nu>u\f% .
2. Le< pieuré* ilépen<i'tnt« de San
Zoil de CUrrion el de .Sil<ii iianf Sautn
Maria ue Diif-ro oui Hi- omiN.oo ue «ail
pour (|uel« motif».
'i.Herueildru rhnrtu ilf l'afih/ii/ede Siton,
p. Slfr-iM.
4. Peul-AIre eierrnit-il la rhar^e d'hAtc-
lier. Mais, à biloa, il «-Init p/irliculi/;remriit
<lfi<lint; au gouverDcuienf de riiùpital, (|ui
il)'-peuilait lie raliitaye ••l dans lequel les
malades recevaient l'assistance des niuinos
et de (pi*li|ue-i per-'oimes dilit^ciites cl
pieuses nouiim-es direrlj-nieut par l'ablic
Voy. la sentence du 28 février 1251, dans
le Heciifil, p. 20.'», Mole 2.
'i. Uien entendu (|uc ce cuisinier ne
faisait pas la cui'ine ; il se coiilenlail
d adminiflrer les revenus de cet ofllce. Il
est (|u)'<>lion un peu plus loin des niisi-
ni<-ri propi'fiiifnt dits, jcNtpK'N rlaimt au
nonilire de cinq.
<>. In acte du 21 mars in.'M nous donne
les noms des oriicirrs du monastcrr à i-i-llc
date, V.i.v. le Hfrued (p. 363-.l64i el I \|i
pcndice V du présenl volume.
I2â IIISIOÏKK l)K i/aHUAVË Dli SILOS
Voici un simple aperçu des receltes et des dépenses de la mense
abbatiale, qui fournissait aux frais généraux des religieux :
Recette en blé, 1.130 boisseaux. Dépense, 4.30o.
Hecette en seigle, 613 boisseaux. — 368.
Hecelle en orge, 780 boisseaux. — 769.
Jiecette en vin, l.ooO cruches'. — 3.620.
Hecettte en argent, lO.olO maravédis. — 17.990.
Tout compris, l'abbé avait un revenu de 24.534 maravédis, alors
(jue les dépenses s'élevaient à 28.474 maravédis. En retranchant au
premier chiffre la somme de 3.3o2 maravédis, qui représentait le
revenu des propriétés alors en friche ou grevées d'hypothèques,
le budget de la mense abbatiale accusait un déficit annuel de
7.292 maravédis.
Les comptes des ollices énumérés plus haut sont à l'avenant et se
cbilfrent presque tous par un excédent de dépenses.
Les circonstances critiques, dont l'Espagne venait à peine de sortir,
o\'pli(juent pour une bonne part, l'état |)eu florissant des finances du
monastère de Sainl-Dominicjuc de Silos pendant la première moitié du
XIV* siècle. Deux longues minorités avaient marqué cette période et
donné occasion à des révoltes sans cesse renouvelées-. Les troubles et
les guerres civiles ne finirent malheureusement point avec la minorité
d'Alphonse XI (1324), et ce n'est que douze ans plus tard, qu'à force
(riuibilelé et de courage le jeune monarque parvint enfin à ramener
le calme dans ses Etals.
Après quelques princes de sang royal, le seigneurie plus turbuloni
et aussi le plus redouté de toute la Castille fut Juan Nuiiez de Lara,
(jui avait fait de Lerma son quartier général, et dont la petite armée
déjoua pendant des années tous les elîorts des troupes royales. C'était
un dangereux voisinage pour Silos. En 1333 , Juan Nuhez fit ravager
le pays par ses soldats dont rien n'arrêtait les excès et les rapines.
L'année suivante, le roi se présenta en personne devant Lerma.
i. En espagnol cânlaras. — La cântarn, actes d'Alphonse XI, fut d'aller en personno
^Hjuivaut à 16 litres environ. Elle se payait mettre le siège devant la forteresse de Val-
alors de deux à trois maravédis, d'après denehro, occupée par une troupe de ban-
notre document. dits. 11 emporta la place d'assaut et fit pa=-
2. Le brif,'an(lage se donnait aussi lil)re ser au fil de l'épée cette garnison d'un
carrière, et l'on sait qu'un de» premiers )u)uveau genre.
D. lEAN IV ET LV RÉFORME BENÉDICTINF.
12.'?
qu'il n'osa attaquer, et ce uest qu'en 1336 qu'il réussit à soumettre
cette place forte, à la suite d'un siège de plusieurs mois '.
Il est aisé de comprendre ce que l'agriculture eut à souffrir au
milieu de pareils désordres. Dans beaucoup de lieux, les colons déser-
taient la campagne qui ne leur offrait plus aucune sécurité; plusieurs
même gagnaient quelque caverne dans les sierras voisines et se
joignaient aux bandits qui infestaient la contrée. Ailleurs, ils avaient
dû suivre leurs seigneurs à la guerre, et de très vastes territoires,
autrefois fertilisés par le travail, restaient complètement abandonnés-.
Mais les troubles civils n'étaient pas la seule cause de la pauvreté
relative des moines de Silos. Leurs charges multiples l'expliquent
mieux encore, et il sera facile de s'en faire une idée en voyant ce qui
se dépensait alors en aumônes, en procès et surtout pour l'entretien
des nombreux serviteurs du monastère. — Il y avait plusieurs sortes
d'aumônes. Les unes étaient destinées à la léproserie de Saint-
Lazare, les autres à l'hôpital \ d'autres enlin aux pauvres et aux
nécessiteux de tout genre *. Nous devons ajouter à ce budget de la
charité celui des hôtes, qui, malgré la position dillicilement abordable
du monastère, étaient fort nombreux à cette époque. Il fallait chaque
année prélever pour eux sur les revenus de la mense abbatiale plus
de 100 mesures de froment et 36o côntaras de vin (environ .').()()(!
lilresy. Leurs montures consommaient l'iO mesures d'orge.
Les procès en cour de Rome' ou devant le tribunal du roi de
Castilli' occasionnaient aussi de grosses dépenses. l*our y faire face.
1 abbé se vit assez souvent contraint d'enifirunter des sommes
importantes et de mellre en gage (juebjues-uns de ses meilleurs
1. Oo trouve dius Ip-i archives de SiloD
(niB. I, fol. 116, et ujs. 13. p. l'J , deux ph-
Tilégen octrnyJ** par Alphonse XI, de son
ramp de Leriiin m fl renl ilr nofirr Lenna
\a premier a trait aux milities d'Alienza
(12 août ■ • ■ it un ait.- *»n faveur de
l'abbaye < < mic de .>arrniiiciiia |ir<'H
de Pefiafiel O» a<iiit,.
2. V(iii-i, p-ir lie (lil (le l;i
rirbe pr<ipri< i i de vimti- de
Silof de 133M : • Ki hercdaniiento que avc-
iiio« en iliipro etin hTinli-a, no lu Ubra
nini<iia<>, i|ue uon falUinot quien, por
t Itou de la iriierra. • iHecurit, p. :{R6.i
■1. hur cet bApit«l, nty. ri-<lriiu«, p. 'J4.
— A la date on nou)i aoininfii arrivé», Jeux
religieux du uionnfltèrc »'y dévouaieut uu
soin des panvrr-» et des voyageurs. Voy.
au(>i»i. pour l'anm-c i;n'.), le Herueil, p. h'M't.
4. Outre i<'s pauvret* ordinaires, ialibé
donnait tous les jours à uiaugcr à (|uatre
n)i-ndiaiit«> dan'S hcs ap|iarU-nirnts privés.
On Mourri<>aiL tin^*\ jilusicur'^ recluses, c)
quatre enfants t-lev/'H gratuitemenl il.ins le
nionaî'Iere luiilrn fin» os i/iii/inllos ifiir sr
rriiin jinr Ition , sans eiuupler les pauvre-J
honteux auxquels on venait diserétenu-nl
on nuir \dy. ^ur tout ceci laele de vi-
nite di; l.'jaH lierin-il. p. ;i7fi).
°i. Ils r4)6t^-rent 2000 uiarav^-dis en <:<.'I7.
\.v ceim annuel ilit au Saint-Siège, était de
120 uinrnvedii. Voy. ci-dcs«u», p. 80. noie,
\'lï
HISTOIRE Dli l'aBUAVE DE SILOS
domaines. La liste que nous en donne l'acte de visite est à cet égard
tristement éloquente '.
Cependant, après l'entrelicn de la communauté, les frais les plus
considérables avaient pour cause la présence dans l'abbaye d'un
nombre de serviteurs qui nous étonne et que ne connaissent guère
les moines de nos jours. Sans compter ceux qui étaient employés
aux travaux des champs, le monastère avait alors à son service
ordinaire plus de soixante domestiques. En voici une énumération
sommaire :
Huit familiers ou serviteurs privilégiés ; - — le încri/io, juge ou
officier de justice de l'abbé; — le serviteur de ce mérino ; — un
procureur ou chargé d'alîaires à Burgos ; — le serviteur de ce procu-
reur ; — plusieurs collecteurs des tailles; — deux portiers''; de
plus — le portier de l'abbé ; — un tailleur ; — le chambrier de l'abbé;
— deux cuisiniers ^ de la communauté ; de plus — le cuisinier de
l'infirmerie; — les deux cuisiniers de l'abbé et des hôtes'; — un
barbier, dont l'office principale était de saigner les moines à des
époques déterminées; — quatre hommes chargés du four*^ ; — le
valet d'écurie de l'abbé ; — les quatre muletiers de l'abbé ; — les
huit courriers de l'abbé ; — les trois serviteurs du cellérier, préposés
aux travaux sous sa direction ; — plusieurs hommes chargés de
recueillir les oITrandes faites à saint Dominique ' ; — un garde ; —
les deux serviteurs du majordome ; — trois gardiens des vignes ;
1. Les comptes de l'abbaye de San Pedro
il'Arlanza, située dans le voisinage ininié-
liiat de Silos, témoignent sous ce tlcrnier
rapport d'une situation beaucoup plus
lamentable encore.
2. Ces familiers jouissaient île quelques
avantages de la vie religieuse et n'en
avaient pas les étroites obligations. L'acte
les appelle indistinctement racloneros ou
l'amiliores. Ils pouvaient vivre hors du
monasti're, et nous voyous parfois ce titre
donné à des femmes (Conoptes de Cardeûa:
" A una racioncra, doze fanegas de trigo : a
otra raciouera », etc.) On y trouve même
des personnes mariées. (Voy. plus loin
Vlii.scription, n" (il. Cf. f^as siele Parlidas
d'.Vlplionse le Savant, Part. 1, tit. 31,
leg. 7; et Herganza, t. I, p. 276).
3. « El nno de la pucrta mediana, el olro
de la puerta mayor <■ iliccueil, p. 379).
4. Au XIII» siècle ces cuisiniers étaient
déjà des laïques salariés. Voy. Pero Ma-
rin, Miraculos, dans Vergara, p. 228.
!). Il ne faut pas oublier que les servi-
teurs donnés à l'abbé avaient en m^mc
temps le soin des hôtes. Ceux-ci, en efl'cl,
]irenaient leurs repas dans le logis abbatial,
ou tout au moins recevaient leur nourriture
de la cuisine de l'abbé.
6. <i Quatro omncs de prestino, nno (|ue
trac lena. dos que cuezen, e un porque-
rizo. >'
7. Ces offrandes étaient assez importan-
tes, d'après le détail que nous en doiim^
l'acte de visite, et provenaient parfois de
contrées très éloignées. 11 en est déjà (jue«-
tion dans l'Ordonnance du4novembrcl260,
où l'on trouvera en même temps la men-
tion de (lucUpies serviteurs séculiers de
l'abbaye. [Recueil, p. 234.)
1). JEAN IV ET LA REFORME BENEDICTINE
123
— plusieurs jardiniers ; — un maître-berger ou /•«'éafl^a/i ; — l'aide du
raaitre-berger.
Tout ce monde recevait un salaire proportionné aux services de
chacun, et l'on conçoit que la note atteignit un chiffre très élevé \
Nous nous sommes arrêtés trop longtemps peut-être sur les
comptes dressés lors de la visite régulière de 1338 ; mais c'est le seul
document de ce genre un peu ancien qui nous reste, et il nous
parait de quelque importance pour l'histoire de l'abbaye de Saint-
Uominique de Silos.
Quant aux autres résultats de la Constitution de Benoit Xll et de
*esetTorts pour ramener à leur ferveur première les ordres monastiques
en Espagne, nous en avons à peine trouvé quelque trace ■. Il est à
croire qu'après les améliorations opérées parle chapitre de 1337 et
la visite canonique de 1338, on ne parla plus guère de réforme \
Klle devait venir par une autre voie, et nous aurons plus tard
l'occasion d'en dire quelques mots.
L'abbé D. Jean IV, qui fut avec l'abbé de (lardeiui le princi[)al
instrument de cette tentative, gouverna le monastère pendant près
de vingt-cinq ans. Le siège abbatial, on l'a vu plus haut, était en elfet
vacant le 20 mars 1324. et le nom de D, Jean nous apparaît pour la
première fois sur une charte du o novembre 132."). Nous le trouvons
en dernier lieu sur un reçu de 1347. Toutefois, le P. Huiz nous dit,
1. L'acte de visite contient le détail de
la paye assiguée à chacun. .Nous y trou-
vons in^me ce que coûtaient les tourteaux
destinés aux chiens du monastère : < \ ios
perro*. \2 aluiudes de centeno >> {Recueil,
\t. 390^. — <»n pe-it voir, pour se faire
•|ueli|ue idée des salaires au xiv* si<cle en
Kspagne, et à Silos en particulier, l'Or-
■ I royale de Pierre le Cruel,
pr ^ H-e à Valladrdid le 2 novembre
1351. Elle a été imprimée dans les Corle$
rie lu» antiqiio% reiuon île l.eon y île ('ax-
titla, pulilicadas por la reni Acadcuiia de
Utlitloriaitome II. p. Il (•124 .
2. Bergan/a t. II. p. '2\li mentionne un
eliapitre provincial des aldiés de (distille,
tenu au monast<-re de San Salv/idor d Ofia
en Tannée 1392. — (iepuiimo de Nehreda,
dans sa \ofire wanuirritr p. 18 , parle
aussi d un autre eh.ipitre provincial tenu
k Arlanza vers le milieu du iv* siècle : • Kl
abad de Hilos U Juan celebro capitulo
con sus priore.«, como se lé uiando en el
capitulo provincial «lue se celebro en .\r-
lanza ».
i. Du reste, les successeurs iuiinédiats
de IJenolf Xll ne niontrt^rent pa?, sur ce
pi)iiil, le uii'iiie zi'le <|ne raiicieii abbé de
K'iiifri'iile. Dés la |)reini<re anin-e de son
ponlilicat (1342), Cli-ment VI modifiait dans
le «en* de la douceur la Cunslilulinii in-ne-
dictine. •■ l'onlifex, Cun^lilutionis... edilie
super reriirmalioiie monachoruui iiI^to-
runi riffnrem allendeti», illain <>ieo suie
clenienliif misericordis asper^ens, uiodili-
cavil in mollis, et eam discrelionis lima
reforuMiis nrl juf{i duminici sunvitatem el
levitatem umnes cum letpiitale reduxil. »
(Trrlia l'Un ClrinenliH VI, dans llaliize, Vilir
l'fipirum Aveuinnenitiiim, Paris. Uil.'l, t. I,
col. iKi,. On trouvera le tixle de In ■< rlé-
claration " du pape à ce sujet dans les
Mimellanrii de llnluze I. I\ , pa^e 27. de
IV-dition de .Mansij.
I2(i IIIST0I1U-: m: l'abhaye de sii.os
sans in(li(iut'r la source où il a |)i'is ses renseigncmeiil.3, (|ue ce prélal
mourut seulement vers la lin de l'année 1349 '•
IV. — Nous devons, pour abréger, j)asser sous silence les nombreuses
bulles et les privilèges royaux, qui se rapportent au quart de siècle que
nous venons de parcourir. — Disons pourtant un mot de l'importante»
cédule d'Alphonse XI, obtenue par l'abbé Jean contre certains nobles
personnages, (jui détenaient injustement les villes, hameaux et autres
biens du monastère. Ces ncos-omcs, infanzones, fijos-dahjo et autres,
avaient à l'origine reçu ces domaines pour un temps limité, dans le
but nettement déterminé de protéger les vassaux de l'abbaye contre
le brigandage et les gens de guerre, ou encore comme récompense de
services rendus. Avec le temps, ils prenaient goût à ces riches
propriétés. Aussi, voyait-on bientôt leurs palais et plus souvent encore
leurs châteaux forts dominer l'humble bourgade monastique ; et
lorsijue le seigneur légitime se présentait dans la personne de l'abbé
ou de son représentant, on lui donnait à entendre que la situation
était avantageuse et qu'on tenait à la gardei'.
C'est contre des faits de ce genre ()u;> l'abbé de Silos obtint le
privilège d'Alphonse XI, daté de Madrid, le lo janvier 1339. Le roi
nous apprend ((u'il l'octroie à cause de la grande dévotion ({u'il
professe au i/lorioso ctierpu santo de saint Dominique de Silos, et alin
([ue les religieux prient Dieu [)our lui et pour les rois ses ancêtres -
Nous ignorons si la cédule royale obtint des résultats immédiats;
mais il est trop certain que ces résultats ne furent pas durables. Moins
d'un demi-siècle plus tard, le roi de Castilledut intervenir de nouveau
en faveur des propriétés de l'abbaye usurpées par quelque avide
hidalgo ou par les puissants seigneurs du voisinage ^
I']n mOme temps qu'il cherchait ainsi à mettre une borne aux
convoitises de la noblesse castillane, notre abbé se montrait généreux
et libéral envers les habitants de sa ville de Silos. Il leur permit à
deux reprises, par des chartes datées du 21 mars 1331 et du li avril
1342, de vendre une grande partie de la vaste dehesa ou prairie
communale de San Francisco '. Tar une charte du 18 avril 134b,
1. na au couimcnceineiit de l'aimée i:J50. i. Recueil, p. 363 et 409; cf. p. 178. —
2. Recueil, p. iOo. l^a plus grande partie de cette dehesa, si-
:!. Voy. les cédules du 2:i et du 21 de- tuée eutre Silos et l'ancien couvent do
ceinhre 1380, Recueil, p. iU-44a, San Francisco, est encorç copiïpuuale,
D. JEAN IV ET LA KEFORME BENEDICTINE
12'
il accorda en outre pour leurs troupeaux le droit de pâture dans
le district de Tabladillo et dans tout le territoire de la vallée qui lui
appartenait à titre de seigneur '.
D. Jean IV mourut en 13i9, comme nous lavons dit ci-dessus -.
Ajoutons ici que. d'après le P. Gerùmino de Xebreda, il avait reçu
la bénédiction abbatiale des mains de lévèque de Burgos le [" no-
vembre i32o. en la tète de la Toussaint ^ Nous ignorons où il fut
enseveli.
Dès l'année 1351, une charte royale nous apprend le nom de son
successeur. Fernando ou Ferdinand.
1. Ibifl.. p. H6. — Cette pièce porte,
outre les deux sceaux de l'abbé et du con-
vent, celui de la ville de Silos, qui est fort
curieux. Nous donnons un fac-similé de
loua ces sceaux à la fin du volume. —
Les sceaux de la ville apposés aux chartes
de 1222 et de 1231 Hecueit, p. I.j4 et l';9)
et à plusieurs autres documents ne nous
sont pas parvenus.
2. Le|deroierdocuuieDt qui nomme l'abbé
Jean est du 16 juillet de l'ère 1185, deJ.-C.
l.'jn (Copie authentique d'un privilège
d'.\lphon.«e le Savant. Archives de Silos
E.LVIllI, 7).
'.i. << Sucediolc à D. Fernando) por elec-
cion del ronvenlo D. Juan cuarto del
uouibre, y fue confiraiiido y bcnilito por
el obispo de Burgos dia de Todos Santos
de este afio de l."{2."i >. (.Nebreda, Notice
ulunuscrile .
CHAPITRK 11
La léproserie de Silos. — Visite de Pierre de Lune
(1350-1400)
I. D. Ferdinand II. II. D. Pierre II d'Ariola. — III. D. Jean V; privilèges de
Pierre le Cruel ; les lépreux à Silos ; encore les < défenseurs ■ . — IV. Incen-
die ; visite du roi de Castille. - V. Le cardinal Pierre de Lune à Silos.
I. — 13. Ferdinaïui obtint plusieurs privilèges du nouveau roi de
Castille, le trop célèbre IMerro le Cruel. Ils sont datés de Valladolid,
où se tenaient alors les Etats généraux du royaume (septembre-
octobre 1351). On trouvera ailleurs le texte ou l'analyse de tous ces
documents'. Leur importance étant médiocre, il nous suffira ici de
les avoir signalés, car ils n'ajonlent rien au\ dioils et f)rérogalives du
monastère.
La notice manuscrite de l'abbé (iertHiimo de Nebreda rapporte que les
archives de Silos eurent à souIVrird'un incendie sous le gouvernemeni
de D. Ferdinand IL Nous ne savons rien de pins sur ce prélat. (|ui
occupa foi-t peu de lem[)s le siège abbatial.
II. — 1). Pierre II d'.Vriola - nous est connu par un fort beau
r('li(iuaire en argent ([ui renferme la main de saint Valentin. Ce petit
(■Jicl'-d'd'uvre de l'orfèvrerie espagnole au XIV® siècle a la foiTiie d'une
main gaulée et bénissante ', et fait encore partie du trésoi- de 1 abbaye
(le Silos. C'est un cadeau de l'abbé I). Pierre, eoiunie nous l'ajjpreiul
I. V(i\. If /{?(■*/('//, p. H'.>-i22.— (»ii!'ail(|iic Valnilin, giianiecidii (■(uiio psla m d
Pierre le Cruel a trouvé de iio.s jours eu relicario. » .Nous navoiLs pas d'autre f^aranl
Kspague plus iluii ardi lit pauéf.'yriî:te.(;es de son autliciilicilc. et il peut se faire ipie
écrivains oui encore beaucoup à faire pour .Nebrcda ait prêté à l'abbé du \\\<- siècle
coiumuiiiiiuer leur ffêuéreux enttiousiasme le surnom d'un Pedro d'.Vriolc, procureur
aux iiisloriens sérieu.x et impartiaux. du monastère en I'hS.
2 . Ce !»urnom lui est donné par Nebreda '^. Celte main porte deux anneaux ornés
dans sa notice manuscrite : -< D. l'edro de d'une pierre précieuse, l'un au pouce et
Ariola traxo a c.-ta casa la niano de san l'autre au mcdius.
LA LÉPROSERIE DE SILOS 129
une inscription contemporaine gravée autour du socle : « Ceci est la
main de saint Valentiu. L"abbé don Pedro la donna » '.
III. — De 1351 à i37i. aucune des chartes qui parlent de l'abbé de
Silos ne le désigne par son nom. Aussi, ne pouvons-nous assigner une
date même approximative à la mort de Pierre d'Ariola et à l'élection
de D. Jean V, son successeur. Le P. Geronimo de Nebreda place cette
élection en i36G, le P. Ruiz en 1337, et le catalogue manuscrit des
abbés de Silos en 1353. En l'absence de documents contemporains, il
vaut mieux confesser qu'on ne sait rien de positif sur ce point.
La plus ancienne charte qui porte le nom de l'abbé Jean nous est
connue par une analyse qu'en a faite le P. Huiz et nous conduit
jusqu'en l'année 1374.
Pendant cet intervalle de vingt-trois ans, l'abbaye de Silos obtint
plusieurs diplômes du roi de Castille, Henri de Trastamare. Sept de
ces privilèges sont contemporains di; la lutte de ce prince contre
Pierre le Cruel ' : les deu.v autres furent expédiés après le drame
de .Montiel, (jui mil fin par un crime à cette guerre fratricide (1369).
De toutes les chartes royales, nous mentionnerons seulement celle
du 20 novembre 1371 en faveur de la léproserie; de Silos. On ne sait
au juste il quelle date remonte la fondation de celte léproserie, dont
on voit encore quehjues pans de murs sur le chemin cjui va de Silos
à Vermita de Santiago, à une courte distance de ce sanctuaire. Elle
semble avoir été une des plus importantes de toute la (bastille. Il en
est déjà question au XIIP siècle, dans le curieux testament de dona
Aida dont on trouvera le texte dans le Carlulairt; de Silos ■'. Cette
noble dame fait, entre autres legs pieux, un don de (juatie maravédis
a lus df Saitt iMzarn. I..'acte de visite du 21 avril I33S la mentionne
également, mais sans nous faire connaître l'é-tat dans le([uel elle se
trouvait à celte époque. Dans la sL'conde moili*'- du \IV" siècle, cet
hospice avait des ressources très limitées, et beain'oiip dr jtairvres gens
• atteints du mal de saint Lazare », comme s'exprime le privilège *, ne
pouvaient y être admis. De plus, il leur était interdit de |)arcourir les
I. V07. plu* loin le leste oriKii">l <lc :L Acte du 25 niai 12tt'>, Hecun/, p. 2%.
relie in«<'rip(if*n, A/>itenflire II. ■ lri<rri|>- i. ■< El ny (iIkhiio ovicrc m tod.i nu
tioat •>, u* 'ft. Ucrm <)<■ Snnto nciiiingo e eu cl hu
i. l>«u* le prcniii-r, qui 'laie <lii 2M juin jinliro (|iie fiierc iiialrilo cl tafiido drl
PM, le roi ilcnri /ippclle «on fn t<> l'ierr<' iiMijunicnlo dn Snnt l.nzaro, (|iii- non «.-Hln
« «quel mal uniue liranno .^/lecuef/, p. 425/. entre lui olro* nnnnn... >• Hecnetl, p. 43Uj.
I'{l) IIISTOIKE DE I. AHKAYK PK SILOS
villes ol les villages |)oiir implorei- la charité publique, et ils se trou-
vaient souvent réduits à la plus extrême misère'. Henri de Trasla-
mare permet aux procureurs ou messagers de la léproserie de Silos de
recueillir des aumônes dans toute l'étendue de ses Etats. 11 ordonne
en outre aux municipalités, aux maîtres des Ordres militaires, aux
gouverneurs des forteresses royales et à tous les olliciers de u ses
royaumes » de leur venir en aide et de leur prêter main-forte contre
quiconque voudrait leur faire quel([ue tort ^
Signalons aussi comme se l'apportant à cette période une bulle d'in-
dulgences, accordée en 1371 parD. Domingo Fernandez de Arroyuelo,
évèque de lîurgos, aux pèlerins qui visiteront le tombeau de saint
Dominique, « en raison, dit le document, des nombreux miracles que
Dieu y opère chaque jour \ »
Comme nous l'avons dit plus haut, le plus ancien titre connu (jui
nomme l'abbé D. Jean V est de l'an 1374. 11 fonde par celte charte,
du consentement de la communauté, deux anniversaires, en échange
de quelques maisons neuves qu'il |)ossédait dans le faubourg de San
Pedro et dont il fait cession au monastèi'e. Deux ans plus lard, il
obtenait une sentence qui mettait lin, en faveur de l'abbaye, à un
difl'érent survenu enti-e les moines de Saint-Dominique et les clercs
(le la petit(^ église paroissiale de Santiago '*.
En 1379, une lettre de pouvoir de D. Jean nous montre comme
déjà fondée et répandue jusqu'en Portugal la confrérie instituée à
Silos en Ihonneui' de saint Dominicjue. Nous reviendrons sur cette
pieuse association, à propos des Ordonnances édictées en 1439 })ar
l'abbé Jean VI ; mais il n'est pas sans intérêt d'en constater l'exis-
tence dès la seconde moitié du XIV" siècle. — Cette même année voit
l.« Dès qu'un iiialheurcux, nou« dit l'acte riiuime simple chapelle rurale (allare)'
royal, sera atteint de la lèpre, dans toute dépendait alors de l'cvr-que de Burgos. Elle
la contrée de Saint-Doniiniiitie, qu'il ne servait de /Jrt/'ome à nu groupe de maisons
demeure point avec les personnes bien situé dans le voisinage et appelé à celte
portantes ; mais qu'on l'envoie à la mai- * époque ^« .4/f/e/i//e/a ou «le petit hameau •.
son de Saint-Lazare, avec les biens (|ui Ce hameau est sans doute l'une des deux
lui ap()arlicnuenl , car tel est le droil " villes de Silos •> dont parle le diidùmc de
Hecucil, p. i.TO . 019 (liccucil, p. 3, nnte 2). Il en est aussi
2. Ce privilège fut rcuilirmé par le roi question dans un acte de 123i sous le nom
Jean I'=^ le 10 août \Z19. {Recueil, p. 439.) de <■ aldeia de Silos » {Ibid., p. n8\ qu'on
3. Le document épiscopal est daté de ne saurait confoiulre avec la ville propre-
Covarrubias. (Keciieil. p. 431.) ment dite de Silos. — Ue cette même église
4. Cette église, que nous trouvons déjà de Santiago dépendait probablement la
mentionnée dans la charte de Kernau bourgade de léda, si tant est qu'elle fut
Gonzalez au X» siècle (Recueil, p. 2j, mais encore habitée au XIV'' siècle.
VISITE DE PlbRRE DE Ll.NE
i.n
aussi commencer la série des diplômes accordés au monastère par
D. Juan I". roi de Castille, fils et successeur de Henri de Trasta-
maie. Nous ncn comptons pas moins de quatorze, pendant la péi'iode
qui va du 8 août 1379 au i I oclobre 1388. Il suffira de signaler le plus
important, par lequel il contraint son grand chambellan Pedro Fer-
nande/ de Velasco à restituer aux moines de Silos les villes et villa-
ges, dont il s'était emparé injustement sous prétexte de patronage, et
dans lesquels il commandait en maître absolu aux vassaux de l'abbaye
23 décembre 1 380 '. Ces bourtrades, toutes situées dans un ravon
assez restreint autour de Silos, étaient : Huerla del Hey, Tormillos,
Pinilla, Mamolar. Kspinosa de Cervera, Briongos, Barriosuso^ Ar-
royales, Castroceniza. Ura. Requexo et Lastriella.
IV. — En 138i. le monastère eut beaucoup à souflrir d'un terrible
incendie (jui consuma une parlie notable des bâtiments claustraux ot
détruisit bon nombre de documents -. L'abbé de Silos se mit aussitôt
à l'œuvre pour réparer ce désastre. Il fut secondé dans cette tâche par
I). Gonzalo de Mena, évéque de Burgos. le(|U('l. par une bulle du
.') mai de cette même année, accorda quaianle jours d'indulgences à
tous les fidèles qui, de leurs biens ou par leur travail, viendraient en
aide au monastère « où se trouve le corps du bienheureux seigneur
saint Domini(jue de Silos ». Le roi lui-même se trouvait à Silos le
21 février 1381», et ouïr».' la rénovation de l'important privilège des
salines royales, en vertu duquel les moines jouissaient d'une rente
annuelle de vingt mesures de sel, il est h croire qu'il contribua pour
une bonne part à la restauration de l'abbaye.
V. — Ln 1388. eut lieu dans noire monastère un événement, (|ui
jiisfju'iri a [)as^é inaperçu ff (jui inéiilr, croyons-nous, d'élro signalé.
t. Hecueil. p. 411. — Pedro Kernandez de
V'eU*ro pr<'-lcrai( lur Ict cidouR du monan-
l'-re ■' .'«•lit ri en vivn-», <t
«■mjil . ^''-n» il lr»inn|»iirl<T dft
matériaux pttnr rolnurer et af^rniidir »<•%
(«rtere»**"* <! il * nuit du rnulilln
i>ij ti/rre» d' ,, d»' S<iln« de lun
Infante* et de Hrivienca. l/un des qijatr<>
\ity>f% rJi .r le roi d'c)iaiinfi><r ci llr
affaire fut lire lii«toricii l'cdro Lopez
de Ayala, grand rhnnrfrlicr <le C^aatilli*. -
Hur ret palrona^rei ou encominidui lai-
i|ue« et les plaintes réitérées auxquels il»
donnaient lieu de la |)art des aliliés et
alilieuMes de l'itrdre di; Saiiil - Hciiolt, voyez
|.i Criinirii (tri rv<j (ion Juan fi jirimcro,
cap. XI (\.. Il, p. "ÎO-TI des Crdnicas, pu-
Mk»** par I). (wiyetano Hosell dans la Hi-
lilmlern '/<■ HÊihnfi pHpufinlrx de ltil)adc-
iicyrn;.
2. Voy. dnn« I.- Heruril p. UC-triO), la
liiillr de l'évi'Mjui' de IturKos et le priviléf^e
du roi Jean ipii nuu* font roniialtre ret
événenienl.
i32
HISTOIRE DE L ABBAYE DE SILOS
Nous voulons parler de la visite de Pierre de Lune, depuis antipape
sous le nom de IJenoît XllI. Le célèbre cardinal venait d'Avignon en
Kspagne comme légat de Clément Vil, et allait présider à l'alencia
un concile pour la réforme de la discipline ecclésiastique '.lise trouva
à Silos le 25 avril, comme il nous l'apprend lui-mt\nc par une bulle
d'indulgences, octroyée « apud Sanctum Dominicum de Silis », en
faveur du petit sanctuaire deXuestra Senora de la Pena \ Les détails
nous maïKjuent sur le séjour de Pierre de Lune dans l'abbaye de
Saint-Dominique ; mais deux bulles de l'obstiné pontife, adressées le
1. On sait i|ii(; le royaume île Casfiile
reconnaissait l'obcdieuce île Clément, de-
puis l'assemblée tenue à Médina del Canipo
en 1380, et dans laquelle Pierre de Lune
plaida la cause du pape d"Avignon. — Les
moiues de Silos, pas plus que les autres,
ne semblent avoir eu des doutes sur la
liffitimité de Clément Vil. lue note, tracée
à cette époque sur un manuscrit de l'ab-
baye, nous en fournit un curieux témoi-
pnafrc. Nous y lisons ces mots : " Clemens
papa vu. Summus ponlifex verus est Cle-
mens VII " [Bihliot/i. uni. de Paris, nouv.
acq. lat. 2Tf, folio A, v"). — Sur le voyajîe
du légal (Ml l'Espagne, voyez les notes (|ue
Haliizc a ajoutées à son édition des Vitœ
l'ii]i<irinii Aveiiioncnsiinn (t. 1, col. 1281-
l^lif) . Quant au concile tenu à Paleiicia
quelques mois après le passage du légat à
Silos, voyez Aguirre, Collerlio marima cvn-
rilionnn liispaniiB, t. I!l (éd. 1694), p. 021-
626 ; et Tcjada, Colecc.ion de ciinones de
la If/lesia de Espnna, t. III, col. 610-619.
2. Cette chapelle était située prés de
Silos, dans une gorge extrêmement sau-
vage et pittoresque. 11 n'en reste plus au-
jourd'hui que fies ruines informes. Elle
• •tait tr<'s fré(iuenléc au xiv siècle, et la
bulle nous i)arlc des miracles qui s'y opé-
iiiciit .1 celle épo(|ur. — En 1501, le cardinal
Ilurtadu de .Mi'ndoza, évèque de IJurgos,
accorda 140 jours d'indulgences aux fidèles
qui aideraient à la reconstruction de ce
sanctuaire. Voici ce texte intéressant :
>■ Don Francisco de .Mendoça, por la mi-
seraciou dibina presvilero cardenal de la
santa yglesia de Roma, obispo de Burgos,
etc. Vnformado como la hermita de Santa
Maria de la IVna es pobre y esta cayda et
mallratada et reparada {sic}, et comme nos
consto ser casa devota et de gran devo-
cion et no lener rcnta con que se reparar,
et por que la deboçion de la buena et de-
bota gente crezca et se aumente, et atento
(|ue en se redilicar et bornamcntar y re-
parar la dicha hermita. sera .N'uestro Senor
servido : por ende, por la autoridad et
poder de Dios et de los bienabenturados
apostolos (sic) san Pedro et san Pablj, con-
cedemos a los fieles christianos, que dieren
sus limosnas, o ayudaren con matcrialcs o
trabajo para hazcr redilicar et reparar la
dicha hermita de Nuestra Seûora de la
F'eùa, por cada una bez (;ionto etquarenta
dias de i)erdon, los (;iento de cardenal et
los quarenta como obi^^po deste obispado.
Eu lestimonio de lo ipial. mandamos dar et
ilimos la présente, lirmada de uiicstro non-
bre y sellada con nuesiro selle y refren-
dada del notarié ynfrascriplo.
« Dada en la \illa de Sanlo Domiugo de
Silos, a trezc dias del mes de mayo de
mill et quinientos et seseuta et viu anos.
F. CAniiiNAi.is lU itOKNsis. — Por man-
dado de su yllustrissima, 1). hk Vai.i.k ».
{Arch. de Silos, A. XIV, 29. Original sur
papier, écriture dite carfesaiio.)
Le cardinal de .Mendoza y Bobadilla fut
successivement évèque de Coria et de Bur-
gos. cardinal de Sainle-Marie //( Ara cirli.
de Saint-Jean unie portam latinuin et de
Saint-Eu.«ébe, gouverneur de Sienne, etc.
Il mourut dans sou palais d'.Vrcos, près
Burgos, le 18 novembre liiCiO. Il est le troi-
sième évèque-cardinal de Burgos. On peut
lire sur cet illustre protecteur des lettres
au xvi' siècle, léludc ipie lui a consacrée
.M. Charles (Jraux dans son Essai sur
l'orif/ine du fonds ijrec de l'Ksriirial (1880'.
pages 43-79 et ."i^.!.
Visite de piekre de i,inë 133
o juin 1417 au successeur de D. Jean V, alors que, abandonné de
presque tous ses partisans, il vivait retiré sur son imprenable rocher
de Peùiscola, nous montrent qu'il se souvenait encore de l'aimable
hospitalité des moines de Silos '.
L'abbé Jean obtint du roi de Castille, Henri III el Diolente^ diverses
rénovations de privilèges. Ces confirmations, dont les originaux se
trouvent encore aujourd'hui dans les archives de Silos et dans celles
de M. le duc de Prias, furent expédiées pendant la tenue des Cortes à
Madrid, le 20 avril 1391 et le lo décembre 1393. Nous en donnons
ailleurs un résumé -. — Le dernier acte qui mentionne D. Juan V.
porte la date du 4 a<»ùt 1401. On ignore l'époque précise de sa mort
qui dut arriver dans les derniers mois de cette même année 1401 ou
dans le courant de Tannée suivante.
1. Recueil, p. 4fi0-46i. — L'original de trouvera le texte intégral de ce document
la bulle du 25 avril en faveur de Nuestra dans notre Recueil, p. 451-452.
Seûora de la Pena est encore aujourd'hui 2. Recueil, p. 455-456. — Ces pièces ont
dans les .\rrhives de ^^ilos A. X.\V.4I . Ou une assez médiocre importance.
CHAPITRE HT
La hermandad de Saint-Dominique et l'abbé Jean VI
(1403-1480)
I. D. Martin IV. — II. D. Jean VI ; la confrérie de Saint-Dominique de Silos. —
III. Vente de la seigneurie de Silos; D. Jean est privé de son abbaye. -
IV. L'abbé D. Francisco ; bulles d'indulgences.
I. — L'acte le plus ancien qui nomme l'abbé Mnrlin IV, porte la date
«lu 6 février 1403 ; le dernier, celle du 21 août 1430. Pendant ce long
intervalle de vingt-sept ans, nous ne trouvons rien de bien important
à relever. Notons toutefois la présence à Silos du roi D. Juan II, très
probablement dans les premiei's mois do l'année 1430, alors qu'il se
rendait à Osma à la tète dune puissante armée, pour porlei' la guerre
dans l(;s Etats du roi d'Aragon '.
La même année, D. Martin céda la seigneurie de Hrazuelas à
Alphonse Gonzalez de Léon, garde du roi et créature de l'infortuné,
mais alors tout-puissant favori, D. Alvarode Luna, grand-connétable
de Castille. Le garde du roi s'obligeait en retour à payer au monas-
tère une rente annuelle de 3000 maravédis. En 1418, D. Martin
avait fait confirmer, par le pape Martin Y, les bulles données au
XII* siècle par Gélase II et Innocent II à l'abbaye de Silos.
II. — Nous devons à l'abbé Jean VI, qui succéda en 1431 à D. Mar-
tin, des détails })lcins d'intérêt sur la hcnnandad ou confrérie insti-
tuée à Silos en l'honneur de saint Dominique.
On ignore à quelle époque il faut faire remonter l'origine de cette
importante confrérie; mais nous avons vu qu'au siècle précédent elle
1. Les Ordonnancos de la confrérie de Burgos à Osma, il semble naturel de lui
Saint -l)oniini(nip, dans lesquelles nous assigner I époque où le roi se rendit de la
trouvons ce renseigneniciit (2."i juin 1440, première de ces deux villes dans la seconde,
ne nous indiquent ni le mois, ni l'année Voy. la Cronica de D.Juan segu?ido,p. 138
de la visite de 1). Juan à Silos. Mais le (édition de Logroûo, 1590), et Ferreras, (7rf
monastère étant situé à moitié chemin de fioc (uni.
L\ HERMAN'DAD de SAINT-DOMINIQIE ET l'aBBÉ JEAN VI I .1 0
s'étendait déjà jusqu'en Portugal, et il est assez naturel de croire
qu'elle était beaucoup plus ancienne*.
Quoiqu'il en soit, nous constatons un développement vraiment
extraordinaire de cette pieuse asssociation dans la première moitié du
xv" siècle. A la date des Ordonnances publiées par l'abbé D. Jean
(15 mai li.39 elle comptait phif; de quarante-cinq mille membres,
répandus dans les divers Etats de la Péninsule. Nous trouvons à la
tète de cette nombreuse phalange de frères^ les rois de Gastille,
d'Aragon, de Portugal et de .Navarre; puis des milliers de clercs
séculiers et réguliers, et des simples fidèles de toutes les conditions
sociales.
Pour être reçu dans la confrérie, chaque prêtre devait d'abord ins-
crire lui-même son nom sur le registre que lui présentait le procu-
reur ou messager du monastère. Il donnait ensuite une demi-livre de
cire, promettait de dire trois messes pour les confrères et payait un
llorin d or. Ces conditions une fois remplies, il était exempt de toute
redevance ultérieure. Quant aux laïcs, « chevaliers, écuyers, dames,
laboureurs, bergers » et autres personnes séculières de toutes condi-
lions, chaque famille faisait l'aumône d'une livre de cire, ou de trente;
deniers « en souvenir, disent les Ordonnances, des trente deniers pour
lesqtiels Jésus-Christ Notre Sauveur fut vendu aux Juifs pervers. »
Il lallait de plus ofTrir cha(iue année un léal d argent, on sa valeur
soit en blé, soit en laine.
Les Ordonnances du l.'j mai WM) nous font aussi connaître la
destination de ces offrandes, dont le total était sans doute fort considé-
rable. Klles servaient d'abord à faire célébrer ponr tous les membres
de \'d /terman/Jf/d. vivants on trépassés, des messes, dont le nombre, y
compris celles dites h la même intention par b's ronfières honorés du
sacerdoce, atteignait alot•'^ rliii(|Mi' année réiHuim' cliillre de soi.ifi/i/r
mille trois cen/s.
Ces aumônes étaient encore destinées, ajoute le doennn'nt, « à héber-
ger les pèlerins panvn;s qui vont en pèlerinage à Saint-Jacques de
(iallice, h la maison sainte de Jérusalem, à Saint-Pierre de Morne, (tu
h d'autres HarM'liinires ; enfin, à I enlielicii despanvres petites créa-
I. Voy. ci-de«i«uii, p. UO, — Ku ratiii/:e un rcrl.iiii liKiiiiiii'pic. alilu' <l<' I «kIixc
12X3, le* <irmAri«la(ior * , c'est-Â-dirc la coilt^i^ialn lir- Siititn nniiiiii^ii tic In (wilzada.
|i<T»'>rin<' rharf^-r de rTu<*illir le» xf- (Voy. l'ero .Marin. Mininilit» riiiiuinz'nln.s,
(raodr* de» roufrérrs daitii In Hîojii. HaU dnn« Vi-runni. p. 1.12. i
13fi
HISTOIRE DE L ABBAYE DE S1L0!4
tures innocentes, (jni ne connaissent ni père ni mère, et qui sont jetées
à la porte de nos hôpitaux ».
Outre les messes énumérées ci-dessus, les confrères avaient droit,
entre autres faveurs sj)irituelles, à des indulgences sans nombre,
accordées dans ce but par plusieurs souverains pontifes et <( par tous
les seigneurs évoques de Gastille, d'Aragon, de Navarre et de i*or-
tugal ». De plus, les messagers de l'abbaye pouvaient faire ouvrir
sur leur passage les églises frappées d'interdit, y sonner les cloches,
y célébrer l'oflice divin, procéder à la sépulture des confrères défunts,
etc. — L'abbé Jean renouvela ces Ordonnances le 25 juin 1440. Elles
sont rédigées à peu près dans les mômes termes que les précédentes :
mais nous y trouvons en plus un très curieux catalogue dos reliques
principales que le trésor de l'abbaye de Silos possédait à cette date'.
La confrérie de Saint-Dominique était encore très florissante k la lin
du XV siècle, comme on témoigne la cédule des Hois Catholi(jues
du 10 janvier 1484"-. Au XVl'' siècle, son importance diminua rapide-
ment et à la lin du XVII'" il n'en restait proscjue plus de ti'aces ^ KWo
est réduite aujourd'hui à une simple confrérie de village sous le
titre de cofradia ma y or \ mais de toutes ses grandeurs passées, il ne
lui reste guère que le nom.
III. — Malgré son zèle pour répandre au loin le culle de sain!
Dominique, l'abbé Jean VI laissa aux moines de Silos, ses contom|)o-
rains, et môme à leurs successeurs, une mémoire fort peu sympalhi
que. Elle se trouve en eiïol inlimomont liée l\. un acte, qui diminua
d'un seul coup el pour toujours rinlluonce du monastère. Nous vou-
lons parler de la cliarlo par la([uollo il aliéna la seigneurie do la ville
de Silos au prolit de Pedro de Velasco, comte de Haro, pour une
rente annuelle do 2(),()l)0 maravédis. De la part de l'abbé, ce fut une
1. Ces reliques sont enrore aiijonrd'luii
conservées dans le moiiasti'To. A peine si
quelques-unes ont ilisparu. On trouvera
dans le lieriieil ip. 476 et 482- le texte des
deux Ordonnances et les notes f|ni les
arcoinpagiient.
2. Hecueil, p. 521-522. — Celte cédule
porte les sif^uatures de Perdinand V et
d'Isabelle.
;!. Le P. Iluiz, Histoire manuscrite, M.
110; Castro, El Thaii»ialiiri/o, p. 113.
— 11 semble i|u'elle fut encore assez
répandue en IfilO, eoninie en fait foi
une lettre de procuration du 31 août
de cette année {Caria de poder para
demandar y recopier en Araijon, Valencia,
CalnliiTia y otras parles las limosnas
de la lierinundnd instiluida en el vionas-
Icrio de Silos, original sur papier, signé
au nom de l'abhé de Silos, Francisco de
Valdivia, alors à Madrid, par « Vr. Benito
de l.i Guerra, prier niayor y présidente de
abbad », et par treize moines. (Arch. de
Silos, A. XIII, 4.)
LA UERMANDAD DE SAINT-DOMIMQLE ET L ABBE JEAN VI
i:r
condescendance coupable pour le puissant comte, avec lequel l'unis-
saient les liens d'une étroite amitié '.
Les moines, dont la bonne foi avait été d'abord surprise, s'élevè-
rent contre les volontés de D. Jean, avant que la vente ne devînt un
fait accompli, et dépêchèrent à Home un de leurs confrères Garcia
Fernandez, alors prieur de Santa Maria de Duero. Nicolas V, informé
de ce qui se passait, donna commission à l'archidiacre de Ségovie de
procéder à l'examen de la question. Dans le cas où les choses seraient
telles que les avaient exposées les plaignants, il ne devait pas hésiter
à agir avec vigueur et à déposer l'abbé de Silos, comme dissipateur
des biens de son monastère. Le bien fondé de l'accusation ayant été
reconnu, D. Jean fut privé de sa charge, et après en avoir appelé h
Rome de la sentence de déposition, finit par se retirer à Frias dans le
palais même du comte de Haro. C'est là qu'il mourut vers 14oo.
Malheureusement, le comte n'avait pas attendu l'issue de ces débats
pour obtenir une cédule royale et prendre possession de la ville de
Silos (I ii.*>;. Les moines protestèrent. Ils élevèrent leurs suppliques
jusqu'au roi ; mais tout fut inutile, et cette fois encore la raison du
plus fort fut, sinon la meilleure, du moins la plus écoulée '.
Depuis lors, la crosse abbatiale sculptée en signe de juridiction
temporelle sur les portes fortifiées de la ville de Silos, fil place à l'écii
des comtes de Ilaro, devenus peu après tout puissants en Espagne
sous le lilre de (connétables de (>astille '.
1. Voyez le r<'<-it un peu vif ilu P. Hui/
.Moritiano. copié au bas de la rliarle ilu
i:, iuWlfi iii.H. 'Recueil, p. 488 . Il nous fait
liien ronnaltrc li-s fforitiiiicot!! ik-s moines
lie .Silos à IV-;^ar«l de l'alibé iolidéle.
2. L'ai'te de vente fui n-validé en I5.';2,
et le uionasUre dul, r|uel<|ues ann<^es
plus tard l.'56.''> . livrer au conn<-table de
Caslille le« pii<;<s relatives à la juridiction
temporelle des abbés de Silos lur la ville
et s«jn territoire. ( ' jfuents sont /-nu-
mér<'« aux folio» i ic l'.irle en f)ui'«-
tion. dont les arrhives de Siloa ^A. XIV,
">2 ' ni un vidituiM d»- ir.fiO, en lr<'B
l> iiir*" du <{i-nre dit lelra rtirletaim.
Im revalidation de 15S2 fut approuvée et
< par une r.rjiilc de t'hilipp'- II,
it'i . . - /'i tilla >lr Moimon flr .traf/nn, n
peynle y cinco de otuhre de mill e r/umien-
lo* y tetenla y Ire» ni'ioe. et signée : Yo
Kl. Hkv Anh. lie Silos, Il/ift.. fol. {'IV . On
tmuve en outre dans les archives de Silos
(A. XIV, 53, originali, un « informe, on
razon de que la rasa y mayornzgo de cl
sefior dtifjue de Krias dehe pagar anual y
perpttuainiute cl .siluado de 4(i.0l)0 niara-
vedis a favor de el niouasterio de Silos,
sin embargo que dirho mavorazgo Do
pogK- la villa de Saiilo Doiiiiiigo de Si-
los y jurisdircion temporal (1730). •« —
(}iu-]i\Mi"> pii'-ccs du \vr sici'lc el du sirrie
suivant iiH'iiIrcnl ipic la rainillc du ronn^-
tablc payait en outre à l'abbaye une renie
aniniellc de cinii n six iiiijje maravédi<<
para el ace le île la litm/nira ilrl r un fin
naiilo. lArc/i. île Silos, Catalogue li. fol. 11.
.1 Cjilalogue I) fol. 36. 1
.'I. l.f dur arluel de Fi ias, descendant de
Pedro de Velasro, perçoit encore des geii't
de Silos quelques boisseaux de blé, der-
\:\H
IIISTOIBE DE L AUBAYE DE SILOS
IV. — Après la déposition de 1). Jean, le monastère fut gouverné
par le prieur André Martinez pendant cinq années environ, c'est-à-dire
jusqu'à la mort de l'ex-abbé. — Le couvent plaça alors à sa tête le
prieur de Santa Maria de Duero, D. Francisco de la Torre Sandino,
appelé plus ordinairement à cette époque « el bachiller don Fran-
cisco » '. Le premier soin du nouveau prélat-bachelier fut d'obtenir
un bref de (^alixte III, qui lui permettait de prendre possession de son
abbaye, sans faire la moindre démarche auprès de l'évèquc de lUirgos.
Les pièces d'archives ne manquent pas à la date où nous sommes
arrivés, et le résumé seul des actes relatés dans le Recueil des chartes
de Silos, fournirait matière à d'assez longs développements. Mais
nous ne pouvons entrer ici dans des développements qui n'auraient
qu'un assez mince intérêt, fatigueraient le lecteur et nous feraient
dépasser les bornes d'un juste volume. Disons seulement que D. Fran-
cisco de la Torre Sandino s'occupa avec zèle du temporel de son
abbaye et obtint dans ce but plusieurs bulles des papes Pie II, Paul II
et Sixte IV. Il montra encore plus de sollicitude pour les intérêts spi-
rituels, en cherchant à augmenter le concours des fidèles auprès du
tombeau de saint Dominique et aux églises placées sous la dépendance
du monastère. C'est ainsi qu'à sa prière ou à celle de ses amis, les trois
papes nommés ci-dessus accordèrent de nombreuses indulgences aux
membres de la hermandad de Saint-Dominique, et à tous ceux qui
visiteraient l'église abbatiale, le sanctuaire de Santo Domingo de
Burgos, la chapelle de Nuestra Seîiora de la Peîia, l'église priorale de
San Frutos, celle de Santa Marîa de Duero et d'autres encore.
Vers le même temps, plusieurs cardinaux s'intéressèrent aussi, par
la concession de faveurs spirituelles, à l'abbaye de Silos. Nous remar-
quons parmi eux un certain nombre de cardinaux français : Guillaume
d'Kstouteville, archevêque de Rouen, Richard Olivier de Longueil,
évêque de Coulances, Louis d'Albret, évêque de Gahors, Alain de
nier vestige des anciens droits de sa
fiiinille à la seigneurie de la villa de Santo
Domingd. — I>es coniic'tal)les n'ignoraient
pas l'injustice faite à l'abbaye ;'t l'occasion
de la vente dont nous avons parlé, et
au XVII' siècle Ruiz nous dit que « todas
las veces que alguno dcstos scûores Ve-
lascos fallece, dexa encargados en el
testanicnto a su succsor que desagra-
vie al nionasterio de Sauto Domingo de
Silos » [Histoire manuscrite, fol. 112 .
1. L'abbé Nebreda semble dire qu'il fut
nommé directement par le pape. Mais les
termes du bref pontifical de 1155 qu'il
résume, et (|ui peuvent être interprétés
dans ce sens, (■taicnt sans doute destinés
à exempter l'abbé de la confirmation de
l'évêiiue de Burgos. D'autre part, le P. Ruiz
affirme que D. Francisco fut élu par les
moines de Silos.
LA HERMANDAD DE SAINT-DOMIMQUE ET LaBBÉ JEAN VI 139
Coëlivy, évêque de Palostrina et plus tard archevêque d'Avignon, Jean
JoulTroy, évêque dAlby. — On trouvera dans ces bulles d'indulgences
les noms de quelques autres prélats espagnols et italiens, dont trois
montèrent dans la suite sur le trône pontifical sous les noms do
Sixte IV, Alexandre VI et Paul III'.
En 1462, une bulle de Pie II nomma l'abbé de Silos juge-conserva-
teur du monastère de Cardena, avec la mission de lui faire rendre jus-
tice contre les abus de toutes sortes dont étaient alors victimes les
religieux de cette antique abbaye. D. Francisco se signala un peu
plus lard par un autre bienfait en faveur de Cardena, en lui faisant
restituer, grâce à son titre de commissaire apostolique, le prieuré de
Sainte-Marie de Hornillos.
-Notons vers la même époque la fondation du monastère de Iluete,
comme tiliation directe de Tabbaye de Saint-Dominique. Les moniales
bénédictines qui l'habitaient jusqu'alors, et qui étaient depuis le
Xlir siècle sous la juridiction des abbés de Silos, avaient dû se retirer à
(^uenca, à la suite desini'it/'es évrnrments, qui ne nous sont du reste pas
autrement connus et auxquels fait allusion une bulle de Paul II du
13 février Ii08'. D. Francisco, ne voulant pas laisser ce prieuré dans
l'abandon, y envoya quelques moines, avec D. Juan Martinez de
Orlega qui en fut le premier prieur.
Nous reviendrons ailleurs sur l'histoire de ce monastère, (jui recul
au siècle suivant le litre d'abbaye.
I Reriieii. p. i99-".oi. 2. Henieii. p. :;oi-:;o:;.
CIIAPITHE IV
La commende et les derniers abbés indépendants
(1480-1512)
I. D. Pedro d'Arroyuela. — II. D. Pedro de Cardena. — III. D. Francisco
Fernandez. — IV. D. Pedro de Torresandino. — V. D. Francisco de
Curiel. — VI. Luis de Soto ; les commendataires. — VII. Un trop habile
procureur.
I. — Les souverains pontifes, qui, à la demande de D. Francisco de
la Torre Sandino, s'étaient réservés tout d'abord la confirmation des
abbés de Silos, ne tardèrent pas à se réserver aussi leur élection. Ce
fui le premier pas vers la commende proprement dite. D. Pedro de
Arroyucla. qui gouverna l'abbaye à la mort de D. Francisco (1480),
fut cboisi directement par le pape Sixte IV. Nous croyons toutefois
que ce D. Pedro était moine de Silos, sans en avoir la preuve maté-
rielle'. Il mourut en 1490 et fut remplacé par D. Pedro de Cardena.
II. — Cet abbé- n'épargna pas les démarcbes pour faire résilier la
vente de la seigneurie de Silos, alors entre les mains des Connétables
de Castille. Il porta lalîaire devant la chancellerie royale de Valladolid
et envoya dans le même but une lettre de pouvoirs au bachelier Pedro
(lutierrez de Quintana, moine et procureur de l'abbaye dans celte
ville. Mais tous ses etforts furent inutiles, ou du moins n'aboutirent à
aucun résultat sérieux. ^
III. — \ la mort de D. Pedro de Cardena (1502), le pape Alexandre
VI lui donna un successeui- dans la personne de D. Francisco Fer-
nande/., qui occupa le siège abbatial pendant une année seulement.
1. La résidence de ce prélat dans l'ab- chiller don Pedro de Cardena» (Arch. de
baye semble l'indiquer suflisamment. Silos, D. XL, 27).
2. Dans un acte de procuration, daté du 3. D'après le P. ^uiz, Histoire mannscrile,
l'i lévrier 1499, il se nf)nime: " nos cl ba- fol. 111, v".
LA COMMENDE ET LES DERNIERS ABBÈS INDEPENDANTS
lU
IV. — Les Irois prélats qui suivirent furent tous nommés par la
communauté. — Le premier. D. Pedro de ïorresandino ^Io03-io04),
exerçait la charge de prieur à Santa Mari'a de Duero, au moment de
son élection (^1503) '. Son gouvernement dura quelques mois à peine.
S'élant rendu, peu après avoir reçu la bénédiction abbatiale, à son
ancien prieuré de Duero, où il avait passé de longues années et qui
semble avoir eu ses préférences -. il y mourut dans le courant de
l'année 1304.
V. — Avant d'être élu abbé, D. Francisco Gonzalez de Curiel, son
successeur, avait été sous-prieur et plus tard grand-prieur de Silos
(1493-1499. Il montra quel<|ue zèle pour la restauration du monas-
tère: mais ce zèle ne semble pas avoir été toujours également bien ins-
piré. C'est ainsi qu'il transforma l'antique salle capitulaire. bâtie au
XI* siècle par saint Dominicjue. en une élégante chapelle de style ogi-
val, placée sous le vocable de la Sainte-Croix et (jui fut destinée à la
sépulture des abbés ^ Il vint le premier y preîulre place au mois de
juillet l;j07. après Irois années d'abbaliat. Son tombeau est sans doute
un des deux (jue l'on entrevoit encore aujourd'hui, noyés aux trois
quarts dans les murs épais élevés en cet endroit au XVIII' siècle [)our
supporter la chapelle actuelle de Saint-Domini([ue.
Francisco de Curiel fut le dernier piélal de Silos qui porta le litre
([q don 'domnus), titre dont saint Henoil lui-même veut «jue l'abbé soit
honoré. L'usage contraire devint pres(jue général en Espagne à partir
de la fin du XV' siècle, et les abbés comme les moines adoptèrent la
dénomination de frai/ frère), réservée jii<(|U('-là auv fra/i ou religieux
des Ordres mendiaiiN •.
1. L<ingl**mj»« avant lie rercvoirrette pré-
lature, il * iiilidiUit, non* ne savouK pour-
• |ij<>i, • abatJ de Sanrta .Maria de I)uer<> »
,l49i . D'autri; part, <lani uu document <lc
U99, uù abb* de Silo» l'appi-llc " cl rcvc-
fndo «efior doo l'cdro ilc T<>rrt -xandiiio,
abbad e prior de la ciun p. priorazf^o de
"".ifita M/irii iW Diuto >. Pirul-''tr<- pop»(1-
iJait il ({ii>-li(ii>' atib'tyc en roiiiiiiandi-, on
avait- il esercé U charge abbatiale dans
• (iM'Iqil»' tnoi. ' Iirr.
2. I» -ipr'» ■ rrriit la •/•(nilliire
dans l>Klise du pripun-.
3. L'abbé .Nebrcda ajoute : » \\\i» lai
alineims de la torro. fi relo.x y la cniiip.ina
del (jicrpo Saule. ..
4. L<|)ilh<''te de don se répandait <le
plus en pluH parmi les laïiiues, el e ext
«urlont la Kérniarisation de ro litre, t|ui,
«ou'« le.n idée» île réforme alors en éveil,
en détermina la suppression chez les béni'-
dii'tins. 'l'oiilefois lei moines non réfor-
m/'S de l.i (;oni.çri'-^'alion dilc de Tarra^'nne
conservèrent Jiisi|uVi la lin, sur ee point,
l'ancienne Iradilion niiina<tlii|ne. l,iiie|i|nes
'ilibés réfornii-s sunt p.irfois i|niililies nu
.\VI' »iéclc de lion frai/.Kii l.'KI l'abbé de
Siloa signe ainsi un acte de procuration :
142
HISTOIRE DK L AlIBAYE DE SILOS
VI. — l'eu après la morl de 13. Francisco, les moines de Silos élurenl
le P. Luis de Solo, qui avait rempli l'oflice de prieur sous les deux abbés
précédents. — Mais il y avait alors à Home, parmi les familiers du pape
Jules II, un certain clerc du nom de Francisco de Govarrubias ', qui
ne négligea rien pour se faire donner l'abbaye en commend<\ Jules II
préféra toutefois en grafilier son neveu Galeolto Franciofli délia
Rovere, cardinal du titre de Saint-Pierre.-aux-Liens. Celui-ci étant
mort peu après (1508), le pape passa ce gros bénétice à un autre neveu,
le cardinal Sixto Gara délia Hovere, qui hérita ainsi du litre cardi-
nalice de son frère et de l'abbaye de Silos. Quant à D. Francisco de
(Govarrubias, il dut patienter et se contenter ))our le moment de
l'expectative de la commende ".
VII. — Sur ces entrefaites, l'abbé Luis deSoto s'était décidé à envoyei-
à Home le P. Luis Mcndez, moine de Silos et évéque titulaire de Sidon.
Ce prélat, dont nous parlerons bientôt avec quelque détaij^ obtint sans
trop de peine la renonciation du cardinal Sixte; mais il se trouva
alors en présence del'expeclalive de Fiaiicisco de Govarrubias. Après
bien des discussions, l'accord linil [)OMrl;ui! par se faire et Govarrubias
consentit à résigner ses droits, à condition que le monastère lui servit
une rente annuelle de 100.000 maravédis''.
Ge résultat une fois obtenu, il semblait naturel (jnc le j)rocureur
<( Don liiy Aiidres de Cortarar, abbad »
(Arch. (le >iiliis, V. XLII, 18 . N)iis lisons
(■•gaiement dans uu acte de lo48 : « Don
l'iav IJartolonie de Santo Domingo. » (//;<>/.,
A. XiV, 11).
1. Le pape 1 appelle : '< clericiis liurgen-
si:J, litterarum apostolicarum solicilor, no-
laiiiis et, familiaris uoster ». (Bulle du 21
mais ['y>\-2, lit'cueil.p.^'.H : cf. Ilergenrnllier,
l.eonis X rcpe.sta, n»" 2687, 28(i(). :U)I(). liltili,
7882). — 11 avait an])rès de lui uu autiu;
clerc de Hurgiis. a[)peli' All'onso de Lerma,
lecpicl (ditiiit en cumulande le [irieuré de
Uuele. (Voy. la bulle du 11 octobre 1507 et
la noie, liccucil, p. .'iJS. — Cet .\ifouso de
Leriua appartenait à la noble famille des
Lernia, originaire de Burgos.
2. Les moines firent une vive résis-
tance à ces nominalioDS qui ruinaient
tant d'abbaj'es. Ceux de Silos s'attirèrent
uK^nie pour ce motif uu interdit cpji dura
deux ans : mais nous n'avons là-dessus
d'autre renseignement <|ue ces quelques
mots du manuscrit n° 20 des archives de
Silos : " A causa de un pleito en la curie
romana entre el abad fr. Luis de Soto y
el doctor Covarruvias, el munaslerio
hahia estado dos (uios enlrediclio». Quebjue
passager qu'ait été à Silos le fléau de la
commende, il n'eu fut jjas moins désas-
treux pour les finances de l'abbaye, lue
enquête f.iile en l.'ill constate la pauvret!-
extrême oii se trouvait le monastère à
celte date et le besoin urgent de réédilier
ou de restaurer une gr.'iude partie des
bâtiments conventuels. Cette misèri' pro-
venait dil le te\t(î de l'eixpi'-'lc, de ré|)iifpie
où <■ la abbadia fue jiur Huma ynpetrada "
(Arch. de Silos, A. XIV, H), original en
écriture procpsadw.
3. Ce même familier de Jules II avait
obtenu vers IIH)2 la commande de l'ab-
baye bénédictine de San Isidro de Dueiias.
Vepes, Coronicn. t. IV, fol, 203.)
LA COMMENDE ET LES DERNIERS ABBÉS INDÉPENDANTS i Ï3
de Silos demandât au Souverain Pontife la confirmation de Tabbé
Luis de Solo. Aussi, quelle ne dût pas être la surprise de celui-ci et
de ses moines, en voyant Luis Mendez revenir de Rome avec le titre
d'abbé perpétuel de Sainl-Domini(jue de Silos. Toutefois, Luis de
Soto ne protesta pas contre la conduite étrange et peu loyale de son
délégué. Il semble, du reste, qu'il n'ait jamais eu d'autre ambition
que celle de voir son monastère délivré de la commende et rendu à
son entière indépendance. De nouvelles démarches en cour de Rome
lui souriaient médiocrement et il crut mieux faire en cédant la place à
son peu délicat compétiteur. Il lui abandonna son abbaye et sa crosse
et se relira à Saint-Benoît de Yalladolid. oh il mourut dans le
courant do l'année suivante (Iol2i.
IT PARTIE
SAI.NT-DO.MINIOUE DE SILOS
depuis son umon a la congrégation de valladolid
jusqu'à sa suppression
(1512-1835)
lu
CHAPITRE PREMIER
L'abbaye de Silos au XVI'' siècle (1512-1598, '
I. Un abbé de Silos, èvéque de Sidon. — II. La Congrégation de Saint-Benoit
de Valladolid ; Silos est uni à cette Congrégation. — III. Conduite de l'abbé
Mendez ; son prieur. — IV. Les seize premiers abbés de la Réforme.
I. — Luiz Mendez portait depuis trois ans le froc dominicain, lors-
qu'il se fit donner par l'intermédiaire de la duchesse de Frias un bref
pontifical qui lui permettait de revôtir l'habit de Saint-Benoit. Il le
reçut peu après à Silos des mains de l'abbé D. Pedro de Arroyuela
(liSi). Nommé prieur de Saint-Martin de Madrid en 1493 % il obtint
en môme temps de Rome la faculté de posséder, à titre de commende,
le prieuré de Iluete et l'église paroissiale de Fuonlel-Puerco, au diocèse
de Sigiienza. Trois ans plus tard, Alexandre VI qui le connaissait
depuis longtemps, le nommait évoque titulaire de Sidon ^
On a vu plus haut dans (juclles circonstances il fut envoyé à Rome
et comment il en revint avec le titre d'abbé de Silos. Ce vovage
cependant avait eu un autre résultat de plus grande importance :
celui de faire cesser la commende, (jiii ne réussit pas à s'implanter
sérieusement dans le monastère.
Un des premiers actes, et le meilleur apparemment, de Luis Mendez
fut d'ufiir son abbaye à la Congrégation bénédictine d l\spagnc, dite
de Sainl-Renoit de Valladolid i27 mars i'}12" \
l. La bulle (lu 27 iiinr* t.'il2. par lnqu(Hi<- rroyotiH «lovoir nous rimlonlpr (Irsdriiiais.
le pape Juif» Il unit lahlmyc il<- Silo^ a la 2. C<- (iriiMiri' lui fut itisputé par un
Cin\(ir'-t(iiiion ric Sainl-Kcrioll do V/ilIndo- aulrc irioirif* de Silo», rnniiiic iiouh l'np-
lid, «"«l l«r iN-riiiT dm uiiicnt (>ulilir dariii prend uiic «<iil>'iirt' du 15 juin f i'J.t. Vny.
Iiolrc HtuhI lien rharlen ilf l'al/hai/f //<• nuire Hrriinl. p. TtH.
Sitoi. Il n<>ii« a pnru utilr, pour la p/'riodc 3. LniM .Mendez avait xéjournû à llniue
i|iii noui r>*«l<; a pnrroiirir, de dooner non'* le ré^ne de ee pape, nou* ne saviinv
en note une brève analyvc dm piécr* [}iiHri\ucl uutUf. Cf.. Munaxiicon /liMpiinirinn,
d'archivet lea pliii int^r<*i>nntr« i|ui »y liibi. tint, de l'ari», fond* i-np. 321, f. 219.
r-ipporlcnt. f> trri fournir h la foi» un i. \,o n/-i\i'Tti\ de In ('oii^régnlion avait
roiii|il>iii(>nl au (^rlulaire de hilon rt un d<'-Jà fait une tentative d'union veri t.'iOl.
mojen lufliiiant de fuppléer A la briè- Voy. ri>de»iuuii (p. IVJ, note .'1^ l'analyrc
vet* du rénuin^ biitori(|ue dont noua île la eharte du 27 mai l.tl.'i.
148
HISTOIRE DE L ABBAYE DE SILOS
II. — Cette Congr(^gation^ qui avait pris naissance vers le milieu du
XV siècle par l'union de quelques monastères de Gastille au prieuré
de Saint-Henoît de Valladolid, était alors dans loute sa première
ferveur. Erigée canoniquement en 1489, en vertu d'une bulle du pape
Innocent VIII et grâce à la pressante iniative de la grande et pieuse
reine Isabelle, la réforme fut imposée sept ans plus tard par Alexan-
dre YI à tous les monastères d'hommes.
F]n 1512, c'est-à-dire au moment où Saint-Dominique de Silos se
rattacha à la Congrégation nouvelle, celle-ci comptait déjà une ving-
taine d'abbayes, et parmi elles, quelques-unes des plus imporlanles
de la Péninsule, comme Sahagun, Oiia, Samos, Saint-Martin de Com-
postelle, Montserrat, Samos ,Cardena et d'autres encore'. Constituée à
l'instar de la réforme italienne de Sainte-Justine de Padoue (nommée
bientôt après du Monl-Cassin), la Congrégation de Valladolid jouissait
de tous ses privilèges et en avait adopté la plupart des usages, parti-
culièrement en ce qui regardait le mode de gouvernement.
Par le l'ail même de leur union, les monastères furent soustraits au
1. Viiici. d'apivs les archives ullicielles
(le la Congrégation de Valladolid, aujour-
d'hui à Silos, la liste des abbayes dont se
composa cette importante Congrégation,
avec la date de l'union définitive de cha-
cune d'elles : Arlanza San Pedro), 1518.
— liages (San Benito), 1593. — liueso (Santa
Maria), UIO. — Kitryos (San Juan), 14:î6.
— Cardena (San Pedro), 1502. — Carrion
(San Zoil). 1507. — Celanova (San Salva-
dor), 1506. — Celorio (San Salvadon. 1529.
Corias (San Juan), 1536. — Cornellana
(San Salvador), 15.'Î6. — DmTias (San Isi-
dro), 1478. — Es/iiiiaredd (San Andres),
1506. — Espino (Santa Maria), 1525. —
Erlonza (San Pedro), 1512. — Fromesla
(San Benilo), 1437. — Gituols ;^San Feliû),
1523. — Hirav^e ^Santa Maria), 1530. —
Huele (San Benito), 1529. — Léon (San
Claudio), 1513. — Lerez (San Salvador;,
1540. — Lorenzana (San Salvador). 1518.
— .Madrid (San Martin), 1594. — Madrid
iNuestra Sehora de .Monscrrat), 1641. —
Mancio (San, 1495. — Médina del Cam/io
(San Bartolome), 1496. — Mtllan de In
Coijiilla (San), 1505. — Mon forte San Vi-
cente . 1496. — Montes .San Pedro), 150(i.
Monlserrat (Nuestra Senora), 1493. — .\o-
jera (Santa Maria"!, 1313. — Oliarenrs
(Santa Maria), 152G. — Obona (Santa Ma-
ria), 1536. — Ona (San Salvador), 1502. —
Oviedo (San Vicente), 1515. — Po)/o (San
Juan), 1547. — liivas del S(7 (San Esteban),
1506. — Sa/iat/iin (San Benito), 1194. —
Salainanca (San Vicente), 1504. — Samos
(San Julian1,1505. — Santiar/o San Martin ,
1493. — Sevilla (Santo Domingo de Silos),
1513. — Silos (Santo Domingo), 1512. —
Sopetran fSanta .Maria), 1499. — Tenorio
l^San Pedro), l."i3fi. — Valladolid (San Be-
nito)!, 1390 (fondation). — Valvanera (Santa
Mariai, 1524. — Villanueva San Pedro),
1534. — Zamora (San Benito), 1458. — Sauf
quelques rares exceptions, les abbayes
du royaume d'Ara^'on ne s'unirent pas ,i
celles qui précédent. Elles formèrent une
Congrégation à part, sous le nom de
Congréf/dtion des Claustraux ou de Tarra-
f/one, laquelle garda ses abbés perpétuels
et avec eux la commande.
Des monastères de religieuses bénédic-
tines, cinq seulement se rattachèrent à l.i.
Congrégation de \aliadolid. Ce furent : San
Pclayo, à Oviedo. — âanta Maria de la
Vega, A Oviedo. — San Payo de Santiarjo.
— Santa .Maria de la Vef/a de la Serrana.
an fliocése de Léon. — San Placido de
Madrid.
I. AunAVi: DE SILOS ai" xvi" siecf.k
149
fléau de la comniende : mais leurs abbés devaient èlre réélus ou même
cbaiigés tous les trois ans. * Les chapitres généraux convoqués à pa-
reils intervalles pouvaient seuls édicter les lois obligatoires pour
toute la Congrégation, et il n'était permis à personne d'en appeler de
ses décisions. Le général élu dans ces réunions devait, pendant les
trois années de son gouvernement, visiter chaque monastère et veiller
à l'exactitude et à luniformité de l'observance -. — Ce serait sortir de
notre sujet que de nous étendre ici sur l'histoire de la Congrégation
de Valladolid, et il nous faut revenir à l'abbé de Silos.
in. — Luis Mendez consentit bien volontiers à l'union ' ; mais, en
homme soigneux de ses propres intérêts, il n'en voulut pas admettre
les conséquences pratiques pour lui-même. C'est ainsi qu'il obtint tout
d'abord de posséder l'abbaye à perpétuité. En outre, il conserva l'usage
des insignes pontificaux, que les abbés de la Congrégation s'étaient
interdit dans le cha|»itre général de lo09 cl (juils furent bien aises de
se voir restitué en 1.396 par une bulle du pape Clément VIL II se réserva
encore le revenu de la raense abbatiale, et chaque année il touchait
1. Voici quelles furent à cet égard les
décisions successives prises dans les cha-
pitres géuéraux. — Jusqu'en I.jl2, les abbés
peuvent ••tre réélu?. En 1512, le chapitre
général défeml la réélection. Kn 1j15, il
rapporte cette défense. En 1550, il défend
qu'un alibé soit réélu dans le même monas-
tère. Kn 1553, l'élection de I abbé, faite jn-»-
que-ln parles moines de chaque monastère,
est réservée au déliniloire de la Congréga-
tion, qui désigne deux religieux |)armi les-
quels les moines doivent se choisir un abbé.
Rn 1610, l'élection revient de nouveau aux
religieux. En Ifil.'}, le chapitre général dc--
erèteque l'élection sera faite par le chapitre
général lui- iiiAme: mais pour quatre ans
au lien de trois. (Dans In seconde moitié
du XVI' siècle, le gouvernement des abbés
fut de six ans (tendant une assez courte
|»ériode.. — .Nous avons tiré ces renseigne-
ments des acte* ofltcn ls, encore inédits,
des chapitres généraux, aujourd'hui aux
Arrhiv»'» i! '
2. 1^- il- ■■■ 'it JuB(|u'en I5.">6 l'abbé
de Saint- H'>nolt de Valladolid, élu par les
s» . le ce mona«l<re. Kn l.iriG, le
chi, . .^'j que ce «fri désormais ce
même abbé, mais élu par les membres du
chapitre général. A [xirtir de 1(J08, ce put
être un abbé choi.«i par le chapitre géné-
ral dans lin monastêro (|iielconque de la
Cougr.';.atioii. Même smirce.)
•3. Actes de la jtrisc de possession de
l'abbaye de ï»iio« par Pedro de Niijera. su-
périeur «le la Congrégatinn réformée de
Saint-Uenott de Valladolid, et de la ces-
sion de ladite aidiaye à I). Luis .Mendez,
évêquo de Sidon. l'rocès-verbal fait à Silos,
le 27 mai 1513. <■ en la capilla del crucilixo
de la claustra. •■ Arch. de Silon, A. xiv, 2,
original en papier, écriture dite cortesana.
— Il s'aj^it ici de la seconde |»rise de pos-
session par l'abbé de Saint- Henolt de Val-
ladolid. D'après ce dociimeiil, la première
avait eu lieu don/e ans envirun auparavant
•tinze aîifia fin, jioco nia.i o iiicnos). .Mais
elle s'était faitr; contre la volontf'- expresse
des moines et sans le« biilles nèccHsairei*.
Nous trouvons en elTet Saint-Dominique
de Silos iiienli'iniiê priiinj les abliayes de la
0>ngri'gation de Valladidid dans le reeueil
des Actes inédits des chapitres généraux
de l.'.O.I n. I. p. 30), de 1500 (p. 33;. et
de 150» (p. 3.1;.
:'>()
IIISTOIHF, DK F. AltlîAVf: DE SlI.Oï^
de ce chef une rente de 1.5G3 fanègues de bld, 40 ducats, 30 florins
et O.750 maravédis, sans compter d'autres grasses redevances, comme
celles des prieurés de Madrid et de Duero '. Ajoutons à tout cela qu'il
se fit dispenser de la résidence, et qu'à titre de confesseur de la
duchesse de Frias et de chanoine de lîurgos, il alla fixer son domicile
dans cette dernière ville. Il s'y trouvait mieux apparamnient que dans
la sévère solitude de Silos. L'abbé Mende/ eut ainsi 1 honneur d'intro-
duire la réforme dans son monastère et la triste faiblesse de s'y sous-
traire lui-même. Il fit pis encore. Peu soucieux des intérêts de son
abbaye, il consentit sans hésiter au démembrement des prieurés de
Séville et de IJuete en faveur de la Congrégation, (jui s'était montrée
envers lui si condescendante. Aussi, les anciens moines de Silos lui
surent-ils toujours mauvais gré de son désintéressement en ces deux
circonstances^.
Il faut reconnaître que Luis Mende/ eut du moins la sagesse de
nommer pour le remplacer à Silos un digne prieur dans la personne
1. Voici, d'après Tacte original [Arc/i .
de Silos. A. xiv, '.i\ io détail des revenus
de la niensc abljatiale «[ui firent laissés
en lol6 j)ar la coiiinuiiiauté à levêque-
abbé de Silos :
" En lliicita (le Rey, 2.'i.') fanogas por nii-
tad; item de hiirciones y nioyos, 32 fane-
gas; en Piuilla de .Mamolar, 24 fancgas por
niitad; en Mamolar, .'{6 lanegas por niitad :
eu Araiizti de .Miel, 135 fanegas por niitad;
en Espiuosa, 42 fancgas por mitad, mas
33 fanegas de hiirciones ; en Briongos,
20 fanega?, nu tcrcio de trigo 5' dos de
cebada; en Ciruelos. 46 fanega?, un lercio
de trigo y dos de cebada; en Tcjada, 06 fa-
negas por mitad; en Puentedura, 16 fane-
gas por mitad, mas en los molinos 6 car-
gas de trigo y 4 de centeno ; en Guimara,
48 fanegas por mitad, mas 220 fanegas de
diezmos y luirciones ; en Quiiitana de
Pidio, 140 fanegas; en Monzon, 24 fanegas;
en Pinilla dcTra«mouti\"J2 fancgas; en N'al-
deaude 32 fanegas; en Uurgos,en la granja
de Santo Domingo, 12 fanegas; en Silos,
2f)0 fanegas: item 50 llorines del reyno de
Aragon ; del obispado de Calahorra, 20 du-
eados, del de Hurgos, 20; de la renta de So-
ria, 4.050 maravédis ; en Cuevas de Amaya,
1.700 maravédis. ■> — Cette pièce datée
du niouaslt're de seTior Sa» Jiiun de
liiar/os, le jour de sainte Anne, porte les
signatures suivantes : « Fr. Ludovicus,
episcopus Sidonensis et abbas Siliensis ;
— F. Pelrus, abbas Sancti Hcnedicli (de
Valladolid); — Fr. llefonsus, abbas Sancti
Joniinis (de linrgo?); — Fr. Pctriis, abbas
Sancti Claudii (de Léon); — Fr. Alvaro de
Mançanos licenciado. »
« Nous aurions à souhaiter, dit le grave
Yepes.non sansr|uel(|uc malice, quecomme
révèijue de Sidoine travailla à la réforma-
tion et union de ce monasttre à la Congré-
tion de saiuct Bcnoist, il eust aussi re-
noncé à l'abbaie, à quoi il ne pensa jamais,
aiaiit lestomach bon pour digérer les nior-
ceaii.v de plusieurs bénéfices, desquels il
fut pimrveu successivement à la faveur de
la duchesse de Frias, femme puissante et
de grand crédit f(ui gouvernait la cour en
ce temps, de laquelle Frère Louis maniait
la conscience. » {Chroniques générales de
l'Ordre de Sainct-Benoîl, traduction de
1). .Martin Uethelois, t. IV, p. .571.)
2. Dans une note autographe que nous
avons sous les yeux, l'austère Rodrigo
Kchevarria, dernier abbé de Silos, appelle
le P. .Mondez « abad medio nionge, medio
clerigo, sujeto tan coudescendiente que
hubiera cedido el monasterio niismo de
Silos à quieu se lo pidiera. "
L ABBAYE DE SlI.OS Al XVl' SlKCl.E
loi
du P. Diego de Vitorla. Ce vénérable religieux conçut le dessein
de remplacer par un nouvel édifice l'ancienne église abbatiale du
XP siècle. Si les finances de la mense conventuelle ne lui permirent
pas de réaliser son projet', il contribua du moins dans la mesure du
possible à la splendeur du culte liturgique. Outre de grands candé-
labres en argent disparus depuis longtemps. Silos doit à son zèle la
magnifique custodia en vermeil qui. après le calice offert par saint
Dominique au patron de son église abbatiale, est aujourd'bui le
plus beau travail d'orfèvrerie du monastère -.
Plusieurs pièces des archives nous font voir qu'il sut s'em-
ployer avec succès à la défense des droits et des possessions de
labbaye '.
L'évêque deSidon mourut à Burgos en lo29. Son corps fut apporté
à Silos et enseveli comme il l'avait demandé, dans la chapelle de la
Vierge, d'où il fut transféré vers lo7o dans le transept méridional de
l'église abbatiale *.
IV. — A la mort de Luis Mendez, l'abbaye de Silos fut pleinement
soumise au régime ordinaire de la Congrégation de Valladolid, avec
1. \ou!« en sommes presque à le re-
fifretter. Une belle ^{.'lise du conimeaceiiipiil
(in XVI' siècle vaudrait bien mieux que le
temple gréco-roniain, devant If-quel a dis-
paru au XVIII' siècle la basilique restaun-e
et agrandie par saint bominique lui-un'-iiie.
Le P. Ituiz fol. 1I2< dit à ce sujet : " Kl
prior Fr. Diepo de Viloria ténia pensa-
mieoto determinado de dt-rriliar la igii-sia
antifrua y de fabricarla de nuevo :i lo mo-
derno 'de unit min nave, dit Nebreda) ; pero
ailles se le acabo cl oficio y la vida ».
2. Cette custodia monstrance en forme
de tour deptini; ;i renf'-riner le Sainl-Sarre-
rocnt pendant la proceniion de la FV-tc-
Dieu) fui faite pour le grand honpilal ilfl
/le»/ d»" Hiir«os, dont elle porte le* armes
à <ot«: de relies de ."«ilos. Sur deux des co-
louneltes on a gravé la date de l'SS.
3. I)ieg.» de Vitoria obtint le 7 f/'vrier
1326 un acte de Charl<-i^(^uint dnt^ de To-
lède, ordonnant aux autorit/-s d'aider 1rs
moines k déterminer les limites iiprnr) de
leurs domaines de Silo*. r>(te (■/•diile fut
deinand^^'e au nom de la rommun<iutA par
Pedro de Velorado, pneur de Hazmomlo
'Rezmondo). Le procès-verbal de Vapeo,
ddlé du 8 mai 1527, nous a été conservé
{Arc/i. de Silos, A. xiv, 4). — Notre prieur
ilut aiiffi ^e défen Ire contre les empiéte-
ments des curés et clercs de San Pedro.
Tue sentence du 16 août 1524 leur iiilerdil
de prêcher les jours où il y avait sermon
d.ins l'éfflisi' abbatiale <• attenriu, dit le
tt.'xle, que <iau:> If munaslcri' se trouvent
des personnes doctes et plus capables de
cet ollice •. Ihld., orif^inal, H. xxxvii, 2'/ .
- Irie autre senleiicf du lU avril 152' leur
CL'joint de payer inléffralement à l'abbaye
le* dîmes de b-ur^ terres et de reconnaître
comme paroisse prim-ipabf (//u///'i: l'éj^lise
du m )oaotère Ihid., original, It. xxwii,
2N). — Il obtint enfin dr l'alcaMc de Silos
une sentence, conlirmatit à I liùpital de la
.Madeleine l'exemption de tout impôt et de
toute rerlevance (//<!(/., ms. 78, fol. 211).
4. L'abbé .Nebreda rmiis dit qu'il fut
placé prés de l'autel dm Vieri/rs dans un
•• sepiilcro de canteria y de mucha aiito-
ritad, rr»n (lotira de abad. •• De l'autre ciMé
de Inuli-I, l'abbi- Nebreda lit uietlri' i\ la
utt'tnv date le tombeau de saint (ionzalu.
\r)2
HISTOIRE DE L ABtlAYE DE SILOS
(les abbés élus d'abortl tous les trois ans, puis tous les quatre ans, à
partir de l'année 1613.
C'est une pbase nouvelle dans rbistoire du monastère de Saint-Do-
minique, et nous devrons passer rapidement sur cette période, durant
laquelle, d'ailleurs, les faits un peu saillants sont en somme très peu
nombreux. Aussi trouvera-t-on plutôt dans ce qui va suivre un cata-
logue annoté des abbés de Silos qu'une histoire proprement dite.
Les matériaux pour écrire cette histoire ne font pourtant pas défaut.
Ils abondent même plus qu'à aucune autre époque des annales de
Silos. Outre les pièces d'archives proprement dites, nous avons entre
les mains les nombreux livres de comptes du majordome ou cellérier,
(lu dépositaire, du sacristain, etc., les procès verbaux des réunions du
conseil de l'abbé et des visites régulières du général de la Congré-
gation, les actes des chapitres généraux et plusieurs autres sources
d'informations'. Nous les avons parcourus et même examinés de
très près. Toutefois, les événements de quelque importance y sont
rares, et les petits faits que l'on pourrait joindre à ceux dont nous
faisons mention, n'ajouteraient qu'un médiocre intérêt aux pages qui
vont suivre. Du reste, à part quelques incidents locaux, l'histoire du
monastère de Silos se perd désormais dans celle de la puissante
(Congrégation dont il fait définitivement partie.
L'élection du premier abbé réformé appartenant au général de cette
Congrégation ^ celui-ci fit choix d'un moine de San Juan de Hurgos ^
appelé Ma// in de Sala/nancn^ homme de grande vertu et qui avait
gouverné pendant huit ans son monastère de profession avant de
venir à Silos. Il mourut sept mois après, et les moines élurent à sa
place le P. Alvaro de Manzanos (t.o30). Comme on élait à la veille des
fêtes de Noël, celui-ci, pour ne point mettre le trouble dans le
monastère consentit à prendre le lilro d'abbé ; mais bientôt après, il
1. Signalons los Informarione.t de lim-
pieza de saiif/re, sorte de leUres testimo-
niales, constatant pour cha(|iie novice que
lo prétendant ;i l'habit monastique appar-
tenait à une famille de crislianos vit-jos
(vieux ciinUiens), c'est-à-dire qu'il n'avait
rien de commun avec les nouveaux con-
vertis de race juive ou mnrcs(|ue.
2. Le général était alors le P. Alonso
de Tore.
3. Saint-Jean de Uurgos (nt un des pre-
miers monastères qui adoptèrent la refor-
me de Saint-Beuott de Valladolid {\i'M'.
A celte fin, il se détacha de l'abbaye de la
Chaisc-Diou, à laquelle il était assujetti
dès l'époque de sa fondation par le béné-
dictin français Adélelme de Loudun. 11 fut
érigé en abbaye en l'année 1500. Voy.
V\oce7.,Ksp.saffr.,t. xxvii, p. 77-104; Yepes,
Corônica, t. vi, ad an. 1091, et le Monas-
ticon hispnnicinn (Bibl. nat., fonds esp. 231,
fol. 307 .
I. ABBAYE DE SILOS \C XVI* SIECLE
o3
réunit la communauté au chapitre et donna sa démission, se disant
indigne d'un tel honneur et incapable dune charge aussi lourde. Il
ne semble point toutefois que les moines aient accédé au désir de
l'humble prélat, car un acte du 22 novembre lo3i le désigne encore
comme abbé de Silos'. — Peu après cependant, ils lui donnèrent pour
successeur son propre prieur, Andrès de Cortazar, qui plusieurs fois
réélu gouverna l'abbaye pendant près de quinze ans. Il lit construire
dans l'église abbatiale un nouveau chœur, qui se trouvait au-dessus de
la grande porte d'entrée et dans lequel on accédait de plein pied par
l'angle nord-ouest du cloître supérieur-. On lui doit aussi quelques
autres travaux considérables, entre autres la reconstruction du réfec-
toire. Par un acte du 21 juillet 1.13.") il vendit au conseil et buenos
hombrea de Pinilla de Trasmonto pour 75 ducats d'or le yantar ou
droit de gîte que les moines possédaient dans cette bourgade, à litre
de seigneurs temporels \
1. '■ Ctnso perpeluo de 20 ducados de
oro rada aûo olorgado por el monaslerio
de Silox y su abad fray Alvaro de Munza-
rt'js . que lieiic e?ta ca*a en Juan de Varrio
Nue^o. vezino y regidor de Soria, por ra-
zon de las heredades y hacienda que tieue
deala casa en la Kuente dcl Rey.teruiino de
Soria • lArch. de Silos. • Conipendio ".
r<.l. 153;.
2. Nous trouvons ce di'tail dans un acte
de vente du 22 janvier 1532. par lequel
l'abbaye cède à un certain Pedro Calero,
pour 9750 maravédis, le» inai'oni» qu'elle
poss«'-dait à (jniniel de lli/.an ■■ :i du dizen
et varrio de Sun Mnjuel. » Celte vente eut
lieu • por que al pre»»»rilc el inon.i.slerio
ticne necesidad de din)TO« para acaliar de
pa^ar la tribuna, euro nuevo, que en el
abo proxiiiio paoado y en este présente an
hecho y hazcn en la yglefia.... y otras
obraa que lieoeD cunienzadas - (Arch. de
Silm, orifrinal sur papir>r, C. lvii, 12, signé
de l'abbé fr. André* de C.orlaçar, du prieur
frny Rodriffo de Colmenare», — il signe
comme prieur de .\r« Sr« df Uiiero, un acic
de l"i*8 F. xi.li. 18; —, du majordome /'/ay
Lope de Qurtedo, du sous-prifur ou ■< sc-
rond prieur • fr. Barlhoimneut n Sancio
ttominiro. et de plusieur* autres nioini-a,
parmi lesquels : fr. firer/onuM .Sancli homi-
niri et fray Jotrfthe Mendez, qui devin-
rent tous trou abb^-s d>* >ilot.; — Le I'.
Nebreda dit de l'abbé Cortazar : « No se
uiostro mucho en el govierno temporal de
la hazienda, va por las neoesidadcs gran-
des que la casa padezla, ya por la poca
ayuda de su? oficiales... Hizo el coro alto
y el refectorio, y dexo romenzado ei dor-
niitorio; hizo el caliz principal ».
.'{. .Arch. de Silos, original F. xxxii, .'i. —
L'acte fut signé à Silos en el capitula delà
Sanla Criiz. — Ce chapitre était situé dans
le cloître inférieur (c'élail le chapitre i)ri-
niitif converti eu chapelle). Une autre
salle capitulaire mentionnée dans ce même
acte se trouvait dans le cloître supéiieui"
et s'appelait r«/j/////(( de la sobre claustra
ou dcl rlanstro enrinicro. — Noui» avouons
ne pas compronilre la note d'incapacité que
Nebreda octroie A l'abbé de Silos au sujet
de sa gp«tii'n lomporelle. Les non)brcuse»
pièces d'archives, que nous avons sous
les yeux, témoignent au contraire de quél-
(|iie zèle. Voici plusieurs faits (|u'on peut
tir<'r dfs principales : Kn l.'iJ'i, reconnais-
fancc par le conseil de Cebrecos d'une
rente perpi'tiielle de .')0 ducats et ili- huit
charges de bii'. due a l'abbaye pour cer-
tains moulins ditx de lus ruprlluiies, sis
entre i'uentcdura, Cebrecos et Tordueles
{Arr/i. de Silon, Catalngue A, fol. 'M) . - Kn
ISSrt, sentence acconlant aux troupeaux de
I abbaye la liberté d'aller a la glandée en
nombre égal aux troupeaux de hix ramilles
l-)l
niSTOÎRlî DK L A«B.\YE DE SILOS
Dix mois avant dacliever son dernier triennat, il renonça à sa
prélature (lo46) et se relira an prieuré de Santa Maria de Duero, où
il mourut peu après '.
Avant de gouverner le monastère de Silos, Andrès de Cortazar
(/6ù/., original, A. xiv, 6, avec signatures de
l'abbé, des moines et de deux clercs cha-
pelains du iiu)nastt>re.^ — En la même an-
née, sentence ordonnant aux clercs de San
Pedro davoir à démolir un pilar qu'ils
venaient d'élever dans cette église, sans
laulorisalion de l'abbé [Ibid., R. xxxvu, 31
cl 30). — En 1537, bail de toutes les proprié-
tés ([ue le prieuré de San Frutos possédait
à Santo Domingo de Piron cl A Atenzuelas.
Ces deux communes s'engagent à payer eu
retour un cens annuel de 4jÛ0 maravédis,
12 poules et 120 livres de lin bien net, le
tout remis à San Frutos même, le jour de
la Chandeleur, el dia de .Y. S. de las Cunde-
liis [Ihid., ms. *8, fol. 18) — La même année,
arpentage et bornage des domaines appar-
tenant à San Frutos dans les villages de
Carrascal. Mohalilla, Cobos et Horcajo, faits
à la demande du prieur de San Frutos,
Antonio Pardo {Ihid., original, C. xxvii, 21).
— En 1^)38, arpcutage el bornage des do-
maines du prieuré ou grange de San .Mar-
tin de Requpjo [Ihid., origin., E. ui, G et 7.
Nous y trouvons montirinuées In hermila de
Son Pelayo aujourd'hui détruite, et lu her-
mila de N. S. de las Naves, qui plusieurs
fois reconstruite est encore fréquentée par
les villageois des environs). — Le 16 mai
1538, cédule de Charles-Quint et de la
reine Jeanne autorisant l'abbaye à recueil-
lir les oITrandes faites à la confrérie de
Saint-Dominique, « por que la dicha casa
ténia muy pocaronta... saibo la limosna
de la buena gentc e debotas personas, (|ue
les hazun algunas limosuas e mandas, por
ser casa debota e estar en montaûas.... e
para los peregrinos e personas debotas que
alla van » {Ibid., copie de 1539, A. xiv, 8 .
— En 1538, 20 novembre, cédule de Char-
les-Quint conlirmant .'i l'abbaye la rente de
8000 maravédis que lui payait Guticrrez
del (iadillo 'Arcli. de Simoncas, « Registro,
Coutaduria de mercedes, » n" 20, fol. 38.
Del Gadillo a\ait donné peu auparavant
cette rente à Silos. {Ibid.). Une cédule de
Philippe 11 du 19 mars 1576 ordonne aux
employés du Trésor de servir fidèlement
ladite rente, Ibid.) — En 1540, 22 novem-
bre, confirmation, en faveur de l'abbé de
Silos, du droit de visiter l'église parois-
siale de San .Martin de .Madrid, à l'exclusion
de l'archevêque de Tolède {Arch. de Silos,
original, B. i.vi, 13. octroyé par l'auditeur
de Uote « lohannes Paulus Tolomeus ». Cf.
Catalogue B. lvi, 16). — En 1541, actes de
la visite faile à San .Martin par l'abbé de
Silos [Ihid., original, B. uv, 14, avec une
liste des objets précieux de cette église). —
La même année, 15 décembie, cédule de
Charles-Quint, autorisant un arpentage de
tous les domaines de l'abbaye dans la
merindad de Silos {//)/d.,Vidinuis de 1548, A.
XIV, 11, fol. 7-9). — La même année, bail
pour 4 ans des biens de l'abbaye sis à San
Silvpstre d'Alba de Tormes (Calai. B. fol. 2j.
— La même année, l'abbé de Silos promet
aux habilauls d'Hortezuelos d'avoir dans
leur église le Saint-Sacrement et des fonts
baptismaux, mais réserve au monastère
tous les droits curiaux (Catal. B. fol. 20).
— En 1542, il obtient une bulle de Paul III.
excommuniant les détenteurs et receleurs
des domaines, or, argent, titres et autres
biens de l'abbaye (Catal. A. fol. 13). — En
1546, enquête constatant le droit de l'église
abbatiale de Silos au litre d'église pre-
mière et principale de Silos, de percevoir
les dîmes, etc., faite par le bachelier Gil,
curé de Santo Tome de Covarrubia«, délé-
gué de don fi'ay Antonio lien don. coinmen-
dndor de Nm Sra de la Merced de Valla-
(lolid (le sceau de ce dernier porte une
grille surmontée d'une croix avec la de-
vise : Ave Maria: originaux, B. xxxvu, 32).
— En la même année, délimitation des do-
maines dits el l'arral et la Mata, sis à Silos
(original. A. xiv, 9. Cf. A. xiv, 13; xii), 46;
B. IV, 55). — Autre arpentage des terres
do Peûacova (orig. E. xxxi, 2i — La même
année, bail perpétuel des propriétés que
possédait l'abbaye à Cuevas de Amaia,
pour une rente annuelle de 130 maravédis
(Calai. A. fol. 40).
1. Ruiz ajoute : « Fue enterrado en la
ygicsia deste priorato ».
i/aBBAYE de silos Al XVI* SIÈCLE ^ 43?)
avait été prieur de Saint-Benoît de Valladolid et abbé de Saint-Benoît
(primitivement Saint-Michel deZamora. maison fondée au XIP siècle
pour les bénédictines françaises de Marcigny et peuplée peu après
par des moines de Cluny.
Bartolome de Santo Domiufjo, qui lui succéda sur le siège abbatial
de Silos, était un saint religieux rempli de zèle pour l'observance
régulière et qui sut veiller en même temps à la prospérité spirituelle
et temporelle de son monastère.
Les alcaldes de Huerla del Rey, ville vassale de l'abbaye^ lui ayant,
dans une circonstance assez solennelle, refusé obéissance, il les fit
enfermer dans la prison du monastère de Silos et les bannit pour
deux mois de Iluerta et de son territoire. Chacun d'eux fut en outre
frappé d'une amende de 7o0 maravédis, dont une moitié devait être
affectée à l'entretien de la lampe qui brûlait devant le. tombeau de
saint Dominique, et l'autre moitié aux constructions nouvelles et
aux travaux de restauration '.
En 1548, il obtint de la chancellerie de Valladolid la confirmation
des redevances que payait à Silos la ville de Iluerta, confirmation qui
fut renouvelée le 11 novembre 17.')0. (Ces redevances consistaient
entre autres choses en un cens annuel de 2i0 fanègues de blé,
22o0 maravédis et une douzaine de poules.) La même année, il dut
défendre avec vigueur son droit exclusif de visite dans l'église
(laroissiale de San Martin de Madrid, malgré les moyens violents
pris en cette circonstance par le célèbre Siliceo,archcvè(|ue de iolède.
Nommé trois fois abbé de Silos, de l'iiG à 1 ").■).'{ et de tooG à iriof),
il eut aussi à difTi'rt'ntes reprises la direction du prieuré de Madrid ^
Knvoyé h Valladolid en (jualité de procureur, il venait d'être choisi
comme déliuiteur par le cha|)itr«' général de I.'ID^, lorsqu'il mourut.
H fui enseveli dans le cloître de l'abliaye de San Benito el Ueal\
1. Scnt'-nfc (lu 26 avril 1541 'Arch. de 2. Quilqiips .Inniinpnts dt- LMI et |.'»42
SiUii, p. xi.it. M, original, lA fcuilU-ii <lc le (|iitililif il<- . ul).iil ilrl iiionastcrin o ])rii)-
pApier, érrilure b&Urde). — (k>t acte éner- rato iIh San .Martin lie la villa de M.-idrid »
Ki'juc footrc \e% vn.«ianx du nionnnliTr (An/i. di- Silus, II, i.v;, li cl Ki).
n <tt pa« le Miil i|u«- iioiii IroijvioiM r«-l<-vA 3. i'nraii Ich ^-Ihkch i|iic lui décerne le
dans le» pièce* d'archives de cette époque. P. .\ebrtd/i dans »a notice niainmcrite, rc-
Hn l^4H. un h/iliilant de l'enUln-.Mfirnnliir Icvunn rr|iii-ci : ■■ Kl nuior <|iie luv<i;i las
ft «-Unt p«Tini« d»-» parole» oulragrniit'H jetras fu<; nolablc ; portfue im oviend(» e«-
coolre l'alih^ de Kilos, celui-ci le condniu- tudindo en In niocednd, rpiando y» crn viejo
'■« 'I • uilr cl If fit Jeter daoft l'i pri- eiiludio nrleit y teolo^ia, y Halio niuy Itien
••'Il .. .;jyc ^Catalogue A., foi, .'ji', ciui ello, numpie ipinrido nvia de lucir le
:;(;
HISTOIHE DF, \. AHIIAVK DK SILOS
Greyurio de Sanlo Dominf/o élail pi'icur do Madrid, comme son
prc^décesseur, quand les sulîrages du chapitre général et des moines
de Silos le mirent à la tète de ce monastère. Habile dans le maniement
des alTaires, il sut aussi se faire aimer de ses religieux par la douceur
cnterraron. » — Nous croyons (ni'il y a
quel<nic iiitér("t à (Idiiikt à rettc place le
texte d'une lettre de (;iiarles-(Juiut au con-
seil de Silos. C'est le plus ancien témoi-
finngc qui uou« reste de la faraude fête que
les habitants de la bourgade célèbrent avec
grande pompe le 2 juillet et dont lorigine
est inconnue. Voici le texte du document :
■' Don Carlos, por la diviua clemençia em-
perador sienpre augusto, rey de Alemana
ilona Juana su madré, y el niismo don
Carlos, por la niisma gracia reyes de Cas-
lilla, (le Léon, de Aragon, de las Dos Seci-
lias, de Jhcrusalem, de Navarra, de Gra-
nada, de Toledo, de Valencia, de Galizia,
(le .Mallorcas, de Sevilia, de Cerdena, de
Cordoba, de Corcega, de .Murcùa, de Jaen,
de los Algarves, de Algezira. de Gibraltar,
condes de Flandes e de Tirol, etc. A vos
el alcalde mayor y allos hordinarios de la
villa de Sauto Domingo de Sylos, y a cada
uno de vos, salud e gra(;ia. — Sepades que
Tristan Calbete, en nombre de la dicha
villa, nos hizo rela(;iou, diziendo que en la
dicha villa de Santo Domingo, de tienipo
anliguo ay boto, para ([110 en el dia de la
Uesylaf^ion de .Nuestra Seîiora se haga la
dicha (iesta y se corran torros, los qiiales
se rcparten entre los pobres de la dicha
villa, por (lue en aquel (lia ubo antigua-
mente milagros en ella, y (|ue algunas jus-
li(;ias que an sydo eu la dicha villa, enten-
diendo que los dichos gastos se pagaban
en sysa en cl bino y que no avian li(;encia
nuestra para ello, niandaron (|ue no se he-
chase mas la dicha sysa e (|ue de très anos
a esta parte por razon dcsto no se haze la
dicha fiesta tau cumplidamcnte conio se
solia hazer, y que despues aca se an bisto
por esperiençia muchas neçesidades y fati-
gas entre los vezinos de la dicha villa. F'or
lo i|ual nos suplico les mandasemos dar
licencia y facultad para que pudiensen he-
char dos maravedis de sysa en cada can-
tara de vino, para ayuda a coniprar los
toros para la dicha fiesta ; por que todos
los vezinos de la dicha villa lo consenlian
y abian por bien, o como la nuestra (uerced
fuese. — Lo quai visto del nuestro consejo,
tue acordado (|ue deviamos mandar dar
esta nuestra carta para vos en la dicha
razon. E nos tubimoslo por bien. — Por la
(|ual vos ■ manilamos que luego veays lo
suso dicho, y Uamados e oydos los vezinos
de la dicha villa a concejo abierto, aya yo
ynformacion y sepa yo (|ue tanto a que
se célébra la dicha (iesta, y quautos toros
se solian correr en ella, y de doude se i)a-
gaban hasla aqui los mrs. que costaban, y
si sera bien que de a(|ui adclante se célè-
bre la dicha liesta, e sy la dicha villa tiene
propios y renias para pagar los mrs. que
cuestan los dichos toros; y no los teniendo.
sy conberna (pie le démos licen(;ia y facid-
tad para los echar sysa 0 repartimiento
entre los vezinos délia: 0 sy sera bien (]ue
se echcn de sysa en cada canlara de vino
que en ella se vendiere dos mrs., para
ayuda a la paga de los dichos toros, o en
que cantidad, y sy ay de otra parte y lu-
gar de donde se puedan pagar que sea con
nienos daûos; e que proyulilidad se siguira
dello 0 perjuizio sy no se liiziese; y a (jue
personas y por que causa; e que es lo que
mas conbiene que sobre ello se haga y
probca, y de todo lo demas (|ue vierdes
por nescesario a la dicha ynformacion. La
quai avida, scripta en limpic, lirmada de
vneslros nombres, signada,(;efrada y sella-
da en mancra que haga fee, la enbiad al
nuestro consejo, juntamente con vuestro
l)ares(;cr de lo ([ue en ello se deve hazer,
para (jue nos lo mandemos veer y prover
sobre ello lo que sea jusli(;ia. — E no faga-
dea cnde al, sopeua de la nuestra men^ed e
de diez mill mrs. para la nuestra camara.
'I Dada en la villa de Valladolid, a nueve
dias del mes de junio, aûo del Sefior de
mill y f|uinient(is y cinquenta anos.
" F. P.\THiAH(.iiA Sk.i NTi.NLs (1). Femaudo
Nino de Guevara, év(*que de Sigiienza, pa-
triarche des Indes et pr(!'sident du Conseil
royal). — Doclor de Outa. — Licenciado
de Penalosa. — Doctor Amaya. — Doctor
Castu.i.o. — Doctor HiiinnA. » (Archives nui-
nkipules de tiilos, original sur papier, avec
l'abbaye de silos Al XVI'" SIÈCLE
10 i
de son caractère et une rare simplicité'. Klii pour la seconde fois
en loo9, il mourut le 10 décembre lo61 au prieuré de Quintana dcl
Pidio, et fut enseveli à Silos dans l'église abbatiale. >'ous donnerons
plus loin son épitaphe.
Joseph Mendez, qui le remplaça Tannée suivante-, était le neveu
de i'évèque de Sidon, Luiz Mendez, dont nous avons parlé ci-dessus
et qui lui donna l'habit monastique dès l'âge le plus tendre ^ Doué
d'un talent peu ordinaire pour la musique*, il enrichit le monastère
de superbes livres de plain-chant et de musique sacrée, si excellents,
nous dit le P. Kuiz, que l'Escurial lui-même n'en possède pas de
meilleurs. Il était en grande estime auprès de beaucoup d'illustres
e sceau plaqué de Charles-Quint, écriture
dite ledonda.
On voit par cette pièce, entre autres dé-
tails curieux, que Silos fêtait le 2 juillet par
une course de taureaux. L'établissement
d'un spectacle de ce genre était assez sou-
vent considéré au moyen âge comme une
œuvre de charité. En voici un nouvel
exemple que nous empruntons à un docu-
ment iuédit, tiré de? archives df la ville de
Roa et conservé aujourd'hui aux archives
de Silos : " A 4 de eiiero del afio del nari-
- mieuto \'i'ii, se obligo el concejo de Hoa,
• por quanto Dios de la su merced haem-
• hiadfi [M'Stilencia sxhre la clirisli.indad
• en esta dicha villa i su tif-rra. e porque
• DioK por la bu ganta merced i por la su
• miserirorrli;i quiera <|ijitar e alzar la di-
• rha pestiN-ncia de la christiaudad, f.ize-
- mos et prometemos volo a Dios e a la
- cofradia de (>jr(>ore Christi de la dicha
- villa de Koa de dar e pa^ar en cada anuu
• para «ieiiipre jauia* mil e quinientos
■ maravedi* deita nionoda husual, que fa-
zen «liez dineros el maravedi. K que pa-
UMoa en esto» di<lioi« maravedi.s lodo« la-
~ vallcron, escuderoH, duefias e doncellas,
f '■! (le 'olar conorido, le^o», cleri-
lioi i inoroo desifi dicha villa
• K ffue ilftl'M dicho* mil i (fuiniento* ma-
• ritrrilm irnii nirn/iriiil'ji (fiiiilro hniis, i
' 'fue tean rfjrndot i duiJim por amor df
■• thoi : to9 doi toro» en et dia de Corpnre .
' CttrtMli. E 'fiie eit'/t die hou dot toron f/iie
• Ut dm t fii^iniiio* dar rwid'jë a lot 'en -
» aerffi,hadot i pfihret, tfur en etln vitlti tr
"■ ,'irrn el domin'jo tif/iiienle ron pan i
- I oc/ « Irc/i, de SiUit, rn«. 1, fol. ."lO,
Divers documents qui accompagnent la
lettre de Charles-fjuint nous apprennent
que la fiHe de la Visitation appelée aussi
Santa habel) se célébrait alors avec grande
solennité, au milieu d'un immense concours
de fidèles et de beaucoup de prêtres.
1. Suivant Nebreda, il fut aussi prieur
de Santa Maria de Duero. — En 1554, il ob-
tint une sentence de la Chancellerif royale,
défendant aux tanneurs de Silos d'ixcrcor
leur industrie dans le voisinage de la grande
fontaine de Silos. [Arch. de Silos, original,
A. XIV. 19.)
2. Voici ce qu'ordonne, sous le gouver-
nement de cet abbé, le cliapl(i-e général
de 1502, au sujet du (jcrsonucl du monas-
tère : « Sustente [el monaslerio de Saiiclo
Domingo de Silos veinle monges y en .Ma-
drid diez, y les ayude cou cien mil ma-
ravedis cada afio; y en Huele otros diez
monges y les ayude Sancto Domingo cou
qniuientos ducados cada ano. y lodos los
otros monges de- los prioratos se reduzcan
al monasterio » lAcla.ide la Cuni/reifarion
de Son Ifpuilo, I. I, fol. 2."(6). — L'abbaye el
sr-s prieurés rapportaient alors l.4K0.U()()
maravédis [lltid/ .
'.\. " Sicndo sifio ■• . dit le IV Nebreda
dans fa Solire niiniuxcrite.
i. Saldoni dit, d'après le I*. Argai/, qu'il
avait ^•ludié la niu-iquc •■ a l'i-colr dr
l'abbaye ib; .Monlscrrat ". illirrionariu
hilttioijriifiro de KfrmirideH dr Muticoit
lltpanotrH, 1K(;8-IHHI, t. iv, png. I'.MI-20(I.
D apft-K Y<-pe», ' il touchait cxi-cIbuMiirnl
l'épinelte. |e« orgiifN et nulreN instruments
de Miusiqur • d/nonii/ue. Irad. Martin
H.lhrioi». t. IV, p. '172 .
•lo8
IIISTOIKE DK L ABBAYE DK SILOS
personnages de la conr cl particnlièrenuMit lié avec le cardinal
Espinosa, président du grand Conseil de Castille. A l'expiration de
son triennat, il se rendit à Madrid, comme prieur du monastère de
San Martin, où il mourut de la goutte. Il avait été grand prieur de
Silos pendant la prélature du P. Gregorio de Sanlo Domingo '.
Diego de Zamora, élu abbé de Silos le 5 février 156"), avait été
secrétaire du tribunal de l'Inquisition avant de prendre l'babit monas-
tique. Après avoir prononcésesvœux sous l'abbé AndrèsdeGortazar\
il fut élu successivement secrétaire du général, procureur de la
Congrégation à Rome ^ (tooG) et abbé de Santa Marfa de Fromesta \
Il gouverna avec prudence et sagesse l'abbaye de Silos de 1565 à 15G8,
puis, de 1568 à 1574, le monastère de Saint-Jean de Corias dans les
montagnes des Asturies.
Un des meilleurs actes de son gouvernement lut de sauver le
prieuré de San Martin de Madrid, dont IMiilippe II voulait remplacer
les moines par les Clercs réguliers de la collégiale de Parraces, au
diocèse de Ségovie. Le roi avait déjà obtenu les bulles nécessaires à
cet eflet et tout semblait perdu, loiscjue l'énergie de l'abbé de Silos
parvint à conjurer l'orage. Pliilippe II lui vivement contrarié de celte
opposition inattendue. Mais il n'était peut-être pas toujours aussi
despote qu'on le croit. Il finit par entendre raison et Silos garda le
plus important de ses prieurés '". — L'abbaye de Silos obtint en 1567
1. Il signe en cette qualité [fi'ai Jliose-
ji/te Mendez, prior »iai/or) un arte du 4 oc-
tobre 1553 daté de la %ille de Salinas et
par lequel il donne à bail à Diego Hurtado
(le -Mendoza et à son fils, leur vie durant,
les puits de sel que l'abbaye possédait à
Salinas, pour une rente annuelle de 235 fa-
nèfiues m de snl blanca e buena » [Arch. de
Silos, (Jiiginal, K. mx, 10).
2. Voici la formule de sa charte de pro-
fession, la plus ancienne fjue renfennciit
les Archives de Silos. >• Ego frater Dida-
rus de r.auiora, [)roniito cslabilitatcni 'sic)
meaui perpétue inclusionis et conversioncui
nioruni nuoruni et (diedicntiam corain Deo
et sanclis ejus, secuuduui regulani sancl'
Benedicti in hoc nionasterio Sancti Donii-
nici de Silos, hordiuis eiusileui sancli, in
presentia fratris Andrée de Cortazar abba-
lis. t Frai dikgo de Çamora. »
.1. Arch. de Silos, Actes des chapitres
généraux, t. i. fol. 149.
4. Il avait été prieur de Moroso en 1530
(Arch. de Silos, Catalogue A., p. 55i et plus
tard abbé de liuele. En 1">65, il était prieur
de San .Martin de Madrid, dont il maintint
l'union à l'abbaye de Silos contre les
prétentions de Philippe II.
5. Voici la lettre que le roi écrivit en
cette circonstance au général de la Congré-
gation de Saint-Uenoit de Valladolid :
'< El Rey. Reverendo y dcvoto Padre gê-
nerai de la orden de Sanct Benito. — Ya
dcveis tener entendido como, por convenir
ai servicio de Dios y nuestro, y bcneflicio
j)ul)lico, y por ciras justas causas que a
ello nos movicron, acordanios de que la
yglesia de Parraces se Irasladasse y niudaee
a la villa de .Madrid, y se erija en ella una
iglesia collégial ; para lo (|ual Su Sanclidad
ha dada pus bullas y brèves bastantes. Y
haviendo platicado en que parte de la
dicha villa fpie sca mas comoda se puede
hazer la dicha translacion yerigirla dicha
L AUBAYE DE SILOS Al XVI' SIECLE
lo9
une lettre citatoria), ordonnant à l'archevêque de Tolède de compa-
raître à Rome, pour avoir voulu enlever à l'église paroissiale de San
Martin de Madrid ses droits et son indépendance. L'ordre ne put
parvenir à l'archevêque; l'infortuné Carranza, qui se trouvait à cette
époque dans les cachots de l'Inquisition'. Réélu abbé de Silos en
lo78. Diego de Zamora fut surpris par la mort à San Pedro de Garde-
na. où il était allé rendre visite au général de la Congrégation.
Juan de Bûhadilla^ dont le P. Gérônimo de Nebreda, son contempo-
rain, vante la capacité, la science et le zèle pour l'observance religieuse,
gouvernait l'abbaye de Iluete, lorsqu'il vint prendre possession du
monastère de Silos en février I0O8. Il avait reçu l'habit et fait profes-
sion à Nuestra Seùora de Sopetran, où il retourna achever ses jours
à l'expiration de son triennal*.
Il eut pour successeur l'abbé Anlonio Hiirtado, homme d'une valeur
peu commune et qui fut la principale gloire de la Congrégation à celle
époque. Bien qu'il eut revêtu l'habit religieux à Cardena, il s'adjoignit
iglesia. entre <Urus sitios se ha apuntado
ser muy conveniente y a proposito el de
la iglesia de Sanct .Martin de la dicha
villa, que es de vuestra orden, dando en
lugar dello la iglesia de Parraces. para
que en ella aya y eslen los relipiossns
dessa orden que estan en la di<:ha villa de
.Madrid. Y por que, para tractar y plalicar
sobre est© y ver la orden y niedio que ce
podia lener en ell.i, sera necesario (|ue
To* diputeis algunr) o alguiios religiosso!*
de vuestra orden. y como quiera que en
virtud de la coniision, que por lo.s diehris
brèves y bullas se nos da, l'c entiende
que se pudiera hazer sin otro consenli-
iiiienlo ni licencia, todavia, os encargamoi»
y niandanios que para tractar y platicar
en c«to. y ver la orden que se puede tener,
embieia uno n don reli(;io«sos de vuestra
ordeo con vueitra <°oniii>ion, para que se
trarle y se de cerca desto In orden que
conveniere mas, a*i para lo que toca a l/i
dicba if{le«ia collégial conio a viu-Htra
• >rden. (Jue en elli* y en que brevedad lo
ordeneis recetire oiurho «ervicio. — Del
Itonque <!• - II. a .XXIII de setienibre
de Ml*l.\. Yo m. Ket. • Arrh.ilr
Silo», original sur papier, liasse il. I.VI,
n. CjeUi lia»»»* r«'(if<Tnic quatre lettre»
fort inl*r''««atil<« «lu i/'n'ral "l< 1 1 i.mtvr'-
galiou de Saint-Beiioil de Valladolid, liu-
drigo de Vadillo, adressées à l'abbé de
Silos, et une cinquième de Fr. .Vndres de
Trasmyera, présideut-prieur, signée par
treize moines de Silos).
1. Arrh.de Silos, B.i.vi, 18 b. — La pièce
B. Lvi. 18. renrcrme une sentence en faveur
de San .Mnrliu et contre la paroisse de
Santiago qui prétendait empiéter sur son
distriit paroissial. CeUe sentence est datée
du 2'J novembre l.i67, du monastère de
San Geri'inimu di- Madrid et signée du
prieur des llieronymitcs, Fr. Jeronii/iu dr
Mt'dina.
2. Voy. Heredia. Ilisloria de Sopciran.
p. 202. — Il avait obtenu le 'J janvier 1511
une provision royale, déclarant que la fa-
culté, accorilée aux alcaldcx et aiguacilcs
de Huerla del Bey, de porter la vara ou
verge de justice, insigne de leur autorité,
ne devait en rien pnjudicier au droit (|we
possédait l'abbaye de Silos à la juridicti<ui
lempori'lle île ladite ville et à la cnnilrma-
lion de, lien iijliciirs. Oet acte ent signi' par
I). lyardiniiliH Sn/ un tin un (I)iego d'Ki>pino-
i>'i, inquixiti-iir général, |iréMident du grand
Om^eil de r;,i»lillc, «véqui- de SigOenza et
cardinal) et par d'autres membres du Con-
neil ' Airh, df SiIok, K xi ti, 21, original ^ur
papier, ave. le «ccau royal plaquéj.
i;i)
IIISTniHK l)i: I, AliltWE DKSILflS
peu a[)rès à lu commiiiiaiilé de Silos, (|iii a le droil de le considérer
comme Tiin de ses enfants. Il occupa plusieurs prélalures, cl
liualement lui élu général de la Congrégation '. Le V. Herganza
ayant parlé assez longuement de cet abbé dans son liistoire de
(^ardena, nous ne pouvons mieux l'aire que de renvoyer à cet ouvrage".
Disons ici seulement, pour compléter cet historien, que le P. Antonio
llurtado, élu pour six ans abbé de Silos, renonça volontairement à sa
charge au bout de dix-huit mois environ, en raison de certaines
diflicullés survenues entre lui et le général de la Congrégation.
(j'est ce que nous apprend Gciùnijiio de Ncbrcda, qui fut choisi poui'
le remplacer le 18 septembre 1572. Le nouveau prélat était à celte date
abbé de San Benito de lluete^ Il gouverna le monastère de Silos
pendant l'espace de six ans, période qui avait été substituée au
1. 11 remplit cette charge du lî mai
1580 au 11 mai loSIÎ.
2. Anligiiedades de Espanu, t. ii ,
p. :in-:ii;j.
3. II nous dit de lui-uièine : « (jcronimo
de Nebreda fue el primero que siguio letras
graves de Artes, philosophia y theologia
en esta casa (de Silos) desde la reforma-
cion aca ». Il résume ensuite eu ces termes
les résultats de ses six ans d'abbatiat :
" Ilizo la casa de recrcacion de San Mar-
tin de Requexo; hizo una gallineria; cubrio
dos paûos }• niedio del claustro ; hizo de
iiuevo la campana grande : aderezo e'
claustro y vergelcs, con los sepulcros del
vergel ; cubrio la liermita de San Joan ;
hizo cl organo. la cama del moiuimcnto,
ornamentos en la sacristia y en la yglesia,
una fuente y ostiario de plata. Siguio el
pleyto de las aldeas con el obispo de
(►sma ; tl de la martiniega contra la villa;
el de Guimara contra el fiscal del rey ;
el de la herencia de fr. Diego de la Calle ;
cl de los clerigos de San Pedro en Homa
s(d)re la cougrua y otras cosas, y saco
executoriales contra cUos ; el de D. Juan
Delgadiilo solire la hazienda do Ciruelos,
con (pie ([uedo to<lo el termino por la casa
y 50 fanegas de pan de reuta, dos carncros
y un yantar. Saco de Gregorio XIII privi-
legio de altar privilcgiado para el de
Sauto Domingo » {Notice manuscrite). —
l'hisieurs des pièces d'archives relatives
aux faits énumérés ci-des.sus sout encorç
à Silos. Signalons les lettres executoriales
expédiées le 16 septembre 1573 par Julius
Oradinus, auditeur de la Chambre Aposto-
lique contre Pedro Martinez Delgado, cure
de San Pedro de Silos, lequel voulait
exiger de l'abbaye de Silos, outre sa por-
tion congrue, un revenu qui ne lui était
pas dû. Le curé fut condamné aux dépens
taxés à 105 ducats d'or (original sur par-
chemin, B. X.WI, 19). Par contre, une
sentence des proviseurs de Francisco
Pacheco, cardinal de Sainte-Croix en Jé-
rusalem et archevêque de Burgos, attri-
bua aux bénéficiers de San Pedro la rede-
vance curiale dite (utales (acte du 20 avril
1574, copie, B. XXXVII, 40). « L'abbé de
Silos, dit une note d'archiviste, ne (il pas
appel de cette injuste sentence ; il fallait
bien laisser aux bénéficiers de quoi payer
les frais du procès de l'année précédente
en cour de Home ». — Signalons aussi une
cédule originale de Philippe II du 16 juin
1576, ordonnant à ses gens d'aider les
bénédictins de Silos ci dresser un état
complet de tous domaines et autres bieus
qu'ils possédaient dans les villes et villa-
ges du royaume (suit l'énninération de 44
villes et bourgades dans les(juelles l'abbaye
possédait des propriétés foncières). Cet
acte porte le sceau royal plaqué et la signa-
ture: " D. Epi.scopits Segohien.sis » — Diego
de Covarrubias, évêque de Ségovie et pré-
sident du Conseil de Castille. — (Arch. de
Silos, A. XIV, 60 j.
LABBAYE DE SILOS Al XVl^ SIÈCLE I ti 1
triennal^ depuis l'assemblée solennelle tenue par les abbés de la
Congrégation dans ville de Madrid en 1563'. Nous devons à Geronimo
de Nebreda une courte notice sur Silos, que nous avons souvent citée
et qui nous a fourni plusieurs faits intéressants. Son amour pour les
antiquités de son monastère lui fit découvrir dans le vieux cloître le
corps de saint Gonzalo, qu'il transféra dans le transept méridional de
l'église, près de l'autel dit de las Vîrgeues.
Il fut choisi par le pape tirégoire XIII comme visiteur de l'Ordre
des Prémonlrés en Portugal, avec mission d'y introduire la réforme';
mais nous ignorons quel fut le résultat de cette visite.
Le (Chapitre de la Congrégation de Valladolid le nomma en 1577
visiteur général, charge de la plus haute importance à cette époque'.
Il laissa une réputation justement méritée de science et de vertu.
L'inscription gravée sur son tombeau nous apprend que sa mort
arriva trois ans après, en i.o80 ' .
Alonso de Fifjueroa. élu le 21 octobre 1 .j78 en remplacement de Diego
de Zamora, entreprit des travaux considérables pour faciliter à ses
moines l'observance de la règle et l'esprit de recueillement. <( En tous
les lieux où il commanda, ajoute le bon Yej)es, il fut toujours curieux
de bâtir, qui est une inclination naturelle à tous les bons esprits » ^
(Jn lui doit en particuliei" les beaux murs crénelés, qui entourent
le vaste jardin de l'abbaye, œuvre considérable pour laquelle il dul
dépenser des sommes importantes*^. Après six ans de prélature à
Silos, il fut envoyé comme prieur à Sainl-.Martin de Madrid, où il
mourut, nous ne savons au juste à quelle date. « Celait, dit encore
Yopes, \\\\ moine de grand esprit et de jugement solide, estimé de
toutes les personnes avec lesrjufllt's il conversait, et honoré des prin-
cipaux du royaume.»'. Il avait rempli pendant longtemps à Silos
lollice de majordome. .Nous avons encore sa charte de profession,
datée de l'année l.*i(i2. en la fêle de suinte Anne '.
i. baprè* \t* Arlnx de lu Congref/arion. i. Ili.-rijcil des inscriptions i\r SiloH a
t. I, fol. 220. 1.1 lin (Ir; ce volume, Appendice II, n» 83.
2. I>'«pr/« f:i»lr<> p .'Î0«. — L" (Mlalo- r. CMroniVvï, Tr.i.l. îltlii.j.iis. |. IV, p .'512.
({lie itiinuscrit d«-» iiUbvn ■!•• ^ilun <lil nuii*<i G. Kn l.iSOiin novice donna d.ins ce linl.
de ï»ti\f Svbrvtlit : Fue citilatlorile la orUen l'i In veille de pronmiccr sl-b vœuN, une
lie el l'innuâlr drl rufnn itr l'o> tui/iil. soniniP «le 30iiO dijc.il*. (Huiz, fol. 180.)
3. L"* vitilciri K^ueraut p-mv-iimt en 7. Kn 1'iH7, d fit t-crirr le rem iripmlile
cerUiiies rircon»l4iice« «•Mpcndre Jfi /•v.m^eli.iirr «ignalé pins loin dans 1 1 liste
•bl>és et iiiAmv l<r ((/'H -ifil de In Cougr/-- de« ni/inii«rriti de Silos, Appendice I, n" KO.
((«lion. ;/lc/(ij, t. I, p.is<iin il. Arch. de Situ», nis. 4.'>. — Il >l.tit
II
162
HISTOIRE DE I, AHllAVE 1)K SILOS
Juan de tleredia occupa à trois reprises le siège abbatial de Saint-
Dominique, ;de 1584 à 1587, de 1590 à 1592 et de 1601 à 1602). 11 mou-
rut en 1602. avant d'achever son troisième triennal. La Congrégation
l'avait honoré en 158i du titre de visiteur général. 11 l'ut aussi prieur
de Sainl-Martin de Madrid.
Pedro de Guevara lui succéda pendant le triennat qui s'étend de
1587 à 1590. Il appartenait à une très noble famille et se fit remarquer
par une grande charité envers les pauvres. Pendant les années 1613
et 1614, nous le trouvons aux Indes occidentales, occupé au nom de
la Congrégation à de graves affaires '.
Juande Azpei/tia^ élu abbé de Saint-Dominique en 1592, était né à
Madrid du docteur Campo de Azpeytia et de doiia Ninfa de Vera ', et
avait prononcé ses vœux de religion à Silos le 26 octobre 1566^ A
peine élevé à la dignité abbatiale, il se trouva en présence d'une
situation des plus dilliciles. Le chapitre général de la Congrégation,
tenu à Valladolid au mois de juin de cette même année 1592, avait
décidé qu'en raison de l'impoitance de Madrid, devenu oHîciellement
capitale du royaume, le prieuré de San Martin, seule maison de l'Ordre
bénédictin dans cette ville, serait désormais soustrait à l'obédience
de Silos et érigé en abbaye'. C'était enlever à Saint-Dominique le
j)lusbeau fleuron de sa couronne. Aussi, l'abbé Juan de Azpeytia crut-il
de son devoir de s'opposera cette décision. Il le fit avec la plus grande
énergie [barbadamenle^ nous dit le P. Yepes, dans son vieux langage
castillan), et en appela successivement à Rome el au tribunal du roi ^
rcllcrier {cellerizo) de Silos en 1565 (Arcli.
de Silos, B. LVI, n), puis raajonlouie
(ma;/ordomo) en 1571. Voy. Yepes, CoroHJCrt,
t VF, fol. 47:1.
1. Probablement aux négotiatious re-
latives à la fondation d'une abbaye béné-
dirline au .Mcxi(|ue ou au Pérou, (|ncsti(>ii
plusieurs fois soulevée aux chapitres
généraux [Aclas, t. I, fol. 437 45.Ï). Lima
l'iit un monastère bénédictin, du nom de
.Monserrate {Vapeles varias des Archives
de Silos, ms. 56, et Arcinvo de la Coiigre-
ijacion de Valladolid. t. XIII. fol. G9).
2. « Actas e informacion de limpicza de
.«angrc. » {Arch. de Silos.'
3. Par une exception peut-être unique,
il a ajouté à la formule des vœux le ver-
set suivant <' Dominus milii adjutor et ego
despiriam inimicos meos. » (/Irc/i., ms. 45.)
4. Actas de la Congrei/acioii de San Be-
nito de Valladolid, t. I, fol. 403.
5. Le mémoire adressé alors au roi se
trouve aux .Vrchives de Silos (B. LVI, 50
bis). — Par le fait seul d'en avoir appelé à
Rome de la dérision du eha[utre général,
l'abbaye de Silos et le prieuré de Madrid
avaient (d'après les constitutions de la
Congrégation de Saint- Benoit rie N'allado-
lid; encouru l'interdit. Une dépêche du
nonce à .Madrid autorisa néanmoins la
célébration de l'ollice divin dans les deux
monastères. {Arch. de Silos. » Fonds des
archives de la Congrégation de Vallado-
lid », t. Il, fol. 255. Cette dépêche est datée
du 30 août 1592 el signée Pftius Mu-lims,
nunlius aposloliciis, »
L ABBAYE DE SILOS AU XVl^ SIECLE
163
Le général de la Congrégation se montra très irrité de cette résistance.
Voyant qu'il ne viendrait pas à bout de sa résolution, appuyé d'ailleurs
sur le bon plaisir de Philippe H, il priva l'abbé de Silos de sa préla-
tureet le relégua au monastère de Sahagun, où il mourut prisonnier*.
Cette résistance cependant ne fut pas sans résultat. Elle empêcha
d'abord la réalisation d'un projet de Philippe II et du général, qui
consistait à faire transférer à Saint-Martin de Madrid le corps de saint
Dominique -. De plus, si finalement le prieuré obtint son indépen-
dance (lo9i . l'abbaye mère y conserva néanmoins d'importantes pré-
rogatives auxquelles personne n'avait songé de prime abord. C'est ainsi
que l'abbé de Silos y eut le droit d'alternative avec le général dans
les visites régulières ••. De plus, quelques religieux de Silos devaient
toujours faire partie de la communauté de San Martin, dont les abbés
seraient choisis à tour de rôle parmi les moines de la Congrégation et
parmi les moines de Silos. Cette seconde alternative avait une réelle
importance ; elle fut pour Saint-Dominique un honneur alors très
envié et la principale manifestation de son influence jusqu'à l'époque
de la suppression des ordres monastiques \
1. On trouve le détail de ces faits
dans une relation ofliriplle de 1592. Arch.
de Silos, liasse li. LVl, 19. Il y est dit
que le général alla jusqu'à le menacer de
le charger de chaîne» : fue amenezado de
la» cadena». Le manuscrit n" 'V-i p. 166.
parle aussi de celte pénible allaire. — Le
caMoitue des abbé< de San Salvadnr de
Otrneliana mentionne le P. Juan de
Azpcylia •< moine de Silos • comme ayant
gouverné le monastère de Corneliana de
1595 3 l."»98. Monanliron hixpanirutn, Hihi.
oal., fonds e.p . ms. .121, f. UH v . Il
est difflcile de concilier entre elles ces
deux affirmation*.
2. l'armi les raisons que firent valtiir
les moines de Silos contre cette transla-
tion nous relct'ins celle-ci : •• L'ti t»-! acte
soulèverait les habitant* de la contrée ({ui
tiennent saint Dominique pour leur avocat
«■t patron, et ont r< cours a lui dan* leurs
liesoins et leur* difficultés ». {Arch. de
SiloM. B. LVl, 20.;
3. Lu» archives de Kilos renferment
plusieur* prorés-vrrbau» de ci-» visites
ainsi que • |r< nicinonales > ou catalogue
des ohjrl* que chaque rcligirut avait n
son usage. Parmi ces listes il en est plu-
sieurs du savant P. Sarniiento, où nous
voyons entre autres choses que ce moine,
qui passait pour le prodige de son temps,
avait à son tisai/e parlicuUer le 30 juin
n&î environ 6.^00 volumes choisis avec soin.
4. Voy. ci-aprés V"" partie, chapitre Ii le
résumé des documents du 4 juillet 1594 et
du 22 juin 1001. Cf. Arias, t. 1, fol. Ail,
\T't. — La Congngation avait voulu en
l;j92 ou 1593 introduire dans le prieuré de
.Madrid la rerolecvion ou stricte obser-
vance. Voici le coMimeucenicnt du mé-
moire inédit rédigé en cette circonstance :
" llas"' de prcsiipuntT el instituto y
maii'-ra de vivir df aqurilos jjadres reco-
lectos, para que se entienda la fuerça de
las rai'oni-s ; el quai iri'litulo es este :
'• Lo primero.guardiin |i(rpr(ua clausura
sia poder salir de casa por niiiguna oca-
sion. .No comen c.iru)*, no trataii ni haldan
con ningiiiio. Or-cupause todo cl tienqio
que les sobra dd i -oro y de la oracion en
exerricio de mano«, iravajando en la
hu'Tta las verdura* ipie au de corner,
siri i|ue en esto pueda aver disp^'uvarion ;
guardan (onlinuo «ilcncio, y hu/.<'n olrai
Ibi
IIISTOIKE f)E L AIUlAVli 1>E SILOS
Le successeur de Jean d'Azpeytia fui Jnan de Pedraza profcs
de Sahagun, lequel avait gouverné auparavant les abbayes de San
Pedro d'Exlonza (I;;8()-l-;89) etde San Maucio (ir589-lo91 ■. Il mourut
abbé de Sahagun en loDS, un mois et demi à peine après avoir pris
possession de ce monastère'.
Pedro de la Ctteva, auquel fut conlié le monastère de Saint-
Domini(|ue de 159o à 1598, était profès de San IJenito e! lical de
Valladolid. Il avait dans la Congrégation la réputation d'un religieux
1res entendu dans le maniement des affaires. Silos lui doit la grande
et belle sacristie actuelle, « un des meilleurs édifices de ce gein'e qu'il
y ait en Espagne », nous dit un moine contemporain -. Il commença
également la chapelle des saintes reliques.
obras y pxercirios que cllos en si son de
inucha perfeccion, pero conccrnientes
solaniente a lo que es vida monastica y
iicreniitica. siu atender a lo que es apro-
vechaniieuto de proxinios, como es confe-
sar, adminisstrar sacrainentos... Supuesto
este instituto, no parece cosa possible in-
troducir esta nianera de vivir en Sant
Martin de Madrid : 1», por ser e«ta yglc-sia
parrochia tan principal y tan grande de
mas de niill y soiscientas casas » etc.
[Arch. de. Silos, li. LVI, 19 bis.) — Ce
genre de vie très austère, assez semblable
à celui de-! Trappistes de nos jours, fut
celui lies premiers monastères de la Con-
grégation de Saint- Benoit de Valladolid ;
mais on ne put se maintenir longtemps à
cette hauteur, et le chapitre général de
1521 demanda au Saint-Siège un bref» eu
que se dispense cerca del voto de clau-
sura, por que con mejor conciencia salgan
los mouges todas las veces que cl perlado
con con-=eyo de los ancianos [lo permitie-
. reï, y que salgan con buena conciencia y
sin escrupulo alguno » (Actas de la Coiit/re-
fjucion, t. 1, fol. 46. IMus tard, cependant,
quelques monastères redevinrent casas de
recoleccion, et les actes du chapitre général
de 1592 signalent comme telles San Juan
de Poyo, San Claudio de Léon et Obare-
ues. [Ihid, t. 1, fol. .331.)
1. Voy. Escalona, Uisloria de Sa/tar)im,
pag. 2.ji-235, et Arch. de Silo.t. ■< Papelcs
varios », manu.«crit n° 56, pièce n° 7.
2. Le P. Ruiz. — La description qu'il en
donne a été publiée ainsi que celle de la
capilla de las reliquiat, bàlie à cette date,
par Yepes, dans le tome IV de sa Coronica
(pag. 379-380). Le ms. 78 (fol. 225 et 226)
contient un résumé de l'acte passé entre
l'abbaye et le conseil de Silos pour l'ac-
quisition d'un tronçon de la voie publi-
(|ue nécessaire à ladite bâtisse (U sept.
1596).
CHAPITRE lï
Les abbés de Silos au XVII" siècle.
Alonso de Velorado, originaire de la ville de Nâjera, succéda à
Pedro de la Cueva en 1398. Il construisit la hibliolhèque et termina les
travaux entrepris par son devancier, ainsi que la muraille monu-
mentale qui forme l'enceinte du monastère. Très dévot envers saint
Dominique, il fit orner de peintures la chambre où était mort le saint
abbé. Il fut à deux reprises, abbé de Silos^ et mourut en 1606 avant la
fin de son second triennal '.
Diefjo th- Rtta, tut également à deux reprises abbé de Saint-Domi-
nique. <1<' 1602 à 160i ot do 1606 k 1607. Le catalogue des abbés de
Silos nous dit qu'il gouverna aussi l'abbaNM^ de Nuestra Scnora de
Bueso et, d'après Yepes, celle de San Martin de .Madrid (1610-1G13) ^
Parmi les moines de Silos, qui se signalèrent davantage à celle
époque, nous devons nommer le célèbre Antonio Perez, qui n'a rien
de commun avec son trop fameux homonyme^ l'infortuné ministre de
Philippe II. Nous parlerons longuement do ce savant prélat, lorsque
nous traiterons de l'histoire littéraire de l'abbaye de Silos. Menlion-
nons aussi le P. Halla/ar (iuerrero, i-eligioux très estimé dans la Con-
grégation de Valladolid, dont il fui nommé visiteur général. Il gou-
verna les abbaves de San Viconte d'Oviedd 'HiO.'li, de San .Iiilian de
Samos, où il se lit remaicpioi- par sa grande charité envers les pauvr«'s
(I»i07-Hll() . ^^ linaloment celle de San |{<'tiil<i <lr lliiele (11»!:;.) Il
1. L*- i'. Iliiii! nous npprciid i|ii (-11 I anni-f les divers rfital<»;,'ut'x des prclaln de San
1<>V0 un violent inreudic ne d';rlara ilanx .Martin de Madriii.
k niona«l<'T<', pn'-i de la fiimam nonln .'1. ■• K« nuiy rideliradn r-stf aldiad |)<ir
<{ui fut, AjoiiU-t.jl, iniranilciiiifiiifnl pr<-- la«iiiii('lia<«lirno<nasf|iitliizii,c>«pc(-ialinLMitc
*ervé; dm nainine*. Ilitloirr mannnriHr. en un ano <le lianilirn » (<• (^lironnlii^in
fol. 34 . Cf. O»tro, [I. 2'JH. iiianiiNcrila de Ihh aliaden de SauiuM »,
2. Celte derni^-re affirmation, qui e»l dan» le Fond» iIi'h archivrH dr lu Coni/re-
pourtant relie rlim conlt-mporain Yepe», f/nrion itv Vnlladidid, t. I, fol. lOH, el
Coronira, traduction .M lldheloin, t. IV. t. X.XXVII, fol. fiT.l ; cf. .Hr»;i««//V«n /»/»/(««.,
p. 513. «e trouve eu «oulradrtion aver Hild. nal. i|e l'an», fol iHM, vi.
166
IJISTOIRE DE L ABBAYE DE SILOS
était né à Tolède, et avait fait profession à Silos le tî) juillet 1579'.
Rodrigo de Peralta, qui occupa lo siège abbatial de 1007 à 1610, eut
l'bonneur de recevoir à Silos le roi d'Espagne Pbilippe III. Ce prince
se trouvait dans l'abbaye de Saint-Dominique le \ I juillet 1608, en la
fête de la Translation de saint Benoît, qui s'y célébrait encore avec
une grande solennité à cette époque ^ Il était accompagné de la pieuse
reine Marguerite d'Autriche et d'une partie de la cour. Les moines
furent particulièrement touchés de la dévotion des deux souverains
envers leur saint Patron. L'un d'eux nous apprend qu'ils visitèrent
nu-pieds la Câmara santa. dans laquelle, 535 ans auparavant, était
mort le grand abbé de Silos ^ Marguerite d'Autriche olfrit au monas-
tère, en souvenir de sa visite, un calice et une lampe d'argent. Le
roi lui fît aussi, dans une autre circonstance, un don de 1500 ducats.
Le P. Rodrigo de Peralta devint plus tard abbé de San Martin de
Madrid, à la suite de la renonciation que lit de celte prélalure le P. An-
tonio Perez, nommé k l'évéché d'Urgel (1627-1629.) Il avait aussi
gouverné l'abbaye d'Obona, au diocèse d'Oviedo. et exercé la charge
de prieur de l 'abbaye-collège de San Yicente de Salamanquc.
Son successeur Francisco de Valdivia^ fut deux fois abbé de Saint-
Dominique, la première de 1610 à 1613 et la seconde de 1625 à 1629.
Il appartenait îi la noble famille des Valdivia, descendants des
célèbres Abencerrages de Grenade '\ 11 devint, à la mort de son frère,
le chef de cette famille dont le majorât fut dévolu à l'abbaye de Silos
en l'année 1631 \
\. Arc/i. de Silos, ms. 45, « Profe?iones».
2. " A once deste mes (de julio) es
nuestro Padre saa Benito, digo la Trans-
laçion. Hacese todo coino en el mes de
março (tr;iii«ito de sari lîcnito) : la niissa el
abbad ; procesion y sermon ; uiaj-fines a
prima noche.cantados. Ay jubileo» (.. Cere-
monias y costnmbres desta casa de Santo
Domingo de Silos, afio del S'" 1617 », Arch.
de Silos, ms. 4t. foi. 6, v^).
3. Castro (pag. 91 et 306). —Cet auteur
semble attribuer h la pi(Hé peu discrète des
dames de la reine la rupture que l'on
remarque ai: bras droit du bienheureux
Hodrigue de Guzman. Ceci, soit dit en
passant, nous prouve combien est peu
fondf^e l'opinion des hat)itanls de Silos,
qui rendent conpabbs de ce méfait les
soldats français de Napoléon l".
4. « Monasticum hispanicuu; », fol. 376.
Cf. Argaiz, La Perla de Cataluna, p. 399.
5. L'Acte de la prise de possession
de ce mayorazgo est aux archives de Silos
(\. XIll, 38 bis), et comprend 88 folios.
Alonso Nuùez de Valdivia y Mendoza est
qualifié de i' cavallero de la orden de
Calatrava y del consejo de su Majestad y
secretario de las Ordenes militares » {Arch.
d£ Silos, A. Xm, 36 bis.. L'abbé de Silos
établit pour l'àme de son frère une fonda-
tion de 22 messes annuelles à l'autel de
SHint-I)omini(|ue {Ibi(/..\ XIII,36-3'( .Don
Francisco avait un autre frère, le Jésuite
Luis de Valdivia, un des [iremiers apùtres
du (;iiili et auteur de plusieurs ouvrages
estimés. Voy. sur ce personnage, Nicolas
Antonio, Bihliollieca llispana nova, éd. de
1783. t. II, p. 67.
LES ABBES DE SILOS AU XVir SIECLE
167
La Congrégation lui confia pendant onze ans (1399-1610) la charge
difficile de procureur général '. En 16'23, il composa par ordre du cha-
pitre les ofEces nouveaux ajoutés à cette époque au bréviaire monas-
tique-. Il sut détendre les droits de Silos sur l'abbaye do San Martin
de Madrid, et finit par avoir gain de cause contre de nouvelles préten-
tions du général \ .Nommé abbé de ce monastère de 1633 à 1637, il y
mourut le 27 mars 16it *.
Pedro de Monte, qui gouverna pendant quatre ans Tabbaye de Silos
(1613-1617. avait fait profession en 1571. Les actes des chapitres
généraux nous apprennent aussi qu'il fut abbé do Sopelran, où il fit
quelques travaux assez considérables ". Los archives de la Congréga-
tion nous fournissent une liste fort intéressante des moine de Silos,
de leurs fonctions et de leur résidence sous labbatiat de Pedro de
Monte. Bien que nous ayons négligé plusieurs autres documents do ce
genre, il nous semble utile de publier celui-ci au bas de la page^
1. '■ Procurador de la horden de seûor
Sao Benito »'U corte de Su Majestad .>.
Acte daté du 31 août 1610. \Arch. de Silos,
A. XIII, ♦.
2. Arch. de Silos, « Papeles varios , »
t. 3, num. 18. — Oo lui avait dooné pour
collaborateur lablié de Saint -Jean de
Burg<)4 Ihid. .
3. Atch. de Silos, B. m, 28 1612-1613).
4. « Muriu nuestro Padre F. Franci.«C"»
de Valdivia en 27 de marro de 1641 en Ma-
drid-. Ihid.. iiiB.ii,fiA.2'.i . Il avait été abbé
de Saint-ViuccDl de Salanianque de 1617 à
1621. Sa charte de profession 21 ?v\tl.
1386 nous apprend (ju'il était né à (ire-
nade. — Notons, sous l'abbatiat du Pére
\' ' ' ■ I. une importante fiinrlation rie
1 faite à Silo* par un rerlain He(l.,r
Picamilo et àoUe d'une rente perpétuelle
de 7.". 000 rnaravédis, placée «iir lei» revenu!»
de r^tdt. ( tU»- rente fut conlirniée par
unr cédule de Philippe III, datée de Madrid
le 27 Juin I»;I2. I.'orijfinal «celle du sceau
de plomb est aujourd hni aux archive»
nationales de Madrid , fonds de Silos, et
portait k Silo» l-i rote A. .Mil, 6.
.'.. Aria». I. I. fol. II.'»; FuiiiIh lie In
Coriffr^f/iilion df ytill/idolid, t. I, fol. 37'J.
— Le P. Pedro de Monte mourut assassiné
en Janvier IfilH A Sanla Marin de Duero,
oh il avait ét<- n'>mnié pri'-ur n\ir^-n son
quadrtennium 4 Silos. i»<;n ca<lavrc fut
retrouvé dans le Duero. {Arch. de Silos,
nis. 64, procèi!- verbal du conseil de l'abbé,
22 janvier t6l8.)
6. « .Meinoria de les mondes y fraj'les
legos que la casa de Santo Uoniingo de
Silos tiene en si. y en sus filiaciones y
anexos, con los aûos de habite, calidades.
casa de vivienda, etc. — Monges : I. Nues-
tro P. Fr. Pedro Monte, 42 afios de habito ,
abbaii de Santo Domingo ; en Silos. — 2,
P" Fr. Diego de Hoa, GO afios de habito ;
fue abbad de Santo' Domingo (bis veces,
de Madrid una, etc. ; en Madrid. — 3, P'
Fr. Diego de .Madrid, 50 afios de habito ;
en Silos. — 4, P' Fr. Antonio de Kspinosa,
45 anos de habito : eu lluete. — 5, P*' Fr.
Diego Dia/, -'15 afios de habito: en .Madrid.
(Klu abbé de l.erez en 1625, Moiiasliron
hisp., fol. 401, v»). — 6, P<- Maestro Fr.
Mallasar (iiierrero, 35 afio» de habito ; lue
abbad de Oviedn, de Samos, y agora de
lluete. — 7, P' Fr. Hmirigo de Peralta,
3i nfios de lialiilo ; fue abbad de S.iiilo
Domingo ; en Silo.s. — 8, P" Fr. Aioiisn
.Mendez, 34 anos de habito ; mayordumo de
Madrid, y fue nbbad de lluete; en .Madrid
'.t, 1" Fr. (iaspard Uni/, .'13 afios «b'
habito ; prior de San Kniiian en la Monta-
fin. — 10, P» Fr. Alonno Caniego, 33 afios
de habito ; mayordomo de Santo Domingo
si'guiiila vez ; en Siln». — 11,1'" Fr. Juan
de Santaren, 31 afios de habito ; prinr de
ItiS
HISTOIKE DE L ABBAYE DE SILOS
Lo document qui nous foiii'nit cette liste ajoute : « L'abbaye de
Sai.:t-Donriiiiqn(' coni|)te ciiiquanle-six profès y compris les frères
convers. Parmi ces piofès, quarante-huit sont moines de chœur
{monges) et huit convers [frai/lcs legos.) Elle a en ce moment trois
moines d'autres maisons, et de ses cinquante-six profès, dix-neuf
habitent des monastères étrangers. Les trente-sept autres vivent àSilos
et dans ses dépendances ou /tiiaciones. » On voit par ce résumé que
l'abbaye de Silos comptait encore de nombreux religieux, quoiqu'elle
eût cédé à la Congrégation ses deux importants prieurés de Saint-
Martin de Madrid et de Saint-Dominique de Séville,
Benito de la Guerra, qui succéda à Pedro de Monte, fut deux fois
abbé de Silos, de 1617 à 1621 et de 1629 à 1631, année de sa mort.
Il était fils de D. Nicolas Velde, chef du garde-manger du roi, et de
doua Maria de la Guerra, bienfaiteurs du monastère, où ils choi-
sirent leur sépulture *. Benilo de la Guerra avait été prieur de
San Frutos. — 12, P« Fr. Manuel Angles,
31 anos de hablto ; predicador de Madrid ;
fiie abbad de Iliraclie. — 13, P« Fr. Juan
de Avila (profeso de Arlanza), 30 aùos de
habito ; en Silos. — 14, P» Fr. Benito de la
(juerra, 22 afiou de bribilo ; prier de N'"a
Sra de Duero. — 15, P^ Fr. Francisco de
Aranda, 18 anos dehabilo ; fue mayordouio
de Madrid : eu Madrid. — l(i, P"" Fr. Pla-
cido Feruaiulcz, 13 afios de habito ; prior
de Saiito Doiiiiu^'o. — 17, P"" Fr. Alonso
de la Torre, 22 anos de habito ; orpanista
ciego ; en Silos. — 18, P" Fr. Gabriel de
Roa, 12 afios de hubito ; predicador en
lluete. — 19, P"" Fr. IJonito de Samano,
predicador eu Iliiete liijo de Viilladnlid).
— 20, P"" Fr. licrnardino Gallo ^liiji) de
Carrion), en Huete. — 21, P"^ Fr. Pedro
Quevedo, 10 anos di- habito ; cantor : eu
Silos. — 22, P« Fr. Pedro de Garuica, 10
anos de habito ; en Huele. — 23, P"" Fr.
Martin Marin, 9 afios de habito ; prior 2",
maestro de uiissas y de luievos ; en Silos.
— 24, P'" Fr. .Martiu Houiero, ~t aîios de
habito ; en Silos. — 2."i, P» Fr. Hernando
de Huercanos, 7 anos de habito ; fue nia-
yordoini) eu Sauto Domingo ; eu Silos. —
26, Fr. Pedro de Gamarra, ii afios de ha-
bito : en Silos. — 27, P. Fr. .\udres Lucio,
4 afios de habito ; en Silos. — 28, Fr.
Cristobal de Santo Domingo, 4 aùos de
habito ; cantor 2" ; en Silos. — 29, P« Fr.
Juan Ortiz, 4 aùos de habito ; en Silos. —
30, Fr. Bernardo de Ontivcros, 3 afios de
habito; en Silos. — 31, Fr. .Mateo Kosales,
3 afios de habito ; eu Silos. — 32, Fr.
Gerouimo de Montemayor, 2 afios de
iiabito ; en Silos. »
(Parmi les moines ijui se trouvaient dans
des mouastères étrangers, nous pouvons
citer le P. Pedro de Castrexon, alors abbé
de San Pedro de ïenorio, et probablement
le P. Benito del .Marmol, abbé du môme
monastère eu 1625. Voy. Monasliccri his-
pan.. Bibl. nat. fonds esp. ms. 321, f» 206).
<i Frayles legos i convers) : 1, Fr. .Melchor
Martinez, 46 aîios de habito ; mayordomo
eu (îuimara. — 2, Fr. Albaro de la Pcna,
40 aùos de habito ; sacristan de Madrid.
— 3, Fr. Pelayo de la Camara, 25 aùos de
habito ; cocinero en Santo Domingo. —
4, Fr. Francisco Perez, 20 afios de habito ;
eu lluefe. — 5, Fr. Miguel Bonifaz, 12
aùos de habito ; sacristan en Santo Domin-
go. — 6, Fr. Domiugo Martinez, 10 afios
de habito ; hortelano en Santo Domingo.
— 7, Fr. Pedro de la Puente, 7 aùos de
habito ; portero. — 8, Fr. Andres llolgado,
16 afios de habito ; zillcrizo ». {Fonds des
Archives de la Co7if/réfjfitio7i de Vallndolid,
t. X.XXVll, fol. 679-680.) Ce " .Mémorial »
doit i"tre de 1G16.
1. Plusieurs liasses de papiers relatifs
à cette famille se trouvent aux archives
LÈS ABBÉS DE SlLÔS AU XVll* SIÈCLE
m)
Nuestra Sefiora de Diioro en lljlo et abbé de Hiiete de 1623 à 1629.
En 1619. labbé de Silos avait obtenu de Philippe III une cédulc
rovale autorisant le monastère à recueillir pendant trois ans les
aumônes qui lui seraient olTertes dans les royaumes de la couronne
d'Aragon '. Co fait indique assez l'état peu prospère où se trouvait
alors l'abbave de Silos.
Le P. Manuel Angles, abbé de Saint-Dominique de 1621 à 1625.
avait fait profession le 12 janvier 1586 ". Son habileté dans l'enseigne-
ment le ht nommer en 1607 abbé d'Hirache et recteur de l'Université
bénédictine établie depuis peu dans ce grandiose monastère. Yepes
de Silos (A. XIII, 15-25}. Nous avons en
outre quatre cédules royales relatives aux
bieas dont héritèrent le P. Benito Velde de
la Guerra et labbaye de Silos. La l""', de
Philippe lil, datée de Valladolid le 31 juil-
let 1601 et signée : Vo el rey A. XllI, 34, :
la 2«, du même, datée de Madrid le 2 mars
1616 (original, A. Mil. 32 ; la 3», de Phi-
lippe IV, du 3 décembre 1647 (origiual
avec le grand .«ceau royal de plomb du
poid de 500 grammes, A, XIII, 35 ; la 4'
enfin, de Philippe V, du 16 février 1707
(original, sceau plaqué, A, Xlll. 33 bis;. -
La sœur du P. Benito, duûa Agu^tiiia
Velde de la 'iucrra, femme de Francisco
de Sala/ar " coutador de résultas de Su
Mageslad <>, laissa par sou testauu-ut une
rente de 700 ducats, en retour <lu patronage
de la chapelle de N'r» Sra de las Anguslias,
dans l'église de Silos, où elle avait choisi
sa sépulture. Ltant uiorle à .Madrid, son
corps fut transporté a Silos. Monanlicon
hitpan., fol. 376., — Elle céda en outre
aux abbés de Silus une rente de 128. OUU
maravédii, deotinée à doter des jeunes
fille* pauvr<-s d<- *a famille ou de la ville
Je Silos A. Xlll, 31;. La première renl<'
fut ronlirnié<- par une rédulc d'' Philippe
IV, datée de Madrid le 3 dècenilire I)il7
'Original avec le grand nrr-au royal de
plomb du p >idH de 5U0 grammes, A. .Mil,
.'15,, el par une autre de Philippe V datée
du Itf avril 1707 (original avec le sceau
plaqué, A. Xlll. 33. rédule ordounaiil le
payement de la r)-nt«' pour 1713, Madrid,
17 février 1716, ongin.il, Ihul. . — Dofia
Aguslina laissa de plus à Silim .300 ducat*
• para que te fiaga un rel.iblo y hcchura
de santo Domingo » dans la chapelle de
las Anffuslias. Voici la liste de quelques
objets précieux {alhajas] (|uelle donna à
l'abbaye : <« Las alaxas son : Un christo
grande de pincel ; un san Francisco
grande con su uiarco ; otro de la .Madaleua
con su marco ; otro de san Pedro cou su
marco ; otro de san Hieronymo pequcùo ;
olra ymagen do Nuestra Seîiora, pequena ;
otra ymagen de la Coucepcion; otra de Nra
Sra, adorando al Niùo ; un relicario peq ueûo ;
un retrato del rontador (le mari de la
donatrice' ; un lapete pequeiio Colorado :
iiiia casulla a dos haces de tafetan doble
con estoia y maiiipulo ; dos yjbas de
ruan con sus amilos ; uiias ampolias de
plata ; un caliz con patcna ; una pilita de
agua beiidila i]o plala; un doselico de raso
Colorado y un froutal de tafetan Colorado ;
un espejo grande ; una boisa de corpora-
les; très toallas de tafetan ; una campaiiilla
de plala ". [Arcli. de Silos, ■< Libro de (;ou-
sejos >., 162'J;. — La mère du P. Beiiilo de
la (iuerra avait aussi laissé à Silos une
fondation [jieuse dotée avec 300 ducats de
n-iilc. Arli- original, Arvh. de Silos. A.
Xlll, l't .
1. (^i-iiiile datée di' Oiiilra le 21 srplcm-
lirt" et adressée aux lifultii.iiil'', capilaines,
généraux, archevêques, évëques, ducs,
etc., des Fiais d'Aragon. Original signé :
Vo Kl. HKV, et accompagné tliiii fini signé
et scellé du commissaire g)'-néral de la
• Sanla (Ini/.min •, don Diego (iiutiLin,
patriarche des Inde» et arihevéqnc de Tyr.
{An/i. de SUon, A. Xlll, 12.)
2. Sa charte de profesition se trouve
dan* le minuscrit \^t des archives de Silos.
no
IIISTOIUK Dr. L ABBAYE DE islLOS
nous apprend que c'est à son zèle que l'Ordre de Saint-Benoit est
redevable des trois premiers volumes de la Coronica général impri-
més à Ilirache de 1607 à 1610'. Il laissa une bollo collection de
livres à la l)ibliothô(juo de Silos ■.
Son père, Antonio Angles, était secrétaire du roi et sa pieuse mère,
doua Elena Mexia, mourut religieuse au Carmel de Santa Ana de
iMadrid, où sa mémoire est restée en grande vénération ^
Placido Fernamlez, né dans la petite ville de San Leonardo, non
loin de Silos, gouverna à deux reprises le monastère, de 1631 à 1637
et de 1641 à 16i2. Il mourut à Silos le 11 septembre 1642 '. Il avaii
été en 1616 prieur de Santa Mari'a de Duero ".
1. Coronica gênerai de la orden de San
Bmilo, tom. III., fol. ,386. — Lo P. Maïuiel
Angles fut le censeur de cet ouvrage. Il
rcniplit aussi les charges de définiteur ma-
jeur, de maître gcuéral et de secrétaire de
la Congrégation. En octobre 1621 il se
trouvait à .Montserrat, où il avait accom-
pagné le général dans sa visite. (Argaiz,
l.ti Perla de Catalinia, p. 241.)
2. >> Dio a esta casa una libreria que vale
mas de 2000 escudos. » {liibl. nat. de Paris,
Mouasticum liisp., fol. '.il&.)
W. Arch. de Silus, ms. 78, fol. 224. — En
d.ï83, cette dame avait donné 1000 ducats
à l'abbaye de Silos, deux lami)t>s d'argent
destinées à brûler dans la chapelle du
Cuerpo Sanlo (saint Dominique de Silos) et
nue rente sutlisantc pour leur eulretien.
((Catalogue I). fol. 37; Uuiz. Histoire nui-
niiscrite, fol. 180. Te.xte perdu.) Le P. Ruiz
ajoute : « Tambiea hizo donacion «/ Sa«/o
de un solo hijo que ténia, llamado Ma-
nuel Angles, cl quai fue maestro gênerai
(ie la Religion (de Sau Benito de Valladolid)
y hombre de gran virtud y prudoncia.
Kuc abbad de Ilirache y de Sylos. — l.ri
devota seîiora, despues de avcr vividn
exemplarmcnle en el e-slado malriiuniiial
y en el de viuda... recibio el habito de
rcligiosa carmelita descalza en Santa Ana
de .Madrid, (londe santainentc murio quince
afios despues, y su cuerpo es tenido en
mucha veneracion. Despues de la muerte
de su hijo, goza la casa de Silos trcinta
duciidos de renia perpétua. >'Ui.il.maniisc.
r. 180 ; ms. 18, fol. 224 ; cf. Castro, p. 418.)
Cette noble dame fonda en outre une cha-
pellenie à San .Marliu de .Madrid, et pour
son entretien donna une maison qu'elle
possédait à Madrid, calte de Ler/anHos.
{Archives de San Martin, vol. viii, fol. 150.
à VArchivo hislôrico nacional.) — En 1624,
le P. Angles fonda 100 messes à perpétuité
pour les moines défunts de Silos ; il les
dota d'un capital de 500 ducats, qui devait
rapporter 25 ducats par au. [Arch. de
Silos, original, A. XI !I, 28.) — Il n'est pas
sans intérêt de mentionner, sous l'abbatiat
du P. Angles, un acte de 1621 par lequel
doua Frunciscd de Sanlander, veuve de
Juan Nunez de Léon (ces deux person-
nages habitaient Tolède,) laisse aux abbés
(le Silos, comme patrons perpétuels, une
roule annuelle de lOli.OOO maravcdis à
prendre sur les revenus des pâturages de
l'ordre d'Alcântara [situados en las rentas
de las yerbas de la orden de Alcantara^,
et destinés à doter des jeunes filles pau-
vres de sa famille ou à venir en aide dans
leurs études à des parents dans le besoin.
{Arch. de Silos, A. XIV, 26, original en
deux cahiers. D'après le second de ces
tahicrs, cette anivre pie existait encore
en niO.i
4. Arch. de Silos, ms. 44 (cérémonial de
Silos), fol. 2li, V". — Il avait refusé l'abbaye
de San Martin de Madrid cl le titre de
secrétaire général de la Congrégation, pour
vivre eu paix dans l'austère solitude de
son monastère de profession. Il fut abbé
de Silos une troisième fois pendant un
très court intervalle, probablement en
1630. Voy. ci-dessous, l'Appendice II, ln.<i-
criptions, n°' 89 et 91.
5. « Libro de Consejos ». Arrh. de Silos,
ms. 64.
LES ABBÉS DE SÎLOS AL' XVIl" SIECLE
471
11 eut pour successeur en 1637 (19 mai) le P. Geronhno de Nieva,
cousin germain de l'abbé Benito de la Guerra '. La mort du P. Gero-
nimo arriva le 30 novembre de la même année'.
Avec les nombreux manuscrits in-folio des livres de Consejos, de
Mayordotma. de Depôsito, etc., conservés dans les archives du
monastère, il nous serait facile, nous le répétons, d'écrire une notice
assez complète sur le gouvernement des abbés de Silos depuis la lin du
xvi' siècle^ : mais l'intérêt en serait médiocre, et dans la crainte
d'être trop long, il nous faudra abréger encore.
Nicolas Meieiidez, originaire du comté de Nureiia en Asluries, fut
élu par les moines de Silos en 1637 ^ et occupa le siège abbatial jus-
qu'en 16ii. Avant et après cette date, le conseil de Silos le nomma à
diverses reprises abbé de San Benito de Iluete "\
De son temps, une noble dame, doi-a Mariana Rendon, offrit au
monastère une précieuse copie du saint Suaire de Turin, qui encore
aujourd'hui attire chaque année à Silos une foule nombreuse, le troi-
sième jour de mai ''. — Nicolas Molendez mourut en t().')l.
1. Arch. de Silos, manuscrit 78, foL 232.
2. • En treynta de oovieiiibre de mil y
seiscientos y treynta y siete aûos murio
Duestro paiire Fr. Gerunimo Ni>;va, abbad
que al présente era desta monasterio ...
[Arch. de Sitog. ms. 44, foL 23,. Il fut abbé
de Iluete de 1621 à 1631. Ihid., ms. C4.i
3. A partir de 1598, le livre de Deponilo
décrit, «ous la rubrique < Aprovechaniiin-
tos y mejoras ", toute:* les amélioralious
matérielles faites dans l'abbaye et ses
dépendances sous le gouvernement de
chaque prélat. Vou» en dunnons plus loin
un extrait. — Au nnujbre «le.» pi.-res d ar-
chives de cette époque qui méritent d'être
»i, ' Mdiifis toute une série de
q . . ment den xnb'idea, four-
nis aux rois d'E«pnguc par l'abbaye de
Silos. Il ne non» r<*tp qu'une [K-tile par-
tie de ces reçus, le» secours ordinaires et
exlrarffdinaires accordés de ^rré ou de
force par r^l;{li«e d'K<ip'i(;ne aux rois ralho-
liques uni% l«r« iioiim de Mubatdtu et A'exru-
tado séLint multipliés outre iiie«urc. En
1617,19.473 marnvédis; en ! 73 mr. ;
en 1621, 17.110 mr. ; en !<>.:.. '••• ,'•! mr. ;
en IG;3. \t,.nw, mr.; en 1624. IH O.'.r, mr. ;
en \t,lf,, f, rn mr ; en 1626. iH.70K nir : en
Itl7,l8 707 mr.pluslH.7a7 mr. : I62K, 17.717
mr.;en 1634,300 réaux ; en 1636, 18.257 nir.
plus 18.277 mr. ; en 1637, 17.782 mr. plus
17.783 mr. : en 1638. 17.781 mr. plus 531
réaux; en 1639, 21.161 mr. plus 16.861 lur. ;
en 1640, i6.6!;7 mr. plus 16.657 mr. (/trc/j.
de Silus, originaux, liasse \. XIV, 23.)
4. Lorsque l'abbé l'Iu par le chapitre
général venait à mourir avant l'expirutioii
de son (juadriennat, léleetiou du prélat,
qui devait gouverner le iiioiiaslèrc jus(|irau
ctiupilie général suivant, revenait de droit
aux religieux de chaque abbaye,
.'i. ■ Libro de Courejos ■>, aux années 1633,
1634, 164i, I6i.; et 1656. .(/•<•//. d>- Silos,
ms. 64.)
6. Aele |»ar lequel \v* moines dr Silos
s'engagent à chaMler tous les vemlrcdis
une messe pour le repos de l'&mc de doua
.Mari. ma Hendon, l,i(|ii('||e avait donné à
l'abbaye la Snbunn Saiilii (saint suaire),
un tableau du Christ au tombeau, et quel-
qiieH pierr*-s '■ de las gradiis por dondc
Hubio Cristo en casa de l'ilutos a oir sen-
lencia ". (Arr/i. de Silofi, original A. .\l\',
41 )On trouve dano la liasie ipii renferme
cet acte une lettre du IVre Kr. lii-mardo
(iayoso, abbé de Silos, par larpielle il
ri mcrcie l'Exrma lefiora .Maria .M.igdub-na
l'once de Léon y Uùvila. ipn lui avait fait
\1-2
HlSTOIKE DK l'abbaye bÈ SILOS
Le p. Mateo de Rosa/es, né à Madrid, entra à l'âge de 20 ans à Saint-
Dominique de Silos et y fit profession en 1611 . Pendant sa prélature,
il eut la lâcheuse idée de donner à la Cdmara santa la forme qu'elle
garde encore aujourd'hui, déguisant ainsi sous un revêtement de stuc
les murailles de ce petit sanctuaire, conservé jusqu'alors à peu près
tel qu'il était à l'époque de la mort de saint Dominique, en 1073. Le
célèbre P. Ricci, peintre, alors conventuel de Silos, l'aida dans cette
œuvre de transformation '. Le P. Rosales mourut à Saint-Martin de
don d'un coiïret en vermeil, bien travaillé
et orné de belles pierres précieuses de
diverses espèces, pour y déposer i'iusigue
relique de la S'ihana Sanla auin. 1179.) On
y voit aussi une lettre originale de cette
grande dame, ([ui s'appelle la Benediclina
\liermana de lodos los inonges de Silos por
caria de hermandad que dio fi jnis padres,
fi ?ni heimano y d mi, quando eslubimos
ni/, el P. Calderon nnestro amigo) et une
autre signée de sa tante la Condesa viutla
fie Toirepluna.
t. 11 y dépensa 7365 réaux (« Depôsito »,
ann. 1045). — Le P. ilicci peignit le grand
tableau (jui décore le fond de la chapelle et
repré.-sente la mort de saint Dominique. Le
moine en prière au pied du lit du mourant
ne serait autre, d'après la tradition, que le
portrait de l'artiste lui-même.
Juan Andres Ricci ou Rizi naquit à. Madrid
en 1600 de Antonio Ricci, peintre origi-
naire (le Bcjlogne. 11 prit l'haliit bénédictin
dans l'abbaye de .Montserrat en 1024. Les
moines castillans ayant du (juillor .Mont-
serrat en 10 10 p('n<laut les troubles de la
Catalogne, Juan Ricci vint à Silos, où nous
le trouvons en 16i2. Le 24 septembre de
cette même année, le prieur et le conseil
l'envoyèrent au prieuré de San Frutos à
cause de démêlés un peu vifs (|u'il avait
eus avec le médecin de Silos. ^Arc/t. de
Silos, ms. 64.) En 164j, l'abbé de Silos,
Pedro de Liendo, lui permit de se rendre
au monastère de Saint-.Iean de Rnrgos,
pour y peindre quel(|ues tableaux, ilhid.)
1/année suivanlo. il y retourna pour ter-
miner la scul])tnre d'un sfinto Chrislo des-
tiné à l'hûpilal do ce monastère {lljid.)
Il passa ensuite quelques mois à Cardena,
où il exécuta une peinture du Cid (Ber-
gauza. t. II., p. :542 . De retour à Silos, il
fit plusieurs autres tableaux, entre autres
un saint Benoît {de medio cuerpo) men-
tionné dans le livre de Depôsito de 1077.
Il alla enfin en Italie, nous ne savons en
quelle année, et fut reçu par les moines
du Alont-Cassin. Un de ses confrères,
Girolamo Andreucci dit de lui dans sa
Descrizione del governo spiritiiule, polilico
e ecoitomico di Monte Cassino nel 1675 :
« Il .M. Ricci, s[)agnuolo, ne' suoi paesi
célèbre predicatore e pittore non vuolgare,
assaggia presenlemeute nella sua picciol
cella dell'ammene e spaziose campagne del
cielo ; e con la continova contemplazione
elevandosi a gran merito, inticre passa le
giornate ». Il y vécut constamment dans
la retraite, dans le travail et la pratique
de toutes les vertus. Les ouvrages qu'il
écrivit alors sont conservés aujourd'hui
dans les archives de la grande abbaye.
Ils forment cinq vcdumes in-folio, ornés
de très txdles figures au trait: trois volumes
de commentaires sur la ^^ainte Kcriture,
depuis la (jcnêse jus(|u'.'i rRcclcsiaslicpie
inclusivement ; deux volumes de théolo-
gie dogmatique et morale, et un volume
sur les sept âges du monde. Tous ces
ouvrages sont eu latin. Cean Bcrmudez
(Diccionario hislfh'ico de los mas ilustres
profesores de las licllas art es en Espona.
.Madrid, 1800, t. IV, p. 210-214), cite aussi
de lui un traité sur la peinture, qui est
demeuré inédit. Le P. Ricci mourut au .Mont-
Cassin, le 29 novembre 1681, à l'âge de 81
aus. (Ex catalogo mortuorum Casinensium
qui in Domino quieverunt an. 1081. Arc/i.
Cfissin. manusc.) La plupart des détails qui
précèdent sont inédits et tirés des Archives
du Mont-Cassin et de Silos. Ils complètent
el rectifient les notices du P. Argaiz [Perbi
de Culahina, pag. 271) et de la Biografia
LES ABBÉS DE SILOS Al XVir SIECLE
173
Madrid le 8 août I680, àgô de 96 ans, dont 76 de vie monastique, en
laissant un grand renom de vertu'.
Il avait été remplacé en 164a, comme al>l»é de Silos^ par Pedro de
Liendo. Celui-ci. issu d'une famille de petite noblesse de Valladolid".
fut d'abord prieur de Duero. puis grand-prieur du collège de San
Vicenlc d'Oviedo, où il avait été reçu docteur, et plusieurs fois abbé
de Huete. Nous ne savons rien d'important sur son gouvernement à
Silos, où il eut pour successeur en 1649 le P. Manuel Curies. Originaire
comme lui de Valladolid, le P. Corlès occupa le siège abbatial de
1649 à 16.'>'J et de 16o7 à 16o9 '. Les livres de comptes du monastère
nous prouvent ijuil remplit avec beaucoup de zèle les devoirs de sa
charge. Il mourut en 1673 au mois d'avril \
Eclesi'istica compléta, 1864, t. XXII. p. '.Wi.
Le peintre Francisco Ricci, si connu à
cette époque, était le frère de notre moine
artiste. Voy. sur Ifs Itizi réfmle «le Paul
Lcfort.dans V Histoire des Peintres de toutes
les Ecoles, éditée par la librairie Renouard.
volume intitulé •• Kcole Espagarde ».
1. • Muri"... en grande opinion dn san-
tidad ". Monnslicon hixpnn., fol. .'116.
2. Le» Archives de Silos renferment
una < probanza y inforuiacioD de la hidal-
giiia de la Ch'^ de Lietido >. Beau mann-i-
cril de 151 folio<». Pedro de Liendo, était
né en IIOS de Co!»me Cat.ilan, ipialitié
li'hidalf/o, et de doLia Kranri'*ca de Liendo.
.1. En 1639 an mois d'avril 16K9. d'après le
Monfutiron hi%p., fol.3"7 ,il renonça volon-
leirenieut à sa charge.— .\ partir de Itili'J,
noun posséiioDs les livre» de ErpoUos. o
de la* aUtnja» 'jiie se hallan itl tiempo que
fiitUscen tos monijes. La liste de^ objet»
ayant appartenu a chaque moine est par-
fois curieuse. Olle de .Manuel Corli's ne
remplit pas moins de quatre pagc« in-folio.
Ces objet* él.'iiput n|qdiqu''-s aux usa(;<-s du
la communauté ou distribués à chaque
r-ligieux. k charge de dir<- des messcn pour
l'am)- fin d>'-r<i(it.
4. Vnici un tableau des améliorations
1" faii<-s d'ins l'abbiV'- pi-nd/irit b-s
qi. :'ifi<-i»» d»" la prinii'Tf pn-lalure de
Manu-I &irtè«. Il nous donnera une idée
des n'iirilirciit donirncul» de ce grfir»*,
cunsrftr^s Jus()u'a ce jour dan* 1rs ar' lii-
ves de Silos :
' Ajirnv*rhannrntoi <i mejoraa KiiV- 1'»')'!
<■ Sdcose el pleifo de la s.il (|iie esta caf^a
tiene en las salinas de .\ùana, que no se
pagaba la renia sino la tercera parte. Recn-
peroseuuccnso.que esta casa leuia penlido
niuchn? aîio* habia, contra Juan de Abe-
nares vecino de .Madrid, de quantia de
300 ducados de principal. Cobraronsc ios
reddilos do los afios atrasados y sacose el
[irincipal. — Com[)ro esta casa un censo
de mil! ducados de plata por niill y docien-
tos de vellon pucsio !--ol)rc la casa de
San .Martin de .Madrid, (ioza los reddilos
pur sus dias la Sra dofia Ysabel de .N'ieba
y una herinan.i de N. H. niacslro fr. Ik-r-
nardo de llouliveros. — .\pfosc la hacienda
que esta casa liene en la .Montana en el
valle de <iin"ia, que habia uiuchos afios que
nii ?c apcaba, y estaba jx-rdida. — Qucda
una inenioria de cicn ducados de renia en
cada ut) ano, que fuiido la Sra doua Juana
liapli^ta, madri" de .su pateruidad el P. fr.
.Malheo de Rossale», y otros cien ducados
de la niisuia sin obligacion. — .Masquedan
vcfiliqualro ducados de ronla en caria un
anri de una tncriinria que la .Sr'a ilnfia .\u-
gi-la de II (jui-rra y «us hermanas ilcjaii a
«•nia cassa. — Oocflan (jui- h.iti liecho en la
sacrislia para servjeju drl allar riiaynr rrn
juego de candeleros rie plata con su cruz.
Lus c/inrlcleros -ou sei-», cotno uir'dioN blan-
doiies. (le val'>r de M 8(10 reiilr-s. (Le livre
dis Minutes r»u Itorr/iilor tUiui\c \i- di-lail de
loi||e< r(*i ilepr-ligi-s. Anru'e Ul.'i.'. fol. '.il.'i —
'.tailla un blandiiti uiiiv gonirb- para el
'irirt piisi|ual, dorarlo y de direrenles mo|-
duras. Y ni misuio li-uor en Irts chorrts
\lï
HISTOIRE DE L ABBAYE DK SILOS
Lp 1*. Di('(/o de Moule, qui succ(''da à Manuel Corlès en 1G53, était né
à Iluctc ot avait revêtu l'habit bénédictin à Silos en 1G27. Il mourut
simple religieux à Huete, en 1670, après avoir été abbé de Saint-Martin
de Madrid, où il remplaça en 1659 le 1*. Hernardo de Ontiveros, moine
-'^r- '^
al(o y liiixo los rotiilos para conocer de
(|iio parle es cl ^einancro ; y en el agiia-
uiaiiil para colgar los texeros una cornija
dorada; y ocho acheros, los qiiatro platea-
dos para fiestas principales, y los otros
qualro negros (oificios de difuntos) con un
paûo de fninba bueno, con una cruz colo-
rada eu niedio ; y en el choro vajo un
sitial para los Padrc« abbadcs, de nogal
taraco.ido de vox. Hicieronse mas docicutos
y vciiite inarcos para toiios los quadros
de la cassa. — Para las prucc^sioncs géné-
rales se ha hechii un i)endon de dauiasco
carmessi y franjas de oro con cordoneria
niuy rica y su cruz de plata. — En el
altar mayor se ha hccho una peana dorada,
en que se ponen los candeleros y ramille-
tes, y las vassas dcl altar doradas, y las
varandillas de las gradas doradas a tre-
chos. — Hanse hacho para el ochavado de
la yglcsia en el cruçero quatro pinturas
muy grandes y buenas. con sus marcos
dorados y de relieve, del fundador y bicn-
hechores de esta cassa. (« Di al P. Fr. Pla-
cido de Cuenca por Ires frontales que hizo
de pincel, por piutar en la capilla los nii-
lagros de N. P. S'° Domingo : y los dos
(juadros del rey Hccarcdo, y el coude Fer-
nan Gonzalez, -lUOreaks, KLODO niaravcdis.>,
/?o/Tnrfo/-, t. I.folS). — En la capilladelcucr-
po Santo de N. P. S'" Domingo de Silos se
han hecho rexas nuevas doradas a trechos,
y cornijas todas doradas; y en lo siipe-
rior de la capilla una cornija que la coge
tofla por d fiicra muy grande, nniy vislosa
y de valor, toda dorada ; y la ca()illa se
ha renovadi», dorndo y piutado, y hecho
todo lo f|ue on clla se pnede hnccr, sin
que se vea cossa (|ue tio este muy ador-
nada. — El sepulcro de N. P. S'" Domingo,
que esta en el clauslro vajo. se lia levau-
tado mas de lo que estaba, anadiendolc un
frisso y una cornija, y doradolc y pintado
todo, con que esta muy décente, i ■ l'iutar
la cnbierta y renovar los milagro'; que
estan en la ])ared, y [lintar a Nra Sra de
Marzo, y pinlar dos frontales, y hacer el
q\iadrodonde esta la fundacion desta cassa;
600 reaies, 20.400 maravedis », Dorrador,
l. 1., fol. 58.) — La reja principal de la
3'glesia se ha hecho nucba y costossa de
hierro dorado cod sus frissos y cornijas y
pedestales de piedra franca jaspeada. —
Para la tomba del Santo en su capilla se
han hecho dos paûos, el uuo blanco de
tela de oro muy rica, guarnecida de este-
rilla de plata, y el otro de brocafel Colo-
rado, guarnecida de lo mismo; y en cl
altar una peana como la del altar mayor.
— Eu la sacristia se han hecho para eu
medio un cajon muy grande y de niucho
servicio de nogal laraceado de vox, y eu
déférentes parles de ella cajones de mu-
clio servicio. — Hanse hecho para la sacris-
tia ornamenlos muy vistosos y lucidos,
assi enteros como cossas sueltas, (jue pas-
sara su valor de mill ducados. — En la
capilla de Nra Sra de .Monserratc, que esta
en el claustro vajo, se ha hecho un reta-
blo principal ; en medio una pintura
grande de la Virgen, y por rematc olra de
N. P. S'o Domingo. — Y los claustros alto
y vajo se han adornado de muchas pintu-
ras. — Desde la celda de los Padics ahba-
dts se ha hecho un terrado para alivio dnl
santo couvcuto. ((ue sale a la iuierta, todo
enlossa<lo de piedra frauca, y ccrcado de
varandillas torneadas ; y dcbaxo de el ima
pieza para recreacion del santo convento.
Todo esto hasta valor de qninientos duca-
dos. — Hase hecho una celda para personas
graves, grande y de nmcho servicio. —
Hanse probehido todas las officiuas, assi
hospederia, como enl'ermeria,de ropa blan-
ca urucha y buena. — La camara de los
Padres abbadcs probehida de lo ncçessario.
— Hase rclejado toda la cassa. — Hanse
puesto docientos arboles fru taies. — l'ro-
vlssiones : En el granero (|uedan efectivas
l.>:i fanegas de trigo. — De <;ebada efectiva,
182 fanegas. — Yteu de çenteno efectivo.
,')f> fanegas. — VIen de vino efectivo en la
bodega de Quintana, .112 cantaras. — Toçi-
nos, \2. — Carneros, 12.— Borrego", 140.
— Corderos, .•(00. — Oveja». 362. — Borre-
gas, i:i0. — Bueyes. 11. — 40 cabezas de
LES ABBÉS DE SILOS XV XVll'^ SIÈCLE l7o
de Silos, nommé à cette date évéque de Calahorra. Il avait été prieur
de San Vicenle d'Oviedo et de San Frutos '.
Dominr/o Gutierrez del Campo, originaire de Arroyuelo au diocèse
de Burgos-, fit profession à Silos en 1G32. Il devint abbé en 1659. par
suite de la renonciation du P. Manuel Cortès. Le monastère lui doit,
entre autres œuvres, le grand réfectoire qui sert encore aujourd'hui
aux religieux ^ Ces travaux étaient d'autant plus méritoires que
l'abbaye se trouvait alors dans un état financier des plus précaires \
Le P. Domingo mourut en 1679, comme nous l'apprend le livre des
Expolios, et le monastère fonda pour le repos de son ànie un service
annuel à perpétuité ^ — Après lui, Pedro Ruiz Nerp-ete gouverna le
monastère de I660 à 1669. Il enrichit le trésor de l'abbaye de quelques
précieuses reliques, parmi lesquelles le chef d'une vierge martyre,
compagne de sainte Ursule, et la moitié d'un tibia de saint Denvs
lAréopagite '' . Il était né à Madrid et avait fait profession à Silos
en 1641. Il mourut le 4 décembre 1698 '.
Bernardo OrdoUez de Vanjas, fut deux fois abbé de Silos (de 1669 à
1673 et de 1677 à 16.'>1;, et une fois abbé de Xuestra Senora de Bueso
(de 1673 à 1677 . Né à Villarobledo ". il reçut Thabit religieux en
1681 et prononça ses vœux l'année suivante. Il mourut au prieuré
de San Frutos. le 2 février 1686 '\
rerda. — 100 faDegas de ^lal. — 2 arrolias iinniasterio de .Silos solire la simia niiseria,
de areite y otras 2 de vinagre. — Y 2 arro- neresidad e infoliz csladi), en (pie se vio
bas de rera labrada • l'eposilo, afio 10.").'»j. rt-dncido desde il aùo de KioO hasta cerca
1. .MontionnoQg, sous cet abb<^, la fonda- dtl de 1680. >. (Arc/i. de Silos, H. iV, ;{6.)
lion dans IVgiise de Saint-lJoiiiini(|iie dune .'j. <> Por considerarle |)i)r abad Un celoso
iiierse hebdomadaire, ilotée par la fonda- iviuio fue, se le haze todos los aùos un ani-
Irice ,dona J<;ri>riinia de l'orta Aj^uero Te- vcr.sario. •■ Mtina.sticon hlsp., (« 'Ml \".)
ran) dune renie annuelle de 'Jfi.22i niara- 6. Hrfn,sil,i. ad ami. Il(i!t, et M'jiiii.sliron
védi», À prendre • «ur les dîmes de la mer hinp., f" Ml v.
de rUfltille. » Arch. df SHoh, A. XII!. iî», 1. Lilno dr linida.s i/ l'ru/esiont's, fol. I...
original, de l.".l folios. - Kn A. XIII, 4H. se .inh. dr Silos, iih. 51.
trouve l'arcepUlion de la conimiiuaiiU-, el H. Dans la .Maiiihc.
en A. XIII, .M, la (-onfiriiiatinii rovab- de '.». I)'a|ir^s le i. Iiliro di- (Jradas • Anh.
(Iharle* II, d«l«'e du 5 juin l»>7l ; original île SUoh, ins. 51, fol. 21 et le lih<i, tir Er-
•ur 15 foiiut de parrhemin. Quelques au- ^o{io« 'ma. 46i. — Peu avant de terminer don
tr- ' relatives ,1 n-ltc fondalirm «ont |irciiiiiT <|iiadriennat. b P. Ordun. / de Var-
l'i^ 'il ans arrhivcs nationales de gas avait obtriin du iinnre (ia|ca'( .Marih-
Madrtd, |>arini les documenls de Silos. roli un arle im|iortant «n faveur de son
1. • loformr de hmiiiraui d«- sangn*. » abbaye. Cesl une senlenee, d.i|/'f dr .Ma
3. Il ne foi toulefiii* terminé (lu'en n»77 drid le 2i avril 101.1, inti rdisaiil au mn'
l/rptiâilo . Voy. lAppendice II, InMi-np- de San Pedro de .Sibis de reriieillir len eé-
liiniê.ti" î»l. * rlulcs de communion, de periin'llre de tra-
S. " Inforiiinrion h''''ba fior |ifirl<- dr i-l v.iill''r les Jour* f<'ri(« iM'inl.int les lll<'i^-
171)
M)
HISTOIIU': DE L AHUAVE DE SILOS
Jt/on (/f Vill(imai/o)\ son successoiir on 1673, était originaire
d'Ocaiia ot avait revêtu l'habit monasli(|iie à Silos en 1049. 11 mourut
à Nuestra Senora de Duero, dont il était prieur ^1694).
Le nom de Jiion <le Castro, ([ui gouverna l'abbaye à trois reprises
ditrérentes', est déjà connu de ceux de nos lecteurs qui nous ont suivi
jus(|u'ici. Nous parlerons un peu plus longuement de lui, à propos de
ses travaux littéraires. Quant à son gouvernement comme abbé de
Silos, nous trouvons peu de faits importants dignes d'être relevés.
Disons, toutefois, que le 12 octobre 1G83 il obtint une cjecutoria,
expédiée par le [)i'ésident et les auditeurs du conseil royal, contre
le fiscal de la couronne ^, et déclarant l'abbaye de Silos exempte de
payer au roi les deux dixièmes des dîmes qu'elle percevait '.
I*armi les œuvres exécutées de son temps, nous trouvons un beau
tableau de sainte Catherine, don de cet abbé, et un ciboire tout
couvert de liligranes d'argent d'un travail merveilleux. Ces deux
œuvres d'art ont été conservées jusqu'à nos jours '*.
Le l'. Melrhior de Monloija, (ils d'un avocat de lluete, D. lialta/ar
Fernandez de Montoya, fit profession à Silos en l()()I "'. 11 fut élu deux
fois abbé de Saint-Dominique ", et le catalogue des abj)és de Silos
nous dit que son gouvernement fut un des meilleurs qu'ait jamais eu le
monastère, tant au sj)irituel qu'au temporel. II serait trop long de
rapporter ici les nombreux détails, d'imj)ortance d'ailleurs très secon-
soiis et d'exercer les autres droits cnri.iux
qui apparticnuent à l'abbé de Silos, com-
me curé principal de Silo#. Celle sentence
fut pronoMCi'e à la fois contre les préten-
tions de l'archevêque de Burgos, du curé
de San Pedro et du conseil de Silos. [Arch.
de Silos. IJ. xxxvn, 30, original eu un cahier
de 8S folos'. — Celle sentence fut confir-
mée, le 24 mai 1683, par le nonce Pierre
Mellini. [IbiiL, original).
\. D'abord de 1681 à 1683, puis de 1689
à 1693. enfin de 1697 à 1701.
1. «Thomas Ximenez Pantoxa, caballero
del orden de Santiago. »
3. Arcli. de Silos (li. xxxvii, 52), origi-
nal, sceau platpié. - En U. xxxvii, 5.3, se
trouve une prnvis.on royale sur le même
sujet et dan< le mt'-me siiis, datée de .Ma-
drid le 7 septembre 16S.S et piuliiit le sceau
plaqué de Charles 11. (Deux enquêtes ou
l'w/t/rwes sur cette exemption, H. xxxvii,33
.34). — Lu manuscrit de Paris nous fait
connaître, sons l'abbatial du P. Castro, le
nom d'un moine de Silos qui mérite de ne
pas être laissé dans l'oubli. Voici ce c|ue
nous lisons dans le catalogue des abbés
d'Obarenes : '< Anno 1683, fr. Marlinus de
Arenas, Sancti Dominici Silensis niona-
chus, per obilum priudecessoris regimcu
obtinuil. In proximo generali Congrega-
tionis capitulo secretarius generalis depu-
tatus, deuuun (luadrieno elapso, abbas
llirachcnsis eOicitur » [Monaslicon hi.span.,
fol. 173; cf. fol. 212).
4. Le livre de Deposito nous dit qu'il fit
construire à ses frais des orgues ayaut
vingt-quatre jeux (re(/isfrox), U'o\s soufllets,
etc., pour le prix de 300 doublons.
3. Sa chai le de proiission, comme
celles de biaucoup d'autres moines de
Silos, se Irtmve dans le manuscrit 45,
<< Profesiones de njonjes y lef;os de Silos ».
6. La première fois de 1685 à 1689 : la
seconde de 1703 à 1709.
LES ABBÉS DE SILOS AU XVir SIECLE
177
daire. que nous trouvons sur ce prélat dans les papiers des archives '.
Il mourut à San Martin de Madrid le 30 juin 1723.
Juai\ de Francia. sou successeur, était né à San Asencio dans la
Rioja. Il émit ses vœux à Silos le 31 mai 1665. Le livre de Deposito
nous apprend qui! rebâtit l'église de Saint-Pantaléon de la Hoz,
dépendance du prieuré de la « Montaùa » -. La liste des différentes
œuvres qu'il entreprit pour l'avantage du monastère ne remplit pas
moins de quatre pages in-folio dans le manuscrit en question. Il
mourut le 8 octobre de l'année 1708 ^
1. Il importe pourtant de signaler une
cédule royale, obtenue à sa demande, et
par laquelle Philippe V déclare exemptes
de l'impôt appelé tercias les deux neu-
viéme?qu 'on prélevait pour le roi sur toutes
les dîmes ecclésiastiques les églises de
Peiiacova. Hortezuelos et Fuente .\rada.
Arch. de Silos, mis. 18. fol. 2.'>6." Cette cé-
dule dérogeait ;i un dtcret n'val du 21 no-
vembre n06. — Une autre cédule plus im-
portaole encore est celle du 10 janvier 1708,
par laquelle Phillipe V exempte labbaye
de Siles des « alcâvalas, lercias reaies >- et
autres contributions irnpos-!-es par les dé-
crets royaux du 21 novembre 1*06 et du
27 juin 1707, « pour la continuation de
la guerre ". Elle est signée : yo el bev sur
la signature de Philippe V, voy. les .Wé-
moiren de Saint-Simon, chap. 564, t. XXXV.
p. 71 de l'édition de Pari», 1840). Arch.
de Simancos, « Salvadode incorporacion.
liasse 400, fol. 123. On en trouve une copie
authentique daus le Fonds des arc/tives de
la Congrégation de Valladolid, t. XXI, fol.
82-83, et un résumé dans le manuscrit de
Silos, n» 78, fol. 257.
2. Il donna en 169C au couvent de Silos
une rente annuelle de 44 fanègues de blé
et de quatre poules (redevance que lui
payait le village de Baùos de Valdearados',
à condition que la communauté célébrât
comme fr-te de l""' classe et de l"""" ordre
la Nativité de Notre-Dame avec sermon
(et un ertraoï'dinaire au réfectoire) et que
tous les samedis le Salve fut chanté daus
la chapelle de la Vierge. L'acte original
de celte fondation pieuse est suivi de deux
lettres du général de la Congrégation. (.Ir-
c/ufey de Silos. A. XIII, 74.)
.1. Il signe tantôt : Juan de Francia, tan-
tôt : Juan de Santo Domingo y Francia;
mais son père s'appelait Juan de Francia.
13
CHAPITRE III
Les abbés de Silos au XVIII' siècle
Isidro de Cabrera, qui occupa le siège abbatial après la troisième
prélaliire du P. Juan de Castro, en 1701, était né à Madrid de
D. Isidoro de Cabrera, chevalier de Tordre d'AIcântara, et de dof'a
Teresa Osorio. Il lit profession à Silos en 1653, Elu abbé de Saint-
Martin de Madrid en lG81,de Xuestra Senoradel Espinode 1693 à 1697.
il fut aussi appelé à gouverner le monastère de San Claudio de Léon ;
mais il ne voulut [)oint acce[)ter cette dernière charge. Il occupait
pour la seconde fois le siège abbatial de Saint-Martin, lorsqu'il mourut,
le 20 octobre 1707 '.
Pendant son quadriennal à Silos, il eut à soutenir une lutte assez
vive contre la ville et son conseil. Celui-ci, de sa propre autorité, avait
fait jeter en prison, pour une légère pécadille, un berger du monastère.
L'abbé se plaignit de cette violation de ses privilèges et demanda
justice. Ne pouvant l'obtenir à Silos même, il porta l'alfaire devant la
(Chancellerie de Valladolid, qui lui donna gain de cause par une sen-
tence aujourd'hui pordue et dont nous ignorons la date exacte. Malgré
ce jugement solennel, le conseil de la ville refusa de relâcher son
prisonnier, et il fallut un ordre exprès de Philippe V pour lui faire
rendre la liberté et mettre fin à cette querelle '^.
Benilo liannrcz de Orozco fut abbé de Silos de 1709 à 1713. 11
appartenait à la noble famille des Orozco, et était né à Alcocer de
pères très illustres, nous disent les témoins consultés dans l'enquête
faite pour sa vèture en 1682 '. Il reçut de la Congrégation le litre de
prédicateur-mcijeur et exerça la charge abbatiale à Saint-Martin de
Madrid (1707-1709) et deux fois à San Henito de Iluete. A Silos, il
\. Libro (le Erpolios. - Il serait mort 2. Arc/i. de Silos, résumé de la cédule
le 21 octobre, d'après le catalo^^ue inanus- royale du 12 mars 1705, dans le manuscrit
rrit des abbés de San .Martin [Monaslicon 78, fol. 255.
hisp., fol. 222). 3. Pruebas de limpieza de sariffre.
LES ABBÉS DE SILOS AU XVIll^ SIÈCLE 179
refit la façade principale de l'église et l'orna de beaux motifs d'archi-
tecture ainsi que de plusieurs grandes statues, parmi lesquelles celles
de Récarède et d'Alphonse VI *. Il mourut le 6 septembre 1737.
Juan de Herrera lui succéda en 1713 et gouverna le monastère
jusqu'à sa mort, arrivée le 23 mai 1720 '. Il avait fait profession en
1683 entre les mains du P. Juan de Castro, et fut abbé de Huete.
Il fut remplacé à Silos par le P. Luis Santos, prédicateur de talent,
qui mourut le 17 janvier 1723. avant de terminer ses quatre années
de prélature \
.Nous ne dirons rien ici de son successeur, Sébastian de Vergara,
"auquel nous consacrerons une courte notice dans noire étude sur
l'histoire littéraire de Silos *.
Le P. Isidoro de Quevedo le remplaça en 1725 et fut encore réélu
en 1737. Cet abbé était originaire de la pelile ville de Pié-de-Concha
(dans la Montana de Santander), où il naquit en 1G87 de Diego de
Quevedo Hustamanle et de Marfa de Teran ''. Il reçut l'habit béné-
dictin à Silos en 1703. à 1 âge de seize ans, et mourut « prieur de San
Ildi'fon^o de Madrid, en 17il »*.
Le P. Ualtnznr Uinz, dont nous ferons connaître plus loin les titres
littéraires, fut un des plus grands prélats de l'abbaye de Silos, qu'il
gouverna pendant douze années à trois reprises diiïérenles.
Il nous a laissé dans les Menions Silenses une histoire du monas-
tère de Saint-D()mini(iue à partit de l'année 1732. Continué succes-
1. On trouve une inl^ros^anfc rtesTip- r-vi'^chés (iO«nia, «le Si-gnvic, de Valladolid,
lion de ces travaux <J.ins le livre de l>epo- de S ilaniaiu|iie, de Cuenea et autres lieux.
tiloàe l'anuée 1713. Fait au Pardo le 13 février 172G, et signé :
2. Eo nn. le chapitre ffénéral élut, Vo ei. hky [A'ch. de Silos, B. IV, 16, origi-
comniC atihé de Silo», le I'. Leaudff» Nancla- iial, suivi de quelques pièci-s relatives au
rez; mai* celui-ci n'ayant pas accepté, le inéine objet). — Ku 1724, un moine de Silos,
chapitre Domma de nouveau Juan de lii-rrc- Melchor Gonzalez Tainoa, qui avait été
ra 'Artat, t. Il, fol. 591-593 . .Nanclarez deux foi« ahlié de San Martin de .Madrid,
avait ét^ prieur de l'Hupiro. fut élu ahli ' de San Juan dt; la Pena, où
3. Parmi le* objets précieux dont s'en- il mourut en I7i.'i. Ce monantérc n'appnr-
richit î ■ .1 ceUc épo<jue, |i- livre tenait pa** à la Oin^'r/'^'ation di- Vallidolid,
dn Itrj, ■• un pectoral «-n f»r<lu mais à celle «le Tarr'igori«'.
poid* de deux livrei, orné de trente-deux 5. Son nom dam le siècle était Juan de
ëmerauden ». (^uevi-dn lluslaniunte. Il scelle parf«iiK lex
4. Il contient de signaler «<iu« l'abba- «locunients olliciels «lu sceau de sa famille,
liai du P.Vergara une cédule de IMiilippi- V, au lieu do se «crvir comme les autres
aiit«iri«nnl I abbé de Sil«m à fa rc drenter abbés de celui du miinaHti'r«-. [Anh. de
un étal d^-laillé «le tou« le* biens que le Siloi, ■• Informe de liinpieza de sangre >•
mona*l<'-rc possédait sur le territoire des du TJ Juin 173K.)
archevèrhés de Burgo* rt de Tid<''de et des A. Arcti. de Sil'i», nis. .11, fol. iO. v".
180
HISTOIRE DE L ARBAYE DE SILOS
sivement par les abbés Moreno el Echcvarrîa, ce précieux manuscrit
nous donne, jusqu'à la suppression des ordres religieux, tous les faits
qui peuvent avoir quelque importance. Nous en signalerons çà et là
quelques-uns, ne pouvant nous permettre davantage. L'u'uvre
principale de liallazar Diaz fut la translation du corps de saint-Domi-
nique', qui reposait depuis six cent cinquante-sept ans dans un
1. Voici une analyse sommaire des
pièces d'archives ayant trait à la décou-
verte et à la translation du corps de saint
Dominique de Silos, ainsi qu'à l'extension
de son culte à cette époque (1732-1734).
1. — 1732, 29 avril. Relation aulhenti-
que de la découverte du sépulcre du saint
\ 14-16 avril) signée d' « Antonio del Cam-
po », notaire apostolique et moine de
Silos. (Arch. de Silos, ùri<»inal, B. IV, 21.)
— Autre relation authentique, signée
d' « Antonio de Septien y Pedro Gonzales
Ortiz, escrivanos reaies » [Ibid., original,
A. X.W, 4j, loi. 22-34).
2. — 1732, 7 juillet. Bref de Clément Xll.
lançant l'excommunication contre toute
personne qui distrairait une partie quel-
conque des " ossements, cendres, tombeau
et vêtements » de saint Uomini(|ue de
Silos. '< Datum RoniiP, apud Sanctam .Ma-
riam Maiorem, sub annulo jjiscatoris, die
VII iulii MDCCXXXII, pontilicalus noslri
anno secundo. Cardinalis Oliveriun » [Ibid.,
original, A. XXV, 45 a).
3. — .Même date. Bref de Clément XII,
accordant une indulgence plénicre pro una
vice à tous les fidèles qui visiteront l'église
abbatiale de Silos pendant l'espace de
huit jours il fixer par l'ordinaire. <i Datum »
lit supra. [Ibid., original, A. XXV, 4j b. —
La permission du grand inquisiteur pour
publier et gagner celte indulgence se
trouve en A. XXV, 45 d. Elle est signée :
Kl obispo inrjuisidor f/etieral, et datée du
4 septembre 1732.)
4. — 1732, 2.T août. Permission accordée
par la Congrégation des Rites pour célé-
brer une fois la fête de la translation de
saint Domini(|ue avec octave. « Die 23
augu''ti 1732. ,1. F. cardiii'tlis Zondodiri
P. prœ/'ectus. — N. M. Tcdeschi] archie-
piscopiis .ip(tm., S.n. C. secretarius» Jbid.,
original, A. XXV, 45 c).
5. - 1732, 2 décembre. Lettre de don
Manuel de Samaniego y Jaca, signalant le
19 avril 1733 et les jours suivants, pour
gagner l'indulgence plénière accordée par
le bref de Clément XII. <> Burgos, à 2 de
diziembre de 1732. Manuel, arzobispo de
Burgos » (Ibid., original, A. XXV, 45.)
6. — 1733, 15-19 avril. Procés-verbal de
la découverte du tombeau renfermant le
corps de saint Dominiciuc de Silos, de la
translation des reliques du même saint,
renfermés dans une urne d'argent, dans
la nouvelle chapelle consacrée par l'arche-
vêque de Burgos. Ce procès verbal fut
fait à Siios par l'archevêque et signé de
sa main. [Ibid., original, B. IV, 21.j
7. - 1733, 9 mai. Décret de la Congré-
gation des Rites (accordé à la demande du
roi d'Espagne et de la Congrégation de
Saint-Benoit de Valladolid), étendant à
tous les domaines de la couronne d'Espa-
gne l'office propre et la messe de saint
Domini(|ue, déjà approuvés pour l'ordre
bénédictin. Signé comme le décret du
23 août 1732, avec le pose royal. [Ibid..
original, B. IV, 22.)
8. — iMême date. Décret de la même
Congrégation ordonnant d'ajouter au
martyrologe romain le nom de saint Do-
minique avec l'éloge suivant : « Tertio
decimo kalcndas ianuarii, in Ilispania
depositio sancti Dominici de Sylos, abbalis
ordinis Sancti Benedicti, miraculis in.
captivoruin liberalione celeberrimi •■. Mê-
mes signatures. [Ibid., original, avec le
pose royal, B. IV, 23.)
9. — 1733, 12 septembre. Décret de la
même Congrégation, accordant à l'abbaye
de Silos la faculté de célébrer chaque
année la fêle de la translation de saint
Dominique le deuxième dimanche après
Pâques, comme solennité de i'^" classe
avec octave. Mêmes signatures. [Ibid.,
original, B. IV, 24.) — L'office de la trans-
latinu fut approuvé l'année suivante. (Cata-
logue D, p. 39.)
10. — 1734, 12 août. Bref de Clément
LES ABBÉS DE SILOS Al' XVIlr SIÈCLE
181
sépulcre en pierre, sous l'autel appelé del Cuerpo Santo '. Il avait fait
construire dans ce but. en 1732, une grande chapelle octogonale à
l'extrémité du transept méridional de l'église-. Les reliques du saint
thaumaturge, renfermées dans une urne d'argent, y turent transférées
le 19 avril 1733, au milieu d'un concours immense et en présence
de l'archevêque de Burgos et de plusieurs autres prélats ^
Silos doit aussi à Baltazar Diaz le magnilique escalier, qui met
en communication les divers étages du monastère, et qui porte le
nom quelque peu poétique de escalera d*' los Leones '*. Il éleva égale-
ment une partie considérable des bâtiments qui entourent la grande
cour d'entrée, le tout en belles et solides pierres de taille, extraites
des carrières de Silos.
Un acte presque aussi important que celui de la translation, mais
que l'on ne saurait trop regretter, fut la démolition de l'antique église
romane restaurée et agrandie au XP siècle par saint Dominique.
C'est encore l'abbé Diaz qui en prit l'initiative. L'édifice sur certains
points menaçait luinf ; mais la coupole, les transepts et les trois
chapelles de l'abside étaient encore en bon état, d'après le témoignage
de l'architecte lui-même. Celui-ci, qui n'était autre que le célèbre
Ventura Rodriguez, fut pourtant d'avis de tout abattre et de construire
un nouvel édifice dans le goût de l'époque '\ Il réussit pleinement.
XII. pprfiielUrit aux Ijénédictias de Silos
«le lran!»f.^rcr au 20 décembre (fête de
•aiot Domioique et au second dimanche
apré^ l'.iqiies Translation les induipenrfs
plénicres accordées pour les f»'le« de saint
Placide et de saint .Maur. Ces indulgences
avaient été obtenues de Clément X par
la Congrégation bénédictine d'Kspagnc.;
• Datum HonwF, apud Sanctam Mariain
Maiorem, sub annulo pinratori^.die XII au-
guiti MOCC.WXIV. pontiliratus nostri anfio
quintif. CnrdinaiiM OliveriuM ■■ i7i«V/., origi-
nal, B. IV, 20 . Cette permission Tut renou-
v« ' un br>-r de Benoit XIV. i>n date du
f. I"15 //»('/., original, H. IV, .j.J).
1. Ce tombeau est aujourd'hui dans
l'autel mAine d<- la nouvelle rhap<-lle du
MÎnt. L invrriplioD qu'on y lit y a été
ffrav^e au siAcle deruier, comme n soin de
non» en avertir une note du tmips,
conservée aux archives.
2. Cette cha|M-lle est l'œuvre de l'archi-
tecte Pedro Martincz, b^'Oédictinde Cardeba,
Elle fut consacrée le samedi 18 avril par
larchcvéqueT). M;iiiuel de Samaniego. Les
grands tableaux qui la décorent sont dûs
au pinceau d'iiii religieux de la Merci,
.Maître Baranibio, du couvent de la Merced
de Burgos. Sur Pedro Martinez, voy. M.
.Martine/. Aniharro. lulenlo de un dicciona-
rio hiot/riifirij ij bihlior/r/ifiro de uutures de
la provincia de Uiiryos (1890, p. 3il-;M5.
3. Ou peut voir le récit détaillé de la
translation dans Vergara, El Moises se-
cundo, p. 112-127. Dans les Meinurin' Silen-
ntH il n'occupe pas moins d<> H"] folios.
4. Voyez ci-de»s(jus l'Appendice II, Inx-
rriplion», ii" 95 .
5. Il OC sera pas sans intérêt de men-
tionner ici (|uel<|iie'< docuiiicnts ori^'iiMiix
relatifs a la dr-molilion de l'antique basili-
que de Silos. (.Nous les trouvons dans la
lias«c cotée B. IV, M, : 1" Les drclam-
cioneu juradan, \iiiv lfs(|iielles don Joseph
de Landa, Domingo de Ondategui et Jiuiii
de Zagarbinagn. tous trois maeilroi dt
182
HISTOIRE DE L'aBBAVE DÉ SILOS
comme on peut en juger par l'église actuelle. Le monument est vaste,
bien bâti, d'une solidité à toute épreuve ; mais ses énormes piliers,
ses longs murs blancs, sa large coupole aplatie ne méritent pas une
grande attention. Disons pourtant qu'on y dépensa des sommes
considérables et que cette lourde masse passa pour une merveille
aux yeux des contemporains.
Les travaux commencés en 1751 se poursuivirent pendant près
d'un demi-siècle au milieu des plus grandes difficultés financières.
En 1792, le gros œuvre était terminé ou peu s'en faut; mais on avait
dii modilier le plan primitif, restreindre l'élévation des voûtes, et
finalement l'ornementation intérieure, plus nécessaire qu'ailleurs
dans les édifices de ce genre, n'a jamais été achevée. L'église
nouvelle fut consacrée solennellement le 20 octobre I81G".
L'initiateur de toutes ces œuvres, le P. Raltazar Diaz, était né à
Aupon. au diocèse de Tolède. Il prit l'habit monastique à Silos en
1707. Après sa piofession, il suivit h^s cours de l'univers té bénédictine
de llirache, où il reçut successivement les titres de maître ès-arls et
arqiti/pctura, déclaront <• sons la foi du
sermeul et à l'iinaniinil^^, que ladite église
est nii nacép d'une ruine prochaine par les
nombreusi's el graves c.icva««e« qu'on y
voit et qu'on ne peut répart r sans refaire
à neuf tonte l'église >■ (n4i)-n:i0). — 20
La pi'tilion par laquelle les moines de
Silos réclament du Rnic Abbé général de
Saint-Benoit de \ alladolid l'autorisation de
démolir leur vieille église (nSO). — 3" La
réponse favorable du général, datée du
24 octobre et signée : Fr. Ynir/o Ferreras.
— 4° La déclaration de don Juan de Teja,
maître tailleur de pierres [maeitro arqui-
tecto de canleria), affirmant « l'urgente
nécessité de démolir toute l'église " il75.'i).
— 5" La déclaration de don Ventura
Rodriguez, architecte de Sa Majesté, conçue
en ces termes : " H a déclaré et dit sous
serment, avoir vu et reconnu dans le
détail le transept (cruzero) et la capilla
maior de la vieille église, qui sert actuel-
lement aux divins offices. II a trouvé que,
réserve faite du sanctuaire {presvillerio)
et des chapelles de Saint-Martin et de
Notre-Dame, toute cette partie de l'édifice
est menacée d'une ruine prochaine et qu'il
importe de la démolir sans retard. D'autre
part, il faut de toute nécessité {forzosa-
meule' démolir les deux chapelles sus-
nommées et le sanctuaire, qui ne s'adap-
tant |)nint à la partie déjà construite, ne
peuvent être imis à la nouvelle cointruc-
tion » i29 avril 17"j.')). — 6" Finalement, la
déclaration de dou Antonio de M.tchuca
y Bargas, direclor de la nueva fubrica de
la if/lesia, portant que la chapelle de los
Santos Reyes est n)enacéc d'une ruine très
prochaine et qu'un grand malheur {una
total de/tgracia) est à redouter, si on ne la
.jette à bas (8 octobre 1756).
t. Le plan avec coupes et perspectives,
est encore conservé dans l'abbaye. Quel-
(|ues-un9 des changements furent faits à
la demande du conseil du monastère pour
la commodité des religieux, par exemple
la place de l'autel qui devait être sous la
grande coupole. D'autres, et les plus
considérables, comme la diminution de la
coupole, furent imposés par le manque de
ressources.
2. Par l). Manuel Cid y Monrroy, arche-
vêque de Burgos, en prèsenc»; de l'évêque
d'Osma, D. Juan de Cavia, de l'abbé de
Silos, Domingo Moreno, récemment nommé
évêque-coadjuteur de Caracas, et de l'abbé
de San Pedro d'Arlanza. [Mémorise Silen-
ses, t. H, fol. 92-100.)
LES ABBÉS DE SILOS Al" XVIU^ SIÈCLE 183
de docteur en théologie et en droit canon '. En 1745, nous le trouvons
h Rome, où il demeura pendant huit années entières, en qualité de
procureur de la Congrégation. Il mourut à Silos le 24 avril 1776 et
fut enseveli dans le nouveau cimetière des moines, situé dans le
transept méridional de l'église '.
Dernardo de Alefjiia fut abbé de Silos pendant quatre mois seule-
ment. Elu par le chapitre général le 9 mai 1722, il donna sa démission
au mois de septembre suivant. Il avait fait profession en 1692, à
l'âge de seize ans. Il était né à Anvers, où son père, chevalier de
l'Ordre de Saint-Jacques, avait dans l'armée espagnole le grade do
capitaine de cavalerie. Le livre des Expolios^ place sa mort au
2 janvier 1751 .
Isidoro Wjdrifjuez, son successeur, était originaire de la bourgade
de Rivas-I'equenas, au diocèse de Lngo. Il fut deux fois abbé de
Silos, de 1733 à 1737 et de 1741 à 1745 •.
En vrai Gallego qu'il était, il sut sauvegarder avec une très grande
énergie les quelques droits féodaux, dont les abbés de Silos jouissaient
encore dans la ville de Huerta del Rey. Une cédule de Philippe V du
la février 1742 défendit formellement aux alcaldes d'exercer leur
charge sans l'approbation et la contirmalion de l'abbé ou de son
délégué '. Les alcaldes se soumirent; mais dès l'année suivante ils en
appelaient à la rea/ ('dmara. l'ne seconde cédule royale, signée par
Ferdinand VI. icjcla loui' appel \ (ju'ils renouvelèient (juehiucs
années plus tard. Il fallut une rml jnunisioii, exjjédiée pai" le Président
de la Chancellerie de Valladolid. le 28 mars 1753, pour (mi linir avec
les prétentions des magistrats municipaux de celte petite ville'. Le
I*. Rodrigue/, mourut le 4 juillet 1766. La Congrégation lui avait
confié la charge de visiteur général.
t'nltjencio de Ojedn, né à (.)na en 1692, occupa le siège abbali.il de
1. .\rjii* nvoni *f^% (Jipli'iiiics fous |(;« liro le 2'.( janvier 1711 el Bi({ncc : y<i ki,
jeu». Ils icnl toij» de \'il'. hkv {Ihid., V. ,\LII, 32). — l'oiir fiiire In
2. Le caveau «iaris lequel fut d<'-poH^; le preuve de ses droilK.raliltc dr Silos lit iiii-
Père f)inz porte le n" 1. [iriniir un Mniiuriiil njuslmlo, /lerho del
3. Arch. du Silo», rimiiuvcrit 40. mandalu dr et consi'Jo de iii (jiiiuara, uié-
♦ . S« charte de profeision cul datée de tuoire dont iiouh avons retrouvé tin exeni-
1713. ilbid., m*. iTi.i plaire a la l)ililiottiii|ue dis rejif^ieux fran-
5. C.f--^--'" -ittinale datée •• eu lluen lie- rais des Sncrén- (Àrurs , élatilis à Miranrla
liro • < ; to rt iter. Arch. de Silo», de Khro.
F. Xl.ll, .».) 1. OriKiiial daus les An-hivr» de Silo»,
6. Cédule nrifrlnalc dat^c du llu'n Ile K. Xl.ll. 3ri.
184 IIISTOIIIE DE l/AltHAYIi DK SII.OS
Saint-Dominique de 174o à 1749. Il lut ensuite visiteur géïK^ral de la
Congrégration et abbé de Madrid (1753-1757). D'après le livre des
Expolios^ il mourut le 17 août i758. Il était entré à Silos à l'âge de
17 ans et y avait fait profession en 171'?.
Le P. Domintjn de Iharreta^ dont nous aurons occasion de parler
plus loin à propos de son projet de Diplomatique Espagnole, gouverna
l'abbaye de Silos de 1753 à 1757, et celle de Saint-Martin de Madrid
de 1761 à 17G5. Il fut pendant (juelques années secrétaire du général
de la Congrégation de Valladolid ; mais on verra <|u'il a des titres
plus importants à notre attention.
Il fut rempla';é comme abbé de Silos par Mckhior Izquierdo.
originaire du diocèse de Cuenca ', et qui avait reçu à Silos l'babit
monasticjue en 1729 à l'âge de 18 ans. Il mourut en 1706. Il avait été
élu abbé de Madrid en 1749, à la place du célèbre P. Sarmienlo, ([ui
(lui renoncer pour lors à celte prélature ■.
Jusejtli (le Zcballus gouverna trois fois l'abbaye de Silos. L'évéquc
de Cadi.\ ^ fait de lui le plus bel éloge dans les Mrmoj'iœ Silcnsos, éloge
qu'il résume en disant qu'il fut « un des liJs les plus illustres de ce
monastère par sa vertu, son innocejice et son détacbement de toutes
les clioses temporelles ». Il avait un tel renom de vertu, ajoute
lilluslre chroniqueur, que tous le tenaient pour un saint, et il fallut
après sa mort le soustraire à l'empressement des fidèles, qui se
partageaient les lambeaux de ses habits *. Celle mort arriva le
Il mars 1799, dans le petit monastère de Tenorio (au diocèse de
(^ompostellc), dont il avait été nommé abbé à Tàge de 81 ans. Il était
né en 1716 à ilinestrosa, près deCaslrojeri/. au diocèse de lîurgos,
et avait prononcé ses vœux à Silos le 16 mars 1732^.
Josit'ph MnKiztm. né à Cascante au diocèse de Tarazona en 1723,
revêtit l'babit l'eligieux à Silos, à l'àgc de 11 ans. Le catalogue des
abbés nous dit (ju'il fui « un bon moine et très observant ». Le
1 1 juillet 1769 il reçut à Silos la visite du célèbre P. Flore/, alors à
l'apogée de sa gloire littéraire. I^e savant moine augustin fut flatté de
l'accueil (jue lui firent les bénédiclins et leur abbé ; mais il n'eut pas
1. Il était né .ï Garciiiarro, .i 3 lieues .!. Le P. Domiugo de Silos Moreno. dout
de lliiete. nous parlerons bienlùt.
1. N'oy. sur cette aflaire p. 24.'), nutc ". 4. Meoiorisp Sileiises, t. 1, fol. 151-l.'j2.
Peu ,iprès, le P. Corlada le rcniplai'a. — ">. Le nianuscrit 78 (T. 10!)) l'appelle « un
Le P. Iziiuierdo fut au:*pi abbé de de San Imuibre versadisiuio eu todo genero de
Piflro de Viii.-iinieva et de Ilucte. lelras y en el arcluvo de este nionasterio».
LES AHBÉS DE S1L»»S Al XVlIl'' SlÈCLi; 185
le loisir détudier les riches archives du monastère et dès le jour
suivant il prenait le chemin de Lorma '. Abhé de Silos de 1769 à
1773. le P. Almazan poussa avec ardeur les travaux de l'église. La
mort le surprit au prieuré de Quinlana, le 3 décembre 1792 '.
Le P. Benito Calderon lui avait succédé de 1773 à 1777. Il était né
à Teran. dans le Val de Cabuernitîa, et avait reçu l'habit à Silos en
1746. à làge de 18 ans. Il mourut le 20 avril 1787, à Saint-Martin de
Madrid, où il fut enseveli •'.
Anseimo Arias Ti'ijjeiru. qui le remplaça comme abbé de Silos le
3 mii 1777, fut surpris par la mort le 17 novembre de Tannée
suivante dans la ville dWranda. en allant faire la visite du prieuré
de San Frufos'. Il était originaire du diocèse d'Orense^ et avait
émis ses vœux monastiques à Silos en 1737, à Tàge de 19 ans.
Benianlo Gmjo^o, originaire de la Galice comme son prédécesseur",
reçut l'habit religieux à Silos en I7tl. 11 gouverna successivement
les abbayes de Saint-Martin de Madrid (1769-1773). de Saint-
Domini«{uc de Silos (I778-I781j et de San Estevan de Rivas del Sil,
où il mourut le 22 mars 17î)6 âgé de 67 ans". Il laissa à son monas-
tère de profession une fort belle bibliothèque, (juil avait formé(>
pour son usage personnel et (jui comprenait, entre autres livr(>s^ les
meilleurs ouvrages des savants français du XVII'' et du XVIIP siècle.
Le P. ïii-u'Un Cainha fut un des |)lus zélés et des plus saints abbés
de Silos. Né en Galice, dans la petite ville de .Moiill'ort de Lemos *.
il entra au monastère à l'àgc de 17 ans [{1V2). Après avoir fait de
fortes éludes dans divers collègr!S monasti(jU('s de la (Congrégation,
il y enseij^na lui-mérne la théologie [x'ndanl (|U('l(]ues années. Kn
1765, il fut nommé abln'- de San Pcdr-o d'KxloM/a, pui- de Saint-.Martin
de .Madrid «mi 1777. <•! i-tilin d • Sainl-Dominicjuc en I78"j'\ En 1789,
t. S<»y. .M'-ii<lez, S'i'la del l'inln- Flore:, Aiiil)i.'i, au (liuci'-se d'Orv-nsc. Sdii jx't»' l'-tai
é<lilioii de lK«iO, p. 28.1. jup- oriliiiiiic du <•«/« nu (itfdf Sobrailclo.
2. Il cit roscvcii à Silos, darm k- rime- (liiforin)- il>- liiii|iii-/ii. Arc/i. de Silos.)
lif-re «leH iiifiin»*». ri\\i;tiu ii" 1. 1. Anh. île Silos, iiis. il « l-Apulios •< .
3. Arch. de >il»i, iim. W> ■• V.x\ut\\ii* . K. I.f» |ia|iicrM ili- liiiifiiezii de .siiiii/>e
4. Il reçut In ■^pullurc ilniM I éftliiK' qiinlilii-Dt t\'hiditl<ius !>ck pHienlx, I). Pudni
dr« I>.iiDf« « iiifii d'Ararnla tU' Due- île Caiiilia el «iofia l,iii*a ['.irccro. La liasse
ro, {ilenuiii-i . .-.«jri, t. I, fui. |;i8, l'I I». di» anliiviv* di; Silos renfiTiMi un ri'-fii-
in*. M.) mi- di' la vie de lul tiMti-,
5. Ilu vilU((<^ lie M.-irnolos, pnroii«c de 'J. I>un« un étal de» rev( mis de laldiaye
^lDtt Mnrin d>-| ('.,itu\nt. Iiifortiie de liin- en 1781 noim tniiivonx la xi^nature des
ptft*. Arch. de Siltn. 2"! ri-ligicii\ r|ni réHidaicnl al<irn a Silo"»,
4. Il iu'|iiil le 17 nui \M'i a l'cdreda. Fond» de» Arrhiee» de lu < oni/réi/ahon (/<■
Itauicau de U Jnnlu-tion de JuM'|iiera de i'.iltiidolid, t. \\l\. fnl. '>'.)', r,\2.i
186 IIISTOIKE DE L'ABBAVli DK SILOS
le cli:i|)ilrc lo clioisil à runaiiiniilc' pour supérieur géuéral ilo la
Congrégation'. Il mourut à Madrid, lo 8 janvier 1804 '-. Nous trou-
vons dans les Memmise Si/enses le plus uiagnidque éloge de ce véné-
rable prélat, et nous regrettons do ne pouvoir le reproduire ici"'.
Isidoro Gnrc'in, de Sotillo au diocèse d'Osma, gouverna l'abbaye de
Silos de 1793 à 1797 et de 1798 à 1801. Il avait re(:u Thabit en 1740
et fait profession l'année suivante. Il fut aussi quelque temps abbé
de Nuestra Senora del Bueso.
Le IV Rodi'ifjo de Arieta occupa à peine un an le siège abbatial de
de Silos, de 1797 à 1798. Né dans la ville de Haro d'une famille des
plus distinguées, il vint prendre l'habit monastique à l'âge de 18 ans
(1744). Les MemoricV Silcnses louent beaucoup son amour de la
pauvreté et en même temps sa grande générosité envers l'abbaye, à
lacjuelle il lit à diverses reprises des dons considérables. Il mourut à
Silos le 6 janvier 1802 '. Ajoutons qu'il avait été pendant huit ans
abbé de San licHiito de Iluete.
1. A cotte époque, elle comprenait Moreno. fini prononça aussi son oraisou
43 uiouasléres d'hommes, avec 1")7") moi- funchre. Parmi les (puvrcs du Hme (^amba,
nés, 190 convers (legos) et l'J ermiles (les il faut mentionner la restauration de l'al)-
ennllnnos de Moitlserrat) : et 5 inonastè- l)aye de Nuestra Senora de Vega de la Ser-
res de femmes, avec 168 moniales. [Ibid., rana qu'un incendie venait d'anéantir. Les
t. XXX, fol. 5-6.) religieuses bénédictines de ce nionasléie
2. Arcft. de Silos, ms. 47. fomièrent, en reconnaissance, un anniver-
."t. Cet éloge est dû à la plume de son saire perpétuel pour le repos de son àaic.
digne fils spirituel, le P. Domingo de Silos l. H repose dans le caveau n" ."!.
CHAPITRE IV
Les derniers abbés de Silos
I. Le P. Placido Vicente. — II. Silos pendant l'invasion française ; le P . Mo
reno sauve le monastère. — III Le P. Moreno abbé de Silos, puis évèque
de Cadix. — IV. Les abbés Calonge, Sancristobal et Carbayeda. — V. Le
P. Echevarria, dernier abbé, et la guerre civile. Suppression de l'abbaye.
Plâciiit Vicente. abbé de Silos de 1801 à I8O0, y avait pris l'babit
religieux en 17 il. 11 alliait à une simplicité extrême une très grande
érudition et un amour du travail qui fit Tadmiralion de ses contempo-
rains. On trouvera plus loin quelques mots sur ses travaux littéraires.
Outre la charge de prédicateur majeur de la (^congrégation, il fut
nommé successivement abbé de .Madrid (1785), d'Exlon/.a (179P et
de Silos. Il était on dernier lieu abbé de Nuestra Sefjora d'Obona,
lorsqu'il mourut le 20 avril 1816. à l'âge de 71 ans. Il était né à
Cigales au diocèse de Valladolid.
Fernando de Lienzo, qui lui succéda compie abbé de Silos en I8O0
gouverna le monastère jusqu'en 1814. éj)oque où purent de nouveau
avoir lieu les réunions du chapitre général, interrompues par l'entrée
en Kspagne des armées de Napoléon.
Malgré la situation de Silos dans une contrée dillicilemeut acces-
sible à des troupes régiilières, les funestes conséquences de cette
terrible guerre ne s'en tirent pas moins sentir'. Le premier soin de
I. Voici, d'aprè* le» Memoriœ Silenne», — IC novpmhre : Nouvelle alerte, itlcssùs
uo fommairc «l*-» ^'•v.rii»iii<Til«. Irnnspdrlrs à Siliu. De.» niiiincs d'Ar-
1808. — Il iKivcnihrc : F.»ii«iic alerl'' ; l.ifiz.i, dts ch'irlreux de lliirj^cs se
(les moines l'enfuipnt diin« la ninn- réfugient dnns le* iiionlagaen de Silos.
t/iK»'- »-l %!\\,T\{f\\{ dnrn Ipx li<Tg«Ti«'< ; IH09. — lléi(iiiM(i.iiis de vivres, l/inl*'it de
d'autre» 'initient le p<iy% : le I'. l'o- la part de« fram-alH, tantôt de la |mrt
la, pri4 (>our un eipion friinçai*, est de la troupe de .Meriuu (U. Gerôniiiio
fiariMfiricfit .i»K.min/- K Vcidelpino. .Mcrino, curé du hameau de Villo-
pr'-a diT lluet'-. (Quelque! irioinin vont viado, préi L«>rma).
dam leuri Uniillea, la plupart dan* 1809. — ."> avril : Le curé Merino vient it.
\— églUet dei envirum de Silot. Siloiavccseï gucrrillcrui mal équipéi.
188
HISTOIRE nn L ABBAYE DE SÎLÔS
l'abbé Fernando de Llenzo fut de mettre à l'abri d'un pillage pos-
sible le chartrier du monastère et l'urne qui renfermait le corps de
saint Dominique. Celle précieuse relique resta à Moncalvillo, petit
village de la Sierra, depuis le 10 novembre 1808 jusqu'au 9 juillet
1813.
Placé outre les troupes françaises, qui occupaient la plaine do
Lerma et les guerrilleros du curé Merino, maîtres de la montagne.
Silos se trouva pendant toute la durée de la guerre dans une situation
des plus critiques. 11 fut surtout redevable de son salut, à l'iiabilo
fermeté et à l'admirable présence d'esprit d'un simple moine, le
1*. Domingo de Silos Moreno, auquel nous devons un récit circons-
1809. — 19 avril : .\rriv<;e de 300 fantassins
et 60 soldats de cavalerie du régi-
ment des Irlandais {del halallon 6
reqimienlo de Irlanda) . Ils partent
le londeniaid, enuueuant une mule
(lu inouasttTP. Exigent 1.5.000 réaux,
que le P. Miireno paie à burgos, où
eotnmandait en chef le « gohernador
Thibault ...
1809. — 18 août : Décret de Joseph Bona-
parte, supprimant les ordres reli-
gieux. Le P. Moreno obtient de faire
l'inventaire des biens de l'abbaye et
sauve à peu près tout.
1809. — 8 septembre : Pillage simulé du
monastère par les guerrilleros de
.Merino. Ce stratagème réussit à
merveille et trompe même les sol-
dats de Merino. Celui-ci reçoit en
récompense, pour sa troupe, 1611
chèvres, 23 moulons et 8 porcs gra-*.
— L'abbé nomme le P. Moreno son
suppléant et curé de Silos.
1810. — 26 janvier : Une colonne de dra-
gons français vieut à Silos, puis
d'autres, en tout plus de 2000 sol-
dats. Le lendemain, ils partent avec
le P. Moreno. Le gouverneur de
Burgos, Solignac, veut savoir où
sont les objets d'or et d'argent de
l'abbaye. Le P. Moreno s'en tire
sans trop de difficulté et peut re-
tourner à Silos le 2 février. Il n'y
a au monastère que trois religieux :
Moreno, Fulgencio Palomero (le phar-
macien) et un convers jardinier. Le
service divin n'est pas interrompu
un seul jour, malgré ces nombreu-
ses alertes.
1810. — Pendant le carême de cette année,
trois colonnes françaises de 120 à
130 hommes viennent à Silos. More-
no, poursuivi et menacé de mort, se
dérobe aux recherches.
1810. — 8 mai: 400 français arrivent ù Silos.
Peu après, visite des guerrilleros du
curé don Juan Tapia. Us assistent
dévotement à la messe ; soldats bien
disciplinés.
1811. —Janvier: Le P. Moreno est em-
mené prisonnier à Burgos par ordre
du gouverneur qu'il appelle le cruel
Dorsene (le général comte Dorscnne
Le Paige, qui commanda en Espa-
gne l'armée française dite du Nord).
li reste 15 jours en priscn.
1811. — 3 juillet : Arrivéed'une colonne de
soldats français à Silos ; ils ne font
aucun mal. Ce fut leur dernière visite.
1812. — La Jiinta, par ordre des Cortès,
ordonne aux églises de livrer à la
Nation toute l'argenterie non indis-
pensable au culte. Le P. Moreno
rachète celle de Silos pour la somme
de 15.843 réaux.
1812. — 21 septembre : Les moines recom-
mencent leur vie en communauté.
1813. — Eu janvier, quatre ou cinq mille
français passent à Covarrubias.
1812. — 11 juillet : Retour solennel des reli-
ques de saint Dominique. Gerônimo
Merino, alors gouverneur de Bur-
gos, s'excuse de ne pouvoir assister
à cette fête.
LES DERNIERS ABBÉS DE SILOS 189
lancié de tous les événements de cette époque'. Toujours fidèle au
poste dont la confiance de son abbé et de ses confrères lui avait remis
la garde, il sut s'attirer l'estime des officiers français, tout en
restant ardent patriote. Pendant près de cinq ans, il vécut au milieu
de périls continuels sans jamais se rebuter et sans perdre courage.
Même après avoir souffert la prison à Burgos, il refusa d'écouter ses
amis qui lui conseillaient la fuite. Le monastère doit à cette énergie
et à cette constance d'avoij" échapi^é à la ruine et sauvé son trésor
de reliques, en même temps que toutes les richesses de son église'.
— L'abbé Fernando de Lieuzo, qui sur ses conseils et par mesure de
|)rud('nce, ne vint ([ue rarement à Saint-Dominique pendant cette
période de troubles, s'était d'abord relire au monastère de Iluete.
Après diverses autres étapes, il se rendit au prieuré de San Roman
de Moroso, dans les Asturies. Nommé de nouveau abbé à la chute du
gouvernement révolutionnaire en 182']. il revint se fixer à Silos, où
il mourut en 1839 ^ 11 était né à Santander en 1757 et avait reçu
l'tjabit religieux en 1775.
111. — La guerre de l'Indépendance terminée et les communautés
religieuses rétablies dans leurs biens *, le chapitre général de la
Congrégation de Saint-Benoît de Valladolid put enfin se réunir au
mois de mai 1811'. Le I*. Uoiniiujo Morr/io y fut élu abbé de Silos,
et prit possession de sa charge le 5 juin suivant, fête de la Trinité *.
iJoinirigo de Silos Moreno était n(* à Canas, comme son saint
patron, le 23 juillet 1770'. Il revêtit l'habit monasticjue à Silos le
li février- I7H() d pronom-a ses vo-ux TanncW' suivante, le 18 du
même mois. Apiés de' brilhintes éludes de philosoj)lii(î à San Lsteban
de Hivas del Sil. et de théologie à San Vicente de Salaman(pie, où il
«•; distingua entre lous, il occupa plusieurs charges importantes
1. Il «p trouvait -i .XUiIri'! eu rjualitédi- j. Cette uKgenihléc xe liiil duiia lalibayr
lerl^ur d«' lhrol..j{ic île lahlinve <!•! San ilo Celaiiova, en (inlicc.
Shirtin, au <i*--t>ut <le la ^nerre. Il eu partit (i. l'ri)r*'-N-vertial <li> la prise do iidascs-
l«: i d^reii'hre IHOH et arriva <i Silon le H. iiioii du uiniMHti-rc, dale du 2* juin 18! i.
aprèf un voy.ige de« plus p^-uible* <|uil a Arch.de Silon, orif^inal, K. X,\ll, l."}. On
raconta dan* *e% niéinoirt-ii. trouve dan» n-lte même linxne un inven-
2. (iutr? la KAfde de l'aliliaye, le l'ère Uiin- de nieuld)-)!, taliUMu^, etc., dressé m
Morrno avait au«ii U charge de ruré de «iplenitire t8i:t).
8il"«. 1. .N'ï le jour de l'.iint Apnlliniire, il fut
3. Arch. du S'IoM, m*. 81. bipli-é le '2H, r«'le de fi.iint J.nipun, et
4. Km vertu d 'in décret de Kcrdinanrj tient alor» Ici noms de S.intin»{o Apoli-
VII, du 20 luni 1811. nar. In/onni' tir inniiii-zu de tuiif/rr.)
^90
HISTOIRE DE L ABBAYE DE SILOS
dans los collèges do la Congrégation. En 1801, il fut nommé abbé de
Saint-Martin de .Madrid, où il resta encore à titre de définiteur après
ses quatre années de prélature. A l'entrée des troupes de Napoléon
dans Madrid, il quitta la capitale et se relira à Silos. Nous avons dit
comment il sauva le monastère de Saint-Dominique pendant ces jours
de malheurs. — Il gouvernait cette abbaye depuis un peu plus de deux
ans, lorsque le 18 septembre 181 G il tut proposé comme administrateur
de l'église de Caracas', dont l'archevêque, Mgr. Nicolas CoU y Pral.
était pour des raisons politiques rappelé en Espagne par ordre de
Ferdinand III -. Les lettres de présentation ne furent envoyées à Rome
que le lo janvier de l'année 1818. Dans le consistoire du 16 mars
suivant, Vie VII le [)réconisa évoque in partibm de Canata ^ et le nom-
ma administrateur de Caracas. En attendant l'arrivée de ses bulles, il
continua ses fonctions d'abbé de Silos, jusqu'au chapitre général qui
lui donna un successeur, le 20 avril de celte môme armée 1818 ^
Les bulles [)oiitificales lui furent enfin remises le 24 juin, et le
dimanche 19 juillet il recevait dans l'église abbatiale de Silos la
consécration épiscopale des mains de l'archevêque de Durgos, assisté
des évoques de Ségovie et d'Osma", Après une visite à Canas, et
d'autres retards indépendants de sa volonté, le 1*. Moreno se trouvait
à Madrid dans les premiers jours de janvier, prêt à se rendre au
1. Cipiti'e «lu Venezuela, ot patrie de
Bolivar. Icquil à re iiiuiitpiit laissait quel-
que répit aux Espa^^nul^, avant de leur
enlever pour toujour. leuis riches provin-
ces de lAniPrique du Sud.
2. Le P. .Moreuo attribue liii-mènie sa
nomination, à laquelle il essaya vaine-
ment de se soustraire, au «lue du .Munte-
niar, président du conseil des Indes \mii>j
bencdiclino >j devolo de riueslro .s<inlo), à
I). Ji»-;,- P.iljlo Valienle, pn'sidrut de la
Cdmara des ludes, et au confesseur de
celui-ci, le P. Antonio Calonge, moine et
ensuite abbé de Silos. {Mémorise Silenses,
t. II. fol. 100 et 103.^
.1. Le P. (ianis écrit à tort dans sa Séries
episropornm (p. 19 et 166) : « Episcopus de
Cauaria ». Sur Canata ou Canatha, voy.
VKspaTia sai/rada, t. Li, p 60, et Le Quien,
Oriens c/iri.slianus. t. Il, p. 867.
i. Pendant son quadriennat, l'abljé Do-
mingo .Moreuo parvint, à force de démar-
ches, à faire supprimer la paroisse de San
Pedro de Silos, cause de tant de procès et
d'ennuis de lout'^s sortes depuis le .XllI'"
siècle. — Eu 1811, les querelli'S devinrent
si vives au «ujit des diuies dues à l'abbaye
et exif<ces |)ar le curé de San Pedro, qu'une
émeute terrible éclata dans le village. Les
femmes elles-mêmes s'étaient armées; de
tous côtés retentissaient des cris de mort,
et les plus grands malheurs étaient à
craindre, Inrscpi'il fut possible eiifiu de
calmer l'effervescence populaire. On trouve
dans les Mémorise Silenses (au tome U.
page 2 et suivantes), un récit des plus
dramatiques de ce famoso rnolin, et
dans les archives les procès-verbaux
ofliciels, dressés par ordre de la Junte
supérieure de Burgos. (Originaux, B.
XXXVI, 38. Pièces relatives à la sup-
pression de San Pedro, B. XXXVI, 40-44,
de 1807 à 1819).
5. Il nous a laissé lui-même un curieux
récit de cette solennité, où l'aftluence fut
considérable. De mémoire d'homme, on n'a"
vait vu dans le diocèse de Burgos une pa-
reille fête. [Memorix Silenses, fol. 119-123).
LES DERNIERS ABBES DE SILOS
191
port de Cadix, lorsque arriva à la cour la nouvelle du soulèvement
des troupes expéditionnaires, avec lesquelles il devait faire voile
vers la capitale du Venezuela.
Le 27 juin il était de retour dans son cher monastère de Silos, où
il séjourna jusqu'à la suppression des Ordres religieux par le nouveau
gouvernement constitutionnel. Il se retira alors dans sa famille.
Le 21 mars 1825, il fut nommé à l'évêché de Cadix, dont il cons-
truisit la grandiose cathédrale' et où il donna pendant vingt-huit
ans l'exemple de toutes les vertus ^ Nous n'exagérons rien en disant.
après bien d'autres, que don Domingo de Silos Moreno a été le plus
saint évèque de l'église d'Espagne au XIX* siècle. Il mourut le 9 mars
1853 à l'âge de S'a ans \ Sur son tombeau se lit la simple inscription
suivante, qu'il avait dictée lui-même :
AQLI VACE
FR.AY DOMINGO DE SILOS MORENO
1ND1GN0 .MONGE BENEDICTINO
V MAS INDIGNO OBISPO DE CADIZ.
IV. — Le P. Antonio Calonge reçut le titre d'abbé de Silos dans le
chapitre général réuni en 1818 à Sahagun. Les moines ayant dû se
disperser de nouveau à la suite de l'abolition des Oidres religieux
décrétée par les Cortès de 1820^, il se retira dans l'abbaye de Sainl-
l.Voy. la Oescripciun hialorico-arlistica
fie Ui caledral de t'ndiz. jior [). Javier de
IJrrutia. Cadix. 1813. Doriiing») Moreuo la
coniacrd le 28 novembre 1838.
3. La reirip Isabelle lui proposa dans
la fuite rarchcv/clu- de Seville, mai» .M^r.
Moreno ne voulut point accepter et r'-pon-
dit À la reine (piil aimait trop aon égli«c
pour t'en «/parer jamai*.
3. il eut la consolation de rendre le
dernier «oupir enln- le» bra» diin de
■4't confrère», Mjfr. Mo«endo .Snivado,
bf n^dirtin de Sainl. Martin de (lomponlelle,
qui •« rendait en Australie. — Nou» ne
pouvion* dam ce travail donner une notice
tant loit p<-ii rompl^-te mr la vie et le*
frurrt9 de cet illu«tre moine de Hilor On
l»ei)t coniuller «iir «»•» travaux, comiof
évèque de Cadiv. sa bi(i;,'raphie et .son
è\(>fic funèbre dans la revue LaCniz (tome
l", \in\l. •''<24-.)S;J • Noyez aussi le livre
intitulé : Bioijrafia del Eicmo e lUino senor
h. frtiii Itoininr/i) de Silos Mnrenn, nliispn
f/ite /'ne de ('adiz, |)ar Adoifo de (Castro;
Cadix, 18.">H. I28 papes. — Le Cardinal
Wiseiiiaii .1 |>iiblir en IH4."> dan- la Revue
<le l)ubliii un iii.ipiii(i(|iie article sur .Mf{r.
.Moreno. <|u'il avait vi-iité |ieii auparavant
dan» un voyage en Kspapne. {U. t'r.
Ilotniiif/o de SUon Moreno, hishop nf l'ndiz,
" l)ubliii llevicw», Juin IHVi, p. 3S'J el suiv.).
Voy. au»iii la flinijriifia erleniiiêlica com-
pléta I86I1. et »on Oraixoii fiini'bre par
II. lldrfiin<<o Infante y .Maria» itiHiiiiié
plu» ( ird {•\l-i\iiv (le Ténérilfe , .Madrid,
IHIi.'i. avec un portrait du pri'lat.
102
HISTOIRE DE L ABBAYE DE SILOS
Benoît de Valladolid '. C'est là qu'il mourul le 28 mai 1822 *.
Le P. Calonge. originaire du diocèse de Zamora, avait pris l'iiabit
monastique à Silos en l'année 1778. D'un caractère entreprenant et
d'une énergie peu commune^ il se distingua surtout par les services
qu'il rendit à son pays pendant les guerres de l'Indépendance . La
Junte dos Asturies, qui prenait le titre de Jitnta soberana, lui confia
en 1808 la charge de directeur général des approvisionnements mili-
taires. Son dévouement désintéressé ^ et l'activité merveilleuse qu'il
déploya au milieu de circonstances particulièrement dilficiles, lui
valurent les éloges les plus tîatteurs du comte de La Homana et du
général Hlake \ Ce dernier disait de lui en présence de ses officiers :
« Le P. Calonge a plus mérité du gouvernement qu'un général qui
aurait remporté une grande victoire ». Mais l'humble fils de Saint-
lienoît n'ambitionnait ni les honneurs, ni les récompenses, et lorsque
au mois de février 1810, l'armée des Asturies fut vaincue et dispersée
par les troupes de Napoléon, il reprit tranquillement à Silos les exer-
cices de la vie monastique'. Les livres de sa bibliothèque particulière
dont nous avons le catalogue, témoignent d'un esprit très cultivé et
d'un véritable bibliophile.
Les troupes françaises commandées par le duc d'Angouléme ayant
mis fin au gouvernement constitutionnel, le premier acte de Ferdi-
nand VII fut d'annuler tous les décrets portés depuis les Cortès de
1820. Les ordres religieux f)uront rentrer une fois encore en possession
de leurs biens ", et vivre en communauté (1823). En attendant la
réunion du chapitre général, qui devait avoir lieu en 1824, la charge
1. Le gouvernement avait mis ce mo-
iiaslèrc à la dispositinn des bénédictins,
qui voudraient y finir leurs jours. I^'abbaye
de Silos resta ju?(|u'en 1823 sous la garde
du P. Anselmo Gatnazo, qui avait le titre
de curé de Silos, et fut pins tard abbé de
Sainl-.Marlin de Madrid.
i. Arc/i. de Silos, un. »7. ad ann. 1824.
On y trouve l'inventaire de tous les objets
à l'usage du P. Calonge au moment de sa
mort.
3. Il refusa conslaminent la so'de de
44.000 léaux altacliée à son litre. L'armée
de:* Asturies compo nait alors 15 000 hom-
mes, auxquels il dut louruir le vêlement
et la noumlure.
4. Mémorise Silenses, t. I, fol. 114-117.
i). Le P. .Moreno nous apprend qu'au
mois de mai 1809, le P. Calonge fut dépouil-
lé de tout ce (|u'il avait sur lui par une
bande de pillards de l'armée espagnole
<i sin dexarle mas que su ropa interior »
Jhid., fol. 117).
6. Décret de la Régence du 11 juin 1823.
— Ordre royal du 23 juillet de la n^'-me
année réintégrant les béuédiclins dans la
pos-e<siou de leurs mouaslères, biens
meiihit's et iiiinicubles. [l'orids des Archives
de ta C'>n;/ré;i(ttiun de ialladolid. t. X.XII,
fol. .')4t). — Autre ordre royal du 25 août
{Ihld.. f.d. 553). — Autre du 2 septembre
{Ibid., fol. b66\.
LES DERNIERS ABRES DE SILOS
193
d'abbé de Silos fut confiée au P. Fernando de Lienzo^ comme nous
l'avons vu ci-dessus.
Le 17 mai 1824, le chapitre nomma à sa place le P. Miguel de San
Cristobal, proies de Silos, qui avait déjà occupé plusieurs charges
importantes dans la Congrégation, particulièrement celle d'abbé de
Saint-Martin de Madrid 1814-1818). Il gouverna le monastère de
Silos jusqu'en 1828 et retourna peu après à Saint-Martin, où il
mourut le o mai 1834. Le P. Echevarn'a, qui le connut beaucoup,
nous dit de lui qu'il était aussi savant qu'aimable'. Il était origi-
naire de la ville de Cascante en Navarre et avait reçu l'habit
religieux en 1783. — Le chapitre général de 1828 lui donna pour
successeur sur le siège abbatial de Silos le P. Torcuato Carbayeda,
qui y avait fait profession en 1782, et dont il avait été prieur et trois
fois majordome -. Après l'exclaustration, il se retira dans une maison
du village et y vécut jusqu'à sa mort arrivée en 18o3. Les gens de
Silos qui l'ont connu parlent encore avec respect de ce vigoureux
vieillard, menant une vie retirée et austère et portant sans aucune
infirmité hî poids d<' ses 8o ans. 11 était né à la Pola de AUande, dans
la principauté des Asturies ^
V. — liudrirjo Eckevarria fut le dernier abbé de Saint-Dominique
de Silos '. Laissons ce vénéré prélat nous dire lui-même quelque
chose de sa vie et nous raconter les derniers jours de son monastère
< l la dispersion de sa communauté '".
'< Je suis né, dit-il, dans le village de San .Millau de la CoguUa,
dépendance de la célèbre abbaye bénédictine de ce nom.
" Le Père .Mailn- Vicente labbé de Silos" me donna le saint habit le
1 1 janvier 180."i, alors que j'avais 1 i ans et 8 mois, et, le 3 mai 18()(),
le Père l*rédicaleur Fernando Licn/.o me reçut à la jirofession reli-
j^iouso. Va\ octobre de celte même année, je fus envoyé au collège de
1. Arch. de Siloi , in«. 33, p. 31. — Le»
novirc» fur<-nt iiombrLMjt sou» l'abl»;
Saiirrislobal. .Nimi* avoiix lir-aiicoup roiiiiii
l'uo d>nlre eus, le v^-nérnlil<- I'. Schasti.iii
F»TH.i(iil«/. m.irl cri iH'Ji, «iir»'- di- l'irii-
|M>rUril«: |>'ir<ii»«e (Je Sairit-.Marliii de
Madriil. Il avait fAil pioreMioii en t82(i et
''•(ait le 'lerniT «iirvivaiit (!<■ l'aricifiitie
cocniiiuiiiiiite (Jr Silot.
2. Il fut «uMi curé de SaDlibafiez et
•!•• (' 1. |>ri<'iir «lArenn» pri<-iiri- (!<•
d«ii lie Moroao ou lir lu Montana,
et prieur <lii colli^ffp iiKJiiastiijuc lic Sau
Vireiite ildvicdii.
■{. Aiifi. de Silo.s, ■• Infurme de liiiipieza
(Je «an^rc ■•.
l. Son vr.ii iiuiii ilaiin li- sircli; ("'tait
l»<>ii SalvadiT Maria |>,aiTa y Kclicvurria.
S'tii pirre se iiniiiinnit Joitef Kzurru y
ICctKrvarna et fa iinfr Aii^'i-I.i de lirinne.s.
Il fut appeli- Kddri^ui; en rhouiuiir du
bienlicureux Kddrit^ue, abb<'; de Silox.
.1. Cahier» de l'/ibbi^ Krlicvarria [Arc/i.
de SituM, w». 3.1 cl 81;.
13
194 HISTOIRE DE l'aBHAYE DE SILOS
San Andres d'Espinareda pour y étudier la philosophie. Quant à la
théologie sacrée, je dus aller en suivre les cours au collège de San
Esteban de Rivas del Sil, dans le diocèse d'Orense, le reste de
l'Espagne, et particulièrement la ville de Salamanque, étant à cette
époque occupé par les troupes françaises. Au chapitre général, célébré
en Tannée 1814 dans l'insigne monastère de San Salvador de Celanova,
je fus choisi pour suivre les études supérieures, et en octobre de
l'année suivante j'entrai au collège des stagiaires [de la pasantkt).
« En 1818, le Hévérendissime abbé général me désigna pour la
soutenance de la première thèse de théologie scolastique au chapitre,
tenu comme autrefois dans la magnifique abbaye vere nullius de
Sahagun. Dans ce même chapitre, le délinitoire, le général et les
définiteurs de la Congrégation me nommèrent maître répétiteur de
philosophie [pasante de filosof'tà) au collège de San Juan de Poyo, au
diocèse de Compostelle. C'est là que me surprit l'exclaustration de
l'année 1820, et je restais dans le pays jusqu'au rétablissement de
l'ancien état de choses bouleversé par la révolution.
« En octobre 1823, l'abbé général me donna la charge de faire aux
étudiants, moines et séculiers, un cours de trois ans de philosophie
dans le collège de San Salvador de Lerez ; après quoi, je fus nommé
régent du collège des jeunes m.oxxxQ's, jmsantes de San Pedro d'Exlonza.
« Le chapitre général de 1828 me désigna comme lecteur de théo-
logie morale des moines de Saint-Martin de Madrid.
« En 1832, le délinitoire de la Congrégation me nomma abbé de ce
monastère de Silos. Depuis lors, j'y ai toujours vécu*, en passant par
les cruelles et terribles épreuves, auxquelles fut soumise cette contrée
à partir du mois d'octobre 1833, peu après la mort de Ferdinand VII.
Dès le milieu de ce mois, en effet, les troupes royalistes commen-
cèrent à afllu(>r dans la sierra et, pendant près do huit ans, le pays fut
en proie à la guerre civile. 11 est peu de chefs de quelque renom, tant
du côté des carlistes, que de celui des Crislinos^, qui n'ait bataillé
dans nos montagnes ».
1. Le P. Rodrigo Echevarria écrivait plus souvent entre eux sous le titre assez
ces lignes vers 1850. — Les derniers moi- plaisant d' « Asperrimus Pater ».
nés de Silos nous ont parlé bien souvent 2. On appelait Crislinos les partisans du
de la physionomie austère et grave du gouvernement de la reine Christine, et
P. Echevarria. Aussi les jeunes religieux Carlislas ceux de l'infant D. Carlos, frère
du monastère avaient-ils pour lui une de Ferdinand Vil. Le? sj-nipathies des moi-
crainte respectueufc. Ils le désignaient le nés de Silos n'étaient pas pour les Cmfinos.
LES DERNIERS ABRES DE SILOS
19o
Le P. Echevarri'a entre ensuite dans le détail de ces luttes fratri-
cides, et nous fait connaître les uns après les autres la plupart des
officiers supérieurs des doux partis, qu'il dut héberger dans l'abbaye
et souvent même faire asseoir à sa propre table '. Ce récit d'un
témoin oculaire, si bien placé pour tout connaître est parfois d'un
réel intérêt et sera, nous l'espérons, publié quelque jour. Ce n'est pas
sans regret que nous avons dû renoncer à en traduire les passages les
plus curieux dans ce travail.
Transcrivons maintenant ce que l'abbé de Silos nous apprend de la
suppression, df'finitive cette fois, de son monastère : « Au mois d'octo-
bre de l'année 183.^. un décret du gouvernement, dû aux instances de
D. Juan de Mendizabal. ministre des tinances, abolit tous les monas-
tères et couvents de religieux du royaume et des possessions espa-
gnoles. Ce décret fut d'abord j)ublié sans lassontiment dos Cortès ;
mais, dès l'année suivante, elles lui donnèrent leur approbation et
promulguèrent comme loi de l'Etat l'abolition des vœux religieux -.
« Le soir du i 9 octobre, un envoyé du prieur de San Geronimo
(l'Kspeja m'apj)rit «[ue dans ce monastère on avait déjà reçu de la
ville d'Aranda le décret de suppression.
« Le 17 novembre, fête de sainte Certrudo, nous chantâmes tous
ensemble la messe solennelle, puis chacun sortit du monastère et la
communauté fut dissoute. Je restai dans l'abbaye par ordre du
gouvernement, pour signer comme abbé les inventaires de tous nos
biens. Lo IV Fiilgencio i'alomero fut autorisé à demeurer avec moi
comme curé de Silos \ et aussi à cause de son titre de pharmacien V
i . Voici quelquei noni5. — Du parti de
la ffine : Le brigadier Alhiiin el Mnnro .
.\znar, l'eon, Azpirnz. Obngoii, itamirez.
Cjirlot Arce, Menilez-Vigo. KodriKuez (Copa
Hlnnca , enfin le céU-bre Kupailoro. — l)ii
parli «le 1>. r^rlox : L>x-ruré Merino
alom le hriga/lier .Merioo, Iri'-i lié aver
r.ibh<^ Echcvarrii . Halnia^teila, Goriipz,
Hi'ilio Garria. Zari'ttfKui, Klio. (jnnzale/-
Morrno et ■! autre* rhof» inoin* connu*.
Le 5 octokrK 1837, jour de In bataille de
ll'tu^rla, on ( • ' ro fut vain(|iiiMir, don
(.Arlii* vint l<. ' <i ini-iVit«- d)- la liau-
leiir '|iii d'iiniDC Kilo» du cAt/* de pefiaco-
v*. I,e P I ■ ■■ l'y visiter et li-n-
tretint .i' > labn d un enr
bro. Son luipreMion «ur 1 «venir du parti
carliste fui tout-â-fait défavorabie. L infant
1). Séb.i!»ticii, pt-n^-rni en chef de l'armée
•lu roi, dcsceudil à 1 abbajc ce in^ine
jour, accompagné dus généraux Gonzalez
.Moreno et Ha!<ilio (inrcin.
2. L'abbé ajoute : ■ On annigna aux re-
ligieux profù» une maigre peUHion (elle
«"•tait en effet de 4 naiix par jour pour
le» plun âgi'"< , pen"«ion (|u'iN ne louchèrent
jamain inli>'rnlr-iii('iit, |>tih iiu'nie pendant
l'eupacc de six mois. »
'A. La cure appartenait a l'abbé, ('elui-ci
en rhargeait un de n-n iiiDincH ipii prenait
le litre de vicaire.
4. Le p. l-'olgrlire raclirla au goiiViTlif-
nient la pharina'ie dis inoint-M, qui fui
d un faraud MccourM pour soigner les blos-
\
19t)
HISTOIRE DE L ABBAYE DE SILOS
« Les biens meubles et immeubles furent adj( G^és à la caisse
d'amortissement, appelée auparavant du Crédit pul)iic. Les tableaux
de peinture, qui ornaient le monastère, et la bibliothèque de la
communauté, lurent destinés au Musée et à la bibliothèque qu'on
devait ériger dans la capitale de la province (lîurgos). On vendit
tout le reste, jusiju'aux ustensiles de cuisine. L'église abbatiale se
trouvant être en même temps celle de la paroisse, tous les objets
destinés au culte furent respectés.
« Chassés de leur monastère, les moines de Silos durent chercher
ailleurs un asile *, Les uns se retirèrent dans leurs familles, d'autres
chez des amis. Plusieurs sortirent de l'abbaye sans môme savoir où
se diriger ; car le décret de suppression fut si rigoureux, qu'il était
interdit aux vieillards eux-mêmes et aux infirmes d'attendre la mort
dans leurs cellules' ».
Le P. Lchevarrîa, qui nous donne tous ces détails et bien d'autres
que nous avons le regret de passer sous silence, vécut jusqu'au mois
d'août de Tannée d8o7 dans les vastes bâtiments de l'abbaye, alors
presque déserte et que sa présence sauvait seule du pillage et de la
ruinée A celle date, il fut nommé évêque de Ségovic par la reine
ses, alors très nombreux dans l'abbaye
Iransforniée en hôpital.
1. Les relifricnx ne croyaient pas que la
dispersion fut de longue durée. Tous espé-
raient pouvoir rentrer bientôt dans leur
monastère, comme en 1813 et en 1823.
2. La communauté de Silos se compo-
sait alors des religieux suivants. (Le cou-
tinuateur des Memoriœ Silenses n'a pas
menliDuné ceux des profès de SaintDo-
Doini((ue, f|ui à cette époque se trouvaient
dans d'autres abbayes, ni les jeunes moi-
nes qui étudiaient dans les collèges de
la Congrégation et dont les noms grossi-
raient beaucoup cette liste). Moines pro-
premenl dils : " I, Fr. Itodrigo Kchevarria,
abad. 2, Fr. Fernando Lienzo. 3, Fr.
.\tilauo Puerta. 4, Fr. Torcuato Carbayeda.
• I, Fr. Isidoro Diez. 6, Fr. Manuel l'uerta.
7, Fr. Luis Barrio. 8, Fr. Fulgencio Palo-
mero. 9, Vr. Benito Gucrrero. 10, F"r. Ude-
fonso Troncoso. Il, Fr. Beda Pardo. 12,
Fr. Pliicido Cid. 13, Fr. José Orcos. 14,
Fr. Benito Asencio. 15, Fr. José Valdes.
IC), Fr. Millau Urnillos. 17, Fr. Santiago
.Mata. 18, Fr. Daniaso Puerta. 19, Fr.
Thomas Sautin. 20, Fr. Miguel de la Bâr-
cena. 21, Fr. Francisco Xavier Canellas.
22. Fr. .Manuel Pefia. 23, Fr. Juan Antonio
C.ollada. 24, F'r. Bruno Diuniugo Cantero,
abad de lluete. 2.'), Joacjuin Dominguez ».
Frères coiivers : « 26, Fr. Domingo de la
Canal. 27, Fr. Fugenio Barrio ».
3. .\ la n)ort du P. Fidgcucio Palomero,
il prit le titre de curé de Silos et appela
successivement auprès de lui, pour laidcr
dans ce ministère, trois anciens bénédic-
tins exclaustrés ; le P. Pedro Aragon
(originaire de Cafias et profès de Caniou,
plus tard missi(muaire en Australie et à
Ceyiau,) le P. Tom.is Santin, profès de
Silos, et enfin le P. Sisebuto Blanco,
moine de Saint-Jean de Burgos. {|ui le
remplaça lors(iu'il fut nommé évèque. Le
P. Sisebuto Blanco avait renoncé à sa
cure depuis peu, lorsque l'abbaye fut
repeuplée en 1880 par les bénédictins de
Solesmes. 11 est n)orl depuis à Lernia, où
il était aumônier de las Claras ou reli-
gieuses franciscaines.
LES DERNIERS ABRÉS DE Slt.OS \91
Isabelle, et préconisé par Pie IX dans le consistoire du mois de
septembre. Le !3 décembre suivant, il recevait la consécration épis-
copale des mains de son meilleur ami Mgr. Yicente Orcos. évèquc
dOsma et ancien religieux de l'abbaye d'Arlanza. La cérémonie eut
lieu dans l'église de San Martin de Madrid, dont le curé était alors un
moine de Silos, le P. Tomas Câmara. Mgr. Kchevarrîa fît son entrée
solennelle à Ségovie le 20 janvier 1858. Malgré son âge avancé ', il
gouverna ce diocèse pendant dix-sept ans, jusqu'au jour de sa mort
qui arriva le 21 décembre 187o. Il était alors âgé de 8o ans -.
Le vieil évèque n'eut pas la consolation de voir rétabli son cher
monastère de Saint-Dominique de Silos. Ce n'est qu'au mois de
décembre 1880 que quelques-uns des Bénédictins de la Congrégation
de Solesmes. expulsés à leur tour, sont venus chercher un asile dans
l'antique abbaye fondée par Récarède. L'archevêque deBurgos. à qui
elle appartenait', la leur offrit avec empressement, en même temps
qu'un décret du gouvernement du roi Alphonse XII les autorisait à
s'y établir. Les Bénédictins français ont pu restaurer le vieux
monastère castillan, préserver d'une ruine imminente ses merveilles
artistiques et faire revivre dans cette lointaine solitude les traditions
de leur ordre. Il ne nous appartient pas de raconter ici les épisodes
de celte troisième restauration. D'autres le feront peut-être (juelque
jour, et ce ne sera certes pas le chapitre le moins intéressant de
l'histoire de Santo Domingo de Silos.
1. Le P. Echevarria av.iil alors 61 ans; 2. Voyez son oraison fun«''bre par le
aussi narrepta-t-il l'épiscopat qu'avec ch.inoine de Ségovie I). Isidro Castelo
une extp'-tne répugnance et sur les ins- iSegovia, 1816.)
tances réit<';réef de .Mgr. Orcos. Le frère 3. Les édifices religieux mm encore
de ce dernier, le P. José Orcos, était alors aliénés furent mis .i In disposition des
r ':. .x À Silos. — l'n des iJeux évi'Mjues év('(|ues en vertu de la rouveiitioii si;.'iié(*
■.lérenl le P. Kchevarrîa le jour de à Uouie k- 2.) août IS.l;) et à Midiid le
•on Mcre était .Mgr. Ignacio .Moreno. plus l avril IKtIO. Ct-ttr mesure cdiit malheii-
Urd cardinal et archevêque de Toh-de. rcusemcnt bien tardive.
T PARTIE
MONASTERES DEPENDAMS DE SILOS
1, MADRID, 2. SÉVIELE. 3. IILETE.
4. DLERO. — O. SAN FRITOS. — 6. SAINT-ROMAIN.
7. ANIA(;0. — (S. r.LIMARA.
9. OCINTANA DEE IMDIO. — 10. AITRES MONASTÈRES ET !':c.LISES
AVERTISSEMENT
Nous avons beaucoup abrégé les notices suivantes consacrées aux
abbayes et prieurés dépendant de Saint -Dominique de Silos. On
pourra aisément les compléter en se reportant à la table du Recueil
des chartes de Silos et aux renvois spéciaux sur chacun de ces monas-
tères. Dans le présent chapitre, il sera question tout d'abord des
abbayes, puis des prieurés, enfin des simples églises soumises à la
juridiction des abbés de Saint-Dominique.
CII.VPITUK I
Saint-Martin de Madrid
Les origines de Saint-Martin sont, sincjii uns>i rccult'-cs, du moins
tout aussi obscui'cs ot font aussi incertaines (jUf celles de l'abbaye
(le Silos. .\ la suitr de Yepes, les historiens de la ville d(; Madrid
nous disent, avec plus ou Uïoins d'assurance, que ce monastère est
anléj-ieur h l'invasion musulmane. Ils allirment mémcï son exislence,
comme monaslùrc et paroisse mozarabes, pendant près de .'{70 ans,
c'est-à-dire depuis la chute du royaume des Wisigoths jusqu'à la
conquête de Nî.idrid par .Mphonsr! NI en 10K.'{'. (Juebjues historiens
I. Voy. !<■• <4iicli)iie» <>iivra^<-H niiviinU : MaJrnl Ai'tl'.l', p. 2J7-2.'tU ; (Jiiint.itiii.
Ia! p. y«'p«"«, ('oronica yrnerul de Ut ordr/i (iruiidezin de Madrid, folio 62 ; J. AiiLidur
de San Urmlo, t. IV, fol. 374 ; Gil (ionzn- de loi Rio* y J. de la HniJa, Hintoriu de
ulcz DiviU, Teatro de I/im rjrandtzai île Madrid (1860', l. I, p. 102.
202 msToiHE DE l'aubaye de SlI-OS
vont même jusqu'à croire que le prieuré de Saint-Martin fut soumis
(lès le principe à l'abbaye de Silos '.
Bien que dépourvues de preuves directes, ces affirmations ne sont
pas de simples hypothèses, et les documenls des archives de Saint-
Domini(jue leur donnent un sérieux degré de probabilité. Kn effet,
une charte du roi Alphonse VI, peu postérieure à la conquête de
Madrid, sinon contemporaine de cet événement, accorde à l'abbé de
Silos et au prieur de Saint-Martin les bourgades de Valnegral et de
Villanueva de Jârama. Le roi de Castille avait-il donné peu auparavant
le prieuré à l'abbaye de Silos? ou bien l'union existait-elle longtemps
avant cette époque ? Nous penchons pour la première de ces deux
hypothèses. Ceux qui préfèrent la seconde doivent tout au moins
convenir que depuis l'invasion des Arabes, le prieuré jouissait de la
plus entière indépendance vis-à-vis des moines de Silos.
Un des documents les plus considérables pour l'histoire de Madrid
est le privilège, par lequel Alphonse Yll dit 1' « Empereur », permet
à don Jean, abbé de Saint-Dominique, et à don Sanche, prieur de
Saint-Martin, de peupler le viiuni Saticli Martini^ conformément au
fuero du bourg de Saint-Dominique ou de Sahagun (18 juillet H26-.
Malgré la rigueur apparente de ce fuero, jugé de nos jours comme
fort peu libéral par quelques historiens espagnols ^ les habitants ne
tardèrent pas à accourir en grand nombre se ranger sous l'autorité
des moines de Saint-Martin.
Un faubourg important se forma peu à peu autour du prieuré,
qui s'élevait à l'origine hors des murs de Madrid, à l'est de la forte-
resse ou alcazar. Dans la suite, il se développa à tel point, que le
monastère finit par se trouver à peu près au centre de la ville. Sa
paroisse devint de toutes la plus considérable, et, lorsque Madrid
fut devenu la capitale du royaume, elle dut s'entourer de plusieurs
annexes pour satisfaire, avec une plus grande facilité, au service
spirituel de sa nombreuse population '.
•
1. La tradition rapporte que c'est dans Aureliano Fernandez-Guerra. El fuero île
l'église de Saint-iMartin ([iie le roi Alplion- Avilés, p. 33 et 62. — Ajoutons toutefois
se VI et ses guerriers jurèreut solennelle- que le privilège d'Alphonse Vil adoucit
nient, en 108i, de reconquérir la cité de sur plusieurs points les dispositions du
Tolède, où, deux ans après, ils entraient fuero primitif, accordé à Sahagun en 1085
en vainqueurs. par son grand-père le roi Alphonse VI.
2. Recueil des chartes de Silos, p. 56. i. Les annexes ou succursales de Saint-
3. Antonio de la Escosura, Juîc/o crj'/ico Martin furent: 1" San l'iiicido, église
del feudalismo en Espana, 1856, p. 27 ; construite vers 1620 par le P. Antonio
SAINT-MARTIN DE MADRID
203
Nous ne pouvons faire ici l'histoire détaillée de ce monastère.
D'ailleurs, les documents anciens et de quelque importance sont
rares ; les autres qui formaient les archives particulières de Saint-
Martin se trouvent aujourd'hui à VArc/iivo histôrico nacional de
Madrid, où ils ne forment rien moins qu'une série de soixante-sept
volumes in-folio '.
Ln privilège de la reine Isabelle la Catholique nous apprend, sur
ce prieuré, un fait qui n'a pas encore été signalé et qu'il ne sera pas
sans intérêt de faire connaître en quelques mots.
On sait qu'en l'année li7o lu ville de Madrid, fidèle à la cause
d'Isabelle, fut assiégée par les partisans de la Bdtranrja-, qui lui
disputait le trône de Castille. Le prieur de Saint-Martin arma ses
vassaux et ses serviteurs, et par ses efforts, nous dit la charte de 1746,
« contribua beaucoup à la garde de la ville ». Son aide fut non moins
efficace pour faire le siège et s'emparer de l'alcazar, où commandait
le vaillant marquis de Villena, ennemi décidé du parti de la reine ^
Isabelle sut reconnaître les importants services rendus à sa cause
par les moines de Saint-Martin, et le diplôme octroyé au prieur
le 2;i août 4 476 en est un précieux témoignage *. Mais les vaincus et
en particulier le primat archevêque de Tolède, D. Alonso Carrillo,
ne pardonnèrent pas au prieur son dévouement ;'i la reine, qui dut
P<Te/, prof/-s de Silos et à cetle époque
abbé (le Sainl-.M.irlin. Monnslicon hi.ijia-
nicum, fol. 220. On y établit dans la suite
nii iiionasltTc de b»''n<'-dictinos, qui existr
••ncore. 2" San llilffonno, éKli«e construite
ea i6'i0 par l'abbé Hodri^o de l'eraita,
atitr«r profés de Silo». .1" San Mnnos, ('giiHf
fondée ver» IG.'l.'î par un autre moine rie
Silo«, le P. Fraorisco de Valdivia. — L'ab-
baye de Saint-Martin po^n^-dail, en outre,
I hôpital app'-lé de lluena Uichu, foudé par
•fin premier abbé, le vénérable P. Sébas-
tian de Ytllo«lada. avcr l'appui de don
yrnor.inro de f>»ntrcra4, prénident du
C'>n*eil de Cattillc, et d'autreu grands sei-
gneur* de la cour de Philippe II.
I. A Silos sont Conservés prcsrpie tous
les litres antérieurs au XV» siècle. On y
garde eo outre un catalogue alphatiétiipio
I: Miplel dp* donuijciits de* archives
i. . •■» d»' Madrid. I.e flerueH dru
charleM dt Silo» donne le texte ou un
résumé de.s premiers. Les Archives de
Silos possèdent, en outre, les actes de
visite» des abbés de Silos et bon nombre
d'autres pièces du .\VI', du XYll» et du
\\ III- siècle. {Arch.de S//o.v,U. LVI, 13-57.)
In document de nG'i (liasse U. LVl, 5j)
uous donne un état île l'abbaye et de ses
annexes à celle date.
2. Surnom de la fille que la reine de
Castille, femme de Henri l\', avait eue,
croit-on, de son favori 1>. iieltran de la
Cueva. Le pauvre roi lui-mi^uie l'avait
reconnue connue iilèffilime.
:{. Ces faits Hont restés inconnus aux
historiens de .Madrid et Fernando del
Pul(;ar, le chroniqueur olliciel des Hois
Catholiques, n'en |iarl(; pas.
4. Le P. Itiiiz p. (il, t42, nous apprend
que cet intrépide prieur était moine de
Silos et se nommait don .Martin Alfoiiiiu
de Albear. — Cf. Castro, .'U.l. Voy. daiiH le
Itecueil (p. 494) la sentence du 2 juillet 1459.
204
msTomr. nr. i, abbaye de silos
prendre publiquement sa défense par une eédulc royale expédiée de
Valladolid le 20 janvier 1481 '.
Le monastère de Saint-Mailin de Madrid resta une simple dépen-
dance de Silos jusqu'au 4 juillet 1594-, A cette date, et après des
résistances dont nous avons déjà dit quelques mots', une bulle de
(Uément V^III * le détacba de Saint-Dominique et l'érigea en abbaye
indépendante. Les abbés de Silos y conservèrent cependant des droits
et des privilèges considérables qu'ils surent sauvegarder jusqu'à la
suppression des ordres monastiques ".
1. Voy. le P. Huiz. fol. 142 ; Castro, p. 34i.
2. Vers la lin du XV"" siècle, le Saint-
Siège se réserva la nomination des prieurs;
mais il les choisit i)arini les moines de
Silos. ;^Voy. le Recueil, ]>. 521), 524 et o2o.)
En 1511, Jules II annula cette réserve.
[Ibid., p. 531.)
3. Voy. ci-dessus, [>. 162-163.
4. Original de cette bulle avec sceau
de plomb sur lacs de soie rouge et jaune
{Arcli. de Silos, B. LYl, 21). En B. LVi,22,
se trouve une autre bulle de Clément Vlll.
datée du même jour et confiant l'e.xécu-
tion do la première au nonce Camille
(^ajétau, patriarche d'Alexandrie et aux
évoques de Ségovie et d'Avila. (Cf. Arc/i. de
la Conr/régalion de Valladolid, t. XI, loi.
261, original avec sceau de plomb sur
cordelette de chanvre.)
5. Voici le sommaire de ces prérogati-
ves : 1° Alternative dv. la visite par le
général de la Congrégation ot labbé de
Silos. 2° Alternative dans la nomiuation
de l'abbé de Saint-.Marlin, qui pendant un
(juatlriennat devait être un moine de Silos,
et pendant l'autre un religieux quelconque
de la Congrégation. 3" Droit pour l'abbaye
de Silos d'avoir toujours queli|uis moines
à Saint-Martin. — (L'alternative ((ue nous
signalons existait aussi dans l'abbaye de
Mont^errat de .Madrid ou Moiiscrratico,
en faveur du grand monastère de .Montsér-
rat en Catalogne. Bcrgaiiza, t. II, p. 345.)
Toutefois la Congrégation ou plutôt ses
généraux ne supportaient pas volontiers
ces prérogatives des abbés de Silos, aux-
quels il? suscitèrent de nombreux ennuis.
Un trouve en B. LVI, 56, un résumé en
8'» pages des procès intentés de 1594 à
1671. Mais rien ne put lasser l'énergique
résistance des moines de Silos, qui au
XV111<" siècle Unirent par triompher défi-
nitivement de toutes ces attaques, dont
plusieurs furent des plus vives. — Le
chapitre général de 1601 semblait avoir
concilié les esprits en adoptant les clauses
énr.mérées ci-dessus et en fixant à quatre
le nombre des moines de Silos autorisés
à vivre dans la nouvelle abbaye (Silos
cédait pour leur entretien les domaines
de sou prieuré du Borillo). Les actes des
chapitres généraux disent à ce sujet :
« En reconocimiento desta merced y
recompensa se lavautaron todos los hijos
de Santo Domingo de Silos, que por
numéro eran ocho votos capitniares ;
fueron a besar las nianos al lllmo carde-
nal (don Fernando Niûo de Guevara,
archevêque de Séville, président du Chapi-
tre) y a nuestro Ueverendissimo, y dieron
las gracias a la santa Congregacion >-
{Aclas, t. I, fol. 477). Ces clauses furent
approuvées le 22 juin 1601 par le nonce
Dominique Gynnasi (/Irc/i. de Silos, origi-
nal, B. LVI, 24, signé : I). archiepiscopits
Sipontinus, mtnlius et colleclor generalis
aposloUcus), et le 8 avril 1603 par un bref
de Clément Vlll {Ibid., B. LVI, 25, original)
<i Roniii', apud Sanctum Marcum, sub
aunulo Piscatoris» (Copie dans les archives
de la Congrégation, t. XXXVll, f. 28). — En
1598, la Congrégation avait voulu donner
à Silos, comme compensation de la perte
de Saint-Martin, le prieuré de Nra S^a del
Bueso " extra muros delavilladellurueùa «
(bourgade dont il ne reste aujourd'hui que
des ruines et qui se trouvait à quatre lieues
au sud de Ciudad-Bodrigo, près de la fron-
tière du Portugal). La liasse relative à ce
projet, qui n'aboutit pas, renferme: 1" La
SAl.NT-MARTIN DE MADRID
20o
Le premier abbé de Saint-^Iarlin fut le vénérable Sébastian de
Villoslada, profès de Yalvanera et un des plus saints personnages de
cette époque. Il mourut le 7 décembre lo97. Peu après, on commença
pour sa béatilicalion des démarches, qui n'ont pas abouti, nous dit
un auteur du XYIIP siècle, parce que Tordre bénédictin avait déjà
un trop grand nombre de bienheureux '.
Aujourd'hui il ne reste plus aucune trace de Tabbaye de Saint-
Martin ; tout absolument a disparu. Les Français avaient détruit
l'église en 1809; depuis, les libéraux espagnols ont fait le reste-.
Sur l'emplacement occupé autrefois par le plus ancien monastère
de la capitale de l'Espagne s'élèvent maintenant le Mont-dc-Piété et
quelques autres édifices ^
demande du prieuré par l'abbé de Silos: 2°
La pmtestatiun du prieur del Bueso: 3' La
décisioQ du général et du chapitre de la
Congrégation, accordant le prieuré à Silos
avec les signature? des capitulants ; 4° Le
consentement du monastère d<l Bueso
nouvellement érigé en abbaye , à la suite
de lélertiuu, comme abbé, de Diego de
Roa, moine de Silos. Toutefois, les reli-
gieux renouvelèrent bientôt leur opposi-
tion et finirent par avoir gain de cause.
Sur ijuoi labbaye de Silos redemanda
avec plus d instance que jamais sou prieuré
de Madrid. Arch. de Silos, H. LVl. 2:( et
30 bij»: " Fond* dfs archive-» de la Congré-
gation de V.tliadolid >, t. 1, Toi. HT. Dans
uDe lettre de 1755 au P. Lassanta, général
de la Congrégation, le célèbre P. FcijiHP,
appelle l'abbaye di-l Bueso • la mas pobrc
y estrecba de lodas, que qunndo mas con
mijrha angustia sustenta très monges ■■
Arrh. de Silo», nu. ."il . — En IfiGl '5 mai .
une ordonnance du nonce Charles Bonelli
maintint le« prérogative* de Silon dans
l'abbaye d»- .Madrid {Arrh. de Sitôt, B.
LVl, 30, r»rii;inal, «celle. Deux ordres du
mV-me vinr«>nt len confirmer le l'.t juillet
t66i et l«; 7 mai it'ATt originaux. Ihid. .'il
ri 3.* . 1^ f>ingr>gali<>n ayant <itilr-rnj de«
lettres de Home contraire» aux décisionn
du .Nonre, rc» lilln-* fiinrit retenurH par
Uoi* pro>i«iiint T>i\i\\>% de ((?<>.'> et IK12,
dont les .\rchivcs de Silos (B.LVI, 34
conservent cucore les originaux.
1. Voyez sur ce prélat : Vidas de xaiilos
de la felif/ion de San Kenilo, par le Rnie
Antonio de lleredia, ItiS.i-itiSfi, tome IV,
p. 383-387 : Yepes. Cordnica, ad. ann. 942 ;
Le P. Barnuevo, religieux de Yalvanera, a
écrit une vie du vénérable, mai^ nous ne
savons si elle a été in)|)rimcc. Voy. Anto-
nio, Bihiiolhera nova, t. I, p. 103. — Sur
la bt'atincation, Aclas de la Conrjref/acion
de Valladolid, I. III, fol. 108, année 1625.
2. Sur raniitnne église (fort peu an-
cienne d'ailleurs on peut voir Anl. Pon/,
Viof/e de Ksf,ar,a. t. V, p. 199-200 (éd. de
1782. et Eug. LIaguno, Soliclas de Arf/ui-
tec/os 1/ arqiiileclura deEspnùn. l. III, p.
lO.'j cl lli. En 1817, les moines bâtirent
une église provisoire. La paroisse actuelle
de San .Martin est une église assez médio-
cre, construite au XN'III'' siècle pour les
Clercs-mineur!».
3. On trouvera dans le Itemeil des
rhurlex de Stlus nombre de |)ièces relatives
aux domaines de Saint-Martin. In <le ces
domaines toutefois n ent pas nhiilionné :
celui de Cobena, rlan* le canton ou pnriidu
d.Mcal.i i\'- Ilenare-'V In acte de l'ilti nous
a|ipreiid <|ue le-» moines du prieuré cédè-
rent ceH iiropriétés aux liabilanls di? I.i
bourgade, pour un cent annoet <|efl7(iniara-
védi". Aiili. de Silns. C.itningiie A. f<il. 40.1
206 iiisTOiRi': i)i; l'audaye de silos
LISTE DES ABBES DE SAINT-MARTIN DE MADRID
{Ce catalogue a ôlé rédigé d'après les docutnonls ofliciels des
Archives de la Conyrc(jali()n de Sainl-Howtt de Valladolid, le
Monaslicon hispanicum. — nis. de la Hibliothè(jue nalionale de Paris,
n^y^l du fonds espagnol, — et de nombreux actes relatiisà ce monas-
tère qui se trouvent aujourd'hui aux archives de Silos. Voyez, pour
plus de détails sur quehjues abbés, Argaiz, La Perla de Calalntia,
p. 397-400. — Quant aux anciens prieurs, on en trouvera la liste
dans le Recueil des chartes de Silos).
Sébastian de Villoslada, profès de Valvanera, lo9o, renonça bientôt
après à son abbaye, se relira dans un ermitage de Montserral en
(Catalogne d'où IMiilippe II le rappela à Madrid, -|- le 7 décembre 1")97.
Gerônimo Gonzalez, profès d'Kspinareda en (ialice, gouverna
l'abbaye jusqu'en 1098.
Bernard ino de Nacarra^ Io98-I()0l .
Placido de Tosanios, profès de San Millau de la ('ogolla. KiOl-
1604, et 1607-1610.
Pedro de Guevara // Monroij., profès de Saint-Dominique de Silos,
1604-1607 et 1610-1613.
1>ir(io de Monro//, profès de Fromesla, 1613-1616, i* en 1616.
Pclaijo de San Benifo, lo août 1616-1617
Antonio Perez, profès de Silos. 1617-1621 et 1625-1627.
Antonio de Castro, profès d'Ona, 1621-1625.
Rodrigo de Peralta, profès de Silos, 1627-1629.
Gregorio Parcero, profès de Saint-Martin de (lompostelle, 1629-
1630, puis évèque de Girone.
Francisco de la Vega, 1630-1633.
Francisco de Valdiria, profès de Silos, 1633-1637.
Alonso de San Vitores. profès de San Juan de lUirgos, 1637-1641
611645-1649.
Francisco de Aranda, profès de Silos, I6il-1645.
Anselmo de la Cuesta, profès de Silos, 16i9-1653 et 1()65-1669.
Francisco Salvador, profès de San Millau, 1653, f I65i.
Diego de Silva g Pachcco^ profès de San Juan de IJurgos, 1654-
1657 et [(i60-1665, f en 1677.
Bernardo de Ontircros, profès de Silos, 1657-1658.
SAINT-.MAini> DE MAUHIl) 207
Diego de Monte, profès de Silos, 16o9-166I.
Juan de la Riva, profès d'Ofia. 1669-1673.
Juan de Castro, profès de Silos, 1673-1677.
Andres de la Monedn. profès de San Juan de lîurgos, 1677-
1681, 7 en I6S7.
Isidro de Cabrera, profès de Silos. 1681-1685, et de 1706 au 20
octobre 1707, date de sa mort.
Joseph Zanartu. profès de Séville. 1685, renonça peu après.
Dipfjo de Fon'ieca. profès de Carrion, 1685-1689.
Juan Vilores. profès de Silos, 1689-1693.
AntoniodeArroi/o. proïèsde Saint-Martin deCompostello, 1693-1697.
Francisco Ferez, profès de Silos, 1697, -J- le 9 janvier 1701.
Grerjorio Ferez. \)roÏQS Ae Silos, 1701 (pendant 3 mois\ puis de
1705 au II juillet 1706, date de sa mort.
Anselnio dp la Fena, 1701-1705.
Benito Ramirez. profès de Silos, 1707-1709.
Jaati Bajjlista Lardilo, profès de Madrid, 1709-1713.
Mfdi hor Tainon. profès de Silos, 1713-1717 el 1721-1725.
Morales, profès de Valvanera, 1717. renonça peu après.
Joseph Barnitevo, profès de Valvanera, 1717-1721.
A lonso Rodriij nez. 1 7 2 .5 .
Sébastian de Verfjara, profès de Silos, 1729 et 1742.
Juan de Sijimcrta, 1733.
Jnscjih Ri II. 17.37.
Ilerze. I7U.
l'hiiido Corlada. 1719.
Fnlfjenrio Ojrda. 1753.
Vitfnfs de In Santa, 1757 et 1765.
Ihimimjft Iharrt'lfi. 1761.
Iloriuirdo fîaifnso, 1769.
(iretjoriu Bovcis, 177.3.
lif-nito Camha. 1777, et 1793.
Jnspph (ioiffiiiPs, 17KI.
Fldrido Virrntr. 1 7H5,
ïnif/o Mt-ndi/'ta. \~H'.).
Raniini Rm hfl . 17117.
l)niiiintfo Mormo. IHOl.
Rernardo Conrjtiri's. lK()."i.
208
HISTOIRE DE L AKBAYE DE SILOS
CHAPITRE II
Saint-Dominique, plus tard Saint-Benoît de Séville
On pense que ce prieuré commonra par une chapelle, élevée par
saint Ferdinand, roi de Castille, en Thonneur de saint Dominique de
Silos, pendant le siège de Séville en 12i8 '. Dès cette époque, quehjues
moines de Silos l'auraient habité -. Ce (|ui n'est pas douteux, c'est
([ue, cinq ans plus tard, Alphonse le Savant^ roi de Castille, permit
à D. Rodrigue de Gu/man, abbé de Silos, d'établir des colons près
des murs de Séville, en dehors de la porte de Carmona (0 juin 1253).
Quehjues semaines auparavant, il lui avait fait don de riches propriétés
situées à deux lieues environ de la ville ^ Rodrigue de Guzman
établit, sans doute vers cette épo(|ue, un monastère régulier un peu
au-delà de la porte dite do Carmona^ où il se maintint pendant près
de six siècles, sans (|ue l'histoire ait à signaler dans ses annales
aucun événement de quelque importance '.
1. Les inventeurs de chniniques du
XVI* et du XVI l« siècle disent (|ue le roi
Atanagilde en fût le fondateur et qu'en
l"ann(''e 7lu, peu après l'invasion des
Arabes, cin(|uaiite moines y soulfrirenl le
martyre. C'est là nue pure cliiniére, qu'il
est inutile de discuter.
2. Nous avons i)arlé plus haut de la
dévotion du mi I-'crdinand envers saint
I)oniiui(|u^' et des donations (|u'ii fit à
l'abbaye de Silos.
:J. Voy. le Recueil, p. l'J9-2Ul.
4. Voici pourtant quelques détails iné-
dits, tirés du Monasiicum hispaniciim (fol.
;n8) : M... llasta cl afio de 1300 tubo este
monasterio titulo de abadia(!) y al monas-
terio se le daba el nombre Santa .Maria...
Poco a poco se fue dismiiniyendo la sustan-
cia del monasterio y juutanientc el tilulo
de abadia y se rediixo à tilulo de [iriorato...
bajo la advocacion de Santo Domingo de
Silos ; y en esta ocasion se mudo el
mouasterio al siiio (|ue despues se llanio
^an Acasio y aora Santa Teresa... Despues,
liabiendo perdido el nombre de monas-
terio se la dio el de eremitorio, li.ista el
aùo de l.'in, en que volviciulo à reciq)erar
muclio de lo que habia perdido, se unio
;i la Congregacion de Valladolid por
di'sposicion de don Zipriauo profeso del
monasterio de Silos, monge de gran virtud
y literatura, como consta de una bula del
papa Julio 11 ; pues le nombra doctor en
dereclio, celoso de la religion, etc. Le di<'>
el tilulo de prior. Por bula de Léon X, se
volvii'i <i erigir este monasterio eu abadia
y se unio à la Congregacion. Luego que
los ciudadanos de Sevilla conocieron que
en el monasterio se guardaba la régla de
N. P. S. IJenito, comenzaroa â tener gran
devociou al monasterio y le favorecieron
con quantiosas liraosuas. Quien mas se
esmen'i en esto fue la senora doua Leonor
de Figueroa, marquesa de Tarifa, bija ilcl
manpies de Zara, primer duque de Arcos ;
pues le doto en 80,000 ducados de juro,
SAlM-DOMl.MglE ET SAINT-BENOIT DE SÉVILLE
209
Jusqu'en loi 3, il resta soumis aux abbés de Saint-Dominique de
Silos. A cette date. Luis Mendez, à la demande du prieur D. Gipriano,
consentit à le céder à la Congrégation de Saint-Benoît de Yalladolid.
qui se hâta de l'ériger en abbaye. Le chapitre général espérait qu'elle
deviendrait bientôt une des plus tlorissantes de la Congrégation, en
raison des trésors que la découverte des Indes occidentales entassait
alors à Séville et dont une bonne part était employée en fondations
pieuses. Ce fut précisément le contraire qui arriva, et San lienito de
Séville titre donné dès lors à la nouvelle abbaye) devint et demeura
jusqu'à la fin un des monastères bénédictins les plus pauvres de la
Péninsule'. Il avait toutefois une fort belle bibliothèque, et c'est là
que. vers le milieu du XYIl*^ siècle, le célèbre Nicolas Antonio écrivit
sa Bibliotlieca Hispana, ouvrage d'une érudition sui'prenante et qu'on
ne saurait trop louer '.
L'abbaye de San Benito fut ruinée en 1810 par les troupes de
Napcdéon Reconstruite cinq ans i)lus tard, elle subit le sort commun
et fut supprimée définitivement en 18.'{o. Depuis quebjues années,
des religieuses françaises, les admirables Petites-Sœurs des pauvres,
l'ont transformée en asile pour les vieillards sans abri. Le vaste
enclos (les moines est devenu un magnili(|ue bos(juel d'orangers,
dont les fruit-; forment lo ()rincipal revenu de riiosjiice ^
de bazienda, plata y oriiiamcnto?, cou
condicioD que a la nueva Iglesin que se
hazia se la dièse cl tituln <le San lienito, y
que se la scfial.i^c pira su ^epullura la
capilla mayor. Por ultim». dejo al niooas-
tcrio p')r heredero de lodos «us bicniM
lihrc«. El ernpcradur lii/.i'> iiierced a este
mona«(rrio de IH paxa* de agua, que para
Sevilla fue hazer al iiiunai>terio un grau
bcorficio ».
t. Le I». Ruiz fol. 160 verso dil pl.ii-
■«inment à re pro(H>s : •• Il eu fut de l'i
niai<«oo de S<'-vil|r- romnic de ces hidalg(i!4
qui n'ont ri>ii a *i- in<ttrc sous la dent, et
qui font tonner bien haut leur titre de
don, dan* I eupoir ilatlirtr à eux les
faveur* de U fortune ; mais rel|e-ci,
d'ordiiMire, se rit de leur siinplicit<^ •
— Sur l'i'lflt pr<< »iir<' pol>r</i y inis'Tii,
de retl«' aMiayi- p* ndant la kitoikIc in<jitié
du XVII* siiTle. <in trouve une lettre très
curieuse du cardinal d'Aguirrc dans le
XIX" volume (p. 9!l) des Archives de la
Congn^gation de Yalladolid.
2. Antonio vt'-ciit loiif^temps avec les
héut'diclins et était particulit renient lié
avec l'abbé de San Benito, le P. Benito de
la Strna, doyen de Théojojjic à l'université
de Sal.ini.iiii|ue, et lui-niénic lioninic de
grand savoir. Voy. la Censura de liislorias
l'ahiilijHas, publiée par Mayaiis y Siscar,
(). II. et l'Histoire de la Liltcrnture espa-
ijnole de Tiknor, traduite et annol<'-e par
M. .Ma;:nabal, t. I. p. 221.
.1. Ce sont les virill/irds eux-niéuics qui
rultivent le jardin, taillmt li-* arbres cl
font la lueilletle des oranges. — Kn visitant
l'hospiec, en ISHTi, nous avoii'* l'té vivement
ému df voir ces lioninie<<, dunl plusieurs
ont rn<-né une r-xislencc des plus aventu-
reuses et ont même été de redoutables
bafidit«, obéir avee une étonnante docilité
et un rcspeelueux empressement à la
\u'ix de leurs fiermanHa».
li
210 HISTOIRE DE l'abbaye de silos
LISTE DES ABBÉS DE SALNT-BENOÎT DE SÉVILLE
(D'après le Monaslicnn hispanicuni, au folio 378, pour les années
Io20-irj2l, et d'après les Archives de la Contjréqahon de Valladolid^
plus parliculièremenl pour les années 1725-180o).
D. Cij)riano^ d'abord prieur, puis 1" abbé, reslauralour du monas-
tère, de 1517 à 1520.
Jiinu de Galhirt'td^ en lo20.
liernardo de Harcelona, en l.-)24, (Son successeur, dont le nom nous
est inconnu, s'étant dispensé d'aller au chapitre général de 1528, lut
déposé et châtié.)
Gregono de A/varado, jusqu'en 1538.
Joff/e Manri(/ue^ jusqu'en 1550, puis en 1565.
Mant io IW/o, jusqu'en 1556, puis en 1559.
Alonso de Zarrilla^ en 1562.
Diffjo de Mii'fuida^ jusqu'en 1568.
Pedro de M/randa, jusqu'en 1571.
Francisco Ivahez, jusqu'en 1574.
Diego de Gî<wW?«;*, jusqu'en 1577.
Jaan Baca, jusqu'en 1580.
Mauro de Bera, jusqu'en 1586.
Juan (ou Sébastian) de la Encina, jusqu'en 1592.
Jaan de Olvean, jusqu'en 1597.
Jerônimo Marton, jusqu'en 1601.
Placido Pacheco de Bicera, en 1604.
Bernardo Jaen de Ocampo, en HîOl. (A c(>lle même date, d'après
les « Actas » : Greçjorio Lazcano.)
Placido Pacheco Portocarrevo, en 1610 et 1617.
Leandro de Granada^ en 1613.
Bernardo Me.ria (d'après les Arciiivcs de la Congrégation : Ilrrnando
Mexia), en 1615.
Benifo Perez, en 1621.
Alonso de Léon, en 1623.
Greçjorio Félix de Gibaja^ en 1625.
Alonso (Archives : Lorenzo) Bantirez^ en 1629.
Jaan de Boslinza^ en 1633 et en 1641.
Diego Ponce de Léon, en 1637 (démissionna).
SAIM-DOMIMQlt: ET SAIM-BENOll DE SlivlLLli 211
Anffres de Vella 'd'après les Actas^ . en 1637.
Francisco de la Sema, en 1638 et en 16io.
Benilo de la Sema, 1649 et 1661.
Gregorio de Quintana Dueùas, en[16o3.
Pedro de Bemui. en 1647, 1657 et 1673.
Leandro de Saavedra. en 166o (f 1666\
Aloiiso de Nei/ra. en 1666.
Jaan de Ahamora. en 1669 et en 1685 démissionna].
Joseph de Zeharlu, en 1677 et en 1701.
Benito de Loyola, en 1681 (démissionna).
Benito de Castro, en 1682. de 1689 à 1697 et en 1713.
Anselmo de la Torre, en 1685.
Joseph Arteatja, 1689 ^démissionna).
Bernardo Garcia, de 1697 à 1705 et en 1709. (Les Archives delà
Congrégation ne font pas mention d'un abbé de 1705 à 1709, mais
d'un présidente nommé Joseph de Bost/ue).
Martin de Bar meta, en 1717.
Francisco Garcia, en 1721 (d'après les Archices, en 1717).
Juan de Canas, en 1721.
Alonso Sofflo. en 1725.
Jua/t A vella no. en 1729-
Isidoro de la Nece, en 173.'{.
honiintp/ Quesada. en 1737.
Juan Plazer, en IT'U. 1719 el 1757.
Alonso lluerranos, en 1745 et en 1753.
Placido Caslancda, en 1761 .
Benito Monxe, en 1765.
Placido Gonzalez, on 1769.
Leandru Garcia^ en 1773.
Joseph Saavedra, en 1777. <•! iri I7Î)3.
Bernardn Trurilln. en 1781.
lldrfonso Marchante, en !78.'».
Gahriel hiipnn.s, en 1789.
Pedro Fernandez, en 1797.
()diin Hiidritiufz. en 1801.
AffUslin ijnesaila, en I80.i.
212
mSTOlHIi DE L ABHAVli Dli SILOS
ciiAinruK m
Saint-Benoît de Huete
Le monastère de Sainl-lîenoit ou San HtMiilo de Huele, situé dans la
ville de ce nom, entre Madrid et (Àienca, fut d'abord habité par des
religieuses Hénédictines. Nous ignorons la date de sa fondation ; mais
elle doit i-emonter assez loin, puis(iue une charte d'Alphonse XI
de Castille, datée de 1,'}.'^0, nous apprend que le roi Alphonse le
Savant confirma ses privilèges vers le milieu du XIII" siècle '.
Quoiqu'il en soit, par une bulle de lioniface VIII. dont nous avons
encore l'original et dont nous publions ailleurs le texte, la prieure el
sa communauté furent, sur leurs instances, soumises à l'autorité el à
la visite des abbés de Silos (12 août 1297) ^ Les Bénédictines demeu-
rèrent sous cette nouvelle juridiction jusqu'à la seconde moitié du
XV siècle. A la suite de quelques malheurs, que nous ne connaissons
pas autrement ', elles abandonnèrent le prieuré et se retirèrent dans
la ville épiscopale de Cuenca\
D. Francisco de la Torre Sandino, abbé de Silos, y plaça alors des
religieux de son monastère, et lit a[)prouver l'érection du nouveau
prieuré par une bulle de Paul II datée du 13 février 14()8. Les choses
restèrent en cet étal pendant un demi-siècle.
En \l)2() le prieuré fut sur le point d'être enlevé à l'abbaye de Silos.
L'abbesse des religieuses Franciscaines de Iluete le tiouvait à sa
convenance. Son monastère, dit de la Misericordia, très insuHisant et
1. Hecueil des chartes de Silos, p. 400.
2. Keriifif. p. .TOI. — Silos possédait, à
douze kilomètres de Huete, le village
d'Alcazar. Voy. le Recueil, p. 82, note 1.
Ajoutons ici, pour compléter cette note,
(|ue le monastère fondé par Silos à Alca-
zar fut vraisemblablement ruiné en 1112,
pendant le terrible sièffc que le roi de
Maroc (il subira cette époque à la ville de
Huete.
;i. <■ Propter varios sinislro? evenfus »,
dit la bulle de Paul II du 13 février 1568.
Voy. le Hecueil, p. ."iOl-SOS.
4. Dans le monastère de San Pedro
'< fundado, nous dit Castro (p. :io8), por
don Nuno Alvarez, canônigo y chantre de
la iglesia de Ciienca, varou de scfialada
virlud y muy limosnero, como dizen
.Marieta en su Santoral, el Padre Kscudero
de la Compania en la vida de San Juiian,
segundo obispo de Cuenca, y la Historia
de Cuenca. »
SAINT-BENOIT DE HLETE
213
mal bâti, souiïrait du voisinage de San Renito, où les quatre ou cinq
moines qui Ihabitaient à cette époque étaient en eiïet fort au large.
L'atTaire. habilement menée par deux notables habitants de la ville,
doiia Ana de la Cerda et don Diego de Mendoza Patiiio, était sur le
point d'aboutir, lorsque l'abbé de Silos s'opposa résolument à cette
tentative et lit valoir ses droits. Une enquête faite à la demande de
Juan Destella, prieur de lluete, eut bien vite remis les choses en place.
L'abbesse, convaincue de s'être mêlée plus que de raison à cette
intrigue, fut déposée de sa dignité par le provincial de son ordre'.
En 1529. le monastère, qui avait reçu peu auparavant la promesse
dune rente annuelle de mille ducats -, fut érigé en abbaye par le pape
Clément VII, à la demande du chapitre général de la Congrégation, et
déclaré indépendant de Saint-Dominique de Silos ^ Les moines de
Silos ne renoncèrent pas sans quelque [»eine à leur prieuré. Ils
finirent pourtant par se résigner à l'honneur assez onéreux qu'on
1. L'original de l'enquête, qui fut con-
duite par le ré%ércnd seipueur fr. Fran-
cisco de ileban. juge apostolique conser-
vateur de* ordres de Saint- François et de
de Sainl-Bf-noit. se trouve encore aux
Archives de Silos A. XXXIV, 8 .
2. Celte promesse venait d'un riclie
hibitanl de Huete, nommé Pedro l'atiijo.
Il avait déjà fait rebâtir et décorer l'édi-
fice à «es Trais et s'était engagé à di>ter le
monastère d'une rente snllisaute pour
huit ou dix iiioioes. La ville, de son côté,
avait accordé au inonastiTe une prise
d'eau itn caîion de hu'flre de afjiia sur la
fontaine publique. Lue rédule de Charle'»-
Quiot, datée de Vitoria, le 4 mars i.'i22 et
rigné : Ei condetta'Ae iJon Inigo F'ernan-
dez de Vcla«cu , autorina et roulirin.i c<lle
doualion [Arch. de Silon, A, .\.\X!V, l,
origiottl avec le nn-nii riiy;il |il,i(|ii/' . Voici
le leitc de la pétition adrcs'cc n ci-tte
occasion au conseil de la ville par le
prieur de llii«t»'. I! est extrait de la cédule
d<- Charles tjuinl :
• Nobles ftcfiores.
• Krey Alonso de Sanlo Domingo, prior
de Kan Kenilo de«ta ribdad, pare<co
•Ole V. M. e digo (|ue bien «abcn rommo
esta casa se a fnpji>rado «• mejora en cl
cuito divino y en los cdcfli^ioi e se cspcra
ser una de las casas principales de?ta
çibdad con el fabor de Dios, e cou la
voluntad e obra quel seùor Pedro Patino
liene para rehedeficar, niojorar e dollar,
lo quai sera causa que aya mas copia de
religiosos de que Dios nuestro seûor sera
scrvido, y esta cibdad onrada e aprobe-
chada e servida. E vuestras merçedes es
razon que den fabor e ayuda, para que
la dicha casa se niejore e ennoblesca. E
por esto, les suplico tcngan por bien de
hazer merçed a la dicha casa del agua
que fueren servidos para servicio de los
ministros e religio;»o:», que cstoviercn en
la dicha cassa ; pues c|ue en licnpos pasa-
dos les fue dada agua y cstan bibos los
hedeficios por dondc venia cl agua a la
dicha cassa. A fiiics vncslras merçedes
no son ni»nos dcvotos rpie los pasados,
tcngan ]}nr bien de lia/er nwricdes dd
agua t|ue fncreii siTvidos ; deinas qiin para
serviçio de Dios, bis religiosos que m esta
dicha estuvicreinos, scremos prr|icluos ca-
pellanes e oradores de vueslras mer<;edes.
— Kl, l'BioK i»K Sam Hknito. •> — Suivent les
nclrs de délibératinii et la concession du
conseil de la ville.
3. Le monastère reprit alors le nom de
San iietiito, ipii avait dis|iaru pendant le
XIN'* et le .\V»»iér|e pour faire place à relui
de San Juliaii. .Notons toutefois que la bulle
de (468 lui conserve son titre primiliL
2U
II1ST(UUK I)K L AlinVVK UK SII.O^
leur imposait, à la condition et sous la réserve que la visite régulière
(le la nouvelle abbaye serait faite allernaltivement par Tabbé de
Silos et le général de la (congrégation '. Mais cette indépendance ne
dura pas longtemps. La rente assignée ne fut pas servie, et le
monastère, tout en gardant son titre d'abbaye, revint cà la juritlic-
tion exclusive des abbés de Silos (22 mai looG)^ Ses abbés lurent
dès lors choisis par l'abbé de Silos et son conseil ■'.
Depuis cette époque jusqu'à la suppression des ordres religieux,
nous ne trouvons aucun fait saillant à signaler. Dans les dcinières
années de son existence, l'abbaye ne comptait plus (jue trois ou quatre
moines. Les bâtiments de San Henito appartiennent aujourd'hui à
quebjues habitants de la ville, et l'église est, croyons-nous, transfor-
mée en magasin à fourrage.
CnAPITREIV
Sainte-Marie de Duero
Ce monastère, situé sur la rive droite du Duero à deux kilomètres
en amont de la petile ville de J'udela, était sans habitant, lorsque le
roi de (iastillc, Sanche le Fort, en lil donation à saint Dominique,
1. L'aclcori;ïinalde la cession (le San Bcni-
tode lliicle se trouve aux archives de Silos
(A. XXXIV, 9). 11 est daté du 2'. mars 1529.
2. L'acte de rétrocession est perdu ;
mais le nis 18 (fol. 88-89' des archives do
Silos en donne uu résumé. 11 était dati!' de
labbaye de Saiut-Benolt de Valladolid et
émauait du président et des définileiirs du
chapitre général. L'exécution immédiaie
en était ordonnée sous peine d'excommu-
nicatioD majeure.
3. Il serait facile d'en former la liste,
d'après les Lihros de Concejos des archives
de Silos. Voici ceux que nous font con-
naître les .\ctes des chapitres généraux de
la Congrégation : Isidro de Toro, de 1541 à
15'ii; — Andres Salndo, de 1344 à 1547;
— llodrigo de Quinlana, de 1547 à 1550; —
Joaii Vaca, en 1350 (le 12 juillet il renonce
à son alibaye et en 1556 devient abbé de
Sahagun) ; — Antonio de San Zebrian, de
1550 à 1556.
SAI.NTE-MARIE DE DUERÔ
21
abbé de Silos, le 16 avril 1067. Quand avail-il été fondé, et quelle avait
été son histoire jusqu'alors ? Il nous a été impossible de le savoir'.
Le monastère avait dû être de quelque importance, car le roi céda
en même temps à labbé Dominique tous ses domaines, qui compre-
naient des doyennés, des bourgades et de riches domaines. D. Sanche
renonce aussi, en faveur de labbé de Silos, à tous les droits royaux
dont il jouissait sur son territoire. Les formules de la charte de
donation, et surtout les imprécations qui la terminent, sont fort
curieuses. Elles caractérisent bien cette époque de foi robuste, mais
de mœurs passablement barbares -.
Une note, tracée en caractères wisigothiques sur un manuscrit de
Silos du XP siècle, nous apprend que « l'année de l'incarnation du
Seigneur 1088, sous le règne du roi Alphonse et le gouvernement de
Fortunius abbé (de Silos', l'église construite sur les rives du Duero
en l'honneur de Marie, mère de Dieu, fut consacrée par don Bernard
archevêque de Tolède \ » Cette petite église romane, qui rappelait
de si intéressants souvenirs, fut démolie en 1747, prescjue en même
temps que la belle basilique de Silos. A cette date, nous dit un témoin
oculaire *. on voyait encore sur les murs les croix de sa consécration.
En 1116, le roi Alphonse VII, se trouvant à Villabanez, ajouta à la
donation de Sanche le Fort la bourgade d'Albura, située en face du
monastère de l'autre côté du Duero '. Le privilège porte entre autres
signatures celles de Hernard, archevè(jue de Tolède, et du célèbre
1. Le P. Juan de Ca<>lro, à la suite du
P. Huiz, confond ce nionaslére avec celui
que Raœire II. roi de Léon, fonda en 9.'{9,
en souvenir de la balai!!)- de Sinianca». I!
faut «oir dans ce dernier Santa Maria
d'Ania^o. autre prieuré de Siloa, dont
nou« parlerons bientôt.
2. hrrueil. p. 16. — On peut lire ?ur ce
Heare d'analh'-mes, dont l'usage devint
alors un v<^riUbl<- abus, le MnnueliUlti/ilo-
malique de )l. (jiry, IH'Ji, p. 502 et suiv.
3. ■ Anno ab incarnatione Doniini uiillc-
simo d. rxcviii« linrz : niil|e«imo i.xxxviii),
régnante rege Adcfon»o, a domino U., To-
l'rLano archirptico{>o, e»t dcdiraln erclenia
posita miper ripant de Dorio in honore Dei
genilrifn Mari'-. r«grntc abba Kortunio,
era t ctxv - Mao iorrit de* l-!lyino!ogii-ii de
saint Isidore de Héville, écrit en t072 et
conservé aujourd'hui â la liibliolbi'-que na-
tionale de Pari?, \ouv. acq. lai. 2169, fol.
37;. Celte riut<; doit doit l'Ire antérieure ;i
l'année 1 HO, date de la dédicace de rEf,'lise
de San Frulo», dout il n'est pas ici fait
iiienlion.
4. Le savant P. Ibarn-la, (pii ajoute:
'• Se conien/n <i fabrirar la uneva ij<!csi,i
■t cien pa.sos de <ii)<tancia à la plaf.'a
scptentiional, en sitio algo supcrior de !a
ariliKua » lAirh. de Silos, m» 116. fol. 26).
Otle nouvelle égline, «riivrc du P. Juan
Asconso, fnre convers de Saint-Hf'noll de
Valladolid. a été détruite réceninieiil ri
renipl.K'ée par une pelilc ch.i|)e!!e. Sur
AHrniiMi, voy. (^eanlIiTunidez, Aif/iiitrrtos
y arf/tiitrrtiira de Kii/ninn, I. IV, p. 2MI.
5. Au nioix d<- jiiil!i-l II;!."!, il ciinliriii.t la
rharle de lOtil pitrnii piivili'-f{r diiii.H li'i|uc|
«ont dé»i;<néeii les liniiles des ]iossessious
du prieuré. Voy. le Htcueil, p. 37 et fiS.
210
IIIST01HK I)F, I, AIUÎAVF, \)K Slt.oS
Jérôme de Périgueux confesseur du Cid. tous deux fiançais et moines
de la grande abbaye de Cliiny'.
Les documents ne font pas défaut sur le prieuré de Santa Mari'a de
Duero, particulièrement au XIV'' siècle. On les trouvera dans le
Recueil des chartes de Silos, et nous ne pouvons nous y arrêter ici.
L'intérêt, d'ailleurs, en est assez médiocre-. Disons seulement que
son sanctuaire, enrichi d'indulgences par plusieurs papes ^ resta
jusqu'à la lin un centre de dévotion très fréquenté par les habitants
du pays, dont la foi et l'ardente piété envers Notre-Dame, patronne
du monastère, furent, nous disent les chroniqueurs, souvent récom-
pensées par d'éclatants miracles '.
A l'époque de l'exclaustration, Santa Maria de Duero n'était plus
habité que par un seul moine prêtre ', portant le titre de prieur et
administrant les revenus du monastère. Jusqu'au XVIU'" siècle, le
prieur remplissait les fonctions de curé pour les colons, peu nombreux
du reste, qui avaient leur domicile sur ses domaines®.
Le prieuré, acheté ajirès 1835 par des négociants de Valladolid^
1. Le prieur de Santa Maria était alors
un certain Peints. La rhartn nous dit
qu'il donna un poulaiu luuuni piiiluni au
roi de Castille, « in roboratione istiua
carte ».
2. Outre les pièces publiées dans notre
Recueil et qui ne dépassent pas le XV<-'
siècle, signalons la liasse l).Xi>, 61, qui
renferme une série de baux de io80 à l(;U2,
à.Mojailas, .'i Villabanez. à Villavaquerin et
à Tudcla.
3. \oy. dans le llecueil ^p. 340 et oOui
les bulles de Jean XXil et de Paul II.
4. Voy. Vepes, Covonica , t. I\', fol.
374, et Castro, p. 327-330. — L'image du la
Vierge, objet de la particulière dévotion
du peuple, est aujourd'lnii (l.ms l'église
paroissiale de Tudela, au-des.-jus de I autel
majeur, où nous l'avons vue en 1888. (l'est
une statuette tie très petites dimensions,
mais curieuse et assez ancienne.
Les archives de Silos rcuft-rment (sous
la cote D.XL, 47) sept lettres, en forme de
su[)pli(|ues, adressées de 1737 à 175o à
divers abbés de Silos par les alcaidos de la
ville de Tudela de Duero et dans lesquelles
ils leur demandent de vouloir bien les auto-
riser à trausporler solennellement ùTudela
l'image de .Notre-Dame, afin de l'y fêler
avec grande pompe •< por la suuia alliczion
y falla de agua para los campos n. — La
dévotion des bons habitants de Tudela
envers la N'ierge du i)rieuré alla si loin,
que, pour s'épargner l'ennui de renouveler
sans cesse leurs demandes au.\ bénédic-
liiis, ils résolurent de s'en emparer de
force et de la placer dans leur plus grande
église. Ils mireut leur projet à exécution,
et l'abbé de Silos dut avoir recours à
l'autorité du roi Charles III contre ces
larrons d'un nouveau genre. In ordre
royal, en date du 5 mars 1763, intervint et
contraignit la ville à restituer au prieuré
la statue miraculeuse. \Arch. de Silos,
original, D.XL. 58.)
i). Il était d'ordinaire assisté d'un ou de
doux frères convers.
6. Fonds des archives de la Congrég. de
Valladolid, t. XXXV, f(d. 308. — Le dernier
prieur, Kr. Isidore Diez, mourut à Tudela
dans le déuùroent le plus complet. On ne
trouva pas même chez lui de quoi payer
ses funérailles, que le chapitre de la ville
tint d'ailleurs à rendre très solennelles,
et auxquelles il assista en corps, pour
honorer la mémoire du défunt.
SAN FRl'TOS
21'
appartient depuis quelques années à M. le comte de la Oliva del
Gaitan, qui la somptueusement restauré et transformé en une
agréable maison de campagne.
CHAPITRE V
Le prieuré de San Frutos
Le prieuré de San Frutos (Sanctus Fructus) se trouve au milieu d'un
désert, à quatre lieues environ au nord-ouest de la ville de Sepûlveda.
Le monastère s'élève sur un rocher qui domine une gorge profonde
et sauvage au fond de laquelle coule le Duraton. La rivière a creusé
autour du roc un immense fossé qui mesure près de 300 pieds de haut
sur 150 de large et qui le rend presque inabordable '. L'imagination
ne saurait rêver un site })lus efTrayanl et plus imposant loul à la fois
cl nous n'en connaissons guère qui laissent une pareille impression
de sauvage grandeur -.
(j'est dans cette austère solitude que se retirèrent au VU'" siècle les
«leux frères Frutos et Valcnlin. avec l(Mir sci'iir Kngracia'. Nous
n'avons pas à écrire ici l'histoire, d'ailleurs mal connue, de ces sainls
I. Ln étroit passage, appelé la cur/iillnda
ou la coupure par les g-.n* de la rontrèe,
permet »«ul d arriver »ur le plateau. V.nrnv
n-t-il fallu pour cela jeter un potit *ur nm;
larse rrcva*<>e du rocher, autrerniii tr>-«
profonde en cet endroit. La tradition
rarontc que relie crevamie eut due aux
priéret de inint Frulo». «pii menneé par
lea Maure* put ainsi érhapper a leur
pour» ui le.
S. !.<■• Ilouiain* avaienl pourtant •'tahli
Mir M rorber un raalnim, dont on voit
enc/>re lea ruioei et où fut trouvi^e la
bellu ius(Ti|)lion rid'-c plu» loin. On y a
découvert éffaleincnl une médaille d'K^'ica
et de Witiza, c'nsl-à-dire ronlrinixiraiiic
de «aint Krulos. Klle porte cette l<>ff nde :
K(;iK.\ KT \VITI/,.\. f T(H,I:T(» IMVS.
'■l. D'après la tradition, saint Kriilon se
rlioioit une retraite ("ur le rocInT. saint
Valcntin daiiH nue aiilracliiosilr, au des-
sous de ré>{li«e neluelli' du piieuré (vny.
plu» loin, .iii/ieiiilirr II, \v% In-rriptioiiH
(II- SiloN. nuiii. H , et «ainte Kii^racia ilatiH
une ftroUe A quelipiei centaines de pan en
aitioni de la rivière.
218
HISTOIRE DE I- AHBAYF, DR SILOS
ermites. On lu trouvera dans Flore/.' et surtout dans les Acta sancto-
ritm, où le P. Victor de Buck a consigné la plupart des traditions
relatives à leur vie et à leur culte '-.
Disons seulement que saint Frutos mourut en paix au haut de son
rocher en 7io, peu après l'invasion des Arabes, au fanatisme desquels
son frère et sa sœur durent la gloire du martyre ^ Son corps y fut
enseveli dans un petit sanctuaire, où il devint bientôt l'objet de la
vénération des chrétiens de la contrée.
Alphonse VI, roi de Castille, donna cette église et le territoire
environnant à D. Forlunius, abbé de Silos, par une charte solennelle
du 20 août 1076 '. Ce diplôme est particulièrement intéressant par
la liste qu'il renferme des vingt-six premiers habitants de Sepùlveda,
chargés par le roi de délimiter le territoire de San Frutos.
Après avoir fondé ce nouveau monastère, (rien n'indique en effet
(ju'il y eut là des moines avant le privilège d'Alphonse VI), un des
premiers soins de l'abbé Fortunius fut d'ériger une église plus digne
des reliques du saint ermite. D. Bernard, archevêque de Tolède, la
consacra en l'année tlOO, comme nous l'apprend une importante
inscription contemporaine, dont nous publierons plus loin un texte
exact et complet'. Cette église, très curieuse malgré ses petites
dimensions, est encore debout, tell* à peu près que la laissa l'abbé de
Silos à la fin du XI'" siècle. Elle est construite avec les débris de
l'ancien caslrum romain, qui s'élevait à quelques pas du prieuré.
Quant aux reliques de saint Frutos, une partie considérable fut
donnée, nous ne savons trop à quelle date, à la ville de Ségovie, dont
1. Voy. VEspanasaqrada, t. VIII, p. 89-96.
2. Tome XI d'octobre, p. 692-10'.. — Le
savant holl.iiiilistf y donne le titre et des
extraits des priiicipau.x ouvraj^es qui par-
lent de saint Frutos. Voy. aussi Vcpes,
Coronica, ad ann. 10"!6, t. VI, fol. 320, et
Colmeuares, llistoria île Sef/ovia (1637 , p.
13-78 cl 113.
3. Une t)ulle de Sixte IV (voy. le Heciieil,
p. .")l/>' donne aux deux saints le nom de
martyrs, et c'est à ce litre qu'ils furent
toujours honorés à Silo.'*. Le missel de
Ségovie imprimé en l'iOO nous en avons
trouvé nu exemplaire aux archives de la
cathédrale), désigne saint Valentin com-
me confesseur (messe Os Iiisli et sainte
tngracia comme vierge. Plus tard , ils
furent aussi fêtés comme aiartyr.s dans le
diocèse de Ségovie.
4. La plupart des historiens, trop fidè-
lement suivis en ceci par le P. <lc Buck,
attribuent à tort celle donation au roi des
Asturies Alphonse III \866-909). Les quel-
ques mots cités par Calvcle comme tirés
de la charte de ce prince, appartiennent
à celle d'Alphonse VI et la confirmation
qu'il attribue à ce dernier est d'Alphonse
le Savant. \'oy. le l\e< iieil, p. 23.
5. Voy. plus loin, Appendice II, « Ins-
criptions •> n" l.";. Le jour n'y est pas
indiqué ; mais une bulle du 8 août 1476
nous apprend que cette dédicace eut lieu
en la fêle de saint Frutos, c'est-à-dire le
25 octobre. {Hecueil, p. 5H-5i5.}
SAN FRITOS
219
l'humble solitaire devint plus tard et reste encore aujourd'hui le
principal patron '.
En Tannée 1126, le roi Alphonse VII permit à D. Jean, abbé de
Silos et au prieur de San Frutos. D. Sanche. d'établir des colons
auprès du monastère et de peupler la bourgade de Ceca. Ces colons
avaient une organisation qu'il nous semble utile de faire connaître.
Les terres étaient divisées en autant de parts [cpiifiones] qu'il y avait
de famillos [recinos, avec la réserve que leur nombre ne pouvant
augmenter à cause de l'aridité de la région qui n'aurait pu les nourrir,
les lils cadets devaient aller chercher fortune ailleurs. (Ihaque famille
habitait une maison que le monastère devait entretenir et au besoin
reconstruire. Les bois et les pâturages étaient communs, mais
soigneusement surveillés par un garde que nommait le prieur. De ce
système de gouvernement il résultait que les familles jouissaient d'un
égal bien-être, à condition d'être également laborieuses. De là venait
aussi qu'elles payaient aisément la rente due aux moines, sans qu'il
leur prit envie de trouver préférable le sort des petits propriétaires
leurs voisins -.
L'histoire de ce prieuré serait assez longue ; en consultant la table
1. Tous les historiens de saint Fnitos
allirnient que cette translation partielle
eut lieu vingt-cinq ans après la d<dicare
de l'église, cest-à-dire en 1125. Ils s'ap-
puient pour cela sur une inscription,
qu'ils attribuent à l'abbé Kortunius, et
qui n'c't autre qu une inscription romaine,
d'une exécution remarquable, gravée tn'-s
probablement au siècle d'Auguste en
l'honneur de deux personnages d'ailleurs
inconnus. La voici :
FLAVO
ANL
ASIMM»
AN .\XV
l'rcnant chaque lettre de l'inscription
pour le comniencement duo mot, ils en
ont fait ce sintrulier coninii-ntnirc ad.ipl)'-
à la tran«tation de saint Frutos : - Fuit
LocuM AntiffuuM Vetirramlorum Ottium.
.\tpf>rtnrfrunl Son hiiuje. A»porlavere
>fijottrniir» l'nrifm lUitionuhilrm Omnium .
Annn A'.YF-. 1. interpr<'-l.itioii e«l curieuse à
coup lôr, et il a fallu quelqu<> imagination
pour aboutir à un pareil ri-sullat. Si dix
savants, tels que le P. Florez [Esp. s(t(/r.,
t. VIII, p. g.'ii et le bollandisle Victor
de Buck (loc. cit.i ont p,i l'aduiettre,
faute d'en trouver une meilleure, c'est
qu'ils ne connaissaient point l'original,
dont la vue seule les aurait détrompés.
Lu moine de Silos, le I'. Liciniano Sac/,
a fait une très spirituelle crili(|ue du com-
mentaire fantaisiste que nous venons de
signaler. (\'oy. Ueinoslracion /lishiiica drl
vertladrro valor de ludas las monedas del
reynndo de Enrirjtie III, M'Jfi, p. Ufi.'i. Cf.
.Masdeu, Uisturia rrilica dr Ksitund, t. XI.X,
p. 40.').; — .M. Iliibner fait erreur, lorr'iju'il
croit pouvoir placer en Asturics (San Fru-
tos d<-l Vierzo, [)roviiire de Léon' le |)rieu-
ré de S. m Frutos doul il est ici question.
Voy. hiBcri/tlionum IlispnniiP latinaruin
Mufiplemenlum, Berli.i, 18'J2, p. !tl2, n"
OU l.l.
2. Arch. de Silon, ms. 22, p. M. - Les
pièces relatives à l'excercice de la juridic-
tion temporelle des prieurs de San Frutos
sont nombreuses dans les archive* de
l'abbnyr de Silos, surtout p<iur le .\VI»
el le XVII" siècle.
i>->()
HISTOIRE DE L ABBAYE DR SlF.OS
générale du liecucil <Irs (/tartes de Si/os, on pourra aisrnionl siipplôoi"
pour une bonne part à ce que nous ne disons pas ici '.
Vers la fin du XV* siècle, la ('ongrégaliou de Valladolid voulut
s'emparer du prieuré de San Frutos. malgré la résistance de labbé
de Silos et du prieur. Le commissaire de la ('ongrégalion y réussit
même un moment, par des moyens dont on peut voir le détail dans
une cédule royale du H août de 1498 ^ ; mais le prieur, qui en appela
à Rome et aux Rois ('atholiques, finit par avoir gain de cause.
Toutefois, le pape Alexandre \I se réserva la nomination au prieuré,
qu'il confia à litre perpétuel à l'ancien prieur Martin de Bellranza\
Après la suppression des ordres monastiques, tous les biens du
monastère furent vendus, y compris une partie notable du prieuré
lui-même. L'église ayant titre de paroisse, appartenait de ce chef à
Tévêque de Ségovie, ainsi que le logement du prieur, curé de San
Frutos. Malgré cela, il était à craindre que cet antique sanctuaire ne
fut totalement abandonné et ne tombât bientôt en ruine, lorsque le
1. Parmi les documenls posléricurs ;i
1.")I2, il conviciif de .«i^'iialor les suivants :
1", 1;)16, lj janvier. Provision royale cnjoi-
guanl aux liahitants du hameau dit El
Iturr/o ou El Dur//iiillo de restituer au
prieur de San Frutos les propriétés qu'ils
détenaient contre tout droit. [Arch. de
Silos, C. XXVII. 20, original on 12 feuilles
de papier, sceau royal pUopié : ioii.v.na. d.
O. UEGINA CAST. LEOIO. UIIANAT. PUINC. ARAO.
ET. VTBIUS. SIC. ET IIIREM. AHCII. DVC. Binfl .
BftAii. ETC. ; écriture cortesana); — 2", 1.T17,
11 sept. ProvirJi(ui royale conti'c les pré-
tentions de la ville de Sepi'dveda à la ju-
ridiction seigneuriale du colo ou territoire
de San Frutos nomination des alcaldes,
etc.), la(|uellc appartenait à labbé de
Silos. (Acte inséré dans une sentence
ou ejeciiloria de la Chancellerie royale, du
7 déc. 1TÎ3, qui mil fin à ces contestations.
Arch., C. XXVII, 55j; — 3», i:il8, 17 déc.
Provision royale dans le sens de la précé-
dente. {Ihid.); — 4", 1537, voyez ci-dessus,
page 154, note; — .'i", 1538. Délimitation
{apeo) des domaines du prieuré, faite à la
demande del R. I'. fray Antonio l'urdo.
prior de dicfio mona.slerio. {Arcfi. de Silos.
C. XXVII, 2.'), copie de l'époque); — 00,1540,
Ifi octobre. Sentence ou ejecnloria de la
Chancellerie de Valladolid, confirmant, en
faveur de labbaye de Silos et contre les
prétentions de la ville de Sepûlveda, les
anciennes limites du domaine do San
l-'rutos et le droit exclusif de pèche fju'il
avait sur la rivière Duraton, desde la
Ctieva de la l'ez luista el vado de Xef/uera.
Kn l'an 1686, le vicaire général de Ségovie
rendit une sentence contre I). Diego Cil
de Gibaja, curé, et Andres Alvarez, cha-
pelain de Cantalejo, lesquels avaient pé-
ché « en jetant dans la rivière des herbes
nuisibles ». lijid., C. XXVII, 28 et 43, origi-
naux); — 7", 1590. Bail à vie des biens du
prieuré à Carra«cal, fait par le très révé-
rend Juan de Ileredia, prieur, du consen-
tement de Pedro de Guevara, abbé de
Silos. {Ihid., Original, C. X.WII, 37, suivi
d'un état de ces biens en 1615.)
2. On trouvera une analyse de la cédule
de Fcrdinaml el d'Isabelle dans le /îecweii,
p. 525-526.
3. Bulle datée du 28 juin 1498. Voy.
Ibid., p. 525. —Les abbés de Silos avaient
joui jusqu'alors du droit ordinaire de nom-
mer et de révoquer ad nuftnn les prieurs
de San Frutos. Ce pouvoir leur fut rendu,
après la renonciation de .Martin de Bel-
tranza, par une bulle de Léon X, en date
du 9 août 1519, dont nous avons encore
l'original en vélin (Arch. de Silos, C.
XXVII, 13) et un vidimus de 1520 [Ibid.,
C. XXVII, 14).
SAN FRlTdS 221
dernier abbé de Silos fut nommé àlévéché de Ségovie. D'accord avec
le gouvernement de la reine Isabelle, Mgr. Echevarria s'empressa
d'ériger San Frulos en cwato de termina, degré qui correspond à peu
près à celui de nos cures de canton '.
Cette mesure a sauvé San Frutos, qui aujourd'hui encore est un
lieu de pèlerinage des plus fréquentés du diocèse de Ségovie. On y
accourt de toute la contrée, et le 25 octobre de chaque année l'église
est dix fois trop étroite pour contenir la foule qui se presse à ses portes,
l'eut-élre quelques touristes, quelques amateurs de beaux sites ont-ils
profité de la circonstance pour venir admirer ces lieux pittoresques
entre tous ; mais la masse des pèlerins est encore animée de la con-
fiance la plus vive envers le pauvre solitaire qui mourut sur ce roc
sauvage, il y a près de douze siècles.
Ain'KNDICK
Oti nous saura gré de donner ici une description inléressanle du
prieuré de San Frutos. écrite vers l.-iTO j)ar l'abbé de Silos, Gercuiimo
de Nebreda, et encore inédile :
« El silio de este monasterio os de los mas asperos, lelirados y
espanlosos que ay en Espafia. Ksta en A iij)ispa(l() de Segovia. dos
h'guas de la villa de Sepulvcda. Ciiic cl rio Diiralnii iinagi'aiide jtcfia.
que lendra en conlorno média h'giia ; la pcna (jr^dc lo allô al rio es
tajada como si la hiivioran cortarlo a inario. v iaii proiiiiHla (|iii> potu^
horror mirar abajo. V.w lo allô de v^\n pcn.i av un p('(|U('i"io llatio, y
en el «'sla cl monasterio. ijue es liaito (•■^licclio. .\o licnc lici la. ni a un
para una pe(piciia liiierla .No ticne a;^iia ; lodn v\ siicio es nna jx'iia
lina. l'ara cntrar dorido esta el monaslcriu e>la corlada la pcna, v alli
ay una fiucnlo d(; madcra. f|iic diceti (pie ^aii l*'iiilos. ycmlo nd iraiidosc
de Iris cneinigos, dio conid una rindnlhida en la pci'ia crm ej liaciilo (|iie
llevaba, y se abrio, i|ncdando con c>|a bendcdnra \ cl cnco (jnc ha/c
cl rio ainlada la pe(|nciia plaça dotidc csla id monaslcr io.
" I)cmaH(l(! i'\ rio, ccrcan csie |iciia'-co olias pciia^ lan allas (|ti(> delicii
1. Celle paroiMe comprend Iroiii vil- riiri'- acliK-l, i|iii r'-nidr ,i IlincjoHiiH, céM'-
lcge« : ' i« <( Kl Dur- brc aUrrrialivciiii-nt lu iik'nnl' purdiminjo
guill'i M — ....:. Àiiê cticiiituii, le ù San Krutu» et ii AliJii(ui-laii.
000
HISTOIRi: Ui: I, AIUIAYE DE SU.OS
(le Icncr mas de cicn cslados, y tan Usas y corladas que parezen un
muro. No alcanzara desde el monaslerio un mosquete a estas peiias
que le cercan. — Ay dos caminos para yr al monasterio a caballo :
uno desde Sepulveda por unes montes, otro por donde sale el rio y
esta un molino, sul)iendo una cuesia arriva tan aspera y pedregosa
que se anda cou grandisimo Iravajo y no sin pelip:r<).
« La iglesia de este monasterio es pequenay laque se edilico (juando
dize la [)iedra. En la capilla mayor por la parte de atuera ay algunas
j)iedras que parezen aver sido de otros edilicios anliguos...
« Por medio de esta monlana, como si fuera la cinlura de aquel
grande monte o pcnasco donde esta el monasterio, esta corlado un
camino que tiene de alto un estado y de anclio una vara. lia de tcner
muy bucna cabeza quien caminare por el, porcjue mirar avajo es
poner los ojos en el abismo. l*or este estraiio camino se va a una
bermita pequeùa, donde diziMi bizo vida san Valenlin... Kstan los
cuerpos de los très santos bermanos en una capilleta de la iglesia on
sus caxas muy bien pucstas y obra Dios por ellos mucbos milagros »
Voici le récit d'un de ces prodiges. Il a sou importance pour
riiistoire du prieuré et le souvenir en e.sl encore populaire dans le
pays, sous le nom de niilni/ro de Ui inujcr dcspenada '. Nous laissons
de nouveau la parole à Tabbé do Silos :
« En la era de 12l).'j (de N. S. 1225) sucedio un milagro notable en
este mismo dia do la Santisima Triuidad (jour du grand pèlerinage
annuel à cette époque), quando se juntan mas de treynta cruzes de
los lugares de alredodor, y tue que baviendolo dicbo a un liombre
bonrado natural de Santo Domingo de Piron, cerca de Segovia, que
I. On peut voir sur ce miraculeux évc-
neiiiuiil les ,Jc/a sanctoriim (octobre, t. XI,
p. 108) ; Calvete, Vida de san Friitos, fol.
162 et suiviuils, et Castro, p. 38;!-387. —
Les archives de Silos (C. XXVIl, 3i) reufer-
ment deux actes relatifs à la mujer despe-
hada: l" Le procès-verbal de l'ouverture de
son tombeau, le 9 janvier l'iltti ■<... Abriuios
y viuios por iiuestros ojos algunos peda-
ços del cuerpo, con su carne y cuero... y
nos parerio con hucn olor. <> Sifinc de Fr.
Franci.sro de Valdivia, prior de San Frii-
los, et <le cincj religieux du couvent de
Nra Sra de la lloz, de l'ordre de Saiul-Kran-
çois. Nebreda ajoute à ce propos : ■< Hallarou
el ruerpo tan cntero como cl dia rpie le en-
terraron, y deutro de cl scpulcro avia mu-
chas monedas autiquas,que como a cuerpo
pcfialado en santidad las avian echado den-
Iro para memoria. » — 2" Le procès-ver-
bal de sa translation (cn la fcte Trinité, le
1 juin de la mcme année) du tombeau pri-
mitif, situé dans le cloître, à un autre tom-
beau placé dans l'église du prieuré. Suit
le récit d'un fait miraculeux arrivé en
cette circonstance et attesté par le prieur
de San Frutos et plusieurs religieux cis-
terciens de l'abbaye de Sacrameûa, non
loin de Penafiel, et du prieuré de la Sierra,
dépendance de cette abbaye.
SAN FRITOS 223
SU muger le hacia adulterio, la trajo a esta romeria con intento de
despenarla. Y fue assi que llamandola en lo mas alto de la pefia de
San Frutos, que es tan alta que por maravilla andan aves porencima
de ella. sino todas por lo bajo, le dijo que se asomase desde alli para
ver la cueva y hermita deSan Valentin. Y ella, ignorando del intento
de su marido, se asomo alargando la cabeça para verla ; y a este
tiempo. el marido le dio un empujon. con que la hecho de la pena
avajo : y ella fue topando en otras penas y arboles que nazen de ellas
hasla llegar al rio. Començose a alborotar la gente, diziendo que se
avia despeiiado una muger. Salieron los religiosos con muchas
personas y bajaron al rio y hallaron a la buena muger puesta de
rodillas. dando gracias a Dios y a su siervo san Frutos ; que por su
intercesion se avia librado de tan grande y évidente peligro sin avcr
rezevido dano alguno.
" Este milagro esta pinlado en una iniagen anligua que esta en los
altares colaterales de la iglesia, donde esta dibuxada la pena, la muger
asomada a ella y el marido que la dcspena, los monges con muclia
gente que vajan al rio y ella de rodillas junto a el.
« Esta buena muger se aparto de su marido y se dono a este monas-
lerio. donde vivio ocho afios y mas, sirviendo a Dios en aquella iglesia;
y al cabodeollos murio santamentc, y su cuerpo fueenlerrado en una
sepulturaordinaria, yencima de ella esta un rotulo que dize : « Aqui
« yaze una muller por su marido despeiiada, e no murio, e mando a
« esta casa su facienda ». Y oy goza el monasterio de la hacienda de
esta santa muger 120 libras de lino, 12 gallinas y 12 ducados de
censo perpeluo \ lo (jtial traen la vispcra de la l'uiilicacion de N" S*"*
todos los aiios dos regidores, cl uno del concejo de Santo Domingo
de Piron y ol otro del concejo de Ten(;uela .Vtcnzuela) en tierra de
Segovia, que son los lugares de esta santa muger y de sus padres ».
— Suit le rf^'cit de la li;iiis|ation du corps de celte pieuse ieinine,
translation qui eut lieu en loUO.
22i
HISTOIRE LE L ABBAYE DE SILOS
CHAPITRE VI
Saint-Romain de Moroso
Ce prieuré fut jus<jii'iï la fin un des plus imporlants domaines de
laliltaye de Silos. Il était appelé ordinairement le prieuré t/r l(i Mon-
taha^ qui est le nom de la région montagneuse de la province actuelle
de Santander, où se trouvaient le monastère et ses dépendances '. A
l'époque où la reine dona Urraca en fit donation à l'abbaye de
Sainl-Doniini(jue de Silos, c'est-à-dire en l'année 1 1 10, il comprenait,
outre le monastère de San Roman de Moroso, dont l'origine nous est
inconnue, les huit églises suivantes: Saint-Georges de Collantes,
Saint-Etienne d'Arenas-, Saint-Laurent de la Rârcena, Sainte-Eulalie
de Villasuso, Sainte-Kulalie et Sainte-Léocadie de iJostranizo, Saint-
Pantaléon de la Iloz, Saintc-Kulalie de Caraveo et Sainl-Panlaléon de
Celada. Nous avons publié ailleurs le diplôme de la reine Urraca *.
La plupart de ces églises se trouvant dans des villages étaient
paroissiales ou ne tardèrent pas aie devenir. Aussi, les abbés de Silos
y jouissaient-ils pleinement de l'autorité spirituelle \ en même temps
que de la juridiction criminelle et civile '\
1. l'ii écrivain o^pajînol a, do nos jours,
rciuiii (■(■{('•brc et iiorlé au loin le noui de
cet humble coin de lorrc. Nous voulous
parler de l'illustre rouiaucicr monlanés
D. Jo.-é Manu de Pcreda.
2. D'où sa désignation moderne de pri-
ralo de Arenns.
3. Voy. le liecueil, p. Vi-Vi.
4. Une sentence du 6 juillet 1.j2", ren-
due en appel par .luau d'Arceniega, prieur
de San Jertuiimo de Espeja ^iiioiiastère de
Uiéronyuiiles entre Osma et Silos), déclare
que le prieuré de San noman de Moroso
et ses églises annexes ne doivent pas être
consiilérées romme coni|)rises dans larelii-
prètré de Cillaperril pour le paiement des
subsides et autres coutributions imposées
par Home. L'abbaye de Sijus doit satisfaire
pour elle et ses filiations. La sentence est
signée : <i J. iudignus jirioi' Sancli lliero-
nimi •>. {Avch. de Silos, original, I). LVIll,
63, sur seize feuilles de papier, avec deux
sceaux plaqués du prieur d'Kspeja : au
milieu saint Jérôme assis et lisant ; autour,
la légende: S. PHIOR. SANCTI IKHONLMI
Dli ESI'EIA; écriture procesaduK — Parmi
les pièces d'archives relatives à la juridiction
des abbé? de Silos à Moroso, mentionnons
les procès-verbaux de leurs visites de
1541 à lo57. Ou y trouve les noms de
plusieurs prieurs : Juan de San Millan,
Juan de Ilorozco, etc.
j. Par un acte du 13 septembre L'ilO, le
monastère de Silos céda ses domaines et
sa seigneurie de San Roman de Moroso
au docteur Luis Sanchez de Bustamentc
SAINT-ROMAIN DE 510R0S0
22o
Voici quelques détails sur l'état du prieuré à la fin du XVP siècle,
d'après un mémoire du temps :
1° San Roman de Moroso, chef-lieu du prieuré, n'était alors qu'un
simple petit hameau, ayant une église paroissiale, et situé assez près
du village plus important de Bostranizo.
2" San Pantaleon de la Hoz, appelé à cette date Sa/i Panfaleon de
la Orden, était un modeste hôpital destiné à recevoir quelques
lépreux '. et dans l'église duquel le prieur devait faire dire tous les
mois une messe « pour la fondatrice, l'infante doua Urraca ».
3° A Bostranizo, oîi tous les habitants étaient soumis à quelques
légères redevances royales \ le prieur de Moroso possédait, outre
l'église paroissiale de Santa OlallaiSainte-Eulalie), une chapelle placée
sous le vocable de Sainte-Léocadie.
4° Fraguas et Collantes avaient pour paroisse l'église de Sainl-
Georges et une chapelle de Saint-Cyprien (San Cebrian\
5° Arenas possédait deux paroisses, dont la princij)ale, San Eslebaii,
appartenait à l'abbé de Silos '\ et l'autre, San Juan, à l'ordre de Saint-
Jean de Jérusalem. Les fidèles étaient tenus d'assister aux ollices,
une semaine dans l'église dépendante de Silos et la semaine suivante
dans l'église de l'ordre de Saint-Jean. Une troisième église plus petite
dépendait de San Esteban et était dédiée à sainte Marie-Madeleine.
aa fciiimc doua Elcna de Ibar, pour une
Tcnlc annuelle de K).000 tnarav/^di». [Fonds
lUs Arcf.ices de la Conf/rér/alion de Suinl-
Benoit de Valladolid, t. .\l, fol. .52-73. docu-
nienl ori^rinal./ Le F'. Nuhrcda ajoiite que
le docteur Ituslaiiicntc donna en outre
une tomme de 1200 ducat». L'abbaye fait
la retsion dcH hieus et de» droits du
prieuré de .Morofto > porque Huelen montar
loit KA*lo* ipic ne haceu eu el tanto conio
Il reola -. L'acte de délibération de la
roinniunaiiié de Silo<i Hur rr>tte affaire
porte lit niituaUirK* de IH religieux. Le
contrat fut approuvé par un />'// dn
pape (iré^oire Xltl. daté de Koun-, pré4
8ainl-M<ir(-, le I" iK-pIcmbre de l'an \'i'">.
ilbtd., fol. 122. original., La «eigneuric de
Morovo nt r>'(<>iir .1 - i.irante rinq ann
plu* tard, irr/i .,. ■ I). j.VIII, 21 et
k\.) Deux mémoire* non dalét, maii i|ui
■emblenl, l'un de In fm du .\VI* «iéele.
l'autre du commcucenient du «iièclc sui-
vant, nou* donnent un état dea bien» et
droits du prieuré à celte époque. {Arc/t.
de Silos, 1). LVIil. 62.)
1. '■ I>tc ho^pilal, dit le mémoire, es
proprianiente para los pobres ciifcrmos
de! mal de San Lazaro. »
2. •• .\sTiniAS : lioslrariizo. Este lugar es
abadengo, del abltad de Santo I)ominf(ii de
Silof». — iJererhos (ici rey : Daii al rey por
martinicga cada afio Ircyula inaravcdis, y
de estos Ircynta maravedis que lieva el
rey lieva cl ahli.id de Santo Dominai) el
i|iiarto. Ilaii nias al n-y moneda» e xcrvi-
cioH e fonitaderas. — I)(!rerlio» del sefior :
Dan por infurcion al aldiad rada afio du
caila »(t\iir média fanega de esrandia
o trigo, i> un tocino cada uno ano rpie
hubiere monte. K danle de urcion baca
o liuey, o ipiarcuta mriravediii ; e \un* qu •
le dan inaneria« - Lihru del Hrzerro .
.1. Mndox {Uit'cionario , I. Il, p. .'i07 ne
trompe évidemment en diMinl i\tir celle
é|{li<«c de Sainl Ktienne d<'-pendail de^
Uénédictinii du Saint-Sauveur d'Oiia.
Ci
226
HISTOIIU; Di: L AltRAVl': DK SILOS
6" Villasiiso de Aniebas avait aussi une église de Santa Olalla et
une chapcUo rurale ou « erniila » de Saint-Laurent, appelée San Llo-
rente de la IJârcena.
Le document (|ul nous fournit ces renseignements cl plusieurs
autres que nous passons sous silence, renferme aussi les ordonnances
édictées par les abbés de Silos pour l'administration et le bon gou-
vernement de ces villages \
p]n 1835, le monastère de Saint-Domini([uc entretenait encore trois
moines dans le prieuré de la Montana. Ils résidaient à titre de curés,
l'un à Arenas ', le second à liostranizo ^ et le troisième à Yillasuso.
CHAPITRE VII
Sainte-Marie d'Aniago
C'est en action de grâce de la victoire de Simancas, dans la(iuelle
il avait triomphé du calife Abderrahman, (jue Hamirell, roi de Léon,
fonda vers 939 le monastère de Santa Maria d'Aniago ^ Nous ne
1. L'origiual c?t coté D. L\ 111, 12, aux
archives de Silos. Les actes de visites de
If.i:; à 16:i6 se Ironvcnt en I). LVIII, 27.
On trouve en 1). LVIII, 17, un proci^s-
verbal (renquête de lo57 constatant le
droit ((u"avairnt les abh^'s de Silos de
rrfjir au spiiilucl leurs paroisses de San
Ilonian de Moroso. Ces paroisses étaient
alors : « San Jorgue de (loilanlcs, e Saiila
(Halla de Vostrouico, e Santa Ollala de la
\illasuso de Aniebas, e San P>tel)an de
.\renas, e San l'antaleon de la Hoz. Todas
cllas junlanieute se Maman el priornto de
Moro.io >.
■2. Il remplissait la charge de prieur.
Le dernier fut le l*. José Valdes, moine
très capable et auquel, à l'époque de l'ex-
claustration, l'estime de ses coufrcres
réservait la succession du 1*. Echevarria,
comme abbé de Silos.
3. Le dernier curé, moine de Silos, fut
le P. José Orcos, mort en 1854.
'». Probablement sur le lieu même de
la bataille. Aningo se trouve dans une
très belle situation, un peu au-dessous de
l'endroit où le Pisuerga se jette dans le
Ducr/), à une lieue et demie de Simancas.
— Quelques historiens prétendent que le
monastère élevé en 939 est celui de Nuestra
Seùora de Duero (Ferreras l'appelle à tort
SAINTE- MARIE D AMAGO
227
savons rien de bien précis sur ce monastère, ni sur la date de son
union à l'abbaye de Silos. Otte union devait sans doute avoir déjà eu
lieu à l'époque où la reine Urraca accorda aux moines de Silos la
villa d'Aniago, cest-à-dire dans la première moitié du XII^ siècle '.
Alphonse YII augmenta encore cette donation par un diplôme de
d 135 et permit aux colons de s'établir et de bâtir dos maisons sur les
domaines du prieuré.
AuXIV*" siècle. Tabbé de Silos vendit à D.Fernan Sanchez deTobar
la maison de Sainte-Marie d'Aniago. Elle n'était plus à cette époque
qu'une simple grange, dont les revenus avaient (juoique importance,
mais qui n'était habitée que par deux ou trois religieux '.
Avant d'être peuplé par les Chartreux au XV^ siècle, Aniago passa
d'abord aux Dominicains, puis aux Iliéronymites, et fut enfin acheté
par D. Juan de Tordesillas, évèque de Ségovie, lequel y installa un
chapitre de clercs, pour la célébration de l'olïice divin d'après le rite
mozarabe'. Cette dernière institution ne survécut guère à son fon-
dateur, et le 18 octobre 14ii la reine dona Maria, femme de Jean II,
remplaçait les clercs mo/arabes par les fils de Saint-lîruno, qui sont
restés à Aniago jusrju'en l'année 183.').
Nous avons visité en 1888 cette antique dépendance de Silos. Tout
ou presque tout est en ruines. Seule une aile du grand cloître des
Chartreux, bâtie au siècle dernier, est encore debout. L'église lais-
sée dans un complet abandon s'est écroulée récemment, cl le cama-
riw ou chapelle des reliques, dont Morales parle avec tant d'admira-
tion dans son Viarje Santo ', ne j)cut tarder longtemps d'avoir le
m^rae sort.
S» Sa de Aranda), lequel dcviut cd 1007
une d<^peo'ianre de Silo». Celle conTiisinn
»ienl de ri- (|ijn les deux égl']»cn, liieri que
lr»-« éloif^ée* Vum- de l'autre, «e trouvaient
■ur le tK>rd du ini''ine fleuve el soua le
V'c '■ ' '• '! . ' . I.c C/irotiicon Si-
Uii |ir>>|io8 de» iiH>na*-
tèret foodé* par Kainire II : • Aliud (luo-
ndvl'Tiiitii *f\\" Ml I)orii ici rioiniiie
Safirlc M.iri'' <■ . HnfHiiiii ^H'/rniln,
l. .Wll, p 105 ; 2* *dil. p. J •
I. Le privilège de ion fli» Alphonse Ml
fait allu;*ion à cette donation dont le texte
est perdu. Voy. le Recueil, p. 66.
2. Voy. dans noire Hecueil p. ilO-411)
l'acte du i:i août l'ti'i. — I). Kcrnan San-
chez de Tobar devint dan» la Fuite grand
rharicelifT do Casiille et nous a laissé
la <'hro[ii(|nc (]<; ])luHieur-* rois.
:i. Florez, E*p. nnt/r., t. III. p. .138. —
\'oy. Biirtout iii-rgan/a, AnliyUedmle ilr
l'.spnHii, t. Il, p. 12.
i. Vin je fi lo» rrynos de Léon , utc,
p. 2:;i de r<:ditiou de 1792.
228 H1ST01UI-: Di: l'aiujaye de silos
CHAPITRE VIII
Saint-Pierre de Guimara
Guimara est situé à 28 kilomètres à l'ouest de Silos, entre Lerma
et Aranda de Duero. Alphonse VI, roi de Gastille, donna en 1098 le
bourg de ce nom àD. Forlunius, abbé de Silos, en échange des palais
que le monastère possédait dans le hameau de Vertabillo, à quinze
kilomètres environ au sud de Palencia'. L'ancienne petite bourgade
était alors abandonnée [erenia, nous dit la charte royale) ; mais les
moines prirent hienfcM des mesures pour y attirer quelques familles de
laboureurs. Ces nouveaux colons se groupèrent autour du monastère,
dont le prieur devint tout à la fois le curé et le seigneur, comme
représentant de l'abbé de Silos. Il ne semble pas que la communauté
monastique ait jamais été bien nombreuse à Guimara et ait formé
un monastère proprement dit. C'était ])lutôt une grange administrée
par un prieur et quelques convers, et dont les produits furent jusqu'à
la suppression des i-eligieux un des plus riches revenus de l'abbaye
de Silos. Aaucuniiépoque, toutefois, le nombre des colons ne dépassa
la centaine; en 1830 ils étaient à peine trente-cinq. — Vers la lin du
X Vr siècle, la bourgade resta sans habilants, à la suite d'une peste qui
lit les plus terribles ravages dans toute la contrée'. Les bois des
environs devinrent alors un repaire de bandits. Les voyageurs
n'osaient mémo plus s'aventurer sans escorte dans ces dangereux
parages, lorsque l'abhé do Silos, à la demande du roi dl^spagnc, y lit
venir un certain nombre de familles de colons et restaura l'église
paroissiale de San l'edro.
Le texte d'un mandement du Nonce à Madrid, Francisco Aquaviva
1. Hccueil des chartes de Silos, p. 33. Silos, que 40 fanègucs de l)lé, huit poules,
2. Dès l'année loiiT, les va?saux de Gui- un chevreau et les droits assez minces de
mara étaiont en fi petit nombre cpi'ils ne la « niartinioga » du ■< yantar » et des
paj'aient plus à leur seifçneur, l'abbé de <■ infiirtioucs >•. Arch. de Silos, E. XLI, 16.
SAlNT-PlKKItK Di: GUIMARA
229
y Aragon, archevêque de Larisse, nous apprend que cette repoblacion
était déjà un fait accompli en l'année 1704. Le Xonce y ordonne au
visiteur de rarchevêché de Burgos de ne pas empêcher les religieux
de garder le Saint-Sacrement dans l'église qu'ils ont réparée et ornée,
et de les laisser en possession des droits dont ils jouissaient avant
l'abandon de Guimara '. Quelques mois plus tard, le roi Philippe Y,
qui désirait favoriser le développement de cette bourgade el en finir
avec le brigandage qui désolait le pays, exempta de tout impôt ses
nouveaux habitants -.
Après la vente des biens du prieuré en 183o, le dernier prieur, le
P. Dâmaso Pucrta. resta à Guimara à titre de curé ; mais le nou-
veau propriétaire ayant chassé les anciens colons en 1848, il se retira
à son tour et obtint successivement les cures voisines de Quintanilla
de las Viiiaset de Villaviado^
1. Arch. de Silos, E. XLI, 40. original
avec le sceau plaqué du .Nonce, daté de
Madrid le 21 octobre 1804. — Le Libro de
deff'iiilo ann. 1707, fol. 129 donne quel-
ques détails sur le repeuplement de Gui-
mara et la restauration de son éfflise. Dans
le ms. 8.7 des archives de Silos tLihro de
In fiibrica de la yijle.<ùa de Huimara, y
visitas de la misma, ano l'-^l , on trouve
plus d'un renseignement intéressant ^iir
le prieuré et son église.
2. Arch. de Silo», manuscrit 82, année
1705. — Toutefois, en 175.3 les colons de
Guimara durent payer une contribution.
Un acte dressé en cette cinourtanre ori{.'i-
Dal, coté E. XU, 49) nous fait connaître <-c
que chacun deux ponsédait à celte date.
Le» archives de Silos E. XLI. 18-5'J ren-
ferment auiii un nombre assez considérable
A'apeoM ou procég-verbaux d'urpenta|,'e it
de bornage du bourg et du i<rriti»irc de
Guimara de i5C4 à 1792.
3. Le villa;Lre se trouvant sur la roule
de Burgos ;i .Madrid, le prieur y possédait
une grande hôtellerie pour les voyageur^5.
Elle est encore dcb'jut et les gens de la
contrée l'appellent toujours la venin del
frnile, ou 1' " auberge du moine ». — Les
domaines de l'ex-prieuré forment encore
aujourd'hui un culo redondo ou lief de
4 kilomètres carrés, dont le revenu annuel
est de 600 fanègues environ, soit ;i peu
près 0000 francs. Il faut ajouter à cela le
produit du bois ou munie, qui est un des
meilleurs du pays. Le hameau comprend
douze feux et tous les habitants sont les
fermiers du priq)riétaire. L'église pritjruie
qui sert de paroisse peut, du moins dans
quelrjues-unes de ses parties, remonter au
XII*^ siècle. .Nous tenons ces der[iiers ren-
seignements de notre excellent confrère,
le R. P. Dom François lluchot, (pii a bien
voulu nous écrire les ilétails dune récente
visite au vieux prieuré.
230
iiistniiU': DK I. muiaVe uf. .sir.05;
CllAl'ITHK IX
Quintana del Pidio
Quintana del Pidio se trouve à seize kilomètres au sud du prieuré
de (luimara, à une petite distance de la roule de TJurgos à Madrid.
Comme le précédent, ce prieuré devint la propriété de Silos à la
suite d'un échange intervenu entre ral)])aye de Silos et le roi de Cas-
tille'. Comme lui aussi, il ne semble pas avoir jamais possédé
une communauté monastique proprement dite ; mais ses domaines
étaient plus importants encore que ceux de (luimara. La juridiction
civile et criminelle du village- appartenait aux abbés de Silos, tan-
dis qu'il dépendait des évêtjues d'Osma pour le spirituel \
Outre de bonnes terres labourables, le prieuré possédait de riches
vignobles, qui lui rapportaient parfois de cinq à six mille c(in(a/a s
de vin par an'. La maison priorale, encore debout, est une bcMe
\. Alphonse V!ll recrut des moines de
Silos, en retour de cette donation, leur
domaine de Santo Dominffo de Nuno Kaniz,
situé prAs de Turdesilias (Olerinm dcSellis)
sur les rives du Duero. N'oy. la charte du
14 octobre H90, Recueil, \). lli.
2. Le 14 août IGiO une « cjeculuria »
royale conlirma solcnDclIcnieiit le droit
qu'avait l'abbaye de nommer l'alcalde
niayor, l'écrivain public ou notaire, deux
alcaldes pédancs ou jupes subalternes et
l'alguacil de Quintana, droit que voulait lui
enlever le « fiscal » du roi. (Acte original
de 115 folios, signé: « El coude de Casirillo,
commendador de la obreria de Calatrava,
gentilhombre de la Camara du Su iMages-
tarl, de sus rnnspjns de Estado, justicia y
Camara, goberuador del de Indias ». Arcfi.
de Silos, C. I.VIII, 37.) — Vers 1833, le
bourg (le Quintana del Pidio pouvait comp-
ter prés de 400 habitants. Les archives de
l'abbaye renferment une série de pièces
qui vont de 1530 à 1G22 et dans lesquelles
les alcaldes, procureurs, juges et autres
autorités de Quintana rendent compte de
la gestion de leurschargcsà leurs seigneurs
les abbés de Silos (C. LVII, 10). On trouve
aussi en C. LVII. 32, un état des biens que
possédait Silos à Quintana en lîJ'JO ; un
aulro (C. LVII, 36i en 1622.
.'t. En KiGI, l'évéque d'Osuia voulut
pousser ses prétentions jus(|u'à défendre
au prieur de construire un oratoire dans
sa propre domcurc. {Arch. de Silos, liasse
C. LVII, 38. On y trouve deux consulta-
tions déuumtranl cpie l'abbé de Silos a le
droit d'ériger une chapelle non seulement
dans son prieuré de Quintana, mais encore
dans tous ses autres prieurés ou granges,
et d'y faire célébrer la messe.)
4. De huit cents à mille hectolitres. —
On récolte actuellement sur le territoire de
AUTRES DÉPENDANCES DÉ SILOS 2.1 1
demeure bourgeoise du XVIP siècle et n'a rien qui rappelle un monas-
tère. Les armoiries de l'abbaye de Silos sculptées sur la façade à côté
de l'écu royal, font seules connaître sa destination. Au-dessous des
armes de Saint-Dominique se lit la date de 1688. Ce prieuré possé-
dait une chapelle exempte de la visite et de la juridiction de l'ordinaire.
Après la suppression des ordres religieux, toutes les propriétés que
Silos possédait à Quintana furent achetées par un certain Agustin
Arrieta. petit fonctionnaire du gouvernement.
CHAPITRE X
Autres dépendances de Silos
Telles étaient les principales dépendances de l'abbaye de Silos.
Quant aux autres monastères soumis à son autorité, nous nous
contenterons d'en donner ici la liste. Leur histoire d'ailleurs ne nous
est guère connue, et un simple coup d'cril sur la table du liecueil des
chartes de Si/os permettra de trouver les pièces d'archives qui se
rapportent à chacun d'eux, ainsi que les notes dont elles sont
accompagnées. Voici les noms de ces petits monastères :
San nAiiTOLOMK [)K Vii-LANiEVA DE Cakazo, (loniK' on î)7y à l'abbé de
Silos par un ccrrtain abbé Severus ot sa mère {•.•ilcni.i.
Casakks, prieuré dépendant de Saint-.Marliii de .Madrid '.
Santo iJoMiNfio DE Sii.o.s, îi Wcn/Aiv (Ic lluctc, donin'' vers 1 I .i.'l par
Alphonse VU à I). Martin, abbé do Silos.
Samu Duminuo DEL Koiiii.i.M, dont le nom seul nous est (-oiinu ^
celte petite cominuoc une moycnri'* nri- [toiivaiit rontenir 7000 (NinDiran <lc vin.
niifrite dr 100.000 ràntarnu d'iiii vin i|ui 1. Ce riiniiaNlrri- e>t nir-iiti>>iiiir' diiii une
|»«»«<' |i(iiir un dp» [iieiiliiim ili; lonlr Iti Imlli- du t.'l j.mvii r \'tH't. \><\. \>- llriin-it,
Ribera ou T8ll«^e du Ducro. Le pricu- p. ri23.
ré [wiiAdait troi* prcMoirt ou laynrti, 2. Nuui ne l'iviui* preii(|u<- ncn dr ru
232
lIISrillItK Di: L AUHAYI-; DK SILOS
San Cocovateuu Cucifatk, près île riumiel de Mercailo, donné en
1184 par Alphonse VIII, à l'abbé D. Pascasius.
San Flouentk de Tokhec.alindo, à dix kilomètres au sud-ouest de la
ville d'Aranda. Donné à l'abbaye de Silos par Garcia Garciez cl sa
femme Sancia Perez, en l'année 1137.
San Martin de RnguEJO, à deux lieues de Silos, entre Santibanez del
Val et la chapelle de Nuestra Senora de las Naves '.
San MiLLAN de Lara, dans le village actuel de ce nom.
San MiLLAN de Pekuos, dont la situation exacte nous est inconnue.
San Pedho de Couillas, donné à l'abbé saint Dominique par le roi
Alphonse VI, en 1073. Ce monastère qui a toujours été confondu à
tort avec San Pedro de Guniiel, était situé près de l'antique Clunia.
San Pelayo, habité d'abord par des religieuses et situé près de
Salas de los Infantes '.
San Silvestue de Alha de Tohmes ^
prieuré, dont l'abbaj-e de Silos céda en
1601 la pr()(iri(Hé .'i San Martin de .Madrid,
pour i'cnlrelic'ii des ((iialre i-eligieux (iiiulle
avait encore dans ce monastère : « Uio
(Silos) toda la hacienda de! iiriorato (pie
se dice Santo Udniiiigu del Horillo ». [Arch.
de Silos, U. LVI, 2i. Cf. ci-dessus, p. 204).
11 est question de ce prieuré dans les
documents de Saint-. Martin aujourd'hui
aux Archives Nationalesde -Madrid, vol. III,
fol. 74 ; v(d. VI, fol. 254, et vol. Vil, fol. 547.
). Il est fait niention d'un prieur de Ue-
quejo en 1562 [Recueil, p. 291, noie 1, et
486, note). Voyez ci-dessus (p. 154, note),
l'i-tat du prieuré au XVI"" siècle. — En
1612, h; général de la Congrégation ordon-
na de démolir le prieuré et de construire
avec les tuati'riaux n una casa en Sanli-
baûcz, para la rccreaciou del sauto con-
vento » [Arch, de Silos, vas, 48).
2. H est question pour la première fois
de Téglise de San Pelayo de Salas dans la
bulle du lU janvier H87, par laquelle le
pape Urbain 111 place de nouveau l'ab-
baye de Silos et ses dépendances sous la
sauvegarde spéciale du Saint-Siège. Un
très petit nombre seulement de ces dé-
pendances sont l'objet d'une mention
particulière, et parmi elles se trouve
r « eccle.sia Sancti Pelagii de Salas » {Recueil,
p. lOS). Kn 1278 seulement nous retrou-
\ons le nom de cette église, près de
laquelle habitait alors D. Fernan Ferez de
(iuzman, dans une maison qu'il tenait de
l'abbaye de Silos. (//(/(/., p. 258 et 262.) Le
16 octobre 1572, par un acte signé de
l'abbé <i Ilieronimus de Nebreda » et de
douze moines de Silos, l'ancien prieuré
de San Pelayo fut cédé à un habitant de
Salas, Alonso Maldonado. (Échange par
lequel l'abbaye donne toutes les proprié-
tés qu'elle possédait à « Salas de los
Ynfantes de la Iloz de Lara, (|ue fueron
anejas e pertcnecientcs a la hermita de
San Pi'layo, priorato e (iliaciou (pie fuc
del diclio monasterio de Silos ». L'acte
ajoute : <■ Kl ccn|uilo de la dicha hermita
avia sido casas donde avia monjas, e
pareçen los cimientos de piedra ». (Acte
original sur 48 folios de papier, écriture
" procesada » ; Arch. de Silos, K. LU, 4.) —
Alonso Maldonado céda en retour à Silos
les terres, moulins et autres biens qu'il
avait à Santibanez del Val, et que l'ab-
baye abandonna en 1692 au conseil de ce
village pour un cens perpétuel de vingt
fanègues de blé. (Ihid.)
3. Au XVI'' siècle, les domaines possé-
AUTRES DÉPENDANCES DE SILOS
â33
EtlLlSES SOUMISES A LA JURIDICTION DES ABHES DE SILOS
Pour ce qui est des églises ou chapelles dépendantes de l'abbaye de
Saint-Dominique de Silos, nous allons en faire un simple relevé, sans
compter celles, assez nombreuses, qui étaient sous la juridiction des
prieurés ci-dessus mentionnés. Notons que beaucoup de ces églises
disparurent dans le cours des siècles, à une date qu'il est malaisé de
déterminer, ou purent se soustraire à l'obéissance des moines *.
San Andres de Silos. — San Andres del Coco, prés de Silos (Castro,
p. 394\ — Santa Barbara de Silos. — San Bartolome de llinojar. —
San Benitij(?)de Pedrosillo. — Santa Catalina de Silos. — San Cebrian
de Cormaz. — San Cebrian de Rabanera del Pinar. — Santa Ceciliu
de Tabladillo (Santibaiiez\ — San Cristobal de Olmedo -. — San
Crislobal de Silos. — Santa Cruz de Silos. — Santa Cruz de Villabafiez.
dés par l'abbaye à .\ltia et dans quelquci^
bourgades environnantes formaient un
prieuré, appelé el prioralu de San Silves-
Ire de Tonnes. Noua n'avons découvert
aucun document ayant trait à l'origine du
prieuré d'Alba. La bulle d'Urbain III rit*-
au nombre des églises soumises ù l'ab-
baye de SiloH en 1187 le sanctuaire de
haint-Silveslre d'Alba de Tonnes. (^Voy. le
Hecueil. p. 10« . — Il est encore question
du domaine d'Alba de Terme» dans nn
état des biens de Silos dres-<é eu 1.'i:t8
Ihiil., p. 383;. On trouve aux archives de
Siniancas (Conladuna de mercede», n° 2tt,
fol. 3y r|uelques i)iécei relative'» aux pos-
»e*«ir>ua (Je Silos sur le territoire et dans
la ville d Alba de Tornjes au XV'I" ilécic.
Le 26 novembre 1".41 l'abbaye de Sili)« céda
ret domaine* pour cpiatre ans et pour la
rente annuelle de 'JOOO maravédis à un
certain Francisco d'Arauzo. \Arch. de Sito»,
(wiUb'guc B, fol. i.j ( n acte de ir.r,0-ir,62
nous donne un état des propriétés qui
constituaient alon • le prieuré et église ••
de H«n hilveatre de Turmes, \ Alba de
Torniea et dan* le* bourgade* de .Martin
Vtlero, Portillo et Ban Viccutc. {Ibid., A.
I, 2, vidimui de 1121.)
1. Pour les petits sanctuaires ou
ennilas, érigés à Silos et dans les environs
il y en avait douze au X\'' siècle), voyez
le Hecueil, pages 2, 3 et 496, note. — Un
peu avant le milieu du XV h" siècle, une
bulle de Jean l'oggio, légal de Paul 111
en Kspague, autorisa les Bénédictins de
Silos à réduire en une seule toutes ces
ennilas, à la conilition que cette église
unique serait placée sous le vocable de
l(»us les titulaires de.^ anciennes (Catalogue
A, fol. l(i . La réduction projetée n'eut
pas lieu (;t plusieurs de ces sanctuaires
sont menliounés, connue existant encore,
dans des textes du .Wl"-' au XVIll'' siècle.
(Arrfi. de Silus, uis. 42, fo!. 1, 2, etc.. pour
le X\l« siècle; — ms. 4i, n" 1, fol. ;i, o,
■J, 8, 16, n, p(uir le XVII' siècle, —
ms. 44. u» 2, fol. 3, 6, etc., pour le XVIII"
siècle.)
2. L'acte de donation de celle église
est perdu. Mais le donateur nous est
connu par une charte de 1223. {Hecueil,
p. I5'.i.y II s'appelait •• Marlinus .Michaelis »,
et pourrait être identilié avec le .Marlinus
.Michaelis qui en tl2.'i signa à Portillo
(précisément dans lo voisinage d'Olrnedo)
la donation de Urazuelas. (Jlud., p. 54.)
•234
HlSTÔlIti; DE L ABHAVi: DK Slt.OS
— Sanlo Domingo de Silos à Biirgos '. — San Juan de Bilvcstre. —
San Juan de Sanlibanez j)ro|)reinonl : de ïabladillo). — San Juan de
Silos -. — San Justo ou Sanliuste de Silos. — San Lâzaro, église de
la léproserie de Silos. — San Loren/.o de Valniala "'. — Sanla
Lucia de Silos '•. — Santa Maria de Brazuelas. — Santa Maria
de Molinterrado, prés de Iluerta del Hey. — Santa Maria de Horte-
zuelos. — Sanla Man'a de las Naves. — Santa Maria del Paraiso, à
Silos. — Sanla Man'a de la Pena, prés de Silos. — Sanla Man'a de
Penacova. — Santa Maria Magdalena de Silos ". — San Martin à
San Esteban de Gormaz. — San Martin de Sabiella. — San Martin
de Tormillos ^ — San Martin de Villabanez. — San Miguel de Mon-
cinos. — San Miguel de Quintana del Pidio. — San Miguel de
Silos. — Sanla Olalla de Aniago. — San Pedro de Silos. — San
Pelayo de Salas (voy. ci-dessus, page 232). — San Pelayo de Silos. —
San Quirce de Silos. — Santiago de Silos. — San Vicente de Alcozar.
— San Vicente de Valviella (voy. Castro, p. 394).
Oulre les cures atlacbées aux prieurés de la Montana, de San
Frutos et de Guimara, l'abbé de Silos conserva jusqu'en 1835 le droit
de pourvoir aux églises paroissiales de Sanlo Domingo de Silos, de
Santa Maria de Penacova ', de San Bartolomé de llinojar, de Nuestra
Senora de Ilorlezuelos et de Santibaiicz del Val. Ces églises formaient
un ensemble de dix paroisses, toutes confiées à des religieux du
monastère. Quant à la juridiction temporelle, les abbés de Silos s'en
1. Église appelée i)lus tard la Mar/dn-
lena. — Uaiix divers relatif!; à relie chapelle
et ses dépendances, à pirlir du XVJc
siècle, dans les Arc/i. de Silos, E. X, 6. !).
2. Voy. le Heciieil. p. 19i), note.
."{. On ne sait à quelle époque et par
(|ni furent d<)nn('eR à Tabbaye de Silos
r(f,'lise et les terres qu'elle possédait à
Valmala ou Balmala, bourgade de la
merindad de Cerczo, près de Belorado. Le
seul texte (jui en fasse mention dans le
Jîeciieil (p. 108) est celui de la bulle de
1187. — Toutefois le Catalogue A (f(d. 40)
des archives de Silos nous ap[)rend que
le conseil de \'almala payait encore, en
1530, à l'abbaye une rente annuelle de dix
fauégues de blé et de quatre poules. En
\'.'>l)H, les habitants de la bourgade se li-
bérèrent de cette redevance eu payant
aux moines de Silos la soniuic de 202
ducats. {Arcfi. de Silos, ms. 78, folio 8.)
4. Voy. le Recueil, p. 195, note.
:i. -Vppelée également la Trinidad et San
Anton. C'était l'église de l'hôpital de Silos.
6. Nous apprenons par une en(|uête du
IG septembre 1573, (|u'<ï cette date le
village de Tormillos était désert. Toute-
fois, l'église de Saiut-.Martin, annexée à
celle de Sauta Maria d'Espejon était
encore debout. (Enquête sur les dîmes du
territoire de Tormillos, faite à la demande
du « très magnifique et révérend seigneur
Fr. Alvaro de Salazar, procureur de l'ab-
baye de Silos ». {Arcli. de Silos, F. XLII,
22, original sur 14 folios de parchemin.)
7. Ees trois églises de Penacova, Hiuojar
et Ilortezuelos ne formaient depuis long-
temps qu'une seule paroisse ou feligresia
avec l'église, à la fois abbatiale et parois-
siale, de Saint-Dominique de Silos.
AtTRES DÉPENDANCES DE SlLOS 23o
dépouillèrent en grande partie par des ventes successives. Dès 1445,
nous Favons vu plus haut, ils avaient aliéné leur seigneurie de Silos
et de son territoire. Jusqu'à la fin toutefois, ils jouirent du titre et
des droits de seigneurs dans les villes et villages de Huerta del Rey, de
Mamolar, de Quintana del Pidio, de Guimara, de Briongos, de Santi-
banez. de Barriosuso, de Pinilla et de quelques hameaux du prieuré
de la Montana '. Ils possédaient aussi un certain nombre de vassaux
sur le territoire d'Espinosa de Cervera, et plusieurs fiefs ou cotos re-
dondos à Peùalva de Castro, à la Gailega, à San Martin de Requejo et
à Santa Catalina de Rubiales.
1. Outre de nombreuses pièces éparses ces mêmes archives renferment une série
çà et là dans les dossiers des archives de de cinq gros volumes in-folio composés
Silos et relatives à l'exercice de la juri- d'actes originaux de ce genre et qui vont
diction civile des abbés de Silos dans les de 153i à lllS. On pourrait y relever des
villes et villages relevant de leur autorité, détails d'une certaine importance.
VF PARTIE
IIISTOIIŒ LITTEHAIRE DE SILOS
CHAPITRE U.MQLE
Histoire littéraire de Silos
Nous ne croyons pouvoir mieux terminer l'histoire de Saint-Domi-
nique de Silos qu'en réunissant ici quelques brèves notices sur les
écrivains de ce monastère.
Les manuscrits qui nous restent encore du X® siècle, prouvent qu'à
Silos du moins ce « siècle de fer » ne fut pas aussi barbare qu'on
l'affirme trop souvent. C'est même l'époque où furent exécutés les
plus beaux manuscrits, dont nous donnerons bientôt le catalogue'.
Il a été déjà parlé de l'amour des lettres qui régnait à Silos au
siècle suivant, sous le régime de l'abbé Dominique ■. Nous avons
aussi signalé ses deux principaux disciples, le moine Giumaldis, qui
écrivit la vie du saint abbé et l'auteur Anonyme du Clironicon Silcnse \
Il n'est pas besoin d'y revenir ici.
Après ce dernier auteur, nous trouvons le moine Pi:ito Mahin, (jui
composa vers la fin du XIIP siècle le récit des |)rodiges opérés par
saint Dominique de Silos depuis l'année 12.32 jusqu'en 1293 \ Ses
Miraciilos romanzailos nous dépeignent avec une lidélilé naïve les
mu'iirs de ré[)oque, et renfiMnient des détails peu connus sur les luttes
incessantes qui avaient lieu, même en j)leine paix, cuirez clni-licMis cl
musulmans, près des frontières du royaume de (Irenadc. \\> nous font
connaître surtout les atroces soulfrances cndun'cs par les malheureux
captifs rjiii t'Hubaient au [)ouvoir des inlidèh-s. Aucun livre ne nous
\. Le • SmnraBdu)» ■• <lo 94.'; cl le « Liber
dialogorum bcati (jr^^orii >, conservé*
dam len arrhivei de Silos et dont il sern
queitioD un peu pliin loin, iioim offrent
un des ly|><-<i \>\ plim rernarquableH de
l>cril>ire wi*igothi(|uc.
2. Voy. r ' P- *"■♦"•
.1. Ajoul' |iic (jriniald roinposa sa
Vila beali iJominici (du moins le second
litre el le Iroi'i'riie apr^t I inn<''C lOHH.
— Il J (lit UiCliti'id d'inx N<Ti.''if.i. p. 3H<'i
cl :t'JI de la prise de Tolède 108".) et de
la cons/îcniliou de régli«e de Silo» (1088).
Ferrera'» IHslinrr li Ksjtaijnf, ad anri. 1073)
se donne le tort de ronrotulri' liriiiiald
avec (Juuzalo de Herceo.
♦ . Enlun non Ion mirnculon tinnnnzadns,
co/no narn siinlu l><)iiiint/o Ion rrilii'os de
cnliriiluil, r fiziilnH rscrivir l'frn Marin,
iiKintjr <lel tnone»trrio. — Cet oiivraf^e a
et*'' piililii- eti n.'Ki. d'ajiri'S lori^'irLil, par
\r. I'. V.ri/ar.i p. \1H .'.J'.i .
240
iiisTOiitr, m: l aiuiavi: dk silos
Iraco un tableau plus saisissant dr la misérable condilion des esclaves
chrétiens pendant le cours du XIII'' siècle.
Pcro Marin nous dit lui-mônie' qu'il était moino de Silos et priMi-e,
et une sentence du 22 juin 1293 nous le montre comme « procureur
du monastère de Saint-Dominique » ". Il était alors très âgé et sa
mort dut arriver peu après cette date.
Il serait injuste de ne pas mentionner TiicoLE de copistes, à laquelle
l'abbaye de Silos doit ses précieux manuscrits du xr et du xn" siècle.
Plusieurs nous font connaître leurs noms^ et l'un d'eux, en recom-
mandant son travail au lecteur, nous parle on quelques vers extrême-
ment curieux des sueurs qu'il a dû répandre pour arriver à bon port
[ad port um lihelli] \ Jusqu'à la découverte de l'imprimerie, Silos a eu
son scriptorium, d'où sont sortis bien d'autres manuscrits. — Nous
ne dirons rien ici de son école monastique, dont il a été question plus
baut, à propos de saint Dominique de Guzman '.
Avec Ghrômmo de Nehrkda, dont nous avons parlé comme abbé de
Silos, nous sommes déjà au XYT' siècle '. Il écrivit sur son monastère
une Notice qui nous a servi pour cet ouvrage et oîi il fait mention
d'un autre travail de sa main sur l(>s bicuf.iiteurs de Silos ^
Toutefois, son meilleur titre à notre reconnaissance esld'avoirdonné
l'habit de Saint-lienoil à l'un des plus illustres enfants de Silos, le 1*.
Antomo Peukz. Ce savant homme naquit en 15o9 dans la ville même
deSilosMl entra au noviciat en 1577 et lit profession l'année suivante,
à l'âge de dix-neuf ans ^ Après avoir pris ses grades à Salamanciue %
il enseigna longtemps la théologie dans celle célèbre Université, dont
1. Dans le rôcit d'une visite faite par
le roi Alphonse X à Silos, au mois de uo-
vcMihre liu.'i dans Vergara, p. 133).
2. Voy. le Recueil, p. 292.
3. Voy. plus loin, .Appendice I, nianus-
rrit n" 3.
4. Voy. ci-dessUs, p. 87-88.
5. Sur Nebrcda, voy. ri-dessus, p. 160161.
6. Lihros de los hicnlicc/wres de esta
casa. — (Ce manuscrit na pasété retrouvé).
Il ajoute un peu naïvement qu'il composa
<■ otras cosas de mucha estiinacion ». Il
nous apprend lui-même qu'il écrivit sa
notice sur Silos <> con nuicho trabajo ».
1. Il était fils de Pedro Maxo, d'une
famille d'/iidalf/os conocidos, c'cst-à dire
d'uncienne petite noblesse. .Mais il s'ap-
pela toujours du nom de sa riiéro, Marina
Pcrez, celui de Maxo, nous dit un nh\)c de
Silos, ne convenant guère à un moine.
[Ma.ro, on écrit aujourd'hui »iaJo, répond
assez bien à notre mot t/alanl.) Son grand-
père, Francisco .Majo, avait fondé en 15.'Ji
une chapellenie dans l'église de San Pedro,
et l'autel qu'il érigea en cette circonstance
en rappelle encore le souvenir. Voy. plus
loin, Appendice H, les Inscriptions de
Silos, n° 79.
8. l'riilxinza de linipieza de san;/re.
9. La ('ongrégation de Saint-Benoit de
Valladolid possédait dans la ville de Sa-
lamanque le collège-abbaye de San Vicen-
te, où elle envoyait les jeunes religieux
les plus aptes aux éludes tliéologi«jucs.
HlSTOlItK LlTTÉRAluE DK SlLÔS
•2ii
il était considéré comme l'oracle. Nommé abbé du collège bénédictin
de Saint-Vincent de Salamanque, il ne quitta cette prélalure que
pour devenir en 1607 général de son ordre en Espagne, cbarge qu'il
exerça jusqu'en 1610. Il gouverna à deux reprises l'abbaye de Saint-
Martin de Madrid, de 1617 à 1621 et de 162o à 1627. A cette dernière
date, Philippe IV, qui aimait à prendre ses conseils, le présenta à
l'évêché d l'rgel '. Six ans plus tard, Antonio Ferez devenait évéque
de Lérida et en 1634 archevêque de Tarragone. Désirant lînir ses
jours en Castille, il obtint en 1637 l'évêché d'Avila, auquel le voisinage
de la cour donnait une particulière importance ; mais la mort l'attei-
gnit à Madrid, le l" mai de cette même année, avant même qu'il
eut pris possession de ce nouveau siège ■.
Nous devons à Antonio Perez une séi ie d'ouvrages d'un très grand
savoir Ihéologique. Son volumineux commentaire de la règle de
Saint-Benoît est un des meilleurs livres écrits sur ce sujet, et mal-
heureusement un des moins connus.
Tous ces travaux forment un ensemble de treize volumes, dont
cinq in-f(jlii» et sept in-rjuarto \ En voici le catalogue complet
par ordre chronologique :
i . Apuiildniienlos de trulon los sermones dominicolos y sanctorales,
lie ). rimera de dezienihre y de Adrie/i/o liasla ûlt'uno de febrero //
jtriii(ipii) de Qttaresma, jtredicudos en la C/iiversidad de Sa/amanca.
.Médina del Campo, por (Uiristobal Lasso, 1603. 1 vid. '\ii-ï°''.
2. iMurca Snlmantiwi. etc. ^l'hèses théologi(iues pour l'obtention
1. Philippe IV lui avail ofTert d'abord
l'archeT<'Thé de Sauta Fé dans les Indes
ocridenUiles ; nmis» il refunn .i raiife de son
gran I âge el df se» inlirniité^. Moniislii on
hiapanicum, fol. 374-37.'>.)
2. Son rorjn tranuport^ .i Sijrc», d'.iprès
!»• Arnir <|tiii pti av.iil inanifcoti-, fut fn^e-
veli dans IVgli»i; nl»h.i(iale,pr«'-sdn tombeau
de <>nint ftuo" vny. plu* loin. Ap-
pendice II. /n». y , n^HJi .Sons^-pulcre
était «i somptueui et ronlrn*lait tellement
avcf celui du s.iinl. que l'abb'- et le ronseil
du monasI'Te rrùrcnl devoir le faire di«-
parallreen JB''- Arrh. dr Siloi, m«. 6."(. fol.
W'.i l^ir* de la di-rnolition de I anrji-nne
^Kli*e, ses fxtenients fur<Mit phin-s dans
la salle du rhapilre, d'oO Inldii- Krhi-varrlu
les transféra en \H'iT} ilaus le ravr-au des
nioine!>, nunu-ro 5, près de la porte de la
sacristie. (fHario del /'. Kc/ievarria, in8. 16,
au 19 Kopt. 185.'i.) Le P. Sisebiito lUaiico,
(|ui ^ouveriiti la paroisse de Silo:) un |)imi
plu!i t.ird, Ic4 pini-.i ihiiii le caveau n" 2.
M.H. :n. r<il. ICÎ.)
3. l'our plu^ de détails sur lis ouvrages
de Perez, voyez .M. Aùilmrro, Inlrntude un
itiri-i'iniirio hi<i<frii/ir<i y Itihlioi/nififii df iiii-
lorrH dr In /tnjt'iniin ilf lliiri/o\, .Madrid,
1H90, p. :j87-:j'j;i.
4. (!• t ouvrnK*' '^ <'(<■ traduit <-n Inlln
par Homnnus Muller, ablx' de Saint-Laïu-
birt de Si'on, en Uavi/?re (Salzbourj^. 1639).
In crniile de Saint-Aiiftiitlin en (il uuskI
une versiiiu italienni*. Voy. Zir>(cllirtuer,
lli*tnria rfi Hllerariir ordinin Sancti Henc-
ditti, par-» IVs, p. Hio.
10
2t^
nisToiUK ni-: labbayi; i»i: silo.>>
(lu bonnet de Docteur de Salamanque}. SalmanliciP, ex typogr. Arli
Taberniel Antuerpiani, tGOt, 2 vol. in-folio.
3. ApunUimietitos qwidrayesinuiles. lîarcelona, Sébastian Cormellas,
IG08. :\ vol. in-4"; 2' édition, Valladolid, Cliristobal Lasso, IGIO,
3 vol. in-4°.
4. PentaleucJius fidei^ sive volum'nia quiiujw : de Ercie.sia, de
Conduis, de Scriptura sacra, de Traditionihus sacris, de Romano
Po;i////t'e, Malriti, 1020^ apud vidnam Ildeplionsi Martin,! volume
in-folio.
5. Coymnentaria i/i reç/idam SS. P. Bcnedicti, monachorum omnium
Palriarckœ. Lugduni, sumpt. Ludovici Prost, 1625, 1 vol. in-4'', de
X1I-G52-LYI pages'; 2" édition, Barcelone, 1G32-, 2 vol. in-folio.
G. Anthcntica sanctorum quatuor Evaru/elistarum /ides, adcersus
omnes répugnantes hœrclicos etimicosque pinlosophos. Lugduni, sump-
libus Lud. Prost, 1G2G, 1 V(d. in-4°.
7. Authentica Actuum apostolorum et Epistolœ ad Ronmnos fides.
Lugduni, ibid., 1G2G, \ vol. in-4''.
8. Authentica fuies Mal hxi, controversiis af/ilata et discussa. Harci-
none, ex prœlo Pclri la Cavalleria, 1632, 1 volume in-folio, avec
le porlrail de l'auteur et celui du fameux Conde-Duque de Olivares,
au(iuel l'ouvrage est dédié.
i). Aullientioa fides Pau/i, controversiis cat/iolicis agilala pariterque
*
discussa. liarcinone, 1634, 1 v(d. in-folio \
L'abbaye de Silos donna au XVIP siècle un autre évoque à l'église
d'Espagne dans la personne du P. Hehnardo de IIomivekos. Il était
originaire d'Ocana ' cl prononça ses vo'ux monastiques à Silos, le
8 décembre de l'annéi» 1611 '. Après avoir rempli d'importantes
prélatures dans la Congrégation, dont il eut le gouvernement de 1653
1. On lit sur la troisième page de ce
volume : Kdilio revens.
2. Dom Calmel {Cominenlaire sur la
règle de Sainl-ISenoil, p. 84) cite une
édiliim de Cologne que nous ne connais-
sons pas autrement.
3. Gallardo (Eiisa;/o de una hihlioleca
espanola. t. il, p. 120) mentionne parmi
les nianiisnits (h; la Itibliotlu-iiue natio-
nale de .Madrid, II. 10. une « consulta â
Felipe IV sobre el casamieuto de la
infanta doua Maria con el principe de
Gales », écrite par le P. Antonio Perez.
i. 11 s"api)clait dans le monde Nicolas
de llontiveros. « Informe de limpieza de
sangre » (Arch. de Silos). — On trouve
une très courte notiee sur ce prélat dans
le Monasticon /lispaii., fol. .37.")-3'î6.
.'). Nous avons encore sa charte de pro-
fession. Il avait pris l'habit à San Benito
de Séville, d'où il lut envoyé à Silos, à
cause de la pauvreté extrême du monas-
tère andalou, ipii ne pouvait entretenir uu
plus grand nombre de religieux.
HISTOIRE LITTÉUAIRE DE SlLÔS
^43
à 1657', il fut nommé en I608 évèqiie de Calahorra, où il mourut
en odeur de sainteté le 2 novembre 1G62-. — .Nous devons à sa
plume aussi savante que pieuse un livre dirigé contre le Prohabi-
lisme et intitulé : Lacnjmx militantis Ecclesix^. Cet ouvrage, inter-
rompu par la mort , n"a pas été imprimé ; mais il s'en ré[)andil
alors de nombreuses copies et plusieurs écrivains en font les plus
grands éloges \ C'est aussi à IJernardo de Hontiveros qu'il faut
attribuer la traduction du livre De Atnici/ia de Cicéron. dont Villa-
1. Il fut abbé de San Vicente d'Oviedo, de
1649 à 1653. et de San Martin de Madrid de
1657 à 1658. 11 reçut le grade de docteur
à «tviedo, où il avait longlemp-! enseigne
la théologie scolastique et mystique.
2. Dan? nuf réunion extraordinaire du
chapitre, tenue le 3 novembre 1H62. les
chanoines décident << se le de sepultura en
la capitia de N™ Sr> del l'opulo, cerca del
altar al lado del evangelio >. Le chapitre
reçut en retour raille ducats de la succes-
sion du défunt. C-^*^'"* ca/ji lu lares, Arch.
du chapitre de (^lahorra. Nou* tenons ces
renseignements de notre vénérable ami D.
Luis Manzanares, curé de la cathédrale de
Calahorra. Voy. aus?i J. Gonzalez Ti-jada,
Hintvria lie Sanlo Domingo de lu Calzoïta,
p. 409-410./ — Les archives de la (À>n-
LT' i/alion de Valladolid t. XVII, fol. G-
ITu renferment plusieurs documents sur
ce prélat. L'auteur anonyme du catalo-
gue des abbé.s d<' San .Marliu de .Maiirid
dit de lui : < Fue var<>n de vida excmiila-
riiiima y canonizable. Dicese que siendo
obiipo de Cnlaorra, que querieiido este
vénérable prelado remediar un grave es-
candalo. dispararoa un trabucazo contra
el muy de rcrca. Uieronic las valas en me-
tli" del perho ; sacudio el escapulariu y
cayeroii la* valas a sus pies. " {Monanticon
hUpanicum, fol. 221. Aux folios 37'i-.'ni>
du II 'il se trouve une tn'-s courte
fi(>ti' i iphiquf sur <'e prt-lat.j
3. 1^ qucsUuD de probabilisme était
«lors viv»'iii' ' I ric l'oitiriK-
ailleurs. L«* ■ 1 Aguirrr,
de la wAnie Congrégaliou que le i*. Honti-
veros. prit une part 1res active a toutes
ces disputes.
4. Voici comm«-nt s'exprime sur ilcr-
Dtrd de llonlivrros un de «es disciples, le
célèbre cardinal d'Aguirre, dans la pré-
face de sa Colleclio maxima conciliorum
HisiJUHiœ, % xxxni : « lu Congregatione
benediclina Hispaniu' non defuit ([ui doc-
trinis casuistarum Iaxis antidotum para-
ret. .\nDo >idci.iii, vivante adluic Innocen-
tio X, electus fuit Generalis ipsius reve-
rendissinii.s magister D. Beruardus Ilouli-
veros, priinarius theologiic professer in
Ovetensi .\cadeuiia, theologus majestatis
Catholica' ac consnltor supremi illius Fidel
seuatus, vir spectatissiniie pietatis ac su-
blimis doctrinii'. Is ab eo tenipore acerri-
nie iuvehebatur adversus laxas Casuista-
rum opiniones, et lectionem quorumdam
ex ils vetubat subdilis ac discipuiis, intor
((uos ego numerabar. Postoa, aiino mik.i.viii
fuit electus cpiscopus ecclesia' (lalagurri-
tanic, eodcui teinpurf quo pr.i'craiit Oxo-
ineiisi D. Joaiines de Palafox et IMaceiiti-
uw I). Ludovicus Crespi. Très ii pra>sules
dcxlissiini pariler et vitn- cxoiiiplarissiiii;!-
faiiia ac sciiplis insignes, horlalu emineii-
tis.simi cardinalis I). liallhassaris de Mos-
coso et Sandoval, anliitiiiscopi Tolelaiii
(cujus memoria pariler in benediitioiiu
est>, cœperunt communi consilio exagilare
l'roliabili»mum, tune longe ac late grassan-
teiii. Iliiiitiveros tipeciatim scriptis suis ca
de re tiluluiii dederat : Laciiymi; militantis
Ktictesi»:. Verum, aiiiio .«itci.xii, iiiitio no-
veuiliris,frar(iiKiiiorlilii-atioiiibiH, stiidii^iai'
laboribuN, ciniiiiistaiile ac llciili- tolo cicro
illius eccicsiii*, et pauperibiis ejulaiitibiis
tain pli p,i(rii* olijliiiii, iiiiiiiorlniis riiil
opiTi iioikIiuii pcrrccto, quod pruindc in
lucem cdi non poluil. •• — l.r |>. Ziegcl-
baïK-r app<-lli- noire auteur : ■• \ ir spccla-
tissimtf pii'laliN ac sublimis doclrimi' «
[lliilona tri liUrrnriir^uiilini» Sancti llc-
nviiicli. pars 2». p. 184).
211
iiisToiuE 1)1". F, AitnvYi: di: silos
nueva vit le manuscrit dans la bibliolhôque de Monlserral en ISOO '
Le P. (lASPAH Ilriz. ([ne nous avons déjà plusieurs fois cité dans
cet ouvrage, écrivit en IGio et les années suivantes une Histoire de
saint Dominique de Silos, qui comme le travail précédent n'a jamais
été livi'é l'impression ■*. Ce n'en est pas moins une u'uvre sérieuse,
(jui témoigne d'un sens critique trop rare en J^lspagne à cette époque,
et dont le V. Castro ne sut pas assez profitera — 11 avait auparavant
traduit en castillan le livre f>c' licneficiis de Sénè(jue sous le litre
<le Espejo de Bienherhores, traduction qui l'ut imprimée à Barcelone
en 1600 en un volume grand in-octavo ^
Le V. Rui/ était originaire de Valladolid. 11 fit pi'ofession à Silos
le 22 février 1582, fut prieur de Saint-Romain de Moroso de 1013 à
1619, puis conventuel de Saint-Martin de Madrid et enfin de Iluete,
où il mourut le 6 janvier 1631). Outre ses connaissances littéraires,
il passait pour un mathématicien distingué, et le P. Argaiz ajoute
que comme organiste il n'avait pas sun pareil dans toute la Casiille".'
Son histoire de saint Domini(iue servit beaucoup au travail du
même genre que le P. .li an de Castro fit imprimer à Madrid en 1688,
et au(}uel nous avons souvent renvoyé dans ce volume ". Bien souvent
1. Via je literario a las if/lesias dp Es-
pann, t. \'ll. p. 148. — N'illaiiueva prend à
tort le P. Uontiveros poui- un religieux de
la célèbre abbaye calaiane.
2. llisloria tuiliKjvosa de saitlo Dominr/o
de Silos, abad de la orden de San Benito,
que contiene no solo las inaravillas desle
sanlo en vida y miierle, siuu los anliyuos
succesos de su reul monaslerio y de sus
prioralos y filiaciones. Ordenada por fray
Gaspar Ruiz Monliano. Vn volume petit
in-folio de 400 pages. [Arch de Silos, ins.
n"20.)
3. Kranclseo Sota iCh'-onica de los
principes de As/urias, lib. 111, fol. 600)
dit ipiil se servit de ce incinuscril. I.e
P. Argaiz en lit (gaiement usage dans sa
l'erla de Catalinia ^1617, p. 227, 43!) et
441). Voy. aussi Vepes, Coronica, t. IV,
fol. 371 V.
4. .Vntonio i ISihliulh^ca noi;a, i. I . p.
.'532) fait du traducteur de Senéque un
personnage distinct du précédent ; mais
c'est à tort. Il ne savait pas que le vrai
nom du bénédictin de Silos était /•'»•. Gaspar
Ruiz de Monliano (signatures autographes
dans plusieurs documents des archives de
Silos . — Voici le titre complet de son
livre : Kspeio de bienhechore'i y agradeci-
dus. que conliene los siele lihros de lieneficio
de Lucio Aneo Seneca, ayora de nuevo
Iraduzidos de Latin en Castellano por Fr.
Gaspar Huiz Monliano. Tiene anolados y
decUirados por el inesmo traductor aUjunos
de los luyares mas dificil.es y al cabo del
libro tiene cualro Tablas de nueva inven-
cion mvy provecfiosas para lodo yenero de
personas, especialmente para l'redicadores
y para cortesanos que lo quieren parecer
en sus carias y conrersacinnes. Itarc.elona,
Sel). Connellas, KiOti. \'ol. in-4", de 18 folios
préliminaires et 479 pages.
5. La L'erla de Cahiluna , p. 4.")7. —
\ers celte épocpie vivait à Silos un autre
nidine ipii mérite d'être nommé ici, le P.
Italtazar (îuerrero. Il communiqua diver-
ses notices hi.storiques à Ycpes, qui en
parle avec élf)ge au tome IV de sa Coro-
nica (fol. 380, ann. 919i. 11 fut abbé de
Samos, d'Oviedo et de Iluete. Il avait pris
1 hal)it à Silos eu 1379.
li. El ylorioso tfioumaluryo espanol,
HISTOIRi: LITTERAIRE DE SILOS
245
même, l'ouvrage de ce dernier écrivain n'est que la reproduction pure
et simple du travail du V. (laspar Ruiz.
Le P. Castro nous a laissé aussi une grande histoire de saint
Benoît, divisée en quatre livres et suivie de quelques dissertations
relatives à la vie et à la règle du saint patriarche '. Ce travail consi-
dérable, qui renferme des parties intéressantes, n'a pas été publié et
se trouve encore dans les archives de Silos. Le manuscrit prêt à être
livré à l'impression forme un volume in-folio d'environ 500 pages.
Juan de Castro était né à Villarrobledo dans la Manche. Il reçut
l'habit bénédictin à Silos en 165! et lit profession le 15 décembre de
Tannée suivante -. Il occupa plusieurs charges importantes dans la
Congrégation, fut abbé de Saint-Martin d(> Madrid, de 1673 à 1677 ^ et
à trois reprises dillérentes de son monastère de Silos, où il rendit le
dernier soupir le 16 décembre 1711 '. Son caractère doux et aimable
lui avait attiré l'alTection de tous et lui avait valu dans l'Ordre le
surnom de Pot/rr Pnt If/iriff '\
Au XVIir siècle, nous trouvons parmi les moines de Silos quel-
ques écrivains dont le j)lus célèbre, le 1*. Saez que nous ferons bientôt
connaître, jouit encore d'une très grande autorité dans \o monde
savant. D'autres ont eu un rOle plus modeste. Le P. Sehastien de Veii-
GARA est du nombre de ces derniers. Né en ('iiili(M' ''' en 1680. il enli;i
à Silos à I à^o de seize ans. Parmi les charges (jni lui furent conliées
dans la suite et qu'il serait trop longd'énum(''rer, relevons çellesd'abbi'
de Silos et de Saint-Martin df Madrid '. où il mourut le (5 avril I7i8.
redenlor de caulioo», Hanlo Itoininf/o de
Silo». .Si/ vida, rirluden ;/ milaqroM, noticia
del reat monfi»lerio de Silon ;/ nui priora-
to». l'or el l'adre Mnfiilro Fr. Juan de
Castro, hij'i pro feint de Sanlo hoiniiKjii de
Silo». — Madriii, 1688. Ln volume potil
in-8* i\e. i22 \)!iH'!%.
1. l'ompfiiilii) de la aditiirahle vida dfl
gran l'adre y l'alriarcha San llfnilo ahiid,
etrrila /M>r «// lu ro Son (iie'/ijrio ri Mai/nn.
hala II la rthimpa, ai'i'idida y e.ntrnada
eon niijuna* nuiiriaM hiiitoricaM y doctrina
moral >j »a^iraila, «m mUM indif/no hirn fr.
Juan de ('unira, hijo profemu y iibliiid Irrn
vet4t del monaMlerio de Sunlo Ituininyo de
Silo». Arrh d<- Sil'.f. mil. .Mil.
2. \^ ' liorrniJor • de S'Ml fol. t.\'i)
noua «pprirml iiu'il fut ruvuyé n retlc date
•u coll^'ge b<-n^dicli(i *\e Snlaiiiiii<{i>c.
;j. Voy. Arj<jiz, La l'erla de Caiiiluàn,
p. 4U0.
4. D'après le m*, ifi des archives de
Silos.
5. Miinojiliron liispnn., fol. 'Ml.
6. •• En la Arnoya, idiispalio de Oreiisc.
Su padre i-ra nlffrez y se llaiiialia Don
Koi^iic Alvarez de \'<rf.Mra •• Informe de
liinpieza de nanr/re, Arch. de Silos).
7. Il fui deux foi<i abix'' de Madrid, de
\12'.i a ll.'tii el de lli.'t ju<i<prù sa uiorl,
arrivée avant la lin de ses quatre anM<'>CA
de pr<'-lalure. - Otl-Mleriiièi-ecircotislani'u
.tuicna un curieux ciuillil au(|uel fut mêlé
le célélirc I'. Martin Sarmiento. alorn à
rapo({ée de H,i gloire littéraire. Il iin|inite
d'en dire un mol. ta cotiununauté de
San .Martin de .Madrid avait, le '2i avril
1748, ^du comme ahhé rillu!<tre Havant.
2U)
lllSTOlHi: Di: L AllHAVi; DlC SILOS
Il publia on 1736 la Vie et les Miracles de saint nomini([ue de
Silos ', livre dans le<[n('l il résumoi les auteurs pins anciens, en les
complotant par le récit de la translation des roli(ines du siint dans sa
nouvelle chapelle au XYIIT" siècle. Mais le principal mérite du P.
Ver|j;ara est d'avoir publié, à la suite de ce lia\ail. la vie de saint Domi-
nique parle moine (Irimald, d'après le manuscrit oi-iginal aujourd'hui
])erdu -, la vie du même saint en vers castillans par Gonzalo de
Herceo ^ et le récit de ses miracles au XIII'" siècle par l*ero Marin.
Nous croyons devoir aussi attribuer au P. Vergara la notice sur Silos,
envoyée vers 1721 aux Bénédictins de Saint-Germain des Prés, pour
servir à la continuation des Annales monasti(iu('s de Mabillon, et
conservée aujourd'hui à la bibliothèque nationale de Paris'*.
Nous avons déjà parlé du P. Halt.vzah Diaz, ([ui gouverna pendant
originaire de Galice et profcs de ce ino-
imslère. Ce choix fut très tiien vu de la
grandesse .Madrilène et de la cour, où le
P. Sarniiento comptait de puissants amis.
Maltieureusement il allait à rencontre des
prèrofiativcsde Tabbayede Silos, lescpiellcs
vouliiicnl (jui' l()rs(pu' un de ses religieux
proies èlevè à la dif,niil6 abbatiale dans le
monastère de San Martin venait à mourir
avant l'expiration de son (piadricnimt, il
lut remplacé dans celte charge par ini de
ses confi'ères de Silos. Aussi, la commu-
nauté de Saiiit-Domini(|ue se hàta-l-clle
de protester contre la violation de ses
droits. Le général de la Congrégation
n'osant intervenir dans une allaire où se
trouvait engagé, semble-t-il, l'amour propre
d'un personnage aussi considérable (|ue le
P. Sarmieuto, elle porta plainte devant le
nonce du pape, D. lienriipie ll('uri(piez,
archevêque de Nazianze. Malgré la téna-
cité du P. Sarniiento, qui s'ellorça de
prouver la légitimité de son élection dans
un très intéressant méiuoire dont nous
avons sous les yeux un exemjilaire signé
de sa main Arc/iire.s de Silos, liasse 114,
n» 2), le nonce rejeta ses i)rétenlions par
une sentence du id avril HiO, a])pu,\èc
d'une autre sentence du !<='■ décembre
suivant {Ibid., B. LVI, 41) et 41, originaux,
de 42 et 2S(I foliosi. Le monastère de Silos
avait confie la défense de ce procès, qui fit
alors ([uelque bruit, au P. italtazar Diaz.
Une copie du mémoire ([u'il iiréseuta au
nonce en cette circonstance, se trouve
aux archives de Silos (manuscrit 63). —
Le religieux de Silos chargé de gouverner
l'abliaye de San .Martin jusqu'à l'expiration
du quadriennal commencé par le 1'. Vei-
gara, fut le P. .Melc.hior Izquierdo.
1. Vida y miUuji'os de ei l/iaunia/iiri/o
espaùol, Motjses secundo, redentor de vaii-
tivos. (il)o;/(tdo de los fcliccs parlos, saulo
Domiiiqo de Silos, abad tieitediclino. repa-
raitor de et rectl niondslrrio de Silos. .Ma-
drid, nii6, Lu volume petit in-8. de VIII-
400 pages.
2. C'est la seule édition complète de
Grimnldns. et l'on peut être d'autant plus
certain de sa parfaite conformité à l'ori-
ginal que le P. iMarlin Sarniiento en
cori'igea lui-même les épreuves, en les
confrontant avec ce niême original. \oy.
Sarmicnto, Origen de la poesia caslellana,
p. 255.
;i. Antonio Sanchez a donné une autre
édition de Herceo, en 17S0,danslaCo/ccc/oM
de poesids cnslellanas anleriores al sif/lo
XV, tome I, p. 1-103, o'uvre rééditée à
Paris par Ochoa chez Uaudry, 1842), et en
dernier lieux par 1). Florencio Jancr (.Ma-
drid, Hibadeneira, ISfiH.
4. Fonds espagnol, n" 321, folio 374 et
suivants. — On lit, à la fin du catalogue des
abbés : >< Fr. Sébastian de Vergara, que
al présente govierna » (fol. 3171. C'est ce
manuscrit que nous avons plusieurs fois
cité sous le titre de Mouaslicon hispanicum.
UISTOIKE LITTÉHAIRE DE SILOS 24-7
dix ans l'abbaye de Silos. Il a été question aussi de ses Memoria'
Si/enses qui renferment la chronique des cent dernières années du
monastère. Le P. Diaz en écrivit, dans un latin simple et correct, la
première partie et s'arrêta à Tannée 1774. Outre cet important
manuscrit, nous lui devons encore un traité de l'Oraison divis('> en
trente-quatre chapitres '. Le tome septième du Thealro crilico de Fei-
jo»j, est précédé d'une lettre d'approbation du 1*. Diaz. — Un de ses
confrères, le P. IJeda dk IIyiuiuci . nous a laissé un livre d'apologétique
sur l'église romaine, ouvrage préparé pour l'impression, mais qui n'a
pas été publié".
Vers la même époque vivait à Salamanque un autre moine de Silos,
le I*, Ildefonso Saez. docteur et plus tard j)rofcsseur de théologie à
l'Université de cette ville. Il y éciivit, par ordre du grand conseil
universitaire, deux traités de philosophie, dont le P. Soto parle avec
éloge \ Après sa mort, arrivée à Silos le lo juillet 1785, l'Université
fit célébrer en son honneur de solennelles obsècjues, [)eiulant lesquelles
le F. Vasfjuez, de l'ordre de (Mteaux. prononça son oraison funèbre *.
Le P. Saez avait été abbé de San Vicente deSalamanciue '.
Les Bénédictins espagnols, stimulés par l'exemple de leurs frères
1. Tralado de Oracion . compueslo por le uoin d'un autre uioiiie de Silos, (|ui.
el H. /'. Maestro Fr. liallazar Diaz. (Arcli. s il n'a rien écrit, nen a pas moins été,
(Je Silo».; U(iu!« dit Mfiv. .Morerio, ■• Ilioiiiieur de sou
2. Uiacrisis de lu l.itz. — La l;/Usia ordre et de l'Espaj^ne » au siècle dernier.
Homana e* la oponlotica, rolumna w firinn- .Nous voulons parler ilu /'. Isidoro Sara-
rnent'i de In Verdnd.., jior el /'. Fr. lieda clia. il pas-ail poui' un des plus savant:'
de llybirku, monije ienedicliitu. ano de liolaLisles de soi» teui|)s et on peut lire
1742 -. (Arch. de Silo»). — Cet auteur avait son élofje darn la Flora Espaùola de José
fnit profennioii à Silos en 1712 et était Guer t. V, pndogue, pag. V), dans la
originaire de la ville d'Kstella en .Navarre. Florti l'emaiiu el C/iilensis de Ruiz et
Il fut prieur de «juininra et de Celorio, et F'avon I. |, 1TJ8, p. :J1 et 53-;J.'>), dau'» la
mourut en ncS. l'ralica holmiica de Unneo par l'alau
3. I)an« le» rpjelques pige» que le I'. VI, p. i(J1 , et dans les Itérmlas de (Iris-
S<*lo. prof'* de >i\ii*, n<>n« a l.iiHiren dan» tiiio <»rtega (p. (18 el *l). Les liotanistes
\f Mentor ir Silenien fol. HO . • lluiu» viri Pavoei et Hiiiz donnèrent son nom à une
âaez docirinn enitiiit |irelii)»iA fnatiiiHcrip- dei* plantes les plus curieuses <lu l'i rou
li», (|ufff tx injiMicto «ii.i- S.ilniunlinii* (o/t. cil., p. .').'l-."i."i). .Saracha était aussi,
Acadeoiic ni'ripait, Klhirdin neinpe et .Me- d après Mgr. .Mureno, un pliaruiacien Kri'*
IhaphvviciMi <'mu\ etiini ,\(-.'idcinia ad hoc haltile et de grande ri pulati<ui. Il l'-lnil né
opu», ruriiiMn nriMpe |ihil-»«op|iife, ex en n'J3 a (wii^a U lleina au diocèse de Cala-
■uprciiii «enalniiprii'reptocdenduni.coacla horrn et nvnil pris l'habit à Silos le 17 jan-
fui*»e(, pfddi' tuni .M Sii«/ el»>gil. » vier MV'i. Il mourut le IK nepleinlire 1«(i:i
4. nalanian'-i, LatoJil'i )";■<*• '• 1 |'i;'i» .Memuriir Silrnten loin. I, fol. i;i:i l.'iS.)
(Arch. de .Silot.) Hon rorp* rcponc dnn« le caveau n» 14 de
.'«. Il serait injuatr de ne pa» plarer ici l'égliie abbatiale de Silos.
24S
IllSTOinE DE LABRAYE DE SILOS
de France, les moines deSaint-Maur. formèrent (ians la seconde moitié
du XYIII*" siècle divers projets, dont r|iiel(jnes-uns très considérables,
d'œuvres scientifiques et littéraires. Disons loul de suite qu'aucun
d'eux ne put malheureusement ahoulii'. Le plus important eut toute-
fois un sérieux commencement d'exécution. Il s'agissait de la forma-
tion d'une Diplomatique Espagnole, beaucoup [)lus étendue et plus
complète dans son genre que celle de D. Mabillon. L'initiative du
projet venait de l'Académie royale de l'Histoire ' et surtout de son
président don Pedro Hodriguez (iampomanes -.
Quand à l'exécution, elle fut confiée en 1770 à uti moine de Silos,
le R. P. Domingo de Iharreta, qui reçut alors le tilre d'académicien.
■Kntouré de quelques collaborateurs choisis j)armi les membres les
plus savants de la Congrégation, il se mit aussitôt à l'œuvre'. Pen-
dant deux ans, il parcourut les archives de Madrid, de Tolède, de
Léon, d'Oviedo, d'Astorga et d'autres encore.
Ayant rédigé en 1772 le plan définitif de la Diplomati(|ue (elle
devait former cin({ gros volumes), il le soumit à l'examen de
l'Académie, (jui l'approuva par une communication du IG novembre
de celte même année \ Mais déjà à cette date les difficultés se
multipliaient, et plusieurs commencèrent à douter de l'entreprise.
Le comité, présidé par le P. Ibarreta, se composait d'hommes très
instruits, il est vrai, mais peu préparés par leurs études dans les
collèges de la Congrégation à des travaux aussi ardus. VA puis,
(juehjues-uns se prêtaient mal à une direction dont ils avaient perdu
1. En 1755 l'Académie avait voulu exc^-
cuter elle-inr'me ce travail. Klic fit impri-
mer daus ce but uue Inslriiclion pour
indiquer la marche à suivre, mais celte
tentative ueul pas de rc'sullal.
2. Il écrivit plusieurs lettres très !(in-
gues et très importantes au général de la
Con^M'éiçalinu pour le [)re.=ser d'acceiiter
.ses propositions au sujet de la Diplomati-
que. Les originaux de ces lettres et les
réponses sont aujourd'hui à Silos.
3. Nommons parmi ces princi|)aux
collaborateurs: les PP. .\nseluio I{o(lrij,'ue/,
Uenito .\lonlejo (membre de l'Académie et
aiilenr de mémoires historiques), Bernardo
Salazar, l'ablo Hodrif,'ucz, Homuaido Esca-
lona, Foya, Nieto, etc. — Le célèbre
P. Sarmiento, alors àf,'é de plus de l'i ans.
ne put prêter son concours ; mais, à la
demande du P. Ibarreta, il écrivit sur le
])rojet et sur la réforme des éludes dans
la (lonfjrégation une ioufrue et très belle
lettre de huit pagc^s in-('(dio, dcmt nous
avons l'orifjinal entre les mains et que
nous regrettons de ne pouvoir publiei' ici.
Klle e-^t du plus haut inlérèt.
4. Lettre de Camponi.ines (dans le Fonds
des Arcli. de la Conr/rég. de Valladolid,
tome XXVlll, folios 304-310). — Peu après,
le P. Pablo Hodrifîuez, moine de Saha-
gun, énumérait les difficultés qui faisaient
obstacle à la réalisation du plan proposé.
Le manque de moines savants devait faire
t(UJt échouer, et le P. Iloilriguez l'avait
bien prévu. (Arcli. de Silos, ms. 110,
iium. 12.)
HISTOIRE LITTERAIRE DE SILOS
2i9
l'habitude depuis de longues années. La lassitude et le découragement
tirent le reste. Aussi, lorsque en 1782 le P. Ibarreta, malade et plus
que septuagénaire, dût renoncer à mettre en œuvre les nombreux
matériaux qu'il avait rassemblés au prix de tant de fatigues, il était
aisé de prévoir que la Diplomatique ne verrait pas le jour '.
Le Chapitre général de 1828 reprît la question et il y fut traité de
la création d'une école de Diplomatique dans les abbayes principales
de la Congrégation-. La suppression des Ordres monastiques vint
peu après mettre fin à ce projet et à bien d'autres.
11 ne nous reste de cette tentative avortée qu'une partie, assez
considérable il est vrai, des documents accumulés par l'infatigable
Ibarreta pendant ses longues courses littéraires, plusieurs des belles
planches gravées qui devaient orner son ouvrage et l'épîtie dédica-
toire imprimée qu'il adressa au public '.
Le 1*. Ibarreta mourut à San Martin de Madrid le 20 octobre 178o '*.
Il était né à Pcdi-oso, dans la liioja. le l.'l du mois d'août 1710 el avait
fait profession à Silos en 172tj.
Nous avons nommé plus haut le plus savant moine de Silos, le P.
LiciMANO Saez. In sim()le abré'gé chronologique de sa vie nous
donnera <juelr|ue idée de la somme de travail vraiment prodigieuse
fournie par cet infatigable archiviste.
Il naquit à Tosantos, près de la ville de Helorado. au diocèse de
1. Le Ri-Ti-rcndinsiiiic général en char-
gea néanmoins à c«»ltc époque le P. .Sigis-
niiindo Hellrau. alors en réiidenne dans
lahhaye de .Montserrat de .Madrid. Labbi-
el le* muines de Silo* ci>n(ii'T<'nt ;i ce
religieux les niauu<>ciils du I*. Ibarreta, à
la condition de les rendre dans la suite.
Arch. de SHoi. nis. K'. fol. 40 ver«o.
i. Voy. le l'roijeito de jilnn tie Hstudios
mon-'nUco», imprimé à .Madrid chez Agua-
d», en <H2M fi.ig. !>'MOI .
3. Uiploinitirii enp'iii'jta , eu oli.iei/uio de
el puhltcn. — Toui le» docurn'-nls aux-
'lurls nom faipons ici allusion uni été
rclfouv''» a .Ségovic en IHHj el sonl ren-
trés p«-)i 8pré< aus Archive» de .Silo*. Ils
■ étendent du VII* *il;c\t nu .Wlll*. Le
projet r««in(K>rt«it. ouln- In dipli>Mi.iti<|iic
proprement dile pu r.iiM\ vuIimids, la pulili-
rnlioo de rarluliiires, de* textes de Inri-
rieone lilurgir mozaralte, etc., etc.. |,<'s
PP. Ibarreta cl llodriguez avaient découvert
à Léon une vie inr-ditc de saint Froylnn que
Hifco a publiée flans le tome .\.\,\l\''' de
VEspann sfif/rndn, p. 422 (Apend. VIII ; cf.
[I. \lli. 16;;, un et sui\ ) — Ce que ne dit pas
le I'. Hi^^co et (•(• que Klorez lui-iuèuie a cru
[)ouvoir taire, c'est (jue l'un doit aux deiK
moines de Silos la découverte du con<'ile
de Cordoue de 8.19, publié au t. XV' du
même ouvrage. La correspondance d<'s
\)/-n'-iUr{\iin esp.ignols nous apprend qu'ils
ne furent pas inHen!>ibl<;s à cet oubli. Ci si
a .ssi le 1*. Ibarreta rpii le premier a fait
connaître la date véritable du Tes/iniirnl
de saint (îerinade, évéque d'AsInrga. \'i>y.
Hk/i. ii(i;/r., t. XVI, 2' édition, p. lil.
i. •• Aliquol Jam abhine annis nalutis
Kua- ii-lernie studio unice intendebat, iiiliil-
que aliud quaiii orare, sacrameula fre-
querilare m dr-lieiin babebal " {Meinoriir
Silriiirn, f. \i\j.
2o0
HISTOIRE DE L ABHAYE DE SILOS
Hurgos, el fui baptisé peu après, vers le Ift octobre 1737. En I7oi
(29 juillet), il revêtit l'iiabit bénédictin à Silos et prononça ses vœux
le 10 août de l'année suivante. Après avoir étudié la tbéologie
à Salamanque, où il reçut les ordres sacrés, il revint à Silos.
Nommé arcliivisto du monastère en 171)9, il déchilFra et classa dans
un ordre parlait les nombreux documents confiés à sa garde. Il en fit
un excellent résumé en cinq volumes in-folio, dont un seul nial-
bcureusement a pu être retrouvé'.
Kn 1770, il mit en ordre les arcliives d'un certain D. Diego Gil de
(libaja, babilanl de la ville de Sepûlveda. L'année suivante, il se
rendit à San Frutos, où il exerça pendant neuf ans la cbarge de
prieur, dette fonction lui laissait des loisirs, et il en profita pour
continuer ses travaux littéraires ^
En 1786, les députés des Etats de Navarre lui confièrent le soin de
coordonner les arcliives générales de ce royaume dites Archiro de
xoniptos j'cales. Il consacra trois années à ce travail ingrat, (|u'il
coiironna par un précieux rompendium en vingt-neuf volumes
in-folio ^ Ce; n'est pas tout, ccpeiidani, cl i"iiili'(''pid(» travailleur
trouva encore des loisirs pour copier une foule de documents, qu'il
jugeait avoir plus de valeur et qu'il destinait à son usage particulier.
Il en forma ensuite liuit volumes in-folio, (jui ne sont pas un des
moindres trésors des archives de Silos.
Chargé en 1790 de mettre en ordre les innombrables liasses de
documents qui composaient les archives du duc d'Osuna, il travailla
près de quinze ans à cette tâche. En 1793, il avait terminé l'analyse
des pièces relatives aux états de IJéjar et la copie intégrale des plus
importantes. L'ensemble de ce fiavail formait seize volumes in-folio.
Il commença aussitôt après un iravail analogue sur le duché de
1. N'oy. le Recueil, Av.iiil-Prdpus, p. \\\ .
2. C'est aussi dans celle solitude qu'il
pn'para son appendice à la chroui(|ue du
lui Jean il.
:\. Les Mémorise Silenses t. 1, p. 198-203)
reufcnnenl une letire du P. Saez dans
la(|uclle il explique aux députés des Klats
le résullat de sou travail, et deux décrets
des députés, l'un de remerciements et
l'autre accordant au docte nu)ine un don
de 200 pesos f'uerles (800 francs) et une
rente viagère de 100 pesos. Disons que
chaque volume de son compcndium ren-
ferme de o à 600 pages en moyenne. Ce
travail est encore aujourd'hui aux archives
de Pamiteliine et rend aux érudits qui
peuvent y pénétrer les plus précieux ser-
vices. Voy, un article de M. Léon Cadicr
dans les Mélanr/es d'arc/iéolor/ie et d'histoi-
re, ptililiés par l'École française de Home,
Vil"" aniu-e, p. 269, et surtout Documents
des archives de la Chambre des comptes de
Navarre 1 196-1. 'i84) publiés et annotés par
J.-A. lirutails, 1890, dans la <> Bibliothèque
de l'Kcole des Hautes Études », fascicule
nuiuéro 84.
HISTOIRE LITTERAIRE DE SILOS
2ol
Gandia. le comté-duché de Benavente et les autres états des ducs
d'Osuna. On peut estimer à quatre-vingts environ le nombre d'in-folio
qu'il écrivit sur ce sujet de 1790 à 180li.
Ses confrères de Silos nous disent que le P. Saez .avait « une tète
très dure ». Il le fallait certes pour résister pendant si longtemps à
un pareil labeui-, qui lui prenait à pou près toute sa journée, La
nuit, il s'appliquait à des travaux personnels dont on vit bientôt les
résultats, les seuls qui fussent jusqu'ici connus du public'.
Les trois ouvrages imprimés par le P. Liciniano Saez ont trait à la
valeur des monnaies sous les règnes de Henri III, Jean II et Henri IV
de Castille 1390-1474). Us témoignent d'une ap|)lication peu commu-
ne et d'une merveilleuse sûreté de méthode. Aussi, lirenl-ils l'admira-
tion de l'Espagne savante et lui valurent-ils les plus solennels éloges
de la part du gouvernement et de l'Académie royale de l'Histoire.
Ces ouvrages parurent en trois volumes pelit in-folio, le premier
en l7StJ. le second en 1796, et le troisième on 180')'. Ce dernier fut
publié' aux frais de l'Académie, dont le P. Saoz avait été nommé
membre dans le courant de l'année 1793.
H avait préparé les matériau.x pour élendro ce genre d'études aux
règnes anté-rieurs à Jean II ; mais il ne put terminer une œuvre aussi
vaste. On peut, par les notes qui accompagnent cliaoun de ses livres,
se rendre compte des innombrables pièces d'archives (juo ce rudo
Iravailb'ur a dû dépouiller ^
1. Sa correspondaiire à «etle époque
ent il'iin K^'ind inlér^l. Elle (Il-iioIc iiiil-
nature franche, loyale et iiidépcudante.
Se» lettre» il «es riieillcur» aiiii*. les l'I*.
Antonio lji\ttnnc et l'Iàcitlo N irente, »oiit
p.irtiruli'-renieut rurieiiKe». Il ri^ue tantôt
• Vr. \,iriniau<> el Mon lar/iz le nionta^niinl
lantAl « Fr. Lirinidno ri B irbnro «. — Voiri
ce qu'il dit au P. i'l.i<'ido Vicente Hur non
travail dan* le» arrhive» du dur d'ftsnna:
' tifif«o 4 V. P. <pic no »e romo Icnjjr)
t para lo «pje hn^o, ya raliilando
sohre mi» ohrilla», ya hiinrando y ordenan-
do |<i« mntrri.il»-» para ••lia». .Miirliit* vi-ce»,
«piandu «-il^x d'-l 'irchivo, rodozrit nii ile-
bilidad, pue» len((o que arriuiarme a la
pared |H.r no cM-rmf. l^iinrnlo mtoy tra-
viijando no «ii-nio nadi. {loripie ron ri
gu»lo ealoy diverlido Kn ll'JO, tc«
cluiioine» de ft>go»ir lr prp rrnl d'- venir
rataloffiier les archives de la caliu'dralo.
Noii!i iToyoris ipic le 1*. Saez ne put
arcéder à cette dciiiaudc renouvelée en
ITJT, rmii (tins qirii celle de rahbé <lc
Sopelran faite en IT.t.'i dans le même hiil.
2. Appititire à la cn'niica nnevamenle
iinpresii drl sennr re>j don Juan el II, en
que ne (la nolicia de lodas las manedas, de
HUH val'jrrs, 1/ drl prerio fjue liivieron varias
f/éneros en nu reynado -■, Madrid. Iharra,
nSC». — Ih'innslrarion fiinhirica drl rrr-
iladrro valiir dr liidas las monrdas ifur
rornan en t'anlilla durante el rri/nailn drl
neâar don Enrii/iir lll, on un a/irnitirr dr
ilnruiarnlos..., Miiillld, (lallo, IT.Ki. - l)r-
monâlrucion fiiulnrira drl vrrdadero valor
tir Imlan lan ainnrdan ifiir rorrian m t'aslilla
dm an h' ri rri/naila drl sriinr don l'^nriifur
l\ ron un api>endire...,Mniiri>\,('.ittut,\Hiy.i.
4. Ia' ronit<' de l-'loriilahlanci lui rncilila
2:)2
HISTOIRE DE L AHUVYE DE SILOS
Le P. Sciez lil partie de la coriimissioii cliai'gre par l'Académie de
publier une nouvelle édiliou d(>s P(U'li<l(is d'Alpliouse le Savant'. 11
prépara également une édition de la Crunica de don Fernando IV,
qui n'a été terminée et publiée ({u'en 1800 parD. Antonio Renavidcs.
Ketiré dans son monastère de Silos depuis l'année dSOO, le P. Saez y
mourut pieusement le dimanche 23 avril 1809, à l'âge de 72 ans".
Il mettait alors la dernière main à une série de dissertations qu'il
comptait imprimer, comme complément de son livre sur les monnaies
du temps du roi Henri III.
Nous devons à un autre moine de Silos, le H. P. Placido Vicente ^
un excellent commentaire spirituel du (lanticjue des cantiques, impri-
mé à Madrid en deux volumes '*. Il avait publié auparavant une belle
édition des confessions de saint Augustin ^ et une autre de la règle de
saint l{enoît% dont il donna en même temps une version castillane '.
On trouvera en noie le titre de quelques autres opuscules de ce pieux
abbé", (jui laissa après sa mort une riche bibliotlièciue à son monastère
de Silos. Le P. Moreno écrit de lui qu'il alliait à « un grand talent
une simplicité et une candeur sans pareilles ». Il mourut, comme
nous l'avons vu plus haut, le 20 avril 1815.
Nos lecteurs connaissent déjà un des plus grands moines et abbés
de Saint-Dominique, le P. DoMixio de Silos Moueno, mort évoque de
l'entrée de plusieurs archives communales,
(ju'uii zi'le mal entendu tenait obstinément
fennecs.
1. Las siele Parlidas...,'S\iv\T\i\^ 1807, un
vniume petit in-fnlio.
2. Il fut enterré dans les caveaux des
moines prés de la sacristie, caveau nu-
méro 3. [Libro d; e.rpolio.s et Memouie
Pileuses, l. 1. f.>l., 197-207.1
3. Le P. i'hicido Vicenle fut abbé du
Silos de 1801 à 180:5. Voy. ci-dessu?, p. 187.
4. Ciinlico el mas sublime de la Escrilura
0 Ciintico de los Catilares, e.iplkado sef/ini
el. sentir de los sanlos l'adres ;/ e.rposi tores
calidicns. Madrid, Ituiz y Orlcf^a, 1800-1801,
2 vol. in-4 de XX\IV:i:i4 et XVI-'.20 paj^cs.
."). Sancli Auifiistini^ lli/ijKiiiensis e/iisco]ii^
confessioniim libri tredecim. liecensiiit /'.
/'. V., ('oii;/ref/r. llispami' munuclms. .Ma-
drid, Cano, 171)0, in-8.
6. Herfiila Sanclissimi Palris Benedicli.
Souissinta cdstit/alaqiie edilio. Madrid, lilas
Uoman, 1790, iu-8.
7. Re()la del (jvan l'adre y Patriarca
son Benito. Nueva edicion y version. Madrid,
ibid., 1790, in-8. — Le P. Vicente avait
conimencé un commentaire de la Régie ;
mais il no le poursuivit pas au-dela du
chapitre \'. Nous en avous encore l'ori-
ginal, qui forme un cahier de 160 pages.
8. a) Discurso inauf/ural pronunviado por
.V. M. S. }'. l'io VII en sa erallacion al pon-
ti/icado, vertido eu nuestro idioma... Avec
le portrait de Pie Vil. Madrid, liustamante,
1801. — b) Vida en vompendio de la pro-
dii/iosa virgen Sa?ila Gertrudis la Mar/na,
con una nueva novena..., .Madrid, 1807.
— c) Résumé de la vie de sainte Urigitle.
9 pages en ms., {Arch. de Silos). — d) .No-
tice sur Séjan, favori de Tibère, U. Alvaro
de Luua, favori de Jean 11, et D. Fernandd
\'alcnzu('la. {Ibid.) — e) Sermon pronun-
ciado en Zaïnura, en accion de r/racias por
el navimiento de los dos f/einelos (ano
1784). <• Se imprimio » disent les Memoriie
Silenses (t. Il, fol. 90).
IIISTOIF'.E LITTERAIHE DE SILOS
253
Cadix en 18o3 Ce vénérable prélat nous a laissé des écrits dignes
d'être sig^nalés et qui ajoutent encore à lauréolo de sainteté qui
entoure sa mémoire. Nous nous contenterons de mentionner ici les
opuscules que nous avons en ce moment sous les yeux,
I. — La seconde partie des Mémorise Silenses, si précieuse pour
l'histoire de la contrée pendant les guerres de l'Indépendance '.
IL — L'oraison funèbre du Révérendissime Benito Camba, profès
de Silos et ancien abbé de Silos et de Saint-Martin de Madrid '.
III. — L'oraison funèbre des membres de la Junte supérieure de
Hurgos, fusillés à Soria le 2 avril 1812 ^
IV. — La belle lettre pastorale que l'arcbcvéque de lîurgos, don
Manuel Cid y Monroy, adressa à ses diocésains en 1815 \
V. — Lettre pastorale aux fidèles du diocèse de Cadix (1826) contre
le relâchement des mœurs et l'impiété (oo pages).
VI. — « Exhortation de l'évèque de Cadix » à propos des dîmes
(1827. 34 pages).
VII. — '< Notification que Tévéque de Cadix fait à ses diocésains
de la bulle de N. S. P. le pape Léon XII, condamnant toutes les sectes
ou sociétés secrètes » (1827, 32 pages).
VIII. — (' Hrève exhortation de l'évèque de Cadix recommandant
à ses diocésains de venir en aide aux malheureux habitants des villes
et villages ruinés par les tremblements de terre »> (1829, lo pages'.
I.\. — Lcllrc aux habitants de (^adix à l'occasion de la consécration
de la nouvelle église cathédrale 12 novembre 1838) ". '
X. — Discours prononcé le jour de la consécration de cette même
église (29 novembre 1838).
XI. — Lettre pour encourager les membres de la Congrégation
1. I.u-uvre (lu P. .\|<ir»»no roinpn-n'l :
tome I, (iu foliu lit au fulio 218; tome
II. du folio !"- au folio 146 ; en tout 566
pnnp» écriteii nou pnt en Intiti connue la
la preiiiit-re partie, mais m castillan.
2. Orncion fuiifbre. . . del Hm'j P. M.
Fr. Uenilo Cninha. gênerai f/ue fue de la
rrln/ion Je »nn Uenilo... Santiago, 180i, Tt\
p4K''*- — ^"y- plu» li'tul, p. 18."».
3. Oracion funèbre, que diro fi la Ituena
mrmoria de lo» vocale» de la hinla Kiipe-
rior de llurifoi, drl inlendenle inlerinu y
IU tecrtlario, el diu i de mayo del aho de
1^1 f, en la funrmn que, ron orden y a»iii-
lencia de ellu y dénia» auloridadet de la
Provincid, cplehrii en la iqlesia de Sanla
Maria de Salas dr lus Infantes. S*" édiliou,
Miiiirid, Saurha, 1814, 48 papes.
i. Cent je P. Moreno liii-nièint- (|ui nous
apiirend r<- (ii-lnii dan» les Meiiioriir Si-
len.se» l. Il, fol. 92 . — f, 'archevêque ne
montra vivement liless/- de ce que le véri-
lal»le auteur de ^a lettre pastorale ne fut
pas resl/- inconnu. Il y eut à ce sujet une
indiscri'tion dans latpieile nV-tait pour
rien le P. Moreno. (Ihiil.j
'.<. On trouvera celle lettre et les trois
pièces iiiivantes dans la Uiot/rafia dr Fr.
hmiiinf/o de SiloH M'treno, p.ir I). Adoifo
de 'laslro (pug. ".1-120 .
2ol lllSTOlUK DE l'abbaye DK SILOS
dite de la Vêla, confrérie fondée à Cadix en Thonneur du Saint-
Sacrement (19 octobre ISiG).
Xll. — Lettre [)astorale à propos derattenlat dirigé contre la reine
d'Kspajiue (G février 1852).
Le p. Echevakria, dernier abbé de Silos et ensuite évoque do
Ségovie, avait une instruction aussi solide que variée. Il a ])eaucoup
écrit; mais, à part ses mandements, il ne lui est jamais venu à la
pensée de faire part au public du résultat de ses travaux. lielléuiste
distingué, chose alors assez rare en Es[)agne, il a composé une excel-
lente grammaire grecque, ainsi qu'un caliier die 188 pages in-folio
de remarques sur celte même langue. Ses notes sur la guerre civile
de 1833 à 1840 sont toutefois ce qu'il nous a laissé de plus oiiginal
et de plus intéressant. Ces manuscrits et d'autres de moindre impor-
tance, telles (|ue son journal et plusieurs cabiersde sermons, se tiou-
vent encore aujourdliui dans les archives du moiuistèrc de Silos.
Yir PARTIE
APPENDICES
I. LES M\NtSr.RlTS DK SILOS. — II. LES INSCRIPTIONS DE SILOS
ET DK SES DÉPENDANCES
III. LES ÉGLISES DÉDIÉES A SAINT DOMINKilE DR SILOS. — IV. LES KVI-X>l'ES
.SORTIS DE SILOS. — V. LES OFFICES DE L'AItltAVE
VI. LES ARTISTES DE SILOS. — VII. CATALOCllE DES RKLIOLFS
VIII. PL\NS Di: LAIIIlVVi: ET E.KPLIC VTIONS
Les manuscrits de Silos
Catalogue de la bibliothèque formée par les soins de saint Dominique
et de ses successeurs
On trouvera dans la liste qui va suivre l'énuméralion complète des
manuscrits de l'abbaye de Silos qui existent encore aujourd'hui à
Londres, à Paris, à Silos et ailleurs'. Le nombre de ceux qui ont
disparu était sans aucun doute bien autrement considérable. Il est
aisé de s'en convaincre, en parcourant le texte du ChroniconSilense-
et les anciens catalogues de cette importante bibliothèque ^ 'J'elle
qu'elle nous est parvenue cependant, la bibliolhècjue wisigothicjuc de
Silos n'a pas sa pareille vn monde, surtout pour \o nombre et la
vab'ur de ses livres liturj^iques du rit mo/arabe.
Deux ou trois de ces manuscrits se trouvaient vraisemblablement
déjà dans larmarium de l'abbaye avant l'arrivée de saint l)omini(jue
à Silos ; mais j)resque tous ceux (jui sont antérieurs au Xll* siècle ont
!. .Nous faisons une exception pour Ir-s siècle. Voy. plu?» loin, p. 2".1. — 4. Catalo-
m.iniiscrilH n"* 5<i, "j7. 18. 80, 89 W. t/iie [>, liste tn's inrompli'le. mais aniioléc,
2. L'aiitt'ur anonyme, <|iii fait preuve rie (jutlqucs mamisrrils, écrite jx-u avaul
d'une éruJilion bien rare de son tem|i'i. mo par le I'. Ibarreta. (Arch. de Silos,
était entr/' tout jeune encore à labliaye dans In lias-e ii" 100.) ~ .i. l'alfilni/iii' E,
de Silo». Voy. ci-de'su», p. 48. Ii-tc égalinicnt incomplète, écrite vers la
3. Non* po4«édon< plusieurs listes des même époque par un autre moine de Silos.
m-f • de Silo*. Le« plus récentes (Arch. de Silos, ms». I Kî.i — 6. ('«/«/«v/zc f,
III!...:. :.- fit au*»i r|ueli|ucs incunables cl li(ite complète, très <lélaillée pour trente-
autres livras rares. — Kn voici la série : sept manuscrits, dressée en 1712 par le
1. i'nlalo'/iir .i, lutc des livres rlunnè* en I*. «irej^orio llernamle/ et ilont lOri^final
1007 ii saint l)'iiiiioii|uc. (Voy. te Ufcuetl ne trouve aux Arcliives de Silos. (re!<t
det charte» de Sitôt, p. 17.) — 2. Catatn- d°>i|)rès ces troi» ilerniers catalof^nes et
yue U. Ii«le d'-s manuscrits de Silos, copiée d après le catalof^ue imprimé de .M. lia-
an XIII* «lérle «ur le folio 16 des Ktynio- chelin-helloreiine, que riou« HiKualerons
logics i\f saint IsidoiP. Voy. plus loin, le les quelque» manu'crits dont nous n'avoiiM
iDi. n" 6, p. "i»»!. — 3. Ca/'i/"f/Mr (', liste de» pu, mal({ré nos recherches, retrouver le
livret prêtés bora du uiona*tére au Xlll* firopriétaire actuel.
n
2:;8
HISTOIRE DE L AUBAYE DE SILOS
passé enlreses mains cl servi à ses lectures, (^oltocirconslancooxpliqiio
mieux que toute autre considération la constante vénération dont ils
furent l'objet de la part des moines de Silos, qui les regardaient comme
sanctifiés par l'usage qu'en avait fait le patron de leur monastère.
I^récieusenienl renfermés à litre de reliques dans la Câmara sania,
c'est-à-dire dans la chambre même où était mort le saint abbé, ils y
étaient gardés avec un soin qui nous paraitrait aujourd'hui excessif.
Les religieux eux-mêmes n'en pouvaient faire sortir un volume sans
les plus graves motifs, et plusieurs bulles papales atlichées sur la
porte fulminaient l'excommunication contre (juiconque eut osé
enfreindre celte défense '.
Tous ces manuscrits furent préservés du pillage, pendant les guerres
de l'Indépendance, par le zMe éclairé de l'humble moine qui devait
monter plus tard sur le siège épiscopal de Cadix, Domingo de Silos
Moreno. Après la suppression des monastères en 183o, le dernier
abbé de Silos, Rodrigo Kchevarria, réussit à les sauver une fois
encore. Lorsqu'il fut nommé à l'évêché deSégovie, en 1857, il conlia
ce précieux dépôt à un de ses anciens confrères, le P. Sébastian Fer-
nandez, alors vicaire de San Martin de Madrid. On ne saurait dire au
juste ce que devinrent alors nos manuscrits ; mais il est trop certain
qu'ils furent mis en vente à Madrid dans le courant de l'année .1877
et revendus définitivement à Paris aux enchères publiques le 1"' juin
de l'année suivante. Le meilleur lot fut acquis par notre Bibliotbè(|ue
nationale, grâce à l'initiative de M. Léopold Delisle, l'autre par le
Jiritish Muséum '. Quelques volumes seulement, échappés comme
1. Au XVI'' siècle, l'iiilippc II voulut
acheter les manuscrits de Silos pour ou
cnricliir la bihliollirrpie «lo l'J'>curi<il. I^es
religieux consentirent seulemcut à en
prêter quelques-uns contre un reçu en
bonne et due forme. — Voici, par exenij)le,
la noie, en écriture de cette épo(|no, rpie
nous lisons au second folio des Ktyniolo-
gies de saint Isidore, aujourd'hui à Paris :
" Este libro es del mou.isterio de Saiito
Domingo de Silos... l)io Juan l^opez de
Vtlasco conocimiento del recibo de este
lil)ro, tpiando se le cnlrcgo para scrvicio
del rey nueslro sefior, por ante Thomas
Gracian, y no se le bolbieron quando se
le restituyo por aversf perdido el dicho
conocimiento. Si en al^'uu tiempo pare-
ciere, hase de romper, porque ay contra
conocin)iento ante el dicho Thomas Gracian
Dantisco ». Ce manuscrit fut communiqué
à Lopcz de N'elasco, pour l'édition des
œuvres de saint Isidore, entreprise par or-
dre du roi Philippe 11 et qui parut à .Madrid
en 1o'J9. Voy. à ce sujet une note intéres-
sante de iM. Morcl-Fatio dans la Bihliolltè-
que de l'École des chartes, t. XLIll, p. 2.'}9.
2. Voy. L. Delisle, Mélain/es de Paléoyra-
j>/iie et de lUhliograptiie, p. 53-116, et
Hachelin-Deflorenne, Calaloque de livres
rares et de maniiscrils du /A'" au XVIlh
siècle, iS7S, avec plusieurs fac-similés. —
Sur les manuscrits de Londres, voy. Sir
Kdward .Maunde Thompson, Cataloi/ue of
additions to tlie manuscripts in Ihe Dritish
l.F.S MANUSCRITS DE SILOS
280
par miracle à toutes ces vicissitudes et retrouvés après bien des
recherches, sont rentrés dans la bibliothèque du monastère de Silos
restauré par les Bénédictins de la Congrégation de France.
I. — MANUSCRITS WISIGOTHIQUES DATES
1 . — 928. Collationes Cassiani. Ce manuscrit des Conférences de
Cassien est lœuvre du scribe Âlburanus, « o pie lector, Alhurani scrib-
toris mémento ». et fut exécutée en l'an 928, « era D CCCCLXVI » '.
Les dix-neuf derniers feuillets du volume sont remplis par la vie de
saint Martial et ne datent probablement que du W siècle.
Bibliotfièque nationale de Paris^ nouvelles acquisitions latines,
n''21T0. Volume in-folio, sur parchemin, de 266 feuillets. Voy. Delisle,
Mf^/anf/es t/e Pah'Ofjraph'n' et Bihliograpli'u-, p. 78. Numéro 38 du
catalogue de vente de Bachelin-Deflorenne.
2. — 9io. Ecplanatio in henfi fienedicti ref/u/ant, ab abbate
Smarofjdo. On lit sur le dernier folio de cet important manuscrit :
« CONSCRIPTLS EST LHJhR I8TE A NOTARIO / lOANNES PRESBn ER / DISCURRENTE
EBA DCCCC / LXXXni», OBTINENTE / (ILORIOSO PRINCIPE RaNEMIRO / ObETO
SIVE LeMONE SUB / LIMIS APICEM REr.M, CONSUL / gUE EIUS FrKDENANDO
CUNDE / 8ALVIS J':(;RKGUS COMITE / IN Ca.stella comitatum -,
Archivas de Silos, \o\\in\(i in-folio sur parchemin de .■).*)8 pages, entrés
Uiurum in Ihe yeam I8T6 1SSI le» maniis-
chti'ie Silon «ont couiprissousips num«.-ros
30»i4-30HJ"ï . Cf. VAHirnsfum Au 27 juillnl
187H, artirk f\c .M. Boiid. Ci;» iiianusrril^
fufnt a<:h<l^<i par riiit)'riii<-iJi<'iiri- du
librftif Bernard (Juaritch.
1 Ti ' ' -iiiillr fl la ii<df d un
arrhi .1 XVIII' xi^rle Arc/i.
de Stlo», mt. 116, p. 5). Le fcuillol du
i: it <|ut p4>rtail relit' date a di<-
t ■ -...iiv
2. Lecopi«te dériioe •ruI'-Mirnl *ft titro*
d»" UDlAtTf ri ijp pr«'*tr«. Mai» l'on «ail <|<if
<l4ii» le« ancicni doituincnU, U-n iiir>iiii«
hortort^a du ttreràoee ae routciilaienl
rt d»- iiK-riliofirifr •■«•IIp dernier»'
• l . CJ. >l<ililll>iU, Annule» llrdmi»
Sancii flenedirti, ad. ann. 5H0 rt paiiiui ;
Berganzd, AnHifuedmlrs dr Espana, t. II,
p. i8.) — C'cl san*» dinilc ce iin''ine < Jiota-
riun iohariiK's >^ qui ('((pia on '.154 le truitédc
saicil lldephfirisp </<■ Virt/initale lieale Marie,
coiisorvi'' .lujoiinriiiii .1 riCscurial a. II. 9)
tt dont IV;crilurc a, jusque dans «es moin-
dres drinils. inu' rosscMililam'c fiappaiile
nvcr crlli- du Ooninicnlairo de Srnara;,'ile.
La souBrriplion du Hcribc rend plux prolia-
lilc eiirore relie h vpi.l tiéne : •• In Clirisli
iioinine l'xplii-ituK chI rodjx iule a nolano
lohaniie<t indi^iio in era DCCCC et nona-
f;e«inia «eriinda. N'III idui in.irtiat*. re^^nanle
rex Ordonjo in Lc^rinne, roniileui vcro
Krcdenaiid'Hiundeoalliiz i;i Canh'lla ». Voy.
Locwe et K\*nld, Ksrutjilii mri/ilunp vini-
i/otfiirip, lieidelberiK, iHK.I, p. IH et plan-
che XXIV.
260
llISTOIUE DE L AllIlAYE DE SILOS
beaux caractères vvisigolhi(}iios, avec des notes marginales d'une
écriture tine du XI" siècle. A la suite do l'inscription copiée ci-dessus,
se trouve un fragment des Ktymologies de saint Isidore (chapitre XXV,
De pon<1eribus\ en caractères également wisigothiques. Un peu
au-dessous on lit, en écriture et en castillan du XIIF siècle, la salu-
tation suivante au grand abbé de Silos de cette époque : « Ave al
ondrado padre e senor don Kodrigo, por la gracia de Dios abba ». —
Ce manuscrit est probablement un des plus anciens textes du commen-
taire de Smaragde et n'a pas encore été mis à profit pour les diverses
éditions de cet ouvrage '. Il est accompagné des pièces suivantes : 1"
Un petit code pénal ou pénitentiel intitulé: « ('apitula emendationis
culpe secundiim modum autque (sic) numerum delinquentium ». Il
commence par ces mots : « Primum si obedientia quum bumilitate et
absque mora non compleberit, sibe frater sive soror, suscipiat XII
flagella ». — 2° Un règlement monastique très court, intitulé : « Quid
debeant fratres vel sorores in monaslerio observare. Piimum utrecte
abrenuntienl usque numum unum ». — 3" « Incipit proverbia sancti
Evagrii episco|)i. Iloredes Dei audile ». (V^oy, Migne, Patrologia
latina^ t. XX, col. M 81.)
3. — 1031). Riliis et Missx. Recueil de pièces liturgiques emprun-
tées au rituel et au missel mozarabes, avec un calendrier et quelques
pages de neumes. Au folio 188, récit de la dormition et de l'ascension
de Notre-Dame : « Adsumtio sancte Virginis et Genitricis Doniini,
que est adsumta post Ascensionis Domini, XVlll kalendas septembres.
Deo gralias. In temporibus illis cum esscl Maria. » Celte légende,
pleine d'une douce et naïve poésie se rapproche beaucoup du livre
De Iramllu Viryinis Maria', longtemps attribué à saint Méliton de
Sardes (Voy. Migne, Palro/of/ia f/r.rra, l, V, col. 1231-1240). Ce
récit formait autrefois un volume à part, que nous voyons men-
1. i.es deux premiers cahiers manquent.
Le troisième commence par ces mots :
" Ideo iminarressibWcm eam dixit ",cjm-
nicn taire de la (| lia trié me pli rase du prologue
de la règle de Saint-Benoit. — Un autre
exemplaire de Smaragde, écrit eu 9.")4,
permettrait de compléter ce qui mainpie
à celui de Silos. Nous l'avons découvert il
y a ipielipies années dans les archives de
labbaye de Valvancra, en Castille. Il porte
la note suivante du scribe du X"= siècle :
" Explicitus est codex iste sub die quod
erit 111» idus raaias, die sabbato, era
DCCCCLXXXXlIa, lune cursi isic) XXII,
luna nona, régnante rex Ordonius in Lc-
gione et comité Fredenando Gundesalbi/
in Caslella ". — Un troisième manuscrit
de Smaragde, probablement de la même
époque et provenant de San Millau de la
Cogolla, se trouve depuis loiiglemps dans
la biblio(hè(|ue de l'Académie royale de
l'Histoire, à Madrid.
LES MANUSCRITS DE SILOS 261
tionné dans un catalogue du XIIP siècle sous ce titre : « Liber de
Assuniptione béate Marie ».
Le copiste s'est fait connaître dans les vers suivants :
'1 Venimus ad portuiu libclli nimio sudore confecti ;
Quia sicut naviganti desiderabilis est portus,
Ha «criptori novissimus ver.*u5.
Obsecro, quisijuis legeris, retro tene digitos, ne litterani ledas :
Qui enim De?cit scribere nullum leputat iaborem.
Ora pro lohanne presbitero scriptore, si Christum habcas protectoreni.
» Scriptori vita. legenti pax, pojsideuti victorla '.
Fuit ycriptum in mense ianuario, in era TLXXaVlU ».
Archives de Silos, volume in-4°, sur parchemin, de 201 feuillels,
4. — 10')2. Liber ordinum. Pontifical mozarabe, suivi d'un nombre
assez considérable de messes du même rit, avec notation musicale ^
11 n'existe, à notre connaissance, aucun autre recueil aussi complet
de cette partie de l'ancienne liturgie gotliicjue. Le « liber ordinum
ex palrum ordine collectum in unum » a été copié par le prêtre Bar-
thélémy, sur l'ordre de Dominique, al)bé de Saint-Prudence de Lalurce
dans la Hioja, et t<'rminé le 15 des calendes de juin de l'ère 1090
(18 mai 1052) : « Kxaralum est huncordinem (sic) librum per iussio-
neni domno Uominicus prcsbiter, ((ui et abba ex cenobio Sancti Pru-
denlii. ainmiculanle Saiilio Garzeiz de Monle Allxi simul cum sua
uxore nizinnina. ut liai rcmedio illorum anime. Ego Hartolomeus,
licel indignus.presbiterii tamen ordine funclus. hune ordinum exaravi
brf'bi formula conpaclum. sed valde oïdiuibus eclcsiaslicis ablum,
féliciter currenle era TLXL', xv kalendas iunias. Unde humiliter
precamur prescnlium cl fulurorum piam in (Ihiislo dileclionem, (jui
in hoc lihcllo sacriliciiiin Dco ohiuleritis, j)rediclos nos llagiliorum
mole grabalos mcmorare non desistalis ; (|iialilcr adiuli prccibus ves-
tris crui mcrcamur ah ardore Averni et vivere cum (Ihrislo in seculis
seinpilornis, arncn » fol. XW-XVl).
Art /tii-fs de Silos, volume in-folio, sur parchemin, de .'J4i feuillels.
I. Outre cet exemple cl celui du ma- cl Ewald, Esrmpla ncriplurii- vi.sitjolhioat
nuKiit de rApf>calypfc iiu** iiou» ritoim p. 18 cl pinurhc XXii.
plii> loin <>n trouve pluKirur* fur- 2. lt(T^.iii//i n |iiililic utic pnrlio iioliilili*
iiiijl<« .it * il«ii* l»'ii uinriunTil^ de n- uwiiiiM'Tit dau* nvn Ànlii/Urdudea de
d'oriKinceap«Knole. Voy. Villaouevn. Viaje KKf>aHa U. Il, \tnyie 62t cl inivarilc*). Voy.
lilfrnrto, I, VI. p. 1.'» ; J. l'cllirrr, Kl nu*»i ri iIiuriih p Vi, nutc 2 uiir iiilcriH
tni.ntitlr, ,„ ,lr H'/'itl IH:.! |i I 1 .1 ; I.OCWC «Ullle fumiulc flll|irUIltcC A CI' puillllicill.
262
IIISTOIKE DE L AHHAYR DE SILOS
JoC wcovucttu fOÂ
La Palcor/rnp/iie imisicale (t. I, planche II), publiée par les Bénédic-
tins de Solesmes, a reproduit, en fac-similé pliololypique, la page 19
de ce manuscrit.
5. — tOoD. Leclionnaire mozarabe. Recueil de lectures pour l'office
liturgique de la nuit. 11 renferme le traité « de Virginitate béate Marie »
de saint Ildephonse, f'épîtrc de Sulpice Sévère « ad IJassulam » sur
la mort de saint Martin et l'ofFice de saint Michef (29 septembre). —
On fit sur te verso du fofio 82 : « Facta fiver III feria, XII Icalendas
novembres, in era TXGVII (de Jésus-Christ 1059). Blasco scrisi » '.
Archives de Silos , volume in-i", sur parchemin, de 90 feuillets ^
6. — 1072. Les Eti/mologies de saint Isidore. Ce superbe manuscrit
est l'œuvre du prêtre l^]riconus, qui le termina le 24 août 1072 dans
l'abbaye de Silos, seize mois avant la mort de saint Dominique (voy.
ci-dessus, p. 47, note 5).
Un moine du XIII^ siècle y a inséré (fol. 16) un catalogue des
manuscrits de Silos, qui formaient à cette époque un ensemble
d'environ cent cinquante volumes. Nous croyons devoir le reproduire
ici, bien que M. Delisle Tait déjà publié en 1880 [Mélanges, p. 105).
Nous l'avons revu sur l'original, ce qui nous a permis d'y apporter
quelques légères modifications. Voici cette liste: « Estos son los
libros de la capiscolia : 1 , La bivlia (biblia). — 2. Dos omelias. — 3. Dos
passonarios (ou « perssonarios », écv'd pssonarios avec \e p barré). —
4. Yitas Patrum. — 5. Collationes l*atrum, dos. — 6. Vini (bini)
Apocalipsin. — 7. La Cimologia (les Étymologies de saint Isidore?}.
l.Le copislea libellé celte siornalure de la
façon SLiivaule (les leUres itali(|iies sont en
roufje dans le manuscrit) : BsLcAScCiOsi.
Nous avouons n'avoir ])as déchiffré cette
énigme sans ((ueliiue [leine.
2. Nous croyons devoir mentionner à
cette {)lare un manuscrit de 1059, (|ui
provient du monastère de Santa .Maria
d'Aniago, ancienne dépendance de Silos.
C'est un Liber canticontm de la liturgie
mozarabe en écriture wisigothique. Il
débute [)ar ces mots : " In noniine Domini
noslri Ihesu Christi incipit liber cantico-
rum de toto circule anni, cra millesima
nonaf,'esiina septima ». A la fin, on lit :
« Explicit liber canticorum et oraruin
(orationiuni. Deo gralias. In XVII' kalcn-
das iunias era TLXLVII, Christoforus
indignus scripsit, mementote ». — Volume
in-4, sur parchemin, de 173 feuillets. Il se
trouvait au \\\'^ siècle dans la bibliothè-
que de Santa Maria d'Aniago, comme en
fait foi la note suivante, qui est de celte
époque : « Iste liber est conventus Sancte
Marie de Aniago. Quis furatus fuerit in
pa|libulo] snspendanlur \^sic). Martin Pa ».
Il appartint plus lard au colegio mayor
de (luenca (à Salamanque) et se trouve
aujourd'hui dans la bibliothèque privée
lin roi d'Espagne [Uiblioleca parlicular del
liey, 2, j. ï)). Le dernier folio a été repro-
duit en fac-similé par Ewald [E.rempla
scriplurœ visi;/ot/iicœ, p\a.nchc .\XXII). \'oy.
aussi lUano, Noies on early spanish music
!l887i, p. 27-28. — Sur le prieuré de Sainte-
Marie d'Aniago, voy. ci-dessus, p. 22(i--227.
LES MANUSCRITS DE SILOS 2()0
— 8. Paschasio. — 9. Los decretos. — 10. Duodecim profelariim. —
IL Gesla Salvatoris. — 12. Geranticon (Sententi» Patriim sou
Dialogi sancti (iregorii papa'.Voy. Yillaniieva, Viaje literario, t. XI,
p. 173\ — 13. El psalterio glosado toletano (ce dernier mot est
presque etîacé . — 14. Super psalterium. — lo. Liber pastoralis. —
16. Las homelias loledanas ^^sur le sens précis de ce mot, voy. Biblioth.
de l'Ecole des chartes, t. 43, p. 238). — 17. Très libros de virginitatis
béate Marie. — 18. Liber Ordinum. — 19 El psalterio glosado
toletano. — 20. Olficerio toletano. — 21. Liber epistolarum. — 22.
Missal toletano. — 23. Très abecedarios. — 24. Liber orationum. —
2.3. Dos libros de thomos. — 2(3. Liber premiorum. — 27 Liber
diurnarum et noctium. — 28. Liber sermonum — 29. Liber de
assumplione béate Marie. — 30. Liber institutionum. — 31. Dos
procardos brocardes ?\ — 32. Très reglas toletanas. — 33. Et
dos reglas de letra fransisca. — 34. Un [sic] Cintillarios, dos. — 3.j.
Incipit theologia, primun capitulum de Trinitale. Duo ^mot surajouté).
— 36. Liber Leandri episcopi. — 37. Los evangelios tolelanos. — 38.
Bebriario 'breviariol. — 39. Missa buelto con psaterio. — 40. Vila
sancte Seculine et sancti Pelagii. — 41. Liber Ysidorus de origine
officiorum. — 42. Interprctationes verborum per alpbabetum
composite. — 43. .Misai loledano de pergamino de frapo. — 4i. Dos
libros de epislolas Pauli. — 4."). Dos libros de suj)er Mallieum. — 4().
Liber Lucam. — 47. Alexandre ; orcias de plata (c.-à.-d. dont la
reliure a des coins d'argent). — 48. Liber l^vangeliorum ; las oreias
de plata. — 49. Las homelias de oreias de plala. — '10. Contra Judeos.
— .'il . Très pares de lionn.dias cliicas. — .')2. Très libros de Zmaragdos.
— 53. Flores sanclorum. — .'U. Dos libros i\v. bistorias. — "i'}. Dos
librus de Dialogorum. — 'Mt. El |)salterio do saiiolo Domingo. — *)7.
La cronica.
« Eslos sait los lihi'os me/iitdtj.s : ']H. Institiitionos irmoconrio. — .*)9.
Hoccius. de Gonsolalioric. — 60. Liber intorprclatiorium. — 61. Liber
passirinis (lirici et lulile, — 62. Eibr-r Salusti. — 63. Eibor de lide. —
64. Vita San«li Einiliani. —6*». i^ibcr karititis. — 66. (lluso sujx'r
epislolnH l'auli. — 67. Super epislolas Pauli cxiiosioionos. — 68.
Stacius Tln'bairbjrufn. — 69. Sain-le Sanctorum. — 70. De (îonvorsicuic
«l convers;iliono. — 71. (llosas do Oralio. — 72. El kalondario. —
73. l'iUme de iiialodicino .\d(! cl Eve et sorponlis. — 74. Eibor («tn-^uo-
tudinunn. — 7.*î. El sermonario. — 76. Paulo Osorio. — 77. El
264
HISTOIHE DE LABBAYE DE SILOS
lucidario. — 78. Très (mot effacé) IIII libros del quarto libro de las
sentencias. — 79. Cantica canticoriim. — 80. Vila sancli lirandani
(biiré\ — 81. Liber Hoocii. — 82. Liber bympiioruni. — 83. Osciilelur
me osculo oris sui. — 8i. Et XI psalterios toledatios. — 8o. Los
Lvangelios de maestro Ilodas. — 80. El responserio del coro. — 87.
Et cl responserio. — 88. Et cl sanclural gordiello. — 89. Et cl
ofTicerio vieio. — 90. Et el olficerio gordiello. — 91. VA cl del cuero
negro. — 92. Et el de don Miguel de Tormiellos. — 93. Et VI
psalterios de letra francisca. — 94. Et otro de medios viersos. — 95.
El psallerio de don Bons. — 96. Et quatro proserios. — 97. Et el
versero. — 98. El doctrinal. — 99. E un compoto. — 100. Sophisteria
de logica. — 101. Las derivaciones. — 102. Exposiciones de Job. —
103. Exposiciones epistolas Pauli.
« Estas son los libros que fiieron do don Garci Romero : — 104.
Vita sancti Dominici. — 10'). Dos psalterios glosados. »
Bibliothèque nationale de Parls^ nouv. acq, lai., 2169. Volume
in-folio, sur parcbemin,de 383 feuillets. Voy. Delisle, Mélanges^ p. 103.
7. — 1073-1109. Commentaire de Beatus sur r Apocali/pse^ suivi du
commentaire de saint Jérôme sur Daniel. Tout le volume est orné
d'une centaine de grands iablcaux représentant les scènes principales
de la vision de saint Jean et de la prophétie de Daniel. Les vignettes
sont bien plus nombreuses encore et le tout est admirablement
conservé'. Ce manuscrit renferme en outre les opuscules suivants:
1° « Genealogia. Auctor mei generis. mici pater est » (fol. 218) ;
2* « Incipit liber Iheronimi presbiteri de sainte anime. Salvum me
facial » (fol. 268) ; 3" « Item Iheronimi presbiteri : Sit sermo tuus »
(fol. 269); 4° « lieatus (Iregorius dixit : Omnipotens domine Deus
noster » (fol. 270) ; 5" « De animabus defunctorum. Très ordines
sunt » (fol. 270, v") ; 6" « Epistola Iheronimi narrât : (^uod si in
ieiunio » (fol. 271) ; 7" « De guila [sic) restringenda. Nemo potest »
(fol. 272) ; 8'' « Beati Macarii visio. In diebus illis abbas Macarius »
I. On trouvera plusieurs fac-similés de
ces illustralious dans les publications sui-
vantes : Recueil de la société palèogiytplii-
rjue, i)lanclics n"' 48 et 49 ; Calalofjue of
tfie mannscripl maps, chart and plans in
llie liiHisli Muséum, 18li, t. I, p. 12;
Westwood, I'tilœo;/ra])/iia sacni pictorial,
1866. Plusieurs vignettes ont 'té repro-
duites par le J'. .Martiu dan? le IV" volume
dea Mélanges d'archéolor/ie el d'tiisloire
(p. 162), et un plus grand nombre dans les
Nouveaux inélanr/es (pres^que tous les
dessins intercalés dans le texte du travail
du P. Tailhan sur les Bibliolfieques espa-
gnoles, p. 217-356. Cf. p. 3:50, 349). Voy.
au*si Gay, (Hossuive avcliéolof/ique, au
mot '< Hroigne ». — .\jcMitiins (|uc lou.s les
dessins du niatiuscrit sont en couleurs.
LES MANUSCRITS DE SILOS 2G.0
(fol. 272, \°] ; 9° < Capitula monacoriim. Opiis monaci est ut sit mari-
suetus. humilis, castus » (fol. 273) ; 10" c< De signo ecclesie ordo.
Tuendam inlerroganlem me » (fol. 274) ; ir« Dccanones sanctorum
Pairum » fol. 27.o ; 12" « Yita vel 2;esta sancti Ildefonsi... a beato
Elladio édita, Ecee dapes » (fol. 278, v°).
Les annotations des divers moines de Silos qui ont travaillé à ce
manuscrit nous apprennent qu'il fut commencé, par ordre de Tabbé
Forlunius (élu en 1073), par le prêtre Dominique et son parent le
prêtre Nunnio et terminé le jeudi 18 avril 1091, à la sixième heure du
jour. Les illustrations sont l'œuvre du prieur Pierre, qui finit ce long
travail le 1" juillet 1109. — Voici les notes qui nous font connaître
ces détails. Elles intéressent assez rhistoire littéraire de Silos pour
mériter d'être publiées intégralement malgré leur lungueur. Folio (i ^ ' Cowvna a
v°. — « In nomine Ingenite Prolisque ac Procedentis conexa unius A'iô tnc^tnit."
semperinatura Deitatis. Incipit liber revelationis ipsius domini nostri
Ihesu Chrislijieditus et firmalus ab bis auctoribus, id est, Iheronimo,
Augustijio, I Ambrosio, Fulgentio, Gregorio, Ticonio, llireneo, /^S Aj^usTino
Abringio et Isidorp, ob honorcm sancti Sebastiani et comitum eius i^'s Vs;a<4\Q
martirum Christi, et sancte Marie semper virginis et genetricis [sic]
domini nostri Ihesu Christi, | et sancti Martini episcopi, et sancti
Dominici confessoris Christi et abbalis, digne vero regiminis cura
gerente (irl une demi-litjne (/ratt(''«').\ Ille qui anle presidem stetit
silcns. mecuni Petro incipiente ad liberandum sit regens. In secundo
[sic) adventus sui gloria, vel futura [sic] examinalionis diem, fruar
gratia et mercedis'pro labore ; lercio demum die e sepulcro Dominus
re8urg<.'ns, onincs ' patres paradiso restituens, incid(;nlem me in
peccatis nunc resurgam cf mm palriarcbis (b'xlcrani Icneiis régna
poloruni fruar. amen ».
Folio 205 v". — « Fxplicil «-xplanalio Datjjdis pr(q>li(l('. Xll kalcn-
das maias, hora VI, die V ffria. sub cra T" C" XWlIll', rcgnanb;
rex .Vdefoiiso in >edis Tolel<j cl Kaslclhi. Lcgio a(l(|U(' (lallccia, .Nagara
sivc .\lava in Castella »
Folio 206. — « Itonedictus Dominus (|iii iiir addiixil ad porhiiii
opfri tnco. Kl bencdico c«'li (juofjnc rcgciii nu- qui ad islins liliri
liiieni venirc periniiiil incolurncn, amen. >
Folio 275 V*. — " Kxjdiril féliciter, amen. Deo ^ralias semper. In
noinine Domini liir liber .\poealipsis abiiil inielum iusNU Forliiiiii
abbalis ; sed, uiorle v.\\xv> inlerveniente, minima p.iis ex eo faclu fiiil.
266
HISTOIKE DE L ARBAYE DE SILOS
15. Munn>o
1S soUentaa
Eodemque modo contigil in tempore Nunni abbatis. Ad ullimum
vero, tempore lohamils abbatis, domnus Pclriis prior, consanguineus
Nunni abbatis, complevit et conplendo ab integro illuminabil '.
Explicitus(|ue est in ipsis kalendis iulii mensis (Alplionse YI mou-
rut le 30 juin ; voy. Floroz, Memorias de las rei/nm cathôlicas, l. I,
p. 18.'i, 231 el 240), quando obiit gloriosus Adefonsus, totius Yspanie
imperator, era T""* CXLVIP ».
Folio 276. — Dans un grand tableau qui prend toute la page se
trouve l'inscription suivante, tracée dans une série de petits carrés
et d'une lecture très difficile : « Ob honorera sancti Sebastiani, abba
Forlunio, librum Munnio presbiter titulabit hoc ».
]v Folio 277 \°. — « Aime Trinilalis divine celilus inspiraminc
compulsus, ego Dominico presbiter et conjsanguinei mei Nunnio
presbiter exigui libri huius prescribere solçrter cepimus opus,|erum-
nosc vite huius peracto hoc gestum Siliensis cenobii sub atrio
1. Les faits sigualés ici ont leur impor-
tance pour l'histoire «le Silos et nous les
ignorions lorsque paraissaient les premiè-
res feuilles du présent volume. Ils nous
apprennent «lue l'abbé Nufio (Nuuius ou
Nuunus, voy. ci-dessus p. 24) gouverna
le monastère de Silos après la mort de
I). FortuDius et qu'il faut faire renjonler
l'abbatiat de 0. Jean l'"" aux premières
années du Xll« siècle. De plus, ils nous
coulirmeut dans l'opinion que l'abbé D.
Martin, signalé pur le P. Nebreda après
D. Fortunius (voy. ci-dessus, p. 79), n'a
jamais existé.
11 est un autre texie liistoricpie, inséré
dans ce niauuscrif, (|u'il convient aussi de
reproduire intégralement. C'est l'acte par
lc(|uel, en ll.'iS, l'abbé 1). Pedro distribue
entre les divers otlices claustraux les reve-
nus du monastère. L'original nous a été
conservé, mais nnililé en plusieurs en-
droits et incomplet. La copie insérée sur
une page blanche de notre manuscrit (fol.
26'î) est non seulement contemporaine,
mais de la main même à (|ui nous devons
l'original. — Voici ce document qui com-
plète le texte publié dans notre Recueil
des chartes de l'ahbaye de Silos {p. 90-93) :
" lu Uei uomine et iridividue sancte Tri-
nitatis, ego Petrus, Dei gralia Sancti Do-
mini, licet indigiius, nu|)er faclus abbas,
ne forte in posterum ali(|ua inde orirelur
dissensio, que in eadem ecclesia minus
ordinata inveni, ex mandato domiui nos-
tri loliîinnis, Tolctani archiepiscopi et
lli = piiiiaiiiui iirimalis, cum assensu nostri
capituli, prout potuimus, hordinavinius,
et ne a memoria laberelur scripto nianda-
vimus : videlicet reditus helemosinarie,
iulirmarie , operis claustri et domorum,
refectorii, vcstium mouacorum et sacris-
tanie.
I' Decimam igitur furni domus noslre et
furnorum que sunt in burgo, novas plan-
laliones vinearum del burgo, decimam
omnium iufurcionum refectorii, buturi
jaljquc mellis et sagimini:< comiiuiiiis
decimam, gaiiati etiam rpiod adquisii'vcri-
miis (kcimaiM, insu|)er Pennam Covam
cum duobus iugis bouum, de Icctis mor-
tuorum decimam, ncc non tricesiuuim
cascum porcionis refectorii helemosinarie
assignavimus.
<i Inlirmarie: Villam Longam, cum duobus
iugis bouum, ac omnem redditum ecclesie
Sancti Pétri, ipsunu|ue essar de Orta ; de
ganato quod adquisicverimus, prêter
boves masculos, qui agriculture dcntur,
duas partes, cellario tercia ; butirum quo-
((ue, caseum, mel et sagimen infirmo de
refectorio dent, servienti famulo infirmo-
rum porcionem de cellario.
« Operji claustri et domorum : decimam
otlerende et caseorum, viueam etiam ma-
LES MANUSCRITS DE SILOS
267
,._-•*-■
%''■
reliquias ferente Sebastiani et comitum eius, et sancte Marie virginis
et genetricis domini nostri Ihcsu Chrisli. et sancti 'Martini episcopi,
et apostolorum Pelri et Pauli, et sancti Andrée apostoli, et reliquie
plurimorum ' sanctorum aliorum, et corpus beatissimi Dominici
presbiteri et confessoris Christi, intra aula ecclesie Uimulatum, in
quo liunt innumerabilium virliilum quo {sic) operatiir Dominas pcr
fideleni suum, régente Fortunio abba monacorum kalerba. Perfectus
est igitur hic liver, explanationemlin se miriticam continens Apoca-
lipsis lohannis, Christi iubante dextera, diemquc temporis XIIII
kalendas maii, hora VI; die V feria, sub era TCXXVIIIP, régnante
rex Adefonso in Toleto, sive Legione, adque Gallecia, simulqiie Kas-
tella. cuni Naggara adque Alava./ — His vero premissis iam superius
nominatis, humiliter poscimus, commendantes presentibus et futulris,
qui in lioc libro fulgidam sacre explanationem Apocalipsis avide
legeritis, in oratiojnibus vesiris sacris memorare non desistatis,
qualiler vobis intercedentibus concédât ur nobisi a Domino premium
•<\U\ klds maii
on an enQ.î)U>u
gistri, vineamque cellerarii et porcionem
de cellario contuliraus.
•< Refectorio : in augusto paneiii, in vin-
demiid vinuui, ab auno in annuni ici
quelques mots grattés ; dans iorir/iital :
iusla nien^uraui a nr>his statulain) ; ca-
seorum, butiri, mollis et sagiminis niedie-
tateiii, relicum cellario, prêter ea que
ruperiiis aliis iam collata suot ; mortun-
ruin qijoijue us(|ue duos pêne aureos in
refectorio in caritate conccdiinus, tam de
poMessione quam auro vel etiam de ga-
nato, de cetero medietalcai. alleraiii
nobis ; ouineo eufur^ione'* decaiiianini,
aiorabetinoriim quof|ue diias partes pro
emoniiii pi^ribus in tenipore qnad^age^i-
uiali, ter'inni nobi^ tribuirnm.
> Ad opuM veKliuin monacorum ; dinii-
diam p.nrtcm r>-dditu-i dil bur^o. ^'anati
ri oferendc tirciaui di-dimus partirii ; ca-
Moriim elinrii, <|ui ad eccleciam feruntur,
(erriam larf<i(i <iuinu*.
• Aildiiiui» clinm ad opu« refertorii illi
foz, ut Inde M-mper domiiiici* et preri-
pui» fe*ti<* tiionachi curilslefn eipboruin
habcrent vini.
• (^in'-ri* oiiium mortuoruni lectn», prê-
ter dcfioiam, quam clemuiin/irie iam dedi-
niii«. f^ ifiu".
• Si q ruiii riclum iiifniigere
teinptaveril, sive iaicus, sive clerlcu?,
anathema sif, et cum Datan et Abirou
graves peiias luat, et cuni Iu<la Domini
prodilore paiteni liabeat in infcrno iiife-
riori ; insuper etiam, sive sit abbas, sive
sit monacus, et nrdineni et graduni ain-
inittat, et a nionasterio proicialur.
i' Ego Pktiu s abba-; banc cartani roboro
et conlirnio.
■' F'acla carta vini k.iloudas agusti, noio
die, va feria, era Macai.xxxxavia, régnante
rege Sancio in Ga«tella, rege Feruaudo in
(iailecia.
■• loA.N.NK.archiepiscopo présidente Toleto,
confirmât. - Pkhus, episcopiis Hurgensis»,
ronfirnial, — Ioan.nks, rpisi'opiis Oxoniin-
sis, conlirmat. — CIkiikhiii nus, epi>!C(t|)ns
Segonlinensis, confirmai. — (ii'n.i.Ki.MUS,
epi^co()us Sccobiensis, confirmât — I'\s-
ciiAi.iH, nuper abbas factus, banc cartani
roborat et confirmât. — Abba» .Miciuki.
Saniti Pétri A.silance, U.sti». — .Mmiiiaku
abban liomelluiiHii, tcslis. — l'rior .Marlinns
conliimal. - l'rior IIi.ahich conlirnial l'rior
VixcKXTii.H confirmât. — Aiihincm s confir-
mât. — I'ktiu H C^MKiiK confirmai — Maiiti-
Ki H do Sala* coiitii m/it. — l-^t omnc ca|ii(u-
lum Sancti Dominici ciuifirnnit. — Ht prior
DoiiiMicrH confirmât •■. Voy. cidcsHUH,
p. H'i, ce que iioiih iivoMi* dil de Cet «clr. ;
208 HISTOIRE DR l'aHBAYE DE SILOS
rogni celostis gaudiumquc perpétue fclicitatis. amen. Preterea, si
ciilparum noslrarum onus nobis inclinaverit ad inferni supplicia,
liuius lamen labo|ris sollerlia sinml cum pia exoratione veslra pro-
1*15; iiiic veanl nos féliciter ad cclestia régna, amen ; ) ut illuc mcreamur una
pariter cum omnibus nobis consortium beatorura, ubi Christo/regi in
dextera l*atris sedenti incessaviliter gloria, laus honor([ue canitur ab
innumerabilium turmis angelorum martirumque et omnium sancto-
rum, adquc cum ipsis viverc valeamusjper inlinila semper secula
seculorum, amen.
« Fralres karissimi, quis([uis hune codiccm Icgerit ex vobis, pre-
(»^S iwl sentibus et futuris, prespicaci {sic) mente légal, 'aures, oculos, os,
cordis quod legerit discrète intcllegat et inlelligcnda opéra Domino
Ms: ilîaadàh Dco indesincuter teneat ; et infundat prc:;es ut in vilam eternam
cum ediloribus et aui;loribus vel abtutoribus atque f'acientibus libri
liuius, vel cum omnibiis|sanclis locum inveniat babilationis, amen.
— Orale pro hos scriptores, si regnalis cum Domino redemlore,
amen >'.
"^ ' Folio 278. — « In nominc Ingenili Prolisque ac Procedentisconexa
unius semper natura Deilalis, explicitus est liver revelationis ipsius
domini'noslri Ihcsu Cliristi, editus et firmatus ab bis auctoribus, id
est, llieronimo,|Augustino, Ambrosio, Fulgentio, Gregorio, Ticonio,)
Mireneo, Ambringio et Isidoro, ob honorem sancti Sebastiani et
comitum/eorum [sic)^ et reliqua que superius retexuimus pagina.!
« Labor scribenlis refectio est legenlis. Ilic delicit corpore, illc/
prolicit mente. Quisquis ergo in hoc prolicis opère, operarii/lavorantis
non dedignemini meniinisse, ut Domlnus invocatus | inmemor sit
iniquitalibus tuis, amen, et pro vocem tue orationis! merccdem reci-
MS. txttipiis UJ'^s '" tempoi'e iudicii, quando Dominus sanctis suis relribuere )
iusserit retribulioncm. — Quia, qui nescit scribere laborem nullum f
1^, ^ .,^^^j çxistimat esse. Nam si velis scire singulatim, nuntio tibi quam grabe
i<\S cctu\is est scripture pondus. Oculis caliginem facit, dorsum incurbat, costas
et ventrem frangit, renibus dolorem inmittit, et omne corpus fasti-
dium nutril. Ideo lu, lector, lente f'olias 'versa, longe a literis digitos
tene ; quia sicut grando fecunditatem telluris tollit, sic lector inutilis
scripturam et librum everlit. Nam, (|uam suabis est navigantibus
portum exlremum, ita et scridtoris novissimus versus. Explicit. Deo
gratias semper ».
Ih'ilish Muséum. \f H.09o, volume in-folio de 279 feuillets en
LES MANUSCRITS DE SILOS 269
parchemin, acheté par le Musée britannique, le 9 mai 1840, à Joseph
Bonaparte, comte de Survilliers, ex roi d'Espagne '.
11. MANUSLUITS WISIGOTHIQUES NON DATÉS
8. — IX* siècle. Orallones sancf.v, recueil de prières liturgiques du
rit mozarabe mentionné généralement dans les manuscrits sous le
titre de 0/-a/iMw (Voy. Thomasi, Opéra, 1741, t. I, p. \). Manuscrit
incomplet, qui comprend les offices liturgiques depuis l'Avent jusqu'à
la Nativité de saint Jean-liaptiste. Fol. 2. « Incipiunt orationes de
die sancte Leocadie. Ad Vesp., Con. : Domine Ihesu (Ihriste, qui es
sponsus virginum », etc.
Britislt Miispum, n° 30.852 (manuscrit numéro 29 du catalogue de
vente de M. Hachelin . Volume in-i", sur parchemin, de llo feuillets.
— Le folio 40 a été reproduit en fac-similé, en 1884, dans le Catalo<jue
of anfient manusci i/jls In tlie British Muséum, part. II, pi. 37.
9. — X* siècle. Vita^ sanctonun. Vies des saints, d'après l'ordre du
calendrier liturgi(jue, depuis le 22 novembre jusqu'au 23 octobre.
Une note insérée au folio 22.'} nous dit que ce volume fut donné en
992 à un monastère de Sainl-Pélage : « Olfert Citi famulo Dei liber
iste ad Sancti Pelagii et ad soanctuario qui [sic) ibidem sunt in balden
de Abellano. in era .MXXX. Duans abba ».
liihliolhètjue iinlioiuile (le Paris, nouv. acq. lat., 2180, volume in-fol.
sur parchemin, de 20.'} feuillets. Voy. Delisle, Mrlangcs, p. 9(). —
C'est à ce manuscrit, folio l.*}.'}. (jue Florez a emprunté les actes de
saint*' Kulalic de Harcelone j)ubli(''s j)ar Uisco au tome XXIX de
VEspnha snfjrmla (p. 371-37.*} de la 2'" édition).
10. — X' siècle. Exposilvnn fir/i/'sini, hJ.ro(/um, hnli< es et Numéros,
liihliijthf'tfue nntionitle df Paris, 238, volume iri-8", sur parchemin,
de 97 feuillet-^ ; nuriDTo 43 du catalogue de vente, dont h; rédacteur le
croit, à tort, du .XIIT ou du .\I V'siècle. Voy. Delisle. Mdlaïu/es, p. 00.
11. — X' siècle. Lihrr dialntjnrutn hniti (irrijurii lUtmrnsis rpisciipi .
I. .Noua ne Mvoni rominent ce maniii- iiioilii- du .Wlll* aii-cle et niicun rataliiKiic
rrit p(i««« puiri- !<•« m\\\»% du r<>i Jii«-|ih. d<-K in/iiiiMrriN du iiininiNtrrc H «'elle «*|)o-
II atlait déj/i pliUA.*;!!!» d&na la tccoude que uv te iuculiuuii«.
270 IIISTOmE DK I. ABBAYE DE SlLOS
Ce manuscrit, peu soigné, n'est plus cnmj)let et s'arrête au vingt-
quatrième chapitre du IV" livre des Dialogues.
British Muséum. n° 30.85i, volume petit in-i% sur parchemin, de
182 feuillets. Numéro 34 du catalogue de vente.
12. — X" siècle. Liber dialogorum heati Gregorii. Autre exem-
plaire des Dialogues, plus complet (il ne manque que les cinq derniers
chapitres du IV'' livre) et beaucoup plus soigné que le précédent.
Archives de Silos, volume in-4"sur parchemin, de 161 feuillets. On
lit au folio 1 : « In nomine triplo et simplo divino incipiunl nomina
virorum quorum virtutcs in hoc codice declarantur in libro primo ».
Au dessus, un essai de plume du XlIP siècle : « Pia Alaler plangil
ecclesia. De mi Silvestre. De mi Silvestre ».
13. — X" siècle. Humiliée sancti Gregoriipapœ. Recueil de quarante
homélies de saint Grégoire le Grand.
Bihliolhèfjue nationale de Paris, 2107, volume in-folio, sur parche-
min, de 134 feuillets. Voy. Delisle, Mélanges, p. 7o. Numéro 27 du
catalogue de vente.
14. — X" siècle. Alix homilix sancti Gregorii.
Manuscrit mentionné sous ce titre par le catalogue E. Le catalogue
de vente (n" 32) dit seulement : « Homélies de saint Grégoire, pape,
manuscrit in-folio sur vélin (du X* au XP siècle), dont une moitié est
brûlée ». — Nous ne connaissons pas l'acquéreur de ce volume.
1.". — X" siècle. Pastoralls régula sancti Gregorii pap/p.
Bibliothèque nationale de Paris, 2168, volume in-4", sur parche-
min, de 43 feuillets, incomplet. Voy Delisle, Mélanges, p. 76.
16. — X" siècle. Biblia latina. (Les prophètes, Esdras...). Manus-
crit mentionné : V par le catalogue K, « Prologi sancti Iheronlmi in
Prophetas » ; 2" par le catalogue F'. « Un codice titulado : Sancti
Ilieronimi in Prophetas. Biblia. Propheta), Esdras et Machaba-i ». —
Nous croyons pouvoir l'identilier avec le numéro 22 du catalogue de
vente : « In noniinc Domini incipit beali Ilieronimi , manuscrit sur
vélin, petit in-folio, reliure à ais de bois recouverts de peau de
mouton. Manuscrit du IX° au X' siècle, écrit sur deux coloimes eu
lettres minuscules avec titres des chapitres en lettres majuscules ;
214 feuillets de texte ». — L'acquéreur de ce volume, à la vente de
1878, ne nous est pas connu.
17. — X" siècle, Psalterium et cantica. Mentionné sous ce titre par
les catalogues E et F et par le catalogue de vente (n° 26), oii il est dit :
LES MAMSClUTS DE SILOS 271
« Psalterius (sic) et cantica. Manuscrit sur vélin, petit in-folio, reliure
à ais de bois recouvert de veau, et incomplet. Ms. du X" au XP siècle,
texte à longues lignes, contenant encore 122 feuillets. Nombreuses et
belles initiales peintes. Voir fac-similé, pi. 2, n" o, et pi. 3, n"" 2 et
3 ». — L'acquéreur de ce manuscrit ne nous est pas connu. Cf.
ci-dessous, le manuscrit n° 36. '^^•* Si^'-tWi-A^-.n-j^ouij. i?oy.nr-aH,-m«,»...
18. — X* siècle. Breiiarhnn et litaniie. « Manuscrit sur vélin, petit
in-folio, reliure à ais de bois recouverts de veau. Ms. du IX" au X^
siècle, à deux colonnes, en écriture wisigothique minuscule ; titres en
lettres majuscules de couleur; 173 feuillets dont plusieurs coupés.
Lettres initiales d'une ornementation barbare. Voir particulièrement
la figure du feuillet 47 verso » (Catalogue de vente, n° 28\ — Nous
n'en connaissons pas l'acquéreur. - '«Untr^ <>>**. ne. % l^t^ ei^_ xqSh^') •• ccw^Tr^r. *»;
19. — X' siècle. Officia Tolelana. Oinces et messes de la liturgie
mozarabe, depuis l'Annonciation (18 décembrej jusqu'à la Chaire de
saint Pierre ,22 février), suivis de l'oflice « In Ascensione Domini »
et « De Letania ». Nombreuses homélies.
firifis/i Muséum, n° 30.8i4, volume in-i", sur parchemin, de 177
f»,-uill<'ts. Numéro 18 du catalogue de vente. — DoniC. Morin a [)ublié
plusieurs passages d'un sermon inédit tiré de ce manuscrit (fol.
158-162 , à propos du mot latin Itoria jusqu'ici inconnu. Voy. la
Hevue bén^f/lclinr. liwW 1892, p. 172-177.
20. — A lia officia Tolelana, depuis le 20 mai (ollicium sancli
ijuirici jusqu'au 2i août (Sancti Hartolomei), avec notation musicale.
liritish Muséum, n" 30.84.'), volume in-folio^ sur parchemin, de 161
feuillets. Numéro 18 du catalogue de vente. — Une page di' ce
manu.scrit a été publiée en fac-similé par la société anglaise de mu-
sique médiévale, dans le volume intitulé : Thr musical notai ion of
ihe middle aiji\ 18î)0. planche 1. I']lle renferme trois oraisons d'un
oHice dominical et ipialre antiennes notées des Vèj)res « In die
[nalivitalis Ilioanni> Itaptisia » (sir).
21. — X'-XI' siècle, linjula sancli Lrandri et flores sam tonnn.
« Hèglo de .saint Léandre, suivie d'opuscules des Pères el de s ics de
saints. » \j* commencement du luanuscril fait défaut. — L'eusetnble
de ce volume indique «juil a («té composé pour un inonaslèic de
vierges dédié & saint Pelage (voy. ci-dessus p. 232 . Le manuscrit a
dUt copié par tin cerlain Viliutfus iUi\. 47 v").
liibUotliiijiir nulionalf Jr l'aris, 239, volume petit in-4'', sur
272
HISTOIRE DE L ABRAYE DE SILOS
parchomin, de 83 feuillcls. Voy. Delisle, Mélanges, p. 7G. Numéro 31
du catalogue de vente.
22. — XI" siècle. Vil<v sancloruni. « Recueil de vies de saints,
comprenant des extraits des Vies des Pères '. »
Bibliothèque nationale de Paris, 2178, volume in-folio, sur parche-
min, de 283 feuillets. Voy. Delisle, Mélanges, p. 81. — Le catalogue
de vente (n° 16 de ce catalogue) a donné le fac-similé de deux
lettres ornées de ce manuscrit (pi. 2, n°* 1 et 2).
23. — XP siècle. Vita' sanctorum'. «Vies de saints, classés
suivant Tordre du jour de leurs fêtes, depuis le 21 décembrcjusqu'au
9 octobre ». On lit au folio 48 la signature du copiste : « H BflNH
AHXTCOP THANNHC MYCHAAn TOA TN nPHXH MHMHNTH; c'est-
à-dire : « 0 l)one lector, loannes mysello tua in prece mémento. »
ly\hliotht'(pte nationale de Paris, 2179, volume in-folio, sur parche-
min, de 323 feuillets. Voy. Delisle, Mélanges, p. 81. Numéro 16 du
catalogue de vente.
24. — XP' siècle. Li/jer Geronticon, « seu sententia' Patrum .Egyp-
liorum », avec des gloses marginales du XP siècle. Voy. Aligne,
Patrol. lat., t. LXXllI, col. 1023, et LXXIV, col. 381.
Briiish Maseum, 30.855, volume petit in-folio, sur parchemin, de
142 feuillets. Numéro 30 du catalogue de vente.
1. On trouve dans les Analecla Bollan-
diana (t. \\\l, p. 16-63) une vie inédite de
sainte Méianie la Jeuuc, tirée de ce ma-
nuscrit (folios 240-251), moins les n"'* 1-18
du l""" livre, extraits d'un manuscrit de
Chartres du Vlll« siècle, et les n<"* 2:i-28
du 2'" livre, empruntés à Métapliraste et
qui ninn(|U(Mit dans le n)anuscrit de Silos
dont plusieurs l'cuillels ont élé arrachés.
— Quelques fragmeuls de cette vie avaient
paru peu auparavant dans la collcclion
des Ilineraria /lierosolymilana, publiée à
Genève par M.M. A. Molinier et Ch.
Kohier, 1885, p. 133-142.
2. Les Bollandistes i^Calalof/ua codicum
/i(i;/iof/r. in hibl. Paris., t. I, p. 344-352 ont
publié d'après ce manuscrit (fol. 160-165)
les actes de sainte Salsa, célèbre martyre
africaine, dont jusqu'ici le nom seul était
connu. Cette découverte, suivie peu après
de celle de la basilique élevée sur le tom-
beau de la sainte, a fait quel(|ue bruit
dans le monde savant. (Voy. un résumé
des travaux écrits à C3 sujet dans la Ileviie
(les Questions fiislorigi/cs, octobre 18!)1,
p. 582, article de D. Cabrol : Cf. Analecla
Bollandiana, t. XI, p. 469). — Les Bollau-
distes {Analecla, t. XI, p. 252) oui égale-
ment i)ublié d'après le môme manuscrit
les actes inédits des saints Verissimus,
Maxima et Julia de Lisbonne. — Ce ma-
nuscrit (fol. 211-218) a fourni aussi à M.
Aube un texte nouveau des actes des
martyrs Scillitains. M. Aube l'a publié dans
un ouvrage intitulé : Les Chrétiens dans
l'Empire romain (2« édition, 1881, p. 503-
509), avec des variantes empruntées à un
autre manuscrit de Silos (ms. n» 9, fol.
212). Il a reproduit ces actes dans l'appen-
dice de son Étude sur un nouveau texte
grec des actes des martyrs Scillitains (p.
36-39). Cf. Robinson, The passion of S.
Perpe'.ua, irilh an appendix on Itie Scilli-
lan marlyrdom, 1891.
tÊS MANfSCRlTS DK SILOS 273
25. — XP siècle. Cassiani Institutiones.
Bibliothèque nationale de Paris, 260. volume in-i", sur parchemin,
de 102 feuillets. Voy. Delisle, Mélanges, p. 114.
26. — XP siècle. Varia scripta catlwlica. Traité de saint Ephrem
et divers autres opuscules Ihéologiques. — (^.e manuscrit renferme au
folio B un catalogue rédigé au XIIP siècle et qui nous fait connaître
les volumes de la bibliothèque de Silos prêtés à cette époque. Le voici,
d'après l'original et une copie ancienne [Arch. de Silos^ ms. 116) qui
nous aidera à mieux comprendre celui qu'à publié M. Delisle {Mélan-
ges, p. 75) : « 1. Una régla, en Sancta Maria de Duero. — 2. El abbat
liene Incipit Timologia. — 3. C las unas estorias, el abat. — 4. Las
hotras, D' (Didaco, Diego ou Domingo) Fer ^Pedro) de Lastriella. —
5. Gonzalo Rodriz. Dialogorum. — 6. La cronica, el rey (vraisem-
blablement Alphonse le Savant). — 7. Liber Salusti (ligne bilfée). —
8. Liber de fide (ligne biiïée). — 9. El calendario, a San Calvador
(San Salvador d'Oi»a?). — 10. Paulo Osorio (sic)^ el rey. — 11. El
Sermonario. Fuenl Calient (ancienne abbaye cistercienne au diocèse
d'Osma). — 12. Los Evangelios de maestre Odas, perdido. — 13.
Hesponsorio gordiello, Maydrit (prieuré de San Martin, à Madrid). —
14. OfEcerio gordiello, D° (Domingo) Miguel. — 15. Sallerio de medios
viessos, Juhan Martinez. — 16. Otrossi el psalterio gordiello, que fu
de la emparedada (de la recluse, voy. ci-dessus, p. 34 ; cf. p. 51,
note 2). — 17. In prosero, en IViia Cova (Penacova, près de Silos).
— 18. Lis derivaciones, el abbat don Marcos ». — Au folio 211 se
trouve une partie de l'office noté de saint .Martin, en écriture du XIIP
siècle, el au folio 210 l'oflice de l'.Vnnonciation de Notre-Dame en
écriture wisigothi<|ue du XP siècle,
Uihlinlliéiiiie nationale de Paris, 2.35, volunir in-4'', sur parchemin,
de 232 h'uillels. .Numéro 37 du catalogue de venb; Voy. Delisle, |). 72.
27. — XP siècle. Ilomiliairr inozarahr, siii\i d'iiii Pé/iiientirl
ecciésiastiquf. (!e péiiilentirl a été publié par Herganza [Anlii/i'ie-
itades, I. II. p. il7-Hî); cf. p. 106); mais sans les gloses caslil-
laiie^ 4|ui racrompagiH'iit '. — Helles initiales an triiil, très jinetncnt
exécutées.
I. Sur Icf canou« pénitruUcli, voyes Morin a piilili)^, liapri'H cv iii.iniiiirrit, un
rimp'irUiiit ouvrage du ilorlciir Hchfiiilz, irrriion iiniiit <l(* ixiiiil Aiii^iiilin mir iiniiili'
tHe hutâhur/irr iind dte buâêdiitctfitin drr Eulnlie, dan» l<i Hevue bénédictine (iintiér
ktrche, Mayroce, I8k:j. — Uoin (ieriiisiu 1891, p. MT).
18
27 1 Histoire de labuave de silos
British Miiseut)*, 30.853, volume petit in-folio, sur parchemin, de
324 feuillets. NumtVo 25 du catalogue de vente.
28. — XI* siècle. Homili.e Patrum et ali.v inco<j)ùt,v. Ilomiliaire ou
lectionnaire mozarabe pour les dilTérentes fêtes de Tannée liturgique
à partir de Noël.
liihliolhèque nalioHdle de Paris^ 2170, volume in-folio, sur pai'clie-
min, d'environ 31)0 feuillets. Numéro 21 du catalogue de vente, qui
reproduit (planche 4) la belle miniature en grisaille de la page 220,
où l'artiste a représenté la visite des saintes femmes au tombeau. —
Voy. Delisle, Mé/anges^ p. 69.
29. — Xb" siècle. Homi/i.r Palrtmi et ali.v incof/nit.r. Autre lection-
naire mozarabe, depuis l'Epiphanie jusqu'à Noël.
Hi/fliot/if'f/ue nationale de Paris, 2177, volume in-folio, sur parche-
min, de 770 pages. Voy. Delisle, Mélanges^ p. 70. Numéro 21 du
catalogue de vente.
30. — XI" siècle. Vocabulariimi gothicum. Fragment d'un glossaire
latin (lettres F-I),
Bibliothèque nalionale de Paris, 1298, volume iu-4'', sur parchemin,
de 22 feuillets. Voy. Delisle, Mélanges, p. 107. Numéro 45 du cata-
logue de vente.
31. — XI" siècle. Liber comicum. Recueil des EpUres et des Evan-
giles pour les fêtes de Tannée liturgique, d'après le rit moz irabe. Ce
manuscrit a été publié récemment par les soins de D. Germain Morin,
sous le titre: Liber comicus, sive lectiojiarius miss.v, quo Toletanaeccle-
sia ante annos mille et ducentos utebatur, Maredsous, 1893, in-4"', XIV-
4t)2 pages et un fac-similé '. — Les folios 12-16, qui renferment les
Interrogationes de /ide cat/iolica (seu libellum de sancta Trinilate), ont
été publiés par M. Omont dans la fiibliot/ièqae de l'Ecole des chartes
(année 1883, p. 62-71). — On lit à la page 2t une curieuse note sur
les derniers événements du règne de Sanche le Fort, roi de Castille.
Celte note, très dure pour Alphonse VI, a été publiée par M. Delisle
[Mélanges, p. 66) et avant lui par Herganza [Antigaedades, t. I, p.
426), qui y voit un fragment d'une chronicjue contemporaine du
Chronicon Silense, mais (lilVérenle de celle de l'anonyme de Silos.
A la page 26 se trouve une charte de saint Dominique, en écriture
I. On lira avec intiTr^t clans la Revue le Cornes de Silos, peu après la publication
biblique juillet 18'.t3, p. ;{05-328^ un artirle de cet ouvrage. Voy. aussi le Mois biblio-
t'cril par le docle 1*. Savi, barnabile, sur ç^raitliique du 1 mars 1893, p. 11-1'».
LES MANCSCRITS DK SILOS
n:\
wisigotlîique du XP siècle. Nous en avons publié ailleurs le texte
(dans le Recueil des chartes de Silos, p 17. numéro 17).
Hibliotlii'que nationale de Paris, 2171, volume petit in-folio, sur
parchemin, de 496 pages. Voy. Delisle, Mélanges^ p. 66. Numéro 24
du catalogue de vente. — Il faut probablement identifier ce manuscrit
avec le livre des Épitres et des Evangiles que Berganza vit à Silos au
siècle dernier [Antifjiiedades. t. I. p. 368 ; cf. p. 426) et qu'il aflirme
avoir été écrit en 1032.
32. — XI* siècle. Breriariutn de loto \anni\ circula. Bréviaire
romano-monastique plénier, avec notation neumatique ', précédé
d'un calendrier, auquel manquent les quatre derniers mois.
British Muséum. 30.848, volume in-folio, sur parchemin, de
280 feuillets. Numéro 20 du catalogue de vente.
33. — XI- siècle. Breviariu/n Toletanwn. Bréviaire mozarabe,
depuis l'Avent jusqu'au 4'' dimanche de Carême, avec les fêtes des
saints (de sainte Lucie à saint Benoît). Notation musicale. Çà et là
quelques essais de plume, tous insigniliants.
British Muséum, 30.817, volume petit in-folio, sur parchemin, de
188 feuillets. Numéro 23- du catalogue de vente.
3i. — Xr siècle. Breviarium f/othicum seu mozarabicum. Malgré
ce litre, du reste assez récent, les pièces propres au missel y sont
aussi nombreuses que celles du bréviaire.
Archives de Silos, volume in-H", moilié sur j)a|)ier de chiffes très
épais, et moilié sur parchemin, de 154 feuillets-.
3."). — XI' siècle. Breriarium Toletanum. cum paucis missis [i\i' T*>«otiV,, iu.ni^. «K-;
Pûqucs à la Pentecôte). Incomplet. ^.^^ ^s ^<u a J-* «
Briiish Muséum. V).HU\.\oUmu' in-i%sur parchemin, de 177 feiiillels. '^^ "'"• «^--'-■^- "^
1. Ce bréviaire et celui dont nous par-
lons plu* loin iio.T»; «ont. à riotrt- ronnais-
•aoc, if% •«■•lin ilu ril nion<i«ti(|ii(> C-rriln
en caracti'rei wi»if(othir|uc<i. C'est «nns
doutent' gfiir<- «li-iriliire <pii n fuit rroire
aiit nav.mti réd.t('i)-ur* de« r ilnlo^ncs
du |{rili«h Mu««ruin t\ue rci deux voluuies
apparten lient ■! In liturgie iiioz.irnhe.
2. t'.'fi prohnl>leui(-nt le innnu«rril
mentionné dan* le ml/ilogue du XII* •iério
(voy. p. 21.11 tout re titre: > .Mi*al lolednno
de perjf.» iiino de Irnpo-, — On «ail «pie Icx
Oianu'rrit* de < < ni-urv n^ml fxlr<''iiieiiieiit
rares. Le P. Tailhan avuuif, djni vtti beau
travail sur le» biblinthërpie» espagnoles du
iiioyeii Ajfe, n'avoir pu, iii.il;»'ré ses reclicr-
rhes, rencontrer un seul niaiiuscril sur
papier de provenance eattillaiie, antérieur
au XV» «ii^ilc iSiiuveiiiir Méluinirs du P.
tlahier. p. .'i2S-:t:iO . On o.iil. louIrTois, ipie
les Arabes ont f/iit iiHage, dès le .\* riërb',
du papier de rhilTen. Vdy. Briquet, Hfc/in-
cftei mir Im jimnlem pn/iirrs rinplrti/és fit
Occiilrnt et m Orient du X' au XI V' siècle
'Aan% les • .Mémoires de Irt société natio-
nale deii Anliipifiire* de France >, nnni'e
1K8.">, p. 1,'M il nuiv.). Cf. (iiry, Munuel de
lli/ilomatK/ue, p. 4'J7.
/ttk C
m
FllSrOIKK DE l'abbaye DE SILOS
36. — XP siècle. Psailerinm Tolctanum . Recueil liturgique du rit
mozarabe, renfermant les Psaumes avec les oraisons correspondan-
tes, les Cantiques et les Hymnes. A la lin. quehjues offices communs
avec messes. Notation musicale en neumes.
British Muséum, 30.851, volume in-folio, sur parchemin, de 202
feuillets. Numéro 19 du catalogue de vente, qui donne le fac-similé
de deux lettres ornées (i)l. o, et n" 3 de la pi. 2).
37. — XP siècle. Bilua/e anliquissimum. Recueil de pièces du
rituel, du missel et du bréviaire de la liturgie mozarabe.
Archives de Silos, volume in-i", sur parchemin, de 142 feuillets.
38. — XP siècle. Vila beau Domiaici confessons Chrisfi et abbalis.
Vie originale de saint Dominique de Silos, écrite vers 1088-1090 par
le moine drimald '. Ce précieux manuscrit se trouvait encore dans
la bibliothèque de Silos à la fin du siècle dernier, et nous avons tout
lieu de croire qu'il n'est pas définitivement perdu, bien que nos
recherches pour le retrouver soient restées jusqu'ici sans résultat. Le
texte en a été publié avec une fidélité scrupuleuse par le P. Vergara
[Vida II n)ila(jros de el ihaumalurcjo espafiol, p. 309-452).
39. — XP" siècle. Breriarium seu Antiphonah' Silense. Bréviaire
romano-monastique plénier. — Les folios 219-221 renferment l'office
de saint Dominique de Silos, ajouté au manuscrit peu après la
mort du saint abbé (1073\ Toute cette partie et d'autres fragments
d'offices en l'honneur de saint Dominique (fol. 232 v% 233 v", 234)
sont en effet écrits en caractères wisigolhiques, mais plus gros et
plus lourds que dans le reste du volume-. Notation neumatique '.
1. Il ressort d'un passage du xxi« rha-
|)itre du second livr»' (dans \'erf,fara, p. ICfti),
que celle partie de l'ouvrage fut composée
après la consécration de l'église abbatiale
de Silo? (1088). Sur le moine Grimald, voy.
ci-dessus, p. 26-27, note.
2. Voici (luelques-uns de ces fragments :
<■ Ant. Healus vir Dominicus omni vitasua
in sapieutia dccoratus, sine macula apui
[sic) Deuiu est iiiventus. L'udc lanKiuam
lignum secus decursus aquarum planta-
lum, in domo Dci nnni(|uam desinit facere
fruclum. » Autre Antienne : " Saucte cou-
fessor Dominice, tua Deo placita prece nos
seniper et ubi(|uc protège. >> Répons :
i< Ora pro nobis, béate confcssor Uomini,
decus excelsum refulges velut sol ante Do-
niinum. Corde el voce laudamus; vota
nostra snscipe benignus, sancte confessor
Dei Dominice, nobis clemenler aput Deum
succurre. Versus : Ave, pater amautissi-
mo, nobis succure miseris. Saucte, etc. »
(fol. 232i. .\utre répons : « O princeps
egregie, o Dominice, pastor et dux Spania-
rum, audi preces servulorum et intercède
pro salute omnium populorum. Versus :
I orsislens gemma gloriosa in couspectu
Domiiii, suscipe preces servulorum. Et in-
tercède, etc.» (fol. 234). — Dans les litanies
abrégées (et notées) du folio 233 se trouve
(i la suite de ces mots : « Sancte Martine,
saucte Gregori, sancte Bénédicte ») l'invo-
cation suivante : « Sancti Dominici («/c),
ora pro nobis ».
3. Oi» trouvera une page de neumes
(antiennes et répons de l'office de saint
LES MANUSCRITS DE SILOS 277
British Muséum. 30.8o0. volume in-4", sur parchemin, de 241
feuillets. Numéio 17 du catalogue de vente.
40. — XP-XII- siècle. Vocabularhtm <jothicum. Glossaire latin,
dont les trois premiers folios manquent.
Bibliothi'qne nationale de Paris, 1295, volume in-4° sur papier
(les feuillets qui enveloppent chaque cahier sont en parchemin)*.
Voy. Delisle, Mélanycs, p. 108. Numéro 33 du catalogue de vente.
111. MA.NUSCRITS EN ECRITURE « FRAN(jAISE »
41. — Xr siècle. Sacra77ienlaire (l'Aurillac. Sur ce manuscrit de
la liturgie romano-gallicane, venu à Silos on ne sait à quelle date,
voy. une note de D. Plaine, dans le Pohjbillion (sept. 1881, p. 273), et
un article du même dans les Lettres chrétiennes (t. 111, p. 427).
Archires de Silos. Volume petit in-folio sur parchemin. — Malgré
l'opinion du docte moine hreton (jue nous venons de nommer, ce
manuscrit nous parait dater au plus t(U du Xf siècle.
42. — XI'-XIP siècle. Brcciarium et mututinalc. Hréviaire pléniei"
(noté) de l'office romain. Ce manuscrit n'a rien demo/arahe, quoicjuc
en dise le catalogue du Hritish Muséum ; mais le calerulrier placé au
commencement (sans pagination" iridicjue son origine espagnole.
British .Muséum, 30.849, volume in-folio, sur parchemin, de 308
feuillets. .Numéro 3.*) du catalogue dr vente.
43. — Xl'-Xir siècle. Vocalnilariitm. .Vutic glossaire hilin, assez
scinhiahie a celui mentionné' ei-dessus sous le numéro 40.
Bihliothrtfiie nationale de Paris, 1297. volmiu' p<'lit in-i", sui'
parchemin ; palimpseste. Voy. Delisle, .Mrlanyes, p 109. .Numéro 311
du catalogue de vente.
4i. — XII' sièrle. ïi.Cjiosilin Psnhnoriini codex V . Auliinl (pie
nous avons pu en juger par un rapide examen, ce commentaire est
celui de lluyuion, évéque (rilalLerstadt au IX' siècle. Voy. .Migne,
BcnoU reproduite (l.iii<i Touvrogc : T/w I. .M. iiri<|ii('t /»«•</»•;•<■ Am. p. 2('.(;, ndtcl)
mtuical nolulion of Ihr miildle 'Hjr IH'.Kt , rite re iiiniiuiiri il (-(iiniiic un de» |iIiih aii-
plâDrlf IV. Voy. aii«»i iJarii lir Calnlo^iin cifiim (loruiiiriitii coriiiui mir papier. Oi'iiil
de «cMle pi. t>j le fur «idiilr iliitic ((r<ui<l<- (jih- n<»ii« iiiciiliniiiiuriN ci(l('iiiii<« (ci" .'lij
lettre orfn c. i-nl icrtaiiuiiiiiit luitcrieur.
278 HISTOIHE DE l'aUBAYR DE SILOS
Patrologïp lalinr, t. CXVI, col. 191-696. Le maniiscril ne comprend
({lie les psaumes XV-C.
UibUollu'ijue nationale lie Paris^ 1378, volume in-4", sur parchemin,
(le 177 feuillets. Voy. Delisle, Mélanges^ p. 110.
45. — XII'" siècle. Expnsitv) Psalmonim ^codex 2). (-omme le
précédent, mais plus complet (psaumes Vl-(IXXXVI).
liibiio/hèf/ue natlona/e de Paris, 1361, volume in-4", sur parchemin,
de 19i feuillets. Voy. Delisle, Mélanges^ p. Ml.
46. — WV-WW <\hc\Q. Anliplionaire ])lênier àc Toflice, selon le
rit monastique. Ce manuscrit, d'une exécution remarquable, renfer-
me de nombreux morceaux notés (notation dite rrAf/ui/ainr, à points
superposés sur une ligne rouge). Il a beaucoup servi pour l'édition
du Liber Anliphonarius ou (Iraduel, publiée il y a quehjues années
par les Bénédictins de Solesmes.
Archives de Silos, \o\x\mc 'n\-^°, sur parchemin, de 390 feuillets,
dont 217 seulement numérotés. La Paléograjjhie musicale (t. II,
planche 97) a publié une reproduction pholotypicjue du folio 67 de
ce manuscrit.
47. — XIII" siècle. Flores Sanctoruni. Abrégé des vies des saints
avec plusieurs sermons. Au premier folio: « De passione Domini ».
Au dernier: « Visio abbatis Macharii ».
liibliothèque nationale de Paris, 237, volume in-8°, sur parchemin,
de 148 feuillets. Voy. Delisle, Mélanges, p. 102. Numéro 69 du cata-
logue de vente.
48. — XIII'' siècle. Flores Sanc/oruni. Hecueil du même genre que
le précédent. — Ce volume renferme près de cent cinquante vies de
saints, des leçons pour les principales fêtes de l'année et divers
opuscules dont voici les plus importants : 1° De ïaliano aposfata (fol.
104). — 2° De rorona clericorum (fol. 128). — 3° Qaomodo fait
niulatio offivii divini Anibrosiani (fol. 14o v"). — 4" Tractatus de
iniraculis in die Anunlia/ionis béate Marie factis (fol. 1. '50-1 54). — 5°
Uislnria Uerodis et Pila fi (fol. do4-162\ — 6° De Longohardis (au
jour de la fête du pape Pelage ï", fol. .542). — 7" Vita Maliumeti.
— 8° De regibus Franrie. — 9" De licda Venerabili. — 10° De Transla-
tione sancti Pal ris lleaeditli. — 11° Vita Caroli Magni a Turpinn
scripta. — D'après le folio 512 et suivants, ce manuscrit date du
pontificat d'Innocent IV (I2i.3-I254\
Archives de Silos, volume in-8", sur parchemin, de 565 feuillets.
LES MANUSCRITS DE SILOS 279
49. — XIIP siècle. Flores sanctorum. Autre abrégé des vies des
saints, suivi du Breviloquium fratris Bonaventwe.
BibViothi'qup. nationale de Paris, 233, volume in-8", sur parchemin,
de 172 feuillets. Voy. Delisle. Mélanges, p. 102-103. Numéro 44 du
catalogue de vente.
50. — XIU' siècle. Flores Sancfonim. Les 108 premiers folios
renferment divers traités et des homélies de saint Augustin et de
saint Grégoire : puis viennent des vies de saints d'après l'ordre du
calendrier liturgique fol. )09-li2^; enfin, un sermon sur ces mots:
Beaii pau/jeres (fol. 143).
Nous ne savons quel a été l'acquéreur de ce manuscrit, mentionné
sous le numéro .'îl du catalogue de vente de 1878 et dont un catalo-
gue du XVIIP siècle nous a laissé un trop court résumé. Il contient
144 folios sur parchemin.
51. — XIII* siècle. Sennones varii et de beata Maria. Lectionnaire
ou recueil de trente-si.K sermons sur la sainte Vierge, sur le commun
des saints et sur les morts.
liihliollu"pie nationale de Paris, 230, volume in-8", sur parchemin,
de 71 feuillets. Voy. Delisle, .l/t'/w/j^es. p. 79. Numéro 39 du catalogue
de vente.
52. — XIII' siècle. Sermones dominicales et morales pcr anniim.
Recueil de sermons pour tous les dimanches de l'année. Il commence
par ces mots : « In illo tcmpore dixit lesus (liscij)ulis suis : Erunt
signa... Dicit Isaias : In die illa erit germen. » Au dernier folio:
" Dicat omnis resuscitata et curala anima : Alléluia, amen ».
Arc/tires dr Silos, volume in-S", sur jtarchemin, de 162 feuillels ;
écriture fine, très serrée, abréviations nomhioiiscs '.
53. — Xlir siècle. Missfl h l'usage de l'abbayr de Silos.
Bihliolliifjar nationale de Paris, 2191. v<diini(' iii-ffjlio, sur parche-
min. d«î I iO fruilh'ls, Voy. Delisle, Mrlamjes, p. H-tT Numéro 47 du
catalogue de vent**.
5i. — XIII* sièchî. Ij's f jjirmirrrs rnmitiluliniis drs Ur< rrlalrs \
BHilialhi-qar nationale dr Paris, 2I!)2. Noiuinc in-lulio sur parche-
I. f>: iii.iiiiMcrit |)ciil ilal<r ilu .\IV' nicrlf. tiiiurril «iir ixirclicmjir, Ifs Ck-iiicntinoi,
l. i/4>tb«yc <J«; .Silo» poia/du ciK-itrc (IcR avec la glo-c du riirme (Nriijuc, li'.M), Un
fr4Kiiir(iU Moex coo*i<)<^niblca dv coller- KKlrava«niili'«, lu ^loxi* de NirolnH dn |>a-
liorn de ce genre el de ((l"<^*i ^- K- '"^ leriiio mir le» livrcn III. IV ri V des Dccré-
Acite, ««ce la glo»<; de Jean Andr**- nia- tnlen Venine, I.'i04).
28U iiisToinE DE l'abbaye ue silos
min. Voy.DelisIe, Mélanges, p. 1 1 i. Xuniéro 47 du cahilogiie de vente.
55. — XIIP siècle. Gmmtualica verso scripla. Doctrinal d'Alexan-
dre de Villedieu. Voy. plus loin le n" 63.
Bibliof/i/'f/tie nalionale de Paris, 13()2. volume in-4°, sur parchemin,
de H2 feuillets. Voy. Delisle, Mr/ant/es, p. 115. — Quoique vendu à
Paris en 1878, ce manuscrit ne ligure pas dans le catalogue Bachelin.
50. — XlIP siècle. Vida del (jlorioso conf essor santo Domiiif/o de
Siios, par Gon/.alo de lîerceo, en vers castillans.
Ce manuscrit sur parchemin, aujourd'hui perdu, a été puhlié au
XVIII" siècle par Vergara (p. 230-308 ; Cf. Antonio Sanchez, Poesias
anteriores al siglo XV, t. II, p. 1-102 ; 2'' éd., Paris, 18t2, p. 84-120).
Ce n'était qu'une copie contemporaine de l'original, qui se trouvait
dans les archives de l'ahbaye de San Millau (Argaiz, La Perla de
Cataluha, p. 439).
57. — XIIP siècle. Ilistoria (jothica, par l'archevêque de Tolède
Rodrigo Jimenez de Hada. « Incipit historia gothica manu scripla
pro [sic) Koderico indigno sacerdole Toletane ecclesie, slilo rudi et
sapientia tenui ad preconium genlis nostre... ». Finit par ces mots :
« Hoc opusculum ut scivi et [)otui consumavi, anno ab incarnatione
Domini W CC" XLIIP, era M" CC» LXXXP, anno XXVP regni
régis Ferdinandi, V" l'eria, pridie kalendas aprilis, anno ponlificalus
nostri XXXllI. sede apostolica advacantc; anno uno, mensibus VIII,
(li('l)us X, Gregoi'io papa nono viam universe carnis ingresso. »
Volume in-folio sur jjapior. Nous ne savons ce qu'il est devenu.
58. — XIIP-XIV siècle. Las siele Par/idas, ou recueil des lois
rédigées [)ar Alphonse le Savant, roi de Caslille.
BiôliothèqKe nationale de Paris, fonds espagnol, 440, volume in-
folio sur [)apier, de 289 feuillets. Voy. Morcl-Fatio, Catalogue des
manuscrits espagnols de la Bibliothèque nationale, numéro 41 ; Delisle,
Mélanges, p. 81 . — Ce manuscrit a servi à la belle édition des Partidas,
publiée à Madrid en 1807 par l'Académie royale d'Histoire '.
1. Voici ce que les éditeurs disent simas hojas, pues fallaii todas las leyes
dans leur préface p. xi.i au sujet du ma- dcsde la vu del litulo xix, y al priucipio
nusrrit de Silos : <■ Kste ci'kIIi'l' del uiniiii;!- se hecha de tucuos la portada y algo del
terio de Sauto Doiuingo de Silos es eu prologo; y la ixililia y humedad han con-
folio uiuy grueso. e!=crito ;i dus coluuinas suiiiido varias lincas. Sin eiiil)argo es luuy
eu papel y letra del siglo XIII niuy aprccialde por ser del (icuipo de dou
clara y uiuy heruiosa ; pero est;i muy Alfonsoel Sabio. « — Le P. Saez, de Silos,
uialtratado, rolo y defectuoso de luuchi- fut l'un des éditeur?. Voy. ci-dessus, p. 232.
LES MANUSCRITS DH SILOS
281
59-61. — XIV* siècle. Commentaires sur les livres II, III et V des
Décré taies .
Bibliothèque nationale de Paris, 2l73-217o. trois volumes in-folio
sur papier. Voy. Delisle, Mélanges, p. 80. Numéro 52 du catalogue
de vente.
62. — XIV* siècle. Commentaire sur le Sexte.
Bibliothèque nationale de Paris, 2172, volume in-folio sur papier.
Voy. Delisle. Mélanges, p. 80-81. Numéro 52 du catalogue de vente.
63. — XIV* siècle. Doctrinal d'Alexandre de Villedieu (Poemala in
universam grammaticam}. Voy, ci-dessus le n° 55.
Bibliothèque nationale de Paris, 23i, volume in-i" sur parchemin,
de 64 feuillets. Voy. Delisle, Mélanges, p. 109-110. Numéro 46 du
catalogue de vente.
6i. — XIV* siècle. Bréviaire à l'usage de l'abbaye de Silos.
Bibliothèque nationale de Paris, 2193. Volume in-folio sur parche-
min, de 179 feuillets. Voy. Delisle, Mélanges, p. 112.
65. — XIV* siècle. Begla de nuestro padre Sant Benito. Traduction
de la Règle de saint lienoit en vieux castillan.
Archives de Silos, volume petit in-4'', sur parchemin, de 58 feuillets.
— Ce manuscrit renferme tout le texte de la Hègle, moins une partie
du dernier chapitre. Voici le commencement du prologue : « Aqui
comiença el prologo de la régla de nuestro padre sant Denito.
Primera leccion. Fijo, ascucha los mandamioiilos dol maestro et
aprimc la oroja del tu coraçon ' ».
66. — XIV' siècle, lirériaire tnonastiqur.
Bibliothèque nationale de Paris, volume in-folio sur parchemin, de
162 feuillets. Voy. Delisle, Mélanges, p. 112.
67. — XIV' siècle. Commentaire sur les Dénélales de (irégoire IX,
en castillan.
I. Noui avoDi trouvé aux archivrit de
la mth'-ilral'r ii<; liurgoA un in.iiiu<((Tit du
XIII' »i'-<.-l«, i|iii ronfiTiiK; le Icxlc laliu «t
la Iradurtiou ranliilaiie de la Itt-gle de
■aiiit Hcuoll. Lu furmuln ahioliilionit :
' Sdiva» far anrilla* (ua4. . », {ilusirurs
partirulariléR du raleri<lri<T ({ui pn-ri-dc la
\U-n\f. ; w. g. - lli nonao nov., S. Alienor
«ciirrahili* rru\ui(^i%li'\\t' ■ , \\'\ kni.nov.,
Iiniir.'ilio CM r|<-«ii' ««ir Marie ( j*(<Tcieiiiiiit »,
d'autres indieea encore, prriiivciil claire-
uieut que re iiianuifrit vient de In graiidç
nbhaye des Cislercicuues de las Murlf^an.
Il ineiure 0™ 2\ «enliiii. sur 0™ l'i, et se
ri>\n\tu*e de (IVfnlios iiunu^rolés. .Sou litre;
Ker/lu de S. I'. S. Hentlo est tout uioderrie.
.Nous transcrivons le début du |ir(doKue :
•> ¥.\ prolof^ii de la re^l.i de sant Itenito.
Ascui'lia. lijo, los niaiid.tunentosdel lu.u^lro
e avaxa la oreia del tu roraron, e reeilie
de liuena niiente la aniuncstarion del
padr<- piiidoso e fnzi'i roiniilid.iinii'nlc .. "
Au folio CV, il In lin de In traduction, on
lit : •• Kita ri'trlii es arahnda ",
282 HISTOÏKK DK l'aHBAYE DK SiLOS
Bihliolhrfjue nationale de Paris^ fonds espagnol,, 4il. Volume pelil
in-folio, sur papier, de 250 feuillets. Voy. Delisle, Mclangrs, p. 81.
Numéro 41 du catalogue de vente.
08. — XIV* siècle. Sermones et (ad calcem) tractatus titilissimus.
Volume in-4°sur vélin, « reliure à ais de bois recouverts de peau de
mouton, 362 feuillets de texte (les quatre premiers ont été arrachés),
calligra[)hie très Une et sur deux colonnes » (Catalogue de vente,
II" 42). — Mentionné par le Catalogue F: « Sermones et ad calcem
tractatus utilissimus ». Le Catalogue D Tinlitule « Sermones varii » et y
relève les litres des pièces principales, beaucoup sont anonymes,
mais quelijues unes portent le nom de leur auteur :
« Joannes de Abba Villar (.\bbeville ?) : Sermo ad (^ruce-signatos. —
Magistri Stephani Canturiensis archidiaconi lectio. — Sermo, quem
magister Rogerius apud Sanctam Genovefam fecit. — Magister Petrus
de Capuis: Sermo in .\ssumplione Virginis Marie. — Magistri (luillornii
de Ponte archidiaconi sermo. — Vpud concilium goierale in die sancle
Genovefe sermo. — In die sancti Antonii apud Sanctum Antonium
sermo. — Sermo ad Cruce-signalos. — Exposilio super « Si dormiatis
in ter medios cleros ». — Tractatus de variis avibus et animalibus. —
Questiones canonico-legales. — De ponderibus et mensuris (en
vers) ».
Nous ne savons ce qu'est devenu ce volume à la suite de la mise
en vente de 1878.
09. — XV siècle. Missel à l'usage de l'abbaye de Silos, avec nota-
tion musicale à la fin.
Hritish Muséum, 30.8o6, volume in-i", sur parchemin, d02 feuillets.
Numéro 53 du catalogue de vente.
70. — XV" siècle. Collectaire, « Colleclarius sive liber continens
collectas seu orationes breviarii, ad usum Gongregationis Vallisole-
tana', ordinis Sancti Benedicti ».
Volume in-folio sur vélin, de 227 feuillets. (Voy. le Catalotjue LIX,
n° 1225, et le Catalogue LXIL n" 7iO, de Ludwig Rosenthal, libraire
à Munich. Ce manuscrit y est mis en vente pour 400 marcs. Les
quelques mots cités dans ces catalogues indiquent clairement que le
(iollcctaire faisait partie des manuscrits de Silos).
71 . — XV" siècle. Abrégé de bréviaire et de missel,
liiblio/hèf/ue nationale de Paris, 26t, volume in-folio, sur parche-
min, (le t74 feuillets. Voy. Delisle, Mélanges, p. 111, 1 12. — On lit sur
LES MANUSCRITS DE SILOS 283
la feuille de garde : « Es ad iisum de fray Liciniano Saez. Comprole
en la villa de Pancorbo, 4 de mavo de 1774 ». Sur le P. Saez, vov.
ci-dessus, p. 249-252.)
72. — XV* siècle. Peints Lombardu-^, In Paaimos. « Ms. sur vélin,
petit in-4^ relié à ais de bois recouverts de veau, avec anciens ferre-
ments. Ms. du commencement du XV'" siècle, à deux colonnes,
écriture gothique, 263 feuillets de texte. Un feuillet enlevé entre les
feuillets 80 et 81 » ^Catalogue de vente, n° 48). — Mentionné par les
Catalogues E et F. — Nous ne savons ce qu'il est devenu.
73. — XV' siècle. Saint Vinrent Ferrier, Sermons (200 environ,
tous en latin. « Manuscrit sur papier, relié à ais de bois recouverts
de veau estampé. Ms. du XV*" siècle, écrit sur deux colonnes et
contenant 286 feuillets de texte, y compris la table » (Catalogue de
vente. n° 49). — Mentionné par les Catalogues E et F. Dans le
premier de ces catalogues se trouvent de longs extraits des sermons
et on y marcjue en quoi ils ditîèrent du texte imprimé. Le second
porte les litres de tous les sermons. — Nous ne savons ce qu'est
devenu ce volume.
74. — XV' siècle. lionifarius VIII . Liber decretalitim. « Manuscrit
sur vélin, reliure à ais de bois recouverts de peau de veau. Ce ms. est
du milieu du XV" siècle ; il est calligraphié avec beaucoup de soin
sur deux colonnes. Nombreuses lettres onciales dans le texte qui
comporte l.*)4 feuillets » (Catalogue de vente, n" oO). .Mentionné {)ar
les Catalogues E et F. — Nous ignorons ce (ju'il est devenu.
73. — XV* siècle. Sermones ri flru-fn Sdnrtornm . « Manuscrit sur
vélin. in-H". rdiiin' à ais d»; bois recouv('i't>^ tic pcitii de niduloM.
Incomplet. .Ms. iIm XV' siècle. \'v'v feuillets » (Catalogue de vente
n' .'il . Le catalogue }•" je désigne sous le lilr'e de Flores Soin loriim.
loiiio :]", et donne le sujet d<; riiacj ne sermon. Il le divise en trois parties :
• Sermones .., fol. 1-7*); « Evangelia )>, fol. 76-108; " Flores saiiclo-
rum », fol. 109-1 i2. \u folio 1 V-\ un dt-niier ><eiin<iii : <■ Mciili |»au|ieres
spiritii '». — .Nous ignorons ee <|u est devenu ce maniisciii à la suite
(le la mise en vente d»- 1878.
76. — XVI' siècle. Ponli/iml, à liisage de I). Liii> .Mende/., (''vé(|iie
de Sidon et abbé de Silos 1 .J 1 2- 1 ."»28 .
Ilibholhi'tfur inilnninlr dr i'ori'^, l.'t'."), voliinn' iii-lnjiodr \[\ rriiillcls
en panliemin. Voy. helisb», Mr/finf/rs, p. 1 l.'l.
77. — .\Vi' sièeje. Cmnionif/s '•/•iinidu/n ordinnii Snm 1 1 lirnrdit li .
281 UISTOIKL Di; L AUBAYE DE SlLOS
Ccrrmonial de la Gongi'L^gation de Saint-Benoît de Valladolid, écrit
on i:;25.
Arc/lices (/e Si/os, ms. 43, volume in-12 sur papier, 86 feuillets.
78. — loOO. Crrenionias prunilivas de San Bcnito. Manuscrit perdu'.
79. — XVI* siècle (1528). Bullaire de la Conyréyation de Sai/if-
Beiioît de ValladoH<L Copie aulhenti(}ue de 35 bulles. La plupart sont
celles que les papes avaient accordées à la Congrégation italienne de
Sainte-Justine de Padouc, dont les privilèges furent communiqués à la
Congrégation espagnole. La plus ancienne de ces bulles est datée du
11 novembre 1431, la dernière du 26 novembre J523.
Archives de Silos ^ Cahier de 50 folios en parchemin, daté de
Rome le 18 décembre 1528.
80. — XVP siècle. Liber orationuni, Epistolantm et Eranr/e/ionon,
qua; diebus principalibus discuntur, tam in dominicaquam in festivi-
tatibus sanctorum.
Volume petit in-folio sur parchemin. Au-dessous du titre se lit
l'inscription suivante : « Scripsit Fr. Martinus de Palentia, monachus
Sancli Eniiliani in monasterio Sancti Dominici Silensis, de mandato
R. P. F. Alfonsi de Figueroa, prioris Sancti Martini de Madrid,
1587 » Catalogue de vente, n" 55). — Nous ignorons ce qu'est devenu
ce manuscrit, risi? (Bii/Uota^ iTmrti-i»*ouJi^. n»^wr-«u>i-ni««it<Vim)
81 . — XVP siècle. Chronica de el rey don Ilenrique IV, escrita por
su choronista, el li/.enciado Diego llenriquez del Castillo.
Iiil)li()tliè</i(i' fiafionale de Paris, fonds espagnols, 438, volume
petit in-folio sur papier, de 101 feuillets. Voy. Delisle, Mélantjes,
^03 |). \^. Numéro 57 du catalogue de vente.
82. — XVIP siècle. Même chronique, avec une préface qui manque
dans l'exemplaire précédent.
Bibliothèque nationale de Paris, fonds espagnol, 439, volume petit
in-folio, sur papier, de 128 feuillets. Voy. Delisle, Mélanges, p. 103.
Numéro 60 du catalogue de vente.
83. — XVII* siècle. Liber taxarum ecclesiarum el monasteriorum
1. Un beau manuscrit de l.i fin du XV" plaire authentique imprimé du Bullaire de
siècle a remplacé à Silos le volume signalé la Cougrégation de Valladolid, de 1432 à
comme perdu. C'est un cérémonial de la 1596. Il contient 125 bulles et porte au
Congrégation de Valladolid, écrit sur vélin dernier folio le sceau plaqué et la signature
el rpii provirMit de l'abbaye bénédictine de autographe de D. Hartolomé de la Plaza,
San Juan de Burgos. Arck. de Silos, Ms. II. premier évèque de Valladolid (1597-1600) :
2, Le monastère possède aussi un exenj- /f., episcoptis Vallisolelanus.
LKS MANtSCRlTS DE SlLOS
285
omnium. Manuscrit sur papier. Numéro 08 du catalogue de vente. —
Nous ne savons ce quil est devenu.
84. — XVIP siècle. Coronica de Alonso de Palencia. Manuscrit
in-i" sur papier. Numéro 59 du catalogue de vente. — Nous ignorons
ce qu'il est devenu.
80. — XVIP siècle. Histoire de Xararre, par D. Pedro de Agramont
y Zaldibar. Voy. le Recueil des chartes de Silos, t. I, p. 62-63.
86. — XVIIP siècle. Historia de las rei/es de Navarra, por Ra mirez
delaPiscina. « Ms. sur papier, petit in-folio. Le texte bien calligraphié
imite les caractères d'imprimerie » (Catalogue de vente n° 61). —
Nous ignorons ce qu'est devenu ce volume.
87. — XVIIP siècle. Pnrparatio ad missam pontificalem.
Volume in-folio sur parchemin. Catalogue de vente n° 62. — Il faut
l'identifier, croyons-nous, avec le n" 30.857 du British Muséum. On
lit sous la couverture : « P. San Cristobal » (Voy. plus haut, p. 193)
et sur le dernier folio : « D. Franciscus Fulgur scrib. »
88. — XVIIP siècle. Historia de los Reyes Catulicos, por Galindez
Carabayal (Carbajal ?}. Manuscrit sur papier. Catalogue de vente,
n" 66. — Nous ignorons ce qu'il est devenu '.
IV. yLELQUKS M TUES MA.NrSCHlTS PKIIDIS ET DE DATE INCERTAINE
89. — pétri Ijtmbardi opéra. Volume qui renfermait aussi un
opuscule en vieu.x castillan : « Aqueslo es cl testamento (jue hi/.o
nuestro seiior Jésus ». Jtls brève y mui devoto, dit le (Catalogue D) '".
90 — Petrus de Palenlia, Erpositio in Sacrum Scripturam. L'au-
teur, sur lequel nous n'avons rien trouvé, se donne h connaître dans
I. I.« r«talogur de vente et .M. Delitle
mentioiiri<-ni, comme Tenant Ai- In liibliu-
th^'iue de Silo*, l<r nianii<irrit tmiv.iut du
XVIII* li^rcle : •• Aprin((ii l'iiren»iii, Trarla-
lui in ApocAlyp«in », *uivi d'un recueil de
«iei d<- *' r> volume n'e«t lÎKnaU' par
aurun '. A<l^^\ll•% de Silo*.
i. Peut-^tre faut-il identifier re rnanu*-
rrlt avec W l'rlrui h>' ■ i ■ . In p«al-
mo* ", mentioiiin- plm ,\t li-ci'72.
I.a chose serait rerlaino si ce dernier ren-
fermait le a Testament de Jt^nn* « %\\i,\\i\\i
par le catalogue D. Ce inAme rataln^ue
ajoute au nujet du < testament '• en i|iies-
tioD : • R«tà completo, romedundo al tcuta-
niento de| (Àtchino, «jne lil.i saw Ceroniino,
y al de| A«no, reniedando la forumlfi de
eitc ". (Cf. Kollar, Aruilrcla tuonttmento-
rum iimniâ irvi Vinitebonetiiia, t. I, p. 318
et Ruivanlei.)
286 lllSTOlliK DK L'AmtAVK DK SILOS
le passage suivant, 'OÙ, après avoir cité saint Isidore, il continue :
« Ilec sunt verba Isidori ; ego autem Magister Petrus Palentinus, dico
quod leopardus est etiam per se animal ' », etc.
Notes marginales en diverses langues néo-latines.
91. — SermoiiPs de san Agustin â los hen))it<inos t/ sacp/'dff/cs de
su diocesis, en vieux castillan. Le volume renfermait aussi rollice
de saint Sébastien et l'histoire de la Translation de saint lienoît.
92. — Opuscula varia. Traité de la bonne éducaticm. Texte en
vieux castillan. — Explication du (Iredo en vieux castillan. —
Lettre de Samuel de Fez à Havita (Habbi Isaac?), cl réponse de
celui-ci (voy. Migne, Patrol. lai., t. (]XLIX, 338). — Fargolaso,
« Libellus contra legem Sarracenoruni, editus a fratre Tricoldo
Florentino, de ordine fratrum Predicatoi'um ». Volume sur papier.
93. — (^ixila, Vita vel (/esta sancti Ildefonsi Toletani episcopi. ('.et
écrit dillerait de la vie imprimée du même auteur.
9i. — Episiola l'cciprocata a Pelro : Domino in Christo venerabili
Fe/ici Cordabensi episcopo. Sur la question suivante : Le jeune du
VIP mois, observé par les Juifs, oblige-l-il les chrétiens ?
9o. — Ma))iotretus Bibliœ (ou Mammotreptus), de Jean Marchesini.
Voy. Histoire littéraire de la France, t. XII, p. 71.
9G. — Recueil de divers miracles, opérés par saint Domini([ue et
dont la véracité était attestée par des témoins dignes de foi, des
notaires apostolicjues, etc.
Outre ces manuscrits, l'abbaye de Silos possédait quelques incu-
nables et plusieurs livres rares de très grande valeur. Nous
mentionnerons les principaux.
! . — « liibiia sacra lalina e versione et cum pra'fatione sancti Ille-
ronimi. .S. /. n. d. (Mayence, chez Gutenberg et Fust, vers 1450-1455).
2 vol. in-fol., veau, fers à froid sur les plats, fragments de chaîne en
fer. (Reliure originale). — Première édition de l'Ecriture sainte et le
premier livre exécuté en caractères de métal par les inventeurs de
l'imprimerie Gutenberg et Fust. — Très bel exemplaire sur peau de
vélin, avec bordures et lettres onciales peintes, plus 135 miniatures
1. Le catalogue i) qualifie ainsi ce Ira- amena de varias poesias y senlencias de
vail : " Exposicion en parte niuy erudita y authores cidsicos ».
LES MANUSCRITS DE SILOS 287
finement exécutées et couvrant une partie des marges. — Cette
édition est généralement connue sous le nom de Bible Mazarine,
parce que le premier exemplaire connu figurait dans la bibliothèque
du cardinal Mazarin. — On ne connaît que sept exemplaires sur
vélin de ce précieux monument de l'imprimerie, y compris celui-ci »
(Catalogue de vente. n° l). — Cette Bible est mentionnée dans le
Catalogue F par ces mots : « Dos tomos de la Biblia sacra : 1° a Genesi
usque ad Psalmos ; 2° a Parabolis usque ad Apocalypsim »,
Ces deux volumes qui étaient dans un état déplorable, furent
restaurés et complétés en 1878 par le célèbre Pilinski. Acquis, peu
après, par MM. Sothby. de Londres, ils furent vendus pour 2000
livres sterling (50.000 francs) à M. Cohn, libraire à Berlin, puis à
M. Klcmm. grand collectionneur de livres rares, à Dresde. Depuis
quelques années, ils font partie de la bibliothèque du musée de la
Librairie L'nie à Leipzig, dont ils sont un des plus rares trésors. —
Nous devons ces derniers renseignements à une bienveillante com-
munication de ^L Bernard Quarilch, libraire à Londres.
2. — " lilhtia latina^ cum glossa ordinaria Walafridi Strabonis et
interlineari Anselmi Laudunensis. 5>'. /. //. d. (vers 1480), 3 vol.
in-fol., reliure à ais de bois recouverts de veau estampé » (Catalo-
gue de vente, n° 2\
Le catalogue E la mentionne sous le titre de Biblia Cumplutensif; :
« En-f(dio niayor : I", a capilulo primo (ienesis usque ad librum secun-
dum Paralipomenon, cap. 'M ; 2", a libro Esdra' us([ue ad capil. i8
Ezecfiielis ; 3°, a Daniele usque ad capit. 22 .\[)()calypsis ».
3. — ûécrêtalea de GrtUfoire W, in-folio (Milan 1482. Catalogue de
vente, n" 3. Volunn; mentionné, avec notice, |)ar le catalogue E.
4. — Autre édition du même ouvrage, in-folio, Venise, 1 iH!l. Cata-
logue de vente, n î. Nfentionné par- le catalogue E, avec notice.
.*). — " Ij^ctionariiitn saiirtornlc, sccundum consuetudinem monaclio-
rum nigrorurn de observantia :iliiii Palris Bcnedicti, Congregationis
cjusdem Sanrli Bent-dicti Vallisolctani . n Iniprimi' à l'abbaye d(t
Moiilsernil en Catalogrif. l')2i. Catalogue de vent(^ n !>. Mentionné
par loH (Catalogues E et V . Volume in-folio, i.nprimé siii' |)c:iu de \ T'IJn.
6. — Autn- exemplaire sur papier'. Catalogue de vente, n" 10.
1. \^. ralal'iifiio K %^\^\\^\l•. autm un Lee \'t2\ ; r-f. In ('alnlotjiie I.XII lii- Lmlwig
tionarium hniniiiiiole iriipriiiM- nii<tiii à KohimiUiiiI, p. lUO <■! un ('oi/tiiiune mim-tij-
l'abbaye de Monlterrat, uii %oluMic in-folir>, mm .Montacrral, iS24.j
288 uisToinE or-: l'abbaye de silos
7. — « Brer'iarium monasticum secundiim consueludiiiem ordinis
Sancti Renedicli do observantia Congrogationis cœnobii sancli Bene-
dicti Vallisolclani... Excussiun apud insigne sanctonim marti/rum
Facundi et Primitivi cœnohium » (Saliagun), 1542, in-4°. Catalogue de
vente, ii" 11. Mentionné par le catalogue E, qui signale en même
temps un autre exemplaire sur peau de vélin '.
1. Nous en avons rencontré un semblable la Cogolla, il y a peu d'année?. Voy. ci-
aux archives de l'abbaye de San Millan de dessus, p. ()6-(n, note.
11
Inscriptions trouvées à Silos et dans ses dépendances
Les inscriptions que nous publions ici ont été recueillies pour la
plupart dans les cloîtres de l'abbaye de Silos. Les autres proviennent
de prieurés ou de simples églises ayant appartenus à ce monastère.
Nous avons pu en trouver une centaine, dont près de soixante et dix
apf)artiennent à la période la plus intéressante de l'histoire de Silos,
période qui s'étend du onzième au treizième siècle. Les cinq plus
anciennes remontent aux temps de la domination romaine en Espa-
gne, tandis que les dernières sont d'une époque relativement récente.
Ajoutons que (juatre-vingts d'entre elles sont en latin, dix-sept en
castillan, une en caractères grecs et une autre en arabe.
Presque toutes ces inscriptions ont été reproduites d'après les
monuments originaux, qu un long séjour sur les lieux nous a permis
d'étudier à bjisir. Des fac-similés ou de simples copies plus ou moins
anciennes sont venus suppléer aux (luebjues monuments primitifs
aujourd'hui disparus '.
1 . — Kpo(jiic romaine.
D M
L SERTORI
O PATERN
SERTORIA
SEPTVMI
NA CONIV
Gl PIENTISSI
MO AN LX PO
SVIT ET SIBI
AN XL
1. Voîri rn deux moU l'indirAlion «Icn 8; simple copie pur papier, 1. Knviruii
• > r " « n(>ijit AViin« «■itiprtiiili- nue ili/.iinr' il«- >•»•* iii«i'riplii>rii« miiit it*'-Jii
fr iiciil» oriKiiKtijt, H'J WM- l'iiiiniirK par li-» iiiivra«<''« ili* Vcpc» Luvn
criplioot ; far-tiiiiilèt, 2 ; copirN UpiiJairci, nira, ml nnn. UIO o( I0'7G, tic (Iniilro (/;,'<
lu
•)tl
iiisToim: i)i; i, AnitAVK de silos
[Diis manibus. Liicio Sertorio Paterno ' Sertoria Septuntina cojuugi
pien/issimo annonoii LX j/osu/f el s\h] annoruin XL.)
Cipe funéraire d'une ornemonlalion sobre et de bon goûl, qui
mesure 1 m. lo de hauteur sur 0 m. 32 de largeui'. Il se trouve dans
la chapelle ou erm'ita de Sainte-Cécile (entre Silos el Sanlibaiiez) el
sert d'appui à la lable d'autel de ce petit sanctuaire du XT siècle,
restauré récemment grâce à une généreuse ollrande de l'abbaye de
Sainte-Cécile de Solesmes et au concours des habitants du voisinage.
2. — Époque romaine.
FLAVO
AN L
ASPRO
AN XXV
[Flavo annoruni L, Aspro annorwn XXV.)
Pierre de 0"38 sur 0"'26, encastrée dans le mur absidial de l'église
priorale de San Frutos -.
3. — Epoque romaine.
SEMPRONI/E'
AMB/E CELTIBERI
Fragment d'inscription romaine d'un travail remarquable, trouvé
à San Millan de Lara, ancienne dépendance de l'abbaye de Silos.
Ihaumiilurgo espanol, passim), de Florez
(Esparia sar/rada, t. XXXVII, p. 238 et 240
de la 2'' édition) et de .Musdeu UinlorUi
crilica de Espana, t. IX, passim.) Nous
les publions de nouveau, après les avoir
confrontées avec les monuments cux-
luTines ; car plusieurs nétnicnt pas d'une
exactitude bien rigoureuse.
1. Ce « cofrnoincn >i est assez commun
dans les inscriplions romaines trouvées
aux environs de Silos. Voy. Iliibner, Ins-
cripliones Uispuiùie lutinu', t. II, nuni. 2864
(à l^ara , 2867 (à Iglesia l'inta) ; Loperraez,
Descripcion historien det oblipudo de Os-
ma. t. Il, p. .308 San F.steh.in et Osma ,
3;)2 et IÎ67 Clunia ; .Masdeu, Historin cri-
lica de Espana, t. Vf, p. 410 (Clunia). —
i'ar contre le <■ uon)eu genlilicium Ser-
lorius ne se rencontre presque jamais
dans cette réfrion et nous n'en connais-
sons pas d'autre exeaiple.
2. Voy. ci-dessus (à la page 219, note 1),
l'étonnante interprétation que plusieurs
graves historiens ont donnée de celte
inscription romaine.
3. Mommsen (dans Iliibner, p. 392)
remarque avec raison que le nom de
Seuiprouius ou de Semprouia est très
commun dans cette partie de l'Espagne,
et croit pouvoir l'altribuer à la présence
dans ce pays du préteur Sempronius
Gracchns, père des Gracques el vainqueur
des Cellil)i''res. En elTet, sans nous éloigner
de Lara, nous trouvons ce nom une fois
à Arlanza (Hiibner, n» 2837), et deux fois
à Iglesia Pinta (2867 el 2872}.
iNSCRlPtlONS TROUVÉES A SiLOS 291
4. — Epoque romaine.
D • M
PHILETENI
AN XXXV
LATRO COR
VXXORI PI
ENTISSIME
POSVIT
Cipe funéraire de 0" -'il sur 0™ 4o. trouve en 1886 à (lormaz. près de
l'endroil où s'élevait l'ancienne église de San Ciprian, qui dépendait de
l'abbaye de Silos '. Il a été placé depuis sous le portique de Xermita
ou chapelle rurale de San Miguel.
5. — Epoque romaine.
CAABOO KOM
MOAGO <t)HAIZ
4)AYCTEINA
Inscription latine en caractères grecs, gravée sur une belle pierre
fine, qui orne la patène du calice dit de sainf Uotn'nùque de. Siios. Voy.
ci-dessus, p. 40. note 3. — Voici ce que dit de cette inscription le
savant I*. Sarmienlo dans une note inéJite, dont nous avons l'origi-
nal sous les yeux : « El que ha leido Sa'ôo Connuodo phrliz o frliz
Fiiiisiinti ley<i bien,, y por tanto no tengo que anadir. Todas las letras
son griegas, de acjuellas (|uc se usaron al decaer del imperio romano.
No dudo <|ue es cosa de gentilfs esta piedra gravada, y (|U(' el « (^om-
modo i> y « Faustina » sor) niadre ('• hijo, b)s mas malvados que ha
avido. Es la Faustina liuvo murhas muger- (Ici eniperador Marco
Aurelio. y niadrc del inalvado etnperador « Commodo ». que pas<)
por liijo d«'l Marcf) dicho : pero era liijo de un gladiador del (|ual se
avia enaniorado « Faustina ». El cpillicto di- <c Frli/ » igiialmente se
lec en las nionedas romanas. aplicado â esta « Faustina », y â su hijo
« Coniniodo ». — l*(»r |i> quai, l'Inliz se pucile arrimar û a la niadrc
« felix Faustina », «'» al liijo « Commodo t'flicc » ; v. g. « Félix Fansli-
lia n giavu c»lc nionumi'iito en sciial de a\<r n-ruperado la salud ^ii
I. .Xoui «vont copi**- erU<; in«:ri|ili(iti r{ijil(|ii(> |t<-ri<i<li(|iic cNiin^iiol avnnl de
p«u lie jour» «(»r/'« m déronvcrlc II %n paralin- dan» rc viiliiinr. — Sur (•nnnii/,
peiil toiitrfiiii <|u>llr ail Hf- jnililn^-r- ilan« voy. !•• lin-unt ilrn r/inrlri île Siluf. \>. 71.
2!l2
IIISTOIKE DE LAUIIAYE DK SILOS
liijo « (lommodo ; >. 6 « Faustina » dodica esle inoniinionio â la salutl
de su hijo « Coinmodo l'eli/ » '. — Voy. la [ilanolie IX, à la lin de ce
volume.
(i. — Année 1020.
l'EIOIANKNS FELICITAS DoMlNO, MILTIPLICET AlLAII DUCS E.IL'S. [II»>f.
est] QUOD FACTUM EST IN .MEDINA... [aNNo] QUADUINGENTESIMO SEPTIMO DECl.MO
DECiMO '■. Opus Mohamkti iilii Zeivani. (ilohificet KiM Allaii.
Tr'adnciion d'une inscriplictn arabe en cai'aclères couliciues, (|ui S(^
trouve sui' un eollrel d'ivoire ayant a|)|iarlenu à I althaye de Silos el
déposé aujourd'hui au Musée de fîur^os. — On jx'ul lire sur ce
coll'ret el son inscription un ailicle publié par I). Hodrigo Amador d(»
los Rios dans le Mnseo rsjKiiiol dr Aiil'iij'ùi'dndo^ (t. Ylll, p. 532).
Voy. ci-dessous, plancln^ XI, un dessin du colïret el d'un(^ partie de
rinscriplion.
7.— X« siècle.
HIC lACET HVMATVS VIR IN OMNI VITA BEATVS
GONZALVVS DICTVS CVM IVSTIS SIT BENEDICTVS
TV QVI ME CERNIS CVR NON MORTALIA SPERNIS
TALI NATVIQVE DOMO CLAVDITVR OMNIS HOMO'
Inscription tracée en noir el (jui remonte vraisemblablement au
X" siècle, peul-élre même au siècle précédent. Elle se trouve sur une
pierre de 0"'35 centimètres carrés, encastrée dans le mur ouest du
cloître inférieur de Silos, au-dessus de l'endroit ofi l'ut découvert le
1. Archives de Silos, liasse 114. — .M. E.
Babelon partajre l'avis fie Sarmiento daus
une note (|ii'il a bieu voulu nous coiii-
imini(nicr à ce sujet. " On sait, ajoiile-t-ii,
que la peste, <|iii an t^uips de .M arc -A mélo
sévit à Home plusieurs fois, emporta
presque tous les ciifauts de Faustiiie qui
étaient nombreu.x ; la plupart desmembres
de la famille impériale périrent. Des
monnaies témoifrnent des angoisses do
Marc.-Aurèle et de Faustine ; et elles nous
niontreut, par exemple, Faustine se livrant
à des ccréuiouies mafriques, faisant des
ablutions deslinées à préserver ses enfants
survivants (Voy. à ce sujet K. Habelon,
I.e Cahinet des Aiilii/iies, p. 198 . D'après
cela, le sens de l'inscription de la pierre
gravée est très facile à dégager. Commode
ne mourut pas comme les autres enfants
de Faustine : alleinf par la maladie il en
réchappa el sa mère Faustine se réjouit
(le saguérisou. » — Iliibner {Inscript. Hisp.
lui in. snpjilem.. IS02, p. lOiS) a publié
cette inscription d'après le Museo espanol
de Anlirjiiedades, mais avec une erreur et
sans ronimentaire.
2. Cette date, qui est celle de l'hégire,
répond à l'année 102(> de Jésns-(;hrist.
:i. Ou lit sur le tombeau de D. Raimondo
dez Ilarh, abbé de Hipoll, mort en \l',\'t ....
« qui lunuilum ccrtiis, cur non morlalia
«' spernis '.* — Tali uamque donio clauditiu-
« ouinis homo. » (.). Pellicer, El monasle-
rio de liipoll, Girone, 1873, p. 75.)
IXSCRIPTIO.NS TKOLVEES A SILOS
293
loQibeau dit de San Gonzalo '. — Voy. ci-dessous, planche X, un
dessin de cette inscription.
8. —Année 1019.
MVNNIVS HANNIZ^ SARRAZINI
HANIZ ET
MATER
ILLORVM ODI
SENDA VENERVNT HIC
ERA TLVIl
Sur une pierre de loratoire de San Yalentin, au prieuré de San
Frutos. d'après un fac-similé du P. Saez [Arclt. de Silos, ms. 120).
Cette inscription nous donne les noms de trois dévots pèlerins de
San Frutos et de la grotte où vécut son frère saint Yalentin. V^oy.
ci-dessus, p. 217.
1. On ne sail rien de certain sur ce
per»4jDDage. — Voici ce qu'en a écrit au
XVI' siècle l'abbé Gernnimo de Nebreda,
<|ui fit ouvrir son tombeau et transféra
Mïs restes dans la i>^pu!turc qu'il s'était
préparf'e pour lui ui<'-inc. («n-s de l'.iutel
dit de lai Yinjenes : •• Kra MDCXVI, anno
a Christo nato .MDLXXVIII. XIV kaiendas
iulii, die .Merrurii. Iiora quar'.a po«l uif-ri-
dieu..., sarcopbaffum rjuoddain apertuui
est in ca parl« claustri quu; occidentein
re^picit. occa«ione illuslris cuiiisdain lituli
tunr «letecti sup<T ipsuui in lapideo parictr*
in^cripti, ar duppliri» cruris, quibus et
ad cnpul et ad pedes eral inuailuui :
inventuuique est corpus libitina cuculla
ar boiiibicinri operitnento obvoliituui et
bal«ariio rondituni atquc fuli;idu«n, trun-
cuoique *in«.- capile it brafliii**. Cuiu.H
quideiii osn.i n<>n criinl (-onriifa. sed ordin<-
naturali composita. Cumque, lam ex liluii
quam ex ■ «l di(;nilalc-. <»l
t% eo qii'' . 'lia et aliir ci»r-
pori* pirlet deenint, hune «anrluni virurn
niprito rr<'deremus, diK'Mini vi*urn ••et
nobM ouinibut eiiM C(*rpu4 m liuur
digniorem locuui. propre allnre Virf^iniliiii
dicatiim ft ptoln anli! rasu purntuiii,
hoiHirillcA troiMfrrrc, ««Idito •■tiaiii vcleri
e«Mlciii titulo Upidcu. — AdrranI aulcni
huir translalioiii tola bniii* dotuu» ron-
(fregatio et familia, et ex populo multi,
qui Trequens claro sancti loaunis Baptistir
die, llexis f,'cnibus, sacris ossibus adoraii-
dis et exosculandis dovolissime et cerla-
tiui procubuere » ( Ruiz, Histoire rnanits-
crile, f(jl. 20). — Ajoutons (|Uf-, d'après
les dépositions des témoins oculaires, il
fallut, pour airi>er jusqu'au sarcopbajre,
creuser à une profoudenr de plusieurs
mètres et extraire les ossemeuts de qua-
torze cadavres. Le sépulcre, en pierre déli-
catement sculptée, Ml- put être retiré à
cause de sou poids et se trouve encore à
la mên)e place. On y découvrit une autre
in script ion, en tout semblable il la première,
mais f^ravée sur la pierre en caractères
romain». Klle fut mise avec les ossements
dans le nouveau sarcophage, (pjc Vuw
Voit aujourd'hui entre la chaj)olle de Saint -
noiiiinii|ue et la porte de la sacristie
llui/, Ihiil., fol. 27.1 — lue copie di- celte
in-<criplion fut gravée, à ré|)oqoe de la
tranolation ilu corps, sur une pierre de
0'"45 de long sur O*".'!? de large, placée der-
rière le tombeau. On y ajouta ces mids :
THA.>NTVI.IT IKI'.OMIMVS DP. MPRIlKliA AIIHAS.
Ouelipies moines de Silos ont pensé que
(ionzalo pourrait bien avoir été une des
victimes de* invasions arabes. Voy. Cas-
tro, p. :iu7, et ci-dessus, p. 2.'l.
21) i HISTOIKE DE l'aBBAYE DE SILOS
Nous réunissons sous le numéro suivant divers f/rafitti anciens,
copiés à San Frutos dans l'oratoire de San Valenlin. Ils datent proba-
blement du XI* siècle.
9. — XI« siècle.
(1, EXIMIO AZENARI : h. SEVERO
PRESBYTER FECIT (suit le si^ne dit <h' Salomon] ;
c, DOMINICO; d. FALCON ; r. EABCIAE LVPEZ+
/, IVANA ; y. STEFANVS SERBVS ; //, BELASCO
SERBI INTIMI [infimi?) ; ?', XPOFORO (Christoforo) ;
/■, f^KWm FECIT^ TARE SO BEN
Sur la situation de l'oratoire ou ermiln de San Valenlin, voyez la
description de San Frutos écrite par l'abbé (ieronimo Nebreda et que
nous avoîis copiée ci-dessus, p. 222.
10. — XI" siècle.
IN NOMINE DOMINl OB HONOREM
SANCTI SABASTIANI DOMINICO ABBAS FECIT
Inscription du calice de saint Dominique de Silos. Voy. ci-dessus,
à la page 40, note 3.
11. — XP siècle.
OBIIT ABBAS NVNIVS '
Cloître de Silos, côlé du nord. — I^'inscriplion originale disparut
lors de la démolition de l'ancienne église. On en grava alors une
nouvelle-, qui occupe à peu près la place de l'inscription primitive et
derrière laquelle on a mis les ossements de l'abbé Nuno \.
12. — Année 1073.
IN HAC CELLA SVAV! RESOLVTVS
SOMNO SANCTISSIMVS DOMINICVS ET A
CHRISTO ET MATRE EiVS PRIVS VISITATVS
TRIPLICIQVE CORONA INSIGNITVS
AB HAC LVCE IN ETERNAM FELI
CITER MIGRAVIT AKNO I 074 (/'-'y. I073t
Inscriplion gravée au-dessus de la porte de la Cnniara sanla ou
1. Sur cet abbé, voy. ci-dcssns. p. :î4-25 ; 2. On y a Piippriim'; le mol obiit.
cf. ("p. 266i, la note extraite du manuscrit 3. •■ Inscriptioncs Ahhu.s Siinhis el Ahbcis
I lt.!).; (lu IJriti^ii .Musciim. l'nrluimis étant in utroipic! latere porl.p
INSCRIPTIONS TROUVÉES A SILOS 29o
chambre dans laquelle est mort saint Dominique, — Nous nous
permettons de la donner à cette place, quoique elle soit bien posté-
rieure à l'événement qu'elle relate. C'est la simple copie, faite au
commencement du XVIT siècle, d'une inscription peu ancienne
sans doute et dont nous ignorons la date. Ruiz la mentionne déjà
en 16Io dans son Histoire manuscrite (folio 34).
13. — Année 1073.
HAC TVMBA TEGITVR DIVA QVj LVCE BEATVR
DICTVS DOMINICVS NOMINE CONSPIClWS.
ORBI QVEM SPECVLVM;' CHRISTVS CONCESIT HONESTVM
PROTEGAT HIC PLEBES SIBI FIDA MENTE FIDELES
Cloître de Silos, côté du nord, sur un chapiteau (jui se trouve
vis-à-vis de la tombe primitive du saint. Voy. ci-après, planche X, un
fac-similé de cette inscription. — L'inscription est sans doute l'œuvre
du moine Grimald. qui nous la laissée plus complète dans son
manuscrit de la vie de saint Dominique (XP siècle). La voici :
• llac tiiniba tepitiir diva qui iiice beatur
Dictus Doiniriiciis nniiiinr ci>ns|)iciiiis
Orbi qiiPiii specnluiii (;iiiistiis coricessit IkhicsIiiih,
Extiorlando bunos, corripicndo iii<ii(>.s.
•
■ Solstitiiim mundii diiiii riat bruiiialis origo
Siibirabiliir iiiundn, jnn^itiir et Doiiiino.
l'rott.'ffat hic {dclx'S sibi (ida niciito (idt'ics,
Niincqiie tiicndo suns prtst Irahat ad siipenis » 2.
|>4fr (|uaiii iiionarhi a i-lanstro infcriori Dniniiiiqur cl (|iii n'est pas aiit<^ririir au
•d ioferiorfiii iogn-diebantiir crrlesiani , XIV' xiiTle, du moins dans sa partie
ac #i)btuM prirumd<-in •orporn. rieinpe ottsa, Dupi'-rieure.
quj»* rep«><il« «uni in parielc novn tran» 2. Dans X'crjçara. p .TiJ, — Tainayo
ikjii tHt*> «rriplionem oingularcni » Me- Marli^rolni/iiim llis/)/niictnii, au IK aoùl
mortir SilenuM, l. I, U>\. 12.'J si-r**f. ajoute len deux vern Huivants, empruntés
I. I^« mol» entre rr"<hpl« se lixaieni à nous nn Havf»n» '|u<'l mannscril, el (pii
■iir une partie du rhapileau aujourd'hui sont apocryphes :
hntéi . Voy. Ruiz, fol. 34. «?t (Iimlro, p. 'to , ilicb-uc
1^ Il ' i« ie voit enrore dnn< un " Trau'ifcrhir corpus cuin «pirilus almus
f«c-«i •■ au «léch- derni<-r el que luii|/itnr .muelicis ••pirilibusque piix ■>.
iiou« avon* entre \e% rnninx. On ver» ne
'i^ ' aussi autour du ninutok-e qui ^nr la trausialion i\r saint Mominique,
k tombe. lu priiuitif de naïul \><\v7 cj-ib-nsus, p. till.
2%
iiisioiiu: i»i: L AiiitAYi; di; sii.ds
14. — Ann.'c 108G.
HOCCLAVSTRVM ET ECCLESIASVNTCON
SECRATAETDEDICATAARAYMVNDO EPO
RODENSECARDINALIQVEET LEGATOALATERE
PRO SANCTISSIM PVRBANOII INHONOREM
S SEBASTIANIMETB DOMINICIABB-
LPOSTXIliANNOSSANCTIDOMINICITRANSITVS
OB INEPA MCXIDIEXIIIK-IA]
FACTA ERAMCXXIVPRESENTIBVSINEA-
BERNARDOARCHIEPOTOLETANOGOME
CIO BVRGENSIIOANNEEPOAQVENSIPETRO
PALENTINODOMNISQVESIXTOETIOANNECARDI
NALIBVSREGENTEHOCMONASTVENERAB P-D-
FORTVNIOABB-
\E.£ nntiq. monutn. hii'nis illustr. inonasl. I{. P. M. F. Priro
(le Linido ahh. (iiiiio />. Uiiô, prid. id. oit. (/.. ô.\
('loîlre de Silos, côté du nord, sur une grande cl belle pierre
encastrée dans le mur. — Comme on le voit par les mots entre crociiets
([ui raccom|)agnent, cette inscrij)lion est la copie d'une autre
beaucoup plus ancienne. On ne saurait en douter, car cette dernière
resta longtemps aux archives de Silos, d'où elle disparut pendant un
incendie'. Une chose est non moins certaine : c'est (jue ladite
inscription, telle que nous la publions, porte avec elle des preuves
non équivoques de fausseté et ne remonte certainement pas à une
bien haute antiquité"'.
1. Arcli. de Silos, ms. IKi, UA. i;i.
2. Sans nous arrêter au style épigraphi-
f|uc, qui rst piti)yal)lc. uotuiis ([u'cn l(l«(i
le pape était \iclnr 11! et non Irhaiii II :
(ju a (•("Itc nirnic ilalt- les évi''(|ti('s Jean cl
Pii-rrc sont parfaitmicnl imnnnus à Aix
et à Palcucia, cti-. En nntrc, la consécra-
tion (le l'église de Silos eut lieu en 1088
et non pas en 108(). Vny. ci-dc-isus, p.
63'i. — Tout porte doue à croire (|iic
l'inscription prunitive était beaucoup moins
ancienne (pie ne le pensaient les nmines
lie Silos au XVII'' siècle. — Ouon nous
permette à c<ltc occasion un souvenir
personnel. Il nous prit nu jour fantai-
sie de graver à l'aide d'un couteau le mot
AM.ELiiA en caractères hél)reux, avec ac-
couipagneiiient de points-voyelles, sur la
grande croix de pierre (pii se trouve dans
la liui'rld de l'.ihhaye de Silos. Quelle ne
fui pas notre stupéfaction deulendre deux
ans plus tard un grave personnage, que
sa siltiation aurait dû rendre plus circons-
pect, ^;e baser sur celte vieille inscriplion
l'humidité de deux hivers l'avait recou-
verte dune fine mousse prise p )nr vanter
la culture des études hébraïcpies à Silos
dans les siècles passés!
INSCRIPTIONS THOUVÉES A SILOS 21)7
15. — Année 1100.
HEC EST DOMVS ! DNI ; IN HONOREM SCI : FRVCTI : C.
EDIFICATA AB ABBATE FORTVNIO ■ EX SCI ': SEBASTIANI '.
EXILIENSI REGENTE ET HOC CENOBIO DOMINANTE
ET AB ARCHIEPISCOPO BERNARDVS : DIECESIS TOLE
TANE i DEDICATA SVB ERA • TACA XXXVlll •
ET AD '"■ DOMNO MICHAEL EST FABRICATA
Prieuré de San Frntos, à gauche do la porte latérale de l'église '. —
Celte niagnitique inscription est aujourd'hui assez détériorée. Nous
en donnons un fac-similé fait au siècle dernier et dont nous avons
vi'rilié la fidélité en le confrontant avec l'original. Voy. ci-dessous.
planche X. L'original mesure 0"'90 de largeur sur O^SO de hauteur.
16. — Peu après l'année 1 100.
ABBAS FORTVNIVS
Cloilre de Silos, côté du nord. Voy. ci-dessus, n° 11, note 3. — Sur
cel abbé, voyez ci-dessus, p. 71 et suivantes ■.
17. — Année 1 1 ï'.i.
O ABBAS ;
lO-K S III .
K LS : MAY
E R A : M i C :
LXXXI :
{O/jit/ ithlnis lnliiiiiiir\, III l.tilendiis iiinn, rrii MC L\\\ I . —
Inscription de 0*20 sur ()"'2.'), (jui se trouve sur une [liciic du iiiiir.
I. Voy. cî-d<'«!«iM, à lit p.'ig<- HH. — Cille suni df Historins fnfiuloxtis, lilt. XIV, c.
iD««'ripti»n n ^U^ publit'c à divprHp.i n-pri- K a iiii<i «n doiilf ranllieiiticili'r de i-c
»«•», rnaif Imiji'iirt ,»v«t (|iic|({iich ••rreiir». doniiiM-iil. «iii'ij ••ut Ir iiiallit-nr dr r<'ii-
Cf, \>-\fi, f orontca, t. VI, 321, ad aiiti. <i.iilrrr dans Vllisluria dr Toli'tlo lilt.
1016; Gouzntrz Daviln. Teatro ecUniiuiticu .XVII, r. 12 Ac l<o:iiiiii (l<- l.i lli^iirra.
de ItiM î'iletiaM dit lii% dm l'itntilliin. I. I, p. ctitniiri'- di-!( rniiiiiirnt.iirri cxlravapaiils
■'i2l ; Colinenarci, Uhloria de Sri/ocia, p. de <-<• tr<ip rmiieiix faiiïiHairc. AiiIkiijii
lOi : PU-rez, Etfuinii t/igr. I. VIII, p. '.U ; nViil piii« en c.v dniilr xi! avait pu voir If
^tvi, Item'tfirariiin hiêlurica drl rrrdndrrii tiioiiiiiiii-nl original.
vohr d' laa monrdnM de Kuriqiie III, p. -'. Hrlcvnn* i<"i, a Inirn vrairH d.ilcs, Iroin
%fift; Ma*dpii. Ili»ti>ria rrilirti, I, IX, |). iiiil<-it ri/'rrolu^^iipir», i-rrili"* Hiir un inn-
l'3 : Arirt Sanrinrum, I. XI dn moi* dDi-- nnorrit ropii* à Siloi i-n l<)7J Hdd. milion.
tnhr^. col. ti'.n . — Ni<-ola< .\iilofiio l'en- dr l'nrin. nouv. n<'| lai. Jlii't l'I qui m-
298
HlSTOIHl': Dli L ABBAVK DE SILOS
en partie masqué par l'escalier qui conduit de la chapelle de Saint-
Doniini(}U(^ au cloître supérieur, au ccMé gauche d'une porte
aujourd'hui murée. — Sur l'abbé Jean, voyez plus haut, p. 79.
18. — Année HGo.
BENEDICTV^
MICAEL^ET
MARTINVS
HANC O^AM F
ERA M
ce III
[linicdii liis^ Micdfl ri Miirliiiiis hnnc opridiii fecerunl, rra MCCIII,
année 1165).
Kglise de San Millau de Lara, sur un des piliers de sa belle tour
romane, vis-à-vis de renfoncement appelé rt/fvn de San Millau. Voy.
la note <jui accompagne la charte du o décembre 1219, dans le Recueil
(les chartes rie Silos (p. 148, note 1).
l!l. — Vers 1186.
obiit; pascasivs
ABBAS ;
Cloître de Silos. Inscription cachée aujourd'hui par l'antitiue
statue surnommée Nnestra Srhora dr Marzo. Nous la reprodiiisons
d'apr.'s u:i fac-similé pris au XVIIl*' siècle. l^lUe est mentionnée aussi
\rdv lus Me/nori.e Silenses [l. \, fol. 12t). Sur l'abbé Pascasius, voy.
ci-dessus, p. 80 et suivantes.
rapportent vraiseniblablciucDt à des moi- pnhlicos dans ses Mélan<ies de l'aléo(jru-
ues de cette abbaye : oriit mautims vu phie p. 104 , mais en prenant le sigle X
inus iii.ii EHA MCXI. année de .!.-(',. 1102 .
— KAI.ENDIS MAII OBIIT DOMIMCIS EHA .MCXLVI
année 1I08\ Ces denx premières notes
en écriture wisiErnttiiqtie se trouvent au
'oHo o8.i dn manuscrit. M. Delisle les a
(avec un crochet à \\ branche supérieure
(le (Ir(iite)fiui vaut XL pour im simple X.
La troisième inscription se lit au folio :2:2 :
KRA MC.LVII, oitliitj B. kai.km). aimui..
^1"" avril de Tannée III'J .
INSCRIPTIONS TUOIVÉES .\ SILOS 299
20. - XIP siècle.
MVNIO SARCOPHAGO SANCl GENEROSA PROPAGO
HOC lACET HVMATVS MILES PROBITATE PROBATVS
MORTE FINOIOSA GEMMA VALDE LACHRIM05A
SVB CVIVS VITA FVIT OMNI LAVDE POLITA
LARGVS AMANS ALACER PRVDENS PIVS IMPIGER ACER
AVDAX NEC TIMIDVS FVIT HIC PERCVNCTAQVE FIDVS
VTPOTE PROMISIT HIC VIVENS IN NECE ViSIT
HIERVSALEM SACRVM PATRIARCHA TESTE SEPVLCHRVM'
Celte inscription et les trois suivantes ont été co[)i6es au XVI'' siècle
sur les tombeaux primitifs de la famille des Finojosas ou Hinojosas
par le P. Ruiz ' et reproduites ensuite sur le mur mitoyen du cloître
et de l'église \ où on les voit encore. Derrière les inscriptions actuelles
se trouvent les ossements des quatre personnages mentionnés.
L'épitaplie (|ue nous venons de transcrire est celle d'un vaillant
chevalier, dont l'histoire semble empruntée à quelque chanson de
gestes. Nous ne reproduirons pas ici ce récit (jiii touche de très près
à la légende. Il se trouvait résumé dans une longue inscription
placée au XVI* siècle sous les cloîtres de Silos et que le savant
Prudencio de Sandoval a imprimée tout au long dans son llisloria
ilfi los rinco reijfs (édit. de 1792, t. I, p. '\'1^)-XV.\) . Yepes parle aussi
de ce preux avec beaucoup de détails J^onUiira, I. I\ , p. '181), de
même que (>astro p. .'{! 2-3 ! ti) . — Sur l'illiislie famille des Ilinojosas
on peut consulter Manri(jue. .\inuilcs Cistcrt imsrs^ t. H, p. ;{|().
24.
HIC lACET MARIA PALACIN
VXOR MVNIONIS SANCII
DE FINOIOSA
Voy. l'inscription n" 20.
I. (;clt<; iliTriiiTe phrn*)- »<■ ra|i|i)irl<' a inait c-ch liiiiilir.'iiix et <|iii se Immiiit mth
un vont r|uc Miinio Av.iit fuit ik- vi<iilcr \i- riin^lc riiiril-cfl du piilin mi pit'iui runiiô
Mint x^piilrlir'-. Ay.iril àUt {»<• daii» une par I<-h rlollrpu. (>n voit crirurc à rrl
rcncoulrc nvtr le» Mann'», av/iiil «l'avoir i-iidroil. (iu-dcH><ii>( doi« nrradcf* runiaiicM
pu arouiphr «a \tt"\iu%*v . \t\ U-gcridt- du i-jollri', unn (i^i\e iiidi(|uaril i|uc la
raronle (|u'ii nurnit. uprèn an mort, vUUé sutiU: de <-c «aiiclunirc vcuail n'y n|t|iuy«*r.
Jt'rukAJt'in «nu* unr fnriiic rorporctlr, fîtToiinMo d<- Ni-liredA parlr i\i\\\<< Ka iiidico
î. Hu'oire iiiiinuàtritr, fol. 11-1'.\. liiadUHirilr de celte •' ('a|Mll.l i|e llovedii
3, Oci cul lieu li>r«i|iri>n «l/'iiiolil, au eiui i|uatr>> Hepulero» aiilii|uiMiiiuioii ron
XVII' «i^rip. la p'-tilc i-Im|>«IIi' <|ui rciifer- «u» Iclrcro» <>,
.'JOO iMSToiiîi-; [)i: i.'aiuiwi: dk silos
22.
HIC lACET
DOMINICVS MVNIONIS
FILIVS SANCTI DOMINICI
D'après une tradition rajjportt'^c par Castro (p. 315), ce Domingo
Muiioz aurait été tenu sur les fonts baptismaux par saint Dominicjuc
de Silos. Le fait n'est pas possible, si ce personnage et son frère Fer-
nando sont, comme on le croit, les fils du « MunioSancii » mentionné
ci-dessus, lequel serait mort dans les premières années du Xlll"
siècle. Voy. Manricjue, Séries abbatii m llorlrnsiidii, \). 17.
23.
HIC lACET
FERRANDVS MVNIONIS
Voy. l'inscription n" 20. ^
2i.
A VIRIDARIO CLAVSTRI HVC TRANSLATA OSSA
IVIVNIONIS SANCII FINOXOSA QVI
VTPOTE PR0IV1ISIT HIC VIVENS IN NECE VISIT
IERVSALEIV1 SACRVM PATRIARCHA TESTE SEPVLCRVM
NECNON IV1ARIE PALACIN VXORIS EIVSDEM
AC FERRANDI FILII DOMINICIQVE FILII SDOMINICI
ATQVE MICHAELIS (VIVNOZ DE FINOXOSA EX AN
TIQVO MAVSEOLO EORVMDEM
(lloître de Silos. Inscription composée lors de la translation des
<jualre personnages ci-dessus au lieu (ju'ils occupent anjourd'liui. —
Sur le Micliacl Miinoz dont il est ici (juestion, voyez Mani'iqne, .SVv/V'.v
nhbitliiin llorirnsiiiiii, j). 1()-J7. et l'onz, V'uKje <lr Esjxinn, t. XIII,
p. ()7.
2:;. — Année I20:;.
ID' ; OCTOBRIS ■ O lOHS \ PRESBI
TER :• M" : DESPINOSA : ERA i M : CC ':
XLIII . ANIVERSARIVM .■ FIAT ; PRO i EO ! IN
ALBis ;
(giflions uclubris obiil lu/iduncs prcsbilrr iinnKic/iui d Espinosa, etc.)
INSCRIPTIONS IlinlVKKS A SILOS .'{()l
— Il est question d'un lohaniïes prpsbi/fe)\ moine de Silos dans la
charte du 28 juin 1173 RocueiL p. lOP. — Sur les sépultures dans le
cloître au XIII'' siècle, voir la charte du 9 janvier 1294 [Ibid., p. 293-
29oj. Un document du 2o mai 1295 [Ib'nl.. p. 296) nous apprend qu'on
enterrait aussi dans l'église abbatiale à celte époque.
Cloître de Silos, côté du sud, pierre de 0"'4() sur 0"'32.
26. — Vers 120").
O ; NICHOLAVS ; ET ; BERENGARIVS ;
M' ; sjiS MARIA : MONACA ^ PRIOR
M' : DE BVRGIS
Au bas de la pierre >ur laquelle est gravée l'inscription précédente.
27. — Année 1226.
KALENDIS ■ AGVSTI \ 0 .'
P" .- PRESBITER M' i
DE ; TALAMANCA :'
ERA ; MCC
Lxiiii ; ET • PRIOR :
D' ; DE ; BVRGIS ; '
Cloître de Silos, côté du sud, |»ieir(' de l)"'20 sur 0"'30.
28. — Année 1218.
ERA ; M ; ce • Lxxx • VI ;
X : K i OCTOBRIS OBIIT LEO : ET
VXOR ': EIVS MGA : ANNIVERSARI VM
FIAT m PRO EIS
(>lollre de Silos, c<Ué de l'ouesl, pierre de (r"'i6 sur 0'"2(l.
1. Ce prieur I). I>iilncu«' el le moine on Itoinint/a Voy. !<•« numéros 37 et ('.7 .
P, P«-lrii« Bout aari* «loule le» m^meit (|ui In nrte <lc 12IH noni« fail counnllre ii-
figwnt plii«ienr« rlorunu-nlii de ri-Ut- l'-pu- nom «l'un laïc .le Silon upprlr lUini/iiiliis
«pie. Voy. le Un uni de» chnrlr, ,lf Silim, on le petit l)oiiiin^<> Herin-il, p. I.IM ; cf.
p. 113, llî». I.T», 161, elr llndex (In mt''Mic volume, aux mol» Mi.xio,
2. Men^i. Mingn, nbn «•■ 'l«; liumeinja Mii^ui r/ .
'M)i
liisioiHi: iiK I. AiiiiWi^ Dr, sir.os
29. — Année I25r>.
GRAVISSIMIS PR>ESSVS DIFFICVL
TATIBVS ILLDEPHONSVS X HISPANIA
RVM REX ET AB EISDEM PR/ESIDIO
BEATI DOMINICI LIBERATVS EIDEM
GRATIAS ACTVRVS AC PRO RELIQVIS
EXORATV.^VS HOC LOCO INTEGRAM
NOCTEM PERVIGILEM DVXIT
(lloître supérienr de Silos. Inscription de 0"'60 sur 0'"35, près do
la pelito fenêtre, anjourd'hui murée, qui permettait de voir de cet
endroit le tombeau de saint D()niini([ue avant sa translation en 1733.
Elle est bien postérieure au fait qu'elle signale et telle qu'elle est
maintenant ne remonte pas au delà du XVI'' siècle. Nebreda [Notice
mamiscrite:) la cite déjà en 1572. Sur l'événement qu'elle rapelle,
voy. ci-dessus, p. 101-102.
30. — Année 1256.
OB. ; CONSTANCIA \
RECLVSA : ET : MONACA \
ERA : M ; ce i Lxxxx • lin ;
D'après le fac-similé, pris au siècle dernier, de l'inscription placée
sur le tombeau de dona (lonstancia dans l'ancienne église abbatiale
de Silos '. Aujourd'liui aux Arcliivcs de Silos.
31. —Année 1257.
GVILLELMVM \ CANVM : TEGIT! ISTE i LAPIS
TOLOSANVM fH-
QVEM ; LAPIS : iste; tegit ; cvrsvm ; féliciter ; egit tH-
SANCTA i SIBI ; DETVR ■ REQVIES \ CELOQVE ; LOCETVR rlf
ERA MCCLXXXXVrlf V
IDVS ; IVNII OBIIT
REQVIES ; AMEN-
1. <i Dofia Costanza (iciipabii en la iglesia
autigua un scpulcio clevado y bien distin-
guido con este epitaCio ; "()l)iil Cnnstaiicia
reclusa et uionara, ora iiiillesima diiceii-
tesima sexagesinia 1. nonagesima fiuarta»
[Arch. de Silos, ins. 116, p. \2\ — Le
catalogue manuscrit A (de l'i'li^ dit à son
tour fol. 42) : « Ksla sefiora esta enterraila
enciiua de la pila del baptisnio, en una
sepultura que e?lii alfa, pegada à la pared,
juiito à la sepulhiia de Juan l'erez de
IJarbadillo ». Ce toml)eau el son épitaphe
sont encore à la même place, mais sous
le pavé de la nouvelle église, vers le point
qui ciirresixind à i'iiisci'iplion luodcnie du
cloître inférieur : obut constancia «eclusa.
Sur cette pieuse dame, on peut voir les
notes qui accompagnent la charte de saint
Ferdinand, roi de Caslillc, datée du 2.j août
1218 Recueil, p. Wi).
1. Ces deux derniers mots onl disparu
avec la partie inférieure de la pierre ; mais
INSCBIPTIO.NS IKniVKKS \ SILOS 303
Cloître de Silos, côté ouest, pierre de O^iS sur 0'"40.
32. —Année 1280.
HIC : lACET : EGREGIVS : ABBAS : RO
DERIC : QVI : FVIT : IN : ISTO : MONASTE
RIO : XXXIIII : ANNIS : ET : ABRENVNCIA
VIT : ABBACIE : Mil : NONAS : APRILLIS
ERA MCCC : Xllll : MIGRAVIT : AB : HOC
SECVLO : IN : SENECTVTE : BONA : XIII
KALLENDAS : OCTOBRE («c' : ERA : M : CCC : XVIII
Inscription du tombeau de Tabbé Rodrigue de (luzman, aujour-
d'hui dans la chapelle des reliques à Silos. La pierre sur laquelle elle
est gravée se trouve sur le devant du tombeau el mesure 0'"70 sur
O^oO. Sur l'abbé Hodriguo, voy. ci-dessus, p. 98-105, particulièrement
p. 103, note 4.
33. — Année 1282.
HIC : lACET : FAML : DE! : ABBAS : SANCI' : OBIIT
Xllll : KLS : IVLII : ERA : MILLESIMA : CCC XX :
Cloître. de Silos, côté du nord, sur la pierre qui couvrait le tombeau
de D. Sanche Perez de Cuzman, dont il a été longuement question
ci-dessus, pag. iO.j et suivantes. Celte inscription est sur une seule
ligne et mesure 1°'90 de longueur.
3i. - Année 1283.
OBIIT : FAMVL' : DEl : SEVASTIAN' [
ABBAS : ERA : M : CCC : XXI:
Cloître de Silos, côté du nord. Fragment (de 0'"0:; sMrO'"l2 du
tombeau de l'abbé D. Sébastian de Madiigal. Voy. ci-dessus, p. t08.
35. — Ann.W- \2'.)H.
VENERABILIS : ABBAS : IHNS
OBIT : XVI KLS : MARCl :
E : M : CCCXXXVI :
FVIT MONESTERIVM SINE ABBATE
POST MORTEM : IPSIVS :
ANNIS : TRIBVS : MENSIB : IIIIOR
!<• P. Snri, dont \t! nom rtl revi-nii «i cm-oro en \1M et noiiii ni n lainMi' un
■ouvrni 40III noire plunu'. |Mit tcx lin' fnrxiinilé Arc/i. de Si ton, liaxMt- 117.
'M)ï HisToiiii; i)K i/mhîavi; m; silos
Cloître de Silos, cùtc du nord. Epitaphc do Tabbé 1). Jean III, sur
une (''(roile bande de pierr(> (jui mesure r"9o de long. Celte pierre
a été encastrée à l'envers dans le mur, ce qui ajouté à la forme bi/arre
des lettres en rend la lecture assez difficile. Voyez ci-dessus, p. 108. —
Au-dessus de cette inscription se trouve la suivante, qui se rapporte
an mémo prélat et qui est aussi un frajimenf de son tombeau :
3G. — Année 1298.
NOBILIS : ET : PALLAS : IHNS
ABBAS :
C'est-à-dire « ci-i^il le noble et savant abbé Jean », ou comme
traduit le V. Ruiz [Histoire nmnuscritr, fol. 107) : c El abad Juan fue
noble y valeroso ». Voy. ci-dessus, p. tlt. — Cette inscription élait
placée primitivement derrière la tête du défunt, à l'extérieur du
sarcophage. Elle mesure 0"'40 sur 0"'lo.
37. —XII-'-X III' siècle.
O ' : VITALIS ; PALOMERO '. ET : VXOR !
EIVS ; MGA - : FIAT .• ANNiVERSARIVM ! PRO i EIS !
Cloître de Silos, côté ouest, pierre de 0"'40.sur 0'"20.
38. — XII'-XIII- siècle.
O ; EGIDIVS ; DE : LA \ CAL !
Cloître de Silos, côté ouest, pierre de 0™35 sur 0"oO.
Il est question dans un acte de 1218 [lîfcneil^ p. 138) d'un laïc de
Silos appelé « domnus Alvarus de Calle ».
39. — X II-- X IIP siècle.
O : lOHS i DE :
CARACO : M' i
ANIVERSARIV i
(Ohiit lolmnnes dp Carnzo monnchus. Annirersarium.)
Cloître de Silos, côté ouest, pierre de 0™30 sur 0"'27.
1. C'est-à-dire : obiit. — i. Lire: Memîa. Voy. les n"» 28 et 67.
Inscriptions rudivÉHs a sil«is 3(K)
40. — XII-XIIP siècle.
O -. P' ; CAPEL
LANVS i PET" ;
[Oblit Pf'fnfs cape/ la nus. Petrus c.)
r.loitre de Silos, côté ouest, pierre de O'°20 sur 0'"25.
41. — XII'^-XIII'^ siècle.
O ; M" : DE !
SORIA : ET
M ; P E D R
ERA G
\<)biil M'irtinits '^h (h Soria et Maitinns ? Pcdrn'a.)
(iloitre de Silos, côté ouest, pierre de O""! l sur 0™22.
i2. — XII-XIH- siècle.
O ; MICHAEL ■ DE
QVINTANAR \ ET ': M' :" DE
PALAcio ;
Ohiil .Mi( luu'l fh: (Jiiiiiltiiitir ri Mtirlijiiis ?y de P(il(u:i().)
(^ioilre de Silos, côté ouest, pierre tle 0"42 sur 0'°2.').
43. — Xll-Mir h.mI...
O • MAGISTER ROBERT ET VXOR El : CECILIA \
(thiil innifislir linhoiliis ri mur mis Cri t/ia.)
Clollre dr Silos, cote ouest, au-dessous du bas-rclicl (|iii rcprt'sciilc
ranrioriciatiori de .Notre-Darue, pierre de 0'".*).*) sur 0 '08.
4i. — XII -Xiir siècle.
O lOHS CAPELLAN ET ! ADAM M' i
(Ohiit hitiniines laprllnini'' ri .\ilinii nnnuii Ims.)
(llollre de Silos, «ôlr nord, »oU!« les arradrs rouiancs, picrir (!<•
0"40 Hur ()™0.n.
30t) IIISTOIUE DK l/AliltAVE DE SiLOS
4:;. — Xir-Xlll" sic'cle.
O : MAGISTER : FERNIN' ■ M' !
[Obiil niagister Ferniniis )nonachus.]
Cloître de Silos, côté nord, pierre de 0"'25 sur 0'"04.
4G. — Xir-Xlll- siècle.
O ; MR : DE SILOS ; et ; prior : alfons" ; m* ;
[Obiil .\far/iniis (?) fff Si/os, r/ /i/ior Al/onstts monnchus.)
Cloilre de Silos, côté nord, pierre de 0"'40 sur 0"'0l.
47. — Xir-Xlll' siècle.
O : lOHS : MARTINI ; ET ; D' •. BENEDICTI .■ M' !
[Obiif lo/i(m/irs Martini et Dominiras Benrdic/i inonachus.)
Cloître de Silos, côté nord, pierre de O'"o0 sur 0"'0o.
48. — Xlf-XIll-^ siècle.
O : D' : DALCAÇAR \ ET .' D' . PEDRERA : ET i MAGISTER : D' i ET!
MR' i REDONDO i
[Olnit Dominictis de Alcazar, et Dominicits Podrora^ et moffixter
Donrininis, et Martimts Bcdondo.)
Cloître de Silos, côté nord_, pierre de (Y"V)"^ sur 0™10.
49. — XIP-XIIP siècle.
M'
O : PRIOR ; viNCENcivs ; ET ; d' ; et poncivs ; et ;
P': GVNDISALVI iET : lOHS \ MATHEI : INFANS \
[ObUl prior Vin<entiif< ', d honiinictis, et l^untiits^ et Pet rit s
Gundisulci^ et lulitauirs Mtitltci i/ifa/is.)
Cloître de Silos, coté nord, pierre de 0™5r) sur 0"'I0.
50. — Xir-XlIP siècle.
M'
OBiiT ; STEPHS ; c ;
{Obiit Stephanns conversus^ ?)
1. Voy. la charte fin 28 juin \\T> et celle du 1" mai 1221 {Recueil, p. 100 et 161).
iNsiitinioNs riiui vKEs a silos 30T
Cloilre de Silos, sur le mur de lest, près de la statue de .V'" N*"" de
Marzo, pierre de O^iO sur 0'"20.
51. _ XIP-XIIP siècle.
M'
O ; MARTINVS ■ FRIVZ '. ET \ MELENDVS
(Obiit Aîar/imi\ Friuz ' ft Melendux.)
Cloître de Silos, côté est, pierre de O'"o2 sur 0"'23.
o2. — XIP-XIIP siècle.
M'
O :? GAGON ; ET . P' SCRIBA !
ET ;• ALVARVS '. RODERICVS . O i
Ohiit Pf'/rns Gfiffon, r/ Pctnis scriba, et Alvarus Rodfriciis obiit...)
Cloître de Silos, côte est, pierre de O^iO sur 0"'20.
53. — XIP-X IIP siècle.
OBIir ; MARTINVS GVNDISALVI : S MARIE . M'
[Obiit Marti nus Gutulisahi Sancte Marie inonar/iiis-.)
Cl*>ître de Silos, c(M«'' est, pierre de 0'"9.-) sur O""!".
oi. - \ir-.\lIP siècle. •
sïET: michael; m' : fiât ; anniversarivm ; bis;
IN ANNO PRO. E0 '.
KDE : STA ; MARIA ':
(... Et Mirhael inonaehas. I'i//f fiiiinrrrsariiiin bis m an no prit eo
dp Sonrta .Varia.)
(Moilre de Silos, côté est. pierre liriséc de ()"'70 sur 0"'2().
55. - .\IP-.\IIP siècle.
O ; VINCENCIVS PRIOR M' ET M' : PR ■
ET D DE SALAS
[ffbiit Vini enlias juKtr, ninnarlnis f?), Mo/ /nuis prr\f/itrr (?), et
hiniiiniriis (?) de Salas, i
1. Ce nom, ilune phyrii<iiioiiii«- un |m'ii farilniii-til. Pi'ult''lrc rurlixlt! a-(-il vntilii
ci)>U(|iie, tti D«-li<>mprit grnsf- el •«• lit (•cùrv h'ernunilti.
'M)S IIISTOIRE DE l'aBUAYE OE SILOS
Cloîlre de Silos, côté est, pierre de 0'"40 sur 0'"23.
56. — XIP-XIIP siècle.
O i PRIOR M' ; DE ; STA \ MARIA : ET ': STEPHANVS .' QVIN
TANA : ET •. D' ": DARAVZO
[Ohiil Prioi' Martinus do S(ni//i Maria, cl S/ejj/ianiis Qn'mtand, cl
Dominiciis de Arauzo.)
Cloître de Silos, côté est, pierre de O^oO sur 0"'2o.
57. — Xir-XIIP siècle.
O \ MICHAEL ; ET ; P' ; DARAVZO !
ET ■ GARCIAS : DE : CASTRO ; ET ': P \ GE \ PRIOR
{Obiit Mic/iacl^ cl l^clms de Aidiizu, cl Garsias de Caslru, cl Peints
Garnie prior.)
Cloître de Silos, côté est, pierre de ()'"()0 sur0'"25.
58. — XINXIIP siècle.
O ; D' ; SACRisTA ; et ; sancivs : ortiz ;
[Ohiil Dominiciis sacrista\ cl Sancius Ortiz.)
Cloître de Silos, côté est, pierre de0"'50 sur 0"'25.
:;9._X1P.XI1P siècle.
5%m^ssENsivs ; ET ;
^cvs : GARSIAS ;
Cloître de Silos, côté est, pierre en partie brisée de 0"'45 sur O^SO.
60. — XIP-XIIP siècle.
o ; ciPRiANvs ; et ; semenvs ;
M' ;
[Obiit Ciprinmis et Semenus monar/ii.)
Cloître de Silos, côté est, pierre de 0"'G0 sur O^SG.
Cf. —Xir-XIIP siècle.
O : lOHS ; RAIMVNDI \
[Ohiil lo/iannes Raiinundi.)
Cloîlre de Silos, côté est, pierre de 0"'40 sur 0"M0.
1. Uue charte du 13 janvier 1201 (liecueil, p. 119) mentionne un « Dominicus sacrisia ».
INSCRIPTIONS THOL VÉKS A SILOS 309
62. — XIP-XIIP siècle.
o ; D" : DE ; soRiA ; M" ;
Cloître de Silos, côté est, pierre de O^So sur O'IO.
63. — XU-XllP siècle.
O ; lOHANNES 'DARAVZO ■ M' : M' ':
Cloître de Silos, côté est, pierre de O^oO sur O^SO.
61. — XII -Xlil^ siècle.
O : viNCENcivs ; M" :•
(Obiif Vincf'iicius monachus.^
(Cloître de Silos/côlé est. pierre de0"'25 sur 0"'10.
6o. - Xir-\ 111 siècle.
O MICHAEL \ ET ; EGIDIVS : M' ':
Cloître de Silos, côté est, au-dessous du bas-relief (jiii représeiile
la sépulture et la résurrection de N. S., pierre de 0°33 sur 0'"12. Les
premières lettres sont très endommagées.
,Î0. _ Xlp-XJII' .ir.l...
o: PEREGRINA' ANIVERSARIVM; FI^AT] \
Cloître de Silos, côlé est, sur le clia[>iteau de la dernière colonne,
vers l'angle, derrière le has-rolicf nirrifionné an nnin<''i'o piéc(Ml(Mii.
67. — \li -Mil >i.-cl<-.
+ IDVS IVNII OBIERVNT FAMILIA
RE5 NOSTRI MICHAEL ET VX
OR EIVS DOMENGA DE ESPINOSA '■
ANNIVERSARIVM , FIAT PRO EIS • IN ALBIS !
ANIME . EORVM REQVIESCANT IN PAGE
Clolln; de Silos, sous une arcade du cUé sud, pierre de O'TiO sur
0-22'.
I. SuriM famittnrrt, linni il «••i ijni-fiiiiiti i|jiri« rc|t<," iMSi'ri|)li<iii, vdyez ci-dciiKiio, p. \1\.
|}I0 iiiSTOiRK Di; l'abbaye de silos
68. — XIP-XIIP shH'le.
o; maria; capellana; '
(^loîlrc de Silos, sous la mémo arcade, pierre de 0"'20 sur 0"'06.
09. — XÂP-Xlll-^ siècle.
O ; MARIA ; DE ; BARVA : RASA i MONACA " '.
CJoître (le Silos^ côté du sud, au pied dn bas-relief d(; l'ascension
de X. S., pierre de 0'°40 sur 0'"07.
70. —XlKXlll^ siècle.
O ; EGIDIVS • DE ; CANALES ': M :
[Obi il Iu//dliis (Je Canah's monachiis.)
Cloître de Silos, côté sud, au-dessous du bas-relief (jui représente
l'arbre de Jessé, pierre de 0'"33 sur 0'"06.
71. — XIP-X11I« siècle.
O ; MR' : ABBAT PRIOR i ET ■ lOHS
DE ammmmmmAOHS dominici ; de
SILOS : M' ;
[()/}! Il Marti nus Ahlxil jirior, et lolidniifs de . . . lo/iaïuirs Dominici
df Si/os- monac/iiis.)
Cloître de Silos, côté sud, pierre de 0"'43 sur 0"'2o.
72. — X11--X IIP siècle.
O : lOHS ; DE ; braçvela ; m' ;
[Ohiil ïohannrs de lîrdziirhi nionachiis.)
Cloître de Silos, côté est, pierre de 0"'42 sur 0'"3U.
I. Celte capellana (•[■,\\\ sniis ddiitc une mi>l « Capellana » pouirail aussi ii T-lre
lie res pieuses feumies, qui couiinc la qu'un nom propre.
Maria de l'inscription suivante, se con- :2. Trt''s probahlcnicnl une recluse, couiuie
sacraient au service des pauvres dans la doua (A)nstaocia, dont il a été question
l'hnpilal de l'ahbaye. Peut-ctrc avait-elle ci-d' s^•us. Voy. l'inscripfinu n" .'iO et In
le soin de la chapelle de cet hôpital. Le note qui l'accouipagnc.
INSCRIPTIONS TUOLVÉES A SILOS 31 t
73. — XIP-XIII^ siècle.
O i FERNANDVS : PRIOR ; ET [ lOHS ! DE •;
soRiA : M' ;
{Obiif Feniandus prior et lohannes de Soria ))ionac/iiis).
Cloître de Silos, côté sud, pierre de 0™40 sur O^SO.
7i. — XIP-XIII^ siècle.
O NICHOLAVS : ET ': BERENGARIVS :' M' : MA
RIA ; GONC^
Cloître de Silos, côté sud, pierre de O'ôO sur 0'"30.
75. _\n. \ Il [. siècle.
O : PASCASivs ; et iviichael ; m • fiât
ET DIDACVS : DE [ SCA ': IVIARIA ':
Obiit Pascasius, et Michael tnonachiis, fiât [anniversarium]. et Dithi-
cii.s de Sancta Maria.)
Archives de Silos, fac-similé du XVIII'' siècle. — Nous n'avons pas
retrouvé le monument original.
70. — Vers 1360.
ESTA ES LA MANO DE SANT VALENTIN
DIOLA EL AVA DON PE '
Sur le piédestal du reliquaire de saint Valcnlin, dans le trésor des
reliques de Silos. — Le saint Valentin mentionné ici est celui <juo l'on
croit avoir été évétjue de Ségovie et martyr. Voy. ci-dessiis. p. 217.
La charte du 2.'ijuin I liO lit-an'il, p. 4Hi' mentionne celWî reli<|ne :
• Vax un pano de seda la mano de sant Valantin, e esta lan ftesca
como si (••*loviosse vivo ». \\\ XVir siùch;, Hiiiz dil de son r(*»l('' : « La
niano dere<-ha de san Vah'ntin, ohisj») v martyr » dans Ve|)es, (Uni-
itiifi, t, IV, fol. 3H() . Le I*. Castro p. 295; écrit à ce sujet : « La tnano
derechadoHan Valcnlin, (nartyr y mon^'C, ohispodt; Segovia v lierina-
no de xan Friilos y «anla Kn^racia ».
I. Lire : n. akah do!i rttinn. Sur VhhhO I). i'iilro, voynz ci-dcimuii, p. 128-129.
MI2 IIIsroiHE l)K l/Altl!AVI': DE SILOS
77. — Aniu'c loil).
HAS FORES TRANSTVLIT RP F-
BARTHOLOMEVS SANCTI DOMINICI SiLENSIS ABBAS ANNO 1549
BEATI QVI HABITANT
IN DOMO TVA DOMINE
IN SECVLA SECVLORVM
LAVDABVNT TE PS. 83
ELEGI ABIECTVS ESSE
IN DOMO DEI MEI
MA&I5 QVAM HABITARE
IN TABERNACVLIS
PECCATORVM
1549
Silos, sur la porto principale du carrai ou première cour d'cnlrée
(le l'abbaye. Sur l'abbé Hartolonie de Santo Domingo, voy. ci-dessus,
, 00 .
78. — Année lool.
HIC lACET ^Kmamz'
FERNANDI DE XARAMILLO IN QVINTANARAYA ORTVS QVI IN REGALI
COENOBIO miimzmmmAQjk'^ ''
FVIT CAPELLANVSOBIIT DIE VENERIS 3 IDVS SEPTEMBRIS ANNO 1551
Silos, pierre sépulcrale de Diego Fernande/ de Xaramillo, cbapelain
de las Iluelgas et insigne bienfaiteur du monastère de Silos. Son
tombeau se trouvait au milieu de la cbapelle de Saint-Martin ', d'où
il fut transporté dans le baptistère, en 1772.
79. —Année 1554.
ESTA OBRA HIZO FRANCISCO MAJO
DEXO EN ELLAVN CAPELLAN PERPETVO
ANO DE 1554
1. (ferc'miiMO de Nebreda [Notice manus- 3. Il fanl liic; sans aucun dtnile : saxctae
crile (lit de cet abbé de Silos : ■■ Fr. Barto- mariae he iivei.oas.
lonie de Sanio noMiini:n passo la portcria, i. « Diosclc sppullura en mcdio de la
f|ue estava en frenic de la Iir-iiIi", adonde capilla de San Martin c<m l.ipida y litnld »
aora esta, que importa niucho para la (Ncbreda\ — Le 12 novembre, on chantait
(|nietiid y recnfriniicnln. Flizn la pared de [xnir cp bienfaiteur une messe ?iilcunelle.
bueua sillcria y la pucrta que auloriza la " Eltumulo a doser cou nna cassulla cnci-
casa ". ma, y una calabera y vonete », dit le céré-
2. Lire: h ev. didacis'. — Ouiutanaraya nionial do KJIT Arc/i. de Silos, ms. M,
est un villa','0 situé prés de Clunia. fol. 10;.
INSCRIPTIONS TROUVÉES A SILOS 313
Eglise de San Pedro de Silos, sur l'autel de la Nativité [del Naci-
miento df X. S.). Voy. ci-dessus, p. 24U, note 7.
80. —Année I06I.
AQVI lAZE SEPV
LTADO EL MVI R. P. FRAI GREGORIO DE SA
NTO DOMINGO ABB
AD DESTA CASA FALLESCIO ANNO 1561
Kglise abbatiale de Silos, dans le baptistère : pierre sépulcrale,
ornée d'une crosse. — Sur le P. Gregorio de Sanlo Domingo^ voy.
cii-dessus. p. lo6-io7.
81. — Année loTO.
AQVI ESTA SEPVL
TAO EL YLLE SOR ' BALTHAZAR
DE CASTRO OTANES
DEXO DOTADA V
NA MISSA CADA DO
MINGO PERPETVA
EN ESTA CAPILLA
MVRIO ANO 1570
Kglis»' abbatiale de Silos. rhi\\)v\U' d'ilv de /os Sri m /ds IU-ijcs ; belle
pierre .sépulcrale ornée ".
«2. — Année 1:370.
AQVI ESTA SEPVLTA
DA LA MVY MANIFI
CA S'ENOR A ANA DE NEBRE
DA MVGER DEL YLL VSTR E
SENOR BALTAZAR DE CAS
TRO OTANES FA
LECIO ANO 1570
I. Lire . Kl i\.tAf>inv. hr.hoh. An-llciiio, mlcKial <|iic fin ilrl culegio virjn
1. Klle porte \e% nrineft tuivanli-i : écar- <!<■ S. Ii>irl<>|i>iiif ni S.ilaiiiiiin-ii y raliMlrn-
Irl^t I f'I i Ji ' à <'iii(| tirii de vi«|ii-rJi'« i-n ai|iii'ltii luiiM-rtiiliiil, y
r«piir«. l'fK' Il , irc iiin- n^i-rii ili-l (•oii<«i'j(i rnil y liaficndu ilc Su
oiiacrile <iii P. Miiiz, iioui nppremi i\ue 1). MageitlaiJ : (|iii' pur iiiiii-tin i|iii- mi- vayaii
R'> ' > ■« fcDiitic <^l<ii«-iil \c* <■ aliiicliM apr<-«iiraii<lo Imm prrniiuH en hii pi>ri«iiin
<!• ii i«dii <l..ii lii.-i/.. ilr (!.. rr.il, y au daraii alcauce 1 "h- riniil.i- ...
l]\\ IllSTOIHE DE l'm'.IIWE DE SILOS
Y EL MANIFICO SOR DON GO '
RVIZ DE VILLASPASA
Y DONA MARIA O
TANES SV MVGtR YERNO Y lA '
DEL QVE FVNDO LA M. '
K^Iise abbatiale de Silos, dans la môme chapelle. A la partie
supérieure sont sculptées les armes parlantes des Castro.
83. —Année to80.
AQVI YACE EL M.
R. P. F. HIERONYIVIO DE NEBREDA ABBAD DESTA
CASA Y VISITA
DOR GENERAL OBIIT ANNO 1580
Silos. Pierre tombale (ornée d'une crosse) qui se trouve actuelle-
ment dans le baptistère de la nouvelle église abbatiale. Sui' l'abbé
Geronimo de Nebrcda, voy. ci-dessus, p. dGO-161.
84. — Année 1584.
ESTA CERCA SE HIZO
SIENDO ABBAD EL
MVY RDO P. F.ALONSO DE
FIGVEROA ANO 1584.
Silos. Insci'iplion gravée sur la muraille crénelée (jui entoure le
grand jardin de l'abbaye, du (-(Mé ({ui longe la rue dite calie de Santo
DomiiKjo'. Sur cet abbé, voy. ci-dessus, p. 173.
8o. -Année KiOb.
HIC lACET
R. P. F. ILLEFONSVS VELLORADO ABBAiS^
HVIVS MONAS
TERII OBIIT ANNO 1606.
Silos. Pierre tombale oiikh'. d'iuK! crosse, dans le baptistère. Sur
cet abbé de Silos, voy. ci-dessus, j). 176.
1. « V EL MAiiMKico sENOR Do.N GoNZALO n. ccii parti : 1, à uii HoD IcDanl une crosse ;
2. Lire : Ija (pour /iyo, fille). 2, à un château : qui sont les amies de la
:i. Lire : La .Missa. Congréfialioii de Saiut-Benoit de Valla-
i. Celte inscrii)lion est surmontée d'un dolid.
INSCRIPTIONS TROUVÉES A SILOS 3Io
86. — Année 16....
AQVI YAZEN IVAN
CALBO FEREZ Y
MARIA DE HERBA ;SV]
MVGER Y EL LIZDO' G
REGORIO CALBO PE
REZ SV TIO CAPELLAN EL
DR- PEREZCANOCO DEO
SMA QVYA ES ESTA
C API -LA mm^immA^msiSi,
Pierre lorabale. dans Téglise de San Pedro de Silos, au pied de la
chaire '. D. Juan Perez fonda une chapellenie avec deux messes par
semaine 'Procès verbaux des visites de cette église, de tôlTi à I8.S0)'
On sait aussi qu'en 1637 le patron de cette chapellenie était D. Juan
Florez, résidant à Séville. Le dernier chapelain fut D. .Vndres Alvarez,
prêtre originaire de Fonlioso. Il mourut vers IS.'IO. chanoine de
Zamora. (An/i. de Silos. Papiers de l'ahbé Kchevarria).
87.
AQVI YACEN FRANCISCO
Y PEDRO MAXO FVNDA
DORES DESTA CAFILLA
Y EL CAPITAN P. MAXO
DE AMAPAV BEZEREIS
SV NIETO E HIXO FA
TRON DELLA MVRIO A
II. DE AGOSTO DE 1631 '
Kglisc (h; San Pedro de Silos. ;iu pied de l'aulcl ild Sai iniimln ^
Voyez rinscrijilion m" 7!» Iji IC.'ill. relie chapellenie cl celle fondée
1. Lire : Licr.Hzuuo. d'iiti iicnncié île Silos, du iioni de Af;nilar
2. \Àrf : I)<M.Toii. (]«• Nrj.iMro, idilitin-til ruiilrc lui iiiif scii-
3. Lirr : (i*:»osK.o. Iriu:»- ou ejevuttuiii rral. |ir<>iiiiiiraiil i'rxil
i. L'in»rriplion cil ■iirm»>iilrc <]»•« nrint-n runlre li-dii lici-nrit';. iitrinii\n\i\fi irjfiiiln-
■iiivaule* : I : l.aun rhàinui fort: riVi. ipii |i<irlr Ifi d.ilr de I.V.Ili. Arc/i. dr
2, a un pnlii.. t di-ux rti-f* m it/iiiloir; Silu», li.utiK! K.
♦ , à AfMX rriM««aiilii r<'iiv«T»ét cl miniion- <1. Avir \c% nriiM-i* Piiivanlrn : KcnrUdi',
ik» fi'iin »<>|<'il, I. ,i iiiii. iiiiiiii tfiwiiit lin** luiici- : 2, nii
.'», L'n <loriiiiiciil (|r« /irrhivm «|r Silo» ('liiiiii-iiii de pr/lnl ; :i, à nue «rnix de C.dla-
nMU« Uil riiiinnllrr i|iic lr< Amx pr*-- Irnv/i ; i, à un rliàtriiu fort ; !<• loul nur-
nii<*r* |M-r«>iiii;i)(r« menXutiitU-* dau« r<>llf nionl^ d un ramiiK* i\ paiiiK'hc Crtlc
InirriptioD, nyinl rrru urir vrnsi' iojun- |iicrr<' loiiitial<- ml hii-u «•<>ni)rrv(<r.
.ni) HisToiiti: i)i; L AiiiiWb: DK silos
en l')o4 avaient la charge de cent quarante messes annuelles, ([iii
furent réduites à quatre-vingt-six en 1791. Les titres de cette fonda-
lion furent vendus en IH'ill.
88. —Année KiST.
ILLVSTRISSIMVS ET RMVS. D.D. FRATER ANTONIVS FEREZ
BENEDICTINVS
LITTERARVM DECVS LINGV/E PARITER ET VIT/E PVRITATE CONSPICVVS
CMNIVMQVE VIRTVTVM GENERE FR/ECLARVS
IN SALMATICENSI MVSEO NOBILIS THEOSOPHI/E PROFESSOR
POSTQVAM SV/E FAMILI/E QVATER ABBAS
TOTIDEM DEFINITOR SEMELQVE GENERALIS ELECTVS
ET SANCT/E FIDEI CONSVLTOR
EPISCOPVS PRIMVM VRGELLITANVS ILERDENSIS
ARCHIEPISCOPVS TARRACONENSIS
TANDEM ABVLENSIS EPISCOPVS DESIGNATVS
OBIIT MATRITI KALENDIS MAII ANNO DOMINI MDCXXXVII
AETATIS SV/E LXXVIII
Kpilaplie du H. i*. Anlonio Pcrez (d'ajirés Moiidsliiun hisjKinicuni^
manuscrit de la iîibliotlièque nationale de Paris, fonds espagnol,
321 , f. 27')). Sur ce personnage, voy. ci-dessus, p. 2i1 , et M. Anibarro,
Inicnio (le un <H( riondrio bioyràfico // bihliuyvdficu de la provincia de
Il II nj os, 1890, p. 388.
89. —Année 1642.
H • I • R • P • F PLACIDVS
FERNANDEZ TER HVIVSCEN0BIIABB4SEIVSQVEINGENTIS PARTIS
'm/Mmmmmmmmmmmmmmm^mi'
CONGREGATIONIS VISITATOR TERQVE ERGO REPARATOR
TERQVE PER CONSEQVENS LAVREATVS
OB. IV IDVS SEPT.
AN • D . MDCXLII
Silos. Pierre tombale ornée d'une crosse et placée aujourd'hui dans
le baptisière de l'église abbatiale. Sur l'abbé Placido Fernande/, voy.
ci-dessus, p. 170.
1. Y(iy. l'inscription ii" '.)!. ([ni .lidc à coniprciKlre cellc-ri.
INSCIUPTIONS TliOl VKES A SIL(»S 817
90. - Année 1645.
ESTA SEPVLTVRA
ES DE ALONSO DEL
RIO Y FRANCISCO
DEL RIO Y DE SVS
SVCESORES ANO
DE 1645
Dans la nef centrale de l'église de San Pedro de Silos. Celte pierre
tombale porte les armes de la famille del Rio, qui sont de trois bandes
ondoyantes surmontées de trois fleurs de lis.
91. — Année 1660.
ESTE Q VAR TO LE COMENZO N M R P FPLACIDO
FERNANDE! ABB AD. 3 VECES DE ESTA R EA L CASSA
AN 0] I 6 3 OYSV HIJO NM RPF DOMINGO GVTIEREZ
2 VECES ABB AD, DE ELLA LE PROSIGVIO ANO 1660
Silos. A l'angle sud-est des murailles de l'abbaye (|iii doniinonl la
grande f<tntaine publique '.
92. — Année t66i.
ESTAS ARMAS
SEPVLTVRA
ES DE FRANCIS
CO GONCALEZ
ANO DE 1664
Pierre lombab*. dans le clufur de réjj:lise de San Pedro de Silos*.
'.Kl. — Année lOSO.
SOLI DEO HONOR
ET GLORIA
ANO DE 1680
1. • Herivone pi quarto vif Jo que Ilanui- religion » [Arch. de f>ilus, « Libro de De-
vin </<•/// /'yrre.por ««min provech<< y «-fiUr po«il(» .. ni\ nnri. ir.:in. — Cour le (l<'-tail (Ioa
niiii pfligron». y le cdifiro un quarto «le con«trncliori.<< fuites en liHK», lliid.. a<l anii.
€•§« y (iormilorio h<-rinoio y fuerlc. Iiiti.'i .
Ti»*nc Irf» ■ r' ' ' ' i«. y «'n rnda 2. l.r» arme» >{rav«'(s nur la iiicrn;
nno quarto i la» y vcntana* tonibnli- nont : Ki-nrt«'l«'' ; I, a un <'|ialcaii
dr illleriâ ; y tien*- cl dormitorio vrinlc fort ; 2. A un»- «'loil»;; .1. à Iroii Ijnndes; l. à
v'iritr y «••il. d«.'U)i animaux pant/inlu. Sur l>ru, un
• vu lo vnjo. y caïquc de chivaln-r. Ott»- initrriplion
•eir»n in obra. M>rn An la« mnyorc* de In cit d'unn lc<-turc tuner, difflcilu.
318 HISTOIHF. DK I.VmUîWE DE SlLOS
Silos. Sur la façade orientale de lahhaye, devant le pelil sanctuaire
appelé ol Camf/rifi tiel Santo.
9i. — Année 1713.
HINC SVPERAS EVASVRVS AD AVRAS
ILLMVS AC RMVS D.M.D.F. lOANNES VICTORES DE VELASCO
VITA ET PROFESSIONE BENEDICTVS
EIVSDEMQVE TOTIVS GENERALIS MAGISTER
SVPREMO IN SENATV FIDEI REGVLATOR
CAROLI II REGIS CONCIONATOR EGREGIVS
QVATER MITRA MERITISSIME PREDITVS
TERRAQVE DVX IN MARI MODERATOR GENERALIS
FORTITVDINE ET PRVDENTIA ALIISQVE DOTIBVS
HIC lACET CORONATVS
DIE X DECEMBRIS ANNO DNI MDCCXIll
Cathédrale de Trujillo, au Pérou. Epitaplie de Vitores de Velasco.
profcs de Silos et évêque de la ville de ïrujillo. Elle est gravée sur
une belle table de cuivre, au haut de laquelle se trouvent les armes
du prélat entourées de quatre mitres, allusion aux deux abbayes
et aux deux évêchés (ju'il avait successivement gouvernés. Voy.
ci-dessous, Appendice IV.
9:;. — Année 1731.
ANO DE 1731
D • O • M
AC B • F ■ N •
DOMCO'
SIT
HONOR ET
GLORIA
Silos. Sur la façade de la grande porte intérieure de l'abbaye,
devant le grand escalier surnommé la esca/era de los Leones.
<)(■). — Année 1732.
HIZOSE • ESTA • CAPILLA • SIENDO •
ABAD EL P • M • F BALTHAZAR • DIAZ •
ANO • DE ■ 1732 •
1. « DeO OI'TIMO MaXIMO AC, PKATO pATRI NOSTRO Do.MINICO. »
INSCRIPTIONS TKOl VÉES A SILOS 319
Silos. Sur le mur extérieur de la nouvelle chapelle dite capilln
delSantoK Voy. ci-dessus, p. 180-181.
97. — Année 1739.
ESTA OBRA SE HIZO SIENDO SECVNDA VEZ ABBAD
NP-MFYSIDORO DE QVEVEDO ANO DE 1739
BEATI QVl HABITANT IN DOMO TVA DOMINE
IN SAECVLA SAECVLORVM LAVDABVNT TE
Silos. Insciiption placée sous l'écu. de forme colossale, qui surmonte
la porte principale de l'abbaye.
98. —Années 1709-1770.
EL DIA IX DE OCTVBRE DE MDCC LXIX
SE PVSO LA PRIMERA PIEDRA DE ESTE AGVAMANIL
SE CERRO LA BOVEDA EN IX DE IVLIO DE MDCC LXX
Silos. Sous la voûte de la tour de léj^lise abbatiale, an-dessus du
lavabo monumental de la sacristie.
99. — Année 1772.
ESTA SEPVLTVRA
ES DE DOMINGO
FLOREZ Y DE
SVS HEREDEROS
ANO DE
1772
Kglisc (le San l'edro de Silos, dans le clnfur.
<Ju'il nous soit permis de joindre à toutes celles (jui précédent une
drTnière inscri[)lion, dont le seul mérite? est de signaler le début d'une
I. .Nous litonc «iir lin iiia(;iiifi<|iK' de- Juste de ne pas laisser dnris l'oubli k- uoiii
Taol d'autel en %o'\v ou frontal d'un tni- de ce uiodcslc artisU». — Mentionnons
»ail vraiment temarqu/ilile, cx<'-cut<'; eu niitsi celui de l'Iinhile nrulpteur, an ciscm
celte nièfiie année 11.12, l'inicription lui- duipiel nonii devons lu liHe de suint Jeaii-
'•'ite : li-'iptinle (|ui «e vuil encore dims l'/'j^lise
V. Yi.iiKron»t« Via momacv* mviv» moxas- de Sunlilj.ine/. près île Silus. Au-dessous
TRMii rkcrr un l'> ivi.ii a.v> noMLti 17.12. Au iHmcu» i\\i\ porte rettr tiMe d'un rt'vtlisnie
Le P '' ■ ' I lit M^' le i juillel eiïrnyaht, mais d'une exécution piirriiile,
It.'Jl à M [i jH-re exereait la on lil re» mots :
prore««ion de fn<*deein, et avait prit l'ha- l'Hiiii'MVit Si>i!>i*iir.Tr. »ii rACiRVAT. V\iii.
bit monastique le ti janvier fiUf). Il r«t Vnlliidulid hurto itR I77(.
,'{:^0 iiis'roiiti: DK i.'aiuîavi: di; sii.os
ère nouvelle dans l'iiisloire de Sainl-Dominiquc de Silos. Elle est
gravée au-dessus de la porte de la façade méridionale.
100. — Année 1880.
I • O • G D •
PAX
POST • XLV • DESOLATIO ANN-
MONACHI CONGGALLOSB-
INSTAVR •
ANO 1880
{In omnibus r/lori/icrfur Dcus\ Par. Post XLV (Irsolationis annos,
monachi Congregationis Gallicx orjinis Sa?icli lîencdicti Instaitm-
rnnl.(uini) 1SS0).
\. Devise bént'ilictiiio. tirée de l;i rèfjle de saint Benoît.
III
Liste des églises dédiées à saint Dominique de Silos
Comme nous l'avons fait remarquer plus haut (p. 67), la liste qui
va suivre est proi)al)lement très incomplète.
AcEBRON. Kglise paroissiale d'Acebron. petit village de 200 âmes à
«jeux lieues de ïarancon. au diocèse de Cuenca. (Madoz, Uiccionario
(jcfjf/nifico dp Espoùa.)
Alabcon. Lue des deux églises paroissiales d'Alarcon, de lacjuolle
dépendaient les annexes de Tehar- et de Pica/o, an diocèse de Cuenc.i.
(Ponz. Vint/f <le Espnnn, t. III, p. 200 et 210 ; Mado/.)
Alcal\ l\ Heal, au diocèse de Jaen. La plus ancienne des doux
églises paroissiales est dédiée à saint I)(»niini(iue de Silos. Elle fut
construite vers 1341 sur l'emplacement de la nioscjuée, pou après la
confjuéte du fauhourg de la ville sur les Maures, fait d'armes qui eut
lieu le jour même «le la fêle du saint. ;^I)'après une lettre do don
Francisco Zurita, curé de cette église, 12 novembre 1890.)
Alcazar dkl Hkv. Kglisc! paroissiale d'Alcuzar dol Hoy, à trois lieues
de llucte, au diocèse de Cuenca. (Madoz : Yepoz. ('orniiiid, t. IV,
fol. 376.)
Almonacid [)E Zohita. petite vilN' de 1200 Ames à d<'ii\ lioues de
l'nslrana, au diocèse de Madrid-AI<-alâ ; église paroissiale. (Madoz.)
.Vkevalo, ville dr i20<) habitants cnln* Mcdina dol Campo et .\vihi.
Une de SCS églises paroissiales est consacrée à saint hiiiiiini(|uo de
Silos. Klle fui reconstruite en partie au WV siècle, gri\ce à la lib<r;i-
iiU* de llcrman Irllo de (iuzman. arnbassadriir d'l']s|)agn<> à Homo
el plus lard vice-roi d'Oran. .Mado/.)
AviLA. Kglise paroissiale située près di> la maison où nacpiit sainl<>
Tliérèsf. Heaucoup croient qu'elle est dédiée à saint l)oininii|ui> Ai*
(iuzman ; mais la date de sa consécration, aniérieun» à la mort yU* ce
saint, ne permet pas de douter (|u'<'lli- ii ait été biiln- en rhuinirin' (|(>
i\
322 ' msToiui; i)i: l'ahbayI'; m: silos
saint Dominique de Silos. — Ce fait est attesté par l'inscription
suivante, qui place en 1202 la date de sa consécration :
PHESIDIKMX) EN LA SU.LA EPISCOPAL
DF, LA SA.MA IGLESLV DE AVH, \
DON PEDRO
(■ONSACRO ESTA I(;li:sia
POU ItKVEUENCIA DEL GLOKIOSO CONFESOU
SANTO DOMINGO
EN LA QVAL ESTAN LAS MELIQVIAS
DE LOS SANTOS MAUIIHES
SAN IVSTO Y PASTOU
SAN SEBASTIAN
Y SAN SIXIO (llîISPO Y PAPA Y MAItTlU
EN LA EU A DE
MU.L DVCMINIOS Y (JVARENTA
ANO DE MM.l DVCIENTOS V DOS
A Dli:/. Y SIETE DE AUP.IL '
Voy. Luis Ari/, llisiorid dr las (jrandczas de Arl/n, 1G07, toi. 40;
Yepes, Coronirn, t. ÏV, fol. 376 v" ; Masdeu, llislorin en tien de
Eapaha, t. IX, [). 183 ; .1. Caramolino, Hisforia de Arlla (1872), p.
SOO-oOl.
Brozas. (Chapelle située sur le territoire de la ville de Hrozas, à
3 lieues d'Alcântara, près d'une chaîne de montagnes ap})elée
Sierra de Sunto DotniiK/o. A C(Mé se voient les ruines d'un grand
monastère. (Yepes, Coro/iica, t. IV, fol. 377.)
JiuRGOs. Petite chapelle, dite aussi /a Mddaleno^ qui se trouvait
dans le voisinage du monastère de Saint-Augustin, sur la rive gauche
de l'Arlanzon. Elle fut détruite pendant l'invasion française-.
Ca.nas, patrie de saint Doniini(|uo. Ciluipelle, près du village.
1. Nous n'avons pu découvrir cetle ins- 2. Celle chapelle fut conslruile sur Icm-
criptiori, (|iii se trouvait au \\\\<^ siècle placement de l'eruiilafre où avait vécu
pri's de l'iuilcl du Crucifix. H esl évident saint l)oniini(pie pendaul son séjour à
que le texte publié par le P. Ariz est l)ieu Hurgos voy. plus haut, p. \\1 . ICile appar-
posléricur il révéneuionl ipiil relate. M. tint toujours à l'abbaye de Silos, ainsi que
Quadrado, dans siui ou vi'aj.'e intitulé : >V//a- los terres qui l'cnlouraicut, terres dont le
maiiva, Avita y Seyuvia Barcelone, 1884, revenu était en i68;f de 16 fanégues de
p. 408 1, avoue à son tour avoir cherché froment lArc/i. dt. Silos, ms. 65, fol. 140).
en vain ce uionuiuf-nt. Dès la lin du XV1« siècle, elle fut plus
ÉtiLlSES DÉDIÉES A SAINT DOMlNigLE DÉ SILOS 323
Caracemlla. Eglise paroissiale du village de Caracenilla, à 2 lieues
de Huete, au diocèse de Cuenca. Elle fut reconstruite au siècle dernier
par un chanoine de Cuenca, D. Joaquin de Léon. ^^Madoz.)
Carbonekas, également au diocèse de Cuenca, à trois lieues de
Canele ; église paroissiale. Madoz.*
CoRDOi E. F^glise paroissiale située à peu près au centre de la ville,
à côté de ["ancien collège de la Compagnie de Jésus. Elle est connue
aujourd'hui sous la double dénomination de San Salvador et Santo
Domingo de Silos. (Teodosio Hamirez de Arrellano, Paseos par
Côrdohu, 1873, t. III, Paseo decimo : Barrio de San Salvador y Santo
Domingo de Silos, p. 94-1 i t. f
Corpa. Eglise paroissiale du village de Corpa. dans rarcliiprètré et
à deux lieues dAlcalâ de Ilenarès.
CuE.NCA. Une des églises paroissiales de la ville. (Madoz.)
CiEVA DE RfiA. Petit village près de Roa. Eglise paroissiale donl
l'autel majeur est surmonté d'une statue en bois du saint abbé, (jU(>
l'on voit aussi représenté dans une belle broderie du XM*" siècle
placée dans le sanctuaire.
Daroc.a. Une des plus anciennes églises paroissiales de celle ville,
remontant à rép<K|U(' où Daroca fui reconquise sur les Maures, an
XII* siècle. (El licenciado Christobal N niiez, AnlKji'icdtuh's de la
nohilifisimu riwhui dp Dnrura, Saragosse, IliUl.) Voy. aussi la belle
élude |)ubliée par I). Toribio del (]ani|)illo dans le Mitsrn hJspoH(j/
de Aniiiji'ifdddi-s l. IV, -ilT-oTI) : « Santo Domingo de Silos, |)inluia
on tabla proce«lenle iglcsia parrocpiial de su advocacion en Daioca,
v liov colocada eu el Miiseo ar(|ueob'<rico nacional ». — La villi' de
Dar<j<-a possédait autrefois nn lnqtilal el une confrérie de Saint-
Dominique de Silos. [Ihid. p. .'ilii.^
W\x.vj^, an dio«;èse de Pampelniie. Chapelle lir^ cmieuse, sihu'e
au «lessous d'une église qui c<»uronne un incln-r- liés éieM-, en face
d'un vieux cliAleau fort ap|)elé << (^aslillo di-l Salvador del niiindo »>.
(^elle chapelle se trouve dans une grolle, où, d'après la Iradilion du
pays. »aint Dominique aurait mem- (pieh|ue lemps la vie S(dilaire.
(Mado/.)
Fi KXTK El. FiiKH>o. (^ha|ielle aujourd'hui probableMienl dé-liiiile.
comiiiiini^-mriit ronnuc tou» l«? num de Im iwiiil*' qu'un»" rii/iiii pifiMc y il/|i()!>a à
Maijilalena, à raii*e «l'une itutiw- de la Mile époque
:m
iiisToim; m: i. aiuswi: ni: silos
non loin du village de Fuonto ol Frosno, ol appelée <« Sanlo Domingo
«le Jârania. » (Geroninio de Nebroda, No/icr t)iamisci'ik'\)
Fuentk-Sauco. Eglise paroissiale. Fuenle-Saiico esl un village d(^
300 habilants environ, à 4 lieues de Cuellar. au diocèse de Ségovie.
(Madoz.)
Ii<ri:i.A, |)elile ville de 1200 âmes, près de Cazorla, dans la province
de Jai'n. Saint Doniinicjue de Silos (>st pali'ou d'Iruela el lilnlaire de
l'église principale^.
Laiuna i)k Camkhos, dans les monlagnes de ce nom, à 7 lieues an
sud de Logrono. Helle et riche chap(dle située près du village et
consacrée à saint Dominicjue de Silos, qui en est le patron et dont la
fête, célébrée le 12 du mois de mai en vertu d'un privilège spécial,
attire en cet endroit une foule considérable. (Voy. Madoz, t. X, p. 3').)
— A une lieue de Laguna se trouve une grotte appelée Citera ilfl
Sanfo où aurait vécu saint Dominique et à l'entrée de laquelle
s'élève un petit sanctuaire également placé sous le vocable de notre
saint. Voy. ci-dessus, p. 30, note 2.
LEr.HA(.o, village de oOO habitants, sur la route de Saragossc à
Valence, près de (jalamocha. Eglise paroissiale,
LoitANc.A 1)1-: ÏA.iiNA, au diocèse de Madrid-Alcala, à trois lieues de
Pastrana, possède siir son territoire^ une église appelée Jesi/s drl
Mou//' el dédiée à saint Domini(jue de Silos. Elle dépendait d'une
maison de la Compagnie de Jésus. Voy. Hibadeneira, F/os sanclonoii
(au 20 décembre), et Yepes, Coronica, t. \I, fol. 218.
Madrid. Monastère et église de Santo Domingo el lieal, que saint
Dominique de fiuzman. son fondateur, pla<;a en 1217, d'autres disent
en 1219, sous le patronage de saint Domini(|ue de Silos. — Voy. Don
Fernando Hrieva y Salvatierra, Las Ruinas dp Santo Doininç/o cl lical
(dans la revue Allar // Truno, 18()y-1870, t. 2, 3 et 4) et José Amador
de los Rios, Hisloria tir Madrid (18G0), t. 1, p. 192-194, avec une vue
de l'abside de l'église ^
1. Ce mt'tne auteur mentionne une autre
chapelle qu'il di^sifjue sous le nom de
Santo Dominqo. rihera de J'irama, c'est-à-
dire sur les bords du Jârama, rivière qui
se jette dans le Taj^e prés d'Aranjucz.
2. « Santo Domingo de Silos es patron
de este pueblo y titular de sa parroqiiia
mayor... Dicho santo es titular con iglesia
l)ropia y patron de la villa, con volo de
(lia de fiosta de amhos prcceplos, octava y
suntuosas funcioaes, etc.. » Lettres du
conseil municipal d'îrucla à l'abbé de Silos,
2o novembre 1814. Avch. de Silos, K. XXII
4.) — Madoz (lit que l'église paroissiale est
dédiée à la Sainte Vierge, sous le vocable
de Nuestra Seùorn de la Concepcion.
.'(. Celte église et le monastère ont été
démolis eu 1870 par le gouvernement
ÉGLISES DÉDIÉES A SAINT DO.MINHJLE DE SILOS 32o
Matase.il.n. au diocèse de Calahorra. Eglise paroissiale. (^Madoz.)
MiLLANA (Santo Domingo de), près de Salcedon. au diocèse de
Cuenca. Eglise paroissiale. (Madoz.)
MoMALvo. petite ville de 1300 âmes à 4 lieues de Belmonte, au
diocèse de Cuenca. Eglise paroissiale. (Madoz.)
MiEVA (Sanla Maria de\ au diocèse de Ségovie. Nous ne savons si
cette église, située en dehors de Nieva sur la route de Madrid, existe
encore. Elle est mentionnée par G. de Nebreda [Notice manuscrite).
Oll\s DEL Hev. petite ville de 1300 âmes, à 2 lieues de Tolède.
(Castro, El thaunifitinijo, p. i2.i.') L'église paroissiale est aujourd'hui
consacrée à Saint-Pierre ap()lie. .Madoz.)
Palomakes. près delà ville de Huete. au diocèse de Cuenca. (Yepes,
Coronica. t. IV, fol. 270 v.i D'après Madoz, l'église serait dédiée
aujourd'hui à Notre-Dame.
Pedrazv de la StEKRA, cutrc Ségovie et Sepûlveda. L'église de Saint-
Dominique est une des paroisses de cette bourgade qui furent suppri-
mées vers 183o. Madoz'
PiNTo, ville de 2o00 habitants, à 3 lieues au sud do Madrid. L'église
paroissiale est consacrée à saint Domini(jue de Silos, dont la fête, au
témoignage de Castro (p. 12i), se célébrait à IM'nto avec beaucoup
de solennité et une grande dévotion. Madoz.)
PiHON Santo Domingo de), petit village à trois lieues environ au
nord de .Ségovie. Silos y possédait des biens assez importants '. Église
paroissiale. (Madoz.)
PosAD\s Santo Domingo de las , village à trois lieues au nord
d'Avila. GenHiimo de .Nebreda, Notice yn(iinis< rilr.) Madoz dit (|ue
l'église paroissiale est aujourd'hui dédiée à saint Martin.
Po/.iELO i»KL Hev. à trois lieues environ d'.VIcalâ de lienarès. Église
paroissiale. (Madoz.)
I'«\DE>\ i»KL Hlncon. petite bourgade au diocèse de Madrid-.Mcalâ .
K^lise paroissiale.
Sal^man'jik. Près du {.'raiid rollège d«'s Jésuites se Irouvail une
rhapelle sous la Vfirable de Saint-Dominique d(î Silos. Elle disparut
au .WIJ si/*cle. i Yepes, t'oronim, I. |\ , fnl. .377 ; <!astr<., y. 123.)
Samijiesa, Eglise près de la ville de ce nodi, au diocèse de J'ampe-
(»rf>»j«oir«'. iiiolKré \f.% pr<>tr*(ntion« ili?» 1. Vny |c IlerueH, p. I»3, cl «iirloiil
riihfilii|iirf i|<< Madriil. Voy, la rfTue /4//ar •■i-ilf<i*ii4, p. 222 22.\, lùi il cil (|iiciiti<>ii
V Ironi), L IV, j» LU, dr; t'itriKiiic iji- rc» \,ri<\,nrtr<t
320 msToiiii': di; i/ahhavi; di; silos
lune, (daslro, p. 125.) Il est prubablc qu'elle est aujourd'hui on ruines.
SiicoviE. K^lise qui, d'après la tradition, lut autrefois paroissiale et
qui était située prés du sanctuaire de Nuestra Senora de la Piedad.
(Yepes, Coron ica, fol. 376.)
Séville. Eglise et prienré fondés au XllI'' siècle et dépendant de
Silos. Nous en avons parlé pins haut, p. 208-21 1.
Sn.os. Nous avons vu que, peu après la mort de saint Dominique,
l'ahbaye de Silos prit le nom de son saint restaurateur. Une chapelle
lui fut consacrée dans l'antique basilique de Saint-Sébastien '. En
1733, ses reliques furent transférées dans une petite église^ bâtie à
l'extrémité du transept méridional de l'église abbatiale et consacrée
solennellement en son honneur par l'archevêque de liurgos, D. Ma-
nuel de Samaniego, le 18 avril de la même année.
Téiuel, en Aragon. Le J*. Nebreda [Notice nKtuiisnitc) mentionne
dans cette ville une église dédiée à saint Dominique. Nous ne savons
si elle existe encore et Mado/, n'en parle pas.
Tolède. Monastère fondé, |)eu après la conquête de Tolède par le
roi Alphonse YI '108')). en Ihonneur de saint Domini(jue de Silos.
Son église fut probablement la première bâtie sous le vocable de notre
saint abbé. Ce monastère, connu sous le nom de Santa Doniin(/o cl
Anli(/u(t. lui d'aboi'd habité par des religieuses bénédictines, (jui
adoptèrent dans la suite les coutumes de l'ordre de Cîteaux. Elles s'y
succèdent sans interruption (le|)uis plus de iiuil cents ans et y
rendent eiu'ore aujourd'hui un culte fervent à leur saint patron. Voy.
Ouadi-ado, Hccticcdus y Ijcllczas <lc EspaTut, t. II, p. 408 ; l'on/,, Vi(iji\
p. i82-18o ; José Amador de los Hios, Tolah) pintoresco, p. 182.
ToRDEsiLLAs. Lc I\ Ncbrcda parle d'une église de Saint-Dominique
de Silos à Tordesillas ; mais Mado/. ne la mentionne pas, et il est
probable qu'elle a disparu.
ToHO. Église paroissiale, dans laquelle, (ra[)rès Yepes [Coronicu,
t. IV, fol. 370 v"), la fêle de saint Domini(jue s(; célébrait avec beau-
coup de solennité.
ToRKEMONTALVO, au diocèsc de Calaliorra. Eglise paroissiale.
Tre.iu.ncos, dans la Manche. Nous n'avons pu retrouver la paroisse
de ce nom^ mentionnée par le 1*. Castro (^p. 125).
1. Duns cette cliapelle se faisaient toutes paroi;:se ilc Silos, et son autel portait le
les fonctions et cérémonies propres à la nom de allar pnrroquial.
ÉliLISES DÉDIÉES A SAIM DOMIMnlE DE SILOS 327
Tribaldos. près d'Uclès. au diocèse de Cuenca Eglise paroissale.
l'Madoz.)
ViLLAM EVA DE IIoKCAJO. Village aujourd'liui abandonné et qui se
trouvait à une petite distance de Talavera de la Reyna. Il avait pour
patron saint Dominique de Silos, titulaire de l'église paroissiale. Au
XVIP siècle, la tète du saint y était solennisée avec beaucoup d'éclat,
d'après le témoignage du P. Ruiz toi. f 16-1 17. Cf. Castro, p. 124).
VnxAM EVA DE X\KA.MA. Eglisc mcntiounée dans la bulle du pape
Martin IV du 1 1 septembre 1281. Voy. le Recueil, p. 269.
Les petits sanctuaires et les autels consacrés à saint Dominique
sont en assez grand nombre et il serait ditllcile de les énumérer en
détail. Citons au hasard ceux de Jaën. Calaborra. Penaliel, Canas,
Canillas. San Millau de la Cogulla, San Vicente de Somsierra.
IV
Evêques sortis de l'abbaye de Silos.
Il a été déjà question de quatre moines de Silos élevés à la dignité
épiscopale, à savoir : Luiz Mcndcz, évoque de Sidon (voy. ci-dessus,
|). 147 et suivantes) ; Antonio Pcrcz, évoque de Lérida, archevêque
de ïarragonc et linalement évèque d'Avila (voy. ci-dessus, p. 240 et
316) ; licrnarilo de llotilirrros. évoque de Calahorra (voy. ci-dessus,
p. 242^: Dotninijo de Silos Morrno, évéque de Cadix (voy. ci-dessus,
p. 181)1, et llodrif/o lù/trrnrrîa, évèque de Ségovie (voy. ci-dessus,
p. I93j.
Nous en connaissons un cinquième, dont on a pu lire plus iiaut
l'épitaphe dans le recueil des inscriptions de Silos (p. 318). Nous
voulons parler du P. Juan Vi'tores Frias de Velasco. Né à Fresnada
de la Sierra, il avait reru l'habit à Silos le 21 mai 1060 et tait
profession l'année suivante '. Il gouverna d'abord l'abbaye de San
lienito de Iluete. puis celle de Saint-Martin de Madrid (1G89), devint
({ualilicateur au conseil suprême de l'Inquisition, prédicateur du roi
et fut nommé en 1697 à l'évèché de Santa Marta dans l'Amérique
espagnole-. Transféré à Trujillo du Pérou en 170o, il mourut dans
cette ville le 10 décembre 1713 '.
Il fonda plusieurs anniversaires dans son monastère de Silos,
au({ucl il fit de riches dons ', ainsi qu'aux abbayes de Iluete et de
1. L'original de sa charte de profession
se trouve liaus le in.imiscrit io des arclii-
ves de Silos.
2. Le P. (îaiiis ij^eries episcopnrum, p. KiV
l'a oublié dans son catalo^çue des évrfjues
de celte église ; mais le prélat nous dit
lui-inAnie dans une donation, faite en
faveur de Silos en \'\1, qu'il avait occupé
le siège épiscopal de Santa Marta.
:>. Le manuscrit 321 du fond espagnol
de la Uibliotliè(iue nationale de Paris fcd.
376 le fait mourir en 1714, et le Ubro de
gracias des archives de Silos (nis îil, fol. 2.^)1
en 171 S. On verra par la note suivante
que l'un et l'autre se sont trompes, ce
((u'e.xplique du reste assez aisément la
distance ([ui sépare la ville de Trujillo de
l'abbaye de Silos.
4. Les archives de Silos gardent encore
deux actes originaux, datés de 1713, par
lesquels ce prélat institue dans son monas-
tère de profession plusieurs fondations de
EVÈQUES SORTIS DE L AltlîAVi; DK SIlJiS
329
Saint-Martin de Madrid. Il lé^ua à cette dernitM-e une assez belle
bibliothèque. Nous renvoyons en note les détails intéressants qu'à
bien voulu nous communiquer sur ce prélat M. le doyen de Trujillo,
D. Juan Antonio Falcon '.
messes. Outre uue somme de 1000 pesos,
il légua à l'abbaye les objets suivants :
« Très coronas iirandes de plata dorada
para el santo sepuhro de saute Domingo
de Silos, que pesan veinle y dos n)arcos.
siete ODzas y média ; y seis candeleros
•rraudes con su cruz de plata blanca, que
pesan con dicha <tuz. y todo nuevu. cin-
■ luenta siete marcos. Iten, una sortija
esposa obispal de «tro con su picdra de
e*meralda prcciosa grande, para ponerlo
ul dicho santo » Arch. de SUos, B. IV. 12
et 12 . — Dans cette im'-me lia*^e se trouve
iiD mémorial fort curieux dun certain
.\ntonio Xete, profés de Sainl-.Martin de
Madrid, lequel vivait à Trujillo eu la com-
pa;:nie de révi'ijue N'elasco et qui sétail
fait à son service un fort joli pécule.
l.« Trujillo del Peni, novieuibreide 1890.
• Con el mayor placer transcribo a V. R.
los datos que he podido encontrar de la
vida y umerte del digui<imu obispo de esta
diocesis. Sr. Fr. Juan Vi tores de Velasco.
de feliz memoria. Kn iiiio de los libros del
csbildo se lée io siguieote : • ObispoXXl.
" f-l Illino Sefior Doctor Juan Vitores de
" VeldZco de la OrdfU de San Benito, hijo
• de hàbito del uionaslerio de Santo l)o-
" rningo de Silos. Fue calKicador de la
• Suprpuia, prcdicador gênerai d»- su reli-
" gioo y de io* reyei calolicos Carlos II
« y Felipe \ . abad d'-l convcnto ilc lluele
- y del de San .Martin de .Madrid, ubispo
• de Santa .Maria y capellan gênerai de
sus provincias y obispo de esta diocesis
de Trujillo ; la que en virtud de los reaies
despachos de ruego y eucargo comenzc»
à gobernar à su nombre el Seùor Dean
de esta santa iglesia catedral, Don Fran-
cisco Subiate, en 13 de mayo de 1705.
habiendo Su lllma prescntado posterior-
meute â este cabiido sus bulas en 19 de
mayo de 1109, sin que pueda aicanzarsc
la razon de que se hubiese postergado
tanto su presonlacion. Hizo (iesta de
segunda clase en todo cl obispado à
santo Domingo de Silos y dofc'i una misa
con su vigilia en dicho dia con liJO pesos ;
otra igual en el dia de san Uenito. Fuc
prelado sobrio en todo cousigo uiismo.
caritdtivo cun los pobres, y tan devoto
del Santisimo Sacramento. que todos
los dias indefectiblemente. no lialian-
dose enfermo, jjasaha a la catedral .i
hacer oracion delaule de su Divina Ma-
gestad, en la que se mantenia arrodillado
por largo rato. Fn vida hizo cesion de
su pontilical y plala hibiada en favor de
la igle.aia catedral. Falii-cio en esta ciu-
dad en 10 de «liciembrc de ni.'l ». —
.M. le doyen de Trujillo transcril ensuite
l'inscription gravée sur le tombeau ilii
prélat (on la trouvera ci-drssus, à la page
.(18, n" 94) et termine par ces mots :
•• Debo advertir .i V. H. (|ue el Ilhno Scfior
Vitorr-s de Ve|a«co fue preciuiizado el afio
de n07, dos anos autes de presentar sus
bulas ».
Liste des offices de l'abbaye de Silos
(di x" al wi*" sièclk)
Voici la liste complète dos divers offices de l'abbaye, tels que nous
les trouvons mentionnés dans le Rpcucil f/rs chai-lrs ilf Si/os. Las
dates (}ui accompagneni la désignation de cbacjue oflice, sont celles
des documents où Ion pourra lire le nom des titulaires '.
A/j//('. dette dignité se trouvant mentionnée à })eu près dans toutes
les chartes, il est inutile d'y renvoyer par des cliilîres.
/V/Vv/r (prior. prior maior) : l17o, 1190, 1191, 1217, 1224, I2H1,
12;ii, 123o, 123(i, 1239, 12i6, ii/S, 12H7, 1293, 1338, 1342, 1390,
1407, 1420 {lif'cifri/, [). 464, note], 1430, 1431, 1400, 1464, 1470,
1481, 1493-, 1498.
^V)2/.s-y^/7>//r (sub-prior, [)ri()r minor, soprior ^) : 1175, 1190, 1191,
1231, 1234, 1235, 1236. 1331, 1390, 1420 [Recueil, p. 464, note),
1430, 1460, 1464, 1470, 1481, 1498.
Cellérier (cellerarius, cellcr, cellerizo^ cilleri/o) : //.5^, 1175, 1190,
1191, 1224, 1231, 123'».. 1235, 1236, 1278, 1295, 1315, 1331, 1339,
1464, 1470.
Majordome (mayordomo) : 1331, 1407, 1420 {liecueil, p. 464, note),
1431, 1430.
Vhunlre (precentor. cantor, pbis tard capiscol) : 1175, 1176, 1191,
122'i. 1236, 1407, 1160, 1481.
1. Qiicl(|ucs chartes in(li(|iiciit sciilc-
riu'iit l'offico sans nommer le relifjieux inii
en avait le titre. Kll(>s seront distinguées
ici par des cliillrcs italiques. — Les dii/ni-
tés de l'abbaye {persono') étaient en I2"8 :
le prieur, le cellérier, le ?acriste, le cham-
brier, le réfeclorier et l'inlirmier. Voy. la
ctiarle de confraternité \^her)nund(icl) entre
le chapitre d'Osma et les moines de Silos,
février 1278 (dans le liectteil, p. 2.i4-257).
2. Voici les noms des ofliciers de 1493
à 1499 ils ne se trouvent pas tous dans le
liecueil : « I). Fernando Lopez, prior ;
Francisco (îoiizalez de Curiel, soprior :
Andres .Martiuez, mayordomo ; Juan Ve-
lasco, ramarero del abad ; Alonso Marli-
nez de Ona, sacristan » (Ruiz, fol. 111, et
Arch. de Silos, doc. D. XL. 37, fol. 1 et 2).
;t. Pero Marin nomme, comme exer-
çant l'oflice de sous -prieur (soprior) en
1286, un certain Domingo Fernandez (dans
Vergara, p. 22.")).
OFFICES DE l'abbaye DE SILOS 331
Sncrisfp sacrista, sacristanO; sancristano ' i : ifâS, 1175. 1176,
1190. 1191. 122i, 1231. 123i, 1236, 1275. 1331, 1342, 1390, 1407.
1420 Heci(ei/,p. 464.note, 1430, 1431. 1460. 1464. 1470. 1481, 1498.
flfjfe/ip,' ospitalero : 1331, 1407. 1420 {lircucil, p. 464, note),
1430, 1431, 1460, 1498.
.4*/mow/>/' helemosinaiius, limosncro) : floS. 1460.
Chamhi'u-r camerarius. camaroro : 1158, 1175, 1190, 1191. 1224.
1231. /t^>'.5, 1236. lilS, 1315. 1331, 1345, 1379 (14 juillot, 1430,
1460, 1470. 1481, 1498".
(Jm-rier operarius') : 1158, 1175.
Infirmifi' infirmarius. infirmerarius, enfornicrcro. entermero) :
1158, 1190, 1191. 1231, 1234, 1236. 1275. /?;(9, 1331, lt07, 1460,
1470, 1498.
Hi'-ffi iiu-'icr relitorarius, i-efeclorarius, relitoloro) : 1158, 1175.
1190, 1191, 1234. 1236. W8. 1:i:i8.
(uisinipr cocinero ') : /,>.>/.
Proviseur provisor) : 1430.
Griniald mentionne au XI'" siècle, onlre lahbé et le prieur ou prévôt
fprf/tosilus ,U' f/ispf'nsa/or. (jui doit répondre au r/'//^/r//7/rs des aulics
chartes''. De son c«>té, Pero .Maiiii nous fait connaître le nom du
prieur de Silos en 1283 [Don l't-ro Jo/ian^ et trois ans plus tard ceux
du sous-prieur et du second sacrisle {Dontinyo Ffniniidi'z, snjirinr ;
homiiKlit Mar/i/irz, Sfi< rislfini» mciior'').
<Juanl aux autres ollices inférieurs. r('m|)Iis pres(|ue exclusivement
|»ar des laï(]ues au XIV' siècle, on peut voir ce (|ue nous en avons dit
ci-dessus i p. 121).
1. Au XIII* ti/'cle il y avait ijiiix sacrig- npera ilniistri el dom>iruni >•. |.,i rliiirtc
t«i CD lilre : el nacrinlanu mrnor Doriiiofjo <le in.l {Heci/eil. p. 100 nous apiircrnl ijuc
MartineZ) e».l nomtiië par Pero Marin eu cet ■ opcrarius « était alors un moine du
IJH6 (lan< Vi-rjfara. (i. 22C . nom de l)(>niinii|iie.
2. Onlrouvn en IJl.. «tu 128;», la Hi^na- 4. Il n<- ".igil |iii« iii, i s lavons dit
ture d'un rhamliricr dr- .SiloBan bas d'une dijà 'p. t.'l. note -i), d'un moine raisimt la
c!> ' la colk'Kiile do ()<ivarriil(ia«, ruininr : mais de l'cini <|iii .idnijnjxlriiil
■", '" ««u nr>liive« de li caifiédrale iei ri-venn« de cet oflice. Kn llCtl, il avait
dr BiirK'ft vol. 69. dur. 112, oriKinal). Cet rlni| cuioinirrM proprement ilils nonx se«
a»' -mi: • I. Peiri, camcra- ordn-i».
ri'i .1' 1' I, Rcripuit •. 5. i'tlu beati Ihntiinici (danx N'ergara,
1. Sur l'orilre de 1' • iruvre •>. voy. Itn p. :i62 el 3ti7).
(jit)(t'\ «d »<rli. 0/>//». — A Silot, II- titulaire •!. Mivaculon riniuinzadoH (d.init Virgara,
de celle c)i«r«c éUil préputé, en 115)1, • ad p. \Zi et iiGi.
VI
Noms des artistes connus ayant travaillé pour l'abbaye de
Silos et ses dépendances
N. H. — Cette liste est très incomplète et nous ignorons le nom de la
pluparl des artistes (jui ont travaillé à Silos. Elle ne mentionne aucun
de ceux ((ui bâtirent el ornèrent l'église, les cloîtres et le monastère
jx'ndant le cours du XT el du XII" siècle. Les auteurs des curieuses
peintures du XIV'' (ui XV siècle, ([ui décorent le cloître inférieur,
sont également restés inconnus.
I02G. — Mohamet, fils de Zeiyan, artiste maure auquel on doit le
C(d1ret mentionné ci-dessus, p. 2'J2.
1100. — « Domnus Micliael » bâtit l'éj^lisc de San Frutos. Voy.
ci-dessus, p. 218 el 2i)7.
lltjo. — « Henedictus, Micliael el Martinus » construisent l'égliscî
et la tour de San Milhin de Lara. Voy. ci-dessus, |). 2D8.
Wlli. — « Dominicus », moine de Silos et directeur des travaux du
cloître sui)érieur. Voy. la cbartc du 28 juin 1175, Rcairil^ |). 100.
l').').3. — Juan de lîueda el Juan de Salazar, peintres de Burgos.
Voy. ci-après, p. 341). note 2.
tOlo. — Marcos de Garay, sculpteur. Voy. ci-après, p. 348, note 3.
Kil.'i. — l'edro de Fuerhîs, peintre». Voy. ci-après, p. 348.
lljio. — Juan Andres Ricci, moine, peintre et sculpteur. Voy.
ci-dessus, p. 172, note 1.
ll)')0. — Diego de Léon, peintre el scul[)teur. Voy. ci-après, p. 35(3.
I()")2. — Placido (le Cuenca, peintre. Voy. ci-après, p. 354.
1052. — Nevado, peintre. Voy. ci-après, p. 351, note.
1732. — l'cdro Martine/, architecte. Voy. ci-dessus, j). 181, note 2.
17i9-1755. — Ventuia llodrigue/, architecte de la nouvelle église.
Voy. ci-dessus, p. 181-182.
1749-1755. — Antonio de Machuca y Bargas. Voy. ibidem.
1749-1755. — Juan de la Teja, architecte. Voy. ibidem.
ARTISTES DE L ABBAYE DE SILOS 333
1749-17oo. — Joseph de Landa. architecte. Voy. ci-dessus, p. 181.
1749-17.0.^. — Domingo de Ondategui, architecte. Voy. ibidem.
1749-17o.o. — Juan de Zagarbinaga, architecte. Voy. ibidem.
I77i. — Felipe Spinabete, sculpteur. Voy. ci-dessus, p. 319, note.
XVIIP siècle. — Barambio, peintre. Voy. ci-dessus, p. 181, note2.
XVIIP siècle. — Campuzano, sculpteur des statues du retable
de la nouvelle chapelle de Saint-Dominique. Il était moine de Silos.
XVIIP siècle. — Juan Ascondo, architecte, frère convers de Saint-
Benoit de Valladolid, construisit la nouvelle église du prieuré de
Sainte-Marie de Duero. Voy. Cean-Hermudez, A/r/ififrcios, t. IV,
p. 231.
XVIIP siècle. — Simon Lexalde, architecte, frère convers de Silos,
travaille à la nouvelle église. Il mourut en 1804.
1881. — Dom J.-H. Gibbal, bénédictin de Solesmes, ancien élève
de l'Ecole centrale, dirige les travau.x de restauration de l'abbaye vu
1881, avec le concours d'un de ses confrères, D. Gaétan F'roment.
1888. — Df)m Jules Mellet, bénédictin de Solesmes, ancien élève
de l'Kcoledes Heaux-Arls, architecte, dirige les travaux de consolida-
tion des cloîtres et du nouveau cho'ur, de concert avec D. Eduardo
Lostau, ingénieur civil, architecte par intérim du diocèse de Burgos.
— Les sculf)tures des stalles du ('Ixeur sont rn'uvrc de M. Veutiion.
de Sillé-le-(luillaume (Sarthe .
1889-1892. — Dom Augustin Hoiilin, bénédictin de Solesmes,
refait une partie des peintures du cloître, alors com[)lètemenl elîacées,
en respectant les anciennes partout où elles étaient encore visibles.
VII
Les reliques de l'abbaye de Silos.
On Irouvera dans ce sepliènic appendice la liste alphabéli(|U(' des
r('li(|ucs conservées à Silos. Nous l'avons dressée d'après les docu-
uienls manuscrits des archives de l'abbaye et les cataloj?ues rédigés
au XVIP siècle par deux moines de Silos, le P. Ruiz et le P. Castro '.
11 importe d'ajouter que presque toutes ces reliques sont encore h
Sainl-Domini(jue de Silos, dans une petite chapelle voisine de la
sacristie et appelée fl cdutarin <lr las rclKjiiKis.
Quant aux i"(di(|uaires, il n'eu reste plus (|ii"iin nombre assez
resIrtMut qui soient antérieurs au XVP siècle. Les plus intéressants,
par exemple le coiïfcM mauresciue dont il a été (juestion ci-dessus
(p. 202, n" 6\ sont aujourd'hui au Musé(> de Hurp:os. Toutefois,
le trésor de Silos ccuiserve encore un très beau collVet émaillé du
XIl" siècle, qui semble provenir des célèbres ateliers de Limoges, et
un élégant reli(juaire dans l('(|uel se trouve enchâssée la main de
saint Valentin (voy. ci-dessus, p. 128 et 311)'^.
1. Le calalofjiio iIp IJiiiz, tiré tin folio i'.\
Son histoire iiiannscrile. a été publié par
Yepes [Coronica, t. IV. Tnl. :n!l-:î8(l), ainsi
que la ileseriplinn détaillée île la ehapeile
(les reliques. Celui de Ca.slro se trouve
dan^ la vie de saint Dominique érrile par
cet auteur [El fflorioso IfiainiKtliirr/o espa-
ilol, [). 298-:2!W). — .Nous appellerons < In-
ventaire de I87."i » le eatalogue des reli-
ques de Silo^ (|ue laissa en mourant le
dernier abbé de Silos, Mgr Kchevarria.
Quand au catalogue de 14iO, nous l'avons
publié intégralement dans le lierueil des
Charles Je Silos, p. '.82-484.
■2. Signalons aussi trois reliipiaires mi-
nuseules (ils mesurent de 7 à 8 eent. métrés
de long sur » ou "i de large' qui u'nnt
pu recevoir (|ue quelcpies panelles de re-
liipies. mais qui sont très curieux. Les
deux plus anciens proviennent vraisem-
blaljlemenl de (pu'l(]ue pierre d'autel con-
sacri'c. Le premier est en [jierre blanche
très fine et porte sur le devant ces mots
tracés en beaux laraetères du Xll» siècle :
<■ s. lOIIANlS B. — s. I>ETIU. — S. V1^CE^T1
I,. >>. L'ouverture pratiquée à la partie su-
périeure est rei'ouverte d'une feuille de
mi. a. Le second, qui est en bois, porte en
lettres de la même époque : '< sancti sthe-
KAM. — SANCTK MARINE ». Le troisième, en
os ouvragé, est du xin"" siècle. 11 renferme
un fragment de linge et une petite bande
de pan'hemin avec ces mots en écriture
du tem{)s : <( sancti ac.aimti ».
LES RELIQLES DE l'aBRAYE DE SILOS 333
1. Le saint Patriarche Abraham'. — u En una arca de marlil, una
reliquia del santo patriarca Abraham » ^Ruiz. dans Yepes, Curonica,
t. IV, fol. 380 ; Castro, p. 295 1. « Se han puesto (en el camarin de las
reliquias) très relicarios grandes de phila con pie triangular, on que
estan colocadas his reliquias del patriarcha Abram, del senor san
Pedro y del senor san Pablo » ^Arch. de Silos, Dcpôsitu, année 1749l
« San Abraam, en figura de ranio de plata » (Inventaire de 1875).
2. Saint Adrien. — « Heliquia de San Adrian en un frasquito de
cristal » (Inventaire de i875j.
3. Saint Agaimt. — Mentionné ci-dessus, p. 334, note 2.
4. Les martyrs d'Agreda -. — « Una canilla de los sanlos uiarlyres
de Agreda » Castro, p. 295).
5. Saint Amrroise, évéque. — « Ayotraarca de niarfil con reliquias
de san Gamaliel, san Sixto. y de san Anibrosio doctor >■> (Hniz el
Castro^
6. Sainte Barre. — « En una paloma que esta en sonio de la cabe/a
(il s'agit de la tète antique de Vénus, voy. ci-dessus, p. 41, noie) ay
dol quixar do sauf (^risloval o de la sangre do sanla IJarbara »
(Catalogue de 1440 . — <- Denlro de la paloma aydos huosos grandes
do santa Harbara, una redomita do su sangre y cabellos (juajados en
(•lia df (juando lue degollada » (liuiz et Caslroj.
7. Sailli Hartiiélemy, apfMrc — " l''ii una caxa do marlil son reli-
quias dosant Barbdomo o olrossi del biaço do sanl Sébastian » (Cal ;-
loguo do J440\ — « L'na caxa larga de niarfil do grande antigûodad,
y on olla roliquias do san Sebasiian, alguiios huosos del aposlol san
Harlolomo y un podaço do su sanla piol -> dliiiz). « Media (|iiijada do
san |{artoli»mc » Ibidemj.
8. Saint FiKNon. — « Toda utia caiiillii drl brai-o de san Boiiilo »
Uuiz . — ■' l.'naoamlhi cnlcia dol braço do iiueslro Padro san lionilo,
mny bien guarnr>cida on plata « (Caslnn. Cotte n'li(|iioa été lapportéo
d»; .Madrid à Silos on 1891.
9. Saint Hl\i.hk. — " En una cjiboca ((iic os|a en |a dicha coroiia
iW (-Duronno V(ilivo (jlForl*- par saint l)oiiiiiii(|ii(' à xaiiil Sébastien"* os
i. Ban* ooui porter garant de laulhiTiti- Irtnt rclii Im Anfiivr.i tir l'Oni-nl Inlm,
cit^ d* «ettc r<'lii|iie. il cul bon de dirr ici 188», t. Il, \>. il! i.'l
qn'rn l'iitiri'-c 111'» le» Croin/;* oiivrirr-til le i*. M/irlyr» «I'iiik! iiiiUhiiIi, ilr |iIiih i|iio
UiiiilM-au ilct fdlTinrrht* n ll(-l(r<>n, ou fui «Imili um-. V.iy. La Kiicnlc, Ih.ilunn nlr-
eoncveli Ahrihaiii. <l tri retirèrent |»|ii- niiialicn de Eupann, I. I, j». 132, pI Espana
■leur* frm^iiieriti. On ixrut f-ouiuttir «ur itit/rada, t. L, \>. (io.
33l) HISTOIltE DE \.'\IU).\SE DE SILOS
(le la sanguo do sanl Hlas o( olrosi de la sangiie de sanla Calalina '<
(Catalogue de I440\ — « Dentro de la paloma (la colombe (lui
surmonle la tête de Vénus, voy. ii" 6) ay uua parle del cuero de suu
Blas, y de sus huesos y sangre » (Ruiz et Casiro). — « Se ha colocado
la reli(|uia de san lîlas en su relicario con chapas do phila (!<> arriva
avajo » (Arch. {\v Silos, Depôsito, 1740).
10. SainI noMFAc.i;. — « Un |)oco doi hraço do san Honifaoio » (Hui/.
et Castro}.
11. Le Calvauie. — « En una arca de niailil ay una piedra dcd
monte Calvario » (Hui/ et (iaslro).
12. Saint Camille uk Lki.i.is. — Keliquc ap[)()rtc'o de lîome par \v
P. Baltazar Dia/, vers 1740. et approuvée par D. Pedro do la Quadia
y Achiga, archevéqno do liurgos (Arch. de Silos, B. IV, 34, original
do celle a[)prohali()n, datée du 2 mars 1747).
13. Les Mautviîs de Cahdkna '. — « Todo un braço de los sanlos
martyres de Cardona » (Uni/.). — <( Unacanilla de los sanlos martyres
{\o Cardeùa » ((Castro). — « Se pone en el relicario un hueso grande
do los martires de Cardona, colocado on un brazo de lalla dorado con
su cristal » (Arch. de Silos, Dfptisifo, année 1777).
14. Sîiinle Catiikiunk. — Voyez, ci-dessus, le n° 9.
15. Saint CniusropiiE. — u Kn una f)aloma (voy. n" 6) ay del quixar
de saut Crisloval » (Catalogue de 1440). — « En el liueco de lacaboça
(la tête de Vénus) esta un huesso y dos dienics de san Christoval »
(Huiz et Castro).
16. Le Cénacle. — « Parle de el lugar donde (elSenor) cenocon sus
discipulos » (Casiro).
17. La vu au-: Cuoi.v. — « Una cruz de crislal que ofreseio el roy don
Alonso (pie vencio la batalla de Ubeda, on que osia de la cruz do
Nuesiro Sofior Jhosu Chrislo » (Catalogue do 1440). — « Una cruz do
chrislal con una hiiena parle do /if/no Domini^ (jue dio el rey don
Alfonso quando gano Ubeda » (Ruiz- ; Castro nomme par erreur don
Fernando au lieu de don Allonso\ — " Un lif/mim cniris encerrado
en una crnz de plala, y forma parte de una gran ligura a modo do
cuslodia do plata, soslenida en poana do plata, y todo preservado por
1. Sur ces niarlyrs. voyez le P. Ber/^nnza, nient de la vraie croix : « Eu una arca do
Antif/iiedade.i. lib. II, c. 7, el La Fuente, laton labrada a lo anliquisiino ay de la
llislorid eclesidslica de Kspana. t. III. iniz de Christo ». Il est aussi question de
p. 23."i. « una piedra del higar donde santa Elena
2. Cet auteur mentionne un autre frog- hallu la cruz » (Huiz et Castro).
LES RELIQl ES DE l'aBBAYE DE SILOS 337
una caja de madora forrada » (^Inventaire de 1875). — Cette relique,
emportée à Ségovie en l8o7 par Mgr. Echevarria. puis donnée au
P. Sébastian F^ernandez. curé de Saint-Martin de ^ladrid, a été r(MidLie
à Silos en 1891. mais sans son antique reliquaire.
18. Saint CuRYsonoNE, martyr. — « Una cubierta de plala cou reli-
quias de san George, san (îrisogono y olras muchas de martyres »
(Ruiz et (Castro.
19. Saint Dems l'Aréopac.ite. — « Media canilla (de san Dionisio)se
puso en el relicario en liempodelabad Pedro Xegrete » (Bibl. nat. de
Paris, fonds espagnol, ms. 321. Monnsflcon hispaniciim, fol. 376).
o Ln pedaço de la canilla de san Dionisio Areopagita » (Castro ;
Inventaire de 187.5. Voy. ci-dessus, p. I7.5i.
20. Saint Domlmûie de Sn.os. — « El cuerpo del bienaventurado
senor santo Domingo » ((Catalogue de 1440). — Sur cette insigne relique
(le corps tout entier du saint est conservé dans une magnifique urne
d'argent placée au-dessus de l'autel d(^ la chapelle de saint Dominique,
voyez ci-dessus, p. 62-(i4 et 180-181.
Autres reliques de saint Dominique : 1" Le Initon ou crosse <ln sainl.
" ¥À blao con que santo Domingo andava quando el era viejo » ^Cata-
logue de 1440 . Sur le mot hluo, voyez le lir< nri/, p. 483, note i. —
« Tambien qucda el santo baculo, con que cl glorioso padro en su
vpjcz andava ; que ba bccbo y baze Nuestro Senor muy grandes mila-
gros con mugeres que tienen parlos peligrosos y diliciles, facilitando
unos y fav<»recicndo en los otros. Por dondo la magestad de la leina
de Espana. riuestra seùora. dona Margarita de Ausiria, en los trabajos
de sus felices portos sicmpre se ba (jucrido valci- dd socorro del glo-
rioso sanlo Domingo y su santo baculo, pidicndolo para este lin. Y
lo mismo ban bccbo mucbas de las seroras mas decuenta en la Coile
y fuera délia : y (|uando no se puedcn socorrcr* del misiiio baculo,
piden y llcvan nn-didis del para iniicba- pcr>innas, y Icncnios c\pc-
ricriciu de lu merccd rpic .Nuotro Scnoi li> b.i/c por clla^^ ■ Mni/. cl
Ca.slro" . — ('••(le rcli(juc cnlourr-c d Une Innic dargcnl donm-c p;ir
Juan de \ cla.x'u, duc de Frias, cl sa b'niinc, est j^ardcc avec ^oin
dans lu salle des arcbives de Silos. — 2" l.r mlnr ilu uti/i/. \\n\. ci-
desHUH. p. iO, nf)le 3 : p. 2ÎII cl 2î»l, n' ."i cl 10 . « (Urnssi, cl caliz
con que el bienaventurudo ^anlo f)omingo dc/ia inissa ' » ftîatalogin'
I. C« relire rat beauroijp tro|> ffriml In «voir nervi k liirc In tii<-Niie. il Tant y voir
coufM» iiHriiire fl III. I9r. lie (liaiiK-tre pour mi )!<* •>"• culicci* dit* ' ininiilrii'l» ' <ii
338 iiisToiiii; i)i': i/.\BnAvi: m: sir. os
de 1440). — « Ytcn, un cali/ de plala cou su patoua adoniada con
diferetiles piedras, y algunas de nniclio valor, lo (jual liizo sanlo
Domingo en vida, a honor de san Sébastian... Kl caliz junlo con la
palena lieneii de peso diez y siele marcos y niedio de i)lala. l-'n la copa
(lel caliz cahc un aznmbre y niedio quarlillo... (]on el dczia niissa
siempre sanlo Domingo abad, y aora se pide agua ecliada en el contra
calcnluras, y se lian visto mucbas veces aver sanado con clla » (Kniz
et (Castro). — On peut voir à la fin de ce volume (pi. IV et V) deux
glyptographies du calice el de la patène, et (pi. IX) trois dessins repré-
sentant la croix d'or et une des [)ierres Unes qui ornent cette patène.
— 3" Iji (Jiasuhlc (lu saint. « La \eslim(>nta coii (|ue el bienaven-
lurado sanlo Domingo dczjji missa » (^Catalogue de 1440). — « Una
casulla con que dezia missa sanlo Domingo, que en un incendio mny
grande que padecio el monasterio salto por el ayre a vista del pueblo,
sin lésion del lucgo » (Hniz"). — « Tambien se conservai! unos
fragmenios de la casulla... y es lanla la devocion ((ue se tiene con
esta santa casulla, (|ue muclios pueblos y personas devotas se ban
llevado graii parte de ella ' » (Castro). — On trouve dansle document
I']. XXll, 4 (de 181.^)) une description de celle cbasuble et du colîret
d'ivoire qui la renfermait. — « (îasulla de sanlo Domingo » (Inventaire
de 187."). (i'esl un fragment assez notable que nous avons vu en 1886
chez le P. Sébastian F(>rnaiulez, curé de Saint-Martin de Madrid).
— 4° Jji couronne d'aif/rnl , ornée de pierres précieuses, oITei'le par
saint Dominicjue à saint Sébastien. Voy. ci-dessus, p. 40,. note 3. —
« U.na corona de plala y piedras grandes de cbi-istal. que tiene de
diametro un xeme (18 cenlimètres\ y sobre ella una cabeza de lo
usage dans les églises fu'i les fidèles <niii- mont de la chnsuble en ISl.'i (Ibid., E. XXII»
iiuiniaient sous les espèces du pain cl du 4 . — A labbaye de Santa Maria de N.ijera,
vin. (V(iy. ci-de-<s*us. p. .'il. nidc 1.) I.Vf.'liso au XVlll" siècle [Monanlicon hisfuinicuin
de ivr-uM en ciinscrve Mil, dit f/c .vf///(/ /•'/•(>/- Idl. i.'i2, v" . — A l'abbaye d'Obareucs,
1(111, i|ui date dota lin du X'' sii'iie cl dont prè* de .Miranda de Kbro : « Un pedazo
laciMipe a les nu'incs dinicnsioiis. de la casulla de sauli) Homingo de Silo». »
1. Fragincnls de celle chasuble : .\ Ihid . — Vers 1667 ou met dans la chapelle
Yrucla, au diocèse de Tolède : « Un peda- des reliiiues de Silos >• un pedazo de la
/,n de tela de datnasco azul y dorado de casulla de N. P. sanlo Domingo i. (/>e;jo>ï7o.
una quaita de largo y qualro dedos de — l".n 1817, l'abbé de Silos donne deux
ancho, ipie es parte de la casulla con fragments << â las villas de Laguna de
que santt) Domingo de Silos dccia misa Cameros y de Azofra » {Arch. de Silos, D.
{Arcfiircs de Silos, ms. 78, fol. 217 v". XXll, 7). — Eu 1859, Mgr. Echevarria
année I(i(i7,i. Celte rcli(|ue ayant été brùlcc donna à la reine Is.abelle « una notable
pendant les guerres de l'Indépendance. reliipiia del abad santo Domingo de Silos «
l'abbé de Silos envoya un nouveau frag- (.4rc/i. de Silos, ms. 70).
LKS UKLIOLES DE l'aBBAYE DE SILOS 339
mismo (cette tète est en bronze) con una paloma encima, todo lo
quai hizo santo Domingo de Silos, siendo abad de este monasterio, a
honoi" de san Sébastian » Ruiz et Castro ').
21. Sainte E.ngbatia de Saragosse. — « Ay reliquias de santa
Engracia y sus companeros » \lluizi. — « Reliquias de santa Kngracia
de Zaragoça y de sus companeros» (Castro).
Sainte Etienne, priMiiier martyr. — « Son rclicjiias de san Estevan
martir " Catalogue de 1440; Castro). — « Otras reliquias considérables
del mismo santo » (Castro). — > Heliquias de san Estevan, en una
urna de plala • Inventaire de 1875 . Vers IGtiT on dépose» « en el
relicario una reliijuia de san Esteban prolomarlir » {Lihnt <lt' Ucpôsilo).
23. Saint Facindis j)atron de labbaye deSahagun. qui lui doit son
nom . — " Reliquias d(^ san Faciindo » (Ruiz el Castro).
2i. Saint Félix. — " Ay reliquias de san Felices » Ituiz et Castro).
2o. Saint Fobti nat. — " Hase puest(» en el relicario niui canilla de
san Fortunato. Diola nucstro padi-e dilinidor Perez. Colocola esta
casa en una piraniidc de madei'a eslolada y doiada » Arch. de
Silos, Lihro th- Pe/jôsi/o. année 1705 .
20. Sailli Fkitos. — « Se compuso la relicjuia del senor san Frulos
en piramide sobredorada y eslofada» hrpôsiin. année 1701). — Suice
saint, voy. ci-dessus, p. 217.
27. Saint Camaliel. — • Relitjuias de san ("lamaliel. maestro que
fur di' san Pablo » Riiiz el Castro. Cf. le \\° o;.
28. Saint Wv.uwr.K. — « j] es olra (caja) esmallada, en que son
rt'liquias d»* saut (leorg*' c «le olros miiclios sanlos " ((catalogue de
1410. Voy. le n" 18;.
29. Sainl (ioNZALVi s. — Sur ce |)ersonnage el ses reli(|ues. voyez
ci-dessus, p. 2î)2-2M3 ; cf. p. 2:1. noie.
.'{0. I..es saillis Innocf.ms. — •• Ay i('li(|niaN di- los Innocciilcs »
(Huiz et Castro .
'.\\ . Sainl Jean-Rai'TIste. — •■ Ylcn. mhh arca hirga de inarlil con
rt'Jiquias de saii Sébastian... y lic^ redomilas con sangrc de san
Juan Hautisla ■• Miiiz), — ■- Tn's redomilas con ^.iiilmc de ^;iri .lii;in
Haiilisla, quarido fiic dei^rdlado » (iasiro;.
I. ixX aiilcnr nii<t<i une S<-li.'i.tti.iii. I.t ilc lii<i (;raii<l('ii .v HMunrnit i|iu>
eUjche du *'iiiil : i <-l ili/i ilc ay i-n OhhIiIIu. •• — Ci-lti* rlnrlir, d'uiK!
hojr una rniii|>iin« que hizn fabrirar i-l nuUicntiriU' qui iiiiiin Hrnihlc |iIiim <|ui>
mismo mrilo n honra y ((l<iii.i <ln >nii iliiul<-uii<-, a iliH|iaru.
.'iiO IIISTOlItK l)K l/.\l!l!AVF. I»K SU, OS
32. Saint Jkan l"Kvan|j;('lisl(>. — « Ay i"i>li([iiia.s do san Juan
apostol " [Wuh cl Caslroj.
33. Saint Lmi'.km-. — « Ay rclitinias de san Loronco » (Mniz ot
Castro).
34. Saint Lv/.aiîk. — « Pai'to dol sopnlcro do san I^azaro » (|{ni/ ot
Castro).
35. Saint Li». imams. — Voy. ci-dessus, p. 39. « Las sanlas
rcliquias son... cl cucM'po do sonor san Liciniano, etc. » (Catalogue
do 1440). — « l'^s publica vo/ y lama que un roligioso que se llamaba
Liciniano o Luciano, cl (|ual ostaba entcrrado on un sépulcre que
estaba on (d olaustro. junlo al sepulcro del cuerpo santo de senor
santo Domingo, dondc se cntorro primoro ; el quai es publiée e
notorio, c publica vo/ c lama (|uc lue bonibre de santa vida »
(Témoignage de loTl, .l/r//. (/r Si/os, ms. 119, fol. Il et 19). —
D'après les Mcniorix Sih'nscs, on crut au XYIIT siècle avoir retrouvé
son corps sur remplacement de l'autel de Tcglise antérieui'c» à
l'époque de saint Domini(jue. 11 se trouverait encoi'c aujourd'lini au
bas des degrés du sanctuaiie.
36. Le LiTnosTKOTos. — (« Ay sois ladrillos de alabastro, los quales
dizen ser de la sala doude Cbrislo senor nuestro oyi) la sentencia de
cruz en casa de IMIalos » (Castro). — La pièce des arcbives A. XIV, 41,
mentionne « unas piedras de los gradas por donde subio Cbrislo en
casa de Pilatos a oir sentencia ». Ces jjierros furent données eu
1641 par doua Mariana do Uendon.
37. Saint Lie. — '< Ay i'eli(iuias do san i^ucas l']vangelista >> (Uuiz
et Cas t roi.
38. Sainte Licif.. — « Una jarrica de j)lata cou reliciuias de sauta
Lucia » (Uni/ ot Casti-o).
39. Sainte M Aiui;-MAi>i:r,r:iM:. — « l na caxa do madera con reliquias
{\o santa .Maria Madalcna. y olras roli(|uias do mucbos martyres no
conocidos » (Uni/, et Castro).
40. Sainte Maki.m:. — x Ay roli(|uias de sanla Marina » (lUiiz
et Castro" .
41. Saint .Mmmin. — i' Hcliciuias do sonor san .Mai'tin » ; ou encore
« de san .Martin Turonense » (Catalogue de 1440; Kni/ et Castro).
Voy. ci-dessous, p. 343, le n" ()3.
42. Saint Mai h. — « Ay rcliquias considérables de san Mauro
abad >) (Castro).
LES lŒLlQLES Di: L AI5UAYE DE SILOS 3il
43. Saint Nicolas. — <■ Reliquias do san Nicolas » (Riiiz et Castro.
Ce dernier ajonte : « de san Nicolas de Bari »}.
ii. Notke-Dame. — !" - Una caxa de cristal, de la loche de santa
Maiia nuestra madré » (^Catalogue d(> 1440\ Antre reliqne ditTéronte
de la précédente : « Kn una arca redonda de martil, de la lèche de
santa Maria » : Ibidem». — 2" « L'na jarrica de plata con reliquias de
las vestiduras y del santo sepulcro de la Madré de Dios » [Rm/. et
Castro;.
45. Du l'Aix DE LA Cène. — « Otrossi, esta on una arca ezmaltada
del pan qne coniio Nuestro Senor Ihesu Christo el jueves de la Cena
con sus discipulos » (Catalogue de 1440). — <« Otra arca de laton
lahrada a lo antiquissimo : ay pan del jueves de la ('ena » (Ruiz et
Castro .
46. Saint 1*anckace. — « En una arca de maifil... ay reli([uia de san
Pancracio » (Ruiz et Castro).
i7. Saint Pail. — " Ln dedn casi entero del apostol san Pahlo »
(Huiz). — « Un artejd de san l'ahlo apostol » (Castro). — « Reliquiade
san Pahht en figura de ramo de phita, conu) la do san Estevan, mas
p<M{U(>iia .. Inventaire de 187o'). Celte reliqne a été rendue à Silos en
18îjl.
48, Saint Pelade. — « Ceitilicaci()n dada por 1ns monges (h> el
monasterio de San Pedro de .\ilanza de haherse sacado de hi urna
en que esta el ciieipn de san Pidayu niarlir v nionge, nii hneso ^\o
dicho santo. de un ji-ine puco mas o menos, para el inonasierio de
Santo Domingo de Silos. Sn ferha. 18 de décienihre de ITi-o » [Arc/t.
f/f Silos, ms. 78, fol. 2«il),
49. Sainte Pétijomllk. — « Iiki jairicii de pl;il,i con i'eli((uias de
santa Pelmnilla y olras virgenes y marlires » Rni/el Caslioi.
.*>(). Saint Pinr.ippK el saint J \<;mi es. — " Av leliquias de san Felipe
y Saiiliagr) •> Rniz et C«as(nj .
."f . Saint PiKKiti-:. — « l'na rejiqiiia de sjiii Pedm, en li^nia de ramo
de plata >' Inv«?ntairf de 187." . Rendue à Silo^ en |K!II.
r>2. Saint PiKHiiK i»"Os>i\. — >• \ i\ Iniex» de la mann •> [iJcpnsilo de
1777). — « I n liufsceilo fiel (ar^o dr un pir \ iiii arlejo mnv |)e(|neiin
I. L-i roim iM->r.i< ii>n ili'l ((l'>ri<>«ri npoK- (loiipe <l<* un nrlojo de la iiinin» «Irrrrha
loi Mil i'ahlo. i-n cl dm tniiita del iiicn de de el «iniilo ii|i<i!«|ol >. (Art-lijves de Silnx.
junio, ea fir«U de Ui •oleniiin* de enlr l.itjio ilr l'unurjon de l'année HiiiC. fol. 'J2.
m<>nn«(rrio. p<ir lit in«i(rne rvliquia (|i]e iiib, O.")).
342
mSTOIKE DE L ABIIAYE DE SILOS
tlo un (ledo » (Lettre du chaititic d'Osiua, datée du 11) janvier 1792,
constatant la restitution à Silos d(> celte i(di(jue do saint Pierre d'Osma
{Arr/i. (Ir Silos, W. IV, Cl).
53. Saint Pi-vrinE. <' Ilase pnesto en el relicario un brazo de nuesiro
padro san IMacido, todo gnarnecido de plata. niuy rico y vistoso »
[Depôsito, année 1657"). — « Un relieario de plala calado. con dos
luiesos de san Placido martyr y discipulo de san lienito » (Castro). —
« Hrazo de san Placido » (Inventaire de 1875).
54. Saint Uodruu e, ahhé de Silos. — Voy. ci-dessus, p. 9S-104.
55. Saint Sabiias. — « CaiMie de san Saha, ahad » (Hui/. et Castro).
56. Saint Séhastien. — « Otrossi. en una caxa de mai-lil son reliquias
d(d bi'aço de san Sébastian » (Catalogne de i44t) ; Huiz el Castro ').
57. Du Saint Séim i.ciu;. — c \\n otra arca redonda de niailil, de la
lecbe de sanla Mai'ia \ una piedra de! Sepulcro de N.-S. ,I.-C.» (Cata-
logne de 1440 : ihii/ et Castro).
58. Saint Simon el saint .Il de. — « Ay reliquias de san Simon y
.Judas, aposloles » (lUiiz el Castroj.
59. Une pierre du Sinaï. — « Una piedra del monte Sina » (Ruiz
et Castro).
60. Saint Sixn:. — « Arca de marlil eon reliquias de san Camaliel
y de San Sixto paj)a y martyr » (Kuiz et Castro).
61. Le saint Si \iiu:. — « Una de las sabanas sautas en que fue
euvuelto el cuerpo de Cliristo senor nuesli-o » (Castro). Voy. sur celte
reli([ue ce que nous avons dit plus haut, p. 17! et la note 6.
62. Les martyrs Tiiéhkins. — « Una cabeza de los santos Theveos »
(Castro). — « Se ponen en el relicario dos relicarios de los santos
martires de Arjona (Agaune), con pie y guarnicion de plata, que los
dio un devoto » [l)epôsi/(/, année 1701).
63. Saint Tiiomvs de (' \M(tinu':in ^ — « Otra arca de madera pin-
tada, en que son relicjuias de santo Tornas de (]anlui-beri de Inglatera,
(d (|nal niataron sus parienles en la yglesia. U es en ella de susangre
l. (;et auteur ajoute, à propos du rrli- in-iit que le reliquaire en question avait
quaire : <> l'na caxa larga de marlil. la coûté 12,0(10 rraux.
qu;»l dizc'u f(ue traia consigo en las bata-
ll.is el seùor conde Fernan Gonçale.'î. »
Le reliquaire actuel fut donné par le P.
.Martin .Vranjo luori en l8;i:J). Un vieux
serviteur l'u niouastére. qui pendant sa
jeunesse a connu ce religieux, nous aflir-
2. Le culte de saint Thomas se répandit
rapidement en Espagne. Six ans après son
martyre, on lui consacrait une des |)]us
belles chapelles de la cathédrale de T(dède.
\'oj'. Salazar de Meiuloza, Origen de las
(lif/nidades de CasliUa. fol. 48.
LES RELIQUES DE l'aBBAYE DE SILOS 343
e del cilicio e la su cinta e uno de los sus calçones. En esta misma
arca son reli(|nias de sanlEstevan martir e de seiior sant Martin »
(Catalogue de Ii40 . — Be la sandre de santo Tomas martyr, y de
su cilicio. calçon y cinta » (Ruiz el Castro).
64 Saint Ukbain. — <« Otrossi. una arca de plata en que esta la
cabeça de sant L rban papa, el quai baptiço a santa Çeçilia » (Catalo-
gue de 1440 ; Huiz . — « San Urban papa y martyr, con su lengua, la
quai esta en una urna de bronce sobredorada con sus cristales »
(Castro . Le reliquaire lut donnr par Tabljé Maleo de Rosales au
XVIP siècle (Monosficon hispaniiidii. toi. 376i.
65. Saint Valkntin. — i< En un paro de seda la mano de sant
Valantin, e esta tan fresca como si estoviesse vivo » (Catalogue de
1 440 . — " D. Pedru de Ariola traxo a esta casa la mano de san Yalen-
tin. guarnecida como esta en el relicario » (Nebrcda. Notice uiamis-
critf . Voy. ci-dessus, p. 128. 217 et 311.
66. Sainte Victoire. — Vraisemblablement une relique de sainte
Victoire, une dos onze mille vierges. Son corps fut apporté de Cologne
en 1320 par IT-vôque (ionzalo de Ilinojosael j)lacé dans le trésor de la
cathédrale de Burgos. Voy. F'Iorez, Espaîui siujnuhi, t. XXVI, p. 346.
67. Saint Vlncent. — « Kii nna arca de maiTil ay reliquias de san
Vicente » '^Kuiz el Castro' .
68 Compagnes de sainte Thsile. — « Otrossi, una arca de marlil
labrada a la morisca. la quai es Mena de las r('li([uias de las lionzc
mill virginrs » (Catalogue de 1440 ; Itiii/ cl Castro'. De plus : < Una
cabera de los onze mil virgenes ». Voyez la note (|ui accompagne le
numéro précédent.
6îi. Cf»m|»agnoiis do saint Zi non -. — Lettre d(ï l'anibassadeur du
roi de Suède à Home, attestant (|n"il a remis à Fr. IJernard {{aynioii.
profès de i'abl)aye de Silos, alors " vice'-prieur » du iiiona^lèic de
Sainl-Anaslas(w/// //Y's- /"o///^v : .. niniin eapiil, co^lam iiiiain. ali;iMi
inaxillarn. duas canas tibiai-iiiii d iin.iiii eaiiani luacliii >>, le tout
extrait des reliques des dix mille deux reiil> mai tyrs dt; l'é-glisir de
I. I n pftu plu* loio p. 2'Jti,. ce liernicr mil virgriic» ... — du a vu plun li;iiil
auteur incnliriiinr la t^U* d'un autre «nifit p. .'{.'ii, note 2) que Silun poHK(''il.iit ilZ-J.! .in
Vinci-nt ; • l'na urnn ron aut iriitalf>«, en XII» bIim-Ib qucUjiicH rcliiiiH.; du uiarivr
la quai ay do* mttpraa : uon de «an Virtruti; iinitil Vincent.
martyr y otra de una ilc l/i« onze mil vir- 1. .Sur cch ninrlyri* un peut mnitultiT
Kcne« •. D'apr/'B le reKi«tr<> de /V/>f>«(7o de le» Artn Sanclorum dei» liolInniliHtcx, I. Il
\M,'J, ce aérait • du» • nlieza» de lai onze de juillet, p. (i81-t>K!».
34 i I1IST01HE UE l'.\I!bave di: silos
Sra/d Ifri^, avec uhligalion de parla^cM' avec le mouaslère de San
Boal (Sancii Baudulli, Cluiiiacensis ordinis, Segobiensis dioccsis).
Pièce datée de I ii)l> et ('crile à Sainte-I{i initie de Home. Klle est
accompagnée d'un l)rel" d'Alexandre M, autorisant l'ambassadeur à
prendre des reliques à Home pour la Suède, ('es div(M"s documents
sont aujourd'hui à VArchiro histôrico nacional de Matlrid.
I. Petite égli-îe plus connue sou? le nom de Saiut-Paul aile Ire l'on/ane, dans la
de Sa7icta Maria scala cœli, une des trois campagne romaine.
VIII
l'LANS
DE
LAHBAVE l)i: SILOS
1» SILOS Al Ml' SIKCI-E
2" SILOS .MnbEKNK
WVA KXlMJCAriUX.S
VllI
Plans de l'abbaye de Silos
1° PLAN DES PRINCIPAUX EDIFICES
DK l"aBI?AYK IH: silos
ai: xii" siÉr.LK
Dressé eti 1888 par D. Jules Mki.i.kt.
^.V=/::^■■|.o>:■./:^■.^^^.■..A■^::7^!/^^^vj^.^v.^.O■, p;-n:i..v;;:.v.:^.-:;.'.
■■ Parités existantes du Xll- Siècle
r?^r^ Parties dètruiies
r
10 15 10 2.S
' «
PLANS m: l'abiîayi: de silos 35-7
LÉGENDE
A. L EGLISE ILMTE
1. l'reshytorium et auli'l majeur. II. (iiande coupole byzantine.
1. Tombeau de Fernaa Ferez de II. Chœur de la chapelle de .Nolre-
Guzman ajouté auXIirsièclej. Dame.
.]. Chapelle de Notre-Dame. i;}. Chapelle des Rois (de tox Santos
4. Chapelle de Saint-Martin. Heijes).
5. Chapelle de Sainte-Anne. 14. Escalier de la grande tour.
<>. Chapelle des Vierges. I.'i. Autel de Saint-Henoil.
7. Portail et escalier des Vierges. Iti. Tombeaux de la lamille Velde
8. .\utel du Crucitix. de la Guerra.
!>. Tombeau de San Gonzalo. 17. Tombeaux des Ladron de Hojas.
in. Tombeau de Luis .Mendez. IH. Sacristie de Téglise haute.
I!. L EGLISE BASSE
11). La gratuit- tour (ie l'église. '1\. Chapelles de l'église priniilive
•3). Li* vestibule ou portique. 'avant le XI' siècle).
:ii. l'orlail latéraldonnanlsurlaruf. -2 1. Portail principal.
■11. Porte (lunnant accès du porti- 2(5. Tombeau «h' dnn.i Conslancia
que dans l'église. (XIII" sièclei.
±'L (^hapelb' de saint Domiriiffuc. 11. I^ortail di' S.iii Miguel.
LES CLOITRES ET LES BATIMENTS CLAI STUAI \
^l'^^. L«'S «ii'ux rloitres supcrposi'-s M. \{^'U•^•U)\\•^' .
<XI' et XIP siéch' . '.V.\. (irandc salle voùlee.
2.L Sallo rapilnlaire. .{'i. Nuestra Seiiora d(î .Marzo.
.'WL Chapelle (le Saint-Jean. .'{.*>. Tombeau pi imilirde saiul Doiiii-
.'11. Grosse tour carrée. niipir.
■'!'». Chapelle des Kinojosas.
•.\ÏH
IllSTOIIU; DK I, MUiWE DE SILOS
Notes explicatives du plan n" 1 de l'abbaye de Silos.
§1. — LÉGLISE
1" l'église HAITE
Oïl (lôsigiiail sous le nom (Véi//ise IkuiIc le ti'aiisepl et rt»4)side,
séparés par un large escalier d'une dizaine de marches de Ycqlisc
ùnss/', qui comprenait la grande nef et les bas-c(Més '. Cette ditîérence
de niveau, ([ui a disparu lors de la construction de l'église moderne,
avail été motivée par le banc de rocher sur Icqucd reposait la partie
supéi'ieure de la basilique.
1, [Voy. le iiKinrro rorrcsponddiil sur le phiii.) Presbvterium et
autel majeur*. — Lautel majeur était sous le vocable de Saint-
Sébastien, titulaire de l'(''glise. Le fronhil ou devant d'autel du XI'"
siècle se ti'ouve aujourd'hui au musée provincial de lîurgos dont il
est le plus bel ornement. (Voy. la planche ¥fH à la fin de ce volume).
Le petit rétable placé en arrière de la table de l'autel et datant de la
môme épo(jue, est encore à Silos dans la salle des Archives.
Au Wir siècle on éleva au-dessus de l'autel un grand létable,
dont un acte de 1615 nous donne la description"'. Au siècle précédent
1. Sur r.'ispcil f,'(''m''nil de ci't cililiic,
viiycz ci-ilcssiis. p.ifîe \'l. — L'église li.tiite
l'ut euMstriiite on t(uit au mnins cniimieiicee
iiu W^ siècle par saint Ddiniiiiipie. L'cf,Misc
basse était la l);isilif|iic piiinilivc. ;inte-
rieiiri' à saint l)(>initii(pM'. mais restaurée
et [)r(ilial)leiMent agrandie par ect ahbé.
(j'esl à cette disposiliipn de l'eg^iise ipie
fait allusion le ehronitpienr l*ei-o .Marin
tpiaud il dit quelle était » lena [= llena)
ynso et suso » (dans Vergara. p. i:{."i'. — Il
importe de remarcpier ici que la distribu-
tion des anlels sons tel ou tel vocable,
indiquée dans ces notes, est postérieure an
xii" siècle, à l'exception des autels de
Saint-Sébastien, de Notre-Dame, de Sainl-
.Marlin et île Saint-Dominique. — Le plan
de l'église, dressé au moment de sa démo-
liliou. a été retrouvé à Ségovie en I88.i,
p;irmi les papiers de .Mgr Kelievarria, évô-
cpie de cette ville el dernier abbé de Silos.
Il a beaucoup servi jtuur le plan ci-dessus.
2. Sur les sei)t autels consacrés lors de
la dédicace île l'église en 1088. voy. ce (|ui
a été dit ci-dessus, p. 71-72,
:!. 11 s'agit d'un ti'aité en rornic. par
leipiel .Mai'cos de Garay, sculi)leui' et ajus-
teur (escidlor // ensembludor). Pedro de
Fueites. peintre et doieur. et Sébastian
Garcia, niarcliand ou entre|)reneur \lra-
laiile en el raslro de Valladolid), s'enga-
gent à faire ledit rétable. (Arc/iircs de
Silos, original, A, xiii, lia, suivi de deux
autres pièces sur le même sujet et d'après
lesquelles on voit que le rétable fut exé-
cuté en 1(122, l(i2:t et l(i2't). Il devait être
orné de diverses peintures à l'huile et des
statues suivantes : « El Dios Padre, un
Salvador, un san Pedro, un sau Pablo, un
san Bcnito, una sauta Kscolastica, un san
.Miguel, un sanio Domingo de Silos, un
san Greginio. papa. » — Deux de ces sta-
tues, sculptées sur bois en ronde-bosse
(celles de saint Grégoire et de sainte Schu-
lastique'), sont aujourd'hui dans le modeste
musée de l'abbaye. La facture en est pas-
PLANS DE T.'aRRAYE DK SILOS 3i9
on V vovait une statuo de saint Sebastien [A/r/i. dr Silos, ms. 42,
fol. r. — Autour du sanctuaire étaient rangées les stalles du chœur
inférieur ou coro bajo pour les moines (^Ruiz, fol. 174), avec un petit
orgue iras. 78, fol. 227).
2. Tombeau de Fernan Ferez de Guzman (voy. ci-dessus, p. lO.j,
note 2 . — Ce tombeau, porté par quatre lions, se trouve aujour-
d'hui dans le baptistère de la nouvelle église. Il est richement sculpté
et surmonté de la statue de 1 illustre capitaine. Ses armes représen-
tent deux rnldrros (tu chaudrons d'or sur fond d'azur'.
3. Chapelle de Notre-Dame. — Placée d'abord sous le vocable de
« Nuestra Senora de la Salud ». plus lard de « Nuestra Senora del
Rosario ". cette chapelle fut cédée au \VP siècle à la famille de
Torres. comme lieu de sépulture. Les Torres s'engagèrent en retour
à paver au monastère une rente annuelle de 9 fanègues de froment
cl 187 maravédis (Arr/i. ih- Silos, acte original du 3 décembre 1.^)50,
A. XIV. l.j . — La chapelle mesurait dix-huil pieds de large el vingl-
cinij de haut I)éclaiati(»n de l'aichitecte. ////V/.. lî. IV, 37l.
i. Chapelle de Saint-.Mailin. correspondant à celle de Notie-Dame,
dont (die avait les «limensions -. — (]édée au XVl" siècle à D. Diego
sableiiieiit inédint-re. — Pmir ce travail, 2. Iji !.l.'i:i, un fiiMiid niable lut coiis-
'e iiioDast^re promit de payer iOOO réaiix triiil dans cette chapelle. Voici les passages
à Marros de Garay et (i.",0(» réaiix à Pedro les |)liis intéressants du ronlral dressé en
de Fuerles. Le premier mourut peu après cette circonstance :
avoir achevé aon œuvre el le dernier jtaie- <■ Jnan di- Hneila e Juan de Saiazar,
nienl de son salaire fut remis à sa veuve, pintores, vezinos de la cilidad de Hurgos.
Ana de Porlillo 2 décinilire \i>2H . — Lors etc.. se «diligaron. . . de lia/.er en la capilla
de Ka viiiite à Silos en I(i22. le général de la de Diego Fernandez Xaramillo. ipic esta
C<ingré;;ation avait p<rmis. pour aider à deniro de la yglesia ilcj diclni Mimieslerio
payer le nouveau retable, de vendre .. el de Silos . junli> a la capilla niayor, de la
retablo viejo de plala pequeûo y otras vocacion de San .Martin, un retablo de
alhaja<« de plata viejas. que iton de poco niadera e pintnra que tenga de hanclio
fnilo e impoflancia en la eacriotia • ' f/cA. catorze jiies e veynte pie-* de alto, cmi las
f/r Silo», iim. 48). ystorias siguientes : Lnn caja en niedio
I. On Mil que. à l'origine du nioin^, con la yniagen de senor san .Martin a
le droit de porter %ur «on bla^ou l'image cavallo con el |)obre, conio le parte la
du raldero fut r^'wervé aux neigneurit a%*{:7. cnpa. y el remate de la mesnia caja la.s
puivianl* pour le»er nur leur» lerrei une armas del dicbo Uiegn Fernaudez Xarii-
troufM; de genw annéM et |e4 mettre au niitio : y el fan .Martin, cr>n su cavallo c
■ervice du roi. I|h étaient ib Mignéx nou** pobre, de liulto. V en el {irinn-r bamo del
le nom de tenore» du ollti y pendon (vr't- dicbo retnido tre< ystorias ib; pincel de la
gneur ' rmite el de Itannière , parce dicha vocaçiou de can Martin, con otra»
qu'ili pourvoir eus- mëmci à l'en- qu'itro a loi« bidon de la iliclia caja; y
trelicn de leur* homme* et jeu conduire à em ima del reniale otra yatoria, que v*
la . . f ■ ■ • ' comme crucilljo y NueMtra Senora e Kan Juan. K
U'i- I •-. a Ion bidos de! diclio rcniule doi mediuH
.m:;i)
mSTOlUE DE r, MUIAVE DE SILOS
Fernando/, de Xaramillo, qui y choisit sa sépulture et lit don h
l"ai)l)ave de iout son avoir-, consistant en une somme de 87(1. î)Ot)
maravédis el en une l'enle annuelle de 40 fanègues de l)lé. — (le
Diego s'a|)pelle dans son testament « clerigo, nalural del lugai- de
Quintanaraya, jurisdicion de la villa de Sanlo Domingo de Silos,
capcllan del monasterio de Santa Maria la Heal de las Iluelgas »
[Arcfi. deStlos, A. XIV, 17). Voy. ci-dessus, j). 312, l'inscription n"78.
o. Chapelle de Sainte-Anne. — Le cérémonial de Silos, écril en
1732, dit au sujet de sainte Anne : « A 2i) de Julio es sauta Ana.
Despues de visperas segundas de Santiago se cantan otras visj)eras
de sauta Ana, en trente de su allar que esta en la capilla de N. P.
S. Henito ». A une époque que nous no saurions préciser, il y avait là
un autel de Saint-Gilles et de Saint-Nicolas '. « Antes, este allar era de
San Egidio y San Nicolas, cuyas eslatuas tueron entcrradas, por-ipu»
eran muy det"orma<las, y entonces se puso la de Santa Ana [Arc/i. <lc
Silos^ ms. 22. et Mf/iiori.r Silensrs^ t. I, fol. 108). Toutefois, l'église
possédait un autel de Sainte-Anne au XIV" siècle. (Voy. la charte du
22 novembre 1312, Reniril, p. 338). La curieuse statue qui représente
sainte Anne portant sur s(>s genoux la Vierge, qui j)orte à son tour
l'enfant Jésus sur ses bras, doit être peu antérieure à cette date.
rcilondfis, que tciifran la salnlacion do
Niie^tra Senoia, de |)'mzfl. IC Indu csto coii-
lorme a la tiaza (|ne queda (irmada de
SU:* nnml)r('s en podcr del scmoi' al)l)ad. Lo
qiial ti)do a de scr labrado de madcra di;
piiKt seca buena, y I.i ym.ifzcn de sefior
san Martin a de scr de niailera de no^'al,
y el cavalic) e pobre. V en la pintiira, (|uc
a de .ser toilo bien di)rado y estofado, y
pinlado de nuii hiienas colores y pueslo
en perlii'ioti a vislji de oliciale.'». Y (pie el
presçio del piieda llegar hasta dozientos
ducados, etc.
<■ Otorgada en cl nioneslcrio del (^iierpo
Sanln de sefior saiiio Dominfjo de Silus.
a Ires di.is del mes de lieiiero, afio de
niill e (|ninientos e cinipienla e ires anus. ..
Signatures : <■ Krater Haiitoi.o.mkis, abbas
Sancti Dominici Siliensis. El dotor Peiiez
(verino de Silos). Juan de Ri Ef)A. .Iiiaii de
Salazar «. [Arch. de Silos, acte original snr
papier, A. XIV. 17.^ — En !a6l, liin de
ces artisles. Juan de Hueda. signe un
autre contrat, par leipicl il prend l'engage-
ment « de hacer dos puerla? para el
relicario de este inonesterio, guurnecidas
por dcniro e fuera con sus molduras e
cou dos ystorias o feguras, e de pintar en
el arcodonde esta el dirho rclicirio e |)nn(>r
uiia tabla (pie loine tudo cl redoiuio del
r(dicario, pinl.indo en ella lo que mas con-
venga, e de dorar la sepoltura del sauto ab-
bad (le bienheureux Rodrigue dcGuzmau)...
En el monesterio de Silos a 5 de... aiio
de l.ïGl » \Ibid.) — La salle des relique.s
dont parle cet acte fut construite par
ordre de l'abbé Gregorio de Sanlo Do-
mingo à côte du transept nord (Huiz.
fol. 87.) dans une partie de rancieiiiie
sacristie.
1. En l.'il7, l'autel était sous le vocable
du s'Mil Sailli-Gilles. (Voy. la charte du 2
aoùi 1317, très importante pour connaître
l'état du transept nord à cette épotpie.
Recueil, p. 341). — Entre la chapelle de
Saint-.Martin et celle Saint-Gilles se trou-
vaient les fombeaiix de la famille de
Rojas transférés ensuite un peu plus loin.
PLANS DE l'aHHAYE DE SI LOS 3ol
6. Chapelle et autel des Vierges, faisant pendant à la précédente, à
l'endroit où se trouve la porte de la sacristie actuelle. — Le récit de la
translation de saint Gonzalo 1^1578) nous dit que cotte chapelle était
dédiée « a las once mill virgenes » (ms. 1 19). Gerônimo de \ebreda,
qui écrivait à la même époque, dit au contraire sous le vocable « de
las sautas Madalena. Catalina, Marina. Agueda y Barbara ». Comme
celle de Sainte-Anne, la chapelle des Vierges mesnrait « menosdeun
semi circulo » ms. 22).
7. Escalier et portail des Vierges, en face de la chapelle de ce nom,
et conduisant du transept méridional dans les cloîtres. — Ce portail
d'un travail remarquable est la seule partie de l'ancienne église
romane qui soit encore debout. Quant à l'escalier primitif, il fut
remplacé en 1 .utiO par celui que nous y voyons aujourd'hui. « Se
derribo en diciembre lotjO esta escalera, que por suantigiiedad estaba
vieja é desgatada » (ms. 119, fol. 2). Au sujet du tombeau de l'abbé
Rodrigue de (ju/man, qui se trouvait à côté de cet escalier, voyez
ci-dessus, p. 103.
8. Autel du Crucifix, au XVI* siècle. — « En la testera deste brazo
del cruzero île la epist(jla) estaba el altar d(îl Sanlissimo Christo »
(ms. 119, fol. 4).
9. Tombeau de saint G<jnzalo. découvert en l."78 dans la partie ouest
du cloître, transféré d'abord dans la chapelle de Notre-Dame, el })(mi
après en cet endroit. — Sur ce personnage, voy. ci-dessus, j). 293,
note. Le tombeau se trouve encore à la nième place.
10. Tombeau de l'évéipie-abbé Luis Mendez t l.")2i) . — Ce mo-
nument intéressant a di>paru. Voy. ci-dessus, ji. I.'il .
11. Grande coupole byzantine de forme octogonale et déc^)rée de
peintures'. — Celte coupole était fort belle et à peu près seiublabe à
celle de la magnifique cathédrale primitive de Salamaufjue, encore
débouta côlt* de la nouvelle basili(jue du \\1'" siècle. La ressemblance
sV'lendail du reste à tout l'édilice. On Irouvera une vue el plusieurs
délails de la cathédrale de Salamanque dans Sli-eel, (inlliii nnhi-
if'i tiirr /// S///iin, cliap. IV, grav. n" 7 el K. plancbe l\ .
\. O'* pein(ur<-« «-laicnl nn< icnncK. - pnr le peitilrc Ncvado [Arrh. ili- SHus,
F.n 16.>2 ft 10.'>3, on Ql faire «i^intre f(rati(l« •• Burrndor - ; voy. ci-dcitiiuii, p. 170. Cet*
l«tfleaiix dont troi* rr|>r<-iK-ril.iicri( Krrn- |ii-iiiiiir<-i« «lui, dapn-w un rontL-niimniiu,
r^d<-, F'Tiian ffitnzAlr/ c( un mi AI|>lion*e m-nildi-nt fivoir <mi (|iieli|ii)- ni<rili-, fi<- tr<>u-
dc(J«aUlle trei |irubabli:iiicnl .Vlphonnf VI) vaicnt placéci au ban de lu cun|i(i|c.
X\2
iiistoirf: di: i, AiuiWE de silos
12. Chœur de la chapelle de Notre-Dame. — Il 6[r'\\ placé en face de
la chapelle, à l'eiilrée du bas-côlé, dans une Irihune portée par des
arcades à plein ceinire. Un orgue se trouvait dans ce petit chu'ur
ou « corillo » [Mémorise Si/f/is/s, l. 1, fol. 108, cl ms. 22). Au dessus,
d'après le P. Xehreda. s'élevait une petite coupcde.
13. Chapelle et autel des Rois [(fr los Santos Hci/cs). ('eltc chapelle
s'ai)pclait aussi de A>.s Cdstras, du iu)ni de la famille de Castro Otanez,
à laquelle les moines concédèrent au XYl*" siècle les droits de patron-
nage et de sépulture'. Elle était, comme la précédente, surmontée
d'une j)elilc coupole ^
14. Escalier tournant ou rc/zv/ro/ conduisant à la tour de l'église.
lo. Autel de Saint-Benoit, au XVIIP siècle ; auparavant de N. D.
des Douleurs (A'''" S'" <lr /'/s Aiiynsiias). La chapelle (transept nord)
mesurait 18 pieds de largeur, 35 de profondeur et 45 de hauteur
(Déclaration de l'architecte, en 1749, Airit. tic Silos, B. IV, 37, fol. 17).
La statue de saint Benoit, que Ton voit encore à peu près à la même
place dans la nouvelle église, y fut mise par le P. Bcnito Camba, abbé
de Silos de 1785 à 1789 (ms. 22).
16. Tombeaux de la famille Velde de la Guerra (XVlP siècle),
placés derrière l'autel de N'^ S""* de las Angustias (voy. le numéro
l.Acte de loo."] (Arch.de SZ/os. A. XIV.
34). — Gaspîvr Ximcnez Otunez, Dalta/ar
(voy. ci-dcs9u<>, page 313) et Domingo de
Castro Otanez doITTeiit cette chapelle d'une
somme de ItO.ddO maravédis. — Lors(|iie
l'aneienne ehapelle de los Heyes (que ahora
llaman de cl Chrislo, ajoute im areliiviste
du XVlll'' siècle) fut démolie eu \'t'-'>'->, la
famille de CastroOtanez s'engageaà donner
30.000 réaux pour su reconslruclion sur
rem|)lacemeut qu'elle occupe dans la nuu-
velle église. //;/>/.. .\. XIV, Xk — Il semble
que la dotation de cette chapelle un fut
payée ([u'en fî.'i!! par ses nouveaux ])alr(uis
qui étaicul alnrs « l). Joseph Joachin del
r.dpral ■> et sa fenune <Mlona Theresa Hoso-
lea de Aguirre. " Provision royale conlir-
manl ce patronat et datée du :2.'l janvier fî.'i!).
Ihid.. A. XIV, :Ui). En A. MU. iM» et :i!», on
trouve plusieurs pic'-ces relatives à cette
chapelleuie, entre autres une fondation de
messes et le testament d'un certain liccu-
i-ié don Dicf/o de Corral Glanez, cpii s in-
titule " caballero de la horden de San-
tiago. (Ici consejo supremo y caniara de
Su .Magestad y de su real hazienda, alcayd»?
de la fortaleza de la ciudad de Baza » (l(i.").') :
voy. ci-dessus, p. IM:1, note 2*.
■2. Voici une description de cette ancienne
cliapellc. Nous l'enqu'untons au numus-
crit li des Andiives de Silos (Notes sur
Silos, par l'ahhé !{. Kchevarria) : « Freule
de la capilla de San Martin, dcbajo del cru-
cero, haliia una capilla con su média na-
raiija de yiso y ladrillo, y el altar liacia
el norte. y la llamahau la capilla de les
Cuslros : la que, â la parle de mediodia,
ipie era la nave mayor de la yglesia, ténia
reja, y por esta parte se entraba â ella
con 1res gradas de subida desde la nave
mayor de la yglesia. Por frente de la ca-
pilla de San .Martin havia una grada para
eutrar y salir a dicha capilla, y esta en-
trada caya al brazo del crucero del lado
del l-^vangclio. Junto al altar, al lado de la
Kpistola, havia en dicha capilla una puer-
tecita pequena tpie daba ;i un earacol por
donde se subia à la torre antigua. »
l'LANS J3E L ABBaVE DÊ SILOS 383
précédente Y étaient ensevelis : Nicolas Yelde, Maria de la Guerra
sa femme '. Fransisco de Salazar leur iiendre, A2:ustina Yelde de la
Guerra leur fille, ainsi (jue la tante, le frère, la fille et la nièce de
cette dernière Arcli. de Silos, ms. GiV Yoy. ci-dessus, p. 168,
note 1 .
17. Tombeaux de la famille Ladron de Rojas, XIY" siècle (Voyez
la charte du 2 août 1317. BeriiciL p. 341. Ces tombeaux étaient alors
entre la chapelle de Saint-Martin et celle de Saint-Gilles, plus tard
de Sainte-Anne .
18. Ancienne sacristie de l'église haute, où se trouvait aussi au
XYr siècle le trésor des reliques.
:2° LÉGLISE BASSE
19. La jrrande tour, dont la masse imposante avait l'aspect d'une
forteresse. Elle était très élevée et se terminait par une couronne de
créneaux, qui furent restaurés en l.'iO.'j par lahbé Francisco de Curiel.
D'èb'gantes colonnettes décoraient les angles de celle t(mr, dont on
[leul se faire une idée par celle encore debout de 1 ('g lise voisine d(>
l'abbaye d'Arlanza, qui date du XI" ou du XIT siècle. On y montait
par l'escalier tournant signalé ci-dessus et (pii ouvrait à la fois dans
la sacristie n" 18 et dans la chapidlc des Hois ^n" 13). Cette tour avait
été 1res probabUMuenl c<mstruilc à l'éjjocjue de la restauration de
I abbaye de Silos jiar le comte Fernan Gonzalez, au X' siècle, pour
servir de refuge aux moines, dans une ('((utréc trop souvent encore
exposée aux incursions «les Arabes. File fui (b'-rnolie (>n I7.">2. Au rez-
de-chaussée de la tour se trouvait la sacristie de li-glise basse.
20. Le portique, (pii formait (omme une seconde (''glise,est proba-
blement l'oMivre de I abbé saint l)omirii(|ue. cl Griniald en l'ail (b'jà
mention à la lin du .\I' siècle (Vihi hniti lhtniini(i, lib. II. c. XL cl
XLV; lib. III. e. \LV . Le^^ infirmes «jui aeccdii-aii ni an tombeau du
»ainl sv réuni'-oaient et parfois même y passaicnl la niiil. Il e>l
plusieurs fois question (h* ce (lortique dans les chartes de Silo^^. On y
voyait des statues et de nombreux tombeaux \
\. Leur fiU, Bi-nito d»! la fju«*rra. fui dores. Il xc trouvf nujduril liui <l.in<( !<•
nbli^ 'le Silo*. Voy. ri-dfMin, p. 168. >ia|ili)«t/)rp. on fan- «le cflui ilc Fcriidii
2. 1^ l'ul (le re% nK>riiirii<-ri(< qui ait I'itcz <Ic (iii/iiinti. (^c loiiiliunii il'iin tra-
ét^ rc«p«>cté rai relui op|icl<- tie Ihm Salva- vail ri'iiiur<|iialile «■••1 nrii)'- Hur le ijiviint
3 '* '■
)'!•
HISTOIRE DE L AliliWE DE SILOS
21. l'orlc laisaiil coiniiiiiiiiciui'r le porlicjue avec la ni(> [)riiu-ipale
(lo Silos. — Celle porlc était ornée des statues de plusieurs rois de
Caslille et d'autres gramls personnages, bienfaiteurs de l'abbaye. Elle
fut renouvelée en 1712 et les statues disparurent. (D'après les Mcnior'ui'
Silenscs^ t. I, fol. 120, et Xebreda.)
22. Poi'te latérale de l'église, ornée de colonnettes et de diverses
sculptures représentant des scènes de la vie du Sauveur [Mcmori.v
Silrnsc.s, t. I, p. 120;.
23. Chapelle^ autel et tombeau de saint D()niini(jue. — Le tombeau
se trouvait sous l'autel, un peu en arrière, recouvert par unevoiitequi
le cachait à tous les regards. Au XIII" siècle, Pero Marin nous parle
de l'image du saint [dacée sur cet anlel ; il ajoute (|ue Domini(]ue
apparut à un captif « en aquella misma figura ([ue esta sobrel altar,
revestido con sus pannos blancos, como lo liavia vislo aqui (à Silos)
muchas veccs, i con dos mozuelos con el revestido » ^Miracitlos^ dans
Vergara, p. 142 ; cf. p. 129). Il nous apprend aussi qu'en face de cet
autel, vraisemblablement dans le bas-côté sud, se trouvait « el corrilo
(le petit chœur) de San Nicolas » (lùld.. p. 135)'. — Kn 1().")2, un
moine de Silos, le P. Placido de Cuenca, orna la chapelle de fresques
qui représentaient les miracles du saint [Arch. do Silos, « Borrador »,
année 1652, p. 78). Cette chapelle était entourée d'une belle grille en
fer forgé, avec deux portes, l'une vis-à-vis la chapelle des rois et
l'autre du côté opposé [Arch. de Silos^ ms. 44). Kn t732, l'autel du
saint était modci'ue et sans grand mérite (ms. 31, fol. 23).
24. Chapelles du chevet de l'église primitive, avant saint Dominique
(VP?-XI'' s.). — La chapelle centrale était sous le vocable de Saint-
Sébastien, celle du sud de Notre-Dame (?) et celle du nord de Sainl-
iMarlin. Les fondements de ces trois chapelles semi-circulaires furent
retrouvés lors de la construction de l'église actuelle. Un passage de
Grimald semble indiquer ([uc la même disposition existait encore
lie quatre grands éciissons ^écartelé 1 el t à
un fiifflc éployé, 2 et 3 à une fleur de lis) et
siirniipiiir-, sous une belle arcade à tiers-
|)i)iiit, d;' 1 image dn Sauveur assis, avec
un chevalier el nue dauie à genfuix do
chai|iie côté. (Voy. le Hcctieil. p. 2"i. note
-i, el p. 38.) Sur le niystcrioux pcrsntiiiage
eu.seveli dans ce tombe. lu. on peut voir
Sandoval, Loa cinco re;/es, t. 1, p. 218. Les
Meinoriu' Silenses (t. I, fol. lO.j v") en par-
lent aussi. Son identification eut toutefois
l)len loin d'être certaine. Nebreda (dans
un passage cité un peu plus loin) dit rpie
ce louibcaii passe pour être celui « de
unos cal) illcros anliguos de Polniiia ».
1. l'iijs tard fXVIi'' el XVI11« siècle), il y
eut \n\ clidMir devant la cliap(;lle même du
saint, dans le i)as côté du nord. On l'appe-
lait <' el coro (le Saiito Domingo » {Arch.
de Silos, « Libro de Depôsilo », ann. 170"j).
PLANS DE i/aHBAYE DE SILOS 3oO
vers 1080 et que le chevet commencé par saint Dominique n'était pas
terminé à cette date. Parlant de la translation du saint, il dit : « Intra
ecclesiam. ante altare beati Martini... honoritice tumulatum » (dans
Vergara, p. 370 . — Lautel majeur était assez éloigné du fond de
l'abside, de sorte qu'on pouvait sans difficulté en faire le tour.
(MpmoricV Stlfnsrs. t. I, fol. 132.)
2o. Portail principal de l'église, qualitié par les Memoi'iœ Silensps
(t. I, fol. 120) de « porta magnifica et principalis ». Toute la façade
de l'église était solidement construite et surmontée de créneaux. Elle
dut toutefois être restaurée en 160i et en 1713 [Libros de Depôsito,
ad hoc ann.). Un beffroi ou campanille dominait celle façade. — En
avant de la porte, à linléricur de l'église, s'élevait, supporté par des
arceaux, le chœur principal des moines, appelé el coro alto. Il com-
muniquait aux bâtiments de l'abbaye par le cloître supérieur et ne
dépassait pas dans la nef principale les deux premières colonnes.
Au-dessus des bas-côtés il s'avançait en forme de tribune jusqu'aux
deux colonnes suivantes. Dans l'une de ces tribunes se trouvait un
orgue et dans une autre partie du chu'ur une chapelle avec aulol. Ce
cho'ur fut fait par ordre de l'abbé Andrès de Corla/ar (1.")3I-1546,
voy. ci-dessus, p. I.j3) el servit jusqu'en 1750.
26. Tombeau de dona Conslancia. — Sur celle vénérable recluse et
.son tombeau, voyez ce que nnii< en disons dans le lU'CKfil (p. 139-
liO) et ci-dessus, p. 302. An pied de ce monumenl s<> liouvaicnl loi
fonts hfi/j/IsmfiK.r i\o\. |). MO. note 3), el à côlé la sé|iullnre d'un
certain Juan Perez de Harbadillo.
27- porte de San .Miguel, mellant en coniiMunic alion léglise liasse
avec le cloître inlV-rieur par une rampe de six degrés. Au WIII''
si^cie, celte porte élait très simple cl sans ornements [Memoii.r
Siienses, 1. I, fol. 12i).
II. — LE CLOITUK Kl LKS HATIMINTS r.I.ALSTHAI X
28. Le cbjihe inb'rieiir date du ,\r Merle cl lui cdii^linil par' saiiil
Dominique. Il s'appuie, du côté du préau, sur une sciic de (il) .iKiide-^
romanes portées par 137 «'«donnes, lestjuidles sonl rcp.irlies en (H
groiipeH (litréreiits. Les chapiteaux de ces eointines ou giiiu|ies du
3o6
HISTOIRE du: l ahbaYe de Silos
colonnes sont très variés el d'un travail mcivcilloiix '. Sur chacun
des quatre piliers des angles se trouvent deux grands has-j'clicfs d'un
style byzantin très accentué et qui mesurenl 1"' 80 de haut sur 1" 20
de lai'gc -. — Le cloître supérieur porle dii'cclernenl sur le précé-
dent cl a les mêmes dispositions. 11 date du XU'" siècle el ses arcades
sont formées par l'iG colonnes dislrihuées en 08 groupes.
Ces deux cloîtres n'ont jamais été voûtés ; mais le plafond du cloître
inférieur est orné de curieuses peintures du XI V" et du XV" siècle,
dont nous donnons plusieurs dessins au trait à la lin de ce volum(>
(planches XI V-XVl).
29. Chapitre du XI' siècle. — Transformé, en loOo, en une grande
et belle chapelle gothicpie par l'abbé D. Francisco de Curiel, il fut
destiné à la sépulture» des abbés de Silos, (^ette chapelle était à cette
époque sous le vocable du Crucilix (-\(>l)reda ; Ruiz, fol. III ; cf. l'acte
du 27 mai 1513 mentionné ci-dessus, p. 149, note 3, et un autre du 21
juillet lo3o, p. 153, note 3), ou de /as fris/os. Au XYIl*^ siècle, on
l'appelait aussi /a rapilhi de N''" S'" t/e Mu/iscrra/f. Sur l'autel dédié à
cette célèbre madone se trouvait un grand rétable, œuvre de Diego de
Léon \ Les voûtes de celte chapelle furent démolies en 1732, lors
de la construction de la nouvelle chapelle de Saint-Dominique qui
s'élève au-dessus. 11 fallut |)our soutenir cet édifice forlifuM- les vieux
murs du chapitre el masquer les tonib(Nuix des abbés '.
1. Le cloître de Santillana ilrl M.ir ou
Asturies) est, à notre connaissance, celui
qui ra[)[)cllc le mieux le cluitru ilc Silos,
iiuoique dans des proportions plus modes-
tes. \'oy. lieux dessins de ce beau elnilre
d.ius le Mdi/asin piltoresqne (nimiéru d'ue-
li.bre IS";!!.
•2. Angle nord-est: 1" Desceule de la
croix. (On lit au-desius du ha — relief:
« H!C:obit: iikc:pi.oi(at:c\hvs: dolet:i.mpils:
onAT. » Sur l'auréole de la Vierge, on lit:
« MAHIA ». Sur lelivre que tient saint Jean:
" loitA.N.'.ES ". Au i)ied de la croix, Adam
sorl.uitdu lombeau et au-dessous : «adam. »
Au-dessus des bras de la croix, deux figu-
res portant un voile sur lequel on lil :
" SOI, : LVNA »). 2" .Mise an tombeau cl
visite des saintes femmes (celte sculpture
semble avoir inspiré l'arlisle qui a dessiné
sur le manuscrit iM't (b; la lbbliolliéf|uc
nationale, provenant de Silos, l'admirable
grisaille dont le catalogue Barbeliti a don-
né un fac-similé). — .Vugle nord-ouest: l"Le
Clirist el les dtux disciples se rcndaiil à
Kuiuiaiis. 2» Appaiilion du (Jlirisl ressus-
cité : saint Thomas uiet son doigt dans la
plaie du côté du Sauveur. — Angle sud-est :
1" L'Ascension. 2» La descente du Saiut-
llsprit. — .\ngle sud-ouest : 1» L'arbre de
Je-sé. 2" L'Annonciation et le couronne-
ment de la Vierge.
:i. Un livre de comptes nous apprend
qu'il termina ce rélablc eu déccud)re IG'K),
Il après huit mois et demi de travail ■>
(Vorrador). Nous y lisons aussi que cet
artiste peignit le? tableaux du cloître
inférieur et du chapitre, fpii lui furent
payés 2") ducats (voy. ci-dessus, j). 11 i,
note). La dorure du rétable de N. 1). de
Monl^^erral coûta 100 iluc.its el Cul termi-
née en ir).")2.
'f. On aper(;oil encore deux sépultures
îibbatiales dans le mur du nord. Elles
dalenl du XN'I" siècle.
PLANS Di: i/ai!iîa\t de silos 3o7
30. Petite chapelle de Saiiit-Jeau (du XV^ siècle). — Quelques
documents du XVP siècle l'appellent aussi capillade San Juan y San
Pfdro. Li's archives y étaient installées depuis longtemps à cette
époque Kuiz. fol. 8G . On vient d'y découvrir deux sépultures, dont
l'une est cachée sous le mur du sud. Xous n'avons pu identifier les
personnages qui y sont ensevelis. La chapelle, dans la([uelle on a élevé
un autel au Sacré-Cœur, a été restaurée en 1889.
31. Tour formant l'angle sud-est des bâtiments claustraux, au-des-
sus de l'ahondanle source dite la fuente dcl SaïUo. — Elle fut démolie
au XVII'" siècle pour faire place aux constructions actuelles (ms. 48,
ann. I624-I628 : cf. ci-dessus, p. 317, note 1). La partie supérieure de
celte tour avait été restaurée vers l.'JoO par l'abbé Bartolome de Santo
Domingo '^Nebreda).
32. Uéfecloire du XI* siècle, dont les fenêtres furent agrandies
un peu plus tard. — Des travaux récents pratiqués dans le cloître ont
fait découvrir la porte primitive, terminée à sa pa!ti(> supérieure [)ar
une élégante arcade tiilobéc '.
33. (Iraiule salle voûtée % au-dessus de la(|uelle se trouvait j)roba-
blement rh<Mellerie, ayant communication avec le logis abbatial,
situé vers l'angle sud-ouest du monastère au [)remiei' ('-tage (voy.
ci-dessus, p. 02, note 2j. — (>'est là aussi que devait èlic au Xlll'" siècle
le palan de linjnnifi'ir, où bigeail le roi .\l|)lionse de Castille lors de
ses visites \\. Sibts et dont nous parle le moine contemporain Pei'o
Marin. ''Voy. la charte du H) février l2."iG, dans le l{r< uril, \). 220,
note; il y e>t fait mention d'an aulrc iiidai^. (|ui ( oiniuiiiiicpiait au
précédent |»ar une poterne.; IMus taiij il \ eu! en cet endroit une
seconde salle e;ipitulaire que nous Innivuns nienlioniu'i- pour la
première foi-, en \VM) V(»y. Ihid., |.. U\\. note I . — La Jai'ade de celle
aile de l'abbaye existe encore à jieu près telle qir(dle (''lait au \ I' siècle.
La grande porte donnant accès à la >alle voùl('e -semble anl(''iieure m
celle époque et pourrait bien être contempoiaine de leiuau (ion/.ale/..
3i N'Mj'slra Seiiora de Mar/o ou la (nandc. — Statue assise; de la
i. L«-' réfcrloinr fui rculauri' el rt-mmiié < f. \r Itrcunl, p. IJ, noir 1 . Nous sorimis
|ilii*i«ur« foin, noI/iiiiiiiiMit an XVI* iiît-cle. Inntd (!»• croirL- quVIlo HcrvaK, uii .\» et nu
Voy. «i <lr««u», p. |,-,.i. XII" HitTlc, <h' priMun aux cfclavi-s maiiris
'J. Il n'r»! ^ut» ai«é de roimalln- la (lc»ili ciiipinyr-it nii nrrvire do rahliayc. (Vov.
nation priinilire dir relie liiiigu<- iii'f. <»u a ci-di-HNij». ji, U-iri.) Vur «raiidr partir
voulu y voir l'é^liar de Hari Miguel, dont di; celU; voiUe en picrri- portMiix; cxInIc
nom nrnnn parlé ci-dr*iut ip. 2i, uolc 1 ; encore.
3o8 lusTOïKii: 1)1-: l'ahuam: di: silos
Viergo, en |)ifiM'(' blanclic cl de taille colossalo. L'opinion des moines
de Silos élail (ju'ellc roniontail au temps du roi Réca^^de ; mais il
nous semble ditiicile d'admettre qu'elle soit antérieure au Xll* siècle.
11 est probable (jue sa place était autrefois dans l'église, dans un lieu
un peu élevé, position exigée par les proportions que lui a données
l'artiste (le raccourci des jambes, par exemple). Devant celle statue
se trouvait un autel sur lequel on célébrait autrefois, au XVI" siècle
du moins, une messe solennelle le jour de Pà(|ues. [Arcfi. de Silos,
ms. 42, fol. 91, « ('eremonias ».) Un compte de 1652 nous apprend
qu'elle fut jjeinleà cette date. — Elle doit vraisemblablement son litre
de A^ S (le Marzo au culte particulier qu'on lui rendait pendant le
mois de mars'.
3'). Tombeau primitif de saint Dominique, surmonté d'un monu-
ment en pierre du XIl" et XIV siècle, complété vers IGoO. Voy.
ci-dessus, p. 17i, note.
36. (iba pelle et tombeaux des Finojosas {Xll'-XIlP siècle). Voy.
ci-dessus (p. 299-300) les inscriptions n"' 20-23.
DESCRIPTION DE L'ANCIENNE EGLISE DE SILOS
ÉCRITE l'F.f AVAM loSO l'Ait LE P. NKRUF.DA. ABBK DE SII.OS
(D'après le manuscrit intitulé : Regislro de Archivas, folios 73-75)
« El cdilicio de la casa, asi de la iglesia como del clauslro, dormito-
rio y otras oticinas es de silleria, anliguo, Inerte y de muclia autoridad
y devocion. Représenta muclia santidad, milagros de ella y los
mucbos sanlos que lia criado su observancia.
« Su templo es tan antiguo (jnc no se alcan/a en que tiempo ni por
(|ni('n fuesc edilicado. Solo se infuM'e por buenas conjecturas que fue
cdilicio muclio anles que santo Domingo, (jiie ha cerca de 600 aiios
1. On sail (|iir la iï-to do rAnnnncialiim l'Ecole des Charles, année 1892. p. 273).—
est assez souvent désignée sous ce titre. L'Aiiiioiicialion étant, avant (oui, lu fêle
Dans quelques contrées de la France elle de la maternité divine, il ne faut pas être
porlait le nom de •> Marz.irlie » (Du Caiige, surpris de voir Notre-Dame de Mars de
lUussarium, ad verb. << Fcsiiini Annoncia- Silos représentée avec le divin EnfanI sur
lionis ». En Auvergne on l'appelait ■• .Noslra ?es genoux. Cette fête se réléhre encore
Dona de .Mariz .> (voy. Bibliolhet/ue de le 18 décembre dans le rit mozarabe.
PLANS DE LAlir.AYi: DE SILOS 301)
que vino a esta casa, y poco raenos que se mudo su cuerpo del elaustro
a la iglesia donde aora esta, eu la quai no ha avido niudauza, como
consta de la historia de su translaeion ; y porque eu la puerla de Sau
Miguol. que entra de la iglesia al elaustro, estan euterradoslosabades
antecesor y succesor suyos, cou epitafios muy anliguos ; y por la
mucha vejez del retaljlo inayor. eu el que lu» liay memoria de santo
Domin^u. sine solo de san Sébastian, que es su anligua vocacion. —
Es de très naves y edificado en diverses tiempos, como se vee claro,
muy fuerte y devoto. Tienc un cruzero grande y muy bueno, y en este
y en todo lo dénias es bien semejantc a la iglesia mayor vieja de
Salamanca. Kl allar mayor esta dedicado al glorioso martir san Sébas-
tian. Ay en niedio de cl un retabb» de plala de Cristo y de sus doce
upostoles de bulto y de mucha pedreria. — Al hido de la Epistola tiiMu; ^ou-tv,
unacapillade Nuestra Senora, y adelanle eu uiia média naranja un
altar llamadu f/f las Virgcufs h(-n<Hf(is. dedicado a las sautas Mada-
lena, Calalina. Marina, Agucda y Barbara. Junlo a esl(>, en la buella
(jue iiazi' el crucero, estan dos scpulcros de canteria y de mucha
autoridad. con figuras de abades. J^i cl uuo de elles esta sepultado A
obispo (b' Sidonia D. Luis Mendcz. abad jici pcluo de la casa y el
ullimo de la claustra, (lue rcnuiuio la abadia v su casa en la Obser-
vancia. En el otro esta cl ciu'rpo d(d bicnavenlurado san fiouçalo,
donde fue trasladado de la capilla de N'" S'" dondc primcio fueenter-
raduj a el d'clio sepulcro, ano de 1578. — De la parle dol Evangelioay n»^if)
una capilla dedicada a san Mailin. en la ipial esta sepullado Diego
Fernandez de Xaramillo, clerigo y grarulc bieubechor de esta casa.
En fd arco que di\ idc bi (•a|)illa nuiyoi- de esta iglesia ay un sepulcro
de piedra muy bien labrado y antiguo, sembraflo de armas de los
(iu/maiies, sobre id tpial es|a de la misma piedni un cabaliero con su
maritci de armas y su espada en la mano. cou un Imnclc de du(|ue ;
en el quai esta sepultado el capilau D. I''ernan l'i ic/ d^' (lii/man, «pie
fue en tieinpo del rey D. Saneho A IV". (m.i los aiios <lc 1270. «ii cl
quai ti(;mpo fu(> el abad don Sancbo de (îu/.man sn lio
« Ade|ante,en (d misino, ei;ta una nn-dia naranja «pic respoude a la
deel olro lndo,en la quai lin vo allar y vocacion de San iMcolas, y segiiu
la Irarlieiori anligua de San (ïil, y. junlo al lado i\r\ ctii/i-ro, de San
llartoloiiie y de .N. 1*. San ftcnilo. Aora ay un relicario y (ualorio de
cnrileria, en el (pial exfa «d sepnb indel sanio abad D. Hodrigo. y sobre
cl CHia un retabb) de |iiedra en cl (|ual c^la una li;:iiia de nucslro
i-T tjO "^
360 msTOiiu; ni: l'aiuiavi: m: silos
padrc santo Domingo do pontifical y muchos captives a sus pies
quitandosc las prisiones '.
« Tiene este monasiorio una portada que sale a la callo principal,
toda de cantoria con diversas ligucas de bullo, muchas con coronas
reaies, encima de la puerta. Avajo tiene un sanlo Domingo vestido
de pontifical con los captives a les pies, y al être lado très figuras.
En el lado derecho del arco de la puerta esta un rey, y al être una
reyna, conio fundadores de este monastcrio. lîajase a un portai grande,
donde selia aver grande numéro de sépulcres, y solo han quedado
dos que estan en un arco, levantados de la tierra como vara y (juarta,
que se dize ser de unes caballeros antigues do Polonia, cuyas armas
son una cruz grande, cinco llores de lis, dos aguilas, dos castillos.
En este portai ay muchas y diversas figuras, assi de biilto como de
pincel ; en el quai esta etra puerta, que es de la iglcsia antiquissima
con su postigo tode forrado de hierros y de herraduras do caballos,
que traxeron caballeros a quienes Nuestro Senor avia librado de
peligres per intercesion de santo Domingo. Tiene tambien clavados
herraduras enteras sin hendedura y monedas que dieron los demonios
. en seiial de salir de cuerpes humanos en presoncia dol sepulcro del
santo. Encima de este arco ay etros très de piedra : en el primoro
mayer grandes bultos, la Natividad, Circuncision, Adoracion de los
reyes ; en el être esta la muerle de los Inecontes, y en otre alto las
bodas del architriclino.
« l']n (Mitrando on la iglesia, a niano izquierda, esta la capilla dol
glorioso santo muy rica aunque anligua, con su allar on que se dizo
niissa de ordinario, no solo por dovocion, mas tambien por las aimas
de los difunlos, [)or sor privilegiado. — Tione osla capilla oncima dol
altar una tumba anti({uissima con los dozo aposlolos, muy Mena Av
piodras divorsas. Ay dos lamparas, una riquissinui de métal, oli'a do
plata, (juo siempro ardon. Tiono nna l'oja alla do liiorro, ((uo se lii/.o
i\o liiorros, cadenas y prisioin's de caijtivos. A un lado de la capilla
esta una culobra do liiorro, que so pnso on monioria do una (jue salie
do el cuerpe do una inngor voniondo a novenas. cou la quai tienon
mucha dovocion do persinarso las mugeres y ponerla al cuollo. La
cubierta do esta capilla os de arlesones dorades. Ay tambien on ol
altar 1res figuras ricas do pincol do N""* S", de san Bonite y de santo
Domingo.
1. Ce groupe se trouve aujourd'hui pn-s de la porlc de l.i Cdmaru sanla.
PLANS DE L'AUHAVt: DK SlLÔS 361
« Al rededor de la iglesia todo esta lleno de eadenàs, grillos y pri-
siones diversas que traxeron captivos libertados por intercesion de el
santo glorioso.
« Ay miicho que ver en el edificio antiguo de la iglesia. porque,
como consta por muclias razones, se édifice antesde la deslruicion de
Espaùa. y al casco de la iglesia uo se ha tocado desde que santo
Domingo se traslado, como queda dicho. En todo el cuerpo de la
iglesia no ay sepulcro, ponjue se enterravan en el claustro. Solo
ay uno que liene una lelra que dize ser dedona Coslança emparedada...
Hasta el cruzero no ay entierro antiguo, aunque de pocos aiios ay
algunos de gente noble. Dentro del cruzero, el quai divide una reja
alla y grande, se entierran los monges. Ay en el cinco altares : el
major de San Sébastian, el de mano derecha de N'* S""* y de las Vir-
genes ; a la izquierda San Martin y enfrente el altarde los Ileyes. (jue
es capilla como los demas altares. — A la mano izquierda esta al tin -^tv
la sacrislia, en la quai esta un relicario antiguo cou grandes arcas de
reliquias de nuichos santos. — Ay en el fronlispicio de el cruzero, por
arpiella parle, un arco grande de piedra franca y en el un cuerpo del
glorioso abad D. Hodrigo enlen». aviendo casi 300 anos o mas que
murio. Esta «d sepulcro arriva diclio de D. Fernando IVrcz de (liiz-
man ; esta «'U este doua Sancha Itodrigucz de Cabrera, ([iic csla en la
capilla df San .Martin. En la liiada cbd cruzero no ay sepulcro
alguno, por ser on ontierro de 1ns abades y monges. — En el claustio
y l'ii la mjtilla di- la ('niz ay olros sepulcros de abades y olros sin
letroros y muchos de monges y scglarcs con Iclicios. y algnnas scpiil-
Inras de monaclias.
« En la clanslra alla ay dos cosas : una es la Ncnlatia dondc oluv o cl
n'y l). Alonso en romcria, c(»n mi Iclrero : (i/m issii/iis, de., v la
• amara del l'arayso, dondc eslubo .\. I*. S'" Douiingn eu vida v uiurio.
Sirve de libreria, dondc ay libr»>s anli(|uissim()s. y •iilic cllos libio
de nias de O^O anos. En medio del clau>lru ay una ea|iilla de boNcda
con quatro se|iulcros anli({uissimos de los Eiuoj<»a^ cun nus leiras ».
3()2
HISTOIHE DE L AlUtAYE DR SILOS
2" FLAN 1)1-: LABBAYK DE SILOS
(ÉTAT ACTUEL'
Dressé en 188J par le Fr. Skdastik.n
Revu par 1). Jules Mki.let
L E G E iN D E
L EGLISE
L Aiitol majeur (Sainl-Sébasticnj. o. Autel de Sainte-Anne.
■2. Autel (le Sainte-Scholastique. 6. Autel de los Sanlos Itojjes.
W. Autel (le Saint-Benoit. 7. Autel de la bienheureuse Jeanne
4. Autel de .N. 1). de la Pii'dad. d'Aza.
PLANS DE L ABBAYE DE SILOS
363
8. Autel de Saint-Michel.
9. Autel du Crucifix.
10. .\utel de Sainte-Gertrude.
11. Autel de Saint-Martin.
[-1. Autel de Sainte-Catherine.
13. Autel du Rosaire.
14. Porte principale.
13. Grande coupole centrale.
16. Sacristie du chœur.
17. Baptistère au-dessus, les gran-
des orgues».
18. Chœur des religieux.
19. Salle capitulaire.
20.
-21.
22.
2J.
2.^i.
Caveaux des religieux (de 1774
à 1S32 .
Sacristie 1396-1601 .
Chapelle ou trésor des reliques
(I5'.6-1601).
Lavabo (sous le clocher).
Chapelle de Saint- Dominique
(aj-dessus de l'ancienne salle
capitulaire .
Porte des Vierges.
Pierre ornée, sur remplacement
du second tombeau de saint
Dominique.
LE CLOITRE ET LES nATL\I.iNTS CLAUSTRAIX
27. Cloilre du XI* siècle (au-dessus,
cloître du XII* siècle).
28. Chapelle du Sacré-Cœur.
29. Boulangerie au-dessus, la cha-
pelle dite cl Camuriit .
30. Source dite Fuenle del Sanfo.
31. Cuisines et dépendances.
32. Vestibule dit du De profundis.
33. Réfectoire au-dessus, cellules .
3i. Réfectoire des ohlnli 'au-dessus,
la grande galerie .
33, Salon des hôtes au-dessus, la
salle des Archives).
36, lùscalier et vestibuh? conduisant
au jardin.
37. Cave 'au-dessus, la Cinnnrasnntn .
.'{M. fiilidcf non n*->lanré \' on \V
siée If .
30, Aleliors au-dessus, dcsct'llules ,
¥) firand eHrali<Tdit de Ins l.punrs.
41, Cellules au-<lessous, cavf's : au-
dessus, deux élage» «le cellules ,
'2.
M.
43.
46.
47
48.
49.
30.
:;i.
32.
33.
3i.
3.3 .
.Ancien logis abbatial (au-dessus,
le noviciat).
Water-closet (à tous les étages).
Parloir et loge du portier.
Puerta 7nai/oi' ou entrée princi-
pale du monastère.
Grande cour d'entrée on patin
1737-1741).
Kcole du monastère ancienne
pharmacie).
HàlimeiitinachevéïX VIII'' siècle).
Au 2' étage, au-dessus de la ga-
lerie, la bibliothèque.
Kcuries (au premier étage, ma-
gasin; au deuxième, dortoir
des frères coiivcrs).
Cinriilnii ou prciiiièri' ronv (ren-
trée.
Porte «le «"ctte cour.
Porte dite de l'est «/'• /'/ /'urnlr.
Rtabli's. poulailler, elc.
La liiinhi ou grand jar'din.
TABLE DES MATIERES
PAGES
Avaxt-Propos VII-X
PREMIÈRE PARTIE
Les temps primitifs et saint Dominique (593-1073)
Chapitre I. — Silos depuis son ovigine jusqu'à sa restauration
par Ip comte Fernan Gonzalez {393-919). — I. Situation de
Silos. — II. Origines de labbayo. .\-t-elle Récarède pour
fondateur? — III. Invasion des Arabes en 11-2. — IV. Ely-
mologies 1-7
Chapitre II. — Silos depuis Fernan Gonzalez jusqu'à saint
Dominique 9 19-1 04 1 . — I. Le célèbre comte de Castille
Fernan Gonzalez, restaurateur et bienfaiteur de rab[)aye. —
II. Les premif-rs al bés connus de Silos. — 111. Abdcnalimaii
et .\lmanzor. — IV, .Nouvelles ruines 8-25
Chapitre III. — Saint iJominique, fifjf/f- de Silos ( 104 1-/073).
— I. Lhi-torifii de saint I)oniini(pie. Naissance de Domini-
que ; ses preniiiTcs années. — III. Il revêt l'habit de Saint-
Henoll «laris l'abbaye de San .Millau. — IV. Il est nommé
grand prieur ; sa résistance au roi de Navarre. — V. Sa
retraite en Castille. Ferdinand le Grand et l"évé(|ue de
HurgoH lui confient l'abbaye de Silos. — VI, Ileslauralion
matérielle et -pirituelle, — VIL Les études à Silos au XI'
siècle, — VIII. Intluence de saint boniiiiique ; d(Hivrance des
Captifs chrétien», — IX, Souvenirs liist<iri(jues : Chartes
confirmées par le saint ; ses relations avec les rois de Castilh; ;
translation des reliques des saints martyrs d'Avila ; le corps
de saint Isidore a Léon : visite à saint I)ominiqup de la
Cal/.ada. — X. Mort de saint l)omini(|ue ; son culle ; églises
érigée» eu son honneur 20-()8
3()t) îahij: des matikres
DEUXIË.MI-: PARTIE
Les grands abbés de Silos, depuis la mort de saint Dominique jusqu'à la
réforme monastique de Benoit XII (1073-1335)
l'Ar.F.s.
Chapitre I. — L'abbé D. Fortunius (1073-1110!. — I. Le cardi-
nal Richard à Silos; dédicace de l'église. — II. Le Cid. —
111. Commencements de la ville de Silos. — IV. Quelques
souvenirs historiques de D. Fortunius. — V. Pèlerinages au
tombeau de saint Dominique 71-78
Chapitre II. — L'ablxixjo de Silos au AU' siècle i / 1 1 6-1 i 86).
— I. D. Martin 1". — II. D. Jean l" ; Silos abbaye « nullius » ;
fueros et donations. — III. D. Martin II; chartes; bulle du
B. Eugène III. — IV. D. Pierre I""; les oflices claustraux. —
V. D. Paschase ; .Alphonse VllI ; les moines de Silos et les
moines d'Arlanza. — VI. Saint Dominique de Guznian 79-88
Chapitre III. -- Confrérie et procès [1 1 86-i 242). — I. D. Jean
II ; bulle du pape Urbain III ; « hermandad » avec les
moines de San Millau. — II. D. Dominique II; les procès;
les clercs de San Pedro; le roi saint Ferdinand et Silos;
arbitrages. — 111. I). Martin. — IV. D. Miguel 89-07
Chapitre IV. — /). Rodrigue Yenenguez de Guzman [1242- 1 276).
— I. « El abad pleitista ». — II. Ses rapports avec le roi de
Castille ; Alphonse X le Savant à Silos. — III. Sainteté de
D. Rodrigue 98-lOi
Chapitre V. — Captifs chrétiens délivrés. — Les Franciscains à
Silos [i 276-133:)). — I. D. Sanche Perez de Guzman (1270-
12821 ; un miracle. — II. D. Sébastian de Madrigal. — III.
D. Jean III ; délivrance de captifs. — IV. D. Fernando
Ibanez ; les Franciscains et l'abbé de Silos : la guerre civile ;
bienfaiteurs 105-113
TROISIÈME PARTIE
Silos depuis la bulle < bénédictine » jusqu'à son union à la Congrégation
de Saint-Benoit de Valladolid (1335-1512)
Chapitre I. — /K Jea)i IV et la réforme hénédicline [133.')-
1 349). — I. D. Jean IV ; décadence de l'Ordre bénédictin. —
II. La bulle « bénédictine » ; l'abbé de Silos est chargé de
l'exécution de la bulle en Castille. — 111. La visite; état
détaillé de l'abbaye de Silos en 1338. — IV. Les « défenseurs »
laïques des propriétés du monastère 119-127
TABLE DES MATIERES 36"
PAGES.
Chapitre II. — La léproserie de Silos. — Visite de Pierre de
Lune : 1350- 1403 . — I. D. Ferdinand II. — II. D. Pierre II
d'Ariola. — III. D. Jean V ; privilèges de Pierre le Cruel ; les
lépreux à Silus ; encore les « défenseurs ». — IV. Incendie ;
visite du roi de Castille. — V. Le cardinal Pierre de Lune à
Silos 128-133
Chapitre III. — La hermandad de Saint Dominique et l'abbé
Jean VI { f 403-1 480). — I. D. Martin IV. - II. D. Jean VI ;
la confrérie de Saint-Dominique de Silos. — III. Vente de la
seigneurie de Silos; D. Jean est privé de son abbaye. — IV.
Labbé I). Francisco : bulles d'indulgences 134-135)
CoAï'lTRfi IV. — La cornmende et les derniers abbés indépendants
14S0-I.}I'J . — I. D. Pedro dWrroyuela. — II. D. Pedro
de Cardeùa, — 111. 1). Francisco Fernandez. — IV. D. Pedro
de Torressandino. — V. D. Francisco de Curiel. — VI. Luis
(le Soto ; les commendataires. — VII. Un trop habile procu-
reur 1 40-1 44
QUATHIKMK P.\RTIE
Saint-Dominique de Silos depuis son union à la Congrégation de Valladolid
jusqu'à sa suppression 1512-1835)
Chapitre I L'abbaye de Silos au WJ' siècle {I .j 1 2-1 598). — I.
l'n abbé de Silos, évèque d'^ Sidon. — II. La Congrégation
de Saint-Benoit de Valladolid ; Silos est uni ci cette Congré-
gation. — III. Conduite de labbé .Mendez, son prieur. — IV.
Les seize premiers abbés de la Kéforme 14.')-ir)4
Chapitre II. — Ij's abbés de Silos nu .\ 17/ siècle. ■ 10,")-I77
Chapitre III. — J.es abbés de Silos au .\ \ ///' siècle 178-18(»
Chapitre IV. — Les derniers abbés de Sllns 187-1118
CI.NQUIlvMK P.MlTIK
Monastères dépendants de Silos
Chapitre I. — Suint-.Marim d,- Mndyid l!)0-2()7
Chapitre II. — Suint-/)ominit/ur^ plus Innt Sditit-Urnint dr
Séviile 208-21 1
Chapitre III, — Suinl-ZtenoU de lln,i,- 212-213
Chapitre IV. — Sainle-JUnrie de Itwro 21 i-21 7
3G8 TAlU.i: Di:S MATIÈRES
l'Ali K^.
Chapitre V. — Le prieuré de San Frutos 217-223
CiiAi'iTRK VI. — Saiiit-Ihmain de Moroso 224-226
CiiAi'iTnK VII. — Sa'tnte-Marie dWniaijo 226-227
Chapitre VIII. — Saint-Pierre de Guimara 228-220
Chapitre IX. — Quinlana del Pidio 230-231
Chapitre X. — Autres dépendances de Silos 231-236
SIXIÈME PARTIE
Histoire littéraire de Silos
Chapitre unique. — Le moine Grimaldus. L'Anonyme de Silos.
Pero Marin et les Miraculos romanzados. L'école de copistes.
Gcrônimo de iNcbreda. L'évêque Antonio Perez. Bernardo de
llontivoros, évèijue de Calahorra. Gaspar Ruiz. Juan de
Castro. Sébastian de Vergara. Ballazar Diaz. Ildefonso Saez.
Domingo de Ibarrela et le projet de Diplomatique rspaf/nolc.
Le moine académicien Liciniano Saez. Placido Viccnle.
Domingo de Silos Moreno. Rodrigo Echevarria 2.'n-254
SEPTIÈME PARTIE
Appendices
I. — Les manuscrits de Silos (catalogue de la bibliothèque
formée par les soins de saint Dominique et tie ses
successeurs) 255-288
II. — Inscriptions trouvées à Silos et dans ses dépendances. 289-320
III. — Les églises dédiées à saint Dominique de Silos 321-327
IV. — Les évoques sortis de Silos 328-329
V. — Los offices de l'abbaye de Silos 330-331
VI. — Les artistes de Silos 332-333
Vil. — Catalogue des rcliciues de Silos 334-344
VIII. — Plans do l'abbaye de Silos et o.xplicalions 345-363
CORRIGENDA ET ADDENDA
Page 8, titre, ligne 2, au lieu de 90Î). lire 9111. — Noie 3, ligne 9. Le
Recueil, qui devait avoir deux volumes, a été réduit à un seul.
Page 5", ligne 3, au lieu de lOOi, lire lOOl.
Page 71, note 2, ligne 3 ; le fac-similé annoncé nesl pas publié, par suite
de rinsuflisance du cliché.
Pages 75 et 79 ; voy. plus loin p. 265-260 et la note) une notice qui fait
remontfr labbatial de l). Jean I" en 1109, au plus tard.
Page 119, titre, au lieu de 1325, lire 1335.
Page 129, ligne 3 et suivantes. Lu acte du 3 décembre 1366 mentionne
<léj;i 1 abbé Jean V. Voy. lo Recueil^ p. 427, ligne 2.
Page 157, note 3, au lieu de sino, lire nino.
Page 207, ligne 22. au lieu de 17 42. lier 17 i5.
Baugé (M«tae-rt- Loire . — IniprimcTi*- Dnlotix.
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Pi.. IV
CALICE DE SAINT DOMINIQUE, Am>é de Silos.
(Dimcniiont : hauteur, o m. )oc.; diamètrr de la coupe, om. 19 c.)
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PATENE DU CALICE DE SAINT DOMINIQUE
(o m. )i c. de diamètre.)
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Pi. IX.
PIERRE FINE DL" CALICE DE SAINT DOMINIQUE DE SILOS
^Voy. les Inscriptions, n° 5;.
CIIAi'ITL.M l)i: L KdIJSK IM5IMITIVL DE SILOS
(Dessin de I). Ki r,i:\K llorux)
i.hiiW l)iil;
(Trouvée (Jati-^ i;i Imilf d'arKiMil <|ui o((ii|)i' le rcnlnî de la paliMic
(Ju calice de Saiiil-Domiiiiqin! de Silos.
Pi.. X.
[IffiiffiMWlIiiilI/ICIEffl
îireiKWBIR
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ÉI»1TAPHE DE SAINT GON/ALVLS
Jnscriptions, u" 7j.
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FUACMKM IH; I.KIMTAI'IIE DK SAINT DOMINIQUE DE SILOS
Jn^criplimis, u" !.'{ .
fDo«<;in>* (lu U. V. Ilrvui LKCi.Km.o)
Df.DICArK DE I;K(.EIsE DK NAN I 11110-; EN ll<»()
UuMcriptiuiiM, II" ir»
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Î>L. Xt
COFFRET EN CLIVKE DORÉ ET ^MAILLÉ
RKPRÉSENTANT SAINT DOMIMOIE LE SILOS
'D'après un dessin de D. Isinno Gil. — Voy. p. 0-2, n. 3.)
rilAFMTEvr [)|- (.f.r)fTRi: INITRIEIFI I)!; SIEOS
H. xii.
UNE DES QLATKI- (iXLKKIKS DC CI-OITIlK I.NKKKIHI It Dl. SIL(JS
Destjiii «le M. Ch. blMfjNTs .
Pl. XIII.
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Pl. XV
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L'NK FII.Ki:SK, UN SAN(iMKIt KT IN HOLC Ml SK IliN
fN'iiiliin'H du rlollrc infi-rii-ur «le Silos
(D'apré«< un dr-sniii de i). Kk^kiik Uollim)
K. XVI.
(;ii\s>i:rus
l'eiiiluniH (Iti «lollrr de SIIdh
fil'apn'H lin «Ir-Hnin i|c J). Ki r;K\K Mm Trx)
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ERNEST LEROUX, ÉDITEUR
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Whitehill
IMS
Fero tin , Mar ius ,
1855-1914.
Histoire de l'abbaye
de Silos. —
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