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Full text of "Histoire de l'abbaye de Silos"

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EX  LIBRIS 

WALTER  MUIR 

WHITEHILL  JUNIOR 

DONATED  BY 

MRS.  W.  M.  WHITEHILL 

1979 


6.. 


WHITE  HJU 
COLL. 


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Or.'r.      r\vX^ 


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HISTOIRE 


DE 


L'ABBAYE  DE  SILOS 


PAR 


D.    MARIIS    FÉROTIN 


BÉNÉDICTIN    DE    SOLESMES 


AVEC  2  PLANS  ET  17  PLANCHES  HORS  TEXTE 


PARIS 

KRNKST    LKRorX,    KDITKIH 

"28,    HIK    UO.NAl'AhTE,     28 


M  DCCC  XCVII 


Digitized  by  the  Internet  Archive 

in  2011  with  funding  from 

University  of  Toronto 


4 

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http://www.archive.org/details/histoiredelabbaOOfr 


HISTOIRE 


DE 


L'ABBAYE    DE    SILOS 


TOUS    DROITS    RKSKIIVKS 


Baiigé  (Maiiie-ul-Luire).  —  Iiiipriiiieric  Daloux. 


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HISTOIRE 


DE 


L'ABBAYE  DE  SILOS 


PAR 


D.    MARIL'S    FEROTIX 


IJKNKniCTIN    HF    SOr.RSMKS 


AVEC  2  PLANS  ET  17  PLANCHES  HORS  TEXTE 


PAKIS 

KRNKST    lj;i{()r\,    KhlTi:!!; 

2H,    IMK     IIONAI'AHTK,     'iK 


M  DCCC  xcvii 


MONACHIS 

SAiNCTI  DOAIIMCI  DE  SILOS 

FKATIUBVS  CARISSIMIS 
DD. 


AVAM -PROPOS 


Lu  scjoiir  de  plusieurs  années  en  Espagne  nous  a  permis 
d'étudier  à  loisir  les  archives  de  l'antique  abbaye  de  Silos, 
réceniUKMit  restaurée  par  les  Bénédictins  de  la  Congréi;ation 
de  Solesmcs.  Dcnx  volumes  ont  vW'  le  fruit  de  ces  r(H'li(M'clH»s 
que  nous  avons  étendues  aux  principaux  déjxMs  littéraires 
(b-  Madrid  et  des  provinces  centrales  de  la  Péninsule.  Le 
j)remier  et.  à  notre  avis,  le  plus  im|)orlanl  de  ces  deux  ou- 
vraj;es  renferme  le  recueil  annote'"  des  chartes  de  Silos.  Il 
vient  de  pai'aître  à  l'Impiimerie  Nationale,  sous  les  auspices 
(lu  î^ouvernenient  français '. —  Le  second,  (|ueiions  publions 
aujoui'd'hui.  en  est  tout  ;i  la  fois  l'inti'oductiou  historicpie 
et  le  complément.  Nous  avons  |)U,  (U  ell'et.  y  iuti"oduir<' 
quebjues  textes  nouveaux,  <pii  tout  en  aidant  à  mieux  com- 
prendre les  chartes  de  Silos  ne  l'entraient  j)as  dans  le  cadre 
nécessairement  i-estreinl  que  nousa\ionsdù  nous  im|)osei'. 
Il  a  t'tt''  jjossible.  en  nnuif  liMnps.  de  (binnei-  en  noie  une 
analyse  sin  cinle  de  beau(()n|)  dacles  posicrieur's  à  I  ann(''e 
ril2,  date  dn  dei'nief  docunieni  pid)li('  dans  le  recueil.  De 
plus,  les  rM»ird»i'euses  inscriptions  (pie  lenfeiine  le  second 
ajipeiidice  dn  pi-e>>enl  jiasail  sont  autant  de  pejiles  cliarles 
lapidaires  qu  il  im|40i-lait  de  ne  pas  laisseï-  dans  l'oubli '. 
Ajoutons  enfin  que   plusieurs  des  illustiatifuis  ^foiqiees  a  la 

I.    Ilrrueil    de»    charte»   de   tnhhinjt   de  mviriKiN  tir  SiloH      lici    vciile  clii-z  Rrtir*l 

Sito».    f'.ir         ;  Nulioimlr,   IH!!".  I.i  Miix,  <^<lil<-iir.  DK*  ll'iiiJi|i>irlr,  28.  Il  ParJN.i 

Un  folun  «II»,  (II-  X-MV-fi^Jl  i     \n\.  ci  .i|<HH  I  a(i|i>iHli<-f  U,   p.  2H'.) 

pagri,  ac4!oinpa((n<*  rl'ime  grinuU-  rarto  île*  :ii(i. 


VIII 


W  \M-I'lîi>l'ns 


fm  (Iii  NoIiiiiH'  et  ;m\(|ii(>ll('s  des  cii'coiisl.-mccs  iiulôpen- 
(lantrs  dr  iioli'c  voloiih'  n'oiil  poiill  |)(M'!liis  de  (Idiiiici'  (oiilc 
raiiij)lt'ur  ch'siraldc,  ne  sci'oiil  jjas  ï^aiis  inU'rôl  poui-  rrliulo 
(le  la  (li|il()inntif|no  ospaiiiiolc*. 

Les  archives  de  Silos  ne  son!  |)as  la  seule  soui'ce  à  la(|iielle 
iKtiis  ayons  |)iiise  pour  recoiistiluer  les  annales  de  la  vieille 
al)l)aye  caslillaiie.  Nous  a\oiis  l'ail  eoimailre  ailleurs,  avee 
(oui  le  (h'Iail  utM-essaire.  les  divers  textes  nianuserils  ou 
im|)riin(''s  (|ui  oui  (''t(''  mis  à  conlrihulion  pour  ce  li'avail '.  Il 
est  donc  inutile  d  y  revenir  ici.  Les  notes  (|ui  accoin|ta|mienl 
à  cluupie  pai^c  le  texte  de  ce  volume  snlliront  lari;(Mneiit .  du 
reste,  à  ceux  »]ui  ii'auiaieiil  pas  entre  les  mains  notre  recueil 
de  chartes. 

Aux  m()tirs(|ui  nous  ont  poussi'  à  nous  occuper  de  Ihis- 
toii'e  de  Silos,  r\  dont  il  a  ('d('>  (|uestion  dans  Touvraf;*' 
précédeid.  il  convient  (reii  ajouter  ici  un  dernier,  (pii  a  con- 
(rihu(''  pour  une  honiie  part  à  nous  (hMerminer  à  prendre  la 
|)lume.  Silos  poss(Mlail  autrefois  un  ensemhie  de  manusci'ils 
\visii;()thi(|ues  (pii  reinj)()i'lail  sur  toute  autre  collection  de 
ce  genre.  Mis  aux  enchères  puhli(|ues  à  Paris,  (pndcjues 
années  avant  l'arrivc'e  à  Silos  (h^s  I{(''u<''diclins  français,  ces 
s  iperhes  manusci'ils  sont  aujourd'hui  \\n  des  plus  |)récieux 
trésors  de  notre  UihliotluMpie  nationale  et  du  Ih'itish  Muséum 
de  L(Uidres-'.  A  roccasion  de  cette  vente,  et  plus  encore  des 
découvertes  (pii  en  furent  la  suite,  le  nom  de  Silos,  jus(|ue- 
là  à  peu  |»rès  ii;n(M'<'  en  l''rance.  lit  (piel(|ue  hruit  dans  le  mon- 
de sa\aiil.  heancoup  vouliirent  coimaitre  les  origines  et  les 


1,  Heriieil  ilrs  (hurles  de  Silos,    Avant-  2.  Sui'  les   manuscrits  de  Silos,  voy.  ci- 

l'ropos,  p.   IX-XVIII.  après  l'apitcmlice  I,  p.  257-288. 


AVANT-l>H(»r(lS 


vicissitudes  d'une  abbaye  qui  avait  su  accumuler  et  i;arder 
si  soij^neusement  à  travers  tant  de  siècles  de  si  vénérables 
monuments  littéraires.  —  Deux  ou  trois  auteurs  du  bon 
vieux  temps  ont,  à  la  vérité,  parlé  du  monastère  de  Silos  ; 
mais  ils  étai<Mit  très  imparfaitement  renseignés.  Leurs 
ouvrages,  d'ailleurs,  ont  le  gros  inconvénient  de  se  i)ré- 
senter  à  nous  dans  une  langue  qui  n'est  plus  cultivée  en 
France  comme  elle  le  fut  jadis,  et  celui  plus  grave  encore 
d'être  depuis   longtemps  à  peu  près  introuvables. 

Puissions-nous  n'avoir  pas  trop  déçu  j'atb^nte  de  nos  amis 
en  écrivant  ce  livre.  Il  n'en  est  pas  d'autre  jusqu'à  ce  jour  qui 
retrace  en  notre  langue  le  passé  d  un  monastère  espagnol. 
Ce  titre  lui  attirera  peut-être  l'intérêt  (|ui  s'attache  d'ordi- 
naire en  histoire  à  un  sujet  tout  nouveau.  1!  lui  vaudra 
certainement  (juelque  indulgence  de  la  pai'l  du  lecteur. 

II  se  jx'ut  que  ce  volume  renferme»  ça  et  là  plus  d'un 
«létail  (pii  eut  [)U  être  négligé  sans  troj)  d  inconvénient .  Ou 
voudra  bien  nous  perjuetti-e  à  ce  sujet  une  brève  e.xjdi- 
ration.  Silos  n'est  pas  dans  les  conditions  de  ces  abbayes, 
autrefois  fameuses,  mais  dont  les  (b'-br-is  joucheiil  depuis 
un  siècle  notre  terre  de  l-'caiice.  Il  reste  du  niouastèr'e 
castillan  autre  chose  (pie  (|iie|(|iies  pans  de  uiur's  et  des 
|iarehemiiis  poudreux.  I  ne  liuue.  parb)is  une  phrase,  qu  il 
ertt  été  l)on  de  ne  pas  écrir'e  d  une  abbaye  devenue  uue 
lii'crojiob',  j»ou\aienl  Irouser  place  dans  nu  li\i'e  consaci'i'; 
à  un  irionaslèi'e  plein  de  sese  e|  de  \ie.  (  ,e  seia  Ufdr'e 
excuse. 

Lu  dernier  mol  pfuir-  linic  retle  courte  pi-t-face.  L  liis- 
|f)ire   de   Silos.    ie||e     dn     nioin-     ipie     nons    avons     voulu 


W  \M-i'l;iti'(i^ 


rcriro,  s'arrrtc  en  I  juiiicc  hS.T),  ([ui  vil  la  su|)|)r('ssi()ii 
dos  ordi'cs  monasrKjucs  en  Espagne.  Qu('l(|ii('s  lignes 
nous  ont  siilli  dans  ro  volunio  |)our  sii;iial(M'  la  l'csfan- 
l'alion  de  lanliiinc  abbaye  en  ISSil.  Nons  ne  voidons  pas 
sn|)|)b''rf'  ici  à  leur  bi'ieveh'.  Il  esl  inaiaisi'  de  par'Iei'  des 
vivaids.  I.eni'  inodeslie  s'elVaroncbe  bien  vile  de  la  moindre 
l(Hianf;e,  sui'lonl  si  ces  vivants  sont  des  amis,  plus  encore, 
des  frères,  (les  frères,  ces  amis,  s'élomiei'aienl  de  Ironvec 
ici  leurs  noms  ;  laissons  à  la  postérité  le  soin  de  leur 
l'aire   inie  pbuM»   dans  Tliistoire   d(*   Silos. 

i'-'  novembre  ISOO. 


r  PARTIE 


Li:s  ti:mi>s  piumitii  s  et  saint  doailmqle 


(593-1073) 


CHAPITRE  PREMIER 


Silos  depuis  son  origine  jusqu'à  sa  restauration  parle  comte 
Fernan  Gonzalez  (593-919) 


I.  Situation  de   Silos.   —   II.   Origines   de    l'abbaye.  A-t-elle  Récarède  pour 
fondateur  ?  —  Ilï.  Invasion  des  Arabes  en  712.  —  IV.  Étymologies. 

I.  —  Le  monastère  de  Silos  est  situé  au  cœur  même  de  l'Espagne, 
dans  cette  partie  de  la  Vieille  Castille  qui  forme  la  province  actuelle 
de  Burgos.  à  peu  près  à  égale  distance  de  la  célèbre  cité  de  ce  nom  cl 
de  la  ville  d'Osma.  Il  s'élève  vers  l'extrémité  orientale  d'une  vallée 
étroite  et  profonde,  entourée  de  trois  côtés  de  montagnes  aussi  pitto- 
resques que  sauvages,  derniers  contreforts  des  hauts  sommets  qui 
séparerit  le  bassin  de  l'Ebre  de  celui  du  Duero  '.  Au  fond  de  celte 
vallée  d'un  as|)ect  particulièrement  sévère  et  où  n'atteint  encore 
aucune  route  carrossable,  coule  le  Mataviejas,  appelé  autrefois  Ura, 
mo<leste  ruisseau  dont  les  eaux  vont  se  jeter  dans  TArlanza,  à  quel- 
ques lieues  en  amont  de  la  petite  ville  de  Lerma  '.  Le  climat  y  est 
sensiblement  l<*  même  (}ue  celui  du  grand  plateau  central  de  la 
Péninsule,  assez  rude  en  général  pendant  les  longs  mois  d'hiver. 
Toutefois,  en  raison  de  son  altitude  (l'abbaye  se  trouve  à  982  mètres 
au-dessus  du  niveau  de  la  mer;,  en  raison  surtout  du  voisinage  des 
sierras,  sur  lesquelles  la  neige  séjouiiu;  longtemps  encore  après 
qu'elle  a  di>*paru   [)artouf   aillciir>-.    Ir  fi'oid   est  plus  tenace;  cl    pins 

1.  Cette  valide  a  cooirrvé  juM|ii'à  no*  lettréti  du  pay.s  (jiu;  sa  véritable  «irlhogiii- 
Jour*  ■^tn  nom  priiiiilir 'le  Vntte  ileTithlo-  |>he  pourniil  bien  avoir  été  uiitrcrois 
dillo,  que  uou"»  lroii*i>n«  d<''j.i,  au  déiMil  Mutn-tivrja»,  ou  <■  luc-brcbis  «.  La  rhoHC 
du  X'  «iiTle,  dan»  la  cb.irtc  d<;  FVruaii  est  fort  di>utcus(;.  Il  n'eut  pas  tn-s  rare 
Gonzalez.  Voy.  notre  Hentnl  ilm  rhartm  cependant  de  découvrir,  entre  Silos  cl  le 
de  t'ahhti>)e  ilf  Sitôt,  t.  I,  p.  1.  village  vr»itiin  di>  f.arnzo,  (|iie|(|uc  c.irras<<e 

2.  f^Mi  nfU'if  I  •Ti^inc  du  mot  Mnlaoif-  de  menu  bétail,  i|u  un  faux  uiouvcuntil 
joê,  '|«ii  »if(nihe  littéralement  •  tuc-vieil-  ou  une  peur  nubile  a  pn-cipitt'  du  li.ml 
I  '  'jui  ■»<:  r«n<<intri-  pour  la  prenmre  de»  pente*  aliruidei  daii*  la  K'TK'"  pro- 
I  14  un  tr«le  ilii  %\'  *i'-i  le  Hmifil,  fonde  ou  le  torrent  r"ule  *>•%  eaux  «ur  un 
p.  I,  note  il.  —  Nou«  (eiion*  de  i|uelr|ue«  lit  de  roe*  (^buuléN. 

1 


•) 


HISTOIRE    DE    L  ABBAYE    DE    SILOS 


àpro  à  Silos  que  dans  los  immenses  j)laiiu's  (jui  s'éleiideiil.  veis  roiicst, 
de  Burgos  à  Salamanque.  Par  contre,  les  chaleurs  de  l'été  y  sont 
beaucoup  plus  su[>portables.  Aussi  le  climat  de  Silos  n'a-t-il  droit 
qu'à  la  première  partie  du  proverbe  castillan  qui  impute  à  toute  la 
région  huit  mois  d'hiver  —  et  quatre  mois  d'enfer  [ucho  mènes  de 
inrierno  y  ciiatro  de  infienw).  Ajoutons  que  l'air  y  est  presque  toute 
l'année  d'une  j)ureté  incom[)aiable  '. 


II.  —  L'origine  de  l'abbaye  est  très  incertaine.  Ouelques  auteurs  la 
font  remonter  jusqu'au  roi  Hécarède,  qui  l'aurait  fondée  en  TjOS,  sept 
ans  après  la  conversion  de  ce  monarijue  à  la  foi  catholi(|ue;  mais 
nous  ne  possédons  aucun  document  ancien  qui  nous  autorise  à  lui 
assigner  avec  certitude  une  date  aussi  reculée.  Le  seul  texte  invoqué 
par  les  partisans  de  cette  opinion  est  un  passage  des  Aimalia  Got/iu- 
rum,  œuvre  aujourd'hui  perdue  d'Alphonse  de  Carthagène,  évéque 
de  Hiirgos.  Voici  en  etl'et  ce  que  disait  le  savant  prélat  du  xv*  siècle  : 
«  Kn  l'année  593,  Hécarède,  fils  de  Léovigilde  et  frère  d'Herménégilde 
qui  souIVril  le  martyre  à  Séville,  édifia  le  monastère  appelé  au- 
jourd'hui Saint-Uominique  de  Silos,  lequel  fui  d'abord  consacré  à  la 
bienheureuse  vierge  Marie  et  à  saint  Sébastien,  maityr  ■  ».  Malheu- 
reusement   cette    affirmation   est   trop   dénuée  de   preuves  et   tr(qt 


1.  La  notice  manuscrite  de  l'abbé  Nc- 
breda  dit  en  parlant  de  Silos  :  ><  Ksta 
rodcadd  el  luj,'ar  de  {grandes  luoutci»,  altos 
y  niiiy  asperos  collados  y  estcriles  pcfias  ; 
por  lo  quai  es  la  tierra  mny  esteril  de  pan 
y  tntalnicnle  de  vino,  si  bien  abondante 
de  {fanados,  yelos,  nieves  y  fiios,  bien  saiia 
por  la  pureza  de  los  ayrcs  »  (Gen'tnimo 
de  Nebreda,  Pe  el  moiiaslrrio  de  Sanlo 
Oomiii(/u  de  Silos,  sus  principios  y  luce- 
808,  1578).  —  D'aprt^s  une  lettre  que  nous 
t'-rrivait  tout  réccniinent  ijanvier  18931 
notre  excellent  ami  1).  Kduardo  Lostan, 
infféuieur  des  Ponts  et  Chaussées  de  la 
prmince  de  Buigos,  on  vient  i\i'  cdiiimen- 
rer  les  premiers  travaux  d"une  route  qui, 
parlant  de  Covarrubias  pour  aboutir  à  la 
Vid,  traversera  la  vallée  de  Silos,  à  .3  kilo- 
n)étres   environ    du    ninnast^ro. 

2.  <■  Monastcriuni  dirtum  hodie  Sanctus 
Doniinicus  Sileusis,  rpiod  primum  fuit  in 
honorem  beatff>  .Maria'  Virginis  et  sancti 
Sebastiani  martyris  dedicatum,  edificavit 
Recarcdus  Lcovigildi  lilîus  et  frater  Mcr- 


menegildi  niartyris  llispaiensis,  anuo  u93.  » 
—  Le  P.  .\inbrosiu  (îomez  'El  Moi/sen  se- 
;/Nn'lo.  p.  lO'i)  assure  avoir  copié  ce  texte, 
dans  un  vieux  manuscrit  en  parchemin 
conservé  aux  archives  de  la  cathédrale 
de  Burffos.  .Malgré  nos  recherches,  il  nous 
a  été  impossible  de  retrouver  l'ouvrage 
d'Alphonse  de  Carthagène.  Klorez  n'avait 
pas  été  |)lus  heureux  au  siècle  dernier,  el 
il  va  jusqu'à  douter  de  la  véracité  du 
P.  Goniez.  Nous  ne  pouvons  partager  sou 
avis  au  sujet  d'un  personnage  aussi  grave, 
dont  le  livre  est  dédié  à  un  archevè(|ue 
de  Burgos,  bien  placé  pour  savoir  à  quoi 
s'en  tenir  sur  ce  point.  ^  Discms  toutefois 
que  le  savant  auteur  de  l'histoire  littéraire 
de  la  province  de  Burgos  ne  mentionne 
même  pas  les  Annulia  (îot/iontiii  dans 
l'article  très  complet  qui!  a  consacré  à 
l'illustre  prélat.  (Voy.  I).  Manuel  Martidez, 
Aùibarro  y  Hives,  Inlenio  de  un  dicciona- 
rio  hiogrrifico  y  bibliogriifico  de  anlores  de 
la  proviucia  de  liuryos,  .Madrid,  1890. 
p.  88-1  i:i.) 


DEPUIS    SON    ORIGINE    JUSQU  A    SA    RESTAURATION  3 

récente  pour  mériter  quelque  crédit.  Il  n'est  pas  douteux  que 
Récarède  ait  fondé  plusieurs  monastères  ;  mais  le  moine  contemporain, 
qui  nous  fait  connaître  ce  détail,  ne  les  a  point  nommés,  et  bien  que 
Silos  fut  situé  au  centre  du  royaume  wisigoth,  on  ne  saurait  tirer 
des  renseignements  trop  discrets  de  l'annaliste  aucun  argument 
direct  eu  sa  faveur  '.  Nous  ne  pouvons  non  plus  nous  appuyer  sur 
un  prétendu  diplôme  d'Alphonse  le  Grand,  cité  par  l'historien 
Calvete  et  par  lequel  ce  prince  aurait  donné  à  Silos,  vers  la  fin  du 
IX'  siècle,  le  monastère  de  San  Fiutos  au  diocèse  de  Ségovie.  On 
voit  en  effet  clairement,  par  les  extraits  qu'il  en  cite,  que  cette 
charte  est  d'Alphonse  VI,  le  conquérant  de  Tolède,  et  postérieure 
de  plus  de  deux  cents  ans  à  la  date  qu'il  lui  avait  assignée  ^  —  Tout 
porte  à  croire  cependant  que  l'abbaye  fut  fondée  avant  l'invasion 
musulmane  et  les  mémorables  défaites  (jui  aboutirent  à  relloiuhement 
de  l'Espagne  chrélienne.  Elle  existait  déjà  au  commencernent  du 
X*  siècle,  c'est-à-dire  à  l'époque  ou  Fcrnan  (lonzalez  recon(jiiit  sur  les 
Maures  la  vallée  de  Tabladillo  et  toute  la  région  environnanle.  La 
charte  de  l'année  919.  dont  il  sera  bientôt  question,  ne  laisse  aucun 
doute  à  ce  sujet. 

h'autre  part,  on  ne  saurait  admettre  que  le  monastère  ail  pris 
naissance  pendant  que  les  Arabes  étaient  maîtres  du  pays.  La  chose 
eût  été  possible  dans  le  midi  de  la  IN-ninsule,  où  nous  voyons  en 
effet  des  communautés  religieuses  se  former  et  même  atteindre  un 
rrrlaiii  degré  de  prospérité  sous  les  yeux  des  émirs  de  Séville  et  plus 
lard  de  (^or«loue.  Ceux-ci.  du  icsle,  les  toléraient  d'autant  plus 
volontiers,  i|ue  b's  impôts  excc[)tionnels  auxwjuels  se  trouvaient 
soumis  les  Mozarabes  ^  étaient  pour  eux  uih'  source  considérable  et 
très  ansurée  de  revenus,  sans  (jue  la  présence  des  chrétiens  pût 
rompromellre  sérieusement  la  sé'curité  de  leur  empiic  •.  Il  m  était 
tout   aulremenl   -«ni-  Ir-s   frontières  du    nord,   toujouis  exposées  aux 


I.    •  K><li-»iariiiii  «-l  iiioiiant'-rioriiiii    He  4.  Sur  <•<•  ri'^iiiic  «le   IdltTatire    Iri's    rr- 

rarcflim  r^x   rmidilor  <rl  iliLitor  effiritur.   ■  Inlivc    el    sur    le»    uicHiiroa    liscnleM    i|ui 

f'hronieon  Joamnu  HirlarenniM.AnutVUtTit,  pelaient    loiiriliMnent  mut    le»     MnznraliPH, 

Htpaiiii  nniiradn.  t.   VI.  p,  3H">.)  m     partiiiiljrT     mir     ceux    H»;     Curiloue. 

1.  On  trouvera  le  \x\\r  de  ci-   privi|V-^i-  »<iy«'Z  Florrz,  Kn\taha  naffraila,  l.   X,  \tt\n. 

>ian«  !<•  Ilf^uril  iteg  ehiirlet  de  tahhayr  dr  '.\\K  et    Ruivnutc»   «le    In   3"    édition.     I.iro 

mioa,  t.  I,  p.  ti-t^.  surtout  II-  Memorialf  Sanrioruin  du  pn'^lre 

3.  Nom  doiin^  aux  rhr^-ticriii  p«pntfiii>lii  Kulogc,    inorl   uinrtyr   dr    nu   fui    en    8.'i!). 

arnhiiéi,  r>«t  A-dir*-  vlvuiil  «ou»  In  douii  Vnjrrz    Mi((ne,   l'ntroloi/ir  ttilitie,    I.    l'.\\\ 

nation  de«  AralN*.  roi.  131 -HIN. 


*  yiSTOlKE    UE    LABBAVi;    DK    SILOS 

incursions  des  armc^es  clnvlitMinos,  et  où  i'eiiteiitc  des  Mozcirabes  avec 
reiinomi  du  dehors  eût  été  une  menace  et  un  danger  de  tous  les 
instants.  Là.  d'ailleurs,  le  contact  continuel  des  sectateurs  de  Mahomet 
et  dos  soldats  de  la  croix  rendait  leur  haine  réciproque  trop  vive  pour 
leur  permettre  une  tolérance,  (}ui  aurait  pu  devenir  également 
funeste  aux  deux  partis.  Or,  la  position  de  Silos  dans  une  contrée 
qui  resta  pendant  près  de  trois  siècles  le  théâtre  des  luttes  les  plus 
acharnées  entre  les  chrétiens  et  les  Arabes,  était  sous  ce  rapport 
particulièrement  défavorable.  Hien  plus,  le  voisinage  immédiat  de 
la  forteresse  de  Cara/o,  un  des  principaux  boulevards  de  la  })uissanco 
des  émirs  sur  la  frontière  du  nord,  rend  tout  à  fait  invraisemblable 
cl  même  impossible  la  fondation  de  notre  monastère  peiulant  cette 
période.  Il  faut  donc  lui  donner  une  origine  plus  ancienne  et  le  faire 
remonter  au  temj)s  des  Wisigoths.  Nous  croyons  même  que  rien  ne 
s'oppose  à  l'opinion  d'Alphonse  de  Carthagène,  lequel,  comme  nous 
l'avons  dit,  lui  assigne  pour  fondateur  le  premier  roi  catholique  delà 
monarchie  espagnole. 

Mais  voici  à  défaut  de  texte  précis  un  argument  tout  nouveau,  (|ui 
sera  peut-être  décisif  aux  yeux  de  nos  lecteurs.  Dans  les  fouilles 
toutes  récentes  prali(juées  en  vue  de  la  restauration  du  choMir  des 
religieux,  les  ouvriers  mirent  à  découvert  un  large  chapiteau  dune 
facture  assez  imparfaite,  mais  (|ui  dénote  un  travail  bien  antérieur  à 
l'époque  de  Fernan  (lonzalez.  11  a  dû  appartenir,  croyons-nous,  à  la 
basilique  primitive,  remaniée  et  agrandie  par  saint  Dominicjue  dans 
la  seconde  moitié  du  xi*  siècle'.  —  In  autre  chapiteau  du  même 
genre  est  conservé  aujourd'hui  dans  un  angle  de  la  salle  des  archives, 
à  côté  du  trésor  des  chartes,  au  silence  desquelles  il  vient  suppléer  h 
sa  manière.  Nous  croyons  que  ce  double  témoignage  de  l'archéologie 
a  une  grande  portée  dans  la  question  (jui  nous  occupe  \ 

111.  —  Un  [)eut  se  demander  maintenant  ce  que  devinrent  les 
moines  de  Silos  et  l'abbaye  elle-même  au  moment  de  la  terrible 
invasion,  qui  en  (|uel(jues  années  soumit  toute  l'Kspagne  à  la 
domination  aiabe.  Sur  ce  point  encore  nous  en  sommes  réduits  à  des 
conjectures.  Mais  il  est  naturel  de  supposer  que,  là  comme  ailleurs, 
tout  céda  et  disparut  dans  cet  efTroyable  cataclysme.  Les  religieux 

1.  Cf   rhapiteau  c?t  resté  enfoui  sous  le  2.  On  trouvera  à  la  (In  de  ce  volume  une 

parquet  du  chœur  de  lï'gii?c  abbatiale.  j^ravun-  île  rc  second  chapiteau. 


DEPl  IS    SON    ORIGINE    JL'SQU  A    SA    RESTAIBATIOX 


emportant  leurs  trésors,  c'est-à-dire  les  saintes  reliques,  les  manuscrits 
et  les  vases  sacrés,  durent  s'enfuir  à  la  Iiàte  vers  le  nord  et  chercher 
un  asile  dans  les  montagnes  '.  Peut-être  même  quelques-uns  furent- 
ils  massacrés  par  les  hordes  fanatiques,  que  poussait  en  avant  la 
haine  du  nom  chrétien.  Mais  il  vaut  mieux  ne  pas  s'attarder  à  de 
simples  hypothèses,  quel  que  soit  d'ailleurs  le  degré  de  probabilité 
qu'elles  puissent  offrir  -, 

IV.  — L'étymologie  du  nom  de  Silos  n'est  pas  moins  incertaine  que 
la  date  de  la  fondation  du  monastère  et  a  donné  lieu  aux  plus 
étranges  conjectures.  Ce  nom  apparaît  pour  la  première  fois  au 
commencement  du  x^  siècle  dans  la  charte  de  Fernan  Gonzalez,  ol 
sous  sa  forme  actuelle  :  «  Inter  ambas  villas  de  Si/os  ».  Dans  la  suite 
nous  le  voyons  se  transformer  successivement  en  «  Si/is,  Quintana  de 
Sihts,  locus  dictus  Si/us.  cenobium  Siliense,  Xi/ieiise,  Exiliense,  etc  », 
Cette  dernière  désignation,  très  usitée  au  moyen  Age.  a  fait  croire  un 
peu  trop  naïvement  au  célèbre  jésuite  Mariana  ^  et  à  d'autres  écrivains, 
qu'elle  avait  été  donnée  à  notre  monastère  en  souvenir  de  l'exil  par 
loquel  saint  Dominique  ciul  prudent  de  se  soustraire  aux    injustes 


1.    Beaucoup    du    fugitifs    trouvèrent    ù 
celle  «'piMiue  un  abri  dans    les    Pyri-ntes  ; 
mais  le  plus  grand  nombre   se   cantooua 
dans  les  Asiuries.    L'n  auteur   contenipn- 
rain  nous  apprend  que   les   chrétiens  eu- 
rent à  y  supporter  la   faim   et   la   misère. 
Voyer    sur   t"ut    ceci    le    K.    P.    Tailhan, 
Anonyme  de  Conloue.  chronique  riinée  des 
roU  de  Tolède  el  de  la   conffuêle   de    l'Es- 
pof/ne    par    les    Arabe»     'Paris,     Leroux, 
188.i  ,  p.  188-193.  —  <resl  avec  raison  que 
l'on  a  attribué  au  clergé  de  l'Eglise  gothi- 
<|ufr  el  aux   moines    réunis  par  l'invasion 
dans  ces  montagnes  la  présenrc  de  n<ini- 
br«-u»e«   r<-liipi<-»  sarrées  en    A*lurifs,    de 
m^me  que  la  naissance  des  innombrables 
abbayes      «-t     pri<-ur«'f. ,      qui      Orent     nu 
p<-u    plus  tan!  de   r«'ite   contrée    la   terr»" 
moaatUque   par    excellence.   Voy.    Kisco, 
r     nr,a    no'/radn.    I.    XXXVII.    p.     27»    et 
'  ,i  •  intrs  ;  Vcp'"S.  I  /ironi(jiiet  de  l'ordre  ilf 
Saml-llencil    IradiKtiou  française  de  .Mar- 
tin il'-lh^loia  ,  t.  III.  p.    10   et   suivantes  : 
cf.  t.  II.  p.  bH. 
t.   Au    XVII*    siArle,    les    inventeur!   de 
chroniques    voulurent  suppléer  à 


ce  silence  de  l'histoire  sur  les  origines 
dune  abbaye  aussi  célèbre  que  celle  do 
Silos.  Le  plus  elTronté  d'entre  eux,  don 
Anlonii'  de  .Nobis,  |)liis  cimnu  sous  le 
nom  de  .\nloiiio  Lupian  Za])ata,  alla  même 
jusr|ii'à  forger  de  toutes  pièces  un  Chroni- 
con  Eriliense.  Cet  ouvrage,  mentionné 
par  .Nicolas  .Viitonio  dans  sa  Bibliol/ieca 
llispann  Nova  (t.  I,  p.  142,  est  sans 
doute  perdu.  On  ne  saurait  le  regretter. 
Dans  son  C.hronicon  Hanherti  monachi, 
SI  mal  à  propfis  publié,  défendu  et  cnui- 
menté  par  le  P.  Argaiz  Poblitcion  eclesiiis- 
tiai  de  Espui'iti  ,  imus  lrouvon!<  déjà  la  liste 
des  prétendus  premiers  abbi-s  de  Silos. 
Cette  liste  se  termine  par  la  mention  du 
martyre  de  tous  les  moines  en  lii.  Inu- 
tile de  nous  arrêter  aux  inxintioris  de 
cet  imposteur,  sur  lequel  on  |ieut  con- 
sulter I  éturle  (jue  lui  i.  runsncré  1).  J<ise 
<(odoy  Alràntara,  dans  scui  remar(|uable 
travail  intitulé  :  llitluria  île  los  fnlxiiH  Cro- 
uiconeu,  .Madrirl,  IKfiH,  p.  'i%Ti  el  suivantex. 
Les  fraude*  du  faussaire  y  sont  for!  bien 
iiiKPs  à  nu  et  utigmatioees. 

:».   Ili»luria  de  HnptiMa.  I.  IX,  e.   lo. 


(i  iiHiniHF  i»i:  i.'Anit.vvK  nv.  sit.os 

ressentiments  de  (iarcîa,  roi  de  Navarre.  De  là  lui  serait  venu  le 
surnom  de  saint  Dominique  Y  Exilé,  «  Sanctus  Dominions  Exiliensis  ». 
Une  pareille  élymologie  ne  repose  sur  aucun  fondement  sérieux,  et  il 
est  de  toute  évidence  que  la  forme  Siliensis.  Exiliensis  dérive  de  la 
façon  du  monde  la  plus  naturelle  de  Silos,  nom  que  portait  déjà 
l'abbaye  plus  de  cent  ans  avant  sa  restauration  par  le  tbaumaturgc 
du  w"  siècle. 

Quelques  auteuis  ont  pensé  (juo  du  temps  des  Maures  s'élevait  dans 
le  vallon  de  Tabladillo  une  ville  appelée  Silla,  laquelle  aurait  eu  pour 
gouverneur,  avant  la  conquête  du  pays  par  Fernan  Gonzalez,  un 
certain  Silos,  oncle  du  célèbre  Alman/.or.  Après  cela  toute  recliercbe 
était  superflue,  et  le  nom  du  gouverneur  s'harmonisait  à  merveille 
avec  celui  de  la  ville  gouvernée,  pour  expliquer  l'origine  de  Silos. 
Malheureusement  les  deux  noms  en  question  appartiennent  au 
domaine  de  la  fantaisie  et  de  la  légende  ;  ils  n'ont  rien  de  commun 
avec  l'histoire  tant  soit  peu  sérieuse. 

D'autres  hypothèses  ont  été  mises  en  avant.  Le  1'.  Juan  de  Maiiela 
et  le  chanoine  Francisco  Tarapha  croient  que  Silos  fut  ainsi  appelé 
des  terrains  pierreux  [ex  silicibus),  (jui  d'ailleurs  ne  sont  pas 
particuliers  à  cette  humble  vallée  '.  Le  1*.  Juan  de  Castro  y  voit  une 
allusion  au  profond  silence  de  la  solitude  dans  laquelle  est  situé  le 
monastère,  ou  encore  à  sa  position  à  une  courte  distance  des  deux 
petits  hameaux  de  Silos  que  mentionne  la  charte  de  919,  ce  (jui  est 
loin  de  résoudre  la  question. 

Le  plus  sage  est  de  ne  pas  hasarder  à  la  légère  des  étymologies 
douteuses.  Toutefois,  s'il  fallait  en  proposer  une  sur  le  nom  de  Silos, 
nous  croirions  volontiers  qu'il  faut  la  chercher  dans  le  voisinage  de 
quelque  souterrain  ou  silos,  destiné  à  recevoir  du  grain  et  autres  céréa- 
les. L'usage  de  ces  excavations  était  commun  a  celle  époque  en  Espa- 
gne, comme  il  l'est  encore  aujourd'hui  dans  les  pays  d'Orient.  Ajoutons 
qu'ici  elles  se  trouvaient  facilitées  par  la  nature  du  sol,  qui  se  prèle 
à  merveille  à  ce  genre  de  travail  ^  Le  moine  anonyme  de  Silos,  qui 

1.  .Mariota.    Hisloria  ecrlesiiislica  de   los  naliir  ».    Cf.  Arnold  Wion,   Lignum  rilip, 

sanl'is  (le  l^spanu  (15%,  Cuenca)  dans  lu  vie  secunda  pars,  p.  399. 

de  saint  Dominique  de  Silos,  au  20  décem-  2.  Sons  le  nom  de  bodegas  (caves),  ces 

hrr.  Vr;iurii'coTi\rn\^hA,I>e  origine  fie  rehiis  silos  sont  encore   très    nombreux    dans  la 

geslis  leguin  Hisjninin-  (dans  le  recueil  de  contrée;  mais,  comme  l'indique  leur  nou- 

i^'Choll,  Hispanix  illuslralx  scriplores  varii,  velle  désigrialion,  ils  ne  servent  plus  qu'à 

t.   I,  —  16U.T  --   p.   556)  :   «  Monasterium  recevoir   le  vin,    qui    s'y    conserve    bien 

Silensc  a  frequentibus  silicibus  cognomi-  mieux  (lue  dans  le  meilleur  des  celliers. 


bEPI  IS    SON    OKIGINE    JISQl'  A    SA    RESTAUX ATION  7 

écrivait  vers  la  fin  du  xi*  siècle  le  Chronicon  Silense,  semble  adopter 
celte  étymologie.  en  désignant  son  abbaye  sous  le  nom  de  domus 
seminis.  <(  maison  de  la  semence  »  '.  Tenons-nous  en  à  cette  interpré- 
tation ;  c'est  la  plus  simple  et  la  plus  naturelle,  c'est  aussi  de  toutes 
la  plus  vraisemblable. 

On  voudra  bien  nous  pardonner  les  hypothèses  qui  remplissent 
presque  entièrement  ce  premier  chapitre.  Il  n'était  pas  possible  de 
les  passer  toutes  sous  silence.  Peut-être  aussi  y  avait-il  quelque 
utilité  à  faire  voir  ce  que  plusieurs  d'entre  elles  renferment  de  pro- 
bable. Hâtons-nous  de  dire  que  bien  d'autres  conjectures  ont  été 
émises  sur  les  origines  de  l'abbaye  de  Silos  ;  mais  leurs  auteurs,  d\i 
reste  profondément  oubliés  aujourd'hui,  ne  méritent  guère  d'être  pris 
au  sérieux.  Il  en  est  de  même  des  événements  prétendus  qui  se 
seraient  succédés  pendant  \a  période  qui  va  de  la  fondation  du 
monastère  à  l'époque  de  Fernan  Gonzalez,  et  qui  relèvent  de  la  pure 
fiction  -.  Le  x*"  siècle  nous  offrira  encore  bien  des  lacunes  :  du  moins 
sera-t-il  possible  de  s'appuyer  sur  quelques  documents  d'une  incon- 
testable autlienticité. 


I.  Le  Chronicon  Silense  a  été  publié  par 
Florez,  Espaîia  stigrnda.  t.  XVII,  p.  27'J. 
Sur  l'ideulité  de  Silos  et  de  «  domus  seini- 
ois  »,  ibid.,  p.  259.  —  Dans  l'histoire  d'Es- 
pagne il  est  fait  mention  dune  forteresse 
de  Silo»,  au  royaume  de  Jaen,  devant 
laquelle  le  grand-maltre  de  l'ordre  de 
Saint-Jac<(ues  infligea  une  sanglante  dé- 
fait»-  au  roi  maure  de  (jrenade  en  I  an  133'J. 
Ferrera*.  W««/.'/eA»/jn Art,  ad  hune  annum.) 
On  trouve   ausi^i  Silienne  romme   nom  de 


lieu  dans  un  diplôme  de  1129,  accordé 
l>ar  Alphonse  VU  au  monastère  de  Lerex, 
diocèse  de  Santiago  ^Paris.  Bibl.  nat.,  fonds 
Espagnol,  nis.  321,  Monaslicon  hispanicum, 
fol.  400i.  Mentionnons  enfin  le  hameau  de 
Villasilos,  à  quelques  kilomètres  au  nord 
de  Castrojeriz,  dans  la  province  de  Burgos. 
2.  Le  Père  Castro,  d'ordinaire  mieux 
inspiré,  admet  quelques-unes  de  ces  fables. 
Voy.  sou  ouvrage  :  Kl  ijlorioso  thatiwa- 
liirijO  espat'iol. 


CIIAIUTHK  II 


Silos  depuis  Fernan  Gonzalez  jusqu'à  saint  Dominique 

(909-1041) 


I.  Le  célèbre  comte  de  Castille  Fernan  Gonzalez,  restaurateur  et  bienfaiteur 
de  l'abbaye.  -  II.  Les  premiers  abbés  connus  de  Silos.  III.  Abderrahman 
et  Almanzor.       IV.  Nouvelles  ruines. 

I.  —  L'histoire  proprcnionl  dite  de  l'abbaye  de  Silos  commence 
en  l'année  91  i».  date  de  la  charte  de  Fernan  Gonzalez,  comte  de 
Castille  '.  Ici  encore  les  incertiindes  sont  nombreuses.  Tout  d'abord, 
devons-nous  voir  dans  Fernan  (ionzalez  le  fondateur,  le  restauratenr, 
ou  siniplemenl  un  des  bienfaiteurs  de  Silos  ?  Mabillon,  s'appuyani 
sur  ces  (|uel(jues  mots  du  document  :  offcrimua  fundamentum  ipsius 
/ori,  embrasse  la  première  opinion,  bien  (ju'avec  une  certaine 
réserve  ■.  ÎN'ous  ne  croyons  pas  pouvoir  adopter  son  avis,  que  contredit 
manifestement  rcnsem])lc  du  privilège.  On  y  voit  en  elTet  (jue  l'église 
existait  déjà  à  cette  époque,  ainsi  (juc  le  monastère  gouverné  par  un 
abbé  et  peuplé  de  religieux  vivant  sous  la  règle  de  saint  Benoit.  Les 
expressions  mémos  de  l'acte  de  donation  ne  sauraient  sur  ce  poini 
donner  lieu  au  moindre  doute  ■\ 

L'abbaye  était  donc  (h'bout  et  les  voûtes  de  sa  basilique  retentis- 
saient déjà  du  chaut  des  canti(jues  sacrés,  lorsque  le  comte  lit  cette 


1.  l/.ibbayc  s'appela  tout  dabonl  Saint- 
Srhastipn  de  Silns  ;  main,  aprc^s  la  mort 
de  saint  Dominique,  c'est-à-dire  dès  la 
lin  du  XI*"  siiVIe,  nous  voyons  ce  titre 
s'cfTarer  peu  à  peu  devant  le  nom  du 
hieulieureux  abbé,  peur  disparaître  enfin 
compiftenient.  Toutefois  réf.'li?e  abbatiale 


<|iii  l'a  Tait  confondre  ])arfoi9  avec  Sanio 
Domingo  «le  la  Calzada. 

2.  Annales  ordinis  Snncli  lienodicH, 
tome  111  (ad  ann.  919),  p.  339  de  l'édition  de 
l-iirques. 

:i.  "  In  (|uorum  (snnrlonim  pnlronuni) 
honore  basclica  fiindata  est...  Nos  Frede- 


garda  et   c<uiserve   encore   aujourd'hui   le  nando  et  Sancia...  pro  stipendia...  mona- 

vocable   de    SaiMt-St'-bastien.    —    La    ville  rliornm  omnium  ibidem  degentium.  fpii  in 

ou  hurr/iis  de  Silos  suivit  les  mêmes  vicis-  altaria    bcatitudiiiis    vestre    et  reliiiuias... 

situdes  que  le  monastère.  Son  nom  ofli-  dcservire  coli<liauis  diebus  videiitur,  cunc- 

ciel  est  de  i.og  jours  non   pas    Silos,  mais  lorumque    obediencium...  »   etc.  (^'oy.    le 

Santo  Uumin;/o  dr  Silo/i.  Des  textes  anciens  Kmieil  des   chartes   de  l'ubhaye  de  Silos, 

l'appellent  simplement  Sonia  Domingo,  ce  t.  I.  p.  î-2.) 


DE    KERN  AN    GONZALEZ    A    SAINT    DOMINIOUË  9 

importante  donation.  Mais  alors,  nous  dira- 1- on.  de  quel  droit 
possédait-il  le  terrain,  sur  lequel  était  bâti  le  monastère,  et  tout  le 
territoire  environnant  ?  C'est  ce  que  nous  allons  expliquer,  sans 
vouloir  toutefois,  en  l'absence  de  textes  positifs,  donner  un  caractère 
de  certitude  absolue  à  la  solution  de  ce  problème. 

Au  commencement  du  x"  siècle,  les  Maures  étaient  encore  maîtres 
de  toute  cette  partie  de  la  Vieille  Castille  qui  forma  plus  tard  au  nord 
du  Duero  la  merindad  ou  district  de  Santo  Domingo  de  Silos.  Leur 
domination  s'étendait  même  plus  loin  du  côté  du  nord-ouest  et  leur 
présence  dans  la  forteresse  de  Lara  était  une  menace  continuelle 
pour  la  cité  de  Burgos.  de  fondation  toute  récente  à  cette  époque, 
(^est  alors,  probablement  vers  l'an  912  ',  que  parait  pour  la  première 
fois  sur  la  scène  le  célèbre  Fernan  Gonzalez,  dont  l'épée  fut  pendant 
plus  d'un  demi-siècle  la  terreur  des  Arabes,  et  dont  le  nom,  resté 
aussi  populaire  en  Espagne  que  celui  du  Cid  Campeador,  son  émule  en 
courage  et  en  gloire,  a  donné  naissance  à  tant  de  récits  légendaires.  Le 
comte  de  Castille  se  signala  tout  d'abord  en  s'emparant  de  la  citadelle 
do  Lara  et  en  forçant  les  Maures  à  reculer  jusque  dans  les  montagnes 
de  Silos.  Il  ne  tarda  pas  de  les  y  poursuivre.  Mais  là  il  se  trouvait  en 
présenrc  de  la  redoutable  forteresse  de  Carazo.  où  les  ennemis 
pouvaient,  en  attendant  des  renforts,  braver  longtemps  les  assauts  de 
la  petite  armée  cbrétienne  ■.  Songer  îi  s'emparer  de  vive  force  d  une 
pareille  position  semblait  une  folie.  Peu  après  cependant,  le  comte, 
servi  parles  circonstances,  s'en  rendait  maître  et  y  arborait  l'étendard 
de  la  croix'.  —  La  prise  de  Carazo  soumettait  au  vaincjueur  toute  la 

1.  Nous    DlgDorons  pas  toutes   lc!>    dif-       il    décrit    l'état    de    I  abhaye  de    Silos    au 

ficultés  cbrooolo^'iques  que  présente  l'his-       moment  où  saint  l)ominir]ue  vint  en  pren- 

toire  lie  Fernan  lionzalez  <>u  tant  de  fable*       dre  po.<isesBion.  dit  de  cette  montagne  : 

»«  nit'leot  a  un  peu  de  vi-rite,   et   nous  ne        ,.     .  ,     ,, 

.     ,'  ...  '■-0  lierra  de  (,arazn,  si  iiyestes!  cfmlar 

pouTOD-  avoir  la  préleoln.n  de  les  re-r,u-        (  „^  ^^^  ^.^,^^^^    f,^,,,,,^,,  rastellar, 

dre  dans   ce  travail,   ynelque»  hi^tonenn  |,.,vie  „„  moneMerio,  que  fuc  rico  l..gar, 

vont   niAme    jusqu  a    altribuer    la   restau-  M.m  era  lan   raido.   que   sr-   querie  enuar. 

ration  de  Sdos  a  un    autre  romte  de  Cas-  (-oiiviciito, 

tille  du  mime  nom.  mais  dont  J'existenre  ^"''''  ''''  mondes  u.vn.s  visir  y  l)ueu 

•rtMiet  proMémaliquc.  C'est  l'opinion  d<-  '""  •■">'"  """'"«Lrio  avie  Dios  paKamicnto. 

L.4e»»UMr   //.«/orw  de  la  (osa  de  Ura.  ^'"^"    '^'   *""'»    Domingo  de  Silos,  str. 

t.  I.  p.  3»-50  .  lequel  narail   qu'un  lext.-  ««''-•«« 

in'-'<rrert  de  la  charte    df  F'-rnan    Conza-  .'J.    On    peut    voir  l»-    réril    po^U(|Uf  de 

les.  1^  ni^me  cbos*  <tait  arrivée    déjà  nu  la   priite    de  Carazo,    dont  le  souvenir  est 

P.  Moret,  l'historien  du  rojaume  de  .Navarre  encore    populaire    en    terre    de    Castilli-, 

InettUgaeionri  hi»l»rirn»  de  lai  nnliglie-  dan*  un  manu«rrit  de   rKinirial    l,   II,  8; 

dudeM  dft  reynn  dr  Snnirrn,  p.  kt,'  .  intitul<'-  :   Corunica  de  Ffiuati  (jonziiln    y 

t.  Le  p4<H«  B«reeo,  dans  un  passage  où  noliria  de  aU/unoi  reijn  de  Canlilla   aii\ 


msioiiu;  hi;  i,  shhayi:  hk  silos 


contréi'  (jui  s'étend  au  nord  du  Duero  entre  Calatanazor,  Gormaz,  San 
Ksteban  et  Roa,  places  foiles  (|ui  tombèrent  à  leur  tour  en  son  pouvoir, 
ri'est  à  cette  épo(iue,  croyons-nous,  et  avant  de  poursuivre  ses 
exploits,  que  Fernan  Gon/ale/  releva  de  ses  ruines  le  monastère  de 
Silos  et  lui  lit  donation  d'une  partie  du  territoire  qui  maintenant 
lui  appailenait  par  droit  de  conciuète.  Tout  au  moins  faut-il  admettre 
que,  (luehjues  années  plus  tard,  cette  u'uvre  de  restauration  était  un 
lait  accompli.  Kn  etlet,  les  termes  mêmes  de  l'acte  solennel,  par  le(juel 
le  comte  compléta  et  consacra  en  919  ses  premières  libéralités,  nous 
prouvent  (\uh  celte  date  l'abbaye  était  déjà  babitée,  ainsi  (jue  nous  en 
avons  fait  plu<^  liant  la  remarcjue  '.  iMalgré  la  concision  de  la  charte  de 
donation,  il  est  possible  de  déterminer  diiiu^  manière  assez  exacte  les 
limites  du  domaine  primitif  concédé  alors  au  nouveau  monastère.  Il 
lenl'ermait  toute  la  partie  de  la  vallée  comprise  entre  les  gorges  de 
Carazo  à  l'est,  les  hauteurs  de  Penacova  au  sud,  les  deux  sanctuaires 
(altfiria)  de  Saint-Jacques  et  de  Sainte-Marie  à  l'ouest,  et  s'étendait 


fulios  124-130).  Cette  chrouique,  composée 
dans  l'abbaye  dWrlan/a  à  l'aide  des  docii- 
iiients  de  ses  riches  archives  et  plus 
encore  d'après  les  traditions  locales,  ren- 
ferme de  précieux  renseignements  ."^ur 
l'histoire  si  obscure  du  premier  comte  de 
Caslille.  .Malheureusement  il  n'est  pas 
facile  de  les  dégager  des  légendes  tout  à 
fait  invraisemblables  el  des  circonstances 
merveilleuses  dont  le  crédule  narrateur  a 
cru  devoir  orner  les  gestes  de  son  héros. 

—  Le  manuscrit  comprend  f>01  folios  et 
est  divisé  en  4  livres  :  1.  Le^  aucélres  de 
Fernan  Gonzalez,   4.'(  chapitres,    fol.  1-89  ; 

—  2.  Feruau  Gonzalez,  IH  chapitres,  fol. 
89-526  ;  —  \\.  Les  descendants  de  Fernau 
Gonzalez,  rois  de  Castille  et  de  Navarre, 
26  chapitres,  fol.  o2G-ii90  :  —  4.  Rois  de 
Castille  et  de  Navarre  jusqu'aux  Ilois 
Catholi.iues,  20  chapitres,  fol.  .igo-eoi.  — 
Il  se  termine  ainsi  :  «  Ruega  por  el  aulor, 
llamado  fray  Goncalo  de  Arredondo  y 
.Mvarado,  abbad  del  monesterio  de  Sanl 
Pedro  de  Arlanca,  aunque  indigne,  y  prior 
de  Boveda. 

Sea  loor,  gloria  y  bendicion 
.\1  summo  bien,  al  quai  plega 
Nuestros  herrores  y  fallas  perdonar 
Y  las  animas  que  el  crio  salvar. 
Amen.  Fin.  Laus  Deo  ». 
Gonzalo  de  Arredondo  avait  reçu  le  titre  de 


Chroniqueur  des  Rois  Catholiques.  Il 
écrivit  sa  Coronira  dans  les  premières 
années  du  xvi«  siècle  et  fut  le  dernier  abbé 
pcriiétucl  du  monasiére  d'Arlanza. 

1.  Cette  explication  de  la  présence  des 
moines  dans  leur  abbaye  avant  919  pour- 
rail  faire  croire  que  Fernan  Gonzalez 
fonda  le  nouveau  monastère  aussitôt 
après  la  conquête  de  Caruzo  ;  mais  la 
phrase  suivante  du  prologue  du  privilège 
montre  bien  qu'il  n'en  fut  (|ue  le  restau- 
rateur. Vnici  en  effet  comment  il  s'expri- 
me :  "  Digne  iaui  sue  spci  vota  in  domo 
celica  mansionum  multarum  colocat,  qui 
doiiumi  sancte  ecclesie  restaurât  vel  in 
melius  construere  provocat...  »  [Recueil, 
p.  1).  Peut-être  même  doit-on  voir  dans 
ces  derniers  mots  une  double  allusion  à  la 
reslouraliou  de  912  et  à  la  donation  de 
919,  qui  en  est  le  complément.  —  Il  peut 
être  utile  de  remarquer  qu'il  ne  faut  pas 
attacher  trop  de  valeur  aux  formules  qui 
commencent  et  terminent  les  actes  de 
donations.  Beaucoup  étaient  simplement 
empruntées  à  des  recueils  ou  formulaires 
composés  tout  exprès.  Toutefois,  dans  le 
cas  présent  il  semble  difficile  d'y  voir 
autre  chose  que  l.i  constatation  d'un  fait, 
puisque  toute  allusion  à  une  fondation  est 
exclue  du  texte.  11  s'agissait  non  pas  de 
fonder,  mais  bien  de  restaurer. 


DE   FEUNAN    GONZALEZ    A    ï^AlM     DOMIMQl'E  11 

vers  le  nord  jusqu'au  sommet  de  la  montagne  qui  forme  aujourd'hui 
le  monte  de  Silos. 

Nous  ne  connaissons  que  fort  peu  de  chose  sur  l'histoire  de  l'abbaye 
pendant  le  cours  du  x*  siècle  et  les  premières  années  du  siècle  suivant. 
Les  commencements  furent  sans  doute  modestes  et  n'eurent  pas 
l'éclat  que  donna  vers  le  même  temps  au  monastère  voisin  d'Arlanza 
le  martvre  de  ses  trois  saints  ermites  Pelage,  Arsène  et  Sylvain  '.  Il 
est  toutefois  permis  de  penser  que  cette  période  ne  fut  pas  sans 
gloire.  Environ  cent  ans  après,  le  souvenir  de  ces  grandeurs  passées 
se  conservait  encore  vivant  à  la  cour  du  roi  de  Gastille  et  arrachait 
au  saint  moine  Licinianus  les  plaintes  amères  dont  Grimald  nous  a 
transmis  l'écho  -. 

II.  —  A  défaut  de  plus  amples  renseignements,  nous  allons 
mentionner  les  abbés  de  Saint-Sébastien  de  Silos  dont  la  mémoire 
nous  a  été  conservée,  en  groupant  autour  de  leurs  noms  les  quelques 
notices  que  nous  avons  pu  recueillir. 

La  série  authentique  des  abbés  commence  avec  Placenthis  dont  il 
est  fait  deux  fois  mention  dans  le  privilège  de  Fernan  Tionzalez.  C'est 
tout  ce  que  nous  savons  sur  son  compte. 

Le  nom  do  Gaudontiiis,   son   successeur,  nous  apparaît  pour  la 

1.  I.e  monastère  de  Saa  Fedro  dWrIanza  les  deux  inscriptions  suivantes   que   nous 

ne«t  qu'à  douze   <>n    treize    kilomètres  au  croyons  inédites.  Elle  ('-taicnt  fjravées  sur 

nord-^jue*t  <!<•  Siloi»,  de  l'autre  c<')té  de  la  les  |)ili('rs  qui  séparaient  l.i    nef  du   sanc- 

moDtaj^oe,   dans    une   situation   des   plus  tuaire  : 

pittoresque.   —  Oq    ignore  la  date  de  sa  j,                        ,    vuk   \i 

fondation,  mais  il  existait  déjà,  croit-on,  TWII! 

avant  l'invasion  des  Arabes.  Il  fut  restauré  SVMSIT  INI 

par  Kernan    G'-oz^ilez  au   commencement  riVM 

du  X*  siècle  et  devint  un  des  plus  impor-  HA\C  OPFHA 
tant«  de  flastille.  Les  bâtiments  claustraux. 

de     construction     relativement     r/^cente,  i»          .;.  (iVII.I.KI.MK.Z 

•'étaient  assez  bien  con>«ervés  jusqu'à  n<>«  ET  OSTKN  l'H  ipaler]  EIVS 

jours.  Un  lerrible  incendia  allumé  par  un  FEf;KHVNT  IIANC 

■impie  feu  de  cheminée  le  21  mars  189i  a  OF'KIlA.GVVKlINANiTEl 

presque   tout    r.'duit   en    cendre.    Depuis  DO.MO  A  HUA  MNCKN'ITIO' 

une  vingi^mp    d  années   les   volutes  de   un  lillft  IN  HUA  .M  '''t^l^ 
très  curieuse  église  du  XI*  siècle  s'étaient 

effondf'                          'au  portail  à  pb-iri  iCctt»!  xccflndc  inscription  est  île  la  (in 

cintre    r                            ■•'•,    sa    vail'*    tour  <lii  \l'  *ii-i'li\  (J.  lî/ijuiFifi  sfitjratln,  {.\\\'\\. 

romane  et  ue*  éléffante*    chap<dlc*    absi-  2'  éd.,  p.  53).  Les  noms  des  deux  artistes 

dnic»  du  XV'  •i<r|.,  .i.iK'iit  encore  debout  aussi  bien  que  In  forme  de  l'écriture  qu'ii>» 

fl  attiraient  plu»  d  un  M»j.i;{eur  intelligent  emploient  dénotent  den  étrangers. 

dam  cette  merveilleux  solitude,  bans  les  2.  Vita    beati   liominiri,   dans   VerKnra. 

mine*  de  cett'»  égUie    nous  avons  relevé  p.  H1-1tn. 


12 


llisrOlUK    I>K    I.  AltItAVE    DE    SILOS 


[jrcnnièrdoisdaiis  lasouscriiilionduiie  cliarlo  accordée  par  la  comtesse 
Moma  Donna  au  monastère  de  San  Millau  de  liembibro  le  1"  février 
î)2iJ'.  Dix  ans  plus  tard  il  confirme  un  autre  privilège  de  la  même 
dame  en  faveur  des  moniales  de  Sainte-Marie  de  Lara  -.  Nous  le 
retrouvons  ensuite  dans  trois  privilèges  donnés  à  l'abbaye  de  San 
Pedro  de  (iardefia,  les  deux  premiers  en  941  par  Fernan  Gonzalez, 
comte  (le  Castille^  et  le  troisième  en  943  par  Assur  Fernandez,  comte 
de  Monzon  '.  Mais  les  arcbives  de  Saint-Domini(jue  gardent  encore 
aujourd'hui  un  souvenir  bien  autiement  précieux  de  la  même 
époque.  Nous  voulons  parler  d  un  beau  manuscrit,  qui  renferme  le 
comm(>ntaire  de  l'abbé  Smaragde  sur  la  règle  de  saint  lîenoit  et  que 
copia  en  Tannée  945  le  prêtre  Jean,  moine  de  Silos,  selon  toute 
apparence.  Il  en  sera  (lucstion  plus  loin  dans  notre  notice  sur  les 
manuscrits  de  Silos. 

L'uni(jue  document  qui  nous  parle  de  Didacus  ou  Diego  '%  le  troi- 
sième abbé  connu  de  Silos,  est  une  cbai'le  du  monastère  d'Albelda  dans 
la  basse  Navarre  (aujourdbui  province  de  Logrono\  Elle  nous  \v, 
montre  assistant  en  compagnie  de  l'évêque  de  Nâjera  et  de  plusieurs 
autres  abbés  à  nu  anniversaire  solennel  célébré  en  9o0  dans  ré2;lise 
de  Sainte-Fulalie  '^  })Our  l'àme  de  Sancbe  Abarca,  roi  de  Navarie.  Il 
est  d'autant  plus  intéressant  de  recueillir  cette  petite  notice  bistoricjue, 
(ju'elle  n'a  pas  été  mise  à  prolit  par  les  clironi(|ueurs  qui  ont  publié 
la  liste  des  abbés  de  Silos.  Yepes  lui-même  ',  (jui  appelle  Didacus 
f/Z'fl^/ Î'?7/Vv<,s7?,  ne  se  doute  pas  (juil  s'agit  dans  ce  texte  d'un  abbé  de 
Silos  et  ne  le  mentionne  point  dans  son  catalogue  de  prélats  de  ce 
monastère.  Le  savant  1*.  Moret  *  traduit  les  mots  «  Siliensis  abbas  »  par 


1.  Cette  pièce  est  iocilite.  Les  arctii- 
ves  (le  Silos  en  jios^èdeiit  une  Cdpie  faite 
!*ur  l'oriffiiial  et  env<ij(''e  d'Arlanza  an 
1*.  Martin  Sarmieiito  avec  plusieurs  antres 
(li>rninents  de  relie  ahbave.  (/-'«/ir/.v  des 
<irchivrs  (le  la  Coni/réyalion  de  6aint-lienoil 
de  Vnlladnlid,  t.  I.  p.  199.; 

2.  Yei)es,  Coronica  (fcneral  de  la  Ordcn 
de  S(tn  lienilo,  t.  1,  fol.  379  v". 

3.  1",  Union  du  iu()ua!«tcre  de  San  .Mi- 
guel de  Xavilla  à  l'abbaye  de  Cardi-fia. 
L'abbé  de  Silos  si^ne  imniédialenieiit 
après  l'évrqiie  Hasile,  avant  les  autres 
prélats  et  le  comte  de  Castille.  (Bergan/.a, 
Aniiquedades  de  Espaùa,  t,  II,  p.  1(82.  - 
•_'",  Sentence  contre   un   habitant  de  Sau 


Torcuato.  {Ibid..  p.  ;t83,  et  t.  I,  p.  210-2H.) 

4.  Donation  |)rè3  de  Sacramenia.  (Ber- 
ganza,  t.  Il,  p.  38S.) 

■).  On  sait  (|ue  ce  nom  esl  dérivé  de 
Dirus  Jacobiis  et  répond  à  relui  de  San- 
tiago, S<(nc(us  Jacubus.  On  trouve  fré- 
quemment les  formes  anciennes  :  Didac, 
Didaro,  Didag,  Didago,  Hing,  Diago,  Dieg. 
^ Voyez  notre  «  Index  général  »  du  liecueil 
des  chartes  de  Silos.) 

6.  Celte  bour^'ade,  qui  s'élevait  près 
(les  rives  de  l'Kbre,  dans  la  Rioja,  n'existe 
plus  aujourd'hui. 

1.  Coronica,  t.  V.  fol.  83,  ad    ann.  950. 

8.  Anales  del  reyno  de  Savarra,  lib.  9, 
oap.   i,  uum.  3. 


DE    FEKNAN    GONZALEZ    A    SAINT    DOMINUJLE 


13 


abad  de  Sojo.  et  un  auteur  moderne  '  par  abad  de  Desojo,  monastère 
parfaitement  inconnu  et  qui  n'a  probablement  jamais  existé  -. 

Peut-être  aussi  faut-il  reconnaître  ce  mémo  abbé  dans  le  Didaco 
abba,  qui  confirme  en  963  une  écriture  publiée  par  Berganza,  d'après 
le  cartulaire  en  caractères  wisigothiques  de  l'abbaye  de  Carderia^ 

Après  don  Diego  nous  voyons  paraître  un  second  abbé  du  nom  de 
Gaudentius.  Les  divers  catalogues  n'ont  pas  distingué  ce  prélat  de  son 
homonyme  mentionné  plus  haut  et  avec  lequel  rexistence  de  l'abbé 
Didacus  en  950  ne  permet  plus  de  le  confondre. 

En  l'année  970  *,  Fernan  Gonzalez,  étant  sur  le  point  de  mourir. 
1  appela  auprès  de  lui  pour  lui  faire  part  de  ses  dernières  volontés  et 
s'aider  de  ses  conseils.  En  cette  circonstance,  le  comte  de  Castillc  lui 
lit  don  dune  relique  de  saint  Sébastien,  renfermée  dans  une  châsse 
d'ivoire^.  Nous  ne  possédons  plus  cette  châsse,  mais  la  relique  de 
saint   Sébastien   est   encore   une  des   plus  précieuses  du    trésor  du 


I.  (jovanles,  Hiojii  (dans  le  Diccionariu 
geo'irfific<y  hittorico  de  Eupatia,  por  la 
real  academia  de  la  Historia,  <1840>.  au 
mot  «  Saota  Eulalia  ■-  .  Peut-rtre  veul-il 
parler  «le  l'abbaye  de  Si>guela. 

i.  .Nou«  reproduisons  ici  (d'après  Ve- 
pes,  Coronica,  t.  V,  fol.  43.">)  le  passage  Je 
la  charte  oii  se  trouve  celle  notice.  C"c?l 
l'acte  d'unioD  du  monastère  de  San  l'ru- 
'.  )••  Laturce  à  l'abbaye  de  San  .Martin 

■.  1  il.  .\ou^  n'avons  pu  rctroiiver 
rorigioal  aux  archives  de  la  collégiale  de 
Logrofio,  ou  les  di>runi<-nls  d'Albolda 
fur»*nl  plu»  tard  transportés  .  "  ijuin  hec 
nostra  traditio  (|ne  facta  est  era  uon- 
•1,1  ortuaiteeinia  «irlava  {950  regni 
.  ((rincipif  («arsiani  et  Tutc  rcginc 
■  I  -Irm  genitricii,  nantienda  i-rat  testibus 
\>.Tediris,  tunr  adfucruot  in  niarginc 
nnininifl  Iberi,  qui  pro  eo  in  Sanrta 
Kulalia  anivroaho  Sanctioui!*,  primipiit 
prtfati  geuitiiri*.  ccli-bralo  venienles, 
td    ««t    :    T"î  '  V        'nuis     Siijfrn, 

«•pi<ropu«,     \>  l<u»i<i    .ibba<, 

I>id4rus  Sliensis  abbno,  .Muuio  de  Snncta 
'     '        '  1     Snntit  <   .'  ■  ■   Kiu»  HiT- 

liiha»    »!<•  i  I    >,  iicliix'o 

Girooenais  mona«l«rii  Ciruehat  «hbaa, 
plur<^*<|ue  alii  ilud'iu  ad^l'int'-*  nantTunt 

■icut   pt   no«.    Ouin''*    Lr-criDio*     Leia, 

Vif  lU  s^ritM  manu  mca  linvnum  feci.  >■  Ce 
VigiU  ^st  Mn«  donir  laulrur  du   fameux 


ri'Ciieil  de  Conciles  et  de  Décrélales,  écrit  à 
Albelda  en  976  et  connu  sous  le  uoni  de 
"  Code.x  Vifrilaiius  ».  aujourd'hui  à  la 
bibliothècjue  de  l'Escurial,  (d  I  2'. 

:{.  Anlif/uedades  de  Espana,  \..   II,  p.  39!t. 

i.  Date  la  plus  probable  de  la  mort  du 
célèbre  comte.  Cf.  .\nnalfs  Composttllani. 
Chninicon  de  Cardena,  Anales  Toledaiios, 
dans  Florez.  Esp.  sai/r.,  t.  X.Mll.)  On 
trouvera  dans  les  Memoriiis  dr  la  real 
aradruiiii  de  lu  tlixloriu  [l.  III,  p.  24.'i- 
.'M6]  une  dissertation  sur  le  commencement 
de  l'indépendance  de  la  Castillc  et  la 
souveraineté  de  se.'^  premiers  comtes. 

3.  '•  !<a  historia  del  conde  Fernan  (îon- 
lalez  <(ue  esta  de  marin  en  .\rlanza,  di/.i> 
(|ue  siutiendose  el  conde  malo  y  avieii- 
dolr  sido  revelada  la  hora  de  su  mui<rte, 
eiivio  a  llamar  el  abad  de  Arlanza  y  al 
de  SiloH,  llamado  tiaudencio,  para  que 
juntos  con  el  de  (Janb-fia  les  eouiunieasc 
la  diHpo«iriiin  de  las  rosas  de  su  aima 
y  estiido.  Kl  ruridc  'o  hizo  (al  abail 
de  Silo*)  mu'hos  favorcs.  Uiole  el  brai  •• 
de  «au  Sébastian  i|ui'  oy  tiene  la  ca«n.  •• 
^(>fr<'>nimo  de  Nebreda.  S'iticr  tiuiinisnilc'^. 

L'histoire  «11-  KtTimn  <»onzalez,  a  liii(U(||e 
l'abbé  (ièruuimo  dr  Nebred%  emprunte 
«•r»  r<'ii<i*'igti<-niiMil<t  oni  celle  de  (ion/.alo 
il'!  Arrcdondii,  ipji,  nouit  1  avomi  dit  déjà, 
abuudc  malhciireu«emeut  en  récits  légen- 
daire!) d'une  (ré«  médiocre  autorité. 


li 


HISTOIRE    DE    L  ABBAYE    DE    SILOS 


nionaslère  de  Silos,  l^e  dipUnne  de  !ll!)  iiidi(HU'  (jne  l'abbaye  possédait 
déjà  à  celle  date  des  relicjues  do  ce  niarlyr.  Peu  après  la  mort  de 
Fcrnan  Gonzalez,  l'abbé  Gaiidenlius  conlirmail  un  acte  oclrové  par 
son  lils  le  comte  (iarci  Fernandez  et  (jue  le  P.  Argai/.  a  [uiblié 
au  XVII*  siècle  d'après  l'original  alors  aux  archives  de  l'abbave 
d'Arlanza  '. 


1.  "  fiaiKicntiiis  abbas  SaiH'ti  Sebasti- 
aiii  idDliiiuat  ■  J'oblariun  eclesidsliai  tle 
Hspana  y  notifia  île  sus  primeras  honras 
en  los  escritos  >/  cfironicoii  de  Hauberlo. 
Madrid,  1G68,  p.  4117;. 

Qu'on  nous  pcrnielle,  avant  de  nous 
séparer  de  Fcrnan  Gonzalez,  de  juiblier 
ici  un  diplùinc  int'dit,  par  leipiel  le  célèbre 
coinle  dola  en  'J2'J  l'abbaye  de  San  Qwirce. 
La  situation  de  ce  monastère  ù  queli|ues 
liciies  seulement  de  Sik)«,  la  ([ualilé  du 
donateur,  la  date  et  l'intérêt  iiitrinsc(|ue 
du  (locunient,  sont  des  titres  surtisanls 
pour  autoriser  cette  petite  excursion  sur 
nu  terrain  (|ui  n'est  pas  tout  A  fait  le 
nôtre. 

>'  In  nouiine  sanclc  et  indivjdue  Trini- 
latis,  Patris  scilicet  inf,'eniti,  Filii  uni/^eniti, 
Spiritus  snncti  ab  utro<|ue  procedeulis, 
«pii  cuu)  sit  unus  Dcus  in  sul)stancia.  tanien 
Irinus  adoralur  in  ])ersonis.  Ej^o  coines 
Kirdinandus  Gundisalvi  et  uxor  mea  San- 
cia,  licet  priniordiuni  bonc  coffitationis, 
i|ue  inspirante  i)co  in  mente  f;enilur 
;.'i^nitur)  iusticic  uiuneribus  dcputctur, 
lanien  et  aipie  (ea  que)  niaiori  cumulo  et 
potiori  rrescunt.  niaiori  croddinnis  et  am- 
pliori  reuiuneratiouc  ^.dorilicari.  (Juod  nii'n- 
le  sagalii  (saf^aci)  tractantes  uoslrorunique 
facinoruni  ineniores  et  piacula  flaf^'itioruni 
nostroruui  cleuiosinis  cxpiare  cupicntes, 
et  oratiouilius  servoruni  Dei  a  peccato- 
ruui  pnnderibus  sublevare  desiderantes,- 
n(Ui  (piod  scianius  aliquibus  sanctos  in- 
digerc  censibus,  cuni  uoverinius  propriis 
illos  diclatos  ditatos  operibus  in  etiiereis 
••um  Christo  regnare  sedibus.  s(îd  pro 
lutninaribus  ecclesiis  (ecclesie)  eoruni  et 
stipendibus  clericoruui  ibidem  servien- 
tiuin  alque  elcuiosinis  pauperuni  locuin 
illuni  rrc(|ucntantiuui,  ouinipotcnli  i)co 
cl  invictis!»imis  ar  lriuinphatori))us  inar- 
tiribus  nobisque  post  Deuui  vcnerabilibns 
patronis  Quirico  videlicet  et  lulite  et 
sanrto  loanni  Baptiste,  necnon  et  saucto 
Michncli     nrcangelo     cunctis<pie     snnctis 


ipioruiu  rcliipiie  ibidem  noscuntiir  recon 
dite,  ipio  iu  bonnre  iliorum  basilica  csl 
fundala  in  suburbio  civitatis  (|ue  dicilur 
.\gosin,  otîeriu)us  ad  integrum,  sicuti  a 
nobis  dignoscitur  uunc  viscpie  hinc  fuisse 
possessum,  in  ])riniis  ipsum  in  (|uo  cadeni 
ecclesia  sita  est  locum  ;  deiude  cum  om- 
nibus adiacputiis  vel  circiimslipationibus, 
luonasteriuui  scilicet,  cum  doniibus.  airis 
(atriis»',  terris,  vineis,  hortis,  molendinis. 
fontibus,  practis  (pratis',  paludibus,  et 
cum  silvis  arborum,  tali  defensione  dc- 
fensatis,  ut  (piicunu|ue  homo  ausus  fuerit 
in  silva  illa  ligna  incidcre.  quiiique  solidos 
abbati  prefali  luouasterii  cxsouat  cxsol- 
val'  pro  uuaquaque  arbore. 

"  Quod  si  fpiis|)iain  ad  scedenda  ligua 
cum  carro  et  bobus  ausus  fueril  intrare, 
abbas  predicti  monasterii  carrum  et  bobes 
non  timeat  auferre  atquc  in  monastcrio 
propie  fproprio)  hal)ere.  Kt  si  inscisor 
lignorum  cum  iignis  usipie  in  domum 
suam  fugcrit,  et  custos  silve  prosecutus 
cum  fuerit,  furtiva  ligna  monaslerio  red- 
dere  cogatur  et,  amissis  spoliis,  fur  in  car- 
ccre  detrudalur,  quodadusque  quoadus- 
que"  de  unarpiaciue  arbore  abbati  monas- 
terii (piin(|U'-  solidi  ab  illo  reddantui'.  Si 
vero  iu  predicta  silva  in  pascendis  gregi- 
biis  ovium  vel  procorum  (porconnu) 
aliquis  inventus  fuerit,  de  unociuoquo 
grege  duos  arietcs  vel  duos  porcos  abbati 
reilat.  iu  insiq)cr  pascendi  licentiam  non 
liabeal.  Kt  si  armenla  boum  vel  grèges 
e(|uarum  in  predicta  silva  inventa  fuerit, 
de  unoquo(|iie  (juadrupcde  reddiclo  solido 
abbati  monasterii,  licenciam  ultcrius  non 
abeat  in  ea  demorandi.  Si  qui»  vero  in 
illa,  venandi  causa,  rectia  vel  laqueos  te- 
lendcrit  aut  cum  canibus  ad  venanrJuni 
intraverit,  vcnationem  admitlal,  rcclia  et 
la(|neos  perdat,  propriusque  {sic)  exutus 
vcstimentis  nudus  recédât. 

"  Hic  est  aulcm  prcdicle  terminus  silve, 
queni  neuio  superbe  audeat  excédera  :  Ex 
oriciilali   |»arle    fiuitur    terminus  loco  qui 


DE    FERNAN    GONZALEZ    A    SAINT    DOMINIQUE 


I  «• 

JO 


Le  souvenir  de  Belasius  son  successeur,  que  Florez,  Yepes,  Castro 
et  d'autres  historiens  appellent  à  tort  Gé/asius,  nous  a  été  conservé 
dans  une  charte  de  979.  par  laquelle  un  certain  abbé  Sévérus  et  sa 
mère  Paterna  otTrent  à  l'abbé  de  Saint-Sébastien  de  Silos  leur  monas- 


dicitur  VallU-  de  Baca  Muerta.  Ex  alia 
parte  similiter  flnilur  iii  via  que  itur  <ie 
Cupillo  in  Agûsin.  Ue  tertia  vero  parte 
transvertitur  terniiiius  de  Fonte  de  Santio 
Nigro  ad  Bacaiu  .Mortuaiu.  De  quarta  vero 
parte  determinatur  terminus  in  via  que 
vadit  per  Quinlanas. 

•  Addimo  (addo)  autena  huic  donatiuui 
inonasterium  Sancti  Juliaui,  quod  est 
situm  iuxta  tluviuiii  Rivulus  de  Cahia  ab 
inhabitantibus  dictuiii.  ciim  discurrentibus 
aquis  et  adiacentibus  terminis,  scilicet 
Ponte  de  Sanctio  Albo  usque  in  ip?(> 
eodeiii  monasterii).  Et  subtus  moiiasteriuni 
uâque  ad  ecclesiaiii  Sancl».-  Marie  cuncta- 
que  pertinentia  predirlo  nionasterio.  ron- 
cedimus  !)eo  et  prefactis  sanrtis  jure 
perpetuu.  In  biis  ergo  duobus  munasteriis 
qulqiinique  pignu»  ceperit.  dupli<iter  red- 
dat  abbati.  quingento.s  <>o|id<>s  p<-r?i>|vat 
comiti. 

■  Concfdinius  antem  viil.im  que  vocatur 
Mflua  de  (^  a  pi  lu  nef  <um  uionastiTio 
Saocti  André  ibidem  sito,  cum  omnibus 
que  ibidem  «'idem  pertinent.  t)anius 
etiam  aliam  villam  in  «uiilinio  de  Uarba- 
dill«»,  l'mn  nomine  vocitatam.  Super  hec 
et  Deo  et  »anrtis  supi-rscripti^  dotiationem 
d«mus  in  villa  que  diritur  l'iuffn.  rellam 
Sancti  Homani,  ruui  fuo  moiendino  et  suo 
HfiTK  Et  damu^  in  pa.ireudis  armentis 
gn-gibu*«|ue  vestris  tria  joca  (^raininalia, 
quorum  unum  Varariza  ab  initiu  di<°tum, 
allrrum  Pornellon  ab  incolix  vuritatuni, 
t<-rtium  vero  Ocf///iri:ii»  ab  iiiabitanliburt 
«■•t  uominatum.  Et  iri  r*mnil>UN  ofiiiiD 
(omnino)  termini»  predirlp  ville  lircntiam 

vcHtrii 
t  «ii|iii«i 
n'uttre  vrn'-ratiorii« 

-  Hrr  oinnia  d>-t'-riiiiii.il'i  rorii'<-dniiu«  ad 
honorem  Iiim  huir  «c.  j.  «i»-.  quo  que;  dli 
pf^rp'-liialiU'r  permaneant  hcn-dltario  iur«?. 

-  Tibi  «ut«*m  Aduri  pre^tulTo  pf-ripimiiK 
ul    huur   btrijiii    (Ici   ad    honornn    rf^o^*, 
iiernon  omriibn*  m  idfm  ('.htï%Ui  famulan 
lîbiM  i\Hr  tunl  n<-ri>*«aria    prrbea*    Immo 
riinrtariim    que    «uni    vcc\rmv    ediliraiidi 


alque  distribuendi  possibilitatem  (posses- 
sionem  ?)  habeas,  ita  ut  quiète  vivas  nul- 
lamque  ab  ullo  iiiolestiaiu  substincas.  Et 
nos  a  vobis  prediclis,  Asure  sciiicet  pres- 
bitero  fratribusque  ecclesie  predicte,  iii 
conHrmatione  huius  scripti  accepinuis 
rodane  (rodanum)  caballum  trecenteis 
solidis  apreciatuui,  quatenus  hoc  totuui 
supra  scriptuin  atque  iudl?solubiliter  om- 
nibus ibidem  famulantibus  et  Cliristo 
vero  régi  servientibus  est  conlirmatum. 

"  No?  itaque,  iu  quantuni  valemus,  ut 
carissimos  obsecramus,  quatenus  vitam 
vestraîii  ita  prudenter  agere  studeali?. 
quo  animas  vestras  Deo  utîerenles  frnc- 
tum  bone  spei  orafionibiis  veslrls  adi- 
pisccndi  Del  miserirordis  nobis  miuis- 
tretis.  Moiiemus  autem  nos  secuturos  ner 
ne  coacti  pravo  vitio  abaricic  nunc  non. 
exigaul  oblationeiu,  (|uam  Deo  !'anctis(ju«' 
inTra  srriptis  malum  (?)  conferre  quiquc 
audeant  de  UKUia^terio  auferre.  Si  ((uis 
tamen,  quod  absit,  aliqiiis  ex  liliis  ve] 
neptis  »eu  propinijuis  aut  aiitiua  subro- 
gata  pfTsona  iliabolica  (itilatioup  inisli- 
galiia,  temtrario  iussj  ausus  fucril  anr 
noFlram  ronnrmatioiiem  enervare  con- 
tra<|uc  hoc  tiosirum  privillcgium  ob'v]ias 
manus  tcudere,  vel  aliquid  huius  uostrc 
sponl-inci  dapni  (iloni  auferre,  sit  analcr- 
ma  marenata  in  ronspi-clu  Dci  Patris 
omnipotmlix  et  saiictoriim  angclorum.  et 
iu  hoc  spculo  exorcus  sit  ab  oui  rcptu 
rhristlanorum.  Et  dcsrendat  super  eum 
ira  <t  furor  Domiiii  et  l'aurti  Ouirici  cl 
Manrii  .Mii'ha*-lis  il  sancti  Iuliaui  omuium- 
que  Hanctorum.  cl  «iic/i  Icprn  percusiiti 
rcpcnliuum  ac  dauinavilc  iudicium  iuciu'- 
ral  cl  cetera.  (lor|)us  cjiiH  terra  non 
rccipinl,  et  excidium  Datan  et  Abiron  (|uo.-< 
ferra  aperlo  ore  avido  vivos  aliHorbuit, 
cxcipi<tl,ct  in  «lie  iudicii  nirhil  cum  dextriJH 
commune  hab«'/il.  et  in  hoc  neculo  vivorum 
vi*u  carcat  et  in  futuro  cuui  ludn  tradil<u'c 
mf<Tno  inferiori  pcnux  luKcnl.  Intuper  ri 
quod  iniu<«te  auferre  nKdituH  fuerit,  veri- 
dira  convicluH  rationi!,  Hnplicjter  abbati 
predicli    monaaicrii    rentitnal     .ilque    Irc- 


.f^.m^^tf' 


IH 


IIIMOIKK    1)1",    1.  AHBAVlL     l)K    SILOS 


tère  (noatru/n  monastcrium)  de  Saiiii-IJarlhéloniv  de  (^ara/.o  '.  Les 
doiialLMMs  l'avaient  reru  eux-mêmes  peu  auparavant  du  comte  de 
(lastille  (larci  Fernande/  et  de  la  comtesse  Ava,  avec  complète 
exem|)tion  du  droit  de  patronage  et  de  toute  redevance  ou  dépendance. 
(iC  monastère  n'avait  |)as  sans  doute  une  importance  considérable. 
La  qualité  des  deux  donateurs  nous  porterait  même  à  y  reconnaître  un 
de  ces  petits  monastères  domestiques  parfois  tort  peu  édilianls  et  dont 
on  ne  trouve  (jue  trop  d'exemples  en  Kspagne  durant  le  coursdu  moyen 
à^e'.  Quoi  qu'il  en  soit,  il  dut  dis[)araitre  de  bonne  heure  et  nous 
nen  trouvons  plus  la  moindre  trace,  à  titre  de  monastère  régulier, 
dans  les  documents  postérieurs  des  archives  de  Silos. 

Quebiues  mois  avant  cette  curieuse  donation,  l'abbé  Hélasius 
assistait  comme  témoin  à  lacté  solennel  pai'  letjuel  le  coinlc  de: 
(lastillc  (larci  Fernandez  olVrail  à  Uieu  sa  fille  IJrraca  dans  Tabbayc 
de  Covarrubias,  qu'il  comblait  (!n  cette  circonstance  de  largesses 
vraiment    royales   (24    novembre    D78)  '.    On     nous    saura  gré-    de 


rriilas  auri  lihras  cuiiiiti  cxolval,  el  hoc 
scriptum  ctciualiter  inconvussi bille  [sic] 
|)<Ttnaiu'at. 

"  Kacta cafta  fi'iia  i|iiarla,  priilie  kalcndas 
mail,  era  I)  CCCC  L.WIl,  rcfrnanle  rege 
gloriosissinio  Aldefoiiso  in  Legioue,  iim' 
vero  comité  Ferdinaiulo  Giimlisalvpz  Cas- 
telle  comitatuiM  ministraiitc. 

"  Ego  auteiii  suprascriptiis  Fenlinandiis 
Ciindisalvi  et  iixor  moa  Sancia,  qui  liane 
r.irtaiM  fuTi  inssinnis  et  rccensitani  audi- 
vin)us,  maiiibiis  propriis  signes  recinuis, 
et  corain  testibus  rdbor.iiilcs,  coteris 
infrascriptis  ad  roborandum  (radidimns  •>. 
[Archives  paroissiales  de  CiibiHo  delCatnpn, 
vu[n''  insérce  dans  une  rral  ejeculoria 
originale  de  Philippe  II  datée  de  1552).  — 
I,  authenticité  de  ce  document  ne  nous 
semble  pas  douteuse  et  il  est  instructiT 
de  la  comparer  avec  lacté  (|ui  ouvre  le 
Hecueif  des  charles  de  Silos. 

1.  lieciieil,  p.  6.  —  Le  n(Uii  de  liel'isiiis 
n'cf^t  (piiinc  altération  de  Blasius.  Nous  le 
retrouvons  frc(iuemnient  dans  les  docu- 
ments du  X'  siècle  el  du  xi"  sous  les  formes 
rie  Belasio.  Helosco,  Vehisco.  IHasco,  (au- 
jourd  hui  HIas  ,  d'où  lielas(jiiiz,  Velasquez, 
Vêlez,  Vasquez,  c.-à-d.  Hls  de  Biaise. 

2.  Dans  sa  Hégle  uionaslirpie,  .saint 
l'rwctucux,    .Trchevèque    de    Braga   i^mort 


vers  GIO  ,  s'élève  avec  beaucoup  de  force 
contre  ces  singuliers  asiles,  où  l'absence 
lie  toute  discipline  entraînait  parfois  de 
graves  désordres  :  <>  Soient  nonnulli,  dit-il, 
ob  metum  gehenna'  in  suis  sibi  domibus 
uionasteria  coinponere,  et  eum  uxori- 
bus,  (ijiis  et  servis  alcjuc  viciuis,  cum 
sacramenti  condilione  in  unuiii  se 
copulare.  et  in  suis  sibi,  ut  dixiuius, 
villis  et  noniine  niartyrum  ecclcsias 
consccrare,  et  eas  falso  nouiine  monas- 
tcria  nuncupare.  Nos  tanien  hœc  non 
.iieiiiius  monastcria,  sed  aniniariim  per- 
dilioiiem  et  Ecdesia*  subversioncm. . . 
Suo  arbitrio  vivunt,  nulli  seniorum  vo- 
luut  esse  subjecli...  >•  iHi';/id(i  monas- 
llca  communi;,,  cap.  I  ;  cf.  cap.  II.  Aligne, 
l'alrolof,ie  latine,  t.  L.XXXVII,  col.  1111- 
1112).  N'oyez  aussi  Yepes,  Coronicn  ad  ann. 
1043)  et  Berganza,  Anlifjiledades,  t.  I,p.  176- 
m.  —  Le  même  abus  s'était  présenté  chez 
les  Aiiglo-Saxous,  et  le  V.  Bède  le  signale 
en  7'U  dans  sa  lettre  à  l'évoque  d'Yorck 
Egbcrt.  [Pair,  lui.,  t.  XCIV,  col.  f.63-664.) 
3.  L'abbaye  de  Saint-Wme  et  Saiut- 
Damien  de  Covarrubias  était  auparavant 
habitée  par  des  moines,  (|ui  en  972  la 
cédèrent  au  comte  Garci  FernaOdez,  à  la 
demande  de  ce  dernier.  On  trouvera  nu 
peu  plus  loin  le  texte  de  cet  acte. 


DE    FERNAN    GONZALEZ    A    SAINT    DOMINIQUE 


47 


donner  en  note,  d'après  l'original  des  archives  de  la  cathédrale 
de  Hurgos,  ce  document  historique,  qui  mériterait  en  raison  de 
son  importance  une  étude  spéciale.  L'abbaye  de  Govarrubias  se 
trouvant  dans  le  voisinage  de  Silos,  cette  charte  est  tout  particuliè- 
rement intéressante  pour  notre  monastère,  tant  au  point  de  vue 
géographique  qu'en  raison  des  nombreuses  signatures,  parmi 
lesquelles  on  lit  celles  de  onze  abbés  et  de  plusieurs  ermites  '. 


1.  Voici  ce  texte,  avec  son  rude  latin 
populaire,  à  travers  lequel  ou  voit  percer 
déjà  les  premiers  rudiments  de  la  langue 
castillane  : 

«  In  nomine  Ingeniti  Prolisque  ac  Proce- 
dentis,  unius  semper  natura  Deitatis, 
videlicet  Patris  et  Filii,  adnectens  Spiritus 
i>anctus,  siinulque  conexa  Trinitas  in 
uuilate.  Hoc  est  séries  teslamenli,  que 
patrari  volumus  ego  Garsea  F'renandez 
cum  coniuge  propria  Ava  coniiti«sa.  Ex- 
tremitate  ultimi  iudicii  diem  enixius 
decernentes,  expedit  duratum  riientibus 
no«tris  aliquid  preponere,  quatenus  cum 
tuba  terribilis  mundum  concusserit,  omne 
iubaniine  a  culpe  in  Christo  mereamur 
accipere.  Amen. 

■<  Derrebimu!»  iiiunug  offere  Domino 
Ihesu  Chri'lo  et  sanclis  eius,  id  est  prolem 
filiamque  noslram  nomine  L'rraca.  et 
elegiriius  ipi>ius  loci  Oiiodbasrnbias  sitiim, 
qui  estât  in  ripa  Ouminis  Aslanza  ;  reli- 
quie  namque  residcntis  loci  illius  sanc- 
torum  Co!>me  et  flamiani.  et  sancti  Ciphani 
episcopi,  et  tanclc  Kngenie,  et  sancti 
Tome  apoHtoli,  et  sanctoruin  lusti  el  Pas- 
Utnn  teslium  Chri«ti. 

•  yua  quidem  ego  «iarsea  Freiiandez  co- 
mité et  Ava  coiiiitiKtia  doiianius  tilii  filia 
Doatra  l'rraca,  in  donit  Covaitrubia»,  cum 
mil  l/'rminii,  videlicet  :  De  ftemitario 
aiitiquo  de  .Mamblan  usqu'-  in  valle  de 
Saoci"  Pelro.  qui  deitcendet  de  «erra, 
«rilicel  aqua  difK'urrit  iim|ij(;  in  \*\att/Ji. 
Et  de  alla  par<.  nd  K<>ule  Tablala  u'que 
ad  illa  Cruce  ;  et  de  itta  (Jnicc  ad  valle  de 
TorquelU  ;  et  d<>  U  T<>rqnela  a  Mata  Dnla- 
re«  ;  el  »ie  Mata  Dalare*  a  karrrra  antiqua 
ubiqiKT  de«cendet  ad  SaiHla  Eugenia  an- 
tiqua. iitqiie  drac'-h'l'l  m  Adlnuza.  Kl  de 
«lia  par*  %allc  di:  \iri<-lle,  ii«qu«.-  vcnit  al 
Scruo  ;  et  de!  Srriio  iiiqiir  diiriirrcl  ad 
Merrat/rllo  d'-  .Maiiilda»,  quantum  infra 
ronrlijdet. 


«  Villas  que  videlicet  donamus  tibi  filia  : 

—  De  Ura  :  Retoiia,  Retonda  et  Cercsolos, 
et  Quiutaniella  de  Fiamio  (?).  —  De  Tabla- 
tiello  :  Talamanquiella.  —  De  Clunia  : 
Baniolos.  —  De  Gomiz  :  Gutierre  et  Celle- 
ruelo  de  Calbos.  —  De  Barbatello  :  Barba- 
tello  de  Penia  Forella.  —  De  Lara  :  Mam- 
bulas,  Latruquiclla...  —  In  Matrigale  :  villa 
de  Tosendo.  —  De  Lernia  :  villa  de  .Maza... 
fos,  Kapriata  et  Val  de  Rave.  —  De  -Mun- 
nio  :  Cibtatonia.  —  De  Benbibes  :  Villa  de 
Huirani.  —  In  Burgos  :  Sancti  .Micalielis  et 
Cardennuela,  in  Almelas...,  et  suo  mona?- 
terio.  —  In  Quotar  :  Sancta  .Maria.  —  In 
Lenzes  :  Fonte  Omne.  —  In  rio  de  Lazcto  : 
XX  kasatos  et  IlII  molinos.  —  In  Auka  : 
Sancti  Emiliani.  —  In  rio  de  Vesga  :  Sancta 
.Maria.  —  De  Cerasio  :  Sancta  .Maria  de 
Tirgo  et  Ilaarto.  —  De  Pontecurbo  : 
.\miugo.  —  In  Annana  :  Sancti  lacobi  et 
XX  eras  de  ?al.  —  lu  Kastella  Vctra  : 
l'etiellas.  —  In  rio  Deserti  :   Sancti  Tirsi. 

—  De  Castro  :  villa  de  Veta  et  Sancti 
lurde.  —  De  villa  de  Didago  :  ville  lusto 
et  Tabiata,  et  Sanrti  .Michaeli,  et  Sancta 
Columba,  et  Colmenarcs.  —  In  Fomiizeto  : 
Sancti  Vincenti.  —  De  <trzellione  :  Sancto- 
rum  Cosme  et  Damiani,  et  Corbiellos,  et 
Sanrti  yuirici,  et  Sancti  Aiidn-e,  et  iilo 
Uustiello  cum  suas  defesas  de  Ibia,  Por- 
kera  et  Sultlerranca.  —  lu  Caorncga  :  illa 
.Mimia  rum  sun)*  monasterins.  —  lu 
Kguna  :  Cie^sa,  et  Santi  Iuliani  de  CoUato, 
et  .Sanrti  bdiauni!»,  el  Sanrti  Martini,  Val 
de  Oltia  ruui  suos  mouasterioH  Sancti 
Andrew  et  Sancti  Pétri,  Sancta  .Maria  de 
Valle,  Sanrli  F»îli<i!«,  Sanrti  Martini,  Sanrta 
Eulalia,  San<-tt  lohannis,  Sancti  Iuliani  de 
VarroB,  Sancti  ilomani,  Sancta  .Maria, 
Sanrli  .Michaeli,  San<ti  Vincenti,  ...miorigo 
et  (^aii  t'!i,  et  Snnrli  Gipriani. 

•  l«tai*  vill.tH.qni  Nunt  iam  nupra  RrriptaH 
rum  iiuot  Mioiiaiitcrioft  et  «nao  adiacenciait 
ab   oinni    intcgnlatc,    ruui    ingrciHU»    et 

2 


18 


HISTOIRE    DR    LAHUAYE    DE    SILOS 


III,  —  Avec  le  septième  abbé  D.  M/ino,  nous  sortons  du  x"  siècle 
(jiii  a  laissé  si  peu  de  traces  dans  l'histoire  de  Silos,  pour  arriver  au 
xi"  siècle,  un  des  plus  glorieux  pour  l'ordre  monastique  eu  général, 
cl  <\m  fut  le  siècle  d'or  de  notre  abbaye.  —  Avant  d'entreprendre 


rogrossus,  fonte?,  montes,  pralis,  pasciiis, 
rihulos,  ciiui  suis  staj^nis.  Kt  nl)cant  illas 
villas  et  histos  monasterios  taie  foro,  que 
non  peetent  anubda,  neque  faciant  fossa- 
tera,  ncque  iiiliet  in  illas  saion  de  re{,'e. 
—  Et  si  aliquis  petierit  iudicinm  ad  istos 
ho]n)ines  de  histas  villas  pro  ali(|iia 
culpa,  que  de  CCC'»'  solidos  sedeat.  (luo 
modo  (lent  Xll  homines  per  delimdare 
{.tic).  Et  si  ad  belliim  exierinl  conti-a  alios 
ominos  de  alia  parte,  et  ibi  occidirint 
homines  (|uo  modo,  non  peetent  homiei- 
diiim.  VA  elcginms  tibi  XX  lectos,  et  XXX 
pannos  obtiuos,  et  mille  solidos  por  vasos 
et  ccrvitio  de  mesa,  XV  almiizallas  et  XX 
alliirares,  XV  fatcles,  et  XX  plwmazos  pal- 
li'os.  et  dncentas  baccas.  et  cenlum  equas, 
XXX  .Mauros  et  XX  .Mauras.  —  llcc  omnia, 
que  supra  anumerabimns,  Dco,  lilia  nos- 
tra  l'rraka,  et  loci  ipsiiis  donanms  nl(|nc 
roncediiiMis,  ut  de  hodic  vcl  Icnipore  in 
tuo  iure  sit  conûrmatnm,  ut  habeas, 
teneas,  vindices  atquc  defendas  iure  jic- 
renni. 

«  Porro,  si  (piis  aliquis  ex  nobis,  aut 
liliis  nostris,  aut  frermanis,  seu  ali(ina  por 
subrogata  |)ersona,  lunic  nostrum  fide- 
lem  lestuni  donatiouis  pro  ((uolibet  argii- 
mentum  iu(|uietare  voluerit,  in  primis 
ira  Uei  omnipotentis  super  eum  descendat 
et  rei)enlimis  iudicius  inenrrat  damna- 
bilis  ;  al)  utrisque  itribelur  luminibus, 
omnibus  bonis  arceat,  runctis  malis  in- 
enrrat, et  corpus  eius  non  reeipial  terra, 
nec  tiabeat  parte  cum  Chrislo  redemptore, 
sed  rum  luda  proditore  baralrique  infer- 
ni  inferiori,  et  insuper  seeularia  damna 
rentuni  auri  libras  a  parte  regale.  Et  hcr 
srripinre  tenore  picnam  in  omnibus  obti- 
neat  firmitatem  robore. 

'<  P'acta  apiee  exaratione,  nolum  prcdxi- 
onis  diem,  \'lll"  kalendas  dccembris,  era 
Ta  VU  Xa,  régnante  serenissimo  régi 
Uanimiro  in  I.egione  et  comité  (îarsca, 
Krenandez  lîlium,  in  Kastclla. 

"  Fgo  (iarsea  Frenandez  romite  et  Ava 
romitissa,    qui    hune    tcstamenluni    (ieri 


voluimus  et  relegendo  audivimus,  pro- 
priis  manibus  sigillis  inpressinius  et  aliis 
roborare  premisimus  -;-.  Garsea  Frenandic 
confirmans  •]-.  Ava  romitissa,  coniux  eius, 
-;-.  —  Saurio  Garsea  eonlirmans  -;-.  Gun- 
desalvo  (Iarsea  confirmans  -•-. 

l'reinii-re  culoniie  :  Luridius  episcopus 
eonlirmans.  —  Sancio  rex  eoufirmaus.  — 
Urraka  regina  confirmans.  —  Hege  Sce- 
meiio  confirmans. 

Deuxième  colonne  :  F<iituni  (îarsea  con- 
firmans. —  Didago  Açnuriz  confirmans.  - 
Tellu  Ciundisalviz  confirmans.  —  Sancio 
Enegoniz  confirmans. 

Troi.'iième  colonne  :  Tota...,  comitissa, 
confirmans.  —  Fronilda  comitissa  confir- 
mans. —  Munionis  episcopus  confirmans. 

—  Auriolo  Aurioliz  confirmans.  —  .Man- 
cio  .\2nuriz  confirmans.  —  Nuni  Obccoz 
eoufirmaus.  —  Xunuo  Obecoz  confirmans. 

—  .Vssur  Ferandez  confirmans. 
Quatrième  colonne:  Albaro  Obecoz  con- 
firmans. —  l.ope  Garsea  confirmans — - 
Nufio  .Mufiioz  confirmans.  —  Frenando 
Armeri  Cadiz  confirmans.  —  Munnio  Mu- 
lallis  (sic)  confirmans.  —  .Munnio  Moveriz 
confirmans.  —  Munnio  Didaz  confirmans. 

—  Scemeno  Sancio  confirmans.  —  Garsea 
Santio  confirmans. 

Cinquième  colonne  :  Fanni  Fanniz  con- 
firmans. —  Alvaro  Lopiz  confirmans.  — 
Lupa  Sarracinez  confirmans.  —  Gundi- 
salvo  .Munnioz  confirmans.  —  Didago 
Scemenez  eonlirmans.  -^  (Jarsea  Lopiz 
ccmfirmans.  — Fortuni  Sancio  confirmans. 

—  (ïutier  Uoderiz  ci>nfirmans. 

Si.vicme  colonne  :  Nuuno  Nunniz  confir- 
mans.   —   Garscza  (sic)  Telliz  confirmans. 

—  Gundisalvo  Didaz  confirmans.  —  Lope 
Sanctio  confirmans.  —  Garsea  Munnioz 
confirmans. 

Septième  colonne  :  Transuiirus  abba 
confirmans.  —    Garsea   abba   confirmans. 

—  .Menendus  abba  eonlirmans  —  Johan- 
nes  abba  confirmans.  -  Sabastianus  abba 
confirmans.  —    Iulianus  abba  confirmans. 

Utiiiièmc  colonne:  .Maurellus  abba,  f.  — 


DE    FEKNAN    GONZALEZ    A    SAINT    DOMINIQUE 


45 


ce  récit,  il  ne  sera  pas  inutile  de  jeter  un  rapide  coup  d'oeil  sur  les 
causes  qui,  au  temporel  comme  au  spirituel^  mirent  le  monastère 
dans  la  lamentable  situation  où  le  trouva  saint  Dominique,  lorsqu'il 
en  fut  élu  abbé,  c'est-à-dire  cent  trente  ans  environ  après  sa  restau- 
ration par  le  premier  comte  de  Castille. 


Bela?ius  abba,  -f.  —  Stefanus   abba.  7.  — 
Félix  abba,  7  —  Pelrus  presbiter,  7. 

Seuvième  colonne  :  Sisebutus  presbiter, 
7.  —  Gaudila  presbiter,  7.  —  Enego  pres- 
biter, 7.  —  MartiDus  presbiter,  f. 

Dixième  colonne  :  Tellus  heremita.  f.  — 
Zisilia  heremita,  7.  —  Obelooi  heremita, 
7.  —  Servus  Dei  heremita.  f.  —  Tirsus 
heremita,  f.   —  Johannes  heremita,  f . 

Onzième  coVmne  :  Flurentius  scriba,  licet 
indi^nu!>,  exarabit.  —  Pontenlius  abba 
continiiabit,  -i-  ferit.  >- 

{Arch.  de  la  cathédrale  de  Burr/os,  tiroir 
IX,  volume  69,  l"  partie.  —  r»ri;.'inal  en 
parrhemiu  ;  0m.70X0m.50.  Le  texte  est  en 
belles  majuscnles  wisigothiqnes  alternati- 
vement noires  et  roufres  :  les  signatures 
en  minuscules.  On  trouvera  à  la  fin  de 
cet  ouvrage  le  fac-oimile  de  ce  document.) 

Yepes  a  déj.i  publié  cette  pièce  dans  sa 
Coronica  f/eneral  de  la  orden  de  Sun  Benilo 
(L  V,  écrit.  \XIII),  d'après  une  copie  faite 
par  Juan  dWrevalo.  bénédictin  de  Cardefia. 
Il  ne  parait  pas  toutefois  que  ce  dernier 
ait  eu  l'original  sous  les  yeux.  Le  texte 
donné  par  Vepes  et  'pia  rej)ri>duit  .Mu- 
fioz  'Colercion  de  fuero»  y  carias  puehla.t, 
p.  i1  est,  dans  tous  les  ras,  notablement 
différent  du  nftlre.  Le»  noms  y  sont  pres- 
que mécunnaissables,  sans  compter  que 
la  ponctu.ilion  et  les  nombreuses  fautes 
d'impression  en  dénaturent  le  sens  pres- 
que 4  chaque  lign^. 

—  Le  comt»-  «iarci  Femandcz  avait,  six 
ans  auparavant  (972.,  rei^ii  la  ville  de 
Du  I       ■     ;  (le    l'abbé    fl    des 

moi:  et    Saint- l)amien 

de  c«?tte  même  ville.  Nous  donn<ini,  d'nprés 
l'original  que  non*  avons  sous  les  yeux, 
le  texte  encore  inédit  de  ce  «uriim  et 
très  intéressant  docum'>nt. 

«  In  nomine  Iriyeniti  |>r<>li*qii<-  .n-  l'roee- 
dnnlis  uuiu*  srniper  nalura  deilatis.  Kko 
Belascn  abba  iinn  pariler  cum  fratribus 
mêla,  «idelicfl,  Marlinus  abba,  S-rvandus, 
priru»,  Vinrenli,  lulianu*,  Fortum,  l'o- 
Icntius,    r^uarius,    (Hinlncns,   S<>nna,   vel 


omnes  fratres  a  niinimo  usque  ad  maxi- 
me :  itidem  nuilius  coarfans  inperio  neque 
alicuius  subducens  articulo,  sed  sponta- 
nea  nobis  atiesit  voluntati,  et  facimus  tibi 
doinno  Garsea  comité  sive  domna  Ava 
cometis?a,.et  filiis  adque  fîliabus  vestris, 
donationeni  atque  conramiationeni  sive 
concessionem  ipsius  loci  Cobasruvias  situs 
qui  extat  in  ripa  fluminis  Aslanca,  reli- 
quie  namque  residentis  loci  illins  sanc- 
toriim  Cosnie  et  Damiani,  et  sancti 
Cipriaui  episcopi,  et  sancte  Eugénie  vir- 
ginis.  Quia  quidem  ego  nela«co  abba  cum 
supra  nominatis  fratribus  ad  integrum 
vobis  donamus  atque  cocccdinius  ipsum 
locum,  recensendo  qucm  retulimus  :  Cofas- 
nibias  rum  terminis  suis,  videlicet,  de 
valle  de  Area  us((iie  ubi  descendit  in  flu- 
mine  Aslanza,  et  de  alla  parte  de 
seiiiitario  antiqiio  de  .Mamias  usf]ue  in 
valle  de  Sanlo  Pcfrn,  qui  desccndet  de 
serra,  sicut  atqua  discurrct  usque  in 
Aslanza.  qnanitmn  infra  conchidct,  tam 
in  montibus  quam  in  campis,  cultum  et 
incultum,  valles  et  collatos,  fontes  et  pra- 
tog  adr|ue  mnljndinos,  omnia  V(d)is  doua- 
mus  atque  concedimus,  ut  de  odie  die  val 
tempore  in  vestn»  iure  sit  conlirmatuni 
adque  donatum,  ut  abeatis,  tencatis,  vin- 
dicetis  et  dnferidatis  iure  prrcnni.  Et 
proinde  aciepimus  ex  vnbis  très  villas, 
videlicet,  illa  vestra  parte  in  Sancti 
Romani,  qui  est  sita  in  ripa  tluiiiinis 
.\slan/otie  cum  suis  terminis,  exilu  et 
regressu.  et  villa  de  Licinio  in  ripa  nu- 
mini'  Asian/a  piinilil'T  rniii  miis  Icrminis, 
et  villa  quod  diront  Cornelianns  in  rivilo 
{$ic)  l'initello  cum  suis  terminis. 

••  l'nrro,  si  (|uis  aliquis  de  iioIiIh  seu 
aliqua  Hubrogala  |)ers<ina  hune  nostrutn 
li<|e|eru  textum  donationis  per  i|urdibel 
nrf(umeritum  inquietare  voliierit,  repr-u- 
liriiis  iudicius  inrurrat  damnabilis,  ab 
utrisque  privetur  lumiiiibus,  omnibus 
bonis  arceal,  mulis  cunctis  incurral  et 
corpus  eins  non  reripint  terra,  sed  rum 
luda  Iraditore  barnliique  infern')  infcnorl. 


2U 


HISTOIRE    DE    L  ABBAYE    DE    SILOS 


Fernan  Gonzalez  avait  repoussé  les  Arabes  au  sud  du  Duero;  mais 
son  épée  ne  put  contenir  longtemps  rennemi  au-delà  de  ses  nouvelles 
frontières.  Dès  921,  Abderrahman,  calife  do  ('ordoue,  les  iVancliil  à 
l'appel  du  roi  de  Saragosse  et  pénètre  juscjue  dans  la  Rioja,  où  il  met 
en  pleine  déroute  les  armées  de  Léon  et  de  Navarre  dans  la  funeste 
bataille  de  Val  de  Juncjuera.  Quelques  années  plus  tard,  le  puissant 
calife  apparaît  à  doux  reprises  dilTérentes  sur  les  bords  du  Duero  ', 


et  insiipcr  damna  sccularia  CCClas  Hbras 
aiiroas  a  parle  cmiiilis  conferaf,  et  hec 
scriptiire  lenoreiu  pleiiaiii  in  omnibus 
obtineat  lirmitatis  roborcm. 

•'  Farfa  apiciltiis  oxaralioucm,  nolo  prc- 
lixidnis  dii-m,  1111  idiis  scbti'inhros  {l'ori- 
ffinal  porte  :  SBSR),  cra  rnilcsima  X", 
rr^rnante  serenissiini  rpfjis  pucro  Hane- 
miro  in  Lcgione,  atque  comité  Ciarsea, 
Frcdcnandi  filium,  in  Caatella. 

"  K^'o  Dclasro  abba  cum  snpranominatis 
fratribns,  <|ui  hune  tcstameiitum  (ieri 
voluiiuus  et  rcleffcndo  audibimus,  pro- 
priis  manibiis  sigillis  impress^imiis  -;-  -|- 
atquo  aliis  roborarc  promisinuis. 

«  Florcnlius  9crij)?it. 

Première  colonne  :  Uclasco  cpiscopo 
confirmans.  —  Anni  Obccoz  conlirmans, 
f.  —  Nunnu  Obccoz  confirmans,  f.  — 
Ansuri  Fredenandiz  confirmans,  f.  — 
Obec"  Miinnioz  confirmans,  f.  —  Obcco 
Fredenandiz  confirmans,  f.  —  Armeuloro 
Sarranciniz  confirmans,  f. 

Peit.rième  colonne  :  Sarracino  Helascoz 
confirmans,  f.  —  Didaco  Armenlarcz  con- 
firmans, t-  —  Nunnu  Munnioz  coufirmans, 
f.  —  Itcgila  Didaz  confirmans,  f.  —  Gar- 
cia Lupiz  confirmans,  f.  —  Anuaia  (iude- 
meriz  coufirnians,  f.  —  Gundcsalvo  Telliz 
confirmans,  f . 

Trnisirine  colonne  :  (îundcsabo  Ansuriz 
confirmans,  f.  —  Fredenando  Munnioz 
confirmans,  f.  —  Fredenando  Sonnaz 
confirnians,  f.  —  Munnio  Sonuaz  confir- 
mans, f.  —  Fredenando  Telliz  confir- 
mans, f.  —  Nunnu  Didaci  confirmans,  f. 
—  Albaro  \a\\)\/.  C(mfirmans,  f.  —  Obcco 
Albarez  con(irn)ans.  f. 

Quatrième  colonne  :  Sonna  Fêles  confir- 
mans, f.  —  Doiino  Hendenii  confirmans, 
f.  —  Izani  confirmans,  f.  —  .Muunio  Itu- 
derici  confirmans,  f.  —  Fredenando  Ar- 
meatarfz  confirmans,  f.  —  Ciaudila  prcs- 


bitcr  confirmans,  f.  —  Muunio  Didac 
confirmans,  f .  —  Garcia  prcsbilcr,  f- 

Cinquième  colonne  :  Fredenandus  pres- 
biter  confirmans,  f.  —  Knnecus  prcsbiler 
ciiufirmans,  f.  —  Obeco  Maurcllez  con- 
firmans, f.  —  Ermigildo  Fredenandiz 
confirmans,  f.  —  Teliu  Didaz  confirmans, 
t-  —  Armentero  Flnginis  confirmans,  f. 
—  Gelca  Ab(d  Gamarez  confirmans,  f. 

«  Coo  ista  concessionc  (|uod  non  abeant 
labore  de  casliclio  nerpie  in  fossato,  et 
non  abeant  anupda  nequeiebet  indc  con- 
paratione  neque  de  muliere  ad  alius  locus, 
uisi  quod  dcserbiant  ipsas  créditâtes  ad 
fralres  de  Baralanica,  set  sine  populatorc.  » 

{Arcli.  de  la  cathédrale  de  liur^os,  vol. 
61),f(d.87.  —  Original  en  parchemin,  0  m..")9 
XO  m.  40,  écrit  en  lettres  majuscules  et 
minuscules  wisigothiqucs  noires  et  rouges, 
sauf  les  signatures  qui  sont  eu  minuscules 
noires.  On  trouvera  <à  la  fin  de  cet  ouvrage 
le  fac-similc  de  ce  document.) 

1.  C'est,  croyons-nous,  entre  ces  deux 
expéditions  d'Alxlerrahman  rpie  Fernan 
(ionzalez  gagna  sur  les  .Maures,  non  loin 
de  Silos,  la  bataille  de  Haciuas,  chantée 
avec  tant  d'enthousiasme  au  comnicnce- 
menl  ilu  Xill"  siècle  par  le  moine-iioète 
d'.Vrlanza  dans  son  l'oema  de  Fernan 
(ionzalez.  (Voy.  Amador  de  los  Hios,  llis- 
forifi  crflica  de  la  lileratura  esprn'iola, 
f.  11.  p.  ;t37-.'}67.i  11  est  assez  naturel  d'ad- 
mettre que  le  calife,  dont  l'ambition  était 
de  reconstituer  à  son  profit  le  vaste 
empire  des  émirs,  songea  d'abord  à  s'as- 
surer des  forteresses  frontières.  Celle  de 
Carazo  était  des  plus  importantes,  et  c'est  au 
pied  même  du  plateau  sur  le(picl  s'élevait 
la  citadelle,  que  le  comte,  assisté  des  pa- 
trons de  l'Kspagne  catliolii(ue,  s.iint  Euii- 
lien  et  saint  Jac(pies,  aurait  anéanti  l'armée 
des  infidèles.  (Cf.  Herganza,  t.  I,  p.  256-257  ; 
Sandoval,  Los  cinco  obispos,  ad  ann.  931)- 


DE   FERNAN    GONZALEZ    A    SAINT    DOMINIQUE 


24 


renverse  plusieurs  forteresses  chrétiennes  et  menace  d'anéantir  le 
jeune  comté  de  Castille  ;  mais  les  troupes  réunies  de  D.  Ramire,  roi 
de  Léon,  et  de  Fernan  Gonzalez  parviennent  à  l'arrêter  et  remportent 
sur  lui  les  deux  mémorables  victoires  d'Osma  ^933)  et  de  Simancas 
(938)  '.  Ecrasés  dans  ces  sanglantes  rencontres,  les  Maures  ne 
songèrent  plus  de  longtemps  à  tenter  de  nouvelles  entreprises,  et  ne 
purent  même  défendre  leurs  propres  frontières.  Ce  n'est  guère  que 
quarante  ans  plus  tard  (978-979)  que  nous  les  voyons  reparaître  au 
nord  du  Duero  sous  la  conduite  d'Orduan,  général  du  calife  Hixeni". 
Ils  pénètrent  dans  les  montagnes  de  Silos  par  Osma  et  San  Esteban, 
y  promènent  le  fer  et  le  feu  et  ne  cèdent  enfin  que  devant  les  etforls 
combinés  de  Sanche  le  Grand,  roi  de  Navarre,  et  du  nouveau  comte  de 
Castille  Garci  Fernandez.  Mais  dès  l'année  suivante,  celui  qui  devait 
êtje  pendant  près  de  vingt  ans  le  fléau  de  l'Espagne  chrétienne  et  lui 
faire  essuyer  défaites  sur  défaites,  le  terrible  Almanzor,  se  met  à  la 
tète  des  troupes  musulmanes.  De  la  Catalogne  au  l*ortugal  il  sème 
partout  le  carnage  et  la  désolation.  Barcelone,  Simancas,  Zamora, 
Léon,  Coimbre,  Viseu,  Lamego,  Saint-Jacques  de  Compostelle  et  un 
grand  nombre  d'autres  places  fortes  tombent  successivement  en  son 
pouvoir.  Au  centre  de  la  Vieille  Castille,  il  s'empare  de  Gormaz,  de 
Sepûlveda,  d'Osma,  de  San  Esteban  et  enfin  de  Clunia  à  trois  lieues  à 
peine  du  monastère  de  Silos  '.  Le  moine  anonyme  de  Silos,  qui 
écrivait  un  siècle  et  demi  plus  tard,  d'après  les  récits  de  ceux  qui 
avaient  connu  les  témoins  des  événements  de  cette  époque  {ut  patfrno 
relatn  didicimus),  nous  montre  Almanzor  comme  l'instrument  de  la 
vengeance  divine  irritée  contre  les  chrétiens.  Il  le  dépeint  renversant 
tout  sur  son  passage  :  villes,  châteaux  forts,  églises,   monastères, 


1.  En  reconoaJMaoce  d'un  succès  si 
éclatant,  le  vainqurMir  fit  l'-lever  sur  !«*« 
bords  du  Duer»,  \)rr*  dr;  IfDdntit  on  fut 
livrée  la  t>ataillc  de  Siuiauca*,  le  tnonaji- 
t^r<'  de  S.iinlf-.M.irif  d'Aniago,  que  |:i 
rt-ine  Lrraca  donna  |»lu«  tard  a  l'abliaji' 
d*»  Silos.  (Voy.  notre  Uecueil  de$  charten 
de  Cahhayr  de  Sitôt,  \t.  6fi  :  rf.  Klf»rez,  Enp. 
tinjr.,  t.  .\IV,  p.  *54  et  t.  Wll.  p.  30.1.,  Ou 
trouvera  plus  loin  une  notice  sur  Ania^o. 

2.  Dinde  i /.o«  Arabe*  en  Kêp'iiia,  t.  I, 
p.  463)  mentionne,  il 'npr^'s  plusieurs  <hr<»- 
Di({urtir«  araboi,  une  invasion  pendant 
la/|urllc  Alhakrui,  ralife  de  D>rdoue,  se 
•«rait  empari':  d<:  la  furtcresso  dr  (Iluuia. 


3.  Cette  dernii're  forteresse  s  élevait  non 
p;i«  sur  le  pliileau  mi  se  voient  aujour- 
d'hui les  ruines  de  la  cilé  de  Cluniii,  mais 
k  une  petite  dixtance  vers  le  sud-ouest, 
sur  un<.'  roilinc  qui  dnniine  à  pir  l'huinlile 
village  de  C.xruîm  del  Coude  et  dont  le 
sf)minet  porte  encore  de  superbes  rci»leH 
de  In  rnliiulnbln  citaflfllr-  li.'itie  en  cet 
endroit  par  le  comte  l'ernan  liouzale/.. 
—  Les  nouibreux  fragments  de  marbre 
srulpli*  et  d'itiKcriptiims,  enrantri'H  pMe- 
méle  dans  ses  murailles,  prouvent  qu'elle 
fut  ronstruile  avec  les  ilébris  arrarhfïs 
aux  temples  et  autres  monunu-nts  de 
l'antique  ra[iitale  du  couvriilii»  Clunii'nsiH. 


00 


HISTOIRE    DE    L  .MUIAYF,    [)E    SILOS 


(Icvonaioiit  la  proit'  dos llanimcs,  tandis  ([ue  les  liabilanls,  (lui  n'avaionl 

pu  écliapper  par  la  fuite,  étaient  massacrés  sans  pitié  ou  réduits  ou 

esclavage.  Aussi,  loi'scjue  sa  puissante  armée  l'ut  pi'es(jue  anéantie  et 

lui-même  mortellement  blessé  dans  la  fameuse  bataille  de  (]alatana/or, 

où  luttaient  j)our  la  défense  de  l'Espagne  cbrétienne  les  forces  réunies 

de  Castille,  de  Navarre  et  de  Léon,  un  immense  cri  de  joie  s'éleva-i-il 

de  toutes  parts  pour  remercier  le  ciel  de  cette  éclatante  victoire  (998)  *, 

Dès  ce  jour,  en  elTet,  l'ère  des  grandes  invasions  musulmanes  est 

close,  et  malgré  la  défaite  de  Herlauga,  où  le  courageux  comte  Garci 

Fernande/-  trouva  la  mort  vers  l'an  iOOîî,  il  ne  semble  j)oint  que  les 

califes  aient  profité  de  la  faiblesse  de  leurs  adversaires  pour  renouveler 

leurs  attaques.  Les  troubles  politiques  et  les  discordes  intestines  ne 

tardèrent  pas  du  reste  à  porter  une  rude  atteinte  à  leur  puissance,  et 

permirent  aux  princes  chrétiens  de  se  préparer  à  la  revancbedélinitiv<;. 

Tout  porte  à  croire  cependant  que  le  monastère  de  Silos  ne  put  jouir 

encore  d'une  pleine  sécurité.  L'ennemi  était  pour  ainsi  dire  à  ses 

portes  et  occupait  toujours,  entre  autres  forteresses,  celles  de  San 

Esleban  et  de  Clunia  (Corufia  del  (^onde),  d'où  il  menaçait  sans  cesse 

les  j)Iaines  et  les  fertiles  vallées  du  voisinage.  La  paix  succéda  enlin  à 

de  si  longues  iufjuiétudes,  lorscjue,  vers  1020,  le  calife  de  Cordoue 

donna  ces  deux  châteaux  forts  à  Sanchc  (iarcia,  comte  de  (lastille, 

comme  gage  de  l'alliance  qu'il  venait  de  contracter  avec  ce  prince  ^ 


1.  Le  iiioiiu;  anonyme  de  Silos  décrit 
en  (iiiel(iiu's  inols  l'étiil  de  TKspagiie  chré- 
lieiuie  à  ccllii  date  :  <•  Kadem  vcro  tein- 
pestate  in  Ilispania  uinnis  divinus  culliis 
periit,  omiiis  rlirii^ticolariiiii  j^loria  deci- 
dit  ;  cunj^esti  ecclesianiui  Ihesauri  fiiiidi- 
tus  direpli  suiit  ».  Parlant  de  la  mort  de 
l'auteur  de  tant  de  maux,  il  ajoute  :  «  Post 
multas  rhri;stianoruin  liorriferas  slrages, 
Aliuanzor  a  denionio,  quod  euni  viventem 
posséderai,  interceptus,  apud  MeliiiaMi 
Celim,  ma\imatn  civitatcin,  in  infcrno 
sepultus  est».  (Cfironicon  Silense,  S  Tl-  dans 
Florez,  Esp.  s(if/r.,  t.  XVII,  p.  303  de  la 
2"  t'dition.)  L'auteur  du  Chroiiicon  liurr/cn- 
se  se  sert  des  uirnies  mois  pour  exprimer 
le  vif  isentimcnt  dallégresse  <|uc  produi- 
sit en  Castille  la  nouvelle  de  la  mort  du 
terrible  cmiquérant  (il  la  place  en  l'an 
1002)  :  «'  Era  .MXL  mortuus  est  Almanzor 
et  sepultus  est  in  infcrno  ».  (Voj-.  Florez, 
Esp.  S(tfjr.,  t.  XXIII,  p.  308.)  —  Le  lecteur 


peut  remarquer  qu'il  n'est  pas  question 
dans  ces  deux  passages  d'une  di'faile  de 
l'armée  musulmane.  Aussi,  Dozy  ((|ui,  avec 
la  Chronicon  liurgeiisc,  place  la  mort  d'.M- 
manzor  en  1002)  s'autorise-l-il  du  silence 
des  historiens  arabes  et  des  clironi((ueur3 
contemporains  pour  nier  catégoriquement 
la  victoire  des  princes  chrétiens.  (Voy.  lie- 
cherches  sur  l'histoire  et  la  lilléralure  de 
l'Esp(i;/ne  pendant  le  moyen  dge,  3"  éd. 
t.  1,  p.  193).  Quoiiju'il  en  soit,  la  dispari- 
li(ui  du  héros  musulman  valait,  pour  les 
résultats,  la  plus  éclatante  des  victoires. 
2.  Il  cédait  en  même  temps  Osnia, 
(iormaz  cl  plusieurs  autres  places  fortes. 
La  date  de  ed  événement  est  assez  dou- 
teuse. La  chronique  de  Cardcùa  et  les 
Annales  ('viiijKislelhini  la  fixent  en  101 1, 
les  Annales  de  Tolède  en  1021,  le  (Uironi- 
con  Hiirr/ense  en  1023  et  enfin  l'archevôque 
Rodrigue,  dans  son  Uislaria  Aralium,  en 
1013.  Dozy  {Recherches,  t.  I,  p.  203)  croit 


DE    FERNAN    GONZALEZ    A    SAtNT    DOMINIQUE  â3 

IV.  — Mais  quêtait  devenue  l'abbaye  au  milieu  de  tant  de  vicissi- 
tudes? Comme  nous  l'avons  déjà  dit,  les  documents  contemporains 
nous  font  défaut  sur  cette  période  de  son  histoire  ;  mais  la  position  de 
Silos  entre  les  deux  citadelles  rivales  de  Clunia  et  de  Carazo,  sa 
proximité  des  chemins  par  lesquels  les  armées  arabes  pénétraient 
d'ordinaire  sur  la  terre  de  Castille,  tout  porte  à  croire  qu'il  n'échappa 
point  à  la  ruine  commune.  Le  silence  même  de  ses  archives  semble 
une  preuve  indirecte  des  révolutions  qu'il  eut  à  subir  durant  ce  siècle 
de  luttes  sans  cesse  renaissantes.  On  aurait  aimé  à  entendre  sur  ce 
point  le  témoignage  de  l'anonyme  de  Silos,  qui  écrivait  au  commen- 
cement du  xii*  siècle,  comme  préface  à  son  Histoire  d'Alphonse  VI, 
une  brève  notice  sur  les  rois  ses  prédécesseurs.  Trop  fidèle  au  plan 
qu'il  s'était  tracé  d'avance,  il  est  d'une  discrétion  désespérante  sur  des 
événements  que  nous  voudrions  mieux  connaître,  et  fait  à  peine 
mention  du  monastère  à  l'ombre  duquel  il  compose,  dans  le  silence 
et  la  paix,  son  intéressante  chronique. 

11  semble  hors  de  doute  cependant  que  l'abbaye,  malgré  sa 
couronne  de  montagnes,  qui,  alors  comme  aujourd'hui,  lui  formaient 
un  rempart  naturel  dilficile  à  franchir,  fut  à  plusieurs  reprises 
saccagée  par  les  Maures.  Avertis  de  leur  approche,  les  paisibles 
habitants  du  cloître  se  hAlaient  de  chercher  un  asile  assuré  derrière 
les  tours  de  Carazo.  Peut-être  aussi  allaient-ils  s'abriter  dans  les 
nombreuses  grottes  voisines,  à  l'entrée  desquelles  une  poignée 
d  h  «mimes  déterminés  pouvaient  tenir  tète  à  une  armée  tout  entière. 
Le  Ilot  passé,  ils  ne  lardaient  pas  à  descendre  de  leurs  retraites,  et 
après  avoir  restauré  à  la  hâte  leur  église  et  leurs  demeures  incendiées, 
reprenaient  les  exercices  interrompus  de  leur  vie  d(î  pénitence,  de 
prière  et  de  travail  '. 

Il  était  tout^'fois  imposssibic  que  la  discipliiic  n''gulièr('  ne  re(;ut  j>as 
de  sérieuses  atteintes  au  milieu  de  ces  continuelles  alarmes,  comme 
aussi  de  l'étal  précaire  où  le  monastère  se  trouvait  nécessairement 
réduit  après  chaque  désastre,  ("est  ce  qui  ressort  avec  ('-videiice  de; 
l'état  lanientahle  où  se  trouvait  l'abbaye  <1(»  Saint-Sébalirn  de  Silos, 
lorsque  saint  I)oniitii(|ue  vint  en  prendre  le  gonverneiiieiil  en  r.-iiiiiée 

iiiAme   ilevoir   placer  In   uiorl   du  roiiitc  finnzalvii»,  qui  iiKHiriit  prMil-t*<(re    viiUiiiic 

haiirhe  fO  l'an  1017.  dii  f.iiinliiiiiie    iiiiiNiiliiinii,    fl    dont    iioiih 

1.  C/rnl   vrai»«rfiitil«>iii<-tit  i\  crUr  é|Hi(|iie  pnrl<T<>im  idiit  loin.  Vny.  ci-n|>r<''«  rAii|>i'ii- 

(|u  il   faut   plorcr   Ia  iiitMifurG   du  uiuiii»  dire  II,  liim  iifiiiuni,  n*  7. 


24 


UISTOIKE    UE    L  AHBAYE    DE    SILOti 


lOtl.  Le  résumé  qui  nous  a  été  conservé  de  quehjuos  cliartes  do  la 
première  moitié  du  onzirme  siècle  semble  même  indiquer  clairement 
que  le  monastère  et  l'église  de  Saint-Sébastien  étaient  alors  à  peu 
près  complètement  détruits  et  abandonnés.  D.  Muno  et  son  successeur 
D.  Nufio  y  prennent  en  elîet  constamment  le  titre  d'abbés  de  Saint- 
Micbel  de  Silos,  monastère  situé  dans  le  voisinage  immédiat  du 
précédent  et  que  l'on  croit  avoir  été  babité  tout  d'abord  par  une 
communauté  de  vierges  consacrées  à  Dieu.  Les  détails  nous  manquent 
sur  ce  monastère,  dont  l'emplacement  lui-même  n'est  que  très 
imparfaitement  connu  '.  Mais  on  ne  saurait  douter  que  l'église  et 
l'abbaye  de  Sainl-Micbel  ne  fussent  distincts  à  cette  époque  de 
l'abbaye  et  de  la  basilique  de  Saint-Sébastien.  Son  état,  du  reste,  était 
loin  d'être  llorissant  dans  les  premières  années  du  onzième  siècle. 

Le  moine  Grimald  est  plus  explicite  encore  et  revient  à  plusieurs 
reprises  sur  la  triste  situation  où  se  trouvait  réduite  l'abbaye  restaurée 
cent  ans  plus  tôt  par  Feinan  donzalez  '.  11  semble  se  complaire  à 
nous  la  montrer  dépouillée  de  son  antique  gloire,  ruinée  par  une 
longue  suite  de  désastres,  et  n'bésite  pas  à  attribuer  ces  maux  à  la 
coupable  négligence  de  ses  babitants. 

Les  abbés  D.  Muno  de  Duenos  Santos  et  D.  Nuno  de  Gete^  ce  dernier 
surtout,  purent  gouverner  le  monastère  à  une  époque  où  la  paix  et  la 


1.  liecueil  (les  c/iiirles,i).  8.  —  Une  tra- 
dition, iiialheureui^eincnt  trop  peu  ancien- 
ne pour  être  admise  sans  contrôle,  place 
ce  uionastùrc  ;i  l'ouest  du  grand  cloître 
construit  par  saint  Douiiniijue.  Le  curieux 
édifice  à  demi  ruiné  du  X«  siècle,  appelé 
encore  aujourd'hui  i;/U'sia  de  San  Miijuel, 
serait  un  reste  de  cette  abbaye.  D'après 
cela,  Silos  eût  été  à  celte  épocpie  un  de 
ces  monastères  doubles  alors  assez  com- 
nmns  en  Espagne  et  ailleurs.  .Mais  aucun 
texte  sérieux  ne  vient  confirmer  cette 
hyiMîthèse.  Plusieurs  ont  cru  (jue  l'église 
de  Saint-.Michel  n'était  autre  (|ue  le  porti- 
que de  la  basiliiiue  de  Saint-Sébastien. 
Cette  opinion  est  exposée  dans  les  Mémo- 
riae  Silen.ies  (ms.  31  des  Archives  de  Silos). 

2.  «  Qui  (.Licinianus  monachus),  videns 
varias  cnsus  ac  desoln liones  prefali  nio- 
nasterii  ac  rocordans  antique  illius  digni- 
tatis  ac  nobililalis,  allligebatur...  (orabat)  : 
Domine...  succurrc  tua  inenarrabili  pietate 
huic    noslro    cenobio   omni  sua   f/loria   et 


décore  nndalo...  Scbastiane  martir  glorio- 
se...  a  Dominus  impetra,  ut  donms  in 
honorein  nonùnis  tui  fundata  atquc  con- 
secrata  et  niinc  pecralis  ar  jie;/li;/rnliis 
inhabitanliam  desti  itcla  ac  desolala,  deuuo 
restauretur  et  ad  pristinum  decoreni 
revocetur,  et  pastor  in  ea  bonus  consti- 
tuatur.  »  ((îrimaldus,  Vila  heali  Domitiici, 
dans  Vcrgara,  p.  .'141).  Un  ange,  s'adressanl 
à  l'abbé  Dominique  peu  après  son  arrivée 
à  Silos,  lui  dit  :  «  Tertia  corona,  que  est 
preciosior,  tibi  j)rcparatur  pro  cenobio 
Exiliensi,  quod  es  a  fundamento  edifica- 
turus  et  ad  pri?tinum  decorem  reduclurus, 
et  pro  populo  (jucm  in  eo  Deo  es  adquisi- 
turus  »  (Ibid.,  p.  346). 

.'t.  1).  Muno  était  encore  abbé  eu  1019. 
Peu  après,  il  renoof-a  à  sa  prélature  en 
faveur  de  D.  Nuûo,  qui,  selon  toute 
apparence,  n'était  alors  qu'un  enfant  et 
«jui  vécut  jus(|u';'i  un  âge  très  avancé. 
En  effet,  il  confirmait  en  1077  et  en  1106 
deux   privilèges  accordés  par  le   roi  Al- 


t)Ë    FF.RNAN    GONZALEZ    A    SAINT    DOMINIQUE 


âr> 


sécurité  étaient  enfin  rétablies  dans  toute  l'étendue  de  la  Vieille 
('astille.  Ils  ne  surent  pas  en  profiter  pour  relever  la  maison  de  Dieu 
et  lui  rendre  sa  régularité  et  sa  ferveur  première.  Aussi  la  décadence 
semblait-elle  s'accentuer  chaque  jour  davantage,  et  rien  ne  faisait 
prévoir  un  avenir  meilleur. 

Au  milieu  de  ces  ruines,  cependant,  se  trouvait  un  saint  moine 
nommé  Licinianus,  qui  jour  et  nuit  suppliait  Dieu  d'avoir  enfin  pitié 
de  ses  serviteurs  et  de  leur  envoyer  un  pasteur  fidèle  et  zélé  pour  sa 
gloire.  Le  ciel  ne  tarda  pas  d'exaucer  son  pieux  désir  et  ses  ardcnles 
prières,  et  bientôt,  fuyant  l'injuste  persécution  de  D.  Garcia  de 
Navarre,  arrivait  à  la  cour  de  Ferdinand  le  Grand,  premier  roi  do 
Castille,  celui  qui  devait  être  saint  Dominique  de  Silos. 


phonse  \l  au  monastère  de  San  Millan. 
Nous  y  trouvon»  sa  signature  {Xunnus 
abbas  Siliensis)  entre  celles  des  abbés 
d'Ofia  (Johannes  abbas  Oniensis)  et  de 
V.ilvanera  [Ennecus  ohbas  Vallis  Vénerie). 
Os  documents  ont  été  publiés,  d'après  les 
originaux  des  archives  de  San  Millan,  par 
le  chanoine  Loperraez  dans  sa  précieuse 
CoUccion  diplomiilica  del  obispailo  de 
Ouma  (p.  6  et  10.  —  D.  Nuîio  fut  ense- 
veli dans  le  cloître  de  Silos,  près  de  la 
porte  appelée  de  Snn  Mi'juel,  par  laquelle 
on  pénétrait  du  cloître  inférieur  dans  la 
Def  latérale  de  l'ancienne  église  de  Saint- 
Sébastien.  D'après  Gerônimo  de  Nebreda 


(Notice  manuscrite),  on  y  voyait  encore 
son  tombeau  au  XV«  siècle,  à  l'endroit 
même  où  on  lit  aujourd'hui  sur  les  murs 
de  la  nouvelle  église  les  mots  : 

NVNIVS  ABBAS. 

Quant  il  D.  Mufio,  nous  le  retrouvons 
pour  la  dernière  fois  en  l'an  1056,  date  à 
laquelle,  de  concert  avec  l'abbé  D.  Nuùo, 
il  céda  à  saint  Doiiiini(iue  la  propriété  de 
Saint-Michel  et  ses  dépendances.  Il  se  peut 
cependant  qu'il  soit  encore  (|uestion  de 
lui  dans  l'acte  du  10  mars  lom  dont  nous 
publions  ailleurs  un  résumé.  t.Voy-  notre 
Recueil,  p.  12-13.) 


CllAl'lTHK   Jll 


Saint  Dominique,  abbé  de  Silos  (1041-1073) 


I.  L'historien  de  saint  Dominique.  —  II.  Naissance  de  Dominique  ;  ses  pre- 
mières années.  —  III.  Il  revêt  l'habit  de  Saint-Benoît  dans  l'abbaye  de  San 
Millan.    -  IV.  Il  est  nommé  grand  prieur  ;   sa  résistance  au  roi  de  Navarre. 

—  V.  Sa  retraite  en  Castille.  —  Ferdinand  le  Grand  et  l'évèque  de  Burgos 
lui  confient  l'abbaye  de  Silos.  ~  VI.  Restauration  matérielle  et  spirituelle. 

—  VII.  Les  études  à  Silos  au  XI'  siècle.  —  VIII.  Influence  de  saint  Domini- 
que ;  délivrance  des  Captifs  chrétiens.  —  IX.  Souvenirs  historiques  :  Chartes 
confirmées  par  le  saint  ;  ses  relations  avec  les  rois  de  Castille  ;  translation 
des  reliques  des  saints  martyrs  d'Avila  ;  le  corps  de  saint  Isidore  a  Léon  ; 
visite  à  saint  Dominique  de  la  Calzada.  —  X.  Mort  de  saint  Dominique  ; 
son  culte  ;  églises  érigées  en  son  honneur. 


I.  —  Nous  (lovons  le  récit  de  la  vie  ot  des  miracles  de  saint  Domi- 
nique à  la  plume  de  son  disciple  le  moine  (Irimald  '.  C'est  à  lui 
principalement  que  nous  emj)runtons  la  courte  notice  qui  va  suivre. 
Composé  peu  après  la  mort  du  saint  abbé,  par  ordre  de  son  successeur 


\.  An  sujet  de  l'auteur  de  cette  vie  et 
de  la  valeur  de  son  t^ninifjiiage,  nous 
pouvons  tirer  du  te.xte  lui-inrine  les  con- 
clusions suivantes  : 

1"  L'anlcnr  se  nomme  Grimald.  —  Kn 
elTet,  dans  le  ri-cil  de  la  gnérison  de  son 
serviteur  Galindus,  il  met  ces  paroles 
dans  la  bouche  de  sairil  noniini(inc  :  ■<  Kst 
autem  [Galindus]  fainulus  doiiini  Gri- 
nialdi  librnm  mee  conversationis  Tacien- 
tis....  Widc...  et  die  domino  luo  (|iiod 
opus  quod  iucepit  perlicial  ;  ego  eniin 
Dominions  ci  restituam  mercedem  pro- 
meritam.  »  {Vila  beali  Doininici,  dans 
Vergara,  p.  428.)  Tamayo  de  Sala/ar,  qui  a 
publié  dan^  son  Murlyrolof/iiim  llis/xinicin/t 
(t.  VI,  au  20  df^cembre)  le  livre  premier 
de  la  Viln  heati  Doininici,  se  trompe  donc, 
((uand  il  affirma  riue  l'auteur  de  cet  écrit 
est  anonyme.  De  son  côté,  Nicolas  Anto- 
nio iliihliolh.-rca  llispnna  vriiis,  t.  II,  p.  4) 
a  cru  devoir  diî^linguer  ce  prétendu  ano- 


nyme du  moine  Grinialdus,  qu'il  dit 
avoir  composé  dans  l'abbaye  de  San 
Millan  une  autre  vie  de  saint  Dominitiuc. 
Les  quelques  extraits  du  livre  troisième  que 
nous  venons  de  citer  et  un  passage  du 
prologue  du  second  livre  (>■  primo  ergo 
libello  pauca  de   plurimis   (jne    vivcn?  in 

corporc  gessit  indidimus, secundo  vero ) 

ne  permettent  pas  cette  distinction  et 
montrent  clairement  que  les  trois  livres 
sont  du  même  écrivain.  D.  .Mabillon  lui- 
même  {Acla  Sancloruin  orditiis  sancli 
Itenedicli,  t.  VI,  au  20  décembre  de  l'an 
1073)  a  hésité  sur  le  nom  de  l'historien  de 
notre  saint,  qu'il  ne  connaissait  d'ailleurs 
que  par  le  fragment  imprimé  dans  l'ou- 
vrage de  Tamayo.  Sur  ce  point  le  doute 
n'est  désormais  plus  possible. 

2»  Grimald  fut  discijjle  de  saint  Domi- 
ni(|ue  et  moine  de  Silf>s.  —  Parlant  de  la 
vision  des  trois  couronnes,  qui  eut  lieu 
peu  après  l'arrivée  du  saint  à  Silos,  il  dit  : 


SAINT    DOMINIQUE,    ABBÉ   DE    SILOS 


n 


D.  Fortunius  et  sous  les  yeux  des  témoins  de  ses  merveilleuses 
actions,  le  récit  du  moine  de  Silos  présente  tous  les  caractères 
désirables  de  sincérité  et  de  véracité.  On  aimerait  sans  doute  à  y 
trouver  un  style  plus  simple,  plus  dégagé  d'une  pieuse  rhétorique, 
sous  laquelle  sont  voilés  trop  souvent  des  faits  dont  le  seul  exposé 
eût  eu  pour  nous  un  tout  autre  intérêt.  C'est  ainsi,  par  exemple,  que 
nous  n'avons  presque  aucun  détail  sur  les  fréquents  rapports  de  notre 
saint  avec  les  trois  premiers  rois  de  Castille  \  Mais  l'auteur  a  soin  de 


•  Quam  proniissionem  visionis  ab  eo 
(Domiaico)  audientes.  tune  quidem  fundi- 
tu5  fidem  dare  negleximus....  de  integro 
intelligere  non  potuimus...  at  nunc,  vi- 
dentes  illiu3  miraculorum  insignia..,  intel- 
ligimus...  »  [Vita,  I.  I,  c.  VII.  dans  Ver- 
gara,  p.  347.  Il  ajoute,  au  sujet  des  mira- 
cles que  le  ?aint  a  opérés  pendant  ?a  vie  : 

•  Gesta  miraculorum  eius  que  referimus, 
quedam  omni  populo  testante  cognovimu?, 
quedam  refercntibus  viris  illuslribus  ipsius 
fauiiliaribus  didicimus.  quedam  vero 
DOS  ipsi  présentes  oculis  nostris  vidi- 
mus...  •  [IbiJ.,  p.  331).  "  Testamur  quod 
de  eo  inûrnio  vidimus.  >•  {Ibid.,  p.  356  et 
357.)  ■  Quod  de  isto  (inârmo)  retulimus, 
hf»c  eum  «anrtum  fecisse  de  aiiis  quam- 
plurimia  vidimus.  »  Jbid..  p.  3t)2.,  »  Ideo, 
fratres  diluctissimi  (monachi  Silenses}, 
beatuin  patronuiii  no^trum  boniinicum... 
veneremur,  laudeinus...  •  ilbiii.,  p.  3Gb.) 
Nou»  pourrions  multiplier  leK  citations  de 
ce  genre  ;  mais  les  prérédente^  siitiisent. 
Kllefi  prouvent  en  iuî:me  temps  que  (jri- 
niald  a  été  souvent  téuMÙn  des  faits  i|iril 
raconte,  et  qu'il  s'en  rapporte  pour  les 
autres  à  des  attestations  très  dignes  de 
foi.    L'auteur   dit   encore   à    ce    propos  : 

•  Omne  quod  referemus  idonei  testes,  si 
n»Tcs>»<;  fi  '  I  si  tantutii  <:ntsn  incre- 
vcril,  »-T.  ■)  iure  roborabunt,  qui 
■t«nlei  ne  preseutes  et  videotei  inlerfue- 
runt.  Hor  eti.'iin  l'-ntaiitur  (T«'b«.-rrima.  que 
liomirto  donanlc-  ouinir|ue  populo  ti-^taute 
oslenduntur,  ad  eiu«  larratinsimum  tu- 
muliirn  rvidenter  facta  et  oiten*A  mira- 
rula.  -  Ihiil  ,  p.  '•'''■  ^'Mitons  enfin  qui* 
(jrimald  écrivait  '  nunërs  k  peine 
après  la  mort  de   iioimniqur,  par  ordre 

do   *■•- ir   imtiiédi/it    du    saint   ablié, 

•t  s'i  AUX  iiioi(ii-4,  dont  l<i  (dup.irt, 

sinon   tous   étaient  à  même  de  contrôler 


la  vérité  de  ses  récits.  —  Nous  avons  relevé 
ces  quelques  preuves  pour  corriger  la 
notice  que  donne  de  notre  auteur  le 
savant  .Nicolas  .\ntonio,  qui  en  fait  un 
moine  de  San  .Millan,  et  signaler  l'inadver- 
tance de  son  annotateur  Perez  Bayer,  qui 
le  fait  vivre  au  .Mlle  siècle  {Bihlioth.  lùsp. 
velus,  t.  II,  p.  0  .  Elles  aideront  aussi  à 
rectifier  l'article  que  les  auteurs  de  Vllis- 
loire  littéraire  de  la  France  (t.  VIII,  p.  416- 
448  ont  consacré  ;i  Grimald  et  dans 
lequel  ils  vont  jusqu'à  dire  que  cet  écri- 
vain était  français  d'origine,  moine  de 
San  .Millan,  et  qu'il  n'avait  jamais  vu 
saint  l)(imiui(jue.  Les  Bénédictins  de 
Saint-Maur  ne  connaissaient  pas  encore  à 
cette  date  1747}  l'édition  de  l'o-uvro  en- 
tière de  Grimald,  publiée  ccpeudunt  dix 
années  auparavant  par  le  P.  Vergara.  — 
Ce  dernier  s'est  trom[)é  en  attribuant  à 
Grimald  la  copie  des  Ltymologies  de 
saint  Isidore  et  du  Commentaire  de  l'abbè 
Smaragde  sur  la  règle  de  saint  Benoît. 
Le  premier  manuscrit,  co|)iè  à  Silos  par 
r)rdrc  de  saint  Dominique  lui-iiièmc  et 
terminé  le  24  aortt  1072,  est  l'œuvre  du 
prêtre  Ericf>nus  (voy.  plus  loin,  Ap|)endice 
I,  Ij^s  manuscrits  de  ^ilus,  ms.  n"  6).  Le 
second  (voy.  Ibid.,  n"»  2)  fut  exécuté  en 
'J45  par  le  pr-'lre  Jean. 

1.  In  maiiu''crit  des  arcbives  de  Silos 
(ms.  39)  nous  offre  quelques  fragments 
d'une  vie  plux  comiilète  de  saint  Domini- 
que. Elle  serait  l'iruvre,  d'après  le  texte 
lui-môme,  d'un  certain  Armengol  Itogeriiis, 
moine  de  llipoll  en  Catalogne,  d'où  l'nu- 
rail  apporlfc  en  CaMtille,  au  .Wll»  siècle, 
un  gentilhomme  de  Sègovic.  Deux  simples 
r<-iiiar(|ue*  siifllsent  à  démontrer  la  faii-iHctè 
(le  ceitc  double  assertion.  Et  d'abord, 
l'iutciir,  qui  (lit  avoir  vécu  longlciiips 
avec  le  saint  cl  l'avoir  accompagné  dami 


^8 


HISTOIRE    DG    L  ABBAVE    DE   SILOS 


nous  avertir  clans  le  prologue  de  son  livre  ([u'il  no  relate  que  la 
moindre  partie  des  gestes  de  son  véni^ré  pc'^re'.  N'oublions  pas  d'ailleurs 
que  riiunihle  cénobite  du  onzième  siècle  écrit  pour  ré[)ondre  à  la 
dévotion  de  ses  contemporains,  de  ses  frères  surtout  ^  et  non  pour 
satisfaire  notre  légitime  curiosité.  Nous  tàcberons  dans  la  mesure  du 
possible,  tout  au  moins  dans  la  mesure  de  nos  forces,  de  suppléer 
à  ce  qui  manque  à  son  travail,  en  nous  aidant  de  la  tradition  et  des 
documents  contemjJoraLns. 

II.  —  Saint  Dominique  naquit  au  commencement  du  onzième  siècle 
à  Canas,  petite  ville  de  la  Hioja,  province  qui  faisait  alors  partie  du 
royaume  de  Navarre  ^  Son  bistorien  ne  nous  fait  point  connaître 


tïfx,  in  c*^  A  tft<4  ttJtx 
Iiua'Vtcxiu<J  ofli-noltt  [tu 
irucu*  <i*.  Conruu  ix  ^«AUi 
AdA  jooy  (3<»Î57  ^) . 


ses  voyages  (première  moitié  du  XI»  siècle), 
se  donne  pour  le  fils  de  Haymoinl-lJérenger 
111,  comte  de  Barcelone,  lequel  n'était 
pas  encore  né  à  cette  époque.  En  second 
lieu,  il  retarde  l'arrivée  de  saint  Dominique 
à  Silos  jnsipi'eii  10,10,  alors  (pie  des  chartes 
plus  anciennes  nous  le  montrent  déjà 
comme  abbé  de  ce  monastère. 

l'ii  iloniinicain  espagnol,  cpii  vivait  vers 
if  milieu  du  Xlll»  siècle  et  se  nomme 
iiii-raêrae  Frater  liodericus  Cen'atensis,  a 
consacré  une  tn^s  courte  notice  à  saint 
Dominique  de  Silos  dans  ses  Vilir  sancto- 
riiin.  Nous  n'avons  pu  consulter  ce  recueil 
(|ui  n'a  pas  été  imprimé  et  dont  le  savant 
M.  Fita  vient  de  signaler  un  exemplaire, 
conservé  à  la  bibliothèque  capitidaire  de 
Ségovie.  (liolelin  de  la  real  acndeniia  de  la 
Hislorin,  t.  IX,  p.  314-:nf)  et  t.  XIII,  p.  22(ii. 
Le  V.  Florcz  en  possédait  un  autre  exem- 
plaire en  1754.  11  en  a  même  publié  le 
prtdogue  et  donné  la  liste  des  bienheureux 
dont  le  pieux  dominicain  a  parlé  dans  sou 
opuscule.  (Voy.  Fierez,  Esp.  sagr.,  t.  III, 
p.  .•138-3i0  ;  cf.  t.  II.  p.  210-213  de  la  2""' 
édition.  Dans  ce  dernier  passage,  Florez 
mentionne  un  troisième  exemplaire  du 
Sdiilornl  de  frère  Hodrigue  ;  il  se  trouvait 
à  cette  épu(pie  dans  la  bibliothèque  de 
l'Université  d'AIcala."! 

t.  '<  Quatinus....  gesta  patris  Dominici... 
valeam  pauca  de  pluribus  referre.  »  (Ver- 
gara,  p.  313.)  Un  peu  plus  loin  (p.  313),  il 
revient  encore  sur  la  même  pensée. 

2.  «  Obsecro  pietatem  tuam,  vcnerande 
pater  Forlunio  abba...  et  totius  sanctissimc 


libi  subdite  congregationis,  etc.  Ut  dura 
ea  que  egit...  noveritis,  securius  euni 
laudetis,  tutuis  eum  honoretis,  dignius 
colatis,  et  devotius  débite  obsequia  vene- 
rationis  ei  impendatis.  »  (Vergara,  p.  312.) 
3.  La  Hidja  fut  réunie  à  la  couronne  de 
(lastille  en  1016,  après  la  mort  tragicpie 
de  l'infortuné  roi  de  Navarre  D.  Sanche  de 
Penalén.  11  est  probable  qu'à  l'époque  qui 
nous  occupe,  cette  large  et  riche  vallée 
portait  le  nom  qu'elle  conserve  encore 
aujourd'hui.  .Nous  ne  le  voyons  paraître 
cependant  pour  la  première  fois  qu'à  la 
fin  du  .M"  siècle,  dans  le  fuero,  ou  charte 
de  franchises,  accordé  en  1099  à  la  ville 
de  .Miranda  de  Ebro  par  le  roi  Alphonse  VI  : 
<i  Et  omnes  homines  de  terra  Lucronii 
(Logroûo),  aut  de  Nagera,  aut  de  Ilioxa...  » 
(.Muûoz,  Coleccian  de  Fiieros,  t.  1,  p.  344.) 
Ce  nom  dérive  de  Hio  Oja  ou  rivière  d'Oja, 
modeste  cours  d'eau  qui  traverse  la  partie 
occidentale  de  cette  contrée  et,  après  s'être 
uni  au  Tiron,  va  se  jeter  dans  l'Èbre  sous 
les  nmrs  de  Haro.  —  Quelques  historiens, 
entre  autres  le  célèbre  Masdeu  {llisloria 
cri'licd  de  Espana,  t.  X,  p.  146),  ont  voulu 
voir  dans  la  Hioja  l'ancienne  Ruconia  ou 
pays  des  Hurones  ilont  parle  saint  Isiilore 
dans  son  llisloria  de  rer/ibus  Golhorum 
(Voy.  M'igne,  l'alrologie  latine,  t.  LX-XXIII, 
col.  1013-1074)  ;  mais  leur  opinion  est  assez 
invraiseujblable  et  n'a  plus  guère  aujour- 
d'hui de  sérieux  défenseurs.  (Cf.  Cortes, 
Diccionario  hisl.  geogr.  de  Espana,  t.  3  ; 
Govantcs,  Diccionario  de  la  Hioja,  p.  loi  ; 
Florez,  La  Cantabria,  p.  204.) 


SAINT    DOMINIQUE,    ABBE    DE    SILOS 


29 


Tannée  de  sa  naissance  ;  mais  la  tradition  des  deux  monastères  de 
San  Millan  et  de  Silos  nous  apprend  qu'il  vit  le  jour  en  Tan  1000.  Il 
descendait  de  parents  dont  les  ancêtres  s'étaient  depuis  lono;temps 
fait  remarquer  par  leur  foi  religieuse  et  la  distinction  de  leur  noblesse. 
Jean,  son  père,  et  sa  mère  dont  le  nom  ne  nous  est  pas  connu,  étaient 
demeurés  fidèles  à  ces  traditions  de  famille  :  mais,  à  l'époque  qui  nous 
occupe,  leur  fortune  était  des  plus  modestes  '.  Aussi,  dès  que  Domi- 
nique fut  sorti  de  l'enfance,  ses  parents  lui  confièrent-ils  la  garde  de 
leur  troupeau.  Grimald  se  plaît  à  nous  le  montrer  se  préparant  ainsi, 
à  l'exemple  des  patriarches  de  l'ancienne  loi  et  des  premiers  rois 
d'Israël,  à  sa  future  mission  de  pasteur  des  âmes  et  de  guide  du  peuple 
choisi  de  Dieu  ■.  Il  passa  quatre  années  dans  cet  humble  ministère, 
donnant  à  tous  l'exemple  de  l'obéissance  filiale  la  plus  parfaite,  et 
s'exerçant  déjà  à  cet  amour  des  choses  célestes,  qui  fut  l'aspiration 
de  toute  sa  vie.  Mais  Dieu  l'appelait  à  une  vocation  plus  haute  ^ 

Il  se  sentit  bientôt  un   goût  irrésistible  pour  l'étude  des  lettres 
sacrées,  et  y  fit  en  peu  de  temps  des  progrès  si  rapides,  que  l'évèque 


1.  "  Dominicus  ex  patrc  nobili  ac  religio- 
so  noœinc  Jobanne  extitit  progenitus. . ., 
cuius  geoerationis  liaea  semper  floruit 
oobilitatis  religiositatisque  noniia  gcoero- 
rissima.  •  Mais  Grimald,  qui  parle  ainsi. 
De  nous  dit  pas  le  oom  patrunyniiqiie  de 
rctte  famille,  si  tant  c^t  qu'elle  eût  d/-jà  un 
surnom  héréditaire,  chose  a.«sez  peu  pro- 
bable à  celte  époque.  Quoi  qu'il  eu  Roit, 
Berreo,  le  premier  po<^te  de  la  Hioja,  qui 
vivait  un  peu  piun  d'un  sièrie  après,  et 
qui  n'a  gu«'re  fait  que  mettre  en  vers  le 
récit  d<i  moine  de  Sil"j.  nous  a[iprend 
que  notre  «^aint  .ipp.irteii.TJt  à  I  illuHlre 
lignage  des  Mansos  : 

Juhan  havie  nomne  el  nu  padre  hourado, 
bel  linage  de  Marins  un  omc  sennalado, 
Airiador  de  dere'"li<'.  de  npnn  acnbad'i, 
.Non  falsarie  *u  di<:lio  por  aver  ojonedado. 
(^Vitla  de  $anlo  Itominyo  de  Silos,  sir.  l.i 

l'ne  branche  «le  cette  noide  famille,  les 
JMani'M  de  /^fiiga.  po««<-d,iii  encore  au 
XVII»  el  au  XVIII»  siècle  la  seigneurie  de 
flafia*  et  de  (Jinilla*.  !»«•  rt-Hi-  hranehe 
sont  sortis  le«  coniles  de  llerliias,  et  c'est 
a  b.  Francisco  Maiisn  de  'Anhiun,  premier 
«UfiDtc  de  llcrbias,  que  le  IMrc  Ambrosio 


Gomez  dédiait  en  16o3  sa   Vida    de   santo 
Dominqo  de  Silos. 

2.  Saint  Kmilien, envers  lequel  I)on)inii|iie 
professa  toujours  une  lendrc  dévotion, 
avait  été  .lussi  berger  dans  sou  enfance. 
<■  Futunis  pastor  hominum,  nous  apprend 
son  illustre  biographe,  erat  pastor  oviuiii 
iiiinahatque  oves  ad  intcriora  nioiiliuiii  et, 
ut  mos  esse  solet  pastorum,  citharam 
vehebat  secum  ■•  (Hraiilio,  Vita  sancti 
/Eiiiili/ini,  dans  Migne,  t.  LXXX,  ctd.  703.) 

■i.  La  tradition  locale  a  gardé  le  souvenir 
d'un  prodi^fe  opéré  par  le  saiiil  adolescent 
à  celte  (•[)oque  de  sa  vie.  Au  plus  fort  de 
l'été,  il  aurait,  pour  désaltérer  ses  compa- 
gnons, fait  jaillir  une  fontaine,  que  l'on 
montre  encore  aujourd'hui  i\  deux  cents 
pas  environ  de  l'antique  prieuré  de  Santa 
.Maria  tohre  Ctii'mx  (■dépendance  de  San 
Millau)  et  qui  porte  le  nom  île  Fuente  de 
Mania  Dnininijn.  D'après  un  écrivain, 
contemporain  des  faits  qu'il  raconte,  les 
eaux  de  celle  source  (guérirent,  vers  KiiO, 
I).  l'edro  Goiiznle/  del  Ciislillo,  évè«|iie  de 
Calahorra,  alors  cruellement  atteint  de  la 
;;iilllli-.  Aloliso  dcl  Gornil,  Viiln  ilr  khhIh 
Ihiniinifo.  -  pour  tout  le  resli-,  ce  travail, 
(W-ril  en  Ifi'JI,  est  un  simple  résumé  sans 
valeur.         !/«•/(    de  >-/'.<.  mx.  :ri,  f,,|.  20.) 


30 


HISTOIRE    DE    L  ARUAYE    DE    SILOS 


de  Najoni  no  larda  jifuÎTC  à  lui  conférer  la  dignité  du  sacerdoce  '. 
Co|>cndant  la  sainlelé  de  son  nouvel  état  ne  satisfaisait  pas  pleinement 
la  ferveur  du  jeune  prêtre.  Il  aspirait  à  quelque  chose  de  plus  parfait 
encore,  et,  après  avoir  passé  depuis  le  jour  de  son  ordination  un  an  et 
demi  au  sein  de  sa  famille,  il  s'enfuit  secrètement  et  se  retira  dans  le 
désert.  11  y  vécut  pendant  dix-huit  mois  dans  la  solitude  la  plus 
^)rofonde,  ignoré  des  hommes,  nous  dit  Orimald,  et  connu  de  Dieu 
seul  au  service  duquel  il  vaquait  sans  relâche.  Quelles  tentations, 
poursuit  son  disciple,  quels  combats  incessants  il  eut  alors  à  supporter 
de  la  part  de  l'ennemi  du  genre  humain,  de  quel  éclat  brillèrent  ses 
vertus,  son  abstinence,  ses  veilles  continuelles  et  ses  jeûnes  quoti- 
diens, il  ne  nous  a  pas  été  donné  de  le  connaître  ;  car  aucun  de  ses 
familiers  n'a  jamais  pu,  même  par  les  plus  instantes  supplications, 
lui  en  arracher  le  secret.  Une  seule  chose  est  hors  de  doute,  conclut 
(Irimald  :  c'est  que  le  bienheureux  l)omini(jue  entra  au  désert  orné 
de  vertus  cl  de  mérites,  et  qu'il  en  sortit  plus  vertueux  encore  et 
plus  digne  de  louanges  ^ 


1.  Le  récit  de  Griiiiald  suppose  que  le 
saint  avait  rc(u,d(''s  sa  plus  tendre  enfance, 
une  instruction  sérieuse,  ce  qui  expli(|ue 
coniinent  il  put,  aussitôt  après  avoir 
abandonné  le  soin  du  troupeau  de  son  père, 
se  livrer  aux  études  théolofi;iques  [sludiu 
divinariiin  lillcrari/m)  et  arriver  si  vite  à 
la  science  reipiise  pour  la  réception  des 
ordres  sacrés.  —  Nous  serions  assez  porté 
à  croire  (|u';i  ces  deux  épo(|nes  de  sa  vie 
il  suivit  les  enseignements  de  l'école 
monastique  de  Sainte-Marie  de  Cafias,  dont 
il  devait  être  plus  tard  le  restaurateur  et 
le  père.  (Cf.  Berceo,  Vida,  str.  34-42.) 

2.  Vergara.  p.  ;t2.">.  —  Nous  ignorons  le 
lieu  que  le  saint  solitaire  choisit  pour  sa 
retraite.  Il  dut  vraiseniblahlement  s'abri- 
ter dans  cpiclque  grotte  de  la  Sierra  de 
San  Lorenzo,  connue  alors  sous  le  nom 
de  Montes  Dislercii,  et  qui  servait  d'asile 
depuis  plus  de  «piatre  siècles  A  plusieurs 
saints  ermites.  (Voy.  Yepes,  Cnniuira,  t.  I, 
p.  216  et  2'.>.'t.  C'est  là  aussi  fpi'avait  vvcxt 
le  grand  saint  Kmilien,  que  saint  Domini- 
fpie  semble  avoir  pris  pins  spécialement 
pour  modèle,  llla  miiicH  .Kmiliiiiii,  dans 
Migne,  I.  LX.XX.  col.  70.'i.)  Le  docteur 
'l'ejada  [llisloria  dp  Sanlo  Itonihit/o  dr  l(t 
Calzada,  p.  82j  aflirmc  que  notre  bienheu- 


reux se  retira  dans  une  caverne  de  la 
Sierra  de  Cameros,  près  du  village  de 
Laguna,  à  six  ou  sept  lieues  de  CaTias.  Ce 
qui  n'est  pas  douteux,  c'est  que  les  habi- 
tants de  Laguna  ont  témoigné  de  tout 
temps  une  particulière  dévotion  envers 
saint  I)oniini(|ue  de  Silos  et  se  sont  pla- 
cés, depuis  un  temps  immémorial,  sous 
son  patronage.  Dès  1283,  ils  bâtissaient  en 
son  honneur  une  église  qui  existe  encore 
aujourd'hui.  A  cette  date,  ils  allèrent  nn''mc 
jus(|u'à  prétendre  contre  toute  vraisem- 
blance,cpi'ils  possédaient  le  corps  du  saint 
abbé.  (Voj'.  Pero  Marin,  Miruculos  roman- 
zado.i.  dans  Vergara.  p.  152.)  La  grotte 
où  il  aurait  vécu  est  à  une  lieue  environ 
du  village,  dans  la  montagne  appelée 
Ai/domedroso.  .Malgré  l'aspérité  du  sentier 
qui  y  conduit,  elle  est  encore  le  rendez- 
vous  de  nombreux  pèlerins,  qui  ne  maii- 
(pient  pas  de  visiter  aussi  un  petit  sanc- 
tuaire construit  non  loin  de  cet  endroit  et 
placé  sous  le  vocable  de  saint  Douiinifpie. 
Celle  chapelle  a  été  restaurée  récemment. 
(Voy.  Barruso,  llifrlovia  dr  sanlo  Donihtf/o 
de  la  Calzada,  Logrofio,  )SiS7,  p.  8(>  ;  cf. 
.Madoz,  Dircionario  groffnifirn  de  Espafiu, 
au  mol  i<  Laguna  de  los  Cameros.  »)  Cette 
tradition  est.  comme  on  voit,  très  respec- 


SAINT    DOMINIQUE,    ABBÉ    DE    SlhOS 


iil 


III.  —  Comme  nous  Tarons  dit,  le  jeune  Dominique  ne  resta  pas 
longtemps  dans  cette  retraite.  Il  sentit  le  besoin  de  devenir  le  disciple 
des  parfaits  serviteurs  de  Dieu  et  de  s'instruire  de  leurs  enseignements 
et  de  leurs  exemples.  Du  haut  des  monts  Distercii,  on  il  s'était  retiré, 
il  pouvait  voir  à  ses  pieds  deux  célèbres  abbayes  bénédictines  :  d'un 
côté,  Valvanera,  connu  déjà  par  son  pieux  sanctuaire  de  Notre-Dame  ; 
de  l'autre,  Saint-Emilien  ou  San  Millau,  l'asile  le  plus  illustre  de  la 
sainteté  et  de  la  science  à  cette  époque.  C'est  vers  ce  dernier 
monastère,  peuplé  alors  d'un  nombre  considérable  de  religieux,  que 
le  saint  porta  ses  pas  '.  Il  y  reçut  peu  après  l'habit  de  Saint-lîenoît 
des  mains  du  vénérable  abbé  D.  Sanche,  et  devint  bientôt  le  modèle 
de  ses  frères  par  sa  charité,  sa  patience  et  son  humilité.  Mais  c'est 
surtout  par  son  obéissance  qu'il  s'attira  l'admiration  et  l'estime  de 
tous.  Son  abbé  ne  tarda  pas  à  la  mettre  à  une  rude  épreuve.  Après 
qu'il  eut  exercé  pendant  quelques  mois  la  charge  importante  de 
maître  des  novices,  peut-être  celle  d'écolàtre  ■,   D.  Sanche  lui  coulia 


table,  et  on  comprend  fort  bien  que  Gri- 
roabJ  ait  pu  l'ignorer.  —  En  181",  l'église 
Je  Laguoa  rerut  de  l'abbé  de  Silos  une 
relique  de  la  chasuble  de  saint  Dominique. 
1.  \  la  date  où  Dominique  y  entra, 
l'abbaye  était  située  à  quelque  distance 
au-dessas  du  monastère  arluel,  lequel  fut 
bàli  vers  lO"».'}  par  D.  Garrja  de  Navarre 
sur  l'emplacement  qu'occupaient  alors 
l'hiMellerie  et  l'infirmerie.  En  raison  de 
la  position  respective  des  deux  édilicef», 
le  monaJ>térc  primitif,  dans  leipjel  vécut 
Paint  ^Imilien  f  564  et  où  l'un  voit  en- 
core une  très  ancienne  petite  église  dans 
laquelle  le  saint  confesseur  reposa  pendant 
pré»  de  cinq  siècles,  reçut  le  nom  de  San 
Millan  de  Sumo  c.-à-d.  d'en  haut',  tandis 
qu»"  le  occond  fut  appelé  San  .Millan  de 
YuMO  d'en  ba«,.  Dans  une  visite  faite  en 
1888  à  la  curieuM  égliw  de  San  .Millan  de 
Ru«o,  nous  y  avons  trouvé  un  souvenir 
de  saint  U<imini(|ue.  ('.c%t  une  intéreosant*- 
peinture  lur  Ihus,  qui  décore  un  des  pan- 
neaux du  rétable  de  l'autel  consair/-  à 
saïut  i)<-noit.  ~  l/abbay  d<-  San  .Millan, 
sauvée  Je  la  ruine  après  la  *uppr)-s«ion 
dr»  (irdr«'s  rrligiriM.  {/r.'i>-<' nu  d<'-«<iucmcnt 
d'un  «impie  fr>-r<-  miivcr»,  i-sl  aujounlhui 
habit/-*  |Mr  les  pères  auffustina  rér«Jleta 
de*  mîsiions  des  Iles  PhiUpfiinei. 


2.  Voici,  en  effet,  ce  que  nous  lisons 
dans  une  description  de  la  magnifique 
chasse  de  saint  Hmiiien,  travail  cxrculé 
peu  de  temps  après  l'arrivée  de  Domini- 
que à  San  .Millan,  c'est-à-dire  vers  lO.'iO  : 
'•  Debaxu  deslas.  figuras  (de  nifiosi  esta 
otro  monge  en  pie  con  un  mongezico 
nifio  a  los  pies,  y  ci  monge  tieuc  un 
açote  en  la  mano,  y  esta  como  enseiiando 
al  nifio  ;  y  tiene  una  lelra  que  dice  :  l>omi- 
niciis  iiifaiiliuin  ntiif/i.sh'r.  Este  es  aqud 
famoso  santo  Domingo  de  Silos.  Parccc 
por  esta  niemoria,  que  fue  maestro  de 
novifios  en  San  .Millau,  «pie  anliguaiucnte 
a  los  nuvicids  llaniabaiiios  infantes,  y 
rpie  ayiido  para  la  obra  dr-sla  arca  y  asi  le 
piiaieron  en  ella.  ■>  (Prudencio  de  Sandfi- 
val,  •■  Kuiidacion  de  los  monastcrios  »  : 
Siiii  Mitfun,  fol.  26,  v».)  Les  p!ai|U('s  d'or 
et  d'argent  qui  ornaient  celte  chasse  «uit 
disparu  pendant  les  guerres  de  l'indépen- 
ilaïKc.  On  en  «onservt;  encore  qntlqiicn- 
iines  en  ivoire  que  nous  avons  pu  exa- 
miner et  i|iii  '«ont  1res  intérensanlcs.  Ci-Wi' 
sur  laqiellf  i-lail  gravée  I  image  de  Doini 
nique  n'existait  déjà  plus  en  M'M,  r|io<|ne 
ou  lin arclii\  i'tc di- Silri<ift  pliitirurs  moines 
de  .San  Millau  firent  un  examen  détaillé 
du  reliquaire.  (Arch.  dr  Silos,  nis.  21, 
fol.  A,  en  marge  ) 


32 


HISTOIRE    DE    L  AHHAYE    DE    SILOS 


la  mission  do  restaurer  ranti(jiic  |)rieiiié  de  Sainte-Marie  de  Canas, 
qui  tombait  en  ruines  et  manquait  des  ressources  les'  plus  néces- 
saires '.  Cette  obédience  était  doublement  pénible  à  lluimble  moine. 
D'une  part,  il  allait  forcément  se  retrouver  auprès  de  sa  famille,  à 
hujuelle  il  croyait  avoir  dit  un  éternel  adieu.  De  l'autre,  la  lâche 
qu'on  luiconliait,  quelque  modeste  qu'elle  fût,  lui  paraissait  au-dessus 
de  ses  forces.  11  n'hésita  pas  cependant  et,  grâce  à  ses  incessants 
labeurs,  il  voyait  bientôt  la  maison  de  Dieu  rebâtie  se  peupler  des 
nombreux  disciples  ([n'attirait  vers  lui  l'ascendant  de  sa  sainteté,  et 
parmi  lesquels  il  eut  la  joie  de  compter  son  père  et  ses  frères.  Deux 
ans  après  son  arrivée  à  Canas,  le  zélé  prieur  invitait  l'évèque  de 
NAjera,  D.  Sanche,  avec  lequel  il  était  lié  d'une  étroite  amitié,  à 
venir  bénir  en  grande  pompe  le  nouveau  monastère  et  consacrer  son 
église  restaurée.  Grimald  rapporte  un  prodige  opéré  par  le  bienheu- 
reux en  cette  circonstance,  et  qui  renferme  quel<iues  détails  intéres- 
sants. En  entrant  dans  le  monastère,  le  saint  évoque  ^  fut  on  ne  peut 
plus  étonné  d'y  trouver  deux  femmes.  Scandalisé  d'une  semblable 
rencontre  en  pareil  lieu,  il  manifesta  hautement  au  prieur  sa  surprise 
et  son  indignation,  (.elui-ci  le  pria  humblement  de  ne  point  se  trou- 
bler ;  ces  femmes  étaient  sa  mère  et  sa  sœur,  toutes  deux  d'une  vie 
exemplaire,  lescjuelles  venaient  préparer  les  aliments  nécessaires  à 
l'évèque  et  à  sa  suite  ^  D.  Sanche  irrité  ne  voulut  rien  entendre, 
monta  à  cheval  et  partit.  .Mais  à  peine  était-il  à  quelque  distance  que 
sa  monture,  comme  insensible  à  l'éperon  et  aux  coups,  refusa 
d'avancer.  Le  prélat  y  vit  un  avertissement  du  ciel  et,  comprenant 


1.  On  ignore  à  quelle  date  remonte  la 
fondation  du  prieuré  de  Sainte-Marie.  Il 
fut  (InniK"  n  Sin  Millan  en  l'annexe  'Ml  par 
Sanclic  le  'rrcnibinir,  mi  do  Navarre,  et  sa 
inère  Toda.  (Sandoval,  San  Millau,  fol.  io, 
yo.)  —  En  104",  Cafias  possédait  un  autre 
monastère  i)lacé  sous  le  vocable  de  saint 
.Michel  et  que  le  roi  D.  Garcia  de  Nâjera 
céda  éf^alcinenf  à  l'abbaye  fie  San  Millan. 
{Ibid.,  fol.  tifi,  v.)  A  la  même  «'potiue,  on  y 
voyait  aussi  un  prieuré  île  Sainl-.Marlin, 
dépendant  do  VaUanera.  \Car(ulnire  de 
Vdlvdiirra ,  .\lo-.\lh  siècle,  aujourd'hui 
aux  .Vrchivc?  de  ce  monastère. i  (Juanl  à 
l'abbaye  de  Saint-Sauveur,  habitée  de  nos 
jours  encore  par  des  (Visterriennes,  sa 
fondatifui  à  (lanas  ne  date  cjue  de  l'année 


1169.  (Voy.  Manrique,  Cislercietisiian  seu 
vérins  ecclesiaslicoriim  annalium  a  condilo 
Cisfercio,  t.  Il,  p.   iS'i.) 

2.  Grimald  le  (jualifie  de  <■  episcopus 
pcr  omnia  sanctissimua.  »  (Verfjara,  p.  333.) 

3.  D'après  la  tradition,  celte  sipur  de 
lJoiiiini(|ue  prit  dans  la  suite  le  voile  dans 
un  monastère  de  l'ordre  de  Sainl-Bcnolt. 
yuanl  à  sa  mère,  elle  ne  suivit  pas 
rexcm|)lc  de  son  mari  et  de  ses  enfants, 
(irimald  nous  apprend  qu'elle  resta  dans 
le  siècle  malffré  les  exhortations  de  son 
lils  ;  mais  elle  ne  survécut  pas  lon^xlcmps 
à  celte  séparation,  et  saint  Doininique 
lui  donna,  après  sa  mort,  une  sépulture 
honorable  dans  l'église  du  prieuré.  (Voy. 
Vcrgara,  p.  333.) 


SAINT    DOMINIQUE.    ABBÉ    DE    SILOS 


33 


rinjuslice  de  ses  soupçons,  retourna  auprès  du  prieur,  se  jeta  à  ses 
pieds  et  fit  la  dédicace  de  l'église  de  Sainte-Marie  '. 

IV.  —  Cependant,  dit  Grimald,  la  renommée  du  bienheureux 
Dominique  se  répandait  de  toutes  parts  et  jusque  dans  les  régions 
lointaines  {et  etiam  ad  exteras  et  longe  positas  regiones  ^).  L'abbc 
D.  Sanche  ne  voulut  pas  que  l'éclat  de  tant  de  vertus  demeurât  sans 
proHt  pour  les  nombreux  moines  confiés  à  sa  direction  et  à  sa 
sollicitude.  Il  rappela  à  San  Millan  l'humble  prieur  de  Gaùas  et,  de 
concert  avec  sa  communauté,  lui  conféra  la  charge  de  prieur  du  grand 
monastère  ^  Il  suffit  d'interroger  l'histoire  monastique  du  dixième 
et  du  onzième  siècle  pour  se  rendre  compte  de  l'importance  de  cette 
dignité  dans  une  puissante  abbaye  comme  celle  de  San  Millan.  Tandis 
qu'à  l'abbé  incombait  le  soin  de  visiter  et  de  diriger  les  nombreuses 
églises,  celles  et  prieurés  dépendants  de  sa  juridiction  au  spirituel 
comme  au  temporel  \  en  même  temps  que  la  réception  des  hôtes  de 
marque,  très  nombreux  alors  dans  les  grands  centres  monastiques  ; 
c'est  sur  le  prévôt  ou  grand-prieur  que  reposait  à  peu  près  tout  entier 
le  gouvernement  intérieur  du  monastère  et  le  maintien  de  la  discipline 
régulière.  Il  devait,  en  outre,  veiller  aux  intérêts  matériels  de  la 
communauté,  et  faire  en  sorte  que  chacun,  assuré  du  nécessaire  et 
sans  nul  souci  du  lendemain,  pût  vaquer  librement  au  service  divin 
et  à  l'œuvre  de  sa  propre  sanctilication.  Il  est  aisé  de  comprendre  le 
poids  d'un  [)areil  fardeau  dans  une  abbaye  (jui  à  cette  époque  ne 
renfermait  probablement  pas  moins  de  deux  cents  moines  ^ 


1.  Sanche  devint  plus  tard  évAque  de 
Calaborra,  apn's  que  \t:  roi  D.  (iarria  eut 
cbaKsé  le»  Maure!*  de  cette  place  forte 
(1045)  ;  mais  il  conserva  en  même  teaip!< 
•no  litre  d'év.'^'iue  de  N.îJ'Tt  Voy.  VEspinn 
iaurada.  t.  .\.\.\lll.  p.  JIJ  ;i.'J.  -  yiiaiit  .i 
ré|(lise  bAtie  h  Cahan  par  saint  Dominique, 
<;<>nz«lo  de  Iterceo  noii«  dit  (pj'elle  était 
encore  debout  de  ton  tenip«  (jonzalo 
était  D^',  rers  In  fln  du  XII'  ùi-cXt,  à 
Berreo,  petite  bourgade  voisine  de  Cafin*}  : 

Yo  ftonznlo,  que  fago  e«lo  a  nu  arnor, 
Yo  la  vi,  a««i  veia  la  faz  dei  Criodor  ! 

'  Vida    lie    tanin  Itnminqo  tir  Siloi,   »tr. 

t.  Vitn  brnti  Itominiri ,  dan*  Vergara, 
p.  .1.14. 


■3.  «  Abbatis  iusoione  et  totius  conventus 
fratnim  conrordi  eieclionc,  lircl  rtnilcns. 
prepositus  iiionaslcrii  Healissimi  Kiuili.tiii 
est  reguiariter  ordinatus...  >>  (Vergnra, 
p.Xi'i  .  Sailli  I)nriiiiii(|iie  ^fnil  resté  environ 
quatre  années  dans  le  prieuré  de  Cafias. 

4.  On  peut  voir  le  ralalogiie  d»-  la 
plupart  lie  een  églines  et  inonasléres  dans 
Vepes  Conmica,  t.  I,  fol.  27G-2*';i.  Plu- 
sieur*  abbé.H  de  San  Millau  porléreni  le 
titre  d'évéques,  et  |iouvaient  exercer  dano 
tout  le  territoire  de  leur  juridiction  len 
prérogative»  attachée»  à  cette  dignité. 
I).  Sanclu'  fut  le  plui  illuotre  de  ce*  évé- 
que«-al)bé*.  (('A.  .Sandoval.  San  Milltin, 
fol.«lJ  fi:i  ;  Yepe*.  t.  I.  fol.  2'ÎT-27K.i 

r>.  «»n  ne  connaît  pni  le  riouilire  exact 
de*  religieux  de  San   .Millan  dan»    la  pre- 

:t 


3i  HISTOIRE  i)K  l'aiuiayi':  de  silos 

Dans  ce  nouvel  offico.  Domini(ino  se  fil  romarquor  surtout  par  une 
conduite  ploiiu'  de  prudence  et  de  prévoyante  sollicitude.  Sans  rien 
diminuer  de  ses  austérités  ordinaires,  de  ses  veilles,  de  ses  jeûnes  et 
de  ses  oraisons  prolongées,  il  se  montra  animé  envers  tous  d'une  si 
tendre  charité,  (piil  ne  tarda  pas  à  devenir  l'objet  de  l'alïection  et  de 
l'estime  universelles.  Aussi  lui  fut-il  aisé  de  porter  remède  aux 
quelques  abus  que  l'administration  moins  vigilante  de  ses  prédéces- 
seurs avait  laissés  se  glisser  dans  les  détails  de  l'observance. 

Le  grand  j)ri(>ur  n'eut  |)as  moins  de  succès  dans  la  gestion  des 
affaires  temporelles.  Il  savait  quels  dangers  court  une  communauté 
dont  les  intérêts  sont  confiés  à  des  mains  inhabiles  ou  coupables, 
et  n'ignorait  pas  que  la  misère  n'est  pas  moins  funeste  aux  institutions 
monastiques  que  l'excès  et  l'abus  des  richesses. 

Mais,  nous  dit  Grimald,  l'antique  ennemi,  jaloux  du  bien  qu'opérait 
riioinine  de  Dieu,  ne  put  soulTrir  longtemps  qu'il  exerçât  en  paix  une 
iiilltience  si  salutaire.  Il  suscita  d'abord  contre  lui  (}uel(]ues  hommes 
pervers,  satellites  secondaires,  dont  les  artifices  pour  éloigner  de  San 
Millau  le  zélé  prieur  furent  inutiles.  Déçu  de  ce  côté,  l'esprit  malin 
eut  recours  à  des  armes  plus  puissantes.  La  Navarre,  dont  faisaient 
alors  partie  les  Provinces  basques  et  la  Hioja,  (jue  notre  biographe 
appelle  Prorincia  Naf/(/(irensis,  était  gouvernée  depuis  quelques  années 
par  (larcîa  de  iXâjera,  fils  aîné  de  Sanche  le  Grand.  Prince  vaillant  et 
belli(jneux,  tour  à  tour  allié  et  ennemi  des  petits  rois  maures  ses 
voisins,  il  montra  envers  les  abbayes  et  les  églises  de  son  royaume  la 
même  inconstance  que  dans  les  actes  de  sa  vie  politi(jue.  Aujourd'hui 
généreux  jus(|u'à  la  prodigalité,  demain  rapace  jus(iu'au  sacrilège, 
selon  l'état  du  trésor  royal,  tout  porte  à  croire  que  ce  fut  le  besoin  de 
remplir  ses  cotTres  épuisés  par  la  guerre,  (\n'\  le  détermina  à  réclamer 
(le  l'abbaye  de  San  Millau  les  riches  donations  dont  ses  ancêtres 
l'avaient  comblée.  Les  moines  avaient  |)lus  d'une  fois  accédé  à  ses 
demandes,  du  moins  dans  une  certaine  mesure  '  ;  mais  le  monarque 

inirrc  moitid    du    XI'    sièclr.    F.cs  chartes  de    l'un    (rentre  eux,   r.uiteur  du  céliMire 

de  cette    époque  mentionnent  dune    ui.i-  Cddex  <■  Vifjiiliiiius  »  ou  <•  Al)el(leui»is  ».  (Voy. 

nière  générale  les  «  armées  de  moines  »  Kwald,  lieise  nach  Spanien,  dans  le  Nei/es 

(af/mina      mnnachonim),     (|ui     iiouplaicnt  Arcfiiv,  t.  VI,  p.  240.)  Eu  997,  ce  nombre 

alors   lahbaye.    Environ    soixaule-dix  ans  était  à  peu   prés  le   même.  (Voy.  1(>  |>ére 

plus  lot,   l'abbaye  d'AlbcIda,    située  dans  Moret,  Anales  de  Nuvrn-ra,  ad  nnn.  997.) 
Il  même  réf^ion,  mais  (|ui  n'eut  jamais  à  1.  C'est  ce  (|u<;  donnent    à  entendre  les 

beaucoup  prés  l'imporlance  de  la  premié-  paroles  de  (Irimald  :  >•  Hex  cum,  quadam 

rc,  comptait   200  moines,  au    témoignage  die,  ad  ceu(djiuni  Sancli  Kmiliani  venisset, 


SAINT    DOMINIQUE,    ABBÉ    DE    SILOS 


3o 


ayant  réitéré  ses  exigences^  le  grand-prieur  s'efforça  de  lui  montrer 
l'injustice  de  sa  prétention  et  s'y  opposa  avec  une  invincible  fermeté. 
Peu  habitué  à  de  semblables  résistances,  D.  Garcia  entra  dans  une 
violente  colère  et  jura  de  faire  arracher  la  langue  et  crever  les  yeux 
au  téméraire  qui  osait  s'opposer  à  ses  ordres.  Le  prieur,  peu  ému  de 
ce  bruit  et  de  ces  menaces,  demeura  inébranlable  '.  Vaincu  par  son 
héroïque  courage  et  l'ascendant  de  sa  sainteté,  le  prince  céda  pour  le 
moment.  Toutefois,  il  était  trop  irrité  pour  laisser  impunie  la  noble 
hardiesse  de  Dominique.  Il  manifesta  hautement  à  l'abbé  son  inten- 
tion et  sa  volonté  de  voir  le  grand -prieur  déposé  de  sa  charge  et 
chassé  sans  retard  du  monastère. 


V.  —  Le  vénérable  D.  Sanche  était  mort  vers  1034,  et  le  nouvel 
évéque-abbé  D.  Garcia,  que  Grimald  suppose  quehiue  peu  jaloux  de 
l'admirable  constance  et  de  la  très  sainte  vie  du  serviteur  de  Dieu  -, 
n'eut  pas  le  courage  de  s'opposer  à  l'ordre  tyrannicjue  du  puissant 
monarque.  Il  priva  le  fidèle  prieur  de  sa  dignité  et  l'éloigna  en  lui 
confiant  le  petit  prieuré  de  Très  Celdas  (les  Trois-Cellules\  perdu  au 
milieu  des  montagnes,   non  loin  de   la  rivière  de  ïobia  ^  Quelque 


et  iecundiim  suant  jirnvam  consiieludinem 
de  facuUatibiis  monoxlerii  sibidari  requisis- 
$et...  -  iVergara,  p.  338'i. 

1.  Le  savant  évi'qup  de  Pampelune, 
F'rudenrio  de  Saudoval ,  a  écrit  une 
relation  a*sez  dramatique  de  cet  épij>ode. 
Le  grand  -  prieur  aurait  fait  scnihlant 
d'acquir'«rer  aux  voloults  du  roi  ;  pui-? 
plaçant  xur  l'autel  majeur  de  l'église  tout 
l'or  et  l'arg^'nt  du  mona^trrp.  «-ntre  autres 
les  rirhev  ch.isscw  de  saint  Fmilii-n  et  de 
Ken  compagnon*,  il  aurait  dit  à  D.  (ïarcia  : 
«  Prince,  voilà  noi  trésors.  Prends-le»,  si 
tu  o%f*  df'pouiller  le  Seigneur  des  vases 
C4»ns«crés  au  service  de  son  temple  -. 
(Yepes,  Coronica,  t.  I,  fol.  203.)  Ce  récit  oc 
tPpittf  sur  aucun  donmiftit  aricir-n  et 
n'est  qu'une  intcrpri-tatioii  rint/iitiHle  di-« 
paroles  de  (^«rimald. 

2.  !,<•  iiK'irn-  Ai-  Silo»  s<>uil)l<;  prendre 
un  malin  pliMir  a  accentuer  lette  faililcs- 
M  ;  •  WiUn»...  iam  («rrcussus  in  secreto 
rordi*  niorlif«To  iaculo  invidic  pro  tnm 
•dniiratiili  vin  con't'inlia...,  eum  et  a 
gratlu  pnoratus  iniusto  i-t  damnaliili 
iiidicio  drpoaiiil,  pI  ni)  hiihilatione  pruprii 
monvlerii  eipulit  ;  atlain'-n   fraiiduli-nta 


astutia  Très  Celiulai»  ad  repondiim  ei 
tradidit  >>.  Toutefois,  la  niéinoiri'  de  i'ahlié 
Garcia  resta  toujours  en  vénération  au|)rès 
des  moines  de  San  .Millan.  Ils  lui  ont  donné 
coimiie  à  son  prédécesseur  le  litre  de 
bienheureux,  et  sainte  Âuria,  qui  mourut 
recluse  à  San  .Millau  de  Suso  ver?  la  lin 
du  onzième  siècle,  vit  en  extase  les  ilcux 
prélats  dans  la  gloire  du  ciel.  (Voy.  San- 
doval,  San  Millnn,  fol.  64.  v».) 

3.  Ce  monast'' Te ,  appelé  aussi  San 
Crinlohat  de  Tobin,  fut  donné  en  lOli  à 
I).  Ferrucio,  abbé  de  San  .Millan,  par  le  roi 
S'inche  le  (iraiid.  .Mais  il  était  beaucoup 
plus  ancien.  Kn  elfit,  vingt  ans  ciiviri'ii 
après  la  mort  de  saint  Kniilicn,  vers  la 
fin  du  VI*  iiiècle,  les  trois  disci[)ics  du 
grand  lliauiiiatur;.;e  de  la  Minja,  H.iiiil 
<:ythonat,  saint  Sophrone  et  saint  Géroncc, 
se  serai<-iit  r<tirés  dans  celle  miiitiidi-, 
pour  y  passer  les  dernières  auiiéi.s  de  leur 
vie  dans  les  exercices  de  la  plus  austère 
pénil'Mice.  lu  y  furent  ensevelis  dans  les 
trois  cellules  nu  erniilages  (|u'ils  s'élaient 
construits,  et  près  desquels  s'éleva  bieiitiM 
le  monastère  qui  prit  pour  ce  niolif  le 
nom  de  TifM  ('eldiin  ou  Ich  Trois-Celliiles. 


■M) 


HISTOIUE    DE    L  AIUIAYE    DE    SILOS 


pt^niblc  quo  pût  ôiro  à  notre  saint  une  mesure  si  manifestement  injuste, 
il  obéit  sans  murmurer  et  partit  aussitôt.  Mais  il  n'y  trouva  point  le 
repos  auquel  il  as[)irait  et,  six  mois  plus  tard,  le  ressentiment  du  roi 
de  JNavarre  venait  le  poursuivre  jusque  dans  sa  nouvelle  retraite. 
Ciarcfa,  qui  soulHait  encore  de  la  blessure  faite  à  sa  cupidité  et  à  son 
oro:ueil,  exigeait  de  lui  des  biens  qu'il  n'avait  pas  et  des  trésors  qui 
n'étaient  plus  sous  sa  garde.  Domini(iue  comprit  qu'il  ne  lui  restait 
désormais  qu'un  moyen  de  reconquérir  la  paix,  de  calmer  la  colère 
du  prince  et  d'échapper  à  sa  vengeance  '.  Il  sortit  en  hâte  du  prieuré  ; 
puis,  franchissant  les  hautes  montagnes  qui  séparent  la  Rioja  de  la 
Ciastille,  il  vint  chercher  un  asile  dans  la  cité  de  Ikirgos.  On  était 
j)robablement  vers  la  tin  de  l'année  1040  '.  Le  renom  des  vertus  de 
Dominique  l'avait  précédé  dans  cette  ville,  où,  nous  dit  son  disciple, 
le  peuple  tout  entier  le  reçut  avec  les  démonstrations  de  la  joie  la  plus 
vive  et  les  transports  d'une  inexprimable  allégresse  ^  Ferdinand  le 
Grand,  qui  depuis  quelques  années  réunissait  sur  sa  tête  les  deux 
couronnes  de  Castille  et  de  Léon,  résidait  alors  à  liurgos  avec  toute 
sa  cour.  Il  avait  entendu  parler  de  la  sainteté  et  de  la  sagesse 
extraordinaire  du  serviteur  de  Dieu,  et  était  bien  éloigné  de  partager 
contre  lui  les  mesquines  rancunes  de  son  frère  le  roi  de  Navarre. 
Aussi  s'empressa-t-il  d'accueillir  le  proscrit  dans  son  palais  et  de  lui 
donner  des  marques  de  son  estime  et  de  sa  vénération. 

Mais  l'humilité  du  saint  moine  ne  pouvait  s'accommoder  de  tant 


Leurs  rcliquos  furent  transf(^r(''cs  plus  tard 
à  San  Millan,  où  elles  se  fronvent  encore 
anjourdhui.  (Voy.  le  H.  P.  T.  .Miguclla,  San 
Millan  de  la  Coijolla,  1883,  j).  184.)  Du 
prieure',  réduit  dans  les  siècles  suivants 
on  simple  erwii/a,  il  ne  reste  plus  aujour- 
d'hui que  rpielques  misérables  ruines  entre 
les  villages  de  Ledosma  et  de  Pedroso, 
sur  le  chemin  qui  conduit  de  N.ijera  à 
Valvancra.  (Voy.  Mecolaeta.  Ferreras  con- 
tra Ferrera.i.  1128.  p.  121.)  Au  XVII"  siècle, 
il  était  devenu  une  grange  dépendante  de 
l'abbaye  <le  Valvanera.  {Monastiron  hi.ipa- 
nirum,  ms.  321  du  fonds  espagnol  de  la 
Bibliothèque  nationale,  fol.  192,  v".) 

1.  A  côte  des  défauts  et  des  vices  du 
roi  (îarcia,  le  moine  de  Silos  n'omet  pas 
de  mentionner  ses  bonnes  qualités.  Voici 
ses  paroles  :  <>  Garsea  rex  obtincbat  regnuin 
proviucie  Naggarensis  ;  visu  certe  corpore 


decorus,  actibus  clarus,  sermone  disertus, 
aruiis  slreuuus  et  usu  militic  bellicosus, 
ut  testantur  freriuentes  et  nobilcs  ac 
mcniorabiles  ipsius  viclorie  siqier  spur- 
cissimam  gentem  Agarenonim  facte,  et 
insuper  restitufio  Calagurritanc  civitatis  » 
[Vita,  dans  Vergara,  p.  338). 

2.  Ferreras  {Histoire  (/cnêrale  d'Espagne, 
ad  ann.  1053)  place  les  circonstances  que 
nous  venons  de  rapporter  en  l'année  10.i3. 
L'erreur  est  manifeste,  car,  à  celte  date, 
saint  Dominique  était  depuis  dix  ans  abbA 
de  Silos.  Les  actes  signés  par  le  saint  et  que 
nous  signalerons  bientôt,  ne  peuvent  laisser 
subsister  le  muindre  doute  sur  ce  point. 

3.  '<  \ideres  inexplicabili  lelicia  et 
incredibili  exultalione  Iripudiare  omncm 
[inpulum,  contemplantes  eum  velut  prcci- 
osum  thesaurum  sibi  diviniliis  missum  >■ 
[Vita.  dans  Vergara.  p.  3  40-343). 


SAlNt    DOMINIQUE,    ABBE    DE    SlLOS 


37 


d'honneurs.  Il  demanda  et  obtint  du  roi  la  permission  de  se  retirer 
dans  un  petit  ermitage  situé  en  dehors  de  la  ville,  près  de  l'église  do 
Saint-André  '.  Son  séjour,  cependant,  devait  y  être  de  courte  durée, 
et  Dieu  avait  d'autres  desseins  en  guidant  les  pas  de  son  serviteur 
vers  la  capitale  du  royaume  de  Castille. 

Nous  avons  vu  plus  haut  dans  quelle  situation  lamentable  se 
trouvait  au  commencement  du  onzième  siècle  l'antique  abbaye  de 
Saint-Sébastien  de  Silos.  Il  n'est  pas  besoin  d'y  revenir.  Le  l'oi 
Ferdinand, qui, au  milieu  deses  exploits militaireset  de  sesnombreuses 
conquêtes,  trouvait  encore  le  temps  de  prendre  un  soin  très  particulier 
des  églises  de  ses  Etats,  connaissait  le  monastère  de  Silos  et  déplorait 
la  triste  décadence  où  il  était  tombé.  L'arrivée  du  grand-prieur  de 
San  Millan  lui  parut  providentiellement  ménagée  pour  l'œuvre  de 
restauration  qu'il  méditait  depuis  longtemps. 

Mais  laissons  parler  ici  le  biographe  contemporain  :  «  Le  prince 
rassembla  autour  de  lui  les  comtes  et  les  grands  de  son  royaume,  qui 
se  trouvaient  en  ce  moment  à  la  cour  et  leur  dit  :  «  Vous  n'ignorez 
«  pas,  très  chers  amis,  combien  illustre  a  été  autrefois  le  monastère 
«  de  Silos,  et  à  quelle  extrémité  l'ont  réduit  les  péchés  et  les  négli- 
«  genccs  de  ses  habitants.  Nous  devons  donc  de  toutes  nos  forces 
««  aviser  aux  moyens  de  pourvoir  ce  sanctuaire  presque  désert 
<«  d'un  pasteur  capable  et  d'un  maître  prudent,  qui  puisse,  avec  mon 
«  assistance  et  la  vfjlre,  y  faire  revivre  le  service  de  Dieu  et  y  ramener 
m  des  jours  prospères  ».  Les  grands  approuvèrent  dune  voix  una- 
nime les  paroles  du  roi  et  le  prièrent  de  ne  pas  retarder  l'exécution 


1.  Ln  monasl'^re  d'eroiiles  de  Saint- 
AuKoslin  s'éleva  dans  la  suite  autour  de 
celte  églite  de  Saint-Audré  appelée  depuis 
Snn  A'juMlin  ,  qui  »e  trouvait  à  ."«OO  mètres 
environ  de  la  ville,  au-delà  du  pnnl 
«ctuel  de  Santa  .Maria.  Cent  là  que  fut 
r»'-néré«  à  partir  du  XIII'  »iér|e  l'iuiaxc  si 
faïueusc  du  S/inlo  Critlo,  placée  aujour- 
d'hui dan*  une  dea  rhapellei  de  la  cathé- 
drale de  Iiur((os.  Vi>y.  Florez,  Eup.  tmjr., 
t.  XXVM,  roi.  48  {--,0-,.  p.  242  2', 4  de  la 
2***  édition.;  L'eriiiitaf;c  de  Saiiil-Domini- 
qur,  plu*  connu  à  partir  de  la  fin  du 
>•  •  '  '  !.•  /«  Mii,,d,ilrnit, 

>\  _  de     Sil<f»    et    a 

•whiwK.i'  \MU\\ik  la  ftuppre«*ion  dea  ordre» 
r  î  hieiiliciireux 

!..  t   l'.rtiitiu  que 


par  la  tradition  et  Griiiiald  n'en  dit  rien, 
l/argiitnent  qu'oui  tiré  de  celte  tradition 
quelques  historiens  (le  docte  P.  Fierez,  pjir 
exemple  ,  pour  faire  remonter  jusqu'en 
l'année  lOiO  et  au-delà  le  niouaslére  de 
Kaint-AugUMtni,  ne  repose  sur  aucune 
balte  sidide.  (.lUant  <i  In  tradition  elle- 
ni'-me  que  nous  rappelons,  elle  e<<t  tout 
autrement  sérieuse.  <>n  la  trouve  consi- 
gnée par  écrit  dés  la  première  moitié  du 
,\lll*  sièrle  dans  Tn-nvre  de  (ionzalo  de 
llcrrio.  Ilominique  s'adresse  au  roi  Fer- 
dinand, et  le  poète  lui  fait  dire  : 

Kuegote  que  me  dones  una  ermitania, 
Ho  sirva  al  qm-  naiicio  de  la  virgrn  .Maria. 
-  i'Iazme,  duo  el  r^y,  esto  por  la  fr  mia. 

(Vlilii  lit!  miiitii  l>iiiiiiiii/ii  ilf  .S'i/o«,ilr.  liù.) 


38 


insTOinE  nr.  i,  vnuAVK  de  silos 


de  son  dessein.  Toiiclié  de  cette  réponse,  le  prince  poursuivit  :  «  Si  la 
«  chose  vous  a<çr(ïe,  je  serais  d'avis  de  conlier  ce  monastère  à  la 
«  sollicitude  de  I)oniiiu([ue,  cet  homme  j)lein  de  prudence  que  Dieu 
«  nous  a  envoyé  dans  sa  miséricorde  ;  et  me  conhant  dans  le  Seigneur, 
«  je  ne  doute  pas  que  sa  grande  sagesse  ne  rende  hientùt  à  ce  lieu 
«  vénérahle  sa  splendeur  première  ».  Tous  les  assistants  applaudirent 
à  cette  pieuse  détermination  du  roi,  et  le  peuple  que  hï  prince  lit 
informer  y  joignit  aussitôt  son  consentement  et  ses  acclamations. 
I*eu  après,  de  hauts  et  nobles  personnages,  envoyés  par  le  prince, 
conduisirent  solennellement  Dominique  au  monastère  de  Silos.  Ils 
informèrent  l'évèque  du  diocèse  de  tout  ce  (\uc  le  roi,  les  seigneurs 
et  le  peu])Ie  îivaii'nt  fait,  et  avec  la  bénédiction  du  pontife  vX 
racclamation  de  l'assemblée  des  moines,  le  saint  homme  fut  préposé 
au  gouvernement  de  l'abbaye  *  ».  Grimald  ne  nous  fait  point 
connaître  la  date  de  l'arrivée  de  Dominique  à  Silos  ;  mais  cet 
événement  fut  consigné  avec  soin  dans  les  archives  de  l'abbaye  et.  au 
treizième  siècle,  le  prieur  et  les  moines  pouvaient  afiirmer  dans  une 
contestation  avec  les  habitants  de  Lagnna  %  (|u'il  avait  gouverné 
l'abbaye  de  Silos  pendant  33  ans  ^  moins    35  jours.  D'autre  part, 


1.  Grimald,  Vila  heali  Dominici ,  dans 
Verf.'ara,  p.  .'ili.  —  La  part  prise  par  le 
pri'inicr  roi  du  Castille  à  la  restauration 
de  Silos  est  en  parfaite  harmonie  avec  ce 
que  nous  appriMid  un  autre  disciple  de 
I)ominii|uc,  l'auteur  du  Cfironivon  Silense, 
scuirce  principale  de  l'Iiisloire  de  l'Y'rdi- 
nand  le  Grand.  .Nous  le  voyons,  à  l'exem- 
ple de  r.liarleniagne,  assister  fri'(|ucmnient 
aux  offices  divins,  se  plaire  à  mêler  sa 
voix  à  celles  des  serviteurs  de  Dieu, 
n'.ivoir  rien  tant  à  C(pur  ([ue  de  relever 
et  d'orner  les  églises,  de  proléj.'er  les 
clercs,  les  moines  et  les  vierges  consacrées 
an  ScifjMieur  :  «  Kcclesiam  (IVylise  de 
Saint-Isidore  de  Léon  dans  laquelle  il 
avait- fait  transporter  de  Sévillc  le  corps 
du  saint  Docteur)  mane,  vespcre,  item 
nocturnis  horis  et  sacrificii  tempore 
inipigre  frequcntabal.  Inlerdum  cuni  cle- 
ricis  vocea  modulando,  in  Dei  laude  pol- 
Icntor  exullabat...  .Ncque  Fernandus, 
pins  et  excellenlissimus  princops,  tolo 
vila"  suip  curriculo  quidquam  carius  duxit, 
quani  ut  rerjni  sui  principales  erclesi;r 
suis    donis    veleri    pollcrcnl    auclorilale, 


atque  omaes  per  illum  non  solum  quietifi 
et  defensa',  verum  etiam  suis  lahorihus 
oroata'  et  ditata-  forent.  Aniahat  pau po- 
res pcregriuos  et  in  eis  suscipiendis  ma- 
giiaui  habebat  curam.  Ad  hoc,  ubicuni(|ue 
christianos.  nionachos,  cicricos  vel  nm- 
liercs  l)(!0  dicatas,  in  paupcrtatc  vivere 
compererat,  ant  per  se  ut  eos  cousolare- 
lur  vonire,  sen  j)ecuiiiani  iniltere  crebro 
consueverat....  Statuil  per  unuiu(iuem(|ue 
nnnuu)  vivons,  pro  vinculis  peccatorum 
res(dvcndis  Cliuiiacensis  co-noliii  mona- 
chis  mille  aureos  ex  proprio  a-rario  da- 
rj.  >•  [Chronicon  monuchi  Silensis,  §  104, 
dans  VEspana  sar/vada ,  t.  XVII,  2<  éd., 
p.  321.) 

"2.  Miraculos  romanzados,  dans  Ver- 
gara,  p.  133.  (Voy.  ci-dessus,  p.  30,  note  2.) 

3.  Le  copiste  a  écrit  par  inadvertance 
23  ans  an  lieu  de  33.  Il  est  aisé  de  voir 
que  ce  n'est  là  qu'un  lapsus  calami;  car  de 
l'année  1042  à  1073,  c'est-à-dire  pendant 
l'espace  de  31  ans,  nous  voyons  Dntuini- 
qne  apparaître  comme  abbé  de  Silos  dans 
do  nonibrouses  chartes  d'une  authenticité 
incontestable. 


SAINT   DOMl.MQtE.    ABBÉ    DF.    SlLÔâ 


39 


la  date  précise  de  sa  mort  n'est  pas  douteuse  et  arriva  le  20  décem- 
bre 1073.  Il  faut  donc  ea  conclure  que  Dominique  prit  possession 
du  siège  abbatial  le  2i  janvier  lOil.  Le  récit  de  Grimald  donne 
clairement  à  entendre  que  l'évèque  vint  à  Silos  en  cette  circons- 
tance '  et  y  bénit  le  nouvel  abbé  selon  les  rits  solennels  de  la 
liturgie  mozarabe  ou  gothique,  alors  encore  en  usage  dans  toutes 
les  églises  d'Espagne  '. 

L  arrivée  de  Dominique  à  Silos  fut  signalée  par  un  événement  qui 
frappa  beaucoup  les  assistants  et  prépara  les  voies  au  futur  réforma- 
teur. Au  moment  où  celui-ci,  après  être  descendu  de  cheval,  entrait 
dans  l'église,  le  vénérable  Licinianus,  entouré  de  la  communauté 
des  frères,  chantait  la  messe  solennelle.  Après  l'évangile,  le  prêtre 
qui  ignorait  la  présence  du  bienheureux  se  tourna  vers  le  peuple  et. 


1.  L'évèque  de  Burgos  était  à  cette  date 
D.  Julian.  C'est  du  moins  la  conclusion 
qu'il  est  permis  de  tirer  des  savantes 
recherches  du  P.  Flurez  sur  les  premiers 
év</que9  de  cette  ville.  (Voy.  VEsp.  sayr., 
t.  X.WI.  p.  182-188.1 

2.  «  (mui  pontiljcali  benedictione  et 
tolius  congregationis  acclaniatione  »  [Vita, 
dans  Vergara,  p.  ."144).  Cette  cérémonie  se 
terminait  par  la  tradition  de  la  crosse  et 
du  codex  des  régies  monastiques.  Au  XI» 
fi^cle,  l'usage  de  l'anneau  était  encore 
réservé  à  peu  prés  exclusivement  aux 
黫Vpies.  —  Le  rituel  moz.iralie,  d'apn's 
lequel  se  fit  la  bénédiction  abbatiale,  est 
un  livre  encore  inédit.  .Nous  n'eu  con- 
naissons que  deux  manuscrit*  :  relui  de 
Madrid,  malheureusement  mutilé,  et  celui 
»!■  -  ■  beaurotip  plus  riHiiplet,  dont 
li'  1  a  imprimé  (|u>-lquf'<(  fragmenls. 
Nous  etpéroni  |K>uvoir  en  publier  bientiM 
le  texte  intégrai.  Voici,  en  attendant,  le 
pansage  qui  a  trait  a  la  bénédiction  d'un 
abt>^.  (Le*  rubriques  sont  en  italiques). 
•  Ijuum  t^n^ril  hU  qui  ordiniinitu»  etl 
abbu,  es'iun-ilur  primiim  de  honrxttilir 
tile  »ice  de  tancta  ref/nlfi  ercltmiaMlici 
ordinit,  tel  de  ênnctonim  jxilrum  rer/nla- 
rum  tentenlitM :  et  Mir  po»lea  nd  »uh»ei)iien- 
diiin  et  fternpiendurn  nrdmeni  iicredul.  - 
(Juum  venent  epUcf/put  ad  abhatein  ordi- 
nanitum,  induit  enin  êlaimniu,  pediilrt  et 
êU'  rllug  m  tacrario,  diri-n»  tlli  :  |n  noniiin' 
Patris  et  Kilii  et  Hpirilu*  S«nrli  Hat  tibi 
iudumeutum  boc  in  •aoctiflcalionc  animi 


et  corporis  fui  ;  ut  de  tempore  iudicii  non 
tibi  confusiunis  damualione,  sed  expiale 
servitulis  afTectu,  eternam  Dominus  pro- 
tegat  libertaleu). 

Tune  ipse  qui  connecrandus  est  abba 
Iradet  episcopo  placitum  suiim,  la  m  pro 
se  qiiain  pro  subditis,  de  onestale  vite 
rer/ularis.  —  Oratio  :  Omuipotcns  Christe 
Domine,  a  quo  est  omnis  vera  paternitas 
et  lionoruui  omnium  dignitas,  te  supplices 
impjoramus,  ut  huic  fauiulo  tuo  illi, 
qucm  abliatis  otlicio  nunc  prclicimus  ovi- 
bus  tuis  in  monaslerio  sancti  Hlius,  qui 
est  in  loco  discrelo  sancti  rcgiiiiinis,  cl 
viscera  digneris  conccdere  pietatis.  Hegat 
sibi  crtdilum  grpfrein  insl.infi  vigilanlia 
et  vigil.inU  constaiilia.  .Neminem  de  maun 
élus  hostis  calidi  versntia  rapiat,  aut  vile 
spculari*  tontalio  caiamilosa  (\eci\>\;il.  Ad 
exortationcm  cius  inidicdicns  discal  fd)e- 
dicntiam,  lascivus  deserat  pctulantiain, 
abiriat  furiosus  insaniani,  adprclicndat 
inrontinens  castimoniam,  oninis  errans 
•cclelur  et  tencat  discipljnnm.  SU  liic.  te 
propiljante,  omnipoteus  Deiis,  Miorihu* 
placidns,  ronversalionc  nilidus  ri  oapil.i- 
litatf  |ireripuuR  ;  ut  tua  in  omnilins  pro- 
tectione  munitu*,  et  de  stibditorum  nulla- 
ti'iiiis  artione  ronfusiis,  qiiiim  indt-x  ar|- 
vineri»  UK-tuendiiS,  m  sani-liirnin  Ictclnr 
societatc  serurus.  Amen.  Uni  rspHritn, 
tnidetur  ri  brirtilum  («ic)  iib  i-pim-iipn  l'I 
liliriim  ref/ittnrtnn,  direim  ei  :  Acripf 
linrulum  ad  nuHlenlnlionem  tue  oncHlissi- 
me  vile.  -   Accjpc  hune  librum  regular  uni, 


40 


uisromr  di:  i,  aiuiayk  ok  silos 


au  lieu  do  prononcer  la  t'oruuile d'usage  :  Do?niiiussit  semper  roôisatm  ', 
il  (lit  ces  mois  :  Ecce  repcwator  venit,  auxquels  les  moines  répondirent  : 
Et  Dominas  tnisit  eiim.  Le  saint  sacrilice  termint^,  les  fr^res  descen- 
direiil  au  niilicu  de  la  l)asili(|ue  pour  recevoir  le  rrparafeitr  (juc  la 
l'rovidence  daignait  leur  envoyer,  eldonl  la  lôte,  continue  le  narrateur, 
apparut  aux  yeux  de  tous  entourée  d'une  auréole  de  lumière.  (.Irimald 
ne  rapporte  pas  celte  légende  dont  le  souvenir  nous  a  été  conservé 
par  le  moine  Pero  Marin  et  |)ar  les  auli(jucs  peintures  murales  qui 
décoraient  aulrclbis  la  cliapelle  du  saint  abhé  K 

D.  Nuno  de  Gelé  s'empressa  de  remettre  entre  les  mains  du  nouveau 
prélat  le  gouvernement  du  monastère  ;  mais  il  conserva  longtemps 
encore  son  titre  d'abbé  deSainl-Micbel,  tandis  que  Dominique  faisait 
revivre  celui  de  Sainl-Sébaslien,  véritable  patron  de  Silos  '. 

VI.  —  Secondé  par  les  religieux,  qui  l'accueillirent  avec  les  plus 
vives  démonstrations  de  joie  [cum  tolius  comjreijalionis  acclamalione) , 
le  nouvel  abbé  se  mit  aussitôt  à  l'œuvre.  Son  premier  soin  fui  de 
rétablir  la  louange  divine  du  jour  et  de  la  nuit  dans  le  monastère  à 
demi  ruiné.  Il  dut,  à  cette  lin,  songer  tout  d'abord  h.  augmente  f 
l'assemblée  des  frères,  et  à  communi(iuer  à  chacun  d'eux  la  ferveur 
cl  le  zèle  dont  il  se  sentait  rempli.  En  même  temps  (|ue  l'édilice 
spirituel,  il  fallait  aussi  restaurer  l'édilice  matériel  et,  malgré  toute 
sa  grande  énergie,  Dominique  eut  besoin  d'un  encouragement  d'en 
haut  pour  faire  face  à  tant  de  besoins  à  la  fois.  Dieu  le  forlilia  dans 


stiulnns  ad  tiiam  vcl  ad  subicclorum  dis- 
poiiciiduiii  sauctis^imam  vitam. 

El  sic  poslea  in  online  snn  stahit. 
Dalf/ue  pacis  oscultan  episcojiu  et  frai  ri- 
bus  omnibus.  » 

1.  Cette  ffUMiiule  est  bien  celle  (|iic  Ton 
trouve  ilaus  les  manuscrits  de  la  messe 
mo/arahe  et  daiii?  les  textes  piibiii^'s  par 
Cisiieros  et  I>(irenzaua.  [\\iy.  M'i^^nc,  l'atrol. 
lui.  t.  LX.X.W.  col.  536.) 

2.  Ces  curieuses  fri'S((ues  se  voyaient 
encore  au  Wlil»  .-iiècle,  époque  où  elles 
fureut  renouvelées.  (Archives  de  Silo.s  : 
Uorrador,  ad  ann.  1652,  fid.  78  :  Libro  de 
Dc/iusitu,  ad  ann.  tG'i.'i  .  l'ero  .Marin  iMira- 
ciilos  rowaniodos,  dans  Verfiara)  parle 
plusieurs  fois  de  ces  peintures. 

.■$.  Di^s  ce  moment  nominiriuc  voua  un 
culte  particulier  au  saint  martyr.   Parmi 


les  objets  précieux  qu'il  lui  consacra  après 
avoir  restauré  sa  basilique,  nous  devons 
mentionner  un  grand  calice  en  argent,  rpii 
avec  sa  large  patène  incrustée  de  pierres 
précieuses,  de  camées  antiques  et  ornée  de 
merveilleux  filigranes,  est  uuc  des  œuvres 
d'art  les  plus  remarquables  qui  nous  aient 
été  conservées  de  cette  époque.  (Voy.  à  la 
fin  de  cet  ouvrage  les  deux  gravures  (|ui 
reproduisent  le  calice  et  la  patène,  qui  font 
encore  partie  du  trésordeSilos.  .\u-dessous 
du  pied  du  calice  il  fit  graver  une  inscrip- 
tion dédicatoirc  que  l'on  trouvera  plus 
loin.  'Appendice  11,  Inscriptions,  n°  10  .  Il 
lui  ollrit  également  uuc  riche  couronne  de 
même  métal,  qu'il  fit  suspendre  au-dessus 
du  maltre-autel,  et  qui  avait  à  peu  près 
les  mêmes  dimensions  que  la  fameuse 
couronne  votive  en  or,  donnée  par  le  roi 


SAINT  DO-MINIQCE,    ABBÉ    DE    SlLOS  41 

son  entreprise  par  la  vision  suivante,  dont  son  disciple  Grimald,  qui 
l'avait  apprise  de  la  bouche  même  du  saint,  nous  a  transmis  le  naïf  et 
minutieux  récit.  «  Une  nuit,  dit-il,  que  le  serviteur  du  Christ  prenait 
son  repos  après  les  labeurs  d'une  rude  journée,  il  se  vit  transporté 
soudain  sur  le  bord  d'un  fleuve,  d'où  sortaient  deux  ruisseaux  larges 
et  profonds  ;  lun  roulait  ses  eaux  aussi  rouges  que  du  sang,  tandis 
que  celles  du  second  avaient  la  blancheur  du  lait.  Un  pont  de  cristal 
de  la  largeur  de  la  main  rejoignait  les  deux  rives  du  fleuve,  à  l'une 
des  extrémités  duquel  se  tenaient  deux  anges  vêtus  de  robes  blanches, 
nouées  au-dessous  de  la  poitrine  par  une  ceinture  d'or.  L'un  deux 
portait  dans  ses  mains  deux  couronnes  d'or  d'une  merveilleuse  beauté  ; 
l'autre  n'avait  qu'une  seule  couronne,  mais  toute  ornée  de  pierres 
précieuses  et  sept  fois  plus  brillante  que  les  deux  autres.  iMalgré 
l'invitation  du  premier  ange,  le  bienheureux  hésitait  à  traverser  un 
pont  aussi  étroit  et  aussi  fragile.  Il  se  décida  enfin  et  se  trouva  bientôt 
auprès  des  messagers  célestes.  L'ange  lui  dit  alors  :  «  Le  Seigneur 
t'envoie  la  première  couronne,  parce  que,  marchant  sur  ses  traces  et 
obéissant  aux  préceptes  de  la  perfection,  lu  as  abandonné  généreuse- 
ment le  siècle  et  renoncé  à  ses  œuvres  perverses.  Il  te  donne  la 
seconde  pour  avoir  édifié  l'église  de  Sainte-Marie  (de  Ganas),  pour  la 
tendre  dévotion  que  tu  professes  envers  la  Mère  de  Dieu,  et  aussi  pour 
la  chasteté  virginale  que  tu  as  su  garder  depuis  ton  enfance.  (Juant  à 
la  troisième,  de  toutes  la  plus  précieuse,  elle  t'est  réservée  pour  le 
monastère  de  Silos,  que  tu  relèveras  et  rendras  à  sa  beauté  première, 


Réceswintbe  à  IV-gli«e  de  Tolùdc  (elle  fut  siècle  de  notre  ère.  (L'arrangement  de  la 

trouvée  a  Garrazar  en  18.58  avec  plusieurs  chevelure  rappelle  très  exactement  le  beau 

autres    couronnes   pliin  petites  du   même  buste   de    F.iustine,    femme    il  Atitonin    le 

genre,  et  fait  aujourd'hui  partie  du  trésor  Pieux,    trouvé    ,i    la   villa  lludridiia ,  nii- 

du    mutée   de   Cluny/.  Ottc   couronne  a  jourdhui    au  Vatican.  On   peut   voir   une 

disparu,  mais  on  l.i   (gardait  encore   pn*-  repréi«cntation    exaele    de   re    buste    dans 

cuuscment  au  XVII*  «ieric.  (Iluiz,  fol.  2."i.  Duruy,  Hintoire  des  Humains,  t.  V.  p.  172.) 

»•;  Toy.  aussi  le /{r».ii«7,  document  n"iKO.r  Pour  enlever  a  cette  (i-uvre  payenne  son 

Elle  était  surmontée  d'une  lète  de  N'èiius  caractère    profane,   Dijininique  la  (il  sur- 

nntiquc.   qui    d'après   la    tradition    aurait  monter   d'une   colombe    en    ur^'ent,    datis 

appartenu  a  une  i  lolc  honorée  encore  au  Uquelle    il     plara     pluoieurx    relii|ue8   de 

XI*   »H-r\f  lur  une  montagne   voisine  de  sainte    Harbe   et   de    saint    Biaise,   et  (pie 

l'abf    ■ '  dont  le  bienheureux  détruisit  Ion    voit   enrore  sur    la    tète    de    Vénus. 

le  •              .";.  1^1  tète  de  l.i  d<!-esse  n'a  pas  On    trouvera  dmis    le    (jlnumiire   mclu^olu- 

disparu    avec    la   couronne    et    constitue  ijique    de   .M.   (iay  fau   mut  Colomhi-,   un 

•uj         ■'                   '                     '    (    les    plus  demiin   du    XIII"    piérie    ipii    e\|dii|ue    fort 

cuii                                                     .«.  Klle  est  bien   luo.ige    de    relie;  I  (doiiibe    cl  de    la 

en   bronae  et  peut   remonter  au   second  couronne. 


42 


HISTOIRE    DF.    L  ABHAYE    DE    SILOS 


el  en  récompense  du  peuple  que  tu  dois  y  conquérir  à  Dieu.  Suis  donc 
forme  et  constant  ;  tu  posséderas  ces  trois  couronnes  et  régneras  sans 
lin  avec  le  Ci)rist  en  notre  compagnie  ».  Cela  dit,  la  vision  disparut. 
Tout  d'abord,  poursuit  (irimald,  nous  ne  pûmes  ajouter  foi  à  cette 
a[)parition  du  saint  homme  ;  mais  dans  la  suite,  à  la  vue  des  merveilles 
sans  nombre  que  le  Seigneur  opérait  par  son  intercession,  nous 
com[)iîmes  clairement  la  vérité  de  cette  vision  merveilleuse  '.  » 

Ainsi  fortifié,  Dominique  poursuivit  avec  courage  la  tâche  diilicile 
(ju'il  avait  entreprise.  Trente  ans  plus  tard,  en  allant  recevoir  au  ciel 
la  couronne  promise  par  l'ange,  il  avait  la  consolation  de  laisser 
derrière  lui  une  comnuinauté  florissante  et  un  des  plus  insignes 
monastères  du  royaume  de  Gastille.  Il  restaura  et  agrandit  In  basili(jue 
de  Saint-Sébastien,  en  nu''nie  temps  qu'il  relevait  les  bâtiments  en 
ruine  de  la  vieille  abbaye  '.  l  ne  partie  considérable  de  l'œuvre  du 
grand  abbé  est  encore  debout,  après  plus  de  huit  siècles,  et  nous 
permet  de  nous  faire  une  idée  assez  complète  de  l'élégance  et  de  la 
beaul('  des  édifices  construits  à  cette  époque.  Le  cloître,  décoré  de 
nombreuses  colonnes,  de  curieux  bas-reliefs  et  d'admirables  chapiteaux, 
fait  de  nos  jours  l'étonnement  des  archéologues,  et  témoigne  de 
l'habileté  peu  commune  des  artistes  qui  élevèrent  un  pareil  monu- 
ment'. L'église  était  plus  belle  encore,  avec  son  vaste  portique  orné 
de  ligures  en  pierre,  ses  trois  nefs  voûtées  et  terminées  à  l'est  [)ar 
autant  de  cha[)elles  absidiales,  sa  haute  tour  surmontée  de  solides 
créneaux,  el  la  su|)erbc  coupole  qui  s'élançait  au-dessus  du  transept*. 


1.  Vila,  dans  Vcrgara,  p.  346.  —  En 
souvenir  de  ci-Uo  vision,  l"al)l)aye  de  Silos 
prit  i)lu9  tard  pitnr  armoiries  les  trois 
courouue.s  montrées  par  les  anges  à  suint 
Doinini(|iie. 

2.  "  Qiiam  descenter  monasleriuin  sibi 
couimissum,  pcne  omni  re  necessaria 
deslitiifnm  sj)(>li.ilnmf|nc  restauraverit  ; 
qiiam  eleganter  ecclesiam  et  omnia  uio- 
nasterii  hahitacula  pêne  vetustate  con- 
simipta  ac  semirula,  cum  niniio  laborc  gra- 
vi((iie  angusHa....  recdificaveril,  et  prislino 
luelioratoque  derori  restituent....  prcltr- 
misimus,  vel  quia  manifeste  habetur  pre 
ornlis,  vel  quia  devifamus  prolixe  faslidiuni 
k'clionis.  »      Vila.   dans    N'crgara,  p.  3G."J.) 

3.  Voyez,  à  l.i  fin  de  ce  volume,  les 
notes  explicative*  du  plan  de  Silos  au 
XI  1<  siècle. 


4.  Au  témoignage  des  anciens  uioincs 
de  Silos,  témoignage  confirmé  par  un  plan 
assez  imparfait  que  nous  avons  retrouvé 
aux  archives  de  levéché  de  Ségovie,  cette 
église  ressemblait  beaucoup,  (pioi(|uc  dans 
des  proportions  un  peu  moins  grandioses, 
à  la  cathédrale  primitive  de  Salaman(|ue, 
appelée  aujourd'hui /n  a«//i7'/«  (du  Xlh'  s.) 
ctquiest  undesplus  merveilleux  spécimens 
de  l'architecture  romano- byzantine  eu 
Kspagne.  ,Voy.  Street,  Gothic  Avchileclure 
in  Spain,  rhap.  IV,  grav.  n»'  7  et  8  et  pi. 
IV,  et  J.  Quadrado,  Salamanca,  Avila  y 
Setjovia,  1884,  p.  23  et  38.) 

Du  monument  élevé  par  saint  Ormiinique 
il  ne  reste  plus  que  la  porte  latérale,  par 
laquelle  on  descendait  du  transept  méri- 
dional dans  le  cloître  inférieur,  et  une 
jolie  petite  rosace,  aujourd'hui  mas((uée, 


SAINT   DOMINIQUE,    ABBE    DE    SILOS 


43 


Conservée  avec  soin  jusqu'en  1750,  elle  disparut  à  cette  date  pour 
faire  place  à  l'église  actuelle,  édifice  irréprochable  au  point  de  vue 
classique,  mais  d'une  sévérité  glaciale,  comme  la  plupart  des  sanc- 
tuaires chrétiens  imités  des  temples  païens  de  la  Grèce  ou  de  Rome  '. 
Quant  au  monastère  proprement  dit,  malgré  les  remaniements 
successifs  qu'il  a  subis  pendant  l'espace  de  huit  cents  ans,  les  parties 
encore  debout  suffisent  pour  nous  aider  à  le  reconstituer  dans  ses 
lignes  principales  à  peu  près  tel  qu'il  sortit  des  mains  de  saint 
Dominique.  Il  serait  trop  long  d'entrer  ici  dans  les  détails  ;  nous  nous 
contenterons  do  renvover  le  lecteur  à  la  fin  de  ce  volume,  où  il 
trouvera  le  plan  de  l'abbaye  de  Silos  au  douzième  siècle  et  les  notes 
explicatives  qui  l'accompagnent.  —  Mais  la  restauration  dos  bâtiments 
réguliers  ne  pouvait  suffire,  et,  pour  assurer  l'avenir  de  son  œuvre, 
Dominique  dut  se  préoccuper  de  l'accroissement  et  de  la  bonne 
administration  des  propriétés  de  l'abbaye.  Ici  encore  tout  porto  à 
croire  qu'il  fut  puissamment  secondé  par  la  munificence  du  roi  de 
de  Castille  et  des  grands  seigneurs  ^  Malheureusement  les  chartes 
de  donations  de  cette  période  ne  nous  sont  parvenues  qu'en  très  petit 


de  ce  m^-ine  transept.  Admirablement 
conservée,  la  belle  architecture  de  cette 
porte,  aussi  bien  que  la  sobriété  et  l'élégance 
de  son  oriieaientatiori,  ne  peuvent  que 
nou*  faire  re^iretter  davantage  la  démolition 
de  la  vénérable  basilique  du  XI*  siècle. 

J.  Outre  la  basilique  de  Saint-Sébastien, 
nous  rroyoos  devoir  attribuer  à  saint 
bominique  deux  sanctuaires  beaucoup 
plus  modeste»,  qui  sont  expressément 
iiientiunné4  par  le  moine  Grimald  VHn, 
dan*  Vergara.  p.  363  et  425).  Le  premier, 
■    â  l'apôtre  «ainl   f*i<'rre.  s'élevait 

a    iibic  distance  de  l'égli'C  abbatiale, 

ver*  l'eat.  et  devint  dans  la  suite  la  rcrunde 
paroi«se  de  Silos.  Heconslruit  au  XIV»  et 
au  XV*  sifclc,  en  partie  di'-truit  de  nos 
Jours,  il  n'est  plu*  qu'une  simple  chapelle 
dite  ermila  de  San  l'edro.  —  L'autre  était 
*itu^  a  cinq  cent»  pas  environ  à  l'ouest  <lu 
monastère,  sur  re  uu'-mr  r«>i-hcr  où  existait 
d^jA  en  919  une  petite  chapelle  (allure) 
érigée,  on  ne  peut  dir<-  a  quelle  époque, 
en  l'honneur  de  s«int  Jacqu<-s.  Voy.  te 
Htrueil  dr*  charlen  de  Silo»,  p.  2.) 

2    '  '  ■  >lr  faim  mI 

(Frr'i  _       I   qij«-    k   J  lit 

au  mnnast^re  :  -  Il  se  h&(a,  dit  (irimald, 
de  dépécher    un    messager    aux    moines 


avec  la  missive  suivante  :  Le  roi  Ferdinand, 
mon  seigneur,  vous  salue  avec  respect. 
Il  vous  ordonne  d'envoyer  sur  le  champ 
vos  hommes  avec  des  montures  {vehiculis) 
au  maître  de  son  palais,  (\u\  vous  délivrera 
aussitôt  soixante  mesures  [quartellas  de 
provisions  <le  toute  sorte  ».  {Vila,  dans 
Vergara,  j).  305.;  Il  nous  parait  intéressant 
de  citer  ici  trois  strophes  de  l'aniplincation 
poétique  f)ue  (loiizajo  de  Uerceo  a  faite  de 
CL-  passage  de  (jrimald  : 

.Non  avie  el  l'rior  el  cimbalo  launiijo. 
In  trotero  del  rey  fo  a  ellos  veuido. 
De  abbad  e  de  fraires  fo  nnii  bien  r<'cebido  ; 
Dixoles  tal  mensage  que  le  To  bien  gradido. 

Abbad  et  sennorcs.el  bon  rey  vos  saluda; 
Fliit)'ndin  vuestra  mengna.  emluavosayuda, 
IlavoM  très  vent  medidan  de  farina  ccrinida, 
Kndado  que  non  sr-a  mudada  uin  venduda. 

Abbad,  embiad  luego  vuestros  azeuiille- 

[ros, 

Nou  sendes  reptado  de  vuestros  compan- 

[rUTOK, 

Los    monges  ipic  madurgan    a    los    gallon 

:  primi-roH, 

Trasayunarnon  pui*denrr)niootroHo|ireroM. 

'Vida  de  tu  nia  homiitj/u  de  Silu.'(,  sir. 
45«-458.) 


4i  iiisToiiΠ DL  l'ahbaye  de  silos 

nombre  ;  olles  ne  nous  pormelleni  pas  de  nous  faire  une  idée  exacte 
de  retendue  du  domaine  nionasli(jui'.  Quant  à  (Irimald,  (jui  plus  que 
tout  autre  était  à  même  de  nous  fournir  des  renseignements  complets 
et  1res  précis,  il  a  soin  d'avertir  de  nouveau  ses  lecteurs  qu'il  n'écrit 
|)as  une  histoire,  mais  se  propose  simplement  de  relater  quelques-unes 
des  merveilles  opérées  par  son  vénéré  maître.  Il  s'adresse  d'ailleurs 
à  ses  confn'res  les  moines  de  Silos,  dont  la  plupart  ont  connu  le  saint 
abbé  et  qui  peuvent  admirer  tous  les  jours  le  consolant  résultat  des 
travaux  et  des  fatigues  de  leur  père.  Nous  pouvons  cependant  relever 
çà  et  l<à  (juebiues  détails  qui  ne  manquent  pas  d'un  certain  intérêt. 
C'est  ainsi  que  nous  voyons  le  bienheureux  étendre  sa  sollicitude  aux 
petits  monastères  placés  sous  la  dépendance  immédiate  de  l'abbaye, 
parcourir  les  celles  et  les  granges,  encourager  les  frères  préposés  à 
l'exploitation  des   terres  et  veiller  à   maintenir  partout   la  paix  et 
l'amour  du  travail.  11  visitait  une  fois  quelques-unes  des  propriétés 
que  l'abbaye  possédait  non  loin  des  ruines  de  l'antique  cité  romaine 
de  (>lunia,  lorsque  les  nombreux  captifs  Maures  ',  occupés  à  divers 
services  dans  le  monastère  de  Silos,  profilant  de  la  négligence  de  leurs 
gardiens,    brisèrent    pendant    la  nuit    les    portes    de     leur    prison 
et  s'enfuirent  à  la  faveur  des  ténèbres.  A  l'approche  du  jour,  ils 
étaient  d('>jà  loin  au  milieu  des  montagnes.  Craignant  d'être  aper<;us 
et  dénoncés  par  (juehjue  chrétien,  ils  cherchèrent  un  abii  dans  une 
de  ces  cavernes  dont  la  contrée  abonde  et  attendirent  le  retour  de  la 
nuit  pour  poursuivre  leur  marche.  Mais,  nous  dit  Crimald,  le  bienheu- 
leux  Dominique  avait  été  averti  de  cet  événement  j)ar  une  vision 
céleste  ;  il  réveilla  les  frères  qui  l'accomjjagnaient,  récita  avec  eux 
comme  d'ordinaire  rotfice  de  nuit,  et  leur  annonça  ce  qui  venait  de  se 
passer.   Ktonnés  d'une  semblable  nouvelle  et  ne  sachant  comment 
leur  abbé  pouvait  en  avoir  eu  connaissance,  les  frères  hésitaient  à 
ajouter  foi  h  ses  paroles,  lorsque  des  messagers  d»i  [)rieur  de  Silos  ^ 
arrivèrent  en  toute  hâte  et  confirmèrent  la  révélation  du  bienheureux. 
La  perte  était  considérable,  en  raison  des  importants  services  que  ces 
ca|)tifs  rendaient  au  monastère  ;  aussi  les  religieux  s'en  montraient-ils 
très  affligés.  Seul,  Dominique  gardait  son  calme  habituel  et  la  joie 

1.  Grimîil<l  lc9  appelle  "  Saraceni  »  {Vila  mais  il  l'appelle  un  homme  s<ige  et  estimé 
dans  Vorj.',-ira,  p.  3G0).  de   tous  :   «    vir   rcrte,    prou!    liominibus 

2.  (jrimald  ne  nous  fait  pas  connaître  le  visuui  fuit,  boni  lestimoiiii  ».  {Vila,  dans 
nom  de    ce   prieur  de  l'abbaye  de  Silos  ;  Vergara,  p.  300). 


SAINT  DOMINIQUE,    ABBE    DE    SILOS 


45 


sereine  qui  brillait  toujours  sur  son  visage  «.  Il  exhorta  ses  disciples 
à  la  prière  ;  puis  faisant  signe  à  ses  disciples  de  le  suivre,  il  les  guida 
tout  droit  à  la  caverne  où  étaient  blottis  les  malheureux  fugitifs. 
Bientôt  tous  rentraient  à  Silos,  à  la  grande  joie  des  religieux. 

Ces  prisonniers  étaient  avant  tout  destinés  aux  pénibles  labeurs  de 
la  campagne';  mais  ils  durent  être  aussi  d'une  grande  utilité  pour 
l'œuvre  de  reconstruction  entreprise  à  cette  époque.  Nous  croyons 
même  que  plusieurs  d'entre  eux  ne  furent  pas  de  simples  manœuvres 
et  eurent  une  part  plus  considérable  et  plus  directe  aux  travaux  du 
grand  cloître,  qui  dans  son  architecture,  et  plus  encore  dans  les 
riches  détails  de  son  ornementation,  porte  des  traces  si  visibles  de 
l'influence  arabe.  Sans  doute,  l'étude  des  monuments  mauresques,  qui 
n'étaient  pas  rares  dans  une  contrée  récemment  reconquise,  aide  à 
comprendre  cette  influence  ;  elle  ne  saurait  toutefois  en  donner  une 
explication  pleinement  safifaisante  ^ 

La  générosité  du  roi  Ferdinand  I"  avait  puissamment  secondé  les 
elTorts  de  saint  Dominique,  et  rendue  possible  la  restauration  complète 
et  même  l'agrandissement  du  monastère.  Sanche  II,  qui  lui  succéda 


1.  •  Vir  beatus  uullo  modo  est  mutâtes  a 
solito  usu  sue  sobrie  alacritatis  >•  Ibidem. 

2.  Les  es<lave?  maures  rendaient  des 
services  indispensables  pour  la  culture 
des  terres  et  autres  rudes  corvées  de  ce 
genre,  à  une  époque  et  dans  un  pays,  où, 
particulièrement  sur  les  frontirres,  presque 
tous  les  houimes  valides  étaient  appelés  à 
porter  les  armes  contre  les  ennemis  du 
nom  chrétien.  Aussi,  voyons-nnus  les 
princes  donner  des  captifs  arabes  aux 
monastères  qu'ils  voulaient  favoriser.  Le 
comte  de  Caotille  fJarri  Fernaiulez,  en 
confiant  sa  fille  (rraca  à  l'abbaye  de 
Ofvarrubia*,  dans  le  voisinage  de  Silos, 
offre  avec  !a  rirbe  dot  de  l'infante  trente 
maures  et  vingt  mauresques.  ^Voy.  ci- 
dessus,  p.  30).  Les  Sarraiitu  de  Silos 
étaient  probablement  un  don  de  l'ami  de 
Dominique  !<•  r..!  Ki-rdiuand  I"  d»-  f  ji«- 
tille. 

.1.  L'influencf  <l«r  r>irt  arabe  est  partien- 
liéremenl  sensible  dans  le»  plére»  d'orfè- 
vrerie. I>c  rallie  et  la  patène  de  Saint 
Dominique,  qui.  romiiir  iir  u«  l'avons  dit. 
datent  du  milieu  du  .\l*  sii-cle,  en  (lortent 
des    marque*   évidentes.   Il    ne    faut    pa* 


oublier  d'ailleurs  que,  parmi  les  milliers 
de  captifs  que  le  hasard  des  guerres  conti- 
nuelles entre  maure»  et  chrétiens  arrachait 
chaque  année  f'i  leurs  foyers,  se  trouvaient 
des  personnes  de  toutes  les  conditions  et 
de  tous  les  métiers.  I>es  artistes  n'étaient 
probablement  pas  les  premiers  à  pouvoir 
briser  leurs  chaînes  au  prix  d'une  forte 
rançon.  Aussi  bien,  les  monastères  et  les 
églises  avaient-ils  tout  intérêt  à  mettre  à 
profil  leur  habihlé  et  leurs  talents,  au  lieu 
de  les  contraindre  à  de»  travaux  auxquels 
leur  éilucation  ne  les  avait  pus  hnbitiiés. 
In  certain  nombre,  du  reste,  trouvaient 
qu'il  faisait  bon  vivre  sous  le  gouvcrne- 
iiieiit  ilf>  fils  <le  siinl  lienolt,  et  lorsfiuc 
la  liberté  leur  était  rendue,  il  n'éliiit  pas 
rare  de  les  voir  s'établir  dans  le  voisinage 
à  titre  de  colons.  Nous  en  trouvons  encore 
à  Silos  au  .XIV"  siècle.  Voy.  dans  le 
Heriieil  lien  rhfirtes,  l'acte  de  visite  de  L't.'t», 
document  n"  ^Ifi:!.)  (;riiiiald  nous  raconle 
les  avenluren  d'un  Jeune  maure  qui  se  lit 
baptiser  et  demanda  à  renier  au  Kcrvire  du 
monastère  de  Silos.  Il  s'y  trouvait  encore 
au  moment  où  le  narrateur  écrivait  son 
livre,  I  Vita,  riaii*  Vergara,  (>.  H'M).} 


40  iiisTOinE  DE  l'abdavi::  de  silos 


/ 


en  101')"»  sur  le  tronc  de  Gastille.  continua  les  bienfaits  de  son  porc. 
P;ii-  une  cliarle  datée  du  If)  aviil  lOiiT,  il  fit  don  à  Taljlx''  Dominique 
du  monastère  alors  abandonné  i\o  Sainte-Marie  de  Mamblas,  situé  à 
l.'J  kilomètres  à  Test  de  Valladolid  et  qui  dtninl  dans  la  suite  un  des 
prieurés  les  plus  importants  de  Silos,  sous  le  nom  de  Santa  Maria  de 
Ducro  '.  Après  la  moi'l  lragi([ue  de  ceprinee,  vaillant  mais  ambitieux 
et  téméraire,  sous  les  murs  de  Zamora  (o  octobre  1072\  ses  Etats 
passèrent  aux  mains  de  son  frère  Alpbonse  VI,  qu'il  avait  deux  ans 
auparavant  dépouillé  du  royaume  de  Léon  par  une  guerre  injuste  et 
criminelle.  Le  nouveau  roi  de  Castille,  qui  dans  ses  jours  de  mallieur 
avait  trouvé  un  asile  à  Tabbaye  de  Sabagun,  où  il  revêtit  même  (un 
peu  malgré  lui,  il  est  vrai)  l'babit  bénédictin,  se  montra  plus  généreux 
encore  envers  le  monastère  de  Silos.  Nous  ne  devons  mentionner  eu 
ce  moment  cjue  la  plus  ancienne  de  ces  donations,  les  antres  se 
rappoi'tant  h.  une  période  postérieure  à  la  mort  de  Dominiiiuc.  f*;ir  un 
diplôme  en  date  du  Ki  juillet  1073,  il  cédait  au  saint  abbé  et  à  ses 
successeurs  le  village  de  Cobiellas,  avec  tout  son  territoire  et  son 
monastère  de  Saint-Pierre  ■.  Celte  bourgade,  dont  il  ne  reste 
aujourd'bui  aucun  vestige,  pas  plus  (jui»  du  monastère  en  question, 
était  situé  sur  les  bords  de  l'Arandilla,  non  loin  du  plateau  où  s'élevait 
jadis  la  ville  forte  de  Clunia. 

VIL  —  Il  nous  faudrait  à  présent  dire  quelque  chose  des  progrès 
(jui  se  manifestaient  dans  la  vie  intérieure  de  l'abbaye  sous  l'active 
impulsion  de  son  restaurateur.  Ici  encore  le  ton  un  peu  déclamatoire 
du  biographe  contemporain  rend  trop  souvent  ses  belles  jiériodes, 
fort  élégantes  pour  ré[)0(jue  où  elles  furent  écrites,  d'une  laligante 
prolixité  et  d'un  vide  désespérant.  L'auteur  semble  même  s'interdire, 
en  dehors  du  cadre  un  peu  étroit  de  sa  narration,  tout  détail  qui  ne 
tendrait  pas  à  l'édilicatinn  des  moines  auxquels  il  s'adresse.  On  y 
voit  sculeuKMil,  sans  pouvoir  préciser  davantage,  que  la  communauté 
était  fort  nombreuse  ',  les  prescriptions  de  la  règle  bénédictine 
soigneusement  observées  et  l'ofrice  solennel  célébré  jour  et  nuit  avec 
beaucou})  de  piété  et  de  zèle  ^  Aussi  le  monastère  devint-il  bientôt 
un  des  plus  fervents  et  des  plus  estimés  de  toute  l'Espagne  chrétienne. 

1.  Voy.  le  Becueil  des  chartes,  p.  15.  caterva,  rnlk-gium,  rongroR.itio.  coiiventus 

2.  Iliiileni.  p.  18-20.  fr.itnmi  •>,  elr. 

.1.  (Iriiiialrl  (lit   m  divers  omlmiH   pour  4.  L.i  précieuse  collrclion  do  manuscrit!»  li- 

di'si{;ni'r    les    habitauts    du    nionaslère   :       lurgiquesdcccttcfpoque,  dont  il  sera  quen- 
■I  Multitudo  fralrum.  agnioii  inonachoruni,       lionuu  peu  plusloin.enestaussiunepreuve. 


SAINT  DOMINIQUE,    ABBE    DE    SILOS 


47 


En  même  temps  que  rameur  de  la  liturgie  sacrée,  qui  a  été  à  toutes 
les  époques  l'œuvre  par  excellence  du  cénobite,  plus  particulièrement 
du  moine  bénédictin,  Dominique  lit  tleurir  à  Silos  l'étude  des  saintes 
lettres,  sans  négliger  la  culture  des  connaissances  humaines  '. 
Grimald  ne  nous  fait  rien  connaître,  à  ce  point  de  vue  particulier,  de 
l'œuvre  du  grand  abbé;  mais  nous  en  avons  des  preuves  palpables, 
auxquelles  son  témoignage,  pour  intéressant  qu'il  fût.  n'aurait  pu 
suppléer.  Nous  voulons  parler  de  la  riche  bibliothèque  en  écriture 
wisigothique  rassemblée  ou  composée  par  ses  soins,  et  dont  une 
trentaine  de  volumes  environ  ont  eu  la  bonne  fortune  d'arriver 
jusqu'à  nous.  On  trouvera  plus  loin  le  catalogue  de  cette  précieuse 
collection  ',  à  laquelle  il  faudrait  ajouter  la  série  d'auteurs  sacrés  et 
profanes  dont  la  chronique  anonyme  du  moine  de  Silos  suppose 
la  présence  dans  larmarium  de  l'abbaye  ^ 

Les  écrits  qui  virent  le  jour  à  Silos  vers  la  fin  du  onzième  siècle  et 
au  début  du  douzième  sont  un  indice  non  moins  concluant  de  l'activité 
littéraire  qui  y  régnait  alors,  et  une  preuve  de  plus  de  l'impulsion 
donnée  aux  études  sous  le  régime  du  saint  restaurateur.  Outi-o  la 
transcription  des  manuscrits,  travail  des  plus  méritoires  et  qui  fut  en 
grand  honneur  parmi  ses  disciples,  plusieurs  moines  plus  instruits 
ou  plus  capables  se  livraient  au  labeur  moins  ingrat  assurément  \ 
mais  non  moins  difhcile  de  la  composition  ■'.  Parmi  ces  derniers,  il 


1.  Personne  ne  non»  objcrtera, croyons- 
nous,  le  style  si  barbapi  des  dofuaiCDts 
publics  rédigés  vers  le  mi^me  tempe,  ceux 
en  partirulier  que  nous  publions  dans  le 
ttecueil  de  rharlea  de  Si  ton.  La  langue 
des  actes  publics  devait  Mre  entendue  de 
tout  le  monde  ;  aussi,  rn  F^pat'ne  s[n'-cia- 
lement,  tient-elle  d'<>r<Jiiiair<;  le  milieu 
entre  le  latin  savant  dont  se  servaient  les 
«'nxiils  et  le  latin  vulgaire  >/  romance, 
disent  les  cattillans;  rpie  parlait  le  peuple 
et  qui  a  donné  naissance  à  nos  idiomes 
modernes  du  midi  de  l'Kiirope.  C"e«t  une 
vérité  «pi  il  n'est  plus  besoin  de  prouver. 
L'n  simple  roup  d'iptl.  Jeté  sur  les  écrits 
sortis  de  la  plume  des  moines  de  Silos  au 
onzième  siècle  et  au  douzième,  et  sur  les 
rhart's  rpii  y  furent  iir<'<s<'-ei  4  celte 
ép<M|ue,  suflll  pour  s'en  convaincra.  —  Vojr. 
aussi  Aiii'idiir  d<-  toi  llins.  Ilittoria  crdim 
de  la  lilrralitra  rtpiinoln.  l.  Il,  •  lluslra- 
cion  II*  *,  particulièrement  a  In  page  .IMS. 


2.  Voy.,  à  la  (in  de  re  volume,  rAp(>cn- 
dicc  I. 

3.  Voj'ez  la  page  suivante,  iinli-  .1. 

4.  Rien  n'est  curieux  comnie  les  plaintes 
naïve'»  que  lai:^si-iit  iiarfois  ('•cliapper  les 
copistes  du  moyen  âge  sur  les  dinirullés 
de  leur  taehe.  et  la  jnic  qu'ils  manifestent 
de  l'avoir  enlin  terniime.  On  eu  verra 
quelipics  exemples  dans  notre  appendice 
sur  les  manuserils  de  Silus. 

5.  Le  jilus  lialiile  et  vraisemliialilenK  iil 
le  chef  de  l'écfile  des  copistes  Silésiens 
au  XI*  siècle  semble  avoir  été  le  prêtre 
F.rieonus,qui  lran«crivit  les  vingt  livresdes 
^Itymoliigies  lie  saint  Isidore  deSi'-ville.Son 
nom  se  trouve  au  folio  21  ilii  inaiiiiscrit  : 
Ei'icnni  prenoileri  indn/ni  iiiemrnio  ■■ .  Il 
termina  «on  travail  le  24  août  lo'<2.  •>  K\- 

>  plicit.  l)eo  grntias.  lienedico  celi  quoque 
-  regeiii,     me    qui    ail    istius    libri    finem 

>  veiiire    permi'il    ineolnmem.   Aiio-n.  l'.x- 
■•  plicltus  est  lili<-r  Kthimologiarum  sub  ira 


48 


HISTOIUE    DF    L  AlMîAVI-.    UE    SILOS 


convient  d'en  signaler  deux  dont  les  œuvres  ont  pu  (''chapper  en  partie 
aux  ravages  du  temps.  (Tes!  d'aljord  ce  même  (irimald,  que  nous 
avons  nommé  si  souvent,  (>l  (jui  dans  ses  écrits  fait  preuve  d'une 
instruction  littéraire  peu  ordinaire  à  celte  époque.  Les  trois  livres  de 
la  vie  et  des  miracles  de  saint  Dominicpie  forment  son  principal 
ouvrage  .  Malgré  un  style  trop  dépourvu  de  naturel  et  de  simplicité, 
il  se  distingue  néanmoins  par  une  étonnante  facilité  d'élocution  et 
une  connaissance  peu  commune  de  la  langue  latine.  Il  a  composé  en 
outre  un  office  complet  du  môme  saint,  avec  sept  hymnes  rimées  qui 
ne  mancjuent  pas  d'un  certain  élan  poéticjue  ^ 

Le  second,  élevé  dès  sa  plus  tendre  enfance  dans  le  monastère  de 
Silos  ',  est  l'un  des  meilleurs  écrivains  de  son  temps,  et  de  beaucoup 
le  plus  remarquable  par  l'étendue  et  la  variété  de  son  érudition, 
comme  aussi  par  sa  connaissance  de  l'anticjuité  classique  *.  Il  écrivit 
au  commencement  du  xu""  siècle  le  récit  des  gestes  du  roi  Alphonse  VI, 
(ju'il  lit  précéder  d'une  longue  introduction  liistori(|ue  sur  les  princes 
ses  prédécesseurs.  Seule,  cette  dernière  partie  de  son  travail  est 
arrivée  jusqu'à  nous.  Elle  olfre  par  elle-même  un  très  grand  intérêt 
et  nous  fait  regretter  vivement  la  perte  de  l'ouvrage  proprement  dit, 
([ui  a  échappé  jus(|u'à  présent  à  toutes  les  recherches  ^ 


•>  .M»  Ca  Xa,  VIIU  kalendas  septembres, 
>•  lune  ciirsu  Vil",  ref,Mi.inte  rcx  Sancio  in 
«  Casteila  et'iu  Lepione  et  iu  (iallecia, 
"  Domiiiico  (leiii(|ue  abb.ili  moiiasterii 
<■  Sancli  Sabastiani  lie  Siliis  rogcnti.  Legeiili 
«  et  possidcnti  vila.  Amen.  »  (fol.  .385  .  — 
Ce  Jx'iiii  manuscrit  est  aujourd'iini  à  la 
HibliotlÙMHie  nationale  de  Paris. 

1.  On  a  souvent  confondu  ce  Grimald, 
nidinc  de  Silos,  avec  un  autre  (irimald, 
(|ui  vivait  vers  le  même  temps  dans  le 
monaslùrc  de  San  .Millan  de  la  Cogolla  et 
qui  a  écrit  le  récit  de  la  Translation  et 
des  .Miracles  du  saint  ermite  Félix.  (N'oy. 
rt'-s/).  saf/r..  t.  XX.XIII,  p.  39-58.) 

2.  On  lui  attribue  éfialenient  l'épitaphc 
du  tombeau  primitif  rie  saint  I)i)mini(|ue. 
—  Tous  ces  t'crils  ont  été  publiés  d'après 
les  originaux  par  Vergara  dans  son  Moyies 
setfuiKl,)    p.  SOO-i.lO). 

3.  C'est  bien  à  Silos  que  lauleur  ilu 
Cfironicon  Silense  puisa  ses  connaissances 
bi<loriques.  .\|)rès  avoir  dit  rpril  y  revêtit 
tout  jeune  encore  l'habit  religieux  (ab 
ipso   iuvenili   flore  colla  pio  Christi  iugo 


subneclens,  apud  cennbium,  qnod  domux 
.seiuiiiis  nuncupatur,  liahitum  numaclia- 
Icm  susccpi),[rauteur  ajoute  :  «  L'bi  divcrsis 
sentcnliissanctorum  Patrum.calholicoriun 
regum  sacris  indiccnlibus  libris  mecum 
ipse  diu  spaliando  revolvens,  stalui  rcs 
pestas  domini  Aldefonsi...  carplim  prescri- 
bere  »  {('/ironicon  Silense,'^  1,  dans  Florez, 
Esp.  sagv.,  t.  XVII,  2»  éd.,  p.  265-266). 

4.  Voyez  le  bel  éloge  (pie  fait  de  l'anonyme 
de  Silos  I).  .losé  Amador  de  los  Hins,  dans 
sa  grande  Hixtoria  crilica  de  la  literalnra 
rspanola  (t.  II.  p.  163  et  suivantes \  Plu- 
sieurs historiens  ont  identifié  l'auteur  du 
Chronicon  Silense  avec  1).  Pedro,  évèrjue 
de  Léon  de  1087  à  1112.  Aucun  argument 
sérieux  n'autorise  cette  opinion,  comme 
l'ont  fort  bien  prouvé  le  P.  Florez  {E.ip. 
saffi-.,  t.  XVII,  p.  266,  2»  éd.,  p.  259),  et  son 
continuateur,  le  savant  P.  Risco  [Ibid., 
t.  XXXV,  p.  1.55-15.')). 

5.  Le  P.  Berganza  a  été  le  premier  à  la 
publier  en  1721,  tl'après  un  manuscrit  de 
Kredcsval,  sous  le  titre  de  •<  Chronicon  Mo- 
nachi  Silensis»  {Anlif/.de  Hiip.,l.  Il,  Apend., 


SAINT    DOMIMOIE,    ABBE  DE   SILOS 


49 


YIII.  —  Cependant,  quelque  grande  que  fût  la  sollicitude  do 
Dominique  pour  l'avenir  de  son  abbaye  et  la  formation  de  ses  disciples, 
l'activité  de  son  zèle  s'exerçait  dans  des  limites  beaucoup  plus 
étendues.  Nous  devons  dire  quelques  mots  de  cette  action  extérieure, 
qui  nous  fera  mieux  connaître  sa  physionomie  et  le  cachet  particulier 
de  son  influence.  Elle  se  manifesta  tout  d'abord  envers  les  humbles 
populations  des  alentours,  dont  il  aimait  à  adoucir  les  peines  et  à 
secourir  la  pauvreté.  Il  se  faisait  un  particulier  devoir  de  leur  annon- 
cer la  parole  de  Dieu  et  de  se  servir  en  leur  faveur,  nous  dit  Grimald, 
de  la  puissance  surnaturelle  que  le  ciel  lui  avait  départie  dans  une  si 
large  mesure.  Ecoutons  son  historien.  Dominique  parlait  un  jour 
devant  l'église  de  Sainte-Marie  de.Monterrubio',à  une  foule  nombreuse 
qui  était  accourue  pour  l'entendre,  lorsqu'on  lui  présenta  un  lépreux 
couvert  d'adreux  ulcères.  Touché  de  compassion,  le  saint  abbé  entre 
dans  une  chapelle  voisine  dédiée  au  bienheureux  Martin,  revêt  les 
habits  sacerdotaux  et  célèbre  le  saint  sacrifice  pour  la  guérison  de 
cet  infortuné.  Puis  il  s'approche  du  lépreux,  et  après  avoir  lavé  son 
corps  avec  un  mélange  d'eau  et  de  sel,  le  renvoie  plein  de  santé  et  de 
vie.  On  comprend  aisément  les  merveilleux  effets  que  devait  produire 
la  parole  de  l'abbé  de  Silos  appuyée  par  de  semblables  prodiges. 


Seccion  lU).  In  peu  plus  tard  (.1763),  Florez 
la  faisait  paraître  à  son  tour  avec  quelques 
am<>liorati')iis  et  une  inlf^lli^pnce  plus 
coiiipl'tc  du  lente.  Voy.  r£»/>.  *«jr.,touie 
XVII.  p.  264-330.  2*  édil..  p.  262-323.)  — 
Au  sujet  des  ouvrages  que  dût  consulter 
l'anonyme  de  ^iios  pour  la  composition 
de  sa  chrouique,  on  peut  lire  le  pa«sn^e 
que  lui  a  ennsacrA  le  P.  Tailhau  daus  son 
beau  travail  un  l«'«  •  bililintlx-ques  espa- 
gnoles (iu  haut  moyen  à)<e  •  iSourrour 
mélange»  tTArchéolorfie,  d'Ilulnirr  et  de 
Littérature  êik    '  ,«  w,/r.  IHTT,  p.  310- 

311  .  Il  aide  A  t  ijrr  plus  compU-le- 

inent  le  catalogue  des  nombreux  manus- 
crits qu*-  po««/-dait  au  XII'  «i>r|<-  |,i  fljlilir»- 
tb^que  d>r  ^ilos.  On  rinqurrait  pourtant 
dff  •«  tromper  en  prenant  trop  au  pied 
de  la  IrtlT'-    r.  '  di-    r'Tonttitulion. 

(lommc  lr  ri-ii. .{  ,  .  fort  bien  .M.  Paul 
Kwald  Ifieuei  Arehio,  IIMI  ,  p.  II9„  un 
érrivain  pouvait  consulter  d<'*  niannsrrits 
•jibur*  qui-  rh'z  lui.  I)ans  les  savant* 
commentaire*  ajoutas  a  *«  grande  édition 


de  V Anonyme  de  Cordoue  (Paris,  1.S85, 
in-foi.i,  le  P.  Tailhan  revient  sur  notre 
chroniqueur,  dont  les  récits,  contraires 
parfois  à  ceux  de  Icslimable  anonyme, 
ont  assez  sou%'cut  le  tort  de  lui  déplaire. 
(Voy.  les  pages  159.  166,  180,  etc.)  —  Dozy 
(liecherrhes  sur  t'/iist.  et  la  lilt.  de  IKs/ia- 
ipie  pendant  le  inoyrn  âge,  3"  édit..  t.  II, 
p.  TU"»  ,  pense  que  U-s  chroniques  de 
Lucas  de  Tuy  et  de  l'arrhevi^que  de  'rl•l^dc 
liodrif/ue  ne  font  <|u<'  copier  l'<iuvr.if;c  du 
moine  de  Silos,  et  nous  dédoininagent 
jusqu'à  un  certain  puint  <ie  la  [lerte  do  la 
princi|ia!e  partie  de  Itiisloire  de  ce  dernier. 
•  Le  moine  de  Silos,  ajoute  le  critique 
hollaridaii'.  iii/-rile  une  entière  conliaiice 
quand  il  parle  de*  l'-vèiienieul*  .iirivi'H 
de  son  temps 

1.  M'internilii""  de  la  Sierra,  vill.if^c  de  la 
province  de  Ilurgos,  t'iuit'  à  20  kilomètres 
environ  au  nord  de  Sala*  de  los  Infinités, 
près  de  llarliadillo  de  |o*  llerreros.  ••  Villa, 
que  mon*  Kuliicundii*  viilgari  lociitione 
voeatur  •,  dit  (jrimald    Vergara,  p.   .163. ^ 


50 


HISTOIRE    UE    L  ABBAYE    IJK    SILOS 


Uni' autre  fois,  on  lui  amena  an  monastère  un  pauvre  homme  de  la 
ville  (le  Salas  ',  alleiiil  depuis  longtemps  d'une  eomplète  cécité,  cpii 
lui  faisait  é[)rouver  les  plus  cruelles  soullVarues.  Aj)rès  l'avoir  accueilli 
avec  bonté,  le  bienheureux  olfrit  pour  lui  le  sacrilice  de  la  messe  en 
présence  de  tous  les  frères.  Au  moment  où  les  ministres  sacrés 
prononijaient  à  haute  voix  ces  paroles  de  la  communion  :  Goûtez  cl 
voi/ez  comhioi  doux  est  le  Seif/neur  ',  l'aveugle  recouvra  subitement 
la  vue  et  lu'  ressentit  plus  désormais  la  plus  légère  douleur. 

A  cette  é|)0(iue  d'un  caractère  essentiellement  guerrier,  il  n'était 
pas  rare,  comme  aujourd'hui  du  reste,  de  voir  la  force  brutale  primer 
le  droit.  Le  trait  suivant  nous  montre  avec  quel  zèle  I)omitii(pie  savait 
prendre  la  défense  des  opprimés.  Dans  le  bourg  de  Yécla,  situé  à  deux 
kilomètres  environ  à  l'ouest  du  monastère,  près  des  gorges  pittores- 
ques qui  gardent  encore  ce  nom,  vivait  un  certain  (larcia  Minio/, 
homme  pervers  et  d'une  insatiable  cupidité.  Ce  misérable  prenait 
plaisir  à  ravager  les  moissons  des  habitants  du  voisinage,  sans 
épargner  les  terres  de  l'abbaye.  Tous  se  plaignaient  de  ses  continuels 
l)rigandages  ;  mais  il  était  assez  puissant  pour  braver  des  murmures, 
dans  lesquels  il  ne  voyait  qu'un  prétexte  pour  redoubler  ses  injustices 
et  ses  rapines  '.  fiC  bienheureux  l'invita  avec  douceur  à  changei-  de 
conduite,  sous  peine  d'encourir  la  colère  du  ciel  ;  mais  Muno/,  ne  tin! 
aucun  compte  de  l'avis  du  saint  homme,  et  bientôt  après  on  apportait 
à  Domini(jue,  comme  preuve  d(;  ses  nouveaux  méfaits,  une  gerbe  de 
1)1(''  ramassée  dans  un  champ  ([u'il  venait  de  dévaster.  Attristé  de  tant 
de  malice  et  de  la  misère  dans  laquelle  cette  série  de  crimes  jetait  les 
laboureurs  de  la  contrée,  le  saint  abbé  prit  une  poignée  de  ces  épis  et 
alla  se  prosterner  devant  l'autel  du  bienheureux  martyr  Sébastien. 


1.  <•  Exaliensis  opirli  indificna  »  (Vcrgnra,  les  iintes  du  P.  Lcslcy.  (Mignc,  Valrol.  lut. 

p.  352).  Huiz  et  Verg.ira  semblont   n'avoir  I.  LXXXV,  ri)l.  î)64-56;).) 

pas  compris  le  sens    <!»    mut  K.rdliensis  ;  .'1. 11  est  permis  de  voirdaiisfiarcia  Mnfioz, 

mais  il  n'est  pas  douteux  (|u'il  ne  doive  se  non  sans  )|uel(|ue  vraisemblance,  un  de  ces 

traduire  par  Salas   (aujourd'hui  Salas  de  châtelains  d'humeur  essenliellenicnt  balail- 

los  Infantes  ,  de   même  que  mouaslerium  Icuse,  tels  qu'il  en  fallait  alors  dans  cette 


E.rilirnsr  se  traduit  par  Silos. 

2.  «  (Quando)  ventuni  est  ad  perci- 
piendiim  corporis  et  sangninis  Domini 
sacramentuni ,  et  ininisiris  ollicii  incho- 
antihus  comniunionem  :  tiiislale  rt  vidrte 
ijiinuiiim  siinvis  est    Uominus  «     Vergara, 


rc'gion  pour  défendre  les  frontières  contre 
les  incursions  des  Maures.  Lorsqu'ils 
n'avaient  pas  à  guerroyer  ou  à  exécuter 
quel(|ue  razzia  en  pays  infidèle,  il  leur 
arrivait  trop  souvent  de  s'en  prendre  à 
leurs  voisins  et  de  commettre  de  véritahUs 


l>.  ."i.'ii).  —  Sur  cette  formule,  appelée  .-If/  brigandages,  contre  lesquels  la  jiislice 
acceilenlrs  rlans  la  liturgie  mozarabe,  royale  elle-même  était  la  plupart  du 
on    peut   consulter  le  Missale  mi.rlum    et       temps  impuissante. 


SAINT   DOMINIQUE.    ABBÉ    DE    SILOS 


Oj 


Dieu  écouta  les  supplications  de  son  serviteur,  et  sa  prière  n'était  pas 
achevée  que  Muùo/  se  voyait  soudainement  frappé  d'une  terrible 
maladie.  Ses  serviteurs  le  portèrent  en  toute  liàte  à  l'abbaye  et  le 
présentèrent  à  l'homme  de  Dieu.  Dominique  l'avertit  que  la  sentence 
de  mort  portée  par  le  souverain  Juge  était  irrévocable  et  l'exhorta  à  la 
contrition  de  ses  péchés.  Le  coupable  confessa  ses  crimes,  en  reçut 
l'absolution  et  expira  après  avoir  communié  au  corps  et  au  sang  du 
Seigneur  '.  L'abbé  de  Silos  célébra  la  messe  pour  le  ropos  de  son 
âme  et  lui  lit  donner  une  honorable  sépulture. 

La  prière  de  Dominique,  nous  dit  Grimald,  n'était  pas  moins 
efficace  contre  les  embûches  du  démon.  Une  pieuse  vierge,  appe- 
lée Oria,  s'était  mise  dès  son  enfance  sous  la  conduite  du  bien- 
heureux, avait  reçu  de  ses  mains  l'habit  de  la  religion  et  vivait 
en  qualité  de  recluse  dans  une  petite  cellule  attenante  à  l'église 
du  monastère.  Elle  y  demeura  plusieurs  années  dans  les  austé- 
rités de  la  solitude  et  de  la  pénitence.  Mais,  poursuit  le  moine 
chroniqueur,  l'antiijue  ennemi  ne  put  souffrir  plus  longtemps  une 
si  sainte  vie  et  un  amour  si  généreux  du  divin  Maître.  Tiansformé 
en  hideux  serpent,  il  elfrayait  par  sa  présence  la  pauvre  recluse, 
qui,  ne  pouvant  l'éloigner,  lit  avertir  l'abbé  Dominique.  Celui-ci  se 
hâta  d'accourir,  offrit  |)our  elle  l'Hostie  sainte  et  lui  donna  le  corps 
cl  le  sangduSeigncur.il  bénit  ensuite  de  l'eau,  en  aspergea  la  cellule 
par  la  petite  fenêtre,  seule    ouverture  de  cette  prison  volontaire-, 


1.  .Nom  voyons  par  cet  cxctiipic  et 
plusieurs  autres  voy.  un  peu  plus  loin  celui 
de  la  Tierge  Oriaj  que  les  !>itnplt8  fidèles 
cdintnuniuictit  sous  le«deux  espèces. CYlail 
un  usape  encore  g^-néral  au  XI*  siècle, 
On  peut  consulter  sur  ce  point  la  disser- 
ta' -  !  ;  docte  cardinal  Hona.  annot^^e  et 
C'  •  par  Sala  Herum  liliirijirariim, 
lib.  II.  cap.  XVIII.  I  I  et  ï). 

2.  •  Par  '  '  lin  rcllulani 
asp^rtit  •.  O'  wl  s  ouvrir  .i 
i  l'intérieur  de  lYgtisc  dans  laquelle 
I'  ■  '  ■  r  la  rncuse. 
1  ,  1  in  i>rdinuire 
dea  r«>Mules  habit<^i>s  par  le«  recluses 
et  dont  on  trouve  de*  eiernples  a««ez 
nonilireui  au  moyen  â^e,  Voy.  I).  l'iolm, 
Ij:  réelution  reli^/iftiêf,  dan*  le  •  linlletin 
nionutncnlal  -,  ann<'-e  IH79.  p.  H'J  el 
suivante*  ;  pour  l'Alleinaffuc,  voy.  Arniin 


Basedow.  Ihc  Invluseu  in  Ih'ulsclilaud, 
l«9.i).  —  Sans  sortir  de  l'Espaj^Mie,  et  pour 
ne  citer  ipie  les  doctiinents  inédits  des 
archives  de  .Silos,  nous  allons  mention- 
ner quelques  pa^sa^es  d'où  l'on  peut 
conclure  que  les  personnes  pieuses  vouées 
à  ce  jfenrc  île  vie  n'étaient  |ias  rares  en 
Castille  même  dans  le  has  moyen  àfje. 
'Voici  d'abord  un  extrait  du  testament 
•l'on  archi|)ri'tre  rlAlba  de  Tonnca,  écrit 
en  l'aimée  l.'CJti  de  l'ère  ctpa^iiole  ide 
J.-C.  1358  '•  ...  oirosi,  niando  a  l<»s 
empnredados  et  a  las  <-m|.rtrcd.is  rie  la  villa 
<-l  de|  doniino  de  AKtodiello  (Aslndilio  , 
a  cadn  nno  cinco  maravedis  por  Dios  et 
|ior  mi  aima  ;  el  quo  den  a  cada  uiio 
dellos  senos  pelliites  et  senas  sayas... 
Otrosi,  niando  a  los  rmparedjidos  et  empa- 
redadas  île  aqui  de  Allia  si  non  pellotes  et 
senas snyas..,-    Arrfi.dr  Sdu»,  ni*.  l,fol.  IKC), 


52 


HISTOIHE    I)K    L  AHltAYF.   I)K    SILOS 


(>t  l'horrible  fantôme  disparut  aussitôt  pour  ne  plus  revenir  '. 
Le  but  et  le  caractère  de  cet  ouvrage  ne  nous  permettent  de 
mentionner  qu'un  petit  nombre  des  merveilles  opérées  par  I)omini(]ue. 
On  peut  voir  dans  son  biographe  le  récit  de  la  guérison  d'un  comte 
de  Galice  du  nom  de  Pedro  Pelaez  [Petrus  Pe/of/ii),  avec  lequel  il 
s'était  lié  autrefois  d'une  étroite  amitié,  et  qu'il  délivra  d'une  longue 
cécité  en  humectant  ses  yeux  de  quelques  gouttes  d'eau  ^  Il  rendit 
également  la  santé  à  un  noble  personnage  de  la  ville  de  (lumiel,  atteint 
d'une  épilepsie  réputée  incurable  \  Mais  il  est  un  |)rodige  que  nous 
croyons  devoir  rapporter  plus  au  long,  parce  qu'il  est  le  premier 
anneau  d'une  série  de  faits  miraculeux  qui  se  continuèrent  pendant 
plusieurs  siècles  et  donnèrent  au  nom  de  saint  Dominicjuedc  Silos  un 
éclat  sans  pareil  dans  toute  l'h^spagnc.  Nous  voulons  parler  de  la 
délivrance  des  milliers  d'esclaves  chrétiens,    que  l'inliM-venlion   du 


cripic  lie  l'original  qui  sp  trouve  daiis  les 
archives  (les  HéïK^dirtiiiesirAll).'!  (le  Tonnes  . 
—  1).  Diego  (le  Haro,  seigneur  ilel  Busto, 
se  recomiiiaiidf  dins  son  testament,  dressé 
le  1«'  février  14GU,  aux  prières  de  Ins 
emparedadas  ou  recluses  qui  vivaient  près 
de  Palencia.  ilbid.,  fol..  2SS-28!».  Sur  les 
reclus  et  recluses  de  Palencia  en  1283, 
nous  regrettons  de  ne  pouvoir  reproduire 
ici.  en  raison  de  sa  longueur,  le  curieux 
testament  de  Pero  Diaz  Riie«o,  ms.  VII, 
f(d.  207-211.  Sur  ceux  de  Vailadolid  en 
1.(26,  Ibid.,  fol.  310.)  —  En  149S,  D.  Alonao 
Fernandcz  de  Cordoba,  seigneur  d'Aguilar 
insère  dans  sou  testament  la  clause  sui- 
vante :  "  E  niaiido  a  fodas  las  emparedadas 
de  la  ciudad  de  Ccrdova  cou  las  de 
Santa  .Maria  de  las  lluerta>,  a  cada  casa 
de  cmparedamienio  un  real  de  plata,  por 
amoi  de  Dios,  e  encomiendoles  que  ruegen 
a  Dios  por  mi  anima  ■   ^ms.  I,  fol.  289.)  — 

Le  VU»  concile  de  Tolède  (de  6'»6,canonV) 
donne  déjà  des  régies  pour  cvnx.  rpii  vou- 
laient se  consacrer  à  ce  genre  de  vie 
a  achorétiiiue.  Voj'.  Tejada,  Coleccioti  de 
c'inones  y  de  todos  los  cnncilios  de  la 
if/lesin  des  Espand,  t.   Il,  1861,  p.  .T."6-:to7.) 

1.  La  pieuse  vierge  Oria  vécut  longtemps 
encore.  «  Le  cours  de  sa  vie  mortelle  étant 
Icrmiiu-,  ajoute  Grimnld,  elle  s'endormit 
li((ireusemeut  dans  le  Seigneur,  et  son  àme 
s'envola,  nous  le  croyons,  vers  les  célestes 
demeures.  »   \Vila,  dans  Vergara,  p.  X>\.} 


On  ignore  la  date  précise  de  sa  mort,  qui 
dut  arriver  avant  l'année  1090,  épixpie 
probable  de  celle  du  moine  Grimald.  Les 
historiens  et  les  liagiograplics  lui  donnent 
le  litre  de  vénérable,  quel(iuesuns  même 
celui  de  bienheureuse  et  de  sainte  ;  mais 
il  ne  semble  pas  (]u'on  lui  ait  jamais 
rendu  un  culte  liturgique.  On  ignore 
l'emplacement  de  son  tombeau.  Le  P.  J.  de 
Castro  prétend  (pielle  avait  professé  la  vie 
religieuse  à  Santa  .Maria  dcl  Parayso  près 
de  Silos,  abbaye  dont  l'existence,  comme 
monastère  de  Bénédictines,  est  tout  au 
moins  fort  douteuse.  —  11  n'est  pas  besoin 
de  réfuter  ici  la  méprise  du  licencié  Pedro 
Ziria  Ilinojosa.  (jui  fait  de  la  vénérable 
(Iria  une  religieuse  (v'.s'/e/'fi'ew/ie  de  Sainte- 
Marie  de  Cafias.  Vida  de  las  sanlfis  de  la 
ordeii  (le  San  Benilo.  .Nous  ne  connaissons 
cet  ouvrage  (|ue  par  la  citation  de  Castro, 
p.  309.) 

2.  Vila ,  dans  Vergara,  p.  356.  —  La 
fontaine  où  Domiuique  puisa  l'eau  avec 
larpielle  il  guérit  le  con)te  Pedro  Pilaez 
jaillit  dans  le  monastère  même,  à  quel- 
ques pi:»  de  l'angle  sud-est  du  cloître  et 
porte  aujourd'hui  le  nom  de  Fuenle  del 
Saiilo. 

3.  Voici  les  termes  dont  se  sert  (Jrimald 
pour  (!('  signer  cette  maladie  :  "  Ilorri- 
bilis  at(|uc  execrabilis  inlirmitas  (|ue, 
iuxta  sui  opcris  elTectum,  gutta  cadiva 
vocalur  »  (Vergara,  p.  357). 


SAINT   DOMIMQLE.    ABBÉ    DE    SiLOS  53 

glorieux  thaumaturge  arracha  aux  prisons  mauresques.  Quelques 
personnes  du  village  de  Soto  *  vinrent  un  jour  frapper  à  la  porte  du 
monastère  et  demandèrei.t  Dominique.  Ils  lui  racontèrent  comment 
un  membre  de  leur  famille  avait  été  emmené  en  captivité  par  une 
troupe  de  Sarrazins,  et  gémissait  depuis  longtemps  sous  le  poids  de  ses 
chaînes  dans  les  ténèbres  d'un  infect  cachot.  On  exigeait  pour  sa 
rançon  cinq  cents  pièces  d'argent  ",  somme  énorme  qu'il  leur  avait 
été  impossible  de  rassembler,  même  après  avoir  vendu  tous  les  biens 
du  malheureux  prisonnier.  Dominique  les  consola,  les  exhorta  à  la 
prière  et  leur  fit  donner  un  cheval,  en  leur  promettant  de  venir 
bientôt  à  leur  aide  dune  manière  plus  efficace.  En  etTet,  dès  le  jour 
suivant  il  célébra  le  saint  sacrifice  pour  le  pauvre  esclave  et  répandit 
devant  le  Seigneur  ses  plus  instantes  supplications  \  Au  moment 
même  où  il  priait  ainsi  avec  ferveur,  le  captif  chrétien  voyait  avec 
surprise  les  portes  de  son  obscure  prison  s'ouvrir  tout  à  coup,  tandis 
que  ses  fers  se  brisaient  et  tombaient  à  ses  pieds.  Il  put  sonfuir  sans 
rencontrer  le  moindre  obstacle.  liientùtil  était  au  milieu  des  siens, 
et  venait  avec  eux  à  Silos  remercier  son  glorieux  libérateur. 

IX.  —  Grimald  nous  a  fourni  la  plupart  des  faits  que  nous  avons 
rapportés  jusqu'ici;  mais,  comme  on  a  j)u  le  voir,  il  prévient  ses 
lecteurs  qu'ils  ne  trouveront  pas  dans  son  livre  une  histoire  complète 
de  son  héros.  Il  ajoute  même,  après  avoir  parlé  de  l'arrivée  de 
Dominique  à  Silos,  (ju'il  taira  désormais  tout  ce  qui  dans  ses  actions 
n'aurait  pas  un  caractère  miraculeux.  Nous  allons  donc  essayer  de 
suppléer  dans  la  mesure  de  nos  forces  au  silence  du  biographe,  en 
nous  aiflant  des  documents  contern(>orains,  ou  des  témoignages 
postérieurs  qui  nous  ont  paru  dignes  de  créance.  Ils  nous  feront 
entrevoir  l'inlluenro  dont  jouit  saint  Dominique  à  la  cour  des  rois  de 
Castillc  et  de  Léon,  et  nous  révéleront  (juehjue  chose  de  ses  relations 
avec  les  Irois  grands  abbés  bénédictins  (|iii  illustraient  alors  par  l'éclat 

1 .    •    Ex    villula    qiK-    diriiiir   SotiM.   ..  niiinnrum  solidi.  ■  Le  P.  Huiz  'fol.  29  v") 

flu*  liiin  :  •  Villa,  r|ijc  r»t  riIa  in  tiTritorio  |tfiii«c  que  c\im[\u;  soliiiiiii  ériuivalail  a  iiii 

CMlri   ab    y^iiiaelitica    ifrulK    ronttnicti,  durât,   ce   (|iii    fernit   riiviron    riiii|   millo 

quod  niiiir  a  chriaticoli»  vocatur  Cantrum  franc.»  de-  tmlrt*  iiiotiiiiiii'. 

Stinrli  Slrfani  ..      I)ari»  Wrjfnra,  p.  402.1  .'J.   Il  cul  reiii.ir(|iinl)lr,  dit  li;   I*.    Yc|iih, 

i'.'fl  aujourrlhui   Ir   pi;lit   l)<iiir((  de  SoUi  {Coronirn,    t.     VI,    fnj.    ^O.*)     que    le    «ninl 

(i«   Hao   Fl«t«)ian.   iilu/r  sur  le*  hordi  du  abb/-  opiTa  la  plu|iarl  d«r  leii  iiiirarli-H  par 

iMirro,  pT-      '             f    '  '  ifi  de  lioriiiar..  l'olTraiidc    dn    Rartilim  di;  runlrj,  >|ui  v»t 

2.    •    Kl                                eu     <|uiiig(Mi(i  la  |>luii   |Mii*iiaii(*-    de    IimiIi*    \r»    |iiii-r(-N. 


u 


iiisToiui:  bv:  l  AititAVii  dk  silos 


(le  leurs  vertus  les  principaux  nionaslores  de  cette  [)ar[ie  de  rKsj)agiu' 
chrétienne. 

De  nombreuses  chartes  portent  la  connrination  de  Tahhé  de  Silos 
pendant  la  période  (jui  s'étend  de  I()t2  à  1072,  La  j)luparl  de  celles 
que  nous  avons  pu  consulter  a[)partenaient  à  Saint-IMerre  de  (^ardena, 
abbaye  qui  semble  avoir  été  dès  celte  époque  dans  des  rapports  très 
intimes  avec  notre  monastère  '.  Le  nom  de  Domiuicjue  nous  y 
apparaît  à  côté  de  la  signature  des  princes  et  des  personnages  les  plus 
illustres  du  royaume  :  de  Ferdinand  le  (Irand,  de  la  reine  Sancia,  de 
Sanchc  le  Fort,  d'Alphonse  VI,  de  la  reine  Urraque,  de  l'infanle 
Elvire,  du  fameux  Hodriguc  Diaz  (le  Gid  Campeador),  de  saint  Alvil 
évê(jue  de  Léon,  de  saint  Ifiigo  abbé  de  Saint-Sauveui-  d'Ona,  d<' 
saint  Sisebutus  abbé  de  Cardena,  de  saint  Garcia  abbé  de  Saint- 
Pierre  d'Arlanza  et  de  beaucoup  d'autres  encore.  Ce  serait  sortir  de 
notre  sujet  que  d'analyser  ici  ces  documents.  Il  suffira  d'en  donner 
au  bas  de  la  page  une  liste  chronologique  aussi  complète  qu'il  nous  a 
été  possible  de  le  faire  ^ 


1.  San  Pedro  de  Cardcfia  est  situé  à 
huit  kiloiiu''tres  à  l'est  de  Uurgos,  au  fond 
d'une  petite  vallée  entourée  de  collines 
nues  et  iiirultc;».  Quelques;  parties  de  la 
vieille  abbaye  sont  maintenant  en  ruines  ; 
mais  l'ensemble  de  l'édifice  dont  la  vue 
est  très  imposante  reste  debout  et  attire 
encore  quelques  visiteurs.  Les  Escolapios 
(relifficux  de  saint  Joseph  Calasauz)  sy 
sdul  installés  en  1888.  —  On  sait  que  le 
Cid  aimait,  au  retour  de  ses  expéditions,  à 
se  reposer  .'i  Canlefia,  (|ui  devint  jilus  tard 
le  lieu  de  sa  sépulture.  C'est  sous  les 
arceaux  du  cloître  de  l'abbaye  (sub  arcis 
inonasierii  ipiem  vocitant  Kurdilif/iia)  (pi'il 
signa  l'acle  solennel  par  lequel  il  accordait 
la  ville  de  Peûaiova  aux  béii.dirtius  de 
Silos.  (Voy.  le  liecueil  des  citai  les  de  l'ab- 
Ixn/e  de  Silos,  p.  21-23.) 

2.  —  il"  juillet  1043.^  Privilège  accordé 
à  D.  (ioniez,  évoque  (de  IJurgos)  et  à  ses 
neveux,  par  Ferdinand  l'"",  roi  de  Castille 
et  de  l>éon.  La  charte  est  confirmée  par  : 
'<  Fr((liuaiidus,  nucto  divino  princcps  ; 
Snnclia  regiua  uxor  ipsius...  Ciprianus 
episcopus  Legionensis  ;  Pelrus  episcopus 
Lucensis  (I^ugo  ;  Mirns  ej)iscopus  Palen- 
tinus...  ;  Oominicus  abba  in  Car<idigna  ; 
Auriolfus  abba  in  Arlanza  ;  Enneco  abba 


in  Onia  ;  Dominicus  abba  in  [riwnaslerio] 
Saiuli  Sebasliatii  de  Silos  ;  .Marlinus  abba 
in  (monasterio)  Sancti  Quirici  »  etc.  (Bcr- 
gan/a,  Anlijjiledades  de  Espana,  t.  Il, 
p.  424-425.) 

—  [i^r  juillet  /O-J 7.)  Donation  faite  à  l'ab- 
baye de  Cardefia  par  D.  Salvador  Gonza- 
lez :  —  •'  Dutinniciis  abba  testis  »  —  Nous 
trouvons  parmi  les  témoins  le  nom  du  Cid 
(Huderico  Didaz),  qui  d'après  Berganza 
avait  alors  21  ans.  Ce  document  contredit 
l'opinion  de  .M.  .Molina  Hodrigo  el  Cam- 
peador,  p.  '.i  et  42o),  qui  fait  naître  le  Cid 
vers  lOSO-lO.'iO.  iVoy.  Berganza,  p.  425.) 

—  {i  juillet  1047.  Donation  du  monas- 
tère de  lliocabia  à  l'abbaye  de  Cardena, 
confirmée  par  :  <■  Fi('<!inau(lus  gralia  Dei 
rex,  Sancia  regina,  (iomessanus  episcopus 
(Burgensis).. .,  Z>o»«injco  abba  »  etc.  {Ibid. 
p.  426.) 

—  [^i9  septembre  104  7.)  (Confirmation  de 
la  charte  précédente.  A  côté  de  la  signa- 
ture de  Dominique,  nous  voyons  celles 
de  Diego  Lainez,  père  du  Cid,  du  roi,  de 
la  reine,  des  infantes  de  Castille,  Urraque 
et  Elvire,  etc.  {[bid.) 

—  lis  mars  1056.)  Donation  à  l'évèquc 
de  Burgos  D.  rnimcz  et  ;i  Cardena.  «(larsea 
abba  hic  roborat...  ;    Dominico    abba    hic 


SAINT    bOMlNlQtE.    ABBÉ    DE   SILOS 


OU 


En  l'année  lOoi.  Ferdinand  le  Grand  honora  l'abbé  de  Silos  d'nne 
mission  particnlièrement  diflicile  et  délicate.  Pour  un  motif  de 
vengeance  personnelle  et  aussi  dans  le  but  d'élargir  les  frontières  de 
ses  Etals,  D.  Garcia,  roi  de  Navarre,  venait  d'entrer  en  campagne  à 
la  tête  d'une  puissante  armée  contre  son  frère,  le  roi  de  Castille  et  de 
Léon.  Celui-ci  se  savait  assez  fort  pour  résister  avec  avantage  à  cette 
attaque  ;  mais  il  recula  tout  d'abord  devant  le  scandale  d'une  guerre 
fratricide  et  voulut  faire  parvenir  au  roi  D.  Garci'a  des  paroles  de 
conciliation.  A  cette  lin,  il  conlia  à  l'abbé  de  Silos  et  au  bienheureux 
Ifiigo.  abbé  d'Ona,  le  soin  de  se  rendre  auprès  de  son  frère  et  de  le 


roboral  ;  Enneco  abba  hic  roborat  »  etc. 
<lbid..  p.  431.) 

—  (9  février  1057.  Donation  à  saint 
Siâebutus,  abbé  de  Cardeûa.  «  Ennecus 
abba  roborat  testis,...  Dominicus  abba  rob. 
lest.  »  etc.    Ibid.,  p.  431. 

—  (?î  avril  lOSi.)  •<  Se  halla  la  firma  de 
santo  Domingo  en  un  privilégie  del  rey 
dun  Fernando  1°,  en  que  da  al  santo  abad 
de  Arlanza  don  Garcia  el  monasterio  de 
San  Ouirce  de  Vaidefrades,  y  el  de  San 
Pelayo  y  otras  Iglesias,  fecho  en  la  era 
de   mil  y  ciento  a  veuticinco  de  abril.  " 

Uuiz.  Histoire  manuscrite,  fol.  18. 

—  [tl  décembre  I06S.  Privilège  octroyé 
par  Ferdinand  V'  à  l'église  de  Saint-Jean 

plus  Uird  Saint-Isidore  de  l.éon.  Il  fut 
accordé  la  veille  de  la  translation  du  corps 
•le  °aint  Uidorc  dans  la  nouvelle  basilique 
t».ali»j  en  son  honneur  par  le  roi.  On  y  voit 
les  signatures  de  la  famille  royale,  des 
grands  de  la  cour  et  des  nombreux  év<'"<pies 
et  abbés  qui  furent  présents  à  celle 
fdennité.  .Nous  croyons  devoir  reproduire 
ici  tes  noms  de  ces  personnages,  qui 
ftir'Til  témoins  en  cette  cirronsLanre  d'un 
(..  ;'ligc  opéré  p.ir  saint  l)<iminii|u>-  de  Silos 
dont  oous  parlerons  bientôt.  >  Fredennn- 
dus  rex  hoc  te«tain'>iiturii  ronfirmnt  ; 
Sanlia  r<-gina  hoc  test.imcntum  conf.  ; 
Lrraca  istorum  regura  lilia...  ;  Saulius 
'  ;     Ueloirn    similiter. . .  ; 

il.. . .  ;  (iarcia  ultiuius 
rorum  ..  ;  domina  Maiore,  cugoomcnto 
Muni'i  fh,ii,i,.t_  t'.-niirr'  f«i.'i«...  ;  Xemeiia 
•If^'ila  r'-;<iiij.  «"ror  iiiiui.  Sut»  Cliri4li 
nomioe  Crescooius,  Irieosis  episcopus  ; 
df-ft^ra  'Ihriflti  fr«-tus  (tomc«anii«  f^ln- 
corrilAuus  epUcopus  ;  in  Uiristi  dcxtera 


Vistrarius  Lucensis  episcopus  ;  divino 
umbraculo  adiutus  Soarius  .Menduniensis 
episcopus  ;  gratia  Christi  protectus  Ber- 
naidus  Palentinus  episcopus  ;  Ordonius 
Astoricensis,  qui  ipsuni  ?anctum  cinerem 
de  Sibilia  Séville)  adduxit...  ;  Xemenus 
epi?copus,  successor  Aloiti  episcopi  Legio- 
nensis  ;  Petrus  francigeua,  episcopus 
sedis  Podii  (Le  Puy)  :  Petrus  Pelagii 
cornes...  ;  Petrus  Guudisalbiz...  ;  Ordo- 
nius Pelagii  armiger...  ;  Pelagius  Pela- 
gii...  ;  Gundisalvus  abba...;  Ennigus 
abba   de  Ouia...  ;  Garsia  abba   de    Sauclo 

Petro    Aslauce ;    Sisebulus     abba    de 

Gardénia...  ;  Dominicus  abba  de  Silus...  ; 
Aldcretus  abba  de  Gailecia...  ;  FagiJdus 
abba  de]  Ante  Altares  (à  Gouipostelie)...  ; 
Urandinaldi  abbas  Sanianenis...  ;  Froilauus 
atjbas  (^otnpostullaniis...  ;  Marlinus  pres- 
biler...;  Pelagius  diaconus  ïitouiz...; 
Petrus  Gundisalviz  diaconus...;  Ecta 
(iundisalviz. . .  ;  Alphunsns  riericus...  ; 
Petrus  teslis  ;  Vitinandus  testis  ;  Vimara 
testis  ;  Didarus  testis.  Arias  Didari  prc- 
sens  noiarius  exlilit,  manu  sua  coiif.  ■>  — 
On  petit  voir  le  texte  cnmplel  de  cet 
acte  rlan»  Yepes,  Coronicn.  t.  VI,  fol.  4r>l- 
462,   et  dans  Itiscn,  /•.'«/>.  sai/r.,  t.    XX.WI, 

p.  CL.\.\.\viii-(;.\(;ii.^ 

—  '16  juillet  KiC'é  !  Donation  à  l'abbaye 
de  Cnrdefia.  —  Dominique  signe  avec  le 
roi  Ferdinand,  l'évèquf  Scemenns  et  les 
abbés  d'Oûii  et  d'Arlanza  :  -  l)omiiiicus 
abba  de  Siincli  Sebustiani  [monasterio).  » 
Hergnnza,  t.   II.  p.  432  l.'I.J.i 

a  jutn  loi,:,  Lettre  dallili.ition  avec 
Oirdefia.  "  Kximius  episc.  ;  llerualdus 
cpisc.  ;  Enneco  abba  ;  tïnminiru»  alihu 
conf.  »  ele.    ibid.,  p.  434}. 


56 


HISTOIKE  DE    L  ABRAYE    DK    SILOS 


raiiKïuer  à  la  paix  par  de  sagos  conseils.  Les  détails  nous  l'ool  liéfaiil 
au  sujet  de  celle  ambassade.  Nous  savons  seulemcnl  (jne  le  /Me  des 
deux  abbés  vint  écbotier  devant  l'aniniosité  et  l'aveugle  obstination 
du  roi  de  Navarre  ([ui  dans  sa  colère  alla,  croit-on,  jnscjn'à  leur 
ordonner  avec  menaces  de  sortir  aussitôt  de  son  camp  '.  Peu  après, 
cet  infortuné  prince,  impatient  d'en  venir  aux  mains  s'avançait  vers 
la  ca|)itale  du  royaume  de  Castille.  Mais  Ferdinand  l'attendait  avec 
ses  troupes  à  douze  kilomètres  environ  de  lînrgos,  entre  Agés  et 
Atapuerca.  Garcia  reçut  dès  le  début  de  l'action  le  cbàlimcnt  de  sa 
folle  et  téméraire  entreprise.  Blessé  mortellemcnl  d'un  coup  de  lance, 


—  [iS  février  1066  )  Union  du  monastère 
de  San  Sjilvador  de  Villaloncajar  à  l'abbaye 
de  Cardefia.  <i  Kximetniis  episc.  ;  Eiiueco 
abba  ;  Dominicus  ubba  ;  Garsea  abba  », 
etc.  {Ibid.,  pag.  435.) 

—  [1066.)  Charte  par  laquelle  le  roi 
1).  Saiiclie  donne  à  Tabbaye  dArlauza  le 
prieuré  de  Boada  et  les  dîmes  de  Lara 
et  de  Itarbadilld.  «  Ku  ella  llrma  santo 
Domingo.  "  Jluiz,  fol.  18.) 

—  {S  février  I06S.)  Donation  du  roi 
D.  Sanclie  à  l'évèiiue  de  Unrgos  Siméon. 
Confirment  :  »  Sancius  llex..  ;  Ucrnaldus 
episc;  Pelrus  episc;  Gomcssanus  episc»; 
puis,  parmi  les  abbés  :  »  hominicus  abba 
in  (iiionaslerio)  Sancli  Sebastiuni.  »  \ier- 
gauza,  t.  Il,  p.  435.; 

—  [il  mars  1068.)  Donation  du  roi  don 
Sancho  à  léglise  d'.Vuca.  Au  nombre  des 
signataires  se  trouvent  :  «  Hex  Sancius  ; 
Aldefonsus  rcx  ;  Slsebutns  abba  ,  Garsea 
nbba  ;  [lomiiucus  abba:  Ovidius  abba  de 
(iiiia  ;  \elasius  abba  ;  Jidi.mnes  abba  ; 
Hodrico  Didaz  (le  Cid)  »,  etc.  {Hsp.  siii/r.,t. 
XX\I,  p.  450-455.)  Dans  nue  ct>pie  du  .\lh' 
siècle  (juc  nous  avons  vue  aux  archives 
de  Uurgos  (volume  71;,  se  trouve  aussi  la 
ronlirmation  tic  Miinio  Seyocensis  xedis 
episcopus  l".    Cf.  Berganza,  t.  Il,  p.  437.) 

—  (iO  avril  1069.)  Donation  du  village 
(rilorligiiela  au  monastère  d'Arlanza,  faite 
par  le  roi  Sanche.  Conlirment  :  ■•  Hex 
Sanclius  ;  Uominico  abba  :  Itoderigo  Didaz 
(le  Cid)  »,  etc.  {Fonds  des  .Archives  de  la 
Citn;/rrf/ation  de Sainl-Bcnoit  de  Valtadolid, 
t.  I,  f(d.  2i:t-:21 '»,  cl  litbliolcca  nacional  tir 
Madrid,  tus.  (,>.  'J6,  copie  moderne.) 

—  (:i''<  DKir.t  1011  j  Privilège  du  mi  D.  San- 
che à  Beruiudo  Sandinez  :  <•  Ego  Sauctius 


Fredelandiz,  gratia  Dei  rex  Castelle,  uiia 
cum  uxore  Alberta  regina  ;  Aldefonsus 
rex  in  Legione  ;  Irraca  prolis  Fredelandi 
régis  :  Gelvira  eiusdein  régis  (ilia  ;  Siniioii 
Burgensis  episc.  ;  .Munio  Segocensis  episc.  ; 
Dominicus,  Silis  abba  ;  Hoderico  Didaz.  » 
(Berganza,  t.  Il,  p.  437.) 

—  (.*  décembre  i01i.\  Donation  du  roi 
Alphonse  VI  à  Tabbaye  de  Cardefia  : 
i<  Aldefonsus  rex  ;  Sceuienus  episcopiis  ; 
Bernaldus  episcopus  ;  Sisebutus  abba  in 
Caradigna;  Dominicus  abba  in  Sancii  Scbas- 
liani  ;  Belasius  abba  iu  Sancti  Kmiliaui  ; 
Garscaui  abba  in  Sancti  Fetri  ;  Alvaro 
abba  in  Valvenaria  ;  Hoderico  Didaz.  » 
(Ibid.,  p.  439.) 

—  [S  décembre  I07i.)  Autre  privilège  du 
même  roi  à  la  même  abbaye  :  ■<  Domini- 
cus abba  in  [inonaslerio)  Sancii  Sebastiani  » 
{Ihid.,  p.  439.) 

[Date  incerlaine.)  Charte  accordée  au 
monastère  de  Saint-.Martiu  d'F^sralada,  et 
confirmée  par  les  abbés  de  Silos,  de 
Cardefia,  d'Arlanza,  d'Oûa,  etc.  (Sandoval, 
Los  cinro  obispos,  p.  102  ;  Cf.  Salazar,  Casa 
de  Lara,  <■  Pruebas  »,  p.  6.) 

I.  Le  fait  ne  serait  pas  douteux,  si 
l'on  pouvait  appliquer  avec  cerlitudi;  à 
nos  deux  i)rélats  ce  que  l'auteur  du  Chro- 
nicon  Silcnse  dit,  sans  les  nommer,  des 
messagers  du  roi  de  Castille  :  "  Garsias 
rex  ferox  et  animosus,  audila  legatione, 
luincios  e  castris,  despecta  Iratris  pietate, 
exire  imperat;  ac  statim  subinferendo 
minas  »  etc.  [Esp.  snijr.  t.  XVII,  p.  308-:!09, 
2<'  éd.)  Ou  conçoit  aisément,  du  reste,  que 
l'abbé  de  Silos  ne  fut  jtas  persona  <iraUi 
auprès  du  roi  de  Navairc,  pour  les  uKdifs 
exposés  au  commencement  de  ce  chapitre. 


SAINT    DOMINIQUE,    ABBÉ   DE   SILOS 


57 


il  fut  renversé  de  son  cheval,  et  quelques  instants  après,  il  rendait  le 
dernier  soupir  entre  les  bras  de  l'abbé  d'Ona,  saint  Inigo  '. 

Quelques  années  plus  tard,  probablement  vers  1601,  nous  voyons 
l'abbé  de  Silos  remplir  avec  plus  de  succès  une  mission  bien  did'érente. 

Avila  possédait  depuis  le  commencement  du  quatrième  siècle  les 
corps  de  saint  Vincent  et  de  ses  deux  sœurs,  sainte  Christète  et  sainte 
Sabine,  qui  souffrirent  le  martyre  sous  la  persécution  de  Dioctétien  -. 
La  ville  ayant  été  à  peu  près  complètement  détruite  et  abandonnée  à 
la  suite  de  la  conquête  de  l'Espagne  par  les  Arabes,  les  précieuses 
dépouilles  restèrent  dans  l'oubli  sous  les  décombres  de  la  basilique 
qui  avait  abrité  leurs  tombeaux.  L'éloignemenl  définitif  des  Maures, 
que  les  croisés  victorieux  refoulaient  peu  à  peu  vers  le  pays  d'où  ils 
étaient  venus,  ne  rendit  pas  tout  d'abord  à  Avila  son  ancienne 
prospérité.  Elle  ne  se  releva  guère  de  ses  ruines  que  vers  l'année 
1090,  date  à  laquelle  le  comte  Raymond  de  Bourgogne  vint  la 
repeupler  par  ordre  d'Alphonse  VI  ^  et  la  ceindre  de  la  magnifique 
couronne  de  murailles  et  de  tours  crénelées  que  nous  admirons  encore 
aujourd'hui.  En  lOijl  '.  les  saintes  reliques  gisaient  donc  oubliées 


1.  Le  récit  de  la  bataille  d'.\tapuerca  et 
les  démarches  de  Ferdinand  pour  éviter 
cette  rencontre  sont  rapportés  avec  quel- 
ques détails  par  l'auteur  du  Chronicon  Si- 
lente.  Nous  donnons  comme  date  de  cette 
bataille  l'année  lOôl.  malgré  l'autorité  de 
Mariana  qui  la  place  en  i055.  Le  P.  .Moret 
h  prouvé  péremptoirement  qu'elle  avait 
eu  lieu  le  1"  septembre  de  lère  I0'J2 
(année  de  i.-C.  I0.*>4  ;  cf.  Ferreras,  ad  hune 
■nnuni  .  Ouant  au  rôle  des  abbés  d'ofia  et 
de  Silos  nous  le  trou  von»  mentionné  pour 
U  premi^^re  fuit  dans  un  très  ancien 
doniment  d'Ofia,  imprimé  d'abord  en 
(612  par  Dameto  dan^  sa  viir  de  saint 
Ifiigo,  puis  en  1015  par  Sandoval  daus 
■oo  histoire  de  Ferdinand  le  («rand  Lo* 
einco  reyei.  p.  22-ii  de  l'édition  de  nî>2;, 
et  enfin  par  lli  nsrhrnius  dans  le  i"  volu- 
me de  mai  des  Aeta  Sanclorum  fp.  tiO  de 
I  '  Il  de  Vrniw;.  On  peut  cunsulter 
■1  ir  ce  iuj«tl  l<?  I'.  Florrz.  Ki/i.  nai/r., 
I.  XXVII,  p.  Z78  et  307. 

2.  On  trouvera  «ur  r>-«  miihIs  une  Ins 
M«ant<*  ^lude  du  P.  Van  iiccke  dan*  b- 
tome  Xll*  d'octobre  dea  Acta  Sanriorum 
(p.  193-206.;  Le  doute  que  le  savant  bollan- 


diste  émet  sur  l'aulheiiticité  du  chapitre 
^lll'  de  la  vie  de  saint  Dominique  par 
Grimald  n'est  pas  justifié.  Il  n'aurait  pu 
hésiter  s'il  avait  eu  entre  les  mains 
rcxcellenle  édition  de  Verf,'ara,  (|iii  re|iro- 
duit  avec  un  soin  miuulieux  l'uriginal  du 
Xl«  siècle,  écrit  tout  entier  en  caractères 
wisigotlii(|ues.  Mallieureuscnient  le  I*.  Vaii 
Hecke  n'a  connu  (|ue  l'édition  tronquée  de 
Tamayo.  dont  l'autorité  est  trop  souvent 
en  cfl'il  sujette  à  caution. 

3.  Voj'.  l'historien  Sandoval,  l.o.s  ciuco 
reijes,  p.    2.j1-254. 

4.  C'est  à  cette  date,  ou  peu  auparavant, 
qu'il  convient  de  placer  la  translation  de 
siint  Vincent  et  de  ses  strurs  au  monas- 
tère d'Arlanza.  Kn  elTet,  la  première  nicn- 
tion  ex()r<;sse  de  la  présence  îles  martyrs 
dans  l'é^'lise  de  I  abbay  m',  trouve  dans 
un  privilèf{c  du  roi  Ferdinand,  daté  du 
20  avril  (i>t  non  pas  du  20  mai  comme 
pense  Fb»rez.  /■.'*/>.  «//'/»•.,  t.  ,\XVII,  p.  lU  ; 
2*  éd.,  p.  1»)  de  l'année  1062.  Cette  clinrlc 
a  été  pnblif'e  par  Vfpf»  H'urunirii,  t.  I, 
appendice,  fol.  :iH  A'Jj.  Les  cliarlcn  d'Arlanza 
antérieures  k  celle-ci  ne  iiommi-nt  pas  les 
trois   saints    dans    la    formule    solenncllu 


r,8 


HlSÏOlUK    l)i;    L  AIJHAYE    DE    SILOS 


dans  la  ville  à  pou  près  déserte,  lorsque  Dieu  inspira  à  fiareia,  ahhé 
d'Arlanza,  et  à  I)omini(jue,  abbé  de  Silos,  la  pensée  de  les  transporter 
dans  un  sanctuaire,  où  les  corps  des  trois  martyrs  fussent  entourés 
(riiii  culte  [lublic  et  solennel  '.  \jO  roi  Ferdinand  I'"""  s'empressa 
d'approuver  le  dessein  des  deux  abbés  et  la  translation  eut  lieu  avec 
la  plus  grande  pom[)e,  au  milieu  d'un  nombreux  concours  de  j)iélats 
et  des  princi})aux  seigneurs  de  Léon  et  de  Castille.  Les  ossements  des 
martyrs  furent  déposés  dans  l'église  d'Arlanza,  à  l'exception  du  cbef 
de  saint  Vincent  (juc  le  roi  donna  dans  la  suite  à  la  basilique  de 
Saint-Jean  de  Léon  *.  Tous  les  évéques  el  abbés  demandèrent  et 
obtinrent  en  celte  occasion  quebjues  fragments  des  saintes  reliques. 
L'abbé  de  Silos  plus  que  tout  autre  avait  droit  à  celle  faveur;  mais 
soit  par  zèle  pour  l'ancienne  discipline  de  l'Kglise  (jui  ne  permettait 
j)as  facilcmenl  le  morcellement  des  dépouilles  des  martyrs,  soit 
plutôt,  nous  dit  Clrimald,  par  une  inspiration  céleste,  il  fut  le  seul  à 
retourner  les  mains  vides  dans  son  monasiôre.  Surpi'is  d'être  ainsi 
frustrés  du  précieux  trésor  sur  le(|ucl  ils  comptaient,  ses  disciples 
s'en  plaignirent  avec  tristesse  au  serviteur  de  Dieu,  (}ui  les  consola 
avec  douceur  et  leui-  annon(;a  qu'ils  n'auraient  bientôt  rien  à  envier 
aux  églises  voisines.  Douze  ans  après,  ils  comprirent  la  signification 
de  la  propbétie,  en  voyant  les  prodiges  éclater  près  du  corps  de  leur 
père,  et  la  foule  des  j)élerins  accourir  cbaque  jour  |)Ius  nombreuse 
autour  de  son  tombeau. 

Le  22  décembre  de  l'année  tOG3,  Dominique,  invité  par  le  roi  de 
Léon  el  de  ('-aslill(\  prcnail  pai'l  à  une  auli'e  tèle  du  même  genre,  mais 


(pli  précède  d'ordinaire  la  partie  princi- 
pale (in  dociinient.  —  On  est  .siirpri:^  de 
voir  Ferreras  placer  la  translation  en  106."). 
1.  (Jrinialcl,  (|ui  i)arle  de  cet  événement, 
a  surtout  (Il  vue  la  pré-diclion  (pie  fit 
Doiniiiiipic  011  cette  circonstance.  Il  se 
contente  de  mentionner  la  présence  du 
saint  il  la  translation,  sans  oxplicpier  la 
part  rpiil  y  prit  ;  •<  Adfiiit  intcr  collegas 
suos  cunctorum  deciis  vir  Domini  Domi- 
uicus  i<  Vila,  dans  Vergara,  page  3i3)  ; 
mais  l'inscription  de  1137,  trouvée  en 
l.'ni  dans  la  chasse  qui  renfermait  les 
Ossements  des  martyrs,  est  anlrement 
explicite  :  "  In  hoc  tuiiiiilo  iaccnl  sauclo- 
nim  martyriim  Viuccnlii,  Sabine  et  Chris- 
Iclc  fratruni  corpora....  (que)  Ferdiuandus 


rcx..  in  hoc  Arlacence  nionasterinm  ordi- 
nis  sancti  Denedicti  transtiilit,  admonitis 
primo  ab  angelis  sanctis  Doininico  Silensi 
et  Garsia  Arlacensi  abliatibus  ",  etc.  On 
trouvera  dans  Yepes  {Coiunira,  t.  ^'l, 
f(d.  210  et  478;  ce  précieux  témoiguage, 
que  nous  soupçonnons  toutefois  être  bien 
postérieur  à  l'année  11.37. 

2.  Il  uest  pas  douteux  (pi'une  portion 
des  reliques  demeura  ou  du  moins  re- 
vint bionli'it  à  Avila.  Elles  furent  enfer- 
UK'es  vers  la  fin  du  XI"  ."«ii-cle  dans  uu 
splendide  tombeau,  sur  lequel,  dans  les 
si('clcs  suivants,  fut  bâtie  rt'glisc  de  San 
Vicente,  ipii  est  encore  debout  et  compte 
parmi  les  monuments  les  plus  curieux  de 
l'antique  cité. 


SAlSt  DOMINIQUE;    aBBÉ  DE  SILOS 


S9 


bien  plus  solennelle  encore  que  la  précédente.  Nous  voulons  parler 
de  la  translation  dans  la  cité  de  Léon  des  reliques  du  grand  docteur 
des  Espagnes,  saint  Isidore.  La  sainteté  de  l'abbé  de  Silos  y  éclata 
par  un  fait  que  les  témoins  regardèrent  comme  miraculeux  et  dont 
Luc,  évéque  de  Tuy,  nous  a  conservé  le  souvenir  \  Le  roi  Ferdinand 
faisait  alors  construire  à  Léon  la  somptueuse  basilique  deSaint-Jean- 
Baptisle,  près  de  laquelle  il  avait  choisi  sa  propre  sépulture.  Il  voulait 
l'enrichir  des  reliques  de  la  vierge  martyre  sainte  Justa,  que  le  roi  de 
Séville  avait  promis  de  lui  donner.  Dans  ce  but,  il  envoya  auprès  du 
monarque  musulman  le  vénérable  Alvit,  évéque  de  Léon,  et  Ordonius, 
évèque  d'Astorga,  accompagnés  du  comte  Munoz  et  dune  escorte 
militaire.  On  ne  put  retrouver  le  tombeau  de  sainte  Justa  malgré  la 
promesse  de  l'émir  de  Séville  ;  mais  le  bienheureux  Alvit  découvrit 
celui  de  saint  Isidore.  Il  était  sur  le  point  de  retourner  dans  sa  ville 
épiscopale  avec  les  dépouilles  du  saint  docteur  lorsqu'il  fut  surpris 
par  la  mort  ■  ;  de  sorte  que  l'évêque  d'Astorga  et  sa  suite  rentrèrent 
à  Léon  avec  les  corps  des  deux  saints  évèques  Isidore  et  Alvit.  Le  roi, 
accompagné  de  toute  sa  cour  et  d'un  nombreux  cortège  de  prélats, 
vint  les  recevoir  en  grande  pompe  près  des  remparts  de  la  ville,  sur 
la  petite  rivière  du  Torio  '.  De  là,  les  reliques  de  saint  Isidore  devaient 


i.  Luc  a  composé  son  Hisloria  Trans- 
lalionis  (xaDcli  Nidori)  .ivant  de  monter 
sur  le  siège  épiscop.il  de  Tuy,  et  ù  l'épo- 
que où  il  était  eiK-ore  chanoine  de  la 
c^>lléginle  de  Saiiit-Lsidore  de  Léon  11201- 
1239  .  Il  nous  prévient  lui-nii'-mc  qu'il  oe 
Contente  le  plus  touvent  de  reproduire  le 
récit  des  miracles  opérés  par  .laint  Isidore, 
tels  que  ses  devanciers  les  avuieut  consi- 
gnés p.ir  érrit  dans  le»  archive*  de  son 
église  collégiale,  ce  qui  ajoute  une  auto- 
rif  iiliére  à  son   téiniii(;na;{o.  (Voy. 

17    ,  ,    ..  t    X.XII,  p.  142., 

3.  On  a  ignoré  longtemps  la  date  pré- 
rite  de  la  lu'irt  de  «ninl  Alvit,  qui  dViprés 
l'inscription  de  «on  tombeau  primitif, 
découvert  en  1866  dans  la  cathédrale  de 
l.eon,  derri'Tc  l'autel  de  saint  lldefthonse, 
aurait  eu  lieu  le  3  septembre  lOGJ.  (Voy. 
Fita.  Hreueriloê  de  un  rinr/r  a  Santiago  de 
(inlirta,  1880.  p.  Ii8-i.'i0.)  Ce  qui  ne 
parait  pas  douteux,  c'est  que  la  transla- 
tion se  lit  M-ub-menl  le  22  dérrnibrr  de 
l'auaée  sui«aiile.  (Vuy.  Iliscu,  Kêp.  taijr.. 


t.  XXXVI,  Appendice,  p.  CXCI  ;  et  Chronicon 
Silen.se,  Ihid.,  t.  XVIl,  p.  327-318  de  la 
2«  édit.).  Toutefois,  d'autres  témoignages 
la  placent  au  21  ou  même  au  23  de  ce 
mois.  {Acta  sanctoi  um,  t.  I*'  d'avril,  p.  358, 
et  Esp.  sar/r.,  t.  IX,  p.  211.) 

3.  Le  ciinte.xte  montre  bien  <|u'il  s'agit 
ici  du  Turio  et  non  pas  du  Duero,  comme 
l'ont  pensé  les  lUdlainli'Jtc»  {lor.  cil.).  Le 
l)utTo  se  trouve  ;i  plu-<  «le  rpiiii/e  lieues 
de  la  ville  de  Léon.  (Cf.  Hrer  y  Dinz- 
Jiméhes,  l'uliiloijo  de  lus  côilives  df  l.enn, 
1888,  p.  X.)  —  yuant  aux  principaux 
personnages  présents  à  celle  Imnslalion, 
on  trouvera  leurs  tioms  ci-dessus  (p.  .'î.'j), 
à  la  suite  de  la  charte  dont  nous  avons 
reproduit  la  dernière  partie.  On  y  remar- 
quera la  sigfialure  de  Pierre  'l'elrus  fran- 
lifjruiij,  évéque  du  l'uy.  Nous  i^'iioroiis  le 
motif  de  la  préxence  de  ce  prélat  à  la 
cour  du  roi  de  Castille.  Les  auteurs  du 
Giillia  chrinliiînin  t.  Il,  col.  Ci'.)'.!)  ne 
lignaient  même  pa«  le  sitnpie  fait  de  sou 
Voyage  en  Kipagtie. 


60 


msTOlKE   DE    L  ABBAVE    DE    SILOS 


^'Ire  portées  a  la  nouvelle  basili(juo,  iaiidis  que  celles  du  bienheureux 
Alvil  seraient  ensevelies  dans  la  cathédrale  de  Sainte-Marie.  Mais 
laissons  ici  la  parole  au  célèhrc  évèquc  de  Tuy.  «  On  était  arrivé, 
dit-il,  à  la  porte  appelée  la  Porte  de  /'Arc,  lors(jue  un  dillérent  très 
vif  éclata  parmi  la  foule  au  sujet  du  corps  du  saint  pontife  Alvit. 
beaucoup  voulaient  (ju'il  fut  transporté  dans  l'église  de  Sainl-Jean- 
Haptisle.  Or,  à  cette  très  célèbre  solennité  assistait  Dominique,  abbé 
du  monastère  de  Silos,  homme  vénérable  dont  tout  le  nuinde  exaltait 
la  sainteté  et  la  merveilleuse  puissance'.  Il  désirait  vivement  nietli'e 
un  terme  à  la  querelle  qui  divisait  le  |)euple,  et  tous  en  elfet  furent 
d'accord  pour  s'en  remettre  à  sa  décision.  Après  avoir  répandu  ses 
prières  en  présence  du  Seigneur,  et  invo([ué  le  très  saint  docteur 
Isidore,  il  commanda  de  placer  sur  des  chevaux  les  restes  des  saints 
pontifes  renfermés  dans  deux  litières  :  le  corps  do  l'évècjuc  Alvit 
serait  enseveli  là  où  le  conduirait  l'une  des  montures  sans  être  guidée 
par  personne.  En  entrant  dans  la  cité,  le  vénérable  Dominique  frap[)a 
légèrement  de  son  bâton  les  bêtes  chargées  de  leur  pieux  fardeau.  Un 
ange,  nous  le  croyons  fermement,  continue  le  narrateur,  montra  leur 
chemin  à  ces  animaux  sans  raison,  car  Dieu  ne  voulait  pas  (jue  l'église 
cathédrale  (de  Sainte-Marie)  fut  privée  de  son  bienheureux  j)asteur. 
Aussi  le  cheval  qui  portail  le  corps  de  saint  Alvit  se  dirigea-t-i!  en 
droite  ligne  vers  cette  même  église  de  Sainte-Marie,  tandis  que  les 
autres  allaient  à  la  basilicjue  de  Saint-Jean-Bapliste.  » 

Le  moine  de  Silos  qui  a  composé  un  abi'égé  de  la  vie  de  Ferdinand 
le  (iraiid,  et  (jui  très  probablement  fut  un  des  témoins  de  la  translation, 
ne  parle  pas  expressément  de  ce  prodige  ;  mais  il  y  fait  une  allusion 
évidente  dans  un  passage  de  sa  chroni(jue  ^ 

Une  tradition  moins  ancienne,  mais  ailmise  par  tous  les  hagiogra- 
phcs  à  j)artirdu  xvi'  siècle  (c'est  malheureusement  bien  tard)  nous 
parle  d'un  voyage  (|ue  l'abbé  do  Silos  lit  dans  la  Hioja  à  une  époque 
qui  n'est  pas  déterminée,  dans  le  but  de  fortifier  le  courage  de  son 


1.  "  Aderat  tune  huic  celeberriiiifE 
soleuiuitati  vir  venerahilis  Doiiiinicus, 
alibas  inoiiasterii  de  Silos,  cuius  sanrlitas 
grali.irimi  eHVrcliatiir  a  cunclis.  >■  iMij,'ne, 
Palrol.  lai.,  LXXXI,  col.  954.) 

2.  <•  Roati.ssiiui  roiifcssoris  Isiduri...  cnr- 
pu!»  in  hasilica  Sani'.li  lotiaiiuis  Haplistf, 
qiiaiii  idem  sereni.ssimus  rex...  Leffione 
noviter    fabricaverat,     reposuit.     Alvilus 


antoiii  vencrandus  Anlislcs,  in  eccle^ia 
Heale  .Marie,  oui  prefuerat,  Deo  amiitentc, 
lial)else|)iileruni.  »  {Chronicun  Sileiise,  dans 
l'i:sp.  sagr.,  L  XVII,  2»  édit.  p.  319.)  Le 
continuateur  de  Fierez,  le  savant  P.  Risco, 
voit  dans  les  mots  I)eo  annuriite  une  con- 
lirmaticiu  du  récit  de  Luc  de  Tuy.  [Ihid., 
t.  XXXV,  p.  94.)  Nous  nous  rangeons 
volontiers  à  l'avis  de  ce  grave  historien. 


SAINT  DOMINIQUE.    ABBE    DE  SILOS 


61 


homonvme  saint  Dominique  de  la  Galzada  (de  la  Chaussée)  '.  Cet 
humble  serviteur  de  Dieu,  après  avoir  dcmîandé  en  vain  l'habit  de 
Saint-Benoit  aux  abbés  de  San  Millan  et  de  Yalvanera,  s'était  retiré 
dans  le  désert,  où  il  vécut  quelques  années,  puis  sur  les  bords  do  la 
rivière  Oja.  près  de  la  route  que  suivaient  d'ordinaire  les  nombreuses 
caravanes  de  pèlerins  accourus  de  la  plupart  des  contrées  de  l'Europe 
pour  vénérer  àCompostelle  le  tombeau  de  l'apôtre  saint  Jacques.  Cet 
eadroit  olîrait  aux  dévots  voyageurs  un  passage  difficile  et  même 
dangereux  pendant  la  mauvaise  saison.  Le  saint  homme  conçut  le 
dessein  d'y  porter  remède  en  construisant  une  puissante  chaussée  et 
en  jetant  un  pont  sur  la  rivière  *.  Il  désirait  aussi  élever  un  hôpital 
pour  y  nourrir  et  y  soigner  de  ses  mains  les  |)élerins  les  plus  nécessi- 
teux et  les  infirmes.  Poussé  par  sa  charité,  il  commença  avec  courage 
ces  grands  travaux.  Mais  les  difficultés  ne  lui  manquèrent  pas  dès 
le  début,  et  il  doutait  déjà  du  succès  d'une  œuvre  si  au-dessus  de  ses 
forces,  lorsque  Dominique  de  Silos,  instruit  nous  disent  les  biogra[)hes 
par  une  révélation  céleste,  se  hâta  de  venir  auprès  de  lui.  Consolé  et 
ranimé  par  les  exhortations  du  saint  abbé,  le  pieux  et  vaillant  solitaire 
poursuivit  avec  une  nouvelle  ardeur  son  entreprise,  qu'il  eut  la  joie 
de  conduire  à  bonne  fin  longtem[is  avant  sa  mort  (1109.)  Autour  de 
son  hôpital  et  de  son  église  les  maisons  s'étaient  groupées  peu  à  peu. 
Elles  ne  tardèrent  pas  à  former  une  ville  im[)ortanle,  (jiii,  empruntant 
le  nom  de  son  fondateur  et  de  son  u'uvre  priiuipale,  s'apj)ela  Santo 
Domingo  de  la  (>al/ada  \  —  Vers  le  commencement  de  décembre  de 
l'aimée  1072,  saint  Domini(jue  de  Silos  aurait,  d'après  la  tradition. 
a.ssisté  dans  l'église  de  Santa  Agueda  de  Hiirgos,  à  la  fameuse  cérémo- 
nie du  Juramenlo,  dans  laquelle  le  roi  Alphonse  Vi  dut  jurer  soleniKîl- 


1.  On  ia  troure  mentionnée  par  Pedro 
de  la  Ve((a  tFto$  sanrlorum,  Sara^o««e, 
1"Ȕlj  ;  Juan  .Malrlonailo  l'H.-p  tanclorum, 
hreoi  elefjanti'/'ie  nhjlo  romjtoiitlir,  UxiTfion, 
1513);  Toinax  «Je  Trugillo  \Thetauru»  con- 
rionalorum,  Harc<'l<>ni",  l'8.1,  l.  Il,  roi. 
2270^,  etc.  Touf  ce*  auteur*  afliruD-nt  le 
fait,  mais  ne  riteul  aucun  ti^nioignage 
érrit  plu*  anrieu. 

2.  O  pout  (le  vin((t  rini|  arrhes  oxi*- 
tail  encore  il  y  a  (|u<'li(iie«  aiune*,  h  peu 
pré*  tel  ipril  fut  ItAlt  nti  XI*  fiérle.  — 
Ver*  la  niAnte  ^p<»|iir-  et  pt'mianl  la  pn-- 
nii/-re  nioiiiA  ilu  %ut\i-  «1111.1111,  *nint 
Jean  d'OrtfKa  imitait  IVtrmple  de   *anil 


l)oniiiii<|uc,  <l()iil  il  fut  ((iipIi|iic  Ic-nips  lo 
disriplc.  Il  (iinHlniisit  [liiisienré  linspircs, 
de*  pont»  l't  iJoH  cliaiisHi'-cs  |)oiir  ia  coiii- 
nmdilf  ijf^  pi'ii'rins.  (Voy.  l'A'*/',  "«if/i'., 
t.  X.WII.  iMp.  VI  ;  \tnn.  I8.j  cl  siiiv.  de  l.i 
2"  édition. I  —  l/(''vi''i|iii'  l'i'l.ij^i'  ilit  du  roi 
Alphonse  VI,  contmiporain  ilc  iioh  deux 
Maint»  :  «  Stiiduil  faccn-  fuiuies  ponlc» 
«pli  Niint  a  Lurroiiio  {t.tif/ronni  uKipic  ad 
Sanrtiiiii  Jandiinii.  ■■  J'hrui.iion  l'ilii;/ii, 
(ivrlentiM  rpitropi,  daiiH  KIorcz,  Kitp.  mif/r., 
t.  XIV.  p.   m  ;  -2'  éd..  p.  *8'J. 

'I.     N'«iy.    T«'Jn«la  ,    llinl'triii      tir     Stmln 
Ihimiinjo   dr  In  i'alinda,    in  fid.,    .M<i<liiil. 


(;2 


IIISTOIUE    DE    L  ARBAYE    DE    SILOS 


Icnicnl.cii  |ii'(''S('nc(' (le  Uodiigiie  le  Campeador  ol  des  gcands  soigiiours 
du  royaume,  de  n'avoii"  pi'is  aucune  j)arl  au  meiii-lt-e  de  Sanclie  le 
l'orl  son  frère'.  Mais  passons  ;  cet  éyènenienl  louche  d(î  lro|)  près  à 
la  légende  pour  niéiiter  une  sérieuse  allenlion. 

X.  —  O  voyage  à  la  capitale  de  la  (laslille  fut  vraisemblablement 
le  dernier  de  l'abbé  de  Silos  Un  an  après  (20  décembre  1073),  il  s'cii- 
dormuit  doucement  dans  le  Seigneur,  assisté  de  ses  nombreux  disci- 
ples [omni  muUiludine  fratriim,  dit  l'hagiograplie  contemporain)  et 
de  son  vénérable  ami  Ximenus  ou  Siméon,  évèque  de  Hurgos-.  ÎNon 
corps  fut  enseveli  dans  le  cloître  du  monastère^  près  de  la  porte  dite 
de  San  Mitjuel,  (jui  donnait  accès  à  la  partie  bassede  l'église  abbatiale  ^ 


1.  C'est  du  moins  ce  qu'il  est  pcrinis 
de  conclure  de  deux  privilè^'cs  accordés 
alors  par  le  nouveau  roi  de  Caslillo  à 
l'abbaye  de  Saint-Pierre  de  Cardeûa.  ^Voy. 
JJorganza,  l.  I.  p.  4iO;  t.  II.  p.  439.)  Il  va 
sans  dire  que  nous  ne  nous  portons  prs 
parant  de  l'authenlicité  de  ce  célèbre 
sernient  si  souvent  ciianté  dans  les  Ro- 
manceros du  Cid.  poésies  d'une  ravissante 
naïveté,  mais  d'une  bien  mince  valeur 
liisloriquc. 

2.  Voyez,  pour  b's  détails,  l'intéressant 
récit  de  (îriuiald  qui  fut  témoin  de  cette 
mort  [VtlHy  dans  Vcrgara,  p.  36S-310). 
La  cellule  où  Dominique  rendit  le  dernier 
soupir,  fut  dans  la  suite  convertie  en 
chapelle,  et  a  été  de  tout  temps  visitée 
avec  respect  par  les  pèlerins.  Klle  conser- 
va son  caractère  primitif  jusqu'en  IfilS. 
époque  où  un  abbé  de  Silos  eut  la  malen- 
contreuse idée  de  lui  donner,  sans  toucher 
cependant  aux  anciennes  murailles,  la 
forme  usjcz  élégante  mais  troj)  banale 
(pie  nous  lui  voyons  encore  aujourdlmi. 
{Arch.  deSilos^  «  Librosde  Deposilo  »,  ad  au. 
Ifi-iJ'i,  f»  1.H2  v.)  Cette  cellule  s'appelait  au 
X\'l«  siècle  laCiiiiiara  dri  l'arai/soiSvUmïn 
Solire,  p.  5)  et  dans  la  suite  la  C'imara 
Sa  II  In. 

3.  .Nous  voudrions  pouvoir  duuuer  ici  le 
polirait  de  saint  Dominique.  Grimald  ne 
nous  l'a  pas  lais«é.  Quebiucs  mots  jetés 
ça  et  là  dans  le  récit  ties  apparatious  ilu 
.•ainl  abbé  nous  permettent  cependant  de 
saisir  plus  d'un  trait  de  sa  physionomie. 
Ils  nous  la  représentent  sou^'  la  ligure  d'un 


»  beau  vieillard,  petit  de  taille,  mais  d  un 
aspect  vénérable  »  ;  sur  sa  tête  h  demi 
chauve  brillait  une  couronne  de  cheveux 
blancs.  11  s'avançait  avec  gravité  dans 
son  austère  costume  monaslicpie,  en 
s'appuyant  sur  un  bâton  d'or.  «  Adest 
bcalus  Domiuicus...  in  habitu  mouachili, 
rcgciis  suos  gres«us  sustentatioiie  baculi  " 
(  Vita,  dausVergara,  p.  390).  «  Sencx  decorus, 
veneranda  facic,  canicie  alipie  calvicie... 
fcrens  maïui  baculum...  •>  (Ihid.,  p.  400j. 
—  <>  Vir...  statura  pusillus,  veneranda 
canlcie  et  calvus.  »  [Ihid.,  p.  418  et  'i26.) 
Lue  nuit  Galindus,  serviteur  de  (jrimald, 
voit  deux  h(untues  entrer  dans  l'église  où 
il  dormait  :  l'un  était  saint  Klienne,  "  lon- 
gissimiis  iuvenis  pulcerimus  »  ;  l'autre 
nomiuiipie,  «  statura  pusill.is.  veneranda 
canilie  et  calvus,  baculum  fercns  in  maiii- 
bus.  »  (Ihid.,  p.  428.1  Vnc  autre  fois  le  bien- 
heureux apparaît  près  de  Carrion  :  »  Vir 
statura  pusillus...  ferens  baculum  nurciim 
in  manibus,  ac  super  brachium  queiu- 
dcm  fcrens  librum.  »  [Ihid.,  p.  435.)  — 
Au  .\l 11"  siècle  Pcro  Marin  met  les  paroles 
suivantes  dans  la  l)ouche  d'un  brave 
forgeron,  (|ui  était  venu  faire  empiète  de 
fer  à  Silos.  Saint  Dominique  lui  apparaît: 
<•  Je  vis,  dit-il,  un  homme  debout,  petit 
de  corps,  la  figure  amaigrie,  le  nez  long, 
les  yeux  saillants  et  brillants.  11  portait 
une  riche  chape  de  soie,  comme  celles 
que  révèlent  les  évèques  cl  les  abbés 
pour  les  processions  ;  elle  était  très  blan- 
che, ouverte  par  devant  et  traînait  bien 
la  longueur  de  trois  palmes.  »    [Miiacido.i 


SAINT    DOMINIQUE.    ABBÉ   DE    SILOS 


63 


Les  prodiges  se  muUiplièrent  rapidement  sur  son  tombeau  et  la  sain- 
teté du  glorieux  thaumaturge,  déjà  si  manifeste  pendant  sa  vie,  prit 
dès  lors  un  tel  éclat,  que  les  évé^ues,  le  roi  et  le  peuple  la  procla- 
mèrent bient«)t  d'une  voix  unanime.  Dès  l'année  1076,  l'évêque  de 
Burgos  retirait  le  corps  du  saint  abbé  de  l'tiumble  sépulture  oi!i  il 
l'avait  déposé  deux  ans  et  demi  auparavant,  et  au  milieu  de  la  plus 
grande  pompe,  et  des  acclamations  dune  foule  innombrable,  le  trans- 
férait dans  la  basilique  de  Saint-Sébastien.  Il  le  renferma  dans  un 
sépulcre  en  pierre,  disposé  à  cette  fin  dans  la  nef  du  côté  de  l'évan- 
gile, sous  un  édicule  en  forme  de  confession,  qui  fut  aussitôt  surmonté 
d'un  autel  sous  le  vocable  de  Saint  Dominique  '.  C'était  le  mode  le 
le  plus  ordinaire  de  la  canonisation  des  saints  à  cette  époque.  Dès 
lors,  nous  voyons  l'abbaye  perdre  peu  à  peu  son  ancien  titre  de 
Saint-Sébastien  pour  adopter  celui  de  Saint-Dominique  qu'il  conserve 
encore  de  nos  jours  ■. 

Nous  ne  pouvons  nous  arrêter  ici  sur  lesguérisons  et  les  merveilles 


chap.  LU,  dans  Vergara,  p.  181.)  Chose 
curieuse,  ce  portrait  répond  assez  exacte- 
uient  à  la  statue  de  i^aint  Dominique 
rnlouré  de  captifs,  placée  aujourd'hui  à 
l'entrée  de  la  Comara  Santa  et  qui  date 
probablement  du  XI IM  siècle.  Elle  se 
trouvait  autrefois  sous  le  portique  de 
l'aucieune  église  abbatiale.  —  Nous  ne  con- 
naissons qu'une  représentation  du  i^aint 
abbé  qui  soit  ant<rieure  .i  le  grouiie. 
C'etl  un  tableau  en  émail  du  XII*  siéclf, 
plaqué  à  cette  époque  sur  une  cassette 
mauresque  de  1020  a'tucllemcnt  au  musée 
de  Uurgu*.  Il  semble  avoir  été  exécuté 
d'une  façon  assez  sommaire  et  na  rien 
qui  rappelle  un  portrait.  On  y  voit  le 
bienheureux  en  mitre  et  en  crosse  entre 
deux  anges,  avec  cette  inscription  :  SA.nTVs 
Doai.'vici  tir  .  Voy.  à  la  Hii  du  volume,  un 
deiaio  de  ce  tableau . 

I.  Grimald  ne  précite  pas  la  date  de  In 
translation.  Il  dit  •eulnment  que  le  corp.t 
du  «ami  rcpo*a  «ous  le  cUAin-  «  per 
quedam  annorum  curricula.  »  Saint  l)o- 
mii.  I    tom- 

b«-.i  ,        ■  ii(|u'cn 

1133,  date  de  la  M-cond^  translation,  ilont 
il  ««-ra  question  plu*  longuement  dans  la 
•ml''. 

ï.  I,e  plus  ancien  document  daru 
lequel  apparaît  la  nouvelle  dénomination 


est  un  privilège  d'Alphonse  VI,  daté  du  20 
août  1076.  Voy.  le  Recueil,  p.  24.)  Vergara 
(Prologue,  S  15)  donne  par  erreur  à  ce 
diplôme  la  date  du  19  avril.  —  Quant  au 
jour  précis  de  la  translaliou,  Tamayo 
iMarhjrol.  Hispan.,  au  18  août)  la  place  au 
18  août  et  non  au  28,  conmio  dit  Ver- 
gara.) .Mais  la  phrase  et  les  deux  vers 
qu'il  altrihue  à  (iritnalil,  el  i\\n  anirnient 
en  cfTct  (lue  cftle  .solciinili^  eut  lieu  en  la 
ft'lc  de  sainte  Hélène,  sont  apocryphes  et 
ne  se  trouvent  [)as  dans  le  texte  de  la 
vie  de  saiut  I)oinini(|uc.  (^lueiques  églises 
l'ont  célébrée  le  18  mai  Vergara,  Prol., 
§  18  ,  et  c'est  à  celte  date  (ju'on  la  fêle 
aujourd'hui  encore  à  Tolède  dans  le  mo- 
nastère de  Santo  Domingo  ri  .iiili;/iin.  1! 
semble  toutefois  plus  naturel  de  s'en 
tenir  sur  ce  point  à  la  tradilion  de  Silos. 
Aussi  loin  qu On  peut  reuionler,  la  trans- 
lation y  fut  toujours  honorée  le  r>  du 
mois  de  janvier.  (Cèrénnuiial  île  Silos, 
Arch.  lie  Silos,  ms.  11  lu  ni'inuHcrit  de 
Silos,  aujourd  hui  à  la  Hililiotlièqne  na 
tionale  <le  Paris  Nnov.  acq.  i.it.,  n"  2I'.U 
et  qui  dnir*  du  coumieni-ernent  du  MM" 
si^clf,  plaer  In  messe  cl  l'hymne  de  la 
trnnsintion  entre  la  fête  <le<<  Saints  Inno- 
cent» 28  décembrei  cl  eelle  de  saint 
Vicloricn  ahbè  (12  Janvier),  pur  consé- 
quent   dnn«    les    premicrA    Jours   ilc    l'an- 


(.i 


iiiSTOMU':  i)i:   I.  Aiiiiwi;  i>e  silos 


sans  nom])ro  upériVs  piv?  du  ioinhenii  du  grand  abbé  ol  (jiie  nous  si- 
gnalent les  chi'oni(|uours  de  Silos.  Il  n'est  pas  possil)le  non  plus  do 
iN'tracor  les  scènes  loiiclumles  qui  se  renouvelèrent  pendant  des 
siècles  autour  de  l'aulel  du  saint,  alors  que  des  milliers  de  ca})lifs 
chrétiens,  délivrés  par  son  intercession,  venaient  se  prosterner  devant 
ses  reliques  et  y  déposer  leurs  chaînes  coninie  autant  de  lroj)hées  à  la 
gloire  de  leur  libérateur.  La  tradition  estime  à  plus  de  douze  mille  le 
nombre  des  malheureux  esclaves  ainsi  arrachés  aux  cachots  musul- 
mans '.  Cirimald  qui,  comme  on  le  sait,  écrivait  vers  1090,  se  con- 
tiMite  d'en  citer  quelques  exemples.  Mais  le  moine  I*ero  Marin,  (\\n 
vivait  de  Silos  dans  la  seconde  moitié  du  XIII'  siècle,  nous  a  raconté 
d'après  le  récit  des  captifs  eux-mêmes,  la  délivrance  d'environ 
«[ualre  cent  cinquante  chrétiens,  pendant  la  période  qui  s'étend  du 
règne  de  saint  FcM'dinand  à  celui  de  son  petit-fils,  Sanchc  le  Hrave 
(t2;{2-1287)  -. 

A  la  suite  de  la  translation  de  107G  dont  il  vient  d'être  parlé,  la 
plupart  des  églises  d'I']spagne  ne  tardèrent  pas  à  célébrer  la  fête  de 
saint  Dominique  de  Silos.  Il  était  tout  naturel  (jue  le  monastère  de  ce 
nom  fut  le  premier  dans  ces  hommages  liturgiques  rendus  à  son 
glorieux  restaurateur.  Aussi  y  voyons-nous  son  culte  revêtir  plus  (jue 
partout  ailleurs  une  solennité  et  une  pompe  vraiment  extraordinaires, 
tant  à  cause  du  concours  incessant  des  pèlerins,  qu'en  raison  des 
nombreuses  merveilles  qui  se  renouvelaient  sans  cesse  auprès  de  ses 
relicjues  \ 

Deux  fêles  furent  instituées  à  Silos  en  1  honneur  du  saint  thauma- 
turge :  celle  du  Tra/tsitiis  au  jour  aniversaire  de  sa  mort  ;20  décembre^, 


IK'C.  .Malheurcuscmciil,  toiilc  la  paitio  liii 
calrnilrier  <(iii  rptiferiiiail  les  mois  de 
janvier  cl  de  fcvrior  iiiaiu|iie  dans  notre 
niannsrril. 

1.  ^■e^^'a^a,  l'rologuc,  g  6. 

2.  On  peut  lire  dans  Vcrgara  (pages 
r2S-220)  ces  naïfs  récits  en  vieille  pro'se 
rastillanc,  publiés  d'après  le  manuscrit 
original  de  Pcro  Maria.  lU  sont  pleins 
de  curieux  détails  sur  les  nupurs  et  les 
coutumes  de  ri>i)agne  à  relie  éporpie,  et 
aussi  sur  les  cruels  Iraitements  fju'avaient 
a  euflurer  de  la  part  des  Maures  les  escla- 
ves clireliens.  —  Les  caplifs  d(-livrcs  par 
l'intcrvcnlion  de  saint  Dominique  appor- 
taient  souvent   leurs   fers   à    Silos   et    les 


suspendaient  aux  murs  de  léglise  abba- 
tiale. Bien  que  la  plupart  de  ces  chaînes 
aient  été  distribuées  a  diverses  églises  ou 
eHij)loyées  à  daulres  usages,  il  en  reste 
encore  un  bon  nombre,  dont  on  a  décoré 
la  galerie  qui,  dans  l'église  de  Silos,  sert 
comme  de  vestibule  à  la  nouvelle  Capilla 
(li'l  Sanlo. 

:i.  Voy.  Grimald,  Vila,  lib.  II,  c.  .10,  .'M, 
38,  40,  50.  .'i2,  60.  Lib.  III,  c.  1.  etc.  — 
L'auteur  termine  son  premier  livre  le 
jour  du  Trnnsilus  du  saint  :  «  ...  Interces- 
sioMc  beali  patris  nostri  Dominici,  cuiiis 
hodic  fesliva  gaudia  felicis  ad  superna 
gaudia  Iransitus,  fcstivis  et  sidemnibus 
officis  celebramus  »,  etc. 


SAINT   DOMINIQUE^   ABBÉ    DI:;    SILOS 


63 


et  celle  de  la  Translation  le  o  janvier  '.  Elles  s'y  célèbrent  encore 
avec  éclat,  surtout  depuis  la  récente  restauration  de  l'abbaye,  bien 
que  la  fête  du  o  janvier  ail  été  renvoyée  au  deuxième  dimanclie  après 
Pâques,  en  raison  de  la  seconde  translation  faite  au  siècle  dernier  -. 
Mais  le  temps  n'est  plus,  où  les  rois  et  les  peuples  de  la  catholique 
Espagne  se  pressaient  autour  du  saint  tombeau,  et  Dominique  de 
Silos,  qui  fut  pendant  de  longs  siècles  un  des  saints  les  plus  popu- 
laires de  la  péninsule,  a  vu  déserter  peu  à  peu  les  âpres  sentiers  qui 
conduisent  à  sa  demeure  '\ 

Il  serait  trop  long  de  parler  ici  avec  quelque  détail  du  culte  litur- 
gique dont  notre  saint  fut  l'objet  en  Espagne,  à  partir  du  XT  siècle 
jusqu'à  nos  jours.  Il  suffira  de  dire  qu'il  se  répandit  ra})idement  et 
devint  bientôt  général,  non  seulement  dans  les  monastères  bénédictins, 
mais  encore  dans  les  cathédrales  et  autres  églises  tant  séculièi-es  ([ue 
régulières  *.  Il  ne  disparut  dans  un  grand  nombre  qu'au  XVI''  ou  au 
XVII*  siècle,  lors  de  la  réforme  romaine  du  bréviaire  et  du  missel. 
Cependant,  à  l'occasion  de  la  dernière  translation  des  reliques  du  saint 


I.  Les  offices  coajpo!»cs  pour  «es  deux 
solennités  sont  très  probablenieut  de 
Ijrimald  lui-mAmo.  On  les  trouvera  dans 
Vergara  p.  4"<2-460),  (jui  les  a  tires  du 
manuscrit  original  de  la  vie  du  f^aint  •iblié. 
Nous  ne  savons  jusqu'à  quelle  époque 
le  monasl."-re  d<'  Silo»  conserva  dans  sa 
liturgie  res  office»  primitifs  ;  mais  il  in-iii- 
ble  ressortir  du  procès  -  verbal  dune 
délibération  du  conseil  de  l'abbé  tenue  en 
163N,  qu'ils  étaient  encore  en  u'age  à 
cette  date  {Archivée  de  SHom,  ms.  64, 
■  Ijbro  de  roiiœjo*  »,  ad  ann.  I6.'i6.'  De  nos 
Jours,  nons  ne  connaissons  ((ii'une  seule 
égU%e  qui  les  ait  garder  à  peu  près  tels 
qu  ou  les  récitait  à  Silos  vers  la  fin  du 
XI*  si/;cle.  C'est  celle  de  l'abbaye  des 
Cisterrirnne*  auparavant  di-s  Uénédic- 
lioe»;  de  Saint-Uouiinique  de  Silus  (que  le 
p«i,    '  '     fioinini/o  el  Arifif/uo) 

d.ii  —  Nous  appn-non» 

au  dernier  moment  nue  les  Bént'-dictins 
de  Silos    v  litenir   de   Houie    la 

fariillé  d»-  ,  <•. 

i.  On  trouve  dan*  VerKara  'p.  112-127) 
Ira  détails  de  rell<'  dprtiKrc  lrnri»lalion, 
qui  eut  lien  le  l'J  avril  Mil,  il  «nr 
lai|ue||e  n<ius  auront  a  revenir. 


.■}.  Seule  la  petite  ville  de  C.ifias,  patrie 
rie  notre  bienheureux,  est  restée  fidèle  aux 
traditions  des  âges  de  foi.  Tons  les  ans, 
vers  la  féfe  de  Saint-Michel  de  scplenibre, 
un  ).'r<'upe  de  quin/.e  à  treule  pèlerins, 
quelquefois  davantage,  traverse  Jes  hautes 
nionla^ties  (pii  séparent  la  Kioja  de  Silos 
et  vient  p.is«er  quelques  jours  près  des 
reliques  de  celui  qu'ils  sont  licrs  d'appeler 
leur  saint,  iiiieitro  xaitlo.  Les  plus  vaillants 
font  ce  long  et  pénible  trajet  à  pied. 
Ceux  qui  viennent  pour  la  première  fois 
déposent  leurs  chaussures,  avant  de  fran- 
chir les  dernières  hauteurs  qui  abritent 
Silos  près  des  lorres  de  (lara/.o,  dans  uti 
endroit  où  s'élèvent  deux  rochers  appelés 
lan  dim  llrrmanu.s,  et  arrivent  nii-iiieds  au 
moua-'tére  p.ir  des  neuticrs  nuqilis  de 
cailloux  et  à  peine  praticables.  .Nous  lisons 
dans  un  manuscrit  du  .Wh  siècle  :  •■  La 
lieota  de  la  dedicacion  de  San  Miguel  es 
muy  solemne,...  se  dice  una  misa  al  allia 
muy  solemne,  y  vieneii  Ioh  de  flânas,  y 
danles  l.i  c.qiillji,  »  Libro  de  la  ceremo- 
nias  y  c«i*tumbres,  Arch.  de  SUoh,  in«.  42, 
fol.  1.  Soy.  la  bulle  <lu  n  m.irx  liiJ  daiiN 
le  Itecueil  de»  c/iai  te%  df  Silim,  n"  183. 

4.  I^s  bréviaires  et  aulrei  livres  litur- 


66 


HISTOIUE    DE    L  AlIlt.Wli    DR    SILOS 


abbé  en  1733,  son  nom  fui  inséré  oniciellomcnt  au  martyrologe  ro- 
main ,  el  un  décret  de  la  congrégation  dos  Rites,  rendu  à  la  demande 
de  IMiilippc  Vetde  l'ordre  de  Sainl-Henoît, étendit  de  nouveau  sa  fêle 
à  tous  les  domaines  du  royaume  d'Kspagne. 

Dès  l'année  1085,  des  églises  et  des  monastères  s'élevèrent  en  l'Iion- 


giques  du  XI l*^  au  XVIo  sit^de  (|ue  nous 
avons  pu  consulter  aux  archives  des 
calht'drales  (ie  Tolède,  de  Hurj^os,  de 
Ségovie,  de  Palcncia,  de  Calahorra,  d'0?nia 
et  de  Séville  (voy.  aussi  à  la  I{ibliothè(|ue 
nationale  de  Paris,  fonds  latin,  manuscrit 
uuuiéro  13-J34,  fol.  311  verso)  ronfcrnient 
presque  tous  l'oflice  de  saint  Doniiniiiuc 
de  Silos.  Il  doit  vraiseniblahleuienl  en 
être  de  niêuie  pour  la  liturgie  des  autres 
diocèses  de  l'Espagne.  —  In  martyrologe 
de  Burjjos  {Arch.  de  la  ciil/iédralc,  tiroir 
IX,  vol.  73,  fol.  133  \°),  qui  semble  de  la 
lin  du  Xll"  siècle  ou  du  commencement 
du  X1II«,  mais  (jui  re[)ro(luit  un  manus- 
crit plus  ancien  ivoy.  Martiuez  y  Sauz, 
Hisloria  del  lempln  catedral  de  liurgos, 
1866,  p.  302),  contient  l'éloge  suivant  du 
saint  abtié  :  «  Mil  kal.  ianuarii,  in  llys- 
paniis,  uatalis  sancli  ac  beatisîiimi  Domi- 
nici  confessoris,  per  quem  omnipotcns 
Deus  mirifica  et  admirauda  cothidie  ope- 
ralur.  ■■  Un  peu  plus  loin  (fol.  162  v"*, 
dans  une  chronique  très  abrégée  :  «  Era 
.Ma  ("XI  oliiit  saiiclus  nom'nirus  de  Silos.  « 
(Parmi  les  manuscrits  de  la  même  église, 
nous  pouvons  signaler  un  sacranicntairc 
du  XII'  siècle  (pii  provient  probablement 
de  Silos.  On  y  lit,  .i  la  fête  de  saint  Domi- 
que  :  «...  beatissimi  Dominici,  cuius  sa- 
cratissimum  corpus  pio  amore  complec- 
timur  ".)  Plusieurs  bréviaires  de  Tolède 
(Xllle  et  XIV«  s.)  portent  la  forniule  sui- 
vante :  «  In  natale  sancti  Dominici  abbalis 
IX  facimus  lertioncs  cum  Mil  capis.  Om- 
nia  sicut  iinius  abbatis  precipui,  prêter 
orationem  et  lectiones.  »  Un  lectionnaire 
romain  d'Osma,  du  commencement  du 
XII"  siècle,  renferme  déjà  la  fêle  du  saint. 
—  Cette  fête  fut  chrimèe  dans  le  diocèse 
<le  Rnrgos  jusqu'en  1443.  é|)0(pie  où  l'évê- 
que  Alonsr)  de  Carthagène  la  supprima 
comme  telle,  ainsi  que  plusieurs  autres 
solennités.  Il  ordonne  toutefois  à  ses 
cures  "  conscien  à  los  pueblos  que  las 
guardeo,  si  buenamente  lo  pueden  fa/cr, 


o  a  lo  menos  que  oyan  la  missa  mayor  en 
aquellos  dias,  exhortando  e  diziendogelo 
por  manera  de  conseio...  »  1).  Juan 
Cabeza  de  Vaca,  dans  son  synode  du 
13  septembre  1411,  tout  en  déclarant  non 
obligatoires  un  certain  nombre  de  fêtes, 
avait  maintenu  expressément  comme  de 
pr('ceptc  celle  de  saint  Dominique  de 
Silos  :  M  Como  las  ociosidades  e  vagares 
engendren  muchcdunibre  de  pecados  e 
seau  otrosi  ocasion  de  contienda  e  errores, 
lo  quai  suele  por  la  mayor  parte  acaescer 
los  dias  de  las  liestas,  esto  por  se  delec- 
tar  las  gentes  en  solazes  aquellos  dias 
mas  de  (|uanto  deven  ;  por  cvitar  taies 
peligros,  quisiessemos  acortar  la  muche- 
dumlire  de  fiostas....  Por  ende,  fazemos 
deyuso  escrcvir  las  ficstas  que  se  han  de 
guardar  necessariamenle,  e  los  que  las 
menos|)reciaren  de  guardar  sean  apremia- 
dos  por  su  cura.  Es  a  saber  la  fiesta  de 
la  nircunci«sion....  la  fiesta  de  santo  Do- 
mingo de  Silos...  »  {Vopildcion  de  fodas 
las  constituciones  del  ohispado  de  liurqos 
anthpiai  ;/  niirvas,  fechn  por  mandado  del 
mut/  reverendo  e  inaïufico  senor  el  seFior 
don  frai/  Pasciial,  ohi.ino  de  liiirgos.  » 
Dnprimé  vers  l.'iOS,  f»-  XVlll-XIX  et  LV  v, 
Arch.  d('  la  cathédrale  de  Hiiri/os,  Libro 
33,  :>inodos  y  consititcioncs.)  —  Au  XVI" 
siècle,  la  Congrégation  bénédictiiu'  d'Espa- 
gne célébrait  la  fête  de  saint  l)omiui(pie  de 
Silos  comme  solennité  de  seconde  classe 
avec  octave.  «  Die  XX  décembr.,  Dominici 
abbatis,  H,  in  cappis.  »  Oraison  :  «  Excita 
l)ou)ine  in  ecclesia  tua  spiritum...  ■■.  Les 
le<;ons  du  I*"""  et  du  U'  nocturne  (leçons 
l-VIII)  renfermaient  un  abré-gé  très  suc- 
cint  de  la  vie  du  saint  abbé.  ■■  Die  XXVII 
décembr.  S.  Joannis  Octav.  S.  Dominici 
commemoralio.  »  (Rreviarium  monasticum 
secuiidum  consueludinem  ordinis  sancti 
Benedicti  de  observautia,  congregationis 
cœnobii  Sancli  Benedicti  Vallisolelani.  Ex 
decreto  capiluli  generalisanni  MDXXXVIII. 
Excussum   apud  insigne  Sanctonun  Mar- 


SAINT   DOMINIQUE,    ABBÉ    DE   SILOS 


67 


neur  de  saint  Dominique  '.  Ces  églises  furent  particulièrement  nom- 
breuses dans  le  sud  de  l'Espagne,  principal  théâtre  des  merveilles  que 
le  bienheureux  opérait  pour  la  délivrance  des  prisonniers  chrétiens. 
Nous  n'en  connaissons  pas  le  nombre  exact  ;  mais  nous  croyons  qu'il 
ne  sera  pas  sans  intérêt  de  donnera  la  fin  de  cet  ouvrage  le  catalogue 
de  celles  dont  il  nous  a  été  possible  de  savoir  quelque  chose  -. 

Quant  à  la  confrérie  hermandad  de  Santo  Domingo,  établie  dans  le 
monastère  de  Silos  et  qui  comptait  au  XV"  siècle  plus  de  quarante 
cinq  mille  membres,  nous  aurons  à  en  parler  dans  la  suite ^ 


lyrum  Facundi  et  Primitivi  cœoobium. 
DiiJacus  Feruandez  de  Cordova  excudebat. 
Anuo  M  D  XLII.  ln-4  de  CCCI  folios  :  exem- 
plaire sur  vélin,  aux  archives  de  l'abbaye 
de  San  Millan  de  la  Cogolla. 

En  1621  la  Confrrégation  ayant  admis 
le  missel  et  le  bréviaire  de  Paul  V  (elle 
voulut  quatre  ans  plu?  tard,  mais  en  vain, 
revenir  à  ^es  ancieus  livres,  la  fête  du 
saint  se  vit  réduite  au  rite  semidouble. 
{Supplemetnenlum  in  tucem  edilum  j'ussu 
Pra>positi  yenernlis.  anno  1626.)  —  En 
1650  son  office  semble  avoir  été  restreint 
aux  monastères  du  diocèse  de  Burgos  : 
•  20  décembr.,  S.  Duminiri  Silensis  abbalis, 
duplex  in  mona^terio  Silensi,  semid.  pro 
muna^teriis  archiepiscopatus.  •  (Supple- 
menltim  in  lurem  editiim  jiin.su  Hmi. 
l'rtrpoxili  f/eneraliM  Eminaiiuelin  Espinosa, 
anno  IS-iO  )  —  Peu  aprè*  cependant  1660}, 
ni»u8  r».'tr<Mjvon«  cet  office  obligatoire 
pour  toute  laf>)ngr«'Kation.  ' Supplément uui 
in    tucem    edituin   jiusu    Hmi.     l'rirpijxili 


generaralis  Hontiveros,  anno  1660.  11  est 
bon  de  noter  que  le  P.  Hontiveros  était 
moine  de  Silos. i 

1.  Nous  avons  vu  que  l'abbaye  de  Silos 
commença  à  prendre  le  nom  de  saint 
Dominique  au  plus  tard  en  1076.  Toutefois 
celle  dénomination  ne  devint  à  peu  près 
exclusive  qu'à  partir  de  la  seconde  moitié 
du  XI 1'^  siècle.  Quant  à  l'église,  elle  conserva 
toujours  et  garde  encore  son  titre  primitil 
de  Saint-Sébastien. 

2.  Voyez  à  la  fin  de  ce  volume,  lappen- 
dice  n"  III. 

3.  D'autres  confréries  furent  érigées 
dans  diverses  villes  en  Ihonncur  du  même 
saint.  La  cité  de  Jaen  en  comptait  deux 
très  importantes,  que  Gerônimo  de  Nebre- 
da  Solice  w.v.,  fol.  29  v")  mentionne  en 
ces  termes  dans  la  seconde  moitié  du 
XVI*  siècle  :  <  En  Jaen  ay  dos  capillas  en 
dos  parroquia»  de  la  ciudad  dedicadas  a 
santo  Domingo,  y  en  ellas  fundndas  dos  co- 
fradias  al  mismo  muy  ricas  y  principales.  » 


ir  PARTIE 


LES   GRANDS  ABBES  DE   SILOS 

DEPUIS   LA    MORT  DE  SAINT  DOMINIQUE 
jusqu'à    la    RÉFOKME    MONASTIQUE    DE    BENOÎT  XII 

0073-1333) 


CHAPITRE  PREMIER 


L'abbé  D.  Fortunius  (1073-1116) 


I.  Le  cardinal  Richard  à  Silos  ;  dédicace  de  l'église.  —  II.  Le  Cid.  —  III. 
Commencements  de  la  ville  de  Silos.  —  IV.  Quelques  souvenirs  historiques 
de  D.  Fortunius.  —  V.  Pèlerinages  au  tombeau  de  saint  Dominique. 

I.  —  Sans  donner  une  histoire  de  saint  Dominique,  dont  le  récit  ne 
saurait  s'adapter  au  but  forcément  restreint  de  cet  ouvrage,  nous 
avons  cru  devoir  parler  assez  longuement  de  ce  saint  abbé,  en  qui  se 
résument  les  gloires  monastiques  de  Silos.  Il  nous  sera  aisé,  et  trop 
souvent  nécessaire,  détre  plus  bref  sur  les  prélats  qui  vinrent  après 
lui  et  continuèrent  son  ti.'uvre. 

Le  premier,  appelé  Fortunius  ou  Forlunio,  occupa  le  siège  abbatial 
pendant  plus  de  quarante  ans.  Il  continua  avec  zèle  l'œuvre  de  son  vé- 
néré prédécesseur,  dont  il  fit  écrire  la  vie  et  recueillir  les  miracles 
par  un  disciple  même  du  saint,  le  moine  Grimald  '. 

En  t088  il  asssistait  au  concile  tenu  a  Ilusillos.  près  de  Palencia, 
sous  la  présidence  du  cardinal  Richard,  ancien  légat  du  pape  saint 
(irégoire  VII  en  Espagne,  ft  dans  lequel  furent  déterminées  les  linii- 
les  des  deux  diocèses  d'r)sma  et  de  Hurgos.  Don  Fortunius.  (jue  celle! 
affaire  intéressait  particulièrement,  à  cause  de  la  situation  de  son  mo- 
nastère, est  nommé  «'t  signe  le  [iremier  (b-s  abbés  '\  Paiini  les  membres 
du  concile  se  trouvait  l'ierre,  archevè(jue  dWix,  ancien  bénédiclin  de 
l'abbaye  de  Saint-Victor  de  Marseille,  dont  le  cardinal  Richard  liii- 
nièmc  était  abbé  '.  Fortunius  invita  les  pn'dals  fram.-ais,  aux(juels  se 

1.  Grimald  dit  au  commencement  de  ron  2.  Noiii  avnnR  publié  ailliurH  (/{rc(/>>i7,  p. 

prologue  :  ••   . . .   Otiarrro   pietatctn    tii.iiii,  41    <'<'l  iriipnrlfiiit  ilnciiiticiil  il'iipri'i  l'uri^i- 

venerande  pater   Kortutiio  ai>l>H  K(ilieii>iii  nnl,d<>ht  on  IrouvcrapliiN  loin  un  Tik-  smiiln. 

moniuterii,  et  totiu*  tanctiaiuiie  tilii  nuh-  3.  Ilirhard  nï-lnnt  pai  élevé  A  IVpiitcitpJit 

dite    c<>i                    <  ...     ((iiiiliiin*    p>i>iiitii  n'i'tJiil  fnil  ricruniprif^ncr  «ii    F'iip.i(;nc    p/ir 

eiplere  '  ,         ,          mihi  iin|ioiii-r'-  di^^nati  rarrlii'Vi'-(|iif  d'Aix,  i|iii  (irruciiplitmiit  à  iia 

cstU  •  («Uni  Vergara,  p.  312,.  demande  Ict  fonclion*  de  cet  ordre. 


?2 


HlSTOIRF,    l)i:    I,  ARItAYE    DE    SILOS 


joi-iiiii'iMil  fiomo/,  ('vôqnc  de  liurgos,  vi  Haymond  Dalmaco,  (5vi*»qno 
do  l{oda  (Ml  Araiioii  ',  à  venir  Taire  à  Silos  la  dédicace  d(ï  la  basilique, 
reslaiiri'c  cl  a<;randie  })ar  saiiil  noiiiiniciue.  La  cérémonie,  dont  un 
docnineni  conlenipoi'ain  nous  a  gardé  le  souvenir,  eut  lieu  le  29  sep- 
tcmbre-  de  celle  mi'me  année  1088.  L'église  el  l'aulel  principal,  placé 
sous  le  vocable  de  saint  Sébastien  et  des  saints  apôtres  IMerre  et 
André,  furent  consacrés  p:ir  l'arcbevèque  d "Aix.  L'évèque  de  lîurgos 
accomplit  les  mêmes  rits  sur  les  autels  de  la  nef  droite  dédiés  à  No- 
tre-Dame,  à  saint  Micbel  et  à  saint  Jean  rKvangéliste,  cl  Tévéque  de 
Roda  sur  ceux  de  la  nef  gauclie  dédiés  à  saint  Henoîl,  à  saint  Ni- 
colas et  à  saint  Dominique  \  Le  cardinal  Ricbard  présida  celte  grande 
fonction  lilurgi([ue,  à  la(|uelle,  d'après  le  témoignage  d'un  des  assis- 
tants, était  accourue  une  foule  innombrable.  Elle  fut  marquée  par  un 
événement  qui  causa  une  impression  profonde  sur  toute  l'assemblée 
qui  en  fut  ténu)in.  In  captif  cbrétien,  cbargé  de  ses  entraves,  pénétra 
dans  l'église.  Il  raconta  aux  évoques  et  au  peuple  comment,  fait  pri- 
sonnier par  les  Maures,  il  était  sur  le  point  de  périr  de  misère  au  fond 
d'un  infect  cacbot  de  Medinaceli,  lorsque  saint  Dominique  de  Silos 
lui  était  appai'u  et  avait  brisé  tous  les  obstacles  qui  s'opposaient  à  sa 
fuite.  En  signe  de  reconnaissance,  il  alla  aussitôt  déposer  ses  chaînes 
sur  le  tombeau  de  son  libérateur  '\  —  Deux  courtes  notices  insérées 


1.  Ou  igiuirc  les  iiiolifs  qui  aiiicurrent  eu 
Castille  liayniond  Dalmace.  Peut-être  y 
avait-il  suivi  le  (•arilinal-léf,'at,  auquel  il 
(levait  sa  nomination  ou  tout  au  uioina 
sa  confirmation  comme  evèquc  de  IJoda. 
(Voy.  La  Canal,  Espana  sagrada,  t.  XLVI, 
p.   140-140.) 

2.  Ce  jour  nest  pas  ab?olumcnt  certain 
el  le  document  en  question  ne  le  signale 
pas;  mais  une  bulle  du  H  mai  1408  {He- 
ci/f'il,  n"  'ini  indique  elairemcut  ipie  telle 
était  la  tradition  de  l'abbaye  de  Silos  à 
celte  époq  le.  Toutefois,  au  X\l"'  siéide  et 
dans  la  suite,  ou  célijbrait  la  Dédicace  au 
26  novembre,  vraisemblablement  pour  évi- 
ter la  rencnnlre  rie  cette  solennité  avec  la 
fête  de  saint  .Micbel. 

3.  «  Anno  ab  incarnalione  l)omini  niille- 
simi.DCCCVIlIn  (//.vec  :  LXXX VI 11),  régnante 
reffe  Adefonso  in  T(deto  et  in  repnis  suis, 
I!  crnardo]  Ttioleli  arehicpiscopo,  dcdicata 
est  erclesia:  Altari  {sic)  Sancti  Sebastiani  et 
Sancli  Pétri  el  Sancli.\ndrc  a  domnoPctro, 


Aiiuensi  archiepiscopo  ;  et  in  dextera  lécha, 
Sancte  Marie,  Sancti  Michaelis  archangeli 
et  Sancti  loliannis  Evangelisle,  a  domno 
Gomessano,  Burgensi  cpiscopo;  et  in  sinis- 
tra  theca,  Sancti  Martini,  el  Sancti  Bene- 
dicli,  et  Sancti  Nicolai,  et  Sancti  Domi- 
nici,  a  domno  Hainnindo  Hodensi  episcopo, 
consecrata  sont,  in  presenlia  domni  lU- 
cardi  cardinalis  romani,  régente  abba  For- 
tunio,  era  TCXXVI.  ■>  (.Note  en  beaux  ca- 
ractères wi^^igotliiiiues,  écrite  vers  lafiudu 
Xl*^  siècle  sur  le  manuserildesh7y?/ioZo_r/jes 
de  saint  Isidore,  aujourd'hui  à  la  Biblio- 
thèque nationale  de  Paris, au  f"  .'(7  /</,«,  v.) 
4.  Voici  le  passage  de  Grimald  où  il  est 
(|uestion  de  la  dédicace  de  l'église:  "  Kgres- 
sus  carcerem  [Scrvandus  captivus]...  ad 
eenobium  Exiliense  die  dcdicalionis  eius- 
dem  ecclesic...  conpedcm  deferens  pcrvc- 
nit  :  ubi  divina  concedent(3  Providentia 
dominum  Ricardum  cardinalem  apostoli- 
cumque  Icgalum  cum  plerisf|ue  cpiscopis 
el  innumera  niultitudinc  populi  ad  dedica- 


L  ABBÉ   D.    FORTUNIUS 


M.) 


dans  un  ancien  manuscrit  de  Silos  aujourd  liui  à  la  Bibliothèque 
nationale  de  Paris,  nous  apprennent  que  l'abbé  Fortunius  avait  fait 
consacrer  en  1087  par  lévèque  de  Burgos  son  église  de  San  Ciprian 
de  Rabanera  et.  Tannée  suivante,  celle  du  prieuré  de  San  Frutos  par 
D.  Bernard,  archevêque  de  Tolède*. 

II.  —  Sous  le  gouvernement  de  D.  Fortunius,  les  propriétés  de 
l'abbaye  s'augmentèrent  dans  des  proportions  assez  notables.  Il  suffit 
pour  s'en  rendre  compte  de  jeter  un  coup  d'œil  sur  le  Recueil  des 
chartes  de  Faôbat/c  de  Silos,  dans  lequel  cependant  nous  n'avons  pu 
recueillir,  d'après  toute  apparence,  que  la  moindre  partie  des  actes 
et  des  privilèges  accordés  à  cette  époque.  Le  plus  curieux  de  ces 
documents,  par  la  qualité  et  le  nom  des  donateurs,  est  assurément 
celui  du  12  mai  107G,  par  lequel  le  Cid  Campeador  (Rodrigo  Didaz) 
et  sa  femme  Chimène  offrent  au  monastère  la  moitié  des  bourgades 
de  Penacova  et  de  Frescinosa  et  de  tout  leur  territoire  -. 

Quelques  mois  plus  tard,  20  août  1076,  le  roi  Alphonse  YI  lui 
faisait  donation  de  l'église  de  San  Frutos,  qui  devint  bientôt  un  des 
prieurés  les  plus  importants  de  l'abbaye  de  Silos.  Un  diplôme  du 
18  juin  i  120  nous  apprend  que  ce  même  roi  donna  à  Silos  les  villages 
de  Valnegral  et  ViUanueva  de  Jârama,  et  très  [)rol)abIement  aussi  le 
prieuré  de  San  Maitin  de  Madrid  '. 

III.  —  C'est  aussi  sous  l'abbé  Fortunius  que  se  constitua  définiti- 
vement  la   ville  de  Silos,   appelée  aussi  à   celte  époque  le  bourg  de 


tionem  eccleaie  indique  connuenti  iiive- 
nit...  •  (daoi  Verf^ara,  p.  386;.  —  Gonzaio 

d»-  '■'■  ■  -■'■       ii«i  an  Xlll«  siècle  de  l.i 

d-  .  -      '    d«  SiUt^  : 

Era  por  aventura  fcnta  lien  iienoala<la 
Kl  dia  en  que  fuer  la  eglenia  aagrada. 
Avie  ni       '     '  1  p"r  la  i\e»t.\  npit-gada, 

La  yii  -•>*  ailiir  »<rrip  «'oiilada. 

L'n  eardcnal  de  Koma,  que  vino  por  iegado, 
Facie  étions  concilio,  Hicarl  rra  nomnado  : 
D.r  l.i-!  '  ' 

Ca  »iiii  l'Io. 

[Vida  de  tanlo  liotninrjn  de  Silo»,  nir. 
M7  et  MH.) 

I)'4pr>i  U  iii'-Mi»-  /••ruam.  !'•  r.inlin/il 
Ilirhard,    de    retour  h    iloinc,  aurait    f<iit 


confirmer  par  k-  pape  la  canonisation    de 
saint  I)(iniinii|iie  : 

.Magner  «pie  era  ante  |)(pr  |)reriosi)  eoiiladd, 
l)en  eiide  adelaiile  fo  nimho  nias  pnciaiio  : 
Prcdicolo  en  Homa  don  Hicart  cl  Legado. 
Ko  por  failli»  roiii|ilido  del  l'apa  otorgado. 
Ihid.,  flr.  074.] 

1.  Voy.  le  lU'tupil  des  i/inrtes  île  Silos, 
p.  Ti,  note,  et  plus  loin,  notre  noliee  sur 
le  prieuré  de  Sun  F"rutos.  —  D'après  un 
document  de»  arehivct  de  San  .Millau  de  la 
Cogiillii,  I).  KnrliinioN  aurait  assiste-  en 
lOKti  a  la  di'dienr-i'  «le  ri''>{li*e  de  Santa 
Cruz  de  Ilivaredonda  par  larehev/que  de 
T<di'-dc.  (Voy.  ri-n|irès,  p.  ■J."),  note  2.) 

2.  nrrueil,  p.  21. 

.1.  Itrciiiil,  p.  2.1  et  50. 


71 


HISTOIHE    I)F,    L  ABBAVE   ni)    SILOS 


Sainl-Domini(/ueK  Désireux  d'une  sécurité  et  d'une  protection,  que 
ne  lui  garantissaient  pas  toujours  les  mœurs  à  demi  barbares  et 
rbumeur  j^uerrière  des  grands  seigneurs  laïques,  le  [)cuple  aimait  à 
cherclier  un  asile  et  à  se  grouper  auprès  des  abbayes,  dont  les 
prérogatives  respectées  et  le  gouvernement  paternel  étaient  pour  lui 
une  puissante  sauvegarde,  A  Silos,  comme  ailleurs,  il  faisait  bon 
vivre  à  l'abri  de  la  crosse.  Aussi,  les  laboureurs  et  les  artisans, 
mettant  à  profit  le  privilège  royal  accordé  à  D.  Fortunius  dans  les 
dernières  années  du  XP  siècle,  et  par  lequel  il  l'autorisait  à  admettre 
de  nouveaux  colons  auprès  du  monastère,  ne  tardèrent-ils  pas  à 
accourir  en  grand  nombre  ". 

La  présence  continuelle  des  pieuses  caravanes  de  pèlerins  autour 
du  tombeau  de  saint  Dominique  dut  contribuer  pour  une  bonne  part 
au  développement  et  à  la  prospérité  de  la  nouvelle  colonie.  Moins  de 
([uaranle  ans  après,  au  moment  où  Alpbonsc  YII  lui  octroyait  son 
premier /"î/e/'o  ou  charte  de  libertés.  Silos  était  devenu  une  des  villes 
fortes  les  plus  importantes  de  la  contrée.  Quelques  années  encore,  et 
elle  donnait  sou  nom  h  l'une  des  mcrindades  ou  districts  principaux 
de  la  Yieille-Castille  ^  Il  faut  très  probablement  faire  remonter 
jusqu'à  cette  épo(iue  l'établissement  à  Silos  des  familles  françaises, 
dont  les  descendants  formèrent  dans  la  suite  une  partie  notable  de  la 
population,  et  obtinrent  pour  les  gouverner  un  merino  ou  magistrat 
de  môme  origine  \ 

IV.  —  Nous  avons  essayé  de  relever  la  liste  des  })rivilèges  royaux  et 
autres  actes  solennels,  qui  portent  la  conlirmalion  de  l'abbé  Fortunius. 
Bien  (|ue  très  incomplète,  elle  n'en  témoigne  pas  moins  à  sa  manière 
de  l'autorité  et  de  l'inlluence  de  noire  prélat.  Le  j)lus  ancien  de  ces 
actes  est  la  charte  par  huiucUe  les  infantes  dona  Urraque  et  dona 


1.  La  ville  proprement  dite  pril  nais- 
sance sous  i"al)l);iliat  île  saint  I)oiiiiiii(]iie 
lui-uioine.  Ses  premiers  habitants  furent 
sans  doute  les  vecinos  des  deux  petits  ha- 
meaux de  Silos  que  nous  a  sij^ualés  déjà  en 
919  la  charte  de  Fernan  Gonzalez.  La  plus 
ancienne  mention  du  conriliinii  de  Silos  se 
trouve  dans  un  acte  de  1067  :  <>  De  conci- 
lia de  Silos,  (le  miniino  usque  ad  maximo, 
l'Uiues  liic  sont  textes.   »  Jirriieil,  p.  18.) 

2.  Recueil,  p.  '.m. 

3.  Sur  l'état  de  la  merindad  de  Silos  au 


XIV«  siècle,  voy.  le  Recueil,  p.  4U0-401,note. 
4.  On  sait  (pic  les  Français,  générale- 
ment désignés  en  Castilie  sous  le  nom  de 
Gascons,  accoururent  en  grand  nombre 
en  Kspagiic  vers  la  fin  du  XI"  siècle,  à 
r;i])pil  d'Alphonse  VI,  qui  s'en  servit  pour 
lutter  contre  le^  Maures  et  peupler  les  con- 
trées nouvellement  reconquises.  —  l'n 
(piartier  de  Silos  porte  encore  le  nom  de 
liarlxiscones,  c'est-à-dire  :  faubourg  des  Gas- 
cons (barrio  de  loa  Vascones).  L'n  document 
de  l'année  1560  nous  parle  de  l'achat,  fait 


L  ABBE    D.    FORTUMUS 


7o 


Elvire,  filles  de  Ferdinand  I",  donnent  à  Tévêque  Siméon  la  ville  de 
Gamonal  pour  y  tranférer  le  siège  épiscopal  d'Auca  (8  juillet  1074)  '. 
Nous  nous  contenterons  de  renvoyer  au  bas  de  la  page  l'énumération 
des  autres  documents,  empruntés  presque  tous  aux  archives  aujour- 
d'hui perdues  de  labbaye  de  Cardefia  '\ 

C'est  sous  notre  abbé  et  par  ses  ordres,  que  deux  moines  de  Silos 
exécutèrent  la  copie  et  les  illustrations  du  commentaire  de  Beatus, 
conservé  aujourd'hui  au  Musée  Britannique  et  dont  il  sera  question 
plus  loin,  dans  notre  appendice  sur  les  manuscrits  de  Silos.  Ce 
précieux  manuscrit,  daté  de  il09,  est  le  dernier  monument  qui  porte 
le  nom  de  Fortunius,  lequel  cependant,  d'après  une  tradition  assez 
ancienne  rapportée  par  tous  les  chroniqueurs  de  Silos,  gouverna 
encore  l'abbaye  pendant  plusieurs  années.  Il  mourut  vers  l'an  H 16  et 
fut  enterré  dans  la  galerie  septentrionale  du  cloître,  près  de  la  porte 
dite  de  San  Miguel,  qui  ouvrait  sur  la  nef  de  l'église  \ 


par  un  abbé  de  Silos,  d'une  maison  sise 
à  la  puerta  de  «  Barriu  Barbas  »  (Arch.  de 
Silos,  A.  XIV,  26  .  Un  acte  de  la  première 
moitié  du  XIV'  siècle  mentionne  trois 
quartiers  de  la  ville  de  Silos  :  le  Varrio 
Gascones,  le  Varrio  Caslellano  et  le  Varrio 
de  San  Pedro.  {Recueil,  p.  391.)  Silos 
possédait  pour  ce  motif  <■  deux  meriao;;  >• 
ou  juges  :  un  merino  franc  cl  un  merino 
castillan.    Ihid..  p.  12.3  et  n"  317.) 

1.  A  côté  de  la  signature  de  D.  Fortu- 
nius, se  trouvent  celles  :  de  Siaehutus  abbé 
de  Cardena',  de  Ohen/s  abbé  dCifia  .  de 
Vincentius  (abbc  d  Arlanza,,  de  liuderico 
hidaz  (le  Cid\  etc.  Nous  avons  retrouvé 
rori;:inal  de  cftte  pièce  dan»  les  archives 
de  la  cathédrale  de  Burgos  vol.  29,  doc. 
2»Tj.  Plorcz  l'a  publiée  au  tome  XXVI'  de 
VExpaKa  $o;/rnda  fp.  *56>,  mais  avec 
i|u<>lr{ues  iuexartitudeH  qui  pouvaient  avec 
raison  faire  douter  de  «on  autbcntii-ité. 
(Voy.  le  Hecuetl,  p.  22,  note  2.) 

2.  il"  aofit  1016.  Union  du  nionA«tèrc  de 
ilenettrota  a  labb.iyc  d«-  ï;.ir«l<  fi.i  ;  ..  For- 
tiiniuMahha  hic  letlU  •  (Berganza,  t.  Il,  p. 
442,.  —  17  •  1083.  CAiiiTlp  de  rfstitu- 
li<»n  en  fav-  i  m^'-nic  «l»liayc  ;  "  t'orlu- 
niu»  nhhn  lentit  •  'Ihid.,  p.  441).—  (I"mar« 
l'i''  n  du  m  '  t  Maria 
d»  I  Forluh  Ihid., 
p.  444).  -  •  Kn  el  afio  de  1086.  U.  Kernandfi, 
oionge  de  San  Millan.  haviendo  edificado 


el  monasterio  de  Santa  Cruz  de  lUvare- 
donda,  lo  hizo'consagrar  por  D.  Bernardo, 
arzfibispo  de  Toledo,  y  lo  dotô  y  enrique- 
cii't  con  la  iglesia  de  San  .\ntonino  y  otras 
grandes  posesiones  en  ios  lugares  de  Santa 
.Maria  de  Rivaredonda,  Zonela,  etc.;  y  todu 
ello  lo  dii'i  al  nionasterio  de  San  Millan. 
Confirman:  Bernardo.  oltipso  [sic)  deToledo, 
Sancho,  obispo  de  N.ipera,  Gomesano, 
obispo  de  Burgos,  Fortuiiio,  obi^^po  de 
Alava,  Ismuudi,  obispo  de  .\storga,  Sébas- 
tian, obispo  de  Léon,  Raynuiudo,  obispo  de 
Palcncia,  Blas».  abad  de  San  iMillan,  Oveco. 
abad  de  Ona...  Forlnnio  abad  de  Silos, 
Garcia,  conde  de  Nagera,  etc.  [Arcli.  de 
San  Millan,  «  Bccerro  gothico  »,  fol.  74, 
<•  Bccerro  frances  »,  fol.  133.  D'après  ilo- 
mero,  Memorias  de  San  Millan  »,  uis.  88 
des  archives  de  Silos,  XVIII'  s.).  —  (14  fé- 
vrier 1090.  Union  du  nionaslère  de  .^aula 
Olalla  de  C.ibuerniga  à  l'abbaye  dcCardcû.i 
par  le  roi  Alphoune  VI  :  «  Forluniiis  abba 
omf.  ..  (Berganza,  p.  452.  —  (27  avril  1090.) 
Donation  du  village  de  Cardefia-Xiineno 
(lar  le  xuhne  :  «  Fortunius  ahbas  rohurat  ... 
Ihid..  p    i.no.i 

3.  Au  «lèrle  dernier,  kcs  oftHeiiienl-t 
furent  placés  dani  le  mur  de  la  nouvelle 
église,  derrière  la  large  pierre  sur  larjuelle 
on  a  reproduit  l'inscripliori  primilivc  : 
-  Komu^iin  ARDAS  •.  (Daprés  len  Mrmurim 
Sileruei,  t.  I,  UA.  121  \'.) 


mSTOinE    DE    L  AliHAVK    l>K    SILOS 


V.  —  Nous  ne  pouvons  nous  séparer  tlo  1).  Forlunius  sans  dire  un 
mot  dos  pèlerinages  qui  commencèrent  de  son  temps  au  tombeau  de 
saint  Dominique  de  Silos  et  qui,  après  plus  de  huit  siècles,  n'ont  pas 
complètement  cessé.  Le  moine  Grimald  nous  en  a  raconté  par  son 
ordre  les  épisodes  les  plus  remarquables,  (ju'il  faut  placer  entre  les 
années  1073  et  1090,  Ils  sont  un  éclatant  témoignage  de  la  foi  profonde 
dos  chrétiens  de  cette  époque  et  de  leur  dévotion  vraiment  extraordi- 
naire envers  saint  Dominique.  Nous  ne  pourrions  les  raj)polor  on 
détail  sans  sortir  du  cadre  que  nous  nous  sommes  imposé.  11  sufTira 
de  dire  que  la  foule  des  fidèles  se  succédait  sans  cesse  dans  l'église  du 
monastère  et  se  pressait  dans  l'humble  chapelle  qui  renfermait  le 
corps  du  thaumaturge.  Les  pèlerins  y  accourraient  non  seulement  de 
toute  la  Caslille  *,  mais  encore  de  l'Aragon,  de  la  Navarre,  des  Provin- 
ces Basques  [Vasconensis provinciu)  et  jusque  du  fond  dos  Asturies^ 
—  Il  on  venait  mémo  des  provinces  soumises  aux  musulmans  ;  mais 
c'était  alors  quelques  pauvres  captifs  clirétions,  arrachés  à  resclavagc 
par  la  miraculeuse  intervention  de  saint  Dominique,  et  qui,  avant  de 
regagner  leurs  foyers,  s'empressaient  d'apporter  en  signe  de  re- 
connaissance leurs  chaînes  de  fer  sur  le  tombeau  de  leur  libérateur^ 


1.  Le  fait  ([u'uii  habitant  de  Cucllar, 
ville  qui  se  trouve  cependant  à  une  belle 
distance  de  Siloî!,  ne  fût  jamais  venu  en 
pèlerinage  au  tombeau  du  saint,  était  re- 
gardé comme  la  marque  dune  négligence 
coupable  digne  d'exciter  le  courroux  cé- 
leste. (Voy.  \'crgara,  p.  -418.) 

2.  Grimald  ra[)piirte  la  guérison  d'une 
pauvre  aveugle  de  Coruellana.  Elle  s'était 
jointe  en  rf)ute  à  une  pieuse  caravane, 
(jui  se  dirigeait  joyeusement  vers  l'abbaye 
de  Silos  :  «  turbis  populormii  ad  monas- 
terinm  Exiliense  rum  uimia  alarritate  con- 
lluentium  se  uiiscuit  ",  etc.  ijhnl.,  p.  .'{76.) 

3.  Il  n'est  pas  sans  inlérêl  de  lire  dans 
les  livres  H  et  III  de  fîrimald  (Vergara, 
p.  373-451)  le  récit  de  ces  pèlerinages  et 
des  nombreuses  merveilles  qui  les  accom- 
pagnaient. On  y  remarque  r;i  et  là  des 
traits  de  mœurs  et  des  renseignements 
fort  curieux.  Nous  nous  contenterons  de 
signaler  ici  par  des  renvois  diverses  parti- 
cularités, et  de  relever  quelques  noms 
géo;;raptiiques  de  l'Espagne  du  Xi=  siècle: 

Préliminaires  d'une  campagne  du  roi  de 
Castille    contre    les   Maures    de    Grenade 


(Vergara,  p.  413).  —  (Châtiment  intligé 
par  le  roi  à  des  chrétiens  qui  avaient  atta- 
qué des  Maures  de  Guadalajara  ses  vas- 
saux (p.  392).  —  Forteresses  des  Maures 
défendues  par  des  chiens  (p.  441-442).  — 
Cai)lif  .Maure  baptisé  et  devenu  serviteur 
du  monastère  (p.  399).  —  Foules  de  pèle- 
rins venant  à  Silos  (p.  376,  403,  409,  411, 
419,  4.")l,  etc.);  —  ils  passent  la  nuit  en 
prière  devant  le  saint  tombeau  (p.  419, 
423,  430,  449,  etc.);  —  quelquefois  dans  le 
portique  de  la  basilique  (p.  449,  411,  414). 

—  Les  moines  s'unissent  à  la  foule  pour 
implorer  la  guérison  des  infirmes  (p.  413, 
405,  426,  427,  430,  451).  —  La  messe  matu- 
linale  célébrée  tous  les  jours  sur  le  corjis 
du  thaumaturge  .p.  449,  402,  403,  409,  411). 

—  (Uergcs  brûlant  sur  le  tombeau  (p.  439). 

—  Hospice  à  Silos  pour  les  pèlerins  (p.  430). 

—  L'oliice  divin  du  samedi  soir  obligatoire 
pour  les  simples  fidèles  (p.  388,  405  ; 
Cf.  Concile  de  Coyanza,  anu.  1050,  can.  6). 

—  Continence  exigée  des  fidèles  à  certains 
jours  de  l'année  (p.  408).  —  Portrait  de 
saint  Dominique  dans  plusieurs  appari- 
tions (voy.  ci-dessus,  p.  76).  —  La  plupart 


L  ABBE    D.    FORTUMUS 


77 


Les  historiens  qui  voudraient  se  faire  une  idée  concrète  et  quelque 
peu  précise  du  sort  réservé  aux  captifs  chrétiens  dans  les  cachots  de 
Cordoue  et  des  autres  villes  arabes  du  sud  de  l'Espagne,  devront 
parcourir  le  troisième  livre  de  Grimald  et  l'œuvre  tout   entière  de 


des  infirmes  guéris  par  le  thaumaturge 
sont  des  aveugles,  des  boiteux,  des  muets, 
des  fiévreux  et  des  possédés.  —  Noms  géo- 
graphiques. Quelques-uns  sont  empruntés 
au  livre  premier)  :  Abela  p.  348  ,  auj.  Avila. 

—  Agosina,  vilula    (p.  381 1,    Los  Ausines  ? 

—  Alaielum,castrinn  Sarracenorum  j).  389  , 
Aiarcos  daprés  Berceo  ?  —  Alcozarense 
caslrum  (p.  380),  Alcozar.  —  Alkala,  cas- 
Irum  p.  441  ,  Alcala  {silum  iu.ila  civita- 
lern  anli(]ulssimam  que  Coittplulo  nomina- 
lur).  —  Alkalfilem,  caslrum  Sarracenorum 
(p.  441;.  — Andaluz  ou  Hundaluz,  caslrum 

p.  430V  —  Antience  caslrum  p.  421  , 
.Vtienz-i.  —  Arabuzo  et  Arahuzo  de  Gemiel 

p.  413,  cf.  p.  8i  .Arauzo  de  .Miel.  —  Iraf/o- 
nensis  ref/io  (p.  108  .  —  Arniellas,  villa  in 
pago  Kaslri   Muniensis    p.  447),  Arenillas. 

—  Aslangh,  uionasteriam  Sancli  Pétri 
p.  348).  Arianza.  —  Axlanzone,  villa  (p.  436  . 

Arlanzon. —  Avia,  villa,  urbs  p.  393  et  411), 
Rivadavia?  —  Hurgis,  Vurgis,  civilas, 
urbs  p.  422.  421'.  Burgos.  —  Berlanga  ou 
Verlanga,  civilas  ^p.  421i.  —  Bezares.  villa 
(p.  429).  —  banniolos,  villa  (p.  431),  Ba- 
buelos.  —  Bocigas  ou  Vocicas,  villa  (p. 
432  .  —  Hezerril.  villa  p.  431).  —  liekeren.se 
kaslrum  'p.  426',  Viguera  i^cf.  biccion. 
geogrii/Hri}  de  la  Hioja  .  —  t'aniensis,  villa 
(p.  314,  331,  333  ,  (Mafias.  —  t'aslrocinitnisis 
vicus  ip.  353;,  Caslrocenizn.  —  Clunia,  vi- 
rus 'p.  360.  432  .  —  Corneliana,  villula 
Cp.  SIC),  Corneliana  en  Anturies.  —  Caslri 
Muniensis  pagus,  terrilorium  p.  377,  41  i, 
4iO  .  probableinrnt  Ciitlrojeriz  ^In  positifin 
de»  deux  villaffr-s  d'Arcnillao  et  de  Cclndn, 
mentionn»-!  dans  le  pnguK,  appuie  rette 
hy|M>(h^a«  .  —  Cobaensis  villa  (p.  37H  , 
Alcoha?  —  Caslrum  t.'oriliennr  p.  379;, 
Coriel  dan*  H«;rcc<».  —  Crleruelo,  villa 
(p.  381),  Cillenielo.  —  Cosrorrila,  viculua 
ip.  3R4f,  •  Cozcorrita  cerru  en  de  Tiron  • 
(Bercro  .  —  Chandada  ou  l'ianlala,  vicus  p. 
399;.  —  Canales,  villa  (p.  394).  —  Caslrlla, 
l«    fia*'  "  t'antrum  Sancli   Slepliani, 

ah     )«'  "     genlr    contlrurluui,    t/uml 

nunc  a  rhriticolis  vocalur...  p.  402  ,  San  K*- 
Ichau  i\r  <iorninz.  ~  ('iruel'i»,vilUt  p.  410  . 


—  Celala.  villa  in  territorio  Muniensis  cas- 
lri (p.  414,  440),  Celada.  —  Castajo,  villa 
(p.  414\  —  Cuebas,  villa  (p.   118),   Cuevas. 

—  Cuellar,  urbs  ^p.  418  .  —  Castro  Vito, 
e.r  Castro  qiiod  vocatur  Vito,  p.  420,  434\ 
Castrovido.  —  Cesaraugustana  urbs  (p. 
428),    Zarrogoza.    —    Cliaslellensis  pagus 

p.  433).  —  Carionensis  civilas  (p.  43o  , 
Cnrrion.  —   Compostellu   civitus   (p.    438\ 

—  Cervere  mons  p.  439\  Ccrvera.  —  Cer- 
eiso,  civitas  que  sedis  regulis  hahetur  (p. 
444),  Cerezo.  —  Exiliense  monasterium. 
Silos.  — ■  Emiliaui  Sancli]  cenobiiim  (p. 
326,  335),  San  .Millau  de  la  CogoUa.  — 
Exaliense  oppidum  ip.  3o2),  Salas  de  ios 
Iiifaute?.  —  Eriiguniense  oppidum  p.  376), 
Sdhagun.  —  Enebrevensis  vicus  (p.  379  , 
.Nebreda.  —  Espinosa  ou  Spinosa  (p.  325). 

—  Francorum  fluvium  (p.  419*,  Hiofranco  ? 
Futile  Amercit,  vicus  p.  44'j  ,  Fuente  Ar- 
megil.  —  Gallecie  provincia  p.  356\  (Jal- 
lice.  —  (iomiel,  villa  (p.  3.J7,  449  ,  Guniiel. 

—  (lualalfagara,  caslrum  quod  incolit  gens 
Ismaelilarum  sub  dilione  régis  Aldefonsi 
(p.  392,  341/,  Gundalajara.  —  Guertezes  ler- 
ritorium  p.  409'  ?  —  Granala  caslrum  i\). 
413  .  —  Gormaz,  villa  {i'M\  —  llazinus. 
Acinas  (p.  404).  —  Hila  ou  Fila,  caslrum 
quod  incolit  gens    ('liriiticolarum   ip.    302'. 

—  Irclii,  villa  non  lange  a  monaslerio 
Exiliense  posita  (p.    3581,    village  dis|)aru. 

—  Irunia,  nobilis  et  fauiosn  l'ampllonensis 
regionis  civilas  p.  410  ,  Iruna.  —  Isc/uir, 
civitas  ip.  424  .    Ezraray?    —    lusto,    villa 

p.  14.3),  Snnliu.slc?  —  Kinlanrlla,  villa 
fdla  in  territorio  de  Guertezes  (p.  409;.  — 
iMcronio,  villa  (p.  4:JI),  Logrono.  —  Imcu- 
na  ip.  436  ,  Lngnnn.  —  l.uzio,  vallis  (p. 
li:t  .  -  M'iuK  liubicondiis,  villa  (363,  440), 
.Monli-rrnbio  de  la  Sierra.  -  Mnmblus,  opi- 
dum  (p.  .380).  —  Mrtliina  Gielme,  civitas 
Sarracenorum  p.  3Ki  ,  .Medinaci-li.  -  Min- 
cia,    niMtruiii     p.  ,'iyO;.  Moulrninus,  villa 

(p.    417  .     .M<>Mle<iinoR.    —     Matrice,    vieux 

p.  421  ,  M/idriil  diin»  lu  lliojti.  Montego, 
■i/iittuni  (p.  l.'IOy,  Molilrjii,      S'ui/iini.  S,\jfrn. 

(Itmielln,   vicus  (p.  3H2).    i  Hiio  dillu. 
(Iriua:a,  vira»   p.  400  ,  llorinax.i.        (htoiu, 


mSTOIKE   DE    LABnAYE    DE    S1L()S 


Pero  Marin  dont  nous  aurons  à  pnrlor  un  pou  plus  loin.  Nous  leur 
promclions  plus  d'une  surprise.  On  est  ti-op  habitué  pcul-étre  à 
entendre  vanteries  mœurs  douces  cl  policées  des  musulniansandalous, 
et  leur  barbare  crnauté  apparaît  ici  sous  un  jour  qui  pourra  sembler 
assez  nouveau.  Sans  doute,  ils  avaient  alîaire  à  des  chrétiens  qui  pré- 
féraient la  torture  à  l'apostasie,  la  plupart  du  temps  même  à  des 
prisonniers  de  guerre.  Encore  auraient-ils  pu  montrer  envers  ces 
malheureux  quelque  chose  de  cette  humanité  que  les  princes  et  les 
seigneurs  castillans  leur  accordaient  parfois  dans  une  si  large  mesure. 


viens  (p.  416  ?  —  Oniensis  villa,  hirta  ce- 
iioltitnii  S<iU'aloris  noslri  J.-C.  '_p.  ilU', 
Ofia.  —  Or'.a,  vicus  {[>.  436),  Hucrt.i.  — 
Overi  t'illa  ip.  i^S"),  Oviedo  ?  —  Olmetiello, 
vieux  (p.  450,  Oliiudillo.  —■  Painpiloneusis 
rer/io  (p.  410).  —  Palenlia  civilns  (p.  .■)75\ 
npprlée  aiis'^i:  Vulenlin  Siincli  Anluiiiiii  (p. 
428).  —  rpittias  Albas,  viens  p.  388),  Pe- 
halva.  —  l'orllello,civilas  {p.  407',  Porlillo. 
—  Paliella,  villa  (p.  412  ,  Padilla.  —  /V/i- 
nacoha,  villa  (p.  41,")  ,  Pefiacova.  —  Penna 
de  Aranda,  villa  (p.  419),  Pefiaraïula.  — 
Peuiella,  villa  (p.  421  .  Piiiilla.  —  Peirasa, 
villa  ip.  422),  Pcdraza.  —  i'avia,  villa  in- 
lerrilorio  caslri  lickerensis  (p.  426'.  — 
Penna  Alha,  inrla  nlvens  Doritint  villa 
(p.  446),  Pcfialva  de  Diicro.  —  Piniello.i, 
villa  (p.  451),  IMnillos.  —  Pradello  p.  43!»), 
Pradillo.  —  Qninlanar,  villa  (p.  451).  — 
Kipa  lUiluntln,  ecriesia  sancle  Marie  de 
(p.  415),  Hivaredonda  —  linola,  viens  (p. 
423).  —  Solo,  villnla,  villa  in  lerrilorio 
caslri  Sancli  Slefani  (p.  354,402). —  Soto  de 


San  Esfeban.  -  Seplem  Pnivica  et  Septem- 
publica,  nrbs  p.  404  ,  Scpi'ilvcda.  —  Spel- 
lionensis  viens  (p.  376),  Espcjon.  —  Sanc/a 
Maria,  villa  (p.  483),  Santa  .Maria  de  .Mor- 
cadillo?  —  So(/uela,  viens  si Ins  in  possessio- 
ne  Sancli  Emiliani  el  in  lerrilorio  Naja- 
rensi  (p.  406\  Sitjucla.  —  Salas,  villa  p. 
409).  —  Spinosa,  villa  (p.  325),  Espiuosa  de 
Cervera.  —  Sanclns  luslus,  eastruin  Sarra- 
eenorwn  (p.  432),  Sanliiistc.  —  Sancli 
Snlvaloris  cenvhium  p.  434i,()ùa.  — Soeinns, 
villa  (p.  425'!'  —  Tahlatellnm,  oppidum  (p. 
374  ,Tabladillo,  —  Très  Cellule  (p.  339),  San 
Crislobal  do  Tovia.  —  Tordeaf/onwr,  vicus 
p.  380),  Tordomar.  —  Turris  de  Montino- 
f/on,  urbs  (p.  406)  ?  —  Terrazas,  villa  (p. 
420).  —  Ta;/!/ala,  viens  (p.  427),  Tejada.  — 
Turris  de  Sendino  (p.   449),  Toiresandino. 

—  Villanova  (p.  378),  Vilianova  de  Carazo? 

—  Villa  Forlis,  villa  (p.  377).—  Villa  Maior, 
viens  (p.  403).  —  Vasconensis  provincia  (p. 
434).  —  Vaskones,  villa  in  lerrilorio  Turris 
de  Sendino  sila  (p.  449). 


CHAPITRE  II 


L'Abbaye  de  SUos  au  XII^^  siècle   III6-II861 


I.  D.  Martin  P^  —  II.  D.  Jean  l"'  ;  Silos  abbaye  ■  nuUius  '  ;  fueros  et  dona- 
tions —  III.  D.  Martin  II  ;  chartes  ;  bulle  du  B.  Eugène  III.  —  IV.D.  Pierre  I'  ; 
les  offices  claustraux.  —  V.  D.  Paschase  ;  Alphonse  VIII  ;  les  moines  de 
Silos  et  les  moines  d'Arlanza.  —  VI.  Saint  Dominique  de  Guzman. 

ï.  —  Les  catalogues  des  abbés  de  Silos,  dont  le  plus  ancien 
remonte  à  peine  au  XYT  siècle  et  qui  sont  tous  d'une  concision 
désespérante,  inscrivent  le  nom  de  D.  Martin  à  la  suite  de  celui 
de  D.  Forlunius.  Toutefois,  aucun  monument  contemporain  ne  le 
mentionne,  et  son  existence  nous  parait  même  fort  douteuse.  En  elFet, 
Gerônimo  de  Nebreda,  qui  le  premier  nous  parle  de  I).  .Martin,  se 
contente  de  dire  fd'après  les  deux  privilèges  que  nous  avons  publiés 
ailleurs  '),  que  le  roi  Alphonse  VII  lui  lit  don  des  villages  d'Albura  et 
d  ['rn.  Or.  dans  le  premier  document,  de  l'an  1 1  Kk  l'abbé  de  Silos  n'est 
point  mentionné',  mais  bien  le  prieur  de  Santa  Maria  de  Duero.  Quant 
au  second,  il  est  daté  de  l'ère  1  !{)()  I  I  .'12  de  .!.-(!.)  et  se  rapporte  non 
point  à  ce  problé'matique  I).  Mailin.  mMi-^  ;i  iiii  abbé  du  même  nom 
dont  il  sera  bientrU  (juestion. 

II.  —  Il  en  est  tout  aiilrr^menl  de  I).  .b-an  I'^  .Nous  ne  savons  au 
juste  en  quelle  anné<'  il  monta  sur  \o  siègiï  abbatial  de  Saint-Domi- 
rii<jue  ;  mais  il  est  certain,  d'après  la  bulle  de  (lélase  II,  fju'il  ro(xu|tait 
déjà  en  1118.  Son  abbatial,  (|ui  se  prrdongea  plus  d'un  (|uar(  d(î  siècle, 
fut  une  ère  de  grande  [)ros(M''rité  pour  Silos  et  mérite  bien  (|ue  nous 
nous  y  arrêtions  queb|ucs  instants. 

Un  de  ses  [»remiers  actes  fui  de  niellre  son  monastère  sous  la 
déppiidance  immédiate  du  Siège  ApoHt(di(|ue.  (l'élail  lui  nn-nager  un 
appui,  de  tous  le  plus  eilicace,  contre  les  empié'iemenis  et  les  violences 

I    Rerueil   dr»  rhnrlft    tU    l'ahhai/r  de  Sîlof,  p    17  rt  80. 


80 


HISTOIRE  DE    L  ABBAVE    DE    SILOS 


(lu  pouvoir  séculier,  ot  lo  soustraire  en  111(^010  lomps  à  la  juridiction 
l'piscopale,  dont  l'intervention  n'était  pas  sans  Iroubler  quelciiiefois 
la  bonne  harmonie  entre  le  chef  et  les  membres  de  la  famille 
monastique.  Par  une  bulle  datée  de  Saint-Ciilb^s  le  7  novembre  1118, 
le  pape  Gélase  II,  auquel  s'était  adressé  l'abbé  de  Silos,  accueillit 
favorablement  cette  requête,  qu'avait  appuyée  D.  lîernard,  primat 
d'Espagne  et  archevêque  de  Tolède  '.  Il  déclara  même  qu'en  raison 


1.  F/;il)l);iye  de  Silos  fui  ferme,  en  sipnc 
de  rette  parliciiliére  d('[iendiiiice,  île  payer 
au  Saint-Siège  un  cens  aanucl,  (|ue  le 
[)ape  Ciélasc  li\a  à  deux  pièces  d'or.  —  Dès 
1148,  ce  cens  avait  plus  que  doublé  et  la 
bulle  d'Eugène  III  parle  de  cinq  aurei.  Le 
lAher  Crnsinini  lioinanœ  Evelesiœ,  rédigé 
eu  1192  par  le  <  lum'-rier  Cencius,  plus  tard 
pape  sous  le  nom  d'Ilonorius  III,  fait 
mention  d'une  redevance  de  cinq  niaravé- 
dis  (d'on,  ce  (jui  pour  cette  époque  nous 
permet  d'identifier,  comme  valeur,  celle 
dernière  inonnaie  avec  la  pièce  d'or  : 
'(  Monasterium  Sancti  Dominici,  V  mara- 
l)ulinos  >'  .Muratoi'i,  AntiqiiUales  ilalicip 
medli  sévi,  t.  V,  p.  889).  Deux  autres 
abbayes  biMiédictiiies  du  diocèse  de  lîur- 
gos  sont  nommèi's  dans  ce  document, 
celle  d'Ofia  nionastcrium  Sancti  Salvatoris 
C)viensis  (lire  :  Onieusis,  unam  iinciam 
auri\  et  celle  de  Cardena  monasterium  de 
Cardinia,  unum  marabutinuni^.  L'abbaye 
de  (jumiel,  voisine  de  Silos,  mais  située 
dans  le  diocèse  d'Osma,  payait  «  unum 
marabulinnm  auri  •>  [llndetn).  —  .M.  Paul 
Fabre  publie  en  ce  moment  une  nouvelle 
èdititm  du  Liher  Censiium  ;  mais  la  partie 
concernant  l'Kspagne  na  pas  encore  paru. 
Les  Gesta  yj ////)  •;•/»•  scholaris  Albini,  dont 
la  rédaction  est  anlèrieure  do  (pielqucs 
années  an  livre  des  Ceusius  (voy.  Kabrc, 
Élude  sur  le  Lilier  Censuuiii  de  l'Èf/lise 
li'iiiKiine,  1802,  ]).  10  et  ss.)  disent  de  Silos  : 
«  .Monasterium  Sancti  Dominici  juris  beati 
Pelri  est  V  morabit.  »  {Pair,  lat.,  t.  XCVIII, 
col.   483.^ 

D'après  les  coMq)tes  de  l'abbaye  dressés 
en  l.'}38,  le  cens  annuel  était  alors  de  120 
maravédis  {Ilertieil,  p.  383).  Mais  il  faut 
ajouter  que  le  maravédis  dont  il  est  ici 
(|ui'stion,  n'a  pas  à  beaucoup  près  la  valeur 
du  maravédis  d'or  mentionné  plus  haut. 
Celle  valeur  était    pourtant  assez  sérieuse 


comparée  à  ce  qu'elle  devint  dans  la  snile  : 
car  les  mêmes  comptes  nous  apprennent 
que  la  crintara  de  vin  (environ  16  litre.»)  se 
payait  de  deux  à  trois  maravédis.  {Ibid., 
p.  396  et  399.) 

Les  monastères  qui  an  XV"-  et  au  XVI" 
siècle  s'unirent  à  la  Congrégation  de 
^'alladolid  ne  payèrent  plus  au  Saint-Siège 
le  cens  annuel  (leurs  bénéfices  n'étant 
jamais  vacants).  .Mais  cette  taxe  fut 
remplacée  par  le  Quindenio,  redevance 
établie  en  1470  par  Paul  11  et  que  i  lia(|ue 
abbaye  devait,  envoyer  tons  les  quinze 
ans.  Ce  droit  était  fixé,  pour  Saint-Domi- 
nique de  Silos,  à  166  florins  d'or.  Les 
archives  de  l'abbaye  possèdent  encore  un 
grand  nombre  de  reçus  délivrés  par  la 
Chambre  Apostolique  et  qui  vont  de  l.'i27 
à  1792.  En  voici  un  spécimen  :  «  Cuido 
.\scanius  Sfortia,  niiseralione  divina  Sancti 
Kustachii  diaconus  cardinalis  de  Sancta 
Flora,  S.  R.  E.  can)erarius,  universis  et 
singulis  présentes  lilteras  inspecturis  sa- 
lulem  in  Domino  sempiternam.— Univer- 
sitati  vestre  notuin  facimus  et  atteslamur 
per  présentes  (piod  venerabilis  Congregatio 
Sancti  Benedicti  Vallis  Oleli,  cum  leneatur 
de  (|uindecim  in  quindecim  anuos  solvere 
Camere  Apostolicc  et  sacro  collegio  RH. 
DD.  S.  R.  E.  Cardinalium  coniune  et  alla 
iura  monaslerii  Sancti  Dominici  de  Silos... 
taxali  ad  florenos  auri  de  Caméra  centum 
sexaginta  scîx  cum  duobus  tertiis,  ralionc; 
unionis  perpétue  cidem  Congregationi 
factc,  in  auro  de  Caméra  nonaginta  unum 
solidos...  per  manus  R.  Fratris  Didaci  de 
Lerma,  procuratoris  dicte  Cougregationis, 
pro  uno  (piindcnio...  solvi  fecit.  De  quibus 
etc.  —  Dalum  Rome,  in  Caméra  .Vpostolica, 
die  XXVIIl  januarii  millesimi  quingentesi- 
mi  quadragesimi  tertii,  etc.  {Arch.  de 
Silos,  original  tiré  du  fonds  des  archives 
de    la    Congrégation    de    Saint-Henoit    de 


l'abbaye    de    silos    au    XIl"    SIÈCLE  81 

de  la  situation  de  Silos  sur  les  confins  encore  mal  déterminés  des 
diocèses  de  lîurgos  et  d'Osma,  l'abbé  de  Saint-Dominique  pourrait 
s'adresser  à  un  évèque  de  son  choix  pour  faire  conférer  à  ses  moines 
les  ordres  sacrés  et  en  recevoir  le  chrême  et  l'huile  sainte.  D.  Jean  fil 
dans  la  suite  confirmer  ce  privilège,  d'abord  par  Honorius  II,  nous 
ne  savons  en  quelle  année,  puis  par  Innocent  II  en  1142  '. 

En  même  temps  que  son  autorité  spirituelle,  l'abbé  de  Silos  voyait 
son  influence  extérieure  s'agrandir  et  le  nombre  de  ses  domaines 
s'augmenter  dans  des  proportions  jusqu'alors  inconnues.  En  1119, 
Lrraque.  reine  de  Castille,  lui  donnait  San  Roman  deMoroso.  Cet  im- 
portant prieuré,  appelé  aussi  el prioralo  de  la  Montana^  à  cause  de  sa 
situation  dans  la  région  montagneuse  de  la  province  de  Santander, 
comprenait  neuf  églises,  plusieurs  bourgades  et  une  étendue  consi- 
dérable de  territoire.  Elle  y  ajouta  deux  ans  plus  tard  la  donation 
du  San  Martin  de  Tormillos,  dont  le  pittoresque  clocher  roman, 
seul  reste  de  cette  petite  ville,  se  voit  encore,  perché  sur  un  roc  isolé, 
à  deux  ou  trois  kilomètres  de  Iluerta  del  Rev  ". 

Son  fils  Alphonse  VII,  surnommé  V Empereur .  lit  plus  encore,  et 
les  quinze  diplômes  qui  nous  sont  restés  de  ce  puissant  prince,  té- 
moignent de  sa  dévotion  envers  saint  Dominique  et  de  sa  munificence 
vraiment  inépuisable  envers  son  monastère.  11  serait  trop  long  d'ana- 
lyser ici  tous  les  privilèges  qui  sont  publiés  intégralement  dans  notre 
liecueil  des  chartes  de  Si/o.s  \   Nous  nous  contenterons  de  mention- 
ner ceux  qui  nous  ont  paru  les  plus  dignes  d'attention.  Le  premier 
est  Tacte  solennel  du  21  juillet  1 12.').  par  lequel  le  roi  accorde  à  l'abbé 
Jean  et  à  ses  moines  la  ville  de  Tabladillo  et  h^s  treize  villages  com- 
pris  dans  son  a/foz  ou  district.  Dans  le  second  ou  caria  pm-liln  di; 
1120,  il  permet  de  créer  autour  du  prieuré  de  San  Martin  de  .Madrid 
le  faubourg  destiné  à  devenir  un  jour  l'un  des  princi|)aiix  (juarliersde 
la  capilalr.  Le  troisième  document  jus(|u"ici  inconnu  et  qui  est  très 
curieux  pour  l'histoire  du  régime  municipal  au  W  siècle,  renferme 
le» /weroif  ou  libertés  communales  de  la  ville  de  Silos*.  Par  le  qiia- 

ValUfloli«J,   I.    Il,  \nice  Ifii.i    -      Kn    1792  .3.  Page»  48-90   (ii"*    34,  J8,   3'J.    40,    H, 

l'ahhAjre  ■eirrnpla  de  rt-AW  rrdevanrc  cri  4t,  ♦.'5.  ««.  47,  51,  52.  ri3,  Si,  37,  58). 

'                  *          'lii|ti<- |/i  •oiiiiiic  4.  Sil(i«   fut   ri'^fi  miccifXHivriiicnl  par  le» 

n.il  fl«*  l.i      .;iir,  /'(if/'oji  uticiftiM  lie  Salia^iiii  lie  lUH.i  'liiililir-K 

«Jr  redenrion  |NT|M'tii«,  .  B.  IV,  6J  p.ir  !<•  IV   K««-filiiii.i    ilniiit  non    llintoria   df 

1    fifriieil.  \t.  72-74.  Sahiif/un,    p.    482;     voyez  l/i  rharlr-  du  18 

.;    l'x'l  .  p.  43.  Juiti    llj»i    i\r    noire    Hecueil,    p.   .'ifi  ri  Icx 


82 


HISTOIRE  DE    L  AHBAYE   DE  SILOS 


iriônic  daté  (lu  2  juin  1137,  il  donne  à  Silos  la  forteresse  et  la  ville 
de  lluei'la  dcl  Iley  «  avec  tous  ses  colons,  tant  juifs  que  chrétiens  », 
huit  hameaux  situés  sur  son  territoire  et  la  petite  église  voisine  de 
Molinterrado. 

La  charte  des  fueros  fut  octroyée  dans  la  ville  de  Léon,  le  jour 
même  où  Alphonse  YII,  accompagné  du  roi  de  Navarre  et  entouré  des 
évéques,  ahhés,  comtes  et  grands  seigneurs  de  ses  États,  prenait  la 
couronne  impériale  (26  mai  113.^'.  Ouehiues  semaines  après,  le 
nouvel  Empereur  venait  en  personne  à  Silos,  accompagné  de  l'ar- 
chevêque de  Tolède,  Raymond,  des  évoques  de  Palencia  et  de  Burgos 
et  de  plusieurs  grands  seigneurs  de  sa  cour.  Sa  présence  nous  est 
attestée  par  deux  privilèges  qu'il  signa  de  sa  propre  main  le  t"  juillet 
H 35  dans  le  chapitre  de  Saint- Dominique^  et  par  lesquels  il  fait  dona- 
tion aux  moines  de  Silos  de  la  ville  d'Aniago,.  près  de  Simancas,  et 
leur  confirme  celle  du  prieuré  de  Sainte-Marie  de  Duero. 

Alphonse  VII  do  Castillc  n'est  pas  le  seul  monarque  qui  favorise 
alors  l'ahhaye  de  Saint-Dominique.  Son  glorieux  homonyme,  Al- 
|)honse  le  Batailleur^  qui  réunit  un  instant  sur  sa  tête  les  couronnes 
de  Léon,  de  Castille  ^  d'Aragon  et  de  i\avarre,  avait  laissé  à  Silos, 
par  une  clause  de  son  célèbre  testament,  signé  au  mois  d'octobre  1131 
sous  les  murs  de  Bayonne,  le  château  fort  et  la  ville  de  Sangùesa,  à 
quelques  lieues  de  Pampelune.  Mais  on  connail  le  sort  des  dernières 
volontés  de  ce  prince,  volontés  si  sévèrement  jugées  même  par  les 
écrivains  espagnols  les  plus  orthodoxes,  et  dont  l'exécution,  en  tout 
cas,  était  une  pure  chimère  '. 

A  coté  de  ces  puissants  bienfaiteurs.  Silos  dût  en  compter  d'autres 
plus  humbles,  mais  non  moins  généreux.  Deux  noms  seulement 
nous  ont  été  conservés  :  celui  de  Nuno  Serracinez  de  Portillo,  qui  fit 


uotes)  :  puis  par  ceux  d'Alphonse  Vil 
(H85)ctenfia  par  ceux  d'Alphonse  VllI 
(120!)'.  —  On  trouvera  quelques  détails 
curieux  sur  les  fueros  deSilos  au  XiV'siùcle 
dans  la  charte  du  30  décembre  1343.  {Re- 
cueil, n»  377.) 

i.  On  ne  saurait  douter  que  D.  Jean, 
abbé  de  Silos,  n'ait  été  pré.sent  à  cette 
solennelle  réunion. 

2.  i).  Alphonse  d'Arapou  avait  épouse 
en  IlOfl  rorgueilJcusc  doua  l'rraca,  veuve 
de  Raymond  de  Bourgogne,  fille  et  héri- 
tière d'Alphonse  VI,   mi  de  Castille  et  de 


Léon.  Ce  fut  un  grand  malheur  pour 
l'Espagne  chrétienne,  affaiblie  par  la 
guerre  scandaleuse  et  les  disputes  sans  fin 
(pii  éclatèrent  presque  aussitôt  entre  les 
deux  époux.  Leur  mariage  fut  annulé 
dans  un  concile  tenu  à  Palencia  en  1114. 
3.  Voyez  ce  ((u'en  dit  D.  Vicente  de  la 
l''uenle  dans  son  Historiu  eclesiiislica  de 
Kspana  (.Madrid,  1873-1875),  t.  Il,  p.  154. 
—  On  trouvera  dans  notre  llecueil  (|).  62) 
le  passage  de  ce  testament  relatif  à  Silos 
et  la  partie,  beaucoup  plus  importante. 
jusqu'iii  inédite. 


l'abbaye    de    silos    Al     Xll"    SIÈCLE  83 

don  au  monastère  de  la  ville  de  Brazuelas  non  loin  d'Olmedo,  dans  le 
territoire  de  Ségovie  (13  décembre  112o).  et  celui  de  Pelay  Absalon  de 
Lugo  en  Galice,  lequel,  non  content  de  donner  tous  ses  biens, 
abandonna  le  monde  et  vint  s'olîrir  lui-même  à  Saint-Dominique 
(H39)  *.  Mentionnons  aussi  une  charte  du  2  septembre  1125.  par 
laquelle  D.  Pedro,  comte  de  Lara,  cède  à  l'abbaye  les  villages  d'Ura- 
nau  et  de  Ranedo,  en  échange  de  quelques  terres  que  Silos  possédait 
près  d'Arlanza  et  de  Tordueles  -.  En  résumé,  dix  églises  et  trente 
villes,  hameaux  ou  villages  étaient  venus  se  ranger  sous  la  crosse  de 
l'abbé  D.  Jean,  pendant  le  quart  de  siècle  qui  s'étend  de  1118  à 
i  143.  Ces  chilîres,  et  ils  sont  incomplets,  suffisent  pour  donner  une 
idée  du  développement  et  de  la  prospérité  de  Saint-Dominique  de  Silos 
à  cette  époque  de  son  histoire. 

Le  dernier  document  où  nous  retrouvions  le  nom  de  D.  Jean  est  la 
bulle  d'Innocent  II.  datée  du  30  avril  lli2.  et  (}ni.  en  déclarant 
l'abbaye  de  Silos  exempte  de  la  juridiction  épiscopale,  la  prend  de 
nouveau  sous  la  protection  du  Saint-Siège^.  Il  mourut  le  29  avril  de 
l'année  suivante  et  fut  enseveli  dans  l'angle  nord-est  du  grand  cloître. 
On  grava  sur  la  pierre  de  son  tombeau  la  simple  inscription 
suivante,  découverte  récemment  pendant  les  travaux  de  restauration 
du  vieux  cloître  et  dont  nous  avions  pu  d'ailleurs  retrouver  nn 
fac-similé  aux   archives  de   l'évéché    de    Ségovie    :    «    oiurr  abbas 

lOHAXNES  in   KALLENDAS  MAY  ERA  MCLXXXl     ». 

III.  —  11  (.'Ut  pour  successeiii-  I).  Martin, qui  vé(  ut  jusfpi'cn  M.'iH.et 
•SOUS  le  régime  duquel  nous  voyons  .VIphonse  VII  continuer  de  com- 
bler le  monastère  de  ses  bienfaits.  Parmi  ces  nouvelles  possessionsqui 
vinrent  encore  étendre  son  influence,  nous  pouvons  citer  :  les  églises 
de  Sainl-dyprieri  do  (îurma/  cl  de  Sainl-dypricn  de  Habanera,  avec 
leurs  dépendances    I  l'M).  ;  —  la  petite  bouigade  d'Ira  dans  la  pillo- 


1.  Wifra*-!/,  p.  .VI  cl  72  »••  .n  cl  48i.  (ireiiii<re,   «k-  0.   Peilro     lionznlcz    coiiilc 

i.  Ihid.,   p.  r,l.  —  Le  comle  «Jf    l,ara  cl  (!«•   Liir«  'i|iii    %mnc.  :   l>ri    f/mlid    Lnrensi.i 

»<>n    rr»Tc    iloHrigue    («unznle/    furcul    !••«  rowi7r,,  est  iLil<'-(;  du    l'J  orluhn'    I IJ7  ;    lu 

p.irti*'iria  l«>«  plu*  dévoiitl'i  cic  AoUh  i  rrn-  Rccoiiilf,  du  roi  K\\t\\itu»i-  VII   de    Caslilli*, 

m.  I»«ii  npp'»  l.i  iiiorl  An  la  rciup,  iU  n-  cul   du  iîl  d/ri-iiiliri-  ll'IO.   iVuy.   Ilfr^/iii- 

r^vidt'-r'-rit  ri.iitrp  «on    liU    Alpli»ri<i>-  VII,  m,   .inlii/iiriliulri   ih    Hniiiinu,    t.  Il,  p.  .'16 

qui  dut  Ir»  |i.iiiuir  du  royaume.  cl  455  ;  cf.  Ihiil..  p.  62,        Diirnt  ce  dcrnirr 

•1.    Hr        '      ,,     12.    —     liiiix     <ii,iri<!(,  pninii^fr,    jir     <nivntil    iiiniiii.-     dr     (I/irdffia 

l'unr  d>              :■«,    lautrc  rl'ArUn»!,  pur-  donur    a    tort   li-    nom    de    lii>iiiiriii|iii-    à 

taicnt  l«  aiKnatnrc  de  l'ahlx'-  de  HIIor.  I.a  i'nbbt'-  de  Hilo«. 


84 


HISTOIRE    DE    L  AHUAYE    DE    SILOS 


rosqno  valléo  de  ce  nom.  à  douze  kilomètres  au  nord-ouest  de  Silos 
(ilo2);  — le  village  dAlcazar  de  Iluele,  au  territoire  de  Cuenca 
(ll;)3);  —  enliu  la  villa  de  Mercadillo  (!!')"i^  '.  Vers  l;i  même 
épo(|ue,  le  roi  D.  Sanclie  le  Désiré,  iils  d'Alphonse  VII,  donnait  à  Silos 
ses  domaines  de  Villaseca  et  une  maison  située  dans  le  faubourg  de 
Soria,  en  échange  de  ce  que  le  monastère  possédait  à  Fuente  Cantos. 
Cet  acte,  le  seul  que  nous  ayons  de  D.  Sanche,  est  daté  de  Soria  le 
14  mars  H5o  et  porte,  entre  autres  contirmations,  celles  du  comte  de 
Barcelone  et  de  Sanche  de  Navarre-.  En  l'année  H57,  I).  Martin 
recevait  encore  de  Garcia  Garciez,  seigneur  d'Aza  ",  et  de  sa  femme 
Sancia  Pedrez  le  monastère  de  Saint-Florent  ou. Saint-Laurent,  situé 
sur  les  bords  du  Hiaza,  entre  Torregalindo  et  Montejo. 

Mentionnons  aussi  la  bulle  solennelle  '\  par  la(juelle  le  bienluMi- 
reux  pape  Kugène  III  conlirrae  à  l'abbaye  de  Silos  tous  les  privilèges 
accordés  par  ses  prédécesseurs.  Cette  bulle  est  datée  de  Heims  où  le 
pape  présidait  alors  le  concile  (9  avril  1148)au(iuel  assistait  très 
probablement  l'abbé  de  Silos". 

Outre  les  privilèges  de  Silos,  deux  documents  des  archives  de  Co- 
varrubias  et  d'Arlanza  nous  ont  conservé  son  souvenir  et  portent  sa 
conlirmation.  L'un  est  un  acte  de  l'infante  dona  Sancba,  sœur  d'Al- 
phonse VII,  qui  permet  à  l'abbé  de  Saint-(iôme  et  de  Saint-Damien  de 
peupler  la  ville  de  Covarrubias  avec  les  habitants  de  quatre  villages 
voisins  (19  avril  1148^";  l'autre  une  donation  faite  par  Alphonse 
lui-mémo  à  l'abbaye  de  Saint-Pierre  d'Arlanza  (31  janvier  lUyl)  ''. 

IV. — Nous  ne  connaissonsde  l'abbé  Pierre, successeur  de  D.Martin 


1.  Celte  bourgade  fut  appelée  dans  la 
suite  Santa  Maria  de  Mercadillo. 

2.  lirciieil.  p.  84. 

3.  Il  ne  prend  pas  ce  titre  dans  lacté 
de  dnnition  et  dans  plusieurs  chartes 
royales  {Recueil,  p.  ''>9  et  8.T)  ;  mais  dans 
d'autres  document',  il  signe:  «  Garcia  (îar- 
cie/  Daza  »  ou  <<  de  Aza  >■  [Ibid.,  p.  82,  87, 
89|  parmi  les  grands  seigneurs  de  la  cour 
d'Aîpliiinse  VII.  A  la  mort  du  roi  Sanche 
le  Ih-siré  :tl  août  1158),  il  fut  nommé 
gouverneur  de  sou  fils  D.  Alphonse,  alors 
âgé  de  trois  an''  et  qui  régna  <lans  la 
suite  sous  le  nom  d'.M|)liouse  VIII.  —  Le 
monastère  de  Saint-Florent  se  trouvait 
sur  le  territoire  d'Aza  (aujourd'hui  Flaza). 


i.  Heciieil,  p.  74  (n»  50.) 

.').  Nous  ne  connaissons  pas  les  noms 
des  at)hés  castillans  jirésents  au  C(mcile  de 
Heims.  .Mais  nous  savons  par  une  lettre 
d'Kngéiie  III  à  Alphonse  VIII,  qu'il  y  eu 
eut  un  certain  nombre,  et  le  pape  en 
remercie  le  roi  de  Castille.  (Voy.  .Vlansi, 
Concilioruin  ampli.tsiina  collerlio,  t.  X.XI. 
p.  672,  et  JaU'é-Wattonbach,  llegesla  roina- 
noritm  l'onlifirum,  n"  92.">").'l 

6.  Ces  villages  étaient  :  Cilleruelos 
{Cerezuelos,  d'après  le  P.  Florcz,  Esp.  sat^r., 
t.  XXVI,  p.  268).  Vnldera,  Mecorejuelos 
{Mprrerpf/iielos,  d'après  KIorez   et  Redonda. 

7.  Berganza,  Antirfiiedades  de  Espana, 
f.  II.  p.  88-80. 


l'abbaye    de    silos    Af    Xll*    SIÈCLE  '  So 

qu'une  seule  charte  ;  mais  c'est  la  première  où  il  soit  directement 
question  du  régime  intérieur  du  monastère,  et  cette  circonstance  lui 
donne  à  nos  yeux  une  valeur  exceptionnelle.  Peu  de  temps  après  son 
élection,  ce  prélat  crut  devoir,  sur  le  conseil  de  rarchevèque  de 
Tolède,  apporter  à  certaines  coutumes  une  réglementation  plus  sé- 
vère. Jusque-là,  à  Silos  comme  dans  la  plupart  des  monastères  béné- 
dictins, les  rentes  étaient  réparties  au  gré  de  l'abbé  entre  les  officiers 
claustraux,  chargés  en  son  nom  de  pourvoir  aux  besoins  de  la  commu- 
nauté et  de  secourir  les  indigents.  D.  Pierre  pensa  qu'il  serait  mieux 
d'assigner  à  chaque  office  un  revenu  particulier,  et,  du  consentement 
de  son  chapitre,  dressa  dans  ce  but  l'écriture  solennelle  qui  nous 
occupe'.  Une  très  large  part  y  est  faite  à  l'aumônier,  qui  devait 
prendre  soin  des  pauvres,  des  pèlerins  et  des  voyageurs.  Vient  ensuite 
l'infirmier,  V operarius  qui  dirigeait  alors  «  les  travaux  du  cloître  »  et 
autres  «  édifices  »,  le  réfectorier,  le  camernrius  ou  chambrier  chargé  du 
vestiaire,  et  enfin  le  sacriste.  Il  est  fait  mention  du  cellérier  ;  mais 
aucun  re\enu  spécial  n'est  atfecté  à  son  office,  ce  qui  prouve  que  la 
séparation  des  biens  du  monastère  entre  l'abbé  et  la  communauté  ou 
convenl  n'existait  pas  encore.  Quant  au  grand-prieur  (/)/'2or;«a/or),  au 
sous-prieur  [prior  minor)  et  au  chantre  [cantor  ou  preccntor) ^Aowi  nous 
trouvons  les  noms  dans  plusieurs  documents  de  cette  époque-,  ils  ne 
sont  pas  mentionnés  dans  celui-ci,  leurs  fonctions  ne  comportant  pas 
ordinairement  des  dépenses  pécuniaires.  C.ette  ordonnance,  datée  du 
2i  juillet  H.*)8,  porte  la  confirmation  de  Jean,  archevêque  de  Tolède, 
et  des  évèques  de  Hurgos,  d'Osma,  de  Sigiienza  et  de  Ségovie.  Les 
abbés  de  Saint-Pierre  d'.Vrlanza  et  de  (iumiel  y  apposèrent  aussi  leurs 
signatures  à  titre  de  témoins  \ 

Les  catalogues  des  abbés  de  Silos  s'acccjrdcnl  [xjur  placer  en  t  KiO 
la  mort  de  D.  Pierre  ',  qui  fut  remplacé  sur  le  siège  abbatial  par 
IJ.  Pascal  fMi  Pascase. 


t.  On  p«ut  voir  dam   cette  nimurc  un  dont  la  collation,  niisiii  bien  que  la  jotii»- 

acheminement  ver*  la  iM-paration  réalisée  lancc,     oa'asionni'-rcnt    les    plus    f^ruvcs 

plus  tard  crilr''    In  inr-x"-    ablinti.ile  et  la  désordrirs. 

messe     convtnluclU*,     r'-nult^it     des     plus  2.  Voy.    le   Iteciiril  ilex  chinivs    ilc  l'ali- 

d^sastreus,    qui  détruisit  la  notion  de  l.i  bnt/e  de  Silo»,  |(.  100,  I0;i,  li:i,  I)'.). 

famille  tnon'i*(i(|uc,  li-llc  ipiv   lavait   vou-  'A.  Hminl,  p.  '.H-'Xi. 

lue  saint  licnoll,  et  facilita  lintroduction  4.   Nous  tr<iiivons  le  n<>ru  de   re  pu-  at 

de    U  rotumende.   Klle    amena    îles   atius  au  roinnienreineut  d'un  acte,  nialhcureu- 

non  iii'iin*  fun'-«les,  en   faisant  di-  rhoeun  sfineiit  iiironiplel,   iiiix'rit    mui*  un   fe:iill<-l 

des  uQiccsclaustraux  un  liénéll<-e  ordinaire,  du  roiiiiiirnl.iirc  de  lie.iluN   sur   l'Apoia- 


86 


IIISTOiaE    DK    I.   MiHAVK    DK    Sll-OS 


V.  —  Lo  [tromier  soin  du  iioiiNcl  altlx'  lut  de  conliruier  la  conslilu- 
tion  de  son  piiHléccsseur  loiiclianl  les  olHces  claiisfraux.  Nous  lisons  on 
effet  sa  signature  au  bas  de  cet  acte  :  «  l*aschalis  nuper  abbas  faclus 
roborat  et  eonfiruiat.  » 

Alj)bonso  Vlll,  ([ui  occupait  le  trône  Castille  dej)uis  1158  et  (|ui 
devait  porter  un  jour  le  titre  glorieux  d'AIpbonse  de  las  Navas,  en 
souvenir  de  la  célèbre  bataille  de  ce  nom  (121 2\  continua  sous  l'abbé 
D.  Pascase  les  traditions  de  piété  de  ses  ancêtres  envers  Saint-Domi- 
nique de  Silos.  Non  content  de  prendre  l'abbaye  et  toutes  ses  dépen- 
dances sous  sa  royale  protection  par  une  cliarte  solennelle  octroyée 
pendant  le  siège  de  Cuenca  (15  février  1177)  ',  il  l'enricbit  encore  de 
nouveaux  et  importants  domaines.  Au  nombre  des  principales  de  ces 
donations,  dont  on  trouvera  ailleurs  le  texte-,  notons  celle  du  village 
de  Mamolar  et  des  deux  hameaux  aujourd'hui  disparus  de  Padules  et 
de  Qnintanii/a  {iilO)  \  celle  de  Pinilla  de  Carazo,  appelé  depuis 
VwnWix  de  lus  Bar ruecos  [{ il \),  Qi  cqWq.  du  monastère  de  San  Cucu- 
fate,  non  loin  de  Gumiel  del  Mercado  ({184).  Nous  verrons  bientôt 
que  ce  ne  furent  j)oinl  là  les  seules  largesses  de  ce  valeureux  prince. 

En  1175,  Pascase  eut  à  défendre  les  intérêts  de  son  abbaye  contre 
les  moines  de  Saint-Pierre  d'Arlanza,  qui  prétendaient  faire  recon- 
naître un  droit,  en  réclamant  la  jouissance  de  certaines  dîmes  et  la 
propriété  d'une  église  et  de  quelques  terres  situées  dans  la  vallée  de 
Tabladillo.  Les  deux  parties  ne  pouvant  s'entendre,  l'alTaire  fut  [)ortée 
devant  Ccrebrunus,  archevêque  de  Tolède.  Celui-ci  voulut  qu'elle  fut 
examinée  sur  place  et,  à  cette  lin,  envoya  à  Silos  son  archidiacre 
Gonzalve  et  maître  Hupert.  Au  moment  d'en  venir  à  raj)pel  des 
témoins,  on  préféra  pour  le  maintien  de  la  paix  et  de  la  bonne  harmo- 


lypsc,  copié  à  Silos  en  110!)  et  conserve 
aujourd'hui  au  Uritisli  Muséum  (n"  IKiOy) 
v\  [irdNOuant  de  Silos  :  <■  In  Dei  noniiiie 
et  iudividue  Triuitalis,  ego  l'etrus,  Uei 
gratia  Sancti  Doniinici,  iicet  indiguus, 
nuper  faclus  abbas,  ne  forte  in  posteruni 

aliquem  » (Le  reste  u]au(|ue.) 

I.  Recueil,  p.  103.  —  Celte  place  forte, 
occupée  par  les  .Maures  depuis  l'époque 
de  l'invasion  arabe  et  située  dans  une 
positiiin  réputée  iuipreiiable,  résista  pen- 
dant de  longs  mois  à  tous  les  ellorts  des 
rnis  de  Castille  et  d'Arajjon.  Klle  ne  se 
reiulit  que  le  21  septeuibre   1117.  La  prise 


de  Cuenca  est  un  évèucment  considérable 
dans  l'histoire  de  la  reconquête.  Aussi  ne 
faut-il  pas  s'élonner  de  voir  Alphonse  VllI 
dater  un  autre  diplùnic  accordé  à  Silos 
«  de  l'an  troisième  depuis  que  le  sérénis- 
sime  roi  prit  Cuenca  ».  (Ihid.,  p.  104.) 

2.  Voy.  //>»/.,  p.  104-i2.j. 

:i.  Ces  hameaux  {vUluria)  ont  si  peu 
laissé  de  traces,  que  leur  emplacement 
lui-même  nous  est  inconnu.  Les  gens  de 
la  contrée  (|ue  nous  avons  interrogés  ne 
connaissent,  sur  le  territoire  du  village 
actuel  de  .Mamolar,  aucun  lieu-dit  qui 
rappelle  ces  deu.\  noms. 


l'abbaye  de  silos  au  xu'  siècle  87 

nie  entre  les  deux  grandes  abbayes  voisines,  avoir  recours  à  une  trans- 
action, d'après  laquelle  Silos  s'engageait  à  payer  200  maravédis  à 
la  partie  adverse,  qui  de  son  côté  renonçait  à  tous  les  biens  objet  du 
litige.  Cet  accord  fut  signé  dans  l'église  de  San  Martin  de  Requexo, 
près  de  Tabladillo.  en  présence  d'Aldéric,  archidiacre  de  Burgos,  de 
Martin,  archidiacre  de  Palencia,  de  Dominique,  abbé  de  San  Quirce', 
et  de  plusieurs  autres  témoins. 

Cette  pièce  emprunte  son  principal  intérêt  à  la  contirmation  des 
membres  des  deux  communautés  d'Arlanza  et  de  Silos.  On  compte 
pour  la  première  quarante-cinq  signatures,  et  quarante-six  pour  la 
seconde,  y  compris  quatre  conversi  et  huit  infantes  ^ 

VI.  —  Nous  devons  rattacher  au  temps  de  l'abbé  Pascase  un  évé- 
nement qui  passa  alors  bien  inaperçu,  mais  dont  les  consé(iuences 
pour  les  âges  suivants  furent  considérables.  Xous  voulons  parler  de 
la  naissance  de  saint  Dominique,  fondateur  des  Frères-Prêcheurs, 
qui  vit  le  jour  dans  la  petite  ville  de  Caleruega,  à  quelques  lieues 
de  Silos,  vers  l'année  \  170.  C'est  en  priant  devant  le  tombeau  du 
bienheureux  abbé  Dominitjue,  que  Jeanne  d'Aza  obtint  du  ciel  cet 
enfant  prédestiné,  auquel  elle  donna  en  témoignage  de  sa  reconnais- 
sance le  nom  du  saint  thaumaturge.  Les  archives  de  l'abbaye  de  Silos 
sont  à  peu  près  muettes  sur  ce  second  Domiuitiuc  dont  la  gloire  devait 
éclipser  celle  du  premier.  Le  seul  document  authenti(|ue  (jui  porte  son 
nom  est  une  charte  du  l.'i  janvier  1201,  au  bas  de  laquelle  il  signe 
comme  sous-prieur  du  chapitre  de  la  cathédrale  d'Osma  :  «  Ego 
Uominicus,  Oxomensis  suprior  »  ^ 

Toutefois,  la  tradition  locale  nous  apprend  qu'il  fut  reçu  toul  jeune 
fincore  à  Silos,  parmi  ces  enfants  que  nous  retrouvons  presque  par- 
tout au  moyen  Age  dans  les  cloîtres  bénédictins  vA  particulièrement 
dans  notre  monastère  ^  Il  est  à  regretter  (|u'aii(  un  l(''moign;ige  con- 

I.Sur  rel  itd^iye,  BÏluf-c  sur    le  chemin  i.  Il   cl  rjii.slii)ri  de  ces  enranti,  —  an 

de  BiirK«*  a  Silo»,  voy.  ci  Jcisufl,  p.  li,  cl  XI»  »jécle,  daiis  la  viu  de  saint  Doniiniciue 

le  Recueil  de$  charte*  de  SUom,  p.  99.  drt  Silos  (Vcrgarn,  p.  370)  ;  —  au  .Ml-,  ilnns 

2.  Herueil.  p.  î»8,  la  «tinrlf!  du  28  juin  llir.  iltfcurit,  p.  101)  ; 

3.  Ihifi..  p.  117-120  (n'TÎ,.  —  Lir  chapitre  -  au  .Xlll',  danit  une  inRcription  du  cldllro 
rie  l'r'Kli»»  cathédrale  d'Osma  Ha'iI  h  relie  (n»  49).  danii  un  acte-  de  122i  {HcciicU,  p. 
dalc  ronipo«/T  de   Chanoinen-Méffulicr»  de  163  ,  dan»  un  autre  acte  du    nioiii  de  juin 

Saillie u.   Il   ne  fut  *''-rulari«<;  qu'en  1231    ihid,   p.   IHO,  dan»  un   Irnisii^me  de 

l'ann'                ,  ir   deux    hullcii  de  P.uil  III.  1236  {ihid,  p.  181   ;    -    nu   .\IV«,  dann  une 

(Voy.    Loperracz,     KoUccion    diplomiilira,  piZ-ee  de  1338  (p.   380).   Lu   Homininix  Mu- 

P-  WO.)  niouin  de    l'illuBlre    rainille  de»   Fini>Jii.<as 


88 


lllSTOlUE    DE    L  ABBAVE    DE    SILOS 


leiîiporain  ne  vienne  c'on'ol)orer  cette  tradition,  que  les  moines  de 
Silos  regardaient  au  xvi"  siècle  comme  déjà  très  ancienne'.  On  doit 
en  dire  autaFit  de  l'opinion,  également  probable,  d'après  laquelle  son 
frère,  Antonio  de  Guzman,  aurait  consacré  sa  vie  au  service  des 
pauvres  et  des  pèlerins  dans  l'bôpital  de  Silos,  dit  de  San  Anton  ou  de 
la  Trinidad  et  y  serait  mort  en  odeur  de  sainteté  ■. 

D.  l'ascase  mourut  vers  l'année  1186  et  fut  enseveli  comme  ses 
prédécesseurs  dans  le  grand  cloître,  entre  le  tombeau  primitif  de 
saint  Dominique  et  l'angle  nord-est  de  la  galerie  qui  longe  l'église 
abbatiale.  On  trouvera  plus  loin  son  épitaphe,  dont  un  fac-simile 
nous  a  été  conservé  et  qui  est  du  reste  d'une  remarquable  concision. 

Le  P.  Nebreda  nous  apprend  qu'il  fit  entourer  de  murailles  la  ville 
de  Silos  en  l'année  1179  ^  Il  s'agit  plus  probablement  d'une  restau- 
ration ou  d'un  agrandissement  des  remparts,  dont  l'expression  de 
ba/'f/us  Sancli  Dotninici,  que  nous  trouvons  dans  plusieurs  cbartes, 
suj)pose  l'existence  dès  la  première  moitié  du  XII"  siècle. 


au(|uel  son  épitaphe  donue  le  Ulre  de 
flliii.i  sancli  Doniinici  («  Inscriptions  », 
W  22),  était  vraisemblablement  un  de  ces 
enfants  de  l'école  monastiiiuu  de  l'abbaye 
(le  Silds  à  la  fin  du  XI!'"  siècle.  —  La  charte 
de  \\~i:\,  dont  nous  avons  parlé,  porte  la 
signature  de  plusieurs  infanles  de  Silos. 
L'un  d'eux  s'apjjcllc  luèine  l)omini(iue  et. 
l)ieu  (jne  ce  nom  suit  fort  commun  à  cette 
épo(|ue,  nous  ne  pouvons  nous  en)pècher 
de  signaler  une  coïncidence  aussi  curieuse. 
Le  saint  avait  alors  cinq  ans,  et  l'on  sait 
qu'il  n'était  pas  très  rare  de  trouver  dans 
les  monastères  des  eufanls  d'un  Age  aussi 
tendre.  D.  .Marténc  [Comment,  in  rcfjulam 
S.  P.  Benedicti,  p.  18;)),  en  cite  plusieurs 
exemples.  (Cf.  .Mabillon,  Vêlera  Analevla, 
éd.  de  MIW,  p.  l.i.i-l.i.S,  et  Annales  liene- 
djV/in/,  passim).  On  .-ittachail  une  grande 
importance  à  prendre  ces  enfants  pour 
témoins  d'actes  publics,  tlonl  ils  pouvaient 
de  longues  années  plus  tard  attester  ainsi 
rauthentii'ilé.  Ouelques  soiifilels  liicn 
appliqués,  la  traction  de  l'oreille  ou  tout 
autre  traitement  de  ce  genre,  étaient  des- 


tinés à  graver  dans  leur  mémoire  le  sou- 
venir du  contrat  auquel  ils  venaient 
d'assister.  (Cf.  Annal,  lienedicl.,  ad  ann. 
1030;  NouD.  traité  de  Diplomatique. i.  IV, 
p.  78  4  :  du  Cange,  Glossariinn  mediœ  et 
infimii'    latinilnlis,    aux    mots    alapa    et 

ALH1S.) 

1.  Voy.  Yepes,  Coronica,  IV,  fol.  313.  — 
Le  savant  Antonio  Perez,  profès  de  Silos, 
puis  archevêque  de  Tarragone,  dit,  à 
propos  de  saint  Dominique  de  Guzman, 
qu'il  appelle  alitmnus  familix  Benediclinx: 
«  Ferc  oriundus  ((uo  ego  (le  P.  Perez  était 
né  à  Silos),  nutritus  ubi  ego,  in  monaste- 
rio  Pcilicet  antiquissimo...  Sancti  Doniinici 
Silensis,  a  quo  Dominico  nomen  sumpsit 
Domiuici,  imo  et  vitam  et  esse  ;  quoniam 
Silensis  precibus  natus  est  Pra'dicatorum 
Dominicus  »  (Laurea  Salmantina,  pars,  II, 
]).  89). 

2.  Ambrosio  Gomez,  El  Moisen  segundo, 
p.  329-330. 

3.  Nebreda,  Notice  manuscrite.  —  Nous 
n'avons  pu  découvrir  sur  quelles  preuves 
cet  auteur  appuie  son  atlirmation. 


CHAPITRE  m 


Confrérie  et  procès    1186-1242) 


I.  D.  Jean  II  ;  bulle  du  pape  Urbain  III  ;  ■  hermandad  -  avec  les  moines  de  San 
Millan.  -  II.  D.  Dominique  II  ;  les  procès  ;  les  clercs  de  San  Pedro  ;  le  roi 
saint  Ferdinand  et  Silos  ;  arbitrages.  —  III.  D.  Martin.  —  IV.  D.  Miguel. 


I.  L'élection  de  D.  Jean  Gulierre',  (jui  succéda  à  l'abbé  Pascase,  eut 
lieu  vraisemblablement  vers  la  fin  de  1186.  C'est  ce  qui  ressort  de  la 
bulle  du  13  janvier  de  l'année  suivante,  dans  laquelle  nous  trouvons 
le  nom  du  nouveau  prélat.  Quelques  mois  plus  tard,  il  recevait  à  Hur- 
gos  la  coîisécralion  abbatiale,  comme  nous  l'apprend  un  privilège 
royal  du  10  juin  de  cette  même  année  1 187  -. 

La  bulle  par  laquelle  le  pape  Urbain  III  met  derechef  Silos  et  tous 
ses  biens  sous  la  protection  du  Siège  Apostolique,  a  cela  de  particulier 
qu'elle  énumère  parmi  les  dépendances  de  l'abbaye  une  bourgade  et 
plusieurs  églises,  dont  nous  n'avons  plus  les  chartes  de  donation,  cl 
dont  les  noms  afiparaisscnt  ici  pour  la  première  fois  \ 

Peu  après  cette  solennelle  reconnaissance  de  ses  [)rivilèges  et  de  ses 
propriétés,  le  monastère  voyait  le  roi  Alj)honse  VIII  les  augmenter 
encore.  On  trouvera  dans  notre  lU'Ciuùl  tous  ces  documents  et  (luehjues 
autres  dont  il  serait  trop  long  de  faire  ici  l'analyse.  Signalons  loule- 
fois  parmi  ces  derniers  une  ohKvU^iV  hermandad  un  conlVaternilé  entre 
Saint-lJ()mini(|ue  de  Silos  et  San  .Millan  de  la  (!ogoll;i.  Il  y  est  statué 
que  s'il  arrive  à  un  moine  de  Saint-Dominicjuc  délie  cluissi"  de  skii 


1.  Il  «igrip  de  ce  «urnotii  uuc  rhnrlc  du 
Il  novembre  IIM,  citée  iio  peu  plus  loin. 

2.herneil,  p.  III.  — Ce»t  la  prciiiii'Tfr  ti>i%, 
depuis  wiiril  li<>iiiini(|ue,  qu'il  ciil  ijuL-ttiou 
—  d«o*  jet  (locuuii-rit«  rpii  nous  «ont  (lar- 
veaua  —  de  la  iM-m'-'lirtion  d'un  nlilt^'  d*- 
Sil'Mi.  L>«A<|ue  de  Kurgo»  était  à  rette  d-ite 
l).  Martin  ou  Marin.  (Voy.  Florez,  E$p. 
aagr.  I.  XXVI.  p.  2X.1-ÎW2.) 

3.  Voiri  la  liste  de  ces  ëglîaci  :  Saint- 


NiiKL'iil  d.Mcozdr,  .Saiiil-.Marliii  «li;  San 
KHtelian  de  (jorniax,  Saint-Chrixloplic 
d'Olnifrlo.Saiiil-SilvoulreirAlh.KlrTormos, 
Sainl-I'<'laji<'  d»;  Salin»,  Siiiiil-.Mi(li<l  de 
.Moncinos,  Saint  Laiircnl  de  Vuininla,  Sainl- 
.Martin  de  Sahirla  et  Saint- Jean  d(;  HilvtHtre. 
—  La  liDiirgndc  dont  la  liulli-  iioui*  ri''vt'-li- 
le  nom  ei*t  AriKuix.  Kilo  ne  trouve  ,i  i|iii-l 
i|ucR  kilomi!-trcs  au  nord  de  In  ville  d>' 
Hua.  (Voy.  le  lleciieil,  p.   108.) 


00  IIISTOIKE    I)K    l\\1U1AYË    DE    SILOS 

monastère  comme  rebelle  à  son  abbé,  sans  avoir  encouru  toutefois  une 
sentence  formelle  d'excommunication,  il  devra  être  reçu  à  San  Millau 
et  admis  à  la  pai'tlcipation  des  biens  spirituels  et  temporels  de  la 
communauté,  jus(ju'à  ce  qu'il  se  réconcilie  avec  son  supérieur  et  avec 
ses  frères.  Cet  engagement  était  réciproque.  De  plus,  les  deux  grandes 
abbayes  se  promettaient  des  secours  particuliers  pour  leurs  religieux 
défunts.  Dès  qu'un  frère  avait  rendu  le  dernier  soupir,  une  lettre  ou 
un  messager  spécial  en  portait  la  nouvelle,  et  aussitôt  les  sulfragesse 
multipliaient  pour  le  repos  de  son  àmc.  Outre  les  supplications 
[cUimorem),  que  le  couvent  adressait  au  ciel  pendant  neuf  jours,  et  la 
messe  chantée  à  son  intention,  chaque  religieux  prêtre  était  tenu  de 
dire  trois  messes  basses,  que  les  autres  moines  remplaçaient  par  la 
récitation  de  trois  psautiers.  On  faisait  encore  mémoire  du  défunt 
pendant  trente  jours  à  la  messe  matutinale,  et  pendant  le  même  espace 
de  temps  son  repas  était  servi  au  réfectoire  et  ensuite  distribué  aux 
pauvres.  Une  dernière  clause  portrait  qu'un  anniversaire  solennel 
serait  célébré  à  perpétuité  pour  tous  les  défunts  des  deux  monastères, 
le  jour  qui  suivait  la  fête  de  saint  Luc. 

Cet  acte,  dont  nous  avons  pu  retrouver  l'original  aux  archives  de 
San  Millau,  porte  la  signature  des  sept  principaux  officiers  de  cette 
célèbre  abbaye  et  de  sept  autres  de  l'abbaye  de  Silos  '.  Il  est  daté  du 
mois  de  juillet  1190,  et  fut  renouvelé  par  une  seconde  écriture  passée 
en  1230 entre  D.  Juan  Sanchez,  abbé  de  San  Millan  et  D.  Martin,  abbé 
de  Saint-Dominique  -. 

Un  diplôme  d'Alphonse  VIII,  roi  de  (bastille,  nous  fait  connaître  la 
présence  de  ce  prince  à  Silos  dans  le  courant  de  l'année  1 1 90  ^  D'après 
le  P.  Nebreda,  il  aurait  renouvelé  plusieurs  fois  ses  visites,  attiré  par  sa 
particulière  dévotion  envers  saint  Dominique  \  et  un  privilège  royal 
nous  le  montre  encore  à  Silos  le  12  août  1209  ". 

Le  tl  novembre  H96,  D.  Jean  assistait  comme  témoin  à  la  délimi- 
tation des  territoires  de  Palazuelos  de  la  Sierra  et  de  Santa  Cruz  de 

1.  Recueil,  p.  112-114  (n"  74).  Duero   {dira    Dorium    versus    Castellam). 

2.  Jhid.,  p.    186   (il"  129).  Cet  acte  fut  expédié  «  apud  Sanctuiii  Do- 

3.  Recueil,  p.  116-117.  —  Par  ce  privilège  iiiinicum  de  Silos,  era  M  CCXXVllI  ».  Le 
Alphonse  VIII  exempte  de  tout  porlazi/o  mois  et  le  jnur  ne  sont  pas  spécifiés, 
(droit  d(î  péafje)    l'abbaye  de  Silos    et   ses  4.  Notice  Dianuscrile. 

vassaux  dans  toute  l'étendue  de  ses  Klats.  'i.  Charte     en    faveur    de   l'abhosse    du 

Il  accorde,  en  outre,    pour   les  troupeaux  monastère  de  Saint-André  d'Arroyo  (voy. 

du  niouasI.'Te  le  druit  de  pass.a<,'e  dans  la  noire /fer//*'//,  ]).  \'M,  note  2),  datée  «apud 

partie  de  ses  domaines  située  au  nord  du  Sauclum  Dominicuiii  ». 


CONFRÉRIE    ET    PROCÈS  91 

Juarros,  faite  par  ordre  du  roi  de  Castille  '.  —  C'esl,  d'après  toute 
apparence,  à  l'abbatial  de  D.  Jean  que  se  rattache  le  souvenir  de  la 
noble  famille  des  Finojosas,  dont  les  principaux  membres  choisirent 
vers  cette  époque  leurs  sépultures  dans  le  cloître  de  Saint-Dominique. 
On  trouvera  plus  loin  quelques  mots  sur  ces  personnages,  dans  le 
recueil  des  inscriptions  de  Silos. 

La  date  de  la  mort  de  D.  Jean  Gutierre  ne  nous  est  pas  connue,  et 
pendant  l'intervalle  de  onze  années  (1202-1213;  on  ne  rencontre  dans 
les  archives  du  monastère  le  nom  d'aucun  abbé  de  Silos. 

II. — Vers  la  fin  du  douzième  siècle,  le  monastère  semble  avoir  atteint 
au  spirituel  comme  au  temporel,  son  plus  haut  degré  de  prospérité. 
Sans  doute,  les  siècles  suivants  ajouteront  encore  à  ses  nombreux 
domaines  et  à  l'étendue  de  sa  puissance;  mais  celle-ci  cessera  d'être 
incontestée,  et  les  moines  devront  lutter  sans  cesse  pour  défendre 
leurs  droits  contre  les  attaques  du  dehors,  en  attendant  (jue  le  relâ- 
chement de  l'antique  discipline  vienne  les  priver  de  leur  trésor  le  plus 
précieux,  le  zèle  de  l'observance  monastique. 

Au  treizième  siècle,  la  décadence  n'est  pas  sensible.  Jamais  les  rois 
de  (bastille  ne  se  montrèrent  plus  dévots  envers  saint  Dominique  et  ne 
comblèrent  son  monastère  d'autant  de  privilèges.  Mais  l'ère  des  pio- 
cès  est  ouverte  et  ne  se  fermera  pas  de  silcM.  On  se  demandera  peul- 
«*'ln;  à  qui  incombe  la  lourde  responsabilité  de  tant  de  (luerelles  inter- 
minables, de  tant  d'appels  en  cour  de  Home,  de  tant  de  sentences 
plus  ou  moins  contradictoires.  Les  textes  du  li/fciicii  des  chartes  de 
Silos  sont  là  pour  faire  à  cette  question  iiiir  réponse  impartiale.  Il 
est  aisé  d'y  voir,  presrjuc  à  cha(jiie  page,  rpie  les  moines  n'épargnèrcnl 
rien  pour  éviter  ces  disputes,  quils  voulurent  tcjujouis  la  paix,  se 
bornant  à  rester  sur  la  défensive  «-t  à  ne  point  se  laisser  dépouillei- 
sans  résistance.  On  pourra  constalr'r  du  même  eniij»  (|iie  les  abbés 
les  meilleurs,  les  plus  intelligents  el  les  |(liis  saints,  le  liieiilieii- 
reux  Itoilrigue  dt*  (iuzrnan  par  exemple,  furent  aussi  les  plus  zélés 
à  maintenir  les  droits  el  les  prér(;gatives  dont  ils  avaient  la  garde. 

I.  Il  loiMrrit  nioaî  ra<'te  iioleiinol  drcmë  tnojoneii,  IcstiKu  ">  —  Cette  chart'-  i|uc  Je 

k  relt«  orr.iuktnu  :  ■■    Al>li-'i<i  loti'iriricii    (iu-  rroi<i   itii'-ilitt;   cl  ilurit  uik*  i'ii|iic  <*c  ti'niivi! 

Ucrrc    <l<!   haiirli    n»Miiiii'-i.   l'itiK"    '•    A  iiux  iir(:liiv<-<<  ilt.'  SiIhn    rii«.  '>,  fol.  lli-ll.'i  , 

côUt  de  •«  •iffruitiirt!   •«  trouve   celle   du  fut  conllriui'-c  par  Raiiil  l-'enliiiaiiil  «  iipiiil 

rriTiii"  «l<-  -ilo»  :   •  (ion/^lo  l'rril,  i-l   um!-  l'iili-iitiiirii,    Mil*     dif      ncptcriilirix,     rru 

riiKi   du    .^incli    liuiiiinict    que  liucu    iu*  .M  C(i  l..\*  prima  •>. 


92 


niSTOlUi:    l)i:    L  AHHAYË    DE    SILOS 


Le  plti-s  ancien  de  ces  démêlés,  dont  les  archives  du  monastère 
aient  gardé  le  souvenir,  est  celui  qui  commença  vers  1210  entre  l'ab- 
baye et  l'église  de  San  Pedro  de  Silos.  Il  devait  se  prolonger  avec  des 
phases  diverses  jusqu'en  1818,  c'est-à-dire  pendant  plus  de  six  cents 
ans.  11  importe  de  dire  quelques  mots  de  son  origine. 

On  a  vu  un  peu  plus  haut  comment  se  forma  autour  du  monastère 
a  petite  ville  de  Silos.  Au  début  du  treizième  siècle  le  bitiv/us  Sancli 
Dominlci  entouré  de  solides  remparts,  dominé  et  défendu  par  un 
puissant  château  fort  dont  on  aperçoit  encore  les  ruines,  était  devenu 
un  des  centres  de  population  les  plus  considérables  de  cette  partie 
montagneuse  de  la  Vieille  Castille  '. 

L'église  abbatiale  avait  suffi  tout  d'abord  aux  besoins  spirituels  des 
habitants.  On  s'y  trouva  bientôt  à  l'étroit,  et  il  fallut  songer  à  établir 
une  nouvelle  paroisse,  tant  pour  faciliter  l'administration  des  sacre- 
ments aux  fidèles,  que  pour  permettre  à  la  communauté  monastique 
de  vaquer  sans  entrave,  à  toute  heure  du  jour,  à  la  célébration  solen- 
nelle de  l'office  divin.  On  choisit  dans  ce  but,  nous  ne  savons  au  juste 
à  quelle  date,  la  j)etile  église  de  San  Pedro  dont  il  est  déjà  question 
dans  la  vie  de  saint  l)omini([ue  ^  et  autour  de  laquelle  se  trouvait  le 
cimetière  de  la  ville  \  L'abbé  y  plaça  quelques  clercs',  tout  en  ré- 
servant à  son  église  de  Saint-Sébastien  le  titre  et  les  prérogatives  de 
paroisse  première  et  principale.  Il  permit  même,  sous  certaines  réser- 
ves, la  célébration  du  saint  sacrifice  dans  un  troisième  sanctuaire, 
situé  à  l'ouest  de  la  ville  et  consacré  au  martyr  saint  Pelage  ^ 

Comme  curés  primitifs  de  ces  églises  placées  de  plein  droit  sous 
leur  juridiction,  les  abbés  de  Silos  en  percevaient  toutes  les  dîmes,  et 


1 .  l>.i  forteresse  s'élevait  à  l'extrême 
pointe  de  la  colline  rocailleuse  au  pied  de 
laquelle  s'abrite  la  ville  de  Silos.  Abondoi)- 
ï\(-i.\  de  bonne  heure,  probablement  des  la 
fin  du  \Vo  siècle,  ses  vieilles  murailles 
servirent  longtemps  de  carrière.  .Vussi, 
est-il  impossible  aujourd'hui,  en  l'absence 
de  tout  document,  de  se  faire  une  idée 
tant  soit  peu  exacte  des  dimensions  et  de 
la  forme  de  son  ensemble.  Quelques  pans 
de  nnirs  et  un  amas  de  décombres  iudi- 
(|U('nt  toutefois  assez  nettement  l'empla- 
cement du  donjon  ou  grosse  tour  du 
château  des  abbés  de  Silos. 

2.  VHa  heali  Dominici ,  dans  Vergara, 
p.  36.}. 


'A.  <<  Ecclesia  Sancti  Pétri,  que  sila  est 
in  cimiterio  Sancti  Dominici.»  [Recueil  des 
(•hurles  de  Silos,  p.  6-4.) 

■4.  La  discipline  générale  de  l'Eglise 
défendait  aux  moines  les  fonctions  cu- 
rialesi,  malgré  de  nombreux  exemples  (|ui 
semblent  établir  une  pralitiue  toute  con- 
traire.(Voy.  Thouiassin,  Ancienne  et  nou- 
velle discipline  de  l'Église  touchant  les 
bénéfices  et  les  béné/iciers,  t.  Il,  p.  lOT  et 
188.) 

i5.  Cette  église  se  trouvait  tout  près  de  la 
porte  antique  dont  il  restait  encore  une 
partie  il  y  a  quehjucs  années  à  peine,  et 
(pie  l'on  appelait  pour  ce  motif  la  Puerta 
de  San  Pelayo. 


CONFRÉRIE    ET    PROCÈS  93 

ne  laissaient  au  vicaire  perpétuel  choisi  par  eux  et  à  ses  clercs  qu'une 
partie  des  redevances  secondaires,  à  titre  de  portion  congrue.  De  cette 
situation  qui  n'avait  en  soi  rien  d'anormal,  à  cette  époque  surtout, 
devaient  surgir  bientôt  des  difticultéssans  nombre.  Soumis  à  l'abbé, qui 
était  en  même  temps  leur  prélat  au  spirituel  et  leurseigneur  au  tempo- 
rel, ces  clercs  à  l'humeur  diflicile  et  querelleuse  employèrent  tous  leurs 
efTorts  pour  secouer  cette  double  autorité.  Originaires  pour  la  plupart 
de  la  ville  même  de  Silos,  ils  trouvaient  auprès  de  leurs  parents  et  de 
leurs  amis  autant  de  complices  intéressés,  qui  consentaient  volontiers 
à  leur  payer  les  dîmes  dues  au  monastère. 

L'appui  que  leur  prétait  à  l'époque  où  nous  sommes  arrivés  le  célè- 
bre Maurice,  évêque  de  Burgos,  alors  en  discussion  assez  vive  avec 
l'abbé  au  sujet  de  quelques  églises,  fut  non  moins  efficace.  iMalgré 
tout,  néanmoins,  leur  prétention  fut  repoussée. 

Condamnés  une  première  fois,  en  1218,  par  les  délégués  du  pape 
Elonorius  III,  les  habitants  s'engagèrent  l'année  suivante,  en  présence 
de  saint  Ferdinand,  roi  de  Castille,  à  payer  désormais  les  dîmes  et  à 
satisfaire  par  la  somme  de  mille  sous  d'or  à  celles  qu'ils  avaient 
refusées  depuis  trois  ans.  L'abbé  de  Silos  parvint  également  à  faire 
reconnaître  une  partie  de  ses  droits  contre  l'évèque  de  Hurgos  .  iNon 
content  de  s*em[)arer  de  l'église  de  Saint-Pierre  et  d'ériger  en  paroisse 
celle  de  Saint-I*élage,  ce  prélat,  par  ailleurs  si  digne  d'éloge,  avait 
profilé  des  difficultés  du  moment  pour  s'immiscer  dans  le  gouverne- 
ment intérieur  du  monastère,  excommunier  la  communauté  ■  ol 
pousser  ensuite  contre  elle  dans  une  agression  à  main  armée  (jnehiues 
hommes  de  Silos  et  ses  propres  serviteurs  \  Une  sentence  d'arbiliage 
prononcée  le  8  janvier  1222  mit  fin  à  cet  état  de  chose  (;l  rétablit  la 
bonne  harmonie  r-nlre  l'évéfjue  et  les  moines.  Klle  accoidail  à  Don 
.Maurice  les  dîmes  de  rjueh|ues-unes  des  églises,  objet  du  lilige,  mais 
déclarait  qu'aucunt!  paroisse  ne  pourrail   élre  érigée  à  Silos  sans  la 

1.  Sur  l'évAque  Maurice,  à  qui  revient  :i.  La  bullr>  d'lloniir»u.s  III  à  I).  Iludrignc, 
la  (floire  d'aroir  érijf/r .  de  roocert  av«T  nri-hnvt''que  de  Tol/?de,  qui  n<ui8  dévoile 
«on  ami  le  r<>i  «aint  Kcrdinand,  la  splfin-  ron  ruricux  drlalN  '.">  d/r<Miil»rp  I2l'.ti,  ikmis 
(Mf  ('ath<'-dral<-  de  liurgo*.  on  peut  ronitiil-  donne  <-fi  inruw  (cnipH  rmplicalioii  du  zi'dn 
1er   V\nrrt,  E»p.  tttff.,  t.  XXVI,  p.  300  .115.  que    déploya    IVfvr-que     .Maurice    eu    celle 

2.  Voyez,  dm»  \r  Itrriiril  p.  t  i2- 1  U  .  le  eir<on«lnure.  Klle  eid  utile  HUrlout  Jiour 
lejte  ije  Inrle  ^■^ll%r,,^llt\  du  20  noveinlire  rain>-rier  <■  «a  Ju»le  valeur  liicle  t-i  >{rave 
(SIX.  Hur  la  viojenre  de*  K''"*  Tin^*  par  en  Ini-mr^nie  du  .'(i  (invemlire  IJIH.  Lch 
n  Maurice,  on  (wut  lire  lii  bulle  d  Mono-  /^•v/'quen,  inèine  lex  ineilleurH,  n Vlaieri)  pan 
nu*  III    ///!//.,  p.  li'i.i  pluti   luipcri'.'iMix  iili.r"  <|iii'   lie   no<<  Jiniri*. 


94  HISTOIRE    DE    l'aIIBAYE    DE    SILOS 

volonté  oxprossc  do  l'abbé,  excepté  celle  de  San  Pedro  qui  demeurait 
sous  la  juridiction  de  ce  dernier.  L'ordination  des  clercs  était  en 
outre  réservée  à  l'évè^uc  diocésriin,  auquel  ils  devaient  rendre 
compte  de  leur  administration  spirituelle  '. 

Cet  accord  était  sincère  de  part  et  d'autre  et  fut  durable.  (Juant  à  la 
«  paix  éternelle  »  que  les  clercs  et  une  partie  des  babitanls  de  Silos 
avaient  jurée  par  ordre  du  roi  ^  elle  devait  être  troublée  longtemps 
encore.  On  en  jugera  en  parcourant,  dans  le  Recueil  des  charlcs  de 
Silos^  l'analyse  ou  le  texte  des  pièces  de  procès  qui  ont  trait  à  celte 
laslidieuse  querelle. 

Les  événements  que  nous  venons  de  résumer  en  quelques  mots 
s'étaient  passés  presque  tous  sous  le  gouvernement  de  I).  Dominique, 
deuxième  abbé  de  ce  nom.  —  Il  nous  reste  d'autres  souvenirs  de 
celte  époque.  Le  plus  ancien  est  un  acte  de  vente  du  3  mars  I2t3,  par 
lequel  l'abbé  de  Silos  cède  au  célèbre  arcbevêque  de  Tolède,  Don 
Rodrigue  de  Uada,  pour  neuf"  cents  pièces  d'or,  la  bourgade  de  Cabanas, 
située  entre  Ocana  et  Yepes  ^  Vient  ensuite  Tacle  de  confirmation  de 
tous  les  biens  du  monastère  par  le  pape  Ilonorius  111,  en  vei'tu  d'une 
bulle  du  8  février  121G  '.  Deux  ans  plus  lard,  le  saint  roi  Ferdinand 
de  Castille  inaugurait  la  série  de  ses  donations,  qui  en  ont  fait  un  des 
plus  grands  bienfaiteurs  de  l'abbaye  de  Silos.  On  trouvera  toutes  ces 
pièces  dans  notre  Recueil  et  leur  nombre  ne  nous  permet  même  pas  de 
les  énumérer  ici  \  Un  de  ses  privilèges  les  plus  importants  est  celui 
du  2.J  août  1218  par  lequel  il  prend  sous  sa  spéciale  protection  riiô- 
pilal  de  Saint-Dominique  et  la  noble  dame  dona  Constance,  qui  venait 
s'y  dévouer  comme  recluse  au  service  des  pauvres  et  des  infirmes  ". 

Le  P.  Argaiz  nous  apprend  que  l'abbé  de  Silos  fut  choisi  en  1222 

1.  Uecueil   (h'.t  c/iartes  de    Silos,  p.   152,       p.  174-178).  —  On  sait  qu'un  des  fils  do  saint 
(ri"   IU2.  Ferdinand,  l'infant   D.   Philippe,  fut  al)l)(^ 

2.  Ibid.  ,  p.  146-148,    n"  97).  de  la  collrgiale  de  Covarrul)ias,    non   loin 

3.  Ihid.,  p.  128-129,  (n»*  83-84).  de  Silos.  (Voy.  à  ce  sujet  deux  pièces  très 

4.  Ihid.,  p.  l.'(2-l,'i.'i,  (II"  87.)  intéressantes  publiées  récemment  par  M. 
'6.    Saint   Kcnliniintl     vint   certainement       Dourel  de  la   Uoncière  dans  les  liegislres 

plusieurs    fois    prier   sur   le    tombeau    de  d'Alerandre  IV,  1"'  fascicule,  1895,   p.  G.*)- 

saint  Dominique.  Opendant  nous  n'avons  fi7  .  Les  archives  de  Silos  (ms.  5,  fol.   110- 

Irouvé    aucun  acte  de  ce   prince    daté  de  III  i    renferment    la    copie    d'un    diplôme 

Silos,  bien  que  trois  privilèges  des  arclii-  du     roi     Ferdinand    daté     de     Valladolid 

ves    de    ce    monastère  nous    le    montrent  le    12    avril     122.1    et    par    lecjucl    il    ac- 

daus  le   voisinage.  Le  26  septembre    1228  corde    à  cette  collégiale    divers    domaines 

il  est  à  lluerta  del  hey,  ville  dépendante  situés   à    l'arquera  et  à   Berlanga  de  las 

des  abbés   de  Silos     Hevueil,  p.    16.'î-164i.  Infantan. 
le  29  et  le  30  novembre  1233  à  Clunia  i/^/f/.,  6.  Sur  cet  hôpital   qui  dépendait  direc- 


CONFRÉRIE    ET    PROCÈS  9o 

par  le  pape  Ilonorius  III  pour  trancher  un  dilTérent  entre  l'ovèque 
de  Calahorra,  D.  Juan  Ferez,  et  le  prieur  de  Sainte-Marie  de  Nâjera  '. 
D.  Dominique  délégua  à  cet  effet  son  prieur,  qui.  d  accord  avec 
l'archidiacre  de  Briviesca,  rendit  une  sentence  en  faveur  du  monas- 
tère de  Sainte-Marie  '. 

Le  dernier  document  où  nous  trouvons  le  nom  de  l'ahbé  Dominique 
est  une  donation  du  roi  saint  Ferdinand,  datée  de  Huerta  del  Rey, 
dans  le  voisinage  de  Silos,  le  26  septembre  1228.  .Nous  ignorons 
l'époque  précise  de  sa  mort  et  le  lieu  de  sa  sépulture. 

111.  —  Dans  un  acte  qui  porte  la  date  de  la  septième  année  de  son 
gouvernement,  son  successeur  D.  Martin  nous  apprend  lui-même 
qu'il  monta  sur  le  siège  abbatial  de  Silos  en  1229  ^  Il  l'occupa 
pendant  dix  ans. 

Un  de  ses  premiers  soins  fut  de  recouvrer  le  château  fort  de  Pinilla, 
dont  le  monastère  avait  été  violemment  dépossédé  ])ar  un  seigneur 
du  voisinage,  D.  Pedro  Martinez  de  Zafes.  La  querelle  dut  être  assez 
vive.  Il  y  eut  mort  d'homme  et  une  partie  de  la  forteresse  fut  démolie. 
Pour  en  finir,  l'abbé  de  Saint-Dominique  porta  ses  plaintes  devant  la 
reine  liércngère  qui  résidait  alors  dans  la  ville  de  Tolède.  C'est  en 
présence  de  cette  princesse  et  de  son  (ils,  linfant  don  Alphonse,  que 
les  deux  parties  signèrent  un  accord  ratifié  l'année  suivante  par  le 
roi  saint  F'erdinand.  Les  moines  rentraient  en  libre  et  pleine  posses- 
sion de  la  forteresse  :  mais  ils  s'engageaient  à  payer  au  détenteur  la 
somme  de  t.",0  maravédis    12;{0-12:n)  '. 

Par  une  charte  du  10  octobre  12.'13,  le  roi  Ferdinand  III  reconnut  et 
confirma  solennellement  les  droits  seigneuriaux  des  abbés  de  Sainl- 


l«roent  de*  abbé*  de  SiloF.  voy.  le  necueil,  —  Il  sVIcvait  i-ulro  la  Krando  funlainp  et 

p.  139   n"  9i)  «'l  le»  nnU-%.  -     D»ins  Ifs  pi(^-  li-Ji^lise  de  Sau  l»c(ln>. 

ce»  d'archivpn  il  cul  appelé  «ucctfttui veinent  :  1.  Argaiz,    Sulnlad  luurendii.  I.    Il,    dA. 

el  oitfiilijl  ilf  la  Triiiiil'ifl,  San  Anton  el  In  .'HK;  T<*j'i<la,  l-'l Ahra/iiim  de  lu  l{iojfi,\t.'MH. 

Madalrn'i .  S«->t  -ht*  il'-iir»  ''taipiit  lilir»-»  i|f  2.  I.e  prieur  de  Silns.  (lonl   il   t<"ii/,'it  ici, 

toute    redevance    au    fiac    royal    Arch.    de  élait  nan^  Joule  re   tii^iiu!    Hmlrifjuc    ipii 

Silo»,  m*.  7K.  fol.  l'il,  et  (^ataloKue  II,  fol.  avait    juK'",    '"n   1217,   mu-    «inoslion    bir-ti 

a,  tic  .  Nom  uc  aavonit  au  ju«l«  à  quclk  autreiii<-nl  ^rave  .souli-véc  entre   le    roi   de 

date  il  cecaa  d'esiiiter  ;  mai*  on  lit  d>in«  le  (^«tillc,    Niiinl  Ferdinand,  ut  révê(|iii'  don 

Uhrn  de    Viêilnn    de    Hili    el    iClfi    que  le  MelenduN  on  .Mendo,    au    Kujet    rie   la    po.'t- 

^hii(:Th\   de    la   iAnmr^nnUtni    ordonna,   a  Hcii«ion  de  la  ville  d'Onnia.  i\oy.  U<.  Itn m-il, 

cette  dair,   d'en   terminer   la  restauration  p.  I3(-I.'n.; 

et  d«-    tout   y    di«p'i««r  pour  la     r<'Tepiion  3.  Heruril,  p.  I8t  IH.'i. 

dea  pauvret  et  d>-»  p«lenn»    Ihid,,  m».  Wj.  4.  Ihid..  p.  Jtii  Ifi.'i. 


96 


HISTOIRE    DE    L  ABBAYE    DE    SILOS 


Domiiiiquo  sur  la  ville  de  Silos.  Il  défondit  on  oiilro,  sous  les  peines 
les  plus  graves,  au  maioriiuis  mai/or  ou  grand  juge  de  (bastille,  ainsi 
(lu'aux  autres  ofliciers  royaux,  de  pénétrer  dans  les  murs  de  la  ville 
el  d'exercer  leur  autorité  sur  les  vassaux  du  monastère,  sans  y  être 
expressément  requis  par  l'abbé.  Le  même  jour,  il  accordait  aux  reli- 
gieux une  rente  perpétuelle  de  dix  mesures  de  sel,  à  prendre,  libres 
de  toute  redevance,  aux  salines  royales  d'Anana  '. 

Ces  privilèges  ne  furent  pas  les  seuls  accordes  par  le  roi  de  Castille 
pendant  le  gouvernement  de  D.  Martin  111;  mais  nous  devons  nous 
contenter  de  renvoyer  pour  les  autres  au  texte  des  documents  que 
nous  avons  publiés  ailleurs '^ 

En  i23(),  D.  Martin  alTecta  au  chaulïage  des  moines  infirmes  les 
revenus  de  la  grange  de  Dohos  Sanclos,  qui  jusque-là  avaient  appar- 
tenu à  la  mense  abbatiale.  Nous  avons  dit  plus  haut  ([u'il  renouvela 
en  cette  même  année  l'acte  d'union  spirituelle  consenti  en  H 90  entre 
les  moines  de  Silos  et  ceux  de  San  Millau.  Il  mourut  en  1238,  ou  dans 
les  premiers  mois  de  1239,  date  à  laquelle  nous  voyons  apparaître  le 
nom  de  son  successeur  D.  Miguel  \ 


1.  Cette  rente  était  encore,  au  XV!»  siècle, 
de  235  fanégues  et  cicmic  «  de  sel  blanc  et 
bon  »,  de  11)  céléiniiis  la  fani-guo.  {Arc/i. 
de  Silos,  K.LI.X,  10,  acte  du  l  octobre 
ioo5.)  La  liasse  E.LIX,  9,  nous  fait  connaî- 
tre l'état  des  '<  heras.  terrazos,  pozos, 
pozas,  euciles  et  mueras  »  que  l'abbaye 
de  Silos  possédait  dans  le  val  .talé  iVAhana. 
de  15;}6  à  1591.  —  Autres  détails  sur  cette 
rente,  non  mentionnés  dans  notre  liectu'il  : 
"  IJnccédnle  royale  dePbilippe  11,  datéedes 
bosr/iies  de  Seyovia  le  Ici  septembre  1567, 
ordonne  aux  •■  administradores  »  de  la 
N'icille  Oaslille  de  s'informer  s'il  était  bien 
vrai  que  Silos  possédât  aux  salines  d'Ana- 
na, avant  leur  incorporation  à  la  real 
hacienda,  une  rente  annuelle  de  235  fané- 
gues et  demie  de  sel.  .\u  cas  où  le  fait 
serait  véritable,  le  roi  veut  que  ses  olli- 
ciers  dédommagent  l'abbaye  des  retenues 
des  années  précédentes,  et  qu'à  partir  du 
l*""  janvier  1567.  on  lui  donne  tous  les  ans 
196  fanégues  et  trois  célémins  <•  de  la 
mesure  d'Avila  »,  80  en  sel  pour  la  con- 
sommation du  monastère  et  le  reste  en 
argent.  Pièce  signée  :  ■■  vo  f,i,  rky  •■.  {Arc/i. 
lie    Silos,    E.FJX,   11    et    12,     vidimus    de 


1567  et  1637].  —  Par  une  cédule  datée  de 
Madrid  le  U  août  1607,  IMiilippe  III  re- 
nouvela cet  ordre  royal.  Silos  devait 
toucher  235  fanégues  de  la  mesure  de 
10  célémins,  lesquelles  font  196  fanégues 
et  3  célémins  de  la  mesure  d'Avila  de 
12  célémins.  Ihid.,  Fonds  des  arcliives  de 
la  Coiigrég.  de  Valladolid,  t.  XII,  n"  198.) 
—  En  1710,  l'abbaye  ne  recevait  plus  que 
60  fanégues.  Cédule  de  la  Régente  <<  reyna 
gobernadora  »,  dofia  .Maria  Luisa,  ordon- 
nant de  payer  intégralement  au  monastère 
de  Silos  la  rente  annuelle  de  <<  60  fané- 
gues de  sel  en  grains  »  (jui  lui  était  duc 
par  l'État,  et  laissant  aux  religieux  la 
faculté  de  réclamer  l'arriéré  des  dernières 
années  au  Trésor  royal,  dès  que  l'état 
des  finances  se  sera  amélioré.  —  Fait  à 
Madrid,  le  2  août  1710.  Signé  :  ■<  yo  i.a 
RF.i.\A  .»  {Arcli.  de  Silos,  E.LIX,  15,  vidimus 
de  1710.) 

2.  Hecueil.  p.  170-182  (n"  116,  117,  118, 
119,  120,  123). 

3.  C'est  sous  l'abbatial  de  D.  .Martin 
(en  1232)  que,  au  dire  d'un  routemjtorain, 
saint  Dominique  de  Silos  opéra  un  de  ses 
plus  éclatants   miracles,  en    arrachant  en 


CONFRERIE    ET    PROCES 


97 


IV.  —  Nous  ne  savons  presque  rien  de  ce  prélat,  sinon  que  son 
élection  ne  fut  pas  confirmée,  le  siège  épiscopal  de  liurgos  étant  alors 
vacant',  et  qu'il  fit  au  monastère  une  donation  assez  importante,  à 
charge  pour  le  couvent  de  célébrer  avec  une  certaine  pompe  la  fête 
de  saint  Nicolas  et  l'anniversaire  de  l'abbé  D.  Dominique,  des  mains 
duquel  il  avait  reçu  Thabit  religieux. 


un  seul  jour  des  prisons  de  Cordoue 
154  captifs  chrétiens.  Lf^s  moines  de  Silos 
apprirent  le  fait  de  la  bouche  de  saint 
Ferdinand,  qui  le  tenait  lui-même  d'un 
témoin  oculaire,  Mahomat,  «  adalid  »  ou 
chef  militaire  de  la  ville  de  Cordoue.  Cet 
officier  maure  vint  visiter  en  123 1  le  mo- 
nastère de  Silos,  envoyé  par  le  roi  de 
Ca>lille.  —  On  peut  lire  ce  curieux  récit 
dans  les  Miraculos  romanzados  de  Pero 
.Marin.  (Vergara,  p.  129-130. 

1.    Voici    ce  que  Huiz  dit    à    ce    sujet  : 
«  Nu  fue  confîrmado  en  la  abadia  :  porque 


autes  que  tubiese  ocasion  de  verse  con 
el  obispo  de  Burgos,  à  quien  entonces 
tocaba  el  coufirmar  los  prelados  electos 
desla  casa,  Uego  la  hora  de  su  merle.  Y 
con  aver  tenido  el  oficio  mas  de  très 
aùos.  nunca  tuvo  dicha  de  dar  alcanze  al 
obispo,  ya  por  ser  falta  de  salud  suya, 
ya  por  algunas  largas  ausencias  del 
obispo.  >i  - —  .\près  la  mort  de  1).  .Maurice 
loctobre  1238  ,  la  première  mention  de  son 
successeur  qui  nous  soit  rouiiiie  est  du 
mois  d'avril  1241.  ,Cf.  Fierez,  Esp.  siujr., 
t.  XXVl,  p.  316.) 


ciiAi»rn{E  IV 


D.  Rodrigue  Yenenguez  de  Guzman  (1242-1276) 


I.  «  El  abad  pleitista  ■>.  —  II.  Ses  rapports  avec  le  roi  de  Castille  ;  Alphonse  X 
le  Savant  à  Silos.  —  III.  Sainteté  de  D.  Rodrigue. 

I.  —  Parmi  les  abbés  de  Silos,  aucun  n'a  laissé  après  saint  Domi- 
nique une  mémoire  aussi  vénérée  que  D.  Rodrigue  Yenenguez,  de 
la  famille  des  (luzman,  plus  connu  sous  le  nom  de  San  Rodrigo^. 
11  exerçait  la  charge  de  prieur  lorsqu'il  fui  élu  abbé  en  1242  '\  II  gou- 
verna le  monastère  pendant  trente-quatre  ans,  jusqu'au  3  avril  1276, 
époque  où  il  renonça  à  sa  dignité  pour  se  préparer  dans  le  silence 
de  la  retraite  à  paraître  devant  Dieu.  Sa  mort  arriva  quatre  ans 
après,  le  19  septembre  1280.  Aucun  chroniqueur  ne  nous  a  laissé 
un  récit  suivi  de  ses  actions,  et  nous  en  sommes  réduits  à  glaner  çà  et 
là  dans  les  cbai'tes  du  temps  et  dans  les  Minicidos  romanzados  du 
moine  Pero  Marin,  son  contemporain,  les  quebjues  faits  (|ui  ont  pu 
ainsi  échapper  à  Toubli. 

Le  8  février  1244,  D.  Rodrigue  obtint  du  pape  Innocent  IV  pour 
son  monastère  une  bulle  de  protection  qui  ne  nous  a  pas  été  conser- 
vée, mais  dont  nous  avons  pu  trouver    un   résumé   aux   archives  de 


1.  l.a  tradition  affirnic  qu'il  était  proche 
parent  de  saint  Domini(|uo  de  (iuznian.  Le 
fait  .semble  ai=sez  probable,  tant  à  cause 
de  l'identité  de  leur  nom  palronymiriue, 
qu'en  raison  de  la  situation  de  Silos,  à 
qiieli|ues  lieues  du  berceau  de  I)omini(|ue. 
(,Uicl(|ues  auteurs  (par  exemple,  Castro, 
I>.  .'(00)  ont  voulu  plus  tard  compléter  la 
tradition  et  préciser  davantage,  lis  nous 
disent,  en  effet,  que  l'abbé  Rodripiie  était 
l'oncle  du  patriarche  des  Frères  Prêcheurs. 
.Mais   cette  affirmation   est   toute  gratuite 


et  de  plus  très  invraisemblable,  l'abbé  de 
Silos  étant  mort  .'39  ans  après  son  prétendu 
neveu.  —  Quant  à  son  nom  de  famille 
Yenenf/iiez,  il  nous  est  connu  par  un  acte 
du  21  mars  1275.  (Voy.  le  lieciipil,  p.  248.) 
2.  Ce  fait  ressort  de  quelques  pièces 
des  archives  <io  San  Millan,  ainsi  ((ue 
latteslc  le  savant  Placido  Itomero,  archi- 
viste de  cette  abbaye,  dans  une  lettre 
écrite  le  28  décembre  1777  au  P.  Licininno 
Saez,  archiviste  de  Silos.  Nous  avons  eu 
l'original  de  cette  lettre  entre  les  mains. 


D.    RODRIGIE    YENENGL'EZ    DE    GIZ.MAN  99 

Slmancas.  L'année  suivante  ^12  février  1245),  le  même  pape  lui  con- 
iiait  le  soin  de  juger,  d'accord  avec  l'abbé  de  liujodo.  un  important 
procès  intenté  à  l'abbé  et  aux  moines  de  San  Millau  de  la  Cogolla  par 
D.  Gerùnimo  Aznar,  évèque  de  Calahorra.  Cette  affaire,  dans  laquelle 
il  ne  s'agissait  de  rien  moins  pour  les  moines  de  San  Millau  que 
de  défendre  leur  droit  de  propriété  sur  vingt-six  églises,  fut 
terminée  par  une  sentence  rendue  en  leur  faveur  le  11  décembre 
i2i6'.  —  Mais  notre  abbé  dut  songer  bientôt  à  la  sauvegarde  des 
intérêts  de  son  propre  monastère.  Il  fallait  lutter  de  nouveau  contre 
les  prétentions  sans  cesse  renaissantes  des  clercs  de  San  Pedro. 
D.  Rodrigue  essaya  d'abord  de  faire  des  concessions  pour  le  bien 
de  la  paix  et  par  esprit  de  charité  chrétienne,  comme  le  reconnaît 
l'arrangement  survenu  entre  les  deux  parties  le  1"  septembre  12r)0. 
Cela  ne  suffit  j)as  pour  mettre  fin  au  différent,  et  cette  fois  encore  il 
fallut  recourir  à  l'autorité  du  Saint-Siège.  On  peut  voir  dans  le  texte 
ou  dans  le  résumé  des  pièces  de  notre  Recueil  le  détail  de  toute 
celle  affaire,  sur  la(juelle  les  documents  ne  sont,  hélas!  que  trop 
abondants  -. 

L'abbé  de  Silos  eut  d'autres  procès  à  soutenir  dans  l'inlérêt  de  son 
monastère  et  il  le  fit  toujours  avec  autant  de  succès  que  de  modération. 
Aussi,  son  zèle  sur  ce  point  lui  .i-t-il  valu,  malgré  sa  sainteté,  le  renom 
de  prélat  batailleur.  Oiu'l()ucs  historiens  l'ont  même  surnommé  cl 
ahad pleilisla  ',  ou  <<  l'abbé  amateur  de  piocès  ». 

H.  —  Ln  des  côtés  les  plus  intéressants  de  la  vie  de  D.  llodrigue 
est  sa  liaison  très  particulière  avec  le  roi  de  Castillc  Alphonse  X, 
(ils  do  sainl  Ferdinand,  plus  connu  sous  le  nom  d'Alphonse  le  Savant. 

La  première  visite  d  .VIphonse  à  Silos  remonte  au  moisd'avril  1210, 
el  on  la  trouve  mentionnée  dans  l'auteur  conlemj)orain  des  Mtracu/os 
r orna iizados.  (>»!  prince  était  alors  âgé  de  2i  ans  et  ne  devait  ceindre 


1.   I^  «CDÎcnce   «î«l  i\nUi-  iJr   la  vil|<»  rie  «f  trouve  a  l' Archivo  hislùrko  umiitual  t\v 

.Navarr»-l«-.     Voy.   le    herm-U,    p.    J»0-l'.»:j.j  Madriil.     Voy.    nuHiii  Vlndtrf:  de  lus  duni- 

—    C'c«t    Miiii   doul*    vert   rctle  époqui-,  menlim  de  la  Vid,  p.  156-157.) 
«I»!»-    I).    W'uWnt  tf.  rl/-reii<li(  Ir-o    l'r>-llli>lilr^<i  1.    Hrrtieil  des    ihiirte.i  de    Silos,    p.    l'.tl- 

dii  nioii4«liT«-  <J<-  l'i  \i.l.  «onlrclc*  i-mpi.--  -nH    u"«  J.'l'.>.    IW),   li!,   U3,   141,    UT,    1 4K, 

Iffiiirnts    cl  le»  briK«ei<la(('«  <!♦•  I».   P«-rlro  149,  l'il,  i:;2,  153.  154,  l'J«,  VJH,  199,  201). 
.Niifi^z,   «riKnciir    «Ir    .M«iiil«-jo.    La    «luirh-  .1.  ••  l'ara  (pu-  «e   vra,  ajoute  le  I».  Ccr" 

oriKin^le    i|r    U  f,e»</iii»fi   de  remrmhraiizu  iiiiiio    <li-    .Scjircfla,    rjijc     v\     ilefciiiliT    |o» 

(rrnqii/'le  i-l  ritilrrroKaUHriT  dt-i  t^'moiiKi  ,  «Ir-rrrhoi  de  Ion  iiiona«lcri(is  no  iinpidi'  la 

dreiA^eà  rrllc  occ«ii<'n  |>ar  l'altlNl' (icHilo*.  «antiilarl  »  {Sulire  mnnum-ritr). 


100 


HISTOIRE    DE    L  AURAYE    DE    SILOS 


que  six  ans  plus  lard  la  couronne  de  Castille,  Parmi  les  personnes 
de  sa  suite,  nous  dit  Pero  Marin,  se  trouvait  un  écuyer  de  Palencia, 
([ui,  pour  un  acte  d'indiscipline,  avait  été  condamné  à  mort.  Avant  de 
pénétrer  dans  le  monastère,  le  prince  l'avait  confié,  chargé  de  fers,  à 
trois  monleros  ou  officiers  de  sa  garde.  La  maison  où  fut  enfermé  le 
coupable  se  trouvait  en  face  de  la  porte  principale  de  l'église'.  L'in- 
fortuné Gomez  (c'était  le  nom  de  l'écuyer),  entendant  les  moines 
clianter  la  messe  «  malutinale  »  de  saint  Dominique,  adressa  de 
ferventes  supplications  au  saint  abbé  dont  il  avait  ouï  conter  tant 
d'étoniiantes  merveilles.  Sa  prière  fut  entendue;  il  sentit  ses  fers  se 
détacher  d'eux-mêmes,  et  courut  joyeux  chercher  un  asile  auprès  du 
tombeau  de  son  libérateur.  Les  jnunleros  voulaient  l'entraîner  ;  mais 
l'abbé  Rodrigue  intervint  auprès  de  l'infant  D,  Alphonse  et  obtint  la 
grâce  du  |)auvre  condamné-. 

En  1253,  notre  abbé  se  rendit  à  Séville,  où  l'avait  appelé  Alphonse 
le  Savant,  qui  voulait  s'aider  de  ses  conseils.  Ce  prince  qui  venait  de 
monter  sur  le  trône  de  Castille  et  de  Léon,  lui  offrit  à  cette  occasion 
un  riche  domaine  près  de  Sanlucar.  à  charge  pour  le  monastère  de 
célébrer  à  perpétuité  une  messe  quotidienne  pour  Tàme  de  son  père, 
le  roi  Ferdinand  (22  avril}.  Quelques  semaines  plus  tard  (0  juin),  le 
généreux  monarque  ajoutait  à  cette  donation  une  j)iopriété,  située 
près  des  murs  de  Séville.  au-delà  de  la  porte  de  Carmona,  à  l'endroit 
où  s'éleva  peu  après  le  prieuré  de  Sanio  Domingo  de  Silos  ^ 

L'année  suivante  fut  marquée  à  Silos  par  un  incendie  qui  détruisit 
un  nombre  assez  considérable  de  chartes  originales  de  ses  archives. 
D.  Rodrigue  se  hâta  de  se  rendre  auprès  du  roi,  qui  renouvela  et 
confirma  tous  les  documents  de  quelque  importance  (6  janvier  -  15 
octobre  1255).  Ces  vidimus  royaux,  aussi  importants  par  les  titres 
anciens  qu'ils  nous  ont  conservés  que  remarquables  par  la  beauté  et 
la  splendeur  de  leur  exécution,  sont  encore  aujourd'hui  un  des  j)lus 
précieux  trésors  de  l'abbaye  de  Saint-Dominique  '. 


1.  (rétait,  nous  dit  Pero  Marin,  la  ni;ii-  4.  Voy.  le  Recueil  des  chartes  de  Silos, 
son  dun  certain  Pero  Nieto,  p.   IfiG  193.   —    Plusieurs  de  ces  diplômes 

2.  Pero  .Marin,  Miraciilos  romanzados  sont  particulièrement  .solennels.  A  côté  de 
(dansVergara,p.  1.30-131).  — Lechroniqneur  la  signature  d'Alptionse  le  Savant,  de  celles 
rapporte  au  long  ce  curieux  épisode  avec  des  princes  de  sang  royal,  des  hauts 
des  détails  qui  sont  évidemment  d'un  dignitaires  de  la  couronne  et  des  plus 
témoin  oculaire.  grands  personnages,   tant   ecclésiastiques 

:i.  lleriieil,  p.  199-201.  que  civils,  on  est  tout  d'abord  quelque  peu 


.'-.'^^ 


\0 


^e  of  Med/a 


L I  p  n  A 


^''onio,  Onva 


D.    hODRlGLT.    YENENGtEZ    DE    (UZMAN 


101 


Au  commencement  du  mois  de  novembre  de  cette  même  année 
i'2oo,  Alphonse  X  fit  un  second  pèlerinage  à  Silos,  dans  des  cir- 
constances politiques  assez  difficiles'.  Lope  Diaz  de  Haro,  seigneur 
des  pays  basques,  venait  de  se  révolter  contre  lui  à  Orduna.  D'autre 
part,  il  avait  à  se  plaindre  des  procédés  du  roi  de  Navarre,  D.  Thi- 
baut, et  de  D.  Jaime,  roi  d'Aragon.  Tout  annonçait  une  guerre  qui, 
dans  de  telles  conditions,  pouvait  devenir  fatale  à  un  prince  peu 
belliqueux,  dont  le  plus  grand  tort  était  de  préférer  le  culte  des  belles- 
lettres  au  tumulte  des  champs  de  bataille.  Le  pieux  monarque  voulut, 
avant  d'entrer  en  campagne,  se  mettre  sous  la  protection  de  saint 
Dominique  et  implorer  les  prières  des  moines  de  Silos.  Il  arriva  au 
monastère  le  cinquième  jour  de  novembre  et  fut  logé  «  dans  le  palais 
de  l'inlirmerie  »  -.  Une  nuit,  nous  dit  le  chroniqueur  contemporain, 


surpris  d'y  trouver  parmi  les  vassaux  du 
roi  de  Castilie.  "  don  Gaston,  vicomte  de 
Béarn  ■>  et  "  don  liuy,  vicomte  de  Limo- 
ges «.  Mais  ce  qui  étonne  bien  autrement 
c'est  la  présence,  parmi  le?  confirmadores. 
de  trois   rois   Maure?  :    "   Don  Atjoatjdille 
Abennaçar,  roi  de  Grenade,  don  Mahomat 
.Vbenmahomat   Abenhut,    roi    de    .Murcie, 
et    don    Abenmalifut,   roi  de  .Niebla  ».  dn 
trouvera   ailleurs    quelques    mot.»   sur    la 
plupart  de  ces  personnages.    (Voy.  noire 
llerufil,  p.  209, .  —  J'ajouterai  ici,  au  sujet 
des  trois  princes  musulmans,  la  note  tn's 
intéregaante    que    .M.    iloudas,    professeur 
d'arabe  à  l'fccolc  des  langues  vivantes,  a 
bien  voulu  me  communiquer,  à  la  d<-mande 
de   M.    le   sénateur  E.  de  Hoziére.  «  Don 
Aboabdille   Ab(>nna<-ar  col  le    prince   (|ui: 
les  Arabes  appellent   Abou  Abdallali   .Mo- 
hammed ben   Yousof  ben  Naçr  ;  il  portait 
les    «urnouis   d'Ki'b-Chcikh    «t    d'Ihn    Kl- 
Ahmar.    Après    avoir    régné   sur  Ja'-n  et 
Xér^s  '1232  ,  il  s'empara  de  Grenade  (1238) 
et  en  (it  la  rapilale  de   non  Klats.  Kn  I2(ri 
il  se  déclara  vd'iial  du  roi  Ferdinand  lli  et, 
à  diverses    reprises,  il  mit   ses  armc-s  au 
service  de  son  suzerain.  Alphon«e    X,    le 
-S' '-'■•seur  de    Ferdinand     II    mourut   en 
.      icr    1273.    (le   fut  lui    qui    avait   fait 
rnmmrncfr   les  conslnulions  du  réU-brc 
palai*   'lr   '  \"MuUrn.  Drtn    .Mahomat 

AI»  n    .M  Aiicnhut    t'appelait    plu* 

csartemenl    .Mohsnimed    ben    .Mahommed 
hfti  lloud.  r    '  ....     ',,,,,11,.  ,|,.( 

lluud  qui  r-  ^  •     Kn  liiO 


ou  1241  il  chassa  Zeys'an  ben  Mardenich 
de  .Murcie  et  resta  maître  de  cette  ville 
jusqu'en  l'année  125!),  époque  .i  laquelle 
il  mourut.  —  Don  Abenmahfot,  roi  de 
Niebla,  e-l  Ihri  .Mahfnudli,  cité  incidem- 
ment par  Ibn  Kh.ildoun  qui  rapporte  qu'en 
l'année  1261,  Alphonse  X  lui  enleva  la 
ville  de  Silves  et  de  Talaveyra  »  (vraisem- 
blablement Tdvira). 

1.    Disons  ici,    pour    expliquer  les    fré- 
quentes visites  du  roi  de  Castilie  à  Silos, 
que,  en    dehors  de    sa    dévotion    et    de  sa 
confiance    à    saint    Domiui(|ue,    la    riche 
bibliothèque  du  monastère  pouvait  y  élre 
et  y  était  certainement  pour  i|ueique  chose. 
'■  Ce  prince,  le  jtlus  éléc,'nnl   écrivain  et  le 
plus    grand    savant    de   son    temps    (dit 
le  P.  Tailhau,  dans  une  phrase  dont  la  lin 
nous  semble  bien   sévère)  aimait  pas.-iion- 
némenl    les    livres,    les   achetait   à   grand 
prix  lanf  qu'il  cul  de  l'or  dans  ses  caisses, 
et  le^  em|irinilait  quand  il  se  fui  ruiné  en 
entreprises  plus  insensées  les  unes  que  les 
autres».  {Suiiveaiu  nit'lanf/rs  d'Arc/i('(>lof/ie, 
p.aO'Jy.  L'nenote  du  .Mil' siècle,  insirée  dans 
un  manuscrit  de  Silr>s,  nous  apprend  ((ne  le 
roi,  non  content  de  consulter  sur  place  les 
manuscrits    de  Saint- Dominique,    fil    des 
emprunts  de  ce  genre  à  riotie  nionaslère. 
(Voy.  oi-dcBSous,  Apptndiie  /,    in.inuserit 
n"  2^1.     I.a    Ci'onifii,    uienlioinne    eoninie 
prêtée   au    roi,    okI   itan!<    doute  I  hi-toire 
connue  sous  le  nom  de  Chronirnii  Silentr), 
1.   l'ero    Marin    (dans   Vergara ,    p.    1.11) 
fait    alluhjon    .i    UU  nulir  fuilnis    conligu    & 


102 


IllSrOlKE    OE    L  AlUiAVK    UE    SILOS 


le  bienheureux  Dominique  lui  apparut,  ranima  son  courage  chanco- 
lanf,  lui  ordonna  de  traiter  ses  ennemis  «  avec  une  verge  de  fer  »,  et 
lui  promit  qu'avant  trois  mois  il  les  verrait  tous  soumis  à  son  auto- 
rité. La  promesse  du  saint  ne  tarda  pas  à  se  réaliser.  Les  provinces 
basques  furent  les  premières  à  lui  jurer  fidélité,  et  quelques  jours 
après,  D.  Thibaut  venait  lui  prêter  hommage  dans  la  ville  de  Vitoria. 
De  là,  D.  Alphonse  diiigea  ses  troupes  vers  Soria  pour  entrer  en 
Aragon.  Avant  de  les  suivre,  il  revint  à  Silos,  accomj)agné  de  treize 
chevaliers  et  de  treize  écuyers,  et  voulut  passer  une  veillée  d'armes 
devant  le  tombeau  de  saint  Dominique  '.  Le  jour  suivant,  après  avoir 
entendu  la  messe  à  l'autel  du  saint,  il  fit  appeler  D.  Rodrigue  et  lui 
dit  :  «  Abbé,  Jésus-Christ  Notre-Seigneur  m'a  grandement  favorisé  par 
l'intercession  du  bienheureux  Dominique.  Demandez-moi  ce  qu'il 
vous  plaira  et  je  vous  l'accorderai  ».  L'abbé  prit  conseil  des  religieux 
et  le  pria  de  lui  concéder  la  may/mîV^a"  de  Silos.  C'était  la  seule  rede- 
vance que  les  rois  de  Castille  et  de  Léon  eussent  encore  dans  celte 
ville.  D.  Alphonse  sourit  à  une  pareille  demande.  «  Abbé,  lui  dit-il, 
vous  voulez  donc  que  le  roi  n'ait  plus  rien  à  Silos?  Eh  bien,  oui,  je 
vous  l'accorde  ».  Quel(|ues  jours  après,  le  prince  arrivait  à  Soria,  où 
il  ne  tarda  pas  à  rccevoii'  la  visite  toute  pacifique  du  roi  d'Aragon  et 
de  sa  famille.  Le  19  février  12')6,  il  envoyait  à  l'abbé  de  Silos  le 
privilège  royal  de  la  marliniega  avec  le  récit  authentique  des  faveurs 
(luil  venait  d'obtenir  par  l'intercession  de  saint  Dominique '. 


celui  de  rinfirmerie.  (Voy.  le  Recueil,  p. 
p.  226,  noie.) 

1.  Le  roi  se  trouvait  dans  le  eloitrc 
sujjérieur,  prés  "d'une  fenêtre  ouverte  dans 
le  mur  ('e  l'église  en  fare  du  tonihean,  à 
l'endroit  même  oii  se  lit  aujourd'hui  une 
inscription  qui  rappelle  ce  fait  et  que  nous 
publions  j)lus  loin  dans  le  recueil  des 
Inscriptions  de  Silos,  Appendice  II,  n°  30. 

2.  Impôt  que  la  ville  payait  au  roi  vers 
la  Saiut-.Martiu,  ce  qui  lui  valut  le  nom  de 
i/iartinief/a.  —  Coulirmé  et  renouvelé  à 
plusieurs  reprises,  le  privilège  accordé  en 
cette  circonstance  le  fut  encore  par  le  roi 
Pliilip|)e  II  en  l.'iHO.  La  martiniega  n'était 
plus  à  cette  date  (|ue  de  402  maravédis  par 
an.  {Archives  de  Silos,  Catalogue  des  Ar- 
chives, ms.  "iS,  fol.  222.) 

'•i.  Il  faut  lire  le  récit  détaillé  de  ce 
curieux  épisode  tel  que  nous  le  reproduisons 


dans  une  note  du  Recueil  des  chartes  de 
Silos  (p.  2261.  Il  a  pour  auteur  le  moine 
l'ero  .Marin,  qui  non  seulement  en  fut  le 
témoin,  mais  y  joua  même  un  certain 
rôle.  —  Outre  ce  récit,  nous  connaissons 
trois  chartes,  qui  témoignent  du  séjour  <pie 
le  roi  de  Castille  lit  à  Silos  à  cette  époque. 
l>'une  est  du  10  noveml)re  1255  {Arc/i.  de 
Silos, ms.  6, fol.  181-182, <> e.vencion otorgada 
à  las  Iglesias  del  reino  de  pagar  la  moneda 
que  Icdcbian  »,actequi  est  daté  deCovarru- 
bias,  prés  de  Silos).  Les  deux  autres  furent 
octroyées  à  Silos  même,  le  18  novembre,  à 
la  demande  de  l'évèquc  d'0?ma.  (Loperraez, 
Coleccioti  diploiD'itica,  p.  79,  et  Descripcion 
hislorica  del  ohispado  de  Osma,  t.  I,  page 
2i.'t;.  Le  2  et  le  3  novembre,  le  roi  était 
encore  à  Burgos  (d'après  deux  privilèges 
accordés  à  léglise  de  Cordoue.  (Arch.  de 
Silos,  ms.  1,  fol.  91-94.) 


D.    RODKHilt    VE.NENGltZ    DU    GUZMAN 


103 


11  n'est  plus  mention  des  visites  du  roi  à  Silos  jusqu'en  1274.  Il  y 
arriva  le  28  septembre  de  cette  année.  Le  jour  suivant,  Téglise  étant 
remplie'  par  la  foule  des  fidèles  accourus  à  la  solennité  de  l'archange 
saint  Michel.  D.  Alphonse  fut  témoin  de  la  guérison  d'un  sourd -muet, 
opérée  par  les  méiites  de  saint  Dominique  et  dont  le  moine  chroni- 
queur Pero  Marin  s'est  complu  à  nous  faire  le  récit-. 

Outre  les  chartes  déjà  mentionnées,  Alphonse  le  Savant  octroya  à 
notre  abbé  d'autres  privilèges,  dont  la  simple  énumération  occuperait 
ici  trop  de  place.  Notons  seulement  celui  du  22  septembre  1272,  par 
lequel  il  accordait  à  Silos  une  partie  des  droits  royaux  de  Huerta  del 
Rey,  de  Quinlana  del  Pidio  et  de  Guimara.  D.  Rodrigue  lui  cédait 
en  retour,  par  un  acte  du  24  septembre  de  la  môme  année,  le  village 
de  Raiiuelos,  dont  le  roi  voulait  doter  le  monastère  de  religieuses 
Dominicaines,  qu'il  venait  d'établir  à  Caleruega,  sur  le  berceau  même 
de  saint  Dominique  de  Guzman'. 

Comme  nous  l'avons  dit  ci-dessus,  et  comme  nous  l'apprend  l'ins- 
cription gravée  sur  son  tombeau,  D.  Rodrigue  renonça  à  la  charge 
abbatiale  le  3  avril  127().  Il  passa  dans  le  recueillement  et  la  retraite 
les  quelques  années  qui  lui  restaient  encore  à  vivre,  et  le  d9  sep- 
tembre 1280  il  s'endormit  dans  la  paix  du  Seigneur.  Ou  l'ensevelit  dans 
un  magnififjue  tombeau  en  pierre,  qui  fut  placé  sur  un  des  côtés  de 
l'escalier  dit  de  las  Vlnjenes  '. 


i.  •  Yacieodo  la  eglesia  todo  lena  suso 
et  yuso  •  MiraculoH,  dans  Vergar.i,  p.  \'iô  . 
Le%  «lerDÏers  mots  de  ce  pascage  sont  une 
allusiou  aux  deux  parties  de  l'église 
délenninées  par  nu*-  dilTt-renre  de  niveau 
assez  notable. 

2.  Pero  5larin  dan*  Vergara,  p.  1.15 
noua  apprend  qu'en  celte  circonstance 
•  don  Alfonso  yogo  en  rorneria  a  Santo 
I>oniing"  en  e|  corillo  rie  Sant  .Nicolac  ■•. 
Il  ajoute  <{ue  le  roi  AlpliouHe  s'inléresHa 
au  nourd-niuet  si  incrveilleuaeinent  guéri, 
et  l'emmena  avec  lui  à  Belcaire  (Heaiicaire), 
ofa  l'amtiitieux  monarr|.ie,  incapable  de 
gouverner  «e«  pr'ipr<>RKtalii. allait  nollirilir 
le  pape  Grégoire  X  de  placer  sur  sa  ti*-te 
la  couronne  imp^'hale    i21T>  . 

3.  I.  original  de  cette  deruiV-re  pièce  c»t 
conservé  aujourd  bui  encore  aux  arcbives 
des  II  •  l  porti- 
le  sc<  i  .  ■  ...  Voy. 
le  liecucil,  p.  243;,  —  Le*  religieuses  prirent 


possession  de  leur  monaslcre  le  11  juillet 
1270,  •  eslarido  hi  ///}  présente  I).  Agustin 
obispo  de  Osnia,...  ei  abad  de  Cuevas 
l(iibia-<  e  otros  religiosos  de  la  ordeii  de 
los  l'redicadiires  e  de  San  Beiiito  »  d'a- 
près une  charte  d'.Mphonse  X,  citée  par 
M.  Kidel  Kila  d.ui'»  le  lUiletin  de  la  reiil 
Aiadi-inia  île  la  Uisloria,  l.  XIII,  p.  2:i6i. 
4.  Kscalier  qui  conduit  du  rlnilre  infé- 
rii'ur  au  transcpl  m»'"ridi<>iial  de  l'ancienne 
<'-glise,  danx  lefpiel  on  voyait  un  autel 
di'dié  à  sainte  Irsule  et  à  f>es  ciiin|)agn('s. 
Le  tombeau  du  bienheureux  Itodriguc  se 
trouvait  sur  la  droite  m  montant,  l/ins- 
rrqilion  gravi'c  sur  le  chi-vi-t  fut  dclaclife 
plu<i  tard  et  cncastrt^c  au  milieu  du  pië- 
d<-Htal,  qui  supporte  aujourd'hui  le  nuuiu- 
UM-nl  voy.  il  la  lin  rluvolnine  V .ijiiiriiitin-  II, 
«  ln«criplions  de  Silos  »,  w  32  ,  ainsi  que  la 
main  intlptt'e  ibint  il  <-><|  r.iit  iii>-iiiion  dann 
b-saclesdelouvertiiri-  du  tombeau i-n  1500. 
Otie  main  en  pierre  tient  le  bAton  pnstu- 


loi 


HISTOIIΠ   DK    L  ABBAYE    DE    SILOS 


Sa  nK^'inoire  resta  en  grande  vénération  dans  toute  la  contrée,  et 
bien  qu'il  n'ait  jamais  eu  de  culte  public,  la  voix  populaire  ne  lui  en 
a  pas  moins  décerné  le  titre  de  saint  ou  de  bienheureux.  La  plupart 
des  écrivains  qui  parlent  de  notre  abbé  lui  donnent  aussi  cette  quali- 
fication, entre  autres  le  célèbre  P.  Florez  et  plusieurs  historiens  mo- 
dernes '.  On  lui  attribue  plusieurs  miracles  dont  l'un  est  resté 
populaire.  Dans  un  moment  de  détresse  il  aurait  rempli  de  vin  un 
tonneau  entièrement  vide,  en  y  exprimant  trois  grappes  cueillies  dans 
une  vigne  voisine  du  monastère.  S'il  faut  en  croire  la  tradition,  la 
branche  de  vigne  chargée  de  trois  grappes  de  raisin,  qui  orne  encore 
le  couvercle  de  son  tombeau,  y  aurait  été  sculptée  en  souvenir  de  ce 
fait  merveilleux  ".  —  h]n  t'îOO,  l'abbé  D.  Gregorio  de  Santo  Domingo 
fit  ouvrir  le  sépulcre  de  son  saint  prédécesseur.  Le  corps  fut  trouvé 
intact  et  sans  corruption,  et  c'est  à  peu  près  dans  ce  même  état  que 
nous  le  voyons  encore  aujourd'hui.  Jj'abbé  de  Silos  dressa  un  procès- 
verbal  de  l'invention  de  ces  restes  vénérés,  dont  il  fit  une  ti-anslation 
solennelle  et  qui  furent  [)lacés  dans  la  chapelle  des  l'cliques  ^  En 
1609,  D.  Rodrigo  de  Peralla,  abbé  de  Saint-Dominique,  ordonna  de 
dorer  le  tombeau  et  de  pratiquer  sur  le  devant  une  ouverture  vitrée, 
par  laquelle  on  peut  voir  le  buste  du  bienheureux  abbé  '. 


ral  cl,  (le  temps  immémorial,  les  fulèles 
avaient  cdutiiine  de  la  baiser  dévotement. 
1.  Flore/,  Esp.  sa;/r.,  t.  XXVII,  col.  -i'O- 
418  ;  2<^  éd.,  p.  2.'}:;-239.  —  Le  plus  récent 
historien  <Ic  l'Kglise  d'Fîspagne.  parle  eu 
ces  termes  de  labbé  ilodrifîue  :  »  VA  mo- 
nacato  cnenta  todavia  (au  XIIK"  siècle) 
entre  los  l'iltimos  abades  sautos  .i  san 
Hodrigo,  abad  del  nionasterio  de  Santo 
Domingo  de  Silos,  (pie  regiô  prudentisi- 
mameute  por  espacio  de  treinta  y  cuatro 
aîios  »  (D.  Vicente  de  la  Fuente,  llislnria 
eclesiiislica  de  Espana,  t.  IV,  2'  éd.,  1814, 
p.  285  ;  cf.  p.  206).  Un  des  témoins  qui 
dépos(^rent  en  1361  atlirinc  que  la  crainte 
de  faire  des  dépenses  excessives  cmp("cha 
seule  les  moines  de  Silos  de  porter  à  Home 
la  causede  sa  cauonisation.  "  No  fue  cano- 
nizado.por  no  tener  reuta  el  monasterio.» 
{Archives  de  Silos,   ms.  119,  fol.  21  verso.) 

2.  Les  autres  faits  sont  consignés  dans 
Ruiz  {Histoire  tnanuscrile,  fol.  85-86),  dans 
Castro  (p.  301)  et  daus  Florez  {loc.  ci/.). 

3.  Voici  un  passage  du  proC('!S-verbal  : 
<>  Dentro  deste  sepulcro  estaba  un  alaiid 


de  madera  de  pino  tan  frcscayconserbada, 
como  si  nuebamente  se  ubiera  écho,  sin 
esfar  apoiillada  ni  corrupta.  Parescio  eslar 
elcuerpo  deste  don  Uodrigo,  abbad,  bestido 
con  su  abito,  y  un  selicio  debajo  junto  a 
las  carnes,  e  un  cordcl  de  canamo  grueso 
ccfiido  junto  encima  del  zelicio.  Su  cuerpo 
estaba  entero,  despues  (pie  le  quitaron  cl 
abito  y  cl  selizio,  sin  ninguna  fealdad  ni 
mal  olor,  cou  su  color,  como  si  hiiviera 
poco  que  le  uvicran  metido  en  el  sepulcro, 
el  pecho  alto  y  la  barriga  e  todo  el  cuerpo 
aunque  lo  .-^acaron  de  la  caja  donde  esta- 
ba ».  {Arch.  de  Silos,  ms.  119,  fol.  2.) 

•i.  Le  P.  Ruizditàce  sujet  dans  son  Histoire 
manuscrite  (fol.  87)  :  <<  Yo  me  halle  pré- 
sente en  compafiia  del  dicho  j)relado  fray 
Rodrigo  de  Peralta,  quando  se  sacô  del  se- 
pulcro el  cuerpo,  iiara  abrir  la  ventanilla  : 
y  d(ty  fee  que  le  piisc  sobre  sus  pies,  y 
ténia  tan  firme  (oda  la  composicion  y  tra- 
bazon  de  los  guesos  y  junturas,que  con  un 
solo  dedo  de  mi  mano  que  le  ténia  arrima- 
do  por  que  no  se  cayere,  se  ténia  el  cuer- 
j)!)  tan  derecho  como  si   estuviera  vivo». 


CHAPITRE  Y 


Captifs  chrétiens  délivrés.  —  Les  Franciscains  à  Silos 

.1276-1335, 


I,  D.  Sanche  Ferez  de  Guzman  1276-1282  ;  un  miracle.  —  II.  D.  Sébastian 
de  Madrigal.  —  III.  D.  Jean  III;  délivrance  de  captifs.  —  IV.  D.  Fernando 
Ibauez  ;  les  Franciscains  et  l'abbé  de  Silos  :  la  guerre  civile  ;  bienfaiteurs. 

A  la  suite  de  la  démission  de  D.  Rodrigue.  le  couvent  de  Silos 
appela  à  la  charge  abbatiale  D.  Sanche  Perez  de  Guzman.  que  Ton 
croit  avoir  été  son  neveu  '.  Nous  savons  par  un  acte  du  H)  juillet  1279, 
qu'une  étroite  parenté  unissait  D.  Sanche  au  vaillant  capitaine  Fer- 
nan  Perez  de  riuzman.  adelantndo  ou  gouverneur  du  royaume  de 
Murcic  et  père  de  D.  Alonso  Perez  de  (luzman  el  liuent),  que  ses 
exploits  contre  les  Maures  et  surtout  son  héroKino  défense  de  la  place 
forte  de  Tarifa  ont  rendu  si  célèbre  -. 


1.  Le  nom  palronyiiii'jue  île  PiTfz  !San- 
ciuâ  l'elrij  lui  est  «loniii-  par  lanhevt'-ijiie 
de  Séville  daus  un  ncle  de  1277  <{ue  l'on 
peut  voir  dan»  notre  Hecueil  des  chartes 
de  SiloM  ,p.  ItO,  noie  2  . 

2.  Voy.  dam  le  Hecueil  (p.  264-266>  li 
rliarte  par  la'pi»»lle  1).  Sanrhc  accfirde  le 
droit  de  «épulturc,  ilann  I  t^^l''*'^  nhtialialc 
de  Silofi,  iï  l>.  K'-rnan  l'erez  de  («uzuian  el 
A  %à  feninte,  en  rappelant  le»  lien*  de 
parenté  el  de  parti<-iili/;rc  amitié  qui  les 
uni«»aient.  Le  i*.  .Nehreda  eut  beaucoup 
plua  précia;  maii  il  oéf^lige  de  nou»  dire 

k  quell' '  -  ■  •     ren«ei((no- 

Ifient*.   .  .nrlio  l'erez 

de  tjuzman  fue  Uu  del  rapitan  1).  Fernando 
V'T        '     -.    .  •       •  .  ra 

lin,        .  ha 

■u    niuKer   c«tA  enlerrado  m  el  arro  dil 
coro   vajo.   Fuc    ette   tanto  aliad   primo 


.sepiindii  (le  1).  [-"flix  de  (Ju/nian,  padre  do 
sant>)  Diiinin^'ii  de  lus  Prcdicadorcs.  Vue  lin 
de  l>.  Alonso  Perez  de  Guzman  e/  liueno, 
el  lie  Tarifa,  (|iic  fue  padre  d(d  primero 
ronde  de  .Nichla,  y  visavuelo  del  primero 
duipie  de  .Médina  Sidoiiia  »  (Notice 
miiniiHcrile].  —  Le  ma^,'iiilii|iii'  Inmbcnu 
de  re  peisonnage  fut  plaré  soii.s  une 
arrade  metl&nl  en  commiuiiration  la 
«•hnpelle  de  Saint-Sébantien  avec  relie  de 
Sninl-.Martin.  Il  fallut  l'ouvrir  vers  la  (in 
du  Hiécle  |iuH4i-,  el  le  rorp»,  nouH  dil  un 
témoin  oculaire  «  ne  hallû  enlero  y  armado 
de  cavallero,  y  con  la»  arma»,  y  veslido 
inr.orruplo,  y  riembrado  diilio  ihiikIo 
(eiciido  de  armnii  del  difunlo,  i.  e.  doH  cal- 
dero*  en  el  inaub-,  ffuanle»,  Iwiyna  de  la 
eNparlii,  Korro,  del  riiixnio  modo  (pie  He  vee 
relrado  en  la  Inpidaque  cubre  nuKepuIrro", 
[Arclt.  de  Silo»,  liatie  117}.  Lu  IH'JU,  deux 


1  OC) 


IIISTOIIΠ  hl-;    1.  AlUtAVIi   DE   SILOS 


Pero  Marin  nous  fait  connaître  plusieurs  éclatants  miracles,  opérés 
par  saint  Dominique  sous  l'ahbatiat  de  Sanche  de  Gu/man,  et  dont  il 
dit  avoir  lui-même  été  témoin  '.  L'un  des  plus  curieux  est  celui  dont 
fut  l'objet  Johan  Sanchez,  jeune  homme  élevé  dans  le  monastère  et 
que  D.  Sanche  avait  envoyé  sur  les  frontières  mauresques  avec  des 
lettres  de  pouvoir,  dans  le  but  d'y  recueillir  les  dons  oiïerls  à  saint 
Dominique.  Pris  par  une  bande  de  Maures  au  sortir  de  Lorca,  il  se 
vit  jeter  dans  un  cachot  de  la  forteresse  de  Vera,  où  on  le  maltraita 
cruellement.  Son  titre  à'escribano'  lui  donnait  une  certaine  impor- 
tance. Aussi  exigeait-on  de  lui  une  forte  rançon  ^  Mais,  dit  le  chroni- 
queur, saint  Dominique  qu'il  invoquait  dans  son  infortune,  lui  apparut 
et  le  délivra  de  ses  entraves.  11  était  de  retour  l\  Silos  au  mois  de  mars 
4280,  lorsque  D.  Alphonse,  roi  de  Gastille,  vint  faire  au  tombeau  du 
saint  thaumaturge  un  pèlerinage  qui  fut  probablement  le  dernier  '. 

Parmi  les  malheureux  envers  lesquels  saint  Dominique  multiplia 
ses  faveurs  à  cette  époque  (127()-i282),  nous  comptons  environ  qua- 
rante captifs  chrétiens  délivrés  du  joug  des  infidèles.  Presque  tous 
vinrent  à  Silos  déposer  leurs  fers  miraculeusement  brisés  sur  le  tom- 
beau de  leur  libérateur.  Le  chroniqueur  contemporain  a  soin  de  mar- 
quer le  jour  de  leur  arrivée,  et  l'on  devine  en  le  lisant  qu'il  a  entendu 
de  leur  bouche  le  récit  de  leurs  tristes  aventures.  «  Lorsque  arrive  un 
captif  délivré  par  saint  Dominique,  ajoute  Pero  Marin,  il  est  d'usage 
ici  dans  le  monastère  de  sonner  toutes  les  cloches;  la  communauté 
entière  vient  processionnellement  auprès  du  Ctierpo  Santo  (l'autel 
sous  lequel  reposait  le  corps  du  saint)  et,  pour  ce  miracle,  rend  gloire  à 
Notre-Seigneur  Jésus-t^hrisl,  à  sainte  Marie,  et  à  saint  Dominique  '  ». 


ouvriers  ont  soulevé,  en  présence  et  par 
ordre  du  curé  de  Silos,  l'énorme  pierre 
qui  ferme  le  tombeau.  Ils  y  ont  vu  le 
même  corps,  encore  bien  conservé,  mais 
dépouillé  de  ses  riches  vêtements  et 
enveloppé  d'un  tissu  noir  très  simple.  Ce 
tombeau  se  trouve  dans  le  b.iptiï^tère. 

1.  Miraculos  romanzados  (p.  136-152). 

2.  Ce  terme  qui  signifie  d'ordinaire 
«  écrivain  public  »  ou  même  ><  notaire  », 
avait  aussi  autrefois  le  sens  de  «  maitre 
d'école  ",  qutl(|u('fi)is  de  <- lettré  >■. 

3.  «  iMui  grant  algo  »,  dit  Pero  Marin. 

•  4.  Alphonse  le  Savant  mourut  le  4  avril 
1284,  après  avoir  vu  son  fils,  l'ambitieux 


D.  Sanche,  se  révolter  contre  lui  et  se 
faire  proclamer  régent  du  royaume 
(avril  1282).  Abandonné  de  presque  tous 
ses  sujets,  l'infortuné  monarque  avait 
trouvé  un  refuge  à  Séville,  qui  lui  était 
restée  fidèle  et  d'où  il  dut  implorer  le 
secours  du  roi  de  Maroc.  —  A  l'occasion 
du  prodige  relaté  ci-dessus,  les  habilanls 
de  Lorca  et  le  roi  de  Castille  firent  don  a 
l'abbaye  de  Silos  du  lieu  dit  los  Sunlos. 
Voy.  le  Recueil,  p.  267,  où  on  trouvera  le 
récit  de  la  captivité  de  Johan  Sanchez. 

5.  Pero  .Marin,  Miracidos  romanzados 
(dans  Vergara,  p.  185).  —  Comme  nous  l'a- 
vons dit  déjà,  un  grand  nombre  des  chaînes 


CAPTIFS    CHRÉTIENS    DÉLIVRÉS 


107 


En  1278,  D.  Sanche  renouvela  l'antique  confrérie  qui  unissait  le 
monastère  de  Silos  à  Tévêque  et  au  chapitre  d'Osnia,  et  qui  remontait 
probablement  à  lépoque  de  la  restauration  de  cette  église  dans  les 
premières  années  du  douzième  siècle.  Confirmée  en  lo91 ,  elle  s'est 
maintenue  pendant  plus  de  sept  siècles,  c'est-à-dire  jusqu'au  moment 
de  la  suppression  des  Ordres  religieux  en  Espagne.  On  lira  avec  intérêt 
le  texte  de  cette  «  hermandad  »  dans  le  Recueil  des  chartes  de  Silos  '  .• 

Deux  années  auparavant  (^décembie  1276)  avait  été  instituée  entre 
le  chapitre  de  Sigiienza  et  le  monastère  de  Silos  une  autre  confrérie, 
dont  la  charte  est  conçue  à  peu  près  dans  les  mêmes  termes,  mais  qui 
ne  semble  pas  avoir  atteint  l'importance  de  la  précédente.  Le  souve- 
nir en  était  même  perdu  depuis  des  siècles  à  Silos,  lorsque  nous 
avons  eu  la  bonne  fortune,  grâce  à  l'obligeance  de  M.  le  doyen  de 
Sigiienza.  d'en  retrouver  le  texte  original  aux  archives  capitulaires 
de  cette  église  -. 

D.  Sanche  Perez  de  Guzman  obtint  du  pape  Martin  IV  une  bulle 
solennelle  de  protection  pour  son  monastère  et  ses  filiations.  Cette 
bulle,  dont  nous  n'avons  plus  qu'une  copie  authentiqiu'  du  xv'^  siècle, 
porte  la  date  du  11  septembre  1281. 

Parmi  les  privilèges  accordés  par  Al[)honse  X,  sous  ce  même  abbé, 
notons  celui  du  3  mars  1277,  qui  permet  aux  bergers  de  Silos  de  faire 
pailre  leurs  troupeaux  dans  toute  l'étendue  de  ses  Etats,  sans  paver 
aucun  droit  ni  aucune  redevance  au  fisc  royal. 


apport^'C»  à  Sjlu»  par  les  prisonnier!» 
d<^livrc»  «ont  encore  suspendues  dan^  la 
rhapelle  de  Saint-Doiiiiniqiir.  Leur  aulhen- 
tirité  ne  saurait  faire  l'objet  d'un  duulc 
pour  quiconi|ue  les  a  exainini-es  avec 
<|ue|r{ue  attention.  Ce  qui  n'est  pas  douteux 
non  plut,  c'ctfl  que  les  captifs  attribuaient 
l<*ur  délivrance  au  saint  abbi-  di-  Silos  ; 
el  ri-lspa^ne  chrétienne  partageait  leur 
croyance.  Voici  eocore  (cf.  ci-deiiui ,  p.  6G, 
nnte  I)  iiït  les  !i      :  '  i>t  Domini- 

que en   faveur  >\-  tii-ns,    un 

nouveau  témoigna|(e  contemporaifi,  téiuoi- 
Uf*»W  rfiror»'  iné'hl,  <'r<>yiins  -  nous,  el 
qu'il  n'est  p.m  inutiir  il<-  P'-li-ver  :  "  Ssnctus 
Doniinicus  Puniarensis  ordinia  el  aldms 
d**  S}l>>*  in  liItTrindis  ciptivis  a  niafiihus 
Aratiuni  pre  cctTis  sanctis  videturKlonain 
rep<irtare  •  'Fraler  Johanncs  Kgidii,  Fra- 
Irum    Minorum    apud    (^moran    do<  tor 


indignus.  Liher  de  prrconiis  Hyxpdiiie. 
C'est  le  litre  que  l'auteur  lui-int^uie  donne 
à  son  livre.  liihUotli.  nalioiuile  de  l'uris, 
nouv.  acq.  lat.  175,  fol.  46,  v».  L'n  autre 
exemplaire  de  cet  finvrafrc  se  trouve  à 
l'Ksrurial,  Cod.  (,».  II.  17.  Voy.  l'i.lci  \;ita. 
HoUtin  de  la  reul  ncademin  de  la  llinlorio, 
t.  V.  p.  rUi.  Ce  Johannes  l',;^idii  est  de  la 
(in  du  Xlll*  siècle  et  emploie  les  mots 
'•  nostris  temporibus  »,  en  parlanl  de 
l'époque  r>u  viviti'Mit  saint  Dominique  dc 
(iuzman  et  saint  Antoine  de  l'ailnue.  — 
L'o  autre  contemporain,  Lucas  de  Tuy 
l'f  l2i'J  parle  à  |>eu  pit's  dans  les  mêmes 
termes  de  sanil  Dominir|ue  de  Silos  ilans 
■on  Chronicon  mundi  (apud  .Srhott,  ///«- 
jKiuiie  illunlrulit  MCriplure»  vinii,  I.  I\'. 
p.    2-:i). 

1.  lUruril,  p.  2.'i»-2.'i7. 

2.  lUrued.  p.   250-231. 


108  iiiSToiiU':  ni:  l'aubaye  dk  silos 

Le  2  mai  1282,  l'ubbo  de  Silos  assistait  îi  la  solennelle  réunion 
d'abbés,  tenue  à  Valladolid  à  la  demande  de  l'infant  D.  Sanche  et 
dans  un  but  évidemment  politique,  mais  que  ces  prélats  cberciièrcnt 
à  faire  tourner  à  l'avantage  spirituel  et  temporel  de  leurs  monas- 
tères '.  Il  mourut  peu  de  temps  après,  le  18  juin  1282,  et  fut  enseveli 
dans  le  cloître,  non  loin  du  cénotapbe  qui  marque  l'emplacement 
de  la  sépulture  primitive  de  saint  Dominique  -. 

II.  —  On  lui  donna  pour  successeur  Sébastian  de  Madrigal,  fils  de 
D.  Martin  Fernande/,  et  de  doua  Maria  de  Madrigal.  —  D.  Sébastian 
était  moine  de  Silos  \  lorsqu'il  fut  élu  abbé  de  Saint-lMerre  de  Cardeîia 
vers  1270.  Il  gouverna  pendant  douze  ans  ce  célèbre  monastère,  et  le 
moine  de  Gardena,  auteur  des  Antigi'iedades  de  Espaha^  s'étend  avec 
complaisance  sur  les  faits  qui  signalèrent  cette  période.  N'ayant  rien 
de  nouveau  à  y  ajouter,  nous  ne  saurions  mieux  faire  que  de  ren- 
voyer à  ce  savant  et  consciencieux  historien  '. 

A  la  mort  de  D.  Sanche  de  Guzman,  ses  frères  de  Silos  le  choisirent 
pour  abbé,  et  il  semble  qu'il  ait  renoncé  volontiers  à  l'abbaye  de  Car- 
defia  pour  retourner  dans  son  monastère  de  profession.  Malgré  la 
courte  durée  de  son  abbatial  à  Silos,  1).  Sébastian  ol)tint  de  l'infant 
D.  Sanche,  qui  gouvernait  alors  la  Caslille,  plusieurs  diplômes  im- 
portants. Par  ces  privilèges,  le  prince  plaçait  sous  sa  spéciale  sauve- 
garde l'abbaye  el  ses  nombreux  vassaux,  et  renouvelait  toutes  les 
anciennes  libertés  et  franchises  dont  elle  avait  joui  (mars-mai  1283)  ''. 
D.  Sel)aslian  de  Madrigal  mourut  en  1283,  comme  nous  l'apprend 
l'inscription  gravée  sur  la  pierre  ({ui  recouvrait  son  tombeau  ^  Il 
reçut  la  sépulture  dans  le  crMé  nord  du  cloitre,  comme  la  plupart  des 
abbés  de  Silos  (jiii  lavaient  précédé. 

• 

III.  —  La  première  charte  où  nous  trouvons  mentionné  le  nom  de 
Jean  111,  son  successeur,  est  du  31  octobre  1284.  Son  épitaphe  nous 
apprend  la  date  de  sa  mort,  qui  arriva  le  14  février  1298.  On  ne  sait 

1.  On  trouvera  dans  le  Recueil  (p.  272)  3.  Ruiz,  Histoire  tnariuscrile,  fol.  9;}, 
le    procès- verbal   de   cette  assemblée,  où       verso. 

ne  figurèrent  que  Its  ahbès  des  ordres  de  t.   Berganza,   Anli</iiedndes   de   Espana, 

Saint-Beuoit,  de  Prénioutré  et  de  Citeaux  t.  11,  p.  1G7-176. 

des   royaumes  de  Caslille  et  d<'  Lf'on.  5.  lienieil.  p.  27.J-276. 

2.  Voy.  plus  loin  l'épilaphe  gravée  sur  6.  Voy.  plus  loin,  Appendice  II,  «  Ins- 
son  tombeau,  Appendicell,  «Inscriptions»,  criptious  »,  n»  34.  —  11  ne  uous  re.ete  plus 
no  33.                     .               .  qu'uu  fragment  du   tombeau  de  cet  abbé. 


CAPTIFS    CHRÉTIENS    DÉLIVRÉS  109 

que  forl  peu  de  chose  sur  ce  qui  se  passa  pendant  ces  quatorze  années. 
Nous  devons  nous  contenter  de  quelques  faits  que  nous  ont  transmis 
les  documents  des  archives  de  Silos  et  les  récits  de  Pero  Marin  dans 
les  Miraculos  romanzados. 

Plusieurs  des  chartes  de  D.  Sanche  le  Brave  octroyées  à  cette  épo- 
que, sont  de  simples  confirmations  de  privilèges  antérieurs.  Ces  sortes 
d'actes,  très  solennels  pour  la  forme,  dont  les  souverains  se  sont  mon- 
trés dordinaire  trop  généreux,  n'apportaient  souvent  au  monaslôre 
privi/égié  qu'une  charge  nouvelle  ;  mais  ils  avaient  l'avantage  très 
positif  d'assurer  à  la  chancellerie  royale  un  revenu,  qui  n'était  pas 
sans  importance  '.  Le  nouveau  roi  de  Castille  ne  se  contenta  point 
toutefois  de  semhlables  privilèges.  Par  divers  diplômes,  il  maintint 
les  droits  des  abbés  sur  la  ville  de  Silos-,  favorisa  l'extension  des 
biens  du  monastère,  et  mit  un  frein  aux  empiétements  des  grands  sei- 
gneurs, qui  considéraient  trop  souvent  les  propriétés  monastiques 
comme  une  proie  facile,  olferle  à  leur  cupidité '. 

Jean  III  parvint  à  applaiiir,  pour  un  lem[)s  du  moins,  les  dillicul- 
tés  jusque-là  sans  cesse  renouvelées  entre  les  évéques  de  Burgos  et 
l'abbaye,  au  sujet  de  l'église  de  San  Pedro  (1290  *.  Le  12  du  mois 
d'août  1297.  il  reçut  de  Boniface  VIII  une  nouvelle  bulle  de  protec- 
tion. Deux  mois  environ  plus  lard,  le  même  pontife  conliait  à  l'abbé 
de  Silos  le  gouvernement  du  monastère  des  bénédictines  de  Iluete,  à 
la  demande  des  religieuses  elles-mêmes '.  Nous  dirons  [)lus  loin  com- 
ment, pendant  le  cours  du  xv*  siècle,  ces  moniales  furent  remplacées 
dans  leur  abbaye  par  les  bénédictins  de  Silos.  —  Vers  h;  même  temps, 
I).  Jean  obtenait  de  nombreuses  indulgences  en  faveur  des  lidèles 
qui  venaient  visiter  l'autel  sous  le<|uel  re|)osait  le  corps  de  saint 
lJoniini(|ue.  Kllc  furent  octroyées  dans  trois  bull(>s  (liiïéicnlfs  par  un 
patriarche  latin  (b-  (^jnslanlinojjlc,  li«tis  archcvéfjucs  cl  vingt-six 
évoques  *.  Le  texte  de  ces  bulles  est  un  précieux  témoignage  de  la 
dévotion  des  pèlerins  accourus  auftrès  du  saint  tombeau.  Il  ol  aussi 
une  nouvelle  preuve  di^  la  croyance   du   peuple   (  hrétien    aux  conli- 

1.  Il    *«  «an*  dire    que   (•«•    moyen  de       nrlobn-  1281,  dani  le /(>>cf/(>/7,  p.  2H3  et  28H. 
hatlf  iiio.'iriaïc  n>«l  ]m*  |i(irliriiliiT  au  mi  :t.  l'riviU-^cdu  2  mam  1283.  Ihitl,  p.  i!8i. 
Sanrhe  IV  d»-  Ca^tdli.-.  (Ui  pnil  le  voir  par  i.  Urrufil,  p.    •>'.){). 

de  noiiibreii««-f  rh.irl*-*  de    «e  «enre.    que  ,•;.  Hrcufil,  p.   :joi. 

non*  uoua  rotitenloiit  de  riieuliiiiiner  dnriN  6.    Voy.     le    Icxd-    df*    rvn    intcrcxioiMH 

ntilre  lïrcueil.  duriiiiK-iilii  et  ji-n  uoli-)»  i|iii  rarroinpa^iD-iil 

2.  ChArles   du  «  février  12Hj  cl    du  -»l  dai)«  l«-  l(r,  uni,  p.  -i-ys,  :i()2  d  .lo.i. 


no 


inSTOlKli    Ul':    L  MtltAVE    DE    SILOS 


nucis  prodiges  opérés  par  la  vertu  de  celui  que  la  leconnaissance  de 
l'Espagne  a  si  bien  surnommé  le  Rédempteur  des  captifs. 

Jamais,  en  efTet,  ces  merveilleuses  délivrances  ne  se  mulli plièrent 
autant  que  sous  l'abbé  Jean  III.  A  aucune  autre  époque,  du  moins,  nous 
ne  les  voyons  consignées  avec  une  lidélité  aussi  scrupuleuse  et  avec 
des  signes  aussi  évidents  d'aulbenticité.  Dans  l'espace  de  quatre  an- 
nées seulement,  deux  cent  cinquante  captifs  chrétiens  environ  furent 
arrachés  à  l'esclavage  des  Maures.  Le  moine  contemporain,  qui  nous 
l'ait  connaître  le  détail  de  leur  histoire  ',  en  compte  deux  cent  trois 
pour  la  seule  année  1285.  Le  plus  grand  nombre  étaient  des  gens  de 
guerre,  faits  prisonniers  dans  les  rencontres  incessantes  qui  avaient 
lieu  à  cette  époque  entre  chrétiens  et  inlidèlcs  sur  les  frontières  du 
royaume  de  Grenade'.  Nous  trouvons  aussi  au  nombre  de  ces 
malheureux  esclaves  des  prêtres  (missacanlanos),  des  laboureurs,  des 
marchands  cl  jusqu'à  de  simples  femmes  '. 

La  plupart  venaient  des  piisons  de  Grenade,  d'autres  de  Honda, 
(rAlgésiras,deMalaga,  de  Guadix,  quelques-uns  même  de  Tanger  et  de 
(leuta.  Pero  Marin  nomme  parmi  ces  derniers  Valmocaden  ou  capi- 
taine Domingo  liono  et  ses  vingt-huit  compagnons,  surpris  près  de 
'tarifa  par  l:i  Hotte  mauresque  pendant  une  expédition  maritime. 
Domingo  Hono  apporta  ses  fers  à  Silos  le  9  mars  1280  '*. 

Quelques-uns  de  ces  récits  ont  un  véritable  intérêt  pour  l'histoire. 
C'est  ainsi,  par  exemple^  qu'il  est  question  au  chapitre  quatre-vingt- 


1.  l'ero  .M.iriti,  Mirnndos  roinanzados 
(<lans  Vcrgara,  p.  lo;{-228). 

2.  l'ariiii  ces  sortes  do  gucrrillcros, 
nous  iiieulionnerons  Ramiro,  almocaden 
on  caijitaine  de  Matrcra.  Ne  pouvant 
payer  sa  ranc-on,  qui  se  montait  à  60  nia- 
ravodis  d'argent,  il  resta  dix  ans  à  liouda 
dans  le  pins  dur  esclavage.  Cruellement 
maltraité  de  son  maître,  (\\i\  voulait  faire 
de  lui  nn  renégat,  le  généreux  capitaine 
Irioniplia  de  tons  les  tourments.  Le  !"■ 
février  128,")  [vif/ilid  de  Sduln  Maria  lu 
('(iiuU'Iarid  .,  saint  l)oniini(|ue  brisa  enfui 
ses  fers  et,  le  12  avril  suivant,  liamiro 
venait  à  Silos  remeroitr  son  libérateur. 
(Vo}'.  Pero  .Marin,  Miraciilos  roinanzados, 
dans  Vergara,  p.  176.) 

3.  Une  de  ces  femmes  chrétiennes, 
originaire  de  Linares,  prés  de  .laen,  fut 
prise  par  .Mahoniat  Abenniencal,  frère  du 


roi  de  Grenade.  Elle  eut  deux  fils  de  ce 
prince  inlidéle.  Ayant  pu  s'échapper,  grâce 
au  secours  de  saint  Dominifpic,  elle  vint 
à  Silos  avec  le  plus  jeune- de  ses  enfants, 
qu'elle  fit  baptiser  dans  l'église  abbatiale 
le  2sei)t(niibie  128:;.  LechroniqucMir  nomme 
les  trois  parrains  et  les  trois  marraines 
qu'on  donna  en  cette  circonstance  au 
petit  prince  musulman  (Miraciilos,  p.  214). 
—  C'est  sans  doute  à  cet  épisode  que 
font  allusion  aujourd'hui  encore  les  ha- 
bitants (le  Silos,  quand  ils  disent  que  le 
(ils  d'un  roi  maure  fut  bajjlisé  jadis  dans 
In  grande  cuve  de  jiierre  du  baptistère  de 
l'église  abbatiale  de  Silos. 

4.  Il  est  dit  dans  ce  récit  que  les  marins 
espagnols  enduisaient  de  graisse  leurs 
navires  afin  (|u'ils  courussent  pins  vite, 
"  para  (|ue  corriessen  meior  >>  (Miraciilos, 
dans  N'ergara,  p.  173). 


LES    FRANCISCAINS    A    SILOS 


I  1  I 


septième,  d'une  expédition  de  D.  Sanche  le  Brave  contre  Algésiras, 
vers  la  fin  de  février  1286,  entreprise  que  nous  n'avons  vu  mention- 
née nulle  part  ailleurs  et  qui  est  bien  en  harmonie  avec  ce  que  Ton 
connaît  des  faits  et  gestes  de  ce  prince  '. 

D.  Jean  mourut  le  14  février  1298.  Son  tombeau,  orné  de  la  statue 
d'un  abbé,  se  trouve  près  du  cénotaphe  de  saint  Dominique  dans  le 
vieux  cloître,  avec  l'inscription  que  l'on  peut  voir  à  la  lin  de  ce  volu- 
me'.  Sur  un  fragment  détaché,  encastié  aujourd'hui  dans  le  mur  de 
l'église  au-dessus  du  sépulcre,  on  lit  en  outre  les  mots  suivants,  qui 
veulent  témoigner,  sans  doute,  de  la  noblesse  et  de  la  science  peu 
commune  de  notre  prélat  :  «  nobilts  et  pallas  iohannes  abbas  »  \ 


IV.  —  Les  dernières  années  de  l'abbé  Jean  III  furent  troublées  par 
des  querelles  assez  vives  avec  les  Frères  Mineurs,  établis  depuis  quel- 
que temps  dans  le  voisinage  de  Silos  \  Ces  religieux  auraient  voulu 
transférer  leur  couvent  dans  l'intérieur  de  la  ville;  mais  l'abbé,  qui 
avait  sans  doute  de  sérieux  motifs  pour  les  laisser  ailleurs,  n'y  voulut 
jamais  consentir.  Comme  seigneur  du  lieu,  il  en  avait  assurément  le 
droit.  Mais  les  Franciscains,  appuyés  par  une  partie  des  habitants, 
payèrent  d'audace.  Ne  pouvant  obtenir  la  permission,  ils  décidèrent 
de  s'en  passer  et  vinrent  habiter,  dans  renceint(>  du  burgus,  un  sular 
(jui  avait  appartenu  à  Pedro  Sanche/,  ancien  chambellan  du  roi 
Sanche  IV.  Ils  y  bâtissaient  bien  tratKjuillemenl  le  nouveau  couvent 
elavaient  même  installé  une  cloche,  comme  pour  mieux  affirmer  leur 
victoire,  lorsque  l'abbé  donna  ordre  à  ses  gens  de  les  en  chasser  par 
la  force '.  L'argument,  cette  fois,  lui  décisif;  mais  le  j)rocédé  était 
quelque  peu  violent,  et  les  expulsés  portèrent  plainte  devant  leur  pro- 


1.  MiraruloH  rmiianiailo».  p.  227. 

2.  Ajipendire  II.  ■<  IdsrripUoos  »,  W*  .'l.'i 
et  .16. 

3.  L«  fiiol  l'filltm  'ciiilile  f'irt  ^tin^'iilit-r 
en  cet  endroit  ;  inni»  il  rimait  a  iiiorvi-illr' 
avec  nhhoM,  et  rrla  vrai^rtiiltlabicmcnl 
aura  ■ufti  à  l'auteur  fl<*  l'rpilnfihc. 

4.  Dan»  le  lieu  np|K>!^  <lan4  la  nuilc  San 


roniinc  <laiis  la  plupart  de  leurs  ;;ranil('s 
ahbayfs,  clitTcliaiciit  à  se  (l<''cliarger  ainsi 
ilu  ministère  Ae  la  prédication  et  de* 
travaux  île  la  vie  active. 

5.  Si  le  résumé  rjue  nous  avons  encore 
d'une  iinlle  de  Itonifnce  VIII,  antérieure  à 
relie  ilu  H  aortt  1.101.  est  exact,  le»  Kf'" 
de    l'ahlié    auraient    livré  aux   llaninieH  et 


Frnnritro  ri  ipii  nlorn  portait   le  fiorn  de  détruit  le  couvent.         Il  est  plaisant  d'en- 

Suetlra  Senora  drl  l'iirnino.  Comme  nouii  tendre  ipielipies  braves  ffcn»  de  Silos,  ipii 

l'avons  dit  plii<  iiaut.  on  croit  (|u  il  y  avait  ont    ouï  |)arler  plus  ou   moiri«   va^'iieuieiil 

primitivement  m  cet  endroit  un  mona»W-re  de  ce  conllit  ilii  Ixui  vir-iix  teui|)<i,  rappel'-r 

âr    bén^dirlinea.  —  Le*  enfant*  de  saint  le*  enroprtazo»  ou  coups  de  fmiU,  échan- 

Krancfti*  y    furent    prohaldeinenl    appelée  a'"  en  cette  circonstance  entre  les  Frère» 

)>4r    le»  moine*   eut   iiii'-nie>,   ipn.  .t   Sili'>  Miucnrs  et  les  lléin-dicliiifi. 


12 


HISTOIRE    DK    L  AlUiAYE    DE    SILOS 


toctcur  luitnrol,  le  franciscain  Frère  Fcrnand,  éviMiue  de  lîurgos- 
Celui-ci  prit  l'ait  et  cause  pour  ses  confrères.  Il  exigea  de  la  part  des 
moines  une  pronij)te  réparation,  et  ne  pouvant  l'obtenir^  lanc^a  l'in- 
terdit contre  l'abbaye  de  Saint-Dominique'. 

Ces  préliminaires  étaient  indispensables  pour  comprendre  ce  qui  va 
suivre.  Au  plus  fort  de  la  querelle,  l'abbé  D.  Jean  vint  à  mourir,  et 
les  religieux  s'empressèrent  de  lui  donner  un  successeur  dans  la  per- 
sonne de  D.  Fernando  Ibanez,  sacrisle  de  l'abbaye  (1298)-.  Mais  il 
fallait,  d'après  la  discipline  ecclésiastique  alors  en  vigueur,  la  con- 
lirmation  de  l'évoque  de  liurgos'',  et  on  comprendra  que  celui-ci  ne 
fut  pas  disposé  à  l'accorder  dans  de  telles  circonstances. 

L'évèquc  étant  mort  à  son  tour,  le  12  novembre  de  l'année  sui- 
vante 1299,  les  moines  s'adressèrent  au  chapitre  et,  bientôt  après,  au 
nouvel  évoque  de  JJurgos,  D.  Pedro  Rodrigue/  Quijada.  Ce  prélat 
hésitant  lui  aussi  à  donner  la  confirmation  désirée,  l'abbé  élu  l'cnonça 
à  sa  dignité  entre  les  mains  du  pape,  qui  confia  l'élection  à  Tévêque, 
«  pour  cette  fois  seulement  »  (1301).  D.  l*edro  nomma  alors  ce  même 
D.  Fernando  Ibarez,  élu  depuis  plus  de  trois  ans  et  qui  gouverna 
pendant  près  d'un  quart  de  siècle  l'abbaye  de  Silos. 

Cependant,  la  pénible  all'aire,  cause  de  tant  de  retards,  n'était  pas 
terminée.  File  fut  portée  devant  le  grand-juge  de  Castille,  D.  Pedro 
Lopez  de  Fontecha',  choisi  comme  arbitre  par  les  deux  parties,  qui 
s'engagèrent  à  exécuter  sa  décision  sous  peine  d'une  amende  de  deux 
cents  marcs  d'argent  pour  celle  qui  refuserait  de  s'y  sounKittre. 

Les  Frères  Mineurs  estimaient  à  cent  mille  maravédis  de  la  mon- 
naie de  l'époque  les  pertes  éprouvées  par  eux  lors  de  leur  expulsion. 
C'était  beaucoup',  et  ils  durent  se  contenter  de  quinze  mille  maravé- 
dis, que  les  moines  furent  condamnés  à  payer  en  trois  annuités  le 
jour  de  la  fête  de  saint  Mal•tin^  Par  ailleurs,  les  droits  de  l'abbé  sur 


1.  Voy.  dans  lo  Recueil  (p.  .'M  2"  lahiille 
•  le  Bouiface  Vlll  du  8  août  KtOl.Elle  nous 
fournit  plusieurs  détails  intéressants. 

2.  Les  trois  bénédictins  de  Silos  (|ui 
nous  ont  laissé  au  XVI'^  et  au  XV1I«  siècle 
qucl(|ues  notices  sur  le  monastère,  nous 
(lisent  (|u';'i  la  mort  de  D.  Jean  III,  le 
(«in vent  élut  D.  Andrés  de  Quiutanar, 
alors  cellérier.  Noua  n'avons  aucune  preuve 
de  cette  assertion,  (|ue  contredit  formelle- 
ment la  bulle  de  Boniface  Vlll  citée  un 
peu  plus  haut. 


3.  Voy.  la  bulle  de  Calixte  III  (1455) 
daus  le  Recueil,  n»  497. 

4.  Lui-même  se  (jualifie  simplement 
de  <<  index  illustrissimi  doiimi  Fei'randi 
régis»;  mais  ce  prince  daus  la  confirma- 
tion du  jugement  (21  juin  1305)  l'appelle 
i<  mio  alcalic  e  mio  notario  mayor  en 
Castiella  ». 

5.  Le  maravédis  de  la  monnaie  neuve 
de  D.  Ferdinand  valait  alors  dix  deniers. 

6.  Les  Franciscains  ne  se  déclarèrent 
pleinement   satisfaits   (|u'en  1313,.  comme 


LES    FRANCISCAINS    A    SILOS 


113 


sa  ville  de  Silos  étaient  pleinement  reconnus,  et  la  sentence  se  bor- 
nait à  blâmer  l'usage  peu  mesuré  qui  en  avait  été  fait  dans  la  cir- 
constance. Les  enfants  de  saint  François  furent  toutefois  autorisés 
par  un  acte  du  26  mai  1302  à  transporter  à  leur  couvent  de  Santa 
Maria  del  Paraiso  les  matériaux  de  celui  qu'ils  avaient  commencé  à 
bâtir  si  imprudemment  à  l'intérieur  de  la  ville  '.  L'expérience  ne  fut 
pas  recommencée,  et  la  concorde  la  plus  fraternelle  régna  désormais 
entre  les  Frères  Mineurs  et  les  lils  de  saint  Benoit  -. 

Le  roi  Ferdinand  IV,  qui  occupa  le  trône  de  Castille  et  de  Léon  de 
129o  à  1312.  continua  les  libéralités  de  ses  aïeux  envers  le  monas- 
tère et  la  ville  de  Silos.  Les  onze  documents  qui  nous  restent  de  ce 
prince  et  dont  aucun  n'a  été  publié  jusqu'à  ce  jour  ^  en  sont  un  pré- 
cieux témoignage.  Ils  nous  apprennent  aussi  qu'il  fit  deux  visites  à 
Saint-Dominique.  Comme  il  nous  le  dit  lui-même,  il  vint  une  pre- 
mière fois  vers  la  lin  de  1311.  alors  qu'il  se  rendait  à  (^alatayud 
aiix  noces  de  l'infant  D.  Pedro  son  frère,  qui  épousa  le  2o  décembre  de 
cette  année  doua  Maria,  fille  de  Jaime  H.  roi  d'Aragon.  La  seconde 
visite  eut  lieu  peu  après  son  retour  en  Castille.  A  cette  occasion,  et  à 
la  demande  de  la  reine  Constance  •,  il  octroya  au  conseil  de  Silos  un 
privilège  solennel,  par  lequel  il  est  interdit  au  gouverneur  de  Castille 
et  à  ses  gens  de  pénétrer  dans  la  ville  sous  n'importe  quel  prétexte. 
Ce  privilège  est  daté  de  Santo  iJomingo  de  Silos,  le  14  janvier  1312, 
l'année  même  qui  vit  la  mort  lragi([ue  des  deux  frères  Carvajal  et  la 
lin  prématurée  du  malheureux  prince  qui  en  fut  1  auteur. 


noui  l'appreod  un  acte  du   28   février   de 
cette  iD»'iiie  aonée.  (Hecueil,  p.  365.) 

1.  Hecueil,  p.  .115. 

2.  Il  y  eut  pourtant  ttirurc  «juelque»- 
un*  de  ce»  froiiiieni»>uts  ini^vitaliles  f  ntro 
b«>n«  Toi«in«.  Parmi  le»  doiiinient<i  de»  ar- 
rhivtr*  de  Silo»  qui  en  ii^u>l^\^u^•u\.,  iiicti- 
lionnon*  une  lettre  de  ('«-dro  drr  Iharra, 
provincial  de  lOrdre  d<'«  KnTci»  .Min'-nrK, 
ordf»rr  •  •  '  -  "  '  • 'MU  du  rouvent  de 
f?an  I  .  .  .*  d«!  n<'  plu»  i;ulr«'r 
•  n  proccMion  dan*  lenceinte  de  la  ville 
»an*  MUf  '  '  '  "■■  du  itc-i|fn<-iir 
al»)»"-.  — '-■  .  cil  niK'iiiro 
eonvento  d«  i^an  Kranritco  de  (ilincdo,  a 
-'  '  '  lo  rn  la 
'  ^  .  ,  jIo  ({cne- 
ral.  •  {^rch.  dt  Sitôt,  A.  xxivii,    37,  ori- 


ginal,   »rcim    plai|ué  avec  cette  légende  : 

PROVI.NTIA  BEATE  MAHIK  DE  C0.\CKPTI()NE).  —  Le 

ciiiivcnl  de  .San  Francisco  a  existé,  comme 
l'.'ibhaye  de  Saint-Dominique,  jusqu'en 
1835.  l/édilice,  dont  les  solides  murs  en 
liellcs  pit-rres  de  taille  sont  encore  debout, 
n'a  ah-xiiumcnt  rien  de  r<>mar(|ual)le.  Il 
vient  <l  T'Irc  acliclc  i^cn  IH'.t2i  par  !(•«  nou- 
veaux bén/rdictius  de  SiloH,  qui  espèrent 
piMivoir  N'  rcslaiiriT  quelque  jour. 

3.  lu  ont  iiièiiii-  iM'Ii.ippé  aux  patientes 
rerhcrrhe*  du  savant  et  consciencieux  his- 
torien I).  Antonio  Iteii.'tvideii.  (|iii  dans  mou 
grand  ouvrage  intitule  ;  MniiondH  dr  l) . 
AVrnf/n//r; /F(lMaO),  A  voulu  rr'-unir  tous  les 
actes  ('nitiiu'*  de  ce  prince. 

4.  Olle  princesse  •'•lait  (il'-  ■'■•  -  inii- 
Klisabeth,  reine  de  Portugal 


I  1  ï  IIISTOIKE    Uli    LABBAVE    DE    SILOS 

Les  troubles  qui,  malgré  l'énergio  de  la  régente  Maria  de  Molina  ', 
avaient  signalé  les  premières  années  du  règne  de  I).  Ferdinand,  se 
firent  particulièrement  sentir  à  Silos  et  dans  les  environs.  J'armi  les 
puissantes  familles  alors  en  pleine  révolte  contre  leur  souverain,  se 
signalait  celle  des  Lara,  dont  les  châteaux  forts  dominaient  la  contrée 
et  que  son  union  avec  Diego  de  Haro,  seigneur  des  provinces  bas- 
ques, rendait  encore  plus  redoutable. 

Malgré  un  si  dangereux  voisinage,  la  ville  de  Silos  demeura  fidèle 
à  la  cause  du  roi  et,  pour  se  mettre  à  l'abri  d'un  coup  de  main,  se  hâta 
de  restaurer  ses  vieilles  murailles.  Mais  la  partie  était  trop  inégale, 
et  elle  dut  payer  par  de  durs  sacrifices  sa  résistance  aux  fauteurs  de 
la  guerre  civile,  lîien  que  nous  ne  connaissions  pas  dans  leurs  détails 
les  conséquences  de  cette  fière  et  généreuse  attitude,  les  privilèges 
accordés  par  1).  Ferdinand  à  Silos,  à  titre  de  compensation,  nous 
ap[)rennent  que  le  bourg  fut  plusieurs  fois  saccagé.  Bon  nombre  d'ha- 
bilants,  chassés  par  la  misère,  durent  même  abandonner  leur  foyei" -. 

L'abbaye  eut  encore  de  généreux  bienfaiteurs  à  cette  époque.  Il 
convient  de  mentionner  au  premier  rang  D.  Lope  Diaz  de  Haro,  fils 
de  ce  même  Diego  de  Har-o,  dont  nous  venons  de  parler.  Pour  rache- 
ter sans  doute  les  torts  de  son  père  envers  saint  Domini(iue,  il  fit  don 
à  l'abbaye,  par  un  acte  du  liO  janvier  1308,  de  tout  ce  qu'il  possédai! 
sur  le  territoire  de  Silos  et  dans  les  deux  hameaux  voisins  de  Tabla- 
dillo  et  de  Pefiacova". 

Mentionnons  aussi  D.  Pedro  Gonzalez  de  Koa,  grand  chambellan 
d'Alphonse  XI,  lequel  par  une  charte  de  1'H2  laissa  au  monastère 
toutes  ses  terres  de  Quinlana  del  Pidio  '.  —  Les  trois  frères  Ferrant, 
Diego-Alfonso  et  Sancho  Ladron  de  Hojas  firent  plus  encore.  L'abbé 
de  Silos  avait,  en  1313,  confié  aux  deux  premiers  la  garde  de  plusieurs 
villes  et  bourgades  dépendantes  de  Saint-Dominique.  En  vertu  d'une 
charte  du  2  août  1317,  par  la(iuclle  ils  choisissent  leurs  sépultures 
dans  l'église  al)batiale,  ils  offrirent  aux  bénédictins  leur  seigneurie  de 
Uueso  avec  toutes  ses  dépendances  '. 

1.  Cette  reine,  uiu-  des  plus  illustres  i.  IhUl.,  p.  XSH.  —  Le  texte  eu  est  perdu, 
qu'ait  jamais  eu  l'Espagne, viut  à  Silos  vers  '6.  Ibicl.,  p.  341.—  Le  domaine  de  Buesu 
i:i08.  VoY.  la  charte  du  10  novembre  de  était  voisin  d'Kspoja,  où  s'éleva  plus  tard 
cette  année.    Hi'ci/cil,  |).  :t:tO.)  un    célèbre    nioiiastèi'c    de    liiéronyuiites, 

2.  Voy.  ^iir  tf)ut  ceci  les  chartes  royales  dont  l'église  encore  debout  renferme  de 
du  '.)  et  du  12  mars  IIÎOS  et  celle  du  2G  juin  ma^niiu|ues  tombeaux  de  la  Heuaissance. 
i:t()f).  ilteciieil,  p.  ;t20,  321  et  325.)  Cette  é;,'lise,  située  dans  une  contrée  à  peu 

3.  Hecueil,  p.  326.  près  ignorée  et  d'un  abord  assez  difficile, 


LES    FRANCISCAINS    A    SILOS  llo 

Terminons  cette  notice  des  quelques  faits  qui  ont  trait  à  l'abbatiat 
de  D.  Fernando  par  la  mention  de  plusieurs  documents  pontificaux 
de  la  même  époque,  se  rapportant  à  l'histoire  de  notre  abbaye.  Outre 
les  deux  bulles  de  Boniface  VIII  alléguées  ci-dessus,  nous  en  trouvons 
trois  de  Clément  V  et  une  de  Jean  XXII,  qui  en  octroya  encore  six 
autres  dans  la  suite.  Deux  des  bulles  de  Clément  V  sont  relatives 
aux  interminables  et  fastidieux  procès  des  clercs  de  l'église  de  San 
Pedro;  l'autre  est  une  bulle  de  protection'.  Quant  à  celle  de 
Jean  XXII,  elle  accorde  une  indulgence  de  cent  quarante  jours  en 
faveur  des  fidèles,  qui  visiteront  l'église  priorale  de  Xuestra  Seùora 
de  Duero,  dépendance  du  monastère  de  Silos  '. 

La  date  précise  de  la  mort  de  D.  Fernando  ne  nous  est  point 
connue;  mais  un  acte  du  20  mars  K124  nous  apprend  que  l'abbaye 
était  alors  vacante,  et  vraisemblablement  depuis  fort  peu  de  temps  '. 

était  à    l'époque   où    nous  l'avons  visitée  1.  Recueil,  p.  331-333. 

1886    dans    un  état   d'abandon  vraiment  2.  Ibid.,  p.  340. 

déplorable.  3.  Ibid.,  p.  344-345. 


IIP  PARTIE 


^  ^ 


SILOS    DEPUIS    LA    BULLE   «   BENEDICTINE  » 

jusqu'à  son  (MON  A  l.\  COMiKÉGATlON  DE  SAlNT-BENOÎT  DE  VALLADOLII) 

(1335-1512) 


CHAPITRE    PREMIER 


D.  Jean  IV  et  la  réforme  bénédictine   1325-1349^ 


I.  D.  Jean  IV;  décadence  de  l'Ordre  bénédictin.  -  II.  La  bulle  ■  bénédictine  >•; 
l'abbé  de  Silos  est  chargé  de  l'exécution  de  la  bulle  en  Castille.  —  III.  La 
visite  ;  état  détaillé  de  l'abbaye  de  Silos  en  1338.  —  IV.  Les  •  défenseurs  •> 
laïques  des  propriétés  du  monastère. 

I.  —  On  a  beaucoup  écrit,  el  parfois  avec  peu  de  mesure,  sur  le 
relàchemenl  des  moines  au  treizième  siècle  et  au  siècle  suivant.  Des 
historiens,  d'ailleurs  très  bien  intentionnés,  semblent  s'être  complu  à 
nous  en  tracer  un  tableau  chargé  des  plus  sombres  couleurs,  et  ont 
laissé  aller  leur  plume  à  des  exagérations  vraiment  surprenantes.  Ils 
paraissent  avoir  oublié  e.i  cette  occasion  que  quelques  canons  de 
conciles  ou  quelques  lettres  pontilicales  blâmant  des  abus  restreints, 
ne  donnent  point  le  droit  de  conclure  à  un  désordre  universel. 

Toutefois,  il  faut  bien  en  convenir,  l'antique  ferveur  avait  diminué, 
ladiscipline  primitive  s'était  adoucieetla  sèvcdu  vieil  arbre  bénédictin 
avait  perdu  de  sa  vigueur.  Des  cloîtres  qui  abritaient  encore  les  fils 
de  saint  Denoit,  ne  sortaient  plus  ces  essaims  d'aptMres,  de  docteurs 
et  de  p(mlifes,  (jui  furent  pendant  des  siècles  la  gloire  la  plus  pure  et 
la  plus  grande  force  de  l'Eglise.  Le  onzième  et  bi  douzième  siècle 
avaient  vu  I  apogée  des  ordres  monastifjues.  Dès  le  treizième  siècle,  la 
décadence  est  évidente,  el  malgré  la  Icnlalivc  du  concile. de  Latran 
121."»  el  de  plusieurs  autres,  elle  n»'  l'ail  «juc  s'accentuer  de  jour  en 
jour.  Quelques-unes  des  notions  fondamentales  de  la  vie  religieuse, 
telle  que  l'a  voulue  saint  Itenoit,  s'oblitèrent  peu  à  pm  ;  piu-^icnrs 
même  ont  à  peu  près  complètement  disparu,  (l'est  aiii>i,  pai' cxciiiplr, 
que  les  oilices  elaiistraux  tendent  à  devenir  prescjue  partout  de  simples 
prébendes  :  atteinte  grave,  portée;  n(»n  j»as  seuletneul  à  la  jiauvreli' 
religieuse.  mai<>  plus  t>ricore  h  l'aulurité  de  raid»'-,  et  par  là-mème  à 
la  vie  de  famille,  base  eflHontietle  de  toute  institution  mnnasli(|ue. 

D  autre  part,  les  éluder  sacré«'s  ne  sont  plus  cultivé-es  avec  le  uièuie 


120 


HISTOIRE    DE    L  ABBAYE    DE    SILOS 


zèle  qu'autrefois,  et  Tou  voit  en  môme  temps  l'influence  sociale  des 
moines  céder  devant  celle  des  ordres  mendiants,  nouveaux  encore  et 
tout  remplis  de  l'esprit  de  leurs  saints  fondateurs  '. 

C'est  dans  ces  circonstances  que  le  pape  Benoît  XII,  ancien  abbé 
de  Fonfroide  au  diocèse  de  Narbonne,  tenta  de  rappeler  l'Ordre 
bénédictin  à  ses  glorieuses  traditions.  11  commeiu'a  pai*  la  réforme 
cistercienne  qui  lui  tenait  plus  à  cœur,  et  pour  laquelle  il  écrivit  le 
12  juillet  133o  la  Constitution  Fn/f/fiis  siciit  Stella. 

II.  —  Dès  Tannée  suivante  (20  juin  1336),  il  publiail  la  célèbre 
Constitution  connue  sous  le  nom  de  bulle  bénédictine,  qu'il  adressa  à 
tous  les  moines  noirs,  c'est-à-dire  à  l'Ordre  bénédictin  proprement 
dit  ".  Nous  n'avons  pas  à  nous  occuper  ici  des  résultats  généraux  des 
travaux  du  pape  pour  la  réforme;  ce  serait  sortir  des  limites  de  ce 
travail  et  nous  aventurer  sur  un  terrain  encore  trop  peu  connu. 
Nous  rentrons  pleinement  dans  notre  sujet  en  disant  ici  en  quelques 
mots  ce  que  produisit  la  bulle  bénédictine  sur  les  monastères  de 
(iastille  et  en  faisant  connaître  le  rôle  que  joua  l'abbé  de  Silos  dans 
cette  importante  affaire.  C'est  en  elfet  au  nouvel  abbé  de  Saint- 
Dominique,  D.  Jean  (juatrième  de  ce  nom,  que  IJenoît  XII  confia 
l'exécution  de  cette  délicate  tentative  dans  la  province  de  Tolède '. 
Il  lui  adjoignit,  comme  collaborateur,  l'abbé  de  Saint-Pierre  de  Car- 
dena,  D.  Joban  del  (]ampo. 

Par  une  bulle  du  13  décembre  1330,  il  cbargc  les  deux  prélats  de 
convoquer  en  chapitre  tous  les  abbés  de  la  province,  d'y  donner 
communication  de  la  Constitution  pontificale  touchant  la  réforme,  et 
de  faire  ensuite  en  personne  la  visite  de  chacune  des  abbayes.  La 
réunion  solennelle  ordonnée  j)ar  In  pape  eut  lieu  l'année  suivante 
dans  le  monastère  de  Saint-Jean  de  Hurgos,  qui  dépendait  encore  à 
cette  époque  de  l'abbaye  française  de  Cluny.  On  ne  sait  malheureu- 


1.  Celte  époque  uo  fut  pourtant  pas 
sans  gloire,  pour  l'ordre  raonasli(iue.  Les 
saints  et  les  lettrés  y  sont  encore  uom- 
brcux.  Voy.  sur  tout  cela  :  IJiicelin,  Anna- 
liinii  Henedic/inorum,  pars  lia,  p.  18-79  ; 
Ziegelbauer,  Hisloria  rei  lilteruriie  Oïdinis 
sanrli  lienrdicli,  passim,  cl  Vllisloire  lillé- 
raire  de  la  France,  t.  .\\1\',  p.  "li-oQ  et 
p.  .'JOS-aiO. 

2.  BtiUariitm  romanum,  édition  de  Turin 


(1859),  t.  IV,  p.  348-387.  —  Le  5  décembre 
1340,  Benoît  XI 1  publia  une  «  déclaration  » 
sur  certains  chapitres  de  la  huile  de 
1336.  Voy.  le  texte  de  ce  document  dans 
le  Bullaire  {Ihid.,  p.  462),  et  dans  le  Miscel- 
laiiea  de  Bahize  (édit.  de  Mausi,  Lacques, 
1761-1764,  t.  IV,  p.  24). 

3.  On  trouvera  dans  le  Recueil  des  char- 
tes de  Silos  {p.  372-376)  le  texte  de  la  lettre 
pontificale  adressée  à  l'abbé  de  Silos. 


n.     tEAN    IV    ET    LA    RÉFORME    BÉNÉDICTINE 


\2{ 


sèment  rien  de  ce  qui  y  fat  décidé,  les  actes  de  cette  assemblée  ayant 
échappé  jusquici  à  toutes  les  recherches. 

III.  —  A  la  suite  du  chapitre  provincial,  les  abbés  de  Silos  et  de 
Cardeiia  procédèrent  à  la  visite  régulière  ordonnée  par  le  pape.  Ils 
commencèrent  par  Saint-Jean  de  Hurgos,  le  8  du  mois  de  mars  1338, 
et  parcoururent  successivement  les  divers  monastères  de  la  pro- 
vince '.  Les  actes  dressés  au  cours  de  ces  visites  renferment  les 
comptes  détaillés  de  vingt-neuf  abbayes  ou  prieurés-,  ^sous  en  avons 
trouvé  une  copie  authentique  dans  les  riches  archives  de  la  Congré- 
gation de  Saint-Benoit  de  Valladolid,  aujourd'hui  à  labbbaye  de  Silos. 
Ces  documents,  qui  nous  donnent  l'état  des  recettes  et  des  dépenses 
de  chaque  monastère,  sont  dun  grand  intérêt  pour  l'histoire  de  la 
propriété  monastique  à  cette  époque.  Ils  nous  fournissent  aussi  des 
renseignements,  qu'on  trouverait  difficilement  ailleurs,  sur  les  usages 
et  les  coutumes  des  abbayes  bénédictines  de  la  péninsule  au  XIV 
siècle.  On  en  jugera  par  les  actes  de  la  visite  de  Silos,  que  nous 
avons  cru  devoir  publier  intégralement  dans  notre  Recueil,  malgré 
leur  extrême  longueur  ^ 

La  communauté  se  composait,  au  21  avril  1338,  de  l'abbé  et  de 
trente  moines.  Les  revenus  de  tous  les  biens  du  monastère  étaient 
répartis  entre  la  mensc  abbatiale  et  les  divers  officiers,  dont  voici  la 
liste,  d'après  l'ordre  qui  leur  est  assigné  dans  le  document  lui-même  : 
le  cellérier,  le  majordome,  l'hospitalier  \  le  cuisinier  ',  le  chani- 
brier.  l'infirmier,  le  sacristc  et  le  sous-prieur  ". 


1.  I.c  liiiiir'»  il-'  t-l;ii<'iit  ;i  Ohurëiien.  où 
il»  troiivVTent  il  nioiric^,  iid  convers  et 
il  lerTiteurs  ;  le  I5«  à  ()7ta  Ttî  moines)  ; 
|»ru  apr»'»  \  Snntfi  Mniin  de  HornUlos  jp 
prieur  fl  un  faciiilnT.  ;  le  20,  a  Sun  luH 
de  Carrion    2U  moine*;  ;  le  2i,  à  Sahai/un 

Sfint  Farfunt,  .'Il  moin)-»  ;  le  21  avril,  à 
Silo*  ;  le  Ik,  à  Arlnnza  (20  moincN/  ;  le  2r>, 
•  Cardehn  liK  nu>u\f%  . 

2.  Le<  pieuré*  ilépen<i'tnt«  de  San 
Zoil  de  CUrrion  el  de  .Sil<ii  iianf  Sautn 
Maria  ue  Diif-ro  oui  Hi-  omiN.oo  ue  «ail 
pour  (|uel«  motif». 

'i.Herueildru  rhnrtu  ilf  l'afih/ii/ede  Siton, 
p.  Slfr-iM. 

4.  Peul-AIre  eierrnit-il  la  rhar^e  d'hAtc- 
lier.  Mais,  à  biloa,  il  «-Init  p/irliculi/;remriit 


<lfi<lint;  au  gouverDcuienf  de  riiùpital,  (|ui 
il)'-peuilait  lie  raliitaye  ••l  dans  lequel  les 
malades  recevaient  l'assistance  des  niuinos 
et  de  (pi*li|ue-i  per-'oimes  dilit^ciites  cl 
pieuses  nouiim-es  direrlj-nieut  par  l'ablic 
Voy.  la  sentence  du  28  février  1251,  dans 
le  Heciifil,  p.  20.'»,  Mole  2. 

'i.  Uien  entendu  (|uc  ce  cuisinier  ne 
faisait  pas  la  cui'ine  ;  il  se  coiilenlail 
d  adminiflrer  les  revenus  de  cet  ofllce.  Il 
est  (|u)'<>lion  un  peu  plus  loin  des  niisi- 
ni<-ri  propi'fiiifnt  dits,  jcNtpK'N  rlaimt  au 
nonilire  de  cinq. 

<>.  In  acte  du  21  mars  in.'M  nous   donne 
les  noms  des  oriicirrs  du  monastcrr  à  i-i-llc 
date,  V.i.v.  le  Hfrued  (p.  363-.l64i  el    I  \|i 
pcndice  V  du  présenl   volume. 


I2â  IIISIOÏKK    l)K    i/aHUAVË    Dli    SILOS 

Voici  un  simple  aperçu  des  receltes  et  des  dépenses  de  la  mense 
abbatiale,  qui  fournissait  aux  frais  généraux  des  religieux  : 

Recette  en  blé,  1.130  boisseaux.  Dépense,  4.30o. 

Hecette  en  seigle,  613  boisseaux.  —           368. 

Hecelle  en  orge,  780  boisseaux.  —            769. 

Jiecette  en  vin,  l.ooO  cruches'.  —         3.620. 

Hecettte  en  argent,  lO.olO  maravédis.  —       17.990. 

Tout  compris,  l'abbé  avait  un  revenu  de  24.534  maravédis,  alors 
(jue  les  dépenses  s'élevaient  à  28.474  maravédis.  En  retranchant  au 
premier  chiffre  la  somme  de  3.3o2  maravédis,  qui  représentait  le 
revenu  des  propriétés  alors  en  friche  ou  grevées  d'hypothèques, 
le  budget  de  la  mense  abbatiale  accusait  un  déficit  annuel  de 
7.292  maravédis. 

Les  comptes  des  ollices  énumérés  plus  haut  sont  à  l'avenant  et  se 
cbilfrent  presque  tous  par  un  excédent  de  dépenses. 

Les  circonstances  critiques,  dont  l'Espagne  venait  à  peine  de  sortir, 
o\'pli(juent  pour  une  bonne  part,  l'état  |)eu  florissant  des  finances  du 
monastère  de  Sainl-Dominicjuc  de  Silos  pendant  la  première  moitié  du 
XIV*  siècle.  Deux  longues  minorités  avaient  marqué  cette  période  et 
donné  occasion  à  des  révoltes  sans  cesse  renouvelées-.  Les  troubles  et 
les  guerres  civiles  ne  finirent  malheureusement  point  avec  la  minorité 
d'Alphonse  XI  (1324),  et  ce  n'est  que  douze  ans  plus  tard,  qu'à  force 
(riuibilelé  et  de  courage  le  jeune  monarque  parvint  enfin  à  ramener 
le  calme  dans  ses  Etals. 

Après  quelques  princes  de  sang  royal,  le  seigneurie  plus  turbuloni 
et  aussi  le  plus  redouté  de  toute  la  Castille  fut  Juan  Nuiiez  de  Lara, 
(jui  avait  fait  de  Lerma  son  quartier  général,  et  dont  la  petite  armée 
déjoua  pendant  des  années  tous  les  elîorts  des  troupes  royales.  C'était 
un  dangereux  voisinage  pour  Silos.  En  1333  ,  Juan  Nuhez  fit  ravager 
le  pays  par  ses  soldats  dont  rien  n'arrêtait  les  excès  et  les  rapines. 
L'année  suivante,  le   roi  se  présenta    en    personne  devant  Lerma. 

i.  En  espagnol  cânlaras.  —  La  cântarn,  actes  d'Alphonse  XI,  fut  d'aller  en  personno 

^Hjuivaut  à  16  litres  environ.  Elle  se  payait  mettre  le  siège  devant  la  forteresse  de  Val- 

alors  de   deux  à  trois  maravédis,  d'après  denehro,  occupée  par  une  troupe  de  ban- 

notre  document.  dits.  11  emporta  la  place  d'assaut  et  fit  pa=- 

2.  Le  brif,'an(lage  se  donnait  aussi  lil)re  ser  au    fil  de    l'épée    cette    garnison    d'un 

carrière,  et  l'on   sait  qu'un   de»    premiers  )u)uveau  genre. 


D.     lEAN    IV    ET    LV    RÉFORME    BENÉDICTINF. 


12.'? 


qu'il  n'osa  attaquer,  et  ce  uest  qu'en  1336  qu'il  réussit  à  soumettre 
cette  place  forte,  à  la  suite  d'un  siège  de  plusieurs  mois  '. 

Il  est  aisé  de  comprendre  ce  que  l'agriculture  eut  à  souffrir  au 
milieu  de  pareils  désordres.  Dans  beaucoup  de  lieux,  les  colons  déser- 
taient la  campagne  qui  ne  leur  offrait  plus  aucune  sécurité;  plusieurs 
même  gagnaient  quelque  caverne  dans  les  sierras  voisines  et  se 
joignaient  aux  bandits  qui  infestaient  la  contrée.  Ailleurs,  ils  avaient 
dû  suivre  leurs  seigneurs  à  la  guerre,  et  de  très  vastes  territoires, 
autrefois  fertilisés  par  le  travail,  restaient  complètement  abandonnés-. 

Mais  les  troubles  civils  n'étaient  pas  la  seule  cause  de  la  pauvreté 
relative  des  moines  de  Silos.  Leurs  charges  multiples  l'expliquent 
mieux  encore,  et  il  sera  facile  de  s'en  faire  une  idée  en  voyant  ce  qui 
se  dépensait  alors  en  aumônes,  en  procès  et  surtout  pour  l'entretien 
des  nombreux  serviteurs  du  monastère.  —  Il  y  avait  plusieurs  sortes 
d'aumônes.  Les  unes  étaient  destinées  à  la  léproserie  de  Saint- 
Lazare,  les  autres  à  l'hôpital  \  d'autres  enlin  aux  pauvres  et  aux 
nécessiteux  de  tout  genre  *.  Nous  devons  ajouter  à  ce  budget  de  la 
charité  celui  des  hôtes,  qui,  malgré  la  position  dillicilement  abordable 
du  monastère,  étaient  fort  nombreux  à  cette  époque.  Il  fallait  chaque 
année  prélever  pour  eux  sur  les  revenus  de  la  mense  abbatiale  plus 
de  100  mesures  de  froment  et  36o  côntaras  de  vin  (environ  .').()()(! 
lilresy.  Leurs  montures  consommaient  l'iO  mesures  d'orge. 

Les  procès  en  cour  de  Rome'  ou  devant  le  tribunal  du  roi  de 
Castilli'  occasionnaient  aussi  de  grosses  dépenses.  l*our  y  faire  face. 
1  abbé  se  vit  assez  souvent  contraint  d'enifirunter  des  sommes 
importantes    et  de   mellre   en  gage   (juebjues-uns  de   ses   meilleurs 


1.  Oo  trouve  dius  Ip-i  archives  de  SiloD 
(niB.  I,  fol.  116,  et  ujs.  13.  p.  l'J  ,  deux  ph- 
Tilégen  octrnyJ**  par  Alphonse  XI,  de  son 
ramp  de  Leriiin  m  fl  renl  ilr  nofirr  Lenna 
\a  premier  a  trait  aux  milities  d'Alienza 
(12  août  ■  •  ■  it  un  ait.-  *»n  faveur  de 
l'abbaye  <  <  mic  de  .>arrniiiciiia  |ir<'H 
de  Pefiafiel  O»  a<iiit,. 

2.  V(iii-i,    p-ir  lie    (lil     (le   l;i 

rirbe  pr<ipri<  i  i  de  vimti- de 

Silof  de  133M  :  •  Ki  hercdaniiento  que  avc- 
iiio«  en  iliipro  etin  hTinli-a,  no  lu  Ubra 
nini<iia<>,  i|ue  uon  falUinot  quien,  por 
t  Itou  de  la  iriierra.   •  iHecurit,  p.  :{R6.i 

■1.  hur  cet  bApit«l,  nty.  ri-<lriiu«,  p.  'J4. 
—  A  la  date  on  nou)i  aoininfii  arrivé»,  Jeux 


religieux  du  uionnfltèrc  »'y  dévouaieut  uu 
soin  des  panvrr-»  et  des  voyageurs.  Voy. 
au(>i»i.  pour  l'anm-c  i;n'.),  le  Herueil,  p.  h'M't. 

4.  Outre  i<'s  pauvret*  ordinaires,  ialibé 
donnait  tous  les  jours  à  uiaugcr  à  (|uatre 
n)i-ndiaiit«>  dan'S  hcs  ap|iarU-nirnts  privés. 
On  Mourri<>aiL  tin^*\  jilusicur'^  recluses,  c) 
quatre  enfants  t-lev/'H  gratuitemenl  il.ins  le 
nionaî'Iere  luiilrn  fin»  os  i/iii/inllos  ifiir  sr 
rriiin  jinr  Ition  ,  sans  eiuupler  les  pauvre-J 
honteux  auxquels  on  venait  diserétenu-nl 
on  nuir  \dy.  ^ur  tout  ceci  laele  de  vi- 
nite  di;  l.'jaH    lierin-il.  p.  ;i7fi). 

°i.  Ils  r4)6t^-rent  2000  uiarav^-dis  en  <:<.'I7. 
\.v  ceim  annuel  ilit  au  Saint-Siège,  était  de 
120  uinrnvedii.  Voy.  ci-dcs«u»,   p.  80.  noie, 


\'lï 


HISTOIRE    Dli    l'aBUAVE    DE    SILOS 


domaines.  La  liste  que  nous  en  donne  l'acte  de  visite  est  à  cet  égard 
tristement  éloquente '. 

Cependant,  après  l'entrelicn  de  la  communauté,  les  frais  les  plus 
considérables  avaient  pour  cause  la  présence  dans  l'abbaye  d'un 
nombre  de  serviteurs  qui  nous  étonne  et  que  ne  connaissent  guère 
les  moines  de  nos  jours.  Sans  compter  ceux  qui  étaient  employés 
aux  travaux  des  champs,  le  monastère  avait  alors  à  son  service 
ordinaire  plus  de  soixante  domestiques.  En  voici  une  énumération 
sommaire  : 

Huit  familiers  ou  serviteurs  privilégiés  ;  -  —  le  încri/io,  juge  ou 
officier  de  justice  de  l'abbé;  —  le  serviteur  de  ce  mérino  ;  —  un 
procureur  ou  chargé  d'alîaires  à  Burgos  ;  —  le  serviteur  de  ce  procu- 
reur ;  —  plusieurs  collecteurs  des  tailles;  —  deux  portiers'';  de 
plus —  le  portier  de  l'abbé  ;  —  un  tailleur  ;  —  le  chambrier  de  l'abbé; 
—  deux  cuisiniers  ^  de  la  communauté  ;  de  plus  —  le  cuisinier  de 
l'infirmerie;  —  les  deux  cuisiniers  de  l'abbé  et  des  hôtes'; —  un 
barbier,  dont  l'office  principale  était  de  saigner  les  moines  à  des 
époques  déterminées;  —  quatre  hommes  chargés  du  four*^  ;  —  le 
valet  d'écurie  de  l'abbé  ;  —  les  quatre  muletiers  de  l'abbé  ;  —  les 
huit  courriers  de  l'abbé  ;  —  les  trois  serviteurs  du  cellérier,  préposés 
aux  travaux  sous  sa  direction  ;  —  plusieurs  hommes  chargés  de 
recueillir  les  oITrandes  faites  à  saint  Dominique  '  ;  —  un  garde  ;  — 
les  deux  serviteurs  du  majordome  ;  —  trois  gardiens  des   vignes  ; 


1.  Les  comptes  de  l'abbaye  de  San  Pedro 
il'Arlanza,  située  dans  le  voisinage  ininié- 
liiat  de  Silos,  témoignent  sous  ce  tlcrnier 
rapport  d'une  situation  beaucoup  plus 
lamentable  encore. 

2.  Ces  familiers  jouissaient  île  quelques 
avantages  de  la  vie  religieuse  et  n'en 
avaient  pas  les  étroites  obligations.  L'acte 
les  appelle  indistinctement  racloneros  ou 
l'amiliores.  Ils  pouvaient  vivre  hors  du 
monasti're,  et  nous  voyous  parfois  ce  titre 
donné  à  des  femmes  (Conoptes  de  Cardeûa: 
"  A  una  racioncra,  doze  fanegas  de  trigo  :  a 
otra  raciouera  »,  etc.)  On  y  trouve  même 
des  personnes  mariées.  (Voy.  plus  loin 
Vlii.scription,  n"  (il.  Cf.  f^as  siele  Parlidas 
d'.Vlplionse  le  Savant,  Part.  1,  tit.  31, 
leg.  7;  et  Herganza,  t.  I,  p.  276). 

3.  «  El  nno  de  la  pucrta  mediana,  el  olro 
de  la  puerta  mayor  <■  iliccueil,  p.  379). 


4.  Au  XIII»  siècle  ces  cuisiniers  étaient 
déjà  des  laïques  salariés.  Voy.  Pero  Ma- 
rin, Miraculos,  dans  Vergara,  p.  228. 

!).  Il  ne  faut  pas  oublier  que  les  servi- 
teurs donnés  à  l'abbé  avaient  en  m^mc 
temps  le  soin  des  hôtes.  Ceux-ci,  en  efl'cl, 
]irenaient  leurs  repas  dans  le  logis  abbatial, 
ou  tout  au  moins  recevaient  leur  nourriture 
de  la  cuisine  de  l'abbé. 

6.  <i  Quatro  omncs  de  prestino,  nno  (|ue 
trac  lena.  dos  que  cuezen,  e  un  porque- 
rizo.  >' 

7.  Ces  offrandes  étaient  assez  importan- 
tes, d'après  le  détail  que  nous  en  doiim^ 
l'acte  de  visite,  et  provenaient  parfois  de 
contrées  très  éloignées.  11  en  est  déjà  (jue«- 
tion  dans  l'Ordonnance  du4novembrcl260, 
où  l'on  trouvera  en  même  temps  la  men- 
tion de  (lucUpies  serviteurs  séculiers  de 
l'abbaye.  [Recueil,  p.  234.) 


1).     JEAN    IV    ET    LA    REFORME   BENEDICTINE 


123 


—  plusieurs  jardiniers  ;  — un  maître-berger  ou /•«'éafl^a/i  ;  —  l'aide  du 
raaitre-berger. 

Tout  ce  monde  recevait  un  salaire  proportionné  aux  services  de 
chacun,  et  l'on  conçoit  que  la  note  atteignit  un  chiffre  très  élevé  \ 

Nous  nous  sommes  arrêtés  trop  longtemps  peut-être  sur  les 
comptes  dressés  lors  de  la  visite  régulière  de  1338  ;  mais  c'est  le  seul 
document  de  ce  genre  un  peu  ancien  qui  nous  reste,  et  il  nous 
parait  de  quelque  importance  pour  l'histoire  de  l'abbaye  de  Saint- 
Uominique  de  Silos. 

Quant  aux  autres  résultats  de  la  Constitution  de  Benoit  Xll  et  de 
*esetTorts  pour  ramener  à  leur  ferveur  première  les  ordres  monastiques 
en  Espagne,  nous  en  avons  à  peine  trouvé  quelque  trace  ■.  Il  est  à 
croire  qu'après  les  améliorations  opérées  parle  chapitre  de  1337  et 
la  visite  canonique  de  1338,  on  ne  parla  plus  guère  de  réforme  \ 
Klle  devait  venir  par  une  autre  voie,  et  nous  aurons  plus  tard 
l'occasion  d'en  dire  quelques  mots. 

L'abbé  D.  Jean  IV,  qui  fut  avec  l'abbé  de  (lardeiui  le  princi[)al 
instrument  de  cette  tentative,  gouverna  le  monastère  pendant  près 
de  vingt-cinq  ans.  Le  siège  abbatial,  on  l'a  vu  plus  haut,  était  en  elfet 
vacant  le  20  mars  1324.  et  le  nom  de  D,  Jean  nous  apparaît  pour  la 
première  fois  sur  une  charte  du  o  novembre  132.").  Nous  le  trouvons 
en  dernier  lieu  sur  un  reçu  de  1347.  Toutefois,   le  P.  Huiz  nous  dit, 


1.  L'acte  de  visite  contient  le  détail  de 
la  paye  assiguée  à  chacun.  .Nous  y  trou- 
vons in^me  ce  que  coûtaient  les  tourteaux 
destinés  aux  chiens  du  monastère  :  <  \  ios 
perro*.  \2  aluiudes  de  centeno  >>  {Recueil, 
\t.  390^.  —  <»n  pe-it  voir,  pour  se  faire 
•|ueli|ue  idée  des  salaires  au  xiv*  si<cle  en 
Kspagne,  et  à  Silos  en  particulier,  l'Or- 
■  I  royale  de  Pierre  le  Cruel, 
pr  ^  H-e  à  Valladrdid  le  2  novembre 
1351.  Elle  a  été  imprimée  dans  les  Corle$ 
rie  lu»  antiqiio%  reiuon  île  l.eon  y  île  ('ax- 
titla,  pulilicadas  por  la  reni  Acadcuiia  de 
Utlitloriaitome  II.  p.  Il (•124  . 

2.  Bergan/a  t.  II.  p.  '2\li  mentionne  un 
eliapitre  provincial  des  aldiés  de  (distille, 
tenu  au  monast<-re  de  San  Salv/idor  d  Ofia 
en  Tannée  1392.  —  (iepuiimo  de  Nehreda, 
dans  sa  \ofire  wanuirritr  p.  18  ,  parle 
aussi  d  un  autre  eh.ipitre  provincial  tenu 
k  Arlanza  vers  le  milieu  du  iv*  siècle  :  •  Kl 
abad   de   Hilos    U     Juan    celebro  capitulo 


con  sus  priore.«,  como  se  lé  uiando  en  el 
capitulo  provincial  «lue  se  celebro  en  .\r- 
lanza  ». 

i.  Du  reste,  les  successeurs  iuiinédiats 
de  IJenolf  Xll  ne  niontrt^rent  pa?,  sur  ce 
pi)iiil,  le  uii'iiie  zi'le  <|ne  raiicieii  abbé  de 
K'iiifri'iile.  Dés  la  |)reini<re  anin-e  de  son 
ponlilicat  (1342),  Cli-ment  VI  modifiait  dans 
le  «en*  de  la  douceur  la  Cunslilulinii  in-ne- 
dictine.  •■  l'onlifex,  Cun^lilutionis...  edilie 
super  reriirmalioiie  monachoruui  iiI^to- 
runi  riffnrem  allendeti»,  illain  <>ieo  suie 
clenienliif  misericordis  asper^ens,  uiodili- 
cavil  in  mollis,  et  eam  discrelionis  lima 
reforuMiis  nrl  juf{i  duminici  sunvitatem  el 
levitatem  umnes  cum  letpiitale  reduxil.  » 
(Trrlia  l'Un  ClrinenliH  VI,  dans  llaliize,  Vilir 
l'fipirum  Aveuinnenitiiim,  Paris.  Uil.'l,  t.  I, 
col.  iKi,.  On  trouvera  le  tixle  de  In  ■<  rlé- 
claration  "  du  pape  à  ce  sujet  dans  les 
Mimellanrii  de  llnluze  I.  I\  ,  pa^e  27.  de 
IV-dition  de  .Mansij. 


I2(i  IIIST0I1U-:  m:  l'abhaye  de  sii.os 

sans  in(li(iut'r  la  source  où  il  a  |)i'is  ses  renseigncmeiil.3,  (|ue  ce  prélal 
mourut  seulement  vers  la  lin  de  l'année  1349  '• 

IV.  —  Nous  devons,  pour  abréger,  j)asser  sous  silence  les  nombreuses 
bulles  et  les  privilèges  royaux,  qui  se  rapportent  au  quart  de  siècle  que 
nous  venons  de  parcourir.  —  Disons  pourtant  un  mot  de  l'importante» 
cédule  d'Alphonse  XI,  obtenue  par  l'abbé  Jean  contre  certains  nobles 
personnages,  (jui  détenaient  injustement  les  villes,  hameaux  et  autres 
biens  du  monastère.  Ces  ncos-omcs,  infanzones,  fijos-dahjo  et  autres, 
avaient  à  l'origine  reçu  ces  domaines  pour  un  temps  limité,  dans  le 
but  nettement  déterminé  de  protéger  les  vassaux  de  l'abbaye  contre 
le  brigandage  et  les  gens  de  guerre,  ou  encore  comme  récompense  de 
services  rendus.  Avec  le  temps,  ils  prenaient  goût  à  ces  riches 
propriétés.  Aussi,  voyait-on  bientôt  leurs  palais  et  plus  souvent  encore 
leurs  châteaux  forts  dominer  l'humble  bourgade  monastique  ;  et 
lorsijue  le  seigneur  légitime  se  présentait  dans  la  personne  de  l'abbé 
ou  de  son  représentant,  on  lui  donnait  à  entendre  que  la  situation 
était  avantageuse  et  qu'on  tenait  à  la  gardei'. 

C'est  contre  des  faits  de  ce  genre  ()u;>  l'abbé  de  Silos  obtint  le 
privilège  d'Alphonse  XI,  daté  de  Madrid,  le  lo  janvier  1339.  Le  roi 
nous  apprend  ((u'il  l'octroie  à  cause  de  la  grande  dévotion  ({u'il 
professe  au  i/lorioso  ctierpu  santo  de  saint  Dominique  de  Silos,  et  alin 
([ue  les  religieux  prient  Dieu  [)our  lui  et  pour  les  rois  ses  ancêtres - 
Nous  ignorons  si  la  cédule  royale  obtint  des  résultats  immédiats; 
mais  il  est  trop  certain  que  ces  résultats  ne  furent  pas  durables.  Moins 
d'un  demi-siècle  plus  tard,  le  roi  de  Castilledut  intervenir  de  nouveau 
en  faveur  des  propriétés  de  l'abbaye  usurpées  par  quelque  avide 
hidalgo  ou  par  les  puissants  seigneurs  du  voisinage  ^ 

I']n  mOme  temps  qu'il  cherchait  ainsi  à  mettre  une  borne  aux 
convoitises  de  la  noblesse  castillane,  notre  abbé  se  montrait  généreux 
et  libéral  envers  les  habitants  de  sa  ville  de  Silos.  Il  leur  permit  à 
deux  reprises,  par  des  chartes  datées  du  21  mars  1331  et  du  li  avril 
1342,  de  vendre  une  grande  partie  de  la  vaste  dehesa  ou  prairie 
communale  de  San  Francisco  '.  Tar  une  charte  du    18   avril    134b, 


1.  na  au  couimcnceineiit  de  l'aimée  i:J50.  i.  Recueil,   p.  363  et  409;  cf.  p.  178.  — 

2.  Recueil,  p.  iOo.  l^a  plus  grande  partie  de  cette  dehesa,  si- 
:!.  Voy.  les  cédules  du    2:i  et  du  21    de-  tuée  eutre    Silos   et    l'ancien    couvent   do 

ceinhre  1380,  Recueil,  p.  iU-44a,  San  Francisco,  est  encorç  copiïpuuale, 


D.    JEAN    IV    ET    LA    KEFORME    BENEDICTINE 


12' 


il  accorda  en  outre  pour  leurs  troupeaux  le  droit  de  pâture  dans 
le  district  de  Tabladillo  et  dans  tout  le  territoire  de  la  vallée  qui  lui 
appartenait  à  titre  de  seigneur  '. 

D.  Jean  IV  mourut  en  13i9,  comme  nous  lavons  dit  ci-dessus  -. 
Ajoutons  ici  que.  d'après  le  P.  Gerùmino  de  Xebreda,  il  avait  reçu 
la  bénédiction  abbatiale  des  mains  de  lévèque  de  Burgos  le  ["  no- 
vembre i32o.  en  la  tète  de  la  Toussaint ^  Nous  ignorons  où  il  fut 
enseveli. 

Dès  l'année  1351,  une  charte  royale  nous  apprend  le  nom  de  son 
successeur.  Fernando  ou  Ferdinand. 


1.  Ibifl..  p.  H6.  —  Cette  pièce  porte, 
outre  les  deux  sceaux  de  l'abbé  et  du  con- 
vent,  celui  de  la  ville  de  Silos,  qui  est  fort 
curieux.  Nous  donnons  un  fac-similé  de 
loua  ces  sceaux  à  la  fin  du  volume.  — 
Les  sceaux  de  la  ville  apposés  aux  chartes 
de  1222  et  de  1231  Hecueit,  p.  I.j4  et  l';9) 
et  à  plusieurs  autres  documents  ne  nous 
sont  pas  parvenus. 

2.  Le|deroierdocuuieDt  qui  nomme  l'abbé 


Jean  est  du  16  juillet  de  l'ère  1185,  deJ.-C. 
l.'jn  (Copie  authentique  d'un  privilège 
d'.\lphon.«e  le  Savant.  Archives  de  Silos 
E.LVIllI,  7). 

'.i.  <<  Sucediolc  à  D.  Fernando)  por  elec- 
cion  del  ronvenlo  D.  Juan  cuarto  del 
uouibre,  y  fue  confiraiiido  y  bcnilito  por 
el  obispo  de  Burgos  dia  de  Todos  Santos 
de  este  afio  de  l."{2."i  >.  (.Nebreda,  Notice 
ulunuscrile  . 


CHAPITRK  11 


La  léproserie  de  Silos.  —  Visite  de  Pierre  de  Lune 

(1350-1400) 


I.  D.  Ferdinand  II.  II.  D.  Pierre  II  d'Ariola.  —  III.  D.  Jean  V;  privilèges  de 
Pierre  le  Cruel  ;  les  lépreux  à  Silos  ;  encore  les  <  défenseurs  ■ .  —  IV.  Incen- 
die ;  visite  du  roi  de  Castille.    -  V.  Le  cardinal  Pierre  de  Lune  à  Silos. 

I.  —  13.  Ferdinaïui  obtint  plusieurs  privilèges  du  nouveau  roi  de 
Castille,  le  trop  célèbre  IMerro  le  Cruel.  Ils  sont  datés  de  Valladolid, 
où  se  tenaient  alors  les  Etats  généraux  du  royaume  (septembre- 
octobre  1351).  On  trouvera  ailleurs  le  texte  ou  l'analyse  de  tous  ces 
documents'.  Leur  importance  étant  médiocre,  il  nous  suffira  ici  de 
les  avoir  signalés,  car  ils  n'ajonlent  rien  au\  dioils  et  f)rérogalives  du 
monastère. 

La  notice  manuscrite  de  l'abbé  (iertHiimo  de  Nebreda  rapporte  que  les 
archives  de  Silos  eurent  à  souIVrird'un  incendie  sous  le  gouvernemeni 
de  D.  Ferdinand  IL  Nous  ne  savons  rien  de  pins  sur  ce  prélat.  (|ui 
occupa  foi-t  peu  de  lem[)s  le  siège  abbatial. 

II.  —  1).  Pierre  II  d'.Vriola  -  nous  est  connu  par  un  fort  beau 
r('li(iuaire  en  argent  ([ui  renferme  la  main  de  saint  Valentin.  Ce  petit 
(■Jicl'-d'd'uvre  de  l'orfèvrerie  espagnole  au  XIV®  siècle  a  la  foiTiie  d'une 
main  gaulée  et  bénissante  ',  et  fait  encore  partie  du  trésoi-  de  1  abbaye 
(le  Silos.  C'est  un  cadeau  de  l'abbé  I).  Pierre,  eoiunie   nous  l'ajjpreiul 


I.  V(i\.  If /{?(■*/('//,  p.  H'.>-i22.— (»ii!'ail(|iic  Valnilin,     giianiecidii    (■(uiio    psla    m    d 

Pierre    le  Cruel   a    trouvé  de   iio.s  jours  eu  relicario.  »  .Nous  navoiLs  pas  d'autre  f^aranl 

Kspague  plus  iluii  ardi  lit  pauéf.'yriî:te.(;es  de  son  autliciilicilc.  et  il  peut  se  faire  ipie 

écrivains  oui  encore  beaucoup  à  faire  pour  .Nebrcda  ait  prêté  à  l'abbé   du  \\\<-  siècle 

coiumuiiiiiuer  leur  ffêuéreux  enttiousiasme  le  surnom  d'un  Pedro  d'.Vriolc,  procureur 

aux  iiisloriens  sérieu.x  et  impartiaux.  du  monastère  en  I'hS. 

2  .  Ce  !»urnom  lui  est  donné  par  Nebreda  '^.  Celte  main  porte  deux  anneaux  ornés 

dans  sa  notice  manuscrite  :  -<  D.  l'edro  de  d'une    pierre    précieuse,   l'un  au  pouce  et 

Ariola  traxo  a  c.-ta  casa  la  niano  de  san  l'autre  au  mcdius. 


LA    LÉPROSERIE   DE   SILOS  129 

une  inscription  contemporaine  gravée  autour  du  socle  :  «  Ceci  est  la 
main  de  saint  Valentiu.  L"abbé   don  Pedro  la  donna  »  '. 

III.  —  De  1351  à  i37i.  aucune  des  chartes  qui  parlent  de  l'abbé  de 
Silos  ne  le  désigne  par  son  nom.  Aussi,  ne  pouvons-nous  assigner  une 
date  même  approximative  à  la  mort  de  Pierre  d'Ariola  et  à  l'élection 
de  D.  Jean  V,  son  successeur.  Le  P.  Geronimo  de  Nebreda  place  cette 
élection  en  i36G,  le  P.  Ruiz  en  1337,  et  le  catalogue  manuscrit  des 
abbés  de  Silos  en  1353.  En  l'absence  de  documents  contemporains,  il 
vaut  mieux  confesser  qu'on  ne  sait  rien  de  positif  sur  ce  point. 

La  plus  ancienne  charte  qui  porte  le  nom  de  l'abbé  Jean  nous  est 
connue  par  une  analyse  qu'en  a  faite  le  P.  Huiz  et  nous  conduit 
jusqu'en  l'année  1374. 

Pendant  cet  intervalle  de  vingt-trois  ans,  l'abbaye  de  Silos  obtint 
plusieurs  diplômes  du  roi  de  Castille,  Henri  de  Trastamare.  Sept  de 
ces  privilèges  sont  contemporains  di;  la  lutte  de  ce  prince  contre 
Pierre  le  Cruel  '  :  les  deu.v  autres  furent  expédiés  après  le  drame 
de  .Montiel,  (jui  mil  fin  par  un  crime  à  cette  guerre  fratricide  (1369). 

De  toutes  les  chartes  royales,  nous  mentionnerons  seulement  celle 
du  20  novembre  1371  en  faveur  de  la  léproserie;  de  Silos.  On  ne  sait 
au  juste  il  quelle  date  remonte  la  fondation  de  celte  léproserie,  dont 
on  voit  encore  quehjues  pans  de  murs  sur  le  chemin  cjui  va  de  Silos 
à  Vermita  de  Santiago,  à  une  courte  distance  de  ce  sanctuaire.  Elle 
semble  avoir  été  une  des  plus  importantes  de  toute  la  (bastille.  Il  en 
est  déjà  question  au  XIIP  siècle,  dans  le  curieux  testament  de  dona 
Aida  dont  on  trouvera  le  texte  dans  le  Carlulairt;  de  Silos  ■'.  Cette 
noble  dame  fait,  entre  autres  legs  pieux,  un  don  de  (juatie  maravédis 
a  lus  df  Saitt  iMzarn.  I..'acte  de  visite  du  21  avril  I33S  la  mentionne 
également,  mais  sans  nous  faire  connaître  l'é-tat  dans  le([uel  elle  se 
trouvait  à  celte  époque.  Dans  la  sL'conde  moili*'-  du  \IV"  siècle,  cet 
hospice  avait  des  ressources  très  limitées,  et  beain'oiip  dr  jtairvres  gens 
•  atteints  du  mal  de  saint  Lazare  »,  comme  s'exprime  le  privilège  *,  ne 
pouvaient  y  être  admis.  De  plus,  il  leur  était  interdit  de  |)arcourir  les 

I.   V07.   plu*    loin    le    leste   oriKii">l   <lc  :L  Acte  du  25  niai  12tt'>,   Hecun/,   p.  2%. 

relie  in«<'rip(if*n,  A/>itenflire  II.   ■    lri<rri|>-  i.  ■<  El    ny    (iIkhiio    ovicrc    m     tod.i    nu 

tioat  •>,  u*  'ft.  Ucrm    <)<■    Snnto     nciiiingo    e    eu    cl    hu 

i.  l>«u*  le  prcniii-r,  qui  'laie  <lii  2M  juin  jinliro    (|iie    fiierc    iiialrilo    cl    tafiido    drl 

PM,  le  roi  ilcnri  /ippclle  «on  fn t<>  l'ierr<'  iiMijunicnlo  dn  Snnt  l.nzaro,  (|iii-  non  «.-Hln 

«  «quel  mal  uniue  liranno  .^/lecuef/,  p.  425/.  entre  lui  olro*  nnnnn...  >•    Hecnetl,  p.  43Uj. 


I'{l)  IIISTOIKE    DE    I.  AHKAYK    PK    SILOS 

villes  ol  les  villages  |)oiir  implorei-  la  charité  publique,  et  ils  se  trou- 
vaient souvent  réduits  à  la  plus  extrême  misère'.  Henri  de  Trasla- 
mare  permet  aux  procureurs  ou  messagers  de  la  léproserie  de  Silos  de 
recueillir  des  aumônes  dans  toute  l'étendue  de  ses  Etats.  11  ordonne 
en  outre  aux  municipalités,  aux  maîtres  des  Ordres  militaires,  aux 
gouverneurs  des  forteresses  royales  et  à  tous  les  olliciers  de  u  ses 
royaumes  »  de  leur  venir  en  aide  et  de  leur  prêter  main-forte  contre 
quiconque  voudrait  leur  faire  quel([ue  tort  ^ 

Signalons  aussi  comme  se  l'apportant  à  cette  période  une  bulle  d'in- 
dulgences, accordée  en  1371  parD.  Domingo  Fernandez  de  Arroyuelo, 
évèque  de  lîurgos,  aux  pèlerins  qui  visiteront  le  tombeau  de  saint 
Dominique,  «  en  raison,  dit  le  document,  des  nombreux  miracles  que 
Dieu  y  opère  chaque  jour  \  » 

Comme  nous  l'avons  dit  plus  haut,  le  plus  ancien  titre  connu  (jui 
nomme  l'abbé  D.  Jean  V  est  de  l'an  1374.  11  fonde  par  celte  charte, 
du  consentement  de  la  communauté,  deux  anniversaires,  en  échange 
de  quelques  maisons  neuves  qu'il  |)ossédait  dans  le  faubourg  de  San 
Pedro  et  dont  il  fait  cession  au  monastèi'e.  Deux  ans  plus  lard,  il 
obtenait  une  sentence  qui  mettait  lin,  en  faveur  de  l'abbaye,  à  un 
difl'érent  survenu  enti-e  les  moines  de  Saint-Dominique  et  les  clercs 
(le  la  petit(^  église  paroissiale  de  Santiago  '*. 

En  1379,  une  lettre  de  pouvoir  de  D.  Jean  nous  montre  comme 
déjà  fondée  et  répandue  jusqu'en  Portugal  la  confrérie  instituée  à 
Silos  en  Ihonneui'  de  saint  Dominicjue.  Nous  reviendrons  sur  cette 
pieuse  association,  à  propos  des  Ordonnances  édictées  en  1439  })ar 
l'abbé  Jean  VI  ;  mais  il  n'est  pas  sans  intérêt  d'en  constater  l'exis- 
tence dès  la  seconde  moitié  du  XIV"  siècle.  —  Cette  même  année  voit 

l.«  Dès  qu'un  iiialheurcux,  nou«  dit  l'acte  riiuime     simple   chapelle   rurale    (allare)' 

royal,  sera  atteint  de  la  lèpre,  dans  toute  dépendait  alors  de  l'cvr-que  de  Burgos.  Elle 

la   contrée    de   Saint-Doniiniiitie,    qu'il  ne  servait  de /Jrt/'ome  à  nu  groupe  de  maisons 

demeure  point  avec  les  personnes  bien  situé  dans  le  voisinage  et  appelé  à  celte 
portantes  ;  mais  qu'on   l'envoie    à  la  mai-  *   époque  ^«  .4/f/e/i//e/a  ou  «le  petit  hameau  •. 

son  de    Saint-Lazare,    avec    les  biens    (|ui  Ce  hameau  est  sans  doute  l'une  des     deux 

lui  ap()arlicnuenl  ,    car    tel    est    le  droil  "  villes  de  Silos  •>  dont  parle  le  diidùmc  de 

Hecucil,  p.  i.TO  .  019  (liccucil,  p.  3,  nnte  2).    Il  en  est  aussi 

2.  Ce  privilège  fut  rcuilirmé  par  le  roi  question  dans  un  acte  de  123i  sous  le  nom 
Jean  I'=^  le  10  août  \Z19.  {Recueil,  p.  439.)  de  <■  aldeia  de  Silos  »  {Ibid.,  p.  n8\  qu'on 

3.  Le  document  épiscopal  est  daté  de  ne  saurait  confoiulre  avec  la  ville  propre- 
Covarrubias.  (Keciieil.  p.  431.)  ment  dite  de  Silos.  —  Ue  cette  même  église 

4.  Cette  église,  que  nous  trouvons  déjà  de  Santiago  dépendait  probablement  la 
mentionnée  dans  la  charte  de  Kernau  bourgade  de  léda,  si  tant  est  qu'elle  fut 
Gonzalez  au  X»  siècle  (Recueil,  p.  2j,  mais  encore  habitée  au  XIV''  siècle. 


VISITE    DE    PlbRRE    DE    Ll.NE 


i.n 


aussi  commencer  la  série  des  diplômes  accordés  au  monastère  par 
D.  Juan  I".  roi  de  Castille,  fils  et  successeur  de  Henri  de  Trasta- 
maie.  Nous  ncn  comptons  pas  moins  de  quatorze,  pendant  la  péi'iode 
qui  va  du  8  août  1379  au  i  I  oclobre  1388.  Il  suffira  de  signaler  le  plus 
important,  par  lequel  il  contraint  son  grand  chambellan  Pedro  Fer- 
nande/ de  Velasco  à  restituer  aux  moines  de  Silos  les  villes  et  villa- 
ges, dont  il  s'était  emparé  injustement  sous  prétexte  de  patronage,  et 
dans  lesquels  il  commandait  en  maître  absolu  aux  vassaux  de  l'abbaye 
23  décembre  1 380  '.  Ces  bourtrades,  toutes  situées  dans  un  ravon 
assez  restreint  autour  de  Silos,  étaient  :  Huerla  del  Hey,  Tormillos, 
Pinilla,  Mamolar.  Kspinosa  de  Cervera,  Briongos,  Barriosuso^  Ar- 
royales,  Castroceniza.  Ura.  Requexo  et  Lastriella. 

IV.  —  En  138i.  le  monastère  eut  beaucoup  à  souflrir  d'un  terrible 
incendie  (jui  consuma  une  parlie  notable  des  bâtiments  claustraux  ot 
détruisit  bon  nombre  de  documents  -.  L'abbé  de  Silos  se  mit  aussitôt 
à  l'œuvre  pour  réparer  ce  désastre.  Il  fut  secondé  dans  cette  tâche  par 
I).  Gonzalo  de  Mena,  évéque  de  Burgos.  le(|U('l.  par  une  bulle  du 
.')  mai  de  cette  même  année,  accorda  quaianle  jours  d'indulgences  à 
tous  les  fidèles  qui,  de  leurs  biens  ou  par  leur  travail,  viendraient  en 
aide  au  monastère  «  où  se  trouve  le  corps  du  bienheureux  seigneur 
saint  Domini(jue  de  Silos  ».  Le  roi  lui-même  se  trouvait  à  Silos  le 
21  février  1381»,  et  ouïr».'  la  rénovation  de  l'important  privilège  des 
salines  royales,  en  vertu  duquel  les  moines  jouissaient  d'une  rente 
annuelle  de  vingt  mesures  de  sel,  il  est  h  croire  qu'il  contribua  pour 
une  bonne  part  à  la  restauration  de  l'abbaye. 

V.  —  Ln  1388.  eut  lieu  dans  noire  monastère  un  événement,  (|ui 
jiisfju'iri  a  [)as^é  inaperçu  ff  (jui  inéiilr,  croyons-nous,  d'élro  signalé. 


t.  Hecueil.  p.  411.  —  Pedro  Kernandez  de 
V'eU*ro  pr<'-lcrai(  lur  Ict  cidouR  du  monan- 
l'-re  ■'  .'«•lit   ri  en    vivn-»,   <t 

«■mjil   .  ^''-n»  il  lr»inn|»iirl<T  dft 

matériaux  pttnr  rolnurer  et  af^rniidir  »<•% 
(«rtere»**"*  <!  il  *  nuit  du  rnulilln 

i>ij    ti/rre»    d'      ,,    d»'    S<iln«     de     lun 

Infante*  et  de  Hrivienca.  l/un  des  qijatr<> 
\ity>f%  rJi  .r  le  roi  d'c)iaiinfi><r  ci  llr 

affaire  fut lire  lii«toricii  l'cdro  Lopez 

de  Ayala,  grand  rhnnrfrlicr  <le  C^aatilli*.  - 
Hur  ret   palrona^rei   ou  encominidui  lai- 


i|ue«  et  les  plaintes  réitérées  auxquels  il» 
donnaient  lieu  de  la  |)art  des  aliliés  et 
alilieuMes  de  l'itrdre  di;  Saiiil  -  Hciiolt,  voyez 
|.i  Criinirii  (tri  rv<j  (ion  Juan  fi  jirimcro, 
cap.  XI  (\..  Il,  p.  "ÎO-TI  des  Crdnicas,  pu- 
Mk»**  par  I).  (wiyetano  Hosell  dans  la  Hi- 
lilmlern  '/<■  HÊihnfi  pHpufinlrx  de  ltil)adc- 
iicyrn;. 

2.  Voy.  dnn«  I.-  Heruril  p.  UC-triO),  la 
liiillr  de  l'évi'Mjui'  de  IturKos  et  le  priviléf^e 
du  roi  Jean  ipii  nuu*  font  roniialtre  ret 
événenienl. 


i32 


HISTOIRE    DE    L  ABBAYE    DE    SILOS 


Nous  voulons  parler  de  la  visite  de  Pierre  de  Lune,  depuis  antipape 
sous  le  nom  de  IJenoît  XllI.  Le  célèbre  cardinal  venait  d'Avignon  en 
Kspagne  comme  légat  de  Clément  Vil,  et  allait  présider  à  l'alencia 
un  concile  pour  la  réforme  de  la  discipline  ecclésiastique  '.lise  trouva 
à  Silos  le  25  avril,  comme  il  nous  l'apprend  lui-mt\nc  par  une  bulle 
d'indulgences,  octroyée  «  apud  Sanctum  Dominicum  de  Silis  »,  en 
faveur  du  petit  sanctuaire  deXuestra  Senora  de  la  Pena  \  Les  détails 
nous  maïKjuent  sur  le  séjour  de  Pierre  de  Lune  dans  l'abbaye  de 
Saint-Dominique  ;  mais  deux  bulles  de  l'obstiné  pontife,  adressées  le 


1.  On  sait  i|ii(;  le  royaume  île  Casfiile 
reconnaissait  l'obcdieuce  île  Clément,  de- 
puis l'assemblée  tenue  à  Médina  del  Canipo 
en  1380,  et  dans  laquelle  Pierre  de  Lune 
plaida  la  cause  du  pape  d"Avignon.  —  Les 
moiues  de  Silos,  pas  plus  que  les  autres, 
ne  semblent  avoir  eu  des  doutes  sur  la 
liffitimité  de  Clément  Vil.  lue  note,  tracée 
à  cette  époque  sur  un  manuscrit  de  l'ab- 
baye, nous  en  fournit  un  curieux  témoi- 
pnafrc.  Nous  y  lisons  ces  mots  :  "  Clemens 
papa  vu.  Summus  ponlifex  verus  est  Cle- 
mens VII  "  [Bihliot/i.  uni.  de  Paris,  nouv. 
acq.  lat.  2Tf,  folio  A,  v").  —  Sur  le  voyajîe 
du  légal  (Ml  l'Espagne,  voyez  les  notes  (|ue 
Haliizc  a  ajoutées  à  son  édition  des  Vitœ 
l'ii]i<irinii  Aveiiioncnsiinn  (t.  1,  col.  1281- 
l^lif)  .  Quant  au  concile  tenu  à  Paleiicia 
quelques  mois  après  le  passage  du  légat  à 
Silos,  voyez  Aguirre,  Collerlio  marima  cvn- 
rilionnn  liispaniiB,  t.  I!l  (éd.  1694),  p.  021- 
626  ;  et  Tcjada,  Colecc.ion  de  ciinones  de 
la  If/lesia  de  Espnna,  t.  III,  col.  610-619. 

2.  Cette  chapelle  était  située  prés  de 
Silos,  dans  une  gorge  extrêmement  sau- 
vage et  pittoresque.  11  n'en  reste  plus  au- 
jourd'hui que  fies  ruines  informes.  Elle 
•  •tait  tr<'s  fré(iuenléc  au  xiv  siècle,  et  la 
bulle  nous  i)arlc  des  miracles  qui  s'y  opé- 
iiiciit  .1  celle  épo(|ur.  —  En  1501,  le  cardinal 
Ilurtadu  de  .Mi'ndoza,  évèque  de  IJurgos, 
accorda  140  jours  d'indulgences  aux  fidèles 
qui  aideraient  à  la  reconstruction  de  ce 
sanctuaire.  Voici  ce  texte  intéressant  : 

>■  Don  Francisco  de  .Mendoça,  por  la  mi- 
seraciou  dibina  presvilero  cardenal  de  la 
santa  yglesia  de  Roma,  obispo  de  Burgos, 
etc.  Vnformado  como  la  hermita  de  Santa 
Maria  de  la  IVna  es  pobre  y  esta  cayda  et 
mallratada  et  reparada  {sic},  et  comme  nos 


consto  ser  casa  devota  et  de  gran  devo- 
cion  et  no  lener  rcnta  con  que  se  reparar, 
et  por  que  la  deboçion  de  la  buena  et  de- 
bota  gente  crezca  et  se  aumente,  et  atento 
(|ue  en  se  redilicar  et  bornamcntar  y  re- 
parar la  dicha  hermita.  sera  .N'uestro  Senor 
servido  :  por  ende,  por  la  autoridad  et 
poder  de  Dios  et  de  los  bienabenturados 
apostolos  (sic)  san  Pedro  et  san  Pablj,  con- 
cedemos  a  los  fieles  christianos,  que  dieren 
sus  limosnas,  o  ayudaren  con  matcrialcs  o 
trabajo  para  hazcr  redilicar  et  reparar  la 
dicha  hermita  de  Nuestra  Seûora  de  la 
F'eùa,  por  cada  una  bez  (;ionto  etquarenta 
dias  de  i)erdon,  los  (;iento  de  cardenal  et 
los  quarenta  como  obi^^po  deste  obispado. 
Eu  lestimonio  de  lo  ipial.  mandamos  dar  et 
ilimos  la  présente,  lirmada  de  uiicstro  non- 
bre  y  sellada  con  nuesiro  selle  y  refren- 
dada  del  notarié  ynfrascriplo. 

«  Dada  en  la  \illa  de  Sanlo  Domiugo  de 
Silos,  a  trezc  dias  del  mes  de  mayo  de 
mill  et  quinientos  et  seseuta  et  viu  anos. 
F.  CAniiiNAi.is  lU  itOKNsis.  —  Por  man- 
dado  de  su  yllustrissima,  1).  hk  Vai.i.k  ». 
{Arch.  de  Silos,  A.  XIV,  29.  Original  sur 
papier,  écriture  dite  carfesaiio.) 

Le  cardinal  de  .Mendoza  y  Bobadilla  fut 
successivement  évèque  de  Coria  et  de  Bur- 
gos. cardinal  de  Sainle-Marie  //(  Ara  cirli. 
de  Saint-Jean  unie  portam  latinuin  et  de 
Saint-Eu.«ébe,  gouverneur  de  Sienne,  etc. 
Il  mourut  dans  sou  palais  d'.Vrcos,  près 
Burgos,  le  18  novembre  liiCiO.  Il  est  le  troi- 
sième évèque-cardinal  de  Burgos.  On  peut 
lire  sur  cet  illustre  protecteur  des  lettres 
au  xvi'  siècle,  léludc  ipie  lui  a  consacrée 
.M.  Charles  (Jraux  dans  son  Essai  sur 
l'orif/ine  du  fonds  ijrec  de  l'Ksriirial  (1880'. 
pages  43-79  et  ."i^.!. 


Visite  de  piekre  de  i,inë  133 

o  juin  1417  au  successeur  de  D.  Jean  V,  alors  que,  abandonné  de 
presque  tous  ses  partisans,  il  vivait  retiré  sur  son  imprenable  rocher 
de  Peùiscola,  nous  montrent  qu'il  se  souvenait  encore  de  l'aimable 
hospitalité  des  moines  de  Silos  '. 

L'abbé  Jean  obtint  du  roi  de  Castille,  Henri  III  el  Diolente^  diverses 
rénovations  de  privilèges.  Ces  confirmations,  dont  les  originaux  se 
trouvent  encore  aujourd'hui  dans  les  archives  de  Silos  et  dans  celles 
de  M.  le  duc  de  Prias,  furent  expédiées  pendant  la  tenue  des  Cortes  à 
Madrid,  le  20  avril  1391  et  le  lo  décembre  1393.  Nous  en  donnons 
ailleurs  un  résumé  -.  —  Le  dernier  acte  qui  mentionne  D.  Juan  V. 
porte  la  date  du  4  a<»ùt  1401.  On  ignore  l'époque  précise  de  sa  mort 
qui  dut  arriver  dans  les  derniers  mois  de  cette  même  année  1401  ou 
dans  le  courant  de  Tannée  suivante. 


1.  Recueil,   p.   4fi0-46i.    —   L'original  de  trouvera  le  texte  intégral  de  ce  document 

la  bulle  du  25  avril  en  faveur  de  Nuestra  dans  notre  Recueil,  p.  451-452. 

Seûora  de  la  Pena  est  encore  aujourd'hui  2.  Recueil,  p.  455-456.  —  Ces  pièces  ont 

dans  les  .\rrhives  de  ^^ilos   A.  X.\V.4I  .  Ou  une  assez  médiocre  importance. 


CHAPITRE  HT 


La  hermandad  de  Saint-Dominique  et  l'abbé  Jean  VI 

(1403-1480) 


I.  D.  Martin  IV.  —  II.  D.  Jean  VI  ;  la  confrérie  de  Saint-Dominique  de  Silos.  — 

III.  Vente  de  la  seigneurie  de  Silos;  D.  Jean  est  privé    de   son  abbaye.    - 

IV.  L'abbé  D.  Francisco  ;  bulles  d'indulgences. 

I.  —  L'acte  le  plus  ancien  qui  nomme  l'abbé  Mnrlin  IV,  porte  la  date 
«lu  6  février  1403  ;  le  dernier,  celle  du  21  août  1430.  Pendant  ce  long 
intervalle  de  vingt-sept  ans,  nous  ne  trouvons  rien  de  bien  important 
à  relever.  Notons  toutefois  la  présence  à  Silos  du  roi  D.  Juan  II,  très 
probablement  dans  les  premiei's  mois  do  l'année  1430,  alors  qu'il  se 
rendait  à  Osma  à  la  tète  dune  puissante  armée,  pour  porlei'  la  guerre 
dans  l(;s  Etats  du  roi  d'Aragon  '. 

La  même  année,  D.  Martin  céda  la  seigneurie  de  Hrazuelas  à 
Alphonse  Gonzalez  de  Léon,  garde  du  roi  et  créature  de  l'infortuné, 
mais  alors  tout-puissant  favori,  D.  Alvarode  Luna,  grand-connétable 
de  Castille.  Le  garde  du  roi  s'obligeait  en  retour  à  payer  au  monas- 
tère une  rente  annuelle  de  3000  maravédis.  En  1418,  D.  Martin 
avait  fait  confirmer,  par  le  pape  Martin  Y,  les  bulles  données  au 
XII*  siècle  par  Gélase  II  et  Innocent  II  à  l'abbaye  de  Silos. 

II.  —  Nous  devons  à  l'abbé  Jean  VI,  qui  succéda  en  1431  à  D.  Mar- 
tin, des  détails  })lcins  d'intérêt  sur  la  hcnnandad  ou  confrérie  insti- 
tuée à  Silos  en  l'honneur  de  saint  Dominique. 

On  ignore  à  quelle  époque  il  faut  faire  remonter  l'origine  de  cette 
importante  confrérie;  mais  nous  avons  vu  qu'au  siècle  précédent  elle 

1.  Les  Ordonnancos  de   la   confrérie  de  Burgos  à  Osma,  il  semble  naturel   de    lui 

Saint -l)oniini(nip,    dans    lesquelles    nous  assigner  I  époque  où  le  roi  se  rendit  de  la 

trouvons  ce  renseigneniciit    (2."i  juin  1440,  première  de  ces  deux  villes  dans  la  seconde, 

ne  nous  indiquent    ni  le   mois,  ni  l'année  Voy.  la  Cronica  de  D.Juan  segu?ido,p.  138 

de  la  visite   de  1).   Juan    à   Silos.   Mais  le  (édition  de  Logroûo,  1590),  et  Ferreras,  (7rf 

monastère  étant  situé  à  moitié   chemin  de  fioc  (uni. 


L\    HERMAN'DAD   de   SAINT-DOMINIQIE  ET   l'aBBÉ   JEAN    VI  I  .1  0 

s'étendait  déjà  jusqu'en  Portugal,  et  il  est  assez  naturel  de  croire 
qu'elle  était  beaucoup  plus  ancienne*. 

Quoiqu'il  en  soit,  nous  constatons  un  développement  vraiment 
extraordinaire  de  cette  pieuse  asssociation  dans  la  première  moitié  du 
xv"  siècle.  A  la  date  des  Ordonnances  publiées  par  l'abbé  D.  Jean 
(15  mai  li.39  elle  comptait  phif;  de  quarante-cinq  mille  membres, 
répandus  dans  les  divers  Etats  de  la  Péninsule.  Nous  trouvons  à  la 
tète  de  cette  nombreuse  phalange  de  frères^  les  rois  de  Gastille, 
d'Aragon,  de  Portugal  et  de  .Navarre;  puis  des  milliers  de  clercs 
séculiers  et  réguliers,  et  des  simples  fidèles  de  toutes  les  conditions 
sociales. 

Pour  être  reçu  dans  la  confrérie,  chaque  prêtre  devait  d'abord  ins- 
crire lui-même  son  nom  sur  le  registre  que  lui  présentait  le  procu- 
reur ou  messager  du  monastère.  Il  donnait  ensuite  une  demi-livre  de 
cire,  promettait  de  dire  trois  messes  pour  les  confrères  et  payait  un 
llorin  d  or.  Ces  conditions  une  fois  remplies,  il  était  exempt  de  toute 
redevance  ultérieure.  Quant  aux  laïcs,  «  chevaliers,  écuyers,  dames, 
laboureurs,  bergers  »  et  autres  personnes  séculières  de  toutes  condi- 
lions,  chaque  famille  faisait  l'aumône  d'une  livre  de  cire,  ou  de  trente; 
deniers  «  en  souvenir,  disent  les  Ordonnances,  des  trente  deniers  pour 
lesqtiels  Jésus-Christ  Notre  Sauveur  fut  vendu  aux  Juifs  pervers.  » 
Il  lallait  de  plus  ofTrir  cha(iue  année  un  léal  d  argent,  on  sa  valeur 
soit  en  blé,  soit  en  laine. 

Les  Ordonnances  du  l.'j  mai  WM)  nous  font  aussi  connaître  la 
destination  de  ces  offrandes,  dont  le  total  était  sans  doute  fort  considé- 
rable. Klles  servaient  d'abord  à  faire  célébrer  ponr  tous  les  membres 
de  \'d  /terman/Jf/d.  vivants  on  trépassés,  des  messes,  dont  le  nombre,  y 
compris  celles  dites  h  la  même  intention  par  b's  ronfières  honorés  du 
sacerdoce,  atteignait  alot•'^  rliii(|Mi'  année  réiHuim'  cliillre  de  soi.ifi/i/r 
mille  trois  cen/s. 

Ces  aumônes  étaient  encore  destinées,  ajoute  le  doennn'nt,  «  à  héber- 
ger les  pèlerins  panvn;s  qui  vont  en  pèlerinage  à  Saint-Jacques  de 
(iallice,  h  la  maison  sainte  de  Jérusalem,  à  Saint-Pierre  de  Morne,  (tu 
h  d'autres  HarM'liinires  ;  enfin,  à  I  enlielicii  despanvres    petites   créa- 

I.  Voy.  ci-de«i«uii,  p.  UO,  —   Ku  ratiii/:e  un    rcrl.iiii    liKiiiiiii'pic.    alilu'    <l<'    I  «kIixc 

12X3,    le*  <irmAri«la(ior  *  ,  c'est-Â-dirc  la  coilt^i^ialn  lir- Siititn  nniiiiii^ii  tic  In  (wilzada. 

|i<T»'>rin<'    rharf^-r    de     rTu<*illir    le»    xf-  (Voy.   l'ero  .Marin.  Mininilit»  riiiiuinz'nln.s, 

(raodr*  de»  roufrérrs  daitii   In  Hîojii.  HaU  dnn«  Vi-runni.  p.  1.12. i 


13fi 


HISTOIRE  DE    L  ABBAYE    DE    S1L0!4 


tures  innocentes,  (jni  ne  connaissent  ni  père  ni  mère,  et  qui  sont  jetées 
à  la  porte  de  nos  hôpitaux  ». 

Outre  les  messes  énumérées  ci-dessus,  les  confrères  avaient  droit, 
entre  autres  faveurs  sj)irituelles,  à  des  indulgences  sans  nombre, 
accordées  dans  ce  but  par  plusieurs  souverains  pontifes  et  <(  par  tous 
les  seigneurs  évoques  de  Gastille,  d'Aragon,  de  Navarre  et  de  i*or- 
tugal  ».  De  plus,  les  messagers  de  l'abbaye  pouvaient  faire  ouvrir 
sur  leur  passage  les  églises  frappées  d'interdit,  y  sonner  les  cloches, 
y  célébrer  l'oflice  divin,  procéder  à  la  sépulture  des  confrères  défunts, 
etc.  —  L'abbé  Jean  renouvela  ces  Ordonnances  le  25  juin  1440.  Elles 
sont  rédigées  à  peu  près  dans  les  mômes  termes  que  les  précédentes  : 
mais  nous  y  trouvons  en  plus  un  très  curieux  catalogue  dos  reliques 
principales  que  le  trésor  de  l'abbaye  de  Silos  possédait  à  cette  date'. 

La  confrérie  de  Saint-Dominique  était  encore  très  florissante  k  la  lin 
du  XV  siècle,  comme  on  témoigne  la  cédule  des  Hois  Catholi(jues 
du  10  janvier  1484"-.  Au  XVl''  siècle,  son  importance  diminua  rapide- 
ment et  à  la  lin  du  XVII'"  il  n'en  restait  proscjue  plus  de  ti'aces  ^  KWo 
est  réduite  aujourd'hui  à  une  simple  confrérie  de  village  sous  le 
titre  de  cofradia  ma  y  or  \  mais  de  toutes  ses  grandeurs  passées,  il  ne 
lui  reste  guère  que  le  nom. 


III.  —  Malgré  son  zèle  pour  répandre  au  loin  le  culle  de  sain! 
Dominique,  l'abbé  Jean  VI  laissa  aux  moines  de  Silos,  ses  contom|)o- 
rains,  et  môme  à  leurs  successeurs,  une  mémoire  fort  peu  sympalhi 
que.  Elle  se  trouve  en  eiïol  inlimomont  liée  l\.  un  acte,  qui  diminua 
d'un  seul  coup  el  pour  toujours  rinlluonce  du  monastère.  Nous  vou- 
lons parler  de  la  cliarlo  par  la([uollo  il  aliéna  la  seigneurie  do  la  ville 
de  Silos  au  prolit  de  Pedro  de  Velasco,  comte  de  Haro,  pour  une 
rente  annuelle  do  2(),()l)0  maravédis.  De  la  part  de  l'abbé,  ce  fut  une 


1.  Ces  reliques  sont  enrore  aiijonrd'luii 
conservées  dans  le  moiiasti'To.  A  peine  si 
quelques-unes  ont  ilisparu.  On  trouvera 
dans  le  lieriieil  ip.  476  et  482-  le  texte  des 
deux  Ordonnances  et  les  notes  f|ni  les 
arcoinpagiient. 

2.  Hecueil,  p.  521-522.  —  Celte  cédule 
porte  les  sif^uatures  de  Perdinand  V  et 
d'Isabelle. 

;!.  Le  P.  Iluiz,  Histoire  manuscrite,  M. 
110;  Castro,  El  Thaii»ialiiri/o,  p.  113. 
—    11    semble    i|u'elle     fut    encore   assez 


répandue  en  IfilO,  eoninie  en  fait  foi 
une  lettre  de  procuration  du  31  août 
de  cette  année  {Caria  de  poder  para 
demandar  y  recopier  en  Araijon,  Valencia, 
CalnliiTia  y  otras  parles  las  limosnas 
de  la  lierinundnd  instiluida  en  el  vionas- 
Icrio  de  Silos,  original  sur  papier,  signé 
au  nom  de  l'abhé  de  Silos,  Francisco  de 
Valdivia,  alors  à  Madrid,  par  «  Vr.  Benito 
de  l.i  Guerra,  prier  niayor  y  présidente  de 
abbad  »,  et  par  treize  moines.  (Arch.  de 
Silos,  A.  XIII,  4.) 


LA  UERMANDAD    DE   SAINT-DOMIMQLE   ET   L  ABBE  JEAN    VI 


i:r 


condescendance  coupable  pour  le  puissant  comte,  avec  lequel  l'unis- 
saient les  liens  d'une  étroite  amitié  '. 

Les  moines,  dont  la  bonne  foi  avait  été  d'abord  surprise,  s'élevè- 
rent contre  les  volontés  de  D.  Jean,  avant  que  la  vente  ne  devînt  un 
fait  accompli,  et  dépêchèrent  à  Home  un  de  leurs  confrères  Garcia 
Fernandez,  alors  prieur  de  Santa  Maria  de  Duero.  Nicolas  V,  informé 
de  ce  qui  se  passait,  donna  commission  à  l'archidiacre  de  Ségovie  de 
procéder  à  l'examen  de  la  question.  Dans  le  cas  où  les  choses  seraient 
telles  que  les  avaient  exposées  les  plaignants,  il  ne  devait  pas  hésiter 
à  agir  avec  vigueur  et  à  déposer  l'abbé  de  Silos,  comme  dissipateur 
des  biens  de  son  monastère.  Le  bien  fondé  de  l'accusation  ayant  été 
reconnu,  D.  Jean  fut  privé  de  sa  charge,  et  après  en  avoir  appelé  h 
Rome  de  la  sentence  de  déposition,  finit  par  se  retirer  à  Frias  dans  le 
palais  même  du  comte  de  Haro.  C'est  là  qu'il  mourut  vers  14oo. 

Malheureusement,  le  comte  n'avait  pas  attendu  l'issue  de  ces  débats 
pour  obtenir  une  cédule  royale  et  prendre  possession  de  la  ville  de 
Silos  (I  ii.*>;.  Les  moines  protestèrent.  Ils  élevèrent  leurs  suppliques 
jusqu'au  roi  ;  mais  tout  fut  inutile,  et  cette  fois  encore  la  raison  du 
plus  fort  fut,  sinon  la  meilleure,  du  moins  la  plus  écoulée '. 

Depuis  lors,  la  crosse  abbatiale  sculptée  en  signe  de  juridiction 
temporelle  sur  les  portes  fortifiées  de  la  ville  de  Silos,  fil  place  à  l'écii 
des  comtes  de  Ilaro,  devenus  peu  après  tout  puissants  en  Espagne 
sous  le  lilre  de  (connétables  de  (>astille  '. 


1.  Voyez  le  r<'<-it  un  peu  vif  ilu  P.  Hui/ 
.Moritiano.  copié  au  bas  de  la  rliarle  ilu 
i:,  iuWlfi  iii.H.  'Recueil,  p.  488  .  Il  nous  fait 
liien  ronnaltrc  li-s  fforitiiiicot!!  ik-s  moines 
lie  .Silos  à  IV-;^ar«l  de  l'alibé  iolidéle. 

2.  L'ai'te  de  vente  fui  n-validé  en  I5.';2, 
et  le  uionasUre  dul,  r|uel<|ues  ann<^es 
plus  tard  l.'56.''>  .  livrer  au  conn<-table  de 
Caslille  le«  pii<;<s  relatives  à  la  juridiction 
temporelle  des  abbés  de  Silos  lur  la  ville 
et  s«jn  territoire.  (  '  jfuents  sont  /-nu- 
mér<'«  aux  folio»  i  ic  l'.irle  en  f)ui'«- 
tion.  dont  les  arrhives  de  Siloa  ^A.  XIV, 
">2  '  ni  un  vidituiM  d»-  ir.fiO,  en  lr<'B 
l>  iiir*"  du  <{i-nre  dit  lelra  rtirletaim. 
Im  revalidation  de  15S2  fut  approuvée  et 
<  par  une  r.rjiilc  de  t'hilipp'-  II, 
it'i .  .  -  /'i  tilla  >lr  Moimon  flr  .traf/nn,  n 
peynle  y  cinco  de  otuhre  de  mill  e  r/umien- 
lo*  y  tetenla  y  Ire»   ni'ioe.    et    signée  :  Yo 


Kl.  Hkv  Anh.  lie  Silos,  Il/ift..  fol.  {'IV .  On 
tmuve  en  outre  dans  les  archives  de  Silos 
(A.  XIV,  53,  originali,  un  «  informe,  on 
razon  de  que  la  rasa  y  mayornzgo  de  cl 
sefior  dtifjue  de  Krias  dehe  pagar  anual  y 
perpttuainiute  cl  .siluado  de  4(i.0l)0  niara- 
vedis  a  favor  de  el  niouasterio  de  Silos, 
sin  embargo  que  dirho  mavorazgo  Do 
pogK-  la  villa  de  Saiilo  Doiiiiiigo  de  Si- 
los y  jurisdircion  temporal  (1730).  •«  — 
(}iu-]i\Mi">  pii'-ccs  du  \vr  sici'lc  el  du  sirrie 
suivant  iiH'iiIrcnl  ipic  la  rainillc  du  ronn^- 
tablc  payait  en  outre  à  l'abbaye  une  renie 
aniniellc  de  cinii  n  six  iiiijje  maravédi<< 
para  el  ace  le  île  la  litm/nira  ilrl  r  un  fin 
naiilo.  lArc/i.  île  Silos,  Catalogue  li.  fol.  11. 
.1  Cjilalogue  I)    fol.  36.  1 

.'I.  l.f  dur  arluel  de  Fi  ias,  descendant  de 
Pedro  de  Velasro,  perçoit  encore  des  geii't 
de  Silos  quelques    boisseaux  de    blé,    der- 


\:\H 


IIISTOIBE   DE    L  AUBAYE    DE    SILOS 


IV.  —  Après  la  déposition  de  1).  Jean,  le  monastère  fut  gouverné 
par  le  prieur  André  Martinez  pendant  cinq  années  environ,  c'est-à-dire 
jusqu'à  la  mort  de  l'ex-abbé.  —  Le  couvent  plaça  alors  à  sa  tête  le 
prieur  de  Santa  Maria  de  Duero,  D.  Francisco  de  la  Torre  Sandino, 
appelé  plus  ordinairement  à  cette  époque  «  el  bachiller  don  Fran- 
cisco »  '.  Le  premier  soin  du  nouveau  prélat-bachelier  fut  d'obtenir 
un  bref  de  (^alixte  III,  qui  lui  permettait  de  prendre  possession  de  son 
abbaye,  sans  faire  la  moindre  démarche  auprès  de  l'évèquc  de  lUirgos. 

Les  pièces  d'archives  ne  manquent  pas  à  la  date  où  nous  sommes 
arrivés,  et  le  résumé  seul  des  actes  relatés  dans  le  Recueil  des  chartes 
de  Silos,  fournirait  matière  à  d'assez  longs  développements.  Mais 
nous  ne  pouvons  entrer  ici  dans  des  développements  qui  n'auraient 
qu'un  assez  mince  intérêt,  fatigueraient  le  lecteur  et  nous  feraient 
dépasser  les  bornes  d'un  juste  volume.  Disons  seulement  que  D.  Fran- 
cisco de  la  Torre  Sandino  s'occupa  avec  zèle  du  temporel  de  son 
abbaye  et  obtint  dans  ce  but  plusieurs  bulles  des  papes  Pie  II,  Paul  II 
et  Sixte  IV.  Il  montra  encore  plus  de  sollicitude  pour  les  intérêts  spi- 
rituels, en  cherchant  à  augmenter  le  concours  des  fidèles  auprès  du 
tombeau  de  saint  Dominique  et  aux  églises  placées  sous  la  dépendance 
du  monastère.  C'est  ainsi  qu'à  sa  prière  ou  à  celle  de  ses  amis,  les  trois 
papes  nommés  ci-dessus  accordèrent  de  nombreuses  indulgences  aux 
membres  de  la  hermandad  de  Saint-Dominique,  et  à  tous  ceux  qui 
visiteraient  l'église  abbatiale,  le  sanctuaire  de  Santo  Domingo  de 
Burgos,  la  chapelle  de  Nuestra  Seîiora  de  la  Peîia,  l'église  priorale  de 
San  Frutos,  celle  de  Santa  Marîa  de  Duero  et  d'autres  encore. 

Vers  le  même  temps,  plusieurs  cardinaux  s'intéressèrent  aussi,  par 
la  concession  de  faveurs  spirituelles,  à  l'abbaye  de  Silos.  Nous  remar- 
quons parmi  eux  un  certain  nombre  de  cardinaux  français  :  Guillaume 
d'Kstouteville,  archevêque  de  Rouen,  Richard  Olivier  de  Longueil, 
évêque  de  Coulances,  Louis  d'Albret,   évêque  de  Gahors,  Alain   de 


nier  vestige  des  anciens  droits  de  sa 
fiiinille  à  la  seigneurie  de  la  villa  de  Santo 
Domingd.  —  I>es  coniic'tal)les  n'ignoraient 
pas  l'injustice  faite  à  l'abbaye  ;'t  l'occasion 
de  la  vente  dont  nous  avons  parlé,  et 
au  XVII'  siècle  Ruiz  nous  dit  que  «  todas 
las  veces  que  alguno  dcstos  scûores  Ve- 
lascos  fallece,  dexa  encargados  en  el 
testanicnto  a  su  succsor  que  desagra- 
vie  al  nionasterio  de    Sauto  Domingo   de 


Silos  »  [Histoire  manuscrite,  fol.  112  . 
1.  L'abbé  Nebreda  semble  dire  qu'il  fut 
nommé  directement  par  le  pape.  Mais  les 
termes  du  bref  pontifical  de  1155  qu'il 
résume,  et  (|ui  peuvent  être  interprétés 
dans  ce  sens,  (■taicnt  sans  doute  destinés 
à  exempter  l'abbé  de  la  confirmation  de 
l'évêiiue  de  Burgos.  D'autre  part,  le  P.  Ruiz 
affirme  que  D.  Francisco  fut  élu  par  les 
moines  de  Silos. 


LA   HERMANDAD  DE  SAINT-DOMIMQUE  ET  LaBBÉ  JEAN  VI  139 

Coëlivy,  évêque  de  Palostrina  et  plus  tard  archevêque  d'Avignon,  Jean 
JoulTroy,  évêque  dAlby.  —  On  trouvera  dans  ces  bulles  d'indulgences 
les  noms  de  quelques  autres  prélats  espagnols  et  italiens,  dont  trois 
montèrent  dans  la  suite  sur  le  trône  pontifical  sous  les  noms  do 
Sixte  IV,  Alexandre  VI  et  Paul  III'. 

En  1462,  une  bulle  de  Pie  II  nomma  l'abbé  de  Silos  juge-conserva- 
teur du  monastère  de  Cardena,  avec  la  mission  de  lui  faire  rendre  jus- 
tice contre  les  abus  de  toutes  sortes  dont  étaient  alors  victimes  les 
religieux  de  cette  antique  abbaye.  D.  Francisco  se  signala  un  peu 
plus  lard  par  un  autre  bienfait  en  faveur  de  Cardena,  en  lui  faisant 
restituer,  grâce  à  son  titre  de  commissaire  apostolique,  le  prieuré  de 
Sainte-Marie  de  Hornillos. 

-Notons  vers  la  même  époque  la  fondation  du  monastère  de  Iluete, 
comme  tiliation  directe  de  Tabbaye  de  Saint-Dominique.  Les  moniales 
bénédictines  qui  l'habitaient  jusqu'alors,  et  qui  étaient  depuis  le 
Xlir  siècle  sous  la  juridiction  des  abbés  de  Silos,  avaient  dû  se  retirer  à 
(^uenca,  à  la  suite  desini'it/'es  évrnrments,  qui  ne  nous  sont  du  reste  pas 
autrement  connus  et  auxquels  fait  allusion  une  bulle  de  Paul  II  du 
13  février  Ii08'.  D.  Francisco,  ne  voulant  pas  laisser  ce  prieuré  dans 
l'abandon,  y  envoya  quelques  moines,  avec  D.  Juan  Martinez  de 
Orlega  qui  en  fut  le  premier  prieur. 

Nous  reviendrons  ailleurs  sur  l'histoire  de  ce  monastère,  (jui  recul 
au  siècle  suivant  le  litre  d'abbaye. 

I    Reriieii.  p.  i99-".oi.  2.  Henieii.  p.  :;oi-:;o:;. 


CIIAPITHE  IV 


La  commende  et  les  derniers  abbés  indépendants 

(1480-1512) 


I.  D.  Pedro  d'Arroyuela.  —  II.  D.  Pedro  de  Cardena.  —  III.  D.  Francisco 
Fernandez.  —  IV.  D.  Pedro  de  Torresandino.  —  V.  D.  Francisco  de 
Curiel.  —  VI.  Luis  de  Soto  ;  les  commendataires.  —  VII.  Un  trop  habile 
procureur. 

I.  —  Les  souverains  pontifes,  qui,  à  la  demande  de  D.  Francisco  de 
la  Torre  Sandino,  s'étaient  réservés  tout  d'abord  la  confirmation  des 
abbés  de  Silos,  ne  tardèrent  pas  à  se  réserver  aussi  leur  élection.  Ce 
fui  le  premier  pas  vers  la  commende  proprement  dite.  D.  Pedro  de 
Arroyucla.  qui  gouverna  l'abbaye  à  la  mort  de  D.  Francisco  (1480), 
fut  cboisi  directement  par  le  pape  Sixte  IV.  Nous  croyons  toutefois 
que  ce  D.  Pedro  était  moine  de  Silos,  sans  en  avoir  la  preuve  maté- 
rielle'. Il  mourut  en  1490  et  fut  remplacé  par  D.  Pedro  de  Cardena. 

II.  —  Cet  abbé-  n'épargna  pas  les  démarcbes  pour  faire  résilier  la 
vente  de  la  seigneurie  de  Silos,  alors  entre  les  mains  des  Connétables 
de  Castille.  Il  porta  lalîaire  devant  la  chancellerie  royale  de  Valladolid 
et  envoya  dans  le  même  but  une  lettre  de  pouvoirs  au  bachelier  Pedro 
(lutierrez  de  Quintana,  moine  et  procureur  de  l'abbaye  dans  celte 
ville.  Mais  tous  ses  etforts  furent  inutiles,  ou  du  moins  n'aboutirent  à 
aucun  résultat  sérieux.  ^ 

III.  —  \  la  mort  de  D.  Pedro  de  Cardena  (1502),  le  pape  Alexandre 
VI  lui  donna  un  successeui-  dans  la  personne  de  D.  Francisco  Fer- 
nande/., qui  occupa  le  siège  abbatial  pendant  une  année  seulement. 

1.  La  résidence   de  ce  prélat  dans  l'ab-  chiller  don  Pedro  de  Cardena»    (Arch.  de 
baye  semble  l'indiquer  suflisamment.  Silos,  D.  XL,  27). 

2.  Dans  un  acte  de  procuration,  daté  du  3.  D'après  le  P.  ^uiz,  Histoire  mannscrile, 
l'i  lévrier  1499,  il  se  nf)nime:  "  nos  cl  ba-  fol.  111,  v". 


LA    COMMENDE    ET    LES    DERNIERS    ABBÈS    INDEPENDANTS 


lU 


IV.  —  Les  Irois  prélats  qui  suivirent  furent  tous  nommés  par  la 
communauté.  —  Le  premier.  D.  Pedro  de  ïorresandino  ^Io03-io04), 
exerçait  la  charge  de  prieur  à  Santa  Mari'a  de  Duero,  au  moment  de 
son  élection  (^1503)  '.  Son  gouvernement  dura  quelques  mois  à  peine. 
S'élant  rendu,  peu  après  avoir  reçu  la  bénédiction  abbatiale,  à  son 
ancien  prieuré  de  Duero,  où  il  avait  passé  de  longues  années  et  qui 
semble  avoir  eu  ses  préférences  -.  il  y  mourut  dans  le  courant  de 
l'année  1304. 

V.  —  Avant  d'être  élu  abbé,  D.  Francisco  Gonzalez  de  Curiel,  son 
successeur,  avait  été  sous-prieur  et  plus  tard  grand-prieur  de  Silos 
(1493-1499.  Il  montra  quel<|ue  zèle  pour  la  restauration  du  monas- 
tère: mais  ce  zèle  ne  semble  pas  avoir  été  toujours  également  bien  ins- 
piré. C'est  ainsi  qu'il  transforma  l'antique  salle  capitulaire.  bâtie  au 
XI*  siècle  par  saint  Dominicjue.  en  une  élégante  chapelle  de  style  ogi- 
val, placée  sous  le  vocable  de  la  Sainte-Croix  et  (jui  fut  destinée  à  la 
sépulture  des  abbés  ^  Il  vint  le  premier  y  preîulre  place  au  mois  de 
juillet  l;j07.  après  Irois  années  d'abbaliat.  Son  tombeau  est  sans  doute 
un  des  deux  (jue  l'on  entrevoit  encore  aujourd'hui,  noyés  aux  trois 
quarts  dans  les  murs  épais  élevés  en  cet  endroit  au  XVIII'  siècle  [)our 
supporter  la  chapelle  actuelle  de  Saint-Domini([ue. 

Francisco  de  Curiel  fut  le  dernier  piélal  de  Silos  qui  porta  le  litre 
([q  don  'domnus),  titre  dont  saint  Henoil  lui-même  veut  «jue  l'abbé  soit 
honoré.  L'usage  contraire  devint  pres(jue  général  en  Espagne  à  partir 
de  la  fin  du  XV'  siècle,  et  les  abbés  comme  les  moines  adoptèrent  la 
dénomination  de  frai/  frère),  réservée  jii<(|U('-là  auv  fra/i  ou  religieux 
des  Ordres  mendiaiiN  •. 


1.  L<ingl**mj»«  avant  lie  rercvoirrette  pré- 
lature,  il  *  iiilidiUit,  non*  ne  savouK  pour- 

•  |ij<>i,  •  abatJ  de  Sanrta  .Maria  de  I)uer<>  » 
,l49i  .  D'autri;  part,  <lani  uu  document  <lc 
U99,  uù  abb*  de  Silo»  l'appi-llc  "  cl  rcvc- 
fndo  «efior  doo  l'cdro  ilc  T<>rrt -xandiiio, 
abbad  e  prior  de  la  ciun  p.  priorazf^o  de 
"".ifita  M/irii  iW  Diuto  >.  Pirul-''tr<-  pop»(1- 
iJait  il  ({ii>-li(ii>'  atib'tyc  en  roiiiiiiandi-,  on 
avait- il   esercé    U    charge    abbatiale  dans 

•  (iM'Iqil»'   tnoi.       '  Iirr. 

2.  I»  -ipr'»    ■  rrriit  la  •/•(nilliire 
dans  l>Klise  du  pripun-. 

3.  L'abbé  .Nebrcda    ajoute   :    »   \\\i»  lai 


alineims  de  la  torro.  fi  relo.x  y  la  cniiip.ina 
del  (jicrpo  Saule.  .. 

4.  L<|)ilh<''te  de  don  se  répandait  <le 
plus  en  pluH  parmi  les  laïiiues,  el  e  ext 
«urlont  la  Kérniarisation  de  ro  litre,  t|ui, 
«ou'«  le.n  idée»  île  réforme  alors  en  éveil, 
en  détermina  la  suppression  chez  les  béni'- 
dii'tins.  'l'oiilefois  lei  moines  non  réfor- 
m/'S  de  l.i  (;oni.çri'-^'alion  dilc  de  Tarra^'nne 
conservèrent  Jiisi|uVi  la  lin,  sur  ee  point, 
l'ancienne  Iradilion  niiina<tlii|ne.  l,iiie|i|nes 
'ilibés  réfornii-s  sunt  p.irfois  i|niililies  nu 
.\VI'  »iéclc  de  lion  frai/.Kii  l.'KI  l'abbé  de 
Siloa  signe  ainsi  un  acte  de    procuration  : 


142 


HISTOIRE   DK    L  AlIBAYE  DE  SILOS 


VI.  —  l'eu  après  la  morl  de  13.  Francisco,  les  moines  de  Silos  élurenl 
le  P.  Luis  de  Solo,  qui  avait  rempli  l'oflice  de  prieur  sous  les  deux  abbés 
précédents. — Mais  il  y  avait  alors  à  Home,  parmi  les  familiers  du  pape 
Jules  II,  un  certain  clerc  du  nom  de  Francisco  de  Govarrubias ',  qui 
ne  négligea  rien  pour  se  faire  donner  l'abbaye  en  commend<\  Jules  II 
préféra  toutefois  en  grafilier  son  neveu  Galeolto  Franciofli  délia 
Rovere,  cardinal  du  titre  de  Saint-Pierre.-aux-Liens.  Celui-ci  étant 
mort  peu  après  (1508),  le  pape  passa  ce  gros  bénétice  à  un  autre  neveu, 
le  cardinal  Sixto  Gara  délia  Hovere,  qui  hérita  ainsi  du  litre  cardi- 
nalice de  son  frère  et  de  l'abbaye  de  Silos.  Quant  à  D.  Francisco  de 
(Govarrubias,  il  dut  patienter  et  se  contenter  ))our  le  moment  de 
l'expectative  de  la  commende  ". 


VII.  — Sur  ces  entrefaites,  l'abbé  Luis  deSoto  s'était  décidé  à  envoyei- 
à  Home  le  P.  Luis  Mcndez,  moine  de  Silos  et  évéque  titulaire  de  Sidon. 
Ce  prélat,  dont  nous  parlerons  bientôt  avec  quelque  détaij^  obtint  sans 
trop  de  peine  la  renonciation  du  cardinal  Sixte;  mais  il  se  trouva 
alors  en  présence  del'expeclalive  de  Fiaiicisco  de  Govarrubias.  Après 
bien  des  discussions,  l'accord  linil  [)OMrl;ui!  par  se  faire  et  Govarrubias 
consentit  à  résigner  ses  droits,  à  condition  que  le  monastère  lui  servit 
une  rente  annuelle  de  100.000  maravédis''. 

Ge  résultat  une  fois  obtenu,  il  semblait  naturel  (jnc  le  j)rocureur 


<(  Don  liiy  Aiidres  de  Cortarar,  abbad  » 
(Arch.  (le  >iiliis,  V.  XLII,  18  .  N)iis  lisons 
(■•gaiement  dans  uu  acte  de  lo48  :  «  Don 
l'iav  IJartolonie  de  Santo  Domingo.  »  (//;<>/., 
A.  XiV,  11). 

1.  Le  pape  1  appelle  :  '<  clericiis  liurgen- 
si:J,  litterarum  apostolicarum  solicilor,  no- 
laiiiis  et,  familiaris  uoster  ».  (Bulle  du  21 
mais  ['y>\-2, lit'cueil.p.^'.H :  cf.  Ilergenrnllier, 
l.eonis  X  rcpe.sta,  n»"  2687,  28(i().  :U)I().  liltili, 
7882).  —  11  avait  an])rès  de  lui  uu  autiu; 
clerc  de  Hurgiis.  a[)peli'  All'onso  de  Lerma, 
lecpicl  (ditiiit  en  cumulande  le  [irieuré  de 
Uuele.  (Voy.  la  bulle  du  11  octobre  1507  et 
la  noie,  liccucil,  p.  .'iJS.  —  Cet  .\ifouso  de 
Leriua  appartenait  à  la  noble  famille  des 
Lernia,  originaire  de  Burgos. 

2.  Les  moines  firent  une  vive  résis- 
tance à  ces  nominalioDS  qui  ruinaient 
tant  d'abbaj'es.  Ceux  de  Silos  s'attirèrent 
uK^nie  pour  ce  motif  uu  interdit  cpji  dura 
deux    ans  :   mais  nous   n'avons    là-dessus 


d'autre  renseignement  <|ue  ces  quelques 
mots  du  manuscrit  n°  20  des  archives  de 
Silos  :  "  A  causa  de  un  pleito  en  la  curie 
romana  entre  el  abad  fr.  Luis  de  Soto  y 
el  doctor  Covarruvias,  el  munaslerio 
hahia  estado  dos  (uios  enlrediclio».  Quebjue 
passager  qu'ait  été  à  Silos  le  fléau  de  la 
commende,  il  n'eu  fut  jjas  moins  désas- 
treux pour  les  finances  de  l'abbaye,  lue 
enquête  f.iile  en  l.'ill  constate  la  pauvret!- 
extrême  oii  se  trouvait  le  monastère  à 
celte  date  et  le  besoin  urgent  de  réédilier 
ou  de  restaurer  une  gr.'iude  partie  des 
bâtiments  conventuels.  Cette  misèri'  pro- 
venait dil  le  te\t(î  de  l'eixpi'-'lc,  de  ré|)iifpie 
où  <■  la  abbadia  fue  jiur  Huma  ynpetrada  " 
(Arch.  de  Silos,  A.  XIV,  H),  original  en 
écriture  procpsadw. 

3.  Ce  même  familier  de  Jules    II    avait 
obtenu    vers    IIH)2  la  commande   de  l'ab- 
baye bénédictine  de  San  Isidro  de  Dueiias. 
Vepes,  Coronicn.   t.  IV,  fol,  203.) 


LA    COMMENDE    ET    LES    DERNIERS    ABBÉS   INDÉPENDANTS  i  Ï3 

de  Silos  demandât  au  Souverain  Pontife  la  confirmation  de  Tabbé 
Luis  de  Solo.  Aussi,  quelle  ne  dût  pas  être  la  surprise  de  celui-ci  et 
de  ses  moines,  en  voyant  Luis  Mendez  revenir  de  Rome  avec  le  titre 
d'abbé  perpétuel  de  Sainl-Domini(jue  de  Silos.  Toutefois,  Luis  de 
Soto  ne  protesta  pas  contre  la  conduite  étrange  et  peu  loyale  de  son 
délégué.  Il  semble,  du  reste,  qu'il  n'ait  jamais  eu  d'autre  ambition 
que  celle  de  voir  son  monastère  délivré  de  la  commende  et  rendu  à 
son  entière  indépendance.  De  nouvelles  démarches  en  cour  de  Rome 
lui  souriaient  médiocrement  et  il  crut  mieux  faire  en  cédant  la  place  à 
son  peu  délicat  compétiteur.  Il  lui  abandonna  son  abbaye  et  sa  crosse 
et  se  relira  à  Saint-Benoît  de  Yalladolid.  oh  il  mourut  dans  le 
courant  do  l'année  suivante  (Iol2i. 


IT  PARTIE 


SAI.NT-DO.MINIOUE  DE  SILOS 

depuis  son  umon  a  la  congrégation  de  valladolid 
jusqu'à  sa  suppression 

(1512-1835) 


lu 


CHAPITRE  PREMIER 


L'abbaye  de  Silos  au  XVI''  siècle  (1512-1598,  ' 


I.  Un  abbé  de  Silos,  èvéque  de  Sidon.  —  II.  La  Congrégation  de  Saint-Benoit 
de  Valladolid  ;  Silos  est  uni  à  cette  Congrégation.  —  III.  Conduite  de  l'abbé 
Mendez  ;  son  prieur.  —  IV.  Les  seize  premiers  abbés  de  la  Réforme. 

I.  —  Luiz  Mendez  portait  depuis  trois  ans  le  froc  dominicain,  lors- 
qu'il se  fit  donner  par  l'intermédiaire  de  la  duchesse  de  Frias  un  bref 
pontifical  qui  lui  permettait  de  revôtir  l'habit  de  Saint-Benoit.  Il  le 
reçut  peu  après  à  Silos  des  mains  de  l'abbé  D.  Pedro  de  Arroyuela 
(liSi).  Nommé  prieur  de  Saint-Martin  de  Madrid  en  1493  %  il  obtint 
en  môme  temps  de  Rome  la  faculté  de  posséder,  à  titre  de  commende, 
le  prieuré  de  Iluete  et  l'église  paroissiale  de  Fuonlel-Puerco,  au  diocèse 
de  Sigiienza.  Trois  ans  plus  tard,  Alexandre  VI  qui  le  connaissait 
depuis  longtemps,  le  nommait  évoque  titulaire  de  Sidon  ^ 

On  a  vu  plus  haut  dans  (juclles  circonstances  il  fut  envoyé  à  Rome 
et  comment  il  en  revint  avec  le  titre  d'abbé  de  Silos.  Ce  vovage 
cependant  avait  eu  un  autre  résultat  de  plus  grande  importance  : 
celui  de  faire  cesser  la  commende,  (jiii  ne  réussit  pas  à  s'implanter 
sérieusement  dans  le  monastère. 

Un  des  premiers  actes,  et  le  meilleur  apparemment,  de  Luis  Mendez 
fut  d'ufiir  son  abbaye  à  la  Congrégation  bénédictine  d  l\spagnc,  dite 
de  Sainl-Renoit  de  Valladolid  i27  mars  i'}12"  \ 

l.  La  bulle  (lu  27  iiinr*  t.'il2.  par  lnqu(Hi<-  rroyotiH  «lovoir  nous  rimlonlpr  (Irsdriiiais. 

le  pape  Juif»  Il  unit  lahlmyc  il<-  Silo^  a  la  2.  C<-    (iriiMiri'    lui    fut    itisputé    par    un 

Cin\(ir'-t(iiiion  ric  Sainl-Kcrioll  do  V/ilIndo-  aulrc  irioirif*  de  Silo»,    rnniiiic    iiouh    l'np- 

lid,  «"«l  l«r  iN-riiiT    dm  uiiicnt   (>ulilir    dariii  prend  uiic  «<iil>'iirt'  du  15  juin    f  i'J.t.  Vny. 

Iiolrc  HtuhI    lien   rharlen    ilf    l'al/hai/f    //<•  nuire  Hrriinl.  p.  TtH. 

Sitoi.  Il  n<>ii«  a  pnru  utilr,  pour  la  p/'riodc  3.   LniM  .Mendez   avait   xéjournû  à   llniue 

i|iii    noui  r>*«l<;    a    pnrroiirir,    de   dooner  non'*  le  ré^ne  de  ee  pape,  nou*    ne  saviinv 

en    note    une    brève     analyvc    dm    piécr*  [}iiHri\ucl  uutUf.  Cf.. Munaxiicon  /liMpiinirinn, 

d'archivet   lea   pliii  int^r<*i>nntr«   i|ui   »y  liibi.  tint,  de  l'ari»,  fond*  i-np.  321,  f.   219. 

r-ipporlcnt.  f>    trri  fournir   h    la    foi»  un  i.  \,o  n/-i\i'Tti\  de    In   ('oii^régnlion    avait 

roiii|il>iii(>nl  au  (^rlulaire  de  hilon  rt   un  d<'-Jà  fait  une  tentative  d'union  veri  t.'iOl. 

mojen  lufliiiant    de    fuppléer  A    la  briè-  Voy.  ri>de»iuuii  (p.  IVJ,  note  .'1^   l'analyrc 

vet*    du    rénuin^     biitori(|ue    dont    noua  île  la  eharte  du  27  mai  l.tl.'i. 


148 


HISTOIRE    DE    L  ABBAYE    DE    SILOS 


II. —  Cette  Congr(^gation^  qui  avait  pris  naissance  vers  le  milieu  du 
XV  siècle  par  l'union  de  quelques  monastères  de  Gastille  au  prieuré 
de  Saint-Henoît  de  Valladolid,  était  alors  dans  loute  sa  première 
ferveur.  Erigée  canoniquement  en  1489,  en  vertu  d'une  bulle  du  pape 
Innocent  VIII  et  grâce  à  la  pressante  iniative  de  la  grande  et  pieuse 
reine  Isabelle,  la  réforme  fut  imposée  sept  ans  plus  tard  par  Alexan- 
dre YI  à  tous  les  monastères  d'hommes. 

F]n  1512,  c'est-à-dire  au  moment  où  Saint-Dominique  de  Silos  se 
rattacha  à  la  Congrégation  nouvelle,  celle-ci  comptait  déjà  une  ving- 
taine d'abbayes,  et  parmi  elles,  quelques-unes  des  plus  imporlanles 
de  la  Péninsule,  comme  Sahagun,  Oiia,  Samos,  Saint-Martin  de  Com- 
postelle,  Montserrat,  Samos  ,Cardena  et  d'autres  encore'.  Constituée  à 
l'instar  de  la  réforme  italienne  de  Sainte-Justine  de  Padoue  (nommée 
bientôt  après  du  Monl-Cassin),  la  Congrégation  de  Valladolid  jouissait 
de  tous  ses  privilèges  et  en  avait  adopté  la  plupart  des  usages,  parti- 
culièrement en  ce  qui  regardait  le  mode  de  gouvernement. 

Par  le  l'ail  même  de  leur  union,  les  monastères  furent  soustraits  au 


1.  Viiici.  d'apivs  les  archives  ullicielles 
(le  la  Congrégation  de  Valladolid,  aujour- 
d'hui à  Silos,  la  liste  des  abbayes  dont  se 
composa  cette  importante  Congrégation, 
avec  la  date  de  l'union  définitive  de  cha- 
cune d'elles  :  Arlanza    San    Pedro),    1518. 

—  liages  (San  Benito),  1593.  —  liueso  (Santa 
Maria),  UIO.  —    Kitryos  (San    Juan),  14:î6. 

—  Cardena  (San  Pedro),  1502.  —  Carrion 
(San  Zoil).  1507.  —  Celanova  (San  Salva- 
dor), 1506.  —  Celorio  (San  Salvadon.  1529. 
Corias  (San  Juan),  1536.  —  Cornellana 
(San  Salvador),  15.'Î6.  —  DmTias  (San  Isi- 
dro),  1478.  —  Es/iiiiaredd  (San  Andres), 
1506.  —  Espino  (Santa  Maria),  1525.  — 
Erlonza  (San  Pedro),  1512.  —  Fromesla 
(San  Benilo),  1437.  —  Gituols  ;^San  Feliû), 
1523.  —  Hirav^e  ^Santa  Maria),  1530.  — 
Huele  (San  Benito),  1529.  —  Léon  (San 
Claudio),  1513.  —  Lerez  (San  Salvador;, 
1540.  —  Lorenzana    (San    Salvador).  1518. 

—  .Madrid  (San  Martin),  1594.  —  Madrid 
iNuestra  Sehora  de  .Monscrrat),  1641.  — 
Mancio  (San,  1495.  —  Médina  del  Cam/io 
(San  Bartolome),  1496.  —  Mtllan  de  In 
Coijiilla  (San),  1505.  —  Mon  forte  San  Vi- 
cente  .  1496.  —  Montes  .San  Pedro),  150(i. 
Monlserrat  (Nuestra  Senora),  1493.  —  .\o- 
jera    (Santa    Maria"!,     1313.     —    Oliarenrs 


(Santa  Maria),  152G.  —  Obona  (Santa  Ma- 
ria), 1536.  —  Ona  (San  Salvador),  1502.  — 
Oviedo  (San  Vicente),  1515.  —  Po)/o  (San 
Juan),  1547.  —  liivas  del  S(7  (San  Esteban), 
1506.  —  Sa/iat/iin  (San  Benito),  1194.  — 
Salainanca  (San  Vicente),  1504.  —  Samos 
(San  Julian1,1505.  —  Santiar/o  San  Martin  , 
1493.  —  Sevilla  (Santo  Domingo  de  Silos), 
1513.  —  Silos  (Santo  Domingo),  1512.  — 
Sopetran  fSanta  .Maria),  1499.  —  Tenorio 
l^San  Pedro),  l."i3fi.  —  Valladolid  (San  Be- 
nito)!, 1390  (fondation).  —  Valvanera  (Santa 
Mariai,  1524.  —  Villanueva  San  Pedro), 
1534.  —  Zamora  (San  Benito),  1458.  —  Sauf 
quelques  rares  exceptions,  les  abbayes 
du  royaume  d'Ara^'on  ne  s'unirent  pas  ,i 
celles  qui  précédent.  Elles  formèrent  une 
Congrégation  à  part,  sous  le  nom  de 
Congréf/dtion  des  Claustraux  ou  de  Tarra- 
f/one,  laquelle  garda  ses  abbés  perpétuels 
et  avec  eux  la  commande. 

Des  monastères  de  religieuses  bénédic- 
tines, cinq  seulement  se  rattachèrent  à  l.i. 
Congrégation  de  \aliadolid.  Ce  furent  :  San 
Pclayo,  à  Oviedo.  —  âanta  Maria  de  la 
Vega,  A  Oviedo.  —  San  Payo  de  Santiarjo. 
—  Santa  .Maria  de  la  Vef/a  de  la  Serrana. 
an  fliocése  de  Léon.  —  San  Placido  de 
Madrid. 


I.  AunAVi:  DE  SILOS  ai"  xvi"  siecf.k 


149 


fléau  de  la  comniende  :  mais  leurs  abbés  devaient  èlre  réélus  ou  même 
cbaiigés  tous  les  trois  ans.  *  Les  chapitres  généraux  convoqués  à  pa- 
reils intervalles  pouvaient  seuls  édicter  les  lois  obligatoires  pour 
toute  la  Congrégation,  et  il  n'était  permis  à  personne  d'en  appeler  de 
ses  décisions.  Le  général  élu  dans  ces  réunions  devait,  pendant  les 
trois  années  de  son  gouvernement,  visiter  chaque  monastère  et  veiller 
à  l'exactitude  et  à  luniformité  de  l'observance  -.  —  Ce  serait  sortir  de 
notre  sujet  que  de  nous  étendre  ici  sur  l'histoire  de  la  Congrégation 
de  Valladolid,  et  il  nous  faut  revenir  à  l'abbé  de  Silos. 

in.  —  Luis  Mendez  consentit  bien  volontiers  à  l'union  '  ;  mais,  en 
homme  soigneux  de  ses  propres  intérêts,  il  n'en  voulut  pas  admettre 
les  conséquences  pratiques  pour  lui-même.  C'est  ainsi  qu'il  obtint  tout 
d'abord  de  posséder  l'abbaye  à  perpétuité.  En  outre,  il  conserva  l'usage 
des  insignes  pontificaux,  que  les  abbés  de  la  Congrégation  s'étaient 
interdit  dans  le  cha|»itre  général  de  lo09  cl  (juils  furent  bien  aises  de 
se  voir  restitué  en  1.396  par  une  bulle  du  pape  Clément  VIL  II  se  réserva 
encore  le  revenu  de  la  raense  abbatiale,  et  chaque  année  il  touchait 


1.  Voici  quelles  furent  à  cet  égard  les 
décisions  successives  prises  dans  les  cha- 
pitres géuéraux. —  Jusqu'en  I.jl2,  les  abbés 
peuvent  ••tre  réélu?.  En  1512,  le  chapitre 
général  défeml  la  réélection.  Kn  1j15,  il 
rapporte  cette  défense.  En  1550,  il  défend 
qu'un  alibé  soit  réélu  dans  le  même  monas- 
tère. Kn  1553,  l'élection  de  I  abbé,  faite  jn-»- 
que-ln  parles  moines  de  chaque  monastère, 
est  réservée  au  déliniloire  de  la  Congréga- 
tion, qui  désigne  deux  religieux  |)armi  les- 
quels les  moines  doivent  se  choisir  un  abbé. 
Rn  1610,  l'élection  revient  de  nouveau  aux 
religieux.  En  Ifil.'},  le  chapitre  général  dc-- 
erèteque  l'élection  sera  faite  par  le  chapitre 
général  lui- iiiAme:  mais  pour  quatre  ans 
au  lien  de  trois.  (Dans  In  seconde  moitié 
du  XVI' siècle,  le  gouvernement  des  abbés 
fut  de  six  ans  (tendant  une  assez  courte 
|»ériode..  —  .Nous  avons  tiré  ces  renseigne- 
ments des  acte*  ofltcn  ls,  encore  inédits, 
des  chapitres  généraux,  aujourd'hui  aux 
Arrhiv»'»  i!        ' 

2.  1^-  il-  ■■■  'it  JuB(|u'en  I5.">6  l'abbé 
de  Saint- H'>nolt  de  Valladolid,  élu  par  les 
s»  .  le  ce  mona«l<re.  Kn  l.iriG,  le 
chi,    .         .^'j  que  ce  «fri  désormais   ce 


même  abbé,  mais  élu  par  les  membres  du 
chapitre  général.  A  [xirtir  de  1(J08,  ce  put 
être  un  abbé  choi.«i  par  le  chapitre  géné- 
ral dans  lin  monastêro  (|iielconque  de  la 
Cougr.';.atioii.   Même  smirce.) 

•3.  Actes  de  la  jtrisc  de  possession  de 
l'abbaye  de  ï»iio«  par  Pedro  de  Niijera.  su- 
périeur «le  la  Congrégatinn  réformée  de 
Saint-Uenott  de  Valladolid,  et  de  la  ces- 
sion de  ladite  aidiaye  à  I).  Luis  .Mendez, 
évêquo  de  Sidon.  l'rocès-verbal  fait  à  Silos, 
le  27  mai  1513.  <■  en  la  capilla  del  crucilixo 
de  la  claustra.  •■  Arch.  de  Silon,  A.  xiv,  2, 
original  en  papier,  écriture  dite  cortesana. 
—  Il  s'aj^it  ici  de  la  seconde  |»rise  de  pos- 
session par  l'abbé  de  Saint- Henolt  de  Val- 
ladolid. D'après  ce  dociimeiil,  la  première 
avait  eu  lieu  don/e  ans  envirun  auparavant 
•tinze  aîifia  fin,  jioco  nia.i  o  iiicnos).  .Mais 
elle  s'était  faitr;  contre  la  volontf'-  expresse 
des  moines  et  sans  le«  biilles  nèccHsairei*. 
Nous  trouvons  en  elTet  Saint-Dominique 
de  Silos  iiienli'iniiê  priiinj  les  abliayes  de  la 
0>ngri'gation  de  Valladidid  dans  le  reeueil 
des  Actes  inédits  des  chapitres  généraux 
de  l.'.O.I  n.  I.  p.  30),  de  1500  (p.  33;.  et 
de  150»  (p.  3.1;. 


:'>() 


IIISTOIHF,    DK    F.  AltlîAVf:    DE    SlI.Oï^ 


de  ce  chef  une  rente  de  1.5G3  fanègues  de  bld,  40  ducats,  30  florins 
et  O.750  maravédis,  sans  compter  d'autres  grasses  redevances,  comme 
celles  des  prieurés  de  Madrid  et  de  Duero  '.  Ajoutons  à  tout  cela  qu'il 
se  fit  dispenser  de  la  résidence,  et  qu'à  titre  de  confesseur  de  la 
duchesse  de  Frias  et  de  chanoine  de  lîurgos,  il  alla  fixer  son  domicile 
dans  cette  dernière  ville.  Il  s'y  trouvait  mieux  apparamnient  que  dans 
la  sévère  solitude  de  Silos.  L'abbé  Mende/ eut  ainsi  1  honneur  d'intro- 
duire la  réforme  dans  son  monastère  et  la  triste  faiblesse  de  s'y  sous- 
traire lui-même.  Il  fit  pis  encore.  Peu  soucieux  des  intérêts  de  son 
abbaye,  il  consentit  sans  hésiter  au  démembrement  des  prieurés  de 
Séville  et  de  IJuete  en  faveur  de  la  Congrégation,  (jui  s'était  montrée 
envers  lui  si  condescendante.  Aussi,  les  anciens  moines  de  Silos  lui 
surent-ils  toujours  mauvais  gré  de  son  désintéressement  en  ces  deux 
circonstances^. 

Il  faut  reconnaître  que  Luis  Mende/  eut  du  moins   la  sagesse  de 
nommer  pour  le  remplacer  à  Silos  un  digne  prieur  dans  la  personne 


1.  Voici,  d'après  Tacte  original  [Arc/i . 
de  Silos.  A.  xiv,  '.i\  io  détail  des  revenus 
de  la  niensc  abljatiale  «[ui  firent  laissés 
en  lol6  j)ar  la  coiiinuiiiauté  à  levêque- 
abbé  de  Silos  : 

"  En  lliicita  (le  Rey,  2.'i.')  fanogas  por  nii- 
tad;  item  de  hiirciones  y  nioyos,  32  fane- 
gas;  en  Piuilla  de  .Mamolar,  24  fancgas  por 
niitad;  en  Mamolar,  .'{6  lanegas  por  niitad  : 
eu  Araiizti  de  .Miel,  135  fanegas  por  niitad; 
en  Espiuosa,  42  fancgas  por  mitad,  mas 
33  fanegas  de  hiirciones  ;  en  Briongos, 
20  fanega?,  nu  tcrcio  de  trigo  5'  dos  de 
cebada;  en  Ciruelos.  46  fanega?,  un  lercio 
de  trigo  y  dos  de  cebada;  en  Tcjada,  06  fa- 
negas por  mitad;  en  Puentedura,  16  fane- 
gas por  mitad,  mas  en  los  molinos  6  car- 
gas  de  trigo  y  4  de  centeno  ;  en  Guimara, 
48  fanegas  por  mitad,  mas  220  fanegas  de 
diezmos  y  luirciones  ;  en  Quiiitana  de 
Pidio,  140  fanegas;  en  Monzon,  24  fanegas; 
en  Pinilla  dcTra«mouti\"J2  fancgas;  en  N'al- 
deaude  32  fanegas;  en  Uurgos,en  la  granja 
de  Santo  Domingo,  12  fanegas;  en  Silos, 
2f)0  fanegas:  item  50  llorines  del  reyno  de 
Aragon  ;  del  obispado  de  Calahorra,  20  du- 
eados,  del  de  Hurgos,  20;  de  la  renta  de  So- 
ria,  4.050  maravédis  ;  en  Cuevas  de  Amaya, 
1.700  maravédis.  ■>  —  Cette  pièce  datée 
du    niouaslt're     de    seTior    Sa»    Jiiun    de 


liiar/os,  le  jour  de  sainte  Anne,  porte  les 
signatures  suivantes  :  «  Fr.  Ludovicus, 
episcopus  Sidonensis  et  abbas  Siliensis  ; 
—  F.  Pelrus,  abbas  Sancti  Hcnedicli  (de 
Valladolid);  —  Fr.  llefonsus,  abbas  Sancti 
Joniinis  (de  linrgo?);  —  Fr.  Pctriis,  abbas 
Sancti  Claudii  (de  Léon);  —  Fr.  Alvaro  de 
Mançanos  licenciado.  » 

«  Nous  aurions  à  souhaiter,  dit  le  grave 
Yepes.non  sansr|uel(|uc  malice, quecomme 
révèijue  de  Sidoine  travailla  à  la  réforma- 
tion  et  union  de  ce  monasttre  à  la  Congré- 
tion  de  saiuct  Bcnoist,  il  eust  aussi  re- 
noncé à  l'abbaie,  à  quoi  il  ne  pensa  jamais, 
aiaiit  lestomach  bon  pour  digérer  les  nior- 
ceaii.v  de  plusieurs  bénéfices,  desquels  il 
fut  pimrveu  successivement  à  la  faveur  de 
la  duchesse  de  Frias,  femme  puissante  et 
de  grand  crédit  f(ui  gouvernait  la  cour  en 
ce  temps,  de  laquelle  Frère  Louis  maniait 
la  conscience.  »  {Chroniques  générales  de 
l'Ordre  de  Sainct-Benoîl,  traduction  de 
1).  .Martin  Uethelois,  t.  IV,  p.  .571.) 

2.  Dans  une  note  autographe  que  nous 
avons  sous  les  yeux,  l'austère  Rodrigo 
Kchevarria,  dernier  abbé  de  Silos,  appelle 
le  P.  .Mondez  «  abad  medio  nionge,  medio 
clerigo,  sujeto  tan  coudescendiente  que 
hubiera  cedido  el  monasterio  niismo  de 
Silos  à  quieu  se  lo  pidiera.  " 


L  ABBAYE    DE    SlI.OS    Al     XVl'    SlKCl.E 


loi 


du  P.  Diego  de  Vitorla.  Ce  vénérable  religieux  conçut  le  dessein 
de  remplacer  par  un  nouvel  édifice  l'ancienne  église  abbatiale  du 
XP  siècle.  Si  les  finances  de  la  mense  conventuelle  ne  lui  permirent 
pas  de  réaliser  son  projet',  il  contribua  du  moins  dans  la  mesure  du 
possible  à  la  splendeur  du  culte  liturgique.  Outre  de  grands  candé- 
labres en  argent  disparus  depuis  longtemps.  Silos  doit  à  son  zèle  la 
magnifique  custodia  en  vermeil  qui.  après  le  calice  offert  par  saint 
Dominique  au  patron  de  son  église  abbatiale,  est  aujourd'bui  le 
plus  beau  travail  d'orfèvrerie  du  monastère  -. 

Plusieurs  pièces  des  archives  nous  font  voir  qu'il  sut  s'em- 
ployer avec  succès  à  la  défense  des  droits  et  des  possessions  de 
labbaye  '. 

L'évêque  deSidon  mourut  à  Burgos  en  lo29.  Son  corps  fut  apporté 
à  Silos  et  enseveli  comme  il  l'avait  demandé,  dans  la  chapelle  de  la 
Vierge,  d'où  il  fut  transféré  vers  lo7o  dans  le  transept  méridional  de 
l'église  abbatiale  *. 

IV.  —  A  la  mort  de  Luis  Mendez,  l'abbaye  de  Silos  fut  pleinement 
soumise  au  régime  ordinaire  de  la  Congrégation  de  Valladolid,  avec 


1.  \ou!«  en  sommes  presque  à  le  re- 
fifretter.  Une  belle  ^{.'lise  du  conimeaceiiipiil 
(in  XVI'  siècle  vaudrait  bien  mieux  que  le 
temple  gréco-roniain,  devant  If-quel  a  dis- 
paru au  XVIII'  siècle  la  basilique  restaun-e 
et  agrandie  par  saint  bominique  lui-un'-iiie. 
Le  P.  Ituiz  fol.  1I2<  dit  à  ce  sujet  :  "  Kl 
prior  Fr.  Diepo  de  Viloria  ténia  pensa- 
mieoto  determinado  de  dt-rriliar  la  igii-sia 
antifrua  y  de  fabricarla  de  nuevo  :i  lo  mo- 
derno  'de  unit  min  nave,  dit  Nebreda)  ;  pero 
ailles  se  le  acabo  cl  oficio  y  la  vida  ». 

2.  Cette  custodia  monstrance  en  forme 
de  tour  deptini;  ;i  renf'-riner  le  Sainl-Sarre- 
rocnt  pendant  la  proceniion  de  la  FV-tc- 
Dieu)  fui  faite  pour  le  grand  honpilal  ilfl 
/le»/  d»"  Hiir«os,  dont  elle  porte  le*  armes 
à  <ot«:  de  relies  de  ."«ilos.  Sur  deux  des  co- 
louneltes  on  a  gravé  la  date  de  l'SS. 

3.  I)ieg.»  de  Vitoria  obtint  le  7  f/'vrier 
1326  un  acte  de  Charl<-i^(^uint  dnt^  de  To- 
lède, ordonnant  aux  autorit/-s  d'aider  1rs 
moines  k  déterminer  les  limites  iiprnr)  de 
leurs  domaines  de  Silo*.  r>(te  (■/•diile  fut 
deinand^^'e  au  nom  de  la  rommun<iutA  par 
Pedro  de   Velorado,  pneur    de   Hazmomlo 


'Rezmondo).  Le  procès-verbal  de  Vapeo, 
ddlé  du  8  mai  1527,  nous  a  été  conservé 
{Arc/i.  de  Silos,  A.  xiv,  4).  —  Notre  prieur 
ilut  aiiffi  ^e  défen  Ire  contre  les  empiéte- 
ments des  curés  et  clercs  de  San  Pedro. 
Tue  sentence  du  16  août  1524  leur  iiilerdil 
de  prêcher  les  jours  où  il  y  avait  sermon 
d.ins  l'éfflisi'  abbatiale  <•  attenriu,  dit  le 
tt.'xle,  que  <iau:>  If  munaslcri'  se  trouvent 
des  personnes  doctes  et  plus  capables  de 
cet  ollice  •.  Ihld.,  orif^inal,  H.  xxxvii,  2'/  . 
-  Irie  autre  senleiicf  du  lU  avril  152'  leur 
CL'joint  de  payer  inléffralement  à  l'abbaye 
le*  dîmes  de  b-ur^  terres  et  de  reconnaître 
comme  paroisse  prim-ipabf  (//u///'i:  l'éj^lise 
du  m  )oaotère  Ihid.,  original,  It.  xxwii, 
2N).  —  Il  obtint  enfin  dr  l'alcaMc  de  Silos 
une  sentence,  conlirmatit  à  I  liùpital  de  la 
.Madeleine  l'exemption  de  tout  impôt  et  de 
toute  rerlevance  (//<!(/.,  ms.  78,  fol.  211). 

4.  L'abbé  .Nebreda  rmiis  dit  qu'il  fut 
placé  prés  de  l'autel  dm  Vieri/rs  dans  un 
••  sepiilcro  de  canteria  y  de  mucha  aiito- 
ritad,  rr»n  (lotira  de  abad.  ••  De  l'autre  ciMé 
de  Inuli-I,  l'abbi-  Nebreda  lit  uietlri'  i\  la 
utt'tnv  date  le  tombeau  de  saint  (ionzalu. 


\r)2 


HISTOIRE  DE    L  ABtlAYE   DE   SILOS 


(les  abbés  élus  d'abortl  tous  les  trois  ans,  puis  tous  les  quatre  ans,  à 
partir  de  l'année  1613. 

C'est  une  pbase  nouvelle  dans  rbistoire  du  monastère  de  Saint-Do- 
minique, et  nous  devrons  passer  rapidement  sur  cette  période,  durant 
laquelle,  d'ailleurs,  les  faits  un  peu  saillants  sont  en  somme  très  peu 
nombreux.  Aussi  trouvera-t-on  plutôt  dans  ce  qui  va  suivre  un  cata- 
logue annoté  des  abbés  de  Silos  qu'une  histoire  proprement  dite. 

Les  matériaux  pour  écrire  cette  histoire  ne  font  pourtant  pas  défaut. 
Ils  abondent  même  plus  qu'à  aucune  autre  époque  des  annales  de 
Silos.  Outre  les  pièces  d'archives  proprement  dites,  nous  avons  entre 
les  mains  les  nombreux  livres  de  comptes  du  majordome  ou  cellérier, 
(lu  dépositaire,  du  sacristain,  etc.,  les  procès  verbaux  des  réunions  du 
conseil  de  l'abbé  et  des  visites  régulières  du  général  de  la  Congré- 
gation, les  actes  des  chapitres  généraux  et  plusieurs  autres  sources 
d'informations'.  Nous  les  avons  parcourus  et  même  examinés  de 
très  près.  Toutefois,  les  événements  de  quelque  importance  y  sont 
rares,  et  les  petits  faits  que  l'on  pourrait  joindre  à  ceux  dont  nous 
faisons  mention,  n'ajouteraient  qu'un  médiocre  intérêt  aux  pages  qui 
vont  suivre.  Du  reste,  à  part  quelques  incidents  locaux,  l'histoire  du 
monastère  de  Silos  se  perd  désormais  dans  celle  de  la  puissante 
(Congrégation  dont  il  fait  définitivement  partie. 

L'élection  du  premier  abbé  réformé  appartenant  au  général  de  cette 
Congrégation  ^  celui-ci  fit  choix  d'un  moine  de  San  Juan  de  Hurgos  ^ 
appelé  Ma// in  de  Sala/nancn^  homme  de  grande  vertu  et  qui  avait 
gouverné  pendant  huit  ans  son  monastère  de  profession  avant  de 
venir  à  Silos.  Il  mourut  sept  mois  après,  et  les  moines  élurent  à  sa 
place  le  P.  Alvaro  de  Manzanos  (t.o30).  Comme  on  élait  à  la  veille  des 
fêtes  de  Noël,  celui-ci,  pour  ne  point  mettre  le  trouble  dans  le 
monastère  consentit  à  prendre  le  lilro  d'abbé  ;  mais  bientôt  après,  il 


1.  Signalons  los  Informarione.t  de  lim- 
pieza  de  saiif/re,  sorte  de  leUres  testimo- 
niales, constatant  pour  cha(|iie  novice  que 
lo  prétendant  ;i  l'habit  monastique  appar- 
tenait à  une  famille  de  crislianos  vit-jos 
(vieux  ciinUiens),  c'est-à-dire  qu'il  n'avait 
rien  de  commun  avec  les  nouveaux  con- 
vertis de  race  juive  ou  mnrcs(|ue. 

2.  Le  général  était  alors  le  P.  Alonso 
de  Tore. 

3.  Saint-Jean  de  Uurgos  (nt  un  des  pre- 


miers monastères  qui  adoptèrent  la  refor- 
me de  Saint-Beuott  de  Valladolid  {\i'M'. 
A  celte  fin,  il  se  détacha  de  l'abbaye  de  la 
Chaisc-Diou,  à  laquelle  il  était  assujetti 
dès  l'époque  de  sa  fondation  par  le  béné- 
dictin français  Adélelme  de  Loudun.  11  fut 
érigé  en  abbaye  en  l'année  1500.  Voy. 
V\oce7.,Ksp.saffr.,t.  xxvii,  p.  77-104;  Yepes, 
Corônica,  t.  vi,  ad  an.  1091,  et  le  Monas- 
ticon  hispnnicinn  (Bibl.  nat.,  fonds esp.  231, 
fol.  307  . 


I.  ABBAYE    DE    SILOS    \C    XVI*    SIECLE 


o3 


réunit  la  communauté  au  chapitre  et  donna  sa  démission,  se  disant 
indigne  d'un  tel  honneur  et  incapable  dune  charge  aussi  lourde.  Il 
ne  semble  point  toutefois  que  les  moines  aient  accédé  au  désir  de 
l'humble  prélat,  car  un  acte  du  22  novembre  lo3i  le  désigne  encore 
comme  abbé  de  Silos'. — Peu  après  cependant,  ils  lui  donnèrent  pour 
successeur  son  propre  prieur,  Andrès  de  Cortazar,  qui  plusieurs  fois 
réélu  gouverna  l'abbaye  pendant  près  de  quinze  ans.  Il  lit  construire 
dans  l'église  abbatiale  un  nouveau  chœur,  qui  se  trouvait  au-dessus  de 
la  grande  porte  d'entrée  et  dans  lequel  on  accédait  de  plein  pied  par 
l'angle  nord-ouest  du  cloître  supérieur-.  On  lui  doit  aussi  quelques 
autres  travaux  considérables,  entre  autres  la  reconstruction  du  réfec- 
toire. Par  un  acte  du  21  juillet  1.13.")  il  vendit  au  conseil  et  buenos 
hombrea  de  Pinilla  de  Trasmonto  pour  75  ducats  d'or  le  yantar  ou 
droit  de  gîte  que  les  moines  possédaient  dans  cette  bourgade,  à  litre 
de  seigneurs  temporels  \ 


1.  '■  Ctnso  perpeluo  de  20  ducados  de 
oro  rada  aûo  olorgado  por  el  monaslerio 
de  Silox  y  su  abad  fray  Alvaro  de  Munza- 
rt'js  .  que  lieiic  e?ta  ca*a  en  Juan  de  Varrio 
Nue^o.  vezino  y  regidor  de  Soria,  por  ra- 
zon  de  las  heredades  y  hacienda  que  tieue 
deala  casa  en  la  Kuente  dcl  Rey.teruiino  de 
Soria  •  lArch.  de  Silos.  •  Conipendio  ". 
r<.l.  153;. 

2.  Nous  trouvons  ce  di'tail  dans  un  acte 
de  vente  du  22  janvier  1532.  par  lequel 
l'abbaye  cède  à  un  certain  Pedro  Calero, 
pour  9750  maravédis,  le»  inai'oni»  qu'elle 
poss«'-dait  à  (jniniel  de  lli/.an  ■■  :i  du  dizen 
et  varrio  de  Sun  Mnjuel.  »  Celte  vente  eut 
lieu  •  por  que  al  pre»»»rilc  el  inon.i.slerio 
ticne  necesidad  de  din)TO«  para  acaliar  de 
pa^ar  la  tribuna,  euro  nuevo,  que  en  el 
abo  proxiiiio  paoado  y  en  este  présente  an 
hecho  y  hazcn  en  la  yglefia....  y  otras 
obraa  que  lieoeD  cunienzadas  -  (Arch.  de 
Silm,  orifrinal  sur  papir>r,  C.  lvii,  12,  signé 
de  l'abbé  fr.  André*  de  C.orlaçar,  du  prieur 
frny  Rodriffo  de  Colmenare»,  —  il  signe 
comme  prieur  de  .\r«  Sr«  df  Uiiero,  un  acic 
de  l"i*8  F.  xi.li.  18;  —,  du  majordome /'/ay 
Lope  de  Qurtedo,  du  sous-prifur  ou  ■<  sc- 
rond  prieur  •  fr.  Barlhoimneut  n  Sancio 
ttominiro.  et  de  plusieur*  autres  nioini-a, 
parmi  lesquels  :  fr.  firer/onuM  .Sancli  homi- 
niri  et  fray  Jotrfthe  Mendez,  qui  devin- 
rent  tous  trou  abb^-s  d>*   >ilot.;    —    Le   I'. 


Nebreda  dit  de  l'abbé  Cortazar  :  «  No  se 
uiostro  mucho  en  el  govierno  temporal  de 
la  hazienda,  va  por  las  neoesidadcs  gran- 
des que  la  casa  padezla,  ya  por  la  poca 
ayuda  de  su?  oficiales...  Hizo  el  coro  alto 
y  el  refectorio,  y  dexo  romenzado  ei  dor- 
niitorio;  hizo  el  caliz  principal  ». 

.'{.  .Arch.  de  Silos,  original  F.  xxxii,  .'i.  — 
L'acte  fut  signé  à  Silos  en  el  capitula  delà 
Sanla  Criiz.  —  Ce  chapitre  était  situé  dans 
le  cloître  inférieur  (c'élail  le  chapitre  i)ri- 
niitif  converti  eu  chapelle).  Une  autre 
salle  capitulaire  mentionnée  dans  ce  même 
acte  se  trouvait  dans  le  cloître  supéiieui" 
et  s'appelait  r«/j/////((  de  la  sobre  claustra 
ou  dcl  rlanstro  enrinicro.  —  Noui»  avouons 
ne  pas  compronilre  la  note  d'incapacité  que 
Nebreda  octroie  A  l'abbé  de  Silos  au  sujet 
de  sa  gp«tii'n  lomporelle.  Les  non)brcuse» 
pièces  d'archives,  que  nous  avons  sous 
les  yeux,  témoignent  au  contraire  de  quél- 
(|iie  zèle.  Voici  plusieurs  faits  (|u'on  peut 
tir<'r  dfs  principales  :  Kn  l.'iJ'i,  reconnais- 
fancc  par  le  conseil  de  Cebrecos  d'une 
rente  perpi'tiielle  de  .')0  ducats  et  ili-  huit 
charges  de  bii'.  due  a  l'abbaye  pour  cer- 
tains moulins  ditx  de  lus  ruprlluiies,  sis 
entre  i'uentcdura,  Cebrecos  et  Tordueles 
{Arr/i.  de  Silon,  Catalngue  A,  fol.  'M)  .  -  Kn 
ISSrt,  sentence  acconlant  aux  troupeaux  de 
I  abbaye  la  liberté  d'aller  a  la  glandée  en 
nombre  égal  aux  troupeaux  de  hix  ramilles 


l-)l 


niSTOÎRlî    DK    L  A«B.\YE   DE    SILOS 


Dix  mois  avant  dacliever  son  dernier  triennat,  il  renonça  à  sa 
prélature  (lo46)  et  se  relira  an  prieuré  de  Santa  Maria  de  Duero,  où 
il  mourut  peu  après  '. 

Avant  de  gouverner  le  monastère  de  Silos,    Andrès   de    Cortazar 


(/6ù/.,  original,  A.  xiv,  6,  avec  signatures  de 
l'abbé,  des  moines  et  de  deux  clercs  cha- 
pelains du  iiu)nastt>re.^  —  En  la  même  an- 
née, sentence  ordonnant  aux  clercs  de  San 
Pedro  davoir  à  démolir  un  pilar  qu'ils 
venaient  d'élever  dans  cette  église,  sans 
laulorisalion  de  l'abbé  [Ibid.,  R.  xxxvu,  31 
cl  30).  —  En  1537,  bail  de  toutes  les  proprié- 
tés ([ue  le  prieuré  de  San  Frutos  possédait 
à  Santo  Domingo  de  Piron  cl  A  Atenzuelas. 
Ces  deux  communes  s'engagent  à  payer  eu 
retour  un  cens  annuel  de  4jÛ0  maravédis, 
12  poules  et  120  livres  de  lin  bien  net,  le 
tout  remis  à  San  Frutos  même,  le  jour  de 
la  Chandeleur,  el  dia  de  .Y.  S.  de  las  Cunde- 
liis  [Ihid.,  ms.  *8,  fol.  18)  —  La  même  année, 
arpentage  et  bornage  des  domaines  appar- 
tenant à  San  Frutos  dans  les  villages  de 
Carrascal.  Mohalilla,  Cobos  et  Horcajo,  faits 
à  la  demande  du  prieur  de  San  Frutos, 
Antonio  Pardo  {Ihid.,  original,  C.  xxvii,  21). 

—  En  1^)38,  arpcutage  el  bornage  des  do- 
maines du  prieuré  ou  grange  de  San  .Mar- 
tin de  Requpjo  [Ihid.,  origin.,  E.  ui,  G  et  7. 
Nous  y  trouvons  montirinuées  In  hermila  de 
Son  Pelayo  aujourd'hui  détruite,  et  lu  her- 
mila de  N.  S.  de  las  Naves,  qui  plusieurs 
fois  reconstruite  est  encore  fréquentée  par 
les  villageois  des  environs).  —  Le  16  mai 
1538,  cédule  de  Charles-Quint  et  de  la 
reine  Jeanne  autorisant  l'abbaye  à  recueil- 
lir les  oITrandes  faites  à  la  confrérie  de 
Saint-Dominique,  «  por  que  la  dicha  casa 
ténia  muy  pocaronta...  saibo  la  limosna 
de  la  buena  gentc  e  debotas  personas,  (|ue 
les  hazun  algunas  limosuas  e  mandas,  por 
ser  casa  debota  e  estar  en  montaûas....  e 
para  los  peregrinos  e  personas  debotas  que 
alla  van  »  {Ibid.,  copie  de  1539,  A.  xiv,  8  . 

—  En  1538,  20  novembre,  cédule  de  Char- 
les-Quint conlirmant  .'i  l'abbaye  la  rente  de 
8000  maravédis  que  lui  payait  Guticrrez 
del  (iadillo  'Arcli.  de  Simoncas,  «  Registro, 
Coutaduria  de  mercedes,  »  n"  20,  fol.  38. 
Del  Gadillo  a\ait  donné  peu  auparavant 
cette  rente  à  Silos.  {Ibid.).  Une  cédule  de 
Philippe  11  du  19  mars  1576  ordonne  aux 
employés  du  Trésor  de   servir    fidèlement 


ladite  rente,  Ibid.)  —  En  1540,  22  novem- 
bre, confirmation,  en  faveur  de  l'abbé  de 
Silos,  du  droit  de  visiter  l'église  parois- 
siale de  San  .Martin  de  .Madrid,  à  l'exclusion 
de  l'archevêque  de  Tolède  {Arch.  de  Silos, 
original,  B.  i.vi,  13.  octroyé  par  l'auditeur 
de  Uote  «  lohannes  Paulus  Tolomeus  ».  Cf. 
Catalogue  B.  lvi,  16). —  En  1541,  actes  de 
la  visite  faile  à  San  .Martin  par  l'abbé  de 
Silos  [Ihid.,  original,  B.  uv,  14,  avec  une 
liste  des  objets  précieux  de  cette  église).  — 
La  même  année,  15  décembie,  cédule  de 
Charles-Quint,  autorisant  un  arpentage  de 
tous  les  domaines  de  l'abbaye  dans  la 
merindad  de  Silos  {//)/d.,Vidinuis  de  1548,  A. 
XIV,  11,  fol.  7-9).  —  La  même  année,  bail 
pour  4  ans  des  biens  de  l'abbaye  sis  à  San 
Silvpstre  d'Alba  de  Tormes  (Calai.  B.  fol.  2j. 

—  La  même  année,  l'abbé  de  Silos  promet 
aux  habilauls  d'Hortezuelos  d'avoir  dans 
leur  église  le  Saint-Sacrement  et  des  fonts 
baptismaux,  mais  réserve  au  monastère 
tous  les  droits  curiaux  (Catal.  B.    fol.    20). 

—  En  1542,  il  obtient  une  bulle  de  Paul  III. 
excommuniant  les  détenteurs  et  receleurs 
des  domaines,  or,  argent,  titres  et  autres 
biens  de  l'abbaye  (Catal.  A.  fol.  13).  —  En 
1546,  enquête  constatant  le  droit  de  l'église 
abbatiale  de  Silos  au  litre  d'église  pre- 
mière et  principale  de  Silos,  de  percevoir 
les  dîmes,  etc.,  faite  par  le  bachelier  Gil, 
curé  de  Santo  Tome  de  Covarrubia«,  délé- 
gué de  don  fi'ay  Antonio  lien  don.  coinmen- 
dndor  de  Nm  Sra  de  la  Merced  de  Valla- 
(lolid  (le  sceau  de  ce  dernier  porte  une 
grille  surmontée  d'une  croix  avec  la  de- 
vise :  Ave  Maria:  originaux,  B.  xxxvu,  32). 

—  En  la  même  année,  délimitation  des  do- 
maines dits  el  l'arral  et  la  Mata,  sis  à  Silos 
(original.  A.  xiv,  9.  Cf.  A.  xiv,  13;  xii),  46; 
B.  IV,  55).  —  Autre  arpentage  des  terres 
do  Peûacova  (orig.  E.  xxxi,  2i  —  La  même 
année,  bail  perpétuel  des  propriétés  que 
possédait  l'abbaye  à  Cuevas  de  Amaia, 
pour  une  rente  annuelle  de  130  maravédis 
(Calai.  A.  fol.  40). 

1.    Ruiz  ajoute  :  «  Fue  enterrado   en  la 
ygicsia  deste  priorato  ». 


i/aBBAYE    de    silos    Al     XVI*    SIÈCLE  ^  43?) 

avait  été  prieur  de  Saint-Benoît  de  Valladolid  et  abbé  de  Saint-Benoît 
(primitivement  Saint-Michel  deZamora.  maison  fondée  au  XIP  siècle 
pour  les  bénédictines  françaises  de  Marcigny  et  peuplée  peu  après 
par  des  moines  de  Cluny. 

Bartolome  de  Santo  Domiufjo,  qui  lui  succéda  sur  le  siège  abbatial 
de  Silos,  était  un  saint  religieux  rempli  de  zèle  pour  l'observance 
régulière  et  qui  sut  veiller  en  même  temps  à  la  prospérité  spirituelle 
et  temporelle  de  son  monastère. 

Les  alcaldes  de  Huerla  del  Rey,  ville  vassale  de  l'abbaye^  lui  ayant, 
dans  une  circonstance  assez  solennelle,  refusé  obéissance,  il  les  fit 
enfermer  dans  la  prison  du  monastère  de  Silos  et  les  bannit  pour 
deux  mois  de  Iluerta  et  de  son  territoire.  Chacun  d'eux  fut  en  outre 
frappé  d'une  amende  de  7o0  maravédis,  dont  une  moitié  devait  être 
affectée  à  l'entretien  de  la  lampe  qui  brûlait  devant  le.  tombeau  de 
saint  Dominique,  et  l'autre  moitié  aux  constructions  nouvelles  et 
aux  travaux  de  restauration  '. 

En  1548,  il  obtint  de  la  chancellerie  de  Valladolid  la  confirmation 
des  redevances  que  payait  à  Silos  la  ville  de  Iluerta,  confirmation  qui 
fut  renouvelée  le  11  novembre  17.')0.  (Ces  redevances  consistaient 
entre  autres  choses  en  un  cens  annuel  de  2i0  fanègues  de  blé, 
22o0  maravédis  et  une  douzaine  de  poules.)  La  même  année,  il  dut 
défendre  avec  vigueur  son  droit  exclusif  de  visite  dans  l'église 
(laroissiale  de  San  Martin  de  Madrid,  malgré  les  moyens  violents 
pris  en  cette  circonstance  par  le  célèbre  Siliceo,archcvè(|ue  de  iolède. 
Nommé  trois  fois  abbé  de  Silos,  de  l'iiG  à  1  ").■).'{  et  de  tooG  à  iriof), 
il  eut  aussi  à  difTi'rt'ntes  reprises  la  direction  du  prieuré  de  Madrid  ^ 
Knvoyé  h  Valladolid  en  (jualité  de  procureur,  il  venait  d'être  choisi 
comme  déliuiteur  par  le  cha|)itr«'  général  de  I.'ID^,  lorsqu'il  mourut. 
H  fui  enseveli  dans  le  cloître  de  l'abliaye  de  San  Benito  el  Ueal\ 


1.  Scnt'-nfc  (lu   26  avril    1541    'Arch.  de  2.  Quilqiips  .Inniinpnts  dt-    LMI  et    |.'»42 

SiUii,  p.  xi.it.  M,  original,    lA    fcuilU-ii    <lc  le  (|iitililif  il<-   .  ul).iil  ilrl  iiionastcrin  o  ])rii)- 

pApier,  érrilure  b&Urde).  —  (k>t  acte  éner-  rato  iIh  San  .Martin  lie  la  villa  de  M.-idrid  » 

Ki'juc  footrc  \e%     vn.«ianx    du    nionnnliTr  (An/i.  di-  Silus,  II,  i.v;,  li  cl  Ki). 

n  <tt  pa«  le  Miil  i|u«-  iioiii  IroijvioiM  r«-l<-vA  3.  i'nraii    Ich  ^-Ihkch    i|iic  lui    décerne  le 

dans  le»  pièce*  d'archives  de  cette  époque.  P.  .\ebrtd/i  dans  »a  notice  niainmcrite,  rc- 

Hn  l^4H.  un  h/iliilant   de    l'enUln-.Mfirnnliir  Icvunn  rr|iii-ci  :  ■■  Kl  nuior  <|iie  luv<i;i    las 

ft  «-Unt    p«Tini«    d»-»    parole»  oulragrniit'H  jetras  fu<;  nolablc  ;  portfue  im  oviend(»  e«- 

coolre  l'alih^  de  Kilos,  celui-ci  le  condniu-  tudindo  en  In  niocednd,  rpiando  y»  crn  viejo 

'■« 'I                 •  uilr  cl  If  fit  Jeter  daoft  l'i  pri-  eiiludio  nrleit  y  teolo^ia,  y  Halio  niuy  Itien 

••'Il           ..  .;jyc  ^Catalogue  A.,  foi,  .'ji',  ciui  ello,  numpie    ipinrido    nvia    de  lucir  le 


:;(; 


HISTOIHE   DF,    \.  AHIIAVK    DK    SILOS 


Greyurio  de  Sanlo  Dominf/o  élail  pi'icur  do  Madrid,  comme  son 
prc^décesseur,  quand  les  sulîrages  du  chapitre  général  et  des  moines 
de  Silos  le  mirent  à  la  tète  de  ce  monastère.  Habile  dans  le  maniement 
des  alTaires,  il  sut  aussi  se  faire  aimer  de  ses  religieux  par  la  douceur 


cnterraron.  »  —  Nous  croyons  (ni'il  y  a 
quel<nic  iiitér("t  à  (Idiiikt  à  rettc  place  le 
texte  d'une  lettre  de  (;iiarles-(Juiut  au  con- 
seil de  Silos.  C'est  le  plus  ancien  témoi- 
finngc  qui  uou«  reste  de  la  faraude  fête  que 
les  habitants  de  la  bourgade  célèbrent  avec 
grande  pompe  le  2  juillet  et  dont  lorigine 
est  inconnue.  Voici  le  texte  du  document  : 
■'  Don  Carlos,  por  la  diviua  clemençia  em- 
perador  sienpre  augusto,  rey  de  Alemana 
ilona  Juana  su  madré,  y  el  niismo  don 
Carlos,  por  la  niisma  gracia  reyes  de  Cas- 
lilla,  (le  Léon,  de  Aragon,  de  las  Dos  Seci- 
lias,  de  Jhcrusalem,  de  Navarra,  de  Gra- 
nada,  de  Toledo,  de  Valencia,  de  Galizia, 
(le  .Mallorcas,  de  Sevilia,  de  Cerdena,  de 
Cordoba,  de  Corcega,  de  .Murcùa,  de  Jaen, 
de  los  Algarves,  de  Algezira.  de  Gibraltar, 
condes  de  Flandes  e  de  Tirol,  etc.  A  vos 
el  alcalde  mayor  y  allos  hordinarios  de  la 
villa  de  Sauto  Domingo  de  Sylos,  y  a  cada 
uno  de  vos,  salud  e  gra(;ia.  —  Sepades  que 
Tristan  Calbete,  en  nombre  de  la  dicha 
villa,  nos  hizo  rela(;iou,  diziendo  que  en  la 
dicha  villa  de  Santo  Domingo,  de  tienipo 
anliguo  ay  boto,  para  ([110  en  el  dia  de  la 
Uesylaf^ion  de  .Nuestra  Seîiora  se  haga  la 
dicha  (iesta  y  se  corran  torros,  los  qiiales 
se  rcparten  entre  los  pobres  de  la  dicha 
villa,  por  (lue  en  aquel  (lia  ubo  antigua- 
mente  milagros  en  ella,  y  (|ue  algunas  jus- 
li(;ias  que  an  sydo  eu  la  dicha  villa,  enten- 
diendo  que  los  dichos  gastos  se  pagaban 
en  sysa  en  cl  bino  y  que  no  avian  li(;encia 
nuestra  para  ello,  niandaron  (|ue  no  se  he- 
chase  mas  la  dicha  sysa  e  (|ue  de  très  anos 
a  esta  parte  por  razon  dcsto  no  se  haze  la 
dicha  fiesta  tau  cumplidamcnte  conio  se 
solia  hazer,  y  que  despues  aca  se  an  bisto 
por  esperiençia  muchas  neçesidades  y  fati- 
gas  entre  los  vezinos  de  la  dicha  villa.  F'or 
lo  i|ual  nos  suplico  les  mandasemos  dar 
licencia  y  facultad  para  que  pudiensen  he- 
char  dos  maravedis  de  sysa  en  cada  can- 
tara  de  vino,  para  ayuda  a  coniprar  los 
toros  para  la  dicha  fiesta  ;  por  que  todos 
los  vezinos  de  la  dicha  villa  lo  consenlian 
y  abian  por  bien,  o  como  la  nuestra  (uerced 


fuese.  —  Lo  quai  visto  del  nuestro  consejo, 
tue  acordado  (|ue  deviamos  mandar  dar 
esta  nuestra  carta  para  vos  en  la  dicha 
razon.  E  nos  tubimoslo  por  bien.  —  Por  la 
(|ual  vos  ■  manilamos  que  luego  veays  lo 
suso  dicho,  y  Uamados  e  oydos  los  vezinos 
de  la  dicha  villa  a  concejo  abierto,  aya  yo 
ynformacion  y  sepa  yo  (|ue  tanto  a  que 
se  célébra  la  dicha  (iesta,  y  quautos  toros 
se  solian  correr  en  ella,  y  de  doude  se  i)a- 
gaban  hasla  aqui  los  mrs.  que  costaban,  y 
si  sera  bien  que  de  a(|ui  adclante  se  célè- 
bre la  dicha  liesta,  e  sy  la  dicha  villa  tiene 
propios  y  renias  para  pagar  los  mrs.  que 
cuestan  los  dichos  toros;  y  no  los  teniendo. 
sy  conberna  (pie  le  démos  licen(;ia  y  facid- 
tad  para  los  echar  sysa  0  repartimiento 
entre  los  vezinos  délia:  0  sy  sera  bien  (]ue 
se  echcn  de  sysa  en  cada  canlara  de  vino 
que  en  ella  se  vendiere  dos  mrs.,  para 
ayuda  a  la  paga  de  los  dichos  toros,  o  en 
que  cantidad,  y  sy  ay  de  otra  parte  y  lu- 
gar  de  donde  se  puedan  pagar  que  sea  con 
nienos  daûos;  e  que  proyulilidad  se  siguira 
dello  0  perjuizio  sy  no  se  liiziese;  y  a  (jue 
personas  y  por  que  causa;  e  que  es  lo  que 
mas  conbiene  que  sobre  ello  se  haga  y 
probca,  y  de  todo  lo  demas  (|ue  vierdes 
por  nescesario  a  la  dicha  ynformacion.  La 
quai  avida,  scripta  en  limpic,  lirmada  de 
vneslros  nombres,  signada,(;efrada  y  sella- 
da  en  mancra  que  haga  fee,  la  enbiad  al 
nuestro  consejo,  juntamente  con  vuestro 
l)ares(;cr  de  lo  ([ue  en  ello  se  deve  hazer, 
para  (jue  nos  lo  mandemos  veer  y  prover 
sobre  ello  lo  que  sea  jusli(;ia.  —  E  no  faga- 
dea  cnde  al,  sopeua  de  la  nuestra  men^ed  e 
de  diez  mill  mrs.  para  la  nuestra  camara. 

'I  Dada  en  la  villa  de  Valladolid,  a  nueve 
dias  del  mes  de  junio,  aûo  del  Sefior  de 
mill  y  f|uinient(is  y  cinquenta  anos. 

"  F.  P.\THiAH(.iiA  Sk.i  NTi.NLs  (1).  Femaudo 
Nino  de  Guevara,  év(*que  de  Sigiienza,  pa- 
triarche des  Indes  et  pr(!'sident  du  Conseil 
royal).  —  Doclor  de  Outa.  —  Licenciado 
de  Penalosa.  —  Doctor  Amaya.  —  Doctor 
Castu.i.o.  —  Doctor  HiiinnA.  »  (Archives  nui- 
nkipules  de  tiilos,  original  sur  papier,  avec 


l'abbaye    de    silos    Al     XVI'"    SIÈCLE 


10  i 


de  son  caractère  et  une  rare  simplicité'.  Klii  pour  la  seconde  fois 
en  loo9,  il  mourut  le  10  décembre  lo61  au  prieuré  de  Quintana  dcl 
Pidio,  et  fut  enseveli  à  Silos  dans  l'église  abbatiale.  >'ous  donnerons 
plus  loin  son  épitaphe. 

Joseph  Mendez,  qui  le  remplaça  Tannée  suivante-,  était  le  neveu 
de  i'évèque  de  Sidon,  Luiz  Mendez,  dont  nous  avons  parlé  ci-dessus 
et  qui  lui  donna  l'habit  monastique  dès  l'âge  le  plus  tendre  ^  Doué 
d'un  talent  peu  ordinaire  pour  la  musique*,  il  enrichit  le  monastère 
de  superbes  livres  de  plain-chant  et  de  musique  sacrée,  si  excellents, 
nous  dit  le  P.  Kuiz,  que  l'Escurial  lui-même  n'en  possède  pas  de 
meilleurs.  Il  était  en  grande  estime  auprès  de  beaucoup  d'illustres 


e  sceau  plaqué  de  Charles-Quint,  écriture 
dite  ledonda. 

On  voit  par  cette  pièce,  entre  autres  dé- 
tails curieux,  que  Silos  fêtait  le  2  juillet  par 
une  course  de  taureaux.  L'établissement 
d'un  spectacle  de  ce  genre  était  assez  sou- 
vent considéré  au  moyen  âge  comme  une 
œuvre  de  charité.  En  voici  un  nouvel 
exemple  que  nous  empruntons  à  un  docu- 
ment iuédit,  tiré  de?  archives  df  la  ville  de 
Roa  et  conservé  aujourd'hui  aux  archives 
de  Silos  :  "  A  4  de   eiiero  del  afio  del  nari- 

-  mieuto  \'i'ii,  se  obligo  el  concejo  de  Hoa, 

•  por  quanto  Dios  de  la  su  merced  haem- 

•  hiadfi  [M'Stilencia    sxhre   la   clirisli.indad 

•  en  esta  dicha  villa  i  su  tif-rra.  e  porque 

•  DioK  por  la  bu  ganta  merced  i  por  la  su 

•  miserirorrli;i   quiera  <|ijitar  e  alzar  la  di- 

•  rha  pestiN-ncia  de  la   christiaudad,  f.ize- 

-  mos  et  prometemos   volo   a   Dios    e  a  la 

-  cofradia  de  (>jr(>ore    Christi  de  la  dicha 

-  villa  de  Koa  de  dar  e  pa^ar  en  cada  anuu 

•  para  «ieiiipre  jauia*    mil    e    quinientos 
■  maravedi*  deita  nionoda  husual,  que  fa- 
zen  «liez  dineros  el  maravedi.   K  que  pa- 
UMoa  en  esto»  di<lioi«  maravedi.s  lodo«  la- 

~  vallcron,  escuderoH,  duefias  e   doncellas, 
f  '■!  (le  'olar  conorido,  le^o»,  cleri- 

lioi   i   inoroo    desifi  dicha    villa 

•  K  ffue  ilftl'M  dicho*  mil  i  (fuiniento*  ma- 

•  ritrrilm  irnii    nirn/iriiil'ji  (fiiiilro    hniis,    i 
'  'fue  tean  rfjrndot  i  duiJim   por   amor   df 

■•   thoi  :  to9  doi  toro»  en  et  dia  de  Corpnre . 
'  CttrtMli.  E  'fiie  eit'/t  die  hou  dot  toron  f/iie 

•  Ut  dm   t  fii^iniiio*  dar  rwid'jë  a  lot  'en - 
»  aerffi,hadot  i  pfihret,  tfur  en    etln  vitlti  tr 

"■  ,'irrn  el  domin'jo    tif/iiienle   ron  pan  i 

-  I  oc/    «     Irc/i,  de  SiUit,  rn«.  1,  fol.  ."lO, 


Divers  documents  qui  accompagnent  la 
lettre  de  Charles-fjuint  nous  apprennent 
que  la  fiHe  de  la  Visitation  appelée  aussi 
Santa  habel)  se  célébrait  alors  avec  grande 
solennité,  au  milieu  d'un  immense  concours 
de  fidèles  et  de  beaucoup  de  prêtres. 

1.  Suivant  Nebreda,  il  fut  aussi  prieur 
de  Santa  Maria  de  Duero.  —  En  1554,  il  ob- 
tint une  sentence  de  la  Chancellerif  royale, 
défendant  aux  tanneurs  de  Silos  d'ixcrcor 
leur  industrie  dans  le  voisinage  de  la  grande 
fontaine  de  Silos.  [Arch.  de  Silos,  original, 
A.  XIV.  19.) 

2.  Voici  ce  qu'ordonne,  sous  le  gouver- 
nement de  cet  abbé,  le  cliapl(i-e  général 
de  1502,  au  sujet  du  (jcrsonucl  du  monas- 
tère :  «  Sustente  [el  monaslerio  de  Saiiclo 
Domingo  de  Silos  veinle  monges  y  en  .Ma- 
drid diez,  y  les  ayude  cou  cien  mil  ma- 
ravedis  cada  afio;  y  en  Huele  otros  diez 
monges  y  les  ayude  Sancto  Domingo  cou 
qniuientos  ducados  cada  ano.  y  lodos  los 
otros  monges  de-  los  prioratos  se  reduzcan 
al  monasterio  »  lAcla.ide  la  Cuni/reifarion 
de  Son  Ifpuilo,  I.  I,  fol.  2."(6).  —  L'abbaye  el 
sr-s  prieurés  rapportaient  alors  l.4K0.U()() 
maravédis  [lltid/ . 

'.\.  "  Sicndo  sifio  ■• .  dit  le  IV  Nebreda 
dans  fa  Solire  niiniuxcrite. 

i.  Saldoni  dit,  d'après  le  I*.  Argai/,  qu'il 
avait  ^•ludié  la  niu-iquc  •■  a  l'i-colr  dr 
l'abbaye  ib;  .Monlscrrat  ".  illirrionariu 
hilttioijriifiro  de  KfrmirideH  dr  Muticoit 
lltpanotrH,  1K(;8-IHHI,  t.  iv,  png.  I'.MI-20(I. 
D  apft-K  Y<-pe»,  '  il  touchait  cxi-cIbuMiirnl 
l'épinelte.  |e«  orgiifN  et  nulreN  instruments 
de  Miusiqur  •  d/nonii/ue.  Irad.  Martin 
H.lhrioi».  t.  IV,  p.  '172  . 


•lo8 


IIISTOIKE    DK    L  ABBAYE  DK    SILOS 


personnages   de   la   conr  cl    particnlièrenuMit    lié    avec    le   cardinal 
Espinosa,  président  du  grand  Conseil  de  Castille.  A  l'expiration  de 
son  triennat,  il  se  rendit  à  Madrid,  comme  prieur  du  monastère  de 
San  Martin,  où  il  mourut  de  la  goutte.  Il  avait  été  grand  prieur  de 
Silos  pendant  la  prélature  du  P.  Gregorio  de  Sanlo  Domingo  '. 

Diego  de  Zamora,  élu  abbé  de  Silos  le  5  février  156"),  avait  été 
secrétaire  du  tribunal  de  l'Inquisition  avant  de  prendre  l'babit  monas- 
tique. Après  avoir  prononcésesvœux  sous  l'abbé  AndrèsdeGortazar\ 
il  fut  élu  successivement  secrétaire  du  général,  procureur  de  la 
Congrégation  à  Rome  ^  (tooG)  et  abbé  de  Santa  Marfa  de  Fromesta  \ 
Il  gouverna  avec  prudence  et  sagesse  l'abbaye  de  Silos  de  1565  à  15G8, 
puis,  de  1568  à  1574,  le  monastère  de  Saint-Jean  de  Corias  dans  les 
montagnes  des  Asturies. 

Un  des  meilleurs  actes  de  son  gouvernement  lut  de  sauver  le 
prieuré  de  San  Martin  de  Madrid,  dont  IMiilippe  II  voulait  remplacer 
les  moines  par  les  Clercs  réguliers  de  la  collégiale  de  Parraces,  au 
diocèse  de  Ségovie.  Le  roi  avait  déjà  obtenu  les  bulles  nécessaires  à 
cet  eflet  et  tout  semblait  perdu,  loiscjue  l'énergie  de  l'abbé  de  Silos 
parvint  à  conjurer  l'orage.  Pliilippe  II  lui  vivement  contrarié  de  celte 
opposition  inattendue.  Mais  il  n'était  peut-être  pas  toujours  aussi 
despote  qu'on  le  croit.  Il  finit  par  entendre  raison  et  Silos  garda  le 
plus  important  de  ses  prieurés  '".  —  L'abbaye  de  Silos  obtint  en  1567 


1.  Il  signe  en  cette  qualité  [fi'ai  Jliose- 
ji/te  Mendez,  prior  »iai/or)  un  arte  du  4  oc- 
tobre 1553  daté  de  la  %ille  de  Salinas  et 
par  lequel  il  donne  à  bail  à  Diego  Hurtado 
(le  -Mendoza  et  à  son  fils,  leur  vie  durant, 
les  puits  de  sel  que  l'abbaye  possédait  à 
Salinas,  pour  une  rente  annuelle  de  235  fa- 
nèfiues  m  de  snl  blanca  e  buena  »  [Arch.  de 
Silos,  (Jiiginal,  K.  mx,  10). 

2.  Voici  la  formule  de  sa  charte  de  pro- 
fession, la  plus  ancienne  fjue  renfennciit 
les  Archives  de  Silos.  >•  Ego  frater  Dida- 
rus  de  r.auiora,  [)roniito  cslabilitatcni  'sic) 
meaui  perpétue  inclusionis  et  conversioncui 
nioruni  nuoruni  et  (diedicntiam  corain  Deo 
et  sanclis  ejus,  secuuduui  regulani  sancl' 
Benedicti  in  hoc  nionasterio  Sancti  Donii- 
nici  de  Silos,  hordiuis  eiusileui  sancli,  in 
presentia  fratris  Andrée  de  Cortazar  abba- 
lis.  t  Frai  dikgo  de  Çamora.  » 

.1.  Arch.  de  Silos,  Actes  des  chapitres 
généraux,  t.  i.  fol.  149. 


4.  Il  avait  été  prieur  de  Moroso  en  1530 
(Arch.  de  Silos,  Catalogue  A.,  p.  55i  et  plus 
tard  abbé  de  liuele.  En  1">65,  il  était  prieur 
de  San  .Martin  de  Madrid,  dont  il  maintint 
l'union  à  l'abbaye  de  Silos  contre  les 
prétentions  de  Philippe  II. 

5.  Voici  la  lettre  que  le  roi  écrivit  en 
cette  circonstance  au  général  de  la  Congré- 
gation de  Saint-Uenoit  de  Valladolid  : 

'<  El  Rey.  Reverendo  y  dcvoto  Padre  gê- 
nerai de  la  orden  de  Sanct  Benito.  —  Ya 
dcveis  tener  entendido  como,  por  convenir 
ai  servicio  de  Dios  y  nuestro,  y  bcneflicio 
j)ul)lico,  y  por  ciras  justas  causas  que  a 
ello  nos  movicron,  acordanios  de  que  la 
yglesia  de  Parraces  se  Irasladasse  y  niudaee 
a  la  villa  de  .Madrid,  y  se  erija  en  ella  una 
iglesia  collégial  ;  para  lo  (|ual  Su  Sanclidad 
ha  dada  pus  bullas  y  brèves  bastantes.  Y 
haviendo  platicado  en  que  parte  de  la 
dicha  villa  fpie  sca  mas  comoda  se  puede 
hazer  la  dicha  translacion  yerigirla  dicha 


L  AUBAYE    DE    SILOS    Al     XVI'    SIECLE 


lo9 


une  lettre  citatoria),  ordonnant  à  l'archevêque  de  Tolède  de  compa- 
raître à  Rome,  pour  avoir  voulu  enlever  à  l'église  paroissiale  de  San 
Martin  de  Madrid  ses  droits  et  son  indépendance.  L'ordre  ne  put 
parvenir  à  l'archevêque;  l'infortuné  Carranza,  qui  se  trouvait  à  cette 
époque  dans  les  cachots  de  l'Inquisition'.  Réélu  abbé  de  Silos  en 
lo78.  Diego  de  Zamora  fut  surpris  par  la  mort  à  San  Pedro  de  Garde- 
na.  où  il  était  allé  rendre  visite  au  général  de  la  Congrégation. 

Juan  de  Bûhadilla^  dont  le  P.  Gérônimo  de  Nebreda,  son  contempo- 
rain, vante  la  capacité,  la  science  et  le  zèle  pour  l'observance  religieuse, 
gouvernait  l'abbaye  de  Iluete,  lorsqu'il  vint  prendre  possession  du 
monastère  de  Silos  en  février  I0O8.  Il  avait  reçu  l'habit  et  fait  profes- 
sion à  Nuestra  Seùora  de  Sopetran,  où  il  retourna  achever  ses  jours 
à  l'expiration  de  son  triennal*. 

Il  eut  pour  successeur  l'abbé  Anlonio  Hiirtado,  homme  d'une  valeur 
peu  commune  et  qui  fut  la  principale  gloire  de  la  Congrégation  à  celle 
époque.  Bien  qu'il  eut  revêtu  l'habit  religieux  à  Cardena,  il  s'adjoignit 


iglesia.  entre  <Urus  sitios  se  ha  apuntado 
ser  muy  conveniente  y  a  proposito  el  de 
la  iglesia  de  Sanct  .Martin  de  la  dicha 
villa,  que  es  de  vuestra  orden,  dando  en 
lugar  dello  la  iglesia  de  Parraces.  para 
que  en  ella  aya  y  eslen  los  relipiossns 
dessa  orden  que  estan  en  la  di<:ha  villa  de 
.Madrid.  Y  por  que,  para  tractar  y  plalicar 
sobre  est©  y  ver  la  orden  y  niedio  que  ce 
podia  lener  en  ell.i,  sera  necesario  (|ue 
To*  diputeis  algunr)  o  alguiios  religiosso!* 
de  vuestra  orden.  y  como  quiera  que  en 
virtud  de  la  coniision,  que  por  lo.s  diehris 
brèves  y  bullas  se  nos  da,  l'c  entiende 
que  se  pudiera  hazer  sin  otro  consenli- 
iiiienlo  ni  licencia,  todavia,  os  encargamoi» 
y  niandanios  que  para  tractar  y  platicar 
en  c«to.  y  ver  la  orden  que  se  puede  tener, 
embieia  uno  n  don  reli(;io«sos  de  vuestra 
ordeo  con  vueitra  <°oniii>ion,  para  que  se 
trarle  y  se  de  cerca  desto  In  orden  que 
conveniere  mas,  a*i  para  lo  que  toca  a  l/i 
dicba  if{le«ia  collégial  conio  a  viu-Htra 
•  >rden.  (Jue  en  elli*  y  en  que  brevedad  lo 
ordeneis  recetire  oiurho  «ervicio.  —  Del 
Itonque  <!•    -  II.  a  .XXIII   de    setienibre 

de  Ml*l.\.  Yo  m.  Ket.  •    Arrh.ilr 

Silo»,  original  sur  papier,  liasse  il.  I.VI, 
n.  CjeUi  lia»»»*  r«'(if<Tnic  quatre  lettre» 
fort  inl*r''««atil<«  «lu  i/'n'ral  "l<  1 1  i.mtvr'- 


galiou  de  Saint-Beiioil  de  Valladolid,  liu- 
drigo  de  Vadillo,  adressées  à  l'abbé  de 
Silos,  et  une  cinquième  de  Fr.  .Vndres  de 
Trasmyera,  présideut-prieur,  signée  par 
treize  moines  de  Silos). 

1.  Arrh.de  Silos,  B.i.vi,  18  b.  —  La  pièce 
B.  Lvi.  18.  renrcrme  une  sentence  en  faveur 
de  San  .Mnrliu  et  contre  la  paroisse  de 
Santiago  qui  prétendait  empiéter  sur  son 
distriit  paroissial.  CeUe  sentence  est  datée 
du  2'J  novembre  l.i67,  du  monastère  de 
San  Geri'inimu  di-  Madrid  et  signée  du 
prieur  des  llieronymitcs,  Fr.  Jeronii/iu  dr 
Mt'dina. 

2.  Voy.  Heredia.  Ilisloria  de  Sopciran. 
p.  202.  —  Il  avait  obtenu  le  'J  janvier  1511 
une  provision  royale,  déclarant  que  la  fa- 
culté, accorilée  aux  alcaldcx  et  aiguacilcs 
de  Huerla  del  Bey,  de  porter  la  vara  ou 
verge  de  justice,  insigne  de  leur  autorité, 
ne  devait  en  rien  pnjudicier  au  droit  (|we 
possédait  l'abbaye  de  Silos  à  la  juridicti<ui 
lempori'lle  île  ladite  ville  et  à  la  cnnilrma- 
lion  de,  lien  iijliciirs.  Oet  acte  ent  signi'  par 
I).  lyardiniiliH  Sn/ un  tin  un  (I)iego  d'Ki>pino- 
i>'i,  inquixiti-iir  général,  |iréMident  du  grand 
Om^eil  de  r;,i»lillc,  «véqui-  de  SigOenza  et 
cardinal)  et  par  d'autres  membres  du  Con- 
neil  ' Airh,  df  SiIok,  K  xi  ti,  21,  original  ^ur 
papier,  ave.    le  «ccau  royal  plaquéj. 


i;i) 


IIISTniHK    l)i:    I,  AliltWE    DKSILflS 


peu  a[)rès  à  lu  commiiiiaiilé  de  Silos,  (|iii  a  le  droil  de  le  considérer 
comme  Tiin  de  ses  enfants.  Il  occupa  plusieurs  prélalures,  cl 
liualement  lui  élu  général  de  la  Congrégation  '.  Le  V.  Herganza 
ayant  parlé  assez  longuement  de  cet  abbé  dans  son  liistoire  de 
(^ardena,  nous  ne  pouvons  mieux  l'aire  que  de  renvoyer  à  cet  ouvrage". 
Disons  ici  seulement,  pour  compléter  cet  historien,  que  le  P.  Antonio 
llurtado,  élu  pour  six  ans  abbé  de  Silos,  renonça  volontairement  à  sa 
charge  au  bout  de  dix-huit  mois  environ,  en  raison  de  certaines 
diflicullés  survenues  entre  lui  et  le  général  de  la  Congrégation. 

(j'est  ce  que  nous  apprend  Gciùnijiio  de  Ncbrcda,  qui  fut  choisi  poui' 
le  remplacer  le  18  septembre  1572.  Le  nouveau  prélat  était  à  celte  date 
abbé  de  San  Benito  de  lluete^  Il  gouverna  le  monastère  de  Silos 
pendant  l'espace  de  six  ans,    période  qui  avait  été   substituée  au 


1.  11  remplit  cette  charge  du  lî  mai 
1580  au  11  mai  loSIÎ. 

2.  Anligiiedades  de  Espanu,  t.  ii , 
p.  :in-:ii;j. 

3.  II  nous  dit  de  lui-uièine  :  «  (jcronimo 
de  Nebreda  fue  el  primero  que  siguio  letras 
graves  de  Artes,  philosophia  y  theologia 
en  esta  casa  (de  Silos)  desde  la  reforma- 
cion  aca  ».  Il  résume  ensuite  eu  ces  termes 
les  résultats  de  ses  six  ans  d'abbatiat  : 
"  Ilizo  la  casa  de  recrcacion  de  San  Mar- 
tin de  Requexo;  hizo  una  gallineria;  cubrio 
dos  paûos  }•  niedio  del  claustro  ;  hizo  de 
iiuevo  la  campana  grande  :  aderezo  e' 
claustro  y  vergelcs,  con  los  sepulcros  del 
vergel  ;  cubrio  la  liermita  de  San  Joan  ; 
hizo  cl  organo.  la  cama  del  moiuimcnto, 
ornamentos  en  la  sacristia  y  en  la  yglesia, 
una  fuente  y  ostiario  de  plata.  Siguio  el 
pleyto  de  las  aldeas  con  el  obispo  de 
(►sma  ;  tl  de  la  martiniega  contra  la  villa; 
el  de  Guimara  contra  el  fiscal  del  rey  ; 
el  de  la  herencia  de  fr.  Diego  de  la  Calle  ; 
cl  de  los  clerigos  de  San  Pedro  en  Homa 
s(d)re  la  cougrua  y  otras  cosas,  y  saco 
executoriales  contra  cUos  ;  el  de  D.  Juan 
Delgadiilo  solire  la  hazienda  do  Ciruelos, 
con  (pie  ([uedo  to<lo  el  termino  por  la  casa 
y  50  fanegas  de  pan  de  reuta,  dos  carncros 
y  un  yantar.  Saco  de  Gregorio  XIII  privi- 
legio  de  altar  privilcgiado  para  el  de 
Sauto  Domingo  »  {Notice  manuscrite).  — 
l'hisieurs  des  pièces  d'archives  relatives 
aux  faits  énumérés  ci-des.sus  sout   encorç 


à  Silos.  Signalons  les  lettres  executoriales 
expédiées  le  16  septembre  1573  par  Julius 
Oradinus,  auditeur  de  la  Chambre  Aposto- 
lique contre  Pedro  Martinez  Delgado,  cure 
de  San  Pedro  de  Silos,  lequel  voulait 
exiger  de  l'abbaye  de  Silos,  outre  sa  por- 
tion congrue,  un  revenu  qui  ne  lui  était 
pas  dû.  Le  curé  fut  condamné  aux  dépens 
taxés  à  105  ducats  d'or  (original  sur  par- 
chemin, B.  X.WI,  19).  Par  contre,  une 
sentence  des  proviseurs  de  Francisco 
Pacheco,  cardinal  de  Sainte-Croix  en  Jé- 
rusalem et  archevêque  de  Burgos,  attri- 
bua aux  bénéficiers  de  San  Pedro  la  rede- 
vance curiale  dite  (utales  (acte  du  20  avril 
1574,  copie,  B.  XXXVII,  40).  «  L'abbé  de 
Silos,  dit  une  note  d'archiviste,  ne  (il  pas 
appel  de  cette  injuste  sentence  ;  il  fallait 
bien  laisser  aux  bénéficiers  de  quoi  payer 
les  frais  du  procès  de  l'année  précédente 
en  cour  de  Home  ».  —  Signalons  aussi  une 
cédule  originale  de  Philippe  II  du  16  juin 
1576,  ordonnant  à  ses  gens  d'aider  les 
bénédictins  de  Silos  ci  dresser  un  état 
complet  de  tous  domaines  et  autres  bieus 
qu'ils  possédaient  dans  les  villes  et  villa- 
ges du  royaume  (suit  l'énninération  de  44 
villes  et  bourgades  dans  les(juelles  l'abbaye 
possédait  des  propriétés  foncières).  Cet 
acte  porte  le  sceau  royal  plaqué  et  la  signa- 
ture: "  D.  Epi.scopits  Segohien.sis  »  —  Diego 
de  Covarrubias,  évêque  de  Ségovie  et  pré- 
sident du  Conseil  de  Castille.  —  (Arch.  de 
Silos,  A.  XIV,  60 j. 


LABBAYE    DE    SILOS    Al     XVl^    SIÈCLE  I  ti  1 

triennal^  depuis  l'assemblée  solennelle  tenue  par  les  abbés  de  la 
Congrégation  dans  ville  de  Madrid  en  1563'.  Nous  devons  à  Geronimo 
de  Nebreda  une  courte  notice  sur  Silos,  que  nous  avons  souvent  citée 
et  qui  nous  a  fourni  plusieurs  faits  intéressants.  Son  amour  pour  les 
antiquités  de  son  monastère  lui  fit  découvrir  dans  le  vieux  cloître  le 
corps  de  saint  Gonzalo,  qu'il  transféra  dans  le  transept  méridional  de 
l'église,  près  de  l'autel  dit  de  las  Vîrgeues. 

Il  fut  choisi  par  le  pape  tirégoire  XIII  comme  visiteur  de  l'Ordre 
des  Prémonlrés  en  Portugal,  avec  mission  d'y  introduire  la  réforme'; 
mais  nous  ignorons  quel  fut  le  résultat  de  cette  visite. 

Le  (Chapitre  de  la  Congrégation  de  Valladolid  le  nomma  en  1577 
visiteur  général,  charge  de  la  plus  haute  importance  à  cette  époque'. 
Il  laissa  une  réputation  justement  méritée  de  science  et  de  vertu. 
L'inscription  gravée  sur  son  tombeau  nous  apprend  que  sa  mort 
arriva  trois  ans  après,  en  i.o80  ' . 

Alonso  de  Fifjueroa.  élu  le  21  octobre  1  .j78  en  remplacement  de  Diego 
de  Zamora,  entreprit  des  travaux  considérables  pour  faciliter  à  ses 
moines  l'observance  de  la  règle  et  l'esprit  de  recueillement.  <(  En  tous 
les  lieux  où  il  commanda,  ajoute  le  bon  Yej)es,  il  fut  toujours  curieux 
de  bâtir,  qui  est  une  inclination  naturelle  à  tous  les  bons  esprits  »  ^ 

(Jn  lui  doit  en  particuliei"  les  beaux  murs  crénelés,  qui  entourent 
le  vaste  jardin  de  l'abbaye,  œuvre  considérable  pour  laquelle  il  dul 
dépenser  des  sommes  importantes*^.  Après  six  ans  de  prélature  à 
Silos,  il  fut  envoyé  comme  prieur  à  Sainl-.Martin  de  Madrid,  où  il 
mourut,  nous  ne  savons  au  juste  à  quelle  date.  «  Celait,  dit  encore 
Yopes,  \\\\  moine  de  grand  esprit  et  de  jugement  solide,  estimé  de 
toutes  les  personnes  avec  lesrjufllt's  il  conversait,  et  honoré  des  prin- 
cipaux du  royaume.»'.  Il  avait  rempli  pendant  longtemps  à  Silos 
lollice  de  majordome.  .Nous  avons  encore  sa  charte  de  profession, 
datée  de  l'année  l.*i(i2.  en  la  fêle  de  suinte  Anne  '. 


i.  baprè*  \t*  Arlnx  de  lu  Congref/arion.  i.  Ili.-rijcil   des    inscriptions    i\r    SiloH    a 

t.  I,  fol.  220.  1.1  lin  (Ir;  ce  volume,  Appendice  II,  n»  83. 

2.  I>'«pr/«  f:i»lr<>  p  .'Î0«.  —  L"  (Mlalo-  r.  CMroniVvï,  Tr.i.l.  îltlii.j.iis.  |.  IV,  p  .'512. 
({lie  itiinuscrit  d«-»  iiUbvn  ■!••  ^ilun  <lil  nuii*<i  G.  Kn  l.iSOiin  novice  donna  d.ins  ce  linl. 
de  ï»ti\f  Svbrvtlit  :  Fue  citilatlorile la orUen  l'i  In  veille  de  pronmiccr  sl-b  vœuN,  une 
lie  el  l'innuâlr  drl  rufnn  itr  l'o> tui/iil.  soniniP  «le  30iiO  dijc.il*.   (Huiz,  fol.  180.) 

3.  L"*  vitilciri  K^ueraut  p-mv-iimt  en  7.  Kn  1'iH7,  d  fit  t-crirr  le  rem  iripmlile 
cerUiiies  rircon»l4iice«  «•Mpcndre  Jfi  /•v.m^eli.iirr  «ignalé  pins  loin  dans  1 1  liste 
•bl>és  et  iiiAmv  l<r  ((/'H -ifil  de  In  Cougr/--  de«  ni/inii«rriti  de  Silos,  Appendice  I,  n"  KO. 
((«lion.  ;/lc/(ij,  t.  I,  p.is<iin  il.  Arch.   de  Situ»,   nis.    4.'>.    —    Il    >l.tit 

II 


162 


HISTOIRE    DE    I,  AHllAVE    1)K    SILOS 


Juan  de  tleredia  occupa  à  trois  reprises  le  siège  abbatial  de  Saint- 
Dominique,  ;de  1584  à  1587,  de  1590  à  1592  et  de  1601  à  1602).  11  mou- 
rut en  1602.  avant  d'achever  son  troisième  triennal.  La  Congrégation 
l'avait  honoré  en  158i  du  titre  de  visiteur  général.  11  l'ut  aussi  prieur 
de  Sainl-Martin  de  Madrid. 

Pedro  de  Guevara  lui  succéda  pendant  le  triennat  qui  s'étend  de 
1587  à  1590.  Il  appartenait  à  une  très  noble  famille  et  se  fit  remarquer 
par  une  grande  charité  envers  les  pauvres.  Pendant  les  années  1613 
et  1614,  nous  le  trouvons  aux  Indes  occidentales,  occupé  au  nom  de 
la  Congrégation  à  de  graves  affaires  '. 

Juande  Azpei/tia^  élu  abbé  de  Saint-Dominique  en  1592,  était  né  à 
Madrid  du  docteur  Campo  de  Azpeytia  et  de  doiia  Ninfa  de  Vera  ',  et 
avait  prononcé  ses  vœux  de  religion  à  Silos  le  26  octobre  1566^  A 
peine  élevé  à  la  dignité  abbatiale,  il  se  trouva  en  présence  d'une 
situation  des  plus  dilliciles.  Le  chapitre  général  de  la  Congrégation, 
tenu  à  Valladolid  au  mois  de  juin  de  cette  même  année  1592,  avait 
décidé  qu'en  raison  de  l'impoitance  de  Madrid,  devenu  oHîciellement 
capitale  du  royaume,  le  prieuré  de  San  Martin,  seule  maison  de  l'Ordre 
bénédictin  dans  cette  ville,  serait  désormais  soustrait  à  l'obédience 
de  Silos  et  érigé  en  abbaye'.  C'était  enlever  à  Saint-Dominique  le 
j)lusbeau  fleuron  de  sa  couronne. Aussi, l'abbé  Juan  de  Azpeytia  crut-il 
de  son  devoir  de  s'opposera  cette  décision.  Il  le  fit  avec  la  plus  grande 
énergie  [barbadamenle^  nous  dit  le  P.  Yepes,  dans  son  vieux  langage 
castillan),  et  en  appela  successivement  à  Rome  el  au  tribunal  du  roi  ^ 


rcllcrier  {cellerizo)  de  Silos  en  1565  (Arcli. 
de  Silos,  B.  LVI,  n),  puis  raajonlouie 
(ma;/ordomo)  en  1571.  Voy.  Yepes,  CoroHJCrt, 
t  VF,  fol.  47:1. 

1.  Probablement  aux  négotiatious  re- 
latives à  la  fondation  d'une  abbaye  béné- 
dirline  au  .Mcxi(|ue  ou  au  Pérou,  (|ncsti(>ii 
plusieurs  fois  soulevée  aux  chapitres 
généraux  [Aclas,  t.  I,  fol.  437  45.Ï).  Lima 
l'iit  un  monastère  bénédictin,  du  nom  de 
.Monserrate  {Vapeles  varias  des  Archives 
de  Silos,  ms.  56,  et  Arcinvo  de  la  Coiigre- 
ijacion  de  Valladolid.  t.  XIII.  fol.  G9). 

2.  «  Actas  e  informacion  de  limpicza  de 
.«angrc.  »  {Arch.  de  Silos.' 

3.  Par  une  exception  peut-être  unique, 
il  a  ajouté  à  la  formule  des  vœux  le  ver- 
set suivant  <'  Dominus  milii  adjutor  et  ego 


despiriam  inimicos  meos.  »  (/Irc/i.,  ms.  45.) 

4.  Actas  de  la  Congrei/acioii  de  San  Be- 
nito  de  Valladolid,  t.  I,  fol.  403. 

5.  Le  mémoire  adressé  alors  au  roi  se 
trouve  aux  .Vrchives  de  Silos  (B.  LVI,  50 
bis).  —  Par  le  fait  seul  d'en  avoir  appelé  à 
Rome  de  la  dérision  du  eha[utre  général, 
l'abbaye  de  Silos  et  le  prieuré  de  Madrid 
avaient  (d'après  les  constitutions  de  la 
Congrégation  de  Saint- Benoit  rie  N'allado- 
lid;  encouru  l'interdit.  Une  dépêche  du 
nonce  à  .Madrid  autorisa  néanmoins  la 
célébration  de  l'ollice  divin  dans  les  deux 
monastères.  {Arch.  de  Silos.  »  Fonds  des 
archives  de  la  Congrégation  de  Vallado- 
lid »,  t.  Il,  fol.  255.  Cette  dépêche  est  datée 
du  30  août  1592  el  signée  Pftius  Mu-lims, 
nunlius  aposloliciis,  » 


L  ABBAYE    DE    SILOS    AU    XVl^    SIECLE 


163 


Le  général  de  la  Congrégation  se  montra  très  irrité  de  cette  résistance. 
Voyant  qu'il  ne  viendrait  pas  à  bout  de  sa  résolution,  appuyé  d'ailleurs 
sur  le  bon  plaisir  de  Philippe  H,  il  priva  l'abbé  de  Silos  de  sa  préla- 
tureet  le  relégua  au  monastère  de  Sahagun,  où  il  mourut  prisonnier*. 
Cette  résistance  cependant  ne  fut  pas  sans  résultat.  Elle  empêcha 
d'abord  la  réalisation  d'un  projet  de  Philippe  II  et  du  général,  qui 
consistait  à  faire  transférer  à  Saint-Martin  de  Madrid  le  corps  de  saint 
Dominique  -.  De  plus,  si  finalement  le  prieuré  obtint  son  indépen- 
dance (lo9i  .  l'abbaye  mère  y  conserva  néanmoins  d'importantes  pré- 
rogatives auxquelles  personne  n'avait  songé  de  prime  abord.  C'est  ainsi 
que  l'abbé  de  Silos  y  eut  le  droit  d'alternative  avec  le  général  dans 
les  visites  régulières  ••.  De  plus,  quelques  religieux  de  Silos  devaient 
toujours  faire  partie  de  la  communauté  de  San  Martin,  dont  les  abbés 
seraient  choisis  à  tour  de  rôle  parmi  les  moines  de  la  Congrégation  et 
parmi  les  moines  de  Silos.  Cette  seconde  alternative  avait  une  réelle 
importance  ;  elle  fut  pour  Saint-Dominique  un  honneur  alors  très 
envié  et  la  principale  manifestation  de  son  influence  jusqu'à  l'époque 
de  la  suppression  des  ordres  monastiques  \ 


1.  On  trouve  le  détail  de  ces  faits 
dans  une  relation  ofliriplle  de  1592.  Arch. 
de  Silos,  liasse  li.  LVl,  19.  Il  y  est  dit 
que  le  général  alla  jusqu'à  le  menacer  de 
le  charger  de  chaîne»  :  fue  amenezado  de 
la»  cadena».  Le  manuscrit  n"  'V-i  p.  166. 
parle  aussi  de  celte  pénible  allaire.  —  Le 
caMoitue  des  abbé<  de  San  Salvadnr  de 
Otrneliana  mentionne  le  P.  Juan  de 
Azpcylia  •<  moine  de  Silos  •  comme  ayant 
gouverné  le  monastère  de  Corneliana  de 
1595  3  l."»98.  Monanliron  hixpanirutn,  Hihi. 
oal.,  fonds  e.p  .  ms.  .121,  f.  UH  v  .  Il 
est  difflcile  de  concilier  entre  elles  ces 
deux  affirmation*. 

2.  l'armi  les  raisons  que  firent  valtiir 
les  moines  de  Silos  contre  cette  transla- 
tion nous  relct'ins  celle-ci  :  ••  L'ti  t»-!  acte 
soulèverait  les  habitant*  de  la  contrée  ({ui 
tiennent  saint  Dominique  pour  leur  avocat 
«■t  patron,  et  ont  r<  cours  a  lui  dan*  leurs 
liesoins  et  leur*  difficultés  ».  {Arch.  de 
SiloM.   B.  LVl,   20.; 

3.  Lu»  archives  de  Kilos  renferment 
plusieur*  prorés-vrrbau»  de  ci-»  visites 
ainsi  que  •  |r<  nicinonales  >  ou  catalogue 
des  ohjrl*    que    chaque    rcligirut  avait  n 


son  usage.  Parmi  ces  listes  il  en  est  plu- 
sieurs du  savant  P.  Sarniiento,  où  nous 
voyons  entre  autres  choses  que  ce  moine, 
qui  passait  pour  le  prodige  de  son  temps, 
avait  à  son  tisai/e  parlicuUer  le  30  juin 
n&î  environ  6.^00  volumes  choisis  avec  soin. 

4.  Voy.  ci-aprés  V""  partie,  chapitre  Ii  le 
résumé  des  documents  du  4  juillet  1594  et 
du  22  juin  1001.  Cf.  Arias,  t.  1,  fol.  Ail, 
\T't.  —  La  Congngation  avait  voulu  en 
l;j92  ou  1593  introduire  dans  le  prieuré  de 
.Madrid  la  rerolecvion  ou  stricte  obser- 
vance. Voici  le  coMimeucenicnt  du  mé- 
moire inédit  rédigé  en  cette  circonstance  : 

"  llas"'  de  prcsiipuntT  el  instituto  y 
maii'-ra  de  vivir  df  aqurilos  jjadres  reco- 
lectos,  para  que  se  entienda  la  fuerça  de 
las  rai'oni-s  ;  el  quai  iri'litulo  es  este  : 

'•  Lo  primero.guardiin  |i(rpr(ua  clausura 
sia  poder  salir  de  casa  por  niiiguna  oca- 
sion.  .No  comen  c.iru)*,  no  trataii  ni  haldan 
con  ningiiiio.  Or-cupause  todo  cl  tienqio 
que  les  sobra  dd  i -oro  y  de  la  oracion  en 
exerricio  de  mano«,  iravajando  en  la 
hu'Tta  las  verdura*  ipie  au  de  corner, 
siri  i|ue  en  esto  pueda  aver  disp^'uvarion  ; 
guardan  (onlinuo  «ilcncio,    y  hu/.<'n   olrai 


Ibi 


IIISTOIKE    f)E    L  AIUlAVli    1>E    SILOS 


Le  successeur  de  Jean  d'Azpeytia  fui  Jnan  de  Pedraza  profcs 
de  Sahagun,  lequel  avait  gouverné  auparavant  les  abbayes  de  San 
Pedro  d'Exlonza  (I;;8()-l-;89)  etde  San  Maucio  (ir589-lo91  ■.  Il  mourut 
abbé  de  Sahagun  en  loDS,  un  mois  et  demi  à  peine  après  avoir  pris 
possession  de  ce  monastère'. 

Pedro  de  la  Ctteva,  auquel  fut  conlié  le  monastère  de  Saint- 
Domini(|ue  de  159o  à  1598,  était  profès  de  San  IJenito  e!  lical  de 
Valladolid.  Il  avait  dans  la  Congrégation  la  réputation  d'un  religieux 
1res  entendu  dans  le  maniement  des  affaires.  Silos  lui  doit  la  grande 
et  belle  sacristie  actuelle,  «  un  des  meilleurs  édifices  de  ce  gein'e  qu'il 
y  ait  en  Espagne  »,  nous  dit  un  moine  contemporain  -.  Il  commença 
également  la  chapelle  des  saintes  reliques. 


obras  y  pxercirios  que  cllos  en  si  son  de 
inucha  perfeccion,  pero  conccrnientes 
solaniente  a  lo  que  es  vida  monastica  y 
iicreniitica.  siu  atender  a  lo  que  es  apro- 
vechaniieuto  de  proxinios,  como  es  confe- 
sar,  adminisstrar  sacrainentos...  Supuesto 
este  instituto,  no  parece  cosa  possible  in- 
troducir  esta  nianera  de  vivir  en  Sant 
Martin  de  Madrid  :  1»,  por  ser  e«ta  yglc-sia 
parrochia  tan  principal  y  tan  grande  de 
mas  de  niill  y  soiscientas  casas  »  etc. 
[Arch.  de.  Silos,  li.  LVI,  19  bis.)  —  Ce 
genre  de  vie  très  austère,  assez  semblable 
à  celui  de-!  Trappistes  de  nos  jours,  fut 
celui  lies  premiers  monastères  de  la  Con- 
grégation de  Saint- Benoit  de  Valladolid  ; 
mais  on  ne  put  se  maintenir  longtemps  à 
cette  hauteur,  et  le  chapitre  général  de 
1521  demanda  au  Saint-Siège  un  bref»  eu 
que  se  dispense  cerca  del  voto  de  clau- 
sura,  por  que  con  mejor  conciencia  salgan 
los  mouges  todas  las  veces  que  cl  perlado 


con  con-=eyo  de  los  ancianos  [lo  permitie- 
. reï,  y  que  salgan  con  buena  conciencia  y 
sin  escrupulo  alguno  »  (Actas  de  la  Coiit/re- 
fjucion,  t.  1,  fol.  46.  IMus  tard,  cependant, 
quelques  monastères  redevinrent  casas  de 
recoleccion,  et  les  actes  du  chapitre  général 
de  1592  signalent  comme  telles  San  Juan 
de  Poyo,  San  Claudio  de  Léon  et  Obare- 
ues.  [Ihid,  t.  1,  fol.  .331.) 

1.  Voy.  Escalona,  Uisloria  de  Sa/tar)im, 
pag.  2.ji-235,  et  Arch.  de  Silo.t.  ■<  Papelcs 
varios  »,  manu.«crit  n°  56,  pièce  n°  7. 

2.  Le  P.  Ruiz.  —  La  description  qu'il  en 
donne  a  été  publiée  ainsi  que  celle  de  la 
capilla  de  las  reliquiat,  bàlie  à  cette  date, 
par  Yepes,  dans  le  tome  IV  de  sa  Coronica 
(pag.  379-380).  Le  ms.  78  (fol.  225  et  226) 
contient  un  résumé  de  l'acte  passé  entre 
l'abbaye  et  le  conseil  de  Silos  pour  l'ac- 
quisition d'un  tronçon  de  la  voie  publi- 
(|ue  nécessaire  à  ladite  bâtisse  (U  sept. 
1596). 


CHAPITRE  lï 


Les  abbés  de  Silos  au  XVII"  siècle. 


Alonso  de  Velorado,  originaire  de  la  ville  de  Nâjera,  succéda  à 
Pedro  de  la  Cueva  en  1398.  Il  construisit  la  hibliolhèque  et  termina  les 
travaux  entrepris  par  son  devancier,  ainsi  que  la  muraille  monu- 
mentale qui  forme  l'enceinte  du  monastère.  Très  dévot  envers  saint 
Dominique,  il  fit  orner  de  peintures  la  chambre  où  était  mort  le  saint 
abbé.  Il  fut  à  deux  reprises,  abbé  de  Silos^  et  mourut  en  1606  avant  la 
fin  de  son  second  triennal  '. 

Diefjo  th-  Rtta,  tut  également  à  deux  reprises  abbé  de  Saint-Domi- 
nique. <1<'  1602  à  160i  ot  do  1606  k  1607.  Le  catalogue  des  abbés  de 
Silos  nous  dit  qu'il  gouverna  aussi  l'abbaNM^  de  Nuestra  Scnora  de 
Bueso  et,  d'après  Yepes,  celle  de  San  Martin  de  .Madrid  (1610-1G13)  ^ 

Parmi  les  moines  de  Silos,  qui  se  signalèrent  davantage  à  celle 
époque,  nous  devons  nommer  le  célèbre  Antonio  Perez,  qui  n'a  rien 
de  commun  avec  son  trop  fameux  homonyme^  l'infortuné  ministre  de 
Philippe  II.  Nous  parlerons  longuement  do  ce  savant  prélat,  lorsque 
nous  traiterons  de  l'histoire  littéraire  de  l'abbaye  de  Silos.  Menlion- 
nons  aussi  le  P.  Halla/ar  (iuerrero,  i-eligioux  très  estimé  dans  la  Con- 
grégation de  Valladolid,  dont  il  fui  nommé  visiteur  général.  Il  gou- 
verna les  abbaves  de  San  Viconte  d'Oviedd  'HiO.'li,  de  San  .Iiilian  de 
Samos,  où  il  se  lit  remaicpioi- par  sa  grande  charité  envers  les  pauvr«'s 
(I»i07-Hll()     .  ^^  linaloment  celle  de  San  |{<'tiil<i  <lr  lliiele  (11»!:;.)  Il 

1.  L*- i'.  Iliiii!  nous  npprciid  i|ii  (-11  I  anni-f  les  divers  rfital<»;,'ut'x  des  prclaln  de  San 
1<>V0  un  violent  inreudic    ne  d';rlara   ilanx       .Martin  de  Madriii. 

k  niona«l<'T<',    pn'-i   de    la   fiimam   nonln  .'1.  ■•  K«  nuiy   rideliradn  r-stf  aldiad   |)<ir 

<{ui  fut,  AjoiiU-t.jl,  iniranilciiiifiiifnl  pr<--  la«iiiii('lia<«lirno<nasf|iitliizii,c>«pc(-ialinLMitc 

*ervé;  dm  nainine*.    Ilitloirr  mannnriHr.  en   un    ano   <le   lianilirn  »    (<•   (^lironnlii^in 

fol.  34  .  Cf.  O»tro,  [I.  2'JH.  iiianiiNcrila    de    Ihh    aliaden    de   SauiuM  », 

2.  Celte  derni^-re  affirmation,  qui  e»l  dan»  le  Fond»  iIi'h  archivrH  dr  lu  Coni/re- 
pourtant  relie  rlim  conlt-mporain  Yepe»,  f/nrion  itv  Vnlladidid,  t.  I,  fol.  lOH,  el 
Coronira,  traduction  .M  lldheloin,  t.  IV.  t.  X.XXVII,  fol.  fiT.l  ;  cf.  .Hr»;i««//V«n  /»/»/(««., 
p.  513.  «e   trouve   eu  «oulradrtion   aver  Hild.  nal.  i|e  l'an»,  fol    iHM,  vi. 


166 


IJISTOIRE  DE    L  ABBAYE  DE  SILOS 


était  né  à  Tolède,  et  avait  fait  profession  à  Silos  le   tî)  juillet  1579'. 

Rodrigo  de  Peralta,  qui  occupa  lo  siège  abbatial  de  1007  à  1610,  eut 
l'bonneur  de  recevoir  à  Silos  le  roi  d'Espagne  Pbilippe  III.  Ce  prince 
se  trouvait  dans  l'abbaye  de  Saint-Dominique  le  \  I  juillet  1608,  en  la 
fête  de  la  Translation  de  saint  Benoît,  qui  s'y  célébrait  encore  avec 
une  grande  solennité  à  cette  époque  ^  Il  était  accompagné  de  la  pieuse 
reine  Marguerite  d'Autriche  et  d'une  partie  de  la  cour.  Les  moines 
furent  particulièrement  touchés  de  la  dévotion  des  deux  souverains 
envers  leur  saint  Patron.  L'un  d'eux  nous  apprend  qu'ils  visitèrent 
nu-pieds  la  Câmara  santa.  dans  laquelle,  535  ans  auparavant,  était 
mort  le  grand  abbé  de  Silos  ^  Marguerite  d'Autriche  olfrit  au  monas- 
tère, en  souvenir  de  sa  visite,  un  calice  et  une  lampe  d'argent.  Le 
roi  lui  fît  aussi,  dans  une  autre  circonstance,  un  don  de  1500  ducats. 

Le  P.  Rodrigo  de  Peralta  devint  plus  tard  abbé  de  San  Martin  de 
Madrid,  à  la  suite  de  la  renonciation  que  lit  de  celte  prélalure  le  P.  An- 
tonio Perez,  nommé  k  l'évéché  d'Urgel  (1627-1629.)  Il  avait  aussi 
gouverné  l'abbaye  d'Obona,  au  diocèse  d'Oviedo.  et  exercé  la  charge 
de  prieur  de  l 'abbaye-collège  de  San  Yicente  de  Salamanquc. 

Son  successeur  Francisco  de  Valdivia^  fut  deux  fois  abbé  de  Saint- 
Dominique,  la  première  de  1610  à  1613  et  la  seconde  de  1625  à  1629. 

Il  appartenait  îi  la  noble  famille  des  Valdivia,  descendants  des 
célèbres  Abencerrages  de  Grenade  '\  11  devint,  à  la  mort  de  son  frère, 
le  chef  de  cette  famille  dont  le  majorât  fut  dévolu  à  l'abbaye  de  Silos 
en  l'année  1631  \ 


\.  Arc/i.  de  Silos,  ms.  45,  «  Profe?iones». 

2.  "  A  once  deste  mes  (de  julio)  es 
nuestro  Padre  saa  Benito,  digo  la  Trans- 
laçion.  Hacese  todo  coino  en  el  mes  de 
março  (tr;iii«ito  de  sari  lîcnito)  :  la  niissa  el 
abbad  ;  procesion  y  sermon  ;  uiaj-fines  a 
prima  noche.cantados.  Ay  jubileo»  (..  Cere- 
monias  y  costnmbres  desta  casa  de  Santo 
Domingo  de  Silos,  afio  del  S'"  1617  »,  Arch. 
de  Silos,  ms.  4t.  foi.  6,  v^). 

3.  Castro  (pag.  91  et  306).  —Cet  auteur 
semble  attribuer  h  la  pi(Hé  peu  discrète  des 
dames  de  la  reine  la  rupture  que  l'on 
remarque  ai:  bras  droit  du  bienheureux 
Hodrigue  de  Guzman.  Ceci,  soit  dit  en 
passant,  nous  prouve  combien  est  peu 
fondf^e  l'opinion  des  hat)itanls  de  Silos, 
qui  rendent  conpabbs  de  ce  méfait  les 
soldats  français  de  Napoléon  l". 


4.  «  Monasticum  hispanicuu;  »,  fol.  376. 
Cf.  Argaiz,  La  Perla  de  Cataluna,  p.  399. 

5.  L'Acte  de  la  prise  de  possession 
de  ce  mayorazgo  est  aux  archives  de  Silos 
(\.  XIll,  38  bis),  et  comprend  88  folios. 
Alonso  Nuùez  de  Valdivia  y  Mendoza  est 
qualifié  de  i'  cavallero  de  la  orden  de 
Calatrava  y  del  consejo  de  su  Majestad  y 
secretario  de  las  Ordenes  militares  »  {Arch. 
d£  Silos,  A.  Xm,  36  bis..  L'abbé  de  Silos 
établit  pour  l'àme  de  son  frère  une  fonda- 
tion de  22  messes  annuelles  à  l'autel  de 
SHint-I)omini(|ue  {Ibi(/..\  XIII,36-3'(  .Don 
Francisco  avait  un  autre  frère,  le  Jésuite 
Luis  de  Valdivia,  un  des  [iremiers  apùtres 
du  (;iiili  et  auteur  de  plusieurs  ouvrages 
estimés.  Voy.  sur  ce  personnage,  Nicolas 
Antonio,  Bihliollieca  llispana  nova,  éd.  de 
1783.  t.  II,  p.  67. 


LES  ABBES  DE  SILOS  AU  XVir  SIECLE 


167 


La  Congrégation  lui  confia  pendant  onze  ans  (1399-1610)  la  charge 
difficile  de  procureur  général  '.  En  16'23,  il  composa  par  ordre  du  cha- 
pitre les  ofEces  nouveaux  ajoutés  à  cette  époque  au  bréviaire  monas- 
tique-. Il  sut  détendre  les  droits  de  Silos  sur  l'abbaye  do  San  Martin 
de  Madrid,  et  finit  par  avoir  gain  de  cause  contre  de  nouvelles  préten- 
tions du  général  \  .Nommé  abbé  de  ce  monastère  de  1633  à  1637,  il  y 
mourut  le  27  mars  16it  *. 

Pedro  de  Monte,  qui  gouverna  pendant  quatre  ans  Tabbaye  de  Silos 
(1613-1617.  avait  fait  profession  en  1571.  Les  actes  des  chapitres 
généraux  nous  apprennent  aussi  qu'il  fut  abbé  do  Sopelran,  où  il  fit 
quelques  travaux  assez  considérables  ".  Los  archives  de  la  Congréga- 
tion nous  fournissent  une  liste  fort  intéressante  des  moine  de  Silos, 
de  leurs  fonctions  et  de  leur  résidence  sous  labbatiat  de  Pedro  de 
Monte.  Bien  que  nous  ayons  négligé  plusieurs  autres  documents  do  ce 
genre,  il  nous  semble  utile  de  publier  celui-ci  au  bas  de  la  page^ 


1.  '■  Procurador  de  la  horden  de  seûor 
Sao  Benito  »'U  corte  de  Su  Majestad  .>. 
Acte  daté  du  31  août  1610.  \Arch.  de  Silos, 
A.  XIII,  ♦. 

2.  Arch.  de  Silos,  «  Papeles  varios ,  » 
t.  3,  num.  18.  —  Oo  lui  avait  dooné  pour 
collaborateur  lablié  de  Saint -Jean  de 
Burg<)4    Ihid.  . 

3.  Atch.  de  Silos,  B.  m,  28    1612-1613). 

4.  «  Muriu  nuestro  Padre  F.  Franci.«C"» 
de  Valdivia  en  27  de  marro  de  1641  en  Ma- 
drid-.  Ihid..  iiiB.ii,fiA.2'.i  .  Il  avait  été  abbé 
de  Saint-ViuccDl  de  Salanianque  de  1617  à 
1621.  Sa  charte  de  profession  21  ?v\tl. 
1386  nous  apprend  (ju'il  était  né  à  (ire- 
nade.  —  Notons,  sous  l'abbatiat  du  Pére 
\'  '  '  ■  I.  une  importante  fiinrlation  rie 
1  faite  à  Silo*  par  un  rerlain  He(l.,r 
Picamilo  et  àoUe  d'une  rente  perpétuelle 
de  7.". 000  rnaravédis,  placée  «iir  lei»  revenu!» 
de  r^tdt.  (  tU»-  rente  fut  conlirniée  par 
unr  cédule  de  Philippe  III,  datée  de  Madrid 
le  27  Juin  I»;I2.  I.'orijfinal  «celle  du  sceau 
de  plomb  est  aujourd  hni  aux  archive» 
nationales  de  Madrid ,  fonds  de  Silos,  et 
portait  k  Silo»  l-i  rote  A.   .Mil,  6. 

.'..  Aria».  I.  I.  fol.  II.'»;  FuiiiIh  lie  In 
Coriffr^f/iilion  df  ytill/idolid,  t.  I,  fol.  37'J. 
—  Le  P.  Pedro  de  Monte  mourut  assassiné 
en  Janvier  IfilH  A  Sanla  Marin  de  Duero, 
oh  il  avait  ét<-  n'>mnié  pri'-ur  n\ir^-n  son 
quadrtennium    4    Silos.    i»<;n    ca<lavrc  fut 


retrouvé  dans  le  Duero.  {Arch.  de  Silos, 
nis.  64,  procèi!- verbal  du  conseil  de  l'abbé, 
22  janvier  t6l8.) 

6.  «  .Meinoria  de  les  mondes  y  fraj'les 
legos  que  la  casa  de  Santo  Uoniingo  de 
Silos  tiene  en  si.  y  en  sus  filiaciones  y 
anexos,  con  los  aûos  de  habite,  calidades. 
casa  de  vivienda,  etc.  —  Monges  :  I.  Nues- 
tro P.  Fr.  Pedro  Monte,  42  afios  de  habito  , 
abbaii  de  Santo  Domingo  ;  en  Silos.  —  2, 
P"  Fr.  Diego  de  Hoa,  GO  afios  de  habito  ; 
fue  abbad  de  Santo'  Domingo  (bis  veces, 
de  Madrid  una,  etc.  ;  en  Madrid.  —  3,  P' 
Fr.  Diego  de  .Madrid,  50  afios  de  habito  ; 
en  Silos.  —  4,  P'  Fr.  Antonio  de  Kspinosa, 
45  anos  de  habito  :  eu  lluete.  —  5,  P*'  Fr. 
Diego  Dia/,  -'15  afios  de  habito:  en  .Madrid. 
(Klu  abbé  de  l.erez  en  1625,  Moiiasliron 
hisp.,  fol.  401,  v»).  —  6,  P<-  Maestro  Fr. 
Mallasar  (iiierrero,  35  afio»  de  habito  ;  lue 
abbad  de  Oviedn,  de  Samos,  y  agora  de 
lluete.  —  7,  P'  Fr.  Hmirigo  de  Peralta, 
3i  nfios  de  lialiilo  ;  fue  abbad  de  S.iiilo 
Domingo  ;  en  Silo.s.  —  8,  P"  Fr.  Aioiisn 
.Mendez,  34  anos  de  habito  ;  mayordumo  de 
Madrid,  y  fue  nbbad  de  lluete;  en  .Madrid 
'.t,  1"  Fr.  (iaspard  Uni/,  .'13  afios  «b' 
habito  ;  prior  de  San  Kniiian  en  la  Monta- 
fin.  —  10,  P»  Fr.  Alonno  Caniego,  33  afios 
de  habito  ;  mayordomo  de  Santo  Domingo 
si'guiiila  vez  ;  en  Siln».  —  11,1'"  Fr.  Juan 
de  Santaren,  31  afios  de  habito  ;  prinr  de 


ItiS 


HISTOIKE   DE    L  ABBAYE    DE    SILOS 


Lo  document  qui  nous  foiii'nit  cette  liste  ajoute  :  «  L'abbaye  de 
Sai.:t-Donriiiiqn('  coni|)te  ciiiquanle-six  profès  y  compris  les  frères 
convers.  Parmi  ces  piofès,  quarante-huit  sont  moines  de  chœur 
{monges)  et  huit  convers  [frai/lcs  legos.)  Elle  a  en  ce  moment  trois 
moines  d'autres  maisons,  et  de  ses  cinquante-six  profès,  dix-neuf 
habitent  des  monastères  étrangers.  Les  trente-sept  autres  vivent  àSilos 
et  dans  ses  dépendances  ou  /tiiaciones.  »  On  voit  par  ce  résumé  que 
l'abbaye  de  Silos  comptait  encore  de  nombreux  religieux,  quoiqu'elle 
eût  cédé  à  la  Congrégation  ses  deux  importants  prieurés  de  Saint- 
Martin  de  Madrid  et  de  Saint-Dominique  de  Séville, 

Benito  de  la  Guerra,  qui  succéda  à  Pedro  de  Monte,  fut  deux  fois 
abbé  de  Silos,  de  1617  à  1621  et  de  1629  à  1631,  année  de  sa  mort. 
Il  était  fils  de  D.  Nicolas  Velde,  chef  du  garde-manger  du  roi,  et  de 
doua  Maria  de  la  Guerra,  bienfaiteurs  du  monastère,  où  ils  choi- 
sirent  leur   sépulture  *.  Benilo   de   la  Guerra   avait    été    prieur  de 


San  Frutos.  —  12,  P«  Fr.  Manuel  Angles, 
31  anos  de  hablto  ;  predicador  de  Madrid  ; 
fiie  abbad  de  Iliraclie.  —  13,  P«  Fr.  Juan 
de  Avila  (profeso  de  Arlanza),  30  aùos  de 
habito  ;  en  Silos.  —  14,  P»  Fr.  Benito  de  la 
(juerra,  22  afiou  de  bribilo  ;  prier  de  N'"a 
Sra  de  Duero.  —  15,  P^  Fr.  Francisco  de 
Aranda,  18  anos  dehabilo  ;  fue  mayordouio 
de  Madrid  :  eu  Madrid.  —  l(i,  P""  Fr.  Pla- 
cido Feruaiulcz,  13  afios  de  habito  ;  prior 
de  Saiito  Doiiiiu^'o.  —  17,  P""  Fr.  Alonso 
de  la  Torre,  22  anos  de  habito  ;  orpanista 
ciego  ;  en  Silos.  —  18,  P"  Fr.  Gabriel  de 
Roa,  12  afios  de  hubito  ;  predicador  en 
lluete.  —  19,  P""  Fr.  IJonito  de  Samano, 
predicador  eu  Iliiete     liijo  de  Viilladnlid). 

—  20,  P""  Fr.  licrnardino  Gallo  ^liiji)  de 
Carrion),  en  Huete.  —  21,  P"^  Fr.  Pedro 
Quevedo,  10  anos  di-  habito  ;  cantor  :  eu 
Silos.  —  22,  P«  Fr.  Pedro  de  Garuica,  10 
anos  de  habito  ;  en  Huele.  —  23,  P""  Fr. 
Martin  Marin,  9  afios  de  habito  ;  prior  2", 
maestro  de  uiissas  y  de  luievos  ;  en  Silos. 

—  24,  P'"  Fr.  .Martiu  Houiero,  ~t  aîios  de 
habito  ;  en  Silos.  —  2."i,  P»  Fr.  Hernando 
de  Huercanos,  7  anos  de  habito  ;  fue  nia- 
yordoini)  eu  Sauto  Domingo  ;  eu  Silos.  — 
26,  Fr.  Pedro  de  Gamarra,  ii  afios  de  ha- 
bito :  en  Silos.  — 27,  P.  Fr.  .\udres  Lucio, 
4  afios  de  habito  ;  en  Silos.  —  28,  Fr. 
Cristobal  de  Santo  Domingo,  4  aùos  de 
habito  ;  cantor  2"  ;  en  Silos.  —  29,  P«  Fr. 


Juan  Ortiz,  4  aùos  de  habito  ;  en  Silos.  — 
30,  Fr.  Bernardo  de  Ontivcros,  3  afios  de 
habito;  en  Silos.  — 31,  Fr.  .Mateo  Kosales, 
3  afios  de  habito  ;  eu  Silos.  —  32,  Fr. 
Gerouimo  de  Montemayor,  2  afios  de 
iiabito  ;  en  Silos.  » 

(Parmi  les  moines  ijui  se  trouvaient  dans 
des  mouastères  étrangers,  nous  pouvons 
citer  le  P.  Pedro  de  Castrexon,  alors  abbé 
de  San  Pedro  de  ïenorio,  et  probablement 
le  P.  Benito  del  .Marmol,  abbé  du  môme 
monastère  eu  1625.  Voy.  Monasliccri  his- 
pan..  Bibl.  nat.  fonds  esp.  ms.  321,  f»  206). 

<i  Frayles  legos  i convers)  :  1,  Fr.  .Melchor 
Martinez,  46  aîios  de  habito  ;  mayordomo 
eu  (îuimara.  —  2,  Fr.  Albaro  de  la  Pcna, 
40   aùos  de   habito  ;  sacristan  de    Madrid. 

—  3,  Fr.  Pelayo  de  la  Camara,  25  aùos  de 
habito  ;  cocinero  en  Santo  Domingo.  — 
4,  Fr.  Francisco  Perez,  20  afios  de  habito  ; 
eu  lluefe.  —  5,  Fr.  Miguel  Bonifaz,  12 
aùos  de  habito  ;  sacristan  en  Santo  Domin- 
go. —  6,  Fr.  Domiugo  Martinez,  10  afios 
de  habito  ;  hortelano  en   Santo  Domingo. 

—  7,  Fr.  Pedro  de  la  Puente,  7  aùos  de 
habito  ;  portero.  —  8,  Fr.  Andres  llolgado, 
16  afios  de  habito  ;  zillcrizo  ».  {Fonds  des 
Archives  de  la  Co7if/réfjfitio7i  de  Vallndolid, 
t.  X.XXVll,  fol.  679-680.)  Ce  "  .Mémorial  » 
doit  i"tre  de  1G16. 

1.  Plusieurs  liasses  de  papiers  relatifs 
à  cette  famille  se  trouvent   aux   archives 


LÈS  ABBÉS  DE  SlLÔS  AU  XVll*  SIÈCLE 


m) 


Nuestra  Sefiora  de  Diioro  en  lljlo  et  abbé  de  Hiiete  de  1623  à  1629. 

En  1619.  labbé  de  Silos  avait  obtenu  de  Philippe  III  une  cédulc 
rovale  autorisant  le  monastère  à  recueillir  pendant  trois  ans  les 
aumônes  qui  lui  seraient  olTertes  dans  les  royaumes  de  la  couronne 
d'Aragon  '.  Co  fait  indique  assez  l'état  peu  prospère  où  se  trouvait 
alors  l'abbave  de  Silos. 

Le  P.  Manuel  Angles,  abbé  de  Saint-Dominique  de  1621  à  1625. 
avait  fait  profession  le  12  janvier  1586  ".  Son  habileté  dans  l'enseigne- 
ment le  ht  nommer  en  1607  abbé  d'Hirache  et  recteur  de  l'Université 
bénédictine  établie  depuis  peu  dans  ce  grandiose  monastère.  Yepes 


de  Silos  (A.  XIII,  15-25}.  Nous  avons  en 
outre  quatre  cédules  royales  relatives  aux 
bieas  dont  héritèrent  le  P.  Benito  Velde  de 
la  Guerra  et  labbaye  de  Silos.  La  l""',  de 
Philippe  lil,  datée  de  Valladolid  le  31  juil- 
let 1601  et  signée  :  Vo  el  rey  A.  XllI,  34,  : 
la  2«,  du  même,  datée  de  Madrid  le  2  mars 
1616  (original,  A.  Mil.  32  ;  la  3»,  de  Phi- 
lippe IV,  du  3  décembre  1647  (origiual 
avec  le  grand  .«ceau  royal  de  plomb  du 
poid  de  500  grammes,  A,  XIII,  35  ;  la  4' 
enfin,  de  Philippe  V,  du  16  février  1707 
(original,  sceau  plaqué,  A,  Xlll.  33  bis;.  - 
La  sœur  du  P.  Benito,  duûa  Agu^tiiia 
Velde  de  la  'iucrra,  femme  de  Francisco 
de  Sala/ar  "  coutador  de  résultas  de  Su 
Mageslad  <>,  laissa  par  sou  testauu-ut  une 
rente  de  700  ducats,  en  retour  <lu  patronage 
de  la  chapelle  de  N'r»  Sra  de  las  Anguslias, 
dans  l'église  de  Silos,  où  elle  avait  choisi 
sa  sépulture.  Ltant  uiorle  à  .Madrid,  son 
corps  fut  transporté  a  Silos.  Monanlicon 
hitpan.,  fol.  376.,  —  Elle  céda  en  outre 
aux  abbés  de  Silus  une  rente  de  128. OUU 
maravédii,  deotinée  à  doter  des  jeunes 
fille*  pauvr<-s  d<-  *a  famille  ou  de  la  ville 
Je  Silos  A.  Xlll,  31;.  La  première  renl<' 
fut  ronlirnié<-  par  une  rédulc  d''  Philippe 
IV,  datée  de  Madrid  le  3  dècenilire  I)il7 
'Original  avec  le  grand  nrr-au  royal  de 
plomb  du  p  >idH  de  5U0  grammes,  A.  .Mil, 
.'15,,  el  par  une  autre  de  Philippe  V  datée 
du  Itf  avril  1707  (original  avec  le  sceau 
plaqué,  A.  Xlll.  33.  rédule  ordounaiil  le 
payement  de  la  r)-nt«'  pour  1713,  Madrid, 
17  février  1716,  ongin.il,  Ihul.  .  —  Dofia 
Aguslina  laissa  de  plus  à  Silim  .300  ducat* 
•  para  que  te  fiaga  un  rel.iblo  y  hcchura 


de  santo  Domingo  »  dans  la  chapelle  de 
las  Anffuslias.  Voici  la  liste  de  quelques 
objets  précieux  {alhajas]  (|uelle  donna  à 
l'abbaye  :  <«  Las  alaxas  son  :  Un  christo 
grande  de  pincel  ;  un  san  Francisco 
grande  con  su  uiarco  ;  otro  de  la  .Madaleua 
con  su  marco  ;  otro  de  san  Pedro  cou  su 
marco  ;  otro  de  san  Hieronymo  pequcùo  ; 
olra  ymagen  do  Nuestra  Seîiora,  pequena  ; 
otra  ymagen  de  la  Coucepcion;  otra  de  Nra 
Sra,  adorando  al  Niùo  ;  un  relicario peq ueûo  ; 
un  retrato  del  rontador  (le  mari  de  la 
donatrice'  ;  un  lapete  pequeiio  Colorado  : 
iiiia  casulla  a  dos  haces  de  tafetan  doble 
con  estoia  y  maiiipulo  ;  dos  yjbas  de 
ruan  con  sus  amilos  ;  uiias  ampolias  de 
plata  ;  un  caliz  con  patcna  ;  una  pilita  de 
agua  beiidila  i]o  plala;  un  doselico  de  raso 
Colorado  y  un  froutal  de  tafetan  Colorado  ; 
un  espejo  grande  ;  una  boisa  de  corpora- 
les;  très  toallas  de  tafetan  ;  una  campaiiilla 
de  plala  ".  [Arcli.  de  Silos,  ■<  Libro  de  (;ou- 
sejos  >.,  162'J;.  —  La  mère  du  P.  Beiiilo  de 
la  (iuerra  avait  aussi  laissé  à  Silos  une 
fondation  [jieuse  dotée  avec  300  ducats  de 
n-iilc.  Arli-  original,  Arvh.  de  Silos.  A. 
Xlll,  l't  . 

1.  (^i-iiiile  datée  di'  Oiiilra  le  21  srplcm- 
lirt"  et  adressée  aux  lifultii.iiil'',  capilaines, 
généraux,  archevêques,  évëques,  ducs, 
etc.,  des  Fiais  d'Aragon.  Original  signé  : 
Vo  Kl.  HKV,  et  accompagné  tliiii  fini  signé 
et  scellé  du  commissaire  g)'-néral  de  la 
•  Sanla  (Ini/.min  •,  don  Diego  (iiutiLin, 
patriarche  des  Inde»  et  arihevéqnc  de  Tyr. 
{An/i.  de  SUon,  A.  Xlll,  12.) 

2.  Sa  charte  de  profesition  se  trouve 
dan*  le  minuscrit  \^t  des  archives  de  Silos. 


no 


IIISTOIUK    Dr.    L  ABBAYE    DE    islLOS 


nous  apprend  que  c'est  à  son  zèle  que  l'Ordre  de  Saint-Benoit  est 
redevable  des  trois  premiers  volumes  de  la  Coronica  général  impri- 
més à  Ilirache  de  1607  à  1610'.  Il  laissa  une  bollo  collection  de 
livres  à  la  l)ibliothô(juo  de  Silos  ■. 

Son  père,  Antonio  Angles,  était  secrétaire  du  roi  et  sa  pieuse  mère, 
doua  Elena  Mexia,  mourut  religieuse  au  Carmel  de  Santa  Ana  de 
iMadrid,  où  sa  mémoire  est  restée  en  grande  vénération  ^ 

Placido  Fernamlez,  né  dans  la  petite  ville  de  San  Leonardo,  non 
loin  de  Silos,  gouverna  à  deux  reprises  le  monastère,  de  1631  à  1637 
et  de  1641  à  16i2.  Il  mourut  à  Silos  le  11  septembre  1642  '.  Il  avaii 
été  en  1616  prieur  de  Santa  Mari'a  de  Duero  ". 


1.  Coronica  gênerai  de  la  orden  de  San 
Bmilo,  tom.  III.,  fol.  ,386.  —  Lo  P.  Maïuiel 
Angles  fut  le  censeur  de  cet  ouvrage.  Il 
rcniplit  aussi  les  charges  de  définiteur  ma- 
jeur, de  maître  gcuéral  et  de  secrétaire  de 
la  Congrégation.  En  octobre  1621  il  se 
trouvait  à  .Montserrat,  où  il  avait  accom- 
pagné le  général  dans  sa  visite.  (Argaiz, 
l.ti   Perla  de  Catalinia,  p.  241.) 

2.  >>  Dio  a  esta  casa  una  libreria  que  vale 
mas  de  2000  escudos.  »  {liibl.  nat.  de  Paris, 
Mouasticum  liisp.,  fol.  '.il&.) 

W.  Arch.  de  Silus,  ms.  78,  fol.  224.  —  En 
d.ï83,  cette  dame  avait  donné  1000  ducats 
à  l'abbaye  de  Silos,  deux  lami)t>s  d'argent 
destinées  à  brûler  dans  la  chapelle  du 
Cuerpo  Sanlo  (saint  Dominique  de  Silos)  et 
nue  rente  sutlisantc  pour  leur  eulretien. 
((Catalogue  I).  fol.  37;  Uuiz.  Histoire  nui- 
niiscrite,  fol.  180.  Te.xte  perdu.)  Le  P.  Ruiz 
ajoute  :  «  Tambiea  hizo  donacion  «/ Sa«/o 
de  un  solo  hijo  que  ténia,  llamado  Ma- 
nuel Angles,  cl  quai  fue  maestro  gênerai 
(ie  la  Religion  (de  Sau  Benito  de  Valladolid) 
y  hombre  de  gran  virtud  y  prudoncia. 
Kuc  abbad  de  Ilirache  y  de  Sylos.  —  l.ri 
devota  seîiora,  despues  de  avcr  vividn 
exemplarmcnle  en  el  e-slado  malriiuniiial 
y  en  el  de  viuda...  recibio  el  habito  de 
rcligiosa  carmelita  descalza  en  Santa  Ana 
de  .Madrid,  (londe  santainentc  murio  quince 
afios  despues,  y  su  cuerpo  es  tenido  en 
mucha  veneracion.  Despues  de  la  muerte 
de  su  hijo,  goza  la  casa  de  Silos  trcinta 
duciidos  de  renia  perpétua.  >'Ui.il.maniisc. 
r.  180  ;  ms.  18,  fol.  224  ;  cf.  Castro,  p.  418.) 
Cette  noble  dame  fonda  en  outre  une  cha- 
pellenie  à  San  .Marliu  de  .Madrid,  et  pour 


son   entretien  donna    une   maison  qu'elle 
possédait    à    Madrid,  calte   de    Ler/anHos. 
{Archives  de  San  Martin,  vol.  viii,  fol.  150. 
à  VArchivo  hislôrico  nacional.)  —  En  1624, 
le  P.  Angles  fonda  100  messes  à  perpétuité 
pour  les  moines  défunts  de  Silos  ;   il   les 
dota  d'un  capital  de  500  ducats,  qui  devait 
rapporter   25   ducats   par    au.    [Arch.    de 
Silos,  original,  A.  XI !I,  28.)  —  Il  n'est  pas 
sans  intérêt  de  mentionner,  sous  l'abbatiat 
du  P.  Angles,  un  acte  de  1621  par  lequel 
doua    Frunciscd   de    Sanlander,  veuve    de 
Juan   Nunez  de   Léon   (ces    deux   person- 
nages habitaient  Tolède,)  laisse  aux  abbés 
(le  Silos,  comme  patrons  perpétuels,  une 
roule    annuelle    de    lOli.OOO    maravcdis    à 
prendre  sur  les  revenus  des  pâturages  de 
l'ordre  d'Alcântara  [situados  en  las  rentas 
de  las  yerbas   de  la  orden  de  Alcantara^, 
et  destinés  à  doter  des  jeunes  filles  pau- 
vres de  sa  famille  ou  à  venir  en  aide  dans 
leurs  études  à  des  parents  dans  le  besoin. 
{Arch.  de   Silos,    A.    XIV,    26,  original    en 
deux   cahiers.    D'après    le   second  de  ces 
tahicrs,    cette  anivre    pie    existait  encore 
en  niO.i 

4.  Arch.  de  Silos,  ms.  44  (cérémonial  de 
Silos),  fol.  2li,  V".  —  Il  avait  refusé  l'abbaye 
de  San  Martin  de  Madrid  cl  le  titre  de 
secrétaire  général  de  la  Congrégation,  pour 
vivre  eu  paix  dans  l'austère  solitude  de 
son  monastère  de  profession.  Il  fut  abbé 
de  Silos  une  troisième  fois  pendant  un 
très  court  intervalle,  probablement  en 
1630.  Voy.  ci-dessous,  l'Appendice  II,  ln.<i- 
criptions,  n°'  89  et  91. 

5.  «  Libro  de  Consejos  ».  Arrh.  de  Silos, 
ms.  64. 


LES  ABBÉS  DE  SÎLOS  AL'  XVIl"  SIECLE 


471 


11  eut  pour  successeur  en  1637  (19  mai)  le  P.  Geronhno  de  Nieva, 
cousin  germain  de  l'abbé  Benito  de  la  Guerra  '.  La  mort  du  P.  Gero- 
nimo  arriva  le  30  novembre  de  la  même  année'. 

Avec  les  nombreux  manuscrits  in-folio  des  livres  de  Consejos,  de 
Mayordotma.  de  Depôsito,  etc.,  conservés  dans  les  archives  du 
monastère,  il  nous  serait  facile,  nous  le  répétons,  d'écrire  une  notice 
assez  complète  sur  le  gouvernement  des  abbés  de  Silos  depuis  la  lin  du 
xvi'  siècle^  :  mais  l'intérêt  en  serait  médiocre,  et  dans  la  crainte 
d'être  trop  long,  il  nous  faudra  abréger  encore. 

Nicolas  Meieiidez,  originaire  du  comté  de  Nureiia  en  Asluries,  fut 
élu  par  les  moines  de  Silos  en  1637  ^  et  occupa  le  siège  abbatial  jus- 
qu'en 16ii.  Avant  et  après  cette  date,  le  conseil  de  Silos  le  nomma  à 
diverses  reprises  abbé  de  San  Benito  de  Iluete  "\ 

De  son  temps,  une  noble  dame,  doi-a  Mariana  Rendon,  offrit  au 
monastère  une  précieuse  copie  du  saint  Suaire  de  Turin,  qui  encore 
aujourd'hui  attire  chaque  année  à  Silos  une  foule  nombreuse,  le  troi- 
sième jour  de  mai  ''.  —  Nicolas  Molendez  mourut  en  t().')l. 


1.  Arch.  de  Silos,  manuscrit  78,  foL  232. 

2.  •  En  treynta  de  oovieiiibre  de  mil  y 
seiscientos  y  treynta  y  siete  aûos  murio 
Duestro  paiire  Fr.  Gerunimo  Ni>;va,  abbad 
que  al  présente  era  desta  monasterio  ... 
[Arch.  de  Sitog.  ms.  44,  foL  23,.  Il  fut  abbé 
de  Iluete  de  1621  à  1631.    Ihid.,  ms.  C4.i 

3.  A  partir  de  1598,  le  livre  de  Deponilo 
décrit,  «ous  la  rubrique  <  Aprovechaniiin- 
tos  y  mejoras  ",  toute:*  les  amélioralious 
matérielles  faites  dans  l'abbaye  et  ses 
dépendances  sous  le  gouvernement  de 
chaque  prélat.  Vou»  en  dunnons  plus  loin 
un  extrait.  —  Au  nnujbre  «le.»  pi.-res  d  ar- 
chives de  cette  époque  qui  méritent  d'être 
»i,  '  Mdiifis  toute  une  série  de 
q  .  .  ment  den  xnb'idea,  four- 
nis aux  rois  d'E«pnguc  par  l'abbaye  de 
Silos.  Il  ne  non»  r<*tp  qu'une  [K-tile  par- 
tie de  ces  reçus,  le»  secours  ordinaires  et 
exlrarffdinaires  accordés  de  ^rré  ou  de 
force  par  r^l;{li«e  d'K<ip'i(;ne  aux  rois  ralho- 
liques  uni%  l«r«  iioiim  de  Mubatdtu  et  A'exru- 
tado  séLint  multipliés  outre  iiie«urc.  En 
1617,19.473  marnvédis;  en  !  73  mr.  ; 
en  1621,  17.110  mr.  ;  en  !<>.:..  '•••  ,'•!  mr.  ; 
en  IG;3.  \t,.nw,  mr.;  en  1624.  IH  O.'.r,  mr.  ; 
en  \t,lf,,  f,  rn  mr  ;  en  1626.  iH.70K  nir  :  en 
Itl7,l8  707  mr.pluslH.7a7  mr.  :  I62K,  17.717 


mr.;en  1634,300  réaux  ;  en  1636,  18.257  nir. 
plus  18.277  mr.  ;  en  1637,  17.782  mr.  plus 
17.783  mr.  :  en  1638.  17.781  mr.  plus  531 
réaux;  en  1639,  21.161  mr.  plus  16.861  lur.  ; 
en  1640,  i6.6!;7  mr.  plus  16.657  mr.  (/trc/j. 
de  Silus,  originaux,  liasse  \.  XIV,  23.) 

4.  Lorsque  l'abbé  l'Iu  par  le  chapitre 
général  venait  à  mourir  avant  l'expirutioii 
de  son  (juadriennat,  léleetiou  du  prélat, 
qui  devait  gouverner  le  iiioiiaslèrc  jus(|irau 
ctiupilie  général  suivant,  revenait  de  droit 
aux  religieux  de  chaque  abbaye, 

.'i.  ■  Libro  de  Courejos  ■>,  aux  années  1633, 
1634,  164i,  I6i.;  et  1656.  .(/•<•//.  d>-  Silos, 
ms.  64.) 

6.  Aele  |»ar  lequel  \v*  moines  dr  Silos 
s'engagent  à  chaMler  tous  les  vemlrcdis 
une  messe  pour  le  repos  de  l'&mc  de  doua 
.Mari. ma  Hendon,  l,i(|ii('||e  avait  donné  à 
l'abbaye  la  Snbunn  Saiilii  (saint  suaire), 
un  tableau  du  Christ  au  tombeau,  et  quel- 
qiieH  pierr*-s  '■  de  las  gradiis  por  dondc 
Hubio  Cristo  en  casa  de  l'ilutos  a  oir  sen- 
lencia  ".  (Arr/i.  de  Silofi,  original  A.  .\l\', 
41  )On  trouve  dano  la  liasie  ipii  renferme 
cet  acte  une  lettre  du  IVre  Kr.  lii-mardo 
(iayoso,  abbé  de  Silos,  par  larpielle  il 
ri  mcrcie  l'Exrma  lefiora  .Maria  .M.igdub-na 
l'once  de  Léon  y  Uùvila.  ipn  lui  avait  fait 


\1-2 


HlSTOIKE    DK    l'abbaye    bÈ    SILOS 


Le  p.  Mateo  de  Rosa/es,  né  à  Madrid,  entra  à  l'âge  de  20  ans  à  Saint- 
Dominique  de  Silos  et  y  fit  profession  en  1611 .  Pendant  sa  prélature, 
il  eut  la  lâcheuse  idée  de  donner  à  la  Cdmara  santa  la  forme  qu'elle 
garde  encore  aujourd'hui,  déguisant  ainsi  sous  un  revêtement  de  stuc 
les  murailles  de  ce  petit  sanctuaire,  conservé  jusqu'alors  à  peu  près 
tel  qu'il  était  à  l'époque  de  la  mort  de  saint  Dominique,  en  1073.  Le 
célèbre  P.  Ricci,  peintre,  alors  conventuel  de  Silos,  l'aida  dans  cette 
œuvre  de  transformation  '.  Le  P.  Rosales  mourut  à  Saint-Martin  de 


don  d'un  coiïret  en  vermeil,  bien  travaillé 
et  orné  de  belles  pierres  précieuses  de 
diverses  espèces,  pour  y  déposer  i'iusigue 
relique  de  la  S'ihana  Sanla  auin.  1179.)  On 
y  voit  aussi  une  lettre  originale  de  cette 
grande  dame,  ([ui  s'appelle  la  Benediclina 
\liermana  de  lodos  los  inonges  de  Silos  por 
caria  de  hermandad  que  dio  fi  jnis  padres, 
fi  ?ni  heimano  y  d  mi,  quando  eslubimos 
ni/,  el  P.  Calderon  nnestro  amigo)  et  une 
autre  signée  de  sa  tante  la  Condesa  viutla 
fie  Toirepluna. 

t.  11  y  dépensa  7365  réaux  («  Depôsito  », 
ann.  1045).  —  Le  P.  ilicci  peignit  le  grand 
tableau  (jui  décore  le  fond  de  la  chapelle  et 
repré.-sente  la  mort  de  saint  Dominique.  Le 
moine  en  prière  au  pied  du  lit  du  mourant 
ne  serait  autre,  d'après  la  tradition,  que  le 
portrait  de  l'artiste  lui-même. 

Juan  Andres  Ricci  ou  Rizi  naquit  à. Madrid 
en  1600  de  Antonio  Ricci,  peintre  origi- 
naire (le  Bcjlogne.  11  prit  l'haliit  bénédictin 
dans  l'abbaye  de  .Montserrat  en  1024.  Les 
moines  castillans  ayant  du  (juillor  .Mont- 
serrat en  10 10  p('n<laut  les  troubles  de  la 
Catalogne,  Juan  Ricci  vint  à  Silos,  où  nous 
le  trouvons  en  16i2.  Le  24  septembre  de 
cette  même  année,  le  prieur  et  le  conseil 
l'envoyèrent  au  prieuré  de  San  Frutos  à 
cause  de  démêlés  un  peu  vifs  (|u'il  avait 
eus  avec  le  médecin  de  Silos.  ^Arc/t.  de 
Silos,  ms.  64.)  En  164j,  l'abbé  de  Silos, 
Pedro  de  Liendo,  lui  permit  de  se  rendre 
au  monastère  de  Saint-.Iean  de  Rnrgos, 
pour  y  peindre  quel(|ues  tableaux,  ilhid.) 
1/année  suivanlo.  il  y  retourna  pour  ter- 
miner la  scul])tnre  d'un  sfinto  Chrislo  des- 
tiné à  l'hûpilal  do  ce  monastère  {lljid.) 
Il  passa  ensuite  quelques  mois  à  Cardena, 
où  il  exécuta  une  peinture  du  Cid  (Ber- 
gauza.  t.  II.,  p.  :542  .  De  retour  à  Silos,  il 


fit  plusieurs  autres  tableaux,  entre  autres 
un  saint  Benoît  {de  medio  cuerpo)  men- 
tionné dans  le  livre  de  Depôsito  de  1077. 
Il  alla  enfin  en  Italie,  nous  ne  savons  en 
quelle  année,  et  fut  reçu  par  les  moines 
du  Alont-Cassin.  Un  de  ses  confrères, 
Girolamo  Andreucci  dit  de  lui  dans  sa 
Descrizione  del  governo  spiritiiule,  polilico 
e  ecoitomico  di  Monte  Cassino  nel  1675  : 
«  Il  .M.  Ricci,  s[)agnuolo,  ne'  suoi  paesi 
célèbre  predicatore  e  pittore  non  vuolgare, 
assaggia  presenlemeute  nella  sua  picciol 
cella  dell'ammene  e  spaziose  campagne  del 
cielo  ;  e  con  la  continova  contemplazione 
elevandosi  a  gran  merito,  inticre  passa  le 
giornate  ».  Il  y  vécut  constamment  dans 
la  retraite,  dans  le  travail  et  la  pratique 
de  toutes  les  vertus.  Les  ouvrages  qu'il 
écrivit  alors  sont  conservés  aujourd'hui 
dans  les  archives  de  la  grande  abbaye. 
Ils  forment  cinq  vcdumes  in-folio,  ornés 
de  très  txdles  figures  au  trait:  trois  volumes 
de  commentaires  sur  la  ^^ainte  Kcriture, 
depuis  la  (jcnêse  jus(|u'.'i  rRcclcsiaslicpie 
inclusivement  ;  deux  volumes  de  théolo- 
gie dogmatique  et  morale,  et  un  volume 
sur  les  sept  âges  du  monde.  Tous  ces 
ouvrages  sont  eu  latin.  Cean  Bcrmudez 
(Diccionario  hislfh'ico  de  los  mas  ilustres 
profesores  de  las  licllas  art  es  en  Espona. 
.Madrid,  1800,  t.  IV,  p.  210-214),  cite  aussi 
de  lui  un  traité  sur  la  peinture,  qui  est 
demeuré  inédit.  Le  P.  Ricci  mourut  au  .Mont- 
Cassin,  le  29  novembre  1681,  à  l'âge  de  81 
aus.  (Ex  catalogo  mortuorum  Casinensium 
qui  in  Domino  quieverunt  an.  1081.  Arc/i. 
Cfissin.  manusc.)  La  plupart  des  détails  qui 
précèdent  sont  inédits  et  tirés  des  Archives 
du  Mont-Cassin  et  de  Silos.  Ils  complètent 
el  rectifient  les  notices  du  P.  Argaiz  [Perbi 
de  Culahina,  pag.  271)  et  de  la  Biografia 


LES  ABBÉS  DE  SILOS  Al   XVir  SIECLE 


173 


Madrid  le  8  août  I680,  àgô  de  96  ans,  dont  76  de  vie  monastique,  en 
laissant  un  grand  renom  de  vertu'. 

Il  avait  été  remplacé  en  164a,  comme  al>l»é  de  Silos^  par  Pedro  de 
Liendo.  Celui-ci.  issu  d'une  famille  de  petite  noblesse  de  Valladolid". 
fut  d'abord  prieur  de  Duero.  puis  grand-prieur  du  collège  de  San 
Vicenlc  d'Oviedo,  où  il  avait  été  reçu  docteur,  et  plusieurs  fois  abbé 
de  Huete.  Nous  ne  savons  rien  d'important  sur  son  gouvernement  à 
Silos,  où  il  eut  pour  successeur  en  1649  le  P.  Manuel  Curies.  Originaire 
comme  lui  de  Valladolid,  le  P.  Corlès  occupa  le  siège  abbatial  de 
1649  à  16.'>'J  et  de  16o7  à  16o9  '.  Les  livres  de  comptes  du  monastère 
nous  prouvent  ijuil  remplit  avec  beaucoup  de  zèle  les  devoirs  de  sa 
charge.  Il  mourut  en  1673  au  mois  d'avril  \ 


Eclesi'istica  compléta,  1864,  t.  XXII.  p.  '.Wi. 
Le  peintre  Francisco  Ricci,  si  connu  à 
cette  époque,  était  le  frère  de  notre  moine 
artiste.  Voy.  sur  Ifs  Itizi  réfmle  «le  Paul 
Lcfort.dans  V Histoire  des  Peintres  de  toutes 
les  Ecoles,  éditée  par  la  librairie  Renouard. 
volume  intitulé  ••  Kcole  Espagarde  ». 

1.  •  Muri"...  en  grande  opinion  dn  san- 
tidad  ".    Monnslicon  hixpnn.,  fol.  .'116. 

2.  Le»  Archives  de  Silos  renferment 
una  <  probanza  y  inforuiacioD  de  la  hidal- 
giiia  de  la  Ch'^  de  Lietido  >.  Beau  mann-i- 
cril  de  151  folio<».  Pedro  de  Liendo,  était 
né  en  IIOS  de  Co!»me  Cat.ilan,  ipialitié 
li'hidalf/o,  et  de  doLia  Kranri'*ca  de  Liendo. 

.1.  En  1639  an  mois  d'avril  16K9.  d'après  le 
Monfutiron  hi%p.,  fol.3"7  ,il  renonça  volon- 
leirenieut  à  sa  charge.—  .\  partir  de  Itili'J, 
noun  posséiioDs  les  livre»  de  ErpoUos.  o 
de  la*  aUtnja»  'jiie  se  hallan  itl  tiempo  que 
fiitUscen  tos  monijes.  La  liste  de^  objet» 
ayant  appartenu  a  chaque  moine  est  par- 
fois curieuse.  Olle  de  .Manuel  Corli's  ne 
remplit  pas  moins  de  quatre  pagc«  in-folio. 
Ces  objet*  él.'iiput  n|qdiqu''-s  aux  usa(;<-s  du 
la  communauté  ou  distribués  à  chaque 
r-ligieux.  k  charge  de  dir<-  des  messcn  pour 
l'am)-  fin  d>'-r<i(it. 

4.  Vnici  un  tableau  des  améliorations 
1"  faii<-s  d'ins  l'abbiV'-  pi-nd/irit  b-s 

qi.  :'ifi<-i»»  d»"  la  prinii'Tf  pn-lalure  de 

Manu-I  &irtè«.  Il  nous  donnera  une  idée 
des  n'iirilirciit  donirncul»  de  ce  grfir»*, 
cunsrftr^s  Jus()u'a  ce  jour  dan*  1rs  ar'  lii- 
ves  de  Silos  : 

'  Ajirnv*rhannrntoi  <i  mejoraa    KiiV- 1'»')'! 


<■  Sdcose  el  pleifo  de  la  s.il  (|iie  esta  caf^a 
tiene  en  las  salinas  de  .\ùana,  que  no  se 
pagaba  la  renia  sino  la  tercera  parte.  Recn- 
peroseuuccnso.que  esta  casa  leuia  penlido 
niuchn?  aîio*  habia,  contra  Juan  de  Abe- 
nares  vecino  de  .Madrid,  de  quantia  de 
300  ducados  de  principal.  Cobraronsc  ios 
reddilos  do  los  afios  atrasados  y  sacose  el 
[irincipal.  —  Com[)ro  esta  casa  un  censo 
de  mil!  ducados  de  plata  por  niill  y  docien- 
tos  de  vellon  pucsio  !--ol)rc  la  casa  de 
San  .Martin  de  .Madrid,  (ioza  los  reddilos 
pur  sus  dias  la  Sra  dofia  Ysabel  de  .N'ieba 
y  una  herinan.i  de  N.  H.  niacslro  fr.  Ik-r- 
nardo  de  llouliveros.  —  .\pfosc  la  hacienda 
que  esta  casa  liene  en  la  .Montana  en  el 
valle  de  <iin"ia,  que  habia  uiuchos  afios  que 
nii  ?c  apcaba,  y  estaba  jx-rdida.  —  Qucda 
una  inenioria  de  cicn  ducados  de  renia  en 
cada  ut)  ano,  que  fuiido  la  Sra  doua  Juana 
liapli^ta,  madri"  de  .su  pateruidad  el  P.  fr. 
.Malheo  de  Rossale»,  y  otros  cien  ducados 
de  la  niisuia  sin  obligacion.  —  .Masquedan 
vcfiliqualro  ducados  de  ronla  en  caria  un 
anri  de  una  tncriinria  que  la  .Sr'a  ilnfia  .\u- 
gi-la  de  II  (jui-rra  y  «us  hermanas  ilcjaii  a 
«•nia  cassa.  —  Oocflan  (jui-  h.iti  liecho  en  la 
sacrislia  para  servjeju  drl  allar  riiaynr  rrn 
juego  de  candeleros  rie  plata  con  su  cruz. 
Lus  c/inrlcleros  -ou  sei-»,  cotno  uir'dioN  blan- 
doiies.  (le  val'>r  de  M  8(10  reiilr-s.  (Le  livre 
dis  Minutes  r»u  Itorr/iilor  tUiui\c  \i-  di-lail  de 

loi||e<  r(*i  ilepr-ligi-s.  Anru'e  Ul.'i.'.  fol.  '.il.'i   — 

'.tailla  un  blandiiti  uiiiv  gonirb-  para  el 
'irirt  piisi|ual,  dorarlo  y  de  direrenles  mo|- 
duras.  Y  ni  misuio  li-uor  en    Irts   chorrts 


\lï 


HISTOIRE    DE    L  ABBAYE    DK    SILOS 


Lp  1*.  Di('(/o  de  Moule,  qui  succ(''da  à  Manuel  Corlès  en  1G53,  était  né 
à  Iluctc  ot  avait  revêtu  l'habit  bénédictin  à  Silos  en  1G27.  Il  mourut 
simple  religieux  à  Huete,  en  1670,  après  avoir  été  abbé  de  Saint-Martin 
de  Madrid,  où  il  remplaça  en  1659  le  1*.  Hernardo  de  Ontiveros,  moine 


-'^r-  '^ 


al(o  y  liiixo  los  rotiilos  para  conocer  de 
(|iio  parle  es  cl  ^einancro  ;  y  en  el  agiia- 
uiaiiil  para  colgar  los  texeros  una  cornija 
dorada;  y  ocho  acheros,  los  qiiatro  platea- 
dos  para  fiestas  principales,  y  los  otros 
qualro  negros  (oificios  de  difuntos)  con  un 
paûo  de  fninba  bueno,  con  una  cruz  colo- 
rada  eu  niedio  ;  y  en  el  choro  vajo  un 
sitial  para  los  Padrc«  abbadcs,  de  nogal 
taraco.ido  de  vox.  Hicieronse  mas  docicutos 
y  vciiite  inarcos  para  toiios  los  quadros 
de  la  cassa.  —  Para  las  prucc^sioncs  géné- 
rales se  ha  hechii  un  i)endon  de  dauiasco 
carmessi  y  franjas  de  oro  con  cordoneria 
niuy  rica  y  su  cruz  de  plata.  —  En  el 
altar  mayor  se  ha  hccho  una  peana  dorada, 
en  que  se  ponen  los  candeleros  y  ramille- 
tes,  y  las  vassas  dcl  altar  doradas,  y  las 
varandillas  de  las  gradas  doradas  a  tre- 
chos.  —  Hanse  hacho  para  el  ochavado  de 
la  yglcsia  en  el  cruçero  quatro  pinturas 
muy  grandes  y  buenas.  con  sus  marcos 
dorados  y  de  relieve,  del  fundador  y  bicn- 
hechores  de  esta  cassa.  («  Di  al  P.  Fr.  Pla- 
cido de  Cuenca  por  Ires  frontales  que  hizo 
de  pincel,  por  piutar  en  la  capilla  los  nii- 
lagros  de  N.  P.  S'°  Domingo  :  y  los  dos 
(juadros  del  rey  Hccarcdo,  y  el  coude  Fer- 
nan  Gonzalez, -lUOreaks,  KLODO  niaravcdis.>, 
/?o/Tnrfo/-,  t.  I.folS).  — En  la  capilladelcucr- 
po  Santo  de  N.  P.  S'"  Domingo  de  Silos  se 
han  hecho  rexas  nuevas  doradas  a  trechos, 
y  cornijas  todas  doradas;  y  en  lo  siipe- 
rior  de  la  capilla  una  cornija  que  la  coge 
tofla  por  d  fiicra  muy  grande,  nniy  vislosa 
y  de  valor,  toda  dorada  ;  y  la  ca()illa  se 
ha  renovadi»,  dorndo  y  piutado,  y  hecho 
todo  lo  f|ue  on  clla  se  pnede  hnccr,  sin 
que  se  vea  cossa  (|ue  tio  este  muy  ador- 
nada.  —  El  sepulcro  de  N.  P.  S'"  Domingo, 
que  esta  en  el  clauslro  vajo.  se  lia  levau- 
tado  mas  de  lo  que  estaba,  anadiendolc  un 
frisso  y  una  cornija,  y  doradolc  y  pintado 
todo,  con  que  esta  muy  décente,  i  ■  l'iutar 
la  cnbierta  y  renovar  los  milagro';  que 
estan  en  la  ])ared,  y  [lintar  a  Nra  Sra  de 
Marzo,  y  pinlar  dos  frontales,  y  hacer  el 
q\iadrodonde  esta  la  fundacion  desta cassa; 


600  reaies,  20.400  maravedis  »,  Dorrador, 
l.  1.,  fol.  58.)  —  La  reja  principal  de  la 
3'glesia  se  ha  hecho  nucba  y  costossa  de 
hierro  dorado  cod  sus  frissos  y  cornijas  y 
pedestales  de  piedra  franca  jaspeada.  — 
Para  la  tomba  del  Santo  en  su  capilla  se 
han  hecho  dos  paûos,  el  uuo  blanco  de 
tela  de  oro  muy  rica,  guarnecida  de  este- 
rilla  de  plata,  y  el  otro  de  brocafel  Colo- 
rado, guarnecida  de  lo  mismo;  y  en  cl 
altar  una  peana  como  la  del  altar  mayor. 

—  Eu  la  sacristia  se  han  hecho  para  eu 
medio  un  cajon  muy  grande  y  de  niucho 
servicio  de  nogal  laraceado  de  vox,  y  eu 
déférentes  parles  de  ella  cajones  de  mu- 
clio  servicio.  —  Hanse  hecho  para  la  sacris- 
tia  ornamenlos  muy  vistosos  y  lucidos, 
assi  enteros  como  cossas  sueltas,  (jue  pas- 
sara  su  valor  de  mill  ducados.  —  En  la 
capilla  de  Nra  Sra  de  .Monserratc,  que  esta 
en  el  claustro  vajo,  se  ha  hecho  un  reta- 
blo  principal  ;  en  medio  una  pintura 
grande  de  la  Virgen,  y  por  rematc  olra  de 
N.  P.  S'o  Domingo.  —  Y  los  claustros  alto 
y  vajo  se  han  adornado  de  muchas  pintu- 
ras. —  Desde  la  celda  de  los  Padics  ahba- 
dts  se  ha  hecho  un  terrado  para  alivio  dnl 
santo  couvcuto.  ((ue  sale  a  la  iuierta,  todo 
enlossa<lo  de  piedra  frauca,  y  ccrcado  de 
varandillas  torneadas  ;  y  dcbaxo  de  el  ima 
pieza  para  recreacion  del  santo  convento. 
Todo  esto  hasta  valor  de  qninientos  duca- 
dos. —  Hase  hecho  una  celda  para  personas 
graves,  grande  y  de  nmcho  servicio.  — 
Hanse  probehido  todas  las  officiuas,  assi 
hospederia,  como  enl'ermeria,de  ropa  blan- 
ca  urucha  y  buena.  —  La  camara  de  los 
Padres  abbadcs  probehida  de  lo  ncçessario. 

—  Hase  rclejado  toda  la  cassa.  —  Hanse 
puesto  docientos  arboles  fru taies.  —  l'ro- 
vlssiones  :  En  el  granero  (|uedan  efectivas 
l.>:i  fanegas  de  trigo.  —  De  <;ebada  efectiva, 
182  fanegas.  —  Yteu  de  çenteno  efectivo. 
,')f>  fanegas.  —  VIen  de  vino  efectivo  en  la 
bodega  de  Quintana,  .112  cantaras.  —  Toçi- 
nos,  \2.  —  Carneros,  12.—  Borrego",  140. 

—  Corderos,  .•(00.  —  Oveja».  362.  —  Borre- 
gas,    i:i0.  —  Bueyes.  11.  —  40  cabezas  de 


LES  ABBÉS  DE  SILOS  XV  XVll'^  SIÈCLE  l7o 

de  Silos,  nommé  à  cette  date  évéque  de  Calahorra.  Il  avait  été  prieur 
de  San  Vicenle  d'Oviedo  et  de  San  Frutos  '. 

Dominr/o  Gutierrez  del  Campo,  originaire  de  Arroyuelo  au  diocèse 
de  Burgos-,  fit  profession  à  Silos  en  1G32.  Il  devint  abbé  en  1659.  par 
suite  de  la  renonciation  du  P.  Manuel  Cortès.  Le  monastère  lui  doit, 
entre  autres  œuvres,  le  grand  réfectoire  qui  sert  encore  aujourd'hui 
aux  religieux  ^  Ces  travaux  étaient  d'autant  plus  méritoires  que 
l'abbaye  se  trouvait  alors  dans  un  état  financier  des  plus  précaires  \ 
Le  P.  Domingo  mourut  en  1679,  comme  nous  l'apprend  le  livre  des 
Expolios,  et  le  monastère  fonda  pour  le  repos  de  son  ànie  un  service 
annuel  à  perpétuité  ^  —  Après  lui,  Pedro  Ruiz  Nerp-ete  gouverna  le 
monastère  de  I660  à  1669.  Il  enrichit  le  trésor  de  l'abbaye  de  quelques 
précieuses  reliques,  parmi  lesquelles  le  chef  d'une  vierge  martyre, 
compagne  de  sainte  Ursule,  et  la  moitié  d'un  tibia  de  saint  Denvs 
lAréopagite  '' .  Il  était  né  à  Madrid  et  avait  fait  profession  à  Silos 
en  1641.  Il  mourut  le  4  décembre  1698  '. 

Bernardo  OrdoUez  de  Vanjas,  fut  deux  fois  abbé  de  Silos  (de  1669  à 
1673  et  de  1677  à  16.'>1;,  et  une  fois  abbé  de  Xuestra  Senora  de  Bueso 
(de  1673  à  1677  .  Né  à  Villarobledo  ".  il  reçut  Thabit  religieux  en 
1681  et  prononça  ses  vœux  l'année  suivante.  Il  mourut  au  prieuré 
de  San  Frutos.  le  2  février  1686  '\ 


rerda.  —  100  faDegas  de  ^lal.  —  2  arrolias  iinniasterio  de  .Silos  solire  la  simia  niiseria, 
de  areite  y  otras  2  de  vinagre.  —  Y  2  arro-  neresidad  e  infoliz  csladi),  en  (pie  se  vio 
bas  de  rera  labrada  •    l'eposilo,  afio  10.").'»j.       rt-dncido  desde  il  aùo  de  KioO  hasta  cerca 

1.  .MontionnoQg,  sous  cet  abb<^,  la  fonda-       dtl  de  1680.  >.  (Arc/i.  de  Silos,  H.  iV,  ;{6.) 
lion  dans  IVgiise  de  Saint-lJoiiiini(|iie  dune  .'j.  <>  Por  considerarle  |)i)r  abad  Un  celoso 

iiierse  hebdomadaire,  ilotée  par  la  fonda-       iviuio  fue,  se  le  haze  todos  los  aùos  un  ani- 
Irice  ,dona  J<;ri>riinia  de  l'orta  Aj^uero  Te-        vcr.sario.  •■    Mtina.sticon  hlsp.,  («  'Ml  \".) 
ran)  dune  renie  annuelle  de  'Jfi.22i  niara-  6.  Hrfn,sil,i.  ad   ami.  Il(i!t,  et  M'jiiii.sliron 

védi»,  À  prendre  •  «ur  les  dîmes  de  la  mer  hinp.,  f"  Ml  v. 

de  rUfltille.  »     Arch.  df  SHoh,  A.  XII!.  iî»,  1.  Lilno  dr  linida.s  i/  l'ru/esiont's,  fol.  I... 

original,  de  l.".l  folios.    -  Kn  A.  XIII,  4H.   se         .inh.  dr  Silos,  iih.  51. 
trouve  l'arcepUlion  de  la  conimiiuaiiU-,  el  H.  Dans  la  .Maiiihc. 

en  A.  XIII,  .M,    la    (-onfiriiiatinii   rovab-  de  '.».   I)'a|ir^s  le  i.  Iiliro  di-  (Jradas    •    Anh. 

(Iharle*   II,  d«l«'e  du   5  juin  l»>7l  ;  original  île  SUoh,  ins.  51,  fol.  21     et  le  lih<i,  tir  Er- 

•ur  15  foiiut  de    parrhemin.  Quelques  au-  ^o{io« 'ma.  46i.  —  Peu  avant  de  terminer  don 

tr-  '  relatives  ,1  n-ltc  fondalirm  «ont  |irciiiiiT  <|iiadriennat.  b   P.  Ordun.  /  de  Var- 

l'i^     'il    ans    arrhivcs     nationales    de  gas  avait  obtriin  du    iinnre    (ia|ca'(   .Marih- 

Madrtd,  |>arini  les  documenls  de  Silos.  roli  un  arle  im|iortant  «n    faveur    de  son 

1.  •  loformr  de  hmiiiraui  d«-  sangn*.  »  abbaye.  Cesl  une  senlenee,    d.i|/'f  dr  .Ma 

3.  Il  ne  foi  toulefiii*   terminé  (lu'en  n»77  drid  le  2i  avril   101.1,    inti  rdisaiil  au    mn' 

l/rptiâilo  .    Voy.    lAppendice    II,   InMi-np-  de  San  Pedro  de  .Sibis  de  reriieillir  len  eé- 

liiniê.ti"  î»l.  *  rlulcs  de  communion,  de  periin'llre  de  tra- 

S.  "  Inforiiinrion   h''''ba   fior   |ifirl<- dr  i-l  v.iill''r  les  Jour*  f<'ri(«    iM'inl.int    les    lll<'i^- 


171) 


M) 


HISTOIIU':    DE    L  AHUAVE    DE    SILOS 


Jt/on  (/f  Vill(imai/o)\  son  successoiir  on  1673,  était  originaire 
d'Ocaiia  ot  avait  revêtu  l'habit  monasli(|iie  à  Silos  en  1049. 11  mourut 
à  Nuestra  Senora  de  Duero,  dont  il  était  prieur  ^1694). 

Le  nom  de  Jiion  <le  Castro,  ([ui  gouverna  l'abbaye  à  trois  reprises 
ditrérentes',  est  déjà  connu  de  ceux  de  nos  lecteurs  qui  nous  ont  suivi 
jus(|u'ici.  Nous  parlerons  un  peu  plus  longuement  de  lui,  à  propos  de 
ses  travaux  littéraires.  Quant  à  son  gouvernement  comme  abbé  de 
Silos,  nous  trouvons  peu  de  faits  importants  dignes  d'être  relevés. 
Disons,  toutefois,  que  le  12  octobre  1G83  il  obtint  une  cjecutoria, 
expédiée  par  le  [)i'ésident  et  les  auditeurs  du  conseil  royal,  contre 
le  fiscal  de  la  couronne  ^,  et  déclarant  l'abbaye  de  Silos  exempte  de 
payer  au  roi  les  deux  dixièmes  des  dîmes  qu'elle  percevait  '. 

I*armi  les  œuvres  exécutées  de  son  temps,  nous  trouvons  un  beau 
tableau  de  sainte  Catherine,  don  de  cet  abbé,  et  un  ciboire  tout 
couvert  de  liligranes  d'argent  d'un  travail  merveilleux.  Ces  deux 
œuvres  d'art  ont  été  conservées  jusqu'à  nos  jours  '*. 

Le  l'.  Melrhior  de  Monloija,  (ils  d'un  avocat  de  lluete,  D.  lialta/ar 
Fernandez  de  Montoya,  fit  profession  à  Silos  en  l()()I  "'.  11  fut  élu  deux 
fois  abbé  de  Saint-Dominique  ",  et  le  catalogue  des  abj)és  de  Silos 
nous  dit  que  son  gouvernement  fut  un  des  meilleurs  qu'ait  jamais  eu  le 
monastère,  tant  au  sj)irituel  qu'au  temporel.  II  serait  trop  long  de 
rapporter  ici  les  nombreux  détails,  d'imj)ortance  d'ailleurs  très  secon- 


soiis  et  d'exercer  les  autres  droits  cnri.iux 
qui  apparticnuent  à  l'abbé  de  Silos,  com- 
me curé  principal  de  Silo#.  Celle  sentence 
fut  pronoMCi'e  à  la  fois  contre  les  préten- 
tions de  l'archevêque  de  Burgos,  du  curé 
de  San  Pedro  et  du  conseil  de  Silos.  [Arch. 
de  Silos.  IJ.  xxxvn,  30,  original  eu  un  cahier 
de  8S  folos'.  —  Celle  sentence  fut  confir- 
mée, le  24  mai  1683,  par  le  nonce  Pierre 
Mellini.  [IbiiL,  original). 

\.  D'abord  de  1681  à  1683,  puis  de  1689 
à  1693.  enfin  de  1697  à  1701. 

1.  «Thomas  Ximenez  Pantoxa,  caballero 
del  orden  de  Santiago.  » 

3.  Arcli.  de  Silos  (li.  xxxvii,  52),  origi- 
nal, sceau  platpié.  -  En  U.  xxxvii,  5.3,  se 
trouve  une  prnvis.on  royale  sur  le  même 
sujet  et  dan<  le  mt'-me  siiis,  datée  de  .Ma- 
drid le  7  septembre  16S.S  et  piuliiit  le  sceau 
plaqué  de  Charles  11.  (Deux  enquêtes  ou 
l'w/t/rwes  sur  cette  exemption,  H.  xxxvii,33 
.34).  —   Lu    manuscrit    de  Paris    nous    fait 


connaître,  sons  l'abbatial  du  P.  Castro,  le 
nom  d'un  moine  de  Silos  qui  mérite  de  ne 
pas  être  laissé  dans  l'oubli.  Voici  ce  c|ue 
nous  lisons  dans  le  catalogue  des  abbés 
d'Obarenes  :  '<  Anno  1683,  fr.  Marlinus  de 
Arenas,  Sancti  Dominici  Silensis  niona- 
chus,  per  obilum  priudecessoris  regimcu 
obtinuil.  In  proximo  generali  Congrega- 
tionis  capitulo  secretarius  generalis  depu- 
tatus,  deuuun  (luadrieno  elapso,  abbas 
llirachcnsis  eOicitur  »  [Monaslicon  hi.span., 
fol.  173;  cf.  fol.  212). 

4.  Le  livre  de  Deposito  nous  dit  qu'il  fit 
construire  à  ses  frais  des  orgues  ayaut 
vingt-quatre  jeux  (re(/isfrox),  U'o\s  soufllets, 
etc.,  pour  le  prix  de  300  doublons. 

3.  Sa  chai  le  de  proiission,  comme 
celles  de  biaucoup  d'autres  moines  de 
Silos,  se  Irtmve  dans  le  manuscrit  45, 
<<  Profesiones  de  njonjes  y  lef;os  de  Silos  ». 

6.  La  première  fois  de  1685  à  1689  :  la 
seconde  de  1703  à  1709. 


LES  ABBÉS  DE  SILOS  AU  XVir  SIECLE 


177 


daire.  que  nous  trouvons  sur  ce  prélat  dans  les  papiers  des  archives  '. 
Il  mourut  à  San  Martin  de  Madrid  le  30  juin  1723. 

Juai\  de  Francia.  sou  successeur,  était  né  à  San  Asencio  dans  la 
Rioja.  Il  émit  ses  vœux  à  Silos  le  31  mai  1665.  Le  livre  de  Deposito 
nous  apprend  qui!  rebâtit  l'église  de  Saint-Pantaléon  de  la  Hoz, 
dépendance  du  prieuré  de  la  «  Montaùa  »  -.  La  liste  des  différentes 
œuvres  qu'il  entreprit  pour  l'avantage  du  monastère  ne  remplit  pas 
moins  de  quatre  pages  in-folio  dans  le  manuscrit  en  question.  Il 
mourut  le  8  octobre  de  l'année  1708  ^ 


1.  Il  importe  pourtant  de  signaler  une 
cédule  royale,  obtenue  à  sa  demande,  et 
par  laquelle  Philippe  V  déclare  exemptes 
de  l'impôt  appelé  tercias  les  deux  neu- 
viéme?qu 'on  prélevait  pour  le  roi  sur  toutes 
les  dîmes  ecclésiastiques  les  églises  de 
Peiiacova.  Hortezuelos  et  Fuente  .\rada. 
Arch.  de  Silos,  mis.  18.  fol.  2.'>6."  Cette  cé- 
dule dérogeait  ;i  un  dtcret  n'val  du  21  no- 
vembre n06.  —  Une  autre  cédule  plus  im- 
portaole  encore  est  celle  du  10  janvier  1708, 
par  laquelle  Phillipe  V  exempte  labbaye 
de  Siles  des  «  alcâvalas,  lercias  reaies  >-  et 
autres  contributions  irnpos-!-es  par  les  dé- 
crets royaux  du  21  novembre  1*06  et  du 
27  juin  1707,  «  pour  la  continuation  de 
la  guerre  ".  Elle  est  signée  :  yo  el  bev  sur 
la  signature  de  Philippe  V,  voy.  les  .Wé- 
moiren  de  Saint-Simon,  chap.  564,  t.  XXXV. 
p.  71  de  l'édition  de  Pari»,  1840).  Arch. 
de  Simancos,  «  Salvadode  incorporacion. 


liasse  400,  fol.  123.  On  en  trouve  une  copie 
authentique  daus  le  Fonds  des  arc/tives  de 
la  Congrégation  de  Valladolid,  t.  XXI,  fol. 
82-83,  et  un  résumé  dans  le  manuscrit  de 
Silos,  n»  78,  fol.  257. 

2.  Il  donna  en  169C  au  couvent  de  Silos 
une  rente  annuelle  de  44  fanègues  de  blé 
et  de  quatre  poules  (redevance  que  lui 
payait  le  village  de  Baùos  de  Valdearados', 
à  condition  que  la  communauté  célébrât 
comme  fr-te  de  l""'  classe  et  de  l""""  ordre 
la  Nativité  de  Notre-Dame  avec  sermon 
(et  un  ertraoï'dinaire  au  réfectoire)  et  que 
tous  les  samedis  le  Salve  fut  chanté  daus 
la  chapelle  de  la  Vierge.  L'acte  original 
de  celte  fondation  pieuse  est  suivi  de  deux 
lettres  du  général  de  la  Congrégation.  (.Ir- 
c/ufey  de  Silos.  A.  XIII,  74.) 

.1.  Il  signe  tantôt  :  Juan  de  Francia,  tan- 
tôt :  Juan  de  Santo  Domingo  y  Francia; 
mais  son  père  s'appelait  Juan  de  Francia. 


13 


CHAPITRE  III 


Les  abbés  de  Silos  au  XVIII'  siècle 


Isidro  de  Cabrera,  qui  occupa  le  siège  abbatial  après  la  troisième 
prélaliire  du  P.  Juan  de  Castro,  en  1701,  était  né  à  Madrid  de 
D.  Isidoro  de  Cabrera,  chevalier  de  Tordre  d'AIcântara,  et  de  dof'a 
Teresa  Osorio.  Il  lit  profession  à  Silos  en  1653,  Elu  abbé  de  Saint- 
Martin  de  Madrid  en  lG81,de  Xuestra  Senoradel  Espinode  1693  à  1697. 
il  fut  aussi  appelé  à  gouverner  le  monastère  de  San  Claudio  de  Léon  ; 
mais  il  ne  voulut  [)oint  acce[)ter  cette  dernière  charge.  Il  occupait 
pour  la  seconde  fois  le  siège  abbatial  de  Saint-Martin,  lorsqu'il  mourut, 
le  20  octobre  1707  '. 

Pendant  son  quadriennal  à  Silos,  il  eut  à  soutenir  une  lutte  assez 
vive  contre  la  ville  et  son  conseil.  Celui-ci,  de  sa  propre  autorité,  avait 
fait  jeter  en  prison,  pour  une  légère  pécadille,  un  berger  du  monastère. 
L'abbé  se  plaignit  de  cette  violation  de  ses  privilèges  et  demanda 
justice.  Ne  pouvant  l'obtenir  à  Silos  même,  il  porta  l'alfaire  devant  la 
(Chancellerie  de  Valladolid,  qui  lui  donna  gain  de  cause  par  une  sen- 
tence aujourd'hui  pordue  et  dont  nous  ignorons  la  date  exacte.  Malgré 
ce  jugement  solennel,  le  conseil  de  la  ville  refusa  de  relâcher  son 
prisonnier,  et  il  fallut  un  ordre  exprès  de  Philippe  V  pour  lui  faire 
rendre  la  liberté  et  mettre  fin  à  cette  querelle  '^. 

Benilo  liannrcz  de  Orozco  fut  abbé  de  Silos  de  1709  à  1713.  11 
appartenait  à  la  noble  famille  des  Orozco,  et  était  né  à  Alcocer  de 
pères  très  illustres,  nous  disent  les  témoins  consultés  dans  l'enquête 
faite  pour  sa  vèture  en  1682  '.  Il  reçut  de  la  Congrégation  le  litre  de 
prédicateur-mcijeur  et  exerça  la  charge  abbatiale  à  Saint-Martin  de 
Madrid  (1707-1709)  et  deux  fois  à  San  Henito  de  Iluete.  A  Silos,  il 

\.   Libro  (le  Erpolios.     -   Il  serait  mort  2.  Arc/i.  de  Silos,   résumé  de   la    cédule 

le  21  octobre,  d'après  le  catalo^^ue  inanus-  royale  du  12  mars  1705,  dans  le  manuscrit 

rrit  des  abbés  de  San  .Martin  [Monaslicon  78,  fol.  255. 

hisp.,  fol.  222).  3.  Pruebas  de  limpieza  de  sariffre. 


LES    ABBÉS    DE    SILOS    AU    XVIll^    SIÈCLE  179 

refit  la  façade  principale  de  l'église  et  l'orna  de  beaux  motifs  d'archi- 
tecture ainsi  que  de  plusieurs  grandes  statues,  parmi  lesquelles  celles 
de  Récarède  et  d'Alphonse  VI  *.  Il  mourut  le  6  septembre  1737. 

Juan  de  Herrera  lui  succéda  en  1713  et  gouverna  le  monastère 
jusqu'à  sa  mort,  arrivée  le  23  mai  1720  '.  Il  avait  fait  profession  en 
1683  entre  les  mains  du  P.  Juan  de  Castro,  et  fut  abbé  de  Huete. 

Il  fut  remplacé  à  Silos  par  le  P.  Luis  Santos,  prédicateur  de  talent, 
qui  mourut  le  17  janvier  1723.  avant  de  terminer  ses  quatre  années 
de  prélature  \ 

.Nous  ne  dirons  rien  ici  de  son  successeur,  Sébastian  de  Vergara, 
"auquel  nous  consacrerons  une  courte  notice  dans  noire  étude  sur 
l'histoire  littéraire  de  Silos  *. 

Le  P.  Isidoro  de  Quevedo  le  remplaça  en  1725  et  fut  encore  réélu 
en  1737.  Cet  abbé  était  originaire  de  la  pelile  ville  de  Pié-de-Concha 
(dans  la  Montana  de  Santander),  où  il  naquit  en  1G87  de  Diego  de 
Quevedo  Hustamanle  et  de  Marfa  de  Teran ''.  Il  reçut  l'habit  béné- 
dictin à  Silos  en  1703.  à  1  âge  de  seize  ans,  et  mourut  «  prieur  de  San 
Ildi'fon^o  de  Madrid,  en  17il  »*. 

Le  P.  Ualtnznr  Uinz,  dont  nous  ferons  connaître  plus  loin  les  titres 
littéraires,  fut  un  des  plus  grands  prélats  de  l'abbaye  de  Silos,  qu'il 
gouverna  pendant  douze  années  à  trois  reprises  diiïérenles. 

Il  nous  a  laissé  dans  les  Menions  Silenses  une  histoire  du  monas- 
tère de  Saint-D()mini(iue  à  partit  de  l'année  1732.  Continué  succes- 

1.  On  trouve  une  inl^ros^anfc  rtesTip-  r-vi'^chés  (iO«nia,  «le  Si-gnvic,  de  Valladolid, 
lion  de  ces  travaux  <J.ins  le  livre  de  l>epo-  de  S  ilaniaiu|iie,  de  Cuenea  et  autres  lieux. 
tiloàe  l'anuée  1713.  Fait  au  Pardo  le  13  février  172G,  et  signé  : 

2.  Eo  nn.  le  chapitre  ffénéral  élut,  Vo  ei.  hky  [A'ch.  de  Silos,  B.  IV,  16,  origi- 
comniC  atihé  de  Silo»,  le  I'.  Leaudff»  Nancla-  iial,  suivi  de  quelques  pièci-s  relatives  au 
rez;  mai*  celui-ci  n'ayant  pas  accepté,  le  inéine  objet).  —  Ku  1724, un  moine  de  Silos, 
chapitre  Domma  de  nouveau  Juan  de  lii-rrc-  Melchor  Gonzalez  Tainoa,  qui  avait  été 
ra  'Artat,  t.  Il,  fol.  591-593  .  .Nanclarez  deux  foi«  ahlié  de  San  Martin  de  .Madrid, 
avait  ét^  prieur  de  l'Hupiro.  fut  élu  ahli  '  de  San    Juan  dt;   la  Pena,    où 

3.  Parmi  le*  objets  précieux  dont  s'en-  il  mourut  en  I7i.'i.  Ce  monantérc  n'appnr- 
richit  î  ■  .1  ceUc  épo<jue,  |i-  livre  tenait  pa**  à  la  Oin^'r/'^'ation  di-  Vallidolid, 
dn  Itrj,  ■•  un  pectoral  «-n  f»r<lu       mais  à  celle  «le  Tarr'igori«'. 

poid*  de  deux  livrei,  orné  de  trente-deux  5.  Son  nom  dam  le  siècle  était  Juan  de 

ëmerauden  ».  (^uevi-dn  lluslaniunte.  Il   scelle    parf«iiK  lex 

4.  Il  contient  de  signaler  «<iu«  l'abba-  «locunients  olliciels  «lu  sceau  de  sa  famille, 
liai  du  P.Vergara  une  cédule  de  IMiilippi- V,  au  lieu  do  se  «crvir  comme  les  autres 
aiit«iri«nnl  I  abbé  de  Sil«m  à  fa  rc  drenter  abbés  de  celui  du  miinaHti'r«-.  [Anh.  de 
un  étal  d^-laillé  «le  tou«  le*  biens  que  le  Siloi,  ■•  Informe  de  liinpieza  de  sangre  >• 
mona*l<'-rc  possédait  sur  le  territoire  des  du  TJ  Juin  173K.) 

archevèrhés  de  Burgo*  rt  de  Tid<''de  et  des  A.  Arcti.  de  Sil'i»,  nis.  .11,  fol.  iO.  v". 


180 


HISTOIRE    DE    L  ARBAYE    DE    SILOS 


sivement  par  les  abbés  Moreno  el  Echcvarrîa,  ce  précieux  manuscrit 
nous  donne,  jusqu'à  la  suppression  des  ordres  religieux,  tous  les  faits 
qui  peuvent  avoir  quelque  importance.  Nous  en  signalerons  çà  et  là 
quelques-uns,  ne  pouvant  nous  permettre  davantage.  L'u'uvre 
principale  de  liallazar  Diaz  fut  la  translation  du  corps  de  saint-Domi- 
nique',  qui  reposait   depuis   six  cent  cinquante-sept   ans   dans   un 


1.  Voici  une  analyse  sommaire  des 
pièces  d'archives  ayant  trait  à  la  décou- 
verte et  à  la  translation  du  corps  de  saint 
Dominique  de  Silos,  ainsi  qu'à  l'extension 
de  son  culte  à  cette  époque  (1732-1734). 

1.  —  1732,  29  avril.  Relation  aulhenti- 
que  de  la  découverte  du  sépulcre  du  saint 
\  14-16  avril)  signée  d'  «  Antonio  del  Cam- 
po  »,  notaire  apostolique  et  moine  de 
Silos.  (Arch.  de  Silos,  ùri<»inal,  B.  IV,  21.) 
—  Autre  relation  authentique,  signée 
d'  «  Antonio  de  Septien  y  Pedro  Gonzales 
Ortiz,  escrivanos  reaies  »  [Ibid.,  original, 
A.  X.W,  4j,  loi.  22-34). 

2.  —  1732,  7  juillet.  Bref  de  Clément  Xll. 
lançant  l'excommunication  contre  toute 
personne  qui  distrairait  une  partie  quel- 
conque des  "  ossements,  cendres,  tombeau 
et  vêtements  »  de  saint  Uomini(|ue  de 
Silos.  '<  Datum  RoniiP,  apud  Sanctam  .Ma- 
riam  Maiorem,  sub  annulo  jjiscatoris,  die 
VII  iulii  MDCCXXXII,  pontilicalus  noslri 
anno  secundo.  Cardinalis  Oliveriun  »  [Ibid., 
original,  A.  XXV,  45  a). 

3.  —  .Même  date.  Bref  de  Clément  XII, 
accordant  une  indulgence  plénicre  pro  una 
vice  à  tous  les  fidèles  qui  visiteront  l'église 
abbatiale  de  Silos  pendant  l'espace  de 
huit  jours  il  fixer  par  l'ordinaire.  <i  Datum  » 
lit  supra.  [Ibid.,  original,  A.  XXV,  4j  b. — 
La  permission  du  grand  inquisiteur  pour 
publier  et  gagner  celte  indulgence  se 
trouve  en  A.  XXV,  45  d.  Elle  est  signée  : 
Kl  obispo  inrjuisidor  f/etieral,  et  datée  du 
4  septembre  1732.) 

4.  —  1732,  2.T  août.  Permission  accordée 
par  la  Congrégation  des  Rites  pour  célé- 
brer une  fois  la  fête  de  la  translation  de 
saint  Domini(|ue  avec  octave.  «  Die  23 
augu''ti  1732.  ,1.  F.  cardiii'tlis  Zondodiri 
P.  prœ/'ectus.  —  N.  M.  Tcdeschi]  archie- 
piscopiis  .ip(tm.,  S.n.  C.  secretarius»  Jbid., 
original,  A.  XXV,  45  c). 

5.  -  1732,  2  décembre.  Lettre  de  don 
Manuel  de  Samaniego  y  Jaca,  signalant  le 


19  avril  1733  et  les  jours  suivants,  pour 
gagner  l'indulgence  plénière  accordée  par 
le  bref  de  Clément  XII.  <>  Burgos,  à  2  de 
diziembre  de  1732.  Manuel,  arzobispo  de 
Burgos  »  (Ibid.,  original,  A.  XXV,  45.) 

6.  —  1733,  15-19  avril.  Procés-verbal  de 
la  découverte  du  tombeau  renfermant  le 
corps  de  saint  Dominiciuc  de  Silos,  de  la 
translation  des  reliques  du  même  saint, 
renfermés  dans  une  urne  d'argent,  dans 
la  nouvelle  chapelle  consacrée  par  l'arche- 
vêque de  Burgos.  Ce  procès  verbal  fut 
fait  à  Siios  par  l'archevêque  et  signé  de 
sa  main.  [Ibid.,  original,  B.  IV,  21.j 

7.  -  1733,  9  mai.  Décret  de  la  Congré- 
gation des  Rites  (accordé  à  la  demande  du 
roi  d'Espagne  et  de  la  Congrégation  de 
Saint-Benoit  de  Valladolid),  étendant  à 
tous  les  domaines  de  la  couronne  d'Espa- 
gne l'office  propre  et  la  messe  de  saint 
Domini(|ue,  déjà  approuvés  pour  l'ordre 
bénédictin.  Signé  comme  le  décret  du 
23  août  1732,  avec  le  pose  royal.  [Ibid.. 
original,  B.  IV,  22.) 

8.  —  iMême  date.  Décret  de  la  même 
Congrégation  ordonnant  d'ajouter  au 
martyrologe  romain  le  nom  de  saint  Do- 
minique avec  l'éloge  suivant  :  «  Tertio 
decimo  kalcndas  ianuarii,  in  Ilispania 
depositio  sancti  Dominici  de  Sylos,  abbalis 
ordinis  Sancti  Benedicti,  miraculis  in. 
captivoruin  liberalione  celeberrimi  •■.  Mê- 
mes signatures.  [Ibid.,  original,  avec  le 
pose  royal,  B.  IV,  23.) 

9.  —  1733,  12  septembre.  Décret  de  la 
même  Congrégation,  accordant  à  l'abbaye 
de  Silos  la  faculté  de  célébrer  chaque 
année  la  fêle  de  la  translation  de  saint 
Dominique  le  deuxième  dimanche  après 
Pâques,  comme  solennité  de  i'^"  classe 
avec  octave.  Mêmes  signatures.  [Ibid., 
original,  B.  IV,  24.)  —  L'office  de  la  trans- 
latinu  fut  approuvé  l'année  suivante.  (Cata- 
logue D,  p.  39.) 

10.  —   1734,  12  août.    Bref  de   Clément 


LES    ABBÉS    DE    SILOS    Al'    XVIlr  SIÈCLE 


181 


sépulcre  en  pierre,  sous  l'autel  appelé  del  Cuerpo  Santo  '.  Il  avait  fait 
construire  dans  ce  but.  en  1732,  une  grande  chapelle  octogonale  à 
l'extrémité  du  transept  méridional  de  l'église-.  Les  reliques  du  saint 
thaumaturge,  renfermées  dans  une  urne  d'argent,  y  turent  transférées 
le  19  avril  1733,  au  milieu  d'un  concours  immense  et  en  présence 
de  l'archevêque  de  Burgos  et  de  plusieurs  autres  prélats  ^ 

Silos  doit  aussi  à  Baltazar  Diaz  le  magnilique  escalier,  qui  met 
en  communication  les  divers  étages  du  monastère,  et  qui  porte  le 
nom  quelque  peu  poétique  de  escalera  d*'  los  Leones  '*.  Il  éleva  égale- 
ment une  partie  considérable  des  bâtiments  qui  entourent  la  grande 
cour  d'entrée,  le  tout  en  belles  et  solides  pierres  de  taille,  extraites 
des  carrières  de  Silos. 

Un  acte  presque  aussi  important  que  celui  de  la  translation,  mais 
que  l'on  ne  saurait  trop  regretter,  fut  la  démolition  de  l'antique  église 
romane  restaurée  et  agrandie  au  XP  siècle  par  saint  Dominique. 
C'est  encore  l'abbé  Diaz  qui  en  prit  l'initiative.  L'édifice  sur  certains 
points  menaçait  luinf  ;  mais  la  coupole,  les  transepts  et  les  trois 
chapelles  de  l'abside  étaient  encore  en  bon  état,  d'après  le  témoignage 
de  l'architecte  lui-même.  Celui-ci,  qui  n'était  autre  que  le  célèbre 
Ventura  Rodriguez,  fut  pourtant  d'avis  de  tout  abattre  et  de  construire 
un  nouvel  édifice  dans  le  goût  de  l'époque  '\    Il  réussit  pleinement. 


XII.  pprfiielUrit  aux  Ijénédictias  de  Silos 
«le  lran!»f.^rcr  au  20  décembre  (fête  de 
•aiot  Domioique  et  au  second  dimanche 
apré^  l'.iqiies  Translation  les  induipenrfs 
plénicres  accordées  pour  les  f»'le«  de  saint 
Placide  et  de  saint  .Maur.  Ces  indulgences 
avaient  été  obtenues  de  Clément  X  par 
la  Congrégation  bénédictine  d'Kspagnc.; 
•  Datum  HonwF,  apud  Sanctam  Mariain 
Maiorem,  sub  annulo  pinratori^.die  XII  au- 
guiti  MOCC.WXIV.  pontiliratus  nostri  anfio 
quintif.  CnrdinaiiM  OliveriuM  ■■  i7i«V/.,  origi- 
nal, B.  IV,  20  .  Cette  permission  Tut  renou- 
v«  '  un  br>-r de  Benoit  XIV. i>n  date  du 

f.  I"15    //»('/.,  original,  H.  IV,  .j.J). 

1.  Ce  tombeau  est  aujourd'hui  dans 
l'autel  mAine  d<-  la  nouvelle  rhap<-lle  du 
MÎnt.  L  invrriplioD  qu'on  y  lit  y  a  été 
ffrav^e  au  siAcle  deruier,  comme  n  soin  de 
non»  en  avertir  une  note  du  tmips, 
conservée  aux  archives. 

2.  Cette  cha|M-lle  est  l'œuvre  de  l'archi- 
tecte Pedro  Martincz,  b^'Oédictinde  Cardeba, 


Elle  fut  consacrée  le  samedi  18  avril  par 
larchcvéqueT).  M;iiiuel  de  Samaniego.  Les 
grands  tableaux  qui  la  décorent  sont  dûs 
au  pinceau  d'iiii  religieux  de  la  Merci, 
.Maître  Baranibio,  du  couvent  de  la  Merced 
de  Burgos.  Sur  Pedro  Martinez,  voy.  M. 
.Martine/.  Aniharro.  lulenlo  de  un  dicciona- 
rio  hiot/riifirij  ij  bihlior/r/ifiro  de  uutures  de 
la  provincia  de  Uiiryos  (1890,   p.   3il-;M5. 

3.  Ou  peut  voir  le  récit  détaillé  de  la 
translation  dans  Vergara,  El  Moises  se- 
cundo, p.  112-127.  Dans  les  Meinurin'  Silen- 
ntH  il  n'occupe  pas  moins  d<>  H"]  folios. 

4.  Voyez  ci-de»s(jus  l'Appendice  II,  Inx- 
rriplion»,  ii"  95 . 

5.  Il  OC  sera  pas  sans  intérêt  de  men- 
tionner ici  (|uel<|iie'<  docuiiicnts  ori^'iiMiix 
relatifs  a  la  dr-molilion  de  l'antique  basili- 
que de  Silos.  (.Nous  les  trouvons  dans  la 
lias«c  cotée  B.  IV,  M,  :  1"  Les  drclam- 
cioneu  juradan,  \iiiv  lfs(|iielles  don  Joseph 
de  Landa,  Domingo  de  Ondategui  et  Jiuiii 
de   Zagarbinagn.    tous    trois    maeilroi   dt 


182 


HISTOIRE  DE    L'aBBAVE  DÉ  SILOS 


comme  on  peut  en  juger  par  l'église  actuelle.  Le  monument  est  vaste, 
bien  bâti,  d'une  solidité  à  toute  épreuve  ;  mais  ses  énormes  piliers, 
ses  longs  murs  blancs,  sa  large  coupole  aplatie  ne  méritent  pas  une 
grande  attention.  Disons  pourtant  qu'on  y  dépensa  des  sommes 
considérables  et  que  cette  lourde  masse  passa  pour  une  merveille 
aux  yeux  des  contemporains. 

Les  travaux  commencés  en  1751  se  poursuivirent  pendant  près 
d'un  demi-siècle  au  milieu  des  plus  grandes  difficultés  financières. 
En  1792,  le  gros  œuvre  était  terminé  ou  peu  s'en  faut;  mais  on  avait 
dii  modilier  le  plan  primitif,  restreindre  l'élévation  des  voûtes,  et 
finalement  l'ornementation  intérieure,  plus  nécessaire  qu'ailleurs 
dans  les  édifices  de  ce  genre,  n'a  jamais  été  achevée.  L'église 
nouvelle  fut  consacrée  solennellement  le  20  octobre  I81G". 

L'initiateur  de  toutes  ces  œuvres,  le  P.  Raltazar  Diaz,  était  né  à 
Aupon.  au  diocèse  de  Tolède.  Il  prit  l'habit  monastique  à  Silos  en 
1707.  Après  sa  piofession,  il  suivit  h^s  cours  de  l'univers  té  bénédictine 
de  llirache,  où  il  reçut  successivement  les  titres  de  maître  ès-arls  et 


arqiti/pctura,  déclaront  <•  sons  la  foi  du 
sermeul  et  à  l'iinaniinil^^,  que  ladite  église 
est  nii  nacép  d'une  ruine  prochaine  par  les 
nombreusi's  el  graves  c.icva««e«  qu'on  y 
voit  et  qu'on  ne  peut  répart  r  sans  refaire 
à  neuf  tonte  l'église  >■  (n4i)-n:i0).  —  20 
La  pi'tilion  par  laquelle  les  moines  de 
Silos  réclament  du  Rnic  Abbé  général  de 
Saint-Benoit  de  \  alladolid  l'autorisation  de 
démolir  leur  vieille  église  (nSO).  —  3"  La 
réponse  favorable  du  général,  datée  du 
24  octobre  et  signée  :  Fr.  Ynir/o  Ferreras. 

—  4°  La  déclaration  de  don  Juan  de  Teja, 
maître  tailleur  de  pierres  [maeitro  arqui- 
tecto  de  canleria),  affirmant  «  l'urgente 
nécessité  de  démolir  toute  l'église  "  il75.'i). 

—  5"  La  déclaration  de  don  Ventura 
Rodriguez,  architecte  de  Sa  Majesté, conçue 
en  ces  termes  :  "  H  a  déclaré  et  dit  sous 
serment,  avoir  vu  et  reconnu  dans  le 
détail  le  transept  (cruzero)  et  la  capilla 
maior  de  la  vieille  église,  qui  sert  actuel- 
lement aux  divins  offices.  II  a  trouvé  que, 
réserve  faite  du  sanctuaire  {presvillerio) 
et  des  chapelles  de  Saint-Martin  et  de 
Notre-Dame,  toute  cette  partie  de  l'édifice 
est  menacée  d'une  ruine  prochaine  et  qu'il 
importe  de  la  démolir  sans  retard.  D'autre 
part,   il  faut  de    toute  nécessité   {forzosa- 


meule'  démolir  les  deux  chapelles  sus- 
nommées et  le  sanctuaire,  qui  ne  s'adap- 
tant  |)nint  à  la  partie  déjà  construite,  ne 
peuvent  être  imis  à  la  nouvelle  cointruc- 
tion  »  i29  avril  17"j.')).  —  6"  Finalement,  la 
déclaration  de  dou  Antonio  de  M.tchuca 
y  Bargas,  direclor  de  la  nueva  fubrica  de 
la  if/lesia,  portant  que  la  chapelle  de  los 
Santos  Reyes  est  n)enacéc  d'une  ruine  très 
prochaine  et  qu'un  grand  malheur  {una 
total  de/tgracia)  est  à  redouter,  si  on  ne  la 
.jette  à  bas  (8  octobre  1756). 

t.  Le  plan  avec  coupes  et  perspectives, 
est  encore  conservé  dans  l'abbaye.  Quel- 
(|ues-un9  des  changements  furent  faits  à 
la  demande  du  conseil  du  monastère  pour 
la  commodité  des  religieux,  par  exemple 
la  place  de  l'autel  qui  devait  être  sous  la 
grande  coupole.  D'autres,  et  les  plus 
considérables,  comme  la  diminution  de  la 
coupole,  furent  imposés  par  le  manque  de 
ressources. 

2.  Par  l).  Manuel  Cid  y  Monrroy,  arche- 
vêque de  Burgos,  en  prèsenc»;  de  l'évêque 
d'Osma,  D.  Juan  de  Cavia,  de  l'abbé  de 
Silos,  Domingo  Moreno,  récemment  nommé 
évêque-coadjuteur  de  Caracas,  et  de  l'abbé 
de  San  Pedro  d'Arlanza.  [Mémorise  Silen- 
ses,  t.  H,  fol.  92-100.) 


LES    ABBÉS    DE    SILOS    Al"    XVIU^    SIÈCLE  183 

de  docteur  en  théologie  et  en  droit  canon  '.  En  1745,  nous  le  trouvons 
h  Rome,  où  il  demeura  pendant  huit  années  entières,  en  qualité  de 
procureur  de  la  Congrégation.  Il  mourut  à  Silos  le  24  avril  1776  et 
fut  enseveli  dans  le  nouveau  cimetière  des  moines,  situé  dans  le 
transept  méridional  de  l'église  '. 

Dernardo  de  Alefjiia  fut  abbé  de  Silos  pendant  quatre  mois  seule- 
ment. Elu  par  le  chapitre  général  le  9  mai  1722,  il  donna  sa  démission 
au  mois  de  septembre  suivant.  Il  avait  fait  profession  en  1692,  à 
l'âge  de  seize  ans.  Il  était  né  à  Anvers,  où  son  père,  chevalier  de 
l'Ordre  de  Saint-Jacques,  avait  dans  l'armée  espagnole  le  grade  do 
capitaine  de  cavalerie.  Le  livre  des  Expolios^  place  sa  mort  au 
2  janvier  1751 . 

Isidoro  Wjdrifjuez,  son  successeur,  était  originaire  de  la  bourgade 
de  Rivas-I'equenas,  au  diocèse  de  Lngo.  Il  fut  deux  fois  abbé  de 
Silos,  de  1733  à  1737  et  de  1741  à  1745  •. 

En  vrai  Gallego  qu'il  était,  il  sut  sauvegarder  avec  une  très  grande 
énergie  les  quelques  droits  féodaux,  dont  les  abbés  de  Silos  jouissaient 
encore  dans  la  ville  de  Huerta  del  Rey.  Une  cédule  de  Philippe  V  du 
la  février  1742  défendit  formellement  aux  alcaldes  d'exercer  leur 
charge  sans  l'approbation  et  la  contirmalion  de  l'abbé  ou  de  son 
délégué '.  Les  alcaldes  se  soumirent;  mais  dès  l'année  suivante  ils  en 
appelaient  à  la  rea/  ('dmara.  l'ne  seconde  cédule  royale,  signée  par 
Ferdinand  VI.  icjcla  loui'  appel  \  (ju'ils  renouvelèient  (juehiucs 
années  plus  tard.  Il  fallut  une  rml  jnunisioii,  exjjédiée  pai"  le  Président 
de  la  Chancellerie  de  Valladolid.  le  28  mars  1753,  pour  (mi  linir  avec 
les  prétentions  des  magistrats  municipaux  de  celte  petite  ville'.  Le 
I*.  Rodrigue/,  mourut  le  4  juillet  1766.  La  Congrégation  lui  avait 
confié  la  charge  de  visiteur  général. 

t'nltjencio  de  Ojedn,  né  à  (.)na  en  1692,  occupa  le  siège  abbali.il  de 


1.  .\rjii*  nvoni  *f^%    (Jipli'iiiics    fous    |(;«  liro   le  2'.(  janvier  1711   el    Bi({ncc    :   y<i    ki, 
jeu».  Ils  icnl  toij»  de  \'il'.  hkv   {Ihid.,   V.    ,\LII,   32).  —  l'oiir  fiiire  In 

2.  Le  caveau  «iaris  lequel   fut  d<'-poH^;  le  preuve  de  ses  droilK.raliltc  dr  Silos  lit  iiii- 
Père  f)inz  porte  le  n"  1.  [iriniir    un  Mniiuriiil   njuslmlo,    /lerho  del 

3.  Arch.  du  Silo»,  rimiiuvcrit  40.  mandalu  dr  et  consi'Jo  de  iii  (jiiiuara,   uié- 
♦  .  S«  charte  de   profeision   cul  datée  de  tuoire  dont  iiouh  avons  retrouvé  tin  exeni- 

1713.  ilbid.,  m*.   iTi.i  plaire  a  la  l)ililiottiii|ue  dis  rejif^ieux  fran- 

5.  C.f--^--'"    -ittinale  datée  ••  eu  lluen  lie-  rais  des  Sncrén- (Àrurs ,  élatilis  à    Miranrla 
liro  •  <                ;  to  rt  iter.   Arch.  de  Silo»,  de  Khro. 

F.  Xl.ll,  .».)  1.  OriKiiial  daus   les   An-hivr»    de   Silo», 

6.  Cédule  nrifrlnalc  dat^c  du  llu'n    Ile  K.  Xl.ll.  3ri. 


184  IIISTOIIIE   DE   l/AltHAYIi   DK  SII.OS 

Saint-Dominique  de  174o  à  1749.  Il  lut  ensuite  visiteur  géïK^ral  de  la 
Congrégration  et  abbé  de  Madrid  (1753-1757).  D'après  le  livre  des 
Expolios^  il  mourut  le  17  août  i758.  Il  était  entré  à  Silos  à  l'âge  de 
17  ans  et  y  avait  fait  profession  en  171'?. 

Le  P.  Domintjn  de  Iharreta^  dont  nous  aurons  occasion  de  parler 
plus  loin  à  propos  de  son  projet  de  Diplomatique  Espagnole,  gouverna 
l'abbaye  de  Silos  de  1753  à  1757,  et  celle  de  Saint-Martin  de  Madrid 
de  1761  à  17G5.  Il  fut  pendant  (juelques  années  secrétaire  du  général 
de  la  Congrégation  de  Valladolid  ;  mais  on  verra  <|u'il  a  des  titres 
plus  importants  à  notre  attention. 

Il  fut  rempla';é  comme  abbé  de  Silos  par  Mckhior  Izquierdo. 
originaire  du  diocèse  de  Cuenca  ',  et  qui  avait  reçu  à  Silos  l'babit 
monasticjue  en  1729  à  l'âge  de  18  ans.  Il  mourut  en  1706.  Il  avait  été 
élu  abbé  de  Madrid  en  1749,  à  la  place  du  célèbre  P.  Sarmienlo,  ([ui 
(lui  renoncer  pour  lors  à  celte  prélature  ■. 

Jusejtli  (le  Zcballus  gouverna  trois  fois  l'abbaye  de  Silos.  L'évéquc 
de  Cadi.\  ^  fait  de  lui  le  plus  bel  éloge  dans  les  Mrmoj'iœ  Silcnsos,  éloge 
qu'il  résume  en  disant  qu'il  fut  «  un  des  liJs  les  plus  illustres  de  ce 
monastère  par  sa  vertu,  son  innocejice  et  son  détacbement  de  toutes 
les  clioses  temporelles  ».  Il  avait  un  tel  renom  de  vertu,  ajoute 
lilluslre  chroniqueur,  que  tous  le  tenaient  pour  un  saint,  et  il  fallut 
après  sa  mort  le  soustraire  à  l'empressement  des  fidèles,  qui  se 
partageaient  les  lambeaux  de  ses  habits  *.  Celle  mort  arriva  le 
Il  mars  1799,  dans  le  petit  monastère  de  Tenorio  (au  diocèse  de 
(^ompostellc),  dont  il  avait  été  nommé  abbé  à  Tàge  de  81  ans.  Il  était 
né  en  1716  à  ilinestrosa,  près  deCaslrojeri/.  au  diocèse  de  lîurgos, 
et  avait  prononcé  ses  vœux  à  Silos  le  16  mars  1732^. 

Josit'ph  MnKiztm.  né  à  Cascante  au  diocèse  de  Tarazona  en  1723, 
revêtit  l'babit  l'eligieux  à  Silos,  à  l'àgc  de  11  ans.  Le  catalogue  des 
abbés  nous  dit  (ju'il  fui  «  un  bon  moine  et  très  observant  ».  Le 
1  1  juillet  1769  il  reçut  à  Silos  la  visite  du  célèbre  P.  Flore/,  alors  à 
l'apogée  de  sa  gloire  littéraire.  I^e  savant  moine  augustin  fut  flatté  de 
l'accueil  (jue  lui  firent  les  bénédiclins  et  leur  abbé  ;  mais  il  n'eut  pas 

1.  Il  était  né   .ï  Garciiiarro,   .i   3    lieues  .!.  Le  P.  Domiugo  de  Silos  Moreno.  dout 

de  lliiete.  nous  parlerons  bienlùt. 

1.  N'oy.  sur  cette  aflaire  p.   24.'),  nutc  ".  4.  Meoiorisp  Sileiises,  t.  1,  fol.  151-l.'j2. 

Peu    ,iprès,   le  P.  Corlada  le  rcniplai'a.  —  ">.  Le  nianuscrit  78  (T.  10!))  l'appelle  «  un 

Le  P.  Iziiuierdo  fut  au:*pi  abbé  de  de    San  Imuibre    versadisiuio    eu    todo    genero  de 

Piflro  de  Viii.-iinieva  et  de  Ilucte.  lelras  y  en  el  arcluvo  de  este  nionasterio». 


LES    AHBÉS    DE    S1L»»S    Al     XVlIl''    SlÈCLi;  185 

le  loisir  détudier  les  riches  archives  du  monastère  et  dès  le  jour 
suivant  il  prenait  le  chemin  de  Lorma  '.  Abhé  de  Silos  de  1769  à 
1773.  le  P.  Almazan  poussa  avec  ardeur  les  travaux  de  l'église.  La 
mort  le  surprit  au  prieuré  de  Quinlana,  le  3  décembre  1792 '. 

Le  P.  Benito  Calderon  lui  avait  succédé  de  1773  à  1777.  Il  était  né 
à  Teran.  dans  le  Val  de  Cabuernitîa,  et  avait  reçu  l'habit  à  Silos  en 
1746.  à  làge  de  18  ans.  Il  mourut  le  20  avril  1787,  à  Saint-Martin  de 
Madrid,  où  il  fut  enseveli  •'. 

Anseimo  Arias  Ti'ijjeiru.  qui  le  remplaça  comme  abbé  de  Silos  le 
3  mii  1777,  fut  surpris  par  la  mort  le  17  novembre  de  Tannée 
suivante  dans  la  ville  dWranda.  en  allant  faire  la  visite  du  prieuré 
de  San  Frufos'.  Il  était  originaire  du  diocèse  d'Orense^  et  avait 
émis  ses  vœux  monastiques  à  Silos  en  1737,  à  Tàge  de  19  ans. 

Benianlo  Gmjo^o,  originaire  de  la  Galice  comme  son  prédécesseur", 
reçut  l'habit  religieux  à  Silos  en  I7tl.  11  gouverna  successivement 
les  abbayes  de  Saint-Martin  de  Madrid  (1769-1773).  de  Saint- 
Domini«{uc  de  Silos  (I778-I781j  et  de  San  Estevan  de  Rivas  del  Sil, 
où  il  mourut  le  22  mars  17î)6  âgé  de  67  ans".  Il  laissa  à  son  monas- 
tère de  profession  une  fort  belle  bibliothèque,  (juil  avait  formé(> 
pour  son  usage  personnel  et  (jui  comprenait,  entre  autres  livr(>s^  les 
meilleurs  ouvrages  des  savants  français  du  XVII''  et  du  XVIIP  siècle. 

Le  P.  ïii-u'Un  Cainha  fut  un  des  |)lus  zélés  et  des  plus  saints  abbés 
de  Silos.  Né  en  Galice,  dans  la  petite  ville  de  .Moiill'ort  de  Lemos  *. 
il  entra  au  monastère  à  l'àgc  de  17  ans  [{1V2).  Après  avoir  fait  de 
fortes  éludes  dans  divers  collègr!S  monasti(jU('s  de  la  (Congrégation, 
il  y  enseij^na  lui-mérne  la  théologie  [x'ndanl  (|U('l(]ues  années.  Kn 
1765,  il  fut  nommé  abln'-  de  San  Pcdr-o  d'KxloM/a,  pui-  de  Saint-.Martin 
de  .Madrid  «mi   1777.  <•!  i-tilin  d  •  Sainl-Dominicjuc  en  I78"j'\  En  1789, 

t.  S<»y.    .M'-ii<lez,    S'i'la  del  l'inln-  Flore:,  Aiiil)i.'i,  au  (liuci'-se  d'Orv-nsc.  Sdii  jx't»' l'-tai 

é<lilioii  de  lK«iO,  p.  28.1.  jup-  oriliiiiiic  du  <•«/«  nu  (itfdf  Sobrailclo. 

2.  Il  cit  roscvcii  à  Silos,   darm  k-    rime-  (liiforin)-  il>-  liiii|iii-/ii.  Arc/i.  de  Silos.) 
lif-re  «leH  iiifiin»*».  ri\\i;tiu  ii"  1.  1.  Anh.  île  Silos,  iiis.   il    «    l-Apulios  •< . 

3.  Arch.   de    >il»i,  iim.    W>   ■•  V.x\ut\\ii*  .  K.    I.f»    |ia|iicrM   ili-    liiiifiiezii    de   .siiiii/>e 

4.  Il  reçut  In  ■^pullurc  ilniM  I  éftliiK'  qiinlilii-Dt  t\'hiditl<ius  !>ck  pHienlx,  I).  Pudni 
dr«  I>.iiDf«  «  iiifii  d'Ararnla  tU'  Due-  île  Caiiilia  el  «iofia  l,iii*a  ['.irccro.  La  liasse 
ro,  {ilenuiii-i  .  .-.«jri,  t.  I,  fui.  |;i8,  l'I  I».  di»  anliiviv*  di;  Silos  renfiTiMi  un  ri'-fii- 
in*.  M.)  mi-  di'  la  vie  de  lul  tiMti-, 

5.  Ilu  vilU((<^  lie  M.-irnolos,  pnroii«c  de  'J.  I>un«  un  étal  de»  rev( mis  de  laldiaye 
^lDtt  Mnrin  d>-|  ('.,itu\nt.  Iiifortiie  de  liin-  en  1781  noim  tniiivonx  la  xi^nature  des 
ptft*.  Arch.  de  Siltn.                                               2"!  ri-ligicii\  r|ni  réHidaicnl    al<irn    a    Silo"», 

4.  Il  iu'|iiil  le  17  nui  \M'i  a  l'cdreda.  Fond»  de»  Arrhiee»  de  lu  <  oni/réi/ahon  (/<■ 
Itauicau    de    U  Jnnlu-tion  de  JuM'|iiera  de        i'.iltiidolid,  t.  \\l\.  fnl.  '>'.)',  r,\2.i 


186  IIISTOIKE   DE    L'ABBAVli    DK    SILOS 

le  cli:i|)ilrc  lo  clioisil  à  runaiiiniilc'  pour  supérieur  géuéral  ilo  la 
Congrégation'.  Il  mourut  à  Madrid,  lo  8  janvier  1804 '-.  Nous  trou- 
vons dans  les  Memmise  Si/enses  le  plus  uiagnidque  éloge  de  ce  véné- 
rable prélat,  et  nous  regrettons  do  ne  pouvoir  le  reproduire  ici"'. 

Isidoro  Gnrc'in,  de  Sotillo  au  diocèse  d'Osma,  gouverna  l'abbaye  de 
Silos  de  1793  à  1797  et  de  1798  à  1801.  Il  avait  re(:u  Thabit  en  1740 
et  fait  profession  l'année  suivante.  Il  fut  aussi  quelque  temps  abbé 
de  Nuestra  Senora  del  Bueso. 

Le  IV  Rodi'ifjo  de  Arieta  occupa  à  peine  un  an  le  siège  abbatial  de 
de  Silos,  de  1797  à  1798.  Né  dans  la  ville  de  Haro  d'une  famille  des 
plus  distinguées,  il  vint  prendre  l'habit  monastique  à  l'âge  de  18  ans 
(1744).  Les  MemoricV  Silcnses  louent  beaucoup  son  amour  de  la 
pauvreté  et  en  même  temps  sa  grande  générosité  envers  l'abbaye,  à 
lacjuelle  il  lit  à  diverses  reprises  des  dons  considérables.  Il  mourut  à 
Silos  le  6  janvier  1802  '.  Ajoutons  qu'il  avait  été  pendant  huit  ans 
abbé  de  San  licHiito  de  Iluete. 


1.  A  cotte  époque,  elle  comprenait  Moreno.  fini  prononça  aussi  son  oraisou 
43  uiouasléres  d'hommes,  avec  1")7")  moi-  funchre.  Parmi  les  (puvrcs  du  Hme  (^amba, 
nés,  190  convers  (legos)  et  l'J  ermiles  (les  il  faut  mentionner  la  restauration  de  l'al)- 
ennllnnos  de  Moitlserrat)  :  et  5  inonastè-  l)aye  de  Nuestra  Senora  de  Vega  de  la  Ser- 
res de  femmes,  avec  168  moniales.  [Ibid.,  rana  qu'un  incendie  venait  d'anéantir.  Les 
t.  XXX,  fol.  5-6.)  religieuses   bénédictines  de  ce  nionasléie 

2.  Arcft.  de  Silos,  ms.  47.  fomièrent,  en  reconnaissance,  un  anniver- 
."t.  Cet   éloge    est  dû  à  la  plume  de  son  saire  perpétuel  pour  le  repos  de  son  àaic. 

digne  fils  spirituel,  le  P.  Domingo  de  Silos  l.  H  repose  dans  le  caveau  n"  ."!. 


CHAPITRE  IV 


Les  derniers  abbés  de  Silos 


I.  Le  P.  Placido  Vicente.  —  II.  Silos  pendant  l'invasion  française  ;  le  P  .  Mo 
reno  sauve  le  monastère.  —  III  Le  P.  Moreno  abbé  de  Silos,  puis  évèque 
de  Cadix.  —  IV.  Les  abbés  Calonge,  Sancristobal  et  Carbayeda.  —  V.  Le 
P.  Echevarria,  dernier  abbé,  et  la  guerre  civile.  Suppression  de  l'abbaye. 

Plâciiit  Vicente.  abbé  de  Silos  de  1801  à  I8O0,  y  avait  pris  l'babit 
religieux  en  17  il.  11  alliait  à  une  simplicité  extrême  une  très  grande 
érudition  et  un  amour  du  travail  qui  fit  Tadmiralion  de  ses  contempo- 
rains. On  trouvera  plus  loin  quelques  mots  sur  ses  travaux  littéraires. 
Outre  la  charge  de  prédicateur  majeur  de  la  (^congrégation,  il  fut 
nommé  successivement  abbé  de  .Madrid  (1785),  d'Exlon/.a  (179P  et 
de  Silos.  Il  était  on  dernier  lieu  abbé  de  Nuestra  Sefjora  d'Obona, 
lorsqu'il  mourut  le  20  avril  1816.  à  l'âge  de  71  ans.  Il  était  né  à 
Cigales  au  diocèse  de  Valladolid. 

Fernando  de  Lienzo,  qui  lui  succéda  compie  abbé  de  Silos  en  I8O0 
gouverna  le  monastère  jusqu'en  1814.  éj)oque  où  purent  de  nouveau 
avoir  lieu  les  réunions  du  chapitre  général,  interrompues  par  l'entrée 
en  Kspagne  des  armées  de  Napoléon. 

Malgré  la  situation  de  Silos  dans  une  contrée  dillicilemeut  acces- 
sible à  des  troupes  régiilières,  les  funestes  conséquences  de  cette 
terrible  guerre  ne  s'en  tirent  pas  moins  sentir'.  Le   premier  soin  de 

I.  Voici,  d'aprè*   le»  Memoriœ  Silenne»,  —  IC  novpmhre  :  Nouvelle  alerte,  itlcssùs 

uo  fommairc  «l*-»  ^'•v.rii»iii<Til«.  Irnnspdrlrs  à  Siliu.    De.»  niiiincs  d'Ar- 

1808.    —    Il    iKivcnihrc  :    F.»ii«iic    alerl''  ;  l.ifiz.i,    dts    ch'irlreux    de    lliirj^cs   se 

(les    moines   l'enfuipnt   diin«  la  ninn-  réfugient  dnns  le*  iiionlagaen  de  Silos. 

t/iK»'-  »-l  %!\\,T\{f\\{  dnrn  Ipx  li<Tg«Ti«'<  ;  IH09.    —  lléi(iiiM(i.iiis   de  vivres,  l/inl*'it  de 

d'autre»   'initient    le    p<iy%  :  le  I'.   l'o-  la  part  de«  fram-alH,  tantôt  de  la  |mrt 

la,  pri4  (>our  un   eipion  friinçai*,  est  de  la  troupe  de   .Meriuu   (U.  Gerôniiiio 

fiariMfiricfit    .i»K.min/-   K  Vcidelpino.  .Mcrino,    curé   du    hameau    de    Villo- 

pr'-a  diT  lluet'-.   (Quelque!  irioinin  vont  viado,  préi  L«>rma). 

dam  leuri  Uniillea,    la   plupart  dan*  1809.  —  .">  avril  :   Le  curé  Merino  vient  it. 

\—  églUet  dei  envirum  de  Silot.  Siloiavccseï  gucrrillcrui  mal  équipéi. 


188 


HISTOIRE    nn    L  ABBAYE  DE    SÎLÔS 


l'abbé  Fernando  de  Llenzo  fut  de  mettre  à  l'abri  d'un  pillage  pos- 
sible le  chartrier  du  monastère  et  l'urne  qui  renfermait  le  corps  de 
saint  Dominique.  Celle  précieuse  relique  resta  à  Moncalvillo,  petit 
village  de  la  Sierra,  depuis  le  10  novembre  1808  jusqu'au  9  juillet 
1813. 

Placé  outre  les  troupes  françaises,  qui  occupaient  la  plaine  do 
Lerma  et  les  guerrilleros  du  curé  Merino,  maîtres  de  la  montagne. 
Silos  se  trouva  pendant  toute  la  durée  de  la  guerre  dans  une  situation 
des  plus  critiques.  11  fut  surtout  redevable  de  son  salut,  à  l'iiabilo 
fermeté  et  à  l'admirable  présence  d'esprit  d'un  simple  moine,  le 
1*.  Domingo  de  Silos  Moreno,  auquel  nous  devons  un  récit  circons- 


1809.  —  19  avril  :  .\rriv<;e  de  300  fantassins 
et  60  soldats  de  cavalerie  du  régi- 
ment des  Irlandais  {del  halallon  6 
reqimienlo  de  Irlanda) .  Ils  partent 
le  londeniaid,  enuueuant  une  mule 
(lu  inouasttTP.  Exigent  1.5.000  réaux, 
que  le  P.  Miireno  paie  à  burgos,  où 
eotnmandait  en  chef  le  «  gohernador 
Thibault  ... 

1809.  —  18  août  :  Décret  de  Joseph  Bona- 
parte, supprimant  les  ordres  reli- 
gieux. Le  P.  Moreno  obtient  de  faire 
l'inventaire  des  biens  de  l'abbaye  et 
sauve  à  peu  près  tout. 

1809.  —  8  septembre  :  Pillage  simulé  du 
monastère  par  les  guerrilleros  de 
.Merino.  Ce  stratagème  réussit  à 
merveille  et  trompe  même  les  sol- 
dats de  Merino.  Celui-ci  reçoit  en 
récompense,  pour  sa  troupe,  1611 
chèvres,  23  moulons  et  8  porcs  gra-*. 
—  L'abbé  nomme  le  P.  Moreno  son 
suppléant  et  curé  de  Silos. 

1810.  —  26  janvier  :  Une  colonne  de  dra- 
gons français  vieut  à  Silos,  puis 
d'autres,  en  tout  plus  de  2000  sol- 
dats. Le  lendemain,  ils  partent  avec 
le  P.  Moreno.  Le  gouverneur  de 
Burgos,  Solignac,  veut  savoir  où 
sont  les  objets  d'or  et  d'argent  de 
l'abbaye.  Le  P.  Moreno  s'en  tire 
sans  trop  de  difficulté  et  peut  re- 
tourner à  Silos  le  2  février.  Il  n'y 
a  au  monastère  que  trois  religieux  : 
Moreno,  Fulgencio  Palomero  (le  phar- 
macien) et  un  convers  jardinier.  Le 
service    divin    n'est   pas  interrompu 


un  seul  jour,  malgré  ces  nombreu- 
ses alertes. 
1810.  —  Pendant  le  carême  de  cette  année, 
trois  colonnes  françaises  de  120  à 
130  hommes  viennent  à  Silos.  More- 
no, poursuivi  et  menacé  de  mort,  se 
dérobe  aux  recherches. 

1810.  —  8  mai:  400  français  arrivent  ù  Silos. 
Peu  après,  visite  des  guerrilleros  du 
curé  don  Juan  Tapia.  Us  assistent 
dévotement  à  la  messe  ;  soldats  bien 
disciplinés. 

1811.  —Janvier:  Le  P.  Moreno  est  em- 
mené prisonnier  à  Burgos  par  ordre 
du  gouverneur  qu'il  appelle  le  cruel 
Dorsene  (le  général  comte  Dorscnne 
Le  Paige,  qui  commanda  en  Espa- 
gne l'armée  française  dite  du  Nord). 
li  reste  15  jours  en  priscn. 

1811.  —  3  juillet  :  Arrivéed'une  colonne  de 
soldats  français  à  Silos  ;  ils  ne  font 
aucun  mal.  Ce  fut  leur  dernière  visite. 

1812.  —  La  Jiinta,  par  ordre  des  Cortès, 
ordonne  aux  églises  de  livrer  à  la 
Nation  toute  l'argenterie  non  indis- 
pensable au  culte.  Le  P.  Moreno 
rachète  celle  de  Silos  pour  la  somme 
de  15.843  réaux. 

1812.  —  21  septembre  :  Les  moines  recom- 
mencent leur  vie  en  communauté. 

1813.  —  Eu  janvier,  quatre  ou  cinq  mille 
français  passent  à  Covarrubias. 

1812.  —  11  juillet  :  Retour  solennel  des  reli- 
ques de  saint  Dominique.  Gerônimo 
Merino,  alors  gouverneur  de  Bur- 
gos, s'excuse  de  ne  pouvoir  assister 
à  cette  fête. 


LES  DERNIERS  ABBÉS  DE  SILOS  189 

lancié  de  tous  les  événements  de  cette  époque'.  Toujours  fidèle  au 
poste  dont  la  confiance  de  son  abbé  et  de  ses  confrères  lui  avait  remis 
la  garde,  il  sut  s'attirer  l'estime  des  officiers  français,  tout  en 
restant  ardent  patriote.  Pendant  près  de  cinq  ans,  il  vécut  au  milieu 
de  périls  continuels  sans  jamais  se  rebuter  et  sans  perdre  courage. 
Même  après  avoir  souffert  la  prison  à  Burgos,  il  refusa  d'écouter  ses 
amis  qui  lui  conseillaient  la  fuite.  Le  monastère  doit  à  cette  énergie 
et  à  cette  constance  d'avoij"  échapi^é  à  la  ruine  et  sauvé  son  trésor 
de  reliques,  en  même  temps  que  toutes  les  richesses  de  son  église'. 
—  L'abbé  Fernando  de  Lieuzo,  qui  sur  ses  conseils  et  par  mesure  de 
|)rud('nce,  ne  vint  ([ue  rarement  à  Saint-Dominique  pendant  cette 
période  de  troubles,  s'était  d'abord  relire  au  monastère  de  Iluete. 
Après  diverses  autres  étapes,  il  se  rendit  au  prieuré  de  San  Roman 
de  Moroso,  dans  les  Asturies.  Nommé  de  nouveau  abbé  à  la  chute  du 
gouvernement  révolutionnaire  en  182'].  il  revint  se  fixer  à  Silos,  où 
il  mourut  en  1839  ^  11  était  né  à  Santander  en  1757  et  avait  reçu 
l'tjabit  religieux  en  1775. 

111.  —  La  guerre  de  l'Indépendance  terminée  et  les  communautés 
religieuses  rétablies  dans  leurs  biens  *,  le  chapitre  général  de  la 
Congrégation  de  Saint-Benoît  de  Valladolid  put  enfin  se  réunir  au 
mois  de  mai  1811'.  Le  I*.  Uoiniiujo  Morr/io  y  fut  élu  abbé  de  Silos, 
et  prit  possession  de  sa  charge  le  5  juin  suivant,  fête  de  la  Trinité  *. 

iJoinirigo  de  Silos  Moreno  était  n(*  à  Canas,  comme  son  saint 
patron,  le  23  juillet  1770'.  Il  revêtit  l'habit  monasticjue  à  Silos  le 
li  février-  I7H()  d  pronom-a  ses  vo-ux  TanncW'  suivante,  le  18  du 
même  mois.  Apiés  de'  brilhintes  éludes  de  philosoj)lii(î  à  San  Lsteban 
de  Hivas  del  Sil.  et  de  théologie  à  San  Vicente  de  Salaman(pie,  où  il 
«•;   distingua   entre  lous,    il  occupa   plusieurs   charges   importantes 

1.  Il  «p  trouvait  -i    .XUiIri'!  eu  rjualitédi-  j.  Cette  uKgenihléc  xe  liiil  duiia  lalibayr 
lerl^ur  d«'  lhrol..j{ic   île  lahlinve   <!•!    San       ilo  Celaiiova,  en  (inlicc. 

Shirtin,  au  <i*--t>ut  <le  la  ^nerre.  Il  eu  partit  (i.  l'ri)r*'-N-vertial   <li>  la  prise  do  iidascs- 

l«:  i  d^reii'hre  IHOH  et  arriva  <i  Silon  le  H.  iiioii  du  uiniMHti-rc,  dale  du  2*   juin  18!  i. 

aprèf  un  voy.ige  de«  plus  p^-uible*  <|uil  a  Arch.de  Silon,  orif^inal,  K.  X,\ll,   l."}.  On 

raconta  dan*  *e%  niéinoirt-ii.  trouve  dan»  n-lte  même  linxne   un  inven- 

2.  (iutr?    la    KAfde   de  l'aliliaye,  le  l'ère  Uiin-  de  nieuld)-)!,  taliUMu^,  etc.,  dressé  m 
Morrno  avait  au«ii  U  charge  de  ruré  de  «iplenitire  t8i:t). 

8il"«.  1.  .N'ï  le  jour  de  l'.iint  Apnlliniire,  il  fut 

3.  Arch.  du  S'IoM,  m*.  81.  bipli-é    le    '2H,    r«'le  de  fi.iint    J.nipun,    et 

4.  Km  vertu   d  'in  décret   de  Kcrdinanrj       tient   alor»  Ici  noms  de  S.intin»{o  Apoli- 
VII,  du  20  luni  1811.  nar.    In/onni'  tir  inniiii-zu  de  tuiif/rr.) 


^90 


HISTOIRE    DE    L  ABBAYE    DE    SILOS 


dans  los  collèges  do  la  Congrégation.  En  1801,  il  fut  nommé  abbé  de 
Saint-Martin  de  .Madrid,  où  il  resta  encore  à  titre  de  définiteur  après 
ses  quatre  années  de  prélature.  A  l'entrée  des  troupes  de  Napoléon 
dans  Madrid,  il  quitta  la  capitale  et  se  relira  à  Silos.  Nous  avons  dit 
comment  il  sauva  le  monastère  de  Saint-Dominique  pendant  ces  jours 
de  malheurs.  —  Il  gouvernait  cette  abbaye  depuis  un  peu  plus  de  deux 
ans,  lorsque  le  18  septembre  181 G  il  tut  proposé  comme  administrateur 
de  l'église  de  Caracas',  dont  l'archevêque,  Mgr.  Nicolas  CoU  y  Pral. 
était  pour  des  raisons  politiques  rappelé  en  Espagne  par  ordre  de 
Ferdinand  III  -.  Les  lettres  de  présentation  ne  furent  envoyées  à  Rome 
que  le  lo  janvier  de  l'année  1818.  Dans  le  consistoire  du  16  mars 
suivant,  Vie  VII  le  [)réconisa  évoque  in  partibm  de  Canata  ^  et  le  nom- 
ma administrateur  de  Caracas.  En  attendant  l'arrivée  de  ses  bulles,  il 
continua  ses  fonctions  d'abbé  de  Silos,  jusqu'au  chapitre  général  qui 
lui  donna  un  successeur,  le  20  avril  de  celte  môme  armée  1818  ^ 

Les  bulles  [)oiitificales  lui  furent  enfin  remises  le  24  juin,  et  le 
dimanche  19  juillet  il  recevait  dans  l'église  abbatiale  de  Silos  la 
consécration  épiscopale  des  mains  de  l'archevêque  de  Durgos,  assisté 
des  évoques  de  Ségovie  et  d'Osma",  Après  une  visite  à  Canas,  et 
d'autres  retards  indépendants  de  sa  volonté,  le  1*.  Moreno  se  trouvait 
à  Madrid  dans  les  premiers  jours  de  janvier,   prêt  à   se  rendre  au 


1.  Cipiti'e  «lu  Venezuela,  ot  patrie  de 
Bolivar.  Icquil  à  re  iiiuiitpiit  laissait  quel- 
que répit  aux  Espa^^nul^,  avant  de  leur 
enlever  pour  toujour.  leuis  riches  provin- 
ces de  lAniPrique  du  Sud. 

2.  Le  P.  .Moreuo  attribue  liii-mènie  sa 
nomination,  à  laquelle  il  essaya  vaine- 
ment de  se  soustraire,  au  «lue  du  .Munte- 
niar,  président  du  conseil  des  Indes  \mii>j 
bencdiclino  >j  devolo  de  riueslro  .s<inlo),  à 
I).  Ji»-;,-  P.iljlo  Valienle,  pn'sidrut  de  la 
Cdmara  des  ludes,  et  au  confesseur  de 
celui-ci,  le  P.  Antonio  Calonge,  moine  et 
ensuite  abbé  de  Silos.  {Mémorise  Silenses, 
t.  II.  fol.   100  et  103.^ 

.1.  Le  P.  (ianis  écrit  à  tort  dans  sa  Séries 
episropornm  (p.  19  et  166)  :  «  Episcopus  de 
Cauaria  ».  Sur  Canata  ou  Canatha,  voy. 
VKspaTia  sai/rada,  t.  Li,  p  60,  et  Le  Quien, 
Oriens  c/iri.slianus.  t.  Il,  p.  867. 

i.  Pendant  son  quadriennat,  l'abljé  Do- 
mingo .Moreuo  parvint,  à  force  de  démar- 
ches, à  faire  supprimer  la  paroisse  de  San 
Pedro  de  Silos,  cause  de  tant  de  procès  et 


d'ennuis  de  lout'^s  sortes  depuis  le  .XllI'" 
siècle.  —  Eu  1811,  les  querelli'S  devinrent 
si  vives  au  «ujit  des  diuies  dues  à  l'abbaye 
et  exif<ces  |)ar  le  curé  de  San  Pedro,  qu'une 
émeute  terrible  éclata  dans  le  village.  Les 
femmes  elles-mêmes  s'étaient  armées;  de 
tous  côtés  retentissaient  des  cris  de  mort, 
et  les  plus  grands  malheurs  étaient  à 
craindre,  Inrscpi'il  fut  possible  eiifiu  de 
calmer  l'effervescence  populaire.  On  trouve 
dans  les  Mémorise  Silenses  (au  tome  U. 
page  2  et  suivantes),  un  récit  des  plus 
dramatiques  de  ce  famoso  rnolin,  et 
dans  les  archives  les  procès-verbaux 
ofliciels,  dressés  par  ordre  de  la  Junte 
supérieure  de  Burgos.  (Originaux,  B. 
XXXVI,  38.  Pièces  relatives  à  la  sup- 
pression de  San  Pedro,  B.  XXXVI,  40-44, 
de  1807  à  1819). 

5.  Il  nous  a  laissé  lui-même  un  curieux 
récit  de  cette  solennité,  où  l'aftluence  fut 
considérable.  De  mémoire  d'homme,  on  n'a" 
vait  vu  dans  le  diocèse  de  Burgos  une  pa- 
reille fête.  [Memorix  Silenses,  fol.  119-123). 


LES  DERNIERS  ABBES  DE  SILOS 


191 


port  de  Cadix,  lorsque  arriva  à  la  cour  la  nouvelle  du  soulèvement 
des  troupes  expéditionnaires,  avec  lesquelles  il  devait  faire  voile 
vers  la  capitale  du  Venezuela. 

Le  27  juin  il  était  de  retour  dans  son  cher  monastère  de  Silos,  où 
il  séjourna  jusqu'à  la  suppression  des  Ordres  religieux  par  le  nouveau 
gouvernement  constitutionnel.  Il  se  retira  alors  dans  sa  famille. 

Le  21  mars  1825,  il  fut  nommé  à  l'évêché  de  Cadix,  dont  il  cons- 
truisit la  grandiose  cathédrale'  et  où  il  donna  pendant  vingt-huit 
ans  l'exemple  de  toutes  les  vertus  ^  Nous  n'exagérons  rien  en  disant. 
après  bien  d'autres,  que  don  Domingo  de  Silos  Moreno  a  été  le  plus 
saint  évèque  de  l'église  d'Espagne  au  XIX*  siècle.  Il  mourut  le  9  mars 
1853  à  l'âge  de  S'a  ans  \  Sur  son  tombeau  se  lit  la  simple  inscription 
suivante,  qu'il  avait  dictée  lui-même  : 

AQLI   VACE 
FR.AY    DOMINGO  DE  SILOS  MORENO 

1ND1GN0  .MONGE  BENEDICTINO 
V   MAS  INDIGNO  OBISPO    DE   CADIZ. 

IV.  —  Le  P.  Antonio  Calonge  reçut  le  titre  d'abbé  de  Silos  dans  le 
chapitre  général  réuni  en  1818  à  Sahagun.  Les  moines  ayant  dû  se 
disperser  de  nouveau  à  la  suite  de  l'abolition  des  Oidres  religieux 
décrétée  par  les  Cortès  de  1820^,  il  se  retira  dans  l'abbaye  de  Sainl- 


l.Voy.  la  Oescripciun  hialorico-arlistica 
fie  Ui  caledral  de  t'ndiz.  jior  [).  Javier  de 
IJrrutia.  Cadix.  1813.  Doriiing»)  Moreuo  la 
coniacrd  le  28  novembre  1838. 

3.  La  reirip  Isabelle  lui  proposa  dans 
la  fuite  rarchcv/clu-  de  Seville,  mai»  .M^r. 
Moreno  ne  voulut  point  accepter  et  r'-pon- 
dit  À  la  reine  (piil  aimait  trop  aon  égli«c 
pour  t'en  «/parer  jamai*. 

3.  il  eut  la  consolation  de  rendre  le 
dernier  «oupir  enln-  le»  bra»  diin  de 
■4't  confrère»,  Mjfr.  Mo«endo  .Snivado, 
bf  n^dirtin  de  Sainl. Martin  de  (lomponlelle, 
qui  •«  rendait  en  Australie.  —  Nou»  ne 
pouvion*  dam  ce  travail  donner  une  notice 
tant  loit  p<-ii  rompl^-te  mr  la  vie  et  le* 
frurrt9  de  cet  illu«tre  moine  de  Hilor  On 
l»ei)t   coniuller  «iir    «»•»    travaux,    comiof 


évèque  de  Cadiv.  sa  bi(i;,'raphie  et  .son 
è\(>fic  funèbre  dans  la  revue  LaCniz  (tome 
l",  \in\l.  •''<24-.)S;J  •  Noyez  aussi  le  livre 
intitulé  :  Bioijrafia  del  Eicmo  e  lUino  senor 
h.  frtiii  Itoininr/i)  de  Silos  Mnrenn,  nliispn 
f/ite  /'ne  de  ('adiz,  |)ar  Adoifo  de  (Castro; 
Cadix,  18.">H.  I28  papes.  —  Le  Cardinal 
Wiseiiiaii  .1  |>iiblir  en  IH4.">  dan-  la  Revue 
<le  l)ubliii  un  iii.ipiii(i(|iie  article  sur  .Mf{r. 
.Moreno.  <|u'il  avait  vi-iité  |ieii  auparavant 
dan»  un  voyage  en  Kspapne.  {U.  t'r. 
Ilotniiif/o  de  SUon  Moreno,  hishop  nf  l'ndiz, 
"  l)ubliii  llevicw»,  Juin  IHVi,  p.  3S'J  el  suiv.). 
Voy.  au»iii  la  flinijriifia  erleniiiêlica  com- 
pléta I86I1.  et  »on  Oraixoii  fiini'bre  par 
II.  lldrfiin<<o  Infante  y  .Maria»  itiHiiiiié 
plu»  (  ird  {•\l-i\iiv  (le  Ténérilfe  ,  .Madrid, 
IHIi.'i.  avec  un  portrait  du  pri'lat. 


102 


HISTOIRE    DE    L  ABBAYE    DE    SILOS 


Benoît   de  Valladolid  '.    C'est  là   qu'il    mourul    le  28   mai   1822  *. 

Le  P.  Calonge.  originaire  du  diocèse  de  Zamora,  avait  pris  l'iiabit 
monastique  à  Silos  en  l'année  1778.  D'un  caractère  entreprenant  et 
d'une  énergie  peu  commune^  il  se  distingua  surtout  par  les  services 
qu'il  rendit  à  son  pays  pendant  les  guerres  de  l'Indépendance .  La 
Junte  dos  Asturies,  qui  prenait  le  titre  de  Jitnta  soberana,  lui  confia 
en  1808  la  charge  de  directeur  général  des  approvisionnements  mili- 
taires. Son  dévouement  désintéressé  ^  et  l'activité  merveilleuse  qu'il 
déploya  au  milieu  de  circonstances  particulièrement  dilficiles,  lui 
valurent  les  éloges  les  plus  tîatteurs  du  comte  de  La  Homana  et  du 
général  Hlake  \  Ce  dernier  disait  de  lui  en  présence  de  ses  officiers  : 
«  Le  P.  Calonge  a  plus  mérité  du  gouvernement  qu'un  général  qui 
aurait  remporté  une  grande  victoire  ».  Mais  l'humble  fils  de  Saint- 
lienoît  n'ambitionnait  ni  les  honneurs,  ni  les  récompenses,  et  lorsque 
au  mois  de  février  1810,  l'armée  des  Asturies  fut  vaincue  et  dispersée 
par  les  troupes  de  Napoléon,  il  reprit  tranquillement  à  Silos  les  exer- 
cices de  la  vie  monastique'.  Les  livres  de  sa  bibliothèque  particulière 
dont  nous  avons  le  catalogue,  témoignent  d'un  esprit  très  cultivé  et 
d'un  véritable  bibliophile. 

Les  troupes  françaises  commandées  par  le  duc  d'Angouléme  ayant 
mis  fin  au  gouvernement  constitutionnel,  le  premier  acte  de  Ferdi- 
nand VII  fut  d'annuler  tous  les  décrets  portés  depuis  les  Cortès  de 
1820.  Les  ordres  religieux  f)uront  rentrer  une  fois  encore  en  possession 
de  leurs  biens  ",  et  vivre  en  communauté  (1823).  En  attendant  la 
réunion  du  chapitre  général,  qui  devait  avoir  lieu  en  1824,  la  charge 


1.  Le  gouvernement  avait  mis  ce  mo- 
iiaslèrc  à  la  dispositinn  des  bénédictins, 
qui  voudraient  y  finir  leurs  jours.  I^'abbaye 
de  Silos  resta  ju?(|u'en  1823  sous  la  garde 
du  P.  Anselmo  Gatnazo,  qui  avait  le  titre 
de  curé  de  Silos,  et  fut  pins  tard  abbé  de 
Sainl-.Marlin  de  Madrid. 

i.  Arc/i.  de  Silos,  un.  »7.  ad  ann.  1824. 
On  y  trouve  l'inventaire  de  tous  les  objets 
à  l'usage  du  P.  Calonge  au  moment  de  sa 
mort. 

3.  Il  refusa  conslaminent  la  so'de  de 
44.000  léaux  altacliée  à  son  litre.  L'armée 
de:*  Asturies  compo  nait  alors  15  000  hom- 
mes, auxquels  il  dut  louruir  le  vêlement 
et  la  noumlure. 


4.  Mémorise  Silenses,  t.  I,  fol.  114-117. 

i).  Le  P.  .Moreno  nous  apprend  qu'au 
mois  de  mai  1809,  le  P.  Calonge  fut  dépouil- 
lé de  tout  ce  (|u'il  avait  sur  lui  par  une 
bande  de  pillards  de  l'armée  espagnole 
<i  sin  dexarle  mas  que  su  ropa  interior  » 
Jhid.,  fol.  117). 

6.  Décret  de  la  Régence  du  11  juin  1823. 
—  Ordre  royal  du  23  juillet  de  la  n^'-me 
année  réintégrant  les  béuédiclins  dans  la 
pos-e<siou  de  leurs  mouaslères,  biens 
meiihit's  et  iiiinicubles.  [l'orids  des  Archives 
de  ta  C'>n;/ré;i(ttiun  de  ialladolid.  t.  X.XII, 
fol.  .')4t).  —  Autre  ordre  royal  du  25  août 
{Ihld..  f.d.  553).  —  Autre  du  2  septembre 
{Ibid.,  fol.  b66\. 


LES  DERNIERS  ABRES  DE  SILOS 


193 


d'abbé  de  Silos  fut  confiée  au  P.  Fernando  de  Lienzo^  comme  nous 
l'avons  vu  ci-dessus. 

Le  17  mai  1824,  le  chapitre  nomma  à  sa  place  le  P.  Miguel  de  San 
Cristobal,  proies  de  Silos,  qui  avait  déjà  occupé  plusieurs  charges 
importantes  dans  la  Congrégation,  particulièrement  celle  d'abbé  de 
Saint-Martin  de  Madrid  1814-1818).  Il  gouverna  le  monastère  de 
Silos  jusqu'en  1828  et  retourna  peu  après  à  Saint-Martin,  où  il 
mourut  le  o  mai  1834.  Le  P.  Echevarn'a,  qui  le  connut  beaucoup, 
nous  dit  de  lui  qu'il  était  aussi  savant  qu'aimable'.  Il  était  origi- 
naire de  la  ville  de  Cascante  en  Navarre  et  avait  reçu  l'habit 
religieux  en  1783.  —  Le  chapitre  général  de  1828  lui  donna  pour 
successeur  sur  le  siège  abbatial  de  Silos  le  P.  Torcuato  Carbayeda, 
qui  y  avait  fait  profession  en  1782,  et  dont  il  avait  été  prieur  et  trois 
fois  majordome  -.  Après  l'exclaustration,  il  se  retira  dans  une  maison 
du  village  et  y  vécut  jusqu'à  sa  mort  arrivée  en  18o3.  Les  gens  de 
Silos  qui  l'ont  connu  parlent  encore  avec  respect  de  ce  vigoureux 
vieillard,  menant  une  vie  retirée  et  austère  et  portant  sans  aucune 
infirmité  hî  poids  d<'  ses  8o  ans.  11  était  né  à  la  Pola  de  AUande,  dans 
la  principauté  des  Asturies  ^ 

V.  —  liudrirjo  Eckevarria  fut  le  dernier  abbé  de  Saint-Dominique 
de  Silos  '.  Laissons  ce  vénéré  prélat  nous  dire  lui-même  quelque 
chose  de  sa  vie  et  nous  raconter  les  derniers  jours  de  son  monastère 
<  l  la  dispersion  de  sa  communauté  '". 

'<  Je  suis  né,  dit-il,  dans  le  village  de  San  .Millau  de  la  CoguUa, 
dépendance  de  la  célèbre  abbaye  bénédictine  de  ce  nom. 

"  Le  Père  .Mailn-  Vicente  labbé  de  Silos"  me  donna  le  saint  habit  le 
1 1  janvier  180."i,  alors  que  j'avais  1  i  ans  et  8  mois,  et,  le  3  mai  18()(), 
le  Père  l*rédicaleur  Fernando  Licn/.o  me  reçut  à  la  jirofession  reli- 
j^iouso.  Va\  octobre  de  celte  même  année,  je  fus  envoyé  au  collège  de 


1.  Arch.  de  Siloi ,  in«.  33,  p.  31.  —  Le» 
novirc»  fur<-nt  iiombrLMjt  sou»  l'abl»; 
Saiirrislobal.  .Nimi*  avoiix  lir-aiicoup  roiiiiii 
l'uo  d>nlre  eus,  le  v^-nérnlil<-  I'.  Schasti.iii 
F»TH.i(iil«/.  m.irl  cri  iH'Ji,  «iir»'-  di-  l'irii- 
|M>rUril«:  |>'ir<ii»«e  (Je  Sairit-.Marliii  de 
Madriil.  Il  avait  fAil  pioreMioii  en  t82(i  et 
''•(ait  le  'lerniT  «iirvivaiit  (!<■  l'aricifiitie 
cocniiiuiiiiiite  (Jr  Silot. 

2.  Il  fut  «uMi  curé  de  SaDlibafiez  et 
•!••  ('  1.  |>ri<'iir  «lArenn»  pri<-iiri-  (!<• 
d«ii  lie  Moroao  ou  lir  lu  Montana, 


et  prieur  <lii   colli^ffp    iiKJiiastiijuc  lic    Sau 
Vireiite  ildvicdii. 

■{.  Aiifi.  de  Silo.s,  ■•  Infurme  de  liiiipieza 
(Je  «an^rc  ■•. 

l.  Son  vr.ii  iiuiii  ilaiin  li-  sircli;  ("'tait 
l»<>ii  SalvadiT  Maria  |>,aiTa  y  Kclicvurria. 
S'tii  pirre  se  iiniiiinnit  Joitef  Kzurru  y 
ICctKrvarna  et  fa  iinfr  Aii^'i-I.i  de  lirinne.s. 
Il  fut  appeli-  Kddri^ui;  en  rhouiuiir  du 
bienlicureux  Kddrit^ue,  abb<';  de  Silox. 

.1.  Cahier»  de  l'/ibbi^  Krlicvarria  [Arc/i. 
de  SituM,  w».  3.1  cl  81;. 

13 


194  HISTOIRE    DE    l'aBHAYE    DE    SILOS 

San  Andres  d'Espinareda  pour  y  étudier  la  philosophie.  Quant  à  la 
théologie  sacrée,  je  dus  aller  en  suivre  les  cours  au  collège  de  San 
Esteban  de  Rivas  del  Sil,  dans  le  diocèse  d'Orense,  le  reste  de 
l'Espagne,  et  particulièrement  la  ville  de  Salamanque,  étant  à  cette 
époque  occupé  par  les  troupes  françaises.  Au  chapitre  général,  célébré 
en  Tannée  1814  dans  l'insigne  monastère  de  San  Salvador  de  Celanova, 
je  fus  choisi  pour  suivre  les  études  supérieures,  et  en  octobre  de 
l'année  suivante  j'entrai  au  collège  des  stagiaires  [de  la pasantkt). 

«  En  1818,  le  Hévérendissime  abbé  général  me  désigna  pour  la 
soutenance  de  la  première  thèse  de  théologie  scolastique  au  chapitre, 
tenu  comme  autrefois  dans  la  magnifique  abbaye  vere  nullius  de 
Sahagun.  Dans  ce  même  chapitre,  le  délinitoire,  le  général  et  les 
définiteurs  de  la  Congrégation  me  nommèrent  maître  répétiteur  de 
philosophie  [pasante  de  filosof'tà)  au  collège  de  San  Juan  de  Poyo,  au 
diocèse  de  Compostelle.  C'est  là  que  me  surprit  l'exclaustration  de 
l'année  1820,  et  je  restais  dans  le  pays  jusqu'au  rétablissement  de 
l'ancien  état  de  choses  bouleversé  par  la  révolution. 

«  En  octobre  1823,  l'abbé  général  me  donna  la  charge  de  faire  aux 
étudiants,  moines  et  séculiers,  un  cours  de  trois  ans  de  philosophie 
dans  le  collège  de  San  Salvador  de  Lerez  ;  après  quoi,  je  fus  nommé 
régent  du  collège  des  jeunes  m.oxxxQ's,  jmsantes  de  San  Pedro  d'Exlonza. 

«  Le  chapitre  général  de  1828  me  désigna  comme  lecteur  de  théo- 
logie morale  des  moines  de  Saint-Martin  de  Madrid. 

«  En  1832,  le  délinitoire  de  la  Congrégation  me  nomma  abbé  de  ce 
monastère  de  Silos.  Depuis  lors,  j'y  ai  toujours  vécu*,  en  passant  par 
les  cruelles  et  terribles  épreuves,  auxquelles  fut  soumise  cette  contrée 
à  partir  du  mois  d'octobre  1833,  peu  après  la  mort  de  Ferdinand  VII. 
Dès  le  milieu  de  ce  mois,  en  effet,  les  troupes  royalistes  commen- 
cèrent à  afllu(>r  dans  la  sierra  et,  pendant  près  do  huit  ans,  le  pays  fut 
en  proie  à  la  guerre  civile.  11  est  peu  de  chefs  de  quelque  renom,  tant 
du  côté  des  carlistes,  que  de  celui  des  Crislinos^,  qui  n'ait  bataillé 
dans  nos  montagnes  ». 


1.  Le  P.  Rodrigo  Echevarria  écrivait  plus  souvent  entre  eux  sous  le  titre  assez 
ces  lignes  vers  1850.  —  Les  derniers  moi-  plaisant  d'  «  Asperrimus  Pater  ». 
nés  de  Silos  nous  ont  parlé  bien  souvent  2.  On  appelait  Crislinos  les  partisans  du 
de  la  physionomie  austère  et  grave  du  gouvernement  de  la  reine  Christine,  et 
P.  Echevarria.  Aussi  les  jeunes  religieux  Carlislas  ceux  de  l'infant  D.  Carlos,  frère 
du  monastère  avaient-ils  pour  lui  une  de  Ferdinand  Vil.  Le?  sj-nipathies  des  moi- 
crainte  respectueufc.  Ils  le  désignaient  le  nés  de  Silos  n'étaient  pas  pour  les  Cmfinos. 


LES  DERNIERS  ABRES  DE   SILOS 


19o 


Le  P.  Echevarri'a  entre  ensuite  dans  le  détail  de  ces  luttes  fratri- 
cides, et  nous  fait  connaître  les  uns  après  les  autres  la  plupart  des 
officiers  supérieurs  des  doux  partis,  qu'il  dut  héberger  dans  l'abbaye 
et  souvent  même  faire  asseoir  à  sa  propre  table  '.  Ce  récit  d'un 
témoin  oculaire,  si  bien  placé  pour  tout  connaître  est  parfois  d'un 
réel  intérêt  et  sera,  nous  l'espérons,  publié  quelque  jour.  Ce  n'est  pas 
sans  regret  que  nous  avons  dû  renoncer  à  en  traduire  les  passages  les 
plus  curieux  dans  ce  travail. 

Transcrivons  maintenant  ce  que  l'abbé  de  Silos  nous  apprend  de  la 
suppression,  df'finitive  cette  fois,  de  son  monastère  :  «  Au  mois  d'octo- 
bre de  l'année  183.^.  un  décret  du  gouvernement,  dû  aux  instances  de 
D.  Juan  de  Mendizabal.  ministre  des  tinances,  abolit  tous  les  monas- 
tères et  couvents  de  religieux  du  royaume  et  des  possessions  espa- 
gnoles. Ce  décret  fut  d'abord  j)ublié  sans  lassontiment  dos  Cortès  ; 
mais,  dès  l'année  suivante,  elles  lui  donnèrent  leur  approbation  et 
promulguèrent  comme  loi  de  l'Etat  l'abolition  des  vœux  religieux  -. 

«  Le  soir  du  i 9  octobre,  un  envoyé  du  prieur  de  San  Geronimo 
(l'Kspeja  m'apj)rit  «[ue  dans  ce  monastère  on  avait  déjà  reçu  de  la 
ville  d'Aranda  le  décret  de  suppression. 

«  Le  17  novembre,  fête  de  sainte  Certrudo,  nous  chantâmes  tous 
ensemble  la  messe  solennelle,  puis  chacun  sortit  du  monastère  et  la 
communauté  fut  dissoute.  Je  restai  dans  l'abbaye  par  ordre  du 
gouvernement,  pour  signer  comme  abbé  les  inventaires  de  tous  nos 
biens.  Lo  IV  Fiilgencio  i'alomero  fut  autorisé  à  demeurer  avec  moi 
comme  curé  de  Silos  \  et  aussi  à  cause  de  son  titre  de  pharmacien  V 


i .  Voici  quelquei  noni5.  —  Du  parti  de 
la  ffine  :  Le  brigadier  Alhiiin  el  Mnnro  . 
.\znar,  l'eon,  Azpirnz.  Obngoii,  itamirez. 
Cjirlot  Arce,  Menilez-Vigo.  KodriKuez  (Copa 
Hlnnca  ,  enfin  le  céU-bre  Kupailoro.  —  l)ii 
parli  «le  1>.  r^rlox  :  L>x-ruré  Merino 
alom  le  hriga/lier  .Merioo,  Iri'-i  lié  aver 
r.ibh<^  Echcvarrii  .  Halnia^teila,  Goriipz, 
Hi'ilio  Garria.  Zari'ttfKui,  Klio.  (jnnzale/- 
Morrno  et  ■!  autre*  rhof»  inoin*  connu*. 

Le  5  octokrK  1837,  jour  de  In  bataille  de 
ll'tu^rla,  on  (  •  '  ro  fut  vain(|iiiMir,  don 
(.Arlii*  vint  l<.  '    <i  ini-iVit«- d)-  la  liau- 

leiir  '|iii  d'iiniDC  Kilo»  du  cAt/*  de  pefiaco- 
v*.   I,e  P    I    ■  ■■    l'y  visiter  et  li-n- 

tretint  .i'  >  labn    d  un   enr 

bro.  Son  luipreMion  «ur   1  «venir  du  parti 


carliste  fui  tout-â-fait  défavorabie.  L  infant 
1).  Séb.i!»ticii,  pt-n^-rni  en  chef  de  l'armée 
•lu  roi,  dcsceudil  à  1  abbajc  ce  in^ine 
jour,  accompagné  dus  généraux  Gonzalez 
.Moreno  et  Ha!<ilio  (inrcin. 

2.  L'abbé  ajoute  :  ■  On  annigna  aux  re- 
ligieux profù»  une  maigre  peUHion  (elle 
«"•tait  en  effet  de  4  naiix  par  jour  pour 
le»  plun  âgi'"<  ,  pen"«ion  (|u'iN  ne  louchèrent 
jamain  inli>'rnlr-iii('iit,  |>tih  iiu'nie  pendant 
l'eupacc  de  six  mois.  » 

'A.  La  cure  appartenait  a  l'abbé,  ('elui-ci 
en  rhargeait  un  de  n-n  iiiDincH  ipii  prenait 
le  litre  de  vicaire. 

4.  Le  p.  l-'olgrlire  raclirla  au  goiiViTlif- 
nient  la  pharina'ie  dis  inoint-M,  qui  fui 
d  un  faraud  MccourM  pour  soigner  les  blos- 


\ 


19t) 


HISTOIRE    DE    L  ABBAYE    DE    SILOS 


«  Les  biens  meubles  et  immeubles  furent  adj(  G^és  à  la  caisse 
d'amortissement,  appelée  auparavant  du  Crédit  pul)iic.  Les  tableaux 
de  peinture,  qui  ornaient  le  monastère,  et  la  bibliothèque  de  la 
communauté,  lurent  destinés  au  Musée  et  à  la  bibliothèque  qu'on 
devait  ériger  dans  la  capitale  de  la  province  (lîurgos).  On  vendit 
tout  le  reste,  jusiju'aux  ustensiles  de  cuisine.  L'église  abbatiale  se 
trouvant  être  en  même  temps  celle  de  la  paroisse,  tous  les  objets 
destinés  au  culte  furent  respectés. 

«  Chassés  de  leur  monastère,  les  moines  de  Silos  durent  chercher 
ailleurs  un  asile  *,  Les  uns  se  retirèrent  dans  leurs  familles,  d'autres 
chez  des  amis.  Plusieurs  sortirent  de  l'abbaye  sans  môme  savoir  où 
se  diriger  ;  car  le  décret  de  suppression  fut  si  rigoureux,  qu'il  était 
interdit  aux  vieillards  eux-mêmes  et  aux  infirmes  d'attendre  la  mort 
dans  leurs  cellules'  ». 

Le  P.  Lchevarrîa,  qui  nous  donne  tous  ces  détails  et  bien  d'autres 
que  nous  avons  le  regret  de  passer  sous  silence,  vécut  jusqu'au  mois 
d'août  de  Tannée  d8o7  dans  les  vastes  bâtiments  de  l'abbaye,  alors 
presque  déserte  et  que  sa  présence  sauvait  seule  du  pillage  et  de  la 
ruinée  A  celle  date,  il  fut  nommé  évêque  de  Ségovic  par  la  reine 


ses,    alors   très   nombreux   dans  l'abbaye 
Iransforniée  en  hôpital. 

1.  Les  relifricnx  ne  croyaient  pas  que  la 
dispersion  fut  de  longue  durée.  Tous  espé- 
raient pouvoir  rentrer  bientôt  dans  leur 
monastère,  comme  en  1813  et  en  1823. 

2.  La  communauté  de  Silos  se  compo- 
sait alors  des  religieux  suivants.  (Le  cou- 
tinuateur  des  Memoriœ  Silenses  n'a  pas 
menliDuné  ceux  des  profès  de  SaintDo- 
Doini((ue,  f|ui  à  cette  époque  se  trouvaient 
dans  d'autres  abbayes,  ni  les  jeunes  moi- 
nes qui  étudiaient  dans  les  collèges  de 
la  Congrégation  et  dont  les  noms  grossi- 
raient beaucoup  cette  liste).  Moines  pro- 
premenl  dils  :  "  I,  Fr.  Itodrigo  Kchevarria, 
abad.  2,  Fr.  Fernando  Lienzo.  3,  Fr. 
.\tilauo  Puerta.  4,  Fr.  Torcuato  Carbayeda. 
•  I,  Fr.  Isidoro  Diez.  6,  Fr.  Manuel  l'uerta. 
7,  Fr.  Luis  Barrio.  8,  Fr.  Fulgencio  Palo- 
mero.  9,  Vr.  Benito  Gucrrero.  10,  F"r.  Ude- 
fonso  Troncoso.  Il,  Fr.  Beda  Pardo.  12, 
Fr.  Pliicido  Cid.  13,  Fr.  José  Orcos.  14, 
Fr.  Benito  Asencio.  15,  Fr.  José  Valdes. 
IC),  Fr.  Millau  Urnillos.   17,  Fr.    Santiago 


.Mata.  18,  Fr.  Daniaso  Puerta.  19,  Fr. 
Thomas  Sautin.  20,  Fr.  Miguel  de  la  Bâr- 
cena.  21,  Fr.  Francisco  Xavier  Canellas. 
22.  Fr.  .Manuel  Pefia.  23,  Fr.  Juan  Antonio 
C.ollada.  24,  F'r.  Bruno  Diuniugo  Cantero, 
abad  de  lluete.   2.'),  Joacjuin  Dominguez  ». 

Frères  coiivers  :  «  26,  Fr.  Domingo  de  la 
Canal.  27,  Fr.  Fugenio  Barrio  ». 

3.  .\  la  n)ort  du  P.  Fidgcucio  Palomero, 
il  prit  le  titre  de  curé  de  Silos  et  appela 
successivement  auprès  de  lui,  pour  laidcr 
dans  ce  ministère,  trois  anciens  bénédic- 
tins exclaustrés  ;  le  P.  Pedro  Aragon 
(originaire  de  Cafias  et  profès  de  Caniou, 
plus  tard  missi(muaire  en  Australie  et  à 
Ceyiau,)  le  P.  Tom.is  Santin,  profès  de 
Silos,  et  enfin  le  P.  Sisebuto  Blanco, 
moine  de  Saint-Jean  de  Burgos.  {|ui  le 
remplaça  lors(iu'il  fut  nommé  évèque.  Le 
P.  Sisebuto  Blanco  avait  renoncé  à  sa 
cure  depuis  peu,  lorsque  l'abbaye  fut 
repeuplée  en  1880  par  les  bénédictins  de 
Solesmes.  11  est  n)orl  depuis  à  Lernia,  où 
il  était  aumônier  de  las  Claras  ou  reli- 
gieuses franciscaines. 


LES    DERNIERS    ABRÉS    DE    Slt.OS  \91 

Isabelle,  et  préconisé  par  Pie  IX  dans  le  consistoire  du  mois  de 
septembre.  Le  !3  décembre  suivant,  il  recevait  la  consécration  épis- 
copale  des  mains  de  son  meilleur  ami  Mgr.  Yicente  Orcos.  évèquc 
dOsma  et  ancien  religieux  de  l'abbaye  d'Arlanza.  La  cérémonie  eut 
lieu  dans  l'église  de  San  Martin  de  Madrid,  dont  le  curé  était  alors  un 
moine  de  Silos,  le  P.  Tomas  Câmara.  Mgr.  Kchevarrîa  fît  son  entrée 
solennelle  à  Ségovie  le  20  janvier  1858.  Malgré  son  âge  avancé  ',  il 
gouverna  ce  diocèse  pendant  dix-sept  ans,  jusqu'au  jour  de  sa  mort 
qui  arriva  le  21  décembre  187o.  Il  était  alors  âgé  de  8o  ans  -. 

Le  vieil  évèque  n'eut  pas  la  consolation  de  voir  rétabli  son  cher 
monastère  de  Saint-Dominique  de  Silos.  Ce  n'est  qu'au  mois  de 
décembre  1880  que  quelques-uns  des  Bénédictins  de  la  Congrégation 
de  Solesmes.  expulsés  à  leur  tour,  sont  venus  chercher  un  asile  dans 
l'antique  abbaye  fondée  par  Récarède.  L'archevêque  deBurgos.  à  qui 
elle  appartenait',  la  leur  offrit  avec  empressement,  en  même  temps 
qu'un  décret  du  gouvernement  du  roi  Alphonse  XII  les  autorisait  à 
s'y  établir.  Les  Bénédictins  français  ont  pu  restaurer  le  vieux 
monastère  castillan,  préserver  d'une  ruine  imminente  ses  merveilles 
artistiques  et  faire  revivre  dans  cette  lointaine  solitude  les  traditions 
de  leur  ordre.  Il  ne  nous  appartient  pas  de  raconter  ici  les  épisodes 
de  celte  troisième  restauration.  D'autres  le  feront  peut-être  (juelque 
jour,  et  ce  ne  sera  certes  pas  le  chapitre  le  moins  intéressant  de 
l'histoire  de  Santo  Domingo  de  Silos. 

1.  Le  P.  Echevarria  av.iil  alors  61  ans;  2.    Voyez   son    oraison   fun«''bre    par  le 

aussi     narrepta-t-il      l'épiscopat    qu'avec  ch.inoine    de    Ségovie    I).    Isidro    Castelo 

une   extp'-tne  répugnance  et  sur   les  ins-  iSegovia,  1816.) 

tances    réit<';réef   de  .Mgr.  Orcos.  Le  frère  3.    Les    édifices    religieux     mm    encore 

de  ce  dernier,  le  P.  José  Orcos,  était  alors  aliénés    furent    mis   .i    In    disposition    des 

r  ':.      .x  À  Silos.   —  l'n  des  iJeux  évi'Mjues  év('(|ues  en  vertu  de  la  rouveiitioii   si;.'iié(* 

■.lérenl  le  P.  Kchevarrîa  le  jour  de  à  Uouie  k-   2.)    août    IS.l;)    et    à    Midiid  le 

•on  Mcre  était  .Mgr.  Ignacio  .Moreno.  plus  l  avril  IKtIO.  Ct-ttr    mesure   cdiit   malheii- 

Urd  cardinal  et  archevêque  de  Toh-de.  rcusemcnt  bien  tardive. 


T  PARTIE 


MONASTERES  DEPENDAMS  DE  SILOS 

1,   MADRID,  2.   SÉVIELE.  3.   IILETE. 

4.   DLERO.  —  O.  SAN    FRITOS.  —  6.  SAINT-ROMAIN.  

7.    ANIA(;0.     —    (S.    r.LIMARA.    

9.     OCINTANA     DEE     IMDIO.     —     10.      AITRES     MONASTÈRES     ET     !':c.LISES 


AVERTISSEMENT 


Nous  avons  beaucoup  abrégé  les  notices  suivantes  consacrées  aux 
abbayes  et  prieurés  dépendant  de  Saint -Dominique  de  Silos.  On 
pourra  aisément  les  compléter  en  se  reportant  à  la  table  du  Recueil 
des  chartes  de  Silos  et  aux  renvois  spéciaux  sur  chacun  de  ces  monas- 
tères. Dans  le  présent  chapitre,  il  sera  question  tout  d'abord  des 
abbayes,  puis  des  prieurés,  enfin  des  simples  églises  soumises  à  la 
juridiction  des  abbés  de  Saint-Dominique. 


CII.VPITUK  I 


Saint-Martin  de  Madrid 


Les  origines  de  Saint-Martin  sont,  sincjii  uns>i  rccult'-cs,  du  moins 
tout  aussi  obscui'cs  ot  font  aussi  incertaines  (jUf  celles  de  l'abbaye 
(le  Silos.  .\  la  suitr  de  Yepes,  les  historiens  de  la  ville  d(;  Madrid 
nous  disent,  avec  plus  ou  Uïoins  d'assurance,  que  ce  monastère  est 
anléj-ieur  h  l'invasion  musulmane.  Ils  allirment  mémcï  son  exislence, 
comme  monaslùrc  et  paroisse  mozarabes,  pendant  près  de  .'{70  ans, 
c'est-à-dire  depuis  la  chute  du  royaume  des  Wisigoths  jusqu'à  la 
conquête  de  Nî.idrid  par  .Mphonsr!  NI  en  10K.'{'.  (Juebjues  historiens 

I.  Voy.  !<■•  <4iicli)iie»  <>iivra^<-H  niiviinU  :  MaJrnl     Ai'tl'.l',     p.     2J7-2.'tU  ;     (Jiiint.itiii. 

Ia!  p.  y«'p«"«,  ('oronica  yrnerul  de  Ut  ordr/i  (iruiidezin  de  Madrid,  folio  62  ;  J.  AiiLidur 

de  San  Urmlo,  t.  IV,   fol.  374  ;  Gil  (ionzn-  de  loi  Rio*  y  J.  de  la  HniJa,    Hintoriu   de 

ulcz  DiviU,   Teatro  de  I/im  rjrandtzai  île  Madrid  (1860',  l.  I,  p.  102. 


202  msToiHE  DE  l'aubaye  de  SlI-OS 

vont  même  jusqu'à  croire  que  le  prieuré  de  Saint-Martin  fut  soumis 
(lès  le  principe  à  l'abbaye  de  Silos  '. 

Bien  que  dépourvues  de  preuves  directes,  ces  affirmations  ne  sont 
pas  de  simples  hypothèses,  et  les  documenls  des  archives  de  Saint- 
Domini(jue  leur  donnent  un  sérieux  degré  de  probabilité.  Kn  effet, 
une  charte  du  roi  Alphonse  VI,  peu  postérieure  à  la  conquête  de 
Madrid,  sinon  contemporaine  de  cet  événement,  accorde  à  l'abbé  de 
Silos  et  au  prieur  de  Saint-Martin  les  bourgades  de  Valnegral  et  de 
Villanueva  de  Jârama.  Le  roi  de  Castille  avait-il  donné  peu  auparavant 
le  prieuré  à  l'abbaye  de  Silos?  ou  bien  l'union  existait-elle  longtemps 
avant  cette  époque  ?  Nous  penchons  pour  la  première  de  ces  deux 
hypothèses.  Ceux  qui  préfèrent  la  seconde  doivent  tout  au  moins 
convenir  que  depuis  l'invasion  des  Arabes,  le  prieuré  jouissait  de  la 
plus  entière  indépendance  vis-à-vis  des  moines  de  Silos. 

Un  des  documents  les  plus  considérables  pour  l'histoire  de  Madrid 
est  le  privilège,  par  lequel  Alphonse  Yll  dit  1' «  Empereur  »,  permet 
à  don  Jean,  abbé  de  Saint-Dominique,  et  à  don  Sanche,  prieur  de 
Saint-Martin,  de  peupler  le  viiuni  Saticli  Martini^  conformément  au 
fuero  du  bourg  de  Saint-Dominique  ou  de  Sahagun  (18  juillet  H26-. 
Malgré  la  rigueur  apparente  de  ce  fuero,  jugé  de  nos  jours  comme 
fort  peu  libéral  par  quelques  historiens  espagnols  ^  les  habitants  ne 
tardèrent  pas  à  accourir  en  grand  nombre  se  ranger  sous  l'autorité 
des  moines  de  Saint-Martin. 

Un  faubourg  important  se  forma  peu  à  peu  autour  du  prieuré, 
qui  s'élevait  à  l'origine  hors  des  murs  de  Madrid,  à  l'est  de  la  forte- 
resse ou  alcazar.  Dans  la  suite,  il  se  développa  à  tel  point,  que  le 
monastère  finit  par  se  trouver  à  peu  près  au  centre  de  la  ville.  Sa 
paroisse  devint  de  toutes  la  plus  considérable,  et,  lorsque  Madrid 
fut  devenu  la  capitale  du  royaume,  elle  dut  s'entourer  de  plusieurs 
annexes  pour  satisfaire,  avec  une  plus  grande  facilité,  au   service 

spirituel  de  sa  nombreuse  population  '. 

• 

1.  La  tradition  rapporte  que  c'est  dans  Aureliano  Fernandez-Guerra.  El  fuero  île 
l'église  de  Saint-iMartin  ([iie  le  roi  Alplion-  Avilés,  p.  33  et  62.  —  Ajoutons  toutefois 
se  VI  et  ses  guerriers  jurèreut  solennelle-  que  le  privilège  d'Alphonse  Vil  adoucit 
nient,  en  108i,  de  reconquérir  la  cité  de  sur  plusieurs  points  les  dispositions  du 
Tolède,  où,  deux  ans  après,  ils  entraient  fuero  primitif,  accordé  à  Sahagun  en  1085 
en  vainqueurs.  par  son  grand-père  le  roi  Alphonse  VI. 

2.  Recueil  des  chartes  de  Silos,  p.   56.  i.  Les  annexes  ou  succursales  de  Saint- 

3.  Antonio  de  la  Escosura,  Juîc/o  crj'/ico  Martin  furent:  1"  San  l'iiicido,  église 
del  feudalismo  en    Espana,   1856,  p.    27  ;  construite    vers    1620   par   le  P.    Antonio 


SAINT-MARTIN    DE    MADRID 


203 


Nous  ne  pouvons  faire  ici  l'histoire  détaillée  de  ce  monastère. 
D'ailleurs,  les  documents  anciens  et  de  quelque  importance  sont 
rares  ;  les  autres  qui  formaient  les  archives  particulières  de  Saint- 
Martin  se  trouvent  aujourd'hui  à  VArc/iivo  histôrico  nacional  de 
Madrid,  où  ils  ne  forment  rien  moins  qu'une  série  de  soixante-sept 
volumes  in-folio  '. 

Ln  privilège  de  la  reine  Isabelle  la  Catholique  nous  apprend,  sur 
ce  prieuré,  un  fait  qui  n'a  pas  encore  été  signalé  et  qu'il  ne  sera  pas 
sans  intérêt  de  faire  connaître  en  quelques  mots. 

On  sait  qu'en  l'année  li7o  lu  ville  de  Madrid,  fidèle  à  la  cause 
d'Isabelle,  fut  assiégée  par  les  partisans  de  la  Bdtranrja-,  qui  lui 
disputait  le  trône  de  Castille.  Le  prieur  de  Saint-Martin  arma  ses 
vassaux  et  ses  serviteurs,  et  par  ses  efforts,  nous  dit  la  charte  de  1746, 
«  contribua  beaucoup  à  la  garde  de  la  ville  ».  Son  aide  fut  non  moins 
efficace  pour  faire  le  siège  et  s'emparer  de  l'alcazar,  où  commandait 
le  vaillant  marquis  de  Villena,  ennemi  décidé  du  parti  de  la  reine  ^ 
Isabelle  sut  reconnaître  les  importants  services  rendus  à  sa  cause 
par  les  moines  de  Saint-Martin,  et  le  diplôme  octroyé  au  prieur 
le  2;i  août  4  476  en  est  un  précieux  témoignage  *.  Mais  les  vaincus  et 
en  particulier  le  primat  archevêque  de  Tolède,  D.  Alonso  Carrillo, 
ne  pardonnèrent  pas  au  prieur  son  dévouement  ;'i  la  reine,  qui  dut 


P<Te/,  prof/-s  de  Silos  et  à  cetle  époque 
abbé  (le  Sainl-.M.irlin.  Monnslicon  hi.ijia- 
nicum,  fol.  220.  On  y  établit  dans  la  suite 
nii  iiionasltTc  de  b»''n<'-dictinos,  qui  existr 
••ncore.  2"  San  llilffonno,  éKli«e  construite 
ea  i6'i0  par  l'abbé  Hodri^o  de  l'eraita, 
atitr«r  profés  de  Silo».  .1"  San  Mnnos,  ('giiHf 
fondée  ver»  IG.'l.'î  par  un  autre  moine  rie 
Silo«,  le  P.  Fraorisco  de  Valdivia.  —  L'ab- 
baye de  Saint-Martin  po^n^-dail,  en  outre, 
I  hôpital  app'-lé  de  lluena  Uichu,  foudé  par 
•fin  premier  abbé,  le  vénérable  P.  Sébas- 
tian de  Ytllo«lada.  avcr  l'appui  de  don 
yrnor.inro  de  f>»ntrcra4,  prénident  du 
C'>n*eil  de  Cattillc,  et  d'autreu  grands  sei- 
gneur* de  la  cour  de  Philippe  II. 

I.  A  Silos  sont  Conservés  prcsrpie  tous 
les  litres  antérieurs  au  XV»  siècle.  On  y 
garde  eo  outre  un  catalogue  alphatiétiipio 
I:  Miplel  dp*   donuijciits  de*  archives 

i.  .  •■»    d»'     Madrid.     I.e     flerueH     dru 

charleM  dt  Silo»    donne  le   texte   ou   un 


résumé  de.s  premiers.  Les  Archives  de 
Silos  possèdent,  en  outre,  les  actes  de 
visite»  des  abbés  de  Silos  et  bon  nombre 
d'autres  pièces  du  .\VI',  du  XYll»  et  du 
\\  III-  siècle.  {Arch.de  S//o.v,U.  LVI,  13-57.) 
In  document  de  nG'i  (liasse  U.  LVl,  5j) 
uous  donne  un  état  île  l'abbaye  et  de  ses 
annexes  à  celle  date. 

2.  Surnom  de  la  fille  que  la  reine  de 
Castille,  femme  de  Henri  l\',  avait  eue, 
croit-on,  de  son  favori  1>.  iieltran  de  la 
Cueva.  Le  pauvre  roi  lui-mi^uie  l'avait 
reconnue  connue  iilèffilime. 

:{.  Ces  faits  Hont  restés  inconnus  aux 
historiens  de  .Madrid  et  Fernando  del 
Pul(;ar,  le  chroniqueur  olliciel  des  Hois 
Catholiques,  n'en  |iarl(;  pas. 

4.  Le  P.  Itiiiz  p.  (il,  t42,  nous  apprend 
que  cet  intrépide  prieur  était  moine  de 
Silos  et  se  nommait  don  .Martin  Alfoiiiiu 
de  Albear.  —  Cf.  Castro,  .'U.l.  Voy.  daiiH  le 
Itecueil  (p.  494)  la  sentence  du  2  juillet  1459. 


204 


msTomr.  nr.  i,  abbaye  de  silos 


prendre  publiquement  sa  défense  par  une  eédulc  royale  expédiée  de 
Valladolid  le  20  janvier  1481  '. 

Le  monastère  de  Saint-Mailin  de  Madrid  resta  une  simple  dépen- 
dance de  Silos  jusqu'au  4  juillet  1594-,  A  cette  date,  et  après  des 
résistances  dont  nous  avons  déjà  dit  quelques  mots',  une  bulle  de 
(Uément  V^III  *  le  détacba  de  Saint-Dominique  et  l'érigea  en  abbaye 
indépendante.  Les  abbés  de  Silos  y  conservèrent  cependant  des  droits 
et  des  privilèges  considérables  qu'ils  surent  sauvegarder  jusqu'à  la 
suppression  des  ordres  monastiques  ". 


1.  Voy.  le  P.  Huiz.  fol.  142  ;  Castro,  p.  34i. 

2.  Vers  la  lin  du  XV""  siècle,  le  Saint- 
Siège  se  réserva  la  nomination  des  prieurs; 
mais  il  les  choisit  i)arini  les  moines  de 
Silos.  ;^Voy.  le  Recueil,  ]>.  521),  524  et  o2o.) 
En  1511,  Jules  II  annula  cette  réserve. 
[Ibid.,  p.  531.) 

3.  Voy.  ci-dessus,  [>.  162-163. 

4.  Original  de  cette  bulle  avec  sceau 
de  plomb  sur  lacs  de  soie  rouge  et  jaune 
{Arcli.  de  Silos,  B.  LYl,  21).  En  B.  LVi,22, 
se  trouve  une  autre  bulle  de  Clément  Vlll. 
datée  du  même  jour  et  confiant  l'e.xécu- 
tion  do  la  première  au  nonce  Camille 
(^ajétau,  patriarche  d'Alexandrie  et  aux 
évoques  de  Ségovie  et  d'Avila.  (Cf.  Arc/i.  de 
la  Conr/régalion  de  Valladolid,  t.  XI,  loi. 
261,  original  avec  sceau  de  plomb  sur 
cordelette  de  chanvre.) 

5.  Voici  le  sommaire  de  ces  prérogati- 
ves :  1°  Alternative  dv.  la  visite  par  le 
général  de  la  Congrégation  ot  labbé  de 
Silos.  2°  Alternative  dans  la  nomiuation 
de  l'abbé  de  Saint-.Marlin,  qui  pendant  un 
(juatlriennat  devait  être  un  moine  de  Silos, 
et  pendant  l'autre  un  religieux  quelconque 
de  la  Congrégation.  3"  Droit  pour  l'abbaye 
de  Silos  d'avoir  toujours  queli|uis  moines 
à  Saint-Martin.  —  (L'alternative  ((ue  nous 
signalons  existait  aussi  dans  l'abbaye  de 
Mont^errat  de  .Madrid  ou  Moiiscrratico, 
en  faveur  du  grand  monastère  de  .Montsér- 
rat  en  Catalogne.  Bcrgaiiza,  t.  II,  p.  345.) 
Toutefois  la  Congrégation  ou  plutôt  ses 
généraux  ne  supportaient  pas  volontiers 
ces  prérogatives  des  abbés  de  Silos,  aux- 
quels il?  suscitèrent  de  nombreux  ennuis. 
Un  trouve  en  B.  LVI,  56,  un  résumé  en 
8'»  pages  des  procès  intentés  de  1594  à 
1671.  Mais  rien  ne  put  lasser  l'énergique 


résistance  des  moines  de  Silos,  qui  au 
XV111<"  siècle  Unirent  par  triompher  défi- 
nitivement de  toutes  ces  attaques,  dont 
plusieurs  furent  des  plus  vives.  —  Le 
chapitre  général  de  1601  semblait  avoir 
concilié  les  esprits  en  adoptant  les  clauses 
énr.mérées  ci-dessus  et  en  fixant  à  quatre 
le  nombre  des  moines  de  Silos  autorisés 
à  vivre  dans  la  nouvelle  abbaye  (Silos 
cédait  pour  leur  entretien  les  domaines 
de  sou  prieuré  du  Borillo).  Les  actes  des 
chapitres  généraux  disent  à  ce  sujet  : 
«  En  reconocimiento  desta  merced  y 
recompensa  se  lavautaron  todos  los  hijos 
de  Santo  Domingo  de  Silos,  que  por 
numéro  eran  ocho  votos  capitniares  ; 
fueron  a  besar  las  nianos  al  lllmo  carde- 
nal  (don  Fernando  Niûo  de  Guevara, 
archevêque  de  Séville,  président  du  Chapi- 
tre) y  a  nuestro  Ueverendissimo,  y  dieron 
las  gracias  a  la  santa  Congregacion  >- 
{Aclas,  t.  I,  fol.  477).  Ces  clauses  furent 
approuvées  le  22  juin  1601  par  le  nonce 
Dominique  Gynnasi  (/Irc/i.  de  Silos,  origi- 
nal, B.  LVI,  24,  signé  :  I).  archiepiscopits 
Sipontinus,  mtnlius  et  colleclor  generalis 
aposloUcus),  et  le  8  avril  1603  par  un  bref 
de  Clément  Vlll  {Ibid.,  B.  LVI,  25, original) 
<i  Roniii',  apud  Sanctum  Marcum,  sub 
aunulo  Piscatoris»  (Copie  dans  les  archives 
de  la  Congrégation,  t.  XXXVll,  f.  28).  —  En 
1598,  la  Congrégation  avait  voulu  donner 
à  Silos,  comme  compensation  de  la  perte 
de  Saint-Martin,  le  prieuré  de  Nra  S^a  del 
Bueso  "  extra muros  delavilladellurueùa  « 
(bourgade  dont  il  ne  reste  aujourd'hui  que 
des  ruines  et  qui  se  trouvait  à  quatre  lieues 
au  sud  de  Ciudad-Bodrigo,  près  de  la  fron- 
tière du  Portugal).  La  liasse  relative  à  ce 
projet,  qui  n'aboutit  pas,  renferme:  1"  La 


SAl.NT-MARTIN    DE    MADRID 


20o 


Le  premier  abbé  de  Saint-^Iarlin  fut  le  vénérable  Sébastian  de 
Villoslada,  profès  de  Yalvanera  et  un  des  plus  saints  personnages  de 
cette  époque.  Il  mourut  le  7  décembre  lo97.  Peu  après,  on  commença 
pour  sa  béatilicalion  des  démarches,  qui  n'ont  pas  abouti,  nous  dit 
un  auteur  du  XYIIP  siècle,  parce  que  Tordre  bénédictin  avait  déjà 
un  trop  grand  nombre  de  bienheureux  '. 

Aujourd'hui  il  ne  reste  plus  aucune  trace  de  Tabbaye  de  Saint- 
Martin  ;  tout  absolument  a  disparu.  Les  Français  avaient  détruit 
l'église  en  1809;  depuis,  les  libéraux  espagnols  ont  fait  le  reste-. 
Sur  l'emplacement  occupé  autrefois  par  le  plus  ancien  monastère 
de  la  capitale  de  l'Espagne  s'élèvent  maintenant  le  Mont-dc-Piété  et 
quelques  autres  édifices  ^ 


demande  du  prieuré  par  l'abbé  de  Silos:  2° 
La  pmtestatiun  du  prieur  del  Bueso:  3'  La 
décisioQ  du  général  et  du  chapitre  de  la 
Congrégation,  accordant  le  prieuré  à  Silos 

avec  les  signature?  des  capitulants  ;  4°  Le 
consentement    du    monastère   d<l    Bueso 

nouvellement  érigé  en  abbaye  ,  à  la  suite 
de  lélertiuu,  comme  abbé,  de  Diego  de 
Roa,  moine  de  Silos.  Toutefois,  les  reli- 
gieux renouvelèrent  bientôt  leur  opposi- 
tion et  finirent  par  avoir  gain  de  cause. 
Sur  ijuoi  labbaye  de  Silos  redemanda 
avec  plus  d  instance  que  jamais  sou  prieuré 
de  Madrid.  Arch.  de  Silos,  H.  LVl.  2:(  et 
30  bij»:  "  Fond*  dfs  archive-»  de  la  Congré- 
gation de  V.tliadolid  >,  t.  1,  Toi.  HT.  Dans 
uDe  lettre  de  1755  au  P.  Lassanta,  général 
de  la  Congrégation,  le  célèbre  P.  FcijiHP, 
appelle  l'abbaye  di-l  Bueso  •  la  mas  pobrc 
y  estrecba  de  lodas,  que  qunndo  mas  con 
mijrha   angustia  sustenta    très    monges  ■■ 

Arrh.  de  Silo»,  nu.  ."il  .  —  En  IfiGl  '5  mai  . 
une  ordonnance  du  nonce  Charles  Bonelli 
maintint  le«  prérogative*  de  Silon  dans 
l'abbaye  d»-  .Madrid  {Arrh.  de  Sitôt,  B. 
LVl,  30,  r»rii;inal,  «celle.  Deux  ordres  du 
mV-me  vinr«>nt  len  confirmer  le  l'.t  juillet 
t66i  et  l«;  7  mai  it'ATt  originaux.  Ihid.  .'il 
ri  3.*  .  1^  f>ingr>gali<>n  ayant  <itilr-rnj  de« 
lettres  de  Home  contraire»  aux  décisionn 
du  .Nonre,  rc»  lilln-*  fiinrit  retenurH  par 
Uoi*  pro>i«iiint   T>i\i\\>%  de   ((?<>.'>  et    IK12, 


dont   les    .\rchivcs   de   Silos   (B.LVI,    34 
conservent  cucore  les  originaux. 

1.  Voyez  sur  ce  prélat  :  Vidas  de  xaiilos 
de  la  felif/ion  de  San  Kenilo,  par  le  Rnie 
Antonio  de  lleredia,  ItiS.i-itiSfi,  tome  IV, 
p.  383-387  :  Yepes.  Cordnica,  ad.  ann.  942  ; 
Le  P.  Barnuevo,  religieux  de  Yalvanera,  a 
écrit  une  vie  du  vénérable,  mai^  nous  ne 
savons  si  elle  a  été  in)|)rimcc.  Voy.  Anto- 
nio, Bihiiolhera  nova,  t.  I,  p.  103.  —  Sur 
la  bt'atincation,  Aclas  de  la  Conrjref/acion 
de  Valladolid,  I.  III,  fol.    108,  année   1625. 

2.  Sur  raniitnne  église  (fort  peu  an- 
cienne d'ailleurs  on  peut  voir  Anl.  Pon/, 
Viof/e  de  Ksf,ar,a.  t.  V,  p.  199-200  (éd.  de 
1782.  et  Eug.  LIaguno,  Soliclas  de  Arf/ui- 
tec/os  1/  arqiiileclura  deEspnùn.  l.  III,  p. 
lO.'j  cl  lli.  En  1817,  les  moines  bâtirent 
une  église  provisoire.  La  paroisse  actuelle 
de  San  .Martin  est  une  église  assez  médio- 
cre, construite  au  XN'III''  siècle  pour  les 
Clercs-mineur!». 

3.  On  trouvera  dans  le  Itemeil  des 
rhurlex  de  Stlus  nombre  de  |)ièces  relatives 
aux  domaines  de  Saint-Martin.  In  <le  ces 
domaines  toutefois  n  ent  pas  nhiilionné  : 
celui  de  Cobena,  rlan*  le  canton  ou  pnriidu 
d.Mcal.i  i\'-  Ilenare-'V  In  acte  de  l'ilti  nous 
a|ipreiid  <|ue  le-»  moines  du  prieuré  cédè- 
rent ceH  iiropriétés  aux  liabilanls  di?  I.i 
bourgade,  pour  un  cent  annoet  <|efl7(iniara- 
védi".    Aiili.  de  Silns.  C.itningiie  A.  f<il.  40.1 


206  iiisTOiRi':  i)i;  l'audaye  de  silos 


LISTE  DES  ABBES  DE  SAINT-MARTIN  DE  MADRID 

{Ce  catalogue  a  ôlé  rédigé  d'après  les  docutnonls  ofliciels  des 
Archives  de  la  Conyrc(jali()n  de  Sainl-Howtt  de  Valladolid,  le 
Monaslicon  hispanicum.  —  nis.  de  la  Hibliothè(jue  nalionale  de  Paris, 
n^y^l  du  fonds  espagnol,  —  et  de  nombreux  actes  relatiisà  ce  monas- 
tère qui  se  trouvent  aujourd'hui  aux  archives  de  Silos.  Voyez,  pour 
plus  de  détails  sur  quehjues  abbés,  Argaiz,  La  Perla  de  Calalntia, 
p.  397-400.  —  Quant  aux  anciens  prieurs,  on  en  trouvera  la  liste 
dans  le  Recueil  des  chartes  de  Silos). 

Sébastian  de  Villoslada,  profès  de  Valvanera,  lo9o,  renonça  bientôt 
après  à  son  abbaye,  se  relira  dans  un  ermitage  de  Montserral  en 
(Catalogne d'où  IMiilippe  II  le  rappela  à  Madrid,  -|-  le  7  décembre  1")97. 

Gerônimo  Gonzalez,  profès  d'Kspinareda  en  (ialice,  gouverna 
l'abbaye  jusqu'en  1098. 

Bernard ino  de  Nacarra^  Io98-I()0l . 

Placido  de  Tosanios,  profès  de  San  Millau  de  la  ('ogolla.  KiOl- 
1604,  et  1607-1610. 

Pedro  de  Guevara  //  Monroij.,  profès  de  Saint-Dominique  de  Silos, 
1604-1607  et  1610-1613. 

1>ir(io  de  Monro//,  profès  de  Fromesla,  1613-1616,  i*  en  1616. 

Pclaijo  de  San  Benifo,  lo  août  1616-1617 

Antonio  Perez,  profès  de  Silos.  1617-1621  et  1625-1627. 

Antonio  de  Castro,  profès  d'Ona,  1621-1625. 

Rodrigo  de  Peralta,  profès  de  Silos,  1627-1629. 

Gregorio  Parcero,  profès  de  Saint-Martin  de  (lompostelle,  1629- 
1630,  puis  évèque  de  Girone. 

Francisco  de  la  Vega,  1630-1633. 

Francisco  de  Valdiria,  profès  de  Silos,  1633-1637. 

Alonso  de  San  Vitores.  profès  de  San  Juan  de  lUirgos,  1637-1641 
611645-1649. 

Francisco  de  Aranda,  profès  de  Silos,  I6il-1645. 

Anselmo  de  la  Cuesta,  profès  de  Silos,  16i9-1653  et  1()65-1669. 

Francisco  Salvador,  profès  de  San  Millau,  1653,  f  I65i. 

Diego  de  Silva  g  Pachcco^  profès  de  San  Juan  de  IJurgos,  1654- 
1657  et  [(i60-1665,  f  en  1677. 

Bernardo  de  Ontircros,  profès  de  Silos,  1657-1658. 


SAINT-.MAini>     DE    MAUHIl)  207 

Diego  de  Monte,  profès  de  Silos,  16o9-166I. 

Juan  de  la  Riva,  profès  d'Ofia.  1669-1673. 

Juan  de  Castro,  profès  de  Silos,  1673-1677. 

Andres  de  la  Monedn.  profès  de  San  Juan  de  lîurgos,  1677- 
1681,  7  en  I6S7. 

Isidro  de  Cabrera,  profès  de  Silos.  1681-1685,  et  de  1706  au  20 
octobre  1707,  date  de  sa  mort. 

Joseph  Zanartu.  profès  de  Séville.  1685,  renonça  peu  après. 

Dipfjo  de  Fon'ieca.  profès  de  Carrion,  1685-1689. 

Juan  Vilores.  profès  de  Silos,  1689-1693. 

AntoniodeArroi/o.  proïèsde  Saint-Martin  deCompostello,  1693-1697. 

Francisco  Ferez,  profès  de  Silos,  1697,  -J-  le  9  janvier  1701. 

Grerjorio  Ferez.  \)roÏQS  Ae  Silos,  1701  (pendant  3  mois\  puis  de 
1705  au  II  juillet  1706,  date  de  sa  mort. 

Anselnio  dp  la  Fena,  1701-1705. 

Benito  Ramirez.  profès  de  Silos,  1707-1709. 

Jaati  Bajjlista  Lardilo,  profès  de  Madrid,  1709-1713. 

Mfdi hor  Tainon.  profès  de  Silos,  1713-1717  el  1721-1725. 

Morales,  profès  de  Valvanera,  1717.  renonça  peu  après. 

Joseph  Barnitevo,  profès  de  Valvanera,  1717-1721. 

A lonso  Rodriij nez.  1 7 2 .5 . 

Sébastian  de  Verfjara,  profès  de  Silos,  1729  et  1742. 

Juan  de  Sijimcrta,   1733. 

Jnscjih  Ri  II.  17.37. 

Ilerze.  I7U. 

l'hiiido  Corlada.  1719. 

Fnlfjenrio  Ojrda.  1753. 

Vitfnfs  de  In  Santa,  1757  et  1765. 

Ihimimjft  Iharrt'lfi.  1761. 

Iloriuirdo  fîaifnso,  1769. 

(iretjoriu  Bovcis,  177.3. 

lif-nito  Camha.  1777,  et  1793. 

Jnspph  (ioiffiiiPs,  17KI. 

Fldrido    Virrntr.    1  7H5, 

ïnif/o  Mt-ndi/'ta.   \~H'.). 

Raniini  Rm  hfl .   17117. 

l)niiiintfo  Mormo.  IHOl. 

Rernardo  Conrjtiri's.   lK()."i. 


208 


HISTOIRE    DE    L  AKBAYE    DE    SILOS 


CHAPITRE  II 


Saint-Dominique,  plus  tard  Saint-Benoît  de  Séville 


On  pense  que  ce  prieuré  commonra  par  une  chapelle,  élevée  par 
saint  Ferdinand,  roi  de  Castille,  en  Thonneur  de  saint  Dominique  de 
Silos,  pendant  le  siège  de  Séville  en  12i8  '.  Dès  cette  époque,  quehjues 
moines  de  Silos  l'auraient  habité -.  Ce  (|ui  n'est  pas  douteux,  c'est 
([ue,  cinq  ans  plus  tard,  Alphonse  le  Savant^  roi  de  Castille,  permit 
à  D.  Rodrigue  de  Gu/man,  abbé  de  Silos,  d'établir  des  colons  près 
des  murs  de  Séville,  en  dehors  de  la  porte  de  Carmona  (0  juin  1253). 
Quehjues  semaines  auparavant,  il  lui  avait  fait  don  de  riches  propriétés 
situées  à  deux  lieues  environ  de  la  ville  ^  Rodrigue  de  Guzman 
établit,  sans  doute  vers  cette  épo(|ue,  un  monastère  régulier  un  peu 
au-delà  de  la  porte  dite  do  Carmona^  où  il  se  maintint  pendant  près 
de  six  siècles,  sans  (|ue  l'histoire  ait  à  signaler  dans  ses  annales 
aucun  événement  de  quelque  importance  '. 


1.  Les  inventeurs  de  chniniques  du 
XVI*  et  du  XVI l«  siècle  disent  (|ue  le  roi 
Atanagilde  en  fût  le  fondateur  et  qu'en 
l"ann(''e  7lu,  peu  après  l'invasion  des 
Arabes,  cin(|uaiite  moines  y  soulfrirenl  le 
martyre.  C'est  là  nue  pure  cliiniére,  qu'il 
est  inutile  de  discuter. 

2.  Nous  avons  i)arlé  plus  haut  de  la 
dévotion  du  mi  I-'crdinand  envers  saint 
I)oniiui(|u^'  et  des  donations  (|u'ii  fit  à 
l'abbaye  de  Silos. 

:J.  Voy.  le  Recueil,  p.  l'J9-2Ul. 

4.  Voici  pourtant  quelques  détails  iné- 
dits, tirés  du  Monasiicum  hispaniciim  (fol. 
;n8)  :  M...  llasta  cl  afio  de  1300  tubo  este 
monasterio  titulo  de  abadia(!)  y  al  monas- 
terio  se  le  daba  el  nombre  Santa  .Maria... 
Poco  a  poco  se  fue  dismiiniyendo  la  sustan- 
cia  del  monasterio  y  juutanientc  el  tilulo 
de  abadia  y  se  rediixo  à  tilulo  de  [iriorato... 
bajo  la  advocacion  de  Santo  Domingo  de 
Silos  ;  y  en  esta  ocasion  se  mudo  el 
mouasterio  al  siiio   (|ue  despues  se  llanio 


^an  Acasio  y  aora  Santa  Teresa...  Despues, 
liabiendo  perdido  el  nombre  de  monas- 
terio se  la  dio  el  de  eremitorio,  li.ista  el 
aùo  de  l.'in,  en  que  volviciulo  à  reciq)erar 
muclio  de  lo  que  habia  perdido,  se  unio 
;i  la  Congregacion  de  Valladolid  por 
di'sposicion  de  don  Zipriauo  profeso  del 
monasterio  de  Silos,  monge  de  gran  virtud 
y  literatura,  como  consta  de  una  bula  del 
papa  Julio  11  ;  pues  le  nombra  doctor  en 
dereclio,  celoso  de  la  religion,  etc.  Le  di<'> 
el  tilulo  de  prior.  Por  bula  de  Léon  X,  se 
volvii'i  <i  erigir  este  monasterio  eu  abadia 
y  se  unio  à  la  Congregacion.  Luego  que 
los  ciudadanos  de  Sevilla  conocieron  que 
en  el  monasterio  se  guardaba  la  régla  de 
N.  P.  S.  IJenito,  comenzaroa  â  tener  gran 
devociou  al  monasterio  y  le  favorecieron 
con  quantiosas  liraosuas.  Quien  mas  se 
esmen'i  en  esto  fue  la  senora  doua  Leonor 
de  Figueroa,  marquesa  de  Tarifa,  bija  ilcl 
manpies  de  Zara,  primer  duque  de  Arcos  ; 
pues  le  doto  en  80,000  ducados   de  juro, 


SAlM-DOMl.MglE  ET  SAINT-BENOIT  DE  SÉVILLE 


209 


Jusqu'en  loi 3,  il  resta  soumis  aux  abbés  de  Saint-Dominique  de 
Silos.  A  cette  date.  Luis  Mendez,  à  la  demande  du  prieur  D.  Gipriano, 
consentit  à  le  céder  à  la  Congrégation  de  Saint-Benoît  de  Yalladolid. 
qui  se  hâta  de  l'ériger  en  abbaye.  Le  chapitre  général  espérait  qu'elle 
deviendrait  bientôt  une  des  plus  tlorissantes  de  la  Congrégation,  en 
raison  des  trésors  que  la  découverte  des  Indes  occidentales  entassait 
alors  à  Séville  et  dont  une  bonne  part  était  employée  en  fondations 
pieuses.  Ce  fut  précisément  le  contraire  qui  arriva,  et  San  lienito  de 
Séville  titre  donné  dès  lors  à  la  nouvelle  abbaye)  devint  et  demeura 
jusqu'à  la  fin  un  des  monastères  bénédictins  les  plus  pauvres  de  la 
Péninsule'.  Il  avait  toutefois  une  fort  belle  bibliothèque,  et  c'est  là 
que.  vers  le  milieu  du  XYIl*^  siècle,  le  célèbre  Nicolas  Antonio  écrivit 
sa  Bibliotlieca  Hispana,  ouvrage  d'une  érudition  sui'prenante  et  qu'on 
ne  saurait  trop  louer  '. 

L'abbaye  de  San  Benito  fut  ruinée  en  1810  par  les  troupes  de 
Napcdéon  Reconstruite  cinq  ans  i)lus  tard,  elle  subit  le  sort  commun 
et  fut  supprimée  définitivement  en  18.'{o.  Depuis  quebjues  années, 
des  religieuses  françaises,  les  admirables  Petites-Sœurs  des  pauvres, 
l'ont  transformée  en  asile  pour  les  vieillards  sans  abri.  Le  vaste 
enclos  (les  moines  est  devenu  un  magnili(|ue  bos(juel  d'orangers, 
dont  les  fruit-;  forment  lo  ()rincipal  revenu  de  riiosjiice  ^ 


de  bazienda,  plata  y  oriiiamcnto?,  cou 
condicioD  que  a  la  nueva  Iglesin  que  se 
hazia  se  la  dièse  cl  tituln  <le  San  lienito,  y 
que  se  la  scfial.i^c  pira  su  ^epullura  la 
capilla  mayor.  Por  ultim».  dejo  al  niooas- 
tcrio  p')r  heredero  de  lodos  «us  bicniM 
lihrc«.  El  ernpcradur  lii/.i'>  iiierced  a  este 
mona«(rrio  de  IH  paxa*  de  agua,  que  para 
Sevilla  fue  hazer  al  iiiunai>terio  un  grau 
bcorficio  ». 

t.  Le  I».  Ruiz  fol.  160  verso  dil  pl.ii- 
■«inment  à  re  pro(H>s  :  ••  Il  eu  fut  de  l'i 
niai<«oo  de  S<'-vil|r-  romnic  de  ces  hidalg(i!4 
qui  n'ont  ri>ii  a  *i-  in<ttrc  sous  la  dent,  et 
qui  font  tonner  bien  haut  leur  titre  de 
don,  dan*  I  eupoir  ilatlirtr  à  eux  les 
faveur*  de  U  fortune  ;  mais  rel|e-ci, 
d'ordiiMire,  se  rit  de  leur  siinplicit<^  • 
—  Sur  l'i'lflt  pr<<  »iir<'  pol>r</i  y  inis'Tii, 
de  retl«'  aMiayi-  p*  ndant  la  kitoikIc  in<jitié 
du  XVII*  siiTle.  <in  trouve  une  lettre  très 
curieuse    du   cardinal   d'Aguirrc    dans    le 


XIX"  volume  (p.  9!l)  des  Archives  de  la 
Congn^gation  de  Yalladolid. 

2.  Antonio  vt'-ciit  loiif^temps  avec  les 
héut'diclins  et  était  particulit  renient  lié 
avec  l'abbé  de  San  Benito,  le  P.  Benito  de 
la  Strna,  doyen  de  Théojojjic  à  l'université 
de  Sal.ini.iiii|ue,  et  lui-niénic  lioninic  de 
grand  savoir.  Voy.  la  Censura  de  liislorias 
l'ahiilijHas,  publiée  par  Mayaiis  y  Siscar, 
().  II.  et  l'Histoire  de  la  Liltcrnture  espa- 
ijnole  de  Tiknor,  traduite  et  annol<'-e  par 
M.  .Ma;:nabal,  t.  I.  p.  221. 

.1.  Ce  sont  les  virill/irds  eux-niéuics  qui 
rultivent  le  jardin,  taillmt  li-*  arbres  cl 
font  la  lueilletle  des  oranges.  —  Kn  visitant 
l'hospiec,  en  ISHTi,  nous  avoii'*  l'té  vivement 
ému  df  voir  ces  lioninie<<,  dunl  plusieurs 
ont  rn<-né  une  r-xislencc  des  plus  aventu- 
reuses et  ont  même  été  de  redoutables 
bafidit«,  obéir  avee  une  étonnante  docilité 
et  un  rcspeelueux  empressement  à  la 
\u'ix  de  leurs  fiermanHa». 


li 


210  HISTOIRE  DE  l'abbaye  de  silos 


LISTE    DES    ABBÉS    DE    SALNT-BENOÎT     DE    SÉVILLE 

(D'après  le  Monaslicnn  hispanicuni,  au  folio  378,  pour  les  années 
Io20-irj2l,  et  d'après  les  Archives  de  la  Contjréqahon  de  Valladolid^ 
plus  parliculièremenl  pour  les  années  1725-180o). 

D.  Cij)riano^  d'abord  prieur,  puis  1"  abbé,  reslauralour  du  monas- 
tère, de  1517  à  1520. 

Jiinu  de  Galhirt'td^  en  lo20. 

liernardo  de  Harcelona,  en  l.-)24,  (Son  successeur,  dont  le  nom  nous 
est  inconnu,  s'étant  dispensé  d'aller  au  chapitre  général  de  1528,  lut 
déposé  et  châtié.) 

Gregono  de  A/varado,  jusqu'en  1538. 

Joff/e  Manri(/ue^  jusqu'en  1550,  puis  en  1565. 

Mant  io  IW/o,  jusqu'en  1556,  puis  en  1559. 

Alonso  de  Zarrilla^  en  1562. 

Diffjo  de  Mii'fuida^  jusqu'en  1568. 

Pedro  de  M/randa,  jusqu'en  1571. 

Francisco  Ivahez,  jusqu'en  1574. 

Diego  de  Gî<wW?«;*,  jusqu'en  1577. 

Jaan  Baca,  jusqu'en  1580. 

Mauro  de  Bera,  jusqu'en  1586. 

Juan  (ou  Sébastian)  de  la  Encina,  jusqu'en  1592. 

Jaan  de  Olvean,  jusqu'en  1597. 

Jerônimo  Marton,  jusqu'en  1601. 

Placido  Pacheco  de  Bicera,  en  1604. 

Bernardo  Jaen  de  Ocampo,  en  HîOl.  (A  c(>lle  même  date,  d'après 
les  «  Actas  »  :  Greçjorio  Lazcano.) 

Placido  Pacheco  Portocarrevo,  en  1610  et  1617. 

Leandro  de  Granada^  en  1613. 

Bernardo  Me.ria  (d'après  les  Arciiivcs  de  la  Congrégation  :  Ilrrnando 
Mexia),  en  1615. 

Benifo  Perez,  en  1621. 

Alonso  de  Léon,  en  1623. 

Greçjorio  Félix  de  Gibaja^  en  1625. 

Alonso  (Archives  :  Lorenzo)  Bantirez^  en  1629. 

Jaan  de  Boslinza^  en  1633  et  en  1641. 

Diego  Ponce  de  Léon,  en  1637  (démissionna). 


SAIM-DOMIMQlt:    ET    SAIM-BENOll     DE    SlivlLLli  211 

Anffres  de  Vella  'd'après  les  Actas^ .  en  1637. 

Francisco  de  la  Sema,  en  1638  et  en  16io. 

Benilo  de  la  Sema,  1649  et  1661. 

Gregorio  de  Quintana  Dueùas,  en[16o3. 

Pedro  de  Bemui.  en  1647,  1657  et  1673. 

Leandro  de  Saavedra.  en  166o  (f  1666\ 

Aloiiso  de  Nei/ra.  en  1666. 

Jaan  de  Ahamora.  en  1669  et  en  1685   démissionna]. 

Joseph  de  Zeharlu,  en  1677  et  en  1701. 

Benito  de  Loyola,  en  1681  (démissionna). 

Benito  de  Castro,  en  1682.  de  1689  à  1697  et  en  1713. 

Anselmo  de  la  Torre,  en  1685. 

Joseph  Arteatja,  1689  ^démissionna). 

Bernardo  Garcia,  de  1697  à  1705  et  en  1709.  (Les  Archives  delà 
Congrégation  ne  font  pas  mention  d'un  abbé  de  1705  à  1709,  mais 
d'un  présidente  nommé  Joseph  de  Bost/ue). 

Martin  de  Bar  meta,  en  1717. 

Francisco  Garcia,  en  1721  (d'après  les  Archices,  en  1717). 

Juan  de  Canas,  en  1721. 

Alonso  Sofflo.  en  1725. 

Jua/t  A  vella  no.  en  1729- 

Isidoro  de  la  Nece,  en  173.'{. 

honiintp/  Quesada.  en  1737. 

Juan  Plazer,  en  IT'U.  1719  el  1757. 

Alonso  lluerranos,  en  1745  et  en  1753. 

Placido  Caslancda,  en  1761  . 

Benito  Monxe,  en  1765. 

Placido  Gonzalez,  on  1769. 

Leandru  Garcia^  en  1773. 

Joseph  Saavedra,  en  1777.  <•!  iri   I7Î)3. 

Bernardn  Trurilln.  en  1781. 

lldrfonso  Marchante,  en  !78.'». 

Gahriel  hiipnn.s,  en  1789. 

Pedro  Fernandez,  en  1797. 

()diin  Hiidritiufz.  en  1801. 

AffUslin  ijnesaila,  en  I80.i. 


212 


mSTOlHIi    DE    L  ABHAVli    Dli    SILOS 


ciiAinruK  m 


Saint-Benoît  de  Huete 


Le  monastère  de  Sainl-lîenoit  ou  San  HtMiilo  de  Huele,  situé  dans  la 
ville  de  ce  nom,  entre  Madrid  et  (Àienca,  fut  d'abord  habité  par  des 
religieuses  Hénédictines.  Nous  ignorons  la  date  de  sa  fondation  ;  mais 
elle  doit  i-emonter  assez  loin,  puis(iue  une  charte  d'Alphonse  XI 
de  Castille,  datée  de  1,'}.'^0,  nous  apprend  que  le  roi  Alphonse  le 
Savant  confirma  ses  privilèges  vers  le  milieu  du  XIII"  siècle '. 

Quoiqu'il  en  soit,  par  une  bulle  de  lioniface  VIII.  dont  nous  avons 
encore  l'original  et  dont  nous  publions  ailleurs  le  texte,  la  prieure  el 
sa  communauté  furent,  sur  leurs  instances,  soumises  à  l'autorité  el  à 
la  visite  des  abbés  de  Silos  (12  août  1297)  ^  Les  Bénédictines  demeu- 
rèrent sous  cette  nouvelle  juridiction  jusqu'à  la  seconde  moitié  du 
XV  siècle.  A  la  suite  de  quelques  malheurs,  que  nous  ne  connaissons 
pas  autrement ',  elles  abandonnèrent  le  prieuré  et  se  retirèrent  dans 
la  ville  épiscopale  de  Cuenca\ 

D.  Francisco  de  la  Torre  Sandino,  abbé  de  Silos,  y  plaça  alors  des 
religieux  de  son  monastère,  et  lit  a[)prouver  l'érection  du  nouveau 
prieuré  par  une  bulle  de  Paul  II  datée  du  13  février  14()8.  Les  choses 
restèrent  en  cet  étal  pendant  un  demi-siècle. 

En  \l)2()  le  prieuré  fut  sur  le  point  d'être  enlevé  à  l'abbaye  de  Silos. 
L'abbesse  des  religieuses  Franciscaines  de  Iluete  le  tiouvait  à  sa 
convenance.  Son  monastère,  dit  de  la  Misericordia,  très  insuHisant  et 


1.  Hecueil  des  chartes  de  Silos,  p.  400. 

2.  Keriifif.  p.  .TOI.  —  Silos  possédait,  à 
douze  kilomètres  de  Huete,  le  village 
d'Alcazar.  Voy.  le  Recueil,  p.  82,  note  1. 
Ajoutons  ici,  pour  compléter  cette  note, 
(|ue  le  monastère  fondé  par  Silos  à  Alca- 
zar  fut  vraisemblablement  ruiné  en  1112, 
pendant  le  terrible  sièffc  que  le  roi  de 
Maroc  (il  subira  cette  époque  à  la  ville  de 
Huete. 

;i.  <■  Propter  varios  sinislro?  evenfus  », 


dit  la  bulle  de  Paul  II  du  13  février  1568. 
Voy.  le  Hecueil,  p.  ."iOl-SOS. 

4.  Dans  le  monastère  de  San  Pedro 
'<  fundado,  nous  dit  Castro  (p.  :io8),  por 
don  Nuno  Alvarez,  canônigo  y  chantre  de 
la  iglesia  de  Ciienca,  varou  de  scfialada 
virlud  y  muy  limosnero,  como  dizen 
.Marieta  en  su  Santoral,  el  Padre  Kscudero 
de  la  Compania  en  la  vida  de  San  Juiian, 
segundo  obispo  de  Cuenca,  y  la  Historia 
de  Cuenca.  » 


SAINT-BENOIT    DE    HLETE 


213 


mal  bâti,  souiïrait  du  voisinage  de  San  Renito,  où  les  quatre  ou  cinq 
moines  qui  Ihabitaient  à  cette  époque  étaient  en  eiïet  fort  au  large. 
L'atTaire.  habilement  menée  par  deux  notables  habitants  de  la  ville, 
doiia  Ana  de  la  Cerda  et  don  Diego  de  Mendoza  Patiiio,  était  sur  le 
point  d'aboutir,  lorsque  l'abbé  de  Silos  s'opposa  résolument  à  cette 
tentative  et  lit  valoir  ses  droits.  Une  enquête  faite  à  la  demande  de 
Juan  Destella,  prieur  de  lluete,  eut  bien  vite  remis  les  choses  en  place. 
L'abbesse,  convaincue  de  s'être  mêlée  plus  que  de  raison  à  cette 
intrigue,  fut  déposée  de  sa  dignité  par  le  provincial  de  son  ordre'. 

En  1529.  le  monastère,  qui  avait  reçu  peu  auparavant  la  promesse 
dune  rente  annuelle  de  mille  ducats  -,  fut  érigé  en  abbaye  par  le  pape 
Clément  VII,  à  la  demande  du  chapitre  général  de  la  Congrégation,  et 
déclaré  indépendant  de  Saint-Dominique  de  Silos  ^  Les  moines  de 
Silos  ne  renoncèrent  pas  sans  quelque  [»eine  à  leur  prieuré.  Ils 
finirent  pourtant  par  se  résigner  à  l'honneur  assez  onéreux  qu'on 


1.  L'original  de  l'enquête,  qui  fut  con- 
duite par  le  ré%ércnd  seipueur  fr.  Fran- 
cisco de  ileban.  juge  apostolique  conser- 
vateur de*  ordres  de  Saint- François  et  de 
de  Sainl-Bf-noit.  se  trouve  encore  aux 
Archives  de  Silos    A.  XXXIV,  8  . 

2.  Celte  promesse  venait  d'un  riclie 
hibitanl  de  Huete,  nommé  Pedro  l'atiijo. 
Il  avait  déjà  fait  rebâtir  et  décorer  l'édi- 
fice à  «es  Trais  et  s'était  engagé  à  di>ter  le 
monastère  d'une  rente  snllisaute  pour 
huit  ou  dix  iiioioes.  La  ville,  de  son  côté, 
avait  accordé  au  inonastiTe  une  prise 
d'eau  itn  caîion  de  hu'flre  de  afjiia  sur  la 
fontaine  publique.  Lue  rédule  de  Charle'»- 
Quiot,  datée  de  Vitoria,  le  4  mars  i.'i22  et 
rigné  :  Ei  condetta'Ae  iJon  Inigo  F'ernan- 
dez  de  Vcla«cu  ,  autorina  et  roulirin.i  c<lle 
doualion  [Arch.  de  Silon,  A,  .\.\X!V,  l, 
origiottl  avec  le  nn-nii  riiy;il  |il,i(|ii/'  .  Voici 
le  leitc  de  la  pétition  adrcs'cc  n  ci-tte 
occasion  au  conseil  de  la  ville  par  le 
prieur  de  llii«t»'.  I!  est  extrait  de  la  cédule 
d<-  Charles  tjuinl  : 

•  Nobles  ftcfiores. 

•  Krey  Alonso  de  Sanlo  Domingo,  prior 
de  Kan  Kenilo  de«ta  ribdad,  pare<co 
•Ole  V.  M.  e  digo  (|ue  bien  «abcn  rommo 
esta  casa  se  a  fnpji>rado  «•  mejora  en  cl 
cuito  divino  y  en  los  cdcfli^ioi  e  se  cspcra 


ser  una  de  las  casas  principales  de?ta 
çibdad  con  el  fabor  de  Dios,  e  cou  la 
voluntad  e  obra  quel  seùor  Pedro  Patino 
liene  para  rehedeficar,  niojorar  e  dollar, 
lo  quai  sera  causa  que  aya  mas  copia  de 
religiosos  de  que  Dios  nuestro  seûor  sera 
scrvido,  y  esta  cibdad  onrada  e  aprobe- 
chada  e  servida.  E  vuestras  merçedes  es 
razon  que  den  fabor  e  ayuda,  para  que 
la  dicha  casa  se  niejore  e  ennoblesca.  E 
por  esto,  les  suplico  tcngan  por  bien  de 
hazer  merçed  a  la  dicha  casa  del  agua 
que  fueren  servidos  para  servicio  de  los 
ministros  e  religio;»o:»,  que  cstoviercn  en 
la  dicha  cassa  ;  pues  c|ue  en  licnpos  pasa- 
dos  les  fue  dada  agua  y  cstan  bibos  los 
hedeficios  por  dondc  venia  cl  agua  a  la 
dicha  cassa.  A  fiiics  vncslras  merçedes 
no  son  ni»nos  dcvotos  rpie  los  pasados, 
tcngan  ]}nr  bien  de  lia/er  nwricdes  dd 
agua  t|ue  fncreii  siTvidos  ;  deinas  qiin  para 
serviçio  de  Dios,  bis  religiosos  que  m  esta 
dicha  estuvicreinos,  scremos  prr|icluos  ca- 
pellanes  e  oradores  de  vueslras  mer<;edes. 
—  Kl,  l'BioK  i»K  Sam  Hknito.  •>  —  Suivent  les 
nclrs  de  délibératinii  et  la  concession  du 
conseil  de  la  ville. 

3.  Le  monastère  reprit  alors  le  nom  de 
San  iietiito,  ipii  avait  dis|iaru  pendant  le 
XIN'*  et  le  .\V»»iér|e  pour  faire  place  à  relui 
de  San  Juliaii.  .Notons  toutefois  que  la  bulle 
de  (468  lui  conserve  son  titre  primiliL 


2U 


II1ST(UUK    I)K    L  AlinVVK    UK    SII.O^ 


leur  imposait,  à  la  condition  et  sous  la  réserve  que  la  visite  régulière 
(le  la  nouvelle  abbaye  serait  faite  allernaltivement  par  Tabbé  de 
Silos  et  le  général  de  la  (congrégation  '.  Mais  cette  indépendance  ne 
dura  pas  longtemps.  La  rente  assignée  ne  fut  pas  servie,  et  le 
monastère,  tout  en  gardant  son  titre  d'abbaye,  revint  cà  la  juritlic- 
tion  exclusive  des  abbés  de  Silos  (22  mai  looG)^  Ses  abbés  lurent 
dès  lors  choisis  par  l'abbé  de  Silos  et  son  conseil  ■'. 

Depuis  cette  époque  jusqu'à  la  suppression  des  ordres  religieux, 
nous  ne  trouvons  aucun  fait  saillant  à  signaler.  Dans  les  dcinières 
années  de  son  existence,  l'abbaye  ne  comptait  plus  (jue  trois  ou  quatre 
moines.  Les  bâtiments  de  San  Henito  appartiennent  aujourd'hui  à 
quebjues  habitants  de  la  ville,  et  l'église  est,  croyons-nous,  transfor- 
mée en  magasin  à  fourrage. 


CnAPITREIV 


Sainte-Marie  de  Duero 


Ce  monastère,  situé  sur  la  rive  droite  du  Duero  à  deux  kilomètres 
en  amont  de  la  petile  ville  de  J'udela,  était  sans  habitant,  lorsque  le 
roi  de  (iastillc,  Sanche   le  Fort,  en  lil  donation  à  saint  Dominique, 


1.  L'aclcori;ïinalde  la  cession  (le  San  Bcni- 
tode  lliicle  se  trouve  aux  archives  de  Silos 
(A.  XXXIV,  9).  11  est  daté  du  2'.  mars  1529. 

2.  L'acte  de  rétrocession  est  perdu  ; 
mais  le  nis  18  (fol.  88-89'  des  archives  do 
Silos  en  donne  uu  résumé.  11  était  dati!'  de 
labbaye  de  Saiut-Benolt  de  Valladolid  et 
émauait  du  président  et  des  définileiirs  du 
chapitre  général.  L'exécution  immédiaie 
en  était  ordonnée  sous  peine  d'excommu- 
nicatioD  majeure. 


3.  Il  serait  facile  d'en  former  la  liste, 
d'après  les  Lihros  de  Concejos  des  archives 
de  Silos.  Voici  ceux  que  nous  font  con- 
naître les  .\ctes  des  chapitres  généraux  de 
la  Congrégation  :  Isidro  de  Toro,  de  1541  à 
15'ii;  —  Andres  Salndo,  de  1344  à  1547; 
—  llodrigo  de  Quinlana,  de  1547  à  1550;  — 
Joaii  Vaca,  en  1350  (le  12  juillet  il  renonce 
à  son  alibaye  et  en  1556  devient  abbé  de 
Sahagun)  ;  —  Antonio  de  San  Zebrian,  de 
1550  à  1556. 


SAI.NTE-MARIE    DE    DUERÔ 


21 


abbé  de  Silos,  le  16  avril  1067.  Quand  avail-il  été  fondé,  et  quelle  avait 
été  son  histoire  jusqu'alors  ?  Il  nous  a  été  impossible  de  le  savoir'. 

Le  monastère  avait  dû  être  de  quelque  importance,  car  le  roi  céda 
en  même  temps  à  labbé  Dominique  tous  ses  domaines,  qui  compre- 
naient des  doyennés,  des  bourgades  et  de  riches  domaines.  D.  Sanche 
renonce  aussi,  en  faveur  de  labbé  de  Silos,  à  tous  les  droits  royaux 
dont  il  jouissait  sur  son  territoire.  Les  formules  de  la  charte  de 
donation,  et  surtout  les  imprécations  qui  la  terminent,  sont  fort 
curieuses.  Elles  caractérisent  bien  cette  époque  de  foi  robuste,  mais 
de  mœurs  passablement  barbares  -. 

Une  note,  tracée  en  caractères  wisigothiques  sur  un  manuscrit  de 
Silos  du  XP  siècle,  nous  apprend  que  «  l'année  de  l'incarnation  du 
Seigneur  1088,  sous  le  règne  du  roi  Alphonse  et  le  gouvernement  de 
Fortunius  abbé  (de  Silos',  l'église  construite  sur  les  rives  du  Duero 
en  l'honneur  de  Marie,  mère  de  Dieu,  fut  consacrée  par  don  Bernard 
archevêque  de  Tolède  \  »  Cette  petite  église  romane,  qui  rappelait 
de  si  intéressants  souvenirs,  fut  démolie  en  1747,  prescjue  en  même 
temps  que  la  belle  basilique  de  Silos.  A  cette  date,  nous  dit  un  témoin 
oculaire  *.  on  voyait  encore  sur  les  murs  les  croix  de  sa  consécration. 

En  1116,  le  roi  Alphonse  VII,  se  trouvant  à  Villabanez,  ajouta  à  la 
donation  de  Sanche  le  Fort  la  bourgade  d'Albura,  située  en  face  du 
monastère  de  l'autre  côté  du  Duero '.  Le  privilège  porte  entre  autres 
signatures  celles  de  Hernard,  archevè(jue  de  Tolède,  et  du  célèbre 


1.  Le  P.  Juan  de  Ca<>lro,  à  la  suite  du 
P.  Huiz,  confond  ce  nionaslére  avec  celui 
que  Raœire  II.  roi  de  Léon,  fonda  en  9.'{9, 
en  souvenir  de  la  balai!!)-  de  Sinianca».  I! 
faut  «oir  dans  ce  dernier  Santa  Maria 
d'Ania^o.  autre  prieuré  de  Siloa,  dont 
nou«  parlerons  bientôt. 

2.  hrrueil.  p.  16.  —  On  peut  lire  ?ur  ce 
Heare  d'analh'-mes,  dont  l'usage  devint 
alors  un  v<^riUbl<-  abus,  le  MnnueliUlti/ilo- 
malique  de  )l.  (jiry,  IH'Ji,  p.  502  et  suiv. 

3.  ■  Anno  ab  incarnatione  Doniini  uiillc- 
simo  d.  rxcviii«  linrz  :  niil|e«imo  i.xxxviii), 
régnante  rege  Adcfon»o,  a  domino  U.,  To- 
l'rLano  archirptico{>o,  e»t  dcdiraln  erclenia 
posita  miper  ripant  de  Dorio  in  honore  Dei 
genilrifn  Mari'-.  r«grntc  abba  Kortunio, 
era  t  ctxv  -  Mao  iorrit  de*  l-!lyino!ogii-ii  de 
saint  Isidore  de  Héville,  écrit  en  t072  et 
conservé  aujourd'hui  â  la  liibliolbi'-que  na- 


tionale de  Pari?,  \ouv.  acq.  lai.  2169,  fol. 
37;.  Celte  riut<;  doit  doit  l'Ire  antérieure  ;i 
l'année  1  HO,  date  de  la  dédicace  de  rEf,'lise 
de  San  Frulo»,  dout  il  n'est  pas  ici  fait 
iiienlion. 

4.  Le  savant  P.  Ibarn-la,  (pii  ajoute: 
'•  Se  conien/n  <i  fabrirar  la  uneva  ij<!csi,i 
■t  cien  pa.sos  de  <ii)<tancia  à  la  plaf.'a 
scptentiional,  en  sitio  algo  supcrior  de  !a 
ariliKua  »  lAirh.  de  Silos,  m»  116.  fol.  26). 
Otle  nouvelle  égline,  «riivrc  du  P.  Juan 
Asconso,  fnre  convers  de  Saint-Hf'noll  de 
Valladolid.  a  été  détruite  réceninieiil  ri 
renipl.K'ée  par  une  pelilc  ch.i|)e!!e.  Sur 
AHrniiMi,  voy.  (^eanlIiTunidez,  Aif/iiitrrtos 
y  arf/tiitrrtiira  de  Kii/ninn,  I.  IV,  p.  2MI. 

5.  Au  nioix  d<- jiiil!i-l  II;!."!,  il  ciinliriii.t  la 
rharle  de  lOtil  pitrnii  piivili'-f{r  diiii.H  li'i|uc| 
«ont  dé»i;<néeii  les  liniiles  des  ]iossessious 
du  prieuré.  Voy.  le  Htcueil,  p.  37  et  fiS. 


210 


IIIST01HK   I)F,    I,  AIUÎAVF,    \)K    Slt.oS 


Jérôme  de  Périgueux  confesseur  du  Cid.  tous  deux  fiançais  et  moines 
de  la  grande  abbaye  de  Cliiny'. 

Les  documents  ne  font  pas  défaut  sur  le  prieuré  de  Santa  Mari'a  de 
Duero,  particulièrement  au  XIV''  siècle.  On  les  trouvera  dans  le 
Recueil  des  chartes  de  Silos,  et  nous  ne  pouvons  nous  y  arrêter  ici. 
L'intérêt,  d'ailleurs,  en  est  assez  médiocre-.  Disons  seulement  que 
son  sanctuaire,  enrichi  d'indulgences  par  plusieurs  papes  ^  resta 
jusqu'à  la  lin  un  centre  de  dévotion  très  fréquenté  par  les  habitants 
du  pays,  dont  la  foi  et  l'ardente  piété  envers  Notre-Dame,  patronne 
du  monastère,  furent,  nous  disent  les  chroniqueurs,  souvent  récom- 
pensées par  d'éclatants  miracles  '. 

A  l'époque  de  l'exclaustration,  Santa  Maria  de  Duero  n'était  plus 
habité  que  par  un  seul  moine  prêtre  ',  portant  le  titre  de  prieur  et 
administrant  les  revenus  du  monastère.  Jusqu'au  XVIU'"  siècle,  le 
prieur  remplissait  les  fonctions  de  curé  pour  les  colons,  peu  nombreux 
du  reste,  qui  avaient  leur  domicile  sur  ses  domaines®. 

Le  prieuré,  acheté  ajirès   1835  par  des  négociants  de  Valladolid^ 


1.  Le  prieur  de  Santa  Maria  était  alors 
un  certain  Peints.  La  rhartn  nous  dit 
qu'il  donna  un  poulaiu  luuuni  piiiluni  au 
roi  de  Castille,  «  in  roboratione  istiua 
carte  ». 

2.  Outre  les  pièces  publiées  dans  notre 
Recueil  et  qui  ne  dépassent  pas  le  XV<-' 
siècle,  signalons  la  liasse  l).Xi>,  61,  qui 
renferme  une  série  de  baux  de  io80  à  l(;U2, 
à.Mojailas,  .'i  Villabanez.  à  Villavaquerin  et 
à  Tudcla. 

3.  \oy.  dans  le  llecueil  ^p.  340  et  oOui 
les  bulles  de  Jean  XXil  et  de  Paul  II. 

4.  Voy.  Vepes,  Covonica ,  t.  I\',  fol. 
374,  et  Castro,  p.  327-330.  —  L'image  du  la 
Vierge,  objet  de  la  particulière  dévotion 
du  peuple,  est  aujourd'lnii  (l.ms  l'église 
paroissiale  de  Tudela,  au-des.-jus  de  I  autel 
majeur,  où  nous  l'avons  vue  en  1888.  (l'est 
une  statuette  tie  très  petites  dimensions, 
mais  curieuse  et  assez  ancienne. 

Les  archives  de  Silos  rcuft-rment  (sous 
la  cote  D.XL,  47)  sept  lettres,  en  forme  de 
su[)pli(|ues,  adressées  de  1737  à  175o  à 
divers  abbés  de  Silos  par  les  alcaidos  de  la 
ville  de  Tudela  de  Duero  et  dans  lesquelles 
ils  leur  demandent  de  vouloir  bien  les  auto- 
riser à  trausporler  solennellement  ùTudela 


l'image  de  .Notre-Dame,  afin  de  l'y  fêler 
avec  grande  pompe  •<  por  la  suuia  alliczion 
y  falla  de  agua  para  los  campos  n.  —  La 
dévotion  des  bons  habitants  de  Tudela 
envers  la  N'ierge  du  i)rieuré  alla  si  loin, 
que,  pour  s'épargner  l'ennui  de  renouveler 
sans  cesse  leurs  demandes  au.\  bénédic- 
liiis,  ils  résolurent  de  s'en  emparer  de 
force  et  de  la  placer  dans  leur  plus  grande 
église.  Ils  mireut  leur  projet  à  exécution, 
et  l'abbé  de  Silos  dut  avoir  recours  à 
l'autorité  du  roi  Charles  III  contre  ces 
larrons  d'un  nouveau  genre.  In  ordre 
royal,  en  date  du  5  mars  1763,  intervint  et 
contraignit  la  ville  à  restituer  au  prieuré 
la  statue  miraculeuse.  \Arch.  de  Silos, 
original,  D.XL.  58.) 

i).  Il  était  d'ordinaire  assisté  d'un  ou  de 
doux  frères  convers. 

6.  Fonds  des  archives  de  la  Congrég.  de 
Valladolid,  t.  XXXV,  f(d.  308.  —  Le  dernier 
prieur,  Kr.  Isidore  Diez,  mourut  à  Tudela 
dans  le  déuùroent  le  plus  complet.  On  ne 
trouva  pas  même  chez  lui  de  quoi  payer 
ses  funérailles,  que  le  chapitre  de  la  ville 
tint  d'ailleurs  à  rendre  très  solennelles, 
et  auxquelles  il  assista  en  corps,  pour 
honorer  la  mémoire  du  défunt. 


SAN    FRl'TOS 


21' 


appartient  depuis  quelques  années  à  M.  le  comte  de  la  Oliva  del 
Gaitan,  qui  la  somptueusement  restauré  et  transformé  en  une 
agréable  maison  de  campagne. 


CHAPITRE  V 


Le  prieuré  de  San  Frutos 


Le  prieuré  de  San  Frutos  (Sanctus  Fructus)  se  trouve  au  milieu  d'un 
désert,  à  quatre  lieues  environ  au  nord-ouest  de  la  ville  de  Sepûlveda. 
Le  monastère  s'élève  sur  un  rocher  qui  domine  une  gorge  profonde 
et  sauvage  au  fond  de  laquelle  coule  le  Duraton.  La  rivière  a  creusé 
autour  du  roc  un  immense  fossé  qui  mesure  près  de  300  pieds  de  haut 
sur  150  de  large  et  qui  le  rend  presque  inabordable  '.  L'imagination 
ne  saurait  rêver  un  site  })lus  efTrayanl  et  plus  imposant  loul  à  la  fois 
cl  nous  n'en  connaissons  guère  qui  laissent  une  pareille  impression 
de  sauvage  grandeur  -. 

(j'est  dans  cette  austère  solitude  que  se  retirèrent  au  VU'"  siècle  les 
«leux  frères  Frutos  et  Valcnlin.  avec  l(Mir  sci'iir  Kngracia'.  Nous 
n'avons  pas  à  écrire  ici  l'histoire,  d'ailleurs  mal  connue,  de  ces  sainls 


I.  Ln  étroit  passage,  appelé  la  cur/iillnda 
ou  la  coupure  par  les  g-.n*  de  la  rontrèe, 
permet  »«ul  d  arriver  »ur  le  plateau.  V.nrnv 
n-t-il  fallu  pour  cela  jeter  un  potit  *ur  nm; 
larse  rrcva*<>e  du  rocher,  autrerniii  tr>-« 
profonde  en  cet  endroit.  La  tradition 
rarontc  que  relie  crevamie  eut  due  aux 
priéret  de  inint  Frulo».  «pii  menneé  par 
lea  Maure*  put  ainsi  érhapper  a  leur 
pour»  ui  le. 

S.  !.<■•  Ilouiain*  avaienl  pourtant  •'tahli 
Mir  M  rorber  un  raalnim,  dont  on  voit 
enc/>re    lea   ruioei   et   où   fut   trouvi^e    la 


bellu  ius(Ti|)lion  rid'-c  plu»  loin.  On  y  a 
découvert  éffaleincnl  une  médaille  d'K^'ica 
et  de  Witiza,  c'nsl-à-dire  ronlrinixiraiiic 
de  «aint  Krulos.  Klle  porte  cette  l<>ff nde  : 
K(;iK.\  KT  \VITI/,.\.    f  T(H,I:T(»  IMVS. 

'■l.  D'après  la  tradition,  saint  Kriilon  se 
rlioioit  une  retraite  ("ur  le  rocInT.  saint 
Valcntin  daiiH  nue  aiilracliiosilr,  au  des- 
sous de  ré>{li«e  neluelli'  du  piieuré  (vny. 
plu»  loin,  .iii/ieiiilirr  II,  \v%  In-rriptioiiH 
(II-  SiloN.  nuiii.  H  ,  et  «ainte  Kii^racia  ilatiH 
une  ftroUe  A  quelipiei  centaines  de  pan  en 
aitioni  de  la  rivière. 


218 


HISTOIRE    DE    I-  AHBAYF,    DR    SILOS 


ermites.  On  lu  trouvera  dans  Flore/.'  et  surtout  dans  les  Acta  sancto- 
ritm,  où  le  P.  Victor  de  Buck  a  consigné  la  plupart  des  traditions 
relatives  à  leur  vie  et  à  leur  culte  '-. 

Disons  seulement  que  saint  Frutos  mourut  en  paix  au  haut  de  son 
rocher  en  7io,  peu  après  l'invasion  des  Arabes,  au  fanatisme  desquels 
son  frère  et  sa  sœur  durent  la  gloire  du  martyre  ^  Son  corps  y  fut 
enseveli  dans  un  petit  sanctuaire,  où  il  devint  bientôt  l'objet  de  la 
vénération  des  chrétiens  de  la  contrée. 

Alphonse  VI,  roi  de  Castille,  donna  cette  église  et  le  territoire 
environnant  à  D.  Forlunius,  abbé  de  Silos,  par  une  charte  solennelle 
du  20  août  1076 '.  Ce  diplôme  est  particulièrement  intéressant  par 
la  liste  qu'il  renferme  des  vingt-six  premiers  habitants  de  Sepùlveda, 
chargés  par  le  roi  de  délimiter  le  territoire  de  San  Frutos. 

Après  avoir  fondé  ce  nouveau  monastère,  (rien  n'indique  en  effet 
(ju'il  y  eut  là  des  moines  avant  le  privilège  d'Alphonse  VI),  un  des 
premiers  soins  de  l'abbé  Fortunius  fut  d'ériger  une  église  plus  digne 
des  reliques  du  saint  ermite.  D.  Bernard,  archevêque  de  Tolède,  la 
consacra  en  l'année  tlOO,  comme  nous  l'apprend  une  importante 
inscription  contemporaine,  dont  nous  publierons  plus  loin  un  texte 
exact  et  complet'.  Cette  église,  très  curieuse  malgré  ses  petites 
dimensions,  est  encore  debout,  tell*  à  peu  près  que  la  laissa  l'abbé  de 
Silos  à  la  fin  du  XI'"  siècle.  Elle  est  construite  avec  les  débris  de 
l'ancien  caslrum  romain,  qui  s'élevait  à  quelques  pas  du  prieuré. 

Quant  aux  reliques  de  saint  Frutos,  une  partie  considérable  fut 
donnée,  nous  ne  savons  trop  à  quelle  date,  à  la  ville  de  Ségovie,  dont 


1.  Voy.  VEspanasaqrada,  t.  VIII,  p. 89-96. 

2.  Tome  XI  d'octobre,  p.  692-10'..  —  Le 
savant  holl.iiiilistf  y  donne  le  titre  et  des 
extraits  des  priiicipau.x  ouvraj^es  qui  par- 
lent de  saint  Frutos.  Voy.  aussi  Vcpes, 
Coronica,  ad  ann.  10"!6,  t.  VI,  fol.  320,  et 
Colmeuares,  llistoria  île  Sef/ovia  (1637  ,  p. 
13-78  cl  113. 

3.  Une  t)ulle  de  Sixte  IV  (voy.  le  Heciieil, 
p.  .")l/>'  donne  aux  deux  saints  le  nom  de 
martyrs,  et  c'est  à  ce  litre  qu'ils  furent 
toujours  honorés  à  Silo.'*.  Le  missel  de 
Ségovie  imprimé  en  l'iOO  nous  en  avons 
trouvé  nu  exemplaire  aux  archives  de  la 
cathédrale),  désigne  saint  Valentin  com- 
me confesseur  (messe  Os  Iiisli  et  sainte 
tngracia   comme    vierge.    Plus   tard ,    ils 


furent  aussi  fêtés  comme  aiartyr.s  dans  le 
diocèse  de  Ségovie. 

4.  La  plupart  des  historiens,  trop  fidè- 
lement suivis  en  ceci  par  le  P.  <lc  Buck, 
attribuent  à  tort  celle  donation  au  roi  des 
Asturies  Alphonse  III  \866-909).  Les  quel- 
ques mots  cités  par  Calvcle  comme  tirés 
de  la  charte  de  ce  prince,  appartiennent 
à  celle  d'Alphonse  VI  et  la  confirmation 
qu'il  attribue  à  ce  dernier  est  d'Alphonse 
le  Savant.  \'oy.   le  l\e<  iieil,  p.  23. 

5.  Voy.  plus  loin,  Appendice  II,  «  Ins- 
criptions •>  n"  l.";.  Le  jour  n'y  est  pas 
indiqué  ;  mais  une  bulle  du  8  août  1476 
nous  apprend  que  cette  dédicace  eut  lieu 
en  la  fêle  de  saint  Frutos,  c'est-à-dire  le 
25  octobre.  {Hecueil,  p.  5H-5i5.} 


SAN    FRITOS 


219 


l'humble  solitaire  devint  plus  tard  et  reste  encore  aujourd'hui  le 
principal  patron  '. 

En  Tannée  1126,  le  roi  Alphonse  VII  permit  à  D.  Jean,  abbé  de 
Silos  et  au  prieur  de  San  Frutos.  D.  Sanche.  d'établir  des  colons 
auprès  du  monastère  et  de  peupler  la  bourgade  de  Ceca.  Ces  colons 
avaient  une  organisation  qu'il  nous  semble  utile  de  faire  connaître. 
Les  terres  étaient  divisées  en  autant  de  parts  [cpiifiones]  qu'il  y  avait 
de  famillos  [recinos,  avec  la  réserve  que  leur  nombre  ne  pouvant 
augmenter  à  cause  de  l'aridité  de  la  région  qui  n'aurait  pu  les  nourrir, 
les  lils  cadets  devaient  aller  chercher  fortune  ailleurs.  (Ihaque  famille 
habitait  une  maison  que  le  monastère  devait  entretenir  et  au  besoin 
reconstruire.  Les  bois  et  les  pâturages  étaient  communs,  mais 
soigneusement  surveillés  par  un  garde  que  nommait  le  prieur.  De  ce 
système  de  gouvernement  il  résultait  que  les  familles  jouissaient  d'un 
égal  bien-être,  à  condition  d'être  également  laborieuses.  De  là  venait 
aussi  qu'elles  payaient  aisément  la  rente  due  aux  moines,  sans  qu'il 
leur  prit  envie  de  trouver  préférable  le  sort  des  petits  propriétaires 
leurs  voisins  -. 

L'histoire  de  ce  prieuré  serait  assez  longue  ;  en  consultant  la  table 


1.  Tous  les  historiens  de  saint  Fnitos 
allirnient  que  cette  translation  partielle 
eut  lieu  vingt-cinq  ans  après  la  d<dicare 
de  l'église,  cest-à-dire  en  1125.  Ils  s'ap- 
puient pour  cela  sur  une  inscription, 
qu'ils  attribuent  à  l'abbé  Kortunius,  et 
qui  n'c't  autre  qu  une  inscription  romaine, 
d'une  exécution  remarquable,  gravée  tn'-s 
probablement  au  siècle  d'Auguste  en 
l'honneur  de  deux  personnages  d'ailleurs 
inconnus.  La  voici  : 

FLAVO 

ANL 

ASIMM» 

AN   .\XV 

l'rcnant  chaque  lettre  de  l'inscription 
pour  le  comniencement  duo  mot,  ils  en 
ont  fait  ce  sintrulier  coninii-ntnirc  ad.ipl)'- 
à  la  tran«tation  de  saint  Frutos  :  -  Fuit 
LocuM  AntiffuuM  Vetirramlorum  Ottium. 
.\tpf>rtnrfrunl  Son  hiiuje.  A»porlavere 
>fijottrniir»  l'nrifm  lUitionuhilrm  Omnium . 
Annn  A'.YF-.  1.  interpr<'-l.itioii  e«l  curieuse  à 
coup  lôr,  et  il  a  fallu  quelqu<>  imagination 
pour  aboutir  à  un  pareil   ri-sullat.   Si  dix 


savants,  tels  que  le  P.  Florez  [Esp.  s(t(/r., 
t.  VIII,  p.  g.'ii  et  le  bollandisle  Victor 
de  Buck  (loc.  cit.i  ont  p,i  l'aduiettre, 
faute  d'en  trouver  une  meilleure,  c'est 
qu'ils  ne  connaissaient  point  l'original, 
dont  la  vue  seule  les  aurait  détrompés. 
Lu  moine  de  Silos,  le  I'.  Liciniano  Sac/, 
a  fait  une  très  spirituelle  crili(|ue  du  com- 
mentaire fantaisiste  que  nous  venons  de 
signaler.  (\'oy.  Ueinoslracion  /lishiiica  drl 
vertladrro  valor  de  ludas  las  monedas  del 
reynndo  de  Enrirjtie  III,  M'Jfi,  p.  Ufi.'i.  Cf. 
.Masdeu,  Uisturia  rrilica  dr  Ksitund,  t.  XI.X, 
p.  40.').;  —  .M.  Iliibner  fait  erreur,  lorr'iju'il 
croit  pouvoir  placer  en  Asturics  (San  Fru- 
tos d<-l  Vierzo,  [)roviiire  de  Léon'  le  |)rieu- 
ré  de  S. m  Frutos  doul  il  est  ici  question. 
Voy.  hiBcri/tlionum  IlispnniiP  latinaruin 
Mufiplemenlum,    Berli.i,     18'J2,     p.    !tl2,  n" 

OU  l.l. 

2.  Arch.  de  Silon,  ms.  22,  p.  M.  -  Les 
pièces  relatives  à  l'excercice  de  la  juridic- 
tion temporelle  des  prieurs  de  San  Frutos 
sont  nombreuses  dans  les  archive*  de 
l'abbnyr  de  Silos,  surtout  p<iur  le  .\VI» 
el  le  XVII"  siècle. 


i>->() 


HISTOIRE    DE    L  ABBAYE    DR    SlF.OS 


générale  du  liecucil  <Irs  (/tartes  de  Si/os,  on  pourra  aisrnionl  siipplôoi" 
pour  une  bonne  part  à  ce  que  nous  ne  disons  pas  ici  '. 

Vers  la  fin  du  XV*  siècle,  la  ('ongrégaliou  de  Valladolid  voulut 
s'emparer  du  prieuré  de  San  Frutos.  malgré  la  résistance  de  labbé 
de  Silos  et  du  prieur.  Le  commissaire  de  la  ('ongrégalion  y  réussit 
même  un  moment,  par  des  moyens  dont  on  peut  voir  le  détail  dans 
une  cédule  royale  du  H  août  de  1498  ^  ;  mais  le  prieur,  qui  en  appela 
à  Rome  et  aux  Rois  ('atholiques,  finit  par  avoir  gain  de  cause. 
Toutefois,  le  pape  Alexandre  \I  se  réserva  la  nomination  au  prieuré, 
qu'il  confia  à  litre  perpétuel  à  l'ancien  prieur  Martin  de  Bellranza\ 

Après  la  suppression  des  ordres  monastiques,  tous  les  biens  du 
monastère  furent  vendus,  y  compris  une  partie  notable  du  prieuré 
lui-même.  L'église  ayant  titre  de  paroisse,  appartenait  de  ce  chef  à 
Tévêque  de  Ségovie,  ainsi  que  le  logement  du  prieur,  curé  de  San 
Frutos.  Malgré  cela,  il  était  à  craindre  que  cet  antique  sanctuaire  ne 
fut  totalement  abandonné  et  ne  tombât  bientôt  en   ruine,  lorsque   le 


1.  Parmi  les  documenls  posléricurs  ;i 
1.")I2,  il  conviciif  de  .«i^'iialor  les  suivants  : 
1",  1;)16,  lj  janvier.  Provision  royale  cnjoi- 
guanl  aux  liahitants  du  hameau  dit  El 
Iturr/o  ou  El  Dur//iiillo  de  restituer  au 
prieur  de  San  Frutos  les  propriétés  qu'ils 
détenaient  contre  tout  droit.  [Arch.  de 
Silos,  C.  XXVII.  20,  original  on  12  feuilles 
de  papier,  sceau  royal  pUopié  :  ioii.v.na.  d. 

O.  UEGINA  CAST.  LEOIO.  UIIANAT.  PUINC.  ARAO. 
ET.   VTBIUS.   SIC.    ET    IIIREM.    AHCII.     DVC.     Binfl . 

BftAii.  ETC.  ;  écriture  cortesana);  —  2",  1.T17, 
11  sept.  ProvirJi(ui  royale  conti'c  les  pré- 
tentions de  la  ville  de  Sepi'dveda  à  la  ju- 
ridiction seigneuriale  du  colo  ou  territoire 
de  San  Frutos  nomination  des  alcaldes, 
etc.),  la(|uellc  appartenait  à  labbé  de 
Silos.  (Acte  inséré  dans  une  sentence 
ou  ejeciiloria  de  la  Chancellerie  royale,  du 
7  déc.  1TÎ3,  qui  mil  fin  à  ces  contestations. 
Arch.,  C.  XXVII,  55j;  —  3»,  i:il8,  17  déc. 
Provision  royale  dans  le  sens  de  la  précé- 
dente. {Ihid.);  —  4",  1537,  voyez  ci-dessus, 
page  154,  note;  —  .'i",  1538.  Délimitation 
{apeo)  des  domaines  du  prieuré,  faite  à  la 
demande  del  R.  I'.  fray  Antonio  l'urdo. 
prior  de  dicfio  mona.slerio.  {Arcfi.  de  Silos. 
C.  XXVII,  2.'),  copie  de  l'époque);  —  00,1540, 
Ifi  octobre.  Sentence  ou  ejecnloria  de  la 
Chancellerie  de  Valladolid,  confirmant,  en 
faveur  de  labbaye  de  Silos   et   contre   les 


prétentions  de  la  ville  de  Sepûlveda,  les 
anciennes  limites  du  domaine  do  San 
l-'rutos  et  le  droit  exclusif  de  pèche  fju'il 
avait  sur  la  rivière  Duraton,  desde  la 
Ctieva  de  la  l'ez  luista  el  vado  de  Xef/uera. 
Kn  l'an  1686,  le  vicaire  général  de  Ségovie 
rendit  une  sentence  contre  I).  Diego  Cil 
de  Gibaja,  curé,  et  Andres  Alvarez,  cha- 
pelain de  Cantalejo,  lesquels  avaient  pé- 
ché «  en  jetant  dans  la  rivière  des  herbes 
nuisibles  ».  lijid.,  C.  XXVII,  28  et  43,  origi- 
naux); —  7",  1590.  Bail  à  vie  des  biens  du 
prieuré  à  Carra«cal,  fait  par  le  très  révé- 
rend Juan  de  Ileredia,  prieur,  du  consen- 
tement de  Pedro  de  Guevara,  abbé  de 
Silos.  {Ihid.,  Original,  C.  X.WII,  37,  suivi 
d'un  état  de  ces  biens  en  1615.) 

2.  On  trouvera  une  analyse  de  la  cédule 
de  Fcrdinaml  el  d'Isabelle  dans  le /îecweii, 
p.  525-526. 

3.  Bulle  datée  du  28  juin  1498.  Voy. 
Ibid.,  p.  525.  —Les  abbés  de  Silos  avaient 
joui  jusqu'alors  du  droit  ordinaire  de  nom- 
mer et  de  révoquer  ad  nuftnn  les  prieurs 
de  San  Frutos.  Ce  pouvoir  leur  fut  rendu, 
après  la  renonciation  de  .Martin  de  Bel- 
tranza,  par  une  bulle  de  Léon  X,  en  date 
du  9  août  1519,  dont  nous  avons  encore 
l'original  en  vélin  (Arch.  de  Silos,  C. 
XXVII,  13)  et  un  vidimus  de  1520  [Ibid., 
C.  XXVII,  14). 


SAN    FRlTdS  221 

dernier  abbé  de  Silos  fut  nommé  àlévéché  de  Ségovie.  D'accord  avec 
le  gouvernement  de  la  reine  Isabelle,  Mgr.  Echevarria  s'empressa 
d'ériger  San  Frulos  en  cwato  de  termina,  degré  qui  correspond  à  peu 
près  à  celui  de  nos  cures  de  canton  '. 

Cette  mesure  a  sauvé  San  Frutos,  qui  aujourd'hui  encore  est  un 
lieu  de  pèlerinage  des  plus  fréquentés  du  diocèse  de  Ségovie.  On  y 
accourt  de  toute  la  contrée,  et  le  25  octobre  de  chaque  année  l'église 
est  dix  fois  trop  étroite  pour  contenir  la  foule  qui  se  presse  à  ses  portes, 
l'eut-élre  quelques  touristes,  quelques  amateurs  de  beaux  sites  ont-ils 
profité  de  la  circonstance  pour  venir  admirer  ces  lieux  pittoresques 
entre  tous  ;  mais  la  masse  des  pèlerins  est  encore  animée  de  la  con- 
fiance la  plus  vive  envers  le  pauvre  solitaire  qui  mourut  sur  ce  roc 
sauvage,  il  y  a  près  de  douze  siècles. 


Ain'KNDICK 

Oti  nous  saura  gré  de  donner  ici  une  description  inléressanle  du 
prieuré  de  San  Frutos.  écrite  vers  l.-iTO  j)ar  l'abbé  de  Silos,  Gercuiimo 
de  Nebreda,  et  encore  inédile  : 

«  El  silio  de  este  monasterio  os  de  los  mas  asperos,  lelirados  y 
espanlosos  que  ay  en  Espafia.  Ksta  en  A  iij)ispa(l()  de  Segovia.  dos 
h'guas  de  la  villa  de  Sepulvcda.  Ciiic  cl  rio  Diiralnii  iinagi'aiide  jtcfia. 
que  lendra  en  conlorno  média  h'giia  ;  la  pcna  (jr^dc  lo  allô  al  rio  es 
tajada  como  si  la  hiivioran  cortarlo  a  inario.  v  iaii  proiiiiHla  (|iii>  potu^ 
horror  mirar  abajo.  V.w  lo  allô  de  v^\n  pcn.i  av  un  p('(|U('i"io  llatio,  y 
en  el  «'sla  cl  monasterio.  ijue  es  liaito  (•■^licclio.  .\o  licnc  lici  la.  ni  a  un 
para  una  pe(piciia  liiierla  .No  ticne  a;^iia  ;  lodn  v\  siicio  es  nna  jx'iia 
lina.  l'ara  cntrar  dorido  esta  el  monaslcriu  e>la  corlada  la  pcna,  v  alli 
ay  una  fiucnlo  d(;  madcra.  f|iic  diceti  (pie  ^aii  l*'iiilos.  ycmlo  nd  iraiidosc 
de  Iris  cneinigos,  dio  conid  una  rindnlhida  en  la  pci'ia  crm  ej  liaciilo  (|iie 
llevaba,  y  se  abrio,  i|ncdando  con  c>|a  bendcdnra  \  cl  cnco  (jnc  ha/c 
cl  rio  ainlada  la  pe(|nciia  plaça  dotidc  csla  id  monaslcr  io. 

"  I)cmaH(l(!  i'\  rio,  ccrcan  csie  |iciia'-co  olias  pciia^  lan  allas  (|ti(>  delicii 

1.   Celle   paroiMe    comprend    Iroiii   vil-       riiri'-  acliK-l,  i|iii  r'-nidr  ,i  IlincjoHiiH,  céM'- 
lcge«  :   '  i«   <(  Kl    Dur-       brc  aUrrrialivciiii-nt  lu   iik'nnl'    purdiminjo 

guill'i    M  — ....:.  Àiiê  cticiiituii,  le       ù  San  Krutu»  et  ii  AliJii(ui-laii. 


000 


HISTOIRi:    Ui:    I,  AIUIAYE    DE    SU.OS 


(le  Icncr  mas  de  cicn  cslados,  y  tan  Usas  y  corladas  que  parezen  un 
muro.  No  alcanzara  desde  el  monaslerio  un  mosquete  a  estas  peiias 
que  le  cercan.  —  Ay  dos  caminos  para  yr  al  monasterio  a  caballo  : 
uno  desde  Sepulveda  por  unes  montes,  otro  por  donde  sale  el  rio  y 
esta  un  molino,  sul)iendo  una  cuesia  arriva  tan  aspera  y  pedregosa 
que  se  anda  cou  grandisimo  Iravajo  y  no  sin  pelip:r<). 

«  La  iglesia  de  este  monasterio  es  pequenay  laque  se  edilico  (juando 
dize  la  [)iedra.  En  la  capilla  mayor  por  la  parte  de  atuera  ay  algunas 
j)iedras  que  parezen  aver  sido  de  otros  edilicios  anliguos... 

«  Por  medio  de  esta  monlana,  como  si  fuera  la  cinlura  de  aquel 
grande  monte  o  pcnasco  donde  esta  el  monasterio,  esta  corlado  un 
camino  que  tiene  de  alto  un  estado  y  de  anclio  una  vara.  lia  de  tcner 
muy  bucna  cabeza  quien  caminare  por  el,  porcjue  mirar  avajo  es 
poner  los  ojos  en  el  abismo.  l*or  este  estraiio  camino  se  va  a  una 
bermita  pequeùa,  donde  diziMi  bizo  vida  san  Valenlin...  Kstan  los 
cuerpos  de  los  très  santos  bermanos  en  una  capilleta  de  la  iglesia  on 
sus  caxas  muy  bien  pucstas  y  obra  Dios  por  ellos  mucbos  milagros  » 

Voici  le  récit  d'un  de  ces  prodiges.  Il  a  sou  importance  pour 
riiistoire  du  prieuré  et  le  souvenir  en  e.sl  encore  populaire  dans  le 
pays,  sous  le  nom  de  niilni/ro  de  Ui  inujcr  dcspenada  '.  Nous  laissons 
de  nouveau  la  parole  à  Tabbé  do  Silos  : 

«  En  la  era  de  12l).'j  (de  N.  S.  1225)  sucedio  un  milagro  notable  en 
este  mismo  dia  do  la  Santisima  Triuidad  (jour  du  grand  pèlerinage 
annuel  à  cette  époque),  quando  se  juntan  mas  de  treynta  cruzes  de 
los  lugares  de  alredodor,  y  tue  que  baviendolo  dicbo  a  un  liombre 
bonrado  natural  de  Santo  Domingo  de  Piron,  cerca  de  Segovia,  que 


I.  On  peut  voir  sur  ce  miraculeux  évc- 
neiiiuiil  les  ,Jc/a  sanctoriim  (octobre,  t.  XI, 
p.  108)  ;  Calvete,  Vida  de  san  Friitos,  fol. 
162  et  suiviuils,  et  Castro,  p.  38;!-387.  — 
Les  archives  de  Silos  (C.  XXVIl,  3i)  reufer- 
ment  deux  actes  relatifs  à  la  mujer  despe- 
hada:  l"  Le  procès-verbal  de  l'ouverture  de 
son  tombeau,  le  9  janvier  l'iltti  ■<...  Abriuios 
y  viuios  por  iiuestros  ojos  algunos  peda- 
ços  del  cuerpo,  con  su  carne  y  cuero...  y 
nos  parerio  con  hucn  olor.  <>  Sifinc  de  Fr. 
Franci.sro  de  Valdivia,  prior  de  San  Frii- 
los,  et  <le  cincj  religieux  du  couvent  de 
Nra  Sra  de  la  lloz,  de  l'ordre  de  Saiul-Kran- 
çois.  Nebreda  ajoute  à  ce  propos  :  ■<  Hallarou 


el  ruerpo  tan  cntero  como  cl  dia  rpie  le  en- 
terraron,  y  deutro  de  cl  scpulcro  avia  mu- 
chas  monedas  autiquas,que  como  a  cuerpo 
pcfialado  en  santidad  las  avian  echado  den- 
Iro  para  memoria.  »  —  2"  Le  procès-ver- 
bal de  sa  translation  (cn  la  fcte  Trinité,  le 
1  juin  de  la  mcme  année)  du  tombeau  pri- 
mitif, situé  dans  le  cloître,  à  un  autre  tom- 
beau placé  dans  l'église  du  prieuré.  Suit 
le  récit  d'un  fait  miraculeux  arrivé  en 
cette  circonstance  et  attesté  par  le  prieur 
de  San  Frutos  et  plusieurs  religieux  cis- 
terciens de  l'abbaye  de  Sacrameûa,  non 
loin  de  Penafiel,  et  du  prieuré  de  la  Sierra, 
dépendance  de  cette  abbaye. 


SAN    FRITOS  223 

SU  muger  le  hacia  adulterio,  la  trajo  a  esta  romeria  con  intento  de 
despenarla.  Y  fue  assi  que  llamandola  en  lo  mas  alto  de  la  pefia  de 
San  Frutos,  que  es  tan  alta  que  por  maravilla  andan  aves  porencima 
de  ella.  sino  todas  por  lo  bajo,  le  dijo  que  se  asomase  desde  alli  para 
ver  la  cueva  y  hermita  deSan  Valentin.  Y  ella,  ignorando  del  intento 
de  su  marido,  se  asomo  alargando  la  cabeça  para  verla  ;  y  a  este 
tiempo.  el  marido  le  dio  un  empujon.  con  que  la  hecho  de  la  pena 
avajo  :  y  ella  fue  topando  en  otras  penas  y  arboles  que  nazen  de  ellas 
hasla  llegar  al  rio.  Començose  a  alborotar  la  gente,  diziendo  que  se 
avia  despeiiado  una  muger.  Salieron  los  religiosos  con  muchas 
personas  y  bajaron  al  rio  y  hallaron  a  la  buena  muger  puesta  de 
rodillas.  dando  gracias  a  Dios  y  a  su  siervo  san  Frutos  ;  que  por  su 
intercesion  se  avia  librado  de  tan  grande  y  évidente  peligro  sin  avcr 
rezevido  dano  alguno. 

"  Este  milagro  esta  pinlado  en  una  iniagen  anligua  que  esta  en  los 
altares  colaterales  de  la  iglesia,  donde  esta  dibuxada  la  pena,  la  muger 
asomada  a  ella  y  el  marido  que  la  dcspena,  los  monges  con  muclia 
gente  que  vajan  al  rio  y  ella  de  rodillas  junto  a  el. 

«  Esta  buena  muger  se  aparto  de  su  marido  y  se  dono  a  este  monas- 
lerio.  donde  vivio  ocho  afios  y  mas,  sirviendo  a  Dios  en  aquella  iglesia; 
y  al  cabodeollos  murio  santamentc,  y  su  cuerpo  fueenlerrado  en  una 
sepulturaordinaria,  yencima  de  ella  esta  un  rotulo  que  dize  :  «  Aqui 
«  yaze  una  muller  por  su  marido  despeiiada,  e  no  murio,  e  mando  a 
«  esta  casa  su  facienda  ».  Y  oy  goza  el  monasterio  de  la  hacienda  de 
esta  santa  muger  120  libras  de  lino,  12  gallinas  y  12  ducados  de 
censo  perpeluo  \  lo  (jtial  traen  la  vispcra  de  la  l'uiilicacion  de  N"  S*"* 
todos  los  aiios  dos  regidores,  cl  uno  del  concejo  de  Santo  Domingo 
de  Piron  y  ol  otro  del  concejo  de  Ten(;uela  .Vtcnzuela)  en  tierra  de 
Segovia,  que  son  los  lugares  de  esta  santa  muger  y  de  sus  padres  ». 
—  Suit  le  rf^'cit  de  la  li;iiis|ation  du  corps  de  celte  pieuse  ieinine, 
translation  qui  eut  lieu  en  loUO. 


22i 


HISTOIRE   LE    L  ABBAYE   DE   SILOS 


CHAPITRE  VI 


Saint-Romain   de    Moroso 


Ce  prieuré  fut  jus<jii'iï  la  fin  un  des  plus  imporlants  domaines  de 
laliltaye  de  Silos.  Il  était  appelé  ordinairement  le  prieuré  t/r  l(i  Mon- 
taha^  qui  est  le  nom  de  la  région  montagneuse  de  la  province  actuelle 
de  Santander,  où  se  trouvaient  le  monastère  et  ses  dépendances  '.  A 
l'époque  où  la  reine  dona  Urraca  en  fit  donation  à  l'abbaye  de 
Sainl-Doniini(jue  de  Silos,  c'est-à-dire  en  l'année  1 1 10,  il  comprenait, 
outre  le  monastère  de  San  Roman  de  Moroso,  dont  l'origine  nous  est 
inconnue,  les  huit  églises  suivantes:  Saint-Georges  de  Collantes, 
Saint-Etienne  d'Arenas-,  Saint-Laurent  de  la  Rârcena,  Sainte-Eulalie 
de  Villasuso,  Sainte-Kulalie  et  Sainte-Léocadie  de  iJostranizo,  Saint- 
Pantaléon  de  la  Iloz,  Saintc-Kulalie  de  Caraveo  et  Sainl-Panlaléon  de 
Celada.  Nous  avons  publié  ailleurs  le  diplôme  de  la  reine  Urraca  *. 

La  plupart  de  ces  églises  se  trouvant  dans  des  villages  étaient 
paroissiales  ou  ne  tardèrent  pas  aie  devenir.  Aussi,  les  abbés  de  Silos 
y  jouissaient-ils  pleinement  de  l'autorité  spirituelle  \  en  même  temps 
que  de  la  juridiction  criminelle  et  civile  '\ 


1.  l'ii  écrivain  o^pajînol  a,  do  nos  jours, 
rciuiii  (■(■{('•brc  et  iiorlé  au  loin  le  noui  de 
cet  humble  coin  de  lorrc.  Nous  voulous 
parler  de  l'illustre  rouiaucicr  monlanés 
D.  Jo.-é  Manu  de  Pcreda. 

2.  D'où  sa  désignation  moderne  de  pri- 
ralo  de  Arenns. 

3.  Voy.  le  liecueil,  p.  Vi-Vi. 

4.  Une  sentence  du  6  juillet  1.j2",  ren- 
due en  appel  par  .luau  d'Arceniega,  prieur 
de  San  Jertuiimo  de  Espeja  ^iiioiiastère  de 
Uiéronyuiiles  entre  Osma  et  Silos),  déclare 
que  le  prieuré  de  San  noman  de  Moroso 
et  ses  églises  annexes  ne  doivent  pas  être 
consiilérées  romme  coni|)rises  dans  larelii- 
prètré  de  Cillaperril  pour  le  paiement  des 
subsides  et  autres  coutributions  imposées 
par  Home.  L'abbaye  de  Sijus  doit  satisfaire 


pour  elle  et  ses  filiations.  La  sentence  est 
signée  :  <i  J.  iudignus  jirioi'  Sancli  lliero- 
nimi  •>.  {Avch.  de  Silos,  original,  I).  LVIll, 
63,  sur  seize  feuilles  de  papier,  avec  deux 
sceaux  plaqués  du  prieur  d'Kspeja  :  au 
milieu  saint  Jérôme  assis  et  lisant  ;  autour, 
la  légende:  S.  PHIOR.  SANCTI  IKHONLMI 
Dli  ESI'EIA;  écriture  procesaduK  —  Parmi 
les  pièces  d'archives  relatives  à  la  juridiction 
des  abbé?  de  Silos  à  Moroso,  mentionnons 
les  procès-verbaux  de  leurs  visites  de 
1541  à  lo57.  Ou  y  trouve  les  noms  de 
plusieurs  prieurs  :  Juan  de  San  Millan, 
Juan  de  Ilorozco,  etc. 

j.  Par  un  acte  du  13  septembre  L'ilO,  le 
monastère  de  Silos  céda  ses  domaines  et 
sa  seigneurie  de  San  Roman  de  Moroso 
au  docteur  Luis  Sanchez  de   Bustamentc 


SAINT-ROMAIN    DE    510R0S0 


22o 


Voici  quelques  détails  sur  l'état  du  prieuré  à  la  fin  du  XVP  siècle, 
d'après  un  mémoire  du  temps  : 

1°  San  Roman  de  Moroso,  chef-lieu  du  prieuré,  n'était  alors  qu'un 
simple  petit  hameau,  ayant  une  église  paroissiale,  et  situé  assez  près 
du  village  plus  important  de  Bostranizo. 

2"  San  Pantaleon  de  la  Hoz,  appelé  à  cette  date  Sa/i  Panfaleon  de 
la  Orden,  était  un  modeste  hôpital  destiné  à  recevoir  quelques 
lépreux  '.  et  dans  l'église  duquel  le  prieur  devait  faire  dire  tous  les 
mois  une  messe  «  pour  la  fondatrice,  l'infante  doua  Urraca  ». 

3°  A  Bostranizo,  oîi  tous  les  habitants  étaient  soumis  à  quelques 
légères  redevances  royales  \  le  prieur  de  Moroso  possédait,  outre 
l'église  paroissiale  de  Santa  OlallaiSainte-Eulalie),  une  chapelle  placée 
sous  le  vocable  de  Sainte-Léocadie. 

4°  Fraguas  et  Collantes  avaient  pour  paroisse  l'église  de  Sainl- 
Georges  et  une  chapelle  de  Saint-Cyprien  (San  Cebrian\ 

5°  Arenas  possédait  deux  paroisses,  dont  la  princij)ale,  San  Eslebaii, 
appartenait  à  l'abbé  de  Silos  '\  et  l'autre,  San  Juan,  à  l'ordre  de  Saint- 
Jean  de  Jérusalem.  Les  fidèles  étaient  tenus  d'assister  aux  ollices, 
une  semaine  dans  l'église  dépendante  de  Silos  et  la  semaine  suivante 
dans  l'église  de  l'ordre  de  Saint-Jean.  Une  troisième  église  plus  petite 
dépendait  de  San  Esteban  et  était  dédiée  à  sainte  Marie-Madeleine. 


aa  fciiimc  doua  Elcna  de  Ibar,  pour  une 
Tcnlc  annuelle  de  K).000  tnarav/^di».  [Fonds 
lUs  Arcf.ices  de  la  Conf/rér/alion  de  Suinl- 
Benoit  de  Valladolid,  t.  .\l,  fol.  .52-73.  docu- 
nienl  ori^rinal./  Le  F'.  Nuhrcda  ajoiite  que 
le  docteur  Ituslaiiicntc  donna  en  outre 
une  tomme  de  1200  ducat».  L'abbaye  fait 
la  retsion  dcH  hieus  et  de»  droits  du 
prieuré  de  .Morofto  >  porque  Huelen  montar 
loit  KA*lo*  ipic  ne  haceu  eu  el  tanto  conio 
Il  reola  -.  L'acte  de  délibération  de  la 
roinniunaiiié  de  Silo<i  Hur  rr>tte  affaire 
porte  lit  niituaUirK*  de  IH  religieux.  Le 
contrat  fut  approuvé  par  un  />'//  dn 
pape  (iré^oire  Xltl.  daté  de  Koun-,  pré4 
8ainl-M<ir(-,  le  I"  iK-pIcmbre  de  l'an  \'i'">. 
ilbtd.,  fol.  122.  original.,  La  «eigneuric  de 
Morovo  nt  r>'(<>iir  .1   -  i.irante  rinq  ann 

plu*  tard,     irr/i    .,.    ■  I).  j.VIII,    21  et 

k\.)  Deux  mémoire*  non  dalét,  maii  i|ui 
■emblenl,  l'un  de  In  fm  du  .\VI*  «iéele. 
l'autre  du  commcucenient  du  «iièclc  sui- 
vant, nou*  donnent  un  état  dea   bien»  et 


droits  du  prieuré   à   celte   époque.   {Arc/t. 
de  Silos,  1).  LVIil.  62.) 

1.  '■  I>tc  ho^pilal,  dit  le  mémoire,  es 
proprianiente  para  los  pobres  ciifcrmos 
de!  mal  de  San  Lazaro.   » 

2.  ••  .\sTiniAS  :  lioslrariizo.  Este  lugar  es 
abadengo,  del  abltad  de  Santo  I)ominf(ii  de 
Silof».  —  iJererhos  (ici  rey  :  Daii  al  rey  por 
martinicga  cada  afio  Ircyula  inaravcdis,  y 
de  estos  Ircynta  maravedis  que  lieva  el 
rey  lieva  cl  ahli.id  de  Santo  Dominai)  el 
i|iiarto.  Ilaii  nias  al  n-y  moneda»  e  xcrvi- 
cioH  e  fonitaderas.  —  I)(!rerlio»  del  sefior  : 
Dan  por  infurcion  al  aldiad  rada  afio  du 
caila  »(t\iir  média  fanega  de  esrandia 
o  trigo,  i>  un  tocino  cada  uno  ano  rpie 
hubiere  monte.  K  danle  de  urcion  baca 
o  liuey,  o  ipiarcuta  mriravediii  ;  e  \un*  qu  • 
le  dan  inaneria«  -    Lihru  del  Hrzerro  . 

.1.  Mndox  {Uit'cionario ,  I.  Il,  p.  .'i07  ne 
trompe  évidemment  en  diMinl  i\tir  celle 
é|{li<«c  de  Sainl  Ktienne  d<'-pendail  de^ 
Uénédictinii  du  Saint-Sauveur  d'Oiia. 

Ci 


226 


HISTOIIU;    Di:    L  AltRAVl':    DK    SILOS 


6"  Villasiiso  de  Aniebas  avait  aussi  une  église  de  Santa  Olalla  et 
une  chapcUo  rurale  ou  «  erniila  »  de  Saint-Laurent,  appelée  San  Llo- 
rente  de  la  IJârcena. 

Le  document  (|ul  nous  fournit  ces  renseignements  cl  plusieurs 
autres  que  nous  passons  sous  silence,  renferme  aussi  les  ordonnances 
édictées  par  les  abbés  de  Silos  pour  l'administration  et  le  bon  gou- 
vernement de  ces  villages  \ 

p]n  1835,  le  monastère  de  Saint-Domini([uc  entretenait  encore  trois 
moines  dans  le  prieuré  de  la  Montana.  Ils  résidaient  à  titre  de  curés, 
l'un  à  Arenas  ',  le  second  à  liostranizo  ^  et  le  troisième  à  Yillasuso. 


CHAPITRE  VII 


Sainte-Marie  d'Aniago 


C'est  en  action  de  grâce  de  la  victoire  de  Simancas,  dans  la(iuelle 
il  avait  triomphé  du  calife  Abderrahman,  (jue  Hamirell,  roi  de  Léon, 
fonda  vers  939  le   monastère  de  Santa  Maria  d'Aniago  ^  Nous  ne 


1.  L'origiual  c?t  coté  D.  L\  111,  12,  aux 
archives  de  Silos.  Les  actes  de  visites  de 
If.i:;  à  16:i6  se  Ironvcnt  en  I).  LVIII,  27. 
On  trouve  en  1).  LVIII,  17,  un  proci^s- 
verbal  (renquête  de  lo57  constatant  le 
droit  ((u"avairnt  les  abh^'s  de  Silos  de 
rrfjir  au  spiiilucl  leurs  paroisses  de  San 
Ilonian  de  Moroso.  Ces  paroisses  étaient 
alors  :  «  San  Jorgue  de  (loilanlcs,  e  Saiila 
(Halla  de  Vostrouico,  e  Santa  Ollala  de  la 
\illasuso  de  Aniebas,  e  San  P>tel)an  de 
.\renas,  e  San  l'antaleon  de  la  Hoz.  Todas 
cllas  junlanieute  se  Maman  el  priornto  de 
Moro.io  >. 

■2.   Il   remplissait    la    charge   de    prieur. 


Le  dernier  fut  le  l*.  José  Valdes,  moine 
très  capable  et  auquel,  à  l'époque  de  l'ex- 
claustration,  l'estime  de  ses  coufrcres 
réservait  la  succession  du  1*.  Echevarria, 
comme  abbé  de  Silos. 

3.  Le  dernier  curé,  moine  de  Silos,  fut 
le  P.  José  Orcos,  mort  en  1854. 

'».  Probablement  sur  le  lieu  même  de 
la  bataille.  Aningo  se  trouve  dans  une 
très  belle  situation,  un  peu  au-dessous  de 
l'endroit  où  le  Pisuerga  se  jette  dans  le 
Ducr/),  à  une  lieue  et  demie  de  Simancas. 
—  Quelques  historiens  prétendent  que  le 
monastère  élevé  en  939  est  celui  de  Nuestra 
Seùora  de  Duero  (Ferreras  l'appelle  à  tort 


SAINTE- MARIE    D  AMAGO 


227 


savons  rien  de  bien  précis  sur  ce  monastère,  ni  sur  la  date  de  son 
union  à  l'abbaye  de  Silos.  Otte  union  devait  sans  doute  avoir  déjà  eu 
lieu  à  l'époque  où  la  reine  Urraca  accorda  aux  moines  de  Silos  la 
villa  d'Aniago,  cest-à-dire  dans  la  première  moitié  du  XII^  siècle  '. 
Alphonse  YII  augmenta  encore  cette  donation  par  un  diplôme  de 
d  135  et  permit  aux  colons  de  s'établir  et  de  bâtir  dos  maisons  sur  les 
domaines  du  prieuré. 

AuXIV*"  siècle.  Tabbé  de  Silos  vendit  à  D.Fernan  Sanchez  deTobar 
la  maison  de  Sainte-Marie  d'Aniago.  Elle  n'était  plus  à  cette  époque 
qu'une  simple  grange,  dont  les  revenus  avaient  (juoique  importance, 
mais  qui  n'était  habitée  que  par  deux  ou  trois  religieux  '. 

Avant  d'être  peuplé  par  les  Chartreux  au  XV^  siècle,  Aniago  passa 
d'abord  aux  Dominicains,  puis  aux  Iliéronymites,  et  fut  enfin  acheté 
par  D.  Juan  de  Tordesillas,  évèque  de  Ségovie,  lequel  y  installa  un 
chapitre  de  clercs,  pour  la  célébration  de  l'olïice  divin  d'après  le  rite 
mozarabe'.  Cette  dernière  institution  ne  survécut  guère  à  son  fon- 
dateur, et  le  18  octobre  14ii  la  reine  dona  Maria,  femme  de  Jean  II, 
remplaçait  les  clercs  mo/arabes  par  les  fils  de  Saint-lîruno,  qui  sont 
restés  à  Aniago  jusrju'en  l'année  183.'). 

Nous  avons  visité  en  1888  cette  antique  dépendance  de  Silos.  Tout 
ou  presque  tout  est  en  ruines.  Seule  une  aile  du  grand  cloître  des 
Chartreux,  bâtie  au  siècle  dernier,  est  encore  debout.  L'église  lais- 
sée dans  un  complet  abandon  s'est  écroulée  récemment,  cl  le  cama- 
riw  ou  chapelle  des  reliques,  dont  Morales  parle  avec  tant  d'admira- 
tion dans  son  Viarje  Santo  ',  ne  j)cut  tarder  longtemps  d'avoir  le 
m^rae  sort. 


S»  Sa  de  Aranda),  lequel  dcviut  cd  1007 
une  d<^peo'ianre  de  Silo».  Celle  conTiisinn 
»ienl  de  ri-  (|ijn  les  deux  égl']»cn,  liieri  que 
lr»-«  éloif^ée*  Vum-  de  l'autre,  «e  trouvaient 
■ur  le  tK>rd  du  ini''ine  fleuve  el  soua  le 
V'c     '■       '      '•  '!  .     '  .   I.c  C/irotiicon   Si- 

Uii  |ir>>|io8  de»  iiH>na*- 

tèret  foodé*  par  Kainire  II  :  •  Aliud  (luo- 
ndvl'Tiiitii    *f\\"  Ml   I)orii   ici   rioiniiie 

Safirlc  M.iri''   <■  .  HnfHiiiii   ^H'/rniln, 

l.  .Wll,  p    105  ;  2*  *dil.  p.  J  • 

I.  Le  privilège  de  ion  fli»  Alphonse  Ml 


fait  allu;*ion  à  cette  donation  dont  le  texte 
est  perdu.  Voy.  le  Recueil,  p.  66. 

2.  Voy.  dans  noire  Hecueil  p.  ilO-411) 
l'acte  du  i:i  août  l'ti'i.  —  I).  Kcrnan  San- 
chez de  Tobar  devint  dan»  la  Fuite  grand 
rharicelifT  do  Casiille  et  nous  a  laissé 
la  <'hro[ii(|nc  (]<;  ])luHieur-*  rois. 

:i.  Florez,  E*p.  nnt/r.,  t.  III.  p.  .138.  — 
\'oy.  Biirtout  iii-rgan/a,  AnliyUedmle  ilr 
l'.spnHii,  t.  Il,  p.  12. 

i.  Vin  je  fi  lo»  rrynos  de  Léon ,  utc, 
p.  2:;i  de  r<:ditiou  de  1792. 


228  H1ST01UI-:  Di:  l'aiujaye  de  silos 


CHAPITRE  VIII 


Saint-Pierre  de  Guimara 


Guimara  est  situé  à  28  kilomètres  à  l'ouest  de  Silos,  entre  Lerma 
et  Aranda  de  Duero.  Alphonse  VI,  roi  de  Gastille,  donna  en  1098  le 
bourg  de  ce  nom  àD.  Forlunius,  abbé  de  Silos,  en  échange  des  palais 
que  le  monastère  possédait  dans  le  hameau  de  Vertabillo,  à  quinze 
kilomètres  environ  au  sud  de  Palencia'.  L'ancienne  petite  bourgade 
était  alors  abandonnée  [erenia,  nous  dit  la  charte  royale)  ;  mais  les 
moines  prirent  hienfcM  des  mesures  pour  y  attirer  quelques  familles  de 
laboureurs.  Ces  nouveaux  colons  se  groupèrent  autour  du  monastère, 
dont  le  prieur  devint  tout  à  la  fois  le  curé  et  le  seigneur,  comme 
représentant  de  l'abbé  de  Silos.  Il  ne  semble  pas  que  la  communauté 
monastique  ait  jamais  été  bien  nombreuse  à  Guimara  et  ait  formé 
un  monastère  proprement  dit.  C'était  ])lutôt  une  grange  administrée 
par  un  prieur  et  quelques  convers,  et  dont  les  produits  furent  jusqu'à 
la  suppression  des  i-eligieux  un  des  plus  riches  revenus  de  l'abbaye 
de  Silos.  Aaucuniiépoque,  toutefois,  le  nombre  des  colons  ne  dépassa 
la  centaine;  en  1830  ils  étaient  à  peine  trente-cinq.  — Vers  la  lin  du 
X  Vr  siècle,  la  bourgade  resta  sans  habilants,  à  la  suite  d'une  peste  qui 
lit  les  plus  terribles  ravages  dans  toute  la  contrée'.  Les  bois  des 
environs  devinrent  alors  un  repaire  de  bandits.  Les  voyageurs 
n'osaient  mémo  plus  s'aventurer  sans  escorte  dans  ces  dangereux 
parages,  lorsque  l'abhé  do  Silos,  à  la  demande  du  roi  dl^spagnc,  y  lit 
venir  un  certain  nombre  de  familles  de  colons  et  restaura  l'église 
paroissiale  de  San  l'edro. 

Le  texte  d'un  mandement  du  Nonce  à  Madrid,  Francisco  Aquaviva 

1.  Hccueil  des  chartes  de  Silos,   p.  33.  Silos,  que  40  fanègucs  de  l)lé,  huit  poules, 

2.  Dès  l'année  loiiT,  les  va?saux  de  Gui-  un  chevreau  et  les  droits  assez  minces  de 
mara  étaiont  en  fi  petit  nombre  cpi'ils  ne  la  «  niartinioga  »  du  ■<  yantar  »  et  des 
paj'aient  plus  à  leur  seifçneur,  l'abbé  de  <■  infiirtioucs  >•.  Arch.  de  Silos,  E.  XLI,  16. 


SAlNT-PlKKItK    Di:    GUIMARA 


229 


y  Aragon,  archevêque  de  Larisse,  nous  apprend  que  cette repoblacion 
était  déjà  un  fait  accompli  en  l'année  1704.  Le  Xonce  y  ordonne  au 
visiteur  de  rarchevêché  de  Burgos  de  ne  pas  empêcher  les  religieux 
de  garder  le  Saint-Sacrement  dans  l'église  qu'ils  ont  réparée  et  ornée, 
et  de  les  laisser  en  possession  des  droits  dont  ils  jouissaient  avant 
l'abandon  de  Guimara  '.  Quelques  mois  plus  tard,  le  roi  Philippe  Y, 
qui  désirait  favoriser  le  développement  de  cette  bourgade  el  en  finir 
avec  le  brigandage  qui  désolait  le  pays,  exempta  de  tout  impôt  ses 
nouveaux  habitants  -. 

Après  la  vente  des  biens  du  prieuré  en  183o,  le  dernier  prieur,  le 
P.  Dâmaso  Pucrta.  resta  à  Guimara  à  titre  de  curé  ;  mais  le  nou- 
veau propriétaire  ayant  chassé  les  anciens  colons  en  1848,  il  se  retira 
à  son  tour  et  obtint  successivement  les  cures  voisines  de  Quintanilla 
de  las  Viiiaset  de  Villaviado^ 


1.  Arch.  de  Silos,  E.  XLI,  40.  original 
avec  le  sceau  plaqué  du  .Nonce,  daté  de 
Madrid  le  21  octobre  1804.  —  Le  Libro  de 
deff'iiilo  ann.  1707,  fol.  129  donne  quel- 
ques détails  sur  le  repeuplement  de  Gui- 
mara et  la  restauration  de  son  éfflise.  Dans 
le  ms.  8.7  des  archives  de  Silos  tLihro  de 
In  fiibrica  de  la  yijle.<ùa  de  Huimara,  y 
visitas  de  la  misma,  ano  l'-^l  ,  on  trouve 
plus  d'un  renseignement  intéressant  ^iir 
le  prieuré  et  son  église. 

2.  Arch.  de  Silo»,  manuscrit  82,  année 
1705.  —  Toutefois,  en  175.3  les  colons  de 
Guimara  durent  payer  une  contribution. 
Un  acte  dressé  en  cette  cinourtanre  ori{.'i- 
Dal,  coté  E.  XU,  49)  nous  fait  connaître  <-c 
que  chacun  deux  ponsédait  à  celte  date. 
Le»  archives  de  Silos  E.  XLI.  18-5'J  ren- 
ferment auiii  un  nombre  assez  considérable 
A'apeoM  ou  procég-verbaux  d'urpenta|,'e  it 
de  bornage  du  bourg  et  du  i<rriti»irc  de 
Guimara  de  i5C4  à  1792. 


3.  Le  villa;Lre  se  trouvant  sur  la  roule 
de  Burgos  ;i  .Madrid,  le  prieur  y  possédait 
une  grande  hôtellerie  pour  les  voyageur^5. 
Elle  est  encore  dcb'jut  et  les  gens  de  la 
contrée  l'appellent  toujours  la  venin  del 
frnile,  ou  1'  "  auberge  du  moine  ».  —  Les 
domaines  de  l'ex-prieuré  forment  encore 
aujourd'hui  un  culo  redondo  ou  lief  de 
4  kilomètres  carrés,  dont  le  revenu  annuel 
est  de  600  fanègues  environ,  soit  ;i  peu 
près  0000  francs.  Il  faut  ajouter  à  cela  le 
produit  du  bois  ou  munie,  qui  est  un  des 
meilleurs  du  pays.  Le  hameau  comprend 
douze  feux  et  tous  les  habitants  sont  les 
fermiers  du  priq)riétaire.  L'église  pritjruie 
qui  sert  de  paroisse  peut,  du  moins  dans 
quelrjues-unes  de  ses  parties,  remonter  au 
XII*^  siècle.  .Nous  tenons  ces  der[iiers  ren- 
seignements de  notre  excellent  confrère, 
le  R.  P.  Dom  François  lluchot,  (pii  a  bien 
voulu  nous  écrire  les  ilétails  dune  récente 
visite  au  vieux  prieuré. 


230 


iiistniiU':  DK  I.  muiaVe  uf.  .sir.05; 


CllAl'ITHK  IX 


Quintana  del  Pidio 


Quintana  del  Pidio  se  trouve  à  seize  kilomètres  au  sud  du  prieuré 
de  (luimara,  à  une  petite  distance  de  la  roule  de  TJurgos  à  Madrid. 

Comme  le  précédent,  ce  prieuré  devint  la  propriété  de  Silos  à  la 
suite  d'un  échange  intervenu  entre  ral)])aye  de  Silos  et  le  roi  de  Cas- 
tille'.  Comme  lui  aussi,  il  ne  semble  pas  avoir  jamais  possédé 
une  communauté  monastique  proprement  dite  ;  mais  ses  domaines 
étaient  plus  importants  encore  que  ceux  de  (luimara.  La  juridiction 
civile  et  criminelle  du  village-  appartenait  aux  abbés  de  Silos,  tan- 
dis qu'il  dépendait  des  évêtjues  d'Osma  pour  le  spirituel  \ 

Outre  de  bonnes  terres  labourables,  le  prieuré  possédait  de  riches 
vignobles,  qui  lui  rapportaient  parfois  de  cinq  à  six  mille  c(in(a/a s 
de  vin  par  an'.  La  maison    priorale,   encore  debout,   est  une  bcMe 


\.  Alphonse  V!ll  recrut  des  moines  de 
Silos,  en  retour  de  cette  donation,  leur 
domaine  de  Santo  Dominffo  de  Nuno  Kaniz, 
situé  prAs  de  Turdesilias  (Olerinm  dcSellis) 
sur  les  rives  du  Duero.  N'oy.  la  charte  du 
14  octobre  H90,  Recueil,  \).  lli. 

2.    Le    14  août    IGiO   une  «   cjeculuria   » 
royale   conlirma    solcnDclIcnieiit    le    droit 
qu'avait    l'abbaye     de    nommer    l'alcalde 
niayor,  l'écrivain  public  ou  notaire,  deux 
alcaldes    pédancs  ou  jupes  subalternes  et 
l'alguacil  de  Quintana,  droit  que  voulait  lui 
enlever  le  «  fiscal  »  du  roi.  (Acte  original 
de  115  folios,  signé:  «  El  coude  de  Casirillo, 
commendador  de  la  obreria  de  Calatrava, 
gentilhombre  de  la  Camara  du  Su  iMages- 
tarl,  de  sus  rnnspjns  de  Estado,  justicia  y 
Camara,  goberuador  del  de  Indias  ».  Arcfi. 
de   Silos,    C.   I.VIII,  37.)  —  Vers  1833,   le 
bourg  (le  Quintana  del  Pidio  pouvait  comp- 
ter prés  de  400  habitants.  Les  archives  de 


l'abbaye  renferment  une  série  de  pièces 
qui  vont  de  1530  à  1G22  et  dans  lesquelles 
les  alcaldes,  procureurs,  juges  et  autres 
autorités  de  Quintana  rendent  compte  de 
la  gestion  de  leurschargcsà  leurs  seigneurs 
les  abbés  de  Silos  (C.  LVII,  10).  On  trouve 
aussi  en  C.  LVII.  32,  un  état  des  biens  que 
possédait  Silos  à  Quintana  en  lîJ'JO  ;  un 
aulro  (C.  LVII,  36i  en  1622. 

.'t.  En  KiGI,  l'évéque  d'Osuia  voulut 
pousser  ses  prétentions  jus(|u'à  défendre 
au  prieur  de  construire  un  oratoire  dans 
sa  propre  domcurc.  {Arch.  de  Silos,  liasse 
C.  LVII,  38.  On  y  trouve  deux  consulta- 
tions déuumtranl  cpie  l'abbé  de  Silos  a  le 
droit  d'ériger  une  chapelle  non  seulement 
dans  son  prieuré  de  Quintana,  mais  encore 
dans  tous  ses  autres  prieurés  ou  granges, 
et  d'y  faire  célébrer  la  messe.) 

4.  De  huit  cents  à  mille  hectolitres.  — 
On  récolte  actuellement  sur  le  territoire  de 


AUTRES    DÉPENDANCES    DÉ    SILOS  2.1 1 

demeure  bourgeoise  du  XVIP  siècle  et  n'a  rien  qui  rappelle  un  monas- 
tère. Les  armoiries  de  l'abbaye  de  Silos  sculptées  sur  la  façade  à  côté 
de  l'écu  royal,  font  seules  connaître  sa  destination.  Au-dessous  des 
armes  de  Saint-Dominique  se  lit  la  date  de  1688.  Ce  prieuré  possé- 
dait une  chapelle  exempte  de  la  visite  et  de  la  juridiction  de  l'ordinaire. 
Après  la  suppression  des  ordres  religieux,  toutes  les  propriétés  que 
Silos  possédait  à  Quintana  furent  achetées  par  un  certain  Agustin 
Arrieta.  petit  fonctionnaire  du  gouvernement. 


CHAPITRE  X 


Autres  dépendances  de  Silos 


Telles  étaient  les  principales  dépendances  de  l'abbaye  de  Silos. 
Quant  aux  autres  monastères  soumis  à  son  autorité,  nous  nous 
contenterons  d'en  donner  ici  la  liste.  Leur  histoire  d'ailleurs  ne  nous 
est  guère  connue,  et  un  simple  coup  d'cril  sur  la  table  du  liecueil  des 
chartes  de  Si/os  permettra  de  trouver  les  pièces  d'archives  qui  se 
rapportent  à  chacun  d'eux,  ainsi  que  les  notes  dont  elles  sont 
accompagnées.  Voici  les  noms  de  ces  petits  monastères  : 

San  nAiiTOLOMK  [)K  Vii-LANiEVA  DE  Cakazo,  (loniK'  on  î)7y  à  l'abbé  de 
Silos  par  un  ccrrtain  abbé  Severus  ot  sa  mère  {•.•ilcni.i. 

Casakks,  prieuré  dépendant  de  Saint-.Marliii  de  .Madrid  '. 

Santo  iJoMiNfio  DE  Sii.o.s,  îi  Wcn/Aiv  (Ic  lluctc,  donin''  vers  1  I  .i.'l  par 
Alphonse  VU  à  I).  Martin,  abbé  do  Silos. 

Samu  Duminuo  DEL  Koiiii.i.M,  dont  le  nom  seul  nous  est  (-oiinu  ^ 

celte  petite   cominuoc    une  moycnri'*  nri-  [toiivaiit   rontenir  7000   (NinDiran   <lc    vin. 

niifrite    dr  100.000  ràntarnu    d'iiii    vin    i|ui  1.  Ce  riiniiaNlrri- e>t  nir-iiti>>iiiir'  diiii  une 

|»«»«<'   |i(iiir  un   dp»   [iieiiliiim  ili;   lonlr    Iti  Imlli-  du  t.'l  j.mvii  r  \'tH't.    \><\.    \>-  llriin-it, 

Ribera    ou     T8ll«^e    du    Ducro.    Le    pricu-  p.  ri23. 

ré    [wiiAdait   troi*    prcMoirt   ou  laynrti,  2.  Nuui   ne   l'iviui*  preii(|u<-  ncn  dr  ru 


232 


lIISrillItK    Di:     L  AUHAYI-;    DK    SILOS 


San  Cocovateuu  Cucifatk,  près  île  riumiel  de  Mercailo,  donné  en 
1184  par  Alphonse  VIII,  à  l'abbé  D.  Pascasius. 

San  Flouentk  de  Tokhec.alindo,  à  dix  kilomètres  au  sud-ouest  de  la 
ville  d'Aranda.  Donné  à  l'abbaye  de  Silos  par  Garcia  Garciez  cl  sa 
femme  Sancia  Perez,  en  l'année  1137. 

San  Martin  de  RnguEJO,  à  deux  lieues  de  Silos,  entre  Santibanez  del 
Val  et  la  chapelle  de  Nuestra  Senora  de  las  Naves  '. 

San  MiLLAN  de  Lara,  dans  le  village  actuel  de  ce  nom. 

San  MiLLAN  de  Pekuos,  dont  la  situation  exacte  nous  est  inconnue. 

San  Pedho  de  Couillas,  donné  à  l'abbé  saint  Dominique  par  le  roi 
Alphonse  VI,  en  1073.  Ce  monastère  qui  a  toujours  été  confondu  à 
tort  avec  San  Pedro  de  Guniiel,  était  situé  près  de  l'antique  Clunia. 

San  Pelayo,  habité  d'abord  par  des  religieuses  et  situé  près  de 
Salas  de  los  Infantes  '. 

San  Silvestue  de  Alha  de  Tohmes  ^ 


prieuré,  dont  l'abbaj-e  de  Silos  céda  en 
1601  la  pr()(iri(Hé  .'i  San  Martin  de  .Madrid, 
pour  i'cnlrelic'ii  des  ((iialre  i-eligieux  (iiiulle 
avait  encore  dans  ce  monastère  :  «  Uio 
(Silos)  toda  la  hacienda  de!  iiriorato  (pie 
se  dice  Santo  Udniiiigu  del  Horillo  ».  [Arch. 
de  Silos,  U.  LVI,  2i.  Cf.  ci-dessus,  p.  204). 
11  est  question  de  ce  prieuré  dans  les 
documents  de  Saint-. Martin  aujourd'hui 
aux  Archives  Nationalesde  -Madrid,  vol.  III, 
fol.  74  ;  v(d.  VI,  fol.  254,  et  vol.  Vil,  fol.  547. 

).  Il  est  fait  niention  d'un  prieur  de  Ue- 
quejo  en  1562  [Recueil,  p.  291,  noie  1,  et 
486,  note).  Voyez  ci-dessus  (p.  154,  note), 
l'i-tat  du  prieuré  au  XVI""  siècle.  —  En 
1612,  h;  général  de  la  Congrégation  ordon- 
na de  démolir  le  prieuré  et  de  construire 
avec  les  tuati'riaux  n  una  casa  en  Sanli- 
baûcz,  para  la  rccreaciou  del  sauto  con- 
vento  »  [Arch,  de  Silos,  vas,  48). 

2.  H  est  question  pour  la  première  fois 
de  Téglise  de  San  Pelayo  de  Salas  dans  la 
bulle  du  lU  janvier  H87,  par  laquelle  le 
pape  Urbain  111  place  de  nouveau  l'ab- 
baye de  Silos  et  ses  dépendances  sous  la 
sauvegarde  spéciale  du  Saint-Siège.  Un 
très  petit  nombre  seulement  de  ces  dé- 
pendances sont  l'objet  d'une  mention 
particulière,    et    parmi    elles    se     trouve 


r  «  eccle.sia  Sancti  Pelagii  de  Salas  »  {Recueil, 
p.  lOS).  Kn  1278  seulement  nous  retrou- 
\ons  le  nom  de  cette  église,  près  de 
laquelle  habitait  alors  D.  Fernan  Ferez  de 
(iuzman,  dans  une  maison  qu'il  tenait  de 
l'abbaye  de  Silos.  (//(/(/.,  p.  258  et  262.)  Le 
16  octobre  1572,  par  un  acte  signé  de 
l'abbé  <i  Ilieronimus  de  Nebreda  »  et  de 
douze  moines  de  Silos,  l'ancien  prieuré 
de  San  Pelayo  fut  cédé  à  un  habitant  de 
Salas,  Alonso  Maldonado.  (Échange  par 
lequel  l'abbaye  donne  toutes  les  proprié- 
tés qu'elle  possédait  à  «  Salas  de  los 
Ynfantes  de  la  Iloz  de  Lara,  (|ue  fueron 
anejas  e  pertcnecientcs  a  la  hermita  de 
San  Pi'layo,  priorato  e  (iliaciou  (pie  fuc 
del  diclio  monasterio  de  Silos  ».  L'acte 
ajoute  :  <■  Kl  ccn|uilo  de  la  dicha  hermita 
avia  sido  casas  donde  avia  monjas,  e 
pareçen  los  cimientos  de  piedra  ».  (Acte 
original  sur  48  folios  de  papier,  écriture 
"  procesada  »  ;  Arch.  de  Silos,  K.  LU,  4.)  — 
Alonso  Maldonado  céda  en  retour  à  Silos 
les  terres,  moulins  et  autres  biens  qu'il 
avait  à  Santibanez  del  Val,  et  que  l'ab- 
baye abandonna  en  1692  au  conseil  de  ce 
village  pour  un  cens  perpétuel  de  vingt 
fanègues  de  blé.  (Ihid.) 
3.  Au  XVI''  siècle,  les  domaines  possé- 


AUTRES    DÉPENDANCES    DE    SILOS 


â33 


EtlLlSES  SOUMISES  A  LA  JURIDICTION  DES  ABHES  DE   SILOS 

Pour  ce  qui  est  des  églises  ou  chapelles  dépendantes  de  l'abbaye  de 
Saint-Dominique  de  Silos,  nous  allons  en  faire  un  simple  relevé,  sans 
compter  celles,  assez  nombreuses,  qui  étaient  sous  la  juridiction  des 
prieurés  ci-dessus  mentionnés.  Notons  que  beaucoup  de  ces  églises 
disparurent  dans  le  cours  des  siècles,  à  une  date  qu'il  est  malaisé  de 
déterminer,  ou  purent  se  soustraire  à  l'obéissance  des  moines  *. 

San  Andres  de  Silos.  —  San  Andres  del  Coco,  prés  de  Silos  (Castro, 
p.  394\  —  Santa  Barbara  de  Silos.  —  San  Bartolome  de  llinojar.  — 
San  Benitij(?)de  Pedrosillo.  —  Santa  Catalina  de  Silos.  — San  Cebrian 
de  Cormaz.  —  San  Cebrian  de  Rabanera  del  Pinar.  —  Santa  Ceciliu 
de  Tabladillo  (Santibaiiez\  —  San  Cristobal  de  Olmedo  -.  —  San 
Crislobal  de  Silos.  —  Santa  Cruz  de  Silos.  —  Santa  Cruz  de  Villabafiez. 


dés  par  l'abbaye  à  .\ltia  et  dans  quelquci^ 
bourgades  environnantes  formaient  un 
prieuré,  appelé  el  prioralu  de  San  Silves- 
Ire  de  Tonnes.  Noua  n'avons  découvert 
aucun  document  ayant  trait  à  l'origine  du 
prieuré  d'Alba.  La  bulle  d'Urbain  III  rit*- 
au  nombre  des  églises  soumises  ù  l'ab- 
baye de  SiloH  en  1187  le  sanctuaire  de 
haint-Silveslre  d'Alba  de  Tonnes.  (^Voy.  le 
Hecueil.  p.  10«  .  —  Il  est  encore  question 
du  domaine  d'Alba  de  Terme»  dans  nn 
état  des  biens  de  Silos  dres-<é  eu  1.'i:t8 
Ihiil.,  p.  383;.  On  trouve  aux  archives  de 
Siniancas  (Conladuna  de  mercede»,  n°  2tt, 
fol.  3y  r|uelques  i)iécei  relative'»  aux  pos- 
»e*«ir>ua  (Je  Silos  sur  le  territoire  et  dans 
la  ville  d  Alba  de  Tornjes  au  XV'I"  ilécic. 
Le  26  novembre  1".41  l'abbaye  de  Sili)«  céda 
ret  domaine*  pour  cpiatre  ans  et  pour  la 
rente  annuelle  de  'JOOO  maravédis  à  un 
certain  Francisco  d'Arauzo.  \Arch.  de  Sito», 
(wiUb'guc  B,  fol.  i.j  (  n  acte  de  ir.r,0-ir,62 
nous  donne  un  état  des  propriétés  qui 
constituaient  alon  •  le  prieuré  et  église  •• 
de  H«n  hilveatre  de  Turmes,  \  Alba  de 
Torniea  et  dan*  le*  bourgade*  de  .Martin 
Vtlero,  Portillo  et  Ban  Viccutc.  {Ibid.,  A. 
I,  2,  vidimui  de  1121.) 


1.  Pour  les  petits  sanctuaires  ou 
ennilas,  érigés  à  Silos  et  dans  les  environs 

il  y  en  avait  douze  au  X\''  siècle),  voyez 
le  Hecueil,  pages  2,  3  et  496,  note.  —  Un 
peu  avant  le  milieu  du  XV h"  siècle,  une 
bulle  de  Jean  l'oggio,  légal  de  Paul  111 
en  Kspague,  autorisa  les  Bénédictins  de 
Silos  à  réduire  en  une  seule  toutes  ces 
ennilas,  à  la  conilition  que  cette  église 
unique  serait  placée  sous  le  vocable  de 
l(»us  les  titulaires  de.^  anciennes  (Catalogue 
A,  fol.  l(i  .  La  réduction  projetée  n'eut 
pas  lieu  (;t  plusieurs  de  ces  sanctuaires 
sont  menliounés,  connue  existant  encore, 
dans  des  textes  du  .Wl"-'  au  XVIll''  siècle. 
(Arrfi.  de  Silus,  uis.  42,  fo!.  1,  2,  etc..  pour 
le  X\l«  siècle;  —  ms.  4i,  n"  1,  fol.  ;i,  o, 
■J,  8,  16,  n,  p(uir  le  XVII'  siècle,  — 
ms.  44.  u»  2,  fol.  3,  6,  etc.,  pour  le  XVIII" 
siècle.) 

2.  L'acte  de  donation  de  celle  église 
est  perdu.  Mais  le  donateur  nous  est 
connu  par  une  charte  de  1223.  {Hecueil, 
p.  I5'.i.y  II  s'appelait  ••  Marlinus  .Michaelis  », 
et  pourrait  être  identilié  avec  le  .Marlinus 
.Michaelis  qui  en  tl2.'i  signa  à  Portillo 
(précisément  dans  lo  voisinage  d'Olrnedo) 
la  donation  de  Urazuelas.  (Jlud.,  p.  54.) 


•234 


HlSTÔlIti;    DE    L  ABHAVi:    DK    Slt.OS 


—  Sanlo  Domingo  de  Silos  à  Biirgos  '.  —  San  Juan  de  Bilvcstre.  — 
San  Juan  de  Sanlibanez  j)ro|)reinonl  :  de  ïabladillo).  —  San  Juan  de 
Silos  -.  —  San  Justo  ou  Sanliuste  de  Silos.  —  San  Lâzaro,  église  de 
la  léproserie  de  Silos.  —  San  Loren/.o  de  Valniala  "'.  —  Sanla 
Lucia  de  Silos  '•.  —  Santa  Maria  de  Brazuelas.  —  Santa  Maria 
de  Molinterrado,  prés  de  Iluerta  del  Hey.  —  Santa  Maria  de  Horte- 
zuelos.  —  Sanla  Man'a  de  las  Naves.  —  Santa  Maria  del  Paraiso,  à 
Silos.  —  Sanla  Man'a  de  la  Pena,  prés  de  Silos.  —  Sanla  Man'a  de 
Penacova.  —  Santa  Maria  Magdalena  de  Silos  ".  —  San  Martin  à 
San  Esteban  de  Gormaz.  —  San  Martin  de  Sabiella.  —  San  Martin 
de  Tormillos  ^  —  San  Martin  de  Villabanez.  —  San  Miguel  de  Mon- 
cinos.  —  San  Miguel  de  Quintana  del  Pidio.  —  San  Miguel  de 
Silos.  —  Sanla  Olalla  de  Aniago.  —  San  Pedro  de  Silos.  —  San 
Pelayo  de  Salas  (voy.  ci-dessus,  page  232).  —  San  Pelayo  de  Silos. — 
San  Quirce  de  Silos.  —  Santiago  de  Silos.  —  San  Vicente  de  Alcozar. 

—  San  Vicente  de  Valviella  (voy.  Castro,  p.  394). 

Oulre  les  cures  atlacbées  aux  prieurés  de  la  Montana,  de  San 
Frutos  et  de  Guimara,  l'abbé  de  Silos  conserva  jusqu'en  1835  le  droit 
de  pourvoir  aux  églises  paroissiales  de  Sanlo  Domingo  de  Silos,  de 
Santa  Maria  de  Penacova  ',  de  San  Bartolomé  de  llinojar,  de  Nuestra 
Senora  de  Ilorlezuelos  et  de  Santibaiicz  del  Val.  Ces  églises  formaient 
un  ensemble  de  dix  paroisses,  toutes  confiées  à  des  religieux  du 
monastère.  Quant  à  la  juridiction  temporelle,  les  abbés  de  Silos  s'en 


1.  Église  appelée  i)lus  tard  la  Mar/dn- 
lena.  — Uaiix  divers  relatif!; à  relie  chapelle 
et  ses  dépendances,  à  pirlir  du  XVJc 
siècle,  dans  les  Arc/i.  de  Silos,  E.  X,  6.  !). 

2.  Voy.  le  Heciieil.  p.  19i),  note. 

."{.  On  ne  sait  à  quelle  époque  et  par 
(|ni  furent  d<)nn('eR  à  Tabbaye  de  Silos 
r(f,'lise  et  les  terres  qu'elle  possédait  à 
Valmala  ou  Balmala,  bourgade  de  la 
merindad  de  Cerczo,  près  de  Belorado.  Le 
seul  texte  (jui  en  fasse  mention  dans  le 
Jîeciieil  (p.  108)  est  celui  de  la  bulle  de 
1187.  —  Toutefois  le  Catalogue  A  (f(d.  40) 
des  archives  de  Silos  nous  ap[)rend  que 
le  conseil  de  \'almala  payait  encore,  en 
1530,  à  l'abbaye  une  rente  annuelle  de  dix 
fauégues  de  blé  et  de  quatre  poules.  En 
\'.'>l)H,  les  habitants  de  la  bourgade  se  li- 
bérèrent de  cette  redevance  eu  payant 
aux   moines   de  Silos    la  soniuic    de    202 


ducats.    {Arcfi.   de   Silos,    ms.  78,  folio  8.) 
4.  Voy.  le  Recueil,  p.  195,  note. 
:i.  -Vppelée  également  la  Trinidad  et  San 

Anton.  C'était  l'église  de  l'hôpital  de  Silos. 

6.  Nous  apprenons  par  une  en(|uête  du 
IG  septembre  1573,  (|u'<ï  cette  date  le 
village  de  Tormillos  était  désert.  Toute- 
fois, l'église  de  Saiut-.Martin,  annexée  à 
celle  de  Sauta  Maria  d'Espejon  était 
encore  debout.  (Enquête  sur  les  dîmes  du 
territoire  de  Tormillos,  faite  à  la  demande 
du  «  très  magnifique  et  révérend  seigneur 
Fr.  Alvaro  de  Salazar,  procureur  de  l'ab- 
baye de  Silos  ».  {Arcli.  de  Silos,  F.  XLII, 
22,  original  sur  14  folios  de  parchemin.) 

7.  Ees  trois  églises  de  Penacova,  Hiuojar 
et  Ilortezuelos  ne  formaient  depuis  long- 
temps qu'une  seule  paroisse  ou  feligresia 
avec  l'église,  à  la  fois  abbatiale  et  parois- 
siale, de  Saint-Dominique  de  Silos. 


AtTRES    DÉPENDANCES    DE    SlLOS  23o 

dépouillèrent  en  grande  partie  par  des  ventes  successives.  Dès  1445, 
nous  Favons  vu  plus  haut,  ils  avaient  aliéné  leur  seigneurie  de  Silos 
et  de  son  territoire.  Jusqu'à  la  fin  toutefois,  ils  jouirent  du  titre  et 
des  droits  de  seigneurs  dans  les  villes  et  villages  de  Huerta  del  Rey,  de 
Mamolar,  de  Quintana  del  Pidio,  de  Guimara,  de  Briongos,  de  Santi- 
banez.  de  Barriosuso,  de  Pinilla  et  de  quelques  hameaux  du  prieuré 
de  la  Montana  '.  Ils  possédaient  aussi  un  certain  nombre  de  vassaux 
sur  le  territoire  d'Espinosa  de  Cervera,  et  plusieurs  fiefs  ou  cotos  re- 
dondos  à  Peùalva  de  Castro,  à  la  Gailega,  à  San  Martin  de  Requejo  et 
à  Santa  Catalina  de  Rubiales. 


1.  Outre  de  nombreuses  pièces  éparses  ces  mêmes  archives  renferment  une  série 

çà  et  là  dans  les  dossiers  des  archives   de  de  cinq   gros   volumes   in-folio   composés 

Silos  et  relatives   à   l'exercice  de  la  juri-  d'actes  originaux  de  ce  genre  et  qui  vont 

diction  civile  des  abbés  de  Silos  dans  les  de  153i  à  lllS.  On  pourrait  y  relever  des 

villes  et  villages  relevant  de  leur  autorité,  détails  d'une  certaine  importance. 


VF  PARTIE 


IIISTOIIΠ LITTEHAIRE  DE  SILOS 


CHAPITRE  U.MQLE 


Histoire  littéraire  de  Silos 


Nous  ne  croyons  pouvoir  mieux  terminer  l'histoire  de  Saint-Domi- 
nique de  Silos  qu'en  réunissant  ici  quelques  brèves  notices  sur  les 
écrivains  de  ce  monastère. 

Les  manuscrits  qui  nous  restent  encore  du  X®  siècle,  prouvent  qu'à 
Silos  du  moins  ce  «  siècle  de  fer  »  ne  fut  pas  aussi  barbare  qu'on 
l'affirme  trop  souvent.  C'est  même  l'époque  où  furent  exécutés  les 
plus  beaux  manuscrits,  dont  nous  donnerons  bientôt  le  catalogue'. 

Il  a  été  déjà  parlé  de  l'amour  des  lettres  qui  régnait  à  Silos  au 
siècle  suivant,  sous  le  régime  de  l'abbé  Dominique  ■.  Nous  avons 
aussi  signalé  ses  deux  principaux  disciples,  le  moine  Giumaldis,  qui 
écrivit  la  vie  du  saint  abbé  et  l'auteur  Anonyme  du  Clironicon  Silcnse  \ 
Il  n'est  pas  besoin  d'y  revenir  ici. 

Après  ce  dernier  auteur,  nous  trouvons  le  moine  Pi:ito  Mahin,  (jui 
composa  vers  la  fin  du  XIIP  siècle  le  récit  des  |)rodiges  opérés  par 
saint  Dominique  de  Silos  depuis  l'année  12.32  jusqu'en  1293  \  Ses 
Miraciilos  romanzailos  nous  dépeignent  avec  une  lidélilé  naïve  les 
mu'iirs  de  ré[)oque,  et  renfiMnient  des  détails  peu  connus  sur  les  luttes 
incessantes  qui  avaient  lieu,  même  en  j)leine  paix,  cuirez  clni-licMis  cl 
musulmans,  près  des  frontières  du  royaume  de  (Irenadc.  \\>  nous  font 
connaître  surtout  les  atroces  soulfrances  cndun'cs  par  les  malheureux 
captifs  rjiii  t'Hubaient  au  [)ouvoir  des  inlidèh-s.  Aucun  livre  ne  nous 


\.  Le  •  SmnraBdu)»  ■•  <lo  94.';  cl  le  «  Liber 
dialogorum  bcati  (jr^^orii  >,  conservé* 
dam  len  arrhivei  de  Silos  et  dont  il  sern 
queitioD  un  peu  pliin  loin,  iioim  offrent 
un  des  ly|><-<i  \>\  plim  rernarquableH  de 
l>cril>ire  wi*igothi(|uc. 

2.  Voy.  r  '    P-  *"■♦"• 

.1.  Ajoul'  |iic  (jriniald  roinposa  sa 

Vila  beali  iJominici  (du  moins  le  second 
litre  el  le  Iroi'i'riie  apr^t  I  inn<''C  lOHH. 
—  Il  J  (lit  UiCliti'id    d'inx   N<Ti.''if.i.  p.    3H<'i 


cl  :t'JI  de  la  prise  de  Tolède  108".)  et  de 
la  cons/îcniliou  de  régli«e  de  Silo»  (1088). 
Ferrera'»  IHslinrr  li Ksjtaijnf,  ad  anri.  1073) 
se  donne  le  tort  de  ronrotulri'  liriiiiald 
avec  (Juuzalo  de  Herceo. 

♦  .  Enlun  non  Ion  mirnculon  tinnnnzadns, 
co/no  narn  siinlu  l><)iiiint/o  Ion  rrilii'os  de 
cnliriiluil,  r  fiziilnH  rscrivir  l'frn  Marin, 
iiKintjr  <lel  tnone»trrio.  —  Cet  oiivraf^e  a 
et*''  piililii-  eti  n.'Ki.  d'ajiri'S  lori^'irLil,  par 
\r.  I'.  V.ri/ar.i    p.   \1H  .'.J'.i  . 


240 


iiisTOiitr,  m:  l  aiuiavi:  dk  silos 


Iraco  un  tableau  plus  saisissant  dr  la  misérable  condilion  des  esclaves 
chrétiens  pendant  le  cours  du  XIII''  siècle. 

Pcro  Marin  nous  dit  lui-mônie'  qu'il  était  moino  de  Silos  et  priMi-e, 
et  une  sentence  du  22  juin  1293  nous  le  montre  comme  «  procureur 
du  monastère  de  Saint-Dominique  »  ".  Il  était  alors  très  âgé  et  sa 
mort  dut  arriver  peu  après  cette  date. 

Il  serait  injuste  de  ne  pas  mentionner  TiicoLE  de  copistes,  à  laquelle 
l'abbaye  de  Silos  doit  ses  précieux  manuscrits  du  xr  et  du  xn"  siècle. 
Plusieurs  nous  font  connaître  leurs  noms^  et  l'un  d'eux,  en  recom- 
mandant son  travail  au  lecteur,  nous  parle  on  quelques  vers  extrême- 
ment curieux  des  sueurs  qu'il  a  dû  répandre  pour  arriver  à  bon  port 
[ad port um  lihelli]  \  Jusqu'à  la  découverte  de  l'imprimerie,  Silos  a  eu 
son  scriptorium,  d'où  sont  sortis  bien  d'autres  manuscrits.  —  Nous 
ne  dirons  rien  ici  de  son  école  monastique,  dont  il  a  été  question  plus 
baut,  à  propos  de  saint  Dominique  de  Guzman  '. 

Avec  Ghrômmo  de  Nehrkda,  dont  nous  avons  parlé  comme  abbé  de 
Silos,  nous  sommes  déjà  au  XYT'  siècle  '.  Il  écrivit  sur  son  monastère 
une  Notice  qui  nous  a  servi  pour  cet  ouvrage  et  oîi  il  fait  mention 
d'un  autre  travail  de  sa  main  sur  l(>s  bicuf.iiteurs  de  Silos  ^ 

Toutefois,  son  meilleur  titre  à  notre  reconnaissance  esld'avoirdonné 
l'habit  de  Saint-lienoil  à  l'un  des  plus  illustres  enfants  de  Silos,  le  1*. 
Antomo  Peukz.  Ce  savant  homme  naquit  en  15o9  dans  la  ville  même 
deSilosMl  entra  au  noviciat  en  1577  et  lit  profession  l'année  suivante, 
à  l'âge  de  dix-neuf  ans  ^  Après  avoir  pris  ses  grades  à  Salamanciue  % 
il  enseigna  longtemps  la  théologie  dans  celle  célèbre  Université,  dont 


1.  Dans  le  rôcit  d'une  visite  faite  par 
le  roi  Alphonse  X  à  Silos,  au  mois  de  uo- 
vcMihre  liu.'i    dans  Vergara,  p.  133). 

2.  Voy.  le  Recueil,  p.  292. 

3.  Voy.  plus  loin,  .Appendice  I,  nianus- 
rrit  n"  3. 

4.  Voy.  ci-dessUs,  p.  87-88. 

5.  Sur  Nebrcda,  voy.  ri-dessus,  p.  160161. 

6.  Lihros  de  los  hicnlicc/wres  de  esta 
casa. —  (Ce  manuscrit  na  pasété retrouvé). 
Il  ajoute  un  peu  naïvement  qu'il  composa 
<■  otras  cosas  de  mucha  estiinacion  ».  Il 
nous  apprend  lui-même  qu'il  écrivit  sa 
notice  sur  Silos  <>  con  nuicho  trabajo  ». 

1.  Il  était  fils  de  Pedro  Maxo,  d'une 
famille  d'/iidalf/os  conocidos,  c'cst-à  dire 
d'uncienne  petite  noblesse.   .Mais   il   s'ap- 


pela toujours  du  nom  de  sa  riiéro,  Marina 
Pcrez,  celui  de  Maxo,  nous  dit  un  nh\)c  de 
Silos,  ne  convenant  guère  à  un  moine. 
[Ma.ro,  on  écrit  aujourd'hui  »iaJo,  répond 
assez  bien  à  notre  mot  t/alanl.)  Son  grand- 
père,  Francisco  .Majo,  avait  fondé  en  15.'Ji 
une  chapellenie  dans  l'église  de  San  Pedro, 
et  l'autel  qu'il  érigea  en  cette  circonstance 
en  rappelle  encore  le  souvenir.  Voy.  plus 
loin,  Appendice  H,  les  Inscriptions  de 
Silos,  n°  79. 

8.  l'riilxinza  de  linipieza  de  san;/re. 

9.  La  ('ongrégation  de  Saint-Benoit  de 
Valladolid  possédait  dans  la  ville  de  Sa- 
lamanque  le  collège-abbaye  de  San  Vicen- 
te,  où  elle  envoyait  les  jeunes  religieux 
les  plus  aptes  aux  éludes  tliéologi«jucs. 


HlSTOlItK    LlTTÉRAluE    DK    SlLÔS 


•2ii 


il  était  considéré  comme  l'oracle.  Nommé  abbé  du  collège  bénédictin 
de  Saint-Vincent  de  Salamanque,  il  ne  quitta  cette  prélalure  que 
pour  devenir  en  1607  général  de  son  ordre  en  Espagne,  cbarge  qu'il 
exerça  jusqu'en  1610.  Il  gouverna  à  deux  reprises  l'abbaye  de  Saint- 
Martin  de  Madrid,  de  1617  à  1621  et  de  162o  à  1627.  A  cette  dernière 
date,  Philippe  IV,  qui  aimait  à  prendre  ses  conseils,  le  présenta  à 
l'évêché  d  l'rgel  '.  Six  ans  plus  tard,  Antonio  Ferez  devenait  évéque 
de  Lérida  et  en  1634  archevêque  de  Tarragone.  Désirant  lînir  ses 
jours  en  Castille,  il  obtint  en  1637  l'évêché  d'Avila,  auquel  le  voisinage 
de  la  cour  donnait  une  particulière  importance  ;  mais  la  mort  l'attei- 
gnit à  Madrid,  le  l"  mai  de  cette  même  année,  avant  même  qu'il 
eut  pris  possession  de  ce  nouveau  siège  ■. 

Nous  devons  à  Antonio  Perez  une  séi  ie  d'ouvrages  d'un  très  grand 
savoir  Ihéologique.  Son  volumineux  commentaire  de  la  règle  de 
Saint-Benoît  est  un  des  meilleurs  livres  écrits  sur  ce  sujet,  et  mal- 
heureusement un  des  moins  connus. 

Tous  ces  travaux  forment  un  ensemble  de  treize  volumes,  dont 
cinq  in-f(jlii»  et  sept  in-rjuarto  \  En  voici  le  catalogue  complet 
par  ordre  chronologique  : 

i .  Apuiildniienlos  de  trulon  los  sermones  dominicolos  y  sanctorales, 
lie  ). rimera  de  dezienihre  y  de  Adrie/i/o  liasla  ûlt'uno  de  febrero  // 
jtriii(ipii)  de  Qttaresma,  jtredicudos  en  la  C/iiversidad  de  Sa/amanca. 
.Médina  del  Campo,  por  (Uiristobal  Lasso,  1603.  1  vid.  '\ii-ï°''. 

2.  iMurca  Snlmantiwi.  etc.  ^l'hèses  théologi(iues  pour   l'obtention 


1.  Philippe  IV  lui  avail  ofTert  d'abord 
l'archeT<'Thé  de  Sauta  Fé  dans  les  Indes 
ocridenUiles  ;  nmis»  il  refunn  .i  raiife  de  son 
gran  I  âge  el  df  se»  inlirniité^.  Moniislii  on 
hiapanicum,  fol.  374-37.'>.) 

2.  Son  rorjn  tranuport^  .i  Sijrc»,  d'.iprès 
!»•  Arnir  <|tiii  pti  av.iil  inanifcoti-,  fut  fn^e- 
veli  dans  IVgli»i;  nl»h.i(iale,pr«'-sdn  tombeau 
de  <>nint  ftuo"  vny.  plu*  loin.  Ap- 
pendice II. /n».  y  ,  n^HJi  .Sons^-pulcre 
était  «i  somptueui  et  ronlrn*lait  tellement 
avcf  celui  du  s.iinl.  que  l'abb'-  et  le  ronseil 
du  monasI'Te  rrùrcnl  devoir  le  faire  di«- 
parallreen  JB''-  Arrh.  dr  Siloi,  m«.  6."(.  fol. 
W'.i  l^ir*  de  la  di-rnolition  de  I  anrji-nne 
^Kli*e,  ses  fxtenients  fur<Mit  phin-s  dans 
la  salle  du  rhapilre,  d'oO  Inldii-  Krhi-varrlu 
les  transféra  en   \H'iT}  ilaus  le  ravr-au  des 


nioine!>,  nunu-ro  5,  près  de  la  porte  de  la 
sacristie.  (fHario  del  /'.  Kc/ievarria,  in8.  16, 
au  19  Kopt.  185.'i.)  Le  P.  Sisebiito  lUaiico, 
(|ui  ^ouveriiti  la  paroisse  de  Silo:)  un  |)imi 
plu!i  t.ird,  Ic4  pini-.i  ihiiii  le  caveau  n"  2. 
M.H.  :n.  r<il.  ICÎ.) 

3.  l'our  plu^  de  détails  sur  lis  ouvrages 
de  Perez,  voyez  .M.  Aùilmrro,  Inlrntude  un 
itiri-i'iniirio  hi<i<frii/ir<i  y  Itihlioi/nififii  df  iiii- 
lorrH  dr  In  /tnjt'iniin    ilf   lliiri/o\,   .Madrid, 

1H90,  p.  :j87-:j'j;i. 

4.  (!•  t  ouvrnK*'  '^  <'(<■  traduit  <-n  Inlln 
par  Homnnus  Muller,  ablx'  de  Saint-Laïu- 
birt  de  Si'on,  en  Uavi/?re  (Salzbourj^.  1639). 
In  crniile  de  Saint-Aiiftiitlin  en  (il  uuskI 
une  versiiiu  italienni*.  Voy.  Zir>(cllirtuer, 
lli*tnria  rfi  Hllerariir  ordinin  Sancti  Henc- 
ditti,  par-»  IVs,  p.  Hio. 

10 


2t^ 


nisToiUK  ni-:  labbayi;  i»i:  silo.>> 


(lu  bonnet  de  Docteur  de  Salamanque}.  SalmanliciP,  ex  typogr.  Arli 
Taberniel  Antuerpiani,  tGOt,  2  vol.  in-folio. 

3.  ApunUimietitos  qwidrayesinuiles.  lîarcelona, Sébastian  Cormellas, 
IG08.  :\  vol.  in-4";  2'  édition,  Valladolid,  Cliristobal  Lasso,  IGIO, 
3  vol.  in-4°. 

4.  PentaleucJius  fidei^  sive  volum'nia  quiiujw  :  de  Ercie.sia,  de 
Conduis,  de  Scriptura  sacra,  de  Traditionihus  sacris,  de  Romano 
Po;i////t'e,  Malriti,  1020^  apud  vidnam  Ildeplionsi  Martin,!  volume 
in-folio. 

5.  Coymnentaria  i/i  reç/idam  SS.  P.  Bcnedicti,  monachorum  omnium 
Palriarckœ.  Lugduni,  sumpt.  Ludovici  Prost,  1625,  1  vol.  in-4'',  de 
X1I-G52-LYI  pages';  2"  édition,  Barcelone,  1G32-,  2  vol.  in-folio. 

G.  Anthcntica  sanctorum  quatuor  Evaru/elistarum  /ides,  adcersus 
omnes  répugnantes  hœrclicos  etimicosque  pinlosophos.  Lugduni,  sump- 
libus  Lud.  Prost,  1G2G,  1  V(d.  in-4°. 

7.  Authentica  Actuum  apostolorum  et  Epistolœ  ad  Ronmnos  fides. 
Lugduni,  ibid.,  1G2G,  \  vol.  in-4''. 

8.  Authentica  fuies  Mal hxi,  controversiis  af/ilata  et  discussa.  Harci- 
none,  ex  prœlo  Pclri  la  Cavalleria,  1632,  1  volume  in-folio,  avec 
le  porlrail  de  l'auteur  et  celui  du  fameux  Conde-Duque  de  Olivares, 
au(iuel  l'ouvrage  est  dédié. 

i).  Aullientioa  fides  Pau/i,  controversiis  cat/iolicis  agilala pariterque 

* 

discussa.  liarcinone,  1634,  1  v(d.  in-folio  \ 

L'abbaye  de  Silos  donna  au  XVIP  siècle  un  autre  évoque  à  l'église 
d'Espagne  dans  la  personne  du  P.  Hehnardo  de  IIomivekos.  Il  était 
originaire  d'Ocana  '  cl  prononça  ses  vo'ux  monastiques  à  Silos,  le 
8  décembre  de  l'annéi»  1611  '.  Après  avoir  rempli  d'importantes 
prélatures  dans  la  Congrégation,  dont  il  eut  le  gouvernement  de  1653 


1.  On  lit  sur  la  troisième  page  de  ce 
volume  :  Kdilio  revens. 

2.  Dom  Calmel  {Cominenlaire  sur  la 
règle  de  Sainl-ISenoil,  p.  84)  cite  une 
édiliim  de  Cologne  que  nous  ne  connais- 
sons pas  autrement. 

3.  Gallardo  (Eiisa;/o  de  una  hihlioleca 
espanola.  t.  il,  p.  120)  mentionne  parmi 
les  nianiisnits  (h;  la  Itibliotlu-iiue  natio- 
nale de  .Madrid,  II.  10.  une  «  consulta  â 
Felipe  IV  sobre  el  casamieuto  de  la 
infanta    doua   Maria  con    el    principe   de 


Gales  »,  écrite  par  le  P.  Antonio  Perez. 

i.  11  s"api)clait  dans  le  monde  Nicolas 
de  llontiveros.  «  Informe  de  limpieza  de 
sangre  »  (Arch.  de  Silos).  —  On  trouve 
une  très  courte  notiee  sur  ce  prélat  dans 
le  Monasticon  /lispaii.,  fol.  .37.")-3'î6. 

.').  Nous  avons  encore  sa  charte  de  pro- 
fession. Il  avait  pris  l'habit  à  San  Benito 
de  Séville,  d'où  il  lut  envoyé  à  Silos,  à 
cause  de  la  pauvreté  extrême  du  monas- 
tère andalou,  ipii  ne  pouvait  entretenir  uu 
plus  grand  nombre  de  religieux. 


HISTOIRE    LITTÉUAIRE    DE    SlLÔS 


^43 


à  1657',  il  fut  nommé  en  I608  évèqiie  de  Calahorra,  où  il  mourut 
en  odeur  de  sainteté  le  2  novembre  1G62-.  —  .Nous  devons  à  sa 
plume  aussi  savante  que  pieuse  un  livre  dirigé  contre  le  Prohabi- 
lisme  et  intitulé  :  Lacnjmx  militantis  Ecclesix^.  Cet  ouvrage,  inter- 
rompu par  la  mort ,  n"a  pas  été  imprimé  ;  mais  il  s'en  ré[)andil 
alors  de  nombreuses  copies  et  plusieurs  écrivains  en  font  les  plus 
grands  éloges  \  C'est  aussi  à  IJernardo  de  Hontiveros  qu'il  faut 
attribuer  la  traduction  du  livre  De  Atnici/ia  de  Cicéron.  dont  Villa- 


1.  Il  fut  abbé  de  San  Vicente  d'Oviedo,  de 
1649  à  1653.  et  de  San  Martin  de  Madrid  de 
1657  à  1658.  11  reçut  le  grade  de  docteur 
à  «tviedo,  où  il  avait  longlemp-!  enseigne 
la  théologie  scolastique  et  mystique. 

2.  Dan?  nuf  réunion  extraordinaire  du 
chapitre,  tenue  le  3  novembre  1H62.  les 
chanoines  décident  <<  se  le  de  sepultura  en 
la  capitia  de  N™  Sr>  del  l'opulo,  cerca  del 
altar  al  lado  del  evangelio  >.  Le  chapitre 
reçut  en  retour  raille  ducats  de  la  succes- 
sion du  défunt.  C-^*^'"*  ca/ji  lu  lares,  Arch. 
du  chapitre  de  (^lahorra.  Nou*  tenons  ces 
renseignements  de  notre  vénérable  ami  D. 
Luis  Manzanares,  curé  de  la  cathédrale  de 
Calahorra.  Voy.  aus?i  J.  Gonzalez  Ti-jada, 
Hintvria  lie  Sanlo  Domingo  de  lu  Calzoïta, 
p.  409-410./  —  Les  archives  de  la  (À>n- 
LT' i/alion  de  Valladolid  t.  XVII,  fol.  G- 
ITu  renferment  plusieurs  documents  sur 
ce  prélat.  L'auteur  anonyme  du  catalo- 
gue des  abbé.s  d<'  San  .Marliu  de  .Maiirid 
dit  de  lui  :  <  Fue  var<>n  de  vida  excmiila- 
riiiima  y  canonizable.  Dicese  que  siendo 
obiipo  de  Cnlaorra,  que  querieiido  este 
vénérable  prelado  remediar  un  grave  es- 
candalo.  dispararoa  un  trabucazo  contra 
el  muy  de  rcrca.  Uieronic  las  valas  en  me- 
tli"  del  perho  ;  sacudio  el  escapulariu  y 
cayeroii  la*  valas  a  sus  pies.  "  {Monanticon 
hUpanicum,  fol.  221.  Aux  folios  37'i-.'ni> 
du  II  'il  se  trouve  une  tn'-s  courte 
fi(>ti'  i  iphiquf  sur  <'e  prt-lat.j 

3.  1^  qucsUuD  de  probabilisme  était 
«lors  viv»'iii'  '  I  ric  l'oitiriK- 
ailleurs.  L«*  ■  1  Aguirrr, 
de  la  wAnie  Congrégaliou  que  le  i*.  Honti- 
veros. prit  une  part  1res  active  a  toutes 
ces  disputes. 

4.  Voici  comm«-nt  s'exprime  sur  ilcr- 
Dtrd  de  llonlivrros  un  de  «es  disciples,  le 


célèbre  cardinal  d'Aguirre,  dans  la  pré- 
face de  sa  Colleclio  maxima  conciliorum 
HisiJUHiœ,  %  xxxni  :  «  lu  Congregatione 
benediclina  Hispaniu'  non  defuit  ([ui  doc- 
trinis  casuistarum  Iaxis  antidotum  para- 
ret.  .\nDo  >idci.iii,  vivante  adluic  Innocen- 
tio  X,  electus  fuit  Generalis  ipsius  reve- 
rendissinii.s  magister  D.  Beruardus  Ilouli- 
veros,  priinarius  theologiic  professer  in 
Ovetensi  .\cadeuiia,  theologus  majestatis 
Catholica'  ac  consnltor  supremi  illius  Fidel 
seuatus,  vir  spectatissiniie  pietatis  ac  su- 
blimis  doctrinii'.  Is  ab  eo  tenipore  acerri- 
nie  iuvehebatur  adversus  laxas  Casuista- 
rum opiniones,  et  lectionem  quorumdam 
ex  ils  vetubat  subdilis  ac  discipuiis,  intor 
((uos  ego  numerabar.  Postoa,  aiino  mik.i.viii 
fuit  electus  cpiscopus  ecclesia'  (lalagurri- 
tanic,  eodcui  teinpurf  quo  pr.i'craiit  Oxo- 
ineiisi  D.  Joaiines  de  Palafox  et  IMaceiiti- 
uw  I).  Ludovicus  Crespi.  Très  ii  pra>sules 
dcxlissiini  pariler  et  vitn-  cxoiiiplarissiiii;!- 
faiiia  ac  sciiplis  insignes,  horlalu  emineii- 
tis.simi  cardinalis  I).  liallhassaris  de  Mos- 
coso  et  Sandoval,  anliitiiiscopi  Tolelaiii 
(cujus  memoria  pariler  in  benediitioiiu 
est>,  cœperunt  communi  consilio  exagilare 
l'roliabili»mum,  tune  longe  ac  late  grassan- 
teiii.  Iliiiitiveros  tipeciatim  scriptis  suis  ca 
de  re  tiluluiii  dederat  :  Laciiymi;  militantis 
Ktictesi»:.  Verum,  aiiiio  .«itci.xii,  iiiitio  no- 
veuiliris,frar(iiKiiiorlilii-atioiiibiH,  stiidii^iai' 
laboribuN,  ciniiiiistaiile  ac  llciili-  tolo  cicro 
illius  eccicsiii*,  et  pauperibiis  ejulaiitibiis 
tain  pli  p,i(rii*  olijliiiii,  iiiiiiiorlniis  riiil 
opiTi  iioikIiuii  pcrrccto,  quod  pruindc  in 
lucem  cdi  non  poluil.  ••  —  l.r  |>.  Ziegcl- 
baïK-r  app<-lli-  noire  auteur  :  ■•  \  ir  spccla- 
tissimtf  pii'laliN  ac  sublimis  doclrimi'  « 
[lliilona  tri  liUrrnriir^uiilini»  Sancti  llc- 
nviiicli.  pars  2».  p.  184). 


211 


iiisToiuE  1)1".  F,  AitnvYi:  di:  silos 


nueva  vit  le  manuscrit  dans  la  bibliolhôque  de  Monlserral  en  ISOO  ' 
Le  P.  (lASPAH  Ilriz.  ([ne  nous  avons  déjà  plusieurs  fois  cité  dans 
cet  ouvrage,  écrivit  en  IGio  et  les  années  suivantes  une  Histoire  de 
saint  Dominique  de  Silos,  qui  comme  le  travail  précédent  n'a  jamais 
été  livi'é  l'impression  ■*.  Ce  n'en  est  pas  moins  une  u'uvre  sérieuse, 
(jui  témoigne  d'un  sens  critique  trop  rare  en  J^lspagne  à  cette  époque, 
et  dont  le  V.  Castro  ne  sut  pas  assez  profitera  —  11  avait  auparavant 
traduit  en  castillan  le  livre  f>c'  licneficiis  de  Sénè(jue  sous  le  litre 
<le  Espejo  de  Bienherhores,  traduction  qui  l'ut  imprimée  à  Barcelone 
en  1600  en  un  volume  grand  in-octavo  ^ 

Le  V.  Rui/  était  originaire  de  Valladolid.  11  fit  pi'ofession  à  Silos 
le  22  février  1582,  fut  prieur  de  Saint-Romain  de  Moroso  de  1013  à 
1619,  puis  conventuel  de  Saint-Martin  de  Madrid  et  enfin  de  Iluete, 
où  il  mourut  le  6  janvier  1631).  Outre  ses  connaissances  littéraires, 
il  passait  pour  un  mathématicien  distingué,  et  le  P.  Argaiz  ajoute 
que  comme  organiste  il  n'avait  pas  sun  pareil  dans  toute  la  Casiille".' 
Son  histoire  de  saint  Domini(iue  servit  beaucoup  au  travail  du 
même  genre  que  le  P.  .li  an  de  Castro  fit  imprimer  à  Madrid  en  1688, 
et  au(}uel  nous  avons  souvent  renvoyé  dans  ce  volume  ".  Bien  souvent 


1.  Via  je  literario  a  las  if/lesias  dp  Es- 
pann,  t.  \'ll.  p.  148. —  N'illaiiueva  prend  à 
tort  le  P.  Uontiveros  poui-  un  religieux  de 
la  célèbre  abbaye  calaiane. 

2.  llisloria  tuiliKjvosa  de  saitlo  Dominr/o 
de  Silos,  abad  de  la  orden  de  San  Benito, 
que  contiene  no  solo  las  inaravillas  desle 
sanlo  en  vida  y  miierle,  siuu  los  anliyuos 
succesos  de  su  reul  monaslerio  y  de  sus 
prioralos  y  filiaciones.  Ordenada  por  fray 
Gaspar  Ruiz  Monliano.  Vn  volume  petit 
in-folio  de  400  pages.  [Arch  de  Silos,  ins. 
n"20.) 

3.  Kranclseo  Sota  iCh'-onica  de  los 
principes  de  As/urias,  lib.  111,  fol.  600) 
dit  ipiil  se  servit  de  ce  incinuscril.  I.e 
P.  Argaiz  en  lit  (gaiement  usage  dans  sa 
l'erla  de  Catalinia  ^1617,  p.  227,  43!)  et 
441).  Voy.  aussi  Vepes,  Coronica,  t.  IV, 
fol.  371  V. 

4.  .Vntonio  i  ISihliulh^ca  noi;a,  i.  I  .  p. 
.'532)  fait  du  traducteur  de  Senéque  un 
personnage  distinct  du  précédent  ;  mais 
c'est  à  tort.  Il  ne  savait  pas  que  le  vrai 
nom  du  bénédictin  de  Silos  était  /•'»•.  Gaspar 
Ruiz  de  Monliano  (signatures  autographes 


dans  plusieurs  documents  des  archives  de 
Silos  .  —  Voici  le  titre  complet  de  son 
livre  :  Kspeio  de  bienhechore'i  y  agradeci- 
dus.  que  conliene  los  siele  lihros  de  lieneficio 
de  Lucio  Aneo  Seneca,  ayora  de  nuevo 
Iraduzidos  de  Latin  en  Castellano  por  Fr. 
Gaspar  Huiz  Monliano.  Tiene  anolados  y 
decUirados  por  el  inesmo  traductor  aUjunos 
de  los  luyares  mas  dificil.es  y  al  cabo  del 
libro  tiene  cualro  Tablas  de  nueva  inven- 
cion  mvy  provecfiosas  para  lodo  yenero  de 
personas,  especialmente  para  l'redicadores 
y  para  cortesanos  que  lo  quieren  parecer 
en  sus  carias  y  conrersacinnes.  Itarc.elona, 
Sel).  Connellas,  KiOti.  \'ol.  in-4",  de  18  folios 
préliminaires  et  479  pages. 

5.  La  L'erla  de  Cahiluna ,  p.  4.")7.  — 
\ers  celte  épocpie  vivait  à  Silos  un  autre 
nidine  ipii  mérite  d'être  nommé  ici,  le  P. 
Italtazar  (îuerrero.  Il  communiqua  diver- 
ses notices  hi.storiques  à  Ycpes,  qui  en 
parle  avec  élf)ge  au  tome  IV  de  sa  Coro- 
nica (fol.  380,  ann.  919i.  11  fut  abbé  de 
Samos,  d'Oviedo  et  de  Iluete.  Il  avait  pris 
1  hal)it  à  Silos  eu  1379. 

li.     El    ylorioso     tfioumaluryo   espanol, 


HISTOIRi:    LITTERAIRE    DE    SILOS 


245 


même, l'ouvrage  de  ce  dernier  écrivain  n'est  que  la  reproduction  pure 
et  simple  du  travail  du  V.  (laspar  Ruiz. 

Le  P.  Castro  nous  a  laissé  aussi  une  grande  histoire  de  saint 
Benoît,  divisée  en  quatre  livres  et  suivie  de  quelques  dissertations 
relatives  à  la  vie  et  à  la  règle  du  saint  patriarche  '.  Ce  travail  consi- 
dérable, qui  renferme  des  parties  intéressantes,  n'a  pas  été  publié  et 
se  trouve  encore  dans  les  archives  de  Silos.  Le  manuscrit  prêt  à  être 
livré  à  l'impression  forme  un  volume  in-folio  d'environ  500  pages. 

Juan  de  Castro  était  né  à  Villarrobledo  dans  la  Manche.  Il  reçut 
l'habit  bénédictin  à  Silos  en  165!  et  lit  profession  le  15  décembre  de 
Tannée  suivante  -.  Il  occupa  plusieurs  charges  importantes  dans  la 
Congrégation,  fut  abbé  de  Saint-Martin  d(>  Madrid,  de  1673  à  1677  ^  et 
à  trois  reprises  dillérentes  de  son  monastère  de  Silos,  où  il  rendit  le 
dernier  soupir  le  16  décembre  1711  '.  Son  caractère  doux  et  aimable 
lui  avait  attiré  l'alTection  de  tous  et  lui  avait  valu  dans  l'Ordre  le 
surnom  de  Pot/rr  Pnt If/iriff  '\ 

Au  XVIir  siècle,  nous  trouvons  parmi  les  moines  de  Silos  quel- 
ques écrivains  dont  le  j)lus  célèbre,  le  1*.  Saez  que  nous  ferons  bientôt 
connaître,  jouit  encore  d'une  très  grande  autorité  dans  \o  monde 
savant.  D'autres  ont  eu  un  rOle  plus  modeste.  Le  P.  Sehastien  de  Veii- 
GARA  est  du  nombre  de  ces  derniers.  Né  en  ('iiili(M'  '''  en  1680.  il  enli;i 
à  Silos  à  I  à^o  de  seize  ans.  Parmi  les  charges  (jni  lui  furent  conliées 
dans  la  suite  et  qu'il  serait  trop  longd'énum(''rer,  relevons  çellesd'abbi' 
de  Silos  et  de  Saint-Martin  df  Madrid  '.  où  il  mourut  le  (5  avril  I7i8. 


redenlor  de  caulioo»,  Hanlo  Itoininf/o  de 
Silo».  .Si/  vida,  rirluden  ;/  milaqroM,  noticia 
del  reat  monfi»lerio  de  Silon  ;/  nui  priora- 
to».  l'or  el  l'adre  Mnfiilro  Fr.  Juan  de 
Castro,  hij'i  pro feint  de  Sanlo  hoiniiKjii  de 
Silo».  —  Madriii,  1688.  Ln  volume  potil 
in-8*  i\e.  i22  \)!iH'!%. 

1.  l'ompfiiilii)  de  la  aditiirahle  vida  dfl 
gran  l'adre  y  l'alriarcha  San  llfnilo  ahiid, 
etrrila  /M>r  «//  lu  ro  Son  (iie'/ijrio  ri  Mai/nn. 
hala  II  la  rthimpa,  ai'i'idida  y  e.ntrnada 
eon  niijuna*  nuiiriaM  hiiitoricaM  y  doctrina 
moral  >j  »a^iraila,  «m  mUM  indif/no  hirn  fr. 
Juan  de  ('unira,  hijo  profemu  y  iibliiid  Irrn 
vet4t  del  monaMlerio  de  Sunlo  Ituininyo  de 
Silo».  Arrh    d<-  Sil'.f.  mil.  .Mil. 

2.  \^  '  liorrniJor  •  de  S'Ml  fol.  t.\'i) 
noua  «pprirml  iiu'il  fut  ruvuyé  n  retlc  date 
•u  coll^'ge  b<-n^dicli(i  *\e  Snlaiiiiii<{i>c. 


;j.  Voy.  Arj<jiz,  La  l'erla  de  Caiiiluàn, 
p.   4U0. 

4.  D'après  le  m*,  ifi  des  archives  de 
Silos. 

5.  Miinojiliron  liispnn.,  fol.  'Ml. 

6.  ••  En  la  Arnoya,  idiispalio  de  Oreiisc. 
Su  padre  i-ra  nlffrez  y  se  llaiiialia  Don 
Koi^iic  Alvarez  de  \'<rf.Mra  ••  Informe  de 
liinpieza  de  nanr/re,  Arch.  de  Silos). 

7.  Il  fui  deux  foi<i  abix''  de  Madrid,  de 
\12'.i  a  ll.'tii  el  de  lli.'t  ju<i<prù  sa  uiorl, 
arrivée  avant  la  lin  de  ses  quatre  anM<'>CA 
de  pr<'-lalure.  -  Otl-Mleriiièi-ecircotislani'u 
.tuicna  un  curieux  ciuillil  au(|uel  fut  mêlé 
le  célélirc  I'.  Martin  Sarmiento.  alorn  à 
rapo({ée  de  H,i  gloire  littéraire.  Il  iin|inite 
d'en  dire  un  mol.  ta  cotiununauté  de 
San  .Martin  de  .Madrid  avait,  le  '2i  avril 
1748,    ^du    comme   ahhé  rillu!<tre    Havant. 


2U) 


lllSTOlHi:    Di:    L  AllHAVi;    DlC    SILOS 


Il  publia  on  1736  la  Vie  et  les  Miracles  de  saint  nomini([ue  de 
Silos  ',  livre  dans  le<[n('l  il  résumoi  les  auteurs  pins  anciens,  en  les 
complotant  par  le  récit  de  la  translation  des  roli(ines  du  siint  dans  sa 
nouvelle  chapelle  au  XYIIT"  siècle.  Mais  le  principal  mérite  du  P. 
Ver|j;ara  est  d'avoir  publié,  à  la  suite  de  ce  lia\ail.  la  vie  de  saint  Domi- 
nique parle  moine  (Irimald,  d'après  le  manuscrit  oi-iginal  aujourd'hui 
])erdu -,  la  vie  du  même  saint  en  vers  castillans  par  Gonzalo  de 
Herceo  ^  et  le  récit  de  ses  miracles  au  XIII'"  siècle  par  l*ero  Marin. 
Nous  croyons  devoir  aussi  attribuer  au  P.  Vergara  la  notice  sur  Silos, 
envoyée  vers  1721  aux  Bénédictins  de  Saint-Germain  des  Prés,  pour 
servir  à  la  continuation  des  Annales  monasti(iu('s  de  Mabillon,  et 
conservée  aujourd'hui  à  la  bibliothèque  nationale  de  Paris'*. 

Nous  avons  déjà  parlé  du  P.  Halt.vzah  Diaz,  ([ui  gouverna  pendant 


originaire  de  Galice  et  profcs  de  ce  ino- 
imslère.  Ce  choix  fut  très  tiien  vu  de  la 
grandesse  .Madrilène  et  de  la  cour,  où  le 
P.  Sarniiento  comptait  de  puissants  amis. 
Maltieureusement  il  allait  à  rencontre  des 
prèrofiativcsde  Tabbayede  Silos,  lescpiellcs 
vouliiicnl  (jui'  l()rs(pu'  un  de  ses  religieux 
proies  èlevè  à  la  dif,niil6  abbatiale  dans  le 
monastère  de  San  Martin  venait  à  mourir 
avant  l'expiration  de  son  (piadricnimt,  il 
lut  remplacé  dans  celte  charge  par  ini  de 
ses  confi'ères  de  Silos.  Aussi,  la  commu- 
nauté de  Saiiit-Domini(|ue  se  hàta-l-clle 
de  protester  contre  la  violation  de  ses 
droits.  Le  général  de  la  Congrégation 
n'osant  intervenir  dans  une  allaire  où  se 
trouvait  engagé,  semble-t-il,  l'amour  propre 
d'un  personnage  aussi  considérable  (|ue  le 
P.  Sarmieuto,  elle  porta  plainte  devant  le 
nonce  du  pape,  D.  lienriipie  ll('uri(piez, 
archevêque  de  Nazianze.  Malgré  la  téna- 
cité du  P.  Sarniiento,  qui  s'ellorça  de 
prouver  la  légitimité  de  son  élection  dans 
un  très  intéressant  méiuoire  dont  nous 
avons  sous  les  yeux  un  exemjilaire  signé 
de  sa  main  Arc/iire.s  de  Silos,  liasse  114, 
n»  2),  le  nonce  rejeta  ses  i)rétenlions  par 
une  sentence  du  id  avril  HiO,  a])pu,\èc 
d'une  autre  sentence  du  !<='■  décembre 
suivant  {Ibid.,  B.  LVI,  41)  et  41,  originaux, 
de  42  et  2S(I  foliosi.  Le  monastère  de  Silos 
avait  confie  la  défense  de  ce  procès,  qui  fit 
alors  ([uelque  bruit,  au  P.  italtazar  Diaz. 
Une   copie  du  mémoire  ([u'il    iiréseuta  au 


nonce  en  cette  circonstance,  se  trouve 
aux  archives  de  Silos  (manuscrit  63).  — 
Le  religieux  de  Silos  chargé  de  gouverner 
l'abliaye  de  San  .Martin  jusqu'à  l'expiration 
du  quadriennal  commencé  par  le  1'.  Vei- 
gara,  fut  le  P.  .Melc.hior  Izquierdo. 

1.  Vida  y  miUuji'os  de  ei  l/iaunia/iiri/o 
espaùol,  Motjses  secundo,  redentor  de  vaii- 
tivos.  (il)o;/(tdo  de  los  fcliccs  parlos,  saulo 
Domiiiqo  de  Silos,  abad  tieitediclino.  repa- 
raitor  de  et  rectl  niondslrrio  de  Silos.  .Ma- 
drid, nii6,  Lu  volume  petit  in-8.  de  VIII- 
400  pages. 

2.  C'est  la  seule  édition  complète  de 
Grimnldns.  et  l'on  peut  être  d'autant  plus 
certain  de  sa  parfaite  conformité  à  l'ori- 
ginal que  le  P.  iMarlin  Sarniiento  en 
cori'igea  lui-même  les  épreuves,  en  les 
confrontant  avec  ce  niême  original.  \oy. 
Sarmicnto,  Origen  de  la  poesia  caslellana, 
p.  255. 

;i.  Antonio  Sanchez  a  donné  une  autre 
édition  de  Herceo,  en  17S0,danslaCo/ccc/oM 
de  poesids  cnslellanas  anleriores  al  sif/lo 
XV,  tome  I,  p.  1-103,  o'uvre  rééditée  à 
Paris  par  Ochoa  chez  Uaudry,  1842),  et  en 
dernier  lieux  par  1).  Florencio  Jancr  (.Ma- 
drid, Hibadeneira,   ISfiH. 

4.  Fonds  espagnol,  n"  321,  folio  374  et 
suivants.  —  On  lit,  à  la  fin  du  catalogue  des 
abbés  :  ><  Fr.  Sébastian  de  Vergara,  que 
al  présente  govierna  »  (fol.  3171.  C'est  ce 
manuscrit  que  nous  avons  plusieurs  fois 
cité  sous  le  titre  de  Mouaslicon  hispanicum. 


UISTOIKE    LITTÉHAIRE    DE    SILOS  24-7 

dix  ans  l'abbaye  de  Silos.  Il  a  été  question  aussi  de  ses  Memoria' 
Si/enses  qui  renferment  la  chronique  des  cent  dernières  années  du 
monastère.  Le  P.  Diaz  en  écrivit,  dans  un  latin  simple  et  correct,  la 
première  partie  et  s'arrêta  à  Tannée  1774.  Outre  cet  important 
manuscrit,  nous  lui  devons  encore  un  traité  de  l'Oraison  divis('>  en 
trente-quatre  chapitres  '.  Le  tome  septième  du  Thealro  crilico  de  Fei- 
jo»j,  est  précédé  d'une  lettre  d'approbation  du  1*.  Diaz.  —  Un  de  ses 
confrères,  le  P.  IJeda  dk  IIyiuiuci  .  nous  a  laissé  un  livre  d'apologétique 
sur  l'église  romaine,  ouvrage  préparé  pour  l'impression,  mais  qui  n'a 
pas  été  publié". 

Vers  la  même  époque  vivait  à  Salamanque  un  autre  moine  de  Silos, 
le  I*,  Ildefonso  Saez.  docteur  et  plus  tard  j)rofcsseur  de  théologie  à 
l'Université  de  cette  ville.  Il  y  éciivit,  par  ordre  du  grand  conseil 
universitaire,  deux  traités  de  philosophie,  dont  le  P.  Soto  parle  avec 
éloge  \  Après  sa  mort,  arrivée  à  Silos  le  lo  juillet  1785,  l'Université 
fit  célébrer  en  son  honneur  de  solennelles  obsècjues,  [)eiulant  lesquelles 
le  F.  Vasfjuez,  de  l'ordre  de  (Mteaux.  prononça  son  oraison  funèbre  *. 
Le  P.  Saez  avait  été  abbé  de  San  Vicente  deSalamanciue  '. 

Les  Bénédictins  espagnols,  stimulés  par  l'exemple  de  leurs  frères 


1.  Tralado  de  Oracion .  compueslo  por  le  uoin  d'un  autre  uioiiie  de  Silos,  (|ui. 
el  H.  /'.  Maestro  Fr.  liallazar  Diaz.  (Arcli.  s  il  n'a  rien  écrit,  nen  a  pas  moins  été, 
(Je  Silo».;  U(iu!«  dit  Mfiv.  .Morerio,  ■•  Ilioiiiieur  de  sou 

2.  Uiacrisis  de  lu  l.itz.  —  La  l;/Usia  ordre  et  de  l'Espaj^ne  »  au  siècle  dernier. 
Homana  e*  la  oponlotica,  rolumna  w  firinn-  .Nous  voulons  parler  ilu  /'.  Isidoro  Sara- 
rnent'i  de  In  Verdnd..,  jior  el  /'.  Fr.  lieda  clia.  il  pas-ail  poui'  un  des  plus  savant:' 
de  llybirku,  monije  ienedicliitu.  ano  de  liolaLisles  de  soi»  teui|)s  et  on  peut  lire 
1742  -.  (Arch.  de  Silo»).  —  Cet  auteur  avait  son  élofje  darn  la  Flora  Espaùola  de  José 
fnit  profennioii  à  Silos  en  1712  et  était  Guer  t.  V,  pndogue,  pag.  V),  dans  la 
originaire  de  la  ville  d'Kstella  en  .Navarre.  Florti  l'emaiiu  el  C/iilensis  de  Ruiz  et 
Il  fut  prieur  de  «juininra  et  de  Celorio,  et  F'avon  I.  |,  1TJ8,  p.  :J1  et  53-;J.'>),  dau'»  la 
mourut  en  ncS.  l'ralica    holmiica    de    Unneo    par     l'alau 

3.  I)an«  le»  rpjelques  pige»  que  le  I'.  VI,  p.  i(J1  ,  et  dans  les  Itérmlas  de  (Iris- 
S<*lo.  prof'*  de  >i\ii*,  n<>n«  a  l.iiHiren  dan»  tiiio  <»rtega  (p.  (18  el  *l).  Les  liotanistes 
\f  Mentor ir  Silenien  fol.  HO  .  •  lluiu»  viri  Pavoei  et  Hiiiz  donnèrent  son  nom   à  une 

âaez   docirinn  enitiiit  |irelii)»iA  fnatiiiHcrip-  dei*  plantes    les    plus  curieuses  <lu    l'i  rou 

li»,    (|ufff    tx    injiMicto    «ii.i-     S.ilniunlinii*  (o/t.  cil.,  p.  .').'l-."i."i).     .Saracha    était    aussi, 

Acadeoiic  ni'ripait,  Klhirdin  neinpe  et  .Me-  d  après  Mgr.  .Mureno,  un  pliaruiacien  Kri'* 

IhaphvviciMi    <'mu\  etiini  ,\(-.'idcinia  ad  hoc  haltile  et  de  grande  ri  pulati<ui.  Il  l'-lnil  né 

opu»,    ruriiiMn    nriMpe     |ihil-»«op|iife,     ex  en  n'J3  a  (wii^a  U  lleina  au  diocèse  de  Cala- 

■uprciiii  «enalniiprii'reptocdenduni.coacla  horrn  et  nvnil  pris  l'habit  à  Silos  le  17  jan- 

fui*»e(,  pfddi'  tuni  .M    Sii«/  el»>gil.  »  vier  MV'i.  Il  mourut  le  IK  nepleinlire  1«(i:i 

4.  nalanian'-i,  LatoJil'i  )";■<*•  '•  1  |'i;'i»  .Memuriir  Silrnten  loin.  I,  fol.  i;i:i  l.'iS.) 
(Arch.  de  .Silot.)  Hon  rorp*  rcponc  dnn«  le  caveau  n»  14  de 

.'«.    Il  serait  injuatr  de  ne  pa»  plarer  ici  l'égliie  abbatiale  de  Silos. 


24S 


IllSTOinE    DE    LABRAYE    DE    SILOS 


de  France,  les  moines  deSaint-Maur.  formèrent  (ians  la  seconde  moitié 
du  XYIII*"  siècle  divers  projets,  dont  r|iiel(jnes-uns  très  considérables, 
d'œuvres  scientifiques  et  littéraires.  Disons  loul  de  suite  qu'aucun 
d'eux  ne  put  malheureusement  ahoulii'.  Le  plus  important  eut  toute- 
fois un  sérieux  commencement  d'exécution.  Il  s'agissait  de  la  forma- 
tion d'une  Diplomatique  Espagnole,  beaucoup  [)lus  étendue  et  plus 
complète  dans  son  genre  que  celle  de  D.  Mabillon.  L'initiative  du 
projet  venait  de  l'Académie  royale  de  l'Histoire  '  et  surtout  de  son 
président  don  Pedro  Hodriguez  (iampomanes  -. 

Quand  à  l'exécution,  elle  fut  confiée  en  1770  à  uti  moine  de  Silos, 
le  R.  P.  Domingo  de  Iharreta,  qui  reçut  alors  le  tilre  d'académicien. 
■Kntouré  de  quelques  collaborateurs  choisis  j)armi  les  membres  les 
plus  savants  de  la  Congrégation,  il  se  mit  aussitôt  à  l'œuvre'.  Pen- 
dant deux  ans,  il  parcourut  les  archives  de  Madrid,  de  Tolède,  de 
Léon,  d'Oviedo,  d'Astorga  et  d'autres  encore. 

Ayant  rédigé  en  1772  le  plan  définitif  de  la  Diplomati(|ue  (elle 
devait  former  cin({  gros  volumes),  il  le  soumit  à  l'examen  de 
l'Académie,  (jui  l'approuva  par  une  communication  du  IG  novembre 
de  celte  même  année  \  Mais  déjà  à  cette  date  les  difficultés  se 
multipliaient,  et  plusieurs  commencèrent  à  douter  de  l'entreprise. 
Le  comité,  présidé  par  le  P.  Ibarreta,  se  composait  d'hommes  très 
instruits,  il  est  vrai,  mais  peu  préparés  par  leurs  études  dans  les 
collèges  de  la  Congrégation  à  des  travaux  aussi  ardus.  VA  puis, 
(juehjues-uns  se  prêtaient  mal  à  une  direction  dont  ils  avaient  perdu 


1.  En  1755  l'Académie  avait  voulu  exc^- 
cuter  elle-inr'me  ce  travail.  Klic  fit  impri- 
mer daus  ce  but  uue  Inslriiclion  pour 
indiquer  la  marche  à  suivre,  mais  celte 
tentative  ueul  pas  de  rc'sullal. 

2.  Il  écrivit  plusieurs  lettres  très  !(in- 
gues  et  très  importantes  au  général  de  la 
Con^M'éiçalinu  pour  le  [)re.=ser  d'acceiiter 
.ses  propositions  au  sujet  de  la  Diplomati- 
que. Les  originaux  de  ces  lettres  et  les 
réponses  sont  aujourd'hui  à  Silos. 

3.  Nommons  parmi  ces  princi|)aux 
collaborateurs:  les  PP.  .\nseluio  I{o(lrij,'ue/, 
Uenito  .\lonlejo  (membre  de  l'Académie  et 
aiilenr  de  mémoires  historiques),  Bernardo 
Salazar,  l'ablo  Hodrif,'ucz,  Homuaido  Esca- 
lona,  Foya,  Nieto,  etc.  —  Le  célèbre 
P.  Sarmiento,  alors  àf,'é  de  plus  de  l'i  ans. 


ne  put  prêter  son  concours  ;  mais,  à  la 
demande  du  P.  Ibarreta,  il  écrivit  sur  le 
])rojet  et  sur  la  réforme  des  éludes  dans 
la  (lonfjrégation  une  ioufrue  et  très  belle 
lettre  de  huit  pagc^s  in-('(dio,  dcmt  nous 
avons  l'orifjinal  entre  les  mains  et  que 
nous  regrettons  de  ne  pouvoir  publiei'  ici. 
Klle  e-^t  du  plus  haut  inlérèt. 

4.  Lettre  de  Camponi.ines  (dans  le  Fonds 
des  Arcli.  de  la  Conr/rég.  de  Valladolid, 
tome  XXVlll,  folios  304-310).  —  Peu  après, 
le  P.  Pablo  Hodrifîuez,  moine  de  Saha- 
gun,  énumérait  les  difficultés  qui  faisaient 
obstacle  à  la  réalisation  du  plan  proposé. 
Le  manque  de  moines  savants  devait  faire 
t(UJt  échouer,  et  le  P.  Iloilriguez  l'avait 
bien  prévu.  (Arcli.  de  Silos,  ms.  110, 
iium.  12.) 


HISTOIRE    LITTERAIRE    DE    SILOS 


2i9 


l'habitude  depuis  de  longues  années.  La  lassitude  et  le  découragement 
tirent  le  reste.  Aussi,  lorsque  en  1782  le  P.  Ibarreta,  malade  et  plus 
que  septuagénaire,  dût  renoncer  à  mettre  en  œuvre  les  nombreux 
matériaux  qu'il  avait  rassemblés  au  prix  de  tant  de  fatigues,  il  était 
aisé  de  prévoir  que  la  Diplomatique  ne  verrait  pas  le  jour  '. 

Le  Chapitre  général  de  1828  reprît  la  question  et  il  y  fut  traité  de 
la  création  d'une  école  de  Diplomatique  dans  les  abbayes  principales 
de  la  Congrégation-.  La  suppression  des  Ordres  monastiques  vint 
peu  après  mettre  fin  à  ce  projet  et  à  bien  d'autres. 

11  ne  nous  reste  de  cette  tentative  avortée  qu'une  partie,  assez 
considérable  il  est  vrai,  des  documents  accumulés  par  l'infatigable 
Ibarreta  pendant  ses  longues  courses  littéraires,  plusieurs  des  belles 
planches  gravées  qui  devaient  orner  son  ouvrage  et  l'épîtie  dédica- 
toire  imprimée  qu'il  adressa  au  public  '. 

Le  1*.  Ibarreta  mourut  à  San  Martin  de  Madrid  le  20  octobre  178o  '*. 
Il  était  né  à  Pcdi-oso,  dans  la  liioja.  le  l.'l  du  mois  d'août  1710  el  avait 
fait  profession  à  Silos  en  172tj. 

Nous  avons  nommé  plus  haut  le  plus  savant  moine  de  Silos,  le  P. 
LiciMANO  Saez.  In  sim()le  abré'gé  chronologique  de  sa  vie  nous 
donnera  <juelr|ue  idée  de  la  somme  de  travail  vraiment  prodigieuse 
fournie  par  cet  infatigable  archiviste. 

Il  naquit  à  Tosantos,   près  de  la   ville  de   Helorado.  au  diocèse  de 


1.  Le  Ri-Ti-rcndinsiiiic  général  en  char- 
gea néanmoins  à  c«»ltc  époque  le  P.  .Sigis- 
niiindo  Hellrau.  alors  en  réiidenne  dans 
lahhaye  de  .Montserrat  de  .Madrid.  Labbi- 
el  le*  muines  de  Silo*  ci>n(ii'T<'nt  ;i  ce 
religieux  les  niauu<>ciils  du  I*.  Ibarreta,  à 
la  condition  de  les  rendre  dans  la  suite. 
Arch.  de  SHoi.  nis.  K'.  fol.  40  ver«o. 

i.  Voy.  le  l'roijeito  de  jilnn  tie  Hstudios 
mon-'nUco»,  imprimé  à  .Madrid  chez  Agua- 
d»,  en  <H2M    fi.ig.  !>'MOI  . 

3.  Uiploinitirii  enp'iii'jta  ,  eu  oli.iei/uio  de 
el  puhltcn.  —  Toui  le»  docurn'-nls  aux- 
'lurls  nom  faipons  ici  allusion  uni  été 
rclfouv''»  a  .Ségovic  en  IHHj  el  sonl  ren- 
trés p«-)i  8pré<  aus  Archive»  de  .Silo*.  Ils 
■  étendent  du  VII*  *il;c\t  nu  .Wlll*.  Le 
projet  r««in(K>rt«it.  ouln-  In  dipli>Mi.iti<|iic 
proprement  dile  pu  r.iiM\  vuIimids,  la  pulili- 
rnlioo  de  rarluliiires,  de*  textes  de  Inri- 
rieone  lilurgir   mozaralte,   etc.,  etc..   |,<'s 


PP.  Ibarreta  cl  llodriguez  avaient  découvert 
à  Léon  une  vie  inr-ditc  de  saint  Froylnn  que 
Hifco  a  publiée  flans  le  tome  .\.\,\l\'''  de 
VEspann  sfif/rndn,  p.  422  (Apend.  VIII  ;  cf. 
[I.  \lli.  16;;,  un  et  sui\  )  —  Ce  que  ne  dit  pas 
le  I'.  Hi^^co  et  (•(•  que  Klorez  lui-iuèuie  a  cru 
[)ouvoir  taire,  c'est  (jue  l'un  doit  aux  deiK 
moines  de  Silos  la  découverte  du  con<'ile 
de  Cordoue  de  8.19,  publié  au  t.  XV'  du 
même  ouvrage.  La  correspondance  d<'s 
\)/-n'-iUr{\iin  esp.ignols  nous  apprend  qu'ils 
ne  furent  pas  inHen!>ibl<;s  à  cet  oubli.  Ci  si 
a  .ssi  le  1*.  Ibarreta  rpii  le  premier  a  fait 
connaître  la  date  véritable  du  Tes/iniirnl 
de  saint  (îerinade,  évéque  d'AsInrga.  \'i>y. 
Hk/i.  ii(i;/r.,  t.  XVI,  2'  édition,  p.  lil. 

i.  ••  Aliquol  Jam  abhine  annis  nalutis 
Kua-  ii-lernie  studio  unice  intendebat,  iiiliil- 
que  aliud  quaiii  orare,  sacrameula  fre- 
querilare  m  dr-lieiin  babebal  "  {Meinoriir 
Silriiirn,  f.   \i\j. 


2o0 


HISTOIRE    DE    L  ABHAYE    DE    SILOS 


Hurgos,  el  fui  baptisé  peu  après,  vers  le  Ift  octobre  1737.  En  I7oi 
(29  juillet),  il  revêtit  l'iiabit  bénédictin  à  Silos  et  prononça  ses  vœux 
le  10  août  de  l'année  suivante.  Après  avoir  étudié  la  tbéologie 
à  Salamanque,  où  il  reçut  les  ordres  sacrés,  il  revint  à  Silos. 
Nommé  arcliivisto  du  monastère  en  171)9,  il  déchilFra  et  classa  dans 
un  ordre  parlait  les  nombreux  documents  confiés  à  sa  garde.  Il  en  fit 
un  excellent  résumé  en  cinq  volumes  in-folio,  dont  un  seul  nial- 
bcureusement  a  pu  être  retrouvé'. 

Kn  1770,  il  mit  en  ordre  les  arcliives  d'un  certain  D.  Diego  Gil  de 
(libaja,  babilanl  de  la  ville  de  Sepûlveda.  L'année  suivante,  il  se 
rendit  à  San  Frutos,  où  il  exerça  pendant  neuf  ans  la  cbarge  de 
prieur,  dette  fonction  lui  laissait  des  loisirs,  et  il  en  profita  pour 
continuer  ses  travaux  littéraires  ^ 

En  1786,  les  députés  des  Etats  de  Navarre  lui  confièrent  le  soin  de 
coordonner  les  arcliives  générales  de  ce  royaume  dites  Archiro  de 
xoniptos  j'cales.  Il  consacra  trois  années  à  ce  travail  ingrat,  (|u'il 
coiironna  par  un  précieux  rompendium  en  vingt-neuf  volumes 
in-folio  ^  Ce;  n'est  pas  tout,  ccpeiidani,  cl  i"iiili'(''pid(»  travailleur 
trouva  encore  des  loisirs  pour  copier  une  foule  de  documents,  qu'il 
jugeait  avoir  plus  de  valeur  et  qu'il  destinait  à  son  usage  particulier. 
Il  en  forma  ensuite  liuit  volumes  in-folio,  (jui  ne  sont  pas  un  des 
moindres  trésors  des  archives  de  Silos. 

Chargé  en  1790  de  mettre  en  ordre  les  innombrables  liasses  de 
documents  qui  composaient  les  archives  du  duc  d'Osuna,  il  travailla 
près  de  quinze  ans  à  cette  tâche.  En  1793,  il  avait  terminé  l'analyse 
des  pièces  relatives  aux  états  de  IJéjar  et  la  copie  intégrale  des  plus 
importantes.  L'ensemble  de  ce  fiavail  formait  seize  volumes  in-folio. 
Il   commença   aussitôt  après  un   iravail  analogue  sur  le   duché   de 


1.  N'oy.  le  Recueil,  Av.iiil-Prdpus,  p.  \\\ . 

2.  C'est  aussi  dans  celle  solitude  qu'il 
pn'para  son  appendice  à  la  chroui(|ue  du 
lui  Jean  il. 

:\.  Les  Mémorise  Silenses  t.  1,  p.  198-203) 
reufcnnenl  une  letire  du  P.  Saez  dans 
la(|uclle  il  explique  aux  députés  des  Klats 
le  résullat  de  sou  travail,  et  deux  décrets 
des  députés,  l'un  de  remerciements  et 
l'autre  accordant  au  docte  nu)ine  un  don 
de  200  pesos  f'uerles  (800  francs)  et  une 
rente  viagère  de  100  pesos.  Disons  que 
chaque  volume  de  son  compcndium  ren- 


ferme de  o  à  600  pages  en  moyenne.  Ce 
travail  est  encore  aujourd'hui  aux  archives 
de  Pamiteliine  et  rend  aux  érudits  qui 
peuvent  y  pénétrer  les  plus  précieux  ser- 
vices. Voy,  un  article  de  M.  Léon  Cadicr 
dans  les  Mélanr/es  d'arc/iéolor/ie  et  d'histoi- 
re, ptililiés  par  l'École  française  de  Home, 
Vil""  aniu-e,  p.  269,  et  surtout  Documents 
des  archives  de  la  Chambre  des  comptes  de 
Navarre  1 196-1. 'i84)  publiés  et  annotés  par 
J.-A.  lirutails,  1890,  dans  la  <>  Bibliothèque 
de  l'Kcole  des  Hautes  Études  »,  fascicule 
nuiuéro  84. 


HISTOIRE    LITTERAIRE  DE    SILOS 


2ol 


Gandia.  le  comté-duché  de  Benavente  et  les  autres  états  des  ducs 
d'Osuna.  On  peut  estimer  à  quatre-vingts  environ  le  nombre  d'in-folio 
qu'il  écrivit  sur  ce  sujet  de  1790  à  180li. 

Ses  confrères  de  Silos  nous  disent  que  le  P.  Saez  .avait  «  une  tète 
très  dure  ».  Il  le  fallait  certes  pour  résister  pendant  si  longtemps  à 
un  pareil  labeui-,  qui  lui  prenait  à  pou  près  toute  sa  journée,  La 
nuit,  il  s'appliquait  à  des  travaux  personnels  dont  on  vit  bientôt  les 
résultats,  les  seuls  qui  fussent  jusqu'ici  connus  du  public'. 

Les  trois  ouvrages  imprimés  par  le  P.  Liciniano  Saez  ont  trait  à  la 
valeur  des  monnaies  sous  les  règnes  de  Henri  III,  Jean  II  et  Henri  IV 
de  Castille  1390-1474).  Us  témoignent  d'une  ap|)lication  peu  commu- 
ne et  d'une  merveilleuse  sûreté  de  méthode.  Aussi,  lirenl-ils  l'admira- 
tion de  l'Espagne  savante  et  lui  valurent-ils  les  plus  solennels  éloges 
de  la  part  du  gouvernement  et  de  l'Académie  royale  de  l'Histoire. 
Ces  ouvrages  parurent  en  trois  volumes  pelit  in-folio,  le  premier 
en  l7StJ.  le  second  en  1796,  et  le  troisième  on  180')'.  Ce  dernier  fut 
publié'  aux  frais  de  l'Académie,  dont  le  P.  Saoz  avait  été  nommé 
membre  dans  le  courant  de  l'année  1793. 

H  avait  préparé  les  matériau.x  pour  élendro  ce  genre  d'études  aux 
règnes  anté-rieurs  à  Jean  II  ;  mais  il  ne  put  terminer  une  œuvre  aussi 
vaste.  On  peut,  par  les  notes  qui  accompagnent  cliaoun  de  ses  livres, 
se  rendre  compte  des  innombrables  pièces  d'archives  (juo  ce  rudo 
Iravailb'ur  a  dû  dépouiller  ^ 


1.  Sa  correspondaiire  à  «etle  époque 
ent  il'iin  K^'ind  inlér^l.  Elle  (Il-iioIc  iiiil- 
nature  franche,  loyale  et  iiidépcudante. 
Se»  lettre»  il  «es  riieillcur»  aiiii*.  les  l'I*. 
Antonio  lji\ttnnc  et  l'Iàcitlo  N  irente,  »oiit 
p.irtiruli'-renieut  rurieiiKe».  Il  ri^ue  tantôt 
•  Vr.  \,iriniau<> el  Mon lar/iz  le  nionta^niinl 
lantAl  «  Fr.  Lirinidno  ri  B  irbnro  «.  —  Voiri 
ce  qu'il  dit  au  P.  i'l.i<'ido  Vicente  Hur  non 
travail  dan*  le»  arrhive»  du  dur  d'ftsnna: 

'  tifif«o  4  V.  P.  <pic  no  »e  romo  Icnjjr) 
t  para  lo  «pje  hn^o,  ya  raliilando 
sohre  mi»  ohrilla»,  ya  hiinrando  y  ordenan- 
do  |<i«  mntrri.il»-»  para  ••lia».  .Miirliit*  vi-ce», 
«piandu  «-il^x  d'-l  'irchivo,  rodozrit  nii  ile- 
bilidad,  pue»  len((o  que  arriuiarme  a  la 
pared  |H.r  no  cM-rmf.  l^iinrnlo  mtoy  tra- 
viijando  no  «ii-nio  nadi.  {loripie  ron  ri 
gu»lo  ealoy  diverlido  Kn  ll'JO,  tc« 

cluiioine»  de  ft>go»ir  lr  prp  rrnl  d'-  venir 


rataloffiier  les  archives  de  la  caliu'dralo. 
Noii!i  iToyoris  ipic  le  1*.  Saez  ne  put 
arcéder  à  cette  dciiiaudc  renouvelée  en 
ITJT,  rmii  (tins  qirii  celle  de  rahbé  <lc 
Sopelran  faite  en  IT.t.'i  dans  le  même  hiil. 

2.  Appititire  à  la  cn'niica  nnevamenle 
iinpresii  drl  sennr  re>j  don  Juan  el  II,  en 
que  ne  (la  nolicia  de  lodas  las  manedas,  de 
HUH  val'jrrs,  1/  drl  prerio  fjue  liivieron  varias 
f/éneros  en  nu  reynado  -■,  Madrid.  Iharra, 
nSC».  —  Ih'innslrarion  fiinhirica  drl  rrr- 
iladrro  valiir  dr  liidas  las  monrdas  ifur 
rornan  en  t'anlilla  durante  el  rri/nailn  drl 
neâar  don  Enrii/iir  lll,  on  un  a/irnitirr  dr 
ilnruiarnlos...,  Miiillld,  (lallo,  IT.Ki.  -  l)r- 
monâlrucion  fiiulnrira  drl  vrrdadero  valor 
tir  Imlan  lan  ainnrdan  ifiir  rorrian  m  t'aslilla 
dm  an  h'  ri  rri/naila  drl  sriinr  don  l'^nriifur 
l\      ron  un  api>endire...,Mniiri>\,('.ittut,\Hiy.i. 

4.  Ia'  ronit<'  de  l-'loriilahlanci  lui  rncilila 


2:)2 


HISTOIRE  DE    L  AHUVYE   DE   SILOS 


Le  P.  Sciez  lil  partie  de  la  coriimissioii  cliai'gre  par  l'Académie  de 
publier  une  nouvelle  édiliou  d(>s  P(U'li<l(is  d'Alpliouse  le  Savant'.  11 
prépara  également  une  édition  de  la  Crunica  de  don  Fernando  IV, 
qui  n'a  été  terminée  et  publiée  ({u'en  1800  parD.  Antonio  Renavidcs. 
Ketiré  dans  son  monastère  de  Silos  depuis  l'année  dSOO,  le  P.  Saez  y 
mourut  pieusement  le  dimanche  23  avril  1809,  à  l'âge  de  72  ans". 
Il  mettait  alors  la  dernière  main  à  une  série  de  dissertations  qu'il 
comptait  imprimer,  comme  complément  de  son  livre  sur  les  monnaies 
du  temps  du  roi  Henri  III. 

Nous  devons  à  un  autre  moine  de  Silos,  le  H.  P.  Placido  Vicente  ^ 
un  excellent  commentaire  spirituel  du  (lanticjue  des  cantiques,  impri- 
mé à  Madrid  en  deux  volumes  '*.  Il  avait  publié  auparavant  une  belle 
édition  des  confessions  de  saint  Augustin  ^  et  une  autre  de  la  règle  de 
saint  l{enoît%  dont  il  donna  en  même  temps  une  version  castillane '. 
On  trouvera  en  noie  le  titre  de  quelques  autres  opuscules  de  ce  pieux 
abbé",  (jui  laissa  après  sa  mort  une  riche  bibliotlièciue  à  son  monastère 
de  Silos.  Le  P.  Moreno  écrit  de  lui  qu'il  alliait  à  «  un  grand  talent 
une  simplicité  et  une  candeur  sans  pareilles  ».  Il  mourut,  comme 
nous  l'avons  vu  plus  haut,  le  20  avril  1815. 

Nos  lecteurs  connaissent  déjà  un  des  plus  grands  moines  et  abbés 
de  Saint-Dominique,  le  P.  DoMixio  de  Silos  Moueno,  mort  évoque  de 


l'entrée  de  plusieurs  archives  communales, 
(ju'uii  zi'le  mal  entendu  tenait  obstinément 
fennecs. 

1.  Las  siele  Parlidas...,'S\iv\T\i\^  1807,  un 
vniume  petit  in-fnlio. 

2.  Il  fut  enterré  dans  les  caveaux  des 
moines  prés  de  la  sacristie,  caveau  nu- 
méro 3.  [Libro  d;  e.rpolio.s  et  Memouie 
Pileuses,  l.  1.  f.>l.,  197-207.1 

3.  Le  P.  i'hicido  Vicenle  fut  abbé  du 
Silos  de  1801  à  180:5.  Voy.  ci-dessu?,  p.  187. 

4.  Ciinlico  el  mas  sublime  de  la  Escrilura 
0  Ciintico  de  los  Catilares,  e.iplkado  sef/ini 
el. sentir  de  los  sanlos  l'adres  ;/  e.rposi  tores 
calidicns.  Madrid,  Ituiz  y  Orlcf^a,  1800-1801, 
2  vol.  in-4  de  XX\IV:i:i4  et  XVI-'.20  paj^cs. 

.").  Sancli  Auifiistini^  lli/ijKiiiensis  e/iisco]ii^ 
confessioniim  libri  tredecim.  liecensiiit  /'. 
/'.  V.,  ('oii;/ref/r.  llispami'  munuclms.  .Ma- 
drid, Cano,  171)0,  in-8. 

6.  Herfiila  Sanclissimi  Palris  Benedicli. 
Souissinta  cdstit/alaqiie  edilio.  Madrid,  lilas 
Uoman,  1790,  iu-8. 


7.  Re()la  del  (jvan  l'adre  y  Patriarca 
son  Benito.  Nueva  edicion  y  version.  Madrid, 
ibid.,  1790,  in-8.  —  Le  P.  Vicente  avait 
conimencé  un  commentaire  de  la  Régie  ; 
mais  il  no  le  poursuivit  pas  au-dela  du 
chapitre  \'.  Nous  en  avous  encore  l'ori- 
ginal, qui  forme  un  cahier  de  160  pages. 

8.  a)  Discurso  inauf/ural  pronunviado  por 
.V.  M.  S.  }'.  l'io  VII  en  sa  erallacion  al  pon- 
ti/icado,  vertido  eu  nuestro  idioma...  Avec 
le  portrait  de  Pie  Vil.  Madrid,  liustamante, 
1801.  —  b)  Vida  en  vompendio  de  la  pro- 
dii/iosa  virgen  Sa?ila  Gertrudis  la  Mar/na, 
con  una  nueva  novena...,  .Madrid,  1807. 
—  c)  Résumé  de  la  vie  de  sainte  Urigitle. 
9  pages  en  ms.,  {Arch.  de  Silos).  —  d)  .No- 
tice sur  Séjan,  favori  de  Tibère,  U.  Alvaro 
de  Luua,  favori  de  Jean  11,  et  D.  Fernandd 
\'alcnzu('la.  {Ibid.)  —  e)  Sermon  pronun- 
ciado  en  Zaïnura,  en  accion  de  r/racias  por 
el  navimiento  de  los  dos  f/einelos  (ano 
1784).  <•  Se  imprimio  »  disent  les  Memoriie 
Silenses  (t.  Il,  fol.  90). 


IIISTOIF'.E  LITTERAIHE  DE   SILOS 


253 


Cadix  en  18o3  Ce  vénérable  prélat  nous  a  laissé  des  écrits  dignes 
d'être  sig^nalés  et  qui  ajoutent  encore  à  lauréolo  de  sainteté  qui 
entoure  sa  mémoire.  Nous  nous  contenterons  de  mentionner  ici  les 
opuscules  que  nous  avons  en  ce  moment  sous  les  yeux, 

I.  —  La  seconde  partie  des  Mémorise  Silenses,  si  précieuse  pour 
l'histoire  de  la  contrée  pendant  les  guerres  de  l'Indépendance  '. 

IL  —  L'oraison  funèbre  du  Révérendissime  Benito  Camba,  profès 
de  Silos  et  ancien  abbé  de  Silos  et  de  Saint-Martin  de  Madrid  '. 

III.  —  L'oraison  funèbre  des  membres  de  la  Junte  supérieure  de 
Hurgos,  fusillés  à  Soria  le  2  avril  1812  ^ 

IV.  —  La  belle  lettre  pastorale  que  l'arcbcvéque  de  lîurgos,  don 
Manuel  Cid  y  Monroy,  adressa  à  ses  diocésains  en  1815  \ 

V.  —  Lettre  pastorale  aux  fidèles  du  diocèse  de  Cadix  (1826)  contre 
le  relâchement  des  mœurs  et  l'impiété  (oo  pages). 

VI.  —  «  Exhortation  de  l'évèque  de  Cadix  »  à  propos  des  dîmes 
(1827.  34  pages). 

VII.  —  '<  Notification  que  Tévéque  de  Cadix  fait  à  ses  diocésains 
de  la  bulle  de  N.  S.  P.  le  pape  Léon  XII,  condamnant  toutes  les  sectes 
ou  sociétés  secrètes  »  (1827,  32  pages). 

VIII.  —  ('  Hrève  exhortation  de  l'évèque  de  Cadix  recommandant 
à  ses  diocésains  de  venir  en  aide  aux  malheureux  habitants  des  villes 
et  villages  ruinés  par  les  tremblements  de  terre  »>  (1829,  lo  pages'. 

I.\.  —  Lcllrc  aux  habitants  de  (^adix  à  l'occasion  de  la  consécration 
de  la  nouvelle  église  cathédrale    12  novembre  1838)  ".  ' 

X.  —  Discours  prononcé  le  jour  de  la  consécration  de  cette  même 
église  (29  novembre  1838). 

XI.  —  Lettre  pour  encourager   les   membres  de  la  Congrégation 


1.  I.u-uvre  (lu  P.  .\|<ir»»no  roinpn-n'l  : 
tome  I,  (iu  foliu  lit  au  fulio  218;  tome 
II.  du  folio  !"-  au  folio  146  ;  en  tout  566 
pnnp»  écriteii  nou  pnt  en  Intiti  connue  la 
la  preiiiit-re  partie,  mais  m  castillan. 

2.  Orncion  fuiifbre. . .  del  Hm'j  P.  M. 
Fr.  Uenilo  Cninha.  gênerai  f/ue  fue  de  la 
rrln/ion  Je  »nn  Uenilo...  Santiago,  180i,  Tt\ 
p4K''*-  —  ^"y-  plu»  li'tul,  p.  18."». 

3.  Oracion  funèbre,  que  diro  fi  la  Ituena 
mrmoria  de  lo»  vocale»  de  la  hinla  Kiipe- 
rior  de  llurifoi,  drl  inlendenle  inlerinu  y 
IU  tecrtlario,  el  diu  i  de  mayo  del  aho  de 
1^1  f,  en  la  funrmn  que,  ron  orden  y  a»iii- 
lencia  de  ellu  y  dénia»  auloridadet  de  la 


Provincid,  cplehrii  en  la  iqlesia  de  Sanla 
Maria  de  Salas  dr  lus  Infantes.  S*"  édiliou, 
Miiiirid,  Saurha,  1814,  48  papes. 

i.  Cent  je  P.  Moreno  liii-nièint-  (|ui  nous 
apiirend  r<-  (ii-lnii  dan»  les  Meiiioriir  Si- 
len.se»  l.  Il,  fol.  92  .  —  f, 'archevêque  ne 
montra  vivement  liless/-  de  ce  que  le  véri- 
lal»le  auteur  de  ^a  lettre  pastorale  ne  fut 
pas  resl/-  inconnu.  Il  y  eut  à  ce  sujet  une 
indiscri'tion  dans  latpieile  nV-tait  pour 
rien  le  P.  Moreno.  (Ihiil.j 

'.<.  On  trouvera  celle  lettre  et  les  trois 
pièces  iiiivantes  dans  la  Uiot/rafia  dr  Fr. 
hmiiinf/o  de  SiloH  M'treno,  p.ir  I).  Adoifo 
de  'laslro  (pug.  ".1-120  . 


2ol  lllSTOlUK    DE    l'abbaye    DK    SILOS 

dite  de  la  Vêla,  confrérie  fondée  à  Cadix  en  Thonneur  du  Saint- 
Sacrement  (19  octobre  ISiG). 

Xll.  —  Lettre  [)astorale  à  propos  derattenlat  dirigé  contre  la  reine 
d'Kspajiue  (G  février  1852). 

Le  p.  Echevakria,  dernier  abbé  de  Silos  et  ensuite  évoque  do 
Ségovie,  avait  une  instruction  aussi  solide  que  variée.  Il  a  ])eaucoup 
écrit;  mais,  à  part  ses  mandements,  il  ne  lui  est  jamais  venu  à  la 
pensée  de  faire  part  au  public  du  résultat  de  ses  travaux.  lielléuiste 
distingué,  chose  alors  assez  rare  en  Es[)agne,  il  a  composé  une  excel- 
lente grammaire  grecque,  ainsi  qu'un  caliier  die  188  pages  in-folio 
de  remarques  sur  celte  même  langue.  Ses  notes  sur  la  guerre  civile 
de  1833  à  1840  sont  toutefois  ce  qu'il  nous  a  laissé  de  plus  oiiginal 
et  de  plus  intéressant.  Ces  manuscrits  et  d'autres  de  moindre  impor- 
tance, telles  (|ue  son  journal  et  plusieurs  cabiersde  sermons,  se  tiou- 
vent  encore  aujourdliui  dans  les  archives  du  moiuistèrc  de  Silos. 


Yir  PARTIE 


APPENDICES 


I.  LES  M\NtSr.RlTS  DK   SILOS.  —  II.    LES   INSCRIPTIONS    DE   SILOS 

ET  DK  SES  DÉPENDANCES 

III.    LES    ÉGLISES   DÉDIÉES   A   SAINT   DOMINKilE   DR   SILOS.    —   IV.    LES    KVI-X>l'ES 

.SORTIS  DE  SILOS.    —    V.    LES  OFFICES  DE  L'AItltAVE 

VI.     LES    ARTISTES    DE   SILOS.    —    VII.    CATALOCllE    DES    RKLIOLFS 

VIII.    PL\NS      Di:    LAIIIlVVi:    ET    E.KPLIC  VTIONS 


Les  manuscrits  de  Silos 


Catalogue  de  la  bibliothèque  formée  par  les  soins  de  saint  Dominique 

et  de  ses  successeurs 


On  trouvera  dans  la  liste  qui  va  suivre  l'énuméralion  complète  des 
manuscrits  de  l'abbaye  de  Silos  qui  existent  encore  aujourd'hui  à 
Londres,  à  Paris,  à  Silos  et  ailleurs'.  Le  nombre  de  ceux  qui  ont 
disparu  était  sans  aucun  doute  bien  autrement  considérable.  Il  est 
aisé  de  s'en  convaincre,  en  parcourant  le  texte  du  ChroniconSilense- 
et  les  anciens  catalogues  de  cette  importante  bibliothèque  ^  'J'elle 
qu'elle  nous  est  parvenue  cependant,  la  bibliolhècjue  wisigothicjuc  de 
Silos  n'a  pas  sa  pareille  vn  monde,  surtout  pour  \o  nombre  et  la 
vab'ur  de  ses  livres  liturj^iques  du  rit  mo/arabe. 

Deux  ou  trois  de  ces  manuscrits  se  trouvaient  vraisemblablement 
déjà  dans  larmarium  de  l'abbaye  avant  l'arrivée  de  saint  l)omini(jue 
à  Silos  ;  mais  j)resque  tous  ceux  (jui  sont  antérieurs  au  Xll*  siècle  ont 


!.  .Nous  faisons  une  exception   pour   Ir-s  siècle.  Voy.  plu?»  loin,  p.  2".1.  —  4.  Catalo- 

m.iniiscrilH  n"*  5<i,  "j7.  18.  80,  89  W.  t/iie  [>,  liste  tn's  inrompli'le.  mais  aniioléc, 

2.  L'aiitt'ur  anonyme,  <|iii  fait  preuve  rie  (jutlqucs  mamisrrils,  écrite  jx-u  avaul 
d'une  éruJilion  bien  rare  de  son  tem|i'i.  mo  par  le  I'.  Ibarreta.  (Arch.  de  Silos, 
était  entr/'  tout  jeune  encore  à  labliaye  dans  In  lias-e  ii"  100.)  ~  .i.  l'alfilni/iii'  E, 
de  Silo».  Voy.  ci-de'su»,  p.  48.  Ii-tc  égalinicnt   incomplète,  écrite  vers  la 

3.  Non*  po4«édon<  plusieurs  listes  des  même  époque  par  un  autre  moine  de  Silos. 
m-f  •  de  Silo*.  Le«  plus  récentes  (Arch.  de  Silos,  ms».  I  Kî.i  —  6.  ('«/«/«v/zc  f, 
III!...:.  :.-  fit  au*»i  r|ueli|ucs  incunables  cl  li(ite  complète,  très  <lélaillée  pour  trente- 
autres  livras  rares.  —  Kn  voici  la  série  :  sept  manuscrits,  dressée  en  1712  par  le 
1.  i'nlalo'/iir  .i,  lutc  des  livres  rlunnè*  en  I*.  «irej^orio  llernamle/  et  ilont  lOri^final 
1007  ii  saint  l)'iiiiioii|uc.  (Voy.  te  Ufcuetl  ne  trouve  aux  Arcliives  de  Silos.  (re!<t 
det  charte»  de  Sitôt,  p.  17.)  —  2.  Catatn-  d°>i|)rès  ces  troi»  ilerniers  catalof^nes  et 
yue  U.  Ii«le  d'-s  manuscrits  de  Silos,  copiée  d  après  le  catalof^ue  imprimé  de  .M.  lia- 
an  XIII*  «lérle  «ur  le  folio  16  des  Ktynio-  chelin-helloreiine,  que  riou«  HiKualerons 
logics  i\f  saint  IsidoiP.  Voy.  plus  loin,  le  les  quelque»  manu'crits  dont  nous  n'avoiiM 
iDi.  n"  6,  p.  "i»»!.  —  3.  Ca/'i/"f/Mr  (',  liste  de»  pu,  mal({ré  nos  recherches,  retrouver  le 
livret   prêtés  bora   du  uiona*tére  au  Xlll*  firopriétaire  actuel. 

n 


2:;8 


HISTOIRE    DE    L  AUBAYE    DE    SILOS 


passé  enlreses  mains  cl  servi  à  ses  lectures,  (^oltocirconslancooxpliqiio 
mieux  que  toute  autre  considération  la  constante  vénération  dont  ils 
furent  l'objet  de  la  part  des  moines  de  Silos,  qui  les  regardaient  comme 
sanctifiés  par  l'usage  qu'en  avait  fait  le  patron  de  leur  monastère. 
I^récieusenienl  renfermés  à  litre  de  reliques  dans  la  Câmara  sania, 
c'est-à-dire  dans  la  chambre  même  où  était  mort  le  saint  abbé,  ils  y 
étaient  gardés  avec  un  soin  qui  nous  paraitrait  aujourd'hui  excessif. 
Les  religieux  eux-mêmes  n'en  pouvaient  faire  sortir  un  volume  sans 
les  plus  graves  motifs,  et  plusieurs  bulles  papales  atlichées  sur  la 
porte  fulminaient  l'excommunication  contre  (juiconque  eut  osé 
enfreindre  celte  défense  '. 

Tous  ces  manuscrits  furent  préservés  du  pillage,  pendant  les  guerres 
de  l'Indépendance,  par  le  zMe  éclairé  de  l'humble  moine  qui  devait 
monter  plus  tard  sur  le  siège  épiscopal  de  Cadix,  Domingo  de  Silos 
Moreno.  Après  la  suppression  des  monastères  en  183o,  le  dernier 
abbé  de  Silos,  Rodrigo  Kchevarria,  réussit  à  les  sauver  une  fois 
encore.  Lorsqu'il  fut  nommé  à  l'évêché  deSégovie,  en  1857,  il  conlia 
ce  précieux  dépôt  à  un  de  ses  anciens  confrères,  le  P.  Sébastian  Fer- 
nandez,  alors  vicaire  de  San  Martin  de  Madrid.  On  ne  saurait  dire  au 
juste  ce  que  devinrent  alors  nos  manuscrits  ;  mais  il  est  trop  certain 
qu'ils  furent  mis  en  vente  à  Madrid  dans  le  courant  de  l'année  .1877 
et  revendus  définitivement  à  Paris  aux  enchères  publiques  le  1"'  juin 
de  l'année  suivante.  Le  meilleur  lot  fut  acquis  par  notre  Bibliotbè(|ue 
nationale,  grâce  à  l'initiative  de  M.  Léopold  Delisle,  l'autre  par  le 
Jiritish  Muséum  '.  Quelques  volumes  seulement,  échappés  comme 


1.  Au  XVI''  siècle,  l'iiilippc  II  voulut 
acheter  les  manuscrits  de  Silos  pour  ou 
cnricliir  la  bihliollirrpie  «lo  l'J'>curi<il.  I^es 
religieux  consentirent  seulemcut  à  en 
prêter  quelques-uns  contre  un  reçu  en 
bonne  et  due  forme.  —  Voici,  par  exenij)le, 
la  noie,  en  écriture  de  cette  épo(|no,  rpie 
nous  lisons  au  second  folio  des  Ktyniolo- 
gies  de  saint  Isidore,  aujourd'hui  à  Paris  : 
"  Este  libro  es  del  mou.isterio  de  Saiito 
Domingo  de  Silos...  l)io  Juan  l^opez  de 
Vtlasco  conocimiento  del  recibo  de  este 
lil)ro,  tpiando  se  le  cnlrcgo  para  scrvicio 
del  rey  nueslro  sefior,  por  ante  Thomas 
Gracian,  y  no  se  le  bolbieron  quando  se 
le  restituyo  por  aversf  perdido  el  dicho 
conocimiento.    Si  en  al^'uu    tiempo  pare- 


ciere,  hase  de  romper,  porque  ay  contra 
conocin)iento  ante  el  dicho  Thomas  Gracian 
Dantisco  ».  Ce  manuscrit  fut  communiqué 
à  Lopcz  de  N'elasco,  pour  l'édition  des 
œuvres  de  saint  Isidore,  entreprise  par  or- 
dre du  roi  Philippe  11  et  qui  parut  à  .Madrid 
en  1o'J9.  Voy.  à  ce  sujet  une  note  intéres- 
sante de  iM.  Morcl-Fatio  dans  la  Bihliolltè- 
que  de  l'École  des  chartes,  t.  XLIll,  p.  2.'}9. 
2.  Voy.  L.  Delisle,  Mélain/es  de  Paléoyra- 
j>/iie  et  de  lUhliograptiie,  p.  53-116,  et 
Hachelin-Deflorenne,  Calaloque  de  livres 
rares  et  de  maniiscrils  du  /A'"  au  XVIlh 
siècle,  iS7S,  avec  plusieurs  fac-similés.  — 
Sur  les  manuscrits  de  Londres,  voy.  Sir 
Kdward  .Maunde  Thompson,  Cataloi/ue  of 
additions  to  tlie  manuscripts  in  Ihe  Dritish 


l.F.S    MANUSCRITS    DE    SILOS 


280 


par  miracle  à  toutes  ces  vicissitudes  et  retrouvés  après  bien  des 
recherches,  sont  rentrés  dans  la  bibliothèque  du  monastère  de  Silos 
restauré  par  les  Bénédictins  de  la  Congrégation  de  France. 


I.   —   MANUSCRITS   WISIGOTHIQUES  DATES 

1 .  —  928.  Collationes  Cassiani.  Ce  manuscrit  des  Conférences  de 
Cassien  est  lœuvre  du  scribe  Âlburanus,  «  o  pie  lector,  Alhurani  scrib- 
toris  mémento  ».  et  fut  exécutée  en  l'an  928,  «  era  D  CCCCLXVI  »  '. 
Les  dix-neuf  derniers  feuillets  du  volume  sont  remplis  par  la  vie  de 
saint  Martial  et  ne  datent  probablement  que  du  W  siècle. 

Bibliotfièque  nationale  de  Paris^  nouvelles  acquisitions  latines, 
n''21T0.  Volume  in-folio,  sur  parchemin,  de  266  feuillets.  Voy.  Delisle, 
Mf^/anf/es  t/e  Pah'Ofjraph'n'  et  Bihliograpli'u-,  p.  78.  Numéro  38  du 
catalogue  de  vente  de  Bachelin-Deflorenne. 

2.  —  9io.  Ecplanatio  in  henfi  fienedicti  ref/u/ant,  ab  abbate 
Smarofjdo.    On  lit  sur  le  dernier  folio  de  cet   important   manuscrit  : 

«  CONSCRIPTLS  EST  LHJhR  I8TE  A  NOTARIO  /  lOANNES  PRESBn  ER  /  DISCURRENTE 
EBA  DCCCC  /  LXXXni»,  OBTINENTE  /  (ILORIOSO  PRINCIPE  RaNEMIRO  /  ObETO 
SIVE  LeMONE  SUB  /  LIMIS  APICEM  REr.M,  CONSUL  /  gUE  EIUS  FrKDENANDO 
CUNDE  /  8ALVIS  J':(;RKGUS  COMITE  /  IN  Ca.stella  comitatum  -, 

Archivas  de  Silos, \o\\in\(i  in-folio  sur  parchemin  de  .■).*)8  pages,  entrés 


Uiurum  in  Ihe  yeam  I8T6  1SSI  le»  maniis- 
chti'ie  Silon  «ont  couiprissousips  num«.-ros 
30»i4-30HJ"ï  .  Cf.  VAHirnsfum  Au  27  juillnl 
187H,  artirk  f\c  .M.  Boiid.  Ci;»  iiianusrril^ 
fufnt  a<:h<l^<i  par  riiit)'riii<-iJi<'iiri-  du 
librftif  Bernard  (Juaritch. 

1      Ti  '      '       -iiiillr  fl  la  ii<df  d  un 

arrhi  .1  XVIII'  xi^rle    Arc/i. 

de  Stlo»,  mt.  116,  p.  5).  Le  fcuillol  du 
i:  it  <|ut    p4>rtail    relit'   date    a    di<- 

t    ■        -...iiv 

2.  Lecopi«te  dériioe  •ruI'-Mirnl  *ft  titro* 

d»"  UDlAtTf  ri  ijp  pr«'*tr«.  Mai»  l'on  «ail  <|<if 

<l4ii»   le«    ancicni    doituincnU,  U-n    iiir>iiii« 

hortort^a    du    ttreràoee    ae    routciilaienl 

rt  d»-   iiK-riliofirifr  •■«•IIp  dernier»' 

•  l .     CJ.     >l<ililll>iU,     Annule»    llrdmi» 

Sancii  flenedirti,  ad.  ann.  5H0  rt  paiiiui  ; 


Berganzd,  AnHifuedmlrs  dr  Espana,  t.  II, 
p.  i8.)  —  C'cl  san*»  dinilc  ce  iin''ine  <  Jiota- 
riun  iohariiK's  >^  qui  ('((pia  on '.154  le  truitédc 
saicil  lldephfirisp  </<■  Virt/initale  lieale  Marie, 
coiisorvi''  .lujoiinriiiii  .1  riCscurial  a.  II.  9) 
tt  dont  IV;crilurc  a,  jusque  dans  «es  moin- 
dres drinils.  inu'  rosscMililam'c  fiappaiile 
nvcr  crlli-  du  Ooninicnlairo  de  Srnara;,'ile. 
La  souBrriplion  du  Hcribc  rend  plux  prolia- 
lilc  eiirore  relie  h vpi.l tiéne  :  ••  In  Clirisli 
iioinine  l'xplii-ituK  chI  rodjx  iule  a  nolano 
lohaniie<t  indi^iio  in  era  DCCCC  et  nona- 
f;e«inia «eriinda. N'III  idui in.irtiat*. re^^nanle 
rex  Ordonjo  in  Lc^rinne,  roniileui  vcro 
Krcdenaiid'Hiundeoalliiz  i;i  Canh'lla  ».  Voy. 
Locwe  et  K\*nld,  Ksrutjilii  mri/ilunp  vini- 
i/otfiirip,  lieidelberiK,  iHK.I,  p.  IH  et  plan- 
che XXIV. 


260 


llISTOIUE    DE    L  AllIlAYE    DE    SILOS 


beaux  caractères  vvisigolhi(}iios,  avec  des  notes  marginales  d'une 
écriture  tine  du  XI"  siècle.  A  la  suite  do  l'inscription  copiée  ci-dessus, 
se  trouve  un  fragment  des  Ktymologies  de  saint  Isidore  (chapitre  XXV, 
De  pon<1eribus\  en  caractères  également  wisigothiques.  Un  peu 
au-dessous  on  lit,  en  écriture  et  en  castillan  du  XIIF  siècle,  la  salu- 
tation suivante  au  grand  abbé  de  Silos  de  cette  époque  :  «  Ave  al 
ondrado  padre  e  senor  don  Kodrigo,  por  la  gracia  de  Dios  abba  ».  — 
Ce  manuscrit  est  probablement  un  des  plus  anciens  textes  du  commen- 
taire de  Smaragde  et  n'a  pas  encore  été  mis  à  profit  pour  les  diverses 
éditions  de  cet  ouvrage  '.  Il  est  accompagné  des  pièces  suivantes  :  1" 
Un  petit  code  pénal  ou  pénitentiel  intitulé:  «  ('apitula  emendationis 
culpe  secundiim  modum  autque  (sic)  numerum  delinquentium  ».  Il 
commence  par  ces  mots  :  «  Primum  si  obedientia  quum  bumilitate  et 
absque  mora  non  compleberit,  sibe  frater  sive  soror,  suscipiat  XII 
flagella  ».  — 2°  Un  règlement  monastique  très  court,  intitulé  :  «  Quid 
debeant  fratres  vel  sorores  in  monaslerio  observare.  Piimum  utrecte 
abrenuntienl  usque  numum  unum  ».  —  3"  «  Incipit  proverbia  sancti 
Evagrii  episco|)i.  Iloredes  Dei  audile  ».  (V^oy,  Migne,  Patrologia 
latina^  t.  XX,  col.  M 81.) 

3.  —  1031).  Riliis  et  Missx.  Recueil  de  pièces  liturgiques  emprun- 
tées au  rituel  et  au  missel  mozarabes,  avec  un  calendrier  et  quelques 
pages  de  neumes.  Au  folio  188,  récit  de  la  dormition  et  de  l'ascension 
de  Notre-Dame  :  «  Adsumtio  sancte  Virginis  et  Genitricis  Doniini, 
que  est  adsumta  post  Ascensionis  Domini,  XVlll  kalendas  septembres. 
Deo  gralias.  In  temporibus  illis  cum  esscl  Maria.  »  Celte  légende, 
pleine  d'une  douce  et  naïve  poésie  se  rapproche  beaucoup  du  livre 
De  Iramllu  Viryinis  Maria',  longtemps  attribué  à  saint  Méliton  de 
Sardes  (Voy.  Migne,  Palro/of/ia  f/r.rra,  l,  V,  col.  1231-1240).  Ce 
récit  formait   autrefois   un    volume  à    part,   que  nous  voyons  men- 


1.  i.es  deux  premiers  cahiers  manquent. 
Le  troisième  commence  par  ces  mots  : 
"  Ideo  iminarressibWcm  eam  dixit  ",cjm- 
nicn  taire  de  la  (|  lia  trié  me  pli  rase  du  prologue 
de  la  règle  de  Saint-Benoit.  —  Un  autre 
exemplaire  de  Smaragde,  écrit  eu  9.")4, 
permettrait  de  compléter  ce  qui  mainpie 
à  celui  de  Silos.  Nous  l'avons  découvert  il 
y  a  ipielipies  années  dans  les  archives  de 
labbaye  de  Valvancra,  en  Castille.  Il  porte 
la   note  suivante  du  scribe  du  X"=  siècle  : 


"  Explicitus  est  codex  iste  sub  die  quod 
erit  111»  idus  raaias,  die  sabbato,  era 
DCCCCLXXXXlIa,  lune  cursi  isic)  XXII, 
luna  nona,  régnante  rex  Ordonius  in  Lc- 
gione  et  comité  Fredenando  Gundesalbi/ 
in  Caslella  ".  —  Un  troisième  manuscrit 
de  Smaragde,  probablement  de  la  même 
époque  et  provenant  de  San  Millau  de  la 
Cogolla,  se  trouve  depuis  loiiglemps  dans 
la  biblio(hè(|ue  de  l'Académie  royale  de 
l'Histoire,  à  Madrid. 


LES    MANUSCRITS    DE    SILOS  261 

tionné  dans  un  catalogue  du  XIIP  siècle  sous  ce  titre  :   «  Liber  de 
Assuniptione  béate  Marie  ». 
Le  copiste  s'est  fait  connaître  dans  les  vers  suivants  : 

'1  Venimus  ad  portuiu  libclli  nimio  sudore  confecti  ; 

Quia  sicut  naviganti  desiderabilis  est  portus, 

Ha  «criptori  novissimus  ver.*u5. 

Obsecro,  quisijuis  legeris,  retro  tene  digitos,  ne  litterani  ledas  : 

Qui  enim  De?cit  scribere  nullum  leputat  iaborem. 

Ora  pro  lohanne  presbitero  scriptore,  si  Christum  habcas  protectoreni. 

»  Scriptori  vita.  legenti  pax,  pojsideuti  victorla  '. 

Fuit  ycriptum  in  mense  ianuario,  in  era  TLXXaVlU  ». 

Archives  de  Silos,  volume  in-4°,  sur  parchemin,  de  201  feuillels, 
4.  —  10')2.  Liber  ordinum.  Pontifical  mozarabe,  suivi  d'un  nombre 
assez  considérable  de  messes  du  même  rit,  avec  notation  musicale  ^ 
11  n'existe,  à  notre  connaissance,  aucun  autre  recueil  aussi  complet 
de  cette  partie  de  l'ancienne  liturgie  gotliicjue.  Le  «  liber  ordinum 
ex  palrum  ordine  collectum  in  unum  »  a  été  copié  par  le  prêtre  Bar- 
thélémy, sur  l'ordre  de  Dominique,  al)bé  de  Saint-Prudence  de  Lalurce 
dans  la  Hioja,  et  t<'rminé  le  15  des  calendes  de  juin  de  l'ère  1090 
(18  mai  1052)  :  «  Kxaralum  est  huncordinem  (sic)  librum  per  iussio- 
neni  domno  Uominicus  prcsbiter,  ((ui  et  abba  ex  cenobio  Sancti  Pru- 
denlii.  ainmiculanle  Saiilio  Garzeiz  de  Monle  Allxi  simul  cum  sua 
uxore  nizinnina.  ut  liai  rcmedio  illorum  anime.  Ego  Hartolomeus, 
licel  indignus.presbiterii  tamen  ordine  funclus.  hune  ordinum  exaravi 
brf'bi  formula  conpaclum.  sed  valde  oïdiuibus  eclcsiaslicis  ablum, 
féliciter  currenle  era  TLXL',  xv  kalendas  iunias.  Unde  humiliter 
precamur  prescnlium  cl  fulurorum  piam  in  (Ihiislo  dileclionem,  (jui 
in  hoc  lihcllo  sacriliciiiin  Dco  ohiuleritis,  j)rediclos  nos  llagiliorum 
mole  grabalos  mcmorare  non  desistalis  ;  (|iialilcr  adiuli  prccibus  ves- 
tris  crui  mcrcamur  ah  ardore  Averni  et  vivere  cum  (Ihrislo  in  seculis 
seinpilornis,  arncn  »    fol.  XW-XVl). 

Art /tii-fs  de  Silos,  volume  in-folio,  sur  parchemin,  de  .'J4i  feuillels. 


I.    Outre  cet    exemple  cl  celui  du    ma-  cl  Ewald,  Esrmpla  ncriplurii-    vi.sitjolhioat 

nuKiit   de  rApf>calypfc    iiu**   iiou»  ritoim  p.  18  cl  pinurhc  XXii. 
plii>  loin                  <>n  trouve  pluKirur*  fur-  2.  lt(T^.iii//i  n  |iiililic  utic  pnrlio   iioliilili* 

iiiijl<«     .it  *     il«ii*    l»'ii     uinriunTil^  de  n-  uwiiiiM'Tit  dau*  nvn  Ànlii/Urdudea  de 

d'oriKinceap«Knole.  Voy.  Villaouevn.  Viaje  KKf>aHa  U.  Il,  \tnyie  62t  cl  inivarilc*).  Voy. 

lilfrnrto,    I,    VI.    p.    1.'»  ;    J.    l'cllirrr,    Kl  nu*»i  ri  iIiuriih    p    Vi,  nutc  2    uiir  iiilcriH 

tni.ntitlr,  ,„   ,lr    H'/'itl    IH:.!       |i      I  1 .1  ;  I.OCWC  «Ullle   fumiulc   flll|irUIltcC   A   CI'    puillllicill. 


262 


IIISTOIKE    DE    L  AHHAYR    DE    SILOS 


JoC    wcovucttu  fOÂ 


La  Palcor/rnp/iie  imisicale  (t.  I,  planche  II),  publiée  par  les  Bénédic- 
tins de  Solesmes,  a  reproduit,  en  fac-similé  pliololypique,  la  page  19 
de  ce  manuscrit. 

5.  —  tOoD.  Leclionnaire  mozarabe.  Recueil  de  lectures  pour  l'office 
liturgique  de  la  nuit.  11  renferme  le  traité  «  de  Virginitate  béate  Marie  » 
de  saint  Ildephonse,  f'épîtrc  de  Sulpice  Sévère  «  ad  IJassulam  »  sur 
la  mort  de  saint  Martin  et  l'ofFice  de  saint  Michef  (29  septembre).  — 
On  fit  sur  te  verso  du  fofio  82  :  «  Facta  fiver  III  feria,  XII  Icalendas 
novembres,  in  era  TXGVII  (de  Jésus-Christ  1059).  Blasco  scrisi  »  '. 

Archives  de  Silos  ,  volume  in-i",  sur  parchemin,  de  90  feuillets  ^ 

6.  —  1072.  Les  Eti/mologies  de  saint  Isidore.  Ce  superbe  manuscrit 
est  l'œuvre  du  prêtre  l^]riconus,  qui  le  termina  le  24  août  1072  dans 
l'abbaye  de  Silos,  seize  mois  avant  la  mort  de  saint  Dominique  (voy. 
ci-dessus,  p.  47,  note  5). 

Un  moine  du  XIII^  siècle  y  a  inséré  (fol.  16)  un  catalogue  des 
manuscrits  de  Silos,  qui  formaient  à  cette  époque  un  ensemble 
d'environ  cent  cinquante  volumes.  Nous  croyons  devoir  le  reproduire 
ici,  bien  que  M.  Delisle  Tait  déjà  publié  en  1880  [Mélanges,  p.  105). 
Nous  l'avons  revu  sur  l'original,  ce  qui  nous  a  permis  d'y  apporter 
quelques  légères  modifications.  Voici  cette  liste:  «  Estos  son  los 
libros  de  la  capiscolia  :  1 ,  La  bivlia  (biblia).  —  2.  Dos  omelias.  — 3.  Dos 
passonarios  (ou  «  perssonarios  »,  écv'd  pssonarios  avec  \e  p  barré).  — 
4.  Yitas  Patrum.  —  5.  Collationes  l*atrum,  dos.  —  6.  Vini  (bini) 
Apocalipsin.  —  7.  La  Cimologia  (les  Étymologies  de  saint  Isidore?}. 


l.Le  copislea libellé  celte  siornalure  de  la 
façon  SLiivaule  (les  leUres  itali(|iies  sont  en 
roufje  dans  le  manuscrit)  :  BsLcAScCiOsi. 
Nous  avouons  n'avoir  ])as  déchiffré  cette 
énigme  sans  ((ueliiue  [leine. 

2.  Nous  croyons  devoir  mentionner  à 
cette  {)lare  un  manuscrit  de  1059,  (|ui 
provient  du  monastère  de  Santa  .Maria 
d'Aniago,  ancienne  dépendance  de  Silos. 
C'est  un  Liber  canticontm  de  la  liturgie 
mozarabe  en  écriture  wisigothique.  Il 
débute  [)ar  ces  mots  :  "  In  noniine  Domini 
noslri  Ihesu  Christi  incipit  liber  cantico- 
rum  de  toto  circule  anni,  cra  millesima 
nonaf,'esiina  septima  ».  A  la  fin,  on  lit  : 
«  Explicit  liber  canticorum  et  oraruin 
(orationiuni.  Deo  gralias.  In  XVII'  kalcn- 
das    iunias     era    TLXLVII,    Christoforus 


indignus  scripsit,  mementote  ».  — Volume 
in-4,  sur  parchemin,  de  173  feuillets.  Il  se 
trouvait  au  \\\'^  siècle  dans  la  bibliothè- 
que de  Santa  Maria  d'Aniago,  comme  en 
fait  foi  la  note  suivante,  qui  est  de  celte 
époque  :  «  Iste  liber  est  conventus  Sancte 
Marie  de  Aniago.  Quis  furatus  fuerit  in 
pa|libulo]  snspendanlur  \^sic).  Martin  Pa  ». 
Il  appartint  plus  lard  au  colegio  mayor 
de  (luenca  (à  Salamanque)  et  se  trouve 
aujourd'hui  dans  la  bibliothèque  privée 
lin  roi  d'Espagne  [Uiblioleca  parlicular  del 
liey,  2,  j.  ï)).  Le  dernier  folio  a  été  repro- 
duit en  fac-similé  par  Ewald  [E.rempla 
scriplurœ  visi;/ot/iicœ,  p\a.nchc  .\XXII).  \'oy. 
aussi  lUano,  Noies  on  early  spanish  music 
!l887i,  p.  27-28.  —  Sur  le  prieuré  de  Sainte- 
Marie  d'Aniago,  voy.  ci-dessus,  p.  22(i--227. 


LES    MANUSCRITS    DE    SILOS  2()0 

—  8.  Paschasio.  —  9.  Los  decretos.  —  10.  Duodecim  profelariim.  — 
IL  Gesla  Salvatoris.  —  12.  Geranticon  (Sententi»  Patriim  sou 
Dialogi  sancti  (iregorii  papa'.Voy.  Yillaniieva,  Viaje  literario,  t.  XI, 
p.  173\  —  13.  El  psalterio  glosado  toletano  (ce  dernier  mot  est 
presque  etîacé  .  —  14.  Super  psalterium.  —  lo.  Liber  pastoralis.  — 
16.  Las  homelias  loledanas  ^^sur  le  sens  précis  de  ce  mot,  voy.  Biblioth. 
de  l'Ecole  des  chartes,  t.  43,  p.  238).  —  17.  Très  libros  de  virginitatis 
béate  Marie.  —  18.  Liber  Ordinum.  —  19  El  psalterio  glosado 
toletano.  — 20.  Olficerio  toletano.  —  21.  Liber  epistolarum.  —  22. 
Missal  toletano.  —  23.  Très  abecedarios.  —  24.  Liber  orationum.  — 
2.3.  Dos  libros  de  thomos.  —  2(3.  Liber  premiorum.  —  27  Liber 
diurnarum  et  noctium.  —  28.  Liber  sermonum  —  29.  Liber  de 
assumplione  béate  Marie.  —  30.  Liber  institutionum.  —  31.  Dos 
procardos  brocardes  ?\  —  32.  Très  reglas  toletanas.  —  33.  Et 
dos  reglas  de  letra  fransisca.  —  34.  Un  [sic]  Cintillarios,  dos.  —  3.j. 
Incipit  theologia,  primun  capitulum  de  Trinitale.  Duo  ^mot  surajouté). 

—  36.  Liber  Leandri  episcopi.  —  37.  Los  evangelios  tolelanos.  —  38. 
Bebriario 'breviariol.  —  39.  Missa  buelto  con  psaterio.  —  40.  Vila 
sancte  Seculine  et  sancti  Pelagii.  —  41.  Liber  Ysidorus  de  origine 
officiorum.  —  42.  Interprctationes  verborum  per  alpbabetum 
composite.  —  43.  .Misai  loledano  de  pergamino  de  frapo.  —  4i.  Dos 
libros  de  epislolas  Pauli.  —  4.").  Dos  libros  de  suj)er  Mallieum.  —  4(). 
Liber  Lucam.  —  47.  Alexandre  ;  orcias  de  plata  (c.-à.-d.  dont  la 
reliure  a  des  coins  d'argent).  —  48.  Liber  l^vangeliorum  ;  las  oreias 
de  plata.  —  49.  Las  homelias  de  oreias  de  plala.  —  '10.  Contra  Judeos. 

—  .'il .  Très  pares  de  lionn.dias  cliicas.  —  .')2.  Très  libros  de  Zmaragdos. 

—  53.  Flores  sanclorum.  —  .'U.  Dos  libros  i\v.  bistorias.  —  "i'}.  Dos 
librus  de  Dialogorum.  —  'Mt.  El  |)salterio  do  saiiolo  Domingo.  —  *)7. 
La  cronica. 

«  Eslos  sait  los  lihi'os  me/iitdtj.s  :  ']H.  Institiitionos  irmoconrio.  —  .*)9. 
Hoccius.  de  Gonsolalioric.  — 60.  Liber  intorprclatiorium.  —  61.  Liber 
passirinis  (lirici  et  lulile,  —  62.  Eibr-r  Salusti.  —  63.  Eibor  de  lide.  — 
64.  Vita  San«li  Einiliani.  —6*».  i^ibcr  karititis.  —  66.  (lluso  sujx'r 
epislolnH  l'auli.  —  67.  Super  epislolas  Pauli  cxiiosioionos.  —  68. 
Stacius  Tln'bairbjrufn.  —  69.  Sain-le  Sanctorum.  —  70.  De  (îonvorsicuic 
«l  convers;iliono.  — 71.  (llosas  do  Oralio.  —  72.  El  kalondario.  — 
73.  l'iUme  de  iiialodicino  .\d(!  cl  Eve  et  sorponlis.  —  74.  Eibor  («tn-^uo- 
tudinunn.  —  7.*î.   El  sermonario.  —  76.    Paulo   Osorio.    —  77.    El 


264 


HISTOIHE    DE    LABBAYE    DE    SILOS 


lucidario.  —  78.  Très  (mot  effacé)  IIII  libros  del  quarto  libro  de  las 
sentencias.  —  79.  Cantica  canticoriim.  —  80.  Vila  sancli  lirandani 
(biiré\  —  81.  Liber  Hoocii.  —  82.  Liber  bympiioruni.  — 83.  Osciilelur 
me  osculo  oris  sui.  —  8i.  Et  XI  psalterios  toledatios.  —  8o.  Los 
Lvangelios  de  maestro  Ilodas.  —  80.  El  responserio  del  coro.  —  87. 
Et  cl  responserio.  —  88.  Et  cl  sanclural  gordiello.  —  89.  Et  cl 
ofTicerio  vieio.  —  90.  Et  el  olficerio  gordiello.  —  91.  VA  cl  del  cuero 
negro.  —  92.  Et  el  de  don  Miguel  de  Tormiellos.  —  93.  Et  VI 
psalterios  de  letra  francisca.  —  94.  Et  otro  de  medios  viersos.  —  95. 
El  psallerio  de  don  Bons.  —  96.  Et  quatro  proserios.  —  97.  Et  el 
versero.  —  98.  El  doctrinal.  —  99.  E  un  compoto.  —  100.  Sophisteria 
de  logica.  —  101.  Las  derivaciones.  —  102.  Exposiciones  de  Job.  — 
103.  Exposiciones  epistolas  Pauli. 

«  Estas  son  los  libros  que  fiieron  do  don  Garci  Romero  :  —  104. 
Vita  sancti  Dominici.  —  10').  Dos  psalterios  glosados.  » 

Bibliothèque  nationale  de  Parls^  nouv.  acq,  lai.,  2169.  Volume 
in-folio,  sur  parcbemin,de  383  feuillets.  Voy.  Delisle,  Mélanges^  p.  103. 

7.  —  1073-1109.  Commentaire  de  Beatus  sur  r Apocali/pse^  suivi  du 
commentaire  de  saint  Jérôme  sur  Daniel.  Tout  le  volume  est  orné 
d'une  centaine  de  grands  iablcaux  représentant  les  scènes  principales 
de  la  vision  de  saint  Jean  et  de  la  prophétie  de  Daniel.  Les  vignettes 
sont  bien  plus  nombreuses  encore  et  le  tout  est  admirablement 
conservé'.  Ce  manuscrit  renferme  en  outre  les  opuscules  suivants: 
1°  «  Genealogia.  Auctor  mei  generis.  mici  pater  est  »  (fol.  218)  ; 
2*  «  Incipit  liber  Iheronimi  presbiteri  de  sainte  anime.  Salvum  me 
facial  »  (fol.  268)  ;  3"  «  Item  Iheronimi  presbiteri  :  Sit  sermo  tuus  » 
(fol.  269);  4°  «  lieatus  (Iregorius  dixit  :  Omnipotens  domine  Deus 
noster  »  (fol.  270)  ;  5"  «  De  animabus  defunctorum.  Très  ordines 
sunt  »  (fol.  270,  v")  ;  6"  «  Epistola  Iheronimi  narrât  :  (^uod  si  in 
ieiunio  »  (fol.  271)  ;  7"  «  De  guila  [sic)  restringenda.  Nemo  potest  » 
(fol.  272)  ;  8''  «  Beati  Macarii  visio.   In  diebus  illis  abbas  Macarius  » 


I.  On  trouvera  plusieurs  fac-similés  de 
ces  illustralious  dans  les  publications  sui- 
vantes :  Recueil  de  la  société  palèogiytplii- 
rjue,  i)lanclics  n"'  48  et  49  ;  Calalofjue  of 
tfie  mannscripl  maps,  chart  and  plans  in 
llie  liiHisli  Muséum,  18li,  t.  I,  p.  12; 
Westwood,  I'tilœo;/ra])/iia  sacni  pictorial, 
1866.  Plusieurs  vignettes  ont  'té  repro- 
duites par  le  J'.  .Martiu  dan?  le  IV"  volume 


dea  Mélanges  d'archéolor/ie  el  d'tiisloire 
(p.  162),  et  un  plus  grand  nombre  dans  les 
Nouveaux  inélanr/es  (pres^que  tous  les 
dessins  intercalés  dans  le  texte  du  travail 
du  P.  Tailhan  sur  les  Bibliolfieques  espa- 
gnoles, p.  217-356.  Cf.  p.  3:50,  349).  Voy. 
au*si  Gay,  (Hossuive  avcliéolof/ique,  au 
mot  '<  Hroigne  ».  —  .\jcMitiins  (|uc  lou.s  les 
dessins  du  niatiuscrit  sont  en  couleurs. 


LES    MANUSCRITS    DE    SILOS  2G.0 

(fol.  272,  \°]  ;  9°  <  Capitula  monacoriim.  Opiis  monaci  est  ut  sit  mari- 
suetus.  humilis,  castus  »  (fol.  273)  ;  10"  c<  De  signo  ecclesie  ordo. 
Tuendam  inlerroganlem  me  »  (fol.  274)  ;  ir«  Dccanones  sanctorum 
Pairum  »  fol.  27.o  ;  12"  «  Yita  vel  2;esta  sancti  Ildefonsi...  a  beato 
Elladio  édita,  Ecee  dapes  »  (fol.  278,  v°). 

Les  annotations  des  divers  moines  de  Silos  qui  ont  travaillé  à  ce 
manuscrit  nous  apprennent  qu'il  fut  commencé,  par  ordre  de  Tabbé 
Forlunius  (élu  en  1073),  par  le  prêtre  Dominique  et  son  parent  le 
prêtre  Nunnio  et  terminé  le  jeudi  18  avril  1091,  à  la  sixième  heure  du 
jour.  Les  illustrations  sont  l'œuvre  du  prieur  Pierre,  qui  finit  ce  long 
travail  le  1"  juillet  1109.  —  Voici  les  notes  qui  nous  font  connaître 
ces  détails.  Elles  intéressent  assez  rhistoire  littéraire  de  Silos  pour 
mériter  d'être  publiées  intégralement  malgré  leur  lungueur.  Folio  (i  ^  '  Cowvna  a 
v°.  —  «  In  nomine  Ingenite  Prolisque  ac  Procedentis  conexa  unius  A'iô  tnc^tnit." 
semperinatura  Deitatis.  Incipit  liber  revelationis  ipsius  domini  nostri 
Ihesu  Chrislijieditus  et  firmalus  ab  bis  auctoribus,  id  est,  Iheronimo, 
Augustijio, I  Ambrosio,  Fulgentio,  Gregorio,  Ticonio,  llireneo,  /^S  Aj^usTino 
Abringio  et  Isidorp,  ob  honorcm  sancti  Sebastiani  et  comitum  eius  i^'s  Vs;a<4\Q 
martirum  Christi,  et  sancte  Marie  semper  virginis  et  genetricis  [sic] 
domini  nostri  Ihesu  Christi,  |  et  sancti  Martini  episcopi,  et  sancti 
Dominici  confessoris  Christi  et  abbalis,  digne  vero  regiminis  cura 
gerente  (irl  une  demi-litjne  (/ratt(''«').\  Ille  qui  anle  presidem  stetit 
silcns.  mecuni  Petro  incipiente  ad  liberandum  sit  regens.  In  secundo 
[sic)  adventus  sui  gloria,  vel  futura  [sic]  examinalionis  diem,  fruar 
gratia  et  mercedis'pro  labore  ;  lercio  demum  die  e  sepulcro  Dominus 
re8urg<.'ns,  onincs  '  patres  paradiso  restituens,  incid(;nlem  me  in 
peccatis  nunc  resurgam  cf  mm  palriarcbis  (b'xlcrani  Icneiis  régna 
poloruni  fruar.  amen  ». 

Folio  205  v".  —  «  Fxplicil  «-xplanalio  Datjjdis  pr(q>li(l('.  Xll  kalcn- 
das  maias,  hora  VI,  die  V  ffria.  sub  cra  T"  C"  XWlIll',  rcgnanb; 
rex  .Vdefoiiso  in  >edis  Tolel<j  cl  Kaslclhi.  Lcgio  a(l(|U('  (lallccia,  .Nagara 
sivc  .\lava in  Castella » 

Folio  206.  —  «  Itonedictus  Dominus  (|iii  iiir  addiixil  ad  porhiiii 
opfri  tnco.  Kl  bencdico  c«'li  (juofjnc  rcgciii  nu-  qui  ad  islins  liliri 
liiieni  venirc  periniiiil  incolurncn,  amen.    > 

Folio  275  V*.  —  "  Kxjdiril  féliciter,  amen.  Deo  ^ralias  semper.  In 
noinine  Domini  liir  liber  .\poealipsis  abiiil  inielum  iusNU  Forliiiiii 
abbalis  ;  sed,  uiorle  v.\\xv>  inlerveniente,  minima  p.iis  ex  eo  faclu  fiiil. 


266 


HISTOIKE    DE    L  ARBAYE    DE    SILOS 


15.     Munn>o 
1S     soUentaa 


Eodemque  modo  contigil  in  tempore  Nunni  abbatis.  Ad  ullimum 
vero,  tempore  lohamils  abbatis,  domnus  Pclriis  prior,  consanguineus 
Nunni  abbatis,  complevit  et  conplendo  ab  integro  illuminabil  '. 
Explicitus(|ue  est  in  ipsis  kalendis  iulii  mensis  (Alplionse  YI  mou- 
rut le  30  juin  ;  voy.  Floroz,  Memorias  de  las  rei/nm  cathôlicas,  l.  I, 
p.  18.'i,  231  el  240),  quando  obiit  gloriosus  Adefonsus,  totius  Yspanie 
imperator,  era  T""*  CXLVIP  ». 

Folio  276.  —  Dans  un  grand  tableau  qui  prend  toute  la  page  se 
trouve  l'inscription  suivante,  tracée  dans  une  série  de  petits  carrés 
et  d'une  lecture  très  difficile  :  «  Ob  honorera  sancti  Sebastiani,  abba 
Forlunio,  librum  Munnio  presbiter  titulabit  hoc  ». 
]v  Folio  277  \°.  —  «  Aime  Trinilalis  divine  celilus  inspiraminc 
compulsus,  ego  Dominico  presbiter  et  conjsanguinei  mei  Nunnio 
presbiter  exigui  libri  huius  prescribere  solçrter  cepimus  opus,|erum- 
nosc    vite    huius   peracto   hoc   gestum  Siliensis  cenobii  sub   atrio 


1.  Les  faits  sigualés  ici  ont  leur  impor- 
tance pour  l'histoire  «le  Silos  et  nous  les 
ignorions  lorsque  paraissaient  les  premiè- 
res feuilles  du  présent  volume.  Ils  nous 
apprennent  «lue  l'abbé  Nufio  (Nuuius  ou 
Nuunus,  voy.  ci-dessus  p.  24)  gouverna 
le  monastère  de  Silos  après  la  mort  de 
I).  FortuDius  et  qu'il  faut  faire  renjonler 
l'abbatiat  de  0.  Jean  l'""  aux  premières 
années  du  Xll«  siècle.  De  plus,  ils  nous 
coulirmeut  dans  l'opinion  que  l'abbé  D. 
Martin,  signalé  pur  le  P.  Nebreda  après 
D.  Fortunius  (voy.  ci-dessus,  p.  79),  n'a 
jamais  existé. 

11  est  un  autre  texie  liistoricpie,  inséré 
dans  ce  niauuscrif,  (|u'il  convient  aussi  de 
reproduire  intégralement.  C'est  l'acte  par 
lc(|uel,  en  ll.'iS,  l'abbé  1).  Pedro  distribue 
entre  les  divers  otlices  claustraux  les  reve- 
nus du  monastère.  L'original  nous  a  été 
conservé,  mais  nnililé  en  plusieurs  en- 
droits et  incomplet.  La  copie  insérée  sur 
une  page  blanche  de  notre  manuscrit  (fol. 
26'î)  est  non  seulement  contemporaine, 
mais  de  la  main  même  à  (|ui  nous  devons 
l'original.  —  Voici  ce  document  qui  com- 
plète le  texte  publié  dans  notre  Recueil 
des  chartes  de  l'ahbaye  de  Silos  {p.  90-93)  : 

"  lu  Uei  uomine  et  iridividue  sancte  Tri- 
nitatis,  ego  Petrus,  Dei  gralia  Sancti  Do- 
mini,  licet  indigiius,  nu|)er  faclus  abbas, 
ne  forte  in  posterum  ali(|ua  inde  orirelur 


dissensio,  que  in  eadem  ecclesia  minus 
ordinata  inveni,  ex  mandato  domiui  nos- 
tri  loliîinnis,  Tolctani  archiepiscopi  et 
lli  =  piiiiaiiiui  iirimalis,  cum  assensu  nostri 
capituli,  prout  potuimus,  hordinavinius, 
et  ne  a  memoria  laberelur  scripto  nianda- 
vimus  :  videlicet  reditus  helemosinarie, 
iulirmarie ,  operis  claustri  et  domorum, 
refectorii,  vcstium  mouacorum  et  sacris- 
tanie. 

I'  Decimam  igitur  furni  domus  noslre  et 
furnorum  que  sunt  in  burgo,  novas  plan- 
laliones  vinearum  del  burgo,  decimam 
omnium  iufurcionum  refectorii,  buturi 
jaljquc  mellis  et  sagimini:<  comiiuiiiis 
decimam,  gaiiati  etiam  rpiod  adquisii'vcri- 
miis  (kcimaiM,  insu|)er  Pennam  Covam 
cum  duobus  iugis  bouum,  de  Icctis  mor- 
tuorum  decimam,  ncc  non  tricesiuuim 
cascum  porcionis  refectorii  helemosinarie 
assignavimus. 

<i  Inlirmarie:  Villam  Longam,  cum  duobus 
iugis  bouum,  ac  omnem  redditum  ecclesie 
Sancti  Pétri,  ipsunu|ue  essar  de  Orta  ;  de 
ganato  quod  adquisicverimus,  prêter 
boves  masculos,  qui  agriculture  dcntur, 
duas  partes,  cellario  tercia  ;  butirum  quo- 
((ue,  caseum,  mel  et  sagimen  infirmo  de 
refectorio  dent,  servienti  famulo  infirmo- 
rum  porcionem  de  cellario. 

«  Operji  claustri  et  domorum  :  decimam 
otlerende  et  caseorum,  viueam  etiam  ma- 


LES    MANUSCRITS    DE    SILOS 


267 


,._-•*-■ 


%''■ 


reliquias  ferente  Sebastiani  et  comitum  eius,  et  sancte  Marie  virginis 
et  genetricis  domini  nostri  Ihcsu  Chrisli.  et  sancti 'Martini  episcopi, 
et  apostolorum  Pelri  et  Pauli,  et  sancti  Andrée  apostoli,  et  reliquie 
plurimorum  '  sanctorum  aliorum,  et  corpus  beatissimi  Dominici 
presbiteri  et  confessoris  Christi,  intra  aula  ecclesie  Uimulatum,  in 
quo  liunt  innumerabilium  virliilum  quo  {sic)  operatiir  Dominas  pcr 
fideleni  suum,  régente  Fortunio  abba  monacorum  kalerba.  Perfectus 
est  igitur  hic  liver,  explanationemlin  se  miriticam  continens  Apoca- 
lipsis  lohannis,  Christi  iubante  dextera,  diemquc  temporis  XIIII 
kalendas  maii,  hora  VI;  die  V  feria,  sub  era  TCXXVIIIP,  régnante 
rex  Adefonso  in  Toleto,  sive  Legione,  adque  Gallecia,  simulqiie  Kas- 
tella.  cuni  Naggara  adque  Alava./ —  His  vero  premissis  iam  superius 
nominatis,  humiliter  poscimus,  commendantes  presentibus  et  futulris, 
qui  in  lioc  libro  fulgidam  sacre  explanationem  Apocalipsis  avide 
legeritis,  in  oratiojnibus  vesiris  sacris  memorare  non  desistatis, 
qualiler  vobis  intercedentibus  concédât ur  nobisi  a  Domino  premium 


•<\U\    klds  maii 
on  an  enQ.î)U>u 


gistri,  vineamque  cellerarii  et  porcionem 
de  cellario  contuliraus. 

•<  Refectorio  :  in  augusto  paneiii,  in  vin- 
demiid  vinuui,  ab  auno  in  annuni  ici 
quelques  mots  grattés  ;  dans  iorir/iital  : 
iusla  nien^uraui  a  nr>his  statulain)  ;  ca- 
seorum,  butiri,  mollis  et  sagiminis  niedie- 
tateiii,  relicum  cellario,  prêter  ea  que 
ruperiiis  aliis  iam  collata  suot  ;  mortun- 
ruin  qijoijue  us(|ue  duos  pêne  aureos  in 
refectorio  in  caritate  conccdiinus,  tam  de 
poMessione  quam  auro  vel  etiam  de  ga- 
nato,  de  cetero  medietalcai.  alleraiii 
nobis  ;  ouineo  eufur^ione'*  decaiiianini, 
aiorabetinoriim  quof|ue  diias  partes  pro 
emoniiii  pi^ribus  in  tenipore  qnad^age^i- 
uiali,  ter'inni  nobi^  tribuirnm. 

>  Ad  opuM  veKliuin  monacorum  ;  dinii- 
diam  p.nrtcm  r>-dditu-i  dil  bur^o.  ^'anati 
ri  oferendc  tirciaui  di-dimus  partirii  ;  ca- 
Moriim  elinrii,  <|ui  ad  eccleciam  feruntur, 
(erriam  larf<i(i  <iuinu*. 

•  Aildiiiui»  clinm  ad  opu«  refertorii  illi 
foz,  ut  Inde  M-mper  domiiiici*  et  preri- 
pui»  fe*ti<*  tiionachi  curilslefn  eipboruin 
habcrent  vini. 

•  (^in'-ri*  oiiium  mortuoruni  lectn»,  prê- 
ter dcfioiam,  quam  clemuiin/irie  iam  dedi- 
niii«.  f^  ifiu". 

•  Si  q  ruiii  riclum  iiifniigere 


teinptaveril,  sive  iaicus,  sive  clerlcu?, 
anathema  sif,  et  cum  Datan  et  Abirou 
graves  peiias  luat,  et  cuni  Iu<la  Domini 
prodilore  paiteni  liabeat  in  infcrno  iiife- 
riori  ;  insuper  etiam,  sive  sit  abbas,  sive 
sit  monacus,  et  nrdineni  et  graduni  ain- 
inittat,  et  a  nionasterio  proicialur. 

i'  Ego  Pktiu  s  abba-;  banc  cartani  roboro 
et  conlirnio. 

■'  F'acla  carta  vini  k.iloudas  agusti,  noio 
die,  va  feria,  era  Macai.xxxxavia,  régnante 
rege  Sancio  in  Ga«tella,  rege  Feruaudo  in 
(iailecia. 

■•  loA.N.NK.archiepiscopo  présidente  Toleto, 
confirmât.  -  Pkhus,  episcopiis  Hurgensis», 
ronfirnial,  —  Ioan.nks,  rpisi'opiis  Oxoniin- 
sis,  conlirmat.  —  CIkiikhiii  nus,  epi>!C(t|)ns 
Segonlinensis,  confirmai.  —  (ii'n.i.Ki.MUS, 
epi^co()us  Sccobiensis,  confirmât  —  I'\s- 
ciiAi.iH,  nuper  abbas  factus,  banc  cartani 
roborat  et  confirmât.  —  Abba»  .Miciuki. 
Saniti  Pétri  A.silance,  U.sti».  —  .Mmiiiaku 
abban  liomelluiiHii,  tcslis.  —  l'rior .Marlinns 
conliimal.  -  l'rior  IIi.ahich  conlirnial  l'rior 
VixcKXTii.H  confirmât.  —  Aiihincm  s  confir- 
mât. —  I'ktiu  H  C^MKiiK  confirmai  —  Maiiti- 
Ki  H  do  Sala*  coiitii  m/it.  —  l-^t  omnc  ca|ii(u- 
lum  Sancti  Dominici  ciuifirnnit.  —  Ht  prior 
DoiiiMicrH  confirmât  •■.  Voy.  cidcsHUH, 
p.  H'i,  ce  que  iioiih  iivoMi*  dil  de  Cet    «clr.  ; 


208  HISTOIRE    DR    l'aHBAYE   DE    SILOS 

rogni  celostis  gaudiumquc  perpétue  fclicitatis.  amen.  Preterea,  si 
ciilparum  noslrarum  onus  nobis  inclinaverit  ad  inferni  supplicia, 
liuius  lamen  labo|ris  sollerlia  sinml  cum  pia  exoratione  veslra  pro- 

1*15;  iiiic  veanl  nos  féliciter  ad  cclestia  régna,  amen  ; )  ut  illuc  mcreamur  una 

pariter  cum  omnibus  nobis  consortium  beatorura,  ubi  Christo/regi  in 
dextera  l*atris  sedenti  incessaviliter  gloria,  laus  honor([ue  canitur  ab 
innumerabilium  turmis  angelorum  martirumque  et  omnium  sancto- 
rum,  adquc  cum  ipsis  viverc  valeamusjper  inlinila  semper  secula 
seculorum,  amen. 
«  Fralres  karissimi,  quis([uis  hune  codiccm  Icgerit  ex  vobis,  pre- 

(»^S   iwl  sentibus  et  futuris,  prespicaci  {sic)  mente  légal, 'aures,   oculos,   os, 

cordis  quod  legerit  discrète  intcllegat  et  inlelligcnda  opéra   Domino 

Ms:  ilîaadàh  Dco  indesincuter  teneat  ;  et  infundat  prc:;es  ut  in  vilam  eternam 
cum  ediloribus  et  aui;loribus  vel  abtutoribus  atque  f'acientibus  libri 
liuius,  vel  cum  omnibiis|sanclis  locum  inveniat  babilationis,  amen. 
—  Orale  pro  hos  scriptores,  si  regnalis  cum  Domino  redemlore, 
amen  >'. 
"^  '  Folio  278.  —  «  In  nominc  Ingenili  Prolisque  ac  Procedentisconexa 
unius  semper  natura  Deilalis,  explicitus  est  liver  revelationis  ipsius 
domini'noslri  Ihcsu  Cliristi,  editus  et  firmatus  ab  bis  auctoribus,  id 
est,  llieronimo,|Augustino,  Ambrosio,  Fulgentio,  Gregorio,  Ticonio,) 
Mireneo,  Ambringio  et  Isidoro,  ob  honorem  sancti  Sebastiani  et 
comitum/eorum  [sic)^  et  reliqua  que  superius  retexuimus  pagina.! 

«  Labor  scribenlis   refectio    est  legenlis.  Ilic  delicit  corpore,  illc/ 
prolicit  mente.  Quisquis  ergo  in  hoc  prolicis  opère,  operarii/lavorantis 
non   dedignemini   meniinisse,    ut  Domlnus   invocatus  |  inmemor  sit 
iniquitalibus  tuis,  amen,  et  pro  vocem  tue  orationis!  merccdem  reci- 

MS.  txttipiis        UJ'^s  '"   tempoi'e   iudicii,    quando   Dominus   sanctis   suis    relribuere  ) 
iusserit  retribulioncm.  —  Quia,  qui  nescit  scribere  laborem   nullum  f 

1^,    ^  .,^^^j         çxistimat  esse.  Nam  si  velis  scire  singulatim,  nuntio  tibi  quam  grabe 

i<\S  cctu\is  est  scripture  pondus.  Oculis  caliginem  facit,  dorsum  incurbat,  costas 
et  ventrem  frangit,  renibus  dolorem  inmittit,  et  omne  corpus  fasti- 
dium  nutril.  Ideo  lu,  lector,  lente  f'olias 'versa,  longe  a  literis  digitos 
tene  ;  quia  sicut  grando  fecunditatem  telluris  tollit,  sic  lector  inutilis 
scripturam  et  librum  everlit.  Nam,  (|uam  suabis  est  navigantibus 
portum  exlremum,  ita  et  scridtoris  novissimus  versus.  Explicit.  Deo 
gratias  semper  ». 

Ih'ilish   Muséum.    \f    H.09o,  volume   in-folio  de  279  feuillets  en 


LES    MANUSCRITS    DE    SILOS  269 

parchemin,  acheté  par  le  Musée  britannique,  le  9  mai  1840,  à  Joseph 
Bonaparte,  comte  de  Survilliers,  ex  roi  d'Espagne  '. 


11.  MANUSLUITS  WISIGOTHIQUES  NON  DATÉS 

8.  —  IX*  siècle.  Orallones  sancf.v,  recueil  de  prières  liturgiques  du 
rit  mozarabe  mentionné  généralement  dans  les  manuscrits  sous  le 
titre  de  0/-a/iMw  (Voy.  Thomasi,  Opéra,  1741,  t.  I,  p.  \).  Manuscrit 
incomplet,  qui  comprend  les  offices  liturgiques  depuis  l'Avent  jusqu'à 
la  Nativité  de  saint  Jean-liaptiste.  Fol.  2.  «  Incipiunt  orationes  de 
die  sancte  Leocadie.  Ad  Vesp.,  Con.  :  Domine  Ihesu  (Ihriste,  qui  es 
sponsus  virginum  »,  etc. 

Britislt  Miispum,  n°  30.852  (manuscrit  numéro  29  du  catalogue  de 
vente  de  M.  Hachelin  .  Volume  in-i",  sur  parchemin,  de  llo  feuillets. 
—  Le  folio  40  a  été  reproduit  en  fac-similé,  en  1884,  dans  le  Catalo<jue 
of  anfient  manusci i/jls  In  tlie  British  Muséum,  part.  II,  pi.  37. 

9.  —  X*  siècle.  Vita^  sanctonun.  Vies  des  saints,  d'après  l'ordre  du 
calendrier  liturgi(jue,  depuis  le  22  novembre  jusqu'au  23  octobre. 
Une  note  insérée  au  folio  22.'}  nous  dit  que  ce  volume  fut  donné  en 
992  à  un  monastère  de  Sainl-Pélage  :  «  Olfert  Citi  famulo  Dei  liber 
iste  ad  Sancti  Pelagii  et  ad  soanctuario  qui  [sic)  ibidem  sunt  in  balden 
de  Abellano.  in  era  .MXXX.  Duans  abba  ». 

liihliolhètjue  iinlioiuile  (le  Paris,  nouv.  acq.  lat.,  2180,  volume  in-fol. 
sur  parchemin,  de  20.'}  feuillets.  Voy.  Delisle,  Mrlangcs,  p.  9().  — 
C'est  à  ce  manuscrit,  folio  l.*}.'}.  (jue  Florez  a  emprunté  les  actes  de 
saint*'  Kulalic  de  Harcelone  j)ubli(''s  j)ar  Uisco  au  tome  XXIX  de 
VEspnha  snfjrmla  (p.  371-37.*}  de  la  2'"  édition). 

10.  —  X'  siècle.  Exposilvnn  fir/i/'sini,  hJ.ro(/um,  hnli<  es  et  Numéros, 
liihliijthf'tfue  nntionitle  df  Paris,  238,  volume  iri-8",  sur  parchemin, 

de  97  feuillet-^  ;  nuriDTo  43  du  catalogue  de  vente,  dont  h;  rédacteur  le 
croit,  à  tort,  du  .XIIT  ou  du  .\I  V'siècle.  Voy.  Delisle.  Mdlaïu/es,  p.  00. 

11.  —  X' siècle.  Lihrr  dialntjnrutn  hniti  (irrijurii  lUtmrnsis  rpisciipi . 

I.  .Noua  ne  Mvoni  rominent  ce  maniii-  iiioilii-  du  .Wlll*  aii-cle  et  niicun  rataliiKiic 
rrit  p(i«««  puiri-  !<•«  m\\\»%  du  r<>i  Jii«-|ih.  d<-K  in/iiiiMrriN  du  iiininiNtrrc  H  «'elle  «*|)o- 
II  atlait  déj/i  pliUA.*;!!!»  d&na  la  tccoude       que  uv  te  iuculiuuii«. 


270  IIISTOmE    DK    I.  ABBAYE    DE    SlLOS 

Ce  manuscrit,  peu  soigné,  n'est  plus  cnmj)let  et  s'arrête  au  vingt- 
quatrième  chapitre  du  IV"  livre  des  Dialogues. 

British  Muséum.  n°  30.85i,  volume  petit  in-i%  sur  parchemin,  de 
182  feuillets.  Numéro  34  du  catalogue  de  vente. 

12.  —  X"  siècle.  Liber  dialogorum  heati  Gregorii.  Autre  exem- 
plaire des  Dialogues,  plus  complet  (il  ne  manque  que  les  cinq  derniers 
chapitres  du  IV''  livre)  et  beaucoup  plus  soigné  que  le  précédent. 

Archives  de  Silos,  volume  in-4"sur  parchemin,  de  161  feuillets.  On 
lit  au  folio  1  :  «  In  nomine  triplo  et  simplo  divino  incipiunl  nomina 
virorum  quorum  virtutcs  in  hoc  codice  declarantur  in  libro  primo  ». 
Au  dessus,  un  essai  de  plume  du  XlIP  siècle  :  «  Pia  Alaler  plangil 
ecclesia.  De  mi  Silvestre.  De  mi  Silvestre  ». 

13.  —  X"  siècle.  Humiliée  sancti  Gregoriipapœ.  Recueil  de  quarante 
homélies  de  saint  Grégoire  le  Grand. 

Bihliolhèfjue  nationale  de  Paris,  2107,  volume  in-folio,  sur  parche- 
min, de  134  feuillets.  Voy.  Delisle,  Mélanges,  p.  7o.  Numéro  27  du 
catalogue  de  vente. 

14.  —  X"  siècle.  Alix  homilix  sancti  Gregorii. 

Manuscrit  mentionné  sous  ce  titre  par  le  catalogue  E.  Le  catalogue 
de  vente  (n"  32)  dit  seulement  :  «  Homélies  de  saint  Grégoire,  pape, 
manuscrit  in-folio  sur  vélin  (du  X*  au  XP  siècle),  dont  une  moitié  est 
brûlée  ».  —  Nous  ne  connaissons  pas  l'acquéreur  de  ce  volume. 

1.".  —  X"  siècle.  Pastoralls  régula  sancti  Gregorii  pap/p. 

Bibliothèque  nationale  de  Paris,  2168,  volume  in-4",  sur  parche- 
min, de  43  feuillets,  incomplet.  Voy   Delisle,  Mélanges,  p.  76. 

16.  —  X"  siècle.  Biblia  latina.  (Les  prophètes,  Esdras...).  Manus- 
crit mentionné  :  V  par  le  catalogue  K,  «  Prologi  sancti  Iheronlmi  in 
Prophetas  »  ;  2"  par  le  catalogue  F'.  «  Un  codice  titulado  :  Sancti 
Ilieronimi  in  Prophetas.  Biblia.  Propheta),  Esdras  et  Machaba-i  ».  — 
Nous  croyons  pouvoir  l'identilier  avec  le  numéro  22  du  catalogue  de 
vente  :  «  In  noniinc  Domini  incipit  beali  Ilieronimi ,  manuscrit  sur 
vélin,  petit  in-folio,  reliure  à  ais  de  bois  recouverts  de  peau  de 
mouton.  Manuscrit  du  IX°  au  X'  siècle,  écrit  sur  deux  coloimes  eu 
lettres  minuscules  avec  titres  des  chapitres  en  lettres  majuscules  ; 
214  feuillets  de  texte  ».  —  L'acquéreur  de  ce  volume,  à  la  vente  de 
1878,  ne  nous  est  pas  connu. 

17.  —  X"  siècle,  Psalterium  et  cantica.  Mentionné  sous  ce  titre  par 
les  catalogues  E  et  F  et  par  le  catalogue  de  vente  (n°  26),  oii  il  est  dit  : 


LES    MAMSClUTS    DE    SILOS  271 

«  Psalterius  (sic)  et  cantica.  Manuscrit  sur  vélin,  petit  in-folio,  reliure 
à  ais  de  bois  recouvert  de  veau,  et  incomplet.  Ms.  du  X"  au  XP  siècle, 
texte  à  longues  lignes,  contenant  encore  122  feuillets.  Nombreuses  et 
belles  initiales  peintes.  Voir  fac-similé,  pi.  2,  n"  o,  et  pi.  3,  n""  2  et 
3  ».  —  L'acquéreur  de  ce  manuscrit  ne  nous  est  pas  connu.  Cf. 
ci-dessous,  le  manuscrit  n°  36.   '^^•*  Si^'-tWi-A^-.n-j^ouij.  i?oy.nr-aH,-m«,»... 

18.  —  X*  siècle.  Breiiarhnn  et  litaniie.  «  Manuscrit  sur  vélin,  petit 
in-folio,  reliure  à  ais  de  bois  recouverts  de  veau.  Ms.  du  IX"  au  X^ 
siècle,  à  deux  colonnes,  en  écriture  wisigothique  minuscule  ;  titres  en 
lettres  majuscules  de  couleur;  173  feuillets  dont  plusieurs  coupés. 
Lettres  initiales  d'une  ornementation  barbare.  Voir  particulièrement 
la  figure  du  feuillet  47  verso  »  (Catalogue  de  vente,  n°  28\  —  Nous 
n'en  connaissons  pas  l'acquéreur.  -  '«Untr^  <>>**. ne. % l^t^ ei^_  xqSh^')  ••  ccw^Tr^r.  *»; 

19.  —  X'  siècle.  Officia  Tolelana.  Oinces  et  messes  de  la  liturgie 
mozarabe,  depuis  l'Annonciation  (18  décembrej  jusqu'à  la  Chaire  de 
saint  Pierre  ,22  février),  suivis  de  l'oflice  «  In  Ascensione  Domini  » 
et  «  De  Letania  ».  Nombreuses  homélies. 

firifis/i  Muséum,  n°  30.8i4,  volume  in-i",  sur  parchemin,  de  177 
f»,-uill<'ts.  Numéro  18  du  catalogue  de  vente.  — DoniC.  Morin  a  [)ublié 
plusieurs  passages  d'un  sermon  inédit  tiré  de  ce  manuscrit  (fol. 
158-162  ,  à  propos  du  mot  latin  Itoria  jusqu'ici  inconnu.  Voy.  la 
Hevue  bén^f/lclinr.  liwW  1892,  p.  172-177. 

20.  —  A  lia  officia  Tolelana,  depuis  le  20  mai  (ollicium  sancli 
ijuirici  jusqu'au  2i  août  (Sancti  Hartolomei),  avec  notation  musicale. 

liritish  Muséum,  n"  30.84.'),  volume  in-folio^  sur  parchemin,  de  161 
feuillets.  Numéro  18  du  catalogue  de  vente.  —  Une  page  di'  ce 
manu.scrit  a  été  publiée  en  fac-similé  par  la  société  anglaise  de  mu- 
sique médiévale,  dans  le  volume  intitulé  :  Thr  musical  notai  ion  of 
ihe  middle  aiji\  18î)0.  planche  1.  I']lle  renferme  trois  oraisons  d'un 
oHice  dominical  et  ipialre  antiennes  notées  des  Vèj)res  «  In  die 
[nalivitalis   Ilioanni>  Itaptisia  »  (sir). 

21.  —  X'-XI'  siècle,  linjula  sancli  Lrandri  et  flores  sam tonnn. 
«  Hèglo  de  .saint  Léandre,  suivie  d'opuscules  des  Pères  el  de  s  ics  de 
saints.  »  \j*  commencement  du  luanuscril  fait  défaut.  —  L'eusetnble 
de  ce  volume  indique  «juil  a  («té  composé  pour  un  inonaslèic  de 
vierges  dédié  &  saint  Pelage  (voy.  ci-dessus  p.  232  .  Le  manuscrit  a 
dUt  copié  par  tin  cerlain  Viliutfus  iUi\.  47  v"). 

liibUotliiijiir    nulionalf    Jr    l'aris,    239,    volume    petit    in-4'',    sur 


272 


HISTOIRE    DE   L  ABRAYE    DE    SILOS 


parchomin,  de  83  feuillcls.  Voy.  Delisle,  Mélanges,  p.  7G.  Numéro  31 
du  catalogue  de  vente. 

22.  —  XI"  siècle.  Vil<v  sancloruni.  «  Recueil  de  vies  de  saints, 
comprenant  des  extraits  des  Vies  des  Pères  '.  » 

Bibliothèque  nationale  de  Paris,  2178,  volume  in-folio,  sur  parche- 
min, de  283  feuillets.  Voy.  Delisle,  Mélanges,  p.  81.  —  Le  catalogue 
de  vente  (n°  16  de  ce  catalogue)  a  donné  le  fac-similé  de  deux 
lettres  ornées  de  ce  manuscrit  (pi.  2,  n°*  1  et  2). 

23.  —  XP  siècle.  Vita'  sanctorum'.  «Vies  de  saints,  classés 
suivant  Tordre  du  jour  de  leurs  fêtes,  depuis  le  21  décembrcjusqu'au 
9  octobre  ».  On  lit  au  folio  48  la  signature  du  copiste  :  «  H  BflNH 
AHXTCOP  THANNHC  MYCHAAn  TOA  TN  nPHXH  MHMHNTH;  c'est- 
à-dire  :  «  0  l)one  lector,  loannes  mysello  tua  in  prece  mémento.  » 

ly\hliotht'(pte  nationale  de  Paris,  2179,  volume  in-folio,  sur  parche- 
min, de  323  feuillets.  Voy.  Delisle,  Mélanges,  p.  81.  Numéro  16  du 
catalogue  de  vente. 

24.  —  XP'  siècle.  Li/jer  Geronticon,  «  seu  sententia'  Patrum  .Egyp- 
liorum  »,  avec  des  gloses  marginales  du  XP  siècle.  Voy.  Aligne, 
Patrol.  lat.,  t.  LXXllI,  col.  1023,  et  LXXIV,  col.  381. 

Briiish  Maseum,  30.855,  volume  petit  in-folio,  sur  parchemin,  de 
142  feuillets.  Numéro  30  du  catalogue  de  vente. 


1.  On  trouve  dans  les  Analecla  Bollan- 
diana  (t.  \\\l,  p.  16-63)  une  vie  inédite  de 
sainte  Méianie  la  Jeuuc,  tirée  de  ce  ma- 
nuscrit (folios  240-251),  moins  les  n"'*  1-18 
du  l"""  livre,  extraits  d'un  manuscrit  de 
Chartres  du  Vlll«  siècle,  et  les  n<"*  2:i-28 
du  2'"  livre,  empruntés  à  Métapliraste  et 
qui  ninn(|U(Mit  dans  le  n)anuscrit  de  Silos 
dont  plusieurs  l'cuillels  ont  élé  arrachés. 
—  Quelques  fragmeuls  de  cette  vie  avaient 
paru  peu  auparavant  dans  la  collcclion 
des  Ilineraria  /lierosolymilana,  publiée  à 
Genève  par  M.M.  A.  Molinier  et  Ch. 
Kohier,  1885,  p.  133-142. 

2.  Les  Bollandistes  i^Calalof/ua  codicum 
/i(i;/iof/r.  in  hibl.  Paris.,  t.  I,  p.  344-352  ont 
publié  d'après  ce  manuscrit  (fol.  160-165) 
les  actes  de  sainte  Salsa,  célèbre  martyre 
africaine,  dont  jusqu'ici  le  nom  seul  était 
connu.  Cette  découverte,  suivie  peu  après 
de  celle  de  la  basilique  élevée  sur  le  tom- 
beau de  la  sainte,   a  fait  quel(|ue   bruit 


dans  le  monde  savant.  (Voy.  un  résumé 
des  travaux  écrits  à  C3  sujet  dans  la  Ileviie 
(les  Questions  fiislorigi/cs,  octobre  18!)1, 
p.  582,  article  de  D.  Cabrol  :  Cf.  Analecla 
Bollandiana,  t.  XI,  p.  469).  —  Les  Bollau- 
distes  {Analecla,  t.  XI,  p.  252)  oui  égale- 
ment i)ublié  d'après  le  môme  manuscrit 
les  actes  inédits  des  saints  Verissimus, 
Maxima  et  Julia  de  Lisbonne.  —  Ce  ma- 
nuscrit (fol.  211-218)  a  fourni  aussi  à  M. 
Aube  un  texte  nouveau  des  actes  des 
martyrs  Scillitains.  M.  Aube  l'a  publié  dans 
un  ouvrage  intitulé  :  Les  Chrétiens  dans 
l'Empire  romain  (2«  édition,  1881,  p.  503- 
509),  avec  des  variantes  empruntées  à  un 
autre  manuscrit  de  Silos  (ms.  n»  9,  fol. 
212).  Il  a  reproduit  ces  actes  dans  l'appen- 
dice de  son  Étude  sur  un  nouveau  texte 
grec  des  actes  des  martyrs  Scillitains  (p. 
36-39).  Cf.  Robinson,  The  passion  of  S. 
Perpe'.ua,  irilh  an  appendix  on  Itie  Scilli- 
lan  marlyrdom,  1891. 


tÊS   MANfSCRlTS    DK    SILOS  273 

25.  —  XP  siècle.  Cassiani  Institutiones. 

Bibliothèque  nationale  de  Paris,  260.  volume  in-i",  sur  parchemin, 
de  102  feuillets.  Voy.  Delisle,  Mélanges,  p.  114. 

26.  —  XP  siècle.  Varia  scripta  catlwlica.  Traité  de  saint  Ephrem 
et  divers  autres  opuscules  Ihéologiques.  —  (^.e  manuscrit  renferme  au 
folio  B  un  catalogue  rédigé  au  XIIP  siècle  et  qui  nous  fait  connaître 
les  volumes  de  la  bibliothèque  de  Silos  prêtés  à  cette  époque.  Le  voici, 
d'après  l'original  et  une  copie  ancienne  [Arch.  de  Silos^  ms.  116)  qui 
nous  aidera  à  mieux  comprendre  celui  qu'à  publié  M.  Delisle  {Mélan- 
ges, p.  75)  :  «  1.  Una  régla,  en  Sancta  Maria  de  Duero.  —  2.  El  abbat 
liene  Incipit  Timologia.  —  3.  C  las  unas  estorias,  el  abat.  —  4.  Las 
hotras,  D'  (Didaco,  Diego  ou  Domingo)  Fer  ^Pedro)  de  Lastriella.  — 
5.  Gonzalo  Rodriz.  Dialogorum.  —  6.  La  cronica,  el  rey  (vraisem- 
blablement Alphonse  le  Savant).  —  7.  Liber  Salusti  (ligne  bilfée).  — 
8.  Liber  de  fide  (ligne  biiïée).  —  9.  El  calendario,  a  San  Calvador 
(San  Salvador  d'Oi»a?). —  10.  Paulo  Osorio  (sic)^  el  rey. —  11.  El 
Sermonario.  Fuenl  Calient  (ancienne  abbaye  cistercienne  au  diocèse 
d'Osma).  —  12.  Los  Evangelios  de  maestre  Odas,  perdido.  —  13. 
Hesponsorio  gordiello,  Maydrit  (prieuré  de  San  Martin,  à  Madrid).  — 
14.  OfEcerio  gordiello,  D°  (Domingo)  Miguel.  —  15.  Sallerio  de  medios 
viessos,  Juhan  Martinez.  —  16.  Otrossi  el  psalterio  gordiello,  que  fu 
de  la  emparedada  (de  la  recluse,  voy.  ci-dessus,  p.  34  ;  cf.  p.  51, 
note  2).  —  17.  In  prosero,  en  IViia  Cova  (Penacova,  près  de  Silos). 
—  18.  Lis  derivaciones,  el  abbat  don  Marcos  ».  —  Au  folio  211  se 
trouve  une  partie  de  l'office  noté  de  saint  .Martin,  en  écriture  du  XIIP 
siècle,  el  au  folio  210  l'oflice  de  l'.Vnnonciation  de  Notre-Dame  en 
écriture  wisigothi<|ue  du  XP  siècle, 

Uihlinlliéiiiie  nationale  de  Paris,  2.35,  volunir  in-4'',  sur  parchemin, 
de  232  h'uillels.  .Numéro  37  du  catalogue  de  venb;   Voy.  Delisle,  |).  72. 

27.  —  XP  siècle.  Ilomiliairr  inozarahr,  siii\i  d'iiii  Pé/iiientirl 
ecciésiastiquf.  (!e  péiiilentirl  a  été  publié  par  Herganza  [Anlii/i'ie- 
itades,  I.  II.  p.  il7-Hî);  cf.  p.  106);  mais  sans  les  gloses  caslil- 
laiie^  4|ui  racrompagiH'iit  '.  —  Helles  initiales  an  triiil,  très  jinetncnt 
exécutées. 


I.  Sur  Icf  canou«  pénitruUcli,  voyes  Morin  a  piilili)^,  liapri'H  cv  iii.iniiiirrit,  un 
rimp'irUiiit  ouvrage  du  ilorlciir  Hchfiiilz,  irrriion  iiniiit  <l(*  ixiiiil  Aiii^iiilin  mir  iiniiili' 
tHe  hutâhur/irr  iind  dte  buâêdiitctfitin  drr  Eulnlie,  dan»  l<i  Hevue  bénédictine  (iintiér 
ktrche,  Mayroce,  I8k:j.   —    Uoin  (ieriiisiu       1891,  p.  MT). 

18 


27 1  Histoire  de  labuave  de  silos 

British  Miiseut)*,  30.853,  volume  petit  in-folio,  sur  parchemin,  de 
324  feuillets.  NumtVo  25  du  catalogue  de  vente. 

28.  —  XI*  siècle.  Homili.e  Patrum  et  ali.v  inco<j)ùt,v.  Ilomiliaire  ou 
lectionnaire  mozarabe  pour  les  dilTérentes  fêtes  de  Tannée  liturgique 
à  partir  de  Noël. 

liihliolhèque  nalioHdle  de  Paris^  2170,  volume  in-folio,  sur  pai'clie- 
min,  d'environ  31)0  feuillets.  Numéro  21  du  catalogue  de  vente,  qui 
reproduit  (planche  4)  la  belle  miniature  en  grisaille  de  la  page  220, 
où  l'artiste  a  représenté  la  visite  des  saintes  femmes  au  tombeau.  — 
Voy.  Delisle,  Mé/anges^  p.  69. 

29.  —  Xb"  siècle.  Homi/i.r  Palrtmi  et  ali.v  incof/nit.r.  Autre  lection- 
naire mozarabe,  depuis  l'Epiphanie  jusqu'à  Noël. 

Hi/fliot/if'f/ue  nationale  de  Paris,  2177,  volume  in-folio,  sur  parche- 
min, de  770  pages.  Voy.  Delisle,  Mélanges^  p.  70.  Numéro  21  du 
catalogue  de  vente. 

30.  —  XI"  siècle.  Vocabulariimi  gothicum.  Fragment  d'un  glossaire 
latin  (lettres  F-I), 

Bibliothèque  nalionale  de  Paris,  1298,  volume  iu-4'',  sur  parchemin, 
de  22  feuillets.  Voy.  Delisle,  Mélanges,  p.  107.  Numéro  45  du  cata- 
logue de  vente. 

31.  —  XI"  siècle.  Liber  comicum.  Recueil  des  EpUres  et  des  Evan- 
giles pour  les  fêtes  de  Tannée  liturgique,  d'après  le  rit  moz  irabe.  Ce 
manuscrit  a  été  publié  récemment  par  les  soins  de  D.  Germain  Morin, 
sous  le  titre:  Liber  comicus,  sive  lectiojiarius  miss.v,  quo  Toletanaeccle- 
sia  ante  annos  mille  et  ducentos  utebatur,  Maredsous,  1893,  in-4"',  XIV- 
4t)2  pages  et  un  fac-similé  '.  —  Les  folios  12-16,  qui  renferment  les 
Interrogationes  de  /ide  cat/iolica  (seu  libellum  de  sancta  Trinilate),  ont 
été  publiés  par  M.  Omont  dans  la  fiibliot/ièqae  de  l'Ecole  des  chartes 
(année  1883,  p.  62-71).  —  On  lit  à  la  page  2t  une  curieuse  note  sur 
les  derniers  événements  du  règne  de  Sanche  le  Fort,  roi  de  Castille. 
Celte  note,  très  dure  pour  Alphonse  VI,  a  été  publiée  par  M.  Delisle 
[Mélanges,  p.  66)  et  avant  lui  par  Herganza  [Antigaedades,  t.  I,  p. 
426),  qui  y  voit  un  fragment  d'une  chronicjue  contemporaine  du 
Chronicon  Silense,  mais  (lilVérenle  de  celle  de  l'anonyme  de  Silos. 

A  la  page  26  se  trouve  une  charte  de  saint  Dominique,  en  écriture 

I.  On  lira  avec  intiTr^t  clans  la  Revue  le  Cornes  de  Silos,  peu  après  la  publication 
biblique  juillet  18'.t3,  p.  ;{05-328^  un  artirle  de  cet  ouvrage.  Voy.  aussi  le  Mois  biblio- 
t'cril  par  le  docle  1*.   Savi,  barnabile,  sur      ç^raitliique  du  1  mars  1893,  p.  11-1'». 


LES    MANCSCRITS    DK    SILOS 


n:\ 


wisigotlîique  du  XP  siècle.  Nous  en  avons  publié   ailleurs  le  texte 
(dans  le  Recueil  des  chartes  de  Silos,  p    17.  numéro  17). 

Hibliotlii'que  nationale  de  Paris,  2171,  volume  petit  in-folio,  sur 
parchemin,  de  496  pages.  Voy.  Delisle,  Mélanges^  p.  66.  Numéro  24 
du  catalogue  de  vente.  — Il  faut  probablement  identifier  ce  manuscrit 
avec  le  livre  des  Épitres  et  des  Evangiles  que  Berganza  vit  à  Silos  au 
siècle  dernier  [Antifjiiedades.  t.  I.  p.  368  ;  cf.  p.  426)  et  qu'il  aflirme 
avoir  été  écrit  en  1032. 

32.  —  XI*  siècle.  Breriariutn  de  loto  \anni\  circula.  Bréviaire 
romano-monastique  plénier,  avec  notation  neumatique  ',  précédé 
d'un  calendrier,  auquel  manquent  les  quatre  derniers  mois. 

British  Muséum.  30.848,  volume  in-folio,  sur  parchemin,  de 
280  feuillets.  Numéro  20  du  catalogue  de  vente. 

33.  —  XI-  siècle.  Breviariu/n  Toletanwn.  Bréviaire  mozarabe, 
depuis  l'Avent  jusqu'au  4''  dimanche  de  Carême,  avec  les  fêtes  des 
saints  (de  sainte  Lucie  à  saint  Benoît).  Notation  musicale.  Çà  et  là 
quelques  essais  de  plume,  tous  insigniliants. 

British  Muséum,  30.817,  volume  petit  in-folio,  sur  parchemin,  de 
188  feuillets.  Numéro  23- du  catalogue  de  vente. 

3i.  —  Xr  siècle.  Breviarium  f/othicum  seu  mozarabicum.  Malgré 
ce  litre,  du  reste  assez  récent,  les  pièces  propres  au  missel  y  sont 
aussi  nombreuses  que  celles  du  bréviaire. 

Archives  de  Silos,  volume  in-H",  moilié  sur  j)a|)ier  de  chiffes  très 
épais,  et  moilié  sur  parchemin,  de  154  feuillets-. 

3.").  —   XI'  siècle.   Breriarium   Toletanum.   cum  paucis  missis  [i\i'    T*>«otiV,,  iu.ni^.  «K-; 
Pûqucs  à  la  Pentecôte).  Incomplet.  ^.^^  ^s  ^<u  a  J-*  « 

Briiish  Muséum.  V).HU\.\oUmu'  in-i%sur  parchemin, de  177  feiiillels.      '^^  "'"•  «^--'-■^-  "^ 


1.  Ce  bréviaire  et  celui  dont  nous  par- 
lons plu*  loin  iio.T»;  «ont.  à  riotrt- ronnais- 
•aoc,  if%  •«■•lin  ilu  ril  nion<i«ti(|ii(>  C-rriln 
en  caracti'rei  wi»if(othir|uc<i.  C'est  «nns 
doutent'  gfiir<-  «li-iriliire  <pii  n  fuit  rroire 
aiit  nav.mti  réd.t('i)-ur*  de«  r  ilnlo^ncs 
du  |{rili«h  Mu««ruin  t\ue  rci  deux  voluuies 
apparten  lient  ■!  In  liturgie    iiioz.irnhe. 

2.  t'.'fi  prohnl>leui(-nt  le  innnu«rril 
mentionné  dan*  le  ml/ilogue  du  XII*  •iério 
(voy.  p.  21.11  tout  re  titre:  >  .Mi*al  lolednno 
de  perjf.»  iiino  de  Irnpo-,  —  On  «ail  «pie  Icx 
Oianu'rrit*  de  <  <  ni-urv  n^ml  fxlr<''iiieiiieiit 
rares.  Le  P.  Tailhan  avuuif,  djni  vtti  beau 


travail  sur  le»  biblinthërpie»  espagnoles  du 
iiioyeii  Ajfe,  n'avoir  pu,  iii.il;»'ré  ses  reclicr- 
rhes,  rencontrer  un  seul  niaiiuscril  sur 
papier  de  provenance  eattillaiie,  antérieur 
au  XV»  «ii^ilc  iSiiuveiiiir  Méluinirs  du  P. 
tlahier.  p.  .'i2S-:t:iO  .  On  o.iil.  louIrTois,  ipie 
les  Arabes  ont  f/iit  iiHage,  dès  le  .\*  riërb', 
du  papier  de  rhilTen.  Vdy.  Briquet,  Hfc/in- 
cftei  mir  Im  jimnlem  pn/iirrs  rinplrti/és  fit 
Occiilrnt  et  m  Orient  du  X'  au  XI  V'  siècle 
'Aan%  les  •  .Mémoires  de  Irt  société  natio- 
nale deii  Anliipifiire*  de  France  >,  nnni'e 
1K8.">,  p.  1,'M  il  nuiv.).  Cf.  (iiry,  Munuel  de 
lli/ilomatK/ue,  p.  4'J7. 


/ttk     C 


m 


FllSrOIKK   DE    l'abbaye   DE    SILOS 


36.  —  XP  siècle.  Psailerinm  Tolctanum .  Recueil  liturgique  du  rit 
mozarabe,  renfermant  les  Psaumes  avec  les  oraisons  correspondan- 
tes, les  Cantiques  et  les  Hymnes.  A  la  lin.  quehjues  offices  communs 
avec  messes.  Notation  musicale  en  neumes. 

British  Muséum,  30.851,  volume  in-folio,  sur  parchemin,  de  202 
feuillets.  Numéro  19  du  catalogue  de  vente,  qui  donne  le  fac-similé 
de  deux  lettres  ornées  (i)l.  o,  et  n"  3  de  la  pi.  2). 

37.  —  XP  siècle.  Bilua/e  anliquissimum.  Recueil  de  pièces  du 
rituel,  du  missel  et  du  bréviaire  de  la  liturgie  mozarabe. 

Archives  de  Silos,  volume  in-i",  sur  parchemin,  de  142  feuillets. 

38.  —  XP  siècle.  Vila  beau  Domiaici  confessons  Chrisfi  et  abbalis. 
Vie  originale  de  saint  Dominique  de  Silos,  écrite  vers  1088-1090  par 
le  moine  drimald '.  Ce  précieux  manuscrit  se  trouvait  encore  dans 
la  bibliothèque  de  Silos  à  la  fin  du  siècle  dernier,  et  nous  avons  tout 
lieu  de  croire  qu'il  n'est  pas  définitivement  perdu,  bien  que  nos 
recherches  pour  le  retrouver  soient  restées  jusqu'ici  sans  résultat.  Le 
texte  en  a  été  publié  avec  une  fidélité  scrupuleuse  par  le  P.  Vergara 
[Vida  II  n)ila(jros  de  el  ihaumalurcjo  espafiol,  p.  309-452). 

39.  —  XP"  siècle.  Breriarium  seu  Antiphonah'  Silense.  Bréviaire 
romano-monastique  plénier.  —  Les  folios  219-221  renferment  l'office 
de  saint  Dominique  de  Silos,  ajouté  au  manuscrit  peu  après  la 
mort  du  saint  abbé  (1073\  Toute  cette  partie  et  d'autres  fragments 
d'offices  en  l'honneur  de  saint  Dominique  (fol.  232  v%  233  v",  234) 
sont  en  effet  écrits  en  caractères  wisigolhiques,  mais  plus  gros  et 
plus  lourds  que  dans  le  reste  du  volume-.  Notation  neumatique  '. 


1.  Il  ressort  d'un  passage  du  xxi«  rha- 
|)itre  du  second  livr»'  (dans  \'erf,fara,  p.  ICfti), 
que  celle  partie  de  l'ouvrage  fut  composée 
après  la  consécration  de  l'église  abbatiale 
de  Silo?  (1088).  Sur  le  moine  Grimald,  voy. 
ci-dessus,  p.  26-27,  note. 

2.  Voici  (luelques-uns  de  ces  fragments  : 
<■  Ant.  Healus  vir  Dominicus  omni  vitasua 
in  sapieutia  dccoratus,  sine  macula  apui 
[sic)  Deuiu  est  iiiventus.  L'udc  lanKiuam 
lignum  secus  decursus  aquarum  planta- 
lum,  in  domo  Dci  nnni(|uam  desinit  facere 
fruclum.  »  Autre  Antienne  :  "  Saucte  cou- 
fessor  Dominice,  tua  Deo  placita  prece  nos 
seniper  et  ubi(|uc  protège.  >>  Répons  : 
i<  Ora  pro  nobis,  béate  confcssor  Uomini, 
decus  excelsum  refulges  velut  sol  ante  Do- 
niinum.    Corde    el    voce    laudamus;  vota 


nostra  snscipe  benignus,  sancte  confessor 
Dei  Dominice,  nobis  clemenler  aput  Deum 
succurre.  Versus  :  Ave,  pater  amautissi- 
mo,  nobis  succure  miseris.  Saucte,  etc.  » 
(fol.  232i.  .\utre  répons  :  «  O  princeps 
egregie,  o  Dominice,  pastor  et  dux  Spania- 
rum,  audi  preces  servulorum  et  intercède 
pro  salute  omnium  populorum.  Versus  : 
I  orsislens  gemma  gloriosa  in  couspectu 
Domiiii,  suscipe  preces  servulorum.  Et  in- 
tercède, etc.»  (fol.  234).  —  Dans  les  litanies 
abrégées  (et  notées)  du  folio  233  se  trouve 
(i  la  suite  de  ces  mots  :  «  Sancte  Martine, 
saucte  Gregori,  sancte  Bénédicte  »)  l'invo- 
cation suivante  :  «  Sancti  Dominici  («/c), 
ora  pro  nobis  ». 

3.  Oi»   trouvera   une    page   de    neumes 
(antiennes    et    répons   de  l'office  de  saint 


LES    MANUSCRITS    DE    SILOS  277 

British  Muséum.  30.8o0.  volume  in-4",  sur  parchemin,  de  241 
feuillets.  Numéio  17  du  catalogue  de  vente. 

40.  —  XP-XII-  siècle.  Vocabularhtm  <jothicum.  Glossaire  latin, 
dont  les  trois  premiers  folios  manquent. 

Bibliothi'qne  nationale  de  Paris,  1295,  volume  in-4°  sur  papier 
(les  feuillets  qui  enveloppent  chaque  cahier  sont  en  parchemin)*. 
Voy.  Delisle,  Mélanycs,  p.  108.  Numéro  33  du  catalogue  de  vente. 


111.    MA.NUSCRITS  EN  ECRITURE  «   FRAN(jAISE  » 

41.  —  Xr  siècle.  Sacra77ienlaire  (l'Aurillac.  Sur  ce  manuscrit  de 
la  liturgie  romano-gallicane,  venu  à  Silos  on  ne  sait  à  quelle  date, 
voy.  une  note  de  D.  Plaine,  dans  le  Pohjbillion  (sept.  1881,  p.  273),  et 
un  article  du  même  dans  les  Lettres  chrétiennes  (t.  111,  p.  427). 

Archires  de  Silos.  Volume  petit  in-folio  sur  parchemin.  —  Malgré 
l'opinion  du  docte  moine  hreton  (jue  nous  venons  de  nommer,  ce 
manuscrit  nous  parait  dater  au  plus  t(U  du  Xf  siècle. 

42.  —  XI'-XIP  siècle.  Brcciarium  et  mututinalc.  Hréviaire  pléniei" 
(noté)  de  l'office  romain.  Ce  manuscrit  n'a  rien  demo/arahe,  quoicjuc 
en  dise  le  catalogue  du  Hritish  Muséum  ;  mais  le  calerulrier  placé  au 
commencement  (sans  pagination"  iridicjue  son  origine  espagnole. 

British  .Muséum,  30.849,  volume  in-folio,  sur  parchemin,  de  308 
feuillets.  .Numéro  3.*)  du  catalogue  dr  vente. 

43.  —  Xl'-Xir  siècle.  Vocalnilariitm.  .Vutic  glossaire  hilin,  assez 
scinhiahie  a  celui  mentionné'  ei-dessus  sous  le  numéro  40. 

Bihliothrtfiie  nationale  de  Paris,  1297.  volmiu'  p<'lit  in-i",  sui' 
parchemin  ;  palimpseste.  Voy.  Delisle,  .Mrlanyes,  p  109.  .Numéro  311 
du  catalogue  de  vente. 

4i.  —  XII'  sièrle.  ïi.Cjiosilin  Psnhnoriini  codex  V .  Auliinl  (pie 
nous  avons  pu  en  juger  par  un  rapide  examen,  ce  commentaire  est 
celui  de  lluyuion,  évéque  (rilalLerstadt  au    IX'  siècle.  Voy.    .Migne, 


BcnoU      reproduite    (l.iii<i  Touvrogc  :  T/w  I.  .M.  iiri<|ii('t    /»«•</»•;•<■  Am.  p.  2('.(;,  ndtcl) 

mtuical  nolulion  of  Ihr  miildle  'Hjr    IH'.Kt  ,  rite  re  iiiniiuiiri  il  (-(iiniiic  un  de»   |iIiih  aii- 

plâDrlf  IV.  Voy.  aii«»i  iJarii    lir  Calnlo^iin  cifiim  (loruiiiriitii  coriiiui  mir  papier.  Oi'iiil 

de  «cMle    pi.  t>j  le  fur  «idiilr  iliitic  ((r<ui<l<-  (jih-  n<»ii«    iiiciiliniiiiuriN    ci(l('iiiii<«    (ci"    .'lij 

lettre  orfn c.  i-nl  icrtaiiuiiiiiit  luitcrieur. 


278  HISTOIHE   DE    l'aUBAYR    DE    SILOS 

Patrologïp  lalinr,  t.  CXVI,  col.  191-696.  Le  maniiscril  ne  comprend 
({lie  les  psaumes  XV-C. 

UibUollu'ijue  nationale  lie  Paris^  1378,  volume  in-4",  sur  parchemin, 
(le  177  feuillets.  Voy.  Delisle,  Mélanges^  p.  110. 

45.  —  XII'"  siècle.  Expnsitv)  Psalmonim  ^codex  2).  (-omme  le 
précédent,  mais  plus  complet  (psaumes  Vl-(IXXXVI). 

liibiio/hèf/ue  natlona/e  de  Paris,  1361,  volume  in-4",  sur  parchemin, 
de  19i  feuillets.  Voy.  Delisle,  Mélanges^  p.  Ml. 

46.  —  WV-WW  <\hc\Q.  Anliplionaire ])lênier  àc  Toflice,  selon  le 
rit  monastique.  Ce  manuscrit,  d'une  exécution  remarquable,  renfer- 
me de  nombreux  morceaux  notés  (notation  dite  rrAf/ui/ainr,  à  points 
superposés  sur  une  ligne  rouge).  Il  a  beaucoup  servi  pour  l'édition 
du  Liber  Anliphonarius  ou  (Iraduel,  publiée  il  y  a  quehjues  années 
par  les  Bénédictins  de  Solesmes. 

Archives  de  Silos,  \o\x\mc 'n\-^°,  sur  parchemin,  de  390  feuillets, 
dont  217  seulement  numérotés.  La  Paléograjjhie  musicale  (t.  II, 
planche  97)  a  publié  une  reproduction  pholotypicjue  du  folio  67  de 
ce  manuscrit. 

47.  —  XIII"  siècle.  Flores  Sanctoruni.  Abrégé  des  vies  des  saints 
avec  plusieurs  sermons.  Au  premier  folio:  «  De  passione  Domini  ». 
Au  dernier:  «  Visio  abbatis  Macharii  ». 

liibliothèque  nationale  de  Paris,  237,  volume  in-8°,  sur  parchemin, 
de  148  feuillets.  Voy.  Delisle,  Mélanges,  p.  102.  Numéro  69  du  cata- 
logue de  vente. 

48.  —  XIII''  siècle.  Flores  Sanc/oruni.  Hecueil  du  même  genre  que 
le  précédent.  —  Ce  volume  renferme  près  de  cent  cinquante  vies  de 
saints,  des  leçons  pour  les  principales  fêtes  de  l'année  et  divers 
opuscules  dont  voici  les  plus  importants  :  1°  De  ïaliano  aposfata  (fol. 
104).  —  2°  De  rorona  clericorum  (fol.  128).  —  3°  Qaomodo  fait 
niulatio  offivii  divini  Anibrosiani  (fol.  14o  v").  —  4"  Tractatus  de 
iniraculis  in  die  Anunlia/ionis  béate  Marie  factis  (fol.  1. '50-1 54).  —  5° 
Uislnria  Uerodis  et  Pila  fi  (fol.  do4-162\  —  6°  De  Longohardis  (au 
jour  de  la  fête  du  pape  Pelage  ï",  fol.  .542).  —  7"  Vita  Maliumeti. 
—  8°  De  regibus  Franrie.  —  9"  De  licda  Venerabili.  —  10°  De  Transla- 
tione  sancti  Pal  ris  lleaeditli.  —  11°  Vita  Caroli  Magni  a  Turpinn 
scripta.  —  D'après  le  folio  512  et  suivants,  ce  manuscrit  date  du 
pontificat  d'Innocent  IV  (I2i.3-I254\ 

Archives  de  Silos,  volume  in-8",  sur  parchemin,  de  565  feuillets. 


LES    MANUSCRITS   DE    SILOS  279 

49.  —  XIIP  siècle.  Flores  sanctorum.  Autre  abrégé  des  vies  des 
saints,  suivi  du  Breviloquium  fratris  Bonaventwe. 

BibViothi'qup.  nationale  de  Paris,  233,  volume  in-8",  sur  parchemin, 
de  172  feuillets.  Voy.  Delisle.  Mélanges,  p.  102-103.  Numéro  44  du 
catalogue  de  vente. 

50.  —  XIU'  siècle.  Flores  Sancfonim.  Les  108  premiers  folios 
renferment  divers  traités  et  des  homélies  de  saint  Augustin  et  de 
saint  Grégoire  :  puis  viennent  des  vies  de  saints  d'après  l'ordre  du 
calendrier  liturgique  fol.  )09-li2^;  enfin,  un  sermon  sur  ces  mots: 
Beaii pau/jeres  (fol.  143). 

Nous  ne  savons  quel  a  été  l'acquéreur  de  ce  manuscrit,  mentionné 
sous  le  numéro  .'îl  du  catalogue  de  vente  de  1878  et  dont  un  catalo- 
gue du  XVIIP  siècle  nous  a  laissé  un  trop  court  résumé.  Il  contient 
144  folios  sur  parchemin. 

51.  —  XIII*  siècle.  Sennones  varii  et  de  beata  Maria.  Lectionnaire 
ou  recueil  de  trente-si.K  sermons  sur  la  sainte  Vierge,  sur  le  commun 
des  saints  et  sur  les  morts. 

liihliollu"pie  nationale  de  Paris,  230,  volume  in-8",  sur  parchemin, 
de  71  feuillets.  Voy.  Delisle,  .l/t'/w/j^es.  p.  79.  Numéro  39  du  catalogue 
de  vente. 

52.  —  XIII'  siècle.  Sermones  dominicales  et  morales  pcr  anniim. 
Recueil  de  sermons  pour  tous  les  dimanches  de  l'année.  Il  commence 
par  ces  mots  :  «  In  illo  tcmpore  dixit  lesus  (liscij)ulis  suis  :  Erunt 
signa...  Dicit  Isaias  :  In  die  illa  erit  germen.  »  Au  dernier  folio: 
"   Dicat  omnis  resuscitata  et  curala  anima  :  Alléluia,  amen  ». 

Arc/tires  dr  Silos,  volume  in-S",  sur  jtarchemin,  de  162  feuillels  ; 
écriture  fine,  très  serrée,  abréviations  nomhioiiscs  '. 

53.  —  Xlir  siècle.  Missfl  h  l'usage  de  l'abbayr  de  Silos. 

Bihliolliifjar  nationale  de  Paris,  2191.  v<diini('  iii-ffjlio,  sur  parche- 
min. d«î  I  iO  fruilh'ls,  Voy.  Delisle,  Mrlamjes,  p.  H-tT  Numéro  47  du 
catalogue  de  vent**. 

5i.  —  XIII*  sièchî.  Ij's  f  jjirmirrrs  rnmitiluliniis  drs  Ur<  rrlalrs  \ 
BHilialhi-qar  nationale  dr  Paris,  2I!)2.  Noiuinc  in-lulio  sur  parche- 


I.  f>:  iii.iiiiMcrit  |)ciil  ilal<r  ilu  .\IV' nicrlf.  tiiiurril  «iir  ixirclicmjir,    Ifs    Ck-iiicntinoi, 

l.  i/4>tb«yc  <J«;  .Silo»  poia/du  ciK-itrc  (IcR  avec  la  glo-c    du  riirme  (Nriijuc,    li'.M),  Un 

fr4Kiiir(iU  Moex   coo*i<)<^niblca    dv  coller-  KKlrava«niili'«,  lu  ^loxi*  de   NirolnH  dn    |>a- 

liorn  de  ce  genre   el  de    ((l"<^*i    ^-    K-    '"^  leriiio  mir  le»  livrcn  III.  IV  ri  V  des  Dccré- 

Acite,  ««ce  la  glo»<;    de  Jean    Andr**-    nia-  tnlen    Venine,  I.'i04). 


28U  iiisToinE  DE  l'abbaye  ue  silos 

min.  Voy.DelisIe,  Mélanges,  p.  1 1  i.  Xuniéro  47  du  cahilogiie  de  vente. 

55.  —  XIIP  siècle.  Gmmtualica  verso  scripla.  Doctrinal  d'Alexan- 
dre de  Villedieu.  Voy.  plus  loin  le  n"  63. 

Bibliof/i/'f/tie  nalionale  de  Paris,  13()2.  volume  in-4°,  sur  parchemin, 
de  H2  feuillets.  Voy.  Delisle,  Mr/ant/es,  p.  115.  —  Quoique  vendu  à 
Paris  en  1878,  ce  manuscrit  ne  ligure  pas  dans  le  catalogue  Bachelin. 

50.  — XlIP  siècle.  Vida  del  (jlorioso  conf essor  santo  Domiiif/o  de 
Siios,  par  Gon/.alo  de  lîerceo,  en  vers  castillans. 

Ce  manuscrit  sur  parchemin,  aujourd'hui  perdu,  a  été  puhlié  au 
XVIII"  siècle  par  Vergara  (p.  230-308  ;  Cf.  Antonio  Sanchez,  Poesias 
anteriores  al  siglo  XV,  t.  II,  p.  1-102  ;  2''  éd.,  Paris,  18t2,  p.  84-120). 
Ce  n'était  qu'une  copie  contemporaine  de  l'original,  qui  se  trouvait 
dans  les  archives  de  l'ahbaye  de  San  Millau  (Argaiz,  La  Perla  de 
Cataluha,  p.  439). 

57.  —  XIIP  siècle.  Ilistoria  (jothica,  par  l'archevêque  de  Tolède 
Rodrigo  Jimenez  de  Hada.  «  Incipit  historia  gothica  manu  scripla 
pro  [sic)  Koderico  indigno  sacerdole  Toletane  ecclesie,  slilo  rudi  et 
sapientia  tenui  ad  preconium  genlis  nostre...  ».  Finit  par  ces  mots  : 
«  Hoc  opusculum  ut  scivi  et  [)otui  consumavi,  anno  ab  incarnatione 
Domini  W  CC"  XLIIP,  era  M"  CC»  LXXXP,  anno  XXVP  regni 
régis  Ferdinandi,  V"  l'eria,  pridie  kalendas  aprilis,  anno  ponlificalus 
nostri  XXXllI.  sede  apostolica  advacantc;  anno  uno,  mensibus  VIII, 
(li('l)us  X,  Gregoi'io  papa  nono  viam  universe  carnis  ingresso.  » 

Volume  in-folio  sur  jjapior.  Nous  ne  savons  ce  qu'il  est  devenu. 

58.  —  XIIP-XIV  siècle.  Las  siele  Par/idas,  ou  recueil  des  lois 
rédigées  [)ar  Alphonse  le  Savant,  roi  de  Caslille. 

BiôliothèqKe  nationale  de  Paris,  fonds  espagnol,  440,  volume  in- 
folio sur  [)apier,  de  289  feuillets.  Voy.  Morcl-Fatio,  Catalogue  des 
manuscrits  espagnols  de  la  Bibliothèque  nationale,  numéro  41  ;  Delisle, 
Mélanges,  p.  81 .  —  Ce  manuscrit  a  servi  à  la  belle  édition  des  Partidas, 
publiée  à  Madrid  en  1807  par  l'Académie  royale  d'Histoire  '. 


1.     Voici    ce    que    les    éditeurs   disent  simas   hojas,   pues   fallaii  todas  las   leyes 

dans  leur  préface  p.  xi.i    au  sujet  du  ma-  dcsde  la  vu  del  litulo  xix,  y   al    priucipio 

nusrrit  de  Silos  :  <■  Kste  ci'kIIi'l'  del  uiniiii;!-  se  hecha  de  tucuos  la    portada  y  algo  del 

terio    de    Sauto    Doiuingo    de  Silos    es   eu  prologo;  y  la  ixililia  y  humedad  han  con- 

folio  uiuy  grueso.  e!=crito  ;i  dus  coluuinas  suiiiido  varias  lincas.  Sin  eiiil)argo  es  luuy 

eu    papel    y    letra     del    siglo    XIII    niuy  aprccialde    por    ser    del    (icuipo    de  dou 

clara   y   uiuy   heruiosa  ;    pero   est;i    muy  Alfonsoel  Sabio.  «  —  Le  P.  Saez,  de  Silos, 

uialtratado,  rolo  y  defectuoso    de    luuchi-  fut  l'un  des  éditeur?.  Voy.  ci-dessus,  p.  232. 


LES    MANUSCRITS    DH   SILOS 


281 


59-61.  —  XIV*  siècle.  Commentaires  sur  les  livres  II,  III  et  V  des 
Décré  taies . 

Bibliothèque  nationale  de  Paris,  2l73-217o.  trois  volumes  in-folio 
sur  papier.  Voy.  Delisle,  Mélanges,  p.  80.  Numéro  52  du  catalogue 
de  vente. 

62.  —  XIV*  siècle.  Commentaire  sur  le  Sexte. 

Bibliothèque  nationale  de  Paris,  2172,  volume  in-folio  sur  papier. 
Voy.  Delisle.  Mélanges,  p.  80-81.  Numéro  52  du  catalogue  de  vente. 

63.  —  XIV*  siècle.  Doctrinal  d'Alexandre  de  Villedieu  (Poemala  in 
universam  grammaticam}.  Voy,  ci-dessus  le  n°  55. 

Bibliothèque  nationale  de  Paris,  23i,  volume  in-i"  sur  parchemin, 
de  64  feuillets.  Voy.  Delisle,  Mélanges,  p.  109-110.  Numéro  46  du 
catalogue  de  vente. 

6i.  —  XIV*  siècle.  Bréviaire  à  l'usage  de  l'abbaye  de  Silos. 

Bibliothèque  nationale  de  Paris,  2193.  Volume  in-folio  sur  parche- 
min, de  179  feuillets.  Voy.  Delisle,  Mélanges,  p.  112. 

65.  —  XIV*  siècle.  Begla  de  nuestro padre  Sant  Benito.  Traduction 
de  la  Règle  de  saint  lienoit  en  vieux  castillan. 

Archives  de  Silos,  volume  petit  in-4'',  sur  parchemin,  de  58  feuillets. 
—  Ce  manuscrit  renferme  tout  le  texte  de  la  Hègle,  moins  une  partie 
du  dernier  chapitre.  Voici  le  commencement  du  prologue  :  «  Aqui 
comiença  el  prologo  de  la  régla  de  nuestro  padre  sant  Denito. 
Primera  leccion.  Fijo,  ascucha  los  mandamioiilos  dol  maestro  et 
aprimc  la  oroja  del  tu  coraçon  '  ». 

66.  —  XIV'  siècle,  lirériaire  tnonastiqur. 

Bibliothèque  nationale  de  Paris,  volume  in-folio  sur  parchemin,  de 
162  feuillets.  Voy.  Delisle,  Mélanges,  p.  112. 

67.  —  XIV'  siècle.  Commentaire  sur  les  Dénélales  de  (irégoire  IX, 
en  castillan. 


I.  Noui  avoDi  trouvé  aux  archivrit  de 
la  mth'-ilral'r  ii<;  liurgoA  un  in.iiiu<((Tit  du 
XIII'  »i'-<.-l«,  i|iii  ronfiTiiK;  le  Icxlc  laliu  «t 
la  Iradurtiou  ranliilaiie  de  la  Itt-gle  de 
■aiiit  Hcuoll.  Lu  furmuln  ahioliilionit  : 
'  Sdiva»  far  anrilla*  (ua4.  .  »,  {ilusirurs 
partirulariléR  du  raleri<lri<T  ({ui  pn-ri-dc  la 
\U-n\f.  ;  w.  g.  -  lli  nonao  nov.,  S.  Alienor 
«ciirrahili*  rru\ui(^i%li'\\t' ■ ,  \\'\  kni.nov., 
Iiniir.'ilio  CM  r|<-«ii'  ««ir  Marie  ( j*(<Tcieiiiiiit  », 
d'autres  indieea  encore,  prriiivciil  claire- 
uieut  que  re  iiianuifrit  vient  de  In  graiidç 


nbhaye  des  Cislercicuues  de  las  Murlf^an. 
Il  ineiure  0™  2\  «enliiii.  sur  0™  l'i,  et  se 
ri>\n\tu*e  de  (IVfnlios  iiunu^rolés.  .Sou  litre; 
Ker/lu  de  S.  I'.  S.  Hentlo  est  tout  uioderrie. 
.Nous  transcrivons  le  début  du  |ir(doKue  : 
•>  ¥.\  prolof^ii  de  la  re^l.i  de  sant  Itenito. 
Ascui'lia.  lijo,  los  niaiid.tunentosdel  lu.u^lro 
e  avaxa  la  oreia  del  tu  roraron,  e  reeilie 
de  liuena  niiente  la  aniuncstarion  del 
padr<-  piiidoso  e  fnzi'i  roiniilid.iinii'nlc  ..  " 
Au  folio  CV,  il  In  lin  de  In  traduction,  on 
lit  :  ••  Kita  ri'trlii  es  arahnda  ", 


282  HISTOÏKK    DK    l'aHBAYE    DK    SiLOS 

Bihliolhrfjue  nationale  de  Paris^  fonds  espagnol,,  4il.  Volume  pelil 
in-folio,  sur  papier,  de  250  feuillets.  Voy.  Delisle,  Mclangrs,  p.  81. 
Numéro  41  du  catalogue  de  vente. 

08.  —  XIV*  siècle.  Sermones  et  (ad  calcem)  tractatus  titilissimus. 
Volume  in-4°sur  vélin,  «  reliure  à  ais  de  bois  recouverts  de  peau  de 

mouton,  362  feuillets  de  texte  (les  quatre  premiers  ont  été  arrachés), 
calligra[)hie  très  Une  et  sur  deux  colonnes  »  (Catalogue  de  vente, 
II"  42).  —  Mentionné  par  le  Catalogue  F:  «  Sermones  et  ad  calcem 
tractatus  utilissimus  ».  Le  Catalogue  D  Tinlitule  «  Sermones  varii  »  et  y 
relève  les  litres  des  pièces  principales,  beaucoup  sont  anonymes, 
mais  quelijues  unes  portent  le  nom  de  leur  auteur  : 

«  Joannes  de  Abba  Villar  (.\bbeville  ?)  :  Sermo  ad  (^ruce-signatos.  — 
Magistri  Stephani  Canturiensis  archidiaconi  lectio.  —  Sermo,  quem 
magister  Rogerius  apud  Sanctam  Genovefam  fecit.  —  Magister  Petrus 
de  Capuis:  Sermo  in  .\ssumplione  Virginis  Marie.  —  Magistri  (luillornii 
de  Ponte  archidiaconi  sermo.  —  Vpud  concilium  goierale  in  die  sancle 
Genovefe  sermo.  —  In  die  sancti  Antonii  apud  Sanctum  Antonium 
sermo.  —  Sermo  ad  Cruce-signalos.  —  Exposilio  super  «  Si  dormiatis 
in  ter  medios  cleros  ».  —  Tractatus  de  variis  avibus  et  animalibus.  — 
Questiones  canonico-legales.  —  De  ponderibus  et  mensuris  (en 
vers)  ». 

Nous  ne  savons  ce  qu'est  devenu  ce  volume  à  la  suite  de  la  mise 
en  vente  de  1878. 

09.  —  XV  siècle.  Missel  à  l'usage  de  l'abbaye  de  Silos,  avec  nota- 
tion musicale  à  la  fin. 

Hritish  Muséum,  30.8o6,  volume  in-i",  sur  parchemin,  d02  feuillets. 
Numéro  53  du  catalogue  de  vente. 

70.  —  XV"  siècle.  Collectaire,  «  Colleclarius  sive  liber  continens 
collectas  seu  orationes  breviarii,  ad  usum  Gongregationis  Vallisole- 
tana',  ordinis  Sancti  Benedicti  ». 

Volume  in-folio  sur  vélin,  de  227  feuillets.  (Voy.  le  Catalotjue  LIX, 
n°  1225,  et  le  Catalogue  LXIL  n"  7iO,  de  Ludwig  Rosenthal,  libraire 
à  Munich.  Ce  manuscrit  y  est  mis  en  vente  pour  400  marcs.  Les 
quelques  mots  cités  dans  ces  catalogues  indiquent  clairement  que  le 
(iollcctaire  faisait  partie  des  manuscrits  de  Silos). 

71 .  —  XV"  siècle.  Abrégé  de  bréviaire  et  de  missel, 
liiblio/hèf/ue  nationale  de  Paris,  26t,  volume  in-folio,  sur  parche- 
min, (le  t74  feuillets.  Voy.  Delisle,  Mélanges,  p.  111,  1 12.  —  On  lit  sur 


LES   MANUSCRITS    DE    SILOS  283 

la  feuille  de  garde  :  «  Es  ad  iisum  de  fray  Liciniano  Saez.  Comprole 
en  la  villa  de  Pancorbo,  4  de  mavo  de  1774  ».  Sur  le  P.  Saez,  vov. 
ci-dessus,  p.  249-252.) 

72.  —  XV*  siècle.  Peints  Lombardu-^,  In  Paaimos.  «  Ms.  sur  vélin, 
petit  in-4^  relié  à  ais  de  bois  recouverts  de  veau,  avec  anciens  ferre- 
ments. Ms.  du  commencement  du  XV'"  siècle,  à  deux  colonnes, 
écriture  gothique,  263  feuillets  de  texte.  Un  feuillet  enlevé  entre  les 
feuillets  80  et  81  »  ^Catalogue  de  vente,  n°  48).  —  Mentionné  par  les 
Catalogues  E  et  F.  —  Nous  ne  savons  ce  qu'il  est  devenu. 

73.  —  XV'  siècle.  Saint  Vinrent  Ferrier,  Sermons  (200  environ, 
tous  en  latin.  «  Manuscrit  sur  papier,  relié  à  ais  de  bois  recouverts 
de  veau  estampé.  Ms.  du  XV*"  siècle,  écrit  sur  deux  colonnes  et 
contenant  286  feuillets  de  texte,  y  compris  la  table  »  (Catalogue  de 
vente.  n°  49).  —  Mentionné  par  les  Catalogues  E  et  F.  Dans  le 
premier  de  ces  catalogues  se  trouvent  de  longs  extraits  des  sermons 
et  on  y  marcjue  en  quoi  ils  ditîèrent  du  texte  imprimé.  Le  second 
porte  les  litres  de  tous  les  sermons.  —  Nous  ne  savons  ce  qu'est 
devenu  ce  volume. 

74.  —  XV'  siècle.  lionifarius  VIII .  Liber  decretalitim.  «  Manuscrit 
sur  vélin,  reliure  à  ais  de  bois  recouverts  de  peau  de  veau.  Ce  ms.  est 
du  milieu  du  XV"  siècle  ;  il  est  calligraphié  avec  beaucoup  de  soin 
sur  deux  colonnes.  Nombreuses  lettres  onciales  dans  le  texte  qui 
comporte  l.*)4  feuillets  »  (Catalogue  de  vente,  n"  oO).  .Mentionné  {)ar 
les  Catalogues  E  et  F.  —  Nous  ignorons  ce  (ju'il  est  devenu. 

73.  —  XV*  siècle.  Sermones  ri  flru-fn  Sdnrtornm .  «  Manuscrit  sur 
vélin.  in-H".  rdiiin'  à  ais  d»;  bois  recouv('i't>^  tic  pcitii  de  niduloM. 
Incomplet.  .Ms.  iIm  XV'  siècle.  \'v'v  feuillets  »  (Catalogue  de  vente 
n' .'il  .  Le  catalogue  }•"  je  désigne  sous  le  lilr'e  de  Flores  Soin  loriim. 
loiiio  :]",  et  donne  le  sujet  d<;  riiacj  ne  sermon.  Il  le  divise  en  trois  parties  : 
•  Sermones  ..,  fol.  1-7*);  «  Evangelia  )>,  fol.  76-108;  "  Flores  saiiclo- 
rum  »,  fol.  109-1  i2.  \u  folio  1  V-\  un  dt-niier  ><eiin<iii  :  <■  Mciili  |»au|ieres 
spiritii  '».  —  .Nous  ignorons  ee  <|u  est  devenu  ce  maniisciii  à  la  suite 
(le  la  mise  en  vente  d»-  1878. 

76.  —  XVI'  siècle.  Ponli/iml,  à  liisage  de  I).  Liii>  .Mende/.,  (''vé(|iie 
de  Sidon  et  abbé  de  Silos     1  .J 1  2- 1  ."»28  . 

Ilibholhi'tfur  inilnninlr  dr  i'ori'^,  l.'t'."),  voliinn'  iii-lnjiodr  \[\  rriiillcls 
en  panliemin.  Voy.  helisb»,  Mr/finf/rs,  p.  1  l.'l. 

77.  —  .\Vi'  sièeje.  Cmnionif/s  '•/•iinidu/n  ordinnii  Snm  1 1  lirnrdit  li . 


281  UISTOIKL    Di;    L  AUBAYE    DE    SlLOS 

Ccrrmonial  de  la  Gongi'L^gation  de  Saint-Benoît  de  Valladolid,  écrit 

on  i:;25. 

Arc/lices  (/e  Si/os,  ms.  43,  volume  in-12  sur  papier,  86  feuillets. 

78.  —  loOO.  Crrenionias  prunilivas  de  San  Bcnito.  Manuscrit  perdu'. 

79.  —  XVI*  siècle  (1528).  Bullaire  de  la  Conyréyation  de  Sai/if- 
Beiioît  de  ValladoH<L  Copie  aulhenti(}ue  de  35  bulles.  La  plupart  sont 
celles  que  les  papes  avaient  accordées  à  la  Congrégation  italienne  de 
Sainte-Justine  de  Padouc,  dont  les  privilèges  furent  communiqués  à  la 
Congrégation  espagnole.  La  plus  ancienne  de  ces  bulles  est  datée  du 
11  novembre  1431,  la  dernière  du  26  novembre  J523. 

Archives  de  Silos  ^  Cahier  de  50  folios  en  parchemin,  daté  de 
Rome  le  18  décembre  1528. 

80.  —  XVP  siècle.  Liber  orationuni,  Epistolantm  et  Eranr/e/ionon, 
qua;  diebus  principalibus  discuntur,  tam  in  dominicaquam  in  festivi- 
tatibus  sanctorum. 

Volume  petit  in-folio  sur  parchemin.  Au-dessous  du  titre  se  lit 
l'inscription  suivante  :  «  Scripsit  Fr.  Martinus  de  Palentia,  monachus 
Sancli  Eniiliani  in  monasterio  Sancti  Dominici  Silensis,  de  mandato 
R.  P.  F.  Alfonsi  de  Figueroa,  prioris  Sancti  Martini  de  Madrid, 
1587  »  Catalogue  de  vente,  n"  55).  —  Nous  ignorons  ce  qu'est  devenu 
ce  manuscrit,     risi?   (Bii/Uota^  iTmrti-i»*ouJi^.  n»^wr-«u>i-ni««it<Vim) 

81 .  —  XVP  siècle.  Chronica  de  el  rey  don  Ilenrique  IV,  escrita  por 
su  choronista,  el  li/.enciado  Diego  llenriquez  del  Castillo. 

Iiil)li()tliè</i(i'  fiafionale   de   Paris,   fonds   espagnols,   438,    volume 
petit  in-folio  sur  papier,  de   101    feuillets.   Voy.  Delisle,   Mélantjes, 
^03  |).  \^.  Numéro  57  du  catalogue  de  vente. 

82.  —  XVIP  siècle.  Même  chronique,  avec  une  préface  qui  manque 
dans  l'exemplaire  précédent. 

Bibliothèque  nationale  de  Paris,  fonds  espagnol,  439,  volume  petit 
in-folio,  sur  papier,  de  128  feuillets.  Voy.  Delisle,  Mélanges,  p.  103. 
Numéro  60  du  catalogue  de  vente. 

83.  —  XVII*  siècle.  Liber  taxarum  ecclesiarum  el  monasteriorum 


1.  Un  beau  manuscrit  de  l.i  fin  du  XV"  plaire  authentique  imprimé  du  Bullaire  de 
siècle  a  remplacé  à  Silos  le  volume  signalé  la  Cougrégation  de  Valladolid,  de  1432  à 
comme  perdu.  C'est  un  cérémonial  de  la  1596.  Il  contient  125  bulles  et  porte  au 
Congrégation  de  Valladolid,  écrit  sur  vélin  dernier  folio  le  sceau  plaqué  et  la  signature 
el  rpii  provirMit  de  l'abbaye  bénédictine  de  autographe  de  D.  Hartolomé  de  la  Plaza, 
San  Juan  de  Burgos.  Arck.  de  Silos,  Ms.  II.  premier  évèque  de  Valladolid  (1597-1600)  : 

2,  Le  monastère  possède  aussi  un  exenj-  /f.,  episcoptis  Vallisolelanus. 


LKS    MANtSCRlTS    DE    SlLOS 


285 


omnium.  Manuscrit  sur  papier.  Numéro  08  du  catalogue  de  vente.  — 
Nous  ne  savons  ce  quil  est  devenu. 

84.  —  XVIP  siècle.  Coronica  de  Alonso  de  Palencia.  Manuscrit 
in-i"  sur  papier.  Numéro  59  du  catalogue  de  vente.  — Nous  ignorons 
ce  qu'il  est  devenu. 

80.  —  XVIP  siècle.  Histoire  de  Xararre,  par  D.  Pedro  de  Agramont 
y  Zaldibar.  Voy.  le  Recueil  des  chartes  de  Silos,  t.  I,  p.  62-63. 

86.  —  XVIIP  siècle.  Historia  de  las  rei/es  de  Navarra,  por  Ra mirez 
delaPiscina.  «  Ms.  sur  papier,  petit  in-folio.  Le  texte  bien  calligraphié 
imite  les  caractères  d'imprimerie  »  (Catalogue  de  vente  n°  61).  — 
Nous  ignorons  ce  qu'est  devenu  ce  volume. 

87.  —  XVIIP  siècle.  Pnrparatio  ad  missam  pontificalem. 
Volume  in-folio  sur  parchemin.  Catalogue  de  vente  n°  62.  — Il  faut 

l'identifier,  croyons-nous,  avec  le  n"  30.857  du  British  Muséum.  On 
lit  sous  la  couverture  :  «  P.  San  Cristobal  »  (Voy.  plus  haut,  p.  193) 
et  sur  le  dernier  folio  :  «  D.  Franciscus  Fulgur  scrib.  » 

88.  —  XVIIP  siècle.  Historia  de  los  Reyes  Catulicos,  por  Galindez 
Carabayal  (Carbajal  ?}.  Manuscrit  sur  papier.  Catalogue  de  vente, 
n"  66.  —  Nous  ignorons  ce  qu'il  est  devenu  '. 


IV.  yLELQUKS  M  TUES  MA.NrSCHlTS  PKIIDIS  ET  DE  DATE    INCERTAINE 

89.  —  pétri  Ijtmbardi  opéra.  Volume  qui  renfermait  aussi  un 
opuscule  en  vieu.x  castillan  :  «  Aqueslo  es  cl  testamento  (jue  hi/.o 
nuestro  seiior  Jésus  ».  Jtls  brève  y  mui  devoto,  dit  le  (Catalogue  D)  '". 

90  —  Petrus  de  Palenlia,  Erpositio  in  Sacrum  Scripturam.  L'au- 
teur, sur  lequel  nous  n'avons  rien  trouvé,  se  donne  h  connaître  dans 


I.  I.«  r«talogur  de  vente  et  .M.  Delitle 
mentioiiri<-ni,  comme  Tenant  Ai-  In  liibliu- 
th^'iue  de  Silo*,  l<r  nianii<irrit  tmiv.iut  du 
XVIII*  li^rcle  :  ••  Aprin((ii  l'iiren»iii,  Trarla- 
lui  in  ApocAlyp«in  »,  *uivi  d'un  recueil  de 
«iei  d<-  *'    r>  volume  n'e«t  lÎKnaU' par 

aurun  '.  A<l^^\ll•%  de  Silo*. 

i.  Peut-^tre  faut-il  identifier  re  rnanu*- 
rrlt  avec  W  l'rlrui  h>'  ■  i  ■  .  In  p«al- 
mo*  ",  mentioiiin-  plm  ,\t  li-ci'72. 


I.a  chose  serait  rerlaino  si  ce  dernier  ren- 
fermait le  a  Testament  de  Jt^nn*  «  %\\i,\\i\\i 
par  le  catalogue  D.  Ce  inAme  rataln^ue 
ajoute  au  nujet  du  <  testament  '•  en  i|iies- 
tioD  :  •  R«tà  completo,  romedundo  al  tcuta- 
niento  de|  (Àtchino,  «jne  lil.i  saw  Ceroniino, 
y  al  de|  A«no,  reniedando  la  forumlfi  de 
eitc  ".  (Cf.  Kollar,  Aruilrcla  tuonttmento- 
rum  iimniâ  irvi  Vinitebonetiiia,  t.  I,  p.  318 
et  Ruivanlei.) 


286  lllSTOlliK    DK    L'AmtAVK    DK    SILOS 

le  passage  suivant, 'OÙ,   après  avoir  cité  saint  Isidore,  il  continue  : 
«  Ilec  sunt  verba  Isidori  ;  ego  autem  Magister  Petrus  Palentinus,  dico 
quod  leopardus  est  etiam  per  se  animal  '  »,  etc. 
Notes  marginales  en  diverses  langues  néo-latines. 

91.  —  SermoiiPs  de  san  Agustin  â  los  hen))it<inos  t/  sacp/'dff/cs  de 
su  diocesis,  en  vieux  castillan.  Le  volume  renfermait  aussi  rollice 
de  saint  Sébastien  et  l'histoire  de  la  Translation  de  saint  lienoît. 

92.  —  Opuscula  varia.  Traité  de  la  bonne  éducaticm.  Texte  en 
vieux  castillan.  —  Explication  du  (Iredo  en  vieux  castillan.  — 
Lettre  de  Samuel  de  Fez  à  Havita  (Habbi  Isaac?),  cl  réponse  de 
celui-ci  (voy.  Migne,  Patrol.  lai.,  t.  (]XLIX,  338).  —  Fargolaso, 
«  Libellus  contra  legem  Sarracenoruni,  editus  a  fratre  Tricoldo 
Florentino,  de  ordine  fratrum  Predicatoi'um  ».  Volume  sur  papier. 

93.  —  (^ixila,  Vita  vel  (/esta  sancti  Ildefonsi  Toletani  episcopi.  ('.et 
écrit  dillerait  de  la  vie  imprimée  du  même  auteur. 

9i.  —  Episiola  l'cciprocata  a  Pelro  :  Domino  in  Christo  venerabili 
Fe/ici  Cordabensi  episcopo.  Sur  la  question  suivante  :  Le  jeune  du 
VIP  mois,  observé  par  les  Juifs,  oblige-l-il  les  chrétiens  ? 

9o.  —  Ma))iotretus  Bibliœ  (ou  Mammotreptus),  de  Jean  Marchesini. 
Voy.  Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  XII,  p.  71. 

9G.  —  Recueil  de  divers  miracles,  opérés  par  saint  Domini([ue  et 
dont  la  véracité  était  attestée  par  des  témoins  dignes  de  foi,  des 
notaires  apostolicjues,  etc. 


Outre  ces  manuscrits,  l'abbaye  de  Silos  possédait  quelques  incu- 
nables et  plusieurs  livres  rares  de  très  grande  valeur.  Nous 
mentionnerons  les  principaux. 

! .  —  «  liibiia  sacra  lalina  e  versione  et  cum  pra'fatione  sancti  Ille- 
ronimi.  .S.  /.  n.  d.  (Mayence,  chez  Gutenberg  et  Fust,  vers  1450-1455). 
2  vol.  in-fol.,  veau,  fers  à  froid  sur  les  plats,  fragments  de  chaîne  en 
fer.  (Reliure  originale).  —  Première  édition  de  l'Ecriture  sainte  et  le 
premier  livre  exécuté  en  caractères  de  métal  par  les  inventeurs  de 
l'imprimerie  Gutenberg  et  Fust.  —  Très  bel  exemplaire  sur  peau  de 
vélin,  avec  bordures  et  lettres  onciales  peintes,  plus  135  miniatures 

1.  Le  catalogue  i)  qualifie  ainsi   ce   Ira-       amena  de  varias  poesias  y  senlencias  de 
vail  :  "  Exposicion  en  parte  niuy  erudita  y       authores  cidsicos  ». 


LES    MANUSCRITS    DE    SILOS  287 

finement  exécutées  et  couvrant  une  partie  des  marges.  —  Cette 
édition  est  généralement  connue  sous  le  nom  de  Bible  Mazarine, 
parce  que  le  premier  exemplaire  connu  figurait  dans  la  bibliothèque 
du  cardinal  Mazarin.  —  On  ne  connaît  que  sept  exemplaires  sur 
vélin  de  ce  précieux  monument  de  l'imprimerie,  y  compris  celui-ci  » 
(Catalogue  de  vente.  n°  l).  —  Cette  Bible  est  mentionnée  dans  le 
Catalogue  F  par  ces  mots  :  «  Dos  tomos  de  la  Biblia  sacra  :  1°  a  Genesi 
usque  ad  Psalmos  ;  2°  a  Parabolis  usque  ad  Apocalypsim  », 

Ces  deux  volumes  qui  étaient  dans  un  état  déplorable,  furent 
restaurés  et  complétés  en  1878  par  le  célèbre  Pilinski.  Acquis,  peu 
après,  par  MM.  Sothby.  de  Londres,  ils  furent  vendus  pour  2000 
livres  sterling  (50.000  francs)  à  M.  Cohn,  libraire  à  Berlin,  puis  à 
M.  Klcmm.  grand  collectionneur  de  livres  rares,  à  Dresde.  Depuis 
quelques  années,  ils  font  partie  de  la  bibliothèque  du  musée  de  la 
Librairie  L'nie  à  Leipzig,  dont  ils  sont  un  des  plus  rares  trésors.  — 
Nous  devons  ces  derniers  renseignements  à  une  bienveillante  com- 
munication de  ^L  Bernard  Quarilch,  libraire  à  Londres. 

2.  —  "  lilhtia  latina^  cum  glossa  ordinaria  Walafridi  Strabonis  et 
interlineari  Anselmi  Laudunensis.  5>'.  /.  //.  d.  (vers  1480),  3  vol. 
in-fol.,  reliure  à  ais  de  bois  recouverts  de  veau  estampé  »  (Catalo- 
gue de  vente,  n°  2\ 

Le  catalogue  E  la  mentionne  sous  le  titre  de  Biblia  Cumplutensif;  : 
«  En-f(dio  niayor  :  I",  a  capilulo  primo  (ienesis  usque  ad  librum  secun- 
dum  Paralipomenon,  cap.  'M  ;  2",  a  libro  Esdra'  us([ue  ad  capil.  i8 
Ezecfiielis  ;  3°,  a  Daniele  usque  ad  capit.  22  .\[)()calypsis  ». 

3.  —  ûécrêtalea de  GrtUfoire  W,  in-folio  (Milan  1482.  Catalogue  de 
vente,  n"  3.  Volunn;  mentionné,  avec  notice,  |)ar  le  catalogue  E. 

4.  —  Autre  édition  du  même  ouvrage,  in-folio,  Venise,  1  iH!l.  Cata- 
logue de  vente,  n    î.  Nfentionné  par-  le  catalogue  E,  avec  notice. 

.*).  — "  Ij^ctionariiitn  saiirtornlc,  sccundum  consuetudinem  monaclio- 
rum  nigrorurn  de  observantia  :iliiii  Palris  Bcnedicti,  Congregationis 
cjusdem  Sanrli  Bent-dicti  Vallisolctani .  n  Iniprimi'  à  l'abbaye  d(t 
Moiilsernil  en  Catalogrif.  l')2i.  Catalogue  de  vent(^  n  !>.  Mentionné 
par  loH  (Catalogues  E  et  V .  Volume  in-folio,  i.nprimé  siii'  |)c:iu  de  \  T'IJn. 

6.  —  Autn-  exemplaire  sur  papier'.  Catalogue  de  vente,  n"  10. 

1.  \^.  ralal'iifiio  K  %^\^\\^\l•.  autm  un  Lee  \'t2\  ;  r-f.  In  ('alnlotjiie  I.XII  lii-  Lmlwig 
tionarium  hniniiiiiole  iriipriiiM-  nii<tiii  à  KohimiUiiiI,  p.  lUO  <■!  un  ('oi/tiiiune  mim-tij- 
l'abbaye  de  Monlterrat,  uii  %oluMic  in-folir>,       mm    .Montacrral,  iS24.j 


288  uisToinE  or-:  l'abbaye  de  silos 

7.  —  «  Brer'iarium  monasticum  secundiim  consueludiiiem  ordinis 
Sancti  Renedicli  do  observantia  Congrogationis  cœnobii  sancli  Bene- 
dicti  Vallisolclani...  Excussiun  apud  insigne  sanctonim  marti/rum 
Facundi  et  Primitivi  cœnohium  »  (Saliagun),  1542,  in-4°.  Catalogue  de 
vente,  ii"  11.  Mentionné  par  le  catalogue  E,  qui  signale  en  même 
temps  un  autre  exemplaire  sur  peau  de  vélin  '. 


1.  Nous  en  avons  rencontré  un  semblable       la   Cogolla,   il   y  a  peu  d'année?.  Voy.  ci- 
aux  archives  de  l'abbaye  de  San  Millan  de       dessus,  p.  ()6-(n,  note. 


11 

Inscriptions  trouvées  à  Silos  et  dans  ses  dépendances 


Les  inscriptions  que  nous  publions  ici  ont  été  recueillies  pour  la 
plupart  dans  les  cloîtres  de  l'abbaye  de  Silos.  Les  autres  proviennent 
de  prieurés  ou  de  simples  églises  ayant  appartenus  à  ce  monastère. 
Nous  avons  pu  en  trouver  une  centaine,  dont  près  de  soixante  et  dix 
apf)artiennent  à  la  période  la  plus  intéressante  de  l'histoire  de  Silos, 
période  qui  s'étend  du  onzième  au  treizième  siècle.  Les  cinq  plus 
anciennes  remontent  aux  temps  de  la  domination  romaine  en  Espa- 
gne, tandis  que  les  dernières  sont  d'une  époque  relativement  récente. 
Ajoutons  que  (juatre-vingts  d'entre  elles  sont  en  latin,  dix-sept  en 
castillan,  une  en  caractères  grecs  et  une  autre  en  arabe. 

Presque  toutes  ces  inscriptions  ont  été  reproduites  d'après  les 
monuments  originaux,  qu  un  long  séjour  sur  les  lieux  nous  a  permis 
d'étudier  à  bjisir.  Des  fac-similés  ou  de  simples  copies  plus  ou  moins 
anciennes  sont  venus  suppléer  aux  (luebjues  monuments  primitifs 
aujourd'hui  disparus  '. 

1 .  —  Kpo(jiic  romaine. 

D  M 

L  SERTORI 

O  PATERN 

SERTORIA 

SEPTVMI 

NA  CONIV 

Gl   PIENTISSI 

MO  AN   LX   PO 

SVIT   ET   SIBI 

AN    XL 

1.  Voîri  rn  deux   moU  l'indirAlion   «Icn  8;  simple  copie  pur  papier,  1.        Knviruii 

•  >    r  "   «  n(>ijit  AViin«    «■itiprtiiili-  nue  ili/.iinr'  il«-  >•»•*  iii«i'riplii>rii«    miiit  it*'-Jii 

fr  iiciil»  oriKiiKtijt,  H'J    WM-  l'iiiiniirK  par  li-»  iiiivra«<''«  ili*  Vcpc»    Luvn 

criplioot  ;  far-tiiiiilèt,  2  ;  copirN  UpiiJairci,  nira,   ml   nnn.    UIO  o(  I0'7G,  tic  (Iniilro  (/;,'< 

lu 


•)tl 


iiisToim:  i)i;  i,  AnitAVK  de  silos 


[Diis  manibus.  Liicio  Sertorio  Paterno  '  Sertoria  Septuntina  cojuugi 
pien/issimo  annonoii  LX  j/osu/f  el  s\h]  annoruin  XL.) 


Cipe  funéraire  d'une  ornemonlalion  sobre  et  de  bon  goûl,  qui 
mesure  1  m.  lo  de  hauteur  sur  0  m.  32  de  largeui'.  Il  se  trouve  dans 
la  chapelle  ou  erm'ita  de  Sainte-Cécile  (entre  Silos  el  Sanlibaiiez)  el 
sert  d'appui  à  la  lable  d'autel  de  ce  petit  sanctuaire  du  XT  siècle, 
restauré  récemment  grâce  à  une  généreuse  ollrande  de  l'abbaye  de 
Sainte-Cécile  de  Solesmes  et  au  concours  des  habitants  du  voisinage. 


2.  —  Époque  romaine. 


FLAVO 

AN  L 

ASPRO 

AN  XXV 


[Flavo  annoruni  L,  Aspro  annorwn  XXV.) 

Pierre  de  0"38  sur  0"'26,  encastrée  dans  le  mur  absidial  de  l'église 
priorale  de  San  Frutos  -. 


3.  —  Epoque  romaine. 


SEMPRONI/E' 
AMB/E    CELTIBERI 


Fragment  d'inscription  romaine  d'un  travail  remarquable,  trouvé 
à  San  Millan  de  Lara,  ancienne  dépendance  de  l'abbaye  de  Silos. 


Ihaumiilurgo  espanol,  passim),  de  Florez 
(Esparia  sar/rada,  t.  XXXVII,  p.  238  et  240 
de  la  2''  édition)  et  de  .Musdeu  UinlorUi 
crilica  de  Espana,  t.  IX,  passim.)  Nous 
les  publions  de  nouveau,  après  les  avoir 
confrontées  avec  les  monuments  cux- 
luTines  ;  car  plusieurs  nétnicnt  pas  d'une 
exactitude  bien  rigoureuse. 

1.  Ce  «  cofrnoincn  >i  est  assez  commun 
dans  les  inscriplions  romaines  trouvées 
aux  environs  de  Silos.  Voy.  Iliibner,  Ins- 
cripliones  Uispuiùie  lutinu',  t.  II,  nuni.  2864 
(à  l^ara  ,  2867  (à  Iglesia  l'inta)  ;  Loperraez, 
Descripcion  historien  det  oblipudo  de  Os- 
ma.  t.  Il,  p.  .308  San  F.steh.in  et  Osma  , 
3;)2  et  IÎ67  Clunia  ;  .Masdeu,  Historin  cri- 
lica de  Espana,  t.  Vf,  p.  410  (Clunia).  — 
i'ar  contre  le  <■  uon)eu  genlilicium      Ser- 


lorius  ne  se  rencontre  presque  jamais 
dans  cette  réfrion  et  nous  n'en  connais- 
sons pas  d'autre  exeaiple. 

2.  Voy.  ci-dessus  (à  la  page  219,  note  1), 
l'étonnante  interprétation  que  plusieurs 
graves  historiens  ont  donnée  de  celte 
inscription  romaine. 

3.  Mommsen  (dans  Iliibner,  p.  392) 
remarque  avec  raison  que  le  nom  de 
Seuiprouius  ou  de  Semprouia  est  très 
commun  dans  cette  partie  de  l'Espagne, 
et  croit  pouvoir  l'altribuer  à  la  présence 
dans  ce  pays  du  préteur  Sempronius 
Gracchns,  père  des  Gracques  el  vainqueur 
des  Cellil)i''res.  En  elTet,  sans  nous  éloigner 
de  Lara,  nous  trouvons  ce  nom  une  fois 
à  Arlanza  (Hiibner,  n»  2837),  et  deux  fois 
à  Iglesia  Pinta  (2867  el  2872}. 


iNSCRlPtlONS    TROUVÉES    A    SiLOS  291 

4.  —  Epoque  romaine. 

D  •  M 

PHILETENI 
AN     XXXV 
LATRO  COR 
VXXORI   PI 
ENTISSIME 
POSVIT 

Cipe  funéraire  de  0"  -'il  sur  0™  4o.  trouve  en  1886  à  (lormaz.  près  de 
l'endroil  où  s'élevait  l'ancienne  église  de  San  Ciprian,  qui  dépendait  de 
l'abbaye  de  Silos  '.  Il  a  été  placé  depuis  sous  le  portique  de  Xermita 
ou  chapelle  rurale  de  San  Miguel. 

5.  —  Epoque  romaine. 

CAABOO   KOM 
MOAGO  <t)HAIZ 
4)AYCTEINA 

Inscription  latine  en  caractères  grecs,  gravée  sur  une  belle  pierre 
fine,  qui  orne  la  patène  du  calice  dit  de  sainf  Uotn'nùque  de.  Siios.  Voy. 
ci-dessus,  p.  40.  note  3.  —  Voici  ce  que  dit  de  cette  inscription  le 
savant  I*.  Sarmienlo  dans  une  note  inéJite,  dont  nous  avons  l'origi- 
nal sous  les  yeux  :  «  El  que  ha  leido  Sa'ôo  Connuodo  phrliz  o  frliz 
Fiiiisiinti  ley<i  bien,,  y  por  tanto  no  tengo  que  anadir.  Todas  las  letras 
son  griegas,  de  acjuellas  (|uc  se  usaron  al  decaer  del  imperio  romano. 
No  dudo  <|ue  es  cosa  de  gentilfs  esta  piedra  gravada,  y  (|U('  el  «  (^om- 
modo  i>  y  «  Faustina  »  sor)  niadre  ('•  hijo,  b)s  mas  malvados  que  ha 
avido.  Es  la  Faustina  liuvo  murhas  muger-  (Ici  eniperador  Marco 
Aurelio.  y  niadrc  del  inalvado  etnperador  «  Commodo  ».  que  pas<) 
por  liijo  d«'l  Marcf)  dicho  :  pero  era  liijo  de  un  gladiador  del  (|ual  se 
avia  enaniorado  «  Faustina  ».  El  cpillicto  di-  <c  Frli/  »  igiialmente  se 
lec  en  las  nionedas  romanas.  aplicado  â  esta  «  Faustina  »,  y  â  su  hijo 
«  Coniniodo  ».  —  l*(»r  |i>  quai,  l'Inliz  se  pucile  arrimar  û  a  la  niadrc 
«  felix  Faustina  »,  «'»  al  liijo  «  Commodo  t'flicc  »  ;  v.  g.  «  Félix  Fansli- 
lia  n  giavu  c»lc  nionumi'iito  en  sciial  de  a\<r  n-ruperado  la  salud  ^ii 

I.  .Xoui  «vont  copi**-  erU<;  in«:ri|ili(iti  r{ijil(|ii(>  |t<-ri<i<li(|iic  cNiin^iiol  avnnl  de 
p«u  lie  jour»  «(»r/'«  m  déronvcrlc  II  %n  paralin-  dan»  rc  viiliiinr.  —  Sur  (•nnnii/, 
peiil  toiitrfiiii  <|u>llr  ail  Hf-  jnililn^-r-  ilan«        voy.  !••  lin-unt  ilrn  r/inrlri  île  Siluf.  \>.  71. 


2!l2 


IIISTOIKE    DE    LAUIIAYE    DK    SILOS 


liijo  «  (lommodo  ;  >.  6  «  Faustina  »  dodica  esle  inoniinionio  â  la  salutl 
de  su  hijo  «  Coinmodo  l'eli/  »  '.  —  Voy.  la  [ilanolie  IX,  à  la  lin  de  ce 
volume. 

(i.  —  Année  1020. 

l'EIOIANKNS    FELICITAS   DoMlNO,    MILTIPLICET  AlLAII    DUCS   E.IL'S.    [II»>f. 

est]  QUOD  FACTUM  EST  IN  .MEDINA...  [aNNo]  QUADUINGENTESIMO  SEPTIMO  DECl.MO 

DECiMO  '■.  Opus  Mohamkti  iilii  Zeivani.  (ilohificet  KiM  Allaii. 

Tr'adnciion  d'une  inscriplictn  arabe  en  cai'aclères  couliciues,  (|ui  S(^ 
trouve  sui'  un  eollrel  d'ivoire  ayant  a|)|iarlenu  à  I  althaye  de  Silos  el 
déposé  aujourd'hui  au  Musée  de  fîur^os.  —  On  jx'ul  lire  sur  ce 
coll'ret  el  son  inscription  un  ailicle  publié  par  I).  Hodrigo  Amador  d(» 
los  Rios  dans  le  Mnseo  rsjKiiiol  dr  Aiil'iij'ùi'dndo^  (t.  Ylll,  p.  532). 
Voy.  ci-dessous,  plancln^  XI,  un  dessin  du  colïret  el  d'un(^  partie  de 
rinscriplion. 

7.— X«  siècle. 

HIC  lACET  HVMATVS  VIR  IN  OMNI  VITA  BEATVS 
GONZALVVS  DICTVS  CVM  IVSTIS  SIT  BENEDICTVS 
TV  QVI  ME  CERNIS  CVR  NON  MORTALIA  SPERNIS 
TALI    NATVIQVE    DOMO    CLAVDITVR    OMNIS    HOMO' 

Inscription  tracée  en  noir  el  (jui  remonte  vraisemblablement  au 
X"  siècle,  peul-élre  même  au  siècle  précédent.  Elle  se  trouve  sur  une 
pierre  de  0"'35  centimètres  carrés,  encastrée  dans  le  mur  ouest  du 
cloître  inférieur  de  Silos,  au-dessus  de  l'endroit  ofi  l'ut  découvert  le 


1.  Archives  de  Silos,  liasse  114.  —  .M.  E. 
Babelon  partajre  l'avis  fie  Sarmiento  daus 
une  note  (|ii'il  a  bieu  voulu  nous  coiii- 
imini(nicr  à  ce  sujet.  "  On  sait,  ajoiile-t-ii, 
que  la  peste,  <|iii  an  t^uips  de  .M  arc -A  mélo 
sévit  à  Home  plusieurs  fois,  emporta 
presque  tous  les  ciifauts  de  Faustiiie  qui 
étaient  nombreu.x  ;  la  plupart  desmembres 
de  la  famille  impériale  périrent.  Des 
monnaies  témoifrnent  des  angoisses  do 
Marc.-Aurèle  et  de  Faustine  ;  et  elles  nous 
niontreut,  par  exemple,  Faustine  se  livrant 
à  des  ccréuiouies  mafriques,  faisant  des 
ablutions  deslinées  à  préserver  ses  enfants 
survivants  (Voy.  à  ce  sujet  K.  Habelon, 
I.e  Cahinet  des  Aiilii/iies,  p.  198  .  D'après 
cela,  le  sens  de  l'inscription    de  la   pierre 


gravée  est  très  facile  à  dégager.  Commode 
ne  mourut  pas  comme  les  autres  enfants 
de  Faustine  :  alleinf  par  la  maladie  il  en 
réchappa  el  sa  mère  Faustine  se  réjouit 
(le  saguérisou.  »  —  Iliibner  {Inscript.  Hisp. 
lui  in.  snpjilem..  IS02,  p.  lOiS)  a  publié 
cette  inscription  d'après  le  Museo  espanol 
de  Anlirjiiedades,  mais  avec  une  erreur  et 
sans  ronimentaire. 

2.  Cette  date,  qui  est  celle  de  l'hégire, 
répond  à  l'année  102(>  de  Jésns-(;hrist. 

:i.  Ou  lit  sur  le  tombeau  de  D.  Raimondo 
dez  Ilarh,  abbé  de  Hipoll,  mort  en  \l',\'t  .... 
«  qui  lunuilum  ccrtiis,  cur  non  morlalia 
«'  spernis  '.*  —  Tali  uamque  donio  clauditiu- 
«  ouinis  homo.  »  (.).  Pellicer,  El  monasle- 
rio  de  liipoll,  Girone,  1873,  p.  75.) 


IXSCRIPTIO.NS    TKOLVEES    A    SILOS 


293 


loQibeau  dit  de  San  Gonzalo  '.  —  Voy.   ci-dessous,   planche  X,   un 
dessin  de  cette  inscription. 

8.  —Année  1019. 

MVNNIVS  HANNIZ^  SARRAZINI 

HANIZ   ET 

MATER 

ILLORVM   ODI 

SENDA  VENERVNT  HIC 

ERA  TLVIl 

Sur  une  pierre  de  loratoire  de  San  Yalentin,  au  prieuré  de  San 
Frutos.  d'après  un  fac-similé  du  P.  Saez  [Arclt.  de  Silos,  ms.  120). 
Cette  inscription  nous  donne  les  noms  de  trois  dévots  pèlerins  de 
San  Frutos  et  de  la  grotte  où  vécut  son  frère  saint  Yalentin.  V^oy. 
ci-dessus,  p.  217. 


1.  On  ne  sail  rien  de  certain  sur  ce 
per»4jDDage.  —  Voici  ce  qu'en  a  écrit  au 
XVI'  siècle  l'abbé  Gernnimo  de  Nebreda, 
<|ui  fit  ouvrir  son  tombeau  et  transféra 
Mïs  restes  dans  la  i>^pu!turc  qu'il  s'était 
préparf'e  pour  lui  ui<'-inc.  («n-s  de  l'.iutel 
dit  de  lai  Yinjenes  :  ••  Kra  MDCXVI,  anno 
a  Christo  nato  .MDLXXVIII.  XIV  kaiendas 
iulii,  die  .Merrurii.  Iiora  quar'.a  po«l  uif-ri- 
dieu...,  sarcopbaffum  rjuoddain  apertuui 
est  in  ca  parl«  claustri  quu;  occidentein 
re^picit.  occa«ione  illuslris  cuiiisdain  lituli 
tunr  «letecti  sup<T  ipsuui  in  lapideo  parictr* 
in^cripti,  ar  duppliri»  cruris,  quibus  et 
ad  cnpul  et  ad  pedes  eral  inuailuui  : 
inventuuique  est  corpus  libitina  cuculla 
ar  boiiibicinri  operitnento  obvoliituui  et 
bal«ariio  rondituni  atquc  fuli;idu«n,  trun- 
cuoique  *in«.-  capile  it  brafliii**.  Cuiu.H 
quideiii  osn.i  n<>n  criinl  (-onriifa.  sed  ordin<- 
naturali  composita.  Cumque,  lam  ex  liluii 
quam  ex  ■  «l   di(;nilalc-.    <»l 

t%  eo  qii''         .  'lia  et  aliir    ci»r- 

pori*  pirlet  deenint,  hune  «anrluni  virurn 
niprito  rr<'deremus,  diK'Mini  vi*urn  ••et 
nobM  ouinibut  eiiM  C(*rpu4  m  liuur 
digniorem  locuui.  propre  allnre  Virf^iniliiii 
dicatiim  ft  ptoln  anli!  rasu  purntuiii, 
hoiHirillcA  troiMfrrrc,  ««Idito  •■tiaiii  vcleri 
e«Mlciii  titulo  Upidcu.  —  AdrranI  aulcni 
huir  translalioiii  tola   bniii*   dotuu»  ron- 


(fregatio  et  familia,  et  ex  populo  multi, 
qui  Trequens  claro  sancti  loaunis  Baptistir 
die,  llexis  f,'cnibus,  sacris  ossibus  adoraii- 
dis  et  exosculandis  dovolissime  et  cerla- 
tiui  procubuere  »  (  Ruiz,  Histoire  rnanits- 
crile,  f(jl.  20).  —  Ajoutons  (|Uf-,  d'après 
les  dépositions  des  témoins  oculaires,  il 
fallut,  pour  airi>er  jusqu'au  sarcopbajre, 
creuser  à  une  profoudenr  de  plusieurs 
mètres  et  extraire  les  ossemeuts  de  qua- 
torze cadavres.  Le  sépulcre,  en  pierre  déli- 
catement sculptée,  Ml-  put  être  retiré  à 
cause  de  sou  poids  et  se  trouve  encore  à 
la  mên)e  place.  On  y  découvrit  une  autre 
in  script  ion,  en  tout  semblable  il  la  première, 
mais  f^ravée  sur  la  pierre  en  caractères 
romain».  Klle  fut  mise  avec  les  ossements 
dans  le  nouveau  sarcophage,  (pjc  Vuw 
Voit  aujourd'hui  entre  la  chaj)olle  de  Saint - 
noiiiinii|ue  et  la  porte  de  la  sacristie 
llui/,  Ihiil.,  fol.  27.1  —  lue  copie  di- celte 
in-<criplion  fut  gravée,  à  ré|)oqoe  de  la 
tranolation  ilu  corps,  sur  une  pierre  de 
0'"45  de  long  sur  O*".'!?  de  large,  placée  der- 
rière le  tombeau.   On  y  ajouta  ces  mids  : 

THA.>NTVI.IT    IKI'.OMIMVS   DP.    MPRIlKliA    AIIHAS. 

Ouelipies  moines  de  Silos  ont  pensé  que 
(ionzalo  pourrait  bien  avoir  été  une  des 
victimes  de*  invasions  arabes.  Voy.  Cas- 
tro, p.  :iu7,  et  ci-dessus,  p.  2.'l. 


21)  i  HISTOIKE   DE    l'aBBAYE    DE    SILOS 

Nous  réunissons  sous  le  numéro  suivant  divers  f/rafitti  anciens, 
copiés  à  San  Frutos  dans  l'oratoire  de  San  Valenlin.  Ils  datent  proba- 
blement du  XI*  siècle. 

9. —  XI«  siècle. 

(1,  EXIMIO  AZENARI  :  h.  SEVERO 
PRESBYTER  FECIT  (suit  le  si^ne  dit  <h'  Salomon]  ; 
c,  DOMINICO;  d.  FALCON  ;  r.  EABCIAE  LVPEZ+ 
/,  IVANA  ;  y.  STEFANVS  SERBVS  ;  //,  BELASCO 
SERBI   INTIMI  [infimi?)  ;  ?',  XPOFORO  (Christoforo)  ; 
/■,    f^KWm  FECIT^  TARE     SO     BEN 

Sur  la  situation  de  l'oratoire  ou  ermiln  de  San  Valenlin,  voyez  la 
description  de  San  Frutos  écrite  par  l'abbé  (ieronimo  Nebreda  et  que 
nous  avoîis  copiée  ci-dessus,  p.  222. 

10.  —  XI"  siècle. 

IN  NOMINE  DOMINl  OB  HONOREM 
SANCTI    SABASTIANI    DOMINICO   ABBAS  FECIT 

Inscription  du  calice  de  saint  Dominique  de  Silos.  Voy.  ci-dessus, 
à  la  page  40,  note  3. 

11.  —  XP  siècle. 

OBIIT  ABBAS  NVNIVS  ' 

Cloître  de  Silos,  côlé  du  nord.  —  I^'inscriplion  originale  disparut 
lors  de  la  démolition  de  l'ancienne  église.  On  en  grava  alors  une 
nouvelle-,  qui  occupe  à  peu  près  la  place  de  l'inscription  primitive  et 
derrière  laquelle  on  a  mis  les  ossements  de  l'abbé  Nuno  \. 

12.  — Année  1073. 

IN  HAC  CELLA  SVAV!  RESOLVTVS 

SOMNO  SANCTISSIMVS  DOMINICVS  ET  A 

CHRISTO  ET  MATRE  EiVS  PRIVS  VISITATVS 

TRIPLICIQVE  CORONA  INSIGNITVS 

AB  HAC  LVCE  IN  ETERNAM  FELI 

CITER  MIGRAVIT  AKNO    I  074  (/'-'y.   I073t 

Inscriplion  gravée    au-dessus  de  la  porte  de  la  Cnniara  sanla  ou 

1.  Sur  cet  abbé,  voy.  ci-dcssns.  p.  :î4-25  ;  2.  On  y  a  Piippriim';  le  mol  obiit. 

cf.  ("p.  266i,  la  note  extraite  du  manuscrit  3.  •■  Inscriptioncs  Ahhu.s  Siinhis  el  Ahbcis 

I  lt.!).;  (lu  IJriti^ii  .Musciim.  l'nrluimis  étant   in   utroipic!    latere    porl.p 


INSCRIPTIONS    TROUVÉES    A    SILOS  29o 

chambre  dans  laquelle  est  mort  saint  Dominique,  —  Nous  nous 
permettons  de  la  donner  à  cette  place,  quoique  elle  soit  bien  posté- 
rieure à  l'événement  qu'elle  relate.  C'est  la  simple  copie,  faite  au 
commencement  du  XVIT  siècle,  d'une  inscription  peu  ancienne 
sans  doute  et  dont  nous  ignorons  la  date.  Ruiz  la  mentionne  déjà 
en  16Io  dans  son  Histoire  manuscrite  (folio  34). 

13.  —  Année  1073. 

HAC  TVMBA  TEGITVR  DIVA  QVj  LVCE  BEATVR 
DICTVS  DOMINICVS  NOMINE  CONSPIClWS. 
ORBI  QVEM  SPECVLVM;'  CHRISTVS  CONCESIT  HONESTVM 
PROTEGAT  HIC  PLEBES  SIBI  FIDA  MENTE  FIDELES 

Cloître  de  Silos,  côté  du  nord,  sur  un  chapiteau  (jui  se  trouve 
vis-à-vis  de  la  tombe  primitive  du  saint.  Voy.  ci-après,  planche  X,  un 
fac-similé  de  cette  inscription.  — L'inscription  est  sans  doute  l'œuvre 
du  moine  Grimald.  qui  nous  la  laissée  plus  complète  dans  son 
manuscrit  de  la  vie  de  saint  Dominique  (XP  siècle).  La  voici  : 

•  llac  tiiniba  tepitiir  diva  qui  iiice  beatur 
Dictus  Doiniriiciis  nniiiinr  ci>ns|)iciiiis 
Orbi  qiiPiii  specnluiii  (;iiiistiis  coricessit  IkhicsIiiih, 
Extiorlando  bunos,  corripicndo  iii<ii(>.s. 

• 

■  Solstitiiim  mundii  diiiii  riat  bruiiialis  origo 
Siibirabiliir  iiiundn,  jnn^itiir  et  Doiiiino. 
l'rott.'ffat  hic  {dclx'S  sibi  (ida  niciito  (idt'ics, 
Niincqiie  tiicndo  suns  prtst  Irahat  ad  siipenis  »  2. 


|>4fr   (|uaiii    iiionarhi    a    i-lanstro  infcriori  Dniniiiiqur  cl  (|iii   n'est  pas  aiit<^ririir  au 

•d    ioferiorfiii  iogn-diebantiir    crrlesiani  ,  XIV'    xiiTle,     du    moins   dans    sa    partie 

ac  #i)btuM  prirumd<-in  •orporn.  rieinpe  ottsa,  Dupi'-rieure. 

quj»*  rep«><il«  «uni    in  parielc  novn    tran»  2.    Dans    X'crjçara.    p     .TiJ,    —    Tainayo 

ikjii    tHt*>  «rriplionem    oingularcni  »    Me-  Marli^rolni/iiim    llis/)/niictnii,  au    IK   aoùl 

mortir  SilenuM,  l.  I,  U>\.  12.'J  si-r**f.  ajoute  len  deux  vern  Huivants,  empruntés 

I.    I^«  mol»  entre    rr"<hpl«  se   lixaieni  à  nous  nn    Havf»n»  '|u<'l  mannscril,   el  (pii 

■iir    une  partie   du  rhapileau    aujourd'hui  sont  apocryphes  : 

hntéi .    Voy.  Ruiz,  fol.  34.  «?t  (Iimlro,  p.  'to  ,  ilicb-uc 

1^    Il     '                 i«  ie  voit  enrore  dnn<  un  "  Trau'ifcrhir  corpus  cuin  «pirilus  almus 

f«c-«i                      •■  au  «léch-  derni<-r  el  que  luii|/itnr  .muelicis  ••pirilibusque  piix  ■>. 
iiou«  avon*  entre  \e%   rnninx.    On  ver»  ne 

'i^            '    aussi    autour   du    ninutok-e    qui  ^nr  la  trausialion    i\r  saint   Mominique, 

k    tombe. lu    priiuitif   de    naïul  \><\v7  cj-ib-nsus,  p.  till. 


2% 


iiisioiiu:  i»i:  L  AiiitAYi;  di;  sii.ds 


14.  — Ann.'c  108G. 

HOCCLAVSTRVM  ET  ECCLESIASVNTCON 
SECRATAETDEDICATAARAYMVNDO  EPO 
RODENSECARDINALIQVEET  LEGATOALATERE 
PRO  SANCTISSIM  PVRBANOII  INHONOREM 
S  SEBASTIANIMETB  DOMINICIABB- 
LPOSTXIliANNOSSANCTIDOMINICITRANSITVS 
OB  INEPA  MCXIDIEXIIIK-IA] 
FACTA  ERAMCXXIVPRESENTIBVSINEA- 
BERNARDOARCHIEPOTOLETANOGOME 
CIO  BVRGENSIIOANNEEPOAQVENSIPETRO 
PALENTINODOMNISQVESIXTOETIOANNECARDI 
NALIBVSREGENTEHOCMONASTVENERAB  P-D- 
FORTVNIOABB- 

\E.£  nntiq.  monutn.  hii'nis  illustr.  inonasl.  I{.  P.  M.  F.  Priro 
(le  Linido  ahh.  (iiiiio  />.  Uiiô,  prid.  id.  oit.  (/..  ô.\ 

('loîlre  de  Silos,  côté  du  nord,  sur  une  grande  cl  belle  pierre 
encastrée  dans  le  mur.  —  Comme  on  le  voit  par  les  mots  entre  crociiets 
([ui  raccom|)agnent,  cette  inscrij)lion  est  la  copie  d'une  autre 
beaucoup  plus  ancienne.  On  ne  saurait  en  douter,  car  cette  dernière 
resta  longtemps  aux  archives  de  Silos,  d'où  elle  disparut  pendant  un 
incendie'.  Une  chose  est  non  moins  certaine  :  c'est  (jue  ladite 
inscription,  telle  que  nous  la  publions,  porte  avec  elle  des  preuves 
non  équivoques  de  fausseté  et  ne  remonte  certainement  pas  à  une 
bien  haute  antiquité"'. 


1.  Arcli.  de  Silos,  ms.   IKi,  UA.  i;i. 

2.  Sans  nous  arrêter  au  style  épigraphi- 
f|uc,  qui  rst  piti)yal)lc.  uotuiis  ([u'cn  l(l«(i 
le  pape  était  \iclnr  11!  et  non  Irhaiii  II  : 
(ju  a  (•("Itc  nirnic  ilalt-  les  évi''(|ti('s  Jean  cl 
Pii-rrc  sont  parfaitmicnl  imnnnus  à  Aix 
et  à  Palcucia,  cti-.  En  nntrc,  la  consécra- 
tion (le  l'église  de  Silos  eut  lieu  en  1088 
et  non  pas  en  108().  Vny.  ci-dc-isus,  p. 
63'i.  —  Tout  porte  doue  à  croire  (|iic 
l'inscription  prunitive  était  beaucoup  moins 
ancienne  (pie  ne  le  pensaient  les  nmines 
lie  Silos  au  XVII''  siècle.  —  Ouon  nous 
permette   à    c<ltc    occasion    un     souvenir 


personnel.  Il  nous  prit  nu  jour  fantai- 
sie de  graver  à  l'aide  d'un  couteau  le  mot 
AM.ELiiA  en  caractères  hél)reux,  avec  ac- 
couipagneiiient  de  points-voyelles,  sur  la 
grande  croix  de  pierre  (pii  se  trouve  dans 
la  liui'rld  de  l'.ihhaye  de  Silos.  Quelle  ne 
fui  pas  notre  stupéfaction  deulendre  deux 
ans  plus  tard  un  grave  personnage,  que 
sa  siltiation  aurait  dû  rendre  plus  circons- 
pect, ^;e  baser  sur  celte  vieille  inscriplion 
l'humidité  de  deux  hivers  l'avait  recou- 
verte dune  fine  mousse  prise  p  )nr  vanter 
la  culture  des  études  hébraïcpies  à  Silos 
dans  les  siècles  passés! 


INSCRIPTIONS    THOUVÉES    A    SILOS  21)7 

15.  —  Année  1100. 

HEC  EST  DOMVS  !  DNI  ;  IN  HONOREM  SCI  :  FRVCTI  :  C. 
EDIFICATA  AB  ABBATE    FORTVNIO  ■  EX  SCI  ':  SEBASTIANI  '. 
EXILIENSI     REGENTE  ET  HOC  CENOBIO  DOMINANTE 
ET  AB  ARCHIEPISCOPO  BERNARDVS  :  DIECESIS  TOLE 
TANE  i  DEDICATA  SVB  ERA  •  TACA  XXXVlll  • 
ET  AD    '"■    DOMNO  MICHAEL  EST  FABRICATA 

Prieuré  de  San  Frntos,  à  gauche  do  la  porte  latérale  de  l'église  '.  — 
Celte  niagnitique  inscription  est  aujourd'hui  assez  détériorée.  Nous 
en  donnons  un  fac-similé  fait  au  siècle  dernier  et  dont  nous  avons 
vi'rilié  la  fidélité  en  le  confrontant  avec  l'original.  Voy.  ci-dessous. 
planche  X.  L'original  mesure  0"'90  de  largeur  sur  O^SO  de  hauteur. 

16.  —  Peu  après  l'année  1 100. 

ABBAS  FORTVNIVS 

Cloilre  de  Silos,  côté  du  nord.  Voy.  ci-dessus,  n°  11,  note  3.  —  Sur 
cel  abbé,  voyez  ci-dessus,  p.  71  et  suivantes  ■. 

17.  —  Année  1 1  ï'.i. 

O     ABBAS  ; 

lO-K  S     III   . 

K  LS    :    MAY 

E  R  A  :  M  i  C  : 

LXXXI  : 

{O/jit/  ithlnis  lnliiiiiiir\,  III  l.tilendiis  iiinn,  rrii  MC  L\\\  I  .  — 
Inscription  de  0*20  sur  ()"'2.'),  (jui  se  trouve  sur   une  [liciic  du   iiiiir. 


I.  Voy.  cî-d<'«!«iM,  à  lit  p.'ig<-  HH.  —  Cille  suni  df  Historins   fnfiuloxtis,    lilt.    XIV,    c. 

iD««'ripti»n  n  ^U^  publit'c  à  divprHp.i  n-pri-  K     a    iiii<i    «n    doiilf    ranllieiiticili'r    de    i-c 

»«•»,  rnaif  Imiji'iirt  ,»v«t  (|iic|({iich   ••rreiir».  doniiiM-iil.  «iii'ij    ••ut   Ir   iiiallit-nr    dr    r<'ii- 

Cf,    \>-\fi,  f  orontca,    t.    VI,    321,  ad  aiiti.  <i.iilrrr    dans    Vllisluria    dr    Toli'tlo      lilt. 

1016;  Gouzntrz  Daviln.  Teatro  ecUniiuiticu  .XVII,    r.    12     Ac    l<o:iiiiii    (l<-   l.i    lli^iirra. 

de  ItiM  î'iletiaM  dit  lii%  dm  l'itntilliin.  I.  I,  p.  ctitniiri'-    di-!(    rniiiiiirnt.iirri    cxlravapaiils 

■'i2l  ;  Colinenarci,   Uhloria  de  Sri/ocia,    p.  de    <-<•    tr<ip    rmiieiix     faiiïiHairc.    AiiIkiijii 

lOi  :   PU-rez,  Etfuinii  t/igr.    I.    VIII,  p.  '.U  ;  nViil  piii«  en  c.v  dniilr  xi!  avait  pu  voir  If 

^tvi,  Item'tfirariiin  hiêlurica  drl  rrrdndrrii  tiioiiiiiiii-nl  original. 

vohr  d'  laa   monrdnM   de    Kuriqiie   III,   p.  -'.  Hrlcvnn*  i<"i,  a  Inirn  vrairH  d.ilcs,  Iroin 

%fift;    Ma*dpii.    Ili»ti>ria   rrilirti,    I,    IX,  |).  iiiil<-it   ri/'rrolu^^iipir»,   i-rrili"*  Hiir    un    inn- 

l'3  :  Arirt  Sanrinrum,  I.  XI  dn  moi*  dDi--  nnorrit  ropii*  à  Siloi  i-n  l<)7J    Hdd.  milion. 

tnhr^.  col.  ti'.n  .  —   Ni<-ola<   .\iilofiio    l'en-  dr  l'nrin.   nouv.  n<'|     lai.   Jlii't    l'I    qui    m- 


298 


HlSTOIHl':    Dli    L  ABBAVK    DE    SILOS 


en  partie  masqué  par  l'escalier  qui  conduit  de  la  chapelle  de  Saint- 
Doniini(}U(^  au  cloître  supérieur,  au  ccMé  gauche  d'une  porte 
aujourd'hui  murée.  —  Sur  l'abbé  Jean,  voyez  plus  haut,  p.  79. 


18.  —  Année  HGo. 


BENEDICTV^ 
MICAEL^ET 
MARTINVS 
HANC  O^AM  F 
ERA  M 
ce  III 


[linicdii  liis^  Micdfl  ri  Miirliiiiis  hnnc  opridiii  fecerunl,  rra  MCCIII, 
année  1165). 

Kglise  de  San  Millau  de  Lara,  sur  un  des  piliers  de  sa  belle  tour 
romane,  vis-à-vis  de  renfoncement  appelé  rt/fvn  de  San  Millau.  Voy. 
la  note  <jui  accompagne  la  charte  du  o  décembre  1219,  dans  le  Recueil 
(les  chartes  rie  Silos  (p.  148,  note  1). 


l!l.  —  Vers  1186. 


obiit;  pascasivs 

ABBAS  ; 


Cloître  de  Silos.  Inscription  cachée  aujourd'hui  par  l'antitiue 
statue  surnommée  Nnestra  Srhora  dr  Marzo.  Nous  la  reprodiiisons 
d'apr.'s  u:i  fac-similé  pris  au  XVIIl*'  siècle.  l^lUe  est  mentionnée  aussi 
\rdv  lus  Me/nori.e  Silenses  [l.  \,  fol.  12t).  Sur  l'abbé  Pascasius,  voy. 
ci-dessus,  p.  80  et  suivantes. 


rapportent  vraiseniblablciucDt  à  des  moi-       pnhlicos  dans  ses  Mélan<ies  de  l'aléo(jru- 
ues   de  cette    abbaye  :    oriit   mautims    vu       phie    p.  104  ,  mais   en  prenant   le  sigle  X 


inus  iii.ii  EHA  MCXI.    année  de  .!.-(',.  1102  . 

—  KAI.ENDIS  MAII  OBIIT  DOMIMCIS  EHA  .MCXLVI 

année  1I08\  Ces  denx  premières  notes 
en  écriture  wisiErnttiiqtie  se  trouvent  au 
'oHo   o8.i  dn  manuscrit.    M.   Delisle    les    a 


(avec  un  crochet  à  \\  branche  supérieure 
(le  (Ir(iite)fiui  vaut  XL  pour  im  simple  X. 
La  troisième  inscription  se  lit  au  folio  :2:2  : 
KRA  MC.LVII,  oitliitj  B.  kai.km).  aimui.. 
^1""  avril  de  Tannée  III'J  . 


INSCRIPTIONS    TUOIVÉES    .\    SILOS  299 

20.  -  XIP  siècle. 

MVNIO  SARCOPHAGO  SANCl  GENEROSA  PROPAGO 
HOC  lACET  HVMATVS  MILES  PROBITATE  PROBATVS 
MORTE  FINOIOSA  GEMMA  VALDE  LACHRIM05A 
SVB  CVIVS  VITA  FVIT  OMNI  LAVDE  POLITA 
LARGVS  AMANS  ALACER  PRVDENS  PIVS  IMPIGER  ACER 
AVDAX  NEC  TIMIDVS  FVIT  HIC  PERCVNCTAQVE  FIDVS 
VTPOTE  PROMISIT  HIC  VIVENS  IN  NECE  ViSIT 
HIERVSALEM  SACRVM  PATRIARCHA  TESTE  SEPVLCHRVM' 

Celte  inscription  et  les  trois  suivantes  ont  été  co[)i6es  au  XVI'' siècle 
sur  les  tombeaux  primitifs  de  la  famille  des  Finojosas  ou  Hinojosas 
par  le  P.  Ruiz  '  et  reproduites  ensuite  sur  le  mur  mitoyen  du  cloître 
et  de  l'église  \  où  on  les  voit  encore.  Derrière  les  inscriptions  actuelles 
se  trouvent  les  ossements  des  quatre  personnages  mentionnés. 

L'épitaplie  (|ue  nous  venons  de  transcrire  est  celle  d'un  vaillant 
chevalier,  dont  l'histoire  semble  empruntée  à  quelque  chanson  de 
gestes.  Nous  ne  reproduirons  pas  ici  ce  récit  (jiii  touche  de  très  près 
à  la  légende.  Il  se  trouvait  résumé  dans  une  longue  inscription 
placée  au  XVI*  siècle  sous  les  cloîtres  de  Silos  et  que  le  savant 
Prudencio  de  Sandoval  a  imprimée  tout  au  long  dans  son  llisloria 
ilfi  los  rinco  reijfs  (édit.  de  1792,  t.  I,  p.  '\'1^)-XV.\) .  Yepes  parle  aussi 
de  ce  preux  avec  beaucoup  de  détails  J^onUiira,  I.  I\  ,  p.  '181),  de 
même  que  (>astro  p.  .'{! 2-3 ! ti) .  —  Sur  l'illiislie  famille  des  Ilinojosas 
on  peut  consulter  Manri(jue.  .\inuilcs  Cistcrt imsrs^  t.  H,  p.  ;{|(). 

24. 

HIC  lACET  MARIA  PALACIN 

VXOR  MVNIONIS  SANCII 

DE  FINOIOSA 

Voy.  l'inscription  n"  20. 

I.   (;clt<;  iliTriiiTe  phrn*)-    »<■  ra|i|i)irl<'  a  inait  c-ch  liiiiilir.'iiix  et  <|iii  se  Immiiit  mth 

un  vont  r|uc  Miinio  Av.iit  fuit  ik-  vi<iilcr  \i-  riin^lc  riiiril-cfl  du  piilin  mi   pit'iui    runiiô 

Mint    x^piilrlir'-.  Ay.iril   àUt  {»<•  daii»  une  par   I<-h    rlollrpu.    (>n    voit    crirurc   à    rrl 

rcncoulrc  nvtr  le»   Mann'»,   av/iiil  «l'avoir  i-iidroil.    (iu-dcH><ii>(    doi«    nrradcf*  runiaiicM 

pu    arouiphr     «a    \tt"\iu%*v .     \t\    U-gcridt-  du    i-jollri',    unn    (i^i\e    iiidi(|uaril    i|uc    la 

raronle  (|u'ii  nurnit.  uprèn  an  mort,  vUUé  sutiU:  de  <-c  «aiiclunirc  vcuail  n'y  n|t|iuy«*r. 

Jt'rukAJt'in  «nu*  unr  fnriiic  rorporctlr,  fîtToiinMo  d<-  Ni-liredA  parlr  i\i\\\<<  Ka  iiidico 

î.  Hu'oire  iiiiinuàtritr,  fol.  11-1'.\.  liiadUHirilr   de    celte    •'  ('a|Mll.l    i|e    llovedii 

3,  Oci  cul    lieu    li>r«i|iri>n  «l/'iiiolil,    au  eiui    i|uatr>>    Hepulero»    aiilii|uiMiiiuioii    ron 

XVII'  «i^rip.  la  p'-tilc  i-Im|>«IIi'  <|ui  rciifer-  «u»  Iclrcro»  <>, 


.'JOO  iMSToiiîi-;  [)i:  i.'aiuiwi:  dk  silos 

22. 

HIC  lACET 

DOMINICVS  MVNIONIS 

FILIVS    SANCTI    DOMINICI 

D'après  une  tradition  rajjportt'^c  par  Castro  (p.  315),  ce  Domingo 
Muiioz  aurait  été  tenu  sur  les  fonts  baptismaux  par  saint  Dominicjuc 
de  Silos.  Le  fait  n'est  pas  possible,  si  ce  personnage  et  son  frère  Fer- 
nando sont,  comme  on  le  croit,  les  fils  du  «  MunioSancii  »  mentionné 
ci-dessus,  lequel  serait  mort  dans  les  premières  années  du  Xlll" 
siècle.  Voy.  Manricjue,  Séries  abbatii m  llorlrnsiidii,  \).  17. 

23. 

HIC  lACET 
FERRANDVS  MVNIONIS 

Voy.  l'inscription  n"  20.  ^ 

2i. 

A  VIRIDARIO  CLAVSTRI  HVC  TRANSLATA  OSSA 

IVIVNIONIS  SANCII  FINOXOSA  QVI 

VTPOTE  PR0IV1ISIT  HIC  VIVENS  IN  NECE  VISIT 

IERVSALEIV1  SACRVM    PATRIARCHA   TESTE   SEPVLCRVM 

NECNON   IV1ARIE   PALACIN   VXORIS   EIVSDEM 

AC  FERRANDI  FILII   DOMINICIQVE  FILII  SDOMINICI 

ATQVE  MICHAELIS  (VIVNOZ  DE  FINOXOSA  EX  AN 

TIQVO   MAVSEOLO  EORVMDEM 

(lloître  de  Silos.  Inscription  composée  lors  de  la  translation  des 
<jualre  personnages  ci-dessus  au  lieu  (ju'ils  occupent  anjourd'liui.  — 
Sur  le  Micliacl  Miinoz  dont  il  est  ici  (juestion,  voyez  Mani'iqne,  .SVv/V'.v 
nhbitliiin  llorirnsiiiiii,  j).  1()-J7.  et  l'onz,  V'uKje  <lr  Esjxinn,  t.  XIII, 
p.  ()7. 

2:;.  —  Année  I20:;. 

ID'  ;  OCTOBRIS  ■  O     lOHS  \  PRESBI 
TER  :•  M"  :  DESPINOSA  :  ERA  i  M  :  CC  ': 
XLIII  .  ANIVERSARIVM  .■  FIAT  ;  PRO  i  EO  !  IN 

ALBis  ; 

(giflions  uclubris  obiil  lu/iduncs  prcsbilrr  iinnKic/iui  d  Espinosa,  etc.) 


INSCRIPTIONS    IlinlVKKS    A    SILOS  .'{()l 

—  Il  est  question  d'un  lohaniïes  prpsbi/fe)\  moine  de  Silos  dans  la 
charte  du  28  juin  1173  RocueiL  p.  lOP.  —  Sur  les  sépultures  dans  le 
cloître  au  XIII''  siècle,  voir  la  charte  du  9  janvier  1294  [Ibid.,  p.  293- 
29oj.  Un  document  du  2o  mai  1295  [Ib'nl..  p.  296)  nous  apprend  qu'on 
enterrait  aussi  dans  l'église  abbatiale  à  celte  époque. 
Cloître  de  Silos,  côté  du  sud,  pierre  de  0"'4()  sur  0"'32. 

26. —  Vers  120"). 

O  ;  NICHOLAVS  ;  ET  ;  BERENGARIVS  ; 
M'  ;   sjiS  MARIA  :  MONACA  ^  PRIOR 
M'  :  DE  BVRGIS 

Au  bas  de  la  pierre  >ur  laquelle  est  gravée  l'inscription  précédente. 

27.  —  Année  1226. 

KALENDIS  ■  AGVSTI  \  0  .' 
P"  .-  PRESBITER     M'  i 
DE  ;  TALAMANCA  :' 
ERA  ;  MCC 

Lxiiii  ;  ET  •  PRIOR  : 
D'  ;  DE  ;  BVRGIS  ;  ' 

Cloître  de  Silos,  côté  du  sud,  |»ieir('  de  l)"'20  sur  0"'30. 

28.  —  Année  1218. 

ERA  ;  M  ;  ce  •  Lxxx  •  VI  ; 

X  :  K  i    OCTOBRIS     OBIIT     LEO  :  ET 
VXOR  ':  EIVS     MGA      :  ANNIVERSARI VM 
FIAT     m  PRO     EIS 

(>lollre  de  Silos,  c<Ué  de  l'ouesl,  pierre  de  (r"'i6  sur  0'"2(l. 


1.  Ce  prieur  I).  I>iilncu«'  el  le  moine  on  Itoinint/a  Voy.  !<•«  numéros  37  et  ('.7  . 
P,  P«-lrii«  Bout  aari*  «loule  le»  m^meit  (|ui  In  nrte  <lc  12IH  noni«  fail  counnllre  ii- 
figwnt  plii«ienr«  rlorunu-nlii  de  ri-Ut-  l'-pu-  nom  «l'un  laïc  .le  Silon  upprlr  lUini/iiiliis 
«pie.  Voy.  le  Un  uni  de»  chnrlr,  ,lf  Silim,  on  le  petit  l)oiiiin^<>  Herin-il,  p.  I.IM  ;  cf. 
p.  113,  llî».  I.T»,  161,  elr  llndex  (In  mt''Mic  volume, aux  mol»  Mi.xio, 

2.  Men^i.   Mingn,    nbn  «•■  'l«;   liumeinja  Mii^ui  r/  . 


'M)i 


liisioiHi:  iiK  I.  AiiiiWi^  Dr,  sir.os 


29.  —  Année  I25r>. 

GRAVISSIMIS  PR>ESSVS  DIFFICVL 
TATIBVS  ILLDEPHONSVS  X  HISPANIA 
RVM  REX  ET  AB  EISDEM  PR/ESIDIO 
BEATI  DOMINICI  LIBERATVS  EIDEM 
GRATIAS  ACTVRVS  AC  PRO  RELIQVIS 
EXORATV.^VS  HOC  LOCO  INTEGRAM 
NOCTEM  PERVIGILEM  DVXIT 

(lloître  supérienr  de  Silos.  Inscription  de  0"'60  sur  0'"35,  près  do 
la  pelito  fenêtre,  anjourd'hui  murée,  qui  permettait  de  voir  de  cet 
endroit  le  tombeau  de  saint  D()niini([ue  avant  sa  translation  en  1733. 
Elle  est  bien  postérieure  au  fait  qu'elle  signale  et  telle  qu'elle  est 
maintenant  ne  remonte  pas  au  delà  du  XVI''  siècle.  Nebreda  [Notice 
mamiscrite:)  la  cite  déjà  en  1572.  Sur  l'événement  qu'elle  rapelle, 
voy.  ci-dessus,  p.  101-102. 

30.  —  Année  1256. 

OB.  ;  CONSTANCIA  \ 
RECLVSA  :  ET  :  MONACA  \ 

ERA  :  M  ;  ce  i  Lxxxx  •  lin  ; 

D'après  le  fac-similé,  pris  au  siècle  dernier,  de  l'inscription  placée 
sur  le  tombeau  de  dona  (lonstancia  dans  l'ancienne  église  abbatiale 
de  Silos  '.  Aujourd'liui  aux  Arcliivcs  de  Silos. 

31. —Année  1257. 

GVILLELMVM  \  CANVM  :  TEGIT!  ISTE  i  LAPIS 
TOLOSANVM  fH- 

QVEM  ;  LAPIS  :  iste;  tegit  ;  cvrsvm  ;  féliciter  ;  egit  tH- 

SANCTA  i  SIBI  ;  DETVR  ■  REQVIES  \  CELOQVE  ;  LOCETVR  rlf 

ERA     MCCLXXXXVrlf  V 

IDVS  ;  IVNII     OBIIT 

REQVIES  ;  AMEN- 


1.  <i  Dofia  Costanza  (iciipabii  en  la  iglesia 
autigua  un  scpulcio  clevado  y  bien  distin- 
guido  con  este  epitaCio  ;  "()l)iil  Cnnstaiicia 
reclusa  et  uionara,  ora  iiiillesima  diiceii- 
tesima  sexagesinia  1.  nonagesima  fiuarta» 
[Arch.  de  Silos,  ins.  116,  p.  \2\  —  Le 
catalogue  manuscrit  A  (de  l'i'li^  dit  à  son 
tour  fol.  42)  :  «  Ksla  sefiora  esta  enterraila 
enciiua  de  la  pila  del  baptisnio,  en  una 
sepultura  que  e?lii  alfa,  pegada  à  la  pared, 
juiito    à  la    sepulhiia    de   Juan    l'erez    de 


IJarbadillo  ».  Ce  toml)eau  el  son  épitaphe 
sont  encore  à  la  même  place,  mais  sous 
le  pavé  de  la  nouvelle  église,  vers  le  point 
qui  ciirresixind  à  i'iiisci'iplion  luodcnie  du 
cloître  inférieur  :  obut  constancia  «eclusa. 

Sur  cette  pieuse  dame,  on  peut  voir  les 
notes  qui  accompagnent  la  charte  de  saint 
Ferdinand,  roi  de  Caslillc,  datée  du  2.j  août 
1218   Recueil,  p.  Wi). 

1.  Ces  deux  derniers  mots  onl  disparu 
avec  la  partie  inférieure  de  la  pierre  ;  mais 


INSCBIPTIO.NS     IKniVKKS    \    SILOS  303 

Cloître  de  Silos,  côté  ouest,  pierre  de  O^iS  sur  0'"40. 

32.  —Année  1280. 

HIC  :  lACET  :  EGREGIVS  :  ABBAS  :  RO 

DERIC  :  QVI  :  FVIT  :  IN  :  ISTO  :  MONASTE 

RIO  :  XXXIIII  :  ANNIS  :  ET  :  ABRENVNCIA 

VIT  :  ABBACIE  :  Mil  :  NONAS  :  APRILLIS 

ERA     MCCC  :  Xllll  :  MIGRAVIT  :  AB  :  HOC 

SECVLO  :  IN  :  SENECTVTE  :  BONA  :  XIII 

KALLENDAS  :  OCTOBRE  («c'  :  ERA  :  M  :  CCC  :  XVIII 

Inscription  du  tombeau  de  Tabbé  Rodrigue  de  (luzman,  aujour- 
d'hui dans  la  chapelle  des  reliques  à  Silos.  La  pierre  sur  laquelle  elle 
est  gravée  se  trouve  sur  le  devant  du  tombeau  el  mesure  0'"70  sur 
O^oO.  Sur  l'abbé  Hodriguo,  voy.  ci-dessus,  p.  98-105,  particulièrement 
p.  103,  note  4. 

33.  —  Année  1282. 

HIC  :  lACET   :   FAML   :  DE!  :  ABBAS  :  SANCI'  :  OBIIT 
Xllll  :  KLS  :  IVLII  :  ERA  :  MILLESIMA  :  CCC   XX  : 

Cloître. de  Silos,  côté  du  nord,  sur  la  pierre  qui  couvrait  le  tombeau 
de  D.  Sanche  Perez  de  Cuzman,  dont  il  a  été  longuement  question 
ci-dessus,  pag.  iO.j  et  suivantes.  Celte  inscription  est  sur  une  seule 
ligne  et  mesure  1°'90  de  longueur. 

3i.  -  Année  1283. 

OBIIT  :  FAMVL'  :  DEl   :   SEVASTIAN'  [ 
ABBAS  :    ERA  :  M  :  CCC  :  XXI: 

Cloître  de  Silos,  côté  du  nord.  Fragment  (de  0'"0:;  sMrO'"l2  du 
tombeau  de  l'abbé  D.  Sébastian  de  Madiigal.  Voy.  ci-dessus,  p.  t08. 

35.  —  Ann.W-  \2'.)H. 

VENERABILIS  :  ABBAS  :  IHNS 

OBIT  :  XVI      KLS  :  MARCl  : 

E  :  M  :  CCCXXXVI  : 

FVIT    MONESTERIVM    SINE    ABBATE 

POST     MORTEM  :  IPSIVS  : 

ANNIS  :  TRIBVS  :  MENSIB    :  IIIIOR 

!<•    P.  Snri,  dont    \t!    nom    rtl   revi-nii    «i       cm-oro  en   \1M  et   noiiii    ni   n    lainMi'    un 
■ouvrni    40III    noire    plunu'.     |Mit    tcx   lin'        fnrxiinilé    Arc/i.  de  Si  ton,  liaxMt-  117. 


'M)ï  HisToiiii;   i)K   i/mhîavi;   m;  silos 

Cloître  de  Silos,  cùtc  du  nord.  Epitaphc  do  Tabbé  1).  Jean  III,  sur 
une  (''(roile  bande  de  pierr(>  (jui  mesure  r"9o  de  long.  Celte  pierre 
a  été  encastrée  à  l'envers  dans  le  mur,  ce  qui  ajouté  à  la  forme  bi/arre 
des  lettres  en  rend  la  lecture  assez  difficile.  Voyez  ci-dessus,  p.  108.  — 
Au-dessus  de  cette  inscription  se  trouve  la  suivante,  qui  se  rapporte 
an  mémo  prélat  et  qui  est  aussi  un  frajimenf  de  son  tombeau  : 

3G.  —  Année  1298. 

NOBILIS  :  ET  :  PALLAS  :  IHNS 
ABBAS  : 

C'est-à-dire  «  ci-i^il  le  noble  et  savant  abbé  Jean  »,  ou  comme 
traduit  le  V.  Ruiz  [Histoire  nmnuscritr,  fol.  107)  :  c  El  abad  Juan  fue 
noble  y  valeroso  ».  Voy.  ci-dessus,  p.  tlt.  —  Cette  inscription  élait 
placée  primitivement  derrière  la  tête  du  défunt,  à  l'extérieur  du 
sarcophage.  Elle  mesure  0"'40  sur  0"'lo. 

37.  —XII-'-X  III'  siècle. 

O  '  :  VITALIS  ;  PALOMERO  '.  ET  :  VXOR  ! 
EIVS  ;  MGA  -  :  FIAT  .•  ANNiVERSARIVM  !  PRO  i  EIS  ! 

Cloître  de  Silos,  côté  ouest,  pierre  de  0"'40.sur  0'"20. 

38.  — XII'-XIII- siècle. 

O  ;  EGIDIVS  ;  DE  :  LA  \  CAL  ! 

Cloître  de  Silos,  côté  ouest,  pierre  de  0™35  sur  0"oO. 
Il  est  question  dans  un  acte  de  1218  [lîfcneil^  p.  138)  d'un  laïc  de 
Silos  appelé  «  domnus  Alvarus  de  Calle  ». 

39.  —  X II-- X IIP  siècle. 

O  :  lOHS  i  DE  : 

CARACO  :  M'  i 
ANIVERSARIV    i 

(Ohiit  lolmnnes  dp  Carnzo  monnchus.  Annirersarium.) 
Cloître  de  Silos,  côté  ouest,  pierre  de  0™30  sur  0"'27. 

1.  C'est-à-dire  :  obiit.  —  i.  Lire:  Memîa.  Voy.  les  n"»  28  et  67. 


Inscriptions  rudivÉHs  a  sil«is  3(K) 


40.  —  XII-XIIP  siècle. 

O  -.  P'  ;  CAPEL 
LANVS  i  PET"   ; 


[Oblit  Pf'fnfs  cape/ la  nus.  Petrus  c.) 

r.loitre  de  Silos,  côté  ouest,  pierre  de  O'°20  sur  0'"25. 

41.  —  XII'^-XIII'^  siècle. 

O  ;  M"  :  DE  ! 
SORIA  :  ET 
M     ;    P  E  D  R 
ERA  G 


\<)biil  M'irtinits  '^h  (h  Soria  et  Maitinns  ?    Pcdrn'a.) 
(iloitre  de  Silos,  côté  ouest,  pierre  de  O""!  l  sur  0™22. 

i2.  —  XII-XIH- siècle. 

O  ;  MICHAEL  ■  DE 
QVINTANAR  \  ET  ':  M'  :"  DE 

PALAcio  ; 

Ohiil  .Mi(  luu'l  fh:  (Jiiiiiltiiitir  ri  Mtirlijiiis    ?y  de  P(il(u:i().) 
(^ioilre  de  Silos,  côté  ouest,  pierre  tle  0"42  sur  0'°2.'). 

43.  —  Xll-Mir  h.mI... 

O  •  MAGISTER      ROBERT       ET     VXOR     El    :  CECILIA  \ 

(thiil  innifislir  linhoiliis  ri  mur  mis  Cri  t/ia.) 

Clollre  dr  Silos,  cote  ouest,  au-dessous  du  bas-rclicl  (|iii  rcprt'sciilc 
ranrioriciatiori  de  .Notre-Darue,  pierre  de  0'".*).*)  sur  0 '08. 

4i.  —  XII  -Xiir  siècle. 

O     lOHS     CAPELLAN        ET  !  ADAM     M'  i 

(Ohiit  hitiniines  laprllnini''  ri  .\ilinii  nnnuii  Ims.) 
(llollre  de    Silos,  «ôlr    nord,  »oU!«  les  arradrs  rouiancs,  picrir  (!<• 
0"40  Hur  ()™0.n. 


30t)  IIISTOIUE    DK    l/AliltAVE    DE    SiLOS 

4:;.  —  Xir-Xlll"  sic'cle. 

O  :  MAGISTER  :  FERNIN'  ■  M'  ! 

[Obiil  niagister  Ferniniis  )nonachus.] 

Cloître  de  Silos,  côté  nord,  pierre  de  0"'25  sur  0'"04. 

4G.  —  Xir-Xlll- siècle. 

O  ;  MR  :  DE    SILOS  ;  et  ;  prior  :  alfons"  ;  m*  ; 

[Obiil  .\far/iniis  (?)  fff  Si/os,  r/  /i/ior  Al/onstts  monnchus.) 
Cloilre  de  Silos,  côté  nord,  pierre  de  0"'40  sur  0"'0l. 

47. —  Xir-Xlll'  siècle. 

O  :    lOHS  :  MARTINI  ;  ET  ;  D'  •.  BENEDICTI  .■  M'  ! 

[Obiif  lo/i(m/irs  Martini  et  Dominiras  Benrdic/i  inonachus.) 
Cloître  de  Silos,  côté  nord,  pierre  de  O'"o0  sur  0"'0o. 

48.  —  Xlf-XIll-^  siècle. 

O  :  D'  :  DALCAÇAR  \  ET  .'  D' .  PEDRERA  :  ET  i  MAGISTER  :  D' i  ET! 
MR'  i  REDONDO  i 

[Olnit  Dominictis  de  Alcazar,   et  Dominicits  Podrora^  et  moffixter 
Donrininis,  et  Martimts  Bcdondo.) 

Cloître  de  Silos,  côté  nord_,  pierre  de  (Y"V)"^  sur  0™10. 

49.  —  XIP-XIIP  siècle. 

M' 

O  :  PRIOR  ;  viNCENcivs  ;  ET  ;  d'  ;  et  poncivs  ;  et  ; 

P':  GVNDISALVI  iET  :  lOHS  \  MATHEI  :  INFANS  \ 

[ObUl  prior    Vin<entiif<  ',    d    honiinictis,   et    l^untiits^    et    Pet  rit  s 
Gundisulci^  et  lulitauirs  Mtitltci  i/ifa/is.) 

Cloître  de  Silos,  coté  nord,  pierre  de  0™5r)  sur  0"'I0. 

50.  —  Xir-XlIP  siècle. 

M' 

OBiiT  ;  STEPHS  ;  c  ; 

{Obiit  Stephanns  conversus^  ?) 

1.  Voy.  la  charte  fin  28  juin  \\T>  et  celle  du  1"  mai  1221  {Recueil,  p.   100  et  161). 


iNsiitinioNs  riiui  vKEs  a  silos  30T 

Cloilre  de  Silos,  sur  le  mur  de  lest,  près  de  la  statue  de  .V'"  N*""  de 
Marzo,  pierre  de  O^iO  sur  0'"20. 

51.  _  XIP-XIIP  siècle. 

M' 

O  ;  MARTINVS  ■  FRIVZ  '.  ET  \  MELENDVS 

(Obiit  Aîar/imi\  Friuz  '  ft  Melendux.) 

Cloître  de  Silos,  côté  est,  pierre  de  O'"o2  sur  0"'23. 

o2.  —  XIP-XIIP  siècle. 

M' 

O  :?      GAGON  ;  ET  .  P'  SCRIBA  ! 

ET  ;•  ALVARVS  '.  RODERICVS  .  O  i 

Ohiit  Pf'/rns  Gfiffon,  r/  Pctnis  scriba,  et  Alvarus  Rodfriciis  obiit...) 
Cloître  de  Silos,  côte  est,  pierre  de  O^iO  sur  0"'20. 

53.  —  XIP-X IIP  siècle. 

OBIir  ;  MARTINVS     GVNDISALVI  :  S    MARIE  .  M' 

[Obiit  Marti  nus  Gutulisahi  Sancte  Marie  inonar/iiis-.) 
Cl*>ître  de  Silos,  c(M«''  est,  pierre  de  0'"9.-)  sur  O""!". 

oi.  -  \ir-.\lIP  siècle.  • 

sïET:  michael;  m'  :  fiât  ;  anniversarivm  ;  bis; 

IN     ANNO    PRO.  E0  '. 
KDE  :  STA  ;  MARIA  ': 

(...  Et  Mirhael  inonaehas.  I'i//f  fiiiinrrrsariiiin  bis  m  an  no  prit  eo 

dp  Sonrta  .Varia.) 

(Moilre  de  Silos,  côté  est.  pierre  liriséc  de  ()"'70  sur  0"'2(). 

55.  -  .\IP-.\IIP  siècle. 

O  ;  VINCENCIVS     PRIOR     M'     ET     M'  :    PR  ■ 
ET     D      DE       SALAS 

[ffbiit    Vini enlias    juKtr,    ninnarlnis  f?),    Mo/  /nuis   prr\f/itrr  (?),    et 
hiniiiniriis  (?)  de  Salas,  i 


1.  Ce  nom,  ilune  phyrii<iiioiiii«-   un    |m'ii       farilniii-til.   Pi'ult''lrc  rurlixlt!  a-(-il  vntilii 
ci)>U(|iie,    tti   D«-li<>mprit   grnsf-    el   •«•  lit       (•cùrv  h'ernunilti. 


'M)S  IIISTOIRE    DE    l'aBUAYE    OE    SILOS 

Cloîlre  de  Silos,  côté  est,  pierre  de  0'"40  sur  0'"23. 

56.  —  XIP-XIIP  siècle. 

O  i  PRIOR  M'  ;  DE  ;  STA  \  MARIA  :  ET  ':  STEPHANVS  .'  QVIN 
TANA  :  ET  •.  D'  ":  DARAVZO 

[Ohiil  Prioi'  Martinus  do  S(ni//i  Maria,  cl  S/ejj/ianiis  Qn'mtand,  cl 
Dominiciis  de  Arauzo.) 
Cloître  de  Silos,  côté  est,  pierre  de  O^oO  sur  0"'2o. 

57.  —  Xir-XIIP  siècle. 

O  \  MICHAEL  ;  ET  ;  P'  ;  DARAVZO  ! 
ET  ■  GARCIAS  :  DE  :  CASTRO  ;  ET  ':  P   \  GE  \  PRIOR 

{Obiit  Mic/iacl^  cl  l^clms  de  Aidiizu,  cl  Garsias  de  Caslru,  cl  Peints 
Garnie  prior.) 
Cloître  de  Silos,  côté  est,  pierre  de  ()'"()0  sur0'"25. 

58. —  XINXIIP  siècle. 

O  ;  D'  ;  SACRisTA  ;  et  ;  sancivs  :  ortiz  ; 

[Ohiil  Dominiciis  sacrista\  cl  Sancius  Ortiz.) 
Cloître  de  Silos,  côté  est,  pierre  de0"'50  sur  0"'25. 

:;9._X1P.XI1P  siècle. 

5%m^ssENsivs  ;  ET  ; 
^cvs  :  GARSIAS  ; 


Cloître  de  Silos,  côté  est,  pierre  en  partie  brisée  de  0"'45  sur  O^SO. 
60.  —  XIP-XIIP  siècle. 

o  ;  ciPRiANvs  ;  et  ;  semenvs  ; 
M'  ; 

[Obiit  Ciprinmis  et  Semenus  monar/ii.) 

Cloître  de  Silos,  côté  est,  pierre  de  0"'G0  sur  O^SG. 

Cf.  —Xir-XIIP  siècle. 

O  :  lOHS  ;  RAIMVNDI  \ 

[Ohiil  lo/iannes  Raiinundi.) 

Cloîlre  de  Silos,  côté  est,  pierre  de  0"'40  sur  0"M0. 

1.  Uue  charte  du  13  janvier  1201  (liecueil,  p.  119)  mentionne  un  «  Dominicus  sacrisia  ». 


INSCRIPTIONS  THOL  VÉKS  A  SILOS  309 

62.  —  XIP-XIIP  siècle. 

o  ;  D"  :  DE  ;  soRiA  ;  M"  ; 

Cloître  de  Silos,  côté  est,  pierre  de  O^So  sur  O'IO. 

63.  —  XU-XllP  siècle. 

O  ;  lOHANNES  'DARAVZO  ■  M'  :  M'  ': 

Cloître  de  Silos,  côté  est,  pierre  de  O^oO  sur  O^SO. 
61.  —  XII -Xlil^  siècle. 

O  :  viNCENcivs  ;  M"  :• 

(Obiif  Vincf'iicius  monachus.^ 

(Cloître  de  Silos/côlé  est.  pierre  de0"'25  sur  0"'10. 

6o.  -  Xir-\  111   siècle. 

O     MICHAEL  \  ET  ;  EGIDIVS  :  M'  ': 

Cloître  de  Silos,  côté  est,  au-dessous  du  bas-relief  (jiii  représeiile 
la  sépulture  et  la  résurrection  de  N.  S.,  pierre  de  0°33  sur  0'"12.  Les 
premières  lettres  sont  très  endommagées. 

,Î0.  _  Xlp-XJII'  .ir.l... 

o:  PEREGRINA'  ANIVERSARIVM;  FI^AT]  \ 

Cloître  de  Silos,  côlé  est,  sur  le  clia[>iteau  de  la  dernière  colonne, 
vers  l'angle,  derrière  le  has-rolicf  nirrifionné  an  nnin<''i'o  piéc(Ml(Mii. 

67.  —  \li  -Mil    >i.-cl<-. 

+    IDVS     IVNII     OBIERVNT     FAMILIA 
RE5     NOSTRI     MICHAEL     ET     VX 
OR     EIVS     DOMENGA     DE     ESPINOSA  '■ 
ANNIVERSARIVM  ,  FIAT     PRO     EIS  •  IN     ALBIS  ! 
ANIME  .  EORVM     REQVIESCANT     IN      PAGE 

Clolln;  de  Silos,  sous  une  arcade  du  cUé  sud,  pierre  de  O'TiO  sur 
0-22'. 

I.  SuriM  famittnrrt,  linni  il  «••i  ijni-fiiiiiti  i|jiri«  rc|t<,"  iMSi'ri|)li<iii,  vdyez  ci-dciiKiio,  p.  \1\. 


|}I0  iiiSTOiRK  Di;  l'abbaye  de  silos 

68.  —  XIP-XIIP  shH'le. 

o;  maria;  capellana;  ' 

(^loîlrc  de  Silos,  sous  la  mémo  arcade,  pierre  de  0"'20  sur  0"'06. 

09.  —  XÂP-Xlll-^  siècle. 

O  ;  MARIA  ;  DE  ;  BARVA  :  RASA  i  MONACA  "  '. 

CJoître  (le  Silos^  côté  du  sud,  au  pied  dn  bas-relief  d(;  l'ascension 
de  X.  S.,  pierre  de  0'°40  sur  0'"07. 

70.  —XlKXlll^  siècle. 

O  ;  EGIDIVS  •  DE  ;  CANALES  ':  M    : 

[Obi il  Iu//dliis  (Je  Canah's  monachiis.) 

Cloître  de  Silos,  côté  sud,  au-dessous  du  bas-relief  (jui  représente 
l'arbre  de  Jessé,  pierre  de  0'"33  sur  0'"06. 

71.  —  XIP-X11I«  siècle. 

O  ;  MR'  :  ABBAT     PRIOR  i  ET  ■  lOHS 

DE  ammmmmmAOHS  dominici  ;  de 

SILOS  :  M'  ; 

[()/}!  Il  Marti  nus  Ahlxil  jirior,  et  lolidniifs  de .  .  .  lo/iaïuirs  Dominici 
df  Si/os-  monac/iiis.) 

Cloître  de  Silos,  côté  sud,  pierre  de  0"'43  sur  0"'2o. 

72.  —  X11--X IIP  siècle. 

O  :  lOHS  ;  DE  ;  braçvela  ;  m'  ; 

[Ohiil  ïohannrs  de  lîrdziirhi  nionachiis.) 

Cloître  de  Silos,  côté  est,  pierre  de  0"'42  sur  0'"3U. 


I.  Celte  capellana  (•[■,\\\   sniis  ddiitc  une  mi>l     «  Capellana  »    pouirail   aussi    ii  T-lre 

lie    res    pieuses    feumies,    qui    couiinc    la  qu'un  nom  propre. 

Maria   de    l'inscription    suivante,  se   con-  :2.  Trt''s  probahlcnicnl  une  recluse, couiuie 

sacraient    au    service    des     pauvres    dans  la  doua  (A)nstaocia,  dont  il  a  été  question 

l'hnpilal    de    l'ahbaye.   Peut-ctrc  avait-elle  ci-d'  s^•us.   Voy.    l'inscripfinu  n"    .'iO    et    In 

le   soin  de  la  chapelle  de  cet  hôpital.    Le  note  qui  l'accouipagnc. 


INSCRIPTIONS  TUOLVÉES  A  SILOS  31  t 

73.  —  XIP-XIII^  siècle. 

O  i  FERNANDVS  :  PRIOR  ;  ET  [  lOHS  !  DE  •; 

soRiA  :  M'  ; 

{Obiif  Feniandus  prior  et  lohannes  de  Soria  ))ionac/iiis). 
Cloître  de  Silos,  côté  sud,  pierre  de  0™40  sur  O^SO. 

7i.  —  XIP-XIII^  siècle. 

O     NICHOLAVS  :  ET  ':  BERENGARIVS  :'  M'  :  MA 
RIA  ;  GONC^ 


Cloître  de  Silos,  côté  sud,  pierre  de  O'ôO  sur  0'"30. 
75.  _\n. \  Il  [.  siècle. 

O  :  PASCASivs  ;  et   iviichael  ;  m  •  fiât 

ET     DIDACVS  :  DE  [  SCA  ':  IVIARIA  ': 

Obiit  Pascasius,  et  Michael  tnonachiis,  fiât  [anniversarium].  et  Dithi- 
cii.s  de  Sancta  Maria.) 

Archives  de  Silos,  fac-similé  du  XVIII''  siècle.  —  Nous  n'avons  pas 
retrouvé  le  monument  original. 

70. —  Vers  1360. 

ESTA  ES  LA   MANO   DE    SANT  VALENTIN 
DIOLA    EL    AVA    DON    PE  ' 

Sur  le  piédestal  du  reliquaire  de  saint  Valcnlin,  dans  le  trésor  des 
reliques  de  Silos.  —  Le  saint  Valentin  mentionné  ici  est  celui  <juo  l'on 
croit  avoir  été  évétjue  de  Ségovie  et  martyr.  Voy.  ci-dessiis.  p.  217. 

La  charte  du  2.'ijuin  I  liO  lit-an'il,  p.  4Hi'  mentionne  celWî  reli<|ne  : 
•  Vax  un  pano  de  seda  la  mano  de  sant  Valantin,  e  esta  lan  ftesca 
como  si  (••*loviosse  vivo  ».  \\\  XVir  siùch;,  Hiiiz  dil  de  son  r(*»l(''  :  «  La 
niano  dere<-ha  de  san  Vah'ntin,  ohisj»)  v  martyr  »  dans  Ve|)es,  (Uni- 
itiifi,  t,  IV,  fol.  3H()  .  Le  I*.  Castro  p.  295;  écrit  à  ce  sujet  :  «  La  tnano 
derechadoHan  Valcnlin,  (nartyr  y  mon^'C,  ohispodt;  Segovia  v  lierina- 
no  de  xan  Friilos  y  «anla  Kn^racia  ». 

I.  Lire  :  n.  akah  do!i  rttinn.  Sur  VhhhO  I).  i'iilro,  voynz  ci-dcimuii,  p.  128-129. 


MI2  IIIsroiHE    l)K    l/Altl!AVI':    DE    SILOS 

77.  —  Aniu'c  loil). 

HAS  FORES  TRANSTVLIT  RP  F- 
BARTHOLOMEVS  SANCTI   DOMINICI  SiLENSIS  ABBAS  ANNO   1549 

BEATI  QVI   HABITANT 

IN  DOMO  TVA  DOMINE 

IN  SECVLA   SECVLORVM 

LAVDABVNT  TE   PS.  83 

ELEGI  ABIECTVS  ESSE 

IN  DOMO  DEI   MEI 

MA&I5  QVAM  HABITARE 

IN    TABERNACVLIS 

PECCATORVM 

1549 

Silos,  sur  la  porto  principale  du  carrai  ou  première  cour  d'cnlrée 
(le  l'abbaye.  Sur  l'abbé  Hartolonie  de  Santo  Domingo,  voy.  ci-dessus, 

,         00     . 

78.  —  Année  lool. 

HIC  lACET  ^Kmamz' 
FERNANDI    DE  XARAMILLO  IN   QVINTANARAYA  ORTVS  QVI   IN  REGALI 

COENOBIO  miimzmmmAQjk'^  '' 
FVIT  CAPELLANVSOBIIT  DIE  VENERIS  3  IDVS  SEPTEMBRIS  ANNO  1551 

Silos,  pierre  sépulcrale  de  Diego  Fernande/  de  Xaramillo,  cbapelain 
de  las  Iluelgas  et  insigne  bienfaiteur  du  monastère  de  Silos.  Son 
tombeau  se  trouvait  au  milieu  de  la  cbapelle  de  Saint-Martin  ',  d'où 
il  fut  transporté  dans  le  baptistère,  en  1772. 

79.  —Année  1554. 

ESTA  OBRA  HIZO  FRANCISCO  MAJO 

DEXO  EN  ELLAVN  CAPELLAN   PERPETVO 

ANO  DE    1554 

1.  (ferc'miiMO  de  Nebreda  [Notice  manus-  3.  Il  fanl  liic;  sans  aucun  dtnile  :  saxctae 
crile  (lit  de  cet  abbé  de  Silos  :  ■■  Fr.  Barto-       mariae  he  iivei.oas. 

lonie  de  Sanio  noMiini:n  passo  la  portcria,  i.  «  Diosclc    sppullura    en    mcdio  de  la 

f|ue  estava  en  frenic  de  la  Iir-iiIi",  adonde  capilla  de  San  Martin  c<m  l.ipida  y  litnld  » 

aora   esta,   que   importa    niucho    para    la  (Ncbreda\   —  Le  12  novembre,  on  chantait 

(|nietiid  y  recnfriniicnln.   Flizn    la   pared  de  [xnir  cp  bienfaiteur  une    messe  ?iilcunelle. 

bueua  sillcria  y  la  pucrta  que   auloriza  la  "  Eltumulo  a  doser  cou  nna  cassulla  cnci- 

casa  ".  ma,  y  una  calabera  y  vonete  »,  dit  le  céré- 

2.  Lire:  h  ev.  didacis'.  —  Ouiutanaraya  nionial    do    KJIT    Arc/i.   de  Silos,  ms.   M, 
est  un  villa','0  situé  prés  de  Clunia.  fol.  10;. 


INSCRIPTIONS  TROUVÉES  A  SILOS  313 

Eglise  de  San  Pedro  de  Silos,  sur  l'autel  de  la  Nativité  [del  Naci- 
miento  df  X.  S.).  Voy.  ci-dessus,  p.  24U,  note  7. 

80.  —Année  I06I. 

AQVI   lAZE  SEPV 

LTADO  EL  MVI  R.  P.  FRAI  GREGORIO  DE  SA 

NTO  DOMINGO  ABB 

AD  DESTA  CASA  FALLESCIO  ANNO    1561 

Kglise  abbatiale  de  Silos,  dans  le  baptistère  :  pierre  sépulcrale, 
ornée  d'une  crosse.  —  Sur  le  P.  Gregorio  de  Sanlo  Domingo^  voy. 
cii-dessus.  p.  lo6-io7. 

81.  —  Année  loTO. 

AQVI   ESTA  SEPVL 

TAO  EL  YLLE  SOR  '  BALTHAZAR 

DE  CASTRO  OTANES 

DEXO  DOTADA  V 
NA    MISSA  CADA    DO 

MINGO   PERPETVA 

EN   ESTA  CAPILLA 

MVRIO  ANO    1570 

Kglis»'  abbatiale  de  Silos.  rhi\\)v\U'  d'ilv  de  /os  Sri  m  /ds  IU-ijcs  ;  belle 
pierre  .sépulcrale  ornée  ". 

«2.  —  Année  1:370. 

AQVI  ESTA  SEPVLTA 

DA  LA  MVY  MANIFI 

CA  S'ENOR  A  ANA  DE  NEBRE 

DA  MVGER  DEL  YLL  VSTR  E 

SENOR  BALTAZAR  DE  CAS 

TRO  OTANES  FA 

LECIO  ANO    1570 

I.  Lire  .  Kl  i\.tAf>inv.  hr.hoh.  An-llciiio,  mlcKial  <|iic  fin  ilrl  culegio  virjn 

1.  Klle  porte  \e%  nrineft  tuivanli-i  :  écar-  <!<■  S.  Ii>irl<>|i>iiif  ni  S.ilaiiiiiin-ii  y  raliMlrn- 

Irl^t    I    f'I   i  Ji  '    à   <'iii(|  tirii  de  vi«|ii-rJi'«  i-n  ai|iii'ltii  luiiM-rtiiliiil,  y 

r«piir«.    l'fK'  Il  ,  irc  iiin-  n^i-rii  ili-l  (•oii<«i'j(i  rnil   y  liaficndu  ilc  Su 

oiiacrile  <iii  P.  Miiiz,  iioui  nppremi  i\ue  1).  MageitlaiJ  :  (|iii'  pur  iiiiii-tin    i|iii-  mi-   vayaii 

R'>  '  >  ■«  fcDiitic  <^l<ii«-iil  \c*  <■  aliiicliM  apr<-«iiraii<lo    Imm    prrniiuH  en   hii  pi>ri«iiin 

<!•  ii  i«dii   <l..ii    lii.-i/..    ilr    (!.. rr.il,    y  au  daraii  alcauce   1  "h-  riniil.i-  ... 


l]\\  IllSTOIHE    DE    l'm'.IIWE    DE    SILOS 

Y  EL  MANIFICO  SOR  DON  GO  ' 
RVIZ    DE  VILLASPASA 
Y  DONA  MARIA  O 
TANES  SV  MVGtR  YERNO  Y  lA  ' 
DEL  QVE  FVNDO  LA  M.  ' 

K^Iise  abbatiale  de  Silos,  dans  la  môme  chapelle.  A  la  partie 
supérieure  sont  sculptées  les  armes  parlantes  des  Castro. 

83.  —Année  to80. 

AQVI  YACE  EL   M. 

R.  P.  F.  HIERONYIVIO  DE  NEBREDA  ABBAD  DESTA 

CASA  Y  VISITA 

DOR  GENERAL  OBIIT  ANNO    1580 

Silos.  Pierre  tombale  (ornée  d'une  crosse)  qui  se  trouve  actuelle- 
ment dans  le  baptistère  de  la  nouvelle  église  abbatiale.  Sui'  l'abbé 
Geronimo  de  Nebrcda,  voy.  ci-dessus,  p.  dGO-161. 

84.  —  Année  1584. 

ESTA  CERCA   SE  HIZO 

SIENDO  ABBAD  EL 

MVY  RDO  P.  F.ALONSO  DE 

FIGVEROA  ANO    1584. 

Silos.  Insci'iplion  gravée  sur  la  muraille  crénelée  (jui  entoure  le 
grand  jardin  de  l'abbaye,  du  (-(Mé  ({ui  longe  la  rue  dite  calie  de  Santo 
DomiiKjo'.  Sur  cet  abbé,  voy.  ci-dessus,  p.  173. 

8o.  -Année  KiOb. 

HIC   lACET 

R.  P.  F.  ILLEFONSVS  VELLORADO  ABBAiS^ 

HVIVS    MONAS 

TERII  OBIIT  ANNO    1606. 

Silos.  Pierre  tombale  oiikh'.  d'iuK!  crosse,  dans  le  baptistère.  Sur 
cet  abbé  de  Silos,  voy.  ci-dessus,  j).  176. 


1.  «  V  EL  MAiiMKico  sENOR  Do.N  GoNZALO  n.  ccii  parti  :  1,  à  uii  HoD  IcDanl  une  crosse  ; 

2.  Lire  :  Ija  (pour /iyo,  fille).  2,  à  un  château  :  qui  sont  les  amies  de  la 
:i.  Lire  :  La  .Missa.  Congréfialioii  de  Saiut-Benoit  de  Valla- 
i.  Celte  inscrii)lion  est   surmontée  d'un  dolid. 


INSCRIPTIONS  TROUVÉES  A  SILOS  3Io 

86.  —  Année  16.... 

AQVI  YAZEN  IVAN 

CALBO  FEREZ  Y 

MARIA  DE  HERBA  ;SV] 

MVGER  Y  EL  LIZDO'  G 

REGORIO  CALBO  PE 

REZ  SV  TIO  CAPELLAN  EL 

DR-  PEREZCANOCO    DEO 

SMA  QVYA  ES  ESTA 
C  API -LA  mm^immA^msiSi, 

Pierre  lorabale.  dans  Téglise  de  San  Pedro  de  Silos,  au  pied  de  la 
chaire  '.  D.  Juan  Perez  fonda  une  chapellenie  avec  deux  messes  par 
semaine  'Procès  verbaux  des  visites  de  cette  église,  de  tôlTi  à  I8.S0)' 
On  sait  aussi  qu'en  1637  le  patron  de  cette  chapellenie  était  D.  Juan 
Florez,  résidant  à  Séville.  Le  dernier  chapelain  fut  D.  .Vndres  Alvarez, 
prêtre  originaire  de  Fonlioso.  Il  mourut  vers  IS.'IO.  chanoine  de 
Zamora.  (An/i.  de  Silos.  Papiers  de  l'ahbé  Kchevarria). 

87. 

AQVI   YACEN   FRANCISCO 

Y  PEDRO  MAXO  FVNDA 
DORES   DESTA  CAFILLA 

Y  EL  CAPITAN    P.   MAXO 
DE   AMAPAV   BEZEREIS 
SV   NIETO   E   HIXO   FA 
TRON  DELLA   MVRIO  A 
II.  DE  AGOSTO  DE   1631  ' 

Kglisc  (h;  San  Pedro  de  Silos.  ;iu  pied  de  l'aulcl  ild  Sai  iniimln  ^ 
Voyez  rinscrijilion   m"  7!»    Iji   IC.'ill.  relie  chapellenie  cl  celle  fondée 

1.  Lire  :  Licr.Hzuuo.  d'iiti  iicnncié  île  Silos,  du  iioni  de  Af;nilar 

2.  \Àrf  :  I)<M.Toii.  (]«•  Nrj.iMro,  idilitin-til  ruiilrc  lui  iiiif   scii- 

3.  Lirr  :  (i*:»osK.o.  Iriu:»-  ou  ejevuttuiii  rral.  |ir<>iiiiiiraiil  i'rxil 
i.  L'in»rriplion  cil  ■iirm»>iilrc  <]»•«  nrint-n       runlre  li-dii  lici-nrit';.  iitrinii\n\i\fi  irjfiiiln- 

■iiivaule*  :   I  :  l.aun  rhàinui  fort:  riVi.    ipii    |i<irlr  Ifi  d.ilr    de  I.V.Ili.    Arc/i.  dr 

2,  a  un  pnlii..  t  di-ux  rti-f*  m  it/iiiloir;  Silu»,  li.utiK!  K. 

♦  ,  à  AfMX  rriM««aiilii  r<'iiv«T»ét  cl  miniion-  <1.    Avir  \c%  nriiM-i*  Piiivanlrn  :  KcnrUdi', 

ik»  fi'iin  »<>|<'il,  I.  ,i  iiiii.  iiiiiiii    tfiwiiit    lin**    luiici-  :  2,  nii 

.'»,  L'n  <loriiiiiciil    (|r«   /irrhivm   «|r    Silo»  ('liiiiii-iiii  de  pr/lnl  ;  :i,  à  nue  «rnix  de  C.dla- 

nMU«    Uil    riiiinnllrr    i|iic    lr<    Amx    pr*--  Irnv/i  ;  i,  à  un  rliàtriiu    fort  ;    !<•  loul  nur- 

nii<*r*  |M-r«>iiii;i)(r«  menXutiitU-*  dau«  r<>llf  nionl^  d  un  ramiiK*  i\    paiiiK'hc         Crtlc 

InirriptioD,  nyinl  rrru    urir    vrnsi'  iojun-  |iicrr<'  loiiitial<-  ml  hii-u  «•<>ni)rrv(<r. 


.ni)  HisToiiti:  i)i;   L  AiiiiWb:  DK  silos 

en  l')o4  avaient  la  charge  de  cent  quarante  messes  annuelles,  ([iii 
furent  réduites  à  quatre-vingt-six  en  1791.  Les  titres  de  cette  fonda- 
lion  furent  vendus  en  IH'ill. 

88. —Année  KiST. 

ILLVSTRISSIMVS  ET  RMVS.  D.D.  FRATER  ANTONIVS  FEREZ 

BENEDICTINVS 

LITTERARVM  DECVS  LINGV/E  PARITER  ET  VIT/E  PVRITATE  CONSPICVVS 

CMNIVMQVE  VIRTVTVM  GENERE  FR/ECLARVS 

IN  SALMATICENSI  MVSEO  NOBILIS  THEOSOPHI/E  PROFESSOR 

POSTQVAM  SV/E  FAMILI/E  QVATER  ABBAS 

TOTIDEM  DEFINITOR  SEMELQVE  GENERALIS  ELECTVS 

ET  SANCT/E  FIDEI  CONSVLTOR 

EPISCOPVS  PRIMVM  VRGELLITANVS  ILERDENSIS 

ARCHIEPISCOPVS  TARRACONENSIS 

TANDEM  ABVLENSIS  EPISCOPVS  DESIGNATVS 

OBIIT  MATRITI   KALENDIS  MAII  ANNO  DOMINI  MDCXXXVII 

AETATIS  SV/E  LXXVIII 

Kpilaplie  du  H.  i*.  Anlonio  Pcrez  (d'ajirés  Moiidsliiun  hisjKinicuni^ 
manuscrit  de  la  iîibliotlièque  nationale  de  Paris,  fonds  espagnol, 
321 ,  f.  27')).  Sur  ce  personnage,  voy.  ci-dessus,  p.  2i1 ,  et  M.  Anibarro, 
Inicnio  (le  un  <H(  riondrio  bioyràfico  //  bihliuyvdficu  de  la  provincia  de 
Il  II  nj  os,  1890,  p.  388. 

89.  —Année  1642. 

H  •  I  •  R  •  P  •  F     PLACIDVS 
FERNANDEZ  TER  HVIVSCEN0BIIABB4SEIVSQVEINGENTIS  PARTIS 

'm/Mmmmmmmmmmmmmmm^mi' 

CONGREGATIONIS  VISITATOR  TERQVE  ERGO  REPARATOR 

TERQVE  PER  CONSEQVENS  LAVREATVS 

OB.  IV  IDVS  SEPT. 

AN  •  D  .  MDCXLII 

Silos.  Pierre  tombale  ornée  d'une  crosse  et  placée  aujourd'hui  dans 
le  baptisière  de  l'église  abbatiale.  Sur  l'abbé  Placido  Fernande/,  voy. 
ci-dessus,  p.  170. 

1.  Y(iy.  l'inscription  ii"  '.)!.  ([ni  .lidc  à  coniprciKlre  cellc-ri. 


INSCIUPTIONS  TliOl  VKES  A  SIL(»S  817 

90.  -  Année  1645. 

ESTA  SEPVLTVRA 

ES  DE  ALONSO  DEL 

RIO  Y  FRANCISCO 

DEL  RIO  Y  DE  SVS 

SVCESORES  ANO 

DE    1645 

Dans  la  nef  centrale  de  l'église  de  San  Pedro  de  Silos.  Celte  pierre 
tombale  porte  les  armes  de  la  famille  del  Rio,  qui  sont  de  trois  bandes 
ondoyantes  surmontées  de  trois  fleurs  de  lis. 

91.  —  Année  1660. 

ESTE  Q  VAR  TO  LE  COMENZO  N  M  R  P  FPLACIDO 
FERNANDE!  ABB  AD.  3  VECES  DE  ESTA   R  EA  L  CASSA 
AN  0]  I  6  3  OYSV  HIJO  NM  RPF  DOMINGO  GVTIEREZ 
2   VECES  ABB  AD,   DE    ELLA  LE   PROSIGVIO  ANO    1660 

Silos.  A  l'angle  sud-est  des  murailles  de  l'abbaye  (|iii  doniinonl  la 
grande  f<tntaine  publique  '. 

92.  —  Année  t66i. 

ESTAS  ARMAS 

SEPVLTVRA 

ES   DE   FRANCIS 

CO  GONCALEZ 

ANO  DE    1664 

Pierre  lombab*.  dans  le  clufur  de  réjj:lise  de  San  Pedro  de  Silos*. 

'.Kl.  —  Année  lOSO. 

SOLI   DEO  HONOR 

ET   GLORIA 

ANO  DE    1680 

1.  •  Herivone  pi  quarto  vif Jo  que  Ilanui-  religion  »  [Arch.  de  f>ilus,  «  Libro  de  De- 
vin </<•/// /'yrre.por  ««min  provech<<  y  «-fiUr  po«il(»  ..  ni\  nnri.  ir.:in.  —  Cour  le  (l<'-tail  (Ioa 
niiii  pfligron».  y  le  cdifiro  un  quarto  «le  con«trncliori.<<  fuites  en  liHK»,  lliid..  a<l  anii. 
€•§«    y    (iormilorio    h<-rinoio     y    fuerlc.  Iiiti.'i  . 

Ti»*nc  Irf»  ■  r'           '         '  '  i«.    y  «'n    rnda  2.    l.r»   arme»    >{rav«'(s    nur    la     iiicrn; 

nno  quarto                              i  la»  y  vcntana*  tonibnli-  nont  :  Ki-nrt«'l«''  ;  I,  a  un  <'|ialcaii 

dr  illleriâ  ;  y  tien*-  cl   dormitorio   vrinlc  fort  ;  2.  A  un»- «'loil»;;  .1.  à  Iroii  Ijnndes;  l.  à 

v'iritr  y  «••il.  d«.'U)i    animaux    pant/inlu.     Sur    l>ru,    un 

•  vu  lo  vnjo.  y  caïquc  de  chivaln-r.         Ott»-    initrriplion 

•eir»n  in  obra.  M>rn  An  la«  mnyorc*  de   In  cit  d'unn  lc<-turc  tuner,  difflcilu. 


318  HISTOIHF.    DK    I.VmUîWE    DE    SlLOS 

Silos.  Sur  la  façade  orientale  de  lahhaye,  devant  le  pelil  sanctuaire 
appelé  ol  Camf/rifi  tiel  Santo. 

9i.  —  Année  1713. 

HINC  SVPERAS  EVASVRVS  AD  AVRAS 

ILLMVS  AC  RMVS  D.M.D.F.  lOANNES  VICTORES  DE  VELASCO 

VITA  ET  PROFESSIONE  BENEDICTVS 

EIVSDEMQVE  TOTIVS  GENERALIS  MAGISTER 

SVPREMO  IN  SENATV  FIDEI  REGVLATOR 

CAROLI  II  REGIS  CONCIONATOR  EGREGIVS 

QVATER  MITRA  MERITISSIME  PREDITVS 

TERRAQVE  DVX  IN  MARI  MODERATOR  GENERALIS 

FORTITVDINE  ET  PRVDENTIA  ALIISQVE  DOTIBVS 

HIC  lACET  CORONATVS 

DIE  X  DECEMBRIS  ANNO  DNI  MDCCXIll 

Cathédrale  de  Trujillo,  au  Pérou.  Epitaplie  de  Vitores  de  Velasco. 
profcs  de  Silos  et  évêque  de  la  ville  de  ïrujillo.  Elle  est  gravée  sur 
une  belle  table  de  cuivre,  au  haut  de  laquelle  se  trouvent  les  armes 
du  prélat  entourées  de  quatre  mitres,  allusion  aux  deux  abbayes 
et  aux  deux  évêchés  (ju'il  avait  successivement  gouvernés.  Voy. 
ci-dessous,  Appendice  IV. 

9:;. —  Année  1731. 

ANO   DE    1731 

D  •  O  •  M 

AC  B  •  F  ■  N  • 

DOMCO' 

SIT 

HONOR  ET 

GLORIA 

Silos.  Sur  la  façade  de  la  grande  porte  intérieure  de  l'abbaye, 
devant  le  grand  escalier  surnommé  la  esca/era  de  los  Leones. 

<)(■).  —  Année  1732. 

HIZOSE  •  ESTA  •  CAPILLA  •  SIENDO  • 

ABAD     EL     P  •   M  •   F      BALTHAZAR  •  DIAZ  • 

ANO  •  DE  ■   1732  • 

1.   «    DeO    OI'TIMO   MaXIMO   AC,    PKATO     pATRI   NOSTRO   Do.MINICO.    » 


INSCRIPTIONS  TKOl  VÉES  A  SILOS  319 

Silos.  Sur  le  mur  extérieur  de  la  nouvelle  chapelle  dite  capilln 
delSantoK  Voy.  ci-dessus,  p.  180-181. 

97.  —  Année  1739. 

ESTA   OBRA   SE    HIZO   SIENDO   SECVNDA    VEZ    ABBAD 

NP-MFYSIDORO  DE  QVEVEDO  ANO  DE    1739 

BEATI  QVl   HABITANT   IN  DOMO  TVA  DOMINE 

IN   SAECVLA  SAECVLORVM   LAVDABVNT  TE 

Silos.  Insciiption  placée  sous  l'écu.  de  forme  colossale, qui  surmonte 
la  porte  principale  de  l'abbaye. 

98.  —Années  1709-1770. 

EL  DIA  IX  DE  OCTVBRE  DE  MDCC  LXIX 

SE  PVSO  LA  PRIMERA  PIEDRA  DE  ESTE  AGVAMANIL 

SE  CERRO  LA  BOVEDA  EN  IX  DE  IVLIO  DE  MDCC  LXX 

Silos.  Sous  la  voûte  de  la  tour  de  léj^lise  abbatiale,  an-dessus  du 
lavabo  monumental  de  la  sacristie. 

99.  —  Année  1772. 

ESTA  SEPVLTVRA 
ES  DE  DOMINGO 

FLOREZ  Y  DE 
SVS  HEREDEROS 
ANO  DE 
1772 

Kglisc  (le  San  l'edro  de  Silos,  dans  le  clnfur. 

<Ju'il  nous  soit  permis  de  joindre  à  toutes  celles  (jui  précédent  une 
drTnière  inscri[)lion,  dont  le  seul  mérite?  est  de  signaler  le  début  d'une 

I.    .Nous   litonc  «iir  lin   iiia(;iiifi<|iK'   de-  Juste  de  ne  pas  laisser  dnris  l'oubli  k-  uoiii 

Taol  d'autel  en  %o'\v    ou  frontal   d'un  tni-  de  ce    uiodcslc    artisU».     —    Mentionnons 

»ail    vraiment     temarqu/ilile,    cx<'-cut<';    eu  niitsi  celui  de  l'Iinhile  nrulpteur,  an  ciscm 

celte  nièfiie  année  11.12,  l'inicription  lui-  duipiel  nonii  devons  lu  liHe  de  suint  Jeaii- 

'•'ite  :  li-'iptinle  (|ui   «e   vuil   encore  dims   l'/'j^lise 

V.  Yi.iiKron»t«  Via  momacv*  mviv»  moxas-  de  Sunlilj.ine/.  près  île   Silus.   Au-dessous 

TRMii    rkcrr  un  l'>  ivi.ii  a.v>  noMLti  17.12.  Au  iHmcu»  i\\i\  porte  rettr  tiMe  d'un  rt'vtlisnie 

Le  P    ''  ■   '                      I  lit  M^'  le    i  juillel  eiïrnyaht,   mais    d'une    exécution  piirriiile, 

It.'Jl  à  M                              [i  jH-re  exereait  la  on  lil  re»  mots  : 

prore««ion  de  fn<*deein,  et  avait   prit  l'ha-  l'Hiiii'MVit  Si>i!>i*iir.Tr.    »ii    rACiRVAT.  V\iii. 

bit  monastique    le  ti  janvier  fiUf).    Il   r«t  Vnlliidulid    hurto  itR  I77(. 


,'{:^0  iiis'roiiti:  DK  i.'aiuîavi:  di;  sii.os 

ère  nouvelle  dans  l'iiisloire  de  Sainl-Dominiquc  de  Silos.  Elle  est 
gravée  au-dessus  de  la  porte  de  la  façade  méridionale. 

100.  —  Année  1880. 

I  •  O  •  G     D  • 

PAX 

POST  •  XLV  •  DESOLATIO     ANN- 

MONACHI    CONGGALLOSB- 

INSTAVR  • 

ANO   1880 

{In  omnibus  r/lori/icrfur  Dcus\  Par.  Post  XLV  (Irsolationis  annos, 
monachi  Congregationis  Gallicx  orjinis  Sa?icli  lîencdicti   Instaitm- 

rnnl.(uini)  1SS0). 

\.  Devise  bént'ilictiiio.  tirée  de  l;i  rèfjle  de  saint  Benoît. 


III 

Liste  des  églises  dédiées  à  saint  Dominique  de  Silos 


Comme  nous  l'avons  fait  remarquer  plus  haut  (p.  67),  la  liste  qui 
va  suivre  est  proi)al)lement  très  incomplète. 

AcEBRON.  Kglise  paroissiale  d'Acebron.  petit  village  de  200  âmes  à 
«jeux  lieues  de  ïarancon.  au  diocèse  de  Cuenca.  (Madoz,  Uiccionario 
(jcfjf/nifico  dp  Espoùa.) 

Alabcon.  Lue  des  deux  églises  paroissiales  d'Alarcon,  de  lacjuolle 
dépendaient  les  annexes  de  Tehar-  et  de  Pica/o,  an  diocèse  de  Cuenc.i. 
(Ponz.  Vint/f  <le  Espnnn,  t.  III,  p.  200  et  210  ;  Mado/.) 

Alcal\  l\  Heal,  au  diocèse  de  Jaen.  La  plus  ancienne  des  doux 
églises  paroissiales  est  dédiée  à  saint  I)(»niini(iue  de  Silos.  Elle  fut 
construite  vers  1341  sur  l'emplacement  de  la  nioscjuée,  pou  après  la 
confjuéte  du  fauhourg  de  la  ville  sur  les  Maures,  fait  d'armes  qui  eut 
lieu  le  jour  même  «le  la  fêle  du  saint.  ;^I)'après  une  lettre  do  don 
Francisco  Zurita,  curé  de  cette  église,  12  novembre  1890.) 

Alcazar  dkl  Hkv.  Kglisc!  paroissiale  d'Alcuzar  dol  Hoy,  à  trois  lieues 
de  llucte,  au  diocèse  de  Cuenca.  (Madoz  :  Yepoz.  ('orniiiid,  t.  IV, 
fol.  376.) 

Almonacid  [)E  Zohita.  petite  vilN'  de  1200  Ames  à  d<'ii\  lioues  de 
l'nslrana,  au  diocèse  de  Madrid-AI<-alâ  ;  église  paroissiale.  (Madoz.) 

.Vkevalo,  ville  dr  i20<)  habitants  cnln*  Mcdina  dol  Campo  et  .\vihi. 
Une  de  SCS  églises  paroissiales  est  consacrée  à  saint  hiiiiiini(|uo  de 
Silos.  Klle  fui  reconstruite  en  partie  au  WV  siècle,  gri\ce  à  la  lib<r;i- 
iiU*  de  llcrman  Irllo  de  (iuzman.  arnbassadriir  d'l']s|)agn<>  à  Homo 
el  plus  lard  vice-roi  d'Oran.    .Mado/.) 

AviLA.  Kglise  paroissiale  située  près  di>  la  maison  où  nacpiit  sainl<> 
Tliérèsf.  Heaucoup  croient  qu'elle  est  dédiée  à  saint  l)oininii|ui>  Ai* 
(iuzman  ;  mais  la  date  de  sa  consécration,  aniérieun»  à  la  mort  yU*  ce 
saint,  ne  permet  pas  de  douter  (|u'<'lli-  ii  ait  été  biiln-  en  rhuinirin'  (|(> 

i\ 


322  '  msToiui;  i)i:  l'ahbayI';  m:  silos 

saint  Dominique  de  Silos.    —  Ce   fait    est    attesté  par  l'inscription 
suivante,  qui  place  en  1202  la  date  de  sa  consécration  : 

PHESIDIKMX)  EN  LA  SU.LA  EPISCOPAL 

DF,  LA  SA.MA  IGLESLV  DE  AVH,  \ 

DON    PEDRO 

(■ONSACRO  ESTA  I(;li:sia 

POU   ItKVEUENCIA    DEL  GLOKIOSO  CONFESOU 

SANTO   DOMINGO 

EN  LA  QVAL  ESTAN  LAS  MELIQVIAS 

DE  LOS  SANTOS  MAUIIHES 

SAN  IVSTO  Y  PASTOU 

SAN   SEBASTIAN 

Y  SAN   SIXIO  (llîISPO  Y   PAPA  Y   MAItTlU 

EN   LA   EU A  DE 

MU.L  DVCMINIOS  Y  (JVARENTA 

ANO  DE  MM.l    DVCIENTOS  V  DOS 

A    Dli:/.  Y  SIETE    DE   AUP.IL  ' 

Voy.  Luis  Ari/,  llisiorid  dr  las  (jrandczas  de  Arl/n,  1G07,  toi.  40; 
Yepes,  Coronirn,  t.  ÏV,  fol.  376  v"  ;  Masdeu,  llislorin  en  tien  de 
Eapaha,  t.  IX,  [).  183  ;  .1.  Caramolino,  Hisforia  de  Arlla  (1872),  p. 
SOO-oOl. 

Brozas.  (Chapelle  située  sur  le  territoire  de  la  ville  de  Hrozas,  à 
3  lieues  d'Alcântara,  près  d'une  chaîne  de  montagnes  ap})elée 
Sierra  de  Sunto  DotniiK/o.  A  C(Mé  se  voient  les  ruines  d'un  grand 
monastère.  (Yepes,  Coro/iica,  t.  IV,  fol.  377.) 

JiuRGOs.  Petite  chapelle,  dite  aussi  /a  Mddaleno^  qui  se  trouvait 
dans  le  voisinage  du  monastère  de  Saint-Augustin,  sur  la  rive  gauche 
de  l'Arlanzon.  Elle  fut  détruite  pendant  l'invasion  française-. 

Ca.nas,  patrie  de  saint  Doniini(|uo.  Ciluipelle,  près  du  village. 

1.  Nous  n'avons  pu  découvrir  cetle  ins-  2.  Celle  chapelle  fut  conslruile  sur  Icm- 

criptiori,    (|iii    se    trouvait  au  \\\\<^  siècle  placement    de    l'eruiilafre    où    avait    vécu 

pri's  de  l'iuilcl  du  Crucifix.    H    esl    évident  saint   l)oniini(pie    pendaul    son     séjour   à 

que  le  texte  publié  par  le  P.  Ariz  est  l)ieu  Hurgos    voy.  plus  haut,  p.  \\1  .  ICile  appar- 

posléricur  il  révéneuionl  ipiil    relate.    M.  tint  toujours  à  l'abbaye  de  Silos,  ainsi  que 

Quadrado,  dans  siui  ou  vi'aj.'e  intitulé  :  >V//a-  los  terres  qui  l'cnlouraicut,  terres  dont  le 

maiiva,  Avita  y  Seyuvia    Barcelone,    1884,  revenu    était    en    i68;f    de    16  fanégues  de 

p.  408 1,  avoue  à   son   tour   avoir    cherché  froment  lArc/i.  dt.  Silos,  ms.  65,  fol.  140). 

en  vain  ce  uionuiuf-nt.  Dès    la    lin    du    XV1«    siècle,  elle   fut  plus 


ÉtiLlSES  DÉDIÉES  A  SAINT  DOMlNigLE  DÉ  SILOS  323 

Caracemlla.  Eglise  paroissiale  du  village  de  Caracenilla,  à  2  lieues 
de  Huete,  au  diocèse  de  Cuenca.  Elle  fut  reconstruite  au  siècle  dernier 
par  un  chanoine  de  Cuenca,  D.  Joaquin  de  Léon.  ^^Madoz.) 

Carbonekas,  également  au  diocèse  de  Cuenca,  à  trois  lieues  de 
Canele  ;  église  paroissiale.    Madoz.* 

CoRDOi  E.  F^glise  paroissiale  située  à  peu  près  au  centre  de  la  ville, 
à  côté  de  ["ancien  collège  de  la  Compagnie  de  Jésus.  Elle  est  connue 
aujourd'hui  sous  la  double  dénomination  de  San  Salvador  et  Santo 
Domingo  de  Silos.  (Teodosio  Hamirez  de  Arrellano,  Paseos  par 
Côrdohu,  1873,  t.  III,  Paseo  decimo  :  Barrio  de  San  Salvador  y  Santo 
Domingo  de  Silos,  p.  94-1  i  t.  f 

Corpa.  Eglise  paroissiale  du  village  de  Corpa.  dans  rarcliiprètré  et 
à  deux  lieues  dAlcalâ  de  Ilenarès. 

CuE.NCA.  Une  des  églises  paroissiales  de  la  ville.  (Madoz.) 

CiEVA  DE  RfiA.  Petit  village  près  de  Roa.  Eglise  paroissiale  donl 
l'autel  majeur  est  surmonté  d'une  statue  en  bois  du  saint  abbé,  (jU(> 
l'on  voit  aussi  représenté  dans  une  belle  broderie  du  XM*"  siècle 
placée  dans  le  sanctuaire. 

Daroc.a.  Une  des  plus  anciennes  églises  paroissiales  de  celle  ville, 
remontant  à  rép<K|U('  où  Daroca  fui  reconquise  sur  les  Maures,  an 
XII*  siècle.  (El  licenciado  Christobal  N niiez,  AnlKji'icdtuh's  de  la 
nohilifisimu  riwhui  dp  Dnrura,  Saragosse,  IliUl.)  Voy.  aussi  la  belle 
élude  |)ubliée  par  I).  Toribio  del  (]ani|)illo  dans  le  Mitsrn  hJspoH(j/ 
de  Aniiiji'ifdddi-s  l.  IV,  -ilT-oTI)  :  «  Santo  Domingo  de  Silos,  |)inluia 
on  tabla  proce«lenle  iglcsia  parrocpiial  de  su  advocacion  en  Daioca, 
v  liov  colocada  eu  el  Miiseo  ar(|ueob'<rico  nacional  ».  —  La  villi'  de 
Dar<j<-a  possédait  autrefois  nn  lnqtilal  el  une  confrérie  de  Saint- 
Dominique  de  Silos.  [Ihid.  p.  .'ilii.^ 

W\x.vj^,  an  dio«;èse  de  Pampelniie.  Chapelle  lir^  cmieuse,  sihu'e 
au  «lessous  d'une  église  qui  c<»uronne  un  incln-r-  liés  éieM-,  en  face 
d'un  vieux  cliAleau  fort  ap|)elé  <<  (^aslillo  di-l  Salvador  del  niiindo  »>. 
(^elle  chapelle  se  trouve  dans  une  grolle,  où,  d'après  la  Iradilion  du 
pays.  »aint  Dominique  aurait  mem-  (pieh|ue  lemps  la  vie  S(dilaire. 
(Mado/.) 

Fi  KXTK  El.  FiiKH>o.   (^ha|ielle    aujourd'hui    probableMienl    dé-liiiile. 


comiiiiini^-mriit  ronnuc  tou»  l«?  num  de  Im       iwiiil*'    qu'un»"    rii/iiii    pifiMc    y    il/|i()!>a    à 
Maijilalena,    à    raii*e    «l'une    itutiw-    de  la       Mile  époque 


:m 


iiisToim;  m:  i.  aiuswi:  ni:  silos 


non  loin  du  village  de  Fuonto  ol  Frosno,  ol  appelée  <«  Sanlo  Domingo 
«le  Jârania.  »  (Geroninio  de  Nebroda,  No/icr  t)iamisci'ik'\) 

Fuentk-Sauco.  Eglise  paroissiale.  Fuenle-Saiico  esl  un  village  d(^ 
300  habilants  environ,  à  4  lieues  de  Cuellar.  au  diocèse  de  Ségovie. 
(Madoz.) 

Ii<ri:i.A,  |)elile  ville  de  1200  âmes,  près  de  Cazorla,  dans  la  province 
de  Jai'n.  Saint  Doniinicjue  de  Silos  (>st  pali'ou  d'Iruela  el  lilnlaire  de 
l'église  principale^. 

Laiuna  i)k  Camkhos,  dans  les  monlagnes  de  ce  nom,  à  7  lieues  an 
sud  de  Logrono.  Helle  et  riche  chap(dle  située  près  du  village  et 
consacrée  à  saint  Dominicjue  de  Silos,  qui  en  est  le  patron  et  dont  la 
fête,  célébrée  le  12  du  mois  de  mai  en  vertu  d'un  privilège  spécial, 
attire  en  cet  endroit  une  foule  considérable.  (Voy.  Madoz,  t.  X,  p.  3').) 
—  A  une  lieue  de  Laguna  se  trouve  une  grotte  appelée  Citera  ilfl 
Sanfo  où  aurait  vécu  saint  Dominique  et  à  l'entrée  de  laquelle 
s'élève  un  petit  sanctuaire  également  placé  sous  le  vocable  de  notre 
saint.  Voy.  ci-dessus,  p.  30,  note  2. 

LEr.HA(.o,  village  de  oOO  habitants,  sur  la  route  de  Saragossc  à 
Valence,  près  de  (jalamocha.  Eglise  paroissiale, 

LoitANc.A  1)1-:  ÏA.iiNA,  au  diocèse  de  Madrid-Alcala,  à  trois  lieues  de 
Pastrana,  possède  siir  son  territoire^  une  église  appelée  Jesi/s  drl 
Mou//'  el  dédiée  à  saint  Domini(jue  de  Silos.  Elle  dépendait  d'une 
maison  de  la  Compagnie  de  Jésus.  Voy.  Hibadeneira,  F/os  sanclonoii 
(au  20  décembre),  et  Yepes,  Coronica,  t.  \I,  fol.  218. 

Madrid.  Monastère  et  église  de  Santo  Domingo  el  lieal,  que  saint 
Dominique  de  fiuzman.  son  fondateur,  pla<;a  en  1217,  d'autres  disent 
en  1219,  sous  le  patronage  de  saint  Domini(|ue  de  Silos.  —  Voy.  Don 
Fernando  Hrieva  y  Salvatierra,  Las  Ruinas  dp  Santo  Doininç/o  cl  lical 
(dans  la  revue  Allar  //  Truno,  18()y-1870,  t.  2,  3  et  4)  et  José  Amador 
de  los  Rios,  Hisloria  tir  Madrid  (18G0),  t.  1,  p.  192-194,  avec  une  vue 
de  l'abside  de  l'église  ^ 


1.  Ce  mt'tne  auteur  mentionne  une  autre 
chapelle  qu'il  di^sifjue  sous  le  nom  de 
Santo  Dominqo.  rihera  de  J'irama,  c'est-à- 
dire  sur  les  bords  du  Jârama,  rivière  qui 
se  jette  dans  le  Taj^e  prés  d'Aranjucz. 

2.  «  Santo  Domingo  de  Silos  es  patron 
de  este  pueblo  y  titular  de  sa  parroqiiia 
mayor...  Dicho  santo  es  titular  con  iglesia 
l)ropia  y  patron  de  la  villa,  con  volo  de 


(lia  de  fiosta  de  amhos  prcceplos,  octava  y 
suntuosas  funcioaes,  etc..  »  Lettres  du 
conseil  municipal  d'îrucla  à  l'abbé  de  Silos, 
2o  novembre  1814.  Avch.  de  Silos,  K.  XXII 
4.)  —  Madoz  (lit  que  l'église  paroissiale  est 
dédiée  à  la  Sainte  Vierge,  sous  le  vocable 
de  Nuestra  Seùorn  de  la   Concepcion. 

.'(.  Celte  église  et  le    monastère   ont  été 
démolis    eu    1870    par    le    gouvernement 


ÉGLISES  DÉDIÉES  A  SAINT  DO.MINHJLE  DE  SILOS  32o 

Matase.il.n.  au  diocèse  de  Calahorra.  Eglise  paroissiale.  (^Madoz.) 

MiLLANA  (Santo  Domingo  de),  près  de  Salcedon.  au  diocèse  de 
Cuenca.  Eglise  paroissiale.  (Madoz.) 

MoMALvo.  petite  ville  de  1300  âmes  à  4  lieues  de  Belmonte,  au 
diocèse  de  Cuenca.  Eglise  paroissiale.  (Madoz.) 

MiEVA  (Sanla  Maria  de\  au  diocèse  de  Ségovie.  Nous  ne  savons  si 
cette  église,  située  en  dehors  de  Nieva  sur  la  route  de  Madrid,  existe 
encore.  Elle  est  mentionnée  par  G.  de  Nebreda  [Notice  manuscrite). 

Oll\s  DEL  Hev.  petite  ville  de  1300  âmes,  à  2  lieues  de  Tolède. 
(Castro,  El  thaunifitinijo,  p.  i2.i.')  L'église  paroissiale  est  aujourd'hui 
consacrée  à  Saint-Pierre  ap()lie.    .Madoz.) 

Palomakes.  près  delà  ville  de  Huete.  au  diocèse  de  Cuenca.  (Yepes, 
Coronica.  t.  IV,  fol.  270  v.i  D'après  Madoz,  l'église  serait  dédiée 
aujourd'hui  à  Notre-Dame. 

Pedrazv  de  la  StEKRA,  cutrc  Ségovie  et  Sepûlveda.  L'église  de  Saint- 
Dominique  est  une  des  paroisses  de  cette  bourgade  qui  furent  suppri- 
mées vers  183o.    Madoz' 

PiNTo,  ville  de  2o00  habitants,  à  3  lieues  au  sud  do  Madrid.  L'église 
paroissiale  est  consacrée  à  saint  Domini(jue  de  Silos,  dont  la  fête,  au 
témoignage  de  Castro  (p.  12i),  se  célébrait  à  IM'nto  avec  beaucoup 
de  solennité  et  une  grande  dévotion.    Madoz.) 

PiHON  Santo  Domingo  de),  petit  village  à  trois  lieues  environ  au 
nord  de  .Ségovie.  Silos  y  possédait  des  biens  assez  importants  '.  Église 
paroissiale.  (Madoz.) 

PosAD\s  Santo  Domingo  de  las  ,  village  à  trois  lieues  au  nord 
d'Avila.  GenHiimo  de  .Nebreda,  Notice  yn(iinis< rilr.)  Madoz  dit  (|ue 
l'église  paroissiale  est  aujourd'hui  dédiée  à  saint  Martin. 

Po/.iELO  i»KL  Hev.  à  trois  lieues  environ  d'.VIcalâ  de  lienarès.  Église 
paroissiale.  (Madoz.) 

I'«\DE>\  i»KL  Hlncon.  petite  bourgade  au  diocèse  de  Madrid-.Mcalâ  . 
K^lise  paroissiale. 

Sal^man'jik.  Près  du  {.'raiid  rollège  d«'s  Jésuites  se  Irouvail  une 
rhapelle  sous  la  Vfirable  de  Saint-Dominique  d(î  Silos.  Elle  disparut 
au  .WIJ    si/*cle.  i  Yepes,  t'oronim,  I.  |\  ,  fnl.  .377  ;  <!astr<.,  y.  123.) 

Samijiesa,   Eglise  près  de  la  ville  de  ce  nodi,  au  diocèse  de  J'ampe- 

(»rf>»j«oir«'.    iiiolKré   \f.%  pr<>tr*(ntion«    ili?»  1.    Vny     |c    IlerueH,    p.  I»3,   cl  «iirloiil 

riihfilii|iirf  i|<<  Madriil.  Voy,  la  rfTue /4//ar       •■i-ilf<i*ii4,    p.    222  22.\,  lùi    il  cil  (|iiciiti<>ii 
V  Ironi),  L  IV,  j»    LU,  dr;  t'itriKiiic  iji-  rc»  \,ri<\,nrtr<t 


320  msToiiii':  di;  i/ahhavi;   di;  silos 

lune,  (daslro,  p.  125.)  Il  est  prubablc  qu'elle  est  aujourd'hui  on  ruines. 

SiicoviE.  K^lise  qui,  d'après  la  tradition,  lut  autrefois  paroissiale  et 
qui  était  située  prés  du  sanctuaire  de  Nuestra  Senora  de  la  Piedad. 
(Yepes,  Coron ica,  fol.  376.) 

Séville.  Eglise  et  prienré  fondés  au  XllI''  siècle  et  dépendant  de 
Silos.  Nous  en  avons  parlé  pins  haut,  p.  208-21 1. 

Sn.os.  Nous  avons  vu  que,  peu  après  la  mort  de  saint  Dominique, 
l'ahbaye  de  Silos  prit  le  nom  de  son  saint  restaurateur.  Une  chapelle 
lui  fut  consacrée  dans  l'antique  basilique  de  Saint-Sébastien  '.  En 
1733,  ses  reliques  furent  transférées  dans  une  petite  église^  bâtie  à 
l'extrémité  du  transept  méridional  de  l'église  abbatiale  et  consacrée 
solennellement  en  son  honneur  par  l'archevêque  de  liurgos,  D.  Ma- 
nuel de  Samaniego,  le  18  avril  de  la  même  année. 

Téiuel,  en  Aragon.  Le  J*.  Nebreda  [Notice  nKtuiisnitc)  mentionne 
dans  cette  ville  une  église  dédiée  à  saint  Dominique.  Nous  ne  savons 
si  elle  existe  encore  et  Mado/,  n'en  parle  pas. 

Tolède.  Monastère  fondé,  |)eu  après  la  conquête  de  Tolède  par  le 
roi  Alphonse  YI  '108')).  en  Ihonneur  de  saint  Domini(jue  de  Silos. 
Son  église  fut  probablement  la  première  bâtie  sous  le  vocable  de  notre 
saint  abbé.  Ce  monastère,  connu  sous  le  nom  de  Santa  Doniin(/o  cl 
Anli(/u(t.  lui  d'aboi'd  habité  par  des  religieuses  bénédictines,  (jui 
adoptèrent  dans  la  suite  les  coutumes  de  l'ordre  de  Cîteaux.  Elles  s'y 
succèdent  sans  interruption  (le|)uis  plus  de  iiuil  cents  ans  et  y 
rendent  eiu'ore  aujourd'hui  un  culte  fervent  à  leur  saint  patron.  Voy. 
Ouadi-ado,  Hccticcdus  y  Ijcllczas  <lc  EspaTut,  t.  II,  p.  408  ;  l'on/,,  Vi(iji\ 
p.  i82-18o  ;  José  Amador  de  los  Hios,  Tolah)  pintoresco,  p.  182. 

ToRDEsiLLAs.  Lc  I\  Ncbrcda  parle  d'une  église  de  Saint-Dominique 
de  Silos  à  Tordesillas  ;  mais  Mado/.  ne  la  mentionne  pas,  et  il  est 
probable  qu'elle  a  disparu. 

ToHO.  Église  paroissiale,  dans  laquelle,  (ra[)rès  Yepes  [Coronicu, 
t.  IV,  fol.  370  v"),  la  fêle  de  saint  Domini(jue  s(;  célébrait  avec  beau- 
coup de  solennité. 

ToRKEMONTALVO,  au  diocèsc  de  Calaliorra.  Eglise  paroissiale. 

Tre.iu.ncos,  dans  la  Manche.  Nous  n'avons  pu  retrouver  la  paroisse 
de  ce  nom^  mentionnée  par  le  1*.  Castro  (^p.  125). 


1.  Duns  cette  cliapelle  se  faisaient  toutes       paroi;:se  ilc  Silos,  et  son    autel    portait    le 
les  fonctions  et   cérémonies   propres   à  la       nom  de  allar  pnrroquial. 


ÉliLISES  DÉDIÉES  A  SAIM    DOMIMnlE  DE  SILOS  327 

Tribaldos.  près  d'Uclès.  au  diocèse  de  Cuenca  Eglise  paroissale. 
l'Madoz.) 

ViLLAM  EVA  DE  IIoKCAJO.  Village  aujourd'liui  abandonné  et  qui  se 
trouvait  à  une  petite  distance  de  Talavera  de  la  Reyna.  Il  avait  pour 
patron  saint  Dominique  de  Silos,  titulaire  de  l'église  paroissiale.  Au 
XVIP  siècle,  la  tète  du  saint  y  était  solennisée  avec  beaucoup  d'éclat, 
d'après  le  témoignage  du  P.  Ruiz   toi.  f  16-1 17.  Cf.  Castro,  p.  124). 

VnxAM  EVA  DE  X\KA.MA.  Eglisc  mcntiounée  dans  la  bulle  du  pape 
Martin  IV  du  1 1  septembre  1281.  Voy.  le  Recueil,  p.  269. 

Les  petits  sanctuaires  et  les  autels  consacrés  à  saint  Dominique 
sont  en  assez  grand  nombre  et  il  serait  ditllcile  de  les  énumérer  en 
détail.  Citons  au  hasard  ceux  de  Jaën.  Calaborra.  Penaliel,  Canas, 
Canillas.  San  Millau  de  la  Cogulla,  San  Vicente  de  Somsierra. 


IV 


Evêques  sortis  de  l'abbaye  de  Silos. 


Il  a  été  déjà  question  de  quatre  moines  de  Silos  élevés  à  la  dignité 
épiscopale,  à  savoir  :  Luiz  Mcndcz,  évoque  de  Sidon  (voy.  ci-dessus, 
|).  147  et  suivantes)  ;  Antonio  Pcrcz,  évoque  de  Lérida,  archevêque 
de  ïarragonc  et  linalement  évèque  d'Avila  (voy.  ci-dessus,  p.  240  et 
316)  ;  licrnarilo  de  llotilirrros.  évoque  de  Calahorra  (voy.  ci-dessus, 
p.  242^:  Dotninijo  de  Silos  Morrno,  évéque  de  Cadix  (voy.  ci-dessus, 
p.  181)1,  et  llodrif/o  lù/trrnrrîa,  évèque  de  Ségovie  (voy.  ci-dessus, 
p.  I93j. 

Nous  en  connaissons  un  cinquième,  dont  on  a  pu  lire  plus  iiaut 
l'épitaphe  dans  le  recueil  des  inscriptions  de  Silos  (p.  318).  Nous 
voulons  parler  du  P.  Juan  Vi'tores  Frias  de  Velasco.  Né  à  Fresnada 
de  la  Sierra,  il  avait  reru  l'habit  à  Silos  le  21  mai  1060  et  tait 
profession  l'année  suivante  '.  Il  gouverna  d'abord  l'abbaye  de  San 
lienito  de  Iluete.  puis  celle  de  Saint-Martin  de  Madrid  (1G89),  devint 
({ualilicateur  au  conseil  suprême  de  l'Inquisition,  prédicateur  du  roi 
et  fut  nommé  en  1697  à  l'évèché  de  Santa  Marta  dans  l'Amérique 
espagnole-.  Transféré  à  Trujillo  du  Pérou  en  170o,  il  mourut  dans 
cette  ville  le  10  décembre  1713  '. 

Il  fonda  plusieurs  anniversaires  dans  son  monastère  de  Silos, 
au({ucl  il  fit  de  riches  dons  ',  ainsi  qu'aux  abbayes  de  Iluete  et  de 


1.  L'original  de  sa  charte  de  profession 
se  trouve  liaus  le  in.imiscrit  io  des  arclii- 
ves  de  Silos. 

2.  Le  P.  (îaiiis  ij^eries  episcopnrum,  p.  KiV 
l'a  oublié  dans  son  catalo^çue  des  évrfjues 
de  celte  église  ;  mais  le  prélat  nous  dit 
lui-inAnie  dans  une  donation,  faite  en 
faveur  de  Silos  en  \'\1,  qu'il  avait  occupé 
le  siège  épiscopal  de  Santa  Marta. 

:>.  Le  manuscrit  321  du  fond  espagnol 
de  la  Uibliotliè(iue  nationale  de  Paris    fcd. 


376  le  fait  mourir  en  1714,  et  le  Ubro  de 
gracias  des  archives  de  Silos  (nis  îil,  fol.  2.^)1 
en  171  S.  On  verra  par  la  note  suivante 
que  l'un  et  l'autre  se  sont  trompes,  ce 
((u'e.xplique  du  reste  assez  aisément  la 
distance  ([ui  sépare  la  ville  de  Trujillo  de 
l'abbaye  de  Silos. 

4.  Les  archives  de  Silos  gardent  encore 
deux  actes  originaux,  datés  de  1713,  par 
lesquels  ce  prélat  institue  dans  son  monas- 
tère de  profession  plusieurs  fondations  de 


EVÈQUES   SORTIS  DE  L  AltlîAVi;  DK  SIlJiS 


329 


Saint-Martin  de  Madrid.  Il  lé^ua  à  cette  dernitM-e  une  assez  belle 
bibliothèque.  Nous  renvoyons  en  note  les  détails  intéressants  qu'à 
bien  voulu  nous  communiquer  sur  ce  prélat  M.  le  doyen  de  Trujillo, 
D.  Juan  Antonio  Falcon  '. 


messes.  Outre  uue  somme  de  1000  pesos, 
il  légua  à  l'abbaye  les  objets  suivants  : 
«  Très  coronas  iirandes  de  plata  dorada 
para  el  santo  sepuhro  de  saute  Domingo 
de  Silos,  que  pesan  veinle  y  dos  n)arcos. 
siete  ODzas  y  média  ;  y  seis  candeleros 
•rraudes  con  su  cruz  de  plata  blanca,  que 
pesan  con  dicha  <tuz.  y  todo  nuevu.  cin- 
■  luenta  siete  marcos.  Iten,  una  sortija 
esposa  obispal  de  «tro  con  su  picdra  de 
e*meralda  prcciosa  grande,  para  ponerlo 
ul  dicho  santo  »  Arch.  de  SUos,  B.  IV.  12 
et  12  .  —  Dans  cette  im'-me  lia*^e  se  trouve 
iiD  mémorial  fort  curieux  dun  certain 
.\ntonio  Xete,  profés  de  Sainl-.Martin  de 
Madrid,  lequel  vivait  à  Trujillo  eu  la  com- 
pa;:nie  de  révi'ijue  N'elasco  et  qui  sétail 
fait  à  son  service  un  fort  joli  pécule. 
l.«  Trujillo  del  Peni,  novieuibreide  1890. 

•  Con  el  mayor  placer  transcribo  a  V.  R. 
los  datos  que  he  podido  encontrar  de  la 
vida  y  umerte  del  digui<imu  obispo  de  esta 
diocesis.  Sr.  Fr.  Juan  Vi tores  de  Velasco. 
de  feliz  memoria.  Kn  iiiio  de  los  libros  del 
csbildo  se  lée  io  siguieote  :  •  ObispoXXl. 
"  f-l  Illino  Sefior  Doctor  Juan  Vitores  de 
"   VeldZco  de  la  OrdfU  de  San  Benito,  hijo 

•  de  hàbito  del  uionaslerio  de  Santo  l)o- 
"  rningo  de    Silos.    Fue  calKicador  de   la 

•  Suprpuia,  prcdicador  gênerai  d»-  su  reli- 
"  gioo  y  de  io*  reyei  calolicos  Carlos  II 
«  y  Felipe  \ .  abad  d'-l  convcnto  ilc  lluele 
-  y  del  de  San  .Martin  de  .Madrid,  ubispo 

•  de  Santa  .Maria  y  capellan  gênerai   de 


sus  provincias  y  obispo  de  esta  diocesis 
de  Trujillo  ;  la  que  en  virtud  de  los  reaies 
despachos  de  ruego  y  eucargo  comenzc» 
à  gobernar  à  su  nombre  el  Seùor  Dean 
de  esta  santa  iglesia  catedral,  Don  Fran- 
cisco Subiate,  en  13  de  mayo  de  1705. 
habiendo  Su  lllma  prescntado  posterior- 
meute  â  este  cabiido  sus  bulas  en  19  de 
mayo  de  1109,  sin  que  pueda  aicanzarsc 
la  razon  de  que  se  hubiese  postergado 
tanto  su  presonlacion.  Hizo  (iesta  de 
segunda  clase  en  todo  cl  obispado  à 
santo  Domingo  de  Silos  y  dofc'i  una  misa 
con  su  vigilia  en  dicho  dia  con  liJO  pesos  ; 
otra  igual  en  el  dia  de  san  Uenito.  Fuc 
prelado  sobrio  en  todo  cousigo  uiismo. 
caritdtivo  cun  los  pobres,  y  tan  devoto 
del  Santisimo  Sacramento.  que  todos 
los  dias  indefectiblemente.  no  lialian- 
dose  enfermo,  jjasaha  a  la  catedral  .i 
hacer  oracion  delaule  de  su  Divina  Ma- 
gestad,  en  la  que  se  mantenia  arrodillado 
por  largo  rato.  Fn  vida  hizo  cesion  de 
su  pontilical  y  plala  hibiada  en  favor  de 
la  igle.aia  catedral.  Falii-cio  en  esta  ciu- 
dad  en  10  de  «liciembrc  de  ni.'l  ».  — 
.M.  le  doyen  de  Trujillo  transcril  ensuite 
l'inscription  gravée  sur  le  tombeau  ilii 
prélat  (on  la  trouvera  ci-drssus,  à  la  page 
.(18,  n"  94)  et  termine  par  ces  mots  : 
••  Debo  advertir  .i  V.  H.  (|ue  el  Ilhno  Scfior 
Vitorr-s  de  Ve|a«co  fue  preciuiizado  el  afio 
de  n07,  dos  anos  autes  de  presentar  sus 
bulas  ». 


Liste  des  offices  de  l'abbaye  de  Silos 
(di  x"  al  wi*"  sièclk) 


Voici  la  liste  complète  dos  divers  offices  de  l'abbaye,  tels  que  nous 
les  trouvons  mentionnés  dans  le  Rpcucil  f/rs  chai-lrs  ilf  Si/os.  Las 
dates  (}ui  accompagneni  la  désignation  de  cbacjue  oflice,  sont  celles 
des  documents  où  Ion  pourra  lire  le  nom  des  titulaires  '. 

A/j//('.  dette  dignité  se  trouvant  mentionnée  à  })eu  près  dans  toutes 
les  chartes,  il  est  inutile  d'y  renvoyer  par  des  cliilîres. 

/V/Vv/r  (prior.  prior  maior)  :  l17o,  1190,  1191,  1217,  1224,  I2H1, 
12;ii,  123o,  123(i,  1239,  12i6,  ii/S,  12H7,  1293,  1338,  1342,  1390, 
1407,  1420  {lif'cifri/,  [).  464,  note],  1430,  1431,  1400,  1464,  1470, 
1481,  1493-,  1498. 

^V)2/.s-y^/7>//r  (sub-prior,  [)ri()r  minor,  soprior  ^)  :  1175,  1190,  1191, 
1231,   1234,   1235,    1236.    1331,    1390,  1420  [Recueil,   p.  464,   note), 

1430,  1460,  1464,  1470,  1481,  1498. 

Cellérier  (cellerarius,  cellcr,  cellerizo^  cilleri/o)  :  //.5^,  1175,  1190, 
1191,  1224,  1231,  123'»..  1235,  1236,  1278,  1295,  1315,  1331,  1339, 
1464,  1470. 

Majordome  (mayordomo)  :  1331,  1407,  1420  {liecueil,  p.  464,  note), 

1431,  1430. 

Vhunlre  (precentor.  cantor,  pbis  tard  capiscol)  :  1175,  1176,  1191, 
122'i.  1236,  1407,  1160,  1481. 


1.  Qiicl(|ucs  chartes  in(li(|iiciit  sciilc- 
riu'iit  l'offico  sans  nommer  le  relifjieux  inii 
en  avait  le  titre.  Kll(>s  seront  distinguées 
ici  par  des  cliillrcs  italiques.  —  Les  dii/ni- 
tés  de  l'abbaye  {persono')  étaient  en  I2"8  : 
le  prieur,  le  cellérier,  le  ?acriste,  le  cham- 
brier,  le  réfeclorier  et  l'inlirmier.  Voy.  la 
ctiarle  de  confraternité  \^her)nund(icl)  entre 
le  chapitre  d'Osma  et  les  moines  de  Silos, 
février  1278  (dans  le  liectteil,   p.  2.i4-257). 

2.  Voici  les  noms  des  ofliciers  de  1493 


à  1499  ils  ne  se  trouvent  pas  tous  dans  le 
liecueil  :  «  I).  Fernando  Lopez,  prior  ; 
Francisco  (îoiizalez  de  Curiel,  soprior  : 
Andres  .Martiuez,  mayordomo  ;  Juan  Ve- 
lasco,  ramarero  del  abad  ;  Alonso  Marli- 
nez  de  Ona,  sacristan  »  (Ruiz,  fol.  111,  et 
Arch.  de  Silos,  doc.  D.  XL.  37,  fol.  1  et  2). 
;t.  Pero  Marin  nomme,  comme  exer- 
çant l'oflice  de  sous -prieur  (soprior)  en 
1286,  un  certain  Domingo  Fernandez  (dans 
Vergara,  p.  22.")). 


OFFICES  DE  l'abbaye  DE  SILOS  331 

Sncrisfp  sacrista,  sacristanO;  sancristano  '  i  :  ifâS,  1175.  1176, 
1190.  1191.  122i,  1231.  123i,  1236,  1275.  1331,  1342,  1390,  1407. 
1420   Heci(ei/,p.  464.note,  1430, 1431.  1460.  1464.  1470.  1481,  1498. 

flfjfe/ip,'  ospitalero  :  1331,  1407.  1420  {lircucil,  p.  464,  note), 
1430,  1431,  1460,  1498. 

.4*/mow/>/'   helemosinaiius,  limosncro)  :  floS.  1460. 

Chamhi'u-r  camerarius.  camaroro  :  1158,  1175,  1190,  1191.  1224. 
1231.  /t^>'.5,  1236.  lilS,  1315.  1331,  1345,  1379  (14  juillot,  1430, 
1460,  1470.  1481,  1498". 

(Jm-rier   operarius')  :  1158,  1175. 

Infirmifi'  infirmarius.  infirmerarius,  enfornicrcro.  entermero)  : 
1158,  1190,  1191.  1231,  1234,  1236.  1275.  /?;(9,  1331,  lt07,  1460, 
1470,  1498. 

Hi'-ffi iiu-'icr  relitorarius,  i-efeclorarius,  relitoloro)  :  1158,  1175. 
1190,  1191,  1234.  1236.  W8.  1:i:i8. 

(uisinipr  cocinero  ')  :  /,>.>/. 

Proviseur   provisor)  :  1430. 

Griniald  mentionne  au  XI'"  siècle,  onlre  lahbé  et  le  prieur  ou  prévôt 
fprf/tosilus  ,U'  f/ispf'nsa/or.  (jui  doit  répondre  au  r/'//^/r//7/rs  des  aulics 
chartes''.  De  son  c«>té,  Pero  .Maiiii  nous  fait  connaître  le  nom  du 
prieur  de  Silos  en  1283  [Don  l't-ro  Jo/ian^  et  trois  ans  plus  tard  ceux 
du  sous-prieur  et  du  second  sacrisle  {Dontinyo  Ffniniidi'z,  snjirinr  ; 
homiiKlit  Mar/i/irz,  Sfi<  rislfini»  mciior''). 

<Juanl  aux  autres  ollices  inférieurs.  r('m|)Iis  pres(|ue  exclusivement 
|»ar  des  laï(]ues  au  XIV'  siècle,  on  peut  voir  ce  (|ue  nous  en  avons  dit 
ci-dessus  i  p.  121). 

1.  Au  XIII*  ti/'cle  il  y  avait  ijiiix  sacrig-  npera  ilniistri  el    dom>iruni    >•.    |.,i   rliiirtc 

t«i  CD  lilre  :  el  nacrinlanu  mrnor   Doriiiofjo  <le  in.l  {Heci/eil.  p.  100    nous  apiircrnl  ijuc 

MartineZ)  e».l    nomtiië  par  Pero    Marin   eu  cet  ■  opcrarius  «  était  alors  un  moine  du 

IJH6    (lan<  Vi-rjfara.  (i.  22C  .  nom  de  l)(>niinii|iie. 

2.  Onlrouvn  en  IJl..    «tu  128;»,  la  Hi^na-  4.    Il    n<-  ".igil   |iii«   iii,  i s  lavons  dit 

ture  d'un  rhamliricr  dr-  .SiloBan  bas  d'une  dijà  'p.  t.'l.  note -i),  d'un  moine  raisimt  la 

c!>     '  la    colk'Kiile   do    ()<ivarriil(ia«,  ruininr  :   mais    de   l'cini    <|iii    .idnijnjxlriiil 

■",  '"  ««u  nr>liive«  de  li  caifiédrale  iei  ri-venn«  de  cet  oflice.    Kn  llCtl,  il   avait 

dr  BiirK'ft    vol.  69.  dur.  112,  oriKinal).  Cet  rlni|  cuioinirrM  proprement    ilils  nonx  se« 

a»'  -mi:  •  I.  Peiri,  camcra-  ordn-i». 

ri'i  .1' 1' I,  Rcripuit  •.  5.    i'tlu    beati    Ihntiinici  (danx    N'ergara, 

1.  Sur   l'orilre  de  1'  •  iruvre  •>.  voy.  Itn  p.  :i62  el  3ti7). 
(jit)(t'\  «d  »<rli.  0/>//».  —  A  Silot,  II-  titulaire  •!.  Mivaculon  riniuinzadoH  (d.init  Virgara, 

de  celle  c)i«r«c  éUil  préputé,  en  115)1,  •  ad  p.  \Zi  et  iiGi. 


VI 


Noms  des  artistes  connus  ayant  travaillé  pour  l'abbaye  de 

Silos  et  ses  dépendances 


N.  H.  —  Cette  liste  est  très  incomplète  et  nous  ignorons  le  nom  de  la 
pluparl  des  artistes  (jui  ont  travaillé  à  Silos.  Elle  ne  mentionne  aucun 
de  ceux  ((ui  bâtirent  el  ornèrent  l'église,  les  cloîtres  et  le  monastère 
jx'ndant  le  cours  du  XT  el  du  XII"  siècle.  Les  auteurs  des  curieuses 
peintures  du  XIV''  (ui  XV  siècle,  ([ui  décorent  le  cloître  inférieur, 
sont  également  restés  inconnus. 

I02G.  —  Mohamet,  fils  de  Zeiyan,  artiste  maure  auquel  on  doit  le 
C(d1ret  mentionné  ci-dessus,  p.  2'J2. 

1100.  — «  Domnus  Micliael  »  bâtit  l'éj^lisc  de  San  Frutos.  Voy. 
ci-dessus,  p.  218  el  2i)7. 

lltjo.  —  «  Henedictus,  Micliael  el  Martinus  »  construisent  l'égliscî 
et  la  tour  de  San  Milhin  de  Lara.  Voy.  ci-dessus,  |).  2D8. 

Wlli.  —  «  Dominicus  »,  moine  de  Silos  et  directeur  des  travaux  du 
cloître  sui)érieur.  Voy.  la  cbartc  du  28  juin  1175,  Rcairil^  |).  100. 

l').').3.  — Juan  de  lîueda  el  Juan  de  Salazar,  peintres  de  Burgos. 
Voy.  ci-après,  p.  341).  note  2. 

tOlo.  —  Marcos  de  Garay,  sculpteur.  Voy.  ci-après,  p.  348,  note  3. 

Kil.'i.  —  l'edro  de  Fuerhîs,  peintre».  Voy.  ci-après,  p.  348. 

lljio.  —  Juan  Andres  Ricci,  moine,  peintre  et  sculpteur.  Voy. 
ci-dessus,  p.  172,  note  1. 

ll)')0.  —  Diego  de  Léon,  peintre  el  scul[)teur.  Voy.  ci-après,  p.  35(3. 

I()")2.  — Placido  (le  Cuenca,  peintre.  Voy.  ci-après,  p.  354. 

1052.  —  Nevado,  peintre.  Voy.  ci-après,  p.  351,  note. 

1732.  —  l'cdro  Martine/,  architecte.  Voy.  ci-dessus,  j).  181,  note  2. 

17i9-1755.  —  Ventuia  llodrigue/,  architecte  de  la  nouvelle  église. 
Voy.  ci-dessus,  p.  181-182. 

1749-1755.  —  Antonio  de  Machuca  y  Bargas.  Voy.  ibidem. 

1749-1755.  —  Juan  de  la  Teja,  architecte.  Voy.  ibidem. 


ARTISTES  DE  L  ABBAYE  DE  SILOS  333 

1749-17oo.  —  Joseph  de  Landa.  architecte.  Voy.  ci-dessus,  p.  181. 

1749-17.0.^.  —  Domingo  de  Ondategui,  architecte.  Voy.  ibidem. 

1749-17o.o.  —  Juan  de  Zagarbinaga,  architecte.  Voy.  ibidem. 

I77i.  —  Felipe  Spinabete,  sculpteur.  Voy.  ci-dessus,  p.  319,  note. 

XVIIP  siècle.  —  Barambio,  peintre.  Voy.  ci-dessus,  p.  181,  note2. 

XVIIP  siècle.  —  Campuzano,  sculpteur  des  statues  du  retable 
de  la  nouvelle  chapelle  de  Saint-Dominique.  Il  était  moine  de  Silos. 

XVIIP  siècle.  —  Juan  Ascondo,  architecte,  frère  convers  de  Saint- 
Benoit  de  Valladolid,  construisit  la  nouvelle  église  du  prieuré  de 
Sainte-Marie  de  Duero.  Voy.  Cean-Hermudez,  A/r/ififrcios,  t.  IV, 
p.  231. 

XVIIP  siècle.  —  Simon  Lexalde,  architecte,  frère  convers  de  Silos, 
travaille  à  la  nouvelle  église.  Il  mourut  en  1804. 

1881.  —  Dom  J.-H.  Gibbal,  bénédictin  de  Solesmes,  ancien  élève 
de  l'Ecole  centrale,  dirige  les  travau.x  de  restauration  de  l'abbaye  vu 
1881,  avec  le  concours  d'un  de  ses  confrères,  D.  Gaétan  F'roment. 

1888.  —  Df)m  Jules  Mellet,  bénédictin  de  Solesmes,  ancien  élève 
de  l'Kcoledes  Heaux-Arls,  architecte,  dirige  les  travaux  de  consolida- 
tion des  cloîtres  et  du  nouveau  cho'ur,  de  concert  avec  D.  Eduardo 
Lostau,  ingénieur  civil,  architecte  par  intérim  du  diocèse  de  Burgos. 
—  Les  sculf)tures  des  stalles  du  ('Ixeur  sont  rn'uvrc  de  M.  Veutiion. 
de  Sillé-le-(luillaume  (Sarthe  . 

1889-1892.  —  Dom  Augustin  Hoiilin,  bénédictin  de  Solesmes, 
refait  une  partie  des  peintures  du  cloître,  alors  com[)lètemenl  elîacées, 
en  respectant  les  anciennes  partout  où  elles  étaient  encore  visibles. 


VII 


Les  reliques  de  l'abbaye  de  Silos. 


On  Irouvera  dans  ce  sepliènic  appendice  la  liste  alphabéli(|U('  des 
r('li(|ucs  conservées  à  Silos.  Nous  l'avons  dressée  d'après  les  docu- 
uienls  manuscrits  des  archives  de  l'abbaye  et  les  cataloj?ues  rédigés 
au  XVIP  siècle  par  deux  moines  de  Silos,  le  P.  Ruiz  et  le  P.  Castro  '. 
11  importe  d'ajouter  que  presque  toutes  ces  reliques  sont  encore  h 
Sainl-Domini(jue  de  Silos,  dans  une  petite  chapelle  voisine  de  la 
sacristie  et  appelée  fl  cdutarin  <lr  las  rclKjiiKis. 

Quant  aux  i"(di(|uaires,  il  n'eu  reste  plus  (|ii"iin  nombre  assez 
resIrtMut  qui  soient  antérieurs  au  XVP  siècle.  Les  plus  intéressants, 
par  exemple  le  coiïfcM  mauresciue  dont  il  a  été  (juestion  ci-dessus 
(p.  202,  n"  6\  sont  aujourd'hui  au  Musé(>  de  Hurp:os.  Toutefois, 
le  trésor  de  Silos  ccuiserve  encore  un  très  beau  collVet  émaillé  du 
XIl"  siècle,  qui  semble  provenir  des  célèbres  ateliers  de  Limoges,  et 
un  élégant  reli(juaire  dans  l('(|uel  se  trouve  enchâssée  la  main  de 
saint  Valentin  (voy.  ci-dessus,  p.  128  et  311)'^. 


1.  Le  calalofjiio  iIp  IJiiiz,  tiré  tin  folio  i'.\ 
Son  histoire  iiiannscrile.  a  été  publié  par 
Yepes  [Coronica,  t.  IV.  Tnl.  :n!l-:î8(l),  ainsi 
que  la  ileseriplinn  détaillée  île  la  ehapeile 
(les  reliques.  Celui  de  Ca.slro  se  trouve 
dan^  la  vie  de  saint  Dominique  érrile  par 
cet  auteur  [El  fflorioso  IfiainiKtliirr/o  espa- 
ilol,  [).  298-:2!W).  —  .Nous  appellerons  <  In- 
ventaire de  I87."i  »  le  eatalogue  des  reli- 
ques de  Silo^  (|ue  laissa  en  mourant  le 
dernier  abbé  de  Silos,  Mgr  Kchevarria. 
Quand  au  catalogue  de  14iO,  nous  l'avons 
publié  intégralement  dans  le  lierueil  des 
Charles  Je  Silos,  p.   '.82-484. 

■2.  Signalons  aussi  trois  reliipiaires  mi- 
nuseules  (ils  mesurent  de  7  à  8  eent. métrés 
de  long  sur  »    ou    "i    de    large'    qui    u'nnt 


pu  recevoir  (|ue  quelcpies  panelles  de  re- 
liipies.  mais  qui  sont  très  curieux.  Les 
deux  plus  anciens  proviennent  vraisem- 
blaljlemenl  de  (pu'l(]ue  pierre  d'autel  con- 
sacri'c.  Le  premier  est  en  [jierre  blanche 
très  fine  et  porte  sur  le  devant  ces  mots 
tracés  en  beaux  laraetères  du  Xll»  siècle  : 

<■    s.     lOIIANlS    B.     —   s.    I>ETIU.    —    S.    V1^CE^T1 

I,.  >>.  L'ouverture  pratiquée  à  la  partie  su- 
périeure est  rei'ouverte  d'une  feuille  de 
mi.  a.  Le  second,  qui  est  en  bois,  porte  en 
lettres  de  la  même  époque  :  '<  sancti  sthe- 
KAM.  —  SANCTK  MARINE  ».  Le  troisième,  en 
os  ouvragé,  est  du  xin""  siècle.  11  renferme 
un  fragment  de  linge  et  une  petite  bande 
de  pan'hemin  avec  ces  mots  en  écriture 
du  tem{)s  :  <(  sancti  ac.aimti  ». 


LES  RELIQLES  DE  l'aBRAYE  DE  SILOS  333 

1.  Le  saint  Patriarche  Abraham'.  —  u  En  una  arca  de  marlil,  una 
reliquia  del  santo  patriarca  Abraham  »  ^Ruiz.  dans  Yepes,  Curonica, 
t.  IV,  fol.  380  ;  Castro,  p.  295 1.  «  Se  han  puesto  (en  el  camarin  de  las 
reliquias)  très  relicarios  grandes  de  phila  con  pie  triangular,  on  que 
estan  colocadas  his  reliquias  del  patriarcha  Abram,  del  senor  san 
Pedro  y  del  senor  san  Pablo  »  ^Arch.  de  Silos,  Dcpôsitu,  année  1749l 
«  San  Abraam,  en  figura  de  ranio  de  plata  »  (Inventaire  de  1875). 

2.  Saint  Adrien.  —  «  Heliquia  de  San  Adrian  en  un  frasquito  de 
cristal  »  (Inventaire  de  i875j. 

3.  Saint  Agaimt.  —  Mentionné  ci-dessus,  p.  334,  note  2. 

4.  Les  martyrs  d'Agreda  -.  —  «  Una  canilla  de  los  sanlos  uiarlyres 
de  Agreda  »   Castro,  p.  295). 

5.  Saint  Amrroise,  évéque.  —  «  Ayotraarca  de  niarfil  con  reliquias 
de  san  Gamaliel,  san  Sixto.  y  de  san  Anibrosio  doctor  >■>  (Hniz  el 
Castro^ 

6.  Sainte  Barre.  —  «  En  una  paloma  que  esta  en  sonio  de  la  cabe/a 
(il  s'agit  de  la  tète  antique  de  Vénus,  voy.  ci-dessus,  p.  41,  noie)  ay 
dol  quixar  do  sauf  (^risloval  o  de  la  sangre  do  sanla  IJarbara  » 
(Catalogue  de  1440  .  —  <-  Denlro  de  la  paloma  aydos  huosos  grandes 
do  santa  Harbara,  una  redomita  do  su  sangre  y  cabellos  (juajados  en 
(•lia  df  (juando  lue  degollada  »  (liuiz  et  Caslroj. 

7.  Sailli  Hartiiélemy,  apfMrc  —  "  l''ii  una  caxa  do  marlil  son  reli- 
quias dosant  Barbdomo  o  olrossi  del  biaço  do  sanl  Sébastian  »  (Cal  ;- 
loguo  do  J440\  —  «  L'na  caxa  larga  de  niarfil  do  grande  antigûodad, 
y  on  olla  roliquias  do  san  Sebasiian,  alguiios  huosos  del  aposlol  san 
Harlolomo  y  un  podaço  do  su  sanla  piol  ->  dliiiz).  «  Media  (|iiijada  do 
san  |{artoli»mc  »    Ibidemj. 

8.  Saint  FiKNon.  —  «  Toda  utia  caiiillii  drl  brai-o  de  san  Boiiilo  » 
Uuiz  .  —  ■'  l.'naoamlhi  cnlcia  dol  braço  do  iiueslro  Padro  san  lionilo, 

mny  bien  guarnr>cida  on  plata  «  (Caslnn.  Cotte  n'li(|iioa  été  lapportéo 
d»;  .Madrid  à  Silos  on  1891. 

9.  Saint  Hl\i.hk.  —  "  En  una  cjiboca  ((iic  os|a  en  |a  dicha  coroiia 
iW  (-Duronno  V(ilivo  (jlForl*-  par  saint  l)oiiiiiii(|ii('  à  xaiiil  Sébastien"*  os 

i.  Ban*  ooui  porter  garant  de  laulhiTiti-  Irtnt  rclii   Im   Anfiivr.i   tir   l'Oni-nl    Inlm, 

cit^  d*  «ettc  r<'lii|iie.  il  cul  bon  de  dirr  ici  188»,  t.  Il,  \>.  il!   i.'l 

qn'rn  l'iitiri'-c  111'»  le»  Croin/;*  oiivrirr-til  le  i*.  M/irlyr»  «I'iiik!    iiiiUhiiIi,  ilr    |iIiih   i|iio 

UiiiilM-au  ilct  fdlTinrrht*  n  ll(-l(r<>n,  ou  fui  «Imili  um-.  V.iy.   La    Kiicnlc,    Ih.ilunn  nlr- 

eoncveli    Ahrihaiii.    <l    tri    retirèrent    |»|ii-  niiialicn  de  Eupann,   I.  I,  j».  132,  pI  Espana 

■leur*  frm^iiieriti.   On  ixrut  f-ouiuttir  «ur  itit/rada,  t.  L,  \>.  (io. 


33l)  HISTOIltE   DE    \.'\IU).\SE    DE    SILOS 

(le  la  sanguo  do  sanl  Hlas  o(  olrosi  de  la  sangiie  de  sanla  Calalina  '< 
(Catalogue  de  I440\  —  «  Dentro  de  la  paloma  (la  colombe  (lui 
surmonle  la  tête  de  Vénus,  voy.  ii"  6)  ay  uua  parle  del  cuero  de  suu 
Blas,  y  de  sus  huesos  y  sangre  »  (Ruiz  et  Casiro).  —  «  Se  ha  colocado 
la  reli(|uia  de  san  lîlas  en  su  relicario  con  chapas  do  phila  (!<>  arriva 
avajo  »  (Arch.  {\v  Silos,  Depôsito,  1740). 

10.  SainI  noMFAc.i;.  —  «  Un  |)oco  doi  hraço  do  san  Honifaoio  »  (Hui/. 
et  Castro}. 

11.  Le  Calvauie.  —  «  En  una  arca  de  niailil  ay  una  piedra  dcd 
monte  Calvario  »  (Hui/  et  (iaslro). 

12.  Saint  Camille  uk  Lki.i.is.  —  Keliquc  ap[)()rtc'o  de  lîome  par  \v 
P.  Baltazar  Dia/,  vers  1740.  et  approuvée  par  D.  Pedro  do  la  Quadia 
y  Achiga,  archevéqno  do  liurgos  (Arch.  de  Silos,  B.  IV,  34,  original 
do  celle  a[)prohali()n,  datée  du  2  mars  1747). 

13.  Les  Mautviîs  de  Cahdkna  '.  —  «  Todo  un  braço  de  los  sanlos 
martyres  de  Cardona  »  (Uni/.).  —  <(  Unacanilla  de  los  sanlos  martyres 
{\o  Cardeùa  »  ((Castro).  —  «  Se  pone  en  el  relicario  un  hueso  grande 
do  los  martires  de  Cardona,  colocado  on  un  brazo  de  lalla  dorado  con 
su  cristal  »  (Arch.  de  Silos,  Dfptisifo,  année  1777). 

14.  Sîiinle  Catiikiunk.  —  Voyez,  ci-dessus,  le  n°  9. 

15.  Saint  CniusropiiE.  —  u  Kn  una  f)aloma  (voy.  n"  6)  ay  del  quixar 
de  saut  Crisloval  »  (Catalogue  de  1440).  —  «  En  el  liueco  de  lacaboça 
(la  tête  de  Vénus)  esta  un  huesso  y  dos  dienics  de  san  Christoval  » 
(Huiz  et  Castro). 

16.  Le  Cénacle.  —  «  Parle  de  el  lugar  donde  (elSenor)  cenocon  sus 
discipulos  »  (Casiro). 

17.  La  vu  au-:  Cuoi.v.  —  «  Una  cruz  de  crislal  que  ofreseio  el  roy  don 
Alonso  (pie  vencio  la  batalla  de  Ubeda,  on  que  osia  de  la  cruz  do 
Nuesiro  Sofior  Jhosu  Chrislo  »  (Catalogue  do  1440).  —  «  Una  cruz  do 
chrislal  con  una  hiiena  parle  do  /if/no  Domini^  (jue  dio  el  rey  don 
Alfonso  quando  gano  Ubeda  »  (Ruiz-  ;  Castro  nomme  par  erreur  don 
Fernando  au  lieu  de  don  Allonso\  —  "  Un  lif/mim  cniris  encerrado 
en  una  crnz  de  plala,  y  forma  parte  de  una  gran  ligura  a  modo  do 
cuslodia  do  plata,  soslenida  en  poana  do  plata,  y  todo  preservado  por 

1.  Sur  ces  niarlyrs.  voyez  le  P.  Ber/^nnza,  nient  de  la  vraie  croix  :  «  Eu  una  arca  do 
Antif/iiedade.i.  lib.  II,  c.  7,  el  La  Fuente,  laton  labrada  a  lo  anliquisiino  ay  de  la 
llislorid  eclesidslica  de  Kspana.  t.  III.  iniz  de  Christo  ».  Il  est  aussi  question  de 
p.  23."i.  «  una  piedra  del  higar  donde  santa  Elena 

2.  Cet  auteur  mentionne  un  autre  frog-       hallu  la  cruz  »  (Huiz  et  Castro). 


LES  RELIQl  ES  DE  l'aBBAYE  DE   SILOS  337 

una  caja  de  madora  forrada  »  (^Inventaire  de  1875).  —  Cette  relique, 
emportée  à  Ségovie  en  l8o7  par  Mgr.  Echevarria.  puis  donnée  au 
P.  Sébastian  F^ernandez.  curé  de  Saint-Martin  de  ^ladrid,  a  été  r(MidLie 
à  Silos  en  1891.  mais  sans  son  antique  reliquaire. 

18.  Saint  CuRYsonoNE,  martyr.  —  «  Una  cubierta  de  plala  cou  reli- 
quias  de  san  George,  san  (îrisogono  y  olras  muchas  de  martyres  » 
(Ruiz  et  (Castro. 

19.  Saint  Dems  l'Aréopac.ite.  —  «  Media  canilla  (de  san  Dionisio)se 
puso  en  el  relicario  en  liempodelabad  Pedro  Xegrete  »  (Bibl.  nat.  de 
Paris,  fonds  espagnol,  ms.  321.  Monnsflcon  hispaniciim,  fol.  376). 
o  Ln  pedaço  de  la  canilla  de  san  Dionisio  Areopagita  »  (Castro  ; 
Inventaire  de  187.5.  Voy.  ci-dessus,  p.  I7.5i. 

20.  Saint  Domlmûie  de  Sn.os.  —  «  El  cuerpo  del  bienaventurado 
senor  santo  Domingo  »  ((Catalogue  de  1440).  —  Sur  cette  insigne  relique 
(le  corps  tout  entier  du  saint  est  conservé  dans  une  magnifique  urne 
d'argent  placée  au-dessus  de  l'autel  d(^  la  chapelle  de  saint  Dominique, 
voyez  ci-dessus,  p.  62-(i4  et  180-181. 

Autres  reliques  de  saint  Dominique  :  1"  Le  Initon  ou  crosse  <ln  sainl. 
"  ¥À  blao  con  que  santo  Domingo  andava  quando  el  era  viejo  »  ^Cata- 
logue de  1440  .  Sur  le  mot  hluo,  voyez  le  lir<  nri/,  p.  483,  note  i.  — 
«  Tambien  qucda  el  santo  baculo,  con  que  cl  glorioso  padro  en  su 
vpjcz  andava  ;  que  ba  bccbo  y  baze  Nuestro  Senor  muy  grandes  mila- 
gros  con  mugeres  que  tienen  parlos  peligrosos  y  diliciles,  facilitando 
unos  y  fav<»recicndo  en  los  otros.  Por  dondo  la  magestad  de  la  leina 
de  Espana.  riuestra  seùora.  dona  Margarita  de  Ausiria,  en  los  trabajos 
de  sus  felices  portos  sicmpre  se  ba  (jucrido  valci-  dd  socorro  del  glo- 
rioso sanlo  Domingo  y  su  santo  baculo,  pidicndolo  para  este  lin.  Y 
lo  mismo  ban  bccbo  mucbas  de  las  seroras  mas  decuenta  en  la  Coile 
y  fuera  délia  :  y  (|uando  no  se  puedcn  socorrcr*  del  misiiio  baculo, 
piden  y  llcvan  nn-didis  del  para  iniicba-  pcr>innas,  y  Icncnios  c\pc- 
ricriciu  de  lu  merccd  rpic  .Nuotro  Scnoi  li>  b.i/c  por  clla^^  ■  Mni/.  cl 
Ca.slro" .  —  ('••(le  rcli(juc  cnlourr-c  d  Une  Innic  dargcnl  donm-c  p;ir 
Juan  de  \  cla.x'u,  duc  de  Frias,  cl  sa  b'niinc,  est  j^ardcc  avec  ^oin 
dans  lu  salle  des  arcbives  de  Silos.  —  2"  l.r  mlnr  ilu  uti/i/.  \\n\.  ci- 
desHUH.  p.  iO,  nf)le  3  :  p.  2ÎII  cl  2î»l,  n'  ."i  cl  10  .  «  (Urnssi,  cl  caliz 
con  que  el  bienaventurudo  ^anlo  f)omingo  dc/ia  inissa  '  »  ftîatalogin' 

I.  C«  relire  rat  beauroijp  tro|>  ffriml  In  «voir  nervi  k  liirc  In  tii<-Niie.  il  Tant  y  voir 
coufM»  iiHriiire  fl  III.  I9r.  lie  (liaiiK-tre  pour       mi  )!<*  •>"•  culicci*  dit*    '    ininiilrii'l»   '  <ii 


338  iiisToiiii;  i)i':  i/.\BnAvi:  m:  sir. os 

de  1440).  —  «  Ytcn,  un  cali/  de  plala  cou  su  patoua  adoniada  con 
diferetiles  piedras,  y  algunas  de  nniclio  valor,  lo  (jual  liizo  sanlo 
Domingo  en  vida,  a  honor  de  san  Sébastian...  Kl  caliz  junlo  con  la 
palena  lieneii  de  peso  diez  y  siele  marcos  y  niedio  de  i)lala.  l-'n  la  copa 
(lel  caliz  cahc  un  aznmbre  y  niedio  quarlillo...  (]on  el  dczia  niissa 
siempre  sanlo  Domingo  abad,  y  aora  se  pide  agua  ecliada  en  el  contra 
calcnluras,  y  se  lian  visto  mucbas  veces  aver  sanado  con  clla  »  (Kniz 
et  (Castro).  —  On  peut  voir  à  la  fin  de  ce  volume  (pi.  IV  et  V)  deux 
glyptographies  du  calice  el  de  la  patène,  et  (pi.  IX)  trois  dessins  repré- 
sentant la  croix  d'or  et  une  des  [)ierres  Unes  qui  ornent  cette  patène. 

—  3"  Iji  (Jiasuhlc  (lu  saint.  «  La  \eslim(>nta  coii  (|ue  el  bienaven- 
lurado  sanlo  Domingo  dczjji  missa  »  (^Catalogue  de  1440).  —  «  Una 
casulla  con  que  dezia  missa  sanlo  Domingo,  que  en  un  incendio  mny 
grande  que  padecio  el  monasterio  salto  por  el  ayre  a  vista  del  pueblo, 
sin  lésion  del  lucgo  »  (Hniz").  —  «  Tambien  se  conservai!  unos 
fragmenios  de  la  casulla...  y  es  lanla  la  devocion  ((ue  se  tiene  con 
esta  santa  casulla,  (|ue  muclios  pueblos  y  personas  devotas  se  ban 
llevado  graii  parte  de  ella  '  »  (Castro).  — On  trouve  dansle  document 
I'].  XXll,  4  (de  181.^))  une  description  de  celle  cbasuble  et  du  colîret 
d'ivoire  qui  la  renfermait.  —  «  (îasulla  de  sanlo  Domingo  »  (Inventaire 
de  187.").  (i'esl  un  fragment  assez  notable  que  nous  avons  vu  en  1886 
chez  le  P.  Sébastian   F(>rnaiulez,  curé  de  Saint-Martin  de  Madrid). 

—  4°  Jji  couronne  d'aif/rnl ,  ornée  de  pierres  précieuses,  oITei'le  par 
saint  Dominicjue  à  saint  Sébastien.  Voy.  ci-dessus,  p.  40,.  note  3.  — 
«  U.na  corona  de  plala  y  piedras  grandes  de  cbi-istal.  que  tiene  de 
diametro  un  xeme  (18  cenlimètres\   y  sobre  ella   una  cabeza  de  lo 

usage  dans  les  églises  fu'i  les  fidèles  <niii-  mont  de  la  chnsuble  en  ISl.'i  (Ibid.,  E.  XXII» 

iiuiniaient  sous  les  espèces  du  pain  cl  du  4  .  —  A  labbaye  de  Santa  Maria  de  N.ijera, 

vin.  (V(iy.  ci-de-<s*us.  p.  .'il.  nidc  1.)  I.Vf.'liso  au   XVlll"  siècle    [Monanlicon    hisfuinicuin 

de  ivr-uM  en  ciinscrve  Mil,  dit  f/c  .vf///(/ /•'/•(>/-  Idl.    i.'i2,    v"  .    —    A   l'abbaye    d'Obareucs, 

1(111,  i|ui  date  dota  lin  du  X''  sii'iie  cl  dont  prè*  de  .Miranda  de    Kbro  :    «    Un    pedazo 

laciMipe  a  les  nu'incs  dinicnsioiis.  de  la  casulla  de  sauli)  Homingo  de  Silo».  » 

1.    Fragincnls    de    celle    chasuble   :     .\  Ihid   . — Vers  1667  ou  met  dans  la  chapelle 

Yrucla,  au  diocèse  de  Tolède  :  «  Un  peda-  des  reliiiues  de  Silos    >•  un    pedazo   de   la 

/,n   de   tela  de  datnasco  azul  y  dorado  de  casulla  de  N.  P.  sanlo  Domingo  i.  (/>e;jo>ï7o. 

una   quaita   de    largo  y  qualro   dedos  de  —  l".n  1817,  l'abbé    de    Silos   donne   deux 

ancho,    ipie    es   parte    de    la   casulla   con  fragments    <<  â    las    villas    de  Laguna    de 

que  santt)   Domingo    de    Silos   dccia  misa  Cameros  y  de  Azofra  »  {Arch.  de  Silos,  D. 

{Arcfiircs   de    Silos,    ms.    78,   fol.    217   v".  XXll,    7).    —    Eu    1859,    Mgr.    Echevarria 

année  I(i(i7,i.  Celte  rcli(|ue  ayant  été  brùlcc  donna  à  la    reine    Is.abelle  «    una   notable 

pendant    les   guerres   de    l'Indépendance.  reliipiia  del  abad  santo  Domingo  de  Silos  « 

l'abbé  de  Silos  envoya   un    nouveau    frag-  (.4rc/i.  de  Silos,  ms.  70). 


LKS  UKLIOLES  DE  l'aBBAYE  DE  SILOS  339 

mismo  (cette  tète  est  en  bronze)  con  una  paloma  encima,  todo  lo 
quai  hizo  santo  Domingo  de  Silos,  siendo  abad  de  este  monasterio,  a 
honoi"  de  san  Sébastian  »    Ruiz  et  Castro  '). 

21.  Sainte  E.ngbatia  de  Saragosse.  —  «  Ay  reliquias  de  santa 
Engracia  y  sus  companeros  »  \lluizi.  —  «  Reliquias  de  santa  Kngracia 
de  Zaragoça  y  de  sus  companeros»  (Castro). 

Sainte  Etienne,  priMiiier  martyr.  —  «  Son  rclicjiias  de  san  Estevan 
martir  "  Catalogue  de  1440;  Castro). —  «  Otras  reliquias  considérables 
del  mismo  santo  »  (Castro).  —  >  Heliquias  de  san  Estevan,  en  una 
urna  de  plala  •  Inventaire  de  1875  .  Vers  IGtiT  on  dépose»  «  en  el 
relicario  una  reliijuia  de  san  Esteban  prolomarlir  »  {Lihnt  <lt'  Ucpôsilo). 

23.  Saint  Facindis  j)atron  de  labbaye  deSahagun.  qui  lui  doit  son 
nom  .  —  "  Reliquias  d(^  san  Faciindo  »  (Ruiz  el  Castro). 

2i.  Saint  Félix.  —  "  Ay  reliquias  de  san  Felices  »    Ituiz  et  Castro). 

2o.  Saint  Fobti  nat.  —  "  Hase  puest(»  en  el  relicario  niui  canilla  de 
san  Fortunato.  Diola  nucstro  padi-e  dilinidor  Perez.  Colocola  esta 
casa  en  una  piraniidc  de  madei'a  eslolada  y  doiada  »  Arch.  de 
Silos,  Lihro  th-  Pe/jôsi/o.  année  1705  . 

20.  Sailli  Fkitos.  —  «  Se  compuso  la  relicjuia  del  senor  san  Frulos 
en  piramide  sobredorada  y  eslofada»  hrpôsiin.  année  1701).  — Suice 
saint,  voy.  ci-dessus,  p.  217. 

27.  Saint  Camaliel.  —  •  Relitjuias  de  san  ("lamaliel.  maestro  que 
fur  di'  san  Pablo  »    Riiiz  el  Castro.  Cf.  le  \\°  o;. 

28.  Saint  Wv.uwr.K.  —  «  j]  es  olra  (caja)  esmallada,  en  que  son 
rt'liquias  d»*  saut  (leorg*'  c  «le  olros  miiclios  sanlos  "  ((catalogue  de 
1410.  Voy.  le  n"  18;. 

29.  Sainl  (ioNZALVi  s.  — Sur  ce  |)ersonnage  el  ses  reli(|ues.  voyez 
ci-dessus,  p.  2î)2-2M3  ;  cf.  p.  2:1.  noie. 

.'{0.  I..es  saillis  Innocf.ms.  —  ••  Ay  i('li(|niaN  di-  los  Innocciilcs  » 
(Huiz  et  Castro  . 

'.\\ .  Sainl  Jean-Rai'TIste.  —  •■  Ylcn.  mhh  arca  hirga  de  inarlil  con 
rt'Jiquias  de  saii  Sébastian...  y  lic^  redomilas  con  sangrc  de  san 
Juan  Hautisla  ■•  Miiiz),  —  ■-  Tn's  redomilas  con  ^.iiilmc  de  ^;iri  .lii;in 
Haiilisla,  quarido  fiic  dei^rdlado  »    (iasiro;. 


I.    ixX     aiilcnr  nii<t<i     une  S<-li.'i.tti.iii.  I.t  ilc  lii<i  (;raii<l('ii  .v  HMunrnit  i|iu> 

eUjche  du  *'iiiil  :  i  <-l    ili/i    ilc  ay  i-n  OhhIiIIu.   ••    —    Ci-lti*    rlnrlir,    d'uiK! 

hojr   una  rniii|>iin«  que  hizn    fabrirar  i-l  nuUicntiriU'   qui    iiiiiin    Hrnihlc    |iIiim   <|ui> 

mismo    mrilo  n   honra  y   ((l<iii.i  <ln   >nii  iliiul<-uii<-,  a  iliH|iaru. 


.'iiO  IIISTOlItK    l)K    l/.\l!l!AVF.    I»K    SU, OS 

32.  Saint  Jkan  l"Kvan|j;('lisl(>.  —  «  Ay  i"i>li([iiia.s  do  san  Juan 
apostol  "  [Wuh  cl  Caslroj. 

33.  Saint  Lmi'.km-.  —  «  Ay  rclitinias  de  san  Loronco  »  (Mniz  ot 
Castro). 

34.  Saint  Lv/.aiîk.  —  «  Pai'to  dol  sopnlcro  do  san  I^azaro  »  (|{ni/  ot 
Castro). 

35.  Saint  Li». imams.  —  Voy.  ci-dessus,  p.  39.  «  Las  sanlas 
rcliquias  son...  cl  cucM'po  do  sonor  san  Liciniano,  etc.  »  (Catalogue 
do  1440).  —  «  l'^s  publica  vo/  y  lama  que  un  roligioso  que  se  llamaba 
Liciniano  o  Luciano,  cl  (|ual  ostaba  entcrrado  on  un  sépulcre  que 
estaba  on  (d  olaustro.  junlo  al  sepulcro  del  cuerpo  santo  de  senor 
santo  Domingo,  dondc  se  cntorro  primoro  ;  el  quai  es  publiée  e 
notorio,  c  publica  vo/  c  lama  (|uc  lue  bonibre  de  santa  vida  » 
(Témoignage  de  loTl,  .l/r//.  (/r  Si/os,  ms.  119,  fol.  Il  et  19).  — 
D'après  les  Mcniorix  Sih'nscs,  on  crut  au  XYIIT  siècle  avoir  retrouvé 
son  corps  sur  remplacement  de  l'autel  de  Tcglise  antérieui'c»  à 
l'époque  de  saint  Domini(jue.  11  se  trouverait  encoi'c  aujourd'lini  au 
bas  des  degrés  du  sanctuaiie. 

36.  Le  LiTnosTKOTos.  —  («  Ay  sois  ladrillos  de  alabastro,  los  quales 
dizen  ser  de  la  sala  doude  Cbrislo  senor  nuestro  oyi)  la  sentencia  de 
cruz  en  casa  de  IMIalos  »  (Castro).  —  La  pièce  des  arcbives  A.  XIV,  41, 
mentionne  «  unas  piedras  de  los  gradas  por  donde  subio  Cbrislo  en 
casa  de  Pilatos  a  oir  sentencia  ».  Ces  jjierros  furent  données  eu 
1641  par  doua  Mariana  do  Uendon. 

37.  Saint  Lie.  —  '<  Ay  i'eli(iuias  do  san  i^ucas  l']vangelista  >>  (Uuiz 
et  Cas t roi. 

38.  Sainte  Licif..  —  «  Una  jarrica  de  j)lata  cou  reliciuias  de  sauta 
Lucia  »  (Uni/  ot  Casti-o). 

39.  Sainte  M Aiui;-MAi>i:r,r:iM:. —  «  l  na  caxa  do  madera  con  reliquias 
{\o  santa  .Maria  Madalcna.  y  olras  roli(|uias  do  mucbos  martyres  no 
conocidos  »  (Uni/,  et  Castro). 

40.  Sainte  Maki.m:.  —  x  Ay  roli(|uias  de  sanla  Marina  »  (lUiiz 
et  Castro" . 

41.  Saint  .Mmmin.  —  i'  Hcliciuias  do  sonor  san  .Mai'tin  »  ;  ou  encore 
«  de  san  .Martin  Turonense  »  (Catalogue  de  1440;  Kni/  et  Castro). 
Voy.  ci-dessous,  p.  343,  le  n"  ()3. 

42.  Saint  Mai  h.  —  «  Ay  rcliquias  considérables  de  san  Mauro 
abad  >)  (Castro). 


LES  lŒLlQLES  Di:  L  AI5UAYE  DE  SILOS  3il 

43.  Saint  Nicolas.  —  <■  Reliquias  do  san  Nicolas  »  (Riiiz  et  Castro. 
Ce  dernier  ajonte  :  «  de  san  Nicolas  de  Bari  »}. 

ii.  Notke-Dame.  —  !"  -  Una  caxa  de  cristal,  de  la  loche  de  santa 
Maiia  nuestra  madré  »  (^Catalogue  d(>  1440\  Antre  reliqne  ditTéronte 
de  la  précédente  :  «  Kn  una  arca  redonda  de  martil,  de  la  lèche  de 
santa  Maria  »  :  Ibidem».  —  2"  «  L'na  jarrica  de  plata  con  reliquias  de 
las  vestiduras  y  del  santo  sepulcro  de  la  Madré  de  Dios  »  [Rm/.  et 
Castro;. 

45.  Du  l'Aix  DE  LA  Cène.  —  «  Otrossi,  esta  on  una  arca  ezmaltada 
del  pan  qne  coniio  Nuestro  Senor  Ihesu  Christo  el  jueves  de  la  Cena 
con  sus  discipulos  »  (Catalogue  de  1440).  —  <«  Otra  arca  de  laton 
lahrada  a  lo  antiquissimo  :  ay  pan  del  jueves  de  la  ('ena  »  (Ruiz  et 
Castro  . 

46.  Saint  1*anckace.  —  «  En  una  arca  de  maifil...  ay  reli([uia  de  san 
Pancracio  »  (Ruiz  et  Castro). 

i7.  Saint  Pail.  —  "  Ln  dedn  casi  entero  del  apostol  san  Pahlo  » 
(Huiz). —  «  Un  artejd  de  san  l'ahlo  apostol  »  (Castro).  —  «  Reliquiade 
san  Pahht  en  figura  de  ramo  de  phita,  conu)  la  do  san  Estevan,  mas 
p<M{U(>iia  ..  Inventaire  de  187o').  Celte  reliqne  a  été  rendue  à  Silos  en 
18îjl. 

48,  Saint  Pelade.  —  «  Ceitilicaci()n  dada  por  1ns  monges  (h>  el 
monasterio  de  San  Pedro  de  .\ilanza  de  haherse  sacado  de  hi  urna 
en  que  esta  el  ciieipn  de  san  Pidayu  niarlir  v  nionge,  nii  hneso  ^\o 
dicho  santo.  de  un  ji-ine  puco  mas  o  menos,  para  el  inonasierio  de 
Santo  Domingo  de  Silos.  Sn  ferha.  18  de  décienihre  de  ITi-o  »  [Arc/t. 
f/f  Silos,  ms.  78,  fol.  2«il), 

49.  Sainte  Pétijomllk.  —  «  Iiki  jairicii  de  pl;il,i  con  i'eli((uias  de 
santa  Pelmnilla  y  olras  virgenes  y  marlires  »    Rni/el  Caslioi. 

.*>().  Saint  Pinr.ippK  el  saint  J  \<;mi  es.  —  "  Av  leliquias  de  san  Felipe 
y  Saiiliagr)  •>    Rniz  et  C«as(nj  . 

."f .  Saint  PiKKiti-:.  —  «  l'na  rejiqiiia  de  sjiii  Pedm,  en  li^nia  de  ramo 
de  plata  >'    Inv«?ntairf  de  187."  .  Rendue  à  Silo^  en  |K!II. 

r>2.  Saint  PiKHiiK  i»"Os>i\.  —  >•  \  i\  Iniex»  de  la  mann  •>  [iJcpnsilo  de 
1777).  —  «  I  n  liufsceilo  fiel  (ar^o  dr  un  pir  \  iiii  arlejo  mnv  |)e(|neiin 


I.      L-i  roim  iM->r.i<  ii>n  ili'l  ((l'>ri<>«ri  npoK-  (loiipe  <l<*  un  nrlojo   de   la    iiinin»   «Irrrrha 

loi  Mil  i'ahlo.  i-n  cl  dm  tniiita  del  iiicn  de  de  el  «iniilo  ii|i<i!«|ol  >.    (Art-lijves    de    Silnx. 

junio,  ea  fir«U  de    Ui   •oleniiin*  de    enlr  l.itjio  ilr  l'unurjon  de  l'année  HiiiC.   fol.  'J2. 

m<>nn«(rrio.    p<ir  lit   in«i(rne   rvliquia  (|i]e  iiib,  O.")). 


342 


mSTOIKE    DE    L  ABIIAYE    DE    SILOS 


tlo  un  (ledo  »  (Lettre  du  chaititic  d'Osiua,  datée  du  11)  janvier  1792, 
constatant  la  restitution  à  Silos  d(>  celte  i(di(jue  do  saint  Pierre d'Osma 
{Arr/i.  (Ir  Silos,  W.  IV,  Cl). 

53.  Saint  Pi-vrinE.  <'  Ilase  pnesto  en  el  relicario  un  brazo  de  nuesiro 
padro  san  IMacido,  todo  gnarnecido  de  plata.  niuy  rico  y  vistoso  » 
[Depôsito,  année  1657").  —  «  Un  relieario  de  plala  calado.  con  dos 
luiesos  de  san  Placido  martyr  y  discipulo  de  san  lienito  »  (Castro).  — 
«  Hrazo  de  san  Placido  »  (Inventaire  de  1875). 

54.  Saint  Uodruu  e,  ahhé  de  Silos.  —  Voy.  ci-dessus,  p.  9S-104. 

55.  Saint  Sabiias.  —  «  CaiMie  de  san  Saha,  ahad  »  (Hui/.  et  Castro). 

56.  Saint  Séhastien.  —  «  Otrossi.  en  una  caxa  de  mai-lil  son  reliquias 
d(d  bi'aço  de  san  Sébastian  »  (Catalogne  de  i44t)  ;  Huiz  el  Castro  '). 

57.  Du  Saint  Séim  i.ciu;.  —  c  \\n  otra  arca  redonda  de  niailil,  de  la 
lecbe  de  sanla  Mai'ia  \  una  piedra  de!  Sepulcro  de  N.-S.  ,I.-C.»  (Cata- 
logne de  1440  :  ihii/  et  Castro). 

58.  Saint  Simon  el  saint  .Il  de.  —  «  Ay  reliquias  de  san  Simon  y 
.Judas,  aposloles  »  (lUiiz  el  Castroj. 

59.  Une  pierre  du  Sinaï.  —  «  Una  piedra  del  monte  Sina  »  (Ruiz 
et  Castro). 

60.  Saint  Sixn:.  —  «  Arca  de  marlil  eon  reliquias  de  san  Camaliel 
y  de  San  Sixto  paj)a  y  martyr  »  (Kuiz  et  Castro). 

61.  Le  saint  Si  \iiu:.  —  «  Una  de  las  sabanas  sautas  en  que  fue 
euvuelto  el  cuerpo  de  Cliristo  senor  nuesli-o  »  (Castro).  Voy.  sur  celte 
reli([ue  ce  que  nous  avons  dit  plus  haut,  p.  17!  et  la  note  6. 

62.  Les  martyrs  Tiiéhkins.  —  «  Una  cabeza  de  los  santos  Theveos  » 
(Castro).  —  «  Se  ponen  en  el  relicario  dos  relicarios  de  los  santos 
martires  de  Arjona  (Agaune),  con  pie  y  guarnicion  de  plata,  que  los 
dio  un  devoto  »  [l)epôsi/(/,  année  1701). 

63.  Saint  Tiiomvs  de  (' \M(tinu':in  ^  —  «  Otra  arca  de  madera  pin- 
tada,  en  que  son  relicjuias  de  santo  Tornas  de  (]anlui-beri  de  Inglatera, 
(d  (|nal  niataron  sus  parienles  en  la  yglesia.  U  es  en  ella  de  susangre 


l.  (;et  auteur  ajoute,  à  propos  du    rrli-       in-iit  que   le  reliquaire  en  question  avait 
quaire  :  <>   l'na   caxa   larga   de    marlil.    la       coûté  12,0(10  rraux. 


qu;»l  dizc'u  f(ue  traia  consigo  en  las  bata- 
ll.is  el  seùor  conde  Fernan  Gonçale.'î.  » 
Le  reliquaire  actuel  fut  donné  par  le  P. 
.Martin  .Vranjo  luori  en  l8;i:J).  Un  vieux 
serviteur  l'u  niouastére.  qui  pendant  sa 
jeunesse  a  connu  ce  religieux,  nous  aflir- 


2.  Le  culte  de  saint  Thomas  se  répandit 
rapidement  en  Espagne.  Six  ans  après  son 
martyre,  on  lui  consacrait  une  des  |)]us 
belles  chapelles  de  la  cathédrale  de  T(dède. 
\'oj'.  Salazar  de  Meiuloza,  Origen  de  las 
(lif/nidades  de  CasliUa.  fol.  48. 


LES  RELIQUES  DE  l'aBBAYE  DE  SILOS  343 

e  del  cilicio  e  la  su  cinta  e  uno  de  los  sus  calçones.  En  esta  misma 
arca  son  reli(|nias  de  sanlEstevan  martir  e  de  seiior  sant  Martin  » 
(Catalogue  de  Ii40  .  —  Be  la  sandre  de  santo  Tomas  martyr,  y  de 
su  cilicio.  calçon  y  cinta  »  (Ruiz  el  Castro). 

64  Saint  Ukbain.  —  <«  Otrossi.  una  arca  de  plata  en  que  esta  la 
cabeça  de  sant  L  rban  papa,  el  quai  baptiço  a  santa  Çeçilia  »  (Catalo- 
gue de  1440  ;  Huiz  .  —  «  San  Urban  papa  y  martyr,  con  su  lengua,  la 
quai  esta  en  una  urna  de  bronce  sobredorada  con  sus  cristales  » 
(Castro  .  Le  reliquaire  lut  donnr  par  Tabljé  Maleo  de  Rosales  au 
XVIP  siècle  (Monosficon  hispaniiidii.  toi.  376i. 

65.  Saint  Valkntin.  —  i<  En  un  paro  de  seda  la  mano  de  sant 
Valantin,  e  esta  tan  fresca  como  si  estoviesse  vivo  »  (Catalogue  de 
1 440  .  —  "  D.  Pedru  de  Ariola  traxo  a  esta  casa  la  mano  de  san  Yalen- 
tin.  guarnecida  como  esta  en  el  relicario  »  (Nebrcda.  Notice  uiamis- 
critf  .  Voy.  ci-dessus,  p.  128.  217  et  311. 

66.  Sainte  Victoire.  —  Vraisemblablement  une  relique  de  sainte 
Victoire,  une  dos  onze  mille  vierges.  Son  corps  fut  apporté  de  Cologne 
en  1320  par  IT-vôque  (ionzalo  de  Ilinojosael  j)lacé  dans  le  trésor  de  la 
cathédrale  de  Burgos.  Voy.  F'Iorez,  Espaîui  siujnuhi,  t.  XXVI,  p.  346. 

67.  Saint  Vlncent.  —  «  Kii  nna  arca  de  maiTil  ay  reliquias  de  san 
Vicente  »  '^Kuiz  el  Castro'  . 

68  Compagnes  de  sainte  Thsile.  —  «  Otrossi,  una  arca  de  marlil 
labrada  a  la  morisca.  la  quai  es  Mena  de  las  r('li([uias  de  las  lionzc 
mill  virginrs  »  (Catalogue  de  1440  ;  Itiii/  cl  Castro'.  De  plus  :  <  Una 
cabera  de  los  onze  mil  virgenes  ».  Voyez  la  note  (|ui  accompagne  le 
numéro  précédent. 

6îi.  Cf»m|»agnoiis  do  saint  Zi  non  -.  —  Lettre  d(ï  l'anibassadeur  du 
roi  de  Suède  à  Home,  attestant  (|n"il  a  remis  à  Fr.  IJernard  {{aynioii. 
profès  de  i'abl)aye  de  Silos,  alors  "  vice'-prieur  »  du  iiiona^lèic  de 
Sainl-Anaslas(w/// //Y's-  /"o///^v  :  ..  niniin  eapiil,  co^lam  iiiiain.  ali;iMi 
inaxillarn.  duas  canas  tibiai-iiiii  d  iin.iiii  eaiiani  luacliii  >>,  le  tout 
extrait  des  reliques  des  dix   mille  deux  reiil>   mai  tyrs  dt;  l'é-glisir  de 


I.  I  n  pftu  plu*  loio    p.  2'Jti,.  ce    liernicr  mil    virgriic»    ...  —   du    a    vu     plun    li;iiil 

auteur  incnliriiinr  la  t^U*  d'un  autre  «nifit  p.  .'{.'ii,  note  2)  que  Silun  poHK(''il.iit  ilZ-J.!  .in 

Vinci-nt  ;  •  l'na  urnn  ron  aut  iriitalf>«,  en  XII»   bIim-Ib  qucUjiicH    rcliiiiH.;    du    uiarivr 

la  quai  ay  do*  mttpraa  :  uon  de  «an  Virtruti;  iinitil  Vincent. 

martyr  y  otra  de  una  ilc  l/i«  onze  mil  vir-  1.  .Sur  cch   ninrlyri*   un    peut   mnitultiT 

Kcne«  •.   D'apr/'B  le  reKi«tr<>  de /V/>f>«(7o  de  le»  Artn  Sanclorum  dei»  liolInniliHtcx,  I.  Il 

\M,'J,  ce  aérait  •  du»    •  nlieza»    de  lai  onze  de  juillet,  p.  (i81-t>K!». 


34 i  I1IST01HE  UE  l'.\I!bave  di:  silos 

Sra/d  Ifri^,  avec  uhligalion  de  parla^cM'  avec  le  mouaslère  de  San 
Boal  (Sancii  Baudulli,  Cluiiiacensis  ordinis,  Segobiensis  dioccsis). 
Pièce  datée  de  I  ii)l>  et  ('crile  à  Sainte-I{i  initie  de  Home.  Klle  est 
accompagnée  d'un  l)rel"  d'Alexandre  M,  autorisant  l'ambassadeur  à 
prendre  des  reliques  à  Home  pour  la  Suède,  ('es  div(M"s  documents 
sont  aujourd'hui  à  VArchiro  histôrico  nacional  de  Matlrid. 

I.  Petite  égli-îe  plus  connue  sou?  le  nom       de  Saiut-Paul    aile  Ire   l'on/ane,   dans    la 
de  Sa7icta  Maria  scala  cœli,  une  des  trois       campagne  romaine. 


VIII 


l'LANS 


DE 


LAHBAVE     l)i:     SILOS 

1»  SILOS  Al    Ml'    SIKCI-E 
2"  SILOS  .MnbEKNK 

WVA      KXlMJCAriUX.S 


VllI 


Plans  de  l'abbaye  de  Silos 


1°  PLAN  DES  PRINCIPAUX  EDIFICES 

DK    l"aBI?AYK    IH:    silos 

ai:   xii"  siÉr.LK 

Dressé  eti  1888  par  D.  Jules  Mki.i.kt. 


^.V=/::^■■|.o>:■./:^■.^^^.■..A■^::7^!/^^^vj^.^v.^.O■,  p;-n:i..v;;:.v.:^.-:;.'. 


■■  Parités  existantes  du  Xll-  Siècle 
r?^r^  Parties  dètruiies 


r 


10  15  10  2.S 


'   « 


PLANS  m:  l'abiîayi:  de  silos  35-7 


LÉGENDE 


A.      L  EGLISE     ILMTE 

1.   l'reshytorium  et  auli'l  majeur.  II.  (iiande  coupole  byzantine. 

1.  Tombeau  de   Fernaa   Ferez   de  II.  Chœur  de  la  chapelle  de  .Nolre- 

Guzman  ajouté auXIirsièclej.  Dame. 

.].  Chapelle  de  Notre-Dame.  i;}.  Chapelle  des  Rois  (de  tox  Santos 

4.  Chapelle  de  Saint-Martin.  Heijes). 

5.  Chapelle  de  Sainte-Anne.  14.  Escalier  de  la  grande  tour. 
<>.  Chapelle  des  Vierges.  I.'i.  Autel  de  Saint-Henoil. 

7.  Portail  et  escalier  des  Vierges.  Iti.  Tombeaux   de   la   lamille  Velde 

8.  .\utel  du  Crucitix.  de  la  Guerra. 

!>.  Tombeau  de  San  Gonzalo.  17.  Tombeaux  des  Ladron  de  Hojas. 

in.  Tombeau  de  Luis  .Mendez.  IH.  Sacristie  de  Téglise  haute. 


I!.    L  EGLISE  BASSE 

11).   La  gratuit-  tour  (ie  l'église.  '1\.  Chapelles   de    l'église   priniilive 

•3).   Li*  vestibule  ou  portique.  'avant  le  XI'  siècle). 

:ii.   l'orlail  latéraldonnanlsurlaruf.  -2  1.   Portail  principal. 

■11.   Porte  (lunnant  accès  du  porti-  2(5.  Tombeau    «h'    dnn.i    Conslancia 

que  dans  l'église.  (XIII"  sièclei. 

±'L   (^hapelb'  de  saint  Domiriiffuc.  11.   I^ortail  di'  S.iii  Miguel. 


LES  CLOITRES  ET  LES  BATIMENTS  CLAI  STUAI  \ 

^l'^^.   L«'S    «ii'ux    rloitres    supcrposi'-s       M.    \{^'U•^•U)\\•^' . 

<XI'    et  XIP  siéch'  .  '.V.\.   (irandc  salle  voùlee. 

2.L  Sallo  rapilnlaire.  .{'i.   Nuestra  Seiiora  d(î  .Marzo. 

.'WL  Chapelle  (le  Saint-Jean.  .'{.*>.  Tombeau  pi  imilirde  saiul  Doiiii- 

.'11.  Grosse  tour  carrée.  niipir. 

■'!'».   Chapelle  des  Kinojosas. 


•.\ÏH 


IllSTOIIU;    DK    I,  MUiWE    DE    SILOS 


Notes  explicatives  du  plan  n"  1  de  l'abbaye  de  Silos. 
§1.  — LÉGLISE 

1"     l'église     HAITE 

Oïl  (lôsigiiail  sous  le  nom  (Véi//ise  IkuiIc  le  ti'aiisepl  et  rt»4)side, 
séparés  par  un  large  escalier  d'une  dizaine  de  marches  de  Ycqlisc 
ùnss/',  qui  comprenait  la  grande  nef  et  les  bas-c(Més  '.  Cette  ditîérence 
de  niveau,  ([ui  a  disparu  lors  de  la  construction  de  l'église  moderne, 
avail  été  motivée  par  le  banc  de  rocher  sur  Icqucd  reposait  la  partie 
supéi'ieure  de  la  basilique. 

1,  [Voy.  le  iiKinrro  rorrcsponddiil  sur  le  phiii.)  Presbvterium  et 
autel  majeur*.  —  Lautel  majeur  était  sous  le  vocable  de  Saint- 
Sébastien,  titulaire  de  l'(''glise.  Le  fronhil  ou  devant  d'autel  du  XI'" 
siècle  se  ti'ouve  aujourd'hui  au  musée  provincial  de  lîurgos  dont  il 
est  le  plus  bel  ornement.  (Voy.  la  planche  ¥fH  à  la  fin  de  ce  volume). 
Le  petit  rétable  placé  en  arrière  de  la  table  de  l'autel  et  datant  de  la 
môme  épo(jue,  est  encore  à  Silos  dans  la  salle  des  Archives. 

Au  Wir  siècle  on  éleva  au-dessus  de  l'autel  un  grand  létable, 
dont  un  acte  de  1615  nous  donne  la  description"'.  Au  siècle  précédent 


1.  Sur  r.'ispcil  f,'(''m''nil  de  ci't  cililiic, 
viiycz  ci-ilcssiis.  p.ifîe  \'l.  —  L'église  li.tiite 
l'ut  euMstriiite  on  t(uit  au  mnins  cniimieiicee 
iiu  W^  siècle  par  saint  Ddiniiiiipie.  L'cf,Misc 
basse  était  la  l);isilif|iic  piiinilivc.  ;inte- 
rieiiri'  à  saint  l)(>initii(pM'.  mais  restaurée 
et  [)r(ilial)leiMent  agrandie  par  ect  ahbé. 
(j'esl  à  cette  disposiliipn  de  l'eg^iise  ipie 
fait  allusion  le  ehronitpienr  l*ei-o  .Marin 
tpiaud  il  dit  quelle  était  »  lena  [=  llena) 
ynso  et  suso  »  (dans  Vergara.  p.  i:{."i'.  —  Il 
importe  de  remarcpier  ici  que  la  distribu- 
tion des  anlels  sons  tel  ou  tel  vocable, 
indiquée  dans  ces  notes,  est  postérieure  an 
xii"  siècle,  à  l'exception  des  autels  de 
Saint-Sébastien,  de  Notre-Dame,  de  Sainl- 
.Marlin  et  île  Saint-Dominique.  —  Le  plan 
de  l'église,  dressé  au  moment  de  sa  démo- 
liliou.  a  été  retrouvé  à  Ségovie  en  I88.i, 
p;irmi  les  papiers  de  .Mgr  Kelievarria,  évô- 
cpie  de  cette  ville  el  dernier  abbé  de  Silos. 
Il  a  beaucoup  servi  jtuur  le  plan  ci-dessus. 

2.  Sur  les  sei)t  autels  consacrés  lors  de 


la  dédicace  île  l'église  en  1088.  voy.  ce  (|ui 
a  été  dit  ci-dessus,  p.  71-72, 

:!.  11  s'agit  d'un  ti'aité  en  rornic.  par 
leipiel  .Mai'cos  de  Garay,  sculi)leui'  et  ajus- 
teur (escidlor  //  ensembludor).  Pedro  de 
Fueites.  peintre  et  doieur.  et  Sébastian 
Garcia,  niarcliand  ou  entre|)reneur  \lra- 
laiile  en  el  raslro  de  Valladolid),  s'enga- 
gent à  faire  ledit  rétable.  (Arc/iircs  de 
Silos,  original,  A,  xiii,  lia,  suivi  de  deux 
autres  pièces  sur  le  même  sujet  et  d'après 
lesquelles  on  voit  que  le  rétable  fut  exé- 
cuté en  1(122,  l(i2:t  et  l(i2't).  Il  devait  être 
orné  de  diverses  peintures  à  l'huile  et  des 
statues  suivantes  :  «  El  Dios  Padre,  un 
Salvador,  un  san  Pedro,  un  sau  Pablo,  un 
san  Bcnito,  una  sauta  Kscolastica,  un  san 
.Miguel,  un  sanio  Domingo  de  Silos,  un 
san  Greginio.  papa.  »  —  Deux  de  ces  sta- 
tues, sculptées  sur  bois  en  ronde-bosse 
(celles  de  saint  Grégoire  et  de  sainte  Schu- 
lastique'),  sont  aujourd'hui  dans  le  modeste 
musée  de  l'abbaye.  La  facture  en  est  pas- 


PLANS  DE  T.'aRRAYE  DK  SILOS  3i9 

on  V  vovait  une  statuo  de  saint  Sebastien  [A/r/i.  dr  Silos,  ms.  42, 
fol.  r.  — Autour  du  sanctuaire  étaient  rangées  les  stalles  du  chœur 
inférieur  ou  coro  bajo  pour  les  moines  (^Ruiz,  fol.  174),  avec  un  petit 
orgue  iras.  78,  fol.  227). 

2.  Tombeau  de  Fernan  Ferez  de  Guzman  (voy.  ci-dessus,  p.  lO.j, 
note  2  .  —  Ce  tombeau,  porté  par  quatre  lions,  se  trouve  aujour- 
d'hui dans  le  baptistère  de  la  nouvelle  église.  Il  est  richement  sculpté 
et  surmonté  de  la  statue  de  1  illustre  capitaine.  Ses  armes  représen- 
tent deux  rnldrros  (tu  chaudrons  d'or  sur  fond  d'azur'. 

3.  Chapelle  de  Notre-Dame.  —  Placée  d'abord  sous  le  vocable  de 
«  Nuestra  Senora  de  la  Salud  ».  plus  lard  de  «  Nuestra  Senora  del 
Rosario  ".  cette  chapelle  fut  cédée  au  \VP  siècle  à  la  famille  de 
Torres.  comme  lieu  de  sépulture.  Les  Torres  s'engagèrent  en  retour 
à  paver  au  monastère  une  rente  annuelle  de  9  fanègues  de  froment 
cl  187  maravédis  (Arr/i.  ih-  Silos,  acte  original  du  3  décembre  1.^)50, 
A.  XIV.  l.j  .  —  La  chapelle  mesurait  dix-huil  pieds  de  large  el  vingl- 
cinij  de  haut    I)éclaiati(»n  de  l'aichitecte.  ////V/..  lî.  IV,  37l. 

i.  Chapelle  de  Saint-.Mailin.  correspondant  à  celle  de  Notie-Dame, 
dont  (die  avait  les  «limensions -.  —  (]édée  au  XVl"  siècle  à  D.  Diego 

sableiiieiit    inédint-re.  —   Pmir    ce   travail,  2.  Iji  !.l.'i:i,  un  fiiMiid   niable    lut  coiis- 

'e  iiioDast^re  promit  de    payer  iOOO  réaiix  triiil  dans  cette  chapelle.  Voici  les  passages 

à  Marros  de  Garay    et  (i.",0(»  réaiix  à  Pedro  les  |)liis  intéressants  du  ronlral  dressé  en 

de  Fuerles.   Le  premier  mourut  peu  après  cette  circonstance  : 

avoir  achevé  aon  œuvre  el  le  dernier  jtaie-  <■  Jnan   di-    Hneila    e    Juan    de    Saiazar, 

nienl  de  son  salaire  fut  remis  à  sa  veuve,  pintores,  vezinos  de    la  cilidad  de  Hurgos. 

Ana  de  Porlillo    2  décinilire  \i>2H  .  —  Lors  etc..  se  «diligaron. . .  de  lia/.er  en  la  capilla 

de  Ka  viiiite  à  Silos  en  I(i22.  le  général  de  la  de  Diego  Fernandez  Xaramillo.    ipic    esta 

C<ingré;;ation   avait    p<rmis.    pour  aider  à  deniro  de  la  yglesia  ilcj  diclni   Mimieslerio 

payer  le  nouveau    retable,  de  vendre  ..  el  de  Silos  .  junli>  a  la  capilla  niayor,   de  la 

retablo    viejo   de   plala    pequeûo    y    otras  vocacion   de    San    .Martin,    un    retablo    de 

alhaja<«  de    plata  viejas.  que    iton  de  poco  niadera    e    pintnra    que    tenga  de  hanclio 

fnilo  e  impoflancia  en  la  eacriotia   •  '  f/cA.  catorze  jiies  e  veynte  pie-*  de  alto,  cmi  las 

f/r  Silo»,  iim.  48).  ystorias  siguientes  :    Lnn    caja    en    niedio 

I.  On    Mil    que.    à  l'origine    du    nioin^,  con    la    yniagen    de    senor    san   .Martin    a 

le  droit   de  porter  %ur  «on  bla^ou    l'image  cavallo    con    el    |)obre,  conio    le   parte    la 

du  raldero  fut  r^'wervé  aux  neigneurit  a%*{:7.  cnpa.  y  el  remate   de   la    mesnia    caja    la.s 

puivianl*  pour  le»er  nur  leur»  lerrei  une  armas  del  dicbo    Uiegn    Fernaudez  Xarii- 

troufM;    de   genw    annéM   et    |e4  mettre  au  niitio  :  y  el  fan  .Martin,  cr>n  su    cavallo    c 

■ervice    du  roi.    I|h  étaient  ib  Mignéx    nou**  pobre,  de  liulto.  V  en  el  {irinn-r  bamo  del 

le   nom  de  tenore»  du  ollti  y   pendon    (vr't-  dicbo  retnido  tre<  ystorias  ib;  pincel  de  la 

gneur   ' rmite  el  de    Itannière  ,    parce  dicha  vocaçiou  de  can    Martin,   con    otra» 

qu'ili                   pourvoir  eus- mëmci  à  l'en-  qu'itro  a  loi«    bidon    de    la    iliclia    caja;    y 

trelicn  de  leur*  homme*  et  jeu  conduire  à  em  ima    del    reniale   otra  yatoria,   que  v* 

la  .  .             f     ■    ■          •            '           comme  crucilljo  y  NueMtra  Senora  e  Kan  Juan.   K 

U'i-                                            I          •-.  a  Ion  bidos  de!    diclio  rcniule   doi   mediuH 


.m:;i) 


mSTOlUE    DE    r,   MUIAVE    DE    SILOS 


Fernando/,  de  Xaramillo,  qui  y  choisit  sa  sépulture  et  lit  don  h 
l"ai)l)ave  de  iout  son  avoir-,  consistant  en  une  somme  de  87(1. î)Ot) 
maravédis  el  en  une  l'enle  annuelle  de  40  fanègues  de  l)lé.  —  (le 
Diego  s'a|)pelle  dans  son  testament  «  clerigo,  nalural  del  lugai-  de 
Quintanaraya,  jurisdicion  de  la  villa  de  Sanlo  Domingo  de  Silos, 
capcllan  del  monasterio  de  Santa  Maria  la  Heal  de  las  Iluelgas  » 
[Arcfi.  deStlos,  A.  XIV,  17).  Voy.  ci-dessus,  j).  312,  l'inscription  n"78. 
o.  Chapelle  de  Sainte-Anne.  —  Le  cérémonial  de  Silos,  écril  en 
1732,  dit  au  sujet  de  sainte  Anne  :  «  A  2i)  de  Julio  es  sauta  Ana. 
Despues  de  visperas  segundas  de  Santiago  se  cantan  otras  visj)eras 
de  sauta  Ana,  en  trente  de  su  allar  que  esta  en  la  capilla  de  N.  P. 
S.  Henito  ».  A  une  époque  que  nous  no  saurions  préciser,  il  y  avait  là 
un  autel  de  Saint-Gilles  et  de  Saint-Nicolas  '.  «  Antes,  este  allar  era  de 
San  Egidio  y  San  Nicolas,  cuyas  eslatuas  tueron  entcrradas,  por-ipu» 
eran  muy  det"orma<las,  y  entonces  se  puso  la  de  Santa  Ana  [Arc/i.  <lc 
Silos^  ms.  22.  et  Mf/iiori.r  Silensrs^  t.  I,  fol.  108).  Toutefois,  l'église 
possédait  un  autel  de  Sainte-Anne  au  XIV"  siècle.  (Voy.  la  charte  du 
22  novembre  1312,  Reniril,  p.  338).  La  curieuse  statue  qui  représente 
sainte  Anne  portant  sur  s(>s  genoux  la  Vierge,  qui  j)orte  à  son  tour 
l'enfant  Jésus  sur  ses  bras,  doit  être  peu  antérieure  à  cette  date. 


rcilondfis,  que  tciifran  la  salnlacion  do 
Niie^tra  Senoia,  de  |)'mzfl.  IC  Indu  csto  coii- 
lorme  a  la  tiaza  (|ne  queda  (irmada  de 
SU:*  nnml)r('s  en  podcr  del  scmoi' al)l)ad.  Lo 
qiial  ti)do  a  de  scr  labrado  de  madcra  di; 
piiKt  seca  buena,  y  I.i  ym.ifzcn  de  sefior 
san  Martin  a  de  scr  de  niailera  de  no^'al, 
y  el  cavalic)  e  pobre.  V  en  la  pintiira,  (|uc 
a  de  .ser  toilo  bien  di)rado  y  estofado,  y 
pinlado  de  nuii  hiienas  colores  y  pueslo 
en  perlii'ioti  a  vislji  de  oliciale.'».  Y  (pie  el 
presçio  del  piieda  llegar  hasta  dozientos 
ducados,  etc. 

<■  Otorgada  en  cl  nioneslcrio  del  (^iierpo 
Sanln  de  sefior  saiiio  Dominfjo  de  Silus. 
a  Ires  di.is  del  mes  de  lieiiero,  afio  de 
niill  e  (|ninientos  e  cinipienla  e  ires  anus.  .. 

Signatures  :  <■  Krater  Haiitoi.o.mkis,  abbas 
Sancti  Dominici  Siliensis.  El  dotor  Peiiez 
(verino  de  Silos).  Juan  de  Ri  Ef)A.  .Iiiaii  de 
Salazar  «.  [Arch.  de  Silos,  acte  original  snr 
papier,  A.  XIV.  17.^  —  En  !a6l,  liin  de 
ces  artisles.  Juan  de  Hueda.  signe  un 
autre  contrat,  par  leipicl  il  prend  l'engage- 


ment «  de  hacer  dos  puerla?  para  el 
relicario  de  este  inonesterio,  guurnecidas 
por  dcniro  e  fuera  con  sus  molduras  e 
cou  dos  ystorias  o  feguras,  e  de  pintar  en 
el  arcodonde  esta  el  dirho  rclicirio  e  |)nn(>r 
uiia  tabla  (pie  loine  tudo  cl  redoiuio  del 
r(dicario,  pinl.indo  en  ella  lo  que  mas  con- 
venga,  e  de  dorar  la  sepoltura  del  sauto  ab- 
bad  (le  bienheureux  Rodrigue  dcGuzmau)... 
En  el  monesterio  de  Silos  a  5  de...  aiio 
de  l.ïGl  »  \Ibid.)  —  La  salle  des  relique.s 
dont  parle  cet  acte  fut  construite  par 
ordre  de  l'abbé  Gregorio  de  Sanlo  Do- 
mingo à  côte  du  transept  nord  (Huiz. 
fol.  87.)  dans  une  partie  de  rancieiiiie 
sacristie. 

1.  En  l.'il7,  l'autel  était  sous  le  vocable 
du  s'Mil  Sailli-Gilles.  (Voy.  la  charte  du  2 
aoùi  1317,  très  importante  pour  connaître 
l'état  du  transept  nord  à  cette  épotpie. 
Recueil,  p.  341).  —  Entre  la  chapelle  de 
Saint-.Martin  et  celle  Saint-Gilles  se  trou- 
vaient les  fombeaiix  de  la  famille  de 
Rojas  transférés  ensuite  un  peu  plus  loin. 


PLANS   DE  l'aHHAYE   DE   SI  LOS  3ol 

6.  Chapelle  et  autel  des  Vierges,  faisant  pendant  à  la  précédente,  à 
l'endroit  où  se  trouve  la  porte  de  la  sacristie  actuelle.  —  Le  récit  de  la 
translation  de  saint  Gonzalo  1^1578)  nous  dit  que  cotte  chapelle  était 
dédiée  «  a  las  once  mill  virgenes  »  (ms.  1 19).  Gerônimo  de  \ebreda, 
qui  écrivait  à  la  même  époque,  dit  au  contraire  sous  le  vocable  «  de 
las  sautas  Madalena.  Catalina,  Marina.  Agueda  y  Barbara  ».  Comme 
celle  de  Sainte-Anne,  la  chapelle  des  Vierges  mesnrait  «  menosdeun 
semi  circulo  »    ms.  22). 

7.  Escalier  et  portail  des  Vierges,  en  face  de  la  chapelle  de  ce  nom, 
et  conduisant  du  transept  méridional  dans  les  cloîtres.  —  Ce  portail 
d'un  travail  remarquable  est  la  seule  partie  de  l'ancienne  église 
romane  qui  soit  encore  debout.  Quant  à  l'escalier  primitif,  il  fut 
remplacé  en  1  .utiO  par  celui  que  nous  y  voyons  aujourd'hui.  «  Se 
derribo  en  diciembre  lotjO  esta  escalera,  que  por  suantigiiedad  estaba 
vieja  é  desgatada  »  (ms.  119,  fol.  2).  Au  sujet  du  tombeau  de  l'abbé 
Rodrigue  de  (ju/man,  qui  se  trouvait  à  côté  de  cet  escalier,  voyez 
ci-dessus,  p.  103. 

8.  Autel  du  Crucifix,  au  XVI*  siècle.  —  «  En  la  testera  deste  brazo 
del  cruzero  île  la  epist(jla)  estaba  el  altar  d(îl  Sanlissimo  Christo  » 
(ms.  119,  fol.  4). 

9.  Tombeau  de  saint  G<jnzalo.  découvert  en  l."78  dans  la  partie  ouest 
du  cloître,  transféré  d'abord  dans  la  chapelle  de  Notre-Dame,  el  })(mi 
après  en  cet  endroit.  —  Sur  ce  personnage,  voy.  ci-dessus,  j).  293, 
note.  Le  tombeau  se  trouve  encore  à  la  nième  place. 

10.  Tombeau  de  l'évéipie-abbé  Luis  Mendez  t  l.")2i)  .  —  Ce  mo- 
nument intéressant  a  di>paru.  Voy.  ci-dessus,  ji.  I.'il . 

11.  Grande  coupole  byzantine  de  forme  octogonale  et  déc^)rée  de 
peintures'.  —  Celte  coupole  était  fort  belle  et  à  peu  près  seiublabe  à 
celle  de  la  magnifique  cathédrale  primitive  de  Salamaufjue,  encore 
débouta  côlt*  de  la  nouvelle  basili(jue  du  \\1'"  siècle.  La  ressemblance 
sV'lendail  du  reste  à  tout  l'édilice.  On  Irouvera  une  vue  el  plusieurs 
délails  de  la  cathédrale  de  Salamanque  dans  Sli-eel,  (inlliii  nnhi- 
if'i tiirr  ///  S///iin,  cliap.  IV,  grav.  n"  7  el  K.  plancbe  l\  . 


\.  O'*  pein(ur<-«  «-laicnl   nn<  icnncK.     -  pnr    le    peitilrc    Ncvado     [Arrh.   ili-  SHus, 

F.n  16.>2  ft  10.'>3,  on  Ql  faire  «i^intre  f(rati(l«  ••  Burrndor  -  ;  voy.  ci-dcitiiuii,  p.  170.  Cet* 

l«tfleaiix  dont  troi*  rr|>r<-iK-ril.iicri(    Krrn-  |ii-iiiiiir<-i«  «lui,  dapn-w    un  rontL-niimniiu, 

r^d<-,  F'Tiian  ffitnzAlr/  c(  un  mi  AI|>lion*e  m-nildi-nt  fivoir  <mi  (|iieli|ii)- ni<rili-,  fi<- tr<>u- 

dc(J«aUlle  trei  |irubabli:iiicnl  .Vlphonnf  VI)  vaicnt  placéci  au  ban  de  lu  cun|i(i|c. 


X\2 


iiistoirf:  di:  i,  AiuiWE  de  silos 


12.  Chœur  de  la  chapelle  de  Notre-Dame.  —  Il  6[r'\\  placé  en  face  de 
la  chapelle,  à  l'eiilrée  du  bas-côlé,  dans  une  Irihune  portée  par  des 
arcades  à  plein  ceinire.  Un  orgue  se  trouvait  dans  ce  petit  chu'ur 
ou  «  corillo  »  [Mémorise  Si/f/is/s,  l.  1,  fol.  108,  cl  ms.  22).  Au  dessus, 
d'après  le  P.  Xehreda.  s'élevait  une  petite  coupcde. 

13.  Chapelle  et  autel  des  Rois  [(fr  los  Santos  Hci/cs).  ('eltc  chapelle 
s'ai)pclait  aussi  de  A>.s  Cdstras,  du  iu)ni  de  la  famille  de  Castro  Otanez, 
à  laquelle  les  moines  concédèrent  au  XYl*"  siècle  les  droits  de  patron- 
nage  et  de  sépulture'.  Elle  était,  comme  la  précédente,  surmontée 
d'une  j)elilc  coupole  ^ 

14.  Escalier  tournant  ou  rc/zv/ro/ conduisant  à  la  tour  de  l'église. 
lo.  Autel  de  Saint-Benoit,  au  XVIIP  siècle  ;  auparavant  de  N.  D. 

des  Douleurs  (A'''"  S'"  <lr  /'/s  Aiiynsiias).  La  chapelle  (transept  nord) 
mesurait  18  pieds  de  largeur,  35  de  profondeur  et  45  de  hauteur 
(Déclaration  de  l'architecte,  en  1749,  Airit.  tic  Silos,  B.  IV,  37,  fol.  17). 
La  statue  de  saint  Benoit,  que  Ton  voit  encore  à  peu  près  à  la  même 
place  dans  la  nouvelle  église,  y  fut  mise  par  le  P.  Bcnito  Camba,  abbé 
de  Silos  de  1785  à  1789  (ms.  22). 

16.  Tombeaux  de  la  famille  Velde  de  la  Guerra  (XVlP  siècle), 
placés   derrière  l'autel  de  N'^  S""*  de  las  Angustias  (voy.  le  numéro 


l.Acte  de  loo."]  (Arch.de  SZ/os.  A.  XIV. 
34).  —  Gaspîvr  Ximcnez  Otunez,  Dalta/ar 
(voy.  ci-dcs9u<>,  page  313)  et  Domingo  de 
Castro  Otanez  doITTeiit  cette  chapelle  d'une 
somme  de  ItO.ddO  maravédis.  —  Lors(|iie 
l'aneienne  ehapelle  de  los  Heyes  (que  ahora 
llaman  de  cl  Chrislo,  ajoute  im  areliiviste 
du  XVlll''  siècle)  fut  démolie  eu  \'t'-'>'->,  la 
famille  de  CastroOtanez  s'engageaà  donner 
30.000  réaux  pour  su  reconslruclion  sur 
rem|)lacemeut  qu'elle  occupe  dans  la  nuu- 
velle  église.  //;/>/..  .\.  XIV,  Xk  —  Il  semble 
que  la  dotation  de  cette  chapelle  un  fut 
payée  ([u'en  fî.'i!!  par  ses  nouveaux  ])alr(uis 
qui  étaicul  alnrs  «  l).  Joseph  Joachin  del 
r.dpral  ■>  et  sa  fenune  <Mlona  Theresa  Hoso- 
lea  de  Aguirre.  "  Provision  royale  conlir- 
manl  ce  patronat  et  datée  du  :2.'l  janvier  fî.'i!). 
Ihid..  A.  XIV,  :Ui).  En  A.  MU.  iM»  et  :i!»,  on 
trouve  plusieurs  pic'-ces  relatives  à  cette 
chapelleuie,  entre  autres  une  fondation  de 
messes  et  le  testament  d'un  certain  liccu- 
i-ié  don  Dicf/o  de  Corral  Glanez,  cpii  s  in- 
titule  "    caballero   de   la   horden  de  San- 


tiago. (Ici  consejo  supremo  y  caniara  de 
Su  .Magestad  y  de  su  real  hazienda,  alcayd»? 
de  la  fortaleza  de  la  ciudad  de  Baza  »  (l(i.").')  : 
voy.  ci-dessus,  p.  IM:1,  note  2*. 

■2.  Voici  une  description  de  cette  ancienne 
cliapellc.  Nous  l'enqu'untons  au  numus- 
crit  li  des  Andiives  de  Silos  (Notes  sur 
Silos,  par  l'ahhé  !{.  Kchevarria)  :  «  Freule 
de  la  capilla  de  San  Martin,  dcbajo  del  cru- 
cero,  haliia  una  capilla  con  su  média  na- 
raiija  de  yiso  y  ladrillo,  y  el  altar  liacia 
el  norte.  y  la  llamahau  la  capilla  de  les 
Cuslros  :  la  que,  â  la  parle  de  mediodia, 
ipie  era  la  nave  mayor  de  la  yglesia,  ténia 
reja,  y  por  esta  parte  se  entraba  â  ella 
con  1res  gradas  de  subida  desde  la  nave 
mayor  de  la  yglesia.  Por  frente  de  la  ca- 
pilla de  San  .Martin  havia  una  grada  para 
eutrar  y  salir  a  dicha  capilla,  y  esta  en- 
trada  caya  al  brazo  del  crucero  del  lado 
del  l-^vangclio.  Junto  al  altar,  al  lado  de  la 
Kpistola,  havia  en  dicha  capilla  una  puer- 
tecita  pequena  tpie  daba  ;i  un  earacol  por 
donde  se  subia  à  la  torre  antigua.  » 


l'LANS  J3E  L  ABBaVE  DÊ  SILOS  383 

précédente  Y  étaient  ensevelis  :  Nicolas  Yelde,  Maria  de  la  Guerra 
sa  femme  '.  Fransisco  de  Salazar  leur  iiendre,  A2:ustina  Yelde  de  la 
Guerra  leur  fille,  ainsi  (jue  la  tante,  le  frère,  la  fille  et  la  nièce  de 
cette  dernière  Arcli.  de  Silos,  ms.  GiV  Yoy.  ci-dessus,  p.  168, 
note  1 . 

17.  Tombeaux  de  la  famille  Ladron  de  Rojas,  XIY"  siècle  (Voyez 
la  charte  du  2  août  1317.  BeriiciL  p.  341.  Ces  tombeaux  étaient  alors 
entre  la  chapelle  de  Saint-Martin  et  celle  de  Saint-Gilles,  plus  tard 
de  Sainte-Anne  . 

18.  Ancienne  sacristie  de  l'église  haute,  où  se  trouvait  aussi  au 
XYr  siècle  le  trésor  des  reliques. 

:2°  LÉGLISE   BASSE 

19.  La  jrrande  tour,  dont  la  masse  imposante  avait  l'aspect  d'une 
forteresse.  Elle  était  très  élevée  et  se  terminait  par  une  couronne  de 
créneaux,  qui  furent  restaurés  en  l.'iO.'j  par  lahbé  Francisco  de  Curiel. 
D'èb'gantes  colonnettes  décoraient  les  angles  de  celle  t(mr,  dont  on 
[leul  se  faire  une  idée  par  celle  encore  debout  de  1  ('g lise  voisine  d(> 
l'abbaye  d'Arlanza,  qui  date  du  XI"  ou  du  XIT  siècle.  On  y  montait 
par  l'escalier  tournant  signalé  ci-dessus  et  (pii  ouvrait  à  la  fois  dans 
la  sacristie  n"  18  et  dans  la  chapidlc  des  Hois  ^n"  13).  Cette  tour  avait 
été  1res  probabUMuenl  c<mstruilc  à  l'éjjocjue  de  la  restauration  de 
I  abbaye  de  Silos  jiar  le  comte  Fernan  Gonzalez,  au  X'  siècle,  pour 
servir  de  refuge  aux  moines,  dans  une  ('((utréc  trop  souvent  encore 
exposée  aux  incursions  «les  Arabes.  File  fui  (b'-rnolie  (>n  I7.">2.  Au  rez- 
de-chaussée  de  la  tour  se  trouvait  la  sacristie  de  li-glise  basse. 

20.  Le  portique,  (pii  formait  (omme  une  seconde  (''glise,est  proba- 
blement l'oMivre  de  I  abbé  saint  l)omirii(|ue.  cl  Griniald  en  l'ail  (b'jà 
mention  à  la  lin  du  .\I'  siècle  (Vihi  hniti  lhtniini(i,  lib.  II.  c.  XL  cl 
XLV;  lib.  III.  e.  \LV  .  Le^^  infirmes  «jui  aeccdii-aii  ni  an  tombeau  du 
»ainl  sv  réuni'-oaient  et  parfois  même  y  passaicnl  la  niiil.  Il  e>l 
plusieurs  fois  question  (h*  ce  (lortique  dans  les  chartes  de  Silo^^.  On  y 
voyait  des  statues  et  de  nombreux  tombeaux  \ 

\.    Leur  fiU,  Bi-nito   d»!    la   fju«*rra.  fui  dores.    Il    xc   trouvf  nujduril  liui    <l.in<(    !<• 

nbli^ 'le  Silo*.  Voy.  ri-dfMin,  p.  168.  >ia|ili)«t/)rp.    on    fan-  «le    cflui    ilc    Fcriidii 

2.  1^   l'ul    (le    re%    nK>riiirii<-ri(<   qui    ait  I'itcz  <Ic  (iii/iiinti.  (^c    loiiiliunii    il'iin    tra- 

ét^  rc«p«>cté  rai  relui  op|icl<-  tie  Ihm  Salva-  vail  ri'iiiur<|iialile  «■••1  nrii)'-    Hur    le    ijiviint 


3  '*  '■ 


)'!• 


HISTOIRE    DE    L  AliliWE    DE   SILOS 


21.  l'orlc  laisaiil  coiniiiiiiiiciui'r  le  porlicjue  avec  la  ni(>  [)riiu-ipale 
(lo  Silos.  —  Celle  porlc  était  ornée  des  statues  de  plusieurs  rois  de 
Caslille  et  d'autres  gramls  personnages,  bienfaiteurs  de  l'abbaye.  Elle 
fut  renouvelée  en  1712  et  les  statues  disparurent.  (D'après  les  Mcnior'ui' 
Silenscs^  t.  I,  fol.  120,  et  Xebreda.) 

22.  Poi'te  latérale  de  l'église,  ornée  de  colonnettes  et  de  diverses 
sculptures  représentant  des  scènes  de  la  vie  du  Sauveur  [Mcmori.v 
Silrnsc.s,  t.  I,  p.  120;. 

23.  Chapelle^  autel  et  tombeau  de  saint  D()niini(jue.  — Le  tombeau 
se  trouvait  sous  l'autel,  un  peu  en  arrière,  recouvert  par  unevoiitequi 
le  cachait  à  tous  les  regards.  Au  XIII"  siècle,  Pero  Marin  nous  parle 
de  l'image  du  saint  [dacée  sur  cet  anlel  ;  il  ajoute  (|ue  Domini(]ue 
apparut  à  un  captif  «  en  aquella  misma  figura  ([ue  esta  sobrel  altar, 
revestido  con  sus  pannos  blancos,  como  lo  liavia  vislo  aqui  (à  Silos) 
muchas  veccs,  i  con  dos  mozuelos  con  el  revestido  »  ^Miracitlos^  dans 
Vergara,  p.  142  ;  cf.  p.  129).  Il  nous  apprend  aussi  qu'en  face  de  cet 
autel,  vraisemblablement  dans  le  bas-côté  sud,  se  trouvait  «  el  corrilo 
(le  petit  chœur)  de  San  Nicolas  »  (lùld..  p.  135)'.  —  Kn  1().")2,  un 
moine  de  Silos,  le  P.  Placido  de  Cuenca,  orna  la  chapelle  de  fresques 
qui  représentaient  les  miracles  du  saint  [Arch.  do  Silos,  «  Borrador  », 
année  1652,  p.  78).  Cette  chapelle  était  entourée  d'une  belle  grille  en 
fer  forgé,  avec  deux  portes,  l'une  vis-à-vis  la  chapelle  des  rois  et 
l'autre  du  côté  opposé  [Arch.  de  Silos^  ms.  44).  Kn  t732,  l'autel  du 
saint  était  modci'ue  et  sans  grand  mérite  (ms.  31,  fol.  23). 

24.  Chapelles  du  chevet  de  l'église  primitive,  avant  saint  Dominique 
(VP?-XI''  s.).  —  La  chapelle  centrale  était  sous  le  vocable  de  Saint- 
Sébastien,  celle  du  sud  de  Notre-Dame  (?)  et  celle  du  nord  de  Sainl- 
iMarlin.  Les  fondements  de  ces  trois  chapelles  semi-circulaires  furent 
retrouvés  lors  de  la  construction  de  l'église  actuelle.  Un  passage  de 
Grimald  semble  indiquer  ([uc  la  même  disposition  existait  encore 


lie  quatre  grands  éciissons  ^écartelé  1  el  t  à 
un  fiifflc  éployé,  2  et  3  à  une  fleur  de  lis)  et 
siirniipiiir-,  sous  une  belle  arcade  à  tiers- 
|)i)iiit,  d;'  1  image  dn  Sauveur  assis,  avec 
un  chevalier  el  nue  dauie  à  genfuix  do 
chai|iie  côté.  (Voy.  le  Hcctieil.  p.  2"i.  note 
-i,  el  p.  38.)  Sur  le  niystcrioux  pcrsntiiiage 
eu.seveli  dans  ce  tombe. lu.  on  peut  voir 
Sandoval,  Loa  cinco  re;/es,  t.  1,  p.  218.  Les 
Meinoriu'  Silenses  (t.  I,  fol.  lO.j  v")  en  par- 


lent aussi.  Son  identification  eut  toutefois 
l)len  loin  d'être  certaine.  Nebreda  (dans 
un  passage  cité  un  peu  plus  loin)  dit  rpie 
ce  louibcaii  passe  pour  être  celui  «  de 
unos  cal)  illcros  anliguos  de  Polniiia  ». 

1.  l'iijs  tard  fXVIi''  el  XVI11«  siècle),  il  y 
eut  \n\  clidMir  devant  la  cliap(;lle  même  du 
saint,  dans  le  i)as  côté  du  nord.  On  l'appe- 
lait <'  el  coro  (le  Saiito  Domingo  »  {Arch. 
de  Silos,  «  Libro  de  Depôsilo  »,  ann.  170"j). 


PLANS  DE  i/aHBAYE  DE  SILOS  3oO 

vers  1080  et  que  le  chevet  commencé  par  saint  Dominique  n'était  pas 
terminé  à  cette  date.  Parlant  de  la  translation  du  saint,  il  dit  :  «  Intra 
ecclesiam.  ante  altare  beati  Martini...  honoritice  tumulatum  »  (dans 
Vergara,  p.  370  .  —  Lautel  majeur  était  assez  éloigné  du  fond  de 
l'abside,  de  sorte  qu'on  pouvait  sans  difficulté  en  faire  le  tour. 
(MpmoricV  Stlfnsrs.  t.  I,  fol.  132.) 

2o.  Portail  principal  de  l'église,  qualitié  par  les  Memoi'iœ  Silensps 
(t.  I,  fol.  120)  de  «  porta  magnifica  et  principalis  ».  Toute  la  façade 
de  l'église  était  solidement  construite  et  surmontée  de  créneaux.  Elle 
dut  toutefois  être  restaurée  en  160i  et  en  1713  [Libros  de  Depôsito, 
ad  hoc  ann.).  Un  beffroi  ou  campanille  dominait  celle  façade.  —  En 
avant  de  la  porte,  à  linléricur  de  l'église,  s'élevait,  supporté  par  des 
arceaux,  le  chœur  principal  des  moines,  appelé  el  coro  alto.  Il  com- 
muniquait aux  bâtiments  de  l'abbaye  par  le  cloître  supérieur  et  ne 
dépassait  pas  dans  la  nef  principale  les  deux  premières  colonnes. 
Au-dessus  des  bas-côtés  il  s'avançait  en  forme  de  tribune  jusqu'aux 
deux  colonnes  suivantes.  Dans  l'une  de  ces  tribunes  se  trouvait  un 
orgue  et  dans  une  autre  partie  du  chu'ur  une  chapelle  avec  aulol.  Ce 
cho'ur  fut  fait  par  ordre  de  l'abbé  Andrès  de  Corla/ar  (1.")3I-1546, 
voy.  ci-dessus,  p.  I.j3)  el  servit  jusqu'en  1750. 

26.  Tombeau  de  dona  Conslancia.  — Sur  celle  vénérable  recluse  et 
.son  tombeau,  voyez  ce  que  nnii<  en  disons  dans  le  lU'CKfil  (p.  139- 
liO)  et  ci-dessus,  p.  302.  An  pied  de  ce  monumenl  s<>  liouvaicnl  loi 
fonts  hfi/j/IsmfiK.r  i\o\.  |).  MO.  note  3),  el  à  côlé  la  sé|iullnre  d'un 
certain  Juan  Perez  de  Harbadillo. 

27-  porte  de  San  .Miguel,  mellant  en  coniiMunic  alion  léglise  liasse 
avec  le  cloître  inlV-rieur  par  une  rampe  de  six  degrés.  Au  WIII'' 
si^cie,  celte  porte  élait  très  simple  cl  sans  ornements  [Memoii.r 
Siienses,  1.  I,  fol.  12i). 


II.  —  LE  CLOITUK  Kl  LKS  HATIMINTS  r.I.ALSTHAI  X 

28.  Le  cbjihe  inb'rieiir  date  du  ,\r  Merle  cl  lui  cdii^linil  par'  saiiil 
Dominique.  Il  s'appuie,  du  côté  du  préau,  sur  une  sciic  de  (il)  .iKiide-^ 
romanes  portées  par  137  «'«donnes,  lestjuidles  sonl  rcp.irlies  en  (H 
groiipeH  (litréreiits.   Les  chapiteaux  de  ces  eointines  ou  giiiu|ies  du 


3o6 


HISTOIRE  du:  l  ahbaYe  de  Silos 


colonnes  sont  très  variés  el  d'un  travail  mcivcilloiix '.  Sur  chacun 
des  quatre  piliers  des  angles  se  trouvent  deux  grands  has-j'clicfs  d'un 
style  byzantin  très  accentué  et  qui  mesurenl  1"'  80  de  haut  sur  1"  20 
de  lai'gc -.  —  Le  cloître  supérieur  porle  dii'cclernenl  sur  le  précé- 
dent cl  a  les  mêmes  dispositions.  11  date  du  XU'"  siècle  el  ses  arcades 
sont  formées  par  l'iG  colonnes  dislrihuées  en  08  groupes. 

Ces  deux  cloîtres  n'ont  jamais  été  voûtés  ;  mais  le  plafond  du  cloître 
inférieur  est  orné  de  curieuses  peintures  du  XI V"  et  du  XV"  siècle, 
dont  nous  donnons  plusieurs  dessins  au  trait  à  la  lin  de  ce  volum(> 
(planches  XI V-XVl). 

29.  Chapitre  du  XI'  siècle.  —  Transformé,  en  loOo,  en  une  grande 
et  belle  chapelle  gothicpie  par  l'abbé  D.  Francisco  de  Curiel,  il  fut 
destiné  à  la  sépulture»  des  abbés  de  Silos,  (^ette  chapelle  était  à  cette 
époque  sous  le  vocable  du  Crucilix  (-\(>l)reda  ;  Ruiz,  fol.  III  ;  cf.  l'acte 
du  27  mai  1513  mentionné  ci-dessus,  p.  149,  note  3,  et  un  autre  du  21 
juillet  lo3o,  p.  153,  note  3),  ou  de  /as  fris/os.  Au  XYIl*^  siècle,  on 
l'appelait  aussi  /a  rapilhi  de  N''"  S'"  t/e  Mu/iscrra/f.  Sur  l'autel  dédié  à 
cette  célèbre  madone  se  trouvait  un  grand  rétable,  œuvre  de  Diego  de 
Léon  \  Les  voûtes  de  celte  chapelle  furent  démolies  en  1732,  lors 
de  la  construction  de  la  nouvelle  chapelle  de  Saint-Dominique  qui 
s'élève  au-dessus.  11  fallut  |)our  soutenir  cet  édifice  forlifuM-  les  vieux 
murs  du  chapitre  el  masquer  les  tonib(Nuix  des  abbés  '. 


1.  Le  cloître  de  Santillana  ilrl  M.ir  ou 
Asturies)  est,  à  notre  connaissance,  celui 
qui  ra[)[)cllc  le  mieux  le  cluitru  ilc  Silos, 
iiuoique  dans  des  proportions  plus  modes- 
tes. \'oy.  lieux  dessins  de  ce  beau  elnilre 
d.ius  le  Mdi/asin  piltoresqne  (nimiéru  d'ue- 
li.bre  IS";!!. 

•2.  Angle  nord-est:  1"  Desceule  de  la 
croix.  (On  lit  au-desius  du  ha  — relief: 
«  H!C:obit:  iikc:pi.oi(at:c\hvs:  dolet:i.mpils: 
onAT.  »  Sur  l'auréole  de  la  Vierge,  on  lit: 
«  MAHIA  ».  Sur lelivre  que  tient  saint  Jean: 
"  loitA.N.'.ES  ".  Au  i)ied  de  la  croix,  Adam 
sorl.uitdu  lombeau  et  au-dessous  :  «adam.  » 
Au-dessus  des  bras  de  la  croix,  deux  figu- 
res portant  un  voile  sur  lequel  on  lil  : 
"  SOI,  :  LVNA  »).  2"  .Mise  an  tombeau  cl 
visite  des  saintes  femmes  (celte  sculpture 
semble  avoir  inspiré  l'arlisle  qui  a  dessiné 
sur  le  manuscrit  iM't  (b;  la  lbbliolliéf|uc 
nationale,  provenant  de  Silos,  l'admirable 
grisaille  dont  le  catalogue  Barbeliti  a  don- 


né un  fac-similé).  —  .Vugle  nord-ouest:  l"Le 
Clirist  el  les  dtux  disciples  se  rcndaiil  à 
Kuiuiaiis.  2»  Appaiilion  du  (Jlirisl  ressus- 
cité :  saint  Thomas  uiet  son  doigt  dans  la 
plaie  du  côté  du  Sauveur.  —  Angle  sud-est  : 
1"  L'Ascension.  2»  La  descente  du  Saiut- 
llsprit.  —  .\ngle  sud-ouest  :  1»  L'arbre  de 
Je-sé.  2"  L'Annonciation  et  le  couronne- 
ment de  la  Vierge. 

:i.  Un  livre  de  comptes  nous  apprend 
qu'il  termina  ce  rélablc  eu  déccud)re  IG'K), 
Il  après  huit  mois  et  demi  de  travail  ■> 
(Vorrador).  Nous  y  lisons  aussi  que  cet 
artiste  peignit  le?  tableaux  du  cloître 
inférieur  et  du  chapitre,  fpii  lui  furent 
payés  2")  ducats  (voy.  ci-dessus,  j).  11  i, 
note).  La  dorure  du  rétable  de  N.  1).  de 
Monl^^erral  coûta  100  iluc.its  el  Cul  termi- 
née en  ir).")2. 

'f.  On  aper(;oil  encore  deux  sépultures 
îibbatiales  dans  le  mur  du  nord.  Elles 
dalenl  du  XN'I"  siècle. 


PLANS  Di:  i/ai!iîa\t  de  silos  3o7 

30.  Petite  chapelle  de  Saiiit-Jeau  (du  XV^  siècle).  —  Quelques 
documents  du  XVP  siècle  l'appellent  aussi  capillade  San  Juan  y  San 
Pfdro.  Li's  archives  y  étaient  installées  depuis  longtemps  à  cette 
époque  Kuiz.  fol.  8G  .  On  vient  d'y  découvrir  deux  sépultures,  dont 
l'une  est  cachée  sous  le  mur  du  sud.  Xous  n'avons  pu  identifier  les 
personnages  qui  y  sont  ensevelis.  La  chapelle,  dans  la([uelle  on  a  élevé 
un  autel  au  Sacré-Cœur,  a  été  restaurée  en  1889. 

31.  Tour  formant  l'angle  sud-est  des  bâtiments  claustraux,  au-des- 
sus de  l'ahondanle  source  dite  la  fuente  dcl SaïUo.  — Elle  fut  démolie 
au  XVII'"  siècle  pour  faire  place  aux  constructions  actuelles  (ms.  48, 
ann.  I624-I628  :  cf.  ci-dessus,  p.  317,  note  1).  La  partie  supérieure  de 
celte  tour  avait  été  restaurée  vers  l.'JoO  par  l'abbé  Bartolome  de  Santo 
Domingo  '^Nebreda). 

32.  Uéfecloire  du  XI*  siècle,  dont  les  fenêtres  furent  agrandies 
un  peu  plus  tard.  —  Des  travaux  récents  pratiqués  dans  le  cloître  ont 
fait  découvrir  la  porte  primitive,  terminée  à  sa  pa!ti(>  supérieure  [)ar 
une  élégante  arcade  tiilobéc  '. 

33.  (Iraiule  salle  voûtée  %  au-dessus  de  la(|uelle  se  trouvait  j)roba- 
blement  rh<Mellerie,  ayant  communication  avec  le  logis  abbatial, 
situé  vers  l'angle  sud-ouest  du  monastère  au  [)remiei'  ('-tage  (voy. 
ci-dessus,  p.  02,  note  2j.  —  (>'est  là  aussi  que  devait  èlic  au  Xlll'"  siècle 
le  palan  de  linjnnifi'ir,  où  bigeail  le  roi  .\l|)lionse  de  Castille  lors  de 
ses  visites  \\.  Sibts  et  dont  nous  parle  le  moine  contemporain  Pei'o 
Marin.  ''Voy.  la  charte  du  H)  février  l2."iG,  dans  le  l{r< uril,  \).  220, 
note;  il  y  e>t  fait  mention  d'an  aulrc  iiidai^.  (|ui  (  oiniuiiiiicpiait  au 
précédent  |»ar  une  poterne.;  IMus  taiij  il  \  eu!  en  cet  endroit  une 
seconde  salle  e;ipitulaire  que  nous  Innivuns  nienlioniu'i-  pour  la 
première  foi-,  en  \VM)  V(»y.  Ihid.,  |..  U\\.  note  I  .  —  La  Jai'ade  de  celle 
aile  de  l'abbaye  existe  encore  à  jieu  près  telle  qir(dle  (''lait  au  \  I'  siècle. 
La  grande  porte  donnant  accès  à  la  >alle  voùl('e  -semble  anl(''iieure  m 
celle  époque  et  pourrait  bien  être  contempoiaine  de  leiuau  (ion/.ale/.. 

3i     N'Mj'slra  Seiiora  de  Mar/o  ou  la  (nandc.  —  Statue  assise;  de  la 


i.  L«-'  réfcrloinr  fui  rculauri'  el  rt-mmiié  <  f.  \r  Itrcunl,  p.  IJ,  noir  1  .  Nous  sorimis 

|ilii*i«ur«  foin,  noI/iiiiiiiiMit  an  XVI*  iiît-cle.  Inntd  (!»•  croirL-  quVIlo  HcrvaK,  uii  .\»  et  nu 

Voy.  «i  <lr««u»,  p.  |,-,.i.  XII"  HitTlc,  <h'  priMun  aux  cfclavi-s  maiiris 

'J.  Il  n'r»!  ^ut»  ai«é  de  roimalln-  la  (lc»ili  ciiipinyr-it    nii    nrrvire    do  rahliayc.  (Vov. 

nation  priinilire  dir  relie  liiiigu<-  iii'f.  <»u  a  ci-di-HNij».    ji,     U-iri.)    Vur    «raiidr    partir 

voulu  y  voir  l'é^liar  de  Hari  Miguel,  dont  di;  celU;   voiUe    en    picrri-    portMiix;    cxInIc 

nom  nrnnn  parlé  ci-dr*iut  ip.  2i,  uolc  1  ;  encore. 


3o8  lusTOïKii:  1)1-:  l'ahuam:  di:  silos 

Viergo,  en  |)ifiM'('  blanclic  cl  de  taille  colossalo.  L'opinion  des  moines 
de  Silos  élail  (ju'ellc  roniontail  au  temps  du  roi  Réca^^de  ;  mais  il 
nous  semble  ditiicile  d'admettre  qu'elle  soit  antérieure  au  Xll*  siècle. 
11  est  probable  (jue  sa  place  était  autrefois  dans  l'église,  dans  un  lieu 
un  peu  élevé,  position  exigée  par  les  proportions  que  lui  a  données 
l'artiste  (le  raccourci  des  jambes,  par  exemple).  Devant  celle  statue 
se  trouvait  un  autel  sur  lequel  on  célébrait  autrefois,  au  XVI"  siècle 
du  moins,  une  messe  solennelle  le  jour  de  Pà(|ues.  [Arcfi.  de  Silos, 
ms.  42,  fol.  91,  «  ('eremonias  ».)  Un  compte  de  1652  nous  apprend 
qu'elle  fut  jjeinleà  cette  date.  — Elle  doit  vraisemblablement  son  litre 
de  A^  S  (le  Marzo  au  culte  particulier  qu'on  lui  rendait  pendant  le 
mois  de  mars'. 

3').  Tombeau  primitif  de  saint  Dominique,  surmonté  d'un  monu- 
ment en  pierre  du  XIl"  et  XIV  siècle,  complété  vers  IGoO.  Voy. 
ci-dessus,  p.  17i,  note. 

36.  (iba pelle  et  tombeaux  des  Finojosas  {Xll'-XIlP  siècle).  Voy. 
ci-dessus  (p.  299-300)  les  inscriptions  n"'  20-23. 


DESCRIPTION    DE    L'ANCIENNE    EGLISE    DE    SILOS 

ÉCRITE   l'F.f    AVAM    loSO    l'Ait    LE   P.    NKRUF.DA.    ABBK   DE   SII.OS 

(D'après  le  manuscrit  intitulé  :  Regislro  de  Archivas,  folios  73-75) 

«  El  cdilicio  de  la  casa,  asi  de  la  iglesia  como  del  clauslro,  dormito- 
rio  y  otras  oticinas  es  de  silleria,  anliguo,  Inerte  y  de  muclia  autoridad 
y  devocion.  Représenta  muclia  santidad,  milagros  de  ella  y  los 
mucbos  sanlos  que  lia  criado  su  observancia. 

«  Su  templo  es  tan  antiguo  (jnc  no  se  alcan/a  en  que  tiempo  ni  por 
(|ni('n  fuesc  edilicado.  Solo  se  infuM'e  por  buenas  conjecturas  que  fue 
cdilicio  muclio  anles  que  santo  Domingo,  (jiie  ha  cerca  de  600  aiios 

1.  On  sail  (|iir  la  iï-to  do  rAnnnncialiim  l'Ecole  des  Charles,  année  1892.  p.  273).— 

est  assez  souvent  désignée  sous  ce  titre.  L'Aiiiioiicialion   étant,  avant  (oui,  lu  fêle 

Dans  quelques  contrées  de  la  France  elle  de  la  maternité  divine,  il  ne  faut  pas  être 

porlait  le  nom  de  •>  Marz.irlie  »  (Du  Caiige,  surpris  de  voir  Notre-Dame   de   Mars    de 

lUussarium,  ad  verb.  <<  Fcsiiini  Annoncia-  Silos  représentée  avec  le  divin  EnfanI  sur 

lionis  ».  En  Auvergne  on  l'appelait  ■•  .Noslra  ?es    genoux.   Cette  fête  se  réléhre  encore 

Dona   de    .Mariz  .>   (voy.    Bibliolhet/ue    de  le  18  décembre  dans  le  rit  mozarabe. 


PLANS  DE  LAlir.AYi:  DE  SILOS  301) 

que  vino  a  esta  casa,  y  poco  raenos  que  se  mudo  su  cuerpo  del  elaustro 
a  la  iglesia  donde  aora  esta,  eu  la  quai  no  ha  avido  niudauza,  como 
consta  de  la  historia  de  su  translaeion  ;  y  porque  eu  la  puerla  de  Sau 
Miguol.  que  entra  de  la  iglesia  al  elaustro,  estan  euterradoslosabades 
antecesor  y  succesor  suyos,  cou  epitafios  muy  anliguos  ;  y  por  la 
mucha  vejez  del  retaljlo  inayor.  eu  el  que  lu»  liay  memoria  de  santo 
Domin^u.  sine  solo  de  san  Sébastian,  que  es  su  anligua  vocacion.  — 
Es  de  très  naves  y  edificado  en  diverses  tiempos,  como  se  vee  claro, 
muy  fuerte  y  devoto.  Tienc  un  cruzero  grande  y  muy  bueno,  y  en  este 
y  en  todo  lo  dénias  es  bien  semejantc  a  la  iglesia  mayor  vieja  de 
Salamanca.  Kl  allar  mayor  esta  dedicado  al  glorioso  martir  san  Sébas- 
tian. Ay  en  niedio  de  cl  un  retabb»  de  plala  de  Cristo  y  de  sus  doce 
upostoles  de  bulto  y  de  mucha  pedreria.  —  Al  hido  de  la  Epistola  tiiMu;  ^ou-tv, 
unacapillade  Nuestra  Senora,  y  adelanle  eu  uiia  média  naranja  un 
altar  llamadu  f/f  las  Virgcufs  h(-n<Hf(is.  dedicado  a  las  sautas  Mada- 
lena,  Calalina.  Marina,  Agucda  y  Barbara.  Junlo  a  esl(>,  en  la  buella 
(jue  iiazi'  el  crucero,  estan  dos  scpulcros  de  canteria  y  de  mucha 
autoridad.  con  figuras  de  abades.  J^i  cl  uuo  de  elles  esta  sepultado  A 
obispo  (b'  Sidonia  D.  Luis  Mendcz.  abad  jici  pcluo  de  la  casa  y  el 
ullimo  de  la  claustra,  (lue  rcnuiuio  la  abadia  v  su  casa  en  la  Obser- 
vancia.  En  el  otro  esta  cl  ciu'rpo  d(d  bicnavenlurado  san  fiouçalo, 
donde  fue  trasladado  de  la  capilla  de  N'"  S'"  dondc  primcio  fueenter- 
raduj  a  el  d'clio  sepulcro,  ano  de  1578.  — De  la  parle  dol  Evangelioay  n»^if) 
una  capilla  dedicada  a  san  Mailin.  en  la  ipial  esta  sepullado  Diego 
Fernandez  de  Xaramillo,  clerigo  y  grarulc  bieubechor  de  esta  casa. 
En  fd  arco  que  di\  idc  bi  (•a|)illa  nuiyoi-  de  esta  iglesia  ay  un  sepulcro 
de  piedra  muy  bien  labrado  y  antiguo,  sembraflo  de  armas  de  los 
(iu/maiies,  sobre  id  tpial  es|a  de  la  misma  piedni  un  cabaliero  con  su 
maritci  de  armas  y  su  espada  en  la  mano.  cou  un  Imnclc  de  du(|ue  ; 
en  el  quai  esta  sepultado  el  capilau  D.  I''ernan  l'i  ic/  d^'  (lii/man,  «pie 
fue  en  tieinpo  del  rey  D.  Saneho  A  IV".  (m.i   los  aiios  <lc  1270.  «ii  cl 

quai  ti(;mpo  fu(>  el  abad  don  Sancbo  de  (îu/.man  sn  lio 

«  Ade|ante,en  (d  misino,  ei;ta  una  nn-dia  naranja  «pic  respoude  a  la 
deel  olro  lndo,en  la  quai  lin vo  allar  y  vocacion  de  San  iMcolas,  y  segiiu 
la  Irarlieiori  anligua  de  San  (ïil,  y.  junlo  al  lado  i\r\  ctii/i-ro,  de  San 
llartoloiiie  y  de  .N.  1*.  San  ftcnilo.  Aora  ay  un  relicario  y  (ualorio  de 
cnrileria,  en  el  (pial  exfa  «d  sepnb  indel  sanio  abad  D.  Hodrigo.  y  sobre 
cl   CHia  un  retabb)  de  |iiedra  en  cl  (|ual  c^la   una    li;:iiia   de    nucslro 


i-T   tjO        "^ 


360  msTOiiu;  ni:  l'aiuiavi:  m:  silos 

padrc  santo  Domingo  do  pontifical  y  muchos  captives  a  sus  pies 
quitandosc  las  prisiones  '. 

«  Tiene  este  monasiorio  una  portada  que  sale  a  la  callo  principal, 
toda  de  cantoria  con  diversas  ligucas  de  bullo,  muchas  con  coronas 
reaies,  encima  de  la  puerta.  Avajo  tiene  un  sanlo  Domingo  vestido 
de  pontifical  con  los  captives  a  les  pies,  y  al  être  lado  très  figuras. 
En  el  lado  derecho  del  arco  de  la  puerta  esta  un  rey,  y  al  être  una 
reyna,  conio  fundadores  de  este  monastcrio.  lîajase  a  un  portai  grande, 
donde  selia  aver  grande  numéro  de  sépulcres,  y  solo  han  quedado 
dos  que  estan  en  un  arco,  levantados  de  la  tierra  como  vara  y  (juarta, 
que  se  dize  ser  de  unes  caballeros  antigues  do  Polonia,  cuyas  armas 
son  una  cruz  grande,  cinco  llores  de  lis,  dos  aguilas,  dos  castillos. 
En  este  portai  ay  muchas  y  diversas  figuras,  assi  de  biilto  como  de 
pincel  ;  en  el  quai  esta  etra  puerta,  que  es  de  la  iglcsia  antiquissima 
con  su  postigo  tode  forrado  de  hierros  y  de  herraduras  do  caballos, 
que  traxeron  caballeros  a  quienes  Nuestro  Senor  avia  librado  de 
peligres  per  intercesion  de  santo  Domingo.  Tiene  tambien  clavados 
herraduras  enteras  sin  hendedura  y  monedas  que  dieron  los  demonios 
.  en  seiial  de  salir  de  cuerpes  humanos  en  presoncia  dol  sepulcro  del 
santo.  Encima  de  este  arco  ay  etros  très  de  piedra  :  en  el  primoro 
mayer  grandes  bultos,  la  Natividad,  Circuncision,  Adoracion  de  los 
reyes  ;  en  el  être  esta  la  muerle  de  los  Inecontes,  y  en  otre  alto  las 
bodas  del  architriclino. 

«  l']n  (Mitrando  on  la  iglesia,  a  niano  izquierda,  esta  la  capilla  dol 
glorioso  santo  muy  rica  aunque  anligua,  con  su  allar  on  que  se  dizo 
niissa  de  ordinario,  no  solo  por  dovocion,  mas  tambien  por  las  aimas 
de  los  difunlos,  [)or  sor  privilegiado.  — Tione  osla  capilla  oncima  dol 
altar  una  tumba  anti({uissima  con  los  dozo  aposlolos,  muy  Mena  Av 
piodras  divorsas.  Ay  dos  lamparas,  una  riquissinui  de  métal,  oli'a  do 
plata,  (juo  siempro  ardon.  Tiono  nna  l'oja  alla  do  liiorro,  ((uo  se  lii/.o 
i\o  liiorros,  cadenas  y  prisioin's  de  caijtivos.  A  un  lado  de  la  capilla 
esta  una  culobra  do  liiorro,  que  so  pnso  on  monioria  do  una  (jue  salie 
do  el  cuerpe  do  una  inngor  voniondo  a  novenas.  cou  la  quai  tienon 
mucha  dovocion  do  persinarso  las  mugeres  y  ponerla  al  cuollo.  La 
cubierta  do  esta  capilla  os  de  arlesones  dorades.  Ay  tambien  on  ol 
altar  1res  figuras  ricas  do  pincol  do  N""*  S",  de  san  Bonite  y  de  santo 
Domingo. 

1.    Ce  groupe  se   trouve  aujourd'hui  pn-s  de  la  porlc  de  l.i  Cdmaru  sanla. 


PLANS  DE  L'AUHAVt:  DK  SlLÔS  361 

«  Al  rededor  de  la  iglesia  todo  esta  lleno  de  eadenàs,  grillos  y  pri- 
siones  diversas  que  traxeron  captivos  libertados  por  intercesion  de  el 
santo  glorioso. 

«  Ay  miicho  que  ver  en  el  edificio  antiguo  de  la  iglesia.  porque, 
como  consta  por  muclias  razones,  se  édifice  antesde  la  deslruicion  de 
Espaùa.  y  al  casco  de  la  iglesia  uo  se  ha  tocado  desde  que  santo 
Domingo  se  traslado,  como  queda  dicho.  En  todo  el  cuerpo  de  la 
iglesia  no  ay  sepulcro,  ponjue  se  enterravan  en  el  claustro.  Solo 
ay  uno  que  liene  una  lelra  que  dize  ser  dedona  Coslança  emparedada... 
Hasta  el  cruzero  no  ay  entierro  antiguo,  aunque  de  pocos  aiios  ay 
algunos  de  gente  noble.  Dentro  del  cruzero,  el  quai  divide  una  reja 
alla  y  grande,  se  entierran  los  monges.  Ay  en  el  cinco  altares  :  el 
major  de  San  Sébastian,  el  de  mano  derecha  de  N'*  S""*  y  de  las  Vir- 
genes  ;  a  la  izquierda  San  Martin  y  enfrente  el  altarde  los  Ileyes.  (jue 
es  capilla  como  los  demas  altares.  —  A  la  mano  izquierda  esta  al  tin  -^tv 

la  sacrislia,  en  la  quai  esta  un  relicario  antiguo  cou  grandes  arcas  de 
reliquias  de  nuichos  santos.  —  Ay  en  el  fronlispicio  de  el  cruzero,  por 
arpiella  parle,  un  arco  grande  de  piedra  franca  y  en  el  un  cuerpo  del 
glorioso  abad  D.  Hodrigo  enlen».  aviendo  casi  300  anos  o  mas  que 
murio.  Esta  «d  sepulcro  arriva  diclio  de  D.  Fernando  IVrcz  de  (liiz- 
man  ;  esta  «'U  este  doua  Sancha  Itodrigucz  de  Cabrera,  ([iic  csla  en  la 
capilla  df  San  .Martin.  En  la  liiada  cbd  cruzero  no  ay  sepulcro 
alguno,  por  ser  on  ontierro  de  1ns  abades  y  monges.  —  En  el  claustio 
y  l'ii  la  mjtilla  di-  la  ('niz  ay  olros  sepulcros  de  abades  y  olros  sin 
letroros  y  muchos  de  monges  y  scglarcs  con  Iclicios.  y  algnnas  scpiil- 
Inras  de  monaclias. 

«  En  la  clanslra  alla  ay  dos  cosas  :  una  es  la  Ncnlatia  dondc  oluv  o  cl 
n'y  l).  Alonso  en  romcria,  c(»n  mi  Iclrero  :  (i/m  issii/iis,  de.,  v  la 
•  amara  del  l'arayso,  dondc  eslubo  .\.  I*.  S'"  Douiingn  eu  vida  v  uiurio. 
Sirve  de  libreria,  dondc  ay  libr»>s  anli(|uissim()s.  y  •iilic  cllos  libio 
de  nias  de  O^O  anos.  En  medio  del  clau>lru  ay  una  ea|iilla  de  boNcda 
con  quatro  se|iulcros  anli({uissimos  de  los  Eiuoj<»a^  cun  nus  leiras  ». 


3()2 


HISTOIHE    DE    L  AlUtAYE    DR    SILOS 


2"  FLAN  1)1-:  LABBAYK  DE  SILOS 

(ÉTAT     ACTUEL' 

Dressé  en  188J  par  le  Fr.  Skdastik.n 
Revu  par  1).  Jules  Mki.let 


L  E  G  E  iN  D  E 


L  EGLISE 


L  Aiitol  majeur  (Sainl-Sébasticnj.  o.  Autel  de  Sainte-Anne. 

■2.  Autel  (le  Sainte-Scholastique.  6.  Autel  de  los  Sanlos  Itojjes. 

W.  Autel  (le  Saint-Benoit.  7.  Autel  de  la  bienheureuse  Jeanne 

4.  Autel  de  .N.  1).  de  la  Pii'dad.  d'Aza. 


PLANS  DE  L  ABBAYE  DE  SILOS 


363 


8.  Autel  de  Saint-Michel. 

9.  Autel  du  Crucifix. 

10.  .\utel  de  Sainte-Gertrude. 

11.  Autel  de  Saint-Martin. 

[-1.  Autel  de  Sainte-Catherine. 

13.  Autel  du  Rosaire. 

14.  Porte  principale. 

13.  Grande  coupole  centrale. 

16.  Sacristie  du  chœur. 

17.  Baptistère  au-dessus,  les  gran- 

des orgues». 

18.  Chœur  des  religieux. 

19.  Salle  capitulaire. 


20. 

-21. 

22. 

2J. 


2.^i. 


Caveaux  des  religieux  (de  1774 

à  1S32  . 
Sacristie   1396-1601  . 
Chapelle  ou  trésor  des  reliques 

(I5'.6-1601). 
Lavabo  (sous  le  clocher). 
Chapelle    de  Saint- Dominique 

(aj-dessus  de  l'ancienne  salle 

capitulaire  . 
Porte  des  Vierges. 
Pierre  ornée,  sur  remplacement 

du  second  tombeau  de   saint 

Dominique. 


LE    CLOITRE    ET    LES    nATL\I.iNTS    CLAUSTRAIX 


27.  Cloilre  du  XI*  siècle  (au-dessus, 

cloître  du  XII*  siècle). 

28.  Chapelle  du  Sacré-Cœur. 

29.  Boulangerie  au-dessus,  la  cha- 

pelle dite  cl  Camuriit  . 

30.  Source  dite  Fuenle  del  Sanfo. 

31.  Cuisines  et  dépendances. 

32.  Vestibule  dit  du  De  profundis. 

33.  Réfectoire    au-dessus,  cellules  . 
3i.  Réfectoire  des  ohlnli  'au-dessus, 

la  grande  galerie  . 
33,  Salon  des  hôtes    au-dessus,  la 
salle  des  Archives). 

36,  lùscalier  et  vestibuh?  conduisant 

au  jardin. 

37.  Cave 'au-dessus,  la  Cinnnrasnntn  . 
.'{M.   fiilidcf  non  n*->lanré    \'  on  \V 

siée  If  . 
30,  Aleliors  au-dessus, dcsct'llules  , 
¥)    firand  eHrali<Tdit  de  Ins  l.punrs. 
41,  Cellules  au-<lessous,  cavf's  :  au- 
dessus,  deux  élage»  «le  cellules  , 


'2. 

M. 

43. 

46. 

47 

48. 
49. 

30. 

:;i. 

32. 
33. 
3i. 
3.3 . 


.Ancien  logis  abbatial  (au-dessus, 
le  noviciat). 

Water-closet  (à  tous  les  étages). 

Parloir  et  loge  du  portier. 

Puerta  7nai/oi'  ou  entrée  princi- 
pale du  monastère. 

Grande  cour  d'entrée  on  patin 
1737-1741). 

Kcole  du   monastère    ancienne 

pharmacie). 
HàlimeiitinachevéïX  VIII'' siècle). 

Au  2'  étage,  au-dessus  de  la  ga- 
lerie, la  bibliothèque. 

Kcuries  (au  premier  étage,  ma- 
gasin; au  deuxième,  dortoir 
des  frères  coiivcrs). 

Cinriilnii  ou  prciiiièri'  ronv  (ren- 
trée. 

Porte  «le  «"ctte  cour. 

Porte  dite  de  l'est  «/'•  /'/  /'urnlr. 

Rtabli's.  poulailler,  elc. 

La  liiinhi  ou  grand  jar'din. 


TABLE    DES    MATIERES 


PAGES 

Avaxt-Propos VII-X 


PREMIÈRE  PARTIE 
Les  temps  primitifs  et  saint  Dominique  (593-1073) 

Chapitre  I.  —  Silos  depuis  son  ovigine  jusqu'à  sa  restauration 
par  Ip  comte  Fernan  Gonzalez  {393-919).  —  I.  Situation  de 
Silos.  —  II.  Origines  de  labbayo.  .\-t-elle  Récarède  pour 
fondateur?  —  III.  Invasion  des  Arabes  en  11-2.  —  IV.  Ely- 
mologies 1-7 

Chapitre  II.  —  Silos  depuis  Fernan  Gonzalez  jusqu'à  saint 
Dominique  9 19-1 04 1  .  —  I.  Le  célèbre  comte  de  Castille 
Fernan  Gonzalez,  restaurateur  et  bienfaiteur  de  rab[)aye.  — 
II.  Les  premif-rs  al  bés  connus  de  Silos.  —  111.  Abdcnalimaii 
et  .\lmanzor.  —  IV,  .Nouvelles  ruines 8-25 

Chapitre  III.  —  Saint  iJominique,  fifjf/f-  de  Silos  (  104 1-/073). 
—  I.  Lhi-torifii  de  saint  I)oniini(pie.  Naissance  de  Domini- 
que ;  ses  preniiiTcs  années.  —  III.  Il  revêt  l'habit  de  Saint- 
Henoll  «laris  l'abbaye  de  San  .Millau.  —  IV.  Il  est  nommé 
grand  prieur  ;  sa  résistance  au  roi  de  Navarre.  —  V.  Sa 
retraite  en  Castille.  Ferdinand  le  Grand  et  l"évé(|ue  de 
HurgoH  lui  confient  l'abbaye  de  Silos.  —  VI,  Ileslauralion 
matérielle  et  -pirituelle,  —  VIL  Les  études  à  Silos  au  XI' 
siècle,  —  VIII.  Intluence  de  saint  boniiiiique  ;  d(Hivrance  des 
Captifs  chrétien»,  —  IX,  Souvenirs  liist<iri(jues  :  Chartes 
confirmées  par  le  saint  ;  ses  relations  avec  les  rois  de  Castilh;  ; 
translation  des  reliques  des  saints  martyrs  d'Avila  ;  le  corps 
de  saint  Isidore  a  Léon  :  visite  à  saint  I)ominiqup  de  la 
Cal/.ada.  —  X.  Mort  de  saint  l)omini(|ue  ;  son  culle  ;  églises 
érigée»  eu  son  honneur 20-()8 


3()t)  îahij:  des  matikres 


DEUXIË.MI-:  PARTIE 


Les  grands  abbés  de  Silos,  depuis  la  mort  de  saint  Dominique  jusqu'à  la 
réforme  monastique  de  Benoit  XII  (1073-1335) 


l'Ar.F.s. 


Chapitre  I.  —  L'abbé  D.  Fortunius  (1073-1110!.  —  I.  Le  cardi- 
nal Richard  à  Silos;  dédicace  de  l'église.  —  II.  Le  Cid.  — 
111.  Commencements  de  la  ville  de  Silos.  —  IV.  Quelques 
souvenirs  historiques  de  D.  Fortunius.  —  V.  Pèlerinages  au 
tombeau  de  saint  Dominique 71-78 

Chapitre  II.  —  L'ablxixjo  de  Silos  au  AU'  siècle  i  / 1 1 6-1  i  86). 

—  I.  D.  Martin  1".  —  II.  D.  Jean  l"  ;  Silos  abbaye  «  nullius  »  ; 
fueros  et  donations.  —  III.  D.  Martin  II;  chartes;  bulle  du 
B.  Eugène  III.  —  IV.  D.  Pierre  I"";  les  oflices  claustraux.  — 
V.  D.  Paschase  ;   .Alphonse  VllI  ;   les  moines  de  Silos  et  les 

moines  d'Arlanza.  —  VI.  Saint  Dominique  de  Guznian 79-88 

Chapitre  III.  --  Confrérie  et  procès  [1 1 86-i 242).  —  I.  D.  Jean 
II  ;  bulle  du  pape  Urbain  III  ;  «  hermandad  »  avec  les 
moines  de  San  Millau.  — II.  D.  Dominique  II;  les  procès; 
les  clercs  de  San  Pedro;  le  roi  saint  Ferdinand  et  Silos; 
arbitrages.  —  111.  I).  Martin.  —  IV.  D.  Miguel 89-07 

Chapitre  IV.  —  /).  Rodrigue  Yenenguez  de  Guzman  [1242- 1 276). 

—  I.  «  El  abad  pleitista  ».  —  II.  Ses  rapports  avec  le  roi  de 
Castille  ;   Alphonse  X  le  Savant  à  Silos.  —  III.  Sainteté  de 

D.  Rodrigue 98-lOi 

Chapitre  V.  —  Captifs  chrétiens  délivrés.  —  Les  Franciscains  à 
Silos  [i  276-133:)).  —  I.  D.  Sanche  Perez  de  Guzman  (1270- 
12821  ;  un  miracle.  —  II.  D.  Sébastian  de  Madrigal.  —  III. 
D.  Jean  III  ;  délivrance  de  captifs.  —  IV.  D.  Fernando 
Ibanez  ;  les  Franciscains  et  l'abbé  de  Silos  :  la  guerre  civile  ; 
bienfaiteurs 105-113 


TROISIÈME  PARTIE 

Silos  depuis  la  bulle   <  bénédictine  »  jusqu'à  son  union  à  la  Congrégation 
de  Saint-Benoit  de  Valladolid  (1335-1512) 

Chapitre  I.  —  /K  Jea)i  IV  et  la  réforme  hénédicline  [133.')- 
1  349).  —  I.  D.  Jean  IV  ;  décadence  de  l'Ordre  bénédictin.  — 
II.  La  bulle  «  bénédictine  »  ;  l'abbé  de  Silos  est  chargé  de 
l'exécution  de  la  bulle  en  Castille.  —  111.  La  visite;  état 
détaillé  de  l'abbaye  de  Silos  en  1338.  —  IV.  Les  «  défenseurs  » 
laïques  des  propriétés  du  monastère 119-127 


TABLE    DES    MATIERES  36" 


PAGES. 


Chapitre  II.  —  La  léproserie  de  Silos.  —  Visite  de  Pierre  de 
Lune  :  1350- 1403  .  —  I.  D.  Ferdinand  II.  —  II.  D.  Pierre  II 
d'Ariola.  —  III.  D.  Jean  V  ;  privilèges  de  Pierre  le  Cruel  ;  les 
lépreux  à  Silus  ;  encore  les  «  défenseurs  ».  —  IV.  Incendie  ; 
visite  du  roi  de  Castille.  —  V.  Le  cardinal  Pierre  de  Lune  à 
Silos 128-133 

Chapitre  III.  —  La  hermandad  de  Saint  Dominique  et  l'abbé 
Jean  VI  { f  403-1 480).  —  I.  D.  Martin  IV.  -  II.  D.  Jean  VI  ; 
la  confrérie  de  Saint-Dominique  de  Silos.  —  III.  Vente  de  la 
seigneurie  de  Silos;  D.  Jean  est  privé  de  son  abbaye.  —  IV. 
Labbé  I).  Francisco  :  bulles  d'indulgences 134-135) 

CoAï'lTRfi  IV.  —  La  cornmende  et  les  derniers  abbés  indépendants 
14S0-I.}I'J  .  —  I.  D.  Pedro  dWrroyuela.  —  II.  D.  Pedro 
de  Cardeùa,  —  111.  1).  Francisco  Fernandez.  —  IV.  D.  Pedro 
de  Torressandino.  —  V.  D.  Francisco  de  Curiel.  —  VI.  Luis 
(le  Soto  ;  les  commendataires.  —  VII.  Un  trop  habile  procu- 
reur      1 40-1 44 


QUATHIKMK  P.\RTIE 

Saint-Dominique    de  Silos  depuis  son  union  à  la  Congrégation  de  Valladolid 

jusqu'à  sa  suppression    1512-1835) 

Chapitre  I  L'abbaye  de  Silos  au  WJ'  siècle  {I  .j  1 2-1 598).  — I. 
l'n  abbé  de  Silos,  évèque  d'^  Sidon.  —  II.  La  Congrégation 
de  Saint-Benoit  de  Valladolid  ;  Silos  est  uni  ci  cette  Congré- 
gation. —  III.  Conduite  de  labbé  .Mendez,  son  prieur.  —  IV. 
Les  seize  premiers  abbés  de  la  Kéforme 14.')-ir)4 

Chapitre  II.  —  Ij's  abbés  de  Silos  nu  .\  17/    siècle.  ■ 10,")-I77 

Chapitre  III.  —  J.es  abbés  de  Silos  au  .\  \  ///'  siècle 178-18(» 

Chapitre  IV.  —  Les  derniers  abbés  de  Sllns 187-1118 


CI.NQUIlvMK  P.MlTIK 

Monastères  dépendants  de  Silos 

Chapitre  I.  —  Suint-.Marim  d,-  Mndyid l!)0-2()7 

Chapitre    II.    —    Suint-/)ominit/ur^    plus    Innt    Sditit-Urnint    dr 

Séviile 208-21 1 

Chapitre  III,  —  Suinl-ZtenoU  de  lln,i,- 212-213 

Chapitre  IV.  —  Sainle-JUnrie  de  Itwro 21  i-21 7 


3G8  TAlU.i:    Di:S    MATIÈRES 

l'Ali  K^. 

Chapitre  V.  —  Le  prieuré  de  San  Frutos 217-223 

CiiAi'iTRK  VI.  —  Saiiit-Ihmain  de  Moroso 224-226 

CiiAi'iTnK  VII.  —  Sa'tnte-Marie  dWniaijo 226-227 

Chapitre  VIII.  —  Saint-Pierre  de  Guimara   228-220 

Chapitre   IX.  —  Quinlana  del  Pidio 230-231 

Chapitre  X.  —  Autres  dépendances  de  Silos   231-236 

SIXIÈME  PARTIE 

Histoire  littéraire  de  Silos 

Chapitre  unique.  —  Le  moine  Grimaldus.  L'Anonyme  de  Silos. 
Pero  Marin  et  les  Miraculos  romanzados.  L'école  de  copistes. 
Gcrônimo  de  iNcbreda.  L'évêque  Antonio  Perez.  Bernardo  de 
llontivoros,  évèijue  de  Calahorra.  Gaspar  Ruiz.  Juan  de 
Castro.  Sébastian  de  Vergara.  Ballazar  Diaz.  Ildefonso  Saez. 
Domingo  de  Ibarrela  et  le  projet  de  Diplomatique  rspaf/nolc. 
Le  moine  académicien  Liciniano  Saez.  Placido  Viccnle. 
Domingo  de  Silos  Moreno.  Rodrigo  Echevarria 2.'n-254 

SEPTIÈME  PARTIE 

Appendices 

I.  —  Les  manuscrits  de  Silos  (catalogue  de  la  bibliothèque 

formée  par  les  soins  de  saint  Dominique  et  tie  ses 
successeurs) 255-288 

II.  —  Inscriptions  trouvées  à  Silos  et  dans  ses  dépendances.        289-320 

III.  —  Les  églises  dédiées  à  saint  Dominique  de  Silos 321-327 

IV.  —  Les  évoques  sortis  de  Silos 328-329 

V.  —  Los  offices  de  l'abbaye  de  Silos 330-331 

VI.  —  Les  artistes  de  Silos 332-333 

Vil.  —  Catalogue  des  rcliciues  de  Silos 334-344 

VIII.  —  Plans  do  l'abbaye  de  Silos  et  o.xplicalions 345-363 


CORRIGENDA    ET    ADDENDA 


Page  8,  titre,  ligne  2,  au  lieu  de  90Î).   lire  9111.  —  Noie   3,   ligne   9.    Le 
Recueil,  qui  devait  avoir  deux  volumes,  a  été  réduit  à  un  seul. 

Page  5",  ligne  3,  au  lieu  de  lOOi,  lire  lOOl. 

Page  71,  note  2,  ligne  3  ;  le  fac-similé  annoncé  nesl  pas  publié,  par  suite 
de  rinsuflisance  du  cliché. 

Pages  75  et  79  ;  voy.  plus  loin    p.  265-260  et  la  note)  une  notice  qui  fait 
remontfr  labbatial  de  l).  Jean  I"  en  1109,  au  plus  tard. 

Page  119,  titre,  au  lieu  de  1325,  lire  1335. 

Page  129,  ligne  3  et  suivantes.   Lu  acte  du  3  décembre   1366   mentionne 
<léj;i  1  abbé  Jean  V.  Voy.  lo  Recueil^  p.  427,  ligne  2. 

Page  157,  note  3,  au  lieu  de  sino,  lire  nino. 

Page  207,  ligne  22.  au  lieu  de  17  42.  lier  17 i5. 


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CALICE  DE  SAINT  DOMINIQUE,  Am>é  de  Silos. 
(Dimcniiont  :   hauteur,  o  m.  )oc.;  diamètrr  de  la  coupe,  om.  19  c.) 


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PATENE  DU  CALICE  DE  SAINT  DOMINIQUE 
(o  m.  )i  c.  de  diamètre.) 


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PIERRE  FINE  DL"  CALICE  DE  SAINT  DOMINIQUE  DE  SILOS 
^Voy.  les  Inscriptions,  n°  5;. 


CIIAi'ITL.M    l)i:  L  KdIJSK  IM5IMITIVL  DE  SILOS 
(Dessin  de  I).  Ki  r,i:\K  llorux) 


i.hiiW  l)iil; 


(Trouvée  (Jati-^  i;i  Imilf  d'arKiMil  <|ui  o((ii|)i'  le  rcnlnî  de  la  paliMic 
(Ju  calice  de  Saiiil-Domiiiiqin!  de  Silos. 


Pi..  X. 


[IffiiffiMWlIiiilI/ICIEffl 


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ÉI»1TAPHE  DE  SAINT  GON/ALVLS 

Jnscriptions,  u"  7j. 


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FUACMKM   IH;  I.KIMTAI'IIE  DK  SAINT  DOMINIQUE  DE  SILOS 

Jn^criplimis,  u"  !.'{  . 
fDo«<;in>*  (lu  U.  V.  Ilrvui  LKCi.Km.o) 


Df.DICArK  DE  I;K(.EIsE  DK  NAN  I  11110-;  EN  ll<»() 
UuMcriptiuiiM,  II"  ir» 


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COFFRET  EN  CLIVKE  DORÉ  ET  ^MAILLÉ 

RKPRÉSENTANT  SAINT  DOMIMOIE  LE  SILOS 

'D'après  un  dessin  de  D.  Isinno  Gil.  —  Voy.  p.  0-2,  n.  3.) 


rilAFMTEvr   [)|-  (.f.r)fTRi:  INITRIEIFI   I)!;  SIEOS 


H.  xii. 


UNE  DES  QLATKI-  (iXLKKIKS  DC  CI-OITIlK  I.NKKKIHI  It  Dl.  SIL(JS 

Destjiii  «le  M.  Ch.  blMfjNTs  . 


Pl.  XIII. 


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Pl.  XV 


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L'NK  FII.Ki:SK,  UN  SAN(iMKIt  KT  IN  HOLC  Ml  SK  IliN 

fN'iiiliin'H  du  rlollrc  infi-rii-ur  «le  Silos 

(D'apré«<   un  dr-sniii  de   i).    Kk^kiik  Uollim) 


K.  XVI. 


(;ii\s>i:rus 

l'eiiiluniH  (Iti  «lollrr  de  SIIdh 
fil'apn'H  lin  «Ir-Hnin  i|c  J).  Ki  r;K\K  Mm  Trx) 


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ERNEST    LEROUX,    ÉDITEUR 

28,  RUE  BONAPARTE,  PARIS 

RECUEIL    DES    CHARTES 

DE    L'ABBAYE    DE    SILOS 

Par  D.  Marius  FÉROTIN 

BK.NKDICTl.N    DE    SOI.ESMES 

Un  volume  grand  in-8"  jésus,    de  XXIV-624   pages,    accompagné    d'une  carie 
des  environs  de  Silos 20  fr. 

CHROMOLI RIMÉE  DES  IIERMERS  KOIS  DE  TOLÈDE 

ET   UK    LA 

CONQUÊTE  DE  L'ESPAGNE  PAR  LES  ARABES 

PAR  L'ANONYME  DE  GORDOUE 

Editée  par  le  R.  P.  J.  TAILHAN.  S.  J. 

Ln  volume  in-folio,  avec  20  plan^-hes  en  héliogravure 50  l'r. 

LE    CHRONIQUEUR    GONZALÈS    DE    AYORA 

ESSAI  SLR  SA  VIE  ET  SES  OUVRAGES 

SUIVI     DE     FHAGMEXTS     INÉDITS     IIK     SA      CURONIQUE, 

Par  E.  CAT 

Un  volume  in -8 2  fr.  50 

LES  NORMANDS  EN  ITALIE 

Depuis    les   premières   invasions  jusqu'à   l'avènement   île   saint   Gri'goire    VII 

(8o9-8(i2,  I01t)-1073) 

Par   O.    DEL  ARC 

Un  volume  in-8 10  fr. 

ÉTUDES    SUR    L'HISTOIRE 

L'ÉGLISE    DE    BETHLÉEM 

Par  le  comte  RIANT,  de  Ulnstitut 
Deux  parties,  2  vol.  in-8 22  fr. 

L  AFRIQUE     BYZANTINE  ^ 

HISTOIRE  DE  LA  DOMINATION  BYZANTINE  EN  AFRIQUE 

Par  M.  Ch.  DIEHL 

Professeur  a  lu  lùtcuUé  des  Lettres  de  Nancy 

Un  volume  in-8,  figures  «t  planches 20  fr. 

baugé  {Maine-ct-/yoircJ.  —  Imprimerie  DALOIjX. 


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DP 
402- 
.S65 
F4 

Whitehill 
IMS 


Fero tin ,  Mar  ius , 

1855-1914. 

Histoire  de  l'abbaye 
de  Silos.  — 


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